Trigo No
Trigo No
Trigo No
4 périodes/semaine
Année 2018-2019
Trigonométrie
Lycée Martin V
Table des matières
2
1 Introduction
La trigonométrie est un sujet que vous avez déjà abordé en troisième année et en quatrième
année. Dans ce chapitre, nous allons compléter vos connaissances sur la trigonométrie afin que
vous soyez capables de comprendre la modélisation des phénomènes périodiques, en particulier
des ondes, qui est étudiée en physique en sixième année.
En effet, les nouveaux objets que nous allons intoduire dans ce chapitre, les fonctions tri-
gonométriques, sont extrêmement utiles en sciences et en particulier en physique. Mais ces
fonctions sont également très utiles dans d’autres domaines tels que la programmation de jeux
vidéos, l’art graphique sur ordinateur, l’astronomie...
Depuis cette année, le programme de mathématiques 4 heures/semaine a été très réduit pour
ce chapitre, à tel point qu’il est probable que votre professeur de physique aura besoin l’année
prochaine de résultats qui ne sont plus au programme. Pour cette raison, une annexe liste
ceux-ci. Il est vivement conseillé de parcourir au moins une fois celle-ci même si son contenu
dépasse (de peu) le programme du cours de mathématique de cette année.
Si les points suivants de la matière des années précédentes ne sont plus clairs dans votre
tête, vous avez tout intérêt à aller rechercher vos chapitres de trigonométrie de troisième et
quatrième année :
— Congruences/isométries de triangles
— Théorème de Pythagore
— Théorème de Thalès et corollaire de similitude des triangles rectangles
— Définition géométrique du cosinus, du sinus et de la tangente d’un angle non droit d’un
triangle rectangle (« SOH CAH TOA ») et bien-fondé de la définition.
3
2 Le nombre π et la méthode
d’Archimède
Nous allons construire une nouvelle unité de mesure pour les angles qui nous permettra de
définir de façon judicieuse les fonctions trigonométriques. Pour arriver à cette fin, nous allons
d’abord nous intéresser un instant au très célèbre nombre π.
Tout d’abord, qu’est-ce que le nombre π ? Comment est-il défini ? Il existe en fait plusieurs
manières de définir π. Nous allons rappeler la plus accessible (mais aussi la moins rigoureuse)
qui est aussi la première qui a été donnée historiquement.
Il y a plus de deux millénaires, les anciens Grecs se sont aperçus du résultat suivant (que vous
avez peut-être expérimenté en sixième année primaire en jouant avec des bouts de corde de
longueurs différentes) :
Proposition 2.0.1. Soient deux cercles du plan de longueurs de rayon différentes. Alors le
rapport de la longeur du demi-périmètre par la longueur du rayon du premier cercle est égal au
rapport de la longeur du demi-périmètre par la longueur du rayon du deuxième cercle. De façon
équivalente : le rapport de la longeur du périmètre par la longueur du diamètre du premier
cercle est égal au rapport de la longeur du périmètre par la longueur du diamètre du deuxième
cercle.
Illustration :
p1 p2
‚
r1
‚
r2
p1 p2
On a : r1 “ r2 .
4
Puisque le rapport entre la longueur du demi-périmètre par la longueur du rayon d’un cercle
ne dépend pas du cercle considéré, il s’agit d’un nombre constant. Les Grecs anciens ont
cherché à le déterminer. Après avoir constaté que ce nombre était légèrement supérieur à 3, ils
ont été extrêmement frustrés de constater qu’ils ne parvenait pas à calculer sa valeur exacte.
Puisque nous ne connaissons pas a priori la valeur de ce nombre, nous allons lui donner un
nom :
Définition 2.0.2. Le nombre π est le nombre égal au rapport entre la longueur du demi-
périmètre par la longueur du rayon de tout cercle.
‚
1
Bien entendu, nous souhaiterions malgré tout estimer π. Il existe de nombreuses méthodes
pour trouver des approximations du nombre π, qui est en fait un nombre irrationnel 1 . Aujour-
d’hui, nous connaissons des milliards de décimales de π grâce à des techniques de mathéma-
tiques avancées et grâce aux ordinateurs. Dans cette section, nous allons découvrir une des
(voire la) premières méthodes qui ont été développées historiquement pour approximer π : la
méthode d’Archimède.
1. Pour rappel, un nombre irrationnel est un nombre qui ne peut être écrit comme le quotient
de deux nombres entiers. Un nombre irrationel a toujours un développement décimal illimité et non
périodique.
5
π
C
‚
‚ ‚ ‚
B O A
1
La somme des longueurs des côtés rACs et rBCs du triangle 4ABC donne une approximation
par défaut de π que nous pouvons calculer. En effet, le triangle 4OAC est rectangle en O par
construction et on a |OA| “ 1 et |OC| “ 1 (car rOAs et rOCs sont deux rayons du cercle).
Par le théorème de Pythagore (appliqué au triangle rectangle 4OAC) :
|AC|2 “ 12 ` 12
|AC|2 “ 2
?
Comme |AC| est une longueur, |AC| est donc égale à 2. En conclusion, comme la longueur
du segment rACs est identique par construction à la longueur du segment rBCs, nous avons
une approximation par défaut du nombre π :
? ? ?
π ě |AC| ` |BC| “ 2 ` 2 “ 2 2 » 2, 828
6
π
C
‚
E D
‚ ‚
‚ ‚ ‚
B O A
1
De la même manière qu’à l’étape précédente, une approximation par défaut de π est donnée
par la somme des longueurs des segments rBEs, rECs, rCDs et rDAs, qui sont toutes
identiques par construction. Il faut donc par exemple calculer la longueur |DA| pour obtenir
notre approximation de π. Nous allons utiliser plusieurs fois le théorème de Pythagore pour
calculer cette longueur.
Tout d’abord, remarquons que si nous désignons par F l’intersection des segments rODs et
rACs :
π
C
‚
E D
‚ ‚
‚
F
‚ ‚ ‚
B O A
1
?
Alors F est le milieu du segment rACs et puisque nous savons par l’étape 1 que |AC| “ 2,
?
2
on a nécessairement |AF | “ 2 .
Dès lors, par le théorème de pythagore appliqué au triangle rectangle 4OAF :
ˆ ? ˙2
2
2
1 “ ` |OF |2
2
7
1
1“ ` |OF |2
2
1
1´ “ |OF |2
2
1
“ |OF |2
2
?
2
Puisque |OF | est une longueur, on en déduit que |OF | “ 2 . Comme rODs est un rayon du
cercle, on a alors :
|OF | ` |F D| “ |OD|
?
2
` |F D| “ 1
2
?
2
|F D| “ 1 ´
2
En conclusion, par le théorème de Pythagore appliqué au triangle rectangle 4AF D :
ˆ ? ˙2 ˆ ? ˙2
2 2 2
|AD| “ ` 1´
2 2
1 ? 1
|AD|2 “ `1´ 2`
2 2
?
|AD|2 “ 2 ´ 2
a ?
En conclusion, puisque |AD| est une longueur, on a |AD| “ 2 ´ 2. Nous avons donc une
nouvelle approximation de π par défaut, plus précise qu’à l’étape 1 :
b ?
π ě |BE| ` |EC| ` |CD| ` |DA| “ 4 2 ´ 2 » 3, 061
Cette étape 2 de la méthode d’Archimède nous permet donc de démontrer que π est un nombre
strictement supérieur à 3 !
Afin de nous épargner des calculs longs et complexes, nous nous contenterons de cette deuxième
étape de la méthode d’Archimède pour approximer π par défaut. Néanmoins, il est important
de comprendre comment nous pourrions encore améliorer notre approximation par défaut de
π avec les étapes suivantes. À ce stade, il est probable que vous soyez capable de ce à quoi
ressemble l’étape 3 de la méthode. Plutôt que de subdiviser le demi-périmètre en 4 parties
égales, on peut le subdiviser en 8 parties égales de la manière suivante :
8
π
C
I ‚ H
‚ ‚
E D
‚ ‚
J‚ ‚G
‚ ‚ ‚
B O A
1
Dans ce cas, une (assez bonne) approximation par défaut de π serait donnée par la somme
des longueurs des segments rAGs, rGDs, rDHs, rHCs, rCIs, rIEs, rEJs et rJBs. (Nous
laissons le calcul de cette approximation en exercice pour les plus motivés d’entre vous.)
