Mémoire Babba Mohamed

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Ministère de l’Enseignement Supérieur et de Recherche Scientifique

Université de Carthage

Mémoire de fin d’études

En vue de l’obtention du

Mastère professionnel en comptabilité : Expertise comptable

Rôle du Commissaire aux comptes dans


l’approbation des conventions règlementées

: Mohamed Babba

Mme. Neila BOULILA TAKTAK

Année universitaire 2020/2021


Dédicace
Je dédie ce modeste travail aux êtres qui me sont les plus chers

À mes très chers parents : Basma et Sami,

Rien au monde ne pourrait compenser les sacrifices que vous avez consentis pour

mon éducation et pour mon bien-être afin que je puisse me consacrer pleinement à

mes études. Vous avez tout sacrifié pour vos enfants n’épargnant ni santé ni

efforts. Vous étiez et vous serez toujours une source d’inspiration et un exemple de

labeur et de persévérance. Je suis fier d’être votre enfant et je vous promets de

faire tout mon possible pour être à la hauteur de vos attentes.

Que dieu vous procure santé, prospérité et longévité.

Sans oublier ma sœur, mes Grands-parents, mes amis et toute ma famille élargie.

Je vous aime d’un amour qui ne peut être exprimé par les mots.

Merci pour votre aide, merci de tout mon cœur pour votre soutien et votre

patience.
Remerciement

J'adresse mes sincères remerciements à Mme Neila BOULILA

TAKTAK, pour le temps qu’elle m'a consacré, pour ses aides

précieuses et pour ses conseils et ses propositions qui m'ont

permis d'élaborer bien ce projet et de l’améliorer d'une façon

continue.

Mes remerciements s’imposent également à l’égard de tous les

enseignants de l’Institut des Hautes Etudes Commerciales de

Carthage qui ont contribué à ma formation de révision

comptable

Et finalement je tiens à adresser mes plus vifs remerciements

aux honorables membres du Jury d’avoir accepté de juger mon

travail.
Liste des abréviations

AG : Assemblée Générale

AGO : Assemblée Générale Ordinaire

AGE : Assemblé générale extraordinaire

CA : Conseil d’Administration

CAC : Commissaire Aux Comptes

CSC : Code Des Sociétés Commerciales

PDG : Président Directeur Général

DG : Directeur Général

DGA : Directeur Général Adjoint

ISA : International Standards On Auditing

JORT : Journal Officiel de la République Tunisienne

OECT : Ordre Des Experts Comptables Tunisie

PM : Personne Morale

PP : Personne Physique

SA : Société Anonyme

SARL : Société A Responsabilité Limitée


Liste des figures

Figure 1 : Représentation de notion d’intérêt indirect

Figure 2 : Représentation de la notion d’interposition de personne

Figure 3 : Conclusion du chapitre

Figure 4 : Un modèle de lettre de mission

Figure 5 : Modèle de rapport spécial

Figure 6 : Démarche d’appréciation du caractère règlementé d’une convention

Figure 7 : un modèle de ce questionnaire

Figure 8 : Fiche type d’analyse des Conventions Règlementées

Figure 9 : Un modèle de demande d’information

Figure 10 : Un exemple de confirmation écrite en matière de conventions réglementées


présentée par la direction à l’auditeur
Liste des tableaux

Tableau 1 : les informations à fournir par la direction générale


Sommaire
Dédicace ..............................................................................................................................................
Remerciement .....................................................................................................................................
Liste des abréviations .........................................................................................................................
Liste des figures ..................................................................................................................................
Liste des tableaux ...............................................................................................................................
Sommaire ............................................................................................................................................
Introduction générale....................................................................................................................... 1
Chapitre 1 : Présentation des Conventions Réglementées ............................................................ 3
Introduction du chapitre : ............................................................................................................... 4
Section 1 : Définition d’une convention réglementée .................................................................... 4
Section 2 : Les opérations soumises aux contrôles du CAC et Personnes visées ........................ 5
Section 3 : les opérations interdites............................................................................................... 15
Section 4 : les opérations libres ..................................................................................................... 17
Conclusion du chapitre : ................................................................................................................ 20
Chapitre 2 : Les étapes de la procédure de contrôle et l’intervention par le CAC .................. 21
Introduction du chapitre : ............................................................................................................. 22
Section 1 : l’autorisation préalable du conseil d’administration ............................................... 23
Section 2 : L’information postérieur du CAC ............................................................................. 40
Section 3 : Travaux du CAC dans le cadre de sa mission générale en matière des conventions
réglementées.................................................................................................................................... 41
Section 4 : Etablissement du rapport spécial destiné à l’AG des actionnaires : ....................... 53
Section 5 : L’approbation de l’assemblée générale ..................................................................... 58
Section 6 : La responsabilité du commissaire aux comptes ........................................................ 62
Conclusion ....................................................................................................................................... 65
Chapitre 3 : Rôle du CAC dans l’approbation des Conventions Règlementées :
( Cas pratique) ................................................................................................................................ 66
Introduction du chapitre ............................................................................................................... 67
Section 1 : Présentation de L’entreprise X objet de notre cas pratique :.................................. 67
Section 2 : La démarche d’audit proposée au sein de X et analyse de certaines conventions
règlementées conclues par cette dernière ..................................................................................... 68
Section 3 : Des modèles de rapports spéciaux remis au conseil et à l’AG ................................ 71
Conclusion : .................................................................................................................................... 78
Conclusion générale ....................................................................................................................... 79
Bibliographie .................................................................................................................................. 81
Table de matières ........................................................................................................................... 83
Introduction générale

Selon le principe de la liberté contractuelle édicté par le Code des Sociétés Commerciales et
pour le besoin de son fonctionnement, les sociétés commerciales peuvent contracter des
conventions, conclure des contrats et exécuter des opérations avec divers partenaires, qui
peuvent être des actionnaires, des dirigeants, des sociétés liées ou encore des tiers. Toutefois,
ces transactions ne peuvent se résumer à avoir que des avantages, elles peuvent présenter
des risques, et ce, si elles sont réalisées dans des conditions abusives cachant des opérations
d’abus de biens sociaux, d’abus de voix et de pouvoirs, de conflits d’intérêt et d’autres délits.

Conscient de cette menace et pour protéger la société contre ces risques, le législateur
tunisien a instauré un mécanisme de prévention et de contrôle réglementant ces opérations
qui vient, toutefois, limiter le principe de la liberté contractuelle et soumettre les conventions
conclues directement ou indirectement entre la société et certaines personnes visées par la
réglementation à un régime de contrôle particulier. En effet, ce mécanisme tend à éviter que
les dirigeants privilégient leurs intérêts au détriment de la société et permet d’assurer la
transparence des opérations conclues.

Ainsi sur le plan normatif, plusieurs normes nationales et internationales en matière de


comptabilité et d’audit ont vu le jour dans le but de bien réglementer ce type d’opérations.

Ce qui a engendré alors à l’organe de contrôle habilité à contrôler ces opérations à savoir «
le Commissaire Aux Comptes », une source de diligence supplémentaire, puisqu’il est
chargé d’assurer, sous sa responsabilité, la transparence au sein des sociétés.

Pour accomplir sa mission, le CAC dispose de plusieurs références notamment le CSC, les
normes d’audit internationales, le code des devoirs professionnels, etc... Par ailleurs, une
autre référence a été ajoutée, la loi n°2019-47 du 29 Mai 2019 relative à l’amélioration du
climat d’investissement, qui vient d’amender d’un seul coup plusieurs textes et lois y
compris le CSC d’où l’appellation « loi transversale ». Cette loi contient 38 articles et elle a
pour but d’instaurer plus de transparence, plus de facilité et plus de flexibilité au sein des
sociétés. Bien que cette loi apporte un changement bénéfique dans la procédure de contrôle
des conventions réglementées, ses articles 29 et 30 viennent contredire un principe de base
sur lequel est fondée la fonction du CAC à savoir la non- immixtion dans la gestion de la
société à auditer.

1
A ce niveau, vu les risques pouvant être engendrés suite à la conclusion de ce type
d’opérations, et la difficulté apportée par la nouvelle loi sur le plan pratique dans plusieurs
aspects pour le CAC, nous avons décidé d’aborder la problématique suivante :

-Quelles sont les conventions réglementées soumises aux procédures de contrôles ?


-Les étapes de cette procédure et l’intervention par le commissaire aux comptes ainsi
que l’apport de la loi transversale et son impact sur les diligences du CAC ?

-Et le rôle du CAC dans l’approbation des conventions réglementées ?

2
Chapitre 1 : Présentation des Conventions
Réglementées

3
Introduction du chapitre :

Ce chapitre a pour but de mettre en relief les différentes conventions réalisées dans les
sociétés. Pour cela, il est nécessaire de définir d’une part, la notion de convention dans sa
globalité. D’autre part, il y a lieu de présenter les différents types de conventions afin de
faire la distinction entre une convention libre, une convention interdite et une convention
réglementée.

Ce dernier est devisé en trois sections distinctes. La première section va définir les
conventions réglementées. La deuxième section traite les opérations qui sont soumise au
contrôle du commissaire aux comptes. Quant à la troisième section porte sur les conventions
libres, elle a pour but d’éclairer les opérations libres dans la société.

Enfin, nous allons clarifier les transactions interdites dans la dernière section.

Section 1 : Définition d’une convention réglementée

Une convention réglementée est un accord, un pacte conclu entre de volonté conclu entre
deux parties ou plus et qui s'apparente à un contrat. Cette dernière est aussi une clause, une
condition particulière contenue dans un contrat

Une convention peut être écrite ou orale.

Le concept de la convention comprend tous les accords de volonté visant à modifier ou


supprimer des obligations, ou à des fins de reproduction, de modification, de transfert ou
d'élimination de droits, à l'exception des accords créant des obligations personnelles.

En outre, la convention s’oppose à l’engagement unilatéral. En fait, un acte unilatéral est un


acte par lequel la volonté d’une seule personne suffit à produire un effet de droit. La
promesse de la volonté d'une seule personne qui a un effet juridique n'est pas un accord, car
elle ne signifie pas une promesse réciproque entre les deux parties Ces actes unilatéraux sont
exclus du champ d’application des conventions réglementées.

En réalité, les conventions réglementées sont des actes juridiques qui interviennent entre une
société (SA, SARL, SAS) et l’une des personnes visées par la réglementation. (Chebbi,2019)

4
Section 2 : Les opérations soumises aux contrôles du CAC et Personnes
visées

2.1 Cas des SA à Conseil d’administration

L’article 200 du code des sociétés commerciales a visé 2 catégories de conventions


réglementées :

2.1.1 LES CONVENTIONS REGLEMENTEES CONCLUES AVEC LES DIRIGEANTS ,


ACTIONNAIRES ET SOCIETES LIEES :

1. Premièrement les conventions réglementées sont des actes juridiques qui interviennent
entre les personnes visées par la règlementation et la société (SA à conseil d’administration
ou conseil de surveillance) ou SARL. D’après le code des sociétés commerciales, ces
conventions sont soumises à autorisation, approbation et à audit, en effet c’est bien le rôle
du commissaire aux comptes.

Est considérée comme étant une convention réglementée toute convention conclue
directement ou par personne interposée entre la société, d’une part, et :

-Le président de son conseil d’administration


-Son administrateur délégué
-Son directeur général
-l’un de ses directeur généraux adjoint
-l’un de ses administrateurs

-L’un des actionnaires personnes physiques y détenant directement ou indirectement une


fraction des droits de vote supérieurs à dix pour cent.

-La société la contrôlant au sens de l’article 461 du présent code, d’autre part, est soumise à
l’autorisation préalable du conseil d’administration

5
-une autre société (société liée) et ce lorsque le PDG, le DG, l’administrateur délégué, l’un
des DGA ou l’un des administrateurs est associé tenue solidairement des dettes de cette
société, gérant, DG, administrateur ou, d’une façon générale, dirigeant de cette société.
-les dirigeant et actionnaires indirectement intéressés ainsi que toute personne interposée au
profit de l’une des personnes visées ci-dessus.

L’article 200 (paragraphe II, sous paragraphe 1) Du code des sociétés commerciales a
mentionné les personnes visées par les conventions réglementées :

« II- Des opérations soumises à autorisation, à approbation et à audit


1. Toute convention conclue directement ou par personne interposée entre la société, d’une
part, et le Président de son conseil d’administration, son administrateur délégué, son
directeur général, l’un de ses directeurs généraux adjoints, l’un de ses administrateurs, l’un
des actionnaires personnes physiques y détenant directement ou indirectement une fraction
des droits de vote supérieurs à dix pour cent, ou la société là contrôlant au sens de l’article
461 du présent code, d’autre part, est soumise à l’autorisation préalable du conseil
d’administration.
Les dispositions du précédent sous-paragraphe s’appliquent également aux conventions dans
lesquelles les personnes visées ci-dessus sont indirectement intéressées. »

Remarques :

• L’administrateur délégué cité ci-dessus est celui qui est désigné en cas d’empêchement
du DG et à défaut de DGA conformément à l’article 217 du CSC.

• Le texte ne vise pas les actionnaires détenant des actions n’ayant pas des droits de votes.
Les actionnaires PM ne sont pas concernées à moins qu’il ne s’agisse d’une société mère
définie selon l’art 461 du CSC.

6
• La société mère :

L’article 200 nouveau du CSC mentionne dans son sous paragraphe 1 de son 2ème
paragraphe, parmi les personnes visées, « la société la contrôlant au sens de l’article 461 du
CSC ».

Selon l’article 461 CSC est considérée comme étant contrôlée par une autre société

« Toute société dont une autre détient une fraction du capital lui conférant la majorité des
droits de vote.

Une autre société y détient la majorité des droits de vote, seule ou en vertu d'un accord conclu
avec d'autres associés, ou dont une autre société y détermine, en fait, les décisions prises
dans les assemblées générales, en vertu des droits de vote dont elle dispose en fait.

On trouve aussi le contrôle présumé et ce lors qu'une société détient directement ou


indirectement 40% au moins des droits de vote dans une autre »

• Les procédures de contrôle sont également applicables aux parties prenantes indirectes
et à tout accord intermédiaire conclu au profit des personnes susmentionnées. Nous allons
définir la notion indirect et d’interposition de personne.

• La notion d’intérêt :
Définition proposée par la chambre de commerce et de l’industrie de paris et de l’AMF :
« Indirect n’a pas de définition précise légale dans les textes de lois tunisiennes. En cas de
litige, son existence est laissée à l’appréciation souveraine des juges du fond indirectement
intéressée à une convention à laquelle elle n’est pas partie, la personne qui, en raison des
liens qu’elle entretient avec les parties et des pouvoirs qu’elle possède pour infléchir leur
conduite, en tire ou est susceptible d’en tirer un avantage »

7
Le schéma suivant représentera la notion d’intérêt indirect

Opération

SA Tiers

Si la personne intéressée par la procédure


de contrôle tire un profit quelconque de
-Dirigeant cette opération
-Actionnaire
PP>10% DV
-Société la Alors la
contrôlant convention doit
être soumise à
autorisation

Figure 1 : Représentation de notion d’intérêt indirect

✓ Interposition de personne :

L'interposition" est la situation dans laquelle une personne apparaît dans un acte comme étant
le titulaire d'un droit, alors que, dans la réalité, ce droit appartient à une autre qui a décidée
de rester inconnue des tiers.

