Les Fonds Propres
Les Fonds Propres
Les Fonds Propres
CHAPITRE
Le financement
par fonds propres
section 1 Les fonds propres internes
section 2 L’augmentation de capital par apports en numéraire
section 3 Les subventions (ou primes)
section 4 Les quasi-fonds propres
résumé e complément e applications
86
81
51
78
14
8:
3 .6
14
Pour financer son activité, l’entreprise peut faire appel à différentes sources de financement.
5 8.
7.
Un des aspects déterminants de la stratégie financière est le choix des financements les mieux
:3
3
77
appropriés. Mais pour effectuer correctement ce choix, il est indispensable de connaître, au
33
88
8
préalable, l’ensemble des sources possibles.
4:
08
14
D’une façon générale, on distingue : le financement par fonds propres, le financement par
:2
7 34
quasi-fonds propres et le financement par endettement.
e
ell
ch
Ro
La
Co
de
p
Emprunts auprès du
groupe et des associés
Comptes courants d’associés bloqués
Titres subordonnés Emprunts auprès étab.
Autofinancement de crédit
Obligations remboursables
Emprunts obligataires
Cessions éléments d’actif en actions
Obligations convertibles Crédit-bail
Augmentation du capital
Primes et subventions en actions
section 1
les fonds propres internes
L’entreprise dégage des liquidités grâce à son activité courante ou à l’occasion de ses
opérations de désinvestissement.
323
4 CHAPITRE 14 – Le financement par fonds propres
PARTIE
1. L’autofinancement
1.1 Définition
L’entreprise ne conserve pas pour elle la totalité des liquidités générées par l’activité.
Elle en reverse une partie à ses actionnaires sous forme de dividendes. La partie de la capacité
d’autofinancement (CAF) non distribuée et restant à la disposition de l’entreprise est
qualifiée d’autofinancement :
Autofinancement (N) = CAF (N) – Dividendes distribués en N
86
81
51
REMARQUE
78
14
La CAF ne représente qu’un potentiel de liquidités qui peut être mobilisé en partie (voire en
8:
3 .6
totalité) par l’augmentation du BFR. Donc, l’autofinancement tel qu’il est défini ci-dessus peut
14
8.
ne pas être totalement disponible.
5
7.
:3
3
77
1.2 Conséquences de l’autofinancement
33
88
8
4:
Il conforte l’indépendance financière de l’entreprise.
08
e
14
34
e Il augmente la capacité d’endettement de l’entreprise. En effet, l’autofinancement se traduit
7
:2
e
ell
e Il constitue une ressource disponible (ou facilement mobilisable si les fonds conservés au
Su
e
up
cours des exercices successifs ont été placés sur des supports facilement négociables).
ro
:G
om
L’entreprise doit utiliser ses propres fonds pour financer des investissements dont la
ho
sc
w.
rentabilité est supérieure au taux requis compte tenu du risque supporté. Un autofinan-
ww
2. Les cessions
Les cessions d’éléments de l’actif immobilisé peuvent résulter :
– du renouvellement normal des immobilisations qui s’accompagne, chaque fois que cela
est possible, de la vente des biens renouvelés ;
– de la nécessité d’utiliser ce procédé pour obtenir des capitaux. L’entreprise est alors
amenée à céder, sous la contrainte, certaines immobilisations (terrains, immeubles...) qui
ne sont pas nécessaires à son activité ;
324
CHAPITRE 14 – Le financement par fonds propres 4
PARTIE
– de la mise en œuvre d’une stratégie de recentrage. L’entreprise cède des usines, des
participations, voire des filiales dès lors qu’elles sont marginales par rapport aux métiers
dominants qu’elle exerce. Dans ce cas, les sommes en jeu sont souvent considérables ;
– de la Commission Européenne qui, pour éviter que les OPA et les OPE n’aboutissent à
des positions dominantes (entrave à la concurrence) peut exiger des cessions d’actifs
parfois très importantes.
EXEMPLE
Le groupe nucléaire français Areva en cours de restructuration a annoncé en juin 2015 la cession
de sa filiale américaine Canberra pour plus de 300 millions d’euros.
section 2
86
81
51
l’augmentation de capital
78
14
8:
par apports en numéraire
3 .6
14
5 8.
7.
Il existe plusieurs modalités d’augmentation du capital (par apports en numéraire, par
:3
3
77
incorporation de réserves, par conversion de dettes, par conversion d’obligations en
33
88
8
actions...).
