10 - Ongle

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L’appareil unguéal

Introduction
Annexe cutanée kératinisée, l’appareil unguéal repose directement sur le périoste de la phalange distale et comprend
- La tablette unguéale ou ongle proprement dit, totalement kératinisée dont la croissance est ininterrompue tout
au long de la vie
- 4 structures épithéliales : le repli proximal, la matrice unguéale, le lit unguéal et l’hyponychium
Assure différentes fonctions
- Protection des phalanges distales
- Plan fixe de contrepression dans la sensibilité pulpaire tactile (le boutonnage, la préhension de petits objets, le
grattage)
- Prise fine des petits objets
- Rôle agressif et rôle esthétique
Intérêts : l’ongle a ses propres pathologies mais peut être le siège de presque toutes les maladies dermatologiques
La connaissance de l’anatomie de l’ongle permet de bien l’anesthésier ou le biopsier

Physiologie unguéale
- Rappel embryologique
L’ongle prend naissance dans une invagination de l’épiderme de la face dorsale de la dernière phalange, apparue au cours
de la 9ème semaine d’aménorrhée et acquiert sa structure définitive à la 2ème semaine
- 9ème semaine : apparaît l’aire unguéale primitive = invagination épidermique quadrangulaire qui va envahir le
derme en bas et en arrière, traçant les limites du champ unguéal primaire (sillon proximal, sillon distal et 2 sillons
latéraux)
- 11ème – 12ème semaine : débute la kératinisation de l’ongle
o A la partie distale de l’aire unguéale : formation d’une crête
épidermique  hyponychium
o En arrière du sillon proximal : formation d’une 2ème crête 
Eponychium. La travée de cellules épithéliales du sillon proximal
s’enfonce obliquement en arrière et en profondeur pour donner la
matrice primordiale qui se différencie en
 Couche superficielle : face inférieure du repli sus-unguéal
 Couche profonde : Epithélium matriciel proprement dit
- 13ème semaine : La matrice devient fonctionnelle et produit la plaque par phénomène de kératinisation
- A partir de la 16ème semaine : l’ongle pousse d’arrière en avant
- A partir de la 20ème semaine : La tablette dépasse la crête distale

- Anatomie unguéale
1- La tablette unguéale : limbe
- Anatomie macroscopique : l’ongle est une plaque rectangulaire à convexité dorsale, à grand axe longitudinal au
niveau des doigts et transversal au niveau des orteils. Sa face dorsale est lisse, brillante et translucide
contrairement à sa face profonde qui est rugueuse et striée longitudinalement de sillons permettant l’adhérence
entre l’ongle et son lit. Chez l’adulte la longueur est > à 14,5mm, et l’épaisseur est comprise entre 0,5 et
0,75mm ; elle augmente vers le bord libre de l’ongle et plus chez l’homme
que chez la femme. L’ongle comprend d’arrière en avant
o La racine : amincie sous forme de biseau, s’insère dans la peau
cachée par le repli sus-unguéal (1/4 de la longueur totale)
o La lunule : surtout visible aux pouces, croissant blanchâtre à la base
de l’ongle, recouvre la matrice vue par transparence
o La zone rosée : semi-translucide, constitue la plus grande partie de
l’ongle ; correspond au lit unguéal
o Le bord libre : normalement lisse et régulier et non adhérent aux
tissus sous-jacents
- Anatomie microscopique : possède 3 couches suivant la rigidité de la
kératine
o La couche superficielle : kératine semi dure, noirâtre en microscopie
optique après coloration par les sels d’argent
o La couche moyenne : kératine dure, jaune-brune
o La couche profonde : kératine molle, rouge-brune
2- Les rainures unguéales : sillons unguéaux
- Limitant l’ongle en avant, en arrière et latéralement, l’ongle
s’encastre entre elles comme un verre de montre.
- Plus visibles après avulsion de l’ongle
o Le sillon distal est recouvert par la tablette unguéale
o Le sillon proximal et les sillons latéraux limitent
nettement l’ongle
3- La matrice unguéale
- Anatomie macroscopique : correspond à l’épiderme sous la racine de
l’ongle, elle est plus épaisse que le lit de l’ongle et donne naissance à
l’ongle proprement dit. Elle est divisée en :
o Matrice proximale : 1/3 supérieur de l’ongle
o Matrice distale : 2/3 inférieurs
 Une atteinte matricielle se traduit par une dystrophie touchant
la tablette unguéale elle-même
- Anatomie microscopique : Elle est épaisse et de même structure que
l’épiderme et comprend une couche germinative, 6 à 10 assises de
cellules épineuses mais pas de couche granuleuse. Elle contient des
mélanocytes quiescents sans pigments mélanocytaires  ongles
blancs mais peuvent synthétiser de la mélanine sous l’action d’un
stimulus (radiothérapie  bandes mélanonychiques noires,
longitudinales). Elle contient aussi des cellules de Langerhans et des
cellules de Merkel
4- Le lit de l’ongle
- Anatomie macroscopique : En avant de la matrice, il est rose car très richement vascularisé. C’est
l’extension sous unguéale de l’épiderme de l’extrémité du doigt. La tablette unguéale au cours de sa croissance
adhère et glisse sur le lit unguéal
- Anatomie microscopique : Constitué d’épiderme et de derme sans hypoderme, il est appelé
zone stérile car l’index mitotique de l’assise basale est nul. L’épiderme est dépourvu de couche
granuleuse. Le derme est en contact direct avec le périoste de la phalange avec lequel il est
fixé par un tissu conjonctif
5- L’hyponychium
- Situé entre l’extrémité distale du lit et le bourrelet délimité par le sillon antérieur,
l’hyponychium est pourvu de couche granuleuse
6- L’eponychium ou cuticule
- C’est un repli de peau recouvrant la partie postérieure de la tablette, kératinisé sans poils et
pourvu qu’une couche granuleuse