8
Le schéma suivant représentera la notion d’interposition de personne

SA

Convention

Personne visée par la loi Personne physique ou morale


soumise à la procédure de « Prête-nom »
contrôle Bénéficiaire réel

Personne physique ou morale


« Prête-nom »

Figure 2 : Représentation de la notion d’interposition de personne

➢ Selon l’article 191 su CSC, le représentant permanent d’un administrateur personne


morale est soumis aux mêmes conditions et obligations et encourt les mêmes responsabilités
que s’il était administrateur en son propre nom sans préjudice de la responsabilité de la
personne morale donc il est normalement visé par ces dispositions

9
La rémunération des dirigeants

Selon l’article 200 du CSC, sont concernées par la procédure de contrôle des conventions
réglementées, les obligations et engagements pris par la société elle-même ou par une société
qu’elle contrôle au sens de l’article 461 du CSC (c'est-à-dire par l’une de ses filiales) au
profit des personnes visées ci-dessous concernant les éléments de leur rémunération, les
indemnités ou avantages qui leur sont attribués ou qui leur sont dus ou auxquels ils pourraient
avoir droit au titre de la cessation ou de la modification de leurs fonctions

Les personnes visées sont :

- Le PDG
- Le DG
- L’administrateur délégué
- L’un de ses DGA
- Ou l’un de ses administrateurs

Le sous paragraphe 5 du 2ème paragraphe de l’article 200 :

« Les obligations et engagements pris par la société elle-même ou par une société qu’elle
contrôle au sens de l’article 461 du présent code, au profit de son président-directeur
général, directeur général, administrateur délégué, l’un de ses directeurs généraux adjoints,
ou de l’un de ses administrateurs, concernant les éléments de leur rémunération, les
indemnités ou avantages qui leurs sont attribués ou qui leurs sont dus ou aux quels ils
pourraient avoir droit au titre de la cessation ou de la modification de leurs fonctions ou
suite à la cessation ou la modification de leurs fonctions, sont soumis aux dispositions des
sous-paragraphes 1 et 3 ci-dessus. En outre de la responsabilité de l’intéressé ou du conseil
d’administration le cas échéant, les conventions conclues en violation aux dispositions ci-
dessus peuvent, le cas échéant, être annulées lorsqu’elles causent un préjudice à la
société. »

En effet, ces rémunérations et avantages servis aux dirigeants sont toujours fixés par le CA
(articles 208 et 212 du CSC) et donc sont toujours soumis à l’autorisation du CA mais ce
qui a été introduit par l’article 200 nouveau du CSC est l’exclusion de ces rémunérations et

10
avantages du champ des conventions libres et donc leur soumission à l’approbation de
l’AG et ce après audit par le CAC.

Rémunération exceptionnelle des administrateurs

Les rémunérations exceptionnelles des administrations pour les missions ou mandats


confiées aux administrateurs sont portées aux charges d’exploitation et soumises à
autorisation, approbation et à audit comme les conventions règlementées « procédures de
contrôle ».

L’article 205 du code des sociétés commerciales « Le conseil d’administration peut allouer
des rémunérations exceptionnelles pour les missions ou mandats confiés aux membres du
conseil d’administration, dans ce cas, ces rémunérations portées aux charges d’exploitations
de la société, sont soumises aux dispositions des articles 200 et 202 du présent code. (Loi
n°2005-65 du 27 juillet 2005, art.3)

2.1.2 Les conventions réglementées conclus avec les tiers

Ces accords sont régis par leur objet, il s’agit des conventions limitativement énumérées et
ce, quelle que soit la personne qui les a conclus avec la société.

D’après l’article 200 du CSC « sous paragraphe 2 du 2ème paragraphe » ainsi l’apport de la
loi transversale « loi n°2019-47 du 29 mai 2019 relative à l’amélioration du climat de
l’investissement », les opérations suivantes sont soumises à la procédure de contrôle et
l’intervention du commissaire aux comptes :

- La cession des fonds de commerce ou de l’un de leurs éléments ou leur location à un


tiers à moins qu’elles ne constituent l’activité principale exercée par la société
- L’emprunt important conclu au profit de la société dont les statuts fixent le minimum
- La vente des immeubles (terrains et constructions) lorsque les statuts le prévoient
- La garantie des dettes d’autrui (quel que soit une garantie donnée ou reçue) et ce à moins
que les statuts ne prévoient une dispense de la procédure de contrôle dans la limite d’un seuil
déterminé.

11
- Cession de plus de 50% ou plus de valeur comptable brute des actifs immobilisés de la
société.

- La cession des fonds de commerce ou leur location à un tiers

L'article 189 du code de commerce stipule que, « Font partie du fonds de commerce, les
biens mobiliers affectés à l'exercice d'une activité commerciale. Le fonds de commerce
comprend obligatoirement la clientèle et l'achalandage. Il comprend aussi, sauf dispositions
contraires, tous autres biens nécessaires à l'exploitation du fonds, tels que l'enseigne, le nom
commercial, le droit au bail, le matériel, l'outillage, les marchandises, les brevets, marques
de fabrique, dessins et modèles, droits de propriété littéraire et artistique. »

Remarque :

➢ Si l’activité principal de la société est la vente ou la location des fonds de commerce


alors ne sont pas des conventions réglementées car il s’agit de l’objet social de l’entreprise.

- L’emprunt important conclu au profit de la société dont les statuts fixent le


minimum

Si les statuts ne fixent pas le minimum au-dessous duquel l’emprunt peut être librement
consenti alors ce minimum n’a pas de limites et chaque opération d’emprunt conclut au profit
pour la société est une opération libre quelque soit le montant et n’est pas concernée de la
procédure de contrôle des conventions.

- La vente des immeubles (terrains et constructions) lorsque les statuts le prévoient

Si les actionnaires n’ont pas décidé, au niveau des statuts, l’application de la procédure de
contrôle pour cette transaction donc elle ne constitue pas une convention réglementée d’où
elle ne sera pas soumise à la procédure de contrôle.

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- La garantie des dettes d’autrui

Quelle que soit sa valeur, les garanties des dettes d'autrui doivent en principe faire l'objet de
procédures de contrôle. Toutefois, si la valeur de la garantie est inférieure à un certain seuil,
les actionnaires peuvent décider de ne pas recourir à cette procédure au niveau des statuts de
la société.

- Cession de plus de 50% ou plus de valeur comptable brute des actifs immobilisés
de la société.

Il s’agit de l’apport de la loi transversale dans l’article 200 du CSC et à partir du 29 mai
2019, c’est bien le 5éme type de conventions réglementées conclus avec les tiers.

Remarque :

Il est à préciser que la procédure de contrôle ne s’applique pas lorsque ces conventions
sont conclues par les établissements de crédit et d’assurance.

2.2 Cas des SARL :

Définition d’une SARL

D’après l’article 90 du code des sociétés commerciales une société à responsabilité limitée
est :

« Constituée entre deux ou plusieurs personnes qui ne supportent les pertes que jusqu'à
concurrence de leurs apports. Lorsque la société à responsabilité limitée peut ne comporter
qu'un seul associé elle est dénommée "société unipersonnelle à responsabilité limitée". Cet
associé exerce les mêmes pouvoirs dévolus au gérant de la société conformément aux
dispositions prévues par le présent livre »

Les Conventions Réglementées conclues avec les Dirigeants, Associées et Sociétés


liées :

L’article 115 du CSC, dans sa version initiale, stipule que toute convention intervenue
directement ou indirectement entre la société et les personnes visées ci-dessous devra faire
l’objet d’un rapport présenté à l’AG soit par le gérant soit par le CAC et ce s’il en existe un

13
Les personnes visées sont :

- Le gérant associé
- Le gérant non associé
- Un des associés
- Toute autre société dont un associé solidairement responsable, gérant, administrateur,
DG, ou membre du directoire ou du CS est simultanément gérant ou associé de la SARL
(le gérant de la SARL est en même temps administrateur avec une SA avec qui la SARL
va conclure un contrat)

Remarque :

- L’article 115 du CSC traite de toute convention, et ce contrairement à l’article 200 du


CSC pour le cas des SA. En effet, selon l’article 200, une opération n’est considérée comme
étant une convention réglementée que si elle est non courante et non conclue à des conditions
normales
- L’article 115 du CSC ne vise pas seulement les associés PP mais aussi les associés PM.
Donc, les contrats conclues avec les associés PM sont considérés comme des conventions
réglementées.

Les conventions Règlementées conclues avec les tiers :

L’article 115 du CSC dans sa valeur initiale n’a pas mentionné des opérations conclues avec
les tiers, La loi n°2019-47 du 29 mai 2019 relative à l’amélioration du climat de
l’investissement a ajouté à l’article 115 du CSC un paragraphe sur les conventions
réglementées conclues avec les tiers.

Nous pouvons conclure qu’avant la promulgation de la loi n°2019-47 tout contrat conclue
avec un tiers n’est pas considéré comme une convention règlementée.

Les opérations soumises aux procédures de contrôle :

La cession des fonds de commerce ou de l’un de leurs éléments ou leur location à un tiers à
moins qu’elles ne constituent l’activité principale exercée par la société

-L’emprunt important conclu au profit de la société dont les statuts fixent le minimum

-La vente des immeubles (terrains et constructions) lorsque les statuts le prévoient

14
-la garantie des dettes d’autrui (quel que soit une garantie donnée ou reçue) et ce à moins
que les statuts ne prévoient une dispense de la procédure de contrôle dans la limite d’un seuil
déterminé.

-Cession de plus de 50% de la valeur comptable brute des actifs immobilisés de la société.

Section 3 : les opérations interdites

3.1 Cas de SA à CA :

Le législateur a considéré ces conventions comme interdites puisqu’aucune procédure de


contrôle ne peut éliminer les impacts nuisibles de ces opérations. La 3eme paragraphe de
l’article 200 du CSC présente une liste complète des conventions interdites conclues entre
la société et les personnes mentionnées ci-dessous.

Personnes visées par l’interdiction de l’article 200 nouveau du CSC :

- Le PDG, le DG, l’administrateur délégué, les DGA,

- Les PP membres du CA,

- Les conjoints, ascendants, descendants des personnes visées ci-dessus,

- Les représentants permanents des PM membres du CA,

- Les actionnaires, leurs conjoints, ascendants et descendants ainsi que toute personne
pour le compte de l’un d’eux si les fonds qui leur sont prêtés, avancés ou donnés sont utilisés
pour la souscription dans les actions de la société.

Opérations visées par l’interdiction :

- Les emprunts auprès de la société,

- Les avances consenties par la société,

- Les découverts en compte courant ou autre consentis par la société,

- Les subventions reçues de la société,

- Les cautions et avals consentis par la société pour garantir les engagements des
personnes visées ci-dessus envers les tiers,

15
- Les emprunts, les avances, les découverts en compte courant ou autrement et les
subventions au profit des actionnaires, leurs conjoints, ascendants et descendants ainsi que
toute personne interposée pour le compte de l’un d’eux si les fonds qui leur sont prêtés,
avancés ou donnés sont utilisés pour la souscription dans les actions de la société.

Remarques :

- L’article 200 nouveau du CSC prévoit expressément la nullité de ces conventions et ce


malgré leur interdiction. Ainsi, cette nullité est « absolue et ne peut être couverte par un vote
de l’assemblée générale
- Sur le plan pénal, la conclusion d’une convention interdite peut constituer un délit
d’abus des biens ou de crédits sociaux et ce conformément à l’article 223 du CSC.
- L’article 200 a levé l’interdiction si le membre du CA est une personne morale et ce
pour prendre en considération les relations spéciales liant les sociétés du groupe puisque
l’article 474 du CSC permet la réalisation d’opérations financières entre les sociétés du
groupe sous certaines conditions.
- Les administrateurs ont uniquement le droit à la rémunération sous la forme de jetons
de présences qui est décidée par l’AGO et les rémunérations exceptionnelles accordées par
le CA et qui doivent suivre la procédure de contrôle (autorisées par le conseil, portées à la
connaissance du CAC et finalement approuvées par l’AGO). Donc toute autre forme de
rémunération accordée aux administrateurs personnes physiques sera considérée comme
étant une convention interdite.

3.2 Cas des SARL

Le législateur a mentionné dans l’article 116 les opérations visées par l’interdiction et
personnes visées par l’interdiction.

Personnes visées par l’interdiction de l’article 116 du CSC :

- Le gérant associé
- Le gérant non associé
- L’associé PP
- Les représentants légaux des PM
- Les conjoints, ascendants et descendants des personnes sus visées.

16
Opérations visées par l’interdiction

- Les emprunts auprès de la société


- Les cautions et avals consentis par la société pour garantir les engagements des
personnes visées ci-dessus envers les tiers.

Remarques :

- Les conventions conclues avec les associés PM sont considérées comme des
conventions réglementées.
- Le découvert en compte courant ou autre constitue une forme particulière de prêt et donc
c’est interdit.

Section 4 : les opérations libres

Les opérations libres sont des opérations courantes conclues à des conditions normales.

L’article 200 du CSC dans son 4eme paragraphe dispense de la procédure de contrôle les
opérations libres.

La notion d’opération courante est intimée liée à celle de l’objet social. En effet, sont des
opérations courantes celles de même nature que d’autres déjà effectuées par la société et
relevant de son activité statutaire.

En effet, tout se résume en 3étapes prévues par la loi du 16 mars 2009 :

➢ Première étape :

Selon l’article 200 du CSC, les conventions doivent être communiquées par l’intéressé au
président du conseil d'administration, au directeur général ou à l'administrateur délégué.

➢ Deuxième étape :

Le président du conseil d’administration communique aux administrateurs et au(x) CAC une


liste détaillée de ces conventions.

17
➢ Troisième étape :

L’article 200 stipule que ces opérations seront auditées selon les normes d'audit d'usage. En
effet, le CAC sa mission consiste à auditer ces conventions dans le cadre de sa mission
habituelle permanente afin de s’assurer qu’il s’agit effectivement d’une convention libre et
non pas d’une fausse interprétation du dirigeant. Même si le caractère courant peut se
traduire par la répétition des opérations, ce critère d’habitude n’est pas l’unique déterminant.

Cependant, il ne suffit pas qu’une convention soit courante pour qu’elle soit qualifiée libre,
elle doit ainsi être conclue dans des conditions normales.

Le terme « à des conditions normales » désigne que l’opération est effectuée par la société
aux mêmes conditions que celles pratiquées avec les tiers. A titre d’exemple le prix, le
délai de règlements, les délais de livraison, les garanties.

La dispense des opérations courantes nécessaires à la réalisation de l'objet social semble


permettre l’exclusion des opérations suivantes de la procédure de contrôle des conventions
réglementées :

- Les ventes de marchandises (bien que ces marchandises constituent des éléments du
fonds de commerce) ;

- Les prêts et avances au personnel ;

- Etc.

