FR Annexe 1 Termes de Reference

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Enquête de base pour le

projet ProPFR/BF financé


par la GIZ
Termes de référence
Septembre 2021

Vue d’ensemble
Localisation
Burkina Faso : Régions Hauts Bassins et Sud-Ouest

Partenaires
GIZ, ODI, Prindex Global et le Ministère de l’Agriculture, des Aménagements Hydro-
agricoles et de la Mécanisation (MAAHM).

Points de contact
Lizzy Tan ([email protected]) et Ian Langdown ([email protected]) pour les
questions de recherche.
Ana Lucia Nunez Lopez ([email protected]) pour la gestion du programme
et les questions et clarifications contractuelles.

Calendrier d’exécution
Début dans la semaine commençant le 25/10/2021 :
- Mois 1 à 3 : Conception de l’enquête et du questionnaire, pré-test et pilotage
- Mois 4 : Préparation de la collecte des données principales
- Mois 5 : Collecte des données principales
- Mois 6 à 9 : Traitement des données et assurance qualité, développement de
la documentation de l’enquête et production du rapport de base
Contexte
La croissance rapide de la population, les migrations internes, l’exploitation de mines
d’or et les investissements agricoles commerciaux au Burkina Faso entraînent une
pénurie de terres fertiles et productives, en particulier pour les petits exploitants
agricoles et les ménages pastoraux. Ces facteurs ont entraîné des tensions
croissantes et plusieurs conflits liés à la terre. L’absence d’accès sécurisé à la terre
et l’augmentation du nombre de litiges fonciers reflètent la faiblesse des structures et
institutions communales fonctionnelles permettant de clarifier, de documenter et de
formaliser les droits fonciers, ainsi que des mécanismes de prévention et de
résolution des conflits fonciers. En tant que telle, l’insécurité foncière constitue une
menace pour la stabilité sociale du pays.

Projet ProPFR/BF
Dans le cadre de l’accord de coopération technique entre l’État du Burkina Faso et la
République Fédérale d’Allemagne, la GIZ a obtenu un financement du BMZ
(Ministère Fédéral de la Coopération Économique et du Développement) pour mettre
en œuvre le « Programme pour une Politique Foncière Responsable au Burkina
Faso (ProPFR/BF) » visant à « favoriser l’utilisation responsable et l’amélioration de
l’accès à la terre ».
Le programme national s’étendra sur 40 mois. La première phase du programme se
déroulera entre juillet 2020 et mars 2025, avec un budget total de 5 600 000 €.
Il y a trois interventions qui se renforcent mutuellement :
Interventions 1. Améliorer le cadre institutionnel autour de la gouvernance
foncière dans huit communes des régions Sud-Ouest et Hauts-Bassins. Il
s’agira principalement d’appuyer les communes dans la mise en place de
processus d’enregistrement et de délivrance de certificats de propriété
foncière et de droits d’usage (par exemple, l’Attestation de Possessions
Foncière Rurale, APFR), ainsi que de mettre en place les structures
organisationnelles nécessaires et de fournir la formation utile au personnel.
Les partenaires à ce niveau impliquent les communes et/ou les mairies, ainsi
que les administrations foncières locales (Services Fonciers Ruraux, SFR) et
les comités fonciers villageois (CFV).
Interventions 2. Renforcer le rôle de la société civile locale en formulant et en
mettant en œuvre une politique foncière responsable, notamment via
l’implication des comités villageois dans les processus de résolution des
conflits. Cela nécessite se sensibiliser au rôle des comités villageois
nouvellement établis, afin que les représentants appropriés puissent être
identifiés et formés. Les partenaires majeurs pour y parvenir sont les Comités

2
de conciliations foncières villageoises (CCFV) et d’autres organisations de la
société civile.
Interventions 3. Sensibiliser les investisseurs agricoles privés et, dans une
moindre mesure, les orpailleurs (en particulier les orpailleurs informels) à la
mise en œuvre d’une politique foncière responsable. En collaboration avec la
chambre régionale d’agriculture, les représentants de la société civile et les
pionniers de l’investissement responsable dans le secteur privé, un processus
d’acquisition de terres sera élaboré en suivant les principes d’investissement
responsable reconnus au niveau international.
En outre, les termes de référence du programme prévoient la documentation et la
mise à l’échelle des meilleures pratiques et des enseignement tirés en dehors des
régions d’intervention.
En concertation avec son partenaire national, la Direction Générale du Foncier, de la
Formation et de l’Organisation du Monde Rural (DGFOMR) et les programmes
partenaires de la coopération, ce programme a identifié les régions des Hauts-
Bassins et du Sud-Ouest du Burkina Faso comme régions d’intervention. Dans ces
régions, il y a un total de 8 communes d’intervention, dont 3 dans les Hauts-Bassins
(Boni, Dandé et Padéma) et 5 dans le Sud-Ouest (Djigoué, Iolonioro, Kampti,
Loropeni, Tiankoura), avec l’objectif de couvrir 240 villages dans les deux régions.
Les activités cibleront les petits exploitants agricoles et les ménages pastoraux dont
l’accès aux terres fertiles et productives est de plus en plus restreint.

Initiative Prindex
L’ODI et la GIZ se sont associés pour mesurer les impacts du projet ProPFR/BF, en
se concentrant sur les interventions 1 et 2 et leur impact sur la sécurité foncière
perçue et les changements de comportement associés à la sécurité alimentaire/la
productivité agricole, l’utilisation durable des terres, la dynamique des conflits liés à
la terre et à la propriété et l’égalité des sexes. L’évaluation ne portera pas
directement sur les impacts de l’intervention 3.
Pour réaliser l’évaluation de l’impact du projet, l’ODI s’appuie sur son expérience
dans le cadre de l’Index mondial des droits fonciers et de propriété (Prindex). 1
Prindex est une initiative visant à combler le manque de données mondiales sur les
régimes fonciers et les droits de propriété, en fournissant la toute première
évaluation mondiale de la perception qu’ont les gens de la sécurité de leurs droits
fonciers et de propriété.
Les données 2018 de Prindex identifient le Burkina Faso comme ayant l’un des
niveaux les plus élevés d’insécurité foncière dans son ensemble de données
couvrant 140 pays. Environ 44 % de la population adulte du Burkina Faso se sent en

1
Prindex est financé par des subventions d’Omidyar Network et du Foreign, Commonwealth and Development Office (FCDO)
du Royaume-Uni, et mis en œuvre par un consortium composé de l’ODI et de la Global Land Alliance (GLA).