Et nous pourrions continuer ainsi encore et encore : pourquoi ne pas subdiviser le demi-
périmètre en 16 parties de même longueur ? En 32 parties de même longueur ? 64 parties de
même longueur ? Et ainsi de suite... Notre approximation par défaut de π en deviendra de plus
en plus précise.
Nous avons donc une méthode qui nous permet d’approximer π par défaut avec autant de pré-
cision que nous voulons (si nous voulons une approximation encore plus précise, nous pouvons
toujours passer à l’étape suivante) ! C’est assez impressionnant.
Avant de clore cette section, faisons la remarque importante que la même méthode d’Ar-
chimède peut être employée pour approximer π par excès plutôt que par défaut, en utilisant
des polygones circonscrits au cercle plutôt que inscrits. Dans ce cas, l’étape 1 est la suivante :
E C D
‚ ‚ ‚
π
‚ ‚ ‚
B O A
1
9
Ici, une approximation de π par excès est donnée par la somme des longueurs des segments
rADs, rDCs, rCEs et rEBs, qui sont toutes égales à la longueur du rayon du cercle rOAs,
c’est-à-dire toutes égales à 1. On a donc :
À nouveau, cette approximation peu précise peut être améliorée en passant à l’étape suivante :
I C F
‚ ‚ ‚
H π E
‚ ‚
D
G‚ ‚
‚ ‚ ‚
B O A
1
Mais les calculs deviennent assez rapidement plus complexes et nous nous contenterons donc
dans ce cours de l’idée générale de la méthode.
Remarque 2.0.4. Si vous désirez en savoir plus sur le sujet (et en particulier si vous souhaitez
voir à quoi ressemble la formule de l’approximation de la méthode d’Archimède à l’étape n pour
n P N0 , je vous invite à consulter https://fr.wikipedia.org/wiki/Pi#Approximation_de_%CF%80.
10
3 Le radian
Maintenant que nous nous sommes familiarisés avec le nombre π, nous allons pouvoir définir
une nouvelle unité de mesure pour les angles.
Avant toute autre chose, rappelons ce qu’est un angle :
Définition 3.0.1. Un angle est une partie du plan délimitée par deux demi-droites de même
sommet.
1.
3.
4.
2.
Notons qu’avec l’exemple 2, c’est la plus grande des deux portions du plan délimitées par
les deux demi-droites qui est considérée. Lorsqu’il n’y a pas d’arc de cercle pour désigner
explicitement l’angle formé par deux demi-droites considéré, la convention veut qu’on considère
toujours l’angle « le plus petit ». Dans certains contextes, on ne parle d’ailleurs que du « plus
petit » formé par deux demi-droites. Dans ce cas, le plus grand angle possible est l’angle plat.
Pour mesurer les angles, vous avez sans doute toujours utilisé les degrés (dont le symbole
est 0 ). Cette unité de mesure des angles est construite en divisant l’ensemble des directions
données par les points d’un cercle en partant du centre de celui-ci en 360 sous-intervalles
de même taille. Cette façon de mesurer les angles est éventuellement pratique, mais elle
11
est totalement arbitraire et ne possède aucune propriété intrinsèque intéressante du point de
vue mathématique. Nous allons donc définir une nouvelle unité d’angle, le radian, dont la
construction repose directement sur la géométrie et qui nous permettra de définir les fonctions
trigonométriques. Pour ce faire, donnons quelques définitions préliminaires.
Définition 3.0.3. Un arc de cercle est l’intersection entre un angle et un cercle centré au
sommet de cet angle.
Définition 3.0.4. Un secteur circulaire est l’intersection entre un angle et un disque centré
au sommet de cet angle.
Exemple 3.0.5. La partie du cercle en noir ci-dessous délimitée par les points A et B est un
arc de cercle :
B
‚
‚
A
Définition 3.0.6. La mesure d’un angle en radian est la longueur de l’arc de cercle intercepté
par cet angle avec un cercle centré au sommet de cet angle et de rayon 1.
Remarque 3.0.7. Le symbole du radian est rad. Néanmoins, de très nombreuses personnes
omettent l’unité de mesure lorsqu’elles expriment la mesure d’un angle en radian. À partir de
la prochaine section, nous suivrons également cette convention.
Alors que l’unité de mesure radian est plus simple conceptuellement que celle de degré,
l’habitude fait que la première réaction de beaucoup de personnes après qu’on leur ait introduit
le radian est une réaction de rejet. Une objection classique est qu’elles ne parviennent même
pas à savoir à quoi correspond un angle de 1 rad. Il est nécessaire de passer outre cette première
réaction de rejet : le jeu en vaut la chandelle. Pour aider à cela, cherchons à représenter un
angle dont la mesure est de 1 rad.
Exemple 3.0.9. À quoi ressemble un angle dont la mesure en radian vaut 1 rad ? Par défini-
tion du nombre π, la longueur de l’arc de cercle intercepté par un angle qui correspond à un
12
π
tiers de demi-tour avec un cercle de rayon 1 centré en son sommet est égale à 3. Or, nous
savons grâce à la section précédente que π est un nombre strictement compris entre 3 et 4.
π
Dès lors, 3 est un nombre légèrement supérieur à 1. Un angle de 1 rad est donc un angle
légèrement plus petit qu’un angle qui correspond à un tiers de demi-tour :
Nous sommes donc bien capables de représenter approximativement un angle dont la me-
sure en radian vaut 1 rad. Pour plus de précision, il va falloir attendre encore un peu... Pour
compenser, terminons cette section en nous intéressant à comment transformer une mesure
d’un angle en degré en une mesure de cet angle en radian et vice-versa.
1800 „ π rad
π
10 „ rad
180
π
300 „ 30 rad
180
De la même façon, si nous souhaitons trouver la mesure en degré d’un angle dont la mesure
est donnée en radian, il suffit d’effectuer une simple règle de trois. Par exemple, supposons
2π
que nous voulons trouver la mesure en degré d’un angle de 3 rad. Puisque nous savons qu’un
0
angle plat à une mesure en degré de 180 et de π rad, un angle dont la mesure en radian est
180 0
de 1 radian a comme mesure en degré π . Dès lors, un angle dont la mesure en radian est
2π 2π 180 0
de 3 rad est de 3 π rad, c’est-à-dire de 1200 .
13
1800 „ π rad
180 0
„ 1 rad
π
2π 180 0 2π
„ rad
3 π 3
Remarque 3.0.10. À partir de la prochaine section, nous n’utiliserons plus que le radian
comme unité de mesure des angles (sauf exception) et nous omettrons le symbole rad.
Exercice 3.0.11. Représenter (approximativement) des angles dont les mesures en radian
sont les suivantes :
3π π
1. 4 rad 3. 7 rad
2. 0 rad 4. 3 rad
Solution.
3.
1.
2. 4.
Exercice 3.0.12. Donner les mesures en radian des angles suivants dont la mesure est donnée
en degré.
1. 450 3. 1350
2. 1000 4. 170
14
Solution.
π 3π
1. 4 rad 3. 4 rad
5π 17π
2. 9 rad 4. 180 rad
Exercice 3.0.13. Donner les mesures en degré des angles suivants dont la mesure est donnée
en radian.
π
1. 3 rad 3. 2 rad
4π 13π
2. 5 rad 4. 15 rad
Solution.
360 0
1. 600 3. π » 114, 590
2. 1440 4. 1560
15
4 Les angles orientés
Dans la section précédente, nous avons introduit une nouvelle unité pour la mesure des
angles. Dans cette section, nous allons préciser et généraliser la notion d’angle elle-même.
