Ethique Administrativ1

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Ethique

Module I / Ethique & morale : définitions, concepts, théories

A- Ethique & morale


1- Définition étymologique
2- Définition élaborée
3- Implications
4- Usage actuel
5- Bien, mal
6- valeur
7- Le vocabulaire moral
8- L’éthique et la philosophie morale
9- L’éthique sociale et l’éthique appliquée
10- Les origines de l’éthique
11- Sources de l’éthique

B- Les grandes théories éthiques


1- L’éthique de la vertu
2- L’éthique déontologique
3- L’éthique conséquentialiste

C- Autres concepts

………..

A- Ethique et morale –
1- Définition étymologique
Ethique et morale

Sur le plan étymologique, éthique et moral désignent la même chose.

- Du grec ethos, désigne le comportement habituel ou le caractère de la

Ethique personne agissante

- Du latin, mores, désigne les « mœurs » ou la conduite

2- Définition élaborée
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Si l'homme est un sujet social (l'animal politique d'Aristote), selon Kant c'est avant tout un sujet
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moral : il a la faculté de porter des jugements de valeur, il peut distinguer le bien du mal.
Morale

La Morale1, c'est :

 la science du bien et du mal, c'est une théorie de l'action humaine reposant sur la notion
de devoir avec pour but le bien.
 Une approche dichotomique normative basée sur des valeurs clés apprises
 Un Ensemble de normes sociales conformes à la conscience
 c'est aussi l'ensemble des règles de conduite considérées comme bonnes de manière
absolue

La morale est collective et s’applique à chacun qui veut s’y référer et l’appliquer .
Ethique :

Déf : nom féminin ou adjectif


Il faut faire la différence entre la morale, qui renvoie au mœurs telles qu'elles sont pratiquées
(connotation pratique) et la notion d'éthique, qui est le souci de fonder une morale, ce qui fait
plutôt référence à la théorie, aux règles et aux principes.

Ethique = science de la morale ou ensemble de principes moraux qui sont à la base du


comportement de quelqu'un.

L'éthique d'un individu est ce qui sous-tend ses comportements vis-à-vis d'autrui, ou vis-à-vis de
son environnement

L’éthique est une démarche visant, face à un problème donné à adopter la meilleure solution en
s’appuyant sur des valeurs apprises, admises et intégrées et en tenant compte du contexte dans
lequel le problème se pose factuellement.

Une démarche et non une science !

 Une démarche face à un problème pour adopter une solution = concret,


 Une démarche contextualisée et non uniformisée,
 Une démarche qui s’appuie sur des valeurs et non sur la morale,
 Une démarche personnelle qui s’appuie sur des valeurs intégrées plus qu’apprises
(différence avec l’éducationnel).

3- Implications
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- [email protected]
L’éthique reflète nos actions, nos façons d’agir et la manière de régler notre vie, tant individuelle
que sociale, en fait, elle implique la dimension pratique de l’existence humaine. En conséquence,
l’éthique concerne l’évaluation ou l’appréciation de nos actions, de notre conduite et de nos
règles de vie, selon le registre du bien ou du mal, du juste ou de l’injuste, du bon ou du mauvais,
etc. C’est cette démarche proprement réflexive que la philosophie prend en charge, pour la
systématiser, en chercher les fondements et en mesurer la légitimité.

Dans le domaine moral, la philosophie est souvent elle-même nommée « éthique », ce mot
désigne alors une des branches les plus anciennes de la philosophie, la philosophie morale. Sous
cet angle, le mot éthique va revêtir plusieurs sens.

4- Usage actuel

L’usage actuel de ces mots entend qu’il existe une certaine préférence pour le mot « éthique ».
La raison, c’est que le mot « morale » a parfois une connotation négative :

- On pense que la morale nous dit ce qu’il faut faire, nous fait la leçon, et on y
obéit pour ne pas être vu mal.
- A la morale, sont associes également les comportements conventionnels, le
discours moralisateur et le poids de l’autorité ou de la tradition.
- Donc, pour éviter ces associations négatives, on préfère parfois le terme
« éthique » qui parait plus neuf et moins compromettant.

Il faut signaler que l’appréciation que désignent les termes « morale » et « éthique » doit se faire
à l’aide de critères comme le bien ou les valeurs, les normes et les principes. Ainsi, on parlera
d’une bonne action, d’un jugement de valeur ou de principes de justice.

