Management de Projet Par Le Management Des Risques
Management de Projet Par Le Management Des Risques
Management de Projet Par Le Management Des Risques
Introduction Générale........................................................................................................2
Chapitre I : A propos du management de projets……………………………………...6
I.1- A propos des notions « Management » et « Projets »………………………………….6
I.1.1- De la notion « Management »………………………………………………………..6
A- Définition………………………………………………………………………………..6
B- Notions similaires au management………………………………………………………….....7
B.1- Gestion…………………………………………………………………………………………...7
B.2- Organisation…………………………………………………………………………………….8
B.3- La planification ……………………………………………………………………….9
I.1.2- De la notion « Projets »……………………………………………………………..10
A- Définition………………………………………………………………………………………...10
B- Les grandes phases d’un projet ………………………………………………………..12
B.1- Formalisation : "Passage de l’idée au projet formalisé" …………………………...13
B.2- Etude et définition : "S’organiser pour mener à bien la réalisation du projet"……..13
B.3- Réalisation: "Maîtriser le projet, contrôler, anticiper, réagir"………………………..13
I.1.3- De la notion combinée « Management - Projets »………………………………….14
A- « Management par projets » et « Management de projets »…………………………….14
A.1- Le management par projet ………………………………………………………….14
A.2- Le management de projets…………………………………………………………..16
B- Les activités du management de projet…………………………………………………….16
B.1-. Direction du projet………………………………………………………………………….16
B.2- Gestion du projet …………………………………………………………………..17
B.3- Organisation du projet ……………………………………………………………..18
C- Cycle de management de projet…………………………………………………………….18
C.1- Objectifs……………………………………………………………………………………….18
C.2- Stratégie et planification……………………………………………………………...........19
C.3- Gestion de la configuration et maîtrise des modifications……………………………..19
C.4- Management de l’équipe et coordination………………………………………………..19
C.5- Disciplines d’exécution du projet………………………………………………………….19
C.6- Disciplines de maîtrise………………………………………………………………………20
C.7- Validation………………………………………………………………………………………20
C.8- Clôture et transfert……………………………………………………………………………20
D- Cycle de management et le phasage du projet………………………………………………20
I.2- Management de projets et normalisation……………………………………………...21
I.2.1- Evolutions normatives en matière de management de projets………………………21
I.2.2- Fondements de la norme ISO 10006………………………………………………..23
A- Périodes de projets……………………………………………………………………………..23
B- Classement de projets………………………………………………………………….23
B.1- Classement par cycle de vie…………………………………………………………………23
B.2- Classement par processus……………………………………………………………………23
I.2.3-Commentaires et discussions………………………………………………………..27
Conclusion Générale..........................................................................................................96
Bibliographie du mémoire
Annexes
Listes des figures
Figure I.1- Les trois dimensions d'un projet d’après (Poulin, 1999)……………........11
Figure I.2 - Le projet dans son contexte d’après (Poulin, 1999)………………….......12
Figure I.3- Les grandes phases d'un projet…………………………………………....13
Figure I.4- Caractéristiques de l'organisation en mode projet ……………………......15
d’après (Gidel et Zonghero, 2006).
Figure I.5 - Rôle de l'équipe projet d’après (Bourgeois, 1997)………………………...17
Figure I.6 - Cycle de management du projet pour chaque phase
d’après (Gidel et Zonghero, 2006)………………………………………....18
Fig. I.7- Le phasage des projets intègre le cycle de management à chaque phase
d’après (Gidel et Zonghero, 2006)……………………………..…………...20
Figure I.8 - Cycle de management de projet appliqué au projet entier.........................21
Figure I.9 - Complémentarités entre référentiels normatifs en management
de projets……………………………………………………………….....22
Figure I.10 - Processus stratégique du management projets
d’après (Lebissonais, 2008)……………………………………………....24
Figure I.11.a - Processus du management de l’objectif Coût
d’après (Lebissonais, 2008)…………………………………………….....24
Figure I.11.b- Processus du management de l’objectif Délai
d’après (Lebissonais, 2008)…………………………………………...25
Figure I.11.c - Processus du management de l’objectif Qualité
d’après (Lebissonais, 2008)…………………………………………......25
Figure I.12 - Processus stratégique de management des ressources
d’après (Lebissonais, 2008)…………………………………………….....25
Figure I.13 - Management des processus de l’intégration et de la coordination des
processus d’après (Lebissonais, 2008)………………………………......26
Figure I.14 - Management des risques projets d’après (Lebissonais, 2008)……….....26
Figure I.15 - Les trois niveaux d’actions en management de projets……………….....28
Figure II.1- Procédure d'actualisation des coûts de réalisation de projets routiers
dans la wilaya de Batna…………………………………………………....43
Figure II.2- Principe de la simulation associée à l’ACE……………………………....44
Figure II.4- Valeurs du Coût rech. pour les premiers cent tirages aléatoires…………....46
Figure II.5- Valeurs du Coût rech. pour 1000 simulations……………………………...46
Figure II.6- Valeurs du Coût rech. pour 10000 simulations………………………….....47
Figure III.1- A acceptabilité du risque d’après (Pablo, 2007)…………………….......52
Figure III.2- Processus de management des risques d'un projet (Afnor, 2003)…….....56
Figure III.3- Processus du management des risques d'un projet (FD X50-117)……...69
Figure III.4 - L’intégration de l’analyse des risques dans le management de projets…67
Figure III.5- Axes d’enrichissement du projet d’une infrastructure routière………….68
Figure III.6 - Problématique du management projets…………………………………69
Figure III.7 : Procédure de gestion de l'objectif "Délai Projet"……………………….72
Figure III.8 : Illustration de la mémoire projets au cas des risques projets…………...73
Figure III.9 - Illustration de la mémoire projets au cas de la maîtrise
des risques projets………………………………………………………....74
Figure IV.1 - Démarche de management d'un projet d'externalisation……………......81
Figure IV.2 – Méthodes et outils nécessaires à l’accomplissement.............................83
de la démarche de management de projets d’externalisation.
Figure IV.3 - principaux objectifs d’une politique de maintenance…………………...84
Figure IV.4 - Conception d'un contrat de maintenance
d'après (Boitel et Hazard, 1987)………………………......................... .87
Figure IV.5 - Notion de système d’information d’après (Gueguen, 2006)…………….90
Figure IV.6 – Systèmes d'information et management de l'externalisation…………...92
Liste des tableaux
Introduction Générale
2
Management de projet par le management de risques Introduction Générale
Cette évaluation a pour but, de porter un jugement sur un projet, et d’aider à la prise de
décision, qui peut aller jusqu'à la remise en cause du projet.
Il est évident que la réalisation de tout projet comporte un risque quel que soit sa
planification ; il est important d’intégrer le facteur risque à tous projet et définir la façon
de l’anticiper et de le gérer.
Le risque projet étant la possibilité qu'un projet ne s'exécute pas conformément aux
prévisions de date d'achèvement, de coût et de spécifications. Ces écarts par rapport aux
prévisions sont considérées comme difficilement acceptables voire inacceptables dans la
mesure où elle remettrait en cause la réalisation du projet ; alors une question est
impérative « que faire pour manager un projet sans risque d’échec ? ».
Par voie de conséquence, une autre fonction s’impose « le management des risques »
qu'est une fonction qui doit s’assimiler totalement dans le processus global de
management des projets et qui doit s'appuie, en général, sur un processus continu et
itératif en visant successivement :
- à identifier et analyser les risques encourus,
- à les évaluer et les hiérarchiser,
- à envisager les moyens de les maîtriser,
- à les suivre et les contrôler,
- à capitaliser le savoir-faire et l’expérience acquis dans ce domaine.
Le management des risques est aujourd’hui un des sujets à la mode pour aborder le
management de projet en général, et pour fournir une explication, malheureusement a
posteriori, aux problèmes rencontrés par les projets.
S'intégrant dans ce contexte, cette étude d'initiation à la recherche a pour but de
contribuer dans ce courant par des propositions méthodologiques couvrant trois notions
qui sont : le management de projets, le management des risques projets et enfin le
management par projets.
Pour atteindre ce but, une revue bibliographique a été conduite dans le premier chapitre
afin d’identifier certains concepts primordiaux qui mettent en lumière nos travaux.
Ainsi, la première partie du chapitre 1 est consacrée, dans un premier temps, aux rappels
sur la notion de management et notions similaires. Dans un second temps, des rappels
sur le projet et ses grandes phases sont également présentés afin de mieux assimiler la
notion combinée de management de projet. Enfin, la deuxième partie de ce chapitre est
réservée à la normalisation et son apport pour le management des projets. Plus
exactement, la mise en évidence des dysfonctionnements dans les projets qui ont pour la
plus part des cas les non-conformités des processus de management de projets en regard
des indicateurs de contrôle ou des évolutions du contexte et des objectifs-projets.
Ces différents dysfonctionnements servent comme support de base pour introduire les
méthodes d'évaluation des Objectifs-Projets (chapitre 2) ainsi que les méthodes
d’analyse des risques projets (chapitres 3 et 4) pour tenter de remédier à ces
dysfonctionnements d’une part, et d’inciter l’équipe-projet à concevoir de nouvelles
pratiques aux différents niveaux d’actions, d’autres part.
Ainsi, le deuxième chapitre est entièrement dédié aux méthodes d'évaluation des
objectifs-projets "coûts/efficacité". Dans un premier temps, une présentation succincte
des méthodes monocritères (ou empiriques) et des méthodes multicritères (ou des
scores) nous a permis de retenir l'Analyse Coût Efficacité (ACE) en tant que méthode
qui permet de surmonter certaines limites couramment rencontrées avec la méthode
multicritère Analyse Coût Bénéfice (ACB) qu'est très recommandée aux Etats-Unis.
3
Management de projet par le management de risques Introduction Générale
4
Chapitre I
A propos
du management
de projets
Management de projets par le management des risques Chap. I: A propos du management de projets
6
Management de projets par le management des risques Chap. I: A propos du management de projets
7
Management de projets par le management des risques Chap. I: A propos du management de projets
8
Management de projets par le management des risques Chap. I: A propos du management de projets
B.3- La planification
La planification est présentée comme étant le moyen permettant d’anticiper et de
préparer les actions à entreprendre dans le futur. Après avoir connu un vif succès
pendant les 30 glorieuses années, la crise de 1973 réduit la fiabilité des prévisions et des
plans qui en découlent ; l’utilisation de la planification est donc reconsidérée.
La planification opérationnelle laisse la place à une planification stratégique favorisant
une démarche plus prospective, plus qualitative et plus souple, prenant en compte non
seulement des dimensions économiques mais aussi et surtout des données
concurrentielles, sociales, politiques et technologiques.
L’incertitude des années 90 conforte ce mouvement puisque à la planification
stratégique succède le management stratégique dont l’ambition est de prendre en
compte l’organisation et les processus qui la sous-tendent afin d’être plus global, plus
réactif et plus décentralisé.
Pour cela, le diagnostic tient une place primordiale dans la planification. Il permet de
faire le point, de rechercher les causes et les conséquences des situations, puis
d’envisager et évaluer les différentes alternatives possibles pour décider et définir
l’ensemble des étapes permettant d’atteindre l’objectif fixé.
La décision étant prise, il faut construire le plan. Le processus de planification se
décompose en 3 étapes (AFNOR, 2003) :
- formulation du plan stratégique qui découle directement de la stratégie et en est
la traduction directe sur le long terme. Il définit les grandes lignes directrices
ainsi que leur articulation en termes de moyens et de durée,
9
Management de projets par le management des risques Chap. I: A propos du management de projets
10
Management de projets par le management des risques Chap. I: A propos du management de projets
Les projets se démarquent des opérations courantes de l'organisation, ils sont liés à
l'innovation au sens le plus large du mot innovation. Il est possible de penser à un projet
comme à un processus de fabrication qui fait apparaître un résultat final concret, un bien
livrable, dans la réalité en vue de l'atteinte d'un objectif. Certains projets (parfois
appelés projets durs - "hard projects") ont un bien livrable tangible, un pont, une
autoroute, un barrage hydroélectrique, alors que d'autres (parfois appelés projets mous -
"soft projects") ont un bien livrable nettement moins tangible : un nouveau système de
gestion financière, un nouveau programme de formation professionnelle, une nouvelle
politique, un programme d'aide à la population itinérante d'un grand centre urbain, …
etc. Dans tous les cas, il s'agit toutefois d'une entreprise qui se démarque des activités
courantes de l'organisation d'un projet.
