Cours Éthique Et Déontologie
Cours Éthique Et Déontologie
Cours Éthique Et Déontologie
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Intitulé du cours :
PROFESSIONAL ETHIC AND VALUES IN
TEACHING
Niveau : 2 (Tronc commun)
Semestre : 1
Enseignant : M. OWONA Augustin Eric
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OBJECTIFS DU COURS :
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INTRODUCTION
De nos jours, il n’est pas rare de voir les enseignants afficher des comportements
immoraux dans l’exercice de leur fonction. L’injustice règne et la corruption bat son plein ; la
perversion scolaire va grandissant, malgré le jugement de l’opinion sur ce genre de conduite de
la part de l’enseignant. Tout ceci montre à quel point l’éthique à l’école est un des sujets qui
méritent habituellement la plus grande attention de toutes les personnes concernées par
l’éducation formelle.
En réalité, l’école, pour l’apprenant, vise moins l’acquisition des connaissances que la
réalisation d’une éducation à la fois morale et civique. Ce qui importe, ce sont moins les savoirs
enseignés que la personne de l’enseignant, qui est en elle-même et par elle-même principe
d’éducation (Weiss, 2015, p.58). Ainsi, l’exercice du métier d’enseignant fait appel à la
connaissance et l’adoption des comportements moraux indispensables à l’accomplissement de
la tâche éducative. Être enseignant, ne veut pas seulement dire, être détenteur des savoirs
livresques que l’on transmet aux élèves, mais beaucoup plus, un modèle en ce sens que
l’enseignant travaille sur l’être humain et doit pour cela être reflet de la société. L’enseignant
se distingue par des exigences morales, par une attitude existentielle qui a essentiellement trait,
non pas à la détention ou l’acquisition de connaissances (comme c’est le cas du chercheur ou
de l’ingénieur), mais au rapport à autrui à savoir, ses élèves, ses collègues, sa hiérarchie etc.
Ceci étant, le présent cours, tel que relevé dans les objectifs, retrace l’idéal d’enseignant en
partant de la genèse du mot déontologie pour s’appesantir sur l’éthique et les qualités de
l’enseignant, sa mission, les sources intarissables qui nourrissent son métier, ses devoirs, la
culture dont il doit être tributaire et les vertus à lui utiles. Il s’agit en un mot, de transmettre
aux enseignants les règles éthiques, de morale et les valeurs déontologiques du métier.
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I. DÉFINITIONS DES CONCEPTS
Il est admis que nous reprenons certaines expressions entendues aux informations ou utilisés
par les spécialistes de la question, sans toujours savoir ce qui se cache derrière ces mots : c’est
le cas par exemple des concepts tels que l’éthique, la déontologie, la conscience professionnelle
et la vocation. Afin de clarifier ces expressions, il faut passer par l’étape des définitions.
Du mot grec « ethos » ou « èthos », le concept d’éthique renvoie à une demeure, à un lieu où
l’on séjourne habituellement (Ayelo, 2018, p. 11). Cette définition qui introduit l’idée du juste
milieu, montre que l’agir de l’Homme ne doit pas créer de déséquilibre ou de dysharmonie dans
son rapport de soi, aux autres et à l’environnement. L’éthique désigne à la fois la vertu au
sens de juste mesure, d’ordre et d’harmonie dans les conduites humaines dans la mesure
où les relations humaines sont souvent complexes, nous sommes en relation avec des gens
de différentes cultures ayant des croyances et des valeurs parfois très différentes. Ainsi le code
d’éthique permet de situer les repères. Il doit permettre la discussion et trouver les terrains
d’entente. L’objet d’étude de l’éthique est constitué des jugements de valeur et
l’appréciation des conduites de l’homme. L’éthique comporte, pour ainsi dire, les principes
de la morale et désigne l’ensemble des règles de conduite, des critères d’évaluation de la
conduite humaine et des mœurs.
Rendu dans le domaine de l’éducation, la question d’éthique n’a jamais cessé d’être liée au
métier d’enseignant. L’enseignant étant un modèle, il se distingue ainsi par des exigences
morales, par une attitude existentielle qui a essentiellement trait, non pas à la détention ou
l’acquisition des connaissances, mais au rapport à autrui. Ceci revient à dire que le premier
souci de l’enseignant doit être l’éducation complète de l’Homme ; cela n’est possible que si
l’enseignant lui-même se conduit décemment dans son environnement professionnel. Cette
conduite fait appel aux qualités que nous allons étudier à la suite de ce cours. Cependant, il est
inimaginable qu’on puisse parler d’éthique sans déontologie, les deux étant intimement liées.
