Corpus N°49
Corpus N°49
Corpus N°49
N° ISSN : 0296-8916
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n° 49
Logiques et philosophies
à l’âge classique
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TABLE DES MATIÈRES
Thierry Hoquet
Logiques et philosophies à l’âge classique........................ 5
Présentation des articles ................................................. 39
C. Querelles
Jean-Claude Pariente
Arnauld critique de Malebranche :
théorie des idées et théorie de la connaissance............... 227
Olivia Chevalier
Deux cartésiens face à deux modèles de la démonstration —
Malebranche et Arnauld face aux Regulae et à l'Organon ... 249
1
CORPUS, revue de philosophie
Emmanuel Faye
Le « cartésianisme » de Desgabets et d’Arnauld
sur les vérités éternelles ................................................ 277
Varia
Alessandro Zanconato
La traduction de Pope par J. Serré de Rieux ..................... 301
2
LOGIQUES ET PHILOSOPHIES À L’ÂGE CLASSIQUE
INTRODUCTION GÉNÉRALE
6
Thierry Hoquet
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CORPUS, revue de philosophie
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Thierry Hoquet
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CORPUS, revue de philosophie
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Thierry Hoquet
10 Ibid., p. 367.
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CORPUS, revue de philosophie
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Thierry Hoquet
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15 Ibid., t. I, p. 64.
16 Ibid., t. I, p. 64.
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Thierry Hoquet
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utilitaire des Principes (AT IX-2, 17) : « Je dirai ici quels sont les
fruits que je me persuade qu’on peut tirer de mes principes. »
ou (IX-2, 18) : « Le dernier et le principal fruit de ces principes
est qu’on pourra, en les cultivant, découvrir plusieurs vérités
que je n’ai point expliquées… »
33 Descartes, Discours de la Méthode, I (AT VI, 5). Et plus loin : « Il est
bon de les avoir toutes examinées, même les plus superstitieuses
et les plus fausses afin de connaître leur juste valeur… »
34 Ibid. (AT VI, 5) (nous soulignons).
35 Ibid. (AT VI, 6).
36 C. Perrault, La Belle au Bois Dormant : « Le jeune prince, à
ce discours, se sentit tout de feu ; il crut, sans balancer, qu’il
mettrait fin à une si belle aventure, et, poussé par l’amour et
par la gloire, il résolut de voir sur-le-champ ce qui en était. À
peine s’avança-t-il vers le bois que tous ces grands arbres, ces
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44 Ibid., p. 16.
45 Par exemple, Lenglet du Fresnoy, Méthode pour étudier l’histoire,
nouvelle éd., Paris, Debure et Tilliard, 1772, t. I, p. 70 : « La providence
permet encore ces incertitudes, pour nous apprendre que nous
ne sommes pas nés pour être géographes, historiens et
critiques : elle nous a destinés à de plus grands et à de plus
nobles emplois. Nous posséder nous-mêmes, pour parvenir un jour à
la possession de l’être suprême : voilà quelle est notre destination. »
46 D'Alembert, Discours préliminaire, éd. Malherbe, Paris, Vrin, 2000,
pp. 98-99.
47 Id., p. 80. Cet écart entre spéculation et pratique constitue selon
D'Alembert la principale différence qui distingue les Sciences et les
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Thierry Hoquet
Arts (p. 104). La division est cependant complexe : « L’on dispute, par
exemple, tous les jours dans les écoles, si la Logique est un art
ou une science : le problème serait bientôt résolu, en répondant
qu’elle est à la fois l’une et l’autre. » Sera dit art « tout système de
connaissances qu’il est permis de réduire à des règles positives,
invariables et indépendantes du caprice ou de l’opinion ». En ce
sens, il est permis de dire « que plusieurs de nos sciences sont
des arts, étant envisagées par leur côté pratique ».
48 Kant, Critique de la raison pure, Préface à la 2e éd.
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CORPUS, revue de philosophie
49 Voltaire, Le Siècle de Louis XIV (v. 1751), ch. XXXI (« Des Sciences »),
in Œuvres historiques, éd. René Pomeau, Paris, Gallimard, La
Pléiade, 1957, pp. 997-998.
50 Aram Vartanian, Diderot and Descartes. A Study of scientific
naturalism in the Enlightenment, Princeton (NJ), Princeton University
Press, 1953, p. 4 : « the philosophes, dividing the Cartesian system
as it suited their purpose, discarded the metaphysics and physics,
but brought to full fruition the rationalist, critical method of
Descartes. » On notera l’insistance mise ici sur le fruit.
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74 Id., p. 185.
75 La Mettrie, Œuvres philosophiques, t. I, p. 263.
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PRÉSENTATION
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C. Querelles
Plusieurs articles approchent la question de la logique par
le biais des polémiques de l’âge classique : celle d’Arnauld et
Malebranche sur la nature des idées, celle sur la création
des vérités éternelles (à partir des thèses de Desgabets et
d’Arnauld).
La question de la connaissance peut nous servir de fil
d’Ariane pour pénétrer dans la volumineuse querelle entre
Antoine Arnauld (1612-1694) et Nicolas Malebranche (1638-
1715). Dans la théorie malebranchienne, deux thèses, la vision
en Dieu et l’étendue intelligible, ont à charge d’expliquer
comment nous voyons les choses au-dehors. Arnauld n’a
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A. La logique et le système de la philosophie
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CUREAU DE LA CHAMBRE :
LA CONNAISSANCE ET LA VIE
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7 TCA, p. 106.
8 Cf. Odile Le Guern, article cité.
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toutes choses ; sourde mais non pas occulte (car elle relève des
lois de la nature instituées par le créateur) ; permanente en ce
qu'elle concerne l'existence, la survie même des choses (il
n'y a « aucun moment dans le cours de la vie » où elle ne se
manifeste, contrairement au penser ou au sentir) – il est
clair que le philosophe ne privilégie pas la pensée ni la
parole : est-ce parce qu'il est médecin ? L'activité végétative
l'étonne et l'émerveille, car là réside le secret des choses.
Comprendre cette « connaissance purement naturelle » est
une entreprise difficile : l'esprit humain (la connaissance
rationnelle donc) n'est pas armé pour la saisir, il y faudrait « les
yeux de la nature », car ses procédés (sa « conduite ») sont
différents de ceux de la connaissance rationnelle, étrangers à
notre comportement cognitif conscient – et pourtant cela relève du
cognitif, puisque seul ce type d'activité permet de comprendre
les effets que nous observons dans les organismes.
Système de la connaissance
Le Traité de la Connaissance des animaux a montré le rôle
fondamental de l’imagination : elle suffit, non à la compréhension
des choses ni au savoir, mais à la connaissance, c’est-à-
dire l’information dont le sujet a besoin. Le Système de l’âme
affine la théorie et surtout lui donne une portée inattendue, qui
en fait un véritable système, la connaissance étant transversale
à la classification des êtres : quel que soit son statut
ontologique, toute chose du monde est par nature équipée
pour atteindre cette connaissance et s’en servir. Ce que
Cureau appelle « image » est l’invariant de ce nouveau système :
« image » est un terme générique, désignant d’abord les
images naturelles ou connaturelles dont la nature a doté
les objets (objets des sens externes ; ou opérations, comportements
et conduites spécifiques), afin qu’ils s’offrent à l’imagination
– elles diffèrent des espèces sensibles car elles ne se bornent pas
aux accidents, mais contiennent aussi leur liaison au sujet ;
ensuite les images représentatives nommées « phantomes »,
fabriquées par l'imagination sur le modèle des premières,
qui en sont les « patrons » ; enfin les images que produit
l’entendement en agissant sur des phantomes : c’est-à-dire les
idées, qui sont spirituelles, différant en cela des précédentes
qui sont matérielles. La connaissance à proprement parler
63
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11 SA, p. 36.
