PhotoTheoria12 201609
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PhotoTheoria12 201609
SOMMAIRE
PUBLICATIONS 14
SUISSE ROMANDE 24
SUISSE ALÉMANIQUE 72
TESSIN 114
PHOTO-THEORIA
Webzine mensuel sur l'actualité de la photographie contemporaine
Rédaction : Nassim Daghighian • [email protected] • www.phototheoria.ch
Photo-Theoria est un site de ressources pédagogiques créé en 2011 et un magazine en ligne depuis 2015.
Historienne de l’art spécialisée en photographie, Nassim Daghighian (1969, CH) est membre de l’AICA –
Association Internationale des Critiques d’Art dès 2012 et a notamment publié des articles dans art press.
Elle enseigne la photographie contemporaine, l’histoire de la photographie et l’analyse d’image à l’École
supérieure d’arts appliqués de Vevey – CEPV depuis 1997. De 1998 à 2004, elle a été conservatrice
associée au Musée de l’Elysée, Lausanne. Elle s’engage dès 1998 dans la promotion de la création actuelle,
en particulier comme membre fondateur et présidente de NEAR, association suisse pour la photographie
contemporaine de 2009 à 2013. Elle a été rédactrice en chef de NEXT, mensuel édité par NEAR de 2008 à
2015. Dernier essai : " Réflexivité dans la photographie contemporaine ", Photo-Theoria, janvier 2016
(en ligne : http://phototheoria.ch/up/reflexivite.pdf).
La rentrée culturelle est dense cette année, notamment pour la photographie ! Photo-Theoria #12 vous
propose de découvrir trente-cinq nouvelles expositions présentées en Suisse cet automne. L'événement
incontournable est Images, biennale d'arts visuels créée à Vevey en 1995 et dirigée dès 2008 par Stefano Stoll.
Pour sa cinquième édition, celui-ci confirme sa ligne artistique : un festival en plein air (29 projets artistiques
sur un total de 75) accessible à un très large public, par son contenu et sa gratuité, mais qui offre aussi aux
amateurs de photographie contemporaine l'occasion de découvrir des travaux récents, voire inédits et
produits par Images. Le visiteur averti ne manquera pas les projets primés par le Grand Prix Images Vevey,
bisannuel, remporté l'an passé par Christian Patterson (1972, USA). L'artiste a conçu pour Images une
installation-environnement, Gong Co., combinant photographies et objets pour reconstituer l'ambiance d'une
épicerie vieillotte qui a fait faillite. Il a été inspiré par Andy Warhol, qui avait écrit dans son journal en 1975 :
" Tous les grands magasins deviendront des musées et tous les musées deviendront des grands magasins. "
La biennale propose un hommage aux 50 ans du Montreux Jazz Festival qui permet d'explorer la richesse
des associations entre images, sons et musique dans cinq expositions. Le fil rouge thématique de l'immersion
– terme à prendre au sens littéral ou figuré – est présent dans quelque cinquante projets. Stefano Stoll
souligne l'importance qu'il donne à l'ancrage de chaque projet dans un lieu, la plupart des expositions offrant
une scénographie originale. L'immersion des images dans la ville de Vevey joue avec la présence du lac,
dans lequel sont plongés les travaux de Guido Mocafico, célèbre photographe de publicité, et de la
japonaise Asako Narahashi. Les relations entre analogique et numérique, l'interactivité, la participation, voire
l'immersion des visiteurs sont également convoquées. Pour faire apparaître les magnifiques œuvres de la
série Coexistence de Stephen Gill, couvertes d'un vernis opaque hydrosoluble, le visiteur les asperge d'eau.
Le sujet de l'inondation est traité dans les architectures fictives construites en studio par James Casebere ou
les vues panoramiques documentaires " post-tsunami " de Michel Huneault. D'autres projets évoquent les
nuages de la météo ou les clouds d'internet : entre science et art, Berndnaut Smilde fabrique des nuages
dans des intérieurs, alors que Mat Collishaw crée une pluie de pixels pseudo-mystique, malicieusement
installée dans une église. Outre les grands noms (Martin Parr, Alec Soth…), on découvre avec plaisir les
jeunes talents de la photographie contemporaine comme Florian Amoser (ECAL) ou les étudiants de l'École
supérieure de photographie de Vevey (CEPV) dans l'exposition Des mondes meilleurs.
Nassim Daghighian
à Festival Images Vevey, 10.09. – 02.10.2016, www.images.ch, voir plus d'informations sur les expositions dès la page 28.
Avec The End of Innocence, Mat Collishaw (1966, GB) met en scène au travers d’une recréation numérique
le dialogue entre deux œuvres d’art iconiques: le portrait du pape Innocent X, peint par Diego Velázquez en
1650, et sa réinterprétation moderne par Francis Bacon en 1953. Cette installation se présente comme une
pluie de pixels lumineux, où le tableau de l’artiste irlandais se superpose à celui du maître espagnol dans un
jeu perpétuel de fondus enchaînés. A mi-chemin entre figuration et abstraction, cette œuvre hypnotique
évoque la superficialité des représentations que génèrent nos sociétés hyperconnectées, à une époque où
clouds, appareils mobiles et réseaux sociaux régissent notre quotidien en nous submergeant d’un flot
incessant d’images. L’installation est exposée en format monumental dans le chœur de l’Eglise Sainte-
Claire.
In Camera est conçue autour des archives photographiques de la Bibliothèque de Birmingham, à partir d’une
série de douze négatifs de scènes de crimes, effectués pour le compte de la police de la ville anglaise dans
les années 1930 et 1940. Dans les combles du Musée historique, l’installation présente chaque scène
reproduite en transparence avec une encre phosphorescente et exposée dans une vitrine individuelle. À la
lumière de flashs intermittents, ces images surgies d’un autre temps se révèlent brièvement aux yeux des
spectateurs plongés dans l’obscurité. Collishaw a extrait ces archives de leur fonction documentaire pour
semer le trouble dans notre esprit. L’absence de toute présence humaine dans ces scènes éveille
instinctivement notre curiosité : chacun est amené à s’approprier les images en tirant ses propres
conclusions sur les crimes qui se sont joués dans ces décors énigmatiques. Ces images d’archives sont
présentées dans les combles du Musée historique de Vevey, dans une installation immersive créée par
l’artiste.
Depuis plus de 25 ans, Stephen Gill (1971, GB) ne cesse de mettre à l’épreuve les limites que la
photographie lui impose. Il explore diverses techniques insolites en enterrant ses tirages, en réalisant des
collages avec des fleurs et des graines ou en insérant directement des objets et des insectes dans son
boîtier photographique. Pour la série Coexistence, il prélève l’eau d’un bassin au pied du château d’eau de
Dudelange et y immerge son appareil photo. L’eau devient le filtre à travers lequel il décide de regarder les
habitants de cette ville. L’histoire se fait alors substance en venant imprégner littéralement le matériau
photographique. Installées autour de la fontaine des Jardins du Rivage, les photographies sont recouvertes
d’un vernis hydrosoluble opaque, obligeant les visiteurs à asperger à leur tour les images avec l’eau de la
fontaine pour les révéler. Une scénographie originale du Festival Images Vevey et de l’ECAL/Ecole
cantonale d’art de Lausanne, Judith Chauvel-Lévy, Mathieu Lang, Leos Llambias
En 2007, une association de shérifs texans lance une plateforme en ligne de protection virtuelle des
frontières : un dense réseau de caméras installées tout le long de la frontière mexicaine. N’importe quel
internaute pouvait s’inscrire sur le site afin de surveiller en temps réel la frontière et signaler toute activité
suspecte. Entre 2009 et 2011, l’artiste Waltraut Tänzler (1953, DE) s’est connectée régulièrement au site
s’improvisant à son tour garde-frontière virtuelle. Son travail autour de captures d’écran de vidéos en direct
révèle les méthodes douteuses d’un véritable système de délation participatif, dans une société où la liberté
de parole s’est complétement démocratisée via les réseaux sociaux. Cette série est présentée dans un
sous-sol, à l’abri des regards, qui évoque une salle de vidéo surveillance. Une scénographie originale du
Festival Images Vevey
Quantified Landscape présente une recherche en cours sur la transposition photographique de l’espace sur
une surface plane. Plongé au cœur de galeries souterraines, Florian Amoser (1990, CH) en cartographie les
reliefs en posant au sol un laser monté sur moteur. Le faisceau lumineux balaye lentement les parois de la
cavité, dessinant ainsi une ligne continue selon le principe des courbes de niveaux. Ces longues poses
créent des paysages en noir et blanc évoquant autant la pratique analogique que le rendu numérique d’une
modélisation tridimensionnelle. Ces images sont présentées sur des panneaux d’affichage face au lac
Léman. Une scénographie originale du Festival Images Vevey.
Source : www.images.ch
Lors de sa première édition en plein air en 2008, le Festival Images Vevey produisait une seule installation
monumentale avec Renate Buser (1961, CH). Huit ans plus tard, l’artiste suisse propose la plus grande
photographie de l’édition 2016. Travaillant essentiellement sur l’architecture, elle s’inspire d’éléments de
construction existants pour créer de grandes installations, placées de manière à questionner notre rapport à
la réalité. L’image exposée sur la façade du siège international de Nestlé est un fragment du hall de ce
bâtiment emblématique conçu par l’architecte lausannois Jean Tschumi. Entre mise en abyme et
gigantesque trompe-l’œil, cette œuvre amplifie les jeux de transparence et d’échelle entre la construction et
son environnement et offre une immersion à l’intérieur de ce joyau architectural.
Il y a cinq ans, le 11 mars 2011, un tremblement de terre dévaste la région de Tohoku au Japon en
provoquant un tsunami et l’accident nucléaire de Fukushima. Après s’être rendu sur les lieux en 2012 pour
un projet bénévole de réhabilitation, le photographe Michel Huneault (1976, CA) retourne au Japon en 2015
et parcourt les abords de la côte japonaise. Il documente en images et en sons les dommages causés par
cette catastrophe. Cette installation témoigne de la manière dont les Japonais font face à des traumatismes
d’une telle ampleur. Le spectateur est invité à se plonger dans deux gigantesques panoramas composites
de la ville côtière de Ishinomaki, présentés sur des structures en arc de cercle : à l’extérieur, le front de mer
et à l’intérieur, le paysage dévasté par le tsunami d’où émergent quelques nouvelles constructions.
Source : www.images.ch
© Michel Huneault, Vue de Tohoku, coté terre, 2012, de la série Vues de Tohoku (détail)
Depuis plus de dix ans, Matt Lipps (1975) découpe des images d’archives qu’il dispose sur des étagères, à
la manière d’un cabinet de curiosités. Pour cette série, Matt Lipps a puisé dans The Library of Photography,
une publication en 17 volumes édités entre 1970 et 1972 par Time-Life Books. Il y a sélectionné, découpé et
assemblé près de 500 éléments – objets, animaux ou figures humaines – qui forment une sorte
d’encyclopédie visuelle retraçant 40 ans d’histoire de la photographie. Par l’utilisation de collage, de mises
en scène et de natures mortes, Library rend hommage à la photographie analogique et pose la question de
l’avenir des images numériques. Ces photos sont imprimées sur de grandes bâches accrochées entre les
piliers de la Grenette, sur la Place du Marché, un lieu où se déroule toutes les semaines une brocante.
Xu Yong (1954) a pris les photos de la série Negatives le 4 juin 1989 lors des protestations de Tienanmen et
les a conservées jusqu’ici en secret. Témoignage unique de cette révolution réprimée violemment par le
régime, ces images sont présentées en négatif, forçant le regard du spectateur à s’attarder pour les
décrypter, se plonger dans l’Histoire et contourner la censure.
