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Cet article concerne la discipline scientifique.

Pour les courants politiques,


voir Écologie politique. Pour la théorie philosophique, sociale et politique,
voir Écologie sociale. Pour le courant de pensée, voir Écologisme.
L'écologie ou écologie scientifiquea, est une science qui étudie les interactions
des êtres vivants entre eux et avec leur milieu. L'ensemble des êtres vivants, de leur
milieu de vie et des relations qu'ils entretiennent forme un écosystème. L'écologie fait
partie intégrante de la discipline plus vaste qu'est la science de l'environnement (ou
science environnementale).
Le terme écologie est construit sur le grec οἶκος / oîkos (« maison, habitat »)
et λόγος / lógos (« discours ») : c'est la science de l'habitat. Il fut inventé
en 1866 par Ernst Haeckel, biologiste allemand darwiniste. Dans son
ouvrage Morphologie générale des organismes, il désignait par ce terme « la science
des relations des organismes avec le monde environnant, c'est-à-dire, dans un sens
large, la science des conditions d'existence »1.
Une définition généralement admise, particulièrement utilisée en écologie humaine,
admet l'écologie comme étant « le rapport triangulaire entre les individus
d'une espèce, l'activité organisée de cette espèce et l'environnement de cette
activité » ; l'environnement est « à la fois le produit et la condition de cette activité, et
donc de la survie de l'espèce »2.
Le terme écologiste peut désigner un scientifique spécialisé dans l'étude de
l'écologie3,4, un adepte de l’écologisme, ou partisan de l’écologie politique. Le
terme écologue désigne plus spécifiquement un spécialiste de l'écologie, qu'il
soit chercheur, biologiste ou ingénieur, et aurait été inventé, dans les années 1980,
pour distinguer les scientifiques des militants5.

Définition[modifier | modifier le code]


Dans le champ scientifique, le terme « écologie » désigne la science qui a pour objet
l'étude des relations des êtres vivants (animaux, végétaux, micro-organismes, etc.)
entre eux ainsi qu'avec leur habitat ou l’environnement dans son ensemble6,7. Ces
interactions déterminent la distribution et l'abondance des organismes vivants sur
Terre. Ainsi, en science, l'écologie est souvent classée dans le champ de la biologie.
Elle étudie deux grands ensembles : celui des êtres vivants (biocénose) et le milieu
physique (biotope), le tout formant l'écosystème.
Ce terme d'écosystème, contraction de l'expression « système écologique », renvoie
à la théorie des systèmes et permet de placer l'écologie dans un contexte plus
général. Elle peut alors être définie comme étant la science des écosystèmes,
l'écosystème étant une unité d'appréhension de la nature. On étudie les
écosystèmes à l'aide d'un « macroscope », selon l'expression imagée de Howard T.
Odum8.
Une conception plus restreinte définit l'écologie comme l'étude des flux de matière et
d'énergie (réseaux trophiques) dans un écosystème9.
Perspective historique[modifier | modifier le code]
Article connexe : Histoire de l'écologie.
Le concept d'écologie apparaît en 1859 dans le préambule de De l'origine des
espèces de Charles Darwin, sous le nom d'« économie de la nature ». Il y décrit les
relations entre les prairies de trèfles, pollinisés par les bourdons, et les chats qui
mangent les mulots qui eux-mêmes délogent les bourdons de leurs terriers10. Le
terme « écologie », en tant que tel, apparait pour la première fois sous la plume
de Ernst Haeckel, il est construit à partir du grec ancien οἶκος oikos (maison, habitat)
et λόγος lógos (discours). Dans son ouvrage Morphologie générale des organismes,
Haeckel la désignait en ces termes : « la science des relations des organismes avec
le monde environnant, c'est-à-dire, dans un sens large, la science des conditions
d'existence »1. Cette science a plus tard été introduite en France par les géographes
de l'école des Annales de géographie, notamment Paul Vidal de La Blache. Cette
revue a été le siège d'une collaboration entre des géographes et des botanistes
comme Gaston Bonnier, notamment pour la flore alpine11. Plus spécifiquement, le
terme « écologie » semble avoir été utilisé pour la première fois
en français vers 1874.

