Cours Term Économique (Maj 11 03 2020)

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10/03/2020

Université Cadi Ayyad


Centre Universitaire El Kelâa Des Sraghna
Filière : Sciences Economiques et de Gestion
Semestre 2 (2019-2020)

Terminologie Économique II
Notes de cours

Axe 2 : La méthodologie de la science


économique
A. Les niveaux d’analyse en économie
La science économique est parcourue par une
opposition entre deux conceptions : la conception
individualiste et la conception holistique.
1. Analyse microéconomique (Microeconomics
analysis)
- La microéconomie est la branche de l’économie qui
étudiait le comportement de chaque groupe d’agents
économiques pris séparément.
- L’étude des phénomènes économiques au niveau
2
individuel.

Analyse microéconomique

- Problème d’optimisation sous contrainte de rareté


des ressources.
- L’individualisme méthodologique revient à étudier les
phénomènes en pensant qu’ils peuvent être expliqués
à partir de l’analyse des comportements individuels
- L’analyse microéconomique est d’inspiration
néoclassique marginaliste.
Exemples d’analyses : analyse du comportement du
consommateur et du producteur ; analyse des
marchés (équilibre, information, structures, …).
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A. Les niveaux d’analyse en économie

2. L’analyse macroéconomique (Macroeconomics


analysis)
- La macroéconomie s’intéressait à l’économie dans
son ensemble en se concentrant sur la mesure les
principaux agrégats économiques et des relations
entretenues entre eux.
- D’inspiration keynésienne.
- Le Holisme considère quant que les comportements
individuels s’inscrivent dans un contexte global
prédéterminé.
4

L’analyse macroéconomique

L’analyse macroéconomique s’est attachée à résoudre


le problème de l’agrégation des comportements
individuels pour déduire un comportement collectif.
Comment se déterminent les niveaux agrégés des prix
et de l’activité économique ?
Quelles sont les causes des fluctuations de l’emploi et
de la production à travers le temps ?
Quelles politiques économiques doivent être conduites
et mises en œuvre pour relancer la croissance
économique ?
5

A. Les niveaux d’analyse en économie


3. La mésoéconomie (meso-level analysis)
- Une branche de l’économie intermédiaire entre la
macroéconomie et la microéconomie et dont l’analyse
touche les secteurs d’activité tel que l’agriculture et
l’industrie, les branches d’activité comme la santé,
l’éducation ou le transport.
- Proposée par Stuart Holland (1975).
- Elle analyse de façon simultanée les deux niveaux
d’analyse (micro et macro) et considère les unités
comme les éléments d’une globalité qu’elles
influencent. 6

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La mésoéconomie

Il s’agit d’un domaine intermédiaire entre


l’entreprise et un ensemble national ou
international, intermédiaire aussi entre le secteur
et la branche au sens de la comptabilité nationale.
C’est à ce niveau que les Etats interviennent par
une politique dite sectorialisée.

La méthodologie de la science économique


Les sciences sociales et humaines dont fait partie
l’économie, ont pour objectif d’étudier, d’analyser et
de comprendre les activités humaines de production
et de reproduction, dans un but de préservation et de
sauvegarde de l’espèce : s’alimenter, se vêtir, se
soigner, s’abriter, s’éduquer, communiquer... (Nicolaï,
2000).
La science économique est celle qui étudie, selon des
méthodologies propres et combinées, la façon dont les
humains s’organisent et s’appliquent (par le travail) pour
subvenir à ces besoins qui leur sont fondamentaux.
(Uzunidis, 2007). 8

La méthodologie de la science
économique
A la base de la démarche de l’économiste : la
construction de modèles
Qu’est-ce qu’un modèle ?
Un modèle est une représentation simplifiée de la réalité
utilisée pour mieux comprendre les situations réelles.
Paul Krugman dans Microéconomie: « la théorie
économique consiste principalement en un ensemble de
modèles, une série de représentations simplifiées de la
réalité économique qui nous permet de comprendre une
grande diversité de problèmes économiques ».
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Qu’est-ce qu’un modèle ?


