Mariage Consanguin
Mariage Consanguin
Mariage Consanguin
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MINISTERE DE
L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE, DE LA
FORMATION TECHNIQUE ET
PROFESSIONNELLE, DE LA RECONVERSION
ET DE L’INSERTION DES JEUNES
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Complexe scolaire ‘’Ferdinand Oyono’’
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MATIERE SVT
Classe: Tle D
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INTRODUCTION
La pratique du mariage consanguin reste encore très répandue dans le monde et
surtout dans le monde arabo-musulman où les coutumes et les motivations
d'ordre culturel, économique et social ont le plus souvent une influence sur le
choix matrimonial à l'intérieur de la famille. Plusieurs facteurs déterminent la
pratique des mariages consanguins qui n’est pas sans impact.
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I-APPROCHE CONCEPTUELLE
1-1-DEFINITION DU CONCEPT
Le terme de consanguinité dérive du latin : « cum » qui veut dire « avec » et «
sanguins » sang ou bien plus précisément il signifie du même sang (Emery, 1986).
En 1948, Malecot a introduit la notion d'identité des gènes et a développé
l'approche probabiliste qui est aujourd'hui retenue pour définir et calculer les
coefficients de parenté et de consanguinité.
Le mariage est dit consanguin lorsque les conjoints ont un ou plusieurs ancêtres
communs. Les mariages peuvent avoir des origines géographiques ainsi à
l'intérieur des petites tribus ou villages isolés ; les conjoints ont de bonnes chances
de posséder des ancêtres communs (Malecot, 1948). C'est ce qu'on appelle
consanguinité de position. Sous l'angle de la génétique, ceci signifie que ces deux
personnes ont une probabilité non nulle de porter des gènes identiques reçus de
cet ancêtre commun (Vézina et al. 2004).
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alentours de 50% et plus sont enregistrés dans des pays tels que la Jordanie, le
Koweït et l'Arabie saoudite (Jaber et al., 1996), tandis que des taux sont compris
entre 0% et 9% aux Etats-Unis (Jaber et al., 1998), le Japon (Schull, Nagano,
Yamamoto et Komatsu, 1970 in Hoben et al, 2010), et le Brésil (Freire- Maia,
1989). 4,12% est le pourcentage révélé par (Peinto-cisternas et al., 1978) en
Espagne. En Italie et au Portugal, Freire-Maia (1970) a dénoté respectivement une
consanguinité de 0,57% et 1,45%.
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Le Judaïsme énumère clairement la gamme des interdits de l'Ancien Testament
(Lévitique, chapitre 18, versets 7 à 18) et accepte cependant le mariage entre
oncle et nièce (Ancien Testament). Le Christianisme, prohibe toute union en ligne
directe ou collatérale concernant les mariages apparentés au deuxième degré de
supputation canonique, mais tolère les unions entre oncle et nièce après
autorisation de l'église.
L'Islam admet les unions entre cousins et cousines germains mais interdit (dans la
Sourate des "Femmes", versets 26-27, Coran, 1980) les mariages unissant la mère
et son fils, le père et sa fille, le frère et sa sœur, l'homme et sa tante paternelle ou
maternelle, l'homme et sa nièce et l'homme et sa mère ou sa sœur de lait.
Il prohibe aussi l'union avec la mère de l'épouse ou avec la fille de celle-ci
provenant d'un autre mariage. Il rejette encore celle liant père et bru. Si l'Islam
tolère la polygamie, il exclut cependant le mariage avec deux sœurs.
Le Coran interdit aussi les relations sexuelles et les alliances entre la fratrie de lait
(entre des enfants nourris par une même nourrice), ou encore avec le beau-frère
(le Lévirat) et la belle-sœur (le Sororat) de leur vivant sauf au décès de leur
conjoint, alors qu’aucun lien de consanguinité existe entre eux.
Ainsi, les raisons conduisant au choix consanguin sont diverses, variant selon le
pays, l'isolement géographique ou sont liées à des impératifs socioculturels ou
politico-économiques. Parmi ces causes, soulignons :
- Eviter la dispersion du patrimoine familial que le système d'héritage musulman
impose à chaque génération.
- La dot versée à une cousine est toujours moins élevée que pour une élue
n'appartenant pas au clan familial.
- Conserver l'esprit de la généalogie et la pureté du sang
- S’assurer la sécurité, le réconfort et la tranquillité et éviter la peur de l'étranger
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Tous ces facteurs peuvent expliquer les différences interculturelles dans la
fréquence des mariages consanguins (Thornhill, 1991; in Hoben et al, 2010)
comme suit :
Dans les zones où il y a un niveau socio-économique relativement faible, les
mariages consanguins sont facilités parmi les pauvres, car ils leur permettent
d'éviter les paiements qui sont traditionnellement associés avec le mariage,
comme la dot de la mariée. Pour les plus riches, les cousins se marient dans le but
de conserver la richesse familiale et donc maintenir ou améliorer le statut et la
puissance de la famille dans la société (Hoben et al., 2010).
