Cout Du Capital Ipd

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Thème 3.

COUT DU CAPITAL ET STRUCTURE


FINANCIERE
1. Coût des sources de financement

Pour financer ses projets d’investissement, une entreprise dispose de sources diverses de
financement :

- Fonds propres (ou capitaux propres)


- Emprunts (indivis ou obligataires)
- Crédit bail.
Or chacune de ces sources a un coût spécifique.

Calcul du coût des sources de financement

Dettes financières Fonds propres

Coût des emprunts Coût de la location-


Coût des fonds propres
ordinaires, obligataires financement

Coût moyen pondéré

(CMP) du capital

2. La notion de coût du capital


Le coût du capital est la moyenne du coût des capitaux propres et du coût des différentes
formes d’endettement externes, pondérée par la part de chaque source de financement dans
le financement total.

En d’autres termes, il s’agit du coût moyen des capitaux utilisés par l’entreprise pour son
développement. Ce coût moyen est représenté par un taux.

La formule générale du coût du capital se présente alors comme suit :


Si l’on désigne par :
- CP, le montant des capitaux propres, et K c leur coût exprimé sous forme de taux,
- D, le montant des dettes, et Kd leur coût (net d’impôt) exprimé sous forme de taux,
Le coût du capital correspond au coût moyen pondéré des ressources (CP + D). Il est égal à
(avec CMPC = coût moyen pondéré du capital) :
CP D
CMPC = (kc x CP + D ) + (kd x CP + D )

Avec

Kd = taux d’intérêt de la dette (1 – taux de l’impôt sur les bénéfices)

Application 1 :

Une entreprise dispose des ressources financières suivantes :

- Capitaux propres : 18 000 000


- Emprunts : 12 000 000
Le coût des dettes est évalué à 5% après impôt sur les bénéfices et celui des fonds propres
à 8%.

 Travail à faire

Calculer le coût du capital ou coût moyen pondéré du capital (CMP)

CORRIGE

NB : Pour le calcul du coût du capital, il faut tenir compte de la valeur du marché des
capitaux propres et des dettes financières et non des valeurs comptables. Par ailleurs
les dettes à retenir doivent être celles qui génèrent des intérêts.

Application 2

Au 31 décembre d’une année N, le passif du bilan simplifié d’une entreprise se présente ainsi
(en milliers de francs) :

Capitaux propres 32 000

Emprunt et dettes assimilés 58 000

Dettes fournisseurs 10 000

Total 100 000

Ces valeurs comptables correspondent à la valeur du marché.


En supposant connu le coût de ces trois ressources (respectivement : 10%, 15% et 16%), on
peut en déduire le coût du capital :
(10 % x 32.000 ) + (15 % x 58.000 ) + (16 % x 10.000 )
Coût du capital :
32 .000 + 58.000 + 10 .000 = 13,5%
En moyenne, les financements utilisés par l’entreprise ont un coût de 13,5%. Le coût du
capital peut encore s’écrire de la façon suivante :

Financements Coût en % Part dans le bilan Coût Pondéré

Capitaux propres 10 32 000/100 000 = 32% 3,2%

Emprunt 15 58 000/100 000 = 58% 8,7%

Dettes fournisseurs 16 10 000/100 000 = 10% 1,6%

Coût du capital : 3,2 % + 8,7 % + 1,6 % 13,5%

Le coût des capitaux propres (ou des fonds propres)

3.1 Principe

Les capitaux propres ne sont pas gratuits. En effet, les apporteurs de capitaux auraient pu
placer leurs disponibilités en investissant dans des actions d’autres sociétés en lieu et place
de leur propre entreprise.

=> Le coût des capitaux propres est donc le taux de rentabilité minimum exigé par les
actionnaires.

Le calcul de ce taux peut se faire à partir de modèles dits « actuariels » ou à partir du


Modèle d’Equilibre des Actifs Financiers (MEDAF).