4éme paragraphe de L’article 200 du CSC : Des opérations libres

Les dispositions du paragraphe II ci-dessus ne s’appliquent pas aux conventions relatives


aux opérations courantes conclues à des conditions normales. Les dispositions du paragraphe
III ne s’appliquent pas aux opérations courantes conclues à des conditions normales par les
établissements de crédit.

Cependant, ces conventions doivent être communiquées par l’intéressé au président du


conseil d’administration, au directeur général, ou à l’administrateur délégué. Une liste
détaillée de ces conventions est communiquée aux membres du conseil d’administration et
au ou aux commissaires aux comptes. Ces opérations sont auditées selon les normes d’audit
d’usage

18
Remarque

En outre, pour Les SARL le législateur a identifié uniquement des conventions réglementées et

Des opérations interdites. Il n’a pas prévu des conventions libres.

19
Conclusion du chapitre :

Figure 3 : Conclusion du chapitre

NB : Une fois la qualification est faite, il y a lieu de passer à la procédure de contrôle tout
en prenant en compte l’apport de la nouvelle loi 2019-47 en matière de conventions
réglementées.

NB : Le législateur tunisien n’a pas prévu de SARL.

20
Chapitre 2 : Les étapes de la procédure de contrôle
et l’intervention par le CAC

21
Introduction du chapitre :

Selon le CSC, la procédure de contrôle passe par trois étapes essentielles : l’autorisation du
conseil d’administration ou du conseil de surveillance, l’information du commissaire aux
comptes, et l’approbation de l’assemblée générale des actionnaires ou associés.

Toutefois, la Loi n°2019-47 vient ajouter d’autres étapes à ce processus de contrôle. L’une
consiste à informer le CAC de toutes conventions réglementées avant autorisation. L’autre
exige la condition d’existence d’un rapport spécial du CAC avant toute autorisation du
conseil d’administration (SA à CA)

La procédure de contrôle des conventions réglementées se déroule comme suit :

INFORMATION AU PREALABLE DU CA OU
DU CS

RAPPORT DU CAC avant autorisation du CA


( Apport de la nouvelle Loi 2019-47)

AUTORISATION DU CA OU DU CS ( pas
d’autorisation pour les SARL)

INFORMATION/Travaux du CAC( Rapport


spécial destiné a l'AG)

APPROBATION DE L’AG

Dans ce qui suit nous allons étudier les différentes étapes de la procédure de contrôle des
conventions réglementées.

22
Section 1 : l’autorisation préalable du conseil d’administration

Cette obligation n’est pas prévue pour les SARL puisqu’il n’y a pas un conseil
d’administration ou conseil de surveillance.

En ce qui concerne les SA, les conventions réglementées doivent être soumises à
l’autorisation du ou du CS qui doit être préalable à la conclusion de celles-ci.

Cependant, depuis la promulgation de la loi 2019-47 du 29 Mai 2019, le CAC devrait être
au préalable informé. Le commissaire aux comptes établit un rapport spécial pour toutes les
conventions réglementées concernées par la procédure de contrôle indiquant les impacts
financiers et économiques des opérations présentées sur la société

1.1 L’information du CA ou du CS

L'AC ou le CS doit être préalablement informé de l'accord.

Mais la question qui se pose est : qui est responsable de cette information ?

Selon le sous paragraphe 3 du 2éme paragraphe de l’article 200 du CSC :

Si la convention est conclue avec les dirigeants, les actionnaires ou les sociétés affiliées,
l'obligation incombe à l'intéressé (la personne qui est sur le point de conclure un accord avec
l'entreprise), et il doit le faire immédiatement dès qu'il s'en est rendu compte et notifier l'un
des éléments suivants personnes, Ils doivent le soumettre au conseil d'administration pour
autorisation :

- Le président directeur général,


- Le directeur général
- L’administrateur délégué

La même solution a été prévue par l’article 249 du CSC pour les SA à directoire et CS qui
stipule que le membre du directoire ou du CS intéressé est tenu d’informer le CS et ce dès
qu’il a eu connaissance d’une convention visée par l’article 200 nouveau du CSC.

23
La forme de l’information ?

Le législateur tunisien n’a pas prévu aucune forme particulière, elle peut être verbal ou écrite.

L’essentiel est que le conseil soit en tout état de cause informé.

Une fois informé le CA ou le CS aura à statuer sur l’autorisation de la convention et ce après


avoir informé le CAC.

REMARQUE

• Dans le cas où le dirigeant ou l’actionnaire intéressé n’informe pas le PDG, le DG


ou l’administrateur délégué ?

« Dans le cas où le dirigeant ou l’actionnaire intéressé n’informe pas le PDG, le DG ou


l’administrateur délégué, alors qu’à l’évidence ou même par fausse appréciation de la nature
de la convention celle-ci entre dans le champ des conventions réglementées, le conseil peut
se saisir d’office ou le cas échéant par une autre personne que le dirigeant ou l’actionnaire
intéressé ; l’essentiel est que le conseil soit en tout état de cause informé »

• Si la convention est conclue avec un tiers, qui doit informer le CA ?

Si la convention est conclue avec un tiers, c’est le président directeur général qui doit
informer le conseil d’administration.

1.2 L’information du CAC

La loi n°2019-47 du 29 Mai 2019 (Articles 29 et 30) relative à l’amélioration du climat de


l’investissement a amendé l’article 200 du CSC traitant la procédure de contrôle des
conventions réglementées en précisant que l’autorisation des conventions réglementées se
fait, désormais, à la lumière d’un rapprochement spécial rédigé par le ou les CAC dans lequel
il précise les impacts financiers et économiques des opérations soumises à la société.

Donc à partir du 29 mai 2019, le CAC doit être informé préalablement à l’autorisation de la
convention règlementée et même avant sa conclusion et ce pour présenter le rapport spécial
destiné au CA.

Le CSC n’a prévu aucune forme pour cette information.

24
1.3 L’établissement d’un rapport spécial par le CAC destiné au CA/CS

Cette nouvelle mission rapportant aux conventions réglementées est prévue par la note
d’orientation de l’OECT suite à la promulgation de la loi 2019-47.

L’avis de la commission juridique de l’OECT « Note d’orientation » prévoit la présentation


au CAC, par la direction générale, d’un rapport à propos de la nature des opérations visées
et de leurs impacts financiers et économiques.

Cette note a été préparée par la commission des normes de l’OECT et a fait l’objet d’un
appel à commentaires auprès de tous les membres de l’Ordre en date du 10 janvier 2020.
Elle a été approuvée par le Conseil de l’Ordre dans sa version définitive et ce lors de sa
réunion du 6 mai 2020. Elle est publiée sur le site de l’OECT.

Le CAC ne doit pas entrer dans la gestion de l’entreprise et sans porter de jugement sur la
nature desdits opérations négativement ou positivement, « le respect des principes de base à
savoir l’indépendance et la non immixtion dans la gestion de la société ».

Le rapport spécial s’adresse exclusivement aux parties qui ont des procédures à mettre en
œuvre (Conseil d’administration), car d’autres parties, ignorant les raisons qui ont motivé
leur mise en œuvre, risqueraient de mal interpréter les résultats.

Cette mission est dévolue législativement et exceptionnellement au CAC et n’entre pas dans
le cadre de sa mission d’expression d’une opinion motivée sur les comptes annuels. Cette
mission peut intervenir à tout moment au cours du mandat.

Maintenant, nous allons décrire les étapes à mettre en œuvre afin de présenter le rapport et
décrire l’intervention du CAC lors de cette nouvelle mission.

Les étapes de l’élaboration du rapport spécial :

1.3.1 Le rapport de la direction générale

L’avis de la commission juridique n°11/2019 et approuvé par le conseil de l’ordre en


03/07/2019 précise que la direction générale doive fournir au CAC un rapport sur la nature
et les impacts financiers et économique des opérations visées par l’article 29 et 30 de la loi
d’amélioration du climat de l’investissement

25
Qu’est-ce qu’on entend par impacts financiers et économiques ?

D’après Ali Masmoudi, l’impact financier est : « toute variation positive ou négative
générée par la convention ou opération visée, au moment de sa réalisation, sur le patrimoine
de la société (éléments d’actifs courants ou non courants), sur ses engagements vis-à-vis des
tiers (éléments de passifs courants ou non courants) et d’une manière générale sur le total du
bilan. L’impact financier peut être aussi considéré au niveau de l’incidence sur l’état de
résultat, faisant évoluer positivement ou négativement les revenus, les charges, les gains ou
les pertes et dans tous les cas le résultat final de la société. Il s’agit ainsi d’une mesure
purement comptable. »

Quant à l’impact économique, il s’agit de : « toute influence future directe sur le patrimoine
de la société, sa rentabilité, sa continuité d’exploitation et sur la conduite de ses activités en
général. »

La collecte du rapport est la première diligence à accomplir parmi les diligences


supplémentaires, il doit s’assurer que ce rapport contienne toutes les informations
nécessaires qui lui permettront d’accomplir convenablement ses diligences et ce en envoyant
une demande de transmission de document selon un modèle préétabli pour chaque type
d’opérations.

Selon la note d’orientation de l’OECT sur le rapport du CAC, les informations à fournir par
la direction générale seront préconisées comme suit :

26
Informations générales sur Conditions financières et
la transaction économiques de la
transaction

Transactions d’achat, • Description de la • Prix global et prix


vente ou location nature de la transaction. détaillé de la
transaction.
• Description de
• Prix appliqués sur
l’objectif de la transaction.
des transactions
• Présentation de la similaires avec des
date de la transaction et de parties non liées.
sa durée. • Conditions de

• Identification des livraison, de

parties impliquées dans la transfert.

transaction. • Prix sur le marché


d’éléments
• Description du lien
similaires et mode
entre les parties liées
de leur estimation.
(mère, filiale, dirigeants
• Méthodes,
communs, …).
paramètres et
• Explication de hypothèses
l’intérêt à réaliser la d’évaluation (si la
transaction avec cette transaction porte
partie liée sur des actifs
incorporels).
• Modalités de
paiement (mode,
délai, …).
• Financement de la
transaction (fonds
propres, emprunt,

27
compte courant,
…).
• Coût d’acquisition
et valeur comptable
nette chez la partie
cédante/le bailleur,
… Présentation des
impacts sur les
actifs, passifs,
charges, produits et
flux de trésorerie
de la société pour
les cinq prochaines
années. Calcul de la
juste valeur de
l’élément objet de
la transaction

Transactions de • Description de la • Présentation du


financement nature de la transaction. montant et de la durée.

• Description de • Présentation des


l’objectif de la transaction. taux appliqués.

• Identification des • Présentation des


parties impliquées dans la impacts sur les actifs,
transaction. passifs, charges, produits
et flux de trésorerie de la
• Explication des
société pour les cinq
critères de choix de la
prochaines années.
partie contractante

28
• Présentation des
garanties et suretés
correspondantes.
Présentation des cotations
auprès d’autres bailleurs
de fonds.

Tableau 1 : les informations à fournir par la direction générale

Avant d’entamer ses travaux le CAC doit verifier si ces informations revêtent les
caractéristiques qualitatives suivantes :

- La pertinence : il faut vérifier que les informations permettent au CAC d’effectuer les
diligences convenues avec le conseil d’administration (ou de surveillance)

- L’Intelligibilité : les informations doivent être explicites, claires et concises ;

- La Vérifiabilité : les informations fournies dans le rapport de la direction générale


doivent se baser sur des hypothèses plausibles, disponibles et vérifiables.

- L’Exhaustivité : les informations fournies par la direction générale doivent couvrir tous
les aspects de la convention.

REMARQUE :

- Pour le cas spécifique des rémunérations des dirigeants, elles sont décidées par le CA
lui-même et ne peuvent donc pas faire l’objet d’autorisation, ce qui exclut tout rapport du
CAC au conseil au titre de ces conventions. Donc pas de mission exceptionnelle pour ce type
de conventions.
- Le nouveau rapport spécial ne concerne que les sociétés anonymes et ce, conformément
aux dispositions de l’article 200 nouveau du CSC

29
- Si les informations fournies par la direction générale ne sont ni vérifiables, ni
exhaustives, le CAC sera, selon le cas, dans l’impossibilité de délivrer un rapport ou
délivrera un rapport avec une réserve (limitation de l’étendue des travaux).

1.3.2 Signature de la lettre de mission

Il est dans l’intérêt de la société et du CAC de signer une lettre de mission ?

Oui, en précisant les principaux termes de la mission. La lettre de mission confirme les
termes de la mission confiée au CAC et permet d’éviter des malentendus sur des questions
telles que les objectifs et l’étendue de la mission, l’étendue des responsabilités du CAC et la
forme du rapport spécial à émettre.

La lettre de mission doit indiquer le type de mission, l’organe habilité à signer la lettre de
mission et la rémunération du CAC

- Cette mission constitue une mission de procédures convenues relatives aux informatisions
financières et aux informations non financières. Le CAC doit appliquer les dispositions de
la norme internationale des services connexes (ISRS 4400) « missions de procédures
convenues relatives aux informations financières » pour la réalisation de la mission spéciale
qui lui à été confiée.
- La lettre de mission est signée par le CAC et le président du CA.
- Puisque c’est une mission exceptionnelle, les honoraires sont fixés conformément à la norme
relative aux modalités d’application des articles 2 et 3 de l’arrêté du 28 février 2003 portant
homologation du barème des honoraires des auditeurs des comptes des entreprises en
Tunisie. Sont calculés sur la base du temps passé par les personnes chargées de la mission,
augmentés des frais. Les différents taux horaires varient selon le degré de responsabilité,
l’expérience et les compétences exigées

• Les questions à aborder dans la lettre de mission :

La liste des procédures convenues à mettre en œuvre en fonction de la nature des opérations
et des conventions objet du rapport spécial

30
Une mention rappelant que le rapport sur les constations de fait ne sera remis qu’aux parties
identifiées qui ont convenu des procédures à mettre en œuvre à savoir le conseil
d’administration et éventuellement da direction générale.

Un modèle de lettre de mission :

31
32
Figure 4 : Un modèle de lettre de mission

33
1.3.3 Planification et mise en œuvre de procédures convenues

L’intervention du CAC dans le cadre de l’élaboration de ce rapport spécial s’inscrit dans le


cadre des missions de procédures convenues relatives aux informations financières prévues
par l’ISRS 4400.

Puisque l’auditeur ne fournit qu’un rapport sur des constatations de fait sur la base des
procédures de convenues, aucun degré d’assurance n’est exprimé. C’est aux destinataires du
rapport d’évaluer par eux-mêmes les procédures et les constatations de fait de l’auditeur et
de tirer leurs propres conclusions.

Selon ISRS4400 la démarche de procédures convenues peut être illustrée de la façon


suivante :

Planification procédures et éléments probants documentation

En premier lieu, le CAC doit planifier les travaux afin que ceux-ci soient réalisés de manière
effective.

Ensuite, le CAC doit mettre en œuvre les procédures convenues et collecter des éléments
probants. En effet, la norme ISRS 4400 doit être lue à la lumière de la

« Préface aux normes internationales de contrôle qualité, d’audit, d’examen limité, d’autres
missions d’assurance et de services connexes » de l’IFAC qui a été adoptée par le Conseil
de l’OECT.

