Chapitre 2 Les Lubrifiants

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Chapitre 2

2 – 2 Les bases synthétiques


Elles proviennent de la combinaison, par des procédés chimiques, de dérivés gazeux du
LES LUBRIFIANTS
pétrole que l’on a pu facilement isoler en constituants purs. Elles sont produites par des
réactions telles que l’alkylation, la polymérisation et l’éstérification.
1 - Géneralités Contrairement aux huiles minérales elles ne comportent qu’une seule structure
moléculaire, ce qui leur permet de bénéficier de propriétés constantes. Elles se
les lubrifiants sont des materiaux qui sont toujours présents dans le contact entre deux
développent progressivement et ont conquis des positions quasi-monopoles dans
solides. On les utilise pour réduire les frottements et l’usure mais aussi pour la
certains ou les bases minérales ne présentent pas de performances suffisantes à cause de
protection contre la corrosion, pour évacuer la chaleur et véhiculer les impuretés.
leurs limitations intrinsèques.
Les principaux lubrifiants sont les huiles, les graisses et les lubrifiants solides
2 – 3 Les huiles végétales et animales
pulvérilents. Les lubrifiants d’origine animale ou végétale possèdent de très bonnes
qualités lubrifiantes mais ils sont corrosifs et instables et sont peu employés. Les Ce sont des produits naturels dont la composition dépend du lieu de production, de
lubrifiants de synthèse sont particulièrement employés à haute température. On l’année de récolte et de la variété (animale ou végétale). Les principales huiles utilisées
distingue : sont : l’huile de coprah, l’huile de palme, le suif de boeuf, l’huile de lard, l’huile de coton
et l’huile de colza.
- les lubrifiants liquides,
Ce genre d’huiles s’oxydent facilement pendant le service, et de manière incontrôlée.
- les graisses,
Elles sont encore utilisées dans le travail des métaux et la lubrification en milieu marin.
- les lubrifiants solides (graphite, bisulfure de Molybdène, métaux, sels, ...etc), Elles sont destinées aussi à la consommation animale ou humaine et leurs prix sont
Pour adapter les qualités des lubrifiants à un usage spécifique on les combine entre eux croissants.
et on utilise des additifs. 3 – les additifs
La compréhension de l’interaction des lubrifiants avec les surfaces est tout à fait capitale Ils sont incorporés dans les lubrifiants pour en améliorer les propriétés; détergents-
dans une etude tribologique. dispersants, antioxydants, anti-usure, extrême pression, ...etc.
En general le pouvoir lubrifiant intrinsèque d’une huile minérale n’est pas suffisant. Des 3 – 1 Les dispersants
produits chimiques de synthèse, appelés additifs, sont donc mélangés à l’huile pour en
le role des dispersants est de maintenir en suspension dans l’huile de lubrification les
augmenter les performances et répondre à une demande d’efficacité accrue.
boues noires, les suies et autres précurseurs de dépots, l’usure, la corrosion et
2 – Les bases l’oxydation.
La base lubrifiante peut etre soit d’origine minérale soit d’origine synthétique. 3 – 2 Les détergents
2 – 1 Les bases minérales la détergence est la capacité à détacher les particules des patois métalliques. Les
Ce sont de très loin les plus utilisées. Obtenues par distillation du pétrole brut par une sulfonates de calcium sont les detergents les plus employés. Ils sont produits à partir
serie de procédés de séparation et de raffinage de la fraction du petrole brut dont la d’acide sulfonique siluble dans l’huile. La fonction principale des sulfonates est la
température d’ébullition est superieure à 340°C. neutralisation des acides provenant des essences au plomb.

Les bases minérales sont constituées de molécules hydrocarbonées contenant vingt à 3 – 3 L’anti-mousse
soixante-dix, voir plus, d’atomes de carbones. Elles sont composées de trois constituants l’agitation des lubrifiants provoque la formation des bulles d’air et de la mousse. La
: les paraffines, les aromatiques et les naphténiques. viscosité et la tension de surface de l’huile determinent la stabilité des mousses ainsi
Du point de vue de leurs propriétés de frottement, elles sont de moins bons lubrifiants formées. Une faible viscosité entraine la formation de grosses bulles qui se cassent
que les huiles végétales ou animales. Mais leurs avantages par rapport à ces dernières rapidement, alors qu’une viscosité élevée provoque l’apparition de fines bulles difficiles
sont : à briser.