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Christiane Frémont
l’instinct dont ils ont été pourvus »12. Dans les deux cas les
images connaturelles procurent, sans intervention des sens ni
travail de l’imagination sur leurs informations, les linéaments
nécessaires à la formation de ces idées intellectuelles que l’on
peut dire innées et des schémas instinctifs de la connaissance
pratique. Chez l’ange (ou l’âme séparée) qui ne dispose que de la
connaissance intellectuelle, l'esprit use des espèces générales
connaturelles imprimées en son âme rationnelle pour connaître
les essences et les notions abstraites (quant aux objets sensibles,
il peut s’unir à eux directement, sans l’intermédiaire des
phantomes qui instruisent l’âme enfermée dans son corps donc
impuissante à s’unir aux objets). Le propre de l’homme est dans
l’alliage de la connaissance intellectuelle et de la sensitive, dont
elle peut en certains cas se passer ; la connaissance sensitive
est propre aux animaux (et à certaines plantes sensitives) ;
humaine ou animale, l’action de connaître se rapporte à des
opérateurs assignables, entendement, imagination, mémoire,
organes des sens. Jusque-là rien de bien nouveau, mais il
reste à comprendre comment la faculté végétative que la
tradition accorde à l’âme s’intègre au système homogène de
la connaissance par images ; car il faut bien qu’entre les
trois facultés de l’âme il y ait une conformité – Cureau
n’est ni scolastique ni cartésien –, en vertu de l’ordre de la
nature qui veut que les perfections des choses supérieures
soient ébauchées dans les inférieures13. S’il est évident que
le terme absolu est en Dieu, qui « produit en lui-même son
Image », à quelles profondeurs de la nature est-il possible de
descendre ?
La connaissance végétative
C'est à la connaissance végétative que Cureau s'intéresse
le plus dans les êtres mêmes qui disposent en outre de systèmes
cognitifs plus élaborés, sensitif chez les bêtes, sensitif et
intellectif chez les hommes. Curieusement, la connaissance
végétative apparaît à la fois supérieure et inférieure aux deux
autres : à la fois moins complexe, et pourtant plus fine à
certains égards, plus exacte même parfois, infaillible en tout
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17 SA, p. 120.
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Christiane Frémont
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selon les circonstances. De même que les sens donnent, sur les
objets, des informations que l'imagination traduit en images, de
même l'imagination produit des images à partir de données
imprimées dans l'âme, qui sont comme des informations
concernant leur organisme même et leur rapport aux choses.
Mais elles ne sont pas des images innées de choses, et il n'y
a pas d'images connaturelles de toutes choses : elles ne sont
pas « supernuméraires à l'essence des animaux »21 ; en d'autres
termes, elles sont spécifiques, limitées à ce qu'exige le bon
fonctionnement d'une espèce ; programmées et programmatiques,
elles concernent la conservation de individu, donc gouvernent
aussi l'amour et la haine, la hardiesse et la crainte (en
certains animaux du moins – la restriction peut-être veut
sauvegarder la liberté des conduites humaines) ; le système
immunitaire22, qui reconnaît ou méconnaît, accepte ou expulse,
comme le montre l'évolution des maladies, les processus de
la guérison, ou de la mort ; la reproduction23, car si les
semences portent le caractère des choses qu'elles doivent
produire, c'est grâce aux images naturelles, qui déterminent
un lion à engendrer un lion (la vertu formatrice des
scolastiques implique ce dispositif cognitif sous-jacent) ; enfin
tout ce qui relève des automatismes génétiques, l'habitat des
hirondelles, le travail de la ruche ou de la fourmilière. Chez
l'homme même, dans des actions qui semblent dépendre
directement de la volonté, par exemple l'effort musculaire,
l'âme choisit infailliblement les muscles nécessaires à tel
mouvement, alors qu'elle ne sait rien de leur existence, de
leur nombre ni de leur usage : cette « chose merveilleuse »
procède de la connaissance obscure qui fournit des images à
l'instinct24, images naturelles qui sont comme les formes qui
perfectionnent les organes. Les images connaturelles diffèrent
encore des images des choses externes quant à leur
conservation : celles-ci sont conservées dans la mémoire du
cerveau, celles-là se conservent ailleurs, dans une mémoire
21 SA, p. 130.
22 SA, p. 113, 114, 139.
23 SA, p. 136-137.
24 SA, p. 291.
70
Christiane Frémont
La connaissance naturelle
S'il faut étudier dans les vivants le mécanisme secret
de la connaissance simplement naturelle, c'est que les êtres
les plus complexes et les plus parfaits donnent plus et mieux
à voir, la sagesse et la puissance divines s'y manifestent avec
éclat. L'analyse de certains processus cognitifs mobilisant
des éléments qui, dans les animaux mêmes, échappent au
système cognitif qui leur est propre (sensitif et rationnel), est
épistémologiquement indispensable : elle fait comprendre qu'il
existe un autre mode du connaître, à la fois semblable et
différent, à rechercher ailleurs, pour ainsi dire à l'état
brut ou isolé, que l'on ne saurait repérer sans ce détour,
tant il est difficile à concevoir. C'est une « merveille » de la
nature, et une nouveauté nécessaire en philosophie – Cureau
insiste sur sa découverte, bien qu'il la rattache aux idées
platoniciennes pour la mieux faire passer auprès des
modernes26. Disons que la connaissance est le propre du
vivant parce qu'elle s'exerce en lui avec le plus de perfection,
simplement ébauchée ailleurs. La connaissance à proprement
parler, complexe dans son exercice et riche dans ses effets,
est aussi la plus visible ; reste que connaître est l'apanage
de la nature tout entière, vivants et inertes, êtres et choses
du monde.
Le texte en effet déborde son propos. La connaissance est
une action vitale, l'instinct est l'instrument privilégié de l'âme
végétative qui a la charge des phénomènes vitaux ; que
l'âme végétative, qui agit sourdement au niveau le plus profond
71
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Christiane Frémont
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31 SA, p. 31.
32 SA., L. III, ch. 4, art. 8 p. 147, 148.
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34 SA., p. 151-152.
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35 SA., p. 137.
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37 C’est pourquoi, sans doute, l’âme doit avoir une extension (mais
sans matière antitypique) avec une quantité « entitative » qui n’est pas
impénétrable. Cf. SA, p. 210-213.
38 SA, p. 180.
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RESSEMBLANCE ET IDENTITÉ
82
Francine Markovits
que nous lions nos pensées, que nous les réglons, et que
nous les subordonnons les unes aux autres » (p 32).
Notons que la fonction de dépendance est définie avant la
fonction d’identité.
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20 P. 472.
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LOGIQUE ET PHILOSOPHIE
CHEZ CHRISTIAN WOLFF (1679-1754)
1. Un corpus bilingue
Christian Wolff, auteur d’une œuvre philosophique
encyclopédique, s’est en particulier distingué par ses
réalisations dans le domaine de la logique. Si Wolff
rédigea son premier ouvrage, consacré à la philosophie
pratique universelle, en latin1, il employa, au début de
sa carrière de professeur et d’écrivain à Halle, l’allemand
comme langue de pensée et de communication. Suite à
ses déboires avec les piétistes et son éviction de Prusse2, il
adopta le latin en tant que langue de réflexion et de
diffusion, ce qui lui permit également de conquérir une
audience européenne plus large. Ainsi, les Pensées raisonnées
sur les forces de l’entendement humain et leur usage
correct dans la connaissance de la vérité, ou Logique
allemande, précédèrent dans le temps les trois volumes de
la Philosophia rationalis sive Logica, ou Logique latine3.
102
Jean-François Goubet
103
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2. De multiples influences
Lorsqu’il est question de Wolff, il est difficile de ne pas
en venir tôt ou tard à parler de Leibniz, tant l’idée que la
philosophie wolffienne est en fait leibniziano-wolffienne,
accréditée depuis le dix-huitième siècle, semble encore aller
de soi15. À cet égard, il convient d’être clair : la logique de
Wolff n’aurait certainement pas été ce qu’elle fut si son
auteur n’avait connu la pensée de Leibniz ; pour autant,
elle ne s’y ramène pas. Pour ne parler que de logique, il
est patent que les Meditationes de Cognitione, Veritate et
Ideis, que Leibniz avait fait paraître en 168416, ont imprimé
leur marque sur la pensée de Wolff. La distinction des
concepts en obscurs et clairs, puis en distincts et indistincts,
puis encore en complets et incomplets reprend les grandes
lignes du texte leibnizien. Seulement, la définition de ces
degrés n’est pas la même chez les deux auteurs : ce que
le premier avait appelé une « notion distincte » devient
chez le second « notion distincte complète » puisque existent
également des notions en parties distinctes et en partie
confuses, selon la conception originale qu’il se fait de la
perception17.