Disciplines de l'écologie par niveau


d'organisation[modifier | modifier le code]
En tant que science biologique, l'écologie est fortement liée à d'autres branches de
la biologie, principalement la génétique des populations, la physiologie, l'éthologie et
les sciences de l'évolution9. Mais elle est également en lien avec la géologie, pour
l'étude de l'environnement abiotique, notamment la pédologie (l'étude des sols) et
la climatologie, ainsi que la géographie humaine et physique.
Il existe en biologie divers niveaux d'organisation : biologie moléculaire, cellulaire,
des organismes (au niveau individu et organisme), des populations, des
communautés, des écosystèmes et de la biosphère. L'écologie est une
science holistique, elle étudie non seulement chaque élément dans ses rapports
avec les autres éléments, mais aussi l'évolution de ces rapports selon les
modifications que subit le milieu, les populations animales et végétales. Chaque
niveau d'organisation apporte des propriétés émergentes, liées aux interactions entre
ces composantes.
Les niveaux d'organisation et les sous-disciplines qui s'y rattachent sont :

 l'écophysiologie, qui étudie les relations entre un processus physiologique et les


facteurs environnementaux ;
 l'auto-écologie (ou autécologie), qui étudie les relations entre un type
d'organisme et l'environnement ;
 l'écologie des populations (ou démécologie), qui étudie les relations entre une
population d'individus d'une même espèce et son habitat ;
 Des populations d'espèces différentes, mais partageants une fonction commune
sont regroupées sous le vocable de communautés ;
 la synécologie, ou écologie des communautés, qui étudie les écosystèmes ;
 à une échelle plus large, les écosystèmes forment des ensembles étudiés par
l'écologie des paysages ;
 l'écologie globale, qui étudie l'écologie à l'échelle de l'écosphère ou biosphère
(totalité des milieux occupés par des êtres vivants).

Organisme (un vautour) - autécologie.

Population (un troupeau de caribou) - écologie des populations.

Écosystème (écosystème du récif corallien) - synécologie.


Biosphère - écologie globale.

Elles sont détaillées ci-dessous, de l'échelle la plus précise à la plus large.


Point de vue de l'organisme : autécologie[modifier | modifier le code]
Les organismes sont soumis à des pressions constantes qui sont autant de facteurs
limitant leur croissance et leur reproduction. Ces facteurs sont classés en deux
catégories selon leur origine.
Facteurs abiotiques[modifier | modifier le code]
Dans l'approche classique, l'environnement physico-chimique, qui forme le biotope,
exerce des pressions sur les espèces, qui forment la biocénose ; cette influence
prend la forme de facteurs abiotiques qui sont :

 l'eau, élément indispensable à la fois à la vie et, parfois, au milieu de vie ;


 l'air, qui fournit le dioxygène et le dioxyde de carbone aux espèces vivantes et
permet la dissémination du pollen et des spores ;
 le sol, à la fois source de nutriment et support de développement ;
 la température, qui ne doit pas dépasser certains extrêmes, même si les marges
de tolérance sont importantes chez certaines espèces ;
 la lumière, qui permet la photosynthèse.
Facteurs biotiques[modifier | modifier le code]
La biocénose se caractérise par des facteurs écologiques biotiques de deux types :