3.2 Les modèles actuariels


Il s’agit des modèles d’évaluation des actions à partir des dividendes espérés (supposés
certains) et du cours futur.

En théorie, la valeur d’une action est égale à la valeur actuelle (calculée au taux de
rentabilité exigé par les actionnaires de l’entreprise (au taux recherché), entre le prix
d’achat de l’action et les dividendes perçus pour l’actionnaire.

3.2.1 Modèle d’évaluation à dividendes constants

L’entreprise qui procède à une augmentation de capital s’engage à fournir à ses actionnaires
une rémunération sous forme de dividendes et jusqu’à sa disparition. Supposons une stabilité
du dividende dans le temps. Soient V, la valeur de l’entreprise, estimée par son cours
boursier par exemple, D, les dividendes distribués. V correspond à la valeur actuelle des
dividendes actualisés aux taux de rémunération i exigé des actionnaires.

1−( 1+i )−n D


Nous pouvons écrire : V = D x i si n → +∞ , alors (1 + i) → 0 et V → i .
-n
D
i=
Le coût des fonds propres est donc égal à : V

Application

Le cours moyen de bourse des derniers mois d’une société est de 5 500, le dividende du
dernier exercice de 300.

CORRIGE

Coût des fonds propres : 300 = 0,05455

5500

3.2.2 Modèle de Gordon Shapiro à dividendes croissants

Supposons une croissance régulière du dividende au taux g, g étant inférieur au coût des
fonds propres i. Nous avons :

V = D x (1+i)-1 + D x (1+g) (1+i)-2 + D x (1+g)2 (1+i)-3 + ... + D x (1+g)n-1 (1+i)-n

(1+i)-n x (1+ g)n - 1 (1+i)-n x (1+g)n - 1


-1 -1
V = D x (1+i)-1 x (1+i) x (1+ g ) = g−i

D
Si n → +∞ , avec g < i, V → i−g .

D
i= +g
Le coût des fonds propres est donc égal à V

Application

Le cours moyen de bourse d’une société est de 7 000, le futur dividende de 300, le taux de
croissance espéré des dividendes de 2%.

CORRIGE

Coût des fonds propres : i= kc= (300/ 7000) + 2 %= 0,06286

3. Le Modèle d’Equilibre des Actifs Financiers (MEDAF)

4.1. Principe
Le MEDAF appelé en anglais CAPM (Capital Assets Pricing Model) permet d’établir une
relation linéaire entre la rentabilité exigée d’un actif et son risque, mesuré par le
coefficient .
Ce modèle montre que le coût des capitaux d’une entreprise peut s’exprimer en fonction de 3
taux de rendement :

- le taux de rendement exigé par les actionnaires de l’entreprise : Ri


- le taux de rendement moyen du marché des actions : Rm
- le taux de rendement moyen des actifs sans risque (bons du trésor, emprunts
d’état, obligations à taux fixe…) : Rf
 Nota

 Comme il s’agit de rentabilité future, le raisonnement se fait en terme d’espérance


mathématique.
 si le cours des actions du marché augmente (mesurable par le BRVM 10, par exemple),
le cours des actions de l’entreprise devrait augmenter aussi et inversement en cas de
baisse générale du marché des actions.
Toutefois, la sensibilité du rendement du titre « i », à la variation du rendement du
marché est plus ou moins importante selon l’action considérée.

Cette sensibilité est calculée grâce à un coefficient appelé : Bêta de l’action « i »

 E (Ri) sera le taux à employer pour actualiser les flux nets de trésorerie

Conséquence : on peut écrire :

Le coût des fonds propres d’une entreprise cotée (ou espérance de rentabilité du titre « i »
est égale à :

E(Ri) = Rf + [E (Rm) – Rf] ßi

Explication de la formule :

Un actionnaire souhaitant acheter des actions de l’entreprise souhaite au moins le taux


rendement des actifs sans risque (R f) + une prime de risque rémunérant le risque du marché
des actions.

