Cours Sciences Du Sol I

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Cours de sciences du sol

1- Définition d’un sol


Plusieurs définitions existent, parmi les quelles 3 se dégagent
principalement :
- Celle définie par Dokouchaev,1983, disant que c’est une succession
d’horizons extérieurs de roches naturellement modifiéspar l’influence
mutuelle de l’eau, de l’air et des organismes vivants et morts, c’est un
corps naturel indépendant et variant
- Celle donnée par Aubert et Boulaine, 1980, disant que le sol est le
produit d’altération du remaniement et de l’organisation des couches
supérieures de la croûte terrestre sous l’action de la vie, de l’atmosphère
et desv échanges d’énergie qui s’y manifestent
- Celloe définie par la Société suisse de pédologie,1997, disant que le sol
est la couche la plus externe, marquée par les êtres vivants, de la croûte
terrestre. Il est le siège d’un échange intense de matière et d’énergie
entre l’air, l’eau et les roches

2- Facteurs et principe général de la formation du sol


La formation d’un sol est un phénomène multidimensionnel contrôlé par une
combinaison de cinq facteurs écologiques :
- le climat, le matériel minéral parental, les êtres vivants et leur
matière organique, le relief, le temps

Relief climat temps facteurs


Matériel minéral Etres vivants du milieu
Transformations I I
Dégradation Altération Minéralisation
Construction Néoformation Humification
minérale I
I I
Constituants Constituants
minéraux organiques
humus
I I
Agrégation Structuration

I
Sol

Transferts
Mobilisation
Transport Gaz Eau Eléments Matière organique Colloïdes

Solum

Schéma du principe général de la pédogenèse

Le sol est un milieu organo-minéral :


- si nous observons plusieurs types d’échantillon de terre prélevés sur
divers sites (jardins, champs, terreau de sous-bois ; etc,,,,) et pour
compléter l’examen,quelques pratiques, comme un écrasement entre les doigts
d’une motte;versement des gouttes d’eau sur eux;plongée de mottes dans un
verre d’eau, sont faites sur eux, les constatations suivantes en sortent :
*des constituants communs existent avec des proportions diverses suivant
les échantillons
*l’eau est un constituant du sol puisque les mottes prises à une certaine
profondeur sont humides
*les gouttes versées sur les échantillons sont avidement absorbées, donc le
sol est poreux
*des mottes plongées dans l’eau s’échappent des bulles, le sol contient
donc un atmosphère
Ainsi se dégagent les constituants du sol. Ils sont de 3 sortes :
constituants solides composés de constituants minéraux appelés aussi
constituants mécaniques et de constituants organiques ; constituants
liquides ou solution du sol ; constituants gazeux ou atmosphère du solution