 les relations intraspécifiques, qui s'établissent entre individus de la même


espèce, formant une population. Il s'agit de phénomènes de coopération ou de
compétition, avec partage du territoire, et parfois organisation en société
hiérarchisée ;
 les relations interspécifiques, qu'un individu entretient avec les autres espèces
(comme proie, prédateur ou dans le partage des ressources à sa disposition).
Niche écologique[modifier | modifier le code]
La tolérance face à ces facteurs permet de définir la niche écologique d'une espèce,
c'est-à-dire sa place dans l'écosystème caractérisée par son habitat (ou ses habitats
utilisés à différents escients : parade, élevage des jeunes, hivernage…) et sa place
dans les réseaux alimentaires. Certains chercheurs[Qui ?] nomment ces
caractéristiques les traits d'histoire de vie. Selon le principe de l'exclusion
compétitive, deux espèces ne peuvent pas partager une niche écologique identique,
en raison de leur compétition : l'espèce la mieux adaptée finira par supplanter l'autre.
Point de vue des populations : démécologie[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Biologie des populations, Démécologie, Dynamique des
populations et Socialité.
Ce sont les relations intraspécifiques qui font que l'on passe d'un ensemble
d'individus isolés pour s'intéresser à une population. Dans la majorité des cas, les
individus d'une même espèce éprouvent une répulsion face à des congénères, ils se
répartissent dans des territoires distincts. Pourtant, pour se reproduire, un individu
femelle et un individu mâle doivent obligatoirement se rencontrer, dans le cas des
espèces sexuées. Dans d'autres cas, les individus vivent regroupés, s’il n'existe
aucun lien particulier entre les individus qui réagissent simplement aux mêmes
facteurs de l'environnement, ce n'est qu'une foule, la vie sociale commence quand il
existe des interactions particulières entre ces individus. Certaines espèces d'insectes
sont qualifiées d'eusociales quand il y a des différences physiologiques et
morphologiques entre les individus d'une même société ; c'est le cas des fourmis,
des abeilles ou des termites. À l'instar des individus, une population naît, croît,
répond aux conditions de l'environnement et s'adapte. Elle peut mourir, si tous ses
individus meurent ou si elle n'a plus d'individus reproducteurs.
La biologie des populations étudie la structure et les variations des populations. Des
modèles mathématiques ont été développés pour décrire ces variations au cours du
temps, rassemblés sous l'appellation dynamique des populations.
Échelle intermédiaire : communautés[modifier | modifier le code]
L'écologie des communautés est l'étude des interactions au sein de collections
d'espèces présentes dans une même aire géographique. Plusieurs espèces
différentes peuvent partager des traits fonctionnels communs, leurs populations au
sein d'un écosystème formant alors une communauté fonctionnelle.
Point de vue des écosystèmes : synécologie[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Écosystème.
Le premier principe de l'écologie est que chaque être vivant est en relation continue
avec tout ce qui constitue son environnement. On parle d'écosystème pour
caractériser une interaction durable entre des organismes et un milieu.
L'écosystème est analytiquement différencié en deux ensembles qui interagissent :

 la biocénose, composée de l'ensemble des êtres vivants ;


 le milieu (dit biotope).
Au sein de l'écosystème, les espèces ont entre elles des liens de dépendance, dont
alimentaire. Elles échangent, entre elles et avec le milieu qu'elles modifient, de
l'énergie et de la matière. La nécromasse en est un des éléments.
La notion d'écosystème est théorique : elle est multiscalaire (multi-échelle), c’est-à-
dire qu'elle peut s'appliquer à des portions de dimensions variables de la biosphère,
par exemple un étang, une prairie, ou un arbre mort. Une unité de taille inférieure est
appelée un microécosystème. Il peut, par exemple, s'agir des espèces qui ont
colonisé une pierre immergée. Un mésoécosystème pourrait être une forêt, et
un macro-écosystème, une région et son bassin versant.
Les écosystèmes sont souvent classés par référence aux biotopes concernés. On
parlera :

 d'écosystèmes continentaux (ou terrestres), tels que les écosystèmes forestiers


(forêts), les écosystèmes prairiaux (prairies, steppes, savanes), les agro-
écosystèmes (systèmes agricoles) ;
 d'écosystèmes des eaux continentales, pour les écosystèmes lacustre ou
palustre (lacs, étangs) ou écosystèmes lotiques (rivières, fleuves) ;
 d'écosystèmes océaniques (les mers, les océans).
Une autre classification peut se faire par référence à la biocénose (par exemple, on
parle d'écosystème forestier, ou d'écosystème humain).
Relations entre les êtres vivants[modifier | modifier le code]
Les relations interspécifiques, c'est-à-dire celles entre espèces différentes, sont
nombreuses et décrites en fonction de leur effet bénéfique, délétère ou neutre :

