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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique


Université de Relizane Ahmed Zabana
FACULTÉ DES SCIENCES ET DE LA TECHNOLOGIE
DÉPARTEMENT DE GÉNIE DES PROCÈDES

MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDE


En vue de l’obtention du Diplôme de Licence en Génie des Procédés

Filtration des Eaux Usées


Réalisée par : Encadrée par :

● MOHAMMED SBA Zina • Mr / ZAITER Khaled

● SEGHIER MOUNIRA

Année universitaire : 2022/2021

SOMMAIRE
Chapitre 01 : Généralités sur les eaux usées
Introduction générale
1. Introduction
2. Les eaux usées
3. Les origines des eaux usées :
3.1 Les eaux usées domestiques
3.2 Les eaux usées agricoles
3.3 Les eaux usées industrielles
4. Caractéristiques des eaux usées
4.1 Paramètres physiques
4.1.1 La température
4.1.2 Les matières en suspension
4.1.3 La turbidité
4.1.4 La couleur
4.1.5 La conductivité électrique
4.2 Paramètres chimiques
4.2.1 Oxygène dissous
4.2.2 Demande chimique en oxygène
4.2.3 Carbone organique total
4.2.4 Potentiel hydrogène
4.3 Éléments nutritifs
➢ Azote
➢ Phosphore total
➢ Les nitrates
4.4 Paramètres biologiques
4.4.1 Demande biologique en oxygène

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4.4.2 La biodégradabilité
5. Impacts des eaux usées
5.1 Effet sur l'environnement
5.2 Effet sur la santé de l’homme
6. Conclusion

Chapitre 02 : Généralités sur la filtration


1. Introduction
2. Historique de filtration
3. Définition de la filtration
4. But de filtration
5. Principe de la filtration
6. Description de la filtration
7. Vitesse de filration
8. Les différents procédés de filtration
8.1 La filtration par gravité
8.2 La filtration par surpression
8.3 La filtration sous pression réduite
8.4 La filtration à pression constante
8.5 La filtration à débit constante
9. Constitution d’un filtre
10. Matériaux des filtres

11. Mécanisme de filtration


11.1 Mécanisme de capture

3
★ Tamisage mécanique
★ Dépôt sur le matériau filtrant
11.2 Mécanisme de fixation
11.3 Mécanisme de détachement
12. Avantage d'un filtre
13. Inconvénients d'un filtre
14. Le fonctionnement du filtrage des eaux usées par les plantes
14.1 Le principe
14.2 Les plantes filtrantes les eaux usées
15. Traitement des eaux usées par filtration
16. Conclusion

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Chapitre 01 : Généralités sur les eaux usées

Introduction Générale
L’eau est la vie sur la terre. Donc, l’eau est quelque chose de spécial. Chaque
vivant sur terre (micro-organismes, plantes, animaux, êtres humains et même
notre cerveau) consiste principalement en eau. Le monde contient aussi
beaucoup d’eau plus que 70% de la totalité de l’eau contenue sur terre,
seulement une petite partie qui est convenable pour la consommation humaine
ou l’usage agricole (approximativement 0.5% de toute l’eau dans le monde).
Cette petite fraction d’eau douce doit pourtant satisfaire l’ensemble des besoins
de l’humanité .

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1.Introduction
La pollution de l’eau s’entend, une modification défavorable ou nocive des
propriétés physico-chimiques et biologiques, produite directement ou
indirectement par les activités humaines, les rendant impropres à l'utilisation
normale établie. Les eaux usées sont toutes les eaux des activités domestiques,
agricoles et industrielles chargées en substances toxiques qui parviennent dans
les canalisations d’assainissement. Les eaux usées englobent également les eaux
de pluies et leur charge polluante, elles engendrent au milieu récepteur toutes
sortes de pollution et de nuisance .

2.Les eaux Usées


Les eaux usées peuvent être définies comme toute eau ou tout liquide contenant
des impuretés ou des polluants sous forme de solides, de liquides ou de gaz ou
leurs combinaisons à une concentration telle qu’elle est nocive si rejetée dans
l’environnement.

