Beton Armé II
Beton Armé II
Beton Armé II
Patrice BATIANA
Ingénieur de conception Mai 2014
en génie civil et infrastructures
DEUXIEME PARTIE
DIMENSIONNEMENT
(Suite)
1
Le règlement BAEL repose sur des hypothèses sur la base desquelles toute la théorie est bâtie.
Ces hypothèses sont propres à chaque état limite et au type de sollicitation à laquelle
l’élément de structure est soumis. Cependant certaines hypothèses sont communes à tous les
états limites. Ce sont les suivantes :
a0
Si nous considérons une fibre d’ordonnée y de longueur L0 avant déformation, elle aura après
déformation une longueur L1. Nous rappelons déformation unitaire la grandeur :
2
Cette hypothèse se traduit autrement en disant que εst, la déformation unitaire de l’acier, est
la même que la déformation unitaire du béton de même ordonnée d’où εst = k(d-y).
Les relations dans les triangles semblables permettent d’écrire que :
𝛼
εbc = εst
1−𝛼
et
1−𝛼
εst = εbc
𝛼
On considère le béton comme un matériau fissuré dès lors qu’il est soumis à des contraintes
de traction. Ainsi la zone tendue ne participe pas à la résistance, elle est négligée dans le calcul.
En plus des hypothèses communes aux états limites étudiées ci-dessus, les ELS en ajoutent
d’autres qui tiennent compte de l’exigence de durabilité de la structure:
- Les contraintes sont proportionnelles aux déformations :
- Le coefficient d’équivalence η a pour valeur 15.
Les limites imposées pour les contraintes sont telles que les matériaux ne se déforment pas
de manière irrémédiable. Ils se comportent dans un domaine dit élastique, c’est-à-dire qu’ils
reprennent leur longueur initiale dès que cesse l’action qui avait engendré une déformation.
Cette hypothèse nous autorise à appliquer la loi de Hooke au BA.
σbc = Eb.εbc
σst = Es.εst
𝑭
σ=
𝑺
εbc (0/00)
La courbe ainsi obtenue est appelée " diagramme déformations-contraintes".
5
On soumet une éprouvette d’acier de section constante à des essais successifs de traction,
tout en mesurant l’intensité de la force appliquée et les allongements obtenus. Ensuite on
trace le graphe donnant les déformations en fonction des contraintes.
∆𝐿
Pour chaque intensité de force on calcule la déformation unitaire εbc = . Ensuite on trace le
𝐿
𝐹
graphe σ= 𝑆 = f(εbc).
En général ce graphe a l’allure suivante.
σbc (Mpa)
fe
fsu
2 10
εbc (0/00)
Pour des raisons évidentes de sécurité, le règlement impose que la contrainte maximale f e ne
soit pas prise en compte pour les vérifications aux E.L.U. On considère en ses lieu et place une
valeur inférieure appelée résistance conventionnelle ultime à la traction et notée fsu. Cette
valeur correspond à la contrainte qui engendre une déformation de l’acier égale à 2% 0. La
valeur de fsu est donnée par la relation suivante :
𝒇𝒆
fsu =
𝜸𝒔
Une poutre est soumise à la flexion simple, si en toute section droite, les forces extérieures,
situées à sa gauche se réduisent au centre de gravité G, à un moment de flexion M f et à un
effort tranchant V.
1) Le diagramme rectangulaire
Lorsque la section est partiellement comprimée (cas de la flexion simple), nous pouvons
remplacer le diagramme parabole-rectangle par un diagramme rectangulaire simplifié.
yu
Nous appelons z le bras de levier du couple interne, c’est-à-dire la distance entre les deux
résultantes.
Z = d – 0,4yu
𝑦𝑢
Or α = , donc yu = α.d.
𝑑
Donc
z = d(1 – 0,4 α)
8
𝐌𝐮
= 0,8α(1 – 0,4α)
𝐛𝐝𝟐 𝐟𝐛𝐮
mu s’exprime par une équation du second degré en ∝ qui, une fois résolue donne:
Cette règle se fixe pour objectif d’utiliser au mieux les matériaux acier-béton d’une poutre BA
fléchie.
En fonction des sollicitations normales, la rupture d’une section en BA peut intervenir :
- par écrasement du béton comprimé
- par épuisement de la résistance de l’armature tendue.
