Chapitre Bétons Berroug

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LES BETONS

1 INTRODUCTION
1-1 Béton – Mortier - Coulis
Le béton est un terme générique pour désigner l’association de plusieurs matériaux, les
uns constituant la matrice et les autres le liant.
Le béton hydraulique est un mélange de sable, de gravier, de ciment et d’eau. On
parle de mortier lorsque les éléments les plus gros de la matrice sont formés
uniquement par du sable.
Un mortier très fin et très fluide est appelé coulis.

1-2 Pourquoi le béton ?


Le béton possède de très nombreuses qualités qui sont les suivantes :
- c’est un matériau hydraulique, il durcit donc en présence d’eau ; cette propriété lui
permet même d’être utilisé lors de bétonnage sous eau à condition de ne pas être
délavé.
- son pH basique (pH > 12) permet l’association acier–béton; la pâte à base de ciment
passive les armatures.
- il est incombustible et relativement stable au feu.
- il est maniable pendant un temps suffisant pour être mis en œuvre dans des coffrages
de formes complexes.
- sa forte densité apporte une très bonne isolation acoustique (bruits aériens),
- son coût, au alentour de 1000 DH/m3 livré chantier, en fait un matériau de choix.
En contrepartie il a un comportement fragile, rupture soudaine, et une résistance à la
traction quasiment nulle. Mais son association avec l’acier le rend résistant dans les
zones où il est sollicité en traction.

2 PROPRIETES DU BETON FRAIS


2-1 Ouvrabilité
L’ouvrabilité caractérise l’aptitude d’un béton à remplir les coffrages et à enrober
convenablement les armatures.
Le rôle de l’eau est prépondérant pour l’ouvrabilité du béton frais, mais également sur
les propriétés du béton durci :
- l’eau, mélangée au ciment, donne au béton sa maniabilité et sa cohésion,
- l’eau permet l’hydratation du ciment qui apporte au béton sa résistance.

En théorie le ciment Portland n’a besoin que de 25% de son poids en eau pour
s’hydrater, mais cette quantité est très insuffisante pour permettre une bonne mise en
œuvre.

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Le dosage en eau ne peut cependant pas être augmenté au-delà d’une certaine valeur
dans le seul but d’améliorer l’ouvrabilité.

Un excès d’eau a pour conséquences :


- un phénomène de « ressuage », qui est la création à la surface d’une pièce en béton,
d’un film d’eau contenant des grains de ciment (laitance),
- risque de ségrégation des constituants,
- une diminution de la compacité entrainant une baisse de sa résistance,
– une porosité accrue,
– un état de surface défectueux se traduisant notamment par du bullage.
fc [MPa]

fc max

E/C
0,30 0,40 0,50 0,60 0,70
Evolution de la résistance en compression fc
en fonction du rapport E/C

2-1.1 Essai d’affaissement ou « Slump test »


Cet essai normalisé (NF EN 12350-2) est un des plus simples et des plus utilisés, car il
est très facile à mettre en œuvre sur chantier.
La dimension maximale des granulats ne doit pas dépasser 40 mm.

Appareillage
L'appareillage est constitué d'un moule, d’une tige de piquage, d’un portique de
mesure et d’une surface d'appui de l'ensemble.
Le moule, sans fond, de forme tronconique, a les dimensions intérieures suivantes:
-  du cercle de la base supérieure 100 mm ± 2
-  du cercle de la base inférieure 200 mm ± 2
- hauteur.............................................300 mm ± 2
La tige de piquage en acier, de diamètre 16 mm, de longueur 600 mm, a ses extrémités
hémisphériques.
La surface d'appui de l'ensemble est munie d'un système de fixation permettant
d'immobiliser le cône.

Mode opératoire
L’essai consiste à réaliser le remplissage du moule tronconique en trois couches piquées
chacune de 25 coups à l’aide de la tige de piquage. Après arasement de la dernière
couche le béton, on démoule doucement et on mesure l’affaissement (A).

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La figure ci-dessus décrit les grands principes d'un essai
d'affaissement au cône d'Abrams

La norme NF EN 206-1 définit cinq classes d’affaissement :

Consistance des Classes


Affaissement [mm] Tolérances
bétons NF EN 206-1
10 à 40  10 mm Ferme S1
50 à 90  20 mm Plastique S2
100 à 150 Très plastique S3
160 à 210  30 mm Fluide S4
 220 Très fluide S5

2-1.2 Essai Vébé (NF EN 12350-3)


Cet essai permet d’étudier le comportement des bétons fermes.
La dimension maximale des granulats ne doit pas dépasser 63 mm.

Appareillage
L'appareillage est constitué d'un moule identique au cône d’Abrams positionné dans
un récipient cylindrique de diamètre 240 mm, le tout étant solidement fixé à une table
vibrante.

cône d’affaissement

récipient cylindrique

table vibrante

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Mode opératoire
L’essai consiste à remplir le moule de manière tout à fait analogue à l’essai
d’affaissement. Une fois le béton démoulé, on fait pivoter le bras (N) pour amener le
disque transparent (C) au-dessus du béton, on desserre l’écrou (Q) et on abaisse le
disque avec précaution jusqu’à ce qu’il entre en contact avec le point le plus élevé du
béton.
Ensuite on met en marche simultanément la table vibrante et le chronomètre.
On observe à travers le disque transparent (C) le déroulement de l’opération de
« remoulage » du béton.
Dès que la surface inférieure du disque (C) entre complètement en contact avec le
béton, on arrête le chronomètre et la table vibrante.
La durée totale enregistrée représente le temps Vébé.
N

Coulage Démoulage t=0s t = t Vébé


du béton du béton

Déroulement de l’essai Vébé

Consistomètre (machine à essais Vébé)

La norme NF EN 206-1 définit cinq classes Vébé :

Vébé [s] Tolérances Classes NF EN 206-1


 31 V0
de 30 à 21 3s V1
de 20 à 11 V2
de 10 à 6 2s V3
de 5 à 3 1s V4

2-1.3 Essai d’étalement (NF EN 12350-5)


L’essai d’étalement permet de mesurer des variations de la consistance de béton fluide
correspondant à des valeurs d’étalement comprises entre 340 mm et 600 mm.
Cet essai n’est pas applicable aux bétons auto-plaçant ou aux bétons dont la dimension
maximale du plus gros granulat est supérieure à 63 mm.

