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NOMBRES COMPLEXES – Chapitre 1/4


Tout le cours en vidéo : https://youtu.be/ABo2m52oEYw

Les nombres complexes prennent naissance au XVIème siècle lorsqu’un


italien Gerolamo Cardano (1501 ; 1576), ci-contre, au nom francisé de Jérôme
Cardan, introduit √ −15 pour résoudre des équations du troisième degré.
En 1572, un autre italien, Rafaele Bombelli (1526 ; 1573) publie "Algebra, parte
maggiore dell’aritmetica, divisa in tre libri" dans lequel il présente des nombres de
la forme a+ b √−1 et poursuit les travaux de Cardan sur la recherche de
solutions non réelles pour des équations du troisième degré.
A cette époque, on sait manipuler les racines carrées d’entiers négatifs mais on ne
les considère pas comme des nombres. Lorsqu’une solution d’équation possède
une telle racine, elle est dite imaginaire.
La notation i apparaît en 1777 siècle avec Leonhard Euler (1707 ; 1783) qui
développe la théorie des nombres complexes sans encore les considérer comme
de « vrais » nombres. Il les qualifie de nombres impossibles ou de nombres imaginaires.
Au XIXe siècle, Gauss puis Hamilton posent les structures de l’ensemble des nombres complexes. Les nombres
sans partie imaginaire sont un cas particulier de ces nouveaux nombres. On les qualifie de « réel » car proche
de la vie. Les complexes sont encore considérés comme une création de l’esprit.

Partie 1 : L'ensemble C
1) Définition

Définition : Il existe un ensemble de nombres, noté C , appelé ensemble des nombres


complexes qui possède les propriétés suivantes :
- C contient R .
- Dans C , on définit une addition et une multiplication qui suivent les mêmes règles de calcul
que dans R .
- Il existe dans C un nombre i tel que i 2=−1.
- Tout élément z de C s'écrit de manière unique sous la forme z=a+ib avec a et b réels.

Exemples :
i
3+ 4 i ; −2−i ; sont des nombres complexes. Et les nombres réels 0, −¿2 ou √ 3 sont
3
également des nombres complexes !

Vocabulaire :
- L'écriture a+ ib d'un nombre complexe z est appelée la forme algébrique de z .
- Le nombre a s'appelle la partie réelle et la nombre b s'appelle la partie imaginaire. On
note : ℜ ( z )=a et ℑ ( z )=b.

Remarques :
- Si b=0 alors z est un nombre réel.
- Si a=0 alors z est un nombre imaginaire pur.

Yvan Monka – Académie de Strasbourg – www.maths-et-tiques.fr


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Méthode : Effectuer des calculs sur les nombres complexes


Vidéo https://youtu.be/-aaSfL2fhTY
Vidéo https://youtu.be/1KQIUqzVGqQ

Simplifier les écritures en exprimant le résultat sous la forme algébrique.

2
z 1=3−5i− ( 3i−4 ) z 2=( 3−2i ) (−1+5 i ) z 3=( 2−3i )
13 1 1+i
z 4 =( 2i ) z 5= z 6=
4−2 i 2−i

Correction
2
z 1=3−5i− ( 3i−4 ) z 2=( 3−2i ) (−1+5 i ) z 3=( 2−3i )
2 2
¿ 3−5i−3i+ 4=−3+15 i+2 i−10 i =4−12 i+9 i
¿ 7−8 i=−3+15 i+ 2i+10=4−12 i−9
¿ 7+17 i=−5−12 i

13 1 1+i
z 4 =( 2i ) z 5= z 6=
4−2 i 2−i
4 +2 i (1+i ) ( 2+i )
¿ 213 i 13= =
( 4−2 i )( 4+2 i ) ( 2−i )( 2+i )
2 6 4+ 2i 2+i+2 i−1
¿ 8192 × ( i ) ×i= 2
= 2
16−4 i 4−i
6 4 +2 i 1+3 i
¿ 8192 × (−1 ) ×i= =
16+ 4 4 +1
4+ 2i 1+ 3i
¿ 8192 i= =
20 5
1 1 1 3
¿ + i= + i
5 10 5 5

Propriétés :
a) Deux nombres complexes sont égaux, si et seulement si, ils ont la même partie réelle et la
même partie imaginaire.
b) Un nombre complexe est nul, si et seulement si, sa partie réelle et sa partie imaginaire
sont nulles.

Démonstration :
Conséquence immédiate de l'unicité de la forme algébrique.

