Comptabilité Des Sociétés Commerciales

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COMPTABILITE DES SOCIETES

COMMERCIALES

Contribution partielle à l’UV : Fiscalité et Comptabilité des Sociétés

Support d’animation Pédagogique

Préparé par

Ahmed Saïd Ngantchou

Départ FICO/FSECA/Université de Douala


Thème I :
Les aspects comptables de la Contribution des Sociétés en
Contexte OHADA

Ce chapitre comporte deux principaux points :

 L’analyse des aspects fiscaux liés à la constitution des Sociétés


 La présentation des aspects comptables proprement annoncés ;

I- LES ASPECTS FISCAUX DE LA CONSTITUTION DES


SOCIETES

Les impôts dus à la constitution de la société sont essentiellement les


droits liés à l’enregistrement des actes. Il y a lieu de distinguer deux
étapes donnant lieu chacune à un calcul spécifique.

A- L’immatriculation de la société au Registre du Commerce et du


Crédit Mobilier

L’immatriculation au RCCM est avant tout une formalité juridique dont


la finalité est de doter la société d’une personnalité. L’immatriculation
donne droit à un numéro qui constitue le matricule de la nouvelle société ;

L’immatriculation au RCCM ouvre à un droit fixe dont le montant


est de 20 000F CFA.

B- L’enregistrement des statuts

IL s’agit d’une formalité d’ordre fiscal totalement distincte de


l’immatriculation au registre du commerce ; Le calcul du montant des droits
de l’enregistrement oblige dans ce cas à opérer une classification des
apports de manière à distinguer les apports purs et simples des apports
réalisés à titre onéreux.

B-1- La classification des apports en société


Pour bien mettre en évidence la grille de classification retenue en
droit fiscal pour la classification des apports en société, il importe de
rappeler la classification de ces apports tels que généralement perçus sous
l’angle juridique ;

a- La classification juridique des apports en société

Du point de vue juridique, la classification des apports en société se


fonde sur la nature intrinsèque de la chose reçue par la société en création.
Selon ce critère, on distingue habituellement trois types d’apport en
société :

 Les apports en numéraires : il s’agit du cas où un ou plusieurs


associés transfèrent à la société naissante, un bien pouvant servir
comme moyens de paiement à bref échéance et sans coût de
transformation préalable. Cette définition qui, est en réalité une
transposition économique à l’avantage d’offrir une meilleure
compréhension de la notion de numéraire. Le numéraire est un bien
servant de base commune d’évaluation dans un échange de biens de
nature différente. Par exemple, le sel fut un moment dans l’histoire
économique considéré comme un numéraire. Dans les sociétés
actuelles c’est la monnaie fiduciaire qui joue le rôle de numéraire.

 Les apports en nature : il s’agit du cas où un ou plusieurs associés


transfèrent à la société naissante. La propriété ou le droit de
jouissance d’un bien matériel ou immatériel.

 Les apports en industrie : il s’agit d’une forme particulière d’apport


nécessairement immatérielle et généralement non cessible. C’est le
cas par exemple d’un associé qui fait prévaloir son expertise ou son
expérience dans le domaine où la société entend exercer.

Le droit fiscal ne retient pas la classification fiscale ainsi


présentée, du moins pour le calcul des droits liés à l’enregistrement
des statuts.

b- La classification fiscale

Elle ne retient pas la nature intrinsèque de la chose apportée


mais insiste fondamentalement sur la contrepartie ou si l’on préfère,
sur les moyens mis en œuvre par la nouvelle société pour acquérir la
chose apportée. Sur cette base, on distingue deux grandes
catégories d’apport :

 Les apports purs et simples : il s’agit du cas où l’apporteur reçoit


des titres exposés au risque de la société ;

 Les apports à titre onéreux : il s’agit du cas où la contrepartie reçue


consiste en toute autre chose que des titres exposés au risque social
(liquidité, titres de créance sur la société etc) ; En d’autre termes, on
peut dire que l’apport est réalisé à titre onéreux dès lors qu’il n’a pas
été réalisé à titre pur et simple ;