Appareillage

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L'appareillage est constitué d'un moule, d’une table à chocs, une tige de piquage, d’une
règle de 700 mm minimum.
Le moule, sans fond, de forme tronconique, a les dimensions intérieures suivantes:
-  du cercle de la base supérieure 130 mm ± 2
-  du cercle de la base inférieure 200 mm ± 2
- hauteur.............................................200 mm ± 2

La table d’étalement, destinée à recevoir le béton est reliée par des charnières à une
base rigide sur laquelle elle peut tomber d’une hauteur fixe.

plaque mobile

course limitée
à 40 mm
butée charnières

base rigide

Mode opératoire
L’essai consiste à réaliser le remplissage du moule tronconique, en deux couches
piquées chacune de 10 coups à l’aide de la tige de piquage. Après arasement de la
seconde couche le béton, on démoule doucement.
Le plateau est ensuite soulevé de 40 mm par son coté opposé à l’articulation et relâché
en chute libre 15 fois de suite (cycle de 1 à 3s).
On mesure le diamètre moyen de la galette ainsi obtenue.

F=(d1 + d2)/2

d1

d2

Essai d’étalement (source : Centre d’Etudes


Technique de l’Equipement CETE)

La norme NF EN 206-1 définit six classes d’étalement :

Etalement [mm] Tolérances Classes NF EN 206-1


 340 F1
de 350 à 410 F2
de 420 à 480 F3
 30 mm
de 490 à 550 F4
de 560 à 620 F5
 630 F6

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2-2 Vibration du béton
2-2.1 Rôles de la vibration
La vibration appliquée au béton a plusieurs fonctions :
- permet de remplir plus facilement le moule,
- fait circuler le béton autour des armatures qui sont ainsi bien enrobées,
- augmente la compacité de la matrice cimentaire, l’air est évacuée.

Par voie de conséquence, il est possible de faire des bétons avec un taux d’eau de
gâchage plus faible, ce qui a pour effet :
- de diminuer leur porosité,
- d’améliorer l’adhérence acier –béton,
- d’accroître leurs caractéristiques mécaniques et leur durabilité,
- d’améliorer leur aspect de surface par diminution du bullage.

2-2.2 Principe d’action de la vibration


Soumis à la vibration, les différents grains constituant le béton sont mis en mouvement
alternatif rapide et de faible amplitude. Les forces de frottement entre grains diminuent
et la baisse de la viscosité facilite l’écoulement du béton.
Sous l’effet des forces dues à la pesanteur, les grains tendent alors à adopter une
disposition plus compacte, les grains les plus fins s’insérant entre les plus gros.

zone de laitance
aiguille vibrante

béton en cours
de serrage
béton non
serré béton serré

rayon d’action de l’aiguille

Zones de serrage du béton avec une aiguille vibrante

2-2.3 Matériels de vibration


Les matériels de vibration se répartissent en deux catégories principales :
• Les vibrateurs internes
Ces vibreurs, appelés aiguilles vibrantes, sont constitués par un tube métallique dans
lequel la rotation d’une masselotte excentrée produit la vibration.
Le choix d’un vibreur est fonction :
- de la quantité de béton à mettre en œuvre,
- de la dimension des granulats,

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- de la densité du ferraillage.

Aiguilles vibrantes de
différents diamètres (de 25 à 70
mm)

• Les vibrateurs externes


- Les vibreurs peuvent être fixés sur les coffrages directement ou équiper une table
vibrante supportant un moule.
La vibration externe est couramment utilisée en usine de préfabrication.

Table vibrante
Vibreur fixé au coffrage

La durée de vibration doit être adaptée à l’ouvrabilité du béton fabriquée. Certains


indices permettent d’apprécier le moment requis pour arrêter la vibration :
- le béton cesse de se tasser,
- le dégagement de bulles d’air s’arrête,
- la laitance apparaît en surface.
Un excès de vibration favorise le ressuage et la ségrégation.

2-3 Ressuage
Le ressuage correspond à l’apparition d'une mince pellicule d'eau+ciment à la surface
du béton avec un tassement vers le bas du squelette granulaire.

eau claire

Etat initial Etat final

Phénomène de ressuage du béton

Les conséquences du ressuage sont plutôt négatives :

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- Le mouvement ascensionnel de l'eau peut être bloqué par des obstacles tels que les
armatures. Dans ce cas, on pourra avoir une diminution de la qualité de l'interface
acier–béton conduisant à une adhérence moins bonne des armatures et à un risque de
corrosion accru.
- La hauteur de l’ouvrage se trouve légèrement diminuée.
- Des défauts de parement apparaissent.
Le ressuage peut résulter :
- d’un manque d’éléments fins dans le sable ou d’un dosage en ciment insuffisant,
- d'un dosage en eau excessif,
- d’un mauvais dosage en adjuvant,
- d'un excès de vibration,
- d’un temps de prise trop long.

2-4 Ségrégation du béton


La ségrégation se caractérise par un mouvement relatif des grains entre eux. On
constate que les gros granulats ont tendance à aller vers le bas. Cette perte
d'homogénéité peut avoir plusieurs conséquences :
- la résistance mécanique diffère d’un endroit à l’autre de l’ouvrage,
- l’esthétique des parements peut être affectée avec la présence de « nid d’abeilles »,

Nid d’abeilles sur le


parement d’un
ouvrage

Pour éviter la ségrégation il est nécessaire :


- de malaxer le béton pendant son transport,
- de limiter, lors du bétonnage, la hauteur de chute du béton,
- d’avoir une formulation adaptée à l’ouvrage, dimension du plus gros granulat,
quantité de fines, dosage en ciment, présence ou non d’adjuvant…
- de vibrer convenablement l’ouvrage.

2-5 Teneur en air (NF EN 12350-7)


Cet essai permet de contrôler la teneur en air (air occlus) d’un béton, présente
naturellement ou ajoutée par l’emploi d’un adjuvant entraineur d’air.

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pompe
à air

Appareillage pour mesure de la teneur en air d’un béton

3 PROPRIETES DU BETON DURCI


3-1 Résistance en compression (NF EN 12390)
La résistance en compression du béton est mesurée sur des éprouvettes cylindriques ou
prismatiques âgées de 28 jours.
On peut en effet estimer qu’à cette date le béton a acquis environ 85% de sa résistance.
C’est une grandeur fondamentale pour un ingénieur chargé de dimensionner une
structure.

Rc jour
Rc 
100%
Rc28
80% Rc 
60%

40%
20%
Jours
0 7 14 21 28
Evolution de la résistance en compression du béton en
fonction de son âge.(Rc désigne la résistance à long terme)

• Confection des éprouvettes de béton


Les essais de compression sont réalisés sur des éprouvettes dont les dimensions sont
définies par la norme EN 12390-1.
En France on utilise principalement des éprouvettes cylindriques d’élancement 2
(rapport hauteur/largeur) alors qu’en Allemagne les essais sont pratiqués sur des
cubes.