4:
08
14
Seule l’augmentation de capital par apports en numéraire apporte de nouvelles ressources
:2
7 34
financières.
e
ell
ch
Ro
REMARQUE
de
p
Su
1. Modalités pratiques
vo
lar
ho
sc
Les nouvelles actions émises ont le même nominal que les anciennes. Mais, la valeur de
w.
ww
l’action ayant augmenté (parfois de façon très importante) depuis la création de l’entreprise,
il faut fixer le prix de souscription (ou prix d’émission) des nouvelles actions en fonction
de leur valeur au moment de l’émission. Autrement dit, les actionnaires doivent logiquement
payer l’action nouvelle à son prix.
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325
4 CHAPITRE 14 – Le financement par fonds propres
PARTIE
b) Valeur de l’action
Au moment de l’augmentation de capital, la valeur de l’action n’est plus égale à sa valeur
nominale. En effet, les capitaux propres ne se limitent plus au seul capital social du fait des
réserves accumulées au fil des exercices. Par ailleurs, il peut exister des plus-values latentes
relatives à certains actifs (valorisation d’immeubles ; création ou développement d’une
marque ou d’une clientèle...). L’écart entre ces deux valeurs (valeur effective et valeur
nominale) augmente au fur et à mesure du développement de l’entreprise. Il est
particulièrement important pour les sociétés cotées en bourse.
EXEMPLE
La valeur nominale de l’action Peugeot est de 1 A fin 2014, alors que l’action est cotée autour de
9,40 A.
86
1.2 La prime d’émission
81
51
78
Elle découle automatiquement du prix d’émission et est connue dès que ce dernier est fixé :
14
8:
3 .6
Prime d’émission = Prix d’émission – Valeur nominale
14
58.
7.
:3
La prime d’émission doit être libérée intégralement à la souscription.
3
77
33
88
1.3 La période de souscription
8
4:
08
14
Un délai est donné par l’émetteur aux anciens actionnaires pour découvrir les modalités de
:2
7 34
l’augmentation et faire connaître leur décision de souscrire ou non.
e
ell
ch
Ro
Les actionnaires des sociétés cotées sont contactés par l’intermédiaire financier qui tient leur
La
compte titres.
Co
de
p
Su
chacune de leurs anciennes actions. Les actionnaires qui ne souhaitent pas participer à
lar
ho
Les droits de souscription sont cotés en bourse lorsque la société qui émet les actions est
cotée. Si elle ne l’est pas, les droits sont négociés de gré à gré.
La valeur théorique du droit de souscription d est donnée par la relation :
326
CHAPITRE 14 – Le financement par fonds propres 4
PARTIE
NV + N′E- = N′ ( V – E )
Valeur théorique du droit de souscription d : d = V – V′ = V – ------------------------
e ---------------
N + N′ N + N′
N′
d = V – V′ ou d = --------------- ( V – E )
N + N′
d = 300 – 280 = 20 €
e Puisque N = 10 000 et N’ = 5 000, il faut 2 actions anciennes (donc deux droits) pour souscrire
1 action nouvelle.
Examinons la situation d’un actionnaire ancien qui possède 2 actions soit : 300 Z 2 = 600
a) Il souscrit : il a donc 3 actions à 280 e, soit : 840
mais il a dû verser : – 240 (prix de l’action nouvelle)
600 (situation inchangée)
b) Il ne souscrit pas : ses deux actions ne valent plus que : 280 Z 2 = 560
86
81
mais il a vendu deux droits : 20 Z 2 = + 40
51
78
14
(situation inchangée) 600
8:
3 .6
Remarque
14
5 8.
7.
Un actionnaire nouveau qui souscrit une action doit : – acheter deux droits : 20 Z 2 = 40
:3
3
77
– payer le prix d’émission : 240
33
88
et son action vaut : 280
8
4:
08
14
34
La détention d’actions anciennes confère le droit de souscrire un nombre déterminé
7
:2
e
d’actions nouvelles et ce droit est irréductible (c’est-à-dire que le nombre d’actions nouvelles
ell
ch
Ro
EXEMPLE
p
Su
Un actionnaire possède 50 actions X. Une augmentation de capital a lieu pour laquelle 5 actions
e
up
ro
anciennes donnent droit à 2 nouvelles (il faut 5 droits pour acquérir deux actions nouvelles).
:G
om
50 × 2
ho
5
ww
actionnaires n’exercent pas leurs droits de souscription, d’où l’existence d’actions nouvelles
non souscrites à titre irréductible).
Ces actions nouvelles non souscrites à titre irréductible sont attribuées aux actionnaires qui
ont souscrit à titre réductible proportionnellement aux droits de souscription dont ils
disposent, mais dans la limite de leur demande.
EXEMPLE
L’actionnaire précédent souscrit :
e à titre irréductible : 20 actions nouvelles,
e à titre réductible : 12 actions nouvelles (ce nombre arbitraire est fixé par l’actionnaire en fonction
de l’attrait que présente, pour lui, l’action considérée).