Quelle que soit la nature spécifique d'un projet, il est possible de conceptualiser sa
réalisation dans un univers à trois dimensions (figure I.1) : la dimension technique où
l'on se préoccupe de la qualité du bien livrable du projet, la dimension temps où l'on se
préoccupe du temps requis pour réaliser le projet et la dimension coût où l'on se
préoccupe de l'effort à consentir pour réaliser le projet, l'unité monétaire servant de
dénominateur commun pour mesurer cet effort.
Le schéma qui suit (figure I.1), adapté de Meredith et Mantel (Poulin, 1999) fait
apparaître le fait qu'un projet est soumis à une contrainte dans chacune de ces trois
dimensions.
Figure I.1- Les trois dimensions d'un projet d’après (Poulin, 1999).
En vertu de cette conception, un projet, du point de vue de la gestion de projets, est une
réussite lorsque le bien livrable du projet est produit conformément aux attentes du
client, à l'intérieur du délai imparti et du budget de réalisation du projet. De nombreux
exemples illustrent la difficulté de réussir un projet complexe (la construction du stade
olympique de Montréal en vue des jeux olympiques de 1976 est l’un des plus connus).
Le tableau qui suit illustre les principales raisons qui expliquent l’échec dans chacune
des trois dimensions précédentes (dimensions : technique, temps et coût).
Tableau I.2- Raisons d’échec des dimensions de projets.
Dimension technique Dimension temps Dimension coût
Le manque de Une trop grande fixation sur la Les difficultés rencontrées
communication avec le performance technique dans la dimension temps
client
Un excès d’optimisme Un excès d’optimisme lors de la Un excès d’optimisme lors de
lors de la conception conception la conception
Des erreurs de conception Des erreurs d’estimation Des erreurs d’estimation
11
Management de projets par le management des risques Chap. I: A propos du management de projets
12
Management de projets par le management des risques Chap. I: A propos du management de projets
tous les intervenants aient une même vision de l'objectif de chacune des phases et que
tous aient la même perception à tout instant de la phase dans laquelle le projet se trouve.
Pour cela il est nécessaire de formaliser les objectifs et le contenu de chaque phase
(Figure I.3).
Business plan et cahier des charges
Dossier de réalisation
Formalisation PV de Réception
Définition
Idée initiale
et décision de suivi Réalisation
13
Management de projets par le management des risques Chap. I: A propos du management de projets
scénario ou, à l’extrême, décider l’abandon du projet. Ces éléments alimentent le retour
d’expérience (Gidel et Zonghero, 2008).
14
Management de projets par le management des risques Chap. I: A propos du management de projets
METHODES:
-Activités
Coordonnées
-Activités maitrisées
OBJECTIFS:
-Performances
CLIENT: PRODUIT -Cout, Délai CONTRAINTES:
-Besoin Prévu du -Environnement du PRODUIT du
-Financement Projet: Projet évolutif Projet:
-nouveau -obstacles et -Client
-unique MOYENS: risques satisfait
-Compétences
-Matériels
TRAVAIL en
EQUIPE
15
Management de projets par le management des risques Chap. I: A propos du management de projets
- Au final un produit dont le client est satisfait : le projet réussi et celui qui répond
précisément aux besoins du client ou plus exactement aux besoins des
utilisateurs du produit du projet. Les méthodes de gestion de projet (revus et
jalons réguliers) permettront d'éviter les dérives pendant le déroulement du
projet ou de s'adapter aux évolutions de l'environnement des utilisateurs du
projet.
A.2- Le management de projets
La définition qui semble la plus complète est celle donnée par l’organisation mondiale
de normalisation selon la norme ISO 10006 (version 2003) et reprise par l’AFNOR sous
la norme FD X50-117 (AFNOR, 2003_b) : « une démarche spécifique qui permet de
structurer méthodiquement et progressivement une réalité à venir… un projet est défini
et mis en œuvre pour élaborer la réponse au besoin de l’utilisation, d’un client ou d’une
clientèle et il implique un objectif et des actions à entreprendre avec des ressources
données ».
Le management de projets est donc l’application de connaissances, de compétences,
d’outils et de méthodes aux activités d’un projet afin de répondre à ses besoins. Le
management projet couvre un large spectre allant de la maîtrise des techniques de
planification et de gestion à la motivation des équipes et à la qualité des produits ou
services (Raynal, 2002).
B- Les activités du management de projet
B.1- Direction du projet
Pour la conduite efficace d'un projet, il convient de mettre en place pendant et pour la
durée du projet, une organisation spécifique, appelée généralement structure ou équipe
projet, intégrant les différents acteurs intervenant tout au long du cycle de vie du projet.
La mission de la direction de projet est essentiellement de (AFITEP, 1996) :
- fixer les objectifs, la stratégie et les moyens (c'est-à-dire l'itinéraire et l'horaire,
les étapes et les ressources qu'on doit y trouver),
- coordonner les actions successives et/ou concomitantes,
- maîtriser, c'est-à-dire être à tout instant capable, dans tous les domaines, de
modifier l'itinéraire et l'horaire (donc les étapes et les ressources) si un objectif
évolue, si l'itinéraire (et/ou l'horaire) ne peut être respecté, si une étape doit être
grillée, et modifier les étapes suivantes en conséquence,
- optimiser la répartition des ressources (en main-d'œuvre matériel, etc.) en vue
d'arriver à une solution optimale, ou de moindre coût, pour l'ensemble du
Contrat.
La direction de projet est exercée par un Chef de Projet dont le niveau hiérarchique et le
titre dépendent de l'importance du projet. Le chef de projet est responsable de
l'exécution correcte du projet vis-à-vis de sa direction et vis-à-vis du Client ; il est
assisté d'une équipe si nécessaire (figure I.5).
16
Management de projets par le management des risques Chap. I: A propos du management de projets
Mission
Mission Technique
Qualité
Contraintes
• Allocation des ressources
• Contrôle des coûts
• Contrôle des délais • Limitation des ressources
• Gestion des procédures • Délais
• Gestions des contrats • Culture
17
Management de projets par le management des risques Chap. I: A propos du management de projets
Pour différencier entre gestion et management de projets, nous disons que la notion de
gestion de projets s’apparente davantage à une gestion du quotidien. Par contre, la
notion de management de projets va plutôt dans le sens d’entreprendre, de prendre des
risques, de bouleverser des processus ou de faire avancer dans un environnement (si
l’on n'avance pas, on régresse) (Maders et Clet, 1995).
B.3- Organisation du projet
Dans l'organisation d'un projet, on trouve différentes fonctions qui, selon la taille du
projet, peuvent impliquer plusieurs personnes à temps plein pour chacune d'elles ou au
contraire mobiliser quelques heures d'une seule personne.
L'ensemble des personnes en charge de ces fonctions est dirigé et coordonné par le chef
de projet. Les membres de l'équipe projet n'appartiennent plus à partir du moment où ils
sont désignés pour prendre part au projet, à leur structure habituelle hiérarchique dite
permanente par opposition à la structure non permanente du projet.
Les différents types de structures non permanentes sont (Bourgeois, 1997) : la structure
avec un facilitateur de projet, la structure de coordination de projet, la structure
matricielle et la structure autonome (projet en plateau ou task-force).
C- Cycle de management de projet
Contrairement au phasage du projet, qui varie selon le secteur industriel, le cycle de
management du projet est une constante de chaque phase des projets (figure I.6). Le
cycle de management indique quelles sont les disciplines (méthodes, processus)
standards de management de projet et dans quel ordre elles interviennent.
Objectifs
Données
et Orientations
d'entrée
politiques
Stratégie et
Planification Modifs,
Référence de Config.
L'exécution
Actions correctives et préventives
Management
équipe et
coordination
Phase suivante
Amélioration continue
Exécution
Produit de la
Phase
Maitrise
Contrôle,
prévision
Validation
décision
Clôture, transfert,
Produit de
Retour d'expérience
sortie
Figure I.6 - Cycle de management du projet pour chaque phase d’après (Raynal, 2002).
18
Management de projets par le management des risques Chap. I: A propos du management de projets
C.1- Objectifs
C’est le domaine principal du client. Les décisions prises à cette étape sont essentielles
pour la réussite de la phase, le chef de projet doit donc s’en préoccuper, même s’il n’est
pas personnellement habilité à prendre ces décisions.
A ce stade, il s’agit notamment : de la définition des finalités du projet, du choix des
responsables du projet, du choix du concept technique (et du réalisateur), de
l’identification des acteurs du projet, du choix des partenaires du client et de la politique
de sous-traitance, du choix du type de contrat et du choix du type d’organisation de
projet.
Le chef de projet, de son côté, propose : des concepts techniques adaptés à la mission,
des objectifs finaux du projet (performances, coût et délai), de la déclination des
objectifs jusqu’au terrain, des indicateurs et des tableaux de bord.
C.2- Stratégie et planification
La stratégie et la planification sont principalement du ressort du chef de projet et
préparent l'exécution du projet : elles consistent à construire et déployer l'organisation
qui permettra d'atteindre les objectifs du projet. Le chef de projet décline les objectifs
du projet jusqu'au niveau d'exécution : pour chaque étape du projet, des résultats
mesurables et accessibles aux exécutants du projet sont identifiés.
Ce processus itératif se précise au fur et à mesure des phases, et se concrétise, en phase
de définition par le référentiel du projet.
La planification se compose des étapes suivantes :
- revue des données d’entrée : s'assurer qu'elles sont complètes pour la conception
et la réception du produit,
- structuration du projet : découper le projet en éléments plus petits (lots de
travaux) dont on pourra déléguer la responsabilité à chaque acteur du projet. La
structuration permet également d'organiser et d'unifier toutes les disciplines de
management de projet : "l'intégration management-exécution-maîtrise". La
contrepartie de la structuration est la coordination des interfaces que l'on a
créées pour assurer le remontage de l'ensemble,
- planification du projet : établissement du référentiel du projet.
Cette étape est supportée par des outils (diagramme de Gantt, réseau Pert...)
qu’on peut trouver dans les logiciels de gestion de projet exemple MS Project.
(Voir annexe 1), un exemple d’application détaillé dans le chapitre III
C.3- Gestion de la configuration et maîtrise des modifications
Le chef de projet gère les modifications apportées aux objectifs au cours du projet et
met à jour les documents de référence : la configuration, concept technique adapté à la
mission, objectifs finaux du projet (en termes de performances, du coût et du délai), la
déclination des objectifs jusqu’au terrain et les indicateurs et tableaux de bord.
C.4- Management de l’équipe et coordination
Le management de l’équipe et la coordination des acteurs sont les responsabilités les
plus importantes du chef de projet. Ces responsabilités se divisent en : management de
l’équipe, pilotage du projet, coordination technique aux interfaces et coordination des
acteurs externes du projet.
19
Management de projets par le management des risques Chap. I: A propos du management de projets
Figure I.7 - Le phasage des projets intègre le cycle de management à chaque phase.
20
Management de projets par le management des risques Chap. I: A propos du management de projets
Le cycle de management de projet appliqué au projet entier est fourni par la figure I.8.
Faisabilité Avant Définition Réalisation Mise en
projet service
Opportunité
Politique, Stratégie et objectifs
Planification
Management équipe et coordination
Exécution
Maitrise
Validation
Clôture et transfert
21
Management de projets par le management des risques Chap. I: A propos du management de projets
FD X50 116
FD X50-117
FD X50 118
ISO 100006
FD X50 115
22
Management de projets par le management des risques Chap. I: A propos du management de projets
23
Management de projets par le management des risques Chap. I: A propos du management de projets
Dans la norme ISO 10006, chaque processus est défini par des entrées, sorties,
contraintes et ressources.
Le processus peut être :
- stratégique : c'est-à-dire décider du projet et de sa planification (figure I.10),
- de management d’objectifs : c'est-à-dire maintenir le projet dans le cadre du
triptyque « Qualité - Coût – Délais » (figure I.11),
- de management des ressources techniques, humains et financiers afin
d’utiliser de manière rationnelle ces différentes ressources (figure I.12),
- d’intégration : c'est-à-dire donner cohérence et efficacité aux processus
opérants (figure I.13),
- de management des risques : c’est à dire piloter la réalisation du projet sans
encombre (figure I.14).