Source : www.images.ch
PUBLICATIONS
Entre sculpture et photographie. Huit artistes chez Rodin
Cat. expo., 12.4.-17.7.2016, Paris, Musée Rodin / Milan, Cinq Continents, 2016, 144 p.
www.fivecontinentseditions.com
Plusieurs textes du livre sont signés des commissaires de l'exposition, Hélène Pinet et Michel Frizot,
historien de la photographie. Les essais en début d'ouvrage présentent le projet d'exposition ainsi que le
contexte artistique des années 1960-1970 dans lequel se sont développées de nouvelles interactions entre
sculpture et photographie. Hélène Pinet revient aussi sur cinq sculpteurs connus pour avoir eu une relation
ème
privilégiée avec la photographie, du 19 siècle aux années 1950 : Auguste Rodin, Medardo Rosso,
Constantin Brancusi, Henry Moore et David Smith. Dans la partie principale du livre, chaque artiste est
présenté par quelques pages de texte et une sélection d'œuvres oscillant entre photo, collage, sculpture,
installation, art conceptuel, documentation de performance ou d'œuvre réalisée dans le paysage. Spécialiste
du Land art, Gilles A. Tiberghien met en valeur la démarche de Richard Long alors qu'Alexandre Quoi
présente Mac Adams, connu pour son emploi important de la mise en scène photographique dans les
années 1970-1980. On retrouve avec plaisir l'artiste suisse Markus Raetz, qui se joue de nos perceptions
avec humour. Bien qu'il soit toujours préférable de voir ce type d'œuvres dans une exposition, ce catalogue
2
est fort stimulant pour nourrir la réflexion sur les échanges, passés ou actuels, entre sculpture et photographie.
Nassim Daghighian
1. Hélène Pinet a publié plusieurs ouvrages sur le sujet dont : Rodin et la photographie, Paris, Musée Rodin / Gallimard, 2007. Voir
aussi " Rodin et la photographie " en ligne : http://www.musee-rodin.fr/fr/ressources/fiches-educatives/theme-rodin-et-la-photographie
2. Parmi les publications sur le thème, voir notamment les ouvrages : BILLETER, Erika, BROCKHAUS, Christoph, éds., Skulptur im
Licht des Fotografie. Von Bayard bis Mapplethorpe, cat. expo., Berne, Benteli Verlag, 1997 ; DEZEUZE, Anna, KELLY, Julia, éds.,
Found Sculpture and Photography from Surrealism to Contemporary Art, Surrey, Ashgate, 2013 ; MARCOCI, Roxana, éd., The Original
Copy. Photography of Sculpture, 1839 to Today, textes : Geoffrey Batchen, Tobia Bezzola, Roxana Marcoci, cat. expo., New York,
MoMA, 2010 ; Photographie / Sculpture, textes : Michel Frizot, Dominique Païni, Hélène Pinet, Régis Durand, et ali., cat. expo., Paris,
Centre National de la Photographie / Photo Copies, 1991 ; Sculpter-photographier. Photographie-sculpture, Actes du colloque organisé
au Louvre sous la direction de Michel Frizot et Dominique Païni, Paris, Marval / Musée du Louvre, 1993
à Petite vidéo d'HandicArt, Entre sculpture et photographie, Musée Rodin, Paris, juillet 2016, 2'55'' : https://youtu.be/JWg1x76MfBQ
Emanations est avant tout un superbe hommage à une facette moins connue de l'origine de la photographie :
les images réalisées sans appareil photographique (cameraless photographs). La sélection de 144 planches,
très bien imprimées sur un papier de qualité, ainsi que les 33 figures illustrant l'essai de Geoffrey Batchen,
permettent de survoler l'histoire des pratiques expérimentales du photogramme, du chimigramme et autres
procédés inventés pour réaliser des images sans caméra. Une trentaine d'œuvres récentes montrent que les
photographes contemporains s'intéressent particulièrement à ces méthodes d'exploration, tout en ayant
conscience de la disparition progressive de plusieurs d'entre elles, liée à l'interruption de la production des
supports analogiques ou de certains produits.
Geoffrey Batchen (1956, AU) est professeur, auteur et curateur, spécialiste de l'histoire de la photographie.
1
Il enseigne à la Victoria University of Wellington, en Nouvelle-Zélande. Il a, en autres ouvrages , édité un
livre sur les réflexions de Roland Barthes sur la photographie, auteur qu'il cite au début du livre Emanations.
" Les réalistes, dont je suis, […] ne prennent pas du tout la photo pour une « copie » du réel – mais pour une
émanation du réel passé : une magie, non un art. "
2
Roland Barthes
Le titre de l'ouvrage est donc inspiré par la notion de trace indicielle abordée par Roland Barthes dans
La Chambre claire : le ça-a-été d'un référent qui n'est plus, mais dont la photo garde le souvenir. Geoffrey
Batchen relève l'aspect magique de cette émanation du passé. Le photogramme est effectivement
l'empreinte en négatif (en clair sur fond sombre) des objets posés à même la surface photosensible. C'est le
3
degré zéro de la photographie, pour citer un autre livre majeur de Barthes. Geoffrey Batchen consacre une
cinquantaine de pages du livre à un historique passionnant de la cameraless photography. Il s'intéresse en
particulier à l'abstraction, une tendance importante de cette pratique, qui se combine à l'importance du
contact physique entre le support photosensible et les éléments photographiés.
Les expérimentations des précurseurs et des pionniers de la photographie (par exemple, les dessins
photogéniques de W.H.F. Talbot en 1834-1835, le procédé du cyanotype inventé par Sir John Herschel en
1842 et pratiqué par la scientifique Anna Atkins), les merveilles de la science (les images aux rayons X) ou
des expériences paranormales (la photographie occulte) sont des aspects importants de la photographie au
ème ème
19 siècle que Batchen revisite à travers le filtre de son sujet. Dans la première moitié du 20 siècle, les
pratiques expérimentales des avant-gardes vont amener à une " renaissance " du photogramme chez
Christian Schad, Man Ray et László Moholy-Nagy, souvent cités par les historiens. Mais Batchen explore
aussi des pistes moins connues du côté de la Pologne, de la Tchécoslovaquie, de la Corée ou du Japon.
Après la Seconde Guerre mondiale, l'abstraction devient dominante et, parallèlement, un artiste américain
précurseur du body art, Robert Rauschenberg, réalise des photogrammes géants de corps humains.
À l'époque de l'argentique, la majorité des photographes réalisaient des planches contacts de leurs négatifs,
la cameraless photography était donc pratiquée par tous en quelque sorte, alors qu'aujourd'hui elle constitue
un choix artistique d'ordre politique ! Comme le souligne Geoffrey Batchen dans sa conclusion, bien qu'une
certaine mélancolie se dégage de travaux tel que la série Lament d'Alison Rossiter, les artistes actuels
jettent un regard critique sur la production en masse du capitalisme global (qui accélère la disparition de
l'analogique) et sur l'aspect insaisissable des images numériques. Ces photographes mettent en valeur
l'aspect tactile de la photographie en réalisant de manière artisanale des images sensuelles.
Ils prennent le temps de réaliser leurs œuvres et nous invitent à y consacrer un moment pour penser aux
conséquences de notre économie postindustrielle de l'information. La cameraless photography a, de fait,
toujours été un aspect subversif de l'histoire du médium, une auto-critique de tout ce que la photographie est
censée être.
Nassim Daghighian
1. BATCHEN, Geoffrey, éd., Photography Degree Zero. Reflections on Roland Barthes's Camera Lucida, Cambridge, Massachusetts,
MIT Press, 2009 ; voir aussi les ouvrages de l'auteur : Burning with Desire. The Conception of Photography, Cambridge,
Massachusetts, MIT Press, 1999 ; Each Wild Idea. Writing, Photography, History, Cambridge, Massachusetts, MIT Press, 2001 ; Forget
Me Not. Photography and Remembrance, New York, Princeton Architectural Press, 2004 ; ainsi que: BATCHEN, Geoffrey, GIDLEY,
Mick, MILLER Nancy K., PROSSER, Jay, Picturing Atrocity. Photography in Crisis, Londres, Reaktion Books, 2012.
2. BARTHES, Roland, La chambre claire. Note sur la photographie, Paris, Gallimard / Seuil, coll. Cahiers du cinéma, 1980, p.138
3. BARTHES, Roland, Le Degré zéro de l'écriture, Paris, Seuil, 1953.
SUISSE ROMANDE
Paul Rousteau. Strawberry Fields
Forma, Lausanne, 09.09. – 15.10.2016
www.forma-art.ch
" Paul Rousteau propose à Forma une expérience autant esthétique que poétique à travers un nouvel
ensemble de vingt photographies. Strawberry Fields propose un voyage dans un autre monde par
l’intermédiaire du prisme photographique altéré et subjectif de l’artiste. Ce dispositif est une invitation à la
rêverie où Paul Rousteau guide le spectateur dans son univers. Par son iconographie colorée et empreinte
de légèreté, il ouvre les portes d’une perception personnelle, alliant mysticisme et délectation visuelle.
Dans son processus créatif, l’artiste recherche le surnaturel et la beauté, mais également l’accident lui
permettant de transmettre – au-delà d’une identité stylistique marquée – une émotion. L’erreur crée selon lui
ce sentiment. Ce sont les imperfections qui alimentent le flux artistique de ses travaux volontairement flous.
Un projet en engendre un autre, ils fusionnent ou s’éloignent entraînant les travaux photographiques de Paul
Rousteau hors des sentiers battus de la pensée linéaire
Les photographies de l’artiste sont nourries de modèles artistiques variés : la touche impressionniste, la
relation de Fra Angelico à la couleur, l’énergie du fauvisme et de l’expressionnisme allemand, les genres de
peintures classiques comme le portrait, la peinture de genre et la nature morte. De fait, Paul Rousteau,
formé à l’école de photographie de Vevey (CEPV), se détache des canons esthétiques souvent associés à
la photographie suisse par la liberté de sa démarche transversale. Ici, le langage formel propre du médium
photographique rencontre le vocabulaire pictural.
L’univers de l’artiste est empreint de clichés. En constante recherche du beau, ses peintures
photographiques n’ont pas de desseins autres que celui de dépeindre et transmettre sa vision du bonheur :
« une femme nue, une éclaircie sur une fleur, un lever de soleil sur lamer, un enfant qui rit, ou encore un
oiseau avec de belles couleurs ». Paul Rousteau, se laissant transporter au gré de ses flâneries, est
conscient que « pour un esprit cynique cette apologie du bonheur peut être considérée comme convenue ou
naïve. Or, je ne mets pas de hiérarchie entre un peintre du dimanche et Matisse, entre le kitsch et le beau,
entre mon quotidien et ma vie rêvée » "
Jean-Rodolphe Petter, historien de l’art
Paul Rousteau (1985, FR) vit et travaille à Paris. Il achève sa formation en 2010 à l’Ecole de photographie
de Vevey (CEPV). En 2011, il participe au Festival Images 10’ à Vevey et, l’année suivante, à Photo 12, à
Zurich. En 2013, il présente son travail au Musée de l’Elysée dans le cadre de How to look at the beast et à
la FIAC off, à Paris. En 2014, il est de retour à Vevey dans le cadre du Festival Images dans l'exposition
Hordes et nuées. En 2016 ce sera le tour les Rencontres photographiques d’Arles.
Source : dossier de presse
Le dispositif d’exposition qui rassemble les dix-neuf propositions privilégie la proximité et l’immersion dans
les images. C’est un espace architectural à l’intérieur duquel le visiteur est invité à participer à l’apparition
des photographies projetées. Par l’intermédiaire d’un tableau de commande, il prend la fonction d’un
opérateur devenu soudain maître des lieux ; l’espace se modifie alentour, dans une alternance de
séquences lumineuses ou obscures, colorées ou achromes, sonores ou plongées dans le silence, à sa
guise. Ce dispositif singulier met ainsi en perspective les enjeux de pouvoir inhérents à toute entreprise
utopique. La visite s’achève dans un espace où l’utopie prend cette fois une dimension très tangible, un
jardin aménagé collectivement lui aussi, matérialisation d’une vision positive archétypale, il invite les
festivaliers à s’y attarder.
Par ce kaléidoscope changeant de propositions d’utopies, Des mondes meilleurs est l’occasion d’affirmer
encore que la posture adoptée par l’artiste peut être à la fois celle d’observer, de déconstruire le monde, ou
d’y intervenir en tant que force de proposition, moteur de changement. Ici, chaque auteur, par son regard,
les questionnements essentiels qui l’habitent, nous donne à voir d’autres alternatives, échafaude des
mondes meilleurs... et peut-être nous permet d’y croire.