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Figure 1.2 Un réseau obstrué d’évacuation des eaux usées

3.Origine des eaux usées

3.1 Les eaux usées domestiques


Les eaux usées domestiques, également appelées eaux usées
municipales ou simplement eaux usées, sont les eaux usées qui ont été
rejetées des zones résidentielles, commerciales et institutionnelles

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d’une ville ou d’un village ou d’une communauté et recueillies par le
réseau d’égouts.
● Parfois, les déchets liquides partiellement traités des petites
industries sont également collectés et rejetés dans les égouts
sanitaires et donc inclus dans les eaux usées domestiques.
● En général, les eaux usées domestiques contiennent des solides
organiques et inorganiques et des micro-organismes.
● Les eaux usées domestiques, en général, sont composées à
99,9% d’eau et ne contiennent que 0,1% de solides.
3.2 Les eaux usées agricoles
Elles représentent les eaux qui ont été polluées par des substances utilisées dans
le domaine agricole. L’agriculture est une source de pollution des eaux non
négligeable car elle apporte les engrais et les pesticides. Elle est la cause
essentielle des pollutions diffuses, les eaux agricoles issues de terres cultivées
chargées d’engrais nitratés et phosphatés conduisent par ruissellement à un
enrichissement en matières azotées ou phosphorées des nappes les plus
superficielles et des eaux des cours d’eau .
3.3 Les eaux usées industrielles
Les eaux usées d’origine industrielle, contrairement à celles citées auparavant,
ont généralement une composition plus spécifique. Leur composition est
directement liée au type d’industrie considérée. Elles peuvent présenter des
caractéristiques de toxicité propres liées aux produits chimiques transportés.
Elles sont donc très différentes des eaux usées domestiques. Leurs
caractéristiques varient d’une industrie à l’autre. En plus des matières
organiques, azotées ou phosphorées, elles sont chargées en substances
chimiques, organiques et métalliques. Selon leur origine industrielle elles
peuvent également contenir :
- des graisses (industries agroalimentaires, équarrissage) ;
- des hydrocarbures (raffineries) ;
- des métaux (traitements de surface, métallurgie) ;
- des acides, des bases et divers produits chimiques (industries chimiques
diverses,
- Tanneries) ;
- de l’eau chaude (circuit de refroidissement des centrales thermiques) ;

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- des matières radioactives (centrales nucléaires, traitement des déchets
radioactifs).
Avant d’être rejetées dans les réseaux de collecte, les eaux usées industrielles
doivent faire l’objet d’un traitement. Elles ne sont mélangées aux eaux
domestiques que lorsqu’elles ne présentent plus de danger pour les réseaux de
collecte et ne perturbent pas le fonctionnement des stations d’épuration .

4.Caractéristiques des eaux usées


Les eaux usées sont caractérisées en fonction de leur composition physique,
chimique et biologique, selon le niveau de polluants et les normes fixées. Ces
caractéristiques déterminent les techniques de traitement à utiliser pour répondre
aux réglementations concernant les rejets.

4.1 Paramètres physiques

4.1.1 La température (T)


La température est un facteur important des milieux aquatiques. Sa mesure est
nécessaire, étant donné que son élévation peut perturber la vie aquatique. Elle
agit comme facteur physiologique sur le métabolisme et la croissance de la
plupart des organismes vivants dans l’eau et est, de ce fait, directement liée à la
vitesse de dégradation de la matière organique. La température joue également
un rôle important dans la nitrification et la dénitrification biologique. La
nitrification est optimale pour des températures variant de 28 à 32 °C par contre,
elle est fortement diminuée pour des températures de 12 à 15 °C et elle s’arrête
pour des températures inférieures à 5 °C .

