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Modélisation du comportement des fondations profondes

dans les argiles molles


Ngoc-Thanh Nguyen

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Ngoc-Thanh Nguyen. Modélisation du comportement des fondations profondes dans les argiles
molles. Géotechnique. Laboratoire Sols, Solides, Structures - Risques; IP Grenoble, 2008.
Français. <tel-01150871>

HAL Id: tel-01150871


https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01150871
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INSTITUT POLYTECHNIQUE DE GRENOBLE

N° attribué par la bibliothèque

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THÈSE
pour obtenir le grade de

DOCTEUR DE L’IP Grenoble


Spécialité : « Mécanique : Conception, Géomécanique, Matériaux »
Préparée au Laboratoire Sols, Solides, Structures - Risques
Dans le cadre de l’Ecole Doctorale « Mécanique et Energétique »
présentée et soutenue publiquement
par

NGUYỄN Ngọc Thanh


le 10 mars 2008
___________________________

MODELISATION DU COMPORTEMENT DES FONDATIONS


PROFONDES DANS LES ARGILES MOLLES
___________________________

Directeur de thèse : M. Pierre FORAY


Co-directeur de thèse : M. Etienne FLAVIGNY

JURY

M. M. BOULON Professeur à l’UJF Président


Mme. F. MASROURI Professeur à l’INPL-Nancy Rapporteur
M. R. FRANK Professeur à l’ENPC Rapporteur
M. P. FORAY Professeur à l’IP-Grenoble Directeur de thèse
M. E. FLAVIGNY Maître de conférences à l’UJF Co-directeur
M. J-P. NAUROY Docteur-ingénieur de l’IFP Examinateur
M. S. LAMBERT Directeur technique de KELLER-France Examinateur
Kính tặng bố mẹ tôi

A mes parents, mes frères et sœurs


A ma famille
Remerciements

Je voudrais tout d’abord exprimer ma reconnaissance et ma sympathie à Monsieur Pierre


FORAY, Professeur à l’INPG, directeur de thèse, et à Monsieur Etienne FLAVIGNY, Maître de
Conférence à l’UJF, mon co-encadrant, pour m’avoir accueilli dans l’équipe GéO et accompagné au
cours de ma thèse. Leurs confiances, leurs disponibilités, leurs conseils, leurs encouragements et le
grand intérêt qu’ils m’ont porté ont été précieux pour moi.
Mes sincères remerciements s’adressent à Monsieur Marc BOULON, Professeur Emérite à
l’UJF, pour m’avoir fait l’honneur d’accepter de présider le Jury de cette thèse, ainsi que pour tous ses
encouragements.
Je voudrais remercier chaleureusement Monsieur Roger FRANK, Professeur à l’ENPC et
Madame Farimah MASROURI Professeur à l’ENPL-Nancy, d’avoir bien voulu accepter d’être
rapporteurs, pour leurs lectures attentives et pour toutes leurs remarques constructives sur le
manuscrit.
Je tiens à remercier Monsieur Jean-François NAUROY, docteur-ingénieur au département
géotechnique de l’IFP et Monsieur Serge LAMBERT, directeur technique de KELLER-France
d’avoir bien voulu acepter d’être examinateurs, de leurs disponibilités, de leurs relectures minutieuses
du manuscrit.
Pour réaliser cette thèse, j’ai eu la chance d’obtenir une bourse de doctorat BDI-PED du
Centre National de Recherche Scientifique (CNRS). J’aimerais remercier vivement cet organisme. Un
remerciement s’adresse également au CLAROM (Club pour les actions de Recherche sur les
Ouvrages en Mer) qui m’a invité à participer au projet de “Sols marins grande profondeur” pour
étudier le comportement des sédiments très mous des grands fonds marins.
Je voudrais maintenant remercier tous les membres du laboratoire 3S-R pour leur
disponibilité et leur esprit de convivialité. Mes remerciements s’adressent particulièrement à Marcos,
Luisa, Emmanuel, Gabriela, Jérémy, Lionel, Florent, Julien, « petit » Luc, « vieux » Luc, Carole,
Anca, Elma, Gelet, Xianwei, Mohammad, pour leur gentillesse, leur soutiens, leurs encouragements
pendant mon séjour.
Une pensé à la mémoire de Jane et Mark qui ont passé leur dernière nuit ensemble au sommet
de l’Aiguille de Bionnassay près du Mont Blanc. Je vous remercie beaucoup et je ne dois pas oublier
vos sympathies et vos sourires.
Je tiens à remercier également tous mes amis vietnamiens (Thao, Hung, Khoa, Huy, Hong,
Tuan, Lam, Linh, Van, Ha et etc) qui ont partagé des grands moments et m’ont donné leurs
encouragements au cours de ma thèse.
Enfin, je remercie chaleureusement mes parents, mes frères et sœurs pour leurs soutiens
gigantesques, leurs sentiments, leurs encouragements.
Merci à tous,
Grenoble, mars 2008

NGUYEN Ngoc-Thanh
Titre : Modélisation du comportement des fondations profondes
dans les argiles molles

Résumé

L’objectif de la thèse est la modélisation du comportement des ouvrages dans les sols mous,
du type de ceux rencontrée en Asie du Sud-Est ou dans les grands fonds marins. Il s’agit d’un travail
essentiellement numérique, qui comporte également une partie expérimentale significative concernant
la détermination du comportement mécanique de ces argiles très molles. On a abordé l’étude
tridimensionnelle des groupes de pieux, puis celle des fondations mixtes radier-pieux et enfin la
solution alternative du renforcement des sols mous par colonnes ballastées. On a précisé les
interactions entre les différents pieux (ou colonnes) des groupes et celles entre radier, sol et pieux. Les
effets de l’entraxe et de la longueur des pieux (ou des colonnes) sur l’efficacité des groupes ou des
fondations mixtes ont été également considérés. On a mis particulièrement en évidence l’effet négatif
du radier dans la partie supérieure des pieux ainsi que la distribution non-uniforme du frottement
latéral autour de ceux-ci. En ce qui concerne les colonnes ballastées, on montre le rôle essentiel de la
prise en compte de leur mise en place dans la simulation numérique, et qu’une expansion de type
pressiométrique des colonnes permet de retrouver les facteurs de réduction des tassements observés
sur site.

Mots clés : argile molle, triaxial, frottement latéral, résistance en pointe, fondation mixte, groupe de
pieux, colonnes ballastées, mise en place de colonnes, effet de groupe, effet d’entraxe.

Title: Modelling of the behaviour of deep foundations in soft clays

Abstract

The thesis aims at modelling the behaviour of foundations in soft soils, such as those found in
South-East Asia or in the deep seabed. The work is essentially numerical but includes also a
significant experimental part concerning the determination of the mechanical behaviour of very soft
clays. A 3D numerical modelling has been developed for pile groups, piled raft foundations and the
alternative solution of soil reinforcement by stone columns. The interactions between the different
piles (or columns) of groups and those between raft, soil and piles have been detailed. The effects of
pile (or columns) spacing and length on the efficiency of groups and mixed foundations were
considered. The negative effect of the raft in the upper part of the piles, as well as the non-uniform
distribution of friction around piles has been particularly highlighted. The key role of the simulation
of the installation of the stone columns has been emphasized. It has been shown that a pressuremeter
type expansion of the columns can reproduce the reduction in settlements observed in-situ.

Key works: soft clay, triaxial, friction lateral, point resistance, piled raft, pile group, stone columns,
effect of installation of stone columns, group effect, and effect of pile spacing.
TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION GENERALE ........................................................................................................ 1


Problématique et motivation ........................................................................................................... 1
Objectifs .......................................................................................................................................... 2
Organisation .................................................................................................................................... 3
CHAPITRE 1 ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE ................................................................................ 7
1. Introduction............................................................................................................................. 7
2. Comportement de sols mous ................................................................................................... 8
2.1. Sols mous ..................................................................................................................... 8
2.2. Techniques d’essais spécifiques à l’argile molle en laboratoire ................................ 10
2.3. Module d’Young de l’argile molle ............................................................................. 13
2.4. Coefficient de contraintes horizontales Ko ................................................................. 15
2.5. Courbe de compression des argiles molles ................................................................ 16
2.6. Bilan concernant d’argile molle ................................................................................. 18
3. Pieu isolé ............................................................................................................................... 19
3.1. Capacité portante du pieu isolé dans un sol mou sous une charge axiale .................. 19
3.2. Méthodes d'estimation du tassement d’un pieu isolé ................................................. 24
4. Comportement des fondations mixtes et des groupes de pieux dans l’argile molle ............. 28
4.1. Groupe de pieux ......................................................................................................... 30
4.2. Comportement des fondations mixtes ........................................................................ 40
4.3. Modélisation numérique des groupes et des fondations mixtes ................................. 43
4.4. Commentaires ............................................................................................................ 47
5. Renforcement d’argiles molles par des inclusions rigides ou des colonnes ballastées ......... 48
5.1. Inclusions rigides ....................................................................................................... 49
5.2. Colonnes ballastées .................................................................................................... 49
5.3. Dimensionnement des colonnes ballastées ................................................................ 52
5.4. Prise en compte de la mise en place ........................................................................... 58
5.5. Etat de l’art sur la modélisation numérique des colonnes ballastées ......................... 62
6. Conclusion ............................................................................................................................ 65
CHAPITRE 2 COMPORTEMENT D’UNE ARGILE MOLLE DANS LES GRANDS FONDS
MARINS……. .................................................................................................................................... 67
1. Introduction........................................................................................................................... 67
2. Essais en laboratoire avec l’argile « D » ............................................................................... 68
ii Table des matières

2.1. Paramètres physico-chimiques ................................................................................... 69


2.2. Mesure de la cohésion non-drainée au Fall-cône et au scissomètre ........................... 72
2.3. Essais triaxiaux ........................................................................................................... 73
2.4. Analyse des résultats obtenus des essais triaxiaux ..................................................... 77
2.5. Paramètres de compressibilité à l’oedomètre ............................................................. 85
2.6. Mesure de modules en petites déformations .............................................................. 92
2.7. Bilan du comportement de l’argile « D » ................................................................... 94
3. Modélisation des essais oedométriques et des essais triaxiaux ............................................. 96
3.1. Logiciel Plaxis ............................................................................................................ 96
3.2. Modélisation des essais œdométriques....................................................................... 96
3.3. Modélisation des essais triaxiaux en Plaxis 2D.......................................................... 98
4. Conclusion .......................................................................................................................... 104
CHAPITRE 3 MODELISATION NUMERIQUE 2D DEFORMATION PLANE DES
FONDATIONS PROFONDES DANS L’ARGILE MOLLE ....................................................... 105
1. Introduction ......................................................................................................................... 105
2. Modélisation d’un pieu isolé ............................................................................................... 106
2.1. Calage des paramètres des modèles utilisés pour modéliser les fondations dans
l’argile molle ....................................................................................................................... 106
2.2. Résultats obtenus et commentaires........................................................................... 108
2.3. Simulation des fondations mixtes et des groupes de pieux ...................................... 111
3. Analyse des mécanismes d’une fondation mixte ................................................................ 112
3.1. Frottement latéral ..................................................................................................... 112
3.2. Résistance en pointe ................................................................................................. 115
3.3. Différences du comportement entre les groupes et les fondations mixtes ............... 115
3.4. Pression sous le radier .............................................................................................. 116
4. Différences du comportement entre un pieu en contraintes totales et celui en contraintes
effectives ..................................................................................................................................... 117
4.1. Modélisation ............................................................................................................. 117
4.2. Analyse des résultats ................................................................................................ 118
5. Modélisation en 2D de groupes et de fondations mixtes .................................................... 120
5.1. Rappel de modélisation en 2D.................................................................................. 120
5.2. Modélisation ............................................................................................................. 122
5.3. Réponse charge-tassement ....................................................................................... 125
5.4. Frottement latéral ..................................................................................................... 129
5.5. Résistance en pointe ................................................................................................. 130
6. Conclusion .......................................................................................................................... 132
CHAPITRE 4 MODÉLISATION NUMÉRIQUE 3D DES FONDATIONS PROFONDES
DANS L’ARGILE MOLLE............................................................................................................. 133
Table des matières iii

1. Introduction......................................................................................................................... 134
2. Modélisation du pieu isolé en 3D - comparaison avec la 2D axisymétrique - rôle du maillage
…… .................................................................................................................................... 134
2.1. Modélisation d’un pieu en élasticité......................................................................... 135
2.2. Modélisation d’un pieu isolé dans un sol cohérent .................................................. 136
2.3. Commentaires .......................................................................................................... 137
3. Modélisation d’une fondation mixte ................................................................................... 138
3.1. Groupe de pieux dans un sol élastique ..................................................................... 138
3.2. Exemple de modélisation d’une fondation mixte ..................................................... 139
4. Modélisation en 3D des fondations mixtes et des groupes de pieux dans l’argile molle.... 141
4.1. Géométrie des fondations et sols modélisés............................................................. 141
4.2. Mobilisation du frottement latéral le long du pieu ................................................... 143
4.3. Résistance en pointe ................................................................................................. 152
4.4. Réponse charge–tassement....................................................................................... 155
4.5. Coefficient d’efficacité d’un groupe et d’une fondation mixte ................................ 162
4.6. Effet du radier dans une fondation mixte ................................................................. 164
4.7. Comparaison des tassements des groupes et fondations mixtes............................... 168
4.8. Etude de l’influence de la rigidité du radier ............................................................. 172
5. Différences entre les calculs en contraintes totales et en contraintes effectives dans le cas
d’un sol réel « D » ....................................................................................................................... 176
5.1. Différents types de calcul effectués ......................................................................... 176
5.2. Analyse des résultats ................................................................................................ 177
5.3. Bilan des calculs en contraintes totales et effectives................................................ 181
6. Modélisation d’essais en centrifugeuse et d’essais de chargement d’un groupe de pieux.. 182
6.1. Modélisation d’essais en centrifugeuse .................................................................... 182
6.2. Modélisation d’un essai de chargement sur pieu isolé et groupe de 5 pieux ........... 184
6.3. Bilan ......................................................................................................................... 187
7. Conclusion .......................................................................................................................... 190
CHAPITRE 5 MODELISATION EN 3D DES COLONNES BALLASTEES AVEC PRISE EN
COMPTE DE MISE EN PLACE ................................................................................................... 193
1. Introduction......................................................................................................................... 193
2. Modélisation axisymétrique d’une cellule élémentaire avec une colonne ballastée ........... 194
2.1. Augmentation de la valeur des contraintes initiales dans le sol autour de la colonne
…….. ........................................................................................................................ 195
2.2. Modélisation par expansion latérale des colonnes ballastées ................................... 196
2.3. Modélisation par application d’un pré-chargement.................................................. 196
2.4. Résultats principaux ................................................................................................. 197
2.5. Conclusions sur la modélisation axisymétrique d’une cellule élémentaire .............. 200
iv Table des matières

3. Modélisation tridimensionnelle de colonnes ballastées avec prise en compte de la mise en


place ............................................................................................................................................ 201
3.1. Cellule élémentaire ................................................................................................... 201
3.2. Colonne ballastée isolée ........................................................................................... 210
3.3. Groupe de colonnes ballastées ................................................................................. 215
3.4. Groupes de colonnes en utilisant les maillages de fondation mixte ......................... 221
4. Confrontations de la modélisation des groupes de colonnes ballastées aux essais en vraie
grandeur....................................................................................................................................... 225
4.1. Modélisation d’un groupe de 42 colonnes ballastées ............................................... 225
4.2. Modélisation d’une station d’épuration de Sainte-Menehould................................. 235
4.3. Confrontation avec un essai en vraie grandeur de colonnes ballastées .................... 238
4.4. Bilan concernant les modélisations d’essais en vraie grandeur ................................ 243
5. Conclusion .......................................................................................................................... 244
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES ......................................................................................... 245
Conclusions ................................................................................................................................. 245
Perspectives ................................................................................................................................. 248
BIBLIOGRAPHIES ......................................................................................................................... 249
ANNEXE……. .................................................................................................................................. 263
A1 : Essai triaxial ........................................................................................................................ 263
A 1.1. Description de l’appareil triaxial .............................................................................. 263
A 1.2. Cisaillement ............................................................................................................. 264
1) Essais triaxiaux consolidations drainées ......................................................................... 264
2) Essais triaxiaux consolidations non drainés.................................................................... 265
A.1.3. Procédure de consolidation d’échantillon ................................................................ 267
A.1.4. Bilan les essais ......................................................................................................... 268
A.1.4. Synthèse les essais.................................................................................................... 269
A 2 : Modèle pour les argiles molles avec Plaxis........................................................................ 270
A.2.1 Modèle Mohr Coulomb ............................................................................................. 270
A.2.2. Modèle Soft Soil Creep Model (SSMC) .................................................................. 270
A.2.3. Modèle Soft Soil Model (SSM) ............................................................................... 271
A3. Méthode pratique de Poulos ................................................................................................. 272
A.3.1 Tassement d’un pieu isolé ......................................................................................... 272
A.3.2. Facteur tassement d’un pieu isolé compressible ...................................................... 274
A.3.3. Calcul du tassement d’un groupe de pieux ....................................................................... 275
A. 4. Passage la modélisation en 3D à celle en 2D ..................................................................... 276
A. 5 : Modélisation des inclusions rigides .................................................................................. 277
A.6. Rupture de la colonne .......................................................................................................... 280
Table des matières v

A.6.1. Rupture par expansion latérale de la colonne ballastée ........................................... 280


A.6.2. Rupture par cisaillement généralisé ......................................................................... 280
A.6.3 Rupture par poinçonnement d’une colonne flottante ................................................ 281
A.7. Réseau des colonnes ballastés ............................................................................................. 281
A.8. Méthode de Priebe............................................................................................................... 282
A.9. Forage pressiométrique pour le sol de Sainte- Ménehould ................................................. 285
A.10. Méthode de Poulos-Davis et Randolph ............................................................................. 286
A.11. Pressiométrique ................................................................................................................. 288
A.12. Courbes « t-z » pour les pieux au sein d’une fondation mixte .......................................... 289
A.13. Modélisation d’un cas remblais sur le sol mou renforcé par des colonnes ballastées ....... 291
TABLE DES FIGURES

Figure 1-1: Coupes géotechniques des argiles du Golfe de Guinée : a) profil de teneur en eau, b)
indice de plasticité, c) profil pénétrométrique, d) poids volumiques effectifs, e) contrainte de
préconsolidation et f) profil de cohésion non-drainée (Puech et al., 2005) ................................... 9
Figure 1-2 : Procédure SHANSEP et procédure Recompression : a) Consolidation et cisaillement
(d’après Ladd, 1991), b) Relation de τh /σ’vc avec OCR d’une argile (d’après De Groot, 2003) 11
Figure 1-3 : Relation entre cu/σ’vc et l’indice plastique IP (Ladd, 1991) .............................................. 12
Figure 1-4: Relation entre : a) cu/σ’vc et OCR, b) G50 /σ’vc et OCR (Seah et Lai, 2003) .................... 13
Figure 1-5 : Comparaison entre la procédure SHANSEP et la procédure Recompression pour l’argile
BBC (Boston Blue Clay ; Ladd et al., 1999) ............................................................................... 13
Figure 1-6 : Relation du module E50 avec la contrainte verticale in-situ σ’vo (Watabe et al, 2002) ..... 14
Figure 1-7 : Définition des zones d’utilisation des matériels d’essais pour la détermination des
modules de déformation (Atkinson et al., 1991, Tatsuoka et al., 1997, Nasreddine et Magnan,
2004) ............................................................................................................................................ 14
Figure 1-8 : Coefficient de contrainte horizontale Ko : a) argile de Sergipe (Ladd, 1991); b) argile
d’Holocene et Pleitocene (Wateba, 2002) et c) argile de Bankok, (Seah et Lai, 2003) .............. 15
Figure 1-9 : Corrélation Cc avec wn, eo, WL et IP (d’après Yoon et al., 2004) ..................................... 17
Figure 1-10 : Courbes consolidations de l’argile d'Ariake (Hong et Tsuchida, 1999) ......................... 17
Figure 1-11 : Courbe de consolidation avec a) argile d’Ariake, b) argile Mexico (Mesri et al., 1975) et
c) Détermination de ec (Chai et al., 2004) ................................................................................... 18
Figure 1-12 : Variation du coefficient d’adhérence α (* mesuré et ** ligne de tendance de mesures) 21
Figure 1-13 :(a) variation du coefficient β (Saldivar et Jardine, 2005) et (b) relation du rapport τ/σ’v
avec IP pour l’argile de la Mer du Nord (Jardine et Chow, 1996) (* mesuré, ** ligne de
tendance)...................................................................................................................................... 22
Figure 1-14 : Trois approches principales d’estimation du tassement d’un pieu isolé......................... 24
Figure 1-15 : Méthode de transfert de charge (Coyle et Reese, 1966, GEO, 2006) ............................. 26
Figure 1-16 : Mobilisation du frottement latéral : a) Frank et Zhao (1982), b) Hirayame (1990) ....... 27
Figure 1-17 : Modèle de mobilisation de courbe « t-z » par Liu et al., (2006) .................................... 27
Figure 1-18: Fondation mixte (a) et Groupe de pieux (b) .................................................................... 29
Figure 1-19 : Approches du comportement de groupes et de fondations mixtes dans les sols mous ... 30
Figure 1-20 : Résultats des essais des groupes de pieux dans les argiles (De Mello, 1969) ................ 32
Figure 1-21 : Coefficient d’efficacité de capacité portante de groupes de pieux (Al-Mhaidib, 2005). 32
Figure 1-22 : Coefficient de rigidité d’un groupe sous une charge verticale (Fleming et al., 1992).... 34
Figure 1-23: Coefficient du tassement de groupe a) dans le sol homogène, b) dans le sol de Gibson
(Fleming et al., 1992) .................................................................................................................. 35
Figure 1-24 : Relation Rg et Rs (Mandolini et al., 2005) ...................................................................... 36
Figure 1-25 : Facteur d’interaction pour les pieux au seine du groupe (Cairo et Conte, 2006) ........... 36
ii Table des figures

Figure 1-26 : Coefficient correcteur de : a) déplacement, b) contrainte (Estephan, 2003) .................. 37


Figure 1-27 : Coefficient d’interaction (Estephan, 2003)..................................................................... 37
Figure 1-28 : Principal de la méthode d’un radier équivalent (Terzaghi, 1967), (Tomlinson, 1986)... 38
Figure 1-29 : Principe de la méthode d’une pile équivalente ............................................................... 38
Figure 1-30 : Différentes fondations dans les sols mous ...................................................................... 40
Figure 1-31 : Distribution des efforts entre les pieux (Mandolini et al., 2005) .................................... 42
Figure 1-32: Charge reprise par le radier (Mandolini et al., 2005)....................................................... 43
Figure 1-33: Les approches dans le comportent des fondations profondes .......................................... 43
Figure 1-34 : a) Charge-tassement, b) frottement latéral et résistance en pointe pour un pieu avec un
radier lié en tête en contact avec sol, c) comparaison des courbes charge-tassement pour une
fondation mixte, un groupe de 5x5 pieux avec un radier isolé (d’après Santics et Mandolini,
2006) ............................................................................................................................................ 46
Figure 1-35 : Principe d’un renforcement par inclusions rigides verticales (Briançon, 2002) ............. 49
Figure 1-36: Mise en œuvre des colonnes ballastées par voie sèche (Document Keller) .................... 50
Figure 1-37 : Domaine d’application des colonnes ballastées (Réf, Keller) ........................................ 51
Figure 1-38 : Renforcement des sols par colonnes ballastées dans deux cuves de gaz liquide à l’Inde
(document de Keller, http://www.keller-ge.co.uk/) ..................................................................... 51
Figure 1-39 : Des colonnes ballastées sous trois grands réservoirs en Pakistan (document de Keller,
http://www.keller-ge.co.uk/) ........................................................................................................ 52
Figure 1-40: Principe de concentration des contraintes et de réduction des tassements ...................... 53
Figure 1-41 : (a) Prévision de la charge admissible en tête et du diamètre efficace d’une colonne
ballastée en fonction de la résistance au cisaillement non drainé du sol (Thorburn, 1975) et (b)
Réduction des tassements en fonction de l’entraxe entre colonnes ballastées (Greenwood, 1970)
..................................................................................................................................................... 55
Figure 1-42: Dimensionnement de la colonne ballastée (Dhouib et Blondeau, 2005) ......................... 55
Figure 1-43 : Cellule élémentaire de colonne ballastée (réf. Dhouib 2004, Vesic, 1972).................... 57
Figure 1-44: Contraintes dans le sol avant et après installation des colonnes (Kirsch, 2004).............. 59
Figure 1-45 : Modèle de la cellule composite ...................................................................................... 59
Figure 1-46 : Evaluation de contrainte moyenne effective et de contrainte radiale effective (Guetif et
al., 2004) ...................................................................................................................................... 60
Figure 1-47 : Evaluation de contraintes avec la profondeur (Six, 2006) .............................................. 60
Figure 1-48 : Condition des sols avant et après traitement par des colonnes ballastées (a) Essai de
pénétration standard (SPT) –Alamgir et Zaher (2001) ; Essai de scissomètre- Vautrain (1980) 61
Figure 1-49 : Comparaison entre résultats d’essais pressiométriques dans un sol traité et non traité
(Six, 2006) ................................................................................................................................... 61
Figure 1-50 : Relation entre taux de réduction des tassements et le rapport des sections : groupe de
2x2 colonnes (a) et groupe de 5x5 colonnes (b) d’après Clemente et al., (2005) ........................ 64
Figure 1-51 : Déplacement latéraux mesurés et calculés par la modélisation (Dhouib et al., 2004).... 64
Figure 2-1: Deux tronçons 1 m de la carotte STACOR notées « 11,7-12,7 » et « 7,7-8,7 » du L3S-R 69
Figure 2-2 : Profil de teneur en eau de l’argile « D » et des argiles du Golfe de Guinée (GDG)......... 70
Table des figures iii

Figure 2-3 : a) Comparaison entre le profil de W, WP et WL de l’argile du site « D » et des sites du


Golfe de Guinée, b) Poids volumique humide et Poids volumique sec et l’indice des vides ...... 71
Figure 2-4 : Abaque IP – WL. .............................................................................................................. 71
Figure 2-5 : Profil de cohésion non-drainée de l’argile « D » .............................................................. 72
Figure 2-6 : Corrélation entre cu et qc pour l’argile « D » .................................................................... 73
Figure 2-7 : Schéma de principe d’une cellule triaxiale : (1) embase inférieure ; (2) embase supérieure
; (3) enceinte cylindrique ; (4) chapeau ; (5) circuit de fluide de pression cellulaire ; (6), (7), (8)
et (9) mesure du volume drainé et/ou de la contre-pression ; (10) disque poreux supérieur ; (11)
disque poreux inférieur ; (12) liquide cellulaire ; (13) joints toriques. (Nasreddine, 2004) ........ 74
Figure 2-8 : Taille des échantillons ...................................................................................................... 75
Figure 2-9 : Mise en place du drain latéral ajouré sur l’éprouvette...................................................... 75
Figure 2-10 : Variations de volume drainé en fonction du temps : détermination t100 ......................... 76
Figure 2-11 : Essais triaxiaux dans le domaine normalement consolidé.............................................. 78
Figure 2-12 : Essais au voisinage de la transition entre domaine NC et domaine SC.......................... 79
Figure 2-13 : Essais dans le domaine surconsolidé .............................................................................. 80
Figure 2-14 : Essai de consolidation drainé ......................................................................................... 81
Figure 2-15 : Courbes q-p’ des essais triaxiaux avec l’argile sur le site « D » .................................... 82
Figure 2-16 : Courbes q –p’ des essais triaxiaux avec faible contrainte de confinement (< 150 kPa) . 82
Figure 2-17 : Courbes effort- déformation et pression interstitielle-déformation ................................ 83
Figure 2-18 : Normalisation des essais................................................................................................. 83
Figure 2-19 : Consolidation isotrope .................................................................................................... 84
Figure 2-20 : Corrélation entre Cu, Eu et σ'c ......................................................................................... 84
Figure 2-21 : Relation entre cu/σ’v et OCR ........................................................................................... 85
Figure 2-22 : Courbes de consolidation d’essais oedométriques classiques ........................................ 86
Figure 2-23 : Essai oedométrique instrumenté, CRS ........................................................................... 87
Figure 2-24 : Courbes de l’indice des vides des essais oedométrique CRS ......................................... 89
Figure 2-25 : Courbes e-logσ et log (1+e)-logσ.................................................................................. 90
Figure 2-26 : Courbes e-log(p’) et log (1+e)-log p’ et consolidation isotrope ..................................... 90
Figure 2-27 : Relation entre Eoed et la contrainte verticale appliquée................................................... 91
Figure 2-28 : Indice de compression et indice de consolidation d’argile « D » ................................... 92
Figure 2-29 : Essai de petite déformation (bender) .............................................................................. 93
Figure 2-30 : Signal d’élément Bender ................................................................................................ 93
Figure 2-31 : Corrélation Gmax et Eoed................................................................................................... 94
Figure 2-32 : Modélisation d’un essai œdométrique et son maillage ................................................... 97
Figure 2-33 : Courbes de compression d’argile « D ».......................................................................... 98
Figure 2-34 : Modélisation d’un essai triaxial et maillage ................................................................... 99
Figure 2-35 : Différences entre SSM et SSCM .................................................................................. 100
Figure 2-36: Comparaison entre la modélisation avec Plaxis et l’expérimentation ........................... 101
iv Table des figures

Figure 2-37: Effet de la vitesse de déformation dans l’essai triaxial CU et CD ................................. 101
Figure 2-38 : Courbes de compressibilité ........................................................................................... 102
Figure 2-39 : Différent comportement de consolidé utilisé Ko et POP.............................................. 103
Figure 3-1: Profil cohésion non drainée et profil poids volumique de l’argile de Pentre (Gibbs, 1993)
................................................................................................................................................... 107
Figure 3-2 : Cercle de rupture au plastique point calculé par le modèle « soft soil » ........................ 107
Figure 3-3 : Modélisation d’un pieu isolé et son maillage ................................................................. 108
Figure 3-4 : Courbes de mobilisation du frottement latéral (a) et de la résistance en pointe (b)........ 109
Figure 3-5 : Courbes de distribution de la charge le long du pieu...................................................... 110
Figure 3-6 : Courbe de charge-tassement de la tête du pieu ............................................................... 111
Figure 3-7: Modèle d’une fondation en 2D déformation plane .......................................................... 112
Figure 3-8 : Exemple de modélisation : tassement vertical et rapport des frottements τ /τmax du groupe
avec l’entraxe de 5D sous une charge de 9000 kN .................................................................... 113
Figure 3-9 : Distribution de charge dans les pieux pour la fondation mixte ...................................... 114
Figure 3-10 : Groupe de pieux avec l’entraxe de 5D sous une charge de 10000 kN : a) tassement
vertical, b) distribution de charge du pieu externe, c) distribution de charge du pieu interne ... 114
Figure 3-11 : Résistance en pointe des pieux dans les fondations mixtes entraxe 3D, 4D et 5D ....... 115
Figure 3-12 : Réponse charge-tassement des groupes de 3D, 4D et 5D............................................. 116
Figure 3-13 : Exemple de déplacement des fondations mixtes sous une charge de 5000 kN ............ 116
Figure 3-14 : Modèle d’un pieu isolé et son maillage ........................................................................ 118
Figure 3-15 : Frottement le long du pieu pour les différents types de calcul ..................................... 119
Figure 3-16 : Mobilisation des résistances en pointe ......................................................................... 119
Figure 3-17 : Courbes charge–tassement pour différents types de calculs ......................................... 120
Figure 3-18 : Problématique concernant la géométrie a) fondation mixte et b) groupe de pieux ...... 121
Figure 3-19 : Passage 3D et 2D déformation plane ............................................................................ 121
Figure 3-20 : Modèle d’une fondation en 2D en déformation plane .................................................. 123
Figure 3-21 : Modélisation en 2D d’une fondation mixte avec des pieux équivalents Déqui = D = 1 m
................................................................................................................................................... 124
Figure 3-22 : Modélisation en 2D d’une fondation mixte avec les pieux équivalents Déqui = 0,2 m .. 124
Figure 3-23 : Charge-tassement de 5 cas avec des paramètres effectifs (Sol « D ») .......................... 125
Figure 3-24 : Charge-tassement de 5 cas avec des paramètres ND (Sol « D ») ................................. 125
Figure 3-25: Charge-tassement de 5 cas différents de fondations mixtes avec des paramètres ND .. 126
Figure 3-26 : Charge-tassement du calcul en contraintes totales et en contraintes effectives ............ 127
Figure 3-27 : Différents types de calcul : drainé, non-drainé, non drainé et consolidé ...................... 127
Figure 3-28 : Comparaison des réponses charge-tassement : groupes et fondations mixtes avec
différents de l’entraxe ................................................................................................................ 128
Figure 3-29 : Frottement latéral le long du pieu et le rapport de τ /τmax du pieu (cas 2) .................... 129
Figure 3-30 : Frottement latéral le long du pieu, rapport τ /τmax (cas 5) ............................................. 130
Table des figures v

Figure 3-31 : Contraintes totales verticales dans un plan horizontal au-dessous les pieux ................ 131
Figure 4-1 : Valeur du facteur de tassement Ip : a) Esol constant et b) Esol augmentant linéairement . 135
Figure 4-2 : Problème de maillage dans les modélisations en 3D et en 2D axisymétrie du pieu isolé
................................................................................................................................................... 136
Figure 4-3 : Différences de réponses sur les courbes charge–tassement d’un pieu isolé ................... 136
Figure 4-4 : Différences entre les éléments avec Plaxis 2D et Plaxis 3DF (Brinkgreve et al., 2006) 137
Figure 4-5 : Groupe de 9 pieux dans des sols élastiques .................................................................... 138
Figure 4-6 : Influence du rapport des modules des couches des sols ................................................. 139
Figure 4-7 : Modélisation d’un exemple de fondation mixte de 9 pieux avec Plaxis 3DF ................ 140
Figure 4-8 : Courbes charge-tassement d’un exemple de fondation mixte ........................................ 140
Figure 4-9 : Maille de groupe de pieux .............................................................................................. 142
Figure 4-10 : Modélisation d’une fondation mixte avec Plaxis 3DF ................................................. 143
Figure 4-11: Mobilisation du frottement latéral dans les groupes du pieu central à différente des
profondeurs : a) prof. 2-3 m, b) prof. 7-8 m, c) prof. 11-12 m et d) prof. 17-18 m ................. 144
Figure 4-12: Mobilisation du frottement latéral dans les groupes du pieu du coin à différente des
profondeurs : a) prof. 2-3 m, b) prof. 7-8 m, c) prof. 11-12 m et d) prof. 17-18 m ................... 145
Figure 4-13 : Mobilisation du frottement latéral et de la résistance en pointe (Frank et Zhao, 1982) 146
Figure 4-14 : Mobilisation du frottement le pieu1 : a) à 2,5m ; b) à 7,5m ; c) à 12,5m et d) à 17,5m 146
Figure 4-15 : Mobilisation du frottement le pieu 3 : a) à 2,5m ; b) à 7,5m ; c) à 12,5m et d) à 17,5m
................................................................................................................................................... 147
Figure 4-16 : Mise en évidence de frottement latéral avec des différentes profondeurs .................... 148
Figure 4-17 : Comparaison des τ /τmax et des frottements des pieux dans un groupe (cas 3) et une
fondation mixte (cas 16) dans la même de tassement à 10 cm .................................................. 149
Figure 4-18 : Facteur de la modification de déplacement de courbe « t-z », groupe de 4x4 pieux et
L/D = 20 à différentes profondeurs ........................................................................................... 150
Figure 4-19 : Facteur de la modification de déplacement de courbe « t-z », groupe de 4 x 4 pieux et
L/D = 30 à différentes profondeurs ........................................................................................... 150
Figure 4-20 : Mobilisation de résistance en pointe des pieux dans les groupes ................................. 152
Figure 4-21 : Mobilisation de résistance en pointe des pieux dans les fondations mixtes ................. 153
Figure 4-22 : Comparaison des mobilisations de résistance en pointe entre le pieu isolé, les pieux d’un
groupe de pieux et les pieux dans une fondation mixte ............................................................. 153
Figure 4-23 : Facteur de modification de résistance en pointe de groupe de pieux ........................... 154
Figure 4-24 : Comparaison des réponses charge-tassement pour des groupes et des fondations mixtes
................................................................................................................................................... 155
Figure 4-25 : Comparaison la réponse charge-tassement pour des groupes....................................... 156
Figure 4-26 : Réponse charge–tassement dans des fondations mixtes (L/D = 20, 30 et 40, Bs=16m)156
Figure 4-27 : Un exemple du tassement vertical des fondations mixtes sous la charge verticale ...... 157
Figure 4-28 : Fonctionnement de la fondation mixte (cas 16) à différentes tassements .................... 157
Figure 4-29: Comparaison des réponses charge-tassement de la modélisation en 3D et ceux lui en 2D
(cas 2, D = 1 m) : a) fondations mixtes ; b) groupes de pieux ................................................... 158
vi Table des figures

Figure 4-30 : Comparaison des réponses charge-tassement de la modélisation en 3D et ceux lui en 2D


(cas 5, D = 0,2 m) : a) fondations mixtes ; b) groupes de pieux ................................................ 159
Figure 4-31 : Courbes de mobilisation des charges a) frottement latéral ; b) résistance en pointe ; c)
fondation mixte de 4 x4 pieux d’entraxe 4D (cas 16)................................................................ 160
Figure 4-32 : Principale de réponse charge- tassement d’un groupe et d’une fondation mixte : a) notre
modélisation avec l’argile molle et b) Mossalamy, (1996) pour l’argile raide .......................... 161
Figure 4-33: a) Comparaison du pieu isolé, de la fondation mixte et du groupe de 9 pieux (Borel,
2001) et b) Charge-tassement d’un groupe de 9 pieux (Comodromos et al., 2003) .................. 162
Figure 4-34 : Coefficient d’efficacité de la capacité du groupe de pieux dans l’argile molle ............ 163
Figure 4-35 : Coefficient d’efficacité Cfm de la fondation mixte dans l’argile molle ......................... 163
Figure 4-36 : Courbe charge–tassement pour la fondation mixte et charge reprise par le radier ....... 164
Figure 4-37: Pourcentage de charge reprise par le radier ................................................................... 165
Figure 4-38 : Différences des pourcentages de charge reprise par radier dans : a) fondations mixtes
avec large Bs constant et b) fondation mixte avec large Bs variables ....................................... 165
Figure 4-39 : Effet du radier : a) sur le frottement latéral, b) sur la résistance en pointe et c) sur la
capacité portante des pieux ........................................................................................................ 166
Figure 4-40 : Coefficient d’efficacité entre la charge reprise par le radier dans une fondation mixte et
la charge limite du radier isolé................................................................................................... 167
Figure 4-41 : Coefficients d’efficacité d’une fondation mixte et d’un groupe de pieux et un radier . 167
Figure 4-42 : Comparaison des tassements d’un groupe de pieux et d’une fondation mixte ............. 169
Figure 4-43 : Rapport de rigidité d’un groupe et celle d’un pieu isolé............................................... 170
Figure 4-44: Evolution du coefficient de tassement Ig avec l’entraxe des pieux ................................ 171
Figure 4-45: Rapport de réduction des tassements en fonction de l’entraxe des pieux ...................... 172
Figure 4-46 : Effet de la rigidité du radier sur la mobilisation du frottement du pieu central ............ 173
Figure 4-47 : Effet de la rigidité du radier sur la mobilisation de la résistance en pointe des pieux .. 174
Figure 4-48 : Charge reprise par pieu (Qf + Qp) dans une fondation profonde ................................... 174
Figure 4-49 : Différence des tassements des pieux dans une fondation mixte avec radier souple (radier
0.25m) et avec radier rigide (radier 1m) .................................................................................... 175
Figure 4-50 : Effet de la rigidité du radier sur la charge reprise par des pieux dans une FM ............ 175
Figure 4-51 : Frottement le long du pieu central et du coin sous une charge de 150 kPa (étape 3 :
chargement par étapes puis consolidation) ................................................................................ 178
Figure 4-52 : Résistance en pointe ..................................................................................................... 179
Figure 4-53 : Charge reprise par le radier avec les contraintes totales et les contraintes effectives... 180
Figure 4-54 : Comparaison des courbes de charge-tassement de différents calculs........................... 181
Figure 4-55 : Modèle d’essai en centrifugeuse (Horikoshi et Randolph, 1994, 1999) ....................... 182
Figure 4-56 : Modélisation d’une fondation mixte de 69 pieux ......................................................... 183
Figure 4-57: Tassement vertical de la fondation mixte de 69 pieux................................................... 183
Figure 4-58 : Réponses charges-tassements des fondations mixtes : a) 9 pieux, b) 21 pieux, c) 69
pieux et d) comparaison avec le cas radier isolé ........................................................................ 184
Figure 4-59 : Paramètres du sol de Belfast (d’après McCabe et Lehane, 2006) ................................ 185
Table des figures vii

Figure 4-60 : Modélisation d’un groupe de 5 pieux ........................................................................... 185


Figure 4-61 : Comparaison des courbes charge-tassement obtenues avec Plaxis 3DF et ceux mesure
................................................................................................................................................... 187
Figure 4-62 : Fondation du viaduc Garigliano et les paramètres des sols (Viggiani, 1998) .............. 188
Figure 4-63 : Modélisation d’1/4 de fondation du viaduc Garigliano (144 pieux) ............................ 188
Figure 4-64 : Réponse charge-tassement............................................................................................ 188
Figure 4-65 : Essai d’un pieu isolé sur le site de MYTHUAN et la dimension d’une fondation du pont
MY THUAN (Randolph, 2003)................................................................................................. 189
Figure 4-66 : Modélisation d’1/4 d’une fondation du pont MYTHUAN ........................................... 189
Figure 5-1: Modélisation axisymétrique d’une cellule élémentaire (Flavigny et al., 2006)............... 195
Figure 5-2 : Modélisation axisymétrique de l’expansion latérale par mettre un déplacement radial . 196
Figure 5-3 : Modélisation par augmentation des contraintes radiales ................................................ 197
Figure 5-4 : Contraintes horizontales après l’installation de colonne ................................................ 199
Figure 5-5 : Tassement d’une cellule élémentaire à différentes des cas (après chargement du radier à
50 kPa) ....................................................................................................................................... 199
Figure 5-6 : Modélisation d’une cellule élémentaire avec une colonne ballastée .............................. 202
Figure 5-7 : Modélisation de l’expansion radiale d’une colonne ballastée avec Plaxis 3DF ............. 202
Figure 5-8: Évaluation de rapport K/Ko dans un plan d’une cellule élémentaire de colonne ............ 203
Figure 5-9 : Effet de l’expansion latérale pour le module et les contraintes horizontales du sol ....... 204
Figure 5-10 : Influence de l’expansion radiale et le rapport des sections sur le taux de réduction des
tassements .................................................................................................................................. 205
Figure 5-11 : Influences des rapports des modules (Ec/Es) pour la colonne « chargée en pointe ».... 207
Figure 5-12 : Influences des rapports des modules (Ec/Es) pour la colonne « flottante » ................. 207
Figure 5-13 : Effet du rapport de la longueur des colonnes et du rapport des sections sur le taux de
réduction des tassements ........................................................................................................... 208
Figure 5-14 : Influence de l’utilisation du module du sol .................................................................. 208
Figure 5-15 : Taux de réduction des contraintes (H/L=1, Ec /Es =20, expansion 5%) : a) à différences
des charges et b) à différences des profondeurs ........................................................................ 209
Figure 5-16 : Modèle de la modélisation en 3D d’une colonne isolée ............................................... 211
Figure 5-17 : Rapport de contraintes horizontale K/Ko en fonction de l’expansion (Bs = 20 m) ...... 212
Figure 5-18 : Rapport des contraintes P’/P’o : a) Bs = 6 m ; b) Bs = 10 m ; c) Bs = 20 m .................. 213
Figure 5-19 : Taux de réduction des tassements en fonction d’expansion et la largeur du massif .... 214
Figure 5-20 : Modélisation d’un groupe de 3 x 3 colonnes ballastées ............................................... 215
Figure 5-21 : Groupes de 25, 13 et 9 colonnes ballastées réalisés à partir d’un groupe de 5x5 colonnes
ballastées.................................................................................................................................... 216
Figure 5-22 : Contraintes horizontales des groupes de colonnes ballastées lors de la phase
d’installation : a) sans colonne, b) 25 colonnes, drainé, c) 25 colonnes, non drainé, d) 25
colonnes non drainé et après consolidation, e) 9 colonnes, drainé, et f) 13 colonnes, drainé ... 217
Figure 5-23 : Relation entre le taux de réduction des tassements et le nombre de colonnes ballastées-
comparaison avec le méthode d’homogénéisation simplifiée ................................................... 218
viii Table des figures

Figure 5-24 : Influence du nombre des colonnes ballastées sur le tassement vertical du radier, calcul
drainé et non- drainé ( Sous une charge de 50 kPa)................................................................... 219
Figure 5-25 : Répartition des contraintes verticales dans le groupe de 25 colonnes .......................... 219
Figure 5-26 : Courbes charge tassement de groupe et taux de réduction des tassements pour le groupe
de 4 x 4 colonnes ballastées ....................................................................................................... 220
Figure 5-27 : Modélisation d’un quart du groupe de 8x8 colonnes ballastées ................................... 221
Figure 5-28 : Contraintes horizontales dans le sol ( K) dans le groupe de 8 x 8 et de 4 x 4 colonnes 222
Figure 5-29 : Comparaison entres des fondations mixtes et des groupes des colonnes ballastées ..... 223
Figure 5-30 : Tassement des différents groupes : 4 x 4 colonnes et Bs = 16 m, s = 2,5Dc (a) ; s = 3Dc
(b) ; s = 4Dc (c) et 8 x 8 colonnes, s =2Dc (d) ........................................................................... 223
Figure 5-31: Taux de réduction des tassements en fonction d’entraxe ............................................. 224
Figure 5-32 : Tassement des différents groupes : 4 x 4 colonnes et Bs variable ................................ 224
Figure 5-33: Modélisation d’un réseau de colonnes ballastées par des anneaux concentriques (Dhouib,
2004) .......................................................................................................................................... 226
Figure 5-34 : Cellule élémentaire d’une colonne ballastée et sans colonne ....................................... 227
Figure 5-35 : Maillage des cellules à anneaux concentriques des colonnes ballastées ...................... 228
Figure 5-36 : Modélisation du réservoir en condition de déformation plane ..................................... 229
Figure 5-37 : Cellule élémentaire d’une colonne ballastée avec Plaxis 3DF ..................................... 229
Figure 5-38 : Comparaisons des tassements pour d’une cellule élémentaire ..................................... 230
Figure 5-39 : Tassements du radier pour une cellule élémentaire en 3D et tassement mesuré ......... 230
Figure 5-40 : Modélisation de 42 colonnes ballastées avec Plaxis 3DF............................................. 231
Figure 5-41 : Contraintes horizontales du sol dans un plan à une profondeur de 3,5 m après une
expansion radiale de 5% des colonnes ballastées ...................................................................... 232
Figure 5-42 : Contraintes verticales dans les colonnes et dans le sol sous les matelas ...................... 232
Figure 5-43 : Tassement vertical du radier sous le réservoir .............................................................. 233
Figure 5-44 : Tassements du radier dans une cellule élémentaire et groupe de colonnes .................. 233
Figure 5-45: Réseau des colonnes ballastées de bassin d’aération (Keller, 1999) ............................. 235
Figure 5-46 : Modélisation d’un réservoir et son maillage ................................................................ 236
Figure 5-47 : Contraintes horizontales du sol à 5,8 m de la profondeur après l’installation des
colonnes (expansion radiale de 15%) ........................................................................................ 237
Figure 5-48 : Tassement différent vertical du réservoir a) sans colonnes ballastées, b) avec des
colonnes ballastées, c) avec des colonnes ballastées ayant l’expansion volumique latérale 15%
................................................................................................................................................... 238
Figure 5-49: Plan des essais de chargement pour la colonne ballastée isolée et le groupe des colonnes
ballastées (réf. Maurya et al., 2005) .......................................................................................... 239
Figure 5-50 : Modélisation d’un essai en vraie grandeur de colonne ballastée .................................. 240
Figure 5-51: Courbes charge–tassements en tête de la colonne ......................................................... 241
Figure 5-52 : Modélisation d’un essai sur un groupe de 3 colonnes ballastées en vrai grandeur....... 241
Figure 5-53: Courbes charge- tassement vertical pour (a) les deux groupes et (b) le groupe de 6,8m de
longueur de la colonne et une colonne de 6,6 m de la longueur. ............................................... 242
LISTE DES TABLEAUX

Tableau 2-1: Bilans d’essais triaxiaux effectués au Laboratoire 3S-R................................................. 77


Tableau 2-2 : Comparaison des paramètres physiques de sédiments grands fonds. ............................ 94
Tableau 2-3: Paramètres de modèle SSM pour l’argile « D » remaniée .............................................. 96
Tableau 2-4 : Paramètres de modèle SSM pour l’argile « D » intacte ................................................. 97
Tableau 3-1 : Comparaison de la charge limite et frottement, facteur d’interaction .......................... 110
Tableau 3-2: Bilan de calcul en contraintes totales et en contraintes effectives ................................ 117
Tableau 3-3: Paramètres du sol .......................................................................................................... 122
Tableau 3-4 : Différents cas de comportement en 2D ........................................................................ 122
Tableau 4-1 : Facteur de tassement d’un groupe Ig ............................................................................ 138
Tableau 4-2 : Bilan de la modélisation des fondations dans l’argile D .............................................. 142
Tableau 4-3 : Différents types de calculs ........................................................................................... 177
Tableau 4-4 : Paramètres des sols de Belfast utilisé pour le modèle avec Plaxis 3DF ...................... 186
Tableau 5-1: Paramètres du sol, des colonnes, et du béton ................................................................ 198
Tableau 5-2: Paramètres du sol, des colonnes, et du béton ................................................................ 201
Tableau 5-3 : Dimension des cellules élémentaires ........................................................................... 201
Tableau 5-4 : Augmentation des contraintes horizontales engendrées par l’expansion radiale de la
colonne ballastée ....................................................................................................................... 204
Tableau 5-5 : Paramètres du sol, des colonnes................................................................................... 210
Tableau 5-6 : Bilan des modélisations de groupes de colonnes ballastées......................................... 215
Tableau 5-7 :Valeurs moyennes de K selon les groupes et les différents types de calcul.................. 218
Tableau 5-8 : Bilan des modélisations de groupes des colonnes en comparaison avec les fondations
mixtes (réf. Chapitre 4).............................................................................................................. 222
Tableau 5-9: Paramètres des sols et des colonnes ballastées (réf. Dhouib et al., 2004) ..................... 225
Tableau 5-10 : Comparaison des tassements verticaux calculés par les différentes approches ......... 234
Tableau 5-11 : Paramètres des sols du réservoir de Sainte- Menehould ............................................ 235
Tableau 5-12 : Tassement vertical du radier de réservoir de Sainte- Menehould .............................. 237
Tableau 5-13 : Paramètres des sols et des colonnes adoptés pour les essais de chargement ............ 239
INTRODUCTION GENERALE

Problématique et motivation
L’implantation d’ouvrages reposant sur les fondations dans des sols argileux très peu consolidés,
comme les plaines deltaïques que l’on trouve très fréquemment en Asie du Sud-Est, implique une
bonne adaptation des techniques de reconnaissance des terrains en place, une étude du comportement
mécanique de ces sols particuliers, ainsi que des solutions de fondation adaptées. Par ailleurs,
l’industrie pétrolière offshore se heurte également à des problèmes similaires au cours de
l’exploration des grands fonds marins au-delà de 1000 m d’eau, du fait que ces fonds marins sont
également constitués de sols extrêmement mous. Les fondations dans ces sols posent éventuellement
le problème de leur faible capacité portante, de leur tassement (total et différentiel) important et du
frottement négatif le long des pieux. Cela conduit donc à choisir des fondations adaptées à ces types
d’ouvrages, comme les fondations mixtes et/ou des colonnes ballastées pour des ouvrages terrestres et
des ancrages dans les grands fonds pour les ouvrages offshores. Dans le présent travail, nous nous
intéressons particulièrement au comportement de fondations utilisant les groupes de pieux et
fondations mixtes radier-pieux, ainsi qu’au renforcement des sols par colonnes ballastées.

Le dimensionnement des fondations mixtes radier-pieux et des groupes de pieux continue à être
l'objet de nombreuses études/recherches importantes. Le dimensionnement des fondations peut être
effectué à partir des caractéristiques mécaniques des sols en laboratoire (cohésion non-drainée cu et
angle de frottement ϕ), ou à partir des résultats des essais in situ (les essais CPT, SPT,
pressiomètre...). Parallèlement, les études du comportement des fondations mixtes et des groupes de
pieux à l’aide des logiciels basés sur les éléments finis et /ou éléments discrets ou encore les équations
intégrales sont de plus en plus développées et montrent bien leur efficacité. Ainsi, à l’aide du logiciel
d’éléments finis Plaxis 2D et puis du logiciel Plaxis 3DF, nous nous intéresserons à préciser le
comportement des groupes et des fondations mixtes radier-pieux dans les sols mous par les
modélisations numériques.

Nous allons utiliser d’abord des modélisations en 2D pour mieux comprendre le fonctionnement
des groupes de pieux et des fondations mixtes. Ces modélisations sont simples mais posent des
problèmes de distorsion dans la restitution des effets d’enserrement entre les pieux. Ainsi, pour
analyser complètement l’interaction sol-pieu, nous devons utiliser un modèle 3D. Néanmoins,

-1-
Introduction générale

actuellement, il y a peu de modélisations numériques tridimensionnelles pour les groupes et les


fondations mixtes dans l’argile molle. Partant de ces idées, dans le cadre de cette thèse, nous
proposons une approche de la modélisation 3D en prenant en compte l’interaction sol-pieux. Plus
particulièrement, nous nous intéressons à l’analyse de courbes de transfert de charge de pieux « t-z »,
ainsi qu’aux particularités de celles-ci pour un groupe ou pour une fondation mixte, et enfin au rôle de
la profondeur. Les résultats nous ont permis de proposer un facteur correctif du tassement permettant
de retrouver des courbes « t-z » de pieux au sein du groupe (et de la fondation mixte) à partir de la
courbe « t-z » d’un pieu isolé soumis à une charge axiale. De même, nous étudions également le rôle
du radier sur la capacité portante et le tassement dans une fondation mixte. Dans notre étude, nous
avons consideré que l’état initial du sol était peu affecté par l’installation des pieux. Elle s’applique
donc surtout au cas des pieux forés dans l’argile molle.

Les colonnes ballastées permettent de contribuer au développement durable en excluant l’emploi


de ciment. Elles sont également considérées comme une technique performante pour les ouvrages
supportant une charge moyenne. Comme pour le comportement des fondations profondes, cette
approche 3D permet de préciser le comportement des colonnes. Cependant, il reste un problème
majeur relatif à la mise en place des colonnes et la modélisation des groupes de nombre de colonnes
en 3D. Pour cela, nous visons à améliorer la compréhension du comportement des colonnes par la
modélisation numérique 2D et puis 3D en prenant en compte l’effet de la mise en place.

Objectifs
A partir des problèmes que nous avons présentés ci-dessus, notre travail de thèse a eu les trois
principaux objectifs suivants :

 Préciser le comportement des argiles molles. Pour cet objectif, nous avons étudié les points ci-
dessous :

- tester en laboratoire le comportement d’argiles « très molles » rencontrées dans les


grands fonds marins pour mieux cerner les caractéristiques physiques et mécaniques de
sols mous réels ;

- préciser les corrélations des paramètres mécaniques des argiles molles entre ceux issus
des essais in-situ et ceux issus des essais de laboratoire ;

- tester les modèles spécifiques pour des argiles molles dans le logiciel éléments finis
Plaxis ;

- prendre en compte les paramètres mécaniques significatifs pour le dimensionnement


des ouvrages.

 Etudier le concept des groupes de plusieurs pieux et des fondations mixtes radier-pieux dans
l’argile molle sous une charge axiale :

-2-
Introduction générale

- analyser de manière précise comment se mobilise le frottement latéral et la résistance


de pointe pour les différents pieux d’un groupe ou d’une fondation mixte installée dans
l’argile molle ;

- identifier l’effet du groupe par l’analyse des courbes transferts de charge « t-z » pour
chaque pieu au sein du groupe de pieux. Les facteurs correctifs (contrainte et
tassement) des courbes « t-z » du pieu isolé pour les adapter aux courbes « t-z » des
pieux au sein du groupe dans les groupes des pieux sont également définis ;

- étudier le rôle du radier dans une fondation mixte, ainsi que l’influence de la rigidité du
radier dans les fondations mixtes ;

- analyser les différences entre le comportement des fondations mixtes en contraintes


totales et celui en contraintes effectives.

 Développer la solution du renforcement de sols par des colonnes ballastées :

- décrire la mise en place de la colonne ballastée en simulant une expansion


pressiométrique. Cela permet effectivement d’augmenter à la fois les contraintes
horizontales et le module de déformation du sol autour des colonnes ballastées. Ainsi,
le taux de réduction des tassements est nettement augmenté ;

- appliquer cette méthode à une modélisation numérique tridimensionnelle en prenant en


compte l’expansion radiale d’une cellule élémentaire avec une colonne unique puis
pour un groupe de plusieurs colonnes. Nous allons ensuite étudier l’effet du groupe
dans le renforcement de sol par des colonnes ballastées ;

- proposer des abaques pour dimensionner simplement des colonnes ballastées ;

- distinguer les différences entre les colonnes « chargées en pointe » et les colonnes
« flottantes », ainsi que les différences entre le comportement long terme et court terme.

Organisation
A part l’introduction et la conclusion, les travaux que nous avons effectués dans le cadre de cette
thèse sont développés dans les cinq chapitres suivants :

i. Le premier chapitre est consacré à l’étude bibliographique du comportement de sols mous,


des fondations profondes dans les sols mous et du renforcement de sols par des colonnes
ballastées. Les paramètres physico-chimiques et mécaniques essentiels des argiles molles sont
présentés. Nous rappelons ensuite les différences entre les procédures Reconsolidation et
SHANSEP (appliquée pour une couche de sol en surface lorsque celui-ci est surconcolidé),
puis nous discutons sur la représentation des courbes de compressibilité de l’argile molle.

Nous présentons ensuite le comportement d’un pieu isolé, puis des groupes de pieux et des
fondations mixtes dans les argiles molles sous les deux aspects : capacité portante et

-3-
Introduction générale

tassement. Les discussions sur l’effet de groupe, ainsi que le rôle du radier, la capacité
portante dans une fondation mixte et dans un groupe sont également présentés.

A la fin de ce chapitre, nous présentons la méthode de renforcement de sols par des colonnes
ballastées. Le rôle de colonnes dans le transfert de charge entre le sol ambiant et les colonnes
ballastées est précisé.

ii. Le deuxième chapitre vise à étudier le comportement d’une argile très molle d’un site
normé « D1 » à une grande profondeur d’eau de 1200 m, en mer, dans la zone d’activité du
pétrolière au large de l’Afrique. Les paramètres physico-chimiques et mécaniques de cette
argile ont été caractérisés par plusieurs essais en laboratoires. On présente également les
paramètres physico-chimiques et mécaniques de cette argile qui ont été caractérisés par
plusieurs essais en laboratoire. Les différences entre le comportement de la couche
normalement consolidée et de la couche surconsolidée sont discutées.

Les résultats des essais de laboratoire montrent que la teneur en eau, l’indice de vides, la
limite de liquidité et l’indice de plasticité d’une argile molle sont des paramètres très
particuliers et très importants. De plus, la résistance qc et la cohésion non-drainée cu de cette
argile sont très faibles. Les pressions interstitielles et l’angle de frottement sont très
importants. Nous montrons également qu’avec une argile intacte et bien prélevée, la
procédure de Recompression est acceptable.

Dans ce chapitre, nous affinons également les corrélations entre la cohésion non-drainée et le
module de cisaillement dans l’argile très molle, ainsi qu’entre le module de cisaillement en
petites déformations (Gmax) et le module oedométrique.

A la fin de ce chapitre, nous présentons les simulations numériques des essais oedométriques
et des essais triaxiaux pour caler les modèles spécifiques de l’argile molle à l’aide du logiciel
Plaxis.

iii. Le troisième chapitre s’intéresse aux modélisations numériques des fondations profondes
en axisymétrie et en déformation plane 2D avec Plaxis. Nous avons d’abord calé les
paramètres du modèle de sol en simulant un essai de chargement statique d’un pieu isolé sur
le site de Pentre, et ensuite modélisé des groupes et des fondations mixtes dans cette argile.
Nous présentons, par la suite, les différentes approches effectuées pour tenter de passer des
résultats de modélisations 2D au cas 3D. Les différences entre le comportement en
contraintes totales et en contraintes effectives sont également présentées.

Les analyses de l’interaction sol-pieu montrent que sur une grande partie supérieure des
pieux, le frottement latéral se trouve négatif ou légèrement positif. De plus, nous trouvons que
les pressions sous le radier dans une fondation mixte sont très faibles. Ce résultat est dû à la
limitation des modélisations en 2D. Nous montrons finalement la nécessité de modéliser les
groupes et les fondations mixtes en prenant en compte l’effet tridimensionnel.

1
« D » est un site d’étude dans le projet : “ Sols marins grande profondeur” M7510/02 de Club pour les Actions
de Recherche sur les Ouvrages en Mer (CLAROM)

-4-
Introduction générale

iv. Le chapitre 4 aborde les modélisations numériques 3D des groupes de pieux et des
fondations mixtes radier-pieux (4 x 4 pieux) dans les argiles molles, soumis à une charge
axiale uniformément répartie. Le diamètre des pieux est D = 1 m, et nous avons fait varier
leur longueur L (L = 20 ; 30 et 40 m), ainsi que leur entraxe s (s = 2,5D ; 3D ; 4D ; 5D ; 7,5D
et 10D). Les différences entre le groupe de pieux et la fondation mixte sont considérées ici.
L’effet de groupe a été étudié et précisé sous l’influence des facteurs comme : l’entraxe des
pieux, le rapport des modules, l’élancement du pieu. Les coefficients d’efficacité obtenus ont
été également discutés. De plus, nous étudions l’effet du radier (le rôle du radier sur la
capacité portante, le tassement d’une fondation mixte, l’effet de rigidité du radier...).

Les résultats obtenus des modélisations permettent d’analyser des différences des courbes
transferts de charges « t-z » de pieux au sein du groupe et de la fondation mixte à différentes
profondeurs. Nous proposons ensuite les facteurs correctifs pour les courbes « t-z » du pieu
isolé pour obtenir celles de pieux au sein du groupe de pieux. Pour cela, les différences de
comportement en contraintes totales et en contraintes effectives sont identifiées. L’ensemble
des résultats obtenus par ces modélisations numériques est comparé avec ceux d’observations
d’essais réels. Pour finir ce chapitre, nous avons confronté les résultats de nos modélisations à
des essais de chargement de groupes et de fondations mixtes effectués en centrifugeuse.

v. Le cinquième chapitre est consacré à la modélisation numérique 3D des colonnes


ballastées en prenant en compte leur mise en place. Cette approche est originale et est
considérée comme un problème majeur actuellement dans la modélisation des colonnes
ballastées. Nous rappelons d’abord les méthodes de dimensionnement des colonnes
ballastées. Nous présentons ensuite la modélisation de la mise en place des colonnes par la
simulation d’une déformation latérale (expansion radiale). Cette démarche est appliquée
d’abord pour une cellule élémentaire avec une colonne au centre, une colonne isolée et
ensuite pour un groupe de colonnes. Enfin, plusieurs configurations des cellules élémentaires
et des groupes de colonnes ballastées sont étudiées (jusqu’à 42, 48 et 64 colonnes).

Nous vérifions que grâce à l’expansion radiale, les contraintes horizontales et les modules
d’Young des sols (si on laisse le sol se consolider) augmentent, entraînant ainsi une
diminution du tassement de l’ouvrage. On analyse l’influence du rapport des modules, du
rapport des sections, de l’élancement des colonnes, des différences entre le comportement en
contraintes totales et en contraintes effectives. Des applications à des cas réels ont été
effectuées et les résultats obtenus sont très raisonnables.

-5-
Chapitre 1
ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE

Nous abordons dans ce chapitre les notions de base sur le comportement des argiles molles, ainsi
que les procédures expérimentales de caractérisation de ce type de matériau, en particulier les
procédures SHANSEP2 et Reconsolidation.

Dans les sols mous, la cohésion non-drainée et le module d’Young sont très faibles. De ce fait les
fondations superficielles y sont mal adaptées, et les fondations par groupe de pieux ou les fondations
mixtes radier-pieux y sont souvent utilisées. Ces fondations permettent ainsi d’augmenter la capacité
portante et de diminuer le tassement (même le tassement différentiel). C’est la raison pour laquelle
nous nous intéressons aux deux aspects tassement et capacité portante des groupes de pieux et des
fondations mixtes dans les sols mous. Par la suite, nous montrons la complexité des interactions
radier-pieux-sols mous et étudions le rôle du radier dans une fondation mixte.

Une des solutions alternatives pour les fondations dans ce type de sol est le renforcement par des
colonnes ballastées et/ou des inclusions rigides. Cette solution permet d'économiser les ciments, et
elle est bien adaptée aux ouvrages supportant une charge moyenne.

1. Introduction

Actuellement, la construction des ouvrages dans les sols mous présente de nombreuses
difficultés, mais devient un enjeu majeur. En effet, l'extension du périmètre bâti dans un grand
nombre de villes doit faire face à des terrains peu propices à la construction. De plus, la croissance
très rapide des centres urbains a rendu indispensable la construction d’ouvrages sur des sols mous. Par
ailleurs, le développement des sites pétroliers offshore rencontre des sédiments très mous dans les
grands fonds marins au delà de 1000 m d’eau : ces sols sont très compressibles. C’est pourquoi, nous
devons caractériser et préciser les paramètres mécaniques et physico-chimiques de ces sols.

Les fondations dans ces sols posent des problèmes de tassement important à long terme et/ou de
frottement négatif le long des pieux. Les fondations mixtes et/ou les colonnes ballastées peuvent
souvent apporter une solution adaptée à ce type de sols.

2
SHANSEP: Stress History and Normalized Soil Engineering Properties

-7-
Chapitre 1

Dans ce chapitre, nous présentons d’abord le comportement des argiles molles, notamment les
deux procédures de Recompression et de SHANSEP utilisées lors d’essai triaxiaux consolidés non
drainés. Ensuite, nous abordons le comportement des fondations profondes dans les argiles molles.
L’effet de groupe et l’effet de radier (pour une fondation mixte radier-pieux) sont aussi discutés. Dans
la dernière section, nous présentons les études concernant le renforcement des sols mous par des
colonnes ballastées et par des inclusions rigides : ces techniques sont actuellement très utilisées dans
les travaux de génie civil.

2. Comportement de sols mous

2.1. Sols mous

Les sols mous sont les types de sol qui ne supportent pas bien les charges appliquées par les
ouvrages, même si celles-ci ne sont pas très élevées. Il faut donc soit traiter soigneusement ces sols
avant de construire, soit, dans le cas d’ouvrages importants, trouver des solutions de fondations
capables de supporter les chargements correspondants. Il existe une grande variété de sols « mous »
qu’on peut classer grossièrement en deux catégories :

- des sols fins saturés ou proches de la saturation (les argiles molles, les vases, les sols
organiques ou les silts)

- des sols grenus (sables lâches) pour lesquels le tassement peut être considéré comme
instantané.

Nous aborderons, dans le cadre de cette thèse, uniquement le cas des argiles molles. Ce sont des
sols normalement consolidés ou parfois sous consolidés avec une très faible capacité portante, et des
caractéristiques mécaniques médiocres. En ce qui concerne leurs propriétés physiques en tant que sols
de fondation, elles sont caractérisées par un poids volumique souvent faible et par conséquent un
indice des vides important, et une teneur en eau souvent très forte. Celle-ci est souvent voisine de la
limite de liquidité, néanmoins quelquefois, la teneur en eau est beaucoup plus forte que la limite de
liquidité (argile de Mexico). Le coefficient de perméabilité est faible et souvent inférieur à 10-4m
/jour. Leurs faibles propriétés mécaniques se manifestent par une dépendance de la contrainte
effective actuelle appliquée à la profondeur z (unité mètre), ainsi que par une faible résistance au
cisaillement à court terme cu en surface (en kPa). Cette cohésion augmente linéairement avec la
profondeur avec une pente faible :

cu = cuo + k. σ’z = cu + k’.z (1-1)

avec k (ou k’) est fonction de la nature de l’argile molle ( k’ : typiquement inférieur à 4 kPa/m).

De la même façon, le module d’Young d'un sol mou augmente linéairement avec la profondeur
(Eu = n .cu, avec n : un facteur dépendant du type d’argile et prenant des valeurs de l’ordre de 100 à
200). Cette augmentation linéaire des propriétés mécaniques avec la contrainte effective est une
caractéristique classique des sols normalement consolidés.

-8-
Etude bibliographique

Les argiles molles sont présentes en de très nombreux endroits dans le monde :

- site de Pentre de l’Angleterre (Hobbs, 1993 ; Gibbs, 1993),

- site de Cran à la plaine Vilaine de la France (Paulte, 1973),

- site Osaka Bay du Japon (Tanaka et Tanaka, 1994 ; Tsuchida, 2000…),

- site de Mexico (Girault, 1960 ; Mesri et al., 1975; Zeevaert, 1982…),

- site du delta du Mékong Asie du Sud-Est : argile de Bankok (Seah et Lai, 2003), argiles du
Vietnam (Ta et Trinh, 2001),…

- et aussi dans les zones d’activité pétrolière dans de grands fonds marins : les argiles marines
norvégiennes molles (Lunne et al., 1997 ; Lunne et al., 2006), au large du Brésil, dans le
golfe du Mexique (Jeanjean, 1998), (Puech et al., 2005), etc. La figure 1-1 ci-dessous
présente l'exemple des argiles molles du Golfe de Guinée,

(a) (b) (c)


cu (kPa)

(d) (e) (f)

Figure 1-1: Coupes géotechniques des argiles du Golfe de Guinée : a) profil de teneur en eau, b)
indice de plasticité, c) profil pénétrométrique, d) poids volumiques effectifs, e) contrainte de
préconsolidation et f) profil de cohésion non-drainée (Puech et al., 2005)

-9-
Chapitre 1

Bien sûr, cette liste n’est pas exhaustive et des milliers d’autres sites d’argiles molles existent
dans le monde.

Nous reviendrons sur les caractéristiques de ce type de sols dans le chapitre 2 concernant l’étude
de l’argile provenant d'un site particulier noté « D » au large de l’Afrique.

2.2. Techniques d’essais spécifiques à l’argile molle en laboratoire

La détermination des caractéristiques des argiles molles est très délicate, à cause de leur faible
résistance. Si la détermination de leurs paramètres physico-chimiques (indice de plasticité, limite de
liquidité…) ne pose pas de problèmes majeurs, en revanche la mesure de leurs paramètres mécaniques
(cohésion non-drainée, angle de frottement, modules de déformation…) nécessite des techniques de
préparation minutieuses pour ne pas remanier les échantillons. Afin d’identifier ces paramètres, nous
pouvons utiliser les différents essais en laboratoire tels que : les essais de limites d'Atterberg, les
essais « fall-cone », l'essai scissomètrique, l'oedomètre, et bien évidemment l'essai triaxial (NF-1995,
AFNOR), (Bardet, 1997), (Flavigny, 1997), (Atkinson et Sallfors, 1991), (Nasreddine, 2004).

Nous nous intéressons ici aux techniques utilisées spécifiquement pour les essais triaxiaux en
laboratoire avec des échantillons d'argile molle. En pratique, deux procédures sont utilisées pour les
tests : Recompression et SHANSEP (Stress History and Normalized Soil Engineering Properties). La
procédure de Recompression a été développée à l'Institut Géotechnique Norvégien (NGI) (Berre et
Bjerrum, 1973), et celle de SHANSEP a été présentée la première fois par Ladd et Foott (1974).

2.2.1. Procédure de Recompression

La procédure de recompression a été employée par le NGI depuis 1973 pour prévoir le
comportement du sol in situ. Elle consiste à reconsolider l’échantillon en laboratoire jusqu'à la
contrainte effective du terrain (σ’vo), puis de cisailler en conditions non-drainée. Cette procédure est
présentée par Bjerrum (1973), puis reprise par plusieurs auteurs comme Ladd et al., (1999), Ladd et
De Groot (2003), Seah et Lai (2003)...Ces auteurs ont considéré que le gonflement de l’échantillon de
sol avant l'essai est très faible et reste toujours dans le domaine élastique. Ainsi, nous pouvons
reconsolider l’échantillon exactement à la contrainte réelle (les contraintes in-situ sont remplacées par
des contraintes effectives dans le laboratoire). Ceci est représenté par le point « 3 » sur la figure 1-
2(a). La même procédure de recompression a été appliquée avec succès pour des essais triaxiaux
réalisés avec plusieurs valeurs de rapports de surconsolidation OCR (Berre et Bjerrum, 1973). Les
auteurs ont constaté que les échantillons d’argile faiblement plastique ont été moins remaniés que
ceux d’argile fortement plastique. Cette procédure a été également appliquée aux argiles canadiennes
fortement structurées (La Rochelle et al., 1981). On constate que cette procédure est adaptée à des
argiles fortement structurées, à des sols cimentés mais elle suppose une bonne qualité d’échantillon.

2.2.2. Procédure SHANSEP

La procédure SHANSEP (Ladd et Foott, 1974) a pour objectif de prendre en compte l'histoire
antérieure des contraintes dans le sol, particulièrement dans des argiles surconsolidées. Cette méthode

- 10 -
Etude bibliographique

est adoptée pour réduire au minimum les effets du remaniement lors du prélèvement des échantillons.
Son principe repose sur la détermination du rapport de surconsolidation de l'argile (OCR), puis à la
mesure de la relation entre (cu/σ’vo) et l’OCR où σ’vo est la contrainte verticale in-situ. Cette
procédure s’effectue normalement en suivant les 5 étapes suivantes :

1. Réaliser un essai de consolidation oedométrique pour déterminer σ’p (contrainte préconsolidation)

2. Consolider un échantillon triaxial dans des conditions Ko afin d’appliquer une contrainte verticale
de 1,5 à 4 fois la contrainte σ’p présentée par les points « A » et « B » (figure 1-2a),

3. Faire subir une décharge à l’échantillon pour l’amener à une valeur d’OCR souhaitée (illustré par
les points « C » et « D » sur la figure 1-2a),

4. Effectuer alors l'essai de compression triaxiale non drainée, à cette valeur de l’OCR pour obtenir
une valeur de cu/σ’vc,

5. Répéter les étapes 2-4 pour obtenir cu/σ’vc pour chaque OCR requis (où : σ’vc contrainte verticale
de consolidation).

(a) (b)

Figure 1-2 : Procédure SHANSEP et procédure Recompression : a) Consolidation et cisaillement


(d’après Ladd, 1991), b) Relation de τh /σ’vc avec OCR d’une argile (d’après De Groot, 2003)

Pour une description détaillée de cette procédure, nous pourrons nous reporter aux études
effectués par (Ladd et Foott, 1974), Ladd (1991), (Ladd et De Groot, 2003), (Lunne et al., 2006)…

Les points suivants sont à souligner :

- cette procédure dépend de la connaissance de l'histoire de la contrainte et d’une estimation


fiable de la contrainte de préconsolidation,

- les échantillons doivent être consolidés avec des contraintes plus élevées que celles en place,
ce qui peut conduire à des contraintes élevées,

- la procédure SHANSEP est bien adaptée pour les sédiments non structurés. En revanche, la
consolidation à des contraintes fortes peut détruire une structuration initiale du sol,

- les déformations dues à la consolidation avec cette procédure peuvent être très importantes, et
exposer à des difficultés expérimentales,

- 11 -
Chapitre 1

- le nombre d’essais est plus élevé du fait de la consolidation à des contraintes de 1,5 à 4 fois la
contrainte de préconsolidation et des décharges qui s’ensuivent pour obtenir les différents OCR.

Les figures 1-2(a) et 1-2(b) présentent les différences entre la procédure SHANSEP et
Recompression pendant la phase de consolidation et de cisaillement, et les relations de τh/σ’vc avec
l'OCR obtenues avec une argile (où τh : cissailement dans les essais cissailement simple direct).

2.2.3. Analyse de la procédure SHANSEP et de Recompression

Avec la procédure SHANSEP, Ladd, (1991) ont proposé l’expression suivante pour la relation
entre (cu/σ’vc) et OCR :

 cu   cu  m
 '  =  '  (OCR) (1-2)
 σ vc OC  σ vc  NC

Les études du comportement des argiles de plusieurs sites tels que Bangkok, Arike, James Bay,
Osaka Bay, Boston Blue ont été effectuées par (Ladd et al., 1999), (Seah et Lai, 2003), etc. Elles
permettent de constater que :

- les valeurs de (cu/σ’vc)NC pour des argiles normalement consolidées lors des essais triaxiaux
en compression (TC) sont de 0,30 ± 0,05 pour l’argile marine du Japon (Tanaka et Tanaka, 1994), de
0,29 à 0,33 (Watabe et al., 2002, 2003), ou de 0,21 à 0,24 avec les argiles nord américaines et
européennes (Mersi et al., 1975) ou encore de 0,29 à 0,36 pour les observations de Ladd (1991)
illustrées en figure 1-3, en fonction de l'indice de plasticité.

Figure 1-3 : Relation entre cu/σ’vc et l’indice plastique IP (Ladd, 1991)

- le coefficient « m » prend une valeur variant entre 0,80 et 0,82 (Koutsoftas et Ladd, 1985), de
0,68 à 0,78 (Seah et Lai, 2003) et de 0,75 à 1 (Bay et al., 2005),

- les cohésions non-drainées obtenues par la procédure de Recompression sont supérieures à


celles de SHANSEP : on observe que : cu, recompression = 1,2 cu, shansep,

- le module sécant à 50% de la résistance en compression (E50) par la procédure de


Recompression est supérieur à celui de la procédure SHANSEP : E50, Recompression = (2 à 3) E50, shansep.