Curateurs : Virginie Otth et Mathieu Bernard-Reymond
Un projet réalisé dans le cadre des ateliers photographiques proposés par : Valérie Belin, Stefan Burger,
Oliver Chanarin, Donigan Cumming, Joan Fontcuberta, Claus Goedicke, Anne Golaz, Patrick Hari et Reiner
Riedler et d’un workshop scénographique avec le Bureau A : Leopold Bianchini et Daniel Zamarbide
Une exposition du Centre d’Enseignement Professionnel de Vevey (CEPV) dans le cadre du Festival Images.
Source : dossier de presse
L’exposition Viewfinder est constituée d’une série de paysages lacustres, réalisée en 2013 dans la région
des Grands Lacs entre le Canada et les Etats-Unis. Susan Dobson superpose à ses images des scans de
viseurs d’appareils photographiques (viewfinder en anglais), sélectionnés dans les collections historiques de
la prestigieuse George Eastman House. Elle traite volontairement ces étendues d’eau comme un lieu
commun et universel, préférant porter l’attention sur les marques, les grilles, les taches et les empreintes de
doigts laissés par les anciens propriétaires des verres dépolis. Le spectateur est amené à regarder ces
paysages au travers du principal élément technique permettant le cadrage et la composition de l’image.
Viewfinder nous plonge au cœur de l’analogique au travers d’une relecture de l’histoire et des techniques du
e e
médium aux XIX et XX siècles. A l’ère du numérique et du règne de l'instantané, ces photographies
rappellent une époque révolue où la prise de vue nécessitait encore un véritable savoir-faire, un matériel
volumineux et des temps de pose de longue durée.
Une exposition du Festival Images Vevey 2016 au Musée suisse de l’appareil photographique.
Susan Dobson (1965, Moncton, Canada) a étudié les arts appliqués à Toronto et les beaux-arts à Guelph,
où elle vit, travaille et enseigne la photographie. Sa pratique artistique est principalement centrée sur la
photographie et l’installation avec pour sujets de prédilection les paysages suburbains. Son travail a été
exposé dans de nombreux pays notamment dans le cadre des festivals de photographie à Toronto, Mexico,
Montréal et Bruxelles.
" Photographie en immersion ", présentation du fil rouge thématique par Stefano Stoll, directeur d'Images :
" Il n’y a pas si longtemps, pour révéler une photographie il fallait la plonger dans trois bains successifs.
Trois liquides qui permettaient de développer et de conserver une image : le révélateur, le bain d’arrêt et le
fixateur. Dans la salle obscure, à la lumière d’une ampoule rouge, l’odeur d’ammoniaque était forte, le temps
long et le résultat incertain.
Avec le numérique, plus besoin de révélateur ou de bain d’arrêt. L’heure est à la vaporisation : les liquides
sont devenus nuages, et les clouds font désormais office de « fixateur » virtuel en stockant les images prises
par les smartphones du monde entier. C’est au cœur de cette tension entre analogique et numérique que
l’importance de l’élément liquide dans la photographie a inspiré la programmation de l’édition 2016 du
Festival Images Vevey. Jouant de sa proximité avec le lac Léman, l’un des plus grands d’Europe, le Festival
a conçu ses installations autour de la thématique de « l’immersion ». En extérieur comme en intérieur, pour
chaque série présentée, le Festival cherche une formulation scénographique originale, prolongeant le propos
artistique sous une forme participative ou inattendue. Au final, ce sont 75 projets avec des artistes de quinze
pays différents qui plongent le festivalier dans l’univers submersible de la photographie contemporaine.
Le terme « immersion » est envisagé au sens large, à la fois dans sa composante littérale, soit l’action de
plonger dans un liquide, mais aussi dans l’aspect immersif d’une démarche ou d’un environnement
artistique. Parfois c’est le photographe qui se jette à l’eau, qui y trouve son inspiration, magnifie les littoraux
ou manipule ses images avec du liquide ; d’autres fois ce sont dans les profondeurs abyssales d’internet et
des médias que nous emmènent les séries présentées. Ce fil rouge permet autant d’immersions dans des
régimes politiques totalitaires, des cycles de vie, des cultures étrangères, des nuages surréalistes ou
informatiques et même dans des vapeurs de parfum.
Au fond de l’Adriatique, Simon Faithfull filme un individu en jeans et chemise blanche qui se balade
paisiblement dans ce paysage sous-marin. Guido Mocafico, maître de la nature morte, voit sa série la plus
récente Blaschka exposée à même les fonds lacustres, alors que son projet 101 Packshots rend un
hommage amusé aux eaux de parfum bon marché.
Certains artistes n’hésitent pas à placer leur caméra ou leur sujet sous l’eau. Sur l’ancienne prison de la
ville, le marin de Pierre et Gilles resplendit bien qu’immergé à mi-corps dans les eaux troubles du port du
Havre. Sa position fait penser à Asako Narahashi qui prend ses clichés du mont Fuji en se baignant dans un
lac. Stephen Gill trempe son appareil dans une citerne de la ville industrielle de Dudelange, et tire le portrait
des habitants, les gouttes formant un filtre naturel sur son objectif.
L’Américaine Laurie Simmons a réalisé une série de performances subaquatiques évoquant l’émancipation
de la femme, avec parmi les naïades son amie Cindy Sherman ; ces corps libres rappellent d’ailleurs ceux
filmés par le chorégraphe Philippe Saire plongés dans une obscurité quasi amniotique. Et si l’Italien Edoardo
Delille surprend les baigneurs veveysans sous l’eau alors qu’ils viennent de sauter dans le lac Léman, la
russe Ekaterina Shelganova dispose ses pêcheurs sur banquise le long des quais boélands.
Susan Dobson et Corinne Vionnet revisitent le genre photographique des horizons lacustres et maritimes,
tandis que le panorama immersif de Michel Huneault nous invite à découvrir les côtes japonaises ravagées
par le tsunami de 2011. James Casebere rappelle également la fragilité de l’homme au regard des forces de
la nature en créant des maquettes d’architecture qu’il inonde littéralement en studio.
Le duo Lei Lei & Thomas Sauvin a passé à l’aquarelle des milliers de clichés trouvés en Chine pour en faire
un film d’animation. Marvin Leuvrey a imaginé avec d’autres étudiants de l’ECAL/Ecole cantonale d’art de
Lausanne – section Design une scénographie faisant du Léman un immense bac de révélateur ; à proximité,
Florian Amoser nous emmène au bord de lacs souterrains, à l’intérieur de grottes humides et ornées
d’étranges courbes de niveau.
Les nuages se chargent d’eau et la pluie devient numérique avec l’installation de Mat Collishaw dans le
chœur de l’Eglise Sainte-Claire, qui tisse une relation subtile entre pouvoir spirituel des papes et pouvoir
virtuel pour celui qui dispose des accès aux clouds informatiques. En extérieur les nuages se déclinent sur le
mode surréaliste chez Chema Madoz et à la manière d’une expérience scientifique chez Berndnaut Smilde.
Dans les entrailles du web, Marc Lee nous plonge en images dans la préoccupante disparition de la sphère
privée, alors que Waltraut Taenzler nous confronte à la délation citoyenne par webcam interposée. Le
designer Philipp Schmitt invente un appareil nous révélant la banalité de nos clichés touristiques en fonction
de notre géolocalisation. Internet est aussi la source d’inspiration des voyages virtuels que poursuit Sylvie
Théraulaz en survolant le monde grâce à Google Earth.
Simon Roberts et Cee-Roo dissèquent le flot ininterrompu des images qui proviennent des médias, pour en
révéler une dimension visuelle ou sonore insoupçonnée. Le film de Christian Jankowski joue avec les codes
de la téléréalité pour questionner les représentations du sacré dans notre société hypermédiatisée. Michael
Schirner tout comme Cortis & Sonderegger déconstruisent les icônes de la photographie, puisant comme
Matt Lipps dans l’énorme archive mondialisée des images les plus diffusées par la presse.
Valerio Vincenzo révèle un étonnant scénario de mise en abyme visant à travestir la réalité d’une région lors
d’un événement à forte couverture médiatique, quand le trompe-l’œil géant de Renate Buser magnifie la
transparence du bâtiment qui lui sert de support. Matjaž Tancic et Xu Yong nous plongent chacun à leur
manière au cœur des dérives des régimes totalitaires en matière de contrôle des images.
Si Christian Lutz s’est intéressé de près à la situation des migrants arrivant sur sol helvétique, Darren
Roshier décortique quant à lui les codes de la politique après s’être immergé dans ce milieu en tant qu’élu.
Au sein de l’Amérique qui cherche son prochain président, Ludovic Balland agit en direct comme un envoyé
spécial à la recherche de témoignages citoyens. Les vidéo-clips du groupe californien OK Go baignent dans
l’univers visuel d’artistes suisses tels que Fischli & Weiss ou Markus Raetz, tandis que le duo Nill & Henriod
nous font découvrir par le jeu les visages des créatifs helvétiques les plus réputés. Le photomaton conçu
pour présenter à Vevey le travail de Martin Parr est un appel à intégrer physiquement ces clichés
légendaires grâce à dispositif de type fond vert.
Christian Patterson, Alec Soth, Zilla Leutenegger, Pascal Dufaux, Beni Bischof, Yann Gross et Cyril Hatt
proposent des environnements immersifs au sens où leurs installations sont de véritables expériences pour
le spectateur, tout comme les 50 mètres de portraits réalisés par Hans-Peter Feldmann, offrant un
cheminement unique au cœur d’un cycle de vie centenaire.
Le duo Brown & Stettinius met en scène les 1001 vies possibles d’une seule et même personne, alors que le
nonagénaire Walter Chandoha semble vouloir percer le mystère des neuf vies des chats et que Stéphane
Winter saisit les facéties quotidiennes de sa famille au fil des années.
Les étudiants du Centre d’enseignement professionnel de Vevey ont conçu une scénographie immersive
amenant à s’interroger sur la notion d’utopie théorisée il y a 500 ans. Laurence Aëgerter mène de son côté
une recherche sur la puissance bienfaisante des images auprès des malades d’Alzheimer, et l’Espagnole
Laia Abril se penche sur le cas d’un tueur en série qui depuis le milieu du XIXe siècle fait encore l’objet
d’innombrables études académiques dans son pays. Le monde est grand et pourtant Joachim Schmid nous
invite à en faire le tour en 80 minutes et autant de selfies. Kaufhold & Lapuks nous emmènent dans un
voyage culinaire à travers les cinq continents. Cristina de Middel s’est arrêtée en Inde pour interpréter à sa
manière l’histoire de ces habitants qui paradent chaque année pour la naissance de Charlie Chaplin alors
que Hamzehian & Mortarotti sont en quête d’un paradis perdu aux frontières de l’Iran. Laboratoire de
créativité à échelle urbaine, le Festival Images est également l’occasion pour Vevey de rendre hommage à
ses hôtes les plus prestigieux : la Mexicaine Graciela Iturbide et ses délicates nuées d’oiseaux sont à
l’honneur dans une installation saluant le bref séjour de cette grande dame de la photographie dans la ville
d’images. Ou quand immersion rime avec célébration. "
Stefano Stoll
Publication : un catalogue accompagne le Festival Images Vevey 2016.
Source : dossier de presse
Corinne Vionnet travaille à partir d’images publicitaires trouvées sur les sites internet d’agences de voyages.
Elle isole et agrandit un détail pris dans ces paysages paradisiaques de bords de mer. Ces images sont
ensuite piquées de micro-perforations venant consumer et consommer le bleu du décor. Sur ces fonds
bleutés, elle fait apparaître une myriade de points vides rappelant autant l’effet d’une trame d’imprimerie que
le procédé des cartes perforées qui servaient autrefois à programmer, mémoriser et stocker les informations
numériques. Cette série pointe le décalage entre la réalité du tourisme de masse et les vacances de rêve
que s’emploient à nous vendre les tour-opérateurs, tout en questionnant le pouvoir de l’image publicitaire sur
nos souvenirs et notre mémoire collective.
Une exposition du Festival Images Vevey 2016.
Le travail de Corinne Vionnet (1969, CH), artiste plasticienne basée à Vevey, est exposé internationalement,
en particulier sa série Photo Opportunities constituée à partir de photographies touristiques anonymes
trouvées sur l’Internet. L’artiste superpose ces photographies en strates successives et transparentes,
créant ainsi une nouvelle et unique image composite. Par cette démarche, elle interroge notre imaginaire lié
aux lieux les plus touristiques – de la tour Eiffel au pont du Golden Gate en passant par le Cervin et les
chutes du Niagara – et le rapport qu’entretient notre société avec leurs représentations.