Du mot grec deôn-ontos qui signifie « ce qu’il faut faire » et logos, « connaissance ou pensée
», la déontologie est la science de la conscience professionnelle. Elle traite des devoirs à
remplir dans l’exercice d’un métier. Il s’agit d’un ensemble de tâches professionnelles qui
incombent aux membres d’une profession.
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La déontologie de l’enseignement veut définir ce qu’est l’enseignement, où il commence, où il
s’arrête et repérer l’ambigüité ou l’illégitimité de certaines pratiques. Elle vise la transmission
explicite du savoir, à tous ses niveaux et dans toutes ses formes (Ayelo et Houedenou, 2018,
p.9). Ce qu’il faut savoir des règles déontologiques dans le domaine de l’enseignement est que
leur fonction consiste à gommer les conflits, à escamoter les clivages, à estomper les
affrontements en les ramenant à un noyau de normes supposées communes (Weiss et al., 2015,
p.67). Ainsi, lorsqu’un enseignant reçoit une plainte en vertu de la déontologie enseignante, il
répond selon les règles et les devoirs qui régissent cette profession.
3. La vocation professionnelle
Du latin vocatio, de vocare qui signifie « appeler », la vocation concerne la destination naturelle
de quelqu’un. C’est un penchant ou une aptitude spéciale, un genre de vie ou une activité. La
vocation est une vive inclination. C’est cette disposition naturelle ou acquise qui crée une
pulsion ou un appel irrésistible chez un professionnel (Ayelo et Houedenou, 2018, p.22).
La vocation fait naître un attachement farouche et donne de l’aisance à exercer un métier qu’on
s’est donné librement. Ainsi, elle est réellement un appel, un penchant naturel et peut
s’identifier par un attrait qu’on a pour tel métier sans y voir d’avance le gain ou les intérêts qu’il
procure. Partant de la pensée de Louis Pasteur (1822-1895) qui stipule que « Ce n’est pas la
profession qui honore l’homme, mais c’est l’homme qui honore sa profession », l’on pourrait
dire que cette manière de se sentir appelé par et pour le travail est bien ce qu’on pourrait nommer
vocation première. L’enseignant qui est arrivé dans l’enseignement avec cet atout naturel ou
cette inclination fait des merveilles d’autant plus que le secret du bonheur est de faire ce qu’on
aime et le secret de la réussite est d’aimer ce que l’on fait.
Toutefois, on peut aussi avoir une vocation seconde. Les besoins de la cause ou les
circonstances poussent certaines personnes à devenir enseignant peut-être parce qu’il est plus
facile d’entrer dans ce corps. En principe, une fois qu’un individu s’est trouvé dans l’obligation
d’exercer le métier d’enseignant, il devrait commencer par apprendre à aimer son métier. Il
devra se créer les conditions pour devenir amoureux de son métier d’autant plus que sans un
minimum d’attrait, la conscience professionnelle déserte le forum.
Le constat fait sur l’exercice du métier d’enseignant aujourd’hui présente des enseignants qui
vaquent les cours comme ils le veulent, sans autorisation aucune ; ils restent dans les rues ou
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dans leur maison et s’occupent de leurs affaires privées. Et quand ils décident de se rendre au
service, ils y vont encore en retard. La ponctualité, l’assiduité et la régularité ne sont plus de
mise. On remarque la mauvaise foi dont font preuve la plupart des enseignants surtout les
jeunes, de leur manque de conscience professionnelle et du professionnalisme. Ainsi, la
conscience professionnelle a disparu, pourrait-on dire, pour laisser place à la pagaille et au
libertinage. Certains enseignants ne préparent plus la classe. Tout est devenu exagérément
commercial. Les enseignants vendent tout ce qu'ils doivent utiliser en classe à l'école : les
cahiers d'activités, la craie, les photocopies, les notes, les fournitures (dotation), etc.
Or, c’est conscience professionnelle qui devrait aider l’enseignant à bien accomplir sa mission
d’autant plus qu’elle est la lumière qui idéalise la tâche et le moteur intérieur qui aide à mieux
l’accomplir. En tant que vertu individuelle, la conscience professionnelle est une condition
de l’estime de soi, une forme de sincérité et de fidélité envers soi. Elle exige la régularité,
l’assiduité, l’efficacité, la justice, l’équité, le zèle et l’esprit d’initiative. Elle implique le sens
du travail bien fait et la volonté de bien le faire.