3- Constituants du solution
31 – Constituants solides
311 – Constituants mécaniques ou constituants minéraux
ils sont classés selon :
* la grosseur ou granulmétrie
Ils provienent de la désagrégation de la roche du sous sol ou des apports
par l’homme,
On distongue :
- blocs de +de 20 cm
- pierres de 5 à 20cm
- cailloux de 2 à 5cm
- graviers de 2cm à 2mm
- sables grossiers de 2mm à 0,2mm
- sables fins de 0,2mm à 0,05
- sables très fis ou limons grossiers de 0,05 à 0,02mm
- limons fins de 0,02 à 0,002mm
argile granulométrique de 0,002mm
* la minéralogie… :
** les éléments caillouteux et sableux peuvent être :
*** SILICEUX s’ils sont constitués de grains de quartz (silice pure)
*** SILICATES s’ils sont constitués de grains de feldspath, de mica,
ou autres minéraux silicaté (silice + alumine)
*** CALCAIRES s’ils sont constitués de grains de calcaire ou
carbonate de calcium CaCO3
** quand aux colloïdes minéraux (-de 0,002mm) ils sont subdivisés
*** de l’ARGILE MINERALOGIQUE
*** des OXYDES DE FER ET D’ALUMINIUM, le plus souvent liés à l’argile
*** des grains extrêmement fins de limons siliceux, silicatés ou
calcaires. Leur ensemble constitue l’argile granulométrique
3111 – granulométrie et minéralogie
Pour obtenir les différentes tailles ou granulométrie des éléments
mécaniques du sol, un premier tamisage est fait pour séparer les éléments
grossiers (de diamètre supérieur à 2mm) de la terre fine (de diamètre
inférieur à 2mm)
Ainsi les éléments grossiers sont séparés en blocs, en pierres, en
cailloux, en graviers
Ensuite un deuxième tri permet de dégager la terre fine dont la séparation
en ses différents constituants est assez délicat. Diverses analyses sont
faites pour les dégager
La minéralogie nous éclairera de la composition chimique des constituants
minéraux
les minéraux altérés proviennent d’une modification chimique des minéraux
de la roche mère, avec extrême diminution de leur taille lors de la
formation du sol.
Il en résulte ainsi des particules si fines qui se présentent sous forme
d’une sorte de pâte, d’une sorte de colle nommées « ARGILE », ayant des
propriétés colloidales
3112 – Pierres graviers – graviers- sables – limons
Ils peuvent être siliceux s’ils ont résisté à l’altération ; silicatés
s’ils s’altèrent lentement ; calcaires, sources de Calcium du sol.
Une grande partie des pierres, cailloux, gravier, sables, limons et argiles
granulométriques des sols formés sur des roches mères calcaires, sont
constitués de calcaire, carbonate de calcium CaCO3. Les sols formés sur des
roches mères non calcaires (roches sédimentaires ou roches cristallines) en
sont dépourvus
L’analyse granulométrique d’un sol à partir de sa texture permet de faire
ressortir le pourcentage de ses constituants et d’expliquer les propriétés
physiques de ce sol : son comportement vis à vis de l’eau, de l’air, des
instruments de culture et des racines. Les sables grossiers rendent le sol
« filtrant » et « léger », tandis que les sables fins et les limons rendent
le sol « battant » et « asphyxiant »
3113 – Argile minéralogique- colloïde minéral
les micelles de colloïdes sont entourées d’une couche de charges
électriques de même signe :
* des charges négatives pour certains colloïdes comme l’argile
minéralogique ; l’humus ; les limons très fins
* des charges positives pour d’autres comme les oxydes de fer et les oxydes
d’aluminium
Le colloïde argileux peut être à l’état dispersé ou à l’état floculé
suivant qu’il se trouve entouré d’un nuage d’éléments de charges positives
que sont les cations
Les cations monovalents sont les cations dispersants et ceux polyvalents
les cations floculant mais ceci n’est pas une règle générale (cf :cours de
chimie du sol)
La dispersion est un état où les colloïdes argileux restent en suspension
par exemple dans la solution du sol, tandis que la floculation se traduit
par un dépôt des colloïdes dans la partie inférieure (si c’est une
éprouvette par exemple)

A) Origine des argiles minéralogiques ou phyllosilicates


c’est l’altération des minéraux silicatés (feldspath, micas, amphibole,
pyroxène ,,,) qui est la source première des argiles minéralogiques : le
feldspath, par exemple se décompose par hydrolyse acide en une série
d’étapes pour donner des argiles
B) Constitution
Ce sont de fins cristaux feuilletés : ils sont,
- soit une argile de type 1/1comme la kaolinjite, constituée d’un feuillet
de tétraèdre de silice SiO4, liée à une couche d’octaèdre d’alumine AlO6,
ou d’octaèdre de magnésie MgO6, d’épaisseur de 0,7nm (nanomètre)
- soit une argile de type 2/1 : 2 couches de tétraèdre de silice SiO4
prenant en sandwich une couche d’octaèdre d’alumine AlO6 ou de MgO6, dans
ce groupe on trouve les argiles micacées ou illites d’épaisseur constante
de 1nm ou 10 Angstrom, les vermiculites d’épaisseur variant de 1 à 1,5 nm,
les argiles gonflantes que sont les smectites,dont fait partie la
Montmorillonite.L’épaisseur de ses feuillets peut atteindre 2nm par
hydratation
- soit une argile de type 2/1/1 : la structure est la même que celle des
argiles 2/1 mais l’espace entre 2 feuillets (espace inter-foliaire) est
occupé par une couche de Brucite Mg(OH)2. Il s’agit des chlorites qui, du
fait de cette couche inter-foliaire, ne sont pas gonflantes
C) Charges électriques des argiles
Elles ont une double origine :
* la substitution d’un ion par un autre à l’intérieur des
feuillets(Ex:lorsque Si4+ est remplacé par Al3+ dans un feuillet de silice
initialement électriquement neutre, ce remplacement entraîne un excédent de
charge négative. Ou encore le remplacement dans un feuillet d’alumine, d’un
ion Al3+ par un ion Mg2+. Cette charge est dite permanente car elle ne
dépend pas du pH ni de la concentration ionique, ni de la nature des ions
en solution et adsorbés
* des ruptures de liaisons de la périphérie des feuillets. Il se produit
soit des charges négatives soit des charges positives.Les charges négatives
ainsi obtenues sont dites variables car elles dépendent de l’acidité du
sol, de son pH
La localisation et l’abondance des charges des micelles d’argile
minéralogique sont variables selon les argiles :