3
insécurité par rapport à ses terres et à ses biens en général, ce qui est nettement
plus élevé que la moyenne mondiale d’environ 20 %.
Prindex s’est imposé comme un pionnier dans le développement d’approches et de
méthodologies pour la collecte de données sur la sécurité foncière perçue.
Actuellement, cette initiative est impliquée dans un certain nombre d’efforts de
collecte de données nationales et infranationales approfondies qui viendront
compléter son ensemble de données mondiales. Ces efforts, qui sont actuellement
en cours en Inde, en Colombie et au Nigeria, contribueront aux efforts mondiaux de
suivi de la sécurité foncière dans le cadre des ODD 1.4.2 et 5.a.1.

Méthodologie proposée
La méthodologie d’évaluation proposée, comprenant la théorie du changement et les
hypothèses pour la conception de l’enquête, est présentée à l’annexe 1.
La principale composante de cette méthodologie est une comparaison quantitative
des indicateurs clés de l’impact du programme, tels que les niveaux de sécurité
foncière perçue, dans les zones ciblées par le projet (groupe traité) et les zones
similaires non affectées (groupe de contrôle) en utilisant l’approche des « doubles
différences » (DD). Les données pour cette évaluation seront collectées auprès d’un
échantillon de ménages par le biais d’entretiens avec le membre du ménage qui est
principalement responsable des décisions concernant la terre et la propriété 2. Nous
souhaitons compléter l’évaluation quantitative par des données qualitatives
recueillies par le biais de discussions de groupe avec un sous-échantillon de ces
répondants. Cela sera soumis à la condition que les coûts de l’enquête restent dans
le budget.
Une deuxième composante de la méthodologie est une évaluation quantitative de
l’impact du projet sur les individus qui ne sont pas les principaux décideurs du
ménage mais qui peuvent influencer les décisions liées à la terre et à la propriété, y
compris l’étendue de leur rôle au niveau du ménage et de la communauté. Cette
évaluation utilisera également une approche DD. Ces données seront collectées à
partir du même échantillon de ménages, mais par le biais d’entretiens avec un
deuxième répondant de ce ménage. Là encore, nous espérons compléter
l’évaluation quantitative par des données qualitatives recueillies par le biais de
discussions de groupe avec un sous-échantillon de ces répondants. Les éléments
quantitatifs et qualitatifs de cette composante, ainsi que les types d’individus sur
lesquels elle portera, dépendent du respect du budget alloué à l’enquête. Il peut
s’agir de femmes, de jeunes, d’aînés et d’autres hommes au sein d’un ménage.
Dans certaines des zones d’intervention, une grande partie de la population est
allochtone (migrants). Ils peuvent avoir des droits fonciers et de propriété différents

2
Cette méthode s’écarte de la méthodologie standard de l’enquête Prindex, qui consiste à sélectionner au hasard un individu
dans un ménage pour obtenir un échantillon représentatif de l’ensemble de la population.

4
et faire face à des défis différents de ceux de la population autochtone ; ils
constituent donc un groupe cible clé pour le projet. Il est de ce fait important qu’ils
soient représentés dans l’évaluation.

Portée du travail
Enquête de base
L’ODI demande au sous-traitant d’effectuer la collecte de données quantitatives et
qualitatives (si nécessaire) et les tâches associées pour l’enquête de base, y
compris les cinq principaux ensembles d’activités suivants.
Comme décrit ci-dessus et dans l’annexe 1, nous envisageons un certain nombre
d’options pour la collecte de données quantitatives et qualitatives. Si le coût total est
supérieur au budget de l’enquête, nous choisirons une combinaison des options qui
fournissent la quantité optimale de données pour l’évaluation.
L’ODI accueille favorablement les méthodologies alternatives et les plans
d’échantillonnage et méthodes de collecte de données associés. Cela inclut la
coordination ou la collaboration avec d’autres efforts de collecte de données qui
pourraient être entrepris dans la région. Toutefois, les détails devront être convenus
avec l’ODI et la GIZ au début de la consultation. D’autres propositions peuvent
souhaiter s’appuyer sur l’important corpus de matériel issu des efforts de collecte de
données existants au Burkina Faso.
L’ODI attend des soumissionnaires qu’ils soumettent des recommandations
détaillées pour le plan d’échantillonnage dans le cadre de la proposition, y compris
des tailles d’échantillons indicatives et des méthodes basées sur l’approche
proposée et les paramètres d’enquête supposés (voir ci-dessous et les tableaux 1 et
2 dans la méthodologie d’évaluation proposée en Annexe 1).
Les restrictions de déplacement et de mobilité imposées par la COVID-19 risquant
d'empêcher les visites dans le pays, l'ODI attend du sous-traitant qu’il fournisse un
chef d’équipe fiable pour superviser les efforts de collecte de données dans le pays.
L’ODI entend jouer un rôle clé dans le soutien de tout travail qualitatif, mais les
visites dans le pays sont peu probables en raison des restrictions de voyage. Dans
le cadre de la proposition, les soumissionnaires doivent indiquer les membres clés
ayant une expérience dans la conduite de travaux qualitatifs sur le terrain au Burkina
Faso, y compris le chef d’équipe (le cas échéant).
La langue de travail de la consultance est le français, mais il est important que le
chef d’équipe du sous-traitant puisse parler anglais pour permettre une
communication efficace avec les équipes de l’ODI. Le sous-traitant produira des
documents d’enquête en français et les traduira dans les langues vernaculaires
pertinentes si nécessaire. Il est important que les superviseurs de terrain et les
recenseurs aient une connaissance des langues vernaculaires pertinentes, telles
que le dioula, le dagara et le lobiri, pour guider la mise en œuvre de l’enquête.

1. Concevoir et tester les outils d’enquête


5
a) Développer des outils d’enquête (questionnaires et guides FGD si nécessaire)
en collaboration avec l’ODI et la GIZ, en s’appuyant sur les outils existants
conçus dans le cadre de l’initiative Prindex.
b) Produire des outils d’enquête en français et les traduire dans les langues
vernaculaires pertinentes, le cas échéant, y compris l’assurance de la qualité
de la traduction (par exemple, la rétro-traduction).
c) Pré-tester les outils d’enquête afin de s’assurer de leur viabilité et de leur
fiabilité par le biais d’entretiens tests, d’entretiens avec des informateurs clés
et de discussions de groupe, le cas échéant, faire un rapport sur les résultats
et travailler avec l’ODI pour finaliser les outils d’enquête.