5- Bien, mal

Le terme « bien » fait référence à une action ou à une situation, donc, ce qui est digne d’être
désigné, ce qui mérite d’exister. Il représente ce que l’on cherche à réaliser et il sert ainsi de
mesure à nos désirs, à nos actions et à notre conduite. Est « bien », ce qui répond le plus à ce
modèle, et « mal », ce qui s’en écarte. Sous cet angle, bien se rapproche de l’idée de valeur que
l’on utilise le plus volontiers quand il s’agit de questions morales.
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6- Axiologie

Science et théorie des valeurs morales

Axiologique = relatif aux valeurs, par opposition à ontologique, relatif à l'être en tant que tel,
Ontologie = partie de la métaphysique qui s'applique à l'être en tant qu'être, indépendamment
de ses déterminations particulières.

Ce qu’il faut comprendre, toutefois, c’est que les questions morales comportent deux aspects
nouveaux : comparaison et relativité. Ce qui a valeur morale, c’est ce qui compte et a de
l’importance, et donc vaut plus (ou moins) qu’autre chose.

L’idée de valeur implique une comparaison et une mesure, et, c’est pourquoi on va parler
d’échelle ou de hiérarchie de valeur. Ce qui a valeur morale, c’est aussi ce qui compte pour nous,
ce a quoi nous attribuons une valeur. Ainsi, la valeur semble relative à la personne agissante, a sa
société ou à son époque et se rapproche de l’idée de préférence.

7- Le vocabulaire moral

Le vocabulaire moral renvoie à un ensemble de termes ayant un sens universel ou général,


comme celui de « droit », de « norme », et plus encore celui de « principes ». Ces termes
découpent un domaine moral plus restreint que celui du bien ou des valeurs, mais au contenu
d’autant plus exigeant.

Les droits et les normes sont un peu comme des règles ou des lois, ils expriment la ligne a suivre
pour différentes personnes et ont un caractère d’obligation pour tous. En ce sens, ce qu’ils
exigent de nous ne dépend pas de préférence, désirs, ni des valeurs de chacun. C’est pourquoi, le
vocabulaire relatif aux normes s’emploie avant tout dans le domaine de la vie sociale et
professionnelle. C'est pa’ elles, en effet que l’on peut juger ce qui est correct, juste et équitable.
Néanmoins, il se trouve, bien sur des normes plus importantes ou plus générales que d’autres…

8- L’éthique et la philosophie morale

L’éthique dénote la dimension pratique de l’existence et implique un travail d’évaluation et de


réflexion, cette portée la rapproche de l’éthique comprise comme branche de la philosophie, la
philosophie morale ou éthique philosophique. Cependant, il existe entre l’une et l’autre une
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différence importante. L’éthique, même si elle appelle la réflexion, fait partie de la pratique et
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demeure liée aux actions, à la conduite et à ses règles. La philosophie, quant à elle, est moins
étroitement liée à la pratique et aux diverses situations morales, elle fait de l’usage de la raison,
une entreprise soutenue, permanente et quasi autonome. Un but en soi qui consiste à savoir ce
qu’est et devrait être la morale ou l’éthique. Elle élabore des concepts généraux, les passe au
crible de la critique rationnelle et les systématise en des ensembles de pensées cohérentes : une
doctrine, un système, une théorie.

9- L’éthique sociale et l’éthique appliquée2

L’éthique concerne autant l’agir individuel que celui des institutions publiques. Elle renferme
donc une dimension sociale et collective que l’on rattache habituellement à la politique. La
politique, du grec, polis, « cité » couvre un domaine plus étendu que la politique partisane, qui
est liée aux partis. La politique concerne les projets de société, aussi bien les raisons de vivre
ensemble, les croyances et les valeurs (égalité, liberté, etc) qui nous lient, malgré nos différences,
en ce sens, elle est déjà proche de la démarche philosophique. La philosophie se distinguera
cependant des discours politiques de la même manière qu’elle se distingue de la simple morale,
par l’attention qu’elle prête aux raisons par son souci critique, son ambition de cohérence, et
surtout par son ouverture au dialogue rationnel.

