4 Cours LTI Maths1
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Analyse
5
Chapitre 1
Fonction numérique
Soit f une fonction numérique de la variable réelle, c’est-à-dire une fonction de R dans R.
Soit Df une partie non vide de R. On dit que f est définie sur Df ssi f est une application de
Df dans R. Soit f une application définie sur Df .
On dit que f est
paire ∀x ∈ Df , −x ∈ Df et f (−x) = f (x), impaire ssi ∀x ∈ Df , −x ∈ Df et f (−x) = −f (x) .
Une fonction numérique est périodique de période p(p ∈ R? ) ssi ∀x ∈ Df ; x + p ∈ Df et
f (x + p) = f (x).
Dans le plan rapporté à un repère (o,~i, ~j) , la courbe représentative d’une fonction périodique
de période p est globalement invariante par translation du vecteur p~i. Soit I un intervalle non
vide inclus dans Df . On dit que f est
-croissante, resp. décroissante sur I ssi, pour tout a, b dans I :
a ≤ b =⇒ f (a) ≤ f (b) , resp. a ≤ b =⇒ f (a) ≥ f (b);
- strictement croissante, resp. strictement décroissante sur I ssi, pour tout a, b dans I :
a < b =⇒ f (a) < f (b) , resp. a < b =⇒ f (a) > f (b)
- monotone sur I ssi f est croissante ou décroissante sur I ;
- strictement monotone sur I ssi f est strictement croissante ou strictement décroissante sur I ;
- majorée par M, resp. minorée par m sur I ssi ∀x ∈ I, f (x) ≤ M resp. ∀x ∈ I, f (x) ≥ m.
M est alors un majorant et m est un minorant de f sur I.
- bornée sur I ssi f est majorée et minorée sur I.
7
8 CHAPITRE 1. FONCTION NUMÉRIQUE
Proposition 1.2.1 Soit f une fonction de R dans R et a un réel. La fonction f admet l pour
limite en a, si et seulement si elle admet l pour limite à gauche et à droite en a.
De manière intuitive on dit que f (x) admet pour limite un nombre réel l lorsque x tend vers a
si, lorsqu’on donne à x des valeurs de plus en plus voisines de a, f (x) prend des valeurs aussi
voisines que l’on veut de l.
1.3 Continuité
Définition 1.3.1 Soit I un intervalle de R, et soit x0 ∈ I.
- Soit f une fonction définie sur I. On dit que f est continue en x0 ssi
- On dit que f est continue sur I ssi f est continue en tout point de I. f est continue sur [a; b]
ssi f est continue sur ]a ; b[, continue à droite en b et continue à gauche en a.
- Soit f une fonction définie sur I \ {x0 }. On dit que f est prolongeable par continuité en x0 ssi
f admet une limite finie en x0 . En posant
f (x)
i) Si lim = 0 : (Cf ) admet une branche parabolique de direction (Ox)
x→±∞ x
f (x)
ii) Si lim = ±∞ : (Cf ) admet une branche parabolique de direction (Oy)
x→±∞ x
f (x)
iii) Si lim = a ∈ R∗ .
x→±∞ x
-dans le cas général : (Cf ) a pour direction asymptotique la droite d’équation y = ax
-si lim f (x) − ax = b ∈ R (Cf ) admet la droite d’équation y = ax + b pour asymptote
x→±∞
1.4. DÉRIVÉE D’UNE FONCTION 11
-si lim f (x)−ax = ±∞ (Cf ) admet une branche parabolique de direction la droite d’équation
x→±∞
y = ax
f (x) − f (x0 )
lim = f 0 (x0 ).
x→x0 x − x0
f est dite dérivable sur I ssi f est dérivable en tout point de I. La fonction
f 0 : I −→ R, x0 7−→ f 0 (x0 )
1.4.2 Opérations
-Les fonctions polynômes, la fonction exponentielle sont de classe C ∞ sur R. Les fonctions
ln, racine carrée, x 7−→ xr avec r > 0, sont de classe C ∞ sur ]0; ∞[.