Pour comprendre le monde qui l’entoure, l’économiste
a deux choix :
- créer de toute pièce une économie « miniature »
pour pouvoir « tester » toute une série de lois
économiques et tenter de les valider ou de les
invalider par l’expérience… mais on imagine à quel
point cela serait coûteux et difficilement réalisable !
- simuler le fonctionnement d’une économie sur un
ordinateur à partir d’une « maquette » idéale de
l’économie que l’économiste aura au préalable
réalisé. 10

Qu’est-ce qu’un modèle ?


C’est ce deuxième choix qui a été retenu par les
économistes. Un modèle est donc en premier lieu une
« maquette » de l’économie, qui tente de reproduire à une
échelle plus réduite le fonctionnement réel de l’économie.
Pour cela, il faut donc bien « simplifier » cette réalité, en
garder les traits les plus importants, et oublier l’accessoire,
comme on le fait lorsque l’on réalise une vraie maquette.
Un « modèle » n’est donc pas une représentation parfaite
de la réalité, mais une représentation schématisée,
idéalisée, simplifiée, qui a pour ambition d’en montrer les
principaux aspects afin de mieux les comprendre et les
analyser… en laissant de côté les détails inutiles ou
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secondaires.

Qu’est-ce qu’un modèle ?


Il existe deux grands types de modèles :
Les modèles théoriques visent à tirer des conclusions
vérifiables sur des comportements économiques en
partant du principe que les agents cherchent à atteindre
autant que possible des objectifs spécifiques dans les
limites de contraintes bien définies dans le modèle.
Les modèles empiriques visent à vérifier les prévisions
qualitatives des modèles théoriques et à les convertir en
résultats chiffrés précis.

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Qu’est-ce qu’un modèle ?


Par exemple, un modèle théorique du comportement de
consommation d’un agent conclura généralement à une
relation positive entre ses dépenses et son revenu.
L’adaptation empirique de ce modèle cherchera à donner
une valeur chiffrée à la hausse moyenne des dépenses en
cas d’augmentation du revenu.

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Qu’est-ce qu’un modèle ?


Tout modèle comportera :
- des variables exogènes.
- des variables dépendantes (dont le modèle va tenter de
spécifier le niveau).
- des coefficients, qui mesurent le degré de réaction d’une
variable dépendante à la variation des données exogènes.
Consommation = a Revenu + Co

Variable Variables Constante


endogène exogènes
Coefficient
(pente ou propension) 14

Qu’est-ce qu’un modèle ?


Les trois principales fonctions d’un modèle
Un modèle pour l’économiste a principalement trois
fonctions :
- Il lui permet de comprendre le passé.
- Il lui permet d’anticiper l’avenir.
- Il lui permet de tester les conséquences possibles de
mesures de politiques économiques.

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Qu’est-ce qu’un modèle ?


A partir des données suivantes illustrer les 3 fonctions d’un
modèle :

Année Consommation Revenu


2014 8000 11765
2015 10000 20000
2016 17000 10000
2017 8500 15000

Un simple modèle nous montre que Ct = 0,85Yt-1

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Qu’est-ce qu’un modèle ?


Fonction 1: comprendre le passé
L’année 2017, la consommation des ménages a diminué,
ce qui a eu un impact négatif sur l’activité économique.
Comment expliquer cette diminution ?
Notre modèle nous permet de comprendre pourquoi la
consommation a diminué en 2017 : elle a diminué car en
2016 le revenu a diminué par rapport à 2015. Or, notre
modèle nous permet de comprendre que si une année
donnée le revenu diminue, nécessairement l’année
suivante la consommation doit diminuer.

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Qu’est-ce qu’un modèle ?