Une autre précision s’impose lorsque l’on traite de
l’influence exercée par Leibniz sur Wolff : que pouvait-il
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2. La partie théorique
Aux considérations préliminaires font suite celles de la
logique proprement dite. La Logique latine délimitera très
nettement deux grands blocs, l’un dévolu à la logique
théorique, l’autre à la logique pratique, là où cette division
n’était pas inscrite dans le texte de la Logique allemande,
quoiqu’on pût facilement l’y retrouver49. La partie théorique
de la doctrine de la raison incorpore des passages sur les
facultés de l’esprit mises en jeu ou sur les notions de
genre, d’espèce ou d’individu, mais son armature principale
demeure celle des trois opérations de l’esprit : simple
appréhension, jugement et raisonnement. C’est ce qui fait
que si cette section de la logique peut être appelée formelle,
au sens où elle ne prête pas attention à la teneur en vérité
matérielle des propositions, elle ne doit pas l’être en un
sens trop contemporain, comme si on attendait d’elle un calcul
des propositions tout symbolique sans référence à des actes
de l’esprit humain50. Dans les lignes qui suivent, nous nous
contenterons de souligner quelques points importants des
apports wolffiens à la logique.
La première opération de l’esprit est l’appréhension simple,
la perception des notions. Les termes y sont relatifs en leur
qualité de signes des notions. Dans la version allemande,
Wolff parle d’abord du concept des choses avant d’envisager
l’usage des mots51. Même si la différence latine entre notio
et idea y fait défaut52, l’essentiel demeure et il serait exagéré
de percevoir là une rupture dans la pensée de Wolff. On
forme des notions à partir de la « séparation des éléments
de la représentation »53, c’est-à-dire bien davantage à la
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3. La partie pratique
La Logique latine de Wolff s’achève par une partie pratique,
que J. École a proposé de subdiviser à son tour en deux parties,
une logique de la vérité, qui s’attelle au discernement du vrai
d’avec le faux, et une méthodologie, plus ample puisque son
objet porte sur la rédaction et la lecture des livres, la
communication de la vérité dans l’enseignement, la réfutation
etc.59. Nous n’insisterons pas sur la première subdivision pour
nous intéresser davantage à la seconde, « s’il est vrai que la
partie théorique n’est en fait qu’une préparation de la partie
pratique dont la méthodologie constitue la part la plus
importante »60 aux yeux de Wolff. Que la logique comporte, au
dix-huitième siècle, des développements méthodologiques de
cette sorte n’a rien d’étonnant. L’originalité de Wolff ne sera donc
pas tant à trouver dans l’instauration d’une nouvelle partie de la
logique que dans le détail de ce qu’il y placera.
Dans la logique de la vérité, Wolff en vient à parler du calcul
réalisable sur le probable61, notion féconde dont on peut déduire
beaucoup de choses. « Au vrai, pour estimer la probabilité, il est
besoin de principes spéciaux qui dépendent de principes
ontologiques et philosophiques »62 : ce qui est requis en plus
des règles générales de la logique, ce sont des algorithmes
spécifiques, semblables à ceux qu’utilisent les mathématiciens en
algèbre, qui permettront de véritables découvertes. L’ars inveniendi
requiert, outre la logique générale, des développements issus de
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63 Sur cette notion, voir C.-A. van Peursen, « Ars inveniendi im Rahmen
der Metaphysik Christian Wolffs. Die Rolle des ars inveniendi »,
Christian Wolff (1679-1754), pp. 66-88.
64 Respectivement, GW I, 1, pp. 200-205, GW II, 1.2., pp. 444-480, et
A 820-831/B 848-859.
65 Cf. par exemple GW I, 1, pp. 115 et 200, et Discursus praeliminaris,
p. 28, § 30.
66 Cf. GW I, 1, p. 249.
67 Cf. GW II, 1.3., pp. 631-633, §§. 882 et 885.
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2. Logique et mathématique
Les conseils méthodologiques que donnait Wolff afin de
lire convenablement un livre dogmatique devaient lui sembler
d’autant plus pertinents qu’ils se référaient à sa propre
expérience alors qu’il s’était proposé de séjourner quelque peu
dans la mathématique. Dans l’Eigene Lebensbeschreibung, on
apprend que Wolff avait développé sa compétence mathématique
en lisant les ouvrages techniques que Tschirnhaus lui avait
conseillés75. Quel rapport avec la logique ? Ainsi que Wolff
l’indique dans le même ouvrage, les études auxquelles il s’était
consacré pour elles-mêmes dans sa jeunesse n’ont pas tardé à
devenir une occupation bien peu centrale76. Elles ont tout de
même eu pour intérêt d’affûter l’esprit en lui enseignant par
l’exercice le bon usage des opérations de l’esprit. En pratiquant
les disciplines mathématiques, on apprend en effet à penser et à
juger droitement comme à tirer des conclusions. Même si la
logique n’est pas cultivée pour-elle-même, il n’en demeure pas
moins que l’entendement, en pensant bien dans un domaine
particulier, s’entraîne à le faire aussi en général.
On devient un logicien expert en s’éprouvant dans la
compréhension des termes techniques et des définitions, puis en
démontrant proprio Marte, par soi-même. En effet, « toute
habileté s’acquiert par l’exercice, non par l’étude nue des
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3. Logique et métaphysique
Que ce soit la mathématique ou la logique proprement dite
qui occupe la première place dans la progression des disciplines,
un épineux problème ne manque pas de surgir quand on
se souvient que c’est à l’ontologie, science métaphysique
précédant toutes les autres, qu’est associé le titre de philosophia
prima83. Comment comprendre qu’un Wolff, si soucieux d’ordre
démonstratif, selon lequel doit précéder ce à partir de quoi on
comprend ce qui suit, ait parlé en deux sens contraires de
primauté ? En fait, il ne faut voir nul cercle en la matière84. C’est
selon l’ordre de l’étude que la logique précède la métaphysique et
selon celui de la démonstration qu’elle la suit. Dans le premier
mouvement, l’esprit s’élève à la conscience de soi en thématisant
explicitement ses opérations après s’être d’abord dirigé vers des
objets extérieurs ; dans le second, il est déjà en possession
d’idées distinctes et progresse des vérités les plus immédiates
aux plus lointaines sans gagner ni perdre en distinction. Dans
les deux cas, la connaissance procède par degrés, mais elle le
fait soit de l’enveloppé au complètement développé, soit des
principes vers leurs conséquences ultimes. Augmenter le degré
de la connaissance, au sens où le dix-huitième siècle allemand
l’entendait alors que se produisait une élucidation de nos
notions, une Aufklärung au sens logique85, n’est pas augmenter
82 Pour plus de précisions sur ce sujet, cf. notre article « Das Verhältnis
zwischen mathematischer Methode und Logik », à paraître chez Olms
dans les actes du premier congrès international sur Christian Wolff de
Halle en 2004 (avec comme directeurs de publication J. Stolzenberg et
O.-P. Rudolph).
83 Le titre de l’ouvrage latin n’est autre que Philosophia prima sive
ontologia (GW II, 3).
84 Cf. notre article « In welchem Sinne ist die Wolffsche Psychologie als
Fundament zu verstehen ? Zum vermeintlichen Zirkel zwischen
Psychologie und Logik », Die Psychologie Christian Wolffs, pp. 51-60.
85 Cf. N. Hinske, « Die tragenden Grundideen der deutschen Aufklärung.
Versuch einer Typologie », postface à R. Ciafardone, N. Hinske et
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Philosophie de la connaissance
Métaphysique (dogmatique et expérimentale)
Philosophie pratique (dogmatique et expérimentale)
Physique, ou philosophie de la nature (dogmatique et
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expérimentale)
Philosophie des arts
Philosophie de la jurisprudence94
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102 Nous disons cela pour nous inscrire en faux contre l’article de
B. Paź, « Christian Wolffs Ontologie. Ihre Voraussetzungen und
Hauptdimensionen (mit besonderer Berücksichtigung der Philosophie
von G. W. Leibniz) », Christian Wolff – seine Schule und seine Gegner,
H.-M. Gerlach (dir.), Aufklärung, 2001/2, pp. 27-49.
103 Nous remercions J. Park de ses réflexions sur les termes de trado et de
consuetudo qui nous ont aiguillé vers les textes de Wolff que nous
commentons.