Les positions limites que peut prendre le diagramme des déformations sont déterminées à
partir des déformations limites du béton et de l’acier.
Nous rappelons que ces dé
formations limites sont :
- pour le raccourcissement du béton εbc = 3,5 %o
- pour l’allongement de l’acier εst = 10 %o
9
Ce diagramme est celui pour lequel les déformations limites sont atteintes, c’est-à-dire
εbc = 3,5 %o et εst = 10 %o donc ∝AB est égal à :
Lorsque le moment fléchissant Mu est différent de MAB le diagramme des déformations est
différent.
Le diagramme des déformations satisfait alors à la règle des pivots.
La déformation est représentée par une droite passant par l’un des points A ou B, appelés
pivots.
Dans ce cas, la déformation de la section est représentée par une droite passant par le pivot
A.
10
Les déformations sont représentées par des droites comprises entre les deux droites limites
AO et AB.
Dans ce cas yu = ∝.d diminue. Donc εbc diminue car εst ne peut pas augmenter. Ceci se
traduit par un mouvement de rotation du diagramme des déformations autour du Point A.
Tous les diagrammes de déformation de sections soumises à un moment fléchissant tel que
Mu < MAB vont décrire le domaine 1.
Alors :
𝜺𝟏 0
10
11
Les déformations sont représentées par des droites comprises entre les deux droites limites
BA et BD.
Dans ce cas, yu = α.d augmente. Donc εst diminue car εbc ne peut pas augmenter. Ceci se
traduit par un mouvement de rotation du diagramme des déformations autour du point B.
Nous sommes dans le domaine 2 d’utilisation maximale du béton.
Tous les diagrammes de déformation de sections soumises à un moment fléchissant tel que
Mu > MAB vont décrire le domaine 2.
0 ≤ 𝜺𝒔𝒕 ≤ 𝜺𝟏
𝜺𝒃𝒄 = 3,5%0
0,259 ≤α ≤ 𝜶𝟏 = f(𝜺𝟏 )
0,186 ≤ 𝝁𝒖 ≤ 𝝁𝟏 = f(𝜺𝟏 )
𝜺𝒔𝒕 > 𝜺𝟏
𝜺𝒃𝒄 = 3,5%0
α > 𝜶𝟏 = f(𝜺𝟏 )
𝝁𝒖 > 𝝁𝟏 = f(𝜺𝟏 )
12
3.4. Récapitulatif
4.1 Principe
Données
μ1 se lit dans le tableau donné ci-avant. Par exemple μ1 = 0,392 pour les aciers Fe E 400.
➢ Si μu ≤ μ1 ⇒ Armatures simples.
➢ Si μ1 ≤ μu ⇒ Armatures doubles.
EXERCICE D’APPLICATION
Déterminer les sections d’armatures à mettre dans la poutre de section rectangulaire ci-
dessous, construite avec un béton de résistance caractéristique fc28 = 25 MPa, armée avec des
aciers HA, de nuance feE500, dans les trois cas de moments ultimes suivants :
q0 = 98,77 KN
q0 = 145,35 KN
q0 = 271,24 KN
L = 4,75 m
5 cm
60 cm
5 cm
30 cm
15
Les poutres à section rectangulaire sont toujours justifiées à l’état limite ultime vis-à-vis des
sollicitations tangentes.
𝑉.𝐴
τ=
𝑏.𝐼
V = effort tranchant dans la section
A : moment statique de la surface comprimée par rapport à l’axe neutre.
I : moment quadratique de toute la section par rapport à l’axe neutre.
b : largeur de la poutre
τ : contrainte tangentielle au niveau de la fibre neutre.
La résistance des matériaux précise que la contrainte tangentielle maximale est atteinte au
niveau de la fibre neutre.
𝐼
Dans le cas du béton armé, nous pouvons poser =z
𝐴
𝑉
Nous obtenons τ =
𝑏.𝑧
Le BAEL admet par simplification le principe d’une contrainte tangentielle conventionnelle
ultime :
𝑽𝒖
τu =
𝒃.𝒅
Prenons le cas d’une poutre sur deux appuis simples. Au niveau des appuis le moment
fléchissant est nul et l’effort tranchant est maximum.
