Cours ÉDO - L2 SPI - 2-Up
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Prérequis[1h] 1
Équations différentielles ordinaires
I. Introduction et généralités[1h] 2
Notes pour accompagner un cours intitulé « Mathématiques 4 » I.1. Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
I.2. Équations différentielles ordinaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
Sciences pour l’Ingénieur L2 (2e année, 1er semestre) I.3. Équations autonomes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
I.4. Équivalence d’une équation d’ordre quelconque à un système d’équations
d’ordre 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
ii
Prérequis[1h] I. Introduction et généralités[1h]
Dérivation des fonctions d’une variable réelle à valeurs dans C I.1. Exemples
et dans Rn [...]
1 2
II. Équations d’ordre 1[1h] 4
3 4
III. Équations linéaires[1h] 6
(1) Si f est une solution de l’équation L(y) = b et g est une solution de l’équation
L(y) = c, alors f + g est une solution de l’équation L(y) = b + c.
a0 (t)y(t) + a1 (t)y ′ (t) + · · · + an (t)y (n) (t) = b(t), (E) Soit b : I → C, et considérons les équations :
a0 (t)y(t) + a1 (t)y ′ (t) + · · · + an (t)y (n) (t) = 0 (H) Proposition. Une fonction f à valeurs complexes est une solution de l’équation (E)
si et seulement si Re f est une solution de l’équation (ERe ) et Im f est une solution de
est dit l’équation homogène associée à l’équation (E). l’équation (EIm ).
Si on définit l’opérateur différentiel L par la formule
5 6
7 III.7. Réduction de l’ordre d’une équation par « variation de la constante »
K(v) = b, P = P1 P2 .
où K est un opérateur différentiel linéaire d’ordre n − 1 sur I. Alors pour résoudre l’équation (E) on peut tenter le changement de variable
Exemple. Considérons l’équation (d)
u(t) = P2 y(t).
dt
(sin t)y(t) + (sin t + 3)y ′′ (t) = t. (E)
On obtient alors l’équation
La fonction h(t) = sin t + 3 est une solution particulière de l’équation homogène associée.
On peut appliquer la « variation de la constante » pour tenter de résoudre (E). (d)
P1 u(t) = b(t).
dt
7 8
9 IV.2. Quelques formules utiles IV. Équations linéaires à coefficients constants[1h] 10
IV.2. Quelques formules utiles Proposition. Une fonction f à valeurs complexes est une solution de l’équation (E)
si et seulement si Re f est une solution de l’équation (ERe ) et Im f est une solution de
Lemme. Si P ∈ C[X] et ζ ∈ C, alors l’équation (EIm ).
(d)
P eζt = P (ζ)eζt .
dt
IV.4. Équations homogènes
Corollaire. Soit P ∈ C[X]. Alors ζ ∈ C est une racine de P si et seulement si
(d) Soit P ∈ C[X], et considérons l’équation
P eζt = 0.
dt (d)
Lemme. Si m ∈ N, ζ ∈ C, I est un intervalle de R, et f ∈ C m (I, C), alors P y(t) = 0. (H)
dt
(d )m
− ζ eζt f (t) = eζt f (m) (t). Proposition. Si ζ ∈ C est une racine de P de multiplicité m, alors pour tout k ∈ N
dt
tel que k < m, voici une solution particulière de l’équation (H) :
Corollaire. Si P ∈ C[X] et ζ ∈ C est une racine de P de multiplicité m, alors pour
tout k ∈ N tel que k < m, on a :
y(t) = tk eζt .
(d)
P tk eζt = 0.
dt Théorème. Toute solution complexe de l’équation (H) est une combinaison linéaire à
Exemple. (1) Soit P = X 3 − 2X 2 + X = (X − 0)(X − 1)2 . Alors coefficients complexes des solutions décrites par la proposition précédente.