104 Cf. GW II, 1.2., p. 125, § 30.
105 Cf. GW, II, 6, pp. 338-340, § 420.
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Jean-François Goubet
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LA RENCONTRE DE LA VÉRITÉ :
MÉTHODES ET MŒURS
DANS LA PHILOSOPHIE DE CROUSAZ
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Thierry Hoquet
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Thierry Hoquet
12 Examen, p. 27.
13 William H. Barber, Leibniz in France, from Arnauld to Voltaire,
Oxford, Clarendon Press, 1955, p. 101 qualifie l’ouvrage : « a detailed,
not to say tedious, examination of Bayle’s views from a
Christian common-sense standpoint, also contains a few similar
observations on Leibniz. » L’Examen du pyrrhonisme est abrégé
par Formey, texte qui paraît finalement en 1756 à Berlin sous le
titre Le Triomphe de l’évidence. Formey s’explique dans son
introduction : « Il me parut que ce volume rempli d’excellentes
choses, les présentait noyées dans un style extrêmement diffus,
et accablées sous le poids d’éternelles répétitions. » Surtout, Formey
renonce à l’exposé confrontatif (thèse/réponse) et regroupe les
textes dans des rubriques thématiques : histoire, histoire naturelle,
liberté, etc.
14 Sur ce point, cf. Sébastien Charles, « La libre pensée est-elle une
pensée libre ? », Revue de théologie et de philosophie, 136-1 (2004),
pp. 35-46.
15 Examen, p. 766.
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Thierry Hoquet
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21 Ibid., t. I, p. 210.
22 Ibid., t. I, p. 239.
23 Jean-Pierre de Crousaz, La Logique ou système de réflexions, qui
peuvent contribuer à la netteté et à l’étendue de nos connaissances,
[1712], 2nde éd. augmentée, Amsterdam, L’Honoré et Châtelain,
1720, 3 t. La pagination est continue, en particulier, le tome II
s’étend pp. 457-963.
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29 Ibid., p. 532.
30 Crousaz, Utilité des mathématiques, p. 1.
31 Ibid., p. 6.
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55 Ibid., p. 19.
56 D’une manière analogue, le mot d’ordre de la méthode buffonienne,
également appuyée sur la question de la comparaison, sera « voir
beaucoup et revoir souvent ».
57 Examen, p. 1811.
58 Dans L’Émile, Rousseau inscrit ce type de comparaisons dans une
histoire du développement des idées : si l’on parle de Dieu à un
enfant de six ans, il pensera qu’il s’agit d’un bonbon.
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59 Examen, p. 1780.
60 Voir en particulier Examen, pp. 766-771 sur la place des obscénités
dans un ouvrage qui a pour titre Dictionnaire (Crousaz vise
principalement les histoires d’Hercule et de Jupiter, « l’histoire
prétendue des dieux du paganisme »). Bayle se défend en soutenant
qu’il ne s’autorise que ce qu’on permet aux médecins ; il refuse
de remplacer le terme « lavement » par celui de « remède » (p. 770).
Voir également les pages 603, 786-787, 800…
61 Elles sont décrites respectivement Examen, p. 23 et p. 603.
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68 Ibid., p. 1849.
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B. La méthode des sciences particulières :
études leibniziennes
299
LOGIQUE, MATHEMATIQUE ET IMAGINATION
DANS LA PHILOSOPHIE DE LEIBNIZ
166
David Rabouin
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CORPUS, revue de philosophie
10 Elle constitue une forme moderne de metabasis eis allô genos, comme
Leibniz s’en accuse en revenant sur la comparaison malheureuse de la
monade à un point « métaphysique » : « Car il ne faut attribuer aux Ames
rien qui touche à l'étendue, ni penser leur unité ou multitude sous le
prédicat de la quantité, mais sous celui de la substance ; c'est-à-dire
non à partir de points, mais de la force primitive qui agit. L'action propre
à l'âme est la perception, et l'unité de ce qui perçoit vient de la liaison des
perceptions, suivant laquelle celles qui suivent dérivent de celles qui
précèdent » (Correspondance avec Des Bosses, post-scriptum à la lettre
du 24 avril 1709 [GP II, 372 ; trad. fr. par C. Frémont, L'être et la relation,
Paris, Vrin, 1981, p. 131]).
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David Rabouin
169
CORPUS, revue de philosophie
170
David Rabouin
15 Sur cette distinction, voir par exemple H. Burkhardt, op. cit., p. 392.
Sur l’aspect heuristique de la logique de Leibniz, l'étude de
F. Duchesneau, Leibniz et la méthode de la science, Paris, P.U.F., 1993,
notamment chap. I. « La méthode d'invention » et celle de E. Grosholz
et E. Yakira, Leibniz's Science of the Rational, Studia Leibnitiana
Sonderheft 26 (1998), Stuttgart, Steiner.
16 Cette nuance n’est pas toujours perceptible du point de vue moderne
qui associe fortement « formalisation » et langage symbolique. Mais
cette association est déjà très présente chez Leibniz, puisque l’ars
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24 Ibid. [GP VII, 201 ; trad. fr. R 163]. La suite précise que, dans le cas où ce
qui est demandé n’est pas déterminé, il n’y aura que deux solutions :
l’approximation à l’infini ou l’estimation de la probabilité.
25 GP VII, 199 ; R 161.
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remarquons pas dans les sons. Quoiqu'il soit vrai que, pour
concevoir distinctement les nombres et les figures mêmes,
et pour en former des sciences il faut venir à quelque chose
que les sens ne sauraient fournir, et que l'entendement
ajoute aux sens./Comme donc notre âme compare (par
exemple) les nombres et les figures qui sont avec les
couleurs, avec les nombres et les figures qui se trouvent par
attouchement, il faut bien qu'il y ait un sens interne, où les
perceptions de ces différents sens externes se trouvent
réunies. C'est ce que l'on appelle l'imagination laquelle
comprend à la fois les notions des sens particuliers, qui
sont claires mais confuses, et les notions du sens commun,
qui sont claires et distinctes. Et ces idées claires et distinctes
qui sont sujettes à l'imagination, sont les objets des sciences
mathématiques (Correspondance avec Sophie-Charlotte 1702
[GP VI, 501]).
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40 GM VII, 53-76.
41 GM VII, 54 : Et quemadmodum multi Logicam illustrare tentaverunt
similitudine computi, ipseque Aristoteles in Analyticis Mathematico
more locutus est, ita vicissim et multo quidem rectius Mathesis
praesertim universalis, adeoque Arithmetica et Algebra tractari
possunt per modum Logicae, tanquam si essent Logica Mathematica, ut
ita in effectu coincidat Mathesis universalis sive Logistica et Logica
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David Rabouin
serait fondée non sur le calcul numérique, mais sur les figures,
et à terme sur la structure de l’espace géométrique.
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David Rabouin
54 A VI, 4, A, 514, 20-23 : an autem dari res solo numero differente in natura,
hoc solo scilicet quod revera non sunt unum, sed plura, non est hujus loci,
sed ad Metaphysicam pertinet ; nobis sufficit talia reperiri posse, quae
imaginatione, sive sensuum apparentia discerni non possint.
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LA LOGIQUE DES SCIENCES CONTINGENTES
APPLIQUÉE À LA MÉDECINE
1 Grua, I, 371.
2 Nouveaux Essais sur l’entendement humain, IV, 16.
3 Unicum Opticae, catoptricae et dioptricae principium, paru dans Acta
eruditorum (juin 1682).
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Sarah Carvallo
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CORPUS, revue de philosophie
2. Le coût de l’abstraction
Ayant déterminé les limites intrinsèques de la connaissance
du contingent, Leibniz ne se résigne pas pour autant à une
connaissance négative : « ne pas comprendre une chose » et
« comprendre qu’elle est contradictoire » dans un raisonnement a
contrario ne veut pas dire la même chose. Une certitude médicale
ou chimique reste possible, à condition de réfuter la distinction
cartésienne entre entendre et comprendre : Descartes nie que la
raison humaine puisse comprendre l’infini, puisqu’il serait
contradictoire d’« embrasser et comme limiter avec notre
entendement » ce dont la nature n’a pas de limite11. Dans ce cas, il
nie que la science puisse faire mieux qu’un roman, c’est-à-dire
fabriquer des mondes imaginaires sans nulle certitude autre
que morale qu’ils correspondent au monde réel12. Pour sa part,
Leibniz cherche à trouver une pierre de touche assurant un
degré de certitude suffisant aux sciences de la nature ;
l’astronomie, l’optique, la dynamique offrent des preuves de la
validité de cette prétention ; reste à savoir dans quelle mesure ce
souci réaliste vaut encore pour des phénomènes aussi
complexes que l’organisme ou le mixte. Certes, nous ne
10 De libertate, p. 329.
11 AT VIII-1, 66 ; trad. IX-2, 82 ; Réponse aux quatrièmes objections,
IX, 171-172, où Descartes prend justement l’exemple du corps, de la
main.