L’éthique sociale, comme on voit, a une portée certaine concernant les problèmes plus concrets,
comme celui de savoir comment décider de ce qui est équitable en matière d’aide sociale, de
politique salariale, ou de programme d’aide aux étudiants, etc.

10-Les origines de l’éthique

 On sait que l’éthique diffère selon les personnes, les pays, l’histoire, etc.
 L’éthique est d’abord la question et le souci des autres
On distingue quatre origines fondamentales de l’éthique :
 Hétéronomie théologique : les valeurs existent indépendamment de l’homme,
elles sont transmises aux hommes.
 Hétéronomie philosophique : valeurs issues du monde des idées (Platon).
 Origine naturelle : conscience naturelle spontanée (Rousseau).
 Origine autonomique : l’homme fixe ses propres valeurs en fonction du monde
dans lequel il vit.

11-Sources de la morale

 La religion
 La conscience
 Le sens du devoir
 Le sens du respect
 La justice
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 La vertu
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2
- Ethique : Histoire, Politique, société
Les grandes divisions de l’éthique

Par son principe même, l’éthique englobe la totalité du comportement humain : pensées, paroles
et actes, dans tous les domaines de l’existence. Pour des raisons pratiques, on peut diviser le
champ éthique en secteur d’études, tenter une classification des questions éthiques, sans
prétendre aboutir à une nomenclature exhaustive, définitive ou rigide, puisqu’il y a fréquemment
interpénétration des différents secteurs, et que le champ de l’éthique, comme celui de toute
connaissance humaine, est sans cesse en devenir. On parle ainsi fréquemment de :

o L’éthique personnelle : qui étudie spécialement les aspects de la vie morale se


rapportant à la conduite de l’homme vis-à-vis de sa propre personne, ainsi qu’aux
relations interpersonnelles privées (Par opposition à l’éthique sociale, qui se consacre aux
aspects plus complexes de la vie humaine en société).
o L’éthique sexuelle : qui étudie les questions relatives à la sexualité, au mariage et à la
procréation.
o L’éthique des affaires : qui étudie les questions relatives au travail, a la profession, a la
propriété, aux échanges et aux prix, aux rapports entre patrons, travailleurs et syndicats,
aux responsabilités de l’entreprise envers les consommateurs, au fondement moral des
théories économiques, aux effets concrets de ces dernières, etc.
o L’éthique professionnelle : qui étudie les questions de normes, de compétences et
d’intégrité nécessaires a l’exercice d’une fonction, et les normes (parfois codifiées) de
comportement attendu d’un professionnel envers ses clients, ses collègues et le public en
général.
o L’éthique biomédicale ou bioéthique : qui étudie les questions éthiques relatives à
l’application des découvertes récentes en biologie et en médecine (transplantation
d’organe, acharnement thérapeutique et euthanasie, expérimentation sur l’homme,
technologie de la reproduction, génétique…)
o L’éthique sociale : étudie les questions relatives aux droits et aux devoirs des Etats et
gouvernements, institutions publiques, communautés, par rapport aux individus, et
réciproquement et les questions relatives au rapport entre les Etats.
o L’éthique de l’environnement : étudie la valeur de la créature non humaine vivante ou
inanimée, et les questions relatives aux responsabilités de l’homme envers celle-ci.
o L’éthique politique :
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B- Les grandes théories éthiques3

1- Éthique de la vertu
Dispositions de comportement, traits de personnalité

L'éthique de la vertu insiste sur l'importance des traits caractéristiques d'une personne (honnêteté
(probité, bienséance, honorabilité, conformité), empathie, prudence, sagacité, douceur, courage)
qu’on considère important et cultive tout au long de la vie.
Ces vertus sont promues parce qu'elles permettent la réalisation de soi et la bonne vie.
Le développement des vertus est le chemin vers le vrai bonheur, qui est le bien intrinsèque.
Le bonheur, en ce sens, corresponde à une vie accomplie, qui est vécue rationnellement et
guidé par la modération. Ça implique la réalisation du potentiel de l'être humain dans la vie
individuelle et sociale, sous la conduite de la droite raison et des vertus.