Idée Decision de
initial Analyse Validation Etude de
stratégique du besoin faisabilité réalisation
é
Cohérence Pertinence
Définition
du projet
Consistance
Coûtenance
24
Management de projets par le management des risques Chap. I: A propos du management de projets
Elaboration
du planning
Estimation des Durée estimée
durées d’activités des activités
Planning du
projet
Etat
d’avancement Exécution
du planning
Plan de
Cahier de charge Planification de management Maîtrise de la
la qualité de la qualité qualité
Autres processus de
planification des fonctions Assurance Processus de
de la qualité réalisation de projets
Satisfaction Audit de
des parties qualité
prenantes
Tâches Plan de
Planification des Gestion des
management des
ressources ressources
ressources
Bilan projet
Processus de Processus de
planification de projets réalisation de projets
25
Management de projets par le management des risques Chap. I: A propos du management de projets
Cahier de Plan de
charges Lancement Conduite de la Processus de
management
du projet réalisation réalisation de
projets
Processus de Processus
Logistique
planification de projets d’approvisionnement
Processus de Analyse de
Processus de
gestion des l’avancement
planification
modifications
Recherche
d’alternative
Non
Acceptabilité ?
acceptable
Plan de
management Oui
des processus Oui
Non Plan de Prise en
management compte Prise en compte
Non immédiate ? des risques
de projets
projets
Conformité
avec la Oui
planification ?
Risques
imprévus
Risques
prévus
Maîtrise à la
réponse aux
risques projets
26
Management de projets par le management des risques Chap. I: A propos du management de projets
27
Management de projets par le management des risques Chap. I: A propos du management de projets
Entrées Sorties
Processus
Correction si
déviation
Niveau opérationnel
Contrôle des
indicateurs des
objectifs de projets
Remise en cause et
modification du processus et
des indicateurs si nécessaire
Niveau tactique
Redéfinition des
objectifs si nécessaire
Niveau stratégique
28
Management de projets par le management des risques Chap. I: A propos du management de projets
Conclusion
Les différents dysfonctionnements, évoqués ci-dessus, nous incitent à orienter notre
problématique aux méthodes d'analyse des Objectifs-Projets (chapitre 2) ainsi que les
méthodes d’analyse des risques projets (chapitres 3 et 4) pour tenter de remédier à ces
dysfonctionnements d’une part, et d’inciter l’équipe-projet à concevoir de nouvelles
pratiques aux différents niveaux d’actions (stratégique, tactique et opérationnel),
d’autres part.
Il est important de rappeler que le management de projets est une combinaison d’outils,
de processus et de méthodes qui doit être assimilée et appropriée par une très grande
partie de l’organisation.
Le management de projets apporte de nombreuses réponses quant à la capacité d’une
entreprise à réussir ses projets dans les budgets, les délais et le respect des besoins du
client. Avant de décider la réalisation d'un projet, il est primordial d'en définir les
objectifs, puis d'en évaluer la faisabilité technique et économique et l'utilité ;
l'évaluation de l’un des principes du management de projet fera donc l'objet d'une
contribution concrète dans le chapitre suivant.
29
Management de projets par le management des risques Chap. I: A propos du management de projets
Bibliographie du Chapitre 1
30
Chapitre II :
Contribution à
l’analyse des
objectifs-projets
Management de projet par le management de risques Chap. II: Contribution à l'analyse des
Objectifs Projets
1
Ces méthodes sont qualifiées de méthodes d’aide à la décision.
2
Remarquons que cette méthodologie montre que l’évaluation de projets constitue en elle-même un
processus multi-acteurs et multicritères.
32
Management de projet par le management de risques Chap. II: Contribution à l'analyse des
Objectifs Projets
PRT x PRC x VA x θ
Ÿ I5 =
Coût du projet
Dans I5 : PRT est la Probabilité de Réussite Technique
PRC est la Probabilité de Réussite Commerciale
VA est la Valeur Ajoutée du projet
θ est la durée de vie du projet
Dans le tableau ci-dessus, les indices I1, I2 et I3 sont des indices qui relatent l’aspect
coût de projets. Ces trois indices n’ont pas de libellés. D’autres, tel est le cas de I4 et I5,
sont connus sous les noms de désirabilité ou score inverse pour l’indice I4 et PACIFIO
pour l’indice I5.
D’une manière générale, ces indices, qui sont exprimés sous forme de ratios, sont le
fruit d’estimations personnelles par des expérimentés en la matière.
Mise à part la simplicité de la formulation de ces indices, deux critiques majeures sont
énoncées envers ces indices (Kébé, 2006) :
- la subjectivité d’appréciation des ratios,
- la primauté de l’aspect financier au détriment de l’aspect technique. De plus,
l’aspect stratégique n’est pas pris en compte dans ce type de méthodes.
B- Méthodes basées sur le calcul d’actualisation
Ces méthodes sont basées soit sur l’autofinancement actualisé soit sur le taux interne de
rentabilité économique (Kébé, 2006).
Le tableau II.2 fourni un extrait de ces méthodes.
33
Management de projet par le management de risques Chap. II: Contribution à l'analyse des
Objectifs Projets
Tableau II.2- Extrait d’une synthèse de méthodes basées sur le calcul d’actualisation.
Méthode Caractéristiques et Principe de la méthode Commentaires
DISMAN - Méthode conçue au départ pour La difficulté majeure
sélectionner des projets dans l’industrie réside dans la
chimique. détermination des
- Le principe consiste à maximiser la probabilités de succès
valeur actuelle nette (P) en tenant commercial et
compte de leur chance de réussite techniques.
technique (Rt) et de leur chance de
réussite commerciale (Rc) :
Rt x Rc x ∑ C i
P= ;
(1 + r ) i
avec i = 1..n
HESS Méthode dynamique permettant de calculer L’intérêt majeur de
la valeur actuelle nette (P) par l’expression cette méthode réside
suivante : P = ∫ C (t )e − jt dt dans la prise en
compte du facteur
Où C(t) est la valeur ajoutée du projet i dans temps pour
le temps et j étant le taux d’actualisation l’évaluation des
instantané. projets. Cependant les
contraintes techniques
sont toujours omises.
Coût-Valeur Détermination de l'ensemble des facteurs Possibilité de prise en
ou de sensibilité du projet + détermination a compte de contraintes
Analyse Coût- priori de l'impact de leurs modifications en cours de techniques,
Bénéfice (ACB) route sur la réussite du projet. organisationnelles et
règlementaires.
Dans le tableau ci-dessus, il est important de noter que l'Analyse Coût-Bénéfice (ACB)
permet de compléter les méthodes précédentes basées sur le calcul d’actualisation.
34
Management de projet par le management de risques Chap. II: Contribution à l'analyse des
Objectifs Projets
pour le critère j
35
Management de projet par le management de risques Chap. II: Contribution à l'analyse des
Objectifs Projets
concernent en particulier : la sensibilité des résultats vis-à-vis de la manière de
normaliser les aij et l'effet d'une sommation ou d'un produit.
Les méthodes de surclassement, à l'image de la méthode ELECTRE sont également
d'une simple utilisation mais les résultats issus de leurs applications sont très sensibles
vis-à-vis des poids des critères, de la définition des indices de concordance et de
discordance ainsi que des valeurs seuils retenues pour ces indices (Lucien & al., 1993).
Enfin, la méthode AHP, qui procède par décomposition d'un problème complexe de
décision en un ou plusieurs niveaux de détails hiérarchiques, a comme avantage de
mesurer la cohérence des comparaisons effectuées par le décideur aux différents
niveaux d'hiérarchisation (Etsmtl, 2009), (Nzisabira, 2006), (Yannou et Limayem,
2002).
3
Ce paragraphe est un résumé du contexte de l’ACB présenté dans (Treich, 2005).
36
Management de projet par le management de risques Chap. II: Contribution à l'analyse des
Objectifs Projets
ensuite au Livre Vert dans les années 50 fixant des règles pour comparer et agréger les
bénéfices.
L'âge d'or remonte aux années 60 avec l'analyse de projets militaires spectaculaires aux
Etats-Unis, et les travaux de la Rand Corporation. A cette époque, en Europe et en
France notamment, l'ACB fait partie d'un mouvement de rationalisation des choix
budgétaires, et on la voit se développer pour des choix relatifs à la construction
d'aéroport (Londres et Nice), au tracé d'autoroutes (l'A86 à l'ouest de Paris) ou à
l'élaboration de politiques de santé (lutte contre la périnatalité).
Cependant ce mouvement de rationalisation s'est fortement ralenti dans les années 70.
Dans certains pays dont la France, ce ralentissement s'est poursuivi et l'ACB n'est
presque plus utilisée aujourd'hui.
L'ACB reste à ce jour principalement développée en Amérique du Nord, en Angleterre
et dans les pays scandinaves. Aux Etats-Unis, les administrations Carter, Reagan et
Clinton ont successivement favorisé à nouveau le développement de l'ACB pour les
choix relatifs à l'environnement et la prévention par la promulgation de "règlements
présidentiels" (Executive Orders, 12044, 12291 et 12866). Ainsi aujourd'hui la loi
américaine impose que toute politique de régulation dont les impacts sont significatifs
soit évaluée par une ACB.
B- Etapes de la méthode ACB
Les étapes de l’ACB sont au nombre de quatre (ICRA, 2009) : définition des conditions
de sa mise en œuvre, évaluation du coût total du projet, l'évaluation des effets du projet
et enfin la mise en rapport du coût/Bénéfice.
- La première étape de l'ACB consiste en: une vérification de la pertinence de
l'ACB par rapport au projet en question, une identification des données relatif au
coût-projets et une détermination du critère d'efficacité matérialisé par un
indicateur pertinent. Cette première étape, du type préparatoire, conditionne la
suite des étapes.
- La deuxième consiste en une évaluation du coût total d'un projet. Cette
évaluation est basée, souvent, sur l'addition de toutes les ressources mobilisées
pour le projet. Il s'agit dans ce cas des coûts financiers directs (financements de
projets, subventions, diminutions de taxes, …). Evidement, les coûts indirects
sont également importants et nécessitent, en conséquence, une prise en compte.
Comme coûts indirects, citons la valorisation du projet.
Il est important de signaler que les coûts indirects sont difficiles à estimer. Il convient
donc en premier lieu d'apprécier l'importance relative de ces coûts par rapport aux coûts
directs du projet, afin de décider si leur prise en compte est déterminante dans l'analyse.
- La troisième étape relative à l'évaluation des effets du projet peut s'effectuer en
amont ou bien en aval.
En amont, l'évaluateur doit prévoir de façon rigoureuse les résultats quantitatifs
prévisibles de la mesure des effets du projet. Selon la complexité de l'évaluation, le
recours à une méthode de simulation peut s'avérer nécessaire.
En aval, l'évaluateur peut utiliser des techniques empiriques s'il dispose de données
primaires suffisamment nombreuses et fiables. Lorsque ce n'est pas le cas, il lui faut
estimer les résultats quantitatifs effectivement obtenus à partir de données secondaires.
37
Management de projet par le management de risques Chap. II: Contribution à l'analyse des
Objectifs Projets
Enfin la dernière étape de l'ACB est celle de la mise en rapport du Coût/Bénéfice par le
biais de comparaison, dans un premier temps, complétée, dans un second temps, par des
décisions.
Plusieurs cas de figure peuvent se présenter en termes de comparaison. Les plus
fréquents sont :
- la comparaison de projets aux résultats ou aux coûts identiques. Dans le cas de
comparaison de projets à résultats identiques, l'analyse est assez simple puisque
c'est le critère de coût comparatif qui est utilisé comme paramètre,
- la comparaison de projets dont les indicateurs quantitatifs sont différents. Dans
ce cas, on se réfère à des éléments qualitatifs afin d'effectuer cette comparaison.
La décision est l'aboutissement de l'ACB ; En effet, le rôle de l'analyste de projets par
ACB est d'utiliser le rapport Coût/Bénéfice comme un moyen d'aide à la décision, pour
l'éclairer et la faciliter.
C- La méthode ACB versus ACE
L'objectif direct d’une ACB est de réaliser toutes les décisions dont les bénéfices sont
supérieurs aux coûts4 (LeBel, 2004). S'agissant de management de projets routiers par
exemple, dans la partie bénéfices, on peut inclure les conséquences d'une baisse
d’accidents de la circulation. Dans la partie coûts, on peut inclure les coûts
d’investissement dans la sécurité routière.
L’objectif indirect de l’ACB est d’améliorer la qualité d’une décision non seulement
d’un point de vu économique mais également du point de vu sociétal (le bien-être des
individus est étroitement lié aux gains réalisé par une prise de décision).