• la bonne stabilité thermique, 3 – 4 L’anti-oxydant

• la bonne résistance à l’oxydation , l’oxydation de l’huile entraine une augmentation de la viscosité, la formation de vernis
et de boues noires. Ils existe deux classes principales d’antioxydants : les antioxydants
• le prix de revient relativement bas. primaires, dont le role est de bloquer les réactions radicalaires (amines, sulfides et

25 26
phénoles), et les antioxydants secondaires : dont le role est de décomposer les produits 5 – La viscosité
dérivés des réactions d’oxydation. C’est l’une des propriétés les plus importantes de la lubrification. Dans les mécanismes
3 – 5 L’anti-usure et extreme pression tels que les paliers, les engrenages, les systèmes hydrauliques, ...etc, où le régime de
fonctionnement est hydrodynamique, la viscosité détermine :
les additifs extreme pression (EP) et anti-usure sont employés pour former un film
protecteur sur les surfaces métalliques. Presque toutes les formulations modernes se - les pertes par frottements,
basent sur l’utilisation des ZnDTP (les dithiophosphates) pour la réduction de l’usure - la capacité de charge,
mais ils servent aussi à empecher l’oxydation et la corrosion
- l’épaisseur du film lubrifiant.
4 – caracteristiques des lubrifiants
5.1 Définition de la viscosité
Ils sont caractérisés par un grand nombre de paramètres. Nous allons nous contenter de
ne citer que les principaux. Selon la norme NF T 60 - 100 de Novembre 1959 :
4 – 1 Propriétés superficielles “La viscosité d’un liquide est la propriété de ce liquide résultant de la résistance
qu’opposent ses molécules à une force tendant à les déplacer par glissement dans son
L’activité des solutés se concentrant aux surfaces et des agents tensioactif est
sein”.
caractérisée par :
c’est la résistance opposé par ce fluide à tout glissement interne de ses molécules les
- le pouvoir émulsifiant, unes sur les autres.
- le pouvoir mouillant, 5.11 Fluide Newtonien
- le pouvoir détergent, C’est le cas où la résistance du fluide peut être déduite par la formule de NEWTON
- le pouvoir dispersant. pour un écoulement laminaire.

4 – 2 Propriétés rhéologiques Soient deux plaques 1 et 2, l’une mobile de vitesse V = U et l’autre fixe avec V = 0. Un
liquide lubrifiant est intercalé entre les faces en regard des deux plaques comme le
Il s’agit essentiellement de la viscosité dynamique µ (ou η) . Celle-ci varie en fonction de montre la figure 2.3.
la température et de la pression comme le montre les figure 2.1 et 2.2. Nous réserverons
tout un paragraphe complet à l’étude et la définition de la viscosité. Les molécules du lubrifiant disposées entre les deux surfaces ont des vitesses qui varient
entre 0 et U. Pour une distance (y ) correspond une vitesse (v )et pour (y+dy)
4 – 3 Propriétés thermiques corresponds (v+dv), d’où la contrainte de cisaillement :
Elles caractérisent l’aptitude du lubrifiant à l’inflammation, l’évaporation, à la dv
cristallisation au froid, ...etc. τ = σ xy = µ
dy
4 – 4 Propriétés solvantes
Compatibilité avec les autres composés et avec les matériaux utilisés en mécanique.
Pouvoir de désémulsion à certains produits. y
4 – 5 Propriétés chimiques diverses Plaque mobile
U
pH, indice de saponification, Iode, ...etc.

v + dv
dy
µ µ p v
y
x

Plaque fixe
Figure 2.3 : Mouvement relatif de deux plaques

T (en °C) p

Figure 2.1 : Courbe µ = f(t) Figure 2.2 : Courbe µ = f(p) 27 28


Cette formule est justifiée par l’expérience pour un grand nombre de fluides En se référant à la relation de Newton, l’equation dimensionnelle de la viscosité est :
Newtoniens, où µ est “un coefficient de proportionnalité” qui représente la viscosité
dynamique du lubrifiant. L’hypothèse selon laquelle il existe un coefficient de [ µ ] = [ M ] [ L-1 ] [ T-1 ]
proportionnalité appelé viscosité dynamique entre τ et le gradient de vitesse est En mécanique des fluides, on utilise fréquemment la viscosité cinématique n telle que:
justifiée par l’expérience sur plusieurs fluides: huiles, eau, ...etc. Ce sont des fluides
Newtoniens, voir la courbe 1 de la figure 2.4. µ
ν=
ρ
Dans le cas général et pour un fluide Newtonien, la mécanique des milieux continus
nous donnes : où r est la masse volumique du lubrifiant. L’équation dimensionnelle de n est :