Cette prime égale la différence entre le taux espéré du marché et le taux sans risque.

=> Prime de risque = E(Rm) – Rf

Cette prime étant multipliée par le coefficient Bêta, qui montre l’influence du marché des
actions sur la valeur des actions de l’entreprise (ou, comment l’entreprise réagit aux
variations du marché).

En résumé on a E(Ri) = Rf + [E(Rm) – Rf] ßi

Avec :

- E(Ri) = Rentabilité exigée par les actionnaires dans l’investissement I, ou dans le


secteur x, ou dans l’action i.
Ce taux de rentabilité est donc le coût des capitaux propres et servira donc à
actualiser les flux nets de trésorerie

- Rf = Rentabilité de l’actif sans risque : un actif sans risque est l’actif dont la
rentabilité est certaine sur la période considérée,
- E(Rm) = espérance de rentabilité du marché ou taux de rendement moyen (aléatoire) du
marché des actions,
- ßi = coefficient angulaire (la pente) de la droite de régression de R m en Ri.
=> Par définition, ßi = la covariance de Ri Rm / variance de Rm

=> Ri étant la rentabilité de l’action « i »

=> ne pas confondre E (Ri) et Ri.

 Nota :

- La covariance = la moyenne des produits – le produit des moyennes


- La variance = la moyenne des carrés- le carré de la moyenne

Tableau à effectuer pour faciliter les calculs :

Cours de
Cours du titre Rentabilité du Rentabilité du
l’indice Ri . R m Rm²
«i» titre « i » Ri marché Rm
boursier

- - - -

Total ∑ des Ri ∑ des Rm ∑ des Ri . Rm ∑ des Rm²

Avec :

Rentabilité du titre Ri = taux de variation du cours du titre entre deux périodes


consécutives

Cours du titre de la période p - Cours du titre de la période p-1


Rentabilité du titre Ri = Cours du titre de la période p-1

Ou encore

Cours du titre de la période p


−1
Rentabilité du titre Ri = Cours du titre de la période p-1
Rentabilité du marché Rm = taux de variation du cours de l’indice boursier entre deux
périodes consécutives

Cours de l'indice de la période p - Cours de l'indice de la période p-1


Rentabilité du titre Rm = Cours de l'indice de la période p-1

Ou encore

Cours de l'indice de la période p


−1
Rentabilité du titre Rm = Cours de l'indice de la période p-1

 Nota : Les résultats obtenus peuvent être multipliés par 100 ; cela n’a aucune incidence
sur les calculs

∑ Ri ∑ Rm
E (Ri) = N ; E (Rm) = N

 Nota Le nombre N correspond au nombre d’observations et non le nombre de périodes.


D’une manière générale, N = Nombre total de périodes – 1. En effet, la première observation
ou la dernière observation sera toujours “ gommées ”.

Rappel : le coefficient de la droite de régression de x en y, notée Dx/y, s’écrit :

n n
∑ ( xi - { x̄ ¿)( yi - { ȳ ¿) ∑ x i yi −n { x̄ ȳ
i=1 i=1
n n
¿
Cov( x i . y i )
V ( yi)
∑ ( yi - { ȳ ¿) 2
∑ y 2i - n 2
( ȳ)
a’ = = i =1 = i=1

Sachant que, xi = Ri , yi = Rm et Bêta (ßi) représentant ici a’, on peut donc écrire par analogie
que :

n n
∑ ( R i - { R̄ ¿¿ i)( R m - { R̄ ¿¿ m ) ∑ Ri R m−n { R̄ i R̄ m
i=1 i=1
n n
¿
Cov( Ri . Rm )
V ( Rm )
∑ ( R m - { R̄ ¿ ¿ m) 2
∑ R 2m - 2
n ( R̄ m )
ßi = = i =1 = i=1

a) Le coefficient Bêta
Le degré de sensibilité du rendement d’un actif aux mouvements du marché est appelé le
coefficient bêta. Le bêta peut être défini comme une mesure de la volatilité d’un titre par
rapport à celle d’un indice boursier (marché). Plus le bêta d’un titre est élevé, plus ce titre
comporte un risque systématique important.
Le portefeuille de marché, qui comprend tous les titres, a un bêta égal à 1. Pour un titre sans
risque, le bêta est égal à 0. Pour la plupart des actions, le coefficient bêta est compris entre
0,5 et 2.

