HICHRI
HICHRI
HICHRI
Par
Fethi HICHRI
SMAOUI, qui m’a encouragé dans cette voie et dont le soutien a facilité ma tâche.
Qu’il me soit également permis d’adresser mes vifs remerciements à tous les
leur soutien.
Pour terminer sur une note plus personnelle, je remercie ma femme Halima
Aloui pour sa patience et son encouragement. Mes discussions avec elle m'ont aidé
à développer mes idées. Mes enfants (Mariem, Yasmine et Mohamed Amine), mes
parents (Mohamed Fradj & Fatma), mes proches et mes vrais et sincères amis. À
Noureddine…
3
Résumé
-------------------------------------------------
Abstract
This research is concerned with the way in which Tunisian primary school teachers
design and implement a problem-situation and the nature of their support for the reproduction
of Angiosperms.
For this we refer to didactic and pedagogical work on the problem-situation (Meirieu
1992, Arsac & al., 1988, Brousseau 1980, Douady 1984, Astolfi 2008, Vecchi & Carmonna-
Magnaldi 2002, Fabre 1989). ), official injunctions concerning the implementation of a
situation-problem as defined in the official texts, and the theoretical framework of
problematization, developed at the Center for Research in Education of Nantes (CREN)
(Fabre & Orange, 1997, Orange, 2012). While there is a strong incentive for official texts to
be taught by problem-situation, this study will try to understand how teachers get on with this
when asked to make a situation-problem.
We have focused our methodology on self-confrontation techniques (Clot & Faïta,
2000). This research work made it possible to identify certain difficulties concerning the
setting up of a situation-problem.
Keywords:
Problematization - situation-problem - self-confrontation - official texts -–
reproduction of Angiosperms - inducers of problematization.
4
Table des matières
Introduction ...................................................................................................................... 30
2.3.1. La formation initiale .......................................................................................... 31
Introduction ...................................................................................................................... 31
2.3.2. La formation continue des enseignants du premier cycle de l’enseignement
de base ............................................................................................................................ 32
Introduction ...................................................................................................................... 32
3. Conclusion .................................................................................................................. 33
5
Chapitre 2 . Situation-problème entre les recherches didactiques et
pédagogiques et les prescriptions officielles ..................................................34
1. Situation-problème .................................................................................................... 35
Introduction ...................................................................................................................... 35
6
7.2. La situation-problème dans le programme de l’éveil scientifique de la 6eme
année de l’enseignement de base ..................................................................................... 50
7.4. Analyse des textes officiels de point de vue des traits significatifs de la
situation-problème ............................................................................................................ 55
7.4.1. Premier trait ....................................................................................................... 55
7.4.2. Deuxième trait.................................................................................................... 58
7.4.3. Troisième trait .................................................................................................... 59
7.4.4. Quatrième trait ................................................................................................... 60
7
2.3.1. Les inducteurs de position du problème. ........................................................ 78
2.3.2. Les inducteurs de construction du problème. ................................................. 80
2.3.3. La formulation ou la critique des hypothèses. ................................................ 81
8
1.3. Conclusion .............................................................................................................. 109
2. Choix et intérêt d’une méthodologie axée sur la mise en place des enseignants
dans des situations différentes ...................................................................................... 114
2.2. Réunion et discussion entre les enseignants sur ce qu’ils ont choisi ................. 116
3.1. Principe d’analyse des préparations et de la discussion entre les enseignants . 126
3.1.1. Analyse des préparations ................................................................................ 126
3.1.2. Analyse de la discussion entre les trois enseignants .................................... 127
9
3.2.6. Quelles aides les enseignants proposent-ils et dans quelle intention ? ....... 132
10
1. Contexte général des trois séances (A), (B) et (C).................................................. 164
2. Contexte général des entretiens d’autoconfrontation simple .............................. 165
3. Caractéristiques générales des séances : séance (A), séance (B) et séance (C) .... 166
Introduction .................................................................................................................... 166
11
8. Les aides déployées et leurs intentions .................................................................. 208
1.1. La logique qui sous-tend la mise en place d’une situation-problème ............... 218
1.2. Les textes officiels tunisiens et leur représentation sur la situation-problème . 220
12
Liste des figures
Figure 1. Une représentation de la construction de problème : de la
des moments pour la discussion des explications des élèves entre eux. ................. 139
Figure 8. Schéma d’une fleur à annoter pris de la préparation P(B) ............. 140
Figure 9. Les trois images conçues par l’enseignante (B) et la conclusion 1 141
Figure 13. Extrait de la préparation P(B) montrant la conclusion prévue .... 144
Figure 15. Les notions que l’enseignant A, veut faire apprendre à ses élèves
........................................................................................................................................... 148
13
Figure 16. La conclusion formulée à la fin de la séance (A) écrite au tableau.
........................................................................................................................................... 176
Figure 18. L’enseignante B montre à ses élèves le reste de la fleur sur une
Figure 20. Schéma de deux fleurs (A et B) présenté par l'enseignante. ........ 183
Tableau 3. Les statuts divers que peut prendre l’erreur selon les modèles
14
Tableau 7. La prise en compte des conceptions des élèves par les textes
officiels............................................................................................................................... 59
2009b).................................................................................................................................. 79
2009b).................................................................................................................................. 80
2009b).................................................................................................................................. 82
Tableau 13. : Tableau récapitulatif des données des enseignants ............... 114
Tableau 14. Déroulement de la réunion entre les trois enseignants sur leurs
Tableau 17. La façon avec laquelle les enseignants prennent en compte les
15
Tableau 20. Les aides déployées au profit des élèves par les enseignants et
Tableau 21. Tableau récapitulatif des conceptions des trois enseignants sur
Tableau 22. Synopsis construit pour l’analyse globale de la séance (A) ...... 169
Tableau 23. Synopsis construit pour l’analyse globale de la séance (B) ...... 172
Tableau 24. Synopsis construit pour l’analyse globale de la séance (C) ...... 174
Tableau 26. La façon avec laquelle les enseignants engagent les élèves dans
Tableau 27. La façon avec laquelle les enseignants prennent en compte les
Tableau 28. La façon avec laquelle l’enseignant (A) prend en compte les
........................................................................................................................................... 208
Tableau 30. Les aides déployées en classe par les enseignants et leurs
16
Introduction générale
Plusieurs constats ont pointé une diminution considérable des effectifs des
jeunes dans les filières scientifiques et un manque d’intérêt pour les sciences.
Ourisson (2002) a montré qu’il y a depuis une dizaine d’années une diminution
importante des effectifs dans les filières scientifiques en France et dans d’autres pays.
Musset affirme que « Depuis plusieurs années, enquêtes et rapports de tous pays
pointent le déficit bientôt crucial du nombre de jeunes qui se destinent à une carrière
scientifique ». (Musset, 2009, p 1). Ce problème qui ne cesse d’être d’actualité met en
avant la chute des effectifs dans les filières scientifiques ; on interroge l’intérêt des
scolaire tunisien a entraîné une rupture quasi-totale avec un enseignement centré sur
initiale et continue régulières, que ce soit pour les enseignants ou pour les formateurs
Le constat est qu’au sein de ces différents efforts, les indices indiquent que les
voix qui annoncent la faiblesse des performances des élèves en général, en sciences
pour le suivi des acquis des élèves) (2015) renforce cette position. « Les résultats en
17
Tunisie de l’enquête PISA 2015 en sciences, mathématiques et compréhension de
l'écrit sont très insuffisants et montrent même une détérioration par rapport aux
des sciences constituent l’un des principaux facteurs de ce déclin. Elles méritent
d’être examinées de plus près. « Les systèmes les plus performants sont la preuve
qu’in fine, c’est le niveau de compétence des enseignants qui fait la qualité d’un
système scolaire. » (Barber & Mourshed, 2007). Car, à quoi ça sert d’introduire des
les critères d’excellence, tant que ceux qui les exécutent ne sont pas convaincus de
leur efficacité ou ils se trouvent dans une situation d’inconfort le moment où ils
des sciences préconisées comme des outils pour améliorer la qualité des acquis des
élèves, « l’outil en soi n’est rien : c’est le cerveau qui l’utilise qui lui donne son
efficacité ». (De Vecchi & Carmonna-Magnaldi, 2002, P 6). C’est la qualité des
que la majorité écrasante des situations d’apprentissage proposées lors des journées
– cognitif. Ces situations tendent, alors, à se dissoudre en perdant de vue tout intérêt
1Généralement, ces journées de formation qui font partie du programme de la formation continue,
débutent par une leçon présentée par un enseignant désigné auparavant.
18
laquelle les enseignants tunisiens du primaire conçoivent et mettent en place un
choix (explicites ou implicites). Entre les choix qu’il considère comme importants
elle en exergue ?
parmi les multiples domaines des sciences de la vie à celui de la reproduction des
Angiospermes. Ce sujet est peu étudié en didactique. Nous nous référons au travail
mise en œuvre d’une situation-problème et la nature des aides que les enseignants
élèves.
suivante :
Nous le présenterons, tel qu’il est défini dans les recherches didactiques et
19
Dans le chapitre 3, nous présenterons la construction des savoirs en sciences et
placer les enseignants dans des situations différentes : conception d’une préparation
de cours, discussion entre les trois enseignants sur leurs choix, mise en œuvre en
ses limites. Dans la dernière partie nous exposons les perspectives que suscitent nos
résultats de recherche.
20
Chapitre 1 .Contexte de l’enseignement des sciences en
21
Introduction
notamment en premier cycle de l’enseignement de base. Puis nous donnons une idée
1. L’organisation du cursus.
complet accueille les jeunes à partir de l’âge de six ans. Sa durée est de neuf ans. Il est
réparti en deux cycles complémentaires : le cycle primaire, d'une durée de six ans, et
le cycle préparatoire, d'une durée de trois ans. Pour le premier cycle les études sont
dispensées au sein des écoles primaires, alors que celles du deuxième cycle sont
dispensées dans les collèges. Toutes les disciplines scientifiques et techniques sont
bien qui ont obtenu le diplôme de fin de l’enseignement de base peuvent accéder à
l’enseignement secondaire. Celui-ci est d’une durée de quatre ans et les études sont
suivies dans les lycées. Les disciplines scientifiques et techniques sont enseignées en
22
détenues par les instituteurs. Nous finissons par présenter la nature de la formation
2002. C’est une approche qui a été présentée comme étant constructiviste et
par situation-problème et l’approche par projet. Nous détaillerons, à partir des textes
2002. C’est une approche qui a été présentée comme étant constructiviste et
susceptible d’améliorer la qualité de l’éducation et des acquis des élèves. Dans les
une partie réservée pour présenter les fondements de cette approche. Les
programmes affirment que « l'approche par compétences repose sur plusieurs références,
dont la plus importante est le constructivisme qui s'appuie sur les travaux de Vygotsky,
Piaget ». (Programmes officiels troisième degré, P 5). Ils ajoutent : « L’avantage de cette
approche est qu’elle accorde une attention particulière à la nature de la connaissance et au rôle
23
l'intervention de l'apprenant. L'apprentissage est donc le résultat d'une construction interne
l’apprentissage.
transmissif et cumulatif et établit les règles d'un modèle qui place l'apprenant au
manifestent par :
face à une situation nouvelle ou inconnue et s'y adapter et résoudre des problèmes et mener à
24
2.1.2. L’approche par situation-problème
Nous présentons d’une manière générale ce qui a été dit dans les programmes
première est celle de Roegiers. Pour lui une situation-problème : « désigne un ensemble
d’une tâche déterminée » (Roegiers, X. (2000). Cité dans Programmes officiels troisième
pas résoudre le problème posé par la répétition d’idées ou d’habilités acquises et par
Les programmes ont aussi indiqué la démarche à suivre pour mettre en œuvre
la situation problème. Il s’agit d’une « démarche pédagogique axée sur la résolution d’une
Cette démarche qui a été traduit de l’arabe en français est présentée, ci-
dessous, sous forme de tableau à trois colonnes (voir tableau 3) : la première précise
25
Etape Activité Objectif
Présentation de la situation- Expression des attitudes par des
problème : formules appropriées au
Document – texte – tâche scientifique phénomène scientifique
Analyse de la – situation réelle …
situation- Exprimer sa compréhension de la
problème situation-problème par des formules Exploration des représentations
appropriées
Exploration et traitement des
représentations des apprenants
Proposition d’expériences Se mettre d’accord sur la méthode
appropriées de travail
Discussion de la méthode de travail Fixer la méthode de travail adoptée
Résolution de la
situation- Prévoir les résultats attendus Expressions des représentations
problème
Justification des propositions Formulation des hypothèses
présentée à
l’aide d’une Réalisation de l’expérience Vérification expérimentale de la
démarche pertinence des hypothèses
scientifique Expression des résultats
Réaliser des schémas ou /et produire
un texte pour décrire l’expérience et
le résultat
26
Le guide méthodologique de l’enseignement de l’éveil scientifique de la 6eme
6eme année de l’enseignement de base, p 6). Cette partie a cité quatre caractéristiques
de la situation-problème :
stratégies précédentes.
du projet.
27
2.2.1. Les programmes officiels du premier cycle de l’enseignement de base
selon l’approche par compétences. Dans les programmes de chaque niveau d’étude
- Une introduction ;
processus éducatif.
dimension pratique.
(de 6 à 12 ans)
trouvons une partie pour présenter le programme de l’éveil scientifique. Cette partie
débute par présenter « le statut de l'éveil scientifique et son rôle dans la réalisation des
28
de ce domaine réservée pour le thème de la « reproduction florale » traduite de
l’arabe au français.
Première
composante : Les objectifs spécifiques Les contenus
Science du vivant
La reproduction florale
avec les fonctions vitales du vivant dans
Cycle de vie de
Reconnaitre le cycle de vie des la plante à
plantes à fleurs fleurs (vivace et
annuelle)
présente les différentes unités d’apprentissage. Chaque unité est précédée d’un
29
scientifique étudié. Il est également accompagné de fiches d’animations des séances
dont l’enseignant pourrait s’inspirer pour concevoir son cours. On trouve également
stratégies précédentes
de base
Introduction
30
2.3.1. La formation initiale
Introduction
base en trois catégories : les diplômés des écoles secondaires normales. Les diplômés
des instituts supérieurs de formation des maîtres. Et ceux qui ont été recrutés
écoles secondaires normales. Ils ont subi une formation de 4 ans spécialisée pour
formation des maîtres (ISFM). Leur formation dure deux années universitaires. Elle
toutes les matières. En deuxième année, leur formation est à la fois cognitive,
aux instituts supérieurs de formation des maîtres. Notons que ces ISFM, ont été
nouvelle génération des professeurs des écoles primaires. La formation au sein de ces
trouve une autre catégorie des instituteurs : Ceux qui ont été recrutés directement
31
Ceux qui ont été recrutés directement sans formation initiale :
Ces enseignants ont des diplômes différents. On trouve des bacheliers, des bac
+1, bac +2, bac +3 … etc. ils sont différents aussi par la façon avec laquelle ils ont été
intégré dans l’enseignement primaire. On trouve ceux qui ont passé des années
l’enseignement de base
Introduction
primaires.
d’une circonscription à une autre. Mais il est en moyenne de six journées. Parmi eux
l’éveil scientifique.
32
2.3.2.2. La formation au niveau régionale
C’est une formation qui se déroule dans des centres régionaux de l’éducation
niveau régional. Elles sont censées répondre aux besoins des enseignants en matière
inspecteurs des écoles primaires. Le nombre de journées varie d’un centre à un autre.
Le public concerné par ce type de formation se fait suite à une sélection qui se fait au
C’est une formation qui se déroule généralement dans les centres régionaux
En outre, le ministère envoie chaque année une liste des sujets proposés sur la
base des rapports de l'inspection ou sur certains axes en conformité avec la politique
du ministère.
3. Conclusion
officiels destinés aux enseignants et la nature de la formation que ceux-ci ont subie.
33
Chapitre 2 . Situation-problème entre les recherches
officielles
34
1. Situation-problème
Introduction
Nous rappelons que nous nous intéressons à l’étude des conceptions des
censées favoriser ce processus de construction des savoirs sont multiples. (Fabre &
Vellas, 2006). Parmi ces situations qui promeuvent la confrontation à des problèmes,
Peterfalvi, 1993 ; Meirieu, 1990, 1992 ; Fabre, 1999 ; Perrenoud, 1999). Nous
présenterons la situation-problème.
« Avant tout, il faut savoir poser des problèmes. Et quoi qu'on dise, dans la vie
problème qui donne la marque du véritable esprit scientifique. Pour un esprit scientifique,
toute connaissance est une réponse à une question. S'il n'y a pas eu de question, il ne peut y
avoir connaissance scientifique. Rien ne va de soi, rien n'est donné, tout est construit. »
(Bachelard, 1938).
Cette nécessité de savoir poser les problèmes, parait inévitable, étant donné
que « dans les enseignements scientifiques, le problème tient une place qui ne se limite plus
aux seules évaluations mais concerne directement les enseignements et les apprentissages.
[…] le problème est bien présent dans les dispositifs d’enseignement, même s’il ne dit pas
pragmatiques ; il affirme que « Rien ne peut être fait problème pour quelqu'un,
simplement parce qu'on lui accole l'étiquette problème, ou encore parce que c'est une chose
35
difficile et rébarbative... Pour que l'enfant se rende compte qu'il a affaire à un problème réel, il
faut qu'une difficulté lui apparaisse comme étant sa difficulté à lui, comme un obstacle né au
Nous pouvons tirer de tout cela, que le savoir n’est acquis que lorsqu’il
répond aux problèmes des élèves. « C'est parce que les questions que pose l'apprenant
sont des vraies questions fonctionnelles, que le savoir est mieux assimilé par lui. Mais les
problèmes posés […] par les élèves sont des problèmes pratiques et non théoriques. Et il y a là
une grosse difficulté, celle de rester à un niveau fonctionnel, sans faire un détour par une
La question qui se pose est : comment poser un problème scientifique avec les
D’un autre côté, « l’enseignement classique des sciences utilise de manière privilégiée
prototypique à partir de laquelle sont mis en évidence les concepts. Ce passage des faits à la loi
(ibid.). Il s'agit de donner à l'élève « le sentiment inébranlable qu'il est là dans le domaine
s'appuie pas, elle ignore même, celles de l'élève. » (ibid.). « Toute la recherche en didactique
36
de cette dernière décennie montre à quel point les représentations naïves des élèves résistent à
hypothéticodéductive.
problème
Introduction
C’est dans les années 70 que le concept de situation- problème fait son
aussi bien les problèmes permettant la construction de nouvelles connaissances, que ceux
situation-problème, toute situation qui posait problème aux élèves, c'est-à-dire toute question
ou ensemble de questions dont la réponse n‘est pas évidente et nécessite la mise en œuvre de
–problème a été décrite en 1983 par Brousseau : Il s'agit « ...non pas de communiquer les
informations qu'on veut enseigner, mais de trouver une situation dans laquelle elles sont les
seules à être satisfaisantes ou optimales - parmi celles auxquelles elles s'opposent - pour
classiques (de mathématique par exemple), qui correspondent à une application d’un
théorème ou d’une formule, et se distingue aussi des problèmes ouverts qui placent
les élèves dans une situation complexe, demandent réflexion et peuvent être résolus
37
par différents chemins et il existe parfois différentes solutions possibles. Les
des contenus.
Les situations-problèmes sont plus larges et mieux calibrées que les problèmes
classiques et les problèmes ouverts (Astolfi, 1997). En effet, elles sont plus larges car
mieux calibrées parce qu’elles sont construites autour d’un obstacle à l’apprentissage,
actuels (Brousseau, 1980 ; Douady, 1984 ; Arsac & al., 1988 ; Astolfi, 1993 ;
ainsi que la synthèse critique proposée par Fabre. Nous en montrerons également ses
que les didacticiens des mathématiques ont été mis d’accord sur cinq caractéristiques
38
- La situation-problème doit amener l’élève à évaluer la solution trouvée et à
ne débouche que sur la connaissance qu’on veut que l’élève l’acquerra. Il faut
une anticipation des activités des élèves pour mettre au point les variables
didactiques du dispositif ;
Fabre constate que les didacticiens des mathématiques insistent sur trois
l’élève un désir d’apprendre : b) l’élève réalise une tâche qui constitue pour lui un
problème, au sens fort du mot ; c) cette tâche l’oblige (par une série de contraintes
39
2.3. Situation-problème et didactique des sciences.
en avant le rôle crucial que peut jouer les obstacles épistémologiques dans
problème :
- Elle vise le franchissement d'un obstacle par les élèves. Un obstacle qui doit
- Elle doit être organisée autour d’une situation à caractère concret. Ce qui
- Les élèves perçoivent la situation comme étant une énigme à résoudre. Ils sont
problème. le problème devient l’affaire des élèves bien qu’il est initialement
- Au départ les élèves n’ont pas les moyens pour résoudre le problème posé à
- La solution ne doit pas être hors atteinte pour les élèves. L’activité se situer
- C’est le débat scientifique entre les élèves qui est favorisé. Il permet de créer
40
- Le rôle de l’enseignant n’est pas de valider ou de sanctionner la solution du
elle-même ;
de façon heuristique.
Magnaldi
- être construit autour d’un obstacle bien identifié où l’élève se trouve capable
de le surmonter ;
- ouvrir sur un savoir d’ordre général (notion, concept, loi, règle, compétence,
Pour les auteurs, ces critères seuls ne peuvent mettre les élèves dans une
situation-problème. Le rôle du maitre est primordial puisque c’est lui qui peut
l’exploitée en tant qu’une réelle situation de recherche pour les élèves. En plus, la
41
pourquoi on a échoué ou réussi. Donc, « On vise ici l’explicitation des raisons ou des
principes et pas simplement un simple succès » (Fabre & Musquer, 2009b, p. 47).
l'idée de « situation-problème»:
- Situation/situation-problème :
pensées : une pensée qui valorise la continuité issue d’une interprétation de Piaget et
cas, c’est une conception continuiste qui « tend à réduire la situation-problème aux
dispositifs d’une pédagogie des situations » (Fabre, 1999, p. 106). Dans le deuxième cas,
c’est plutôt une valorisation de rupture qui est mis en avant. C’est la prise de
- Objectif/objectif-obstacle :
strictement bachelardienne. Tantôt il est pris dans un sens plus large de manque de
épistémologique des conceptions des élèves. Car, « L’obstacle n’évoque … jamais chez
d’une culture de premier aspect, non questionnée ». (Fabre, 1999, p. 108). On parle alors
d’objectif-obstacle.
42
Dans le deuxième cas, la situation est focalisée sur un « objectif-possible »
(Fabre, 1999).
- Résolution/problématisation :
pratiqué. « Pourtant, c'est sans doute dans la construction des problèmes queréside la plus
didactique qui est mis en jeu. Soit on focalise sur le dispositif sans travailler le
2.6. Conclusion
jouer les conceptions et les erreurs des élèves et les obstacles épistémologiques dans
cet apprentissage ?
Introduction
positivistes. Jean-Pierre Astolfi affirme que « la précision des observations d’une part, la
rigueur des déductions d’autre part, devraient normalement suffire à s’en protéger » (Astolfi,
43
occupe une place prépondérante dans l’acquisition des savoirs scientifiques. Le
scientifique exige que l’on prend on considération ce qui constitue une difficulté et
un handicap pour l’acquisition des savoirs. Bachelard n’a-t-il pas dit qu’il n’y a « pas
de vérité sans erreur rectifiée » ? N’a-t-il pas ajouté qu’ « en revenant sur un passé
Selon Bachelard les erreurs des élèves sont des indicateurs d’obstacles
198).
44
La faute La bogue L’obstacle
L’erreur
Statut de L’erreur déniée (« raté », « perle », positivée
l’erreur « n’importe-quisme ») (postulat du
sens)
Difficulté
Responsabilité
Défaut repéré objective pour
Origine de de l’élève qui
dans la s’approprier le
l’erreur aurait dû la
planification contenu
parer
enseigné
Evaluation à Traitement a
Mode de Travail in situ
posteriori pour la priori pour la
traitement pour la traiter
sanctionner prévenir
Modèle
Modèle Modèle Modèle
pédagogique de
transmissif béhavioriste constructiviste
référence
Tableau 3. Les statuts divers que peut prendre l’erreur selon les modèles
pédagogiques (Astolfi, 1997)
Introduction
représentations et les conceptions des élèves à propos du savoir mis en jeu. Mais les
situations-problèmes.
45
Pour clarifier notre point de vue nous présentons le point de vue
des représentations sur la situation. Ces dernières peuvent être de trois types : soit
elles sont insuffisantes et inadéquates. Dans ce cas, on parle de difficultés. Soit elles
sont erronées. C’est dans ce dernier type qu’intervient l’obstacle (Fabre, 1999).
contraire ce dernier se trouve dans une situation de confort tant qu’elles lui servent
représentations reflètent alors, un obstacle facilité. « C’est une facilité que la pensée
s’octroie » (Fabre, 1999, p 158).Elles ne sont vues comme obstacle que pour
l’enseignant. Donc c’est bien ce dernier qui pourrait le rendre visible pour l’élève.
Donc le but sera de transformer cet obstacle facilité en obstacle difficulté (Astolfi &
Peterfalvi, 1993) pour qu’un problème émerge pour l’élève. Il ne suffit pas
« Les professeurs de sciences, plus encore que les autres si c’est possible, ne
comprennent pas que les élèves ne comprennent pas. Ils imaginent que l’esprit commence
comme une leçon, qu’on peut toujours faire une culture nonchalante en redoublant une classe,
qu’on peut faire comprendre une démonstration en la répétant point par point. » (Bachelard,
1938, p. 18).
46
Le cadre théorique de l’apprentissage par problématisation dans lequel nous
nous situons postule, en référence à Bachelard, 1949 ; Jacob, 1979 ; Popper, 1991
qu’apprendre les savoirs scientifiques signifie l’accès aux problèmes qui donnent
que « l’obstacle à la science et l’objet de la science ne font qu’un. Si l’objet de la science n’est
pas un obstacle à surmonter, une « difficulté » au sens cartésien, un problème à résoudre, que
Dans notre cas, et en référence au travail de Boyer (2000), les obstacles sont :
a) « la fleur n’a aucun rôle sinon celui de «faire beau » » (Boyer, 2000, p. 159)
b) le rôle du pollen est associé à l'abeille et au miel, et aux maladies (allergies). Son
rôle dans la reproduction sexuée est absent.
vue pédagogique et didactique (Meirieu, 1992 ; Arsac & al., 1988 ; Brousseau, 1980 ;
synthèse critique (Fabre, 1989), Musquer et Fabre (2010) ont identifié cinq traits
significatifs de la situation-problème :
- Elle « effectue une mise en scène du savoir dans laquelle ce qui est à apprendre
47
distingue donc des devinettes, des exercices d’application, des manipulations sans
(ibid., p. 48).