Fonction 2: anticiper l’avenir
Nous sommes en 2017, et le gouvernement souhaiterait
savoir comment va évoluer la consommation en 2018.
En utilisant notre modèle, on peut en déduire que C
(2018) = 0.85 Y (2017). Cela signifie simplement qu’en
2018, la consommation sera égale à 85% des revenus
qui auront été distribués en 2017 (car nous avons posé
l’hypothèse que les individus consomment le revenu
avec une période de retard).
Donc, nous pouvons en déduire que C (2018) = 0.85 x
15 000 = 12 750 dh.

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Qu’est-ce qu’un modèle ?


Fonction 3: tester les conséquences possibles de mesures
de politiques économiques
Le gouvernement souhaiterait relancer la consommation
en 2018. Pour ce faire, il veut augmenter les revenus des
individus, par exemple en leur versant une prime spéciale.
Il veut connaître les conséquences de cette prime, en
sachant qu’il hésité entre trois niveaux : une prime de
1 000 dh, une prime de 5 000 dh, ou une prime de 10 000
dh.
En utilisant le modèle, on peut anticiper les conséquences
suivantes sur la consommation de l’individu :

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Qu’est-ce qu’un modèle ?

Les conséquences sur la consommation de l’individu :

Prime Conséquences sur C


1000 +850
5000 +4250
10000 +8500

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Qu’est-ce qu’un modèle ?


Corrélation ou causalité ?
Comme toute science, la science économique cherche à
établir des liens de causalité entre des phénomènes. En ce
sens, la science économique est bien une science de la
causalité, car elle cherche à mettre systématiquement en
lumières les effets d’une ou de plusieurs variables sur une
ou plusieurs autres.
Il y a causalité lorsque l’on a pu isoler théoriquement un
mécanisme particulier qui relie une variable à une autre de
telle sorte qu’au moins le niveau de l’une de ces deux
variables influe sur le niveau de l’autre.
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Qu’est-ce qu’un modèle ?


Corrélation ou causalité ?
Une corrélation est l’existence d’une liaison entre deux
variables, de telles sortes que l’on constate des régularités
dans les variations des deux variables.
Comment mesurer une causalité?
- Stratégie 1 : la causalité au sens de Granger ou spectrale
- Stratégie 2: les expériences naturelles
- Stratégie 3 : les expériences contrôlées

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Axe 2 : La méthodologie de la science


économique
B. L’analyse dans le temps
1. Analyse Ex-ante (ex-ante analysis)
Se dit de l’analyse des faits économiques effectuée
avant qu’ils se soient produits résultant des projets
et des anticipations des agents économiques, par
opposition à ex-post (Larousse).
Il s’agit d’un processus visant à évaluer les
conséquences potentielles d’une politique avant sa
mise en œuvre.
Analyse prospective. 23

B. L’analyse dans le temps


2. Analyse ex-post (ex-post analysis)
Se dit de l’analyse des faits économiques effectuée après
qu’ils se sont produits pour vérifier les prévisions ex ante
(Larousse).
Elle sert à analyser si les résultats obtenus peuvent être
considérés comme positifs, étant entendu que les effets
à long terme d’une action structurelle ne peuvent être
appréhendés que plusieurs années après sa finalisation.
(Commission Européenne., 1998)
Analyse rétrospective.
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La méthodologie de la science économique


C. Analyse conjoncturelle et analyse structurelle
Différencier le court terme du long terme.
Différencier les outils et les politiques de court terme
du long terme.
Par exemple, la question de la politique économique la
plus à même de renforcer la croissance est un
problème clairement conjoncturel, alors que trouver
des moyens d’augmenter durablement la croissance,
ou de faire que cette dernière soit respectueuse de
l’environnement à long terme, est un problème
structurel. 25

La méthodologie de la science économique


D. Analyse dynamique et analyse statique
Elles précisent comment les faits et les
mouvements économiques peuvent être étudiés
dans le temps.
1. Analyse dynamique (dynamic analysis)
L’AD est l’étude des variables économiques au sein
d’un temps structuré. Elle cherche à préciser comment
les variables d’une période engendrent les variables
d’une autre période.
Les variables sont datées différemment.
Analyse intertemporelle. 26