Ce qui nous intéresse, ici, est bien une forme particulière de l’ACB : c’est l’Analyse
Coût-Efficacité (ACE) qu’est une version simplifiée de l’ACB dans le sens où dans
l’ACE on fixe un objectif d’Efficacité d’un projet et l’on tente à minimiser ses Coûts.
En effet, l'ACE vise à mesurer l'efficacité d'un projet. Cette efficacité est traduite par : le
résultat obtenu au moindre coût ou bien par le fait que le résultat obtenu est le meilleur
possible pour un coût donné.
A notre avis, l’idée de s’intéresser à l’objectif Efficacité tout en minimisant les Coûts
d’un projet réside dans le fait que le non respect de l’objectif Efficacité a des
répercussions sur les coûts indirects du projet en particulier. D’où l’avantage de l’ACE
par rapport à l’ACB. Un autre avantage de l’ACE par rapport à l’ACB est la non
conversion en unités monétaires des indices d’efficacité.
Ces avantages nous incitent à présenter ci-après notre contribution qui consiste en une
étude ACE d'une infrastructure routière où l’on fixe comme objectif d’efficacité :
l’objectif Capacité de l'infrastructure routière à prendre en charge les besoins de ses
usagers.
Si l'on souhaite construire une infrastructure routière de capacité bien définie, l'étape
suivante est bien celle d'estimation des coûts du projet. Pour rappel, cette estimation
consiste à fournir rapidement le coût prévisionnel d'un projet à partir d'une définition
technique succincte et d'éléments statistiques (Giard, 1991).
On distingue quatre types d'estimations des coûts de projets qui sont (Giard, 1991) :
4
Evidement, la comparaison directe des coûts et des bénéfices imposent une même unité de mesure.
Souvent, c’est l’unité monétaire qu’est utilisée.
38
Management de projet par le management de risques Chap. II: Contribution à l'analyse des
Objectifs Projets
- estimation globale (ordre de grandeur) qui sert comme support de base pour
effectuer une étude de faisabilité économique et financière des projets. Pour
effectuer une telle estimation, il faut que l'estimateur dispose d'une grande
expérience appuyée par une base de données consistante,
- estimation préliminaire, qui consiste en une validation économique de la
solution technique proposée au cours de l'avant projet, est une aide à la décision
pour les choix technico-économiques,
- estimation contractuelle qui concrétise la phase "d'avant-projet". Ce coût est
accompagné d'une définition précise des prestations et des limites de fourniture,
- estimation détaillée, qui concrétise la phase "définition du projet", conduit au
budget initial de la phase de la réalisation.
L'examen des différents types d'estimation des coûts de projets montrent la difficulté
d'estimation des coûts de projets et la nécessité de recourir à des méthodes d'estimations
spécifiques. Parmi ces méthodes, citons (Giard, 1991) : méthodes analogiques globales,
méthodes analogiques semi-globales, méthodes paramétriques, méthodes modulaires,
méthodes basées sur la pré-consultation des fournisseurs, méthodes semi détaillées et
méthodes analytiques.
Ce qui nous intéresse, ici, est bien la première classe de méthodes qui permettent
d'approcher le coût d'un projet (surtout du type ouvrage tel est le cas de l'exemple que
nous avons retenu dans notre étude). En effet, l'intérêt des méthodes analogiques
globales est qu'elles permettent d'évaluer le coût d'un projet d'ouvrage (infrastructure)
sans avoir réalisé d'études de conception. Il suffit de connaître quelques paramètres clés
qui sont disponibles dès l'expression de l'idée projet.
Pour cette classe de méthodes, on distingue deux types de méthodes :
- méthode de la production annuelle basée sur la capacité annuelle de production
pour avoir un ordre de grandeur du coût du projet,
- méthode du coefficient d'extrapolation qui consiste à rechercher, dans la base de
données, un projet réalisé et semblable au projet que l'on souhaite estimer son
coût. C'est cette méthode que nous détaillerons ci-après.
En effet, la méthode du coefficient d'extrapolation permet de s'appliquer aux projets
réalisés soit dans leur totalité ou bien en partie. La seule condition d'application de cette
méthode est que la seule différence entre le projet analogue et le projet à estimer se
résume à la variation d'un seul paramètre (dans notre cas, capacité d'une infrastructure
routière à prendre en charge les besoins de ses usagers).
Dans ce contexte, des études empiriques dans de nombreux domaines ont montré
l'existence d'une proportionnalité entre la capacité et le coût (Giard, 1991) :
Coût recherché = Coût de référence . (Capacité définie / Capacité de référence)F (II.1)
Où F est un facteur d'extrapolation.
Par exemple, dans le domaine de pétrochimie, ces facteurs sont fournis par le tableau
suivant.
39
Management de projet par le management de risques Chap. II: Contribution à l'analyse des
Objectifs Projets
Dans ce cas, on parle de la méthode de Chilton dont l'expression est rappelée ci-
dessous.
Coût recherché = Coût de référence. (Capacité définie / Capacité de référence) 0,6 (II.2)
Rappelons que cette méthode ne s'applique que pour des rapports de capacité limités
(0.3 à 3) qui n'implique pas de changement de procédés ou de technologie.
La méthode analogique globale est utilisée pour effectuer des estimations globales
(ordre de grandeurs) en phase de faisabilité de projets. Elle est utilisée prudemment, si
l'on n'a pas le temps de consulter des fournisseurs, pour estimer le coût de certains
composants principaux lors d'une estimation préliminaire ou contractuelle.
Dans ce cas, l'utilisation de cette méthode nécessite des précautions dont les principales
sont les suivantes :
- tenir compte des composantes supplémentaires dans le projet à estimer ainsi que
des différences entre les ressources identifiées dans les deux projets (de
référence et celui à estimer),
- tenir compte des effets d'inflation par les coûts dus à l'évolution des prix des
ressources à mobiliser.
Dans ce dernier cas, l'actualisation du coût du projet de référence s'effectue par le biais
des indices d'actualisation qui permettent de prendre en considération des évolutions des
coûts de matières premières, des coûts salariaux, … etc.
Ce principe d'actualisation s'effectue moyennant l'expression suivante :
Coût(t+dt) = Coût(t) . (1+I1) (II.3)
Ce principe d'actualisation, sur plusieurs années, devient :
Coût(k.t) = Coût(t) . (II.4)
Dans l'expression II.4 et dans le cas où les indices d'actualisation annuels sont
identiques (Ij = I ; ∀ j = 1..k), cette expression devient :
Coût(k.t) = Coût(t) . (1 + I)k (II.5)
40
Management de projet par le management de risques Chap. II: Contribution à l'analyse des
Objectifs Projets
Dans le cas où l'indice d'actualisation est faible, cette dernière expression devient :
Coût (k.t) = Coût(t). (1 + k.I) (II.6)
Finalement, nous avons deux expressions de coûts : les expressions formulées par les
relations II.1 et II.2 intégrants le rapport coût/efficacité et les expressions II.3 à II.6 qui
intègrent l'indice d'actualisation des coûts.
L'examen approfondi de l'ensemble de ces relations suscite deux remarques :
- la fixation de l'objectif d'un projet d'infrastructure routière (ici, c'est la capacité
définie) nécessite un savoir et un savoir-faire de la part des responsables des
projets,
- l'estimation du coût (ici, c'est le Coût rech.) nécessite le recours à des banques de
données pour identifier les données nécessaires à cette estimation (dans notre
cas, il s'agit de : coût de référence, capacité de référence, capacité définie et
indices d'actualisation annuelle).
Signalons que le problème majeur réside dans l'acquisition de ces données (plus
particulièrement les indices d'actualisation) surtout dans les pays en voie de
développement à l'image de l'Algérie où les évaluateurs ne disposent pas de
publications officielles.
Afin d'illustrer nos propos, nous avons mené une étude de terrain sur un ensemble de
projets routiers dans la wilaya de Batna5 sur une période de 12 ans (depuis 1996 jusqu'à
2008).
Un extrait des projets recensés sont regroupé dans le tableau II-5.
Tableau II.5- Extrait des projets routiers projetés dans la wilaya de Batna depuis 1996.
Spécificité Projet Caractérisation Date de Capacité du Coût de
du projet la mise projet réalisation
en œuvre (véhicule/jour) (KDA/km)
Modernisation RN-87 : - Longueur : 26 km 2008 2500-3000 65000,00
- Etat : non achevé
RN-88 : Longueur : 15 km 1994 8400 15000,00
Longueur : 9 km 1998 15000-20000 200000,00
RN-31 : Longueur : 15km 2004 12000 28500,00
Tronçon I
RN-31 : -Longueur: 22.5km 2006 500-2000 35.000,00
Tronçon II - Etat : non achevé
Renforcement RN-86 Longueur 15 km 2002 1500-4000 35.000,00
et réhabilitation RN-78 Longueur : 42 km 2500
RN-75 Longueur : 17,9 Km 4000
RN-77 Longueur: 23.75 km 2003
RN-87 Longueur: 11 km 2008 2500-3000 20500,00
RN-28 Longueur : 31 km 2008 1100-16000 350,00
CW 40 Longueur : 27 km 2008 4000 270,00
CW 35 Longueur : 14 km 2006 100-150 210,10
CW37 devenu Longueur : 34 km 2800
RN-70
CW 172 Longueur : 21 km 1800
CW 54 Longueur : 12 km 200
Rectification RN-03 PK246+870 au 2004 30000 3000,00
des virages + PK247+120+000
5
Pour rappel, le réseau routier de la wilaya de Batna est d'une longueur de 3276,5 km dont seulement le
quart est du type national et un peu plus du quart sous forme de pistes.
41
Management de projet par le management de risques Chap. II: Contribution à l'analyse des
Objectifs Projets
Contournement RN-31 PK31+500 2005 1500 2650, 00
Evitement nord Longueur : 6 km
Barika par RN-
28 et RN-78
Dédoublement RN-75 Longueur : 6 km 2005 4000 3000,00
RN-3/RN-75 Longueur : 20km 1995 18000 10000,00
RN-3: Longueur: 20 Km 2008 30000 20000,00
Batna/L.W.
Oum El-
Bouaghi
RN-3 : Longueur : 7 km 2003 11000 40000,00
Batna/Lombiridi
RN-3:Batna/ Longueur : 1km 2004 30000 53905,20
Ain- touta Longueur : 5.850km 2004 30000 41436,00
Longueur : 5.50km 2004 30000 44601,20
RN-3:Batna- Longueur : 4km 2008 13000 57498,50
L.W.Biskra
Remarques : signalons que d'autres projets n’ont pas été présentés dans ce tableau faute
de manque de données relatives à leurs coûts. Pour rappel, ces coûts sont calculés sur la
base de six coûts suivants :
- prix n°1 qui rémunère au Kilomètre (Km) l’étude préliminaire sur cartographie
au 1/25000,
- prix n°2 qui rémunère au Kilomètre (Km) le linéaire de levé topographique sur
une bande de 100 à 150 m, y compris polygonale avec bornage,
- prix n°3 qui rémunère au Kilomètre (Km) l’étude en phase APS sur fond
topographique au 1/5000, le rapport sur l’impact sur l’environnement et l’étude
de faisabilité économique,
- prix n°4 qui rémunère au Kilomètre (Km) l’étude d’avant projet détaillé (APD)
y compris assainissement, parcellaire et ouvrages d’art courants,
- prix n°5 qui rémunère au forfait le programme géotechnique et l’exploitation des
résultats des essais de laboratoire,
- et enfin, le prix n°6 qui rémunère au forfait le dossier d’appel d’offres (DAO) en
quinze (15) exemplaires.
Les données du tableau II.5 montrent la difficulté d'estimer l'indice d'actualisation des
projets routiers dans la wilaya de Batna moyennant les relations II.3 à II.6.
Pour surmonter cette difficulté, nous suggérons une autre formulation de l'indice
d'actualisation des coûts que nous qualifions d'indice relatif aux projets dont leurs mises
en œuvre sont espacées de ∆t ans. Dans la suite de ce chapitre, cet indice sera noté I∆t.
La procédure que nous proposons dans ce cas de figure est la suivante :
42
Management de projet par le management de risques Chap. II: Contribution à l'analyse des
Objectifs Projets
Figure II.1- Procédure d'actualisation des coûts de réalisation de projets routiers dans la
wilaya de Batna.