- Vascularisation et innervation
1- Vascularisation
- Les 2 artères digitales propres issues des artères palmaires médiale et latérale convergent vers
la pulpe digitale et donnent naissance à la face dorsale à 3 arcades
o L’arcade superficielle (SA) : en regard de la base de la
troisième phalange, riche en glomi de Masson expliquant la
fréquence des tumeurs glomiques à ce niveau
o L’arcade sous-unguéale proximale (PSA) : au sein du sillon
unguéal proximal
o L’arcade sous-unguéale distale (DSA) : à la hauteur de la
lunule
- Intérêt
o Le glomus neuromyovasculaire de Masson : anastomose artério-veineuse au niveau
cutané jouant un rôle dans la régulation circulatoire, thermique et la régulation de la
pression artérielle
o Au niveau du repli sus-unguéal, les anses capillaires sont orientées horizontalement :
permettant leur observation en capillaroscopie (Mégacapillaires
et paysage sclérodermique  sclérodermie, dermatomyosite…)
2- Innervation
- Chaque doigt reçoit 4 rameaux nerveux collatéraux : 2 palmaires et 2
dorsaux. La région péri-unguéale est innervée
o Au niveau du pouce et de l’annulaire : par les branches dorsales
o Au niveau des autres doigts : par les branches ventrales

- Composition chimique : L’ongle est une plaque de kératine dure entourée de kératine molle
1- Kératines : différents types de kératines sont exprimées au niveau de l’ongle
- La tablette et la matrice unguéale : kératines dures +++ (ex : K31-K34/K81-K84) + kératines
molles + ponts disulfures  rugosité de la tablette et sa résistance aux agressions chimiques
- Pathologie : paronychie congénitale : génodermatose autosomique dominante par mutation
du gène codant pour les K6a ou 16 et les K6b ou 17
2- Autres constituants
- Eau : 7-16%, la diffusion de l’eau à travers la tablette unguéale est 100 fois supérieure à celle
de l’épiderme
- Lipides : Enfant 1,4% - Adulte 0,15-0,76%
o Cholestérol : maintient l’élasticité du complexe unguéal et la cohésion interlamellaire
o Acides gras saturés et insaturés : Acide oléique+++
o Phospholipides : liés au calcium et au sodium
- Ions :
o Calcium : 0,1-0,2% (+ par rapport à la peau) sous 2 formes
 Ionisée : liée aux phospholipides à la partie supérieure de la tablette
 Cristallisée (hydroxyapatite) : aux deux étages inférieurs de la tablette + la
kératine du lit unguéal
o Fer : Enfant 1mg/g – Adulte 200μg/g