Cette dernière prévoit que les procédures à mettre en œuvre dans le cadre de cette mission
peuvent comporter :

- Des demandes d’informations et des analyses

- Des observations physiques

34
- Des inspections

- L’obtention de confirmations externes

- Les contrôles arithmétiques

- Les comparaisons et d’autres vérifications d’exactitudes

- Vérifier la conformité des documents obtenus avec les observations physiques…

Par ailleurs et afin qu’il puisse accomplir sa mission, le CAC doit avoir l’accès à toute
information pertinente sur les motifs de l’opération et ses conséquences et ce afin de lui
permettre d’analyser les faits en question.

1.3.4 Le rapport spécial du commissaire aux comptes

Le rapport du CAC doit préciser l’objectif de la mission et les procédures convenues de


manière suffisamment détaillée pour permettre au lecteur de comprendre la nature et
l’étendue des travaux effectués.
Il doit comporter :
- L’intitulé du rapport « rapport spécial du/des CAC sur les conventions et opérations
prévues par l’article 200 et suivants du CSC destiné au conseil d’administration ».
- Un destinataire (les membres du CA)
- L’identification des conventions et opérations qui ont été soumises aux procédures
convenues.
- Une mention précisant que les procédures mises en œuvre étaient celles convenues avec
le destinataire du rapport et prévues par la note d’orientation de l’OECT.
- Une mention confirmant que la mission a été effectuée selon la norme internationales
de services connexes applicable aux missions de procédures convenues ainsi que la note
d’orientation de l’OECT
- La description de l’objectif pour lequel les procédures convenues ont été mises en œuvre
- La liste des procédures spécifiques mises en œuvre
- La description des constatations de fait du/des CAC y compris une description
suffisamment détaillée des erreurs et exceptions relevées

35
- Une mention précisant que les procédures mises en œuvre ne constituent ni un audit, ni
un examen limité et qu’en conséquence, aucun degré d’assurance n’est exprimé
- Une mention indiquant que si le CAC avait mis en œuvre des procédures
complémentaires, effectué un audit ou un examen limité, d’autres éléments auraient pu être
révélés et auraient pu être inclus dans le rapport
- Une mention précisant que la diffusion du rapport est limitée aux seules parties qui ont
convenu des procédures à mettre en œuvre à savoir les membres du CA
- Une mention précisant que le rapport ne concerne que les conventions et opérations
identifiées et qu’il ne se rapporte pas aux etats financiers de l’entité pris dans leur ensemble
- La date du rapport
- L’adresse du/des CAC
- La signature du/des CAC

Modèle de rapport spécial

36
37
Figure 5 : Modèle de rapport spécial

38
1.4 L’autorisation du conseil d’administration

La loi exige le CA ou le CS à autoriser toutes les conventions règlementées et ce


préalablement à leur conclusion

Depuis la promulgation de la loi 2019-47 du 29 Mai 2019, l’autorisation doit etre accordée
à la lumière d’un rapport spécial présentée par le ou les CAC dans lequel il mentionne les
impacts financiers et économique de ces opérations.

L’autorisation doit être :

- Préalable : l’autorisation doit être préalable à la conclusion de la convention entrant dans le


champ d’application de l’article 200 nouveau du CSC.
- Spéciale : l’autorisation préalable du CA doit être spéciale c’est-à-dire qu’elle ne doit
concerner qu’une convention bien déterminée et doit faire l’objet d’une autorisation et
délibération à part.
- Résulter d’une véritable délibération : une véritable délibération suivie d’un vote du
conseil en tant qu’organe collégial qui est appelé à donner son autorisation après délibération
contradictoire. Afin d’eviter que que le dirigeant concerné par la convention ne soit jugé,
l’article 200 (sous paragraphe 1 du 2éme paragraphe) du CSC a clarifié que l’interessé ne
peut pas prendre part qu vote sur l’autorisation sollicité

Une fois les conditions susvisées sont réunies, le conseil peut :

a) Soit autoriser la convention : la convention commence à produire ses effets et il faut


aviser.
b) Soit refuser l’autorisation : les dirigeants ou actionnaires intéressés doivent s’incliner
et s’empêcher de conclure la convention avec la société.
c) Soit s’abstenir de se prononcer : Le conseil peut ne pas prendre de décision sur
l’autorisation et ce lorsqu’il estime, par exemple, que la convention ne doit pas être soumise
à la procédure de contrôle des conventions réglementées

39
Remarque

- Pour les opérations autorisées par le conseil d’administration et désapprouvées par


l’assemblée générale, la responsabilité est mise à la charge de l’intéressé et des
administrateurs, à moins qu’ils n’établissent qu’ils n’en sont pas responsables.

Section 2 : L’information postérieur du CAC

L’information préalable à l’autorisation du CA des conventions afin de présenter un rapport


spécial portant les impacts financiers et économiques n’exclut pas le fait que le CAC doit,
également, être informé des conventions autorisées par le conseil puisqu’il est investi d’une
mission de contrôle à postériori qui sera finalisée par la présentation d’un rapport spécial
destiné à l’AG des actionnaires appelée à approuver lesdites conventions.

D’après l’article 200 du CSC « Le président-directeur général, le directeur général ou


l’administrateur délégué doit informer le ou les commissaires aux comptes de toute
convention autorisée et la soumettre à l’approbation de l’assemblée générale »

L’avis doit être donné aux CAC par le PDG, DG ou l’administrateur délégué

Il existe deux formes d’information postérieure du CAC, soit par écrit c'est-à-dire par une
lettre avec accusé de réception et ce pour éviter toutes contestations, soit lui remettre le PV
du conseil.

L’information du CAC doit porter non seulement sur les conventions nouvelles autorisées
au cours de l'exercice mais également, et chaque année, sur les conventions conclues et
autorisées au cours d'exercices antérieurs et dont l'exécution a été poursuivie au cours du
dernier exercice.i

L’article 200 nouveau du CSC précise l’auteur de l’avis mais il ne fixe pas le délai pour
l’accomplissement de cette obligation d’information.

40
Section 3 : Travaux du CAC dans le cadre de sa mission générale en
matière des conventions réglementées

3.1 Démarche d’appréciation du caractère règlementé d’une convention

Le CAC doit garder son esprit critique tout au long de sa mission et il doit toujours faire
recours à son jugement professionnel, il doit rester vigilant lors de l’évaluation et
l’appréciation du caractère normal et habituel des conventions réalisées.

Il doit se référer à son jugement professionnel afin de déterminer si ces conventions sont à
mentionner dans le rapport spécial.

Prenant l’exemple de l’utilisation du jugement professionnel lors de l’appréciation du


caractère courant et normal d’une convention portant sur la rémunération d’une caution au
sein d’un groupe de société qui peut être qualifiée comme courante si cette dernière est
réalisée à des conditions normales (selon les conditions du marché). Or dans le cas opposé,
il s’agit d’une convention réglementée soumise à la procédure de contrôle. Ce qui nous
permet alors de conclure que l’audit dépend toujours de la capacité de juger et de la capacité
de créer un lien entre les faits, les normes en vigueur et les valeurs morales et ce tout en se
basant sur l’expérience et les connaissances de l’auditeur.

Le CAC peut procéder à un examen pour évaluer si une convention est soumise à la
procédure de contrôle des conventions réglementées ou s’il s’agit d’une convention courante
conclue à des conditions normales et donc libre de la procédure de contrôle. Alors, afin
d’apprécier le caractère réglementaire ou non d’une convention, le CAC peut utiliser l’arbre
de décision. Voici un exemple d’arbre de décision pour l’appréciation du caractère
règlementaire d’une convention :

41
La transaction réalisée a-t-elle été considérée relevant
de la procédure prévue par l’article 200 nouveau et
suivants du CSC ?

Non Oui

Le prix de la transaction est-


Non
il conforme à celui pratiqué
sur le marché?

Oui

S’agit-il d’une opération


habituelle conclue à des
conditions normales ?

Oui
Convention libre Convention
reglementée

Figure 6 : Démarche d’appréciation du caractère règlementé d’une convention

3.2 La nature de la mission

le CAC a, en ce qui concerne sa mission après l’autorisation du conseil, une mission


d’information et non pas une mission de recherche puisque ça consiste à examiner seulement
les conventions dont il a eu connaissance c'est-à-dire dont il a été avisé par la direction ou
qu’il a découvert suite aux contrôles effectués au sein de la société.

En effet, l’OECT précise que : « l’obligation du CAC est d’informer sur les conventions
dont il a été avisé ou qu’il a découvertes lors de ses contrôles. Il n’a pas à faire des recherches
systématiques pour identifier d’autres conventions non autorisées ».

42
Le CAC n’a pas à effectuer de recherches spécifiques pour identifier les conventions
conclues entre la société et les personnes visées par la réglementation à moins qu’il ait des
doutes sur l’exhaustivité et/ou la fiabilité des conventions communiquées par la direction. II
doit, cependant, rester attentif, lors de ses travaux, à leur existence possible, s’assurer de leur
régularité et ce en vérifiant la concordance de ces informations avec les documents de base
dont elles sont issues, et du respect de la procédure et de ses objectifs.

En effet, à la fin de cette mission, le CAC est tenu de présenter à l’AG un rapport spécial
destiné à informer les actionnaires (ou les associés) approuvant les conventions, et au niveau
de ce rapport, il ne doit jamais donner son opinion sur l’utilité, le bien-fondé ou l’opportunité
des convenions, c’est seulement les actionnaires ou associées qui sont les maitres de leur
appréciation.

Les principes de base de la mission du CAC


Respect du secret professionnel : Le respect du secret professionnel oblige le CAC à garder
toute discrétion quant aux informations dont il a eu connaissance au cours de sa mission.
Ainsi, ce principe est opposable à toute personne physique ou morale, autre que la société
en question, et ce quel que soit sa qualité ou son intérêt de bénéficier de ce secret. Ainsi,
cette obligation pèse sur le CAC en ce qui concerne les informations dont il a eu
connaissance de la part de la direction générale dans le cadre de sa nouvelle mission prévue
par la loi 2019-47 c'est-à-dire concernant les conventions réglementées soumises pour
autorisation. En effet, le CAC détient, à ce niveau, des informations délicates que même les
actionnaires n’ont pas eu encore connaissance d’où il convient de ne rien divulguer à ce
propos.

le CAC trouve des difficultés lors de la rédaction de son rapport spécial puisque c’est
compliqué de distinguer entre les informations confidentielles et celles essentielles à la
délibération de l’AG. Pour faire face à ce problème, il doit communiquer, dans son rapport
spécial destiné à l’assemblée, tout renseignement qu’il juge nécessaire.

La non-immixation dans la gestion : le rapport spécial du CAC destiné à l’AG doit être
neutre ne contenant pas une opinion sur la convention, il ne doit contenir que des
informations destinées à éclaircir les actionnaires. La non-immixtion dans la gestion suppose
que le CAC ne porte pas un jugement de valeur sur les motifs, l’opportunité ou la valeur de
la convention. La nature de son contrôle est simplement un contrôle de régularité et de
sincérité et non une appréciation d’opportunité.

43
Selon l’étude juridique de l’OECT, le CAC « ne doit en aucun cas donner son opinion sur
l’utilité, le bien-fondé ou l’opportunité des conventions, ce qui aurait pour effet de substituer
son jugement à celui des actionnaires ou associés qui restent seuls maîtres de leur
appréciation et peuvent demander aux dirigeants des informations complémentaires. »

L’immixtion dans la gestion peut revêtir plusieurs formes à savoir :

- Effectuer un acte de gestion,

- Intervenir au niveau de la prise de décision et la direction de la société,

- Apprécier l’opportunité des actes de gestion passés par les dirigeants.

3.3 Outils à la disposition du CAC

3.3.1 Lettre du CAC

Selon l’article 200 nouveau du CSC, les dirigeants de la société doivent communiquer au
CAC les informations relatives à toutes les conventions réglementées et celles libres.

Afin de rappeler à ces derniers leur obligation de lui informer sur les conventions
nouvellement autorisées et sur les conventions antérieures dont l’exécution s’est poursuivie,
le CAC a la possibilité de leur adresser une lettre. Cette lettre est adressée en vue de
l’obtention d’une déclaration écrite de la direction, ainsi et selon le 3ème paragraphe de
l’article 200 du CSC, elle peut porter sur la nécessité de communiquer au CAC une liste
détaillée des conventions courantes conclues à des conditions normales.

Par ailleurs, selon la note d’orientation de l’OECT sur les diligences du CAC en matière de
rémunération des dirigeants, le CAC peut rappeler à la direction leur obligation
d’information et ce en ajoutant un paragraphe au niveau de sa lettre de mission et par une
sollicitation formelle au cours de l’audit.

44
3.3.2 Questionnaire de vérification
Ce dernier, préparé selon un modèle établi par la note d’orientation et mis à la disposition
du CAC, englobe une série de questions relatives aux obligations spécifiques du CAC en
matière de conventions réglementées.

Voici un modèle de ce questionnaire :

Dossier Questionnaire des vérifications spécifique Réf

Exercice

Date

Contrôle à faire Fait Papier RQ


N/A de
travail

CONVENTIONS REGLEMENTEES

- Examiner les conventions prévues par l’article 200 CSC en


consultant le registre des délibérations des conseils et le rapport
spécial de l’exercice précédent.

- Existe-t-il des conventions interdites ?

- Avons-nous vérifié l’existence de conventions réglementées et


non autorisées plus particulièrement lors des contrôles suivants
:

• Client et fournisseurs : comptes ouverts au nom de


personnes visées par la réglementation,
• Facturation par les sociétés du groupe (redevances,
études, recherche et documentation technique).
• Facturation aux sociétés du groupe
• Comptes courants de personnes visées par la
réglementation,
• Rémunérations versées aux même personnes (frais de
personnel, honoraires),

45
• Prêt à plus ou moins d’un an,
• Engagements hors bilan (avals, garantie).
- Avons-nous circularisé le PCA au sujet de l’existence des
conventions réglementées ?

- Avons-nous obtenu une confirmation directe des sociétés liées


et des banques

Figure 7 : un modèle de ce questionnaire

3.3.3 Fiche type d’analyse des Conventions Règlementées


Cette fiche a pour but de consigner les caractéristiques et les modalités essentielles de chaque
convention permettant au CAC :

- de disposer des informations nécessaires à l’établissement de son rapport spécial et

- d’assurer un suivi des conventions d'un exercice à l'autre

Cette fiche peut être préparée comme suit :

46
a. CONVENTIONS CONVENTIONS CONCLUES AU
NOUVELLES COURS D’EXERCICES ANTERIEURS
CONCLUES
PENDANT
L’EXERCICE

Date de conclusion : Date du conseil :

Date de l’Assemblée : Date de l’assemblée ayant statué sur ces


conventions :
Ou motif de non autorisation :

Nom des personnes physiques et entreprises concernées :

DESCRIPTIF INDICE CHIFFREE POUR


L’EXERCICE

NATURE ET OBJET MODALITES Charges ou produits Règlements ou


comptabilisés décaissements
NATURE ET OBJET

A l'attention de l’auditeur Mr …. Date JJ/MM


Figure 8 : Fiche type d’analyse des Conventions Règlementées

3.3.4Lettre de demande d’information


Pour pouvoir communiquer avec les organes de direction, le CAC doit se conformer à ce qui
a été prévu par la norme 7 de l’OECT. Cette norme prévoit que « le commissaire fait part
dans la lettre au conseil, des conclusions auxquelles conduisent ses observations en précisant
leur impact sur la qualité des comptes sociaux ».

une communication claire et efficace entre l’auditeur et les personnes constituant le


gouvernement d’entreprise est importante dans le processus d’audit.