327
4 CHAPITRE 14 – Le financement par fonds propres
PARTIE
Après souscription à titre irréductible, il reste un certain nombre d’actions, ce qui permet d’attribuer,
à titre réductible, une action nouvelle pour 20 anciennes (par exemple).
Dès lors, notre actionnaire recevra :
50
------ = 2,5 soit 2 actions nouvelles sur sa demande à titre réductible..
20
Au total, il obtiendra donc : 20 + 2 = 22 actions nouvelles.
86
81
Il peut être demandé aux actionnaires, réunis en assemblée générale extraordinaire, de
51
78
renoncer à leur droit de souscription. C’est le cas lorsque l’augmentation de capital est
14
8:
.6
réservée à certains actionnaires déterminés en vue de renforcer leur participation dans le
3
14
8.
capital de la société (pour se prémunir, par exemple, contre toute tentative d’OPA).
5
7.
:3
3
Quand le prix d’émission est voisin du cours coté et, a fortiori, quand il lui est supérieur,
77
33
88
le droit de souscription n’a pas de valeur, donc pas d’existence. Cependant, les actionnaires
8
4:
08
ont alors un droit de priorité qui joue le même rôle que le droit de souscription, mais il n’a
14
pas de valeur et n’est pas négociable. 7 34
:2
e
ell
Comme pour le droit de souscription, les actionnaires peuvent être amenés à renoncer à leur
ch
Ro
droit de priorité.
La
Co
de
Il arrive, de plus en plus fréquemment, que l’on demande aux actionnaires de renoncer à leur
e
up
ro
droit préférentiel de souscription à titre irréductible. C’est le cas notamment lorsque l’on veut
:G
om
certains actionnaires, catégorie de salariés...). La suppression peut être totale ou ne porter que
lar
ho
328
CHAPITRE 14 – Le financement par fonds propres 4
PARTIE
86
81
Les actions de préférence ont été créées par une ordonnance du 24 juin 2004 où elles sont
51
78
14
définies comme suit :
8:
3 .6
14
8.
« Actions conférant à leurs titulaires des droits particuliers de toute nature, à titre temporaire ou
5
7.
:3
permanent, et pouvant être assorties ou non du droit de vote ».
3
77
33
88
Inspirées des preferred shares américaines, elles remplacent les actions à dividende prioritaire
8
4:
08
sans droit de vote notamment.
14
7 34
Les caractéristiques des actions de préférence sont librement déterminées par les statuts.
:2
e
ell
ch
L’institution des actions de préférence apporte une plus grande liberté aux sociétés et leur
Su
e
permet de créer des actions présentant des caractéristiques diverses et correspondant à leurs
up
ro
:G
besoins particuliers.
om
x.c
vo
Une action à bon de souscription d’action est une action ordinaire accompagnée d’un (ou
w.
ww
329
4 CHAPITRE 14 – Le financement par fonds propres
PARTIE
a) La valeur intrinsèque
Cours de l’action – Prix d’exercice
Valeur intrinsèque = ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------
-
Nombre de bons exigés pour souscrire l’action
b) La valeur temps
Valeur temps = Cours du bon – Valeur intrinsèque
86
C’est la valeur supplémentaire attribuée au bon lorsque l’on prévoit une hausse du cours
81
51
78
pendant le temps restant avant la fin de la période d’exercice.
14
8:
.6
Plus on se rapproche de l’échéance, plus la valeur temps est faible. Elle est nulle à l’échéance.
3
14
5 8.
Il existe des formules (exemple : formule de Black et Scholes) permettant de trouver la valeur
7.
:3
3
théorique d’un bon à une date donnée.
77
33
88
8
4:
08
14
section 3 ell
:2
e
7 34
ch
financer des investissements d’entreprises sous certaines conditions. Ces aides sont soumises
e
up
e
ww
2. Conditions
La grande majorité des subventions est attribuée pour l’une des raisons suivantes :
– favoriser l’emploi ;
– développer l’investissement dans certaines régions et dans certaines activités ;
– soutenir une entreprise locale qui a accepté de fixer des prix modérés.
EXEMPLE
e Aides à l’emploi (prime d’aménagement du territoire ; prime régionale à la création d’entreprise...).
e Aides à l’investissement productif (subventions à l’investissement...).
330
CHAPITRE 14 – Le financement par fonds propres 4
PARTIE
3. Intérêt de ce financement
Les sommes obtenues appartiennent à l’entreprise ; elles font partie des capitaux propres
(subventions d’investissement) à la différence des subventions d’exploitation qui contri-
buent à augmenter le résultat, donc la CAF.