* les argiles de type 1/1 (kaolinite) n’offrent aucune substitution : elles


ne présentent de charges qu’en bordure des feuillets, et leur capacité
d’échange est donc faible
* dans les argiles de type 2/1, la Montmorillonite a des substitutions dans
les couches d’alumine : ses feuillets, faiblement liés peuvent s’écarter de
1,4 à 2nmles ions peuvent être adsorbés et s’échanger sue les surfaces
extérieures mais aussi intérieures des feuillets
* les illites (muscovite, biotite) ont des substitutions dans les couches
de silice, d’où les feuillets plus énergiquement serrés, entre lesquels
certains ions peuvent se fixer mais sans pouvoir s’échanger tels les ions
K+ « rétrogradés »
La surface d’adsorption des argiles minéralogiques est développée par la
structure feuilletée : un gramme de Montmorillonite par exemple a une
surface extérieure de fixation de 80 m² et une surface de 800m2 pour
l’intérieur de ses feuillets
Les argiles minéralogiques possèdent, également des charges positives bien
que beaucoup moins abondantes que les charges négatives. Elles peuvent
apparaître
* soit au point de rupture des feuillets, si la rupture met à nu un
tétraèdre de silice SiO4 ou un octaèdre d’alumine AlO6 dont l’une des
charges positives ne se trouvent plus équilibrée par un atome d’oxygène O-
ou un groupement OH-
* soit par suite de l’association, fréquente, entre l’argile minéralogique
et les hydroxydes de fer ou d’alumine, colloïdes chargés positivement

D) Propriétés des argiles


* Hydrophile : c’est l’aptitude à fixer l’eau : l’eau entoure les micelles
et pénètre entre les feuillets qui s’écartent plus ou moins selon le type
d’argile.La Montmorillonite est plus apte à se gonfler que l’illite
Cette aptitude entraîne 3 autres propriétés des argiles :
* la plasticité, aptitude à être modelée,
* l’adhésivité, faculté de coller à des )pièces métalliques,
* le gonflement et le retrait, aptitude à changer de de volume selon
l’humidité
* les argiles peuvent être dispersées ou floculées ; à l’état dispersé,
l’argile a du mal à se séparer de l’eau, à l’état floculé, l’eau et
l’argile se séparent facilement ( planche 1-29/1-30, page 32, SOLTNER)

312- Constituants organiques


De la litière à la matière organique humifiée : la mort des êtres vivants,
leurs déchets et secrétions apportent au sol sa matière organique,
qualifiée de fraîche avant qu’elle ne se transforme en humus
Ainsi, les matières organiques du sol peuvent être réunies en 4 groupes de
substances :
* végétaux et animaux vivants, sur le sol et dans le solution
* débris végétaux et animaux encore organisés, ou matières organiques
fraîches, ayant sensiblement la même composition que les tissus vivants
dont ils proviennent : des substances hydrocarbonées,des matières azotées,
des minéraux associés aux C,O,H,N P,S : sels et ions de calcium, magnésium,
potassium, sodium...
* produits transitoires : gaz carbonique, matières minérales comme les
,nitrates, phosphates, carbonates, sulfates,,,,
* humus, substance nouvelle et complexe, véritablement reconstruite à
partir de certains matières organiques transitoires et de certaines
matières minérales