Analyse dynamique et analyse statique


Exemple : Ct = aRt-1 et I t+1= bCt
La consommation d’aujourd’hui est expliquée par
le revenu d’hier laquelle, la consommation,
engendre l’investissement de demain.
2. Analyse statique (static analysis)
Dans l’analyse statique, les variables ne sont pas
datées. Les engagements économiques sont
représentés comme s’ils étaient instantanés.
Exemple : C = aR La consommation est exprimée en
fonction du revenu. 27

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La méthodologie de la science économique


C. Les méthodes de raisonnement
1. La méthode inductive et la méthode déductive
Par déduction, on entend le fait d’aller du général au
particulier (ou de l’abstrait au concret), alors que
l’induction est le contraire, soit le fait d’aller du particulier
au général (ou du concret à l’abstrait).
Deux types de raisonnement opposent rationalistes et
empiristes dans la recherche scientifique: le raisonnement
par déduction et le raisonnement par induction.
L’empirisme soutient que l’expérience et l’observation sont
à l’origine de la connaissance du monde réel se référant à
une démarche inductive. 28

C. Les méthodes de raisonnement


- La méthode inductive (inductive approach)
Elle est une méthode qui obtient des conclusions
générales à partir de prémisses individuelles.
Elle « consiste à aborder concrètement le sujet d’intérêt et
à laisser les faits suggérer les variables importantes, les
lois, et, éventuellement, les théories unificatrices »
(Beaugrand, 1988, p. 8).
Elle part du concret, du vécu, de l’observation pour aller
vers une généralité, une loi, un principe.
Elle consiste observer le réel pour en tirer, par induction,
les lois qui le régissent. 29

La méthode inductive
Etapes :
O.H.E.R.I.C : Observation > Hypothèse > Expérience >
Résultats > Interprétation > Conclusion
Délimitation d’un problème > observation des faits >
recherche des relations entre les faits > proposition
d’hypothèses expliquant les relations constatées >
confrontation des hypothèses et de la situation réelle >
hypothèses non contradictoires > confrontation avec des
situations voisines > énoncé d’une règle générale
permettant de résoudre le problème posé.

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La méthode inductive

Exemple : Étudier la consommation des ménages en


fonction des prix dans le cas des produits énergétiques
(gasoil).
Partir de l’observation des faits (observer la variation
de la quantité demandée du gasoil de l’expérience
quand les prix varient) :
Résultat de l’analyse : loi de la demande
ou une loi spécifique à ces produits : à la théorie,
à une loi

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La méthode inductive
Caractéristiques de la démarche inductive
- Prend appui sur des problèmes économiques et de
société, des situations de vie professionnelles ou
quotidienne.
- Le réel est la source du savoir.
- Développe des stratégies cognitives, pourquoi du
comment, origine d’une connaissance.
- Permet au chercheur d’accéder à l’abstraction.
Critique : manque d’efficacité, puisque beaucoup de
données doivent être collectées sans que l’on sache si elles
serviront à fournir une explication valide. 32

La méthodologie de la science économique


C. Les méthodes de raisonnement
2. La méthode déductive (deductive approach)
Qualifiée de « top-down approach », la déduction consiste
à partir de l’observation d’un fait général au particulier, à
une conclusion ou des déductions.
Partir du principe à la conséquence. On part de l’énoncé
du concept ou/et de la règle pour aller à la vérification.
Elle consiste, à partir d’un savoir déjà existant, à chercher à
répondre aux questions que l’un ou l’autre va susciter du
fait de ses insuffisances.
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La méthode déductive
Le chercheur a une vue théorique du monde naturel,
basée sur des concepts et théories acceptés et cherche
seulement à vérifier certaines hypothèses.
Ces hypothèses sont ensuite testées au cours de
l’analyse et ce par le jeu de leurs acceptation/rejets que
se construisent les théories explicatives.
Elle est la méthode la plus répandue.
Exemple :
C = aY + C0 (la consommation dépend du revenu). De
cette hypothèse on peut déduire que si Y augmente
alors C augmente. 34

Les méthodes de raisonnement


3. L’économie positive et l’économie normative
- L’économie positive (positive economics)
Elle explique pourquoi les choses et les
comportements sont ce qu’ils sont. L’idée est de
montrer le monde « tel qu’il est ».
Cela consiste pour l’économiste à se limiter à observer,
analyser et mesurer les phénomènes économiques.