2. Plan d’échantillonnage et méthodologie


a) Proposez un plan d’échantillonnage et une méthodologie détaillés dans le
cadre de la proposition. Cela doit inclure des plans de pré-test et de
pilotage.
b) Ajustez le plan d’échantillonnage et la méthodologie en collaboration avec
l’ODI et la GIZ, afin de vous assurer qu’ils sont conformes aux directives de
Prindex Global en matière de collecte de données.
c) S’assurer que le plan d’échantillonnage et la méthodologie proposés sont
alignés sur la méthodologie d’évaluation et les indicateurs de projet associés.

3. Mise en œuvre de l’enquête


a) Recruter l’équipe d’enquête, notamment un chef d’équipe, des superviseurs
de terrain et les recenseurs pour la formation et le travail sur le terrain.
S’assurer que les superviseurs de terrain et les recenseurs ont une bonne
connaissance des langues vernaculaires.
b) Organiser et diriger la formation des recenseurs et des superviseurs de
terrain.
c) Produire des supports de formation et des manuels de procédures sur le
terrain en français, et fournir des explications supplémentaires dans les
langues vernaculaires, si nécessaire.
d) Gérer les aspects logistiques et administratifs du travail sur le terrain,
notamment l’obtention de toutes les autorisations et permis nécessaires.
e) Piloter l’enquête, rendre compte des résultats et travailler avec l’ODI pour
mettre à jour les outils d’enquête ou la méthodologie d’enquête si nécessaire.
f) Mettre en œuvre la collecte des données, de préférence en utilisant la
technologie CAPI.

4. Assurance qualité
a) Superviser et contrôler la collecte quotidienne des données et le
téléchargement des données sur la plateforme CAPI.
b) Mener l’assurance qualité des données quotidiennes sur le terrain, ce qui
implique que les superviseurs fournissent un retour d’information régulier aux
enquêteurs, intégrer ce retour d’information et, si nécessaire, ajuster les outils
d’enquête en collaboration avec l’ODI.

6
c) Rendre compte quotidiennement à distance de l’avancement de l’enquête à
l’ODI, et aider l’ODI à effectuer des contrôles de qualité indépendants sur les
données au fur et à mesure de leur collecte.
d) Gérer les données conformément aux procédures et réglementations
pertinentes en matière de protection des données.
e) Nettoyer et traiter les données, y compris le calcul de toutes les pondérations
pertinentes de l’enquête (par exemple, les pondérations de conception
séparée, de non-réponse et de post-stratification), le cas échéant.

5. Livraison des résultats


a) Fournir les rapports de pré-test et de pilotage.
b) Fournir la documentation finale de l’enquête, y compris les outils d’enquête,
les résultats et les scripts d’analyse, les livres de codes, la stratégie
d’échantillonnage, le rapport de mise en œuvre de l’enquête, etc.
c) Fournir des ensembles de données nettoyés et traités issus de l’enquête
pilote et de l’enquête principale, notamment toutes les variables d’enquête
pertinentes (pondération, strates, unités d’échantillonnage, coordonnées GPS
pour l’observation, heures de début et de fin, etc.)
d) Soutenir l’ODI dans l’élaboration du rapport d’enquête de base en répondant
aux questions et en commentant le rapport.

Exigences supplémentaires pour le chef d’équipe


Le chef d’équipe travaillera en étroite collaboration avec l’ODI (à distance) et la GIZ
(bureau national à Ouagadougou) et sera responsable de trois activités principales :
1. Superviser les efforts de collecte de données et gérer l’assurance qualité (voir
point 4 ci-dessus) : superviser et suivre la collecte de données, effectuer des
visites régulières sur le terrain, s’assurer que les superviseurs donnent un
retour d’information et intègrent l’apprentissage.
2. Communication et coordination avec l’ODI par le biais de téléconférences
hebdomadaires (pendant la mise en œuvre de l’enquête) et en veillant à ce
que l’équipe du projet soit tenue au courant de tous les problèmes qui se
présentent.
3. Soutien à la recherche : jouer un rôle actif dans la conception des outils
d’enquête et de la méthodologie d’échantillonnage et faire des
recommandations pratiques basées sur les réalités du terrain.

Exigences pour le chef d’équipe


• Bonnes compétences en communication, avec une excellente maîtrise de
l’anglais écrit et parlé et du français comme langue de travail : pour assurer
une communication efficace avec les membres de l’équipe de l’ODI et de
Prindex Global. Toute la documentation du projet sera en français.

• Expérience préalable de la conduite d’enquêtes quantitatives à grande


échelle, de préférence dans des contextes ruraux et pauvres. Une expérience
au Burkina Faso est souhaitable, mais une expérience dans d’autres pays
présentant un environnement similaire sera également prise en compte.

7
• Expérience dans la conduite de recherches qualitatives.

• Une maîtrise ou un doctorat en sciences sociales pertinentes, telles que


l’économie, la sociologie ou la géographie, y compris des cours sur la collecte
de données quantitatives et qualitatives.

• [Souhaitable] Connaissance et expérience de travail avec des programmes


de gouvernance foncière similaires dans la région : par exemple, Banque
mondiale, AFD, FCDO ou MCC.

Calendrier
Début dans la semaine commençant le 25/10/2021 :
- Mois 1 à 3 : Conception de l’enquête et du questionnaire, pré-test et pilotage
- Mois 4 : Préparation de la collecte des données principales
- Mois 5 : Collecte des données principales
- Mois 6 à 9 : Traitement des données et assurance qualité, développement de
la documentation de l’enquête et production du rapport de base

8
Annexe 1 : Méthodologie d’évaluation

9
Évaluation du projet
ProPFR/BF financé par la
GIZ
Aperçu de la méthodologie d’évaluation
Septembre 2021
Acronymes

APFR Attestation de Possessions Foncière Rurale


CCFV Comité de Conciliations Foncières Villageoises
CFV Comité Foncier Villageois
CVD Comité Villageois de Développement
FGD Groupe de discussion ciblé
SFR Services Fonciers Ruraux

2
Table des matières
Introduction ................................................................................................................ 4
Contexte ..................................................................................................................... 4
Théorie du changement et questions de recherche ................................................... 7
Méthodologie d’évaluation proposée ........................................................................ 11
Méthodologie d’enquête proposée ........................................................................... 14

Liste des figures


Figure 1 - Project communes ..................................................................................... 5
Figure 2 - Théorie du changement ........................................................................... 10
Figure 3 - La méthode des doubles différences (DD) ............................................... 12

Liste des tableaux


Tableau 1 - Exigences et hypothèses pour la collecte de données quantitatives..... 14
Tableau 2 - Données qualitatives requises et hypothèses ....................................... 16

3
Introduction
Ce document présente les grandes lignes de la méthodologie d’évaluation que l’ODI
entend utiliser pour l’évaluation du projet ProPFR/BF de la GIZ.
Il comprend une description du projet, les facteurs qui influencent le choix de la
méthodologie d’évaluation, la théorie du changement et les questions de recherche,
un aperçu de la méthodologie d’évaluation proposée et la méthodologie d’enquête
associée.
Il est conçu à la fois comme un document de référence pour la justification de la
méthodologie d’évaluation proposée, et comme un document de base pour soutenir
la nomination du fournisseur d’enquête qui travaillera avec l’ODI pour collecter les
données nécessaires à l’évaluation.