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Lorsque cette contrainte de traction est supérieure à la résistance en traction du béton, c’est-
à-dire lorsque τ > ft, la poutre se fissure le long d’une ligne parallèle à AB. La fissure apparaît
donc sur une ligne inclinée à 45° sur l’axe de la poutre et dirigée vers le milieu de la poutre.
Le béton par sa faible résistance en traction ne peut équilibrer les contraintes de traction
engendrées par l’effort tranchant. Il faut donc placer des armatures transversales qui vont
coudre les fissures.
17
Les armatures à 45° sont les plus efficaces mais ce sont les armatures à 90° qui sont le plus
employées.
𝑑−𝑑′
Pour coudre une fissure, le nombre n d’armatures transversales sera : n =
𝑠𝑡
18
Remarques :
- Si nous augmentons la section d’une nappe transversale, l’écartement entre deux nappes
augmente également.
- Si l’effort tranchant diminue, le rapport At/st diminue; ce qui se traduit par un écartement st
qui augmente lorsque Vu diminue.
La contrainte tangentielle conventionnelle doit satisfaire aux états limites ultimes suivantes:
t ≤ min[𝒉/𝟑𝟓 ; l ; b/10]
t : diamètre des armatures transversales
l : diamètre des armatures longitudinales
h : hauteur totale de la poutre
b : largeur de la poutre
St ≤ min[0,9d ; 40cm]
En résumé, lorsque At et fe sont choisis, l’espacement St s’obtient par :
Le calcul est mené à partir de l’appui, où se situent les efforts tranchants maximaux.
Données :
- Les dimensions de la poutre : h, b.
- L’effort tranchant Vu
Nous vérifions si τu ≤ τu limite défini en II.1 ci-dessus. Si cette condition n’est pas vérifiée, il
faut augmenter la largeur de la poutre.
Mais la méthode la plus fréquemment employée si la poutre est de hauteur constante et les
charges uniformément réparties est la méthode forfaitaire de CAQUOT.
Méthode de CAQUOT :
7 – 8 – 9 – 10 – 11 – 13 – 16 – 20 – 25 – 35 - 40 (en cm)
Chaque valeur est répétée successivement autant de fois qu’il y a de mètres dans la demi-
portée de la poutre (ou dans la portée d’une console).
Lorsque l’on ne dispose d’aucune donnée sur les dimensions d’une poutre que l’on doit
calculer, on commence par procéder à un prédimensionnement à partir de méthodes
approchées plus ou moins précises. Ces méthodes fournissent des dimensions qu’il faudra par
la suite vérifier et valider.
La portée à prendre en compte dans les calculs est mesurée entre points d’application des
résultantes des réactions d’appui dans les cas suivants :
Les appareils d’appuis se rencontrent surtout dans les ponts. Un appareil d'appui de pont est
un élément de l’ouvrage placé entre le tablier et les appuis, dont le rôle est de transmettre les
21
𝟏
L = Lintérieur +2x𝟐b
𝟏
L = Lintérieur +2x𝟑b
Dans le cas plus fréquent des poutres reposant sur des appuis en béton armé, la portée est
comptée entre nus intérieurs des appuis.
L = Lintérieur
b) Méthodes de prédimensionnement
1. Méthode approchée
Elle donne une relation d’une part entre la hauteur h et la portée de la poutre et d’autre part,
entre la base b de la poutre et sa hauteur h.
𝐋 𝐋
≤h≤
𝟏𝟓 𝟏𝟎
𝐡
b≈
𝟑
2. Méthode précise
Elle prend en compte l’existence d’un éventuel moment de flexion sur la poutre.
𝐌𝐦𝐚𝐱
h = 1,8√( )
𝐛
avec
Mmax = moment fléchissant maximal exprimé en daN.m
b = largeur de la poutre en cm
h = hauteur de la poutre en cm.
23
CHAPITRE IV : L’ADHERENCE
I : LE PHENOMENE D’ADHERENCE
Les conditions de résistance d’un élément en béton armé supposent que les armatures ne
glissent pas à l’intérieur du béton. C’est le phénomène d’adhérence qui empêche ou limite ces
glissements.
La transmission des efforts du béton aux armatures s’effectue par le phénomène d’adhérence
mais aussi par la courbure que l’on pourra donner aux armatures.