Dimensions des éprouvettes cylindriques normalisées

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Eprouvettes cylindriques
Dimensions [mm] Section normale
Appellation Dmax des granulats
Diamètre Hauteur [cm2]
16 x 32 159,6 320 200  40 mm
11 x 22 112,8 220 100  22,4 mm

Dimensions des éprouvettes cubiques normalisées


Eprouvettes cubiques
Dimensions [mm] Section normale
Appellation Dmax des granulats
Diamètre Hauteur [cm2]
15 x 15 150 150 225  40 mm
10 x 10 100 100 100  22,4 mm

La mise en œuvre et la conservation des éprouvettes doivent être conformes à la norme


EN 12390-2.
Le serrage du béton, obtenu par vibration ou piquage du béton, est choisi en fonction
de son l’affaissement au cône et du rapport E/C.
Après confection et avant démoulage :
Les éprouvettes sont conservées à une température de 20°C  5°C.
Après démoulage :
Elles sont puis stockées dans l’eau à une température de 20°C  2°C ou dans une
chambre humide donc l’hygrométrie relative est supérieure à 95%.

• Essai de compression (NF EN 12390-3)


L’essai consiste à solliciter les éprouvettes en compression simple jusqu’à la rupture du
béton.
Les éprouvettes cylindriques doivent avoir leurs extrémités rectifiés ou surfacées de
sortes que les faces sollicitées soient planes et orthogonales à leur axe.
Pour les éprouvettes cubiques il suffit de les tourner d’un quart de tour par rapport au
coulage.
La résistance en compression, fc,cyl , est exprimée en MPa à 0,1 MPa près et a pour
expression :
F
fc,cyl = avec F : charge maximale provoquant la rupture,
Ac
Ac : aire de la section normale de l’éprouvette.
Ordres de grandeur de fc,cyl :
- Bétons courants : 20 à 50 MPa
- Bétons hautes performances (BHP) : 50 à 100 MPa
- Bétons très hautes performances (BTHP) > 100 MPa

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• Faciès de rupture
Pour des résistances supérieures à 60 MPa la rupture peut être brutale, dans les autres
cas l’éprouvette rompt par affaissement sur elle-même. On distingue au départ de fines
fissures verticales avant qu’apparaissent deux cônes de béton aux extrémités.

Faciès de rupture d’une éprouvette sollicitée en compression simple

Interprétation :
La pression exercée par les plateaux de la presse à la jonction avec l’éprouvette gêne les
déformations transversales dans cette zone. Dans la partie centrale, l’expansion radiale
est libre de se produire, développant ainsi des contraintes de traction amenant la
rupture.

• Résistance caractéristique fck


Les résultats des essais de résistance présentent une certaine dispersion qui dépend de
la régularité des moyens de fabrication.
Pour tenir compte de cette dispersion, la résistance du béton n’est pas exprimée à partir
de la résistance moyenne des essais (fcm).

Nombre
d’essais dispersion faible :
fabrication contrôlée,
production régulière

dispersion importante :
fabrication mal contrôlée,
production irrégulière

fcm1 fcm2 Résistance

Valeur fck = Valeur garantie

Diagramme montrant la dispersion deux bétons fabriqués


dans des lieux de production différents.

La résistance à la compression d’un béton est exprimée par sa résistance


caractéristique fck.
Cette valeur fck est définie comme la valeur de la résistance en dessous de laquelle on
peut s’attendre à rencontrer au plus 5% de l’ensemble des résultats d’essais de
résistance.
On appelle fractile inférieur, l’ensemble des valeurs situé en dessous de fck.

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Nombre
d’essais

5% des
essais
Courbe de GAUSS représentant la dispersion d’une fabrication :
le fractile inférieur est limité à 5%.

fck fcm Résistance

• Classes de résistance (EN 206-1)


La norme EN 206-1 classe les bétons lourds en fonction de leur résistance
caractéristique exigée à 28 jours. Le tableau suivant donne la correspondance entre les
valeurs obtenues sur cylindre ou sur cube.

Classe Fck, cyl Fck, cub


[MPa] [MPa]
C 8/10 8 10
C 12/15 12 15
C 16/22 16 22
C 20/25 20 25
C 25/30 25 30
C 30/37 30 37
C 35/45 35 45
C 40/50 40 50
C 45/55 45 55
C 50/60 50 60
C 55/67 55 67
C 60/75 60 75
C 70/85 70 85
C 80/95 80 95
C 90/105 90 105
C 100/115 100 115

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3-2 Résistance en flexion (NF EN 12390-5)
L’essai est réalisé sur une éprouvette prismatique de section 100 x 100 mm2 et de
longueur 400 mm.
P

Dispositif
de flexion

10 cm 10 cm 10 cm

La résistance en flexion, fcf, est exprimée en MPa à 0,1 MPa près et a pour expression :
3xP avec P : charge maximale en [N]
fcf =
10000

3-3 Résistance en traction (NF EN 12390-6)


On utilise pour cet essai une éprouvette 16 x 32 non rectifiée. Celle-ci est placée à plat
sur le plateau d'une presse de compression. Lors de l'augmentation de l'effort,
sollicitant les deux génératrices de l'éprouvette, une contrainte de traction se développe
dans un plan diamétral vertical. Le contact entre les plateaux et l’éprouvette se fait par
l’intermédiaire de deux bandes de contreplaqué chargées de répartir uniformément les
efforts.
La force (Q) est appliquée sur l’éprouvette à une vitesse de chargement constante de
0,04 MPa/s à 0,06 MPa/s.

Q Q

Q Q
Essai de traction par fendage : la rupture est diamétrale

Essai de traction
par fendage

La résistance en traction fct, est exprimée en MPa à 0,1 MPa près et a pour expression :
2xQ avec Q : charge maximale en [N],
fct =
xLxd L : longueur en [mm], de la ligne de contact de l’éprouvette,
d : diamètre en [mm].de l’éprouvette.

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3-4 Essais non destructifs
Dans le cas ou l’on souhaite connaitre la résistance du béton d’un ouvrage déjà réalisé
alors que nous ne sommes pas en possession d’éprouvette, nous avons deux
possibilités :
- réaliser un carottage sur l’ouvrage,
- utiliser des essais non destructifs in situ.
Les méthodes non destructives sont basées sur le fait que certaines propriétés
physiques du béton (dureté superficielle, transmission des ultrasons) peuvent être
reliées à sa résistance et peuvent être mesurées sans endommager l’ouvrage.

• Essai sclérométrique (EN 12504-2)


Si on laisse tomber une bille métallique sur la surface d'un matériau, on crée une
énergie d'impact dont une partie entraîne le rebondissement de la bille.
Pour un béton, la hauteur de rebondissement sera d'autant plus grande que celui-ci est
plus résistant et inversement.
Le scléromètre est composé d’une masselotte qui est projetée par un ressort sur un tube
tige en contact avec la surface du béton. La hauteur du rebond est lue sur une échelle
graduée et permet de définir un « indice sclérométrique ».
Un diagramme de conversion permet d’en déduire la résistance du béton.

C’est une méthode simple à mettre en œuvre, mais les résultats fournis sont peu précis,
les résistances sont estimées à 20% près.

Diagramme de conversion donnant la résistance fc,cub


en fonction de l’indice sclérométrique.

