These: D0Cteur - de Specialite Cycle en Geologie

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THESE

présentée à
C U NIVERSITE DE D A K A R
FACULTE DES SCIENCES

pour obtenir le grade de


D0CTEUR.DE SPECIALITE 3e CYCLE ‘EN GEOLOGIE
mention SEDIMENTOLOGIE

Par

MAMADOU FALL

ENVIRONNEMENTS SEDIMENTAI R E S QUATERNAIRES


ET ACTUELS DES TOURBIERES DES NIAYES
DE LA G R A N D E COTE DU SENEGAL

Soutenue le 23 Décembre 1986 devant la commission d‘examen

MM O. DIA . . _. Président
R. KHATIB . R a p p o r teu r
J.Y. G A C . Rapporteur
J.J. COLLIN Examinateur
J.L. S A O S Examinateur
G. PEZERIL Examinateur
H. FAURE lnvi te

Avec la collaboration d e I’ORSTOM I


A V A N T - P R O P O S

A u terme de ce travail, j e tiens à exprimer ma reconnaissance


à toutes les personne q u i , par leur collaboration, leurs conseils
leurs encouragements ont contribué à sa réalisation.

Mes remerciements vont tout d'abord à Mr. Michel ROLLET q u i ,


après m'avoir confié ce travail, m'a mis en rapport avec l e s
personnes et les organismes susceptibles d'aider à sa réalisation.
Je lui exprime toute ma gratitude et le remercie de sa confiance.

Je remercie profondément Mr. Ousseynou DIA, Chef d u Départe-


ment de géologie pour s e s conseils, s e s encouragements et l'aide
constante qu'il m'a accordée. Je lui témoigne ma reconnaissance
d'avoir bien voulu accepter de présider le jury.

Je remercie profondément Mr. Ramzy KHATIB pour les longues


heures consacrées à la correction de ce mémoire. Sa disponibilité
constante, ses critiques et suggestions ont permis d'améliorer
progressivement la rédaction ainsi que l e s interprétations des
résultats. L'atmosphère dynamique et amicale qui règiie autour de
lui m'a beaucoup servi dans les moments difficiles. Je l u i exprime
toute ma gratitude et le remercie d'avoir bien voulu être rappor-
teur de ce travail.

Je remercie très vivement Mr. Jean Luc SAOS q u i m'a assisté


dans toutes les phases de réalisation d u travail : assistance sur
le terrain, au laboratoire et a u cours de la rédaction. Je tiens
à le remercier particulièrement pour sa disponibilité constante à
mon égard et son amitié, et pour avoir accepté de participer au
Jury.

Je remercie Mr. Jean Yves G A C , Directeur de Recherche à


1'ORSTOM pour m'avoir accueilli au Laboratoire de géologie de Hann
pour le grand intérêt qu'il a bien voulu accorder à ce travail,
pour les corrections qu'il a apporté, les critiques et suggestions
pour m'avoir assisté dans la réalisation technique de ce mémoire.
Je l u i exprime m a reconnaissance d'avoir bien voulu accepter
d'être rapporteur de ce travail.
Monsieur X . DALMAYRAC, Directeur de 1'ORSTOM trouvera i c i
l'expression de mes remerciements pour avoir manifesté beaucoup
de compréhension et de sollicitude en m'assurant la collaboration
scientifique de l'organisme qu'il dirige.

J'exprime mes profonds remerciements à Mr. G . PEZERIL de la


Direction des Mines et de la Géologie pour s'être intéressé t r è s
t ô t à c e travail et ?nur avoir bien voulu accepter de faire partie
du j u r y .

J e suis également t r è s reconnaissant à Mr. Jean Jacques COLLIN


d'avoir bien voulu accepter de juger c e travail.

J e remercie Mr. le Professeur Hugues FAURE du Laboratoire de


Géologie du Quaternaire de Luminy à Marseille pour s'être intéressé
t r è s t ô t à ce travail. J e lui suis reconnaissant d'avoir organisé
le séjour de stage que j ' a i effectué dans l e Laboratoire de
Géologie du Quaternaire de Marseille. J e s u i s particulièrement
honoré d u s o u t i e n e t delasollicitude qu'il manifeste à mon égard.

J'exprime ma reconnaissance profonde à Mme A. M . LEZINE pour


avoir participé à la définition du sujet et i; ses principales
phases de réalisation. J e le remercie vivement pour sa sollicitude
constante et son amitié.

Ma reconnaissance et mes remerciements vont également à


Mr. J . J . CHATEAUNEUF, Directeur de l a Division de Géologie Générale
au B.R.G.M. pour avoir organisé mon séjour à Orléans, J e l u i
exprime toute ma reconnaissance pour l e s services inestimables
qu'il m'a rendu.

J e remercie t r è s profondément mon a m i G . QUATATOTTI pour


l'assistance précieuse qu'il m'a apporté au cours des longues heures
que nous avons passé ensemble au Laboratoire de sédimentologie du
BRGM.

Monsieur René GUIRAUD de l'Université d'Avignon trouvera i c i


l'expression de ma reconnaissance et mes vifs remerciements pour
le soutien constant qu'il a manifesté à mon égard. I1 n'a cessé de
suivre mes travaux depuis le début.
Ma reconnaissance va également à Mr. J e a n P a u l BARUSSEAU d e
l'université d e Perpignan. I1 m'a f a i t bénéficier d e s e s solides
compétences en sédimentologie, d e s o n soutien e t s e s encouragements.

Au Laboratoire d e Géologie du Quaternaire d e Luminy, j'ai eu


à bénéficier du soutien e t de la collaboration d e plusieurs per-
sonnes à q u i j'exprime mes vifs remerciements. I1 s'agit d e
Mr. C. HILAIRE-MARCEL, Directeur du L.G.Q., M M . M . I C O L E , L. C A S T A ,
M. T A I E B , R . L A F O N T , G. PERINET, Melle R . BONNEFILLE, Mme S. BIEDA,
L. F A U R E , N. P A G E , M M . G . BUCHET e t M. DECOBERT.

J e réserve une mention toute spéciale à Mme S. BIEDA pour


l'aide précieuse qu'elle m'a apporté en sédimentologie e t à Mme
L. FAURE pour s a constante sollicitude à mon égard e t s o n amitié.

J e remercie M. C.E.W. DIOP d e la Direction des Mines e t d e


la Géologie pour s o n soutien e t l'aide précieuse qu'il m'a apporté
s u r le terrain à plusieurs reprises.

J e remercie également l e responsable du M.E.B., M. X. MATTE1


e t à t r a v e r s l u i , le personnel t e c h n i q u e , MM. NDAO e t COLY.

Mes a m i s e t collègues d u Département d e géologie trouveront


i c i l'expression de ma reconnaissance e t mes vifs remerciements
pour l e u r collaboration, leur s o u t i e n , l e u r s encouragements e t l e u r
sympathie. J e n e puis m'empêcher de réserver une mention spéciale
2 A . FAYE pour sa constante disponibilité, pour les longues heures
que nous avons passé ensemble d a n s l e s tourbières.

J e remercie profondément M . Babacar BA q u i m'a a i d é a r e a -


liser l e s travaux d e d e s s i n s , Mme E. NDOUR, M. SFdy DIA e t t o u s
mes a m i s q u i m'ont soutenu d a n s c e travail.

J e remercie M. A. NONGONIERMA, C h e f du Département d e botani-


que d e 1'IFAN-CHEIKH A N T A DIOP pour m'avoir autorisé l'accès d e
l'herbier.

Les travaux d e dactylographie d e cette t h è s e ont été effectués


avec compétence par M. P . SOUSSOU.

J e l u i exprime t o u t e ma gratitude pour sa disponibilité e t


sa patience. J e l e remercie t r è s sincèrement.
A ma FEMME

Mes PARENTS
*

Mes AMIS

pour votre abnégation, votre courage, votre confiance


et v o t r e s o l l i c i t u d e .

A la m é m o i r e d e m o n C h e r A m i M a m a d o u B A , t r è s t ô t
arraché à notre affection.
7
TA5 LE. D E S MATIERES

INTRODUCTION .................................................. 1
PREMIERE PARTIE : DONNEES SUR L E MILIEU NATUREL DES
TOURBIERES DES NIAYES DU SENEGAL
CHAPITRE I

L E MILIEU NATUREL DES TOURBIERES DES NIAYES D U SENEGAL ... 4


I . . CONTEXTE CLIMATIQUE ....................................... 4
A.. Les centres anticycloniques .......................... 4
B . . Les saisons .......................................... 4
1 . . La saison sèche ................................ 4
2 . . La saison des pluies ou hivernage .............. 6

II . .DDNNEES GEOLOGIQUES ET GEODYNAMIQUES SUR L E L A S S I N SEDIMEN-


TAIRE SENEGALO-MAURITANIEN .............................. 6
A . . Les formations anté-quaternaires ..................... 6
1.. Le Crétacé ..................................... 6
2. .Le Paléocène ................................... 7
3.. L'Eocène ....................................... 7
4 . . L'Oligo-mio-pliocène .....................
B . . Le Quaternaire ....................................... 8
1. .Périodes anté-ogoliennes (1000000 à 20 O00 ansBP)8
2 . . L'Ogolien (20.000 .12.000 ans B.P) ............ 12
3.. Le Tchadien (12.000 .7.000 ans B.P) ........... 1 2
4 . . Le >!wakchot-tisn (7.000 .4 . 2 0 0 ans B.P) ........ 12
5 . . Le Tafolien (4.200 .2. O00 ans E.P.) ........... 13
6 . . Le Subactuel et l'Actuel ....................... 13

III . . CADRE GEOMORPHOLOGIQUE .................................. 13


A . . Morphologie des formations d u littoral ............... 13
1 . . Le système dunaire interne ancien .............. 13
2 . . Le système dunaire ogolien intermédiaire ....... 13
3.. Le système dunaire externe d u littoral ......... 14
B . . Morphologie du plateau continental nord ........... 15
1. . La bathymétrie ............................... 15
2 . . Les reliefs structuraux ...................... 15
3. . La' couverture sédimentaire ................... 15

IV . . DONNEES HYDROGEOLOGIQUES ............................... 15


A . . Géométrie d e l'aquifère ............................ 18
B- .Evolution d e la piézométrie ........................ 18

V.. ENVIRONNEMENT HYDROLOGIQUE ACTUEL ....................... 18


A . . Les chenaux d'écoulement ........................... 23
B . . Les écoulements superficiels diffus ................ 23
C. - Les accumulations lacustres ......................... 23
1 . - Les l a c s pluviomètres ......................... 24
2. - Les l a c s d'affleurement d e n e p p e s . ........... 24

VI . . DONNEES PEDOLOGIQUES .................................... 24


A . . Les sols ferrugineux tropicaux ...................... 24
B . . Les sols minéraux peu évolués ....................... 24
C . . Les sols organiques hydromorphes ..................... 26
D.. Les sols halomorphes ............................... 26

VI1 . . CADRE BOTANIQUE ....................................... 26


A . . Végétation du système dunaire externe .............. 26
1. .Faciès e t groupements herbacés s u r dunes
vives ou semi-fixées ......................... 26
2 . . La forêt sèche littorale ..................... 27

B. . Végétation des dépressions entre dunes externes


et dunes ogoliennes ................................ 27
1. .La végétation des pentes s o u s l e vent du
front dunaire externe ........................ 27
2.. Les "Niayes" ................................. 27

VI11 . . CHOIX D E S SONDAGES ................................... 29


CHAPITRE 2
LES METHODES D'ETUDES ............................ 32
I. .MATERIEL ET MODE D'ECHANTILLONNAGE ..................... 32
II . .ETUDES SUR ECHANTILLONS HUMIDES ....................... 32
A . . Structure e t microstructure des sédiments ........ 32
B . . Isolement et détermination des graines ............ 34

III . . ETUDES SUR ECHANTILLONS S E C S ......................... 34


A .Mesure d e pH ...................................... 34
B . . Granulométrie ..................................... 34
1 . . Fraction supérieure 6 50 um ................. 34
2 . - Fraction inférieure à 50 um ................. 34
3 . - Paramètres granulométriques ................. 36
a) Paramètres texturaux d e F O L K ET W A R D .... 37
b) Diagramme C - M de PASSEGA ................ 37
c) Paramètres e t indices d e RIVIERE ......... 40
C . . Morphoscopie e t exoscopie des quartz .............. 40
1 . . Analyse morphos~copie........................ 40
2 . . Analyse exoscopique au M E E ................ 42
D. - La diffractométrie R X ............................. 42
1 . . Analyse du sédiment t o t a l ................... 42
2 . . Analyse d e la fraction argileuse ............ 42
a) Préparation .............................. 42
b) Détermination ............................ 43
c) Estimation ............................... 43

DEUXIEME PARTIE : APPROCHE SEDIMENTOLOGIQUE D E L'ENVIRONNEMENT


D E S TOURBIERES

CHAPITRE 3
ETUDE LITHOLOGIQUE DES SONDAGES .......................... 45
I . . DESCRIPTION D E S SONDAGES ................................ 45
A . . Sondage d e MBoro-C; .................................. 45
B . . Sondage d e MBoro-D .................................. 47
C . . Sondage d e MBoro-I .................................. 47
D . . Sondage de MBoro-K .................................. 47
E . . Sondage de Touba NDiaye ............................. 53
F . . Sondage de Fass Boye ................................ 53
G . . Sondage de Diogo ................................... 53

II . .LES LITHOFACIES .LEUR REPARTITION ET LEUR SIGNIFICATION 53


A . . Les éléments organiques figurés ..................... 55
1 . . Les éléments foliaires ........................ 55
2 . . Les éléments vasculaires ...................... 55
3.. Les graines ................................... 55
4. . Pollens et spores ............................. 55
5.. Les diatomées ................................. 55

B . . Les principaux lithofaciès et leur signification .... 56


1. . La tourbe ..................................... 56
2 . . Les vases organiques .......................... 56
a) Les vases organiques silto-sableuses ........ 56
b) Les vases organiques silto-argileuses . . . . . . 58

CHAPITRE 4
CARACTERISTIQUES GRANULOMETRIQUES D E L A CHARGE MINERALE
D E S SEDIMENTS ............................................ 59

I . . GRANULOMETRIE DES SABLES DUNAIRES ........................ 59

II . . GRANULOMETRIE DE L A FRACTION M I N E R A L E DES "TOURBES" ..... 59


A . . La fraction sableuse des "Tourbes "" .................. 59
1. - Courbes un modales ............................ 59
2. - Courbes bimodales ............................. 60
B. - La fraction silto-argileuse ......................... 60
1. - Courbes unimodales ............................ 60
2. - Courbes bimodales ............................. 60
C. - La granulométrie totale ............................. 65

III . .DIAGRAMMES DE COMBINAISON DES PARAMETRES GRANULOMETRI-


Q U E S MZ. 6. SK et K .................................... 65
A . . Diagramme M -6 ...................................... 65
z
B. - Diagramme SK - 6 .................................... 65
C.. Diagramme S K - M ................................... 69
Z
D . . Diagramme SK . K .................................... 69

IV . .DIAGRAMME CM DE PASSEGA ............... .................. 69

V . . I N D I C E S D'EVOLUTION GRANULDMETRIQUES D E RIVIERE .......... 69


.
A . . Corrélation E g m .
. X ................................ 69
B. - Corrélation
-
N-X ..................................... 72
Conclusions sur l'étude granulométrique de la charge
minérale des "tourbes" ................................... 72

VI.- HYPOTHESES SUR U N E ORIGINE LOESSIQUE D ' U N E PARTIE D E L A


FRACTION MINERALE DES T O U R B E S ............................ 73
A. .Manifestations loessiques actuelles en zones péri-
désertiques ......................................... 73
B. . Caractéristiques granulométriques et minéralogiques
des aérosols péridésertiques actuels ................ 73
1 . . Caractéristiques granulométriques ............. 73
2.. Caractéristiques minéralogiques ............... 75
C . . Témoins de manifestations loessiques au Quaternaire récent .... 75
D . .Composante loessique de la charge minérale des "tourbes".. 7 5

CHAPITRE 5
MDRPHOSCOPIE ET EXOSCOPIE D E Q U A R T Z ..................... 80
I . . A N A L Y S E MORPHOSCOPIQUE .................................. 80
A . . Résultats des analyses morphoscopiques ............. 80
1 . . Grains rond-mats (R.M) ....................... 80
2 . . Grains irrégulier-mats (1.M)................. 80
3 . . Grains rond-luisants ( R . L ) ................... 80
4 . . Grains irrégulier-luisants (1.L) ............. 80
B . . Commentaires ....................................... 80

II . . EXOSCOPIE DES QUARTZ ................................... 85


A . . Quartz des sables dunaires ......................... 85
B . . Quartz d e la fraction sableuses d e s "Tourbes ....... 86
C . . Conclusions ........................................ 86

CHAPITRE 6
ETUDE MINERALOGIQUE .......................................... 89
I . . LES MINERAUX ............................................ 89
A. - Les minéraux autres que l e s minéraux argileux ...... 89
1. . Le quartz .................................... 89
2. . La silice amorphe ............................ 89
3 . . La goethite (Feo)Oh .......................... 89
4 . . La sidérite (FeCO ).......................... 89
3
5. -La pyrite (Fes ).............................
2
89

B. - Les minéraux d e s argiles ............................ 91


1. - La kaolinite (K) ............................. 91
2. - L'illite (I)................................. 91
3. - La vermiculite (V) ........................... 91
4 . . Les smectites (S) ............................ 93
5.. Les minéraux interstratifiés ................. 93
6. . La palygorskite ............................ 3

II - REPARTITION D E S MINERAUX ................................ 93


A. - Répartition verticale d a n s l e s sondages ............. 93
1. - Sondage d e MBoro C ........................... 93
2. - Sondage d e M B o r o D ........................... 95
3 . - Sondage d e MBoro K ........................... 95.
4. - Sondage d e MBoro I ........................... 95
5 . - Sondage d e Touba NDiaye ...................... 95
6. - Sondage d e Fass Boye ........................ 98
7 . - Sondage d e Diogo ............................. 98
Conslusions ....................................... 98

8. . Répartition régionale d e s minéraux argileux ........ 101


1.. Le contexte géomorphologique ................. 101
. . .
.. . I

2 . . Le c o n t e x t e hydrologique ..................... 101


C.. Conclusions ....................................... 102

III . .ORIGINES ET SIGNIFICATION DES ARGILES ET DES MINERAUX


ASSOCIE ............................................... 102
A .. Les oxydes de fer et la kaolinite ................... 1a3
B . . L'illite et les interstratifiés .................... 104
C.. La vermiculite ..................................... 104
D . . La smectite ........................................ 105
.
E . . La palygorskite .................................... 105
F . . C onclusions........................................ 105
1. .Les niveaux inférieurs argilo-silteux à
kaolinite des sondages de MBoro I , T . NDiaye
et Diogo ..................................... 105
2. .Les vases organiques silto-sableuses des
sondages de MBoro C. MBoro D. MBoro K . et
Fass boye .................................... 105
3 . - Les niveaux de tourbes fibreuses ............. 106

TROISIEME PARTIE : APPROCHE PALEO-BOTANIQUE D E


L'ENVIRONNEMENT DES TOURBIERES
CHAPITRE 7

ETUDE DES GRAINES FOSSILES CONSERVEES DANS LES TOURBES ... 107
I. .INTRODUCTION : ORIGINALITES DE L'ETUDE DES GRAINES
.
.

FOSSILES ................................................. 107


A . . Intérêts de l'étude des graines fossiles ............ 107
B; .Limites de l'utilisation des graines dans l'inter-
prétation des paléo-environnements ................... 107

II . . LES GRAINES D A N S L E SONDAGE D E TOUBA NDIAYE ............. 108


A . . Choix d u site de Touba Ndiaye ....................... 108
B . . Résultats ........................................... 108
1. . Déterminations des taxons ..................... 108
2 . . Représentation et commentaire des résultats ... 112
C . . Interprétation ...................................... 113

III . -CONCLUSIONS ............................................. 114

CONCLUSIONS GENERALES ......................................... 115


LISTE D E S FIGURES ............................................. 120
LISTE DES TABLEAUX ............................................. 12 2
LISTE DES PLANCHES ............................................ 122
BIBLIOGRAPHIE .................................................. 123
I N T R O D U C T I O N

ORIGINE DE LA SEDIMENTATION TOURBEUSE

Les tourbes ligneuses et les vases organiques se sont


accumulées dans les cuvettes interdunaires et les paléo-vallées du
massif des dunes ogoliennes du littoral nord du Sénégal depuis le
Pléistoccène supérieur jusqu'à une époque récente.

Le développement et la conservation des sédiments tourbeux


dépendent essentiellement de facteurs climatiques (périodes plu-
vieuses du Quaternaire), hydrogéologiques (position du niveau de la
nappe des sables) et géomorphologiques (formation de réceptacles
stables dans le massif dunaire). Cette sédimentation est un mélange
binaire entre une composante biogénique autochtone liée à l'impor-
tance de la production végétale des réceptacles et une composante
"terrigène" allochtone qui constitue la contribution de l'environne-
ment inorganique.

L'étude de la part biogénique peut être abordée sous


divers aspects : la palynologie, l'étude des macro-restes, la géo-
chimie organique ... Ces types d'approche renseignent principalement
sur l'évolution des environnements paléofloristiques des tourbières.

L'approche sédimentologique cherche à déterminer la nature,


l'origine et l'évolution de la charge minérale des sédiments et à
caractériser les différents vecteurs.

BUT DE L'ETUDE

Ce mémoire est consacré à l'étude lithostratigraphique


sédimentoiogique et paléobotanique (étude consacrée aux graines)
des sédiments tourbeux des Niayes du littoral nord du Sénégal,
entre MRoro et Diogo. Par ces différentes approches complémen-
taires, nous nous proposons d'apporter une contribution majeure à
la reconstitution des paléo-envi ronnements des Niayes au Quater-
naire récent.

PRESENTATION DU MEMOIRE

- La première partie du mémoire présente la zone du littoral


nord avec ses caractéristiques climatiques géomorphologiques, hydro-
logiques, botaniques et pédologiques, ainsi que les méthodes
d' étude.

- Dans la deuxième partie, nous nous proposons de rechercher


la signification paléoclimatique de la sédimentation inorganique
minérale qui accompagne l'accumulation des tourbes dans les cuvettes
interdunaires et dans les paléo-vallées.
- 2 -

Les analyses stratigraphiques et structurales, cherchent à


mettre en évidence des niveaux caractéristiques et des coupures
significatives corrélables d’une tourbière à l’autre.

Les analyses granulométriques, morphoscopiques et exosco-


piques permettent d’identifier la nature des vecteurs qui sont à
l’origine de la pollution minérale des tourbières ainsi que la
dynamique des aires de sédimentation.

L’analyse minéralogique contribue à connaître les diffé-


c
rentes sources des sédiments terrigènes. En outre, à partir de la
nature des minéraux argileux, nous tenterons de dégager un certain
nombre d’arguments permettant de proposer des hypothèses sur l‘évo-
lution de l’environnement des tourbières durant le Quaternaire ré-
cent.

- La troisiGme par_tie est consacrée à l’étude des macro-


restes végétaux dans une optique paléohydrologique. En effet, les
tourbières ont livré de nombreux bois fossiles et des graines plus
ou moins bien conservés.
Plus précisément, nous avons utilisé les graines de cypéra-
cées comme des biomarqueurs pouvant apporter des renseignements
paléoécologiques. C’est ainsi que l’étude de la fluctuation de la
flore Cypérologique fossile doit nous permettre d’énoncer des hypo-
thèses paléohydrologiques en fonction des données que nous avons
recueillies sur l’écologie des espèces émettrices.
P R E M I E R E P A R T I E

DONNEES SUR LE MILIEU NATUREL DES TOURBIERES DES

NIAYES DU SENEGAL
i

Fig. 1 - Localisation de l'étude.


CHAPITRE I

LE MILIEU NATUREL DES TOURBIERES


DES NIAYES DU SENEGAL

Les tourbières des Niayes sont localisées dans les inter-


dunes et les paléovallées du massif dunaire mis en place au cours de
l'épisode aride de l'0golien le long d u littoral nord du Sénégal
entre 14" et 17" de latitude nord (Fig.1).

I - LE CONTEXTE CLIMATIQUE
A - Les centres anticycloniques

Le régime climotique d u Sénégal occidental est assujetti aux


courants anticycloniques liés à l'existence de zones de très hautes
pressions (Fig.2) :

- l'anticyclone des Açores de l'Atlantique nord,

- l'anticyclone de Sainte Hélène de l'Atlantique sud,

- l'anticyclone d'Afrique du Nord lié aux hautes pres-


sions maghrébines.

L'anticyclone des Açores engendre les alizés maritimes qui


soufflent de novembre b juin. A partir de février, l'anticyclone se
déplace vers les basses latitudes tropicales et i l est b l'origine
d'alizés continentaux chauds et secs.

L'anticyclone d'Afrique du Nord donne naissance b des vents


chauds et secs (Harmattan) q u i se manifestent de février b mai. I 1
est à noter que la frange côtière du littoral nord est plus ou
moins protégée des effets de l'harmattan.

L'anticyclone de Sainte Hélène venant de l'Atlantique sud


engendre la mousson qui apporte les pluies.

B - Les saisons

La limite entre les alizés et les moussons constitue une


zone de discontinuité majeure communément appelée le F.I.T. ou front
intertropical. Ses migrations et déplacements en latitude permet de
découper l'année en deux saisons bien tranchées.