Source : dossiers de presse du Festival Images 2016 et de la Fondation Edouard Vallet
Let’s Play est un projet qui aspire à mettre un visage sur la Suisse créative d’aujourd’hui. Depuis 2012,
plasticiens, architectes et designers – toutes générations et régions linguistiques confondues – se prêtent
régulièrement au jeu d’une séance de portrait inhabituelle. Chaque participant se voit d’abord remettre une
boîte de plots en bois de diverses formes, puis dispose de 30 minutes pour créer une forme libre, avec pour
seule contrainte d’utiliser trois pièces imposées par le joueur précédent. Le résultat est ensuite photographié
et présenté à côté de son créateur. Au fil de ces diptyques, le spectateur réalise à quel point l’esthétique des
compositions est proche du langage formel développé par ces personnalités.
Une exposition du Festival Images Vevey 2016.
Publication : Christiane Nill & Lionel Henriod, Let’s Play, Bern, Till Schaap Edition / Lausanne, Visarte Vaud,
2016 ; vernissage du livre 17.09., 18h
Source : dossiers de presse du Festival Images 2016
David Gagnebin-de Bons présente avec Percept deux séries inédites de photographies, deux témoignages
contrastés d’une présence. Les images de la série 12 formes sont révélées au soleil, sur papier salé enduit
de nitrate d’argent. Pour ce travail, la technique du photogramme est une étape logique d'une recherche qui
pousse David Gagnebin-de Bons sur les traces de l'histoire de la photographie. Les formes de tissus blancs,
modelés en drapé apparaissent en négatif sur fond brun. Précieuses auras, elles évoquent à l’artiste les
drapés picturaux ou les images d’ectoplasmes dans la photographie spirite. La vue d’ensemble de ces
images leur donne un mouvement dansant, et la qualité artisanale des tirages accentue le sentiment
d’instantané unique et ancien.
Depuis trois ans, en clin d’œil à la collection de romans de science-fiction des années 50 Présence du futur,
David Gagnebin-de Bons développe une série de photographies nommées Images du futur. Discrets objets
du quotidien collectés sans lien réel entre eux, ils sont présentés comme de petites merveilles éclairées sur
fond noir. Par cette mise en scène, l’artiste propose au spectateur, dans un décalage temporel, de voir ces
objets comme des reliques du passé à partir desquels il faudrait recomposer l’Histoire.
En lien avec cette série, l’ouvrage 22 02 2010, Ed. davel 14 n°45, écrit par l’artiste, est un récit qui se situe
dans le futur et décrit le retour sur terre d’une équipe partie en mission. Une partie des Images du futur,
insérées dans l’ouvrage, sont les objets ou reliques qui les ont accompagnés dans leur voyage et représente
leur lien physique avec l’origine.
David Gagnebin-de Bons (1979, CH, vit à Lausanne), est diplômé de l’Ecole Supérieure de Photographie de
Vevey (CEPV, 2003), établissement dans lequel il enseigne actuellement. Il expose régulièrement dans les
galeries et espaces d’art en Suisse, dont le Centre de la photographie à Genève. David Gagnebin-de Bons
est un observateur attentif du monde physique, qu'il retranscrit dans des images dont le formalisme réaliste
se mêle parfois au surnaturel. Ses champs de recherche sont les possibilités d'échanges entre l'image
photographique et la littérature, et les lieux du souvenir.
Événement parallèle du Festival Images Vevey 2016.
Source : communiqué de presse
La démarche de Christian Lutz (1973, CH) se base sur une observation scrupuleuse des dynamiques de
notre société, en étudiant des thèmes comme le pouvoir politique, économique ou religieux. Distingué par de
nombreux prix dont le Grand Prix Images Vevey 2009/2010 pour sa série Tropical Gift, son travail est
exposé dans le monde entier et fait régulièrement l’objet de publications. L’exposition réunit des extraits de
plusieurs séries d’images que Christian Lutz a consacrées aux itinéraires, aux rêves et aux illusions des
migrants fuyant guerres, oppressions ou famines et pour qui l’Europe occidentale représente l’espoir d’une
vie meilleure. Comme à son habitude, son regard est sans concession: en interpellant le spectateur, il lui
rappelle que la Suisse a toujours accueilli de nombreux migrants, aujourd’hui devenus des acteurs
indispensables de son développement économique et culturel.
Collaboration avec le Festival Images Vevey 2016.
Source : www.images.ch
Provisional Arrangement est la concrétisation du projet soumis par Martin Kollar au Prix Elysée lancé en
2014 avec le soutien de Parmigiani Fleurier. Comme le prévoit le prix, dont il est le premier lauréat, le
photographe slovaque a reçu une contribution financière pour finaliser son projet et en publier un livre. Libre
de choisir un éditeur, il a souhaité travailler avec MACK à Londres avec lequel le Musée de l’Elysée s’est
associé pour cette publication. Convaincu par la qualité de son travail, le musée lui a en plus proposé d’en
produire une exposition.
Provisional Arrangement concrétise ainsi deux années de travail avec Martin Kollar (1971, Žilina, Slovaquie)
et confirme l’engagement du musée auprès de la production contemporaine. Pendant plusieurs mois, Martin
Kollar a arpenté les routes européennes et ses archives personnelles dans le but de réunir en un riche
corpus son idée de provisoire. Sujet difficile à traiter visuellement, Kollar a toutefois maintenu le cap et
propose, avec Provisional Arrangement, une trentaine d’images qui toutes, à leur façon, explorent la notion
de temporaire – et, en filigrane, celle, plus vaste, d’une mémoire en cours de (dé)construction.
Élevé dans la Tchécoslovaquie de l’ère communiste, l’artiste s’intéresse depuis toujours à la collision entre
les aspects immuables de notre société et ceux qui s’y ajoutent, de manière éphémère, pour en pallier les
vicissitudes. Une manière de mettre en images le décor d’une génération pour qui le provisoire régit le
quotidien, lorsqu’il s’agit plus de s’acclimater à des variations sans fin qu’à s’ancrer durablement dans un
temps et un lieu définis. Un monde où le sentiment de pérennité fait défaut, poétiquement rendu par ce
voyage photographique qui capte la désintégration du permanent vers le temporaire et le provisoire.
Curatrice : Lydia Dorner, Musée de l’Elysée
Publication : L’ouvrage édité par MACK, conçu par l’artiste et Grégoire Pujade-Lauraine, est à lui seul
l’expression du sujet traité. La conception tout entière de la publication, de la sélection des matériaux au
mode d’apparition des photographies jouant fréquemment sur la double page, se fait l’écho du thème et lui
en offre l’écrin.
Source : dossier de presse
Andrea Stultiens (1974, Roermond, NL) décrit ses pratiques comme des " travaux avec des photographies ".
Elle collectionne des images photographiques et écrit dessus, entamant une réflexion sur les différentes
formes de représentation du soi et des autres. La publication Duc in Altum tirée de la série Ebifananyi, un
projet à long terme mené par l’artiste depuis 2014 en Ouganda, constitue le point de départ de son
exposition.
Sa vie entière, Flurina Rothenberger (1977, Zurich, CH) l’a passée entre deux continents. Née en Suisse,
l’artiste a grandi en Côte d’Ivoire. Cela transparaît dans sa narration originale, qui affirme qu’il ne peut
exister une représentation unique de l’Afrique, mais au contraire une multitude. Ses recherches thématiques
la portent vers l’urbanisme, l’exode rural, le développement économique et l’avenir de la part jeune de la
population, en croissance constante.
Capturer et raconter
Les deux photographes se consacrent au continent africain depuis des années et il arrive que les
préoccupations principales qui animent leurs méthodes et leurs travaux se recoupent. Stultiens associe ses
propres images avec des photographies d’archives, replaçant en contexte des représentations tirées de
liasses restées oubliées pendant longtemps. Les images de Flurina Rothenberger décrivent des
événements, et dans le même temps, la photographe a développé au fil des années son propre langage
visuel, qui se manifeste entre autres dans des travaux collaboratifs.
Source : communiqué de presse
Au-delà d’un groupe de nations ou d’une aire géographique, l’Europe peut être entendue comme une idée
ou un ensemble d’idées. L’Europe nourrit et stimule l’histoire d’une partie considérable de notre planète,
depuis la Grèce antique, en passant par l’Empire Romain et les grandes puissances coloniales, jusqu’à
aujourd’hui. Cette série de photographies cherche à trouver les traces que ces idées laissent sur la surface
des choses et des personnes en Europe, ainsi que sur les murs de ses villes, dans les vitrines de ses
musées où son histoire se conserve, dans les manières de s’habiller, de se déplacer et de produire, et dans
les barrières qui se lèvent pour définir et pour défendre les confins de ses territoires. The Castle est un
édifice construit par des images. Constitué de quatre parties, le premier chapitre, The Dead, se rapporte au
mythe fondateur moderne, les événements qui ont conduit la construction de l’Europe contemporaine. Le
deuxième chapitre, The Organizing Principles, traite de la façon dont sont articulés le pouvoir et l’autorité, à
la base des sociétés européennes. Le troisième, The Castle, explore l’édification qui en résulte, en mettant
en évidence ses éléments de séparation et de contrôle. Finalement, le quatrième et dernier chapitre,
At Twilight, est à la fois une prophétie et un appel.
Federico Clavarino (1984, Italie) étudie la littérature et l’écriture à l’école Alessandro Baricco’s Scuola
Holden de Turin. Il déménage à Madrid en 2007 et étudie la photographie documentaire à l’école Blank
Paper où il enseigne actuellement. Federico Clavarino définit son travail comme provenant de
problématiques concernant la position dans l’espace (le vertige comme dans La Vertigine) et dans le temps
(la nostalgie comme dans Ukraina Pasport). Dans ses photographies, l’imaginaire est élaboré dans un effort
de reconstruction du monde, en partant de ses fragments caractéristiques, pour les rendre plus habitables.
Sans contexte évident, la réalité se dépasse et se récrée elle même, à travers la somme des images et du
lien qu’elles entretiennent entre elles. Italia o Italia est le troisième livre de Federico Clavarino. Il fait suite à
La Vertigine (Fiesta Ediciones, 2010) et Ukraina Passport (Fiesta Ediciones, 2011).
Cette rétrospective présente au public une sélection des gagnants des précédentes éditions du Prix Photo
(2009-2015) et notamment le travail de photographes reconnus au niveau national et international tels que
Niels Ackermann (gagnant Swiss Press Award 2016, Prix Focale Ville de Nyon, Prix Photo 2015), Mathias
Braschler et Monika Fischer (World Press Photo Award) ou Matthieu Gafsou (Prix culturel photographie du
canton de Vaud 2015, Deutscher Fotobuchpreis).
Depuis 2009, la Fondation British American Tobacco Switzerland (la Fondation BAT) organise le concours
Prix Photo qui s’adresse aussi bien aux professionnels de la photographie qu’à la relève. Celui-ci a eu lieu
en 2009, en 2011, en 2013 et en 2015 et connaît un succès grandissant. Ce concours a permis d’offrir une
plateforme à de nombreux jeunes talents de la photographie. Les lauréats des précédentes éditions ont été
sélectionnés par un jury prestigieux présidé en 2013 par l’un des plus célèbres photographes suisses, René
Burri. Avec cette exposition, la Fondation BAT reste fidèle à sa tradition, à savoir permettre à l’art
contemporain d’être accessible au plus grand nombre, aux amateurs comme aux néophytes. Toutes les
photographies exposées sont en effet le reflet de l’extrême diversité de la photographie contemporaine
suisse.