12 GPIV, 431.
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3. La science moyenne
Ces critères expérimentaux et rationnels établissent les
conditions générales de ce que Leibniz et la tradition scolastique
nomment « science moyenne », qui désigne bien encore une
connaissance, dont l’inverse est l’erreur. En effet, ce savoir
trouve son fondement dans l’entendement divin qui ne se
trompe pas, bien que l’analyse divine ne parvienne pas non plus
à réduire la série des événements au principe de non
contradiction.
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1. L’axiomatique médicale
En continuité avec l’héritage hippocratique, Leibniz applique
directement le modèle des Éléments d’Euclide pour refondre la
médecine38. Cette conception obéit au premier principe de non
contradiction (soit A, soit non A, exclusivement) : il s’agit
d’établir des axiomes, qui prennent en médecine la forme
d’aphorismes39. Le principe de non contradiction rend possible,
dans une certaine mesure, la démonstration logique de l’erreur :
s’il y a contradiction entre deux énoncés de la même théorie, l’un
doit être faux. Ainsi, par exemple, Leibniz nie la contradiction
entre les causes respectives de la vie et de la mort et démontre
a contrario la continuité entre l’une et l’autre : celle-ci caractérise
un état passager, correspondant au franchissement d’un seuil
critique. La plus belle preuve tient au fait qu’un vivant peut
en tuer un autre : « Je doute aussi de la certitude de cet axiome :
si une chose est la plus contraire à une autre, alors la cause de la
première est aussi la plus contraire à la seconde. En effet, qu’y
a-t-il de plus contraire à la mort que la vie ? et cependant la
mort d’un animal est sans doute très souvent causée par un être
vivant. »40 Dans sa controverse avec le médecin animiste et
chimiste phlogisticien Georg Ernst Stahl, ce genre d’argument
apparaît pour nier la réalité du hasard face à la finalité,
concilier l’impénétrabilité de la matière et la divisibilité à
l’infini41. Mais en général, la réduction à la contradiction s’avère
peu adaptée pour prouver les erreurs médicales ; elle renvoie en
outre aux résultats communs mathématiques et physiques qui
fondent la médecine, plutôt qu’à la spécificité de l’organisme.
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(cf. Des conditions, Paris, Vrin, 2002, pp. 50-53). Cette irréductibilité
de fait ne dirime pas la nature intrinsèquement déductive de la justice,
mais la raison humaine trouve une limite interne à sa classification
juridique dans la complexité infinie – en nombre et en degré – des cas.
Pour satisfaire néanmoins à l’exigence d’exhaustivité (impossible) du
droit, Leibniz hésite sans cesse entre une conception axiomatique et
une conception de science moyenne. De façon analogue au souci pratique
qui anime sa conception médicale, Leibniz se rabat finalement sur
l’utilité du droit comme critère de sa validité. Pol Boucher commente :
« ce n’est pas la considération de la validité formelle des énoncés qui
importe avant tout pour Leibniz, mais bien celle de la composition des
normes du Droit positif. Or cette dernière ne peut être appréciée à partir
des considérations de la logique car l’existence effective d’un énoncé
dans le corps d’un système juridique, n’est pas équivalente à la valeur
de vérité de cet énoncé. », p. 52.
47 Essais de Théodicée, § 225.
48 Recherches générales sur l’analyse des notions et des vérités, Paris,
PUF, 1998, pp. 446-447.
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*
La logique des sciences contingentes s’inscrit dans la
logique générale comme l’une de ses variations : de même que les
nouvelles mathématiques de l’infinitésimal transforment les
représentations géométriques ordinaires en y introduisant
l’infini, de même la possibilité d’une connaissance de
l’organisme et du mixte bouleverse la représentation classique
du savoir. Cependant à travers toutes ses variations, la raison
humaine demeure une et universelle qu’elle pense les
mathématiques, la physique, la chimie ou la médecine. Or la
logique est la raison, enchaînement de vérités naturelles
passant d’un terme connu à un autre. Mais la raison déborde le
démontrable : elle envisage le probable. Parce que le monde ne se
réduit pas au possible mais recueille le réel, la logique ne se
réduit pas au nécessaire établi par non contradiction, mais
s’ouvre au contingent qui enveloppe la série des raisons
suffisantes justifiant le choix du meilleur. Certes, ces
événements non nécessaires mais requis par la logique du
meilleur ressemblent encore à des objets mathématiques, tels
les irrationnels, qui introduisent dans le champ mathématique
un infini que Dieu même ne peut réduire. Mais ce statut
ontologique du contingent dirime l’imagination ou la fantaisie :
la représentation figurée ne suffit pas à comprendre la
contingence ; seule la raison abstraite accède à ces réalités
soustraites à l’expérience sensorielle. Si nos sens se
subtilisaient ou se démultipliaient, peut-être suppléeraient-
ils à notre fantaisie défaillante ; mais iraient-ils à l’infini, en
nombre et en degré ? L’observation des faits appelle donc
nécessairement – quoique paradoxalement – la logique des
idéalités, qui, en retour, se soumet au risque de la contre épreuve
expérimentale.
Cette raison abstraite exercée concrètement par les
savants exprime exactement la logique des phénomènes
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C. Querelles
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ARNAULD CRITIQUE DE MALEBRANCHE :
THÉORIE DES IDÉES ET THÉORIE DE LA CONNAISSANCE
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III. Conclusion
Je ne crois pas utile de me résumer pour conclure. Je
préfère terminer en me posant une question d'histoire de la
philosophie. Cette question consiste à se demander si la
postérité de cette querelle entre Arnauld et Malebranche, dont
je reconnais que je n'ai présenté ici que le volet arnaldien, si
la postérité de cette querelle ne doit pas être cherchée chez
quelqu'un comme Condillac. Bien qu'il s'oppose à la fois à
Malebranche et à Arnauld par l'empirisme et le génétisme de sa
philosophie de la connaissance, Condillac, le premier Condillac
au moins, celui de l'Essai sur l'origine des connaissances
humaines (1746), inscrit comme eux sa réflexion dans le
cadre d'une théorie des idées, et, sur ce terrain, il pourrait bien
avoir tiré profit de la discussion entre ses prédécesseurs,
dont il connaît et cite dans l'Essai à la fois la Recherche de
la vérité et le traité Des Vraies et des Fausses Idées. Bien
entendu, pour découvrir dans son premier ouvrage les
éventuelles traces de cette discussion, il faut couper toute
la superstructure théologique qui l'encadre aussi bien chez
Arnauld que chez Malebranche, et s'en tenir strictement
aux thèses portant sur la nature des idées.
Dans ces limites, je retiendrai trois des lignes de force
de la pensée de Condillac. Tout d'abord il oppose le même refus
que Malebranche à la distinction cartésienne entre idées claires
et distinctes et idées obscures et confuses. Il affirme par
exemple que « [...] avoir des idées claires et distinctes, ce
sera, pour parler plus brièvement avoir des idées ; et avoir
des idées obscures et confuses, ce sera n'en point avoir »12.
Il considère donc comme Malebranche que toutes les idées
sont des idées claires, et il écarte comme lui la catégorie des
idées obscures et confuses. Mais, alors que pour Malebranche
les idées sont claires parce qu'elles ont leur siège dans
246
Jean-Claude Pariente
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DEUX CARTÉSIENS FACE À DEUX MODÈLES
DE LA DÉMONSTRATION —
MALEBRANCHE ET ARNAULD
FACE AUX REGULAE ET À L'ORGANON
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1. La syllogistique
La tradition aristotélicienne en matière de théorie de la
démonstration, on le sait, est reformulée avec quelques
aménagements par les scolastiques, le fonds restant le même.