Figure 3: devenir de la matière organique dans le sol

3211 Etapes de l’évolution des matières organiques sur et dans le


sol
A) 1ère étape : décomposition des matières organiques jeunes, ou
minéralisation primaire M1
a) phase de prolifération. Prolifération d’animaux (insectes, acariens,
vers, mollusques,,,), de végétaux notamment champignons, et de bactéries,
ces dernières sz multipliant à partir des substances faciles à décomposer.
Leur population s’élève tandis que sont libérés en abondance lesz résidus
de cette digestion des matières organiques : eau, CO2, et autres gaz, et de
l’énergie sous forme de chaleur
b) phase de décroissance microbienne et de libération de substances
nutritives minérales,issues à la fois des matières organiques décomposées,
et de la mort des corps microbiens.
c) phase de production de produits transitoires tels que
- les sucres, acides organiques, alcools, phénols,,,
- la cellulose
- la lignine
- les matières azotées à tous les stades:protéines, acides aminés, urée,,,
B) 2ème étape:humification des matières dans le sol
Certains de ces produits transitoires au lieu de se minéraliser
complètement vont stopper leur évolution et en quelque sorte rebrousser
chemin : leurs molécules, déjà relativement simplifiées, au lieu de se
décomposer davantage vont se regrouper, se condenser, se polymériser pour
aboutir à des substances nouvelles à molécules de plus en plus grosses :
les composés humiques ou humus au sens large
C) 3ème étape de l’évolution des matières organiques dans le sol :
minéralisation de l’humus, ou minéralisation secondaire M2
3122 – Types d’humus
En aérobiose, c’est-à-dire en milieu bien aéré, en sols bien drainés.
A) MOR ou humus brut (acide) se développe sous végétation acidifiante
(résineux, bruyères*, fougères) sur un sol siliceux acide, totalement
dépourvus de bases.
Les composés humiques sont essentiellement des acides fulviques pauvres en
azote qui peuvent migrer en profondeur, et qui sont des agents importants
de la podzolisation (dégradation de l’argile correspondant à l’entraînement
en profondeur des sesquioxydes Al2O3+Fe2O3 ).
Le taux de saturation du complexe colloïdal de ces sols à mor, c’est-à-dire
le rapport :(Charges négatives du complexe saturé par des actions alcalines
K, Na, Ca, Mg) / (Charges négatives totales du complexe ) est inférieur à
10%. Les 90% autres de ces charges sont saturées par H+.
Cela confère au sol un pH acide souvent inférieur à 5, parfois jusqu’à
3,5. Cette acidité du sol résulte de l’absence de bases Ca++, Mg++ dans les
résidus végétaux ainsi que dans la roche-mère. Les bases qui peuvent
exister en petite quantité sont fortement retenues par le mor (humus).
Le rapport C/N est élevé, supérieur à 20 et pouvant atteindre 30 à 40.
Le milieu étant acide, les microorganismes qui dominent sont surtout des
champignons acidophiles qui attaquent les celluloses et libèrent la lignine
et des composés tanins*. Ces derniers éléments résistent à l’action
biologique et s’accumulent dans le sol. Il ne se développe pas de
bactéries.
Cet humus a une incorporation presque nulle à la matière minérale.
B) MODER ou humus intermédiaire, se développe sur roche-mères moins acides
que celles correspondant au mor, sur roche-mères cristallines dépourvues de
base. On le trouve sous des types de végétation bien déterminés à
Madagascar, par exemple : Savoka à Philippia. C’est une formation
secondaire appelée également brousse à Ericacées* qui a remplacé la forêt
primaire et qui porte une végétation de bruyères ( anjavidy) et de
Helichrysium (rambiazina).
Cet humus ne confère au sol qu’une structure poudreuse.
Le pH des sols à moder est encore acide, inférieur à 5.
Le taux de saturation est souvent inférieur à 20%.