Source : dossier de presse
" Les nouvelles expositions du Musée des beaux-arts offrent différents regards sur les constructions de
l'homme: l'Allemand Markus Brunetti s'intéresse à des édifices-symboles, les églises et les cathédrales dont
les façades majestueuses s'élèvent devant nous; l'Anglais Mishka Henner au paysage désolé que
produisent les puits de pétrole, ces édifices qui creusent le sol ; le Neuchâtelois Lermite donne une nouvelle
dimension à son art en l'intégrant à un espace architectural donné, notamment à travers le vitrail; enfin le
musée s'intéresse au premier des neufs arts, l'architecture, et dévoile 33 projets réalisés par les meilleurs
architectes suisses d'aujourd'hui. Quatre expositions qui montrent que l'homme conçoit des espaces et bâtit
des édifices selon ses croyances. Ses constructions mêlent réalité et rêve, sensations et émotions,
objectivité et subjectivité. L'utile, l'esthétique, la solidité s'affirment et se rejoignent. Quatre expositions qui
interrogent le passé, le présent et le futur. "
Nathalie Herschdorfer, Directrice du Musée des beaux-arts
Depuis plus de dix ans, Markus Brunetti (1965, DE) voyage, avec sa compagne Betty Schöner, à travers
toute l’Europe pour photographier les façades de cathédrales et d’églises. L’architecture gothique, romane,
baroque des édifices sacrés apparaissent ici dans leurs plus infimes détails. Brunetti photographie chaque
fragment tel un scanner de haute définition pour ensuite réunir numériquement toutes ses images en un
ensemble cohérent. Sa méthode de prise de vue, aussi démente que titanesque, dépasse largement l’idée
que nous nous faisons de la photographie. Le processus est intrinsèquement long et fastidieux – Brunetti
travaille parfois plusieurs semaines voire plusieurs mois sur une même façade – puisqu’en fin de compte, il
s’agit toujours de reconstituer la richesse architecturale des édifices à partir des multiples pièces d’un puzzle
décomposé. Jamais ces églises n’ont été représentées de la sorte. Les tirages grand format obtenus
s’apparentent plus aux plans originaux des architectes – qui n’ont pourtant jamais existé – qu’à une
photographie traditionnelle d’un monument. Pour le spectateur il en ressort une vision inédite, étonnante,
énigmatique et surtout fascinante.
Curatrice : Nathalie Herschdorfer
Source : dossier de presse
Google Street View, Google Maps ou encore Google Earth structurent notre vision contemporaine du
monde. Lancés il y a près de dix ans par le géant du web, ces logiciels sont accessibles à toute personne
disposant d'une connexion Internet. Les millions d'images qu'ils génèrent constituent une source
documentaire infinie et sans cesse renouvelée à qui veut bien les interpréter.
Mishka Renner fait partie de cette nouvelle génération d'artistes qui redéfinit le rôle de la photographie à l'ère
d'Internet. Une grande partie de son travail consiste à naviguer à travers ce vaste territoire numérique à la
recherche de sujets d'intérêt culturel et géopolitique. Pour Field, l'artiste a passé près de 2 ans à inspecter le
continent américain à l'aide de visuels pris à des milliers de kilomètres de la Terre.
L'image qui se déploie sur 13 mètres de long est le résultat de l'assemblage de centaines de photographies
satellitaires en très haute définition trouvées en libre-accès sur la toile. Sa structure en damier l'apparente de
prime abord à une peinture d'abstraction géométrique or, à y regarder de plus près, on découvre l'un des
plus grands champs pétrolifères du centre des Etats-Unis. Situé à Wickett au Texas, North Ward Estes
alimente depuis des centaines d'années les besoins énergétiques toujours croissants des Américains. Ce
territoire s'étend sur 96 km", il comprend 935 puits de production et 440 puits d'injection dont certains ne
sont plus en activité. Pour extraire le pétrole, 9000 millions de litres de dioxyde de carbone seraient injectés
chaque jour dans le sol. L'impact de ces pratiques d'extraction est clairement visible.
Mishka Renner nous offre une vue effrayante de ces forages 1 pétrolier qui représentent selon l'artiste
autant des paysages culturels qu'industriels. L'image satellite à la beauté improbable est captivante par bien
des égards et se révèle aussi être une «preuve par l'image» de la destruction infligée à notre planète.
Né en 1976 à Bruxelles, Mishka Renner vit en Angleterre depuis 1984. Il est titulaire d'un doctorat en cultural
studies. À ses débuts il s'intéresse à la photographie documentaire avant de se tourner vers l'utilisation
exclusive de matériel photographique trouvé sur Internet et faisant partie du domaine public. Il reçoit en 2013
le Infinity Award du International Center of Photography, New York, et est nominé l'année suivante au Prix
Pictet – l'un des prix les plus prestigieux pour la photographie contemporaine – pour son travail sur les
industries bovine et pétrolière américaines. Il est représenté par Bruce Silverstein Gallery, New York et
Carroll/Fletcher Gallery, Londres.
Pour élaborer cette grande exposition intitulée Une après-midi japonaise, Alain Bublex (1961, FR) s’est plongé
dans l’histoire du Val de Bagnes. Il a notamment été frappé par la capacité de la population de s’adapter à la
demande touristique, mais aussi intrigué par une histoire étrange : les armoiries de la commune représentent
deux personnages dans une cuve alors qu’il n’existe pas de bains sur son territoire. Alain Bublex s’est aussi
laissé imprégner par la force de la région du barrage de Mauvoisin, où une partie de ses œuvres est
exposée, à 1960 mètres d’altitude. Dans ce décor grandiose, qui mêle ouvrage industriel et nature sauvage,
prend place un ensemble de trente nouvelles photographies. Il s’agit d’images prises dans le val de Bagnes,
en particulier à Verbier, mais également dans la préfecture de Gifu au Japon, région surnommée " Alpes
japonaises ". Certaines sont retouchées, d’autres pas. " Il s’agit d’interventions assez fines, note Jean-Paul
Felley, si bien que le vrai et le faux sont difficiles à distinguer. Des éléments fantomatiques sont insérés dans
le paysage. Quant aux photos non retouchées, c’est l’angle de vue choisi par l’artiste qui les rend étranges. "
Une chose est certaine, le spectateur découvrira la région bagnarde comme jamais il ne l’a vue ! Alain
Bublex y imprime sa patte où l’hyperréalisme le dispute au surréalisme, et l’ironie à l’humour.
Quant au choix énigmatique du titre, Une après-midi japonaise, Alain Bublex considère ce temps en
suspension comme un " moment magique où les choses autour de vous vous emmènent ailleurs, quand
l’atmosphère qu’elles créent ne semble pas vraiment du temps présent ni d’un lieu déterminé. L’après-midi
japonaise, c’est quand, sans bouger, tout à fait immobile, on se déplace pourtant ".
L’autre volet de l’exposition, qui se tient au Musée de Bagnes proprement dit, s’intitule Lander’s Peak. Ce
titre fait ouvertement référence à un fameux tableau peint par Albert Bierstadt en 1863. Ce paysage aux
teintes romantiques et aux montagnes majestueuses a été consciencieusement reconfiguré par l’artiste
allemand. Le Musée de Bagnes est installé dans une ancienne cure qui rassemble une étonnante collection
de fourneaux en pierre ollaire, tous hors service. Alain Bublex y installe, en contrepoint, différents systèmes
de chauffage contemporains, au design parfois inattendu. " Il questionne l’évolution d’un objet : pourquoi, à
un moment donné, a-t-il pris la direction X plutôt que la direction Y ? C’est un thème qui l’intéresse
fortement, lui qui a été designer automobile avant de devenir artiste ", rappelle Jean-Paul Felley. Dans ce
e e
vénérable bâtiment, qui porte la trace de peintures des XVII et XVIII siècles, les salles d’exposition
présentent des déclivités disparates et irrégulières. Bublex se charge de les remettre à niveau, histoire de
perturber le parcours des visiteurs familiers des lieux. L’esprit facétieux, il réserve encore d’autres surprises,
s’amusant par exemple des icônes de la peinture suisse. Guillaume Tell n’a qu’à bien se tenir.
Curateur : Jean-Paul Felley
Organisée en collaboration avec l’agence Magnum Photos, l’exposition Picture Yourself à Quartier Libre SIG
présente le travail de six portraitistes célèbres et invite à une réflexion sur la représentation de soi. Académique
e
à ses débuts, la photographie gagne en naturel au cours du 20 siècle. Les images se diversifient, comme pour
mieux correspondre à la face de l’humanité dans ce qu’elle a de différent et d’universel. Elles existent
désormais filtrées, floutées, uniformisées, sous forme d’egoportraits qui se partagent à l’infini.
À partir des images mythiques de Philippe Halsman, Elliott Erwitt, Martin Parr, Paolo Pellegrin, Steve
McCurry et Bruce Gilden, Picture Yourself propose un panorama de la photographie contemporaine que ces
maîtres du genre ont contribué à façonner. Elle convie aussi à une expérience qui en appelle à notre
mémoire collective. Machine à portraits forcés et anonymes, le Photomaton devient ici partie prenante de
l’exposition. Adoptant le style des photographes de Magnum, il permet au visiteur d’être immortalisé " à la
manière de… ". Chacun se révèle à lui-même, à la fois modèle et auteur artistique d’un portrait singulier qu’il
peut conserver et diffuser.
Baroudeur discret, Steve McCurry (1950, USA) arpente le monde en quête d’Histoire(s) à raconter.
Certaines de ses photos possèdent le clair-obscur des toiles de maîtres. Toutes disent l’humanité de ce
photoreporter d’une rare sensibilité. Né à Philadelphie, Pennsylvanie, Steve McCurry a étudié le cinéma au
Pennsylvania State University, avant de travailler pour un journal local. Après plusieurs années de travail
indépendant, Steve McCurry a fait son premier voyage en Inde, explorant le pays et le sous-continent à
l’aide de son appareil photo. C’est après plusieurs mois de voyage qu’il a traversé la frontière du Pakistan où
il a rencontré un groupe de réfugiés provenant d’Afghanistan. Ils lui ont fait passer clandestinement la
frontière dans leur pays, juste quand l’invasion russe fermait les frontières du pays à tous les journalistes
occidentaux. Apparaissant en costume traditionnel, avec une barbe et les traits tirés après des semaines
avec les Moudjahidines, McCurry a apporté au monde les premières images du conflit en Afghanistan, lui
donnant un visage humain dans chaque une. Depuis lors, McCurry a continué de créer de superbes images
à travers les six continents, parcourant d’innombrables pays. Son travail porte sur des conflits, la disparition
des cultures, les anciennes traditions et la culture contemporaine, mais il conserve pourtant l’élément
humain qui fait de sa célèbre photo de la jeune fille afghane une image aussi puissante.
Entre reportage documentaire et photographie d’art, le travail de Paolo Pellegrin (1964, IT) brouille les pistes
sans jamais perdre de vue la réalité. Il se veut témoin de notre époque, de sa beauté autant que de sa
brutalité. Paolo Pellegrin est né en 1964 à Rome. Il a étudié l’architecture à L’Università la Sapienza, Rome,
Italie, avant d’étudier la photographie à l’Istituto Italiano di Fotografia, à Rome. De 1991 à 2001, Paolo
Pellegrin a été représenté par l’Agence VU, à Paris. En 2001, il devient un candidat de Magnum Photos et
membre à part entière en 2005. Il a été photographe professionnel pour Newsweek pendant dix ans. Paolo
Pellegrin est lauréat de nombreux prix, dont dix prix World Press Photo et de nombreux prix comme
photographe de l’année, une médaille d’excellence Leica, un prix Olivier Rebbot, le prix Hansel-Meith et le
prix Robert Capa Gold Medal. En 2006, il a reçu la bourse W. Eugene Smith de la photographie humaniste.
Source : dossier de presse
Pour réaliser Voyage en Suisse, le photographe Patrick Gilliéron Lopreno a parcouru des milliers de
kilomètres à travers la Suisse avec la volonté de montrer ce pays sous un autre regard.
A travers ses images, l’artiste retranscrit la vision d’un pays souvent méconnue en prônant un aspect autant
poétique que documentaire. Tel un ethnologue, il est allé à la rencontre d’une population métissée et
plurielle, autant dans des zones de périphéries urbaines que dans des environnements ruraux. L’exposition
nous présente la complexité de ce pays hétéroclite et dévoile, sans complaisance, l’envers du décor de la
prospérité helvétique.
Patrick Gilliéron Lopreno est un photographe indépendant vivant à Genève.
Publication : Ce travail sera publié sous forme d’un livre, édité aux Editions Labor et Fides.
Wojciech Zamecznik fait figure de pionnier dans l'association de la photographie aux arts graphiques.
L'exposition, organisée en collaboration avec la Fondation Archeologia Fotografii qui conserve les archives
de l'artiste à Varsovie, est la première présentation internationale de sa pratique photographique.