- 12 -
Etude bibliographique

Ces deux derniers points sont représentés sur les figures 1-4 et 1-5.

(a) (b)

Figure 1-4: Relation entre : a) cu/σ’vc et OCR, b) G50 /σ’vc et OCR (Seah et Lai, 2003)

(a) (b)

Figure 1-5 : Comparaison entre la procédure SHANSEP et la procédure Recompression pour l’argile
BBC (Boston Blue Clay ; Ladd et al., 1999)

2.3. Module d’Young de l’argile molle

Les corrélations concernent souvent un module sécant à 50% de la résistance en compression E50.
Les figures 1-4(b), 1-5(b) et 1-6 présentent la variation des modules E50 en fonction de la contrainte
verticale in-situ par : E50 = (100 ÷ 200).σ’vo, pour l’argile de Bangkok. Ceci montre que le module
sécant du sol est faible et augmente linéairement avec la profondeur. Le module peut aussi dépendre
du chemin de contrainte suivi (compression ou extension).

La figure 1-7 ci-dessous présente le graphique classique donnant le module de déformation en


fonction de la déformation. Sur ce graphique, les ordres de grandeurs des déformations développées
dans les essais en laboratoire sont indiquées ainsi que celles mises en jeu dans les ouvrages (Atkinson
et al., 1991), (Tatsuoka et al., 1997 ); (Nasreddine, 2004). Le module moyen E50 peut être considéré
comme correspondant à une déformation de 10-3.

- 13 -
Chapitre 1

Compression
Extension

Figure 1-6 : Relation du module E50 avec la contrainte verticale in-situ σ’vo (Watabe et al., 2002)

Figure 1-7 : Définition des zones d’utilisation des matériels d’essais pour la détermination des
modules de déformation (Atkinson et al., 1991, Tatsuoka et al., 1997, Nasreddine, 2004)

Concernant les sols mous, nous présentons quelques corrélations à partir des essais in-situ
comme : Eu/qc = 5 à 20, Eu/cu = 200, Eu/NSPT = 2 à 10 MPa, etc (Borel, 2001).

En France, le module pressiométrique (EM) est une des caractéristiques les plus utilisées. Nous
présentons donc les corrélations empiriques existant entre le module pressiométrique (EM) et le

- 14 -
Etude bibliographique

module d’Young non-drainé (Eu). Ces relations ne sont pas simples, elles dépendent de la nature des
sols, mais aussi de l’élancement de la sonde (L/D) :

- Eu /EM = 11,3 pour les argiles (Frank, 1985),

- Eu = EM /α avec le coefficient α = 2/3 pour l’argile (1/3 pour les sables) si la mesure avec des
déformations est de 10-3 à 10-4 (Gambin et al., 1996),

- Eu/EM = 3 à 5 avec les fondations et Eu/EM = 2 à 3 pour les remblais (Magnan et al., 2005),

- Eu/EM = 2,5 à 6 pour les argiles (et Eu/ EM = 4 à 14 pour les sables) (Combarieu, 2006).

Nous pouvons constater également que le module d’Young (Eu) est toujours supérieur au module
pressiométrique (EM).

2.4. Coefficient de contraintes horizontales Ko

L’étude du coefficient de contraintes horizontales (Ko = σ’h/σ’v) des argiles molles normalement
consolidées montre que cette valeur du coefficient est de l’ordre de 0,5. La figure 1-8 (a) et (b) illustre
les valeurs de Ko pour l’argile de Sergipe (Ladd, 1991), et les argiles d’Holocène et de Pleistocène
(Wateba et al., 2002).

Figure 1-8 : Coefficient de contrainte horizontale Ko : a) argile de Sergipe (Ladd, 1991); b) argile
d’Holocene et Pleitocene (Wateba et al., 2002) et c) argile de Bankok, (Seah et Lai, 2003)

De plus, les valeurs K0 peuvent être approximées par la formule de Jaky ( Ko = 1- sinφ’ où φ’ est
l’angle de frottement du sol). Pour des argiles molles, l’angle du frottement effectif est compris entre

- 15 -
Chapitre 1

20 et 35°, le coefficient Ko varie donc de 0,42 à 0,65. Pour les argiles des grands fonds marins de
Golfe de Guinée, Puech et al., (2005) notent des valeurs de 0,45 et 0,55.

Par ailleurs, dans les argiles surconsolidées, les valeurs des contraintes horizontales (Ko)OC
peuvent s’exprimer par (Ladd et al., 1977), (Mayne et Kuhawy, 1982) :

(Ko)OC = (Ko)NC (OCR)α ou

(Ko)oc = (1 – sin φ’) OCRsinφ’ (1-3)

où : α est un facteur dépendant du sol (d’environ 1/3 à 1/2) et

ϕ’ : angle de frottement effectif du sols normalement consolidé.

Lors de l’étude du comportement des argiles de Bangkok, Seah et Lai (2003) ont validé la
formule (1-2) illustrée par la figure 1-8(c).

2.5. Courbe de compression des argiles molles

La courbe e-log(p’) représente la description du changement du volume de sol avec la contrainte


effective (p’) et est normalement linéaire au-delà de la pression de préconsolidation. Cette pente
permet de définir l’indice de compressibilité (Cc = ∆e/∆logσ). Ce paramètre est utilisé pour les calculs
de tassements d'ouvrages.

Nous trouvons que, pour les argiles molles fortement plastiques (WL>50), l’indice de
compression est très élevé. Cordary (2004) présente ce facteur compris entre 0,8 et 2,5. La valeur de
Cc peut être corrélée à la limite de liquidité par la formule de Skempton :

Cc = 0,009 (WL -10) où WL est la limite de liquidité en % (1-4)

Yoon et al., (2004) ont présenté des corrélations empiriques intéressantes de l’indice de
compression (Cc) avec la teneur en eau (W%), l’indice des vides (eo), la limite de liquidité (WL%),
l’indice de plasticité (IP) à partir de plus de 1200 essais oedométriques sur des échantillons intacts.
Leurs résultats sont illustrés sur la figure 1-9 et ces auteurs présentent aussi des formules empiriques
d’autres auteurs comme la corrélation de Terzaghi et Peck (1967), Al-Khafaji et Andersland (1992).

En étudiant les argiles molles sur les sites de London (Henkel, 1956), Mexico city (Girault,
1960), Boston, Chicago, Newfoundland (Taylo, 1948), Butterfield (1979) a constaté que la
compressibilité des argiles molles intactes est très importante et que la courbe e-log (p’) n’est pas
linéaire. Ainsi, cet auteur a représenté les courbes de compressibilité dans d'autres axes : il a remplacé
la courbe e-log (p’) par la courbe ln (1+e)-log (p’) et il a montré que cette dernière est effectivement
linéaire.

En utilisant la présentation ln (1+e) - log (p’) avec l’argile d'Ariaka, Onitsuka et al., (1995) et
Hong et Tsuchida., (1999) ont obtenu aussi les courbes de compressibilité effectives linéaires
illustrées sur la figure 1-10.

- 16 -
Etude bibliographique

Figure 1-9 : Corrélation Cc avec wn, eo, WL et IP (d’après Yoon et al., 2004)

Figure 1-10 : Courbes consolidations de l’argile d'Ariake (Hong et Tsuchida, 1999)

Par ailleurs, Chai et al., (2004) présentent des discussions sur le comportement en compression et
en consolidation de certaines argiles intactes. Ces auteurs proposent une représentation en ln(e+ec)-ln
(p’) qui est plus linéaire que celle en e-ln (p’) : ec est un paramètre dépendant du sol, si la sensibilité
de l’argile est supérieure à 4 (figure 1-11a et b). Pour la détermination de la valeur de ec, ils ont
proposé un abaque exprimant ec en fonction de [1/(Wn – Wp)]100 où Wn : est la teneur en eau

- 17 -
Chapitre 1

naturelle et Wp la limite de plasticité (figure 1-11c). Les courbes obtenues sont alors linéaires et cette
représentation est voisine de celle proposée par Butterfield (1979). Nous utiliserons la représentation
de Butterfield pour nos essais du chapitre 2.

(c)

Figure 1-11 : Courbe de consolidation avec a) argile d’Ariake, b) argile Mexico (Mesri et al., 1975)
et c) Détermination de ec (Chai et al., 2004)

2.6. Bilan concernant d’argile molle

Nous avons présenté différents aspects du comportement des argiles molles pour mieux en
caractériser les paramètres mécaniques. Concernant les essais en laboratoires et particulièrement les
essais triaxiaux sur des argiles molles, nous avons détaillé les différences entre les deux procédures de
reconsolidation du sol : SHANSEP et Reconsolidation. Nous constatons que :

- la procédure de Recompression est mieux adaptée aux sols très structurés, d’échantillon de
bonne qualité avec une variation volumique inférieure à 1,5 à 2 %,

- la procédure SHANSEP permet de reconstituer l'histoire du sol et elle est adaptée à des
échantillons dont la qualité de prélèvement est moindre car la reconsolidation sous des
contraintes plus fortes efface ce prélèvement.

En ce qui concerne l’interprétation des essais oedométriques, nous pensons que, pour l’argile
molle, la représentation en ln (1+ e)-log (p’) est meilleure que celle en e-log (p’).

En ce qui concerne les paramètres mécaniques de l’argile molle, nous notons que :

- l’indice de compressibilité de l’argile molle est très fort,

- l’angle de frottement effectif de plusieurs sites l’argile molle est important (de 20 à 35°),

- la cohésion non-drainée et le module d’Young sont très faibles et varient linéairement avec la
profondeur.

- 18 -
Etude bibliographique

Dans le chapitre 2, nous nous intéresserons à étudier le comportement d’une argile « D » très
molle, intacte et de bonne qualité issue des grands fonds marins. Nous effectuerons des essais en
laboratoire, notamment en utilisant la procédure de Recompression pour des essais triaxiaux en vue de
caractériser les paramètres mécaniques suivants : cohésion non-drainée, angle du frottement, module
de déformation. On précisera également les corrélations entre les essais in-situ et les essais en
laboratoire.

3. Pieu isolé
Après les études concernant le comportement de l’argile molle, nous constatons que l’argile
molle a une grande amplitude de déformation, et une faible capacité de charge. Cela limite le type de
fondations pour ce type de sol. Une des solutions adéquates est d’utiliser des groupes de pieux et des
fondations mixtes composées de pieux longs de gros diamètre.

Nous abordons maintenant les études concernant un pieu isolé dans une argile molle et soumis à
une charge axiale, ce qui représente le cas élémentaire pour l’étude ultérieure des fondations en
groupe ou des fondations mixtes radier-pieux. On envisage d’une part, l’analyse de la capacité
portante du pieu isolé, et d’autre part, l’estimation de son tassement.

3.1. Capacité portante du pieu isolé dans un sol mou sous une charge axiale

La capacité axiale finale d'un pieu dans une argile molle est définie pour le cas général par
l'addition de la capacité ultime en frottement latéral (Psu) et la capacité portante de pointe ultime (Ppu).
Le poids Wp du pieu est soustrait pour la capacité en compression, et ajouté pour la capacité en
arrachement (Poulos, 1989, 1999), (Poulos et al, 2001) ; (Robert, 1997). Psu et Ppu sont effectivement
liés aux contraintes de frottement latéral ultime et aux résistances de pointe ultime, τs et qp. Ainsi,
pour la compression, la capacité ultime de charge Puc est déterminée par l’équation ci-dessous :

Puc = Psu + Ppu - Wp ou Puc = τ s (z).π.D. dz + q p .A p - Wp


∫ (1-5)

où : τs(z) est le frottement ultime en compression à la profondeur z, D le diamètre du pieu,


dz l’épaisseur d'une couche ou de sous-couche de sol, qp la résistance de pointe ultime en
compression, Ap la section de base du pieu, et Wp le poids du pieu.

La capacité portante du pieu isolé peut être estimée selon les deux approches suivantes :

- à partir des paramètres mécaniques des sols : nous avons trois types de calculs différents :

 en contraintes totales (relation avec la cohésion non-drainée cu)

 en contraintes effectives (relation avec l’angle de frottement φ’)

 corrélation avec la cohésion non drainée (cu) et la contrainte effective verticale (σ’v)

- à partir des essais de reconnaissance in-situ (SPT - Standard Penetration Test, CPT - Cone
Penetration Test, PMT - Pressiométrique …), c’est une approche très courante en pratique et de plus

- 19 -
Chapitre 1

en plus utilisée, en particulier en France (Cassan, 1978) ; (Fascicule 62-V-Règle Techniques de


Conception et de Calcul des Fondations des Ouvrages de Génie Civil, Melt, 1993), (Frank, 1999)…

En parallèle avec les deux approches précédentes, une autre approche permet d’estimer la
capacité portante d’un pieu isolé : c’est la modélisation numérique, en injectant les paramètres
mécaniques des sols dans un code de calcul. Cette méthode est très efficace, et performante.
Néanmoins, les études du comportement du pieu montrent la nécessité de prendre en compte
l’interface sol-pieu.

Notamment, la capacité portante du pieu est dépendante du mode d’installation du pieu et de


l’interaction sol-pieu qui a été étudiée par plusieurs d’auteurs (Boulon, 1986, 1989) ; (Mestat, 1998) ;
(Foray et al., 1999) ; (De Gennaro, 1999) ; (De Gennaro et Frank, 2005) ; (Said, 2006). Dans le cadre
de cette thèse, nous nous concentrons sur le comportement de pieux forés avec l’hypothèse que les
sols sont en état de repos, sans tenir compte de l’effet de mise en place des pieux.

3.1.1. Calcul en contraintes totales

a. Résistance en pointe
Dans l’argile, le cas le plus défavorable pour la résistance en pointe des pieux est en général le
court terme, immédiatement après la mise en place du pieu. Le sol sous la pointe est alors considéré
comme non-drainé et donc incompressible. Il est caractérisé par sa cohésion non-drainée cu et φu = 0.
L’extrapolation du schéma de portance de Terzaghi pour les fondations superficielles donne les
résultats de la résistance de pointe qp selon l’expression suivante :

qp = σ v + cuNc. (1-6)

où : cu : cohésion non-drainée du sol ; Nc : facteur de force portante ; σv : contrainte verticale


totale initiale au niveau de la base du pieu.

La valeur du coefficient Nc est croissante avec la profondeur mais dans une faible proportion.
Aux grandes profondeurs, Meyerhof (1976) a calculé la valeur de Nc égale à 9,34 pour un fût lisse et
Nc = 9,74 pour un fût rugueux. Bishop, Hill et Mott (1945) obtiennent des valeurs de Nc entre 7 et 9.
Nous pourrons adopter la valeur moyenne Nc = 9 dans la couche d’argile. Cette valeur correspond
assez bien aux résultats expérimentaux de plusieurs d’auteurs comme Randolph (1994).

b. Frottement latéral
Une des méthodes traditionnelles pour estimer le frottement ultime en compression, τs, consiste à
exprimer l’adhérence sol-pieu en fonction de la cohésion non-drainée cu (résistance au cisaillement)
comme suit (« méthode α ») :

τs = α . cu (1-7)

où : α est un coefficient d’adhérence qui dépend lui-même de la cohésion non-drainée. Sa valeur


peut être estimée par la figure 1-12 ou par différents règles ou abaques, tels que ceux ci-dessous :

- la règle de Tomlinson (1986),

- 20 -
Etude bibliographique

- Caquot et Kérisel (1956) ont donné une expression :

1 + c2u
α=
1 + 7c2u

où : cu étant exprimé en 105 Pa,

- la règle simple de l’API (American Petroleum Institute, 1991,1993), α = 1 avec cu ≤ 25kPa, α =


0,5 avec cu ≥ 75 kPa, interpolation linéaire pour 25 kPa ≤ cu ≤ 70 kPa,

- abaque de De Coduto (1994), Robert (1997) concernant les pieux forés,

- Saldival et Jardine (2005) ont effectué des mesures sur l’argile molle de la ville de Mexico. Les
valeurs trouvées pour le coefficient d’adhérence sont données sur la figure 1-12,

- Fleming et al., (1985) ont proposé de prendre pour des pieux forés, une valeur de α égale à 0,7
fois celle prise pour les pieux battus.

1,4 1,4
API (1991)
1,2 T omlinson (1957) 1,2
Caquot -Kerisel (1956) 1
1
= Ca / C u
α = Ca / Cu

Saldivar-Jardine (2005) (*)


0,8 Saldivar-Jardine (2005) (**) 0,8
0,6 0,6
API (1991)
α

0,4 0,4
Saldivar-Jardine (2005) (*)
0,2 0,2 Saldivar-Jardine (2005) (**)

0 0
0 20 40 60 80 100 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

(a) Cohésion non drainée Cu (kPa) (b) Rapport de C u /σ 'vo

Figure 1-12 : Variation du coefficient d’adhérence α (* mesuré et ** ligne de tendance de mesures)

Pour une description détaillée de cette méthode, nous pouvons consulter les publications de
Randolph (1994, 2003), de Poulos (1989, 1993, 1994, 2000), et de Combarieu (1999).

3.1.2. Calcul en contraintes effectives

a. Résistance en pointe
L’estimation de la résistance en pointe du pieu à partir des contraintes effectives des argiles
molles peut être semblable à celle des sables. C’est à dire :

qp = σ’v. Nq (1-8)

où : Nq coefficient de capacité portante, fonction de l’angle de frottement effectif de l’argile et de


σ’v la contrainte verticale.

Pour déterminer les valeurs de Nq, nous pouvons utiliser les abaques pour Nq proposés par Coyle
et Castello (1981), Neely (1990), APIRP2A (1993)…

- 21 -
Chapitre 1

b. Frottement latéral
La méthode de calcul du frottement latéral en contraintes effectives (« méthode β ») peut
pratiquement être appliquée pour des pieux dans n'importe quel type de sol. La valeur de τs est liée
aux contraintes effectives in-situ comme suit :

τs = σ’h tan δ = Ks .tan δ.σ’v = β.σ’v (1-9)

où : Ks : coefficient de poussée latérale ;

δ : angle de frottement pieu-sol ;

σ’v : contrainte verticale au niveau considéré.

1 1
API (1991)
0,8 Saldivar-Jardine (2005) (*) 0,8
Coefficient β

Saldivar-Jardine (2005) (** )


0,6 tan φ'cv

τ / σ' n
0,6

0,4 0,4
tan δ pic
0,2 0,2
tan δ ultime
0 0
0 10 20 30 40 0 10 20 30 40 50
(a) Longueur du pieu (m) (b) Indice de Plasticité IP (%)

Figure 1-13 :(a) variation du coefficient β (Saldivar et Jardine, 2005) et (b) relation du rapport τ/σ’v
avec IP pour l’argile de la Mer du Nord (Jardine et Chow, 1996) (* mesuré, ** ligne de tendance)

Le choix de la valeur de Ks reste un point délicat puisqu’il est lié d’une part au mode de mise en
place du pieu, d’autre part aux mécanismes de dilatance/contractante d’interface qui peuvent
intervenir lors du chargement. Actuellement, il y a beaucoup d’approches pour définir la valeur Ks :
les approches classiques de Burland (1973, 2004) et de Meyerhof (1976), celles de Poulos (1989),
Poulos et al. , (2001), etc. Les différentes approches pour estimer ce paramètre sont les suivantes :

- utilisation de la théorie d'expansion de cavité, suivie d’une consolidation radiale, pour simuler
la mise en place (Randolph et al., 1979),

- méthode du « Strain Path » (Baligh, 1983) : cette méthode permet de donner des corrélations
de Ks avec des essais in-situ, particulièrement pour les dépôts d’argiles molles,

- Boulon et Foray (1986) et Boulon (1995) ont étudié dans Laboratoire 3S-R (Grenoble)
l’évolution de la contrainte normale à l’interface au cours de l’installation en fonction de la
rugosité de l’interface,

- Jardine et Chow (1996), Jardine et al., (2005) ont relié Ks à la résistance de pointe
pénétrométrique, à la distance à l’extrémité du pieu, et à l'augmentation de contrainte normale
due à la dilatance pendant le chargement pour des pieux foncés ou battus,

- une discussion détaillée des approches pratiques pour estimer le frottement latéral final est
donnée par O'Neill (2001),

- 22 -
Etude bibliographique

- particulièrement, Saldivar et Jardine (2005) ont présenté le cas particulier du


dimensionnement des pieux en béton dans l’argile très molle de Mexico par application de la
méthode en contraintes effectives (figure 1-13a).

Pour l’argile molle, δ ≅ φ, où φ est l’angle de frottement du sol, ceci donne :

β = Ks tan δ = Ks tan φ,

si nous considérons Ks = Ko = 1- sinφ (condition du sol au repos), alors, β = (1- sinφ). tan φ, avec
φ compris entre 20 et 30°, ainsi β étant de 0,25 à 0,3

3.1.3. Calcul avec la cohésion non-drainée et la contrainte effective verticale

En plus des deux méthodes présentées ci-dessus, nous en avons une troisième (« méthode λ »)
utilisant une corrélation entre le frottement latéral et la cohésion non-drainée (cu) et la contrainte
effective verticale (σ’v). Cette méthode a été présentée la première fois par Vijayvergiya et Focht,
(1972) avec l’expression :

λ = τs/ (2cu + σ’v), donc,

τs = λ (2cu + σ’v) (1-10)

Ensuite, Randolph (1991) a proposé l’expression pour des pieux offshores dans l’argile
normalement consolidée :

u .σ v
τ = 0,5 c u .σ v' et τ = 0,5.c0,75 ' 0,25
(1-11)

De même, Kolk et Van der Velde (1996) ont proposé une expression avec une correction due à
l’élancement du pieu (L/D) :
0,2
' 0,3  40 
τ= u .σ v
0,55.c0,7   (1-12)
 L/D 

3.1.4. Corrélation avec les essais in-situ

Dans le cadre de cette thèse, nous nous concentrons sur la méthode de la modélisation numérique
en utilisant des paramètres mécaniques du sol. Nous présentons ici des rappels principaux sur
l’approche par corrélation entre paramètres mécaniques et résultats des essais in-situ.

 Corrélation avec les résultats de Standard Penetration Test, SPT : nous pouvons nous
référer à l’étude de Meyerhof (1976), Tchepak (1991), Decourt (1995) et etc.

 Corrélation avec les résultats de Cone Penetration Test, CPT : Fellenius (2006), De
Cock et al. (1999), Jardine et al., (1986, 2005, 2006), Bustamante et al., (1987), etc.

 Corrélation avec les résultats de Pressiométrie : Ménard (1963), Baguelin et al (1978,


1982), Combarieu (1999), Frank et Zhao (1982)…

- 23 -
Chapitre 1

3.2. Méthodes d'estimation du tassement d’un pieu isolé

L’estimation du tassement d’un pieu isolé est toujours très importante dans le comportement des
fondations. Il en est de même pour le tassement d’un groupe de pieux. Actuellement, il existe de
nombreuses méthodes pour estimer le tassement d’un pieu isolé, mais nous pouvons les regrouper par
les trois approches dans la figure 1-14.

Approche théorique-numérique Approche expérimentale

- méthode du continuum élastique - essais en centrifugeuse


- méthode des équations intégrales - essais sur modèles 1g
- méthode des éléments finis - essais en vraie grandeur

Approche simplifiée

- méthode empirique
- méthode des fonctions de transfert de charge « t-z »

Figure 1-14 : Trois approches principales d’estimation du tassement d’un pieu isolé

3.2.1. Approche théorique-numérique

a. Méthode du continuum élastique


La méthode du continuum élastique est basée sur les solutions de Mindlin (1936) pour une charge
ponctuelle agissant à l’intérieur d’un massif élastique semi-infini homogène. L’intégration de ces
équations dans le cas des pieux a été présentée par d’Appolonia (1968) et Poulos (1968), Butterfield
et Banerjee (1971), Banerjee et Butterfield (1981). Les résultats ont été mis sous forme d’abaques par
Randolph et Wroth (1978), Poulos et Davis (1974, 1980)…

Poulos et Davis (1980) expriment le tassement en tête par l’intermédiaire du facteur (Ip) de
tassement :

P
w= .Ip (1-13)
Es .D

où : P : la charge appliquée, Es : module d’Young du sol, D : diamètre du pieu.

Ip est calculé à partir des équations de Mindlin et est donné par des abaques en fonction de
l’élancement du pieu et de sa rigidité relative (consulter l’annexe A.3.1).

L’expression précédente suppose que le sol a un module d’élasticité constant sur toute la hauteur
du pieu. Dans un sol dont le module d’Young augmente linéairement avec la profondeur, ce qui est le
cas dans la plupart des argiles molles, différents calculs ont été proposés comme ceux de Chin et
Poulos (1991), Guo et Randolph (1997, 1999), qui ont enlevé certaines restrictions du travail original
proposé par Randolph et Wroth (1978). Nous reviendrons sur cette méthode dans la section 4.2 dans
le chapitre 4 qui traite de la modélisation numérique d’un pieu isolé.

- 24 -
Etude bibliographique

b. Méthode des équations intégrales


Pour l’utilisation de cette méthode, nous considérons que le sol est donc continuum élastique en
petites déformations. Dans la limite de cette thèse, nous n’avons pas détaillé cette méthode. Pour une
description de cette méthode, nous pourrons citer les études effectués par Garnica-Anguas (1993) ;
Boulon et al., (1995).

c. Méthode des éléments finis et différentes finis


La méthode des éléments finis est très souvent utilisée pour estimer le tassement d’un pieu isolé
dès qu’on a affaire à des sols pour lesquels les couches traversées par le pieu ne sont pas homogènes
et ne permettent plus l’application des abaques d’élasticité. L’intérêt de la méthode des éléments finis
est de pouvoir introduire le comportement non-linéaire du sol, ainsi que l’interface sol-pieu. De
nombreux logiciels permettent de traiter ce comportement non-linéaire, comme Plaxis3, Abaqus4,
Cesar-LCPC5, etc. Dans la plupart des cas, les modélisations en 2D (déformation plane et
axisymétrique) pour des pieux sont effectuées. Les modélisations tridimensionnelles sont plus rares.
De même, les calculs par différences finis (par exemple, Flac6) peuvent aussi être effectués.

 Modélisations en axisymétrie

Nous pouvons trouver plusieurs des modélisations en axisymétrie dans la proposée de nombreux
d’auteurs comme : Werhnert (2003) présente la modélisation d’un pieu isolé (1,5 m de diamètre et 45
m de la profondeur) avec Plaxis en axisymétrique pour l’étude d’effet de l’interface et la comparaison
des modèles HSM et élasto-plastique avec critère de Mohr-Coulomb (consulter dans l’annexe A.2).

Flavigny et Simon (2004), Wang et Sitar (2004) ont modélisé un pieu isolé en axisymétrique et
étudié l’effet d’interface sol-pieu, l’effet de sol surconsolidé, l’effet de sol non homogène, discuté de
l’utilisation de modèle du sol. Nguyen (2003) a utilisé le logiciel Plaxis pour modéliser un pieu isolé
offshore dans l’argile molle de Pentre en utilisant le modèle SSM (annexe A.2.3) en axisymétrie.

 Modélisations tridimensionnelles

Pour la modélisation 3D d’un pieu isolé, nous pouvons citer les études de Borel (2001),
Schweiger (2005), Comodromos et al., (2003) comparant la modélisation 2D axisymétrique et celle
en 3D.

Said (2006) a mené dans sa thèse des études approfondies du comportement d’un pieu en 2D et
en 3D. Il s’agit d’un pieu battu prenant en compte la dégradation initiale du frottement latéral causée
par la mise en place.

Les auteurs montrent également que le choix du modèle pour le comportement d’un pieu isolé est
très important. Dans les sols mous, l’utilisation du modèle linéaire élastique et/ou du modèle élasto-
plastique avec critère de Mohr-Coulomb n’est pas raisonnable (le module de l’argile molle est
croissant linéairement avec la profondeur).

3
http://www.plaxis.nl/
4
http://www.abaqus.com/
5
Cesar-LCPC, un logiciel produit par LCPC, http://www.lcpc.fr/fr/produits/cesar/presentation/index1.dml
6
http://www.itascacg.com/flac.html

- 25 -
Chapitre 1

3.2.2. Approche simplifiée

a. Méthode empirique
Pour estimer le déplacement, nous pouvons utiliser des méthodes empiriques proposées par
Meyerhof (1976), Focht et Koch (1973) : le tassement (w) est environ w = Db /30F où Db : diamètre
de base du pieu et F : le coefficient de sécurité à la portante (> 3).

b. Méthode de transfert de charge « t-z »


Cette méthode a été proposée par Coyle et Reese (1966). Le pieu est idéalisé comme une série
d'éléments discrets élastiques, tandis que l’interaction avec le sol est modélisée par la loi de
cisaillement « élasto-plastique ». La réponse charge-déplacement à la tête du pieu, ainsi que la
distribution de la charge et du déplacement en bas du pieu, peut être calculée en utilisant une
approche itérative comme récapitulée sur la figure 1-15.

Figure 1-15 : Méthode de transfert de charge (Coyle et Reese, 1966, GEO, 2006)

Les courbes de transfert de charge « t-z » sont définies par la relation entre la contrainte de
cisaillement à la surface latéral du pieu (τ) et le déplacement du pieu vertical (z). Dans la pratique, la
meilleure approche pour décrire les courbes de transfert de charge est de faire l’analyse inverse d'un
essai de chargement de pieu instrumenté, parce que celle-ci prend en compte des effets de mise en
place du pieu. La méthode de transfert de charge fournit un cadre cohérent pour simuler les
mobilisations progressives du frottement latéral et de la résistance en pointe du pieu, ainsi que la
réponse globale charge-tassement.

- 26 -
Etude bibliographique

Cette méthode a été développée par plusieurs auteurs (Poulos et Davis, 1980); (Frank et Zhao,
1982); (Boulon et Foray, 1986); (Randolph, 1986), (Maleki, 1995), (Frank, 1999), (Castelli et
Maugeri, 2002), (Estephan, 2003).

En France, Frank et Zhao (1982) ont exprimé les pentes des courbes de mobilisation du
frottement latéral et de la résistance en pointe en fonction du module pressiométrique EM. Pour le pieu
foré dans l’argile, ils proposent :

Kt = 2Em /D et Kp = 11Em /D (1-14)

(dans les sable, Kt = 0,8Em /D et Kp = 4,8Em /D)

où : Kt facteur pour le frottement et Kp facteur pour la résistance en pointe (figure 1-16a).

(a) (b)

Figure 1-16 : Mobilisation du frottement latéral : a) Frank et Zhao (1982), b) Hirayame (1990)

Hirayama (1990) a proposé une méthode de construction des courbes t-z et qp-z à partir de lois
z z
hyperboliques (figure 1-16b) : τ = et q p = (1-15)
a f + z qs a e + z ql

où τ : frottement latéral le long du pieu, qs : frottement latéral maximal, qp : résistance en pointe,


ql : résistance en pointe maximale. af = zref, f / qs et ae = zref, f / ql avec :

- zref, f est le déplacement pour lequel la moitié de qs (fult) est mobilisée

- zref, e est le déplacement pour lequel la moitié de qe (fult) est mobilisée

Liu et al., (2006) ont proposé une mobilisation de courbe « t-z » par une courbe tri-linéaire
plastique avec adoucissement, elle est présentée sur la figure 1-17.

Au delà, il existe plusieurs logiciels basés sur cette méthode dont : GOUPEG (un logiciel produit
par LCPC, Paris), PIGLET et RATZ (Randolph, 2003), PIVER-LCPC.

Figure 1-17 : Modèle de mobilisation de courbe « t-z » par Liu et al., (2006)

- 27 -
Chapitre 1

3.2.3. Approche expérimentale

Les essais expérimentaux ont été effectués par plusieurs auteurs dans la littérature française et
étrangère. En France, nous pourrons citer les chercheurs du Laboratoire Central des Ponts et
Chaussées (LCPC), en Angleterre, ce sont les chercheurs de l’Imperial College et bien d’autres
encore...Nous pouvons regrouper par 3 types d’essais suivants :

- essais en centrifugeuse : Foray et al., (1998), White et Bolton (2004)…

- essais en 1g modèle : Lehane (1992), Lehane et al (1993), Chow (1997), Foray et al., (1995)…

- essais en vraie grandeur : Bustamante et al., (1987, 1991), Bustamante et Gianeselli (2006),
Hobbs (1993), Borel et al., (2002), Fellenius (2003), Lehane et al., (2000).

L’étude de l’essai de chargement d’un pieu isolé est très importante pour vérifier la capacité
portante et le tassement d’un pieu. A partir des essais de chargement d’un pieu, nous pouvons caler
les paramètres constitutifs du sol à utiliser dans la modélisation numérique. Ces derniers nous
permettent ensuite de modéliser un groupe de pieux ou une fondation mixte et d’estimer ainsi la
capacité portante et le tassement d’un groupe et d’une fondation mixte.

4. Comportement des fondations mixtes et des groupes de pieux


dans l’argile molle
Actuellement, le comportement des groupes de pieux (c'est-à-dire avec un radier supposé sans
contact avec le sol) et des fondations mixtes (pour lesquelles le radier est en contact avec le sol et
participe à la portance) a été étudié essentiellement pour des sols résistants comme les sables ou les
argiles raides par de nombreux auteurs, tels que (Vesic, 1969), (Meyerhof, 1976), (Poulos, 1989,
2005), (Randolph, 1979, 2003), (Foray et al., 1995, 1998), (Combarieu, 1988), (Borel, 2001), (Basile,
2003), (Le Kouby, 2003), (Reed et al. 2006) dans le cadre de projet national FOREVER, etc. En
revanche, on a trouvé beaucoup moins d’études sur le comportement de groupes et de fondations
mixtes dans les sols mous, tels que (Horikosi et Randolph., 1994, 1999), (Lehane et al., 1994, 2000),
(Comodromos et Bareka, 2005), (Sanstic et Mandolini., 2006). C’est pourquoi le comportement de
groupes de pieux et de fondations mixtes dans l’argile molle attire l’attention de nombreux
chercheurs.

D’un point de vue général, la conception de groupes de pieux et de fondations mixtes dans les
sols mous est considérée de la même façon que celle dans les sols résistants. La figure 1-18 illustre les
différences entre le comportement d’un groupe de pieux et celui d'une fondation mixte. Ces
différences sont liées au positionnement du radier selon que celui-ci est sans contact avec le sol
(groupe) et en contact avec le sol (fondation mixte).

D’un point de vue mécanique, si nous avons un groupe de pieux installé dans une argile molle
ayant une faible cohésion non-drainée, le frottement latéral et la résistance en pointe des pieux ont
donc des valeurs faibles (avec de plus d’éventuels frottements négatifs). Cela conduit à une faible
capacité portante et à un tassement important. De plus, l’effet de groupe est très important dans

- 28 -
Etude bibliographique

l’argile molle (Comodromos, 2005). Dans une fondation mixte radier-pieux, nous avons un groupe de
pieux avec son radier en contact avec le sol. Il existe donc des contraintes sous le radier et celles-ci
auront une influence sur les frottements latéraux et sur les résistances en pointe des pieux au sein
d’une fondation mixte. Ceci peut augmenter la capacité portante d’une fondation mixte comparée à
celle d’un groupe. L’analyse de l'interaction sol-pieux-radier dans la fondation mixte et celle sol-pieu
dans le groupe de pieux reste encore difficile, surtout avec des cas de grand nombre de pieux.

Figure 1-18: Fondation mixte (a) et Groupe de pieux (b)

Les études expérimentales du comportement de groupes de pieux et de fondations mixtes dans les
sols mous sont encore peu nombreuses. La raison réside dans la difficulté de préparation des
équipements de laboratoire et le temps nécessaire à la consolidation du sol. En vraie grandeur, il est
évidement difficile de tester des groupes comportant un grand nombre de pieux. Néanmoins, on peut
citer ici les références suivantes :

- pour les essais en centrifugeuse : Horikoshi et Randolph (1994-1999) ont effectué des essais
en centrifugeuses avec 1, 5, 9, 21 et 69 pieux dans du kaolin. Conte et al., (2003) ont réalisé des essais
de 9 et 49 pieux. Fioravante et al. (1997) a réalisé des essais avec des groupes de 17 et 19 pieux…

- pour les essais sur modèle 1g : Cooke (1986) a effectué des essais pour les rapports
d’élancement L/D = 24 et 40,

- pour les essais en vraie grandeur : Lehane et al.,(2000), McCabe et Lehane (2006) présentent
des essais de chargement d’un groupe de 5 pieux battus en béton. Liu et al., (1994) travaillent avec
des groupes et des fondations mixtes de 3 x 3 et de 4 x 4 pieux. Mendoza et Romo (1986) ont
instrumenté une fondation mixte de 77 pieux de 50 cm x 50 cm (fondation d’un pont à Mexico) dans
un sol extrêmement mou. Nous avons encore trouvé la publication de Viggiani (1998) qui ont
également instrumenté la fondation mixte du viaduc de Garigliano avec 144 pieux.

Trois approches principales, qui sont illustrées par la figure 1-19, peuvent être utilisées dans
l’étude du comportement de groupes et de fondations mixtes.

- 29 -
Chapitre 1

Approche théorique-numérique Approche expérimentale

- méthode du continuum élastique - essais en centrifugeuse


- méthode des équations intégrales - essais sur modèles 1g
- méthode des éléments finis - essais en vraie grandeur

Approche simplifiée

- méthode empirique
- basée sur le cas du pieu isolé : multiplier par un facteur pour
prendre en compte l’effet de groupe
- radier ou pile équivalente
- méthode des fonctions de transfert de charge « t-z »-hybride
-
Figure 1-19 : Approches du comportement de groupes et de fondations mixtes dans les sols mous

Nous présentons ci-après les études du comportement des groupes et des fondations mixtes avec
l’influence de l’effet de groupe et de celle du radier sur la capacité portante et le tassement. Par la
suite, nous étudions les courbes transferts de charge « t-z » des pieux au sein du groupe ou de la
fondation mixte.

4.1. Groupe de pieux

4.1.1. Capacité de charge axiale de groupe de pieux

Chaque pieu d’un groupe a bien évidemment un comportement différent par rapport à celui du
pieu isolé. Ces différences peuvent porter sur :

- la force portante sous sollicitations axiales,

- le tassement,

- les réactions latérales et les poussées latérales du sol,

- le frottement négatif.

La caractérisation classique de l’effet de groupe se fait par l’intermédiaire du « coefficient


d’efficacité de capacité portante Cg du groupe de pieux » qui est défini par l’expression suivante :

Qu,g charge limite du groupe


Cg = = (1-16)
∑ Qu,i n.charge limite du pieu isolé

où : n est le nombre de pieux.

Des expressions très empiriques pour Cg ont été proposées dans la littérature, telles que celles ci-
dessous :

 Converse-Labarre a donné pour le coefficient d’efficacité Cg l’expression suivante :

- 30 -
Etude bibliographique

2 arctan D s  1 1
Cg = 1 - 2 - -  (1-17)
π  m n

où D : diamètre d’un pieu ; s : entraxe de pieux ; m et n : nombre de lignes, de rangées du groupe.

 Formule dite de Los Angeles :

Cg = ρ. m. n (1-18)

1  m ( n-1) +n ( m-1) + 2 ( m-1)( n-1) 


Avec ρ = 1-
π.D/m.n  

 Poulos et David (1980) proposent l’expression suivante :

1
Cg = [ A ]
0,5
avec A = (1-19)

2
 Q u,i 
1+  
 Q u,b 
 

Avec : - Qu,b : la capacité portante de la pile équivalente formée par le groupe de pieux et

- Qu,i : la capacité portante d’un pieu isolé

A partir d’observations expérimentales, des fourchettes de valeurs du coefficient d’efficacité de


capacité portante d’un groupe ont été proposées pour les sols mous :

- De Mello (1969) présente les coefficients d’efficacité avec de nombreuses configurations de


groupes dans des argiles par des expériences sur modèles (figure 1-20). Nous constatons que ces
coefficients sont dans tous les cas inférieurs à 1,

- The Canadian Foundation Engineering Manual (1985) donne la valeur Cg = 0,7 lorsque la
cohésion non-drainée du sol est inférieure à 100 kPa,

- Frank (1999) indique que la valeur de Cg varie de 0,7 à 1 pour un entraxe variant de 3D à 7D,

- Borel (2001) a fait des observations sur le coefficient Cg dans les sables et également dans
l’argile. Ce coefficient semble supérieur à 1, pour les sables. Il est de l’ordre de 0,8 à 1, pour les
argiles,

- Comodromos et al., (2003, 2005) ont effectués les modélisations de groupes de 2 x 2 pieux, 3
x 3 pieux et 5 x 5 pieux (des pieux traversant des couches de sols mous et travaillant en pointe dans
un sol résistant) et donnent un coefficient inférieur à 1. Ils montrent également que le resserrement
des pieux a un effet négatif. Nous comparerons les observations de Comodromos à nos résultats de
modélisation numérique dans la section 4.5.1 (Chapitre 4),

- Al-Mhaidib (2005) a réalisé les essais en centrifugeuse avec des groupes de 2 x 1, 2 x2, 2 x 3 et
3 x 3 avec de l’entraxe de 3D et 9D (D, diamètre du pieu). Les coefficients de la capacité portante de
ces groupes sont de 0,8 à 0,95, selon l’entraxe et de nombre de pieux (figure 1-21),

- Mc Cabe et Lehane (2006) présentent le coefficient d’efficacité d’un groupe de 5 pieux battus
lors d’un essai en vraie grandeur et cette valeur est égale à 0,98.

- 31 -
Chapitre 1

Figure 1-20 : Résultats des essais des groupes de pieux dans les argiles (De Mello, 1969)

1 1

0.95 0.95
Efficacité de groupe Cg

groupe 2x1
Efficacité de groupe Cg

s = 9D
0.9 0.9
s = 3D
groupe 3x1

0.85 0.85
groupe 2x2

groupe 2x3
0.8 0.8

0.75 0.75
2 3 4 5 6 7 8 9 10 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Entraxe s/D Nombre de pieux

Figure 1-21 : Coefficient d’efficacité de capacité portante de groupes de pieux (Al-Mhaidib, 2005)

Nous constatons que le coefficient d’efficacité d’un groupe de pieux dans l’argile molle est
souvent inférieur à 1 (surtout avec des pieux forés). Ce coefficient semble croissant si nous

- 32 -
Etude bibliographique

augmentons l’entraxe ou diminuons le nombre de pieux. En revanche, dans les argiles raides et les
sables, il peut être supérieur, égale ou inférieur à 1 (Lo, 1967), (Vesic, 1969), (Foray et al., 1995)…

4.1.2. Tassement d’un groupe de pieux

a) Approche théorique-numérique
Du fait de la complexité du problème, l’approche théorique-numérique est la plus utilisée dans
l’étude du comportement des groupes et des fondations mixtes. Elle permet d’estimer la capacité
portante et le tassement d’une fondation. Cette approche comprend trois méthodes principales :

 Méthode du continuum élastique

Cette méthode est présentée par Poulos et Davis (1974, 1980) en utilisant des équations de
Mindlin (1936).

 Méthode des équations intégrales

Dans cette méthode, les contours du sol sont discrétisés en éléments en prenant en compte
l’interaction du sol avec les pieux et le radier. Le principe de cette méthode consiste à formuler deux
ensembles d’équations entre les déplacements et les contraintes des éléments de frontières :

- Relation avec comportement du sol,

- Relation avec comportement de la structure.

Pour une description détaillée de cette méthode, nous pourrons nous référer aux travaux présentés
par Poulos et David (1980), Ta et Small (1996, 1997), Xu et Poulos (2000), Small et al., (2001),
Zhang et Small (2000); Mandolini et Viggiani (1997), Borel (2001) et Estephan (2003).

 Méthode d’éléments finis

Cette méthode sera détaillée dans la section prochaine 4.3.

b) Approche simplifiée
En considérant un groupe comme un radier équivalent ou une pile équivalente, Terzaghi avait
déjà proposé une estimation grossière de la capacité d’un groupe. De même, la capacité portante et le
tassement d’un groupe sont effectivement estimés en utilisant des abaques établis à partir des calculs
élastiques. Une autre façon de simplifier le comportement du groupe est d’utiliser la méthode basée
sur le comportement d’un pieu isolé et d’un facteur multiplicatif afin de prendre en compte l’effet de
groupe. De telles approches ont été utilisées par Morgan et Poulos (1968), Poulos et Davis (1980),
Poulos (1989) Poulos et al., (2001), Fleming et al., (1985, 1992), Estephan (2003) en comportement
du sol élastique et Russo et Viggiani (1998), Mandolini et al., (2005) pour un sol non-linéaire.

Sous les résultats rigoureux de la méthode élastique, Morgan et Poulos (1968) ont proposé la
formule simplifiée suivante pour calculer le tassement d’un groupe de pieux :

w groupe = ρg × m × n × w pieu isolé (1-20)

ρg : coefficient de tassement d’un groupe de pieux (dépend du rapport L/D avec L : profondeur et
D : diamètre du pieu), consultez l’annexe A3.3,

- 33 -
Chapitre 1

m. n : nombre de pieux dans le groupe et wpieu isolé : tassement du pieu isolé.

Fleming et al., (1985) indiquent que la différence entre le coefficient Rs définie par l’expression
1-21, calculé selon les abaques ou obtenu avec un calcul de référence par une méthode de facteurs
d’interaction est de l’ordre de 10 à 20% au maximum. De plus, sur la base d’une étude paramétrique,
Fleming et al., (1992) ont établi des abaques permettant d’estimer le tassement relatif Rs d’un groupe
de pieux, défini comme le rapport du tassement du groupe au tassement d’un pieu isolé sous la charge
moyenne des pieux du groupe :

tassement du groupe
Rs = (1-21)
tassement d'un pieu isolé sous la charge moyenne des pieux du groupe

Le coefficient Rs est exprimé sous la forme : Rs = ne, où n désigne le nombre de pieux et e varie
généralement entre 0,4 et 0,6. Les abaques de Rs proposés par ces auteurs sont reproduits sur les
figures 1-22 et figure 1-23.

Figure 1-22 : Coefficient de rigidité d’un groupe sous une charge verticale (Fleming et al., 1992)

Sur la base du facteur géométrique R = n . s / L , Mandolini (1994) a proposé une expression


pour le tassement relatif d’un groupe de pieux :

nR 1 nL
Rs = = (1-22)
3 3 s

- 34 -
Etude bibliographique

où n : nombre de pieux du groupe, L : longueur des pieux et s : entraxe des pieux. Ce coefficient
permet de prédire 80% des 104 données expérimentales examinées par Mandolini (1994) avec une
précision de ±20% sur le tassement mesuré.

Figure 1-23: Coefficient du tassement de groupe a) dans le sol homogène, b) dans le sol de Gibson
(Fleming et al., 1992)

De même, Mandolini et al., (2005) ont proposé les expressions suivantes :

w = RS wS = n.R g .w S , (Rg = ρg)

donc, Rs = n.RG,

wmax 0,50  1 
RS , max = = ⋅ 1 + ⋅n
wS R  3R 

w
RS = = 0, 29 ⋅ n ⋅ R −1,35 (1-23)
wS

Avec wmax, w sont respectivement les tassements d’un groupe de pieux à maximal et à moyen, ws
est le tassement d’un pieu isolé sous la charge moyenne des pieux du groupe, n : nombre de pieux

La figure 1-24 présente les observations de Rs,max et Rs pour 63 cas réels de fondations de groupes
et fondations mixtes (Mandolini et al., 2005).

- 35 -
Chapitre 1

Figure 1-24 : Relation Rg et Rs (Mandolini et al., 2005)

Cairo et Conte (2006) ont effectué l’analyse du comportement des groupes de pieux soumis à des
charges verticales dans un sol élasto-plastique. Ils présentent une évolution du facteur d’interaction en
fonction de l’entraxe s/D pour différents pieux d’un groupe de 3 x 3 pieux (figure 1-25). Les résultats
sont comparés à ceux de Cook et al., (1980) obtenus pour un groupe de 1 x 3 pieux.

3.00
Facteur interaction Rs

2.60
Pieu au coin
2.20 Pieu au bord Cairo et Conte (2006)
Pile central
1.80
Cook at al.(1980)
1.40 Cairo at al. (2005)

1.00
0 2 4 6 8 10 12
Entraxe s/D

Figure 1-25 : Facteur d’interaction pour les pieux au seine du groupe (Cairo et Conte, 2006)

 Méthode de fonctions de transferts de charges « t-z »-méthode hybride

La méthode des fonctions de transfert de charge est d’utilisation courante pour le calcul des
groupes de pieux avec une charge verticale. Pour l’application de cette méthode, nous avons besoin
d’utiliser d’autres méthodes telles que la méthode hybride (des éléments finis, solutions analytiques,
des équations intégrales).

La méthode hybride est basée sur la méthode des courbes de transfert de charge. Elle consiste à
appliquer aux courbes « t-z » estimées pour le pieu isolé des coefficients correcteurs définis par des
méthodes comme celles du continuum élastique, des équations intégrales ou encore des éléments
finis. Il y a deux types de coefficients correcteurs : les coefficients de déplacement (qui permettent
d’ajuster la pente des courbes) et les coefficients de contrainte (qui permettent d’ajuster la valeur
maximale du frottement) illustrés dans la figure 1-26.

- 36 -
Etude bibliographique

τ Coef. déplacement τ Coef. Contrainte

(a) z (b) z

Figure 1-26 : Coefficient correcteur de : a) déplacement, b) contrainte (Estephan, 2003)

Cette méthode a été utilisée par de nombreux auteurs, concernant :

- des interprétations d’expériences : (Caputo et Viggiani, 1984, 1988) ; (Randolph, 1994) ;


(Mandolini et Viggiani, 1997) ; (Lee et Xiao, 2001) ; (Cairo et al., 2005),

- des solutions analytiques, O’Neill et al., (1977) ont utilisé des équations de Mindlin (1936)
pour déterminer l’interaction des pieux dans un groupe pour calculer le déplacement induit par un
pieu j sur un pieu i dans un groupe. Ensuite, Chow (1986) a développé cette méthode, elle a introduit
les paramètres d’interaction pieu-sol dans la matrice de rigidité globale du sol pour ensuite utiliser les
équations de Randolph et Wroth (1978),

- de l’outil de modélisation numérique : Maleki (1995) et Maleki et Frank (1997) ont


développé le programme GOUPEG et en utilisant l’interface définie par la fonction de transfert de
charge « t-z » pour le comportement d’un groupe (application sur un groupe de 3 pieux). Puis, en
utilisant du logiciel GOUPEG, Estephan (2003) a simulé un groupe de 2 pieux avec différents
entraxes et différents rapports d’élancement. Ces auteurs ont introduit des courbes « t-z » comme lois
d’interface dans le modèle éléments finis. La figure 1-27 ci-dessous présente les valeurs de coefficient
d’interaction pour ce groupe de 2 pieux.

1.20
Coefficient d'interaction

1.00 L/D=10
0.80
L/D=25
0.60
L/D=50
0.40
0.20 L/D=100

0.00
2 4 6 8 10
Entraxe s/D

Figure 1-27 : Coefficient d’interaction (Estephan, 2003)

 Méthode d’un radier équivalent

Cette méthode est la méthode la plus couramment utilisée par l’ingénieur pour estimer le
tassement d’un groupe de pieux. Elle consiste à remplacer le groupe de pieux par un radier situé au
2/3 de la profondeur des pieux. Le tassement du radier peut être défini par le tassement d’un radier sur

- 37 -
Chapitre 1

massif élastique, tassement oedométrique. Pour une description détaillée de cette méthode, nous
pouvons nous référer aux études de Terzaghi, de Frank (1999), de Tomlinson (1986), etc (figure 1-
28). Les limites de cette méthode sont de ne pas prendre en compte : les effets de nombre et de la
rigidité des pieux et les effets de semelle en position sans contact (groupe de pieux) et en contact avec
le sol (fondation mixte).

Q Q

2L 2L
3 Q +Gsf Argile 3 Q +Gsf
L L

1 1
2 2

Substratum Substratum

Figure 1-28 : Principal de la méthode d’un radier équivalent (Terzaghi, 1967), (Tomlinson, 1986)

 Méthode de la pile équivalente

En pratique, pour estimer le tassement d’un groupe, une méthode appelée « Pile équivalente » est
souvent utilisée (figure 1-29).

Q Q

L L Eequi, υequi

Argile molle Argile molle

Figure 1-29 : Principe de la méthode d’une pile équivalente

La zone du sol dans laquelle les pieux sont incorporés est considérée comme un continuum
équivalent, et le groupe de pieux est donc remplacé par une pile équivalente. Poulos et Davis (1980),
Randolph (1994) ont supposé, par pure analogie géométrique, que le diamètre de la pile équivalente

- 38 -
Etude bibliographique

soumise à des frottements latéraux et des résistances en pointes était donnée par
l’expression : D eg = 2 A g π , où Ag est la section du groupe bloc. Le module d’Young équivalent de
la pile est défini par la relation :

A tp  A tp 
E eq = E p + E s 1 -  (1-24)
Ag  A g 

Avec : Ep : le module d’Young de pieu,

Es : le module d’Young moyen des sols traversés par les pieux,

Atp : la somme de sections des pieux dans le groupe.

La pile équivalente peut être calculée comme un pieu isolé, comme on l’a vu dans la section 3 de
ce chapitre. L’avantage de cette méthode est qu’elle peut montrer l’effet de groupe avec enserrement
total du sol entre les pieux. Dans un groupe de n pieux, carré, d’entraxe s, de diamètre D et de

longueur L, Randolph et Clancy, (1993) ont donné un facteur R = 


 ( )
n -1 .s + D  L ou

approximativement R = ns L . Ces auteurs ont montré que la méthode de la pile équivalente est
raisonnable avec R< 4 et encore mieux avec R < 2. Par contre, pour des valeurs de R supérieures à 3
ou 4, Clancy et Randolph (1993) recommandent d’utiliser la méthode du radier équivalent.

Par extension, nous avons encore une autre possibilité : remplacer un groupe de pieux important
par un groupe de pieux équivalents moins nombreux (Randolph et Clancy, 1994). Cette méthode
permet de simplifier le calcul du groupe et de déterminer le tassement de chacun des sous-groupes.

Le passage de la pente de la courbe charge-tassement d’un pieu isolé à la pente de celle d’un
groupe considéré comme une pile équivalente ou rapport de la rigidité pile-sol (keq) à la rigidité pieu-
sol (ksi) peut se faire par l’intermédiaire de la relation proposée par Castelli et Maugeri (2002):
β
 D 
k eq = k si  
 Deg
 
où : β est un exposant égal à 0,3.

Le tassement d’un groupe considéré comme une pile équivalente est alors donné par l’expression :

 D 
wg = w   (1-25)
 Deg
 
où : w tassement d’un pieu isolé, exposant ε = 0,15 et Deg: diamètre équivalent d’un groupe.

De même, à partir des résultats des essais de chargement d’un pieu isolé et d’un groupe de 5
pieux dans le sol de Belfast, Mc Cabe et Lehane (2006) ont proposé l’expression suivante pour définir
0,66
w  Deg 
le tassement d’un groupe de pieux : w g =   (1-26)
n D 

- 39 -
Chapitre 1

4.2. Comportement des fondations mixtes

Les fondations mixtes sont des fondations pour lesquelles les têtes de pieux sont reliées par un
radier qui est en contact avec la surface du sol située entre les pieux et qui contribue par conséquent à
la répartition des charges. Les études du comportement de ce type de fondation ont été effectuées par
un certain nombre d’auteurs au niveau international, en particulier Poulos (1989), Poulos et al.,
(2001), O’Neill (1982), Fleming et al., (1992), Randolph (1993, 2003), Mandolini et al., (2005), etc.
En France, les contributions à l’étude des fondations mixtes ont été apportées par Frank (1999),
Combarieu (1988), Borel (2001)...

4.2.1. Définition des coefficients de fondations profondes

Dans notre étude, les coefficients de fondations utilisés sont ceux présentés par Borel (2001). Les
notations des différentes charges intervenant dans ces fondations sont présentées sur la figure 1-30.

Qu,i charge limite Qu,c charge limite Qu,g charge limite Qu,fm charge limite
Qsu,i frottement latéral Qsu,g frottement latéral Qsu,fm frottement latéral
Qpu,i résistance en pointe Qpu,g résistance en pointe Qpu,fm résistance en pointe
Qcu,fm résistance sous la semelle
Qu,i = Qsu,i + Qpu,i Qu,g = Qsu,g + Qpu,g Qu,fm = Qsu,fm + Qpu,fm + Qcu,fm

Figure 1-30 : Différentes fondations dans les sols mous

Les facteurs d’influence sont obtenus par comparaison entre :

Un groupe de pieux et un pieu isolé

Cg = Qu,g / (n.Qu,i), Cs,g = Qsu,g / (n.Qsu,i) et Cpu,g = Qpu,g / (n.Qpu,i) (1-27)

Une fondation mixte et un pieu isolé

Cfm = Qu,fm / (n.Qu,i), (1-28)

Une fondation mixte et une semelle isolée

Cc,g = Qcu,fm / Qu,c (1-29)

Une fondation mixte et un groupe de pieux

Cs,c = Qsu,fm / Qsu,g ; Cp,c = Qpu,fm / Qpu,g et Cg,c = (Qsu,fm + Qpu,fm)/ Qu,g (1-30)

- 40 -
Etude bibliographique

4.2.2. Rappel des méthodes d’étude du comportement des fondations mixtes

Comme le comportement des groupes de pieux, nous pouvons regrouper les méthodes d’étude du
comportement des fondations mixtes selon 3 approches principales (figure 1-19) :

a) Approche théorique-numérique : cette approche est la même que celle des groupes,

b) Approche simplifiée : on assimile la fondation mixte à un groupe de pieux et on utilise


l’approche simplifiée présentée dans la section 4.1.2. On peut aussi citer les études de Ta et
Small (1996), de Mendoça et Paiva (2000), etc,

c) Approche expérimentale : on trouve en fait très peu d’essais de chargement complets de


fondations mixtes dans l’argile molle. En revanche l’instrumentation de pieux et de radiers
d’ouvrages construits à l’aide de fondations mixtes fournit des indications intéressantes.

En ce qui concerne l’approche théorique-numérique, nous pouvons utiliser des formules ou des
abaques proposés par Poulos et Davis (1980), Poulos (1989), Randolph (1994). Cependant, la
méthode de Poulos–Davis–Randolph (PDR) d’analyse simple principalement basée sur l’élasticité
est souvent utilisée en pratique (consulter l’annexe A.10).

4.2.3. Capacité portante d’une fondation mixte dans des sols mous

En pratique, l’estimation de la capacité portante d’une fondation mixte est très importante. Il est
nécessaire de justifier la méthode de calcul. Cette capacité peut être définie par l’une des deux
méthodes principales suivantes :

(i) la capacité portante du bloc équivalent Qu,,fm est la somme de la charge ultime du radier Qu,c et
celle de tous les pieux Qu,g (Poulos, 1989 ; Liu et al., 1985) :

Q u,fm = Q u,c + Q u,g (1-31)

(ii) en réalité, sous l’effet de l’installation des pieux, les caractéristiques des sols et les
performances du radier sont modifiées si l’on compare avec le cas du radier isolé. De plus, les pieux
dans une fondation mixte présentent la plupart du temps un effet de groupe. De même, nous avons
encore le fait que le radier en contact avec sol joue sur l’interaction pieux-sols dans la partie
supérieure. C’est pourquoi, Liu et al., (1994), Borel (2001), Mandolini et al., (2005) ont modifié la
formule (1-31) par l’expression :

Q u,fm = α c .Q u,c + α p .Q u,g (1-32)

où αc et αP sont deux facteurs prenant en compte la modification de la charge ultime reprise par
le radier et par le groupe dans une fondation mixte

Nous nous intéressons aux deux coefficients d’efficacité d’une fondation mixte qui permettent de
comparer sa capacité avec celle du groupe de pieux et celle du radier isolé.

Q u,fm Cfm Q u,fm


β fm = = et ξ fm = (1-33)
Q u,g Cg Q u,g +Q u,c

- 41 -
Chapitre 1

Des observations des essais en vraie grandeur ainsi que des résultats des modélisations
numériques des deux facteurs ci-dessus ont été présentées par Mandolini et al., (2005) et De Sanctis et
Mandolini (2003, 2006). Ces auteurs ont montré d’une part que la valeur de ξfm est comprise entre 0,8
et 1 et d’autre part que β fm est souvent supérieur à 1. De plus, nous nous intéressons aux facteurs de
sécurité sous la charge de service : pour des fondations mixtes Ffm = Qu,fm / Q avec Q est une charge
appliquée sur la fondation mixte; pour les groupes Fg = Qu,g / Q et pour le radier isolé, Fc = Qu,c/Q.

Q u,fm Ffm
Ainsi, nous avons : ξ fm = = (1-34)
Q u,g +Q u,c Fg +Fc

Dans la conception de fondation mixte, le facteur de sécurité d’une fondation mixte est défini par :

Ffm = 0,8. (Fg + Fc) (1-35)

4.2.4. Distribution des efforts entre les pieux

Borel (2001), entre autres, a représenté des études sur la distribution des efforts entre les pieux
d’une fondation profonde. Il a montré que les pieux situés aux coins et sur les côtés du radier
supportent des charges supérieures à celles supportées par les pieux centraux (1,5 à 2 fois plus
importante). Ceci est en accord avec les travaux de Caputo et Viggiani (1984), Kuwabara (1989) et
Mandolini et al. (2005). La figure 1-31 illustre des observations de distribution des efforts à partir
d’essais en vraie grandeur par Mandolini et al., (2005). Nous allons vérifier ceux-ci dans le
comportement de fondations mixtes et de groupes de pieux dans les sols mous à la section 4-8,
chapitre 4.

4
3.5
3
ratio of pile loads

2.5
2
1.5
1
0.5 Edge/Center Corner/Center
0
0 2 4 6 8 10
s/d

Figure 1-31 : Distribution des efforts entre les pieux (Mandolini et al., 2005)

4.2.5. Effet de radier en contact avec le sol dans une fondation mixte

Les mesures effectuées sur des ouvrages construits montrent que dans le comportement des
fondations mixtes, le rôle du radier est très important. Grâce à l’utilisation d’un radier en contact avec
le sol, nous pouvons améliorer la capacité portante (la charge reprise par le radier est de l’ordre de 20
à 40% de la charge utilme d’une fondation mixte et elle est d’autant plus importante que la section du
radier est grande, Viggiani, 1998) ou réduire les tassements différentiels dans la fondation. La
solution fondation mixte est donc une alternative intéressante pour des ouvrages dans des sols mous.

- 42 -
Etude bibliographique

Les mesures de pression totale effectuées sous le radier montrent que celle-ci reste relativement
uniforme dans la zone de radier comprise entre les pieux, et qu’elle augmente très sensiblement à
l’extérieur du périmètre circonscrit aux pieux (Kuwabara, 1989).

Mandolini et al., (2005) présentent des observations du rapport de la charge reprise par le radier à
la charge totale d’une fondation mixte sous la base de mesures en vraie grandeur. Ces auteurs
montrent qu’avec un entraxe inférieur à 4D ce rapport est de l’ordre de 20%, alors que pour un
entraxe supérieur à 10D, il est de l’ordre de 50%. Pour un entraxe compris entre 4D et 10D, ce rapport
varie linéairement entre 20 et 50% (figure 1-32).

100
100

80 80

raft load [%]


raft load [%]

60 60

40 40

20 20

0 0
0 3 6 9 12 3 6 9 12 15
s/d (s/d) / (A g /A)

Figure 1-32: Charge reprise par le radier (Mandolini et al., 2005)

4.3. Modélisation numérique des groupes et des fondations mixtes

Le développement des logiciels d'éléments finis tels que PLAXIS, ABAQUS, CESAR-LCPC ou
de différences finies tels que FLAC a donné à la géotechnique des outils efficaces pour l’analyse fine
des interactions sol-structure dans le cas de structures complexes, surtout avec les logiciels
tridimensionnels. L’augmentation des capacités de simulation numérique nous permet d’analyser le
comportement charge-tassement de groupes ou de fondations mixtes, ainsi que l’effet de groupe, celui
du radier dans une fondation mixte, le fonctionnement des pieux au sein du groupe comportant des
grands nombres de pieux.

(a) déformation-plane (b) axisymétrique (c) tridimensionnel

Figure 1-33: Les approches dans le comportent des fondations profondes

- 43 -
Chapitre 1

4.3.1. Approches 2D dans la modélisation des groupes et des fondations mixtes

a. Modélisation numérique en 2D déformation plane


L’approche numérique la plus conviviale consiste à effectuer des calculs en 2D. C’est souvent la
plus utilisée dans la pratique. La figure 1-33(a) illustre la modélisation d’un groupe de pieux en
déformations planes : les calculs étant effectués par mètre linéaire : les pieux sont en fait assimilés à
un « mur » continu. On doit donc leur affecter une rigidité équivalente égale à celle de l’ensemble
d’une rangée de pieux (Desai, 1974). Notamment, nous pouvons prendre en compte des frottements
équivalents (Pradoso et Kulhawy, 2001).

o le module d’Young équivalent des pieux est défini par l’expression

n p-row,i A p E p
E eq = (1-36)
Bs D

o le frottement latéral équivalent est défini par :

n p-row,i A sτ s
τ eq = (1-37)
2.Bs

où : np-row, i : nombre de pieux une rangée, Ap : aire de pieu, Ep : module d’Young du pieu, Bs :
largeur du radier, D : diamètre du pieu, L : longueur du pieu, As : l’aire latérale, τs : frottement latéral.

Cette méthode est simple, très souvent utilisée en pratique, et nécessite peu de temps de calcul.
Par contre la mobilisation du frottement le long les « murs » est vraisemblablement différente de celle
qu’on aurait le long des pieux dans le groupe surtout lorsqu’on a un fort entraxe selon l’axe d’une
rangée et un faible entraxe de pieux suivant l’autre direction. Nous reviendrons sur les modélisations
par cette méthode dans la section 3.3 du chapitre 3.

b. Modélisation d’une équivalence axisymétrique géométrique


Cette méthode est illustrée par la figure 1-33b, où les configurations de pieux sont assimilées à
des anneaux concentriques. Les études à l’aide de cette méthode montrent que les mécanismes de
report de charge au sein de la plate-forme se trouvent imparfaitement modélisés. Certains résultats ont
été présentés par Hooper (1974), Presslay et Poulos (1986) avec un programme PILFDS (crée par
Balaam, 1976) et par Hewitt et Gue (1994) avec des analyses avec FLAC 2D, etc.

c. Modélisation par homogénéisation


L'homogénéisation du groupe ou de la fondation mixte est considérée comme un milieu
périodique. Puis, un calcul 2D déformation plane est effectué en considérant le comportement
homogénéisé. Il n’y a pas de prise en compte de l’effet de groupe et l’interface sol/pieu est ignoré ou
totalement changé (De Buhan et Maghous, 1997); (Bouassida et al., 1995, 2003) et etc.

d. Modélisation de piles équivalentes


Clancy et Randolph (1993) ont effectué des modélisations des pieux équivalents pour les groupes
de plusieurs pieux (pour diminuer le nombre de pieux dans la modélisation numérique). Nous
trouvons aussi des modélisations d’une pile unique (Horikoshi et Randolph, 1999), ou encore des
modélisations d’un pile-radier mixte équivalent (Alexsandrovich et al., 2005).

- 44 -
Etude bibliographique

4.3.2. Modélisation tridimensionnelle des fondations profondes

La croissance progressive des capacités de calcul des ordinateurs a permis le développement de


codes tridimensionnels. Les temps de calcul des simulations numériques tridimensionnelles sont
désormais acceptables. Les modèles 3D présentent l'avantage décisif de prendre en compte toutes les
interactions (pieu-pieu, pieu-sol, radier-sol), de nombreux types de chargements sont possibles et les
lois de comportement des matériaux sont très diverses (figure 1-33c). La première modélisation 3D
par éléments finis a été réalisée par Ottaviani (1975). Il a effectué le calcul d’une fondation mixte de 3
x 3 et de 3 x 5 pieux pour étudier le rôle de la semelle en contact avec le sol.

Durant les dix dernières années, la modélisation tridimensionnelle s’est considérablement


développée, comme le montrent les références suivantes :

- Jeong et al., (1997) ont utilisé le logiciel Abaqus pour modéliser en 3D un pieu isolé puis
différentes configurations de groupes de pieux dans un sol élastique ou élasto-plastique. Ils ont étudié
les différents comportements de pieux « chargés en pointe » et « flottants », et ont analysés le facteur
d’interaction des pieux au sein du groupe,

- Katzenbach et al.,(1998, 2001) ont effectué des analyses de modélisation numérique 3D des
groupes dans des argiles raides avec FLAC3D,

- Estephan (2003) et Perlo (2003) ont présenté dans leurs thèses des modélisations de groupes
de pieux avec GOUPEG-3D7 (les pieux étant en contact avec des sables et des argiles raides). De
plus, Estephan (2003) a proposé des facteurs de correction des courbes « t-z » dans le cas d’un groupe
de 2 pieux,

- Reul et Randolph (2003) a effectué des modélisations en 3D à l’aide de logiciel Abaqus,


mettant en œuvre des configurations de fondations mixtes dans de l’argile raide de Frankfort. L’une
de ces configurations consiste en une fondation mixte comportant 169 pieux avec un entraxe de 3D et
des charges uniformes. Le pieu fait 1 mètre de diamètre et 50 mètres de long. Le module d’Young du
sol varie de 47 à 161 MPa. Ils ont étudié des coefficients d’efficacité de capacité portante, le
tassement et le tassement différentiel de cette fondation mixte. Concernant l’effet des charges non
uniformes sur le tassement différentiel d’une fondation, nous pourrons nous référer aux études de
Reul et Randolph (2004).

- Poulos (2000) a présenté des comparaisons de courbes charge-tassement d’un groupe de 9


pieux, dans un sol avec une cohésion non-drainée de 50 kPa, obtenues selon différentes méthodes :
une modélisation 3D avec Flac 3D et la modélisation équivalente 2D avec Flac 2D, la méthode de
PDR, et les calculs approchés par GASP (Geotechnical Analysis of Raft with Pile).

Actuellement, il existe très peu d’études concernant la modélisation 3D de groupes ou fondations


mixtes dans les sols mous :

- En utilisant CESAR-LCPC, Borel (2001) a effectué des modélisations de fondations de 9


pieux dans de l’argile molle avec la semelle en contact ou non avec les sols. Ce cas est comparé avec

7
Le logiciel produit par LCPC, présenté dans la thèse d’Estephan (2003) et de Perlo-Mevellec (2003)

- 45 -
Chapitre 1

celui proposé par Presslay et Poulos (1986), qui ont étudié l’effet du groupe de 9 pieux dans un sol
ayant une cohésion de 50 kPa et un module d’Young de 8000 kPa pour valider la méthode de Poulos
David et Randolph (consulter l’annexe A.10),

- Comodromos et al., (2003) ont effectué des modélisations de groupes de 3 x 3 et de 3 x 1


pieux « chargés en pointe », les pieux traversant de l’argile molle. En utilisant le modèle élasto-
plastique, ces auteurs ont comparé les effets de groupe avec des entraxes valant 3D, 4,5D et 6D. Ils
nous montrent que le resserrement des pieux a un effet négatif. Le groupe de pieux avec l’entraxe 6D
a supporté la charge la plus grande. Le coefficient d’efficacité de capacité portante de ces groupes est
de l’ordre de 1 (0,94 avec l’entraxe 3D et 1,17 avec l’entraxe 6D). Par ailleurs, le coefficient de
rigidité du groupe (sous la charge service) pour le groupe avec l’entraxe 3D est égal à 0,32. Ces
coefficients valent respectivement 0,325 et 0,403 avec les entraxes 4,5D et 6D. De la même façon,
Comodromos et Bareka, (2005) présentent différentes modélisations mettant en œuvre des groupes de
2 x 3, de 3 x 3 et de 5 x 5 pieux dans de l’argile molle, les pieux ayant un rapport de L/D = 25 (pieu
flottant) et L/D = 50 (pieu chargé en pointe), et un entraxe de 2D, 3D, 4D et 5D.

L’analyse des résultats obtenus par ces auteurs, nous permet d’établir quelques conclusions sur le
coefficient d’efficacité de capacité portante :

 Dans des argiles de faible cohésion non-drainée (de 25 à 50 kPa), la valeur de ce


coefficient est très faible et inférieure à 0,9 (de 0,33 pour l’entraxe 2D, de 0,59 avec l’entraxe 4D
et de 0,9 avec l’entraxe 5D dans un groupe de 5 x 5 pieux), et avec un groupe de 3 x 3 pieux, cette
valeur varie de 0,51 et 0,89 pour des entraxes de 2D et 5D respectivement. Ce coefficient semble
en accord avec les valeurs obtenues pour des groupes dans des sols dont la cohésion non drainée
est inférieure à 100 kPa (Canadian Foundation Engineering Manual, 1985),

 Cette valeur s’accroît avec l’augmentation de l’entraxe,

 Dans l’argile de forte cohésion non-drainée et de fort module d’Young, cette valeur est
supérieure à celle dans l’argile molle et peut être supérieure à 1.

(a) (b) (c)

Figure 1-34 : a) Charge-tassement, b) frottement latéral et résistance en pointe pour un pieu avec un
radier lié en tête en contact avec sol, c) comparaison des courbes charge-tassement pour une
fondation mixte, un groupe de 5x5 pieux avec un radier isolé (d’après Santics et Mandolini, 2006)

- 46 -
Etude bibliographique

Santics et Mandolini (2006) ont présenté des études intéressantes sur les fondations mixtes dans
des argiles molles dont le module d’Young et la cohésion non-drainée augmentent linéairement avec
la profondeur. Ils ont montré en particulier que (figure 1-34) :

(i) le coefficient d’efficacité de capacité portante du groupe Cg est inférieur à 1 et celui des
fondations mixtes Cfm est supérieur à 1,

(ii) les autres coefficients caractérisant le comportement de la fondation mixte, comme : β fm et


ξ fm . Ils estiment que les valeurs de ξ fm varient de 0,8 à 1 et celles de β fm sont souvent supérieures à 1.

4.4. Commentaires

Nous avons présenté une classification des méthodes d’étude du comportement des groupes et
des fondations mixtes. Après avoir étudié les différentes méthodes destinées à estimer la capacité
portante et le tassement d’un groupe de pieux et d’une fondation mixte, nous nous intéressons à la
méthode utilisant la modélisation numérique. Concernant cette méthode, nous trouvons qu’il n’existe
actuellement que peu de modélisations des fondations mixtes et des groupes avec grand nombre de
pieux dans l’argile molle, surtout en tridimensionnel. En particulier, le problème de l’interaction
sol/pieu/radier et ses conséquences sur le tassement du radier est crucial pour un groupe ainsi que
pour une fondation mixte. La modélisation en 2D (déformation plane et axisymétrique) d’une
fondation mixte ou d’un groupe de pieux considère la rangée de pieux dans un groupe comme une
paroi continue avec une rigidité équivalente. Il est clair que le frottement latéral le long des pieux
dans un calcul 2D déformation plane est effectivement différent de celui du pieu réel en 3D. Nous
allons détailler ces différents points dans les chapitres 3 et 4 en étudiant le passage des modélisations
en 3D à celles en 2D. Nous montrons qu’il est indispensable d’effectuer une modélisation en 3D du
groupe de nombreux pieux, pour simuler correctement les interactions entre les pieux et le radier.

L’étude du comportement des groupes (ou des fondations mixtes) montre l’importance de
prendre en compte l’interaction sol-pieu. C’est pourquoi, plusieurs auteurs s’intéressent à l’objet de
l’étude de l’interface de sol–pieu. Des études approfondies de l’interaction ont été effectuées au
laboratoire 3S-R (Grenoble) par Boulon et Foray (1986), Boulon (1989, 1991) ; Boulon et al. (1986,
1995), ou au labotatoire CERMES (ENPC-LCPC) par De Gennaro (1999); De Gennaro et Frank
(2005), Said (2006). Cependant, nous pensons que l’interaction sol-pieu dans l’argile molle prend
moins de difficultés que celle dans les sables avec le phénomene contractance/dilatance. C’est
pourquoi nous pourrons utiliser le critère de Mohr-Coulomb à l’interface, et introduire les interactions
sol-pieux par la méthode « α » ou « β » comme détaillé dans la section 3.1.1 et la section 3.1.2 de ce
chapitre.

De plus, la modélisation du groupe en prenant en compte l’interface entre le sol et le pieu, permet
d’analyser :

- l’interaction entre les pieux (dans un groupe) et l’interaction radier-pieux-sols (dans une
fondation mixte), à travers la mobilisation du frottement latéral le long des pieux et des
résistances en pointe des pieux,

- 47 -
Chapitre 1

- la présence des différentes distributions des charges sur chaque pieu dans des fondations
mixtes et des groupes de pieux,

- la présence complète des pressions sous radier dans une fondation mixte.

L’étude de l’interface sol-pieu dans la modélisation 3D d’un groupe (ou d’une fondation mixte)
nous permet de reproduire les courbes de transferts de charge « t-z » des différents pieux au sein du
groupe et de les comparer à celle du pieu isolé. Nous allons préciser la mobilisation du frottement
local des pieux dans un groupe et présenter l’effet de groupe pour permettre la prévision du tassement
d’un groupe à partir de celui d’un pieu isolé.

En ce qui concerne la capacité portante d’une fondation mixte ou d’un groupe, nous abordons les
analyses des différences entre un groupe et une fondation mixte et les avantages de fondations mixtes
dans l’argile molle.

Une des difficultés dans la modélisation des groupes et des fondations mixtes est le choix du
modèle de comportement des sols mous. Nous pouvons utiliser le modèle de Cam-Clay, qui est très
bien adapté pour ce type de sol.

Sur la base des études du comportement des fondations profondes, nons allons présenter
maintenant une solution alternative de fondation dans les sols mous qui peut être le renforcement des
sols par des inclusions rigides ou des colonnes ballastées.

5. Renforcement d’argiles molles par des inclusions rigides ou des


colonnes ballastées
En raison de la faible résistance de sols mous, la capacité portante doit effectivement être
augmentée, tandis que le tassement des fondations doit être réduit. Avec des ouvrages supportant des
charges moyennes (remblais, dallages, silo, fondation de réservoir,..), au lieu d’utiliser les fondations
mixtes ou les groupes de pieux, une alternative consiste à renforcer le sol par des inclusions rigides
et/ou des colonnes ballastées pour économiser à la fois le ciment, le prix et le temps de construction
des ouvrages.