Remarque : l’apport en société peu être constitué pour la


partie d’un apport pur et simple et pour partie d’un apport à titre
onéreux : on dit dans ce cas que l’apport est un apport mixte ;

Exemple d’application :

Le 1er Janvier de l’année N es constituée une S.A. Le procès verbal de la


constitution indique que le capital de la société a été souscrit de la manière suivante :

- Apport d’un fonds de commerce appartenant à monsieur BELLO et


comprenant les éléments suivant :
 Un immeuble bâtit dont la valeur estimée est de 15 000 000 frs
 Un matériel de transport dont la valeur de reprise estimée est de
7 500 000 frs.
- Un apport en numéraire réalisé par un groupe d’actionnaires : montant du
chèque apporté 22 500 000

TAF : présenter l’analyse fiscale de ces apports en retenant tour à tour les hypothèses
suivantes :

o L’apport réalisé par M. BELLO ne comporte aucun passif


o L’apport réalisé par M. BEELO est assorti d’une dette de 2 500 000 frs
que la nouvelle société s’engage à rembourser.
Solution

Présentation de l’analyse fiscale des apports :

o L’apport réalisé par M. BELLO ne comporte aucun passif.

Apports purs et simples Apports à titre onéreux


M. BELLO 22 500 000
Groupe d’actionnaires 22 500 000
Total 45 000 000

o L’apport de M. BELLO est assorti d’une dette :

Apports purs et simples Apports à titre onéreux


M. BELLO 20 000 000 2 500 000
Groupe d’actionnaires 22 500 000
Total 42 500 000 2 500 000

B.2- l’imposition du capital

Le mode d’imposition diffère selon que l’apport est pur et simple


qu’il a été réalisé à titre onéreux.

a- L’imposition des apports réalisés à titre pur et simple

Pour rappel, les apports réalisés à titre pur et simple sont


constitués d’apports essentiellement rémunérés par des titres exposés au
risque social. IL convient de dire au passage qu’un titre est exposé au
risque social s’il est sensible aux performances de la société.
En pratique, les apports purs et simples sont soumis à un droit
dégressif par tranche de capital et conformément au tableau ci-dessous :

Barème de calcul des droits pour les apports à titre pur et simple

Tranches de capital (en FCFA) Taux Montant maximum dû


0 à 750 000 000 2% 750 000
750 000 à 1 500 000 000 1.5 % 1 500 000
1 500 000 000 à 3 000 000 000 1% 3 000 000
3 000 000 000 à 5 000 000 000 5,5 % 5 000 000
+ de 5 000 000 000 0,25 % 2 500 000

b- L’imposition des apports à titre onéreux

L’apport à titre onéreux s’assimile en droit fiscal à une simple vente :


en conséquence et dans la mesure où ce type entraine un changement de
propriétaire. Les apports en question doivent être soumis au droit
proportionnel. La nature du bien et dans certains cas sa localisation
géographique influence le calcul des droits ;

Une relecture des dispositions du CGI conduit au tableau ci-dessous


qui davantage traduit l’esprit général du texte et non ses détails.

Perspective générale de calcul des droits d’enregistrement pour les


apports réalisés à titre onéreux.

DESCRIPTION DU BIEN TAUX


Immeuble bâti en zone urbaine Taux élevé 15 %
Fonds de commerce
Immeuble non bâti en zone urbaine Taux intermédiaire
Immeuble bpati en zone rurale 10 %
Droit de bail
Immeuble non bâti en zone rurale Taux moyen 5 %
Biens meubles (à l’exeption des marchandises)
Marchandises à l’état neuf Taux réduit 2 %
Titres de créance Taux super réduit
1%

Exemple

Le 1er janvier de l’année N. est constituée une sa au capital de 30 000 000 Frs
dont 3 000 actions de nominal 10 000 Frs chacune.