1 - La saison sèche

Dès le mois de novembre, le F.I.T. est rapidement repoussé


vers la zone équatoriole. En janvier, i l se situe déjà par 8" de
latitude nord. Dans sa migration vers le Nord, i l ne franchit les
côtes septentrionales d u Sénégal qu'au mois de juin.

Ainsi, de novembre ò mai, la sécheresse s'installe sur la


"grande côte" qui est alors essentiellement soumise à l'action des
alizés maritimes de direction NW à NE. L'Harmattan qui souffle sur
Fig. 2 - Schéma des circulations atmosphériques
sur l'Afrique (in PINSON-MOUILLOT, 1980:
9 oa
mm

80 o

70 o

600

50C

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20(

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4 0

Fig. 3 - Pluviométrie à MBoro depuis 1937 (BRGM, 1982)

800

730
I Valeur observie
6O0 r M o y e n n e mobile pondérée
I I -
,'*Courbe Itssee
e p o u r les t o t o u x a n n u e l s et,les
m o y e n n q s m o b i l e s d'onnees
incompletes

Fig. 4 - Pluviométrie à St-Louis (OLIVRY, 1983)


-6-

l’intérieur des terres, ainsi que les alizés continentaux atteignent


rarement la côte nord. Cependant, la confluence entre ces vents
continentaux et les alizés maritimes crée des flux latéraux turbu-
lents qui déplacent poussières et sables provoquant ces manifesta-
tions devenues très fréquentes ces dernières années de brumes Sè-
ches.

Pendant cette période, les températures sont douces sur le


littoral (elles se situent en moyenne entre 20 et 27 OC). Les écarts
thermiques journaliers sont faibles (inférieurs à loo).

2 - La saison des pluies ou hivernage

La saison des pluies s’installe de juin à octobre avec un


optimum centré en général sur le mois d’août lorsque le F.I.T.
atteint sa position septentrionale extrême (LEROUX, 1977). Les
pluies associées au F.I.T. sont orageuses (pluies de lignes de
grains) et décroissantes vers le nord (500 mm b Dakar, 400 m b
Mboro et 350 mm b Saint Louis ; Fig. 3 et 4). Pendant la saison des
pluies, les températures oscillent entre 30 et 35°C et très souvent
l’humidité atmosphérique est supérieure à 80 % .

I I - DONNEES GEOLOGIQUES ET GEODYNAMIQUES SUR LE BASSIN


SEDIMENTAIRE SENEGALO-MAURITANIEN.

A - Les formations anté-auaternaires

Les formations les plus anciennes du bassin sédimentaire


Sénégal-Mauritanien sont des dépôts évaporitiques du Trias et du
début du Jurassique. Les formations du Jurassique moyen et supérieur
sont respectivement connues en mer par la campagne DSDP, et b terre
par le sondage pétrolier de Ndiass 1. Cependant, les formations les
mieux connues sont datées du Crétacé.

1 - Le Crétacé

Le Crétacé est représenté par des calcaires détritiques


alternant avec des sables et des grès.

L’Albien, le Cénomano-turonien, et le Sénonien sont


caractérisés par la prédominance d’une puissante série argilo-sa-
bleuse atteignant 2 000 m b l’Ouest du bassin.

Le Crétacé supérieur (Campano-maastrichtien) est représenté


par un faciès essentiellement detritique dans la province orientale
d u bassin et dans le centre, et devient argileux à l‘Ouest d’une
chernière correspondant b la ride anticlinale de Ndiass. Le Maastri-
chtien affleure au niveau du horst de Ndiass sous un léger placage
de sables et de latérite.

Selon plusieurs auteurs (SPENGLER et al. 1966 ; MONCIARDI-


NI, 1966 ; GIEU, 1976 LIGEK, 19801, les formotions du Crétacé
-7-

témoignent de l’existence à cette période, de deux domaines sédimen-


taires séparés par une ligne de flexure correspondant à la marge
occidentale du horst de Ndiass : un domaine oriental avec des sédi-
ments détritiques de plateforme et un domaine occidental marqué par
une forte subsidence de la marge où prédominent des faciès argilo-
marneux .

Les faciès gréso-calcaires et argileux d u Maestrichtien


traduisent un environnement fluvio-lagunaire, précurseur d’une
transgression marine q u i marquera le début d u tertiaire.

2 - Le Paléocène

Les formations du Paléocène sont essentiellement des cal-


caires et des marnes. Elles apparaissent en affleurement s u r le
flanc oriental du horst de Ndiass et dans le Sud-Ouest du horst en
bordure de la côte.

La série paléocène comprend deux unités lithostratigraphi-


ques en continuité à la base des “morno-calcaires” ou de “calcaires
argileux” devenant détritiques par endroits, surmontés de calcaires
biodétritiques à tendance récifale.

Les faciès morno-calcaires sont dans l’ensemble plus gré-


seux dans la province orientale du bassin. Dans la province occiden-
tale, le calcaire devient argileux.

La constance d u faciès Carbonaté paléocène dans le bassin


traduit une période de biostasie avec prédominance de la sédimenta-
tion chimique et biochimique. La mer transgressive du paléocène
était dans l’ensemble peu profonde, chaude, claire et peu agitée.

Dans la province occidentale, la présence de biofaciès à


foraminifères pélagiques dans le calcaire marneux semblent indiquer
une relation avec une mer profonde (MONCIARDINI, 1966).

3 - L’Eocène

Lithologiquement, 1’Eocène inférieur présente principale-


ment deux faciès apparemment concordants, relativement constants
dans toute l’étendue du bassin :

- à la base, une série de marnes argileuses relativement


importante ;

- au-dessus, des calcaires argileux peu épais.

Le niveau inférieur affleure très largement le long de la


falaise de Thiès sous forme de petites collines arrondies souvent
entaillées par les chenaux d‘évacuation des eaux de pluies. Ces
formations apparaissent également sur la rive ouest du lac Tanma où
elles constituent la falaise de Diender.

Le niveau supérieur est connu à l‘affleurement b la car-


rière de Thioye où i l apparaît en dessous des calcaires à Discocy-
clines de 1’Eocène moyen.
-8-

L'Eocène moyen affleure sous forme d'auréoles de faible


dimension à Thiaye, sur la rive d u lac Tanma. Par contre, i l af-
fleure largement dans la Presqu'Ile du Cap-Vert dans les secteurs de
Bargny, Mbao et Rufisque.

Sur l'ensembe d u bassin, 1'Eocène moyen est composé de


morno-calcaires. Ce faciès devient phosphaté sur le plateau de Thiès
et son extention vers la province orientale est relativement impor-
tante.

L'Eocène supérieur est essentiellement représenté par des


marnes dans le secteur occidental d u bassin. Les niveaux de phos-
phates d'alumine de Lam Lam sont attribués à cette époque (TESSIER
al., 1976).
et -

La succession des faciès de 1'Eocène montre que cette


période est transgressive sur les dépôts du Paléocène ; le maxi-
mum de la transgression ayant eu lieu à 1'Eocène moyen.

4 - L'Oligo-mio-pliocène

- L'Oligocène serait représenté par des dépôts regressifs.


On rattache à cette période le sommet d u groupe phosphaté du plateau
de Thiès. Dans la province occidentale, les dépôts sont des cal-
caires dont des témoins ont été apportés en surface par des explo-
sions volcaniques fini-tertières.

- Le Miocène débute par une transgression matérialisée par


des calcaires déposés dans des golfes marins localisés dans la
vallée du Sénégal et au Ferlo, au Nord et au Sud en Casamance.

- Le Pliocène et le Pléistocène sont marqués par l'édifica-


tion de cuirasses ferrugineuses. Les principales zones d'affleure-
ment sont situées au Sénégal Oriental, sur le horst de Ndiass et
dans la tête de la Presqu'Ile d u Cap-Vert.

Par ailleurs, les affleurements volcaniques fini-tertiaires


du Cap manuel et des iles de Gorée et de la Madelaine sont rattachés
au Pliocène.

B - Le Quaternaire

Le Quaternaire du bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien


a fait l'objet de plusieurs travaux. Nous présenterons ici les
synthèses les plus récentes d'après PINSON-MOUILLOT (19801, PIMMEL
(1984), CHATEAUNEUF et PEZERIL (1984) et KANE (1985). Nous nous
étendrons plus en détail sur l'évolution du climat et les variations
du niveau de la mer q u i ont marqué le Sénégal nord occidental au
Quaternaire récent (voir tableau 1 et figures 5 et 6 ) .

1 - Périodes anté-ogoliennes ( 1 O00 O00 à 20 O00 ans B.P.)

- Le Tafaritien et 1'Aioujien correspondent à des périodes


plus ou moins humides, marquées par une transgression marine. Le
I FORMATIOh IMATIONS
PALEOGEOGRAPHIE
P é r i o d e s í e, t a g e s LIMAT V O L C A N I SM E 'INENTALES
isolues ,,A I E

----i- les v i v e s
e r m e t u r e d e s lagune:
:6tières, évolution
6-ACTUEL 1700
I tanches
les l a v e s s u r s a l é s
jegression des lacs
tnterdunaires
Courdnt de derive
2000 I oudano-
d é p o t s dc
minéraux
les j a u n e s
nclnlcnents
littorale N--S régu
larise les côtes du
Senégal --- larges
AFOLIEN t T
uinéen lourds s dunes ogo-
:nnes plages sableuses.
4000
JrbeS Détournement du
S é n é g a l --- sw

1 Tourbes . i t t o r a l + 1,5 m
mangrovf :ordons l i t t o r a u x
~ u c c e s s i f s nombreu-
IOUAKCHOTTIE t T ahelien plages i
Arca sei
Tourbes ;es lagunes. Lacs
YAX/ 5500 tnterdunaires
11s

sec
- - - - A _-----
8000-7300 L i t t o r a l : -?O m
'CHAOIEN
humide Tourbes - lagunes et mangroves
9500
- lacs intermedidires
-
10.000 I aride
L i t t o r a l . -50 m ,
p u i s -100 m erosior
P OGOLIEN 1
max:17.000(
I R
xtension de
'erg d e s
unes rouges
mecanique, creuse-
m e n t d e s v a l l e e s at
Senegal et de la
L
Gambie
E
I
20.000 I jahélien

I
31.000
I Volcan d e s
mamelles
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es graviers
L i t t o r a l a +20 m
formdtion des gol-

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IT ;oudanien -cinerites
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et d o l e r i -
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et granules
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et du cours du
Senegdl

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37.000
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INCHIRIEN T Sahélien coqui1 u i r a s s e --- Sénegal
I 40.000 ranules e t
raviers
___-
O é p o t s sa-
i I R
Sub-aride bleux éollen
Erg a n c i e n
d u Ferlo

100.000
Littoral a + 20 o u
AIOUJIEN t ' T Humide + 40 m
200.000

Gres g R eman i em e n t Vast,e i n c u r s i o n


I I C I J X2 d u "L'ont L - mdrine, llttoral il
TAFARITIEN 1.OOO.OUO T eaux c nental ler- 150 k m a l ' i n t e r i e u r
liatomi minal" des terres en
Mauritanie et dans
1 d vallee du
Senégal

__ I I i
Fig. 5 - L e Q u a t e r n a i r e a u S é n é g a l ( i n A T L A S N A T I O N A L , 1977)
SUACTUEL
Légende
tT U W E L

dipots d e va. ot reble marln


U

comblement d e valleos actuollec~nt mortr - sabla fluvial ot 6dl.n

c Moo BP
U cordons Ilttoraux M b l w x ot dunos ,leuner H b l a n c h r

delta p~l.Nouakcholtion du SoniOal I fable fin limon pi- molm rali

55m BP h i t e der golter d o Ia lransgrosslon d u &brukchotllon

ddpÔts coqulllon

15000 W
r-j dunor r w g w des rp do I'Oqdion

mo00 B P
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S O O 0 BP ........
.......
........
.......
...... duner anclonnec des orgs d u Farlo septonlrlond

m dipÔtc d e ulcslre M b l w x fnablo d'orlglne .ouvont l~curlro

€3 formrtlon d.une culrarso ferruginouso pouvre ou ficho n grains da

culrasse lerruglneuse 8 telble profondeur

1-1
U".""
.v.w. volcanlsme
uqOo0 op

I8MmCI bP
E] dop61s asbloux ou argileux avec parfols der pravlllonr Indlfforonclor
Fig. 6 - Courbes de variation du niveau marin.

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100 ..

O 2 1 O , 8 10 32 11 16 18 10 22 24 1b I8
A g e BP'n 1000 A - MARTIN, 1977

TC n r o r ~ n NOUAKCHOT~IEN D A K ARIEN
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\ MARTIN

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\.-y

C - PlNSílN-MOUILLOT , 1980
_-
-12-

niveau de la mer est à + 20 ou i 40 m au-dessus du niveau actuel.


Suit une période subdésertique marquée par la régression marine pré-
inchirienne qui voit le démantellement des cuirasses et l‘édifica-
tion d‘un grand erg dans le Ferlo septentrional (MICHEL, 1973 ;
BAUDET, 1976, BARBEY, 1982).

-
A l’Inchirien, le niveau marin remonte et le climat
redevient humide. Les dépôts continentaux sont alors soumis à
l‘altération pédogénétique.

A la fin de 1’Inchirien une régression marine s’amcrce et


oblige les cours d‘eau à entailler leur cours à la recherche d’un
équilibre. C’est cì cette période que se serait formées les vallées
fossiles qui entaillent les formations tertiaires dans la bordure
septentrionale du horst de Ndiass (MARTIN, 1967).

2 - L‘Ogolien (20 O00 - 12 O00 ans B.P.)

La régression amorcée à la fin de 1‘Inchirien se poursuit


et le niveau de la mer atteindrait -100 à -120 m vers 15 000 ans
B.P. Le climat est très humide, et les alizés continentaux mettent
en place des ensembles dunaires de direction NE.

3 - Le Tchadien ( 1 2 O00 - 7 O00 ans B.P.)

Le niveau de la mer remonte progressivement, et un climat


très humide s’installe dont les conséquences sur l‘environnement
sont :

-
la formation de sols ferrugineux rouges sur les dunes
ogoliennes ;

. l’installation de réseaux hydrographiques et de lacs dans


les interdunes ;

. l’installation d’une végétation d‘affinité guinéenne


autour des lacs interdunaires (HEBRARD et -
al. 1978 ;
MEDUS et -
al., 1980) ;

. la formation de vasières dans le domaine prélittoral


(PINSON-MOUILLOT, 1980 ; LEGIGAN et -
al., 1983).

La fin du Tchadien ( 8 000-6 500 ans B.P.) est marquée par


une phase sèche q u i aurait provoquée un remaniement limité des dunes
ogoliennes qui s’est traduit par une accentuation des contrastes
altitudinaux et un réalignement dans la direction N-S (SALL et -
al.,
1978) -
4 - Le Nouakchottien (7 000-4 200 ans B.P.)

Le climat redevient plus humide. La mer transgressive pénè-


tre dans les basses vallées et y provoque des dépôts d’argiles
sableuses associées ou non à des coquilles.

L’amélioration de la pluviométrie aura pour conséquence un


ruissellement intensif, la formation de lagunes prélittorales et la
réinstallation de lacs dans les dépressions interdunes.
5 - Le Tafolien (4 200-2 O00 ans B.P.)

La régression amorcée à la fin du Nouakchottien se poursuit


malgré quelques fluctuations positives. le climat s’aridifie progres-
sivement. La mer édifie le cordon de dunes jaunes qui ferment les
golfes nouakchottiens et isolent des lagunes côtières sursalées.

6 - Le Subactuel et l’Actuel

L’évolution du climat est caractérisée par un déficit plu-


viométrique de plus en plus accentué. Le processus éolien entraîne
la réactivation des sables dunaires q u i tendent 6 ensevelir les
dépressions des niayes (SALL, 1982).

III - CADRE GEOMORPHOLOGIQUE

A - Morphologie des formations du littoral

L‘essentiel des données morphologiques sur le littoral


septentrional d u Sénégal est tiré des travaux de MICHEL (19731, de
al. (1978), de SALL (1982). Par ailleurs, le secteur a fait
SALL et -
l’objet de couverture par photoaériennes et de photosattelites
(N.D.28 XX, 1954 ; TACASEN, 1979 ; SEN 76/120 P-IR, 1982).

Les travaux de ces auteurs ainsi que les documents photo-


graphiques apportent des renseignements complémentaires sur l‘exten-
sion des ensembles dunaires, les caractéristiques sédimentologiques
ainsi que la chronologie des évènements paléogéographiques et clima-
tiques qui ont présidé à la mise en place et à l‘évolution des
différents systèmes dunaires.

Plusieurs systèmes dunaires ont été individualisés dans le


temps et l’espace :

le système dunaire ancien interne ;


. le système dunaire ogolien intermédiaire ;
le système ogolien remanié ;
. le système dunaire externe du littoral.

1 - Le svstème dunaire interne ancien

Ce système dunaire appelé erg ackcharien serait mis en


place au cours d’une épisode aride anté-inchirienne (MICHEL, 1970).
Ce système subsisterait dans le Ferlo alors que dans le Coyor et le
Cap-Vert, son matériel a été démantelé, étalé et mélangé à des
gravillons ferrugineux.

2 - Le système dunaire osolien intermédiaire

L’erg ogolien s’est‘ édifié au cours de phase aride allant


de 20 O00 à 12 O00 ans B.P. I1 aurait connu une extension relative-
ment importante vers le Sud. Du littoral vers l‘intérieur des
- 14-

terres, on distingue la juxtaposition de deux unités morphologiques


différentes par l‘altitude, l’importance du système crêtes-cou-
loirs, l‘orientation et le couvert végétal.

. Vers l’intérieur, les dunes ogoliennes sont arasées,


cependant,l’alignement originel de direction NE est encore observa-
ble malgré le colmatage des interdunes ;

. Le long du littoral, les dunes ogoliennes ont été rema-


niées au cours de la phase humide du Tchadien (12 O00 à 7 O00 ans
B.P.). Les dunes présentent un modelé particulièrement complexe
caractérisé par :

. des altitudes relativement importantes, dans certaines


zones (plus de 20 m dans les secteurs de Mboro et de Diogo) ;

. des couloirs interdunaires aux contours digités, sou-


vent serrés et réticulés autour de dunes paraboliques et qui peuvent
aboutir à des sortes de chenaux fluviatiles qui n’atteignent guère
le rivage ;

- des alignements dunaires très irréguliers, orientés


dans des directions allant du NW et NNE à des directions franche-
ment E.

Ces caractéristiques topographiques de l’agalien remanié


participent aux conditions multiples qui ont déterminé l’installa-
tion des tourbières.

3 - Le système dunaire externe d u littoral

Ce système comprend deux ensembles dunaires juxtaposés. I1


s‘agit des dunes semi-fixées jaunes qui bordent le système ogolien
remanié, ainsi que les dunes vives blanches d u cordon littoral.

. Les dunes jaunes semi-fixées ont une extension variable.


La largeur d u massif dunaire atteint 4 500 m dans certains secteurs
tandis qu’elle se retrécit considérablement à l’aval de certaines
grandes dépressions (Mbawane, Mboro). Les versants sous le vent
surplombent l’erg ogolien par un talus abrupt qui devient très
marqué lorsque le massif dunaire ceinture une dépression. La déni-
vellation peut alors atteindre 30 m. Les versants au vent présentent
de nombreux ripple-marks. L‘orientation des rides indique générale-
ment une direction NNE.

Dans certains endroits (Ouest de Mboro, Diogo), le massif


de dunes jaunes connaît des réactivations intenses tendant à ense-
velir les dépressions.

. Les dunes vives récentes forment une bande large de


quelques mètres à quelques centaines de mètres. Cette bande de dunes
blanches présente une morphologie assez complexe. Au niveau de
l’arrière plage,les dunes s‘ammoncellent, soumises à action éco-
lienne relativement intense. Les contrastes altitudinaux sont
alors très marqués à ce niveau. Par contre, vers l’intérieur, le
raccordement avec les dunes jaunes se fait généralement en pente
douce.
-15-

L'estran est battu par une houle dont l'action engendre un


transport de matériaux sableux q u i engraissent continuellement le
cordon littoral. On estime gous la côte nord un volume Charié
compris entre 200 et 450.10 m /an (BARUSSEAU, 1980).

B - Morphologie d u plateau continental nord

La plate-forme continentale nord du Sénégal a fait l'objet


de plusieurs études depuis un demi siècle. Les premières études
furent sectorielles et essentiellement axées sur la bathymétrie et
l'hydrologie. C'est durant ces 15 dernières années que des connais-

sances plus amples sont obtenues sur la morphologie, la sédimentolo-


gie et la paléontologie du plateau continental Nord, DOMAIN, 1977 ;
PINSON-MOUILLOT, 1980).

1 - La bathymétrie

-
La carte bathymétrique de RUFFMAN et al. (Fig.7) montrent
de nombreuses ruptures de pentes. Ces accidents matérialisent des
fosses parmi lesquels les plus marquées sont localisées au droit des
localités de Kayor (conyon de Kayar) de Mboro (canyon Djoloff) et
Lompoul (Canyon Peul.

L'isobathe 200, très proche de la côte au niveau de la


Presqu'île du Cap-Vert, s'en éloigne progressivement à mesure qu'on
remonte vers la vallée du Sénégal. Cela traduit un élargissement
progressif de la plate-forme continentale du Sud vers le Nord.

2 - Les reliefs structuraux

Outre les fosses que nous signalions plus haut et qui


affectent les rebords du talus, le plateau continental est affecté
de petits reliefs longitudinaux qui correspondent à des bancs ro-
cheux parallèles d la côte (Fig. 80). Ces bancs sont rencontrés en
affleurements discontinus dans les secteurs Dakar-Kayar et Kayar-
Mboro, et en affleurements continus dans le secteur Lompoul-Saint
Louis -

3 - La couverture sédimentaire

La couverture sédimentaire du plateau Continental nord est


composée de sables, sables vaseux et vases plus ou moins carbonatés
(DOMAIN, 1977 ; PINSON-MOUILLOT, 1980). Les ensembles sableux et
sablo-vaseux ont été mis en place principalement au Pléistocène
supérieur (Inchirien et Ogolien) au cours des phases de retrait de
la mer. L'humidification du climat à l'Holocène moyen a engendré la
formation de vasières sur le proche plateau continental (Fig.8b).
Dans la région du Mboro, des niveaux de tourbes et de vases organi-
ques datés de 9 500 à 12 O00 ans B.P. ont été rencontrés dans les
formations sableuses et sablo-vaseuses (PINSON-MOUILLOT, 1980).

IV - DONNEES HYDROGEOLOGIQUES

Le massif dunaire qui jalonne le littoral nord constitue un


système aquifère phréatique q u i repose sur u n mur formé de marnes de
1'Eocène inférieur.
Fig. 7 - Carte bathymétrique du plateaucontinental
( d ' a p r è s R U F F M A N e t -~
a l , i n P I N S O N - M O U I L L O T , 1980)
-18-

L‘essentiel des données que nous exposons sur l‘hydrogéolo-


gie des sables quaternaires d u littoral nord est issus des travaux
des projets OMS/PNUD (1974/1978),d u projet PNUD/OPE SEN/81/003 (qui
effectue un contrôle saisonnier de la nappe), d u rapport 75 SGN 049
AME du BRGM portant sur l‘étude sur modèles mathématiques de la
nappe des sables et des calcaires lutétiens entre Tivaouane et
Saint-Louis et du rapport “Etude hydrogéologique des Niayes” du B R G M
(1984) dans le cadre d u projet d’exploitation des tourbes des
niayes.

A - Géométrie de l’aquifère

Le subtratum marneux de l‘aquière est affecté d’une pente


d u Sud vers le Nord (Fig. 9 et 10). L’épaisseur des‘ sables aquifères
atteint un maximum à l‘aplomb d u rivage.

B - Evolution de la piézométrie

L’étude piézométrique a permis de mettre en évidence deux


axes de drainage de la nappe (Fig. 1 1 ) :

- un drainage vers les calcaires lutétiens de 1‘Eocène


moyen dans les secteurs nord-ouest (Kell-Kebémer)

- un drainage vers l‘océan dans les secteurs prélittoraux


entre Mboro et Léona.

Dans le secteur Mboro-Lompoul q u i englobe notre domaine


d’étude, les courbes isopièzes récentes (Fig.12) montrent un écoule-
ment vers l‘océan avec une pente qui varie selon le secteur consi-
déré. Dans le secteur Lompoul-Fass Boye,la pente est faible ( 1 %)
et uniforme, tandis que dans le secteur Mboro-Touba Ndiaye, la
pente de la nappe s’accrort régulièrement en direction de la côte
; elle atteint 3,s % à proximité du rivage. Dans le secteur de
Mboro par contre, la pente est faible à proximité du rivage ( 1 %).
Cette tendance est favorable à l‘avancée vers l’intérieur des terres
de l’interface eaux douces - eaux de mer.

Par ailleurs, l‘amplitude de la réponse de la nappe aux


précipitations n’est pas la même dans tous les secteurs. Elle varie
de O, 10 à 0,60 m pour l’ensemble de la nappe ; elle est nettement
plus importante dans le secteur de Mboro (Fig. 13). Les variations
interannuelles de la piézométrie montrent une baisse progressive de
la nappe. Cependant, cette baissse est moins accentuée dans le
secteur de Mboro. I1 semble donc que ce secteur soit une zone d’ali-
mentation privilégiée de la nappe du littoral nord.