Tout d’abord, préciser car la notion d’angle peut légèrement varier en fonction des personnes
et du contexte. Par exemple, quelles sont les valeurs possibles pour la mesure d’un angle (en
radian) ? Si on considère toujours la « plus petite » partie du plan délimitée par deux demi-
droite de même sommet, alors la réponse à cette question est l’ensemble des nombres réels
entre 0 et π. Mais si on s’autorise à parler d’angles « plus grands » que des angles plats, alors
la réponse à cette question est l’ensemble des nombres réels entre 0 et 2π. Ensuite, généraliser
car la notion d’angle ne permet par exemple pas de différencier le processus physique consistant
à tourner sur soi-même d’un quart de tour et le processus physique consistant à tourner sur
soi-même d’un tour complet plus un quart de tour : dans les deux cas, le résultat est une
rotation d’angle π4 .
Nous allons ainsi introduire la notion d’angle orienté. Malheureusement, définir cette notion
en toute rigeur est difficile et nécessite des concepts qui ne sont pas à la portée de ce cours.
Nous allons donc nous baser sur l’idée intuitive du processus physique qu’est la rotation.
Commençons par deux remarques au sujet de celle-ci :
— Une rotation (au sens physique du terme) n’est pas limitée à un tour complet : un
objet peut bien tourner sur lui-même jusqu’à effectuer plusieurs tours consécutifs sur
lui-même. Si nous voulons pouvoir désigner univoquement un tel processus, il est donc
nécessaire que le nombre (la mesure) correspondant à celui-ci puisse rendre compte du
nombre de tours complets effectués, pas seulement de la différence entre l’orientation
initiale et l’orientation finale de l’objet.
— Une rotation (au sens physique du terme) a un sens : horloger ou anti-horloger. Si nous
souhaitons pouvoir désigner univoquement un tel processus, il est donc nécessaire que le
nombre (la mesure) correspondant à celui-ci puisse rendre compte du sens de la rotation.
Dès lors, nous allons généraliser et préciser la notion d’angle en permettant des mesures qui ne
sont pas limitées à l’intervalle r0; πs ou r0; 2πs et nous allons choisir une convention de signe
pour expliciter le sens d’une rotation (au sens physique du terme). La convention que nous
allons choisir est celle choisie par tous les mathématiciens du monde : une mesure positive
16
correspondra à une rotation (au sens physique du terme) dans le sens anti-horloger et une
mesure négative à une rotation (au sens physique du terme) dans le sens horloger. Nous
arrivons ainsi à notre définition intuitive d’angle orienté :
Définition 4.0.1. L’angle orienté, ou plus précisément la mesure de l’angle orienté associé à
une rotation est...
— Si la rotation se fait dans le sens anti-horloger :
Donnons immédiatement des exemples qui seront également l’occasion de montrer comment
sont représentés les angles orientés. Une flèche est généralement dessinée pour indiquer le sens
de l’angle orienté.
Exemple 4.0.2. L’angle orienté, ou plus précisément la mesure de l’angle orienté associé à
une rotation est...
1. Tourner sur soi-même d’un tour complet plus un quart de tour dans le sens anti-horloger
π 5π
correspond à une rotation d’angle orienté de 2π.1 ` 4 “ 4 :
5π
4
2. Tourner sur soi-même d’un tiers de tour dans le sens horloger correspond à une rotation
π
d’angle orienté de ´2π.0 ´ 3 “ ´ π3 :
´ π3
1. L’angle de la rotation étant l’angle formé par la direction initiale et la direction finale de la
rotation.
17
3. Tourner sur soi-même de trois tours complets plus 11 douzièmes de tour dans le sens
11π
horloger correspond à une rotation d’angle orienté de ´2π.3 ´ 6 “ ´ 47π
6 :
´ 47π
6
Remarque 4.0.3. Plusieurs angles orientés différents peuvent correspondre à un même angle.
Par exemple, les trois angles orientés π3 , 7π
3 et 19π
3 :
π
3
19π
7π 3
3
π
correspondent tous les trois à un angle de 3 :
π
3
Pour déterminer à quel angle correspond un angle orienté donnée, il suffit d’ajouter ou de
soustraire 2π à la mesure de cet angle orienté autant de fois que nécessaire pour se ramener
à un nombre compris entre 0 et 2π.
18
Exercice 4.0.4. Représenter les angles orientés suivants :
1. ´ 3π
4 3. 10
2. ´4π 4. ´ 16π
7
Solution.
10
´ 3π
4
1.
3.
´ 16π
7
´4π
2. 4.
Exercice 4.0.5. Donner une mesure d’angle dans l’intervalle r0; 2πr qui correspond aux angles
orientés dont les mesures sont les suivantes :
5π 39π
1. 2 3. 4
2. 1000π 4. 20
Solution. Donner une mesure d’angle dans l’intervalle r0; 2πr qui correspond aux angles
orientés dont les mesures sont les suivantes :
π 7π
1. 2 3. 4
2. 0 4. 20 ´ 6π » 1, 15
19
5 Le cercle trigonométrique
Le cercle trigonométrique n’est rien d’autre qu’un nom donné au cercle du plan centré en
l’origine et de rayon 1.
Définition 5.0.1. Le cercle trigonométrique est le cercle du plan centré en l’origine (le point
p0; 0q) et de rayon 1.
En soi, ce cercle n’a rien d’exceptionnel, mais il va nous permettre de définir géométrique-
ment les fonctions trigonométriques. À cette fin, donnons également la définition suivante :
Définition 5.0.2. Le point du cercle trigonométrique associé à un angle orienté α est l’image
du point p1; 0q par la rotation centrée sur l’origine d’angle orienté α.
Exemple 5.0.3.
π
1. Le point du cercle trigonométrique associé à un angle orienté de mesure 2 est le point
π
p0; 1q. En effet, lorsqu’on applique une rotation centrée sur l’origine d’angle orienté 2
au point p1; 0q (indiqué ci-dessous par un ‚), on obtient le point p0; 1q (indiqué par un
˛) :
1˛
π
2
‚
O 1 x
2. Le point du cercle trigonométrique associé à un angle orienté de mesure ´3π est le point
p´1; 0q. En effet, lorsqu’on applique une rotation centrée sur l’origine d’angle orienté
20
´3π au point p1; 0q (indiqué ci-dessous par un ‚), on obtient le point p0; 1q (indiqué par
un ˛) :
˛ ‚
O 1 x
´3π
˛
O 1 x
‚
x
O ´ π4 1
˛
21
Remarque 5.0.4. Avec le dernier exemple, nous remarquons que nous ne sommes pas ca-
pables de donner les coordonnées du point du cercle trigonométrique associé à l’angle orienté
choisi. En fait, nous n’avons tout simplement pas encore les notions nécessaires pour exprimer
celles-ci et ce pour la quasi-totalité des angles orientés possibles. Dans la prochaine section,
nous verrons que les fonctions trigonométriques cosinus et sinus sont définies de sorte à per-
mettre de désigner ces coordonnées.
Exercice 5.0.5. Représenter les points du cercle trigonométriques associés aux angles orientés
suivants. Si possible, donner leurs coordonnées.
1. 2π
3π
2. 2
3. ´ 2π
3
17π
4. 2
Solution.
1.
2π ˛
x
O 1
22
2.
1
3π
2
‚
O 1 x
‚
O 1 x
´ 2π
3
˛
4.
1˛
17π
2
‚
O 1 x
23
6 Les fonctions trigonométriques
cos : R Ñ R
x ÞÑ l’abscisse du point du cercle trigonométrique associé à un angle orienté de mesure x
sin : R Ñ R
x ÞÑ l’ordonnée du point du cercle trigonométrique associé à un angle orienté de mesure x
3π
Exemple 6.1.3. Le point du cercle trigonométrique associé à l’angle orienté 7 a comme
coordonnées pcosp 3π 3π
7 q; sinp 7 qq :
pcosp 3π 3π
7 q; sinp 7 qq
1 ˛
3π
7
‚
O 1 x
Nous ne sommes évidemment pas (encore) capables de calculer ce que valent cosp 3π
7 q et
24
6.2. Valeurs particulières des fonctions cosinus et sinus
sinp 3π
7 q, mais nous avons à présent deux fonctions qui nous permettent de désigner ces deux
nombres.