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Observer:

La TQM : M*V= P*T

Création monétaire : de la M de l’offre monétaire


de la valeur de la monnaie du pouvoir d’achat
>> Inflation

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Les méthodes de raisonnement


3. L’économie positive et l’économie normative
- L’économie normative (normative economics)
• Elle donne des recommandations et des
perspectives. Elle cherche à définir ce que doivent
être les choses et les comportements. L’idée est
d’expliquer « comment doit être » le monde.
• Cela consiste à proposer des mesures à prendre et
des politiques à suivre pour réaliser le meilleur
résultat.

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L’économie normative
Dans l’exemple de l’inflation :
L’économie normative : rechercher des politiques anti-
inflationnistes:
- Si l’inflation est d’origine monétaire : politique
monétaire (régulation conjoncturelle).
- Si l’inflation est due à un excès de la demande :
politique budgétaire (régulation conjoncturelle).
- Si l’inflation est due aux coûts de production : politique
des revenus.
- Rechercher les moyens de lutte à long terme en
développant par exemple la concurrence par les prix
(régulation structurelle). 38

Analyse positive/analyse normative


• Approche Positive = décrire et comprendre I Pourquoi y
a t-il un secteur public ? Comment le gouvernement
choisit-il ses objectifs et ses politiques ? Quels effets ont
les politiques sur l’économie ?
• Approche Normative = ce qui devrait être. Quelles sont
les meilleures politiques ? Quels objectifs devraient-
elles viser ?
Ces analyses ne sont pas disjointes car il faut connaître
l’existant (positif) avant de pouvoir recommander l’idéal
(normatif).

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Axe 3 : Politiques économiques et problèmes


économiques et sociaux
1. Notion de politique économique
Vocabulaire des problèmes économiques et sociaux
- Croissance économique (economic Growth)
- Inflation (inflation)
- Chômage (unemployment)
- Equilibre de la balance des paiements (equilibrium in
the balance of payments)

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Notion de politique économique


La politique économique (PE) est définie comme un
ensemble de décisions cohérentes, prises par les pouvoirs
publics en mobilisant divers instruments règlementaires,
monétaires ou budgétaires, en vue d'atteindre des
objectifs économiques désignés. Plus précisément, la PE
exprime les choix et les modalités d’action mis en œuvre
par l’État et visant à produire des effets à court terme
pour répondre aux problèmes de conjoncture (des
politiques de régulation ou politiques conjoncturelles).
Et/ou pour produire des effets à long terme en faisant
évoluer les structures (politiques structurelles).
41

Notion de politique économique


Selon R. Musgrave, les pouvoirs publics possèdent trois
objectifs primordiaux :
- L’allocation des ressources désigne les fonctions de
productions non marchandes de l’Etat, en matière de
fournitures de biens publics et de fixation de règles.
- La redistribution renvoie aux politiques de répartition
des ressources entre tous les membres de la collectivité,
grâce aux prélèvements obligatoires et aux prestations
sociales.
- La fonction de stabilisation implique que l'Etat pilote
l’économie pour maîtriser les grands équilibres
macroéconomiques et assurer une croissance
harmonieuse. 42

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Notion de politique économique


La politique économique consiste donc à maintenir ou de
rétablir les grands équilibres macroéconomiques en
utilisant principalement les instruments budgétaires et
monétaires.
- la politique conjoncturelle : désigne toutes les
interventions de l’Etat en vue de rétablir à court ou
moyen terme les grands équilibres en terme de plein
emploi, d’inflation, de croissance, etc.
- La politique structurelle vise quant à elle à modifier en
profondeur et sur le long terme les combinaisons
productives d’une économie.
43