V - ENVIRONNEMENT HYDROLOGIQUE ACTUEL

L’hydrologie d u secteur étudié dépend de plusieurs facteurs:

- un facteur météorologique, la pluviométrie ;

- un facteur géomorphologique, les massifs dunaires et les


couloirs interdunaires ;
Fig. 9 - Isobathes du toit d u
s u b s t r a t u m de la n a p p e d e s s a b l e s

(BRGM 1982)

0 2 4 6 8 1 0
l , ' d S h

O U I S 8 L I l T O I k L I 8

t I O 0 0 .a L P )

Mornor Eoc;no

F i g . 10 - S y s t è m e a q u i f è r e de l a z o n e c e n t r a l e d e s N i a y e s
( B R G M , 1982)
.
- -l--l_____* "x-I_-"--I.L-L"-~--cI---- ---, i ~-
.I -.--
O io 20 30 40 Km

F i g . 11 - Toit de l a nappe des sables - O c t o b r e 1976 ( O M S , 1978)

L--?, S e n s des écoulements


L

F i g . 12 - Carte piézométrique de l a nappe


6.7 -
686.

645- 1-b ,?/\/ '


/ *

6,4-

"'1

o ,,o 2,0 3,O 4,O 5,0 6,O ?,O 8,O 9,0 t O I l I2 O 1 O 2

c - MBoro PS17 (1982-1983)

F i g . 13 - Variations saisonnières d e la piézométrie à Diogo, Fass boye e t .


MBoro ( B R G M , 1982)
-23-

- un facteur hydrogéologique, la nappe libre des sables


dunai res

- enfin, un paléo-eustatisme qui a été à l’origine de


l‘installation de lagunes côtières et de golfes digités dont les
structures relictuelles occupent une place importante dans l’hydro-
logie actuelle du secteur.

A - Les chenaux d‘écoulement

Le secteur de notre étude ne montre aucun véritable écoule-


ment fluviatile actuel. Cependant, i l faut noter que la configura-
tion de certaines grandes dépressions dessine le tracé d’anciennes
vallées fluviatiles exoréiques perpendiculaires b la côte. C’est le
cas des dépressions de Mbawane, du lac Tanma, de Soo, de Mboro et de
Diogo (Fig.1).

La plupart des canaux d‘écoulement sont associés en amont à


de nombreuses dépressions méandriformes.

En aval par contre, les canaux se rétrécissent progressive-


ment et, dans certains COS (Mbawane, Mboro) rejoignent la mer par un
exutoire étroit incurvé vers l’Ouest. Cependant, dans la plupart
des cas, l’exutoire est enseveli par le cordon dunaire récent, les
chenaux déviennent alors endoréiques (Tanma, Soo, Diogo).

B - Les écoulements superficiels diffus

Les photographies aériennes à Infra-Rouge (SEN 76/120,1981),


ont permis d‘apprécier l’importance de l’écoulement superficiel dans
le secteur. On distingue deux modalités :

- dans certains cas, les eaux d’écoulement proviennent de


l’arrière pays situé assez loin d u rivage au-delà des massifs de
dunes rouges ogoliennes ; c’est le cas des écoulements torrentiels
q u i , en saison de pluie,se déversent dans la dépression d u lac Tanma
q u i draine un vaste bassin versant topographique englobant la cuesta
de Thiès et le flanc septentrional du massif de Ndiass (GARNIER
1978) ;

-
dans la plupart des cas, l’écoulement est moins ample, né
des contrastes altitudinaux qui existent d’une dépression à l’autre;
le parcours des eaux suit un tracé méandriforme; le drain principal
sera la dépression la plus basse et la plus importante.

Les écoulements .superficiels, diffus au départ, peuvent


s‘organiser en réseaux communicants ou non qui, dans certains cas
aboutissent à un canal d‘écoulement exo ou endoréique. Dans d’autres
cas, les eaux s‘accumulent dans les dépressions importantes donnant
ainsi naissance à des lacs plus ou moins pérennes (Lac de Diogo).

C - Les accumulations lacustre5

Les accumulation. lacustres sont relativement nombreuses le


long d u littoral nord. Cependant, on peut distinguer plusieurs types
de lacs différents par leur origine, leur étendue, leur situation
par rapport au rivage, leur caractéristique hydrochimique et leur
évolution.
-24-

1 - Les lacs pluviomètres

Ils se forment par l’accumulation dans une dépression 6


fond plus ou moins imperméable des eaux de pluies tombées dans un
périmètre limité. Les conditions de formation de tels lacs dans le
paysage dunaire sont largement tributaires de la pluviométrie, et
leur durée d’existence dépend de l‘intensité de l‘évaporation, de
l’étanchéité du réceptable.
Ce type de lac se forme actuellement à chaque saison des
pluies dans nombre de dépressions, et leur durée de vie est relati-
vement éphémère.

2 - Les lacs d’affleurement de nappes

Ces types de lacs sont très fréquents dansale secteur. Leur


génèse et leur évolution dépendent des fluctuations du niveau piézo-
métrique de la nappe aquifère libre des sables. La montée de la
nappe, consécutive aux apports des pluies, provoque l’affleurement
d ’ u n plan d’eau libre dans les dépressions. Ici, le remplissage est
lié à l’importance de l‘olimentation directe de l’aquifère et 6
l’évapotranspiration.

I 1 apparaît que ce mode de formation de lac peut se combi-


ner aux types précédents. De tels modèles lacustres sont très
fréquents le long d u littoral. C’est le cas des lacs Retba, Tanma,
Mbawane, du lac de Diogo. C’est aussi le cas des nombreux petits
lacs temporaires qui se forment dans les dépressions boisées appe-
lées Niayes.

L’alimentotion des dépressions par la nappe se fait généra-


lement au niveau des rives des lacs situés au pied du talus des
massifs dunaires. Elle peut se poursuivre longtemps après le tarris-
sement d u centre d u lac. Ainsi, ce processus entretient de façon
quasi-permanente un plan d’eau dans les bordures de certaines cuvet-
tes. Ces phénomènes sont observables actuellement sur les rives nord
et nord-ouest des lacs Retba et Tanma où une végétation vigoureuse
est maintenue.

VI - DONNEES PEDOLOGIQUES
Les principales données bibliographiques concernant les
sols dans notre secteur d’étude sont issues des travaux de PEREIRA-
BARRET0 ( 1962), et MICHEL (1973).
A - Les sols ferrugineux tropicaux (Fig.14)

Ils recouvrent les dunes ogoliennes fixées et boisées. Ce


sont des sols “dior” rouges ou beiges, 6 hydroxydes de fer, pauvres
en matière organique. Ils sont plus ou moins protégés d u lessivage
par la couverture végétale.

B - Les sols minéraux peu évolués (Fig.14)

Ce sont des sols jeunes d’apport, non climatiques qui


recouvrent les dunes vives ou semi-fixées d u littoral. Ils sont nus
ou faiblement boisés, bien drainés et pauvres en matière organique.
-26-

C - Les sols organiques hydromorphes (Fig.14)

Leur développement est essentiellement lié à la nappe


phréatique et b l'importance de la production végétale dans les
dépressions qui déterminent l'apport de matière organique. Les sols
organique,s se répartissent en deux types principaux :

- les sols humifères à hydromorphie partielle qui se for-


ment sur les bordures des dépressions tourbeuses, ou à l'intérieur
de certaines dépressions non tourbeuses ;

- les sols organiques semi-tourbeux ou tourbeux à hydromor-


phie totale, temporaire ou permanente qui se forment dans les tour-
bières -
D - Les sols holomorphes (Fig.14)

Ce sont des sols légèrement ou franchement salés qui se


forment principalement dans le delta du Sénégal et dans certains
lacs côtiers (Tanma, Retba).

Au niveau de notre secteur d'étude, les sols hydromorphes


sont signalés dans certains endroits de la vallée morte de Mboro qui
aurait connu des incursions d'eaux marines (Fig. 14).

VI I - CADRE BOTANIQUE
De nombreux auteurs ont eu à étudier la végétation du
littoral nord : (TROCHAIN, 1939/ 94 ; ADAM 1954/1958 ; NAEGELE
1959, RAYNAL 1961/1962).

L'évolution de la flore du fait de la sécheresse et de


l'action anthropique, fut certainement très rapide ces 20 dernières
années. Le cadre botanique actuel constitue une étape assez avancée
de la dégradation des formations végétales du littoral. Cependant, à
travers les études des auteurs cités ci-dessus, on peut saisir les
particularités de la végétation prélittorales qui, dans un passé
récent, fut d'une grande richesse. L'étude de RAYNAL ( 1 9 6 3 ) aura
apporté beaucoup de renseignements sur la nature et l'évolution de
cette végétation en rapport avec la morphologie du sol et le con-
texte hydrologique qui ont créé les conditions propres à l'installa-
tion de phytocoenoses riches et variées.

A - Végétation du système dunaire externe

1 - Faciès et groupements herbacés sur dunes vives ou semi-fixées.

Les dunes vives ou semi-fixées portent une végétation essen-


tiellement composée de graminées et de cypéracées psammophiles. La
couverture végétale est relativement faible. De la côte vers l'in-
térieur on définit plusieurs faciès et groupements successifs
(TROCHAIN, 1939 ; RAYNAL, 1963) :

- un faciès halophile à Cyperus conglomeratus

- un groupement steppique à Aristida hyperrhenia


-27-

-
un groupement continental à Aristida q+ipoïdns parsemé
I----

d'arbustes buissonnants (chrosophora), et d'arbres (Acacia albida,


Anona senegalensis, Voacanga africana, Parinari macrophila, Bala-
nites aegyptiaca, Detarium senegalensis ...

Selon RAYNAL ( 1 9 6 2 ) , le faciès halophile à Cyperus conglo- L

meratus apparaît comme le pionnier qui subit une évolution progres-


sive pour donner le groupement steppique type, lequel s'enrichit gra-
duellement à mesure que l'on s'éloigne des sables vifs du littoral.

La récente couverture photoaérienne à infra-rouge montre


que la steppe arbustive a subi un profond déboisement particulière-
ment autour des villages et dans les zones cultivées.

Par ailleurs, la formation végétale herbeu,se s'estompe au


niveau des dunes réactivées par le vent.

2 - La forêt sèche littorale

Les auteurs cités ci-dessus ont signalé l'existence d'une


forêt sèche sur les dunes jaunes semi-fixées. Des îlots de cette
forêt sont encore observables dans certains secteurs du littoral
(secteur Mboro - Touba Ndiaye, Diogo), les espèces arborescentes
dominantes sont -..Parinari macrophyla, Aphania senegalensis, Grewia
bicolor, Acacia albida.

Au niveau de certaines dépressions peu profondes, la forêt


s'enrichit d'arbres de grande taille. Nous avons observé autour des
dépressions de Diogo, la présence de Ficus toningi, Ficus congensis,
Detarium senegalensis, Voacanga, Balanites ...

B - Végétation des dépressions entre dunes externes et dunes


oqoliennes

1 - La végétation des pentes sous le vent du front dunaíre externe.

Les fronts de dunes jaunes qui dominent certaines grandes


dépressions portent une végétation hygrophile assez variée. les
véaétaux
" dominants sont des arbustes buissonnants tels que Alchornea
cordifoiiu Fagara xanchoxyloides qui fixent le sable du talus.

Le bas d u talus qui se trouve être la bordure d'une dépres-


sion peut être garni d'une végétation luxuriante relativement dense.
De telles formations existent de nos jours sur la rive Nord-Ouest du
lac Tanma où une formation forestière hygrophile d'affinité gui-
néennes caractérisée par la présence de nombreuses espèces de fou-
gères grimpantes se maintient dans une galerie inondée en permanence
par de l'eau douce provenant de la nappe des sables.

Dans certaines dépressions de Touba Ndiaye, on peut obser-


ver des formations apparentées à celles des rives de lac Tanma, et
qui donnent l'aspect d'anciennes forêts galeries dégradées où on
ne rencontre plus les fougères grimpantes.

2 - Les "Niayes" (Fig.15)


La végétation actuelle des d6pressions entre dunes externes
et dunes ogoliennes est loin d'être celle qui a été décrite et
Fig. 15
REPRESENTATION SCHEMATIQUE DE LA VEGETATION D’UNE NIAYE

REGION DE DIOGO N-E DE MBORO

DUNES FIXEES
GGOLIENNES

Nymphnw Lotus
e-w-___
HUMIFERES

tyapi. P YiCh*l,A. fJo*g*tr l t Ch bJF4 ct969)


Yodtfié : G. PEZE?‘L 1983
-29-

désignée sous le vocable de "Niaye" par TROCHAIN. Selon cet auteur,


le "Niaye" désigne une formation forestière hygrophile essentielle-
ment constituée de palmiers à huile associés b des espèces d'affini-
té guinéenne, q u i se développent dans et autour des bas-fonds hu-
mides en permanence et alimentés par de l'eau douce.

Dans cette formation des "Niayes", RAYNAL ( 1 9 6 2 ) définis-


sait des associations végétales qui constituent dans l'espace une
zonation écologique liée à la proximité de la nappe, et dans le
temps une série progressive, colonie saturée et adaptée à l'appro-
fondissement des cuvettes".

Cet auteur fait la distinction entre la niaye inondée


caractérisée par un nombre d'espèces réduit et une dominance des
fougères, et la niaye humide non inondée caractérisée par une végé-
tation riche et variée où on distingue :

- une strate ligneuse avec :

Alchornea cordifolia. Anthocleista frezonlsii. aDhania


. I

senegalensis, Caesalpinia bonduc, Ficus capensis, F. ovata,


F.Scott-elliotti, F. vogelii, Morus mesozygia et Trema guineensis ;

- des espèces grimpantes avec :

Abrus precatorius, Adenia lobato, Adenopus breviflo5 rus,


Ampelocinus multistriato, Paullinia pinnata et Rhynchosia pynostra-
chya;

- des espèces de bordure avec :

Achyranthes aspera, Chrysobalanus orbicularis, Maytenus


senegalensis et Voacanga africana.

La physionomie actuelle des niayes se caractérise générale-


ment par la disparition quasi-totale de la végétation naturelle. Les
cultures maraîchères progressent régulièrement des bordures vers le
centre des dépressions autant que le permettent la qualité du sol et
la baisse d u plan d'eau.

Signalons que dans certaines dépressions (Fass Boye, Diogo)


une typhaie vigoureuse est maintenue. Cette formation représente
selon RAYNAL ( 1 9 6 2 1 , les caractéristiques d'une Niaye en voie de
dégradation.

V I 1 1 - CHOIX DES SONDAGES

7 sites ont été retenus. Ils sont tous localisés entre les
secteurs de Mboro et Diogo entre 15"7 et 15"18 de latitude Nord
(Fig.16). Par ce choix, nous avons cherché à étudier les dépôts de
"tourbes" les plus épais, et recouper les diffkrents types de struc-
tures et de faciès.
I I
1 Sables des dunes
rouges
-31-
Nous avons cherché également à tenir compte d'un certain
nombre de facteurs tels que :

- l'altitude moyenne d u fond des cuvettes ;

- l'éloignement par rapport à la ligne de rivage actuelle ;

- l'existence ou non de connections entre les cuvettes où


sont implantés les sondages ; ainsi, sur les 7 sondages, 4 sont plus
ou moins connectés à la grande vallée morte de Mboro (Mboro-C,
Mboro-D, Mboro-I et Touba Ndiaye), 2 sont entièrement isolés (Mbo-
ro-K, Fass Boye), et le sondage de Diogo est situé dans une dépres
sion étroite semblable à une ancienne vallée fluviatile (Fig. 16).

Le tableau 2 donne les caractéristiques des différents


si tes étudiés.

SONDAGE 1
I
ALTITUDE 1 PROFONDEUR IA DISTANCE PAR RAPPORT
I
L A LItiNE DE R I V A G E ,

MBORO I 5,4 4,80 1 4000 I

TOUBA NDIAYE 6,O 10.50 3440

DIOGO 774 12,30 3330

Tableau 2 - Caractéristiques dessites étudiés.


CHAPITRE 2

LES METHODES D' ETUDE

I - MATERIEL ET MODE D'ECHANTILLONNAGE

Nous avons eu à employer trois modes de prélèvements


manuels : la pelle à vase, le tube PVC et la tarrière "russe".

- la pelle à vase permet d'obtenir des quantités impor-


tantes de sédiments avec cependant des risques de pollu-
tion plus grandes ;

- le tube PVC de 6 cm de diamètre) permet d'éviter la


pollution, cependant, i l provoque inévitablement un tassement impor-
tant, surtout lorsque le sédiment est spongieux. En outre, ce maté-
riel ne permet guère d'a ler au-delà de 2 mètres de profondeur ;

- la tarrière "russe" est, ti notre avis, l'outil de prélè-


vement manuel le plus adéquat. Maniée avec soins, elle permet d'évi-
ter toute pollution, cependant, le volume de sédiment extrait à
chaque prélèvement est faible et par conséquent ne permet pas de
réaliser toutes les analyses souhaitées.

Le volume de sédiment prélevé par échantillon est variable.


I 1 dépend de la quantité de matière minérale (sable + silt + argile)
obtenue après destruction de la matière organique. Pour un sédiment
sableux ou très sableux, une longueur de carotte de 10 à 20 cm
suffit pour obtenir suffisamment de matière minérale pour l'étude
granulométrique (macrogranulométrie et microgranulométrie). Lorsque,
pcir contre, le sédiment est très peu sableux, l'analyse macrogranu-
lométrique est Pratiquement irréalisable ; alors les échantillons
sant prélevés tous les 10 cm.

Les différents traitements et analyses realisés sur les


échantillons sont indiqués sur l'organigramme de la figure 17.

I I - ETUDES EFFECTUEES SUR ECHANTILLONS HUMIDES

A - Structure et micro-structure des sédiments

L'étude macroscopique d u sédiment permet de préciser :

- la nature lithologique : aspect fibreux ou amorphe ;


aspect sableux ou silteux ; ces observations sont précisées par la
suite en laboratoire.

- la couleur principale 6 l'aide du MUNSELL SOIL COLOR


CHART (1954) ;

- les constituants particuliers : macrorestes ligneux,


cendres, organismes ..
~
Fig. 17 - Organigramme des analyses effectuées sur les sédiments des tour-
bières.

ECHANTILLON HUMIDE

Etuve 0 56°C
(Détermination de la teneur en eau)

I
OBSERVATIONS MICROSCOPIOUES GRAIN E S

Attaque’ b H202 et

destruction de 10 matière organiqu e

I
FRACTION MINERALE
POUDRE EN SUS PENSION

LAMES DESORIENTEES
SABLES SI L T ET ARGILE
A, ‘” ! RX \

ORI
AGREGATS
ENTES
RX
POUR

Ii SEDIGRAPHIE J IsEDIMENTATI ON
- 3 4-

L'observation au microscope, en lumière transmise, de frottis


réalisés sur lames de verre perrnet d'identifier les constituants
figurés principaux :

- Constituants d'origine végétale : débris de feuilles,


fibres végétales, spores et diatomées ; - . - I

- Constituants minéraux : quartz et autres minéraux ;

- Substances humiques figurées

2 - Isolement et détermination des graines

La méthode d'isolement des macrorestes a été exposée par


GODWIN (1956). Une quantité connue de sédiment b r u t non,séché est
mise en ébullition dans une solution de KOH (ou de HNO ) à 10% .On
3
agite modérément. Après refroidissement, l'échantillon est séparé au
tamis de 250prn. Le refus du tamis renferme les macro-restes qui
sont conservés dans de l'alcool dilué. Les observations sont faites
à la loupe binoculaire.

Les déterminations ont été faites en comparant les graines


extraites des sédiments avec un stock de graines de références
prélevées en herbiers.

I I I - ETUDES EFFECTUEES SUR ECHANTILLONS SECS

A - Mesure de pH

Les mesures de pH ont été effectuées en laboratoire 6


l'aide d'un pH-mètre électronique à affichage digital. 1 g de sédi-
ment sec, finement broyé, est mis en suspension dans 50 cc d'eau à
pH7. La mesure est faite après avoir homogénéish à l'aide d'un
agitateur magnétique.

B - Gronulométrie

1 - Fraction sudrieure à 50+m

La fraction supérieure à 5 0 y m , isolée après destruction de


la matière organique est traitée avec HC1 0 , l N à chaud en v u e de
détruire les carbonates, puis lavée et séchée avant d'être tamisée
avec une série de 13 tamis Afnor ( 8 0 0 p m à 50,~m). Les résultats
numériques sont traduits à l'aide de courbes cumulatives en échelle
semi-logarithmiques.

2 - Fraction inférieure à 5 0 p m

Nous avons effectué les analyses microgranulométriques de


la fraction inférieure à 5 0 p m avec le Sédigraph 5000 d u Laboratoire
de Sédimentologie d u BRGM à Orléans-La-Source.
i
-1-1
Cellul. i
ishentlllon
I
(Signel dm concentration re~atlve)

Enreglstreur X-Y
100

Translor matour
do rigulation

1 1 - t t
programmo
dlgilal

t
courb. d.dlstrlbutlon der d h " o b n *
*

Signal
I
l

Translataur
Echantllton - P o m p e i Alimonlallon bd'lnd¡C*IlOII dlgltal d.
disporso schantllm besie Ionsl~n .d dlstrlbutlon porltlons

t' t

F i g . 18 - S y n o p t i q u e d u S é d i g r a p h 5.000
(MICROMETRICS INSTRUMENT CORPORATION, 1977)
-36-

L'appareil utilise le principe de la sédimentation de par-


ticules en suspension basé sur la loi de STOKES :
L
v = -
2r (dp - dl) g avec
9 D

v = vitesse de chute des particules (en secondes)


r = rayon de la particule supposée aphérique
dp = densité des particules
dl = densité d u liquide de suspension
D = viscosité d u liquide

La méthode de préparation des échantillons est indiquée par


MICROMETRICS INSTRUMENT CORPORATION (1977).Le mode d'emploi est le
suivant :

"L'échantillon décarbonaté est défloculé avec de l'hexamé-


taphosphate puis homogénéisé dans un bac à ultrasons pendant 20
minutes avant d'être soumis à l'analyse.

L'appareil mesure, par l'intermédiaire d'un mince faisceau


de rayons X, la concentration des particules qui restent en suspen-
sion à une hauteur de sédimentation diminuant en fonction du temps.
Le logarithme de l'intensité des rayons X, traversant la cellule de
mesure, est engendré et échelonné électroniquement puis représenté
en "pourcentage cumulatif de masse plus fine que" sur l'axe Y d'un
enregistreur X-Y. Pour réduire le temps d'analyse, la position de la
cellule varie constamment devant le faisceau de rayons X : la hau-
teur de sédimentation effective est ainsi inversement proportion-
nelle au temps (figure 18).
Le mouvement de la cellule est synchronisé avec le déplacement de
l'enregistreur sur l'axe de X pour indiquer le diamètre sphérique
équivalent correspondant au temps écoulé et à la hauteur de sédimen-
tation instantannée. Cette indication est représentée sur une échelle
logarithmique.

Le SEDIGRAPH 5000 couvre un domaine compris entre 100 et O, 1 mi-


crons, mais des diamètres supérieurs à 100 microns peuvent être
mesurés en tenant compte de la densité de la poudre à analyser, de
la viscosité et de la densité d u liquide dans lequel elle est dis-
persée".

Les courbes granulométriques ont été obtenues à partir des


courbes semi-logarithmique de la fraction > 5 0 y m et des courbes
microgranulométriques obtenues au Sédigraph. L'agencement des deux
types de courbes est faite en tenant compte des pourcentages de
par ticules>5OPm et de particules(';O/m mesurés pour chaque échantil-
lon.

3 - Paramètres qronulométriques

Nous avons calculé u n certain nombre de paramètres sédimen-


tologiques dans l'optique de les utiliser pour caractérier les
environnements sédimentaires des tourbiPres.
-37-

a) Paramètres texturaux de FOLK et WARD ( 1 9 5 7 )

Ces paramètres sont calculés en utilisant IlunitéQI avec

- q = 1 og2q (mm)

- le gralr. moyen ( M r ) ; Mz = ( 1 6 q + Soq + 84Cp 1 1 3

- la déviation stendord(c)

- le coefficient d‘asymétrie (SKI

- l’acuité ( K ) K = ; 95q- 5 4
2,44(75Cp - 25q )

Les paramètres de FOLK ET WARD ont été utilisés pour carac-


tériser les environnements sédimentaires, FRIEDMAN, (1961) et MOIOLA
et al. (19681, (KHATTIB, 1976) (VALIA et al. 1977). Nous avons
& t a m les diagrammes Mz - 6 , SK-K, S K - M z z S K - 6

- le couple M z -6permet une bonne différenciation entre


sables de rivières et sables de plage d‘une part, et sables de
rivière et dunes côtières d’autre part.

- les couples SK-K et SK-Mr permettent de différencier


sables de plage et dunes continentales d‘une part, et dunes cô-
tières et dunes continentales d’autre part.