1
A
˛
π
4
‚
O 1 x
25
6.2. Valeurs particulières des fonctions cosinus et sinus
1
A
˛
π
4
‚
O B 1 x
Or, |OA| “ 1 (car rOAs est un rayon du cercle trigonométrique), |AB| “ sinp π4 q et
|OB| “ cosp π4 q. On a donc :
π π
12 “ sin2 p q ` cos2 p q
4 4
Or, par symétrie, l’abscisse de A est égale à l’ordonnée de A. Autrement dit : sinp π4 q “
cosp π4 q. Dès lors, on a :
π π
12 “ cos2 p q ` cos2 p q
4 4
π
1 “ 2 cos2 p q
4
1 π
“ cos2 p q
2 4
b ?
2
Puisque l’abscisse de A est positive, on a donc cosp π4 q “ 1
2 “ 2 . Puisque sinp π4 q “
?
2
cosp π4 q, on a donc également cosp π4 q “ 2 .
26
6.2. Valeurs particulières des fonctions cosinus et sinus
π
— Le point du cercle trigonométrique associé à un angle orienté de mesure 3 est le point
A ci-dessous :
1 A
˛
π
3
‚
O 1 x
1 A
˛
π
3
‚
O B 1C x
Le triangle 4OAC est un triangle qui a deux côtés (rOAs et rOCs) de longueurs 1
séparés par un angle de mesure π3 , c’est donc un triangle équilatéral de longueur de côté
27
6.2. Valeurs particulières des fonctions cosinus et sinus
égale à 1.
Dans un triangle équilatéral, une hauteur coupe le côté opposé en son milieu. B est
donc le milieu du segment rOCs et on a donc |OB| “ 12 . Puisque cosp π3 q “ |OB|, on
en déduit donc que cosp π3 q “ 12 .
Le triangle 4OAB est rectangle en B. Par le théorème de Pythagore, on a donc :
Or, |OA| “ 1 (car rOAs est un rayon du cercle trigonométrique), |AB| “ sinp π3 q et
|OB| “ cosp π3 q “ 12 . On a donc :
ˆ ˙2
2 π2 1
1 “ sin p q `
3 2
π 1
1 “ sin2 p q `
3 4
1 π
1´ “ sin2 p q
4 3
3 π
“ sin2 p q
4 3
b ?
3
Puisque l’ordonnée de A est positive, on a donc sinp π3 q “ 3
4 “ 2 .
— La situation est symétrique par rapport au cas précédent, tant et si bien qu’on a cosp π6 q “
?
3
2 et sinp π6 q “ 12 . La démonstration, extrêmement similaire à celle du cas précédent,
est laissée en exercice.
π π π π
x 0
?6 ?4 3 2
3 2 1
cospxq 1 2 0
?2 ?2
1 2 3
sinpxq 0 2 2 2 1
Fantastique ! Mais quid pour les autres valeurs de x ? Par exemple, pouvons-nous calculer les
nombres cosp 3π 3π
7 q et sinp 7 q ? Allons-nous devoir calculer tous les nombres de la forme cospxq
et sinpxq en réalisant des petites démonstrations telles que celle pour cosp π3 q et sinp π3 q ?
Malheureusement, pour la plupart des autres valeurs de x, il est nécessaire d’utiliser des mathé-
matiques dont le niveau dépasse le cadre de ce cours si l’on souhaite calculer les nombres cospxq
et sinpxq. Heureusement, toutes les calculatrices scientifiques modernes possèdent parmi leurs
fonctions pré-encodées les fonctions cosinus et sinus. Dans les cas où nous devrons évaluer
28
6.3. Propriétés élémentaires des fonctions cosinus et sinus
une fonction trigonométrique en une valeur qui n’est pas accessible à partir d’une des valeurs
particulières du tableau ci-dessus, nous nous résignerons donc dans ce cours à faire appel à la
calculatrice.
— La fonction cosinus est positive sur l’intervalle r0; π2 s, négative sur l’intervalle r π2 ; πs,
négative sur l’intervalle rπ; 3π 3π
2 s, positive sur l’intervalle r 2 ; 2πs.
— L’ensemble des racines de la fonction cosinus est t π2 ` kπ P R | k P Zu.
— L’ensemble des points de maximum de la fonction cosinus est tk2π P R | k P Zu.
— L’ensemble des points de minimum de la fonction cosinus est tπ ` k2π P R | k P Zu.
29
6.3. Propriétés élémentaires des fonctions cosinus et sinus
— La fonction sinus est positive sur l’intervalle r0; π2 s, positive sur l’intervalle r π2 ; πs, néga-
tive sur l’intervalle rπ; 3π 3π
2 s, négative sur l’intervalle r 2 ; 2πs.
— L’ensemble des racines de la fonction sinus est tkπ P R | k P Zu.
— L’ensemble des points de maximum de la fonction sinus est t π2 ` k2π P R | k P Zu.
— L’ensemble des points de minimum de la fonction sinus est t 3π
2 ` k2π P R | k P Zu.
Fonction cosinus :
1 x
Fonction sinus :
1 x
La périodicité des deux fonctions cosinus et sinus se remarque très visuellement sur leur graphe :
les graphes de ces deux fonctions se répètent tous les 2π.
π
De plus, on remarque que le graphe de la fonction cosinus est le translaté de 2 vers la gauche du
graphe de la fonction sinus. Cette observation graphique correspond à la première affirmation
de la proposition suivante, qui relie les deux fonctions cosinus et sinus.
30
6.3. Propriétés élémentaires des fonctions cosinus et sinus
Proposition 6.3.3. @x P R, on a :
1. cosp π2 ´ xq “ sinpxq et sinp π2 ´ xq “ cospxq
2. cosp π2 ` xq “ ´ sinpxq et sinp π2 ` xq “ cospxq
3. cospπ ´ xq “ ´ cospxq et sinpπ ´ xq “ sinpxq
4. cospπ ` xq “ ´ cospxq et sinpπ ` xq “ ´ sinpxq
Nous ne démontrerons malheureusement pas cette proposition dans ce cours, mais nous
allons quand même expliquer intuitivement la première des 4 affirmations (les 3 autres s’ob-
tiennent de manière similaire).
Représentons sur le cercle trigonométrique un angle orienté de mesure x Ps0; π2 r et nommons
A le point p1; 0q, B le point p0; 1q et X le point du cercle trigonométrique associé à l’angle
orienté de mesure x.
B
1‚
X
˛
x
‚
O 1A x
ÝÝÑ ÝÝÑ
Remarquons que la rotation qui applique la demi-droite OX sur la demi-droite OA est une
π
rotation dont l’angle orienté est de mesure 2 ´ x (car la réunion de cet angle orienté avec
l’angle orienté de mesure x indiqué est un angle orienté de mesure π2 q :
B
1‚
π
2 ´ x ˛X
x
‚
O 1A x
31
6.3. Propriétés élémentaires des fonctions cosinus et sinus
B
1‚ Y
˛ X
x
π
2 ´x
‚
O 1A x
Le point Y est par construction le symétrique orthogonal de X par rapport à la droite d’équa-
tion cartésienne y “ x, l’abscisse de Y est donc l’ordonnée de X et l’ordonnée de Y est
l’abscisse de X.
Dès lors, puisque X “ pcospxq; sinpxqq et Y “ pcosp π2 ´ xq; sinp π2 ´ xqq, on a :
π
cospxq “ sinp ´ xq
2
et
π
sinpxq “ cosp ´ xq
2
Nous retrouvons donc l’affirmation 1 de la proposition ?? pour notre angle orienté de mesure
x Ps0; π4 r !
Remarque 6.3.4. Dans le cas d’un angle orienté dont la mesure n’appartient pas à s0; π4 r,
il est nécessaire d’utiliser quelques symétries supplémentaires pour arriver à cette conclusion,
mais l’idée est fondamentalement la même.
Les autres affirmations de la proposition ?? s’obtiennent également avec des considérations
similaires. Nous ne nous étendrons pas plus sur le sujet, mais chercher à comprendre ces
affirmations en observant les symétries qu’elles représentent sur le cercle trigonométrique peut
être un exercice intéressant pour les plus motivés d’entre vous.