Soit n ∈ N ∪ {∞}.
-La somme, le produit, le quotient avec le dénominateur qui ne s’annule pas de deux fonctions
C n sur I sont des fonctions C n sur I.
- Si u est C n sur I et f est C n sur u(I), alors la composée f ◦ u est C n sur I.
12 CHAPITRE 1. FONCTION NUMÉRIQUE
Le tableau de gauche est un résumé des principales formules à connaître, x est une variable.
Le tableau de droite est celui des compositions , f représente une fonction x 7−→ f (x).
(f + g)0 = f 0 + g 0 ;
(af )0 = af 0 ;
(f g)0 = f 0 g + f g 0
1
Si de plus g ne s’annule pas sur I, alors et f g sont dérivables sur I, et
g
1 0 −g 0 f 0 f 0g − f g0
= ; = .
g g2 g g2
Composée
Soit f dérivable sur I et u dérivable sur f (I). Alors la composée x 7−→ u(f (x)) est dérivable
sur I, de dérivée x 7−→ f 0 (x)u0 (f (x)) .
Réciproque
si u est dérivable et u0 ne s’annule pas sur l’intervalle I, alors u est une bijection dont la
réciproque est dérivable sur l’intervalle J = u(I), et on a, pour tout y ∈ J :
0 1
u−1 (y) =
u0 (u−1 (y)
1.4. DÉRIVÉE D’UNE FONCTION 13
-On dit que f admet un extremum local en x0 si f admet un maximum local ou un minimum
local en ce point.
Dire que f a un maximum local en x0 signifie que f (x0 ) est la plus grande des valeurs f (x) pour
les x proches de x0 . On dit que f : I −→ R admet un maximum global en x0 si pour toutes les
autres valeurs f (x), x ∈ I, on a f (x) ≤ f (x0 ) (on ne regarde donc pas seulement les f (x) pour
x proche de x0 ). Bien sûr un maximum global est aussi un maximum local, mais la réciproque
est fausse.
Théorème de Rolle
Démonstration
Fixons (x, y) ∈ I 2 , il existe alors c ∈]x, y[ ou ]y, x[ tel que f (x) − f (y) = f 0 (c)(x − y) et comme
|f 0 (c)| ≤ M alors alors f (x) − f (y) = f 0 (c)(x − y) .
Règle de l’Hospital
Corollaire 1.4.5 (Règle de l’Hospital).
Soient f, g : I −→ R deux fonctions dérivables et soit x0 ∈ I. On suppose que
• f (x0 ) = g(x0 ) = 0,
• ∀x ∈ I{x0 }g 0 (x) 6= 0.
f 0 (x) f (x)
lim 0
Si x→x = l ∈ R alors x→x
lim = l.
0 g (x) 0 g(x)
Démonstration
Fixons a ∈ I{x0 } avec par exemple a < x0 . Soit h : I −→ R définie par
h(x) = g(a)f (x) − f (a)g(x). Alors
• h est continue sur [a, x0 ] ⊂ I,
• h est dérivable sur ]a, x0 [,
• h(x0 ) = h(a) = 0.
Donc par le théorème de Rolle il existe c1 ∈]a, x0 [ tel que h0 (c1 ) = 0. Or h0 (x) = g(a)f 0 (x) −
f (a)g 0 (x) donc g(a)f 0 (c1 ) − f (a)g 0 (c1 ) = 0. Comme g 0 ne s’annule pas sur I{x0 } cela conduit
f (a) f 0 (c1 )
à = 0 . Comme a < c1 < x0 lorsque l’on fait tendre a vers x0 on obtient c1 −→ x0 .
g(a) g (c1 )
f (a) f 0 (c1 ) f 0 (c1 )
Cela implique lim = lim 0 = lim 0 = l.
a→x0 g(a) a→x0 g (c ) c1 →x0 g (c )
1 1
Chapitre 2
Calcul d’intégral
2.1 Primitives
Définition 2.1.1 Soit f une fonction définie sur l’intervalle I. On dit que F : I → R est une
primitive de f sur I ssi
∀x ∈ I, F 0 (x) = f (x)
Propriétés
- Si f est continue sur l’intervalle I, alors f admet des primitives sur I.