Notion de politique économique


Indicateur
Un indicateur courant de la politique économique est le
«carré magique». Il s’agit d’une représentation
synthétique sur 2 axes des 4 indicateurs que sont :
- La croissance économique mesurée à partir du taux de
croissance du PIB.
- L’emploi évalué par le taux de chômage.
- La stabilité des prix mesurée par le taux d’inflation.
- L’équilibre extérieur évalué par le solde de la balance des
paiements courants (exportations/importations).
Plus la surface du carré est grande, plus la santé de
l’économie du pays considéré est importante. 44

Les politiques économiques

45

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Carré magique du Maroc en 2017

BTC : Solde de la balance des


transactions courantes en % du PIB.
PIB : Taux de variation du PIB en
volume (en %).
CHO : taux de chômage.
INF : Taux de variation de l’indice des Source : BM et FMI
prix à la consommation (en %). 46

Le carré magique
Exemple
Le tableau suivant caractérise les objectifs finals des
politiques économiques conjoncturelles d’une
économie :
Croissance Solde de la Balance Inflation Chômage
économique des transactions (en %) (en %)
(en %) courantes en % du
PIB
5 3 2 10
Tracer le carré magique de Kaldor.
47

Exemple

48

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Le carré magique
Les relations entre les objectifs du carré magique
- Objectifs liés positivement entre eux sont généralement
faciles à atteindre conjointement. La croissance
économique créer des emplois. La désinflation améliore
la compétitivité économique. Les exportations sont
source de croissance économique.
- Objectifs liés négativement entre eux sont
généralement difficiles à atteindre conjointement. La
croissance est souvent inflationniste. Elle peut
également générer plus d’importations (baisse du solde
de la BC). La baisse du chômage provoque l’inflation
(tensions salariales). 49

Composantes des politiques conjoncturelles


• La politique budgétaire
C’est l’ensemble des mesures ayant des conséquences
sur les ressources ou les dépenses inscrites au budget de
l’Etat et visant directement à agir sur la conjoncture
économique.
Contrôlée par les gouvernements, la politique
budgétaire a pour objectif d’orienter l’activité
économique grâce au budget, particulièrement le
montant et la nature des dépenses publiques et des
recettes publiques.
L’Etat utilise le Budget comme un instrument pour agir
sur la conjoncture.
50

Composantes des politiques conjoncturelles


• La politique monétaire
Contrôlée généralement par la banque centrale, la
politique monétaire a pour objectif de maintenir les
grands équilibres économiques (essentiellement la
maitrise des prix) par le contrôle de l’évolution de la
masse monétaire et de celle des taux d’intérêt ou en
intervenant sur le marché des changes.
La politique monétaire est aussi l’ensemble des mesures
qui sont destinées à agir sur les conditions du financement
de l’économie.

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La politique budgétaire
Notion de budget
Le budget de l’Etat est un document comptable, chiffré,
des dispositions prisent dans le cadre de la loi de
finances.
Le budget de l’Etat est constitué par l’ensemble des
comptes qui décrivent pour une année civile toutes les
ressources et toutes les charges permanentes de l’Etat.
Il décrit les biens et services que l’Etat achètera l’année
suivante, les transferts qu’il versera, et leur mode de
financement.
52

La politique budgétaire
Notion de Loi de finances
La Loi de Finances votée chaque année et autorisant
l’Etat à prélever certaines ressources (impôts et taxes)
et à dépenser ces ressources d’une manière prévue
précisément par la loi.
Elle détermine la nature, le montant et l’affectation des
ressources et des charges de l’Etat, compte tenu d’un
équilibre économique et financier qu’elle détermine.

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La politique budgétaire
Notion de recettes budgétaires
Les principaux impôts sont :
- Impôts sur le revenu (IR)
Impôts directs
- Impôts sur les sociétés (IS)
- TVA Impôts indirects
- Taxe douanière
Quelle-est la différence entre impôt direct et impôts
indirect ?
Quelle-est la différence entre taxe, impôt et redevance ?