En ce qui concerne les conventions réglementées, ces personnes peuvent aider l'auditeur à
mieux comprendre l’entreprise ainsi que son environnement, à identifier les sources

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appropriées d'éléments probants à recueillir lors de l’audit de ces conventions, et lui fournir
des informations concernant des transactions spécifiques.

En ce qui concerne les conventions réglementées, ces personnes peuvent aider l'auditeur à
mieux comprendre l’entreprise ainsi que son environnement, à identifier les sources
appropriées d'éléments probants à recueillir lors de l’audit de ces conventions, et lui fournir
des informations concernant des transactions spécifiques.

Un modèle de demande d’information se rapportant aux conventions


réglementées, établi par le CAC lors de l’exercice de sa mission :

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Tunis, le JJ/MM/AAAA

Monsieur le Président Directeur Général de XYZ

Monsieur le Président Directeur Général,

Dans le cadre de notre mission de commissariat aux comptes et afin de compléter notre dossier au
regard des dispositions des articles 200, 203 et 475 du Code des Sociétés Commerciales (CSC), nous
vous serions obligés :

1/ De nous tenir informés de toutes conventions nouvelles conclues et autorisées au cours de


l’exercice écoulé ou devant être autorisées conformément aux articles précités, ou de nous confirmer
qu’il n’y en a pas eu.

Pour ces conventions, nous vous prions de nous donner les indications suivantes :

- Référence de la séance du Conseil d’Administration,


- Nature et objet des conventions,
- Nom des personnes ou des sociétés concernées
- Toute autre indication utile relative à ces conventions,
- Motif de non autorisation pour les conventions non encore autorisées.

2/ De nous adresser un relevé des opérations comptabilisées au cours de l’exercice se rapportant aux
conventions indiquées ci-dessus (facturations établies ou reçues, intérêts pris en charge ou en
recettes, rémunérations, commissions, position des garanties données ou reçues à la clôture de
l’exercice).

3/ De nous signaler, s’il y a lieu, les opérations éventuelles réalisées avec des personnes ayant des
liens avec votre Société, considérées comme courantes et conclues dans des conditions normales.
Enfin, pour nous permettre l’établissement de notre rapport spécial, vous trouverez ci-joint, une fiche
type d’analyse de conventions dont un compte rendu doit être établi à l’Assemblée Générale
Ordinaire annuelle.

Restant à votre disposition pour tout renseignement complémentaire et dans l’attente de votre
réponse, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président Directeur Général, avec nos remerciements
anticipés, l’expression de nos salutations distinguées.

Cabinet XXXX

Figure 9 : Un modèle de demande d’information

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3.4 Examen des événements postérieurs à la date de clôture se rapportant aux
conventions réglementées

Parmi les étapes d’achèvement d’une mission d’audit, l’auditeur est tenu d’effectuer
certaines diligences afin d’identifier les événements postérieurs à la clôture et ce
conformément à l’ISA 560 « événements postérieurs à la date de clôture ». En effet, les
événements postérieurs à la clôture sont les événements susceptibles, entre la date de clôture
et la date d'arrêté des états financiers, d'avoir un impact sur la situation économique et
financière de l'entreprise.

La conclusion de conventions réglementées peut constituer l’un de ces évènements. Selon


ladite norme, et parmi les tests que doit mener l’auditeur, on trouve :

- L’étude des procédures utilisées par la direction pour identifier ces événements.

- La demande de toutes les informations jugées nécessaires auprès de la direction.

- La lecture les procès-verbaux, s’ils existent, des réunions aussi bien des associés que de
la direction et des personnes constituant le gouvernement d’entreprise réalisée après la date
de clôture.

- L’entretien avec les organes de la direction.

- La prise de connaissance des derniers états financiers intermédiaires postérieurs à la


clôture.

Demande d’une lettre d’affirmation des conventions réglementées :

Tout au long de sa mission d’audit, l’auditeur cherche à collecter des éléments probants
suffisants et appropriés sur lesquels il va fonder son opinion et confirmant la responsabilité
de la direction dans l’établissement et la présentation sincère des états financiers
conformément au référentiel comptable applicable.

D’après l’ISA 580 « Déclarations écrites » : « l'auditeur doit demander des déclarations
écrites auprès dirigeants ayant des responsabilités appropriées relatives à l'établissement des
états financiers et la connaissance des points en question. »

La déclaration écrite représente une diligence essentielle à accomplir par l’auditeur au cours
de sa mission. En effet, elle permet d’obtenir certains aspects spécifiques ou significatifs en

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relation avec les états financiers. Ainsi, elle peut limiter certains risques issus des mauvaises
interprétations ou de malentendus entre les deux parties.

En Tunisie, et dans le cadre d’audit légal (commissariat aux comptes), le CAC est tenu de
collecter des éléments probants afin de fonder son opinion. Parmi ces éléments, on trouve la
lettre d’affirmation qui a été fixée par un arrêté du ministre des finances du 17 juin 2006,
portant sur la fixation du contenu de la déclaration annuelle signée et présentée aux CAC par
les organes de direction et les chargés des affaires financières et comptables des sociétés
commerciales soumises à l’obligation de désigner un ou plusieurs CAC inscrits au tableau
de l’OECT.

La demande de la lettre d’affirmation doit être présentée à une date très proche de celle de
la remise du rapport du CAC et ce pour éviter toute échappe de données pouvant être
significatives dans des états financiers.

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Un exemple de confirmation écrite en matière de conventions réglementées
présentée par la direction à l’auditeur :

A l'attention de l’auditeur Mr ….

Date JJ/MM/AAAA

Cette lettre d’affirmation s’inscrit dans le cadre de votre audit légal des états financiers de la
société……. Pour l'exercice comptable clos au 31 décembre ......Ayant pour but d’exprimer une opinion
quant à la sincérité et la régularité des états financiers de la société à la date du ...... et ce
conformément aux normes comptables applicables en Tunisie (ou selon un autre référentiel
comptable à mentionner).

De part de notre responsabilité dans l’établissement et la présentation des états financiers,


conformément aux normes comptables en vigueur, nous vous confirmons au mieux de nos
connaissances et en toute bonne foi, les déclarations suivantes :

- Nous avons mis à votre disposition tous les documents comptables et tous les procès-verbaux
des assemblées d’actionnaires et du conseil d’administration.
- Nous vous avons fourni un accès sans restriction à toutes les informations indispensables
pour l’accomplissement de votre mission.
- Toutes les transactions et opérations ont été correctement enregistrées dans la comptabilité
et sont reflétées dans les états financiers.
- Tous les événements postérieurs à la date de clôture et qui exigent une rectification des états
financiers ou qui doivent faire l’objet d’une mention dans les notes auxdits états ont été
traités conformément aux dispositions des normes comptables en vigueur.
- Les éléments suivants ont été correctement enregistrés et, le cas échéant, une information
appropriée a été mentionnée dans les notes annexes aux états financiers : identité des parties
liées, les relations et opérations avec ces dernières, soldes et opérations entre elles, pertes
dues aux engagements de vente et d'achat, les actifs donnés en garantie.
- Nous vous avons communiqué toutes les situations de non-conformité en matière des textes
légaux et réglementaires dont les conséquences devraient être prises en compte lors de
l’établissement des états financiers.

La signature Dirigeant…. Dirigeant…….

Figure 10 : Un exemple de confirmation écrite en matière de conventions réglementées


présentée par la direction à l’auditeur

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Section 4 : Etablissement du rapport spécial destiné à l’AG des
actionnaires :
Dans le cadre de ses missions générales, le règlement impose au CAC de lui remettre un
rapport spécial sur la convention réglementée d'AG conformément à l'article 200 du CSC.
Ce rapport permet à l’AG de comprendre clairement les accords conclus entre l'entreprise et
ses partenaires afin de décider d'approuver ou de désapprouver ces accords.

Ce rapport vise à assurer la transparence des opérations effectuées, il doit, en outre, prévenir
les abus pouvant être commis par les organes de directions

Ce document vise à fournir les éléments permettant à l’assemblé générale d’apprécier


l’intérêt attaché à ces conventions en vue de leur approbation.

Le rapport spécial est présenté conformément aux dispositions de la note d’orientation sur
les diligences du commissaire aux comptes en matière de rémunération des dirigeants
approuvée par l’OECT en mars 2010.

Selon la note d’orientation de l’OECT en 2010 le législateur cherche à fournir des éléments
permettent à l’ag d’apprécier l’intérêt attaché aux conventions réglementées

Remarques :

- Les nouvelles conventions réglementées, conclues après la date de promulgation de la


loi 2019-47 du 29 mai 2019, qui ont déjà fait l’objet d’un rapport spécial destiné au conseil
d’administration (ou de surveillance) conformément aux articles 29 et 30 de la présente loi,
doivent être indiquées au niveau du rapport spécial destiné à l’AG.
- Le rapport sur les conventions est un document distinct du rapport général
- Le rôle du CAC ne consiste pas à se prononcer sur le bienfondé des conventions ou à
apprécier l’intérêt qui s’y attache. En fait, il doit relater les faits découlant de ses contrôles
et les éléments permettant à l’AG d’apprécier l’intérêt qui s’attache à ces conventions pour
pouvoir prendre la décision d’approbation ou de désapprobation.

53
4.1 Les conditions générales du rapport spécial :

Le rapport spécial des conventions réglementées doit comporter plusieurs points :

- Titre du rapport, le rapport doit être intitulé « RAPPORT SPECIAL DU


COMMISSAIRE AUX COMPTES »
- La communication du rapport doit se faire dans un délai de 15 jours (30 jours pour les
SARL) au moins de la date de la tenue de l’AG destiné à approuver les conventions. Cette
communication se fait par le dépôt du rapport au siège social de la société. Outre les
actionnaires, plusieurs dispositions ont obligé le CAC à communiquer son rapport à quelques
organes tels que :

- le CMF et la BVMT et ce pour les sociétés faisant appel public à l’épargne (la loi n°97-
117 du 14 novembre 1994, telle que modifiée par la loi n°2005-96 du 18 octobre 2005 portant
sur le renforcement et le rétablissement de la sécurité des relations financières),
l'administration fiscale (l'article 57 du code de l’IRPP et l’IS) et le registre national des
entreprises.
- Date du rapport (cette mention sert à informer les utilisateurs que toutes les opérations
survenues jusqu’à cette date ont été prises en compte dans le rapport
- Signature du rapport

4.2 Contenu du rapport spécial à l’AG

Paragraphe A :

Conventions et opérations nouvellement réalisées (autres que les rémunérations des


dirigeants).

Pour ces conventions, le CAC se trouve dans l’obligation de préciser quelques mentions
obligatoires relatives aux informations qui doivent être présentées dans le rapport spécial.

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Ces informations sont prévues par le paragraphe 40 de la norme 7 de l’OECT et se résument
dans l’indication des modalités, la nature des conventions autorisées, ainsi que des
renseignements sur les personnes intéressées.

Il est essentiel de préciser que les nouvelles conventions réglementées qui ont déjà
fait l’objet d’un rapport spécial destiné au conseil conformément aux articles 29 et 30
de la loi 2019-47 du 29 Mai 2019 sont indiquées dans ce rapport.

Paragraphe B :

la norme 7 de l’OECT relative aux diligences du CAC en matière du rapport sur les
comptes sociaux ne prévoit pas le cas des conventions conclues durant des exercices
antérieurs et qui continuent à produire leurs effets durant l’exercice en cours.

Selon les avis des professionnels comptables, ces conventions doivent être traitées
comme les conventions nouvellement conclues et ce pour permettre les nouveaux
actionnaires de s’informer sur l’intérêt de ces conventions. Et le rapport spécial doit
contenir toutes les informations obligatoires concernant les conventions conclues
durant des exercices antérieurs et qui continuent à produire leurs effets.

Paragraphe C :

Le CAC doit présenter à l’AG des actionnaires les différentes obligations et


engagements pris par la société elle-même ou par une société qu’elle contrôle au sens
de l’article 461 du CSC au profit des dirigeants sociaux. Cette obligation sert à
informer les actionnaires de toute rétribution pour les aider à évaluer l’importance de
ces engagements.

Les rétributions qui doivent être incluses dans le rapport spécial du CAC sont :

- Les éléments de leur rémunération ;

- Les indemnités ou avantages qui leur sont attribués ;

- Les indemnités ou avantages qui leur sont dus ;

- Les indemnités ou avantages auxquels ils pourraient avoir droit au titre de la


cessation de fonctions ;

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- Les indemnités ou avantages auxquels ils pourraient avoir droit au titre de la
modification de leurs fonctions.

La même note a subdivisé ce paragraphe en deux sous-paragraphes :

• Un sous-paragraphe C1 indiquant la nature des rémunérations

• Un sous-paragraphe C2 fournissant les informations chiffrées sur ces obligations


et engagements

4.3 La position du CAC

Lors de la préparation de son rapport spécial, le CAC peut se trouver confronté à plusieurs
situations à savoir :

- Existence de conventions non réglementées (libres) : Lorsque le CAC découvre que


des conventions qu’il estime ne pas être réglementées ont fait l’objet de la procédure de
contrôle, dans ce cas, il doit es mentionner dans son rapport spécial destiné à l’AG. Sinon,
si elles n’ont pas fait l’objet de la procédure de contrôle, il s’abstient de les mentionner.
- Absence de conventions réglementées : Le CAC peut se trouver dans le cas d’absence
des conventions réglementées et ce soit parce qu’il n’a pas été avisé de leur existence, soit
parce qu’il n’en a pas découvert lors de ses contrôles. Dans ce cas, il présente à l’AG un
rapport « négatif » indiquant cette situation.

- Conventions préalablement autorisées par le conseil : Ces conventions peuvent êtres


nouvelles (autorisées au cours du dernier exercice) ou anciennes (approuvées au cours des
exercices antérieurs et dont l’exécution s’est poursuivie au cours du dernier exercice). Peu
importe, nouvelles ou anciennes, le CAC doit en être avisé par les dirigeants, et elles feront
l’objet de son rapport spécial destiné à l’AG. Si le CAC découvre des conventions autorisées
pour lesquelles il n’a pas été avisé, dans ce cas, il informe le conseil desdites conventions et
mentionne cette situation dans son rapport. Le commissaire doit prendre connaissance des
procès-verbaux des membre du CA, rappeler aux dirigeants l’obligation d’information qui
leur appartient, parcourir le rapport de l’exercice précédent pour identifier les conventions
antérieures qui nécessitent un suivi.