- Soit F et G deux primitives de f sur I. Alors il existe k ∈ R tel que
∀x ∈ I, G(x) = F (x) + k
intégrale définie.
π
On pose P = + πZ et Q = πZ. (2.1)
2
15
16 CHAPITRE 2. CALCUL D’INTÉGRAL
Fonctions (
Primitives Intervalles
1 2 Arctg ex
R
ch x 2 Arctg th x2 = Arctg sh x
1
sh x
ln th x2 R∗
1 x π
cos x
ln tg 2
+ 4
R\P
1 x
sin x
ln tg 2
R\Q
1
1+x2
Arctg x R
1
a2 +x2
a ∈ R∗+ 1
Arctg xa R
(a
1 Arg th x ] − 1, 1[
1
1 − x2 2
ln 1+x
1−x R \ {−1, 1}
1
a2 −x2
a ∈ R∗+ 1 a+x
ln a−x
2a
R \ {−a, a}
√ 1
1−x2
Arcsin x = π2 − Arccos x ] − 1, 1[
√ 1
a2 −x2
a ∈ R∗+ Arcsin xa ] − a, a[
1
√
√
1+x2
Arg sh x = ln x + x2 + 1 R
√
√ 1
a2 +x2
a ∈ R∗+ ln x + x2 + a2 R
Arg ch x ]1, +∞[
√ 1 − Arg ch(−x) ] − ∞, −1[
x2 −1 √
ln x + x2 − 1 R \ [−1, 1]
√
√ 1
x2 −a2
a ∈ R∗+ ln x + x2 − a2 R \ [−a, a]
2.2. INTÉGRALE DÉFINIE 17
On voit sur le dessin, en se souvenant de la formule qui donne l’aire d’un rectangle, que
Par conséquent
F (x) − F (x0 )
f (x0 ) 6 6 f (x)
x − x0
f est continue en x0 , donc en passant à la limite dans cette double inégalité, on obtient Fd0 (x0 ) =
f (x0 ). On obtient de la même manière Fg0 (x0 ) = f (x0 ), donc F 0 (x0 ) = f (x0 ) en tout x0 ∈ I. F
est donc la primitive de f sur [a, b] qui s’annule en a. On est conduit ainsi à donner la définition
suivante :
Définition 2.2.1 Soit I un intervalle, a et b deux éléments de I, et f une fonction continue
sur I. L’intégrale de a à b de la fonction f est le nombre réel défini par :
Z b
f (t)dt = F (b) − F (a)
a
Interprétation en termes d’aire Soit f une fonction continue et positive ou nulle sur l’in-
tervalle [a, b]. Le Rplan est rapporté au repère orthogonal (O;~i, ~j).
Alors l’intégrale ab f (t)dt est égale à l’aire du domaine plan limité par l’axe des abscisses (Ox),
les droites d’équation y = a, y = b, et la courbe d’équation y = f (x). Cette aire est exprimée
en unités d’aire (u.a), aire du rectangle de cotés k~ik, k~jk.
Attention aux hypothèses a 6 b et f > 0. Si elles ne sont pas vérifiées, le résultat ne subsiste pas.
Relation de Chasles
Z c Z b Z c Z a Z b
f (t)dt = f (t)dt + f (t)dt; f (t)dt = − f (t)dt
a a b b a
Linéarité Z b Z b Z b
(αf (t) + βg(t))dt = α f (t)dt + β g(t)dt
a a a
Positivité, croissance
- Si a 6 b et f > 0 sur [a, b], alors Rab f (t)dt > 0R
R
Rb
Remarque 2.2.2 Si a f (x)dx ≥ 0 n’entraine pas nécessairement que f (x) ≥ 0 sur [a, b].
f (−γ) = f (γ) si f est paire, f (−γ) = −f (γ) si f est impaire, ce qui permet de conclure.
