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CANDIDE, THÉÂTRE
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Du même auteur
Théâtre
SARCASME ou Un homme exemplaire, éditions Théâtrales, 1984
NATIONALITÉ FRANÇAISE, Seuil, 1986
STAËL suivi de TROIS SOLDATS, Seuil, 1989
STAËL ou la Communauté des esprits, éditions Théâtrales, 1992
FEU VOLTAIRE suivi de MAISON COMMUNE, éditions Théâtrales, 1993
NOS FANTÔMES – L’AFFAIRE MAHOMET, Zoé, 1994
KENNEL CLUB, Comp’Act, 2001
(Première version dans liban, écrits nomades, Lansman, 2001)
YVES
LAPLACE
CANDIDE, THÉÂTRE
d’après Voltaire
La représentation des pièces de théâtre est soumise à l’autorisation de l’auteur ou de ses ayants droit.
Pour tout projet de représentation ou pour toute autre utilisation publique de Candide, théâtre, une
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teur ou de ses ayants droit, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du
Code de la propriété intellectuelle.
Création
Théâtre de Carouge-Atelier de Genève (salle François-Simon)
16 janvier-15 février 2009
Tournée en France et en Suisse dès l’automne 2009
Avec
François Allaz, Pierre Byland, Juan Antonio Crespillo, Anne Durand,
Michel Kullmann, William Nadylam, Daniel Perrin, Barbara Tobola
Coproduction
Théâtre de Carouge-Atelier de Genève (direction Jean Liermier)
FOR, Compagnie Hervé Loichemol
Avec les soutiens de
la république et canton de Genève,
la ville de Carouge, la banque Wegelin & Co.,
la DRAC Rhône-Alpes, la région Rhône-Alpes, la mairie de Ferney-Voltaire
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Préface
Cuculus canorus
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C U C U L U S C A N O R U S
Hervé Loichemol
Août 2008.
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Opérer Candide
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O P É R E R C A N D I D E
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O P É R E R C A N D I D E
PREMIER MOUVEMENT
Au château.
candide.– Me voici, Candide. J’étais sans nom, au jour de ma naissance.
J’étais sans père, sinon quelque gentilhomme : un anonyme – de passage
au château ; un instrument, qui n’avait même pas soixante et onze quar-
tiers de noblesse. J’étais sans mère, sinon quelque sœur égarée du Baron.
D’anciens domestiques disputent sur mon existence. Je suis venu de
Rien, dans votre grand Tout de Thunder-ten-tronckh. Je n’ai pas de
papiers, ni aucun domicile où déposer leur absence.
Ma physionomie suffit. Elle seule m’annonce. J’ai les mœurs les plus
douces, un jugement assez droit, l’esprit le plus simple. On m’a nommé
d’après mon bagage et je suis donc né pour faire mon paquetage.
pangloss.– Il fallait d’abord écouter ton maître.
candide.– Je vous écoute comme l’oracle, maître Pangloss.
pangloss.– Et que vois-tu ici ?
candide.– Je vois, par vos yeux, le plus beau des châteaux, doté d’une
porte, de plusieurs fenêtres, de nombreux valets, de madame la Baronne
qui pèse trois cent cinquante livres, et de monsieur le Baron qui gou-
verne cette porte, ces fenêtres, ces trois cent cinquante livres.
pangloss.– Il est démontré que les choses ne peuvent être autrement :
car, tout étant fait pour une fin, tout est nécessairement pour la meil-
leure fin.
La meilleure fin du porc est que nous mangions du cochon toute la
sainte journée. La meilleure fin de trois cent cinquante livres est de
combler le Baron, aussi la Baronne pèse-t-elle son juste poids. Les nez
ont été faits pour porter des lunettes, aussi avons-nous des lunettes.
L’élève est fait pour écouter son maître, aussi voit-il par ses oreilles.
candide.– Et par mes yeux, je ne vois que mademoiselle Cunégonde, la
fille du Baron et de ses trois cent cinquante livres ; car ma physionomie
trouve la sienne fraîche, grasse, appétissante.
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C A N D I D E , T H É Â T R E
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P R E M I E R M O U V E M E N T
vu vos mains… j’ai vu vos bouches… j’ai vu vos yeux… j’ai vu trembler
vos genoux.
Ma fille, tu consternes le monde. Tu consternes ce château. Tu consternes
ta mère, la Baronne. Tu consternes ton grand frère. Tu consternes notre
lignée.
Tu peux bien t’évanouir ! Ne vois-tu pas que ta mère te gifle bien ? Tu
t’évanouis encore. Ne vois-tu pas que ton frère te corrige bien ? Il te
contiendra, si je veux, au sein du plus agréable des châteaux possibles.
Mais toi, Candide, fils de ta race ! Bâtard ! Tu n’as rien à faire avec notre
sang. Même par la main gauche de notre sœur. Sens comme je consterne
ton derrière, à coups de botte. Hors d’ici, racaille. Loin de ma vue. Sors
du monde.
Candide catapulté hors du premier monde.