De nombreux projets concernant les recherches sur les inclusions rigides et les colonnes
ballastées se sont développés récemment. On peut citer parmi ceux-ci :

- Projet national ASIRI8 (Amélioration des Sols par Inclusions Rigides), France, en cours,

- Project européen.,… AMGISS (Advanced Modelling of Ground Improvement on


Soft Soils),
- Symposium International sur l'Amélioration des Sols en Place -ASEP GI-2004, France

- Symposium Rigid Inclusions in difficult Subsoil Conditions-2006 (ISSMGE TC36,


Mexique).

8
http://www.irex-asiri.fr/

- 48 -
Etude bibliographique

5.1. Inclusions rigides

Le renforcement des sols par des inclusions rigides suppose la présence d’une couche porteuse de
bonne qualité à une certaine profondeur sous la couche d’argile molle de surface. Le principe consiste
à transférer les charges de l’ouvrage à la couche porteuse par l’intermédiaire d’un réseau d’inclusions
rigides et d’un « matelas de transfert de charge » installé en surface. Le principe d’un renforcement de
sol par inclusions rigides est illustré par la figure 1-35 (Briançon, 2002).

Figure 1-35 : Principe d’un renforcement par inclusions rigides verticales (Briançon, 2002)

Cette technique s’est beaucoup développée dans les trente dernières années et a donné des
résultats satisfaisants (Combarieu, 2001), (Briançon, 2004), (Wood, 2003), (Card et Carter, 1995),
(Auvinet, 2006)… D’un point de vue global, les inclusions rigides sont calculées comme les pieux en
groupe, mais avec un entraxe très grand. Le matelas de surface permet de répartir les charges de
l’ouvrage sur les têtes des inclusions. Ainsi, les réseaux d’inclusions rigides travaillent comme un
groupe de pieux, mais ayant peu d’effet de groupe. En ce qui concerne des modélisations des
inclusions rigides, on pourra se référer à plusieurs auteurs comme :

- Briançon (2002), qui a effectué des modélisations en 3D avec Flac 3D d’une cellule
élémentaire d’inclusion rigide avec chaque niveau de remblais, ainsi que des groupes de
3x3 inclusions,

- Jenck (2005) qui a étudié de manière approfondie avec Flac3D le comportement d’une
cellule élémentaire formée d’une inclusion.

5.2. Colonnes ballastées

5.2.1. Principes généraux des colonnes ballastées

Dans le but d’augmenter la capacité de sols médiocres, de réduire leur tassement, ou encore
d’atténuer les risques de liquéfaction, la solution de renforcement du sol par des colonnes ballastées
est maintenant de plus en plus utilisée.

- 49 -
Chapitre 1

Le renforcement des sols par des colonnes ballastées est très bien présenté par Greenwood
(1970), Balamm (1976), Balamm et Booker (1995), Priebe (1976, 1995), Dhouib et al. (2004),
Dhouib et Blondeau (2005), Debats (2004), Debats et al. (2006), Six (2006), Corneille et al. (2006),
etc. Les colonnes ballastées sont des inclusions souples constituées d'un matériau drainant et frottant
(ballast compacté), incorporé dans le sol afin d’obtenir un milieu « composite » ayant des
caractéristiques globales meilleures que le sol non traité. Elles permettent d’améliorer globalement les
caractéristiques mécaniques du sol traité et la capacité portante du sol sous les ouvrages. Elles
réduisent également les tassements sous la charge appliquée, accélèrent la consolidation du sol par
leurs propriétés drainantes, et semblent réduire le risque de liquéfaction dans les zones sismiques. Les
choix des granulométries préconisées pour ce type de fondation sont donnés dans le DTU 13.2 (2003)
ou par Dhouib et Blondeau (2005).

La mise en œuvre de cette technique consiste en trois méthodes :

- Par voie humide (vibro substitution)

- Par voie sèche (vibro-refoulement). Actuellement, cette technique est la plus souvent utilisée,
surtout en France (figure 1-36),

- Par pilonnage du type « pieux de gravier Franki ».

Pour le détail des techniques de mise en place des colonnes ballastées, on pourra se référer à
l’ouvrage « Colonnes ballastées » de Dhouib et Blondeau (2005).

Figure 1-36: Mise en œuvre des colonnes ballastées par voie sèche (Document Keller)

5.2.2. Application des colonnes ballastées

Nous trouvons actuellement plusieurs sites utilisant les colonnes ballastées pour augmenter la
capacité portante et diminuer des tassements des ouvrages (sur les remblais, silo, réservoir, etc.). La
figure 1-37 présente le domaine d’application des colonnes ballastées. Notamment, les colonnes
ballastées sont souvent utilisées dans le traitement des sols très faible à médiocres comme les sables
limoneux, les limons argileux, les argiles molles, etc.

- 50 -
Etude bibliographique

Figure 1-37 : Domaine d’application des colonnes ballastées (Réf, Keller)

La figure 1-38 illustre un exemple de construction de deux cuves de gaz liquide au terminal
Hazira en Inde. Les cuves ont un diamètre de 84 m et 105 m. Le sous-sol est formé de sable limoneux
lâche à moyennement dense jusqu’à une profondeur de 16 m. Une solution de renforcement du sol
avec des colonnes ballastées de 1 m de diamètres avec un entraxe de 2,4 m a été proposée. On a ainsi
réalisé 48000 m linéaires de colonnes ballastées. La réduction du tassement pour la pression totale
appliquée par ce réservoir (de 230 kPa) est de 12 cm par rapport à la solution sans colonnes
(http://www.kellergrundbau.com/pdf/Keller12-39E.pdf).

Figure 1-38 : Renforcement des sols par colonnes ballastées dans deux cuves de gaz liquide à l’Inde
(document de Keller, http://www.keller-ge.co.uk/)

La figure 1-39 présente le renforcement des argiles limoneuses sous trois grands réservoirs au
Pakistan. Le sol a été considérablement densifié sur une profondeur de 6 à 7 m par un réseau des
colonnes ballastées. La répartition de la contrainte de 194 kPa sous le réservoir a été assurée par un

- 51 -
Chapitre 1

matelas de sable de 0,45 m d’épaisseur. Les sondages au pénétromètre statique ont montré que la
résistance de pointe passait de 2,4 MPa (avant traitement) à 8-10 MPa (après traitement). Grâce à
l’utilisation des colonnes ballastées, il a été observé que la valeur qc après traitement est de l’ordre de
3 fois supérieure à celle avant traitement, et que le tassement après traitement est environ 2 fois
moindre que sans traitement. Les tassements mesurés au cours d’essais de chargement ont été de 5,5
mm pour une charge de 270 kN appliquée à une colonne ballastée.

Figure 1-39 : Des colonnes ballastées sous trois grands réservoirs en Pakistan (document de Keller,
http://www.keller-ge.co.uk/)

5.3. Dimensionnement des colonnes ballastées

De nombreux auteurs ont proposé des méthodes de calcul et des abaques de dimensionnement.
Priebe (1995) offre une méthode de calcul approximative des colonnes ballastées qui est de plus en
plus utilisée, malgré certaines difficultés d'usage dues au nombre important de ses paramètres. En
France, les règles de justifications des colonnes ballastées sont présentées dans le DTU 13.2 (Norme
NF P.11-212) relatif aux « Fondations profondes pour le bâtiment ». Dhouib et Blondeau (2005)
présentent également dans leur ouvrage les méthodes de conception et de justification de ce type
d’ouvrage.

Nous présentons ci-après les définitions des paramètres importants pour caractériser le
comportement des colonnes ballastées, puis les études sur les critères de rupture de la colonne. Nous

- 52 -
Etude bibliographique

présentons ensuite les trois approches principales pour décrire le comportement des colonnes
ballastées : les méthodes empiriques ; les méthodes de continuum élastique ; la méthode de Priebe.

5.3.1. Définition des paramètres importants

a) Le taux d’incorporation en comportement des colonnes noté a (a = Ac /A)

Aσo = Ac σ c + A s σ s => σo = a σ c + (1 - a) σ s (1-38)

où : A est la section totale de sol renforcé, Ac la section de la colonne et As est la section de sol
sans colonne dans la zone renforcée, As = A - Ac

σo : contrainte verticale moyenne appliquée à la surface du sol, σc : contrainte verticale appliquée


sur les colonnes et σs : contrainte verticale appliquée à la surface du sol sans colonne.

b) Le rapport de concentration des contraintes n

σc
n= (1-39)
σs

c) Le facteur de réduction des tassements β

si
β= (1-40)
sf

si : tassement sans traitement et sf : tassement du milieu composite obtenu après traitement

Bs

Dc

Figure 1-40: Principe de concentration des contraintes et de réduction des tassements

Dans l’hypothèse d’un comportement élastique linéaire du sol, les modules de déformation
élastique Es et volumétrique Ks du sol restent donc constants pendant la déformation. Le facteur de
réduction des tassements peut alors s’écrire sous la forme :

σo
β= => β = (n -1) a + 1 = n.a + 1 - a (1-41)
σs

Dans le cas de la fondation rigide, nous pouvons exprimer les deux contraintes σs et σc par :

- 53 -
Chapitre 1

σo σo Ec
σs = et σc = nσs = (1-42)
 Ec   Ec  Es
 a + 1  a + 1
 Es   Es 

Le dimensionnement des colonnes ballastées fait intervenir les paramètres adimensionnels


illustrés par la figure 1-40.

5.3.2. Critères de rupture de la colonne ballastée

Les mécanismes de rupture d’une colonne ballastée isolée dans les sols mous peuvent être
considérés selon les trois façons suivantes (Datye, 1982) :

- Rupture par expansion latérale de la colonne ballastée,

- Rupture par cisaillement généralisé,

- Rupture par poinçonnement d’une colonne flottante.

Pour avoir les détails de ces critères de ruptures, on pourra consulter l’annexe A.6.

5.3.3. Réseaux de colonnes ballastées

Des modèles de comportement d’un réseau de colonnes ballastées sous charge verticale ont été
présentés par Balaam et Poulos (1983), puis par d’autres auteurs comme Besançon et al. (1984),
Dhouib et Blondeau (2005), Six (2006)...Ces auteurs ont proposé un passage du dimensionnement
d’une colonne isolée à un réseau de colonnes en considérant une certaine interaction entre les
différentes colonnes et en délimitent des zones d’influence pour chacune.

Généralement, il y a de 3 façons différentes de disposer les colonnes ballastées : en maille


triangulaire, en maille carrée ou en maille hexagonale. Les auteurs assimilent chacune des
dispositions précédentes à une cellule élémentaire axisymétrique (colonnes + sol environnant) de
diamètre équivalent défini selon la méthode présentée dans l’annexe A.7.

5.3.4. Méthodes empiriques

a) Corrélation avec la cohésion non-drainée et la pression limite


Greenwood (1970) et Thorburn (1975) ont proposé des dimensionnements empiriques sous forme
d’abaques illustrés par la figure 1-41 ci-dessous. Cela permet de choisir le diamètre de colonnes
ballastées, de prévoir leur capacité ainsi que leur tassement en fonction de la résistance au
cisaillement non-drainé du sol autour de la colonne.

De plus, Dhouib et Blondeau (2005), Briançon (2002), Briançon et al. (2004) et Magnan et al.,
(2005) montrent que le diamètre de la colonne peut être choisi en fonction de la cohésion non-drainée.
Le diamètre réel se situe entre 1 m et 1,4 m pour des cohésions non-drainées cu allant de 10 à 20 kPa
et des colonnes réalisées par voie humide. Néanmoins, pour un sol avec une cohésion non-drainée
supérieure à 20 kPa, on préfère la voie sèche pour réaliser les colonnes ballastées et leur diamètre
varie de 0,6 à 1 m (figure 1-42).

- 54 -
Etude bibliographique

Figure 1-41 : (a) Prévision de la charge admissible en tête et du diamètre efficace d’une colonne
ballastée en fonction de la résistance au cisaillement non drainé du sol (Thorburn, 1975) et (b)
Réduction des tassements en fonction de l’entraxe entre colonnes ballastées (Greenwood, 1970)

Figure 1-42: Dimensionnement de la colonne ballastée (Dhouib et Blondeau, 2005)

Debats et al., (2006) considèrent que les longueurs de colonnes ballastées atteignent souvent 10 à
30 m pour des ouvrages marins, alors qu’elles sont en moyenne de 8 à 10 m, avec un maximum de 20
m pour les ouvrages terrestres. La maille de traitement est de 1 m à 3 m et le diamètre des colonnes de
0,6 à 1,5 m.

b) Méthode pressiométrique
Dans cette méthode, présentée par Gambin (1963, 1990), et dérivée du calcul des tassements de
colonnes à partir du pressiomètre, le tassement de la colonne peut être exprimé par l’expression :
α
σ R 
s = Cq c R 0  c  (1-43)
2E M  R0 

où : R0 rayon de référence ( Ro = 0,3m) ;

σc et Rc : respectivement la contrainte en tête de la colonne et son rayon moyen ;

Em : module pressiométrique du sol encaissant et α : coefficient rhéologique (αMénard) fonction de


1
la nature du sol ; Cq : coefficient d’encastrement donné par : Cq =
Lc
0,8 + 0,1
Rc

- 55 -
Chapitre 1

5.3.5. Méthodes continuums élastiques

a) Méthode considérant les colonnes comme des pieux compressibles


Mattes et Poulos (1969) ont calculé le tassement des pieux traditionnels en tenant compte de la
compressibilité relative du pieu par rapport au sol. En admettant que l’hypothèse d’élasticité reste
valable, ces calculs peuvent être directement transposés au cas des colonnes. Les tassements immédiat
si et final sf en tête de la colonne peuvent être déterminés en injectant les modules drainé E’s et non-
drainé Es des sols et de la colonne par la formule ci-dessous :

Qc Qc
si = Ip et sf = Ip (1-44)
Lc E s Lc .E 's

Qc désigne la charge appliquée en tête de la colonne, Lc est la longueur de la colonne, Es (E’s) est
le module d’Young non-drainé (drainé) du sol.

Ip est un facteur d’influence qui dépend de la rigidité relative colonne/sol (Ec/Es), calculé par
intégration des équations de Mindlin (1936) et qui est donné sous forme d’abaque dans l’annexe A.3.2

b) Méthode de l’homogénéisation simplifiée


Cette méthode consiste à transformer le sol « composite » en un milieu « homogène » équivalent.
Le module équivalent Es est déterminé par l’expression suivante :

Ee = a. Ec + (1- a).Es (1-45)

E 
Le facteur de réduction des tassements est alors β = 1 + a  c − 1 et les tassements après le
 Es 
traitement sf sous la contrainte σo apportée par l’ouvrage sont alors exprimés par la relation :

σ 0 .Lc
sf = (1-46)
a.E c + (1- a).E oed

où : Eoed : module oedométrique du sol renforcé (celui-ci est théoriquement de 1,48 Es si on prend
un coefficient de Poisson égal à 0,33).

Le principe de cette méthode est présenté par plusieurs auteurs comme (Priebe, 1978, 1995),
(Bouaassida et al., 1995), (De Buhan, 2001), (Bouaassida et al., 1995, 2003)…

c) Méthode de l’expansion latérale d’une cavité cylindrique


Cette méthode est basée sur l’expansion latérale d’une cavité cylindrique, en déformation plane
telle que décrite par Vesic (1972), Priebe (1976). La figure 1-43 illustre le principe de la cellule
élémentaire comportant une colonne ballastée au centre et son expansion latérale provoquée par la
charge en tête de colonne. Pour une description détaillé cette méthode, nous pouvons consulter à
l’étude de Dhouib et Blondeau (2005) ; Six (2006).

Ces auteurs ont proposé un accroissement ∆Rc du rayon de colonnes ballastées qui est donné par

l’expression : ∆R c = σ h
1 + νs
Rc
(1 - 2νs ) (1 - a) (1-47)
Es (1 - 2νs ) + a

- 56 -
Etude bibliographique

2
A   Rc 
où a est le taux d’incorporation donné par : a =  c =  (1-48)
 A   Re 

avec Re : rayon de la cellule élémentaire

De même, Baumann et Bauer (1974) expriment l’accroissement du rayon de la colonne par :

σh 1
∆R c = R c ln (1-49)
Es a

et le tassement sc de la colonne est défini par l’expression :

σc 1 - sinϕ c 1
sc = 2 Rc ln (1-50)
Es 1 + sinϕ c a

Figure 1-43 : Cellule élémentaire de colonne ballastée (réf. Dhouib 2004, Vesic, 1972)

5.3.6. Méthode de Priebe

Actuellement, la méthode de Priebe (1976, 1995) est considérée comme une des méthodes les
plus efficaces et les plus utilisées dans la conception des colonnes ballastées. L’idée de base de cette
méthode est de considérer la cellule élémentaire avec un critère de rupture donné par l’expansion
latérale de colonne dans un sol élasto-plastique en utilisant le calcul de l’expansion d’une cavité
cylindrique dans un milieu infini présenté par Vesic (1972) et dont on a parlé précédemment (cf.
2.2.5). L’auteur a utilisé ensuite des facteurs de correction pour rendre compte du comportement réel
d’une colonne, tels que : facteur de prise en compte de l’amélioration globale du sol après traitement
(βo) ; facteur d’incidence de la compressibilité de la colonne (β1); et facteur d’effet de la profondeur
(y). Pour la description détaillée de cette méthode, on pourra se référer aux travaux originaux de

- 57 -
Chapitre 1

Priebe (1976,1995) ou leur présentation développée par Dhouib et Blondeau (2005), Six (2006), dont
le résumé est donné dans l’annexe A8.

D’autres méthodes élasto-plastique ont été proposées en dehors de celle de Priebe (1976, 1995)
que nous ne présentons pas ici, comme la méthode de Goughnor et Bayuk (1979) ou encore la
méthode de Ghionna et Jamolkowski (1981) qui considèrent un accroissement de contrainte radiale
constant avec la profondeur. Ces méthodes se différencient de celle de Priebe par la prise en compte
du poids propre de la colonne et du sol, et par l’introduction d’un facteur correctif pour la longueur
des colonnes dans la méthode Priebe.

5.3.7. Bilan concernant la conception des colonnes ballastées

Nous avons présenté des méthodes de conception des colonnes ballastées dans un sol élastique
puis dans un sol élasto-plastique. Les méthodes d’homogénéisation simplifiée, l’application des
travaux de Mattes et Poulos (1969) et la Règle T4 de Ménard (1963) sont simples, souvent
d’utilisation pratique pour les ingénieurs mais rendent difficilement compte de l’effet de groupe et de
l’effet de la mise en place des colonnes. D’un autre côté, la méthode de Priebe offre beaucoup
d’avantages avec la prise en compte de l’amélioration globale du sol après traitement, l’accroissement
de la section des colonnes, de leur compressibilité, ainsi que de l’effet de la longueur de colonne dans
un sol élasto-plastique. De plus, on peut utiliser cette méthode de façon pratique par les abaques
proposés par Priebe (1976, 1995). Enfin, en parallèle avec les méthodes précédentes, nous avons
encore une autre méthode très efficace qui est celle de la modélisation numérique aux éléments finis.
Avant de détailler cette méthode à la section 2.4, nous allons aborder ci-après les études concernant la
prise en compte de la mise en place des colonnes ballastées.

5.4. Prise en compte de la mise en place

5.4.1. Prise en compte de l'état de contrainte initiale

Nous savons que les colonnes ballastées, du fait de leur mode de mise en place par vibrofonçage,
produisent un refoulement du sol en place et un compactage des granulats d’apport. Ces opérations
entraînent une expansion latérale et une augmentation des contraintes dans le sol situé autour des
colonnes. Ainsi, le rapport K des contraintes effectives horizontale et verticale du sol autour d’une
colonne après mise en place est plus élevé que Ko, coefficient initial de poussée des terres au repos.
Ce phénomène est accentué lorsque le rapport des sections (A/Ac) diminue. C’est pourquoi le choix
de l'état de contrainte initial est toujours une des difficultés dans la modélisation numérique du
chargement des colonnes ballastées. La discussion du choix de la valeur de K a été présentée par
plusieurs auteurs : Mestat (1998), Wright et Touquet (2004), Dhouib et Blondeau (2005), Six
(2006)…

Handy (2001) a proposé que, dans un sol traité, en l'absence de phénomène de soulèvement de la
surface du sol, le coefficient K soit pris au maximum égal à 1. Cette valeur est très acceptable si nous
la comparons avec les résultats de mesures des contraintes présentés par Vautrain (1980), Juran et al.
(1988).

- 58 -
Etude bibliographique

Figure 1-44: Contraintes dans le sol avant et après installation des colonnes (Kirsch, 2004)

La figure 1-44 présente un exemple de comparaison des contraintes horizontales et des modules
de sol avant et après installation des colonnes ballastées, mesurés par Kirsch (2004) pour des essais en
vraie grandeur. Dans ce cas, les valeurs des contraintes après l’installation des colonnes sont environ
de 1,05 à 1,6 fois les valeurs initiales, avec une valeur d’entraxe optimum autour de 4 à 5 diamètres
de colonne.

Figure 1-45 : Modèle de la cellule composite

Guetif et al., (2004) présentent des essais de renforcement d’argile molle par vibro-compactage
dans un modèle de cellule composite (figure 1-45). Ils ont montré l’influence importante de
l’expansion latérale sur l’évolution des états de contraintes dans le sol traité. Ils ont étudié
l’amélioration du sol après l’exécution de colonnes constituées par un matériau fortement drainant
dans l’argile molle saturée, et ceci avant le chargement dû à la construction de l’ouvrage sur le sol
renforcé. Ils ont constaté que dans une zone dite d’action de rayon 2,5 m, les contraintes moyenne et
radiale augmentent en moyenne de 30% et de 80% respectivement (figure 1-46).

- 59 -
Chapitre 1

2 3
CC3 2.8 CC3
CC5 CC5
1.8 2.6
2.4
1.6 2.2
σ'm /σ'mo

σ'r/σ'ro
2
1.4 1.8
1.6
1.2 1.4
1.2
1 1
0 1 2 3 4 5 0 1 2 3 4 5
r (m) r (m)

Figure 1-46 : Evaluation de contrainte moyenne effective et de contrainte radiale effective (Guetif et
al., 2004)

Six (2006) a constaté à partir de calculs que la contrainte horizontale après la mise en place est
d’environ 1,24 à 2,78 fois celle initiale (figure 1-47)

Figure 1-47 : Evaluation de contraintes avec la profondeur (Six, 2006)

5.4.2. Prise en compte de l'évolution du module de déformation

Plusieurs études sur l’évolution des paramètres mécaniques du sol avant et après l’installation des
colonnes ballastées ont été effectuées à partir des résultats d’essais in-situ ou d’essais en laboratoire.
On pourra se référer à celles proposées par Vautrain (1980), Juran et al. (1988), et plus récemment
celles de Alamgir et Zaher (2001), Debats et al., (2003), etc. Elles montrent que, après l’installation
des colonnes, le module du sol augmente nettement dans un rapport de l’ordre de 2 à 3 (figure 1-48).
Cette valeur est bien en accord avec Kirsch (figure 1-44)

- 60 -
Etude bibliographique

Figure 1-48 : Condition des sols avant et après traitement par des colonnes ballastées (a) Essai de
pénétration standard (SPT) –Alamgir et Zaher (2001) ; Essai de scissomètre- Vautrain (1980)

Si on revient aux résultats proposés par Guetif et al., (2004) et si on utilise l’expression donnant
l’évolution du module de déformation en fonction de la contrainte moyenne effective proposée, entre
autres, par Biarez et al., (1998) :
m
E  σ' 
=  'm  (1-51)
E0  σ mo 

où : E (Eo) et σ’m (σ’m0) sont respectivement le module de déformation du sol et la contrainte


moyenne effective, et l’exposant « m » est voisin de 1 pour l’argile molle (Brinkgreve et al., 1998),
l’indice « 0 » désigne un état de référence ou initial. On obtient pour le rapport E/Eo des valeurs de 1,3
(moyenne) et de 1,6 à 1,8 autours la colonne.

Figure 1-49 : Comparaison entre résultats d’essais pressiométriques dans un sol traité et non traité
(Six, 2006)

Six (2006) a effectué la comparaison des résultats d’essais pressiométriques réalisés dans un sol
non renforcé et dans un sol renforcé avec différents vibreurs (avec une poussée maximale de 20T, 12T

- 61 -
Chapitre 1

et 8T). Il montre bien clairement que les pressions limites ainsi que les modules presiométriques
augmentent de manière très significative (dans son cas, le module pressiométrique du sol renforcé est
4 à 6 fois supérieur à celui du sol non renforcé (figure 1-49))

5.4.3. Commentaire

Quand on installe des colonnes ballastées dans le sol, il se forme une couronne de transition dans
laquelle le ballast se mélange et pénètre dans le sol environnant lors de la procédure de compactage,
en constituant un matériau de caractéristiques différentes de celles du sol et du matériau de la colonne.
Cette couronne a une épaisseur et une composition variable et permet à la colonne de mobiliser son
étreinte latérale. Les observations sur les conditions des sols après l’installation des colonnes
ballastées mentionnées ci-dessus montrent que la contrainte horizontale et le module de déformation
du sol autour la colonne augmentent, avec un coefficient K égale ou supérieure à 1, et un module du
sol au moins doublé. Si l’expansion latérale de colonne est forte, le taux d’incorporation augmente et
entraîne une nette augmentation des contraintes horizontales.

Pour les raisons évoquées ci-dessus, la prise en compte de la mise en place dans la modélisation
numérique des colonnes ballastées est un problème majeur. Actuellement, peu de chercheurs ont
proposé des approches permettant de définir l’état de contraintes après la mise en place de colonnes
ballastées dans la modélisation. Nous allons étudier ci-après l’application de la méthode des éléments
finis au comportement de colonnes ballastées.

5.5. Etat de l’art sur la modélisation numérique des colonnes ballastées

L’approche consistant à modéliser le comportement des colonnes ballastées à l’aide de codes de


calculs aux éléments finis ou aux différences finies devient une pratique relativement courante.
Actuellement, la plupart des auteurs et surtout des praticiens effectuent des modélisations en 2D et en
prenant en compte de manière simplifiée l’influence des conditions initiales. On trouve relativement
peu des modélisations 2D qui simulent la mise en place des colonnes, et on trouve également peu de
modélisations en 3D. On présente ici quelques références de calculs numériques en 2D et 3D.

5.5.1. Modélisation en 2D

Nous pouvons trouver dans les littératures des modélisations numériques en 2D axisymétrie
(cellule élémentaire avec une colonne au centre et des anneaux concentriques de sol autour) ou en 2D
déformation plane. Les études concernent l’analyse de l’influence des paramètres mécaniques du sol,
des matelas, et des colonnes, ainsi que du diamètre des colonnes, de leur entraxe dans un groupe et de
leur longueur. On trouve aussi l’analyse les différences entre la modélisation 2D en axisymétrie et 2D
déformation plane. Pour ces descriptions, nous pouvons citer les études de Morgenthaler et al.,
(1978), Brunet-Manquat (2004), Andreou (2005), Sanchez (2005), Tan et Oo (2005).

Bretelle et al., (2004) ont effectué la modélisation axisymétrique de deux grands réservoirs
reposant sur des colonnes ballastées. Ces auteurs montrent que le tassement mesuré au centre du
réservoir est d’environ 20% inférieur au tassement issu de la modélisation.

- 62 -
Etude bibliographique

Mestat et al., (2004) ont effectué d’importantes études sur les modèles de comportement à
utiliser, et les paramètres importants des sols, des colonnes. Ils recommandent d’adopter pour les
colonnes un modèle élasto-plastique. Leurs conclusions importantes sont les suivantes :

- le rapport entre le module de déformation de la colonne et celui du sol (Ec/Esol) varie de


10 à 300 (valeur moyenne entre 20 et 40). Dans la plupart des cas, le module de la
colonne est de l’ordre de 60 à 100 MPa,

- le coefficient de Poisson de la colonne (υcolonne) évolue entre 0,15 et 0,33,

- l'angle de frottement interne du matériau constituant la colonne (ϕcolonne) est compris


entre 30 et 46 degrés. En France, on utilise souvent une valeur d’angle de frottement de
colonne égale de 38°. En Allemagne, cette valeur est prise égale à 42 degrés,

- l'angle de dilatance du matériau constituant la colonne (ψcolonne) varie entre 0,1 et 30


degrés (ψcolonne = ϕcolonne - 30),

- la cohésion de la colonne (c’colonne) est généralement nulle ou très faible.

La plupart des modélisations en 2D ne prennent pas en compte la mise en place des colonnes
ballastées. Guetif et al., (2004), Débats et al., (2006) sont parmi les premiers à aborder le problème
de la mise en place par expansion latérale dans la modélisation d’une colonne ballastée. Ces auteurs
ont imposé un déplacement radial pour l’expansion latérale de la colonne et l’augmentation des
contraintes horizontales dans le sol.

Rangeard et al., (2005) proposent de simuler la mise en place de la colonne ballastée à partir
d’essais pressiométriques. Ils appliquent une contrainte radiale (contrainte à la paroi égale à 50 kPa et
à 100 kPa) pour modéliser la poussée de l’outil sur le ballast injecté dans le sol, et puis ils laissent du
sol se consolider. Grâce à cette procédure, la contrainte moyenne et le module sécant augmentent
nettement.

Tout récemment, Six (2006) propose dans son travail de thèse une modélisation en axisymétrie
en prenant en compte l’effet de la mise en place. Une cellule élémentaire a été modélisée à l’aide
d’Abaqus et l’installation de la colonne a été simulée par une expansion latérale et le changement de
contraintes horizontales. L’auteur a présenté également l’effet des rapports A/Ac, Ec/Es, de la
contrainte verticale appliquée au radier, les différences entre le modèle élastique et le modèle élasto-
plastique sur les taux de réduction des tassements et le rapport de concentration de contraintes.

5.5.2. Modélisation en 3D

La modélisation en 3D des colonnes a été très peu explorée jusqu’en 2005. Depuis cette date on
constate un développement très rapide, lié d’une part à l’augmentation de la puissance des ordinateurs
et d’autre part au développement d’une forme plus conviviale des logiciels éléments finis ou
différences finies en 3D. Par contre la prise en compte de la mise en place des colonnes reste un
problème à résoudre pour la modélisation en 3D.

Clemente et al., (2005) ont effectué des modélisations à l’aide de Flac 3D avec des groupes de 3
x 3, 4 x 4, et 5 x 5 colonnes en étudiant uniquement le comportement des colonnes à intérieur du

- 63 -
Chapitre 1

groupe (sans tenir compte des colonnes au bord). Ainsi, les groupes pour leurs calculs sont de 1 x 1, 2
x 2, et 5 x 5 colonnes respectivement. Ces auteurs ont étudié l’effet de l’entraxe s/D (égal à 1,5, 2 et
3), et celui de l’élancement des colonnes L/D (égale à 3, 6 et 9). Les résultats obtenus sont comparés
avec ceux de la méthode de Priebe (1995). La figure 1-50 présente un exemple de résultats avec le
groupe de 2 x 2 colonnes et de 5 x 5 colonnes.

Figure 1-50 : Relation entre taux de réduction des tassements et le rapport des sections : groupe de
2x2 colonnes (a) et groupe de 5x5 colonnes (b) d’après Clemente et al., (2005)

Kirsch (2005) a effectué la modélisation d’une colonne, puis d’un groupe de 4 colonnes pour
étudier le taux de réduction des contraintes et comparer le tassement obtenu avec des résultats
expérimentaux. Gäb (2005) a effectué des modélisations 2D et puis 3D en utilisant Plaxis, Plaxis 3D
Tunnel et Plaxis 3DF. Il a étudié en particulier les différences liées au choix des contraintes
horizontales dans le sol (par changement des valeurs de K = 0,7 ; 1 et 1,3). Il a constaté qu’il y a un
bon accord entre la modélisation en 2D axisymétrique et celle en 3D pour une cellule élémentaire et
que le tassement obtenu par la modélisation en 3D est inférieur à celui de la modélisation en 2D.

Dhouib et al. (2004) ont utilisé le logiciel César-LCPC 3D pour étudier les déplacements latéraux
de la colonne et les confronter avec les résultats des expériences réalisées par Hughes et al., (1975),
Saha et De, (1994) Akdogan et Erol (2001) ( figure 1-51). Il reste encore des limitations relatives au
modèle de sol utilisé dans la modélisation : modèle linéaire-élastique.

Figure 1-51 : Déplacement latéraux mesurés et calculés par la modélisation (Dhouib et al., 2004)

- 64 -
Etude bibliographique

5.5.3. Conclusion

Les études précédentes montrent que l’effet de la mise en place est très important dans le
comportement des colonnes. C’est la raison pour laquelle nous devons prendre en compte cet effet
dans leur modélisation. Nous trouvons que l’approche basée sur la théorie de l’expansion d’une cavité
cylindrique en 2D donne une bonne approximation de l’état de contraintes généré par l’installation de
la colonne ballastée (Vesic, 1976 ; Priebe, 1995 ; Randolph, 1978 ; Carter et al., 1979 ; Lee et al.,
2004). L’expansion de cavité cylindrique de modéliser l’installation d’une colonne dans une cellule
élémentaire. Pour rendre compte des effets de groupe et des tassements différentiels en tête des
colonnes, il est nécessaire d’effectuer une modélisation en 3D qui permettre d’individualiser
l’augmentation des contraintes horizontales autour des différentes colonnes après leurs mise en place.

Nous abordons en premier lieu dans la section suivante la modélisation numérique d’une cellule
élémentaire en axisymétrie en prenant en compte la mise en place à l’aide du logiciel Plaxis 2D.
Ensuite, nous présentons la modélisation tridimensionnelle d’une cellule élémentaire avec une
colonne ballastée au centre et de des groupes de colonnes, tout en prenant en compte la mise en place,
cette fois-ci avec Plaxis 3DF.

6. Conclusion
Nous avons abordé dans ce chapitre les caractéristiques essentielles des argiles molles et souligné
la différence entre deux procédures : SHANSEP et Recompression. Notre étude a montré que la
méthode de Recompression est bien valable pour l’argile de forte plasticité, intacte et de bonne qualité
d’échantillon. En revanche, la méthode SHANSEP présente un grand potentiel pour l’argile non-
structurée et permet d’obtenir plusieurs degrés de surconsolidation du sol. Normalement, la cohésion
non-drainée obtenue à l’aide de la procédure Recompression est supérieure d’environ 20% à celle
obtenue à l’aide de la procédure SHANSEP. Le comportement des sols très compressibles comme les
sédiments structurés très mous montre que la courbe de compressibilité est linéaire dans une
représentation ln(1+e)-ln(p’) que dans la représentation classique, en e-ln(p’). La procédure
Recompression et la courbe de consolidation seront utilisées dans le chapitre 2 suivant, destiné à
déterminer les paramètres essentiels d’une argile intacte venant de grands fonds marins au-delà 1200
m d’eau.

Nous avons également présenté dans ce chapitre une vue globale du comportement des groupes
de pieux et des fondations mixtes dans l’argile molle. Les différentes méthodes d’étude du
comportement de ces fondations ont été présentées. Le concept de fondation mixte radier-pieux est
également précisé. De plus, l’interaction sol-pieux-radier a été analysée dans ce chapitre, avec les
mécanismes de frottement latéral et de résistance de la pointe (dans un groupe) et les pressions sous le
radier dans une fondation mixte. Dans la fondation mixte, le radier joue effectivement un rôle très
important, en permettant de réduire le tassement (de 10 à 15%) et d’augmenter la capacité portante
par rapport à un groupe de pieux (20%). La charge reprise par le radier est d’environ 20 à 40% de la
charge totale que peut supporter une fondation mixte. La revue des études particulières concernant les
coefficients d’efficacité du frottement et de la résistance de pointe montre que le coefficient de

- 65 -
Chapitre 1

capacité portante d’un groupe de pieux dans ce type de sol est généralement inférieur à 1. Tout cela
nous permet de conclure que la fondation mixte est un des types de fondations les mieux adaptés aux
sols mous.

Le dimensionnement des fondations mixtes en utilisant les outils numériques devient possible du
fait du développement de la puissance de calcul des ordinateurs, bien que pour l’instant cette
démarche soit encore peu répandue. Nous abordons, dans le chapitre 3 et le chapitre 4, les études
concernant la modélisation numérique de groupes et de fondations mixte. A l’aide du logiciel Plaxis
2D puis 3D, nous nous intéressons aux fondations comportant un grand nombre de pieux, tout en
prenant en compte les interactions sol-pieu. Les résultats des modélisations nous permettrons de
discuter les effets de groupe, l’interface sol-pieu en local et en global, l’influence de la rigidité des
pieux et du radier. Ensuite, nous aborderons les différences entre les calculs en contraintes totales et
en contraintes effectives.

Un autre type de fondation, qui est considéré comme une solution adéquate pour les ouvrages
dans les sols mous, est l’emploi d’inclusions rigides et de colonnes ballastées. Dans le cadre de cette
thèse, nous mettrons l’accent sur les colonnes ballastées et leurs applications. L’installation des
colonnes par des techniques telles que la vibro-compaction a pour effet d’améliorer les
caractéristiques du sol dans une couronne entourant la colonne. Une modélisation correcte des
colonnes ballastées doit donc prendre en compte l’effet de leur mise en place. Ceci constitue un
problème majeur dans la modélisation numérique des colonnes ballastées, surtout en tridimensionnel
et avec des nombreuses colonnes. C’est la raison pour laquelle nous nous intéresserons à la
modélisation tridimensionnelle de ce problème dans le chapitre 5.

- 66 -
Chapitre 2
COMPORTEMENT D’UNE ARGILE
MOLLE DANS LES GRANDS FONDS
MARINS

Ce chapitre a pour objet de décrire le comportement d’une argile molle dans les grands fonds
marins et notamment celle du site « D9 ». Cette argile a été soumise à une importante série d'essais en
laboratoire afin de caractériser d’abord ses paramètres physico-chimiques et ensuite ses paramètres
mécaniques. Cette argile particulière possède un indice des vides et un indice de plasticité importantes
ainsi qu’une faible résistance. Nous avons effectué des modélisations des essais œdométriques et des
essais triaxiaux réalisés en utilisant le logiciel Plaxis pour déterminer les paramètres mécaniques
significatifs de cette argile ainsi que pour tester les modèles spécifiques pour le sol mou.

1. Introduction
L’argile molle est un type de sol qui se rencontre non seulement dans des zones sédimentaires
récentes en terrestre, mais également dans les grands fonds marins. La détermination du
comportement particulier de ces argiles est un passage obligé pour l’étude approfondie du
dimensionnement des ouvrages en géotechnique offshore (caissons d’ancrage, pipeline, risers,
stabilité des conduites…). Elle est également importante pour l’analyse de l’interaction sol-structure,
de la capacité portante et de l’estimation des tassements des fondations profondes (groupes et
fondations mixtes) et/ou des renforcements de sols (colonnes ballastées, inclusions rigides…) dans les
argiles terrestres très molles ayant des paramètres très proches de ceux des argiles des grands fonds
marins.

9
« D » est un site d’étude dans le projet : “Sols marins grande profondeur” M7510/02 de Club pour les Actions
de Recherche sur les Ouvrages en Mer (CLAROM)

- 67 -
Chapitre 2

Dans le cadre de notre travail, nous nous intéressons particulièrement au comportement du


sédiment marin rencontré en grande profondeur, au-delà de 1000 m de hauteur d'eau, sur le site de D à
150 km au large de l’Angola (côtes Sud-Ouest de l’Afrique) dans une zone d’activité pétrolière. Le
sédiment de ce site est étudié par plusieurs laboratoires dont le laboratoire Sols, Solides, Structures-
Risques, dans le projet M7510/02 pour les actions de recherche sur les ouvrages en Mer. Il est
considéré comme un des sites typiques pour développer les connaissances (Meunier et Nauroy, 2005;
Nguyen et Flavigny, 2006) sur le comportement des argiles des grands fonds marins.

L’objectif des études sur le comportement des sédiments des grands fonds marins est de :

• Premièrement, mieux caractériser les paramètres physico-chimiques et mécaniques des sols par
des essais spécifiques en laboratoire dans des conditions de confinement relativement faible, car
les ouvrages implantés dans les grands fonds sont soit superficiels (pipes), soit à des
recouvrements de sol faibles (ancres à succion),

• Deuxièmement, proposer une méthode pour estimer les paramètres mécaniques des argiles
molles à partir d’essais de laboratoire et en place (Pénétromètre statique). Nous allons affiner,
pour cela, les corrélations entre la cohésion non-drainée de ces argiles cu, la résistance
pénétrométrique qc et leur indice de plasticité IP. Des calculs aux éléments finis utilisant le
logiciel Plaxis peuvent être développés dans une optique d’analyse inverse.

Dans le reste de ce chapitre, nous abordons d’abord dans la section 2 les essais en laboratoire
avec l’argile « D ». Les modélisations des essais oedométriques et triaxiaux seront ensuite détaillées
dans la section 3. Finalement, une conclusion synthétise les résultats de ce présent chapitre.

2. Essais en laboratoire avec l’argile « D »


Nous avons effectué des séries d’essais de laboratoire avec l’argile « D » sur deux tronçons d’une
carotte Stacor de 110 mm, de bonne qualité, prélevées entre 7,7 et 8,7 m et entre 11,7 et 12,7 m de
profondeur à partir du fond marin. En investiguant le rapport de Fugro (2004), nous constatons que la
qualité des carottes de cette argile est jugée bonne (elle est très homogène).

Afin de caractériser les paramètres de l’argile « D », nous avons défini les procédures adaptées à
cette argile pour les essais en laboratoire (fall-cône, scissomètre, limite d’Atterberg, triaxiaux,
oedométriques ainsi des essais utilisant des bender éléments pour la mesure de Gmax). Ces essais
doivent tenir compte des particularités des sols marins à grande profondeur d’eau, et plus précisément
de la très faible valeur de confinement à imposer pour reproduire les conditions in-situ. Ceci nécessite
un soin particulier au cours de la préparation et de la réalisation de ces essais.

Nous présentons, dans cette section, les paramètres physico-chimiques, et par la suite les
paramètres mécaniques du sédiment. Le bilan de l’ensemble des essais effectués sur les deux tronçons
est donc illustré sur la figure 2-1 ci-dessous.

- 68 -
Comportement d’une argile molle dans les grands fonds marins

odométrique instrumenté

Figure 2-1: Deux tronçons 1 m de la carotte STACOR notées « 11,7-12,7 » et « 7,7-8,7 » du L3S-R

2.1. Paramètres physico-chimiques

Nous étudions d'abord en particulier les paramètres physico-chimiques des argiles molles
suivants : teneur en eau, indice des vides et limites d’Atterberg. La comparaison de nos résultats avec
ceux obtenus sur d’autres sites avec des grands fonds marins comme Golfe de Guinée (GDG), Golfe
de Mexico (GDM) (Puech et al., 2005) est également présentée ici.

2.1.1. Teneur en eau

Les teneurs en eau de l’argile du site « D » ont été déterminées par séchage à 70°C pendant 24h
comme l’indique de la norme NFP 94-050 (1994). Elles sont environ de 135% à une profondeur de -8
m et environ de 125% à une profondeur de -12 m.

La figure 2-2 illustre clairement le profil des teneurs en eau sur le site « D » en comparant avec
celui du Golfe de Guinée. Il est bien évident que les profils des teneurs en eau issus du site « D » sont
proches de ceux d'autres sites du Golfe de Guinée. Cependant, les teneurs en eau de cette argile sont
supérieures à 100% (valeurs comprises entre 100 et 150% avec une moyenne de 130%). Ces fortes
teneurs en eau peuvent être expliquées par les valeurs élevées des limites d'Atterberg.

- 69 -
Chapitre 2

Teneur en eau W (%) Teneur en eau W (%)


0 50 100 150 200 250 100 110 120 130 140 150
0 7,7

2 8,2

4 8,7

6 9,2

8 9,7
Profondeur(m)

Profondeur(m)
10 10,2
W_ D (3S-R)
12 10,7

14 11,2

16 W_ D 11,7

W_ D (3S-R)
18 W (GDG) 12,2

20 12,7

Figure 2-2 : Profil de teneur en eau de l’argile « D » et des argiles du Golfe de Guinée (GDG)

2.1.2. Limite d’Atterberg

La limite de plasticité Wp varie entre 45 et 60%, avec une valeur moyenne de 55%. Elle est
quasiment constante avec la profondeur. La limite de liquidité WL est quant à elle comprise entre 145
et 155% (figure 2-3a). Les fortes limites de liquidité couplées à des limites de plasticité plutôt faibles
impliquent un indice de plasticité (IP) très élevé : IP est compris entre 95 et 110%. Cette valeur est
beaucoup plus élevée que celle mesurée sur des sites en mer du Nord ou dans le Golfe du Mexique,
qui varient entre 30% et 70%. L’indice de plasticité de l’argile « D » est extrêmement élevé comme
ceux des autres sites du Golfe de Guinée.

Nous observons que WL diminue légèrement avec la profondeur, et que Wp est


approximativement constant pour l'argile « D ». En comparant la teneur en eau et la limite de
liquidité, nous constatons que les teneurs en eau des sédiments rencontrés sont très proches de la
limite de liquidité : l'indice de liquidité est voisin de 1.

Par ailleurs, les points représentants l’indice de plasticité et la limite de liquidité se situent
légèrement au-dessous de la ligne « A » de Casagrande sur le graphe représentant l’indice de
plasticité IP en fonction de la limite de liquidité WL (figure 2-4) : ceci correspond à une argile
fortement plastique et organique. Ce résultat vient appuyer la remise en cause de la procédure de
détermination de la teneur en matières organiques vue précédemment (séchage à 105°C).

- 70 -
Comportement d’une argile molle dans les grands fonds marins

ee γdγ(kN/m 3
s (KN/m3)
) γsatγ w(kN/m 3
(KN/m3)
)
W P (%), W (%) , W L(%)
0 50 100 150 200 250 0 2 4 6 8 10 12 14 16
0 7.70

4 8.70

8 9.70

Profondeur (m)
Profondeur(m)

10

12 10.70
W p_ D
W_ D
W L_ D
14
W p _ DALIA (3S)
W L_ DALIA (3S)
16 W _ DALIA (3S) 11.70
W p (GDG)
W (GDG)
18 W L(GDG)
(a) (b)

20 12.70

Figure 2-3 : a) Comparaison entre le profil de W, WP et WL de l’argile du site « D » et des sites du


Golfe de Guinée, b) Poids volumique humide et Poids volumique sec et l’indice des vides
120
Favre, 2004
100
IP = 0,73 (W l - 13)
80 L3S
IP (%)

60

40

20
Ligne «A»
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160
W L (%)

Figure 2-4 : Abaque IP – WL.

2.1.3. Poids volumique

Le poids spécifique de la phase solide γs, déterminé au pycnomètre à 20°C ± 1°C, vaut environ
26,5 kN/m3 pour l’argile « D ». Les valeurs des poids volumiques saturés (γsat) sont égales à 14 kN/m3
et celles de l’indice des vides (e) varient de 3,1 à 3,5 (figure 2-3b). Par rapport aux résultats provenant
d’autres auteurs, tels que Meunier et Nauroy, (2005) et Puech et al., (2005), ces valeurs sont

- 71 -
Chapitre 2

cohérentes. Cette valeur de γs est proche de celles caractéristiques de la montmorillonite (γs = 26,88
kN/m3) et de la kaolinite (γs = 26,2 ~ 26,6 kN/m3), et nettement plus faible que la valeur
caractéristique de l'illite (γs = 28,4 kN/m3).

2.2. Mesure de la cohésion non-drainée au Fall-cône et au scissomètre

Pour l'étude des paramétriques mécaniques de l’argile D, nous avons effectué d'abord des essais
simples de laboratoire comme le fall-cône et le scissomètre pour déterminer la cohésion non-drainée.
La figure 2-5a nous montre le profil de qc à partir de l’essai in situ pénétrométrique de l’argile « D »
comparé aux deux autres sites dans la même zone d’activité pétrolière du Golfe de Guinée. Grâce à
cette figure, nous constatons bien que qc est très faible, et quasiment équivalent pour ces sites avec
une augmentation linéaire avec la profondeur que l'on peut traduire par l’expression :

qc (MPa) = 0,02 * z (z : profondeur en mètre) (2-1)

CPT (MPa) Cohésion non-drainée


Cohésion cu site D
non drainé «D » (kPa)
(kPa)
0.00 0.10 0.20 0.30 0.40 0.50 0 10 20 30 40 50
0 0
D Cu fall cône
1 1 Meunier
2 Autre (1250 -1450m) 2 Cu scissomètre et Nauroy
3 GDG 3 Cu s (2005)
4 4 Cu fall cône (L3S)
5 5 Cu scissomètre (L3S)
6 6
Cu triaxiaux ( L3S)
7 7
8 8
Profondeur (m)
Profondeur (m)

9 9
10 10
11 11
12 12
13 13
14 14 Argile
15 15 remaniée
16 16
17 17
18 qc (MPa) = 0,02.z 18
cu (kPa) = 5 + 1,25 .z
19 (a) 19 (b)
20
20 20

Figure 2-5 : Profil de cohésion non-drainée de l’argile « D »

En ce qui concerne les essais fall-cône, ils ont été réalisés avec un cône standard tandis que les
essais au scissomètre sont effectués selon les normes NF P 94-052-1 et NF P 94-072 (essai de
reconnaissance, tome 1, 1994). Ce dernier a été réalisé sur les faces découpées par tronçons de 12 cm,
prélevés pour les essais triaxiaux. Ces essais simples nous permettent de comparer le profil de

- 72 -
Comportement d’une argile molle dans les grands fonds marins

cohésion non drainée obtenu avec d’autres types d’essai au laboratoire provenant d’autres auteurs. La
figure 2-5b illustre effectivement qu’il y a très peu de différence entre les résultats obtenus par les
essais Fall–cône et ceux aux scissomètres. De plus, la résistance au cisaillement non-drainée cu est
égale à 20 kPa pour un prélèvement à une dizaine de mètres. Par rapport aux autres résultats proposés
par Favre et al., (2005), nous constatons que le profil de cohésion obtenu sur nos carottes est en
accord et traduit l'augmentation de cohésion non-drainée avec la profondeur.

Dans le but de chercher à préciser la corrélation entre la cohésion non drainée de nos essais et le
profil (qc) à partir des essais pénétrométriques in-situ, nous utilisons l’équation suivante :

q c -σ'v q -σ'
cu = ⇒ Nk = c v (2-2)
Nk cu

avec : σ v' : contrainte effective verticale (kPa) et

Nk : facteur de corrélation

Ainsi, nous trouvons, pour l'argile « D », une valeur adaptée de Nk égale à 16 (figure 2-6).

35
Cu fall cône
30
Cu scissomètre
25 Cu s
Nk=12
Cu (kPa)

20
Nk=25
15 Nk=16

10

0
0 100 200 300 400
qc (kPa)

Figure 2-6 : Corrélation entre cu et qc pour l’argile « D »

2.3. Essais triaxiaux

Afin de mieux déterminer les paramètres mécaniques des argiles « D », nous avons effectué une
série d’essais triaxiaux à faible confinement. Pour cela, la procédure de Recompression est utilisée
pour les deux types d’essais triaxiaux : consolidé non-drainé (CU) et consolidé drainé (CD). De plus,
ces essais ont concerné les deux domaines où le sol est surconsolidé ou normalement consolidé par
rapport aux contraintes en place.

2.3.1. Description de l’appareil triaxial

L'appareil triaxial de révolution est constitué par l’ensemble des éléments décrits dans le mode
opératoire de l'essai triaxial, LCPC (2003) ou par la norme NF P 94-074 (1994).

- 73 -
Chapitre 2

La figure 2-7 ci-dessous correspond au schéma illustrant le principe d'une éprouvette placée dans
une cellule triaxiale. Les essais au laboratoire sont effectués dans une salle, dont la température est
constante. Pour avoir plus d’informations sur l’appareil triaxial, on peut se reporter à l’annexe A1.1.

Figure 2-7 : Schéma de principe d’une cellule triaxiale : (1) embase inférieure ; (2) embase
supérieure ; (3) enceinte cylindrique ; (4) chapeau ; (5) circuit de fluide de pression cellulaire ; (6),
(7), (8) et (9) mesure du volume drainé et/ou de la contre-pression ; (10) disque poreux supérieur ;
(11) disque poreux inférieur ; (12) liquide cellulaire ; (13) joints toriques. (Nasreddine, 2004)

2.3.2. Préparation et montage des éprouvettes

Nous avons préparé et monté l’échantillon suivant la procédure proposé par le mode opératoire
d’essai triaxial du LCPC. Pendant cette phase, il faut éviter les perturbations sur l'éprouvette, ne pas
imposer de déformation ou de contrainte aux échantillons intacts. La taille de l’échantillon doit être
faite sans modification de la teneur en eau, donc dans une atmosphère humide (humidité relative
supérieure à 50%), à température constante.

Puisque le diamètre de tronçon de carotte Stacor est de 110 mm, nous avons ainsi utilisé un
diamètre d’éprouvette de 50 mm et une hauteur de 90 mm, en taillant l'éprouvette au centre de la
carotte. Les dimensions de l’éprouvette après préparation (diamètre et hauteur) sont déterminées avec
une précision relative de ±5.10-3. La taille des éprouvettes est illustrée dans la figure 2-8. Les
éprouvettes de 50 mm ont une section deux fois plus grande que des éprouvettes classiques de 35 mm.
En prenant l'éprouvette au centre de la carotte, on évite la zone latérale éventuellement perturbée par
le prélèvement. Les échantillons sont placés sur les disques poreux saturés, ce qui nécessite un double
circuit de drainage à chaque extrémité, afin de pouvoir ultérieurement réaliser la saturation. Un papier

- 74 -
Comportement d’une argile molle dans les grands fonds marins

filtre est, au préalable, interposé entre l'éprouvette et les disques poreux. Pour faciliter
l’homogénéisation des pressions interstitielles dans l'éprouvette pendant l'essai, un drain latéral en
papier filtre, préalablement saturé avec de l'eau désaérée, est placé autour de l’échantillon illustré dans
la figure 2-9.

Figure 2-8 : Taille des échantillons

Figure 2-9 : Mise en place du drain latéral ajouré sur l’éprouvette

2.3.3. Consolidation et saturation

a. Contre-pression10
Les éprouvettes sont montées avec les disques poreux et les circuits de drainage saturés. Ensuite,
nous appliquons à l'éprouvette une contrainte effective isotrope égale à 50 kPa et une contre-pression
de 20 kPa. La contre-pression permet d'améliorer la saturation des éprouvettes grâce à la dissolution
des bulles de gaz dans l'eau. Elle est maintenue voisine de 20 kPa. Le passage au palier suivant est fait
dès que la vitesse d'absorption de l'eau est inférieure à 0,1 cm3/h.

b. Mesure du coefficient B et contrôle de la saturation


Après avoir fermé le drainage, nous appliquons une variation de pression cellulaire δσ de 50
(kPa) et nous mesurons la variation des pressions interstitielles en fonction du temps. Nous
déterminons ainsi le coefficient B = δu/δσc. Le degré de saturation d'une éprouvette avant cisaillement
doit être égal ou supérieur à 99% pour une détermination satisfaisante de la résistance au cisaillement

10
Contre-pression : une pression de l'eau interstitielle élevée, est compensée par une pression élevée dans la
cellule, afin de respecter la contrainte effective choisie

- 75 -
Chapitre 2

d'un sol saturé, et pour l'application correcte du principe des contraintes effectives des sols saturés.
Sur ces essais, nous avons obtenu des valeurs de 0,96 à 0,98.

c. Consolidation
Nous choisissons la procédure de Recompression pour la consolidation de l’argile D, car elle est
une argile très structurée et avec une bonne qualité d’échantillon ainsi que pour éviter de déstructurer
l’argile par des contraintes de consolidation fortes. La reconsolidation consiste à appliquer une
pression cellulaire isotrope constante. Pendant cette phase, la contre-pression définie dans le
paragraphe précédent est maintenue à la même valeur, et le changement de volume en fonction du
temps (sous forme logarithmique ou racine carrée) est déterminé à partir des mesures de volume d'eau
expulsée de l'éprouvette. La consolidation est terminée lorsque la variation de volume devient petite,
ce qui se traduit par une série de points s'alignant selon une direction asymptotique peu inclinée. La
figure 2-10 présente la courbe de consolidation et la façon pour déduire la valeur de t100.

0
Log (t, mn)

t100

δV δVf (cm3)
(cm3)

Figure 2-10 : Variations de volume drainé en fonction du temps : détermination t100

Pour l’argile de « D », la résistance du sol est très faible et l’échantillon obtenu est très fragile. La
très forte compressibilité conduit à ne pas appliquer de contraintes de consolidation fortes. Les
échantillons sont donc consolidés en suivant les étapes de contraintes détaillées ci-dessous. Cela nous
permet d'éviter des déformations de consolidation excessives et de conserver la bonne qualité
d’échantillon (surtout avec les contraintes supérieures à 100 kPa).

Ainsi, nous utilisons des pressions de confinement permettant de tester le domaine normalement
et surconsolidé. Au cours de nos essais, nous avons augmenté la valeur de la pression de cellule
triaxiale en suivant les paliers : 55 kPa, 85 kPa, 145 kPa ou 175 kPa et un essai exceptionnel avec des
paliers : 80 kPa, 140 kPa, 260 kPa ou 520 kPa. Le détail des procédures d'essais se trouve en annexe
A.1.3.

2.3.4. Vitesse de déformation d’écrasement d’échantillon

La vitesse d’écrasement selon la norme française NF P 94-074 ne doit pas dépasser la vitesse
maximale évaluée par :

H 0 .ε f
Vmax = (2-3)
a.t100

• Ho est la hauteur initiale de l’échantillon,

• εf est la déformation à la rupture présumée (environ 6% pour l’argile normalement


consolidée et 3% pour l’argile surconsolidée),

- 76 -
Comportement d’une argile molle dans les grands fonds marins

• t100 est défini dans le paragraphe 2.3.3.c au-dessus,

• a est un paramètre dépendant des conditions de drainage : a = 2 avec drainage aux deux
extrémités avec drain latéral pour l’essai consolidé non-drainé, et a = 16 pour l’essai
consolidé drainé.

Nous utilisons une vitesse de 0,009 mm/minute pour les essais consolidés non-drainés et une
vitesse de 0,0012 mm/minute pour l’essai consolidé drainé.

2.3.5. Cisaillement

Le cisaillement consiste à augmenter le déviateur jusqu'à la rupture de l'éprouvette. Ce dernier


peut être obtenu par augmentation ou diminution de la contrainte axiale ou radiale ou bien par une
combinaison de ces procédures : les chemins de contraintes sont différents. Les essais réalisés sont
des essais de compression à contrainte latérale constante en conditions drainée ou non-drainée.

2.4. Analyse des résultats obtenus des essais triaxiaux

Onze écrasements triaxiaux ont été réalisés récapitulés dans le tableau 2-1 ci-dessous. Les
contraintes de confinement varient de 12 à 145 kPa pour dix essais. Un essai complémentaire sous
491 kPa a aussi été effectué. Ces essais nous permettent de confirmer que la procédure
Recompression est adéquate pour l’argile « D ». Les valeurs de résistance au cisaillement non-drainé,
cu et l’angle de frottement effectif de l’argile « D » sont caractérisées.

Nom Profondeur Type σ'c cu εvf φ


Tronçon M
d’essai (m) d’essai (kPa) (kPa) (%) (degré)

T1 11,70 – 12,83 CU_NC 111 51 7 1,14 29


T2 11,83 – 11,96 CU_NC 111 48 7 1,33 33
11,99 – 12,11 Tronçon 1
T3 CU_NC 145 62 7 1,33 33
12,11 – 12,23 (11,7 m -
T4 CU_NC-SC 52 29 5 1,33 33
12,7 m)
T5 12,23 – 12,53 CU_SC 23 24 2,5 1,33 33
T6 12,35 – 12,47 CU_SC 12 24 3 1,55 38

T7 7,83 – 7,95 CU_SC 25 22 2,5 1,55 38


T8 7,95 – 8,07 Tronçon 2 CU_NC-SC 54 29 5 1,33 33
T9 8,07 – 8,19 (7,7 m – 8,7 CU_NC 111 50 7 1,3 32
T10 8,19 – 8,31 m) CD_NC 81 89 30 1,3 32
T11 8,37 – 8,49 CU_NC 491 240 7 1,2 31

Tableau 2-1: Bilans d’essais triaxiaux effectués au Laboratoire 3S-R

Note : CU_NC : comportement du sol consolidé non drainé et du sol normalement consolidé,

- 77 -
Chapitre 2

CD_NC : comportement du sol consolidé drainé et du sol normalement consolidé, CU_SC :


comportement du sol consolidé non drainé et du sol surconsolidé et CU_NC-SC : comportement du
sol consolidé non-drainé lors du passage comportement surconsolidé/ normalement consolidé,

M : la droite présente l’état critique dans le plan q-p’ si on suppose une cohésion effective nulle.

2.4.1. Comportement normalement consolidée

Pour déterminer le profil de la cohésion non-drainée, l’angle de frottement et encore le module


d’Young non-drainé, nous avons effectué les essais triaxiaux non-drainés sur l’argile « D », dans un
domaine de contrainte supérieur à la contrainte en place (σv’) mais en évitant des contraintes trop
élevées. La contrainte effective varie entre 50 kPa et 150 kPa. En faisant l’hypothèse qu'une argile
normalement consolidée est sans cohésion effective, nous pouvons déterminer une valeur de l’angle
de frottement φ’ pour chaque essai et étudier la corrélation avec la contrainte de consolidation dans
l’essai triaxial. Les résultats d’essais sont présentés dans les différents diagrammes contrainte-
déformation (q, p), (q, ε1) et (∆u, ε1) avec q : déviateur, p : contrainte moyenne, ε1 : déformation
axiale, ∆u la pression interstitielle (figure 2-11).
140 140
∆u (kPa)
q (kPa)

120 T3 120

T3
100 100
T9
T2
80 80
T9
T2
60 60
T2 CU, P' = 111 kPa
40 T3 CU, P' = 147 kPa 40
T2, CU, p' = 111 kPa
T9 CU, P' = 111 kPa
T3, CU, p' = 147 kPa
20 20 T9, CU, p' = 111 kPa
ε1 (%) ε1 (%)
0 0
0 5 10 15 20 0 5 10 15 20

160 1
T2, CU, p' =111 kPa
q / σ'c
q (kPa)

140 T3, CU, p' =147 kPa


T9, CU, p' =111 kPa 0.8
120

100 0.6
80
M = 1, 33
60 ϕ = 330 0.4
T2, CU, Tronçon 1
T3, CU, Tronçon 1
40 T9, CU, Tronçon 2
0.2
20
p' (kPa) p'/ σ'c
0 0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4

Figure 2-11 : Essais triaxiaux dans le domaine normalement consolidé

- 78 -
Comportement d’une argile molle dans les grands fonds marins

Pour les trois essais T2, T9 (contrainte de confinement effective de 111 kPa) et T3 (contrainte de
confinement effective de 147 kPa), nous avons noté que :

- les « pics » dans le plan (q, ε1) des essais T2, T3 et T9 sont apparus suite à des localisations
qui se sont développées assez prématurément aux environ de 7% de déformation axiale. Ces
localisations sont également bien visibles dans le plan des contraintes (q, p’),
particulièrement pour certaines courbes qui laissent apparaître une chute brutale du déviateur,

- les résultats du plan (∆u, ε1) nous montrent une augmentation progressivement de la pression
interstitielle jusqu’au palier en grandes déformations, vers 15 à 20% de déformation axiale.

Le comportement de l'argile de « D » apparaît identique pour les essais T2, T9 (avec la même
contrainte de confinement). Nous trouvons que dans le domaine normalement consolidé, les chemins
de contraintes présentent une forme classique orientée vers l'origine. En supposant avoir une cohésion
effective nulle, l’état critique dans le plan (q’, p’) est présenté par la droite M = 1,33 passant par 0, ce
qui correspond à un angle de frottement important φ’ = 33°.

Nos résultats obtenus dans une série d’essais triaxiaux confirment que les caractéristiques de
l’argile « D » sont tout à fait comparables à celles des argiles normalement consolidées intactes
obtenues par Biarez et Hicher (1994).

Les deux essais T4 et T8 ont été effectués avec les contraintes de consolidation de 52 (kPa) et de
54 (kPa) respectivement, c'est-à-dire au voisinage de la transition entre le domaine normalement
consolidé et le domaine surconsolidé (figure 2-12).
60 60
q (kPa)

Pression interstitielle ∆u (kPa)

q (kPa)

T4, q
50 50
T8, q

40 40
T4,∆u
30 T8,∆u 30

20 T4, ∆u - ε1 20 T4 T8
T8, ∆u - ε1
T4, q - ε1 Tronçon 1, T4, p' = 52 kPa
10 T8, q - ε1 10 Tronçon 2, T8 p' = 54 kPa
ε1 (%) p' (kPa)
0 0
0 10 20 0 10 20 30 40 50 60

Figure 2-12 : Essais au voisinage de la transition entre domaine NC et domaine SC

Nous trouvons que les courbes (q, p), (q, ε1) et (∆u, ε1) pour l’essai T4 sont très proches de celles
de l’essai T8. Les pics des courbes déviateur-déformation axiale sont plus prononcés que dans les
essais T2, T3 et T9 précédents et ils sont apparus à des déformations axiales d’environ 7%. La pente
de la droite M est très forte, de l’ordre de 1,55, ce qui donne un fort angle de frottement (φ’ = 38°) en
supposant la cohésion effective égale à 0.

- 79 -
Chapitre 2

2.4.2. Comportement de l’argile surconsolidée

Afin d’identifier le comportement du sol surconsolidé, nous avons réalisé les essais triaxiaux T5,
T6 et T7 avec la procédure dite de Recompression. Les contraintes de consolidation sont donc faibles
et égales à 22 kPa, 12 kPa, et 24 kPa respectivement. Les chemins de contraintes obtenus sont
quasiment verticaux dans le plan (p-q) montrant ainsi que le comportement du sol est quasi-élastique
avant d'atteindre la rupture. Les « pics » sont bien marqués et ces chemins décroissent ensuite pour
attendre un palier dans plan (q, ε1) présenté la figure 2-13. Pour les trois essais, un pic de déviateur
maximum qmax apparaît égal à 48 kPa. Nous constatons que pour une faible déformation (inférieures à
1%), le comportement est linéaire et semble indépendant de p’o. De même, les pressions interstitielles
maximales atteignent un palier pour une déformation supérieure à 2%.
60 30

∆u (kPa)
q (kPa)

50 25

40 20

30 15
T5, CU, p' = 22 kPa
20 T6, CU, p' = 12 kPa 10
T7, CU, p' = 22 kPa
T5, CU, p' = 22 kPa
10 5 T6, CU, p' = 12 kPa
T7, CU, p' = 22 kPa
ε1 (%) ε1 (%)
0 0
0 5 10 15 0 5 10 15

60 4
T5, CU, Tronçon 1
q / σ'c
q (kPa)

T6, CU, Tronçon 1 3.5 T5, CU, Tronçon 1


50
T7, CU, Tronçon 2 T6, CU, Tronçon 1
3 T7, CU, Tronçon 2
40
2.5

30 2

1.5
20
1
10
0.5
p' (kPa) p'/ σ'c
0 0
0 10 20 30 40 50 60 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4

Figure 2-13 : Essais dans le domaine surconsolidé

Nous trouvons également que la déformation axiale (εfv) est toujours inférieure à 3%. Cela
signifie que le choix de la procédure de Recompression est adéquat (Ladd, 1991, 2004). Les
différentes courbes d'essais ont été normalisées par rapport à la contrainte de consolidation. Les
différentes courbes concernant les tronçons (7,7-8,7 m) et (11,7-12,7 m) sont toujours voisines,
traduisant ainsi l'homogénéité du dépôt.

- 80 -
Comportement d’une argile molle dans les grands fonds marins

2.4.3. Comportement drainé

Nous avons effectué un essai consolidé drainé T10 avec une contrainte de consolidation de 80
kPa pour l’argile dans le but de tester son comportement drainé. Cet essai a été réalisé avec une
vitesse très faible d'écrasement (0,0012 mm/minute) et a été poussé jusqu'à 30% de la déformation
axiale. Nous constatons en effet que les déformations volumiques sont importantes. Pour une
déformation axiale de 30%, nous n'atteignons pas de palier dans la représentation (q, ε1) ainsi que
dans celle (εv, ε1) (figure 2-14). Ce type de courbe est souvent rencontré pour les argiles très molles,
qui présentent des très fortes variations de volumes lors de l'écrasement.
200 30 200

(cm3)

q (kPa)
q (kPa)

180 180

V
160 ε 160
q - ε1
140 140
20
120 120

100 εv - ε1 100

80 80
10
60 60

40 q - ε1 40
εv - ε1
20
εa (%)
20
p' (kPa)
0 0 0
0 10 20 30 0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200

Figure 2-14 : Essai de consolidation drainé

2.4.4. Différents comportements d’argile « D »

Les figures 2-15 et figure 2-16 suivantes correspondent à la synthèse des différents essais
effectués au laboratoire 3S-R réalisés sur les deux tronçons (7,7-8,7 m) et (11,7-12,7 m) de carotte
DA-065 sur le site « D ». Pour valider le comportement normalement consolidé, nous avons réalisé un
essai sous forte contrainte de confinement afin de le comparer avec les résultats précédents (Essai
noté T11) et un essai de consolidation drainé (noté T10) pour vérifier son comportement : l'angle de
frottement effectif ϕ de 33° pouvait apparaître comme fort pour une argile très plastique.

Concernant la pente de la droite M dans le chemin q-p pour cette argile, la valeur de M est bien
confirmée à 1,33 si la contrainte confinement est inférieure de 150 (kPa), et égale à 1,25 si la
contrainte de confinement vaut 500 kPa. L’ensemble des essais illustre bien la différence entre le
comportement surconsolidé et normalement consolidé. Dans le domaine normalement consolidé, nous
constatons que les valeurs cohésion non-drainée augmentent linéairement en fonction de la contrainte
de consolidation, donc, avec la profondeur, comme les essais pénétrométriques in-situ le montrent.

De plus, ces essais permettent également de déterminer les cohésions non-drainées ainsi que
l'angle de frottement effectif. Dans le plan ( q-p’), par la droite de pente, nous avons :

M = 6.sinϕ / (3 – sinϕ), soit, sinϕ = 3M / (6 + M) (2-4)

Et nous obtenons un angle de frottement effectif important variant entre 31 et 34 degrés.

- 81 -
Chapitre 2

600
q (kPa)

q = σ1−σ3

p' = ( σ1 + 2∗ σ3 ) / 3
500
− Tronçon 1 (11,7m - 12,7m)

− − Tronçon 2 (7,7m - 8,7m)


400
T1CU,remanié, P'1c = 111 kPa,

M= 1.25 T2CU, P'2c = 111 kPa,


=> ϕ = 31° T3CU,P'3c = 147 kPa,
300
T4CU,P'4c = 52 kPa,
NC T5CU, P'5c = 22 kPa,

T6CU,P'6c = 12 kPa,
200
T11
M= 1.33 T7CU, P'7c = 24 kPa,
ϕ = 33° T8CU, P'8c = 54 kPa,
T10
100 T9CU, P'9c = 111 kPa,

SC T10CD, P'10c = 80 kPa


T6 T1 T3
T2
T11CU, P'11c = 485 kPa,
T9
0
T5 T4
0 100 200 300 400 500 600
T7 T8
p' (kPa)

Figure 2-15 : Courbes q-p’ des essais triaxiaux avec l’argile sur le site « D »
180

160 T10 ,draine


M = 1.34 => ϕ = 330 T1CU, remanié, P'1c = 111 kPa,
140 T2CU, P'2c = 111 kPa,
NC T3CU,P'3c = 147 kPa,
T4CU,P'4c = 52 kPa,
120
T5CU, P'5c = 22 kPa,
T6CU,P'6c = 12 kPa,
100
q (kPa)

T3 T7CU, P'7c = 24 kPa,


T8CU, P'8c = 54 kPa,
T1
80 T9 T9CU, P'9c = 111 kPa,
T2 T10CD, P'10c = 80 kPa
Domaine SC
60

40
T4
T6
20
T5 T7
T8
0

0 20 40 60 80 100 120 140 160 180

p' (kPa)

Figure 2-16 : Courbes q –p’ des essais triaxiaux avec faible contrainte de confinement (< 150 kPa)

Les courbes déviateur-déformation axiale montrent les deux comportements d’argile


normalement consolidée et d’argile surconsolidée. Nous retrouvons le pic bien marqué dans la partie

- 82 -
Comportement d’une argile molle dans les grands fonds marins

du comportement du sol surconsolidé. Les valeurs de pressions interstitielles importantes sont donc
présentées sur la figure 2-17. Même passé le pic de contrainte, les pressions interstitielles continuent à
croître légèrement, ce qui explique que les chemins de contrainte descendent sur la surface limite dans
le plan p-q.
140 140
T1CU, rémanié P'1c = 111 kPa,
q (kPa)

T2CU, P'2c = 111kPa,

Pression interstitielle (kPa)


T3CU,P'3c = 145 kPa,
120 T3 120 T4CU,P'4c = 52 kPa,
T5CU, P'5c = 22 kPa,
T1 T6CU,P'6c = 12 kPa, T3
100 100 T7CU, P'7c = 24 kPa,
T8CU, P'8c = 54 kPa,
T9
T9CU, P'9c = 111 kPa T2
80 80
T9
T2

60 60 T1
T4
T8
T7 T8
40 40 T4
T6
T5
T7
20 20
εa (%) εa (%)
T5
T6
0 0
0 10 20 0 10 20

Figure 2-17 : Courbes effort- déformation et pression interstitielle-déformation

Plusieurs types de normalisation des nos easais peuvent être considérés. Nous avons choisi de
normaliser ici les différents essais par la contrainte de consolidation appliquée σ'c. Tous les essais
partent alors de l'axe « p/σ'c » avec la valeur 1.
4 4
q/σ'c

T1CU,remanié, P'1c = 111 kPa,


T2CU, P'2c = 111 kPa, OCR = 4

q/σ'c
T3CU,P'3c = 145 kPa,
OCR = 4 T4CU,P'4c = 52 kPa,
3 T6
3 T5CU, P'5c = 22 kPa,
T6CU,P'6c = 12 kPa, T6
T7CU, P'7c = 24 kPa,
T8CU, P'8c = 54 kPa,
T9CU, P'9c = 111 kPa, OCR = 2
T10CD, P'10c = 80 kPa
2 T5 OCR = 2 2 T11CU, P'11c = 485 kPa, T5

T7 T7

T4 OCR = 1
1 T8 1 T4,T8
OCR = 1 T1
T1,T2,T3,T9,T11 T9 T2
T11

εa (%) p'/ σ'c T3


0 0
0 10 20 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4

Figure 2-18 : Normalisation des essais

Nous obtenons des valeurs de q/σ’c voisines de 1 pour les échantillons normalement consolidés.
Par contre, les valeurs pour les éprouvettes surconsolidées sont généralement supérieures à 1 (figure
2-18). Les valeurs de degré de surconsolidation sont estimées en prenant une contrainte de
préconsolidation en place σ'pc de 50 kPa.

- 83 -
Chapitre 2

2.4.5. Consolidation isotrope

Les différents échantillons ont été suivis lors de la consolidation. La teneur en eau initiale et les
variations de volumes lors de la consolidation sont mesurées. Il est alors possible de tracer le
comportement isotrope des échantillons avant écrasement et la courbe indice des vides-contrainte
moyenne à l’état critique (obtenu quand l’échantillon est à rupture) comme illustré en figure 2-19.
4

3.5
Indice des vides e

isotrope
2.5 critique

2
consolidation isotrope, tronçon 1
consolidation isotrope, tronçon 2
1.5
état critique tronçon 1
état critique tronçon 2
1 0 1 2 3
10 10 10 10
σ (kPa)

Figure 2-19 : Consolidation isotrope

Nous trouvons que les contraintes de préconsolidation confirment la valeur de 50 kPa notée sur le
tracé des essais dans le plan e-logσ.

2.4.6. Corrélations entre la cohésion non-drainée et le module d’Young

La figure 2-20 illustre la corrélation entre la cohésion non-drainée cu et le module d’Young E,


ainsi que celle entre la cohésion non-drainée et la contrainte de confinement définies à partir des
essais triaxiaux.
70 7000
Module d'Young Eu (MPa)

60 6000
50 5000
Cu (kPa)

40 4000
Cu = 0,3 σ'c + 16 Eu = 96.Cu + 630
30 3000
20 2000
10 1000
0 0
0 50 100 150 200 0 20 40 60 80
σ 'c (kPa) Cohésion non drainée Cu( kPa)

Figure 2-20 : Corrélation entre Cu, Eu et σ'c

Nous trouvons les corrélations suivantes :

Le module d’Young très faible : Eu (kPa) = 130.cu (kPa) +1500 (2-5)

- 84 -
Comportement d’une argile molle dans les grands fonds marins

De même, pour la cohésion non drainé cu (kPa) = 0,36. σ'v (kPa) + 10 (2-6)

Ainsi, cu (kPa) = 1,44 z + 10 (z : profondeur unité mètre) (2-7)

2.4.7. Corrélation de la cohésion non- drainée avec le degré de surconsolidation.

La figure 2-21 nous présente une corrélation du rapport (cu/σ’v) avec le degré de surconsolidation
(OCR) : le rapport (cu/σ’v) augmente linéairement avec le logarithme du degré de surconsolidation.
Ces résultats sont en accord avec ceux présentés par Ladd (1991) avec la procédure SHANSEP. La
courbe les représentant se situe en dessous de celle obtenue par la procédure de recompression

1,5

1
Cu / σ1'

0.5
0.4

0.3 Recompression L3S DALIA


Recompression James Bay sensitive marine
SHANSEP AGS Plastic Marine
0.2
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
OCR

Figure 2-21 : Relation entre cu/σ’v et OCR

2.5. Paramètres de compressibilité à l’oedomètre

Afin de caractériser la compressibilité, l’indice de compressibilité, l’indice de gonflement ainsi


que la préconsolidation initiale du sol, nous avons effectué une série d’essais œdométriques. Pour
cela, plusieurs essais oedométriques ont été réalisés sur les deux tronçons de l’argile « D » :

- essais classiques avec chargement par palier,

- essais à vitesse de déformation constante avec mesure du rapport des contraintes Ko,

- essais sur du matériau remanié.