- Croissance unguéale
- La matrice produit de l’ongle en permanence ; sa croissance est continue et uniforme de
l’ordre de 0,1mm/jr chez l’adulte. Les ongles des mains croissant de 3à4mm par mois, ceux
des pieds de 1à2mm par mois.
Le taux de croissance est déterminé par le turnover des cellules matricielles
Le temps de migration de la lunule vers le bord libre est de 130 jours
Le temps de régénération de l’ongle est de 6mois aux mains et de 12mois aux pieds
Facteurs d’accélération Facteurs de ralentissement
Jour Nuit
Eté Hiver
Main active (droitier, gaucher) Main passive (immobilisée)
Doigts Orteils
Enfant, adolescent, adulte Vieillards
Ongles micro-traumatisés, décollés Dénervation
Maladies générales (psoriasis) Lésions matricielles
Infection péri-unguéale Maladies infectieuses sévères
Onychophagie Malnutrition
Un jour d’été, les doigts d’un enfant droitier Par une nuit d’hiver, les orteils dénervés
ont été mangés par une infection générale immobilisés d’un vieillard malnutri ont été
sévèrement infectés par une matrice

- Les facteurs de croissance


o Mécaniques : les microtraumatismes répétés augmentent la pousse de l’ongle
o Nutritionnels :
 Les acides aminés sont indispensables pour les cellules matricielles
 La vitamine D sert à l’incorporation du calcium dans les cellules de la matrice
 Les vitamines B1 et B2 sont des co-enzymes d’oxydation
 Le fer est indispensable (koïlonychie au cours de l’anémie ferriprive)
 Le calcium et le phosphore
o Nerveux : le centre hypothalamique agit directement sur la matrice et indirectement
par l’intermédiaire de la vascularisation
o Hormonaux :
 Les hormones thyroïdiennes et la parathormone augmentent la croissance
 La calcitonine et les corticoïdes diminuent la croissance
- Les variations morphologiques selon l’âge
o Chez le nouveau-né, l’ongle s’étend au-delà de l’extrémité digitale en se recourbant
vers la pulpe
o Chez l’enfant, l’ongle est souple, flexible, transparent à surface lisse, brillante et peu
bombée, et la lunule n’est pas visible
o Chez l’adulte, l’ongle est dur, résistant, transparent à surface bombée
transversalement
o A 60ans, l’ongle perd sa transparence et devient opaque, jaune grisâtre et la lunule
tend à disparaître
Lésions élémentaires unguéales
Ces lésions peuvent résulter
- D’une atteinte matricielle (proximale, distale ou mixte)
- D’une atteinte du lit
- D’un dépôt pigmentaire
Elles sont classées en fonction du site constaté de l’altération en 5 catégories
1- Altération de la forme générale de l’ongle
a. Hippocratisme digital : hypercourbure transversale et longitudinale de la lame unguéale
associée à une hypertrophie des tissus mous péri-unguéaux

Etiologies congénitales Formes familiales


Formes raciales
Pachydermopériostose
Etiologies pulmonaires +++ Bronchite chronique – Emphysème
Bronchiectasie – Fibrose pulmonaire –
Tumeurs thoraciques – Abcès – Pneumonie
– Tuberculose – Pneumocystis carinii -
Sarcoïdose
Etiologies cardiaques ++ Malformations cardiaques – Malformations
vasculaires – Cœur pulmonaire chronique –
Décompensation cardiaque – Maladie
d’Osler – Myxome de l’oreillette
Etiologies digestives Cirrhose – Tumeurs digestives – Maladies
inflammatoires du tube digestif
Etiologies hématologiques Polyglobulie avec hypoxie
Formes unilatérales Lésions neurologiques – Anévrisme
Forme isolée aux membres inférieurs Prothèse aortique septique
Pseudo-hippocratisme monodigital Tumeurs sous-unguéale

b. Koïlonychie : déformation en cuillère de la lame unguéale concave vers le


haut capable de retenir une goutte d’eau. Elle est volontiers associée à
une hyperkératose sous-unguéale latérale