(ibid.). c’est pour que l’élève rompe avec ses connaissances antérieures qui
sa résolution ;
suffisamment raisonnée. On vise donc ici l’explicitation des raisons ou des principes
(ibid.).
- « Tous les auteurs s’accordent sur les étapes du dispositif : 1) action ou recherche
6. Conclusion
caractéristiques (Meirieu, 1992 ; Arsac & al., 1988 ; Brousseau, 1980 ; Douady, 1984 ;
48
Astolfi, 2008 ; de Vecchi et Carmonna-Magnaldi, 2002) et de leur synthèse critique
(Fabre, 1989). Nous avons vu que la situation-problème est construite autour d’un
qu’initialement proposé par le maître devient son affaire. L’erreur occupe une place
prépondérante dans ce dispositif. Les erreurs des élèves sont des indicateurs
Nous rappelons que notre travail de recherche vise à dévoiler les conceptions
savoir :
définie par les didacticiens et pédagogues. Or, il se trouve que ce dispositif a été
repris par les injonctions officielles en Tunisie qui constituent une référence pour
l’enseignant. Ceci dit, il nous semble légitime de présenter dans le chapitre suivant ce
6éme année de l’enseignement de base (11, 12 ans)). Nous les comparerons aux
49
principales caractéristiques de la situation-problème telles qu’elles sont définies par
Introduction
l’école primaire tunisienne est fondé sur une « démarche pédagogique axée sur la
Dans ce qui suit nous étudions, les préconisations et les injonctions officielles
Notons qu’il n’existe pas un document en Tunisie qui explique d’une manière
tronquées.
d’une situation-problème.
50
technologie2. La compétence de ce domaine est « résoudre des situations-problèmes
réalisant des projets et des recherches » (Programmes officiels troisième degré, P 128).
recherches et des projets liés aux fonctions vitales des êtres vivants dans sa relation avec
l’environnement » (ibid.), et l’autre est relative aux sciences physiques : « résoudre des
physiques » (ibid.).
Donc, c’est bien la capacité de résoudre une situation-problème qui est mise en
groupe de personnes, en vue d’une tâche déterminée » (Roegiers, X. (2000). Cité dans
organisée de telle façon que l’apprenant ne peut pas résoudre le problème posé par la répétition
2
Le programme de la sixième année de l’enseignement de base est composé de quatre
domaines (domaine des sciences et technologie, domaine des langues, domaine de la socialisation et
domaine des arts.
51
Les programmes ont aussi indiqué la démarche à suivre pour mettre en œuvre
la situation problème. Il s’agit d’une « démarche pédagogique axée sur la résolution d’une
Cette démarche qui a été traduit de l’arabe en français est présentée, ci-
dessous, sous forme de tableau à trois colonnes (voir tableau 3) : la première précise
52
Etape Activité Objectif
53
7.3. La situation-problème dans le guide méthodologique de l’enseignement de
présente les différentes unités d’apprentissage. Chaque unité est précédée d’un
dont l’enseignant pourrait s’inspirer pour concevoir son cours. On trouve également
stratégies précédentes.
Musquer, 2009b), nous analysons le point de vue des textes officiels concernant la
situation-problème.
54
7.4. Analyse des textes officiels de point de vue des traits significatifs de la
situation-problème
vue pédagogique et didactique (Meirieu, 1992 ; Arsac & al., 1988 ; Brousseau, 1980 ;
synthèse critique (Fabre, 1989), Musquer et Fabre (2009b) ont identifié cinq traits
inspirés de ce travail pour construire à priori, cinq grilles d‘analyse. Ces grilles nous
appréhendée dans les textes officiels. Nous présenterons successivement les résultats
obtenus.
efficace que s’il apparait à l’issu d’une problématisation. Ceci nous amène à
s’interroger sur la façon avec laquelle les textes officiels conçoivent le savoir
scientifique. Est-ce ils se limitent « à faire des savoirs de simples propositions déconnectées
de leurs conditions de productions » (Orange, 2012, p. 44). Ou bien à faire de ces savoirs
Résultat obtenu :
les programmes officiels, comme son nom l’indique, est une démarche axée
55
- Notre constat précédent se trouve bien illustré dans le guide méthodologique.
solution qui est mis en avant au détriment d’une véritable construction du problème.
Dans ce cas là, c’est le caractère propositionnel du savoir qui prend le devant.
3
Nous nous sommes limités à deux exemples qui nous paraissent représentatives des autres
fiches pédagogiques.
56
La situation-
Fiche problème La conclusion formulée dans la
conclusion
pédagogique proposée fiche
dans la fiche
Pourquoi conclusion 1 : Pas de lien entre
l’homme ne l’air est indispensable pour les le problème posé
peut pas êtres vivants (pourquoi
rester conclusion 2 : l’homme ne peut
longtemps l’air est expansible - l’air est pas rester
Fiche sans compressible - l’air se dilate et se longtemps sans
d’animation n01 respirer ? contracte respirer ?) et les
(deuxième unité conclusion 3 : conclusions
d’apprentissage l’air de l’environnement se formulées qui
l’air et la compose de l’oxygène (gaz qui sont orientées
respiration) aide à la combustion) et des gaz vers les
page : 80 qui n’aident pas à la combustion : caractéristiques
azote – le co2 qui perturbe l’eau de de l’air
choux et d’autres gaz rares. (expansible, ….)
et ses constituants
(O2, CO2, N, Gaz
rares)
Comment la conclusion 1 : Pas de lien entre
fleur se la fleur se compose de : le problème posé
transforme D’organes externes protecteurs (la (comment la fleur
en fruit ? calice et la corolle) se transforme en
D’organes internes : ce sont les fruit?) et les
organes de reproduction les conclusions
étamines et le pistil) formulées qui
Fiche
conclusion 2 : sont orientées
d’animation n01
la pollinisation se fait par plusieurs vers la
(quatrième unité
agents : les insectes, le vent et composition de la
d’apprentissage :
l’homme fleur (organes
la reproduction
il y a l’autopollinisation et la internes et
florale et
pollinisation croisée externes de la
l’environnement)
suite à la pollinisation, et la fleur) et la
page : 152
fécondation, chaque ovule se pollinisation et
transforme en graine et l’ovaire se ses modes.
transforment en fruit.
conclusion 3 :
la graine est un élément
indispensable pour la
reproduction des plantes à fleurs.
57
7.4.2. Deuxième trait
l’élève à rompre avec ses conceptions antérieures et ses habitudes de pensée qui font
Résultat obtenu :
tel qu’il est décrit dans ce deuxième trait. D’abord, l’une des critères de la situation-
base, p.6). Nous pouvons tirer de cette affirmation que la construction d’une
élèves aux obstacles dont ils sont l’origine. «L’apprenant fréquente l’école avec des acquis
mettre en relation avec les obstacles » (éveil scientifique, guide maitre de la 6eme année de
58
Document à La place accordée aux conceptions des élèves dans la
analyser conception de la situation-problème
Programmes lier les conceptions des élèves aux obstacles dont ils sont
officiels l’origine
Tableau 7. La prise en compte des conceptions des élèves par les textes
officiels.
Pour que la dévolution ait lieu, il faut que le problème posé fasse
véritablement un sens pour les élèves et que sa prise en charge soit effective. Le
façon avec laquelle la notion de dévolution est incluse dans les textes officiels. C'est-
à-dire est-ce de façon explicite ou implicite. Elle permet aussi de dégager les
caractéristiques du problème qui ont été prises en compte pour qu’il y ait dévolution.
Résultat obtenu :
Le terme « dévolution » n’est pas cité dans les textes officiels. On trouve dans
« Stimuler l'apprenant à résoudre le problème posé et lui permettre de visualiser les types de
59
réponses requises par le problème » (éveil scientifique, guide maitre de la 6eme année de
Quelles Rôle de
Document à Comment la notion caractéristiques l’enseignant
analyser de dévolution est- du problème ont lors du
elle incluse dans les été prises en processus
textes officiels ? compte pour qu’il de
y ait dévolution ? dévolution
Pas d’évocation
Programmes Pas
explicite de la Pas d’indication
officiels d’indication
dévolution
L’apprenant est
capable de visualiser
les types de
Pas d’évocation réponses requises
Guide par le problème. Pas
explicite de la
méthodologique d’indication
dévolution Le problème stimule
l'apprenant à
résoudre le
problème posé
Le quatrième trait met en exergue le rôle que peut jouer l’erreur dans
tâche n‘est pas un indicateur fiable sur l’acquisition ou non du savoir mis en jeu par
échoué. Ceci nous pousse à s’interroger sur la place attribuée à l’erreur dans les
textes officiels et sur le lien qu’ils font entre réussite ou échec à la tâche et
l’apprentissage.
60
La grille d’analyse conçue (voir tableau 7) permet de dégager d’abord, la façon
avec laquelle les textes officiels invitent les enseignants à faire face à l’erreur et à
mettre en relief le type de lien qu’ils établissent entre réussite ou échec à la tâche et
l’apprentissage.
Résultat obtenu :
sont pas suffisamment explicités dans les textes officiels. La seule indication se
Comment la
La situation
situation-problème La situation-
permet-elle à
(conçue par les problème
Document à l’élève de
textes officiels) vise-elle
analyser découvrir l’échec
invite –elle l’explicitation
de son savoir
l’enseignant à faire des raisons ?
antérieur?
face à l’erreur ?
Programmes Pas
Pas d’indication Pas d’indication
officiels d’indication
La situation-
problème fournit à
Guide Pas d’indication l'apprenant la Pas
méthodologique possibilité d’indication
d'évaluer les
solutions trouvées.
61
7.5. Conclusion
qu’elle est définie dans les textes officiels tunisiens. Nous avons fait une
qu’elle est définie par les didacticiens et les pédagogues et sa conception dans les
textes officiels. Nous avons fait recours pour cela aux cinq traits significatifs de ce
Bien qu’il y ait une injonction forte à mettre en place des situations-problèmes,
notre analyse des textes officiels montre que cette notion y est vague et imprécise. Il
n’y a pas suffisamment d’indications claires et explicites sur les conditions pour
mettre les élèves dans une situation-problème. Il parait que cette dernière se limite à
Notre analyse des exemples des fiches pédagogiques proposées dans ce guide
montre que :
que rien ne permet de dire que l’élève sera placé dans une situation-problème
au sens précisé par Fabre et Musquer. Par exemple, il est impossible de partir
respirer ? » avec des élèves qui ne savent pas déjà la réponse pour arriver à la
conclusion « l’air est indispensable pour les êtres vivants » si ce n’est l’enseignant
- Notons que l’analyse des documents officiels effectuée montre que l’erreur et
62
A la lumière de ces différents résultats évoqués précédemment, on peut
s’interroger sur la façon avec laquelle les enseignants se débrouillent avec tout ça
63
Chapitre 3 . La construction des savoirs en sciences et
enseignement constructiviste
64
Introduction
La problématisation (Fabre & Orange, 1997, Orange, 2012) est un point de vue
conceptions des élèves, mais c’est de les faire passer d’une conception à un savoir
didactique.
problématisation (Fabre & Orange, 1997, Orange, 2012). Nous présenterons dans ce
chapitre ce que signifie « problématiser », la nature des savoirs scientifiques, les aides
constructiviste.
Introduction
monde qui nous environne est particulière. C’est aussi avoir une idée claire sur ce qui
Les travaux didactiques accordent une importance aux savoirs en jeu. Ceci
l’acquerra-t-on ?
général. En observant le réel, on peut tirer, par induction, des lois générales. Or,
65
l’observation des faits ne peut être complète. On ne peut pas déduire une loi à partir
d’une série de cas particulier. Karl Popper affirme que l’induction ne garantit en rien
la sincérité des lois générales. Pour lui, une démarche est scientifique si elle permet la
que « Pour les empiristes, c’est la précision et la répétition des expériences et des observations
qui font des savoirs scientifiques des savoirs vrais, car prouvés». Dans cette conception de
la science « tout part des faits d’observation ou des résultats des expériences ; sur ces faits,
on construit des lois puis des théories, généralement par induction, c’est-à-dire en passant
d’un ensemble de constats singuliers à une règle générale. » (Schneeberger & Vérin, 2009).
la science la fonction d’expliquer. Il affirme que « dans l’état positif, l’esprit humain
destination de l’univers, et à connaître les causes intimes des phénomènes, pour s’attacher
(Comte, 1830, p. 4-5). Halbwachs, affirme que l’histoire de l’école positiviste constitue
de l’activité scientifique concerne ce que l’on pourrait appeler une confusion entre les moyens
et le but de la science. » (Lhoste, 2008, p. 20). Poincaré affirme que « c’est la connaissance
qui est le but et l’action qui est le moyen » (Poincaré, 1902/1992, p. 258). De la même
façon, Meyerson, précise que « pas plus chez le savant que chez l’homme de sens commun,
la loi ne suffit à expliquer le phénomène. Elle joue un rôle immense, dans la science,
puisqu’elle permet la prévision et, partant, l’action. Mais elle ne contente pas l’esprit qui
une loi ou une théorie. « Le fait qu’une théorie ait résisté […] à toutes les expériences ne
peut garantir qu’il en sera toujours ainsi. C’est d’ailleurs ce qui explique qu’il y a eu, dans
l’histoire des sciences, des remises en causes importantes et pas seulement des ajouts liés à des
des simples observations. François Jacob affirme que « Contrairement à ce qu’on croit
données expérimentales pour en déduire une théorie. On peut parfaitement examiner un objet
pendant des années sans jamais en tirer la moindre observation d’intérêt scientifique. Pour
apporter une observation de quelque valeur, il faut déjà, au départ, avoir une certaine idée de
ce qu’il y a à observer. Il faut déjà avoir décidé ce qui est possible ». Jacob (1981, p29).
Malgré, ces critiques, cette vision de la science reste encore prégnante chez un
bon nombre d’enseignants. Les travaux de (Lederman, 2007; Mathé, 2010) en sont un
témoin.
relations étroites
problématisation (Fabre & Orange, 1997 ; Orange, 2002, 2005b). Fabre et Orange ont
ceux relatives aux sciences de la vie et de la terre) et comment ils ont été abordés
sciences).
67
1.1.1. Savoirs scientifiques et Problème : des relations étroites
l’importance du problème dans les sciences. Bachelard note que « l’esprit scientifique
nous interdit d’avoir une opinion sur des questions que nous ne comprenons pas, sur des
questions que nous nous ne savons pas formuler clairement. Avant tout, il faut savoir poser
des questions. Et quoi qu’on dise, dans la vie scientifique, les problèmes ne se posent pas
d’eux-mêmes. C’est précisément ce sens du problème qui donne la marque du véritable esprit
scientifique. Pour un esprit scientifique, toute connaissance est une réponse à une question.
S’il n’y pas eu de question, il ne peut y avoir connaissance scientifique. Rien n’est donné.
Tout est construit. » (Bachelard, 1938/1993, p. 14). Karl Popper dit « or ce que j’entends
montrer, c’est qu’il convient de se représenter la science comme une démarche qui progresse à
travers la formulation de différents problèmes pour en venir à des problèmes toujours plus
fondamentaux. En effet, les théories scientifiques – qui visent l’explication- ne sont rien
d’autre que des tentatives pour résoudre des problèmes scientifiques, c'est-à-dire des
problèmes liés à la découverte d’explications. Certes, nos attentes et, partant, nos théories
commence que s’il y a problème. » (1985, p. 329). Laudan adopte la même position en
affirmant que « la science est essentiellement une activité qui vise à résoudre des
Mais ce sont les problèmes explicatifs qui sont mis en avant en science. Le but
de cette dernière est d’expliquer les faits qui nous entourent. De nombreux
scientifiques ont pointé cet aspect. Lowell affirme que « l’objet entier de la science est
d’expliquer et de rendre plus compréhensible l’univers qui nous entoure » (Lowell, 1912,
p.19). Toulmin a dit que « la science est principalement un effort pour comprendre ; elle
désire rendre le cours de la nature non simplement prévisible mais intelligible », (Toulmin,
1973, p. 113-114). Morange déclare qu’ « expliquer est certainement la motivation la plus
fondamentale dans tout travail scientifique » (Morange, 2005, p. 13). « En biologie, par
exemple, il ne s’agit pas uniquement de décrire les organismes, leurs organes ou leurs
68
associations, mais d’expliquer les fonctionnements à différents niveaux : écosystème,
tient à sa relation dynamique avec les savoirs scientifiques. Car on ne peut accéder
aux savoirs scientifiques sans qu’un véritable travail de ces problèmes ait lieu. La
science est avant tout un « Processus ayant pour point de départ et pour terme la
s’accroître, en donnant le jour à d’autres problèmes encore inédits. » (Popper, 1991, p. 33).
Cette relation dynamique entre les savoirs scientifiques et les problèmes dont
ils sont solutions, donne aux problèmes une place privilégiée notamment dans les
situations d’apprentissage.
scientifiques ne se réduisent pas aux solutions de ces problèmes. Ils ne sont pas des savoirs
certaine apodicticité ; il ne s’agit pas uniquement de « savoir que », mais de savoir « pourquoi
cela ne peut pas être autrement » (Orange, 2006, p.77). En biologie végétale, par
exemple, savoir que la fleur donne le fruit, ou même savoir que l’ovaire se
69
Ce caractère apodictique du savoir scientifique a été mis en avant par
Canguilhem, quand il affirme que : « connaître, c’est moins buter sur le réel que valider
perdent tout caractère de nécessité », ce ne sont plus des savoirs scientifiques, mais de
Ceci montre que, pour un élève, par exemple, un concept restera un savoir
dont il est issu car« La connaissance scientifique se dénature lorsqu’elle efface ou oublie les
Nous avons montré dans le paragraphe (1.1.2) que les savoirs scientifiques
sont des savoirs apodictiques intimement liés à des problèmes explicatifs. Cette
construction des savoirs, une étape nécessaire voire primordiale pour l’accès aux
Angiospermes, on peut dire que ce que nous entendons par « conditions » est bien les conditions de
cette reproduction.
70
savoirs problématisés. Donc il parait légitime de présenter ce processus et de voir
pensée scientifique se dédouble en pensée assertorique et pensée apodictique, entre une pensée
dédoublement fait apparaître d’un côté ce qui relève de l’assertorique, ce qui est ainsi et qui
aurait pu être autrement (les faits et les idées et les liens entre ces faits et ces théories) et sur
un autre plan, ce qui relève de l’apodictique et qui fonde les idées en nécessité » (Lhoste,
2008, p. 63). C’est dans ce dédoublement : pensée assertorique (du latin : asserere,
construction d’un problème scientifique. Une construction qui engage le sujet dans
passage entre une connaissance ordinaire, autrement dit une opinion non
seulement à « à explorer et délimiter le champ des possibles, en posant des questions du type
: comment est-ce possible ? Peut-il en être autrement ? » (Orange, 2007c, p.92), Mais à
mettre en tension un registre empirique (les données) et un registre des modèles (les
- Le registre empirique (ou "mondes des faits et des phénomènes") est constitué
71
définit un troisième registre ou registre explicatif : c’est "le monde qui donne
Connaissance
Ordinaire
Contraintes
empiriques
signifiantes (pour
le problème)
REGISTRE EMPIRIQUE.
72
1.2.1. La problématisation : un processus à trois dimensions
28). Chaque dimension a ses propres caractéristiques. Nous allons présenter les
Dans une situation d’apprentissage dans le champ des SVT (sciences de la vie
des élèves que si dans leurs explications, la mise en relation d’éléments de savoir ne
va pas de soi. Elle semble contradictoire ou paradoxale. (Lhoste. & Peterfalvi, 2009,
p. 87).
Un problème n’est posé pour des élèves que lorsqu’ils le perçoivent et qu’ils le
prennent en charge explicitement (Fabre, 1999 ; Beorchia, 2004). Parmi les techniques
permettant cette perception on peut penser à faire émerger des controverses au sein
de la classe. Des controverses issues des confrontations entre les différentes idées et
propositions des élèves. Mais pas toutes les controverses peuvent amener à la
position du problème. Car « Derrière une controverse produite au sein de la classe peuvent
se cacher des situations très différentes en ce qui concerne le problème posé ou construit »
controverses ou contradictions prennent sens et font problème si une mise en relation se fait
entre certains éléments empiriques et certains présupposés théoriques des élèves, ce qui
nécessite leur explicitation en situation de classe. » (Julie Gobert & Yann Lhoste, 2011, p.
3).
N’oublions pas que les obstacles à l’apprentissage peuvent jouer une fonction
73
confrontation des idées-obstacles de l’élève avec d’autres idées peuvent créer
« sans cette idée qui faisait obstacle, et sans cette incohérence perçue, le problème ne serait pas
à les mettre à l’épreuve. Cette mise à l’épreuve peuvent se faire à travers différentes
1.3. Conclusion
Nous avons vu, à travers ce chapitre, que les savoirs scientifiques ne sont pas
des savoirs assertoriques. Ils sont de nature apodictique. Ils sont intimement liés à
des problèmes explicatifs. L’accent est mis autant sur la construction que sur la
(Brousseau, 1980 ; Douady, 1984 ; Arsac & al., 1988 ; Astolfi, 1993 ; Merieu 1992 ; De
74
Vecchi et Carmonna-Magnaldi, 2002) nécessite la préparation d’outils d’aide. C’est ce
problématisation.
Introduction
La situation problème peut être pensée en termes de résolution. Elle peut être
étudié et bien adapté, mais requiert aussi la « présence » d’un enseignant. Une
d’apprentissage, mais aussi par les aides à la problématisation qu’il déploie au profit
de ses élèves.
l’expression de Fabre et Musquer, « comment aider l’élève à sortir du puits sans lui faire
l’on s’intéresse à « des aides bien spécifiques, susceptibles d’activer les schèmes de l’élève et
contenu » (Fabre & Musquer, 2009a, p. 2), on rejoindra l’idée de Fabre et Musquer
2.1. Définition
Musquer définissent comme étant « des aides bien spécifiques, susceptibles d’activer les
75
schèmes cognitifs de l’élève et ceci par rapport aux différentes opérations du processus de
problème, dans les interactions élève/ maître ou dans le dispositif mis en place, est susceptible
d’activer chez l’élève des schèmes anticipateurs » (Fabre & Musquer, 2009a, p. 4).
problématisation
relations (a), (b), (c), (d), et (e) entre les quatre pôles désignent les inducteurs de
problématisation.
- L’inducteur de type (c) : tend à structurer les données en vue des conditions
conditions.
résolution ne sont pas des phases qui se succèdent dans le temps, l’une prenant le relai des
autres. Il s’agit plutôt d’une série de va-et-vient, tantôt descendant vers les solutions possibles
et tantôt remontant vers le problème posé pour le reformuler c’est-à-dire en réviser les
données et les conditions » (ibid., 2009b, p.113). Cela a permis aux deux auteurs
76
d’attribuer une valeur différente (1 ou 2), selon qu’ils regardent vers l’aval des
d’inducteurs.
Obstacle Obstacle
RECHERCHE des
conditions
a d
Construction
du problème
PRISE EN COMPTE
des informations de Résolution FORMULATION
Position
l’énoncé du c du d’hypothèses
du
problème
problème problème
Construction
du problème
b e
RECHERCHE des
Obstacle
Obstacle données
Ainsi on a :
- des inducteurs de type : a1, a2, b1, b2 : ce sont les inducteurs de position du
problème.
77
- des inducteurs de type : ci, cd : ce sont les inducteurs de construction du
problème.
hypothèses.
s’agit plutôt de présenter les différents types d’inducteurs qui ont été classés selon
épistémique, les critères qui permettent de l’identifier, ainsi que ses amorces 5
possibles.
Ci : forme inductive, c d : forme déductive.
5 Une amorce est le trait de surface de l’inducteur qui peut prendre la forme d’une consigne,
d’un document, d’une observation, d’une expérience, ou émerger du dispositif mis en place, des
interactions.
78
Tableau 10. Les inducteurs de position du problème. (Fabre & Musquer, 2009b)
Fonction dans
Critères Modalités Modalités
la Amorces
d’identification argumentatives épistémiques
problématisation
79
2.3.2. Les inducteurs de construction du problème
tableau à double entrée pour structurer les informations d’un document) ; 2) de cadre
Alors que les inducteurs (ci) vont des cas ou des exemples vers les conditions, les
inducteurs (cd) expriment les conditions du problème sous une forme plus ou moins
80
2.3.3. La formulation ou la critique des hypothèses
problématisation.
81
Tableau 12. Les inducteurs de résolution du problème. (Fabre & Musquer,
2009b)
Fonction dans
Critères Modalités Modalités
la Amorces
d’identification argumentatives épistémiques
problématisation
d1 Anticipation Tableau de Forme des Formulation des Explorer les
de la forme des combinaisons, hypothèses thèses ou solutions
hypothèses schémas, (rappel des hypothèses possibles
formulations conditions : « Si… conformes aux
partielles… anticipées ou Alors… » concepts,
construites), opérations…
- Une fois le
problème
posé mais pas
nécessairement
construit
d2. Examen des Dialogues Forme des Objections, Tester la validité
hypothèses au entre élèves hypothèses réfutations des hypothèses,
regard des ou (rappel des : au
conditions Interventions conditions « Oui… regard des
magistrales anticipées ou Mais… » raisons
construites), Raisonnements (concepts,
- Une fois le par l’absurde. opérations)
problème construites
posé (mais pas ou en cours de
nécessairement construction.
construit) Contrer les
obstacles
82
2.4. Conclusion
problème;
problématisation, on peut s’interroger sur la nature des aides que les enseignants
Nous allons présenter dans la section suivante certaines difficultés que peuvent
constructiviste.
83
3. Difficultés des enseignants à mettre en place un enseignement constructiviste
Introduction
complexe de la mise en place d’un enseignement constructiviste. Ils ont pointé les
difficultés de piloter les séances d’enseignement fondées sur une démarche qui laisse
enseignement centré sur les idées des élèves demande à la fois une maîtrise des contenus à
enseigner et une bonne connaissance des représentations et modes de pensée des élèves ainsi
que des activités pertinentes pour les faire évoluer » (Vérin, 1998, p.133).
Étant donné que notre travail de recherche vise à dévoiler la façon avec
sciences à l’école. Ensuite, nous exposerons les difficultés mentionnées dans l’étude
semble être un moyen pour rénover l’enseignement des sciences ne va pas sans
présenter elle aussi de difficultés. Les différentes difficultés soulevées peuvent nous
Nous avons montré que les travaux en didactiques des sciences ont adressé
deux critiques à l’enseignement des sciences à l’école et aux savoirs scolaires: l’une
84
Nous ne prétendons pas, dans cette partie, présenter l’état de la
nous voulons évoquer deux critiques majeures adressées aux savoirs scolaires et
travers une étude qui met en rapport ce que l’enfant apprend sur le marais salant et
ce que l’élève apprend dans l’institution scolaire, que le savoir dispensé à l’école est
de nature propositionnelle. Les deux auteurs précisent que : « Quand nous appellerons
“propositionnel” le savoir scolaire, nous attirerons l’attention par cela sur l’une de ses
caractéristiques marquantes, qu’à défaut de pouvoir être théorique, il résume le savoir sous
contenus » (Delbos & Jorion, 1990, p. 11). Ils opposent ce type de savoir au savoir
(2008, p. 54).