Lorsque
β <1, cela signifie que la rentabilité du titre est moins volatile que celle du marché.

Une action de
β égal à 0,50 par exemple, possède un risque systématique égal à 50% du
risque du marché ; un tel titre est parfois qualifié de placement défensif car son risque et
sa rentabilité espérée sont peu élevés.

A l’inverse, lorsque le
β >1, la rentabilité espérée du titre est plus volatile que celle du

marché dans son ensemble. Une action de


β égal à 2 présente un risque systématique deux
fois plus élevé que celui du marché. Il s’agit donc d’un placement ayant à la fois une
rentabilité espérée et un risque plus importants.

Droite du marché
La relation (la rentabilité espérée d’un portefeuille composé d’actifs risqués et d’actifs sans
(β)
risque) est une fonction linéaire de ; appelée droite de marché ; qui est l’expression de
l’équation du MEDAF.

(β)
On peut donc, à partir de la connaissance du d’un actif, calculer la rentabilité espérée
de cet actif.
Cette droite de marché est représentée sur un axe :

Rf +[E(Rm)- Rf] x i
Taux

Ri

E(Rm)

Rf

1 i (risque)

Sur ce graphique, tout point figurant au-dessus ou sur cette droite est un actif acceptable.
Dans le cas contraire, l’actif est rejeté.
Donc, si la rentabilité de l’actif R(p) ≥ la rentabilité espéré [E(Rp)], l’acquisition de l’actif
peut être réalisée.
La rentabilité d’un actif ne peut s’écarter de cette droite que temporairement, car
invariablement le jeu du marché rééquilibra le taux de rentabilité de l’actif.
Exemple

Soit une société, dont les actions se caractérisent par un Bêta de 0,45

Supposons par ailleurs que E(Rm) = 15% et que Rf = 6,5%

Le taux de rentabilité exigé par les investisseurs engageant des fonds dans cette société
(ou coût des fonds propres) serait de :

 E(Ri) = Rf + ßi [E(Rm) – Rf]


 E(Ri) = 0,065 + 0,45 [(0,15 – 0,065)] = 10,33%

Application

Vous disposez de la cote du BRVM 10 et des actions de l’entreprise SITAB à la fin de 5


trimestres successifs.

Trimestres 1 2 3 4 5
Indice BRVM 10 7 050 7 761 7 919 7 124 7 790
Cote de l’action de
l’entreprise 1 950 2 183 2 118 2 085 2 030
SITAB
L’entreprise SITAB dispose d’autre part de la structure de financement suivante :

Capitaux propres 3 000 000


Emprunt à 7% 6 000 000

 Travail à faire

Sachant que :

- le taux des actifs sans risque est actuellement de 5%


- le taux d’impôt sur les bénéfices est de 25%
Calculer le coût du capital de cette entreprise en utilisant la formule du MEDAF pour le coût
des fonds propres.

CORRIGE
Le coût des dettes

Le coût d’un emprunt indivis

Les emprunts contractés par l’entreprise génèrent aussi un coût pour le débiteur. Selon la
nature de l’emprunt, le coût de l’emprunt n’est pas calculé de la même manière.

Cependant, le coût d’un emprunt correspond au taux d’intérêt diminué des économies
d’impôts induites par les charges financières.

Le coût des dettes est le taux pour lequel il y a équivalence entre les sommes effectivement
reçues (il s’agit du montant net encaissé) et l’ensemble des annuités versées à la banque ou
aux souscripteurs (cas d’un emprunt obligataire). Ce taux est aussi appelé : taux est aussi
appelé : taux de revient d’un emprunt.