Contexte
La croissance rapide de la population, les migrations internes, l’exploitation de mines
d’or et les investissements agricoles commerciaux au Burkina Faso entraînent une
pénurie de terres fertiles et productives, en particulier pour les petits exploitants
agricoles et les ménages pastoraux. Ces facteurs ont entraîné des tensions
croissantes et plusieurs conflits liés à la terre. L’absence d’accès sécurisé à la terre
et l’augmentation du nombre de litiges fonciers reflètent la faiblesse des structures et
institutions communales fonctionnelles permettant de clarifier, de documenter et de
formaliser les droits fonciers, ainsi que des mécanismes de prévention et de
résolution des conflits fonciers. En tant que telle, l’insécurité foncière constitue une
menace pour la stabilité sociale du pays.

Projet ProPFR/BF
Dans le cadre de l’accord de coopération technique entre l’État du Burkina Faso et la
République Fédérale d’Allemagne, la GIZ a obtenu un financement du BMZ
(Ministère Fédéral de la Coopération Economique et du Développement) pour mettre
en œuvre le « Programme pour une Politique Foncière Responsable au Burkina
Faso (ProPFR/BF) » visant à « favoriser l’utilisation responsable et l’amélioration de
l’accès à la terre ».
En concertation avec son partenaire national, la Direction Générale du Foncier, de la
Formation et de l’Organisation du Monde Rural (DGFOMR) et les programmes
partenaires de la coopération, ce programme a identifié les régions des Hauts-
Bassins et du Sud-Ouest du Burkina Faso comme régions d’intervention. Dans ces
régions, il y a un total de huit communes d’intervention, dont trois dans les Hauts-
Bassins (Boni, Dandé et Padéma) et cinq dans le Sud-Ouest (Djigoué, Iolonioro,
Kampti, Loropeni, Tiankoura), avec l’objectif de couvrir 240 villages dans les deux
régions. La Figure 1 montre les emplacements des huit communes. Les activités
cibleront les petits exploitants agricoles et les ménages pastoraux dont l’accès aux
terres fertiles et productives est de plus en plus restreint.
Le programme national s’étendra sur 40 mois. La première phase du programme se
déroulera entre juillet 2020 et mars 2025.

4
Figure 1 - Project communes

Il y a trois interventions qui se renforcent mutuellement :


Interventions 1. Améliorer le cadre institutionnel autour de la gouvernance
foncière dans huit communes des régions Sud-Ouest et Hauts-Bassins. Il
s’agira principalement d’appuyer les communes dans la mise en place de
processus d’enregistrement et de délivrance de certificats de propriété
foncière et de droits d’usage (par exemple, l’Attestation de Possessions
Foncière Rurale, APFR), ainsi que de mettre en place les structures
organisationnelles nécessaires et de fournir la formation utile au
personnel. Les partenaires à ce niveau impliquent les communes et/ou les
mairies, ainsi que les administrations foncières locales (Services Fonciers
Ruraux, SFR) et les comités fonciers villageois (CFV).
Interventions 2. Renforcer le rôle de la société civile locale en formulant et en
mettant en œuvre une politique foncière responsable, notamment via
l’implication des comités villageois dans les processus de résolution des
conflits. Cela nécessite se sensibiliser au rôle des comités villageois
nouvellement établis, afin que les représentants appropriés puissent être
identifiés et formés. Les partenaires majeurs pour y parvenir sont les
Comités de conciliations foncières villageoises (CCFV) et d’autres
organisations de la société civile.
Interventions 3. Sensibiliser les investisseurs agricoles privés et, dans une
moindre mesure, les orpailleurs (en particulier les orpailleurs informels) à
la mise en œuvre d’une politique foncière responsable. En collaboration
avec la chambre régionale d’agriculture, les représentants de la société
civile et les pionniers de l’investissement responsable dans le secteur
privé, un processus d’acquisition de terres sera élaboré en suivant les
principes d’investissement responsable reconnus au niveau international.
5
Le programme vise à atteindre les indicateurs de niveau de résultat suivants d’ici
2025 :
1. Dans les huit communes, les procédures d’obtention des droits de possession
(APFR individuels et collectifs) et des droits d’usage selon la loi 034/2009
auront été mises en place. 6 500 individus, ménages ou coopératives auront
formalisé des droits de possession (possession et utilisation) documentés et
certifiés, par exemple, (APFR), dont 20 % sont des migrants ou des femmes.
2. Les CFV et CCFV auront été mis en place dans 80 villages et auront reçu une
formation complémentaire dans 160 villages.
3. Six bonnes pratiques liées à la régularisation foncière auront été identifiées
pour être élargies en dehors de la zone du projet.
4. 80 % des conflits fonciers survenant au cours du processus d’enregistrement
des terres auront été résolus avec la participation d’acteurs de la société
civile.
5. 12 500 représentants des ménages de petits exploitants auront été
sensibilisés à l’application de la loi foncière, en particulier aux structures
villageoises à mettre en place et aux procédures à suivre pour obtenir des
droits formels de possession et d’utilisation des terres.
6. 7 entreprises agricoles auront été orientées vers les règles internationales en
matière de droits fonciers, en faisant appel à la chambre régionale
d’agriculture, aux représentants de la société civile et aux pionniers du
secteur privé en matière d’investissement responsable.
Cette évaluation se concentrera sur l’impact des interventions un et deux. Elle
n’évaluera pas l’impact de l’intervention trois.

Principales caractéristiques du projet qui affectent l’évaluation :


• Les activités affecteront la population cible à différentes échelles. Les activités
qui visent à renforcer les SFR et à accentuer la sensibilisation toucheront
l’ensemble de la population de chaque commune. Les activités de mise en
place et de renforcement des CVD, CFV et CCFV touchent la population au
niveau des villages.

• Tous les villages de chaque commune ne recevront pas nécessairement un


appui pour la mise en place des CVD, CFV et CCFV. La participation sera
déterminée par la demande des villages. La GIZ n’a pas l’intention de
présélectionner les villages qui recevront un soutien.