L'artiste Wojciech Zamecznik (1923-1967) est une figure influente de la scène artistique polonaise d'après-
guerre. Il est célèbre pour ses nombreuses affiches, et son champ d'activité couvre l'édition, la musique, le
cinéma et la scénographie d'exposition. Photographe autodidacte, Zamecznik réalise quelques milliers
d'images depuis la fin des années 1940, dont une sélection est présentée dans une première partie. La
deuxième est consacrée à l'intégration et la transformation de la photographie dans son œuvre graphique.
La dernière révèle une approche plus expérimentale du médium afin de créer un nouveau répertoire formel
et typographique.
L'exposition comprend plus de 200 pièces : tirages argentiques, négatifs, épreuves préparatoires permettent
de décrire le processus créatif du graphiste. Affiches, pochettes de disque, publications originales et films
complètent l'ensemble afin de rendre compte de la diversité de son oeuvre.
Curatrices : Anne Lacoste, conservatrice au Musée de l'Elysée, et Karolina Puchala-Rojek, Présidente de la
Fondation Archeologia Fotografii, assistée de d’Ewa Jadacka.
Publication : Un troisième ouvrage de la Collection–Musée de l’Elysée coédité avec Noir sur Blanc en
français et en anglais accompagne l’exposition. Le catalogue présente le caractère multidisciplinaire et
expérimental de l'œuvre photographique de Wojciech Zamecznik. Il comprend une étude sur la pratique
photographique de Zamecznik par Anne Lacoste, une biographie de Karolina PuchalaRojek, un essai de
Agnieszka Szewczyk présentant la scène artistique polonaise contemporaine de l'artiste et un texte de
Karolina ZibinskaLewandowska sur le contexte de la scène photographique.
Source : dossier de presse
SUISSE ALÉMANIQUE
Brigitte Lustenberger. This Sense of Wonder
Christophe Guye Galerie, Zurich, 25.08. – 29.10.2016
www.christopheguye.com
Les photographies de Brigitte Lustenberger sont à la fois ancrées dans les pratiques artistiques
contemporaines et en relation avec d'autres medias tels que la peinture, le cinéma ou la télévision. La
profondeur de ses images invite le spectateur à se plonger dans une réflexion sur l’art et l’existence.
" Avec pour précieuse alliée la lumière, Brigitte Lustenberger dépeint les êtres et les silences, les ambiances
et les grains de matière – peau, fourrure, plumes, bois, fruits, fleurs… – ainsi que les objets auxquels elle
semble prêter une âme pour narrer des récits mystérieux et feutrés. Elle parvient admirablement à créer un
univers énigmatique qui incite l’esprit à rêver. Ce monde poétique composé de menus indices est d’une
extrême mélancolie. […] L’ombre et la clarté façonnent indifféremment le vivant et l’inanimé, les inscrivant
dans une égale temporalité. Métaphores de l’effritement du temps, ces éléments incarnent l’état du monde
en proie à l’irrévocable étreinte de la durée. "
Julia Hountou
Source : Brigitte Lustenberger, Still, NEAR / Till Schaap Edition, 2014, non paginé
Brigitte Lustenberger (1969, CH) a étudié à l’Université de Zurich et obtenu sa licence en histoire sociale et
photographie en 1996. Durant les années suivantes, elle s’est établie comme artiste visuelle. Elle a ensuite
déménagé à New York et a reçu son MFA en Fine Art Photography & Related Media à Parsons The New
School of Design en 2007. Brigitte Lustenberger a exposé au niveau national et international dans des
expositions personnelles et collectives. Elle a notamment reçu le prix de la photographie du canton de Berne
2013 et le prestigieux Swiss Landis & Gyr Residency Award. Elle vit et travaille à Berne.
" Only rarely have images of decline and decay so mesmerized us with their fascination and terror. Damaged
butterflies and beetles as well as the faces of younger and older people on whom life has left its mark
emerge out of a dark, Caravaggesque background. With their enormous presence and their staring eyes
directed towards the viewer, they seem to demand a dialogue. Wilted or almost withered flowers in vases
and stuffed animals represent exemplary memento mori motifs. These extraordinary photographs shot with
an analogue camera depict simple motifs or scenes, which Brigitte Lustenberger (b.1969 in Zurich) has used
chiaroscuro effects and sometimes theatrical compositional devices to stage in a highly aesthetic manner.
They are presented as printed images, in lightboxes or as projected slides and they also testify to the artist’s
interest in the medium itself, its history and the ambivalence between the technical device and the subjective
image. The photographer deals with the concept of the gaze, for example, through the sparingly arranged
images, which stimulate viewers to from associations. She steers her audience’s gaze in a particular
direction, simultaneously charging the image with meaning, for example, when a pregnant woman looks
angrily and perplexedly into a corner, thus providing an ideal object for our projections.
[…] With her memento mori images, Brigitte Lustenberger seeks to come to grips with the mystery of time. It
is well known that its personification, Chronos, devours all of his children – in the sense that everything is
lost and disappears in the dark recesses of time. Here, Zeus forms an exception as a representative of
power whose myth could be interpreted in the sense that those who gain power over themselves, that is,
over their shortcomings, also gain power over time. The task is to tear the essence from the clutches of time
and, in this way, to arrive at the corresponding experiences or, otherwise, to be swallowed up by Chronos.
By contrast the self-aware human being encounters Chronos in the form of a wise old man who transforms
time into a path leading to himself. Considered in the light of this myth, Brigitte Lustenberger’s photographic
works show the artist occupied with the halting of time and death, on the one hand, and striving to
perpetuate vitality in the captured image, on the other. Between these two semantic dimensions, Brigitte
Lustenberger permits us to trace down an equally familiar and foreign world full of intimations and riddles. "
Dominique von Burg, July 2016
Source : dossier de presse
La galerie Katz Contemporary réunit trois positions artistiques fort intéressantes explorant les utopies
architecturales à travers le médium photographique. Dans les images, les apparences construites sont
différentes de la structure réelle de ces architectures et les ruines des bâtiments sont détournées de leur
nature originelle. Parfois, les espaces construits sont réduits à des formes géométriques, devenant ainsi des
éléments sculpturaux. Ainsi, la photographie s'affirme elle-aussi comme une pure construction…
Dionisio González (1965, Gijón, Espagne ; vit à Seville) utilise le photomontage dans la série Le Corbusier
(Somewhere Nowhere) pour revisiter une vingtaine de projets de l'architecte Le Corbusier qui n'ont jamais
été réalisés. Quelques esquisses du Corbusier sont présentées en parallèle.
Jason Klimatsas (1980, Aarau, Suisse ; vit à Zurich) s'intéresse depuis plusieurs années aux ruines que l'on
découvre le long des côtes en Grèce. L'artiste réalise des prises de vue photographiques ainsi que des
sculptures, répliques en trois dimensions de taille et de matériaux divers.
" Les questions de vérité de l’image et les explorations de territoires entre représentation analogique et
numérique sont au cœur du travail de Sebastian Stadler [1988, Wil, Suisse ; vit à Zurich], jeune artiste
alémanique formé à la Zürcher Hochschule der Künste (ZHdK) et à l’Ecole cantonale d’art de Lausanne
(ECAL). Dans la série L’apparition, le photographe cherche à provoquer de possibles collisions entre
perception matérielle et virtuelle, à l'intérieur de paysages principalement nocturnes, figés de manière
analogique, parfois perturbés de phénomènes lumineux. Par une observation plus rapprochée, l'image
révèle des surfaces de pixels, dans lesquelles on devine certains fragments des fenêtres qui se superposent
à l'écran d'un ordinateur, fruits d'une première exposition de la pellicule et traces digitales apposées à la
vision d'un réel fragile. Dès lors, la véracité vacille aussi dans les vidéos de Sebastian Stadler, dans
lesquelles il approfondit son analyse du rapport entre perception et réalité par l'observation de l'envers de
non-lieux, de zones de transit. […] Là encore, la caméra de Sebastian Stadler lui permet de nous montrer
qu'il fait le choix de déplacer les frontières des apparences. " *
Une belle exposition pour les passionnés d'images construites et de photographies d'architecture, comme
pour les amateurs de jeux entre réalité et abstraction, ou entre vérité et illusion…
Nassim Daghighian
* Source : communiqué de presse du PhotoforumPasquArt, Bienne, 2015
Œuvres de Dionisio González, Constructed Epiphany, Katz Contemporary, Zurich, 26.08. – 15.10.2016. Courtesy Katz Contemporary
Œuvres de Dionisio González, Constructed Epiphany, Katz Contemporary, Zurich, 26.08. – 15.10.2016. Courtesy Katz Contemporary
" Through a photomontage, Dionisio González realizes twenty projects by architect Le Corbusier that were
planned but never actually executed in the series Le Corbusier (Somewhere Nowhere). Architectural utopias
materialize in González’s pieces while at the same time they appear to be extremely real in their existence.
Architect and urban planner Le Corbusier worked on the plans for these never-realized projects during the
last few years of his life. He experimented with new architectural shapes which he based on theories of
physics and with whose help he planned an extensive intervention in the city. At the same time, González’s
works also reflect on the processes of forgetting and continuing to live. The Le Corbusier series, however, is
not intended to be merely documentary since every piece actually represents a fragment of a myth. All
fragments in combination then suggest new myths in return. González’s work series is presented opposite
original sketches by Le Corbusier, which contextualize the pieces on display and finally blur the border
between utopia and reality for good. "
Stefanie Bessig
Source : communiqué de presse de Katz Contemporary, Zurich
Pour toutes les images : Courtoisie de l'artiste et de Katz Contemporary, Zurich
Dionisio González, Villa Ocampo (Buenos Aires, Argentina 1928), 2013, impression par sublimation, polycarbonate, vinyl, dibond et
bois, 138x158 cm. Courtesy Katz Contemporary, Zurich
En huit ans d'activité, l'espace d'art contemporain Dienstgebäude a présenté plus de 70 projets. Pour ouvrir
la nouvelle saison culturelle, trois expositions individuelles sont à découvrir. Le collectif d'artistes britannico-
suisses JocJonJosch présente Minor Hell. Tom Huber, aussi bien musicien, dessinateur que photographe
basé à Zurich, expose son nouveau travail, I changed but it feels the same. L'artiste conceptuelle grecque
Artemis Potamianou présente l'installation On the Origins of Art, qui met en évidence l'ambivalence de la
dimension critique du postmodernisme.
Nassim Daghighian
This is the paradoxical element causing the viewer to want to engage with it again and again in order to
figure out its message. These double entendres result in the confounding of traditional readings which gives
the painting much of its appeal. Subsequent versions including those by Picasso, Dali, and a recent one by
Joel Peter Witkin although look very different in their abstracted and surrealist forms, pay tribute to
Velazquez.
All of these paradoxes create multiple readings that enrich the artwork and cause other artists to be inspired
by its complexity. Cezanne, Picasso and many others have executed versions of Luncheon on the Grass
while later artists used it to revise modernism through pun, parody, irony and allusion. Appropriation of
images and the recycling of reformatted past art forms placed within a contemporaneous context are all part
of the post-modernist tendency to debunk the modernist notion of the originary genius. Another part of the
post-modern enterprise has been to break down the barriers between the fine arts and design.
Consequently, what Potamianou is doing through her installation is demonstrating the ambivalence,
contradictory and critical aspects of post-modernism. "
Thalia Vrachopoulos
Source : dossier de presse
Le Swiss Photo Award – the.selection est un concours annuel destiné à récompenser la photographie suisse
dans différents domaines professionnels et artistiques. Doté d'un montant total de CHF 30'000.-, c'est l'un
des concours les plus généreux de Suisse. Le lauréat de chaque catégorie est annoncé au vernissage. Les
nominés sont :
Mode : Cyrill Matter (lauréat), Zurich ; Sven Bänziger, Zurich ; Giuliano Di Marco, Zurich
Publicité : Michael Egloff (lauréat), Zurich ; Judith Affolter, Berlin ; Daniel Bolliger, Zurich/Los Angeles
L'exposition présente également les photographes choisis par le jury pour le dernier tour :
Raphael Just, Zurich ; Philipp Jeker, Zurich ; Carmen Grange, Chavannes-près-Renens, pour la mode ; ainsi
que Jonas Marguet, Lausanne ; Armin Zogbaum, Zurich; Sylvan Müller, Lucerne ; Franziska Frutiger, Erlach
pour la publicité.