4.1.2 Les matières en suspension (MES)


Les MES représentent l’ensemble des particules organiques volatiles (MVS) ou
minérales (MMS), non dissoutes de la pollution dans l’eau, c’est donc un

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paramètre important et représentatif du degré de la pollution d’un effluent urbain
ou même industriel. Les MES sont composées en moyenne de 70% des MVS et
30% des MMS. Les MES sont l’indicateur de la turbidité, leur abondance dans
l’eau augmente la turbidité.
Les MES s’expriment par la relation suivante :
MES = 30% MMS + 70% MVS
4.1.3 La turbidité
La turbidité est une caractéristique optique de l’eau, il s’agit de sa capacité à
absorber ou diffuser la lumière. La turbidité est donc un des facteurs de la
couleur de l’eau. La turbidité est due à la présence dans l’eau des MES
minérales ou organiques. Ainsi, plus une eau est chargée en particules en
suspension, plus elle est turbide. Les conséquences de la turbidité concernent la
pénétration de la lumière et des ultra-violets dans l’eau, et donc la photosynthèse
et le développement des bactéries. Par ailleurs, la couleur de l’eau affecte aussi
sa température et donc sa teneur en oxygène, son évaporation et sa salinité.
4.1.4 La couleur
La couleur des eaux usées est distinguée à l’œil nu, elle est influencée par les
matières organiques et minérales présentes dans l’effluent, ainsi que des
colorants dissous. Les eaux usées résiduaires fraîches sont brunes et jaunâtres et
deviennent noires avec le temps, tandis que les effluents industriels font
apparaître d’autres couleurs.
4.1.5 La conductivité électrique (CE)
La conductivité est la propriété que possède une eau à favoriser le passage d’un
courant électrique. Elle fournit une indication précise sur la teneur en sels
dissous (salinité de l’eau). La conductivité s’exprime en (micro Siemens par
centimètre) et est l’inverse de la résistivité qui s’exprime en (Ohm par
centimètre). La mesure de conductivité permet d’évaluer la minéralisation
globale de l’eau. Sa mesure est utile car au-delà de la valeur limite de la salinité
correspondant à une conductivité de 2500 μSm.cm-1, la prolifération de
microorganismes peut être réduite d’où une baisse du rendement épuratoire.

4.2 Paramètres Chimiques

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4.2.1 Oxygène dissous
Ce paramètre représente la quantité d’oxygène dissous dans l’eau en mg.L-1
mesuré à l’aide d’un oxymètre. Sa détermination est importante car il est
primordial pour maintenir la vie dans un milieu aquatique. Il est nécessaire à la
photosynthèse et l’altération des composés organiques. L’oxygène dissous
dépend de la température, plus cette dernière est basse, plus l’oxygène est
soluble dans l’eau .

4.2.2 Demande chimique en oxygène (DCO)


Elle représente la consommation en oxygène lors d’une réaction d’oxydation des
matières oxydables par un oxydant puissant en présence de catalyseur.
4.2.3 Carbone organique total (COT)
Le Carbone Organique Total est mesuré directement, dans un test instrumental,
et non indirectement par la détermination de l’oxygène consommé. Le test COT
mesure tout le carbone libéré sous forme de CO. Pour garantir que le carbone
mesuré est bien du carbone organique, les formes inorganiques du carbone
(CO2, HCO3-, etc.) doivent être éliminées avant l’analyse ou être corrigées lors
du calcul. Le test COT a été principalement utilisé jusqu’à présent dans la
recherche ou dans les évaluations détaillées des caractéristiques du liquide, en
raison des coûts élevés de l’équipement.

4.2.4 Potentiel hydrogène (PH)


La mesure du pH des eaux usées donne une indication sur l’alcalinité ou
l’acidité de ces eaux. Il est important pour la croissance des micro-organismes
qui ont généralement un pH optimal variant de 6,5 à 7,5. Des valeurs de pH
inférieures à 5 ou supérieures à 8,5 affectent directement la viabilité et la
croissance des micro-organismes. Le pH est donc l’un des paramètres les plus
importants de la qualité de l’eau. Il doit être étroitement surveillé au cours de
toutes opérations de traitement.
pH = log 1/[H+]
4.3 Éléments nutritifs
La détermination des teneurs de l’azote et du phosphore total dans les eaux
usées épurées, montre le risque que présentent ces deux éléments vis-à-vis du