- l’état de surface des aciers ; l’adhérence est améliorée lorsque la barre possède des
nervures en saillies ou lorsque sa surface est rugueuse.
- la qualité du béton d’enrobage ; en particulier le dosage et les conditions de vibration
qui influent sur la compacité
- les soins apportés à la mise en œuvre ; il faut veiller à une bonne plasticité et une
bonne vibration.
Il s’agit d’éprouver en traction une barre d’acier scellée dans une éprouvette de béton.
La liaison entre le béton et l’acier est caractérisée par la résistance à l’arrachement de la barre
sous l’effet de l’effort F.
L’étude expérimentale conduit à supposer qu’il se forme dans le béton, sous l’effet de l’action
de F, une série de cônes emboîtés les uns dans les autres et sensiblement inclinés à 45° sur
l’axe de la barre. Ces cônes tendent à coincer la barre. L’égalisation des déformations du béton
et de l’acier est rendue possible par ce phénomène. L’adhérence est assimilable à un
phénomène de frottement.
24
Pour qu’il y ait formation de ces cônes, il faut que les barres soient suffisamment enrobées
par le béton.
Deux cas peuvent se produire :
- Les efforts inclinés à 45° sont insuffisants : il y a rupture d’adhérence car l’effort F dans
la barre ne peut pas être équilibré et la barre glisse dans le béton qui ne peut s’y
opposer.
- L’effort F génère dans la barre des contraintes qu’elle ne peut supporter, il y a rupture
de l’acier car la résistance en traction de la barre est épuisée.
La liaison entre une armature et le béton est mesurée par la contrainte d’adhérence τs.
Soit une barre rectiligne scellée dans un bloc de béton. Appliquons à cette barre un effort de
traction F et étudions l’équilibre statique.
Sur un élément de surface latérale ds, le béton exerce sur l’acier une force élémentaire dF, qui
se décompose en deux composantes :
Nous prendrons comme hypothèse que τs est constante sur la surface latérale de la barre.
25
F = ∑ 𝜏 𝑠 𝑑𝑠
𝑑𝑠 = π𝒅𝒙
d’où F = 𝜏𝑠 πl
et d’où
𝐅
𝝉𝒔 =
𝛑𝐥
Une valeur limite pour la contrainte d’adhérence est fixée par le règlement BAEL.
𝝉𝒔𝒖 = 1,35ftj
II. ANCRAGES
Une barre est dite ancrée lorsque l’effort de traction exercé sur cette barre est entièrement
équilibré par l’adhérence entre le béton et l’acier dans la zone d’ancrage.
Par définition, nous désignerons par ls la longueur de scellement droit ; c’est-à-dire la longueur
d’une barre de diamètre capable d’équilibrer avec une contrainte d’adhérence τsu, l’effort
provoquant dans cette barre une contrainte de traction égale à la limite élastique de l’acier f e.
𝑓𝑒 𝜋2
F=
4
Et F = 𝜏𝑠 πls
A défaut de calcul précis, le BAEL permet d’adopter les valeurs forfaitaires suivantes :
REMARQUE
Lorsque la section réelle d’une barre Ar est plus grande que la section calculée Acal, la longueur
d’ancrage ls peut être réduite dans le rapport Acal/Ar sans pouvoir être inférieure à 10 fois le
diamètre de la barre.
Exercice
Une poutre armée avec 2 HA12 comme aciers tendus a pour appui de rive, un poteau de 20x20.
Le béton utilisé pour la poutre et le poteau a pour résistance fc28 = 25 MPa. Les aciers sont
des HA500.
L’effort de frottement sur le béton d’une barre courbe est nettement supérieur à celui d’une
barre droite : à la liaison d’adhérence s’ajoute un effet de frottement dû à la courbure.
Quand les dimensions de la pièce ne sont pas suffisantes pour permettre un ancrage droit de
longueur ls, nous aurons recours à un ancrage courbe (appui extrême des poutres).
Nous prendrons pour les rayons de courbure r les valeurs minimales suivantes :
Ronds lisses :
Barres HA :
- r = 5
Par définition, le crochet normal comporte une partie en demi-cercle suivie d’un retour
rectiligne défini par le schéma ci-dessous :
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À défaut de calcul plus précis, nous pouvons admettre que l’ancrage d’une barre rectiligne
terminée par un crochet normal est assuré lorsque la longueur de la partie ancrée, mesurée
hors crochet est au moins égale à :
- 0,6 ls pour une barre lisse de classe Fe E 215 ou Fe E 235.