32
6.3. Propriétés élémentaires des fonctions cosinus et sinus
?
3
Exemple 6.3.5. 1. cosp 13π π π
6 q “ cosp 6 ` 2πq “ cosp 6 q “ 2
?
2
2. sinp´ π2 q “ ´ sinp π2 q “ ´ 2
?
3
3. sinp 2π π π
3 q “ sinpπ ´ 3 q “ sinp 3 q “ 2
?
2
4. cosp 5π π π
4 q “ cospπ ` 4 q “ ´ cosp 4 q “ ´ 2
On peut ainsi calculer les nombres cospxq et sinpxq pour tous x P r0; 2πs qui sont des
multiples de π6 , π
4 et π3 . Voici une manière de représenter visuellement toute l’information ainsi
obtenue 1 :
Avant de passer à la sous-section suivante, démontrons une identité remarquable connue sous
le nom de formule fondamentale de la trigonométrie. Celle-ci n’est en fait qu’une autre manière
d’exprimer le théorème de Pythagore.
33
6.3. Propriétés élémentaires des fonctions cosinus et sinus
1. 3.
y y
1 A 1
˛
x x
B
‚ ‚ ‚ ‚
O B 1 x O 1 x
˛
A
2. 4.
y y
1 1
A
˛ x
x B
‚ ‚ ‚ ‚
B O 1 x O 1 x
˛
A
Quel que soit le dessin qui convient, le triangle 4OAB est rectangle en B. Par le théorème
de Pythagore, on a :
|OA|2 “ |OB|2 ` |AB|2
Or, par définition des fonctions cosinus et sinus, les coordonnées du point A sont pcospxq; sinpxqq.
Dès lors, on a |OA| “ 1 (car rOAs est un rayon du cercle trigonométrique), |OB| “ | cospxq|
34
6.3. Propriétés élémentaires des fonctions cosinus et sinus
12 “ p| cospxq|q2 ` p| sinpxq|q2
En conclusion, puisque le carré de la valeur absolue d’un nombre réel est égal au carré de ce
nombre réel :
35
6.3. Propriétés élémentaires des fonctions cosinus et sinus
Exercice 6.3.8. En utilisant les propriétés élémentaires des fonctions cosinus et sinus ainsi
que la proposition ??, calculer explicitement et sans calculatrice :
1. cosp π6 q 5. sinp´ π4 q
2. cosp 3π
4 q 6. sinp´ 5π
2 q
3. cosp´ 7π
6 q 7. sinp 5π
3 q
4. cosp 11π
3 q 8. sinp´ 1000π
6 q
Exercice 6.3.9.
? ?
3 2
1. cosp π6 q “ 2 5. sinp´ π4 q “ ´ 2
?
2
2. cosp 3π
4 q“´ 2 6. sinp´ 5π
2 q “ ´1
? ?
3. cosp´ 7π
6 q“ ´ 23 7. sinp 5π
3 q“´ 2
3
?
3
4. cosp 11π
3 q“
1
2 8. sinp´ 1000π
6 q“´ 2
1. sinp π8 q 2. cosp´ 5π
8 q
Solution.
? ? ? ?
2´ 2 2´ 2
1. sinp π8 q “ 2 2. cosp´ 5π
8 q “´ 2
36
6.4. Définition des fonctions tangente et cotangente
π
tan : Rzt ` kπ P R | k P Zu Ñ R
2
sinpxq
x ÞÑ
cospxq
cot : Rztkπ P R | k P Zu Ñ R
cospxq
x ÞÑ
sinpxq
Exemple 6.4.3.
?
sinp π4 q 2
1. tanp π4 q “ cosp π4 q “ ?2
2
“1
2
?
cosp π6 q 3 ?
2. cotp π6 q “ sinp π6 q “ 2
1 “ 3
2
Les fonctions trigonométriques tangente et cotangente ont elles aussi une interprétation géo-
métrique liée au cercle trigonométrique. Par exemple, pour la fonction tangente, pour x Ps0; π2 r,
si on désigne par X le point du cercle trigonométrique associée à l’angle orienté de mesure x,
si on note A la projection orthogonale de X sur l’axe des abscisses, A1 le point p1; 0q et X 1
ÐÑ
le point d’intersection de la droite OX avec la droite parallèle à l’axe des ordonnées passant
par A1 :
37
6.4. Définition des fonctions tangente et cotangente
X ‚ X’
˛
x
‚ ‚
O A 1 A’ x
|AX| |A1 X 1 |
“
|OA| |OA1 |
tanpxq “ |A1 X 1 |
38
6.5. Valeurs particulières des fonctions tangente et cotangente
π π π π
x 0
?6 4
? 3 2
3
tanpxq 0 3 1 3 ||
? ?
3
cotpxq || 3 1 3 0
À nouveau, pour la plupart des autres valeurs de x, nous utiliserons dans ce cours la calculatrice
pour estimer tanpxq et cotpxq.
39
6.6. Propriétés élémentaires des fonctions tangentes et cotangentes
sinp´xq ´ sinpxq
tanp´xq “ “ “ ´ tanpxq
cosp´xq cospxq
tanpxq “ tanpx ` πq
— La fonction tangente est positive sur l’intervalle r0; π2 r, négative sur l’intervalle s π2 ; πs,
positive sur l’intervalle rπ; 3π 3π
2 r, négative sur l’intervalle s 2 ; 2πs.
— L’ensemble des racines de la fonction tangente est tkπ P R | k P Zu.
— La fonction tangente n’a pas de point de maximum.
— La fonction tangente n’a pas de point de minimum.
40
6.6. Propriétés élémentaires des fonctions tangentes et cotangentes
@x P Rztkπ P R | k P Zu, on a :
cotpxq “ cotpx ` πq
— La fonction cotangente est positive sur l’intervalle s0; π2 s, négative sur l’intervalle r π2 ; πr,
positive sur l’intervalle sπ; 3π 3π
2 s, négative sur l’intervalle r 2 ; 2πr.
— L’ensemble des racines de la fonction cotangente est t π2 ` kπ P R | k P Zu.
— La fonction cotangente n’a pas de point de maximum.
— La fonction cotangente n’a pas de point de minimum.
En utilisant les définitions et les propriétés élémentaires des fonctions tangente et cotan-
gente, nous pouvons dessiner (approximativement) leur graphe :
1 1
1 x 1 x
41
6.6. Propriétés élémentaires des fonctions tangentes et cotangentes
?
3
Exemple 6.6.4. 1. tanp 13π π π
6 q “ tanp 6 ` 2πq “ tanp 6 q “ 3
2. cotp´ π2 q “ ´ cotp π2 q “ 0
?
3. tanp 2π π π
3 q “ tanpπ ´ 3 q “ ´ tanp 3 q “ ´ 3
4. cotp 5π π π
4 q “ cotpπ ` 4 q “ cotp 4 q “ 1
Proposition 6.6.5.
@x P Rzt π2 ` kπ P R | k P Zu, on a :
1
tan2 pxq ` 1 “
cos2 pxq
@x P Rztkπ P R | k P Zu, on a :
1
1 ` cot2 pxq “
sin2 pxq
Comme x R tkπ P R | k P Zu, on a sinpxq ‰ 0, on peut donc diviser l’identité par sin2 pxq :
1
1 ` cot2 pxq “ 2
sin pxq
42
6.6. Propriétés élémentaires des fonctions tangentes et cotangentes
ˆ? ? ˙2
2 6´ 2
tan pxq “ ? ?