- le couple SK-6permet de différencier sables de rivière


et sables de plage.

b) Diagramme C-M de PASSEGA

A partir de deux paramètres faciles à déterminer, le cen-


tile supérieur (CI et la médiane (M) - PASSEGA (1969) a propasé
l‘établissement d’un diagramme C-M qui permet de définir le mode
de mise en place des sédiments. Le diagramme définit des secteurs
qui correspondent à la capacité de transport du courant tractif
(Fig.19).
Les diagrammes sont construits à partir des valeurs C-M
obtenues à partir des courbes cumulatives totales. L’échelle
utilisée est bilogarithmique.
TC

:............. . ..
....
*.- .

con:
SR dcpöto de surpenrions homogines (uniformes). Caubo "hyperbolique O de la mithode
des indices d’evolution yranulométrique.
RQ dépòts de suspensions "gradées", facies granulometriques “logarithmiques” ou “hyper-
boliq ues”
QP dcpöto de suspensions gradtes et de roulement
PO ddpöts d e roulement et de suspensions yradies
ON dtpôta de roulement
T suspensions j4agiquer
TC talus continental (Adriutique)
PP p9agquc profond (MerThyninienne)
e RIVIERE 1977

F i g . 20 - D é t e r m i n a t i o n g r a p h i q u e d e l ’ i n d i c e g l o b a l d ’ é v o l u t i o n NG e n
foncti. X e t x 100
RIVIERE, 1977
'O 0

e
-
L)

A
1: 75
D l O G O J O
3
E
3
LI -x - =
Me 3,58
2,83
m
o
courbe expérimentale Elgm = 0,15
rl
0 50 N :0,05
L

25 courbe calculée

100

x
c
a,
o
\a) 75
d
3
E
3
u
o
U
.li
o 5(
a

21

FiCl. 21 - E x e m p l e s- d e c o u r b e s r e c o n s t r u i t e s e n o r d o n n é e s r é d u i t e s et c a l c
~

d e M e , X , Elgm e t N .
_..
. _. - -,
-40-

x:) Paramètres et indices de RIVIERE

RIVIERE (1977) a proposé un certain nombre de paramètres et


d’indices qui permettent de définir les faciès granulométrlques :

- la moyenne logarithmique X, avec


- i = -2
l o g y m 10 ;

- l’indice d’évolution granulométrique N ;

- l’indice de maturation Ma = N-Nr avec


Nr = 0,34228 ? - 0,82509

-
- l’écart logarithmique moyen Elgm, avec
Elgm = X - X,,,,, + O, 8
V V
L

X représente le logarithme d u diamètre maximum de


O0
la distribution ;

0,8 représente le logarithme d u diamètre minimum que l‘on peut at-


teindre avec les echniques sédimentométriques, c‘est-à-dire 0 , O b ~ m .

NOUS avons déterminé la valeur de N à partir du graphique


Y - NG (Fig.20) avec y = 20 log (X,,,,-O,8
vv
- 1)
X - 0,8

G = X
X
. Les valeurs de
-
et X sont déterminées sur
10
les courbes cumulatives reconstrui?es en ordonnées réduites (Fig
210 et b) ;

. La f i g u r e 22 résume les interprétations hydrodynami-


ques que l’on peut tirer des indices d‘évolution granulométriques N.
-
Le diagramme N-X (Fig. 23) permet de caractériser le
.
processus de mise en place des sédiments. I 1 permet une différencia-
tion des environnements de dépôt selon que le sédiment a une granu-
lométrie normale ou anormale.

C - Morphoscopie et exoscopie des quartz

1 - Analyse morphoscopique

Les analyses morphoscopiques s‘appuient sur les travaux de


CAYEUX et TRICART (1959) q u i ont défini les principaux types de
grains de quartz correspondant à des environnements différents :

- les non-usés (NU), quartz au contour anguleux, caracté-


ristiques des arènes de désagrégation, des dépôts de glaciers, de
rivières, cavités, de petites plages et de petites dunes ;

- les émoussé-luisants (EL), quartz au contour émoussé ou


arrondi qui ont subi une usure aquatique au cours d’un long trans-
port fluvial ou bien au cours d ’ u n brassage mécanique dans une plage
Fig. 22

-
Méthode d e s indices d’évolution granulomé
trique, principaux types de courbes cumulatives
semi-logarithmiques et interprétations
1) Dcpats grosicrs non 6voluCs (Bassins torrentiels),
II) DObut d 6volution, ‘Vest tres elevé (faciks fortement pdrabohques).
III) N > O, courbes plurimodales, mélanges de stocks diffirents, parfois interpretés c o m m e
”turbidites” continentales.
IV) Faci62 parabolique normal typique. .V > O, courbe regulikrement arrondie, immobilisa-
tion en masse des “charger de lit” par diminution de la capacite d e transport, “sedimentation
forcie” des auteurs(57) mais aussi “grain flows” (DESPRAIKIES).
V) Facies parabalique plus “6volue”, N se rapproche d e O.
VI) FaiiZs sublogarithmiques, ,V positif O U négatif voisin de O. cours infirieurs, e m b o u -
chums, lagunrs,vasrs littorales d e zones proikgees.
Vll) FaciGs hyperboliques, iV < O, décantation de “suspensions uniformes” en milieux
calmcs limniques, laguno-lacustresou marins.
A) Depots “modulés” par des actions superficielles de cuactère parabolique mais dont
~

l‘indice .\’> O est particuiiirement élevi dans la rkgion centrale de la distribution, corres-
pondant pkni.ralement a des structures sous aquatiques (ripple-marks, rides, bancs), “sedi-
mentation libre” des auteurs, dipõts de “traction” correspondant à des sediments che-
minant cssentiellement par roulement et saltation courte. Egalement faciks rigressifs des
111 dieux Iagun~ires.
lì) Fdcies puabohques prCwntarit une fraction line cxckduntaire de caracteire hyperbo-
llrjue (rcmaniements de sCdiments trcs fins, burazcumulatiot1, piegrage, actions pidolo-
giq UCI ?)

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t J 1)epotr littoraux ou sublittordux granulomrtri~~ucnlcntvoi’iins dcs dipets A , indis J e
rnaturatlon plus accrntuCe pour une nii.mc‘inoyennc.
F) ‘I~urbi~iitesgrano-clasaGespluri-modalcs (Dl~Sl~l~~\lRIl SJ
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1 I ,I
I

Fig. 23 - Méthodes des indices d’évolution granulométrique, classification


dynamique des sédiments e n fonction d e et N . (in R I V I E R E , 1977)
H droite d e rtigresslon
C,C intenalk de confiance h 99 %, C’C’i 95 %
rediments i &volution yranulom&trique normale de toutes categories dimenuonneUr&
A d d i m e n u subkttoraux ou Lttoraux (moms de 30 m)
i- sédiments d e 3 0 m d e profondeur ou plus(30-40 m)
0. pis et sables glauconieux (OLgockne de Bages-Sige~)
x et BD loes et hhms
o structures soutaquotques (surtoutsous-tluviatiles) rides,ripple-marks, bancs
o argdes de finrse exceptionnelle
-42-

de haute énergie ;
- les rond-mats (RM), quartz au contour émoussé ou rond ;
la surface d u grain est dépolie et porte de minuscules traces de
choc, conséquences d'une longue usure par chocs dans l'air, sous
l'effet d u vent.

Dans chacune de ces catégories nous avons distingué les


ronds et les irréguliers. Les observations ont porté sur 3 fractions
granu 1 omét r i ques :

- grains moyens à grossiers ( > 3 1 5 p m )


- grains moyens ò fins (315-200pm
- grains fins (200-125,um)

Seules les fractions renfermant suffisamment de grains pour


permettre un comptage statistique satisfaisant ont été étudiées.

2 - Analyse exoscopisue au MEB

L'exoscopie des quartz étudie, au MEB, les différents types


de traces d'origine chimique, physique ou mécanique qui ont modifié
l'aspect originel de la surface externe des grains de quartz (LE
RIBAULT, 1977). La méthode permet de différencier les caractères
acquis par le grain de quartz dans son milieu de sédimentation
actuel des caractères hérités dans un ou plusieurs autres milieux
auparavant.

Les grains de quartz destinés à l'étude exoscopique ont été


sélectionnés à lo loupe binoculaire dans la fraction granulométrique
comprise entre 125 et 800 m. Les observations ont ét6 effectuées
avec le microscope électronique à balayage (JOELS) de la Faculté des
Sciences de l'Universit6 de D a k a r .

D - La diffractométrie RX

La composi tion minérologique des sédiments a été étudiée


par diffraction des rayons X. Les analyses ont été réalisées pour
partie sur un appareil PHILIPS à anticathode de cobalt au Labora-
toire de Géologie du Quaternaire de Luminy (Marseille), et pour
partie sur un appareil RIGAKU à anticathode de cuivre au Centre
ORSTOM de Hann (Dakar). Les études ont porté sur le sédiment total
puis sur la fraction argileuse.

1 - Analyse du sédiment total

Les échantillons bruts non traités avec H O débarrassés


2.2'
des particules ligneuses grossières, sont séchés puis broyés au
mortier d'agate.
La poudre est alors déposée dans la rainure d'une plaque d'alumi-
nium. Les agrégats désorientés ainsi obtenus, sont analysés entre 2
et 60".

2 - Analyse de la fraction argileuse (particules<2,um)

La fraction < 5 0 p m obtenue apr.+s destruction de la matière


organique a servi à l'analyse des argiles. Les méthodes d'extraction
-43-

des argiles et de préparation des lames d'agrégats orientés que nous


avons utilisées sont celles proposées par CHAMLEY (1966).

Pour améliorer certains diffractogrammes, nous avons été


amené à employer quelques traitements préalables :

- Attaque à l'acide oxaliaue :

certains échantillons donnent des suspensions rouges (ou


rouilles), et leur diffractogramme présente des bombements exagérés
vers les petits angles caractéristiques d'une présence d'oxyde de
fer en abondance. Dans ces cas, le traitement de l'échantillon 6
l'acide oxalique à 2 % (CHAMLEY, 1966) suffit pour décolorer les
suspensions et obtenir de meilleurs diffractogrammes.

- saturation des positions échangeables par K+

Ce traitement a pour but de supprimer les désordres dûs


aux altérations les plus superficielles des minéraux, en particulier
le lessivage des ions interfoliaires (STOLL, LUCAS, MILLOT et WEY,
1Y64, in CHAMLEY, 1966 ; GAC, 1968). Ce traitement permet de mettre
en evidence des altérations profondes q u i atteignent la charpente
des cristaux.

Pour chaque échantillon, 3 lames d'agrégats orientés ont


été préparées :

- une lame séchée à l'air non traité, dite normale (N)

- une lame séchée cì l'air puis traitée pendant 12 heures à


l'é hylène glycol, dite lame glyco ée (G)

- une lame séchée à l'air puis chauffée à 540°C pendant 2


heures, dite lame chauffée (CH).

bl Détermination
-----_----___
La détermination des minéraux argileux a été faite en nous
référant aux travaux de plusieurs auteurs (MILLOT, 1964 ; CHAMLEY,
1966 ; THOREZ, 1975 ; fichier CSTM). Les tableaux 30 et 3b empruntés
à THOREZ ont été utilisés.

Les estimations semi-quantitatives ont été faites en mesu-


rant lo hauteur des pics 001 de chaque minéral. La hauteur du pic de
la kaolinite est divisée par 2 tandis que celle du pic des smectites
et des interstratifiés est multipliée par 2.
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Se'piu i i t e SEP 500 N
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Tableau 3 d - Valeurs de la réflexion basale, en A , des minéraux argi-
leux courants, après les essais d'identification classi-
que ( N = naturel, échantillon non traité ; EG = éthylène
glycol ; 500 = chauffage à 500OC). - (D'après THOREZ,
1976).

M I NE R A i. IRAlltMLNIS (001) jl)U?) (003) (Uti4 1 (005)

i N 7.1 3,58 2,33


EG pas d e L h a n q e m e n t s
500 d i s p a r i t i o n d e toutes les réflexions
-
I N 10 5 i,3 2,s
EG
p a > d e chzilgemeriti
500

M N 15.4 5.1 3.05


EG 17 H,5 5,1 4 ,i 3.4
500 10 3,3

C N 14 i /i , i 3,s 2.63
EG pd:; d e i,h~inqemerits
so0 pas d e c h a n g e m e n t s G U l é y r r s i.hdrigt-mi>nts
550 14 4-7 2,63
(d i i p .ir i t i on )

CY N 14 1-7,2 4 ,7 3,s 2.83


EG 17 8,85 5,85
500
même:; r b a c t i o n s q'ie lei c,l,lori i c i norm,>lei
550

V N 14
( S a t u r é e eri My) ti; 14 pas d e c h a n g v m e n t s
500 10

Tableau 3 b - Valeurs en Å des &flexions cmact6ristiques des séries (OOI ) des


minéraux argileux courants, après divers traitements (d'après LUCAS,
1963). (DrapresTHOREZ, 1976).
D E U X I E M E P A R T I E

APPROCHE SEDIMENTOLOGIQUE DE L'ENVIRONNEMENT DES

TOURBIERES
CHAPITRE 3
ETUDE LITHOLOGIQUE DES SONDAGES

I - DESCRIPTION DES SONDAGES

La description lithologique des sondages a été faite sur le


terrain au moment de l’extraction des sédiments Les observations
sont de nature macroscopique et concernent :

- la couleur principale,

-
la constitution organique (aspect fibreux ou amorphe, macro-
débris, végétaux, organismes animaux.. - 1 ,

- la constitution inorganique (sables, argiles, cendres),

-
la recherche de coupures susceptibles de mettre en évidence
des unités de sédimentation caractéristiques.

Les observations de terrain ont été complétées en laboratoire par la


détermination :

- de la teneur en eau, calculée par rapport au poids du


sédiment brut humide,

- de la teneur en matière organique, calculée par rapport


au poids sec,

- d u pH du sédiment,

- de la calcimétrie (dans le cas où le test à HC1 est


positif 1 ,

- de la granulométrie, chaque fraction granulométrique


(sable, silt, argile) est calculée par rapport au poids de la charge
minérale totale obtenue après destruction complète de la matière
organique.

Les différentes fractions granulométriques ont permis de


tracer les diagrammes des textures des sédiments dans chaque son-
dage.

La présentation des sondages est faite sous forme de ta-


bleau comprenant les observations de terrain et les résultats des
analyses de laboratoire.

A - Sondage de Mboro-C (Fig. 24)

Ce sondage réalisé dans le “lac Mboro” est situé à 2 500 m


de la ligne de rivage actuelle, et à une altitude de 3,25 m. I 1
présente 2 niveaux séparés à 3,20 m (Fig.24) -

- un niveau supérieur organique à dominante silteuse ;


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- un niveau inférieur à dominante sableuse renfermant moins


de 20 % de matière organique. Le substratum de sable dunaire est
atteint à 5 m.

B - Sondage de Mboro-D (Fig. 25)


C‘est le sondage situé le plus près de la ligne de rivage
actuel ( 2 200 m). L’altitude d u fond de la dépression interdunaire
est à 3,4 m.

Les sédiments ont été carottés entre O et 3,61 m à l’aide


d’un tube PVC de 6 cm de diamètre, ensuite extraits à lo pelle Ò
vase jusqu’à 5 , O O m de profondeur.

Le tassement observé après ouverture de la carotte est de


48 % dans le premier mètre, 17 % dans le second mètre et 35 % dans
le troisième mètre. I 1 est probablement dû à l’humidité des sédi-
ments et à la teneur en éléments organiques fibreux.

La carotte ne présente aucune coupure caractéristique. Le


sédiment est dans l’ensemble homogène à dominante sableuse (Fig.25).
C’est la présence de coquilles de Gastéropodes qui explique la
teneur en carbonate et le pH basique observé dans le dernier mètre.

c- Sondage de Mboro I (Fig. 26)

Située à 4 O00 m de la ligne de rivage et à 5,4 m d’alti-


tude, la dépression de Mboro I forme une sorte de diverticule sur
le flanc gauche de la grande dépression de Mboro (Fig. 16).

Une coupure située à 2,25 m divise le sondage en 2 niveaux très


tranchés :

- un niveau supérieur de tourbe fibreuse très peu sableux


- un niveau inférieur de vases organiques renfermant 20 à
30 % de sables (Fig. 26).

Les observations macroscopiques et les analyses ne mettent


en évidence un terme intermédiaire entre ces deux horizons litholo-
giques.

D - Sondage de Mboro K (Fig. 27)

La cuvette de Mboro K est isolée dans le massif de dunes


ogoliennes dites remaniées (cf. chapitre 1 , paragraphe I I I ) C’est le
sondage le plus éloigné d u rivage actuel (4 500 m). L‘altitude du
fond de la cuvette est à 9 m au-dessus d u O IGN. La tourbière est
ceinturée par des fronts dunaires abrupts hauts de 20 à 25 m.

Les 0,60 ni supérieurs sont coniposBS de cendres ocres à


blanches résultant de lo combustion. Le reste du sondage (O,60-5, O0
m) est relativement homogène renfermant environ 25 % d‘argile. La
teneur en matière orgonique varie très peu (Fig.27).
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E - Sondage de Touba Ndiaye (Fig. 28)

Le sondage de Touba Ndiaye est situé à 3 400 m du rivage


actuel. L'altitude du fond de la dépression est 6 6,OO m.

Le sondage est divisé à 7,07 m en 2 horizons distincts


(Fig.28) :

- un horizon supérieur à dominante organique très peu miné-


ralisé formé de l'accumulation de débris végétaux qui deviennent de
plus en plus fins et de plus en plus carbonisés avec la profondeur ;

- un horizon inférieur à dominante minérale qui devient de


plus en plus sableuse en profondeur ; le substratum sableux serait
atteint à l0,50 m.

F - Sondage de Fass Boye (Fig. 29)


La cuvette de Fass Boye est isolée et surplombée par des
talus de dunes abrupts hauts de 10 à 15 m. Elle est située à 3 440 m
d u rivage actuel et l'altitude du fond est à 6,50 m. Le sondage est
dans l'ensemble homogène avec une base plus sableuse (Fig.29). La
teneur en argile varie entre 5 et 15 %.

G - Sondage de Diogo (Fig. 30)

Le sondage de Diogo est situé à 3 330 m de la ligne de


rivage actuel. I1 est implanté dans une dépression étroite allongé
NE surplombée à l'Ouest par un massif dunaire haut de 15 m.
Le sondage st divisé à 2,25 m en deux ensembles distincts
ayant chacun une texture relativement homogène (fig. 30)

- un ensemble supérieur de tourbe fibreuse à dominante


organique ;

- un ensemble inférieur de vase à dominante minérale formé


essentiellement de silts et d'argiles.

Cette succession lithologique rappelle celles décrites dans


les sondages de Mboro I et Touba Ndiaye,

A 1 230 m, la tarrière a butté sur un niveau très résistant


q u i n'a pu être traversé et qui correspondrait au substratum.

Un échantillon prélévé à 1 1 m de profondeur donne un âge


C14 de 8 970 C l 8 0 ans BP (LEZINE, 1985).

II - LES LITHOFACIES LEUR REPARTITION ET LEUR SIGNIFICATION

Nous avons défini les lithofaciès d'après la texture de la


fraction minérale des sédiments (teneur en sables, silts et ar-
giles), et d'après le taux de matière organique totale et les types
des éléments organiques figurés et leur abondance relative.
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A - Les éléments organiques figurés

Les sédiments ont fait l'objet d'observation microscopique


en lumière transmise b l'aide de frottis. Les photographies des
préparations ont permis de confectionner la planche I.

1 - Les éléments foliaires

Les frottis des échantillons provenant des niveaux supé-


rieurs fibreux des sondages de Touba Ndiaye, Diogo et Mboro I ,
montrent que ces sédiments sont essentiellement composés de frag-
ments de feuilles et de pièces florales (glumes et glumelles) dont
les cellules ont en général gardé leurs parois intacts (Pl. I ,
photos 1 ?I 5). Certains éléments foliaires apparaissent carbonisés.
Ce phénomène est surtout marqué dans les échantillons de tourbe
noire pâteuse provenant d u sondage de Touba Ndiaye.

Les échantillons de vases organiques provenant des sondages


de Mboro K, Fass Boye, montrent de petits lambeaux de cellules aux
parois très amincies (sorte de fantômes de cellules), agglomérées
en flocons ( P l - I , Photos 6 à 9 ) .

2 - Les éléments vasculaires

Les échantillons provenont des niveaux supérieurs des


sondages de Touba Ndiaye, Diogo et Mboro I montrent des vaisseaux
désagrégés qui se présentent sous forme de filaments enchevêtrés.
Ces éléments vasculaires sont absents dans les vases organiques.

3 - Les graines

Elles ne sont pas facilement observables en frottis à


cause de leur grosseur. Néanmoins, sur les échantillons provenant
des niveaux supérieurs de Touba Ndiaye, Diogo et Mboro I, nous avons
observé des graines entières ou en fragments plus ou moins bien
conservées. Le chapitre 7 de ce mémoire sera réservé b l'étude des
graines.

4 - Pollens et spores

La composante sporo-pollinique des sédiments n'est pas


aisée d observer en frottis d cause des composés humiques et des
salles q u i opacifient les préparations. Néanmoins, la présence de
pollens et spores est décélée dans tous les échantillons observés.

5 - Les diatomées

Elles sont particulièrement abondantes dans les vases


organiques des sondages de Mboro K, Mboro D, Mboro C et Fass Boye
Leur présence est décélée dans les niveaux inférieurs de vases
organiques de Touba Ndiaye et Mboro I (P1.1, photos 7 b 9 ) .
-56-
B - Les orinci~aux lithofaciès et leur sianification

Les études macroscopiques et microscopiques des sédiments


ainsi que l’analyse texturale de la fraction minérale permettent de
distinguer trois faciès lithologiques principaux (Fig.31).

1 - La tourbe

Seule la formation fibreuse à dominante orgonique (50 à


90 % de matière organique) répond correctement à ce vocable.

La tourbe se forme dans des aires phytogenes recouvertes


d’une faible tranche d’eau peu aérée. Les débris des plantes sont
plus ou moins soustraits à l’oxydation et s’accumulent. L’état
asphyxique du milieu hydromorphe provoque une lente décomposition de
la partie inférieure des plantes.

Ce mode de formation de la tourbe est étroitement dépendant


d u battement du niveau piézométrique de la nappe des sables. Ainsi,
les accumulations de tourbes relativement homogènes observées dans
les sondages de Mboro I , de Touba Ndiaye et Diogo traduisent globa-
lement une remontée progressive d u niveau de la nappe phréatique des
sables. Les poches de sables qui sont parfois associées à des macro-
débris ligneux seraient mises en place au cours des inondations des
tourbières par les eaux pluviales.

Le niveau de tourbes à micro-débris carbonisés rencontré à


Touba Ndiaye (Fig. 28), correspond à un stade de l‘évolution de la
tourbe fibreuse dans un horizon qui a été temporairement soumis à un
assèchement modéré. Les particules végétales plus ou moins carboni-
sées rencontrées dans ce niveau très organique ne proviendraient pas
de feux de tourbières, mais plutôt d’une oxydation ménagée des
dépôts au cours d‘une phase d’évolution sub-aérienne.

2 - Les vases organiques

Nous avons choisi le vocable de vase organique pour dési-


gner les formations à dominante minérale qui renferment 20 à 40 % de
matière organique essentiellement gélifiée. La gélification de la
fraction organique de ces formations est le résultat d’une décompo-
sition des débris végétaux fibreux en corps amorphes. Cette trans-
formation appelée humification, correspond à une oxydation progres-
sive des composants ligno-cellulosiques des tissus végétaux dans un
milieu hydromorphe aéré.

Nous distinguons deux types de vases organiques différentes


par la composition texturale de la phase minérale et la position
stratigraphique.

a/ - Les vases organiques silto-sableuses

Ces formations constituent la totalité des dépôts des


sondages de Mboro C, de Mboro D, de Mboro K et de Fass Boye
(Fig.31). Certains niveaux renfermant près de 40 % de matière orga-
nique pourraient être considérés comme étant de la tourbe sableuse
(CHATEAUNEUF et PEZERIL, 1984) la charge sableuse allochtone traduit
un milieu de haute ériergie.
. Photos 1 à 4 : t o u r b e s f i b r e u s e s p e u é v o l u é e s ( 1 = T. N D i a y e - 6 ;
2 = T. N D i a y e - 8 l a v é a u K O H ; 3 = é l é m e n t s d e T.
N D i a y e - 8 v u a u M E B ; 4 = M B o r o 1-6).
. P h o t o 5 : T o u r b e s f i b r e u s e s é v o l u é e s à part les c a r b o n l s é e s
( R . NDiaye-31).
. P h o t o s 6 à 9 : v a s e s o r g a n i q u e s ( 6 = T . N D i a y e - 4 1 ; 7 = M B o r o K-4 ;
8 = M b o r o C-9 ; 9 = F a s s b o y e - 8 ) .
. F = fibre ; F1 = flocon ; Q = quartz ; D = diatomée
\ I

Fig. 31 - Répartition des lithofaciès.

Altitude ( m c IO
IO 1
MEORO K - 9
9 -
8 -
E
2 DIOGO
- 8

F SS B O Y € - 7
T -
6 -

5 -.
\ MBORO I
TOUBA NDIAYE
'
/ a--- - 6

- 5
- 4
4 - MBORO C
- 3
3 -'

- 2
2 -
-I
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-0

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- -- -I
-2
-2 .

-
'

- -3
-3
- -4

--
-4.