- 0,4 ls pour une barre à haute adhérence de classe Fe E 400 ou Fe E 500.
Ainsi, la longueur d’ancrage mesurée hors crochet pour une barre HA Fe E 400 est :
Les armatures du commerce ont une longueur limitée, il est parfois nécessaire d’utiliser
plusieurs barres pour les éléments de grande longueur. Pour établir la continuité des barres,
nous effectuons un recouvrement. Cette longueur sera donc la longueur nécessaire pour
assurer la transmission des efforts qui sollicitent l’armature. Il faut assurer la continuité
mécanique au niveau du recouvrement en mobilisant l’adhérence et le frottement du béton
sur l’armature.
Si c ≤ 5 ∅ ⇒ lr = ls
Si c > 5 ∅ ⇒ lr = ls + c
Les 2 barres sont dans le même alignement et la transmission est assurée par une troisième
barre de même diamètre.
3.3 Jonction des barres tendues avec crochets normaux aux extrémités
Si c ≤ 5 ∅ ⇒ lr = la
Si c > 5 ∅ ⇒ lr = la + c
𝐿
On a e0 > Max{1 𝑐𝑚| }
500
Lorsque l’excentricité e0 de l’effort normal Nu est selon les deux directions, on parle de flexion
déviée composée.
La figure ci-dessous définit les notations complémentaires nécessaires pour les calculs en
flexion composée, avec :
- G0 est le centre de gravité de la section de béton seul,
- A est la section des aciers inférieurs,
- A ’est la section des aciers supérieurs
- va définit la position des aciers inférieurs par rapport à G0.
- d’ définit la position des aciers supérieurs (les moins tendus) par rapport à la fibre
supérieure,
- lf : longueur de flambement de l'élément;
- l : longueur libre de la pièce ;
- h : hauteur de la section droite dans le plan de flambement;
va
31
On tient compte des effets du second ordre de façon forfaitaire en ajoutant à l'excentricité
dite du premier ordre une excentricité dite du second ordre e 2 calculée forfaitairement et
égale à l'expression suivante :
α est un coefficient égal au rapport du moment fléchissant non pondéré dû aux charges
permanentes, et de la somme des moments non pondérés dus à toutes les charges. Le
coefficient α est compris entre 0 et 1 et a pour expression :
𝑀𝑢
ou encore α = 10*(1 - )
1,5𝑀𝑠𝑒𝑟
Φ est un coefficient égal au rapport de la déformation finale due au fluage et de la
déformation instantanée sous la charge considérée. Ce coefficient est généralement égal à 2.
e = e 1 + e2
V.4 VERIFICATIONS EN FLEXION COMPOSEE
Cas 1 : e ≤ d – d’
On dit que le centre de pression est situé entre les armatures. Dans ce cas, et selon la valeur
de l’effort normal, on distingue deux sous-cas :
Cas 2 : e > d – d’
Le centre de pression est hors du noyau central. Dans ce cas aussi, et selon la valeur de l’effort
normal, on distingue deux sous-cas :
5.1.1 A L’ELU
Armatures tendues
Armatures comprimées
On peut aussi adopter une solution dite "solution avec armatures symétriques" dans laquelle
𝐍𝐮 𝐁𝐟𝐭𝟐𝟖
A = A’= Max{ 𝐟 ; }
𝟐𝛄𝐞 𝐟𝐞
𝐬
5.1.2 A L’ELS
Les formules ci-dessus sont reprises en remplaçant Nu par Nser et fsu par 𝝈𝒔𝒕
Armatures tendues
Armatures comprimées
On peut aussi adopter une solution dite "solution avec armatures symétriques" dans laquelle
𝐍𝒔𝒆𝒓 𝐁𝐟𝐭𝟐𝟖
A = A’= Max{ ; }
𝟐𝝈𝒔𝒕 𝐟𝐞
Démarche à suivre
Nbmax = bhfbc
𝑵𝒖 𝑵𝒖
ѱ1 = =
𝑵𝒃𝒎𝒂𝒙 𝒃𝒉𝒇𝒃𝒄
2) On compare ѱ1 à 0,81
2 1+√9−12ѱ1
Si ѱ1 ≤ ,ξ=
3 4(3+√9 − 12ѱ1)
2 (3ѱ1−1)(1− ѱ1)
Si ѱ1 > ,ξ=
3 4ѱ1
L’excentricité critique est donnée dans des tableaux à lecture directe qu’on peut également
consulter au lieu de faire les calculs. (Voir tableaux en fin de chapitre).