6` 2
˜ `? ? ˘2 ¸2
6 ´ 2
tan2 pxq “
6´2
ˆ ? ˙2
2 6 ´ 4 3`2
tan pxq “
4
2
´ ? ¯2
tan pxq “ 2 ´ 3
π
Comme 12 P r0; π4 s, tanpxq est nécessairement positif. On en déduit que :
?
tanpxq “ 2 ´ 3
43
6.6. Propriétés élémentaires des fonctions tangentes et cotangentes
Exercice 6.6.7. En utilisant les propriétés élémentaires des fonctions tangente et cotangente
ainsi que la proposition ??, calculer explicitement et sans calculatrice :
1. tanp π6 q 5. cotp´ π4 q
2. tanp 3π
4 q 6. cotp´ 5π
2 q
3. tanp´ 7π
6 q 7. cotp 5π
3 q
4. tanp 11π
3 q 8. cotp´ 1000π
6 q
Exercice 6.6.8.
?
3
1. tanp π6 q “ 3 5. cotp´ π4 q “ ´1
2. tanp 3π
4 q “ ´1 6. cotp´ 5π
2 q“0
? ?
3 3
3. tanp´ 7π6 q“´ 3 7. cotp 5π
3 q“´ 3
? ?
3
4. tanp 11π
3 q “ ´ 3 8. cotp´ 1000π
6 q“ 3
1. tanp π8 q 2. cotp´ 5π
8 q
Solution.
? ?
1. tanp π8 q “ 2´1 2. cotp´ 5π
8 q“ 2´1
44
7 Équations trigonométriques
simples
c.f pax ` bq ` d “ 0
Remarque 7.0.1. La résolution d’une équation trigonométrique simple est très similaire à
toutes les résolutions trigonométriques que vous avez déjà réalisées dans le passé. Fondamen-
talement, il n’y a aucune nouvelle difficulté, il faut juste avoir bien compris et connaître les
définitions des fonctions trigonométriques ainsi que leurs propriétés élémentaires.
Une nouveauté qui surprendra peut-être certains d’entre vous est que les équations trigonomé-
triques (simples), quand elles admettent des solutions, en admettent généralement une infinité
(cela est dû à la périodicité des fonctions trigonométriques).
c.f pax ` bq ` d “ 0
Étape 1 : Vérifier les conditions d’existence. Cela est important dans les cas où f est la
fonction tangente ou la fonction cotangente.
45
Étape 2 : Comme c ‰ 0, on peut alors diviser par c et isoler la fonction trigonométrique :
d
f pax ` bq “ ´
c
Étape 3 : Vérifier si ´ dc appartient à l’image de f . Cela est important dans les cas où f est
la fonction cosinus ou sinus. Si ce n’est pas le cas, l’ensemble des solutions est l’ensemble
vide.
Étape 4 : Si ´ dc appartient à l’image de f , alors on cherche les nombres y P r0; 2πr tels
que :
d
f pyq “ ´
c
Pour ce faire, on utilise les valeurs particulières connues des fonctions trigonométriques,
ou bien on utilise la calculatrice 1 .
Remarque : faire un dessin d’un cercle trigonométrique peut aider pour cette étape.
Étape 5 : Par périodicité des fonctions trigonométriques, si nous trouvons y P r0; 2πr tels
que : f pyq “ ´ dc , alors pour tout k P Z, on a également f py ` 2kπq “ ´ dc (et même
f py ` kπq “ ´ dc si f est la fonction tangente ou la fonction cotangente). Dès lors,
pour tout y P r0; 2πr tel que f pyq “ ´ dc trouvé à l’étape précédente, il faut résoudre
l’équation :
ax ` b “ y ` 2kπ
ax “ y ´ b ` 2kπ
y b 2π
x“ ´ `k
a a a
L’ensemble des solutions est alors l’ensemble des nombres réels x de cette forme, où
y est un des nombres compris entre 0 compris et 2π non compris tel que f pyq “ ´ dc
trouvé à l’étape 4 et k est un nombre entier, duquel on a retiré les conditions d’existence
de l’équation.
1. Pour trouver un nombre y P r0; πs tel que cospyq est égal à un nombre entre ´1 et 1 donné,
on utilise la fonction arccos de la calculatrice. Pour trouver un nombre y P r´ π2 ; π2 s tel que sinpyq est
égal à un nombre entre ´1 et 1 donné, on utilise la fonction arcsin de la calculatrice. Pour trouver
un nombre y Ps ´ π2 ; π2 r tel que tanpyq est égal à un nombre réel donné, on utilise la fonction arctan
de la calculatrice. Pour trouver un nombre y Ps0; πr tel que cotpyq est égal à un nombre réel donné,
on utilise la fonction arccot de la calculatrice.
46
Exemple 7.0.2. Nous allons résoudre dans R l’équation :
?
´ π¯ 3
sin 2x ` “
5 2
Tout d’abord, remarquons qu’il n’y a pas de condition d’existence à cette équation.
La fonction trigonométrique a déjà été isolée. Cherchons donc les y P r0; 2πr tels que :
?
3
sinpyq “
2
? ?
3 3
Le nombre 2 est une valeur particulière de la fonction sinus : nous savons que sinp π3 q “ 2 .
? ?
3 3
Mais 2 n’est pas le seul nombre y P r0; 2πr tels que sinpyq “ 2 puisque @z P R, on sait
?
3
qu’on a sinpπ ´ zq “ sinpzq (voir proposition ??). Dès lors, on a également sinp 2π
3 q“ 2 . Il
?
3 π 2π
n’y a pas d’autre y P r0; 2πr tels que sinpyq “ 2 que 3 et 3 .
Dès lors, il nous faut résoudre dans R deux équations :
π π
2x ` “ ` 2kπ
5 3
où k P Z, et :
π 2π
2x ` “ ` 2kπ
5 3
où k P Z.
Commençons avec ;
π π
2x ` “ ` 2kπ
5 3
où k P Z.
On a :
π π
2x ` “ ` 2kπ
5 3
π π
2x “ ´ ` 2kπ
3 5
π π
x“ ´ ` kπ
6 10
π
x“ ` kπ
15
47
À présent, passons à :
π 2π
2x ` “ ` 2kπ
5 3
où k P Z.
On a :
π 2π
2x ` “ ` 2kπ
5 3
2π π
2x “ ´ ` 2kπ
3 5
π π
x“ ´ ` kπ
3 10
7π
x“ ` kπ
30
En conclusion, puisqu’il n’y a pas de condition d’existence à l’équation, l’ensemble des solutions
est :
ď"π 7π
* "
π 7π
*
` kπ; ` kπ “ ` kπ; ` kπ | k P Z
15 30 15 30
kPZ
Tout d’abord, remarquons que pour cette équation fasse sens, il faut que ´ 31 x ` π, c’est-à-dire
que ´ 13 x ` π ‰ kπ où k P Z. Autrement dit : x doit être différent de ´3pk ´ 1qπ pour k P Z.
Isolons la fonction trigonométrique :
ˆ ˙
1 1
cot ´ x ` π ` 2 “ 0
2 3
ˆ ˙
1 1
cot ´ x ` π “ ´2
2 3
ˆ ˙
1
cot ´ x ` π “ ´4
3
Maintenant que la fonction trigonométrique a été isolée, cherchons donc les y P r0; 2πr tels
que :
cotpyq “ ´4
48
Le nombre ´4 n’est pas une valeur particulière de la fonction cotangente : la calculatrice
nous donne une approximation d’un nombre y entre 0 et π compris tel que cotpyq “ ´4 :
y “ arccotp´4q » 2, 8966.
Mais arccotp´4q » 2, 8966 n’est pas le seul nombre y P r0; 2πr tels que cotpyq “ ´4 puisque
@z P Rztkπ P R | k P Zu, on sait qu’on a cotpπ ` zq “ cotpzq (voir proposition ??). Dès
lors, on a également cotparccotp´4q ` πq “ ´4. Il n’y a pas d’autre y P r0; 2πr tels que
cotpyq “ ´4 que arccotp´4q » 2, 8966 et arccotp´4q ` π » 6, 0382.
Dès lors, il nous faut résoudre dans R deux équations :
1
´ x ` π “ arccotp´4q ` 2kπ
3
où k P Z, et :
1
´ x ` π “ arccotp´4q ` π ` 2kπ
3
où k P Z.
Commençons avec ;
1
´ x ` π “ arccotp´4q ` 2kπ
3
où k P Z.