• La capacité actuelle des SFR et des CVD, CFV et CCFV varie d’une
commune à l’autre et d’un village à l’autre, de sorte que l’étendue du soutien
apporté et les détails des activités varieront selon les communes et les
villages.

• La délivrance des APFR se fera en fonction de la demande. Par conséquent,


elle peut varier selon les communes et les villages.

6
• La durée du projet de 40 mois ne laissera probablement pas suffisamment de
temps pour que les impacts finaux prévus du projet se concrétisent
pleinement.

• Les activités du projet visent à améliorer la capacité des SFR et des comités
de village à délivrer des APFR et à résoudre les litiges et conflits fonciers,
ainsi que la demande de ces services de la part des résidents.

• Dans certaines des zones d’intervention, une grande partie de la population


est allochtone (migrants). Ils peuvent avoir des droits fonciers et de propriété
différents et faire face à des défis différents de ceux de la population
autochtone ; ils constituent donc un groupe cible clé pour le projet. Il est de ce
fait important qu’ils soient représentés dans l’évaluation.

La GIZ a plusieurs exigences qui affectent également l’évaluation.


• La GIZ veut identifier et s’inspirer d’au moins trois « bonnes pratiques » liées
à la régularisation des régimes fonciers qui peuvent être étendues à d’autres
régions.

• Elle souhaite comprendre l’« effet net » du projet sur l’ensemble de la


population des huit communes plutôt que sur des segments spécifiques de la
population.

Théorie du changement et questions de


recherche
• La théorie du changement pour les deux interventions est illustrée dans la
Figure 2. Elle relie les activités aux effets escomptés. En haut se trouve un
résumé des activités qu’il est prévu d’entreprendre dans les deux
interventions.

• Les résultats des activités sont les éléments suivants. Il s’agit de


l’augmentation de la capacité des institutions d’administration foncière au
niveau des communes et des villages (les cases bleues), et d’une plus grande
sensibilisation aux services qu’elles fournissent (c’est-à-dire l’obtention des
APFR et l’utilisation des CCFV pour la résolution des conflits), d’une meilleure
perception de leurs avantages, et d’une augmentation de la demande vis-à-
vis de ces services.

• Les trois sections suivantes concernent les résultats à court terme,


intermédiaires et finaux.

• Les résultats à court terme sont l’augmentation de la sécurité foncière


perçue et la réduction des litiges et des conflits fonciers.

• Les résultats intermédiaires sont économiques, sociaux et


environnementaux. Par exemple, un investissement accru dans les
terres agricoles, un plus grand pouvoir de décision pour les femmes au
sein du ménage et des pratiques d’utilisation des terres plus durables.
Ils sont directement affectés par les réalisations de niveau inférieur et
les résultats à court terme.
7
• En bas du diagramme se trouvent les résultats finaux et les effets
escomptés, notamment des niveaux plus élevés de production
agricole, de revenu des ménages et de sécurité alimentaire et
nutritionnelle, ainsi qu’une réduction de la dégradation de
l’environnement.

• Les réalisations, les résultats à court terme et les résultats intermédiaires sont
interconnectés et il n’existe pas de chemin unique entre une activité
spécifique et un résultat, ou un impact, intermédiaire ou final.

• Les cases surlignées en bleu et en jaune sont les réalisations et les résultats
qui pourraient être affectés par les activités dans le cadre des 40 mois du
projet.

• Les résultats et les impacts sont en grande partie liés au comportement des
individus qui ont la responsabilité des décisions concernant la terre et la
propriété. Par exemple, la décision d’investir ou de passer à des pratiques
foncières plus durables. Dans les zones d’intervention, ces décisions seront
principalement prises par les chefs de ménage, mais d’autres membres du
ménage, y compris les aînés, les femmes et les jeunes peuvent influencer ces
décisions. L’évaluation se concentrera donc sur deux domaines.
Premièrement, les « principaux décideurs du ménage » 1. Et deuxièmement,
les autres individus qui peuvent influencer les décisions. L’évaluation
complète du rôle de ces autres individus nécessitera la collecte de données
supplémentaires dans chaque ménage. Cela pourrait ne pas être possible
dans le cadre du budget de l’évaluation. La viabilité sera évaluée une fois que
les coûts de l’enquête de base auront été établis.

• En nous basant sur les objectifs de la GIZ pour l’évaluation, les


caractéristiques du projet et la théorie du changement, nous avons développé
les questions de recherche suivantes qui seront appréciées par l’évaluation.
1. Quel est l’impact des activités du projet ProPFR/BF sur les principaux
décideurs des ménages dans la population allochtone et autochtone ?
Cela sera mesuré en évaluant les changements dans les principaux
décideurs des ménages :
a. connaissance des procédures de régularisation des droits fonciers ;
b. connaissance des CVF et des CCFV* ;
c. perception des avantages liés à la possession d’APFR* ;
d. demande et possession d’APFR* ;
e. perception des avantages de l’utilisation des CVF et CCFV pour
résoudre les litiges liés à la terre et à la propriété* ;
f. utilisation des CFV et CCFV pour résoudre les litiges liés à la terre et à
la propriété* ;
g. perception et expérience des litiges liés à la terre et à la propriété ;
h. perception de l’(in)sécurité foncière ;

1
Cette méthode s’écarte de la méthodologie standard de l’enquête Prindex, qui consiste à sélectionner au hasard un individu
dans un ménage pour obtenir un échantillon représentatif de l’ensemble de la population.

8
i. intentions d’investissement et investissements dans la terre et la
propriété ;
j. recherche et obtention de crédits ;
k. temps et/ou coûts associés à la protection de la terre et de la
propriété ;
l. intentions d’adopter et adoption de pratiques d’utilisation des terres
plus durables.

* Voir la section « Méthodologie d’évaluation proposée » pour connaître


les limites potentielles des réponses à ces questions.

2. Quel est l’impact des activités du projet ProPFR/BF sur les individus qui
ne sont pas les principaux décideurs du ménage mais qui peuvent
influencer les décisions liées à la terre et à la propriété ? Cela sera
mesuré en évaluant les changements dans :
a. les facteurs énumérés pour la question 1 pour ces individus ;
b. le degré auquel ces individus pensent pouvoir influencer les
décisions relatives à la terre et/ou à la propriété au niveau du
ménage ou de la communauté.
NB : l’inclusion de la question 2 et les types d’individus qui seront ciblés
sont soumis à la confirmation des coûts de l’enquête. Il peut s’agir de
femmes, de jeunes, d’aînés et d’autres hommes au sein d’un ménage.

• La capacité des SFR et des comités au niveau des villages (les cases bleues
dans la théorie du changement) sera évaluée en tant que facteur médiateur
potentiel pour les autres résultats. L’étendue de cette évaluation est soumise
à la confirmation des coûts de l’enquête.