(d) (d)
P e0t = P 1 = 0, Corollaire. Si P ∈ R[X] et que toutes les racines de P dans C sont réelles, alors toute
dt dt solution réelle de l’équation (H) est une combinaison linéaire à coefficients réels des
(d) (d)
P et = 0, P tet = 0. solutions décrites par la proposition précédente.
dt dt
(2) Soit P = X 3 + 6X 2 + 12X + 8 = (X + 2)3 . Alors Proposition. Si P ∈ R[X] et α + βi ∈ C est une racine de P de multiplicité m, avec
(d) (d) (d) α, β ∈ R, alors pour tout k ∈ N tel que k < m, voici deux solutions particulières de
P e−2t = 0, P te−2t = 0, P t2 e−2t = 0. l’équation (H) :
dt dt dt
Les deux lemmes précédents sont des cas particuliers du théorème suivant. y(t) = tk eαt cos βt, y(t) = tk eαt sin βt.
Théorème (Théorème de décalage exponentiel). Si P ∈ C[X], ζ ∈ C, I est un intervalle
Théorème. Si P ∈ R[X], alors toute solution réelle de l’équation (H) est une combinai-
de R, et f ∈ C n (I, C) où n = deg P , alors
son linéaire à coefficients réels des solutions réelles décrites par la proposition précédente.
(d) (d )
P eζt f (t) = eζt P + ζ f (t).
dt dt
IV.5. Solutions pour les seconds membres de certaines formes
IV.3. Équations à coefficients réels avec second membre à particulières
valeurs complexes
Proposition. Soit l’équation différentielle
Soient P ∈ R[X], I un intervalle de R, et b : I → C. Considérons les équations : (d )m
(d) −ζ y(t) = tk eζt ,
P y(t) = b(t), (E) dt
dt
(d) où k ∈ N et ζ ∈ C. Voici une solution particulière de cette équation :
P y(t) = Re b(t), (ERe )
dt
(d) m!
P y(t) = Im b(t). (EIm ) y(t) = tm+k eζt .
dt (m + k)!
9 10
11 IV.5. Solutions pour les seconds membres de certaines formes particulières IV. Équations linéaires à coefficients constants[1h] 12
y(t) = tm eαt (A(t) cos βt + B(t) sin βt), (S) Pour chercher les solutions de (E) sur ]−∞, 0[, on peut la transformer en une équation
linéaire à coefficients constants par le changement de variable
où A, B ∈ R[X], avec deg A ⩽ k et deg B ⩽ k. En plus, pour les polynômes A et B qui
apparaissent dans la solution (S), on a : ϕ(s) = y(−es ), y(t) = ϕ(ln(−t)).
max(deg A, deg B) = k.
IV.7. Oscillateur harmonique forcé, résonance
Démonstration. Considérons l’équation
(d)
P y(t) = tk exp((α + βi)t) = tk eαt (cos βt + i sin βt). (E)
dt
Si f est une solution particulière de (E), alors Re f est une solution particulière de (E1 )
et Im f est une solution particulière de (E2 ).
Soit C ∈∈ C[X] tel que deg C ⩽ k et que la fonction f définie par
soit une solution de (E). (D’après la dernière proposition, un tel C existe et est unique.)
Utilisons la décomposition de C comme
C = Re C + i Im C, Re C, Im C ∈ R[X],
11 12
V. Systèmes linéaires à coefficients constants[1h] 14
13 14
15 V.2. Résolution par diagonalisation ou par triangularisation V. Systèmes linéaires à coefficients constants[1h] 16
2 0 −3
X(t) = exp(tA)X0 . D’où,
Exemple. Résoudre le système d’équations différentielles : t
′ G(t) = −t .
y1 = −6y1 + 6y3 − t, −2t
y′ = 2y1 − 2y2 − 3y3 + t, (S)
2′ Ainsi, le système (S) pour Y est équivalent au système suivant pour X :
y3 = −2y1 + y3 . ′
x1 = −2x1 + t,
Posons x′ = −2x2 − t,
2′
x3 = −3x3 − 2t.
−6 0 6 −t y1 (t)
A = 2 −2 −3 , F (t) = t , Y (t) = y2 (t) . La solution générale pour x1 , x2 , x3 :
−2 0 1 0 y3 (t)
x1 (t) =
t 1
− + C1 e−2t ,
2 4
Alors le système (S) est équivalent à
t 1
x2 (t) = − + + C2 e−2t , où C1 , C2 , C3 ∈ R.