• Auscultation sonique (EN 12504-4)


Cette méthode consiste à mesurer la vitesse de propagation d'une onde ultrasonique
dans le béton. La vitesse est d’autant plus élevée que le béton a un module d’élasticité
plus important et donc une résistance plus importante.

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Le matériel est composé d’un générateur d’impulsions équipé d’un émetteur, d’un
récepteur et d’un dispositif d’acquisition mesurant l’intervalle de temps qui s’écoule
entre le départ et le retour de l’onde.
Dans la pratique, on l'utilise plutôt pour :
- apprécier l'homogénéité d'un béton,
- localiser un défaut éventuel et en évaluer la taille (interface entre des matériaux de
caractéristiques différentes, fissure et profondeur de celle-ci...).

3-5 Loi de comportement


L’essai consiste à équiper une éprouvette d’un extensomètre et à enregistrer les
déformations lorsque celle-ci est sollicitée par une charge P croissante à vitesse de
déformation constante.
La courbe représentative de la déformation relative du béton (=l/l) en fonction de la
contrainte (c=P/Ac) est nommée loi de comportement du béton ou courbe contrainte–
déformation.
P

l ε=Δl/l

P
Eprouvette 16 x 32 équipée d’un extensomètre et d’une chaine
d’acquisition de mesures.

• Module d’élasticité
c
Courbe contrainte -déformation

fc

0,6.fc

Ecm

c 2 3,5

Cette courbe est croissante jusqu’à la valeur maximale de la contrainte notée (fc) pour
laquelle  est de l’ordre de 2%0
Pour les petites déformations, le béton a un comportement élastique linéaire.
La courbe peut être assimilée à une droite.
Il est alors possible de définir un coefficient moyen de proportionnalité noté Ecm :

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0,6 f c
Ecm =
c

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• Coefficient de Poisson
Sous l’effet d’un chargement de compression, l’éprouvette se raccourcit, mais dans le
même temps on observe une déformation transversale qui tend à faire augmenter son
diamètre.
Le coefficient de poisson est le rapport entre la déformation relative longitudinale et sa
déformation relative transversale.
l / l
Pour une éprouvette de longueur l et de diamètre d, il a pour valeur :  =
d / d

3-6 Fluage du béton


Définition : le fluage est une déformation plastique lente d’un matériau sous l’effet d’une charge
de longue durée.
Lorsque le béton est soumis à l’action d’une charge de longue durée, il se comporte
comme un matériau visco-elastique .
La déformation instantanée qu’il subit au moment de l’application de la charge est
suivie d’une déformation lente ou différée qui se stabilise après quelques années. C’est
ce que l’on appelle le fluage.
Après suppression de la charge, il subsiste une déformation résiduelle permanente.
 Chargement de longue durée Déchargement

Retour élastique
Fluage

Retour de fluage
Déformation
instantanée

Déformation permanente

Temps
Diagramme de fluage du béton

Le fluage augmente quand :


- augmente le dosage en ciment, le rapport E/C,
- augmente la résistance du béton,
- diminue l’âge au moment du chargement
- diminue l’hygrométrie du milieu ambiant…
Il convient toujours d’attendre une maturation suffisante du béton avant de le mettre
en charge.

3-7 Dilatation thermique


Le coefficient de dilatation thermique est en moyenne de  = 10-5 K-1.
l = l .  (TA – TB)

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4 DURABILITE DES BETONS – EN 206-1
4-1 Attaques chimiques du béton
• Corrosion des armatures dans le béton
Dans les conditions normales, les armatures enrobées d’un béton compact et non
fissuré sont protégées naturellement des risques de corrosion.
L’hydratation du ciment produit une solution interstitielle basique de pH élevé de
l’ordre de 12 à 13. Les armatures sont protégées tant qu’elles se trouvent dans un
milieu présentant un pH compris entre 9 et 13.
Cependant deux phénomènes peuvent dans certaines conditions détruire cette
protection et initier la corrosion des armatures en acier :
- la carbonatation du béton d’enrobage,
- la pénétration des ions chlorures jusqu’au niveau des armatures.
Dans la grande majorité des cas le phénomène est du :
- à une épaisseur d’enrobage trop mince,
- à un béton d’enrobage trop poreux, pas assez résistant.

• Carbonatation
Lorsque le gaz carbonique contenu dans l’air se combine avec les bases alcalines
contenues dans le béton, du carbonate de calcium CaCO3 apparait selon la réaction :
Ca (OH)2 + CO2 + H2O → CaCO3 + 2H2O
Le milieu basique (pH 12 à 13) se trouve progressivement modifié par la neutralisation
de l’alcalinité du ciment pour atteindre un pH de l’ordre de 9, n’assurant plus la
protection des armatures et entraînant une dépassivation de l’acier.

Ces risques de carbonatation sont faibles lorsque :


- l’hygrométrie du béton est inférieure à 60%,
- la porosité du béton d’enrobage est réduite.

• Action des ions chlorures


L’action des chlorures est spécifique à certains environnements dans lesquels peut se
trouver le béton comme les ouvrages soumis aux sels de déverglaçage ou situés en site
maritime (zone de marnage, surfaces soumises aux embruns)
Les chlorures ont une action corrosive sur les armatures, leur vitesse de pénétration
dépend aussi de la porosité du béton.

Le développement de la corrosion des aciers peut provoquer par gonflement une


poussée sur le béton d’enrobage (les oxydes de fer étant plus volumineux que l’acier).
Les bétons attaqués font apparaître :
- des éclatements localisés, des épaufrures,
- des formations de fissures,
- des apparitions en surface de traces de rouille et éventuellement mise à nu des
armatures…

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• Action des eaux agressives
Les eaux acides peuvent réagir avec les hydrates du béton et altérer ainsi la matrice
cimentaire.
En fonction de la nature des éléments chimiques qui pénètrent dans le matériau, il peut
en résulter des réactions chimiques de dissolution/précipitation et donc une lixiviation
progressive des hydrates.
Les eaux pures ou très peu chargées ont un grand pouvoir de dissolution, elles peuvent
dissoudre les constituants calciques du béton.

4-2 Notion de durabilité - NF EN 206-1


La durabilité d’un ouvrage caractérise sa capacité à conserver les fonctions d’usage
pour lesquelles il a été conçu (fonctionnement structurel, sécurité, confort des usagers)
et à maintenir son niveau de fiabilité et son aspect esthétique dans son environnement,
avec des frais de maintenance et d’entretien aussi réduits que possible.
Pour assurer la durabilité d’un ouvrage, la norme :
- impose de prendre en compte les conditions d’exposition au milieu ambiant,
- fixe des caractéristiques minimums au béton fabriqué.
La norme NF EN 206-1 est applicable aux bétons de structure fabriqués :
- en usine (béton prêt à l’emploi),
- sur chantier,
- dans les entreprises réalisant des éléments préfabriqués.
Les bétons de remplissage, de calage, de propreté, de tranchée, réfractaires, de mousse
sont couverts par d’autres normes européennes.