Dans cette section, nous décrirons d’abord les procédures expérimentales et puis nous
présenterons la synthèse de l'ensemble des résultats.

2.5.1. Procédure expérimentale de l’essai oedométrique classique

Les échantillons ont été confectionnés par carottage, à partir des tranches cylindriques d'une
épaisseur d'environ 30 mm et de diamètre 110 mm, coupées à la scie à métaux dans les carottes
cylindriques STACOR à notre disposition. Cette opération est assez délicate, car les chocs sur le
matériau peuvent fortement perturber l'état des sédiments. Une fois prélevées, la tranche est disposée
horizontalement sur une surface non absorbante, afin d'éviter une modification importante de la teneur

- 85 -
Chapitre 2

en eau naturelle. Un carottier (diamètre 70 mm, épaisseur de la paroi 1 mm), dont le bord inférieur est
très affilé, a été poussé délicatement dans le sol contenu dans la tranche de la carotte, en prenant soin
d'avoir à tout instant une surface bien horizontale. Une fois que cette opération est effectuée, le sol en
excès en haut et en bas du carottier est retiré en découpant les bases supérieure et inférieure à l'aide
d'un fil de fer très fin (section de diamètre égale à environ 0,5 mm). Ces portions de sol ont été
utilisées pour la mesure de la teneur en eau et sont illustrées dans la figure 2-2 précédentes.

La charge est appliquée à l’échantillon au moyen d’un bras de levier équilibré maintenant la
contrainte verticale constante, pendant la durée du palier. La durée des paliers de chargement,
effectués dans la gamme 5 kPa -1000 kPa, a été fixée à 24 heures (AFNOR NP 94-090-1). Elle assure
la dissipation de la surpression du fluide interstitiel ∆uw, due à l'application de la charge, et
l'établissement de l'état de contrainte effective dans le matériau. Nous avons effectué des essais
oedométriques en chargement et déchargement-rechargement sur des éprouvettes de 7 cm diamètre et
de 11,81 mm de hauteur.
3.5 3.5
σ'p = 50 kPa

3 3
σ'p = 30 kPa
Indice de vides e

Indice de vides e

cc = 1,5
2.5 cs = 0,2 2.5
Intact
Remaniée
sakellariou _ceiba
2 2 Le . T_ceiba
cc = 0,92

1.5 1.5
Intact
Remaniée
cs = 0,23
1 1
1 10 100 1000
1 10 100 1000
σ'1 (kPa) σ'1 (kPa)

Figure 2-22 : Courbes de consolidation d’essais oedométriques classiques

Les résultats des essais œdométriques classiques effectués sont présentés sur la figure 2-22a, en
termes de courbes de variation de l'indice des vides en fonction de la contrainte verticale appliquée.
En analysant l'évolution de la courbe de consolidation, la déformation finale pour chaque palier de
chargement est ensuite déterminée, et la relation contrainte-déformation du matériau (courbe de
compressibilité) établie. Les chargements effectués par paliers sont fonction de la contrainte effective
in situ σ’v. Nous pouvons alors déterminer la contrainte de consolidation σ’p que nous comparons à la
contrainte effective σ’v en place pour caractériser le degré de surconsolidation OCR. Nous
déterminons la compressibilité du sol caractérisé par l’indice de compressibilité Cc et l’indice de
gonflement Cs.

A partir du poids volumique, nous déterminons la contrainte verticale effective in-situ


correspondant à la profondeur de l'échantillon, soit σ’v = 50 kPa. La contrainte de consolidation
estimée à partir des courbes oedométrique est σ’p = 50 kPa pour l’argile intacte et σ’p = 30 kPa pour

- 86 -
Comportement d’une argile molle dans les grands fonds marins

l’argile remaniée. Les indices de compressibilité et de gonflement sont respectivement Cc = 0,92 et Cs


= 0,23, soit un rapport CC/CS = 4 pour l'argile remaniée. En ce qui concerne l’argile intacte, nous
trouvons que l’indice de compressibilité a une valeur plus forte (Cc = 1,5), celui de gonflement valant
0,2, soit un rapport CC/CS = 7,5. Ce dernier rapport est évidemment un peu fort si nous la comparons
avec la valeur classiquement obtenue en mécanique des sols (l’observation montre généralement Cs =
Cc/4 à Cs = Cc/6). Dans d'autres sites d'argile de grands fonds, on obtient des coefficients de
compressibilité Cc compris entre 1,4 et 1,6 pour les sédiments plus superficiels (carotte 1) et vaut
environ 2 pour les sédiments plus profonds (carotte 2) pour l’argile du site C. Les valeurs de Cs sont
égales à 0,2-0,25. Nous avons trouvé que ces valeurs semblent les mêmes pour l’argile « D » (figure
2-22). Ces valeurs sont typiques des argiles de forte plasticité (Schlosser, 1988).

2.5.2. Essais à vitesse de déformation constante avec mesure de Ko

Pour compléter les essais oedométriques classiques, nous avons effectué des essais
oedométriques avec mesure du coefficient Ko pour mieux comprendre le comportement de sédiments
des grands fonds marins (figure 2-23).

Anneau dynamomètre

Cellule et bague d’essai


LVDT oedométrique

Figure 2-23 : Essai oedométrique instrumenté, CRS (Constant Rate Speed)

a. Description du matériel utilisé


L’oedomètre employé comprend plusieurs éléments :

- un ordinateur de pilotage,

- une carte d’acquisition PCI 20428 « Intelligent Instrumentation »,

- une presse qui exerce une force axiale sur l’échantillon cylindrique par l’intermédiaire d’un
piston,

- une cellule oedométrique dans laquelle on place l’échantillon,

- un capteur de force (jauge d’extensométrique) et un capteur de déplacement,

- 87 -
Chapitre 2

- une bague oedométrique instrumentée permettant de déterminer la contrainte radiale

- un boîtier de commande auquel sont reliées les différentes parties du système et constituant
ainsi la partie centrale de l’expérience. En effet, ce boîtier contrôle directement la presse et
les capteurs et communique avec l’ordinateur par l’intermédiaire de la carte d’acquisition de
données.

b. Description de l’essai
Un échantillon représentatif de la couche de sol compressible est placé au sein de la bague
oedométrique. Cette bague est très rigide de sorte qu’il n’y ait pas déformations latérales. Aux
extrémités supérieures et inférieures, nous trouvons des pierres poreuses constituant des filtres, qui
permettent le drainage des deux faces de l’échantillon. Nous exerçons une pression par l’intermédiaire
d’un piston. L’essai est effectué à vitesse constante de 0,0012 mm/minute. Il faut que :

- la hauteur de l’échantillon soit grande vis à vis de la dimension des grains, pour que l’on
puisse admettre que la répartition des charges est homogène,

- le diamètre de l’échantillon soit grande vis à vis de sa hauteur, pour que l’effet des
frottements sur les parois latérales puisse être négligé,

- l’échantillon ne soit pas trop épais pour que le drainage soit effectif.

Un capteur de déplacement de type LVDT mesure les déplacements du piston et donc les
variations d’épaisseur de l’échantillon (tassement ou gonflement). Un capteur de force (anneau
dynamomètre et jauge d’extensométrie) permet de connaître la force et donc la contrainte axiale σ1
imposée par le piston sur l’échantillon. Enfin, un capteur (jauge d’extensométrie) permet de connaître
la contrainte radiale σ3 que subit l’échantillon dû à la contrainte axiale imposée.

Cet essai consiste donc en la compressibilité d’un sol fretté latéralement. Nous avons ainsi un
essai où l’on impose une sollicitation en dé formation ε1 ≠ 0, ε2 = ε3 = 0. Et on mesure une réponse en
contrainte σ1 ≠ 0 ; σ2 = σ3 ≠ 0. En faisant la supposition que le comportement du sol peut être
représenté par l’élasticité linéaire, nous définissons le module oedométrique par :

 ∂σ  ∆h
E oed =  1  ou ε1 = (2-8)
 ∂ε1 ε 2 =ε3 he

σ1 - ν ( σ 2 +σ 3 ) σ -2νσ 3
D’après la loi de Hooke : ε1 = et comme σ 2 = σ 3 ⇒ ε1 = 1 (2-9)
E E

σ 3 - ν(σ1 + σ 2 )
ε3 = 0 = (2-10)
E
σ3 ν σ 1- ν
Nous déduisons que = et 1 = E (2-11)
σ1 1-ν ε1 (1+ ν)(1-2ν)

1- ν
Donc, le module oedométrique est : E oed = E. (2-12)
(1 + ν) (1 - 2ν )

- 88 -
Comportement d’une argile molle dans les grands fonds marins

ν
et le coefficient K0 est : K 0 = (2-13)
1- ν
c. Résultats obtenus
Nous avons effectué deux essais sur deux tronçons pour bien définir les paramètres de
compressibilités et le coefficient Ko de pression des terres au-repos. Cet essai utilise un déplacement
imposé à vitesse constante (la vitesse de déformation est de 0,8 10-6 s-1) et εr = 0. L'essai 1 a été
effectué sur le tronçon 7,7-8,7 m et l'essai 2 sur le tronçon 11,7-12,7 m.

4 700

3.5 600

500
de vides e

σ3 (kPa)
. 400
2.5
Indicedes

Ko = 0,48
300
Indice

2
200
Kur = 0,21
1.5 100 CRS1 intact
CRS1 intact
CRS 2 intact
CRS 2 intact
1 0
1 10 100 1000 200 400 600 800 1000 1200
σ (kPa) σ1 (kPa)

Figure 2-24 : Courbes de l’indice des vides des essais oedométrique CRS

Pour l’essai 1, nous trouvons Ko très faible ce que peut-être dû au frottement de piston et la
bague énorme. Dans l’essai 2, la valeur de Ko obtenue est égale à 0,48, en accord avec ce que nous
pouvons attendre d’une argile molle. Cette valeur est aussi en accord avec l’argile GDG avec Ko =
0,45-0,55 (Puech, 2005) et bien en accord avec la formule de Jaky : Ko = 1 - sinϕ’ = 0,45 (ϕ’ = 33°).
Nous avons trouvé une valeur de Kur (facteur de contrainte en condition déchargement-rechargement)
égale à 0,21 (figure 2-24).

Nous pouvons constater que la compressibilité de l’argile « D » est très importante avec des
indices de compressibilité variant de 1,5 à 2 et l’indice de gonflement de 0,1-0,2.

2.5.3. Evaluation des paramètres de compressibilité de l’argile « D »

Nous avons réalisé les différentes expérimentations afin de caractériser la compressibilité du sol,
par les indices de compressibilité Cc et les indices de gonflement Cs. L’ensemble d’essais
œdométriques est clairement illustré par la figure 2-25. Nous trouvons aussi que la contrainte de
consolidation estimée à partir de courbes de compression σ’p est de l’ordre de 50 (kPa) pour l’argile
intact en accord avec la contrainte verticale effective in situ de σ’v = 50 (kPa). Ainsi, cette argile est
normalement consolidée.

- 89 -
Chapitre 2

Figure 2-25 : Courbes e-logσ et log (1+e)-logσ

Pour l’argile D intacte, l’indice de compression est très élevé, de 1,5 à 2, tandis que l’indice de
gonflement est de 0,1 à 0,23, soit un rapport CC/CS de 7,5 à 10. Ce dernier est nettement fort si nous le
comparons avec la valeur classiquement obtenue en mécanique des sols de 4 à 6 pour des argiles
remaniées. Si nous utilisons la formule de Skempton pour les sols remaniés : Cc = 0,009 (wl –10) =
1,26 et pour les sols intacts Cc = 0,009 (wl –13) = 1,23 : ces valeurs sont faiblement inférieures à
celles obtenues l’argile « D » (1,5 à 2) et largement supérieures à celle de l’essai sur l’argile « D »
remaniée (Cc = 0,92).
Indice des vides e + 1
Indice des vides e

Figure 2-26 : Courbes e-log(p’) et log (1+e)-log p’ et consolidation isotrope

A partir des courbes de compression (charge-décharge), nous pouvons aussi déterminer les
paramètres de modèle SSM (voir l’annexe A2) en Plaxis qui sera utilisé ultérieurement :

- l’indice de compression λ* = 0,434.Cc / (1 + eo) donc λ* = 0,15 à 0 ,2

- l’indice de gonflement κ* = 2.0, 434. Cs / (1 + eo) donc κ* = 0,02 à 0,04

soit le rapport λ* / κ* = 3 à 7

- 90 -
Comportement d’une argile molle dans les grands fonds marins

Dans le plan e-log(p') les courbes de compressibilité ne sont pas linéaires : comme suggéré par
Butterfield (1979) et Chai et al., (2004), le tracé dans le plan ln(e+1)-ln(p’), qui correspond à utiliser
des grandes déformations, permet d'obtenir une droite de compressibilité pour les matériaux de très
forte compressibilité (figure 2-26).

2.5.4. Corrélations

La figure 2-27 ci-dessous nous montre la relation entre le module l’oedométrique et la contrainte
verticale in-situ pour l’argile D. Ici, nous avons :

- Eoed = 9 σ’v donc Eoed = 36.z (z : profondeur, unité mètre) pour l’argile intacte, (2-14)

- Eoed = 13,3 σ’v donc Eoed (kPa) = 43,2.z . (2-15)

(z : profondeur en mètre) pour l’argile remaniée,

Ces relations nous confirment que le module oedométrique de ce type d’argile est très faible.
Cela entraîne un tassement très élevé des ouvrages. De plus, la relation du module oedométrique en
fonction de la profondeur est un moyen utile pour définir le module à utiliser dans la pratique pour les
argiles des grands fonds.

12000
Classique_D remaniée Eoed = 13,3. σ
Classique_ D Intacte
10000
CRS1_v=0,0012mm/minute_Ko2_intact
CRS2_v= 0,0012mm/minute_Ko1_intact
8000 CRS3_v=0,004mm/minute_Intact_Gmax
Eoed (kPa)

CRS4_v=0,004mm/minute_Remanié_Gmax

6000
Eoed = 9. σ
4000

2000
CRS : constant rate speed
0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 1200
σ (kPa)

Figure 2-27 : Relation entre Eoed et la contrainte verticale appliquée

La figure 2-28 présente les profils d’indice de compression et de consolidation de l’argile « D ».


Nous trouvons d’une part que la valeur de l’indice de compression Cc est très importante et de l’ordre
de 1,5-2. D’autre part, nous avons trouvé que le coefficient de consolidation Cv est perturbé et faible
mais il semble diminuer selon la profondeur (Cv égale environ 6 m2/année et 3 m2/année). Ces valeurs
conduisent à de faibles perméabilités du sol mou et à des temps de consolidation très élevés. L’indice
de compression nous montre l’argile semblent être bien organisés. Les essais font état d'une bonne
répétitivité, l’indice de compression d'une certaine fiabilité de la procédure expérimentale adoptée.

- 91 -
Chapitre 2

Figure 2-28 : Indice de compression et indice de consolidation d’argile « D »

2.6. Mesure de modules en petites déformations

Il existe plusieurs méthodes pour déterminer les modules en petites déformations : la colonne
résonante, les « bender elements » ou les « shear-plates transducers ». La méthode de la colonne
résonante est très complexe et demande plusieurs essais pour déterminer ce module. Les deux autres
méthodes utilisent normalement des matériaux piézo-électriques et sont employées fréquemment.

Nous présentons dans cette section les essais utilisant les « bender éléments » pour mesurer le
module de cisaillement en petites déformations. La mesure est basée sur la transmission d’un signal
mécanique à travers un échantillon cylindrique, les émetteurs et récepteurs étant montés, par exemple,
dans les embases d’un appareil triaxial et/ou œdométrique. L’interprétation courante des essais part
généralement de l’hypothèse d’une transmission d’onde plane entre les transducteurs : on mesure le
temps de vol d'une onde de cisaillement entre le pied et la tête de l'échantillon. Cette hypothèse est
simple et ne reflète pas complètement la réalité (effet des parois, de la dispersion, etc…). Il en résulte
une incertitude substantielle quant aux mesures. Pour une description détaillée de cette technique,
nous pouvons citer plusieurs études de Sharifipour (2006), Arroyo et al., (2006), Yun et Santamarina
(2005), Flavigny (1994, 1997), Bourgeois (1997), Burland (1989), et etc.

- 92 -
Comportement d’une argile molle dans les grands fonds marins

Figure 2-29 : Essai de petite déformation (bender)

En effet, il existe une relation entre la vitesse de l’onde de cisaillement mesurée à l’aide de ces
matériels et le module de cisaillement.

G = ρ * Vs2 (2-16)

ρ : densité du sol et Vs : vitesse de propagation de l’onde de cisaillement.

La figure 2-29 montre l’essai avec bender élements et la figure 2-30 montre un exemple de signal
d’élément bender. Nous avons effectué deux essais oedométriques avec bender élements sur l’argile
« D » intacte et remaniée. L’objectif de ces essais est de déterminer les modules de cisaillement en
petite déformation et de comparer avec les résultats obtenus à partir d’essais oedométriques et
d’essais triaxiaux. Concernant le module de cisaillement en faible déformation Gmax, nous retrouvons
une valeur très faible.

Figure 2-30 : Signal d’élément Bender

La corrélation Gmax et Eoed présente dans la figure 2-31 : Gmax = 18* Eoed pour l’argile intacte et
Gmax = 3,3 * Eoed pour l’argile remaniée

- 93 -
Chapitre 2

50000
y = 23,863x - 2093,6
R 2 = 0,979
40000 périod 0,2_intact
périod 0,1_intact
argile remaniée
G max (kPa)

30000

y = 14,905x + 1808,3
20000 R 2 = 0,9249

10000 y = 3,3x + 2464,6


R 2 = 0,978

0
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000

Eoed (kPa), σ 1< 300 kPa

Figure 2-31 : Corrélation Gmax et Eoed.

2.7. Bilan du comportement de l’argile « D »

Les conclusions que nous pouvons tirer des différents essais effectués sur l'argile provenant des
grands fonds marin du site « D » sont les suivantes :

- Une très forte plasticité. L’indice de plasticité IP est environ de 80–100% à 10 m de


profondeur,

- Un poids volumique très faible de 13,5 à 14,0 kN/m3 sur la tranche 7,7 - 12,7 m,

- Des teneurs en eau très élevées, typiquement autour de 120-140%.

Nous présentons les comparaisons entre ces paramètres et ceux de l’argile rencontrée sur d'autres
sites Golfe de Guinée dans le tableau 2-2 ci-dessous :

Site w (%) wL (%) wp (%) IP (%) γhumide(kN/m3) γd(kN/m3) γs(kN/m3) e

« D » 120 -140 145 -150 55 -60 90-100 13,5 -14,0 5,5 -6 26 -265 3,3-3,7

GDG 100 -150 150 -200 70 -130 80-100 13 – 15 5-6 26 -26,5 3,2-4,0

Tableau 2-2 : Comparaison des paramètres physiques de sédiments grands fonds.

Nous constatons que les sédiments en mer rencontrés sur ces deux sites ont les mêmes propriétés
physiques. L’indice des vides e des sédiments est très important et varie de 3,2 à 3,7. Une faible
résistance au cisaillement à court terme se traduit par cu (cu = 20 kPa) pour un prélèvement à une
dizaine de mètres de profondeur, en accord avec l’essai au scissomètre et au fall-cône. Ceci est l’effet
de l’augmentation linéaire de cu avec la profondeur. Skempton a proposé la corrélation suivante :

- 94 -
Comportement d’une argile molle dans les grands fonds marins

cu (kPa) = (0,11+ 0,0037. IP).σv = 0,443. σ’v (kPa)


cu (kPa) = 4. z, avec z : profondeur, unité mètre) (2-18)

A une profondeur d’environ 10 m, nous avons cu = 18 (kPa). Cette valeur est en bon accord avec
les résultats obtenus. Si nous comparons avec l’argile du Golfe de Guinée, nous avons également
trouvé à 10m de profondeur, cu = 20 (kPa). A partir des résultats obtenus par les essais triaxiaux, nous
avons trouvé que l’angle de frottement effectif est important (31 - 34 degrés).

A partir des essais de laboratoire, nous avons trouvé la corrélation suivante :

cu (kPa) = 5 + 1,25. z (fall-cône et scissomètre) (2-19)

cu (kPa) = 10 + 1,16.z (à l’essai triaxial) où z est la profondeur, en mètre. (2-20)

Nous avons trouvé que le coefficient Ko de pression des terres au repos est égal à 0,48 en accord
avec la formule de Jaky : Ko = 1- sinϕ’ = 0, 45 (ϕ’ = 33°). De plus, les résultats obtenus à partir des
essais œdométriques nous fournissent un très fort indice de compressibilité (Cc égal) de 1,5 à 2. Par
contre, l’indice de gonflement Cs est faible (0,1 à 0,2). La perméabilité est faible (6.10-5-8.10-5m/jour).
L’argile « D » est un sol normalement consolidé.

Nous avons aussi déterminé une corrélation entre le module d’Young, le module d’oedométrique
et le module de petite déformation :

Eu (kPa) = 130.cu (kPa) +1500 (2-21)

Donc Eu (kPa) = 150.z + 2800 (z, profondeur, unité mètre). (2-22)

Eoed (kPa) =13, 3.σ’v (kPa) = 53,2.z (z, profondeur, unité mètre) (2-23)

Et Gmax (kPa) = 18 Eoed (kPa). (2-24)

- 95 -
Chapitre 2

3. Modélisation des essais oedométriques et des essais triaxiaux


Nous avons modélisé les essais oedométriques et triaxiaux avec le logiciel Plaxis. Ainsi, avant de
présenter ces essais dans les sections 3.3.2 et 3.3.3, nous décrivons d’abord ce logiciel.

3.1. Logiciel Plaxis

Plaxis est un logiciel d'éléments finis développé initialement à l’Université Technologique de


Delft (TUD) en 1987. Ce logiciel est de plus en plus utilisé pour les modélisations des problèmes de
géomécanique avec plusieurs modèles de comportement. Actuellement, ses deux versions les plus
utilisées sont « Plaxis » et « Plaxis 3D Foundation ».

3.1.1. Plaxis

Plaxis version 8.2 permet l’analyse de problèmes géotechnique en 2D (déformation plane ou


axisymétrique). Ce logiciel prend en compte les interfaces, le phasage de construction, avec un
générateur automatique de maillage. Plusieurs lois de comportement de sol sont disponibles :
élasticité linéaire (LE), Mohr-Coulomb (MC), Hardening Soil (HSM), Soft Soil (SSM), Soft Soil
Creep (SSCM). La prise en compte de consolidation permet de modéliser le couplage
hydromécanique. L’annexe A2 fournit les principaux détails du logiciel et des modèles.

3.1.2. Plaxis 3D Foundation

Plaxis 3DF version 1.5 permet des calculs tridimensionnels de fondations. Il reprend les mêmes
modèles de comportement que Plaxis 2D et sera utilisé dans les modélisations de comportement de
structures (chapitres 4 et 5).

3.2. Modélisation des essais œdométriques

Nous présentons ici la modélisation d’un essai œdométrique en utilisant le logiciel Plaxis en
axisymétrique. L’échantillon modélisé a la même dimension que celui de l’essai œdométrique qui est
présenté précédemment : diamètre de 70 mm et 12 mm de hauteur. La figure 2-32 ci-dessous illustre
cette dimension et son maillage modélisés par Plaxis.

Le modèle SSM a été utilisé pour modéliser les essais œdométriques classiques sur l’argile « D »
intacte et remaniée. Les paramètres sont donnés par le tableau 2-3 pour le sol remanié et celui 2-4 ci-
dessous pour le sol intact respectivement.

λ* κ*
c
φ ψ υur
kx = ky γh γd POP
Modèle
(kPa) (m/day) (kN/m )
3
(kN/m )
3 (kPa)
0,1 0,03 1 30 0 0,15 6.10e-5 0 0 20 SSM

Tableau 2-3: Paramètres de modèle SSM pour l’argile « D » remaniée

- 96 -
Comportement d’une argile molle dans les grands fonds marins

λ* κ*
c
φ ψ υur
kx = ky γh γd POP Modèle
3 3
(kPa) (m/day) (kN/m ) (kN/m )
0,15 0,02 1 33 0 0,15 6.10e-5 0 0 50 SSM

Tableau 2-4 : Paramètres de modèle SSM pour l’argile « D » intacte

A A

1 2

H = 12 mm
Y
R = 35 mm

0 X 3

Figure 2-32 : Modélisation d’un essai œdométrique et son maillage

Nous avons utilisé deux valeurs de pressions de préchargement POP (pour pre-overburden
pressure) différentes pour la modélisation du sol : 50 kPa pour le sol intacte, et 20 kPa pour le sol
remanié.

3.2.1. Calcul à long terme (drainé)

La modélisation de l’essai œdométrique a été réalisée d’abord avec le calcul à long terme
(échantillon parfaitement drainé). Avec ce choix, la pression interstitielle dans l’échantillon est nulle.
Le programme de chargement dans cette modélisation est comme suit les paliers de chargement que
nous avons réalisé avec d’essai œdométrique classique (5 kPa/ 17 kPa/ 43 kPa/ 64 kPa/ 130 kPa/ 64
kPa/ 43 kPa/ 64 kPa/ 130 kPa/ 260 kPa/ 530 kPa/ 1020 kPa).

3.2.2. Calcul non-drainé et consolidation

Après la modélisation de l’essai œdométrique dans le sol drainé, nous avons par la suite modélisé
les étapes de chargement décrites précédemment. Dans cette modélisation, nous avons effectué le
calcul non-drainé puis suivi la consolidation de chaque étape pendant 1 jour. Le programme de
chargement appliqué est le suivant :

Phase 1 : Calcul Plastique, charge = 5 kPa, Temps = 0 jour,

Phase 2 : Consolidation, charge = 5 kPa, Temps = 1 jour,

Phase 3 : Calcul Plastique, charge = 17 kPa, Temps = 0 jour,

Phase 4 : Consolidation, charge = 17 kPa, Temps = 1 jour et ….

…jusqu’à la charge finale de 1020 kPa.

- 97 -
Chapitre 2

3.2.3. Analyse des résultats

Les résultats obtenus par nos modélisations sont illustrés en figure 2-33 ci-dessous. Nous
constatons que la courbe de compressibilité est très proche de celle obtenue par la modélisation
numérique. La valeur de POP = 50 (kPa) donne la contrainte de préconsolidation du matériau. Pour
des valeurs de contraintes supérieures à la contrainte de consolidation, l'accord est bon entre
expérimentation et modélisation. Par contre, il y a une légère différence dans le domaine des faibles
contraintes (inférieures à contrainte préconsolidation) quand nous utilisons les différentes valeurs de
POP. Nous validons ainsi les paramètres du modèle SSM et notamment avec ses deux paramètres
importants : l'indice de compressibilité λ* = 0, 15 et celui de gonflement κ* = 0, 02.

σ1 (kPa) σ1 (kPa)
1 10 100 1000 1 10 100 1000
0 0

10 10

20 20
ε 1 (%)
ε 1 (%)

.
.

30 30

40 40
Expérimentale
Simulation_ND_Consol
Expérimentale
50 Simulation_Drainé 50 Simulation_Drainé

. .

Figure 2-33 : Courbes de compression d’argile « D »

3.3. Modélisation des essais triaxiaux en Plaxis 2D

Partant des bons résultats pour la modélisation d’essai œdométrique de l’argile « D », nous avons
effectué par la suite la modélisation des essais triaxiaux.

3.3.1. Modélisation et maillage des essais triaxiaux

Par simplicité, nous avons choisi une dimension d’échantillon de 0,01 m de rayon et de 0,02 m de
hauteur. La dimension du modèle n'influence pas les résultats, à condition que le poids de sol ne soit
pas pris en considération. Dans cette configuration, les efforts et les contraintes sont uniformément
répartis sur la géométrie. Les grandeurs de déformation dans la direction x et la direction y du coin
droit supérieur correspondent aux contraintes horizontales et verticales respectivement. Le côté
gauche et le fond de la géométrie sont des axes de symétrie. À ces frontières les déplacements
normaux à la frontière sont fixes et les déplacements tangentiels sont maintenus libres. Les frontières
restantes sont entièrement libres en déplacement. Les calculs sont effectués en axisymétrie.

- 98 -
Comportement d’une argile molle dans les grands fonds marins

Le chargement est appliqué à des vitesses de déformations différentes pour le modèle SSCM et la
charge est uniforme pour le SSM. Le comportement du sol argileux est dépendant de la vitesse de
déformation. Le maillage axisymétrique utilisé est montré sur la figure 2-34 pour un quart de
l’échantillon. Les conditions aux limites en déplacement et en contrainte lors de la consolidation
isotrope sont présentées dans cette figure. Nous imposons un déplacement uniforme sur la face
supérieure pour SSCM et charge uniforme pour SSM.

A B A B

A
1 2

Y R=H

A
0 X 3

Figure 2-34 : Modélisation d’un essai triaxial et maillage

Pour les paramètres physico-chimiques et mécaniques du sol, nous les avons reportés sur le
tableau 2-3 pour l’argile remaniée et le tableau 2-4 pour l’argile intact pour le modèle SSM et
ajoutons le paramètre µ = 0,004 pour le modèle SSCM. La surcharge POP est égale à 50 kPa, la nappe
phréatique n'a pas été appliquée. Quant aux conditions hydrauliques, les deux frontières externes
(haute et droite) sont drainées, tandis que les autres sont fermées.

3.3.2. Procédure de simulation d’essai triaxial avec Plaxis

Les contraintes utilisées pour la consolidation sont les mêmes pour les essais expérimentaux.
C'est-à-dire que nous avons utilisé les étapes de consolidation. Par exemple, pour l’essai avec la
contrainte de confinement de 110 kPa nous avons réalisé :

Phase 1 : Calcul Plastique, charge type A = 25 kPa, Temps = 0 jour,

Phase 2 : Consolidation, charge type A = 25 kPa, Temps = 1 jour,

Phase 3 : Calcul Plastique, charge type A = 50 kPa, Temps = 0 jour,

Phase 4 : Consolidation, charge type A = 50 kPa, Temps = 1 jour,

Phase 5 : Calcul Plastique, charge type A = 110 kPa, Temps = 0 jour,

Phase 6 : Consolidation, charge type A = 110 kPa, Temps = 1 jour,

Phase 7 : Calcul Plastique (ND), charge type B = 110 kPa, Temps = 0 jour pour le SSM, à partir
de Phase 6,

- 99 -
Chapitre 2

Phase 8 : Calcul Plastique (D), charge type B = 500 kPa, Temps = 0 jour pour le modèle SSM, à
partir de Phase 6,

Phase 7 : Calcul Plastique (ND), charge type B = 0,002 m, Temps = 0,154 jour (correspondant v
= 0,09 mm/minute) pour le modèle SSCM à partir de Phase 6,

Phase 8 : Calcul Plastique, Drainé, charge type B = 0,003 m, Temps = 1,734 jours (correspondant
v = 0,0012mm/minute) pour le modèle SSCM à partir de Phase 6,

Phase 9 : Calcul Plastique (ND), charge type B = 0,002 m, Temps = 1,54 jours (correspondant v
= 0,09 mm/minute) pour le modèle SSCM à partir de Phase 6,

Phase 10 : Calcul Plastique, Drainé, charge type B = 0,003 m, Temps = 17,34 jours
(correspondant v = 0,0012 mm/minute) pour le modèle SSCM à partir de Phase 6.

3.3.3. Analyse des résultats

Nous trouvons dans la figure 2-35 une pente M = 1,33 (correspondant à l’angle de frottement φ =
33° et la valeur maximale de déviateur est très proche des résultats obtenus à partir des expériences
réelles). Cela permet de valider les modèles SSM et SSMC pour l’argile molle. Néanmoins, le modèle
SSMC est plus adapté en raison de la prise en compte du temps.

Pour le modèle SSM, après les phases de consolidation, nous avons réalisé l’essai de cisaillement
mais les résultats obtenus ne dépendent pas du temps d’écrasement de l’échantillon. En revanche, le
modèle SSCM prend en compte l'effet visqueux : le comportement de l'argile dépend de la vitesse de
déformation. Nous présentons ici deux cas utilisant deux vitesses de déformation différentes v = 0,09
mm/minute et v = 0,009 mm/minute pour l’essai de consolidation non drainé et deux autres vitesses
de déformation différentes v = 0,012 mm/minute et v = 0,0012 mm/minute pour l’essai de
consolidation drainé (Les vitesses 0,09 mm/minute et v = 0,012 mm/minute ont été utilisées pour
l’essai triaxial consolidé non drainé et consolidé drainé).

q’ (kPa) q’ (kPa)

M = 1,33

p’ (kPa) p’ (kPa)

Figure 2-35 : Différences entre SSM et SSCM

- 100 -
Comportement d’une argile molle dans les grands fonds marins

M = 1,33

Figure 2-36: Comparaison entre la modélisation avec Plaxis et l’expérimentation


q’ (kPa) Pression interstitielle (kPa)

q’ (kPa) q’ (kPa)

p’ (kPa) p’ (kPa)

Figure 2-37: Effet de la vitesse de déformation dans l’essai triaxial CU et CD

- 101 -
Chapitre 2

Pour les essais consolidés non-drainés, nous trouvons que les courbes correspondant à la plus
grande vitesse de déformation se situent au-dessus de celles correspondant aux vitesses déformations
plus faibles. Cela correspond tout à fait aux essais expérimentaux. Si nous avions utilisé une petite
vitesse de déformation, la pression interstitielle aurait été plus grande.

La figure 2-36 illustre la comparaison des résultats numériques avec ceux obtenus durant notre
expérimentation. Concernant les courbes p-q, nous trouvons que la pente M dans le plan q-p est la
même dans l’expérimentation (M égale 1,33). Cela traduit le choix de la valeur de M et de l’angle de
frottement.

En particulier, la figure 2-37 présente l’effet de la vitesse de déformation dans l’essai triaxial.
Elle montre que le déviateur diminue lorsque la vitesse de déformation décroît, cela est en accord
avec les observations expérimentales. La différence de comportement entre l’essai de consolidation
non-drainé et l’essai de consolidation drainé est également présentée (qui donne le chemin de q-p
avec la pente A égale à 1/3) dans cette figure.

3.3.4. Consolidation isotrope avec Plaxis

Nous avons effectué la modélisation d’essai de la consolidation isotrope avec Plaxis en utilisant
le modèle SSM et les procédures de chargement identiques à celles utilisées pour la modélisation de
l’essai œdométrique précédent. Les comparaisons de l’ensemble de courbes de compressibilité de
l’argile « D » en expérimentation et en modélisation sont représentées en figure 2-38. Nous
constatons que les courbes de compressibilités isotropes obtenues par la simulation sont identiques
aux courbes expérimentales.

Nous avons étudié ensuite l’effet de la contrainte initiale du sol. Si la contrainte verticale
effective peut être calculée à partir du « poids des terres », la contrainte horizontale σ'h0 est en général
inconnue. Elle dépend de l’histoire du matériau et donc de la loi de comportement. Pour cette raison,
nous utilisons le coefficient des terres au repos K0 ( K0 = σ'h0 /σ'v0).

Figure 2-38 : Courbes de compressibilité

- 102 -
Comportement d’une argile molle dans les grands fonds marins

ε1 (kPa) ε1 (kPa)

Figure 2-39 : Différent comportement de consolidé utilisé Ko et POP

Quand nous utilisons les modèles de comportement de sol sous Plaxis, une contrainte initiale de
préconsolidation est prise en compte. La surconsolidation du sol peut être considérée de deux façons
différentes. La première est d’introduire le coefficient de surconsolidation (OCR), c'est-à-dire le
rapport de la plus grande contrainte passée atteinte, σ'p (voir les figures 2-24 et 2-25), et la contrainte
effective verticale actuelle in-situ, σ'v0, OCR = σ'p /σ'v0. La deuxième consiste à spécifier l'état de
contrainte initial dû à une surcharge uniformément appliquée, qui a ensuite été enlevée. Cette
surcharge (POP, Pre-Overburden Pressure) est définie par : POP = | σ'p − σ'v0 |. Ces deux méthodes
spécifiant la contrainte de préconsolidation sont illustrées sur la figure 2-39. La première méthode
correspond à un coefficient K0 constant avec la profondeur et OCR = 1, tandis que la seconde donne
un coefficient K0 infini en surface et qui tend vers le coefficient K0NC d'un sol normalement consolidé,
en profondeur, le sol devient normalement consolidé.

Nous montrons les différences de comportement du sol avec utilisation de la condition initiale du
sol Ko et la condition de contrainte de surface POP. L'utilisation de POP apparaît plus satisfaisante
pour cette argile.

- 103 -
Chapitre 2

4. Conclusion
Nous avons présenté dans ce chapitre le comportement d’une argile molle provenant du site
« D ». Pour cela, plusieurs essais en laboratoire ont été effectués pour mieux comprendre les
paramètres particuliers significatifs des sédiments très mous propres aux grands fonds marins. Des
améliorations significatives ont été apportées dans les procédures opératoires pour tenir compte à la
fois des difficultés liées à la manipulation et à la préparation d’échantillons très mous, et la grande
précision requise dans le contrôle des efforts réellement appliqués à l’échantillon.

Notre étude a montré que la procédure de Recompression pour les essais triaxiaux donne des
résultats satisfaisants pour l’argile « D » intacte, même en condition de faible contrainte de
confinement.

En raison de la compressibilité très forte de ces sols, nous devons analyser leur comportement en
grandes déformations. Nous constatons que les représentations ln(1+e)-lnp' donnent une meilleure
linéarité que celles e-ln(p') classiques, valables quand les déformations sont faibles. Les contraintes
initiales du sol au repos sont en accord avec la formule de Jaky et celle-ci s'applique aux sédiments
mous, bien que l'angle de frottement effectif soit fort. Le sol de « D » est semblable aux autres sites
du Golfe de Guinée.

Les profils de module de cisaillement et de cohésion non-drainée sont très faibles et donnent une
croissance linéaire avec la profondeur. Ces sols ont des valeurs importantes d’indice de
compressibilité. C’est la raison pour laquelle leur capacité portante est faible et ne permet pas la
construction de grands ouvrages. La compressibilité importante conduit à des tassements de grande
amplitude, qui compte tenu de la faible perméabilité du sol, ont une durée de plusieurs années.

En effectuant les simulations numériques des essais oedométriques et celles des essais triaxiaux,
nous constatons que l’utilisation du logiciel Plaxis avec le modèle spécifique (SSM ou SSCM) pour
modéliser le sol mou est très bien adaptée. Nous montrons ainsi que le modèle SSCM, qui dépend du
temps, est le plus proche de l’expérimentation par rapport au modèle SSM. Les paramètres des deux
modèles utilisés ont été déterminés et les résultats des simulations sont en bon accord avec les essais
expérimentaux.

Pour les ouvrages terrestres dans ce type d’argile, les fondations profondes (groupe de pieux et/
ou fondation mixte) apparaissent adaptées en utilisant des pieux de gros diamètres pour augmenter la
capacité portante grâce à la surface de frottement latéral et aux résistances en pointe que nous
aborderons dans les chapitre 3 et 4. Une autre solution est de traiter le sol avant la construction par de
techniques de renforcement de sol (des inclusions rigides et/ou des colonnes ballastées) que nous
présenterons dans le chapitre 5.

- 104 -
Chapitre 3
MODELISATION NUMERIQUE 2D
DEFORMATION PLANE DES
FONDATIONS PROFONDES DANS
L’ARGILE MOLLE

Nous abordons dans ce chapitre la modélisation numérique d’un pieu offshore isolé en
axisymétrie pour caler les paramètres des sols (modèle Soft Soil, SSM) adapté au comportement des
argiles molles.

Nous allons ensuite modéliser des groupes de pieux et des fondations mixtes en 2D, en
déformation plane, en prenant en compte l’interaction sol-pieux et en utilisant les modèles SSM
(Cam Clay) et élasto-plastique parfait avec critère de Mohr-Coulomb. Les mécanismes de
mobilisation du frottement latéral et de la résistance de pointe dans les différents pieux formant une
fondation mixte sont présentés. Nous nous intéressons au rôle du radier dans la fondation mixte
(radier en contact avec le sol), et étudierons les différences entre comportement à court terme et à
long terme.

Les limitations des modélisations de groupes de pieux à l’aide d’un modèle 2D déformation plane
seront finalement présentées dans ce chapitre.

1. Introduction
Le problème du dimensionnement des fondations profondes a été et continue à être l'objectif de
nombreuses études. Nous cherchons ici à préciser comment le concept de fondation mixte semelle-
pieux ou des groupes de pieux peut apporter des solutions aux ouvrages dans l’argile molle.
Actuellement, il existe de nombreuses méthodes décrivant le comportement des fondations profondes.
Celles-ci ont été présentées dans le chapitre 1, section 1.3. Nous nous intéressons ici à l’approche par

- 105 -
Chapitre 3

la méthode des éléments finis. La simulation numérique sera abordée en utilisant le logiciel Plaxis 2D
dans ce chapitre, et le logiciel Plaxis 3DF dans le chapitre suivant.

La démarche suivie a été de modéliser le comportement d'un pieu offshore isolé pour caler
d’abord les paramètres du modèle « soft soil » dans un cas où on dispose d’un essai de chargement
statique de pieu et d’un profil de cohésion non-drainée. Une fois le modèle calé, nous avons ensuite
étudié l’effet de groupe et le rôle d’un radier dans une fondation mixte.

Nous abordons donc ces modélisations numériques avec les objectifs suivants :

- analyser de manière précise comment se mobilise le frottement latéral et la résistance de pointe


pour les différents pieux d’un groupe installé dans l’argile molle,

- analyser le rôle du radier dans les fondations mixtes,

- analyser les différences de comportement entre groupe de pieux et fondation mixte à court
terme et à long terme en étudiant l’effet de la consolidation.

2. Modélisation d’un pieu isolé

2.1. Calage des paramètres des modèles utilisés pour modéliser les fondations
dans l’argile molle

Gibbs (1993) et Hobbs (1993) ont présenté les résultats d’un essai de chargement d’un pieu
offshore isolé sur le site de Pentre (Angleterre). Le pieu est un tube métallique avec un diamètre de
76,2 cm et une épaisseur égale à 15 mm. La longueur du pieu est de 60 m. L’instrumentation du pieu
a permis d’obtenir les courbes de distribution de charge lors de l’essai de chargement, et donc les
courbes de mobilisation du frottement.

En utilisant les paramètres effectifs du sol de Pentre, nous avons effectué la simulation de l’essai
de chargement du pieu sur ce site afin de caler les paramètres du modèle « soft soil », puis de
comparer les résultats numériques avec ceux mesurés.

2.1.1. Modélisation du sol

Le sol de Pentre est une argile normalement consolidée à partir de 5 m de la profondeur (il existe
une couche du sol surconsolidé en surface avec 20 kPa en surface) avec un indice de plasticité égal à
10-25% et une limite de liquidité égale à 30-40% (Gibbs, 1993, Hobbs, 1993). Le profil de la
cohésion non-drainée et du poids volumique sont présentés dans la figure 3.2. La cohésion non-
drainée du sol est donnée par l’expression : cu = cuo + k’.z avec cuo = 20 kPa et k’ à l’ordre de 2
kPa/m. Nous trouvons que la cohésion non-drainée moyenne pour l’ensemble de la couche de 60 m de
sol est égale à 75 kPa.

Le modèle pour sols « mous » (Soft soil Model, SSM, voir l’annexe A2.3) a été utilisé pour
modéliser ce sol. Dans ce modèle, il y a 5 paramètres importants : la cohésion (c), l’angle de
frottement (ϕ), l’angle de dilatance (ψ), l’indice de gonflement (κ*), l’indice de compression (λ*).

- 106 -
Modélisation numérique 2D déformation plane des fondations profondes dans les argiles molles

Des calages effectués montrent que le jeu de paramètres c’ = 1 kPa, λ* = 0,1, κ* = 0,02, angle de
frottement ϕ’ = 27o, angle de dilatance ψ = 00, est acceptable (Nguyen, 2003).
Cohésion non drainée (kPa) Poids volumique (kN/m3)
0 50 100 150 200 16 18 20 22
0 0

10 10

20 20

Profondeur (m)
Profondeur (m)

30 30

40 40

50 50

60 60

70 70

Figure 3-1: Profil cohésion non drainée et profil poids volumique de l’argile de Pentre (Gibbs, 1993)

Avec ces paramètres effectifs introduits dans la phase non-drainée du calcul Plaxis, on peut tracer
les cercles de Mohr de rupture pour des points plastiques situés à différence la profondeur. Le rayon
du cercle de Mohr de rupture nous permet de trouver la cohésion non-drainée correspondante. On
trouve une cohésion non-drainée cu = 154 kPa en accord avec celle mesurée à la profondeur de 60 m
sur le site de Pentre, telle qu’illustrée sur la figure 3-2. La même opération peut être effectuée à
différentes profondeurs, et, si le calage des paramètres du modèle « soft soil » est correct, les
cohésions non-drainées obtenues doivent être en bon accord avec le profil de cohésion non-drainée de
Pentre.

τ (kPa)
cu D (m)
L (m)

σ3 σ1
σ (kPa)

2cu A B
C

Figure 3-2 : Cercle de rupture au plastique point calculé par le modèle « soft soil »

La loi de frottement à l’interface sol/pieu utilisé dans Plaxis est une simple condition de Mohr-
Coulomb. Ses paramètres sont les mêmes que celles du sol environnant en introduisant un coefficient

- 107 -
Chapitre 3

de réduction d’interface Rinter (Rinter ≤ 1). En utilisant Plaxis, pour un contact acier-argiles molles,
nous utilisons un coefficient de réduction d’interface Rinter = 0,5, qui correspond en fait au facteur
d’adhérence classique α.

2.1.2. Modélisation du pieu offshore

Le modèle retenu pour modéliser notre pieu est élastique linéaire, avec des conditions de
frottement d’interface de type Coulomb pour le contact sol-pieu. Les paramètres nécessaires sont : le
module d’Young (E), le coefficient de Poisson (ν) et le poids volumique (γ). Pour la modélisation
d’un pieu tubulaire en acier avec Plaxis, nous considérons le pieu avec une section équivalente, et
donc un module d’Young équivalent Eeq et un poids volumique équivalent γeq avec, Eeq = 21*106 (kPa)
et γeq = 24 (kN/m3). La figure 3-3 illustre la modélisation du pieu avec Plaxis.
AA

Charge
14 7 2

Pieu
Dexterne
H = 70 m

Interface
L = 60 m

Pieu
Zone
d’affiner le
maillage
65
9 8

Dexterne = 76,2 cm
0 3

Modèle d’un pieu isolé Maillage

Figure 3-3 : Modélisation d’un pieu isolé et son maillage

2.2. Résultats obtenus et commentaires

2.2.1. Résistance en pointe

Nous avons effectué la comparaison entre le frottement latéral le long du pieu obtenu par un
calcul analytique à court terme et à long terme, avec celui mesuré et celui obtenu par le calcul avec
Plaxis. La résistance en pointe selon le calcul analytique est définie par :

A court terme : q p = σ v + cu N c = γL + 9cu = 2505 (kPa) soit Qp = 1142 (kN)

A long terme : q p = σ 'v N p = 11100 (kPa) soit 5062 (kN)

Avec le calcul Plaxis, nous avons choisi quelques points très près sous la base du pieu, et puis
calculé la valeur moyenne de la résistance en pointe qp = moyenne (σyy,A ; σyy,B ; σyy,C; σyy, D).

- 108 -
Modélisation numérique 2D déformation plane des fondations profondes dans les argiles molles

qp = 1782 (kPa) soit QP = 812 (kN)

Les calculs classiques nous donnent des résultats plus optimistes que ceux du calcul Plaxis (qp =
2505 kPa par rapport à qp = 1782 kPa avec Plaxis). Toutefois, nous trouvons que la résistance de
pointe obtenue par la simulation avec Plaxis est en très bon accord avec celle des mesures présentées
par Gibbs (1993) dans l’essai statique qp = 1955 kPa (figure 3-4b)

Frottement latéral ( kPa) Résistance en pointe (kPa)

0 20 40 60 80 100 120 140 160 0 500 1000 1500 2000


0 0
Calcul à court terme
-5
-10 Calcul avec Plaxis

Déplacement (mm)
Expérimental -10
Profondeur (m)

-20 Calcul à long terme -15


-30 -20
-40 -25
-30 Expérience
-50
-35
-60 Calcul avec Plaxis
(a) -40 (b)
-70 -45

Figure 3-4 : Courbes de mobilisation du frottement latéral (a) et de la résistance en pointe (b)

2.2.2. Frottement latéral

Nous pouvons estimer la charge totale reprise par frottement latéral le long du pieu par
l’expression classique suivante :
L
Qf = π D ∫ τ ( z )dz
0

où : D : diamètre du pieu, L : longueur du pieu et τ(z) : frottement latéral unitaire à la profondeur z,

A court terme : Le frottement latéral peut être estimé par :

τ = ca = α.cu (k Pa) soit Qf = τ ( z ).π.D.dz = 4481 (kN)



A long terme : τ = β σ'v = 0,3x σ 'v soit Qf = ∫ τ ( z ).π.D.dz = 11958 (kN)

La charge ultime est donnée par la somme de l’effort de pointe et du frottement :

Q = Qp + Qf = 1142 + 4481 = 5623 (kN)

En comparant les frottements latéraux calculés par les relations précédentes avec celui issu du
calcul Plaxis, nous trouvons que notre calcul reproduit assez bien les valeurs expérimentales. Nous
avons trouvé que le résultat Plaxis est plus grand que celui du calcul théorique à court terme, mais
plus faible que celui du calcul théorique à long terme (figure 3-4a).

Il est clair qu’il n’y a pas beaucoup de différence entre les résultats du calcul Plaxis et les
résultats de l’essai statique. Cela provient en fait d’un bon choix du coefficient d’adhérence α entre
l’argile et le pieu. Dans cette modélisation, on a choisi le coefficient Rinter = 0,5. Cette valeur est

- 109 -
Chapitre 3

proche de la valeur moyenne de « α » le long de notre pieu estimée par la formule proposée par
Caquot et Kérisel (1956).
Charge (kN)

0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000


0

-10
Profondeur (m)

-20

-30

-40
Simulation Plaxis
-50
Essai statique
-60

Figure 3-5 : Courbes de distribution de la charge le long du pieu

La figure 3-5 illustre la comparaison entre les courbes de distributions de charge reproduites par
Plaxis et celles de l’essai de chargement statique. Nous trouvons qu’il y a une bonne concordance
entre le frottement latéral maximal et la charge limite du pieu : quand la rupture se manifeste dans le
sol, les frottements latéraux autour du pieu atteignent le palier, et la charge atteint une valeur limite
pour un enfoncement de la tête du pieu d’environ 40 mm.

Charge du Charges des Charge Frottement


frottement résistances en pointe limite moyen α Remarque
(kN) (kN) (kN) (kPa)
API -2 4527 564 5091 47,3 0,540
Réf. Hobbs
API (1991) 7939 564 8503 82,9 0,948
(1993)
Mesure 5170 860 6030 54,0 0,606
Plaxis 6026 812 6838 42 0,500 Court terme

Tableau 3-1 : Comparaison de la charge limite et frottement, facteur d’interaction

Dans l'essai de chargement statique effectué à Pentre, la charge limite obtenue est égale à 6,03
MN, correspondant à un déplacement de 36,1 mm. Dans la simulation numérique, nous avons
augmenté progressivement la charge appliquée jusqu’à atteindre une valeur limite égale à 6,84 MN, et
un déplacement correspondant de 40 mm. Les résultats sont raisonnables avec une différence relative
de 13% entre calcul et expérience (tableau 3-1).

2.2.3. Réponse charge -tassement

La figure 3-6 illustre la réponse charge-tassement de la tête du pieu. On voit nettement que les
parties initiales des deux courbes sont presque confondues mais qu’ensuite la courbe calculée se situe
au-dessus de la courbe expérimentale. On peut comparer les pentes des courbes charge-tassement
avec celles déduites des calculs élastiques de Poulos :

- 110 -
Modélisation numérique 2D déformation plane des fondations profondes dans les argiles molles

Q
w= ( I1 R k ) .R h
Es D

où : D = 0,762 m (diamètre du pieu), Es : module d’Young du sol avec Es ≈ 200 cu = 15000 kPa
=15 (MPa) et Eb : module d’Young du pieu, Eb = 21.106 kPa ; Rh = 1 et I1. Rk = 0,034.

Pour une charge égale à 6100 kN, donc, le tassement w est égal à 0,018 mm. Cette valeur est bien
en accord avec celle obtenue par la simulation Plaxis.

Charge (kN)

0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000


0
5
10
15
Déplacement(mm)

20
25
Essai statique
30
Simulation Plaxis
35
40
45

Figure 3-6 : Courbe de charge-tassement de la tête du pieu

2.3. Simulation des fondations mixtes et des groupes de pieux

Après avoir effectué un calage des paramètres effectifs du site de Pentre, en comparant un calcul
Plaxis du pieu isolé avec l’essai de chargement statique disponible, nous allons modéliser le
comportement d’une fondation mixte radier-pieux dans le même sol en 2D déformation-plane.

2.3.1. Modélisation des sols et géométrie de groupe et de fondation mixte

Nous avons choisi un groupe de 4 pieux en béton dont la longueur est égale à 40 m et la largeur
égale à 0,6 m. Les entraxes entre deux pieux sont de 3D, 4D et 5D (D diamètre du pieu). La
dimension du massif de sol modélisé est de 70 m x 50 m. La largeur de la semelle est supposée
constante et égale à 11,6 m. Les pieux sont supposés élastiques linéaires avec un module d’Young E =
30.10 6 kPa, le coefficient de Poisson ν = 0,2 et un poids volumique γ = 25 kN/m3.

Les paramètres du sol sont ceux établis au paragraphe 2.1.1 (Modèle « soft soil » avec les 5
paramètres suivants : c’ = 1 kPa, λ* = 0,1, k* = 0,02, angle de frottement ϕ’ = 27o, angle de dilatance
ψ = 0). Le coefficient de frottement d’interface pieu en béton-sol est pris égal à α = Rinter = 0,67.

Nous avons effectué la modélisation des groupes dans deux cas : semelle en contact avec le sol
(fondation mixte) et au-dessus du sol avec un espace de 1 m (groupe). Afin de visualiser plus
facilement la distribution des contraintes le long du pieu à l’aide du logiciel Plaxis, nous avons
introduit artificiellement un élément de poutres (avec une très faible rigidité et un poids volumique

- 111 -
Chapitre 3

nul) dans l’axe de chacun des pieux et du radier. Il s’agit là d’un simple artifice pour bénéficier des
sorties de Plaxis, ces poutres ne jouant en fait aucun rôle mécanique. La largeur de la semelle est
supposée constante et égale à 11,6 m. Pour assurer un tassement uniforme, on considère que la
semelle est parfaitement rigide en lui donnant une épaisseur de 2 m. Dans la modélisation 2D en
déformation plane, nous avons vu que le calcul considère une section de pieu rectangulaire (0.6m de
large et 1m de profondeur). La figure 3-7 présente un exemple de modélisation d’une fondation mixte
et son maillage avec l’entraxe de 5D.
A

Charge
18 34 22 38 23 37 19 34 22 38 23 37
32 33
20 225
5 627
9 1029
13 14
30
17 21
32 33

20 2 255 6 279 102913 143017 21

50 m
11,6
L = 40 m

Radier
H = 70 m

Pieu
(1)
39 34
24 78
26 11
28
12 15
31
16 40 (2)
(3)
35 36
Interface
(4)

50 m
Element
poutre
0 1

Figure 3-7: Modèle d’une fondation en 2D déformation plane

2.3.2. Charge appliquée

Pour la modélisation, on a appliqué de manière incrémentale une charge concentrée au centre de


la semelle. Les valeurs de cette charge sont de 4000, 5000, 6000, 7000, 8000, 900 et 10000 kN.

3. Analyse des mécanismes d’une fondation mixte

3.1. Frottement latéral

Concernant le frottement latéral, nous avons comparé le frottement le long du pieu intérieur et
celui le long du pieu extérieur du groupe. La figure 3-8 illustre la mobilisation du rapport de
frottement latéral le long du pieu τ /τmax pour le pieu à l’extérieur et le pieu à l’intérieur pour une
fondation mixte et l’entraxe de 5D.

Nous trouvons clairement que le frottement latéral le long du pieu enserré entre les autres est très
faible, τ /τmax << 1, surtout pour le pieu intérieur (jusqu’à 30 m de profondeur, alors que la longueur
totale du pieu est de 40 m). Le frottement est mobilisé uniquement le long du pieu extérieur et avec la
surface située à l’extérieur du groupe, car cette surface n’est pas soumise à l’interaction des pieux

- 112 -
Modélisation numérique 2D déformation plane des fondations profondes dans les argiles molles

dans le groupe (Chaque pieu étant considéré en déformation plane, il y a uniquement deux courbes de
distribution de frottement à l’interface, les courbes « 1 » et « 2 » représentent le frottement sur les
deux faces du pieu extérieur et les courbes « 3 » et « 4 » le frottement sur les deux faces du pieu
intérieur). Le sol entre les pieux forme un bloc qui subit le même déplacement d’ensemble que celui
du radier, ce qui explique le frottement latéral très faible ou nul pour le pieu intérieur. Ce résultat
n’est pas réaliste et est directement lié au fait qu’on modélise en 2D déformation-plane.

Figure 3-8 : Exemple de modélisation : tassement vertical et rapport des frottements τ /τmax du groupe
avec l’entraxe de 5D sous une charge de 9000 kN

En ce qui concerne de courbes de distributions de la charge le long du pieu, la figure 3-9 ci-
dessous illustre un exemple de résultats obtenus dans le cas de la fondation mixte pour les pieux à
l’intérieur et à l’extérieur du groupe, avec l’entraxe 3D et 5D. Nous trouvons que la charge reprise par
le pieu à l’extérieur est plus forte que celle reprise par le pieu à l’intérieur du groupe. Le frottement

- 113 -
Chapitre 3

latéral le long du pieu est très faible dans la moitié supérieure du pieu et plus grand dans sa moitié
inférieure, surtout sur les pieux intérieurs. Cela montre clairement que l’enserrement du sol entre les
pieux supprime le frottement. Dans les sols mous, on peut s’efforcer d’augmenter les entraxes des
pieux si cela est possible, mais habituellement, l’entraxe de deux pieux est compris entre 3D et 7D.

Charge( pieu intérieur,sol non drainé)(kN)


0 500 1000 1500 2000
0 3d - F = 4 MN
-5 3d - F=5 MN
3d - F =6 MN
-10 3d - F= 7 MN
Profondeur (m)

3d - F = 8 MN
-15
3d - F =9 MN
-20 5d - F = 4 MN
5d - F = 5 MN
-25 5d - F = 6 MN
-30 5d - F = 7 MN
5d - F = 8 MN
-35 5d - F = 9 MN
5d - F = 10 MN
-40

Charge ( pieu extérieur ,sol non drainé) (kN)

0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500


0 3d - F =4MN

-5 3d - F = 5MN
3d - F = 6MN
-10 3d - F =7MN
Profondeur (m)

3d - F = 8MN
-15
3d - F = 9MN
-20 5d -F = 4MN
5d - F = 5MN
-25
5d - F = 5MN
-30 5d - F = 7MN
5d - F = 8MN
-35 5d - F = 9MN

-40 5d - F = 10MN

Figure 3-9 : Distribution de charge dans les pieux pour la fondation mixte

Figure 3-10 : Groupe de pieux avec l’entraxe de 5D sous une charge de 10000 kN : a) tassement
vertical, b) distribution de charge du pieu externe, c) distribution de charge du pieu interne

- 114 -
Modélisation numérique 2D déformation plane des fondations profondes dans les argiles molles

Par extension, nous trouvons que, dans un groupe de pieux (radier sans contact avec le sol), les
frottements de pieux internes sont analogues à ceux dans la fondation mixte, c’est à dire très faibles
dans une partie très importante supérieure. L’augmentation de l’entraxe des pieux améliore le
frottement latéral pour le pieu interne, et entraine par conséquent un accroissement de la capacité
portante. La figure 3-10 présente un exemple du tassement d’un groupe avec l’entraxe 5D, sous une
charge appliqué de 10000 kN, et les distributions de charges pour le pieu externe et le pieu interne
grâce aux « poutres » au milieu des pieux dans le groupe.

3.2. Résistance en pointe

La résistance en pointe est définie par le calcul de contraintes verticales moyennes sous les pieux.
Nous trouvons que les courbes de mobilisation de l’effort de pointe semblent être très voisines pour
l’ensemble des pieux au sein du groupe et pour les différents groupes avec l’entraxe 3D, 4D et 5D
(figure 3-11). Si on compare avec la formule classique :

q p = σ v + cu N c = γL + 9cu = 1720 (kPa)

cette valeur correspond à un tassement d’environ de 300 mm dans notre résultat de modélisation
illustrée la figure 3-11.
Résistance en pointe (kPa)
1000 1200 1400 1600 1800 2000
0

100
Tassement (mm)

200

s = 5D, Pieu intérieur


300 s = 5D, Pieu extérieur
s = 4D, Pieu intérieur
400 s = 4D, Pieu extérieur
s = 3D, Pieu intérieur
s = 3D, Pieu extérieur
500

Figure 3-11 : Résistance en pointe des pieux dans les fondations mixtes entraxe 3D, 4D et 5D

3.3. Différences du comportement entre les groupes et les fondations mixtes

Nous avons effectué des comparaisons des courbes charge-tassement des fondations mixtes et des
groupes de pieux avec les différents entraxes de 3D, 4D et 5D (figure 3-12). Les tassements obtenus
nous montrent que :

- la fondation mixte présente un tassement plus faible que le groupe de pieux avec le même
entraxe,

- la fondation mixte et le groupe avec l’entraxe de 5D supportent une charge plus grande qu’avec
l’entraxe 3D.

- 115 -
Chapitre 3

L’augmentation de l’entraxe dans une fondation mixte ou dans le groupe semble donc avoir un
effet positif. En effet, grâce à l’augmentation de l’entraxe, nous pouvons mobiliser un frottement
latéral le long des faces situées à l’intérieur du bloc (surfaces notées, « 2 » ; « 3 », et « 4 »).
Charge (kN)
0 2000 4000 6000 8000 10000
0

s : augmente
100
Tassement (mm)

200
FM, s = 5D
FM, s = 4D
FM, s = 3D
300
G, s = 5D
G, s = 4D
G, s = 3D
400

Figure 3-12 : Réponse charge-tassement des groupes de 3D, 4D et 5D

Figure 3-13 : Exemple de déplacement des fondations mixtes sous une charge de 5000 kN

La figure 3-13 illustre les tassements des fondations mixtes avec l’entraxe de 3D, 4D et 5D sous
une charge de 5000 kN appliquée au centre du radier. Sous cette charge, le tassement de fondation
mixte avec l’entraxe de 5D est de 75 mm alors qu’il est de 81 mm avec l’entraxe 4D et de 86 mm
avec l’entraxe 3D. Nous constatons que le resserrement des pieux a un effet négatif sur le
comportement des fondations mixtes de même que pour des groupes de pieux.

3.4. Pression sous le radier

En regardant les réponses charge-tassement, nous trouvons que le tassement d’une fondation
mixte est toujours inférieur à celui du groupe (avec le même entraxe et la même géométrie, mais la
fondation mixte a un radier en contact avec le sol et le groupe a un radier sans contact avec le sol).
Cependant, ces différences de tassement ne sont pas importantes pour un entraxe 5D et deviennent

- 116 -
Modélisation numérique 2D déformation plane des fondations profondes dans les argiles molles

plus fortes avec un entraxe 3D. Normalement, il y a une reprise de la charge sous la semelle dans le
cas où celle-ci est posée directement sur le sol et cette charge est conséquente. Néanmoins, le calcul
2D indique que, une fois les pressions interstitielles dissipées, la semelle ne reprend qu’environ 5%
÷10% de la charge totale. Ce résultat faible est surprenant si nous le comparons aux valeurs de l’ordre
de 16% observées in-situ (Viggiani, 1988) sous la semelle mixte du viaduc de Garigliano. Il s’agit là
certainement d’un effet du calcul 2D.

4. Différences du comportement entre un pieu en contraintes totales


et celui en contraintes effectives

4.1. Modélisation

Pour analyser les différences du comportement entre un pieu en contraintes totales et celui en
contraintes effectives, nous comparons des calculs d’interaction sol-pieu dans ces deux cas. Pour cela,
nous avons effectué la modélisation d’un pieu avec un diamètre de 1 m, un élancement L/D = 20 ou
L/D = 40. Il est considéré comme un pieu flottant avec H/L = 2.

En ce qui concerne le sol « D », nous avons effectué les différents types de calculs suivants :

- calcul non-drainé avec des paramètres non-drainés : Eu, υu = 0,495, cu, ϕu = 0, ψu = 0, Rinter,
(notés : cas 4, 5, 6 et 7, tableau 3-2),

- calcul non-drainé avec des paramètres effectifs : E’, c’, υ’, ϕ’, ψ’, Rinter, choix du type de
matériau de « undrained ». Avec Plaxis, le module E’ est défini automatiquement (considérons que G’
1 + ν'
= Gu) par l’expression suivante : E ' = E u (cas 1, 2 et 3, tableau 3-2),
1 + νu

- calcul drainé avec paramètres effectifs : E’, c’, υ’, ϕ’, ψ’, Rinter mais choix du type de
matériau « drained » (cas 2, 4, 6, tableau 4-3) (noté : z : en profondeur, mètre)

Cas 1 Cas 2 Cas 3 Cas 4 Cas 5 Cas 6 Cas 7


Para. Modèle MC Para. effectifs Para. non drainés
Poids volumique humide
14 14
γunsat (kN/m )
3

Poids volumique saturé


14 14
γsat (kN/m )
3

Perméabilité -5 -5
6.10 6.10
kx = ky = kz (m/ jour)
Module E (kPa) 3500 + 130. z 4000 + 150. z
Coefficient de Poisson ν 0,3 0,495
Cohésion c (kPa) 1 10 15 1 + 1,2 z 10 + 1,2 z 20 + 1,2 z 20 + 1,2 z
Angle de frottement (°) 31 0
Angle de dilatance (°) 0 0
Rinter 0,9 0,9 Variant

Tableau 3-2: Bilan de calcul en contraintes totales et en contraintes effectives

- 117 -
Chapitre 3

Supposons que le niveau de l’eau est à la profondeur de 0 m. Nous trouvons que la cohésion
effective pour l’argile « D » en particulier ou l’argile molle en général est normalement nulle ou très
faible. Nous avons entré une valeur de cohésion effective de 15 kPa dans le cas 2, 3 et 4 pour tenir en
compte de l’effet d’une couche surconsolidée (environ 10 m d’épaisseur, pour l’argile D, chapitre 2).

Les deux calculs cas 2 et 3 sont effectués en utilisant les paramètres effectifs. En revanche, pour
le cas 2, nous avons réalisé le chargement par étapes avec une charge répartie de 50 kPa, 100 kPa, 150
kPa et 200 kPa. Pour chaque étape de chargement, nous avons consolidé jusqu’à ce que la pression
interstitielle residuelle soit égale à 1 kPa. Pour le cas 3, une charge répartie de 200 kPa est appliquée
au pieu puis la consolidation s’effectue jusqu’à ce que la pression interstitielle soit égale à 1 kPa. Pour
les autres cas (1 et 4), nous avons chargé avec une charge répartie de 200 kPa.

Charge
Interface

Pieu Pieu

Elément poutre
Affine maillage

Sol mou Maillage


Sol mou

Figure 3-14 : Modèle d’un pieu isolé et son maillage

4.2. Analyse des résultats

4.2.1. Frottement latéral

En analysant le frottement latéral le long du pieu à l’état limite (sous la charge limite), illustré par
la figure 3-15, nous constatons qu’il y a un très bon accord entre le calcul en contraintes effectives et
en contraintes totales à l’état limite, si la cohésion effective est égale à la cohésion non-drainée en
surface (correspondance entre les cas 1 et 2, cas 3 et 4, puis cas 5 et 6). Nous trouvons qu’en utilisant
les paramètres effectifs avec la valeur c’ = 1 kPa pour la cohésion, la pente d’augmentation du
frottement latéral le long du pieu est la même que celle obtenue par le calcul avec des paramètres non-
drainés et une cohésion cu = 1 kPa à la surface du sol. Ceci s’explique par le fait qu’en surface, il
existe toujours une couche du sol surconsolidé que l’on doit prendre en compte par l’intermédiaire
d’une valeur de cohésion effective proche de la cohésion non-drainée. Ainsi, nous avons deux
méthodes différentes pour estimer le comportement en contraintes totales et en contraintes effectives :

- 118 -
Modélisation numérique 2D déformation plane des fondations profondes dans les argiles molles

- méthode alpha « α » : τmax = α.cu = Rinter. cu = 0,9.(co +1,2.z ) = 0,9co + 1,08.z

- méthode bêta « β » τmax = Rinter.c’ + Ks .σ’v.Rinter .tanϕ = Rinter.(c’ + Ks .σ’v. tanϕ)

τmax = 0,9.c’ + 1,08 z (c’est en accord avec la méthode alpha)

En regardant la figure 3-15, la pente de calcul Plaxis est égale à 1,08. Ainsi, nous avons remarqué
que le frottement latéral du calcul dans Plaxis est bien en accord avec les calculs selon les calculs
classiques abordés au chapitre 1.
Frottement latéral (kPa)
0 10 20 30 40 50 60
0
(1) - c'= 1
2 (2) - cu = 1
(3) - c' =10
4
(4) - cu =10
6 (5) - c' = 20
Profondeur (m)

(6) - cu = 20
8 (7)- Cu =20 Rinter variant
10
12
14
16
18
20

Figure 3-15 : Frottement le long du pieu pour les différents types de calcul

4.2.2. Résistance en pointe

La mobilisation des résistances en pointe de pieux se manifeste avec le tassement et est illustrée
dans la figure 3-16 (avec les 4 cas différents, notés 1, 3, 4 et 6).
Résistance en pointe (kPa)
200 300 400 500 600
0

10
Tassement (mm)

20

Cu = 1 kPa
30 c' = 1 kPa
c' = 20 kPa
Cu = 20 kPa
40

Figure 3-16 : Mobilisation des résistances en pointe

- 119 -
Chapitre 3

Nous retrouvons que les résistances en pointe, dans ces cas, sont encore très faibles par rapport à
celles obtenus par l’expression : q p = σ v + cu N c = γL + 9cu = 766 (kPa). Mais avec un tassement
élevé, les résistances en pointe pourraient approcher cette valeur.

4.2.3. Réponse charge-tassement

Grâce à la figure 3-17, nous trouvons que, même pour le frottement latéral, les réponses charge-
tassement semblent identiques entre les cas calculés avec des paramètres effectifs (cas 1, cas 2 et cas
3) et ceux calculés avec des paramètres non-drainés (cas 4, cas 5 et cas 6) respectivement.
Charge (kN)
0 500 1000 1500 2000
0

10
Tassement (mm)

(1) - c'= 1
20
(2) - cu = 1
(3) - c' =10
(4) - cu =10
30
(5) - c' = 20
(6) - cu = 20
(7)- Rinter variant
40

Figure 3-17 : Courbes charge–tassement pour différents types de calculs

De plus, dans l’argile molle, le choix de la cohésion du sol en surface est très important. Il donne
les différences très importantes entre ces cas (la charge limite pour les cas 5 et cas 6 est deux fois
supérieure à celle pour les cas 1 et cas 2). La raison est reliée à la charge reprise par le frottement
latéral le long du pieu qui est encore très importante dans le sol mou.

5. Modélisation en 2D de groupes et de fondations mixtes


Après avoir effectué un calage des paramètres effectifs du site de Pentre, en comparant un calcul
Plaxis du pieu isolé avec l’essai de chargement statique disponible, nous allons essayer de modéliser
le comportement d’une fondation mixte radier-pieux dans le même sol en 2D déformation-plane en
utilisant le modèle élasto-plastique avec critère Mohr-Coulomb.

5.1. Rappel de modélisation en 2D

Dans cette modélisation, nous considérons un groupe et une fondation mixte de 4x4 pieux (maille
carrée) illustré par la figure 3-18. De plus, l’approche du passage de la modélisation en 2D à 3D sera
présentée dans cette section. La figure 3-19 illustre la modélisation d’un groupe de pieux en
déformations planes : les calculs étant effectués « par mètre linéaire », les pieux sont en fait assimilés

- 120 -
Modélisation numérique 2D déformation plane des fondations profondes dans les argiles molles

à un « mur » continu. On doit donc leur affecter une rigidité équivalente à celle de l’ensemble d’une
rangée de pieux (Desai, 1974). Ainsi, nous pouvons prendre en compte les frottements équivalents
(Pradoso et Kulhawy, 2001).

Figure 3-18 : Problématique concernant la géométrie a) fondation mixte et b) groupe de pieux

Figure 3-19 : Passage 3D et 2D déformation plane

En 2D déformation plane, nous constatons que la section de pieu est de (Déqui.1). C’est pourquoi
nous montrons les deux cas principaux suivants :

Pour le cas : Déqui = D

o le module d’Young équivalent des pieux est défini par l’expression

n p-row,i A p E p
E eq = (3-1)
Bs D

o le frottement latéral équivalent est défini par :

- 121 -
Chapitre 3

n p-row,i A sτ s
τ eq = (3-2)
2.Bs

où : np-row, i : nombre de pieux dans une rangée, Ap : aire de pieu, Ep : module d’Young du pieu, D :
diamètre du pieu, L : longueur du pieu, As : l’aire latérale, et Bs : largeur du radier.

Pour le cas : Déqui = n p-row.(πD2/4)/Bs

o le module d’Young équivalent des pieux est défini par : Eeq = Ep (3-3)

o le frottement latéral équivalent est défini par l’équation 3-2

5.2. Modélisation

On choisit un groupe de 4x4 pieux en béton, dont la longueur est égale à 20 m et le diamètre égal
à 1 m. Les entraxes entre deux pieux sont de 3D, 4D et 5D (D diamètre du pieu). La largeur du radier
est constant et égal à 16 m. La dimension du massif de sol modélisé est de 50 m x 50 m.

Modèle MC MC
Paramètres Non-Drainé (sol D) Drainé (sol D) Sol 3D
Poids volumique humide γunsat (kN/m )
3
14 14 14
Poids volumique saturé γsat (kN/m )
3
14 14 14,5
-5 -5 -5
Perméabilité kx = ky (m/jour) 6.10 6.10 6.10
Module E (kPa) 4000 + 150. z 3500 + 130. z 3000 + 300.z
Coefficient de Poison ν 0,495 0,3 0,495
Cohésion c (kPa) 20 + 1,2 z 15 20 + 2.z
Angle de frottement (°) 0 31 0
Angle de dilatance (°) 0 0 0

Tableau 3-3: Paramètres du sol

Paramètres Cas 1 Cas 2 Cas 3 Cas 4 Cas 5


γbéton(kN/m3) 25
7
16
6
16
6
25
7
25
7
2
Eeq (kN/m ) 3.10 5,9 10 5,9.10 3.10 3.10
Rinter sol-pieu 0.9 0.9 0.35 0.9 0.35
Deq (m) 1 1 1 0.2 0.2

Tableau 3-4 : Différents cas de comportement en 2D

Les paramètres du sol sont ceux présentés au tableau 3-3 avec le modèle Mohr-Coulomb, d’abord
avec des paramètres effectifs, puis avec des paramètres non-drainés. Le modèle linéaire-élastique a
été choisi pour la modélisation du pieu, l’interface sol-pieu a une valeur Rinter = 0,9. En utilisant les
équations (3.1) et (3.2), nous avons :

- si on considère : Deq = D, ainsi Eeq = 5,9.106 kPa, et τeq = 0,393.τ => Rinter, 2D = 0,393 Rinter, 3D

- si on considère : Eeq = Ep donc, Deq = 0,2 m avec Bs = 16 m, n = 4, D = 1 m.

Pour prendre en compte un passage entre 2D et 3D, nous avons effectué cinq modélisations avec
les paramètres illustrés dans le tableau 3-4 :

- 122 -
Modélisation numérique 2D déformation plane des fondations profondes dans les argiles molles

- cas 1 : on n’a pas utilisé les paramètres équivalents. C’est à dire que : le module d’Young,
le poids volumique du pieu sont respectivement égaux à 3.107 kPa et 25kN/m3. L’interface
sol-pieu est considérée égal à 0,9. La largeur du pieu D est égale à 1m,

- cas 2 : on a utilisé les paramètres équivalents (du module d’Young et du poids volumique
du pieu). C’est à dire que : le module d’Young, le poids du pieu sont respectivement égaux
à 5,9.106 kPa et 16 kN/m3, l’interface sol-pieu est considéré égal à 0,9. La largeur du pieu D
est égale à 1m,

- cas 3 : on a utilisé les paramètres équivalents (du module d’Young et du poids volumique
du pieu et de l’interface sol-pieu). C’est à dire que le module d’Young, et le poids du pieu
sont respectivement égaux à 5,9.106 kPa et 16 kN/m3. L’interface sol-pieu est considérée
égale à 0,35. La largeur du pieu D est égale à 1m,

- cas 4 : on a utilisé la surface équivalente. Cela signifie que le module d’Young et le poids
volumique du pieu et l’interface sol-pieu sont respectivement égaux à 3.107 kPa et 25
kN/m3 et 0,9. La largeur du pieu Deq est égale à 0,2 m,

- cas 5 : on a utilisé la surface et l’interface sol-pieu équivalente. Cela signifie que le module
d’Young et le poids volumique du pieu sont respectivement égaux à 3.107 kPa et 25 kN/m3.
l’interface sol-pieu est égale à 0,35. La largeur du pieu Deq est égale à 0,2m.

La charge appliquée sur le radier est une charge répartie et égale à 200 kPa.