Une illustration de cette procédure aux projets RN-88 et RN-31 (Tronçon I), qui ont la
même longueur (15 km) et dont les dates de leur mise en œuvre sont espacées de 10 ans,
montre que l'indice I∆t est de 13500 KDA/Km.
Evidemment, cette valeur représente un ordre de grandeur minimal de la différence
d'actualisation des coûts de ce type de projets.
L'intérêt de la procédure de la figure II.1 est la possibilité d'exploiter, par retour
d'expérience, les données sur les projets routiers pour déduire des différences
d'actualisation par années ou par intervalles d'années (tous les deux ans, cinq ans, dix
ans, …).
Les différences obtenues peuvent être affinées par extrapolation linéaire pour obtenir les
différences des périodes qui nous intéressent (par exemple, la différence d'actualisation
pour les deux années avenirs).
Il est important de signaler que cette opération nécessite des données suffisamment
représentatives des caractéristiques des projets en question. En ce sens, nous avons
rencontrés des difficultés majeures pour avoir des données sur la totalité des projets
recensés dans la wilaya de Batna durant la période 1996-2008.
Dans la suite de ce chapitre et à titre d'illustration de la procédure que nous proposons
pour évaluer l'incertitude sur le Coût rech. (cf. relation II.2), nous retenons un ordre de
grandeur de la différence d'actualisation des projets de modernisation des routes dans la
wilaya de Batna fixée à 13500 KDA/Km.
Cette valeur, qui est certes minimale, sert de base pour une première évaluation des
coûts de nouveaux projets routiers du même type. Ainsi, pour un nouveau projet de
modernisation routière d'une longueur de 15 km, avec une capacité définie de 15600
(véhicules/jour).
Nous obtenons une estimation de ce coût moyennant les relations II.2 et II.9 :
Coût recherché = Coût de référence . (Capacité définie / Capacité de référence) 0,6 (II.2)
0,6
= 28500 x (15600/12000) = 33359 KDA/Km
43
Management de projet par le management de risques Chap. II: Contribution à l'analyse des
Objectifs Projets
u
Formulation explicite de l'expression Coût recherché (Coût rech.)
x Tirages aléatoires des nombres aux hasards sur les lois des indices
caractérisant le Coût rech.
y Estimation du Coût rech.
y
Figure II.2- Principe de la simulation associée à l’ACE.
L'examen du contenu de la figure II.2 montre que dans l’étape 1, tous les indices
caractérisant le Coût rech. sont considérés comme données d’entrées de la simulation
44
Management de projet par le management de risques Chap. II: Contribution à l'analyse des
Objectifs Projets
alors que le Coût rech. est une donnée de sortie. Rappelons que l'expression retenue pour
le Coût rech.est celle fournie par la relation II.1.
Pour les étapes 2 et 3 de la figure II.2, nous avons retenu l'hypothèse de la loi de
probabilité uniforme de l'ensemble des données. Conséquemment, l’incertitude est
exprimée sur un intervalle de valeurs dont les bornes min et max correspondent,
respectivement, aux valeurs optimiste et pessimiste.
Dans l'étape 4 de l'algorithme, les tirages aléatoires sont effectués moyennant
l'expression suivante : X = a + Random.(b – a) (II.10)
Où : - Random est le tirage aléatoire sur [0-1],
- a et b sont, respectivement, la borne inférieure et la borne supérieure du
domaine de variation des indices fournis par la relation II.1 : Coût réf,
Capacité_D, Capacité_R et F.
Afin d'illustrer l'apport de la simulation Monte-Carlo quant à l'évaluation de l'incertitude
sur l'indice Coût rech., nous avons retenu quatre scénarios qui correspondent aux
différentes combinaisons de facteurs de variations appliqués aux indices de la
relation II.1.
Le tableau suivant présente les résultats des simulations effectuées.
Tableau II.7- Propagation des incertitudes sur l'indice Coût rech.
Type de projets : modernisation d'un projet routier
Nombre de simulations = 10000
Coût réf. Capacité_D Capacité_R F
28500 15600 12000 0,6
45
Management de projet par le management de risques Chap. II: Contribution à l'analyse des
Objectifs Projets
Figure II.4- Valeurs du Coût rech. pour les premiers cent tirages aléatoires.
46
Management de projet par le management de risques Chap. II: Contribution à l'analyse des
Objectifs Projets
Conclusion
Le long de ce chapitre, nous avons présenté les méthodes d'évaluation des objectifs
projets orientées vers l'analyse des coûts-performances de projets.
La méthode Analyse Coût Efficacité (ACE) détaillée dans la deuxième partie de ce
chapitre nous a permis de surmonter certaines limites couramment rencontrées avec le
déploiement de la méthode Analyse Coût Bénéfices (ACB).
Le couplage simulation Monte-Carlo et ACE nous a permis également de mettre en
évidence la complexité d'évaluation des coûts projets (illustrés dans ce chapitre sur le
cas de projets routiers). Conséquemment, un bon nombre de projets est confronté dans
leur phase d'exécution à des problèmes de ressources financières dont la répercussion se
manifeste, évidement, sur le non respect des délais de réalisation des projets.
Ces délais font également partie des objectifs-projets qu'il convient d'évaluer. Dans ce
contexte, nous détaillerons dans le chapitre suivant l'analyse de cet objectif sous l'angle
analyse des risques projets.
47
Management de projet par le management de risques Chap. II: Contribution à l'analyse des
Objectifs Projets
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=result&usg=AFQjCNFw3P4WWfOcMz7JRfitjMfqnSMAsg
48
Chapitre III :
A propos
du Management
des Risques Projets
Management de projet par le management de risques Chap. III: A propos du management
des risques projets
Tout projet est confronté à divers risques susceptibles d'affecter l'atteinte de leurs
objectifs. L'expérience montre que par la mise en place de processus de management de
projet, il est peu probable qu'un projet se déroule sans qu'aucun événement ne perturbe
son déroulement ou même remet en cause sa réalisation. Ainsi, une démarche de
management des risques devient nécessaire et indispensable pour la maîtrise d'un projet.
L’objet de ce chapitre est double :
- faire le point, dans un premier temps, sur le management des risques projets
suivant la tendance actuelle qui considère le management des risques du projet
comme un des processus du projet,
- dans un second temps, contribuer modestement par une approche d’analyse des
risques projets dédiés aux projets routiers.
50
Management de projet par le management de risques Chap. III: A propos du management
des risques projets
51
Management de projet par le management de risques Chap. III: A propos du management
des risques projets
Planning et
organisation
Identification de
danger
Analyse de Analyse de
fréquence conséquence
Evaluation du Mesures de
risque risque résiduel
Non
Acceptable?
Oui
Autre mesures
désirables
52
Management de projet par le management de risques Chap. III: A propos du management
des risques projets
1
C'est une approche probabiliste, fondée sur la mesure de probabilité d'un événement unique.
53
Management de projet par le management de risques Chap. III: A propos du management
des risques projets
54
Management de projet par le management de risques Chap. III: A propos du management
des risques projets
55
Management de projet par le management de risques Chap. III: A propos du management
des risques projets
Traitement
Des risques
(Transfert,
Réduction…)
Suivi et
contrôle des
risques
Figure III.2- Processus de management des risques d'un projet (Afnor, 2004)
Pour entreprendre ce recensement, plusieurs techniques peuvent alors être utilisées, puis
combinées2.
Une fois cette identification réalisée, il convient ensuite de :
- répertorier les risques de toutes natures susceptibles de rallonger la durée
prévisionnelle du projet, d’augmenter le budget de départ et/ou de réduire les
niveaux de performance technique visés,
- procéder à l’analyse des événements susceptibles d’en déclencher l’apparition et
examiner leurs interactions éventuelles, ainsi que des risques résultant de la
combinaison d’événements redoutés,
- les classifier à partir de familles ou de classes de risques,
- documenter et formaliser les résultats obtenus.
A.1.2- Estimation et évaluation des risques projets
Les risques des projets sont, en fait, potentiellement innombrables. Il est impossible d'en
faire une étude exhaustive. Leur évaluation permet de consacrer l'essentiel des efforts à
ceux qui obèreront le plus gravement les objectifs du projet (principe de Pareto).
L’évaluation des risques d’un projet se décompose en trois activités élémentaires :
- la définition des règles de hiérarchisation des risques qui consiste à définir une
règle d’acceptabilité des risques en fonction de leur criticité,
2
Ces méthodes, dites d’analyse des risques projets sont rappelées en § III.2 du présent chapitre.
56
Management de projet par le management de risques Chap. III: A propos du management
des risques projets
57
Management de projet par le management de risques Chap. III: A propos du management
des risques projets
L’évaluation des risques a pour finalité de déduire la criticité des risques projets. Cette
criticité est :
- évaluée pour chaque risque afin de déterminer s’il est acceptable ou non,
- réexaminée périodiquement pour juger de son évolution éventuelle, au fur et à
mesure de l'avancement du projet.
La criticité d’un risque résulte généralement de la combinaison de deux
caractéristiques (tableau III.3) : sa probabilité d’apparition et sa gravité ; c’est-à-dire
l’ampleur des conséquences sur les objectifs du projet (performances, coûts, délais,
image de marque, … etc.) si le risque se réalise.
Tableau III.3- Criticité et acceptabilité des risques. (Afnor, 2004)
Gravité Probabilité
Improbable Très Peu Probable Fortement
Probable Probable
Négligeable ou
sans Impact
Significative
Majeure
Catastrophique
A.2- Deuxième sous processus (la gestion des risques d’un projet)
La gestion des risques d’un projet a pour principaux objectifs de décider et de mettre en
œuvre un plan de traitement des risques identifiés et évalués, d'en contrôler son
efficacité et d'assurer le caractère continu et itératif du processus de management des
risques.
La gestion des risques d'un projet peut se décomposer en trois types de tâches
(figure III.3) :
- le traitement des risques,
- le suivi et le contrôle des risques,
- la mémorisation et la capitalisation des expériences.
58
Management de projet par le management de risques Chap. III: A propos du management
des risques projets
Figure III.3- Processus du management des risques d'un projet (FD X50-117).
A.2.1- Traitement des risques
Le management des risques consiste également à les traiter, c’est-à-dire définir et mettre
en œuvre les dispositions appropriées pour les ramener à un niveau acceptable et les
rendre ainsi plus supportables dans le cadre du projet. Cela nécessite donc de définir des
réponses types et de mettre en œuvre, risque par risque, un certain nombre d’actions
visant : soit à supprimer ses causes, soit à transférer (ou partager sa responsabilité ou le
coût du dommage à un tiers), soit à réduire sa criticité (en diminuant sa probabilité
59
Management de projet par le management de risques Chap. III: A propos du management
des risques projets
60
Management de projet par le management de risques Chap. III: A propos du management
des risques projets
les processus à mettre à œuvre et les facteurs d’influence des risques. Puis, elle
fournit des directives sur la mise en place des processus de maîtrise des risques au
cours des différentes phases d’un projet,
- enfin, le projet de norme NF-ISO 31000 où AFNOR vient de soumettre à enquête
probatoire un projet de norme NF ISO 31000 intitulée Management du Risque
(AFNOR, 2008). Dans son introduction, la norme précise bien son objet : « Les
organismes de tous types et de toutes tailles sont confrontés à divers risques
susceptibles d'affecter l'atteinte de leurs objectifs. Ces objectifs peuvent concerner
un ensemble d'activités de l'organisme, depuis ses initiatives stratégiques jusqu'à
ses activités opérationnelles, ses processus et ses projets et se décliner en termes
de résultats et d'impacts stratégiques, opérationnels et financiers ainsi que de
réputation. Toute activité d'un organisme implique des risques. Le management du
risque apporte une aide à la prise de décision par la prise en compte de
l'incertitude et de son effet sur l'atteinte des objectifs et à l'évaluation de la
nécessité de chaque action. La même approche de management du risque peut être
adoptée pour toutes les activités d'un organisme, y compris les projets, les
fonctions spécifiques, les actifs et les produits ou activités, renforçant ainsi la
liaison entre ces activités et les objectifs globaux de l'organisme».
La présente Norme internationale, qui fournit des principes et des lignes directrices
générales pour la mise en œuvre du management du risque, peut être appliquée à toute
entreprise publique, privée, individuelle ou sous forme de société, à toute association à
but non lucratif, tout groupe ou individu. Elle est donc générique et n’est pas spécifique
à une industrie ou un secteur donné.