9
Améliorer le cadre ins�tu�onnel de la gouvernance foncière Renforcer le rôle de la société civile locale

• Forma�on et appui aux SFR et aux bureaux de cadastre • Forma�on des acteurs en charge de la mise en place des CCFV
régionaux (Préfet, Maire, CVD, STD) sur le foncier et la ges�on des
• Forma�on des acteurs en charge de la mise en place de conflits
CFV • Renforcement des capacités des comités existants (forma�on,
• Sensibilisa�on à l'importance de la sécurisa�on du foncier équipement)
Interven�ons

• Appui spécifique aux femmes et aux jeunes pour • Appui à la mise en place/au renouvellement des CCFV
l'obten�on de droits de possession et d'usage formels • Campagnes de sensibilisa�on dans les villages pour la mise en
• Appui à la presta�on de serment des agents de l'État œuvre de la loi foncière, la mise en place des CFV et CCFV et
• Plaidoyer auprès de l'État pour le renforcement des les procédures de demande et d'a�ribu�on des APFR
services des ressources humaines cadastrales (individuelles et collec�ves) et d'enregistrement des droits
• Appui à la mise en place/au renouvellement des CFV et d'usage.
CVD • Renforcement des capacités des CSO pour la mise en place et
le suivi des CFV et CCFV.

Renforcement Sensibilisa�on accrue aux procédures


Renforcement des capacités des CVD, HYPOTHÈSES CLÉS
des capacités de régularisa�on des droits fonciers
CFV et CCFV Sensibilisa�on
des bureaux de [12 500 représentants de pe�ts Les augmenta�ons de la
[De nouveaux CFV et CCFV sont mis en accrue des CFV
cadastre exploitants agricoles sensibilisés aux sécurité foncière perçue
place dans 80 villages et sont améliorés et CCFV
régionaux et procédures de régularisa�on des droits ne sont pas limitées par
dans 160 villages]
des SFR fonciers] d'autres facteurs qui
l'emportent
Résultats

Meilleure percep�on des avantages de Meilleure percep�on des avantages de complètement sur ceux
la possession d'APFR l'u�lisa�on des CFV et des CCFV pour traités par le projet.
résoudre les conflits
Les u�lisateurs veulent
Augmenta�on de la demande et de la possession d'APFR inves�r dans leur terre
[6 500 ménages dans 8 communes se voient délivrer une Augmenta�on du recours aux CFV et CCFV pour résoudre les ou leur propriété,
cer�fica�on des droits de propriété ou d'usage (APFR), dont conflits obtenir un crédit et
20 % sont détenus par des femmes et/ou des migrants] passer à des pra�ques
d'u�lisa�on durable des
terres, et disposent des
Résultats à court

autres ressources et
Réduc�on des li�ges/conflits fonciers
terme

Augmenta�on de la sécurité foncière perçue compétences


(percep�on et réalité)
nécessaires pour le
faire.

ÉCONOMIQUE SOCIAL ENVIRONNEMENTAL Les ins�tu�ons


financières sont
Augmenta�on de Augmenta�on Augmenta�on Réduc�on du Augmenta�on du Augmenta�on de disposées à accorder
l'inten�on de la recherche de la loca�on et travail de nombre de femmes l'inten�on des des crédits sur la base
d'inves�r dans la de crédit de la vente de gardiennage et de migrants agriculteurs des garan�es dont
terre ou la terres par les ayant des droits d'adopter des disposent les
propriété ménages fonciers et de pra�ques u�lisateurs des
intermédiaires

(à court et à long propriété et la d'u�lisa�on des terres/propriétés et à


Résultats

terme) capacité terres plus durables des taux qu'ils peuvent


d'influencer les se perme�re/qui sont
décisions du compé��fs par rapport
Augmenta�on aux autres sources de
Augmenta�on de Augmenta�on ménage/de la Adop�on accrue de
de l'offre de financement.
l'inves�ssement de la communauté pra�ques
crédit par les
dans la terre ou la sécurisa�on du concernant la terre d'u�lisa�on durable
ins�tu�ons Le rôle des femmes
propriété (à court crédit et la propriété des terres
financières dans la prise de décision
et à long terme)
n'est pas en�èrement
limité par d'autres
ques�ons non liées à la
Efficacité accrue de Niveaux plus élevés de Alloca�on plus équitable et U�lisa�on plus durable des terre/propriété.
Résultats
finaux

l'u�lisa�on des terres, car produc�on agricole plus efficace des ressources terres
des u�lisateurs plus au sein du ménage et de la Des marchés et des
produc�fs acquièrent les communauté infrastructures efficaces
terres sont disponibles pour
perme�re aux
augmenta�ons de
produc�vité de se
Augmenta�on du revenu des Meilleurs résultats en Plus grande sécurité Réduc�on de la traduire par des
Impacts

ménages ma�ère d'éduca�on et de alimentaire et nutri�onnelle dégrada�on de augmenta�ons de


santé l'environnement revenus.

Figure 2 - Théorie du changement

10
Méthodologie d’évaluation proposée
• L’objectif de l’évaluation est d’estimer les effets des activités entreprises dans
le cadre du projet ProPFR/BF sur les communautés ciblées.

• Une approche d’évaluation solide nécessite un moyen efficace d’estimer ce


que les résultats auraient été dans les communautés traitées (ciblées) si le
projet n’avait pas été entrepris, le contrefactuel. La différence entre les
résultats avec et sans traitement est une estimation de l’effet du projet.

• Une simple comparaison des résultats dans les communautés traitées avant
et après les activités peut entraîner des estimations biaisées des effets car
d’autres facteurs, non liés au projet, peuvent en être la cause.

• De même, une simple comparaison des résultats à la fin du projet entre les
communautés traitées et non traitées pourrait également entraîner des
estimations biaisées, car toute différence pourrait être le résultat de
différences initiales entre les deux communautés.

• Il existe de nombreuses façons d’estimer la différence entre les résultats dans


les communautés traitées et le contrefactuel. Notamment les conceptions
véritablement expérimentales, telles que les essais randomisés contrôlés
(ERC), et les approches quasi-expérimentales telles que la régression sur
discontinuité (RSD) et les doubles différences (DD).

• La méthode la plus appropriée dépend des caractéristiques du projet et des


questions de recherche auxquelles l’évaluation vise à répondre. Pour cette
évaluation, nous pensons qu’un modèle de doubles différences (DD) avec
appariement sur les caractéristiques observables est le plus approprié.