-5 - -5

-6 - -6

__ - N i v e o u p i é z o m i t r i q u e (19821

E] Vases orgoniques sableuses

111 Tourbes

V o s e s orgoniques silto- orgilrusrr


b/ - Les vases organiques silto-argileuses

Ce faciès se rencontre dans les sondages de Mboro I , de


Touba Ndiaye et de Diogo où i l est localisé en dessous du niveau de
tourbes fibreuses. Ces dépôts sont sans doute les plus anciens
rencontrés dans les sondages. Les caractéristiques texturales de la
charge minérale correspondent à un milieu de basse énergie.
CHAPITRE 4

CARACTERISTIQUES GRANULOMETRIQUES
DE LA CHARGE MINERALE DES SEDIMENTS

I - GRANULOMETRIE DES SABLES DUNAIRES

Nous résumons ici les coroct6ristiques yranulométriques


des sables des différents systèmes dunaires d u littoral telles
qu'elles ressortent des travaux de plusieurs auteurs (QUENUM, 1969 ;
LASSALE, 1970 ; SALL et ___
al., 1978, SALL, 1982) et des résultats que
nous avons obtenus avec des prélèvements de subsurface faits dans le
secteur de Mboro.

- Les courbes cumulatives des sables des dunes ogoliennes,


des dunes jaunes, des dunes blanches côtières et de l'estran,
montrent un assez bon classement des grains (figure 32). Les sédi-
ments ont un mode principal situé entre 200 et 250 m. Les diffé-
rents paramètres texturaux (Mz,6 , SK, K) ne permettent pas de
différencier de façon significative les différents ensembles du-
nai res.

- Les échontillons pré-evés sur les bordures des tourbières


montrent u n affinement de lo tuAlle d u grain moyen q u i passe de 1 , 8
à 2,5 Q (fig. 32). Ces sables se distinguent aussi des sables des
dunes par leur propreté : ils sont entièrement débarrassés des
enrobages ferrugineux.

II - GRANULOMETRIE DE LA FRACTION MINERALE DES "TOURBES"

A - La fraction sableuse des "tourbes" (Fig. 32 A à H)

Dans chaque sondage, les échantillons analysés sont


prélevés dans les niveaux suffisamment sableux susceptibles de
fournir une quantité de sables suffisante pour obtenir une granu-
lométrie convenable. La longueur de carotte échontillonnée varie
de 10 cm, pour les niveaux à taux de sables élevés, Ò 25 cm pour
les niveaux moins sableux.

Les courbes cumulatives semi-logarithmiques se répar-


tissent en plusieurs types.

1 - Courbes unimodales

- Courbes sigmoïdes

Ce sont des courbes unimodales correspondant à des sables


fins (Mz compris entre 2 et 3 Q) moyennement bien classés (6compris
entre O, 56 et O, 61).
-60-

- Les courbes hvDerboliaues

Elles sont unimodales correspondant globalement 6 des


sables très fins moyennement classés.

2 - Courbes bimodales

Elles présentent une inflexion caractéristique d’une


distribution bimodale. Elles correspondent à un mélange de deux
populations de grains. Selon le mode principal, on distingue deux
types de mélange :

-
- mélange sables moyens - sables grossiers (Mboro I 17 ;
Mbora C ; Fasse Boye-15) avec un mode principal, voisin de 200 m.
Y
- mélange sables très fins - sables très fins (Mboro K -2,
3; Fasse Boye-6 ; Mboro 1-9) avec un mode principal voisin de 8 0 p m .

B - La fraction silto-argileuse

Les courbes microgranulométriques de la fraction silto-


argileuse des ”tourbes” se répartissent en plusieurs types (fig.
33).

1 - Courbes unimodales

- les courbes paraboliques (Mboro D-5-10-15 ; Mboro Cl.

Elles correspondent à des sédiments à dominante silteuse.


La fraction argileuse représente 10 à 25 %. Selon RIVIERE (1977),
ce type de granofaciès correspond à des dépôts de courant par
excès de charge.

- les courbes hyperboliques (Mboro D-35, Mboro C, Diogo, F.6)

Ces courbes sont globalement hyperboliques et traduisent


une décantation dans u n milieu calme.

Les sédiments renferment :

- 40 à 50 % de silt fin à très fin


- 50 à 60 % d’argile.

- Les courbes logarithmiques (Fass Boye-2-6-10)

Elles sont globalement rectilignes ou subrectilignes. Les


sédiments à dominante silteuse ovec 30 à 45 % d’argile et correspon-
dent à des dépôts par excès de charge.

2 - Courbes bimodales (Mboro 0-25, Fass Boye-13)

Elles caractérisent une distribution bimodale avec u n


mode principal situé aux environs de 10 rn
/”-
I O0 OIO

75 r::

ilj 1 A - S A B L E S DES D U N E S
50

I :I I -. -J
25

O
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i
O
50 IÖO ZOO 500 1000 h m

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50
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100
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200 500 /Um


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25

100
IO o

75 75 G - T O U B A NDlAYE
(0-60cm)

----- (700-800cn)
50 JO - (300-1050cal

25
25

O
50 100
--
200 1000 2000,,n
O
50 100 200 5000 1000 2000J~rn

50 I00 200 500 1000 2000Nm 50 100 200 500 1000 U m

F i g . 32 - Granulométrie des sables dunaires et de la charge sableuse des


sédiments.
IO o 100

73

so

25
. .I

-.J
O ,
50 20 IO 5 2 I 0'5 0,2s :
100 100

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\\
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25
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,--4 .. 1

O O
50 20 IO S 2 I 0,5Pm
) 20 10 5 2 I ò,b
10 1 IO o

FASS BOY E

73 75

50
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2: 25 I
\,
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- -- * .*.
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C o
20 l'O 5 2
.._ \
--
I
-_
0,5*bm
100

75
F i g . 33

50
- Courbes microgranulométriques I
I
I

25

O
50 20 10 5 2 I 0,-5P m
u -4 5 N -4 O
O O u O 8 (II O
-0
u

-
O

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O

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O

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O
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O
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U
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n
N
-
m
O
-65-

C - La qranulométrie totale

L'examen des courbes cumulatives totales (Fig.34, 34bis et


35) et des diagrammes Q - Md - Q (Fig.36) représentant la classi-
1 .
fication de la fraction minérale gotale des "tourbes" nous permet de
distinguer quatre familles granulométriques toutes polymodales.

- La première famille correspond aux dépôts des sondages de


Diogo, Touba Ndioye et une partie des dépôts du sondage de Mboro I.
I1 s'agit de sédiments globalement fins à très fins. Les distribu-
tions granulométriques sont hyperboliques. La médiane est comprise
entre 8 et 9 4 , et l'assymétrie est négative (Fig.36).

- La deuxième famille (Fig. 36) correspond aux dépôts des


sondages de Mboro C, de Mboro K et l'autre partie des dépôts du
sondage de Mboro I. 11 s'agit d'un mélange entre une fraction fine
plus ou moins abondante et une fraction grossière peu abondante. La
distribution granulométrique est complexe. La médiane est comprise
entre 6 et 9 Cp . L'assymétrie est positive pour les échantillons
renferment une fraction fine excédentaire. Elle est négative pour
les échantillons renfermant une fraction grossière excédentaire.

- La troisième famille correspond aux dépôts des sondages


de Mboro D et une partie des dépôts d u sondage de Fass Boye. I1
s'agit d'un mélange entre une fraction fine peu abondante et une
fraction grossière abondante. Les distributions granulométriques
sont logarithmo-hyperboliques. La médiane est compFise entre 3,5 et
5 , 5 , et l'assymétrie est positive (Fig.36).

- La quatrième famille (Fig.36) correspond à l'autre par-


tie des dépôts d u sondage de Fass Boye. I 1 s'agit de sédiment
renfermant une fraction grossière très abondante. La distribution
granulométrique est parabolique. Lo médiane varie entre 2,5 et 3
et l'assymétrie est très voisine de O.
Q ,

I I - DIAGRAMMES DE COMBINAISON DES PAKAMETRES GRANULOMETRIQUES


Mz, 6 , SK ET K

A - Diagramme Mz-6 (Fig. 37)

Les sédiments fins à très fins qui constituent la charge


minérale des tourbes forment un nuage unique (E) distinct de la
répartition des sables des dunes (D). I1 y a donc une différen-
ciation très nette entre le matériel terrigène de la tourbe et les
sables de dunes environnantes. Cette ségrégation reflète un
mécanisme de mise en place d u matériel détritique différent dans. les
deux cas.

B - Diagramme SK - 6 (Fig. 38)

Le matériel terrigène des "tourbes" se répartit en deux


unités ( E , E2), distinctes distribuées de part et d'autre
de l'axe k K = 6 ~

- L'unité E correspond a u x sédiments à dorninarite argileuse


1
et silto-argileuse provenant en majorité des niveaux inférieurs des
sondages de Mboro I , Diogo et Touba Ndiaye.
-I
8
O

IO

L E G E N O E D E S FIGURES 37 bJ42

00 Dunes

Mboro C

0 Mboro D

A A Mboro K

V V Foss B o y e

V V Mboro I

0 0 T o u b o Ndioye

0 0 Diogo
'I:i
8

4
A R G E MINER,!LE
s "TOURBES

i\ I 2 3

I
O
1
I
I
2
I
3
I
4 b
F i g . 38 - D i a g r a m m e SK-6
-0,80,
o

SK

+ I

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+

IC o’, \
+ 0,60- II . i
+ 0,40,
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I
I

a
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I

1 . I
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-0,20,

- 0,40-

- O f 60-

- 0,BO-
o
-I I I I I I I I I I I b
I O00 -
DUN E

/
100 -
30-

2 0-
M
50 100 200
1
400 w
n

F i g . 41 - S p e c t r e C-M
-69-

- L’unité E 2’ correspond aux sédiments à dominante sableuse


des sondages de Mboro C, Mboro K et Fass Boye et Mboro D.

Le matériel dunaire, de meilleur classement, se place tout


à fait en dehors de ces deux unités. Par rapport aux données sur des
milieux de Sédimentation actuels (FRIEDMAN, 19671, le matériel
détritique de l‘unité E serait mis en place par un mécanisme
2
différent de celui de mise en place d u matériel détritique de
l’unité E
1-
C - Diagramme SK - Mz (Fig. 3 9 )

Ce profil de paramètres donne la même répartition que


celle d u couple SK - 6- (Fig. 38) et confirme ainsi la présence de
deux populations E et E
I 2’
D - Diagramme SK-K (Fig. 40)

Nous retrouvons ici les mêmes répartitions que


précédemment, à savoir E et E . Par ailleurs, le couple SK-K
1 .
ne permet pas de différencier ?e matériel dunaire de la charge
détritique des “tourbes”, surtout celle de E,.

I V - DIAGRAMME C-M DE PASSEGA (Fig.41)

La répartition C-M de la charge minérale des “tourbes”


dessine une partie d u diagramme C-M d u courant tractif, à savoir les
segments QR et RS.

Le segment QR, caractérisant un mode de transport par


saltation est court et concerne le matériel dunaire et une partie
des dépôts d u sondage de Fass Boye.

Le segment RS, caractérisant u n transport en suspension et


une sédimentation par décantation est tr6s long, impliquant de très
larges variations de M par rapport à C. Les données des sondages de
Touba Ndiaye, Diogo et Mboro I se placent en fin de ce segment
(Fig.41).

V - INDICES D’EVOLUTION GRANULOMETRIQUE DE RIVIERE

Les méthodes de détermination des dimensions équivolentes


et de calcul des indices N, 2 et Elgm ont été exposées au chapi-
tre 2 - paragraphe C.

A - Corrélation Elgm - ’ji (Fig. 42)


Le couple de paramètre Elgm-X permet une différenciation
de la charge minérale des tourbes en deux unités correspondant
parfaitement aux unités E et E définies avec les diagrammes
1 2
SK-6 , SK-Mz et SK-K.
- l’unité E correspond à des valeurs de Elgm négatives ou
très voisines de O ei une moyenne logarithmique comprise entre 3 et
10flm. Selon RIVIERE (1977),ces valeurs indiquent l‘évolution
ultime de dépôts de décantation d’un matériel transporté en
suspension uni forme
I Sédiments littoraux

-I I 1 b
2 3 4 ji(10g k m 10-2)

Fig. 42 - Corrélation Elgm-X

N
2,

ittoroux

I'

O-

El
V

-I-
2
I
3 4 ii (log p m 1
2
'
0
1
-72-

- l'unité E 2 correspondant
.
à des valeurs positives de Elgm
et des moyennes comprises entre 10 et 4 0 ~ m .I1 s'agirait de dépôt
de courant par excès de charge, ou d'un dépôt de différenciaatian
lors de la décroissance de la compétence du couront.

B -
-
Corrélation N-X (Fig. 43)

La corrélation entre N (paramètre d'énergie) et X (para-


-
mètre de grossièreté ; RIVIERE, 1977) fait ressortir les mêmes
unités, ce qui indique les smêmes mécanismes de sédimentation
envisagés ci-dessus.

- unité E (Diogo - Touba Ndiaye - Mboro I ) :O,5 6 N <O, 1 ;


x
2,7 s 6 2 ,97.
1

- unité E
2
(Mboro C, Mboro D, Mboro K, Fass Boye)

O, 16GN <O, 51; 3,0 8 5 Y <3, 88.

Conclusion sur la granulométrie de la charge minérale des "tourbes"

- Sur le plan méthodologique, i l apparaît que toutes les


méthodes d'analyse granulométrique que nous avons employées ont
conduit aux m8mes résultats pour ce qui concerne les caractéristi-
ques granulométriques de la charge minérale des "tourbes. Dans
l'ensemble, les paramètres employés introduisent une différenciation
très nette entre lea charge terrigène des "tourbes" et le matériel
des dunes envionnantes. Cependant, on peut concevoir aisément que la
fraction sableuse des "tourbes" constitue une participation des
dunes à la pollution minérale des tourbières. Par ailleurs, les
analyses ont permis de différencier la charge terrigène des "tour-
bes¡' en deux unités granulométriques qui correspondent à deux méca-
nismes de dépôts différents.

- L'unité E correspond aux vases silto-argileuses des


I
sondages de Touba Ndiaye,Diogo et Mboro I. La fraction minérale de
ces sédiments est globalement fine à très fine. Ceci est traduit par
une distribution granulométrique hyperbolique et une assymétrie
négative. Les spectres C-M, Elgm-2 et N-j7 de ces sédiments tradui-
sent un dépôt par décantation correspondant à l'évolution ultime
d'un matériel transporté en suspension non gradée, uniforme. Ce
dépôt serait effectué dans un milieu limnique d'eaux calmes
(RIVIERE, 1977). Dans ce milieu, la turbulence du fond est indiquée
par les variations de M et non par le couple C-M (PASSEGA, 1977).
Les variations de la teneur en argiles et non les conditions hydro-
dynamiques déterminent la longueur du segment RS. Ces argiles
seraient déposées à n'importe quelle proportion et mélangées avec
u n e fraction grossière correspondant aux sables fins ( 4 50-200~m;
% < 2 0 %). L'extension d u segment RS vers les très fins pourraPt
traduire une participation éolienne à la sédimentation alors que la
fraction sableuse constituerait la participation des dunes à la
pollution minérale des tourbières.

- L'unité E correspond aux vases silto-sableuses des son-


2
dages de Mboro C, Mboro D, Mboro K et Fasc. Boye. I 1 s'agit d'un
mélange binaire entre une fraction fine plus ou moins abondante et
une fraction grossière abondante- La faciès granulométrique est
logarithma-hyperbolique ou complexe et l'assymétrie est globalement
-73-

- -
positive. Les spectres C-M, Elgm-X et N-X de ces sédiments indiquent
que les particules sont transportées en suspension dégradée et
déposées par décroissance de la compétence du courant. Contrairement
aux dépôts de l‘unité E la turbulence du courant est indiqduée
1 ’.
par le couple C-M. Le fait que le segment QR soit court signi-fie-
rait que la turbulence au voisinage du fond est relativement !>asse
et que les particules transportées sur le fond sont légèrement plus
grossières que les particules charriées plus haut au-dessus d u fond.
La participation d u matériel dunaire serait importante (0 5 0 - 4 0 0 ~ ;
%>50 %). Toutefois, cette participation du matériel dunaire ne
concerne que les sables fins à très fins arrachés à l’environnement
plus ou moins immédiat des tourbières par vannage. Alors, i l faut
envisager d’autres hypothèses pour expliquer l’origine des éléments
silteux et argileux qui représentent une poportion importante de la
charge terrigène des “tourbes“.

VI - HYPOTHESES SUR UNE ORIGINE LOESSIQUE D’UNE PARTIE DE LA


FRACTION MINERALE DES “TOURBES”

A - Manifestations loessiaues actuelles en zones péridésertisues

Après deux décennies de conditions météorologiques


défavorables, les phénom6nes de brumes sèches au Sud du Sahara sont
devenus des évènements climatiques majeurs au même titre que la
saison des pluies. Parmi les travaux les plus récents citons ceux de
PROSPERO et al. (de 1972 à 1980), BUCHER et al. (19841, JUNGE (19771,
COUDE-GAUSSEml984), et au Sénégal, ceux d e X C et TRAVI (19841,
GAC (19851, DIALLO (1986), GAC et CARN (1986), GAC et 01. ( 1986) et
ORANGE et ___
al. (19861, (Fig.44).

A travers ces différents travaux, i 1 ressort que le désert


saharien constitue une aire favorable à la génèse d’aérosols. La
grande mobilité du substrat et les fréquentes sollicitations des
alizés continentaux (Harmattan) font d u Sahara le plus grand pour-
voyeur actuel de poussières d u globe. Les f l u x d‘aérosols déserti-
ques atteindraient 60 ?I 200. IO6 tonnes/an (JAENICKE et SCHUTZ,
1977). Au Sénégal, les différentes études de 1’OKSTOM permettent
d’évaluer à près de 100 rnm/millénaire l’accumulation d’aérosols en
1984 et 1985. Dans les d6pressions réceptrices, au Tchad, elle
aurait été estimée à 42 mm/millénaire par TOBIAS et MEGIE (1980) et
MALEY (1982).

B - Coroctéristiques granulométriques et minéralogiques des aérosols


Déridésertiaues actuels.

1 - Caractéristiques granulométriques

Le5 analyses granulométriques de différents dépôts


loessiques (Fig.45 et 46, tableau 4 ) montrent que les poussières
éoliennes sont essentiellement composés de silts (60 à 80 %), le
mode se situant en général entre 20 et 80/c(m. Le centile supérieur
varie de 60 ò plus de 2 0 0 p m . Lo fraction argileuse ((2,um) est
dans tous les c a s inférieure 6 20 % .
C
.
. ..
. -.
..
(L
d
i- -
3

.
~

'
9
P

A-
-75-

I 1 apparaît également que les particules mobilisés par


le vent subissent un t r i granulométrique qui conduit 6 un maté-
riel de plus en plus f i n à mesure de l'éloignement de la source.

Selon DOEGLAS (1968), les loess actuels peuvent être


caractérisés par les indices CQ,MdQ 99 %. La granulométrie des
3 .
loess serait caractérisée par une mediane (Md) située entre 5 et 6
q , un grand écart entre Md et Q 3 et la valeur de 99 % d'une part, et
entre Q et Md d'autre part. Les courbes sont très étalkes marquées
par uneldifférence de près de 7 (Q entre c et 99 % .

Par ailleurs, les travaux de JUNGE (1977) sur le processus


de mobilisation des sables dunaires par le vent (Fig. 47) montrent
qu'en fonction de la distance de la source, les fractions
mobilisables sous forme de suspension (loess) vont des sables fins
(9 = 1 o p m ) aux silts fins ( 0 = IOpm).
2 - Caractéristiques minéralogiques

Les aérosols sont essentiellement composés de quartz et


d'argiles dans des proportions q u i varient en fonction de la
distance de la station réceptrice à la source (GLACCUM et PROSPERO,
1980 ; tableau 4). Au Sénégal, les travaux récents de GAC (1985)
soulignent la prédominance du quartz et des feldspaths sur les
minéraux argileux composés de kaolinite et de micas.

C - Témoins de manifestations loessiques au Quaternaire récent

Des sédiments terrigènes d'origine éolienne ont ét6 décrits


dans des carottes marines d'âge pléistocène supérieur b Holocène au

al., 1979 ; SARTHEIN et -


1977 ; DIESTER-HAAS et - al., 1981).
-
large des côtes ouest africaines (KALU, 1977 ; SARTHEIN et al.,

De même, des sediments continentaux silto-argileux


lacustres décrits par MALEY (1982) dans des sondages situés entre 9"
et 21" N seraient essentiellement d'origine éolienne. Cette
sédimentation serait liée à des phénomènes de brumes sèches qui ont
intéressé la zone sahélienne, du Nil au Sénégal, entre 15 O00 et
7 O00 ans B.P. (MALEY, 1982).

D - Composante loessique de la charge minérale des "tourbes"


Nous donnons dans le tableau 6 les teneurs en argiles ( 4 2 ~
m), silts fins (2 - I O p m ) , silts moyens à grossiers (10 - 5 0 p m 1 ,
sablons (50 - 100pm), sables fins (100 - 200 p m ) et sables moyens à
2
grossiers ( 20 um) des vases organiques si 1 to-argi leuses et sil to-
sableuses qui constituent lo charge minérales des "tourbes".

L'examen des caractéristiques granulométriques des


sédiments des sondages permet de dégager un faisceau d'arguments en
faveur d'une origine loessique d'une partie de la fraction minérale
des "tourbes" .

l o l - Les sédiments renferment une forte teneur en silts par


rapport aux sables et argiles.

2 " / - Les ensembles dunaires environnants fournissent un


matériel de mode supérieur ?I 200pm, et leur fraction granulométri-
que ne renferme pas de silts.
100

so '
.... ,eØ-

......

----
-o*-
@I -0-
1
,
.
g
=
-
.
fl.

O' I ,
/ I I 1 1 1 I I I I

--- Nord de la France ---..- Durance


..--.- Ardennes-Thi ërache- Bri e - Tuni si e
------ Pays de Caux 9-+ Israël
............ Argent i ne
e**** Ile de France Schema d u processus d e fractionnement du s a b l e
p a r 'it. v e n t . La d i s t r i b u t i o n o r i g i n a l e d u s a b l e
F i g . 46 - Distribution granulométrique ' e s t f r a c t i o n n e e e n t r o l s u n i t e s mlaJeures 2 , 3 e t 4
e n f o n c t i o n d e i a d i s t a n c e d e l a source.^,^
de q u e l q u e s l o e s s p é r i d é s e r t i q u e s et
1 5 , t; e t 7 l n d l q u e n t u n c h a n g e m e n t d e c o n c c n t r a t i o n
p é r i g l a c i a i r e s ( d 'a p r è s q u e l q u e s
i n C O U D E - G A U S S E N , 1984)
4 lie a un changement du remaniement a t m o s p h e r i q u e .
La s o m m e d e s c o u r b e s 2, 3 et 4 dolt ê t r e egale
l a c o u r b e o r i g i n a l e 1.
9
-77-

II Granulométrie
1I
Argiles
<2 !J 1 2-10 p
Limons
10-20 1.1 20-30 1-1 30-501.1
Sables
>50 P
I
I
1
I
(en %)
6,5 1 18,O II 42,O
II 25.0 II 670 25
Perte à I
I
Composition
chimique
1 siop ~ 1 2 0 ~ Fe203 Ti02 Mn304 MgO Ca0 Na20
K 2 0 l ~ o o o o cI
](en % d'oxydes) I 420
12,51 10.57 3,65 0,72 n.d. 1,81 2,18 1,31 2,30 4,40

I
I
I
I
M I N E R A U X DESI

I LOCALITES
'
1
I
GHANA
I! (1974)
AEROSOLS

DAKAR
(1974)
I I
[MICA 1
I
I
II
i !
I 1
I
'I
I
26

40+
j

I
KA0

45

6
CHL

3
I
I
I
i
l
MON lQTZ
I
i
l 3 b5I5l o I
5 16
I
I
I
i
MIC

5
I
I
i
I

10
I
PLti I
I
i
CAL

10
-
Ï

j I /I
I*
I I
PAL I GIB 1
I I
I
I - I

I
1
BARBADE 60 8

I l I l l I l
Tableau 5 - Minéralogie des aérosols de GHANA, DAKAR,
SAL, BARBADE (Sur échantillon total) - -
D'après GLACCUM et -
al. (1979).

MICA = mica/illite MON = montmorillonite


KA0 = kaolinite QTZ = quartz
CHL = chlorite MIC = microcline

PLG = plagioclase
CAL = calcite
PAL = palygorskite
GIB = gibbsite

1 . D'après EMERY et al. (1974)


2. D'après GLACCUM e t a l . (1979)
+. Estimé
* combiné : interstratifié mont-illite+illite
-78-

< 2p m 2-10pm 10-5Op in 50-100 pm 100-200pm > !O0 pm

*bOpn 50

F i g . 48 - Distribution granulométrique

de la c h a r g e m i n é r a l e d e s " t o u r b e s "
-79-

3'1 - La granulométrie totale des vases silto-argileuses et


des vases silto-sableuses s'apparente au moins en partie avec les
granulométries données pour des loess de différente origine (Fig. 48
et tableau 6).

4'1 - Les indices CQ Md Q 99 % (tableau 7) d u matériel


1 3
minéral des tourbes sont équivalentes à ceux obtenus pour des loess
actuels (DOEGLAb, 1968).