Interaction entre deux individus


bénéfique neutre néfaste

Mutualisme
bénéfique Commensalisme Prédation
ou Symbiose

neutre Commensalisme Indifférence Amensalisme

néfaste Parasitisme Amensalisme Compétition

La relation qui a été la plus étudiée est la prédation (manger ou être mangé), qui
conduit à la notion essentielle en écologie de chaîne alimentaire ; par exemple,
l'herbe est consommée par l'herbivore, lui-même consommé par un carnivore, lui-
même consommé par un carnivore de plus grosse taille.
Relations trophiques[modifier | modifier le code]
Figure 1
Pyramide alimentaire (a) et réseau trophique (b) dans une forêt de la zone paléarctique ouest

Il est possible de classer schématiquement les organismes en trois niveaux selon


leur rôle dans la chaine alimentaire12 :

 les producteurs (les végétaux chlorophylliens), qui consomment de la matière


minérale et produisent de la matière organique : ce sont des autotrophes ;
 les consommateurs (les animaux), qui peuvent être de premier ordre
(phytophage), de deuxième ordre ou plus (les carnivores) et qui sont
des hétérotrophes ;
 les décomposeurs (les bactéries, champignons, lombrics, insectes nécrophages),
qui dégradent les matières organiques de toutes les catégories et restituent au
milieu les éléments minéraux.
Ces relations forment des séquences, où chaque individu mange le précédent et est
mangé par celui qui le suit. On parle de chaîne alimentaire ou plus souvent
de réseau trophique en raison du grand nombre d'espèces généralement impliquées
dans un écosystème. Dans un réseau trophique, on observe que lorsque l'on passe
d'un niveau trophique (maillon du réseau) à l'autre, le nombre d'êtres vivants diminue
d'où l'image de la pyramide souvent utilisée.
Successions écologiques[modifier | modifier le code]
La succession écologique est le schéma d'évolution d'un écosystème, en matière de
composition spécifique, depuis son apparition dans un environnement vide de vie, en
passant par un stade d'installation dit « pionnier », jusqu'au stade climax où les
changements cessent ou varient de façon cyclique et immuable. Ce climax varie
selon les lieux en fonction des conditions environnementales, avec éventuellement
des successions saisonnières.
1 : roche mère apparente ;
2 : des espèces pionnières commencent à s'installer, comme des lichens puis des mousses ;
3 : la décomposition des espèces pionnière et la dégradation de la roches mère commence à former
un sol ;
4 : des espèces herbacées s'installent puis c'est au tour d'espèces arbustives ;

5 : c'est le stade climax, les arbres dominent.