• Cette approche estime l’effet du projet en évaluant la différence entre le


changement (ou la différence) dans les résultats avant et après le projet entre
la population ciblée (le groupe de traitement) et le contrefactuel basé sur une
population similaire qui n’a pas été ciblée (le groupe de contrôle). Une
fonctionnalité clé de la méthode DD est qu’un indicateur, par exemple le
pourcentage de la population qui perçoit l’insécurité de sa propriété foncière,
ne doit pas nécessairement avoir la même valeur pour les groupes de
traitement et de contrôle avant le projet. La méthode repose cependant sur
l’hypothèse que la différence d’un indicateur entre le groupe ciblé et le groupe
de contrôle serait restée la même si les interventions n’avaient pas eu lieu,
l’« hypothèse de tendance commune ». Cette approche est présentée sous
forme de diagramme dans la Figure 3.

• Nous proposons cette méthode pour plusieurs raisons. Premièrement,


comme les populations ciblées n’ont pas été sélectionnées au hasard, les
méthodes véritablement expérimentales qui reposent sur la randomisation,
comme les essais randomisés contrôlés, ne sont pas possibles.
Deuxièmement, la GIZ souhaite comprendre l’effet du projet sur l’ensemble
de la population ciblée. D’autres méthodes quasi-expérimentales, telles que la
régression sur discontinuité, ne le permettent pas, car elles évaluent l’effet sur
un sous-ensemble des groupes ciblés et des groupes de contrôle.

11
Troisièmement, la méthode DD a fait ses preuves et sa compréhension est
intuitive. Cela devrait faciliter la diffusion et l’acceptation des résultats de
l’évaluation.

Différence
% de déci deurs pri nci pa ux

entre les
groupes
Insécurité foncière perçue

traités et les
groupes de
contrôle
avant le
début du
projet
(A)
Impact du projet = (A) - (B)

Différence entre les groupes traités


et les groupes de contrôle à la fin
du projet
(B)

L'enquête de Interven�ons du projet L'enquête de


ba s e fin de projet
Calendrier

Figure 3 - La méthode des doubles différences (DD)

• Un élément crucial de la méthodologie DD est l’identification du groupe de


contrôle afin de s’assurer que l’« hypothèse de tendance commune » est
respectée. Nous travaillerons avec le fournisseur local de l’enquête pour
identifier les caractéristiques des villages et des communes pour lesquels des
données sont disponibles pour y parvenir. La disponibilité de ces données
affectera la manière exacte dont le groupe de contrôle sera formé. Par
exemple, si des données suffisantes sont disponibles au niveau des villages,
nous serons en mesure de construire un groupe de contrôle de villages qui
soit similaire à l’échantillon aléatoire de villages sélectionnés dans les
communes ciblées. Ce groupe sera déterminé en fonction de caractéristiques
observables, notamment celles liées à la participation au projet lorsque cela
est possible. Cependant, si les données au niveau des villages sont
insuffisantes, nous devrons baser le groupe de contrôle sur des communes
similaires aux communes ciblées. Ensuite, nous devrons sélectionner de
manière aléatoire un échantillon de villages dans ces communes, ou des
villages de traitement et de contrôle qui sont proches les uns des autres et
partagent donc des caractéristiques communes non observables. Par
exemple, des villages situés près des frontières des communes ciblées et non
ciblées. 2

2
Nous pouvons également utiliser la méthodologie des « triples différences » si nous sommes en mesure de collecter
suffisamment de données sur les individus qui ont déjà des AFPR dans les villages des communes ciblées. Cela nous

12
• Dans les deux cas, une fois les villages sélectionnés, nous serons en mesure
de collecter des données au niveau des villages sur les caractéristiques qui
pourraient affecter les résultats, par exemple, la présence et la capacité des
comités villageois. Nous pourrons alors contrôler ces caractéristiques dans
l’analyse. Comme nous l’avons mentionné précédemment, cela comprendra
des données sur la capacité des SFR et des comités au niveau des villages
(les cases bleues dans la théorie du changement).

• Les caractéristiques des villages sélectionnés pour les groupes traités et


témoins affecteront également la capacité à répondre aux questions
d’évaluation 1b à 1f. Si seul un petit nombre de villages du groupe de contrôle
ont établi des CVF et des CCFV, il ne sera peut-être pas possible d’évaluer
l’impact du projet sur la connaissance et l’utilisation de ceux-ci en raison de la
petite taille de l’échantillon. Dans ce cas, les résultats pour ces questions
peuvent être rapportés de manière descriptive à la fin de l’étude.

• Les données et l’analyse quantitatives donneront une indication de l’effet du


projet ProPFR/BF sur les indicateurs de réalisation et de résultat. Cependant,
les raisons détaillées des effets, ou de leur absence, sont plus difficiles à
établir à l’aide de ces méthodes. Les données qualitatives, collectées par
exemple par le biais d’entretiens semi-structurés ou de groupes de discussion
ciblés (FGD), peuvent fournir des données complémentaires pour
comprendre ces raisons de manière plus approfondie. En raison des
contraintes budgétaires, nous devrons équilibrer la quantité de données
quantitatives et qualitatives collectées afin que les réponses aux questions de
recherche soient aussi complètes que possible. Pour y parvenir, nous
demanderons aux fournisseurs de l’enquête des devis pour le coût de la
réalisation des FGD et des entretiens semi-structurés dans un sous-
échantillon de villages et de communes. Cela comprendra :

• Des entretiens semi-structurés avec les membres des comités au


niveau des villages pour comprendre leur capacité à délivrer des AFPR
et à résoudre les conflits liés à la terre et à la propriété, ainsi que les
facteurs qui affectent cette capacité.

• Entretiens semi-structurés avec les membres des SFR afin d’examiner


leur capacité et les facteurs qui influencent leur aptitude à délivrer des
AFPR.

• Des FGD avec les principaux décideurs des ménages pour explorer les
incitations/dissuasions à investir dans leurs terres et propriétés.

• Des FGD avec d’autres individus qui peuvent influencer les décisions
liées à la terre et à la propriété, afin de comprendre leurs droits et leur
rôle dans les décisions du ménage et de la communauté quant à la
terre et la propriété, et les facteurs qui les affectent. Il peut s’agir de

permettra de contrôler l’effet des facteurs qui n’influencent que les villages de contrôle et de tester l’« hypothèse de tendance
commune ».

13
femmes, de jeunes, d’aînés et d’autres hommes au sein d’un ménage.
Les groupes à inclure seront décidés une fois que les coûts seront
connus.

• Nous chercherons à explorer les similitudes et les différences entre les


populations allochtones et autochtones dans les FGD avec les
principaux décideurs du foyer et d’autres individus.