1ère méthode
Soit un emprunt E remboursable au bout de n années à un coût monétaire de i% avant impôt ;
soient t le taux d’impôt sur les bénéfices et k e le coût de l’endettement. Pour l’entreprise se
finançant par endettement, le coût de cette source de financement externe est donné par la
relation suivante :
n
i. E .(1−t ) E
∑ t
( 1+k e )n
t=1 (1+k e )
0=E- =
Après simplifications et notamment sachant que :
n
1−(1+ k e )−n
∑ (1+1k t
ke
t =1 e)
=
On obtient le coût de l’endettement ke pour l’entreprise :
ke = i x (1-t)
Le coût est le taux t correspondant au taux nominal i (en %) diminué des économies d’Impôt
sur les bénéfices liées aux charges financières.

t = taux d’intérêt nominal x (1 – taux d’Impôt sur les bénéfices)

2e méthode
Le coût de l’emprunt peut être aussi déterminé à partir des données du tableau des flux de
trésorerie liés à l’emprunt

Eléments 0 1 2 ….n

Encaissements (I)
Emprunt X
Economie d’impôt sur intérêts X X X
Décaissements (II)
Intérêts -X -X -X
Remboursement de l’emprunt -X -X -X

Flux net de trésorerie (I)-(II)B) E D1 D2 Dn

Le coût de l’emprunt ou coût d’endettement est le taux d’actualisation pour lequel il y a


l’équivalence entre les encaissements (flux de la colonne 0) et les décaissements réels (flux
des colonnes 1 à n)
Soit te le coût de l’emprunt, on pose alors l’équation suivante :
E = D1 (1+te)-1 + D2 (1+te)-2 + ….. +D (1+te)-n
Les deux méthodes donnent les mêmes résultats s’il n’y a ni frais d’émission, ni primes de
remboursement (en cas d’emprunt obligataire).
Nota : Economie d’impôt sur intérêt = montant de l’intérêt x taux de l’impôt sur les
bénéfices.
Application

L’entreprise empruntas contracte un emprunt de 5 000 000 au taux nominal de 7,20% .Le
taux de l’impôt sur les bénéfices est de 25%.Le remboursement se fera par annuités
constantes.

TAF : Calculer le coût de l’emprunt de deux façons différentes.

CORRIGE
Coût d’un emprunt obligataire

Le coût est le taux t qui égalise :

1.
les sommes réellement encaissées, égales au : [Prix d’émission x nombre d’obligation
émises] diminuées des frais d’émission de l’emprunt ;
2. les sommes réellement versées, égales au : [Prix d remboursement x nombre
d’obligations remboursées + les intérêts nets d’impôt sur les bénéfices] diminués des
économies d’impôt sur les bénéfices sur l’amortissement de la prime de
remboursement et de la répartition des charges sur frais d’émission de l’emprunt.
Application

Caractéristiques de l’emprunt obligataire :

- Nombre d’obligations : 1 000


- Prix d’émission : 9 950
- Valeur nominale : 10 000
- Valeur de remboursement : 10 500
- Taux d’intérêt : 7% l’an
- Frais d’émission de l’emprunt : 200 000
- Durée : 5 ans
- Mode d’amortissements constants
- Frais d’émission de l’emprunt et les primes de remboursement des obligations
seront amorties sur 5 ans
- Le taux d’impôt sur les bénéfices retenu : 25%
TAF : Calculer le coût de l’emprunt obligataire.