Les apports ont été réalisés de la manière suivante :

- Apport d’un fonds de commerce antérieurement exploité par M SILLA et


dont les composantes sont les suivantes :
 Immeuble bâti ----------------------- 15 000 000
 Matériel de transport -------------- 8 000 000
 EAR ------------------------------------- 2 500 000
 Marchandises ----------------------- 1 500 000

Total ------------------------------------------- 27 000 000


- Apport de numéraire par un groupe d’actionnaires : 20 000 000 Frs

Le capital a été souscrit à concurrence de 1 000 actions par M. Silla et le


reste par les apporteurs en numéraires.

TAF : Calculer dans ces conditions le montant des droits dus par la
nouvelle société à la constitution sachant que l’immeuble apporté par M.
Silla est situé dans la zone Nord de Douala.

Solution

Apports purs et simples Apports à titre onéreux


M. Silla 10 000 000 17 000 000
Autres 20 000 000
Total 30 000 000 17 000 000
Calcul des droits dus

Droits dégressifs : 30 000 000 * 2% = 600 000

Droits proportionnels

2 500 000 * 1 % = 25 000

8 000 000 * 5 % = 400 000

6 500 000 * 15 % = 975 000

Total 17 00 000 1 400 000

Montant consolidé : 600 000 + 1 400 000 = 2 000 000

Remarque : En pratique et lorsque les conditions nécessaires


sont remplies, les marchandises ne sont pas généralement
soumises au droit d’enregistrement, mais à la TVA. Cette option
permet de bénéficier du droit à déduction en matière de TVA.

C- comptabilisation des droits d’enregistrement dus à la


constitution

Dans la mesure où les droits d’enregistrement présentent un


caractère non récurrent. Ceux-ci constituent une charge HAO suivant la
nomenclature des charges adoptée par le législateur du droit comptable
OHADA ; leur comptabilisation fait donc appel aux comptes de la classe 8.

Exemple :

Reconsidérons l’exemple ci-dessous en supportant que les autres


charges relatives à la création de cette société ont été les suivantes :

- Frais de déplacement des membres constituants : 1 200 000 (HT)


- Frais de restauration : 850 000 (HT)
- Honoraires du notaire : 600 000 (HT)
Dans ces conditions, on peut établir la fiche consolidée suivante :

Droit d’enregistrement (total des droits) 2 000 000

Frais de déplacement 1 200 000

Restauration 850 000

Honoraires 600 000

 Date de constitution

8311 Droit d’enregistrement 2 000 000


8312 Frais de déplacement 1 200 000
8313 Frais de restauration 850 000
6324 Honoraires 600 000

4712 Me YANKA 4 650 000

Suivant sa note de débours N° …

Remarque :

 L’immobilisation des frais de constitution ainsi comptabilisés


dépend des perspectives d’avenir de l’entreprise. Si celle-ci
peut les amortir immédiatement alors que lorsque
l’entreprise pense qu’elle ne peut raisonnablement les
imputer à l’exercice en cours, ils doivent être transférés au
débit du compte du compte « 2011 frais de constitution ». En
général ce report de charges s’opère en fin d’exercice.

 31/12/20XX
2011 Frais de constitution 4 650 000

848 Transfert HAO

781 Transfert AO
Immobilisation des frais de constitution

Les frais de constitution immobilisés doivent être progressivement


amortis sans que leur séjour au bilan ne dépasse 5 ans à compter
de l’exercice de constitution. Pour l’amortissement de ces frais, la
méthode à pratiquer est l’amortissement linéaire et sans qu’il soit
nécessaire d’appliquer la règle de prorata.

D- Implications fiscales liées au traitement comptable des frais

 Le contrôle du montant des droits d’enregistrement dus à la


constitution ne doit pas nécessairement être opéré à partir du compte
« 64 impôts et taxes » mais dans les comptes de la classe 8 Les
droits d’enregistrement auxquels le législateur fait allusion dans le
compte « 646 droits d’enregistrement » sont ceux ayant une
fréquence d’occurrence forte à l’instar des droits d’enregistrement du
bail.

