Trait Méca Et Chimique 04-12-21
Trait Méca Et Chimique 04-12-21
Trait Méca Et Chimique 04-12-21
1. Introduction
Nous avons, dans les chapitres précédents, décrit les principes de base des traitements thermiques qui
intéressent tout le volume du produit ou de la pièce, en visant à conférer au métal en chaque point la
microstructure et les propriétés désirées pour l’emploi envisagé. Mais dans de très nombreux cas, en
particulier dans les industries mécaniques, ce sont surtout les surfaces des organes de machines qui sont
soumises à des sollicitations mécaniques sévères, de nature diverses : frottement, usure, sollicitations de
fatigue. Il faut alors conférer des propriétés particulières des couches externes des pièces en leur appliquant
des traitements appropriés. Les traitements superficiels ont essentiellement pour objectif de durcir
superficiellement le métal, ce qui améliore la résistance à l’usure et au frottement, et de produire un système
de contraintes de compression favorable à la tenue des pièces en service, notamment pour celles qui
sollicités en fatigue, tout en ayant une structure résiliente et ductile au coeur des pièces, ce qui confère à
l’ensemble une combinaison intéressante de propriétés, telles qu’une bonne résistance mécanique et une
bonne ductilité. Les procédés de traitements superficiels se classent en trois grandes catégories :
• Les traitements mécaniques, avec déformation plastique du métal localisé en surface,
• Les traitements de durcissement par trempe après chauffage superficiel, sans modification de la
composition chimique des couches superficielles,
• Les traitements thermochimiques, dont l’objet est de modifier la composition chimique des couches
superficielles, en vue d’obtenir les caractéristiques désirées, soit directement, soit à l’aide d’un
traitement ultérieur.
2.1. Galetage
Dans ce procédé, le durcissement des couches superficielles est obtenu par déformation plastique sous
l’action d’un important effort de pression exercé par des galets très durs animés d’un mouvement de
rotation. Une étude très récente a donné un exemple intéressant des possibilités offertes par ce traitement.
Cette étude s’intéresse à un acier du type 38MoV7 destiné à la fabrication des vilebrequins par forgeage et
refroidissement contrôlé, de façon à obtenir directement la structure bainitique désirée. Dans le cadre de
cette étude, des essais de fatigue ont été réalisés sur des éprouvettes de différents états dont les résultats
sont résumés dans le tableau suivant.
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2.2. Grenaillage
C’est un traitement mécanique des surfaces réalisé le plus souvent en projetant sur la pièce à traiter, à une
vitesse de quelques dizaines de mètres par seconde, de billes en acier dur dont le diamètre peut se situer
entre 0.1 et 2 mm. En agissant sur les conditions dans lesquelles le grenaillage est effectué : nature, dureté,
et dimension de la grenaille, vitesse de projection, angle d’impact…etc, on peut ainsi réaliser un écrouissage
contrôlé des couches superficielles sur une profondeur de l’ordre de 0.1 à 1 mm, de façon à obtenir
l’augmentation de dureté ainsi que les précontraintes de compression désirées. Le grenaillage provoque une
transformation plus ou moins importante de l’austénite résiduelle éventuellement présente
dans les couches superficielles.
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Figure I : Chauffage par induction
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Figure 2 : Chauffage au chalumeau
IV..1. Cémentation
C’est un traitement thermique auquel est soumis un produit ferreux porté à l’état austénitique pour obtenir
un enrichissement superficiel en carbone, élément qui se trouve alors en solution solide dans l’austénite. Le
produit ferreux cémenté subit un durcissement par trempe immédiate ou ultérieure.
Remarques
a. Les déformations et le calaminage sont importants. Ainsi faut-il nécessairement rectifier après traitement
les surfaces de qualité 7, et même 8 éventuellement.
b. Il faut éviter la cémentation des angles vifs qui deviennent trop fragiles ; en particulier, les filetages ne
doivent pas être cémentés.
2𝐶𝑂 ↔ 𝐶𝑂2 + 𝐶
𝐶𝐻4 ↔ 2 𝐻2 + 𝐶
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IV.2. Nitruration
Une trempe et un revenu précèdent ce traitement.
2. Principe : C'est un durcissement superficiel obtenu par réaction de l'azote et de certains alliages ferreux
(fer + ammoniac, constitué d'hydrogène et d'azote, le tout chauffé à 550°C). L'azote en présence forme des
nitrures de fer, ce qui provoque une augmentation de dureté. L'acier traité doit contenir de l'aluminium car
celui-ci limite la pénétration des nitrures.
40 Cr Al Mo 6 12
Domaines d’application
Axe de piston, soupape, soupape, vilebrequins, arbre de machine outil, arbre de pompe à eau, pignonneries
de boite à vitesse.
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4.2.2. Nitruration liquide
Elle utilise des bains de sels fondus vers 570°C. La couche formée a une structure complexe :
• Une zone superficielle mince contenant des nitrures de type F2 - 3 N très résistant au grippage et à
l’usure (10 à 20 μm).
• Une zone de diffusion (0.5 mm) correspondante à celle obtenu au nitruration gazeuse.
IV.3. Carbonitruration
Ce traitement est une combinaison de la cémentation et la nitruration. Il consiste à faire diffuser
simultanément le carbone et l’azote dans la phase austénitique en atmosphère gazeuse constituée de
carbone et d'ammoniac. Ce traitement permet d’avoir une bonne résistance à l’usure et à la corrosion, une
bonne tenue en service et une grande dureté superficielle
Domaines d’application
Articulations, engrenages, arbres,…
IV. 4. Sulfonitruration
C’est l’action de diffusion simultanée de soufre, d’azote et de carbone obtenue par immersion de la pièce
dans un bain de sels fondus :
• suivie par une zone de 10 μm où se trouvent essentiellement des nitrures de dureté comprise entre
900 et 1000HV.
• reliée au métal de base par une couche de diffusion à teneur décroissante en azote de 0.5 mm
d’épaisseur et dans laquelle peut diffuser également du soufre.
Il est possible de favoriser l’une ou l’autre des deux premières couches en agissant sur les conditions et en
particulier la composition du bain.
La présence de nitrures améliore la résistance à l’usure. La présence de sulfures améliore la résistance au
grippage. En outre des contraintes de compression prenant naissance dans les couches superficielles, la
tenue en fatigue est améliorée également. La sulfonitruration est applicable en fait à tous les alliages ferreux.
Exemples d’application : glissières, paliers, guides, arbre..
IV-5- Sulfinisation.
1. But : La sulfinisation ou cémentation par le souffre communique à la surface traitée une haute résistance
à l'usure, sans accroissement de la dureté. Elle s'applique à tous les matériaux ferreux.
2. Principe : Les pièces sont chauffées à 570°C pendant trois heures dans un creuset de cyanure et de sels
dérivés du souffre, le refroidissement se fait dans l'eau à 80°C.
3. Résultats obtenus et applications : On obtient une couche d'environ 0,3 mm, il faut prévoir 0,02 à 0,03
mm de surépaisseur pour la rectification. Une bonne résistance aux frottements résulte de la porosité de la
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couche traitée (réserve de graissage). Ce traitement est surtout utilisé pour les pièces de frottements servant
de contact mobile : les patins, les coussinets, les glissières de machines-outils.
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