Charge

Élément poutre
Radier

Interface
(1)
(2)
(3)
(4)

Zone d’affiner le maillage Pieux

Argile molle

Figure 3-20 : Modèle d’une fondation en 2D en déformation plane

- 123 -
Chapitre 3

Pour modéliser un groupe de pieux, nous avons modélisé le radier sans contact avec le sol avec
un espace entre le radier et le sol égal à 1 m.

Pour modéliser une fondation mixte, nous avons modélisé le radier en contact avec le sol.

Cas Deq = D

Figure 3-21 : Modélisation en 2D d’une fondation mixte avec des pieux équivalents Déqui = D = 1 m

Cas Déqui =
n p-row.(πD2/4)/Bs

Figure 3-22 : Modélisation en 2D d’une fondation mixte avec les pieux équivalents Déqui = 0,2 m

- 124 -
Modélisation numérique 2D déformation plane des fondations profondes dans les argiles molles

5.3. Réponse charge-tassement

5.3.1. Charge-tassement aux différentes approches

La réponse charge-tassement d’une fondation mixte a été analysée dans les 5 cas précédent et le
résultat est illustré par la figure 3-23 pour les calculs avec des paramètres effectifs et par la figure 3-
24 avec des paramètres non drainés.
Charge (kPa)
0 50 100 150 200
0
Tassement (mm)

100

Cas1, Deq =1
200 Cas 2, Deq =1
Cas 3, Deq =1
Cas 4, Deq =0,2
Cas 5, Deq =0,2
300

Figure 3-23 : Charge-tassement de 5 cas avec des paramètres effectifs (Sol « D »)

Charge (kPa)
0 50 100 150 200
0
Tassement (mm)

100

Cas1, Deq =1
200 Cas 2, Deq =1
Cas 3, Deq =1
Cas 4, Deq =0,2
Cas 5, Deq =0,2
300

Figure 3-24 : Charge-tassement de 5 cas avec des paramètres ND (Sol « D »)

Le tassement du radier soumis à une charge est différent dans les cas de la modélisation en 2D.
Néanmoins, avec un faible déplacement, la différence de tassements dans ces cas est faible. En
utilisant les facteurs de la rigidité d’une fondation mixte et du frottement latéral, le tassement du
radier calculé est toujours inférieur à celui calculé sans modification du module des pieux et/ou sans
modification du facteur d’interaction sol-pieu. Ainsi, la modification du module des pieux et du
facteur d’interface est dans le sens de la sécurité (cas 3 et cas 5). En plus, nous trouvons que le
tassement du radier dans le cas 3 est supérieur à celui du cas 5. La raison en est que la largeur du pieu

- 125 -
Chapitre 3

(le « mur ») dans le cas 3 est supérieure à celle dans le cas 5, la charge reprise par les résistances en
pointes dans le cas 5 est donc supérieure à celle dans le cas 3. L’entraxe entre les deux pieux dans le
cas 5 est plus important à que celui du cas 3.

De même, la figure 3-25 illustre les comparaisons des réponses charge-tassement de 5 cas avec
une autre argile que nous allons utiliser pour la modélisation en 3D dans le chapitre 4. Elle est
présentée des différences des tassements obtenus avec différences des cas dans la modélisation en 2D.
Charge (kPa)
0 50 100 150 200
0

s : augmente
Tassement (mm)

50

Cas 1, D-E-R
100 Cas 2, D-Eeq-R
Cas 3, D-Eeq-Req
Cas 4, Deq-E-R
Cas 5, Deq-E-Req
150

Figure 3-25: Charge-tassement de 5 cas différents de fondations mixtes avec des paramètres ND

5.3.2. Comportement d’une fondation mixte en contraintes totales et effectives

Pour identifier le comportement d’une fondation mixte, dans une argile molle, en contraintes
totales et en contraintes effectives, on s’intéresse aux réponses charge-tassement. La figure 3-26
illustre les comparaisons de ces réponses avec les différents types de calculs : (i) calculs en
contraintes totales et (ii) calcul en contraintes effectives. Sur cette figure, remarquons la concordance
entre les calculs en contraintes totales et ceux en contraintes effectives à faible déplacement (50 mm
de tassement). Nous trouvons aussi que, pour de grands déplacements, le tassement pour un calcul
avec des paramètres effectifs est supérieur à celui d’un calcul avec des paramètres non drainés.

Pour évaluer le comportement à long terme, nous avons laissé le sol se consolider sous la charge
répartie constante jusqu’à ce que la pression interstitielle soit proche de 1 kPa. Nous avons trouvé que
le tassement d’une fondation mixte dans le cas avec consolidation est plus grand que celui dans le cas
du sol non-drainé avec même charge. Si l’on charge étape par étape par des calculs non-drainés suivis
d’étapes de consolidation, on obtient la réponse charge-tassement d’un calcul drainé (figure 3-27).
Cependant, si le calcul est non-drainé avec une charge élevée, le tassement après consolidation est
nettement supérieur à celui obtenu dans un calcul complètement drainé.

- 126 -
Modélisation numérique 2D déformation plane des fondations profondes dans les argiles molles

Charge (kPa)
0 50 100 150 200
0

Tassement (mm)
100

200
Cas 3, Deq =1, effectifs
Cas 3, Deq = 1, ND
Cas 5, Deq = 0,25, Effectifs
Cas 5, Deq = 0,25, ND
300

Figure 3-26 : Charge-tassement du calcul en contraintes totales et en contraintes effectives

Charge (kPa)
0 50 100 150 200
0

100
Tassement (mm)

200

300
Calcul ND
400 Consolidation
Calcul Drainé
Calcul ND et puis consolidation (par étape)
500

Figure 3-27 : Différents types de calcul : drainé, non-drainé, non drainé et consolidé

5.3.3. Différences entre un groupe et une fondation mixte

Nous avons effectué la comparaison des réponses charge-tassement des fondations mixtes et des
groupes avec des entraxes de 3D, 4D et 5D dans l’argile « D ». Les résultats sont illustrés par la figure
3-28 ci-dessous. Dans cette comparaison, le cas 1 n’utilise pas de paramètre équivalent, tandis que le
cas 2 utilise le module d’Young équivalent et le cas 5 la section équivalente et le facteur d’interface
équivalent.

Cette figure montre que, d’une part, l’augmentation de l’entraxe entraîne la croissance de la
capacité portante et la réduction du tassement des fondations mixtes, ainsi que des groupes. Pour un
entraxe moins important, les différences entre les groupes et les fondations mixtes sont très
importantes. Tout cela décrit bien le rôle important du radier. D’autre part, les capacités portantes des
groupes n’atteignent pas la même valeur à cause du frottement très faible le long d’une grande partie
du pieu, surtout pour de faibles entraxes des pieux.

- 127 -
Chapitre 3

Charge (kPa)
0 50 100 150 200
0

s : augmente
Tassement (mm)

50

Cas 1, s = 3D, G
Cas 1, s = 4D, G
100
Cas 1, s = 5D, G
Cas 1, s = 3D, FM
Cas 1, s = 4D, FM
Cas 1, s = 5D, FM
150
Charge (kPa)
0 50 100 150 200
0

s : augmente
Tassement (mm)

50

Cas 2, s = 3D, G
Cas 2, s = 4D, G
100
Cas 2, s = 5D, G
Cas 2, s = 3D, FM
Cas 2, s = 4D, FM
Cas 2, s = 5D, FM
150
Charge (kPa)
0 50 100 150 200
0

s : augmente
50
Tassement (mm)

100

150
Cas 5, s = 3D, G
Cas 5, s = 4D, G
200
Cas 5, s = 5D, G
Cas 5, s = 3D, FM
250
Cas 5, s = 4D, FM
Cas 5, s = 5D, FM
300

Figure 3-28 : Comparaison des réponses charge-tassement : groupes et fondations mixtes avec
différents de l’entraxe

- 128 -
Modélisation numérique 2D déformation plane des fondations profondes dans les argiles molles

5.4. Frottement latéral

Le frottement latéral le long du pieu est envisagé pour tous les cas modélisés. Dans le cas 1, en
utilisant la rigidité du pieu équivalente, le frottement est nul ou très faible dans la grande partie
supérieure du pieu, sauf pour les pieux situés à l’extrémité de la fondation mixte. Les figure 3-29 et 3-
30 représentent le frottement latéral le long du pieu sous la charge de 200 kPa appliquée sur le radier
de la fondation mixte de 4x4 pieux, avec un entraxe de 4D respectivement cas 1 avec D = 1 m et pour
le cas 2 avec Déqui = 0,2 m.

Cas 2, frottement latéral du pieu extérieur Cas2, frottement latéral du pieu intérieur

τ τ τ τ

Cas 2, frottement latéral du pieu extérieur Cas 2, frottement latéral du pieu intérieur

τ/τmax
τ/τmax τ/τmax τ/τmax

Figure 3-29 : Frottement latéral le long du pieu et le rapport de τ /τmax du pieu (cas 2)

La figure 3-29 montre également que le rapport τ/τmax est inférieur à 1, surtout pour le pieu
intérieur. En revanche, la figure 3-30 montre que nous pouvons obtenir les valeurs maximales du
frottement latéral le long du pieu (τ /τmax = 1) sur une partie importante de la longueur du pieu (même
pour le pieu intérieur). Cela s’ explique par le fait que, dans le cas 2, la largeur du pieu équivalente
Déqui est faible et égale à 0,2 m, ce qui entraîne une importante augmentation du rapport s/D dans la

- 129 -
Chapitre 3

fondation mixte. Cette méthode de diminution du diamètre équivalent peut être est une solution pour
atténuer le problème de la modélisation du frottement en 2D (le sol est solidaire et les pieux se
déplacent en bloc) et permet d’approcher les résultats de la modélisation en 3D.

Cas 5, frottement latéral du pieu extérieur Cas 5, frottement latéral du pieu intérieur

τ τ τ
τ

Cas 5, frottement latéral du pieu extérieur Cas 5, frottement latéral du pieu intérieur

τ/τmax τ/τmax τ/τmax τ/τmax

Figure 3-30 : Frottement latéral le long du pieu, rapport τ /τmax (cas 5)

5.5. Résistance en pointe

La figure 3-31 montre les contraintes verticales sur un plan horizontal sous la base des pieux
concernant les cas 2, 3 et 5 sous une charge répartie verticale égale à 200 kPa. Nous trouvons aussi
que les contraintes verticales sous les pieux sont identiques et elles varient entre 600 kPa (cas 2 avec
un tassement de 82 mm), à 800 kPa (cas 5 avec un tassement varient de 445 mm). Cependant,
l’expression classique : q p = σ v + c u N c = γL + 9c u donne la résistance en pointe qp = 820 kPa,
supérieur à celle dans la modélisation numérique. Nous constatons que la résistance en pointe
« théorique » peut être approchée numériquement dans le cas de déplacement très élevés.

- 130 -
Modélisation numérique 2D déformation plane des fondations profondes dans les argiles molles

Cas 2

Cas 5

Cas 3

Figure 3-31 : Contraintes totales verticales dans un plan horizontal au-dessous les pieux

- 131 -
Chapitre 3

6. Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons présenté les résultats de la modélisation d’un pieu offshore en
axisymétrie, dans le but de caler les paramètres du modèle spécifique « soft soil » adapté aux sols
mous sur le profil du sol réel de Pentre. Les résultats obtenus montrent que le modèle 2D
axisymétrique peut effectivement reproduire l’essai de chargement d’un pieu isolé. Les courbes de
distribution de charge, reproduites par la modélisation avec Plaxis, donnent des résultats intéressants
et très proches de ceux de l’essai de chargement statique.

Par la suite, la modélisation des fondations mixtes et des groupes de pieux en béton dans le même
sol en déformation plane a été effectuée. Ses résultats montrent clairement les différences entre le
pieu isolé et les pieux au sein du groupe. Les calculs Plaxis montrent également la différence entre
une fondation mixte et un groupe de pieux.

Grâce à notre modélisation, nous trouvons clairement que le modèle 2D (sans utiliser de
paramètres équivalents) accentue l’effet d’enserrement du sol entre les pieux, en entraînant un
frottement négatif sur une partie très importante de la longueur des pieux. Le frottement latéral le long
des pieux dans un groupe simulé par un tel calcul est inexact, car en 2D, les pieux se comportent
comme des parois et « enferment » le sol entre ces parois. Le sol se déplace alors en bloc
solidairement avec les pieux et un frottement légèrement négatif ou très faible existe dans une partie
très importante de la longueur du pieu.

La charge reprise par le radier dans une fondation mixte est normalement très faible. De plus, le
déplacement de la fondation est important en raison du rapport très grand des modules Ep/Es et de la
compressibilité importante du sol qui augmente encore sous l’effet d’une consolidation du sol sous
une charge constante.

Nous avons alors abordé pour les différents cas, le passage de la modélisation en 2D à celle en
3D avec l’utilisation des paramètres « équivalents » (module d’Young du sol équivalent et interaction
sol-pieu équivalente). Les frottements latéraux des pieux dans un groupe (ou dans une fondation
mixte) sont alors mieux mobilisés.

Néanmoins, les résultats obtenus montrent clairement qu’il n’est pas raisonnable, malgré
l’utilisation de paramètres équivalents, d’étudier l’effet de groupe et l’effet de radier par une
modélisation 2D, même si cela est effectué dans la pratique courante. La modélisation réellement
tridimensionnelle semble donc indispensable pour prendre en compte de manière complète les
interactions sol-pieux et sol-radier-pieux : le chapitre 4 suivant sera dédié à cette modélisation.

- 132 -
Chapitre 4
MODÉLISATION NUMÉRIQUE 3D DES
FONDATIONS PROFONDES DANS
L’ARGILE MOLLE

A l’issue du travail concernant la modélisation des fondations profondes en déformation plane,


nous avons montré les limitations du modèle 2D qui accentuent l’effet d’enserrement du sol entre les
pieux en entraînant un frottement négatif sur une partie très importante de la longueur des pieux (le
sol est solidaire des pieux et se déplace en bloc). Dans le but de dépasser ces limitations, nous
présentons dans ce chapitre, à l’aide du logiciel Plaxis 3D Foundation, les modélisations
tridimensionnelles des groupes et des fondations mixtes sous une charge axiale dans des sols mous.
Ces modélisations nous permettent également d’analyser complètement des problèmes d’interaction
pieux-radier-sols mous. Les effets liés au groupe et à la présence du radier sont clairement mis en
évidence par les courbes « t-z » de mobilisation du frottement latéral le long du pieu, et celles de la
résistance en pointe et de la pression sous le radier (dans le cas d’une fondation mixte avec radier en
contact avec le sol). Nous discutons par la suite la capacité portante obtenue dans une fondation mixte
et dans un groupe de pieux. Le rôle important du radier dans une fondation mixte sera considéré dans
l’optique d’obtenir une augmentation de capacité et une diminution des tassements. L’influence de
l’entraxe des pieux et de la rigidité du radier sur le comportement des fondations profondes dans une
argile molle sera également présentée.

Les différences de comportement d’une fondation mixte dans l’argile molle obtenues entre un
calcul en contraintes totales et en contraintes effectives seront discutées. Cela nous permet de mieux
connaître le rôle des pressions interstitielles dans la capacité portante globale et la charge reprise par
le radier. Des simulations d’essais de chargement réels et d’essais en centrifugeuse seront effectuées
afin de valider notre modèle.

- 133 -
Chapitre 4

1. Introduction
Dans le but de dépasser les limitations de la modélisation en déformation plane, nous considérons
maintenant les modélisations numériques des fondations profondes sous charge verticale dans les
argiles molles en prenant en compte leur géométrie tridimensionnelle. A l’aide du logiciel Plaxis
3DF, nous avons d’abord confronté les résultats du modèle 3D à ceux du modèle 2D axisymétrique
dans le cas du chargement d’un pieu isolé, ce qui nécessite une étude précise du maillage en 3D. Une
fois ce dernier résolu, nous avons ensuite traité les cas des groupes et des fondations mixtes utilisant
4x4 pieux, en précisant dans chaque cas les mécanismes de transfert de charge.

Nous avons présenté par la suite des comparaisons entre les modélisations numériques du
comportement de groupes de pieux longs, et de fondations mixtes radier-pieux dans les sols cohérents
très mous soumis à une charge axiale uniformément répartie. Nous avons chaque fois analysé dans les
modélisations en 3D les mécanismes de frottement latéral et de résistance en pointe. Les effets de
l’entraxe des pieux, du groupe et du radier sont également discutés.

Nous avons ensuite étudié l’effet du rapport des modules (Ep/Es), ainsi que celui de l’élancement
des pieux (L/D) dans le comportement des fondations mixtes dans l’argile molle. Nous nous sommes
intéressés au rôle du radier et à l’effet de sa rigidité dans une telle fondation. L’analyse du coefficient
d’efficacité du radier (rapport entre la charge reprise par le radier sur la charge totale) dans des
fondations mixtes a également été abordée. En effet, dans des sols mous, le rôle du radier est très
important et peut récupérer jusqu’à 30% de la charge totale d’une fondation mixte, tandis que le
tassement est diminué de 10 à 20%. Des coefficients d’efficacité sur le frottement latéral, la résistance
en pointe, l’efficacité d’un groupe et celle d’une fondation mixte sont également présentés et
comparés avec d’autres observations provenant de la littérature actuelle comme Mandolini et al.,
(2005), Borel (2001), Viggiani (1994, 1998), Randolph (1994), etc. Notamment, nous montrons qu’il
existe une zone dans la partie supérieure des pieux (environ 3-5 m) où le frottement est légèrement
négatif. Nous présentons ensuite la modélisation d’une fondation mixte dans un sol réel pour
différents types de calcul en contraintes effectives et en contraintes totales et discutons de l’effet des
pressions interstitielles et de la consolidation.

Afin de valider notre modèle proposé, nous avons testé notre modèle en simulant les
expérimentations effectuées sur des fondations mixtes de 9 pieux, 21 pieux et 69 pieux dans du kaolin
en centrifugeuse par Horikoshi et Randolph (1994-1999). Puis, nous avons modélisé des essais de
chargement sur un pieu isolé et un groupe de 5 pieux dans l’argile molle sur un site à Belfast
(Irlande), proposé par Lehane (1999) et McCabe (2006). Les conclusions importantes de la
modélisation en 3D des fondations profondes sont finalement présentées à la fin de ce chapitre.

2. Modélisation du pieu isolé en 3D - comparaison avec la 2D


axisymétrique - rôle du maillage
La première étape dans la modélisation des fondations profondes en tridimensionnel est la
modélisation du pieu isolé, pour comparer ses résultats avec ceux issus d’un calcul 2D axisymétrique

- 134 -
Modélisation numérique 3D des fondations profondes dans les argiles molles

et avec ceux provenant d’un modèle analytique. Les mécanismes de modélisation du frottement
latéral et de la résistance en pointe seront présentés et vérifiés avec des calculs analytiques.
L’influence du maillage dans la modélisation du pieu en tridimensionnel sera également analysée.

2.1. Modélisation d’un pieu en élasticité

Nous avons tout d’abord modélisé un pieu isolé de 1 m de diamètre et de longueur variable (L =
20 m, 30 m et 40 m) dans un sol dont le module d’Young E est constant et un autre avec un module
d’Young augmentant linéairement avec la profondeur. L’épaisseur de la couche de sol est deux fois la
longueur du pieu. Le rapport des rigidités entre le pieu et le sol (K = Ep/Es) est pris constant égal à
1000. Les résultats des calculs dans la phase élastique sont présentés sous la forme du facteur de
tassement adimensionnel Ip, défini par Poulos (1989) :

P
w = Ip (4-1)
D.E s

avec : P charge appliquée au pieu, Ep module d’Young du pieu, w tassement de la tête du pieu.

0,35 0,30
Randolph & Wroth (1978) Randolph & Wroth (1978)
0,30 0,25 Poulos (1989)
Poulos (1989)
Plaxis 2D Axisy_B=10*D
0,25 Plaxis 2D A xisy_B=10*D Plaxis 2D Axisy_B=30*D
0,20
0,20 Plaxis 3DF_B=10*D Plaxis 3DF_B=10*D
Ip

Plaxis 2D A xisy_B=30*D 0,15 Plaxis 3DF_B=30*D


Ip

0,15
0,10
0,10
0,05 0,05

0,00 0,00
0 10 20 30 40 50 0 10 20 30 40 50
(a) L/D (b) L/D

Figure 4-1 : Valeur du facteur de tassement Ip : a) Esol constant et b) Esol augmentant linéairement

Pour obtenir un accord entre les résultats des calculs 2D axisymétrique et 3D, il faut apporter une
attention particulière au maillage en 3D. Il faut affiner les maillages dans le domaine proche de la
fondation, surtout dans la direction verticale. La taille d’un élément vertical ne doit pas être supérieure
à celle du diamètre du pieu. Ce calage une fois effectué, nous constatons un bon accord entre les
résultats du calcul 3D et ceux proposés par Poulos (1989) et Randolph et Wroth (1978). Nous avons
pu également observer l’effet des conditions aux limites du modèle dans le sol élastique : il faut une
géométrie globale très grande, de rayon (B) égal à 30 fois le diamètre du pieu pour que les résultats
calculés à partir de Plaxis se rapprochent au mieux de ceux proposés par Poulos et Randolph.

- 135 -
Chapitre 4

2.2. Modélisation d’un pieu isolé dans un sol cohérent

Pour comprendre le rôle de maillage dans Plaxis 3DF, nous avons effectué des modélisations
d’un pieu isolé de 1m du diamètre et de 20 m de longueur dans un sol cohérent. L’épaisseur du sol est
égale à 40 m. Le modèle Mohr-Coulomb a été choisi pour la modélisation du sol. Les paramètres du
sol sont : module d’Young de 10 MPa, cohésion non-drainée de 50 kPa et coefficient d’interaction
sol-pieux Rinter = 0,67.

Figure 4-2 : Problème de maillage dans les modélisations en 3D et en 2D axisymétrie du pieu isolé

Charge (kN) Charge (kN)


0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 2500 2700 2900 3100 3300 3500
0 20

5 22 1
6
Tassement (mm)
Tassement (mm)

10
24
15
1-3DF (370 *33) 26 1-3DF (370 *33)
20 2-3DF (224*30) 2-3DF (224*30)
3-3DF (224*14) 3-3DF (224*14)
4-2D_2654 element s 28 4-2D_2654 element s
25 5-2D_146 element s 5-2D_146 element s
4
6- analyt ique par Poulos 6 - analyt ique par Poulos 5 2 3
30 30

Figure 4-3 : Différences de réponses sur les courbes charge–tassement d’un pieu isolé

L’étude de l’effet du maillage a été effectuée selon la démarche suivante :

- la modélisation avec Plaxis 3DF a été réalisée pour trois maillages différents, avec un
maillage fin dans la zone de 1 m x 1 m autour du pieu, et en affinant le maillage dans la
direction de la longueur du pieu (370 x 33 éléments, 224 x 30 éléments et 224 x 14
éléments).

- la modélisation avec Plaxis 2D a été effectuée dans un cas avec maillage grossier (146
éléments) et dans un cas avec maillage fin (2654 éléments).

Nous trouvons que les courbes charge-tassement notées « 1, (370x33 éléments) » et « 2, (224 x30
éléments) » sont très proches de la courbe 5 (avec 2D axisymétrique, maillage grossier). Par contre,
les courbes « 1 » et « 2 » ne sont pas très différentes de la courbe « 3, (224 x14 éléments) ». Nous
pouvons évidemment constater que l’influence du maillage dans Plaxis 3DF est très importante,

- 136 -
Modélisation numérique 3D des fondations profondes dans les argiles molles

notamment quand le comportement du sol dépasse le domaine élastique. Après avoir affiné le
maillage suivant la direction de la longueur du pieu, nous avons obtenu de bons résultats sur les
réponses charge-tassement, celles-ci l’approchant de celle obtenues avec Plaxis 2D axisymétrie
(figure 4-3). Nous avons, dans ce cas, obtenu pour le frottement latéral le long du pieu des valeurs
maximales de 34 kPa, ce qui est en bon accord avec le calcul analytique τmax = α. cu = 0,67 x 50 =
33,5 kPa. Nous pouvons retrouver ces problèmes liés au maillage dans la littérature de Schweiger
(2005) qui présente les difficultés de maillage d’un pieu isolé avec Plaxis 3DF.

2.3. Commentaires

Plaxis 3DF est un logiciel tridimensionnel spécialisé pour modéliser des fondations d’ouvrage.
Actuellement, nous ne trouvons pas de logiciels parfaits pour simuler toutes les fondations. Chaque
logiciel a ses limitations, notamment en ce qui concerne le maillage en 3D. Nous avons donc besoin
d’optimiser le maillage de façon à obtenir des résultats acceptables avec un temps de calcul
raisonnable.

élements en Plaxis 3DF

Figure 4-4 : Différences entre les éléments avec Plaxis 2D et Plaxis 3DF (Brinkgreve et al., 2006)

Quand nous modélisons en 2D axisymétrique, nous ne trouvons pas beaucoup de différences


entre les maillages fin et grossier. Car, dans ce cas, c’est l’élément à 15 nœuds et 12 points de Gauss
qui est le plus efficace jusqu’à maintenant. Par contre, en 3D, nous utilisons un élément pyramidal
avec 15 nœuds et 6 points de Gauss (triangle à 6 nœuds en horizontale, rectangulaires à 8 nœuds en
vertical) tel que représenté figure 4-4. C’est pourquoi, un affinage des éléments en 3D surtout dans la
direction verticale est nécessaire pour avoir concordance des résultats 2D axisymétrique et 3D. Pour
les modélisations des fondations, nous avons affiné les maillages en horizontal dans la zone proche
des pieux et en vertical le long des pieux aussi. La taille des éléments ne peut pas être supérieure au
diamètre du pieu. La taille globale massive de sol doit être supérieure à 3-4 fois la largeur du radier
pour éviter des problèmes de conditions aux limites.

- 137 -
Chapitre 4

3. Modélisation d’une fondation mixte


Un premier test du modèle 3D consiste à valider sur des résultats de la littérature concernant des
groupes de pieux dans des sols élastiques, et ensuite pour un sol cohérent sur un cas proposé par
Poulos (2001).

3.1. Groupe de pieux dans un sol élastique

Nous avons effectué les modélisations des groupes de pieux dans un sol élastique pour comparer
les résultats obtenus à l’aide du logiciel Plaxis 3DF avec ceux de Kitiyodom et al. (2002), et de
Poulos (1989). En considérant les trois sols différents, défini par la figure 4-5, nous avons modélisé
ces trois cas avec la même géométrie de groupe de 9 pieux.

Figure 4-5 : Groupe de 9 pieux dans des sols élastiques

Poulos (1974, 1980) a défini un coefficient pour calculer le tassement dans les sols élastiques :

w.E s .D w.E s .D
Ig = = (4-2)
P q.Br .Bs
où : w est le tassement vertical, P = q. Br.Bs, la charge appliquée sur le radier

Le tableau 4-1 présente la comparaison des facteurs de tassements du groupe de pieux Ig. Nous
trouvons que, avec Plaxis 3DF, nous pouvons obtenir des valeurs très proches de celles proposées par
d’autres auteurs comme Zhang et Small (2000) et Kitiyodom avec le logiciel Pranb (2002).

Approche Cas 1 Cas 2 Cas 3


Pranb (2002) 0,030 0,038 0,036
Zhang and Small (2000) 0,031 0,039 0,036
Plaxis 3DF 0,029 0,039 0,035

Tableau 4-1 : Facteur de tassement d’un groupe Ig

- 138 -
Modélisation numérique 3D des fondations profondes dans les argiles molles

Nous avons également effectué des modélisations de groupes de 4 x 4 pieux avec le rapport de
Eb/Es égal à 1, 10 et 50 et avec la géométrie donnée par Poulos (1989). Cet auteur a proposé des
abaques donnant le facteur de tassement pour un groupe de 4 x 4 pieux dans un sol élastique avec une
couche plus dure en profondeur la rigidité relative du substratum (le rapport des module Eb/Es). Nous
pouvons simplement calculer le facteur de tassement du groupe (Ig) et comparer notre résultat avec
ceux proposés par Poulos, illustrés par la figure 4-6. Cela permet de confirmer que la modélisation 3D
des groupes donne des résultats en très bon accord avec les calculs semi-analytique de Poulos (1989)
et d’autres résultats de la littérature.
0.20
Interaction facteur, Poulos (1989)
Poulos & Mattes (1971)
0.15 Plaxis 3DF
Ig= w. D.Es/Pg

H/L = 1,5
L/D = 20
0.10 s/D = 3
Ep /Es = 1000
ν = 0,5
Groupe de 4 x4 pieux
0.05

0.00
0.1 1 10 100
Eb/Es

Figure 4-6 : Influence du rapport des modules des couches des sols

3.2. Exemple de modélisation d’une fondation mixte

Poulos et al. (2001) a présenté l’exemple d’une fondation mixte de 9 pieux de 0,5 m de diamètre
et de 10 m de longueur dans un sol avec une cohésion non drainée de 50 kPa et un module d’Young
constant égal à 20 MPa. L’entraxe des pieux est égal à 2 m et 4 m suivant les deux directions du
radier en horizontal. L’épaisseur de radier est égale à 0,5 m, celle de la couche de sol est de 20 m. Le
module d’Young du béton (pieux et radier) est de 30000 MPa. Les conditions de chargement sont
simulées par des charges concentrées égales à 2 MN appliquées sur le radier, au droit de la tête de
chaque pieu. La charge totale appliquée à la fondation mixte est donc égale à 18 MN. L’interaction
sol/ pieu est supposée parfaitement rigide.

Avec les conditions identiques à celles proposées par Poulos, nous avons effectué des
modélisations avec Plaxis 3DF et Plaxis 2D avec la rigidité équivalente en condition de déformation
plane pour tester le modèle élasto-plastique Mohr-Coulomb avec Plaxis 3DF et vérifier le frottement
latéral à court terme. Nous avons effectué des comparaisons sur la réponse charge–tassement de la
fondation mixte entre les modélisations Plaxis 3DF, Plaxis 2D et les résultats obtenus par Poulos et al.
(2001) en utilisant un autre logiciel (Flac 3D et 2D) et avec ceux obtenus par le calcul analytique basé
sur la méthode PDR (Poulos-Davis-Randolph).

- 139 -
Chapitre 4

Figure 4-7 : Modélisation d’un exemple de fondation mixte de 9 pieux avec Plaxis 3DF

Charge totale (MN)

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18
0

(4)
20
(2)
Tassement (mm)

40 1-Flac 3D (1)

2- Méthode PDR Poulos, 2001


60
3-Flac 2D
(5)
80 4-Plaxis-3DF

5-Plaxis 2D Nguyen et al, 2006


(3)
100

Figure 4-8 : Courbes charge-tassement d’un exemple de fondation mixte

La figure 4-8 illustre les résultats concernant les tassements verticaux obtenus pour une moitié du
problème dans la modélisation avec Plaxis 3DF. La comparaison des courbes charge–tassement de
cette fondation mixte est donnée dans la figure 4-8.

Nous constatons que la courbe charge-tassement donnée par Plaxis 3DF est très proche des
courbes proposées par Poulos avec Flac 3D et avec la méthode PDR. Par contre, nous avons trouvé
que les modélisations avec Plaxis 2D ou avec Flac 2D en déformations planes donnent des tassements
importants par rapport aux modélisations en tridimensionnel. Dans les sections suivantes, nous allons
utiliser le logiciel Plaxis 3DF pour la modélisation des fondations profondes dans les argiles molles.

- 140 -
Modélisation numérique 3D des fondations profondes dans les argiles molles

4. Modélisation en 3D des fondations mixtes et des groupes de pieux


dans l’argile molle
Nous abordons dans cette section la modélisation des fondations profondes en utilisant des pieux
flottants longs (L étant égal à 20 m, 30 m et 40 m), et de gros diamètre (D constant égal à 1 m) sous
une charge verticale. Nous nous intéressons aux comparaisons du comportement des groupes de pieux
(radier sans contact avec le sol) et des fondations mixtes radier–pieux (radier en contact avec le sol).
Les analyses portent sur des mécanismes de mobilisation du frottement latéral et de la résistance en
pointe des pieux. Nous analysons aussi l’influence du radier sur la capacité portante et sur
l’interaction sol-pieux dans une fondation mixte dans l’argile molle. Une étude des coefficients
d’efficacité est également considérée dans cette section.

4.1. Géométrie des fondations et sols modélisés

Nous modélisons des groupes et des fondations mixtes de 4 x 4 pieux dans l’argile très molle
dont le module d’Young et la cohésion non-drainée augmentent linéairement avec la profondeur (cf.
chapitre 1). Le modèle SSM (consulter l’annexe A2.3) n’était pas implanté dans Plaxis 3DF, lorsque
nous avons commencé à l’utiliser. Nous avons donc choisi dans un premier temps d’effectuer un
calcul à court terme en utilisant le modèle Mohr-Coulomb, avec des paramètres non-drainés qui
augmentent linéairement avec la profondeur.

Les paramètres que nous avons utilisés sont très proches de ceux des sédiments très mous des
grands fonds marins, comme ceux que l’on peut trouver sur le site de D en Angola, (cf. chapitre 2).

La cohésion non-drainée du sol s’exprime par l’expression :

cu (kPa) = co + K. z avec co = 20 kPa, K = 2 kPa/m et z : la profondeur en mètres.

Le module d’Young non drainé est relié à avec la cohésion par l’expression :

Eu = 150. cu (kPa), et

Le coefficient de Poisson est de 0,495.

Nous avons cherché à introduire des conditions d’interface sol/pieu proches des
recommandations habituelles : τmax = α.cu où α est fonction de la profondeur selon la réglementation
API (American Petroleum Institute, 1991) (cf. chapitre 1).

Nous avons effectué une série de modélisations de groupes de 4 x 4 pieux et de fondations mixtes
avec 4 x 4 pieux dans l’argile molle dont les propriétés ont été données précédemment. Le tableau 4-2
résume l’ensemble des modélisations effectuées chacune étant affectée d’une numérotation (n). La
modélisation du pieu isolé et celle du radier unique a été également effectuée pour la comparer avec
les résultats obtenus avec les fondations mixtes.

Pour modéliser les groupes de pieux, nous avons installé le radier au-dessus du sol, sans contact
avec celui-ci, l’espace sol-radier étant pris égal à 1 m (ce qui permet d’être sûr que le radier reste sans

- 141 -
Chapitre 4

contact avec le sol). La figure 4-9 montre des mailles de groupes de pieux et le choix de modéliser un
quart du problème pour simplifier et diminuer le nombre d’éléments.

Pour modéliser les fondations mixtes, nous avons utilisé directement les dimensions et les
maillages adoptés donnés dans la modélisation du groupe de pieux, mais en posant cette fois-ci le
radier en contact avec le sol.

Figure 4-9 : Maille de groupe de pieux

Entraxe (m)
Type des fondations Ep (MPa) Bs (m) L/D
2.5D 3D 4D 5D 7,5D 10D
30000 16 20 (1) (2) (3) (4) (5) (6)
Groupe de 4*4 pieux 30000 16 30 (7) (8) (9) (10) (11) (12)
30000 16 40 (13)
30000 variable 20 (14) (15) (16) (17)
30000 16 20 (18) (19) (16) (20)
3000 16 20 (21) (22) (23) (24)
Fondations mixtes
1500 16 20 (25) (26)
(4*4 pieux)
300 16 20 (27) (28) (29) (30)
30000 16 30 (31) (32) (33) (34)
30000 16 40 (35) (36) (37)
30000 16 20 (38)
Pieu isolé 30000 16 30 (39)
30000 16 40 (40)
Radier unique (41)

Tableau 4-2 : Bilan de la modélisation des fondations dans l’argile D

L’utilisation des symétries (figure 4-10) nous a permis de modéliser des groupes et des
fondations mixtes de 4 x 4 pieux avec un diamètre de pieu de D = 1 m et une longueur (L) de 20 m,
puis 30 m ou 40 m. Nous avons étudié l’entraxe des pieux suivant : 2,5D, 3D, 4D et 5D pour estimer
l’effet d’interaction et l’effet du radier. L’épaisseur du radier est supposée constante égale à 1 m. La
largeur Bs du radier pour des fondations mixtes est aussi constante et égale à 16 m. (Nous avons par

- 142 -
Modélisation numérique 3D des fondations profondes dans les argiles molles

ailleurs étudié 4 cas avec Bs variable avec l’entraxe, c'est-à-dire que Bs est égal à 10 m, 12 m, 16 m et
20 m pour un entraxe respectivement de 2,5D, 3D, 4D et 5D. La longueur de pieux dans ces cas est
égale à 20 m). Les pieux et le radier sont supposés élastiques linéaires avec un module d’Young de
3.107 kPa et un coefficient de Poisson de 0,2.

Figure 4-10 : Modélisation d’une fondation mixte avec Plaxis 3DF

Nous avons vu que le problème du maillage est très important dans la modélisation 3D. Ainsi,
nous devons affiner le maillage dans le plan horizontal dans la zone autour de la fondation, de même
dans la direction longitudinale des pieux. Afin de pouvoir préciser les valeurs des paramètres
introduits à l’interface, nous divisons le sol en différentes couches d’épaisseur de 1m, et nous entrons
des valeurs de coefficient d’interface différentes Rinter = α suivant la règle de l’API (1991). La charge
appliquée sur le radier est supposée uniformément répartie et est incrémentée jusqu’à obtenir la
charge limite.

Nous envisageons ensuite d’étudier l’effet du rapport des modules Ep/Es sur le tassement de la
fondation mixte, avec différents rapports (Ep/Es = 5000, 500, 250 et 50). Pour l’étude de l’influence de
la rigidité du radier dans une fondation mixte, nous avons changé l’épaisseur du radier (cas du radier
souple avec l’épaisseur de 50 cm, et extrêmement souple avec l’épaisseur de 20 cm).

4.2. Mobilisation du frottement latéral le long du pieu

Le comportement des fondations profondes avec des pieux « flottants » présente encore beaucoup
de difficulté sur le terme de frottement latéral le long du pieu. Avec un pieu isolé dans l’argile molle

- 143 -
Chapitre 4

ou l’argile en général, le frottement latéral peut être défini par les trois méthodes décrites dans le
chapitre 1. Pour des fondations mixtes ou des groupes de pieux, nous avons encore l’effet de groupe,
et celui du radier influence le frottement le long des pieux. Ainsi, nous nous intéressons à la méthode
de transfert de charge « t-z », ce qui permet de voir facilement l’effet de groupe.

s=2.5D s=2.5D
Prof. 2-3m (a) Prof. 7-8m (b) s=3D
s=3D
40 s=4D
40 s=4D
s=5D Pieu isolé s=5D
s=7,5D s=7,5D
30 s=10D 30 s=10D
Pieu isolé pieu isolé pieu isolé
τ (kPa)

τ (kPa)
20 20

10 10

0 s: augmente 0 s: augmente
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
Tassement (mm) Tassement (mm) s=2.5D
s=2.5D
s=3D
Prof. 12-13m (c) s=3D Prof. 17-18m (d) s=4D
40 Pieu isolé s=4D 40 Pieu isolé
s=5D s=5D
s=7,5D s=7,5D
s=10D s=10D
30 pieu isolé 30 pieu isolé
τ (kPa)

τ (kPa)

20 20

10 10

s: augmente s: augmente
0 0
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
Tassement (mm) Tassement (mm)
Pieu central

Figure 4-11: Mobilisation du frottement latéral dans les groupes du pieu central à différente des
profondeurs : a) prof. 2-3 m, b) prof. 7-8 m, c) prof. 11-12 m et d) prof. 17-18 m

4.2.1. Groupe de pieux

L’effet de l’entraxe des pieux et celui du groupe apparaissent clairement sur les mobilisations des
frottements le long des pieux dans les groupes. En effet, les figures 4-11 et 4-12 illustrent les résultats
obtenus pour des groupes avec l’entraxe de 2,5D, 3D, 4D, 5D, 7,5D et 10D à différentes de
profondeurs (à 2-3 m, à 7-8 m, à 12-13 m et à 17-13 m) pour le pieu central (noté 1) et le pieu du coin
(noté 3). Grâce à ces résultats, nous constatons que les mobilisations des frottements latéraux pour
l’entraxe 2,5D sont saturées le plus lentement. Par contre, celles pour l’entraxe 10D sont les
meilleures. Nous trouvons aussi que les mobilisations des frottements pour les pieux centraux se font
le plus lentement que pour les autres pieux du groupe. Les mobilisations des pieux de côté (notés 2 et
4) sont identiques, les pieux du coin semblent travailler comme un pieu isolé.

- 144 -
Modélisation numérique 3D des fondations profondes dans les argiles molles

Prof. 2-3m (a) s=2.5D Prof. 7-8m (b)


s=3D
40 s=4D
40
s=5D
s=7,5D Pieu isolé
30 Pieu isolé s=10D 30
pieu isolé
τ (kPa)

τ (kPa)
20 20 s=2.5D
s=3D
s=4D
s=5D
10 10 s=7,5D
s=10D
s: augmente s: augmente pieu isolé
0 0
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
Tassement (mm) Tassement (mm)
Prof. 12-13m (c) Prof. 17-18m (d)
40 Pieu isolé 40 Pieu isolé

30 30
τ (kPa)

τ (kPa)
20 s=2.5D 20 s=2.5D
s=3D s=3D
s=4D s=4D
s=5D s=5D
10 s=7,5D 10 s=7,5D
s: augmente s=10D s: augmente s=10D
pieu isolé pieu isolé
0 0
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
Tassement (mm) Pieu du coin Tassement (mm)

Figure 4-12: Mobilisation du frottement latéral dans les groupes du pieu du coin à différente des
profondeurs : a) prof. 2-3 m, b) prof. 7-8 m, c) prof. 11-12 m et d) prof. 17-18 m

En pratique, à partir de l’essai pressiométrique, Frank et Zhao (1982) ont proposé la courbe « t-
z » relative du module pressiométrique (EM) (figure 4-13). Pour l’argile, la valeur Kt est définie par Kt
= 2 EM/D. Néanmoins, nous avons utilisé le module d’Young dans la modélisation numérique. C’est
pourquoi, nous nous intéressons à trouver la relation entre le module d’Young et le module
pressiométrique du sol. Pour cela, nous calculons le facteur Kt pour des courbes « t-z » obtenues de
nos modélisations et écrivons ce facteur sous l’expression : Kt = a.Eu /D (a est un facteur dépendant la
profondeur). Nous trouvons que les valeurs a sont compris entre de 0,22 et 0,29 pour le pieu isolé.
Cela signifie que le rapport des modules (Eu/ EM) est environ de 7 à 9. Cette valeur est un peu élevée
si nous la comparons avec celle proposée par Combarieu (2006) avec le rapport Eu/ EM = 2,5 à 6. Par
contre, elle est un peu faible si nous la comparons avec celle proposée par Frank (1985) avec le
rapport Eu/EM = 11,3. Tout cela montre bien que le rapport des modules Eu/ EM peut être relative :

- au modèle simple utilisé pour décrire le comportement du sol (modèle Mohr-Coulomb).


Ceci explique pourquoi nos courbes « t-z » sont linéaires avant le palier. Par contre, dans
la courbe « t-z » empirique proposée par Frank et Zhao, il y a les deux pentes différentes,

- à l’amplitude de la déformation qui est très élevée dans l’argile molle. C’est la raison
pour laquelle le module de pressiométrique peut être plus faible.

- 145 -
Chapitre 4

q
τ
qp
qs
Kt /5 Kp /5
qp /2
qs /2
Kp = 11 EM /D
Kt Kt = 2 EM /D Kp
s sp

Figure 4-13 : Mobilisation du frottement latéral et de la résistance en pointe (Frank et Zhao, 1982)

4.2.2. Fondation mixte

Sous l’effet du radier en contact avec le sol dans la fondation mixte, nous avons trouvé que le
frottement dans la partie supérieure des pieux est légèrement négatif, surtout pour les pieux centraux.
L’étude des mobilisations du frottement le long du pieu central (noté 1), du pieu de côté (noté 2) et du
pieu au coin (noté 3) sur 4 niveaux différents, entre 2-3 m, 7-8 m, 12-13 m et 17-18 m est
particulièrement intéressante. Nous présentons ici celle pour le pieu central (figure 4-14) et pour le
pieu du coin (figure 4-15)

Prof. 2-3m (a) Prof. 7-8m (b)


40 40
Pieu isolé
s = 4D, G
30 s = 3D, G 30
s = 4D, FM Pieu isolé
s = 3D, FM s = 4D, G
τ (kPa)

τ (kPa)

20 20 s = 3D, G
s = 4D, FM
s = 3D, FM
10 10

0 0
-5 -5
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
Tassement (mm) Tassement (mm)
Pieu central (P1)
Prof. 12-13m (c) Prof. 17-18m (d)
40 40

30 Pieu isolé 30
s = 4D, G
s = 3D, G
τ (kPa)

τ (kPa)

20 s = 4D, FM 20
s = 3D, FM
Pieu isolé
10 10 s = 4D, G
s = 3D, G
s = 4D, FM
0 0 s = 3D, FM
-5 -5
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
Tassement (mm) Tassement (mm)

Figure 4-14 : Mobilisation du frottement le pieu1 : a) à 2,5m ; b) à 7,5m ; c) à 12,5m et d) à 17,5m

- 146 -
Modélisation numérique 3D des fondations profondes dans les argiles molles

Prof. 2-3m (a) Prof. 7-8m (b)


40 40
Pieu isolé
s = 4D, G
30 s = 3D, G 30
s = 4D, FM
s = 3D, FM
τ (kPa)

τ (kPa)
20 20
Pieu isolé
10 10 s = 4D, G
s = 3D, G
s = 4D, FM
0 0 s = 3D, FM
-5 -5
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
Tassement (mm) Tassement (mm)
Pieu du coin (P3)
Prof. 12-13m (c) Prof.
Prof.17-18m
17- 18m(a)(d)
40 40

30 30
τ (kPa)

τ (kPa)
20 20
Pieu isolé Pieu isolé
10 s = 4D, G 10 s = 4D, G
s = 3D, G s = 3D, G
s = 4D, FM s = 4D, FM
0 s = 3D, FM 0 s = 3D, FM
-5 -5
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
Tassement (mm) Tassement (mm)

Figure 4-15 : Mobilisation du frottement le pieu 3 : a) à 2,5m ; b) à 7,5m ; c) à 12,5m et d) à 17,5m

Pour les fondations mixtes, nous avons toujours des frottements légèrement négatifs sur une
profondeur entre 3-5 m sous le radier quelque soient les entraxes. Par contre, dans les groupes de
pieux, nous trouvons bien des frottements mobilisés positifs mais moins importants que ceux du pieu
isolé. A la profondeur de 7-8 m et de 12-13 m, le frottement du pieu dans la fondation mixte est
positif mais très faible par rapport à celui d’un pieu isolé. Il s’approche de celui des pieux dans le
groupe avec le même entraxe. Au niveau 17-18 m, les mobilisations du frottement se rapprochent de
celles d’un pieu isolé. A tous les niveaux, l’effet de l’entraxe nous montre très bien une mobilisation
du frottement le long du pieu maximale pour un entraxe de 5D qui décroît lorsque l’entraxe se
resserre.

Nous montrons que les mobilisations du frottement le long du pieu pour le pieu 2 et le pieu 4 sont
les mêmes. Le pieu 3 situé au coin du groupe, mobilise le frottement le plus fort, pratiquement égal à
celui du pieu isolé. En revanche, le pieu 1 (au centre) mobilise le frottement le plus faible du groupe
de 4 x 4 pieux.

Nous constatons que le resserrement des pieux dans la fondation mixte a un effet défavorable et
qu’il y a une distribution non uniforme des contraintes de frottement à un niveau donné autour du pieu
à faible profondeur (figure 4-16). Nous avons pu voir qu’avec une rigidité très grande du radier, les
frottements mobilisés le long des pieux dans un groupe sont supérieurs à ceux des pieux dans la
fondation mixte, surtout avec le pieu central (noté 1). De plus, nous trouvons que des frottements
légèrement négatifs sont présents le long de tous les pieux dans les fondations mixtes, dans les 3 m à

- 147 -
Chapitre 4

5 m supérieurs des pieux. Cet effet est l’influence du radier en contact avec le sol dans une fondation
mixte. Sous le déplacement du radier, le sol entre les pieux et sous le radier tasse et de ce fait les
déplacements relatifs sol-pieu donc les frottements latéraux sont nuls ou très faibles dans cette zone.
Ce phénomène est encore plus sensible dans le cas des pieux dont l’installation provoque un
resserrement du sol. A plus grande profondeur, le tassement du sol induit par le radier est plus faible
et la mobilisation du frottement redevient normale.
[kN/m2 ]

3 2

Prof. 5 m
3 2
4 1
Prof. 10 m

4 1

3 2

Prof. 15 m
3 2
4 1
Prof. 19 m

4 1

Frottement latéral le long des pieux

Figure 4-16 : Mise en évidence de frottement latéral avec des différentes profondeurs

Nous nous intéressons au rapport τ/τmax, entre le frottement latéral mobilisé et le frottement
maximal le long des pieux dans une fondation profonde, ce qui permet de voir l’effet de groupe dans
une fondation profonde. A grand déplacement, le rapport de τ/τmax pour un pieu isolé est normalement
égal à 1. Cela signifie que le frottement latéral est saturé. Mais sous l’influence des autres pieux dans
le groupe, le rapport de τ /τmax ≤ 1 est représentatif par l’effet de groupe.

Ainsi, nous avons trouvé que même avec un grand déplacement du groupe de pieux, cette valeur
pour le pieu central est inférieure à l’unité. Avec la fondation mixte, nous avons encore l’effet de
radier qui est en contact avec sol et influe sur les pieux par le terme de frottement latéral.

La figure 4-17 nous montre clairement les frottements dans une fondation mixte et un groupe
(entraxe de 4D) avec un grand déplacement (0,1D soit 10 cm). Nous avons retrouvé que le rapport des
frottements τ/τmax est presque nul à la profondeur de 3-5 m dans la partie supérieure des pieux, quel
que soit l’entraxe, surtout avec le pieu central (P1) dans la fondation mixte. Par contre, avec le groupe
de pieux, nous avons le frottement presque saturé pour tous les pieux sauf pour le pieu central. Dans
ce pieu, son frottement n’est pas encore saturé mais il est supérieur à celui de la fondation mixte.

- 148 -
Modélisation numérique 3D des fondations profondes dans les argiles molles

Pieu du coin Pieu du coin


3 2

Fondation mixte
Prof. 5 m

4 1

Fondation mixte Groupe de pieux 3 2

Groupe de pieux
Prof. 5 m

4 1
FM G
Pieu central Pieu central
Relative shear stresses τrel Relative shear stresses τrel Vertical shear stresses τy

Figure 4-17 : Comparaison des τ /τmax et des frottements des pieux dans un groupe (cas 3) et une
fondation mixte (cas 16) dans la même de tassement à 10 cm

4.2.3. Coefficient d’interaction de la modification de courbe « t-z » dans un groupe

Comme nous l’avons précisé dans le chapitre 1 en ce qui concerne le coefficient d’interaction,
dans le cas d’un groupe de pieux (verticaux) sous une charge axiale, le facteur de modification de
contraintes est négligeable dans la courbe « t-z » pour les pieux dans un groupe. De plus, le facteur de
modification de tassement est bien présent, même avec le cas d’entraxe de pieux de 10D.

Les résultats obtenus présentés dans le figure 4-18 montrent les coefficients de modification de
déplacement pour les groupes de 4x4 pieux avec l’élancement de pieux L/D = 20, en fonction de
l’entraxe, situé du pieu dans le groupe, à différentes profondeurs (de 2-3 m, 7-8 m, 12-13 m et 17-18
m). Ces résultats sont en bon accord avec le résultat proposé par Estephan (2003) avec un groupe de 2
x 2 pieux et le rapport d’élancement de 10 et 25. De plus, nous trouvons que nos résultats
caractérisent bien les différences des pieux dans un groupe. L’effet de groupe est nettement présenté
sur le pieu central : avec un faible entraxe, le coefficient correctif de tassement pour ce pieu est très
faible et est normalement inférieur à celui pour le pieu du coin.

De la même façon, la figure 4-19 illustre l’évolution des coefficients de déplacement pour le
groupe de 4 x 4 pieux, avec un le rapport d’élancement L/D = 30. Nous constatons que ce coefficient
est croissant avec l’augmentation de l’élancement de pieux (L/D).

On constate également qu’avec l’entraxe inférieur à 5D, le coefficient de déplacement est très
faible (moins de 0,5). Par contre, si l’entraxe est supérieur à 5D, ce coefficient augmente très vite.
Avec un entraxe important (10D), nous observons que ce coefficient a une valeur d’environ 0,8. Cela
conduit au fait que le frottement latéral le long du pieu isolé est supérieur à celui d’un pieu en groupe,
même pour un entraxe très important.

- 149 -
Chapitre 4

Prof. 2-3m (a) Prof. 7-8m (b)


1 1
P1,L/D=20,4x4 pieux P1,L/D=20,4x4 pieux
P2,L/D=20,4x4 pieux P2,L/D=20,4x4 pieux
0.8 0.8
Coef. déplacement

Coef. déplacement
P3,L/D=20,4x4 pieux P3,L/D=20,4x4 pieux
L/D=10,2x2pieux,Estephan L/D=10,2x2pieux,Estephan
L/D=25,2x2pieux,Estephan L/D=25,2x2pieux,Estephan
0.6 0.6

0.4 0.4

0.2 0.2

0 0
2 3 4 5 6 7 8 9 10 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Entraxe s/D Entraxe s/D
Prof. 12-13m (c) Prof. 17-18m (d)
1 1
P1,L/D=20,4x4 pieux P1,L/D=20,4x4 pieux
P2,L/D=20,4x4 pieux P2,L/D=20,4x4 pieux
0.8 0.8
Coef. déplacement

Coef. déplacement
P3,L/D=20,4x4 pieux P3,L/D=20,4x4 pieux
L/D=10,2x2pieux,Estephan L/D=10,2x2pieux,Estephan
L/D=25,2x2pieux,Estephan L/D=25,2x2pieux,Estephan
0.6 0.6

0.4 0.4

0.2 0.2

0 0
2 3 4 5 6 7 8 9 10 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Entraxe s/D Entraxe s/D

Figure 4-18 : Facteur de la modification de déplacement de courbe « t-z », groupe de 4x4 pieux et
L/D = 20 à différentes profondeurs

Prof. 2-3m (a) Prof. 7-8m (b)


1 1
L/D = 30
Coef. déplacement

Coef. déplacement

0.8 0.8
P1,L/D=30,4x4 pieux
0.6 0.6 P2,L/D=30,4x4 pieux
0.4 0.4 P3,L/D=30,4x4 pieux
L/D=10,2x2pieux,Estephan
0.2 0.2 L/D=25,2x2pieux,Estephan
0 0 L/D=50,2x2pieux,Estephan
2 4 6 8 10 2 4 6 8 10
Prof. 12-13m (d) Prof. 17-18m (d)
1 1
Coef. déplacement

Coef. déplacement

0.8 0.8 P1,L/D=30,4x4 pieux


P2,L/D=30,4x4 pieux
0.6 0.6 P3,L/D=30,4x4 pieux
0.4 0.4 L/D=10,2x2pieux,Estephan
L/D=25,2x2pieux,Estephan
0.2 0.2 L/D=50,2x2pieux,Estephan
0 0
2 4 6 8 10 2 4 6 8 10
Prof.22-23m (e) Prof. 27-28m (f)
1 1
Coef. déplacement

Coef. déplacement

0.8 0.8 P1,L/D=30,4x4 pieux


P2,L/D=30,4x4 pieux
0.6 0.6 P3,L/D=30,4x4 pieux
0.4 0.4 L/D=10,2x2pieux,Estephan
L/D=25,2x2pieux,Estephan
0.2 0.2 L/D=50,2x2pieux,Estephan
0 0
2 4 6 8 10 2 4 6 8 10
Entraxe s/D Entraxe s/D

Figure 4-19 : Facteur de la modification de déplacement de courbe « t-z », groupe de 4 x 4 pieux et


L/D = 30 à différentes profondeurs

- 150 -
Modélisation numérique 3D des fondations profondes dans les argiles molles

4.2.4. Bilan des études du frottement latéral de pieux

En étudiant le frottement latéral le long du pieu des modélisations numériques, nous constatons
que son rapport τ/τmax est supérieur dans un groupe de pieux par rapport à celui d’une fondation mixte
(bien que τ/τmax ≤ 1) avec la même valeur de tassement. Cela signifie que, dans une argile molle, un
groupe de pieux profite mieux des frottements latéraux que la fondation mixte.

De plus, la première pente (2EM/ D) de la courbe « t-z » de frottement latéral le long du pieu avec
le tassement proposée par Frank et Zhao (1982) a bien été validée si nous considérons que le module
d’Young est égale à 7-9 fois le module pressiométrique. Nous constatons également que les courbes
« t-z » reproduites par la modélisation numérique ont une pente unique (la courbe « t-z » proposée par
Frank et Zhao a deux pentes différentes). Cela est dû au fait que nous avons utilisé le modèle Mohr-
Coulomb pour le comportement du sol.

Afin d’adapter les courbes « t-z » de pieux en groupes par les deux coefficients de contraintes et
de déplacement, les études des coefficients de modifications de courbes « t-z » d’un pieu isolé ont été
bien envisagées. Pour le groupe de pieux verticaux, nous retrouvons que le facteur de modification de
contraintes dans la courbe « t-z » pour ses pieux est négligeable (les frottements maximaux sont
égaux à α.cu). En revanche, nous trouvons la présence bien claire du facteur de modification de
tassement dans la courbe « t-z ». Ce facteur augmente parallèlement à la croissance de l’entraxe de
pieux et l’élancement de pieu (L/D).

Nous constatons donc en résumé :

- ce facteur est d’autant plus faible pour un faible entraxe de pieux (inférieur à 5D) ;

- ce facteur s’accroît très vite avec l’entraxe. Avec un entraxe de 10D, nous pouvons
obtenir un facteur égal à 0,8 ;

- ce facteur est le plus faible pour le pieu central et le plus grand pour le pieu du coin.

En ce qui concerne les courbes « t-z », nous constatons que le resserrement des pieux a un effet
défavorable dans un groupe de pieux et même dans une fondation mixte. Il y a donc une distribution
non uniforme des contraintes de frottement à un niveau donné autour du pieu à faible profondeur. De
plus, l’augmentation de l’entraxe a donné les meilleurs frottements mais il est directement lié à
l’augmentation des dimensions du radier (ce qui n’est pas intéressant économiquement évidemment).
Le choix de l’entraxe est donc très important dans la conception des fondations profondes (lié
directement à la capacité de charge, au tassement et au frottement latéral). Dans les sols mous, nous
constatons que l’augmentation d’entraxe est le plus important pour profiter au maximum du
frottement latéral : avec un entraxe de pieu supérieur à 4D, l’effet d’entraxe dans un groupe de pieux
est moins important et peut être une valeur optimale pour un groupe dans une argile molle.

Les problèmes de frottement dont nous parlons peuvent être retrouvés dans une modélisation 3D
d’une fondation mixte et d’un groupe de 9 pieux correspondant au cas de Presslay et Poulos (1986)
par le logiciel CESAR-LCPC présenté par Borel (2001). Cet auteur a présenté les courbes des
distributions de charge en comparant un groupe et une fondation mixte. L’analyse des courbes montre
des frottements à 3 m dans la partie supérieure des pieux dans un groupe plus forts que ceux-ci dans la

- 151 -
Chapitre 4

fondation mixte. Cela est très explicite avec le pieu central, où l’effet de groupe et l’effet du radier
sont les plus importants.

Ainsi, nous constatons qu’avec une fondation mixte dans le sol mou, nous trouvons des
frottements légèrement négatifs dans la zone de 3-5 m dans la partie supérieure des pieux, surtout
pour les pieux centraux. Nous reviendrons sur ce problème dans les sections 4.9.2 et 5.2.1 ci-après où
nous étudions l’effet de la rigidité du radier et d’autres types de calcul de fondations mixtes dans
l’argile (calcul en contraintes totales et contraintes effectives).

4.3. Résistance en pointe

Après les études destinées au frottement latéral le long du pieu, nous présentons maintenant les
études concernant le deuxième terme important dans l’analyse de mécanisme des pieux : la résistance
en pointe de pieux.
Pieu central (P1), L/D =20 (a) Pieu du coin (P3), L/D=20 (b)
700 700
Résistance en pointe, q p (kPa)

Résistance en pointe, q p (kPa)

600 600
Pieu isolé Pieu isolé
500 500

400 400
s = 2,5D s = 2,5D
300 s = 3D 300 s = 3D
s = 4D s = 4D
200 s= 5D 200 s= 5D
s: augmente s: augmente
s= 7,5D s= 7,5D
100 s= 10D 100 s= 10D
Pieu isolé Pieu isolé
0 0
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
Tassement (mm) Tassement (mm)

Pieu central (P1), L/D=30 (c) Pieu du coin (P3), L/D=30, (d)
600 600
Résistance en pointe, q p (kPa)

Résistance en pointe, q p (kPa)

500 500
Pieu isolé Pieu isolé

400 400

s = 2,5D s = 2,5D
300 300
s: augmente s = 3D s = 3D
s = 4D s: augmente s = 4D
200 s= 5D 200 s= 5D
s= 7,5D s= 7,5D
100 s= 10D 100 s= 10D
Pieu isolé Pieu isolé
0 0
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
Tassement (mm) Tassement (mm)

Figure 4-20 : Mobilisation de résistance en pointe des pieux dans les groupes

4.3.1. Mobilisation de résistance en pointe de pieux dans un groupe de pieux et dans une
fondation mixte

Nous avons effectué les comparaisons des résistances en pointe entre le pieu isolé, les pieux dans
un groupe et les pieux dans la fondation mixte. La résistance en pointe limite des pieux dans l’argile
peut s’exprimer selon l’expression classique : qp = σv + Nc.cu avec Nc égal à 9 (4-3)

- 152 -
Modélisation numérique 3D des fondations profondes dans les argiles molles

A une vingtaine de mètres de profondeur, la cohésion non-drainée est de l’ordre de 60 kPa, donc,
si nous utilisons la relation (4-3) : qp = 820 (kPa). Par contre, le calcul numérique donne une valeur de
l’ordre de 700 kPa soit une valeur du coefficient Nc proche de 7. Il semble que la valeur asymptote
correspondant à Nc = 9 ne soit atteinte que pour des déplacements très importants.

Les figures 4-20 présentent des mobilisations de résistance en pointe pour le pieu central et le
pieu du coin pour différentes valeurs de l’élancement L/D = 20 et L/D = 30 et pour différentes valeurs
de l’entraxe des pieux dans les groupes de 4x4 pieux (figure 4-20a, b, c et d). Celles-ci montrent
également que l’augmentation de l’entraxe entraine une tendance à l’augmentation de la résistance en
pointe. Néanmoins, les différences des résistances en pointe dans les cas étudiés ne sont pas très
importantes. Nous trouvons aussi que les mobilisations de résistance en pointe de pieux dans le
groupe sont identiques pour L/D = 20 et L/D = 30. De même, nous observons des évolutions
analogues dans les fondations mixtes illustrés par la figure 4-21 pour le pieu central et celui du coin.

Pieu au centre, P1 Pieu du coin, P3


700 700
Résistance en pointe, q p (kPa)

Résistance en pointe, q p (kPa)


600 600
Pieu isolé Pieu isolé
500 500

400 400
s : augmente s : augmente
300 300
Isolé Isolé
200 s = 2,5D, FM 200 s = 2,5D, FM
s = 3D, FM s = 3D, FM
100 s = 4D, FM 100 s = 4D, FM
s = 5D, FM s = 5D, FM
0 0
0 50 100 150 200 0 50 100 150 200
Tassement (mm) Tassement (mm)

Figure 4-21 : Mobilisation de résistance en pointe des pieux dans les fondations mixtes

Pieu au centre, P1 Pieu du coin, P3


700 700
Résistance en pointe, q (kPa)

Résistance en pointe, q (kPa)

600 600
p

500 500
400 400
300 300
Pieu isolé Pile isolé
200 s = 2,5D, G 200 s = 2,5D, G
s = 5D, G s = 5D, G
100 s = 2,5D, FM 100 s = 2,5D, FM
s = 5D, FM s = 5D, FM
0 0
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
Tassement (mm) Tassement (mm)

Figure 4-22 : Comparaison des mobilisations de résistance en pointe entre le pieu isolé, les pieux
d’un groupe de pieux et les pieux dans une fondation mixte

Nous avons effectué des comparaisons des courbes mobilisations de la résistance en pointe de
pieux dans les groupes et dans les fondations mixtes. Nous trouvons qu’il n’y a pas de différences

- 153 -
Chapitre 4

Notamment, nous constatons que les résistances en pointes de pieux dans un groupe et même dans
fondation mixte sont toujours inférieures à celle d’un pieu isolé (figure 4-21 et figure 4-22). C’est la
raison pour laquelle nous devons estimer le facteur de modification de tassement pour la courbe de
mobilisation de la résistance en pointe. Cet aspect est développé à la suite dans le paragraphe 4.3.2.

4.3.2. Facteur de modification de résistance en pointe dans un groupe

En ce qui concerne le facteur de modification de résistance en pointe dans un groupe, nous avons
effectué la comparaison de la courbe « qp-z » d’un pieu isolé avec celle proposée par Frank et Zhao
(1982). Celles-ci sont en accord (calcul la pente Kp et ensuite le rapport Kp/(2 Eu /D) ), si nous
considérons que un module d’Young est égal à 7 puis 9 fois le module de pressiométrique,
respectivement pour les élancements L/D = 20 et L/D = 30.

La figure 4-23 illustre la relation entre ce facteur avec l’entraxe dans les deux cas d’élancement.
Cette figure montre l’évolution du facteur de modification de courbes de résistance en pointe de pieux
dans un groupe et celle de pieu isolé (Kp, groupe/ Kp, isolé). Ce facteur semble augmenter si l’on augmente
l’entraxe ou diminue l’élancement de pieu (L/D).
1

0,8
Kp,groupe / Kp,isolé

0,6

0,4

0,2 L/D = 20
L/D = 30
0
2 4 6 8 10
Ent raxe (s/D)

Figure 4-23 : Facteur de modification de résistance en pointe de groupe de pieux

4.3.3. Bilan concernant les études de résistance en pointe

Nous avons remarqué qu’en raison de la cohésion non-drainée de l’argile molle soit très faible, la
résistance en pointe des pieux n’est par conséquent pas très élevée. Ainsi, dans l’argile molle, nous
avons besoin de profiter de la capacité en frottement latéral pour augmenter les capacités de charge du
groupe et de la fondation mixte. La valeur maximale de la résistance en pointe qp = σv + Nc.cu (avec
Nc = 9) peut être obtenue qu’avec un grand déplacement. En revanche, avec un faible déplacement,
cette valeur n’est pas importante.

Notre investigation sur la courbe de mobilisation de la résistance en pointe de pieux dans une
fondation mixte et celle dans un groupe montre qu’elle semble être identique pour tous les pieux dans
un groupe, ainsi que dans une fondation mixte. La résistance en pointe augmente avec l’entraxe et de
l’élancement des pieux (L/D). Pour les pieux longs (L/D très élevé), le facteur de modification de
résistance en pointe de pieux est donc faible. Cette remarque est identique pour un entraxe très
important (s/D = 10).

- 154 -
Modélisation numérique 3D des fondations profondes dans les argiles molles

Enfin, nous pouvons retrouver la pente de l’évolution de la résistance en pointe de Frank et Zhao
(1982) si l’on considère que le module d’Young est égal à 7-9 fois le module de pressiométrique.

4.4. Réponse charge–tassement

Pour analyser la réponse charge-tassement, nous avons modélisé des fondations mixtes et des
groupes de pieux avec différents entraxes (2,5D, 3D, 4D et 5D avec D étant le diamètre du pieu) en
prenant une largeur de radier constante (Bs) égale à 16 m. La figure 4-24 illustre les comparaisons des
réponses charge-tassement pour des groupes et des fondations mixtes pour l’élancement L/D = 20.

Nous constatons que les courbes charge-tassement de l’ensemble des fondations profondes
(groupes ou mixte) présentent une partie linéaire jusqu’à un tassement de l’ordre 0,1D, et que
l’augmentation de l’entraxe a pour effet de diminuer le tassement. En d’autres termes, l’effet
d’interaction entre les pieux a pour conséquence une augmentation du tassement du radier.
Charge (kN)
0 10000 20000 30000 40000 50000 60000
0

s : augmente
0,1D Fondation mixte
Tassement (mm)

100
FM, s = 5D
FM, s = 4D
FM, s = 3D
200 FM, s = 2,5D
G, s = 5D s : augmente
G, s = 4D
G, s = 3D
G, s = 2,5D Groupe
300

Figure 4-24 : Comparaison des réponses charge-tassement pour des groupes et des fondations mixtes

4.4.1. Groupes de pieux

La figure 4-25 présente le résultat de la modélisation d’un groupe de 4x4 pieux avec les différents
entraxes (2,5D ; 3D ; 4D ; 5D ; 7,5D et 10D). Elle montre nettement que l’effet de resserrement des
pieux dans le groupe de pieux est négatif. Le tassement du groupe avec l’entraxe 10D s’approche à
celui du pieu isolé. Par ailleurs, pour les déplacements grands (200 mm - 300 mm), nous observons
une asymptote verticale sur les courbes charge–tassement des groupes. Pour une charge de 20 MN,
nous trouvons que le tassement du groupe avec l’entraxe 2,5D est le plus élevé et celui avec l’entraxe
10D étant le plus faible (environ 4 fois plus faible que pour l’entraxe 2,5D). Cela signifie que, dans
ces groupes, le frottement et la résistance en pointe des pieux ont atteint leur valeur maximale. La
capacité « ultime » (Qult,g) des groupes, pour les très grands déplacements semble être peu influencée
par l’entraxe. La capacité « conventionnelle » est obtenue pour un tassement de l’ordre de 10% (donc
100 mm). En pratique, nous avons utilisé une charge de service définie comme la moitié de la charge

- 155 -
Chapitre 4

ultime (Qult,g/2). Dans tous nos cas des groupes avec L/D = 20, la charge de service est d’environ
20000 kN.

Charge (kN) Charge (kN)

0 10000 20000 30000 40000 0 10000 20000 30000 40000


0 0
16.Pieu isolé 16.Pieu isolé
50

Tassement (mm)
20
Tassement (mm)

10D
100 7.5D
16 Pieu isolé 40
150 s = 10D s : augmente 5D
s = 7.5D 60
200 s = 5D 4D
s = 4D s = 2.5D
80 s : augmente
250 s = 3D
3D
s = 2.5D s = 2.5D
300 100

Figure 4-25 : Comparaison la réponse charge-tassement pour des groupes

4.4.2. Fondations mixtes

Nous trouvons que, comme dans le groupe, le resserrement des pieux dans la fondation mixte a
un effet négatif (la réponse charge-tassement avec l’entraxe 5D a la pente la plus forte et celle avec
l’entraxe 2,5D a la pente la plus faible). L’augmentation d’entraxe entraîne l’augmentation de la
capacité portance et la diminution du tassement. Nous constatons ainsi que le tassement de la
fondation mixte dans des sols mous est très important.
Charge (kN)
0 20000 40000 60000 80000
0
L/D=20, s = 5D
L/D = 40 L/D=20, s = 4D
50 L/D=20, s = 3D
Tassement (mm)

L/D=20, s = 2,5D
L/D=30, s = 5D
100 L/D=30, s = 4D
L/D=30, s = 3D
s : augmente
L/D=30, s = 2,5D
150 L/D=40, s =3D
L/D =20
L/D=40, s = 4D
L/D = 30
Fondations mixtes L/D=40, s = 5D
200

Figure 4-26 : Réponse charge–tassement dans des fondations mixtes (L/D = 20, 30 et 40, Bs=16m)

Les résultats obtenus sur la modélisation des fondations mixtes avec différents rapports
d’élancement du pieu (L/D égal à 20, à 30 et à 40) et avec la largeur du radier constante Bs = 16 m,
ont confirmé que le tassement diminue avec l’augmentation de l’entraxe (figure 4-26). Ils montrent
également que les tassements des fondations mixtes sont nettement diminués avec l’utilisation des
pieux longs. Néanmoins, avec des pieux très longs, L/D égal à 30 et à 40, les courbes charge-
tassement des fondations mixtes d’entraxe 4D et d’entraxe 5D ne sont pas très différentes (les courbes

- 156 -
Modélisation numérique 3D des fondations profondes dans les argiles molles

L/D = 40, s = 5D et L/D = 40, s = 4D ou encore les courbes L/D = 30, s = 5D et L/D = 30, s = 4D).
Cela signifie que, pour des pieux très longs, l’effet de l’entraxe des pieux est présent jusqu’à 4D.
Cette valeur est acceptable en pratique (entre 2D et 7D, dépendant des sols).

Figure 4-27 : Un exemple du tassement vertical des fondations mixtes sous la charge verticale

A-A A-A A-A

20mm 105mm 240mm

B-B B-B B-B

20mm 105mm 240mm

Figure 4-28 : Fonctionnement de la fondation mixte (cas 16) à différentes tassements

La figure 4-27 présente un exemple des tassements verticaux des fondations mixtes avec entraxe
de 3D, 4D, 5D, une largeur de radier constante égale à 16 m et un élancement L/D égal à 20 (cas 15,

- 157 -
Chapitre 4

16 et 17, du tableau 4-1). Nous trouvons bien que la fondation mixte avec l’entraxe de 5D peut mieux
supporter la charge que les autres (le tassement vertical est plus important avec les autres fondations
mixtes avec l’entraxe 3D et 4D).

La figure 4-28 illustre le fonctionnement de la fondation mixte dans deux coupes passant par les
pieux centraux (A-A) et par les pieux des coins (B-B) pour des tassements à 20 mm, 105 mm et 240
mm. Ceci montre clairement l’effet de groupe et du radier sur les sols de fondation et le rôle différent
joué par les pieux centraux, des côtés et des coins.

4.4.3. Comparaison entre la modélisation en 2D et en 3D

Les figures 4-29 et 4-30 présentent les comparaisons des réponses charge-tassement entre la
modélisation en 3D et les différentes d’approches dans la modélisation en 2D déformation-plane (cas
2 et cas 5, cf. chapitre 3, section 5) pour des fondations mixtes, puis des groupes avec différentes
entraxes (3D, 4D et 5D). Pour les autres comparaisons entre la modélisation en 3D et celle dans trois
autres d’approches en 2D déformation-plane : cas 1, cas 3, cas 4 (cf. section 5, chapitre 3), nous
pouvons consulter dans l’annexe A.4.
Charge (kPa)
0 50 100 150 200
0

50
Tassement (mm)

100 (a)
3D- s = 3D, FM
3D- s = 4D, FM Fondation mixte
3D- s = 5D, FM
150 2Ddéf - s = 3D, FM
2Ddéf - s = 4D, FM
2Ddéf - s = 5D, FM
200

Charge (kPa)
0 50 100 150 200
0
s : augmente

50
Tassement (mm)

(b)
100
3D - s = 3D, G Groupe de pieux
3D - s = 4D, G
3D - s = 5D, G
150
2D déf - s = 3D, G
2D déf - s = 4D, G
2D déf - s = 5D, G
200

Figure 4-29: Comparaison des réponses charge-tassement de la modélisation en 3D et ceux lui en 2D


(cas 2, D = 1 m) : a) fondations mixtes ; b) groupes de pieux

- 158 -
Modélisation numérique 3D des fondations profondes dans les argiles molles

Concernant le cas 2 en modélisant en 2D déformation-plane (ce cas est le plus utilisé


actuellement par plusieurs auteurs), nous constatons que le tassement dans ce cas est totalement
différent par rapport aux modélisations en 3D. Ce phénomène existe dans tous cinq cas. En revanche,
pour le cas 5, la réponse charge-tassement dans la modélisation 3D est proche vers celle en 2D avec
un faible déplacement (inférieur à 5 cm).
Charge (kPa)
0 50 100 150 200
0

50
Tassement (mm)

100 (a)
3D- s = 3D, FM
3D- s = 4D, FM
3D- s = 5D, FM Fondation mixte
150
2Ddéf - s = 3D, FM
2Ddéf - s = 4D, FM
2Ddéf - s = 5D, FM
200

Charge (kPa)
0 50 100 150 200
0

s : augmente
50
Tassement (mm)

(b)
100
3D - s = 3D, G
3D - s = 4D, G Groupe de pieux
3D - s = 5D, G
150
2D déf - s = 3D, G
2D déf - s = 4D, G
2D déf - s = 5D, G
200

Figure 4-30 : Comparaison des réponses charge-tassement de la modélisation en 3D et ceux lui en


2D (cas 5, D = 0,2 m) : a) fondations mixtes ; b) groupes de pieux

Nous constatons que la modélisation en 2D est simple, que le temps requis pour le calcul est
beaucoup moins que celui en 3D. Néanmoins, le majeur problème de l’interaction sol-pieu reste
encore dans la modélisation 2D (cf. chapitre 3). C’est pourquoi on ne trouve pas la même réponse
charge-tassement entre les modélisations 3D et 2D. Notamment, en utilisant la section équivalente de
pieux dans une rangée (Déqui) et le facteur équivalent de l’interface sol-pieu (cas 5, chapitre 3), on peut
trouver des résultats comparables avec les résultats des modélisations en 3D dans la partie de faible
déplacement (moins de 50 mm). Enfin, avec différentes approches pour modéliser des groupes et des
fondations mixtes, nous constatons que les tassements en modélisation en 2D sont toujours inférieurs
aux tassements en 3D si on utilise la rigidité des pieux en 2D équivalente avec celle en 3D.

- 159 -
Chapitre 4

4.4.4. Fonctionnement d’une fondation mixte sous charge verticale

Pour mieux comprendre le fonctionnement d’une fondation mixte sous une charge verticale, nous
nous concentrons sur le cas de la fondation mixte avec un entraxe 4D et un rapport L/D = 20 (cas 16).
Nous nous intéressons à l’étude de 3 termes importants dans une fondation mixte :

- la charge reprise par frottement latéral (Qf = ∑ Qf,i, avec Qf, i charge reprise par
frottement latéral le long du pieu i dans la fondation mixte),

- la charge reprise en pointe (Qp = ∑ Qp, i, avec Qp,i est la charge reprise en pointe du pieu i
dans la fondation mixte),

- la charge reprise par le radier (Qr).