Enfin, selon (Weinreb., 2000) un autre mécanisme utilisé pour expliquer l'appel de
mariages consanguins s'appuie sur l'un des deux facteurs économiques.
Le premier est lié aux lois de l'héritage, surtout pour un mariage patrilatéral: la loi
islamique affirme qu'une femme est censée d’hériter moins que son frère. Le
mariage donc entre cousins patrilatéraux garantit que tous les biens restent dans
la famille.
Le deuxième avantage est lié à la valeur du paiement initial de mariée : C'est le
«prix traditionnel de la mariée», selon la loi islamique, il est versé à la femme
avant le mariage, mais dans la pratique va souvent à son père afin d'aider à payer
les frais de célébration du mariage.
La différence dans la valeur de la dot qui est payée lors d’un mariage consanguin
ou non reflète la mesure dans laquelle la famille de la mariée consanguine est
assurée que le mariage sera plus stable car il est endogame.
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Étant du milieu, la cousine est habituée aux travaux et au mode de vie de ses
beaux-parents. Ensemble, les fiancés partagent le même désir de posséder une
maison, car être propriétaire de biens en général, et d’une maison en particulier,
est dans la mentalité rurale une nécessité et un moyen de garantir la sécurité
matérielle. À l’opposé, l’incertitude existe de part et d’autre avec la femme
étrangère, qui est perçue comme plus exigeante et indifférente aux conditions
matérielles dans lesquelles vit son fiancé.
L’endogamie constitue une pratique également bénéfique pour les parents et la
collectivité et une forme d’entraide entre les familles. Elle renforce les liens
interfamiliaux et intrafamiliaux d’un même groupe. Selon Bourdieu (1980),
l’endogamie a pour effet de contribuer de façon déterminante à créer un groupe
intégré et de limiter sa tendance au fractionnement. La façon dont les
comportements de la personne apparentée et des beaux-parents sont décrits et
justifiés laisse émerger des sentiments de joie et de confiance.
Ainsi on peut résumer les effets bénéfiques des mariages consanguins par le
renforcement des liens familiaux, la stabilité sociale et la sécurité familiale
3-2-Effets néfastes
La question des risques de l’apparentement génétique nous situe d’emblée au
cœur de la problématique du passage de la nature à la culture (Philippe, 1985).
Selon (Jaber et al., 1997 ; Khoury et Massad., 2000), la consanguinité présente un
effet délétère quant à l’apparition de malformations congénitales et de maladies
héréditaires rares (maladies autosomiques récessives).
L'une des conséquences de la consanguinité est l'appauvrissement de la variabilité
génétique du groupe par l'augmentation de l'homozygotie parmi les descendants
des couples consanguins. Cette particularité offre une possibilité de manifestation
des gènes récessifs délétères ou néfastes dans le phénotype (Tchen et al, 1977 in
Baali, 1994). L'effet de la consanguinité sur la fertilité, la fécondité des couples, la
mortalité et la morbidité de la progéniture a été démontré dans plusieurs travaux
et dans diverses populations. (Hamamy et al-Hakkak, 1989).
En effet, le développement des connaissances en génétique humaine et en
épidémiologie a permis l’identification de maladies dites génétiques. De ces
mêmes connaissances découle la notion de risque. Le risque dépend de deux
catégories de facteurs : le lien de parenté entre les conjoints et l'existence dans la
famille d'affections héréditaires récessives autosomiques ou multifactorielles.
La consanguinité semble accroître le taux de malformations congénitales telles
que les cardiopathies et les nephropathies l’incidence de la surdimutité (Akl, 1994
in Bou-assy et al., 2003), de la cécité (OMS, 1993) ainsi que des maladies
génétiques comme l'encéphalopathie et certaines affections hématologiques
(Mustapha, 1997 in Bou-assy et al., 2003) ou maladies rares.
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Sur le plan humain, ces maladies constituent un sérieux problème médical et
social du monde arabe, en particulier lorsqu'elles se traduisent par des déficiences
et des incapacités évolutives. Le (tableau 6), réalisé à partir d’une recension
d’écrits sur le phénomène, donne un bref aperçu de la situation dans les pays
méditerranéens et arabes (Bou-assy et al., 2003).
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CONCLUSION
Les bénéfices du mariage consanguin sont appris et construits par l’intermédiaire
de la socialisation et de la communication, à savoir la famille, la parenté et le
voisinage. Cette forme de mariage offre aux couples et à leurs parents plus
d’avantages sur les plans individuel, familial et collectif. Elle assure la sécurité
affective et matérielle des conjoints, la stabilité du mariage, l’acceptation du
partenaire et de ses parents dans leur être et leur avoir, le renforcement des liens
interfamiliaux. Cependant les mariages consanguins ne sont pas sans
conséquence.
BIBLIOGRAPHIE
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