CORRIGE

Tableau d’amortissement de l’emprunt obligatoire

Période nombre Intérêts Amortissement (3) Annuités réelles


obligation
Vivantes en
début de (2) = Valeur (b) = (a)
période (1) (1) x coupon Nombre (a) xR (4) = (2) + (3)

N 1 000 700 000 200 2 100 000 2 800 000

N+1 800 560 000 200 2 100 000 2 660 000

N+2 600 420 000 200 2 100 000 2 520 000

N+3 400 280 000 200 2 100 000 2 380 000

N+4 200 140 000 200 2 100 000 2 240 000

1 000

Eléments 0 1 2 3 4 5

Encaissements

- Emprunt

- Economies impôt sur intérêts

- Economies d'impôt sur


amortissement de frais
d'émission

-Economies d'impôt sur


amortissement de prime de
remboursement

Total encaissements

Décaissements

- Annuités

- Frais d'émission

Total décaissements

CFN
A. Le coût des dettes fournisseurs
Les dettes fournisseurs représentent apparemment une ressource gratuite. Toutefois, si le
fournisseur accepte d’accorder un escompte pour règlement comptant, on peut considérer
que l’entreprise supporte un coût d’opportunité en payant à crédit. Ce coût est égal au taux
d’escompte pratiqué ramené à un taux annuel.
Si un fournisseur accorde une réduction de prix de 1 % pour paiement sous 15 jours alors
que la durée de crédit normalement consentie est de 45 jours, le coût de la dette est alors
de : (1% x 360) / (45 – 15) = 12 % .Dans une optique d’optimisation des ressources, si
l’entreprise peut se procurer des fonds à un coût inférieur à 12 %, il est préférable qu’elle
paye son fournisseur comptant.

Coût de la Location-Financement

La difficulté de calcul du coût d’un financement par crédit-bail ou location financière


provient de la nécessité de séparer flux d’investissement et flux de financement. Or, dans
de tels contrats, les flux d’investissement et de financement ne sont pas distincts. Le
bailleur met directement l’immobilisation à disposition de l’entreprise sans provoquer de
mouvement de trésorerie (encaissement du financement, paiement de l’immobilisation)
comme pour un emprunt par exemple.

Pour assurer la comparabilité des différentes sources de financement, la location-


financement est analysée, comme lors du diagnostic financier, en une acquisition
d’immobilisation doublée d’un emprunt.

Appelons P : montant du projet d’investissement financé par location-financement,

L : montant du loyer,

t : taux anticipé d’impôt sur les bénéfices,

A : amortissement économique pratiqué en cas d’acquisition.

Le montant du projet (-P) est rattaché aux opérations d’investissement et son financement
(+P) est rattaché au cycle de financement ; le décaissement total (-P + P) reste nul.

Le loyer est assimilé à une annuité de remboursement d’emprunt : amortissement du capital


emprunté et charge financière.

L’économie d’impôt sur le loyer est retraitée en économie d’impôt sur amortissement
rattaché au cycle d’investissement et en économie d’impôt sur charge d’intérêt rattaché au
cycle de financement.

Rentabilité économique
Opérations d’investissement
-P Acquisition de l’immobilisation Quelle que soit la
+ A.t Economie d’impôt sur amortissement modalité de
financement

Coût de la location-financement
Opérations de financement
+P Financement par un emprunt à 100%
-L Loyer assimilé à une annuité d’emprunt (remboursement
du capital + intérêt) + L.t – A.t = (L – A).t
+ L.t Economie d’impôt sur loyer soit économie
- A.t Perte d’économie d’impôt sur amortissement d’impôt sur charge
d’intérêt

Crédit bail sans retraitement

1ère méthode : Evaluation à partir d’un tableau

Eléments 0 1 2 ... n

Encaissements

Economie sur le prix d’acquisition du bien

Economies d’impôt sur loyers ou redevances

Economie d’impôt sur amortissement du prix de rachat (en cas de


levée d’option)

Remboursement de la caution

(1)
Intérêts sur caution

TOTAL ENCAISSEMENTS (I)

Décaissements

Loyers

Versement de la caution

Prix de rachat

Perte d’économies d’impôt sur amortissement du bien

(1)
Impôt sur intérêts de caution
TOTAL DECAISSEMENTS (II)

Flux nets de trésorerie (I-II)

(1)
Il y a intérêt sur caution, lorsque le montant de remboursement de la caution est supérieur à la caution
versée à la signature du contrat ; la différence représente pour l’entreprise un intérêt perçu, donc un
produit financier.