 Le poste frais de constitution ne doit pas être pourvu au – delà d’une


durée de cinq ans. En revanche, le montant des frais de constitution
imputable à un exercice peut être supérieur au cinquième du montant
initial. On en conclut que ces frais peuvent être amortis à un taux accéléré.

II – LES ASPECTS COMPTABLES DE LA CONSTITUTION DES SOCIETES

Dans cette section, on insistera de manière particulière sur le cas des

Sociétés Anonymes (S A). L’analyse comptable des autres formes de sociétés


ne sera présentée qu’en référence aux cas de cette forme de société.
A- La constitution des sociétés anonymes

Dans les S.A, la libération du capital peut être faite en plusieurs


fractions : en réalité, seuls les apports en numéraires sont concernés par
ces dispositions, les apports en nature ne pouvant faire l’objet de
fractionnement.

Toutefois, les apports en numéraires doivent à la constitution être


libérés au moins de leur part. Ce seuil constitue le capital minimal a libéré
par les apports en numéraires à la constitution.

Les schémas d’écriture comptable dépendent du degré de discipline


observé par les actionnaires dans la libération du capital souscrit. Ainsi, il
convient de distinguer trois principaux cas de figures à savoir :

 Le cas où les actionnaires se libèrent normalement ;


 Le cas où certains actionnaires se libèrent par anticipation
 Le cas où il existe un ou plusieurs actionnaires défaillants.

A.1- Le cas où les apports sont normalement libérés

Conformément aux dispositions du droit des sociétés OHADA, les


apporteurs en nature ont l’obligation de libérer totalement les biens promis à la
constitution de la société. Les apporteurs en numéraires bénéficient d’un régime
de faveur : ils sont astreints à libérer aux moins le quart de leur promesse au
moment de la constitution. Toutefois, le capital restant dû doit être libéré dans
un détail de 3 ans à compter de la date de constitution de la société.
Exemple

Le 01/01/20XX, est constituée une SA au capital de 30 000 000 divisé en 3 000


actions de nominal 10 000 dont 2 000 actions de numéraire et 1 000 actions
d’apport.

Les apports en numéraires ont été libérés du minimum légal tandis que
l’apport en nature a été totalement libéré. Ce dernier est constitué essentiellement
des éléments d’un fonds de commerce jusqu’à lors exploité par M. Souleymanou.

T.A.F

1. Passer les écritures relatives à la constitution de cette société.

2. Le rapport d’expertise établit que la valeur réelle du fond de commerce


apporté par M. Souleymanou est de 35 000 000 reprendre la question précédente
dans ces conditions.
B-
3.C- Sous les hypothèses considérées dans la première question, ont suppose
que la société sollicite le second quart de son capital deux mois après la
constitution. Reconstituer l’extrait du journal relatif à cette opération sachant que
tous les actionnaires ont ……………………….. répondu à l’appel

Solution :

Annexe : Structure du capital à la constitution

Capital appelé Capital non appelé Total


Apport en nature 10 000 000 - 10 000 000

Apport en numéraire 5 000 000 (a) 15 000 000 (b) 20 000 000

Total 15 000 000 15 000 000 30 000 000


(a) 10 000 * ¼ * 2 000 = 5 000 000
(b) 10 000 * ¾ * 2 000 = 15 000 000

 Promesse d’apport des actionnaires

4611 Actionnaires, apporteur en nature 10 000 000


4612 Actionnaires, apporteur en numéraire 20 000 000

1011 Capital non appelé 15 000 000


1012 Capital appelé, non versé 15 000 000
Suivant statuts

 Libération de l’apport en nature

215 Fonds commercial 10 000 000

4611 Actionnaires, apporteur en nature 10 000 000

Suivant procès verbal du notaire

 Libération des apports en numéraires

521 Banque locale 5 000 000


109 Actionnaires, capital non appelé 15 000 000
4612 Actionnaires, apporteur en numéraire 20 000 000

Suivant avis de crédit N°


 Régularisation du compte capital

1012 Capital appelé, n on versé 15 000 000


1013 Capital appelé versé non amorti 15 000 000
Pour régularisat ion du compte
capital

Implications fiscales :