succession écologique

Les successions sont également visibles dans l'espace, particulièrement dans les
zones de transition entre écosystèmes, ou écotones.
Après une perturbation, qui entraîne une régression de l'écosystème vers un stade
antérieur, il y a établissement d'une succession secondaire. Celle-ci ne mène pas
automatiquement au même résultat que le climax qui prenait la place avant la
perturbation13.
Échelle intermédiaire - Le paysage[modifier | modifier le code]
L'écologie du paysage étudie la composante non-humaine du paysage, son aspect
culturel et psychologique est laissé à d'autres sciences. Elle décrit la façon dont sont
agencés les écosystèmes entre eux, leur répartition et leur fragmentation (comme
caractéristique et non comme processus de dégradation de l'environnement). Les
espèces peuvent s'échanger entre écosystèmes au travers des frontières poreuses
que sont les écotones, à la fois zones de transition et écosystèmes en elles-mêmes.
Selon Robert MacArthur et Edward O. Wilson, les morceaux d'écosystèmes pris
dans une matrice d'un autre écosystèmes, fonctionnent comme de véritables îles, en
matière de colonisation par de nouvelles espèces14. Au cours de la succession
écologique que vivent les écosystèmes, les paysages évoluent, parfois
considérablement, eux aussi.
Point de vue de la biosphère - l'écologie globale[modifier | modifier le
code]
Biosphère : définition[modifier | modifier le code]
La Terre, d'un point de vue écologique, comprend plusieurs systèmes :
l'hydrosphère (ou sphère de l'eau), la lithosphère (ou sphère du sol) et
l'atmosphère (ou sphère de l'air).
La biosphère s'insère dans ces systèmes terrestres. Elle est la partie vivante de la
planète, la portion biologique qui abrite la vie qui se développe. Il s'agit d'une
dimension superficielle localisée, qui descend jusqu'à 11 000 mètres de profondeur
et s'élève jusqu'à 15 000 mètres d'altitude par rapport au niveau de la mer. La
majorité des espèces vivantes vivent dans la zone située de -100 mètres à +100
mètres d'altitude.
La vie s'est tout d'abord développée dans l'hydrosphère, à faible profondeur, dans
la zone photique. Des êtres pluricellulaires sont ensuite apparus et ont pu coloniser
également les zones benthiques. La vie terrestre s'est développée plus tardivement,
après la formation de la couche d'ozone protégeant les êtres vivants des
rayons ultraviolets. Les espèces terrestres vont d'autant plus se diversifier que les
continents vont se fragmenter, ou au contraire se réunir.
Cycle biogéochimique : influence de la vie[modifier | modifier le code]
La biosphère contient de grandes quantités d'éléments tels que le carbone, l'azote et
l'oxygène. D'autres éléments, tels que le phosphore, le calcium et le potassium, sont
également indispensables à la vie. Au niveau des écosystèmes et de la biosphère, il
existe un recyclage permanent de tous ces éléments, qui alternent l'état minéral et
l'état organique selon des cycles biogéochimiques.
En effet, le fonctionnement des écosystèmes est essentiellement basé sur la
conversion de l'énergie solaire en énergie chimique par les organismes autotrophes,
grâce à la photosynthèse (il existe aussi une chimiosynthèse sans utilisation de
l'énergie solaire). Celle-ci aboutit à la production de sucres et à la libération
d'oxygène. Cet oxygène est utilisé par un grand nombre d'organismes — autotrophes
comme hétérotrophes — pour dégrader les sucres par la respiration cellulaire,
libérant ainsi de l'eau, du dioxyde de carbone et l'énergie nécessaire à leur
fonctionnement. Ainsi, l'activité des êtres vivants est à l'origine de la composition
spécifique de l'atmosphère terrestre, la circulation des gaz étant assurée par de
grands courants aériens.
Les êtres vivants participent activement au cycle de l'eau. En effet, les plantes ont
besoin d'eau pour le transport des nutriments captés par les racines jusqu'aux
feuilles, une fois arrivée aux feuilles l'eau s'évapore. La végétation facilite ainsi le
transport de l'eau du sol vers l'atmosphère, c'est le processus de transpiration des
plantes. sur les continents la transpiration végétale est de loin le plus gros
contributeur à l'évapotranspiration (80 à 90 %), Les forêts et en particulier les forêts
tropicales jouent un rôle important dans le cycle de l'eau.
Par ailleurs, la composition des sols est la résultante de la composition de la roche-
mère, de l'action géologique et des effets cumulatifs des êtres vivants.
Les interactions existant entre les différents êtres vivants s'accompagnent d'un
brassage permanent de substances minérales et organiques, absorbées par les
êtres vivants pour leur croissance, leur entretien et leur reproduction, et rejetées
comme déchets. Ces recyclages permanents des éléments (en particulier
du carbone, de l'oxygène, de l'azote) ainsi que de l'eau) sont appelés cycles
biogéochimiques. Ils confèrent à la biosphère une stabilité durable, ceci en dehors
des interventions humaines et des phénomènes géoclimatiques exceptionnels.
Études à l'échelle planétaire globale[modifier | modifier le code]
Pour mieux comprendre le fonctionnement de la biosphère, l'équilibre énergétique et
les dysfonctionnements liés à l'activité humaine, il a fallu dans un premier temps
utiliser des modèles réduits des écosystèmes, des mésocosmes. Des scientifiques
américains ont réalisé un modèle de la planète tout entière, appelée Biosphère II.
Aujourd'hui des d'observations à l'échelle planétaire permettent de créer des
modèles informatiques de la biosphère dans sa globalité. Il est ainsi possible
d'observer les effets du réchauffement climatique sur la répartition des écosystèmes
sur des continents entiers15.