Ce projet de norme internationale peut être également appliquée tout au long de la vie
d’un organisme et à une large gamme d’activités, de processus, de fonctions, de projets,
de produits, de services, d’actifs, d’activités opérationnelles et de décisions.
Dans ce projet de la norme, le processus de management du risque doit faire partie
intégrante du management de l’organisme et que ce processus soit intégré à sa culture, à
ses pratiques et soit adapté à ses processus métier. Cela comprend les activités décrites.
Le processus de management de risques comprend cinq activités : communication et
consultation, établissement du contexte, appréciation du risque, traitement du risque,
surveillance et revue.
3
Dans ce cas, le déploiement de la méthode retenue permet de mener une analyse des risques projets.
4
Dans ce cas, l’utilisation combinée d’au moins de deux méthodes d’analyse des risques permet de mener
une étude des risques projets.
61
Management de projet par le management de risques Chap. III: A propos du management
des risques projets
L’ensemble de ces méthodes d’analyse des risques projets concourent à quantifier les
risques du projet et à permettre l’éclairage des décisions ou l’identification des
domaines générant le risque global principal.
Le risque est à prendre en compte dès la définition du projet par le chef d’avant projet,
puis par l’équipe entière et remis à jour en cours d’exécution du projet. En effet, plus un
risque est détecté tardivement, plus ses conséquences peuvent être graves et
difficilement réversibles et donc, moins les solutions à mettre en œuvre seront
négociables.
L’analyse du risque projet permet aux principaux acteurs concernés, de mieux
appréhender les risques afférents au projet, de mieux les maîtriser tout au long du cycle
de vie du projet et d’en réduire les effets sans pour autant les éliminer totalement
(Albenge, 2008).
Certains logiciels spécifiques à la gestion des risques projets, permettent de mettre en
place une démarche de management des risques efficace, systématiser et outiller cette
démarche, de maîtriser les risques en cohérence avec la gestion de projet, d’identifier et
évaluer les risques, mettre en place des plans d’actions de réduction des risques et suivre
les risques et événements et en fin capitaliser les expériences. (Voir annexe 2)
Rappelons qu'un projet se définit par des objectifs de coût, des objectifs de
performances et des objectifs de délais. Chaque catégorie d'objectifs connait ses propres
problèmes de risque qui, tout en étant largement interdépendant, font l'objet d'approches
spécifiques :
- l'analyse du risque de dépassement du coût de projet s'effectue classiquement en
cours d'exécution en faisant appel aux techniques de contrôle de gestion.
L'analyse de cette classe de risques peut aussi se faire lors de la définition du
projet en faisant appel aux grilles d'analyse qualitative et aussi à l'approche
quantitative du risque,
- l’analyse du risque de non respect de performances est très largement une affaire
de technicien et son approche varie largement en fonction des domaines
techniques concernés. La prise de conscience de certains risques techniques peut
être facilitée par l'approche qualitative du risque,
- l’analyse du risque de non respect des délais est classiquement abordée de
manière quantitative.
On est donc en présence de deux familles de méthodes d’analyse des risques projets qui
sont utilisées pour tenter de réduire et de maîtriser les risques encourus par un projet
(Giard, 1991) : méthodes quantitatives et méthodes qualitatives.
L’apport de ces méthodes dans le management des risques projets est évident. En effet,
les principes généraux d’un processus de management des risques sont :
- il n’y a pas de management des risques projets sans maîtrise des risques réalisés
au préalable,
- il n’y a pas de maîtrise des risques projets sans caractérisation préalable de ces
risques (appréciation et évaluation),
- il n’y a pas de caractérisation des risques projets sans identification préalable de
ces risques (analyse des risques projets).
Donc, l’analyse des risques projets est le point de départ du processus de management
des risques projets. Conséquemment, l’analyse des risques projets conditionne en
grande partie la suite du processus (sa pertinence). D’où l’intérêt qu’il faut accorder à
l’analyse des risques projets.
62
Management de projet par le management de risques Chap. III: A propos du management
des risques projets
63
Management de projet par le management de risques Chap. III: A propos du management
des risques projets
Tableau III.4 - Canevas de la réalisation des deux lots du tronçon de la route étudiée.
Séquences Libellée Extrait des conditions de réalisation
(opérations) (focalisation sur les délais)
Sq1 Installation du Le coût de cette opération rémunère
chantier forfaitairement.
Délais D(Sq1) = 2,91 % du DT
Sq2 Décapage de la terre Délais D(Sq2) = 37,5 % du DT
végétale
Sq3 Terrassement en Creuser et transporter la terre : Délais D(Sq3) =
tranchée 12,50 % du DT
Sq4 Déblais mis en Délais D(Sq4) = 12,50 % du DT
remblais
Sq5 Déblais du terrain Cette opération nécessite : l'emploi de brise
rocheux roche + évacuation des roches. Délais D(Sq 5) =
0,83 % du DT
Sq6 Réalisation des Cette opération s'effectue en deux temps :
remblais d'emprunt en arrosage (réglage) + compactage.
tuf ou en matériau Délais D(Sq6) = 18,75 % du DT
sélectionné
Sq7 Réalisation de la L'épaisseur de la couche est de 0,20 m et la
couche en fondation réalisation s'effectue en deux temps. Pour la
en TVO première réalisation, nous avons :
Délais D(Sq7) = 25 % du DT
Sq7 Réalisation de la L'épaisseur de la couche est de 0,20 m et la
couche en fondation réalisation s'effectue en deux temps. Pour la
en TVO deuxième réalisation, nous avons :
Délais D(Sq7) = 25 % du DT
Sq8 Imprégnation au cut- Cette opération est précédée par un balayage de
back 0/1 la couche de base. L'imprégnation est
concrétisée par un sablage.
Délais D(Sq8) = 4,16 % du DT
Sq9 Revêtement en Délais D(Sq9) = 37,5 % du DT
bicouche
Sq10 Ouverture de fossés Délais D(Sq9) = 2,91 % du DT
Sq11 Conception des Délais D(Sq9) = 37,5 % du DT
ouvrages à buses
L'examen du contenu du tableau ci-dessus montre, comme par tout dans les pays en voie
de développement, que l'analyse des risques projets n’est pas insérée « dans la phase
études de projets ». C’est la raison pour laquelle, le quasi totalité des projets de
construction routière ont connu des retards importants dans les délais de réalisation sans
parler évidement des performances de ces routes qui sont à revoir.
Pour rappel, les principales phases d’étude de projets de la construction d’une route
sont (Mellal & al. 2009) :
- étude préliminaire (recherche de documents, cartographie topographe, géologie,
climatologie hydrologie et trafic) dont l’achèvement est matérialisée par une
présentation d’une esquisse du tracé et un rapport justifiant le choix du tracé aux
différents services pour avis. Cette opération est concrétisée par le BET,
64
Management de projet par le management de risques Chap. III: A propos du management
des risques projets
65
Management de projet par le management de risques Chap. III: A propos du management
des risques projets
C'est pour cette raison que nous avons jugé utile de proposer une méthode dédiée à
l'analyse des risques de projets routiers dénommée ARP.
III.2.2- Proposition d'une méthode d'analyse des risques de projets routiers
dénommée ARP
L’infrastructure routière s’insère dans les activités environnementales, humaines et
économiques. Par voie de conséquences, aménager le territoire par un projet routier doit
prendre en compte les domaines qui gouvernent les activités précitées.
Rénover ou construire une route émane d’une volonté politique qui s’inscrit dans un
projet d’aménagement et de développement du territoire. La réussite de tels projets est
une nécessité pour le développement des pays et plus particulièrement les pays en voie
de développement tel est le cas de l’Algérie. Les clés de la réussite de tels projets
résident dans : l’appropriation du projet et des objectifs par chacun des acteurs,
communication et partage de l’information, autonomie de l’équipe projet, la garantie de
la disponibilité des ressources et enfin l’anticipation des risques projets par le
déploiement de méthodes spécifiques.
La méthode que nous présentons ici s’intègre dans ce contexte et a pour objet d’analyser
les risques projets d’une infrastructure routière en vue de les anticiper par une méthode
dénommée Analyse des Risques Projets (ARP). Pour atteindre cet objectif, nous
présentons dans la suite de ce chapitre le principe de la méthode ARP ainsi que son
application à une infrastructure routière. A l'issue de cette application, nous
présenterons également les retombées de cette méthode en matière de développement de
mémoire projets.
A- Principe de la méthode ARP
A.1- L’analyse des risques projets : partie intégrante du management de projet
Rappelons que d’après (Giard, 1991), le risque projet est la possibilité qu’un projet ne
s’exécute pas conformément aux prévisions de date d’achèvement, de coûts et de
spécifications. Ces écarts par rapport aux prévisions étant considérées comme
inacceptables.
Les causes génériques sont (Verdoux et Guatier, 2005) : l’imprévu, l’aléa, l’incertitude
et l’opportunité.
L’analyse des risques projets et les remèdes nécessaires pour y faire face aux risques
projets sont regroupés dans la figure suivante.
66
Management de projet par le management de risques Chap. III: A propos du management
des risques projets
Lancement Décision
du projet d’investissement
u Etude préliminaire
d’avant projet vDéfinition w Réalisation x Mise en œuvre
67
Management de projet par le management de risques Chap. III: A propos du management
des risques projets
projets. Le but n’est pas d’écarter les risques, mais plutôt de prendre des risques
mesurés et cadrés.
A.3- Apports de l’intégration de la méthode ARP
Les apports de l’intégration de la méthode ARP sont multiples, nous détaillerons les
trois principaux apports suivants (Mellal & al., 2009) :
i- Investir dans la conduite des projets : c’est un impératif pour les projets de
construction routière. Cet impératif se traduit par une gestion plus globale du
projet et également par une articulation entre la phase étude préliminaire d’avant
projet et la phase mise en œuvre (figure III.4).
ii- Enrichir le projet : c’est une démarche multicritères qu’il faut déployée suivant
deux axes d’enrichissement qui traduisent respectivement « l’ouvrage » et le
« processus » (figure III.5).
Coûts
Efficacité Pertinence
Zone du compromis
Délais
Objectifs Efficacité
Pertinence
Moyens Résultats
Efficience
Figure III.6 - Problématique du management projets.
iii- Adopter une vision anticipatrice : gérer un projet suppose de déterminer très tôt
les délais, les chemins critiques et les alternatives envisageables durant tous le
cycle de vie de projet. La prévision des dysfonctionnements et la prévention des
68
Management de projet par le management de risques Chap. III: A propos du management
des risques projets
…
la
…
à
Risques liées
planification
69
Management de projet par le management de risques Chap. III: A propos du management
des risques projets
Risques externes
…
70
Management de projet par le management de risques Chap. III: A propos du management
des risques projets
Tableau III.8 - Le formalisme de la méthode ARP d'après (Mellal & al., 2009).
Eléments initiateurs des Identification des Criticité des Risques Projets
Risques Projets Risques Projets
RD RC RP PO Conséquences Criticité
CD CC CP CR= PO x Max(CD, CC, CP)
Conception de base × × × 2 3 3 1 6
Définition (concept × × 1 1 3 3
Extrait des risques Techniques
de detail)
Validation de la 1
conception (essais 1 1
protocoles)
Réalisation × × × 1 2 3 2 3
Manque × × 2 1 2 4
d’informations
(coordination et
communication)
Mise en exploitation × × 2 2 2 4
Entretien et fiabilité × × × 3 3 3 2 9
du matériel
Organisation × 3 1 2 1 6
Extrait des risques liés à
Budget × 3 2 3 2 9
la planification
Disponibilité du × × 2 3 3 6
terrain
Qualification du × × × 2 1 2 1 4
personnel
Approvisionnement × × × 2 3 2 1 6
Crédits × 2 1 2
Extrait des risques externes
Inflation × 2 2 2
Règlementation × 1 1 1
Procédures × × 2 2 2 4
administratives
Dommages aux × × 3 3 3 9
biens
Catastrophes × × × 2 1 3 1 6
Environnement × × 2 2 2 4
Socio-politique
Externalisation × × × 3 2 3 2 9
La hiérarchisation des risques identifiés dans le tableau ci-dessus montre que les risques
techniques (organisation, pannes des équipements et disponibilité du terrain) et les
risques externes (l’externalisation des opérations ainsi que les conditions climatiques)
sont les plus critiques (criticité ≥ 6).