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phénomène d’eutrophisation et de la pollution des nappes. Toutefois, ils sont
considérés comme des fertilisants en cas de réutilisation en irrigation.
Ces deux éléments se présentent sous diverses formes :
➢ Azote : il est présent dans les eaux usées sous forme d’azote organique,
d’azote ammoniacal (NH3, NH4+), de nitrates (NO3-) et de nitrites
(NO2-) .
On distingue :
- L’Azote total : qui regroupe toutes les formes citées ci- dessus,
- L’Azote kjeldahl (NTK) : qui représente l’azote ammoniacal et l’azote
Organique
➢ Phosphore total : il se trouve sous forme ortho-phosphate (PO4+)
combiné avec des matières organiques (phospholipides, acides nucléiques,
etc.) et minérales (Al, Fe et Ca)
➢ Les nitrates : Les nitrates se trouvant naturellement dans les eaux
provenant en grande partie de l’action de l’écoulement des eaux sur le sol
constituant le bassin versant. Leurs concentrations naturelles ne dépassent
pas 3 mg /L dans les eaux superficielles et quelques mg/L dans les eaux
souterraines. La nature des zones de drainage joue donc un rôle essentiel
dans leur présence et l’activité humaine accélère le processus
d’enrichissement des eaux nitrates . La teneur en nitrates est en
augmentation ces dernières années, de l’ordre de 0,5 à 1mg/l/an, voire 2
mg/l/an dans certaines régions.

4.4.1 Demande biologique en oxygène (DBO)


La demande biologique en oxygène (DBO) est définie comme étant la quantité
d’oxygène consommée par les microorganismes lors de l’oxydation de la
matière organique biologiquement dégradable contenue dans l’effluent liquide.
Elle se mesure au bout de 5 jours 20 °C et dans le noir, c’est ce qu’on appelle
DBO5 . Elle représente la pollution organique carbonée biodégradable. D’autres
variantes de la DBO sont utilisées comme la DBO7 ou encore la DBO21,
appelée la DBO ultime. Elle est exprimée en milligrammes par litre d’oxygène
(mgO2.L-1). Elle se résume à la réaction chimiques suivante :
Substrat + microorganismes + O2 → CO2 + H2O + énergie + biomasse
4.4.2 La biodégradabilité

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La biodégradabilité traduit la capacité d’un effluent à être décomposé ou oxydé
par les microorganismes qui interviennent dans le processus de traitement
biologique des eaux. La DCO et la DBO sont des paramètres complémentaires.
La DCO renseigne sur la totalité des matières oxydables mais ne donne aucun
renseignement sur leur biodégradabilité. La DBO indique la quantité de matières
biodégradables d’un effluent. Le rapport DCO/DBO5 permet de qualifier la
biodégradabilité d’un effluent
- DCO/DBO5 < 2 : effluent facilement biodégradable (eaux usées
provenant d’industries agroalimentaires dont la DBO5 élevée) ;
- 2 < DCO/DBO5 < 4 : effluent moyennement biodégradable ;
- DCO/DBO5 > 4 : effluent difficilement biodégradable.
Le rapport DCO/DBO5 très élevé traduit la présence dans l’eau d’éléments
inhibiteurs de la croissance bactérienne, tels que, les sels métalliques, les
détergents, les phénols, les hydrocarbures, etc. Le rapport DCO/DBO5
détermine le choix de la filière de traitement à adopter, si l’effluent est
biodégradable on applique un traitement biologique, sinon on applique un
traitement physico-chimique.

5. Impacts des eaux usées


Les eaux usées ont des effets néfastes sur l’environnement et les êtres vivants.
5.1 Effet sur l’environnement :
Avec un taux de recouvrement de réseau national d’assainissement égal à 85%,
certaines agglomérations et communes déversent leurs eaux usées directement
dans le milieu naturel, les oueds, les barrages ainsi que dans la mer .
5.2 Effet sur la santé de l’homme :
Dans les pays en développement 80% des maladies sont de causes hydriques.
Selon l’OMS, 1,6 millions d’enfants meurent chaque année de maladies
hydriques.

6. Conclusion

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Les eaux usées ont donc plusieurs origines et ont une composition diversifiée,
elles sont caractérisées par différents paramètres qui permettent de mesurer la
charge polluante de l’effluent liquide. Les eaux usées ont un impact néfaste sur
le milieu naturel, leur rejet dans la nature subit donc à des normes de
réglementation établies au niveau national et international.