(1992) montrent que les savoirs scolaires ne se réfèrent pas à des problèmes. Ils sont
des savoirs ont établi le caractère très propositionnel des mises en texte qui peut être
dégagé à travers les manuels scolaires. L’oubli du problème et des raisons qui
fondent les savoirs scientifiques ont conduit les textes de savoirs à perdre toute leur
Chalak, 2012a).
85
Le problème, c’est ce détachement du savoir scolaire du problème dont il est la
questionnement, ce qui lui fait perdre tout sens épistémologique » (Fabre, 2009, p. 215).
« C’est parce que les savoirs scolaires ont perdu tout contact avec les problèmes dont ils sont
brouillonne, comme si l’idée de problème s’avérait quelque peu inassimilable, quelle que soit la
bonne volonté des enseignants pour la prendre en compte. » (Fabre, 2007, pp 69.70)
permettrait d’atteindre une vérité scientifique préexistante, reste très prégnante chez
scientifique amène les enseignants à présenter « une image déformée des connaissances et
Dans le même contexte, Lhoste (2008, p. 56) affirme, en critiquant les pratiques
des enseignants que : « Les bonnes explications sont enseignées et l’enseignant souhaite
que les élèves les acceptent sans les questionner, sans leur montrer d’autres explications
possibles et en quoi les premières sont meilleures. De là à encourager les élèves à envisager
empiriste se manifeste également d’une autre façon dans l’enseignement des sciences. Ainsi,
l’essentiel des activités proposées aux élèves dans les cours de SVT consistent à valider
86
expérimentalement les explications qui correspondent aux explications validées par la
dans cette conception épistémique des enseignants, lorsqu’il réclame dans un sous-
titre de son travail de thèse, «le problème réduit à sa fonction de motivation et la primauté
contenu de savoir ayant été désigné comme savoir à enseigner subit dès lors un ensemble de
transformations adaptatives qui vont le rendre apte à prendre place parmi les objets
d’enseignement. Le “travail“ qui d’un objet de savoir à enseigner fait un objet d’enseignement
construire et qu’il fasse de ce savoir la condition du problème qu’il propose aux élèves. »
(Fabre & Musquer, 2009b, p. 4). Le passage du savoir à enseigner au savoir enseigné
ne se fait pas sans qu’il soit démêlé avec les choix didactique et pédagogique de
l’enseignant.
87
3.2. L’étude d’Ann Vérin
Nous avons choisi de présenter ici les résultats d’une étude menée par Ann
Vérin (1998). A travers cette étude, l’auteur a pu mettre en exergue des nœuds de
tension rencontrés par des enseignants dans la mise en œuvre d'un enseignement de
type constructiviste.
recherche (Ann vérin) est la tension entre la logique de déstabilisation cognitive des
laquelle les élèves sont invités à exprimer leurs idées à propos du problème posé.
Cette phase soit elle est très cadrée ou bien elle est plus ouverte. Il y a deux craintes.
Soit on laisse les élèves s’exprimer leurs idées « fausses » ce qui peut renforcer leurs
erreurs. Ou bien on laisse durer cette phase, ce qui peut engendrer un « abandon
intellectuel ».
problème et le travail des obstacles rencontrés par les élèves. On trouve ici le
dilemme entre le fait de suivre les idées des élèves qui constitue une condition pour
tension entre la suivie des idées des élèves ou bien tenir fermement le cap pour que
les activités soient centrées sur l’obstacle qui permet un progrès intellectuel.
ce que les élèves sont capables de construire. Ceci mène à des niveaux de formation
qui ne sont pas identiques au savoir établi. Les enseignants expriment leur difficulté
à renoncer à des savoirs plus élaboré, alors qu’ils affirment que le savoir est fugace
88
La quatrième difficulté se voit à travers la tension que les enseignants ont
vécue entre le travail des obstacles à court terme et à long terme. En effet, les
acquis des élèves on voit une conception linéaire de l'apprentissage qui est mise en
occasions pour qu’il soit ébranlé. Ceci nécessite un travail un long terme.
question du temps. « Les enseignants se sentent tiraillés entre le désir de prendre le temps
nécessaire pour que les élèves approfondissent leur compréhension et la nécessité de traiter
démarche d’investigation
groupes chargés de la formation continue de leurs collègues. Son but est de vérifier
qu’elles ont été montrées par différentes études précédentes (Johsua, 1989 ; Johsua &
l’analyse de séances en phases didactiques (Seck, 2008). Il peut ainsi rendre compte
89
collectif, individuel, en groupe) qui caractérisent la situation d’enseignement. Et
recommandations officielles et par là de voir l’écart entre ce qui est prescrit et ce qui
Les résultats des analyses menées par Cross : « montrent que les séances
sont affinées au fur et à mesure » (Cross, 2013, p. 190). Il ajoute encore qu’ « Elles
présentent ... une alternance entre le travail en groupes et le travail en classe entière. Le
travail individuel reste anecdotique ... il semble .... que le travail collectif, en groupe ou en
classe entière, soit perçu comme une caractéristique de la démarche d’investigation ». (Cross,
2013, p. 190).
Cross affirme qu’elles « présentent une plus grande variété du point de vue de la structure
plus part des séances et quelle que soit la discipline la manipulation par les élèves
occupe une place centrale. En ce qui concerne le déroulement des séances l’auteur
constate qu’il est linéaire et qu’on observe peu d’allers- retours entre différentes
90
Cross remarque aussi que « Le déroulement de ces séances est très « narratif » : la
séance est clairement découpée en différents moments et les allers-retours entre ces différents
moments, préconisés par les programmes, n’ont pas été observés ». (Cross, 2013, p. 191).
En discutant les analyses qu’il a faites, Cross soulèvent des problèmes que
remarqué que chez cinq enseignants (4 novices et une enseignante experte) la phase
ajoute que pour les enseignants novices, il s’agit plus d’appliquer un « format de
questions est d’hypothèses est absente. La question de cette séance est une
demander ... la mise en place d’un ensemble de procédures ». (Cross, 2013, p. 192).
L’auteur mentionne que les phases de conclusion sont très peu présentes. « Les
élèves quittent la classe sans un bilan de la séance sur ce qui a été vu ou ce qu’il est important
montrer une séance centrée sur la phase de manipulation. « Aucun ne montre de séance
Ceci amène l’auteur à faire l’hypothèse qu’ « il s’agit d’un effet des
91
sur la manipulation, et le travail de mobilisation des connaissances n’en fait ... pas partie »
Michèle Gandit, Eric triquet et Jean-Claude Guillaud, (2013) ont conduit une
recherche qui porte sur les pratiques enseignantes de trois jeunes enseignants
cours de la séance.
la visite d’un musée, Alexandre a fait tomber sa lampe de poche allumée dans une
pièce noire. Pour retrouver sa lampe, il regarde par le trou de la serrure de différentes
pièces pour voir s’il voit de la lumière. Question : retrouvera-t-il la lampe de cette
qui va servir comme support aux élèves pour formuler des hypothèses en vue
de les tester est : « une boite ramettes de papier, dont l’intérieur est peint en noir, est
percée d’un trou sur une des faces latérales. Une lampe de poche allumée éclairant la
face supérieure est posée à l’intérieur de la boite. Question : est-ce que l’on pourra voir
quelque chose dans la boite ? Pourquoi ? ». (Gandit, Triquet & Guillaud, 2013,
p.200). Selon les auteurs cette deuxième situation (boite noire) permet de
92
convaincus qu’ils voient la lumière. Ils disent avec insistance voir de la lumière par le
trou de la boite noire, alors que l’enseignant affirme ne rien voir » (Gandit, Triquet
& Guillaud, 2013, p.200). Cette situation provoque selon les auteurs une
inductiviste. Les chercheurs affirment que « dès lors qu’il est en difficulté,
Bernard Calmettes a mené une recherche qui a pour objectif l’analyse des
rapports qu’entretiennent des enseignants stagiaires, débutants, avec les savoirs lies
classe ordinaires qu’ils réalisent. Son étude porte sur l’enseignement du physique. Il
mobilise pour ceci un cadre théorique axé sur le concept de « rapport au savoir » tel
Les résultats obtenus par le chercheur s’intéressent d’abord aux obstacles que
les enseignants déclarent avoir repérés dans les mises en œuvre des séances (point de
vue de l’enseignant sur sa pratique). Puis aux difficultés que ces enseignants ont
élèves). Ensuite l’auteur a étudié la manière dont les enseignants préparent les
séances et les moyens qu’ils emploient pour ces préparations. Enfin, il présente les
démarches d’investigation.
93
3.3.3.1. Obstacles dans les mises en œuvre des démarches
d’investigation
d’élèves trop important, ou au fait que certains élèves ne sont pas motivés par ce
genre de démarche. L’auteur a constaté aussi que d’autres obstacles en relation avec
Calmettes, trouve que les enseignants débutants, voient que les moments de la
des manuels scolaires et celles des sites internet dédiés, des sites académiques et les
mises en œuvre d’investigation, Maryline Coquidé& Estelle Flatter, (2015) ont réalisé
une étude de cas de quatre enseignants de SVT exerçant dans quatre collèges
étaient : Quels sont les choix des enseignants au regard des prescriptions et
94
recommandations institutionnelles ? Quelles sont les normes éducatives qui sont
autonomie des élèves et guidage des enseignants ? Leur recherche vise aussi à
questionner les écarts entre ce que chaque enseignant a élaboré pour la séance (auto-
Les résultats obtenus par les deux chercheuses (Coquidé& Flatter, 2015) sont
les suivants :
d’investigation
Coquidé & Flatter (2015) ont constaté que les enseignants impliqués dans leur
travail de recherche voient que les démarches d’investigation sont des démarches
constructives dans lesquelles les élèves sont autonomes et en position d’acteur. Ils
phases clés de la démarche d’investigation. Trois enseignants ont évoqués aussi les
Il y a aussi des différences de ce qui est une démarche d’investigation pour ces
En vue de voir comment la pratique peut être influencée par les prescriptions,
les deux chercheuses ont effectués une comparaison de phases des différentes
séances. Nous allons présentés les différentes phases une par une.
95
- Phase 1 : situation-problème et appropriation du problème
ont constaté qu’ « Aucun temps spécifique de reformulation du problème par les élèves n’a
été observé dans les classes. » (Coquidé & Flatter, 2015, p. 38). Elles ajoutent que « ce sont
une construction de problème (Fabre, 1993 ; Lhoste & Gobert, 2012) qui ont été retenues lors
des séances observées chez ces quatre enseignants. » (Coquidé & Flatter, 2015, p. 38).
recueil des productions initiales des élèves. Alors que les deux autres (3 et 4) n’ont
prévu aucun moment pour recueillir les productions initiales des élèves et n’ont pas
« Les enseignants avaient cité la formulation des hypothèses comme une phase
essentielle des démarches d’investigation. Lors de la séance observée, seuls deux enseignants
(1 et 3) les ont cependant fait exprimer. Les enseignants 2 et 4 sont passés directement d’une
Tans disque les deux autres qui ont laissé plus d’autonomie aux élèves pour la
96
- Phase 5: Structuration des connaissances
Coquidé & Flatter ont montré que la phase de structuration des connaissances
a fait défaut dans la mise en œuvre de la démarche d’investigation par les quatre
enseignants. A travers ce constat, elles rejoignent le constat de Cross (2013) qui dit
démarche d’investigation
Les deux chercheuses ont constaté que les principales difficultés évoquées par
contrat didactique.
3.4. Conclusion
- tension que les enseignants ont vécue entre le travail des obstacles à court
- la contrainte du temps ;
97
- prédominance de la phase de manipulation au détriment des autres des autres
- le déroulement des séances est en majorité linéaire. Pas d’aller retours entre les
différentes phases ;
inductiviste;
d’investigation
98
Chapitre 4 .Étude épistémologique et historique de la
99
Introduction
Notre rappelons que notre recherche concerne les conceptions et les pratiques
des enseignants sur la situation-problème et sur les aides qu’ils déploient au profit de
éléments constitueront pour nous des repères utiles pour comprendre ce qui a fait
Vie
Les notions de sexe et de fécondation chez les végétaux sont assez ancrées
dans l’histoire. Dès le 4eme siècle avant J.C, Aristote a évoqué les sexes des plantes
qu’ils l’assimilent aux sexes des animaux. Théophraste rapporte les faits connus sur
l’existence de sexes séparés. Mais il y a une différence entre les faits et leur
signification. « […] il faut se rendre à l’évidence : la constatation des faits, leur utilisation
même sont une chose ; leur signification en est une autre » (Leroy, 1959, P 7).
Si nous reprenons le premier exemple, qui est celui d’Aristote, on peut dire
que malgré qu’il ait parlé des sexes des plantes, dans sa théorie, selon lui, le mâle
100
femelle qui n’est que matière. « Chez Aristote, […] il n’y a pas de frontière bien établie
entre ce qui est d’origine sexuelle et ce qui ne l’est pas. […] On désigne par les termes de mâle
et de femelle des plantes d’espèces différentes, selon qu’elles sont stériles ou fertiles,
prudence et sa réserve dans ses expressions qui lui ont fait manquer la découverte de
la reproduction sexuelle des plantes. Tournefort, qui a bien identifié la structure des
fleurs, considère que la fleur et le fruit sont deux choses complètement distinctes.
Concernant la reproduction, il n’a aperçu aucun lien important entre eux. Mais il sait
bien la façon de leurs emplacements par rapport aux plantes. Selon lui, il y a trois cas.
Le premier cas, le fruit est lié à la fleur (ce sont nos fleurs hermaphrodites). Dans ce
cas il attribue aux différentes parties de la fleur un rôle nourricier pour le fruit. Le
second cas, le fruit et la fleur sont séparés sur le même pied. Dans ce cas le rôle de la
fleur est de « purifier la nourriture de ses éléments étranges » (Leroy, 1959, P 7). Le
dernier cas, les fleurs et les fruits sont portés par des pieds différents (plantes
dioïques). Malgré ses observations lors de son voyage en Orient, Tournefort n’est pas
arrivé à assimiler et à comprendre le rôle joué par « les corpuscules qui s’échappent de la
longue période et des différentes explications relatives au rapport entre les fleurs et
les fruits, la notion de la sexualité chez les végétaux était niée. Ceci met en relief
combien la notion du sexe et de fécondation chez les plantes est assez complexe et
difficile à assimiler.
La fin du 17eme siècle et le 18eme siècle sont reconnus par l’apparition de deux
cellule. En 1672, Nehemia Grew considère que le pollen sert comme nourriture aux
abeilles qui en font le miel. Mais 10 ans plus tard, en 1682, Il a affirmé la nécessité de
101
l’action du pollen sur le pistil pour la formation du fruit: « avec le microscope, les
grains de pollen deviennent visibles : ce sont de petites sphères dont les dimensions et
l’apparence diffèrent en fonction des espèces. Ils tombent sur l’utérus de la fleur et la
fertilisent comme cela se produit chez les animaux qui copulent et ils sont « la nature mâle »
précision et à l’aide des séries d’expériences6 que les étamines sont les organes
sexuels mâles et le pistil l’organe sexuel femelle des plantes. Sans l’action du pollen
sur le pistil, les graines ne se forment pas. Voici ce qu’il a écrit en parlant de son
expérience sur les plantes monoïques : « lorsque j’ai enlevé chez le ricin, les boutons
ronds des fleurs avant que les étamines ne soient déployées, et quand j’ai empêché le
femelles qui restaient et qui n’avaient pas été touchés » (cité par de Wit, 1992). Il a écrit
aussi : « […] il me semble alors justifié d’attribuer aux étamines la fonction des organes
génitaux mâles et de considérer l’ovaire, avec son stigmate et son style, comme l’organe
Avec les travaux de Camerarius, nous pouvons affirmer qu’un pas important
a été réalisé dans la compréhension de la sexualité chez les plantes. Un pas qui a
écarté plus au moins les ambigüités qui ont accompagnés l’explication du rapport
entre la fleur et le fruit que nous avons pointé, plus haut, certaines d’entre eux.
6 Suppression totale ou partielle des étamines chez les espèces hermaphrodites, ou l’isolement des
individus quand il s’agit de plantes dioïques.
102
Un nouveau progrès a touché le microscope et qui a eu son impact sur
immersion dans l’eau, qui permet d’obtenir d’assez forts grossissements. Cet
pourpier (Portulaca), des grains de pollen prolongés d’une sorte de boyau. Il voit
que le tube pollinique, renflé à son extrémité, éclaterait et libèrerait les granules
spermatiques qui chemineraient ensuite, par leurs propres moyens, jusqu’à l’ovule.
pollinique pénètre dans le stigmate et s’allonge jusqu’à l’ovaire. Donc, ces granules
s’allonge.
encore évidente à cette époque. D’un côté, on trouve les partisans de la conception
botanique par polliniste) et oviste et d’un autre côté, les adhérents à la conception
épigéniste.
Introduction
soit par la présence du germe dans l’œuf non fécondé. C’est l’ovisme. Soit par sa
nouvel individu se forme à partir de l’œuf. Le sperme n’a de rôle que d’activateur.
103
Ces différentes conceptions de la reproduction ont pris naissance à partir de l’étude
des animaux. Les botanistes ont rencontré les mêmes conceptions quand ils ont
Vaillant et Adanson). D’autres théoriciens pensent que le germe est localisé dans le
grain de pollen. L’organe femelle ne joue qu’un rôle nourricier. C’est la conception
reproduction des plantes. En 1830, A.T. Brongniart (1801-1876) propose son point de
vue concernant le phénomène de fécondation chez les plantes à fleurs. Selon lui
l’embryon végétal ne préexiste pas à la fécondation. Il repousse ainsi les idées ovistes
et celles des pollinistes pour adhérer à la théorie épigéniste. L’incertitude qui règne à
exprimé par « l’analogie des granules avec les animalcules spermatiques des animaux fait
naitre dans l’esprit, à l’égard du règne végétal, toutes les hypothèses sur la fécondation
imaginées dans l’autre règne. Ces hypothèses sont : 10 que le germe est fourni par l’organe
mâle et nourri par l’autre ; 20 qu’il est produit par l’organe femelle et que son développement
est déterminé par une action excitative de l’organe mâle ; 30 que l’embryon résulte d’une
combinaison matérielle d’éléments produits par les deux organes. La dernière hypothèse qui
est celle de Buffon et de plusieurs auteurs modernes, est peut-être plus d’accord avec ce fait si
évident dans les deux règnes, que les produits participent de la nature des deux parents à la
fois. La seconde est la seule qui puisse expliquer le développement de graines, sans
fécondation, observé par Spallanzani dans quelques plantes dioïques. Enfin, la première
hypothèse parait plus d’accord avec les faits observés par divers botanistes ; mais il faut
convenir que ces observations sont encore incomplètes ». (Candolle A.-P. de, 1835).
104
1.2.1. Point de vue des pollinistes
du grain de pollen. Selon eux, l’organe femelle joue un rôle nourricier. Cette manière
d’expliquer la reproduction des plantes est la conception polliniste. Parmi ceux qui
ont défendu le point de vue polliniste de la reproduction des plantes, on peut citer
sac embryonnaire. » (Schleiden J., 1839a). Une fois atteint le sac embryonnaire il
« pousse devant lui la membrane du sac embryonnaire, la replie en dedans tout autour de lui,
l’embryon. Pour Schleiden, le germe du futur embryon est fourni par l’organe
qui formera l’albumen, aura une fonction nourricière. C’est l’explication polliniste de
la reproduction.
soumise à la critique par Mirbel, Brongniart et Amici. « Mirbel juge que plusieurs
conclusions avancées par ces auteurs (ce sont ceux qui ont adopté la conception polliniste,
parmi eux Schleiden) sont hasardées et doute que le petit sac membraneux à l’origine de
l’embryon soit l’extrémité du boyau ». (Mirbel & Spach, 1839). Brongniart a constaté que
dans quelques plantes « la vésicule embryonnaire […] existait avant que la fécondation fût
opérée » et doute donc « que l’extrémité des tubes ou boyaux polliniques soit à l’origine de
Amici a démontré dans son étude sur la fécondation des Orchidées (1847),
que la conception de Schleiden est loin d’être la règle. Il constate que le tube
105
pollinique ne repousse pas la vésicule embryonnaire comme l’a noté Schleiden, mais,
postulant que l’embryon résulte du concours de parties fournies par l’organe mâle et
Encore une fois, le développement des méthodes d’étude cytologique ont leur
1884 et grâce à la méthode d’étude des cellules fixées et colorées, l’allemand Eduard
Strasburger observe chez un Epicea la fusion de l’un des noyaux mâles, et d’un
seulement, avec le noyau de la cellule œuf. Nous pouvons dire qu’un saut
106
considérable a été fait dans la compréhension de la fécondation végétale : la
caryogamie a été mise en évidence. Mais l’étude du deuxième noyau mâle a échappé
à Strasburger.
Que devient le deuxième noyau mâle issu du tube pollinique et passé dans le
sac embryonnaire ?
noyau mâle s’unit avec les deux noyaux végétatifs situés dans le centre du sac
ces noyaux mâles va rejoindre le noyau polaire supérieur, ou les deux noyaux polaires s’ils
l’oosphère et des synergides sont alors entièrement ou partiellement détruites, sans doute à
cause du passage des éléments mâles ; souvent les noyaux des synergides se désorganisent, ou
bien l’un deux conserve encore pendant quelque temps sa structure primitive. » (Guignard,
1899d).
L’étude qui a porté sur les conceptions des élèves (De Vecchi et Giordan, 1999)
107
- préformisme femelle : le bébé est fabriqué par la mère
- épigénisme de 1er niveau : le bébé est fabriqué par la mère et par le père
l’utilisation de ces termes serait vide de sens et renverrait plutôt aux catégories
1 et 2.
reproduction humaine. Son étude a porté sur la construction de problème par les
élèves et plus particulièrement sur l’évaluation de la capacité des élèves d’un certain
âge (15-16 ans) à produire des raisons dans le domaine de la fécondation. Cela lui a
Mais, nous avons constaté que le thème de la reproduction des végétaux est
peu étudié du point de vue didactique. Nous nous référons au travail de Boyer
(2000).
(du CP au CE2), l'évolution des conceptions des élèves sur la reproduction végétale.
quotidiens à savoir : un fruit se mange, sucré et a du jus- une fleur est pour faire
beau – une graine est de taille petite et ronde, couleur sombre pousse si on la plante-
Le rôle du pollen repose uniquement sur des aspects quotidiens : (le rôle reproductif
est absent).
108
Boyer a précisé que la médiation au sein de la classe est l’un des vecteurs de la
enseignants a un rôle considérable à jouer pour que ceux-ci permettent aux élèves
morcelant les concepts, comme nous l'observons trop souvent dans les classes, que la
en évidence des relations entre concepts et de leur rapport avec les situations.
1.3. Conclusion
Nous avons tenté, dans cette partie, de reconstituer les différentes idées
raisons derrière les modèles scientifiques. Nous exposons dans le quatrième chapitre
de cette recherche notre méthodologie de recueil et d’analyse des données qui nous
109
Chapitre 5 .Méthodologie de recherche et domaine
d’étude
110
Introduction
une situation-problème et la nature des aides qu’ils déploient, nous présentons dans
données de cette recherche. Nous explicitons le choix des données empiriques (choix
rapport à nos questions de recherche ainsi que les outils d’analyse correspondants.
Nous finirons ce chapitre par un schéma global présentant les deux moments
fonctionnaliste qui a pour objectif de rechercher les causes immédiates (comment les
394). Le thème que nous avons choisi figure dans les programmes officiels tunisiens
111
la reproduction des plantes à fleurs est peu étudié du point de vue didactique. Nous
nous référons au travail de Boyer (2000) qui en se plaçant dans le cadre de la théorie
reproduction végétale.
apprentissages scientifiques.
Notre recherche est une recherche qualitative qui vise à comprendre la façon
de cas. Elle concerne 3 jeunes enseignants qui enseignent dans des classes de 6ème
primaires tunisiennes.
Nous avons contacté ces trois jeunes enseignants qui exercèrent dans trois
l’éveil scientifique (en 6ème année). L’enseignante B est une professeure des écoles
112
d’ancienneté et enfin l’enseignante C ; elle aussi est une professeure d’école primaire
Les enseignants, avec qui nous avons collaboré, n’ont pas eu de formation
problème car en Tunisie « la formation initiale qualifiante des instituteurs n’a pas concerné
tous les instituteurs. Près de la moitié des instituteurs en exercice ont en effet accédé à ce
La seule formation qu’ils ont eue est celle de la formation continue. La réponse
primaires. Les inspecteurs ainsi que les assistants pédagogiques dans le cas du
contribuer à les former par des programmes de formations locales (au niveau de la
Nous nous plaçons, à travers ce choix, dans des conditions qui nous
tableau suivant :
113
Tableau 13. : Tableau récapitulatif des données des enseignants
Ancienneté dans
Enseignant grade l’enseignement Diplôme obtenu
(en années)
Maître
A d’application 12 C.F.E.S.N7
principal
Professeure des
B 07 Maîtrise en SVT 8
écoles primaires
2. Choix et intérêt d’une méthodologie axée sur la mise en place des enseignants
décalage qui peut exister entre ce que les enseignants conçoivent, ce qu’on leur
demande de faire, ce qu’ils font et ce qu’ils disent au sujet de ce qu’ils font lorsqu’ils
méthodologie de recueil de données axée sur la mise en place des enseignants dans
7
Certificat de fin d’études secondaires normales
114
trois enseignants), mise en œuvre en classe et verbalisation de son action (l’entretien
d’autoconfrontation).
reproduction des plantes à fleurs. Les trois préparations ont été symbolisées par
Mais, pour qu’on puisse comparer leurs pratiques, nous avons proposé à ces
fruits contiennent des graines qui diffèrent les unes des autres par la couleur, la taille
schématisation du réel qui se manifeste dans le choix des données et la formulation des
Les problèmes qui méritent d’être posés aux élèves sont des problèmes
Le choix des données (« les fruits contiennent des graines, qui diffèrent les
115
(Astolfi 1992 ; Astolfi &Peterfalvi, 1993). Notre intention didactique est de focaliser la
réflexion des élèves sur le problème des conditions de la formation du fruit (la
Boyer (2000) a montré que les élèves de CE1 (âgés de six à neuf ans) ont du mal à
exemple : la fleur n’a de rôle que de faire beau - le rôle du pollen repose uniquement
sur des « aspects quotidiens » (il est associé à l'abeille et au miel, ou à des allergies.)