Toutefois, les subventions étant imposables, une partie des sommes reçues est reversée au
titre de l’impôt sur les bénéfices (de façon étalée dans le temps pour les subventions
d’investissement).
section 4
les quasi-fonds propres
86
81
51
Les quasi-fonds propres correspondent à des ressources financières stables qui ne sont pas
78
14
8:
à proprement parler, ou pas encore, des capitaux propres. Ils sont classés dans les « Autres
3 .6
14
fonds propres » et peuvent poser des problèmes aux analystes financiers obligés de les
5 8.
7.
affecter, soit aux capitaux propres, soit aux dettes financières.
:3
3
77
33
88
1. Les titres subordonnés à durée indéterminée (TSDI)
8
4:
08
14
34
Les titres subordonnés à durée indéterminée (TSDI) sont des titres de créance de dernier
7
:2
e
rang dont le remboursement se fait au gré de l’émetteur. Ils prennent souvent la forme
ell
ch
Ro
d’obligations subordonnées. Ces titres ne sont remboursés qu’après toutes les autres
La
Les TSDI peuvent être cotés sur l’Eurolist (dans les titres de créance du secteur privé).
ro
:G
om
EXEMPLE
x.c
vo
lar
Fin 2008, l’État français a choisi d’aider plusieurs banques en difficulté en souscrivant à des titres
ho
sc
subordonnés à durée indéterminée plutôt qu’en souscrivant à une augmentation de capital. En effet,
w.
ww
l’objectif de l’État n’était pas de prendre le contrôle des banques mais de maintenir un haut niveau
de solvabilité et d’assurer le financement de l’économie française.
Les obligations remboursables en actions (ORA) sont des obligations qui seront, à
l’échéance, échangées automatiquement contre des actions selon une parité définie lors de
l’émission. Il s’agit donc d’une augmentation de capital décalée dans le temps.
Les ORA sont des titres relativement risqués, proche des actions. Elles permettent de parier
sur le redressement futur d’une entreprise tout en percevant un intérêt.
331
4 CHAPITRE 14 – Le financement par fonds propres
PARTIE
REMARQUE
On trouve également d’autres obligations plus complexes donnant accès au capital, notamment
les OCEANE, les ORANE, les OBSA et les OBSAR. Le tableau ci-dessous récapitule les différentes
obligations faisant partie de la catégorie des quasi-fonds propres :
86
81
51
OCEANE Elles peuvent être échangées contre des Même intérêt que pour les
78
14
(obligations convertibles actions déjà existantes détenues par OCA classiques, mais la
8:
.6
en actions nouvelles l’émetteur (qui les a généralement rachetées société n’est pas obligée de
3
14
8.
ou existantes) en bourse). Dans ce cas, la dilution du créer des actions nouvelles.
5
7.
:3
3
bénéfice est évitée ou limitée.
77
33
88
ORA Ces obligations sont obligatoirement Elles présentent un risque
8
4:
08
(obligations remboursées en actions. plus élevé que celui des
14
remboursables 7 34 OCA. C’est pourquoi leur
:2
e
ell
avantageux.
La
Co
(obligations à bons de souscription d’actions, lesquels donnent le aux bons permet à l’émetteur
Su
e
up
de souscription droit de souscrire à des actions à un prix fixé de proposer des taux
ro
:G
OBSAR Les BSAR (bons de souscription d’actions) Les BSAR peuvent être
sc
w.
332
CHAPITRE 14 – Le financement par fonds propres 4
PARTIE
RÉSUMÉ
Pour financer ses investissements, l’entreprise dispose de plusieurs types de financements durables.
Au niveau des fonds propres, on peut citer :
86
Le prix d’émission E des nouvelles actions est fixé en fonction de la valeur attribuée à l’action au
81
51
moment de l’augmentation.
78
14
Le plus souvent, les anciens actionnaires bénéficient d’un droit préférentiel de souscription leur
8:
3 .6
permettant de ne pas être lésés selon qu’ils souscrivent ou non les nouvelles actions ; parfois, ce
14
5 8.
droit est supprimé.
7.
:3
3
77
33
Valeur théorique du droit de souscription d =
88
Valeur de l’action avant l’augmentation – Valeur de l’action après
8
4:
08
14
Le nombre de droits nécessaires pour souscrire une action nouvelle dépend du rapport :
:2
e
7 34
Nombre d’actions anciennes/Nombre d’actions nouvelles.
ell
ch
Ro
– actions ordinaires ;
de
p
provenant des actions à bons de souscription d’actions (ABSA) ou émis de façon autonome.
vo
lar
ho
e Les subventions d’équipement versées sous certaines conditions par divers organismes pour
sc
w.
333