Source : dossier de presse
Originaire de Samara, ville russe située sur les bords de la Volga, Katerina Belkina (1974) s’est installée à
Berlin il y a trois ans dans l’espoir de donner un coup de fouet à sa carrière. Elle est lauréate du prix
Hasselblad Masters 2016 pour la catégorie Art.
« J’ai toujours su que j’étais destinée à travailler dans un domaine créatif. J’ai fait des études artistiques, et
mon parcours est sans doute davantage celui d’une artiste peintre que d’une photographe.
Mais dans ma famille, il y a des fous de photographie – ma mère est artiste plastique et mon père
mathématicien et amateur d’art éclairé – et c’est ma passion depuis l’enfance. J’ai fait ma formation dans
une académie de photographie, travaillant très dur pour atteindre un bon niveau. J’ai pris mes premières
photos " sérieuses " à 14 ans, et je continue à apprendre tous les jours. »
Katerina Belkina
Une exposition en collaboration avec Foundry, Berlin.
Curateur : Daniel Blochwitz, curateur associé au Photobastei, Zurich.
Source : http://www.hasselblad.com/fr/notre-monde/feature-fr/hasselblad-masters-awards-2016-art-category-winner-katerina-belkina
Sur le plan international, Hans Feurer (1939) est l'un des photographes de mode suisses les plus connus et
convoités. Il a, entre autres, travaillé pour Vogue (France, USA et Grande-Bretagne), le calendrier Pirelli en
1974 et la revue de mode britannique radicale Nova (1965-1975). Il a été le photographe attitré de la marque
Kenzo. Hans Feurer a contribué à faire connaître certains de ses assistants, comme Patrick Demarchelier,
ou des modèles tels que Iman. Lui-même, cependant, est resté une célébrité méconnue en Suisse.
L'exposition au Photobastei permet de remédier à ce paradoxe !
Nassim Daghighian
Source : dossier de presse
Le photographe Michael Schnabel (1966, DE) explore, avec sa série Cages, l'évolution des pratiques dans
le domaine des zoos : de la cage à de vastes espaces extérieurs où se cachent les bêtes. L'auteur met en
évidence l'ambiguïté de ces lieux en réalisant des images d'où les animaux sont absents.
La galerie widmertheodoridis expose aussi : Thomas Judisch, Heidi Schöni, steffenschöni, Nicolas Vionnet.
Nassim Daghighian
" For me, photography is a pathway that suits my temperament, and my involvement with it is like a journey
during which my horizon is constantly expanding. My work with the camera in these remarkable landscapes
– especially at night and during the long exposure times – is conducted with a feeling of agreeable and
hushed concentration. My sense of serene composure is such that I hardly seem to be breathing, and I feel
at ease and excited at the same time. My experience of these locations is often of a deeply satisfying
intensity. "
[…]
" There is an astonishing beauty and ambivalence in these spaces when considering their purpose. This
knowledge led to a body of work where the animals are consciously omitted. As the zoo culture changes, the
cages shown here are vanishing piece by piece and being replaced by large outdoor spaces for the animals
including areas for them to hide. "
Michael Schnabel
Source : http://www.michaelschnabel.com/portfolio/art/
L'artiste Anja Conrad s'interroge sur la signification des gestes répétés au quotidien dans le cours de
l'existence humaine. Comment chaque moment vécu peut-il être unique malgré le retour du même de nos
vies ordinaires ? Les images reflètent une certaine simplicité et authenticité des situations représentées,
sans mise en scène flagrante. Les micro-événements du cadre familial viennent ainsi questionner notre
identité et notre histoire.
Nassim Daghighian
Anja Conrad (1971, DE) vit à Oberursel, Taunus. Elle est née à Francfort-sur-le-Main, où elle travaille, et elle
a grandi entre Chicago et New York. Elle a obtenu en 1994 un Bachelor de beaux-art à la School of the Art
Institute of Chicago et en 1998 un Master de beaux-arts en photographie et médias à la School of Visual
Arts de New York City.
Source : dossier de presse
Les travaux que Jules Spinatsch a réalisés ces dernières années sont des photo-composites produits par
une caméra réflexe munie d'un contrôle par ordinateur qui permet de couvrir un large espace ou événement
pendant plusieurs heures. Des centaines, voire des milliers de photographies sont prises selon un schéma
pré-programmé puis elles sont assemblées dans l'ordre chronologique pour constituer une " image totale ".
L'artiste suisse combine ici de manière paradoxale le contrôle précis et les jeux du hasard. L'espace
représenté ne montre en fait qu'une succession de fragments temporels dont le cadrage a été déterminé
arbitrairement par un ordinateur. Ces œuvres documentent à la fois l'espace visible et l'expérience vécue de
la durée…
Nassim Daghighian
Les paradis fiscaux ont discrètement pris d’assaut le monde en catimini. Les articles et les rapports de plus
en plus nombreux sur ce sujet si mal compris sont en général illustrés par des images de plages bordées de
palmiers. Est-ce bien à cela que ressemblent les paradis fiscaux ? Du Delaware à Jersey, des îles Vierges
britanniques à la City de Londres, Paolo Woods (1970, IT) et Gabriele Galimberti (1977, IT) nous font
découvrir un monde secret très différent de ce que nous nous plaisons le plus souvent à imaginer. Pendant
plus de deux ans, les deux artistes ont voyagé dans les centres offshore qui incarnent l’évasion fiscale, le
secret, et l’extrême richesse, guidés par une unique obsession : traduire en images ces sujets pour le moins
immatériels. Ils ont réellement créé une entreprise, judicieusement nommée The Heavens, dont le siège
social se situe dans le même bâtiment qu’Apple, la Bank of America, Coca-Cola, Google, Wal-Mart, et 285
000 autres entreprises. Les paradis fiscaux ne sont pas une excentricité exotique mais bien un instrument
structurel de l’économie mondialisée. Ils nous confrontent aux problèmes moraux les plus fondamentaux et
interrogent les relations qu’entretiennent public et privé, entreprises et États, riches et pauvres.
Curatrice: Katri Burri
Source : Rencontres d'Arles 2015
https://www.rencontres-arles.com/CS.aspx?VP3=CMS3&VF=ARLAR1_213_VForm&FRM=Frame%3aARLAR1_233&LANGSWI=1&LANG=French
Thomas Kern (1965, CH), cofondateur de l’agence photographique suisse Lookat Photos, s’est fait un nom
dans les années 1990 avec des reportages qui traitent des effets de la guerre, des conflits et autres
séismes. Il se rend pour la première en Haïti en 1997 pour le compte du magazine culturel du. Depuis, il y
retourne régulièrement pour documenter par l’image l’histoire tourmentée de ce pays malmené, autrefois
avantageusement connue sous le nom de «Perle des Antilles». Les photos noir-blanc de Thomas Kern
documentent la lutte quotidienne pour la survie dans une des régions les plus pauvres de la planète avec
une discrète empathie. Elles montrent les efforts sisyphiens de la population haïtienne pour sortir de la
misère, mais aussi les petites joies d’un quotidien marqué par les catastrophes naturelles, l’instabilité
politique et un désastre écologique rampant. Elles racontent en outre l’histoire de l’esclavage, la consolation
recherchée dans le monde spirituel du vaudou. L’exposition de la Fondation suisse pour la photographie, un
panorama photographique qui s’étend sur plus de quinze ans, met un point d’orgue au projet actuellement le
plus important de Thomas Kern : le portrait d’un pays où l’extrême pauvreté et la fureur de vivre se côtoient.
Source : dossier de presse
Jungjin Lee (1961, Corée) a étudié la céramique à Séoul puis la photographie à New York, où elle a
déménagé en 1988. Elle fit la connaissance de Robert Frank et fut son assistante. Après être retournée vivre
à Séoul de 1997 à 2009, elle est depuis établie à New York. L'exposition Echo permet de découvrir onze
groupes de travaux et d'avoir ainsi un regard rétrospectif sur une démarche visuelle originale développée
avec une grande cohérence pendant plus de vingt-cinq ans. Au début des années 1990, l'artiste a parcouru
les vastes étendues des Etats-Unis où elle a photographié le désert pour sa série American Desert (1990–
1995). Robert Frank écrit à son propos : "Jungjin Lee est la Voyageuse du désert Américain […] Comme
réalisées à la lumière de la lune, un calme instantané émane de ses images […] Sur son chemin, traversant
le vide, Jungjin a écouté une voix en elle. Sans carte, elle est capable de nous montrer la réalité de son
obsession – et cela me touche." (Préface du livre Desert, 2002).
Jungjin Lee explore également les frontières entre les cultures et leurs rencontres dans les importantes
séries Pagodas (1998) et Thing (2003–2007). L'artiste développe son sens de la composition et des subtiles
atmosphères méditatives dans les séries Ocean (1999), On Road (2000–2001) et Wind (2004–2007). Elle
aborde en toute modestie son évolution : " À une époque, je pensais que l'art était une poignée de main
avec l'absolu, ou l'essence de ma vie... Au fil du temps, j'ai sans cesse tenté, dans mon travail, de retomber
de ces hauteurs. "
L'artiste travaille avec l'émulsion photosensible Liquid Light – chauffée en chambre noire sous éclairage
inactinique et appliquée au pinceau ou à la brosse sur le papier – et du papier coréen traditionnel en fibre de
mûrier à papier fabriqué à la main. Les tirages argentiques mesurent souvent un à deux mètres de long,
évoquant les paysages asiatiques peints sur rouleaux. La matérialité des objets photographiques ainsi
obtenus est d'une sensualité quasi tactile et les images, poétiques, en deviennent encore plus suggestives.
Pour citer encore Jungjin Lee : " Mes images doivent être vues comme des métaphores : ni représentation
du monde réel, ni expression de sa beauté visuelle, elles sont une forme de méditation ".
Nassim Daghighian
" Ce que je cherche dans mes photographies est quelque chose sur la vie, sur l'état de solitude que cela
représente. La vie change en surface. Elle est comme un océan. Vous voyez le constant mouvement de
l'eau à la surface, mais dans les profondeurs, dans le cœur, il n'y a pas de mouvement. " *
Jungjin Lee
Publication : Un catalogue est édité par Spector Books, Leipzig, avec une brève introduction de Thomas
Seelig, co-directeur du Fotomuseum, et des essais de Lena Fritsch, Hester Keijser et Liz Wells.
L'artiste a déjà publié une dizaine d'ouvrages, dont un livre d'artiste sur la série Wind.
Curateur : Thomas Seelig
Sources : dossiers de presse du Fotomuseum Winterthur et de la galerie Camera Obscura, 2012 (citations de Jungjin Lee) :
https://www.galeriecameraobscura.fr/artistes/lee/dossier_de_presse/dossier_presse.pdf
* Entretien avec Didier Brousse, dans Camera, 2015 ; en ligne sur Télérama :
http://www.telerama.fr/sortir/dans-les-photos-jungjin-lee-le-temps-suspend-son-vol,144983.php
La série intitulée Everglades (2014-2015) fait directement référence au parc national des Everglades situé
en Floride et réputé pour son milieu subtropical et ses zones marécageuses. L'artiste Jungjin Lee a été
invitée par le Norton Museum of Art (West Palm Beach, Floride) à poser un regard personnel sur ce parc
inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO. Les paysages de la photographe privilégient la poésie et la
suggestion et dégagent une atmosphère mystérieuse.
Nassim Daghighian
Luigi Ghirri
Mai 36 Galerie, Zurich, 26.08. – 08.10.2016
www.mai36.com
" Aujourd'hui encore le travail de Luigi Ghirri [1943-1992, IT] continue d'influencer grand nombre d'artistes
contemporains tel que Martin Parr, pour n'en citer qu'un. "
" La photographie que Ghirri veut analyser est une réalité morcelée. Une réalité faite de nuances de ciels, de
détails, de lieux, de miroirs, réfléchissant des pans de cette même réalité. Elle est également faite de vitrines
qui englobent souvent un contexte qui se reflète, d'affiches publicitaires qui dialoguent avec un objet
“concret”, ou bien de fragments de papier ramassés à terre qui semblent fournir un indice. Une réalité dans
laquelle le rapport entre le “vrai” et le “faux” se mesure dans la dimension de l'image, en offrant une nouvelle
clé stimulante et interprétative. [La série Kodachrome] a été d'une influence décisive dans l'utilisation de la
couleur en photographie en Europe, à la manière des images de William Eggleston aux États Unis. […] "
Curateur : Urs Stahel
" La rencontre quotidienne avec la réalité, les fictions, les ersatz, les aspects ambigus, poétiques ou aliénés
semble nier toute voie de sortie du labyrinthe, dont les parois sont toujours plus illusoires, au point que nous
pourrions nous confondre avec elles. Le sens que je veux donner à mon travail est de vérifier s'il est encore
possible de désirer et d'affronter la voie de la connaissance pour pouvoir enfin distinguer l'identité précise de
l'homme, des choses, de la vie, par rapport à l'image de l'homme, des choses, de la vie. "
Luigi Ghirri, Kodachrome, 1978.