Le rapport C/N va de 15 à 25. (Parfois on observe dans ces sols à moder un
début de podzolisation).
Son incorporation à la matière minérale est incomplète.
C) MULL FORESTIER OU HUMUS DOUX, se développe sous forêts de feuillus* ou
sous steppe* à graminées, sur des sols qui ne sont pas trop acides, de pH 5
à 6,5.
Le rapport C/N varie de 10 à 15.
Le taux de saturation 30 à 60%.
La microflore est encore à base de champignons.
Cet humus se minéralise plus vite que le moder. Il est constitué surtout
par des acides humiques bruns.
Il confère au sol une structure grumeleuse de surface.
D) MULL CALCIQUE. On l’observe sur sols calciques*, alcalins*, dans
l’ouest de Madagascar.
Le pH est de l’ordre de 7,5 à 8.
Le rapport C/N voisin de 9 à 10 et le taux de saturation approche les
100%. C’est un humus riche en acides humiques gris, fortement liés aux
colloïdes argileux qui exercent sur lui un effet protecteur, ralentissant
énormément sa minéralisation.
Il est donc totalement incorporé à la matière minérale
La microflore est surtout constituée de bactéries et d’actinomycètes.
La structure du sol à mull calcique est grumeleuse, très stable
En aérobiose (sols mal drainés, humides, inondés) En milieu mal aéré,
saturé d’eau de façon continue, se forment différentes tourbes. En effet,
peu de microorganismes peuvent vivre dans des conditions d’anaérobiose et
la décomposition de la M.O*. y est très lente. Cette dernière tend à
s’accumuler sous forme de produits frais ou intermédiaires, notamment sous
forme de lignine libérée par destruction de la cellulose. On distingue
E) TOURBE ACIDE ou TOURBE OLIGOTROPHE (qui nourrit peu d’êtres vivants car
peu saturée en éléments minéraux) Elle se forme dans les cuvettes où l’eau
souvent d’origine pluviale, pauvre en ion calcium, s’accumule sur un
substratum* imperméable (couche d’argile).
Le taux de saturation est très bas, inférieur à 10%.
Le pH descend au-dessous de 4,5.
Sur la côte Est de Madagascar, ces tourbes sont riches en sulfure SH2 qui
s’oxyde en acide sulfurique lorsqu’on les draine sans un apport de chaux*
et à ce moment, le pH peut atteindre 2 ou même 1.
Le rapport C/N atteint 40. La minéralisation est très faible, car ni les
champignons qui sont aérobies, ni les bactéries qui ne supportent pas
l’acidité ne s’y développent.
Etant peu saturée, cette catégorie de tourbe a un taux de cendres faibles
2 à 3% et constitue un combustible apprécié.
F) TOURBE CALCIQUE ou TOURBE MESOTROPHE ou TOURBE EUTROPHE (riches en
substances nutritives) On la trouve dans les cuvettes à substratum
imperméable et calcaire où l’eau peur s’accumuler. Le milieu étant neutre
ou alcalin, les bactéries anaérobies peuvent décomposer la cellulose des
matériaux végétaux, en produisant non du CO2+H2O, mais des substances
solubles ou gazeuses, intermédiaires.
La tourbe qui en résulte est constituée de 60% à 75% de lignine résiduelle
qui donne un complexe saturé à 100% de Ca, avec un taux de cendre de 15% et
un rapport C/N autour de 30.
Remarque : La mise en valeur des tourbières consiste
- A les drainer, à les assainir, mais ce drainage doit être fait d’une
façon très progressive pour éviter la formation d’une façon irréversible
d’agrégats hydrophobes non mouillables*
- A apporter modérément de la chaux pour neutraliser la forte acidité des
tourbes à sulfures de la côte Est.
- A apporter du P2O5 dont les tourbières sont pauvres.
- A effectuer un léger écobuage*
G) HUMUS ANMOOR C’est la matière organique des pseudogleys qui sont des
sols soumis à des engorgements saisonniers par l’eau et où se développent 2
sortes de microorganismes : des aérobies et des anaérobies qui
s’enkystent*pendant la période qui leur est respectivement défavorable.