L'aménagement le plus manifeste est d'ordre pédagogique,
il s'agit de l'invention des fameux procédés abréviatifs
et mnémotechniques qui avaient pour but de faciliter
l'apprentissage des figures des syllogismes. Ceci était
nécessaire car les jeunes esprits du trivium n'avaient pas le
niveau des élèves du Lycée d'Aristote. Les traités de Shyreswood
et de Pierre d'Espagne sont quelques uns des traités de cette
époque médiévale2.
Contentons-nous de montrer en quoi consiste cette
démonstration aristotélicienne, celle que l'on enseignait aux
élèves du XVIIe siècle et qui est exposée dans les Premiers
Analytiques.
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CORPUS, revue de philosophie
2. La déduction cartésienne
La première chose que nous devons souligner est que
Descartes ne propose pas une logique mais une méthode. En
effet, découvrir la vérité suppose une méthode permettant de
« bien conduire sa raison ». Or, avec un tel instrument, le
mouvement déductif de la pensée semble plus « naturel »,
puisque cette méthode est une méthode de découverte.
Exposons brièvement cette méthode ainsi que ses
différences essentielles avec le procédé aristotélicien.
Le premier procédé de recherche est l'analyse, entendue6
comme division de « chacune des difficultés ». Il s'agit de
ramener un problème complexe aux notions simples (c'est-à-dire
irréductibles à d'autres) qui le constituent. Ces notions simples,
on le sait, sont connues par intuition (la saisie unique par l'esprit
d'une chose unique et simple).
Mais la déduction est nécessaire parce que le tout ne
peut être connu directement par intuition. La conclusion d'un
raisonnement est atteinte par une suite de propositions qui
s'enchaînent nécessairement les unes aux autres. L'ordre est
donc ici fondamental puisque chaque proposition est liée à celle
qui précède et à celle qui suit7.
Ce mouvement continu, passage d'une proposition à une
autre selon une complexité croissante, contraste avec le
caractère discontinu du syllogisme, où certes la conclusion
suit des prémisses, mais où l'on voit mal la continuité qui
existe entre des propositions qui relèvent plus souvent de
constats expérimentaux que de saisies intellectuelles de vérités
simples.
Voyons quelques différences caractéristiques qui existent
entre ces deux modèles.
Tout d'abord, dans le modèle cartésien il y a abandon de
la forme tripartite du syllogisme. La manière dont déduit
Descartes n'obéit à aucune règle formelle : il faut et il suffit que la
déduction réponde aux exigences citées ci-dessus, c'est-à-dire
que chaque proposition et que le lien entre chacune soient
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19 Id., p. 636.
20 Id., note 1 de la page 634.
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Pour distinguer les choses les plus simples de celles qui sont
compliquées et pour les rechercher avec ordre, il faut, dans
chaque série de choses où nous avons déduit directement
quelques vérités d'autres vérités, voir quelle est la chose la
plus simple, et comment toutes les autres en sont plus, ou
moins, ou également éloignées.
21 Id., p. 707.
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22 On peut reconnaître dans cette règle des éléments de la règle XIII des
Regulae : « Si nous comprenons parfaitement une question, il faut l'abstraire
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23 Malebranche, Recherche de la vérité, L. VI, Première partie, ch. II, ed. cit.,
p. 593.
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CORPUS, revue de philosophie
Car s'il arrive jamais qu'on pèche contre les règles des
syllogismes, c'est en se trompant dans l'équivoque de
quelque terme […] Aussi nous ne voyons point que les
géomètres se mettent jamais en peine de la forme de leurs
arguments, ni qu'ils pensent à les conformer aux règles de la
logique, sans qu'ils y manquent néanmoins, parce que cela se
fait naturellement et n'a pas besoin d'étude.
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29 Ibid., p. 89.
30 Ibid., Sixième Éclaircissement, p. 841.
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LE « CARTÉSIANISME » DE DESGABETS
ET D’ARNAULD SUR LES VÉRITÉS ÉTERNELLES
1 Voir par ex. J.-L. Marion, « Création des vérités éternelles. Principe de
raison Spinoza, Malebranche, Leibniz », Questions cartésiennes II,
1996, p. 218, ou encore la note de V. Carraud dans « Arnauld
théologien cartésien ? Toute-puissance, liberté d’indifférence et
création des vérités éternelles », XVIIe siècle, 48e année, n° 2, p. 261,
n. 7. Par ailleurs, l’excellente étude de G. Rodis-Lewis, « Polémiques
sur la création des possibles et sur l’impossible dans l’école
cartésienne », reprise dans Idées et vérités éternelles chez
Descartes et ses successeurs, dresse la chronologie des textes
publiés au XVIIe siècle pour ou contre la thèse de Descartes, mais
ne s’attarde pas sur Desgabets ; la quasi-totalité de l’œuvre
philosophique de ce dernier était restée inédite de son vivant, à
l’exception de la Critique de la Critique de la Recherche de la
vérité, parue sans nom d’auteur en 1675, et où Desgabets avait
fait sienne la thèse cartésienne.
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22 Ibid., p. 325.
23 Ibid., p. 334.
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27 Ibid., p. 255.
28 On peut songer par exemple à un auteur comme François de
Meyronnes. On peut évoquer également le principe qu’un autre
philosophe lorrain que notre Bénédictin avait soutenu trois siècles
plus tôt, à savoir les thèses de Nicolas d’Autrécourt sur l’apparentia
plena, énoncées au chapitre VI de l’Exigit ordo et dirigées contre la
possibilité, soutenue dans la théorie de la connaissance scotiste, de
l’intuition du non-existant (sur l’apparentia plena, voir la première
lettre à Bernard d’Arezzo dans Nicolas d’Autrécourt, Correspondance.
Articles condamnés, texte latin établi par L. M. de Rijk, intr.,
trad. et notes par C. Grellard, Paris, Vrin, 2001). Il serait pour
autant tout à fait téméraire d’en conclure que quelque chose de
la pensée de Nicolas d’Autrécourt, dont les œuvres manuscrites
furent conservées et cachées en Lorraine par un Bénédictin (un
certain Wittier), serait passé, pas des relais qui resteraient à
établir, dans la tradition bénédictine en Lorraine.
29 Supplément à la philosophie de Monsieur Descartes, OPI, p. 209.
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LA TRADUCTION DE POPE PAR J. SERRÉ DE RIEUX
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20 Pour cette question, voir A. Zanconato, op. cit., partie II, chap. V.
21 A. Pope, op. cit., ép. II, vers 114-116 (nous traduisons).
22 J. Serré de Rieux, op. cit., p. 27.
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31 J. Serré de Rieux, op. cit., p. 40 ; cf. A. Pope, op. cit., vers 47-48.
32 Ibidem, vers 50.
33 Cf. A. Pope, op. cit., vers 71-78.
34 J. Serré de Rieux, op. cit., p. 41 (le passage est entre guillemets
dans le texte de Serré). Pour permettre une comparaison, nous citons
les vers correspondants de Pope : « To Man imparts it ; but
with such a view / As, while he dreads it, makes him hope it
too : / The hour conceal’d, and so remote the fear, / Death still draws
nearer, never seeming near ».
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35 J. Serré de Rieux, op. cit., p. 46 ; voir A. Pope, op. cit., vers 159-160.
36 A. Pope, op. cit., vers 159.
37 Cf. J. Serré de Rieux, op. cit., pp. 50-51.
38 Ibidem, p. 56.
39 A. Pope, op. cit., ép. IV, vers 3.
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48 A. Pope, op. cit., vers 360 ; cf. J. Serré de Rieux, op. cit., p. 76 :
« Le degré de bonheur correspond au degré / Où la charité
montre un feu plus épuré » (entre guillemets dans le texte).
49 Cf. A. Zanconato, op. cit., chap. III.
50 A. Pope, op. cit., vers 371-372.
51 J. Serré de Rieux, op. cit., p. 77.
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1. Epître I
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Épître II (20)
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: Essai sur l’homme
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Décide sans agir, tel qu’un Juge De frivoles débats allez remplir la
tranquille ; terre.