Bétons de structure

BPE CHANTIER PRÉFABRIQUÉ

4-3 Classes d’exposition


La norme NF EN 206-1 définit 18 classes d'exposition regroupées par risque de
corrosion (XC, XD, XS) et d'attaques (XF, XA) dépendant des actions et conditions
environnementales auxquelles le béton est soumis.

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•Classes d’exposition COURANTES

Classes d’exposition Description de l’environnement

X0 O = Zéro agression X0 - Béton non armé et sans pièce métallique noyée,


toutes expositions sauf en cas de gel/dégel, d’abrasion
et d’attaque chimique.
- Béton armé ou avec des pièces métalliques noyées :
très sec .
Exemple :
Mur de refend pouvant être réalisé en parpaings mais
coulé en place parce que rentrant dans une rotation de
coffrage

XC C = Carbonatation XC 1 - Sec ou humide en permanence


Exemple :
Béton à l’intérieur de bâtiments où le taux d’humidité
est très faible.
Béton submergé en permanence dans de l’eau.

XC 2 - Humide, rarement sec.


Exemple :
Surfaces de béton soumises au contact à long terme de
l’eau (Un grand nombre de fondations)

XC 3 - Humidité modérée.
Exemple :
Béton à l’intérieur de bâtiments où le taux d’humidité
est moyen ou élevé.
Béton extérieur abrité de la pluie.

XC 4 - Alternativement humide et sec.


Exemple :
Surfaces de béton soumises au contact de l’eau, mais
n’entrant pas dans la classe d’exposition XC2.

XF F = Froid XF1 - Saturation modérée en eau, sans agent de


déverglaçage (gel faible ou modéré).
Exemple :
Surfaces verticales de béton exposées à la pluie et au gel.

XF 2 - Saturation modérée en eau, avec agent de


déverglaçage (gel faible ou modéré).
Exemple :
Surfaces verticales de béton des ouvrages routiers.

XF 3 - Forte saturation en eau, sans agent de déverglaçage


(gel sévère).
Exemple :
Surfaces horizontales de béton exposées à la pluie et au
gel..

XF 4 - Forte saturation en eau, avec agent de déverglaçage


(gel sévère).
Exemple : Routes…

Cours Matériaux de construction IC BTP - FSSM BERROUG FATIHA - 20 -


• Classe d’exposition PARTICULIÈRES

Classes d’exposition Description de l’environnement


Corrosion induite par les chlorures présents dans l’eau de mer.
XS S= Sels marins
- Air véhiculant du sel marin, pas de contact direct avec
XS 1
l’eau de mer.
Exemple :
Structures sur ou à proximité d’une côte.
- Élément de structure marine, immergé en permanence.
XS 2
Exemple :
Eléments de structures marines.
- Zone de marnage.
XS 3
- Zones soumises à des projections ou à des embruns.
Exemple :
Eléments de structures marines.
Corrosion induite par les chlorures ayant une origine autre
XD D = Sels divers
que marine.
- Humidité modérée
XD 1
Exemples :
Surfaces de bétons exposées à des chlorures transportés par
voie aérienne.
- Humide, rarement sec (Chlorures non marins).
XD 2
Exemples :
Piscines.
Béton exposé à des eaux industrielles contenant des chlorures.
- Alternance d’humidité et de séchage.
XD 3
Exemple :
Eléments de ponts exposés à des projections contenant des
chlorures.
Dalles de parc de stationnement de véhicules.

XA A = Attaques Attaques chimiques des eaux de surfaces et souterraines


chimiques Caractéristique
Chimique XA1 XA2 XA3

S042- en mg/l 200  SO42- 600 600 < SO42- 3000 3000 < SO42-  6000

pH 5,5  pH  6,5 4,5  pH < 5,5 4  pH < 4,5

CO2 agressif 15  CO2  40 40 < CO2  100 CO2 > 100


en mg/l jusqu’à saturation

NH4+ en mg/l 15  NH4+  30 30 < NH4+  60 60 < NH4+  100

Mg2+ en mg/l 300  Mg2+  1000 1000 < Mg2+  3000 Mg2+ > 3000
jusqu’à saturation

Attaques chimiques des sols


Caractéristique
Chimique XA1 XA2 XA3
S042- en 2000  SO42- 3000 3000  SO42- 12000 12000  SO42- 24000
mg/kg
Acidité > 200 Baumann Gully N’est pas rencontré dans la pratique
ml/kg

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4-4 Exigences liées au dosage
La résistance du béton aux diverses conditions environnementales auxquelles il est soumis pendant la
durée de service prévue impose le respect :
– du rapport maximal eau/ciment,
– d’un dosage minimal en ciment,
– d’une teneur minimale en air du béton pour résister au gel-dégel,
– d’un dosage maximum en additions,
- de la nature du ciment à employer.

Le « Fascicule 65 du Cahier des Clauses Techniques Générales des marchés publics de travaux Exécution des
ouvrages en béton armé ou précontraint » par l’arrêté du 6 mars 2008 impose des spécifications
complémentaires (dispositions non citées dans la suite de ce cours).

Expositions courantes

Classe d’exposition X0 XC1, XC2 XF1, XC3, XC4, XF2 XF3 XF4
XD1
Eeff/liant équivalent
maxi
_ 0,65 0,60 0,55 0,55 0,45

Liant éq. mini 150 260 280 300 315 340

Air mini _ _ _ 4 4 4

Additions maxi 0,30 0,30 0,30 0,30 0,30 0,30

Nature ciment _ _ _ _ _ _

Expositions particulières

MARINS CHLORES CHIMIQUES


Classe d’exposition XS2, XS1 XS3 XD2 XD3 XA1 XA2 XA3
Eeff/liant équivalent
maxi
0,55 0,50 0,55 0,50 0,55 0,50 0,45

Liant éq. mini 330 350 330 350 330 350 385

Air mini _ _ _ _ _ _ _

Additions maxi Ex:


Cendres volantes
0,15 0,15 0,15 0,15 0,30 0,15 0,00

Nature ciment PM PM _ _ _ _ _

Dans ces tableaux, Eeff désigne la différence entre l’eau totale contenue dans le béton frais et l’eau
absorbable par les granulats (coefficient d’absorption déterminé selon la NF EN 1097-6).
L’eau totale est égale à l’eau d’apport plus l’eau déjà contenue dans et à la surface des granulats, plus
l’eau des adjuvants et des additions utilisées sous forme de suspension.
Les valeurs de liant éq mini sont définies pour Dmax = 20 mm. La quantité de liant équivalent à ajouter (+)
ou à déduire (-) en pourcentage de la valeur indiquée, en fonction de la dimension nominale supérieure
du plus gros granulat, exprimée en millimètre est D  12,5 :+ 10 % ; D =14 : + 7,5 % ; D = 16 : + 5 % ; D =
22,4 : - 2,5 % ; D = 25 : - 5% ; D  31,5 : - 10 %.