-Si la fonction f admet T pour période, l’intégrale de f sur un intervalle ayant pour longueur
T ne dépend pas de l’intervalle considéré :
Z a+T Z b+T
f (x)dx = f (t)dt.
a b
Remarquons que les fonctions f g 0 et f 0 g, étant continues, sont intégrables. La formule (1) résulte
immédiatement de la relation.
(f g)0 = f g 0 + f 0 g.
20 CHAPITRE 2. CALCUL D’INTÉGRAL
Chapitre 3
Equations différentielles du premier et du
second ordre
F (x, y, y 0 ) = 0
où F est une fonction de 3 variables et y 0 est la dérivée d’ordre un par rapport à x de la fonction
y.
Remarque 3.1.2 Intégrer ou résoudre une équation différentielle linéaire du 1er ordre, c’est
déterminer toutes les solutions en précisant pour chacune d’elle, l’intervalle sur lequel elle est
définie.
Définition 3.1.3 On appelle courbe intégrale d’une équation différentielle du 1er ordre, la
courbe représentative d’une solution de cette équation différentielle.
En effet :
x4 x4
f (x) = 2e− 4 =⇒ f 0 (x) = −2x3 e− 4
Par suite,
x4 x4
f 0 (x) + x3 f (x) = −2x3 e− 4 + 2x3 e− 4
= 0.
D’où f est solution de l’équation différentielle y 0 + x3 y = 0.
21
22CHAPITRE 3. EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES DU PREMIER ET DU SECOND ORDRE
dy
y0 = ,
dx
on a alors :
dy
f (y) = g(x) ⇐⇒ f (y)dy = g(x)dx
dx
dy
f (y) = g(x) ⇐⇒ f (y)dy = g(x)dx
dx Z Z
⇔ f (y)dy = g(x)dx
⇔ F (y) = G(x) + cste
où F et G sont les primitives respectives de f et g.
où y = f (x), y 0 = f 0 (x) et a, b, c sont des fonctions continues sur un même intervalle avec
a(x) 6= 0. L’équation est dite homogène ou sans second membre, si c(x) = 0.
a(x)yh0 + b(x)yh = 0
Remarque 3.1.6 La résolution d’une équation différentielle linéaire du 1er ordre se décompose
donc en deux étapes :
- résoudre l’équation homogène i,e sans second membre,
- trouver une solution particulière.
Posons
dy
y0 =
dx
3.2. ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES LINÉAIRES D’ORDRE 2 À COEFFICIENTS CONSTANTS23
d’où dy
1 + x2 y 0 + 2xy = 0 =⇒ 1 + x2 + 2xy = 0
dx
dy −2x
=⇒ = dx
y 1 + x2
Z
dy Z −2x
=⇒ = dx
y 1 + x2
=⇒ ln |y| = − ln 1 + x2 + C
y = ±e− ln(1+x )+C
2
1
y = ±eC × eln
1 + x2
±eC
y= .
1 + x2
Posons
k = ±eC ∈ R
on a alors comme solution homogène :
k
. yh =
1 + x2
2. Recherche d’une solution particulière : méthode de la variation de la constante. Posons :
k(x)
yp = solution particulière de (E). On a alors :
1 + x2
" #0 " #
k(x)
k(x)
1+x 2
yp0 + 2xyp = 2x ⇐⇒ 1 + x 2
2
+ 2x = 2x
1+x 1 + x2
k 0 (x) (1 + x2 ) − 2xk(x)
" # " #
2 k(x)
⇐⇒ 1 + x + 2x = 2x
(1 + x2 )2 1 + x2
2xk(x) 2xk(x)
⇐⇒ k 0 (x) − + = 2x
1 + x2 1 + x2
⇐⇒ k 0 (x) = 2x
Z Z
⇐⇒ k 0 (x)dx = 2xdx
⇐⇒ k(x) = x2
donc
x2
yp = .