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La politique budgétaire
Notion de dépenses publiques
- Les dépenses de fonctionnement
- Les dépenses publiques d’investissement
- Les dépenses de transfert
- Les dépenses relatives à la dette publique

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La politique budgétaire
Vocabulaire du budget de l’Etat
- Solde budgétaire (budget balance)
- Equilibre budgétaire (balanced budget)
- Excédent budgétaire (budgetary excess)
- Déficit budgétaire (budgetary deficit)
- Dette publique (public debt)
- Dette extérieure (external debt)
- Dette intérieure (internal debt)

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La politique budgétaire
Orientation budgétaire
La notion d’orientation budgétaire (fiscal stance) vise à
évaluer dans quelle proportion l’activité économique peut
être impactée par les mesures discrétionnaires prises par
le gouvernement. La question est de savoir dans quelle
mesure la politique budgétaire pourrait jouer un rôle plus
actif dans la stabilisation de l’économie. D’une part, en
soutenant la demande totale au cours d’une période de
récession et, d’autre part, en modérant l’activité
économique lors de périodes de forte croissance
économique.
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La politique budgétaire
Orientation budgétaire
Comme toutes les mesures politiques, la politique
budgétaire traduit des choix et une analyse de la situation
économique et sociale de la Nation à un moment donné
de son histoire. Derrière les mesures de politique
budgétaire, on doit toujours se demander ce qui se cache
: est-ce une analyse plutôt libérale ou plutôt keynésienne,
le choix fait est-il de privilégier la lutte contre le chômage
ou la compétitivité des entreprises, etc. ?

58

La politique budgétaire
En période de ralentissement de la croissance ou de crise,
elle va servir à soutenir l’activité économique. On parle de
politique de relance budgétaire. Au contraire, dans les
phases de forte croissance, pendant lesquelles la
surchauffe de l’activité économique peut provoquer de
l’inflation ou des déficits extérieurs importants
(déséquilibre des échanges avec le reste du monde), elle
permet de freiner l’activité en réduisant la demande des
agents économiques. On parle de politique de rigueur
budgétaire.

59

Effets positifs de la politique budgétaire


En cas de récession, les dépenses publiques tendent à
augmenter spontanément, alors que les recettes perçues
par l’État diminuent, ce qui entraîne une dégradation du
solde budgétaire. Mais ce transfert de revenus de l’État qui
s’opère au profit des agents économiques permet de
compenser mécaniquement les effets négatifs du
ralentissement économique comme la baisse des
dépenses des agents économiques. Ces derniers
perçoivent des revenus supplémentaires dont une partie
viendra alimenter la consommation et l’investissement et
stimulera la création d’emplois. Les recettes et les
dépenses jouent ainsi le rôle de stabilisateurs
automatiques du cycle économique. 60

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Effets positifs de la politique budgétaire


Lorsque la conjoncture économique se dégrade
fortement ou en cas de crise, les pouvoirs publics
peuvent décider d’intervenir directement et de mettre
en œuvre des mesures spécifiques en termes de
dépenses, d’impôts ou de transferts sociaux afin
d’influer volontairement sur la conjoncture.
Le déficit budgétaire permet de stimuler l’activité
économique à court terme en favorisant une
augmentation de la demande des agents économiques
qui disposent de davantage de ressources monétaires
pour la consommation ou l’investissement.
61

Limites de la politique budgétaire


Dans un contexte d’ouverture des économies, une
politique de relance risque de favoriser les entreprises
étrangères au détriment des entreprises nationales. Le
soutien de la demande se traduit alors par une
augmentation des biens et services importés et un
déséquilibre de la balance commerciale. Le mode de
financement du déficit budgétaire peut également poser
problème. Si le déficit budgétaire est financé par un
recours à la création monétaire, il peut provoquer de
l’inflation. Si le déficit budgétaire est financé grâce à des
emprunts auprès des agents économiques, il risque de
créer un effet d’éviction.
62

La régulation budgétaire et effet


d’éviction
Quand la hausse des dépenses publiques ne s’accompagne
pas d’un relèvement des impôts, l’Etat finance ses
dépenses supplémentaires par l’emprunt >> réduire
l’épargne publique >> augmenter le taux d’intérêt
d’équilibre >> diminuer l’investissement.
Les mesures budgétaires qui réduisent l’épargne évincent
l’investissement : on dit qu’il y a éviction de
l’investissement par les dépenses publiques.