L’enseignant est d’abord un modèle de la société. À cet effet, il se doit d’adopter les
comportements à la fois physiques, moraux, intellectuels et professionnels digne de la figure
d’éducateur qu’il représente.
L’enseignant étant un homme public, il doit être propre, correct et donc respectable. Ainsi, il
a l’obligation de s’habiller décemment sans extravagance, il doit être bien coiffé, sans
tignasse et coiffure extravagante. Ceci est d’autant plus pertinent que les tenues osées et sexy,
pour les enseignantes, peuvent subtilement influencer la libido des élèves. Il est donc exigé
d’avoir une tenue correcte.
Un enseignant doit aussi, à côté du style vestimentaire soigné, avoir une conduite irréprochable
dans son milieu de travail. Il doit éviter par exemple de se soûler et d’être un débiteur
insolvable ; un tel comportement n’honore pas la personne de l’enseignant.
Pour mener à bien son travail, l’enseignant doit avoir une parfaite connaissance des ses
obligations morales et intellectuelles.
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Sur le plan moral, l’enseignant doit épouser les valeurs humaines socialement admises. Pour
cela il doit aimer son prochain, particulièrement les élèves dont il a la charge de former. Ceci
est d’autant plus important qu’on ne peut donner à l’enfant que quand on l’ « aime ».
L’enseignant doit être honnête, intègre et vertueux. Il doit être respecté et non craint.
L’enseignant dans sa salle de cours doit éviter toute sorte de discrimination et cultiver la
justice et l’équité chez ses élèves.
Le côté intellectuel renvoie aux valeurs de l’esprit de l’Homme. L’enseignant doit avoir une
intelligence au-dessus de la moyenne. À cet effet, tout enseignant a besoin de se cultiver. Il
doit se documenter, aller dans les bibliothèques, écouter la radio, suivre les émissions
télévisées portant sur les débats importants, les journaux télé et de présentation de
documentaires. L’enseignant en tant homme de culture, doit se procurer aussi des livres de
culture générale notamment en littérature, en sciences humaines et sociales. Il doit faire des
choix, connaître les élèves auxquels il a affaire dans leur singularité, repérer leurs difficultés
d’apprentissage, en chercher les causes pour pouvoir y remédier, définir des priorités.
Les exigences déontologiques qui s’imposent à l’enseignant n’ont plus dès lors seulement trait
à sa propre personne -être suffisamment cultivé et savant pour pouvoir dispenser un
enseignement de qualité, avoir un comportement irréprochable, une parfaite maîtrise de soi, etc.
Elles concernent aussi et surtout sa relation avec les apprenants, à leurs préoccupations, à leur
milieu familial et social, aux urgences entre lesquelles il est appelé à trancher. Il ne lui suffit
plus d’être intellectuellement compétent et moralement respectable, ni d’avoir une personnalité
lui conférant une « autorité naturelle » et un « rayonnement exemplaire :». Il a également
l’obligation de posséder des capacités et compétences relationnelles, disposer de techniques de
gestion et de résolution des conflits, et surtout vouloir l’égalité non comme un principe abstrait,
mais comme un combat quotidien nécessitant des outils et des méthodes. Il en va de même pour
l’insertion sociale et professionnelle de l’apprenant. Dans la mesure où il ne s’agit plus
seulement d’une simple socialisation (apprentissage des règles de base de la vie en société)
couronnée par une éducation morale et civique, mais d’un accès à l’autonomie dans toutes ses
composantes - intellectuelle, mais aussi économique, juridique, politique, sociale, etc. Elle
suppose que l’enseignement ne se réduise pas à la juxtaposition de disciplines ou de matières
définies comme les éléments d’une « culture générale ». La société moderne étant en évolution
constante, elle implique pour l’enseignant l’obligation de se tenir au courant de ses évolutions,
de ne pas les rejeter dans un hautain mépris, de ne pas distinguer entre des apprentissages «
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nobles » qui seraient de son ressort et d’autres « subalternes » qu’on abandonnerait aux familles
ou aux circonstances.