 En l’absence de statuts, le montant des apports purs et simples


et partant la base des droits dégressifs. Peut être reconstitué à
partir du compte « 101. Capital social ». Mais une telle
reconstitution à partit*r du compte du sous-compte « 461
actionnaires opérations sur le capital » n’est pas pertinente.
 Le montant des apports à titre onéreux est en revanche difficile
à établir à partir des données comptables.
 Les cous-compte « 461 – Associés, opérations sur le capital »
n’enregistre que des promesses d’apport faites par les
actionnaires : en conséquence, il ne doit pas être confondu au
sous-compte « 462 – Associés, compte courant » qui enregistre
des flux effectifs.

A.2- Les cas où il existe des versements anticipés

Lors de l’appel d’une fraction de capital, certains actionnaires


peuvent se désengager totalement c'est-à-dire, que ceux-ci se libèrent des
fractions non encore appelées.

Du point de vue juridique, les fractions de capital libérées avant


l’appel ne contribuent pas directement à la formation du capita. Par
conséquent, ces versements anticipés s’analysent dans un premier temps
comme étant de simples mises à la disposition de fonds. Ils ne seront
considérés comme faisant partie du capital qu’à partir de la date des
appels effectifs.
Du point de vue comptable, ces versements anticipés sont
consignés au crédit du compte « 4616- Actionnaires, versement
anticipés ». Le compte ainsi crédité sera débité au fur et à
mesure que les fractions restantes du capital seront appelées.
Toutefois, les versements anticipés portés au crédit du compte
4616 ne seront pas porteurs d’intérêts

Exemple d’application

Reconduisons l’énoncé précédent en supposant que le 2ème quart de capital


est appelé le 01/04/20XX.

A cette occasion, un actionnaire porteur de 500 actions de numéraire se


libère entièrement

T .A.F : Reconstituer les écritures comptables relatives à cette opération

Solution :
 Annexe arithmétique :

1er quart 2ème quart Versements anticipés


3ème quart 4ème quart
01/01/20XX 5 000 000 - - -
01/04/20xx 5 000 000a 1 250 000b 1 250 000

a
Mise en évidence de la fraction appelé : 1/4 *10 000 * 2 000 = 5 000 000
b
Mise en évidence du montant anticipé : ¼ * 10 000 * 500 2 = 2 500 000
 Journalisation

 01/04/20XX

1011 Capital non appelé 5 000 000

1012 Capital non versé 5 000 000


Appel du 2ème quart

467 Actionnaire, capital dû 5 000 000

109 Actionnaires, capital non appelé 5 000 000

Exigibilité du 2ème quart

 Encaissement des fonds et régularisation du compte


capital

521 Banque 7 500 000


467 Actionnaires, capital dû 5 000 000
4616 Actionnaires, versement anticipé 2 500 000

Suivant avis de crédit

1012 Capital appelé non versé 5 000 000

1013 Capital appelé et versé 5 000 000

Pour régularisation
Remarque : Même si la somme c*encaissée au terme de
l’opération est de 7 500 000, il y a lieu de remarquer que le capital
lui, n’est mouvementé qu’à concurrence de 5 000 000. Lors de
l’appel des fractions restantes, le compte 4616 doit être débité de
manière proportionnelle.

1 250 000

 Journalisation

A.3 – Le cas où il existe un actionnaire défaillant

A la date ultime fixée pour la libération des apports, certains


actionnaires peuvent se trouver dan l’incapacité de faire à leur
engagement. Dans un premier temps. Ces actionnaires sont considérés
comme retardataires et les sommes consignées par eux doivent être
enregistrées au débit du compte « 4613 – Actionnaires, capital non
versé ».
Si ce retard persiste, le service du contentieux là où il en existe ;
engage la procédure de récupération des fonds. Un intérêt de retard
courant à partir de la date initiale de libération des fonds ainsi que des frais
divers de poursuite doivent alors être imputés à l’actionnaire retardataire
devenu en réalité défaillant.