• Nous souhaitons également faire appel à l’expertise des fournisseurs


d’enquêtes locaux pour la conception générale de l’évaluation. Par
conséquent, dans le processus d’appel d’offres pour le fournisseur d’enquête,
nous permettons que des approches alternatives soient proposées, à
condition qu’elles répondent aux objectifs généraux de l’évaluation.

Méthodologie d’enquête proposée


• La méthodologie de collecte des données pour l’évaluation sera développée
avec le fournisseur d’enquête local afin d’utiliser son expertise et sa
connaissance du contexte dans lequel le projet doit être réalisé.

• Cependant, pour faciliter la sélection et la nomination du fournisseur local


d’enquêtes, il est nécessaire de définir une méthodologie générale qui
fournisse les exigences et les hypothèses clés. Celles-ci sont résumées dans
le Tableau 1 pour la collecte de données quantitatives. Les exigences et les
hypothèses pour la collecte de données qualitatives sont résumées dans le
Tableau 2.
Tableau 1 - Exigences et hypothèses pour la collecte de données quantitatives

Paramètre Exigence / hypothèses

Méthode On suppose que les entretiens seront menés en personne en raison


d’entretien des limitations de la couverture des téléphones portables.
Le fournisseur de l’enquête peut proposer des alternatives avec des
preuves pour démontrer qu’elles seront viables.

Nombre de Deux options :


répondants par 1. Un seul répondant : le principal décideur du ménage en
ménage matière de terres ou de propriété.
2. Deux répondants : le principal décideur pour la terre ou la
propriété et un deuxième répondant choisi au hasard parmi
les autres membres adultes du ménage.

Durée de 30 minutes pour le principal décideur du ménage pour les questions


l’entretien liées à la terre ou la propriété.

20 minutes pour le second répondant sélectionné au hasard parmi


les autres membres adultes du ménage, si cette option est choisie.

14
Modules du Le questionnaire principal devrait couvrir cinq sujets principaux (plus
questionnaire un autre facultatif) :
1. Informations de base : par exemple, les caractéristiques
démographiques et socio-économiques ainsi que les facteurs
spatiaux (statut foncier, caractéristiques des
terres/propriétés, utilisation des terres/propriétés, etc.)
2. Sécurité foncière : par exemple, sécurité foncière perçue,
sécurité foncière formelle, protection des droits de propriété
perçue, connaissance et expérience des CVF et SFR,
connaissance et expérience des interventions précédentes
liées à la terre et à la propriété, etc.
3. Investissements : par exemple, investissements passés,
actuels et futurs dans la terre et la propriété, impact de
l’insécurité, recherche et obtention de crédits.
4. Utilisation durable des terres : par exemple, le comportement
passé, présent et futur concernant l’utilisation des terres.
5. Litiges et conflits liés à la terre et à la propriété : par
exemple, perception et expérience des litiges et des conflits,
temps et/ou coûts associés à la protection de la terre et de la
propriété, utilisation des CCFV, etc.
6. Influence sur la prise de décision concernant les terres et la
propriété (facultatif) : par exemple, le rôle des autres
individus dans la prise de décision concernant les terres et la
propriété au niveau du ménage et de la communauté, etc.
Approche Échantillonnage stratifié à plusieurs degrés.
d’échantillonnage Les détails de la stratification et du regroupement seront déterminés
par le fournisseur de l’enquête et dépendront de la disponibilité des
données.

Différence Trois options :


détectable en 1. 10 % de points entre les groupes de traitement et de contrôle
points de % entre 2. 8 % de points entre les groupes de traitement et de contrôle
les groupes traités 3. 6 % de points entre les groupes de traitement et de contrôle
et les groupes
témoins dans la
prévalence de
sécurité foncière
perçue

Prévalence 50 %1
supposée de
l’indicateur

Puissance 80 %
(1 – Beta)
Alpha 5%

Corrélation intra- À déterminer par le fournisseur de l’enquête sur la base de


grappe et effet de l’approche d’échantillonnage proposée.
conception
Notes :
1 Sur la base de l’ensemble des données mondiales de Prindex, l’insécurité foncière

perçue est de 44 % au Burkina Faso. Par conséquent, il est prudent de baser les calculs
de la taille de l’échantillon sur une prévalence de 50 %.

15
Tableau 2 - Données qualitatives requises et hypothèses

Paramètre Exigence / hypothèses

Données sur les Deux options :


comités au niveau 1. Entretien court et structuré avec un répondant bien informé
des villages (CVD, dans tous les villages étudiés (traités et de contrôle) pour
CVF et CCFV) établir si et quand les comités au niveau des villages ont
été mis en place et s’ils sont opérationnels. Durée
supposée de l’entretien : 15 minutes.
2. En plus de l’option 1, des entretiens de groupe semi-
structurés avec les membres de chacun des comités au
niveau des villages dans un sous-échantillon de villages
sélectionnés, au minimum deux villages dans chaque
commune traitée. Durée supposée de l’entretien :
30 minutes.

Données sur les Deux options :


SFR 1. Entretien court et structuré avec un répondant bien informé
dans toutes les communes étudiées (traitées et de
contrôle) pour déterminer si et quand les SFR ont été mis
en place et s’ils sont opérationnels. Durée supposée de
l’entretien : 15 minutes.
2. En plus de l’option 1, des entretiens semi-structurés en
groupe avec les membres des SFR dans chaque
commune traitée. Durée supposée de l’entretien :
30 minutes.

Données provenant Deux options :


des principaux 1. Aucune donnée qualitative n’est collectée auprès des
décideurs du principaux décideurs du ménage.
ménage 2. FGD avec un groupe de principaux décideurs des
ménages dans un sous-échantillon de villages
sélectionnés, au minimum deux villages dans chaque
commune traitée. Durée supposée du FGD et nombre de
participants : 1,5 heure avec 7 à 10 participants.
Les populations allochtones et autochtones devraient être
incluses, le cas échéant.

Données provenant Deux options :


des individus 1. Aucune donnée qualitative n’est collectée auprès de ces
pouvant influencer personnes
les décisions 2. FGD avec un groupe d’individus qui peuvent influencer les
décisions sur les questions de la terre et de la propriété
dans un sous-échantillon de villages sélectionnés, au
minimum deux villages dans chaque commune traitée.
Durée supposée du FGD et nombre de participants :
1,5 heure avec 7 à 10 participants.
Les groupes seront décidés une fois les coûts connus. Il
peut s’agir de femmes, de jeunes, d’aînés et d’autres
hommes au sein d’un ménage. Les populations allochtones
et autochtones devraient être incluses, le cas échéant.

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