Brevet Corrige Francais Liban-1

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BREVET

CORRIGÉ - LIBAN 2022


FRANÇAIS
SUJET CORRIGÉ DU 14 JUIN

Travail sur le texte littéraire et sur l’image

Compréhension et compétences d’interprétation

1. À ce stade du texte, l’avion suit une trajectoire ascendante : « Il


s'élevait peu à peu. »

2.a. Fabien est saisi par la surprise : « Sa surprise fut extrême. »

2.b. Fabien est surpris car il fait nuit et il est pourtant ébloui par la
lumière de la lune qui se reflète sur les nuages : « Il n'aurait jamais cru
que les nuages, la nuit, pussent éblouir. »

3.a. Nous pouvons relever le champ lexical de la lumière : « clarté ;


éblouissait ; éblouir ; rayonnantes ».

3.b. Cette lumière est omniprésente car la lune brille : « la pleine lune et
toutes les constellations les changeaient en vagues rayonnantes. » Par
ailleurs, Fabien est désormais au-dessus des nuages et rien
n’empêche la lumière de passer : « La tempête, au-dessous de lui ».

4. Ce texte présente un aspect poétique car il décrit une aventure


dangereuse et haletante mais en employant un vocabulaire très
soutenu et poétique : « des limbes ; une boue d’ombre ». Par ailleurs, il
recèle de figures de style typiques du genre poétique : « ils [les nuages]
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passaient contre lui, comme des vagues de plus en plus pures et


blanches. »

5. Cette expérience sort de l’ordinaire car d’une part, elle raconte les
aventures que vivaient des pionniers de l’aviation qui volaient dans des
conditions terriblement dangereuses. En effet, les avions de l’époque
n’étaient pas aussi perfectionnés, sécurisés et efficaces que ceux
d’aujourd’hui et le pilote était toujours accompagné d’un camarade :
« le radio souriait. »
Par ailleurs, les deux hommes ont la possibilité de s’élever au-dessus
d’une mer de nuages et de quitter la tempête : « Il était pris dans une
part de ciel inconnue. » Ils accèdent à un monde interdit au commun
des mortels.

6. D’une certaine façon, nous pourrions rapprocher le personnage de


Fabien du jeune Icare en ce sens que ce dernier rêvait d’aller au plus
haut, là où les autres hommes ne pouvaient aller. Or, Icare en mourra. Il
sera, en quelque sorte, puni de son insolence et symboliquement,
d’avoir voulu concurrencer les dieux.
Fabien vole de plus en plus haut pour sortir de la tempête mais même
s’il est heureux d’être là (« Fabien pensait avoir gagné des limbes
étranges »), il est conscient de l’extrême danger de leur position : « Je
suis tout à fait fou, pensait Fabien, de sourire : nous sommes perdus. »

Grammaire et compétences linguistiques

7. Ils s’élevaient peu à peu, en spirale, dans le puits qui s’était ouvert, et
se refermait au-dessous d’eux. Et les nuages perdaient, à mesure
qu’ils montaient, leur boue d’ombre, ils passaient contre eux. [...]
Fabien et son passager émergèrent. Leur surprise fut extrême : la
clarté était telle qu’elle les éblouissait. Ils durent, quelques secondes,
fermer les yeux. Ils n’auraient jamais cru que les nuages, la nuit,
pussent éblouir.”
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8.a. et 8.b. Ces deux verbes sont à des temps du récit au passé. Le
verbe « vit » est au passé simple et c’est un passé simple de narration
qui évoque une action de premier plan.
Le verbe « souriait » est à l’imparfait de l’indicatif et c’est une action de
second plan qui dure. C’est un imparfait de description.

9. Le participe présent RAYONNANTES est composé d’un radical


(RAYON) et d’un suffixe (ANTES) qui est la marque du participe
présent.

10. Cette phrase ne comporte pas de verbe. On l’appelle une phrase


nominale ou non verbale.

11.a. Le lien logique qui unit les deux propositions est celui de
l’opposition.

11.b. La phrase modifiée donne :


« Je suis tout à fait fou, pensait Fabien, de sourire alors que nous
sommes perdus. »
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RÉDACTION - Sujet d’imagination

Les nuages avaient subitement recouvert la lune qui n’était plus ce


phare guidant les navigateurs des airs vers la survie mais une pâle
lueur qui aveuglait Fabien comme les lumières des voitures dans le
brouillard.