5'1 - Les teneurs en argiles importantes des vases silto-


argileuses (sondages de Touba Ndiaye, Diogo) qui déterminent la
longueur d u segment RS du spectre C-M ne seraient pas likes Ò des
variations de l'hydrodynamisme d u milieu (cf. supra). Ces argiles
seraient d6posées à n'importe quelle proportion et mélangées avec
des silts et des sables fins. Du reste, l'enrichissement en argile
pourraît s'expliquer en partie par des néogènes de minéraux argi-
leux (cf. chapitre 6).

Ainsi, nous pouvons présumer que la fraction silteuse et


une partie des argiles des sédiments des sondages constituent une
composante loessique de la charge minérale des tourbières.

En plus de a composante "brumes sèches" liée à l'activité


de l'Harmattan, nous distinguons une composante kolienne reprise de
1 'environnement loca qui correspond aux sablons et qui est respon-
sable, en partie, de la pollution sableuse des sédiments.

MBORO C MBORO O MBORO K MBORO I TOUBA N O . FASS B O Y E OIOGO

2 3 5 8 0 2 3 3 6 C 2 3 8 9 0 2 3 7 3 0 7 6 8 9 C 3 4 6 8 0 3 7 9 9 0
2 4 6 9 0 2 3 5 8 0 2 3 7 8 0 2 5 6 8 0 3 7 9 9 C 3 3 5 9 C 3 7 8 9 0
2 4 8 9 0 2 3 3 9 C 2 3 7 8 0 2 3 8 9 0 2 3 7 9 0 2 3 4 7 C 2 6 8 9 0
2 3 6 9 0 2 3 5 9 0 2 3 7 9 0 2 4 6 8 0 2 3 3 4 c
2 2 2 3 1 :

T a b l e a u 7 : Q u e l q u e s v a l e u r s d e s i n d i c e s C Q 1 M d Q 3 99 % d e s s o n d a g e s
CHAPITRE 5

MORPHOSCOPIE ET EXOSCOPIE DES QUARTZ

I - ANALYSE MORPHOSCOPIQUE

Les principes et les méthodes de l’analyse morphosco-


pique ont été évoqués dans le chapitre 2 - paragraphe I I I .

Les types de grains que nous avons observés sont les


rond-mats (R.M.), les irrégulier-mats (I.M.), les ronds-
luisants (K.L.) et les irrégulier-luisants (1.L.).

Nous n’avons pas isolé de façon certaine des grains non-


usés (N.U.).

A - Résultats des analyses morphoscopiques


(Fig. 49, 50, 50bis et 50ter)

1 - Grains rond-mats (R.M.)

La proportion de R.M. est faible dans tous les niveaux des


sondages étudiés. Elle varie de 5 à 20 % dans lo fraction grossière
m), de O à 15 % dans la fraction moyenne (315-200pm) et de O
{>,315p
à 10 % dans la fraction fine (200-125pm).

2 - Grains irrésulier-mats (I.M.)

Leur proportion varie de 5 à 35 % pour l‘ensemble des


fractions granulométriques. Tout comme les R.M., ils sont moins
abondants dans la fraction fine.

3 - Grains rond-luisants (R.L.)

Leur proportion excède rarement 15 % dans l’ensemble des


fractions granulométriques. Leur proportion dans les trois fractions
est généralement très voisine.

4 - Grains irréaulier-luisants (1.L. 1


,

Leur proportion varie de 40 à 80 % pour l’ensemble des


fractions granulométriques. Ils sont particulièrement abondants
dans la fraction fine où leur proportion varie de 60 à 90 % .

B - Commentaires

Nous distinguons deux modes de façonnement des grains de


quartz :

- un façonnement éolien de faible importance q u i traduit

. soit un upport Bolien (caractères hérités) ;

. soit une reprise kolienne de grains soumis au préalable à


l’usure aquatique (la reprise éolierine des I - M conduirait à des R-M,
et la reprise des R-M conduirait à des IM) ,
-81-

F i g . 49 - Morphoscopie des quartz : légende des


figures 50

R.M. = grain rond-mat

I.M. = grain irrégulier-mat

R.L. = grain rond-luisant

I.L. = grain irrégulier-luisant

VTA % R . M 17 % R.L

[
si% 1.M

Fraction 315 ,um

------- Fraction 315 - 200 ,um

....... Fraction 200 - 1 2 5 .um


F i g . 50 - Morphoscopie des quartz,
. L é g e n d e e n page81

Echantillon R M IM R L IL
t o t a l OIO OIO OIO OIO OIO
.
O 50 100 o IO 20 0 2 0 4 0 6 0 o IS o 20 40 60 80
O

1 1

A - S o n d a g e d e MBoro C

Echantillon
total

O 20 40 60 80 100 O 10 2 0 O IO 20 30 40 O IO 20 O 2 0 40 60 80 I IO
O I-I .
.
.
..
-I

B - S o n d a g e d e MBoro D
F i g . 50 b i s - M o s p h o s c o p i e d e s q u a r t z
Légende e n page81
-
Echantillon
total R M IM R L IL
OIO OIO OIO OIO OIO

20 30 40 50 IO 20 '5 25 35 45 55 65 75

I 111

C - Sondage de MBoro K

Echantillon
total
I
O 20
O/
40
o
60 80 100 O 5 15 25 O 30 6 25 O 20 40 BO
C
n

3
" ',
.
*
.'*
I
/
i

*. ;
4
:\
:\
.\
: I
5 ; r

D - Sondage de MBoro I
l i g . 50 ter - M o s p h o s c o p i e d e s quartz.
. L é g e n d e e n PageRI

Echantillon
total

o 1
0 20 20 40 60 80

E - Sondage de Touba NDiaye


-85-

- un façonnement aquatique très important q u i traduit


. soit un apport primaire de grains luisants ;

. soit un transport aquatique de grains soumis au préalable


au façonnement éolien.

I 1 faut cependant noter qu'en dessous de 2 0 0 p m la plupart


des grains apparaissent luisants sous le binoculaire. Par consé-
quent, les variations les plus significatives sont à chercher dans
les fractions moyennes et grossières.

L'analyse exoscopique devra permettre de faire le bilan


entre les caractères hérités et les caractères acquis au sein des
réceptacles et de préciser l'histoire sédimentaire des grains de
quartz.

I I - EXOSCOPIE DES Q U A R T Z
Choix des échantillons

. Les échantillons de quartz des dunes proviennent de trois


sites :

- échantillons 1 et 2 : prélèvements de subsurface des


dunes ogoliennes ;

- échantillon 3 : matériel dunaire de comblement de


la vallée morte de Mboro ;

- échantillon de quartz de la fraction sableuse des "tour-


bes" sont prélevés dans deux niveaux lithologiques différents .

- échantillon 1 : voses organiques silto-sableuses du son-


dage de Mboro C, à 2 m de profondeur ;

- échantillon 2 : vases organiques silto-argileuses de Dio-


go, à 2,2 m de profondeur ;

- échantillon 3 : même sondage que échantillon 2, et à 9 m


de profondeur.

A - Quartz des sables dunaires (Planche11 - Photos 1 à 6)

Nous avons sélectionné quatre types de grains.

1 (Pl.11, photo 1 ) : l'échantillon non lavé au préalable


. Type
montre l'enrobage par des oxydes de fer dues à la rubéfaction des
dunes ogoliennes. Le grain sub-automorphe présente une surface éoli-
Sée.

Type 2 (Pl.11, photos 2 et 3) : c'est un quartz lavé irrégu-


lier luisant. Le MEB révèle la présence de nombreuses traces de
chocs appartenant 6 deux générations d'usures mécaniques. La pre-
mière génération est marquée par de nombreux coups d'ongle ou crois-
sant de choc. La deuxième génération (photo 3) correspond à des
traces de chocs récents réactivant les anciens coups d'ongle. Ceci
est la preuve d'une reprise éolienne.
-86-

- -
TYPe 3 (P1.11 , photo 4) : c'est un gros grain de quartz
éolisé puis usé par un transit aquatique. La surface du grain porte
de nombreuses cupules et golfes de corrosion remplis de petits
cristaux. Ceci témoigne d'une immobilisation dans un horizon pédolo-
gique.

. lype 4 (Pl.11 , Photos 5 et 6) : outre les V de chocs et le


polissage (photo 6), la surface d u grain montre de nombreuses fi-
gures de dissolution, témoins d'une altération pédogénétique en
milieu hydromorphe.

B - Quartz de la fraction sableuse des "tourbes" (Pl.I1I, pho-


tos 1 à 6)

Le stock de quartz de la fraction sableuse extraite des


"tourbes" renferme 60 à 80 % de grains luisants. L'examen des sur-
face au MEB révèle trois évènements majeurs successifs :

- une évolution éolienne antérieure marquée par l'ex'istence de


nombreux V de chocs (photos 1 , 2 et 3 ) ;

- une évolution en milieu aquatique de haute Qnergie mar-


quée par l'arrondi des grains (photos 2 et 3) et le polissage des
arêtes ;

- une évolution dans un horizon pédologique marquée par les


nombreuses figures de dissolution (photos 1 à 4).

L'examen de détail (photo 4) montre des gouffres de


dissolution tapissés d'une pellicule siliceuse pédogénétique en
coulée (LE RIBAULT, 1977). La surface des grains présente un aspect
chaotique dÛ à une desquamation superficielle et la libération de
fins granules de taille inframicrométrique ( O ,3 à O, 8 p m ) parfais
prismatique (habitus losangique ou octaédrique), plus souvent en
écailles (photos 4 et 5). L'alignement des granules et la présence
de corps ovoïdes (photo 6) indiquent sans doute un processus
bactérien.

C - Conclusions

I1 apparazt à travers les analyses morphoscopiques et


exoscopiques que les grains de quartz hérités des dunes environ-
nantes par vannage et saupoudrage éolien portent, en plus des carac-
tères morphoscopiques hérités, des caractères acquis in situ aÙ
prédominent l'usure aquatique et la corrosion chimique. L'histoire
des sédiments sableux déposés dans les tourbières peut être résumée
de la façon suivante :

l o / transport éolien préliminaire (mise en place des massifs


dunaires) ;

2"/ évolution marine dans la zone littorale marquée par des


échanges incessants dune-plage-zone d u surf des rivages successifs ;

3"f légère reprise aquatique dans un domaine de transport


inttermi t tant ;

4"l enfin, immobilisation dans un horizon pédologique


-87-

LEGENDE DES PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES

Quartz des sables dunaires (Pl-II - Photos 1 à 6 )

- Photo 1 : Quartz des dunes ogoliennes. L’échantillon non lavé


au préalable montre l‘enrobage par des oxydes de fer (flèche).
Quartz éolisé sub-automorphe.

~ -.

- Photo 2 : Quartz lavé de même origine que 1. Traces de Chocs


réactivant la surface éolisée (flèches).I

- Photo 3 : détali G C ~ia photo 2 : traces de chocs récents ayant


emprunté les anciens coups d’ongle.

- Photo 4 : Quartz prélevé dans les dépôts de comblements de la


grande vallée de Mboro. Gros grains éolisés puis usés par un
long transit aquatique. Golfes de corrosion remplis de petits
cristaux (flèches). Témoins d’une immobilisation dans un hori-
zon pédologique.

- Photo 5 : Quartz prélevé dans les sables dunaires dits humi-


fères qui bordent les tourbières : traces d’altération pédolo-
giques (flèches).

- Photo 6 : Détail d’un V de choc sur la photo 1 avec polis-


sage (Pl. Réseaux de dissolution anastomosés, témoins d’une
reprise aquatique intense.
PLANCHE l i
-88-

- Photos 1 à 6)
Quartz de la fraction sableuse des”tourbes”(Pl.l~l

- Photo 1 : quartz de Mboro C - 4 : Grain irrégulier luisant


témoin d’une reprise aquatique très intense.

- Photo 2 : Quartz de Diogo 8 : Grain rond luisant. T r k nombreux


V de choc, témoin d’une éolisation intense.

- Photo 3 : Quartz rond luisant de Diogo 1Y : Mêmes cor~c+~<.-is-


tiques que 2.

- Photo 4 : Détail d‘un gouffre de corrosion du grain de la photo


1 (encerclé).

Pellicule siliceuse pédogénétique en coulées (t).


Traces de polissage des bordures de la d6presslon

- Photo 5 : Détail de la surface d u grain de la photo 2. Réseaux


de dissolution empruntont les anciennes V de choc - polissage.
Sorte de desquamation superficielle - marques inombrables de
coups d’ongle.

- Photo 6 : Détail pris sur le même grain de la photo 2 : aspect


chaotique de la surface d u grain. Marques d’une dissolution
très poussée ; libération de fins granules parfois prismatiques
de taille inframicrométriques (0,3-0,8>m) habitus losongiques
(ou octaédriques) plus souvent en écailles ; alignement de
granules indiquant sans doute un processus bactérien ; présence
de corps ovoïdes (bactéries ? l .
CHAPITRE 6

ETUDE MINERALOGIQUE

I - LES MINERAUX

A - Les minéraux autres que les minéraux des argiles

La diffraction aux rayons X du sédiment total non traité à


l'eau oxygénée et des agrégats orientés ont permis de mettre en
évidence les minéraux suivants: quartz, goethite, sidérose et pyrite.

1 - Le Quartz

Ce minérral est le constituant principal de la fraction


minérale des sédiments. Les diffractogrammes des particules infé-
rieurs à 2 m (sur lames d'agrégats orientés) montrent généralement
des pics de quartz. Les particules de dimension micrométrique et
inframicrométrique proviennent, tout au moins en partie de la désa-
grégation chimique des grains de sables comme nous l'a montré 1 ana-
lyse exoscopique au MEE (chapitre 5). Une autre partie du stock
quartzeux provient des aérosols.

2 - La silice amorphe

Sur les diffractogrammes, la silice amorphe se matéria i se


par un bombement q u i apparaît au-delà de 19" (anticathode de Cu
Elle est rencontrée à tous les niveaux des sondages de Mboro K,
Mboro C, Mboro D et Fass Boye. Sa présence est liée à l'abondance
des frustules de diatomées dans ces sondages (chapitre 3).

3 - La goethite (Fe0)OH

La présence de ce minéral sur les diffractogrammes a été


constatée dans les niveaux de vase organique de Mboro I et Diogo.
La goethite est caractérisée par un pic principal à 4,18w.

4 - La sidérite (Fe C O g )

Ce minéral est rencontré en quantité abondante dans les


sondages de Mboro C et Diogo. La présence de sidérose pose le pro-
blème de l'origine des carbonate, dans l'environnement très acide
des tourbières.

5 - La pyrite (Fes2)

La présence de pyrite est signalée dans le sondage de Mboro


C, et Mboro D. Ce minéral serait d'origine secondaire, formé par la
réduction des sulfates (issus de la matière organique végétale) par
des bactéries sulfato-réductrice.

Les dépôts de jarosite KFe (S04)2. (OH) qui se forment


6
à la surface des tourbières et sur ?es parois des puits qui y sont
creusés résultent de l'oxydation de la pyrite, à l'air libre.
7,l 4 Å

7,l3 A

M b o r o tlZ

0
.
’ . I

F i g . 51 - Etats d e cristallinité d e la K a o l i n i t e .
-91-

B - Les minéraux des arailes

Kaolinite, illite, vermiculite, smectite, interstratifiés


et polygorskite, sont les minéraux des argiles observées sur les
diffractogrammes X des agrégats orientés.

1 - La kaolinite (K)

Sur les diffractogrammes,ola kaolinite est reconnue par sa


réf exion basale (001) située à 7 A, suivie d’une harmonique (002) à
3,5 K.
Le traitement à l’éthylène glycol ne modifie pas les pics
qui par contre, disparaissent au chauffage à 540°C.
4

L’examen des diffractogrammes montre qu‘en général, les


réflexions 001 et 002 de la kaolinite sont bien définies. Cependant,
ce minéral manifeste trois états de cristallinité (Fig.51) :

- raies 001 légèrement assymétriques du côté des petits an-


gles, de forte intensité correspondant à une kaolinite assez bien
ordonnée (THOREZ, 1976) ;

- raies O01 aigus, légèrement assymétriques du côté des petits


angles, Ò intensité moyenne, correspondant à une kaolinite quelque
peu désordonnée ;

- raies 001 diffuses, de faible intensité, plus ou moins ossy-


métriques, indiquant un état très désordonné de la kaolinite.

2 - L‘illite ( I )

L’i1lite“est caractérisée par des réflexions à 10 1


(0011,
5 Å (002) et
3,5 A (003) q u i restent stables au cours du traitement
à l’éthylène glycol et au chauffage.

La largeur à mi-hauteur d u pic à 10 Å de l’illite constitue


un paramètre qui permet d’apprécier son degré de cristallinité
(KUBLER, 1968 ; TRAUTH et __
al., 1968). C’est ainsi que TRAUTH ( 1968)
distingue trois variétés d’illite :

- illite à pic aigu :largeur à mi-hauteur 43 mm


- illite à pic large: largeur à mi-hauteur -6 mm
- illite ouverte : largeur à mi-hauteur >lO mm

L‘examen de nos diffractogrammes montre que la quasi-toto-


lité des illites sosnt ouvertes, caractérisées par des pics O01
fortement assymétriques du côté des petits angles. Cette assymétrie
indique la présence de feuillets d’illite instables qui gonflent en
général au glycolage (Fig.52 et 53). Du reste, l’introduction d’ions
+
K dans les espaces interfoliaires améliore en général l‘état des
illites (Fig.52).

3 - La vermiculite (V)
-
La vermiculite est reconnue grâce à sa réflexion basale à
14 insensible au glycolage et q u i se contracte à 10 8 au chauffage.
Nous avons pu observer quelqcres cas où le pic O01 de la vermiculite,
masqué par uneObande de diffraction dans le diffractogramme normal,
opparart à 14 A après le traitement d l‘éthylène glycol (Fig.52).
.
n 10,05
DIOGO 15
F i g . 52

- Rates O01 d e l ' i l l i t e


et l a vermiculite

Normal : -
c
K a o l i n i t e a 14,15 A
O
- I l l i t e o u v e r t e à 10,05 A
I n t e r s t r a t i f l e I-(íO-l4)

-
Gljzolt - tffets d e pointe ir IO,&,
í ? , L et 14.0 i
- I n t e r s t r a t i f i t s irregulier5
1 - (10-14)I-V

C h a u f f a g e : - C o n t r a c t l o n a 10

a
- Vermlcullte b 14.2 A
- I n t e r s ~ r a t i i i é (10-14)I-V

Chauifaqt- : - Contraction ;i lG,U A


-93-
4 - Les smectites (SI

1 Sur le diffractogramme normgl, laeréflexion principale des


smectites se situent généralement b 14-15 A. Le glycolage provoque
un déklacement du pic vers 17 A,
alors que le chauffage le contracte
à 10 A.

A l'exception de quelques échantillons provenant du sommet


d u sondage de Mboro D (Fig.53), nous n'avons pas rencontré de miné-
raux gonflants qui présentent le comportement classique des smet-
ti tes.

5 - Les minéraux interstratifiés

Dans la majorité des cas, nous avons observé suor les dif-
fractogrammes naturels, une bande ie diffraction 10-14 A comportant
en général des pics vers 12 et 13 A.
Selon le comportement de ces pics au glycolage et au chauffage, nous
avons pu identifier les édifices suivants (Fig. 52 b 55):

- I - (10-14 ) : Illite - (Illite-smectite) ;


- I - (10-14') : Illite - (Illite-vermiculite) ;
- I - (10-14')
S
- V : - (Illite-smectitel-Vermiculite.

6 - La palygorskite

La palygorskite est une variéti d'attapulgite caractérisée


par une réflexion basale située à 10,5 A suivie de réflexions harmo-
niques à 6,44 A (0021, 5,42 A
(003) et 4,19 Å (004). Ces pla?s sont
invariables au glycolage, cependant ils se contractent b 10 A au
chauffage.

L'identification de la palygorskite devient difficile à


faice lorsque les harmoniques ne sont pas apparentes, ou que le pic b
10 A de l'illite se superpose plus ou moins à la réflexion basale b
10,5 A.

Sur nos diffractogrammes, la palygorskite a été reconnue


de façon certaine au sommet des sondages de Mboro D et Mboro C
Fig.54). En outre, au sommet des sondages de Mboro K et Touba Ndiaye,
i l apparaît une réflexion b lO,5 non suivie d'harmoniques, mais
qui pourraît être de la palygorskite (Fig.55).

II - REPAR TITION DES MINERAUX

A - Réoortition verticale dans les sondaaes

1 - Sondage de Mboro C

Les minéraux argileux rencontrés dans ce sondage sont la


kaolinite, l'illite les interstratifiés gonflants illite-smectite et
illite-vermiculite et la palygorskite.

- la base d u sondage (5,O à 3,50 m) est dominée par une kaoli-


nite très désordonnée (40 b 80 %), accompagnée d'une illite ouverte
(20 à 30 %). Les pics O01 des minéraux sont larges et de faible in-
tensité. Les interstratifiés illite-smectite représentent 10 à 30 %.
I
l'
9.5 I .I 0
Ø

I J ' /

I I I I e
7 10 14 17 20 A

O
N o r m a l : - K a o l i n i t e t r è s d é s o r d o n n é e ves" 7 A
- Illite très ouverte vers 9 , 5 A
- I n t e r s t r a t i f i é O 1-(10-14)I-S
- S m e c t i t e à 14 A
Glycolé : - I l l i t e à 10,OloÅ I

- S m e c t i t e à 16 A
- I n t e r s t r a t i f i é s (10-14) I-S
Chauffage : - C o n t r a c t i o n à 10,Ol A'
o

Fig. 53 - S m e c t i t e et i n t e r s t r a t i f i é s i l l i t e - smectite
-95-

, -
Entre 3’50 et 1 , O m, on rencontre de la kaolinite (30 à 40 %)
assez bien ordonnée, de illite ouverte (20 b 40 %), de la vermicu-
lite (10 à 20 %), des interstratifiés gonflants illite-smectite et
illite-vermiculite (environ 30 X ) et de la palygorskite (pic à 10,5
A distinct de l’illite).

2 - Sondage de Mboro D
- La base du sondage (5 m à 3,5 m) est caractérisée par une
kaolinite très désordonnée (40 b 80 X ) , accompagnée d’une illite
ouverte souvent mal individualisée. Les pics O01 des minéraux sont
larges et de faible intensité. Les interstratifiés illite-smectite
représentent 10 b 30 % du cortège argileux.

-
Entre 3,25 et 1,0 m , la kaolinite est fortement dominante et
sa cristallinité est meilleure, tandis que l‘illite et les inters-
tratifiés n‘apparaissent que sous forme de traces.

-
Au sommet du sondage ( 1 , O à O m), on note la présence de la
kaolinite (15 à 20 %), de la vermiculite (15 b 20 %I, de la smec-
tite, de la palygorskite (40 % dans l’échantillon 31, de l’illite
(15 Ò 20 %) et des interstratifiés illite-smectite et illite-vermi-
culite (40 b 65 %).

3 - Sondage de Mboro K

Dans ce sondage, l’assemblage des minéraux argileux et


homogène et peu varié de la base au sommet.

- La kaolinite (30 b 65 %), présente dans tous les niveaux


et assez bien cristallisée avec des pics légèrement assymétriques
et de gronde intensité.

- L’illite est dans l’ensemble mal individualisée, et oppa-


raît sous forme d’interstratifié avec les smectites.

Le taux d’interstratifié augmente de la base au sommet du


sondage.

4 - Sondage de Mboro I
Les minéraux argileux rencontrés dans ce sondage sont la
kaolinite, l’illite, la vermiculite et les interstratifiés illite-
smectite et illite-vermiculite. Ces minéraux sont associés à la
goethite, la sidérite et aux oxydes de fer amorphes.

La répartition verticale de ces minéraux dans le sondage


permet de le diviser en deux niveaux correspondant exactement aux
deux unités lithologiques definies précédemment (cf. chapitre 3).

- Le niveau inférieur ( 5 , O b 2,25 m ) renferme 20 b 30 X de


kaolinite désordonnée, 15 ci 40 % d‘illite ouverte, 15 à 60 % de
goethite et 10 à 25 % d‘interstratifiés.

5 - Sondage de Touba Ndiaye

- Le niveau inférieur du sondage (l0,5 - 7 m) est dominé


par les oxydes de fer amorphe qui masquent les pics de kaolinite et
d’illite. Ceci rend difficile les estimations semi-quantitatives.
54 - R a i e s O01 et 002
d e la p a l y g o r s k i t e

K a o l i n i t e tres d é s o r d o n n t e 5 14,15
- P a l y g o r s k i t e a 10,2 A (OOl),
a s s o c i é e à l ' i l l l t e e t à 6,45 (002)

- ~ n t e r s t r a t l f l eI-S à 11,7

. - P j l y g o r s k i t e O01 e t 202
- I n t e r s t r a t i f i e a 1 2 A e t 14.6

- contraction ä IO,OI R
Fig. 55

M B O R O K,
Raies à 4 O,5 Å ayant un
comportement de palygorskite

a
C h a u f f a g e : - C o n t t a c t l o n à l0,alA
-98-

La dissolution du fer par l'acide-oxalique b 20 % permet d'amélio-


rer plus ou moins les diffractogrammes. Dans les cas où les pics
sont bien individualisés, la kaolinite représente 40 à 60 % d u
cortège de minéraux argileux.