1 + x2
Conclusion : yg = yh + yp
k x2 k + x2
yg = + = , k ∈ R.
1 + x2 1 + x2 1 + x2
y 00 − 3y 0 + 2y = 2x2 + 1.
y(0) = −2 et y 0 (0) = 1.
Solution
1. Résolution de l’équation homogène :
y 00 − 3y 0 + 2y = 0
r2 − 3r + 2 = 0.
Equation caractéristique.
∆ = b2 − 4ac = 9 − 4 × 1 × (2) = 1
√ √
−b − ∆ −b + ∆
r1 = et r2 =
√2a 2a
√
3− 1 3+ 1
r1 = = 1 et r2 = =2
2×1 2×1
d’où
yh = C1 ex + C2 e2x .
- Recherche d’une solution particulière yp :
c = 2 6= 0, alors
yp = Q2 (x) = αx2 + βx + γ.
26CHAPITRE 3. EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES DU PREMIER ET DU SECOND ORDRE
Par identification, on a :
2α = 2 α=1
2β − 6α = 0. =⇒ β = 3.
2α − 3β + 2γ = 1.
γ = 4.
y = C1 ex + C2 e2x + x2 + 3x + 4
implique que
y 0 = C1 ex + 2C2 e2x + 2x + 3.
Par suite, ( ( (
y(0) = −2 C1 + C2 + 4 = −2 C1 = −10
=⇒ =⇒
y 0 (0) = 1. C1 + 2C2 + 3 = 1. C2 = 4.
D’où
y = −10ex + 4e2x + x2 + 3x + 4
yp = Qn (x)eλx avec d◦ Qn = n
Solution
- Résolution de l’équation homogène :
y 00 − y = 0
r2 − 1 = 0.
Équation caractéristique.
r1 = 1 et r2 = −1.
D’où
yh = C1 e−x + C2 ex
- Solution particulière
1 1
f (x) = xex =⇒ P1 (x) = x et λ = 1 car eλx = e1×x .
2 2
λ = 1 est donc racine simple du polynôme caractéristique. La solution particulière s’écrit donc :
yp = ax2 + bx + c ex
et
yp00 = 2aex + 2(2ax + b)ex + ax2 + bx + c ex = 2aex + 2(2ax + b)ex + yp
par suite
1
yp00 − yp0 = xex .
2
Par identification, on obtient :
1 1
a= ; b=− et c ∈ R.
8 8
En prenant c = 0, on a :
1 2 1 x
yp = x − e .
8 8
- La solution générale est donc :
1 2 1 x
yg = yh + yp = C1 e−x + C2 ex + x − e .
8 8
dy dy
Exemple 3.3.2 Résoudre l’équation x dx + 3y = x2 y 2 (18) ⇔ dx + 3 xy = xy 2 (19). Posons
−1
z = y −1 ⇒ z 0 = −y −2 y 0 Multiplions (18) par −y −2 , on a : −y −2 y 0 − 3 y x = −x ⇔ z 0 −R 3 xz =
−xR dx
(20), son équation homogène associée est z 0 − 3 xz = 0 ⇔ dx dz
= 3 xz ⇔ dz
z
= 3 dx
x
⇔ dz z
=
3 x ⇔ ln |z| = 3 ln |x| + ln |c| ⇔ z = cx3 .
La solution de (20) est de la forme z = c(x)x3 ⇒ z 0 = c0 (x)x3 + 3c(x)x2 , en substituant z et z 0
3
dans (20) on a : c0 (x)x3 + 3c(x)x2 − 3 c(x)x
x
= −x ⇔ c(x) = − x12 ⇔ c(x) = x1 + c. La solution
de (20) est z = x1 + c x3 = x2 + cx3 . La solution de (18) est y −1 = x2 + cx3 ⇔ y = x2 +cx 1
3
4.1 Généralités
4.1.1 Définitions
Une suite numérique est une application de N, ou d’une partie de N, dans R.