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4-5 Exigences liées à la résistance
Pour chaque classe d’exposition la norme NF EN 206-1 définit une résistance caractéristique fck28
minimale.

Expositions courantes

Classe d’exposition X0 XC1, XC2 XF1, XC3, XC4, XF2 XF3 XF4
XD1
Résistance mini [MPa] _ C20/25 C25/30 C25/30 C30/37 C30/37

Expositions particulières

MARINS CHLORES CHIMIQUES


Classe d’exposition XS2, XS1 XS3 XD2 XD3 XA1 XA2 XA3
Résistance mini [MPa] C30/37 C35/45 C30/37 C35/45 C30/37 C35/45 C40/50

4-6 Exigences liées à la teneur en chlorures

La norme NF EN 206-1 définit les teneurs maximales en ions chlorure du béton à respecter en fonction de
son type d’utilisation.
La teneur maximale en ions chlorure est définie en pourcentage de la masse du ciment, elle concerne la
somme des chlorures de tous les constituants.

Classe de chlorures Utilisation du béton

Béton ne contenant ni armatures en acier


Cl 1,0
ni pièces métalliques noyées
Béton contenant des armatures en acier ou
Cl 0,65 des pièces métalliques noyées et formulées
avec un ciment de type CEM III
Béton contenant des armatures en acier ou
Cl 0,40
des pièces métalliques noyées
Béton contenant des armatures
Cl 0,20
de précontrainte en acier

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4.7 Désignation des bétons
• Bétons à propriétés spécifiées (BPS)
Béton pour lequel les propriétés requises sont spécifiées par le prescripteur au producteur.
Les BPS sont caractérisés par :
- leur classe de résistance à la compression,
- leur classe d’exposition,
- leur granularité,
- leur classe de consistance,
- leur classe de teneur en chlorures.
Le producteur conserve l’initiative de la composition dans les limites fixées par la norme.
Exemple :
BPS NF EN 206–1 C 30/37 XF1 Dmax 20 S3 CL 0,40
BPS de résistance fck = 30/37 MPa, environnement humide avec gel modéré sans sel de déverglaçage, D
= 20 mm, consistance très plastique, teneur maxi en chlorures de tous des constituants  0,4 % de la
masse de Léq.

• Bétons à composition prescrite (BCP).


Béton pour lequel la composition et les constituants à utiliser sont spécifiés par le prescripteur au
producteur. Le producteur est responsable de fournir un béton respectant cette composition. Les
contrôles sur les performances atteintes ne sont pas de sa responsabilité.
La responsabilité du prescripteur est de réaliser une étude de formulation et d’établir la composition
détaillée du béton qu’il doit fournir au producteur.
Exemple :
Un prescripteur a la possibilité d’imposer un dosage en ciment.
Le béton commandé n’est plus désigné par sa classe de résistance.

• Bétons à composition prescrite dans la norme


Béton dont la composition est définie dans une norme applicable là où le béton est utilisé.
Le prescripteur a la responsabilité dans ce cas de sélectionner, dans la norme, la composition appropriée
à l’ouvrage.

• Fabrication certifiée.
Généralement la production d’une centrale à béton est contrôlée de manière rigoureuse par un
organisme indépendant du producteur et permet d’obtenir un label de qualité.
On parle alors de béton de marque NF-BPE (Béton Prêt à l’Emploi) ou béton certifié.

5 FORMULATION D’UN BETON COURANT


5-1 Objectifs d’une formulation
Les performances à atteindre lors de la formulation d’un béton courant sont :
- obtenir un matériau à l’état frais permettant une bonne mise en œuvre (ouvrabilité)
- obtenir un matériau durci, possédant la résistance mécanique souhaitée, un aspect de surface conforme
aux exigences et une bonne durabilité.
La formulation du béton doit permettre de respecter ces exigences au moindre coût.

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5-2 Paramètres influant sur la résistance
Les méthodes de composition sont nombreuses (Feret, Bolomey, Faury, Abrams, Valette, Joisel, Dreux,
Baron…).
Même s’il reste beaucoup d’empirisme, toutes reposent sur les mêmes principes.
DREUX a montré que la résistance en compression du béton pouvait s’écrire :
f ck , cyl 28 = G. 'c  C − 0,5 
E 

f ck ,cyl 28 valeur de la résistance visée du béton,


:
’c : classe vraie du ciment (résistance réelle du ciment); à
défaut, on pourra utiliser la valeur moyenne de la
résistance nominale du ciment,
C : dosage en ciment en kg par mètre cube de béton en
œuvre [kg],
E : dosage en eau totale par mètre cube de béton en œuvre
[kg],
G : coefficient granulaire dépendant de la dimension et de la
nature minéralogique (adhérence).

On augmente donc la résistance du béton :


- en réduisant la quantité d’eau,
- en augmentant la quantité de ciment,
- en choisissant un ciment de classe élevée,
- en utilisant des granulats de bonne qualité.
5-3 Hypothèses de départ
• Résistance du béton
Le dimensionnement d’une structure impose à l’ingénieur béton du BET (Bureau d’Etudes Techniques)
de fixer au départ, comme hypothèses de calculs, les caractéristiques mécaniques des matériaux utilisées
lors du projet.
- fck,cyl 28 pour béton,
- fe pour l’acier.
Pour satisfaire aux contrôles de résistance, la résistance moyenne f ck ,cyl 28 à viser doit être notablement
supérieure à la résistance caractéristique en compression à 28 jours fck,cyl 28.
Pour tenir compte de la dispersion probable des résultats d’essais, la valeur de résistance à viser sera
obtenue par la relation suivante :
f ck , cyl 28  f ck , cyl 28 + x%. f ck , cyl 28

La valeur X% est fonction du type de contrôle effectué sur la fabrication (béton de centrale certifiée,
béton de chantier…)

• Affaissement au cône d’Abrams


L’affaissement est choisi en fonction du type d’ouvrage à bétonner, de la dimension des coffrages et de la
densité du ferraillage.
Affaissement en fonction du type de chantier
A Consistance Classes Usages
[mm] des bétons NF EN 206-1 fréquents
Bétons extrudés
10 à 40 Ferme S1
Bétons de V R D.
Ouvrages d’art
50 à 90 Plastique S2
Bétons de masse
100 à 150 Très plastique S3 Ouvrages courants

160 à 210 Fluide S4


Dalles et voiles
minces
 220 Très fluide S5

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• Caractéristiques du ciment
Les caractéristiques du ciment sont connues par sa fiche d’identification du ciment délivrée par la
cimenterie.

