Crowley
Crowley
Crowley
1875-1947
« Fais ce que tu voudras sera la seule et unique loi »
fonction religieuse et vous devrez aussitôt stipuler que l’acte ne doit pas être
profané. […] Cet acte doit être le sacrement d’une cérémonie religieuse et
accompli pour l’amour de Dieu ». […] Toutes déviations est de la Magie noire,
cela est cependant licite si cette opération est un préliminaire à la grande
œuvre ».
« Le rituel sexuel avec rapport » est un très ancien concept aussi vieux que
l’humanité elle-même, c’est un rite puissant chargé par l’intensité du rapport qui
peut provoquer de graves désordres chez un couple qui n’est pas préparé à vivre
un tel cérémonial.
Crowley laissera derrière lui un corpus fondamental de textes essentiels
dont le « Liber Legis » qui formeront la clé de voûte de son système magique.
Arrêtons-nous ici, sur la langue d’Enoch, langue magique et spirituelle
dite des Anges, dont Crowley semble avoir eu le secret révélé. Mais rappelons
qui était le mythique Enoch : c’est le père de Mathusalem, à qui il transmit les
secrets de la Création du Monde lors de son enlèvement au Ciel. il vécut sur
terre trois cent soixante cinq ans, ce qui est peu pour un Patriarche, il est dit qu’il
marchait et dialoguait avec Dieu et que celui-ci l’enleva hors
du monde, qu’il est toujours vivant, et qu’il reviendra sur
Terre avant le Jugement dernier pour s’opposer à l’antéchrist.
La langue d’Enoch possède son propre alphabet, ne comporte
ni grammaire, ni vocabulaire, ni prononciation. Son alphabet
fut retrouvé en même temps que des indications de rituels
magiques dans des carnets de notes de deux occultistes et
alchimistes anglais, John Dee (1527-1608) et Edward Kelley,
parfois nommé Edward Talbot (1555-1595) qui soutiendra jusqu’à la fin de sa
vie qu’il était parvenu à communiquer avec les Anges, ce qui n’est pas sans faire
penser au suédois Swedenborg ! Crowley se disait être la réincarnation de
Kelley. Le graphisme de cet alphabet présente certaines similitudes avec
l’alphabet sumérien remontant à 6000 av. J. C… C’est une langue qui n’est pas
en usage sur terre, elle n’est pas construite au sens où nous l’entendons, elle
n’est en aucune façon un changement d’alphabet à partir d’une langue existante,
non, elle serait la langue utilisée par les Anges, celle des hommes d’avant la
Tour de Babel. Je suis intimement persuadé que des personnages comme le
mystérieux Jacob Boehm, l’étrange et insaisissable Martines de Pasqually, le
comte de Saint Germain, Cagliostro, Dom Pernetty, Weishaupt, Falck, l’Abbé
Fournier, dans une moindre part peut-être, Louis Claude de Saint Martin,
d’autres, Best, Jane Lead ont eu connaissance, et fait usage de certaines de ces
notes pour invoquer « La Chose », dialoguer avec les Anges. Martinès de
Pasqually attribuait une origine mythique à l’Ordre des Elus coëns évoquant des
connaissances venant d’Enoch, connaissances transmises par un ange, dès
l’origine du Monde à Seth, le troisième enfant d’Adam. Quelques soient les
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Rose la sœur de son ami Gérald Kelly. Ils se marient sur le champ, cette union
déclanche la colère de toute la famille Kelly. Lune de miel à Paris qui se
prolonge de plusieurs mois en Extrême Orient. Puis le jeune couple gagne
l’Egypte où Crowley envisage de procéder à une grandiose opération magique:
l’invocation de Thot le dieu à tête d’Ibis dans la chambre royale de la Grande
Pyramide. A peine arrivée au Caire, Rose est prise de malaises, elle est enceinte
de la « Bête ». Tout à la joie de cette nouvelle ils décident de faire l’amour dans
les ténèbres de la « Chambre du Roi » au cœur de la Grande Pyramide.
L’heureux père annonce que se sera une fille qu’ils prénommeront « Nui Ma
Ahatoor Hecate Sappho Jezebel Lilith » qui deviendra « Poupée » dans
l’intimité. Quant à Crowley il prend le nom de Prince « Hiwa Khan », et Rose
sera « Ouarda ». Hiwa Khan décide de procéder à l’invocation préliminaire du
Temple de Salomon, et Rose entre subitement en transe et par sa bouche une
entité lui explique le rituel d’invocation du dieu Horus et dicte à Crowley le
« Livre de la Loi »: « Liber Al vel Legis ». L’opuscule comprendra trois
chapitres, écrits en 3 jours qui vont orienter de manière capitale l’existence
d’Hiwa Khan. Crowley prétend que l’auteur de ces textes n’est autre qu’une
entité qu’il nomme Aiwass et qu’il identifiera plus tard comme son Saint Ange
Gardien. C’est dans ce Livre qu’on trouve les « Commandements » qui énoncent
ce que devra être Thélème : « L’Amour est la Loi, l’Amour soumis à la
volonté » « Chaque homme et chaque femme est une étoile, rappelez-vous que
l’existence est une joie, que toutes les douleurs ne sont que des ombres […]
nous sommes tous libres, tous indépendants, tous rayonnants de gloire,
chacun étant un radieux univers ». Crowley jetait là la base d’une nouvelle
religion gnostique et messianique qui se caractérisait par la croyance en une
évolution de l’humanité par cycles. Il fait comprendre que cette Loi ne prône pas
un libre abandon aux caprices, aux passions égoïstes de l’individu, elle rejoint
l’éternelle injonction du perfectionnement intérieur, la libération spirituelle. Il a
la révélation d’avoir été choisi pour être le « Révélateur » de la nouvelle Ere, le
cycle d’Horus, remplaçant, celui lamentable du Christ. Plusieurs années après
Crowley ajoutera une section à la fin du Livre, le «Commentaire de Ankh F N
Khonsu », où le Prophète défend toute étude et toute discussion du Livre. Rose
fragilisée par sa soudaine médiumnité va éprouver un violent choc quand elle
reconnaît au Boulak Muséum du Caire une stèle du dieu Horus
qui porte sur le catalogue le numéro 666.
Crowley s’applique à dire que la Grande Bête annoncée
dans l’Apocalypse n’est aucunement une puissance démoniaque,
mais le principe de destruction qui assure le passage d’un cycle à
un autre, elle est le déchireur du voile des ténèbres,
l’annonciateur d’une Aurore naissante, d’une Aube Dorée.
Crowley se proclame Tö Mega Therion, « la Grande Bête » et pour faire
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« J’ai assez étudié Crowley pour savoir qu’il était autre chose qu’un
fou et un obsédé sexuel. Peu d’hommes eurent une connaissance aussi
profonde que lui des religions, qu’il avait étudiées dans tous les pays du
monde et principalement en Asie. C’était un humaniste, plein de dons
littéraires, un homme qui croyait en l’homme et qui voyait la vie dans une
sensualité colorée, un maçon qui avait immolé la maçonnerie sur l’autel du
bizarre, une espèce de Gustave Moreau de l’occultisme.