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Chapitre 02 : Généralité sur la filtration

1. Introduction
La filtration, procédé permettant de séparer un solide en suspension, par
exemple un précipité, du liquide dans lequel il se trouve, en filtrant le solide à
travers un milieu poreux qui peut être facilement pénétré par les liquides. La
filtration est un procédé de fabrication de base dans l’industrie chimique ; elle a
également de nombreuses applications, telles que le brassage du café, la
clarification du sirop de sucre, l’épuration des eaux d’égout. Le solide à filtrer
est appelé suspension. Le liquide qui est passé à travers le filtre est appelé filtrat.
On utilise quatre types généraux de moyens de filtrage dans les procédés de
filtration :les filtres granulaires, tels que le sable ou le charbon de bois broyé, les

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feuilles feutrées, telles que le papier, ou des filtres, tels que les mailles de
vêtements ou de fil, les filtres poreux et rigides, tels que ceux qui se forment en
chauffant la brique ou l’argile à basse température, et enfin, les filtres composés
de membranes semi-perméables ou pénétrables, telles que les membranes
animales. Les filtres du dernier type sont utilisés pour séparer par dialyse les
solides dispersés.
2. Historique de filtration
La filtration est l’une des techniques les plus anciennes et de loin la plus
appliquée dans les opérations de traitement de l’eau, qu’elle soit à usage
industriel ou domestique. C’est en 1804 qu’un écossais, du nom de John Gibb, a
conçu et construit pour la première fois un filtre à sable expérimental pour sa
blanchisserie de Daisley. Produisant plus d’eau » traitée « qu’il n’en avait
besoin, il commença à en vendre le surplus à la population. Par la suite, lui-
même et d’autres techniciens perfectionnèrent cette méthode, à tel point qu’en
1829 fut construite pour la première fois une installation de filtration de l’eau,
destinée à la consommation de la ville de Londres, sous la direction d’un nommé
James Simpson. Depuis, cette méthode de traitement commença à se proliférer
dans le monde industrialisé de l’Europe de l’époque .Elle a prouvé son efficacité
par suite de nombreuses épidémies qui ont ravagé certaines populations
Consommant de l’eau non filtrée et épargnant pendant la même période d’autres
populations consommant la même eau, mais filtrée .C’est le cas de l’épidémie de
choléra de 1892, dont près de la moitié de la population de Hambourg a été
victime, consommant le se aux de l’Elbe à l’état brut, et dont est sortie indemne
la population d’Altona, procédant à la filtration de ces eaux.
Des suites des découvertes de Pasteur et autres, des examens biologiques Sur
plusieurs échantillon sont donné des résultats confirmant l’amélioration de la
qualité bactériologique de l’eau après filtration .Cette Technique fut alors
largement adoptée comme moyen de « traiter » l’eau avant consommation, et
gagna du terrain tout en s’améliorant au fil du temps grâce aux progrès
techniques .Il s’en est suivi la naissance des filtres rapide et la transformation
dans la plupart des cas de la filtration seulement en une étape du traitement de
l’eau après la décantation et d’autres stades de prétraitement et avant la
stérilisation et d’autres stades de post-traitement.
3. Définition de la filtration
La filtration est un procédé physique qui permet l’élimination des particules en
suspension en forçant l’eau à traverser un milieu poreux. Les particules
s’accumulent sur les pores de ce milieu causant son colmatage, il est donc

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nécessaire de le nettoyer de façon continue ou de façon intermittente. La
filtration est généralement précédée de la coagulation-floculation et de la
décantation, elle permet donc d’obtenir une bonne élimination de bactéries, de la
couleur et de la turbidité. Les procédés de coagulation, floculation, décantation
et filtration sont souvent combinés dans un même ouvrage.
4. But de filtration
La filtration, habituellement précédée des traitements de coagulation, de
floculation et de décantation, permet d’obtenir une bonne élimination des
bactéries, de la couleur, de la turbidité et, indirectement, de certains goûts et
odeurs.
5. Principe de filtration
La rétention des particules se déroule à la surface des grains, grâce à des forces
physiques. La plus ou moins grande facilité de fixation dépend étroitement des
conditions d’exploitation du filtre et du type de matériaux utilisé. L’espace inter
granulaire définit la capacité de rétention du filtre. Au fur et à mesure du
passage de l’eau, il faut alors déclencher le rétro lavage, la biomasse qui se
développe sur le matériau filtrant, peut efficacement réduire le taux
d’ammonium de l’eau par la nitrification. La filtration permet une élimination
correcte des bactéries, de la couleur et de la turbidité et indirectement les odeurs.