Cette M.O. dont le taux dans le sol n’excède pas 10% est entièrement liée à
l’argile.
Son humification est relativement poussée par rapport à la tourbe
3123- Propriétés des colloïdes humiques
Par rapport aux colloïdes argileux, les colloïdes humiques ont un
caractère plus hydrophile, un comportement plus électronégatifs et une
capacité d’échange (ou capacité d’absorption des cations) plus ou moins
prononcés suivant les types d’humus, ie suivant les conditions de leur
formation.
A) Capacité d’échange de l’humus vis-à-vis des cations
L’acidité des colloïdes humiques, ie leur teneur en H+, après élimination
des bases qu’ils fixent, est très forte. Leur pH descend entre 2 et 2,4 à
ce moment là, et leur capacité d’échange vis-à-vis des cations est très
importante : elle varie de 250 à 450 meq/100g d’humus, soit 4 à 10 fois
plus que celle des argiles.
Un « équivalent gramme » est l’unité de masse propre à chaque élément,
obtenue en divisant la masse atomique par la valence*. Le « milliéquivalent
gramme ou milliéquivalent » (meq) est la 1000è partie de l’équivalent
gramme : 1me de calcium 40/2*1000=0,02g 1me de sodium 23/1*1000=0,023g
Bien que la teneur en M.O. d’un sol soit en général nettement plus faible
que sa teneur en argile (1,5 à 3% de M.O. contre 10 à 20% d’argile dans une
terre normale), cette teneur en M.O. influence de façon déterminante la
valeur de la capacité d’échange totale du sol.
B) Caractères hydrophiles de l’humus
Les colloïdes humiques, par imbibition peuvent retenir d’après Demolon, 15
fois leur poids d’eau. Cette imbibition est accompagnée d’un dégagement de
chaleur relativement important, correspondant à la fixation chimique des
molécules d’eau . Pour cette raison, on comprend le rôle important de
l’humus vis-à-vis de la rétention d’eau dans les sols sableux ne possèdent
pas d’argiles colloïdales, l’eau étant souvent le facteur limitant de la
production végétale dans ces sols. Inversement, les particules diminuent de
volume au cours d’un dessèchement. En pratique, lors d’un assèchement, le
volume de l’horizon organique d’un sol tourbeux diminue d’une façon
considérable jusqu’à provoquer une variation de côte de 1,50 m à 3m.
Il faut en tenir compte lors de l’installation des canaux de drainage qui
risquent, au bout d’un certain temps, de se trouver au dessus des surfaces
à drainer.
C) Comportement électronégatif de l’humus
Les colloïdes humiques migrent vers l’anode lorsqu’ils sont soumis à un
champ électrique. Leur caractère électronégatif leur permet de fixer ou de
libérer plus ou moins facilement divers cations qui sont des réserves
nutritives de la plante.
Ils sont plus ou moins précipitables par divers cations dont l’ordre
décroissant de pouvoir floculant* est le suivant :
H+>Ca++>Mg++>K+>N+
Il est à noter que l’action floculante des cations divalents est plus
énergique que celle des monovalents. Toutefois, H+ fait exception à cette
remarque car il est moins hydraté que les autres. Les colloïdes humiques,
en raison de leur hydrophilie est difficile à floculer. Les sels alcalins
K, Na ne pourront pas les précipiter. Seuls, les ions Calcium Ca++ du sol
(et dans certaines conditions les ions Fe+++ entraîneront une coagulation
stable de l’humus.
313- Le complexe minéralo-humique
-L’humus s’associe intimement aux colloïdes argileux pour former le
complexe argilo-humique. Il protège l’argile et stabilise la structure du
sol. Les micelles d’humus, porteuses d’une charge résultante négative,
comme celle de l’argile minéralogique devraient se repousser plutôt que
s’attirer. Pourtant argile et humus sont associés en un complexe, cette
liaison étant rendue possible par 3 mécanismes (voir image ci-dessous)