Comparer e à eNC.
Si e ≤ eNC, on dit que la section est entièrement comprimée et l’ELU est non atteint.
Alors on place un pourcentage minimal d’armatures identique à celui des poteaux.
𝐁
A = Max{𝟒𝐔 ; 𝟎, 𝟐 }
𝟏𝟎𝟎
e > eNC la section est partiellement comprimée et fera l’objet d’une autre étude. (Voir
paragraphe 5.3).
▪ Si ѱ1 > 0,81
𝒅′ 𝒅′ 𝒆
𝟎,𝟓 − − 𝒀𝟏 (𝟎,𝟓 − − )
𝒉 𝒉 𝒉
On calcule χ = 𝟔 𝒅′
−
𝟕 𝒉
h e
Ou en plus simple, en faisant l’approximation d’ = , χ = 1,32(0,4 – (0,4 - ) Y1
10 h
On compare χ à 0,19.
Si χ > 0,19, la section est partiellement comprimée et fera l’objet d’une autre étude. (Voir
paragraphe 5.3).
Si 0 ≤ χ < 0,19, la section est entièrement comprimée et il n’y a pas besoin d’aciers inférieurs,
mais seulement d’aciers supérieurs A’. (A = 0 et A’≠ 0). (Voir paragraphe 5.4.a)
𝒉 𝒉
Mu fictif = Mu + Nu(d - ) = Nu(e0 + d - )
𝟐 𝟐
On calcule les armatures de la section étudiée en la considérant soumise à une flexion simple
de moment Mu fictif. On obtient :
• une section d’aciers tendus Afictif.
• éventuellement une section d’aciers comprimés A’fictif
35
Cette dernière quantité peut être négative. Dans ce cas on prend comme section A, la section
minimale imposée par la règle du millième et par la règle de non-fragilité.
𝐛𝐡 𝒇𝒕𝟐𝟖
A = Max{ ; 𝟎, 𝟐𝟑𝐛𝐝 }
𝟏𝟎𝟎𝟎 𝒇𝒆
b) Cas où χ < 0
𝐡 𝐡
𝑵𝒖 (𝒅 − +𝒆)−𝒃𝒉𝒇𝒃𝒄 (𝒅 − )
𝟐 𝟐
A’ =
(𝒅−𝒅′ )𝝈′𝟐
𝐡
𝑵𝒖 −𝒃𝒉𝒇𝒃𝒄 (𝒅 − )
𝟐
A= − 𝑨′
𝝈′𝟐
36
ѱ1 ξ ѱ1 ξ ѱ1 ξ ѱ1 ξ ѱ1 ξ
0.000 0.1667 0.160 0.1617 0.325 0.1549 0.490 0.1451 0.655 0.1271
0.005 0.1665 0.165 0.1615 0.330 0.1547 0.495 0.1447 0.660 0.1262
0.010 0.1664 0.170 0.1613 0.335 0.1544 0.500 0.1443 0.665 0.1253
0.015 0.1662 0.175 0.1611 0.340 0.1542 0.505 0.1439 0.670 0.1244
0.020 0.1661 0.180 0.1610 0.345 0.1539 0.510 0.1436 0.675 0.1234
0.025 0.1660 0.185 0.1608 0.350 0.1537 0.515 0.1431 0.680 0.1224
0.030 0.1658 0.190 0.1606 0.355 0.1534 0.520 0.1427 0.685 0.1213
0.035 0.1657 0.195 0.1604 0.360 0.1532 0.525 0.1423 0.690 0.1202
0.040 0.1655 0.200 0.1602 0.365 0.1529 0.530 0.1419 0.695 0.1190
0.045 0.1654 0.205 0.1600 0.370 0.1526 0.535 0.1415 0.700 0.1179