La somme de trois charges précédentes est normalement la charge appliquée sur le


radier (Combarieu, 1998, Poulos, 1989…) : Q = Qf + Qp + Qr

2500 600
Charge de frottement (kN)

500
Charge en pointe (kN)

2000
400
1500
Pieu central 300 Pieu central
1000 Pieu coté
200 Pieu coté
Pieu du coin
500 Pieu du coin
Pieu isolé 100
Pieu isolé
0 0
0 50 100 150 200 250 300 0 50 100 150 200 250 300
Tassement (mm) Tassement (mm)

60000 Charge totale


50000
Frottement latéral
Charge (kN)

40000
Résistance en pointe
30000
Résistance sous le radier
20000
16 x Pieu isolé
10000
0 Radier unique
0 50 100 150 200 250 300
Tassement (mm)

Figure 4-31 : Courbes de mobilisation des charges a) frottement latéral ; b) résistance en pointe ; c)
fondation mixte de 4 x4 pieux d’entraxe 4D (cas 16)

La figure 4-31 présente les courbes de charge-tassement pour chacun des termes dans la
fondation mixte avec un entraxe entre les pieux de 4D et un rapport L/D = 20 (cas 16). Nous
constatons que les courbes mobilisations des frottements latéraux pour les pieux dans une fondation
mixte sont différentes de celle du pieu isolé et se saturent plus lentement. La mobilisation de la
résistance en pointe des pieux dans une fondation mixte est également plus lente que celle de pieu
isolé. Nous observons que la charge reprise par frottement par le pieu central est plus faible que celle

- 160 -
Modélisation numérique 3D des fondations profondes dans les argiles molles

reprise par tous les autres pieux de la fondation mixte. A la rupture, nous trouvons que les parts de
charge reprise par frottement, pointe et radier sont respectivement de 65%, de 10% et 25% (ceci pour
un tassement de 10% D).

Nous mettons clairement en évidence l’effet du radier en contact avec le sol, permettant
d’accroître la capacité de charge en diminuant le tassement d’une fondation par rapport à l’utilisation
du radier isolé ou du groupe de pieux. La comparaison des charges reprises par 16 pieux isolés avec la
charge totale dans la fondation mixte montre nettement que, grâce au radier en contact avec le sol, la
capacité portante d’une fondation mixte de 16 pieux est supérieure à celle de 16 pieux isolés. Cela
signifie que, dans l’argile molle, la fondation mixte radier-pieux est une solution efficace.

4.4.5. Commentaires

La réponse moyenne charge–tassement d’un pieu en fondation mixte ou en groupe dans l’argile
molle présente des différences par rapport à celle obtenue dans d’autres types de sol (comme l’argile
raide ou le sable...) (figure 4-32). Nos courbes charge–tassement pour la fondation mixte sont toujours
au-dessus de celles pour le groupe de pieux. Par contre, pour les argiles raides ou les sables,
Mossalamy (1986) montre que l’évolution charge-tassement pour la fondation mixte est au départ au-
dessous de celle du groupe, puis passe au-dessus.

Charge (kN)
Charge (kN)
0 1000 2000 3000 4000
0
Pieu isolé Pieu isolé
50
Tassement (mm)

Tassement (mm)

100
Fondation mixte
Groupe de pieux
150 Groupe de pieux
Fondation mixte
200

250
(a) (b)

Figure 4-32 : Principale de réponse charge- tassement d’un groupe et d’une fondation mixte : a)
notre modélisation avec l’argile molle et b) Mossalamy, (1996) pour l’argile raide

Si l’on compare nos résultats avec la modélisation 3D d’une fondation mixte et d’un groupe de 9
pieux effectuée par Borel (2001), nous retrouvons le fait qu’une fois le radier en contact avec le sol
(fondation mixte), la courbe charge–tassement est au-dessus de celle du groupe (figure 4-33a). Grâce
à ce contact, pour un tassement de « rupture » de 100 mm, la capacité portante d’une fondation mixte
est supérieure d’environ 30% à celle d’un groupe. Ceci est également en accord avec notre résultat,
mais pour un tassement de « rupture » de 200 mm.

Comodromos et al., (2003) ont présenté les évolutions charge–tassement pour des groupes de 9
pieux avec différents entraxes de 3D, 4,5D et 6D (D : diamètre des pieux) en utilisant le logiciel Flac
3D. Par rapport à notre étude, les pieux sont « chargés en pointes » avec une couche du sable dense à
la base des pieux. Mais, malgré cela, nous observons également que la pente de la charge-tassement
est la plus forte pour l’entraxe 6D et la plus faible pour l’entraxe 3D (figure 4-33b).

- 161 -
Chapitre 4

Charge (kN)
0 200 400 600
0

20
Tassement (mm)

40

60

80
pieu isolé
semelle seule
100
groupe semelle haute
groupe semelle basse
120
(a) (b)

Figure 4-33: a) Comparaison du pieu isolé, de la fondation mixte et du groupe de 9 pieux (Borel,
2001) et b) Charge-tassement d’un groupe de 9 pieux (Comodromos et al., 2003)

En grands déplacements, nous constatons que la charge totale de rupture est rapidement atteinte
pour les groupes de pieux (saturation du frottement et rupture sous la pointe). En revanche, une
réserve de capacité est obtenue dans les fondations mixtes sous l’effet du radier, avec une capacité
plus grande dans le cas d’un entraxe de 5D que dans le cas avec d’un entraxe de 2,5D.

Nous nous intéressons aux tassements des fondations profondes sous les charges en service. Sous
une charge de 20 MN, nous trouvons que la présence du radier en contact avec le sol diminue le
tassement d’un groupe d’environ 10 à 20% quelque soit l’entraxe. Cela est bien en accord avec les
conclusions de Borel (2001).

4.5. Coefficient d’efficacité d’un groupe et d’une fondation mixte

Les résultats des études approfondies sur le frottement latéral le long du pieu, la résistance en
pointe ainsi que le tassement d’un groupe et d’une fondation mixte dans l’argile molle permettent de
trouver les coefficients d’efficacité d’un groupe et d’une fondation mixte pour simplifier le calcul de
la capacité portante à partir de la capacité portante d’un pieu isolé.

4.5.1. Coefficient d’efficacité d’un groupe

Le coefficient d’efficacité concernant la capacité du groupe (Cg) est défini comme le rapport
entre la capacité portante ultime du groupe et celle du pieu isolé multipliée par le nombre total de
pieux dans le groupe. En pratique, et pour les argiles, ce coefficient est souvent pris égal à 1 pour un
entraxe de 8 diamètres et à 0,7 pour un entraxe de 3 diamètres (Frank, 1999).

Nous avons adopté comme critère de capacité portante la charge appliquée à un tassement de
0,1D (soit 10 cm dans notre cas, ce qui correspond effectivement à une valeur « limite » pour la
structure). La figure 4-34 nous montre la comparaison entre les résultats de la modélisation Plaxis3DF
et ceux proposés par Comodromos (2005) dans les deux cas de groupes dans l’argile molle (cu = 25

- 162 -
Modélisation numérique 3D des fondations profondes dans les argiles molles

kPa). Si nous utilisons des pieux avec l’entraxe 4D ou 5D, l’efficacité de groupe est égale à 0,9 : une
valeur plus forte que celle pour des entraxes moins importants.

1
Coefficient d’efficacité Cg

0,8 L/D=25,groupe 3* 3_Comodromos

0,6 L/D=25,groupe 5* 5_Comodromos

0,4 L/D=20, groupe 4* 4_Plaxis


0,2
L/D=30, groupe 4* 4_Plaxis
0
2 2,5 3 3,5 4 4,5 5
entraxe s/D

Figure 4-34 : Coefficient d’efficacité de la capacité du groupe de pieux dans l’argile molle

4.5.2. Coefficient d’efficacité d’une fondation mixte

Nous avons effectué le calcul du coefficient d’efficacité portante de la fondation mixte (Cfm)
(celui ci est le rapport de la capacité portante ultime de la fondation mixte et de la capacité portante du
pieu isolé multiplié par le nombre de pieux dans la fondation mixte). D’une façon générale,
l’efficacité de la fondation augmente avec l’entraxe et avec la dimension du radier. Dans notre étude,
puisque la dimension du radier est constante et égale à 16 m, l’efficacité est donc uniquement
dépendante de l’entraxe des pieux.

1,60
L/D=20
1,40 L/D=30
Plaxis 3DF
L/D=40
Cfm

1,20
Kondrachove (1971)

1,00 Brand (1972) Ref. Borel. (2001)


Liu et al. (1994)
0,80
2 3 4 5 6
Entraxe (s/D)

Figure 4-35 : Coefficient d’efficacité Cfm de la fondation mixte dans l’argile molle

La figure 4-35 illustre la comparaison du coefficient d’efficacité des fondations mixtes de 16


pieux de différents entraxes 2,5D, 3D, 4D et 5D et rapportées différent rapports d’élancement L/D =
20, 30 et 40 avec les observations proposées par Borel (2001). Nous trouvons que, grâce aux
pressions sous radier dans la fondation mixte, les valeurs de Cfm sont toutes supérieures à 1. Si nous
choisissons une valeur de l’entraxe de 4D, qui évite a priori l’effet de groupe dans un sol mou, nous
obtenons une capacité portante pour la fondation mixte supérieure de 10 à 20% à celle du pieu isolé
multipliée par le nombre de pieux. Cela signifie que, pour les sols mous, la fondation mixte est une
des solutions très efficace par rapport au groupe de pieux.

- 163 -
Chapitre 4

4.5.3. Bilan concernant le coefficient d’efficacité

Les résultats obtenus par notre modélisation numérique montrent bien que le coefficient
d’efficacité d’une fondation mixte est supérieur à 1 et que celui d’un groupe est inférieur à 1. De plus,
celui d’une fondation mixte prend une valeur très élevée, pour un radier de dimension importante.
Grâce à l’augmentation de l’entraxe de pieux, nous pouvons obtenir le meilleur coefficient
d’efficacité d’un groupe et d’une fondation mixte. Pour un entraxe de pieux supérieur à 4D, celui du
groupe obtient plus à 0,9 et celui d’une fondation mixte acquiert une valeur supérieure à 1,1.

4.6. Effet du radier dans une fondation mixte

4.6.1. Charge reprise par le radier dans une fondation mixte

L’un des paramètres importants dans le comportement des fondations mixte est le pourcentage de
la charge totale reprise par le radier. L’analyse de l’effet du radier sur les courbes charge-tassement
moyenne est représentée par la figure 4-36, pour les différents entraxes de pieux en gardant la même
largeur de radier de Bs = 16 m dans les cas de fondations mixtes.

0
s : augmente
50 (1)
(5) (2)
(6)
100
Tassement (mm)

(7) (3)
s : augmente (8)
150 (4)

(1)-s = 5D, FM
200 (2)-s = 4D, FM Radier
(3)-s = 3D, FM
(4)-s = 2,5D, FM
(5)-s = 5D, radier Radier + pieux
250
(6)-s = 4D, radier
(7)-s = 3D, radier
(8)-s = 2,5D, radier
300
0 1 2 3 4 5 6
Charge (kN) x 10
4

Figure 4-36 : Courbe charge–tassement pour la fondation mixte et charge reprise par le radier

Nous trouvons que la charge reprise par le radier est presque la même dans le domaine des
tassements importants, supérieurs à 100 mm. Par contre, dans le domaine élastique, les charges
reprises par le radier augmentent lorsque l’entraxe des pieux diminue. Ceci provient du fait que le
frottement latéral est mieux mobilisé lorsque l’entraxe augmente. Cela est en bon accord avec la
méthode de construction de l’évolution charge–tassement d’une fondation mixte au moyen de 3
droites proposé par Poulos (1989) (cf. chapitre 1).

Par ailleurs, si nous avons les largeurs de radier variables avec l’entraxe, (Bs étant de 10 m, 12 m,
16 m et 20 m avec les entraxes respectivement de 2,5D, 3D, 4D et 5D), nous trouvons que le rapport

- 164 -
Modélisation numérique 3D des fondations profondes dans les argiles molles

de la charge reprise par le radier à la charge totale semble augmenter et devient très proche des
observations de Mandolini et al., (2005) sur 11 cas réels (figure 4-37).

100
% Charge reprise par radier

Mandolini et al., (2005)


80
Bs cts (16m), L/D=20
60

40 Bs variable

20 Bs cts (16m), L/D =30

0
Bs cts (16m), L/D =40
0 2 4 6 8 10 12
Entraxe s/D

Figure 4-37: Pourcentage de charge reprise par le radier

La figure 4-38 montre le rapport de charge reprise par le radier des fondations mixtes pour un
élancement L/D = 20 et pour les différents de niveaux tassements (de 4%D, 8%D, 10%D, 20%D et
30%D). Pour des radiers de largeur (Bs) constante, cette part de charge décroît avec l’augmentation de
l’entraxe des pieux, et semble se stabiliser pour les tassements importants. En revanche, pour des
largeurs de radiers variables, la part de charge reprise par le radier augmente avec l’entraxe lorsque
cette augmentation correspond à une augmentation de la surface du radier. Mais nous trouvons
toujours que la charge reprise par le radier est de l’ordre de 20-40% de la charge totale. Ce résultat est
véritablement en bon accord avec à ceux proposés par Viggiani (1998), et Mandolini et al., (2005).

60 60
tass 30%D
% Charge repise par radier

% Charge repise par radier

50 50 tass 20%D
40 40 tass10%D
tass 8%D
30 tass 30%D 30 tass 4%D
20 tass 20%D
20
tass10%D
10 tass 8%D 10
tass 4%D
0 0
2 3 4 5 2 3 4 5
(a) E ntraxe s/D (b) E ntraxe s/D

Figure 4-38 : Différences des pourcentages de charge reprise par radier dans : a) fondations mixtes
avec large Bs constant et b) fondation mixte avec large Bs variables

4.6.2. Coefficients d’efficacité en frottement latéral, en résistance en pointe et en capacité


portante entre une fondation mixte et un groupe

Nous calculons les coefficients d’efficacité relatifs au frottement latéral (Cs,c), à la résistance en
pointe (Cp,c), et à la capacité portante (Cg,c) et nous les avons comparé avec les observations proposées
par Borel (2001). Ces facteurs sont définis par les expressions suivantes :

Cs,c = Qsu, fm / Qsu, g ; Cp,c = Qpu, fm / Qpu, g ; Cg,c = (Qsu, fm + Qpu,fm) / Qu, g où :

- 165 -
Chapitre 4

- Qsu, fm : charge limite reprise par le frottement latéral des pieux dans la fondation mixte

- Qsu, g : charge limite reprise par le frottement latéral des pieux dans un groupe

- Qpu,fm : charge limite reprise par la résistance en pointe des pieux dans la fondation mixte

- Qpu, g : charge limite reprise par la résistance en pointe des pieux dans un groupe

- Qu, g : charge limite d’un groupe

Nous trouvons que l’efficacité de frottement Cs,c est inférieure à 1. Cela signifie que la charge
mobilisée par frottement latéral dans une fondation mixte est inférieure à celle d’un groupe de pieux.
De plus, les coefficients Cp,c et Cg,c sont aussi inférieurs à 1.

Nous vérifions ainsi que la charge récupérée par les pieux dans une fondation mixte est inférieure
à celle mobilisée dans un groupe de pieux. Cela s’explique par l’effet du radier en contact avec le sol :
d’une part, on mobilise des pressions sous le radier, et d’autre part, l’interaction pieu–radier, ce qui
donne des frottements moins forts dans la partie supérieure des pieux d’une fondation mixte que ceux
dans un groupe (figure 4-39).
1 3
Liu et Yuan (1989)
0,9 2,5
FM de 16 pieux,L/D=20
0,8 2
Cp,c
Cs,c

0,7 1,5
Liu et Yuan (1989)
0,6 Liu et al. (1994) 1
FM de 16 pieux,L/D=20
0,5 0,5
0 2 4 6 8 0 2 4 6 8
entraxe s/D entraxe s/D

1,50

1,30 Liu et Yuan (1989)

1,10 Liu et al. (1994)


Cg,c

Horikoshi et Randolph
0,90
LCPC,1995
0,70 FM de 16pieux, L/D=20
0,50
0 2 4 6 8
entraxe s/D

Figure 4-39 : Effet du radier : a) sur le frottement latéral, b) sur la résistance en pointe et c) sur la
capacité portante des pieux

4.6.3. Coefficient d’efficacité du radier dans une fondation mixte avec un radier isolé

Nous nous sommes intéressés à l’étude du coefficient d’efficacité du radier dans une fondation
mixte. Pour cela, nous avons effectué la comparaison entre les évolutions de la charge reprise par le
radier dans la fondation mixte (Qrfm) et de la capacité du radier isolé (Qr, isolé) en fonction de l’entraxe.

- 166 -
Modélisation numérique 3D des fondations profondes dans les argiles molles

Nous constatons que le rapport de ces deux charges est très important, de l’ordre de 50% pour un
tassement moyen de 0,1D (figure 4-40).

100
tass 10%D, L/D=20
80

Qrfm / Qrisole (%)


tass 10%D, L/D =30
60 tass 10%D, L/D =40

40

20

0
2 2.5 3 3.5 4 4.5 5
Entraxe s/D

Figure 4-40 : Coefficient d’efficacité entre la charge reprise par le radier dans une fondation mixte et
la charge limite du radier isolé

4.6.4. Coefficient d’efficacité d’une fondation mixte avec un groupe et un radier isolé

La figure 4-41(a) donne le coefficient d’efficacité d’une fondation mixte par rapport à un groupe
de pieux (βfm = Qult fm/Qult, g). Nous trouvons que ce coefficient est supérieur à 1, quel que soit
l’entraxe. Avec l’entraxe 4D, l’efficacité est de l’ordre de βfm = 1,4 pour des élancements L/D = 20 ou
30 et de β fm = 1,1 pour un élancement L/D = 40. Mandolini et al., (2005) ont présenté des valeurs de
βfm qui augmentent linéairement avec l’entraxe pour différents groupes de pieux : 3 x 3, 5 x 5, 7 x 7 et
9 x 9. Nous retrouvons ce résultat avec notre groupe de 4 x 4 pieux, mais avec une pente légèrement
moins importante, surtout avec des fondations qui ont une largeur de radier constante.

1.8 Bs cts (16m), L/D=20


Q u,fm 3x3
βfm = Bs variable, L/D =20
1.6 Q u,g
5x5 Bs cts (16m), L/D =30

1.4 Bs cts (16m), L/D =40


7x7
Liu et al. (1994)
1.2 9x9
Brand et al. (1972)
(a) Cooke (1986)
1
2 2.5 3 3.5 4 4.5 5 Mandolini et al (2005)
Entraxe s/D

1.1 Bs cts (16m), L/D=20


Qu,fm
1 ξ fm = Bs variable, L/D =20
Qu,g +Qu,c
0.9
Bs cts (16m), L/D =30
0.8
Bs cts (16m), L/D =40
0.7
Cooke (1986)
0.6
(b) Conte et al. (2003)
0.5
2 2.5 3 3.5 4 4.5 5
Entraxe s/D

Figure 4-41 : Coefficients d’efficacité d’une fondation mixte et d’un groupe de pieux et un radier

- 167 -
Chapitre 4

La figure 4-41(b) présente le coefficient d’efficacité d’une fondation mixte par rapport à la
somme des capacités du groupe de pieux avec du radier isolé (ξfm= Qu,fm/Qu,g+Qu,r). Ce coefficient
prend des valeurs de 0,7 à 1. L’augmentation de l’entraxe entraîne également celle de ce coefficient. Il
s’approche de 1 lorsque l’entraxe tend vers 5D. Cela confirme que l’effet de resserrement des pieux a
un effet négatif.

Les résultats concernant les coefficients d’efficacité que nous avons obtenus sont très
satisfaisants par rapport aux observations publiées :

- nous rapportons des valeurs de Liu et al., (1994): β fm =1,07 (avec L/D = 45, s/D = 4, n = 16,
Br/D = 15) (très proche de notre résultat, β fm =1,08 avec L/D = 40, s/D = 4, n = 16, Br/D = 16) ;

- avec des essais en vraie grandeur, Brand et al., (1972) montrent des coefficients βfm assez
faibles de 1,06 à 1,18. Cela est lié au fait que leurs fondations mixtes avaient seulement 4 pieux,
avec un faible rapport Bs/D ;

- Cooke (1986) a présenté des valeurs β fm et ξfm avec des essais sur modèle 1g, avec β fm
compris entre 1,29 et 2,5 et ξfm étant inférieur à 1 (de 0,8 à 1), quel que soit l’entraxe, le nombre
des pieux et le rapport de Bs/ D ;

- Conte et al., (2003) avec des essais en centrifugeuse ont donné des fortes valeurs de β fm allant
de 2,26 à 9 (à cause du fort rapport Bs/D) et des valeurs de ξfm également inférieures à 1 ;

Confortés par les observations des essais en centrifugeuse, ou sur des cas réels, les résultats de
nos modélisations permettent de constater que :

- la fondation mixte est très efficace dans l’argile molle,

- la capacité portante est d’environ 20-40% supérieure à celle d’un groupe,

- de plus, plus l’entraxe des pieux augmente plus l’efficacité de la fondation mixte est
grande.

4.7. Comparaison des tassements des groupes et fondations mixtes

Après des études concernant les coefficients d’efficacité dans une fondation mixte, nous
abordons ci-après les autres facteurs relatifs aux tassements d’un groupe et celui d’une fondation
mixte.

4.7.1. Rigidité d’une fondation mixte et/ou d’un groupe de pieux

L’efficacité d’un groupe ou d’une fondation mixte en terme de tassement peut être définie par le
rapport du tassement d’un groupe de pieux (ou d’une fondation mixte) à celui du pieu isolé sous la
charge moyenne :

tassement du groupe de pieux


Rs =
tassement du pieu isolé sous la charge moyenne des pieux du groupe

- 168 -
Modélisation numérique 3D des fondations profondes dans les argiles molles

Butterfield et Baneerjee (1971) ont proposé des relations donnant Rs en fonction de l’entraxe,
pour une fondation mixte et pour un groupe de 3x3 pieux avec un rapport L/D égal à 20 et 40.
Randolph et Clancy (1993) ont proposé de caractériser le groupe par un facteur géométrique :
R = n.s L et Mandolini (1994) a présenté une corrélation entre Rs et R :

nR 1 nL
Rs = =
3 3 s

Une expression simple est donnée pour Rs par Fleming (1992) :

Rs = n e

où : n est le nombre de pieux ; e peut être défini par l’abaque de Fleming (1992) (cf. chapitre 1,
en général, e compris entre 0,4 et 0,6), s : entraxe des pieux.

Nous avons effectué des comparaisons entre nos résultats et ceux proposés par Butterfield et
Baneerjee (1971), ainsi que ceux des calculs analytiques effectués par Fleming (1992) et Mandolini
(1994) (figure 4-42). Nous trouvons bien que la valeur de Rs décroît avec l’augmentation de l’entraxe.
Nos valeurs de Rs sont plus faibles que celles des autres auteurs pour le groupe avec L/D = 20. Si l’on
trace des courbes Rs- entraxe avec des fondations mixtes, nous trouvons que l’effet du rapport L/D est
moins important que dans l’étude de Butterfield et Baneerjee. Mais nous vérifions que si l’on
augmente le rapport L/D, les valeurs de Rs augmentent.

7 L/D = 40, G
6 L/D = 40, FM Butterfield et Banerjee
L/D = 20, G (1971), 3x3 pieux
5
L/D = 20, FM
Rs

4 L/D = 20, G
3 L/D = 20, FM Plaxis 3DF
L/D = 30, FM 4x4 pieux
2
L/D = 40, FM
1 analytique Mandolini, (1994)
0 2 4 6 8 10 12 analytique Fleming (1992)
Entraxe s/D

Figure 4-42 : Comparaison des tassements d’un groupe de pieux et d’une fondation mixte

Considérons maintenant l’effet de la rigidité des pieux sur le comportement de la fondation


profonde. Nous nous intéressons aux influences des rapports des modules Ep/Es et du rapport L/D.
Pour le comportement des groupes de pieux, nous disposons d’un facteur de réduction d’un groupe
donné par l’expression suivante :

la rigidité d'un groupe


Rg =
n. la rigidité d'un pieu isolé

Avec un groupe de n pieux, donc, Rs = n. Rg. (On rappelle que la rigidité d’un pieu ou d’un
groupe représente la pente de la courbe charge-tassement dans le domaine élastique).

- 169 -
Chapitre 4

1
Poulos,groupe de 4x4 pieux
0,8
Calcul avec Plaxis 3DF, G et FM, 4x4 pieux
0,6
Rg

0,4

0,2

0
0 5 10 15 20 25 30 35 40
Rapport L/D

Figure 4-43 : Rapport de rigidité d’un groupe et celle d’un pieu isolé

Nos résultats pour Rg sont en accord avec les calculs élastiques de Poulos (1989). Nous
constatons qu’avec un groupe de 4x4 pieux, nous avons des valeurs de Rg variant entre 0,2 et 0,3 pour
L/ D respectivement de 20 et 40 (figure 4-43).

Castelli et Maugeri (2001) ont proposé l’expression suivante pour le coefficient Rg :

Rg = [D/Dg]ε = [D/Dg]0,15 où :

D : le diamètre du pieu ; Dg : la section équivalente d’un groupe et ε : un facteur constant égal à 0,15.

Dans notre cas, la largeur du radier est égale à 16 m, donc, Dg = 18 m, ce qui donne Rg = 0,647
par la formule précédente. Cette valeur est plus forte que celle donnée par notre calcul.

McCabe et Lehane (2006) ont proposé une autre définition pour Rg avec autre méthode :

Rg = [Dg/D]0,66 /n

Ce qui donne : Rg = 0,421, cette valeur est encore supérieure à notre résultat de 0,2 à 0,3. En
revanche, la modélisation de groupes de 9 pieux proposée par Comodromos et al., (2003) donne des
valeurs Rs de 0,31 à 0,4 (très proches de notre résultat).

Nous vérifions que le facteur de rigidité des groupes dans les sols mous est inférieur à 1. Cela
signifie que le tassement d’un groupe est plus grand que celui d’un pieu isolé si l’on considère que la
charge moyenne des pieux est égale à celle d’un pieu isolé.

4.7.2. Coefficient de tassement d’une fondation mixte

Poulos (1989) a défini un coefficient de tassement (Ig) des fondations mixtes et groupes :

w.E s .D
Ig = (cf. chapitre 1).
P

L’auteur a calculé des valeurs de Ig dans les conditions suivantes : L/D = 40, s/D = 3, Ep/Esl =
1000, H/L = 2 (l’épaisseur de sol est égale à deux fois la longueur du pieu), sol de type Gibson (Es =
Es1 + k.z), avec des groupes de 4 x 4 pieux. Ce qui donne Ig égal à 0,035.

- 170 -
Modélisation numérique 3D des fondations profondes dans les argiles molles

Dans notre étude, dans le cas L/D = 40, Ep/Es = 4000, cette valeur est égale à 0,007. Elle est très
faible par rapport à celle proposée par Poulos (1989), mais ceci provient du fait que le module
d’Young de notre sol est très faible ( Ep/Es = 5000 dans le calcul Poulos). Ainsi, si l’on a un rapport
des modules Ep/Es = 1000, la valeur de Ig est alors égale à 5x 0,007 = 0,035. Cela conduit à un accord
avec la valeur proposée de Poulos (1989).

Les figures 4-44 montre l’évolution du coefficient de Ig avec l’entraxe et le rapport des modules
Ep/Es pour des groupes et des fondations mixtes de 16 pieux dans les sols mous, le module d’Young à
la pointe du pieu est de l’ordre de 9000 kPa (E = 3000 + 20x300 = 9000 kPa avec L = 20 m).

A partir de ces valeurs, nous pouvons introduire le tassement des groupes ou des fondations
mixtes facilement. Nous constatons que l’augmentation du rapport (Ep/Es) implique une diminution
des valeurs de Ig. Pour un rapport Ep/Es très faible, la valeur Ig est très grande, mais ce cas n’est pas
représentatif des sols mous (les cas Ep/ Es = 50, 250 et 500).
0.025

FM et Groupe de 16 pieux
0.02
Ep/Es = 5000, L/D = 20, G
Ig

0.015 Ep/Es = 5000, L/D = 20, FM


Ep/Es = 5000, L/D = 30, FM
0.01 Ep/Es = 5000, L/D = 40, FM

0.005
2 3 4 5
Entraxe (s/D)

0.025
FM de 16 pieux, L/D = 20
0.02
Ep/Es = 50
Ig

0.015 Ep/Es = 250


Ep/Es = 500
0.01 Ep/Es = 5000
0.005
2 3 4 5
Entraxe (s/D)

Figure 4-44: Evolution du coefficient de tassement Ig avec l’entraxe des pieux

4.7.3. Rapport de réduction des tassements

La figure 4-45 présente des rapports de réduction de tassement (tassement d’une fondation
mixte/tassement d’un radier isolé) en fonction de l’entraxe des pieux.

Nous trouvons que, grâce à l’utilisation des pieux, les tassements de la fondation sont nettement
diminués dans les sols mous. Ce rapport est croissant avec l’augmentation de l’entraxe. Ceci est très
net pour un tassement de 0,05D soit 5 cm (la réponse charge–tassement est encore dans le domaine
élastique) mais pour un tassement de 0,1D, cette croissance est beaucoup moins importante.

- 171 -
Chapitre 4

Rapport de réduction des 5,0 L/D=20, tass = 0,1D

L/D=30, tass = 0,1D


4,0
tassements

L/D=40, tass = 0,1D


3,0
L/D=20, tass = 0,05D
2,0
L/D=30, tass = 0,05D
1,0 L/D=40, tass =0,05D
2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5 5,0
Entraxe s/D

Figure 4-45: Rapport de réduction des tassements en fonction de l’entraxe des pieux

4.7.4. Bilan concernant les coefficients de tassements

Les résultats obtenus par nos calculs sur les coefficients du tassement d’une fondation mixte et
d’un groupe sont cohérents avec divers résultats d’essais. Le facteur de tassement d’un groupe Ig (de
l’ordre de 0,012 à 0,02) est très faible. Il conduit donc au fait que le tassement de groupe ou/et de la
fondation mixte est très important. De plus, nous constatons que le tassement d’une fondation mixte
est moins important que celui du groupe. L’augmentation de l’entraxe dans les fondations mixtes
induit véritablement une diminution du tassement. Grâce au radier en contact avec le sol, le radier
reprend une charge de l’ordre de 20 à 40% de la charge totale.

Le choix l’entraxe 4D est une valeur couramment utilisée pour les fondations mixtes et les
groupes de pieux dans l’argile molle. Pour cet entraxe, nous constatons que les coefficients Rs et Rg
sont respectivement de 3 à 4 et 0,2.

4.8. Etude de l’influence de la rigidité du radier

Pour étudier l’influence de la rigidité du radier dans une fondation mixte, nous avons changé dans
le calcul l’épaisseur de béton, tout en le considérant toujours comme élastique. Nous avons effectué
des modélisations des fondations mixtes de 4 x 4 pieux, avec un entraxe de 4D, une largeur de radier
de 16 m et des épaisseurs respectivement de 0,5 m et 0,25 m (cas « extrêmement souple », non
réaliste). Dans les modélisations précédentes de fondations mixtes l’épaisseur était prise égale à 1 m.
Avec ces nouvelles épaisseurs, sous une charge uniforme, le tassement des pieux dans la fondation
mixte est différent. Le tassement des pieux des coins est inférieur à celui des autres pieux et c’est
celui du pieu central qui est le plus important. Nous présentons également des comparaisons de
mobilisation de pointe, de mobilisation du frottement latéral et enfin, des réponses charge–tassement
des pieux.

4.8.1. Frottement latéral

La figure 4-46 présente la comparaison des courbes « t-z » des fondations mixtes pour différentes
rigidités du radier avec le groupe et le pieu isolé. Les différences de comportement entre des
fondations mixtes avec radier « souple » et radier « rigide » sont liées aux différences de la

- 172 -
Modélisation numérique 3D des fondations profondes dans les argiles molles

mobilisation du frottement latéral le long des pieux. Nous constatons que grâce à l’utilisation d’un
radier « souple », nous pouvons mieux profiter des frottements latéraux le long de pieux qu’avec une
fondation mixte utilisant un radier « rigide ». Cela est mis en évidence par l’analyse des courbes de
mobilisations de frottement « t-z » du pieu central pour des tassements inférieurs à 0,1D soit 100 mm.

On peut noter qu’on a toujours des frottements légèrement négatifs dans la partie supérieure du
pieu. Ces frottements négatifs sont légèrement plus forts que dans le cas du radier « rigide » jusqu’à la
profondeur de 5 m, du fait que le tassement du pieu central est le plus important. Mais en dehors de
cette zone, la mobilisation du frottement du pieu central avec le radier souple se situe toujours au-
dessus de celle du radier rigide (courbes « t-z » aux profondeurs de 12,5 m et 17,5 m). Pour les pieux
situés sur les côtés et en coins, nous trouvons des mobilisations de frottement latéral très voisines
entre radier rigide et radier souple.

Figure 4-46 : Effet de la rigidité du radier sur la mobilisation du frottement du pieu central

4.8.2. Résistance en pointe

Nous avons effectué des calculs de mobilisation de résistance en pointe pour les différentes
épaisseurs de radier dans des fondations mixtes et les avons comparées à celle d’un groupe de pieux,
puis d’un pieu isolé. Les résistances en pointe des fondations mixtes sont toujours inférieures à celles
d’un pieu isolé et identiques avec celles de pieux d’un groupe. Avec des épaisseurs différentes de Bs,
nous ne trouvons pas de différences de résistance en pointe des pieux dans les fondations mixtes
(figure 4-47).

- 173 -
Chapitre 4

Moyenne des pieux, P1,P2,P3


700

Résitance en pointe, q p (kPa)


600

500

400

300
Isolé
200 radier 0,25m, FM
radier 0,5m, FM
100 radier 1m, FM
radier 1m, G
0
0 20 40 60 80 100
Tassement (mm)

Figure 4-47 : Effet de la rigidité du radier sur la mobilisation de la résistance en pointe des pieux

4.8.3. Réponse charge-tassement

La figure 4-48 montre une comparaison des courbes de charge reprise par les pieux (sans tenir
compte de la charge reprise par le radier) dans une fondation mixte avec radier souple et rigide et
encore dans un groupe de pieux avec radier rigide.

Figure 4-48 : Charge reprise par pieu (Qf + Qp) dans une fondation profonde

Pour un même tassement, la charge reprise par les pieux dans les fondations mixtes est inférieure
à celle reprise par un pieu isolé ou à celle reprise par un pieu du groupe. Si l’on change les rigidités

- 174 -
Modélisation numérique 3D des fondations profondes dans les argiles molles

des radiers, les variations de charge reprise par chaque pieu sont concentrées sur les pieux des coins,
alors que la charge reprise par le radier, les pieux des côtés ou centraux ne changent pas beaucoup.
Charge totale (kN)
0 10000 20000 30000 40000 50000 60000
0

0,05
(2)
(3)
Tassement (m)

0,1 (4)

1- P1, P2, P3,Radier 1m


0,15
2-P1, Radier 0,25m

0,2 3-P2, Radier 0,25m


(1)
4- P3, Radier 0,25m
0,25

Figure 4-49 : Différence des tassements des pieux dans une fondation mixte avec radier souple
(radier 0.25m) et avec radier rigide (radier 1m)

Nous avons trouvé qu’avec un radier souple d’épaisseur 25 cm, le tassement en tête des différents
pieux présente des différences significatives. Sous la même pression de 200 kPa appliquée sur le
radier (figure 4-49), nous retrouvons que le tassement du pieu central est le plus important, et que les
pieux en coin sont les plus faibles.

1,6
diminuation de rigidité du radier Pieu 3, radier 0,25m
Charge reprise par des pieux

1,4
Charge moyenne des pieux

1,2 Pieu 3, radier 0,5m


1 Pieu 3, radier 1m
0,8
Pieu 1, radier 0,25m
0,6
0,4 diminuation de rigidité du radier Pieu 1, radier 0,5m

0,2 Pieu 1, radier 1m


0
0 50 100 150 200 250
Tassement moyen (mm)

Figure 4-50 : Effet de la rigidité du radier sur la charge reprise par des pieux dans une FM

Un des facteurs importants dans la caractérisation du comportement des fondations mixtes avec
un radier souple et un radier rigide est le rapport entre la charge reprise par les pieux et la charge
moyenne des pieux reprise dans une fondation mixte (figure 4-50). Nous trouvons que, pour un grand
déplacement (>100 mm), ces valeurs pour les pieux centraux et pour les pieux en coins sont
respectivement égales à 0,9 et à 1,1 car les frottements latéraux sont, dans ce cas, presque saturés.
Cependant, pour des faibles tassements, on note une forte différence entre les charges reprises par le
pieu central et celui du coin. Le pieu central support une charge très faible (0,6 à 0,7 fois la charge
moyenne des pieux) et le pieu en coin supporte une charge plus forte (1,3 à 1,4 fois la charge
moyenne des pieux).

- 175 -
Chapitre 4

4.8.4. Commentaires

Les différences entre le comportement d’une fondation mixte et celui d’un radier rigide/souple
dans l’argile molle peuvent être caractérisées par le rapport entre les charges reprises par les pieux
dans la fondation et la charge moyenne des pieux. Cette valeur est voisine de 1 dans le cas d’un radier
souple et différente de 1 avec un radier rigide (à faible déplacement).

De plus, les mobilisations de la résistance en pointe de pieux dans une fondation mixte avec un
radier souple et celles avec un radier rigide semblent être identiques. En revanche, les mobilisations
du frottement latéral (les courbes « t-z ») de pieux dans une fondation mixte avec un radier souple est
meilleure que celles avec un radier rigide.

Nous trouvons également que, avec un radier souple, il existe un frottement légèrement négatif
dans la partie supérieure des pieux (environ de 3 à 5 m), surtout pour les pieux centraux, quel que soit
l’entraxe. Cependant, le choix d’un radier souple ou rigide dépend évidemment du type d’ouvrage.
Mais, en définitive, le radier rigide est toujours considéré comme le choix permettant d’avoir un
tassement identique des différentes têtes des pieux.

5. Différences entre les calculs en contraintes totales et en contraintes


effectives dans le cas d’un sol réel « D »
Dans cette section, nous investigons essentiellement les différences entre les calculs en
contraintes totales et en contraintes effectives dans le cas du sol réel « D ». Pour cela, les études du
comportement des groupes et des fondations mixtes dans l’argile molle en contrainte totale sont bien
considérées dans un premier temps. Puis, dans un deuxième temps, nous nous intéressons à la
différence entre les études du comportement des fondations mixtes et des groupes de pieux en
contraintes totales et en contraintes effectives. Ensuite, nous analysons l’interaction pieu-sols mous
pour les deux types de calculs. Les analyses des tassements de fondations mixtes sont présentés avec
les différents types de calculs (calcul non-drainé avec des paramètres de sol non drainé et des
paramètres effectifs, calcul drainé et calcul avec la consolidation). Le rôle du radier dans ces cas est
également identifié dans cette section.

5.1. Différents types de calcul effectués

Nous nous intéressons ici aux comparaisons de calculs avec les contraintes totales ou effectives
dans le comportement des fondations profondes dans des sols mous. Pour cela, nous avons effectué
des modélisations d’une fondation mixte de 4 x 4 pieux avec le diamètre d’un pieu (en béton) de 1 m,
l’entraxe 4D et L/D = 20, largeur de radier égale à 16 m, l’épaisseur de 1 m.

Pour la modélisation du sol D, nous avons réalisé les différents types de calculs suivants :

- calcul non drainé, avec les paramètres non drainés : Eu, υu = 0,495, cu, ϕu = 0, ψu, Rinter. Mais
il faut choisir dans Plaxis le type de matériau « drainé » ou « non poreux » (Cas 1, tableau 4-3) et dans
ce cas les pressions interstitielles ne sont pas calculées. Il s’agit d’un calcul en contraintes totales.

- 176 -
Modélisation numérique 3D des fondations profondes dans les argiles molles

- calcul non drainé avec des paramètres effectifs : E’, c’, υ’, ϕ’, ψ’, Rinter, choix du type de
1 + ν'
matériau « non-drainé ». Le module E’ est défini par l’expression simple : E ' = E u (Cas 2 et
1 + νu
Cas 3, tableau 4-3). Dans ce cas les surpressions interstitielles générées par le chargement sont
calculées dans l’étape « non-drainé », et une étape ultérieure de consolidation peut être effectuée,

- calcul drainé avec des paramètres effectifs : E’, c’, υ’, ϕ’, ψ’, Rinter mais choix du type de
matériau « drainé » (Cas 4, tableau 4-3).

Nous supposons le niveau à la nappe à la profondeur de -1m. Le sol D possède la particularité de


présenter une zone d’une dizaine de mètres surconsolidée en surface. Pour pouvoir en tenir compte,
nous avons introduit une valeur de cohésion effective de 15 kPa dans les cas 2, 3 et 4. Ceci permet
d’avoir les mêmes propriétés d’interface pour les deux types de calculs non drainés. Nous avons
réalisé le chargement par des étapes avec une charge répartie de 50 kPa, 100 kPa, 150 kPa et 200 kPa.
Après chaque étape de chargement, nous avons effectué une étape de consolidation jusqu’à ce que la
surpression interstitielle soit ramenée à 1 kPa (cas 2). Pour le cas 3, nous avons chargé par étapes de
chargement comme dans le cas 2, mais nous avons réalisé la consolidation seulement après le
chargement à 200 kPa. Dans les autres cas (cas 1 et cas 4), le calcul a été effectué avec une charge
répartie de 200 kPa.

Cas 1 Cas 2 et Cas 3 Cas 4


MC calcul avec MC calcul avec
Modèle
paramètres non drainés paramètres effectifs
Type de comportement Drainé Non Drainé Drainé

Poids volumique humide 14 14 14


γunsat
3
(kN/m )
Poids volumique saturé 14 14 14
γunsat
3
(kN/m )
-5 -5 -5
Perméabilité 6.10 6.10 6.10
kx = ky = kz (m/ jour)
Module E (kPa) 4000 + 150. z 3500 + 130. z 3500 + 130. z
Coefficient de Poison ν 0,495 0,3 0,3
Cohésion c (kPa) 20 + 1,2 z 15 15
Angle de frottement (°) 0 31 31
Angle de dilatance (°) 0 0 0
Rinter 0,9 0,9 0,9

Tableau 4-3 : Différents types de calculs

5.2. Analyse des résultats

5.2.1. Différences de calculs du frottement latéral avec des contraintes totales et effectives

Nous abordons ici le passage de la valeur de l’interaction sol–pieu dans un calcul avec des
paramètres non drainés à celle décrite par des paramètres effectifs. Notre objectif est d’évaluer le
frottement latéral le long du pieu. Dans le cas d’une argile molle, ce frottement est le terme le plus

- 177 -
Chapitre 4

important de la charge totale reprise par le pieu. Il est donc important d’introduire les paramètres
d’interface appropriés selon le type de calcul effectué par Plaxis.

Le frottement latéral le long du pieu peut être calculé avec le critère de rupture de Mohr-
Coulomb : τmax = c’ + σ’h tan δi

ou τmax = α.c + Ks .σ’v .tan δ = Rinter.c + Ks k.σ’v . Rinter .tan ϕ

Nous avons calculé avec des paramètres non drainés : τmax = α.cu = Rinter,u. cu (4-5)

Avec les paramètres effectifs :

τmax = Rinter.c’ + Ks .σ’v.R’inter .tanϕ = Rinter.(c’ + Ks .σ’v. tanϕ) = Rinter ( c’ + β.σ’v) (4-6)

Pour assurer une cohérence entre le calcul en contraintes totales (paramètres non-drainés) et la
phase « non-drainée » du calcul en contraintes effectives, nous devons choisir judicieusement les
paramètres α et β. Les valeurs courantes de α et β ont déjà été définies dans le chapitre 1.

Dans notre cas, à 20 m de la profondeur, la cohésion non-drainée est faible et égale à 45 kPa.
Cela conduit au choix du facteur d’interaction α = 0,9 (donc, Rinter = 0,9 aussi). La valeur β est définie
par Ks tan ϕ, pour simplifier, nous choisissons Ks = Ko = 1 – sinϕ = 0,485. Ce qui donne la valeur de
β = 0,291. C’est une valeur raisonnable pour décrire le contact du pieu en béton avec l’argile molle.

P = 150 kPa
(a) (b)
0 0
2 ND,para. non drainés 2 ND,para. non drainés
ND,para. effectifs ND,para. effectifs
4 4
Profondeur (m)

Profondeur (m)

6 6
8 8
10 10
12 12
14 14
16 16
18 18
20 20
0 10 20 30 40 50 60 70 0 10 20 30 40 50 60 70
Frottement latéral du pieu central (kPa) Frottement latéral du pieu au coin (kPa)

Drainé, para.effectifs Drainé, para.effectifs


0 0
ND, para. effectifs, étape 3 ND, para. effectifs, étape 3
2 consol, étape 3
2 consol, étape 3
4 ND,para. non drainés 4 ND,para. non drainés
Profondeur (m)

Profondeur (m)

6 ND,para. effectifs 6 ND,para. effectifs


8 8
10 10
12 12
14 14
16 16
18 18
20 20
0 10 20 30 40 50 60 70 0 10 20 30 40 50 60 70
Frottement latéral du pieu central (kPa) Frottement latéral du pieu au coin (kPa)
(c) (d)

Figure 4-51 : Frottement le long du pieu central et du coin sous une charge de 150 kPa (étape 3 :
chargement par étapes puis consolidation)

- 178 -
Modélisation numérique 3D des fondations profondes dans les argiles molles

La figure 4-51 (a) et (b) nous montre la comparaison du frottement latéral le long du pieu central
et du pieu en coin aux différents calculs non-drainé avec les paramètres effectifs et avec les
paramètres non drainés (la fondation est supporté une charge de 150 kPa). Particulièrement, nous
trouvons que le frottement latéral le long du pieu dans ce calcul non-drainé avec les paramètres
effectifs est supérieur au frottement maximal estimé par le calcul en contraintes totales à la partie
inférieure de pieux (de 2 m à 5 m). Cela peut être lié aux fortes pressions interstitielles dans cette
partie. En revanche, nous constatons que les frottements maximaux sont très voisins dans les trois
calculs : non drainé et puis consolidation, drainé et non drainé avec des paramètres non-drainés
(figure 4-51 (c) et (d)). Ceci montre bien que nous avons une bonne cohérence entre les paramètres
effectifs et les paramètres non-drainés.

D’ailleurs, nous avons à nouveau observé que, sous l’effet de la dissipation des pressions
interstitielles, le frottement latéral le long des pieux augmente. Nous avons retrouvé ce résultat dans le
travail de Fellenius (2002), où l’auteur a présenté le frottement latéral mesuré le long d’un pieu isolé.
Nous avons constaté que le frottement du pieu central est légèrement négatif ou très faible dans une
partie supérieure du pieu. En revanche, le pieu du coin est celui qui mobilise le plus de frottement
latéral dans la fondation mixte.

5.2.2. Résistance en pointe avec des contraintes totales et effectives

Nous savons que, avec le calcul à court terme en utilisant des paramètres non drainés, les valeurs
maximales de la résistance en pointe peuvent atteindre : qp = σv + Nc.cu avec Nc égal à 9. Par contre,
avec le calcul à court terme en utilisant les paramètres effectifs, la résistance en pointe peut être
définie par l’expression : qp = σ’v. Nq .

Figure 4-52 : Résistance en pointe

La figure 4-52 illustre les différentes des calculs de résistance en pointe en contraintes totales et
en contraintes effectives. Au faible déplacement (inférieur à 0,1D soit 100 mm), nous avons un bon

- 179 -
Chapitre 4

accord entre le calcul non-drainé avec les paramètres non-drainés et le calcul drainé avec les
paramètres effectifs et même le calcul de la consolidation. Hors de cette zone (le grand déplacement >
100 mm), nous trouvons que la résistance en pointe avec les paramètres effectifs est très supérieure à
celle avec les paramètres non-drainés.

5.2.3. Charge reprise par le radier

Nous avons effectué la comparaison des courbes de charge reprise par le radier, en fonction du
tassement pour les 4 cas présentés précédemment (figure 4-53). Celle-ci montre clairement lorsqu’on
a dissipé les pressions interstitielles, le rapport entre la charge reprise par le radier et la charge totale
supportée par la fondation mixte radier-pieux est diminué.

Ce phénomène peut être retrouvé dans le cas ayant un radier unique : sous l’effet de la dissipation
des pressions interstitielles, la charge reprise par le radier à long terme est d’environ 25% plus faible
que celle à court terme, pour le même tassement (Combarieu, 1997 ; Amar, 1983). Avec nos résultats,
à court terme, nous trouvons que la charge reprise par le radier est d’environ 40%. A long terme, cette
valeur est encore d’environ 30%. Ainsi, la charge reprise par le radier à long terme est inférieure
d’environ 25% à celle à court terme. Ceci est en accord avec nos précédents résultats, nous avons
toujours trouvé une charge reprise par le radier d’environ 20-30%.

Figure 4-53 : Charge reprise par le radier avec les contraintes totales et les contraintes effectives

5.2.4. Réponse charge–tassement

La comparaison entre les courbes charge-tassement, dans les 4 cas correspondants aux différents
types de calculs effectués précédemment, a été effectuée et bien illustré en figure 4-54. Le fait
d’utiliser du sol D, étudié en détail au chapitre 2, nous a permis d’avoir une bonne correspondance
entre les paramètres non drainés et les paramètres effectifs.

Nous observons que les deux courbes charge-tassement pour les deux types de calculs non
drainés avec des paramètres non drainés et des paramètres effectifs du sol D, sont pratiquement
confondues jusqu’au deux-tiers de la capacité portante de la fondation. Par la suite, la courbe charge-
tassement du calcul avec les paramètres effectifs est au-dessus de celle avec les paramètres non-

- 180 -
Modélisation numérique 3D des fondations profondes dans les argiles molles

drainés. Ceci met en avant l’effet des pressions interstitielles quand on utilise les paramètres effectifs.
Nous constatons qu’en dissipant les pressions interstitielles (consolidation), le tassement de la
fondation mixte revient à un calcul drainé. Nous trouvons également les différences entre les calculs
non-drainés par des étapes de chargement, utilisant des consolidations du sol avec chacune d’elles, et
le calcul non drainé sans utilisation de consolidation.

Charge (kN) Charge (kN)


0 20000 40000 60000 0 20000 40000 60000
0 0 P = 50 kPa
P =100 kPa
50 50
P = 150 kPa
Tassement (mm)

Tassement (mm)
100 100 P = 200 kPa

150 150
consolidation
200 200
ND et Consol avec para. effectifs ND et Consol avec para. effectifs
250 250
Drainé avec para. effetifs
Drainé avec para. effetifs
300 ND avec para. NDrainé 300
ND avec para. effectifs ND avec para. effectifs
350 350

Figure 4-54 : Comparaison des courbes de charge-tassement de différents calculs

5.3. Bilan des calculs en contraintes totales et effectives

Cette partie est consacrée à vérifier les calculs 3D effectués précédemment. En conditions non-
drainées, et en utilisant les paramètres non drainés dans l’argile molle, ces calculs étaient pertinents au
regard d’autres types de calculs utilisant les paramètres effectifs du sol. Nous montrons clairement
que le calcul en contraintes totales est acceptable. Ce type de calcul nous permet d’introduire les
paramètres obtenus directement à partir des essais SPT ou CPT, scissomètres, Fall-cône, triaxial non-
drainé… L’utilisation des paramètres non-drainés dans la modélisation des fondations profondes
semble donc être la méthode la plus simple et qui donne des résultats acceptables, pour un temps de
calcul relativement court. En revanche, les paramètres effectifs sont normalement définis par des
essais triaxiaux drainés. Le calcul avec des paramètres effectifs permet de générer les pressions
interstitielles (par un calcul non-drainé) et d’effectuer ensuite un calcul de dissipation des pressions
interstitielles (calcul de consolidation). Mais ces calculs nécessitent un temps plus important que le
calcul non drainé, surtout en calcul numérique tridimensionnel.

Les calculs en contraintes totales et en contraintes effectives permettent de confirmer que le


tassement à long terme est supérieur à celui à court terme et que la capacité portante à long terme est
inférieure à celle à court terme. Les courbes charge-tassement obtenues par deux types de calculs non
drainés (avec les paramètres effectifs et avec les paramètres non-drainés) sont très proches jusqu’à
100 mm de déplacement. Si nous avons une bonne cohérence entre ces deux types de paramètres,
nous pouvons obtenir des valeurs très voisines de frottement latéral le long du pieu dans les trois cas :
calcul non-drainé avec des paramètres non-drainés, calcul drainé et calcul avec consolidation.

- 181 -
Chapitre 4

6. Modélisation d’essais en centrifugeuse et d’essais de chargement


d’un groupe de pieux
Pour mieux comprendre le comportement des fondations mixtes et valider notre modèle en le
simulant avec Plaxis 3DF, nous avons effectué les modélisations d’essais en centrifugeuse proposés
par Horikoshi et Randolph (1994) concernant trois cas de fondations mixtes de 9, 21 et 69 pieux dans
le kaolin. Nous modéliserons ensuite un essai de chargement d’un groupe de 5 pieux et d’un pieu
isolé proposé par Lehane et al. (2000, 2003), McCabe et al., (2006) avec une section de pieu carrée 25
cm x 25 cm et une longueur des pieux de 6m dans l’argile de Belfast en Irlande du Nord. Nous
présentons également la modélisation de la fondation du Viaduc de Garigliano (Viggiani, 1998) avec
144 pieux (L = 48 m, D = 0,38 m) et puis celle du Viaduc MyThuan (Randolph, 2003) dans un sol de
forte cohésion non drainée (au Vietnam) avec 16 pieux (L = 93 m, D = 2,4 m).

6.1. Modélisation d’essais en centrifugeuse

6.1.1. Géométrie d’essais et conditions du sol

Horikoshi et Randolph (1994, 1996, 1999) ont effectué des essais en centrifugeuses avec des
« minis pieux » et ils ont analysé le comportement de fondations mixtes de 9 pieux, 21 pieux et 69
pieux. Le modèle est à l’échelle 1 : 100 avec une accélération nominal de 100 g. Le diamètre et la
longueur des pieux sont de 3 mm et de 140 mm (valeurs réelles : 30 cm et 14 m). Un « matelas » de
sable d’épaisseur 5 mm (50 cm prototype) est posé à la surface du massif d’argile. Le radier est
considéré « très souple » appliquant une pression uniforme. Les diamètres des radiers des fondations
mixtes sont constants et égaux à 140 mm (14 m) (figure 4-55).

Figure 4-55 : Modèle d’essai en centrifugeuse (Horikoshi et Randolph, 1994, 1999)

- 182 -
Modélisation numérique 3D des fondations profondes dans les argiles molles

Les paramètres du sol donnés par les auteurs sont les suivants :

- profil de cohésion non-drainées : cu (kPa) = 33(kPa) + 1,2.z (z : profondeur en mètres) ;

- module de cisaillement Gs = 145 cu ;

- coefficient de Poisson υs = 0,4.

Nous pouvons par conséquent retrouver le module d’Young exprimé par la formule : Eu (kPa) =
14000 (kPa) + 487 (kPa/m).z (m). Nous avons pris une valeur de Rinter égale à 0,25 pour analyser
l’interaction sol-pieu.

Nous avons pu voir que ces modélisations nécessitent un grand nombre d’éléments pour leurs
résolutions (environ 40.000 éléments). La figure 4-56 présente un exemple de la modélisation d’une
moitié de la fondation mixte de 69 pieux avec Plaxis 3DF.

radier

pieux

Massif du sol

1/2 fondation mixte de 69 pieux

Figure 4-56 : Modélisation d’une fondation mixte de 69 pieux

10-3 m

Figure 4-57: Tassement vertical de la fondation mixte de 69 pieux

- 183 -
Chapitre 4

6.1.2. Réponse charge-tassement

La figure 4-57 présente un exemple de tassement vertical de la fondation mixte avec 69 pieux.
Nous trouvons des tassements différents sur les différents pieux de la fondation mixte car on se trouve
dans le cas d’un radier « souple ».

La figure 4-58 montre la comparaison entre les courbes expérimentales et courbes calculées pour
les fondations mixtes de 9, 21 et 69 pieux. Nous constatons que dans la partie de faible déplacement
(tassement de moins à 20 mm), les résultats obtenus sont très proches des résultats mesurés et des
prédictions du modèle analytique de Randolph (1994). Par ailleurs, nous trouvons des différences
dans le domaine plastique provenant sans doute d’un calage imparfait des paramètres d’interfaces, et
de l’effet de consolidation liés aux cycles de charge-décharge effectués lors de l’expérience et non
simulés par le calcul.

(a) Charge (MN), FM 9pieux (b) Charge (MN), FM 21 pieux


0 5 10 15 20 25 30 0 5 10 15 20 25 30
0 0

20 20
Tassement (mm)
Tassement (mm)

40 40

60 60
Plaxis 3DF
Plaxis 3DF
80 80 Centrifugeuse
Centrifugeuse
analytique par Randolph analytique par Randolph
100 100

© Charge (MN), FM 69pieux (d) Charge (MN)


0 5 10 15 20 25 30 0 5 10 15 20 25 30
0 0

20 20
Tassement (mm)
Tassement (mm)

40 40

60 60 Plaxis 3DF,69 pieux


Plaxis 3DF Plaxis 3DF,21 pieux
80 Centrifugeuse 80 Plaxis3DF, 9pieux
analytique par Randolph Plaxis 3DF sans pieux
100 100

Figure 4-58 : Réponses charges-tassements des fondations mixtes : a) 9 pieux, b) 21 pieux, c) 69


pieux et d) comparaison avec le cas radier isolé

6.2. Modélisation d’un essai de chargement sur pieu isolé et groupe de 5 pieux

6.2.1. Conditions de sol

Dans cette modélisation, nous avons une couche d’argile-limoneuse sur une profondeur de 1,7 m
à 9 m avec les paramètres physio-chimiques et mécaniques donnés par la figure 4-59. Dans la couche
allant de 1,7 à 6,5 m, les paramètres de l’argile de Belfast sont les suivants :

- indice de plasticité égal à 35 ± 5%, indice de liquidité égale à 0,8 ± 0,1,

- cohésion non-drainée égale à 22 ± 2 kPa,

- 184 -
Modélisation numérique 3D des fondations profondes dans les argiles molles

- angle de frottement égal à 33,5 ± 2°,

- le module de cisaillement (G) est égal à 4000 (kPa) d’après McCabe et Lehane (2006),

- par conséquent, avec un coefficient de Poisson du sol ν’= 0,25, nous avons E’ =
2.(1+ν’).G = 10000 (kPa).

Figure 4-59 : Paramètres du sol de Belfast (d’après McCabe et Lehane, 2006)

6.2.2. Géométrie d’un groupe de 5 pieux

Nous avons effectué la simulation des essais de chargement réalisés par McCabe et Lehane
(2006) et Lehane et al., (2000) en prenant un modèle de Mohr-Coulomb pour le sol et en adoptant une
simplification en trois couches dont les caractéristiques sont données dans le tableau 4-4.

ra d ie r

Sol m ou

S a b le

P ie u x

Figure 4-60 : Modélisation d’un groupe de 5 pieux

- 185 -
Chapitre 4

La figure 4-60 ci-dessus illustre la géométrie d’un groupe de 5 pieux en et le maillage adopté. Les
pieux ont une section carrée de 25 cm x 25 cm et une longueur de 6 m. Leur entraxe est de 0,75 m soit
3 diamètres. Le radier est également carré de dimensions 1,8 m x 1,8 m, d’épaisseur 30 cm et se
trouve au-dessus du sol (espace entre le sol et le radier de 0,7 m). Pour le béton, nous avons utilisé le
modèle linéaire-élastique avec le module d’Young de 3.107 kPa et un coefficient de Poisson de 0,2.

Couche 1 Couche 2 Couche 3


Nom de couche
1 m -1,7 m 1,7 m - 9 m 9 m -12 m

Modèle MC MC MC
Type de comportement Non-drainé Non-drainé Drainé
Poids volumique humide γunsat
3
(kN/m ) 17 15,5 18
Poids volumique saturé γsat
3
(kN/m ) 17 16,5 19
-5 -5
Perméabilité kx = ky = kz (m/jour) 3.10 3.10 1
Module E (kPa) 10 000 10 000 20 000
Coefficient de Poisson ν (−) 0,25 0,25 0,3
Cohésion c (kPa) 1 1 0,1
Angle de frottement (°) 30 25 25
Angle de dilatance (°) 0 0 0
Rinter (-) 0,5 0,5 0,5

Tableau 4-4 : Paramètres des sols de Belfast utilisé pour le modèle avec Plaxis 3DF

Pour dépasser le problème de maillage avec Plaxis 3DF, nous avons affiné le maillage dans le
sens de la longueur des pieux, avec une épaisseur verticale d’éléments égale à 0,25 m.

La mise en place de ce groupe a été réalisée d’abord par l’installation du pieu central, puis d’un
soulèvement de ce pieu de 5 mm, et ensuite de l’installation des pieux des coins. Les essais ont été
réalisés avec des phases de traction, compression, et de chargement cyclique sur le groupe. Mais nous
nous intéressons ici uniquement à l’essai de compression pour notre simulation.

Nous n’avons pas pris en compte l’étape du soulèvement du pieu central, et nous avons supposé
que les pieux avaient été installés en même temps (phase 1) et ensuite chargés (phase 2). Nous avons
effectué aussi la modélisation d’un pieu isolé ayant les mêmes dimensions dans le même sol pour
permettre une comparaison avec le chargement expérimental.

6.2.3. Réponse charge–tassement

La modélisation nous permet de retrouver les courbes charge-tassement du pieu isolé et du


groupe des 5 pieux avec Plaxis 3DF, pour les essais de chargement de Lehane et al., (2000), illustrées
comme dans la figure 4-61. Nous constatons que :

- pour un pieu isolé, les courbes sont très satisfaisantes par rapport à ceux en expérimentation ;

- pour le groupe de pieux, la courbe charge-tassement moyenne des pieux en groupe est très
proche celle des pieux en coin en expérimentation (Lehane et al., (2000) a obtenu une charge reprise
par le pieu au central inférieure à celle par les autres dans un groupe).

Dans ces modélisations, tous les pieux sont considérés comme des pieux « forés », et nous avons
donc utilisé la procédure de contraintes initiales Ko pour la phase initiale. Par contre, les pieux dans

- 186 -
Modélisation numérique 3D des fondations profondes dans les argiles molles

les essais de chargement du groupe de 5 pieux ne sont pas des pieux « forés ». Le pieu isolé a été
chargé après 82 jours de son installation, et la valeur K = σh/σv du sol est donc à l’ordre de 0,75. Pour
les essais de chargement du groupe, réalisés après 101 jours à partir de leur installation, cette valeur
est donc à 0,5-0,6. C’est pourquoi, nous avons trouvé différents tassements dans le cas de la
modélisation d’un groupe de 5 pieux. Par ailleurs, le frottement latéral le long du pieu est de l’ordre
de 10 kPa d’après les essais. Nous retrouvons cette valeur avec le calcul à court terme, si l’on a pris
une valeur de l’interface Rinter = α = 0,5 (τmax = α. cu = 0,5. 22 = 11 kPa). Cette valeur est un peu faible
par rapport à la règle de l’API ou Tomlinson (1986).

Charge (kN)
0 10 20 30 40 50
0
Pieu isolé_mesuré

1 MC Cabe (2006)
Pieu au coin_mesuré
Tassement (mm)

2
Pieu centre_mesuré

3
Pieu isolé_Plaxis Plaxis 3DF
4
Pieu en groupe Plaxis
5

Figure 4-61 : Comparaison des courbes charge-tassement obtenues avec Plaxis 3DF et ceux mesure

Le coefficient d’efficacité du groupe étant à 0,98, c’est une valeur un peu forte pour l’entraxe de
3D. Cela est logique parce que les pieux sont battus, et les contraintes horizontales du sol autour des
pieux sont donc augmentées.

6.3. Bilan

Dans notre modélisation, nous sommes arrivé à reproduire les résultats d’essais effectués en
centrifugeuse par Horikoshi et Randolph (1994-1999) sur les fondations mixes de 9, 21 et 69 pieux,
ceux des essais de chargement sur le groupe de 5 pieux (Lehane et McCabe, 2001). Grâce aux
comparaisons importantes entre des tassements mesurés et ceux des modélisations des essais de
chargement et les essais en centrifugeuse, nous confirmons la faisabilité de modéliser les groupes
ayant d’énormes pieux, en prenant en compte de l’interface sol-pieu.

A titre d’exemple, la figure 4-62 présente la fondation du viaduc Garigliano avec 144 pieux et les
paramètres de sols dans une telle modélisation. Ses pieux sont de 0,38 m de diamètre et de 48 m de
longueur (Viggiani, 1998). Grâce aux géométries de la fondation et aux conditions des sols, nous
avons effectué la modélisation de fondation de Garigliano (un quart de la fondation illustré par la
figure 4-63). Nous réalisons les chargements par les deux étapes et après chaque étape, nous
effectuons les étapes de consolidation. La réponse charge-tassement obtenu de ce viaduc est illustrée
par la figure 4-64. On trouve également que nos résultats calculés par Plaxis sont très proches de ceux
mesurés ou calculés par le logiciel NAPRA (Russo et Viggiani, 1998). De plus, nous trouvons
également que la part de charge reprise par le radier est d’environ 20% (par rapport à 16% mesuré).

- 187 -
Chapitre 4

SECTION A-A

BORED PILES
d=0.8 m; L=12 m
Garigliano
0
DRIVEN PILES
PLAN VIEW Clayey silt o.c.
10
B

Sand

depth (m)
128
20

30
84 Clayey silt n.c.
A A 40
19 m

50
0 5 10 15 20 0 2 4 6 8 10 0 20 40 60 80
OCR Go (MPa)
25 Sand and gravel qc (MPa)
B

SECTION B-B
10.6 m

Figure 4-62 : Fondation du viaduc Garigliano et les paramètres des sols (Viggiani, 1998)

Maillage Tassement vertical Les pieux

Figure 4-63 : Modélisation d’1/4 de fondation du viaduc Garigliano (144 pieux)

Charge (MN)
0 20 40 60 80 100 120
0

10
Tassement (mm)

20

30

40 mesuré
Calcul (Napra)
50
Plaxis 3DF
60

Figure 4-64 : Réponse charge-tassement

- 188 -
Modélisation numérique 3D des fondations profondes dans les argiles molles

Une autre application concerne la modélisation de fondation du viaduc de MYTHUAN (au


Vietnam), avec 16 pieux de 2,4 m du diamètre et 85-95 m de longueur dans l’argile-limons avec une
forte cohésion non-drainée de 200 à 300 kPa à partir de 23 m de la profondeur (Randolph, 2003), elle
est bien illustrée figure 4-65.

Figure 4-65 : Essai d’un pieu isolé sur le site de MYTHUAN et la dimension d’une fondation du pont
MY THUAN (Randolph, 2003)

Avec la géométrie de la fondation et avec les conditions de sol, nous avons modélisé ce groupe ;
la figure 4-66 illustre cette modélisation et le tassement du groupe. Selon cette modélisation, sous une
charge axiale soumis de 315 MN, nous trouvons que le tassement du groupe de 16 pieux est faible
(inférieur à 5 cm).

Figure 4-66 : Modélisation d’1/4 d’une fondation du pont MYTHUAN

- 189 -
Chapitre 4

7. Conclusion
Le présent chapitre met l’accent sur la modélisation numérique en 3D des fondations profondes
dans les argiles molles. Les résultats importants qui se dégagent des nombreux calculs sont résumés
ci-dessous.

Le premier point fort que nous avons acquis dans ce chapitre concerne le maillage 3D optimum
pour modéliser un pieu isolé de façon à reproduire la modélisation 2D axisymétrique, tout en
comparant le résultat obtenu avec ceux de la littérature. Une fois ce problème de maillage traité, nous
nous sommes ensuite concentrés sur les modélisations des fondations mixtes et des groupes de
plusieurs de pieux, tous dans des argiles très molles, suivant différentes configurations.

En ce qui concerne la modélisation d’un pieu isolé, nous avons effectué des comparaisons de nos
courbes « t-z » dans le cas du pieu isolé avec celles proposés par Frank et Zhao (1982) et trouvons un
bon accord si le module d’Young est égal à 7-9 fois le module pressiométrique (EM). De plus, dans ce
chapitre, les effets de groupe sont attentivement étudiés. Ils sont présentés sous forme de courbes de
transferts de charges « t-z » de mobilisation du frottement latéral le long du pieu, et celles concernant
la résistance en pointe. On a comparé les courbes « t-z » obtenues pour les pieux au sein d’un groupe,
pour différentes configurations de groupe et pour des fondations mixtes. Ces évolutions montrent que
la mobilisation du frottement est la plus faible dans une fondation mixte, vient ensuite celle du
groupe, et enfin celle du pieu isolé qui est la plus grande. De plus, nous avons mis en évidence la
mobilisation différente du frottement latéral entre les pieux centraux, les pieux de côté et les pieux
aux coins du groupe, et entre les différents niveaux de profondeur.. Nous avons calculé les facteurs
correctifs du tassement de la courbe « t-z » du pieu isolé pour passer à celles de chaque pieu en
groupe. Ces facteurs sont faibles (inférieurs à 0,5) lorsque l’entraxe est inférieur à 5D, et ils
s’accroissent si l’on augmente l’entraxe et l’élancement des pieux. Pour un entraxe de pieux important
de 10D, ce coefficient est d’environ de 0,8.

Concernant la résistance en pointe, nos résultats montrent que la mobilisation de la résistance en


pointe en fonction du tassement dans un groupe semble être identique pour chaque pieu. De plus,
nous trouvons que, pour un groupe de pieux (ou une fondation mixte) dans l’argile molle, la
résistance maximale en pointe semble être la valeur asymptote correspondant à Nc = 9 et qu’elle ne
soit atteinte que pour des déplacements très importants.

Nous constatons que le resserrement des pieux semble avoir un effet défavorable sur le
frottement latéral le long du pieu, sur la résistance en pointe, ainsi que sur l’efficacité du groupe et
même de la fondation mixte. Celle-ci serait maximale pour l’entraxe le plus grand (au moins 5D, ce
qui est plus important que les valeurs admises couramment dans la pratique). Pour un groupe,
l’efficacité est inférieure à 1 et dépend de l’entraxe des pieux. Pour un entraxe égal à 10D, nous
pouvons obtenir une efficacité du groupe proche de 1. En revanche, l’efficacité d’une fondation mixte
est supérieure à 1, et devient très élevée si nous augmentons l’entraxe de pieux et/ou la largeur du
radier.

Le point fort suivant de ce chapitre concerne le comportement de la fondation mixte. L’analyse


des résultats des modélisations met en évidence la présence d’un frottement nul ou légèrement négatif

- 190 -
Modélisation numérique 3D des fondations profondes dans les argiles molles

sur une hauteur d’environ 3m dans la partie supérieure des pieux, et ceci quel que soit l’entraxe. Cette
perte de frottement semble être compensée par la mobilisation de la charge sous le radier (jusqu’à 30-
40% de la charge totale), ce qui fait que globalement les courbes charge-tassement des fondations
mixtes sont toujours au-dessus de celles des groupes. Nous constatons que, grâce au radier en contact
avec le sol, le tassement d’un groupe diminue environ de 10 à 20%, quel que soit l’entraxe.

En ce qui concerne le tassement d’un groupe et/ou d’une fondation mixte, nous avons étudié les
facteurs (Rs, Rg, et Ig) du tassement des groupes. Ces facteurs sont relativement faibles par rapport à
ceux proposés dans la littérature, en raison du rapport des modules (Ep/Es) très élevé.

Pour valider notre modèle, nous avons confronté nos résultats avec les résultats d’essais effectués
en centrifugeuse par Horikoshi et Randolph (1994-1999) sur une fondation mixte avec 9, 21 et 69
pieux. Nous arrivons à reproduire les résultats mesurés. D’autres comparaisons avec les essais de
chargement de groupes de 5 pieux dans les sols de Belfast et puis la fondation du viaduc Garigliano
avec 144 pieux ont été effectuées. Bien que le modèle utilisé pour modéliser de l’argile molle soit
simple (modèle Mohr-Coulomb), nous avons néanmoins obtenu des résultats cohérents pour la
réponse charge-tassement.

Concernant la rigidité du radier, nous avons étudié le rapport entre les charges reprises par les
pieux dans la fondation et la charge moyenne des pieux, afin de trouver les différences entre une
fondation mixte avec un radier rigide/souple dans l’argile molle. Cette valeur est voisine de 1 avec le
radier souple. Cependant, le radier rigide est toujours le choix permettant d’avoir un tassement
identique des différentes têtes des pieux.

Dans ce chapitre, nous avons également abordé les analyses du comportement des fondations
mixtes en contraintes totales et en contraintes effectives, c’est à dire les différences de tassement entre
les calculs drainés, non drainés et consolidés. Nous avons vérifié que les deux types de calculs non-
drainés possibles avec le logiciel (avec des paramètres effectifs et avec des paramètres non-drainés)
donnent des réponses charge–tassement qui sont identiques aux faibles déplacements. Nous trouvons
également, avec la dissipation des pressions interstitielles, que la charge reprise par le radier est
diminuée, tandis que le frottement latéral des pieux est augmenté.

Sur la base des résultats prometteurs obtenus sur le comportement des fondations mixtes et des
groupes de pieux dans l’argile molle, nous allons étendre notre approche tridimensionnelle au cas du
renforcement des sols par colonnes ballastées dans le chapitre 5 suivant.

- 191 -
Chapitre 5
MODELISATION EN 3D DES COLONNES
BALLASTEES AVEC PRISE EN COMPTE
DE MISE EN PLACE

Dans ce chapitre, nous mettons l’accent sur la modélisation tridimensionnelle des colonnes
ballastées en prenant en compte de leur mise en place. Pour cela, on présente d’abord la modélisation
d’une cellule élémentaire formée d’une colonne ballastée et d’un bloc de sol environnant. Ensuite,
nous abordons la modélisation tridimensionnelle des groupes de colonnes ballastées en prenant en
compte l’effet de leur mise en place. Les influences des paramètres importants comme le taux
d’incorporation ou le rapport des modules, puis l’élancement des colonnes ou encore l’expansion
latérale des colonnes sur le comportement des colonnes ballastées (concernant le taux de réduction
des tassements, et le taux de réduction des contraintes) sont également analysées. A la fin de ce
chapitre, avant la conclusion, des simulations numériques de groupes de 4 x 4 (cf. chapitre 4) et de 8 x
8 colonnes ballastées et d’essais en vraie grandeur seront présentées.

1. Introduction
Le renforcement des sols est une des méthodes souvent utilisées dans la conception des ouvrages
situés sur les sols mous, notamment sur les remblais, les fondations des réservoirs et les ouvrages
ayant des charges moyennes. Le renforcement par des colonnes ballastées permet de bien réduire
l’amplitude des tassements, d’améliorer la portance du sol, de diminuer la durée de consolidation par
drainage et de diminuer les risques induits par la liquéfaction (Priebe, 1995) et (Dhouib, 2005), etc.
En plus de ces points forts, cette technique présente plusieurs intérêts : économie de ciment et de
temps, facilité de réalisation et rationalité pour les ouvrages transmettant des charges moyennes.

Dans le but de bien appréhender et développer le comportement des colonnes ballastées, la


modélisation de telles colonnes en utilisant des logiciels aux éléments finis comme Plaxis, Cesar-

- 193 -
Chapitre 5

LCPC, Abaqus, ou aux différences finies comme Flac, est considérée comme une méthode adéquate.
Néanmoins, concernant la modélisation numérique, un des problèmes majeurs consiste à simuler
correctement les modifications du sol environnant liées à la mise en place des colonnes. Cette mise en
place est souvent ignorée ou simplifiée en raison de sa complexité, même dans les modélisations
axisymétriques et 2D en déformation plane. Nous proposons dans ce chapitre une méthode permettant
de prendre en compte l’influence de la mise en place dans la modélisation numérique
tridimensionnelle des colonnes ballastées avec le logiciel Plaxis 3DF. Sous l’effet du compactage de
la colonne, le sol situé autour de celle-ci subit une expansion latérale et les contraintes horizontales se
trouvent augmentées. Cette expansion latérale de la colonne peut être simulée numériquement en
imposant des valeurs de déformation radiale qui correspondent à celles observées dans la pratique et
qui peuvent être reliées aux ordres de grandeur habituellement adoptés pour le rapport des modules de
la colonne et du sol renforcé. Grâce à cette expansion, le tassement d’un ouvrage sur colonnes
ballastées est nettement diminué.

Nous passons à présenter en détail dans la section 2 les résultats de nos modélisations
axisymétriques. Nous décrivons la modélisation tridimensionnelle d’une cellule élémentaire avec une
colonne au centre, puis d’une colonne ballastée isolée et ensuite des groupes de colonnes en prenant
en compte la mise en place dans la section 3. La confrontation entre la modélisation des groupes de
colonnes ballastées et les résultats d’essais en vraie grandeur est détaillée dans la section 4. La
conclusion de ce chapitre ainsi que les limitations du renforcement des sols par des colonnes
ballastées seront discutées à la section 5.

2. Modélisation axisymétrique d’une cellule élémentaire avec une


colonne ballastée
La modélisation axisymétrique d’une cellule élémentaire de colonne ballastée donne
habituellement un résultat raisonnable. Elle permet de simplifier les interactions du groupe de
colonnes et de limiter le temps de calcul. De plus, nous savons bien que l’installation des colonnes
ballastées induit l’augmentation des contraintes dans le sol, surtout la contrainte horizontale (et donc
la contrainte moyenne effective). Cela signifie que la valeur des contraintes initiales doit également
être augmentée.

Dans notre recherche de la simulation de la mise en place, nous avons étudié les trois approches
suivantes :

- en augmentant la valeur des contraintes initiale,

- en appliquant un pré-chargement de la colonne d’un matériau parfaitement élastique


(comme le caoutchouc),

- en utilisant une valeur de déplacement radial pour simuler l’expansion latérale des
colonnes ballastées.