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- Conventions réglementées non autorisées par le conseil : il existe plusieurs raisons
de non-autorisation d’une convention :
✓ Oubli des personnes intéressées d’informer le conseil.
✓ Autorisation non jugée nécessaire par les personnes intéressées ou par le conseil
puisqu’ils estiment que la convention est libre.
✓ Autorisation irrégulière qui vaut une absence d’autorisation
✓ Autorisation impossible et ce lorsque tous les administrateurs sont concernés c'est-à-
dire ces derniers ont tous conclu des conventions réglementées avec la société

Quel que soit la raison, 2 cas peuvent se présenter :

✓ Le conseil informe le CAC des conventions non autorisées : pour éviter sa nullité
conformément à l’article 202 du CSC, le CAC doit établir un rapport spécial destiné à cette
AG dans lequel il expose les raisons de la non autorisation.
✓ Le conseil n’informe pas le CAC des conventions non autorisées : Lorsque le CAC
découvre, lors de ses contrôles, une convention non autorisée par le conseil, il doit en
informer le conseil et s’assurer que ce dernier envisage de la soumettre à l’AG pour éviter
sa nullité :
- Si le conseil envisage la soumettre à l’AG pour couvrir sa nullité conformément à
l’article 202 du CSC, alors, le CAC doit établir un rapport spécial destiné à cette AG dans
lequel il expose les raisons de la non autorisation.
- Sinon, le CAC doit mentionner cette convention en tant qu’irrégularité dans son rapport
général destiné à l’AG.

Remarque

Il y a lieu de préciser que le CAC ne peut jamais intervenir pour couvrir le défaut
d’autorisation de façon spontanée. En effet, il ne peut expliquer les raisons du défaut
d’autorisation dans le rapport spécial que si le conseil lui-même le suggère.

-Conventions interdites : Si le CAC découvre, lors de sa mission, une convention interdite,


il la mentionne en tant qu’irrégularité au niveau de son rapport général. Ainsi, cette
irrégularité doit être, en premier lieu, révélée au procureur de la république (le principe de
révélation des faits délictueux). D’après l’article 270 du CSC : « Les commissaires aux
comptes doivent également signaler à l'assemblée générale les irrégularités et les
inexactitudes relevées par eux au cours de l'accomplissement de leur mission. En outre ils
sont tenus de révéler au procureur de la république les faits délictueux dont ils ont eu

57
connaissance sans que leur responsabilité puisse être engagée pour révélation de secret
professionnel »

Section 5 : L’approbation de l’assemblée générale


L'approbation de l'assemblée générale des actionnaires est la dernière étape de la procédure
de contrôle de la convention réglementaire. En effet, après lecture du rapport spécial du
CAC, des dispositions de l'AGO ou de l'AGE sur la convention réglementée, il s'agit d'un
contrôle a posteriori, c'est-à-dire qu'après la signature de la convention, la convention
commencera à produire ses effets dès son entrée en vigueur. Autorisé par le conseil.

S’il s’agit d’une cession des fonds de commerce ou de l’un des éléments qui les composent
ou de leur location gérance puisqu’il s’agit d’une modification statutaire

5.1 Conditions et modalités de tenue de l’assemblée

Pour qu’elle soit régulière, l’approbation de l’AG doit satisfaire les conditions suivantes :

- Elle doit résulter d’une véritable délibération c'est-à-dire il va y avoir un vote. En effet,
à l’instar de l’autorisation des conventions par le conseil, l’approbation de l’AG ne doit pas
résulter de l’accord donnée individuellement par chaque actionnaire mais plutôt d’une
véritable délibération.

- Chaque convention doit faire l’objet d’une délibération à part c'est-à-dire d’un vote
séparé.

- Selon le sous paragraphe 3 du 2ème paragraphe de l’article 200 nouveau du CSC,


l’intéressé qui a participé à l’opération ou qui y a un intérêt indirect ne peut prendre part au
vote autrement dit c’est l’actionnaire intéressé puisque l’AG est constituée d’actionnaires.
Ses actions ne sont pas prises en compte pour le calcul du quorum et de la majorité.

Ainsi, d’après l’article 202 du CSC, le dirigeant intéressé par une convention non autorisée
objet d’un vote de l’AG destiné à couvrir sa nullité ne peut prendre part au vote et ses actions
ne sont pas prises en compte pour le calcul du quorum et de la majorité.

58
5.2Nature de l’assemblée :

Le législateur n’a pas précisé la nature de l’assemblée générale compétente en matière


d’approbation des conventions réglementées.

On peut conclure que l’AGO permet aux actionnaires d’apprécier toute décision prise par le
CA durant l’exercice précédent, y compris les conventions réglementées.

Par conséquent, l’approbation des conventions réglementées peut être faite par une AGO

5.3 Convocation de l’assemblée générale :

- Pour les SA et selon l’article 276 du CSC tel que modifié par la loi 2019-47, l’AG est
convoquée par un avis publié au Journal Officiel de la République Tunisienne et le Journal
officiel du Centre national du registre des entreprises dans le délai de vingt et un (21) jours
au moins avant la date fixée pour la réunion. L'avis indiquera la date et le lieu de la tenue de
la réunion, ainsi que l'ordre du jour. Elle est convoquée par le CA ou par le directoire.
Cependant, en cas de nécessité, elle peut être convoquée par d’autres personnes en respect
des dispositions de l’article 277 du CSC « le ou les CSC , Un mandataire nommé par le
tribunal sur demande de tout intéressé en cas d’urgence ou à la demande d’un ou plusieurs
actionnaires détenant au moins cinq pour cent du capital de la société anonyme lorsqu’elle
ne fait pas appel public à l’épargne ou trois pour cent lorsqu’elle fait appel public à l’épargne,
Le liquidateur, Les actionnaires détenant la majorité du capital social ou des droits de vote
après offre publique de vente ou d'échange ou après cession d'un bloc de contrôle ».
- Le CSC précise que toute réunion irrégulière est nulle. Cependant, lorsque tous les
actionnaires sont présents, ces irrégularités peuvent être résolues.

59
Pour les SARL, selon l’article 126 du CSC, la convocation sera adressée par lettre
recommandée avec accusé de réception vingt (20) jours au moins avant la date de la tenue
de l’assemblée générale. Elle mentionne clairement l’ordre du jour de l’assemblée générale
ainsi que le texte des résolutions proposées.

5.4 Conditions de vote :

L’AG ne délibère valablement que si elle respecte les conditions de quorum et de majorité
requises pour les SA ou pour les SARL.

5.4.1 Pour les SA :


AGO :

D’après l’article 278 du CSC « Elle ne délibère valablement sur première convocation que
si les actionnaires présents ou représentés détiennent au moins le tiers au moins des actions
conférant à leur titulaire le droit au vote, à défaut de quorum, une deuxième assemblée est
tenue et qu’aucun quorum ne soit requis »

Entre la première et à la deuxième convocation un délai minimum de quinze jours doit être
observé.

Pour la majorité, l’AGO statue à la majorité des voix des actionnaires présents ou
représentés.

l’AGE :

D’après l’article 291 du CSC « les délibérations de l’AG ne sont considérées valables que
si les actionnaires présents ou les représentants au droit de vote détiennent au moins sur
première convocation, la moitié du capital et sur deuxième convocation le tiers du capital »

Pour la majorité, l’AGE « l’AGE statue à la majorité des deux tiers des voix des actionnaires
présents ou représentés ayant droit de vote »

60
5.4.2 Pour les SARL :
AGO

« Une délibération n’est adoptée que si elle a été votée par un ou plusieurs associés
représentant plus de la moitié du capital social. Si la majorité prévue ci-dessus n’est pas
atteinte lors de la première assemblée, les associés sont convoqués de nouveau sans que le
délai entre la première et la seconde assemblée générale soit inférieur à 15 jours et cette
convocation se fera par lettre recommandée avec accusé de réception huit jours au moins
avant la tenue de la deuxième assemblée. Lors de la seconde assemblée générale, les
décisions sont prises à la majorité des voix des associés présents ou représentés quel que soit
le nombre des votants, sauf stipulation contraire des statuts »

AGE :

« Les statuts de la société ne peuvent être modifiés que par une délibération approuvée par
les associés représentant les trois quarts au moins du capital social réunis en assemblée
générale extraordinaire. Les statuts peuvent prévoir que leur modification s’effectue en vertu
d’une décision de l’assemblée générale extraordinaire qui se tient en présence des associés
détenant au moins 50% des parts sociales. Si ce quorum n’est pas atteint, une seconde
assemblée se réunit après un délai au moins égal à 60 jours, en présence des associés détenant
au moins le tiers du capital social. La convocation pour la réunion de la deuxième assemblée
générale s’effectue selon les modalités prévues à l’article 126 du présent code. Dans tous les
cas, les décisions sont prises à la majorité des deux tiers des associés présents ou représentés.
Les statuts peuvent prévoir un quorum ou une majorité plus élevée, sans possibilité de
prévoir l’unanimité »

61
Section 6 : La responsabilité du commissaire aux comptes
L’article 203 du CSC stipule que : « Les CAC doivent s'assurer dans le cadre de leurs
missions et sous leur responsabilité, du respect des dispositions des articles 200, 201 et 202
du code des sociétés commerciales ». Cet article est assez général et n’est pas définie d’une
manière précise ce qui vient alors alourdir la responsabilité du CAC.

L'intervention du CAC ne se limite pas à la simple communication du rapport spécial à l'AG.


En effet, il a l'obligation de révéler les irrégularités relevées et éventuellement les faits
délictueux, aussi de veiller au respect des dispositions légales relatives à la procédure
règlementaire. le CAC il encourt, selon le cas et parfois simultanément, trois formes de
responsabilité à savoir, une responsabilité civile, pénale et disciplinaire.

6.1 La responsabilité civile

En ce qui concerne les conventions réglementées, la responsabilité civile du CAC est retenue
:

• lorsqu’il n’a pas établi de rapport,

• ou lorsque son rapport est insuffisant.

1er cas : L’absence de rapport du CAC :

Plusieurs situations peuvent être distinguées :

- Cas d’une convention autorisée et portée à la connaissance du CAC :

Si le CAC omet, dans ce cas, de présenter un rapport alors sa faute est présumée. En effet,
bien que le CAC n’ait qu’une obligation de moyens, on considère, exceptionnellement dans
ce cas, qu’il est tenu à une obligation de résultat.

Dans ce cas, le préjudice peut résulter de la nullité de la délibération de l’AG pour violation
d’une disposition impérative de la loi.

- Cas d’une convention découverte par le CAC :

Dans ce cas, le CAC n’est tenu que d’une obligation de moyens et c’est au demandeur
qu’incombe la charge de prouver qu’il, bien qu’ayant eu connaissance de la convention, n’a
pas établi de rapport.

62
2ème cas : L’insuffisance de rapport du CAC :

Bien qu’il n’existe aucune obligation légale définissant son contenu, un rapport sur les
conventions peut être considéré comme insuffisant. On peut imaginer qu’un minoritaire
agisse contre le CAC en soutenant que son rapport était insuffisant et ne lui a pas permis «
d’apprécier l’intérêt qui s’attachait à la conclusion des conventions analysées ». Toutefois,
le CAC n’a pas à donner son opinion sur l’utilité, le bien-fondé ou l’opportunité des
conventions.

6.2 La responsabilité pénale

La responsabilité pénale du CAC n’est retenue que si on prouve la réunion de ces 3 éléments
cumulativement :

- L’élément légal

- L’élément matériel

- Et l’élément moral

En effet, l’élément matériel consiste soit en une « action » ou en une « omission », l’élément
légal est prévu par le premier article du code pénal « Nul ne peut être puni qu'en vertu d'une
disposition d'une loi antérieure » et finalement l’élément moral qui se définisse par la
mauvaise foi et qui consiste en la volonté de commettre une faute ou une infraction.

La responsabilité pénale du CAC peut être engagée en vertu de l'article 271 du CSC qui
stipule que les incriminations attachées à la mission du CAC concernent :

- La fourniture ou la confirmation d'informations mensongères sur la situation de la


société
- La non révélation au procureur de la république des faits délictueux dont il a eu
connaissance
- La révélation du secret professionnel

63
Exemple :

Le fait que les dirigeants concluent des conventions qualifiées d'interdites constitue un fait
délictueux que le CAC doit le révéler non seulement à l’AG mais aussi au procureur de la
république.

Dans le cas où le CAC ne révèle pas les faits délictueux au procureur de la république, il
peut engager sa responsabilité pénale. En effet, selon l'article 271 du CSC, en cas de non-
révélation, le CAC subit un emprisonnement d'un an à cinq ans et une amende de mille deux
cents à cinq mille dinars ou l'une de ces deux peines seulement.

6.3 La responsabilité disciplinaire du CAC :

La responsabilité disciplinaire du CAC est retenue s’il n’établit pas un rapport sur les
conventions réglementées. Aussi, constitue, faute disciplinaire, toute négligence grave du
CAC dans l’exercice de sa fonction.

En effet, « constitue une faute disciplinaire, toute négligence grave du CAC dans l’exercice
de sa profession. C’est le cas du CAC qui n’établit pas un rapport sur les conventions
règlementées.

Les sanctions susceptibles d'être prononcées par la chambre de discipline, selon la gravité
de la faute, sont :

- l’avertissement,

- le blâme écrit adressé à l’intéressé,

- La suspension d’exercer ses fonctions d’une durée n’excédant pas deux ans

- la suspension de l’ordre d’un à cinq ans

- et la radiation du tableau de l’OECT ou de la liste des techniciens en comptabilité.

64
Conclusion
Au niveau de ce chapitre, nous avons exposé les étapes de procédure de contrôle des
conventions réglementées ainsi le rôle du CAC.

Son intervention à plusieurs reprises lors de sa mission permanente et dans les différentes
étapes de la procédure de contrôle permet à atteindre l’objectif visé par le législateur à savoir
la transparence des opérations réalisées par la société.

Dans ce sens, nous avons présenté l’ampleur de la mission du CAC à travers sa nature, ses
déterminants, ses diligences, les outils mis à sa disposition ainsi que l’apport de la loi 2019-
47 et ce tout en tenant compte de ses responsabilités pouvant être engagées en cas de non-
respect de ses obligations légales et normatives.

Toutefois, il existe parfois certaines limites qui empêchent le CAC à respecter les
dispositions juridiques, notamment la nouvelle disposition qui oblige le CAC à établir un
rapport spécial préalablement à la conclusion d’une convention.

Cela va être expliqué davantage dans le prochain chapitre à travers une première section
qui présente cette problématique. Et une deuxième section, totalement indépendante de la
première, exposant un cas pratique chiffré à travers laquelle nous allons présenter les
diligences du CAC dans le cadre de l’audit des conventions réglementées et ce dans le cas
d’une banque.

65
Chapitre 3 : Rôle du CAC dans l’approbation des
Conventions Règlementées : Cas pratique

66
Introduction du chapitre
L’étude sur les conventions réglementées et sur les diligences du CAC, présentée ci-haut, ne
peut être complétée sans avoir une idée sur son exécution dans la pratique et ce, afin de
mieux assimiler la procédure de contrôle des conventions réglementées et le rôle du CAC
dans cette procédure.