• Qualité des granulats


Les granulats proviennent généralement de la carrière la plus proche, le coefficient granulaire est à
choisir dans le tableau ci-dessous.
Valeurs approximatives du coefficient granulaire G.
Ces valeurs supposent que le serrage du béton sera effectué dans de bonnes conditions (par vibration en principe)

Dimension D des granulats


Qualité des granulats Fins Moyens Gros
(D16 mm) (20D40 mm) (D63 mm)

Excellente 0,55 0,60 0,65

Bonne, courante 0,45 0,50 0,55

Passable 0,35 0,40 0,45

La dimension D du plus gros granulat devra être conforme aux règles de bétonnage correct (Eurocode 2-
NF EN 1992).

5-4 Dosage en ciment et en eau


La méthode suivante dite « Dreux – Gorisse » nous fournit un moyen simple pour déterminer les
proportions des différents constituants du béton.

• Détermination de C
La formule de Dreux ci-dessous, nous permet de calculer de rapport C/E et de déterminer par la suite, à
l’aide d’un abaque, la quantité de ciment nécessaire.

f ck , cyl 28 = G. 'c  C − 0,5 


E 

f ck ,cyl 28 valeur de la résistance visée du béton,


:
’c : classe vraie du ciment (résistance réelle du ciment); à
défaut, on pourra utiliser la valeur moyenne de la
résistance nominale du ciment,
C : dosage en ciment en kg par mètre cube de béton en
œuvre [kg],
E : dosage en eau totale par mètre cube de béton en œuvre
[kg],
G : coefficient granulaire dépendant de la dimension et de la
nature minéralogique (adhérence).

Abaque de Dreux : Courbe donnant C


connaissant C/E et A (affaissement)

Cours Matériaux de construction IC BTP - FSSM BERROUG FATIHA - 26 -


• Détermination de E
Les valeurs de C/E et de C, calculées ci-dessus, permettent la détermination de E = C/(C/E).
La méthode de Dreux repose sur formulation dont la dimension Dmax des granulats est voisine de 20
mm.
Pour une valeur de Dmax inférieure à 20 mm, la surface spécifique des granulats augmente et, à plasticité
égale, il faut majorer le dosage en eau pour tenir compte de l’eau captée par les granulats. On procédera
à une correction inverse lorsque Dmax sera supérieure à 20 mm.
Le tableau suivant donne une approximation convenable de la correction à effectuer.
Correction en % sur le dosage en eau en fonction de la
dimension maximale D des granulats (si D  20 mm)
Dmax des
4 8 12,5 20 31,5 50 80
granulats
Correction sur E [%] +15 +9 +4 0 -4 -8 -12

Après correction de E, le dosage en C est également modifié pour conserver la valeur de C/E de départ
(on travaille à C/E constant).
Les exigences de la norme EN 206-1 sont ensuite contrôlées (Cmin et E/Cmax).

5-5 Composition granulaire


5-5.1 Notion d’empilement granulaire
L’étude d’un béton binaire (2 granulats) permet de comprendre l’influence du sable (S) et du gravier (G)
vis-à-vis des propriétés recherchées, aussi bien sur béton frais que sur béton durci .
• Etude de la maniabilité

Maniabilimètre LCPC : temps d’écoulement


d’un béton en fonction du rapport S/G

D’après la courbe ci-dessus, la maniabilité est optimale pour un rapport S/G égal à 0,75.
D’où S =43% et G= 57%

• Etude de résistance
fc [MPa]

A : béton ferme (A = 1 cm)


B : béton plastique (A = 5 cm)
C : béton mou (A =10 cm)

Résistance en compression du béton en


fonction du rapport G/S

Cours Matériaux de construction IC BTP - FSSM BERROUG FATIHA - 27 -


Les trois courbes ci-dessus montrent que la résistance est optimale pour des valeurs de G/S situées entre
2,6 et 2,8.
Pour G/S = 2,7 : S = 27% et G 73%

• Conclusion

Rapport G/S élevé Mélange équilibré en sable


et gravier

Un mélange avec un % G élevé donne de meilleurs résultats en compression, alors que les éléments fins
du sable facilitent l’écoulement du béton, notamment lorsque le ferraillage est dense.
La méthode utilisant « la courbe granulaire de référence » permet d’obtenir un bon compromis entre
résistance et maniabilité.

5-5.2 Courbe granulaire de référence


La courbe granulaire de référence a pour origine une constatation faite par Messieurs DREUX et
GORISSE lors des différentes études sur les bétons menées dans le Laboratoire des Bétons du Centre
d’Essais des Structures (CES) à Saint-Rémy-Les-Chevreuses.
En traçant, pour tous les bétons étudiés, les courbes granulométriques du mélange des granulats seuls
grâce à la connaissance des proportions de chacun d’eux et de leurs courbes granulométriques
respectives, ils constatèrent que ces courbes pouvaient être assimilées à deux droites suivant le tracé
OAB (graphique ci-dessous).
On commence par tracer les courbes granulométriques des granulats entrant dans la composition du
béton.
On trace ensuite la courbe de composition granulaire de référence OAB, composée des deux segments de
droite OA et AB.
Point O: abscisse 0 ; ordonnée 0
Point B:
- abscisse correspondant à la dimension D du
plus gros granulat
- ordonnée 100% des tamisats cumulés.
Point A:
- abscisse: Si D  20 mm l’abscisse est D/2
Si D > 20 mm l’abscisse est située au
milieu du segment limité par le
module 38 (5 mm tamis) et le module
correspondant à D
- ordonnée: Y = 50 − D + K + Ks
(ordonnée en tamisats cumulés)
Les valeurs de K, Ks, sont données dans le tableau page 22).

Cours Matériaux de construction IC BTP - FSSM BERROUG FATIHA - 28 -


TAMISATS
SABLES GRAVILLONS CAILLOUX REFUS
EN % EN %
PETITS MOYENS GROS PETITS MOYENS GROS PETITS MOYENS GROS
100 0
01
B
90 10

80 20

70 30

60 G=62%
40
A
50 50

S 0/4
40 A 60
Courbe de référence OAB
30 G 5/20 70

20 S=38% 80
A
10 90
Courbe granulaire de
composition réelle
0 100
Module 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 01
Tamis 0,08 0,10 0,125 0,16 0,20 0,25 0,315 0,40 0,50 0,63 0,80 1,00 1,25 1,60 2,00 2,50 3,15 4,00 5,00 6,30 8 10 12,5 16 20 25 31,5 40 50 63 80