Après avoir dit cela, nous devons ajouter que la question proposée ne suffit
pas à tout seul de mettre les élèves sur la piste de la construction de leurs
Après avoir recueilli les trois préparations élaborées par les enseignants
participant à cette recherche, nous avons organisé une réunion (entre ces derniers et
objectif est d’offrir aux enseignants une occasion pour discuter et argumenter leurs
2.2. Réunion et discussion entre les enseignants sur ce qu’ils ont choisi
La réunion s’est déroulée une semaine après le recueil des trois préparations
((P(A), P(B) et P(C)), soit le 24/04/2014. Nous estimons qu’un tel entretien entre les
116
- expliquer et argumenter son choix dans sa préparation ;
Après avoir indiqué les objectifs poursuivis à travers cet entretien, nous
trois préparations ((P(A), P(B) et P(C)), leur donner un petit moment pour lire
- Au cours du dernier moment, ils traitent la question des aides qu’ils déploient
et leurs intentions.
Notons que juste après l’entretien, nous nous sommes mis d’accord (moi-
même et les trois enseignants) sur deux points. Le premier concerne les dates des
mises en œuvre des trois séances. Le deuxième point concerne les apprentissages
117
à notre objet d’étude (en lien avec le thème abordé : la reproduction des plantes à
118
Tableau 14. Déroulement de la réunion entre les trois enseignants sur leurs
La situation-problème
Deuxième proposée
7 mn
moment Comment engager des élèves
dans la situation-problème ?
Amener l’enseignant à :
La façon de construire le
problème de l’enseignement de Présenter et à expliciter son
la reproduction ? (Discussion choix et à l’argumenter
troisième
7 mn autour du choix du savoir et
moment commenter les choix de ses
des apprentissages) collègues.
A comparer son choix à ce
qui est prescrit dans le
la prise en compte des canevas9
quatrième conceptions et des erreurs des
7 mn élèves
moment
9
En Tunisie, l’enseignement de l’éveil scientifique dans les écoles primaires n’est pas fondée
sur la démarche d’investigation, comme est le cas en France, mais sur un canevas intitulé « « la
119
2.3. Mise en œuvre en classe
Filmer des séances d’enseignement dans des écoles primaires en Tunisie exige
une autorisation officielle du ministère de l’éducation. C’est ce que nous avons fait
Suite à l’obtention de l’accord ministériel, les trois séances ont été filmées
successivement dans trois écoles primaires différentes avec des classes de sixième
année de l’enseignement de base (11-12 ans). Les trois écoles font partie de la
réalisée par l’enseignant (A) s’est déroulée à l’école primaire «A » avec 15 élèves. Elle
durée 45 minutes. Elle a été effectuée à l’école primaire « B » avec 20 élèves. Enfin la
dernière séance (séance C) s’est déroulée à l’école primaire « C ». Elle a durée 40 mn.
Le nombre des élèves présents est de 21. Notons que les trois séances ont eu lieu le
02/05/2014.
Toutes les séances ont été filmées intégralement à l’aide d’une seule caméra
mobile et des enregistrements audio et vidéo ont été réalisés. En plus, nous avons
que les enseignants font à ce qu’ils disent au sujet de ce qu’ils font. Pour comprendre,
action en vue de mettre en exergue ses idées sous-jacentes. En effet, la conduite est
120
l’autre privée non observable » (Vermersch, 2004, p36). En plus, la pertinence de la
l’analyse de l’activité s’appuie non seulement sur l’observation mais sur ce que dit
verbaliser son action et ses choix et de l’orienter vers une posture réflexive par
rapport à son action (Rix & Lièvre, 2005). Cet entretien consiste à fournir à l’acteur, «
se fait réellement, mais aussi « ce qui ne se fait pas [...], ce que l’on aurait voulu ou pu
faire sans y parvenir, et donc non seulement la tâche, le travail tel qu’il devrait être fait »
(Clot et al., 2000). Il permet aussi de dévoiler les raisons derrières les choix de l’acteur
car « Si la confrontation de l’enseignant à son propre discours et à son image lui permet
d’enrichir ses connaissances sur sa propre activité, elle donne également l’occasion au
chercheur de mieux comprendre les raisons qui le poussent à agir comme il le fait »
(Goigoux, 2007).
expliciter sa pensée.
Pour réaliser les trois entretiens avec les trois enseignants associés à cette
121
- Nous avons sélectionné, avant la réalisation de l’entretien, des séquences dans
intéressants.
entièrement.
confrontation avec l’analyse de ce que les enseignants ont fait (mise en œuvrer en
classe) sera porteuse d’éléments importants qui nous aideront à dégager les
similitudes et les décalages entre ce que chaque enseignant a fait et ce qu’il dit au
122
Choix de l’échantillon :
3 jeunes enseignants : A,
Proposition d’une question qui pourrait
B et C être traitée en situation-problème
Enregistrement audio et
Mise en œuvre en
Situation : 3 vidéo : Traduction &
classe
transcription
Enregistrement audio et
Verbalisation de vidéo : Traduction &
Situation : 4
l’action transcription
123
Nous présentons, dans le paragraphe suivant, la méthodologie d’analyse
3. Méthodologie d’analyse
Introduction
verbalisation de l’action.
est placé l’enseignant nécessite la fixation de repères pour ne pas se perdre dans les
différentes dimensions que donnent à voir ces différentes situations. Il est nécessaire
- En quoi ce qu’il fait est différent de ce qu’il dit au sujet de ce qu’il fait ?
ainsi que le script de la réunion entre les trois enseignants. Ceci permet de
124
permet de répondre à notre première question à savoir : « En quoi ce que
de ce qu’il fait.
L’analyse de chaque situation dans laquelle est mis l’enseignant est faite selon
prend en compte les conceptions et plus généralement les difficultés des élèves. La
troisième dimension est comment il prend en compte les erreurs des élèves. La
cinquième dimension est relative aux aides qu’il déploie au profit de ses élèves et
Notre étude portera sur le décalage qui peut exister entre les différentes conceptions
détaillons, dans ce qui suit, les outils qui nous servirons pour chacune des phases
décrites précédemment.
125
Comment l’enseignant construit- Comment prend-t-il en
il le problème de l’enseignement compte les conceptions et les
de la reproduction des difficultés des élèves ?
Angiospermes ?
La situation dans
laquelle est mis
l’enseignant
enseignants
L’analyse des préparations P(A), P(B) et P(C) se fait en deux temps. Le premier
les différentes tâches prévues ainsi que les moyens utilisés et à les comparer. Le
deuxième temps vise à mettre en exergue ce que l’enseignant a prévu par rapport
aux cinq dimensions citées dans le paragraphe précédent. Les extraits des
126
préparations en rapport avec ces dimensions serviront comme un point d’appui pour
choix dans sa préparation par rapport aux différentes dimensions citées plus haut.
Ses interprétations et ses commentaires sur les choix proposés par ses collègues
peuvent être des indices qui reflètent son raisonnement et sa pensée en rapport avec
propres choix, aux choix de ses collègues et à ce qui est prescrit dans les programmes
officiels.
Introduction
l’activité de l’enseignant selon les cinq dimensions citées plus haut dans le
Nous pouvons noter ici qu'il a été choisi d'écarter les interventions des
enseignants ayant attrait à la gestion de la classe ainsi que les phases de travail en
tous les discussions entre les groupes d’élèves. Toutefois, parfois nous plaçons la
127
3.2.1. Construction d’un synopsis
première analyse que fait le chercheur quand il travaille avec les données correspondant à une
séance […]. Dans cette première analyse, le chercheur se situe en observateur extérieur ; il
prend le point de vue global de la classe […] » (Tiberghien & al., 2007, p.105).
Le synopsis que nous avons adopté ici (voir tableau 3) comporte les phases de
chaque séance, les tâches proposées par l’enseignant, les auxiliaires didactiques dont
élèves.
Angiospermes
suffit pas à tout seul de mettre les élèves sur la piste de la construction du savoir mis
128
en jeu. Car « quelle que soit la pertinence de la construction des situations didactiques,
Dans notre cas, dégager les conceptions des enseignants sur leurs façons de
partir des scripts des séances filmées revient à mettre en exergue leurs conceptions:
élaboré une grille d’analyse. Cette dernière permet de dévoiler les choix de
connaissances en biologie. Nous focalisons notre analyse sur les tâches qu’il propose
129
3.2.3. Comment les enseignants prennent-ils en compte les représentations
des élèves ?
considération ce que l’élève sait déjà (pré-acquis). L’apprentissage exige que l’élève
critique selon l’expression de Michel Fabre (1999). Dans notre cas, parmi les obstacles
on peut citer a) la fleur n’a aucun rôle sinon celui de «faire beau » (Boyer, 2000). b) le
rôle du pollen repose uniquement sur des aspects quotidiens. C’est-à-dire il est
associé à l'abeille et au miel, et aux maladies (allergies). Son rôle dans la reproduction
sexuée est absent. (Boyer, 2000). c) Il y a aussi les conceptions préformistes : il s'agit
de penser que le nouvel être existe déjà en petit dans le spermatozoïde ou dans
Les questions suivantes représentent notre guide pour l’analyse des trois
scripts des séances de classe. Une analyse qui vise à déterminer la façon avec laquelle
À quel(s) moment(s) de la séance les représentations des élèves ont été prises
en compte ?
Y a-t-il un retour sur les représentations des élèves, à quel moment et pour
quel but ?
130
3.2.4. Quelle place donnent-ils à l’erreur ?
se tromper » réclame Pastré (2010, p.198). « Il ne saurait y avoir de vérité première il n’y a
On vise ici, à travers l’analyse des scripts des trois séances d’enseignement à
Nous analysons les interactions qui ont lieu entre l’enseignant et l’élève / élèves.
situation.
problème ?
exige que celui-ci soit pris en charge par l’élève. Que cela devienne son propre
problème. Cette attitude nous revoit certainement au rôle qui doit être joué par
l’enseignant pour assurer cette implication et cette adhésion cognitive de l’élève dans
le problème posé. C’est ce que nous voulons mettre en exergue à travers l’analyse des
Notre analyse sera focalisée sur la façon avec laquelle l’enseignant engage ses
élèves dans la situation-problème proposée. Est-ce qu’il laisse les élèves s’investir
131
l’adhésion des élèves ? Est-ce qu’il fait recours aux conceptions hétérogènes des
élèves sur la situation-problème pour les confronter ? Est-ce qu’il procède par
étapes ?
l’enseignant pour l’aider à construire le savoir mis en jeu. « Sans le maître et ses
interventions, sans le dispositif mis en place, les élèves n’auraient aucune chance
d’apprendre » (Fabre & Musquer, 2009a. P. 49). Les aides proposées par l’enseignant
peuvent prendre la forme d’une consigne, d’un schéma, d’un tableau, d’un
document ou d’une vidéo…etc. Nous focalisons sur les aides qui ont un lien avec les
apprentissages escomptés.
enseignants déploient au profit de leurs élèves et à dégager leurs rôles par rapport au
problème de la reproduction des plantes à fleurs évoqué. Est-ce qu’elles ont pour but
132
deuxième question de recherche à savoir : en quoi ce que les enseignants font
Ce qu’ils
conçoivent
En quoi ce qu’ils
font est différent
En quoi ce de ce qu’on leur
demande de faire?
qu’ils
conçoivent
est différent
de ce qu’ils
font ?
Les
Ce qu’ils
prescriptions
font
officielles
fonction des cinq dimensions d’analyse de chaque situation dans laquelle est mis
son comportement, ses décisions et ses choix serviront pour comparer ce qu’il fait à
133
6. Conclusion
134
Choix de l’échantillon :
Proposition d’une question qui pourrait être exploitée
3 jeunes enseignants : A, B et C comme situation-problème
Le prescrit :
Enregistrement audio et vidéo : documents
Traduction & transcription officiels
Analyse de chaque situation par rapport aux cinq dimensions suivantes : 1. Construction du problème de l’enseignement de la reproduction 2.
Engagement des élèves dans la situation-problème 3. Place de l’erreur 4. Prise en compte des conceptions des élèves .5. Aides et intention
Ce qu’ils disent au
Ce qu’ils Ce qu’ils
conçoivent
sujet de ce qu’ils font
font
Ce qu’on leur
Quel décalage ?
135 demande de faire
136
Introduction
Dans ce chapitre nous étudions les trois préparations de cours P(A), P(B) et
P(C) des trois enseignants (A), (B) et (C) ainsi que leur discussion au cours de leur
premier temps nous présenterons l’analyse des préparations P(A), P(B) et P(C) qui se
dégager les étapes parcourues, les différentes tâches prévues ainsi que les moyens
Par la suite nous présenterons l’analyse du script de la réunion entre les trois
cet entretien permettra de mettre en exergue ce que les enseignants disent à propos
cours.
137
1. Description générale des préparations des enseignants (P(A), P(B) et P(C))
« situation » qu’il a prévue est « les fruits contiennent des graines. Comment se forme
ces fruits ? ». Dans cette étape il a prévu deux phases, l’une pour la « compréhension
d’abord la pénétration du contenu du grain de pollen dans l’ovaire et l’union avec les
ovules à travers le style, puis le développement de l’ovule pour devenir une graine et
l’ovaire pour devenir le fruit (abricot). Suite à cette observation, l’enseignant prévoit
mettre les élèves en groupe pour noter leurs remarques à propos de ce qu’ils ont
groupe présente son résultat. Les résultats des groupes vont être discutés et
comparés aux « conceptions des élèves » déjà recueillies au début de la séance. (Voir
figure 1). Le fait de prévoir des moments pour la discussion des explications des
élèves entre eux indique que l’enseignant cherche à créer des moments pour qu’ils
138
Figure 7. Extrait de la préparation de l’enseignant A montrant qu’il a prévu
des moments pour la discussion des explications des élèves entre eux.
son stigmate ;
139
1.2. Cas de la préparation P(B) de l’enseignante (B)
Elle s’appuie sur un schéma à annoter par les élèves (Voir figure 2).
réservé un moment pour le recueil des « conceptions » de ses élèves. Elle a prévu que
ces derniers disent : « le fruit se forme quand la plante est irriguée », «les graines
sont différentes car les plantes sont différentes », « le fruit se forme à partir de la
et le fruit contient des graines », « la fleur nous donne un fruit », et « les composantes
140
de l’anthère et la maturité du stigmate comme deux conditions pour la pollinisation
l’événement important que ces images reflètent. Le but de cette première tâche est la
pollinisation dans trois cas : le premier cas concerne la fleur (A) mais cette fois-ci sans
141
intervention de l’abeille. Le deuxième cas, les anthères d’une fleur sont plus longues
que son style et le dernier cas les anthères sont plus courtes que son style. À travers
ces trois cas (questionnements), l’enseignante a prévu que ses élèves constatent
et le troisième cas).
mêmes images (fleur (A) et fleur (B)), mais cette fois-ci l’anthère de la fleur (B) n’est
pas mature contrairement à celle de la fleur (A). La question qu’elle a prévue est :
« Est-ce que la pollinisation aura lieu dans ce cas ? ». Son but est que ses élèves
arrivent au constat suivant : « Pour que la pollinisation ait lieu il faut que l’anthère
soit mûre (sortie des grains de pollen) et le stigmate mûr aussi. » (Voir figure 5).
142
Figure 11. La conclusion 2 prise de la préparation P(B)
La dernière tâche consiste à présenter aux élèves le schéma d’un ovaire avec
sur son stigmate un grain de pollen. Les élèves sont invités à « schématiser le trajet
grain de pollen dans l’ovaire à travers le tube pollinique. ». Par la question : « que
s’appelle cette opération ? » elle a prévu que ses élèves réagissent en évoquant la
fécondation. La conclusion qu’elle veut tirer est : « l’union de l’ovule avec le contenu
143
Elle a fini par la conclusion suivante « « chaque ovule fécondé se transforme
histoire dans laquelle l’une des deux personnages (Ahmed) pose la question que
promènent dans les champs. Après un moment Ahmed s’assoit sous un arbre. Il dit :
« les fruits contiennent des graines qui diffèrent les unes des autres par la couleur, la
cours de cette étape, l’enseignante a pensé à donner à ses élèves une fleur de fève et
144
son fruit (gousse de fève) en leur demandant : « comment cette fleur (la fleur de fève)
a été transformée en fruit de fève comme ceux qui sont entre vos mains ? ».
cause de l’anthère qui contient les grains de pollen qui se déplace lui-même ou par
question suivante : « Est-ce que par le déplacement des grains de pollen vers le
est : la fécondation ».
Après avoir présenté d’une manière globale les trois préparations P(A), P(B) et
P(C) des trois enseignants, il s’agit maintenant d’exposer ce que les enseignants ont
conçu et ce qu’ils disent à propos des différentes dimensions que nous avons
les enseignants
Introduction
savoir mis en jeu et ses choix de ce qu’il lui parait intéressant de faire apprendre aux
élèves.
145
2.1. . Conception du savoir scientifique
départ, l’enseignant (A)a prévu d’aborder la leçon par présenter deux images d’un
abricotier l’une où il est fleuri l’autre où il contient des fruits (abricots) accompagnées
une. L’objectif de la première leçon est de découvrir que la fleur est l’organe
fruit... » (AR.88). Il justifie son choix en disant : « quand je travaille avec mes élèves la
146
pollinisation, fécondation et la germination » (AR.88). Il ajoute : « car sans ces trois
fruit. Elle a noté sur sa préparation : « On donne aux élèves une fleur et son fruit. Par
exemple une gousse de fève et la fleur de fève. On demande aux élèves d’expliquer,
Lors de la discussion avec ses collègues, l’enseignante montre son accord avec
l’enseignant (A). Elle dit « je suis d’accord avec lui, je vais étudier la transformation
fécondation ; sauf que je ne vois pas que l’étude de la germination est importante,
deux fleurs (fleur A et fleur B) (voir figure 3), elle envisage de travailler avec ses
élèves les questions suivantes : « quel événement important dans ces schémas ?... Est-
ce que la pollinisation de la fleur A peut se faire sans l’abeille ?... Quelles sont les
conditions nécessaires pour que la pollinisation ait lieu ? ». Son propos au cours de la
discussion avec ses collègues renforce ce constat. « Par exemple moi dans ma
préparation j’ai évoqué les conditions de la pollinisation. J’ai mis par exemple la
147
2.2. Conceptions des enseignants sur l’apprentissage
- la formation d’un tube traversant le style pour arriver à l’ovule. D’après lui
c’est la germination ;
fécondation ;
- Le devenir de l’ovule ;
- Le devenir de l’ovaire.
Figure 15. Les notions que l’enseignant A, veut faire apprendre à ses élèves
148
2.2.2. Cas de l’enseignante (B)
séance de discussion avec ses collègues elle a justifié son choix en disant : « par
exemple moi dans ma préparation j’ai évoqué les conditions de la pollinisation. J’ai
mis par exemple la maturité de l’anthère, la maturité du stigmate ; car il y a des fleurs
temps… »(BR.13).
149
Tableau 16. Ce que disent les enseignants à propos de la construction du
situation-problème
Apprendre la pollinisation, la
savoir le passage de la germination, la fécondation, le
A
fleur en fruit devenir de l’ovule et le devenir
de l’ovaire
D’abord, dans sa préparation l’enseignant (A) n’a pas prévu - dans la partie
les actions que l’élève va faire d’une façon générale. En discutant la situation avec ses
collègues, il éprouve des difficultés à prévoir les conceptions de ses élèves. Il dit :
carrière dans l’enseignement- de préparer un outil… car vraiment je n’ai aucune idée
sur leurs conceptions. Comment elles vont être. Je suis complètement impuissant de
compte les conceptions de ses élèves il affirme qu’il va sélectionner ceux qui sont
pertinentes «...je ne transcris que le pertinent. » (AR.69). C’est-à-dire « celles qui sont
proches de la solution »(AR.71), puis il les laisse pour la fin de la séance après avoir
150
atteindre l’étape de la conclusion pour les comparer avec cette dernière (la conclusion
fruit et à les inscrire au tableau. Après le recueil des conceptions, elle a pensé à faire
solution (un retour sur les conceptions pour les infirmer ou les confirmer). « D’abord
je fais une petite révision concernant les composantes de la fleur. Puis je présente la
situation, sans écrire la deuxième question : à quelles conditions ? C’est par la suite
J’attends les conceptions des élèves. Un travail groupal par la suite pour répondre à
avec ses collègues. Elle a ajouté : « Oui !, les conceptions ! Je vais les recueillir
oralement. Je vais les noter au tableau. Je vais leur donner les auxiliaires nécessaires.
Puis on va discuter le travail des groupes pour valider ces conceptions. Je vais
progresser petit à petit. Je pose une question... Je vais les orienter vers un chemin
En ce qui concerne l’enseignante (B), dans sa préparation elle a prévu que ses
plante est irriguée », «les graines sont différentes car les plantes sont différentes »,
fruits ».Toutes les conceptions seront laissées à la fin de la séance pour que l’élève
compare son idée initiale à ce qu’il a trouvé comme résultat. Son objectif consiste à
151
Durant la séance de discussion avec ses collègues, elle affirme qu’elle va les
laisser à la fin de la séance pour que l’élève compare son idée initiale et ce qu’il a
trouvé comme résultat « à mon avis les conceptions doivent être transcrites au
tableau et elles doivent rester jusqu’à la fin de la leçon pour que l’élève compare sa
qui concerne la façon avec laquelle les enseignants prennent en compte les difficultés
des élèves.
Tableau 17. La façon avec laquelle les enseignants prennent en compte les
Par contre les deux autres enseignantes (B) et (C) n’ont prévu aucun temps
L’enseignante (B) a choisi d’aller étape par étape avec ses élèves. Elle a prévu de
152
découvrir successivement les notions suivantes : la pollinisation, l’autopollinisation,
mèneront au savoir final (la formation du fruit). En ce qui concerne l’enseignante (C),
travailler avec ses élèves sur un cas particulier de fruit qui est la fève. Ceci peut être
Lors de la discussion entre les trois enseignants, les deux enseignants (A) et (B)
ont montré des difficultés à gérer la complexité. En effet, l’enseignant (A) a des
qu’il a dit : « [...] mais si on met en œuvre la situation avec ces conditions, on peut
voir des interventions très différentes de la part des apprenants… nous allons à ce
En plus, il semble qu’il est gêné par l’existence des deux questions dans
l’énoncé de la question de départ que nous avons proposée. Il ajoute : « [...] même de
point de vue méthodologique, quand je propose plus qu’une question dans une
ses deux problèmes, [...] donc c’est difficile d’aborder une situation-problème avec
deux questions. Cette situation, au lieu de faire un problème pour les élèves, elle m’a
L’enseignante (B), exprime son accord avec son collègue (A). Elle dit : « moi, je
suis totalement d’accord avec A, il y a deux problèmes ici, quand je vais présenter
cette situation, alors on va trouver deux types d’idées, les uns vont se focaliser sur la
deuxième question, et par conséquent ils vont citer des conditions telles que l’eau, la
lumière, la température, l’air… etc. les autres vont se focaliser plutôt sur la première
question. Je pense que les idées de mes élèves vont être dispersées.» (BR.23).
153
Contrairement à ce que les enseignants (A) et (B) pensent, l’enseignante (C) n’a
elle-même permet aux élèves de s’engager dans sa résolution car elle est « [...] proche
du milieu des élèves. Proche de leur vie... ils vont être actifs ... elle a du sens pour eux
... ». (CR.39). Elle a prévu de « [...] progresser petit à petit. »(41.C) avec ses élèves en
les orientant vers un chemin bien déterminé. « Je pose une question. Je vais les
Nous avons cherché à connaître la place que les trois enseignants donnent à
l’erreur. Notre analyse des préparations et de la discussion entre les trois enseignants
154
Pendant la discussion, l’enseignant (A) préfère inviter un autre élève qui a
réussi à entamer une discussion avec celui qui a échoué pour lui corriger. Il dit « si je
trouve une interprétation erronée de la part de l’élève et que je trouve aussi une autre
interprétation correcte ou proche, je fais une confrontation entre les deux. Je pousse
un autre élève même avec un mot correct pour entrer en discussion avec lui » (AR.91).
Tandis que l’enseignante (B) préfère poursuivre l’idée fausse de l’élève pour
dégager la cause de l’erreur et lui montrer la limite de son explication. Elle dit« [...] je
m’arrête ... j’essaie de comprendre ... de voir son explication, quelle idée a-t-il. Par
exemple quand il me dit que le fruit provient des pétales, j’essaie de[silence]…de le
suivre dans son explication pour que je comprenne de quoi s’agit-il et peut-être pour
L’enseignante (C) a une confiance dans l’élève. Elle préfère ne pas intervenir
en cas d’échec. L’élève va arriver tout seul à dépasser la difficulté s’il n’arrive pas
alors c’est elle qui va lui corriger. Son propos confirme notre constat : « [...] Par
exemple quand un élève fait une erreur je ne lui dis pas que tu as commis une erreur,
ni moi ni ses camarades... mai petit à petit et en avançant dans la leçon et en lui
constate qu’il n’ pas arriver ; alors à ce moment j’interviens pour lui expliquer.»
(CR.92).
155
Tableau 19. Place que les enseignants accordent à l’erreur dans
Les aides que les enseignants proposent sont de deux types : aides visant à
rendre la situation concrète et plus accessible aux élèves. C’est le cas de l’enseignant
(A). Il a choisi de présenter, tout d’abord deux images d’un abricotier (Le premier est
l’abricotier ? ». Il a pensé aussi à montrer à ses élèves une animation flash montrant
la séance de discussion avec ses collègues confirme notre constat. Il déclare qu’ « [...]
on est obligé de faire recours à la simulation. C’est pour montrer comment se passe
L’aide est pensée pour les deux autres enseignants (B et C) comme un moyen
pour faire découvrir les notions qu’elles veulent enseigner à leurs élèves. En effet,
dans sa préparation, l’enseignante (B) a prévu de travailler avec ses élèves deux
156
pollinisation, son mode (l’autopollinisation, la pollinisation croisée) et ses conditions
Pour cela elle a pensé à leur présenter trois schémas de deux fleurs (fleur A et
fleur B) (voir figure 2) et leur demander de les mettre en ordre. Ensuite elle a pensé à
en présentant une fleur où ses étamines sont plus longues que son pistil et une fleur
où ses étamines sont plus courtes que son pistil. À chaque fois elle a prévu de les
Pour que ses élèves découvrent la notion de fécondation elle a préféré de leur
présenter le schéma d’un pistil et sur son stigmate un grain de pollen. Elle leur
En commentant ses choix lors de la discussion avec ses collègues elle a dit: « ...
je pense qu’avec ces supports ils vont arriver à comprendre la notion de pollinisation
et aussi la fécondation ... bien sûr c’est avec mon aide ; euh ! Je vais les orienter vers
De même l’enseignante (C) a conçu de travailler avec ses élèves sur des objets
réels (fleur et son fruit) (comment cette fleur se transforme en fruit ?) en les orientant
vers la solution. Elle a dit pendant la discussion avec ses collègues: « [...] Je vais
progresser petit à petit. Je pose une question. Je vais les orienter vers un chemin bien
157
Nous pouvons constater que l’aide est pensée soit comme un moyen pour
faire découvrir les notions à enseigner aux élèves ou comme une simplification de la
Tableau 20. Les aides déployées au profit des élèves par les enseignants et
leurs intentions
158
7. Conclusion
Nous avons tenté, dans ce chapitre, de dévoiler ce que les trois enseignants ont
difficultés, de prendre en compte leurs erreurs et les aides qu’ils déploient au profit
passage de la fleur en fruit. Les apprentissages qu’il veut faire apprendre à ses élèves
de l’ovaire.
du problème ;
retour après la phase de la conclusion pour comparer ce qui a été dit par les
- les erreurs des élèves consiste à instaurer un « conflit » entre eux. quand un
élève échoue, il invite un autre élève qui a réussit à entrer en discussion avec
- Les aides qu’il a prévues visent à rendre la situation concrète et plus accessible
aux élèves.