Écologie évolutive[modifier | modifier le code]


Article détaillé : Écologie évolutive.
Par le mécanisme de la sélection naturelle, les interactions qu'entretiennent les êtres
vivants avec leur environnement physique et les individus des autres espèces (leur
écologie, en somme) ont façonné l'évolution des espèces. L'écologie évolutive
considère l'influence de l'histoire évolutive des espèces, en plus des facteurs des
environnements actuels, pour expliquer les variations du monde vivant observées
aujourd'hui.
Soumis aux mêmes forces de sélection, des espèces différentes vont subir
une convergence évolutive. C'est-à-dire qu'il possède des organes assurant la même
fonction mais ayant une origine différente. La structure de l'organe peut, ou non, être
différente. Parmi les exemples de convergence on peut citer l'hydrodynamisme des
requins, des dauphins et des ichtyosaures ou l'adaptation de la langue des
fourmiliers, des pangolins et des pics-verts16.
Mutualisme (ou Parasitisme) et coévolution[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Coévolution.
En biologie, la coévolution décrit les transformations qui se produisent au cours de
l’évolution entre deux espèces (coévolution par paire) ou plus de deux espèces
(coévolution diffuse) à la suite de leurs influences réciproques.
Ce phénomène de coévolution s’observe dans différents cas :

 entre espèces antagonistes : système hôte-parasite, ou proie-prédateur ;


 entre espèces mutualistes.
Biomes et zones biogéographiques[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Biome et Biogéographie.
Les biomes sont des regroupements biogéographiques d'écosystèmes par régions
climatiques. Le biome constitue une formation biogéographique d'aspect homogène
sur une vaste surface (par exemple, la toundra ou la steppe).
L'ensemble des biomes, ou ensemble des lieux où la vie est possible (depuis les plus
hautes montagnes jusqu'aux abysses), constitue la biosphère.
Les écosystèmes ne sont pas isolés les uns des autres, mais interdépendants. Par
exemple, l'eau circule de l'un à l'autre par le biais de la rivière ou du fleuve. Le milieu
liquide lui-même définit des écosystèmes. Certaines espèces, tels les saumons ou
les anguilles d'eau douce, passent d'un système marin à un système d'eau douce et
vice-versa. Ces relations entre les écosystèmes ont amené à proposer la notion
de biome.
Les biomes correspondent assez bien à des subdivisions réparties latitudinalement,
de l'équateur vers les pôles, en fonction du milieu (aquatique, terrestre, montagnard)
et du climat (la répartition est généralement fondue sur les adaptations des espèces
au froid et/ou à la sécheresse). Par exemple, on trouve en mer des plantes
aquatiques seulement dans la partie photique (où la lumière pénètre), tandis qu'on
trouve principalement des conifères en milieu montagnard.
Ces divisions sont assez schématiques mais,
globalement, latitude et altitude permettent une bonne représentation de la répartition
de la biodiversité au sein de la biosphère. Très généralement, la richesse en
biodiversité, tant animale que végétale, est décroissante depuis l'équateur (comme
au Brésil) jusqu'aux pôles.
Un autre mode de représentation est la division en écozones, laquelle est aujourd'hui
très bien définie et suit essentiellement les bordures continentales. Les écozones
sont elles-mêmes divisées en écorégions, quoique la définition de leurs contours soit
plus controversée.