Le bonheur

 Quand on pense à ce qui motive exactement nos actions, on constate que nous avons des
objectifs différents qui peuvent être comparés et ordonnés; certains objectifs sont
simplement un moyen d'atteindre d’autres objectifs, qui sont à leur tour des moyens
d’atteindre d’autres objectifs…
 On peut subordonner tous les objectifs à un objectif final, par rapport auquel tous les
autres sont eux-mêmes des moyens: finalement, tout le monde cherche le vrai bonheur.
Le bonheur constitue le but naturel de la vie humaine. Le bonheur n'est pas perçu comme
opposé à la raison, il est sa finalité naturelle.

 Le manque d’une perspective globale sur le vrai bonheur peut nous rendre sur une piste
false: on traite les moyens comme s’ils étaient les fins, on considère les objectifs
intermédiaires comme des objectifs finals.
La culture des vertus

 Il est dans l’intérêt de chacun à poursuivre le bonheur. Mais le vrai bonheur ne peut être
atteint sans le développement des vertus cardinales (courage, justice, tempérance), qui
nécessite leur culture tout au long de la vie.

 Le développement des vertus implique un effort constant pour les intégrer dans la
pratique, en ce que l'on pense, décide et fait. Le raisonnement pratique consiste à
sélectionner les meilleurs moyens pour atteindre certaines fins.

La vertu

 La vertu (grecque arete) peut signifier non seulement la vertu morale (loyauté, générosité
etc.), mais l'excellence ou performance humaine dans un sens général. Il y a une arete, ou
excellence, pour chaque type d'activité - nous pouvons rechercher l'excellence dans les
relations personnelles ainsi que dans l’activité professionnelle et les relations d'affaires.
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- ea05
 La vertu est une disposition acquise par apprentissage et pratique constante: tout comme
les hommes deviennent bâtisseurs en construisant et des musiciens en jouant la lyre, nous
devenons plus justes en faisant de choses justes, plus tempérés par l'accomplissement
d'actes tempérés, plus courageux en accomplissant des actes courageux.

 Elle représente le juste milieu entre un défaut et un excès, l’usage mesuré de la passion, la
juste proportion entre trop et trop peu dans toutes les sphères d’action humaine.
 Pour mettre cela dans un contexte d'Aristote, pensez à ce que nous comprenons en
appelant quelqu'un une personne morale. Il ne s’agit pas de faire occasionnellement ou
accidentellement un acte moral: même les personnes immorales font des choses morales
parfois.

 « Une personne vraiment morale, c'est celui qui a développé une disposition morale,
en développent des habitudes de comportement. »
Application
 En termes aristotéliciens, nous devrions nous demander: Quelles sont les vertus
cardinales qui doivent être poursuivies et développées dans la pratique des affaires?
 Quels sont les traits de personnalité, les dispositions et habitudes qui déterminent les
actions des participants? Est-ce que leurs actions reflètent leurs dispositions morales? Ou
sont-ils tout simplement le résultat des différents intérêts et circonstances?

 Une autre question importante est de savoir si leurs actions sont guidées par la
modération et le bon jugement, s'ils parviennent à trouver le juste équilibre entre
extrêmes.

 Par exemple, nous pourrions demander si les gestionnaires ont pris en compte les intérêts
et le bien-être de leurs employés et de la communauté locale. Ont-ils agi par compassion
et bonté? Ont-ils été dirigés par leur sens de la justice?
Cela implique un jugement équilibré de divers éléments: ils doivent conserver les emplois,
mais ils doivent aussi s'assurer que la communauté locale n’est pas constamment affectée
par leur activité.

 Imaginons que les gestionnaires ont été contraints par les autorités à investir dans des
nouvelles technologies pour limiter la pollution. Ce ne serait pas considérée une action
morale de leur part, parce que ce n'était pas leur intention et décision volontaire.
S’ils ont décidé d'investir car ils craignaient une nouvelle amende ou la suspension de
leur activité, ce n'est pas morale car il n'était pas le résultat d'un jugement guidé par la vertu et
par une disposition morale.

2- Éthique déontologique

Déontologie : ensemble de règles reconnues dans une profession de façon à défendre les intérêts
des clients ou faciliter les relations entre professionnelles

Devoirs (imposés sur soi-même et suivis volontairement)


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 Théorie éthique qui affirme que la valeur morale de l’action humaine doit être jugée selon
sa conformité (ou non-conformité) à certains devoirs, qui sont rationnellement reconnus
et respectés. Il s’agit de respecter certains devoirs qui ont une valeur morale en soi.

 Comment procédons-nous habituellement pour déterminer la moralité de nos actions?