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10/03/2020

La régulation budgétaire et effet


d’éviction
Une autre limite de la politique budgétaire qui est liée au
financement du déficit budgétaire concerne
l’augmentation de la dette publique. Une dette importante
implique en effet le versement d’intérêts considérables.
Cette dépense due à la charge des intérêts aggrave le
déficit, ce qui conduit à un nouvel endettement public et
peut entraîner une hausse des taux d’intérêt. C’est ce que
l’on appelle le cercle vicieux de la dette.

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La politique monétaire
Le rôle de la politique monétaire est de veiller à la stabilité
monétaire et financière. Ce qui consiste à fournir les
liquidités nécessaires à la croissance de l’économie tout en
garantissant la stabilité de la monnaie. L’augmentation de
la quantité de monnaie disponible dans l’économie ne doit
être ni trop faible (le risque est de limiter l’activité
économique, si les moyens de paiement en circulation
sont insuffisants), ni trop rapide par rapport à la croissance
de la production (le risque est de provoquer une hausse
des prix, inflation, si le pouvoir d’achat à la disposition des
agents est supérieur à l’offre de biens et services
disponibles).
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La politique monétaire
Pour mener à bien sa politique monétaire, un État peut
choisir une politique de relance ou une politique de
rigueur.
Une politique de relance est une politique économique
conjoncturelle qui a pour but de favoriser la croissance.
Plusieurs leviers peuvent être actionnés. La banque
centrale peut par exemple augmenter l’offre de monnaie
par une baisse de son taux directeur. Cette baisse favorise
la demande de crédits par les ménages et les entreprises,
et donc l’activité économique dans son ensemble.
Ce type de politique, d’inspiration keynésienne, est
généralement utilisé quand le chômage est élevé et la
croissance faible. 66

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10/03/2020

La politique monétaire
Lorsque la Banque centrale diminue la masse monétaire
disponible dans les banques commerciales, on dit qu’elle
mène une politique monétaire de rigueur. En raison de la
baisse de l’offre de crédit, les taux d’intérêt sur les prêts
augmentent, ce qui a un impact négatif sur la demande de
crédit. L’objectif principal est de lutter contre un taux
d’inflation jugé trop élevé afin d’assurer la stabilité des prix
et de prévenir un impact négatif sur l’économie. Parmi les
mesures les plus importantes, on trouve les opérations
d’open market et les réglementations sur la réserve
minimale des banques commerciales.
L’objectif est aussi de stopper la dévaluation de la monnaie
sur le marché des changes. 67

La politique monétaire
Principaux instruments de la politique monétaire
- Les taux directeurs correspondent aux taux d’intérêt
que la banque centrale applique aux banques
commerciales auxquelles elle accorde des prêts (cette
opération correspond au refinancement des banques
par la banque centrale).
- Le marché interbancaire permet aux banques de se
prêter chaque jour des liquidités à court terme. Sur ce
marché, le niveau des taux est déterminé par le jeu de
l’offre et de la demande de monnaie. Comme la banque
centrale est un acteur très important sur le marché
monétaire son action permet d’orienter les taux. 68

La politique monétaire
Parmi les autres instruments de la politique monétaire on
peut citer :
- Les facilités de prêt ou de dépôt qui permettent aux
banques commerciales d’emprunter ou de déposer des
liquidités auprès de la banque centrale (pour une durée
d’un jour à une semaine).
- Le système des réserves obligatoires qui sont des
dépôts rémunérés que les banques doivent effectuer
auprès de la banque centrale. Elles correspondent à une
part du total des dépôts réalisés par les clients auprès
de ces banques.
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