Écologie fonctionnelle[modifier | modifier le code]


Article détaillé : Écologie fonctionnelle.
L'approche fonctionnelle de l'écologie se détache de la composition spécifique des
écosystèmes pour se concentrer sur des phénomènes physiques, chimiques ou
biologiques observables. En classant les organismes dans des groupes fonctionnels,
il est possible d'une part de s'affranchir de l'identification des espèces, d'autre part de
comparer des écosystèmes qui peuvent sembler très différents (en raison de leur
éloignement géographique, des espèces présentes et du milieu physique). L'écologie
fonctionnelle étudie les flux de matière et d'énergie entre les différents
compartiments de l'écosystème. Pour ce faire, elle utilise une approche souvent
calculatoire de la nature, en quantifiant la production primaire ou la respiration.
Les études du fonctionnement des écosystèmes, peuvent être conduites à l'échelle
de l'ensemble d'un écosystème, ou à l'aide de mésocosmes, expériences à échelle
réduite réalisées en laboratoire. En effet s’il parait simple de mesurer la masse de
matière végétale (biomasse) produite chaque année dans une prairie, en la tondant
puis en pesant la tonte obtenue après l'avoir séchée, la même expérience est
impossible à réaliser en forêt tropicale.
Groupes fonctionnels[modifier | modifier le code]
Les groupes fonctionnels peuvent être définis à différents niveaux d'organisation. On
peut considérer le groupe des producteurs primaires aussi bien que celui
des herbacées dont les racines prélèvent les ressources à une profondeur comprise
entre 5 et 20 cm dans le sol. Les espèces, regroupées selon leur rôle dans
l'écosystème, forment des communautés. Il est parfois extrêmement difficile
d'identifier les espèces présentes dans certains types d'écosystèmes (sol, forêt
tropicale, prairies) ; cette approche offre alors des avantages supplémentaires.
Les différents niveaux de la pyramide alimentaire sont des exemples de groupes
fonctionnels : producteurs primaires, consommateurs primaires, puis consommateurs
secondaires. Une seule espèce peut appartenir à plusieurs de ces catégories, par
exemple un écureuil est un consommateur primaire lorsqu'il se nourrit de noix et un
consommateur secondaire voire tertiaire quand il mange un œuf ou un oisillon.
Les groupes fonctionnels peuvent être définis en fonction des stratégies apportées
par les espèces face à des facteurs environnementaux. En botanique, les plantes
peuvent ainsi être classées selon qu'elles résistent aux perturbations (=accidents),
aux stress (sur le long terme) ou au contraire qu'elles sont rudérales (=compétitives
hors stress et perturbations). D'autres classements s'appuient sur la stratégie de
dispersion des graines, d'accès à la lumière en forêt…
Les groupes fonctionnels peuvent être subdivisés en sous-groupes à un grand
nombre d'échelles, à l'instar des groupes phylogénétiques (phyllum - ordre - famille -
genre - espèce - sous-espèce - population…). Ainsi, pour les nécrophages (qui
regroupent à la fois des oiseaux, des mammifères, des insectes…), au sein du
groupe des équarrisseurs, premier maillon de la décomposition, comme les vautours,
on distingue les éventreurs, les engloutisseurs, les racleurs/nettoyeurs et les briseurs
d'os.
Services écosystémiques[modifier | modifier le code]
Dans une perspective assez anthropocentrique, l'identification de services
écosystémiques a été proposée. Il s'agit de calculer ce que la nature fournit aux
sociétés humaines. L'écologie fonctionnelle vise alors à définir et quantifier ces
services — les services culturels entrent plutôt dans le champ de la sociologie. Ces
services comprennent par exemple :

 régulation des crues ;


 autoépuration des cours d'eau ;
 décomposition de la matière organique et maintien des sols ;
 production primaire (bois, nourriture d'origine végétale…).
Productivité primaire[modifier | modifier le code]
Ces notions ont également donné naissance aux termes biomasse (masse totale de
matière vivante en un lieu donné), productivité primaire (accroissement de la masse
des végétaux pendant un temps donné) et productivité secondaire (masse de
matière vivante produite par les consommateurs et les décomposeurs en un temps
donné)17.
Ces deux dernières informations sont essentielles, puisqu'elles permettent d'évaluer
le nombre d'êtres vivants pouvant être soutenus par un écosystème donné, qu'on
nomme capacité porteuse. En effet, l'observation d'un réseau alimentaire montre que
toute l'énergie contenue au niveau des producteurs n'est pas totalement transférée
au niveau des consommateurs.
La productivité des écosystèmes est parfois estimée en comparant trois ensembles
terrestres et un ensemble continental :