- 194 -
Modélisation numérique 3D des colonnes ballastées avec prise en compte de mise en place

2.1. Augmentation de la valeur des contraintes initiales dans le sol autour de


la colonne

Après l’installation d’une colonne ballastée, nous constatons expérimentalement que les
contraintes horizontales dans le sol ont augmenté. Donc, les valeurs « initiales » (avant chargement)
des contraintes dans le sol, le module d’Young et même la cohésion non-drainée du sol autour de la
colonne peuvent être accrues. De ce fait, nous pouvons définir autour de la colonne une « zone
d’influence » avec des paramètres modifiés par rapport à ceux du sol initial. Les difficultés de cette
méthode résident dans le choix du rayon de la zone renforcée en forme de couronne et le choix des
valeurs des modules et du coefficient de poussée horizontale K. Nous savons qu’au repos, ce
coefficient est proche de 0,5 pour le sol normalement consolidé. En revanche, après l’installation des
colonnes, cette valeur est plus forte que Ko et peut être égale ou supérieure à 1.

Figure 5-1: Modélisation axisymétrique d’une cellule élémentaire (Flavigny et al., 2006)

La figure 5-1 présente la modélisation d’une telle cellule élémentaire. Bien que cette
modélisation soit simple, elle rend compte de l’augmentation des paramètres mécaniques du sol situé
dans la couronne autour de la colonne.

- 195 -
Chapitre 5

2.2. Modélisation par expansion latérale des colonnes ballastées

Pour modéliser l’accroissement des déformations latérales, nous pouvons utiliser l’idéal initial
proposé par Guetif et al., (2004, 2007) et Debats et al., (2005).

Figure 5-2 : Modélisation axisymétrique de l’expansion latérale par mettre un déplacement radial

En nous inspirant de cette idée, nous avons effectué la modélisation d’une cellule élémentaire,
dont les trois étapes sont les suivantes (figure 5-2) :

- Phase 1 : création de la cavité

o incorporer un matériau élastique

o imposer un déplacement radial

- Phase 2 : Incorporation du ballast

o substituer le matériau élastique par le ballast

o libérer le déplacement radial

- Phase 3 : chargement

2.3. Modélisation par application d’un pré-chargement

Une solution alternative pour simuler l’augmentation des contraintes horizontales consiste à
remplacer le matériau de la colonne par du caoutchouc élastique et à le pré-charger verticalement. Une
fois que cette étape réalisée, nous revenons au matériau réel.

- 196 -
Modélisation numérique 3D des colonnes ballastées avec prise en compte de mise en place

Figure 5-3 : Modélisation par augmentation des contraintes radiales

Les étapes de la modélisation sont les suivantes (figure 5-3) :

- découper la longueur de la colonne en tronçons les plus courts possible, d’une longueur
n’excédant pas 1 m,

- insérer le caoutchouc dans les tronçons et réaliser le chargement du caoutchouc. La


contrainte horizontale est normalement égale à la moitié de la contrainte verticale
appliquée sur la couche de caoutchouc (ν = 0,5). Celle-ci dépend de la pression appliquée
par l’outil utilisé pour la réalisation des colonnes ballastées. Les valeurs usuelles sont de
100 kPa à 200 kPa, cela signifie que la contrainte horizontale est de 50 kPa ou 100 kPa,

- après chargement des couches de caoutchouc, nous avons remplacé le caoutchouc par le
ballast. On poursuit ce processus jusqu’à finir la longueur de la colonne.

Cette approche permet de déterminer les contraintes dans le massif du sol générées après le
chargement des couches de caoutchouc. Une fois que la contrainte horizontale au sein du sol a été
générée, la valeur du module du sol est augmentée.

2.4. Résultats principaux

2.4.1. Données du sol et de la colonne et de la géométrie

Nous avons réalisé la modélisation de cellules élémentaires de colonne ballastée « chargée en


pointe » avec un rayon de cellule de 2 m. La longueur de colonne est égale 10 m et son diamètre est
supposé constant et égal à 1 m. Nous avons toujours gardé en tête de la colonne une couche renforcée
formant un « matelas » de 50 cm d’épaisseur surmontée par une couche de béton de 20 cm
d’épaisseur située au dessus du matelas. La charge appliquée sur le radier est égale 50 kPa.

Les paramètres du sol et de la colonne et du béton utilisés dans la modélisation sont donnés dans
le tableau 5-1

- 197 -
Chapitre 5

γ c ϕ’ E υ ψ
Couches Modèle 3
(kN/m ) (kPa) (degré) (MPa) (-) (degré)
Colonnes MC 20 1 38 100 0,25 8
Sol MC 17 1 33 Es = 5 0,25 -
Béton LE 25 - - 30 000 0,2 -

Tableau 5-1: Paramètres du sol, des colonnes, et du béton

Nous avons effectué les modélisations suivantes :

(i) cellule élémentaire sans colonne avec Ko = 0,5 ;

(ii) cellule élémentaire avec colonne avec Ko = 0,5 ;

(iii) cellule élémentaire avec colonne avec Ko = 1 ;

(iv) cellule élémentaire avec colonne avec Ko = 2 ;

(v) cellule élémentaire avec colonne avec Ko = 0,5 mais l’utilisation de l’approche de pré-
chargement avec p’ = 200 kPa et ;

(vi) cellule élémentaire avec colonne avec Ko = 0,5 mais l’utilisation de l’approche de
l’expansion latérale (∆Rc = 13 mm).

2.4.2. Analyse de résultats

L’ensemble des contraintes horizontales dans les cellules après l’installation de colonnes et après
application d’une pression de 50 kPa sur le radier, calculées dans les 6 cas présentés ci-dessus, est
respectivement illustré sur la figure 5-4 et la figure 5-5. Nous avons constaté que :

- lorsqu’on augmente le facteur K, la contrainte horizontale augmente et le tassement


diminue nettement. Les tassements dans les 4 cas : sans colonne, avec colonne et Ko =
0,5 ; avec colonne et Ko = 1 ; avec colonne et Ko = 2 sont respectivement égaux à 83 mm,
72 mm, 64 mm et 55 mm,

- l’expansion latérale et le pré-chargement donnent aussi une augmentation des contraintes


horizontales. Les tassements du radier dans ces deux cas sont respectivement de 58 mm
et de 52 mm.

- 198 -
Modélisation numérique 3D des colonnes ballastées avec prise en compte de mise en place

Figure 5-4 : Contraintes horizontales après l’installation de colonne

Figure 5-5 : Tassement d’une cellule élémentaire à différentes des cas (après chargement du radier à
50 kPa)

- 199 -
Chapitre 5

2.5. Conclusions sur la modélisation axisymétrique d’une cellule élémentaire

La modélisation d’une cellule élémentaire en axisymétrie est intéressante mais elle n’est pas
suffisante pour rendre compte de l’effet de groupe des colonnes ballastées. En effet, pour modéliser
un réseau de colonnes ballastées, bien que nous puissions isoler une cellule élémentaire caractérisant
ce réseau, le volume de la cellule dépend directement de la maille de ce réseau. De ce fait, les
influences entre les colonnes dans ce réseau ne sont pas considérées.

Pour mieux comprendre le fonctionnement d’un réseau de colonnes ballastées, nous devons
traiter ce problème de manière tridimensionnelle. En revanche, en trois dimensions, le problème
principal consiste à modéliser des colonnes en prenant en compte leur mise en place.

Dans ce but, nous pouvons utiliser l’approche présentée en 2.1 en créant des couronnes de sol
renforcé autour des colonnes. Par contre, si nous cherchons à mailler ces couronnes, le nombre
d’éléments du modèle sera rapidement très important et posera des problèmes de calcul.

La seconde approche consiste à changer la valeur des contraintes initiales dans le sol. Mais si
nous modifions les conditions initiales du sol (le coefficient K0), les contraintes initiales vont changer
dans l’ensemble du massif, même pour le sol très éloigné des colonnes, ce qui n’est pas correct dans
la mesure où seul le sol renforcé directement autour des colonnes subit une modification de ses
paramètres mécaniques.

Une troisième approche pour simuler la mise en place des colonnes consiste à réaliser un pré-
chargement vertical dans des tronçons de matériau incompressible de façon à provoquer une expansion
latérale et à obtenir une augmentation locale des contraintes horizontales. Cette méthode est
intéressante, mais compliquée à mettre en œuvre.

L’approche que nous avons finalement retenue est celle qui consiste à simuler une expansion
latérale de type pressiométrique des colonnes. L’avantage du logiciel Plaxis 3DF est qu’il nous permet
de modéliser facilement cette expansion en utilisant la fonction « expansion radiale ». Nous allons
détailler de telles modélisations dans les sous-sections 3 et 4 suivantes.

- 200 -
Modélisation numérique 3D des colonnes ballastées avec prise en compte de mise en place

3. Modélisation tridimensionnelle de colonnes ballastées avec prise


en compte de la mise en place
Nous avons effectué une série de modélisations tridimensionnelles de cellules élémentaires avec
une colonne ballastée au centre et puis de groupes de colonnes. Le sol considéré est une argile molle.
Les influences du taux d’incorporation, du rapport de modules Ec/Es, de l’expansion radiale de
colonne prenant en compte sa mise en œuvre, sont analysées dans la modélisation avec Plaxis 3DF.

3.1. Cellule élémentaire

3.1.1. Données des sols et des colonnes

Les paramètres du sol, des colonnes et du béton sont illustrés dans le tableau 5-2. Le modèle
utilisé pour le sol et la colonne ballastée est de type Mohr-Coulomb.

γ c ϕ’ E υ ψ
Couches Modèle 3
(kN/m ) (kPa) (degré) (MPa) (-) (degré)
Matelas+ Colonnes MC 20 1 38 10, 15 et 20Es 0,25 8
Sol MC 17 1 33 Es = 5 0,25 -
Béton LE 25 - - 30 000 0,2 -

Tableau 5-2: Paramètres du sol, des colonnes, et du béton

3.1.2. Dimension des cellules

Nous avons réalisé la modélisation de cellules élémentaires de colonne ballastée ayant des
dimensions différentes (1,2 m x 1,2 m ; 1,5 m x 1,5 m ; 2 m x 2 m ; 2,5 m x 2,5 m ; 3 m x 3 m et 4 m
x 4 m et puis 6 m x 6 m) et des longueurs de colonne différentes. Le diamètre de la colonne est
supposé constant et égal à 1 m. L’élancement de la colonne (longueur sur diamètre, H/L) est variable
avec des valeurs de 10, 15 et 20, et l’épaisseur du sol est prise égale à 10 m ou à 20 m. Grâce à ces
dimensions, nous pouvons obtenir les différentes valeurs du taux d’incorporation a (Ac/A), illustrées
par le tableau 5-3, et simuler les comportements de la colonne ballastée « flottante » (H/L > 1) et de la
colonne ballastée « chargée en pointe » (H/L = 1).

Dimension 1,2mx1,2m 1,5mx1,5m 2 mx2m 2,5mx2,5m 3 mx3m 4 mx4 m 6 mx6 m


a = Ac / A 0,545 0,349 0,196 0,126 0,087 0,049 0,022
1/ a = A/ Ac 1,833 2,865 5,093 7,958 11,459 20,372 45,837

Tableau 5-3 : Dimension des cellules élémentaires

Nous avons toujours gardé en tête de la colonne une couche renforcée « matelas » de 50 cm
d’épaisseur et une couche de béton de 20 cm d’épaisseur située au-dessus du matelas. Dans Plaxis
3DF version 1.6, nous pouvons modéliser une cellule élémentaire selon les phases suivantes :

- Phase 0 : initialisation des contraintes : choix de Ko,

- 201 -
Chapitre 5

- Phase 1 : mise en place du matelas (épaisseur de 50 cm), du béton (renforcement au-dessus du


matelas, épaisseur de 20 cm), installation de la colonne, réalisation de l’expansion latérale,

- Phase 2 : chargement de 50 kPa (une pression uniforme appliquée en tête du radier).

3.1.3. Modélisation de l’expansion dans la phase d’installation de la colonne

Dans la pratique, sous l’effet du compactage de la colonne, le sol situé autour de celle-ci subit
une expansion latérale et les contraintes horizontales se trouvent augmentées. On s’intéresse ici à la
modélisation numérique tridimensionnelle des colonnes en prenant en compte l’influence de leur mise
en place (figure 5-6). Le logiciel Plaxis 3DF permet de modéliser l’expansion radiale d’une colonne
grâce à la fonction de changement de la valeur volumique des « clusters » du matériau. En utilisant
des valeurs différentes de l’expansion radiale (εv) d’une colonne (0%, 2,5%, 5%, 7,5% et 10%, 15%),
nous avons simulé la mise en œuvre et étudié l’influence de ces expansions sur le comportement
ultérieur de la colonne dans le sol compressible (figure 5-7). En réalité, la valeur de l’expansion
radiale en phase d’installation des colonnes dépend de l’outil utilisé pour leur réalisation et du module
d’Young du sol. Cette valeur d’expansion peut être très élevée, pouvant atteindre 20%.

Figure 5-6 : Modélisation d’une cellule élémentaire avec une colonne ballastée

Colonne ballastée expansion radiale

Figure 5-7 : Modélisation de l’expansion radiale d’une colonne ballastée avec Plaxis 3DF

- 202 -
Modélisation numérique 3D des colonnes ballastées avec prise en compte de mise en place

Lors de l’expansion radiale, nous vérifions l’augmentation de la contrainte horizontale dans le sol
autour de la colonne. C’est pourquoi le coefficient de poussée des terres K (rapport de la contrainte
horizontale à la contrainte verticale) ne reste pas égal à sa valeur initiale, Ko = 0,5 pour les argiles
normalement consolidées. Les valeurs de K = σ’h /σ'v augmentent sous l’effet de l’expansion de la
colonne.

sans expansion expansion 2,5%

expansion 5% expansion 7,5%

expansion 10% expansion 15%

Figure 5-8: Évaluation de rapport K/Ko dans un plan d’une cellule élémentaire de colonne

La figure 5-8 ci-dessus nous montre les rapports (K/Ko) avant et après traitement par la colonne,
avec des niveaux d’expansion radiale différents, sur un plan horizontal situé à 5 m de profondeur et

- 203 -
Chapitre 5

dans le cas d’une maille de 3 m x 3 m, une longueur de colonne égale à 10 m, un rayon de la colonne
de 0,5 m, une épaisseur de couche de sol compressible de 20 m, et un rapport des modules Ec/Es égal
à 20.

Le tableau 5-4 illustre l’augmentation de contraintes horizontales (représentées par le rapport


K/Ko et le rapport de contraintes moyennes effectives P’/P’o) engendrées par l’expansion radiale de la
colonne. On constate que les rapports K/Ko et P’/P’o sont très grands au bord de la colonne et
décroissent ensuite très vite. Dans tous les cas, l’expansion induit des valeurs supérieures à l’unité au
bord de la cellule.

K/Ko P'/P’o
au bord de la Au bord de la au bord de la au bord de la
εv
colonne cellule colonne cellule
sans expansion 1 1 1 1
expansion 2,5% 3 1,3 2 à 2,5 1,3
expansion 5% 4à6 1,6 3 à 3,5 1,6
expansion 7,5% 5à7 1,9 3à4 1,8
expansion 10% 5à8 2,2 3à5 2
expansion 15% 5 à 10 3,5 3à5 2,6

Tableau 5-4 : Augmentation des contraintes horizontales engendrées par l’expansion radiale de la
colonne ballastée

Sur la figure 5-9(a), nous avons donné un exemple montrant l’augmentation des contraintes
horizontales suite à l’installation des colonnes dans un sol compressible pour deux cas (s = 3Dc et s =
4Dc), en fonction de l’expansion latérale.
2.5 4
3.5
Valeur de rapport P'/P'o

2
Valeur de K (moyen)

1.5 2.5
2
1 1.5 L10,H20,s
L10,H20, =3Dc
s =3Dc
L10,H20,s =3Dc
L10,H10, s=3Dc 1 L10,H10, s=3Dc
L10,H10,s=3Dc
0.5 L10,H20,s=4Dc L10,H20,s=4Dc
L10,H20,s=4Dc
0.5
L10,H10,s=4Dc L10,H10,s=4Dc
L10,H10,s=3Dc
0 0
0 2.5 5 7.5 10 12.5 15 0 2.5 5 7.5 10 12.5 15
(a) Expansion latérale (%) (b) Expansion latérale (%)

Figure 5-9 : Effet de l’expansion latérale pour le module et les contraintes horizontales du sol

3.1.4. Module du sol après l’installation des colonnes ballastées

Nous constatons logiquement que la contrainte moyenne effective dans le sol augmente avec les
valeurs de l’expansion radiale. Si on suppose, dans la logique du comportement des argiles molles,
que le module du sol est directement proportionnel à la pression de consolidation, on peut admettre
comme le fait Debats (2005) que la valeur du module au voisinage de la colonne après consolidation
est fonction de la contrainte moyennes effective provoquée par l’expansion : E/Eo = p’/p’o. Les
valeurs des modules du sol renforcé ainsi déduites sont représentées en fonction de l’expansion
radiale figure 5-9 (b).

- 204 -
Modélisation numérique 3D des colonnes ballastées avec prise en compte de mise en place

D’une manière générale, en pratique, l’entraxe entre les colonnes est souvent de l’ordre de 3Dc,
(Dc : diamètre de la colonne). Pour cet entraxe, nous trouvons que, pour une valeur d’expansion
radiale de 5%, les contraintes horizontales initiales dans le sol entre les colonnes sont multipliées par
3 après installation. Si on calcule la contrainte effective moyenne entre les colonnes, on trouve que
celle-ci est multipliée par 2. Il en est donc de même pour le module du sol après consolidation.

3.1.5. Taux de réduction des tassements

Nous constatons que les contraintes horizontales et les contraintes moyennes effectives du sol
augmentent avec la valeur de l’expansion radiale utilisée dans la modélisation de l’installation des
colonnes. Cet effet d’enserrement entraîne une réduction du tassement par rapport au cas où les
colonnes sont modélisées sans expansion.

10
Taux de réduction des tassements

Ec/Es = 20, L/D =10, H/L = 1, Es = 5000 kPa

expa 0%
expa 2,5%
expa 5%
expa 7,5%
expa 10%
expa: augmente expa 15%
Homo. simplifié
Priebe (1995) βo

1
1
0 10 20 30 40 50
Rapport des sections (A/Ac)

Figure 5-10 : Influence de l’expansion radiale et le rapport des sections sur le taux de réduction des
tassements

La figure 5-10 présente l’abaque obtenue par le calcul, donnant le rapport de réduction du
tassement en fonction du rapport des sections (A/Ac) pour différentes valeurs de l’expansion radiale.
Si le rapport des sections est grand (A/Ac ≥ 20), le facteur de réduction du tassement est très faible.
Cependant, si nous diminuons le rapport des sections (A/Ac ≤ 10), le facteur de réduction du
tassement augmente rapidement. Nous montrons ainsi que la simulation numérique de la mise en
place par une expansion pressiométrique conduit à des résultats correspondant assez bien à la réalité.
Nous montrons également que, si on n’introduit pas d’expansion, les résultats obtenus conduisent à un
renforcement nul sauf lorsque les colonnes ont un entraxe inférieur à 3Dc. Nous avons reporté sur la
figure 5-10, le taux de réduction de tassement βo proposé dans la méthode de Priebe (1995). On
constate que celui-ci est très proche de celui obtenu par le calcul sans expansion. Il est donc possible
de retrouver le taux de réduction des tassements de base βo des abaques de Priebe par notre calcul
sans expansion.

- 205 -
Chapitre 5

Si on compare nos résultats numériques avec les abaques proposés par Priebe (1995), on peut
trouver, pour un taux de réduction des tassements βo donné, à quelles valeurs de l’expansion radiale
correspond l’accroissement de la section ∆(A/Ac). Par exemple, pour un rapport A/Ac = 10 et un
rapport des modules Ec/Es = 20, l’accroissement de la section ∆(A/Ac) est égal à 0,022, et le taux de
réduction des tassements de 2,1, d’après l’abaque de Priebe dans l’annexe A.8. Ce même
accroissement de section de 0,022 correspond à une valeur d’expansion radiale d’environ 5%. En
utilisant cette valeur de l’expansion, nous obtenons à partir des résultats de nos calculs (figure 5-10)
un facteur de réduction des tassements égal à 2,3. On constate que ces deux valeurs du facteur de
réduction des tassements sont voisines.

En pratique, le rapport des sections A/Ac est souvent de l’ordre de 10 environ, c’est à dire que
l’entraxe entre deux colonnes est d’environ 3Dc (Dc : diamètre de colonne). Si on considère que
l’efficacité du renforcement est obtenue avec un taux de réduction des tassements supérieur à 2, la
figure 5-10 montre que cette situation est obtenue avec une expansion radiale de l’ordre de 5%. Avec
une telle expansion, nous trouvons que le taux de réduction des tassements obtenu par la modélisation
est toujours inférieur à celui calculé par la méthode d’homogénéisation simplifiée, surtout pour un
rapport A/Ac > 20. Cela signifie que la méthode d’homogénéisation simplifiée peut être acceptable
dans le dimensionnement pratique des colonnes ballastées, mais elle est « optimiste ».

3.1.6. Influence de la rigidité relative colonne/sol et différence du comportement entre


les colonnes « flottantes » et colonnes « chargées en pointe »

Après l’étude de l’influence du rapport des sections et des valeurs de l’expansion latérale, nous
nous concentrons à présent sur l’effet du rapport des modules de la colonne et du sol sur le taux de
réduction des tassements. Nous avons considéré trois valeurs de rigidité relative colonne/sol : Ec/Es =
10, 15 et 20. Nous rappelons que les rapports des modules des colonnes ballastées et du sol sont, en
pratique toujours inférieurs à 100. Les figures 5-11 et 5-12 montrent l’effet du rapport des modules
sur le taux de réduction des tassements, pour différents rapports de sections A/Ac et pour différentes
expansions latérales simulant la mise en place. Nous vérifions que, pour un sol donné (on a pris ici un
module de sol constant Es = 5000 kPa), la réduction du tassement est d’autant plus forte que la
colonne est rigide « chargée en pointe » (figure 5-11). La figure 5-12 montre les mêmes résultats dans
le cas de la colonne « flottante ».

Nous retrouvons le fait que les colonnes ballastées « chargées en pointe » ont des facteurs de
réduction des tassements meilleurs que ceux des colonnes « flottantes ». Les résultats obtenus
montrent bien qu’avec les colonnes ballastées « flottantes », le taux de réduction des tassements reste
toujours inférieur ou aux environs de 2. En revanche, pour des colonnes « chargées en pointe », nous
avons trouvé un taux de réduction des tassements augmentant très rapidement avec l’accroissement de
l’expansion volumique latérale (plus de 2 pour εv = 5%).

- 206 -
Modélisation numérique 3D des colonnes ballastées avec prise en compte de mise en place

Expansion 2,5%, L/D =10, H/L=1, Es = 5000 kPa Expansion 5%, L/D =10, H/L=10, Es = 5000 kPa
10 10
Ec/Es = 10 Ec/Es = 10
Ec/Es = 15 Ec/Es = 15

Taux de réduction des


Taux de réduction des

Ec/Es = 20 Ec/Es = 20

tassements
Homo. simplifié, Ec/Es=20
tassements

Homo. simplifié, Ec/Es=20

Ec/Es: augmente Ec/Es: augmente

1 1
1 1
0 10 20 30 40 50 0 10 20 30 40 50
Rapport des sections (A/Ac) Rapport des sections (A/Ac)

Expansion 7,5%, L/D =10, H/L=1, Es = 5000 kPa Expansion 10%, L/D =10, H/L=1, Es = 5000 kPa
10 10
Ec/Es = 10 Ec/Es = 10
Ec/Es = 15 Ec/Es = 15
Taux de réduction des

Taux de réduction des


Ec/Es = 20 Ec/Es = 20
tassements

tassements
Homo. simplifié, Ec/Es=20 Homo. simplifié Ec/Es = 20

Ec/Es: augmente Ec/Es: augmente

1 1
1 1
0 10 20 30 40 50 0 10 20 30 40 50
Rapport des sections (A/Ac) Rapport des sections (A/Ac)

Figure 5-11 : Influences des rapports des modules (Ec/Es) pour la colonne « chargée en pointe »

Expansion 2,5%, L/D =10, H/L =2, Es = 5000 kPa Expansion 5%, L/D =10, H/L =2, Es = 5000 kPa
1,80 1,80
Ec/Es = 10 Ec/Es = 10
Ec/Es = 15 Ec/Es = 15
Taux de réduction des

Taux de réduction des

1,60 Ec/Es = 20 1,60


Ec/Es = 20
tassements

tassements

Ec/Es: augmente
Ec/Es: augmente
1,40 1,40

1,20 1,20

1 1
1,00 1,00
0 10 20 30 40 50 0 10 20 30 40 50
Rapport des sections (A/Ac) Rapport des sections (A/Ac)

Expansion 7,5%, L/D =10, H/L =2, Es = 5000 kPa Expansion 10%, L/D =10, H/L =2, Es = 5000 kPa
1,80 1,80
Ec/Es = 10 Ec/Es = 10
Ec/Es = 15
Taux de réduction des

Ec/Es = 15
Taux de réduction des

1,60 1,60
Ec/Es = 20 Ec/Es = 20
tassements

tassements

Ec/Es: augmente Ec/Es: augmente


1,40 1,40

1,20 1,20

1 1
1,00 1,00
0 10 20 30 40 50 0 10 20 30 40 50
Rapport des sections (A/Ac) Rapport des sections (A/Ac)

Figure 5-12 : Influences des rapports des modules (Ec/Es) pour la colonne « flottante »

- 207 -
Chapitre 5

La figure 5-13 montre les relations entre le taux de réduction des tassements et le rapport des
longueurs de la colonne (L) sur la hauteur (H) de la couche de sol mou (pour des colonnes « flottantes
» H/ L = 2 et 4/3, et pour des colonnes « chargées en pointe » H/L = 1). Nous retrouvons que le taux
de réduction des tassements obtenu par la méthode d’homogénéisation simplifiée est en accord avec
celui obtenu en simulant une expansion radiale de colonne de 5% pour un rapport des sections A/Ac >
7,5. Nous pouvons expliquer les taux de réduction de tassement moins importants dans le cas des
colonnes ballastées « flottantes » par la présence de la couche de sol mou sous la base des colonnes.
Ainsi, les tassements des couches sont importants par eux mêmes et le tassement global dans le cas
des colonnes « flottantes » est plus important que dans le cas des colonnes « chargées en pointe ».

7
H/L=20/20, expan.5%
6 H/L=20/15, expan. 5%
Taux de réductions des

H/L= 20/10, expa. 5%


5 Priebe (1995,phi 37,5°)
tassements

H/L=20/ 20, Homo.simplifié


4 H/L=20/ 15, Homo.simplifié
H/L=20/ 10, Homo.simplifié
3
Ec/Es = 20, Es = 5000 kPa
2
1
1
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
Rapport des sections (A/Ac)

Figure 5-13 : Effet du rapport de la longueur des colonnes et du rapport des sections sur le taux de
réduction des tassements

3.1.7. Influence de la variation du module du sol avec la profondeur

Nous savons que l’introduction de la variation du module du sol avec la profondeur dans la
modélisation numérique présente beaucoup de difficultés. Pour simplifier le problème nous pouvons
utiliser des modules moyens constants (modèle de Mohr-Coulomb) mais cela n’est pas réaliste.
Normalement, le module de l’argile molle augmente linéairement avec la profondeur.
1,80
Ec/Es = 20, L/D =10 , H/L = 2 Econst, expa 0%
Econst, expa 2,5%
Taux de réduction des

1,60 Econst, expa 5%


s : augmente Econst, expa 7,5%
tassements

Econst, expa 10%


1,40
Eaug, expa 0%
Eaug, expa 2,5%
1,20 Eaug, expa 5%
Eaug, expa 7,5%
Eaug, expa 10%
1,00
0 5 10 15 20 25
Rapport des sections (A/Ac)

Figure 5-14 : Influence de l’utilisation du module du sol

- 208 -
Modélisation numérique 3D des colonnes ballastées avec prise en compte de mise en place

Pour l’argile considérée ici pour nos calculs, l’augmentation linéaire du module avec la
profondeur peut être exprimée par la relation : E = Eo + k.z où Eo = 4000 kPa, k = 100 kPa/m et z, la
profondeur en mètre. Si nous utilisons cette expression, nous trouvons une valeur de module égale à
5000 kPa à une profondeur de 10 m (ce qui correspond au module moyen de 5000 kPa adopté pour
l’épaisseur de 20 m de l’argile molle). La figure 5-14 présente la comparaison entre les résultats
obtenus en prenant un module moyen constant (Econst) égal à 5000 (kPa) et ceux obtenus avec le
module augmentant linéairement (Eaug) E (kPa) = 4000(kPa) + 100 (kPa/m).z (m). Nous constatons
que l’on obtient un meilleur taux de réduction des tassements en prenant en compte une augmentation
linéaire du module avec la profondeur. Ceci est vraisemblablement dû au fait qu’on a alors un module
plus fort sous la pointe de la colonne. Le calcul avec module moyen constant semble donc être du côté
de la sécurité.

3.1.8. Rapport de concentration des contraintes (n)

La figure 5-15 (a) illustre l’évolution du rapport de concentration des contraintes en fonction des
rapports des sections A/Ac pour différences niveaux de surcharge appliquée au radier variant entre 25
kPa et 150 kPa. Nous nous plaçons ici dans le cas d’une colonne « chargée en pointe » avec un
rapport des modules Ec/Es = 20. Nous constatons que le rapport de concentration des contraintes
augmente de manière continue avec la diminution du rapport des sections ou des valeurs de surcharge
et semble atteindre un « pic » de l’ordre de 5 à 10 avec un rapport des sections inférieur à 10.
Taux de concentration des contraintes n
Rapport des sections A/Ac
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
10 0
25 kPa
Rapport de concentration

1
9 50 kPa
des contraintes n

2
Profondeur (m )

75 kPa
8 Charge : augmente 100 kPa 3 P = 50 kPa
125 kPa A/Ac = 2,86
7 150 kPa 4
A/Ac = 5,09
5 A/Ac = 7,95
6
6 A/Ac = 11,46
5 A/Ac = 20,37
(a) 7 (b) A/Ac = 45,84
4 8

Figure 5-15 : Taux de réduction des contraintes (H/L=1, Ec /Es =20, expansion 5%) : a) à différences
des charges et b) à différences des profondeurs

De même, nous avons étudié l’évolution du rapport de concentration des contraintes en fonction
de la profondeur. Nous constatons que les rapports de concentration des contraintes diminuent avec
celle-ci. Si on augmente le rapport des sections, nous trouvons que la valeur de « n » augmente très
vite à tous les niveaux de profondeur (figure 5-15b).

3.1.9. Bilan concernant la modélisation en 3D de la cellule élémentaire

Nous avons abordé les modélisations en 3D d’une cellule élémentaire avec une colonne au
centre, pour différentes géométries afin d’étudier l’effet du rapport des sections, de l’élancement et du
rapport de modules. Le point important de cette étude est d’avoir montré que nous pouvons simuler la

- 209 -
Chapitre 5

mise en place des colonnes par une expansion latérale de type pressiométrique. Ceci permet de
simuler l’augmentation non uniforme dans un plan horizontal des contraintes radiales (elles sont très
fortes dans une couronne de sol autour de la colonne et décroissent rapidement au-delà). Ces
simulations donnent des résultats logiques par rapport aux mesures effectuées sur des colonnes
réelles, comme celles de Kirsch (2004). Grâce à l’augmentation des contraintes horizontales, nous
avons trouvé que le taux de réduction de tassement est très élevé par rapport au cas sans expansion. Si
on ne tient pas compte de cet effet, le taux de réduction des tassements est très faible, sauf quand la
largeur « s » est inférieure à 2Dc (Dc : diamètre de colonne ballastée).

Nous avons comparé les résultats des modélisations des cellules en utilisant la méthode
d’homogénéisation simplifiée et en utilisant l’expansion radiale. Nous avons trouvé que les taux de
réduction des tassements obtenus avec la méthode d’homogénéisation sont toujours supérieurs à ceux
obtenus en modélisant une expansion radiale de 5%.

Les études sur les cellules élémentaires d’une colonne ont également montré que l’augmentation
du rapport des modules, l’augmentation du taux d’incorporation 1/a (avec a = A/Ac rapport des
sections), l’augmentation de l’expansion radiale et la prise en compte de l’augmentation du module
d’Young du sol avec la profondeur donnent une augmentation du taux de réduction des tassements.
Nous avons observé que si l’entraxe des colonnes est important (s > 4Dc), le facteur de réduction des
tassements est nettement moins important. Nous avons enfin vérifié que le taux de réduction des
tassements pour les colonnes « chargées en pointe » est plus important que celui pour les colonnes «
flottantes ».

3.2. Colonne ballastée isolée

Nous abordons dans cette section l’effet de la dimension du massif de sol sur le comportement
d’une colonne isolée en prenant en compte l’expansion radiale. Pour cela, nous analysons l’influence
du bord du massif sur des contraintes dans le sol ainsi que sur le taux de réduction des tassements
obtenus par la modélisation en 3D d’une colonne isolée dont l’installation est simulée par une
expansion radiale. Nous discutons ensuite la façon de prendre en compte le long terme dans le calcul
numérique : calcul non-drainé puis consolidé ou calcul drainé.

3.2.1. Géométrie

Nous avons effectué les modélisations d’une colonne isolée dans le massif de sol selon le schéma
figure 5-16. La colonne est considérée ici comme étant charge en pointe de 10 m de longueur et de 1
m de diamètre. La largeur du radier (s) est constante et égale à 4 m. La largeur du massif du sol est
prise successivement égale à 6 m, 10 m, 20 et 30 m.

γ c ϕ’ E υ ψ
Couches Modèle 3
(kN/m ) (kPa) (degré) (MPa) (-) (degré)
Colonnes MC 20 1 38 20Es 0,25 8
Sol MC 14 1 33 Es = 3 0,25 -

Tableau 5-5 : Paramètres du sol, des colonnes

- 210 -
Modélisation numérique 3D des colonnes ballastées avec prise en compte de mise en place

Les paramètres géotechniques du sol, de la colonne sont donnés dans le tableau 5-5 et ceux du
matelas et du béton sont donnés dans le tableau 5-2 précédent. Pour prendre en compte la mise en
place de la colonne, nous simulons une étape d’expansion radiale comme dans la section 4.1
précédente. Cependant, nous appliquons ici aux différentes valeurs de l’expansion de colonne : εv = 5,
10, 20, 50 et 100%. Pour les très grandes expansions radiales afin d’éviter des pointes plastiques, nous
utilisons un « matériau fictif » avec faible module d’Young (par exemple, 20 kPa) comme dans
l’étude de Guetif et al., (2004). Ainsi, la modélisation est effectuée selon les deux procédures :

(i) Calcul non-drainé suivi d’une consolidation dans la phase de simulation de la mise en place

- Phase 0 : initiale avec Ko,

- Phase 1 : mise en place d’un matelas (50 cm d’épaisseur); mise en place du radier en
béton (20 cm d’épaisseur) au-dessus de la couche de matelas, excavation d’un trou de 1
m de diamètre et mise en place d’un « matériau fictif » dans le trou, et enfin application
d’une expansion radiale εv (calcul non-drainé),

- Phase 2 : remplacement du « matériau fictif » par le ballast, en conservant les


déformations de la phase 1, (calcul non-drainé),

- Phase 3 : consolidation du massif du sol, jusqu’à atteindre une valeur de pression


interstitielle égale à 1 kPa,

- Phase 4 : chargement (en utilisant une charge uniforme égale à 50 kPa appliquée au-
dessus du radier) (calcul drainé).

(ii) Calcul drainé dans la phase de simulation de la mise en place

- Phase 0 : initiale avec Ko,

- Phase 1 : identique à la phase 1 précédente mais calcul en condition drainée,

- Phase 2 : remplacement du « matériau fictif » par le ballast, en conservant les


déformations de la phase 1 (calcul drainé),

- Phase 3 : identique à la phase 1 précédente.

Figure 5-16 : Modèle de la modélisation en 3D d’une colonne isolée

- 211 -
Chapitre 5

3.2.2. Résultats principaux

a. Contraintes dans le sol


Nous nous intéressons à l’analyse des contraintes dans le sol lors des étapes de mise en place,
c’est à dire dans la phase 2 (après la mise en place de la colonne) et la phase 3 (après la consolidation)
sous la forme des rapports de contraintes K/Ko et P / Po.

Nous vérifions que l’augmentation du taux d’expansion radiale d’une colonne implique une
augmentation des contraintes horizontales. La figure 5-17 présente l’augmentation du rapport K/Ko
dans un plan horizontal du massif avec Bs = 20 m, pour des expansions de 5, 10 et 20%.

exp : 5%, ND exp : 5%, après consolidation

exp : 10%, ND exp : 10%, après consolidation

exp : 20%, ND exp : 20%, après consolidation

Figure 5-17 : Rapport de contraintes horizontale K/Ko en fonction de l’expansion (Bs = 20 m)

- 212 -
Modélisation numérique 3D des colonnes ballastées avec prise en compte de mise en place

Nous montrons que la contrainte moyenne effective dans le sol autour de la colonne augmente
lors de la phase d’expansion radiale en condition non-drainée. Par contre, elle devient nettement
supérieure à sa valeur initiale après la phase de consolidation du sol, surtout dans la couronne de sol
immédiatement autour de la colonne. Cela permet de remarquer que le module du sol dans la
couronne est augmenté après l’installation de la colonne et la consolidation. De ce fait, nous trouvons
que l’augmentation de l’expansion entraîne une diminution du tassement. La figure 5-18 présente le
rapport P’/ P’o à la profondeur de 5 m, les différentes expansions (20% et 50%) et les différentes
largeurs du massif, Bs = 6, 10 et 20 m. On vérifie que la diminution de largeur du massif (Bs) conduit
donc à une augmentation de contraintes moyennes dans le sol.

(a)

exp : 20%, après consolidation exp : 50%, après consolidation

(b)
exp : 20%, après consolidation exp : 50%, après consolidation

(c)

exp : 20%, après consolidation exp : 50%, après consolidation

Figure 5-18 : Rapport des contraintes P’/P’o : a) Bs = 6 m ; b) Bs = 10 m ; c) Bs = 20 m

- 213 -
Chapitre 5

b. Taux de réduction des tassements


La figure 5-19 illustre l’influence de la largeur du massif de sol (Bs). Elle donne les différents
taux de réduction des tassements obtenus pour différentes largeurs de massif de sol. Pour une largeur
de massif importante (Bs > 20Dc), l’augmentation de l’expansion radiale d’une colonne entraîne une
augmentation du taux de réduction des tassements (β). En revanche, si la largeur Bs est moins
importante, ce coefficient n’augmente que pour les faibles augmentations de l’expansion, mais atteint
très vite une valeur de « palier ». Le paradoxe vient du fait qu’on trouve un « β » et faible pour la
largeur Bs petite, ce qui semble illogique, mais peut s’expliquer par la remontée du massif, ainsi que
par l’influence des conditions initiales au bord du massif. Afin d’éviter ce problème, il faut utiliser
une grande largeur du massif (par exemple, Bs= 20Dc).

La comparaison entre l’influence des différents calculs en condition drainée et non-drainée suivi
d’une consolidation (cf. paragraphe 3.2.1, page 211), dans la phase mise en place, sur le taux de
réduction des tassements « β » est également présentée. Pour une faible valeur d’expansion, nous
trouvons que les valeurs de « β » semblent identiques dans ces cas. Pour une forte expansion, les
calculs drainés nous donnent des valeurs « β » supérieures à celles du calcul en condition non-drainée
suivi d’une consolidation du sol.
Taux de réduction des tassements

2,0
Bs = 30 m, ND + consolidation

1,8 Bs = 20 m, ND + consolidation
Bs = 10 m, ND + consolidation
1,6
Bs = 6 m, ND + consolidation

1,4 Bs = 30 m, D
Bs = 20 m, D
1,2
Bs = 10 m, D

1,0 Bs = 6 m, D
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
expansion radiale (%)

Figure 5-19 : Taux de réduction des tassements en fonction d’expansion et la largeur du massif

Nous constatons que le taux de réduction des tassements « β » dans tous ces cas d’une colonne
ballastée isolée est faible. Pour une expansion radiale égale à 50%, nous avons obtenu un taux
« β » d’environ 1,5. Ceci s’explique par le fait que nous avons un radier de 2 m x 2 m, et donc, un
rapport des sections faible (A/Ac = 20,5). On retrouve la règle qui indique que dans le
dimensionnement de colonnes ballastées faut bien choisir l’entraxe des colonnes inférieur à 4Dc.

- 214 -
Modélisation numérique 3D des colonnes ballastées avec prise en compte de mise en place

3.3. Groupe de colonnes ballastées

En prenant en compte les résultats obtenus par la modélisation en 3D d’une cellule élémentaire
avec une colonne ballastée au centre et celle d’une colonne isolée, nous cherchons ici à modéliser un
groupe de colonnes ballastées dans un sol dont le module d’Young augmente linéairement avec la
profondeur. Nous nous attachons particulièrement à introduire l’effet de la mise en place des colonnes
ballastées par la méthode d’expansion radiale exposée précédement. De plus, les différents effets de
groupe ainsi que les différences de comportement en contraintes totales et en contraintes effectives
sont également analysés dans cette section.

3.3.1. Modélisation de différentes configurations de groupes de colonnes ballastées

Nous avons modélisé des groupes de colonnes ballastées dont certaines géométries sont données
par le tableau 5-6. Nous avons adopté une géométrie de colonnes avec un diamètre constant égal à
1m et un élancement variable L/D = 10, 15 et 20. Les dimensions globales du massif de sol sont
constantes (24 m x 24 m x 20 m). La figure 5-20 présente un exemple de modélisation d’un groupe de
3x3 colonnes ballastées avec le maillage utilisé lors de la modélisation dans Plaxis 3DF.

No Groupe Maille entraxe (s) Bs (m) H (m) / L (m) / Dc (m)


1 1x1 Carré 2Dc 2 20/10/1
2 2x2 Carré 2Dc 4 20/10/1
3 3x3 Carré 2Dc 6 20/10/1
4 4X4 Carré 2Dc 8 20/10/1
5 5x5 Carré 2Dc 10 20/10/1
6 3x3 Carré 4Dc 10 20/10/1
7 13 Triangulaire 2,83Dc 10 20/10/1
8 4x4 Carré 2Dc 8 20/15/1
9 4x4 Carré 2Dc 8 20/20/1

Tableau 5-6 : Bilan des modélisations de groupes de colonnes ballastées

24 m
3x2m
24 m

10 m

radier

Colonnes ballastées
Dc = 1 m, Lc = 10 m
Entraxe sc = 2D

Figure 5-20 : Modélisation d’un groupe de 3 x 3 colonnes ballastées

- 215 -
Chapitre 5

Nous avons d’abord réalisé une modélisation d’un groupe de 5 x 5 colonnes ballastées (cas 5).
Ensuite, en conservant le maillage et les dimensions précédentes, nous avons diminué le nombre de
colonnes afin d’obtenir un groupe des 3 x 3 colonnes en maille carrée (cas 6) et un groupe de 13
colonnes en maille triangulaire (cas 7), (figure 5-21).

25 colonnes ballastées 13 colonnes ballastées 9 colonnes ballastées

Figure 5-21 : Groupes de 25, 13 et 9 colonnes ballastées réalisés à partir d’un groupe de 5x5
colonnes ballastées

Les paramètres du sol et des colonnes sont identiques à ceux utilisés pour la modélisation de
cellule élémentaire, et illustrés par le tableau 5-2. Le module d’Young du sol augmente linéairement
avec la profondeur : E (kPa) = 4000 (kPa) + 100 (kPa/m). z (m) où z est la profondeur en mètre.
Nous avons toujours une couche de sol renforcé recouvrant les colonnes et formant un « matelas » de
50 cm d’épaisseur, et ensuite une couche de béton de 20 cm d’épaisseur située au dessus du matelas.
La charge appliquée est uniforme et répartie sur le radier avec une valeur égale à 50 kPa. Le module
d’Young du matériau formant la colonne est pris égal à 100 MPa. On considère que la mise en place
de chaque colonne est simulée par une expansion radiale de 5%.

3.3.2. Effet de la mise en place des colonnes ballastées

Nous étudions dans ce paragraphe l’effet de l’expansion radiale lors de la phase d’installation des
colonnes, dans un plan horizontal situé à 5 m de profondeur. On considère ici des groupes de 25, 13 et
9 colonnes ballastées (Cas 5, 6 et 7, tableau 5-6). Grâce à la modélisation de l’expansion radiale des
colonnes, la valeur des contraintes initiales (K) dans le sol est augmentée. Les figures 5-22 (a), (b), (c)
et (d) présentent pour un groupe de 5 x 5 colonnes (cas 5) les valeurs des contraintes horizontales
après installation pour un calcul sans colonnes, un calcul drainé, un calcul non-drainé et un calcul
non-drainé suivi de la consolidation du sol. En conditions non-drainées, nous pouvons observer que
l’introduction de l’expansion radiale induit une importante augmentation des contraintes horizontales
(figure 5-22c). On vérifie également que lors de la phase de consolidation après l’installation de
colonnes, les contraintes reviennent à des valeurs proches de celles déterminées en conditions
drainées (figures 5-22b et d).

Concernant les groupes de 9 et de 13 colonnes (cas 6 et 7), l’augmentation des contraintes


horizontales dans la zone de sol renforcé après la phase d’installation est moins forte que celle du
groupe de 5 x 5 colonnes, comme le montrent les figures 5-22(e) et (f).

- 216 -
Modélisation numérique 3D des colonnes ballastées avec prise en compte de mise en place

Sans colonnes 25 colonnes, drainé

(a) (b)

25 colonnes, Non-drainé (ND) 25 colonnes, ND_consolidé

(c) (d)

9 colonnes, drainé 13 colonnes, drainé

(e) (f)

Figure 5-22 : Contraintes horizontales des groupes de colonnes ballastées lors de la phase
d’installation : a) sans colonne, b) 25 colonnes, drainé, c) 25 colonnes, non drainé, d) 25 colonnes
non drainé et après consolidation, e) 9 colonnes, drainé, et f) 13 colonnes, drainé

Ces résultats confirment clairement que l’effet de groupe n’est pas le même pour les différentes
configurations de 9, de 13 et 25 colonnes qui correspondent à des entraxes de 4Dc; 2,8 Dc et 2Dc. Ces
calculs confirment la règle pratique qui recommande un entraxe de colonnes inférieur à 4Dc pour
obtenir un renforcement significatif. Les valeurs moyennes des contraintes horizontales dans le sol
après la phase d’installation des colonnes ballastées dans ces groupes, exprimées en termes du facteur
K = (σx + σz)/2 σy, sont données dans le tableau 5-7. Nous constatons que :

- 217 -
Chapitre 5

- pour le cas de 25 colonnes ballastées (figure 5-22 b), la valeur de K augmente dans toute
la zone de sol renforcé, avec une valeur moyenne K = 1, soit le double de la valeur
initiale Ko avant installation,

- pour le cas de 13 colonnes ballastées (figure 5-22 f), la valeur de K augmente également
dans toute la zone de sol renforcé. Cependant, entre ces colonnes, il existe encore des
zones du sol qui ne sont pas affectées. La valeur moyenne de K dans le sol renforcé est
égale à 0,7,

- pour le cas de 9 colonnes (figure 5-22 e), nous avons trouvé des valeurs de K analogues à
celles du cas de 13 colonnes, c'est-à-dire que les contraintes dans la partie centrale entre
des colonnes ne sont pas affectées et gardent une valeur de K proche de Ko. Cela signifie
que dans le cas de 9 colonnes, seul le sol directement autour de la colonne est renforcé.

No Groupe Type de calcul K (moyen)


1 zéro colonne Drainé (D) 0,5
2 5x5 colonnes Drainé (D) 1,0
3 5x5 colonnes Non drainé (ND) 2,0
4 5x5 colonnes ND+ consolidation 1,0
5 13 colonnes Drainé (D) 0,7
6 9 colonnes Drainé (D) 0,6

Tableau 5-7 :Valeurs moyennes de K selon les groupes et les différents types de calcul

3.3.3. Effet de groupe des colonnes ballastées lors du chargement

La figure 5-23 illustre les taux de réduction des tassements pour des groupes de 9, 13 et 25
colonnes avec la dimension du radier constante et égale à 10 m x 10 m. La modélisation des colonnes
ballastées sans expansion donne des valeurs du taux de réduction des tassements très faibles. Nous
trouvons par exemple qu’avec un groupe de 5 x 5 colonnes ballastées avec H/L = 20/10 et un entraxe
de 2D, la valeur du taux de réduction des tassements n’est que de 1,2. En revanche, avec une
expansion radiale de 5%, cette valeur devient égale à 2 pour toutes les colonnes du groupe.
3,50
sans expansion, H/L =20/10
Ta ux de ré d u ctio n d e s

3,00
expansion 5%, H/L = 20/10
ta sse m e n ts

2,50
Homo. simplifié, H/L = 20/10
2,00
expansion 5%, H/L = 20/20
1,50
Homo. simplifié, H/L = 20/20
1,00
5 10 15 20 25
Nom bre de colonnes ballas tées

Figure 5-23 : Relation entre le taux de réduction des tassements et le nombre de colonnes ballastées-
comparaison avec le méthode d’homogénéisation simplifiée

- 218 -
Modélisation numérique 3D des colonnes ballastées avec prise en compte de mise en place

Si on compare avec la méthode d’homogénéisation simplifiée, nous trouvons que le taux de


réduction des tassements évalué par cette méthode est supérieur à celui donné par le calcul avec
expansion radiale.

100 2,5

80

Taux de réduction des


2,2
Tassement (mm)

tassements
60 1,9

40 1,6 colonnes + expa 5%,D


colonnes +expa 5%,ND
sans colonne
20 colonnes +expa 5%,D 1,3 sans expansion
colonnes +expa 5%,ND
sans expansion
0 1
0 5 10 15 20 25 0 5 10 15 20 25
Nombre de colonnes ballastées Nombre de colonnes ballastées

Figure 5-24 : Influence du nombre des colonnes ballastées sur le tassement vertical du radier, calcul
drainé et non- drainé ( Sous une charge de 50 kPa)

En ce qui concerne les groupes de 2 x 2, 3 x 3, 4 x 4 et 5 x 5 colonnes ballastées et la largeur du


radier Bs variable (Bs = 4 ; 6 ; 8 ;10 m), le taux d’incorporation (a) est constant et égal à 0,196. Nous
trouvons que le taux de réduction des tassements augmente lorsque l’on augmente le nombre de
colonnes ballastées dans un groupe (figure 5-24). Nous constatons que l’effet du groupe est, en terme
de taux de réduction des tassement, positif.

La répartition des contraintes verticales sur un plan horizontal à 5 m de profondeur dans le


groupe de 25 colonnes est présentée figure 5-25. Le rapport de concentration des contraintes est égal à
5. Les contraintes verticales pour les colonnes centrales sont supérieures à celles exercée sur les
colonnes extérieures du groupe.

Figure 5-25 : Répartition des contraintes verticales dans le groupe de 25 colonnes

3.3.4. Effet de la longueur des colonnes et différences entre calculs drainés et non drainés

La figure 5-26 présente l’effet de la longueur des colonnes à travers la comparaison entre des
groupes de : 2 x 2, 3 x 3, 4 x 4 et 5 x 5 colonnes avec un entraxe des colonnes constant (2Dc), une

- 219 -
Chapitre 5

longueur de colonne variant entre 10 m, 15 m et 20 m, et en effectuant les calculs en conditions


drainées et non-drainée (dans la phase du chargement). Nous vérifions le résultat classique que, grâce
aux pressions interstitielles en condition non-drainée et du fait que le module non-drainé est plus
élévé que le drainé, le tassement est moins important en conditions non-drainée qu’en conditions
drainées. Le taux de réduction des tassements d’un groupe pour le calcul non-drainé est très élevé, de
1,8 à 2,7, alors qu’il prend des valeurs plus faibles, de 1,7 à 2,2, pour le calcul drainé. Nous
retrouvons que les taux de réduction des tassements des groupes de colonnes « flottantes » sont très
inférieurs à ceux des colonnes « chargées en pointe ». C’est pourquoi, en pratique, on choisit autant
que possible des colonnes ballastées « chargées en pointe ».
2,80
Taux de réduction des tassements

2,50

2,20

1,90
H/L = 20/10, D, exp 5%
1,60 H/L = 20/15, D, exp 5%
H/L = 20/20, D, exp 5%
H/L = 20/10, ND, exp 5%
1,30
H/L = 20/15, ND, exp 5%
H/L = 20/20, ND, exp 5%
1,00
0 5 10 15 20 25
Nombre de colonnes ballastées

Figure 5-26 : Courbes charge tassement de groupe et taux de réduction des tassements pour le
groupe de 4 x 4 colonnes ballastées

3.3.5. Résumé

Nous avons effectué les modélisations de groupes des colonnes ballastées en 3D et étudié l’effet
de l’expansion radiale des colonnes. La simulation de la mise en place des colonnes par une
expansion radiale permet de rendre compte de l’augmentation des contraintes horizontales à
l’intérieur des groupes de colonnes et de la diminution du tassement de ces groupes.

Le comportement des groupes de colonnes « flottantes » et de colonnes « chargées en pointe »,


ainsi que les différences entre calculs en contraintes totales et en contraintes effectives ont également
été analysés. Nous avons constaté que le taux de réduction des tassements de groupes de colonnes
ballastées « flottantes » est très faible.

En utilisant une expansion radiale de 5% et un entraxe de colonnes égal à 2D, nous montrons
qu’on obtient une augmentation des contraintes horizontales dans l’ensemble de la zone de sol
renforcé. De plus, toujours avec l’expansion radiale de 5%, le taux de réduction des tassements est
d’environ 2 pour les colonnes « chargées en pointe ». Sous l’effet du compactage, la contrainte
horizontale dans le sol augmente plus fortement avec un entraxe de colonnes faible qu’avec un
entraxe important. Cela conduit à un taux de réduction des tassements important pour un groupe avec
un faible entraxe.

- 220 -
Modélisation numérique 3D des colonnes ballastées avec prise en compte de mise en place

3.4. Groupes de colonnes en utilisant les maillages de fondation mixte

Partant de la modélisation de groupes de colonnes, nous allons maintenant présenter la


modélisation de groupes de 4x4 colonnes, puis d’un groupe de 8x8 colonnes, en utilisant les maillages
élaborés dans la modélisation des fondations mixtes (cf. section 4, chapitre 4). L’objectif est ici
d’examiner l’influence des entraxes sur le comportement, le taux de réduction des tassements, le
rapport de concentration des contraintes, ainsi que sur l’effet de groupe des colonnes ballastées. Nous
comparons ensuite l’utilisation de colonnes ballastées et l’utilisation des pieux (fondations mixtes).

3.4.1. Géométrie des groupes de colonnes ballastées

Lors de l’étude des fondations mixtes présentée au chapitre 4, nous avons cherché à générer les
maillages 3D donnant les meilleurs résultats pour les groupes de pieux. Nous pouvons utiliser ces
mêmes maillages pour modéliser les comportements des colonnes ballastées. Partant de ce principe,
nous nous concentrons sur les 4 cas d’entraxe de 2,5Dc, de 3Dc et 4Dc avec 4 x 4 colonnes ballastées
(problème présenté dans le chapitre 4) et ensuite sur un cas de 8 x 8 colonnes ballastées (d’entraxe
2Dc) pour le renforcement d’une surface de 16 m x 16 m. La modélisation d’un groupe de 8 x 8
colonnes est présentée sur la figure 5-27. Par la suite, nous modélisons les groupes de 4 x 4 colonnes
mais avec une surface de sol renforcé de 10 m x 10 m, et 12 m x12 m.

Radier (béton: 1 m)

Matelas : 1m
4x4 colonnes
Dc = 1 m
L = 20m

Réseau des colonnes ballastées

2m

16 m

Massif du sol

Figure 5-27 : Modélisation d’un quart du groupe de 8x8 colonnes ballastées

Nous avons pris les longueurs de colonne égales à 20 m et leur diamètre égal à 1 m. Le radier en
béton a une épaisseur égale 1 m et est situé au-dessus d’une couche « matelas » ( d’épaisseur
également à 1 m). Le bilan des modélisations de groupes des colonnes sont présentées dans le tableau

- 221 -
Chapitre 5

5-8. Pour prendre en compte la mise en place des colonnes, nous avons utilisé une valeur de
l’expansion radiale de 5% pour toutes les colonnes dans ces groupes.

No Groupe entraxe Bs (m) Remarque


1 4x4 2,5D 16 Cas 18, Tableau 4-2
2 4x4 2,5D 10 Cas 14, Tableau 4-2
3 4x4 3D 16 Cas 19, Tableau 4-2
4 4x4 3D 12 Cas 15, Tableau 4-2
5 4x4 4D 16 Cas 16, Tableau 4-2
6 8x8 2D 16

Tableau 5-8 : Bilan des modélisations de groupes des colonnes en comparaison avec les fondations
mixtes (réf. Chapitre 4)

3.4.2. Effet de la mise en place

La figure 5-28 illustre un exemple de résultat de calcul des contraintes horizontales dans un plan
horizontal à 10 m de profondeur après l’étape d’installation des colonnes ballastées pour le groupe de
8 x 8 colonnes et celui de 4 x 4 colonnes.

Figure 5-28 : Contraintes horizontales dans le sol ( K) dans le groupe de 8 x 8 et de 4 x 4 colonnes

Nous trouvons qu’avec la même surface de renforcement (16 m x 16 m), les contraintes
horizontales dans le groupe de 8 x 8 colonnes sont plus élevées et à peu près uniformes dans la zone
de sol renforcé. Par contre, dans le groupe de 4 x 4 colonnes, les contraintes horizontales se trouvent
augmentées uniquement dans la couronne immédiatement autour des colonnes.

- 222 -
Modélisation numérique 3D des colonnes ballastées avec prise en compte de mise en place

3.4.3. Réponse charge-tassement

Concernant le tassement du groupe de colonnes, nous avons effectué les comparaisons du


tassement des groupes de 4 x 4 colonnes avec les différents entraxes (4Dc, 3Dc, 2,5Dc) et du groupe de
8 x 8 colonnes (entraxe de 2D) avec la même surface du sol renforcé (16 m x 16 m). Nous constatons
que la diminution de l’entraxe a un effet défavorable. Le tassement du groupe de colonnes avec
l’entraxe 4Dc est inférieur à celui du groupe avec l’entraxe de 3Dc, lui-même inférieur à celui du
groupe avec l’entraxe de 2,5D. Si on compare les réponses charge-tassement des groupes de colonnes
avec celles des fondations mixtes de même configuration (figure 5-29), nous trouvons que les
tassement des fondations mixtes sont nettement plus faibles (environ 2 fois) que ceux des groupes de
colonnes. Ceci est dû au rôle du rapport des modules, celui des pieux en béton étant beaucoupe plus
fort à celui des colonnes (EP/Es = 5000 et Ec/Es = 20). Nous trouvons également que le tassement du
groupe de 8 x 8 colonnes est proche de celui de la fondation mixte avec l’entraxe 2,5 D.
Charge répartie (kPa)

0 10 20 30 40 50
0
Tassement (mm)

4x4 colonnes_s=2,5Dc
20 4x4 colonnes_s=3Dc
4x4 colonnes_s=4Dc
8x8 colonnes-s =2Dc
4x4 FM_s=4D
40
4x4 FM_s=3D
4x4 FM_s=2,5D

60

Figure 5-29 : Comparaison entres des fondations mixtes et des groupes des colonnes ballastées

La figure 5-30 visualise les tassements verticaux des massifs de sol pour une charge de 50 kPa.
Les tassements calculés au centre de ces groupes 4 x 4 colonnes avec les différents entraxes (4Dc,
3Dc, 2,5Dc) et du groupe de 8 x 8 colonnes sont respectivement de 57,5; 54,6; 50,7 et 37,1 mm.

(a) (b) (c) (d)

Figure 5-30 : Tassement des différents groupes : 4 x 4 colonnes et Bs = 16 m, s = 2,5Dc (a) ; s = 3Dc
(b) ; s = 4Dc (c) et 8 x 8 colonnes, s =2Dc (d)

- 223 -
Chapitre 5

De même, les figure 5-31 présentent les comparaisons des taux de réductions des tassements pour
les différentes configurations des groupes : de 4 x 4 colonnes (entraxe de 2,5 ; 3 et 4Dc) et de 8 x 8
colonnes (entraxe de 2Dc) avec différentes expansions radiales (5 % et 10%). Ces figures montrent
nettement que :

- l’augmentation de l’expansion radiale a donné accroissement du taux de réduction des


tassements, mais dans notre étude, ces différences ne sont pas importants,

- pour les groupes de 4x4 colonnes, et différentes valeurs de Bs (10, 12 et 16 m), la diminution
de l’extraxe a pour effet d’augmenter le taux de réduction des tassements (figure 5-32),

- pour les groupes de 4 x 4 colonnes, et Bs égale à 16 m (constant), le taux de réduction des


tassement semble décroissant lorque l’entraxe des colonnes augmente,

- pour un entraxe de 4Dc, le taux de réduction des tassements est encore faible (environ de 1,5).
Cependant, il remonte à 2 avec l’entraxe 3D.

2,50
sans expansion
Taux de réduction des

2,20
tassements

1,90 expansion 5%

1,60 expansion 10%

1,30
Bs =16 m, expansion 5%
1,00
2 2,5 3 3,5 4
Entraxe des colonnes (s/Dc)

Figure 5-31: Taux de réduction des tassements en fonction d’entraxe

sc = 4Dc, εv = 5% sc = 3Dc, εv = 5% sc = 2,5Dc, εv = 5%

Tassement : 50,7 mm Tassement : 43,5 mm Tassement : 39,6 mm

Figure 5-32 : Tassement des différents groupes : 4 x 4 colonnes et Bs variable

- 224 -
Modélisation numérique 3D des colonnes ballastées avec prise en compte de mise en place

4. Confrontations de la modélisation des groupes de colonnes


ballastées aux essais en vraie grandeur
Après les études concernant la modélisation de l’expansion radiale et du chargement de la
colonne ballastée, nous présentons maintenant la modélisation de groupes de colonnes ballastées
correspondant à des cas réels, toujours en simulant l’effet de la mise en place. Nous avons effectué
successivement les modélisations suivantes :

- un groupe de 42 colonnes ballastées, en comparaison avec les observations de Dhouib


(2004) et un groupe de 48 colonnes ballastées dans la station d’épuration de la commune
de Sainte-Menehould,

- un essai de chargement sur une colonne au centre d’une maille hexagonale avec 6 autres
colonnes autour et un essai de chargement sur un groupe de trois colonnes au centre dans
un groupe de 15 colonnes avec une maille triangulaire.

4.1. Modélisation d’un groupe de 42 colonnes ballastées

Nous avons effectué les modélisations en 2D et en 3D d’un cas réel de réservoir de 15 m de


diamètre reposant sur 42 colonnes ballastées de 0,75 m de diamètre traversant environ 7,5 m de sols
compressibles, illustré sur la figure 5-33 (Dhouib et al., 2004).

L’objectif de cette modélisation est d’analyser d’abord les différences entre la modélisation avec
et sans prise en compte de la mise en place des colonnes ballastées, et ensuite les différences entre la
modélisation en 2D et en 3D. Cette application nous permet également d’évaluer l’ensemble de nos
modélisations.

Le tableau 5-9 ci-dessous contient les paramètres retenus pour les sols et les colonnes (Dhouib et
al., 2004). On a utilisé le modèle Mohr-Coulomb pour modéliser les sols et les colonnes.

Profondeur Contraintes Module des sols Coefficient de Autres paramètres


(m) (kPa) Es (MPa) Poisson (v)
0,0 – 2,0 8
pl* moyen retenu :
2,0 – 2,5 180
225 (kPa)
2,5 – 3,5 2 0,33
donc ϕs = 0 (degré)
3,5 – 4,5 5
cu ≈ 45 kPa
4,5 – 6,5 2
6,5 – 7,5 8
Colonnes ϕ’c = 38 (degré)
σc = 470 (kPa) Ec = 100 (MPa) 0,25
ballastées ψc = 8 (degré)

Tableau 5-9: Paramètres des sols et des colonnes ballastées (réf. Dhouib et al., 2004)

Les argiles, dans cette modélisation, sont traitées par un réseau de colonnes ballastées avec les
hypothèses de cellule élémentaire suivantes (Dhouib et al., 2004) :

- A = 4 m2 (2 m x 2 m) et Ac = 0,45 m2 (Dc = 0,75 m) donc, A / Ac = 9 (a = 0,11)

- 225 -
Chapitre 5

- Lc = 7,5 m,

- charge uniformément répartie sous le radier du réservoir égale à 46,8 kPa.

Comme (Dhouib et al., 2004), nous considérons églament les six couches de sols avec de faibles
valeurs de modules d’Young du sol, sauf pour la couche 2 qui a un module d’Young un peu plus
élevé, mais son épaisseur est seulement de 0,5 m. En envisageant ces 42 colonnes ballastées, la
modélisation de tout ce groupe n’est pas évidente car il faut mailler l’ensemble des colonnes
individuelles ainsi que les couches de sol.

Figure 5-33: Modélisation d’un réseau de colonnes ballastées par des anneaux concentriques
(Dhouib, 2004)

Avec les hypothèses données ci-dessus, nous avons effectué la modélisation du groupe d’abord
avec Plaxis 2D et ensuite avec Plaxis 3D.

Pour la modélisation en 2D, nous avons :

- une cellule élémentaire,

- trois cellules d’anneaux concentriques en 2D axisymétrique,

- une modélisation 2D déformation plane avec le « mur » équivalent.

Pour la modélisation en 3D, nous avons effectué :

- une cellule élémentaire avec une colonne ballastée au centre avec Ko = 0,5/1/1,5/2 et un cas
pour lequel Ko= 0,5 mais dans lequel on applique une expansion radiale de 5%,

- 226 -
Modélisation numérique 3D des colonnes ballastées avec prise en compte de mise en place

- un cas sans colonnes (Ko = 0,5),

- un cas avec un réseau de 42 colonnes ballastées sans expansion de colonne (Ko = 0,5),

- un cas avec un réseau de 42 colonnes ballastées avec l’expansion radiale des colonnes de 5%
pour modéliser la phase d’installation.

Ces calculs sont effectués en simulant les étapes correspondant à la mise en place du matelas,
l’installation des colonnes, la construction du radier, et enfin l’application du chargement.

4.1.1. Modélisation avec Plaxis 2D en axisymétrique

Avec les données de géométrie et de paramètres du sol et des colonnes, nous avons effectué la
modélisation d’une cellule élémentaire sans colonne, puis celle avec une colonne au centre. Le
maillage de la cellule élémentaire et le tassement vertical donnés par le calcul sont présentés sur la
figure 5-34. La dimension de la cellule a été donnée par les hypothèses précédemment, et la colonne a
0,75 m de diamètre et 7,5 m de longueur. Le rayon de la cellule est de 1,13 m, l’épaisseur du matelas
est de 50 cm et l’épaisseur du radier en béton est de 20 cm.

Le tassement pour le cas sans colonne semble uniforme. En revanche, pour le cas renforcé par
une colonne ballastée, le tassement vertical au-dessous du radier présente une non uniformité (le
tassement au bord de la cellule est supérieur à celui au droit de la colonne).

Figure 5-34 : Cellule élémentaire d’une colonne ballastée et sans colonne

Après la modélisation de la cellule élémentaire de la colonne, nous avons modélisé ensuite les 3
cellules d’anneaux concentriques équivalentes aux colonnes ballastées en axisymétrie. L’épaisseur
des anneaux est définie par la section équivalente. Le matelas a un diamètre de 20 m et le radier en
béton un diamètre de 15 m. Nous utilisons une charge uniforme égale à celle appliquée sur ce radier.
Le maillage et le tassement vertical après le chargement sont montrés sur la figure 5-35. Comme dans

- 227 -
Chapitre 5

le cas d’une cellule élémentaire ayant une colonne, nous avons étudié deux options différentes : l’une
avec des colonnes ballastées et l’autre sans renforcement du sol par des colonnes.

Le tassement calculé dans le cas sans renforcement par colonne est de l’ordre de 4 cm. Les
tassements verticaux de la cellule élémentaire et des trois cellules d’anneaux semblent être identiques
(environ de 3 cm) pour la même valeur de chargement (46,8 kPa) Ces tassements sont encore
importants si nous les comparons avec les résultats mesurés (à peu près 1 cm au centre du radier). Le
facteur de réduction des tassements calculé dans ces cas est d’environ 1,3, ce qui est une valeur faible.
Ce résultat peut être la conséquence de la modélisation axisymétrique sans prise en compte de l’effet
de mise en place. Tout cela donne un tassement vertical différentiel sous le radier entre les points au
centre et les points aux bords du radier.

radier matelas Colonnes ballastées

Sols compressibles

Tassement vertical

Figure 5-35 : Maillage des cellules à anneaux concentriques des colonnes ballastées

4.1.2. Modélisation en 2D déformation plane

En utilisant les données de géométrie et de sols mentionnés précédemment, nous avons traité ce
problème dans Plaxis 2D en condition de déformation plane avec une épaisseur de « mur équivalent »
de 0,22 m, la largeur du radier étant de 15 m et l’entraxe des « murs équivalents » égal à 2 m (figure
5-36). Nous trouvons aussi que, grâce à l’utilisation des colonnes ballastées, le tassement du radier est
diminué (il est égal à 30 mm par rapport à celui de 40 mm dans le cas sans utilisation des colonnes).
Par contre, le taux de réduction des tassements obtenu par ce type de calcul est encore faible. On
retrouve sur ce dernier point les résultats des calculs axisymétriques. Rappelons-nous que, dans les
cas des modélisations en 2D, la procédure de mise en place n’est pas prise en compte. C’est pourquoi
le taux de réduction des tassements reste encore faible.

- 228 -
Modélisation numérique 3D des colonnes ballastées avec prise en compte de mise en place

Figure 5-36 : Modélisation du réservoir en condition de déformation plane

4.1.3. Modélisation d’une cellule élémentaire comportant une colonne en tridimensionnel

Nous nous intéressons ici à la modélisation dans Plaxis 3DF d’une cellule élémentaire ayant une
colonne ballastée au centre, en utilisant les hypothèses précédentes et en prenant en compte la mise en
place. Le modèle de cellule élémentaire en 3D est présenté sur la figure 5-37 en considérant six
couches de sols. Le diamètre et la longueur de la colonne ballastée sont de 0,75 m et de 7,5 m
respectivement.

Figure 5-37 : Cellule élémentaire d’une colonne ballastée avec Plaxis 3DF

Nous avons tout d’abord modélisé une cellule élémentaire en simulant l’effet des contraintes
horizontales dans le sol par changement de la valeur de K (K = σ’h /σ’v). On étudie l’augmentation
des contraintes horizontales pour quatre valeurs de K dans la cellule élémentaire (K = σ’h /σ’v), (i) K
= K0 = 0,5 (sols normalement consolidé), (ii) K = 1, (iii) K = 1,5 et (iiii) K = 2. On vérifie que
l’augmentation de la valeur de K entraîne une diminution du tassement.

Par la suite, on considère toujours une cellule élémentaire mais en attribuant une valeur
d’expansion radiale de 5% à la colonne. Cette valeur d’accroissement latéral des colonnes ballastées a
été définie par Dhouib (2004) et Priebe (1995) par l’expression (équation 5-10) :

- 229 -
Chapitre 5

∆R c = σ h
1 + νs
Rc
(1 - 2νs ) (1 - a)
Es (1 - 2νs ) + a
Ainsi, la valeur de l’expansion radiale devrait évoluer en fonction du module d’Young du sol que
les colonnes traversent. Avec des valeurs différentes du module d’Young de chaque couche de sol,
nous obtenons des valeurs d’accroissement de colonnes différentes.

- E = 8000, ∆Rc = 0,0094 => ∆R c /R c = 0,025 => expansion radiale d’environ 5%

- E = 5000, ∆Rc = 0,0150 => ∆R c /R c = 0,04 => expansion radiale d’environ 8%

- E = 2000, ∆Rc = 0,0376 => ∆R c /R c = 0,1 => expansion radiale d’environ 20%

Nous savons que la colonne ballastée traverse six différentes couches des sols. Afin de simplifier
la modélisation, nous utilisons une valeur d’expansion constante de 5% pour toutes ces couches (la
valeur minimale de l’expansion). On obtient ainsi des tassements plus proches de ceux mesurés (le
tassement vertical du radier de la cellule obtenu par la simulation est égal à 14 mm).

Figure 5-38 : Comparaisons des tassements pour d’une cellule élémentaire

Figure 5-39 : Tassements du radier pour une cellule élémentaire en 3D et tassement mesuré

- 230 -
Modélisation numérique 3D des colonnes ballastées avec prise en compte de mise en place

L’ensemble des résultats obtenus concernant les tassements verticaux du radier d’une cellule
élémentaire avec l’augmentation des contraintes horizontales et l’expansion radiale de colonne sont
présentés dans les figures 5-38 et 5-39. Nous avons trouvé que l’effet de l’expansion radiale entraine
l’augmentation des contraintes horizontales mais de manière non-uniforme dans un plan horizontal du
sol (la contrainte augmente très fortement autour de la colonne, et décroit lorsque l’on s’éloigne de la
colonne). Cela est logique et effectivement différent du cas où on simule l’augmentation des
contraintes horizontales par la modification de la valeur de K (ce qui donne une contrainte uniforme
dans un plan horizontal).

Nous constatons qu’en utilisant l’expansion radiale de 5%, le tassement est très proche de celui
obtenu dans le cas où on augmente uniformément la contrainte horizontale avec K = 2 (ce qui produit
un tassement égal à 14,5 mm). Dans ces deux cas, les tassements calculés sont proches du tassement
mesuré (de 9 mm) au centre du radier du réservoir.

4.1.4. Modélisation tridimensionnelle des 42 colonnes ballastées

100 m
100 m

Massif des sols Zone des sols renforcés


(6 couches)

42 colonnes ballastées Matelas Radier


L = 7,5m et Dc = 0,75m

Figure 5-40 : Modélisation de 42 colonnes ballastées avec Plaxis 3DF

Après les modélisations en 2D et en 3D d’une cellule élémentaire, nous avons modélisé ensuite
le problème complet en tridimensionnel avec les cinq cas suivants :

- un radier unique, sans colonnes ballastées,

- un radier avec les 42 colonnes mais sans prise en compte de l’expansion radiale des colonnes,

- 231 -
Chapitre 5

- un radier avec les 42 colonnes ballastées en utilisant une expansion radiale respectivement de
5% ; de 10% et de 15% pour toutes les colonnes ballastées.

La figure 5-40 illustre la modélisation de 42 colonnes et son maillage avec les 6 couches
différentes des sols compressibles. Les paramètres des sols et des colonnes sont donnés dans le
tableau 5-8. Les modélisations ont été réalisées suivant les même étapes que précédemment: mise en
place des matelas/ installations des colonnes ballastées et application d’une expansion radiale de 5%/
mise en place du radier/ chargement. Les calculs ont été menés en contraintes totales (calcul drainé).

La figure 5-41 illustre les contraintes horizontales du sol dans un plan horizontal à 5m de
profondeur. Elle présente clairement que, après l’expansion latérale des colonnes, les contraintes
horizontales dans le sol augmentent mais sans rester uniforme : très fortes à l’interface entre sol –
colonne et ensuite décroissant très vite. Cela est tout à fait logique si on se réfère à l’expansion
latérale d’une cavité cylindrique.

Figure 5-41 : Contraintes horizontales du sol dans un plan à une profondeur de 3,5 m après une
expansion radiale de 5% des colonnes ballastées

Figure 5-42 : Contraintes verticales dans les colonnes et dans le sol sous les matelas

La figure 5-42 présente une visualisation des contraintes verticales dans le massif de sol et les
colonnes calculés sous une charge de 46,8 kPa. Nous constatons que le rapport de concentration des
contraintes verticales est compris entre 4 et 6.

- 232 -
Modélisation numérique 3D des colonnes ballastées avec prise en compte de mise en place

Concernant les réponses charge-tassement vertical au centre et au bord du radier du réservoir,


nous avons effectué des comparaisons de l’ensemble de nos résultats sur le tassement vertical du
radier avec ceux de Dhouib (2004), illustrées par le tableau 5-10. Nous trouvons que, sous la charge
46,8 kPa, les tassements dans le cas du radier isolé sans utilisation des colonnes ou avec les 42
colonnes sans expansion sont respectivement de 34 mm et 28,1 mm. Lorsque l’expansion radiale de la
colonne est prise en compte (de 5%, 10%, et 15%), le tassement du radier est nettement diminué et
respectievement égal à 14,38 mm ; 13,54 mm et 13,11 mm comme le montre la figure 5-43 (il
approche le tassement mesuré de 9 mm et celui de la cellule élémentaire de 13,8 mm).

Sans expansion Expansion 5%

Expansion 10% Expansion 15%

Figure 5-43 : Tassement vertical du radier sous le réservoir

50
Tassement (mm)

40
30
41,2

20
34

29,7
28,1

10
14,4

13,5

13,8
13,1

0
Radier, 422col. 423col. 424col. 42 5
col. mesuré cellule cellule cellule
1 6 7 8 9
sans col. sans exp Exp 5% Exp 10% Exp 15% exp. 5% sans exp sans col.

Figure 5-44 : Tassements du radier dans une cellule élémentaire et groupe de colonnes

- 233 -
Chapitre 5

Nous constatons que la modélisation des colonnes en 3D prenant en compte leur mise en place
donne les résultats de tassement (vertical ainsi que différentiel) très proches de ceux mesurés. Les
tassements au centre et au bord du réservoir sont respectivement :

- de 14,4 mm et 11,4 mm pour la modélisation avec l’expansion radiale des colonnes 5%,

- de 13,5 mm et 10,8 mm pour la modélisation avec l’expansion radiale des colonnes 10%,

- de 13,1 mm et 10,5 mm pour la modélisation avec l’expansion radiale des colonnes 15%,

- de 9 mm et 5 mm dans le cas réel.