Exemple d’application :

Une SA au capital de 100 000 000 divisé en actions de nominale 10 000 dont
4 000 actions de numéraire a été créée le 02/02/N

Les actions d’apport sont remises à M. samba en rémunération des éléments


suivants :

- Immeuble : __________________ 30 000 000


- Fonds de commerce ___________ 10 000 000
- Matériel de transport __________ 18 000 000
- Mobilier de bureau ___________ 2 000 000

Les actions de numéraires ont été libérées du minimum légal à la


constitution toutefois, 1 000 actions ont été intégralement libérés

Le 01/07/N, le conseil d’administration appelle le 2ème quart. Tous les


actionnaires répondent à l’appel à l’exception de M. ABATE détenteur de 500
actions. La société précède le 30/08/N à la vente aux enchères des actions
initialement souscrites par cet actionnaire le prix de vente final des actions
libérées des deux premiers quart est de 2 192 000 des intérêts de retards
calculés aux taux de 12% l’an ainsi que les frais de poursuite d’une valeur de
20 000 HT sont imputées à M. ABATE.
T.AF :
1. Reconstituer la structure du capita là la création

2. Passer les écritures nécessaires au 02/02/200N

3. Donner à nouveau la structure du capital au 01/07/N puis passer toutes les


écritures nécessaires (on supposera que M. Abate n’est pas encore défaillant à
cette date).

4. Déterminer le montant des intérêts imputables à M. Abate

6. Passer les écritures relatives à la constatation de la défaillance, puis à la


vente des actions de M Abate.
Solution

1- Structure du capital à la création

Capital appelé Capital non appelé Total


Apport en nature 60 000 000 - 60 000 000

Apport en numéraire 10 000 000 30 000 000 40 000 000

Total 70 000 000 30 000 000 100 000 000

2- Ecritures nécessaires au 02/02N

109 Actionnaires, capital non appelé 30 000 000


4611 Actionnaires, apport en nature 60 000 000
4612 Actionnaires, apport en numéraire 10 000 000
1011 Capital souscrit non appelé 30 000 000
1012 Capital appelé non versé 70 000 000
Suivant statuts
215 Fonds de commerce 10 000 000
2313 Batiments administratifs 30 000 000
2444 Matériel de bureau 2 000 000
245 Martériel de transport 18 000 000
4611 Actionnaires, apport en nature 60 000 000
Libération apport en nature

521 Banque 17 500 000

4612 Actionnaires apport en numéraires 10 000 000


4616 Actionnaires versements anticipés 7 500 000 (b)
Suivant avis de crédit)

1012 Capital sous apport non versé

1013 Capital sous apport versé non amorti

(pour solde du compte débité)


3- Structure du capital au 01/07/N

Capital appelé Capital non appelé Total


Apport en nature 60 000 000 - 60 000 000
Apport en numéraire 20 000 000 20 000 000 40 000 000
Total 80 000 000 20 000 000 100 000 000

Annexe arithmétique

- Fraction appelé : ¼ * 10 000 * 4 00 = 10 000 000


- Fraction non appelée : 2/4 * 10 000 * 4 000 = 20 000 000
- Somme déjà versée par anticipation : ¼ * 10 000 * 1 000 = 2 500 000
- Somme reçue effectivement : ¼ *10 000 *(4 000 –1 000) = 7 500 000

01/07/N

1011 Capital non appelé 10 000 000

1012 Capital appelé non versé 10 000 000

Appel du 2e quart

467 Actionnaires, capital dû 10 000 000

109 Actionnaires, capital non appelé 10 000 000

Exigibilité de 2e quart
4616 Actionnaires versements anticipés
521 Banque
467 Actionnaires capital dû
Suivant avis de crédit