σij = (-p + λ.θ ) δij + 2. µ.εij [ν ] = [ L2 ] [ T-1 ]

σij tenseur des contraintes, εij tenseur des déformations, Le tableau 2.1 ci-dessous nous présente les correspondances entres les différents
systèmes d’unités qui caractérisent les viscosités cinématiques et dynamiques.
p pression, δij symbole de Kronecker,
Tableau 2.1 : Correspondance des différentes unités de viscosités.
θ taux de dilatation cubique, λ, µ coefficients de viscosité. Viscosité Dimension C.G.S. S.I. Correspondance
Pour un fluide incompressible θ = 0 → λ n’intervient pas. µ [M] [L-1] [T-1] Poise Pascal seconde 1cPo = 1mP.s
Les huiles minérales présentent des caractéristiques d’écoulement Newtonien. (dynamique) (Po) = g / cm.s (Pa.s)= Kg / m.s
ν [ L2 ] [ T-1 ] Stocks m2 / s 1.cSt = 1
(cinématique) mm2/s
(St) = cm2/s
Graisse
τ L’unité (cPo) correspond sensiblement à la viscosité de l’eau à 20°C.
Huiles minérales 5.3 Indice de viscosité
(3) L’indice de viscosité est utilisé pour la classification des différents lubrifiants.
(1)
L’utilisation universelle correspond au classement de Dan et Davis établit en 1929. Ils se
(2) sont basés sur le classement de toutes les huiles ayant une même viscosité cinématique n
à 210°F (degré Fahrenheit) ce qui correspond à 98°C.
dv/dy
Dans l’ensemble des huiles ayant même viscosité n à 210°F, ils ont retenus deux huiles
ayant à 100°F (37,8°C) d’une part la plus faible viscosité n et d’autre part la plus grande
Figure 2.4 : Variation de la contrainte de cisaillement
valeur de n .
5.12 Fluide non Newtonien ν faible : huiles paraffiniques ( varie peu avec T°) ---------> indice 100
Un fluide est dit “non Newtonien” quand la contrainte de cisaillement entre les ν grande : huiles naphténiques ( varie fortement avec T°) ---------> indice 0
molécules du fluide ne varie pas linéairement avec le gradient de vitesse. Deux lois de
Depuis 1975 les température de référence sont prises égales à 100°C et 40°C. La viscosité
variation existent. Elles correspondent à deux substances differentes, l’une dite à
des huiles de référence sont données sur les tables de la Norme NF T 60 - 136. Ainsi
“viscosité intrinsèque” l’autre qualifiée de “dilatante”.
pour déterminer l’indice de viscosité d’une huile ayant des viscosités respectives U à
Les courbes 2 et 3 de la figure 2.4 mettent en évidence, pour un fluide non Newtonien, la 40°C et P à 100°C, on cherche les viscosités de référence L et H des huiles de référence à
40°C à caractère paraffinique et naphténique ayant la viscosité P à 100°C et on calcul
 dv  l’indice de viscosité VI (Viscosité Index) par la formule suivante:
τ = f  

 dy  L−U
VI = 100
loi suivante: L−H
Les huiles synthétiques présentent, entre autres, des caractéristiques d’écoulement non
Newtonien.
5.2 Unité de viscosité