L’enseignant est tenu de servir partout où besoin se fait sentir, quelles que soient les
difficultés qu’il rencontre et l’idée que les autres se font de lui. Un employé peut se permettre
de ne pas aller au travail, sans que cela ait un effet sur son entourage, sans que l’attention du
public ne soit attirée. Lorsqu’un enseignant est absent, c’est tout l’établissement et même toute
la localité qui est au courant. Les élèves abandonnés, bavardent et attirent l’attention des classes
voisines ; une fois de retour à la maison, ils rendent fidèlement compte du scandale qu’ils auront
vécu à leurs parents et à toute la communauté. L’enseignant demeure très surveillé par tous.
Personne n’est obligé de se faire éducateur. Mais celui qui choisit de le devenir doit envisager
avec gravité toute l’étendue de ses devoirs, toutes les difficultés de sa charge et en accepter,
sans arrière-pensées, toutes les conditions. On ne saurait parler de bons enseignants sans
vocation, sans une foi qui soutient et qui élève, sans une volonté absolue de se consacrer
entièrement au métier d’enseignant.
L’accomplissement de la tâche par l’enseignant implique non seulement, les droits à lui
reconnus et respectés, mais aussi la maitrise par ce dernier, des devoirs qui lui incombent vis-
à-vis des élèves, des parents et de la société toute entière.
Par définition, il faut relever qu’un droit renvoie à tout ce qui est exigible par un individu et
dont il peut poser une revendication. Par extension, c’est tout ce qui doit être mis à la
disposition de l’individu et préservé pour l’accomplissement serein de sa tâche. La société
incarnée par l’État, garant de ces droits, fait confiance aux enseignants. Ainsi, certains droits
leur sont reconnus :
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- Les droits en tant qu’un être humain
Par devoirs, il faut comprendre un ensemble d’obligations qui incombent à l’enseignant dans
l’accomplissement de sa mission. Partant des missions à remplir par l’enseignant, il faut
reconnaître que ce dernier remplace à l’école, les parents et continue de ce fait l’éducation
amorcée par ceux-ci à la maison. La mission de l’enseignant est alors de faire en sorte que
l’enfant puisse développer ses talents et avoir des comportements dignes de la vie au sein d’une
société, tout en étant lui-même.
Il s’engage à les faire progresser, s’il y a lieu avec l’aide de tiers compétents. À cet effet
il doit considérer ses élèves comme des personnes capables d’apprendre et de
progresser ;
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L’enseignant s’efforce d’élaborer ses enseignements avec soin et en y consacrant le
temps nécessaire ;
Il s’abstient de porter un jugement définitif sur un élève. Il souligne plutôt les points
susceptibles d’ouvrir les perspectives ;
L’enseignant tâche de traiter tous les élèves avec la même conscience, dans un souci
d’égalité et de justice quels que soient les sentiments que chacun lui inspire en
particulier ;
L’enseignant a le devoir de perfectionner régulièrement ses connaissances, sa
didactique, les pratiques pédagogiques et tout autre procédé d’élaboration ou de
transmission du savoir ;
L’enseignant ne doit pas présenter le savoir comme un obstacle infranchissable ou
l’ignorance comme un état irrémédiable. Il fondera la transmission du savoir sur
l’activité effective et la démonstration tangible pour ne pas risquer d’exclure ses
apprenants par une théorisation injustifiée (Ayelou et Houedenou, 2018, p.10).
Aussi, l’enseignant est tenu d’assurer le service, être présent à son poste de travail, assurer lui-
même les tâches qui lui sont confiées et répondre devant ses supérieurs hiérarchiques de
l’autorité qui lui a été conférée et de l’exécution des ordres qu’il a reçus. Il a l’obligation de
servir l’État avec loyauté et abnégation, respecter la hiérarchie du fait qu’il a au-dessus de lui
une autorité qui a vocation pour le commander et lui donner des ordres. Il doit également faire
preuve de discrétion professionnelle dans tout ce qui concerne les faits et les informations dont
il a connaissance dans l’exercice de ses fonctions.
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En outre, dans le même sens, il lui est interdit de soustraire des pièces ou des documents du
service, de les communiquer ou de les reproduire pour les besoins des tiers. En raison de la
fonction qu’il exerce, l’enseignant est tenu à l’impartialité, à la sérénité de jugement. Dans le
domaine de sa profession, il doit s’abstenir de toute propagande pour ou contre un parti
politique, une confession religieuse, le port d’un insigne politique, la distribution de tracts,
l’apposition d’affiches politiques, comportements proscrits dans les locaux de service.