Est-ce que nous prenons en compte nos intentions? Les conséquences de nos actions? Les
normes qu’on a suivies? Ou cela dépend de chaque cas?

 Est-il parfois justifié de mentir dans le but de protéger les autres ou d'éviter des
souffrances inutiles? Ou est-ce toujours mal de mentir, quoi qu'il arrive? « Pour Kant, le
fondement de la morale est la bonne volonté, basée sur les impératifs moraux de la
raison pratique. »
Un impératif est un devoir qui est imposé par la raison et qui doit être appliquée universellement.

Emmanuel Kant

 Par la raison pratique on détermine les principes et normes qui guident notre
comportement; le comportement moral implique l’application d'un principe général
d'action à une situation particulière. Agir sur la bonne volonté est agir par devoir; c'est
l'intention derrière une action plutôt que ses conséquences qui constituent la
moralité d’une action.
 Pour Kant, la morale du principe qui guide nos actions doit être indépendante de nos
désirs, intérêts ou objectifs. L’universalité de loi morale doit provenir de sa forme même,
pas de son contenu. Le contenu de la loi morale universelle, l'impératif catégorique, est
uniquement dérivé de sa forme.
 Ce n'est qu'en agissant sur un impératif catégorique que l'individu, en tant que personne
morale, devient libre. La liberté ne signifie pas l'absence de règles, mais l'application des
règles qui sont dérivées de la raison pratique.
Même si une action a des bonnes conséquences, elle peut être dénuée de valeur morale –
exemples.

Impératifs
Les motivations essentielles de notre action morale
Deux types:

 Hypothétiques (faire quelque chose afin d’obtenir une autre chose; si on veut x, on doit
faire y)
 Catégoriques: principes qui sont intrinsèquement valables, elles sont désirables en eux-
mêmes. Elles représentent des obligations inconditionnelles, qui sont indépendantes de
notre volonté ou nos désirs. C'est à partir de l'impératif catégorique que toutes les autres
obligations morales sont générées.

L’impératif catégorique
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Différentes formulations:
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1. Procéder seulement sur des maximes qu’on peut imposer comme lois universelles.
2 .Il faut toujours traiter une personne comme fin et jamais simplement comme moyen.
 La première formulation - le "test d’universalibilité" des normes morales:

 1. Identifiez une norme de comportement qui est volontairement suivi par


quelqu’un. Imaginez un monde possible où tout le monde suit cette norme.

 2. Demandez-vous si ce serait un monde dont vous aimeriez vivre. Mon


comportement serait-il raisonnable et cohérent si je suis constamment cette norme?

 En particulier, essayer de vous demander si vous seriez d'accord d'avoir la même


chose fait à vous (inverser les rôles, de sorte que vous subissez les conséquences
maintenant).

 3. Si la réponse à la question 2 est négative, alors l'application de cette norme


dans le monde réel est inacceptable.
 La seconde formulation affirme que toute personne est une fin en soi et, comme elle a la
capacité de libre choix, on ne devrait pas l’utiliser comme un simple moyen pour
atteindre ses propres objectifs. On doit traiter les autres comme êtres libres et égaux dans
la poursuite de leurs intérêts.
 Cela a des conséquences profondes sur la façon dont les gens devraient se traiter
mutuellement.
En particulier, il semble interdire de profiter de quelqu'un pour faire avancer ses propres
intérêts.

La règle d’or

Une éthique de la réciprocité dont le principe est trouvé dans pratiquement toutes les grandes
religions et cultures.
Deux formulations:

- Positive: "traite les autres comme tu voudrais être traité"


- Négative: "Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse".
- L’impératif catégorique
 Les conséquences de nos actions ne sont vraiment morales si elles ne sont pas le résultat
d'un comportement moral, fondé sur la reconnaissance et acceptation libre du devoir
moral.

 Le principe fondamental de l'éthique, l'impératif catégorique, est une exigence de la


raison. Il n'est pas imposé par une autorité (que ce soit l'autorité de l'État, religion ou
tradition), mais par la libre acceptation des devoirs moraux universellement applicables.
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 Supposons que vous avez désespérément besoin d'argent. Vous demandez à un ami de
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vous prêter de l'argent, en promettant de payer dans un mois. Toutefois, vous savez déjà
que vous ne serez pas en mesure de payer votre dette à la fin du mois. Votre situation
financière extrême justifie un mensonge?