29 30
µ∞ caractérise la fluidité de l’huile à une température infinie avec la dimension d’une
viscosité, A une constate caractéristique de la dépendance viscosité température du
liquide et T∞ la température théorique à laquelle le fluide a une viscosité infinie.
Pour chaque type d’huile il faut consulter le diagramme établi par le constructeur.
5.5 Variation de la viscosité avec la pression
La plus part des huiles lubrifiantes ont une viscosité qui croit avec la pression, ce qui
constitue une caractéristique très importante pour le cas des engrenages et des
roulements où la pression peut atteindre 1000 bars (un bar = 105 Pa). Le tableau 2.2
montre quelques cas de variations de viscosité pour une température de 20°C.
Pour le cas des pressions tres hautes, en régime de lubrification élastohydrodynamique
Figure 2.5 : Courbes pour calcul de VI.
par exemple, il est généralement fait appel à la formule exponentielle de BARUS :
Depuis, beaucoup de lubrifiants presentent un indice > 100, ce qui correspond à une
faible variation de la viscosité avec la température. Pour ce type de lubrifiant, une autre µp = µo.eα.p
définition de l’indice de viscosité a été proposée par l’ASTM (Américan Society for α est le coefficient de piézo-viscosité en Pa-1, µo la viscosité dynamique relative à la
Testing Materials). Cet indice est noté VIE et a comme expression : pression atmosphérique po et µp la viscosité à la pression p.
Tableau 2.2 : Variations de la viscosité en fonction de la pression.
10 N −1 lg H − lg U
VI E = + 100 avec N =
lg(ν à100°)
Pression Viscosité (en Pa.s)
0,00715
(en bars) huile huile naphténique eau
Remarques
paraffinique
- Depuis 1975 les températures de références sont prises égales à 100°C et 40°C au lieu
1 0,052 0,055 0,00100
de 98°C et 38°C.
1400 0,810 2,200 0,00111
- La viscosité des huiles de référence sont données sur des tables de la Norme Française
NF T60-136. 2800 8,700 91,00 0,00123
5.4 Variation avec la température
La viscosité des liquides décroît tres rapidement quand la température croit avec des 5.6 Viscosité des Gaz
proportions différentes suivant le fluide considéré. Pour l’eau, par exemple, sa variation
La viscosité dynamique des gaz est très faible, elle varie peu d’un gaz à l’autre. Par
est d’environ 2,5% par degré au voisinage de 20°C. Par contre cette variation peut
contre, leur viscosité cinématique est très élevée à cause de la faible valeur des masses
atteindre 10 à 15% par degré pour les huiles minérales au alentours de 20°C.
volumiques des gaz. Le tableau 2.3 ci-dessous nous donnes quelques valeurs de
Pour les huiles minérales la viscosité décroit d’une façon quasi-exponentielle avec la viscosité dynamique de différents gaz.
température. Plusieurs relations d’approches sont établit, les unes ‘appuyant sur des
Tableau 2.3 : Viscosité dynamique de quelques gaz.
considérations théoriques, d’autres etant purement empiriques. Parmi elles la formule
d’Andrade suivante où A et B deux constantes caractéristiques du liquide : Gaz Hydrogène Néon Azote Air

µ = A.eβ/T Viscosité (Pa.s) 9.10-6 31.10-6 18.10-6 18.10-6


Cette relation est basée sur la répartition énergetique moléclaire de Boltzmann. Elle 6 Les graisses
présente une bonne concordance avec les résultats expérimentaux. Une graisse est une dispersion dans une huile de base d’un savon ou d’un gel formé par
La formule de VOGEL peut etre considérée comme une amélioration de celle l’action d’un acide gras sur une base. Les huiles de base sont d’origine minérale ou de
d’Andrade : synthèse. Les épaississants sont des savons métalliques ou mixtes. Les propriétés d’une
graisse sont fonction de celle de l’huile de base et des additifs.
A