L’enseignant ne doit pas mettre au premier plan ses intérêts personnels. Il doit être désintéressé
car, on ne devient pas enseignant pour gagner de l’argent, mais parce que l’on pense que cette
fonction vous permettra d’être plus utile à l’ensemble de la collectivité.
L’enseignant a besoin d’une grande égalité d’humeur. Pour ce faire, il doit se maîtriser
entièrement et éviter d’agir sous l’effet de la colère. La patience, la prudence et la douceur sont
alors des qualités indispensables pour lui. Il essaie de créer dans la classe, un climat de
confiance qui favorise l’accès à l’acquisition des connaissances et le développement des
compétences par tous.
L’enseignant est un éducateur, c’est-à-dire un homme qui a pour souci premier la formation
complète et harmonieuse des êtres humains à lui confiés par la société. C’est un être qui se
distingue par sa générosité, son dynamisme, sa façon de faire et d’agir. Il est donc l’exemple
vivant de la dignité elle-même, et ceci, en tous lieux et en toutes circonstances.
L’enseignant est un homme public. Il doit être courtois, correct et respectable. Ainsi, sa vie
privée couvre l’amour, le mariage, les relations conjugales. Il s’agit aussi du climat de la vie
familiale, des loisirs, les fréquentations. Il n’y a donc pas de frontière entre la vie
professionnelle et la vie privée de l’enseignant. L’enseignant est tenu de bien mener sa vie
privée en ce sens qu’il est observé dans la société ; il est impossible pour lui de se soustraire du
jugement moral de la société à laquelle il appartient. Un enseignant doit par exemple éviter de
se soûler et d’être débiteur insolvable. Sa vie de famille doit donc être un modèle ; s’il faisait le
contraire, il porte atteinte à sa propre honorabilité. L’enseignant, dans sa vie privée, doit donc
être un exemple vivant pour ses élèves et son milieu de vie.
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2. La conduite et posture de l’enseignant
Les fréquentations d’un enseignant doivent être à l’image de ce qu’il est ; il doit de ce fait éviter
de lier les amitiés hâtivement quand il est nouvellement affecté à un poste. Il doit s’abstenir de
fréquenter les personnes de moralité douteuse ou de réputation suspecte.
S’il lui arrive d’aller au bar à l’occasion, cela ne doit pas être une habitude et ne doit fréquenter
n’importe lequel. Il doit éviter de se livrer à l’ivresse d’alcool, car une telle information se
répand rapidement dans le lycée où il enseigne. L’enseignant doit éviter de divulguer les
confidences intimes ou livrer les secrets personnels à des amis approximatifs. Ceci laisse
entrevoir un signe de manque de dignité et de maîtrise de soi.
De même, l’enseignant doit avoir un langage strict, pur, résolument soigné, recherché mais sans
exhibition et sans propos grossiers et orduriers.
Le harcèlement sexuel des élèves de sexe opposé nuit à la dignité et la réputation de l’enseignant
et de l’enseignement. La qualité du conjoint ou de la conjointe étant un élément important de la
réputation de l’enseignant, ce dernier ne devrait pas se précipiter à se marier, cela doit être un
acte murement réfléchi qui demande beaucoup d’attention.
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CONCLUSION
En définitive, l'enseignant n'est pas un homme extraordinaire ; il n'est pas non plus un homme
ordinaire. Nous avons eu l'occasion de le comprendre. Il est du service public, agit sur les âmes,
éduque et forme des générations entières. Il reste un bâtisseur de la nation, un socle du
développement. Il doit alors s'occuper de son travail, accomplir sa mission avec amour, zèle et
sagacité. Il mérite une honorabilité qu'il doit défendre chaque jour. Aimer son travail et les
apprenants comme soi-même, tel doit être son leitmotiv. Ensemble, redorons alors nos blasons
pour faire reconnaître l'image de l'enseignant d'hier : « l'homme correct, consciencieux,
laborieux, studieux, dévoué et cultivé » (Ayelo et Houedenou, 2018, p.69). Car, il devient de
plus en plus un coach. Pour ce faire, il importe que l'enseignant agisse en professionnel tout en
suivant les normes éthiques dans l'exercice de ses fonctions.
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QUELQUES DOCUMENTS A CONSULTER
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