- Entre 7 et 2 mètres, les diffractogrammes sont absolu-


+
ment plats et n'ont pu être améliorés par l'action des ions K . La
fraction inférieure à 2 m est essentiellement composée de corps
amorphes.

- Au sommet de la carotte (1,5 et 0 m), on retrouve un


cortège de kaolinite désordonnée 30 %), illite ouverte (-20 %),
interstratifiés illite-vermiculite (50 %) et vermiculite (-10 %).

6 - Sondaae de Fasse Bove

L'assemblage minéralogique est constant et peu varié de la


base au sommet du sondage. I1 s'agit de kaolinite (30 à 60 %)
d'illite (15 à 30 %) d'interstratifiés illite-smectite (20 à 40 %).

A u sommet du sondage (1,5b ,O m), le cortège est enrichi


de la vermiculite (-20 %).

Sondage de Diogo

Dans ce sondage, le cortège de minéraux argileux est


ement peu diversifié. De la base au sommet, on rencontre de
la kaolinite désordonnée (40 à 50 %), de l'illite ouverte ( - 4 0
%) et des interstratifiés illite-vermiculite (-0 à 20 %). La
sidérite est fréquente tandis que la vermiculite n'est décélable
que très rarement. Vers le sommet d u sondage (2,5 b O m), le taux
d'interstratifiés augmente et atteint 50 % .

Dans l'ensemble, les minéraux sont mal cristallisés. La


+
saturation des espaces interfoliaires par K améliore, très sen-
siblement, les réflexions des minéraux (Fig. 52).

8 - Conclusions

L'examen de la répartition verticale des minéraux dans les


sondages nous amène à considérer la relation qui existe entre miné-
raux et lithofaciès'(tab1eau 8) et à envisager l'évolution moyenne
globale des minéraux dans les sondages (Fig.56).

- La kaolinite est plus abondante dans les vases organiques


silto-argileuses, et de meilleure cristallinité dans les vases orga-
niques silto-sableuses. Elle augmente de teneur de haut en bas de
ces deux lithofaciès. La teneur en kaolinite dans les tourbes fi-
breuses non évoluées sernble être liée à la pollution de ce lithofa-
ciès par les apports détritiques sableux. La meilleure cristallinité
de la kaolinite observée dans le sondage de Mboro K serait due à
l'abondance des diatomées dans ce site.

- L'illite, toujours ouverte, présente une teneur plus ou moins


constante. Elle est de plus n, Llvaise cristullinité lorsqu'elle est
ossociée ?I de la vermiculite c de lo smectite.
-99-

l I I
I (40 - 60 %) (20 - 50 X ) ( 30 %) I
I KAOLINITE
t r è s désordonnée désordonnée
absente
désordonnée
l
I I
(20 - 40 %) (15 - 30 %) ( 30 %)

II INTERSTRATIFIES 1 (O
Traces ou
- 30 %) (20 - 50 % )
(10 - 20 x)
absents ( 50 %)
( 10
I
I
II VERTICULITE
7”)
absente
absente l I
II SMECT I T E ‘I absente
I
I
r a r e o u mal
définie I absente mal d é f i n i e II
II PALYGORSKITE absente (O - 40 %) absente absente
I
l
I OXYDES DE FFR
I AMORPHES abondants peu abondants absents absents
I
II GOETHITE 10 - 15 % absente absente absente
I
II SIDERITE Fréquente I rare absente absente
I
1