32- Constituants liquides ou solution du solubles


Ces éléments, le plus souvent solubles ont une quadruple origine :
- certains proviennent de la minéralisation des matières organiques
- d’autres proviennent de l’altération des minéraux de la roche mère
- d’autres ont une origine atmosphérique et sont apportés par la pluie
- d’autres proviennent d’apports d’engrais ou d’amendements par l’homme
La solution du sol peut se trouver sous 2 états :
- en quantité importante, plus ou moins libre dans les cavités du solen
période humide ou lors d’arrosage
- en quantité réduite, sous forme de films ou de fins capillaires, soumise
à des forces d’attraction de la part des éléments terreux
Dans les 2 états, la solution du sol est constituée :
* de l’eau apportée par les pluies ou irrigations
* des éléments solubles dissous dans cette eau
* des corps organiques : sucres,alcools,acides organiques…, en général très
vite décomposés ;
* des corps minéraux : acides, bases et sels, en partie ou en totalité
dissociés en ions ;
* des cations : Ca++, Mg++, K+, Na+, NH4+…
* des anions : HPO2-et H²PO4, SO4²-,CO3H-, NO3-

33- Constituants gazeux


Appelés encore atmosphère du sol, ils sont contenus dans les cavités du
sol.
Ils proviennent de l’air extérieur, de la vie des organismes de la
décomposition des matières organiques et de l’évolution des engrais
azotésCet atmosphère du sol est composé de :
* des composants de l’air atmosphérique:azote ; oxygène ; dioxyde de
carbonne
* des gaz issus des décompositions organiques, de la respiration des êtres
vivants et de l’évolution des engrais azotés : dioxyde de carbone ;
hydrogène;méthane;oxyde d’azote (NO²) ; hydrogène sulfuré SH2

4 – Texture d’un solubles


Les constituants du sol interagissent pour lui conférer ses propriétés.
Leurs proportions, leur variabilité spatio-temporelle, la vitesse des flux
qui les relient influencent le fonctionnement du système.(schéma des
relations essentielles entre 10 propriétés du sol, page52, « sol vivant »)
La texture reflète la part respective des constituants triés selon leur
taille. Elle s’exprime par un terme simple (ex sableuse, argileuse) ou
composé (ex limono-sableuse, argilo-limoneuse, repéré dans un triangle de
texture au sein duquel des catégories sont délimitées
La texture conditionne directement la structure du sol, et donc la porosité
et le régime hydrique. La proportion d’argile influence la formation du
complexe argilo-humique, la capacité d’échange, la fertilité minérale et la
profondeur d’enracinement. Elle est une propriété stable ne variant qu’en
fonction de l’évolution à long terme du sol, pour laquelle elle est une
bonne indicatrice
(schéma d’un triangle de texture)

5- Structure d’un sol


51- formation d’une structure
511- Effets de retrait des colloïdes argilo-humiques,structuration
physiques
Dans un sol très humide, les éléments solides du sol semblent soudés en une
pâte. Lorsque le sol se dessèche ou qu’il subit des alternances de
dessiccation et de ré humectation, les colloïdes se contractent, créant
dans la masse :
* soit des fissures apparentes : le sol se crevasse et se délite
spontanément ;
* soit des zones de moindre résistance : le sol se délite et se brise
facilement sous l’effet des instruments de culture et des forces de
pénétration des racines et de la faune du sol.
Cette fragmentation est progressive :
* d’abord de gros blocs définissant la sur-structure
* puis des mottes moyennes, définissant la structure ;
* enfin des assemblages élémentaires de plus en plus fins, des agrégats ou
assemblages élémentaires constituant la sous-structure ou micro-structure
512- L’effet de granulation, structuration biologiquement
La flore et la faune du sol tendent à :
* diviser les structures compactes en mottes de plus en plus fines
* agglutiner les éléments texturaux en agrégats ou grumeaux qu’ils
entourent d’un résea u très fin et très dense de s substances collantes
qu’ils secrètent (sucres, mucilages et finalement humus)
C’est dans les 5 à 8 premiers cm du sol que se produit surtout cette
granulation, sous l’effet de l’activité biologique et qui aboutit à la
meilleure structure recherchée, la structure en petits grumeaux, la
structure grumeleuse
52- Différents types de structures
521- Dimension des éléments structuraux
Elle permet de distinguer :
* de très petite taille, inférieure au mm
* de petite taille, de l’ordre du mm
* de taille moyenne, de l’ordre du cm
* de grande taille, de l’ordre du dm
522- Forme des éléments structuraux
Elle permet de classer les types de structure en 3 groupes :
* structures particulaires ou élémentaires, où il y a absence de structure
proprement dite car les éléments s’entassent sans aucune liaison
* structures compactes ou continues, où les éléments, noyés dans une masse
d’argile dispersée, forment un bloc
* structures fragmentaires, dans lesquelles les constituants, assemblés en
des agrégats élémentaires sont groupés en éléments structuraux plus ou
moins gros, d’aspect allongé, anguleux ou plus ou moins sphériques, offrant
plus ou moins de facilité à la circulation de l’air et de l’eau
523- Apparition de structure
l’apparition de structure nécessite une rupture : c’est lorsque l’on brise,
à la main, ou à l’outil une tranche de terre extraite par exemple à la
bêche, directement ou sur une coupe de sol, qu’apparaît la structure, le
sol se brisant selon des lignes de fractures de moindre résistance
524- Aspect des angles limitant les éléments structuraux
Il donne d’utiles renseignements sur leur mode de formation . Les angles
traduisent surtout l’effet de retrait des colloïdes, les angles arrondis
traduisent surtout l’effet de granulation biologique (schéma des types de
structure)
53- Influence de la structure sur la fertilité
531- Structures particulaires
Elles sont défavorables par leur manque de colloïdes :
* si les éléments sableux sont grossiers : le sol est filtrant
* si les éléments fins dominent, rendant le sol battant surtout s’il manque
d’humus
532- Structures compactes
Elles sont nuisibles :
* par leur manque de perméabilité à l’air et à l’eau : le sol est
asphyxiant;
* par leur plus grande résistance à la pénétration des racines ;
* par leur difficulté de travail
533- Structures fragmentaires- structure grumeleuse
Celle-ci est à rechercher, plus précisément une structure dont les
fissurations internes puissent donner une structure grumeleuse :
* l’eau y a une grande facilité de circulation ;
* elle permet d’assurer une bonne aération aux racines, aux microbes
aérobies et aux animaux;
* de faciliter la pénétration des instruments de culture en vue de
l »’obtention d’un bon lit de semence;