 Essayons d’universaliser la maxime de cette action: «Il est moralement permis à une
personne dans une situation désespérée de faire une fausse promesse."

 Essayez d'universaliser cette règle. Serait-il acceptable si tout le monde se comportait


comme ça? Seriez-vous prêt à inverser l’application de cette norme (être celui qui a été
faussement promis quelque chose)?

 Je peux préférer de faire une fausse promesse dans un certain cas, mais pas une règle
universelle de faire fausses promesses chaque fois que quelqu'un se sent justifié de
mentir. Sans garanties morales et juridiques que les contrats sont respectés, la vie sociale
serait réduite à concurrence et conflit.

Application

 Du point de vue déontologique, nous devrions nous demander quelles étaient les
intentions des participants et les devoirs moraux qu'ils ont suivi.
 La première question est si les gestionnaires ont pris en compte de leurs obligations
morales et juridiques. Le second question, plus important encore, est de savoir si ces
obligations ne concernent que les employés et les actionnaires. Ont-ils aussi pris en
compte (comme ils devraient) la communauté locale et l'environnement?

 Parfois, même si une certaine action va affecter négativement les employés (par exemple,
décider de suspendre l'activité jusqu'à ce que l'entreprise trouve un moyen d'investir dans
des nouvelles technologies), elle devrait être considéré juste si c’est la seule option qui
peut être universalisée.
 Prenons la décision de continuer à payer les amendes et ne pas investir.

 La première formulation de l'impératif catégorique dit que nous devrions être en mesure
d'universaliser les obligations morales (et les normes de comportement fondées sur eux).
Est-ce que les managers ou les employés sont prêts à vivre dans un monde où personne
ne voulait prendre la responsabilité ou faire quelque chose pour prévenir ou corriger les
dommages produits?

 La seconde formulation dit que les gens devraient être traités comme des êtres
moralement autonomes, de ne pas être traités comme des moyens pour faire avancer ses
propres intérêts.

Qu’est ce qu’on peut dire de cette décision? Traiter ceux qui sont affectés comme sujets
moraux autonomes nécessiterait une consultation sur ce qui devrait être fait et intérêt pour
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protéger leurs intérêts fondamentaux (comme le droit à une vie saine).


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3- Éthique conséquentialiste

Conséquences des actions

 La moralité de nos actions est essentiellement basée sur leurs conséquences. Même si
nous reconnaissons que d'autres critères peuvent être pris en compte, les conséquences
d'une action constituent le critère fondamental d’évaluation.
 Peut-on considérer une idéologie politique comme fondamentalement bonne, même si
elle a produit des millions de morts et de souffrances constantes chaque fois qu'il a été
mis en pratique? Pouvons-nous avoir des normes théoriquement bonnes mais
pratiquement mauvaises?
Non, pas du point de vue du conséquentialisme. On ne peut pas avoir des actions morales
avec des conséquences constamment négatives.

Le pragmatisme

 La valeur morale d'une décision ou action est basée sur leur conséquences pratiques: une
opinion est vraie si elle fonctionne d’une manière satisfaisante, une décision sera juste si
les conséquences pratiques de la prendre sont positifs
 Dans cette perspective, la moralité d'une décision ou action est fondée sur leur
capacité à résoudre certains problèmes.
 Par conséquent, la morale n'est pas un problème de suivre certains critères abstraits, mais
un problème d'efficacité. Le pragmatisme est une forme de conséquentialisme.
 Mais ce qui fonctionne dépend d’un certain contexte (intérêts, objectifs, désirs des
participants). Si la moralité de nos actions dépend du contexte, nos critères d'évaluation
morale ne sont pas nécessairement universels.

 La décision de s'enrôler dans l'armée et aller à la guerre ne fonctionne pas du point de vue
de la sécurité et du bien-être personnel, mais on peut dire qu’il fonctionne s’il s’agit de
défendre certaines valeurs communes et le bien-être collectif.