6. Description de la filtration
Dans les processus de traitement de l’eau, la filtration intervient au dernier stade
des traitements physiques, c’est-à-dire après la coagulation et décantation dont
le cas où elles existent. Elle a pour but d’arrêter les particules trop petites pour
ainsi décanter. Nous ne considérerons que la filtration en volume, opération au
cours de laquelle les matières en suspension sont retenues à l’intérieur de la
masse poreuse. Cela implique que ces matières en suspension aient des
dimensions inférieures à celles des pores du filtre, sinon elles seront retenues à
la surface où l’on eut observé une filtration dite en surface ou en gâteau. Procédé
couramment utilisé en génie chimique mais qu'on ne rencontre en hydraulique
urbaine que dans les procédés de traitement des boues par lit de séchage ou par
filtration sous vide. Les chercheurs admettent cependant que la filtration doit
être abordée en considérant deux phénomènes distincts : le transport et la
filtration. Le premier concept désigne tous les processus qui déplacent les
particules dans les pores de masse filtrante les amenant au contact d'un grain
solide ou d'un dépôt antérieur où elles pourront se fixer. Le second concept

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désigne les mécanismes qui font qu'une particule en suspension soit retenue au
sein de la masse filtrante.
7. Vitesse de filtration
On désigne par U et on appelle vitesse de filtration le quotient du débit Q
passant dans un filtre par la surface de ce filtre. Cette vitesse est effectivement la
vitesse de l’eau dans la couche qui surmonte le matériau filtrant. Cette définition
rappelle d’ailleurs la notion de vitesse ascensionnelle de l’eau dans les
décanteurs. Elle n’à aucune réalité physique à l’intérieur de la masse filtrante où
la vitesse moyenne réelle de l’eau est sa vitesse interstitielle, soient en début de
filtration :
Uf =UF
En appelant f la porosité initiale du milieu, et au cours de la filtration :
Uf =UF−QΡ
Q étant la masse des dépôts accumulés par unité de volume, et ρ la masse
volumique de ces dépôts.

8. Les différents procédés de filtration


Le but de la filtration est de séparer les constituants d’un mélange liquide-solide
par passage à travers un milieu filtrant. Cette opération est beaucoup plus rapide
que la sédimentation : elle est donc plus utilisée. On récupère après filtration soit
le solide (après une cristallisation), soit le liquide (récupération d’eaux usées
avant traitement et après sédimentation), soit le liquide et le solide (opération de
recristallisation). On distingue :
8.1 La filtration par gravité :
Le mélange est soumis uniquement à la pression atmosphérique. Le liquide
passe à travers le support filtrant, qui peut être du sable par exemple, tandis que
le solide est récupéré sur le support filtrant.

8.2 La filtration par surpression :


La suspension arrive sous pression dans le filtre.
8.3 La filtration sous pression réduite :

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Le mélange est soumis d’un côté du filtre à la pression atmosphérique, et de
l’autre côté, où sort le filtrat, à une dépression réalisée grâce à une pompe à vide.
Lors du passage d’une suspension à travers un milieu filtrant, le fluide circule à
travers les ouvertures tandis que les particules sont arrêtées. En s’enchevêtrant,
ces dernières finissent par former un second milieu filtrant pour les autres
particules qui se déposent d’une manière continue sous forme de gâteau dont
l’épaisseur va en croissant au fur et à mesure de l’écoulement de la suspension.
8.4 Filtration à pression constante :
On régule la différence de pression amont-aval à une valeur constante.
L’épaisseur du gâteau augmentant au cours du temps, la vitesse de filtration va
donc diminuer sous l’effet de l’augmentation de la perte de charge. C’est la
filtration la plus utilisée dans l’industrie.

