CH 3
CH 3
CH 3
• Combinatoire
• Dénombrement
Un peu d’histoire...
Nous allons aborder une des quatre parties du programme intitulée « Algèbre et Géométrie » mais plus précisément, dans
ce chapitre, il ne sera question que d' ALGÈBRE. C’est la branche des mathématiques qui permet d'exprimer les
propriétés des opérations, le traitement des équations et aboutit à l'étude des structures algébriques. Le mot « algèbre »
est dérivé du titre d’un ouvrage rédigé vers 825 par le mathématicien d'origine persane Al-Khwarizmi. Ce livre avait des
objectifs pratiques comme le calcul d’héritage ou les échanges commerciaux. Le mot arabe « al-djabr » signifie dans le
contexte mathématique « transformation d'une équation ». Il est à l’origine du mot latin « algebra » qui a donné
« algèbre » en français. Les Babyloniens et Égyptiens savaient déjà résoudre des problèmes qui peuvent être traduits
en équations du premier ou second degré. Ils utilisaient également la technique des algorithmes, et cela bien
avant Euclide. Au IIIe siècle de l'ère chrétienne, Diophante d'Alexandrie pratique une forme d'algèbre pré-symbolique, en
introduisant une inconnue sur laquelle il opère des calculs.
Ainsi, selon l’époque et le niveau d’études, l’algèbre peut être décrite comme :
• une arithmétique généralisée (maths expertes) étendant à différentes grandeurs les opérations usuelles.
• une théorie des équations et des polynômes.
• une algèbre générale ou abstraite (depuis le début du XXe siècle) sur l’étude des structures algébriques.
Le domaine d'application de l'algèbre s'étend des problèmes arithmétiques, qui traitent de nombres, à ceux d'origine
géométrique tels que la géométrie analytique de Descartes (utilisant des repères et des coordonnées) ou les nombres
complexes (programme de maths expertes). L'algèbre occupe ainsi une place charnière entre l'arithmétique et
la géométrie permettant d'étendre et d'unifier le domaine numérique.
Quelques dates :
• Les symboles + et - apparaissent en 1489 dans l'ouvrage Arithmétique de John Widmann (Leipzig) ;
• Le signe = apparaît en 1557 chez Robert Recorde ;
• Les signes < et > apparaissent en 1610 chez Thomas Harriot (1560-1621) ;
• William Oughtred (1574-1660) introduit le signe de la multiplication × dans son Clavis Mathematica (1631).
• Le symbole x pour représenter l'inconnue d'une équation est utilisé pour la première fois par Descartes (1596-1650);
• Les exposants numériques apparaissent également avec Descartes.
• Le signe de la division / est utilisé par Johann Heinrich Rahn en 1659 et introduit en Angleterre par John Pell en 1668.
I. Vocabulaire ensembliste :
Exemple : Lancer un dé non truqué et observer sa face supérieure lorsque celui-ci est immobilisé est une
expérience dont on ne peut prévoir le résultat parmi les six issues.
• Les 6 issues constituent un ensemble fini à 6 éléments, quelquefois appelé univers, que l’on notera .
• Le cardinal d’un ensemble fini est le nombre d’éléments qui le constitue. Ici, Card() = 6.
Tous les ensembles ne sont pas finis, comme par exemple l’ensemble des entiers naturels ℕ.
• La notation relative à un élément e appartenant à un ensemble est : 𝒆 ∈ .
• L’ensemble A constitué des chiffres pairs est un sous-ensemble de .
On dit qu’il est inclus dans et l’on note : A .
• L’ensemble vide, noté , ne contient aucun élément. On note : Card() = 0.
• L’intersection de deux ensembles A et B est l’ensemble noté : A B.
Il est constitué des éléments appartenant à la fois à A et à B.
• La réunion de deux ensembles A et B est l’ensemble noté : A B.
Il est constitué des éléments appartenant soit à A, soit à B, soit aux deux,
autrement dit, les éléments appartenant au moins à un des deux ensembles.
• Deux ensembles sont dits disjoints lorsque A B = .
• Soit A un sous-ensemble de .
On appelle complémentaire de A, le sous-ensemble de noté A ou \ A.
Il est constitué de tous les éléments de n’appartenant pas à A.
Il est tel que : A A = et A A = .
2. Principe multiplicatif :
• Définitions :
Soit A et B deux ensembles non vides.
Le produit cartésien de A et B est l’ensemble des couples (𝑥 ; 𝑦) où x est un élément de A et y un élément de B.
On note : 𝐴 × 𝐵 = {(𝑥 ; 𝑦) , 𝑥 ∈ 𝐴 , 𝑦 ∈ 𝐵 }.
Un couple est une liste ordonnée de deux éléments. Un couple est aussi appelé un 2-uplet ou une 2-liste.