C’est la raison pour laquelle nous allons exposer, à travers ce cas pratique, une démarche
d’audit de certaines conventions réglementées.

Dans ce sens, nous allons scinder ce chapitre en 3 sections. Une première section dans
laquelle on va présenter l’entreprise objet de notre cas, une deuxième présentant la démarche
d’audit de certaines conventions au sein de cette société ainsi que leur analyse. Et finalement,
une troisième section à travers laquelle nous allons fournir des exemples de rapports
spéciaux destinés au conseil et à l’AG.

Section 1 : Présentation de L’entreprise X objet de notre cas pratique :


La société X est une société holding basée à Médine et travaille dans de nombreux domaines
d'investissement. La société a une grande histoire dans ces domaines et est témoin de
nombreuses réalisations dans le projet d'infrastructure, les projets de construction et la
passation de marchés de plus de 20 années de travail continu. Elle dispose également d'une
flotte distinguée d'équipements et de main-d'œuvre et est réputée Avec sa vision stratégique
et son grand professionnalisme, ainsi que sa large base de clients distingués, l'entreprise est
fondée en son cœur sur les valeurs de préoccupation, l'intégrité, la responsabilité et
l'engagement envers les clients estimés.

L’entreprise X est considérée comme l'une des sociétés nationales distinguées qui ont suivi
des politiques bien étudiées depuis son lancement. Ces politiques étaient basées sur des
fondements scientifiques et des solutions réfléchies réalistes. Elle a été établie avec
l'investissement optimal des ressources humaines et la poursuite d'attirer ces avec des
qualifications académiques et administratives. L'entreprise était unique en ce qu'elle avait
une ambition extrêmement croissante de réaliser des réalisations majeures et d'aller de l'avant
avec une stratégie commerciale. Flexible cherche à atteindre un leadership global dans le
secteur de l'entreprise générale ainsi que le reste des activités, ce qui conduit à la nécessité
de maintenir une empreinte distinctive dans la gestion et la mise en œuvre de projets
gouvernementaux et privés importants et majeurs

67
Section 2 : La démarche d’audit proposée au sein de X et analyse de
certaines conventions règlementées conclues par cette dernière

2.1 La démarche d’audit des conventions réglementées

Cette démarche suivie par le CAC se déroule en cinq étapes :

- Mettre en place un organigramme juridique permettant de mettre en évidence les liens entre
la société, ses dirigeants, ses actionnaires, ses sociétés liées ainsi que les tiers.
- Collecter les informations auprès de la direction à savoir : des procès-verbaux, conventions,
tableaux d’inventaires, rapports sur les projets de conventions soumises à autorisation auprès
du conseil…
- Auditer les conventions réglementées. Pour ce faire, il faut suivre les contrôles suivants :

• Vérifier la nature et les modalités de la convention


• S’assurer que la convention ne présente aucun intérêt direct ou indirect au profit des
personnes visées par l’article 200 nouveau du CSC
• S’assurer du respect des procédures prévues par les articles 200, 201 et 202 du CSC
• Se conformer à la loi n°2019-47 en accomplissant une mission de procédures convenues
et rédiger un rapport destiné au conseil pour qu’il puisse autoriser les conventions en
connaissance de cause
• Vérifier l’autorisation des conventions par le conseil et passer à la mission d’audit des
conventions autorisées.
• Vérifier les rémunérations des dirigeants. Ce sont des conventions réglementées n’ayant
pas les mêmes étapes d’analyse que les autres.
• En effet, il faut s’assurer de la régularité et de la conformité des montants communiqués
dans la convention relative à la rémunération du dirigeant et communiquée par la direction
avec les soldes comptables et avec les montants déduits des calculs.
• Documenter les travaux et ce en établissant la fiche de suivi et d’étude des conventions
qui permet d’inventorier et de classer les conventions en précisant leurs caractéristiques.
Cette étape est prévue par la norme ISA230 qui met à la charge de l’équipe d’audit
l’obligation de documenter les travaux.
• Rédiger le rapport spécial sur les conventions réglementées destiné à l’AG des
actionnaires en vue d’approbation.

68
2.2 Analyse de certaines conventions réglementées conclues par l’entreprise X:

Lors de l’audit de l’ensemble de transactions réalisées entre la société X et les


personnes visées par la réglementation, nous avons relevé certaines d’entre elles
constituant des conventions réglementées qui seront présentées ci-dessous

Convention n°1 :

L’entreprise X a conclu avec l’entreprise Y (une de ses filiales), le conseil d'administration,


qui s'y est réuni, le 12/05/2020 a approuvé une convention pour fournir des services pour X
en contrepartie d’une :

- Commission de 3% de la valeur des travaux de construction, d'étude et de suivi


- Commission de 2% de la valeur des ventes annuelles
- Il prend en charge un pourcentage des dépenses indirectes que Y va la déterminer
- Prendre en charge le coût des études préalables pour les étapes du projet jusqu'à l'obtention
des licences
➢ Analyse : Cette convention ne constitue ni une convention interdite puisqu’elle ne se trouve
pas dans la liste des conventions interdites édictée par le 3ème paragraphe de l’article 200
du CSC, ni une convention libre puisqu’elle n’entre pas dans le cadre normal de l’activité de
l’entreprise. Il s’agit bien d’une convention réglementée puisqu’elle est non courante et non
conclue dans des conditions normales, de plus la société Y est l’une des sociétés filiales
appartenant à l’entreprise X (C’est l’une des personnes visées par l’article 200 du CSC).
Donc cette convention est soumise à la procédure de contrôle des conventions réglementées.
➢ Le CAC a conclu, lors de ses contrôles, que cette convention a bien respecté la procédure
légale d’autorisation prévue par l’article 200 nouveau du CSC, ainsi, toutes les modalités et
les termes de la convention ont été définis dans les normes et suivant la réglementation. En
outre, il a vérifié qu’il n’existe aucun conflit d’intérêt direct ou indirect. Il ne lui reste alors
que de mentionner cette convention dans son rapport spécial destiné à l’AG afin de
l’approuver.

69
Convention n°2:

L’entreprise Xa acheté un véhicule de tourisme qu’elle loue à son PDG conformément à un


contrat de location de longue durée. Le PDG a la possibilité, dans 5 ans, d’acquérir ce
véhicule pour un montant fixé à l’avance. Le montant des loyers pratiqués corresponde aux
prix du marché, pareil pour la valeur de rachat.

La période de ce contrat est de 5ans, du 1er janvier 2016 jusqu’au 31 décembre 2020.
Cette convention a été autorisée par le conseil d’administration de la société X réuni en 2016.

➢ Analyse : étant donné que cette opération n’est pas habituelle pour cette entreprise et est
conclue avec le PDG, parmi les personnes visées par l’article 200 nouveau du CSC, donc
elle est considérée comme étant une convention réglementée. Elle est alors soumise à la
procédure de contrôle prévue par l’article 200 du CSC.
➢ Cette convention continue à produire ses effets même après le 29 Mai 2019 (date de
promulgation de la loi n°2019-47) donc elle est soumise à la nouvelle procédure de contrôle
des conventions réglementées à travers laquelle le CAC doit présenter au conseil
d’administration, préalablement à l’autorisation, un rapport présentant les impacts financiers
et économiques de ladite convention. Toutefois, cette convention a été autorisée par le
conseil en 2016 mais elle continue à produire ses effets même après la date de promulgation
de la nouvelle loi, c’est pour cette raison que le CAC doit la régulariser et ce en la
mentionnant dans le rapport remis au dernier conseil se tenant avant l'AG, soit, dans notre
cas, le 12/05/2020.

Convention n°3 :

Un projet de convention a été abordé, en mars 2020, entre l’entreprise X et une de ses filiales
opérant dans le secteur de promotion immobilière en vertu duquel celle-ci loue des espaces
d'archivage situés à EL FEJJA d'une superficie totale de 3.100 m2 hors œuvres. En
contrepartie, la « filiale Z » percevra, semestriellement et d'avance, un loyer annuel
déterminé à raison de 140 dinars HT/ m², qui fera l'objet d'une augmentation annuelle non
cumulative de 5% à partir de la troisième année de location.

Le projet de contrat prend effet à compter du 1 Avril 2020 et s'étend sur une période de deux
ans, renouvelable par tacite reconduction. Cette convention a été autorisée par le CA de
l’entreprise X tenu le 12/05/2020.

70
➢ Analyse : cette convention est qualifiée comme étant une convention réglementée
puisqu’elle déroge à l’activité principale de la banque et est conclue avec une filiale, donc
elle est soumise à la procédure de contrôle prévue par l’article 200 du CSC. Cette convention
commence à produire ses effets en 2020 donc elle est soumise à la nouvelle procédure de
contrôle des conventions réglementées à travers laquelle le CAC doit présenter au conseil
d’administration, préalablement à l’autorisation, un rapport présentant les impacts financiers
et économiques de ladite convention.

Section 3 : Des modèles de rapports spéciaux remis au conseil et à l’AG

3.1 Modèle de rapport spécial remis au conseil d'administration

Il s'agit d'une nouvelle étape dans la démarche d’audit du CAC et ce depuis la promulgation
de la loi n°2019-47. Toutefois, son application a suscité quelques ambiguïtés quant au
modèle du rapport spécial devant être remis au conseil autorisant les conventions.
Pour faire face à ce problème, l’OECT a proposé un exemple de rapport dans la note
d’orientation sur le rapport du commissaire aux comptes prévu par les articles 29 et 30 de la
loi n°2019-47. Cette note d'orientation s’applique pour les rapports émis à partir du
01/06/2020.

Un extrait du rapport spécial destiné au CA portant sur la régularisation des


anciennes conventions :

71
RAPPORT SPÉCIAL DES COMMISSAIRES AUX COMPTES SUR LES

CONVENTIONS ET OPERATIONS PREVUES PAR L’ARTICLE 200 ET

SUIVANTS DU CODE DES SOCIETES COMMERCIALES DESTINE AU

CONSEIL D’ADMINISTRATION :

Mes dames et Messieurs les administrateurs de la société X,

En application des dispositions de l’article 200 nouveau §1 du Code des Sociétés


Commerciales, tel que modifié et complété par l'article 30 de la loi n° 2019-47 du 29 mai
2019 relatives à l’amélioration du climat de l'investissement, nous reportons ci-dessous sur
les conventions et les opérations soumises à l'autorisation de votre conseil, telles qu'elles
nous ont été communiquées par les organes de direction de votre entreprise.
Notre responsabilité est de nous assurer du respect des procédures légales d’autorisation de
ces conventions et de vous communiquer, sur la base des informations qui
nous ont été données, leurs caractéristiques et modalités essentielles, sans avoir à nous
prononcer sur leur utilité et leur bien fondé. Il vous appartient d'apprécier l’intérêt qui s’attache
à la conclusion de ces conventions et à leur réalisation en vue de leur autorisation.
S'en suit l’énumération des régularisations des anciennes conventions et leurs
impacts financiers. Exemples de régularisations d’anciennes conventions :

✓ Contrat de location conclu avec le PDG :


Les organes de direction de votre banque nous ont tenus informés du contrat de location
conclue avec votre PDG. Le contrat a été conclu en 2016, et porte sur la location d’un
véhicule de tourisme pendant une période de 5ans allant du 01/01/2016 jusqu’au
31/12/2020, le montant des loyers pratiqués correspondent au prix du marché, soit
mensuellement une valeur de 1.000Dt.
Le PDG a la possibilité, dans 5 ans, d’acquérir ce véhicule pour un montant fixé à
l’avance par référence au prix du marché, soit 50.000DT.
Cette convention a été autorisée par le conseil d’administration en 2016.

72
Telles sont, mesdames et messieurs les administrateurs, les caractéristiques et modalités
essentielles des conventions soumises à l’autorisation de votre conseil et nous vous
laissons le soin d'apprécier l'intérêt qui s’attache à leur conclusion et prendre les
décisions vous appartenant à leur égard.

Tunis, le 10 mai 2020

Signature des commissaires aux comptes

Un extrait du rapport spécial destiné au CA portant sur les nouvelles


conventions :

RAPPORT SPECIAL DES COMMISSAIRES AUX COMPTES SUR LES


CONVENTIONS ET OPERATIONS PREVUES PAR L’ARTICLE 200 ET
SUIVANTS DU CODE DES SOCIETES COMMERCIALES DESTINE AU
CONSEIL D’ADMINISTRATION :

Mes dames et Messieurs les administrateurs de la société X :

En application des dispositions de l'article 200 nouveau § 1 du Code des Sociétés


Commerciales, tel que modifié et complété par l'article 30 de la loi n0 2019-47 du 29 mai 2019
relative à l’amélioration du climat de l'investissement, nous reportons ci-dessous sur les
conventions et les opérations soumises à l’autorisation de votre conseil, telles qu’elles nous ont
été communiquées par les organes de direction de votre société.

Notre responsabilité est de nous assurer du respect des procédures légales d'autorisation de ces
conventions et de vous communiquer, sur la base des informations qui nous ont été données,
leurs caractéristiques et modalités essentielles, sans avoir à nous prononcer sur leur utilité et
leur bien fondé. Il vous appartient d'apprécier l’intérêt qui s'attache à la conclusion de ces
conventions et à la réalisation de ces opérations en vue de leur autorisation. S’en suit
l'énumération des nouvelles conventions.

73
Exemple

✓ Contrat de location auprès de la société « Z » :

Les organes de direction de votre société nous ont tenus informés du projet de contrat de
location, à conclure avec la société Z portant sur des espaces d'archivage situés à EL FEJJA
d'une superficie totale de 3.100 m2 hors œuvres.

En contrepartie, la « Z» percevra, semestriellement et d'avance, un loyer annuel déterminé à


raison de 140 dinars HT/ m², qui fera l'objet d'une augmentation annuelle non cumulative de
5% à partir de la troisième année de location.

Le projet de contrat prend effet à compter du 1 Avril 2020 et s'étend sur une période de deux
ans, renouvelable par tacite reconduction.

Telles sont, mesdames et messieurs les administrateurs, les caractéristiques et modalités


essentielles des conventions soumises à l'autorisation de votre conseil et nous vous laissons le
soin d'apprécier l’intérêt qui s'attache à leur conclusion et prendre les décisions vous
appartenant à leur égard.

Tunis. Le 16 mars2020

Signature des commissaires aux comptes

Remarque

Nous percevons à travers ces exemples que les diligences du CAC en matière de conventions
réglementées non encore autorisées sont juste informatives. Il rapporte, au niveau de son
rapport remis au conseil, toutes les opérations dont il a eu connaissance même celles qui
concernent l’année d'exercice en cours (2020) et non l'exercice clôturé (2019), et ce,
contrairement au rapport remis à l'AG des actionnaires qui sera présenté dans ce qui suit.
Néanmoins, en vertu de la loi transversale, aucune convention ne peut être autorisée sans
avoir fait l'objet d’un rapport du CAC.

74
3.2 Modèle de rapport spécial destiné à l'Assemblée Générale des actionnaires :

L’extrait du rapport présenté ci-dessous est celui que le CAC a utilisé pour informer les
actionnaires de la société X de toutes les conventions réglementées conclues et autorisées au
cours de l'année d'exercice 2020.