1012 Capital apport non versé 10 000 000

1013 Capital appelé, versé, non amorti 10 000 000

4- Montant des intérêts imputables à M Abate


Intérêt de retard = valeur nominale * taux * n/36 000
Décompte : du 01/07/N au 31/07/N = 30 jours
: du 01/08/N au 31/08/N = 30 jours

Intérêts dus = 1 250 000 * 12 * 60 / 36 000 = 25 000

5- Sort de la TVA supportée par l’entreprise lors du paiement des frais


de poursuite, elle sera non déductible pour les raisons suivantes :
 Cette opération qui est ici une opération de recouvrement ne se
rapporte pas à l’objet social de l’entreprise
 L’entreprise n’est pas le consommateur final. De ce fait, les
frais seront imputés TTC à l’actionnaire défaillant M. Abate.

6- Ecritures relatives à la constatation de la défaillance et à la vente des


actions de M. Abate

Annexe arithmétique :

- Somme libérée au 01/07 = 10 000 000 – 2 500 000 – (1/2 * 10 000


* 500) = 6 250 000
- Somme remise à M Abate = 2 192 000 – 1 250 000 – 23 850 –
25 000 = 893 150

4613 Actionnaires retardataires 1 250 000

467 Actionnaires, capital dû 1 250 000

Constatation retard M. Abate

4617 Actionnaire défaillant 1 250 000

467 Actionnaires capital du 1 250 000

Constatation défaillance M. Abate


521 Banque 2 192 000

4617 Actionnaire défaillant 2 192 000

Exécution de la vente
4617 Actionnaire défaillant 45 000

771 Intérêts de prêt 25 000

781 Transfert de charge d’exploitation 20 000

Imputation frais et intérêts au défaillant

1012 Capital appelé, non versé 1 250 000

1013 Capital appelé versé non amorti 1 250 000

Pour régularisation
4617 Actionnaire défaillant 897 000

521 Banque 897 000

Pour solde de M. Abate

Incidence fiscale

La cession des titres de l’actionnaire défaillant peut entrainer un


bénéfice : dans ce cas, la société se doit de retenir à la source l’IRCM
proportionnellement au montant de ce bénéfice.

Exemple :

En reprenant les données précédentes, on aura :

Résultat = Somme remise à M. Abate – Fraction déjà libérée avant la


défaillance

= 897 000 – (1/4 * 10 000 * 500)

= - 353 000

L’opération se solde par une perte.


B- La constitution des sociétés de personnes : cas de la SNC et de
la SARL

Le cadre réglementaire comptable envisagé par le législateur


OHADA n’est pas explicitement tourné vers ce type d’entreprise.

Du point de vue juridique, les SRAL et les SNC ont un capital


représenté par des parts sociales et non par des actions.

De manière générale, les parts sociales sont liées à la personne et


ne sont transmissibles que de manière très restreinte. Légalement, la
valeur nominale d’une part sociale dans l’espace OHADA est de 5 000 F
CFA tandis que le capital minimal exigé pour cette forme de société est de
1 000 000 F CFA.

B.1- Schéma de comptabilisation dans les SARL

Du point de vue juridique, la SARL ne peut être opérationnelle que si


son capital est entièrement libéré. Ceci implique au plan comptable
l’absence de compte d’attente tel que le compte 1011, « capital non
appelé » ou le compte 1012, capital non versé ».

De même manière, il n’est guère possible dans ce type de société


d’envisager des problèmes tels que les versements anticipés, les
versements décalés ou alors les associés défaillant
Exemple d’application :

Le 1er Janvier M. Djoko et M. Nana créent une SARL. Le capital social est
constitué de 2000 part de nominal 5 000 chacune et souscrite de la manière suivante :

 M. Djoko (associé gérant ….. 1 200 parts


 M. Nana ………………………….. 800 parts

En contre partie des parts souscrites. M. Djoko transfère à la nouvelle


société les éléments suivants d’un fonds de commerce antérieurement exploité
par lui-même

- Immeuble et construction 10 000 000


- Marchandises 800 000

L’immeuble et les constructions font l’objet d’un emprunt non encore


totalement remboursé par M. Djoko. La nouvelle société s’engage à éponger cette
dette dont le montant restant dû est de 4 500 000.

