Cauchemar en Vert - Texte

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CONSIGNE: Dans la marge de gauche, indiquez les étapes du schéma narratif.

Attention : celles-ci ne respectent peut-être pas l’ordre chronologique !


Ajoutez aussi les indices de temps dans les cases spécifiées.

Cauchemar en vert
ÉTAPE : Il s'éveilla en prenant conscience des tenants et aboutissants (toutes les
circonstances, tous les détails) de la grande décision qu’il avait prise la veille
au soir alors que, allongé dans son lit, il cherchait le sommeil. Cette décision, il
fallait qu'il s'y tienne sans faiblir s'il voulait un jour recommencer à se sentir un
homme à part entière. Il fallait qu'il soit ferme et intransigeant et exige de sa
femme qu’elle consente au divorce, ou alors tout serait perdu et il n'en aurait
plus jamais le courage. Cette issue était inévitable, depuis le début même de

Indice de leur mariage, six ans auparavant ; ce point crucial n'avait été que longuement
temps : retardé. Il en prenait maintenant conscience.

ÉTAPE : Être le mari d'une femme plus forte que lui, plus forte sur tous les plans, n'était
pas simplement une chose intolérable ; peu à peu cela avait aggravé sa
faiblesse, sa faiblesse sans espoir. Sa femme non seulement pouvait surpasser
en tout, mais elle le surpassait de fait. Véritable athlète, elle le battait sans
difficulté au golf, au tennis… Elle montait mieux à cheval, elle marchait plus vite
que lui; elle conduisait leur auto mieux qu'il ne saurait jamais le
faire. Imbattable dans tous les domaines, elle l'écrasait au bridge et aux échecs,
et même au poker auquel elle jouait comme un homme. Plus grave encore, elle
Indice de avait peu à peu pris en main son entreprise et la gestion de ses fonds; non
temps :
seulement elle était capable de gagner plus d'argent qu'il n'avait jamais su ou
même rêvé d'en gagner, mais elle y arrivait. Il n'y avait pas une seule
échappatoire (issue, solution) pour son moi (son orgueil, sa fierté personnelle)-
pour le peu qui en restait -, malmené et mis en déroute au long des années de
ce malheureux mariage.

Il n’en avait pas eu jusqu'à maintenant, jusqu'à l’arrivée de Laura. Douce et


ÉTAPE :
adorable petite Laura, leur invitée qui vivait chez eux depuis une huitaine de
jours et qui était tout ce que n'était pas sa femme, fragile et
légère, adorablement éperdue (passionnée) et féminine. Il en était follement
amoureux et, il s'en rendait bien compte, elle était son salut (solution,
Indice de
temps : délivrance, sa rédemption, sauveuse). Marié avec Laura, il pourrait redevenir
un homme, il redeviendrait un homme. Et elle accepterait de l’épouser, il en
était sûr ; il fallait qu'elle l'épouse, car elle était son seul espoir. Cette fois, il
fallait qu'il gagne... quoi que sa femme pût dire ou faire.

Il prit sa douche et s’habilla sans perdre de temps, travaillé par la discussion


ÉTAPE :
tendue à venir, mais impatient d'en avoir fini avant que se soit émoussé
(affaibli, volatilisé) son courage. Il descendit et trouva sa femme seule à
table, devant le petit déjeuner.

Elle leva la tête quand il entra. « Bonjour, mon chéri, dit-elle, Laura a déjà pris
son petit déjeuner et elle est sortie faire un tour. C’est moi qui lui ai demandé
de sortir, pour pouvoir te parler en tête à tête. »

Parfait! se dit-il en s'asseyant (verbe s’asseoir, niveau littéraire : s’asseyer) en


face de sa femme.
Sa femme avait donc vu et compris ce qui se passait et elle allait lui rendre les
choses plus faciles en amenant elle-même la conversation sur le sujet brûlant.

ÉTAPE : « Tu comprends, William, dit-elle, il faut que nous divorcions. Je sais que ce
sera un coup très dur pour toi mais… mais Laura et moi nous nous aimons, et
nous allons partir ensemble. »

Fredric Brown, Fantômes farfafouilles, Éditions folio SF, 1963.

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