En ce qui concerne l’enseignante (B) elle a prévu de travailler avec ses élèves le
159
sont : la pollinisation, ses modes (autopollinisation, pollinisation croisée) et ses
façon de prendre en compte les conceptions des élèves consiste à les recueillir au
début de la leçon. Elles seront laissées à la fin de la séance pour que l’élève compare
son idée initiale à ce qu’il a trouvé comme résultat. Son objectif consiste à infirmer ou
prévoit de poursuivre l’idée fausse de l’élève jusqu’à ce qu’elle lui montre la limite de
son explication.
pollinisation et la fécondation.
Quant à l’enseignante (C) elle a choisi de travailler avec ses élèves le passage
de la fleur en fruit. Les notions qu’elle veut faire apprendre sont : la pollinisation, et
Elle pense que la situation elle-même permet aux élèves de s’engager dans sa
résolution car elle est « [...] proche du milieu des élèves. Proche de leur vie... ils vont
être actifs ... elle a du sens pour eux ... » (CR.39). Elle a prévu de recueillir oralement
formation du fruit et à les inscrire au tableau. Après le recueil des conceptions, elle a
pensé faire travailler ses élèves en groupes pour la recherche de la solution puis
avec cette solution. En ce qui concerne l’erreur, l’enseignante voit que c’est l’élève qui
160
A ce niveau de notre analyse, nous constatons que les trois enseignants
essayent de faire une situation-problème. Ils prévoient laisser les élèves s’exprimer,
pensent instaurer un conflit entre les élèves. Ils prévoient poursuivre l’idée fausse de
Dans l’objectif de prolonger l’étude des conceptions des trois enseignants sur
trois enseignants et ce qu’ils disent à propos de ce qu’ils font. Nous exposons dans le
161
Tableau 21. Tableau récapitulatif des conceptions des trois enseignants sur
la situation-problème
Dimensions de
L’enseignant (A) L’enseignante (B) L’enseignante (C)
l’analyse
162
Chapitre 7 .La mise en place de la situation-problème
et verbalisation de l’action
163
Introduction
Nous avons présenté dans la partie précédente ce que disent les enseignants
présenterons dans ce qui suit les résultats de notre travail d’analyse des séances
d’enseignement qui ont été mises en place par les enseignants et des entretiens
d’autoconfrontation simple.
et de ces entretiens. Puis, nous ferons une description générale des trois séances telles
conceptions des enseignants relatives à nos questions de recherche. Nous finirons par
après accord avec les enseignants concernés. Ils ont eu lieu le 02 mai 2014. C’est-à-
dire après 7 jours de la séance de discussion entre les trois enseignants (24 Avril
rurales dans des classes de 6 ème année de l’enseignement de base (élèves âgés de 11 à
12 ans). Le temps consacré pour chaque séance est d’environ de 45 minutes. 24 élèves
164
ont assisté à la première séance (séance A 10), 14 élèves pour la séance B et 20 élèves
pour la séance C.
Notons que les trois enseignants (A, B et C) ont déjà travaillé avec leurs élèves
pour la formation des fruits et des graines. » (Programmes officiels 3ème degré, 2002,
P.124).
d’autoconfrontation simple (Clot, 1999) ont été menées et ce pour les trois
déroulement des trois entretiens a été basé sur un guide que nous avons préparé à
l’avance.
Ces entretiens ont été enregistrés à l’aide d’une caméra fixe et ont fait l’objet
les épisodes qui nous semblent intéressantes de point de vue de nos questions de
recherche).
10 Les séances (A), (B) et (C) sont enseignées respectivement par les enseignants (A), (B) et
(C)
165
C’est l’exploitation des transcriptions des séances et des entretiens
d’analyse.
3. Caractéristiques générales des séances : séance (A), séance (B) et séance (C)
Introduction
synthétique et neutre. Pour cela nous avons construit un synopsis qui nous offre un
point de vue global de la séance. Nous avons repéré les différents moments de la
séance. Pour chaque moment nous avons dégagé les différentes tâches proposées par
d’aborder sa leçon par le problème suivant : « les fruits contiennent des graines
qui différent les unes des autres par la forme, la taille et la couleur. Relier chaque
graine à son fruit ». L’enseignant présente une animation flash qui la construit à
deux listes. La première comporte six types de graines (pois-chiche, blé, fève,
abricot, petit-pois, fève, datte) et l’autre comporte les six fruits correspondants.
Les élèves ont été invités, individuellement à relier chaque graine à son fruit.
166
tige, fleur, graine, fruit, feuilles, plante). Lorsque les élèves ont fini le travail,
tableau.
la phase la plus longue (à peu près 25 mn). L’enseignant demande : « sur cette
feuille vous allez citer, soit par écrit ou par un schéma, les conditions avec
externe et les ovules en graines »(AL.122). Il poursuit ses interactions avec les
rappelant les organes mâle et femelle de la fleur. Quelques élèves ont présenté
167
(coupe d’un abricot). Après avoir montré l’animation, il demande à ses élèves
écrits des élèves aboutit à dégager trois opérations que l’enseignant a inscrites
au tableau :
étape par étape, d’une manière linéaire étaient les deux majeures caractéristiques
dominantes de la séance.
168
Tableau 22. Synopsis construit pour l’analyse globale de la séance (A)
Tâche
Forme des
proposée par
productions
l’enseignant les auxiliaires Organisation
des élèves :
Moments Durée (ce que les didactiques /moyens du travail de
schéma ;
élèves sont d’enseignement la classe
dessin ;
invités à le
légendes….
faire)
deux animations flash
associer la
interactives :
Identification graine à son
la première comporte
de certaines fruit
deux listes d’images :
graines et mettre en Passage de
une liste de six fruits
construction 9 mn ordre les l’individuel Oralement
(abricot, blé, amande,
du cycle de vie éléments du au collectif
petit-pois, fève, datte)
d’une plante cycle de vie
la deuxième montrant
de fève d’une plante
le cycle de vie d’une
de fève.
plante de fève.
Dégager les
organes de la
animations flash
fleur qui
interactive :
interviennent
schéma d’une fleur de
Etude de la dans la Passage de
fève
formation du 18 mn formation du l’individuel Oralement
schéma d’un pistil de
fruit fruit. au collectif
pois-chiche (agrandit)
Déterminer le
montrant les graines à
devenir des
l’intérieur
deux organes :
L’ovaire et les
ovules
animations flash
interactive montrant :
le transport du grain de
pollen de l’anthère au
citer les Passage de
Etude des stigmate, le passage du
étapes de la l’individuel,
étapes de la contenu du grain de
25 mn formation du au groupal et Par écrit
transformation pollen du stigmate
fruit au collectif.
du fruit jusqu’à l’ovule ce qui
aboutit au
développement de
l’ovaire (coupe d’un
abricot montrant la
graine et le fruit)
169
3.2. Cas de la séance (B)
Les élèves ont été invités à observer et à comparer une fleur (du jardin) et un
comparaison vise à identifier les ressemblances entre les deux (fleur et fruit).
« regarde, tu vas comparer une fleur et un fruit. (elle montre une fleur et une
concentrez-vous sur les composantes de la fleur que nous avons déjà vue. »
séance. Mais sans lien explicite avec la phase précédente. L’observation d’un
170
montrer que la fécondation des ovules se fait par le passage du contenu du
171
Tableau 23. Synopsis construit pour l’analyse globale de la séance (B)
Forme des
Tâche proposée
productions
par l’enseignant les auxiliaires Organisation
des élèves :
Moments Durée (ce que les didactiques /moyens du travail de
schéma ;
élèves sont d’enseignement la classe
dessin ;
invités à le faire)
légendes….
Lecture
Présentation silencieuse de
Texte de la situation-
de la question de
3 mn problème inscrit au collectif Oralement
situation- départ
tableau
problème Explication de la
consigne
Observation et
Montrer que comparaison
Objets réelles : fruit de
le fruit d’une fleur et Travail
8 mn tomate et des fleurs de Oralement
provient de la d’un fruit (les groupal
jardin
fleur éléments de
ressemblances)
Trois images montrant
les étapes de
Observation développement d’une
Détermination
pour dégager pomme (coupe
des organes Ajouter une
l’organe de la longitudinale d’un Travail
de la fleur qui 19 mn légende aux
fleur qui se ovaire de pomme, une groupal
deviennent images
transforme en pomme en
fruit et graine
fruit développement,
pomme à maturité),
La Observation
pollinisation d’un schéma
Passage du
comme pour dégager la Commentaire
groupal au
condition 18 mn condition de la du schéma
Schéma collectif
pour la formation du oralement
formation du fruit
fruit
Le passage du
Schéma de deux pistils
contenu du Question
(le grain de pollen se
grain de fermée : « ‘est ce Passage du
trouve au niveau de
pollen du que le grain de groupal au
6 mn l’ovaire pour le Par écrit
stigmate à pollen reste sure collectif
premier, au niveau du
l’ovaire pour le stigmate ? »
stigmate, pour le
féconder les
deuxième)
ovules
172
3.3. Cas de la séance (C)
acquis des élèves (les organes externes organes internes de la fleur de fève et fleur
en s’appuyant sur un schéma d’une fleur de fève et une fleur d’oranger à légender.
Ahmed s’assoit sous un arbre. Il dit : « les fruits contiennent des graines qui diffèrent
les unes des autres par la couleur, la taille et la forme. comment se forme ce fruit ? ».
Les élèves ont été invités à noter en groupe et par écrit leurs idées.
L’enseignante les a donnés une fleur et une gousse de fève. Les productions des
élèves ont été présentées par les rapporteurs de groupe et brièvement discutées.
173
Tableau 24. Synopsis construit pour l’analyse globale de la séance (C)
Tâche
proposée Forme des
par les auxiliaires productions
Organisation
l’enseignant didactiques des élèves :
Moments Durée du travail de
(ce que les /moyens schéma ;
la classe
élèves sont d’enseignement dessin ;
invités à le légendes….
faire)
Révision de
la
composante
Schémas de
de la fleur
Légender les deux fleurs au
(organe
3 mn deux tableau : fleur collectif Oralement
internes et
schémas de fève et fleur
externes,
de d’orange
organes
mâles et
femelles)
Présentation
de la Observation
situation- et
problème et comparaison Objets réelles :
Travail
dégagement 8 mn d’une fleur fleur de fève et Par écrit
groupal
des et d’un fruit gousse de fève
représentatio de fève
ns des élèves
Définition de
la Schémas d’une
Travail
pollinisation 19 mn fleur de fève Oralement
/ collectif
et de la
fécondation
174
4. Mise en place de situation-problème sur la reproduction des Angiospermes par
les enseignants
construit deux grilles d’analyse. La première grille est réservée pour dégager sa
conception sur la façon avec laquelle l’élève apprend le savoir mis en jeu. La seconde
apprendre à ses élèves. Nous présenterons dans les paragraphes qui suivent les
principaux résultats obtenus. Nous comparerons ce que les enseignants ont conçu et
dit à ce qu’ils ont réalisé. Ce qu’ils ont fait à ce qu’on leur demande de faire. Ce qu’ils
Angiospermes que l’enseignant (A) a mis en place avec ses élèves est le passage de la
fleur en fruit. En effet, après avoir rappelé le cycle de vie de la plante de fève, il
s’adresse à ses élèves en disant « […] Une question qui se pose maintenant :
graine à la plante me parait clair. De la plante à la fleur est aussi clair. La question :
devient fruit. L’ovaire devient enveloppe externe pour le fruit et les ovules
175
Figure 16. La conclusion formulée à la fin de la séance (A) écrite au tableau.
des organes mâle et femelle de la fleur, il oriente ses élèves à faire un lien entre
externe pour le fruit et les ovules deviennent des graines » (voir figure 1).
- Les conditions qui ont lieu pour la formation du fruit : en s’adressant aux
élèves, il dit : « pas forcément que chaque pistil se développe en fruit. Pas
forcément que chaque ovaire devient un enveloppe. Pas forcément que chaque
moment réservé pour écouter les différentes idées des élèves relatives à cette
176
d’animation flash illustrant, d’une façon successive, trois « […] opérations
177
Concernant les notions11 que l’enseignant a fait apprendre à ses élèves, nos
analyses ont montré qu’il y a des différences entre ce que l’enseignant a conçu et ce
qu’il a fait.
En effet, l’enseignant n’a pas abordé cette notion au cours de la mise en œuvre de sa
leçon. Les textes officiels constituent pour lui une norme qu’il faut tenir compte :
« Quand j’ai consulté les documents j’ai constaté que la germination ne fait pas partie
présentées les notions étudiées. L’enseignant a étudié avec ses élèves le devenir du
apprentissages. C'est-à-dire les présenter en tenant compte du lien entre eux. Voici ce
qu’il dit« […] J’ai changé l’ordre. En fait, la pollinisation et la fécondation sont les
deux conditions pour la formation du fruit. Donc, c’est plus logique d’abord de
en jeu est le passage de la fleur en fruit. En effet, après un moment réservé pour faire
11 Nous rappelons que les notions que l’enseignant a prévu de faire apprendre à ses élèves
sont : la pollinisation, la germination, la fécondation, le devenir de l’ovaire et le devenir de l’ovule
178
comprendre la question de départ à ses élèves, elle a choisi de faire apprendre aux
plante qui est à l’origine de la formation du fruit (qui est la fleur), puis identifier les
devient le fruit).
avec mes élèves. J’ai voulu les mettre dans le bon sens. C'est-à-dire le fruit a pour
origine un organe de la fleur pour qu’ils n’abordent pas les feuilles, ou bourgeon ou
tout autre chose puis j’ai voulu leur montrer que pas forcément chaque fleur nous
donne un fruit […] ». (BE.4). Donc c’est bien un modèle transmissif qui prend
nombre de choix de ce qu’il lui parait nécessaire de faire apprendre à ses élèves.
D’abord, montrer que l’origine du fruit est bien la fleur et n’est pas autre
chose. Ce choix est conçu de façon que ses élèves « […] n’évoquent pas les feuilles,
ou bourgeon ou tout autre chose […] ». (BE.4). Pour cela, elle a choisi de leur
présenter un fruit (une tomate avec le reste du calice de sa fleur et son pédoncule) et
une fleur du jardin pour les comparer (voir figure 18). La comparaison vise à
identifier les ressemblances entre les deux (fleur et fruit). « Regardez bien ! […] y-a-t
le pédoncule dans la fleur, ce qui pousserait les élèves à constater que le fruit était la
fleur). La conclusion qu’elle a tirée est que le fruit provient de la fleur. Donc c’est
179
Figure 18. L’enseignante B montre à ses élèves le reste de la fleur sur
une tomate et le calice d'une fleur de jardin
Le deuxième choix consiste à faire apprendre aux élèves que c’est l’ovaire qui
se transforme en fruit et ce sont les ovules qui se développent pour devenir des
graines. « […] J’ai voulu les mettre dans le bon sens. C'est-à-dire le fruit a pour
origine un organe de la fleur ». (BE.4). Pour cela, elle a choisi de travailler sur un cas
de fruit : la pomme. Elle a mis ses élèves en groupe. Elle leurs a présenté trois images
et la dernière représente une pomme arrivée à maturité (voir figure 4). Son objectif
est d’amener ses élèves à constater que c’est l’ovule qui se développe pour devenir
une graine et c’est l’ovaire qui devient le fruit. Chaque groupe a été invité à observer
et à comparer les trois images. Nous avons choisi de placer la caméra près de l’un des
trois groupes. Dès que les élèves de ce groupe ont commencé à négocier et à
interpréter les trois images, rapidement l’enseignante intervient pour leur orienter à
annoter les trois images. « Attention ! Les images sont mises en ordre. Il faut annoter
les images. Il faut identifier dans les trois images l’organe qui se transforme en fruit
180
ovaire, pistil…). Même chose pour les deux autres groupes. La présentation des
travaux des trois groupes n’a pas causé un désaccord entre les élèves. Les trois
groupes ont à peu près abouti à la même conclusion. Voici ce qu’elle a dit en
s’adressant à ses élèves: « Donc, maintenant, vous êtes d’accord que l’ovule se
transforme en graine et l’ovaire en fruit ?». (BL.75). On peut conclure que les élèves
fruit.
a demandé de ses élèves pendant la séance : « Bien ! Vous avez dit tout à l’heure que
181
l’ovaire se transforme en fruit. Est- ce que d’après vous, chaque ovaire est capable de
se transformer en fruit ? ... hein ! ... si oui pourquoi ?, si non pourquoi ? ». (BL.77).
interventions des élèves. Toutes les courtes discussions sont entre l’élève et
l’enseignante. Puis les élèves ont été mis en groupes. L’enseignante a donné à chaque
groupe un document à expliquer (schéma de deux fleurs A et B : voir figure 5). Nous
avons placé la caméra près de l’un des trois groupes. Les élèves essayent d’expliquer
ce qui se passe dans ces schémas. Voici le début de leur discussion sans la présence
de l’enseignante :
101- (coupe la parole) non ! non ! ici l’abeille prend les grains de
pollen. Elle a voulu les mettre sur le stigmate de cette fleur.
Elle trouve la …la enveloppé … alors elle est allée à la fleur
Nouha (B)… elle n’est pas enveloppée… elle les met sur son
stigmate
Cet extrait de la discussion montre bien que les élèves s’orientent à débattre
l’abeille peut mettre les grains de pollen. Elle s’approche du groupe et leur
demande : « bien ! Est-ce que les grains de pollen peuvent se mettre ici sur la fleur
(A) ? » (BL.104). (En indiquant avec son doigt les trois schémas de la fleur (A)). Elle
182
La présentation des travaux des trois groupes n’a pas causé un désaccord
entre les élèves. Les trois groupes ont à peu près abouti à la même conclusion.
« L’abeille ne peut pas mettre les grains de pollen sur le stigmate de la fleur (A) car il
est enveloppé - ».
grain de pollen. Elle a insisté sur l’idée que c’est le contenu du grain de pollen qui
descend vers l’ovaire et non tout le grain de pollen. Voici ce qu’elle a dit à ses
élèves : « est-ce que c’est le grain de pollen qui a tombé effectivement? Mais il est
encore en haut (en montrant le schéma).... (Silence) ...hein !... donc c’est le contenu du
grain de pollen qui descend, c’est à dire qui entre dans l’ovaire. ». (BL.142).
origine dans la séance de discussion entre les trois enseignants. L’enseignante a dit,
183
mes collègues lors de notre rencontre, m’a amené à changer ma conception de la
étape c’est pour travailler la première question qui est : comment se forme ce fruit ?
Ben ! Je me rappelle, avant la séance de discussion, j’ai trouvé une difficulté pour
concevoir mon cours surtout à propos de cette question. La deuxième étape c’est les
Nous pouvons conclure que l’enseignante n’a pas consacré un moment pour
que ses élèves discutent et argumentent leurs points de vue en rapport avec la
moment pour les élèves pendant lequel ils expriment leurs idées concernant la
savoir et les apprentissages dans le cadre d’un cours dialogué. On peut constater que
qu’elle a choisi de faire apprendre à ses élèves. Mais les transformations opérées sont
suffisamment importantes.
en fruit comme nous l’avons montré plus haut. Ce changement l’a amenée à
transformer ce qu’elle veut faire apprendre à ses élèves. En effet, au lieu d’étudier la
pollinisation, ses modes et ses conditions en premier lieu, elle a envisagé d’étudier
184
L’enseignante a expliqué ce décalage lors de l’entretien d’autoconfrontation.
Elle a dit « Sincèrement, la discussion avec mes collègues lors de la séance du débat,
première question qui est : comment se forme ce fruit ? Ben ! Je me rappelle, avant la
séance de discussion, j’ai trouvé une difficulté pour concevoir mon cours surtout à
fruit » (BE.7).
à déterminer d’une part le savoir à faire acquérir aux élèves, d’autre part ce qu’elle
l’enseignante a débuté sa leçon par rappeler les organes femelles et mâles de la fleur.
Puis elle a choisi de présenter à ses élèves une gousse et une fleur de fève et de leur
demander d’expliquer comment cette fleur est transformée en fruit : « Bien, nous
avons alors un fruit et une fleur de fève…. (D’une main elle tient la gousse, de l'autre
elle tient la fleur). Regardez bien. Comment se transforme cette fleur de fève en
fruit? » (CL.27). Donc, ceci montre bien que le savoir que l’enseignante veut mettre en
Elle a réparti ses élèves en quatre groupes. Elle a fourni à chaque groupe une
fleur, une gousse de fève et une feuille pour rédiger la réponse à la question posée
groupe l’enseignante circule entre les groupes sans intervenir. Les quatre
185
Premier groupe : « la fleur de fève se transforme en fruit par les organes mâle
repris les deux premières productions une à une. Par une série de questions-réponses
entre l’enseignante et quelques élèves, elle les a guidées à définir la pollinisation puis
est définie par les didacticiens et les pédagogues nous pouvons constater que ce
186
Tableau 25. La construction du problème de l’enseignement de la
le conçu et le réalisé
ce qu’il pense
Enseignant intéressant de faire Que faut-il apprendre pour lui ?
apprendre aux élèves
Apprendre la pollinisation, la
savoir le passage de la germination, la fécondation, le
conçu
fleur en fruit devenir de l’ovule et le devenir de
l’ovaire
A
La détermination du devenir du
savoir la pistil et de l’ovule
réalisé transformation de la
fleur en fruit Les conditions qui ont lieu pour la
formation du fruit
187
5. L’engagement des élèves dans une situation-problème
Introduction
pédagogiques que nous avons données plus haut, dans la conception d’une situation-
problème il est essentiel que le problème soit pris en charge par l’élève, c'est-à-dire
qu’il devienne son propre problème. Voyons comment les enseignants engagent
première question). Ce changement semble être en relation avec ce qui a été dit lors
l’enseignante (C) a dit. L’extrait13 suivant du script de la discussion entre les trois
188
104-
105- […]
106- CR. exactement ! ce sont les conditions. D’ailleurs, c’est ce que j’ai mis
dans ma préparation.
amène à parler des organes de la fleur qui nous donne les deux
fécondation. C’est ça ?
110- […]
Mais s’il part d’une question qui pourrait l’amener à faire une situation-
travailler sur un cas de fruit (fève) connu par les élèves. « Tous, vous avez planté un
jour la plante de fève. Je pense que vous la connaissez bien. (A L.28). (Il monte
l’image d’une plante de fève suivie d’un schéma à remplir). De quoi s’agit t-il ici ? »
(AL.28).
tableau, d’expliquer à ses élèves comment les graines diffèrent en couleur et en taille.
Son but, est d’éviter que ses élèves aborde la question des différences entres les
[…] il s’agit ici d’une étape préparatoire à la compréhension de la situation. Ici c’est
la première phrase de la situation. J’ai voulu bien que je mets l’élève dans un cadre
bien déterminé pour qu’il reste dans la situation. Pour qu’il n’entre pas dans le
problème – des différences entre les graines – les causes de ces différences. En un mot
189
c’est mettre les élèves sur la voie de la situation. C'est-à-dire la compréhension de la
situation...». (AE.2).
(AL.42). Puis les conditions de sa formation. Cette séparation vise à rendre les élèves :
jusqu’à ce que les élèves se mettent d’accord sur ce qui est demandé d’eux. Son but
est d’assurer la compréhension de la question pour que ses élèves n’abordent pas des
choses qu’elle n’a pas envisagées. C'est-à-dire et selon son expression « être sur la
bonne voie » (BE.2), qui est la voie de la solution. En commentant ce qu’elle a fait,
C’est pour savoir y a t-il quelqu'un qui n’a pas compris la situation ou il a mal
compris… en fait je les invite à m’expliquer, avec leurs manière, ce qu’ils ont compris
de la question, car supposons que je n’ai pas posé la question : qu’est ce qu’on nous
problématique. C'est-à-dire elles peuvent être loin de ce que j’attends d’eux. ». (BE.2)
Elle a ajouté : « Ici j’ai constaté qu’ils ont compris la situation. […] déjà après le
recueil de leurs représentations, j’ai constaté qu’ils sont sur la bonne voie… (Silence)
ils ont évoqué la fleur. En fait c’est ce que je en ai besoin. ». (BE.2) Selon elle, engager
190
l’élève n’aborde pas des choses qu’elle n’a pas envisagées et par conséquent les
plutôt choisi d’aller étape par étape avec ses élèves. Elle a prévu de découvrir
des organes mâles et femelles de la fleur. Son but est de rendre la situation facile aux
élèves pour garantir leur adhésion. L’extrait qui suit issu de l’entretien
femelles, c’est pour faciliter l’adhésion des élèves dans la situation-problème, pour
que le nouveau concept soit facile pour eux ; l’existence d’organes mâles et organes
aussi, c’est toujours à partir des organes mâles et femelles. Ici c’est une étape
fruit ? »). Devant ce qu’elle a considéré comme éloignement des élèves de ce qu’elle
191
attend d’eux, elle a décidé d’ajuster la question aux niveaux des élèves. La question
j’attends. J’ai constaté à ce moment qu’ils ont trouvé des difficultés à comprendre la
question [silence]. En plus on doit avancer dans la leçon. Alors j’ai eu l’idée de
abordé avec eux la question comment se transforme la fleur en fruit. » (CE.2). En plus
elle voit que les deux questions vont aboutir aux mêmes concepts : « Mais je pense
que les deux problèmes vont conduire à la même conclusion, en outre, tu n’oublies
pas que mon objectif est de faire apprendre aux élèves la pollinisation et la
fruit. ». (CE.4).
comme j’ai prévu »). (CE.10). Nous rappelons que ce que l’enseignante a dit au cours
de la discussion avec ses collègues, montre qu’elle a une confiance dans ses élèves à
s’engager dans la situation-problème car celle-ci est « [...] proche du milieu des
élèves. Proche de leur vie... ils vont être actifs ... elle a du sens pour eux ... ». (CR.39).