Si u est une suite numérique, au lieu de u(n), on préfère écrire un (lire « u indice nˇ).un est
appelé le terme de rang n de la suite u. La suite u elle-même est notée (un )n∈N (si elle est définie
sur N ), ou simplement (un ) si il n’y a pas d’ambiguité sur l’ensemble de départ. Une suite est
un cas particulier de fonction numérique ; on retrouve le même vocabulaire, et en adaptant les
définitions on a : La suite u = (un )n∈N est dite
- croissante, resp. décroissante ssi :
∀n ∈ N, un 6 M, resp. ∀n ∈ N, un > m;
Le nombre réel est alors appelé la limite de la suite (un ), et on dit que la suite (un ) converge
vers `. On dira souvent : « (un ) tend vers ` ". (un ) converge vers ` ssi, pour tout ε > 0, il
n’y a qu’un nombre fini de termes de la suite en dehors de l’intervalle ]` − ε, ` + ε[. Si (un )
converge vers ` et si a < ` < b, alors, pour tous les termes de la suite à partir d’un certain
rang : a < un < b.
29
30 CHAPITRE 4. SUITES NUMÉRIQUES
Théorème admis En utilisant le passage à la limite dans les inégalités , on peut préciser :
Si une suite est croissante et majorée par M , alors elle est convergente, et sa limite ` vérifie
` 6 M . Si une suite croissante n’est pas convergente, alors limn→+∞ un = +∞.
Si une suite est décroissante et minorée par m, alors elle est convergente, et sa limite ` vérifie
` > m. Si une suite décroissante n’est pas convergente, alors limn→+∞ un = −∞.
b)Suites adjacentes
Définition 4.1.2 Les deux suites (un )n∈N et (vn )n∈N sont dites adjacentes ssi une des suites
est croissante, l’autre décroissante, et
lim (un − vn ) = 0
n→+∞
Théorème 4.1.3 Si deux suites sont adjacentes, alors elles sont convergentes et elles ont même
limite.
Soient (un ) et (vn ) deux suites adjacentes, de limite commune `, la suite (un ) étant croissante
et la suite (vn ) décroissante. On a alors
u0 6 · · · 6 un 6 ` 6 vn 6 · · · 6 v0
un est donc une valeur approchée par défaut, et vn une valeur approchée par excès, de ` à moins
de vn − un près. Soit (un ) et (vn ) les suites définies par (n ∈ N∗ ) :
1 1 1 1
un = 1 + + · · · + − ln(n); vn = 1 + + · · · + − ln(n + 1)
2 n 2 n
Les suites (un ) et (vn ) sont adjacentes. En effet, la suite (un ) est décroissante, car pour tout
n > 1,
1
un+1 − un = − ln(n + 1) + ln(n) 6 0
n+1
d’après la formule des accroissements finis, appliquée à la fonction ln sur l’intervalle [n, n + 1].
On démontre de même que la suite (vn ) est croissante. La différence (un − vn ) converge vers 0
, en effet
n+1 1
un − vn = ln(n + 1) − ln(n) = ln = ln 1 +
n n
La limite commune aux suites (un ) et (vn ) est notée γ (constante d’Euler). Pour tout n, on a
n
un 6 γ 6 vn ; un est donc une valeur approchée par défaut de γ à moins de vn − un = ln n+1
près. D’autre part, en posant εn = un − γ, on obtient :
1 1
1+ + · · · + = ln(n) + γ + εn
2 n
avec (εn ) qui converge vers 0 . Cela montre en particulier que la suite de terme général 1 + 12 +
· · · + n1 tend vers +∞.
- Limites classiques
1
Avec r > 0 : limn→+∞ nr = +∞; limn→+∞ nr
= 0;
lim ln(n) = +∞
n→+∞
lim ln(n) = +∞
n→+∞
- Équivalents.
En adaptant la définition générale, on dit que (un ) et (vn ) sont équivalentes ssi limn→+∞ uvnn = 1.