µ = µ ∞ e T − T∞

31 32
Tableau 2.4 : Classification NLG des graisses de lubrification. centistokes pour une température moyenne de 40°C. Le tableau 2.5 fait état des huiles
Grade NLGI Consistance Pénétration cône pesant utilisation existantes à une viscosité moyenne allant de 2,2 à 1500 mm2/s.
(en 0,1mm) à 25°C 8.12 classification S.A.E.
000 Très fluide 445 à 475 --- La S.A.E. (Society of Automotive Engineers, c’est à dire la société des ingénieurs
américains de l’automobile) a défini une première gamme d’huiles, dites normales, en
00 fluide 400 à 440 A
les classant en fonction de leur viscosité à plus de 99°C (210°F) en quatre zones : S.A.E.
0 Semi fluide 355 à 385 A-B 20, S.A.E. 30, S.A.E. 40 et S.A.E.50.
1 Très molle 310 à 340 B-C Tableau 2.5 : Classification de viscosité ISO selon DIN 51519.
2 Molle 265 à 295 B-C-D-E Classe de Viscosité du point Limite de la viscosité cinématique
viscosité ISO médian à 40 °C à 40,0°C (en mm2/s)
3 Moyenne 220 à 250 E (en mm2/s) au moins au plus
4 Dure 175 à 205 --- ISO VG 2 2,2 1,98 2,42
ISO VG 3 3,2 2,88 3,52
5 Très dure 130 à 160 ---
ISO VG 5 4,6 4,14 5,06
6 Extra dure 85 à 115 --- ISO VG 7 6,8 6,12 7,48
A engrenages sous carter ; B : engrenages apparents, chaînes, câbles ; C : ISO VG 10 10 9,00 11,00
articulations, cardans, chaînes ; D : graisses tout usage ; E : roulements, galets. ISO VG 15 15 13,5 16,50
ISO VG 22 22 19,8 24,20
Classification des graisses
ISO VG 32 32 28,8 35,20
Le grade NLGI (National Lubricating Grease Institute), voir tableau 2.4, est la ISO VG 46 48 41,4 50,60
classification la plus usuelle. Elle est liée à la valeur de l’enfoncement d’un cone pesant ISO VG 68 66 61,2 74,80
(posé pendant 5 secondes) sur la surface aplanie de la graisse préalablement malaxée à ISO VG 100 100 90,0 110,00
une température de 25°C. ISO VG 150 150 135 165,00
7 Les lubrifiants solides ISO VG 220 220 198 242,00
ISO VG 320 320 288 352,00
De nombreux matériaux peuvent être utilisés sous forme de poudre ou de films minces. ISO VG 460 460 414 506,00
Ils doivent assurer une faible résistance au cisaillement, une bonne adhésion aux parois ISO VG 680 612 612 748,00
et former un film continu ni corrosif, ni abrasif. Ce sont principalement le graphite, le ISO VG 1000 1000 900 1100,00
bisulfure de molybdène (MoS2), le bisulfure de Tungstène (WS2) et des solides ISO VG 1500 1500 1350 1650,00
inorganiques tels que le talc, le mica, la vermiculure, ...etc.
Une deuxième gamme d’huiles, dites d’hiver (Winter = W), est classée en trois zones, en
8 Classification des huiles fonction de leur viscosité à -18°C (0°F), afin de définir des lubrifiants destinés au
Il existe deux classifications des huiles pour moteurs, différentes et complémentaires, en fonctionnement à basses températures : S.A.E. 5W, S.A.E. 10W et S.A.E. 20W. Il y a donc
vue de désigner un produit : sept possibilités de fabrication d’huile en fonction de la viscosité demandée. Ce sont les
huiles dites monogrades.
- une classification selon la viscosité,
Par incorporation de certains additifs épaississants, les huiles de base, fluides à froid,
- une classification de service ou de niveau qualitatif suivant le type et l’utilisation du restent suffisamment visqueuses à température élevée. Elles présentent, de ce fait, une
moteur. plus faible variation de la viscosité entre -18°C et +99°C, se traduisant par un indice de
8.1 Classification selon la viscosité viscosité « VI » élevé, voisin de 140. Elles peuvent donc satisfaire à la fois aux exigences
de la série Hiver et de la série Normale.
Les normes ISO ASTM et SAE proposent chacune un type de classification.
La mesure de leur viscosité, d’une part à -18°C et d’autre part à +99°C, permet de
8.11 classification ISO ASTM
définir des séries d’huiles couvrant deux échelons S.A.E. Ce sont les huiles dites
La classification ISO ASTM (International Standard Organisation Américan Society for multigrades, utilisables en toutes saisons. Les plus courantes sont : la S.A.E. 10W30 et la
Testing and Materials) usilise le principe suivant : à chaque catégorie d’huile, affectée S.A.E. 20W50.
d’un numéro, correspond une fourchette de viscosité cinématique exprimée en
Les huiles multigrades présentent une variation de la viscosité avec la température plus
faible que les huiles monogrades.
33 34
Dans le tableau 2.6 on présente la classification des huiles moteurs et de transmission Tableau 2.6 b : Classification pour les huiles pour transmission (S.A.E. J 306, 1981)