Ce changement effectué a été expliqué par ceci : « dans ma préparation de cours j’ai
telle quelle est ; mais j’ai constaté après la réunion ….En fait, J’ai pensé à ne pas
présenter les deux questions, car les élèves vont peut-être rencontrer des difficultés
192
Tableau 26. La façon avec laquelle les enseignants engagent les élèves dans
L’analyse de la séance a montré que l’enseignant soit évite les énoncés des
élèves qui lui paraissent en inadéquation avec ce qu’il veut obtenir soit il les corrige
193
[…] Une question qui se pose maintenant : comment se
forme ce fruit et à quelles conditions ? personnellement, de
la graine à la plante me parait clair. De la plante à la fleur est
111- AL aussi clair. La question : c’est de la fleur au fruit. Comment
se forme ce fruit et à quelles conditions ? commençons par la
première question et essayons de la comprendre. Comment
se forme ce fruit ?
Nous avons remarqué aussi que les premières interactions avec les élèves sont
fortement guidées. L’enseignant veut orienter les élèves vers la découverte des
notions qu’il veut enseigner (les organes de la fleur qui se transforment en fruit et en
d’autoconfrontation : « malgré que j’ai essayé d’aller petit à petit avec eux,
que j’attends d’eux. Donc j’ai vu que ce n’est pas la peine de trop perdre du temps ».
(AE.2).
élèves qui sont proches de ce qu’il veut faire apprendre aux élèves. Il minimise le rôle
194
que peut jouer les « conceptions qui sont loin de la solution » dans l’apprentissage. «
[…] les élèves peuvent dire beaucoup de choses. Je pense qu’il est préférable de
La seconde est l’absence de faire un retour sur les conceptions après la phase
temps. « […] On ne peut pas faire tout dans un intervalle de temps plus au moins
à ce qu’elle a conçu. Elle a choisi d’étudier avec ses élèves, en premier lieu, le
de ses élèves et les inscrire au tableau. Ils ont évoqués différentes organes 14 de la
14
« - le fruit était une fleur - les ovules nous donnent le fruit - l’ovaire nous
donne le fruit - c’est l’anthère ... c’est lui qui nous donne un fruit - les grains de
pollen peuvent grossir et grossit avec eux l’anthère et devient un fruit - le stigmate
grossit et nous donne le fruit ».
195
Alors, Ceci montre que le fruit était une fleur. Déjà nous
36- avons noté ça ... les conceptions au tableau ... quels organes
BL
donneront le fruit ? est ce que tous les organes de la fleur
vont donner le fruit ? euh ?
43- Seif c’est l’anthère ... c’est lui qui nous donne un fruit.
49- BL Explique !
longitudinale de pomme en développement (voir figure 4). Son but est d’amener ses
196
élèves à déterminer l’organe de la fleur qui se transforme en fruit (la pomme). Voici
son propos : « Nous allons voir ici comment se forme une pomme. Observez bien ces
images. Nous sommes d’accord que la fleur nous donne le fruit. Mais quel organe de
groupe). Elle s’est préoccupée de montrer à ses élèves que c’est l’ovaire qui se
l’enseignante a commenté ce qu’elle a fait en disant : « Ici c’est la phase de recueil des
représentations au tableau pour que chacun puisse par la suite, après la vérification
scientifique, voir son erreur. » (BE.3). Elle ajoute : « Je veux les amener à constater que
les fausses conceptions. Tu te rappelles ? Au début l’un de mes élèves m’a dit que les
grains de pollen se multiplient et l’anthère grossit et nous donne un fruit. C’est une
erreur ! Car il y a des anthères fanés qui existe encore. Un autre élève dit que c’est le
stigmate. Le stigmate grossit. C’est faux aussi. Ça reste les représentations correctes :
problème.
par mettre ses élèves en groupes pour formuler par écrit leurs représentations sur la
formation du fruit: « ici j’ai proposé aux élèves de travailler en groupe. Le but est de
faire dégager les conceptions des élèves ». (CE.10). Ceci tient à ce que le recueil des
conceptions en groupe permet aux élèves d’exprimer leurs idées avec spontanéité.
197
L’enseignante argumente son choix en disant : « j’ai préféré, en ce moment de
prendre les conceptions des élèves par groupe et par écrit au lieu de les recueillir
oralement et d’une manière collective, car, je pense que l’élève peut exprimer son
idée facilement et sans peur quand il est dans un groupe restreint ». (CE.11).
Par la suite, les représentants des trois groupes ont présenté successivement
transforme en fruit grâce aux organes mâles et femelles. Par la chute des grains de
pollen sur le stigmate », celle du deuxième groupe est : « Le fruit se forme à partir
des organes femelles et des organes mâles, ils se mélangent. Alors les grains de
pollen tombent sur le stigmate. » Et celle du dernier groupe est : « la fleur de fève se
discussion avec les élèves par le biais d’une série de questions fermées (« La fleur de
fève se transforme en fruit grâce aux organes mâles et femelles »). La suite de la
identifier le devenir des ovules et de l’ovaire. L’enseignante a été soumise, ici à deux
infirmer ou confirmer leurs représentations. Ce qui n’est pas sûre, d’après elle à
arriver à enseigner les concepts escomptés. La seconde est celle de faire apprendre la
entre le fait de continuer à discuter les propositions des élèves et de les faire
apprendre les concepts que j’ai programmé. Ben ! J’ai choisi la deuxième solution.
[Silence] Cette hésitation m’a fait oublier de faire le retour sur les conceptions à la fin
198
Tableau 27. La façon avec laquelle les enseignants prennent en compte les
199
7. Prendre en compte les erreurs des élèves
compte les erreurs de ses élèves au cours de la mise en œuvre de sa leçon. Nous
avons focalisé notre analyse sur deux moments de la séance (cas 1 et cas 2) qui nous
Dans le premier cas, l’enseignant pose la question suivante : « quels sont les
organes de la fleur qui interviennent dans la formation du fruit ? ». Il attend que ses
élèves évoquent (pistil, ovaire, ovules). C’est pour cette raison que la réponse de
Zaineb (Pétales, grains de pollen) a été ignorée par l’enseignant. Mais les deux
interventions des deux élèves : Amine (ovaire) et Fehmi (ovules) ont été valorisées
200
[…] si je pose la question d’une autre façon : quels sont les
62- AL
organes de la fleur qui interviennent dans la formation du fruit ?
71- AL comment ?
la fleur !? ... euh ! ... mais nous avons dit ... je vais écrire la
75- AL question : quelles sont les organes de la fleur qui interviennent
dans la formation du fruit ? la question est claire !
78- Z. après leur éclosion les ovules se développent pour devenir fruit.
Dans le deuxième cas, l’enseignant interroge ses élèves sur le devenir du pistil
« Ce pistil après son développement. Que va-t-il devenir? ». La première réponse qui
201
vient de « Donia » : « ça devient graines, monsieur ! » a été corrigée immédiatement
Nous pouvons constater que l’enseignant soit évite les énoncées des élèves qui
202
Tableau 28. La façon avec laquelle l’enseignant (A) prend en compte les
erreurs des élèves
Cas : 1
Cas : 2
Pose la question : « Ce
pistil après son
développement. Que va-t-
il devenir? »
203
Lors de l’entretien d’autoconfrontation, l’enseignant explique ce qu’il a fait en
disant : « Je les ai trop orientés. ... (Silence)... j’ai senti à ce moment-là que lorsque je
laisse les élèves se discutent ente eux, alors là on va entrer dans un circuit qui ne
connait ses conséquences que dieu ! (rire)... on n’arrive à rien ... (rire) ... vraiment ça
devient très compliqué. Ils vont tout mélangé... (Sourire)...et dans ce cas, avec quels
moyens on arrive à en sortir ? Il devient très difficile. Tant bien que mal ils sont
significatif, nous avons remarqué que l’enseignante ignore l’erreur commise par un
son point de vue en disant : «… car l’ovaire est un organe femelle ». Devant cette
opinion, l’enseignante n’a pas réagi. Elle l’a ignoré en demandant des élèves une
204
Bien ! vous avez dit tout à l’heure que l’ovaire se transforme en fruit.
77- BL Est- ce que d’après vous, chaque ovaire est capable de se transformer
en fruit ? ... hein ! ... si oui pourquoi ?, si non pourquoi ?
78- Marouen non ; car il y a des fleurs qui ne se transforment pas en fruit.
Je parle ici des fleurs qui ont des ovaires ; alors est ce que chaque
81- BL
ovaire peut se transformer en fruit ?
89- BL Comment ?
Je parle des fleurs qui ont ovaire et ovules... (silence) ...euh ! ... y a-t-il
91- BL
des conditions d’après vous pour que l’ovaire se transforme en fruit ?
Mais nous nous sommes mis d’accord que c’est l’ovaire qui se
95- BL transforme en fruit ! et c’est l’ovule qui se transforme en graine
(innervée). Y a-t-il une condition ?
205
Nous pouvons tirer de ceci deux choses :
- Ce que l’enseignante a fait ne s’accorde pas avec ce qu’elle a dit et conçu. Nous
nous rappelons que, pendant la séance de discussion avec ses collègues, elle a
comprendre ... de voir son explication, quelle idée a-t-il. » (BR.92). Mais en
classe et comme nous l’avons montré plus haut, elle a ignoré l’erreur.
considération la réponse de l’élève (A) (« fruit »). Alors qu’elle a valorisée une autre
206
les grains de pollen. Donc, chaque grain de pollen
121- CL s’unit à chaque ovule. Donc comment s’appelle cette
opération ? Nermine !
207
Tableau 29. Place que les enseignants accordent à l’erreur dans
immédiatement.
conçu difficulté.
C
s’il n’arrive pas alors c’est elle qui va lui corriger
consacrée à étudier les conditions de cette formation (« …et à quelles conditions »).
208
L’enseignant voit qu’ « avec ce découpage, les choses vont être plus faciles pour les
élèves. Étudier la situation, problème par problème vaut mieux que faire tous
ensemble » (AE.44).
fruit ? »), ses derniers ont éprouvé des difficultés à répondre oralement à la question.
manière : « quels sont les organes de la fleur qui interviennent dans la formation du
fruit ?» (AL.62). Après un moment d’échanges avec ses élèves il leur demande de
déterminer le devenir du pistil, puis de l’ovaire et enfin des ovules. Son intention est
pistil devient le fruit (gousse de fève), l’ovaire devient l’enveloppe externe du fruit et
les ovules deviennent les graines. Cette constatation est, d’après lui, la solution de la
question posée. Nous pouvons, alors dire que l’enseignant a choisi d’aller étape par
en vue de faciliter sa compréhension par les élèves. Voici son propos « […] Pas
forcément chaque pistil se développe. Il y a des conditions alors ? [Silence] Est-ce que
d’échange avec ses élèves et en vue de les orienter vers la découverte des conditions
reproduction des plantes à fleurs ne peut avoir lieu qu’avec trois opérations
successives. Quelles sont ces trois opérations ? […] » (AL.112). Le deuxième type
15 Notons que l’enseignant tout au long de la séance n’a pas utilisé le mot « pollinisation »
209
pénétration du grain de pollen dans le style et la fécondation). La raison de cette aide
que « […] Les activités scientifiques sont basées essentiellement sur l’expérience.
C’est l’élève qui réalise lui-même l’expérience. Or, ici on ne peut pas faire
simulation. C’est pour montrer comment ça se passe réellement cette histoire […] »
(AE.26).
Nous pouvons dire, alors, que pour l’enseignant (A) l’aide est pensée
comme un guidage pas à pas qui met les élèves sur la piste de la solution.
formation du fruit, l’enseignante(B) a présenté à ses élèves des objets réels (une
tomate et des fleurs de jardin) et les a invités à les comparer pour approuver que le
fruit provienne de la fleur : « Je les ai présenté un fruit, c’est la tomate et une fleur. Le
fruit de tomate contient des sépales. Il a encore des sépales ; je le choisis exprès. Mon
but est de dégager les ressemblances et les différences entre le fruit et la fleur du
point de vue de leur aspect extérieur. Pour que par la suite mes élèves savent que le
fruit a pour origine une fleur » (BE.5). Puis elle a montré à ses élèves trois images
Par cette activité l’enseignante veut aider ses élèves à déterminer les organes de la
fleur qui sont à la base de la formation du fruit (l’ovule et l’ovaire). « J’ai progressé
ave mes élèves. J’ai voulu les mettre dans le bon sens. C'est-à-dire le fruit a pour
Poser une question initiale (« Est- ce que d’après vous, chaque ovaire est capable de
210
elle les guide avec des questions de type fermé qui contiennent parfois la réponse
attendue (effet Topaze), (« A votre avis, laquelle va nous donner un fruit ? La fleur A
ou la fleur B ?... », « Comment est-elle cette anthère ? Est-ce mûre ou non ? », « Alors,
il y a transport de grains de pollen d’une anthère mûre vers .... Vers quoi ? », « Le
stigmate de la même fleur ? Ou une autre fleur ? ». Son but est que ses élèves
découvrent la pollinisation.
A travers ces exemples extraits de la séance, nous pouvons constater que l’aide
est pensée comme un guidage fort vers la découverte des notions attendues, qui sont
Lors de la mise en œuvre en classe, nos analyses ont montré que l’enseignante
focalise son travail sur la découverte par les élèves des deux notions : la pollinisation
et la fécondation. Pour arriver à ceci, elle a présenté, tout d’abord, à ses élèves des
objets réels (gousses et fleurs de fève). Après avoir identifié les organes mâles et
transforme en fruit ? ». Par une suite de questions en majorité fermées et à l’aide d’un
disant : « C’est une action d’orientation. Je veux ici, orienter mes élèves vers le
concept que je veux, qui est la pollinisation. … mon rôle est de faire simplifier le
maximum possible pour arriver au résultat. ... ici j’ai insisté sur l’aspect gélatineux du
stigmate. » (CE.25).
211
Tableau 30. Les aides déployées en classe par les enseignants et leurs intentions : comparaison entre le conçu et le réalisé.
Enseignant Aides Intentions
Rendre ce qu’il considère « situation-
deux images d’un abricotier (le premier où il est fleuri, le deuxième où il
conçu problème » concrète et plus accessible aux
porte des fruits)
élèves
Enseignant une animation flash montrant les étapes de la transformation de la fleur en simplifier ce qu’il considère « situation-
(A) fruit problème » pour mettre les élèves sur la piste
Réalisé Travailler sur la plante de fève au lieu de l’abricotier de la solution
Travailler les deux questions de départ séparément.
guidage pas à pas
Découvrir la pollinisation, ses modes, ses
trois schémas de deux fleurs (fleur A et fleur B)
conditions
une fleur où ses étamines sont plus longues que son pistil et une fleur où ses
Réalisé distinguer l’autopollinisation et la
étamines sont plus courtes que son pistil.
pollinisation croisée
conçu un schéma d’une fleur où son anthère n’est pas mûre.
Mettre en évidence la condition de la maturité
schéma d’un pistil et sur son stigmate un grain de pollen.
de l’anthère et du stigmate pour la
schéma montrant l’entrée du contenu du grain de pollen dans l’ovaire à
Enseignante pollinisation
travers le tube pollinique.
(B) Réalisé découvrir la fécondation
des objets réels (une tomate et des fleurs de jardin) déterminer les organes de la fleur qui sont à la
trois images d’une coupe longitudinale de pomme en développement base de la formation du fruit (l’ovule et
des questions de type fermé qui contiennent parfois la réponse attendue (effet l’ovaire).
Réalisé
Topaze) Découvrir la pollinisation et la fécondation
guidage fort vers la découverte des notions attendues, qui sont la
pollinisation et la fécondation, donc de la solution du problème.
des objets réels découvrir la façon avec laquelle la fleur se
conçu
progression petit à petit transforme en fruit
Enseignante
des objets réels la découverte par les élèves des deux notions :
(C)
Réalisé questions en majorité fermées la pollinisation et de la fécondation
schéma illustrant les organes reproducteurs de la fleur simplifier pour arriver au résultat
212
9. Conclusion
Au cours de ce chapitre, nous avons suivis les trois enseignants dans leur mise
en œuvre d’une situation-problème. Nous avons dégagé la façon avec laquelle ils
ils prennent en compte leurs conceptions et les erreurs, et les aides qu’ils déploient et
leurs intentions. A chaque cas nous avons fait une comparaison entre ce qu’ils ont
conçu et disent et ce qu’ils ont fait. Les résultats obtenus montrent qu’il y a un
changement remarquable entre ce qu’ils disent et ce qu’ils font. Prenons les résultats
graines)). Aller étape par étape, d’une manière linéaire étaient les deux majeures
nous remarquons que l’enseignant a prévu d’instaurer un conflit entre les élèves en
cas d’échec. Mais en classe, il s’est avéré qu’il évite les énoncés des élèves qui lui
immédiatement. On peut constater que l’enseignant n’a pas mis en place une
situation-problème telle qu’elle est définie par les didacticiens et les pédagogues. Il
n’a pas lié les apprentissages réalisés avec le problème posé. Les séquences
d’animation flash que l’enseignant a présenté aux élèves n’ont pas pour fonction de
élèves. Elles ont pour fonction d’amener les élèves à la solution. Ce faisant, le rôle du
problème dans l’apprentissage est éradiqué. Ce que l’enseignant fait ici n’est rien
213
9.2. Cas de l’enseignant B
pas consacré un moment pour que ses élèves discutent et argumentent leurs points
la séance pour orienter ses élèves vers ce qu’elle veut et pour rectifier leurs idées.
L’erreur est ignorée au lieu d’être poursuivie jusqu’à montrer sa limite. Les
aides qu’elle déploie au profit de ses élèves ainsi que son intention montrent qu’elles
problème par les élèves. La question que nous avons proposée l’a subdivisée en deux
(comment se forme le fruit ? puis les conditions). Et chaque question a été traitée en
deux moments. Un moment pour les élèves pendant lequel ils expriment leurs idées
transmet le savoir et les apprentissages dans le cadre d’un cours dialogué. Nous
apercevons que ce que l’enseignante a réalisé est loin d’être une situation-problème
L’enseignante C guide fortement ses élèves. Ces derniers suivent ses directives
et ses consignes dans la plupart des moments de la séance. Par une série de
élèves dans le problème consiste à simplifier la question à ses élèves pour garantir
leur adhésion. Bref, les élèves n’ont pas été mis réellement dans un problème. Si nous
214
Dans leurs préparations les enseignants ont essayé de faire une situation-
problème. Mais, lorsqu’ils le font effectivement ils tombent dans un cours dialogué
où ils guident fortement leurs élèves vers le savoir qu’il vaut. La façon dont ils
s’aperçoit qu’ils guident énormément les élèves plus que ce qui a été prévu au
départ. Les enseignants adaptent les choses et tombent finalement dans quelque
chose qui n’est pas une situation-problème. Ceci pourrait constituer un obstacle à la
215
Chapitre 8 .Discussion générale
216
Introduction
Ce travail avait pour objectif d’étudier les conceptions et les pratiques de trois
élèves. Notre but est de repérer les difficultés que rencontrent ces enseignants dans
discuter et de comparer les trois cas étudiés avec les préconisations des textes
constructiviste.
Le cadre théorique dans lequel nous sous situons accordent une place
des sciences a pour but de créer un environnement didactique permettant aux élèves
nous avons indiqué que l’enseignement constructiviste n’est pas facile. Les
enseignants rencontrent des difficultés dans leurs tentatives de mettre en œuvre des
qui prend le devant dans leurs pratiques. Jean-Pierre Astolfi (1992) montre que les
savoirs scolaires ne se réfèrent pas à des problèmes. Ils sont présentés sous forme de
217
Dans ce chapitre, nous nous intéressons aux difficultés des enseignants à
mettre en place une situation-problème, tirées à partir des analyses que nous avons
réalisées dans cette recherche. Dans un premier temps, nous nous attardons sur la
logique de la mise en œuvre de la situation problème par les trois cas des
enseignants. Puis, nous nous intéressons au point de vue des textes officiels sur la
situation-problème pour le comparer à ceux que font les enseignants. Nous finissons
par montrer les répercussions de telles difficultés sur l’acquisition des savoirs
situation-problème telle qu’elle est définie dans le cadre théorique mobilisé dans
notre travail de recherche. Les enseignants disent mettre en place une situation-
recherche. Ils font un cours dialogué ordinaire. Leurs conceptions effectives sur la
comme c’est prévu dans les textes pédagogiques et didactiques. Ils sont plutôt sur
une pédagogie du constat. Ce qu’ils font n’est rien d’autre qu’un cours dialogué
ordinaire où ils guident fortement les élèves vers le savoir qu’il faut. Le rôle du
absente.
Ceci peut être interprété par des difficultés que rencontrent les enseignants
218
à un problème ouvert. Il cherche à réduire le degré d’ouverture du problème
proposé.
conceptions des élèves, nos analyses ont permis de mettre en relief deux difficultés.
d’embarras à laquelle il est soumis. Soit il suit la logique des élèves dans leurs
Les résultats sur les aides que les enseignants déploient au profit de leurs
élèves ainsi que leurs intentions montrent qu’ils sont axés sur la solution du
lien avec les conceptions assertoriques des enseignants sur le savoir et les
action. Nos analyses ont montré que ce que les enseignants de notre étude visent
permet aux élèves d’accéder à un savoir raisonné tant que l’image de ce qui est à
problème. Tant qu’on n’a pas construit des nécessités avec les élèves sur le problème
étudié.
219
1.2. Les textes officiels tunisiens et leur représentation sur la situation-
problème
mettent pas de situation-problème telle qu’elle est définie dans les recherches
une référence pour les enseignants. Ils leur fournissent aussi des aides et leur
problème sous forme de fiches pédagogiques. Si nous regardons du côté des textes
officiels tunisiens nous constatons que ce qu’ils donnent pour faire une situation-
d’indications en limitant la situation-problème à une question qui n’est pas tout à fait
peut pas rester longtemps sans respirer ? ». La conclusion à laquelle on aboutit est :
« l’air est indispensable pour les êtres vivants ». Supposons qu’on prenne ça comme
- Les élèves qui y sont confrontés et qui vont avoir des avis différents, ne
- partir de cette question avec des élèves qui ne savent pas déjà la réponse pour
L’ambigüité des textes officiels fait que les enseignants peuvent avoir l’impression de
répondre à ce qu’on leur demande de faire tout en ne faisant pas une situation-
problème. Ils se débrouillent comme ils veulent avec leur façon habituelle de
220
travailler dans les classes. Ils font ce qu’ils peuvent selon les conditions qu’on leur
si on leur laisse croire que ce qu’ils font correspond à ce qu’on leur demande, il n’y a
aucune raison qu’ils remettent en cause leurs façons de faire. Donc il ne faut pas
s’étonner que les enseignants aient du mal à concevoir et à mettre en place une
situation-problème.
1.3. Conclusion
Faire une situation-problème telle qu’elle est développée dans les recherches
didactiques et pédagogiques, est une condition d’une part pour aider les élèves à
construire un savoir raisonné qui leur donnent un certain esprit critique. Or, les
pratiques des enseignants participants à cette étude reflètent des difficultés majeures
raisonnement chez les élèves revient à développer en premier lieu les capacités des
221
Conclusion générale
Ce travail avait pour objectif d’étudier les conceptions et les pratiques de trois
élèves. Nous nous sommes inspirés, dans notre approche, des recherches en
des travaux réalisés au CREN dans ce domaine. Nous avons axé notre méthodologie
conception d’une préparation de cours, discussion entre les trois enseignants sur
cette étude ? Quelles en sont ses limites ? Et quels prolongements ce travail permet-
elle de concevoir ? Nous tenterons, dans cette conclusion générale, de répondre à ces
construction d’un savoir problématisé par les élèves tandis que les enseignants ont
situation-problème et ce qui est préconisé dans les textes officiels. Les textes officiels
222
et le rôle de l’erreur dans l’apprentissage. Le rôle du problème dans la construction
du savoir scientifique est éradiqué. Le privilège de la solution qui est mis en avant au
d’apprentissage.
Comme toute autre recherche, notre travail présente des limites qui nous
- Tout d’abord il est essentiel de dire que notre recherche est une recherche
qualitative basée sur l’étude de trois cas, ce qui ne permet pas de généraliser la
portée des résultats obtenus. Cependant, compte tenu de la teneur des textes
officiels, nous avons toutes les raisons de penser que les pratiques
n’était pas attendu. Il parait que leur conceptions empiristes de la science est à
l’origine de ce rejet ;
223
- Ajoutons notre manque d’expérience à diriger un entretien
d’autoconfrontation.
- Quelles sont les conditions d’une formation qui puisse agir sur l’épistémologie
224
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233
المحور :التكاثر الزهري
المحتوى :التأبير واإلنبات واإلخصاب
الهدف المميز :تبين ضرورة التأبير لتكوين الثمار والبذور
هدف الحصة :يحل المتعلم وضعية مشكال متصلة بعمليتي التأبير واإلخصاب في التكاثر
الزهري
التمشي البيداغوجي
تحليل الوضعية المشكل
تقديم الوضعية المشكل :تحتوي الثمار على بذور .كيف تتكون هذه الثمار ؟
فهم الوضعية المشكل :يعبر المتعلم عن فهمه للوضعية المشكل باعتماد صيغة مالئمة للظاهرة
العلمية.
الكشف عن التصورات :يعبر المتعلم عن تصوراته موظفا مكتسباته السابقة (تتشكل الثمرة
بالتأبير -عن طريق الزهرة – بالعناية بها )
حل الوضعية المشكل
تقديم صورتين لشجرة مشمش األولى مزهرة والثانية مثمرة.
يتوصل المتعلمون إلى أن الثمرة في الشجرة الثانية تكونت انطالقا من الزهرة في الشجرة األولى
عند ذلك يطرح السؤال التالي:
ما هي مراحل تحول الزهرة إلى ثمرة؟ كيف تتحول الزهرة إلى ثمرة؟ ما هي مراحل تكاثر نبتة
المشمش ؟ ...
235
Annexe 2 : La préparation du cours par l’enseignante (B)
236
237
238
239
Annexe 3 : La préparation du cours par l’enseignante (C)
240
241
242
243
244
Annexe : 4 : Le script de la réunion avec les trois enseignants
F = moi-même
AR = l’enseignant A pendant la réunion
BR = l’enseignant B pendant la réunion
CR = l’enseignant C pendant la réunion
1-
F. Bonjour, comme vous savez, vous avez été invité à produire un scenario pédagogique
sur la reproduction des plantes. La situation-problème que je vous ai proposé : « les fruits
contiennent des graines qui diffèrent les unes des autres par la couleur, la taille et la
forme. Comment ce fruit se forme-t-il et à quelles conditions...? »…donc nous allons discuter
cette situation et voir comment vous avez conçu sa mise en place avec vos élèves. D’abord
je vous pose une question : Que pensez- vous de cette situation ?