8.5 Filtration à débit constant :


On augmente au cours du temps la différence de pression amont-aval pour
garder un débit constant malgré l’augmentation de perte de charge. Comme on
l’a vu, la suspension à filtrer est dirigée vers un support filtrant que le liquide
seul traverse sous l’influence d’une différence de pression. La méthode pour
classer les filtres se base sur la manière de réaliser ce gradient de pression. On
a:
- La filtration sous pression, lorsque la pression est appliquée sur la face
amont de la surface filtrante, l’autre face restant à la pression
atmosphérique ;
- La filtration sous vide, si l’on crée une dépression sur la face aval du
milieu poreux, l’autre face restant à la pression atmosphérique ;
- La filtration par gravité, quand la suspension s’écoule due à la pression
hydrostatique ; cette méthode est généralement utilisée lorsqu’il s’agit de
traiter d’importantes quantités de d’autres critères de classification de la
filtration sont :
- Le mode d’opération : en continu, semi-continu ou en discontinu ;
- La technique de filtration : sur gâteau, à courant croisés ou sur membrane
9. Constitution d’un filtre
Tout filtre est composé de trois parties. On retrouve le fond, le gravier support et
le matériau filtrant. Le premier élément doit être solide pour supporter le poids
de l’eau, du sable et du gravier. Il doit permettre la collecte et l’évacuation de

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l’eau filtrée, le plus souvent par des buselures incorporées, et la réparation
uniforme de l’eau de lavage. Le gravier a pour rôle de retenir le sable et
d’améliorer la distribution de l’eau de lavage dans le filtre.
10 .Matériaux des filtres
Selon le type de filtre adopté, on a recourt à divers matériaux filtrants ; on utilise
ainsi :
1. Des tissus de fibres, des toiles métalliques ou des pierres poreuses à
interstices très fins. Ces matériaux retiennent les solides en surface ; on
les utilise rarement pour traiter des quantités d’eau importantes.

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2. Des granules libres qui n’adhèrent pas les unes aux autres. Ces matériaux
sont insolubles et inattaquables par le liquide filtré ou par les solides qui
s’y déposent. La filtration a lieu soit en surface, soit en profondeur, selon
les caractéristiques granulométriques du matériau filtrant et selon la
grosseur et la cohésion des solides en suspension. Le sable, l’anthracite et
l’ilménite sont couramment utilisés dans les usines de traitement des eaux.

11.Mécanisme de filtration
L’arrêt des particules que transporte l’eau à filtrer peut s’effectuer de diverses
façons selon la taille de ces saletés, de leur fragilité, de leur potentiel zêta et de
leur nature chimique. La filtration se déroule dans le volume des vides du
matériau. Trois mécanismes sont possibles.
11.1 Mécanisme de capture
Les mécanismes de capture sont essentiellement de deux natures :
- Tamisage mécanique :

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Il s’agit de la rétention des particules plus grosses que la maille du filtre ou que
celle des éléments déjà déposés formant eux-mêmes matériaux filtrants. Ce
phénomène intervient d’autant plus que la maille du matériau filtrant est plus
fine. Il est de peu d’importance pour un lit filtrant composé des matériaux
relativement grossier. Dans le cas contraire, il est prépondérant dans une
filtration sur support mince.
- Dépôt sur le matériau filtrant :
La particule en suspension suit dans le liquide une ligne de courant ; sa taille,
comparée à celle des pores, pourrait lui permettre de traverser le matériau
filtrant sans être arrêtée.
Différents phénomènes entraînent cependant un changement de trajectoire et le
contact avec le matériau.
On distingue en particulier :
- L’interception directe par frottement ;
- La diffusion par mouvement brownien ;
- L’inertie de la particule.
- La décantation : par leur poids les particules peuvent se déposer sur le matériau
filtrant quel que soit le sens de filtration. Ces différents mécanismes de capture
interviennent principalement dans la filtration en profondeur.
11.2 Mécanismes de fixation :
La fixation des particules à la surface du matériau filtrant est favorisée par une
faible vitesse d’écoulement. Elle est due à des forces d’origine physique
(coincement, cohésion…), et à des forces d’adsorption, principalement les forces
de Van der Waals.