Physiologiques Petite enfance – Vieillard


Congénitales Trichothiodystrophie –
Onychoostéodysplasie héréditaire –
Dysplasies ectodermiques
Métaboliques Carence en fer – Hémochromatose –
Porphyrie cutanée tardive –
Thyroïdopathies – Dialyse et greffe rénale
Dermatologiques Lichen – Pelade – Psoriasis – Maladie de
Darier
Professionnelles Contact avec les huiles – Contact avec le
ciment
Infectieuses Onychomycoses – Syphilis
Vasculaires Maladie de Raynaud – Insuffisance
vasculaire de la sénescence

c. Ongle en pince : accentuation de la courbure transversale de l’ongle qui s’accroît d’arrière


en avant, lui conférant une forme triangulaire en vue supérieure.
Asymptomatiques ou très douloureux au contact du drap par exemple

Etiologies congénitales Dysplasies ectodermiques


Acquises Port de chaussures
Déformations orthopédiques
Tumorales Kyste épidermique – Pseudo-kyste
mucoïde – Exostose
Dermatologiques Psoriasis – Syndrome xanthonychique
Médicamenteux Béta-bloquants
Mycotique Onychomycose

d. Ongles en bec de perroquet ou en griffe : hypercourbure


longitudinale pouvant être idiopathique ou traumatique
e. Brachyonychie : traduit un ongle plus large que long

Anomalies congénitales Pouces en « raquette »


Syndrome de Rubinstein-Taybi
Désaxation congénitale des ongles des
orteils
Anomalies acquises Onychophagie – Psoriasis – Acrosclérose –
Acro-ostéolyse toxique ou Acro-ostéolyse
liée à l’hyperparathyroïdie
f. Pachyonychie ou onychauxis : épaississement de la lame
unguéale, à différencier de l’hyperkératose sous-
unguéale. Elle se manifeste par l’épaississement, la
déformation et la couleur grise de la plaque unguéale en
raison de l’hyperprolifération germinative de la matrice
de l’ongle réalisant au maximum un aspect
d’onychogryphose (déformation de la tablette en corne de
bélier). Elle peut être congénitale (syndrome de Jadassohn-
Lewandowsky) ou due au vieillissement, au psoriasis ou
l’eczéma ou à une onychomycose
g. Onychoatrophie : réduction de surface et d’épaisseur de l’ongle + fissurations
longitudinales. Elle peut évoluer vers l’anonychie

Atrophie avec ptérygion potentiel Lichen – Acrosclérose – Onychotillomanie –


Pemphigoïde cicatricielle – Nécrose
épidermique toxique – Maladie du greffon
contre l’hôte
Atrophie sans potentiel Paronychie aiguë avec dystrophie unguéale
de ptérygion – Psoriasis – Trachyonychie des 20 ongles –
Atrophie induite par les rétinoïdes -
Amyloïdose – Epidermolyse bulleuse
2- Modifications de la surface de l’ongle
a. Lignes longitudinales
i. En relief : accentuation exagérée des lignes
longitudinales physiologiques
ii. Dépressions ou sillons longitudinaux : il
convient de distinguer la fissure unique des
fissurations multiples (onychorrhexie) ou du
sillon large et profond (gouttière)

Sillon unique médian Traumatisme


Dystrophie canaliforme de Heller
Gouttière Tumeur du repli unguéal
Sillons profonds multiples Lichen
Onychorrhexie Physiologique
Polyarthrite rhumatoïde
Lichen
Maladie de Raynaud
Encoche distale unique Tumeur sous-unguéale
Encoche distales multiples Maladie de Darier
b. Lignes transversales (lignes de Beau) : dépression
linéaire transversale, traduit un trouble de la synthèse de
l’ongle et leur forme épouse celle de la lunule.
S’éliminent progressivement avec la croissance de
l’ongle

Sillons uniques polydactyliques Maladie infectieuse


Maladie fébrile
Toxidermie bulleuse
Naissance
Sillons uniques monodactyliques Traumatisme
Chirurgie
Inflammation aiguë du repli dorsal
Canal carpien
Sillons multiples monodactyliques Refoulement maniaque des cuticules
Traumatisme cosmétique régulier
Sillons muliples polydactyliques Cycles de chimiothérapie
c. Dépressions cupuliformes : s’observent essentiellement aux ongles des doigts. Réalisent
lorsqu’elles sont nombreuses un aspect en dé à coudre. Elles correspondent à des
atteintes focales et transitoires de la matrice proximale
Causes : physiologique – psoriasis – eczéma atopique – eczéma dishidrosique – pelade –
engins vibrants
d. Trachyonychie : altérations superficielles (érosions ponctuées,
sillons longitudinaux, desquamation) de toute la surface de la
tablette qui lui confèrent un aspect rugueux au toucher. Peut
toucher un, plusieurs ou les 20 ongles
Causes : lichen – psoriasis – spongiose matricielle – pelade
e. Onychoschizie : dédoublement lamellaire de la lame unguéale au bord
libre, plus rarement proximal. Les causes principales d’onychoschizie
distale sont l’exposition répétée à l’eau et aux détergents ou à des
produits chimiques divers. Le lichen, le psoriasis et les rétinoïdes
peuvent être responsables d’onychoschizie proximale
3- Altérations des attaches sous-unguéales
a. Onycholyse : décollement de la lame unguéale par rupture de ses
attaches ventrales et perte de son adhérence au lit dans sa partie
disto-latérale