On a :
1
´ x “ arccotp´4q ´ π ` 2kπ
3
x “ ´3arccotp´4q ` 3π ´ 6kπ » 0, 7349 ´ 6kπ
À présent, passons à :
1
´ x ` π “ arccotp´4q ` π ` 2kπ
3
où k P Z.
On a :
1
´ x “ arccotp´4q ` 2kπ
3
x “ ´3arccotp´4q ´ 6kπ » ´8, 6898 ´ 6kπ
49
En conclusion, puisque les conditions d’existence n’impliquent pas ici qu’il faille rejeter
certaines solutions, l’ensemble des solutions est :
ď
t´3arccotp´4q ` 3π ´ 6kπ; ´3arccotp´4q ´ 6kπu “
kPZ
Avec approximations :
ď
t0, 7349 ´ 6kπ; ´8, 6898 ´ 6kπu “ t0, 7349 ´ 6kπ; ´8, 6898 ´ 6kπ | k P Zu
kPZ
Résoudre des équations trigonométriques n’est pas compliqué, mais il est nécessaire de s’en-
traîner suffisamment pour que cela ne soit pas un frein à la compréhension pour la suite et fin
du chapitre.
Solution.
1.
ď
S“ t0 ` 2kπu “ t2kπ | k P Zu
kPZ
2.
S“H
3.
ď "π 2π
* "
π 2π
*
S“ ` 2kπ; ` 2kπ “ ` 2kπ; ` 2kπ | k P Z
3 3 3 3
kPZ
4.
ď " 5π 11π
* "
5π
*
S“ ` 2kπ; ` 2kπ “ ` kπ | k P Z
6 6 6
kPZ
50
5.
ď " 11π 23π
* "
11π
*
S“ ` 2kπ; ` 2kπ “ ` kπ | k P Z
12 12 12
kPZ
6.
ď " 17π 23π
* "
17π 23π
*
S“ ` 2kπ; ` 2kπ “ ` 2kπ; ` 2kπ | k P Z
12 12 12 12
kPZ
7.
ď " 3π 7π
* "
3π 7π
*
S“ ` kπ; ` kπ “ ` kπ; ` kπ | k P Z
4 12 12 12
kPZ
8.
S“H
9.
S“Z
10.
ď !π ) !π )
S“ ` 4 ´ π ´ kπ “ ` 4 ` kπ | k P Z
6 6
kPZ
ď
S“ t0, 95532 ` 2kπ; 5, 32787 ` 2kπu “ t0, 95532 ` 2kπ; 5, 32787 ` 2kπ | k P Zu
kPZ
π
2. 2 tanp3x ` πq ´ 2 “0
ď! π) ! π )
0, 22192 ` k “ 0, 22192 ` k | k P Z
3 3
kPZ
51
8 Phénomènes périodiques
Exemple 8.1.1. Nous allons modéliser la situation suivante : supposons que je joue au yoyo.
À l’instant t “ 0, le jouet se trouve dans ma main qui se situe à une hauteur de 1m du
sol et je commence à jouer avec. Sachant que la corde du yoyo est d’une longueur de 1m
et que j’entretiens le mouvement du yoyo de sorte que celui-ci effectue un aller-retour toutes
les 3s, sommes-nous capable de modéliser le mouvement du yoyo, c’est-à-dire (cans ce cas-ci)
déterminer une fonction qui donne la hauteur du yoyo par rapport au sol en fonction du temps ?
Puisque le mouvement du yoyo est périodique, une fonction qui donnerait la hauteur de celui-ci
par rapport au sol en fonction du temps devrait être périodique (au sens mathématique). Heu-
reusement, nous connaissons à présent des exemples de fonctions périodiques : les fonctions
trigonométriques. Puisque la heuteur du yoyo oscille entre une hauteur maximale (de 1m) et
une hauteur minimale (de 0m) de façon continue, il semble que les fonctions sin et cos seraient
adaptées comme choix de fonction pour notre modélisation. Choisissons en une des deux : la
fonction sinus. 2
52
8.1. Modélisation de phénomènes périodiques
f1 : R Ñ R
t ÞÑ sinptq
1 x
Malheureusement, non. Puisque la hauteur intermédiaire du yoyo, celle qui se situe à mi-chemin
entre la hauteur maximale (1m) et la hauteur minimale (0m) est 0, 5m et non 0m, il nous faut
adapter cette fonction. Comme la moyenne du maximum et du minimum de la fonction sinus
est 0, ajoutons la constante 0, 5 à la fonction f1 .
f2 : R Ñ R
t ÞÑ sinptq ` 0, 5
1 x
53
8.1. Modélisation de phénomènes périodiques
f3 : R Ñ R
t ÞÑ0, 5 sinptq ` 0, 5
1 x
Nous n’avons pas encore fini : en effet, à l’instant t “ 0, le yoyo se trouve à une hauteur de 1m
et non de f3 p0q “ 0, 5m. Pour adapter f3 , nous avons alors deux possibilités : soit remplacer
la fonction sinus dans l’expression de f3 par la fonction cosinus (étant donné que cosp0q “ 1),
π
soit ajouter 2 à l’argument de la fonction sinus dans l’expression de f3 . Choisissons cette
deuxième possibilité.
f4 : R Ñ R
´ π¯
t ÞÑ0, 5 sin t ` ` 0, 5
2
1 x
Nous y sommes presque : il nous faut encore tenir compte du fait que le yoyo réalise un aller-
retour complet toutes les 3s. Or, la période de f4 est de 2π et non de 3. Multiplions donc
2π
l’argument t par 3 dans l’expression de f4 .
f :RÑR
ˆ ˙
2π π
t ÞÑ0, 5 sin t` ` 0, 5
3 2
54
8.1. Modélisation de phénomènes périodiques
1 x
Remarque 8.1.2. Le choix que nous avons réalisé pour modifier la fonction f3 de telle sorte
qu’elle tienne compte de la hauteur du yoyo à l’instant t “ 0 est arbitraire et nous aurions
pu d’ailleurs choisir comme point de départ la fonction cosinus plutôt que la fonction sinus
et arriver à un résultat équivalent. En effet, puisque pour tout t P R, on a sinpt ` π2 q “
cosptq, notre fonction f est telle que pour tout t P R, f ptq “ 0, 5 sinp 2π π
3 t ` 2 q ` 0, 5 “
0, 5 cosp 2π
3 tq ` 0, 5. Néanmoins, par convention, on choisit généralement d’utiliser la fonction
sinus pour modéliser des phénomènes périodiques.
Remarque 8.1.3. Si nous souhaitons être tout à fait rigoureux, la fonction f ne modélise pas
encore le phénomène observé. En effet, le mouvement du yoyo commence à l’instant t “ 0 et
doit bien se terminer à un certain moment (je ne suis pas capable d’entretenir le mouvement
du yoyo éternellement). Si je suppose par exemple que je joue au yoyo pendant 18 secondes, je
devrais restreindre la fonction f sur r0; 18s pour obtenir une fonction qui modélise réellement
la hauteur du yoyo en fonction du temps, pour tout instant t compris entre le début et la fin
de l’observation.
55
8.1. Modélisation de phénomènes périodiques
La démarche de modélisation que nous avons réalisée pour cet exemple n’est pas propre à
celui-ci. Plus généralement, pour modéliser un phénomène périodique, on utilise souvent une
fonction de la forme 3 :
f :RÑR
t ÞÑA sinpωt ` φq ` b
— A est l’amplitude. C’est un paramètre qui dépend de la spatialité du phénomène que l’on
souhaite modéliser et est égal à la moitié de l’écart entre la plus grande et la plus petite
valeur prises par la quantité modélisée. L’amplitude correspond souvent à « l’intensité »
du phénomène.
— b est le décalage vertical. C’est un paramètre qui dépend de la spatialité du phénomène
que l’on souhaite modéliser et est égal à la moyenne de la plus grande et de la plus
petite valeur prises par la quantité modélisée. Le décalage vertical correspond souvent
au « niveau de base » du phénomène.