C- Commentaires et discussions
Les résultats de l'APR confirment, non seulement, le constat des acteurs impliqués dans
ce projet (l’entrepreneur de ce projet, dans notre cas) présenté dans le § III.3.1, mais
71
Management de projet par le management de risques Chap. III: A propos du management
des risques projets
surtout de planifier, bien en amont, les remèdes permettant le respect de ces objectifs
avec une plage d'erreur acceptables.
En effet, l’avantage d’une étude APR est qu’elle permet de concrétiser l’étude
prévisionnelle d’analyse des risques par un document d’accompagnement des risques à
maîtriser. Dans notre cas, ce document est une procédure de gestion des délais projets
(figure III.7).
72
Management de projet par le management de risques Chap. III: A propos du management
des risques projets
Méthode
ARP
Spécificité du projet
Capitalisation du type multi-projets
Capitalisation du type mono-projet
73
Management de projet par le management de risques Chap. III: A propos du management
des risques projets
Méthode
Spécificité du projet Capitalisation de la connaissance projet
ARP
Pérennisation
Formalisation des actions engagées
Mémoire de projets
Figure III.9 - Illustration de la mémoire projets au cas de la maîtrise des risques projets.
Un examen rapide de cette figure montre que :
- la formalisation des actions de maîtrise des risques projets permet non seulement
l’archivage de cette connaissance (sous forme d’alimentation de la mémoire
projets) mais également la mise en application des mesures retenues. La
pérennisation des mesures retenues permet sans doute de suivre dans le temps la
portée de ces mesures. Ainsi, les mesures ayant une grande portée seront
retenues comme des mesures générales permettant la maîtrise des facteurs des
risques projets5,
- la mémoire projets permet d’enrichir les paramètres liés à la connaissance des
risques projets (données et informations). Par conséquent, nous proposons une
extension de la définition de la mémoire projets à ces paramètres : «la mémoire
projets est une mémoire des connaissances acquises et produites au cours de la
réalisation des projets ainsi que leurs retombées sur les données et les
informations qui leurs sont associées ».
5
Pour rappel, les facteurs des risques projets sont des risques communs à un ensemble des risques
projets.
74
Management de projet par le management de risques Chap. III: A propos du management
des risques projets
Conclusion
Le long de ce chapitre nous avons évoqués certains termes clés et des concepts de base
relatifs aux risques projets. Une première notion de risque définit comme étant un
événement dont sa manifestation est susceptible d'affecter les objectifs du projet. A cette
notion est souvent évoquée la criticité du risque qui se définit comme le niveau de
risque encouru dans la poursuite de ses objectifs. Alors, comment garantir à nos projets
un niveau optimal des objectifs ? Pour cela nous avons déployés deux méthodes
d'analyse de ces risques afin de les pouvoir ensuite maîtriser.
La première est basée sur l’interview en tant qu’outil d’évaluation indirect des risques
projets alors que la seconde est inspirée du formalisme AMDEC largement utilisée dans
l’analyse des risques (y compris les risques projets).
Afin de mettre en valeur l’apport de l’analyse des risques projets par la méthode ARP,
nous avons complété notre contribution par la possibilité offerte par la méthode ARP
quant au développement de mémoire projets.
75
Management de projet par le management de risques Chap. III: A propos du management
des risques projets
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76
Chapitre IV :
Management par
projets :
Cas de projet
d’externalisation
Management de projet par Le management de risque Chap. IV: Management par projets :
cas de projet d’externalisation
78
Management de projet par Le management de risque Chap. IV: Management par projets :
cas de projet d’externalisation
recourir aux services externes. Ce recours est considéré comme une activité de sous-
traitance industrielle encore appelée externalisation, impartition ou infogérance.
IV.1.1- Définition de l’externalisation
L’externalisation (en anglais outsourcing), concerne, donc, le recours à un prestataire
externe. C'est un engagement entre deux parties (Mellal & al., 2009b) : le donneur
d'ordre et le preneur d'ordre (ou sous-traitant).
L’externalisation consiste très souvent en la sous-traitance des activités1 jugées non
essentielles et non stratégiques pour une entreprise. Si les activités sous-traitées ne sont
pas stratégiques, la procédure de sous-traitance elle-même est stratégique. En effet,
l’externalisation est un outil de gestion stratégique qui se traduit par la restructuration
d’une entreprise au sein de sa sphère d’activités.
L'externalisation diffère de la simple prestation extérieure de services et de la simple
sous-traitance, dans la mesure où il y a pilotage étroit par l'entreprise donneur d'ordre et
l’engagement du prestataire externe. Dans une opération de sous-traitance, le sous-
traitant utilise ses propres ressources, alors qu'en externalisant, l'entreprise
externalisatrice peut apporter à son prestataire, ses méthodes, ses outils et même ses
salariés. Enfin, on parle plus généralement de sous-traitance lorsque la démarche est
axée produits et plutôt d'externalisation lorsque la démarche est axée sur la fonction.
D’après la norme AFNOR NF X50-300, « peuvent être considérés comme des activités
de sous-traitance industrielle toute opération concourante pour un cycle de production
déterminé, à l’une ou plusieurs des opérations de conception, d’élaboration, de
fabrication, de mise en œuvre ou de maintenance du produit en cause. Une entreprise,
dite « donneur d’ordre » confie la réalisation à une entreprise dite « preneur d’ordre »
ou « sous-traitant » tenue de se conformer exactement aux directives ou spécifications
techniques arrêtées en dernier ressort par le donneur d’ordre » (Ouahri, 2006).
IV.1.2- Activités à externaliser, enjeux d'externalisation et gestion du risque
d'externalisation
Parmi les activités confiées à l'externalisation, citons (SEA, 2007) : les activités
relatives au processus de production (logistique, maintenance, …), les activités
fonctionnelles (informatique et comptabilité) et les services généraux (nettoyage,
restauration, gardiennage, gestion immobilière, …).
Les décisions d’externalisation concernent des fonctions du processus de production et des
fonctions qui restent par conséquent indispensables à la chaîne de création de valeur de
l’entreprise.
Répondre à un risque identifié consiste à expliciter la stratégie avec laquelle on va se
prémunir de ce risque. Une des stratégies envisagées est le transfert du risque qui
consiste à trouver une tierce partie (fournisseurs, sous traitant, un prestataire…) qui
veuille prendre à son compte les conséquences de l’occurrence de ce risque. Le risque
n’est pas éliminé, mais la maîtrise est gérée par la tierce partie propriétaire des plans de
réponse.
Bien entendu, l’exécution des tâches est confiée à des tiers, sur la base d’un contrat
s’appuyant sur un cahier de charge précisant le travail à exécuter, la qualité, le coût et le
délai à travers des clauses : administrative, technique et économique bien définis.
1
Il s'agit des activités qui sont les moins productrices de revenus.
79
Management de projet par Le management de risque Chap. IV: Management par projets :
cas de projet d’externalisation
2
Cette pratique s'effectue, donc, dans le cadre d'un projet d'entreprise
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Management de projet par Le management de risque Chap. IV: Management par projets :
cas de projet d’externalisation
Deux notes ont été ajoutées aux processus externalisés (Certifirst, 2008) :
- la première redéfinit précisément les contours d’un processus externalisé : «un
processus externalisé est identifié comme un processus nécessaire au système de
management de la qualité de l'organisme, mais dont la mise en œuvre est confiée
à une partie externe à l'organisme»,
- d’autre part, il a été ajouté que l’externalisation d’un service ne désengage en
rien la responsabilité de l’entreprise de répondre à toutes les exigences légales et
réglementaires. Des exemples de facteurs, pouvant influencer le type et la
nature de la maîtrise devant être appliqués aux processus externalisés, ont été
ajoutés.
IV.2.1- Principe de la démarche proposée
Rappelons que le management de projets est une démarche dont les principales étapes
sont (Giard, 1991) : définition du projet (son énoncé, ses objectifs, sa décomposition en
tâches et les ressources à mobiliser), planification du projet (partage de responsabilités,
planification du projet, analyse des problèmes et des opportunités et le calendrier des
ressources) et réalisation du projet (surveillance et contrôle du projet, modifications
possibles, analyse du rendement, clôture et évaluation du projet).
Le management de projets a pour but de cadrer la réalisation des objectifs projets qui
sont : la performance, le coût et les délais.
Cependant, la réalisation des objectifs projets est entachée d'incertitudes qui reflètent la
possibilité qu'un projet ne s'exécute pas conformément aux prévisions initiales retenues
lors de la définition du projet. On parle des risques projet dont la gestion s'effectue dans
le cadre d'une démarche de management des risques projets composée également de
trois principales étapes (Mellal & al., 2009) :
- analyse des risques projets (identification des risques),
- évaluation des risques projets (estimation des grandeurs des risques projets ainsi
que l'évaluation de leur criticité en vue de leur hiérarchisation),
- maîtrise des risques projets (définition des moyens d'action, mise en œuvre et
suivi de ces moyens).
Le management d'un projet d'externalisation s'effectue dans le cadre d'une démarche
similaire à celle évoquée ci-dessus mais avec des modifications légères qui permettent
de prendre en considération la spécificité du projet d'externalisation (figure IV.1).
Mode de réalisation
Planification opérationnelle
3
Cette étape est également appelée le sourcing (LeMonde, 2006).
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Management de projet par Le management de risque Chap. IV: Management par projets :
cas de projet d’externalisation
en interne de ce qu’elle doit déléguer à un prestataire externe. Notons que pour ses
activités externalisables4, l’entreprise doit vérifier l’existence d’un marché et sa maturité
par rapport au besoin (nombre et taille des fournisseurs, références, ...).
L'étape 2, qui est celle de la faisabilité d'un projet d'externalisation, a pour but de
vérifier les attentes du donneur d'ordre. Deux conditions permettent de trancher quant à
la faisabilité de ce type de projets :
- conditions générales représentées par les avantages dus au recours à
l'externalisation (gain de temps et d'expérience, rentabilité de la production, …)
et par une analyse des risques (technique, économique, acteurs du projet…)5.
- conditions particulières qui traduisent les variantes techniques (alternatives
techniques) et les variantes organisationnelles (conformité avec la
réglementation, contrant, coopération entre les preneurs et les donneurs d'ordre,
…).
L'étape 3, traduit le mode de réalisation de tels projets sous forme d'une organisation à
mettre en œuvre. Cette troisième étape peut être scindée à son tour en plusieurs sous-
étapes :
- la demande qui doit être formulée par l'intermédiaire d'un appel d'offre
formalisée par une équipe interne de l'entreprise. La demande d'externalisation
est matérialisée, à ce niveau, par l'élaboration d'un cahier de charge qui doit
cadrer l'opération d'externalisation. Ce cahier de charge doit contenir un certain
nombre d’invariants : les objectifs, le périmètre et la description des activités, les
niveaux de service attendus, les modalités contractuelles et la matrice de réponse
financière),
- le suivi de la réalisation des travaux d'externalisation par une équipe de
l'entreprise.
Ce suivi est souhaitable. Il ne doit pas être considéré comme un manque de
confiance de la part du cotraitant mais plutôt comme une coopération entre le
meneur et le donneur d'ordre,
- le contrôle des travaux d'externalisation qui portera sur : le respect stricte du
contrat, la remise des documents utiles à ces travaux et des essais de vérification
préliminaires.
Enfin, l'étape 4 est celle de la réalisation du projet d'externalisation. Cette étape est
matérialisée par le contrat dont l'élaboration doit distinguer entre les clauses techniques,
juridiques et financières.
Rappelons que lors d’un contrat d’externalisation, l’entreprise délègue la maîtrise
d’œuvre mais conserve la maîtrise d’ouvrage. L’engagement du prestataire porte
essentiellement sur des résultats et non sur une simple fourniture de moyens.
La démarche ci-dessus (cf. figure IV.1) est spécifique au projet d’externalisation, vu que
le phasage du projet varie selon le secteur industriel mais le cycle de management du
projet est une constante qui s’intègre à chaque phase du projet dont les disciplines (les
méthodes et les outils) prennent plus ou moins d’importance en fonction de l’étape.
4
La décision d’externalisation ou non est en général prise à la suite de cette phase (dans la phase
« faisabilité »).
5
La méthode APR développée dans le chapitre 3 constitue une aide à la décision d'un projet
d'externalisation.
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Management de projet par Le management de risque Chap. IV: Management par projets :
cas de projet d’externalisation
C’est pour cette raison que cette démarche est complétée par des outils et méthodes
d’accompagnement synthétisés par la figure suivante.