2 4
Y ′ = AY + F.
2t 2
x3 (t) = − + + C3 e−3t ,
Voici le polynôme caractéristique de A : 3 9
En utilisant le changement des variables
χA (λ) = −12 − 16λ − 7λ2 − λ3 = −(λ + 2)2 (λ + 3). Y (t) = P X(t),
Comme un vecteur propre pour la valeur propre −3, on peut prendre (2, −1, 1). Pour on trouve la solution générale pour y1 , y2 , y3 :
la valeur propre −2, on peut prendre 2 vecteurs propres linéairement indépendants : t 11
y1 (t) = − + 3C1 e−2t + 2C3 e−3t ,
(3, 0, 2) et (0, 1, 0). Les trois vecteurs choisis sont linéairement indépendants, donc
6 36
−1 t 1
−2 y2 (t) = + + C2 e−2t − C3 e−3t , où C1 , C2 , C3 ∈ R.
3 0 2 0 0 3 0 2
6 36
A = 0 1 −1 0 −2 0 0 1 −1 .
t 5
y3 (t) = − + 2C1 e−2t + C3 e−3t ,
2 0 1 0 0 −3 2 0 1 3 18
15 16
17 V.3. Transformation d’une équation en un système V. Systèmes linéaires à coefficients constants[1h] 18
V.3. Transformation d’une équation d’ordre n à une inconnue L’équation (E) s’écrit autrement comme
en un système d’ordre 1 à n inconnues ( n )
d dn−1 d
+ an−1 n−1 + · · · + a1 + a0 x(t) = f (t),
Considérons une équation différentielle linéaire d’ordre n à coefficients constants : dtn dt dt
et résoudre le système : En utilisant cette factorisation de P , on peut réécrire l’équation (E) comme
′ (( ) ( ))
d d
y0 = y1 , − λn · · · − λ1 x(t) = f (t).
y′ dt dt
1 = y2 ,
.. (S)
. Posons
′
yn−1 = −a0 y0 − a1 y1 − · · · − an−1 yn−1 + f.
y0 (t) = x(t),
( )
d
Cependant, cette méthode n’est pas la plus directe.
y1 (t) = − λ1 y0 (t) = y0′ (t) − λ1 y0 (t),
Soit A la matrice du système (S) :
( dt )
d
y2 (t) = − λ2 y1 (t) = y1′ (t) − λ2 y1 (t),
0 1 0 ··· 0
dt
0
..
0 1 0
. (
.. .
)
A= . .. . .. .
d
yn−1 (t) = ′
− λn−1 yn−2 (t) = yn−2 (t) − λn−1 yn−2 (t).
0 0 0 1 dt
−a0 −a1 −a2 · · · −an−1
Alors on obtient le système suivant :
Pour diagonaliser ou triangulariser A, il faudrait d’abord calculer son polynôme carac- ( )
d
téristique χA et trouver ses racines. Il se trouve que
− λ 1 y0 (t) = y1 (t) ′
dt
..
y0 = λ1 y0 + y1
..
χA (λ) = (−1)n (a0 + a1 λ + · · · + an−1 λn−1 + λn ), ( ) .
.
d ⇔
− λn−1 yn−2 (t) = yn−1 (t)
y′ = λn−1 yn−2 + yn−1
ce qui ressemble beaucoup au polynôme caractéristique de l’équation (E) défini dans un
n−2
( dt ) ′
yn−1 = λn yn−1 + f
cours d’analyse ou dans un cours d’équations différentielles :
d − λn yn−1 (t)
= f (t)
dt
P (λ) = λn + an−1 λn−1 + · · · + a1 λ + a0 .
On peut le résoudre en trouvant d’abord yn−1 , ensuite yn−2 , et ainsi de suite jusqu’à
En fait, y0 = x.
Par ailleurs, si f est nulle, alors il y a une formule assez simple pour la solution générale
χA (λ) = (−1)n P (λ). de (E) en fonction des racines de P (avec des exponentielles et des polynômes).
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