Origine locale infectieuse Onychomycose -Verrues vulgaires –


Infection bactérienne
Origine locale chimique Immersions répétées – cosmétiques –
solvants – substances sucrées – huiles de
moteur
Origine locale physique Traumatiques
Origine médicamenteuse Bléomycine – 5FU – Doxorubicine –
Rétinoïdes
Origine médicamenteuse par photo- Tétracyclines – Psoralènes –
onycholyse Fluoroquinolones – Chlorpromazine –
Diurétiques – Certaines diazépines
Origine dermatologique Psoriasis – Tumeurs sous-unguéales –
Maladies bulleuses – Eczéma de contact
Origine systémique Troubles circulatoires – Dysthyroïdie –
Grossesse – Anémie ferriprive – Lupus
systémique – Sclérodermie – Histiocytose
X – Syndrome xanthonychique
b. Onychomadèse : clivage de la tablette de la matrice sous-jacente
entraînant le décollement proximal de la lame repoussée par l’ongle
néoformé. Elle se poursuit dans la majorité des cas par la chute de
l’ongle (onychoptose) dans les semaines qui suivent

Causes locales Inflammation aiguë du repli dorsal


Traumatisme
Causes systémiques Fièvre élevée – Nécrolyse épidermique
toxique – Rayons X – Médicaments
(cytotoxiques, rétinoïdes) – Syndrome
xanthonychique
c. Hyperkératose sous-unguéale : hypertrophie des tissus sous-
unguéaux, lit de l’ongle et hyponychium. Elle peut s’accompagner
d’une pachyonychie ou d’une onycholyse secondaire. C’est un
aspect très fréquent du psoriasis unguéal et des traumatismes
répétés
d. Ptérygion : fusion entre le repli sus-unguéal et la matrice/lit qui
entraîne une tablette bifide (ptérygion dorsal) ou entre la face
inférieure de la lame et l’hyponychium (ptérygion ventral)

Causes de ptérygion dorsal Congénital – Brûlures – Traumatismes –


Radiodermites – Lichen – Maladie du
greffon contre l’hôte – Pemphigoïde
cicatricielle – Nécrolyse épidermique
toxique – Troubles circulatoires
Causes de ptérygion ventral Congénital – Traumatisme – Sclérodermie
systémique – Lupus systémique – Maladie
de Raynaud - Idiopathique
e. Hématomes : intérêt de la dermoscopie pour la
distinction de la mélanonychie

4- Modifications des tissus péri-unguéaux


a. Périonyxis ou paronychie : Inflammation des replis sus-unguéaux et latéraux

Paronychie aiguë d’origine bactérienne Staphylocoques – Streptocoques


Paronychie aiguë d’origine virale Herpes simplex
Paronychie aiguë d’origine tumorale Métastase
Paronychie chronique d’origine Immersions répétées – Succion du pouce –
traumatique Manucurie – Onychotillomanie
Paronychie chronique d’origine Psoriasis – Eczéma atopique – Eczema de
dermatologique contact – Syndrome xanthonychique –
Onychomycose
Paronychie chronique d’origine Rétinoïdes
médicamenteuse
Paronychie chronique d’origine tumorale Métastases
b. Tumeurs
i. Bénignes  altération de la tablette si ces tumeurs compriment la matrice de
l’ongle

Tumeurs épithéliales Verrues – Kératoacanthome – Kyste


épidermique -

Tumeurs fibreuses Fibrokératome

Tumeurs vasculaires Hémangiomes – Granulome


pyogénique – Tumeur glomique
Tumeurs nerveuses Neurome – Neurofibrome
Tumeurs ostéocartilagineuses Exostose –