• Propriété : (admise) 𝑪𝒂𝒓𝒅(𝑨 × 𝑩) = 𝑪𝒂𝒓𝒅(𝑨) × 𝑪𝒂𝒓𝒅(𝑩).
• Exemple :
Une urne A contient deux boules numérotées 1 et 2. Une urne B contient trois boules numérotées 3, 4 et 5.
Définir le produit cartésien 𝐴 × 𝐵 et donner tous les couples qui le constitue. Mêmes questions pour 𝐵 × 𝐴.
• Autre exemple avec un ensemble infini :
Si les ensembles A et B représentent tous deux l’ensemble infini des réels ℝ, alors le produit cartésien 𝐴 × 𝐵 est :
ℝ × ℝ = ℝ2 = {(𝑥 ; 𝑦) , 𝑥 ∈ ℝ , 𝑦 ∈ ℝ} qui est l’ensemble des coordonnées des points dans un repère du plan.
• Définitions :
Soit A, B et C trois ensembles non vides.
On définit de même le produit cartésien de A, B et C par : 𝐴 × 𝐵 × 𝐶 = {(𝑥 ; 𝑦 ; 𝑧) , 𝑥 ∈ 𝐴 , 𝑦 ∈ 𝐵 , 𝑧 ∈ 𝐶 }.
Un triplet est une liste ordonnée de trois éléments. Un triplet est aussi appelé un 3-uplet ou une 3-liste.
• Propriété : (admise) 𝑪𝒂𝒓𝒅(𝑨 × 𝑩 × 𝑪) = 𝑪𝒂𝒓𝒅(𝑨) × 𝑪𝒂𝒓𝒅(𝑩) × 𝑪𝒂𝒓𝒅(𝑪).
• Exemple :
Le produit cartésien ℝ × ℝ × ℝ = ℝ3 = {(𝑥 ; 𝑦 ; 𝑧) , 𝑥 ∈ ℝ , 𝑦 ∈ ℝ , 𝑧 ∈ ℝ} est l’ensemble des coordonnées de tous
les points dans un repère de l’espace.
4. Généralisation :
• On peut généraliser les définitions précédentes à k ensembles 𝐴1 , 𝐴2 , … , 𝐴𝑘 finis et non vides.
Tout élément du produit cartésien 𝐴1 × 𝐴2 × … × 𝐴𝑘 est appelé un k-uplet ou une k-liste.
• Définition :
Soit A un ensemble fini non vide et k un entier naturel non nul.
Tout élément de 𝐴𝑘 = 𝐴 × 𝐴 × … × 𝐴 (k facteurs) est appelé un k-uplet ou une k-liste.
• Propriété : 𝑪𝒂𝒓𝒅(𝑨𝒌 ) = [𝑪𝒂𝒓𝒅(𝑨)]𝒌.
En particulier, si 𝐴 possède n éléments, le nombre de k-uplets de 𝐴𝑘 est 𝒏𝒌 .
• On peut modéliser ceci avec k tirages successifs et avec remise d’une boule dans une urne en contenant n.
Il y a donc une notion d’ordre.
• Théorème : Démonstration
Soient n un entier naturel et un ensemble fini à n éléments.
L’ensemble des parties de est noté 𝒫 (Ω). C’est lui-même un ensemble.
Le nombre de parties de l’ensemble est ... . On note 𝑪𝒂𝒓𝒅(𝓟(𝛀)) = …
2. Nombre de combinaisons :
• Exemple :
Dans un jeu de 32 cartes, une « main » est constituée de 4 cartes.
Combien y a-t-il de mains possibles ?
Combien y a-t-il de mains contenant l’as de carreau ?
• Définition :
Soient A un ensemble fini non vide à n éléments et k un entier naturel tel que 𝑘 ≤ 𝑛.
Une combinaison de k éléments de est une partie de ayant k éléments.
On peut modéliser ceci avec un tirage simultané de k boules dans une urne en contenant n.
Il n’y a donc pas de notion d’ordre.
• Propriété : Démonstration
Le nombre de combinaisons de k éléments d’un ensemble à n éléments est égal à :
(𝑛𝑘) =
𝒏! 𝒏(𝒏−𝟏)(𝒏−𝟐)…(𝒏−𝒌+𝟏)
=
𝒌 ! (𝒏−𝒌) ! 𝒌!
• Exemple :
Avec un alphabet réduit à deux lettres de l’ensemble = {𝑎 ; 𝑏}, on veut former des mots de 3 lettres.
Combien y a-t-il de mots ayant exactement deux lettres a ?
Dresser un arbre traduisant la situation et déterminer un lien avec le résultat précédent.
• (𝑛0) = ...
• (𝑛1) = ...
• (𝑛2) = ...
• (𝑛𝑛) = ...
𝑛
• Symétrie des coefficients : (𝑛−𝑘 ) = (𝑛𝑘)
𝑛
𝑛
• ∑ ( ) = 2𝑛
𝑘
𝑘=0