selon S.A.E. J 300 et J 306. Température maximale pour une Viscosité à 100 °C
8.2 Classification suivant le service imposé Grade S.A.E viscosité de 150 Pa.s=150.000 cPo cSt=mm2/s
(***) °C mini maxi inférieur à
La classification S.A.E. ne fixe pas le niveau de détergence et le niveau qualitatif global
du produit. De grands organismes officiels tels que l’A.P.I. (Américan Petroleum 70 W -55 4,1
Institute), l’armée américaine, de grandes compagnies de constructeurs (Caterpillar, 80 W -25 7
Ford, Général Motors et même de grandes Administrations ...) ont élaboré des 85 W -12 11
spécifications tentant de définir, avec le maximum de précision, le niveau qualitatif des 90 13,5 24
huiles moteurs. Chacune de ces spécifications est en fait un regroupement de plusieurs 140 24 41
méthodes d’essais sur les moteurs expérimentaux. 250 41
(***) cette température est déterminée selon la norme ASTM D 2983 sur un viscosimètre Brookfield.
Les lubrifiants des grandes sociétés pétrolières, se référant à l’une ou plusieurs de ces
spécifications, ont obtenu une homologation délivrée par l’organisme intéressé. Cette 9 – Le phénomène colloidal
procédure consiste à fournir à ceux-ci une certaine qualité de lubrifiant qui subira tous Tous les materiaux qui se présentent dans l’interface entre deux corps frottant, sont des
les tests et les essais moteur exigés. Le produit s’il convient, reçoit un certificat colloides (les lubrifiants par exemple). Ce phénomène par définition, fait intervenir des
d’homologation qui est, pour l’utilisateur, une garantie et une référence de qualité particules dont l’une des dimensions varie entre 10-9 m (1nm) et 10-6 m (1µm). Ces
certaine. dimensions sont celles des arrangements moléculaires des lubrifiants mais aussi des
La première en date de ces spécifications a été définie en 1941 par l’armée américaine (le épaisseurs des films.
plus gros consommateur de lubrifiant). Il est difficile de déterminer avec précision les Les forces d’interaction entre deux particules colloidales sont : la force électrique
équivalences de niveau qualitatif entre les normes d’organismes différents. Le (attractive ou repulsive), la force attractive de van der Waals, la force brownienne, la
recensement de ces spécifications et leur correspondance approximative sont plutôt force visqueuse, la force inertielle, la force de gravitation et la force due à la tension
l’affaire de spécialistes; retenons que les moteurs étant de plus en plus puissants, les superficielle.
spécifications actuelles sont beaucoup plus sévères qu’auparavant; et les sociétés
Le tableau 2.7 nous donne les diverses forces entrant en compétition dans l’interaction
pétrolières les mentionnent encore, dans la mesure où elles font partie des habitudes de
entre deux particules colloidales, pour les données suivantes, sachant que la constante
leurs clients.
de Boltzmann k = 1,381 10-23 JK-1 :
Tableau 2.6 a : Classification pour les huiles pour moteurs (S.A.E. J 300, 1980).
T = 300 °K, R = 0,1 µm, η = 10-2 Pa.s, g = 10 ms-2, ∆ρ/ρ = 10-2, ρ = 103 kg m-3,
Valeur maximale Valeur Viscosité à 100 °C
Grade S.A.E. de la viscosité à maximale A = 10-20 J, ψ = 0,1 V, ε0 = 8,85 10-12 C/Vm, εr = 2, kT = 4 10-21 J.
cSt = mm2 / s
la T° donnée (*) de T° limite de mini maxi inférieur Tableau 2.7 : Ordre de grandeur des forces (J. Russel, 1989).
mPa.s = cPo à °C pompabilité (**) à Nature des forces V = 10-6 m/s V = 1 m/s
°C force électrique ε 0 .ε r .ψ s2 ≈ 104 ≈ 104
0W 3250 à -30 -35 3,8
force brownienne k.T / R
5W 3500 à -25 -30 3,8
10 W 3500 à -20 -25 4,1 force de van der Waals A /R 1 1
15 W 3500 à -15 -20 5,6 force brownienne k.T / R
20 W 4500 à -10 -15 5,6 force brownienne A /R 10 10-5
25 W 6000 à -5 -10 9,3 force visqueuse η.V.R
20 5,6 9,6
30 9,3 12,5
force gravitationnelle R 3 .g.∆ρ 10-5 10-13
40 12,5 16,3 force visqueuse η.V.R
50 16,3 21,9 force inertielle ρ.V 2 .R 2 10-8 10-2
(*) cette viscosité est mesurée selon la norme ASTM D 2602 sur un viscosimètre de type Couette (Cold Cranking Simulator) dont la vitesse
varie selon la valeur de la viscosité mesurée.
force visqueuse η.V.R
(**) la température limite de pompabilité est mesurée selon la norme ASTM D 3829; elle évalue la possibilité pour une huile d’être aspirée et
force tension sup erficielle γ.R 106 1
mise en pression par une pompe à huile de moteur lors des démarrages à froid. force visqueuse η.V.R

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