Partie 2 : Conjugué d'un nombre complexe


Définition : Soit un nombre complexe z=a+ib.
On appelle nombre complexe conjugué de z , le nombre, noté z , égal à a−ib.
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Exemples :
- z=4+5 i et z=4−5i
- On peut également noter :
7−3 i=7+3 i ; i=−i ; 5=5

Propriétés : Soit z et z ' deux nombres complexes et n entier naturel non nul.
a) ź=z b) z + z '=z + z ' c) z × z ' =z × z '

d) z n=z n e) ()
1 1 z z
()
= avec z ≠ 0 f) ' = ' avec z ' ≠ 0
z z z z

Démonstrations (dont c, d et e au programme) :

On pose z=a+ib et z '=a' +ib ' avec a , b , a ' et b ' réels.


´
a) ź= a+ib=a−ib=a+ib =z

b) z + z ' =a+ib +a' +i b'


¿ a+ a' +i ( b +b' )
' '
¿ a+ a −i (b+ b )
' '
¿ a−ib+ a −i b
' '
¿ a+ib+ a +i b
¿ z+z'

c) z × z ' =( a+ib ) × ( a ' +i b' ) z × z ' =( a+ib ) × ( a' +i b' )


¿ ( a−ib ) × ( a' −ib ' )
' ' ' 2
¿ a a +ia b +iba +i bb '
¿ a a ' −bb ' +i ( a b ' +b a' )=a a' −iab ' −iba ' +i 2 bb ' ¿ a a −b b −i ( a b + b a )
' ' ' '

¿ a a ' −b b' −i ( a b ' + b a' )


Donc : z × z ' =z × z '

d) On procède par récurrence.


 Initialisation pour n=2 : z 2=z × z=z × z=z 2, d’après la propriété c.
 Hérédité :
- Hypothèse de récurrence :
Supposons qu'il existe un entier k > 1 tel que la propriété soit vraie : z k =z k .
- Démontrons que : La propriété est vraie au rang k +1 : z k+1 =z k+1.
k+1 k
z =z × z
k
¿ z × z, d’après la propriété c.
k
¿ z × z, par hypothèse de récurrence.
k+1
¿z
 Conclusion :
La propriété est vraie pour n=1 et héréditaire à partir de ce rang. D'après le principe de
récurrence, elle est vraie pour tout entier naturel n, soit : z n=z n.

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( 1z )=( a+ib )=( ( a+iba−ib ) =( )


1 a−ib a b
e) = − i
) ( a−ib ) 2 2
a +b 2 2 2
a + b a +b2

a b
¿ 2 2
+ 2 2i
a +b a +b
1 1 a+ib a+ib a b
= = = 2 2= 2 2+ 2 2 i
z a−ib ( a−ib ) ( a+ib ) a +b a +b a +b

Donc : ( 1z )= 1z
f) ()( ) ( )
z
z '
1
z
1
z
1 z
= z × ' =z × ' =z × ' = '
z z

Propriétés :
a) z est réel ⟺ z=z b) z est imaginaire pur ⟺ z=−z

Démonstrations :
z=z z=−z
⟺ a+ib =a−ib ⟺ a+ib =−a+ib
⟺ 2 ib=0 ⟺ 2 a=0
⟺ b=0 ⟺ a=0

Propriété : Soit z=a+ib un nombre complexe alors z z =a2 +b 2.

Démonstration :
2 2 2 2 2
z z =( a+ib ) ( a−ib ) =a −i b =a + b

Méthode : Déterminer un conjugué


Vidéo https://youtu.be/WhKHo9YwafE

Déterminer le conjugué des nombres suivants et exprimer le résultat sous la forme


algébrique.
3+ 2i
z 1=( 2−i ) ( i−5 ) z 2=
i

Correction

( 3+2i i )
z 1=( 2−i ) ( i−5 ) z 2=

3+2i
¿ ( 2−i ) × ( i−5 )=
i
3−2 i
¿ ( 2+i ) (−i−5 )=
−i
( 3−2 i ) i
¿−2i−10−i 2−5 i= 2
−i
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5
( 3−2 i ) i
¿−2i−10+1−5 i=
1
¿−9−7 i=2+ 3i