L’intérêt sur caution peut être pris en compte directement en net d’impôt dans la rubrique des
encaissements ; dans ce cas, l’impôt sur intérêts sur caution n’apparaîtra plus dans la rubrique des
décaissements.

2ème méthode : Evaluation à partir d’une formule

Le coût de crédit bail peut être aussi déterminé à partir d’une formule qui se présente
comme suit :

n
∑ [ ( 1−T ) Lt + T DAt ]
V0 = t=1 (1 + tCB)-t + PLO (1 + tCB)-k

Avec

tCB = Coût du crédit bail

V0 = Valeur du bien pris en crédit bail

T = taux de l’impôt sur les bénéfices

Lt = loyer ou redevance de la période t

DAt = Dotation aux amortissements de l’immobilisation de la période t

PLO = Prix de levée d’option

k = Période à laquelle l’option est levée (période de rachat)

Crédit bail avec retraitement

1ère méthode : Evaluation à partir d’un tableau

Eléments 0 1 2 ... n

Encaissements

Montant de l’emprunt équivalent de crédit-bail

Remboursement de la caution
Intérêts sur caution

Economies d’impôt sur intérêts

TOTAL ENCAISSEMENTS (A)

Décaissements

Versement de la caution

Impôt sur intérêts de caution

Annuités d’emprunt (loyers et prix de rachat)

TOTAL DECAISSEMENTS (B)

Flux nets de trésorerie (A-B)

2ème méthode : Evaluation à partir d’une formule

Coût du crédit bail = taux i de l’emprunt équivalent x (1 – Taux de l’impôt sur les bénéfices)

Application

Soit un contrat de crédit-bail portant sur un matériel, valeur à neuf 100 000 HT,
amortissable en linéaire sur 5 ans. Ce contrat est conclu début (n) pour 3 ans moyennant le
versement de 3 loyers annuels payables à terme échu de 35 000 chacun. Le taux d’impôt
retenu est de 27% et l’entreprise est bénéficiaire.

 Travail à faire
1. Calculer le coût du crédit bail sans retraitement selon les deux méthodes.
2. Calculer le coût du crédit bail avec retraitement selon les deux méthodes.

 Corrigé
1. Crédit bail sans retraitement
Evaluation à partir du tableau

Eléments Début Fin N N+1 N+2 N+3 N+4


N

Encaissements

Economie sur prix d’achat du bien


Economie d’impôt sur charges de loyers

Economie d’impôt sur amortissement


après la levée de l’option

TOTAL ENCAISSEMENTS (I)

Décaissements

Loyers

Perte d’impôt sur amortissement

Prix de rachat ou levée d’option

TOTAL DECAISSEMENTS (II)

Cash-flows nets (I-II)

(1) (2)
9 450 = 35 000 x 27% 405 = (3 000 / 2) x 27%

 Nota Le dépôt de garantie est enregistré par l’entreprise au compte « 275 Dépôts et
cautionnements » c'est-à-dire en compte d’immobilisation et non en compte de charge ; il n’y a donc pas
d’économie d’impôt

Soit tCB le coût du crédit bail, on a l’équation suivante :

100 000 = 30 950 (1+tCB)-1 + 30 950 (1+tCB)-2 + 33 950 (1+tCB)-3 + 4 995 (1+tCB)-4 +
4 995 (1+tCB)-5

Par tâtonnement dichotomique, tCB = 2,5549%

Evaluation à partir de la formule


Le coût de crédit bail peut être aussi déterminé à partir d’une formule qui se présente
comme suit :

n
∑ [ ( 1−T ) Lt − T DA t ]
V0 = t=1 (1 + tCB)-t + PLO (1 + tCB)-k - TDA’t (1 + tCB)-k