Ostéochondrome
Tumeurs synoviales Tumeurs à cellules géantes
Tumeurs lipomateuses Lipome
Tumeurs dégénératives Pseudo-kyste mucoïde
Calcification
Tumeurs histiocytaires Réticulohistiocytose multicentrique
ii. Malignes : avec le plus souvent destruction de la tablette
unguéale. Elles sont volontiers suintantes et
bourgeonnantes. Il peut s’agir de tumeurs épithéliales
(maladie de Bowen, carcinome spinocellulaire, carcinome
basocellulaire) ou de tumeurs mélanocytaires (mélanome)
c. Pustules : leur localisation détermine la symptomatologie
i. Au niveau du repli dorsal  bouquet de vésiculo-pustules
ii. Sur le lit  décollement de la tablette  onychoptose

Affection dermatologiques Psoriasis pustuleux


Acrodermatite continue de Hallopeau
Parakératose pustuleuse de Hjorth et
Sabouraud
Syndrome de Reiter
Pustulose palmo-plantaire
Origine médicamenteuse Docétaxel
d. Envies : petites érosions des replis sus-unguéaux et latéraux de forme
triangulaire, très fréquentes

e. Hypertrophie des cuticules : Hyperkératose cuticulaire avec parfois


mégacapillaires visibles à l’œil nu

5- Modifications de la couleur de l’ongle (chromonychie)


a. Leuconychie : coloration blanche de l’ongle, qui peut être
i. Vraie : anomalie qui prend naissance au niveau de la matrice, totale, en bandes
longitudinales, transversales ou ponctuée

Leuconychie Leuconychie Leuconychies Leuconychies ponctuées


partielle ou s transversales
longitudinale
s

totale
-Onycholyse Maladie de -Traumatismes -Traumatisme
-Onychomycose Darier -Intoxications aux -Idiopathique pendant
-Congénitale métaux lourds l’enfance
-Ongle de Terry -Lignes de -Mycose superficielle
-Ongle Muehrcke -Psoriasis
équisegmenté -Chimiothérapie -Granulations de kératine
hyperazotémiqu
e
-Chimiothérapie

ii. Apparente : coloration blanchâtre par modification du lit


iii. Pseudo-leuconychie : secondaire à une altération de sa kératine par un phénomène
externe
b. Mélanonychie : coloration brun-noir de l’ongle se manifestant par
des bandes noires longitudinales d’intensité et de largeur variables,
rarement totale (mélanome unguéal +++=
Signe de Hutchinson : débordement pigmentaire sur le repli dorsal ou
les replis latéraux associé à une bande mélanonychique longitudinale
(très évocateur de mélanome)
Activation mélanocytaire Ethnique
Traumatique (manucures,
onychophagie/onychotillomanie,par friction,
principalement aux orteills)
Médicaments (chimiothérapie
anticancéreuses, zidovudine, psoralènes)
Grossesse
Syndrome de Laugier-Hunziker, Syndrome de
Peutz-Jeghers
Maladie d’Addison
Infection HIV
Post-inflammatoire (lichen plan, psoriasis
pustuleux, onychomycose (T. rubrum,
scytalidium), radiodermite chronique)
Tumeurs et proliférations non Maladie de Bowen, verrues, carcinome
mélanocytaires basocellulaire, kératose sous-unguéale, kyste
myxoïde
Hyperplasie mélanocytaire
Naevus matriciel de l’ongle
Mélanome matriciel de l’ongle
c. Chloronychie : ongles verts, s’accompagnent souvent de paronychie
chronique  très évocatrice d’une infection à pseudomonas

d. Xanthonychie : couleur jaunâtre de l’ongle


i. Exogène : henné, tabac, vernis
ii. Endogène : ictère, prises médicamenteuses (tétracyclines,
D-pénicillamine, mépacrine, méthotrexate et
phénazopyridine
iii. Onychomycose
L’association xanthonychie, hypercourbure des tablettes, arrêt de
la croissance des ongles doit faire évoquer le syndrome des ongles
jaunes ou syndrome xanthonychique
e. Erythronychie : coloration rouge, pouvant être totale (tumeur
ou psoriasis du lit) ou en bandes longitudinales
i. Unique : tumeur glomique, onychopapillome et maladie
de Bowen unguéale
ii. Multiples : maladie de Darier