Méthode : Résoudre une équation dans C


Vidéo https://youtu.be/qu7zGL5y4vI

Résoudre dans C les équations suivantes : a) 3 z−6=4 i+ z b) 3 z−2=z +1

Correction
a) 3 z−6=4 i+ z b) On pose : z=a+ib. L’équation s’écrit alors :
3 z−z=6+ 4 i 3 ( a+ib )−2=a−ib+ 1
2 z=6+ 4 i 3 a+3 ib−2−a+ib−1=0
z=3+2 i 2 a−3+4 ib=0

Donc : 2 a−3=0 et 4 b=0


3
Soit : a= et b=0
2
3
D’où : z=
2

Partie 3 : Formule du binôme de Newton


Théorème : Formule du binôme
Pour tous nombres complexes a et b et pour tout entier naturel n ≥ 1, on a :

0 () ()
1 2 () n−1 ( )
( a+ b )n= n an + n an−1 b+ n an−2 b 2+ …+ n a bn −1 + n bn
n ()
Remarque : Les coefficients (n0) ,( n1) ,( n2), … ,( n−1
n
) ,(nn) s’obtiennent à l’aide du triangle de
Pascal.

Démonstration au programme :
On procède par récurrence.
 Initialisation : Pour n=0 : ( a+ b )0=1 et (00) a b =1
0 0

 Hérédité :
- Hypothèse de récurrence :
Supposons qu'il existe un entier k tel que la propriété soit vraie :

0 () () 1 2 () k−1 ( )
( a+ b )k = k a k + k a k−1 b+ k ak −2 b2 +…+ k a bk−1 + k b k
k ()
- Démontrons que : La propriété est vraie au rang k +1 :

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( )
0 1 ( ) ( )
( a+ b )k +1= k +1 ak+1 + k +1 ak b+ k +1 ak−1 b2 +…+ k +1 a b k + k +1 bk +1
2 k k +1 ( ) ( )
( a+ b )k +1=( a+ b ) ( a+b )k

¿ ( a+ b )
((k0) a +(k1) a b+(k2) a
k k−1 k−2 2
b +…+
(k −1
k
) a b +( kk) b )
k−1 k

¿ ( k0) a +(k1) a b+(k2) a b +…+( k−1


k+1 k k
) a b +( kk) ab
k −1 2 2 k−1 k

+ ( ) a b+ ( ) a b +( ) a b +…+ ( ) a b +( )b
k k k k−1 k 2 k k−2 k 3 k k+1
0 1 2 k −1 k
k
0
k+1
[ k1 k0 ] [ k2 k1 ]
¿ ( ) a + ( )+ ( ) a b+ ( )+ ( ) a b + …
k k−1 2

[ kk k −1k )] a b +( kk )b
+ ( )+ (
k k+1

Or, (0k)=1 et ( kk)=1


Donc :

[( ) ( )] [( ) ( )]
( a+ b )k +1=a k+1 + k + k ak b+ k + k ak−1 b2 +…
1 0 2 1

+
[( ) ( )]
k
+
k
k k −1
k
a b +b
k+1

Et, d’après la formule de Pascal, on a :

( ) ( )
( a+ b )k +1=a k+1 + k +1 a k b+ k +1 ak−1 b 2+ …+ k +1 a bk +b k+1
1 2 k ( )
( ) ( ) ( )
( a+ b )k +1= k +1 ak+1 + k +1 ak b+ k +1 ak−1 b2 +…+ k +1 a b k
0 1 2 k ( )
+ ( )
k +1 k +1
k +1
b

Car ( )
k+ 1
0
=1 et ( )
k+ 1
k+ 1
=1

 Conclusion :
La propriété est vraie pour n=0 et héréditaire à partir de ce rang. D'après le principe de
récurrence, elle est vraie pour tout entier naturel n.

Méthode : Appliquer la formule du binôme


Vidéo https://youtu.be/UsYH9PvppPo

Développer l’expression ( z +5 )6.

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Correction

() ()
0 1 2 () 3 ()
4 5 ()
( z +5 )6= 6 z 6+ 6 z 5 × 5+ 6 z 4 ×5 2+ 6 z3 ×5 3+ 6 z 2 ×54 + 6 z × 55 + 6 56
6 () ()
On construit un triangle de Pascal :

On lit les coefficients sur la dernière ligne du tableau.


( z +5 )6=1 z 6 +6 z 5 × 5+15 z 4 × 52+ 20 z3 ×53 +15 z 2 × 54 +6 z ×55 +1 ×56

Soit : ( z +5 )6=z 6 +30 z 5 +375 z 4 +2500 z3 + 9375 z 2 +18750 z+ 15625

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