— ω est la vitesse angulaire. C’est un paramètre qui dépend de la temporalité du phénomène
que l’on souhaite modéliser. La vitesse angulaire correspond parfois à la vitesse à laquelle
un objet observé tourne sur lui-même. Plus généralement, la vitesse angulaire correspond
à la « vitesse » du phénomène.
— φ est le déphasage. C’est un paramètre qui dépend de la temporalité du phénomène que
l’on souhaite modéliser. Le déphasage a plusieurs interprétations possibles en fonction
du contexte. Il correspond par exemple parfois au délai avant le début de l’observation
du phénomène modélisé.
De plus, on peut définir deux notions propres au phénomène modélisé à partir de ces para-
mètres, qui ont elles aussi une interprétation physique.
3. Nous pourrions remplacer la fonction sinus par la fonction cosinus, cela fonctionnerait également.
Par convention, on choisit généralement la fonction sinus.
56
8.2. Problèmes faisant intervenir les fonctions trigonométriques
2π
T “
|ω|
La période correspond à la durée de temps qui s’écoule avant que le phénomène ne se répète.
1
f“
T
Dans notre exemple du yoyo, la période était une des données et la fréquence était de 13 s.
L’année prochaine, vous verrez que la période et la fréquence sont des notions très utiles
lorsqu’on étudie les ondes.
Exemple 8.2.1. Approximons l’orbite de la Terre autour du Soleil comme un cercle dans le
plan de l’écliptique et supposons que la distance Terre-Soleil est constante et est égale à une
unité astronomique, c’est-à-dire environ 150000000km.
1. Quelle distance la Terre parcourt-elle (avec comme point de repère le Soleil) en 1 mois ?
2. Quelle est la distance qui sépare les positions de la Terre (avec comme point de repère
le Soleil) de 23 août et du 23 décembre ?
Exemple 8.2.2. Soit une masse suspendue à un ressort de 50cm attaché verticalement à une
poutre se trouvant à 2m au dessus du sol. Ecartée de sa position d’équilibre d’une distance de
1cm pour être ensuite relâchée, la masse se met à osciller au rythme d’une oscillation toutes
π
les 4 » 0, 785 seconde. On néglige les forces de frottement de l’air. On demande :
1. De donner une fonction qui exprime la distance de la masse par rapport au sol (en cm)
en fonction du temps (en s) et de dessiner son graphe.
57
8.2. Problèmes faisant intervenir les fonctions trigonométriques
2. De donner une fonction qui exprime la distance (en cm) de la masse par rapport à la
poutre en fonction du temps (en s) et de dessiner son graphe.
9π
3. De donner la distance de la masse par rapport au sol 8 » 3, 534s après avoir laché la
masse.
4. De déterminer après combien de temps la masse atteindra sa position la plus haute pour
la première fois.
5. De calculer le nombre de fois que la masse passera par sa position la plus basse sur un
intervalle de temps de 10s.
Exercice 8.2.3. La température d’une pièce oscille entre 10 degrés Celsius et 20 degrés
Celsius. La température minimale est atteinte une seule fois par jour, vers 3h. La température
maximale est atteinte une seule fois par jour, vers 15h. On demande de :
1. Donner une fonction qui modélise la température (en degré Celsius) de la pièce en
fonction du temps (en heure).
2. Grâce à cette fonction, prédire exactement à quels moments de la journée la température
de la pièce sera de 15 degrés Celsius.
3. En utilisant le graphe de cette fonction, déterminer graphiquement et approximativement
à quels moments de la journée la température de la pièce sera de 18 degrés Celsius.
Solution. 1.
f :RÑR
2π 2π
t ÞÑ5 sinp t ` 15. q ` 15
24 24
4. Question bonus : une des données est en fait inutile pour la résolution du problème. Laquelle et
pourquoi ?
58
9 Exercices supplémentaires
a) cos x “ 0, 5 d) sinp9x ´ 1q “ 1, 2
?
3
b) tan x “ ´ e) 2 cos2 x “ 1
3
c) sin 2x “ 0, 45931 f) tan2 3x ´ 1 “ 0
f :? ÑR
1
x ÞÑ
2 cosp3x ` 1q
3. Aurore et Pierre observent l’envol d’une montgolfière à bord de laquelle se trouve l’un
de leurs copains. Aurore et Pierre se sont placés à 100 m du point d’envol et la mont-
golfière s’est élevée verticalement. Lorsque le bas de la nacelle est à 50 m d’altitude, ils
l’aperçoivent sous un angle α. La ballon poursuit son ascension verticale. De combien
de mètres a-t-il progressés lorsqu’ils voient la bas de la nacelle sous un angle 2α ? On
suppose que les yeux des observateurs sont situés à 1,6 m du sol.
5. La grande roue de Walibi a un diamètre de 50 m, son point le plus haut est situé à
55 m et elle effectue un tour en 120 secondes. Quelle est l’expression de la fonction qui
59
9.2. Série 1 : solutions
6. Explicite les différentes étapes permettant de construire les graphiques des fonctions
suivantes au départ du graphique de sin t ou de cos t.
´ π¯
a) f ptq “ 2 sin 4t ´ `1
ˆ 3 ˙
2 3π
b) f ptq “ cos 2t `
3 4
7. L’ensemble des relevés de température au cours d’une journée se prête parfois à une
modélisation par une fonction de la forme f ptq “ A sinpωt ` ϕq ` b, dans laquelle t
est le temps exprimé en heures et f ptq la température en degrés Celsius. Dans ce cas,
minuit correspond à t “ 0 et on suppose que la température décroit dans les premières
heures de relevés.
a) Quelle est la fonction qui modélise l’évolution de la température d’une journée durant
laquelle le maximum est de 10 0 C et le minimum, atteint à 3h, est de -2 0 C ?
b) Quelle était la température à minuit ?
c) Pendant combien de temps a-t-il gelé ?
d) Pendant quelles périodes de la journée a-t-on eu une température supérieure à 8 0 C ?
d) S “ H
" *
π kπ
e) S “ ` |kPZ
4 2
" *
π kπ π kπ
f) CE : x ‰ ` pk P Zq, S “ ` |kPZ
6 3 12 6
" *
2π 2kπ 2π 2kπ
2. dom f “ Rz ` ; ´ ` | k P Z et la fonction n’admet pas de racine.
9 3 9 3
60
9.2. Série 1 : solutions
c) Il a gelé pendant 6h 26min sur cette journée (entre 0h et 6h13 et entre 23h47 et
24h). Cela se repère sur un graphique très précis de la fonction, par exemple tracé
sur Geogebra.
d) Il a fait plus de 8 0 C entre 11h47 et 18h13. Cela se repère sur un graphique très
précis de la fonction, par exemple tracé sur Geogebra.
61
9.3. Série 2 : énoncés
2. Résous dans R.
4. Décris en termes d’intervalles de réels les parties de cercle trigonométrique données dans
les figures suivantes :
62
9.4. Série 2 : solutions
63
10 Annexe
Depuis cette année, des résultats importants portants sur les fonctions trigonométriques ne
font plus partie du programme de mathématiques 4 heures/semaine, alors même qu’il s’agit
de résultats importants dont aura probablement besoin votre professeur de physique l’année
prochaine. Pour cette raison, nous allons lister ceux-ci (sans démonstration) et il est vivement
conseillé de les parcourir au moins une fois en préparation du cours de physique de l’année
prochaine.
1. 3.
π
f :RÑR h : Rzt ` kπ P R | k P Zu Ñ R
2
x ÞÑ cospxq x ÞÑ tanpxq
2. 4.
g:RÑR l : Rztπ ` kπ P R | k P Zu Ñ R
x ÞÑ sinpxq x ÞÑ cotpxq
sont dérivables et on a :
1. 2.
@x P R : @x P R :
f 1 pxq “ ´ sinpxq g 1 pxq “ cospxq
64
3. 4.
π
@x P Rzt ` kπ P R | k P Zu : @x P Rztπ ` kπ P R | k P Zu :
2
1 1
h1 pxq “ 2 l1 pxq “ ´ 2
cos pxq sin pxq
65
3. cosppq ` cospqq “ 2 cosp p`q p´q
2 q cosp 2 q
66