RAPPORT SPECIAL DES CONIMISSAIR.ES AUX COMPTES

EXERCICE CLOS LE 31 DÉCEMBRE 2020

Mesdames et Messieurs les Actionnaires de l’entreprise X,

En application des dispositions de l’article 200 du code des sociétés commerciales et suivants,
tel que modifié par la loi n° 2009-16, modifiant et complétant le code des sociétés
commerciales, et celles de l'article 475 du code des sociétés commerciales, nous reportons ci-
dessous les conventions conclues et autorisées au cours de L'exercice 2020.

Notre responsabilité est de nous assurer du respect des procédures légales d'approbation de ces
conventions et de leur traduction correcte dans les états financiers. II ne nous appartient pas de
rechercher spécifiquement et de façon étendue l'existence éventuelle de telles conventions mais
de vous communiquer, sur la base des informations qui nous ont été données et celles obtenues
à travers nos procédures d'audit, leurs caractéristiques et modalités essentielles, sans avoir à
nous prononcer sur leur utilisation et leur bien fondé.

Il vous appartient d'apprécier l'intérêt qui s'attachait à la conclusion de ces conventions et leur
réalisation en vue de leur approbation.

✓ Conventions nouvellement conclues au cours de l'exercice clos le 31


décembre 2020 :

Sont mentionnées dans cette partie les conventions réglementées ayant fait l'objet du rapport
remis au conseil d'administration et qui ont été autorisées par ledit conseil.

a. On a une convention qui a été conclue en mai 2020 entre la société X et sa filiale Y en
vertu de laquelle celle-ci fourni des services envers X en contrepartie : une commission
de 3% de la valeur des travaux de construction, d'étude et de suivi. Commission de 2%
de la valeur des ventes annuelles. Prendre en charge un pourcentage des dépenses

75
indirectes que Y va la déterminer. Prendre en charge le coût des études préalables pour
les étapes du projet jusqu'à l'obtention des licences

Cette convention a été autorisée par le conseil d’administration réuni le 12 mai 2020

b. Un projet de convention a été abordé, en mars 2020, entre votre entreprise et une de ses
filiales opérant dans le secteur de promotion immobilière en vertu duquel celle-ci loue
des espaces d'archivage situés à EL FEJJA d'une superficie totale de 3.100 m2 hors
œuvres. En contrepartie, la « filiale Z » percevra, semestriellement et d'avance, un loyer
annuel déterminé à raison de 140 dinars HT/ m², qui fera l'objet d'une augmentation
annuelle non cumulative de 5% à partir de la troisième année de location. Le projet de
contrat prend effet à compter du 1 Avril 2020 et s'étend sur une période de deux ans,
renouvelable par tacite reconduction.
Cette convention a été autorisée par le CA de l’entreprise X tenu le 12/05/2020.
✓ Conventions conclues au cours des exercices antérieurs :

Notre société a acheté un véhicule de tourisme qu’elle loue à son PDG conformément à un
contrat de location de longue durée. Le PDG a la possibilité, dans 5 ans, d’acquérir ce
véhicule pour un montant fixé à l’avance. Le montant des loyers pratiqués corresponde aux
prix du marché, pareil pour la valeur de rachat.

La période de ce contrat est de 5ans, du 1er janvier 2016 jusqu’au 31 décembre 2020.

Cette convention a été autorisée par le conseil d’administration de la société X réuni en


2016.

✓ Obligations et engagements de la société envers ses dirigeants :


1. Les obligations et engagements envers les dirigeants tel que visés par l'article 200
du code des sociétés commerciales, se présentent comme suit :
• La rémunération du DG est fixée par le conseil d'administration réuni le 24 Mai 2017.
Elle s'est élevée, au titre de l'exercice2020, à un montant brut de xxx DT y compris les
charges patronales. Ainsi elle englobe, outre le salaire et les indemnités, la prise en
charge d'une retraite prévoyance. II a bénéficié également d’une rémunération s'élevant
à xxx DT en sa qualité de membre du comité exécutif de crédit.
• La rémunération du DGA chargé de l’entreprise de détail est fixée par le conseil
d'administration réuni le 24 Mai 2017. Elle s’est élevée, au titre de l'exercice 2019, à un
montant brut de xxx DT y compris les charges patronales.

76
• Les membres du conseil d'administration sont rémunérés par des jetons de présence,
fixés par une AGO du 15 mars 2020, qui s’élèvent pour l'exercice 2020 à un montant
brut de xxx DT
2. Les obligations et engagements de l’entreprise X envers ses dirigeants, au
titre de l'exercice clos le 31 décembre 2020, se présentent comme suit (en
TND) :

Directeur général DGA Banque de détail administrateurs

Charge de Passif au Charge de Passif au Charge de Passif au


Nature de
l’exercice 31/12/2019 l’exercice 31/12/2019 l’exercice 31/12/2019
l’avantage

Avantages à

court terme*

Avantages
postérieurs à
l’emploi

Autres
avantages à
long terme

Indemnités de
fin de contrat
de travail

Paiements en
actions

En dehors des conventions précitées, nos travaux n’ont pas révélé l’existence d’autres
conventions entrant dans le cadre de l’article 200 et suivants, tel que modifié par la loi n° 2009-
16, modifiant et complétant le code des sociétés commerciales, et celles de l'article 475 du code
des sociétés commerciales.

Les commissaires aux comptes

Lieu, date et signature

77
Conclusion :
A travers ce cas pratique, nous avons exposé une démarche d’audit des conventions
réglementées au sein d’une banque, et nous avons pu démontrer l’impact de la loi n°2019-
47 sur les diligences du CAC.

Ainsi, nous avons pu cerner l’aspect particulier de la mission du CAC et les différents points
de vue pouvant être dégagés à travers l’interprétation de certaines dispositions prévues par
la réglementation en matière de conventions réglementées.

78
Conclusion générale

Au terme de ce mémoire portant sur les conventions réglementées, nous avons essayé de
mettre en relief les points suivants :

Pour pouvoir se protéger contre le problème de conflit d’intérêts du fait que l’intérêt social
soit alloué au profit d’un autre intérêt personnel, il faut garantir la bonne application de la
procédure de contrôle des conventions réglementées prévue par la loi.

Et pour mieux assimiler cette procédure nous avons étudié dans le premier chapitre de ce
mémoire les différents types de conventions que peut la société conclure.

L’intervention du CAC dans la procédure de contrôle des conventions réglementées à


plusieurs reprises, présentée au niveau du deuxième chapitre, nous a montré son importance
dans ladite procédure.

En effet, cette procédure de contrôle se déroule en trois étapes à savoir :


• L’autorisation préalable de la convention par le conseil ;
• L’audit de la convention par le CAC en vue de présenter un rapport spécial à l’AG ;
• L’approbation de la convention par l’AG des actionnaires.
Toutefois, la loi n°2019-47 du 29 Mai 2019 relative à l’amélioration du climat de
l’investissement vient ajouter une autre étape à ce processus à savoir :
• L’information du CAC des conventions réglementées conclues par la société et ce
préalablement à leur autorisation, afin qu’il puisse présenter un rapport spé cial destiné au
conseil.

D’une part, il se trouve face à une nouvelle obligation prévue par la loi transversale, celle de
l’établissement d’un nouveau rapport spécial destiné au conseil préalablement à
l’autorisation, et ce afin d’éclairer ce dernier sur les impacts économiques et financiers des
conventions conclues. Cette obligation, selon la note d’orientation de l’OECT, rentre dans
le cadre d’une mission de procédures convenues prévue par ISRS 4400 et ce afin de remédier
au problème de non-respect du principe de non-immixtion dans la gestion de la société à
auditer. Par conséquent, le CAC ne va exprimer aucune assurance ni s’immiscer dans la
gestion de la société à auditer.

79
Enfin, au niveau du troisième chapitre, nous avons essayé de présenter une démarche
d’audit des conventions réglementées à suivre par le CAC que nous avons adopté au cours
de la mission de certification des comptes de l’entreprise X, ainsi que des modèles de
rapports spéciaux destiné au conseil et à l’AG.

80
Bibliographie

LES OUVRAGES :

➢ Ali masmoudi « les éditions Raouf Yaich » : Amélioration du climat de


l’investissement et registre national des entreprises

LES PUBLICATIONS D’ORGANISMES PROFESSIONNELS :

➢ Avis de la commission juridique de l’OECT, Août 2019.


➢ Commission juridique de l’OECT, « Note d’Orientation sur les diligences du
commissaire aux comptes en matière de rémunération de dirigeants. », Mars 2010.

LES TEXTES JURIDIQUES :

➢ Code Pénal
➢ Code des sociétés commerciales
➢ Code de commerce
➢ La loi n°2000-93 du 3 novembre 2000, portant promulgation du code des sociétés
commerciales
➢ La loi n°2009-16 du 16 mars 2009, modifiant et complétant le code des sociétés
commerciales.
➢ La loi transversale 2019-47 du 29 mai 2019 relative à l’amélioration du climat de
l’investissement. (Articles 29 et 30).

81
PUBLICATIONS OFFICIELLES : NORMES PROFESSIONNELLES

➢ Norme International de services connexes ISRS 4400, « missions de procédures


convenues relatives aux informations financières »
➢ ISA 560 « Evénements postérieurs à la date de clôture »
➢ ISA 260 « Communication avec les personnes constituant le gouvernement de
l’entreprise »
➢ Ordre des Experts Comptables de Tunisie (OECT). « Note d’orientation sur les
diligences du commissaire aux comptes en matière de rémunération des dirigeants »,
mars 2010,
➢ Ordre des Experts Comptables de Tunisie (OECT). « Note d’orientation sur le rapport
du commissaire aux comptes prévu par les articles 29 et 30 de la loi n°2019- 47 relative
à l’amélioration du climat d’investissement », janvier 2020

LES MEMOIRES :

➢ Chebbi mariem , 2019. Conventions réglementées : Diligences du Commissaire aux


comptes et apport de la nouvelle loi transversale 2019-47 relative à l’amélioration du
climat de l’investissement du 29 Mai 2019
LES SITES WEB :

➢ www.entreprises.cci-paris-idf.fr

82
Table de matières

Dédicace ..............................................................................................................................................
Remerciement .....................................................................................................................................
Liste des abréviations .........................................................................................................................
Liste des figures ..................................................................................................................................
Liste des tableaux ...............................................................................................................................
Sommaire ............................................................................................................................................
Introduction générale....................................................................................................................... 1
Chapitre 1 : Présentation des Conventions Réglementées............................................................ 3
Introduction du chapitre : ............................................................................................................... 4
Section 1 : Définition d’une convention réglementée .................................................................... 4
Section 2 : Les opérations soumises aux contrôles du CAC et Personnes visées ........................ 5
2.1 Cas des SA à Conseil d’administration .................................................................................... 5
2.1.1 LES CONVENTIONS REGLEMENTEES CONCLUES AVEC LES DIRIGEANTS ,
ACTIONNAIRES ET SOCIETES LIEES :............................................................................................. 5

2.1.2 Les conventions réglementées conclus avec les tiers .......................................................... 11


2.2 Cas des SARL : ......................................................................................................................... 13
Section 3 : les opérations interdites .............................................................................................. 15
3.1 Cas de SA à CA : ...................................................................................................................... 15
3.2 Cas des SARL ........................................................................................................................... 16
Section 4 : les opérations libres ..................................................................................................... 17
Conclusion du chapitre : ................................................................................................................ 20
Chapitre 2 : Les étapes de la procédure de contrôle et l’intervention par le CAC .................. 21
Introduction du chapitre : ............................................................................................................. 22
Section 1 : l’autorisation préalable du conseil d’administration ............................................... 23
1.1 L’information du CA ou du CS .............................................................................................. 23
1.2 L’information du CAC ............................................................................................................ 24
1.3 L’établissement d’un rapport spécial par le CAC destiné au CA/CS ................................. 25
1.3.1 Le rapport de la direction générale ..................................................................................... 25
1.3.2 Signature de la lettre de mission .......................................................................................... 30
1.3.3 Planification et mise en œuvre de procédures convenues .................................................. 34
1.3.4 Le rapport spécial du commissaire aux comptes ................................................................ 35
1.4 L’autorisation du conseil d’administration ........................................................................... 39
Section 2 : L’information postérieur du CAC ............................................................................. 40

83
Section 3 : Travaux du CAC dans le cadre de sa mission générale en matière des conventions
réglementées.................................................................................................................................... 41
3.1 Démarche d’appréciation du caractère règlementé d’une convention ................................ 41
3.2 La nature de la mission ............................................................................................................ 42
3.3 Outils à la disposition du CAC ................................................................................................ 44
3.3.1 Lettre du CAC ....................................................................................................................... 44
3.3.2 Questionnaire de vérification ............................................................................................... 45
3.3.3 Fiche type d’analyse des Conventions Règlementées ......................................................... 46
3.3.4Lettre de demande d’information ......................................................................................... 47
3.4 Examen des événements postérieurs à la date de clôture se rapportant aux conventions
réglementées.................................................................................................................................... 50
Section 4 : Etablissement du rapport spécial destiné à l’AG des actionnaires : ....................... 53
4.1 Les conditions générales du rapport spécial : ........................................................................ 54
4.2 Contenu du rapport spécial à l’AG ........................................................................................ 54
4.3 La position du CAC ................................................................................................................. 56
Section 5 : L’approbation de l’assemblée générale ..................................................................... 58
5.1 Conditions et modalités de tenue de l’assemblée ................................................................... 58
5.2Nature de l’assemblée : ............................................................................................................. 59
5.3 Convocation de l’assemblée générale : ................................................................................... 59
5.4 Conditions de vote : .................................................................................................................. 60
5.4.1 Pour les SA : .......................................................................................................................... 60
5.4.2 Pour les SARL : ..................................................................................................................... 61
Section 6 : La responsabilité du commissaire aux comptes ........................................................ 62
6.1 La responsabilité civile............................................................................................................. 62
6.2 La responsabilité pénale .......................................................................................................... 63
6.3 La responsabilité disciplinaire du CAC : ............................................................................... 64
Conclusion....................................................................................................................................... 65
Chapitre 3 : Rôle du CAC dans l’approbation des Conventions Règlementées :
(Cas pratique) ................................................................................................................................. 66
Introduction du chapitre ............................................................................................................... 67
Section 1 : Présentation de L’entreprise X objet de notre cas pratique :.................................. 67
Section 2 : La démarche d’audit proposée au sein de X et analyse de certaines conventions
règlementées conclues par cette dernière ..................................................................................... 68
2.1 La démarche d’audit des conventions réglementées ............................................................. 68
2.2 Analyse de certaines conventions réglementées conclues par l’entreprise X: .................... 69
Section 3 : Des modèles de rapports spéciaux remis au conseil et à l’AG ................................ 71
3.1 Modèle de rapport spécial remis au conseil d'administration.............................................. 71

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3.2 Modèle de rapport spécial destiné à l'Assemblée Générale des actionnaires : ................... 75
Conclusion : .................................................................................................................................... 78
Conclusion générale ....................................................................................................................... 79
Bibliographie .................................................................................................................................. 81
Table de matières ........................................................................................................................... 83

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