On a les mêmes propriétés, et la même utilisation pour la recherche de limite.
Quand un tend vers 0, +∞ ou −∞, l’obtention d’un équivalent pour un permet d’apprécier
qualitativement le comportement de un :
On a obtenu dans l’exemple donné pour les suites adjacentes :
1 1
1+ + · · · + = ln(n) + γ + εn
2 n
avec γ une constante et (εn ) qui converge vers 0 . En divisant cette égalité par ln(n), on obtient
1 1
1+ + ··· + ∼ ln(n)
2 n n→+∞
- Négligeabilité.
En adaptant ici aussi la définition générale, on dit que un est négligeable devant vn , et on note
un = o (vn ), ssi
un
lim =0
n→+∞ vn
32 CHAPITRE 4. SUITES NUMÉRIQUES
∀n ∈ N, un+1 = un + r.
∀n ∈ N, un = u0 + nr
un = up + (n − p)r
n
X u1 + un
uk = n ×
k=1 2
En effet,
Sn = u1 + u2 + · · · + un
= un + un−1 + · · · + u1 ,
= n (u1 + un )
De façon générale, la somme de termes successifs d’une suite arithmétique est égale au nombre
de termes multiplié par la moyenne arithmétique des termes extrêmes.
Le sens de variations et la limite d’une suite arithmétique de raison r ne pose aucun pro-
blème : Si r > 0, la suite est strictement croissante, tend vers +∞ ; Si r < 0, la suite est
strictement décroissante, tend vers −∞. La suite est constante si r = 0 ;
4.2. SUITES NUMÉRIQUES CALCULABLES 33
∀n ∈ N, un = u0 rn
Le théorème 1 est tout à fait fondamental et d’usage constant, voir les paragraphes suivants
par exemple. De façon typique, sa démonstration se fait par récurrence : la propriété à éta-
blir est vraie pour n = 0, car u0 r0 = u0 , et si il existe n ∈ N tel que un = u0 rn , alors
un+1 = run = ru0 rn = u0 rn+1 , d’où la conclusion. On parle également de suite géométrique
définie sur N∗ : ∀n ∈ N∗ , un+1 = run . On a alors : ∀n ∈ N∗ , un = u1 rn−1 . De façon générale,
pour tout n, p tels que un et up soient définis :
un = up rn−p
La formule du théorème 2 est connue sous le nom d’identité géométrique. Elle est valable pour
tout x 6= 1. Avec x = 1, on obtient bien sûr une somme égale à n + 1, car les n + 1 termes de
la somme sont tous égaux à 1 .
En mettant en facteur le premier terme, vous pouvez calculer grâce au théorème 2 la somme
de termes successifs d’une suite géométrique, et vous pouvez retenir la formule (valable si la
raison est 6= 1 ) :
Somme de termes successifs d’une suite géométrique
1 − raison nb de termes
= premier terme ×
1 − raison
Voici quelques usages typiques de l’identité géométrique. n est un entier naturel, non nul dans
la première et la dernière formule, x un nombre réel différent de 1 et -1 :
n n k n+1 !
X
k n
X 1 1
- 2 = 2 − 1; =2 1−
k=1 k=0 2 2
34 CHAPITRE 4. SUITES NUMÉRIQUES
n+1
1
n n k
1 1− e e 1
n+1 !
e−k =
X X
- = 1 = 1−
k=0 k=0 e 1− e
e−1 e
n n 2 n+1
k 1 − (x ) 1 − x2n+2
x2k = x2
X X
- = =
k=0 k=0 1 − x2 1 − x2
n n n
X
2k+1
X
2 k
21 − (x2 ) 31 − x
2n
- x =x x = xx = x
k=1 k=1 1 − x2 1 − x2
Veillez à ne pas confondre par exemple les sommes nk=1 4k (susceptible d’être calculée avec
P
En effet, ` existe car on a supposé a 6= 1. En soustrayant membre à membre les deux égalités
un+1 = aun + b, ` = a` + b, il vient un+1 − ` = a (un − `), ce qui prouve que la suite (un − `) est
géométrique de raison a, d’où le résultat, en utilisant le théorème 1 du paragraphe précédent.