Au sort de la tempête il sait se
maintenir ; Amour propre, raison, vous
Son soin est de penser, combattez en vain,
d’admettre, de bannir. Vous tendez l’un et l’autre à cette
Plus un objet de près présente double fin :
son amorce, La peine vous fait peur, le plaisir
Plus dans son action l’amour vous attire.
propre a de force ; L’un de vous, plus ardent en tout
Le sentiment présent lui ce qu’il désire,
rapproche le bien, Court après son objet, cherche à
Tandis que la raison ne détermine s’en emparer,
rien Le poursuit, le saisit, voudrait le
Que dans un certain temps, qu’à dévorer ;
certaines distances, Mais sans blesser la fleur, l’autre
Qu’après avoir pesé toutes les n’en veut qu’extraire
conséquences, Et la douce rosée, et le miel
Réfléchi mûrement, et jusqu’en salutaire
l’avenir Le plaisir en un mot, par un sort
Présagé tout le fruit qui peut en inégal,
revenir. Est notre plus grand bien, ou
Disons mieux, l’amour propre a la notre plus grand mal.
force en partage,
La raison en lumière abonde Les passions ne sont que l’amour
davantage. propre même
Par des sentiers divers marchant
Scolastiques subtils, dont vers ce qu’il aime.
l’orgueilleux plaisir Le bien où les regards s’attachent
Se porte à diviser plutôt qu’à ardemment,
réunir, Apparent ou réel, les met en
Armez à votre gré ces puissances mouvement.
amies ; Mais comme il est des biens, dont
Vous souffrez à les voir un instant l’équitable usage,
endormies ; Au gré de la raison ne souffre
Vous qui levant sans cesse un aucun partage,
glaive scandaleux, Il est des passions qui n’ont
De tout ce qui se joint osant d’autres attraits,
couper les nœuds, Que notre seul plaisir, que nos
« Du sens et des vertus seuls intérêts ;
qu’abaisse votre audace, (26) « Si notre cœur n’y suit que
Séparez solidement la raison et des routes permises,
la grâce » (25) Que d’honnêtes moyens ; elles
Qui sur un mot obscur où l’esprit seront admises
se confond, Au rang où la raison sensible à
Quoiqu’en un même sens il pût nos besoins,
s’entendre au fond, Adopte nos désirs, et leur prête
Tel que des forcenés vous déclarez des soins ».
la guerre :
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: Essai sur l’homme
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Fait aux champs de la gloire Les ombres avec art entrent dans
éclore leurs lauriers. les lumières.
Un amour qui forçait les plus Mais je t’entends, Mortel, romps
saintes limites, toutes les barrières ;
Se raffine, et quittant des routes Parle, et que le bon sens ne te
illicites, retienne plus.
N’est plus qu’un hymen sage, où Me diras-tu qu’il n’est ni vices, ni
sans crime adoré vertus ?
Le beau Sexe reçoit un encens Quand le noir et le blanc mêlant
épuré ; leurs dissonances,
Et nous ne voyons plus dans Adoucis et fondus, produisent
l’homme ou dans la femme cent nuances,
De vertus dont l’éclat ennoblisse Soutiens-nous, que le Peintre a
leur âme, l’art et le pouvoir
Qui ne puissent parti du De détruire à jamais et le blanc et
redoutable écueil, le noir ?
Qu’offrent à leurs regards ou la Cependant, pour guérir d’une
honte ou l’orgueil. erreur si grossière,
Oh, combien la vertu des vices est Sonde ton propre cœur, suis sa
voisine ! simple lumière ;
La raison vers le bien seule nous « S’il lui coûte des soins, s’il est
détermine. trop combattu,
Il ne tint qu’à Néron d’être égal à Libre, il ne tient qu’à lui de
Titus, suivre la vertu ».
Et de faire briller un règne de
vertus. Le vice est si hideux qu’une
Dans un Catilina la fougue frayeur soudaine
détestée Allume à son aspect la plus
Charme dans Curtius, dans Décie mortelle haine :
est vantée : Cependant vu souvent, il est
La même ambition, offrant un moins odieux,
double but, Et ce monstre effrayant ne choque
Produit également la perte ou le plus nos yeux.
salut ; D’abord nous le souffrons, nous le
Elle fait à son gré le Citoyen fidèle, plaignons ensuite,
Le traître à sa patrie, et le sujet Enfin nous l’embrassons, et
rebelle ; marchons à sa suite ;
Et ce mélange est tel quel le terme Mais on ne convient point de son
prescrit, extrémité ;
Où le vice commence et la vertu Le Mortel vicieux croit n’être point
finit, monté
Ne se fait point sentir, n’est Au degré le plus haut du crime
aperçu qu’à peine : qu’il colore,
Rien n’en saurait fixer la distance Ou croit que son voisin est plus
incertaine. méchant encore.
(33) L’un sur l’autre empiète, ainsi (34) Tels dans les durs climats où
qu’en un Tableau souffle l’Aquilon,
Artistement fini par un savant L’Orcadien sauvage et le sombre
pinceau, Lapon,
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Quel soin pour le garder, pour Tous ne vient souvent que par les
bâtir sa demeure, soins d’un Maître,
Pour préparer ses mets dans son Dont le luxe sans cesse empresse
temps, à son heure ? de paraître,
C’est tout ce qu’il connaît. Hélas ! Les force de jouir d’un bienfait
il ne sait pas étendu
Que c’est par ces faveurs qu’on le Au-delà du bonheur qu’ils avoient
mène au trépas : attendu.
Aussi loin que l’Oison porte sa Il régale à grands frais l’animal
connaissance, qu’il destine
L’Oison raisonne bien. Il est dans A devenir le mets que son goût
l’ignorance imagine,
Des malheurs que sur lui Sans lui faire entrevoir aucun
l’homme doit attirer, présage affreux ;
Au-delà de lui-même il ne peut Tant qu’il est existant, l’homme le
pénétrer. rend heureux.
Mais toi, Mortel, rougis de ta folie
extrême…. Les Etres que le Ciel priva
« Sur tous les animaux ton d’intelligence,
empire est suprême ; De leur fatale fin n’ont point la
Je le sais. Mais crois-tu que connaissance ;
tout soit fait pour un ? » « L’homme prévoit sa mort ;
Que tu ne sois pas né pour tendre mais loin de s’alarmer,
au bien commun ? Il y voit un objet si propre à le
Sur le faible, il est vrai, le plus calmer,
puissant l’emporte, Que dans l’instant qu’il craint,
Mais si par un orgueil, dont qu’il frémit, et qu’il doute,
l’excès le transporte, Dieu lui fait désirer une fin qu’il
L’homme rend son esprit tyran de redoute ».
l’Univers, Un voile épais sur l’heure étouffe
La Nature le mate, et redouble ses ses regrets ;
fers. Plus il touche à la mort, moins il
Lui seul prévoit et sent les la voit de près.
besoins, les injures, O miracle éternel ! La sage
Les maux, les accidents des Providence
autres créatures ; Ne réserve ce don qu’au seul Etre
Les soins et les soucis, dont il est qui pense.
tourmenté, (42) Sache donc que doué
Sans cesse sur leur sort le d’instinct ou de raison,
tiennent agité. Chaque Etre (tant que dure ici
(41) Son intérêt aux uns fournit la bas sa saison)
subsistance ; Jouit de facultés à son rang
Des autres son plaisir embrasse convenables ;
la défense ; Mais que tous animés
Un plus grand nombre encore doit d’impressions durables,
à sa vanité Par des moyens divers rapportés à
Les présents que répand sa leur fin,
libéralité. Tendent à s’assurer le plus
heureux destin.
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(73) Voyons les favoris à qui le Leur Héroïsme éteint les droits de
hasard donne la Nature ;
Ce prétendu bonheur où l’espoir Cent lauriers de leur front
s’abandonne. relèvent la parure,
Voudrions-nous les suivre, ou Mais ils sont teints de sang, où
nous changer pour eux ? sont des fruits vénaux,
Si l’éclat d’un Cordon est l’objet de Et ces Héros enfin, par le poids
vos vœux, des travaux,
Voyons au Lord Umbra ce qu’il Accablés des douleurs où la
donne de grâce. mollesse engage,
Si l’or dans notre cœur prend la A peine peuvent-ils jouir de leur
première place, pillage ?
Sur Grippus et sa femme arrêtons Insensés ! quand vos cœurs
nos regards. d’opprobres sont souillés,
Si nous sommes épris des talents Osez-vous nous vanter l’éclat dont
et des arts, vous brillés ?