2-
BR. J’ai un problème avec « à quelles conditions ?
3-
F. peux –tu mieux nous expliquer, où se situe le problème ?
4-
BR. c'est-à-dire j’ai un problème avec « à quelles conditions », les conditions de la formation
du fruit. car ces conditions nous allons les étudier. Les conditions sont la pollinisation et la
fécondation. Je vois que la question est répétée. Si on va entrer dans les conditions ...
5-
AR. (coupe la parole) c'est-à-dire tu veux dire, les conditions relatives à l’environnement, à la
nature du sol….
6-
BR. oui ! Comme ça, On va sortir un peu de l’objectif de la séance
7- AR. d’après ce que j’ai compris, le mot conditions va nous amener à parler d’autres choses à
part la pollinisation et la fécondation.
8- BR. oui ! si nous ne nous limitons pas aux deux notions la pollinisation et la fécondation,
...eh ! elle (les conditions) devient un mot général.
9- AR. oui !
245
Annexe : 4 : Le script de la réunion avec les trois enseignants
12- CR. lorsqu’on parle ici de conditions, on parle à mon avis, des conditions qui doivent être
remplies pour que cette opération ait lieu. Notre objectif est la pollinisation et la
fécondation ; donc les conditions sont relatives à la pollinisation et à la fécondation. mon
but est que l’élève comprend la pollinisation et la fécondation. Car sans pollinisation et
fécondation on ne peut pas obtenir le fruit. Quand il arrive à comprendre la pollinisation et
la fécondation donc automatiquement il va comprendre que cette fleur se transforme en
fruit.
13- BR. par exemple moi dans ma préparation j’ai évoqué les conditions de la pollinisation. J’ai
mis par exemple la maturité de l’anthère, la maturité du stigmate ; car il y a des fleurs dont
la maturité de leurs anthères et de leurs stigmates ne se font pas en même temps. Mais ces
conditions ne sont pas nombreuses.
14- F. ok !
15- AR. si j’ai bien compris l’objet de ce travail, je peux dire qu’en se limitant à la première
partie de la question de la situation –problème (comment se forme ce fruit), l’élève est
confronté a un seul problème. C’est clair : il va évoquer pollinisation et fécondation. Si on
va considérer la pollinisation, la fécondation et la germination comme des conditions, alors
à ce moment là la question devient à quelles conditions se forme le fruit. si je considère la
pollinisation, la fécondation et la germination comme des conditions alors je ne pose pas la
question comment. ici il y a deux questions. Si l’élève comprend la question « comment »
comme étant la pollinisation et la fécondation, alors « à quelles conditions ? » peut
l’interpréter autrement et même librement.
17- AR. c'est-à-dire, l’élève peut dire – parmi les conditions, on ne doit pas planter la fève en
été, ou bien, on ne doit pas planter le pois - chiche dans la montagne…etc. c'est-à-dire le
mot conditions est soumises à plusieurs interprétations. Elle peut être le climat, la saison
...etc.
18- F. d’accord ! j’ai compris. oui ! tu veux dire quelque chose H ? d’abord est ce que tu es
d’accord avec G ?
19- CR. non ! non ! je suis totalement contre l’idée de G, je vais parler plutôt des conditions
avec lesquelles se forme le fruit. ce sont la pollinisation et la fécondation. Je ne vais pas aller
à autre chose... par exemple....
20- AR. (couper la parole)…attendez ! tout d’abord soyons d’accord sur quelque chose. Ici on
parle non pas de ce que vous pensez, mais de ce que pense l’élève. Si nous sommes
d’accord que la pollinisation et la fécondation sont des conditions alors la question devient
à quelles conditions se forme le fruit ? j’ai deux questions ici, c'est-à-dire deux problèmes.
J’ai « comment se forme » et j’ai « à quelles conditions ? »
21- F. donc, si j’ai bien compris, d’après toi, il n’a y pas de différences entre la première et la
deuxième question ?
246
Annexe : 4 : Le script de la réunion avec les trois enseignants
22- AR. non ! mais si on met en œuvre la situation avec ces conditions, on peut voir des
interventions très différentes de la part des apprenants… nous allons à ce moment entrer
dans un vaste problème … des conditions … telles que la fertilité, c’est le cas de la gousse
de fève par exemple … pourquoi il contient deux ou trois graines ou parfois rien … etc. …
il y a, en fait, beaucoup de conditions.
23- BR. moi, je suis totalement d’accord avec A, il y a deux problèmes ici, quand je vais
présenter cette situation, alors on va trouver deux types d’idées, les uns vont se focaliser
sur la deuxième question, et par conséquent ils vont citer des conditions telles que l’eau, la
lumière, la température, l’air… etc. les autres vont se focaliser plutôt sur la première
question. Je pense que les idées de mes élèves vont être dispersées.
24- AR. et même de point de vue méthodologique, quand je propose plus qu’une question dans
une situation-problème, je vais rencontrer des difficultés ; lequel je vais le suivre parmi ses
deux problèmes, et en outre vous savez que chaque question nécessite une leçon à part
entière avec sa propre démarche, donc c’est difficile d’aborder une situation-problème avec
deux questions. cette situation, au lieu de faire un problème pour les élèves, elle m’a fait
problème… (sourire).
25- F. Oui c’est vrai c’est compliquée ! mais comme même on doit avancer. Je reviens à C-R.
tout à l’heure vous avez commencé à donner un autre point de vue je pense ? non ?
26- CR. oui euh ! je reviens à la question « comment se forme le fruit ? » ce que je comprends,
personnellement de cette question c’est d’où vient le fruit ? c'est-à-dire son origine.
27- AR. (coupe la parole) pour moi il y a deux questions ici « comment se forme le fruit ? » et « à
quelle conditions ? ». il y a deux problèmes.
28- CR. mais je pense que dans la première question on ne parle pas de conditions. (silence)
mais on parle de son origine. C'est-à-dire l’origine du fruit.
30- CR. « comment se forme le fruit ? » c'est-à-dire l’ovaire devient un fruit et l’ovule devient
une graine. On parle ici à mon avis de l’origine du fruit qui est l’ovaire et l’origine de la
graine qui est l’ovule. Mais est ce que nous avons parlé de conditions jusqu’à ici ? mais il y
a une opération si elle n’aura pas lieu on n’obtient pas de fruit.
32- CR. et ben ! ce sont la pollinisation et la fécondation. Sans ces deux opérations on n’obtient
pas de fruit.
34- CR. exactement ! ce sont eux les conditions. d’ailleurs, c’est ce que j’ai mis dans ma
préparation.
247
Annexe : 4 : Le script de la réunion avec les trois enseignants
35- F. d’accord ! tu vois que la question comment se forme le fruit ? nous amène à parler des
organes de la fleur qui nous donne les deux composantes du fruit : la graine et le fruit. et
concernant les conditions ; ce sont les conditions de sa formation qui sont la pollinisation et
la fécondation. C’est ça ?
36-
CR. oui ! oui ! c’est ça.
37-
AR. peut être ! [silence]
38-
F. nous avons passé pas mal du temps à discuter la situation… passant maintenant à autre
chose. Comment vous allez mettre en œuvre cette situation en classe ? Commençant par C ?
39-
CR. d’abord je veux dire quelque chose à propos de la situation. Je pense que les élèves vont
s’engager dans sa résolution facilement par ce qu’elle est proche du milieu des élèves.
Proche de leur vie... ils vont être actifs ... elle a du sens pour eux. d’abord je fais une petite
révision concernant les composantes de la fleur. Puis je présente la situation, sans écrire la
deuxième question (les conditions). C’est par la suite que je l’introduis. Je m’arrête à la
première question : comment ce forme ce fruit ? j’attends les conceptions des élèves. Un
travail groupal par la suite pour répondre à la question comment se forme ce fruit ?
40-
F. tu as cité le mot « conceptions ».
41-
CR. oui ! , les conceptions ! je vais les recueillir oralement. Je vais les noter au tableau. Je
vais leur donner les auxiliaires nécessaires. Puis on va discuter le travail des groupes. Je
vais progresser petit à petit. je pose une question. Je vais les orienter vers un chemin bien
déterminé.
42-
F. mais avant d’aborder les autres parties de ta préparation, j’aimerais savoir qu’est ce que
tu vas faire avec ces conceptions ?
43-
CR. (silence) …
44-
AR. Je peux intervenir ?.... comme je l’ai déjà mentionné dans ma préparation, on fait un
retour à la fin de la séance sur ces « conceptions ». le plus beau est que l’élève arrive tout
seul à réguler sa « conception » à travers ce retour.
248
Annexe : 4 : Le script de la réunion avec les trois enseignants
45-
BR. (couper la parole), moi aussi je vais commencer ma leçon avec une révision. je vais leur
présenter ce schéma (schéma d’une fleur) à faire sa légende. puis je présente la situation-
problème et je fais le recueil de leurs conceptions. Après avoir enregistré au tableau les
conceptions, je présente ces trois supports. je pense qu’avec ces supports ils vont arriver à
comprendre la notion de pollinisation et aussi la fécondation ... bien sûr c’est avec mon
aide ; euh ! Je vais les orienter vers l’identification de ces deux notions.
46-
F. j’ai vu dans ta préparation quelques « conceptions » que tu as prévues.
47-
BR. euh ! (sourit).
48-
CR. (coupe la parole) pour moi je vois qu’après le recueil des conceptions je vais passer à la
vérification et à l’expérience. Je vais leur donner la fleur de la fève et son fruit.
49-
AR. (il s’adresse à H) ben ! j’aimerais bien savoir quelle expérience vas-tu réaliser ici ?
50-
CR. Je vais donner pour chaque groupe une fleur de fève avec son fruit.
51-
AR. mais ça ce sont des outils ! Où est l’expérience ?
52-
CR. (innervée) Oui ce sont mes moyens ! ben ! comment je vais faire l’expérience alors ?
(silence)
53-
AR. J’aimerais bien comprendre l’expérience que tu vas faire ? tu as dit que tu vas donner à
chacun une fleur et un fruit. Où est alors l’expérience ?
54-
CR. comment j’ai passé de la fleur au fruit !
55-
AR. hi ! comment ?
56-
CR. (coupe la parole) mais ils vont décortiquer la fleur. ils vont la découvrir
57-
AR. oui ! mais où est l’expérience ?
58-
CR. ceci n’est pas une expérience !??
249
Annexe : 4 : Le script de la réunion avec les trois enseignants
59-
F. quelle consigne tu vas présenter ?
60-
CR. comment on passe de cette fleur à ce fruit ?
61-
AR. ben ! (silence) … à mon avis, ici l’expérience est presque impossible. Car ... c’est
impossible ... on est obligé de faire recours à la simulation. C’est pour montrer comment se
passe réellement l’histoire.
62-
F. mais tu ne crois pas que de cette façon tu vas leurs (les élèves) donner la solution toute
prête ?
63-
AR. Non... euh ... on peut dire ça si l’animation flash à été accompagnée d’une explication...
d’un énoncé complet. Il y a une image devant les élèves et j’attends leur interprétation !
64-
F. revenons aux conceptions…
65-
AR. à propos de cette leçon elle-même et en partant de cette situation elle-même, j’ai une
démarche complètement différente. Je vais le faire en deux séances. Durant la première,
séance je vais mettre la situation-problème texto. Je passe une heure à écouter les
conceptions de mes élèves tout en les enregistrant. Puis et en rentrant chez moi je vais
préparer mes outils pour, ou bien confirmer les unes ou infirmer les autres. (silence)
personnellement je suis incapable…. Totalement incapable – après ce longue carrière dans
l’enseignement- de préparer un outil… car vraiment je n’ai aucune idée sur leurs
conceptions. Comment elles vont être. Je suis complètement impuissant de concevoir leurs
conceptions.
66-
AR. C’est vrai ! moi par exemple, j’ai recueilli les conceptions d’un groupe d’élève que je
travaille avec eux chez moi, avant d’aller à l’école. C’est vrai je ne suis pas arrivée à prévoir
aucune conception, moi seule.
67-
F. d’accord ! peux- tu nous dire comment vas-tu recueillir les conceptions, est ce oralement
ou autre chose ?
68-
AR. normalement je les prends individuellement. Et je ne transcris que le pertinent.
69-
F. c'est-à-dire ?
70-
AR. et ben ! celles qui sont proches de la solution…
71-
F. oralement ?
72-
AR. Oui ! ... (silence) car si je l’invite à écrire ses conceptions, par exemple, il va produire
tout un récit.
73-
BR. à mon avis les conceptions doivent être transcrites au tableau et elles doivent rester
jusqu’à la fin de la leçon pour que l’élève compare sa réponse (sa conceptions) avec ce qu’il
a trouvé. Car l’élève doit être à un moment donné conscient de ses idées et de ses erreurs.
250
Annexe : 4 : Le script de la réunion avec les trois enseignants
74-
AR. oui... oui ... jusqu’à arriver à la conclusion.
75-
F. à mon avis je vois qu’il nécessaire de consacrer un moment satisfaisant pour que l’élève
comprenne la situation. En plus, je pense qu’on peut recueillir leurs conceptions à travers le
dessin, le schéma. D’après ce qu’il dessine. De ce qu’il schématise.
76-
BR. oui ... oui ...
77-
AR. pour moi, j’ai un autre souci. supposons que lors de recueil des conceptions un de mes
élèves va m’évoquer la question des différences qui existent entre les graines, plus
précisément l’origine de ces différences. Alors comment vas-tu faire à ce moment là ?
78-
CR. (coupe la parole) je peux te répondre ? (elle s’adresse à G)
79-
AR. vas-y. j’écoute (innervé)
80-
CR. euh ! oui ! je prends en considération sa conception (de l’élève). Je prends aussi d’autres
conceptions. Je lui montrer que sa conception est fausse. Ce n’est pas la conception que j’en
ai besoin.
81-
AR. mais quand il insiste !? (en parlant de l’élève). Il veut comprendre le point relatif aux
différences entre les graines ?! (innervé)
82-
CR. je lui dis : ce n’est pas notre sujet ! ce n’est pas la vraie conception c'est-à-dire correcte !!
et c’est tout ! (silence). D’ailleurs quand l’élève à bien compris la situation, il va
automatiquement répondre à la question relative à la formation du fruit et non ce à que tu
dis. (elle s’adresse à AR)
83-
F. revenant à la situation- problème. comment vous allez traiter cette situation ? elle
contient deux questions : comment se forme le fruit ? et à quelles conditions ?
84-
BR. pardon, tout à l’heure CR a dit qu’elle va traiter, tout d’abord, la première question avec
ses élèves : comment se forme le fruit ? à mon avis il faut donner toute la situation.
85-
CR. et ben ! quand j’arrive à l’étape ...
86-
BR. mais tu vas dégager les conceptions pour toute la situation ? Non ? ... pour qu’ils font
un lien entre les différents concepts.
87-
AR. à mon avis, je vois qu’il est préférable de la traiter en deux parties. C'est-à-dire deux
leçons en une. L’objectif de la première leçon est de découvrir que la fleur est l’organe
reproducteur chez les Angiospermes. Puis je passe à étudier la deuxième partie...la
pollinisation et la fécondation… les conditions de la transformation de la fleur en fruit ...
qui nécessite aussi une nouvelle démarche, une vérification scientifique,...etc. [silence]
quand je travaille avec mes élèves la transformation de la fleur en fruit, ceci me permet de
faire apprendre les notions de pollinisation, fécondation et la germination … car sans ces
trois opérations on ne peut pas obtenir de fruit.
251
Annexe : 4 : Le script de la réunion avec les trois enseignants
88-
CR. (coupe la parole) je suis d’accord avec lui, je vais étudier la transformation de la fleur en
fruit car je veux que les élèves apprennent la pollinisation et la fécondation ; sauf que je ne
vois pas que l’étude de la germination est importante, d’ailleurs elle ne figure pas dans les
programmes.
89-
F. j’ai remarqué que uniquement (A) a indiqué dansa sa préparation quelque chose à
propos de l’erreur. Je parle de l’erreur de l’élève. Tu as cité « correction de l’erreur quand elle
aura lieu » (il s’adresse à A).
90-
AR. si je trouve une interprétation erronée de la part de l’élève et que je trouve aussi une
autre interprétation correcte ou proche, je fais une confrontation entre les deux. Je pousse
un autre élève même avec un mot correcte pour entrer en discussion avec lui. Car si vous
donnez directement la réponse correcte, si comme vous avez donné un polycop. En plus il
ne sera pas convaincu ; il a quelque chose dans sa tête qui doit changer. On doit l’emmener
à faire une autocritique sur son propos et le régule.
91-
CR. Ah ! oui ! je n’interviens pas ! mais je le laisse .... Par exemple quand un élève fait une
erreur je ne lui dis pas que tu as commis une erreur, ni moi ni ses camarades... mai petit à
petit et en avançant dans la leçon et en lui accordant plus de temps il va arriver tout seul à
dépasser la difficulté ; Mais si je constate qu’il n’ pas arriver ; alors à ce moment j’interviens
pour lui expliquer.
92-
BR. Mais comment tu arrives à comprendre ? si tu n’interviens pas ? (elle s’adresse à C) et
ben oui ... je m’arrête ... j’essaie de comprendre ... de voir son explication, quelle idée a-t-il.
Par exemple quand il me dit que le fruit provient des pétales, j’essaie de [silence]… de le
suivre dans son explication pour que je comprenne de quoi s’agit-il et peut-être pour lui
montrer la limite de son idée
93-
F. comment ? (il s’adresse à BR)
94-
BR. Oui… je dois comprendre tout d’abord la cause de l’erreur. Je ne peux pas corriger sans
savoir pourquoi il a fait une erreur !
252
Annexe 5 : transcription de la séance (A)
AL : l’enseignant A en classe
1. AL Quelqu’un lit la situation.
les fruits contiennent des graines qui diffèrent les unes des
2. Amine autres par la forme, la taille et la couleur. Comment se forme ce
fruit ? et à quelles conditions ?
les fruits contiennent des graines qui diffèrent les unes des
4. Olfa autres par la forme, la taille et la couleur. Comment se forme ce
fruit ? et à quelles conditions ?
Bien ! donc notre situation est « les fruits contiennent des graines qui
diffèrent les unes des autres par la forme, la taille et la couleur.
Comment se forme ce fruit ? et à quelles conditions ? »... pour mieux
comprendre la situation essayons tout d’abord de comprendre la
relation entre les fruits et les graines. Voyons ensemble ! ici nous
5. AL
avons deux listes. La première est une liste des graines et la
deuxième et une liste des fruits (la liste des fruits est numérotée de 1
à 6 et la liste des graines qui en face est numérotée de a à f). Nous
allons essayer de relier chaque graine à son fruit ? répondez sur
vos ardoises.
non ce n’est pas le B comme vous dites. C’est ... (il vérifie la réponse
en reliant la graine b à son fruit). Soyez attentifs ! vous allez être
convaincus ! (il fait agrandir l’image du fruit de fève. Il utilise un retro
9. AL
projecteur relié à un ordinateur). Maintenant on passe à l’autre
graine numéro 3. Allez levez vos ardoises ! bien ! c’est le B- 5
(graine B son fruit 5). On passe à D. quelle graine ?
253
Annexe 5 : transcription de la séance (A)
254
Annexe 5 : transcription de la séance (A)
ok ! bien ! il part des graines. (il inscrit sur le schéma graines). Pour
être claire, ce n’ai pas seulement la fève. Il y a le pois chiche, le
34. AL
petit pois ...etc. les plantes à fleurs en générale débutent leur
cycle de vie à partir des graines.
(il vérifie la réponse par drag and drop). Oui c’est bien ! après ?
(après un instant). (Il lit les réponses des élèves). On a feuilles, tige,
37. AL
fleur. D’accord commençant par la tige : (il vérifie la réponse par
drag and drop).
39. AL on va voir « feuilles ». (il vérifie la réponse par drag and drop).
prise de parole
41. La fleur ! la fleur !
collective.
vous êtes surs ? On va voir. (il vérifie la réponse par drag and drop).
C’est correcte, c’est la fleur. Donc sans entrer dans les détails ; la
graine nous donne la plante avec tous ce qu’elle contient ; ses
racines, son tige et ses feuilles. La plante nous donne la fleur.
Après la fleur ? allez-y répondez sur vos ardoises. Levez vos
ardoises. Bien. La même réponse pour tous : fruit. On vérifie. (il
42. AL
vérifie la réponse par drag and drop). C’est vrai ; c’est ça le cycle de
vie de la plante de fève. Et aussi toutes les plantes à fleurs. Une
question qui se pose maintenant : comment se forme ce fruit et à
quelles conditions ? personnellement, de la graine à la plante me
parait clair. De la plante à la fleur est aussi clair. La question :
c’est de la fleur
255
Annexe 5 : transcription de la séance (A)
52. Samar quelles sont les étapes au cours desquelles se forme le fruit ?
57. AL c'est-à-dire ?
256
Annexe 5 : transcription de la séance (A)
72. AL comment ?
la fleur !? ... euh ! ... mais nous avons dit ... je vais écrire la
76. AL question : quelles sont les organes de la fleur qui interviennent
dans la formation du fruit ? la question est claire !
79. Z. après leur éclosion les ovules se développent pour devenir fruit.
257
Annexe 5 : transcription de la séance (A)
258
Annexe 5 : transcription de la séance (A)
Bien. Donc tout ceci n’aura lieu qu’après l’éclosion des ovules.
104. AL Bien !c’est une condition alors ! (il demande à ses élèves d’expliquer
l’éclosion par écrit).
vous voyez ici (il montre une image d’une plante de fève) qu’il y
a quelques fleurs fanées. C'est-à-dire, pas forcément que chaque
pistil se développe en fruit. Pas forcément que chaque ovaire
105. AL
devient un enveloppe. Pas forcément que chaque ovule dévient
une graine ; il y a des conditions alors…! ... (silence) ... je vous
explique mieux. Est-ce chaque œuf donne un poussin.
l’abeille vient sur la fleur. Elle prend avec elle les grains de pollen
108. Achref de l’anthère. Puis elle les dépose sur le stigmate. C’est comme ça
qu’elle se fait la fécondation.
sous laquelle est écrit : la reproduction des plantes à fleurs ne peut avoir
114. lieu qu’avec trois opérations successives) quelles sont ces trois
opérations, d’après vous ? oui Amine !
259
Annexe 5 : transcription de la séance (A)
(coupe la parole). Nous avons dit ça ! ... (silence) ... n’hésitez pas !
120. AL
vas-y ! ... (silence)... un autre.
131. AL deuxièmement ?
260
Annexe 5 : transcription de la séance (A)
bien ! presque tous on est d’accord sur ces deux étapes. Mais
pour la troisième étape il y a ce qui a dit « éclosion », un autre a
dit « il influe sur son développement » (le développement des
135. AL
ovules). Un autre a utilisé « se mélangent avec les ovules » et enfin
il y a ce qui a utilisé vaccination : essayions de voir ça ensemble !
ce n’ai pas la peine de répéter ce qui a été dit.
261
Annexe 6 : transcription de la séance (B)
8. nous allons voir, madame, la façon avec laquelle se forme le fruit et ses
Seif
conditions ?
9. BL Qui contredit Seif ? vous êtes tous d’accord ? vous avez tous compris ?
16. Nouha car si on plante une graine, elle se transforme en fleur... ou un arbre.
17. BL Et le fruit ?
262
Annexe 6 : transcription de la séance (B)
20. Graine → arbre → fruit... bien ... Y a-t-il une autre explication ?
21. madame, je ne suis pas d’accord avec mon amie Nouha. Car si on
Seif plante une graine. Cette graine devient une plante. Puis un arbre. Puis
une fleur. Et cette dernière se transforme en fruit.
22. C'est-à-dire tu es d’accord avec la première hypothèse (elle la montre au
tableau)....y a-t-il une autre hypothèse ? lisez bien la situation ! .....euh....
c’est tout ? ....alors je vous montre des fruits et des fleurs..... (elle donne à
BL chaque groupe une tomate, une pomme et deux fleurs prises au hasard du
jardin de l’école)... regardez bien ! ce qui est entre vos mains... y-a-t il une
ressemblance entre eux ? qu’est ce que vous remarquez ? essayez de les
comparer.
23. je remarque que la tomate diffère de la pomme. Et la pomme diffère des
Mariem
fleurs.
24. Donc tu as dit que la tomate diffère de la pomme. Et la pomme diffère
BL
des fleurs. alors la pomme diffère des fleurs : en quoi ?
25. Mariem A. la couleur, la taille, la forme
26. Vous avez dit qu’il y a des différences ; oui c’est vrai, mais il y a aussi
BL
des ressemblances. Pouvez-vous les citer ?
27. Marouen Madame les fleurs..........
28. (Coupe la parole et prend les deux fleurs)... regarde, tu vas comparer une
fleur et un fruit. (elle montre une fleur et une tomate) Quelles sont les
BL
ressemblances ? entre un fruit et une fleur ? concentrez-vous sur les
composantes de la fleur que nous avons déjà vue.
29. Nada La ressemblance se situe au niveau du calice.
263
Annexe 6 : transcription de la séance (B)
36. Seif ceci montre que le fruit était une fleur.
37. Alors, Ceci montre que le fruit était une fleur. Déjà nous avons noté ça
BL ... les conceptions au tableau ... quels organes donneront le fruit ? est ce
que tous les organes de la fleur vont donner le fruit ? euh ?
38. prise de parole Non
collective.
39. BL Vous avez dit non. Bien... lesquels ?
41. Votre camarade a dit, les ovules nous donnent le fruit, je vais noter ça
BL au tableau. Ceci peut être vrai ou faux. Est ce qu’il y a une autre
conception ?
42. Nouha l’ovaire nous donne le fruit.
44. Seif c’est l’anthère ... c’est lui qui nous donne un fruit.
48. ces grains peuvent grossir et grossit avec eux l’anthère et devient un
Seif
fruit.
49. Imène le stigmate nous donne le fruit.
50. BL Explique !
53. BL Nous allons voir ici comment se forme une pomme. Observez bien ces
images. Nous sommes d’accord que la fleur nous donne le fruit. Mais
(elle montre trois
quel organe de cette fleur se transforme en fruit ? allez-y… mettez vous
images d’une
en groupe, chaque groupe compare les trois images. C’est clair ? bien !
coupe de pomme
observez bien !
en
développement)
54. prise de parole Oui madame !
collective.
264
Annexe 6 : transcription de la séance (B)
55. Les élèves se mettent en trois groupes : nous avons choisi de mettre la caméra
près de l’un des trois groupes
56. Imène Je vois ici une demi-pomme…
59. BL Attention ! Les images sont mises en ordre. Il faut annoter les images. Il
(En s’adressant faut identifier dans les trois images l’organe qui se transforme en fruit et
au premier l’organe qui se transforme en graine ?
groupe d’élèves)
60. le groupe d’élèves s’orientent à chercher et à identifier les organes de chaque
image (ovule, ovaire, pistil…).