Si la suite arithmético-géométrique est définie sur N∗ , le théorème s’adapte facilement, et on
trouve un − ` = an−1 (u1 − `).
∀n ∈ N, un+1 = f (un )
Attention, les résultats donnés ne sont valables que pour les suites de ce type ! On adaptera
sans peine ces résultats au cas où la suite est définie sur N∗ .
En général, l’énoncé admet implicitement que la suite (un ) est bien définie (c’est évident si
f est définie sur R ). Si la question est posée, on répondra au moyen d’un raisonnement par
récurrence.
Soit (un ) définie par :
1
u0 = 1; ∀n ∈ N, un+1 = un +
un
On montre par récurrence : ∀n ∈ N, un existe et un > 0; u0 = 1 existe et u0 > 0, et si un existe
et un > 0, alors un+1 = un + u1n existe et un+1 > 0. Ce qui montre que la suite (un ) est bien
définie.
Sens de variation
Théorème 4.3.2 Soit I un intervalle de R. Si ∀n ∈ N, un ∈ I, et f est croissante sur I, alors
(un )n∈N est monotone.
Remarque 4.3.3 Si f est décroissante sur I, avec un ∈ I pour tout n, la suite (un ) n’est
ni croissante ni décroissante, mais les suites (u2n ) et (u2n+1 ) sont monotones, car f ◦ f est
croissante, et
u2(n+1) = f ◦ f (u2n ) , u2(n+1)+1 = f ◦ f (u2n+1 )
Si f n’est ni croissante ni décroissante, le comportement de (un ) peut s’avérer très complexe.
On peut en faire une approche numérique.
36 CHAPITRE 4. SUITES NUMÉRIQUES
Théorème 4.3.5 Si (un ) converge vers ` et f est continue en `, alors ` est un point fixe de f ,
c’est-à-dire que ` = f (`).
On obtient ce résultat par passage à la limite dans un+1 = f (un ). En effet, si limn→+∞ un = `,
alors limn→+∞ un+1 = `, et limn→+∞ f (un ) = f (`) car f est continue en `
Remarque 4.3.6 Ce théorème donne une condition nécessaire, mais non suffisante, pour que
(un ) converge vers `. Le problème est que ` est inconnue, donc on ne sait pas a priori si f est
continue en ` ! On a néanmoins dans cette direction :
- On suppose que f continue sur R. Alors, si (un ) converge vers `, ` est un point fixe de f .
- On suppose que f continue sur l’intervalle I = [a, b], et que tous les termes de la suite (un )
appartiennent à I. Alors, si (un ) converge vers `, ` est un point fixe de f .
En effet, a 6 un 6 b pour tout n, donc si (un ) converge vers `, alors a 6 ` 6 b (passage à la
limite dans les inégalités). ` appartient donc à I, f est continue en `, et ` est un point fixe de
f . On peut faire le même raisonnement avec tout intervalle I fermé.
Pour montrer que la suite (un ) converge vers ` en utilisant la formule des accroissements finis,
la démarche en général suivie par l’énoncé est la suivante :
- On établit
- Pour tout n ∈ N, un appartient à l’intervalle I.
- Il existe ` appartenant à I tel que f (`) = `. − |f 0 | 6 k < 1 sur I.
- La formule des accroissements finis fournit alors :
∀n ∈ N, |f (un ) − f (`)| 6 k |un − `| , c’est-à-dire
∀n ∈ N, |un+1 − `| 6 k |un − `|
∀n ∈ N, |un − `| 6 k n |u0 − `|
D’où la conclusion.
- 0 < k < 1, donc limn→+∞ k n = 0, donc par passage à la limite :
lim un = `
n→+∞
Deuxième partie
Algèbre Linéaire
37