M. Nana quant à lui met à la disposition de la nouvelle société un chèque d’une


valeur de 4 000 000 correspondants au montant de son engagement.

T.AF :

1) Quelle est la valeur de l’apport de M. Djoko

2) Compte tenu des dispositions légales en vigueur, la société constituée


peut-être immédiatement opérationnelle,* ?

3) Passer au journal, les écritures relatives aux opérations réalisées le 01/01


et présenter le bilan d’ouverture de cette société.

Solution

1) Apport de M. Djoko
Apport en nature = (10 000 000 + 800 000) – 4 500 000

= 6 300 000

2) Régularité de la société

 Conditions : capital > ou égale à 1 000 000

Part sociale > ou égale à 5 000

Capital légal = (2 000 * 5 000) = 10 000 000

Capital effectif = 6 300 000 + 4 000 000 = 10 300 000

La société peut immédiatement être constituée

3) Journalisation

4611 Associé Djoko gérant apport en nature 6 000 000

4612 Associé Nana compte apport en num 4 000 000

1012 Capital non versé 10 000 000


Suivant statuts
231 Construction 10 000 000

311 Marchandises 800 000

4611 Associé Djoko gérant 6 000 000

161 Emprunt Djoko 4 500 000

462 Associé Djoko, compte courant 300 000

Pour solde de sa promesse d’apport


521 Banque 4 000 000

4612 Associé compte d’apport en num 4 000 000

Pour solde de sa promesse son chèque N°


1012 Capital non versé 10 000 000

1013 Capital versé non amorti 10 000 000

Pour régulation

4) Présentation du bilan d’ouverture

Intitulés Montants intitulés montants


Immeubles et constructions 10 000 000 Capital versé non amorti 10 000 000

Marchandises 800 000 Emprunt 80 000

Banques 4 000 000 Associé Djoko cpte courant 4 000 000


Total 14 800 000 Total 14 800 000

B.2- La constitution dans les SNC

La nomenclature des comptes d’apport retenue par le législateur du


droit comptable OHADA n’est pas tournée vers cette forme de société,
mais la société peut adapter le plan des coptes à sa propre réalité. Il suffit
de remarquer si l’on veut être convenu de ce constat, que les sociétés de
personnes (et donc les SNC) ne font pas appel de l’épargne publique. IL
est donc aberrant de parler de « Capital appelé ou non appelé » dans une
SNC

Comparativement au cas de la SA les comptes d’apport doivent être


tenu de manière nominative et éventuellement par catégorie d’apport. Il n’y
a pas d’appel en matière de capital mais certains associés peuvent
remettre leurs apports de manière différente. Dans ces conditions, le
montant différé doit être consigné au début du compte 4614 associé capital
non versé.

Exemple

Reconsidérons l’énoncé précédent en supposant que la forme


sociale retenue par ces associés est la SNC. On admettra par ailleurs que
la valeur du chèque remis par M. Nana est de 2 500 000, celui-ci
premettant de verser le solde après trois mois.

Solution

1 et 2 :confere aupra

 01/01

4611 Associé Djoko, apport en nature 6 000 000


4612 Associé nana, apport en numéraire 4 000 000

1012 Capital non versé 10 000 000

Suivant statuts
231 Construction 10 000 000
311 Marchandises 800 000

161 Emprut djoko 4 500 000


4611 Associé djoko 6 000 000
462 Associé djoko compte Courant 300 000
Suivant procès verbal du nota
521 Banque 2 500 000
4614 Ass Nana, Capital non versé 1 500 000

4612 Associé Nana, apport en numéraire 4 000 000

Son chèque N°

1012 Capital non versé 8 500 000

1013 Capital versé non amorti 8 500 000

Pour régularisation

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