DRAINAGE
CLIMAT
PH
Milieu drainé 1 D e m i confiné II Confiné

Froid

PH
- Humide

Chaud - c o n t r a s t é
~~~
Néof or mat ion nul 1 e)

(podzols)
i
Néoformation
Néoformation fai,b!e

de
I

Montmorillonite
: kaolinite)

I
- PH 7
Faible Moyenne
1 Forte
(Vertisol)

Chaud - H u m i d e Néoformation de kaolinite


(équatorial)

pH voisin de 5
Faible
(Gibbsite) 1 Forte
(Argile f z l i t i q u e )
I
1 (+
-
Forte
Montmorillonite)

Tableau 9 - Néoformation des minéraux phylliteux en fonc-


tion du milieu (d’après DUCHAUFOUR, 1972).
a

-
a) D o n n é e s d e s o n d a g e s d e
MBoro I, Touba Ndiaye
et Diogo ;

I N E R A U X b) M B o r o C , D , K e t F a s s b o y e .

= Valeurs concernant Touba NDiaye


seulement

.J-=.(. Tendance estimée à MBoro I,


la goethite e s t présente dans l e s
a u t r e s 50ndageg

Tr = Traces ;

p = présent, le % de la palygorskite
est difficile à e s t i m e r à cause d e
son association avec l'illite
et les interstratlfiés
/

F i g . 56 - T e n o a n c e m o y e n n e d e 1 evol.utl_on m i n é r a l o g i q d e ,
-101-

- Les interstratifiés sont abondants dans les tourbes fibreuses


peu évoluées et les vases organiques silto-sableuses où ils augmen-
tent légèrement de teneur de bas en haut. Ces minéraux sont absents
à la base d u niveau de vases silto-argileuses. Ils apparaissent plus
haut et atteignent leur plus forte teneur au sommet.

- La vermiculite suit dans les niveaux de vases silto-sableuses


une évolution parallèle à celle des interstratifiés. Elle apparaît
à un niveau plus haut e‘t augmente très légèrement de teneur au
sommet. Ce minéral est présent dans les tourbes fibreuses non évo-
luées. Cependant, i l est absent au milieu de ce lithofaciès à Touba
Ndiaye.

- L’évolution minéralogique des niveaux de vases silto-argi-


leuses et silto-sableuses présente les mêmes tendances (Fig.56) :
de bas en haut kaolinite devenant moins abondante, mieux cristal-
lisée, illite ouverte constante, interstratifiés suivis plus haut
par la vermiculite. Seule différence, la vermiculite des vases
silto-sableuse est suivie au sommet par de la smectite et la paly-
gorskite. Cette tendance évolutive semblable dans les deux lithofa-
ciès paurraît être liée à des mécanismes génétiques identiques.

- Le niveau de vase silto-argileuse est riche en goethite


surtout à sa base. Ce minéral en association avec la kaolinite,
caractérisent ce lithofaciès.

B - RéDartition réaionale des minéraux araileux

Dans ce paragraphe, nous essayons de déterminer l’influence


au contexte géomorphologique et hydrologique sur la répartition des
minéraux argileux.

1 - Le contexte qéomorpholoqique

En tenant compte du contexte géomorphologique, nous pouvons


répartir nos sites en deux types :

- tourbières isolées dans le système dunaire et cernées par des


fronts de dunes abrupts : Mboro K, Fass Boye ;

- tourbières plus ou moins connectées à une ancienne vallée


pseudo-fluviatile : Mboro C, Mboro D, Mboro I , Touba Ndiaye et
Diogo.

S‘il est démontré (cf. supra) que les sites de Mboro I,


Touba Ndiaye et Diogo présente beaucoup de similitudes en ce qui
concerne la nature et la répartition des minéraux argileux (Fig.561,
i l n‘en est pas de même entre ces sites et ceux de Mboro C et Mboro
D q u i , eux, présentent des analogies avec les sites de Mboro K et
Fass Boye. I 1 semble donc que la composition minéralogique des
sondages n’est pas influencée par le contexte géomorphologique
actuel des tourbières.

2 - Le contexte hvdroloaiaue

L’examen du niveau piézométrique au niveau des tourbières


(Fig. 31) montre, à l’exception d u site de Fass Boye qui est entiè-
rement sous la nappe, que le sommet, de O à 1,5 m, est temporaire-
ment exondé. La régression saisonnière de la nappe crée un état de
confinement favorable à la concentration d'ions (Ca, Mg ...) et la
néoformation de minéraux tels que la polygorskite et la dégradation
poussée de l'illite aboutissant à la formation d'interstratifiés et
de vermiculite, ou même à la formation de smectite (montmorillonite
probablement). Ce processus pourraît expliquer l'apparition de ces
minéraux au sommet de la plupart des sondages.

Par ailleurs, un mécanisme semblable peut être envisagé


pour expliquer la nature et la répartition des minéraux des argiles
au sommet du niveau de vases silto-argileuses, qui présente la même
évolution minéralogique.

C - Conclusions

L'étude des variations verticales et régionales des miné-


raux dans les sondages met en évidence les faits suivants :

- La nature des minéraux présents et leur répartition sont


liées à la fois à la composition du lithofaciès et au niveau stra-
tigraphique (bas et haut) : vases silto-argileuses à kaolinite abon-
dante, illite et goethite à la base et à kaolinite moins abondante
mieux cristallisée, illite, interstratifiés et vermiculite au som-
met ; vases silto-sableuses à kaolinite abondante, illite et inters-
tratifiés à la base, et à kaolinite moins abondante, illite de plus
mauvaise cristallinité, interstratifiés, vermiculite, smectite et
palygorskite au sommet ; tourbes fibreuses peu évoluées à kaolinite,
illite, interstratifiés et vermiculite, avec une teneur en kaolinite
plus faible au sommet ; tourbes fibreuses évoluées exemptes de
minéraux argileux.

- L'influence du contexte hydrologique (variation du niveau


piézométrique = variation d'humidité = circulation, confinement par
évaporation) sur la nature, l'évolution et la genèse au sommet des
sondages, de certains minéraux tels que l'illite, les interstrati-
fiés, la vermiculite, la smectite et la palygorskite. Un contexte
similaire aurait dû fonctionner pendant le dépôt et l'évolution
des vases silto-argileuses.

- La teneur élevée en kaolinite et son association avec la


goethite à la base des vases silto-argileuses militent en faveur
d'une néoformation de ce minéral en milieu latérisant ; la mauvaise
cristallinité de la kaolinite dans ce même niveau pourraît alors
être liée aux caractéristiques particulières du milieu, savoir un
milieu organique acide ; u n phénomène de dégradation, voire de
destruction de la kaolinique dans les sols ferrallitiques humifiées
acides est signalé par LE LONG (in DUCHAUFOUR, 1972) ; le phénomène
serait accéléré par la température élevée de sorte que les argiles
"résistantes" telle la kaolinite sont altérées :

- L'absence de corrélation entre contexte géomorphologique


actuel et minéraux des tourbi&res.

III - ORIGINE ET SIGNIFICATION DES ARGILES ET DES MINERAUX


ASSOCI ES

Le matériel siliceux qui constitue la charge minérole des


tourbes est allochtone d'origine éolienne ou apporté par les méca-
nismes de vannage aquatique superficiels. On conçoit alors aisément
-103-

qu’une partie des minéraux argileux soit héritée des horizons pédo-
logiques superficiels q u i se sont formés sur les dunes envionnantes.
Cependant, dans les tourbières, la sédimentation argileuse serait
naturellement influencée par les facteurs suivants :

- la matière organique dont l’évolution biochimique oc-


croît l’acidité du milieu qui peut être alors plus ou moins compa-
tible avec les conditions de genèse des minéraux ;

- la fluctuation de la nappe phréatique qui provoque un


lessivage vertical et modifie le degré d’humidité des sédiments ;

- le régime hydrologique des aires de sédimentations q u i


peuvent évoluer en bassins ouverts communiquant avec un exutoire, OU
bien en bassins fermés confinés ;

- la microflore siliceuse (diatomées) qui influence la ge-


nèse de la kaolinite.

A - Les oxydes de fer et la kaolinite

Les oxydes de fer et la kaolinite sont des produits d’al-


térations pédogénétiques latérisantes en climat chaud et humide
(MILLOT, 1964 ; DUCHAUFOUR, 1972) (tableau 9). De telles altérations
se sont produites sur les massifs de dunes ogoliennes au cours de
l’épisode humide du Tchadien (MICHEL, 1960, 1973) et ont donné
naissance à des sols ferrugineux (cf. chapitre 2).

On peut donc émettre l’hypothèse selon laquelle les oxydes


de fer hydratés cristallisés ou non et la kaolinite que l’on rencon-
tre dans les niveaux inférieurs des sondages de Mboro I , T. Ndiaye
et Diogo constituent des produits hérités de l’environnement i m é -
diat des tourbières. L‘importance des vases ferrugineuses ( 3 à 10 m
d’épaisseur) et leur homogénéité supposent que leur mise en place
soit l’effet d’un ruissellement permanent s‘exerçant sur des sols
ferrallitiques étendus.

Cependant, le fait que ces dépôts renferment très peu


d’apports grossiers et près de 50 % d’argile, montrent que la parti-
cipation du matériel dunaire environnant à la sédimentation terri-
gène de ces tourbières est réduite. Ceci amène à penser que les
produits ferrugineux se sont formés in situ ?I partir d ’ u n matériel
siliceux ultra-fin probablement d’origine éolienne mis en place
dans des dépressions ouvertes au départ et q u i se serait ferralli-
tisé à la faveur d‘une exondation du fond des dépressions. Les
traces de cendres et les concrétions ferrugineuses observées dans la
tourbière de Diogo, témoignent de cette phase qui a été marquée par
des altérations pédogénétiques. L’environnement traduit une tendance
à l’aridification.

Dans ce processus d‘altération, la kaolin te représente


l‘évolution pédologique optimale des argiles et la néoformation de
ce minéral serait favorisée par les matières organ ques (MILLOT,
1964). En outre, l’état désordonné de la kaolinite peut être attri-
bué à une modalité d’altération propre aux milieux organiques acides
(GAUTHIER et -
al, 1977).
-104-

Dans les niveaux de vases organiques sableuses, des son-


dages de Mboro C, Mboro D, Mboro K et Fass Boye, les oxydes de fer
sont beaucoup moins abondants et sont rarement cristallisés. Ceci
montre que les formations ont été essentiellement maintenues sous la
nappe. La kaolinite est en partie héritée des dunes rubéfiées envi-
ronnantes, en partie néoformées.

La meilleure cristallinité de la kaolinite observée dans le


sondage de Mboro K est sans doute en rapport avec l’abondance des
diatomées dans ce site. L‘abondance de la silice amorphe favorise-
rait une transformation agradante de la kaolinite.

B - L‘illite et les interstratifiés

L’illite est un minéral argileux détritique hérité b partir


de sédiments ou de sols (MILLOT, 1964). On conçoit aisément que ce
minéral puisse provenir des couvertures pédologiques rubéfiées des
dunes ogoliennes ou d’un apport éolien (l‘analyse minéralogique des
aérosols actuels à Dakar montre une forte teneur en mica (cf. chapi-
tre 4).

L’état désordonné de l‘illite observé dans tous les niveaux


des sondages exclut tout processus diagénétique liée b l’enfouisse-
ment. En outre, l’acidité du milieu ajoute à l‘état de dégradation
de ce minéral, ce qui permet des transformations minérales donnant
naissance b des minéraux interstratifiés, de la vermiculite et
smecti te.

Les interstratifiés sont de type (10-14 ) illite-smectite


S
et (10-14 V) illite-vermiculite.

La genèse des édifices interstratifiés procède de deux


modalités contraires (MILLOT, 1964, DUCHAUFOUR, 1972).

-
La dégradation des illites héritées ; ce processus se
développe dans un milieu confiné ou enrichi en cations, aboutit à la
formation de smectite ;

-
L’agrodation des smectites ; cette transformation se
produit au cours des altérations pédogénétiques et conduit à la
formation d’illite.

Le processus de dégradation minéral correspond mieux au


type de milieu qui règne dans les tourbières comme en témoigne
l’état dégradé de l’illite et la suite minéralogique associée (ver-
miculite, smectite). La séquence minéralogique de dégradation est la
suivante :

-
Illite --c Illite ouverte Interstratifiés (Illite-Vermiculite
Vermiculite ou (Illite-smectite) ---c smectite

C- La vermiculite

La vermiculite provient naturellement de la dégradation


poussée de l’illite selon le schéma ci-dessus. L’absence de chlorite
et d’interstratifiés chlorite-vermiculite sur les diffractogrammes
montre que l‘illite constitue le seul minéral qui ait pu donner
naissance à la vermiculite.
-105-

D- La smectite

La smectite constitue le terme ultime de la dégradation de


l'illite. L'absence de pics de smectite bien individualisés s'expli-
querait par la fragilitk de ce minéral dans le milieu qui est acide.

E - La palygorskite

La palygorskite est rencontrée ou sommet des sonodages de


Mboro D. Cependant, la plupart des interstratifiés 10-ldA ont une
réflexion à l 0 , d qui a un comportement de palygorskite. ce minéral
se forme dans des milieux confinés peu profonds riches en ions
alcalins (MILLOT et al, 1977, TRAUTH, 1977, WEAWER et BECK, 1977, - in
ROBERT et -
al, i n é d i t r

La néoformation de ce minéral dans les niveaux supérieurs


des sondages montre que les sédiments ont évolué dans des milieux à
hydromorphie variable, q u i ont été plus ou moins soumis à l'évapora-
tion q u i concentre les solutions en ions alcalins.

F- Conclusions

L'état de dégradation qui affecte le cortège des minéraux


argileux et la conservation d'édifices interstratifiés témoignent de
l'absence d'une diagenèse liée à l'enfouissement. Les minéraux argi-
leux rencontrés dans les sondages sont donc essentiellement les
résultats de processus d'héritage et de transformation et peuvent
contribuer à la reconstitution de l'environnement continental des
tourbières.

1 - Les niveaux inférieurs argilo-silteux à kaolinite des sondages de


de Mboro I. T.Ndiave et Dioao.

La mise en place de ces sédiments tins dans des bassins


limniques d'eaux calmes au cours de l'Holocène inférieur (10 O00 à
7 O00 BPI s'est accompagnée d'un héritage d'un mctériel kaolinique
ferrugineux provenant en partie des sols rubéfiés qui coiffent les
dunes ogoliennes, et en partie des chutes de poussières riches en
orgiles provenant des zones sahariennes (SARTHEIN et -
al, 1977,
1981 ; DIESTER-HAAS et -al, 1979 ; MALEY, 1982).

Le faciès minéralogique composé de kaolinite, goethite, et


de concrétions ferrugineuses traduit une phase d'évolution subaé-
rienne latérisante correspondant à une aridification d u climat
intervenu ent.-e8 O00 et 6 500 ans B.P. (MICHEL, 1973 ;
PINSON-MOUILLOT, 1980).

2 - Les vases organiques silto-sableuses des sondages de Mboro C,


Mboro D , Mboro K et Fass-Boye.

Dans ces sondages, le cortège minéralogique argileux est


essentiellement dominé dans les niveaux inférieurs et moyens par de
la kaolinite et de l'illite héritées par décapage des sols ferrugi-
neux qui se sont formés sur les dunes ogoliennes durant les périodes
humides de l'Holocène moyen ou Nouakchottien (7 O00 - 4 O00 BPI.
Le cortège de minéraux composé de vermiculite, de smectite,
illite-smectite ; palygorskite, q u i domine les niveaux supérieurs de
ces sondages traduisent un état de confinement des aires de sédimen-
tation, conséquence d'une baisse de la pluviométrle qui commande le
niveau du plan d'eau dans les tourbières. Cette épisode de semi-
aridité se serait produite à l'Holocène supérieur entre 4 O00 et
2 O00 ans B.P. (PINSON-MOUILLOT, 1980).

3 - Les niveaux de tourbes fibreuses


,
Dans les niveaux supérieurs de tourbes fibreuses des son-
dages de Mboro I, de T. Ndiaye et Diogo, l'existence des minéraux
d'arglle est liée à l'importance de la pollution sableuse. Ceci
souligne le caractère allochtone des minéraux argileux rencontrés
dans ces formations. Cependant, l'apparition dans les niveaux supé-
rieurs d'illlte ouverte d'interstratifkés illite-smectite de vermi-
culite et illite-vermiculite traduit une tendance au Confinement;

L'histoire de l'évolution minéralogique des tourbières peut


être résumée par le schgma de la figure 57.

l' P

_.

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V E n 5 1000 b P

i b u n e r Ilonches

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P +

Fig. 57 - Schéma d e l'évolution minéralogique d e s tourbières.


T R O I S I E M E P A R T I E

APPROCHE PALEOBOTANIQUE DE L'ENVIRONNEMENT DES

TOURBIERES
CHAPITRE 7

ETUDE DES GRAINES FOSSILES


CONSERVEES DANS LES TOURBES

I - INTRODUCTION : ORIGINALITE DE L’ETUDE DES GRAINES FOSSILES

Les graines entrent dans la catégorie des macro-restes


végétaux, c‘est-à-dire les éléments figurés macroscopiques d’ori-
gine végétale, conservés dans les sédiments. Contrairement au
matériel sporo-pollinique, les macro-restes sont généralement
visibles à l’oeil nu, et leur étude peut être faite de manière
sotisfcisante avec la loupe binoculaire.

A - Intérêts de l’étude des graines fossiles

Les graines fossiles possèdent plusieurs caractéristi-


ques q u i permettent de les utiliser comme des biomarqueurs paléo-
kcologiques (BIRKS et __al, 1Y80).

1 -
Les graines fossiles sont fréquemment identifiables
jusqu‘au niveau de l‘espèce. Ainsi des renseignements écologi-
ques précis peuvent être obtenus à partir des plantes émet-
trices, mieux que ne l‘aurait perm s la palynologie q u i , elle, ne
permet souvent pas des indentifications au-delà de la famille et
du genre.

2 - Du fait de leur taille relativement importante, les


graines ne sont pas en général, transportées loin de leur zone
d’émission. Celles qui sont extraites des tourbes sont émises
probablement par des plantes qui ont vécu à l’endroit même où
l’échantillon a été prélevé O U tout au plus sur les bordures
immédiates des tourbières. Ainsi, i l serait possible de reconsti-
tuer la communauté végétale locale qui a donné naissance à la
tourbe.

3 - Pour ce qui concerne les tourbes interdunaires des


Niayes, la reconstitution des populations ou communautés végétale
qui leur ont donné naissance permet, dans une certaine mesure,
d’appréhender l‘évolution des contextes hydrologiques qui régis-
sent le développement et la conservation de ces sédiments.

B - Limites de l’utilisation des graines dans l’interprétation


des paléo-environnements

1 - Le fait que le taux de dispersion des graines soit


relativement faible rend aléatoire toute tentative d’interpréta-
tion régionale, et que à l’intérieur d’une même tourbière, des
échantillons de même Ôge mais q u i sont prélevés dans des en-
droits différents peuvent donner des résultats sensiblement dif-
férents.
-108-

2 - Les données quantitatives de l’étude des graines fos-


siles peuvent être modifiées de façon plus ou moins considérable
par des variables nombreuses dont on doit tenir compte dans
l’exploitation des résultats statistiques. Parmi ces variables
ci tons :

- la productivité de la plante mère en graines et l’ef-


fet des variations des facteurs écologiques sur cette producti-
vité,

- la transportabilité des graines par les différents


vecteurs (eau, air, animaux)

- leur conservabilité dans le milieu de dépôt qui est


liée à la résistance des téguments et au pouvoir germinatif.

Les résultats obtenus avec l‘étude des macro-restes en


générol, et des graines fossiles en particulier, doivent être
commentés conjointement avec ceux obtenus avec d’autres méthodes
d’étude paléo-écologiques, à savoir la palynologie (SUC, 1984) et
la sédimentologie.

I I - LES GRAINES DANS LE SONDAGE DE TOUBA NDIAYE


A - Choix d u site de Touba Ndiaye
Vu que les niveaux de vases silto-argileuses et silto-
sableuses sont stérils et que seules les tourbes fibreuses des son-
dages renfermaient des graines, nous étions amenés à choisir le
sondage de Touba Ndiaye parce que :

- le niveau de tourbes fibreuses y est le plus épais (7,07m


contre 2,50 m à Mboro I et 2,25 m à Diogo),

- les graines de ces tourbes sont relativement abondantes et


en meilleur état de conservation par rapport aux autres sondages,

- 6 Touba Ndiaye, où le dépôt de tourbes est le plus


important, les graines sont plus abondantes et mieux conservées
que dans les sondages de Mboro I et liogo où elles sont rares et
en très mauvais état ; et c‘est cela qui constitue le critère
principal qui a guidé notre choix.

B - Résul tats (Tableau 10 et planche

Nous avons isolé au total 1 1 taxons. La figure repré-


sente les dessins des principaux taxons. Les résultats numériques
sont figurés sur le tableau. Le comptage a porté aussi bien sur
les graines entières que sur les fragments de graines reconnais-
sables. La teneur moyenne est de 9 graines par gramme de sédiment
sec. La plancheIV donne les photographies prises au ME6 de quel-
ques graines fossiles.

1 - Détermination des taxons

Les essais de détermination ont été faits en comparant


les graines extraites des sédiments avec un stock de graines
actuelles que nous avons récoltées en herbier. En l’absence de
T a b l e a u 10 - R é s u l t a t s d e l ' é t u d e d e s graines 2 T o u b a N'diaye

_T_ -
rot3 rota. T e n e u r Teneur
B irain6 CYPC: e n grai 3n cypi-
~
>- - -
e r a u nes :éracée

1 - 25 25 6 5
2 4 - 1 44 38 9 7
3 2 12 20 19 4 4
4 a 2 19 15 3,a 3

5 1 8 20 15 4 3
6 2 - 13 3 2,6 06
7 - - O O O O
8 O O O O
9 2 12 3 2,6 0,6
10 16 90 48 ia 9
11 8 67 22 13,5 5
42 14 110 78 22 16
13 1 12 5 2,4 1
14 24 107 65 21,4 13
15 9 61 55 12,2 11
16 16 102 a8 20,4 17
17 31 137 113 27,4 22
18 - O O O O
19 1 5 5 1 1
20 - 3 O O O
21 - 3 O O O
22 9 51 50 12,2 12
23 6 37 34 7,4 7
24 3 37 33 7,4 6
25 - 3 O O O
26 2 1 4 osa
27 12 11 16 i a ,2 13
28 7 11 '2 6,2 4
25 -41 6 28,2 1?2
30 1 10 2 22 O,4

A : Rhynchospora corymbosa (Cypéracée) F : Indéterminé


B : Indéterminé (cypéracée) G : Indéterminé
C : Héliocharis atropurperea (Cypéracée) H : Indéterminé
D : Mariscus umbellatum (Cypéracée) I : Indéterminé X
E : Pycreus polystachyus (Cypéracée) J : Indéterminé Y
K : Indéterminé
-110-

L E G E N D E D E L A P L A N C H E IV

1 - Graine de Rhynchospora corymbosa (Cypéracée)


2 - Graine de Cypéracée d’espèce non déterminée
3 - Graine de Helioclaris atropurperea (Cypéracée)
4 - Graine de Fariscus umbellatus (Cypéracée)
5 - Graine de Pycreus polystachyus (Cypéracée)
5 ’ - Détail d u tégument de P. polystachyus
6 - Graine de Cypéracée d’espèce non déterminée
7 - Graine non déterminée X
8 - Graine non déterminé Y
P L A N C H E IV
L I T H O L O G I E

n
P.
u3

Indetermine Y

Teneur en g r a i n e r
des re'diments

L O

Teneur en graines
d e Cypiracie
-112-

collection de référence et compte tenu d u fait que beaucoup


d'espèces conservées en herbier ne portent pas de graines ( O U
fruits), ou alors que les graines qu'elles portent sont imma-
tures, seul le critère de ressemblance morphologique a été rete-
nu.

Ce procédé nous a permis de distinguer les Cypéracées


des non Cypéracées. Parmi les Cypéracées, nous avons pu identi-
fier les graines de :

RhvnchosDora corvmbosa BRITT


Heliocharis atropurperea KUNTH
Mariscus umbellotus VAHL

Pycreus Polystrachyus P.E.

Deux taxons n'ont pas été déterminés (pl.í\ - photos 7 e t 8

2 - Représentation et commentaire des résultats

Le diagramme de la figure 58 présente les pourcentages


relatifs des principaux taxons, la teneur en graines du sédiment
(nombre de graines par gramme sec) et la teneur en graines de
Cypéracées (nombre de graines par gramme sec).

Les fluctuations de la teneur en graines et de la teneur


en graines de Cypéracées permettent d'individualiser sept zones.

- La zone 1 : (7,07- 6,50 m) est dominée par le taxon Y


(non déterminé). Les Cypéracées apparaissent plus tard et se déve-
loppent rapidement au moment où le taxon Y regresse.

- La zone 2 : (6,50- 6 , O m) est quasi-stérile.

- La zone 3 : (6,O - 5,20 m) est exclusivement dominée par


1 es Cypéracées, notamment Heliocharis atropurperea et Pycreus
polys tachyus .

- La zone 4 : (5,20- 4,50 m) deuxième zone quasi-stérile


et marquée par la disparition des Cypéracées à l'exception de ___
Py-
Creus polystachyus.

- La zone 5 : (4,50- 1,90 m) est marquée par la réappari-


tion de tous les taxons q u i avaient disparu dans la zone précé-
dente. Certaines espèces atteignent leur apogée (Pycreus polysta-
chyus, taxon X,), tandis que Rhynchospora corymi bosa disparaît
quasiment du spectre. Dans l'ensemble, les Cypéracées, après
avoir dominé le spectre, regressent lentement au profit des taxons
X et Y.

- La zone 6 : ( 1 , 9 0 - 1,50 m) est marquée par la disparition


totale de tous les taxons.

- La zone 7 : (1,50- O m ) voit la réapparition timide des


Cypéracées qui regresseront vers le sommet d u sondage.
C - Interprétation
Le diagramme met en évidence trois épisodes majeures de
développement des Cypéracées séparées par deux épisodes de
régression importantes (zones 4 et 6).
Nous tenterons d'interpréter ces fluctuations majeures de la
flore cyperologique en nous appuyant sur l'écologie des esp&
identifiées et sur les données sédimentologiques à savoir la
texture de la fraction minérale, la morphoscopie des quartz
minéralogie des sédiments.

En nous reférant aux travaux de RAYNAL (196


végétation des dépressions des Nioyes, on se rend co
toutes les espèces que nous avons identifiées sont d
lieux humides. En particulier, Rynchospora corymbosa
ristique de Niayes dégradés, c'est-à-dire en voie de
ment.

Les fluctuations de la population des cypéracées doivent


être attribuées b des variations de la hauteur du plan d'eau
dans le réceptacle. Trois cas sont possibles :

1") -baisse accentuée du niveau piézométrique conduisant


successivement à un asséchement, une régression ou une dispari-
tion totale de la flore, un arrêt de la sédimentation tourbeuse
suivi ou non d'érosion ;

2") - niveau piézométrique sub-affleurante (m '

ment au-dessus ou lég8rement en dessous de la surf


bi&re) conduisant respectivement au maintien (ou au
de la flore cypérologique et la formation (ou la conservation) de 1

la tourbe;

3") -
niveau piézométrique trop élevé conduisant respective-
ment à une inondation des dépressions, une régression ou dispari-
tion de la flore cypérologique (ou sa migration vers 1
non inondées), la conservation et la formati'on de tourbes à
partir d'autres espèces mieux adaptées à l'inondation.

Les cas 1 et 2 semblent être plus probables p


quer les fluctuations du spectre des cypéracées. En effet, les
données sédimentologiques ont montré qu'à la suite du dép6t des
vases silto-argileuses, les aires de sédimentation ont connu un 1

état de confinement progressif de bas en haut des sondages. L'épi-


sode de mise en place des tourbes fibreuses est marquée par une
forte participation du matériel dunaire ci la sédimentation. Ceci
montre que la couverture végétale des dunes n'était pas très
developpée.
,

Ainsi donc, les trois épisodes se développent des cypé-


racées traduisent des étapes d'amélioration de l'humidit6 dans
les tourbières. Ces épisodes alternent avec des période? moins
humides incompatibles avec le développement des Cypéracées. Le
sommet du sondage (zone 7) est marqué par une tendance vers une
aridification progressive d u climat. Cette tendance est confirmée
à la fois par les données morphoscopiques (Fig. 50ter) et la miné-
ralogie des argiles (Fig.56).
- 114-

III - CONCLUSIONS

- Sur le plan méthodologique, i l apparaît que l'étude des


graines fossiles conservées dans les tourbes contribue à la mise en
évidence des variations climatiques cycliques inter nues au cours
de l'Holocène moyen et supérieur. Les datations au
Y% C aurait permis
de préciser la chronologie de ces pulsations climatiques.

- La fluctuation de la flore cypérologique fossiles a mis en


évidence trois épisodes d'amélioration d u climat au cours de
l'Holocène moyen et supérieur.

. la première période correspond à une reprise modeste


de la pluviométrie, une remontée de la nappe lente et saccadée,
intervenues après la phase aride qui a marqué la fin de 1'Holo-
cène inférieur.

. la deuxième période correspond à une reprise de la


pluviométrie relativement importante et est marquée par une
remontée brutale d u niveau de la noppe, une chute de la pollu-
tion grossière et des dépôts de tourbes homogènes. Cette phase
et verrait l'amélioration générale de la flore herbacée des
tourbières.

. La troisième période intervenue à l'Holocène terminal


correspond à une reprise très modeste de la pluviométrie.
L'environnement est marqué par une regression progressive de la
flore.
CONCLUSIONS GENERALES

Les sédiments tourbeux des Niayes, de la grande côte du


Sénégal, ont été étudiés grâce à sept sondages situés entre les
localités de Mboro et Diogo. Le choix des sites, d'implantation
des sondages nous a permis d'étudier des sédiments dont les Ôges
varient entre et le sub-actuel.

SUR L'ANALYSE LITHOLOGIQUE DES SONDAGES

Les études de terrain et de laboratoire ont permis d'indi-


vidualiser trois lithofaciès principaux q u i ont été définis princi-
palement en fonction de deux critères, à savoir la teneur en matière
organique totale et l'état de cette matière et la texture de la
fraction minérale des sédiments. I1 s'agit :

- des vases organiques silto-argileuses qui constituent les


dépôts les plus anciens, forment les niveaux inférieurs des
sondages de Mboro I, Touba Ndiaye et Diogo et se seraient déposés
à l'Holocène inférieur (10 O00 - 7 O00 ans B.P.);

- des vases organiques silto-sableuses qui constituent les


dépôts des sondages de Mboro C, Mboro D, Mboro K et Fass Boye, et
se seraient formés après 7 O00 ans B.P.

- des tourbes fibreuses qui constituent les niveaux supérieurs


des sondages de Mboro I , Touba Ndiaye et Diogo, et se seraient
formées à l'Holocène moyen et supérieur ( 7 O00 - 2 500 ans B.P.).

SUR L'ANALYSE SEDIMENTOLOGIQUE DES LIJHOFACIES

Les méthodes d'analyse sédimentologiques classiques que


nous avons utilisées, à savoir la granulométrie, la morphoscopie et
l'exoscopie des quartz et la minéralogie, ont permis de déterminer
la nature, l'origine et l'évolution de la charge minérale des "tour-
bes" et de caractériser leur mode de mise en place.

L'analyse granulométrique :

Les différents paramètres granulométriques employés ont


permis une différenciation nette entre la charge minérale de "tour-
bes" et le matériel des dunes environnantes. Ils ont permis égale-
ment de différencier lo charge minérale de "tourbes" en deux unités
granulométriques El et E2 correspondant respectivement au lithofa-
ciès vases silto-argileuses et vases silto-sableuses et q u i tradui-
sent deux mécanismes de dépôts différents.

- les vases silto-argileuses (unité E 1 ) renferment une frac-


tion minérale globalement fine à très fine qui o été transportée en
grande partie en suspension uniforme et déposé par décantation
(PASSEGA, 1957-1977) dans un milieu limnique d'eaux calmes immobili-
sées por la végétation aquatique (RIVIERE, 1977).

- Les vases silto-sableuses (unité E 2 ) renferment une fraction


(minérale formée d'un mélange binaire d'une fraction fine plus ou
-116-

moins abondante et d'une fraction grossière aboiil Tini--,. u n lrairement


à l'unité E la fraction minérale des sédimeriLs CI &té transportée
1'
par un flux aquatique turbulent, puis déposée dans les cuvettes par
décroissance de la compétance du courant. Dans ce cas, la participa-
tion du matériel dunaire à la sédimentation est importante et con-
cerne les sables fins à très fins arrachés à l'environnement immé-
diat des tourbières par vannage aquatique.

Ainsi donc, les analyses granulométriques ont permis de


caractériser de manière relative l'hydrodynamique des vecteurs aqua-
tiques responsables de la sédimentation terrigène allochtone dans
les tourbières.

Par ailleurs, les teneurs élevées en silts rencontrés


dans les sédiments, nous ont conduit à rechercher les preuves
d'une participation de matériel loessique à la sédimentation.

La composante loessique des, "tourbes"


....................................
L'analyse comparée des caractéristiques granulométriques de
la charge minérale des tourbes avec celle des loess prédésertiques
actuels a permis de dégager un faisceau d'arguments qui militent en
i . faveur d'une origine éolienne d'une partie de la fraction minérale
des ''tourbes". I 1 s'agit précisement d'une composante éolienne
reprise de l'environnement locale des tourbières correspondant aux
sables fins b très fins, et une composante brume sèche liée à
l'activité de l'Harmattan correspondant aux silts et à une partie
des argiles. Ces deux composantes revêtent chacune une significa-
tion paléoclimatique propre, dans la mesure où elles résultent de
l'érodibilité des substrats et du t r i granulométrique q u i est fonc-
tion de l'éloignement des sources et de l'intensité des vents géné-
ratrices des poussières. En effet, si la composante reprise de
l'environnement local (sablons) doit être considérée comme un phé-
nomène très localisé, la composante brume sèche, elle, serait liée à
des phénomènes climatiques régionaux qui ont intéressé la zone
sahélienne au cours du Quaternaire récent.

Les sédiments argilo-silteux rencontrés dans les niveaux


inférieurs des sondages de Touba Ndiaye, Diogo et Mboro I , s'appa-
rentent sur le plan granulométrique et stratigraphique aux dépôts
continentaux loessiques décrits par MALEY dans des sondages locali-
sés en zone sahélienne.
La prédominence des silts fins o très fins et des argiles dans les
sédiments, traduit une période humide caractérisée par des pluies de
mousson à "gouttes fines" (MALEY, 1 9 8 2 ) , ainsi que l'éloignement des
aires désertiques génératrices de brumes sèches.

Les sédiments silto-sableux plus récents des sondages de


Mboro C, Mboro O, Mboro K et Fass Boye sont caractérisés par la
régression des particules argileuses et des silts fins. Ceci tradui-
rait un rapprochement des sources de poussières par l'extension des
zones arides. L'abondance de matériel dunaire grossier dans ces
sédiments traduit un mode de mise en place par des courants super-
ficiels turbulents liés à des pluies orageuses à "grosses gouttes"
(MALEY, 1 9 8 2 ) .
-117-

Les analyses morphoscopiques et exoscopiques ont permis de


faire le bilan entre les caractères hérités et les caractères acquis
au sein des réceptacles. L‘histoire des sables déposés dans les
tourbières comprend une phase de transport éollen préliminaire sui-
vie d‘une évolution marine en zone littorale, puis d‘une reprise
aquatique dans un domaine de transport intermittant, et enfin, une
immobilisation dans un horizon pédologique.

L’étude de la nature, la répartition et l’évolution des


argiles et minéraux associés a mis en évidence une relation entre
minéraux lithofaciès et position stratigraphique.

- les vases organiques silto-argileuses sont caractérisées par


un cortège composé de kaolinite dominante, illite, goethite et
oxydes de fer amorphes abondantes. Ce faciès minéralogique traduit
une phase d’évolution subaérienne latérisante. Au sommet de ces
formations, le cortège s’enrichit d’interstratifiés et de vermicu-
lite.

- les vases organiques silto-sableuses sont caractérisées de


bas en haut par un cortège de kaolinite devenant moins abondante,
mieux cristallisée, d’illite ouverte constante, d’interstrotifiés
suivis plus haut par la vermiculite, la smectite et la palygorskite.

Ainsi, l’évolution minéralogique des niveaux de vase silto-


argileuse et silto-sableuse présente les mêmes tendances qui pour-
raient être liées à des mécanismes génétiques identiques, B savoir
un confinement des aires de sédimentation par suite d‘une baisse du
niveau de la nappe, conséquence d’une diminution de la pluviométrie.
Deux épisodes d’oridification d u climat sont ainsi mis en évidence,
et i l apparaît une sorte de rythmicité dans la dégradation de
l’environnement.

Ces résultats s’accordent avec les observations de MICHEL


(1973) et PINSON-MOUILLOT (1980),à savoir deux phases d’aridifica-
tion q u i seraient intervenues : la première à la fin de l‘Holocène
inférieur entre 8 O00 et 6 O00 ans B.P., et la deuxième à la fin de
l’Holocène supérieur oprès 4 O00 ans B.P.

SUR L’ETUDE DES GRAINES FOSSILES

L‘ktude des graines fossiles extraites des tourbes fi-


breuses d u sondage de Toubo Ndiaye a montré une bonne conservation
des semences des cypéracées. L‘étude de la fluctuation de la populo-
tion des cypéracées contribue à mettre en évidence des variations
d’humidité cycliques intervenues au cours des dépôts de la tourbe.
C’est oinsi que trois épisodes d’amélioration d u climat sont mis en
évidence.
-119

- le premier épisode, intervenu probablement après la phase


d‘aridification q u i a mar%qué la fin de l’Holocène inférieur, corres-
pond à une reprise de la pluviométrie et une remontée lente et
rythmique de la nappe des sables.
i
- l’épisode suivant correspond à une reprise relativement
importante de la pluviométrie dont les Conséquences sont une remon-
tée progressive et rapide de la nappe, et une amélioration générale
de la flore herbacée de la tourbière. i

- le troisième épisode intervenu probablement à l‘Holocène


supérieur correspond à une faible reprise de la pluviométrie dont
la conséquence est la régression progressive de la flore.

Ces résultats semblent s’accorder avec les observations de


LEZINE et al (1985).selon lesquels l‘environnement végétal a con-
nu, à part= de 7 O00 ans B.P., des ”épisodes de dégradation” mineurs
masqués par des épisodes humides dont un, très marqué, se serait
produit vers 4 O00 ans E.P.

EN CONCLUSION, les différentes étapes de l’histoire de la


mise en place et de l’évolution des sédiments tourbeux au cours du
Quaternaire récent (Fig.57) peuvent être envisagées de la mari, i r c
suivante.

A la fin de Pléistocène supérieur et à l’Holocène inférieur


(12 O00 -7 O00 E.P.), le niveau de la mer remonte et un climat
humide s’installe q u i aura pour conséquences la formation de sols
ferrugineux sur les dunes ogoliennes q u i ont été mis en place au
cours de la période aride fini-Pléistocène (20 O00 - 12 O00 ans
E.P.), la remontée progressive du niveau de la nappe des sables et
l’installation de réseaux hydrographiques et de lacs interdunaires
et l’installation d‘une végétation d’affinité guinéenne dans les
cuvettes interdunaireS.qui vont évoluer en tourbières.

L’accumulation de la matière organique d‘origine végétale


est accompagnée par un apport de sable très faible, et un apport
argileux très important en partie locale, en partie éolienne. La
fraction minérale fine composée de quartz, kaolinite et illite est
en partie héritée de la couverture pédologique des dunes, en partie
apportée par les pluies d‘aérosols.

Dans ce milieu riche en matière organique, acide impropre à


la conservation des graines, la fraction minérale a évolué donnant
du quartz corrodé, de la kaolinite et de l‘illite désordonnées. La
sédimentation évolue en général en fonction des variations d’humi-
dité liées aux fluctuations d u niveau piézométrique et qu’on note à
la fin de l’Holocène inférieur, une nette tendance à l’aridification

lite -+interstratifiés -
et au confinement des aires de sédimentation, ce qui a pour consé-
quence des transformations minéralogiques dégradantes de type il-
vermiculite.

A l’Holocène moyen et supérieur ( 7 000 - 2 500 ans B.P.),


le climat redevient humide, ce q u i aura pour conséquences la rkins-
tallation de lacs dans les cuvettes interdunaires et une nouvelle
phase d’accumulation de sédiments tourbeux. Cette sédimentation
organique est accompagnée par un apport de sables très important
-119-

provenant des dunes, et un apport d'argiles tr2.s faibles. La frac-


tion minérale silteuse est essentiellemlent opportée par les aéro-
sols tandis que les argiles kaolinite et illite sont essentielle-
ment héritées des couvertures pédologiques des dunes.

Dans ce milieu, comme dans celui décrit précédemment, la


richesse en matière organique et l'acidité sont à l'origine d'une
dégradation des minéraux donnant du quartz corrodé, de la kaoli-
nite désordonnée mais de meilleure cristallinité que dans le cas
précédent, de l'illite désordonnée évoluant en interstratifiés. A la
fin de l'Holocène supérieur, une nouvelle tendance à l'aridification
se dessine. Le confinement des aires de sédimentation est très
marquée, ce qui a pour conséquence de néoformation d'attapulgite et
des transformations minéralogiques dégradantes très poussées du type
illite +interstratifiés +vermiculite et smectite.
-120-

LISTE DES FIGURES

Fig. 1 - Localisation d e l'étude.


Fig. 2 - Schéma d e s circulations atmosphériques sur l'Afrique.
Fig. 3 - Pluviométrie à Mboro depuis 1937.
Fig. 4 - Pluviométrie à St-Louis.
Fig. 5 - Le Quaternaire a u Sénégal.
Fig. 6 - Courbes d e variation d u niveau marln.
Fig. 7 - Carte bathymétrique du plateau continental
Fig. 8 - Bancs e t affleurements rocheux s u r l e plateau continen-
t a l d e 17' à Dakar.
Fig. 8 b - Couvertures sédimentaires d u plateau continental nord.
Fig. 9 - Isobathes au t o i t d u substratum d e l a nappe des sables.
F i g . 10 - Systeme aquifère d e l a z o n e c e n t r ~ l ed e s Niayes.
Fig. 11.- Toit d e l a nappe d e s sables -Octobre 1976.
Fig. 12 - Carte piézométrique d e la nappe d e s sables e n 1982.
Fig. 13 - Variations saisonnières de l a piézométrie à O i o g o , Fass
boye e t Mboro.
Fig. 14 - Carte pédologique d u secteur d e MBoro.
F i g . 15 - Représentation schématique d e l a végétation d'une Niaye.
Fig. 16 - Localisation des sondages.
Fig. 17 - Organigramme des analyses effectuées s u r l e s sédiments
d e s tourbières.
Fig. 18 - Synoptique d u Sédigraph 5000.
Fig. 19 - Diagramme C - M d e PASSEGA.
Flg. 20 - Détermination graphique d e l'indice global d'évolution
NG e n fonction d e et X
100.
Fig. 21 - Exemples d e courbes - reconstruites e n ordonnées réduites
e t calcul d e M e , X , Elgm e t N.
Fig. 22 - Méthode des indices d'évolution granulométrlques, prin-
cipaux types d e courbes cumulatives semi-logarithmique
et interprétations.
Fig. 23 - Méthode d e s indices d'évolution granumétrlque, classi-
fication dynamique d e s sédiments e n fonction d e i e t N.
Fig. 24 - Sondage de MBoro C .
Fig. 25 - Sondage d e MBoro O
-121-

Fig. 26 - Sondage de MBoro I.


Fig. 27 - Sondage de MBoro K .
Fig. 28 - Sondage de Touba NDiaye.
Fig. 29 - Sondage de Fass boye.
Fig. 30 - Sondage de Diogo.
Fig. 31 - Répartition des lithofaciès.
Fig. 32 - Granulométrie des sables dunaires et de la charge
sableuse des sédiments.
Fig. 33 - Courbes microgranulométrlques.
Fig. 34 - Courbes granulométrlques totales.
Fig. 34 bis - Courbes granylométriques totales.
Fig. 3 5 - Domaines granulométriques des sédlments.
Fig. 36 - Diagramme Q
1
M d Q3.
Fig. 37 - Diagramme M Z -0.
Fig. 38 - Diagramme SK - O.
Fig. 39 - Diagramme SK - Mz.
Fig. 40 - Diagramme SK - K.
Fig. 41 - Spectre C-M.
Fig. 42 - Corrélation E l g m - i .
Fig. 43 - Corrélation N - i
Flg. 44 - Accumulation d'aérosols au Sénégal entre 1984 et 1986.
Fig. 4 5 - Courbes granulométriques de loess de diverses origines.
Fig. 46 - Distribution granulométrique de quelques loess péri-
désertiques et périglaciaires.
Fig. 47 - Schéma d u processus de fractionnement du s a b l e par le
vent.
Fig. 48 - Distribution granulométrique de la charge minérale des
tourbes.
F i g . 49 - Morphoscopie des quartz : légende des figures 50.
Fig. 50 - Morphoscopie des quartz.
Fig. 5 0 bis - Mosphoscopie des quartz.
Fig. 5 0 t e r - Morphoscopie des quartz.
Fig. 51 - Etats de cristallinlté de la kaolinite.
Fig. 5 2 - Raies O01 de l'illlte et la vermlcullte.
Fig. 53 - Smectite et interstratifiés illite-smectite.
Fig. 54 - Raies O01 et 002 de la palygorskite.
O
Fig. 55 - Raies à 10'5 A ayant un comportement de palygorskite.
Fig. 56 - Tendance moyenne de l'évolution minéralogique,
Fig. 57 - Schéma de l'évolution minéralogique des tourbières.
Fig. 58 - Diagramme de répartition des graines dans le sondage
de Touba NDiaye.

LISTE DES STABLEAUX

Tableau 1 - Le Quaternaire en Afrique de l'Ouest.


Tableau 2 - Caractéristiques des sites étudiés.
Tableau 3 - Valeurs de la réflexion basale des minéraux argileux
courants après divers traitements.
Tableau 4 - Nature granulométrique e t chimique des poussières
éoliennes collectées à Dakar.
Tableau 5 - Minéralogie des aérosols d e G h a n a , Dakar, J a 1 et
Barbade.
Tableau 6 - Caractéristiques granulométriques de la charge I

minérale des "tourbes".


Tableau 7 - Quelques valeurs des indices C Q Md Q3 99 % des
1
sondages.
Tableau 8 - Relation entre lithofaciès et minéraux des tourbières.
Tableau 9 - Nscformation des minéraux phylliteux en fonction du
milieu.
Tableau 10 - Résultats de l'étude des graines dans le sondage
de Touba NDiaye.

LISTE DES PLANCHES

Planche I - Structure microscopique des sédiments des tourbières.


Planche II - Exoscopie des quartz des sables dunaires.
Planche III - Exoscopie des quartz de la charge sableuse des
'I t o urbes I' .

Planche IV - Microphotographies des graines du sondage de T. NDiaye.


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