Symptômes et tics
1- Onychalgies ou onychodynies : douleur de l’appareil unguéal dont les causes sont multiples,
traumatiques, inflammatoires, tumorales ou encore vasculaires
2- Onychophagie : habitude de se ronger les ongles
3- Onychotillomanie : manipulation intempestive de l’ongle et de son pourtour. Elle peut être
attribuée à toutes les manipulations auto agressives de l’appareil unguéal incluant
l’onychophagie
Méthodes d’exploration et méthodes thérapeutiques
1- Explorations :
a. Biologie : carence martiale (koïlonychie de l’enfant), AAN (acrosclérose)
b. Dermoscopie : Pour diminuer le nombre de biopsies unguéales douloureuses avec
risque de dystrophie en cas d’aspect en faveur de mélanonychie bénignes plutôt que
due à un mélanome
c. Capillaroscopie : aide au diagnostic des connectivites
d. Prélèvement mycologique : confirmer ou infirmer l’origine mycosique d’une
dystrophie unguéale
e. Echo-doppler : étudier la qualité du flux sanguin dans les extrémités
f. Imagerie
i. Radiographie standard : étude de la phalange distale en cas de pathologie
osseuse
ii. Echographie et TDM : peu d’intérêt
iii. IRM+++ : kystes mucoïdes et tumeurs glomiques
g. Biopsie unguéale :
i. Apport : ne fournit un diagnostic que si
l’échantillon est prélevé au niveau du site
pathologique
ii. Techniques : relativement simples, sous anesthésie
locales
iii. Risque : dystrophique pour biopsie au niveau de la
matrice
iv. Différents types :
1. Biopsie du lit unguéal : si onycholyse, hyperkératose sous-unguéale ou
tumeur bourgeonnante du lit
2. Biopsie matricielle : Si mélanonychies longitudinales, risque de
dystrophie unguéale en cas de biopsie matricielle proximale
3. Biopsie latéro-longitudinale : Technique qui fournit le plus de matériel
biopsique permettant d’étudier l’appareil unguéal dans son ensemble :
repli dorsal, cul-de-sac unguéal, matrice, lit, tablette, hyponychium.
Explore tout particulièrement les dystrophies totales de l’appareil
unguéal, avec atteinte matricielle et des tissus sous-unguéaux, lit de de
l’ongle et hyponychium
4. Biopsie du repli sus-unguéal : Etude des collagénoses
2- Thérapeutiques
a. Systémiques : antibiotiques, antiviraux, antimycosiques, corticoïdes, rétinoïdes,
immunosuppresseurs, vitamine H, fer
b. Locaux : topiques (antiseptiques, antimycosiques, corticoïdes, kératolytiques,
verrucides) ou par infiltrations intra-lésionnelles (acétonide de triamcinolone)
c. Laser :
i. Ablation et destruction tissulaire (CO2+ Erbium-Yag) : verrues, matricectomie,
fibrokératome, granulome pyogénique
ii. Photothermolyse des lésions vasculaires (Laser à colorant pulsé, KTP-Yag,
Vapeur de cuivre, ND-Yag) : angiomes, verrues périunguéales peu kératinisées
iii. Destruction des lésions pigmentées (Laser Q-Switch, alexandrite, rubis) :
lentigines, tatouages
iv. Traitement des mycoses des orteils (Laser Yag multipulse)
d. Chirurgie :
i. Exérèse d’une tache pigmentée matricielle à l’origine d’une mélanonychie
longitudinale
ii. Avulsions unguéales : indiquées dans les onychomycoses récalcitrantes
(moisissures, épaisseur importante)
iii. Traitement chirurgical de l’ongle incarné
iv. Traitement de la désaxation congénitale de l’ongle du gros orteil
v. Exérèse chirurgicale des tumeurs de l’appareil unguéal : fibrokératomes,
onychomatricomes, exostose sous-unguéales, onychopapillome, pseudokystes
mucoöides, maladie de Bowen, carcinomes épidermoïdes et mélanomes

Conclusion
L’ongle est une annexe cutanée faite de kératine produite par l’épiderme ayant une anatomie complexe
Il joue un rôle dans la protection des extrémités digitales. Peut être atteint de diverses pathologies, et
peut être biopsié.

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