Source : http://www.baudoin-lebon.com/fr/expositions/presentation/79/kodachrome
" La perfection technique et formelle dont Werner Bischof (1916-1954) était capable est sans aucun doute
liée à l'enseignement de Hans Finsler, photographe reconnu, à la Kunstgewerbeschule (école d'arts
appliqués) de Zurich. Il y apprend aussi le graphisme avec Alfred Willimann, second mentor du jeune
Werner dans les années 1930. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Arnold Kübler, rédacteur en chef du
magazine Du, devient son nouveau mentor et l'encourage à se lancer dans le photojournalisme humaniste.
[…] Werner Bischof était un véritable maître de la composition et il était capable, même en situation de
reportage dans un pays dont il ne connaissait pas la langue, de produire des images dont le cadrage comme
l'éclairage sont esthétiquement subtils et fascinants. Par leurs qualités plastiques, les photographies de ses
voyages en deviennent d'autant plus intéressantes qu'elles sont mises au service d'un sujet profondément
humaniste. Le photojournaliste, membre de Magnum dès 1949, part en 1951 en Inde (célèbre reportage sur
la famine pour Life) puis passe dix mois au Japon, y réalisant ses plus belles images. "
Source : dossier de presse du Musée de l'Elysée, janvier 2016
" [… Le] photographe américain Mike (Meyer) Disfarmer [1884-1959 ] reste partiellement une énigme. Ce fils
de fermiers autodidacte, excentrique et solitaire a photographié quarante années durant les habitants de
Heber Springs, petite commune rurale de l’Arkansas qu’il n’a jamais quittée. A l’instar d’un Ghisoland ou
d’un Chambi, Disfarmer incarne cette lignée particulière de modestes artisans photographes qui ont su, dans
la quotidienneté de leurs travaux et de leur commerce, créer un style, un genre qui leur est spécifique, et
dont l’importance s’est révélée au fil du temps. Son art du portrait se fonde sur une technique simple : un
drap, noir ou blanc, un cadrage et une focale qui ne varient pas, l’attente scrupuleuse de la bonne lumière,
aucun effet de mise en scène. Dans cette économie de moyens, Disfarmer est parvenu à dresser le
panorama saisissant et comme intemporel de l’Amérique profonde en s’élevant au rang des meilleurs
e
portraitistes du XX siècle. "
Source : http://www.actes-sud.fr/catalogue/beaux-livres/mike-disfarmer
L'exposition choisit de se focaliser sur la fascinante relation des stars à leur automobile…
" Aucun photographe n’a été un témoin aussi exhaustif, aussi lucide et aussi subtilement ironique de la vie
sociale et culturelle des Golden Fifties sur la Côte d’Azur que l’irlandais Edward Quinn (1920-1997).
Explorateur aussi discret qu’obstiné, Edward Quinn a parcouru pendant plus de dix ans la jungle mondaine
de la Riviera française et a déniché des trésors incomparables dans cet épicentre chatoyant de la « grande
vie », du « Big Business », de l’art, de la musique et de la littérature. Quinn a laissé un héritage de plus de
cent mille négatifs, des dizaines de milliers de planches contact, des milliers de tirages de tous les formats,
ainsi que des documents, des lettres et des photos. […] Edward Quinn est en quête d’images permettant
d’avoir un aperçu de la vraie vie des riches et belles femmes que les journaux à gros tirages vendront à des
millions de lecteurs. Il photographie tout ce qui pourra se vendre et lui permettre d’assurer tant bien que mal
sa subsistance. Il aide à fournir la dose de glamour nécessaire à la presse à scandale, mais sans le moindre
compromis quant à la qualité de ses photos. […]" Heinz Bütler
" Ce qui était vraiment bien, c’est que les gens me faisaient tellement confiance qu’ils ne demandaient même
pas à voir les photos. Ils savaient que je ne publierai pas de photos disgracieuses. Et les mauvaises photos
sont faciles à faire. Tout se joue au moment où on appuie sur le déclencheur. C’est cela qui est unique dans
la photographie. À chaque fraction de seconde, on a une image différente. La personne à bougé, la lumière
a légèrement changé. On n’est jamais apaisé, car la photo parfaite n’existe pas. Il faut se contenter de tirer
le meilleur parti possible de chaque situation. J’ai été influencé par toute une série de grands photographes,
en premier lieu par Cartier-Bresson. Tous les éléments sont réunis dans ses photos. L’arrière-plan est juste,
le choix du moment est parfait. Il parvenait à ce résultat en attendant des heures, tout en étant totalement
absent. Il cherchait toujours à rester invisible. C’est cette posture photographique que j’ai toujours essayé
d’avoir, même quand mes sujets étaient des stars et que j’essayais de les montrer sous leur meilleur jour. "
Source : http://edwardquinn.com/Text/Texts/Riviera_Cocktail_f.html
Horst in Colour
Bernheimer Fine Art Photography, Lucerne, 13.08. – 24.09.2016
www.bernheimer.ch
Photographe allemand, Horst P. Horst (1906-1999) a émigré aux Etats-Unis au début de la deuxième guerre
mondiale. Il est surtout connu pour sa longue collaboration avec la magazine Vogue, moins pour ses photos
couleur que l'on découvre dans l'exposition de la galerie Bernheimer Fine Art Photography. Dans les années
1940 et 1950, Horst a contribué à mettre en valeur une image sophistiquée de la femme élégante.
" Juste avant de quitter Paris pour l’Amérique (via le paquebot Normandie), Horst réalise en 1939 sa
photographie la plus célèbre. Celle dont chacun se rappelle tant elle est la quintessence de son style
d’avant-guerre, le Corset Mainbocher. Sous une lumière sophistiquée, le dos d’une femme blonde, le lacet
du corset en satin dénoué, prêt à tomber. Hommage à la sculpture antique, érotisme soufflé, et ce lacet en
attente d’une main audacieuse… Lors de sa publication, Vogue y mettra plus d’ombre que nécessaire,
l’époque n’est pas au sexe en ligne, encore moins au superflu ; et les lectrices, tout autant que les
managers, veillent scrupuleusement à la morale des contenus. C’est pourtant là, dans cette tension feutrée
qu’il inscrit dans ces prises de vues, que se cache la séduction minutieuse de Horst. Même si aujourd’hui
l’on peut sourire de telle ou telle gestuelle des mannequins, de leur académisme, de leur impassibilité,
quelque chose passe toujours de la beauté, les corps plus contraints que les vêtements, dissimulés, non pas
traités comme des chiffons, mais des éléments de classe. Dans tous les sens du terme. "
Brigitte Ollier, " Horst P. Horst, la chair est chic ", Libération, 5.10.2014
Source : http://www.liberation.fr/photographie/2014/10/05/horst-p-horst-la-chair-est-chic_1115378
Il ne s'agit pas à proprement parler d'une rétrospective, mais d'une exposition expérimentale qui propose
aux visiteurs une expérience dynamique autour de l'œuvre de Robert Frank (1924, Zurich ; vit à Mabou, CA).
Celui-ci est internationalement célèbre depuis la publication de son livre Les Américains (1958) et la
réalisation de plusieurs films d'auteur. Établi à New York pendant les années 1950 et 1960, il fait partie de la
Beat Generation et fut proche, entre autres, de Jack Kerouac qui signa un texte pour l'édition en anglais des
ème
Américains. Robert Frank est considéré comme l'un des plus grands photographes du 20 siècle et son
esthétique novatrice a eu une énorme influence sur plusieurs créateurs dans le domaine des arts visuels.
Les 27 films de l'artiste sont présentés pour la première fois en Suisse, ainsi que les nombreux livres qu'il a
publiés, notamment avec l'imprimeur et éditeur Gerhard Steidl basé à Göttingen. Ensemble, Frank et Steidl
ont conçu une exposition qui reflète leur méthode de travail consistant à imaginer des séquences d'images
pour les ouvrages. Le dispositif d'accrochage donne aussi une idée de la créativité de Frank et de son
approche subjective du réel : regarder, photographier, tenter de capter l'humanité dans toute sa complexité.
Ses œuvres lui permettent de communiquer sur la vie et la mort. L'exposition commence avec les
photographies de 1947 et se termine par des Polaroids et des films 35 mm de 2016. Elle reflète la réaction
de l'artiste à l'idée de présenter son travail ainsi : "Cheap, quick, and dirty, that's how I like it!"
Nassim Daghighian
Une publication, une édition spéciale du journal Süddeutsche Zeitung sous la direction d'Alex Rühle,
curateur, est éditée par Steidl pour l'occasion.
Source : dossier de presse
TESSIN
Verzasca FOTO Festival
Sonogno, Tessin, 01.09. – 04.09.2016 ; expositions jusqu'au 01.11.2016
www.verzascafoto.com
Avec : Maya Rochat, Tiago Coehlio, Bego Anton, Ester Vonplon, Shannon Guerrico, Diana Markosian,
Alberto Flammer, Reto Albertalli, Jennifer Niederhauser Schlup, Selvaprakash Lakshmanan, David Favrod,
Nicolas Polli, Prasiit Sthapit.
L'exposition internationale sur le thème Nature et visions, dans le village de Sonogno, présente onze artistes
émergents. Les résultats d'une résidence artistique, organisée en août dans la vallée de Verzasca, et offerte
cette année à Maya Rochat et Tiago Coehlio sont également présentés au public.
Camere in Prestito
Photographica FineArt, Lugano, 15.09. – 30.11.2016 ; vernissage 15.08., 18h
www.photographicafineart.com
Avec : Vincenzo Agnetti, Giorgio Ciam, Cioni Carpi, Bruno Di Bello, Paolo Gioli, Ketty La Rocca, Maurizio
Nannucci, Giulio Paolini, Claudio Parmiggiani, Luca Maria Patella, Giuseppe Penone, Aldo Tagliaferro,
Franco Vaccari, Franco Vimercati, Michele Zaza, Gilberto Zorio.
L'exposition réunit les travaux de quinze artistes italiens importants des années 1960 et 1970 qui ont exploré
les possibilités des médias technologiques tels que la photographie, le film, puis la vidéo. Que la
photographie serve à documenter une œuvre éphémère, qu'elle soit incluse dans un photocollage ou utilisée
dans une démarche conceptuelle, la multiplicité des pratiques révèle l'intensité des expérimentations
artistiques de l'époque faisant appel au médium.
Curatrice : Angela Madesani
" […] Camere in prestito (Cameras for rent) curated by Angela Madesani […] is a collection of 15 artists
belonging to that particular period between the 60’s and 70’s where the artistic Western art world manifested
a pictorial and sculptural object crisis. Many were then the artists who would take to using technological
media such as photography, film, and later video.
Camere in prestito is an attempt at discovering at a large scale a field of art history, which, over forty years
later, reveals all its interest and appeal. Precisely at this particular historical period traditional art languages
come to a kind of zeroing. Many felt the need to confront themselves with reality through a neutral instrument
of objective data recording.
The exhibition includes works that can be placed in distinct areas of those Italian artists who have a widely
different history from each other but, who have in common the use of the photographic language in different
variations. Photography as inclusion (collage), as documentation or even as the use of photographic
techniques ranging from Polaroids to silver gelatin sensitized paper or canvas.
[…]
Photography, for artists, becomes an objective way to fix the moment in an unique encounter between space
and time, perfectly related to the history of a complex period, indeed that period that goes from the end of the
sixties to the end of the next decade. This is the way Italian art places itself in close dialogue with what was
happening in the rest of the world, maintaining, however, its own, original features as Camere in
prestito wants to highlight."
Source : dossier de presse