Dans Bacon révéré même au
siècle où nous sommes, Homme, ouvre enfin les yeux,
Voyons le plus savant, le plus borne ta connaissance
faible des hommes, A cette vérité dont tu vois
Par l’éclat d’un grand nom êtes- l’évidence ;
vous entraîné ? Apprends que le bonheur n’est
Voyez Cromwel à vivre à jamais que dans la vertu :
condamné. Que sous ses seuls efforts le mal
Voudrions-nous jouir de tous ces est abattu ;
biens ensemble ? Que ses biens sont constants,
Lisons les traits divers que sans trouble, sans mélange ;
l’Histoire rassemble ; Que ses retours formant un
Elle apprend à les fuir, à les merveilleux échange,
mépriser tous ; Rendent également les Mortels
On y connaît l’erreur que fortunés
produisent en nous Par le prix des bienfaits, ou reçus,
Les dignités, le rang, le pouvoir, ou donnés ;
les richesses. Que sa joie est pareille, et n’est
Est-ce donc un bonheur d’abuser pas moins féconde,
les faiblesses Quand le sort nous trahit, que
D’un Prince qu’en Tiran on ose quand il nous seconde ; (75)
s’asservir ? Que se faisant un jeu des
Et de n’en être aimé que pour le désastres divers,
mieux trahir ? Elle vit de douleurs, se nourrit de
(74) Sur quoi votre grandeur, revers ;
Guerriers, est-elle assise ? Les ris que la folie exhale en son
N’est-elle pas semblable à la fière ivresse,
Venise, Valent moins que les pleurs de
Qui ne s’élève en l’air que d’un l’austère sagesse.
marais fangeux ? Elle tire un extrait des objets
La gloire et le forfait se confondent présentés,
en eux : Et d’une avide main acquiert de
tous côtés :
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SOMMAIRES DES NUMÉROS PARUS
Corpus n° 1 — 1985
Corpus n° 2 — 1986
Emmanuel FAYE — Le corps de philosophie de Scipion Dupleix et l'arbre cartésien des
sciences
André WARUSFEL — Les nombres de Mersenne
MERSENNE : Traité des mouvements
Simone GOYARD-FABRE — L'abbé de Saint-Pierre et son programme de paix européenne
LEIBNIZ : Observations sur le projet de l'Abbé de Saint Pierre, Lettre à l'abbé de Saint Pierre,
Lettre à la duchesse d'Orléans
Controverse entre l'ABBÉ DE L'EPÉE et SAMUEL HEINICKE (traduction)
Christine FAURÉ — Condorcet et la citoyenne
Olivier de BERNON — Condorcet : vers le prononcé méthodique d'un jugement « vrai »
CONDORCET : Sur l'admission des femmes au droit de cité
REMY DE GOURMONT : le génie de Lamarck
Jean-Paul THOMAS — L'œuvre dialogique de Cantagrel
Corpus n° 3 — 1986
. I
CORPUS, revue de philosophie
Corpus n° 4 — 1987
Corpus n° 7 — 1988
II
Sommaires des numéros parus
Corpus n° 10 — 1989
III
CORPUS, revue de philosophie
Documents
IV
Sommaires des numéros parus
Documents
V
CORPUS, revue de philosophie
Documents
VI
Sommaires des numéros parus
Documents
(édités par Sylvia MURR)
Varia
VII
CORPUS, revue de philosophie
Etudes
Documents
Lettres de Jules Lachelier
Etudes
VIII
Sommaires des numéros parus
IX
CORPUS, revue de philosophie
Péninsule Ibérique
Henry MÉCHOULAN — Rivadeneira et Mariana : deux jésuites espagnols du XVIe siècle
lecteurs de Machiavel
Javier PEÑA — De l’antimachiavélisme, ou la « vraie » raison d’Etat d’Alvio de Castro
Carsten LORENZ WILKE — Une idéologie à l’œuvre : l’Antimachiavel au Portugal (1580-1656)
X
Sommaires des numéros parus
Angleterre
Christiane FRÉMONT — Politique et religion : l’anti-machiavélisme de Thomas Fitzherbert,
jésuite anglais
Italie
Jean-Louis FOURNEL — Guichardin, juge de Machiavel : modèles, dévoilement, rupture et
réforme dans la pensée politique florentine
Lucie de los SANTOS — Les Considérations à propos des Discours de Machiavel sur la
première décade de Tite-Live
Silvio SUPPA — L’antimachiavélisme de Thomas Bozio
Allemagne
Michel SENELLART — La critique allemande de la raison d’état machiavélienne dans la
première moitié du XVIIe siècle : Jacob Bornitz
France
Luc FOISNEAU — Le machiavélisme acceptable d’Amelot de la Houssaye, ou la vertu
politique au siècle de Louis XIV
Francine MARKOVITS — L’Antimachiavel-médecin de la Mettrie
DOCUMENTS :
I La référence obligée : Innocent Gentillet
II Extrait des Satyres personnelles, Traité historique et critique de celles qui portent le
titre d’ANTI (1689, anonyme, Baillet)
III Extraits de l’article Anti-Machiavel du Dictionnaire historique de Prosper Marchand
(1758-1759)
XI
CORPUS, revue de philosophie
XII
Sommaires des numéros parus
XIII
CORPUS, revue de philosophie
XIV
Sommaires des numéros parus
XV
CORPUS, revue de philosophie
Natalia MARUYAMA — Helvétius : les causes et les principes dans le projet d’une science
morale.
Henry DENEYS — Concept et fins de l’« idéologie proprement dite » selon Destutt de Tracy
(1754-1836).
XVI
Sommaires des numéros parus
XVII
CORPUS, revue de philosophie
XVIII
Sommaires des numéros parus
XIX
CORPUS, revue de philosophie
À paraître :
L’Encyclopédie (Florent Guénard)
Mersenne (Claudio Buccolini)
E. Lerminier (Stéphane Douailler et Patrice Vermeren)
XX
La revue Corpus accompagne la publication des ouvrages de la Collection du Corpus des
Œuvres de Philosophie en langue française éditée chez Fayard sous la direction de Michel Serres.
Elle contient des articles critiques, historiques et des documents. Elle est ouverte à tous.
Indépendante des éditions Fayard, elle est publiée par l'Association pour la revue
Corpus, dont le Président est Francine Markovits. La revue est rattachée au Centre de
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Directrice de la revue : Francine Markovits. Secrétaire de rédaction : Thierry Hoquet. Comité de rédaction :
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Armogathe, Bernadette Bensaude-Vincent, Stéphane Douailler, Laurent Fedi, Christiane Frémont, Barbara
de Négroni, André Pessel, Michel Serres, Patrice Vermeren. La revue Corpus est publiée avec le concours de
l'Université de Paris X - Nanterre et du C.N.L.
PUBLIÉE AVEC LE CONCOURS DU CNL ET DE L'UNIVERSITÉ DE PARIS X - NANTERRE
Sommaire
Thierry HOQUET
Logiques et philosophies à l’âge classique…………………………………………………………….. 5
Présentation des articles………………………………………………………………………………….. 39
Christiane FREMONT
Cureau de La Chambre : la connaissance et la vie…………………………………………………… 49
Francine MARKOVITS
Ressemblance et identité : Mérian………………………………………………………………………. 81
Jean-François GOUBET
Logique et philosophie chez Christian Wolff (1679-1754)…………………………………………… 101
Thierry HOQUET
La rencontre de la vérité : méthode et mœurs dans la philosophie de Crousaz…………………… 133
David RABOUIN
Logique, mathématique et imagination dans la philosophie de Leibniz………………………… 165
Sarah CARVALLO
La logique des sciences contingentes appliquée à la médecine…………………………………. 199
C. Querelles
Jean-Claude PARIENTE
Arnauld critique de Malebranche :
Théorie des idées et théorie de la connaissance……………………………………………….... 227
Olivia CHEVALIER
Deux cartésiens face à deux modèles de la démonstration
Malebranche et Arnauld face aux Regulae et à l’Organon………………………………………….. 249
Emmanuel FAYE
Le cartésianisme de Desgabets et d’Arnauld sur les vérités éternelles………………………… 277
Varia
Alessandro ZANCONATO
La traduction de Pope par J. Serré de Rieux…………………………………………………… 301