0.050 0.1652 0.210 0.1598 0.375 0.1524 0.540 0.1410 0.705 0.1166
0.055 0.1651 0.215 0.1596 0.380 0.1521 0.545 0.1406 0.710 0.1154
0.060 0.1649 0.220 0.1595 0.385 0.1518 0.550 0.1401 0.715 0.1141
0.065 0.1648 0.225 0.1593 0.390 0.1515 0.555 0.1396 0.720 0.1128
0.070 0.1646 0.230 0.1591 0.395 0.1513 0.560 0.1391 0.725 0.1114
0.075 0.1645 0.235 0.1589 0.400 0.1510 0.565 0.1386 0.730 0.1100
0.080 0.1643 0.240 0.1587 0.405 0.1507 0.570 0.1381 0.735 0.1086
0.085 0.1642 0.245 0.1585 0.410 0.1504 0.575 0.1376 0.740 0.1072
0.090 0.1640 0.250 0.1582 0.415 0.1501 0.580 0.1371 0.745 0.1057
0.095 0.1638 0.255 0.1580 0.420 0.1498 0.585 0.1365 0.750 0.1042
0.100 0.1637 0.260 0.1578 0.425 0.1495 0.590 0.1360 0.755 0.1026
0.105 0.1635 0.265 0.1576 0.430 0.1492 0.595 0.1354 0.760 0.1011
0.110 0.1634 0.270 0.1574 0.435 0.1489 0.600 0.1348 0.765 0.0995
0.115 0.1632 0.275 0.1572 0.440 0.1486 0.605 0.1342 0.770 0.0978
0.120 0.1630 0.280 0.1570 0.445 0.1482 0.610 0.1336 0.775 0.0962
0.125 0.1629 0.285 0.1568 0.450 0.1479 0.615 0.1330 0.780 0.0945
0.130 0.1627 0.290 0.1565 0.455 0.1476 0.620 0.1323 0.785 0.0928
0.135 0.1625 0.295 0.1563 0.460 0.1472 0.625 0.1316 0.790 0.0910
0.140 0.1624 0.300 0.1561 0.465 0.1469 0.630 0.1310 0.795 0.0893
0.145 0.1622 0.305 0.1559 0.470 0.1465 0.635 0.1302 0.800 0.0875
0.150 0.1620 0.310 0.1556 0.475 0.1462 0.640 0.1295 0.805 0.0857
0.155 0.1618 0.315 0.1554 0.480 0.1458 0.645 0.1287 0.810 0.0839
0.320 0.1552 0.485 0.1455 0.650 0.1279
37
𝐿
e1 = e0+max{2cm ; 250
oui
𝑙𝑓 𝑒1
≤ 𝑀𝑎𝑥{15; 20 }
Non h ℎ
MG 𝑀
λ ≤ 70 α =MG+MQ [ou α =10*(1 - 1,5𝑀𝑢 )]
oui 𝑠𝑒𝑟
Non
3𝑙 2
e2 =10𝑓4 h [2 + 2α]
Augmenter b et/ou h
e = e1+ e2
oui non
e ≤ 𝑑 −d’
non oui
Nu ≤ 0 Nu ≤ 0
oui 2 Non
Ѱ1 ≤
3
𝑑′ 𝑑′ 𝑒
0.5 − − Ѱ1(0.5 − − )
𝜒= ℎ ℎ ℎ
6 𝑑′
1+√9−12ѱ1 −
ξ= (3ѱ1−1)(1− ѱ1) 7 ℎ
4(3+√9 − 12ѱ1) ξ=
4ѱ1
38
eNC= ξ h
Oui
oui non
02𝐵 0 ≤ 𝜒 ≤ 0,19
A=Max{4U ; 100 } SECTION PARTIELLEMENT
COMPRIMÉE
ℎ ℎ
𝐸𝑁𝐷 ℎ A=0 𝑁𝑢 (d − + e) − bhbhfbu (d − )
Muf = Mu+Nu(d − ) A′ = 2 2
2 (d − d′ )σ′2
𝑁𝑢
A = ASstfictif - 𝑓𝑒
𝛾𝑠
non oui
A>0
A =Astfictif
𝑏ℎ 𝑓𝑡28
A= Max{1000 ; 0,23bd }
𝑓𝑒
𝐸𝑁𝐷