Fabien comprit que son bonheur était à nouveau dépassé par sa peur.
Il sentait un souffle de terreur lui caresser l’échine et tentait de percer
l’opacité de ce monde cotonneux, glacé d’horreur à l’idée de voir surgir
devant lui, mais trop tard, un pic rocheux qui aurait raison de son frêle
esquif. Il se sentait responsable de son radio, responsable de son
courrier et il n’arrêtait pas de se répéter qu’il n’avait pas le droit de
s’écraser à cause de ces missives qui étaient attendues : le retour d’un
ami, la promesse d’une amoureuse, les embrassades d’un fils parti à
l’autre bout du monde.

Il était un pont entre les gens qui s’aimaient et il devait franchir les
obstacles.

La houle était de plus en plus forte et parfois, le vent étouffait le moteur


; l’avion, alors, se taisait puis repartait de plus belle, comme un
mourant qui râle et agonise puis revient à la surface. Le manche ne
répondait plus et Fabien s’y cramponnait en sachant très bien que ce
mince bout de bois poli par les heures de vol ne le reliait même pas à la
vie.
Il pensa à cette idée que la vie n’était rien et il sourit encore.

La seule chose que Fabien savait était qu’il lui restait deux heures de
carburant. Il devait donc tenir deux heures, sur le cap sud que lui
indiquait sa boussole, cap qui l’éloignait des montagnes, le rapprochait
de sa base et lui offrait ce but, seul lien à la vie que les aviateurs perdus
partagent tous.
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La délivrance fut aussi subite que l’instant où la tempête monstrueuse


les avait avalés, lui et son radio. Ils furent recrachés comme deux
naufragés sur la plage, dans un ciel qui sentait la terre mouillée,
lumineux et lavé de ses nuages par un vent d’est qui chassait l’avion.

Au loin, comme une bougie dans la nuit qui rassure un enfant, brillaient
les lumières de ce que Fabien supposa être leur base. Il sourit à
nouveau et se retourna vers son ami ; les deux hommes se regardèrent,
sans émotion apparente autre que celle du calme, après la tempête. Ils
n’attendaient plus que ce moment où ils descendraient de l’avion, sans
mot dire, s’assiéraient sur le tarmac et allumeraient une cigarette qu’ils
consommeraient en frères, adossés à leur monture.
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RÉDACTION - Sujet de réflexion

Vous répondrez à cette question dans un développement argumenté et


organisé en vous appuyant sur votre expérience, vos lectures, votre
culture personnelle et les connaissances acquises dans l’ensemble
des disciplines.

Les hommes ont toujours été mus par le désir d’aller voir plus loin,
ailleurs, de l’autre côté : ainsi Christophe Colomb qui paria que la terre,
ronde, cachait des chemins inconnus. Cette énergie ne s’est jamais
altérée et la technologie a permis aux hommes d’aller de plus en plus
loin, de plus en plus vite et souvent de s'évader de leur quotidien.
Cependant, nous pouvons nous demander si les progrès
technologiques permettent encore à l'être humain de s’évader. Nous
verrons tout d’abord que les progrès technologiques permettent à
l’homme de s'évader. Nous verrons ensuite qu’ils peuvent parfois
l’enfermer et même l’empêcher de s’évader.

Tout d’abord, les progrès technologiques peuvent en effet permettre


à l’homme de s’évader. Aujourd’hui, l’avion, qui est le moyen de
transport le plus sûr, permet par exemple à un voyageur de rejoindre
Paris à Edimbourg en deux heures alors qu’il aurait fallu plusieurs jours
au début du XXe siècle. Quitter Paris pour être dépaysé à ce point et en
si peu de temps permet donc facilement aux humains de s’évader de
leur quotidien et d’être moins dépendants de leur vie habituelle.

Cependant, certains progrès technologiques ne sont pas forcément


synonymes de plus grande liberté. En effet, le téléphone portable,
connecté sans cesse à Internet, reste un objet contraignant et qui
parfois, happe son propriétaire où qu’il soit. L’exemple le plus concret
est celui des réseaux sociaux où l’on voit des personnes souvent
jeunes, occupées à faire des selfies dans les endroits qu’ils visitent,
oubliant de s’évader.
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Nous nous demandions si les progrès technologiques permettent


encore à l'être humain de s’évader. Nous avons d’abord vu que oui, les
progrès technologiques peuvent permettre de s’évader et de nous
sortir de notre quotidien. Nous avons ensuite compris que cette même
technologie peut être aliénante. Nous pourrions cependant nous
questionner sur un point : au-delà du progrès technologique, n’est-ce
pas l’utilisation parfois abusive des outils technologiques qui nous en
rend les esclaves ?

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