En ce qui concerne la modélisation des colonnes sans prise en compte de la mise en place, les
valeurs de réduction des tassements sont très faibles (de 1,2 pour le groupe de colonnes, et de 1,4 pour
la cellule élémentaire). Nous constatons que grâce à l’utilisation des colonnes ballastées, le tassement
du radier est largement diminué dans un rapport 3 (figure 5-44).

Méthode Tassement (mm) Remarque


Avant traitement 85
9,0 (centre)
Mesure (Keller)
et 5,0 (bord) Réf.
Méthode de Priebe (1995) 19,5 Dhouib
Homogénéisation 21,0 2004
Mattes et Poulos (1969) 14,0
Règle Ménard 14,0
Modélisation EF (MC pour la colonne et LE pour les sols) 23,5
Baumann et Bauer (1974) 45,0
Modélisation EF en Plaxis 2D axisymétrie
Cellule élémentaire d’une colonne 29,0
Cellule élémentaire sans colonne 41,5
3 cellules d’anneaux concentriques des colonnes 28,5
3 cellules d’anneaux concentriques sans colonnes 41,0
Modélisation EF en Plaxis 2D déformation plane 30,0
Modélisation EF en Plaxis 3DF d’une cellule d’élémentaire
Sans colonne 41,2
Colonne sans l’expansion latérale, K = Ko = 0,5 29,7
Nguyen et
Colonne sans l’expansion latérale, K = 1,0 22,7
al.,
Colonne sans l’expansion latérale, K = 1,5 17,0 2007
Colonne sans l’expansion latérale, K = 2,0 14,6
Colonne avec l’expansion latérale, εv = 5% 13,8
Modélisation EF en Plaxis 3DF le cas complète
Sans colonne 34,0 (centre)
42 colonnes, sans compte mise en œuvre 28,1 (centre)
42 colonnes et de prise en compte mise en œuvre 14,4 (centre)
avec expansion 5% 11,4(bord)
42 colonnes et de prise en compte mise en œuvre 13,5 (centre)
avec expansion 10% 10,8 (bord)
Avec de 42 colonnes et de prise en compte mise en 13,1 (centre)
œuvre avec expansion 15% 10,5 (bord)

Tableau 5-10 : Comparaison des tassements verticaux calculés par les différentes approches

- 234 -
Modélisation numérique 3D des colonnes ballastées avec prise en compte de mise en place

4.2. Modélisation d’une station d’épuration de Sainte-Menehould

4.2.1. Modélisation du groupe de 48 colonnes ballastées

En cherchant à modéliser des ouvrages existant contenant de nombreuses colonnes, nous avons
considéré la fondation d'un bassin d'aération pour la station d'épuration de la commune de Sainte-
Menehould (Lambert, 1999). Cette fondation repose sur 48 colonnes ballastées de 0,8 m de diamètre
et 7 m de longueur. Les bassins de stations d'épuration se caractérisent habituellement par un radier
mince (0,2 m) armé anti-fissuration reposant sur une couche de matelas de 50 cm en moyenne. Le
radier de la fondation est circulaire d'un rayon d'environ 10,1 m et le rayon du radier sur lequel agit la
charge d'eau est de 9,25 m. Les murs ont 4,50 m de hauteur et 0,25 m d’épaisseur (sur un rayon
moyen de 9,375 m). La charge maximum appliquée correspond à 4,5 m de colonne d’eau dans le
réservoir, soit 45 kPa (figure 5-45).

Les résultats d’essais pressiométriques, présentés dans l’annexe A.9, donnent des modules faibles
jusqu’à 7 m de profondeur. Nous observons 4 couches différentes : remblai, argiles (marron/vert),
grave argileuse et argile (gris foncé). Nous trouvons la nappe à -1,9 m de profondeur, mais l’assise de
la fondation du bassin se trouve à -1,7 m. En dessous de cette assise nous avons les matelas de
répartition de 0,5 m et ensuite la couche d'argile marron/vert.

Figure 5-45: Réseau des colonnes ballastées de bassin d’aération (Keller, 1999)

Prof. E' Eu γ γ k cu c' ϕ


3 3
(m) (MPa) (MPa) (kN/m ) (kN/m ) (m/jour) (kPa) (kPa) degré
0-2,2 2,33 2,63 18 19 8,64e-5 30 1 25
2,2-5,8 4,33 4,89 18 19 8,64e-5 53 5 25
5,8-7 6 6,76 18 19 8,64e-5 66 5 25
7-11 20 22,56 18 19 8,64e-5 256 7 25

Tableau 5-11 : Paramètres des sols du réservoir de Sainte- Menehould

- 235 -
Chapitre 5

Sanchez (2005) a effectué les calages des paramètres mécaniques des sols présentés dans le
tableau 5-11 en modélisant le problème en 2D axisymétrique avec les paramètres précédents. Il a
considéré d’abord une cellule élémentaire avec une colonne ballastée au centre, puis une cellule
fomée d’anneaux concentriques de colonnes ballastées. La mise en place n’a pas été prise en compte.
Les tassements obtenus par ces calculs sont compris entre 35 mm et 38 mm, légèrement inférieurs au
cas du radier seul, sans utilisation de colonnes, pour lequel le tassement est de 40 mm.

Comme précédemment avec le groupe de 42 colonnes ballastées, nous avons effectué les
modélisations en 3D de ce groupe pour 3 différents cas :

- le radier sans colonne (cas 1),

- le radier avec les 48 colonnes mais sans utilisation de l’expansion des colonnes (cas 2),

- le radier avec les 48 colonnes ballastées avec utilisation de l’expansion radiale. La valeur de
l’accroissement du rayon des colonnes est calculée par les équations 5-10, cette valeur est
donc égale à 3 cm. Cela conduit à une valeur d’expansion radiale égale à 15% (cas 3).

La figure 5-46 présente la modélisation du groupe de 48 colonnes et son maillage en 3D. Les
colonnes ballastées sont modélisées avec le modèle Mohr-Coulomb et avec un module d’Young de
de 100 MPa et un angle de frottement de 38° (tableau 5.1).

Figure 5-46 : Modélisation d’un réservoir et son maillage

- 236 -
Modélisation numérique 3D des colonnes ballastées avec prise en compte de mise en place

4.2.2. Résultats obtenus

Sous l’effet de l’expansion radiale de 15% pour chacune des colonnes ballastées du groupe, nous
avons trouvé que les contraintes horizontales dans le sol renforcé augmentent très fortement. La figure
5-47 illustre un exemple des contraintes horizontales dans le sol à la profondeur de 5,8 m. Elle montre
également que ces contraintes sont non-uniformes, celles dans la partie centrale du groupe sont très
fortes et différentes de celles dans les couronnes de colonnes extérieures au groupe. Nous trouvons
que la valeur de K = σ’h /σ’v augmente nettement et atteint la valeur 2.

Nous nous intéressons au tassement vertical au centre et aux tassements différentiels du radier du
réservoir. Lambert (1999) a montré que les tassement mesurés du radier de la fondation sont faibles
(inférieurs à 1 cm) : 7 mm et 9 mm pour le centre, et 5 mm pour le bord du radier. La comparaison
entre les tassements du radier sous une charge de 45 kPa obtenus par les différentes modélisations en
3D et ceux mesurés est présentée dans le tableau 5-12.

avec colonnes avec colonnes,


Tassement mesure sans colonne
sans expansion expansion de εv = 15%
au centre du radier 9 mm 45 mm 38 mm 18 mm
au bord du radier 5 mm 5 mm 10 mm 12 mm
différentiel 4 mm 40 mm 28 mm 6 mm

Tableau 5-12 : Tassement vertical du radier de réservoir de Sainte- Menehould

Figure 5-47 : Contraintes horizontales du sol à 5,8 m de la profondeur après l’installation des
colonnes (expansion radiale de 15%)

La figure 5-48 ci-dessous présente une visualisation des tassements verticaux calculés sous une
charge de 45 kPa. Les tassements au centre du radier pour les cas sans colonnes, avec colonnes mais
sans expansion radiale, et avec colonnes mais en prenant en compte l’expansion latérale de 15%, sont
respectivement égaux à 45 mm, 38 mm et 18 mm. Ceci correspond à des taux de réduction des
tassements de 1,2 (groupe de colonnes sans expansion) et de 2,5 (groupe de colonnes avec expansion
radiale de 15%).

- 237 -
Chapitre 5

Ainsi, nous constatons que, grâce à la prise en compte de l’expansion latérale, le taux de
réduction des tassements est doublé par rapport au cas sans expansion et la valeur du tassement est
proche de celle mesurée (1 cm). Nous trouvons également que les tassements différentiels sont
nettement diminués.

Sans colonnes : 45 mm colonnes, sans expansion : 38 mm

Colonnes, expansion 15% : 18 mm Réseau des colonnes (expansion 15%)

Figure 5-48 : Tassement différent vertical du réservoir a) sans colonnes ballastées, b) avec des
colonnes ballastées, c) avec des colonnes ballastées ayant l’expansion volumique latérale 15%

4.3. Confrontation avec un essai en vraie grandeur de colonnes ballastées

Les essais en vraie grandeur de colonnes ballastées sont peu nombreux dans la littérature.
Néanmoins, Maurya et al., (2005) ont réalisé des essais de chargement sur une colonne ballastée dans
un système de 7 colonnes et sur un groupe de 3 colonnes ballastées dans le système de 15 colonnes
ayant un entraxe de 4 m, dans un sol argileux très mou (figure 5-49). Une reconnaissance au SPT
donne des valeurs NSPT comprises entre 1 et 2, les essais de laboratoire pour ce sol ont donné une
cohésion non-drainée de 5 à 12 kPa, une limite de liquidité de 69 à 84 %, une limite de plasticité entre
25 et 32 %, et une teneur en eau entre 40 et 68 %. Le sol au-dessous de la couche d’argile molle est
constitué de sable dense très rigide. La valeur NSPT de cette couche est comprise entre 17 à 29 ou
plus. Le matériau des colonnes ballastées a un poids volumique de 22 kN/m3 et un angle de frottement
ϕc de 46°.

Les colonnes ballastées sont « chargées en pointe », leur diamètre est estimé à 90 cm et leur
longueur est variable (de 4 à 12 m). Les essais de chargement ont été réalisés avec l’objectif de

- 238 -
Modélisation numérique 3D des colonnes ballastées avec prise en compte de mise en place

mesurer l’expansion radiale de la colonne. Les diamètres de radier pour l’essai de chargement d’une
colonne et celui de trois colonnes sont respectivement de 4 m et de 7,24 m. Le radier est constitué par
un matelas de 30 cm d’épaisseur puis renforcé par 30 cm d’épaisseur de béton situé au-dessus du
matelas.

Figure 5-49: Plan des essais de chargement pour la colonne ballastée isolée et le groupe des
colonnes ballastées (réf. Maurya et al., 2005)

4.3.1. Modélisation d’un essai vraie grandeur avec une colonne ballastée

L’idée de l’essai de chargement sur une colonne au centre du groupe à maille hexagonale avec
l’entraxe de 4Dc est très intéressante. En effet, cette colonne subit l’influence des 6 autres colonnes
dans un groupe de 7 colonnes et elle peut donc être considérée comme représentative d’une cellule
élémentaire.

En ce qui concerne les sols, nous avons les deux couches différentes : le sol de renforcement
(argile molle) et le sol « résistant » (sable dense). Les paramètres des sols et des colonnes sont donnés
par le tableau 5-13 (Maurya et al., 2005). Le modèle de Mohr-Coulomb a été utilisé pour la
modélisation des sols et des colonnes.

Paramètres c (kPa) ϕ (degré) ψ(degré) E (kPa) υ Remarque


Argile molle 12 0 0 3500 0,45 MC
Sable dense 1 46 16 100000 0,25 MC
Colonne ballastée 1 46 16 100000 0,25 MC

Tableau 5-13 : Paramètres des sols et des colonnes adoptés pour les essais de chargement

- 239 -
Chapitre 5

Le massif de sol a été choisi avec une dimension de 20 m x 20 m x 8 m ( section de 20 m x 20 m


dans le plan horizontal et profondeur de 8 m). Les colonnes ballastées traversent la couche de sol
compressible et s’arrêtent dans la couche de sable dense.Nous avons effectué les deux modélisations
suivantes de l’essai de chargement d’ une colonne ballastée dans un système de 7 colonnes :

- l’une avec la colonne de 4,9 m de longueur et l’expansion latérale de 19%

- l’autre avec la colonne de 6,6 m de longueur et l’expansion latérale de 21%

Ces colonnes ayant leur diamètre de 0,9 m sont disposées sur une maille hexagonale avec un
entraxe égal à 4 m. Le maillage de ce problème est illustré par la figure 5-50 et le chargement est
appliqué sur le radier de la colonne située au centre. Une fois que ce maillage est choisi, la simulation
est réalisée par les étapes suivantes :

- Phase 0 : initialisation des contraintes dans le sol par une procédure Ko,

- Phase 1 : réalisation des colonnes (calcul drainé),

- Phase 2 : installation du radier et expansion radiale de la colonne (calcul drainé),

- Phase 3 : chargement (calcul non-drainé).

Figure 5-50 : Modélisation d’un essai en vraie grandeur de colonne ballastée

La figure 5-51 montre les comparaisons entre les courbes charges-tassements en tête de colonne
calculées et celles mesurées lors de l’essai en vraie grandeur. Nous trouvons que les résultats
expérimentaux sont très proches de ceux des modélisations numériques jusqu’à une charge de l’ordre
de 1000 kN. Cette figure montre également que le tassement en tête de la colonne de 4,9 m de

- 240 -
Modélisation numérique 3D des colonnes ballastées avec prise en compte de mise en place

longueur est nettement supérieur à celui de la colonne de 6,6 m. (Sous une charge appliquée identique
de 1000 kN, ces tassements sont respectivement de 60 mm et de 30 mm).

0
mesuré,L = 6,6m, 21% (Maurya,2005)
mesuré,L = 4,9m, 19% (Maurya,2005)
simulation, L = 6,6m,21%
20 simulation, L = 4,9m,19%

Tassement (mm) 40

60

80

100

120
0 500 1000 1500 2000 2500
Charge (kN)

Figure 5-51: Courbes charge–tassements en tête de la colonne

4.3.2. Modélisation d’un groupe de 3 colonnes ballastées en vraie grandeur

Nous avons réalisé ensuite les deux modélisations numériques d’essais de chargement du groupe
de 3 colonnes ballastées au sein d’un système de 15 colonnes en maille triangulaire. Les longueurs
des colonnes dans chaque groupe sont de 6,8 m et 10,9 m. Le diamètre « estimé » de ces colonnes est
toujours constant et égal à 0,9 m, l’entraxe des colonnes étant de 4 m. Le maillage du système des
colonnes est représenté figure 5-52.

Groupe de 3 colonnes ballastées

Béton : 30cm
Système de 15 colonnes

Sable dense

Argile molle Sable dense

Figure 5-52 : Modélisation d’un essai sur un groupe de 3 colonnes ballastées en vrai grandeur

- 241 -
Chapitre 5

Les valeurs d’expansion radiale des colonnes sont respectivement de 27% pour les colonnes de
6,8 m de longueur (premier groupe), et de 19% pour celles de 10,9 m (deuxième groupe). Le radier
surmontant ces groupes a un diamètre de 7,24 m ce qui correspond à 1,81 fois l’entraxe de colonnes et
à une section de radier de 3 fois celle du radier de la colonne unique. Son épaisseur est de 30 cm de
béton et il surmonte une couche de 30 cm de sable dense. Les caractéristiques des sols et des colonnes
sont données dans le tableau 5-12 précédent. Une surcharge uniforme égale à 150 kPa est appliquée
sur le radier, correspondant à une charge totale de 6100 kN. Nous nous sommes intéressés à l’effet de
l’expansion latérale des colonnes ballastées sur le comportement des groupes de colonnes.

La figure 5-53(a) présente les comparaisons des courbes charges-tassements obtenues par
l’expérience et par la modélisation. Nous avons trouvé que :

- la courbe charge-tassement calculée du groupe avec les longueurs de colonnes de 10,9 m et


l’expansion radiale des colonnes ballastées de 19% est en bien accord avec celle de l’expérimentation,

- la courbe charge-tassement calculée du groupe avec les longueurs de colonnes de 6,8 m et


l’expansion de 27% est un peu inférieure à la courbe expérimentale.

On peut discuter ici de la valeur du module d’Young à utiliser pour la colonne ballastée selon les
différences d’expansion radiale dans un même sol. La raison principale est que, pour un même sol, la
densité des colonnes avec l’expansion radiale de 27% est normalement plus grande que la densité
avec une expansion de 21%, et donc, le module des colonnes pour l’expansion de 27% est plus grand
que celui correspondant à 21%. Cela permet de confirmer l’importance de l’effet de l’expansion
latérale des colonnes dans la phase d’installation sur leur comportement. Avec une expansion de 27%
et une longueur de 6,9 m, les colonnes ballastées de ce groupe supportent une charge plus grande que
les colonnes de 10,9 m avec une expansion de 21%. La plus grande partie de la charge est supportée
par les colonnes dont l’expansion radiale est importante.
0 0

50

50
Tassement (mm)
Tassement(mm)

100

150
100

200 mesuré,L6,8m,27% mesuré,1 colonne,L6,6m,21%


mesuré,L10,9m,19% simulation,1 colonne,L6,6m,21%
simulation, L6,8m,27% mesuré,groupe,L6,8m,27%
simulation,L10,9m,19% simulation,groupe,L6,8m,27%
250 150
0 1000 2000 3000 4000 5000 0 1000 2000 3000 4000 5000
(a) Charge (kN) (b) Charge (kN)

Figure 5-53: Courbes charge- tassement vertical pour (a) les deux groupes et (b) le groupe de 6,8m
de longueur de la colonne et une colonne de 6,6 m de la longueur.

La figure 5-53(b) montre une comparaison intéressante entre les courbes charge-tassement d’une
colonne unique et d’un groupe de 3 colonnes avec des diamètres de radier correspondant à 4 m (pour

- 242 -
Modélisation numérique 3D des colonnes ballastées avec prise en compte de mise en place

une colonne) et à 7,24 m (pour le groupe). La surface du groupe renforcé par 3 colonnes ballastées est
ainsi 3 fois plus grande que celle renforcée par une colonne ballastée. Par contre, sous un même
tassement de 50 mm, les résultats à la fois expérimentaux et numériques indiquent que les charges
correspondant au cas d’une colonne et au cas du groupe de 3 colonnes ballastées sont respectivement
de 1150 kN et 3800 kN. Cela signifie que l’effet de groupe des colonnes ballastées est véritablement
un effet favorable (facteur de groupe de 1,1).

4.4. Bilan concernant les modélisations d’essais en vraie grandeur

Nous avons abordé la modélisation tridimensionnelle d’essais en vraie grandeur de groupes


contenant un grand nombre de colonnes ballastées (48, 42, 15 et 7 colonnes ballastées) et confronté
nos résultats de calcul avec les résultats expérimentaux. L’analyse de l’effet de l’expansion radiale
des colonnes ballastées sur la réponse charge-tassement avec des charges appliquées sur le radier
permet de constater les points importants suivants :

- Les résultats obtenus dans la modélisation tridimensionnelle du cas complet sont très
satisfaisants et, grâce à la prise en compte de l’expansion latérale, permettent d’approcher les résultats
expérimentaux. Le calcul confirme que l’utilisation des colonnes ballastées diminue le tassement du
radier du réservoir. Nous trouvons que, pour les deux ouvrages réels avec 48 ou 42 colonnes, les
tassements verticaux, ainsi que les tassements différentiels des radiers sont moins importants que ceux
sans solution de renforcement (1 cm / 0,5 cm pour au centre/bord des réservoirs).

- Les modélisations effectuées montrent qu'une expansion radiale de 5% conduit à une


augmentation de contrainte horizontale correspondant à un rapport de contrainte K égal à 2 ( dans le
cas où on suppose que les colonnes sont « chargées en pointe ». Ceci est en accord avec l’étude
effectuée sur la cellule élémentaire dans la section 5.4.1.3. Ces valeurs permettent de reproduire
correctement le tassement observé sur un réservoir de 42 colonnes, et un groupe de 4 colonnes.

- On retrouve cette valeur d’expansion radiale de 5% en utilisant l’estimation classique de


Priebe en supposant un module de ballast d’environ 100 MPa et un module moyen du sol de 5 MPa.
Le rapport des modules (Ec/ Es) est alors à l’ordre de 20 et l’abaque de Priebe (1995) donne une
valeur de l’accroissement de la section ∆(A/Ac) égale à 0,22, ce qui conduit à une expansion radiale
de 4 à 5%. Ainsi, nous constatons que la valeur de l’expansion radiale de 5% est une valeur
raisonnable. Pour l’argile molle, il est néanmoins clair que le module d’Young n’est pas constant mais
augmente linéairement avec la profondeur, ce qui peut conduire à des expansions radiales différentes
selon la profondeur. La valeur suggérée ici représente une valeur moyenne qui permet de bien
reproduire les résultats expérimentaux.

- Si nous ne prenons pas en compte l’effet de la mise en œuvre, la réduction de tassement


calculée liée à la présence des colonnes n’est que de 30% (β de l’ordre de 1,3). La modélisation de
l’effet de la mise en œuvre entraîne par contre une réduction de tassement de 70% (β de l’ordre de 3),
très proche de celle observée dans la réalité. Ainsi, l’effet de groupe des colonnes ballastées est
véritablement un effet favorable. Tout cela permet de valider la modélisation du comportement d’une
cellule élémentaire en 3D avec prise en compte la mise en place et d’avoir des résultats prometteurs.

- 243 -
Chapitre 5

5. Conclusion
Le présent chapitre a essentiellement abordé la modélisation tridimensionnelle du renforcement
des sols par des colonnes ballastées. Pour cela, nous nous sommes attachés à traiter le problème de la
mise en place de ces colonnes. Selon notre approche, celle-ci peut effectivement être modélisée par
leur expansion radiale. En utilisant le Plaxis 3DF, nous avons modélisé d’abord une cellule
élémentaire comportant une colonne au centre, puis des groupes composés de plusieurs, voire d’un
grand nombre de colonnes ballastées.

Nous avons étudié l’influence sur le rapport de concentration des contraintes et le rapport de
réduction des tassements des paramètres tels que le facteur d’incorporation, le rapport des modules,
l’élancement des colonnes, le nombre de colonnes dans le groupe. Nous avons bien évidemment
insisté sur l’effet de la prise en compte de la mise en place des colonnes. Nous avons constaté que la
modélisation des colonnes sans prise en compte de la mise en place donne un faible facteur de
réduction des tassements (β inférieur à 1,3). Grâce à l’introduction d’une expansion radiale de la
colonne, les contraintes horizontales et les contraintes moyennes effectives dans le sol autour de la
colonne sont augmentées. A cette augmentation de contrainte moyenne effective correspond une
augmentation de la valeur du module d’Young du sol, si l’on laisse celui-ci se consolider. C’est la
raison pour laquelle la capacité du sol augmente et le tassement diminue nettement par rapport au cas
où l’expansion radiale n’est pas prise en compte. Nous avons trouvé qu’une valeur de l’expansion
radiale de 5% correspond de manière très raisonnable aux expériences, bien que parfois, lorsque le sol
est très mou, cette valeur puisse être plus élevée (elle peut atteindre 20% ou plus). Les modélisations
effectuées montrent qu'une expansion radiale de 5% conduit à un rapport de contrainte K égal à 2.

Si nous ne prenons pas en compte l’effet de la mise en œuvre, la réduction de tassement calculée
due à la présence des colonnes n’est que de 30% (β de l’ordre de 1,3), alors que la modélisation de
l’effet de la mise en œuvre entraîne une réduction de tassement de 70% (β de l’ordre de 3), très
proche de celle observée expérimentalement.

Nos calculs confirment que le coefficient d’efficacité concernant la portance d’un groupe de
colonnes est supérieur à 1. Ainsi, l’effet de groupe est un effet favorable pour les colonnes ballastées.
De plus, nous avons montré que l’augmentation de l’entraxe des colonnes conduit à un effet qui fait
accroître le tassement du groupe de colonnes. Ce résultat est tout à fait à l’opposé de ce qui a été
trouvé dans l’étude du comportement des groupes des pieux (ou des fondations mixtes). Nous
trouvons en pratique que, pour un entraxe des colonnes inférieur à 4Dc, nous avons un bon facteur de
réduction de tassement.

Nous avons effectué les modélisations en 3D de cas réels de groupes de plusieurs colonnes (de
48, de 42, de 15 et de 7 colonnes) en prenant en compte leur mise en place pour valider notre
approche. Les résultats que nous avons obtenus pour ces modélisations sont très satisfaisants et
proches de ceux mesurés dans la réalité. Notre approche concernant la simulation de la mise en place
des colonnes peut donc être considérée comme valable.

- 244 -
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES

Conclusions
Après une étude expérimentale en laboratoire concernant le comportement mécanique des argiles
très molles, nous avons ensuite cherché à préciser le comportement des groupes des pieux et des
fondations mixtes dans les sols mous ainsi que le renforcement par des colonnes ballastées sous
chargement statique vertical. Cette étude a été effectuée à travers des modélisations numériques en
2D, puis en 3D. Les problèmes essentiels que nous avons considérés dans cette thèse sont les
suivants :

 les caractéristiques particulières de l’argile des grands fonds marins et les difficultés
rencontrées pour une faible contrainte de confinement,

 les limites actuelles de la modélisation 2D de groupes de plusieurs pieux (ou colonnes),

 les problèmes majeurs de l’effet du groupe de pieux ou de colonnes ballastées et le rôle du


radier pour des fondations mixtes dans les sols mous,

 l’apport essentiel de la prise en compte de la mise en place des colonnes ballastées et son
influence sur les résultats de la modélisation

En ce qui concerne le comportement des sols mous, nous avons pris connaissance des différentes
expériences acquises au Laboratoire sur la caractérisation d’une argile molle de grands fonds marins.
Dans un premier temps, les paramètres mécaniques ainsi que les paramètres physico-chimiques de
cette argile à partir des essais en laboratoire ont été déterminés. Nous les avons comparé à ceux
estimés à partir des essais de reconnaissance in-situ au pénétromètre statique. Nous avons affiné pour
cela les corrélations entre la cohésion non-drainée (cu) la résistance pénétrométrique (qc) et l’indice de
plasticité (IP) de ce type du sol. Nous avons constaté que :

- les argiles des grands fonds ont des paramètres physico-chimiques particuliers, avec des
valeurs importantes de l’indice des vides, la limite de liquidité, ainsi que l’indice de plasticité.
La teneur en eau naturelle est également très élevée et très voisine de la limite de liquidité,

- les paramètres mécaniques de ces argiles correspondent à une très faible cohésion non-
drainée, qui augmente linéairement avec la profondeur au-delà de la couche de surface
surconsolidée. On peut l’exprimer en fonction de la profondeur selon c = co + k. z, avec co =
10-20 kPa, k = 1,2 à 2 kPa/m et z : profondeur en mètre. Le module d’Young du sol est lui

- 245 -
Conclusions et perspectives

aussi très faible et peut être relié à la cohésion non-drainée par une relation du type Eu = K cu
avec K compris entre de 130 et 150). La compressibilité du sol est très importante (cc
comprise entre 1,5 et 2). Cela entraîne une grande amplitude du tassement avec le temps,

- la procédure Recompression est bien adaptée pour les essais triaxiaux effectués sur ce type
d’argile très structurée avec un important indice de plasticité, même en conditions de faible
contrainte de confinement,

- cette argile est normalement consolidée ou faiblement de surconsolidée. Ce comportement est


en accord avec la plupart de ceux des argiles molles.

Nous avons ensuite envisagé des solutions de fondations adaptées à ce type de terrains et pouvant
présenter une économie sensible par rapport aux solutions sur pieux de gros diamètres actuellement
préconisées. Nous nous sommes donc intéressés à des solutions de type fondations mixtes radiers-
pieux en précisant le comportement de ce type de fondation à l’aide de la méthode des éléments finis
sous les deux types de modélisations numériques : en 2D déformation-plane et en tridimensionnel.

En ce qui concerne la modélisation numérique 2D déformation-plane de fondations mixtes et de


groupes de pieux, nous avons cherché à voir s’il était possible de trouver des facteurs nous permettant
de passer d’un résultat d’un calcul 2D au résultat d’un calcul tridimensionnel. Pour cela, nous avons
considéré la rigidité des pieux équivalents et/ou l’interface sol-pieu équivalente. Nous avons constaté
que la modélisation en 2D fausse l’analyse de l’interaction entre le sol et les pieux dans un groupe. En
effet, le fait de modéliser les groupes comme des « murs » proches les un des autres accentue l’effet
d’enserrement et enferme le sol entre les pieux. Le sol se déplace ainsi en bloc sous le radier et il en
résulte des frottements latéraux très faibles ou légèrement négatifs sur une hauteur importante de la
partie supérieure des pieux. De ce fait, les pressions mobilisées sous le radier ne correspondent pas à
celles observées dans la réalité.

En ce qui concerne la modélisation numérique en 3D des fondations mixtes et des groupes de


pieux, nous avons cherché à simuler des groupes comportant des grands nombres de pieux. Durant la
période où nous avons effectué les calculs, seul un modèle Mohr-Coulomb était disponible dans la
version tridimensionnelle de notre code. Néanmoins il nous a été possible d’introduire un profil de
cohésion non-drainée et du module d’Young du sol augmentant linéairement avec la profondeur. Par
l’analyse des différences entre le comportement d’un groupe et celui d’une fondation mixte, nous
avons pu constater que l’efficacité d’une fondation mixte est supérieure à 1 (valeur dépendante de la
surface du radier). Par contre, celle d’un groupe est inférieure à 1 (comprise entre 0,8 et 1, quelque
soit l’entraxe). Le radier dans la fondation mixte joue un rôle important en faisant augmenter de 20 à
40% la capacité portante et en diminuant le tassement de10 à 20%). Nous avons montré que l’entraxe
des pieux est un facteur important pour la conception des fondations mixtes (ainsi que des groupes de
pieux) et que le resserrement des pieux donne un effet défavorable. A l’inverse, l’augmentation de
l’entraxe de pieux entraîne un accroissement de capacité portante, cette dernière semblant maximum
pour l’entraxe le plus grand (au moins 4D, ce qui est plus fort que les valeurs admises couramment
dans la pratique). En pratique, l’entraxe de pieux dans un groupe peut varier entre 2D et 7D, 4D étant
une valeur très raisonnable dans l’argile molle. La modélisation des fondations mixtes met en
évidence la présence d’un frottement nul ou légèrement négatif dans la partie supérieure des pieux.

-246-
Conclusions et perspectives

Cette perte de frottement semble être compensée par la mobilisation de la charge sous le radier
(jusqu’à 30% de la charge totale), ce qui donne au total des courbes charge-tassement des fondations
mixtes toujours au-dessus de celles des groupes. Nous avons mis également en évidence la
mobilisation différente du frottement entre les pieux centraux, latéraux et des coins, ainsi qu’une
mobilisation non-uniforme du frottement à un niveau donné autour de chacun des pieux dans un
groupe. Les courbes de transfert de charge « t-z » de pieux au sein du groupe et de la fondation mixte
mettent nettement en évidence l’effet du groupe ainsi que l’effet du radier. A partir ces courbes, nous
avons proposé des facteurs correctifs permettant de passer de la courbe « t-z » d’un pieu isolé à celle
d’un pieu au sein d’un groupe.

La comparaison des calculs en contraintes effectives et en contraintes totales d’une fondation


mixte dans l’argile a bien montré que, avec la dissipation des pressions interstitielles, la charge reprise
par le radier est diminuée, tandis que le frottement latéral le long du pieu est augmenté. Ces différents
calculs (long terme et court terme), avec des paramètres effectifs du sol, nous permettent de vérifier
des tassements différents entre les calculs drainés, non drainés et consolidés. De même, nous
montrons que les réponses charge-tassement obtenues avec deux types de calcul non-drainés
différents (avec des paramètres effectifs et avec des paramètres non-drainés) sont identiques dans le
domaine élastique (faible déplacement) si nous avons une bonne correspondance entre les paramètres
effectifs et les paramètres non-drainés.

Nous avons pu reproduire avec le modèle les essais effectués en centrifugeuse par Horikoshi et
Randolph., (1999) (fondation mixte avec 9, 21 et 69 pieux et l’essai de chargement de groupe de 5
pieux. Des validations sur les fondations des ponts MyThuan (au Vietnam), de Mexico, et Garigliano
ont également été effectuées et ont donné des résultats très raisonnables.

Concernant le renforcement des sols par des colonnes ballastées, nous avons effectué une
première modélisation sans prendre en compte l’effet de leur mise en place. Celle-ci donne un taux de
réduction de tassement faible et irréaliste par rapport aux observations des cas réels. C’est pourquoi
nous avons cherché à introduire la mise en place dans la modélisation de nos colonnes, d’abord par
une augmentation artificielle des contraintes horizontales (peu réaliste), puis par une expansion
radiale de la colonne. Les résultats obtenus montrent que l’utilisation de l’expansion radiale simule de
manière réaliste les augmentations de contrainte dans le sol au voisinage des colonnes et permet de
retrouver la nette augmentation du taux de réduction des tassements observée dans la réalité. Avec
une expansion de 5%, le taux de réduction des tassements peut être égale 2. Nous avons par ailleurs
précisé le rôle du rapport des sections, du rapport des modules, de la longueur de la colonne, de la
différence entre colonnes « chargées en pointe » et « flottantes ». Pour valider notre approche de la
modélisation des colonnes ballastées, nous l’avons appliquée au cas de deux réservoirs proposés
d’une part par Dhouib (2004) avec 42 colonnes et d’autre part par Lambert (1999) avec 48 colonnes,
ainsi qu’au cas des essais de chargement sur 1, 7 et 15 colonnes ballastées par Maurya et al., (2005).
Nous obtenons des résultats très proches de ceux mesurés.

- 247 -
Conclusions et perspectives

Perspectives
Nous avons effectué des recherches concernant le comportement des fondations profondes dans
les sols mous sous une charge axiale par la modélisation numérique en 2D et en 3D. Cependant, dans
nos calculs tridimensionnels, le modèle de comportement utilisé pour l’argile molle est le modèle
élasto-plastique de Mohr-Coulomb dont les limitations ont une influence directe sur l’interaction sol-
pieu et donc sur les courbes « t-z ». Pour mieux affiner le comportement des groupes de des
fondations mixtes dans les sols mous, nous devrions maintenant pouvoir utiliser des modèles
spécifiques aux argiles molles comme : SSM, HSM, SSCM avec la prise en compte de l’écrouissage.
A l’aide de tels modèles, on obtiendra des courbes de mobilisation du frottement plus progressives et
nous pourrons améliorer l’abaque des facteurs correctifs du tassement et de la contrainte pour des
courbes « t-z », ainsi que l’abaque donnant les facteurs de tassement des groupes de pieux (Ip).

Pratiquement, les ouvrages réels doivent supporter des charges plus complexes, la charge
verticale étant combinée à une charge horizontale et un moment. Il sera souhaitable d’étudier le
comportement des fondations mixtes et des groupes de pieux sous ce type de charges. La nécessité
d’optimiser l’entraxe des pieux, le rapport d’élancement, la géométrie d’un groupe et/ou d’une
fondation mixte est également une bonne perspective à étudier. Pour une fondation possédant une
centaine de pieux, la vérification du fonctionnement de chaque rangée de pieux devra être considérée
afin de chercher une solution simplifiée (groupe de piles équivalentes, par exemple) dans le
dimensionnement de la fondation. Enfin, un point important à souligner est que tous nos calculs de
pieux ont été effectués en supposant que l’état initial du sol n’était pas affecté par leur mise en place.
L’étude s’applique donc surtout au cas des pieux forés. La prise en compte de la mise en place des
pieux dans le cas de pieux battus reste un vaste chantier pour la suite de ce travail.

Vis-à-vis de l’étude du comportement des colonnes ballastées, il sera intéressant de développer la


corrélation entre l’entraxe, le rapport des modules, la valeur d’expansion radiale… et le taux de
réduction des tassements, le rapport de concentration des contraintes. De telles études donneraient des
indications pour un meilleur dimensionnement des colonnes ballastées et permettraient d’obtenir un
gain économique conséquent. Il faut également pouvoir préciser les valeurs d’expansion radiale à
adopter dans le calcul par rapport aux paramètres des sols et des colonnes. Et comme pour le
comportement des fondations mixtes, il sera intéressant d’étudier le rôle du modèle de comportement
utilisé pour les sols et les colonnes.

Enfin, pour mieux étudier le comportement des fondations mixtes et des colonnes ballastées dans
l’argile molle, il faudra réaliser des instrumentations fines en vraie grandeur de ce type d’ouvrage ou
d’autres expériences sur modèle physique en centrifugeuse). Ceci permettra de comparer les résultats
entre modèle physique et modèle numérique concernant l’effet du groupe et du radier, les courbes de
distribution des charges, ainsi que l’effet de l’expansion radiale dans les colonnes ballastées. Cette
comparaison devrait permettre également de valider les facteurs proposés à partir du calcul
numérique comme : facteur de capacité portante, facteur du tassement, facteur de correction de
l’interaction, facteur de taux de réduction des tassements et finalement de justifier l’approche
numérique comme aide du dimensionnement pratique.

-248-
BIBLIOGRAPHIES

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- 261 -
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Nguyen N.T., Foray P, Flavigny E. (2008) 3D numerical modelling of stone columns in softs clays. 2nd
International Workshop on Geotechnics of Soft Soils-Focus on Ground Improvement. University of Strathclyde,
Glasgow, Scotland, 3-5 September 2008 (résumé accepté).
Nguyen N.T., Foray P, Flavigny E. (2008) Modélisation numérique 3D des fondations mixtes et des groupes de
pieux dans l’argile molle. Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG’08,
Nantes, Juin -2008
M.-H. Le and J.-F. Nauroy, Institut Francais du Petrole; V. De Gennaro and P. Delage, Ecole des Ponts UR
Navier – CERMES; E. Flavigny and N. Thanh, INPG/L3SR University of Grenoble; J.-L. Colliat, Total;
A. Puech, Fugro France and J. Meunier, Ifremer. Characterization of Soft Deepwater West Africa Clays:
SHANSEP Testing is Not Recommended for Sensitive Structured Clays. OTC-19193. Offshore
Technology Conference held in Houston, Texas, U.S.A., 5–8 May 2008.
Nguyen N.T., Foray P, Flavigny E. (2007) Prise en compte de l’effet de la mise en place dans la modélisation
numérique en 3D des colonnes ballastées dans l’argile molle. Revue Studia Geotechnica et Mechanica
(soumise et accepté)
Nguyen N.T., Foray P, Flavigny E. (2007) Prise en compte de l’effet de la mise en place dans la modélisation
numérique en 3D des colonnes ballastées dans l’argile molle. Calcul 2D ou 3D. Présentation du CFMS,
March 2007
Nguyen N.T., Foray. P, Flavigny. E. (2006) Modélisation numérique en 3D de groupe de pieux et de fondation
mixte radier–pieux dans l’argile molle. XXIVèmes Rencontres Universitaires de génie-Civil-2006, Grand
Motte- France, http://www.gc.iut-nimes.fr/internet/augc/Papiers/028_ngu.pdf
Flavigny. E, Nguyen N.T., Sanshez. P, (2006) Modélisation numérique des colonnes ballastées dans l’argile
molle. Présentation de la journé de l’Utilisateurs de Plaxis, Mai, Paris.
Nguyen N.T, Flavigny. E (2006) Etude et essai de comportement d’une argile de grands fonds marins - Rapport
interne à l’IFREMER, 101 pages.
Nguyen N.T., Foray. P, Flavigny. E. (2005a) Comportement des fondations profondes dans les sols très mous –
10èmes Journées des Thèses. Organigé par Laboratoire 3S-R, INPG, 8 pages
Nguyen N.T., Foray. P, Flavigny. E. (2005b) Comportement des fondations profondes dans les sols très mous –
Rapport d’avance de thèse à l’ordre de bourse BDI-BED- CNRS, 15 pages.
Nguyen N.T. (2003) Comportement des ouvrages dans les sédiments très mous. Rapport master 2 de recherche,
MCGC, UJF, 40 pages.

-262-
ANNEXE

A1 : Essai triaxial

A 1.1. Description de l’appareil triaxial

L'appareil triaxial de révolution est constitué d'un ensemble des éléments, qui doivent assurer les
fonctions suivantes :

- solliciter une éprouvette cylindrique avec un chargement axial et radial ayant les mêmes axes
de symétrie que l'éprouvette, mesurer et contrôler les contraintes associées à ces
sollicitations,

- mesurer les déformations axiales, éventuellement radiales et les volumes d'eau absorbés ou
expulsés par l’éprouvette.

- pouvoir en déduire les variations de volume de l'éprouvette,

- mesurer les variations de pression de l'eau interstitielle dans l'éprouvette.

Il faut avoir les éléments destinés à faire des mesures et à transmettre sous forme d’énergie :

- un ordinateur,

- la carte d’acquisition PCI 20428 de chez « Intelligent Instrumentation »,

- la presse qui exerce une force axiale sur l’échantillon cylindrique par l’intermédiaire d’un
piston (La presse WYKEHAM-FARRANCE),

- la cellule triaxiale, adapté pour l’échantillon de 50mm de diamètre,

- un capteur de force,

- un capteur de déplacement (LVDT)

- un capteur de pression interstitielle (WE17060 SN 728 /853, 10 kgf),

- un capteur de variation de volume (modèle N9, WF17038),

- un boîtier de commande auquel sont reliées les différences parties du système et constituant
ainsi la partie centrale de l’expérience. En effet, ce boîtier contrôle directement la presse et
les capteurs et communique avec l’ordinateur par l’intermédiaire de la carte d’acquisition de

- 263 -
Annexe

données. Il peut changer de 25 vitesses de déformation différentes et monter ou descendre


facilement…)

- un conditionneur de relation avec capteur de pression et l’ordinateur,

- un système de transmettre/ contrôler d’eau et de pression entrée / sortie ver à cellule.

Ces matériels sont décrits dans la norme NF P 94-074 (AFNOR, 1994d).

A 1.2. Cisaillement

Le cisaillement consiste à augmenter le déviateur jusqu'à la rupture de l'éprouvette. La rupture


peut être obtenue par l’augmentation ou la diminution de la contrainte axiale ou radiale ou bien par
une combinaison de ces procédures. Ces combinaisons constituent des chemins de contraintes
différents. L’essai est avec les deux conditions drainées ou non-drainées (les essais non drainés réalisé
avec la procédure Recompression). La variation de la contrainte axiale est obtenue en imposant une
vitesse de déformation axiale ou bien une vitesse de chargement ou de déchargement. La variation de
la contrainte radiale correspond généralement à une variation de la pression cellulaire selon un critère
donné.

1) Essais triaxiaux consolidations drainées

(1) Donner sur un graphique les valeurs de B en fonction du temps, pour l'ensemble des
éprouvettes et pour chaque valeur de contre-pression essayée.

(2) Noter dans un tableau les volumes d'eau absorbés ou expulsés pendant la phase de saturation
sous contre-pression, la pression de consolidation restant constante.

(3) Tracer le graphique de la variation de volume pendant la phase de consolidation en fonction


du logarithme du temps, pour chacune des éprouvettes. En déduire la valeur de t100 et calculer la
vitesse théorique à retenir pour l'essai (cf. paragraphe 2.3.3.d, chapitre 2).

(4) Tracer le graphique de la variation de volume en fonction de la contrainte de consolidation, à


raison d'un point par éprouvette testée, l'origine correspond à la fin de la phase initiale de saturation
(cf. paragraphe 2.3.3.d, chapitre 2). Nous notons δvs la variation de volume de chaque éprouvette
pendant la phase de consolidation par rapport à cette origine.

(5) Calculer la variation théorique de la hauteur de l'éprouvette pendant la phase de consolidation


δ.vs
au moyen de la relation : δ.h s =
3.v 0

Dans cette relation, vo et ho sont respectivement le volume et la hauteur initiale avant l'essai.
Lorsque la consolidation est anisotrope et lorsque le sol est anisotrope, δhs doit être mesuré
directement.

(6) Pour chaque mesure « i » pendant la phase de cisaillement, calculer la section corrigée Si de
l'éprouvette, avec la formule suivante :

-264-
Annexe

Vs − δv i 1 + δh i / 2h s
Si = .
h s − δh i 1 − δh i / h s

avec les notations suivantes :

• indice « i » mesure n° i

• vs = vo - δvs volume avant cisaillement

• hs = ho - δhs hauteur avant cisaillement

• δvi variation de volume pendant le cisaillement

• δhi variation de hauteur pendant le cisaillement.

En l'absence de mesure directe des variations de diamètre, la relation empirique ci-dessus tient
compte d'une déformation en « tonneau » et est plus proche de la réalité que celle basée sur une
déformation cylindrique que l'on réserve aux essais à embases lubrifiées.

(7) Pour chaque mesure "i", calculer les paramètres suivants :

• σa = σ'a = Fi /Si + σc – ucp : contrainte axiale

• σr = σ'r = σc - ucp : contrainte orthoradiale

• σa - σr = q : déviateur

• σ’a /σ’r : rapport des contraintes

• εa = 100.(δhi/hs) : déformation axiale en %

• p’= (σ’a + 2*σ’r)/3

• q = σa - σr

(8) Tracer les graphiques suivants :

• σa - σr = f (εa)

• δvi = f (εa )

• q = f (p')

2) Essais triaxiaux consolidations non drainés

Les points (1) à (5) sont identiques à ceux de l'essai CD.

(6) Pour chaque mesure " i " pendant la phase de cisaillement, calculer la section corrigée Si de
l'éprouvette avec la formule suivante :

Vs 1 + δh i / 2h s
Si = .
h s 1 − δh i / h s

avec les notations suivantes :

- 265 -
Annexe

• indice « i » mesure n° i

• Vs = Vo - δVs volume avant cisaillement

• hs = ho - δhs hauteur avant cisaillement

• δhi : variation de hauteur pendant le cisaillement

Les hypothèses pour la correction de section sont les mêmes que pour l'essai CD (déformation en
« tonneau »).

(7) Pour chaque mesure " i ", calculer les paramètres suivants :

• δui : pression interstitielle mesurée moins la contre-pression

• σa= Fi/Si+σc - ucp : contrainte axiale totale

• σ'a = σa - δui : contrainte axiale effective

• σr = σc - ucp : contrainte radiale totale

• σ'r =σr - δui : contrainte radiale effective

• σa - σr : déviateur

• σ’a /σ’r : rapport des contraintes

• εa = 100.(δhi/hs) : déformation axiale en %

• p’ = (σ’a + 2*σ’r )/3

• q = σa - σr

(8) Tracer les graphiques suivants :

• σa - σr = f (εa )

• δu = f (εa )

• q= f(p’)

• q/σ’c = f (εa)

• q/σ’c = f (p’/σ’c)

-266-
Annexe

A.1.3. Procédure de consolidation d’échantillon

- 267 -
Annexe

A.1.4. Bilan les essais

-268-
Annexe

A.1.4. Synthèse les essais

- 269 -
Annexe

A 2 : Modèle pour les argiles molles avec Plaxis


Nous avons abordé des modèles très souvent l’utilisation dans le comportement des argiles
molles avec Plaxis et nous nous intéressons de présenter généralement par les trois modèles Mohr-
Coulomb, Soft Soil, Soft Soil Creep. Pour une description détaillée de ces modèles, nous pourrons se
référer à Brinkgreve (1994, 2006).

A.2.1 Modèle Mohr Coulomb

C’est un modèle le plus simple utilisé dans Plaxis : nous avons 5 paramètres importants : le
coefficient de Poisson υ , le module d’Young E, la cohésion, angle de frottement φ, angle de dilatance
ψ . En prenant en compte des variations avec la profondeur, Plaxis nous permet entrer un profil du
module d’Young et celui de la cohésion non drainée augmente linéairement avec la profondeur :
E = Eref + ( y – yref) . Eincrement et c = cref + ( y – yref) . cincrement

où : Eref , cref, yref sont respectivement de module d’Young référence, la cohésion référence, et la
profondeur référence. E, c, y sont respectivement de module d’Young, cohésion et la profondeur à
niveau de calculer.

Paramètres d’interface : L’interface dans Plaxis est définie par le coefficient de Rinter., le
comportement d’interface sol/ structure a utilisé le critère de rupture de Mohr Coulomb

τ ≤ ca + σh tanδi ou τ ≤ ca + Rinter.σh tan φ

Plaxis nous offre des calcules à cours termes (calcul non-drainé) avec des types des paramètres
différences comme :

- calcul non-drainé avec des paramètres non-drainés : Eu, cu, φu = 0, υu =0,495, ψu =0 mais il
faudra choisir le type de matériau de « drained » ou « non – porous »

- calcul non-drainé avec des paramètres effectives E’, c’ (1 kPa ou très faible), φ’ (pour l’argile
molle cette valeur égale à 20° -35°), υ’( égale à 0,2-0,33) et ψ’ = 0.

A.2.2. Modèle Soft Soil Creep Model (SSMC)

Le SSCM permet de prendre en compte l'écrouissage des argiles molles avec la consolidation
secondaire. Celle-ci se traduit par une évolution de la déformation axiale dans un essai oedométrique
en fonction du temps, après la fin de la consolidation primaire. Cette déformation évolue en fonction
du logarithme du temps (au moins pour les échelles de temps observables). Elle est caractérisée par le
paramètre Cα..

Ces paramètres peuvent être obtenus à partir d’un essai de compression isotrope ou d’un essai
oedométrique.

λ κ
Relations avec les paramètres du Cam- Clay λ* = ; κ* =
1+e 1+e

-270-
Annexe

Cc 3 1-ν ur C r Cα
Relation avec les paramètres classiques λ* = ; κ* = ; µ* =
1 +e 2,3 1+ν ur 1+e 2,3(1 +e)

Le Soft Soil Creep Model exige donc les constantes matérielles suivantes.

Les paramètres du Mohr-Coulomb Les paramètres de SSCM

c' : Cohésion effective [kN/m2] κ* : Indice du gonflement modifié [-]

ϕ : Angle du frottement [°] λ* : Indice de compression modifié [-]

ψ : Angle de dilatance [°] µ* : Indice du fluage modifié [-]

νur : Coefficient du Poisson pour décharge-recharge [-]

Tableau A2.1 : Paramètres du modèle SSCM

A.2.3. Modèle Soft Soil Model (SSM)

Le modèle SSM est un modèle dérivé du Cam-Clay. Historiquement le modèle Cam Clay a été
développé à Cambridge dans les années 60 par Roscoe, Schoffield et al. (1960). L'idée de base de ce
modèle est de prendre en compte l'effet d'écrouissage que provoque sur les argiles la pression
moyenne. Sous l'effet d'une pression moyenne, la teneur en eau diminue et l'argile devient plus
résistante. Il s'agit d'un modèle élasto-plastique avec une surface de charge. Sous la surface de charge,
le matériau reste élastique, tandis que si le point représentatif de l'état de contrainte effectif atteint la
surface de charge, alors des déformations plastiques apparaissent avec un comportement non
réversible. Une surface de plasticité, associée, limite l'espace entre les états admissibles et non
admissibles. Les deux paramètres de compressibilité Cc et Cs décrivent le comportement
oedométrique ou isotrope observé dans des essais de laboratoire : ce seront les deux paramètres de
base réglant la position des lignes de consolidation vierge ou des lignes de gonflement. L'axe des
contraintes est tracé en logarithme naturel, ce qui conduit à modifier la définition de Cc et Cs en λ et κ.

Figure A.2.3 : Surfaces de charge elliptiques et Représentations de l'essai oedométrique

- 271 -
Annexe

Dans ce cas, l'axe des ordonnées est l'indice des vides. Il peut être judicieux de remplacer l'indice
des vides par la déformation volumique (identique à la déformation axiale dans l'essai oedométrique).
Nous utilisons alors λ* et κ∗. Dans ce cas, l'indice des vides est variable. Il peut dans la majorité des
cas être pris constant, et égal à la valeur initiale (Figure A.2.3).

Les paramètres du Mohr-Coulomb Les paramètres de SSM


κ* : Indice du gonflement modifié [-]
2
c' : Cohésion effective [kN/m ]
λ* : Indice de compression modifié [-]
ϕ : Angle du frottement [°]
νur : Coefficient du Poisson pour décharge-recharge [-]
ψ : Angle de dilatance [°]
KNC : [-]

M : paramètre K0NC [-]

Tableau A.2.2 : Paramètres de modèle SSM

A3. Méthode pratique de Poulos

A.3.1 Tassement d’un pieu isolé

P
Le déplacement en tête est donné par l’intermédiaire du facteur de tassement Ip : W = .I p
E s .D

POULOS prend référence le tassement en tête du pieu incompressibilité dans ce sol homogène
semi–infini, pour lesquels le facteur de tassement est R1 et corrige ce résultat de façon à tenir compte
de la compressibilité du pieu ou de la présence d’un substratum (R1 dépend L/D avec L = profondeur,
D = Diamètre de pieu).

Pour un pieu flottant, le facteur de tassement sera : Ip = R1. RK. Rh

tassement du pieu compressible


Avec Rk =
tassement du pieu incompressible

Rh = facteur de correction portante, nous aurons :

Pour un pieu à pointe portante, on a : Ip = R1. R2 .Rb

Avec Rb = rapport du tassement d’un pieu traversant une couche de module Es et reposant sur
une couche de module Eb au tassement du pieu en milieu semi-infini de module E

On peut utiliser les tableaux et les figures suivants :

-272-
Annexe

Tableau 3.1 : Facteur Rh (H : effet d'épaisseur de couche)

D/ L Valeur de D/B
1 2 3 4
1 0 0 0 0
1,2 0,07 0,16 0,5 0,7
1,5 0,22 0,40 0,68 0,80
2 0,42 0,60 0,70 0,86
∞ 1,00 1,00 1,00 1,00
Tableau 3.2 : Facteur RK.Rh.

Ep D / Dp Valeur d’élancement L / D
K* =
Es 0 10 20 40
10 1 0,34 0,154 -
( 1 - ν s 2) 0,26 0,133 -
3
102 1 0,19 0,079 0,072
(1- νs2) 0,15 0,068 0,067
3
103 1 0,15 0,048 0,034
(1- νs2) 0,12 0,042 0,031
3
103 1 0,15 0,044 0,026
(1- νs2) 0,12 0,038 0,024
3

Tableau 3.3 : Facteur Rb.

Valeur d’élancement L/D


K Eb/ Es
10 25 50
10 0,60 0,92 0,95
100 102 0,47 0,85 0,92
103 0,47 0,82 0,92
10 0,45 0,75 0,9
500 102 0,20 0,52 0,78
103 0,15 0,5 0,75
10 0,35 0,5 0,70
5000 102 0,10 0,2 0,30
103 0,00 0,02 0,20

Figure 3.1 : Facteur du tassement

- 273 -
Annexe

A.3.2. Facteur tassement d’un pieu isolé compressible

Figure A.3.2 : Facteur du tassement pour calcul du pieu compressible

Qc
si = Ip
Lc Es

Qc
sf = Ip
Lc .E 'c

-274-
Annexe

A.3.3. Calcul du tassement d’un groupe de pieux


Morgan et Poulos ont proposé la formule pour calcul tassement de groupe de pieu qui est simple
comme :

Wgroupe = ρ g × m ×n ×Wpieu isolé

ρg coefficient de réduction (dépend D/B avec D : profondeur et B diamètre du pieu)

m *n : Nombreux des pieux dans groupe, Wpieu isolé : tassement du pieu isolé.

Si D/B = 25, on a utilisé les tableaux suivants :

Group 2*2

H/L s/D 5 2,5 1,5 1,2

1 0,839 0,819 0,815 0,745 0,621


2,5 0,672 0,638 0,629 0,550 0,443
5 0,547 0,519 0,501 0,422 0,348
10 0,425 0,408 0,385 0,323 0,291

Groupe 3*3

H/L s/D - 5 2,5 1,5 1,2

1 0,715 0,677 0,670 0,593 0,464


2,5 0,541 0,495 0,479 0,387 0,283
5 0,415 0,363 0,339 0,256 0,195
10 0,303 0,245 0,220 0,165 0,141

Groupe 4*4

H/L s/D 5 2,5 1,5 1,2

1 0,643 0,599 0,590 0,500 0,371


2,5 0,460 0,409 0,388 0,269 0,206
5 0,334 0,277 0,250 0,176 0,128
10 0,227 0,166 0,143 0,100 0,083

Et si L/ D ≠ 25, on a utilisé le tableau

entraxe L/D =10 L/D =100

2,5 B 0,82 1,2


5B 0, 77 1,3
10 B 0,74 1,45

- 275 -
Annexe

A. 4. Passage la modélisation en 3D à celle en 2D


Charge (kPa) Charge (kPa)
0 50 100 150 200 0 50 100 150 200
0 0
s : augmente s : augmente

50 50
Tassement (mm)

Tassement (mm)
100 100
3D - s = 3D, G 3D - s = 3D, FM
3D - s = 4D, G 3D - s = 4D, FM
3D - s = 5D, G 3D - s = 5D, FM
150 150
2D déf - s = 3D, G 2D déf - s = 3D, FM
2D déf - s = 4D, G 2D déf - s = 4D, FM
2D déf - s = 5D, G 2D déf - s = 5D, FM
200 200
Cas 1, groupe de pieux Cas 1, fondations mixtes
Charge (kPa) Charge (kPa)
0 50 100 150 200 0 50 100 150 200
0 0
s : augmente s : augmente

50 50
Tassement (mm)
Tassement (mm)

100 100
3D - s = 3D, G 3D - s = 3D, FM
3D - s = 4D, G 3D - s = 4D, FM
3D - s = 5D, G 3D - s = 5D, FM
150 150
2D déf - s = 3D, G 2D déf - s = 3D, FM
2D déf - s = 4D, G 2D déf - s = 4D, FM
2D déf - s = 5D, G 2D déf - s = 5D, FM
200 200
Cas 2, groupe de pieux Cas 2, fondations mixtes
Charge (kPa) Charge (kPa)

0 50 100 150 200 0 50 100 150 200


0 0
s : augmente s : augmente

50 50
Tassement (mm)
Tassement (mm)

100 100
3D - s = 3D, G 3D - s = 3D, FM
3D - s = 4D, G 3D - s = 4D, FM
3D - s = 5D, G 3D - s = 5D, FM
150 150
2D déf - s = 3D, G 2D déf - s = 3D, FM
2D déf - s = 4D, G 2D déf - s = 4D, FM
2D déf - s = 5D, G 2D déf - s = 5D, FM
200 200
Cas 3, groupe de pieux Cas 3, fondations mixtes
Charge (kPa) Charge (kPa)
0 50 100 150 200 0 50 100 150 200
0 0
s : augmente s : augmente

50 50
Tassement (mm)
Tassement (mm)

100 100
3D - s = 3D, G 3D - s = 3D, FM
3D - s = 4D, G 3D - s = 4D, FM
3D - s = 5D, G 3D - s = 5D, FM
150 150
2D déf - s = 3D, G 2D déf - s = 3D, FM
2D déf - s = 4D, G 2D déf - s = 4D, FM
2D déf - s = 5D, G 2D déf - s = 5D, FM
200 200
Cas 4, groupe de pieux Cas 4, fondations mixtes

-276-
Annexe

Charge (kPa) Charge (kPa)


0 50 100 150 200 0 50 100 150 200
0 0
s : augmente s : augmente

50 50
Tassement (mm)

Tassement (mm)
100 100
3D - s = 3D, G 3D - s = 3D, FM
3D - s = 4D, G 3D - s = 4D, FM
3D - s = 5D, G 3D - s = 5D, FM
150 150
2D déf - s = 3D, G 2D déf - s = 3D, FM
2D déf - s = 4D, G 2D déf - s = 4D, FM
2D déf - s = 5D, G 2D déf - s = 5D, FM
200 200
Cas 5, groupe de pieux Cas 5, fondations mixtes

A.5 : Modélisation des inclusions rigides

• Sol : Modèle Mohr-Coulomb (MC) : c’ = 1 kPa, ϕ = 30, ψ = 0, E = 5000 kPa, ν = 0,3. Rinter =
1, Ko = 0,7, γ = 18 kN/m3

• Inclusion : Modèle linéaire élastique (LE), E = 1000 MPa, ν = 0,2

• Remblai : Modèle Mohr-Coulomb (MC) c = 1 kPa, ϕ = 30, ψ = 0, E = 20000 kPa, ν = 0,3.


Rinter = 1, Ko =0,7, γ = 20 kN/m3

Cellule élementaire Groupe de 9 inclusions

Figure A.5.1 : Modélisation d’une cellule élémentaire et d’un groupe de 9 inclusions rigides

- 277 -
Annexe

A/Ac =8

1,4

1,35
Facteur d'amélioration

1,3

1,25

1,2

1,15

1,1
0 1 2 3 4 5 6
Hauteur de re mbla i (m)

Figure A5.2 : Taux de réduction des tassements

1,2

1
Taux de reduction de contrainte-SRR

Plaxis 3DF, 1
Flac3D-Laurent
0,8
Plaxis 3-3

0,6

0,4

0,2

0
0 1 2 3 4 5 6
Haut de remblai (m)

Figure A.5.3 : Taux de réductions des contraintes

-278-
Annexe

Figure A.5.4 : Fonctionnement les inclusions rigides dans le massif du sol

- 279 -
Annexe

A.6. Rupture de la colonne

A.6.1. Rupture par expansion latérale de la colonne ballastée

Greenwood (1970) a proposé l’expansion suivante pour exprimer la contrainte verticale effective
de rupture en tête de colonne σ’clim (Figure A.6.1):

π ϕ 
σ 'clim = σ 'hlim tan 2  +  (A6.1)
4 2

où : ϕ’c : angle de frottement du ballaste et σ’hlim contrainte horizontale effective maximale du sol.

Il s’agit tout simplement de l’expression classique du critère de Mohr-Coulomb en considérant


σ’h = σ’3 contrainte principale et σ’clim = σ’1. Si on assimile l’expansion latérale de la colonne à celle
d’une sonde pressiométrique σ’hlim s’exprime par : σ’hlim = pl –u. où : pl est la pression limite
conventionnelle et u désigne la pression interstitielle à la périphérie de la colonne.

Dans le cas d’un sol purement cohérent en conditions non drainées, pl est donnée par l’expression : pl
= σ’ho + k c u et k varie de 3,5 à 6, souvent prise la valeur de 4. Pour la description de calculs de
pressiométrique, nous pourrons citer les études de Ménard (1963), Brauns (1978).

Figure A.6.1: Mécanisme de rupture d’une colonne ballastée isolée dans le sol homogène, sous une
charge axiale en tête (Datye, 1982)

A.6.2. Rupture par cisaillement généralisé

Pour les colonnes courtes, il faudra vérifier la rupture par cisaillement généralisé. La figure 5-4(b)
illustre le cas de la rupture axisymétrique d’un volume de colonne–sol délimité par une surface
tronconique (crée l’angle δ avec l’horizontale) centré sur l’axe de la colonne et croissant avec une
profondeur h (Brauns, 1978, 1980). La contrainte verticale limite donne par l’expression suivante :

 π ϕ 
tan  +  
 ' 2cu    4 2   .tan 2  π + ϕ 
σ'clim = σs +  . 1 + 4 2 (A6.3)
 sin(2δ )   tan δ   
 
 

-280-
Annexe

A.6.3 Rupture par poinçonnement d’une colonne flottante

En considérant la colonne travaille comme un pieu rigide, on cherche une valeur de la longueur
minimale (Lcmin) de colonne où on peut éviter son poinçonnement (Figure 5-4(c)) et cherche une
valeur de la longueur maximale (Lcmax) où on peut avoir la contrainte verticale des pointes de colonne
étant zéro. Celle-ci a bien présenté par Hughes et al. (1975) et Brauns (1980) et les deux paramètres
Lcmin et Lcmax peuvent définir par l’expression :

1 p  1 p
L cmin = .Dc  c - 9  et L cmax = .Dc . c (A6.4)
4  cu  4 cu

Ainsi, la longueur de la colonne (L) sera dimensionner par Lcmin < L < Lcmax.

Contrainte à l’état limite de service

D’après Dhouib et Blondeau (2005) et DTU 13-2 (1991), la contrainte qELS à l’état limite de
service « ELS » est pris par l’application d’un coefficient de sécurité minimum de 2 soit :
σ'c,lim
q ELS = et qELS est maximal égale à 0,8MPa. La valeur de l’angle de frottement interne du ballast
2
ϕc est égale à 38 degrés (en France) et à 42 degrés (en Allemagne).

Pour ϕ’c = 38 degrés, la valeur de σ’clim s’exprime : σ’clim = 4,2.σh et qELS = 4,2. σh/ 2 ≅ 2. σh

Ce qui conduit, lorsque l’on possède des données pressiométriques à l’équation : qELS = 2,1 pl, et,
lorsque l’on possède des données scissométriques à qELS = 8 cu , (pl ≈ 4cu)

A.7. Réseau des colonnes ballastés

Figure A.7.1. Trois façons principales de réseau de colonnes ballastées (Ballam et Poulos, 1983,
citée par Six, 2006)

- 281 -
Annexe

A.8. Méthode de Priebe


Actuellement, la méthode de Priebe (1976, 1995) a connu comme une des méthodes d’efficace,
de plus en plus utilisé dans la conception des colonnes ballastées. L’idée base de cette méthode est
comportement de la cellule élémentaire avec critère de rupture par l’expansion latérale (on peut
utiliser les principes de l’expansion d’une cavité cylindrique dans un milieu infini présenté par Vesic
(1972) mais avec le sol élasto-plastique). Ensuite, Priebe a utilisé des facteurs de corrections pour
l’approche le travail d’une colonne comme : facteur de prise en compte de l’amélioration globale du
sol après traitement ; facteur d’incidence de la compressibilité de la colonne ; et facteur d’effet de la
profondeur. Pour la description détaillé de cette méthode, nous pourrons citer aux travaux originaux
de Priebe (1976,1995) ou la représenté et développé par Dhouib et Blondeau (2005), Six (2006).

a) Prise en compte de l’amélioration globale du sol après traitement

À partir d’étude de géométrique, nous avons : σh = Kac.σc – σs

où: σc : contrainte en tête de colonne et σs : contrainte à la surface du sol,

 π ϕ' 
Kac coefficient de poussée du ballast et K ac = tan 2  - c 
4 2 

(1 - ν s )(1- a)
Nous avons : σs = 2(Kac . σc – σs ). f (υs, a) avec f(ν s , a) =
(1 - 2ν s ) + a

où : υs : le coefficient de Poisson du sol.

Donc, le rapport de contraintes dans la colonne aux contraintes dans le sol ambiant :

σc 0,5 +f(ν s ,a)


= et σo = a.σc + (1- a) σs,
σs K ac f(ν s ,a)

Le facteur de réduction des tassements βo (Priebe, 1976) donne par l’expression :

 0,5 + f(νs ,a) 


βo = 1 + a  - 1 (A8.1)
 K ac f(ν s ,a) 

b) Prise en compte de la compressibilité de la colonne

La compressibilité de la colonne est définie par un accroissement ∆a de la section de la colonne,


fonction de la rigidité relative colonne/sol (Ec/Es). Cet accroissement est donné par (Priebe, 1995) :

1
∆a + a = a = (A8.2)
1 1
+ ∆ 
a a

1 A 
Où ∆  =  dépend directement du rapport des modules (Ec/Es). La valeur ∆a peut définir par
 a Ac 
l’utilisation l’abaque de Figure A.8.1 (Dc/Ds : le module oedométrique de la colonne/celui du sol).

-282-
Annexe

Figure A.8.1 : Incidence de la compressibilité relative colonne/sol (Priebe, 1995)

La nouvelle section a = ∆a + a est injectée dans la formule (A.8.1) afin de déterminer le facteur
d’amélioration n1 (illustré par la Figure A. 8.2), soit :

 0,5 + f(ν s ,a) 


n1 = 1 + a  - 1 (A8.3)
 K ac f(ν s ,a) 

Figure A.8.2 : Relation entre le facteur d’amélioration et le rapport des sections (Priebe, 1995)

c) Influence de la profondeur

L’influence de la profondeur s’exprime, d’après Dhouib (2005), par un facteur de profondeur


(noté fd) donné par l’expression suivante :

1
fd = (A8.4)
 n

1-y 


1
σsi /σ o 

y désigne le facteur d’influence qui est directement donné dans abaque (Figure A.8.3) aussi en
fonction du rapport A/Ac majorité de l’accroissement ∆ (A/Ac).

- 283 -
Annexe

Figure A.8.3 : Détermination du facteur de profondeur (Priebe, 1995)

∑σ1
si : désigne de la somme des contraintes verticales régnant au milieu des couches de sol

encaissant (couches i à n) et σo est la contrainte apportée par l’ouvrage.

La compressibilité des tassements avec la compressibilité de la colonne conduit Priebe (1995) à


limiter le facteur de profondeur au rapport des module (Ec / Es) divisé par celui des contraintes (σv/σs)
E c σs E
soit : f d ≤ et f d < y c , mais f d ≥ 1 et fd = 1 lors que la fondation est rigide.
Es σc Es

Pour déterminer les tassements après traitement, la méthode de Priebe (1995) revient à appliquer
sur les tassements avant traitement un facteur d’amélioration n2 tel que :

n 2 = f d. n 1 (A8.5)

Pour le comportement du sol avec un modèle élasto-plastique, hors la méthode de Priebe (1976,
1995), nous avons encore trouvé certain d’autres méthodes mais nous ne présentons pas d’ici
comme la méthode de Goughnor et Bayuk (1979) ou encore la méthode de Ghionna et Jamoolkowki
(1981).

-284-
Annexe

A.9. Forage pressiométrique pour le sol de Sainte- Ménehould

- 285 -
Annexe

A.10. Méthode de Poulos-Davis et Randolph


La réponse charge-tassement de la fondation mixte peut être estimée en combinant les approches
décrites par Poulos, Davis (1980) et Randolph (1994). Poulos (2001) présente les deux étapes
principales de cette méthode :

- l’estimation de la capacité portante de la fondation,

- l’estimation de la réponse charge-tassement par l'intermédiaire de trois portions de


droites simples.

L’estimation de la capacité portante d'une fondation mixte, en utilisant des approches simples,
peut être déterminée selon les deux façons suivantes :

- la somme de la capacité ultime du radier et de celle de tous les pieux :

Q u,fm = Q u,c + Q u,g ,

- la capacité ultime d'un bloc contenant les pieux et le radier, plus celle de la partie du
radier en dehors de la périphérie des pieux QBF.

Afin de déterminer la courbe charge-tassement, les auteurs ont défini la rigidité de la fondation
mixte kfm par la relation suivante : ( )( 2
k fm = k g + k c (1- α cp ) / 1- α cp k c /k g )
où : kg est la rigidité du groupe de pieux, kc la rigidité du radier isolé et αcp le coefficient
d’interaction pieu-radier.

La rigidité du radier (kc) peut être estimée par le biais de la théorie de l'élasticité, par exemple, en
utilisant les solutions de Fraser et Wardle (1976) ou Mayne et Poulos (1999). La rigidité du groupe de
pieux peut également être estimée à partir de la théorie de l'élasticité, en employant une approche
comme celle décrite par Poulos et Davis (1980), Fleming et al., (1992) et Poulos (1989).

La rigidité d’un pieu isolé est calculée par le biais de la théorie de l'élasticité, et puis multipliée
par un facteur d'efficacité de rigidité de groupe, lui-même estimé à partir des solutions élastiques.

Le rapport de la charge reprise par le radier sur la charge totale est :

( )(
Qu,c Qu,fm = k c 1- αcp / k g +k c 1- αcp ( ))
où : Qu,c est la charge reprise par le radier et Qu, fm la charge totale appliquée à la fondation mixte.

Le coefficient d’interaction radier-pieux αcp peut être estimé à partir de cette expression :

α cp =1- ln (rc /ro )/ς

où : rc est le rayon de radier moyen (correspondant à la surface de radier divisée par le nombre de
pieux) , ro le rayon d’un pieu :

ς = ln ( rm ro ) , rm = 0,25+ξ  2,5ρ (1-ν ) -0,25 .L , ξ= E sl E sb , ρ = E sav E sl ,

-286-
Annexe

avec : ν est le coefficient de Poisson, L la longueur d’un pieu, Esl le module d’Young du sol en tête du
pieu, Esb le module d’Young à la base du pieu, Esav le module d’Young moyen du sol le long du pieu.

La rigidité de la fondation mixte kfm demeurera opérationnelle jusqu'à ce que la capacité portante
d’un pieu soit entièrement mobilisée. La construction simplifiée que la mobilisation de charge de pieu
se produit simultanément, toute la charge appliquée, P1, auquel la capacité de pieu est donnée par :
Pl = Qu,g / (1- Qu,c/Qu,fm)

Si la charge appliquée est inférieure à la charge limite du groupe de pieux (Qu,g), le tassement de
la fondation mixte reste élastique. Sous une charge plus élevée, Poulos et Davis (1980) estiment qu’en
première approche, l’incrément de charge supplémentaire est repris en totalité par le radier. Ainsi,
l’incrément de tassement est égal au tassement de la semelle seule soumis à l’incrément de
chargement. Enfin, la charge limite est égale à la somme de la charge limite de la semelle et du
groupe de pieux pris séparément. La figure A.10.1 présente la méthode de PDR citée par Borel
(2001).

Poulos et Davis (1980) ont examiné l’influence de la semelle en contact avec le sol sur le
tassement de l’ensemble semelle-pieux et celui du pieu isolé. Pour les fondations de type courant
(L/D = 25, s/D = 3,6), l’effet de la semelle semble marginal puisque le tassement de la semelle-pieux
est réduit de moins de 10% par rapport à un groupe de pieux.

Butterfield et Banerjee (1971) montrent que pour les groupes de pieux rigides, la présence de la
semelle au contact du sol ne réduit les tassements que de 5 à 15% par rapport au groupe de pieux avec
la semelle en position haute, et cela même pour un entraxe relativement élevé entre les pieux.

Figure A.10.1 : Construction de la réponse charge-tassement d’une fondation mixte (PDR)

- 287 -
Annexe

Figure A10.2. Construction de la réponse charge-tassement d’une fondation mixte (Poulos, 1999)

A.11. Pressiométrique
Nous avons effectué des modélisations numériques des essais pressiomètrique pour l’argile en
utilisant dans le chapitre 4

350
300
2-3m
250
Pression (kPa)

200 7-8m

150 12-13m
100
17-18m
50
0
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30%

∆V/Vo

350
300
2-3m
250
Pression (kPa)

200 7-8m

150 12-13m
100
17-18m
50
0
0% 2% 4% 6% 8% 10%

∆V/Vo

-288-
Annexe

A.12. Courbes « t-z » pour les pieux au sein d’une fondation mixte

Prof. 2-3 m Prof. 7-8 m


40 40
pieu central, P1
pieu du coté, P2 Pieu isolé
30 pieu du coin, P3 30
pieu isolé Pieu isolé
τ (kPa)

τ (kPa)
20 20
P3
10 10
P2
0 P3 P2 P1 0 P1
-5 -5
20 40 60 80 100 20 40 60 80 100
Tassement (mm) Tassement (mm)
FM, s = 2,5 D
Prof. 12-13 m Prof. 17-18 m
40 40
Pieu isolé Pieu isolé

30 30
P3
P2
τ (kPa)

τ (kPa)

20 20
P3 P1
P2
10 10
P1
0 0
-5 -5
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
Tassement (mm) Tassement (mm)
Prof. 2-3 m Prof. 12-13 m
40 40
pieu central, P1
pieu du coté, P2 Pieu isolé
30 pieu du coin, P3 30
pieu isolé Pieu isolé
τ (kPa)

τ (kPa)

20 20
P3
10 10 P2
P1, P2, P3 P1
0 0
-5 -5
20 40 60 80 100 20 40 60 80 100
Tassement (mm) Tassement (mm)
FM, s =3D
Prof. 12-13 m Prof. 17-18 m
40 40
Pieu isolé Pieu isolé
P3
30 30
P3 P2
τ (kPa)

τ (kPa)

20 20
P2 P1
10 10
P1
0 0
-5 -5
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
Tassement (mm) Tassement (mm)

- 289 -
Annexe

Prof. 2-3 m Prof. 7-8 m


40 40
pieu central, P1
pieu du coté, P2 Pieu isolé
30 pieu du coin, P3 30
pieu isolé Pieu isolé P3
τ (kPa)

τ (kPa)
20 20
P2
P3 P2 P1
10 10
P1
0 0
-5 -5
20 40 60 80 100 20 40 60 80 100
Tassement (mm) Tassement (mm)
FM, s=4D
Prof. 12-13 m Prof. 17-18 m
40 40
Pieu isolé Pieu isolé
P3
30 30
P3 P2
P2 P1
τ (kPa)

τ (kPa)

20 20
P1
10 10 pieu central
pieu coté
pieu coin
0 0 pieu isolé
-5 -5
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
Tassement (mm) Tassement (mm)
Prof. 2-3m Prof. 7-8m
40 40
pieu central, P1
pieu du coté, P2 Pieu isolé
30 30
pieu coin, P3
pieu isolé Pieu isolé
τ (kPa)

τ (kPa)

20 20
P3
P2
10 10
P1
0 0
-5 -5
20 40 60 80 100 20 40 60 80 100
Tassement (mm) Tassement (mm)
FM, s=5D
Prof. 12-13m Prof. 17-18m
40 40
Pieu isolé Pieu isolé
P3 P1
30 30
P3 P2 P1
τ (kPa)

τ (kPa)

20 20
P2
10 10 pieu central, P1
pieu coté, P2
pieu coin, P3
0 0 pieu isolé
-5 -5
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
Tassement (mm) Tassement (mm)

-290-
Annexe

A.13. Modélisation d’un cas remblais sur le sol mou renforcé par des
colonnes ballastées

Remblais : 5m

Sol mou : 10m

Sable dense : 10m

6x4 Colonnes ballastées

- 291 -
Annexe

Sans colonnes

Avec colonnes + sans expansion

-292-
Annexe

Avec colonnes + expansion 10%

Avec colonnes + expansion 20%

- 293 -
Annexe

Avec colonnes + expansion 30%

Les paramètres des sols et ceux-lui de colonnes

-294-

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