* de permettre une bonne germination, une pénétration facile et profonde


des racines, et une exploration maximale par celles-ci des ressources
nutrutives du sol
54- Structure et porosité
C’est au toucher, à l’écrasement des mottes que l’on apprécie le mieux
l’état de structure d’un sol. Cependant la mesure de sa porosité, volumes
vides de ce sol, exprimé en % de volume du sol en place, peut donner une
idée assez juste de cet état
541- Macro-porosité et micro-porosité
Lorsqu’un sol est saturé d’eau, l’ensemble de ses vides, sa porosité
totale, est remplie d’eau. Celle-ci s’écoule alors par gravité hors des
vides les plus gros qui se remplissent d’air.
Lorsque le sol cesse de s’égoutter, l’ensemble des vides remplis d’air
constitue la macro-porosité. Les vides les plus fins, ou capillaires,
retiennent encore l’eau : leur volume représente la micro-porosité
542- Porosité texturale et porosité structurale
La porosité texturale est celle que laissent entre eux les éléments sableux
ou les agrégats élémentaires, les plus fins. Cette porosité est d’autant
plus grande que les éléments sont plus grossiers
La porosité structurale entre les agrégats terreux (inter-agrégats) et à
l’intérieur des agrégats (intra-agrégats) a 2 sortes d’origines :
* la fissuration par le gel, les alternances d’humectation et de
dessiccation
* l’activité biologique des racines et des radicelles et de la faune du sol
543- Mesure de la porosité
porosité = D – D’/ D*100 où D est la densité réelle des constituants
solides (à peu près constante = 2,6), et D’, densité apparente du sol
secondaire
macro-porosité = porosité totale – micro-porosité
544- Stabilité structurale
La structure d’un sol est l’état de division et d’agrégation des éléments
de ce sol à un moment donné
La stabilité structurale de ce sol est la solidité de cet état, sa
résistance aux agents de dégradation (impact des gouttes d’eau,éclatement
des agrégats, dispersion des colloïdes, tassement en période humide par le
bétail ou les instruments de culture employés à contre temps faisant
écraser les agrégats qui, par la suite, durciront en créant des zones de
structure compacte, les semelles ; effet du choc des outils-sol sec-)
6- Humidité du solidité
L’eau du sol peut se trouver sous 3 états
* eau de gravité ou de saturation. Lorsque l’eau cesse de s’écouler dans
les macro-porosités la terre ressuyée, atteint son « taux d’humidité à la
capacité au champ » qui traduit sa capacité de rétention de l’eau
* eau utilisable par la plante qui est celle que retient le sol, soit à
l’intérieur des fins capillaires, soit sous forme de film assez épais
autour des éléments solides
* eau inutilisable par la plante. Elle est retenue fortement autour des
éléments solides (film très mince) ou elles constituent des fines
gouttelettes de vapeur d’eau condensée (eau hygroscopique)
7- Aération du solidité
L’air occupe les vides que l’eau n’occupe pas. Au point de ressuyage, il
occupe la macro-porosité du sol. Lorsque s’abaissera l’humidité du sol, il
envahira une partie croissante de la micro-porosité. Ainsi, la quantité
d’air contenus dans le sol dépend donc :
* de la texture, qui influe surtout sur la micro-porosité
* de la structure dont dépend surtout la macro-porosités
* de l’humidité du sol

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