11.3 Mécanisme de détachement :


Le détachement sous l’influence de la vitesse de l’eau lors du lavage. Les plus
grosses particules subissent un arrêt purement mécanique dans l’espace inter
granulaire qui diminue avec l’accumulation des MES et le passage de l’eau se
réduit : c’est le colmatage. Ce phénomène provoque une perte de charge.
D’autre part, le lit filtrant retient des particules beaucoup plus fines que les
capillaires eux-mêmes par des mécanismes d’adsorption et par emprisonnement
dans des pores devenus stagnants.

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12. Avantage d’un filtre :
- Aucun élément mécanique ;
- Nécessite pas l’ajout de produit chimique
- Nécessite des maintenances périodiques ;
- Produit une eau de grande qualité ;
- Peut être utilisée/implémentée dans des pays en voie de développement.
13. Inconvénients d’un filtre :
- Nécessite de grandes surfaces et de grandes quantité de médias filtrant ;
- Des eaux très chargées peuvent colmater rapidement ces filtres ;
- Les eaux peu chargées en matière organique peuvent limiter l’enlèvement
biologique ;
- Limitation dans les pays froids.
14. Le fonctionnement du filtrage des eaux usées par les plantes
Dans la nature, les zones humides jouent un rôle important dans l’assainissement
naturel des eaux des lacs, ruisseaux et rivières parmi d’autres. C’est de ce
processus naturel qu’a été inspirée la Phytoépuration, un système dans lequel les
plantes filtrent les eaux usées. Une alternative intéressante par rapport aux
stations d’épuration et aux systèmes d’assainissements autonomes. Ce qu’il faut
comprendre dans le fonctionnement du filtrage des eaux usées par les plantes.
14.1 Principe de fonctionnement de filtration par les plantes
Les plantes filtrent les eaux usées, plus particulièrement, certaines espèces de
plantes aquatiques sont capables de transformer les polluants présents dans
l’eau, tels que le chlore, le phosphore, l’azote et les métaux lourds. Ces éléments
sont nocifs pour l’environnement, mais constituent cependant d’excellentes
nourritures pour ces plantes aquatiques abritant de nombreux micro-organismes
microscopiques participant à l’épuration de l’eau. Les bactéries vont ainsi
transformer les matières organiques en gaz qui deviendra la nourriture des
plantes. Ces dernières vont ensuite croître et dégager de L’oxygène. Ainsi, les
plantes filtrent les eaux usées grâce à leur photosynthèse, dont L’oxygène issu
procédera à l’épuration de l’eau.

14.2 Les plantes filtrantes les eaux usées

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● L’iris des marais réduit le nombre de coliformes fécaux et élimine les
bactéries indésirables.
● Le Scirpe (Schoenoplectus lacustris) qui absorbe et brise les composés
chimiques présents dans les hydrocarbures et les phénols, et les
transforme en molécules inoffensives pour l’environnement. Cette plante
est aussi précieuse pour ses propriétés oxygénantes.
● Les Carex, très ornementaux en bord de bassin, sont utilisés pour détruire
les germes.
● Les typhas, plus connus sous le nom de « massettes » très appréciés par
les libellules qui aiment s’y reposer, sont de très bons filtrants pour les
produits chlorés.
● Les Juncus quant à eux, transforment les phénols, tout en oxygénant le
bassin.
● Les Phragmites australis sont des plantes qui remplissent de multiples
fonctions : elles dépolluent, filtrent et oxygènent l’eau. Leurs panicules
plumeuses sont du plus bel effet lorsqu’elles se meuvent dans le vent.

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A- L’iris des marais
B- Le scripe
C- Les carex
D- Les typhas
E- Les juncus
F- Les phragmites

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15. Conclusion
On peut dire qu’à partir d’une eau usée et grâce aux procédés de traitement, il
est possible d’obtenir toute une gamme d’eaux de qualités différentes. A
chacune de ces qualités peut correspondre un usage particulier. Il est clair que
les traitements qui existent peuvent réduire les concentrations des polluants sous
toutes leurs formes, à des niveaux qui sont actuellement considérés comme non
dangereux

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