61. Il y a une explication d’un élève
65. dans la première image, les ovules ne sont pas mûrs. Dans le deuxième
Nouha ils commencent à mûrir. Alors que dans la troisième image ils sont
mûrs.
66. BL ... alors tu as dit que ceux ci sont des ovules qui ne sont pas encore
mûrs. Et ici (elle montre la troisième image)
(elle montre la
première image)
67. Nouha deviennent mûrs
68. BL C'est-à-dire ?
73. dans la première image les ovules ne sont pas encore mûrs ; dans la
Seif deuxième image, les ovules sont presque mûrs ; dans la dernière image
les ovules sont mûrs ; ils sont devenus des graines.
74. BL Et l’ovaire ? (elle montre la pomme)
265
Annexe 6 : transcription de la séance (B)
75. Seif et l’ovaire devient .... devient la pomme.
84. Je parle ici des fleurs qui ont des ovaires ; alors est ce que chaque ovaire
BL
peut se transformer en fruit ?
85. Marouen oui.
89. oui toutes les fleurs qui contiennent un ovaire se transforment en fruit.
Marouen
Car c’est un organe femelle.
90. BL Qui a une autre réponse différente ?
92. BL Comment ?
94. Je parle des fleurs qui ont ovaire et ovules... (silence) ...euh ! ... y a-t-il
BL
des conditions d’après vous pour que l’ovaire se transforme en fruit ?
95. Seif oui, les conditions sont : l’irrigation, soins
266
Annexe 6 : transcription de la séance (B)
96. BL Y a-t-il une réponse différente ?
98. Mais nous nous sommes mis d’accord que c’est l’ovaire qui se
BL transforme en fruit ! et c’est l’ovule qui se transforme en graine
(innervée). Y a-t-il une condition ?
99. Thameur Aussi, c’est la nature du sol.
100.
101. Vous avez dit que les conditions sont la nature du sol, l’irrigation et les
BL soins. D’accord ! essayez de voir ces schémas ! (elle distribue pour chaque
groupe des schémas de deux fleurs et une abeille)
102. Les élèves se mettent en trois groupes : nous avons choisi de mettre la caméra
près de l’un des trois groupes
104. (coupe la parole) non ! non ! ici l’abeille prend les grains de pollen. Elle a
voulu les mettre sur le stigmate de cette fleur. Elle trouve la …la
Nouha
enveloppé … alors elle est allée à la fleur (B)… elle n’est pas
enveloppée… elle les met sur son stigmate
105. Seif pourquoi les a mis?
107. BL bien ! Est-ce que les grains de pollen peuvent se mettre ici sur la fleur
(elle s’approche (A) ? (En indiquant avec son doigt les trois schémas de la fleur (A)).
du groupe) attention ! Le stigmate est enveloppé.
108. BL Allez-y ! le premier groupe ; Nouha !
109. (elle commente les schémas). L’abeille a pris les grains de pollen de
l’anthère de la fleur A et les dépose sur le stigmate de la fleur B.
Nouha
l’abeille n’a pas mis le pollen sur la fleur A car son stigmate est
enveloppé.
110. BL Y a-t-il une autre explication ? vas-y ...Seif !
113. elle a pris les grains de pollen de l’anthère de la fleur A puis elle se
Imène
dirige vers la fleur B et elle les met sur son stigmate.
267
Annexe 6 : transcription de la séance (B)
114. BL Pourquoi elle ne les met pas ici ? (elle indique la fleur A)
116. Donc tous vous êtes d’accord qu’il y a un transport des grains de pollen
BL de l’anthère d’une fleur au stigmate d’une autre fleur. C’est ce que vous
avez compris !
117. prise de parole Oui
collective.
118. BL Vous êtes sûrs ?
123. la fleur A se fane car son stigmate est enveloppé. l’abeille veut lui
mettre les grains de pollen. Mais elle a trouvé son stigmate enveloppé.
Seif
Alors elle se déplace vers la fleur B. elle met les grains de pollen dans
son stigmate. Donc c’est cette fleur B qui a mûri et devient un fruit.
124. BL Bien ! ... Imene !
125. c’est la fleur A qui fane, car elle n’a pas reçu de grains de pollen. C’est
Imène la fleur B qui devient mûre car l’abeille lui a mis les grains de pollen.
Encore, elle n’est pas enveloppée.
126. BL Bien !qu’est ce qu’on peut conclure ici ?
128. BL Comment ?
129. Seif car elle transporte les grains de pollen de l’anthère vers le stigmate
268
Annexe 6 : transcription de la séance (B)
132. alors, il y a transport de grains de pollen d’une anthère mûre vers ....
BL
vers quoi ?
133. prise de parole Vers le stigmate
collective.
134. BL le stigmate de la même fleur ? ou une autre fleur ?
138. bien ! c’est l’ovaire qui se transforme en fruit. Bien. Comment appelle t
on cette opération ? Ce transport des grains de pollen de l’anthère au
BL
stigmate ?... en un mot ?... euh ! elle s’appelle la pollinisation. Et à la
suite de la pollinisation, l’ovaire se transforme....euh ? en fruit et
139. Sami en graine
269
Annexe 7 : transcription de la séance (C)
CL : l’enseignante C en classe
9. CL Oui ! des sépales. Quel est le rôle de ces organes externes ? oui !
13. Adem nous avons des organes mâles et des organes femelles.
270
Annexe 7 : transcription de la séance (C)
Alors nous avons dit qu’il y a des organes mâles et des organes
femelles…. Alors regardez maintenant… Qu’est ce que nous
25. CL avons sur la table ? (elle présente à chaque groupe de ses élèves une
gousse et une fleur de fève)
271
Annexe 7 : transcription de la séance (C)
Bien, vous avez un fruit et une fleur de fève…. (elle tient la gousse
35. CL d’une main et la fleur de l’autre). Regardez bien. comment se
transforme cette fleur de fève en fruit?
comment les fruits diffèrent les uns des autres. Et aussi les
38. Adem
graines ?
272
Annexe 7 : transcription de la séance (C)
(la fillette a fait un schéma d’une fleur avec les organes protecteurs et
66. Adem
les organes de reproduction)
273
Annexe 7 : transcription de la séance (C)
76. Adem elle (la fleur) se transforme en fruit à l’aide des organes femelles.
82. Adem (il montre avec son doigt le filet et l’anthère). C’est le filet
274
Annexe 7 : transcription de la séance (C)
85. CL Oui c’est mâle. Regarde ici (elle montre le stigmate). C’est quoi ça ?
87. CL Stigmate. Bien. Puis... ceci c’est quoi ? (elle montre le schéma)
91. CL Et celui là ?
93. CL Et ceux-ci?
Alors nous avons dit ; des organes mâles et des organes femelles.
95. CL Comment avec ses organes mâles et femelles se forme la graine?
Achref, comment ?
275
Annexe 7 : transcription de la séance (C)
276
Annexe 7 : transcription de la séance (C)
277
Annexe 7 : transcription de la séance (C)
278
Annexe 7 : transcription de la séance (C)
162. CL Donc nous avons dit la pollinisation est …euh ! qui lit ?
169. Adem parce que ...... la fécondation n’a pas été achevée.
171. CL Donc, pour obtenir un fruit, il y a... (elle lève deux doigts)
173. CL Lesquelles ?
279
Annexe 8. Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec
l’enseignant A
Entretien réalisé le 08/05/2014 sur la séance enregistrée le
02/05/2014
les fruits contiennent des graines qui diffèrent les unes des
2. Amine autres par la forme, la taille et la couleur. Comment se forme ce
fruit ? et à quelles conditions ?
les fruits contiennent des graines qui diffèrent les unes des
4. Olfa autres par la forme, la taille et la couleur. Comment se forme ce
fruit ? et à quelles conditions ?
Bien ! donc notre situation est « les fruits contiennent des graines qui
diffèrent les unes des autres par la forme, la taille et la couleur.
Comment se forme ce fruit ? et à quelles conditions ? »... pour mieux
comprendre la situation essayons tout d’abord de comprendre la
relation entre les fruits et les graines. Voyons ensemble ! ici nous
5. AL
avons deux listes. La première est une liste des graines et la
deuxième et une liste des fruits (la liste des fruits est numérotée de 1
à 6 et la liste des graines qui en face est numérotée de a à f). Nous
allons essayer de relier chaque graine à son fruit ? répondez sur
vos ardoises.
9.
280
Annexe 8. Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec l’enseignant A
non ce n’est pas le B comme vous dites. C’est ... (il vérifie la réponse
en reliant la graine b à son fruit). Soyez attentifs ! vous allez être
convaincus ! (il fait agrandir l’image du fruit de fève. Il utilise un retro
10. AL
projecteur relié à un ordinateur). Maintenant on passe à l’autre
graine numéro 3. Allez levez vos ardoises ! bien ! c’est le B- 5
(graine B son fruit 5). On passe à D. quelle graine ?
281
Annexe 8. Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec l’enseignant A
3. F comment ?
bon ! pour deux raisons : la première est peut- être les images ne
sont pas bien claires. La seconde, il parait que mes élèves n’ont
pas été habitués à la pensée logique. [silence] … malgré que j’ai
essayé d’aller petit à petit avec eux, d’expliquer et de faire
4. AE comprendre la situation, leurs interventions sont loin de ce que
j’attends d’eux. Donc j’ai vu que ce n’est pas la peine de trop
perdre du temps ».
282
Annexe 8. Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec l’enseignant A
ok ! bien ! il part des graines. (il inscrit sur le schéma graines). Pour
être claire, ce n’ai pas seulement la fève. Il y a le pois chiche, le
35. AL
petit pois ...etc. les plantes à fleurs en générale débutent leur
cycle de vie à partir des graines.
(il vérifie la réponse par drag and drop). Oui c’est bien ! après ?
(après un instant). (Il lit les réponses des élèves). On a feuilles, tige,
38. AL
fleur. D’accord commençant par la tige : (il vérifie la réponse par
drag and drop).
40. AL on va voir « feuilles ». (il vérifie la réponse par drag and drop).
prise de parole
42. La fleur ! la fleur !
collective.
vous êtes surs ? On va voir. (il vérifie la réponse par drag and drop).
C’est correcte, c’est la fleur. Donc sans entrer dans les détails ; la
graine nous donne la plante avec tous ce qu’elle contient ; ses
racines, son tige et ses feuilles. La plante nous donne la fleur.
Après la fleur ? allez-y répondez sur vos ardoises. Levez vos
ardoises. Bien. La même réponse pour tous : fruit. On vérifie. (il
vérifie la réponse par drag and drop). C’est vrai ; c’est ça le cycle de
43. AL
vie de la plante de fève. Et aussi toutes les plantes à fleurs. Une
question qui se pose maintenant : comment se forme ce fruit et à
quelles conditions ? personnellement, de la graine à la plante me
parait clair. De la plante à la fleur est aussi clair. La question :
c’est de la fleur au fruit. Comment se forme ce fruit et à quelles
conditions ? commençons par la première question et essayons
de la comprendre. Comment se forme ce fruit ?
283
Annexe 8. Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec l’enseignant A
si j’ai bien compris, vous allez les canalisez dès le début pour
11. F
qu’ils n’évoquent que la graine et la fleur.
284
Annexe 8. Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec l’enseignant A
non ! ..... (silence). n’oubliez pas que ceci est un acquis antérieur.
Mes élèves savent bien que la graine se transforme en plante, la
18. AE plante donne la fleur et la fleur se transforme en fruit. c’est le
cycle de vie ! donc j’ai relié ceci à l’acquis ; les élèves ont vu ça en
classe de troisième année.
285
Annexe 8. Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec l’enseignant A
47. Samar quelles sont les étapes au cours desquelles se forme le fruit ?
52. AL c'est-à-dire ?
286
Annexe 8. Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec l’enseignant A
est ce que vous avez des remarques ? (il suit la séquence vidéo) ;
27. F est ce que vous pensez qu’il y a des choses que vous aurez pu le
faire mieux ?
287
Annexe 8. Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec l’enseignant A
67. AL comment ?
la fleur !? ... euh ! ... mais nous avons dit ... je vais écrire la
71. AL question : quelles sont les organes de la fleur qui interviennent
dans la formation du fruit ? la question est claire !
74. Zaineb après leur éclosion les ovules se développent pour devenir fruit.
288
Annexe 8. Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec l’enseignant A
est ce que vous pensez qu’il y a des choses que vous aurez pu les
33. F
faire mieux ?
... (silence)... tout d’abord mes élèves n’ont pas négocié, ils n’ont
pas discuté la situation. Ils ont tout simplement cité les
36. AE différentes composantes de la fleur. Je n’ai pas entendu l’un de
mes élèves qui a dit à son camarade : non je ne suis pas d’accord
avec toi ou je suis d’accord avec toi. pour aborder la leçon : la
289
Annexe 8. Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec l’enseignant A
39. F c'est-à-dire ?
41. F comment ?
bien sûr ! ... (silence) a mon avis cette situation est en réalité deux
42. AE
situations.
43. F Comment ?
290
Annexe 8. Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec l’enseignant A
(coupe la parole). Nous avons dit ça ! ... (silence) ... n’hésitez pas !
83. AL
vas-y ! ... (silence)... un autre.
291
Annexe 8. Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec l’enseignant A
51. F vous avez dit tout à l’heure que vous avez trop orienter ?!
oui l’orientation à été fait par des questions. (silence) ... (il s’arrête
à une séquence montrant un élève qui dit : « l’ovaire se transforme en
52. AE
enveloppe et la les ovules en fruits »). il est arrivé à découvrir ça
malgré qu’il n’ait pas vu la vidéo. C’est ce que vous voyez
292
Annexe 8. Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec l’enseignant A
293
Annexe 8. Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec l’enseignant A
Bien. Donc tout ceci n’aura lieu qu’après l’éclosion des ovules.
57. AL Bien !c’est une condition alors ! (il demande à ses élèves d’expliquer
l’éclosion par écrit).
294
Annexe 8. Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec l’enseignant A
vous voyez ici (il montre une image d’une plante de fève) qu’il y a
quelques fleurs fanées. C'est-à-dire, pas forcément chaque ovaire
58. AL
se développe. Donc il y a des conditions ! ... (silence) ... je vous
explique mieux. Est-ce chaque œuf donne un poussin.
l’abeille vient sur la fleur. Elle prend avec elle les grains de pollen
61. Achref de l’anthère. Puis elle les dépose sur le stigmate. C’est comme ça
qu’elle se fait la fécondation.
295
Annexe 8. Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec l’enseignant A
J’ai déjà dit au cours de notre réunion que traiter les deux
questions ensembles ce n’est pas la bonne solution. Donc j’ai
traité les deux séparément. J’ai commencé par la formation du
73. AE fruit puis les conditions. Je pense qu’avec cette méthode les
élèves ont été plus à l’aise. Ben ! Sans rencontrer de difficultés.
(coupe la parole). Nous avons dit ça ! ... (silence) ... n’hésitez pas !
76. AE
vas-y ! ... (silence)... un autre.
296
Annexe 8. Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec l’enseignant A
87. AE deuxièmement ?
bien ! presque tous on est d’accord sur ces deux étapes. Mais
pour la troisième étape il y a ce qui a dit « éclosion », un autre a
dit « il influe sur son développement » (le développement des
91. AE
ovules). Un autre a utilisé « se mélangent avec les ovules » et enfin
il y a ce qui a utilisé vaccination : essayions de voir ça ensemble !
ce n’ai pas la peine de répéter ce qui a été dit.
297
Annexe 9. Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec l’enseignant B
02/05/2014
contenu).
BL : l’enseignante B en classe
les fruits contiennent des graines qui diffèrent les unes des
30. Imène autres par la couleur, la taille et la forme. Comment se forme ce
fruit et à quelles conditions ?
Est ce que vous avez compris la situation ? ... qui peut nous
31. BL
l’expliquer ?
Qui contredit Seif ? vous êtes tous d’accord ? vous avez tous
37. BL
compris ?
298
Annexe 9. Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec l’enseignant B
17. BL Et le fruit ?
20. Graine → arbre → fruit... bien ... Y a-t-il une autre explication ?
299
Annexe 9. Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec l’enseignant B
Vous avez dit qu’il y a des différences ; oui c’est vrai, mais il y a
26. BL
aussi des ressemblances. Pouvez-vous les citer ?
300
Annexe 9. Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec l’enseignant B
Bien ... regardez ici ... observez bien .... (elle tient la tomate et la
34. BL fleur) ... vous voyez qu’il y a ressemblance entre les sépales de la
fleur et le reste des
35. sépales sur le fruit. Que signifie ça ? qu’est ce que cela montre?
Alors, Ceci montre que le fruit était une fleur. Déjà nous avons
noté ça ... les conceptions au tableau ... quels organes donneront
37. BL
le fruit ? est ce que tous les organes de la fleur vont donner le
fruit ? euh ?
j’ai progressé ave mes élèves. J’ai voulu les mettre dans le bon
sens. C'est-à-dire le fruit a pour origine un organe de la fleur
4. BE pour qu’ils n’évoquent pas les feuilles, ou bourgeon ou toute
autre chose puis j’ai voulu leur montrer que pas forcément
chaque fleur nous donne un fruit
Quand j’ai préparé ma fiche, j’ai été presque sûre que les
réponses vont être de cette façon ; leurs représentations. C'est-à-
dire ils ne vont pas m’évoquer la pollinisation et la fécondation,
mais ils vont tous me dire que l’origine du fruit est la fleur. Je
les ai présenté un fruit, c’est la tomate et une fleur. Le fruit de
5. BE tomate contient des sépales. Il a encore des sépales ; je le choisis
exprès. Mon but est de dégager les ressemblances et les
différences entre le fruit et la fleur du point de vue de leur
aspect extérieur. Pour que par la suite mes élèves savent que le
fruit a pour origine une fleur…
301
Annexe 9. Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec l’enseignant B
44. Seif c’est l’anthère ... c’est lui qui nous donne un fruit.
302
Annexe 9. Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec l’enseignant B
50. BL Explique !
J’ai remarqué ici que l’élève n’a pas aucune idée sur l’organe de
5. BE
la fleur qui se transforme en fruit.
Tu parles de la pomme ?
7. F
303
Annexe 9. Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec l’enseignant B
61. BL Pourquoi elle ne les met pas ici ? (elle indique la fleur A)
304
Annexe 9. Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec l’enseignant B
Comment ?
17. BE
305
Annexe 9. Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec l’enseignant B
en fait, les élèves vont être limités dans leurs choix. choisir fruit
20. F ou fleur fanée !?
Oui ! c’est vrai j’ai limité leurs réponses! ben ! je pense qu’il
valait mieux leur présenter les deux schémas des deux fleurs
uniquement. Il valait mieux poser la question sans leur donner
21. BE les deux images…. (silence) … j’ai constaté que mes élèves ont
bien assimilé la pollinisation et son rôle dans la formation du
fruit.
d’après vous, est ce que les grains de pollen restent ici ? (elle
indique le stigmate). Vos réponses seront sur cette feuille ; (elle
67. BL distribue des schémas). Mets une croix sous le schéma qui
convient! Dans le premier schéma le grain de pollen est sur le
stigmate, dans le deuxième il entre dans l’ovaire.
306
Annexe 9. Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec l’enseignant B
307
Annexe 10 : Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec
l’enseignante C
Entretien réalisé le 05/05/2014 sur la séance enregistrée le
02/05/2014
contenu).
CL : l’enseignante C en classe
41. Alors, nous avons une fleur de fève et une fleur d’orange. De
CL quoi sont-elles composées ces fleurs ?
47. CL Oui ! des sépales. Quel est le rôle de ces organes externes ? oui !
51. Adem nous avons des organes mâles et des organes femelles.
308
Annexe 10 : Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec
l’enseignante C
55. Ce n’est pas vrai, ce sont plutôt le filet, l’anthère et les grains de
Achref
pollen
Alors nous avons dit qu’il y a des organes mâles et des organes
25. femelles…. Alors regardez maintenant… Qu’est ce que nous
CL avons sur la table ? (elle présente à chaque groupe de ses élèves une
gousse et une fleur de fève)
309
Annexe 10 : Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec
l’enseignante C
Bien, vous avez un fruit et une fleur de fève…. (elle tient la gousse
35. CL d’une main et la fleur de l’autre). Regardez bien. comment se
transforme cette fleur de fève en fruit?
3. F Oui… j’écoute…
310
Annexe 10 : Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec
l’enseignante C
S’il y a des organes mâles et des organes femelles, il y a
nécessairement reproduction. Ils connaissent déjà que notre
thème c’est la reproduction. Donc ils vont comprendre qu’il va y
avoir la reproduction. Ce que nous avons vu est une phase
8. préparatoire pour aborder le nouveau concept. C’est la
CE
pollinisation et la fécondation. En plus mes élèves proviennent
d’un milieu agricole. Je ne trouve pas de difficulté pour leur faire
enseigner ce concept. Déjà tous, connaissent que la fleur se
transforment en fruit, avant même de le dire. Je suis tellement
rassuré que je n’ai pas beaucoup insisté la dessus.
38. comment les fruits diffèrent les uns des autres. Et aussi les
Adem
graines ?
47. Alors, est ce qu’elle diffère de l’orange ? (elle tient par la main
CL gauche une orange et de l’autre la gousse de fève)
311
Annexe 10 : Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec
l’enseignante C
48. Adem oui
55. Allez –y. écoutez ! le premier groupe. Qui parmi vous présente
CL
le travail. Vas-y Manar.
66. (la fillette a fait un schéma d’une fleur avec les organes protecteurs et
Adem
les organes de reproduction)
312
Annexe 10 : Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec
l’enseignante C
9. F Je vois que tu as apporté une modification à la question de départ
(sourire). Regarde cet élève ! : beuh cet élève vous n’écoutez pas
sa voix dans d’autres activités. Mais quand c’est la séance de
15. CE l’éveil scientifique il devient très actif, surtout la séance de la
reproduction. Vous savez pourquoi ? est ben tout simplement
par ce qu’il a vécu cette situation. C’est son milieu.
313
Annexe 10 : Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec
l’enseignante C
72. Achref Oui mademoiselle !
76. Adem elle (la fleur) se transforme en fruit à l’aide des organes femelles.
82. Adem (il montre avec son doigt le filet et l’anthère). C’est le filet
85. CL Oui c’est mâle. Regarde ici (elle montre le stigmate). C’est quoi ça ?
87. CL Stigmate. Bien. Puis... ceci c’est quoi ? (elle montre le schéma)
89. C’est l’anthère qui contient les grains de pollen. Et ceci, c’est
CL
quoi ?
314
Annexe 10 : Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec
l’enseignante C
91. CL Et celui là ?
93. CL Et ceux-ci?
315
Annexe 10 : Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec
l’enseignante C
Alors nous avons dit ; des organes mâles et des organes femelles.
95. CL Comment avec ses organes mâles et femelles se forme la graine?
Achref, comment ?
107. Alors, l’anthère qui contient les grains de pollen … où ils vont
CL
être transporté ces grains ?
109. (coupe la parole) non, regarde ici (elle montre le schéma) ; qu’est ce
CL
que tu as dit, toi ?
316
Annexe 10 : Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec
l’enseignante C
114. Mademoiselle, il entre d’ici (il montre avec son doigt la partie
Adem
supérieure du pistil)
ici, j’ai fait une faute... j’ai oublié de revenir aux conceptions,
24. CE pour infirmer ou confirmer.
26. F pourquoi ?
317
Annexe 10 : Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec
l’enseignante C
27. est ben ! pour monter que les grains de pollen vont être collés sur
CE le stigmate, au lieu d’être tombé par terre.
33. c’est grâce aux schémas que j’ai présenté. Aussi grâce à une
CE
observation précise de mes élèves.
34. F comment ?
ici l’élève Adem m’a demandé : « c’est vous que vous avez fait
ces points ? » (il désigne les grains de pollen sur le schéma). alors ici,
37. CE je peux constater qu’il a quelque chose à dire, quelque chose dans
sa tête. Est-ce que l’enseignante à fait ces points exprès ou bien
elle veut montrer quelque chose ?
318
Annexe 10 : Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec
l’enseignante C
128. A travers le style. C'est-à-dire le grain de pollen entre d’ici ? (elle
CL montre le pistil)
130. Donc les grains de pollen se déplacent vers le stigmate puis vers
CL
le style. Puis où ils vont aller ?
319
Annexe 10 : Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec
l’enseignante C
148. CL Euh ! ... toi Nour…
162. CL Donc nous avons dit la pollinisation est …euh ! qui lit ?
320
Annexe 10 : Transcription de l’entretien d’autoconfrontation avec
l’enseignante C
168. Pourquoi cette gousse contient une seule graine ? (elle prend la
CL gousse)... pourquoi nous n’avons pas deux ou trois ?
169. Adem parce que ...... la fécondation n’a pas été achevée.
171. CL Donc, pour obtenir un fruit, il y a... (elle lève deux doigts)
173. CL Lesquelles ?
40. ici le petit garçon Adem a été un peu bousculé. Il pense que la
CE
pollinisation et fécondation signifie la même chose.
Est ben parce qu’il m’a dit - d’une voie basse- : mais ce ne sont
pas les mêmes choses ? il désigne ici la pollinisation et la
42. fécondation. Je l’ai laissé. Maintenant il est perturbé. Je l’ai laissé
CE
tout seul, mais sans parler. Il va découvrir tout seul la novelle
notion. Si tu reviens un peu en arrière (vidéo) tu vas voir qu’il est
arrivé !
321
Titre : Conceptions d’enseignants tunisiens du primaire sur la situation-problème : cas de la reproduction des
Angiospermes.
Title :Tunisian teachers' conceptions of the situation-problem: case of the reproduction of Angiosperms
Abstract : This research is concerned with the problematization, developed at the Center for
way in which Tunisian primary school teachers Research in Education of Nantes (CREN)
design and implement a problem-situation and (Fabre & Orange, 1997, Orange, 2012). While
the nature of their support for the reproduction
there is a strong incentive for official texts to be
of Angiosperms. taught by problem-situation, this study will try
For this we refer to didactic and pedagogical to understand how teachers get on with this
work on the problem-situation (Meirieu 1992, when asked to make a situation-problem.
Arsac & al., 1988, Brousseau 1980, Douady We have focused our methodology on self-
1984, Astolfi 2008, Vecchi & Carmonna- confrontation techniques (Clot & Faïta, 2000).
Magnaldi 2002, Fabre 1989). ), official This research work made it possible to identify
injunctions concerning the implementation of a certain difficulties concerning the setting up of
situation-problem as defined in the official a situation-problem.
texts, and the theoretical framework of
322