Le cahier de charge
Etape 3 : Planification / Le référentiel du projet,
Référence de l’exécution. management de l’équipe
- Le planning de référence :
ü Listes des tâches
Mise en service ü Relation entre les tâches
ü Estimation de la durée des tâches
ü Calcul de la durée du projet par la méthode
de PERT et représentation du planning de
type Gantt.
ü Définir les ressources et les affecter aux
tâches
- Le budget de référence
- Analyse des risques :
ü Appliqué la méthode proposée au chapitre II
ü Méthodes des points critiques (lister les
points critiques (brainstorming), choix des
points les plus critiques, identifier les risques
pour chaque point critique retenu, évaluer la
criticité, Analyse des causes et des effets pour
chaque risque et action).
- Système d’information
Des résultats sont identifiés au fur et à mesure des étapes et se concrétisent par le
référentiel du projet à la première sous étape de la troisième étape.
Le référentiel du projet est l’élément principal du management du projet et est divisé en
trois référentiels qui précisent les méthodes et les moyens pour chaque application : le
83
Management de projet par Le management de risque Chap. IV: Management par projets :
cas de projet d’externalisation
Compromis
Technique Economique
6
Afin d'éviter toute confusion entre les termes politique et stratégie de maintenance, nous rappelons
que la politique de maintenance consiste à définir des objectifs technico-économiques relatifs à la
prise en charge des équipements d’un système de production par le service de maintenance. Elle
permet ainsi, d’assurer la disponibilité de l’outil de production et d’optimiser les périodes de non
production ( Lyonnet, 1993). Par contre, la stratégie de maintenance permet de décider de ces
politiques.
84
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cas de projet d’externalisation
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Management de projet par Le management de risque Chap. IV: Management par projets :
cas de projet d’externalisation
ii- Un déséquilibre entre la demande sur le produit (ciment) et les périodes assez courtes
de maintenance. En d'autres termes, le tableau de charges est nettement supérieur au
tableau de capacité de la SCIMAT-Batna.
iii-Certaines opérations de maintenance nécessitent une rénovation des équipements de
production à fréquence de panne élevée ; cette rénovation exige une compétence
élevée et particulière soit pour cause de la caractéristique technologique du matériel à
rénover ou bien pour cause de la spécificité de l'outillage à utiliser.
Evidement, le recours à l'externalisation ne sera pas systématique mais plutôt orienté
vers l'allègement des activités du service de maintenance de sorte à ce que ce service ne
se libère qu'à la maintenance des équipements liés directement à la production afin de
conserver la maîtrise de la production. Donc, l'externalisation portera sur les
interventions, les tâches, les missions qui ne sont pas primordiales pour l'activité de la
SCIMAT-Batna ainsi que les contrôles et visites périodiques à caractère obligatoire.
Plus particulièrement, la rénovation de la conduite à gaz des fours prend un sens
particulier : les fours ont un rôle primordial dans le processus de production du ciment
et clinker. Leur défaillance entraine une rupture dans la continuité de service et une
dégradation de la conduite de gaz entraine des dangers potentiels voir
catastrophiques (Boubaker & al. 2006).
Par conséquent, cette rénovation externalisée exige, en amont une démarche
d’externalisation réussie et un bon choix du prestataire capable d’assurer la fourniture
spécifiée et qualifié pour tous les travaux de l’installation des conduites en particulier la
tâche la plus critique celle du raccordement et ainsi que la fourniture et le montage
d’une installation de protection cathodique. Cette dernière est actuellement désinstallée.
D'où une autre situation de danger.
En se basant sur ce qui vient d'être évoqué sur la SCIMAT-Batna et en se référant à la
démarche d'externalisation proposée (cf. figure IV.1), nous remarquons que l'application
de cette démarche sera centrée sur sa dernière étape qu'est celle de la planification
opérationnelle. Dans cette étape, l'intérêt sera porté sur l'élaboration d'un contrat de
maintenance dont le contenu est résumé par la figure IV.4.
L'examen de la figure IV.4 montre que le point de départ de la planification
opérationnelle est celui d'un diagnostic initial qui a pour objectif de faire le point sur la
situation de la SCIMAT-Batna qui sert comme support de base pour la définition du
type de maintenance (par son contenu ou bien par son résultat). La concrétisation des
objectifs dépend évidement du déploiement des moyens (disponibles et nécessaires).
L'aboutissement de la planification opérationnelle est matérialisé par le document
contrat qui doit être centré sur : les clauses (techniques et organisationnelles), les
formalités (telles que : droits et obligations des parties, responsabilités encourues par les
parties, suspension et résiliation du contrat, réception et garanties) et les dispositions
financières.
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Management de projet par Le management de risque Chap. IV: Management par projets :
cas de projet d’externalisation
Diagnostic initial
Fixation d'objectifs
Moyens
Contrat
Figure IV.4 - Conception d'un contrat de maintenance d'après (Boitel et Hazard, 1987).
La négociation d’un contrat d’externalisation requiert une grande expérience ou
connaissance des pratiques possibles. Le rapport de force entre prestataires et
établissement est déséquilibré. En effet, l’établissement en général a signé peu de
contrat d’externalisation alors que le prestataire pour sa part en signe continuellement.
Cela constitue son cœur de métier.
Le contrat de maintenance est un document qui identifie le prestataire, le client,
l’équipement et qui précise la nature de la prestation (maintenance préventive,
corrective, contrôle qualité, …) et les conditions d’exécution (délais d’intervention, tarif
du déplacement et de la main d’œuvre).
Afin de faciliter la tâche aux industriels dans la conception des contrats de maintenance,
des guides des préparations sont disponibles (Ouahri, 2006). C'est le cas de la norme
européenne XP ENV 13269 qui a pour objectif d'aider les acteurs de terrain à
contractualiser des prestations de maintenance.
Dans ce contexte, on distingue plusieurs types de contrats :
- le contrat préventif où la seule prestation retenue est la maintenance préventive.
L’avantage de ce type de contrat est que l’on paie ce que l’on consomme mais le
client n’est pas à l’abri d’une réparation onéreuse,
- le contrat tous risques ou maintenance forfaitaire (partielle, plafonnée et en
dépenses contrôlées) : il comprend l’ensemble des interventions préventives,
curatives et contrôle qualité qui seront effectuées sur l’équipement
indépendamment du nombre et de l’importance des incidents qui pourront
survenir sur l’année.
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Management de projet par Le management de risque Chap. IV: Management par projets :
cas de projet d’externalisation
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Management de projet par Le management de risque Chap. IV: Management par projets :
cas de projet d’externalisation
Densité) ayant une durée de vie de Cinquante ans pour assurer l’alimentation en gaz des
deux fours et celles des générateurs de chaleurs et boite à fumée de la SCIMAT-Batna.
Des commissions de prise de décision permettent d'assurer le suivi du cahier de charge
ainsi élaboré.
Pour le cas de la SCIMAT-Batna, trois commissions se sont installées :
- la première Commission d'Ouverture des Plis et d'Evaluation (COPE) qui a pour
rôle l'’évaluation de l’offre des soumissionnaires sur la base des critères
préétablis en fonction des exigences du cahier de charge,
- la deuxième Commission de Négociation et de Choix (CNC) qui pour mission le
choix d'un prestataire,
- la troisième Commission des Marchés Filiaux (CMF) qu'est la seule commission
présidée par le PDG.
C- Contractualisation (client-contractant)
Dans cette étape, la SCIMAT-Batna a procédé à deux résiliations de contrat en 2007
(SERUB) et en 2008 (SOTRAGIP). (Voir annexe 4)
Les raisons concernent, selon les responsables de la SCIMAT-Batna, le non respect des
clauses de cahier de charge en terme d'exigences techniques : fourniture des conduites
avec des précisions de caractéristiques surtout point de vu pression nominale et d’essais.
Ces deux résiliations ont pour cause l’indisponibilité sur le marché des conduites avec
les spécifications techniques normalisées décrites dans le cahier de charge. C'est ce qui
a entrainé la remise en cause de ce premier cahier de charge. Un deuxième a été élaboré,
avec les mêmes caractéristiques de la conduite opérationnelle, en acier enrobé en
polyéthylène à différentes sections et longueurs. Pour ce dernier appel d’offre et jusqu'à
ce jour, le contrat n’a pas encore eu lieu pour le lancement du projet.
En se basant sur ce qui vient d'être évoqué et en se référant à la démarche
d'externalisation proposée dans ce chapitre, nous remarquons que le risque
d'externalisation est grand. Pour le maîtriser, il est nécessaire de prévoir en amont
l’ensemble des contingences qui peuvent entrainer la remise en cause du projet de
l’externalisation, comme les exigences techniques et disponibilité sur le marché.
Par ailleurs, notre petite enquête dans ce cas de l’externalisation de maintenance de la
conduite de gaz des fours nous a permis de mettre en évidence les causes de l’échec
d'un projet d'externalisation.
Pour garantir la réussite de tels projets, nous proposons à tous projets d'externalisation
un outil d'accompagnement du type système d'information.
Rappelons que pour le cas de la SCIMAT-Batna, il y a lieu de citer l'absence de
coordination entre le système d’information exploité par l’entreprise « le Coswin 2 » et
le projet d’externalisation de la rénovation de la conduite de gaz). Car, le système cité
ne gère que certaines activités de maintenance, le stockage et les achats.
Partant de ce constat, nous présentons ci-après une optimisation de la démarche
d'externalisation moyennant un système d'information.
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Management de projet par Le management de risque Chap. IV: Management par projets :
cas de projet d’externalisation
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cas de projet d’externalisation
Besoin
Réseau Protection du
d'informations interne et Patrimoine
externe
Informationnel
Recueil Diffusion et
Analyse des Mise en
d'informations exploitation des
Informations
stratégiques et œuvre de la
informations
pertinentes démarche de
management
Prise de
Décision
Le système Externalisation
d’information Outils
matériels
et logiciels
Appel
D'offre
Clauses
Technique
Économique
Juridique
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Management de projet par Le management de risque Chap. IV: Management par projets :
cas de projet d’externalisation
CONCLUSION
La démarche de management d'externalisation des activités industrielles de la SCIMAT-
Batna présentée dans cette étude montre qu'elle constitue un référentiel idéal pour
cadrer une opération de rénovation des conduites de gaz de la SCIMAT-Batna.
Cette application, qu'est une étude de faisabilité de notre contribution, illustre l'intérêt
de notre contribution sur le plan méthodique et la nécessité d’intégrer le système
d’information dans le processus de l’externalisation afin d'assurer une meilleure
médiation entre le marché de technologie et l'entreprise, qu'est la SCIMAT-Batna dans
notre cas.
Pour conclure, nous rappelons qu'il n'existe pas de solutions miracles aux risques
d'externalisation des activités industrielles. Seule la démarche managériale permet de
gérer ce type de risques.
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Management de projet par Le management de risque Chap. IV: Management par projets :
cas de projet d’externalisation
Bibliographie du chapitre 4
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Conclusion
Générale
Management de projet par le management de risques Conclusion Générale
Conclusion Générale
95
Management de projet par le management de risques Conclusion Générale
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Bibliographie du mémoire
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Pertmaster Project Risk (Pertmaster)
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RiskEase (RiskEase)
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CRYSTAL BALL (Decisioneering)
version 2000/5.0
http://www.decisioneering.com
MONTE CARLO™ (Primavera)
version 3.0
http://www.primavera.com
http://www.powersim.com
http://www.kbs-simulation.com
http://www.risktrak.com
http://www.riscue.com/
ProAct (Maxvalue)
version 3.3.2
http://www.maxvalue.com
Risk+ (CS-Solution Inc.)
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http://www.CS-Solutions.com
http://users.lia.net/katmar
Futura Software (Futura International)
version 3.0
http://www.futura-da.fi
Active Risk Manager (Strategic Thought Ltd)
version 1.5
http://www.arm-risk.com
Analytica (Lumina Decision Systems)
version 3.0
http://www.lumina.com
Expert Choice 2000 (Expert Choice)
http://www.expertchoice.com
DMT (Concept sales Ltd)
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DPL (Applied Decision Analysis)
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Cassandra (HVR Consulting Services Limited)
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Designsafe (Design Safety Engineering)
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Decision Pro (Vanguard Software)
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RMPlanner (ABS Group)
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RiskID Pro (KLCI)
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Genius Risk Manager
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VALDYS
http://www.valdys.com
Risky Project
version 1.3
http://www.intaver.com
Annexe 3 : Questionnaire pour l’étude de cas de projet d’externalisation au niveau de la
SCIMAT