Application

 Du point de vue pragmatique, nous devrions nous demander si la décision de ne pas


investir a fourni une meilleure solution au problème. D'une part, elle a assuré que la
production n'est pas arrêtée et que les gens conservent leur emploi. D'autre part, elle
continue de produire un dommage (pollution, risques pour la santé) qui touche plus que
les employés.
 Donc, la question « quelle est la meilleure solution à ce problème » dépend de la façon
dont nous définissons le problème. Si nous le définissons d’une manière restrictive,
comme un problème d’emploi, alors la solution des managers est correcte. Mais c'est
évidemment un problème plus vaste, qui devrait prendre en compte le bien-être de tous
ceux qui sont affectés par l'activité de l'usine.

L’utilitarisme
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 Doctrine éthique qui prescrit d'agir (ou ne pas agir) de manière à maximiser le bien-être
du plus grand nombre des êtres sensibles.
 La valeur morale d'une action est déterminée uniquement par sa contribution à l'utilité
générale, qui est donné par la totalité de ses conséquences. L’utilitarisme est donc une
forme de conséquentialisme.
 C'est en ce sens particulier qu'on peut parler du calcul de l'utilité d'un acte, ou qu'on peut
comparer les utilités de différentes actions ou décisions.
 L’approche utilitariste consiste donc à peser les avantages et désavantages d'une décision
et les comparer aux avantages et désavantages des décisions alternatives.

 L'utilitarisme ne peut pas être réduite à une simple recherche de plaisir individuel. Est
utile tout ce qui contribue à maximiser le bien-être d'une communauté.
Le plus grand bien ne peut être évaluée sur la base de quelques critères simples. Tout ce que
peut améliorer le bien-être des individus ou des groupes doit faire partie de l'évaluation.
 Jeremy Bentham (1748-1832) et John Stuart Mill (1806-1873) ont donné une forme
systématique au principe d'utilité et ont entrepris de l'appliquer à des questions concrètes
— système politique, législation, justice, politique économique etc.
 Bentham - Introduction to the Principles of Morals and Legislation (1789):
Par principe d'utilité, on entend le principe selon lequel toute action, quelle qu'elle soit,
doit être approuvée ou désavouée en fonction de sa tendance à augmenter ou à réduire le
bonheur des parties affectées par l'action. [...] On désigne par utilité la tendance de
quelque chose à engendrer bien-être, avantages, joie, bien ou bonheur.

Principes de l’Utilitarisme

Conséquentialisme
Les conséquences d'une action sont la seule base permettant de juger de la moralité de
l'action.
Les qualités morales de l'agent n'interviennent pas dans le calcul de la moralité d'une
action. Il est donc indifférent que l'agent soit généreux, intéressé, ou sadique, ce sont les
conséquences de ses acte qui sont morales ou immorales.
Dans des circonstances différentes, la même action peut être morale ou immorale selon ses
conséquences.
 Principe de maximisation.
L'utilitarisme demande de maximiser le bien-être général.
 Rationalisme.
La moralité d'un acte est basée sur l’évaluation de sa utilité. Ce calcul prend en compte les
conséquences de l'acte sur le bien-être du plus grand nombre de personnes. Il suppose donc
la possibilité de calculer les conséquences d'un acte, et d'évaluer son impact sur le bien-
être des individus.

Application

 Dans une approche utilitariste, on devrait examiner les options disponibles et d'évaluer
leur utilité globale. Le calcul de l'utilité doit tenir compte d’une diversité des éléments qui
sont considéré importantes par ceux qui sont affectés: l'emploi, la sécurité du travail, la
sécurité environnementale, la santé publique etc.
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 Il est clair que les avantages de poursuivre la production et de maintenir les emplois ne
sont pas comparables avec les inconvénients créés pour la communauté locale et
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l'environnement. Il y a tout simplement beaucoup plus de personnes affectées.


Toutefois, si cette usine était le seul employeur dans la région et la suspension de
l'activité élèverait considérablement le niveau de chômage et de pauvreté, on devrait
revoir son jugement.
 Nous devons également tenir compte du fait que de nombreux avantages à long terme ne
sont pas immédiatement visibles. Dans le même temps, poursuivant un avantage à long
terme crée souvent des inconvénients à court terme (par exemple, investir temps et
énergie dans son formation professionnelle implique moins de temps et d'énergie pour les
loisirs).

 L'utilitarisme ne recommande pas à tenir compte que des avantages immédiatement


visibles et à court terme. Nous avons à juger nous-mêmes quels sont les objectifs
personnels qui méritent d'être poursuivis.
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