 l'ensemble forêt (1/3 de la surface émergée) représente une forte biomasse et


une forte productivité. La production totale des forêts correspond à la moitié de la
production primaire ;
 les savanes, prairies et marais (1/3 de la surface émergée) représentent une
faible biomasse, mais une bonne productivité. Ces écosystèmes représentent la
majeure partie de ce qui « nourrit » l'espèce humaine ;
 les écosystèmes terrestres extrêmes (déserts, toundra, prairies alpines, steppes)
(1/3 de la surface émergée) ont une biomasse et une productivité très faibles ;
 les écosystèmes marins et d'eau douce (3/4 de la surface totale) représentent
une très faible biomasse (en dehors des zones côtières).
Les actions humaines des derniers siècles ont porté à réduire notablement la surface
forestière (déforestation) et à augmenter les agroécosystèmes (pratique de
l'agriculture). De plus, ces dernières décennies, une augmentation de la surface
occupée par des écosystèmes extrêmes est observée (désertification)[réf. souhaitée].

Contexte : crise écologique[modifier | modifier le code]


Articles détaillés : Crise écologique, Réchauffement climatique et Extinction des
espèces.
D'une façon générale, une crise écologique est ce qui se produit lorsque
l'environnement biophysique d'un individu, d'une espèce ou d'une population
d'espèces évolue de façon défavorable à sa survie. Trois facteurs peuvent conduire
à une telle crise.
Il peut s'agir d'un environnement dont la qualité se dégrade par rapport aux besoins
de l'espèce, à la suite d'une évolution des facteurs écologiques abiotiques (par
exemple, lors d'une augmentation de la température, de pluies moins importantes).
Il peut aussi s'agir d'un environnement qui devient défavorable à la survie de l'espèce
(ou d'une population) à la suite d'une modification de l'habitat. Par exemple, lors de
pêche industrielle intensive, les prélèvements par les prédateurs et l'augmentation de
la fréquence de la perturbation de l'environnement modifient les conditions d'habitat
et entraînent une disparition de certaines espèces.
Enfin, il peut aussi s'agir d'une situation qui devient défavorable à la qualité de vie de
l'espèce (ou de la population) à la suite d'une trop forte augmentation du nombre
d'individus (surpopulation).

Recherche en écologie[modifier | modifier le code]


L'écologie ouvre sur de nombreux domaines de réflexion, qui débouchent sur
plusieurs disciplines :

 Certaines de ces disciplines font partie du champ de la science fondamentale,


elles peuvent être centrées sur un point de vue comme on les a décrits
précédemment, un domaine du vivant particulier ou être en lien avec d'autres
disciplines scientifiques :
o Écologie globale - Macroécologie - Écologie mésologique - Écologie du
paysage - Synécologie - Écologie des populations
o Écologie animale - Écologie végétale - Écologie microbienne - Écologie virale
- Écologie des invasions (étude des espèces invasives) - Écologie tropicale -
Écologie insulaire - Écologie aquatique - Écologie urbaine - Écologie des
sols - Écologie benthique
o Écotoxicologie - Écologie chimique- Écologie moléculaire - Écologie
évolutive- Biogéographie - Écologie comportementale - Paléoécologie - Éco-
épidémiologie - Écologie de l'anthropologie - Écologie humaine, etc.

 D'autres disciplines visent l'application de l'écologie :


Écologie de la conservation - Écologie de terrain - Agroécologie - Génie
écologique et Gestion restauratoire chapeautées par l'Écologie de la restauration au
niveau théorique.
La recherche en écologie donne lieu à la publication d'un très grand nombre
d'articles. Le Directory of Open Access Journals recense plus de 300 journaux
scientifiques publiant des articles, en libre accès, dans le domaine de l'écologie18.

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