V0 = Valeur du bien pris en crédit bail = 100 000

T = taux de l’impôt sur les bénéfices = 27%

Lt = loyer ou redevance de la période t = 35 000

100000
DAt = Dotation aux amortissements de l’immobilisation de la période t = 5 = 20 000
3000
DA’t =Dotation aux amortissements après levée d’option = 2 = 1 500

PLO = Prix de levée d’option = 3 000

k = Période à laquelle l’option est levée (période de rachat) = 3

3 5
∑ ∑
V0 = t =1 [(1 – 27%) x 35 000] (1 + tCB)-t + t =1 [27% x 20 000] (1 + tCB)-t - [1 500 x 27%] (1 +
tCB)-4 - [1 500 x 27%] (1 + tCB)-5 + 3 000 x (1 + tCB)-3

1−( 1+t CB )−3 1−( 1+t CB )−5


100 000 = 25 550
t CB + 5 400
t CB - [405] (1 + tCB)-4 - [405] (1 + tCB)-5 +
3 000 (1 + tCB)-3

tCB = 2,5549%

2. Crédit bail sans retraitement

Evaluation à partir du tableau


Eléments 0 1 2 3

Encaissements

Montant de l’emprunt équivalent de crédit-bail 100 000

Economies d’impôt sur intérêts 1 051 724 385

TOTAL ENCAISSEMENTS (I) 100 000 1 051 724 385

Décaissements

Annuités d’emprunt (loyers ou redevances) 35 000 35 000 35 000

Prix de rachat 3 000

TOTAL DECAISSEMENTS (II) 35 000 35 000 38 000

Flux nets de trésorerie (I-II) 100 000 -33 949 -34 276 -37 615

100 000= 33 949 (1+tCB)-1 + 34 276 (1+tCB)-2 + 37 615 (1+tCB)-3

tCB = 2,8423%

Evaluation à partir de la formule


Coût du crédit bail = taux i de l’emprunt équivalent x (1 – Taux de l’impôt sur les bénéfices)
Taux i de l’emprunt équivalent =

1−(1+i )−3
100 000 = 35 000 i + 3 000 x (1 + i)-3

i = 3,894%

Tableau de l’emprunt équivalent

Emprunt équivalent Intérêt Amortissement Redevances

100 000 3 894 31 106,48 35 000

68 893,52 2 682 32 317,61 35 000

36 575,91 1 424 36 575,91 38 000

tCB = i x (1 – 27%) = 3,894%x (1 – 27%) = 2,8423%

4. Coût de la subvention

Par analogie, le coût de la subvention se définie comme étant le taux d’actualisation pour
lequel il y a équivalence entre les encaissements (flux de la colonne 0) et les décaissements
réels (flux des colonnes 1 à n)
Soit tS le coût de la subvention, on pose alors l’équation suivante :
S = D1 (1+tS)-1 + D2 (1+tS)-2 + ….. + Dn (1+tS)-n
Eléments 0 1 2 n

Encaissements

- Subvention reçue

Total encaissement

Décaissements

- Impôt sur reprise


d'amortissement

Total décaissement

Flux nets S D1 D2 Dn

NB : le coût de la subvention est rarement calculé car étant donné que c’est en
principe une ressource gratuite, l’évaluation de son coût est peu pertinente.
Application

La Subventinas SA a reçu pour le financement d’un projet, une subvention


d’investissement de 900 000. Cette subvention sera virée au compte de résultat sur 5
ans par fractions égales. Le taux de l’impôt est théoriquement de 33,33%.

-
 Travail à faire

Calculer le coût de la subvention

Eléments 0 1 2 3 4 5

Encaissements

- Subvention reçue

Total encaissement

Décaissements

- Impôt sur reprise


d'amortissement

Total décaissement

Flux nets

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