Valeur du terme correcteur K en fonction du dosage en ciment, de la puissance de la


vibration et de l'angularité des granulats, et permettant de calculer Y ordonnée du
point de brisure de la courbe de référence.
Vibration Faible Normale Puissante
Forme des granulats Roulé Concassé Roulé Concassé Roulé Concassé
(du sable en particulier)
400 Kg + fluidt -2 0 -4 -2 -6 -4
Dosage
400 kg 0 +2 -2 0 -4 -2
350 kg +2 +4 0 +2 -2 0
en
300 kg +4 +6 +2 +4 0 +2
ciment. 250 kg +6 +8 +4 +6 +2 +4
200 kg +8 +10 +6 +8 +4 +6
Nota 1: K est un terme correcteur qui dépend du dosage en ciment, de l’efficacité de la vibration et
de l’angularité des granulats (c’est surtout le sable dont l’influence est ici prépondérante)..
Nota 2: Correction supplémentaire Ks: Si le module de finesse est fort (sable grossier) une
correction supplémentaire sera apportée de façon à relever le point A, ce qui correspond à majorer
le dosage en sable et vice versa. La correction supplémentaire (sur K) peut être effectuée en
ajoutant la valeur Ks = 6 x Mf - 15 (Mf étant le module de finesse du sable qui peut varier de 2 à 3
avec une valeur optimale de l'ordre de 2,5 pour laquelle la correction est alors nulle.
Remarque: Actuellement les sables sont de forme semi-concassée faute de gisements
alluvionnaires où l’on trouvait des sables naturels roulés. Le coefficient K d’un tel granulat
est obtenu en faisant la moyenne arithmétique des valeurs “ roulé ” et “ concassé. ”.

Cours Matériaux de construction IC BTP - FSSM BERROUG FATIHA - 29 -


5-5.3 Dosage des granulats
Les courbes granulométriques des granulats et la courbe de référence OAB étant tracées, on trace les
lignes de partage entre chacun des granulats en joignant le point 95% de la courbe granulaire du
premier, au point 5% de la courbe suivante, et ainsi de suite
On lira alors sur la courbe de référence, au point de croisement avec la ou les droites de partage, le
pourcentage en volume absolu de chacun des granulats. On note g1, g2, g3.. les pourcentages des divers
granulats entrant dans le mélange.
C
Par ailleurs, si C est le dosage en ciment, le volume absolu des grains de ciment est c = [m3] (en
3100
admettant que la Mv abs du ciment soit de 3100 kg/m3).

Le coefficient de compacité  est le volume absolu des matières solides (ciment et granulats) réellement
contenues dans un mètre cube de béton frais mis en place. On choisira une valeur de  dans le tableau de
la page 23.

Si  est le coefficient de compacité de notre mélange, le volume absolu de l’ensemble des granulats est:
V =  - c (V exprimé en m3)
Les volumes absolus (en m3) de chacun des granulats sont par suite :
v1 = g1.V
v2 = g2.V
v3 = g3.V

Si a1, a2, a3 sont les masses volumiques absolues des granulats, les masses (en kg) de ces granulats
sont:
M1 = a1.v1
M2 = a2.v2
M3 = a3.v3

Valeurs du coefficient de compacité 


 coefficient de compacité
Consistance Serrage
D=5 D = 10 D = 12,5 D = 20 D = 31,5 D = 50 D= 80
piquage 0,750 0,780 0,795 0,805 0,810 0,815 0,820
Molle vibration faible 0,755 0,785 0,800 0,810 0,815 0,820 0,825
vibration normale 0,760 0,790 0,805 0,815 0,820 0,825 0,830
piquage 0,760 0,790 0,805 0,815 0,820 0,825 0,830
Plastique vibration faible 0,765 0,795 0,810 0,820 0,825 0,830 0,835
vibration normale 0,770 0,800 0,815 0,825 0,830 0,835 0,840
vibration puissante 0,775 0,805 0,820 0,830 0,835 0,840 0,845
vibration faible 0,775 0,805 0,820 0,830 0,835 0,840 0,845
Ferme vibration normale 0,780 0,810 0,825 0,835 0,840 0,845 0,850
vibration puissante 0,785 0,815 0,830 0,840 0,845 0,850 0,855

Nota: - Ces valeurs sont convenables pour les granulats roulés, sinon il conviendra d'apporter les corrections suivantes:
- sable roulé et gravier concassé = - 0,01
- sable et gravier semi-concassés= - 0,02
- sable et gravier concassés = - 0,03
- Pour les granulats légers on pourra diminuer de 0,03 les valeurs de  qui correspondent ici à des granulats denses
ordinaires.

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5-6 Essais d’étude - Corrections
Il reste à tester la formule théorique de composition définie précédemment afin d’apporter, en fonction
des résultats de ces essais, les corrections nécessaires.

5-6.1 Correction du dosage en eau


La connaissance de C et C/E permet de déterminer approximativement le dosage en eau totale E.
E
Eau totale en

230

220
l/m3

210

200

190

180

170

160

Afft en
0 2 4 6 8 10 cm
12

Ce n’est qu’après quelques essais d’affaissement au cône que le dosage en eau totale E peut être défini
exactement. On peut s’aider de l’abaque ci-contre pour effectuer les éventuelles corrections.

5-6.2. Ajustement de la composition de béton au m3


Si la masse des granulats est M = M1 + M2 + M3, C la masse de ciment et E la masse d’eau totale, alors la
masse volumique théorique du béton frais est : Mvth.= M + C + E
On peut calculer la masse volumique réelle du béton frais en pesant quelques éprouvettes. On obtient
alors Mvréelle.
Si Mvréelle est peu différente de Mvth (moins de 1%), c’est que la formule étudiée correspond bien à un
mètre cube de béton fabriqué.
Si Mvréelle est inférieure à Mvth, c’est que la formule théorique donne un peu plus d’un mètre cube de
béton et le dosage réel en ciment est inférieur à celui théoriquement prévu et vice-versa.
La correction à apporter sur la masse totale des granulats est alors: X = Mvréelle.- Mvth
Si Mvréelle.- Mvth < 0 correction à déduire car la formule proposée faisait plus du mètre cube.
Si Mvréelle.- Mvth > 0 correction à ajouter car la formule proposée faisait moins du mètre cube.
La correction à apporter sur chacun des granulats sera alors:

X . M1 ; X . M 2 ; X . M 3
M M M
5-6.3 Résistance insuffisante
Les éprouvettes réalisées à l’aide des gâchées d’essais sont écrasées à 28 jours. Lorsque l’on est tenu par
des délais, il est possible d’effectuer des essais anticipés à 24 heures ou 7 jours en tenant compte d’un
coefficient d’âge.

Cours Matériaux de construction IC BTP - FSSM BERROUG FATIHA - 31 -


Exemple: la résistance à 7 jours devra donc être de l’ordre de 70% de celle visée à 28 jours (avec des
ciments à vitesse de durcissement normale).
Si la résistance mesurée est inférieure à la résistance moyenne souhaitée on peut augmenter la résistance
en jouant sur les points suivants :
- augmentation du dosage en ciment
- utilisation d’un ciment dont la classe vraie est supérieure
- diminution du dosage en eau et introduction d’un adjuvant fluidifiant afin de conserver une bonne
ouvrabilité
- diminution du dosage en éléments fins du sable au profit des éléments plus gros (attention à la
diminution de l’ouvrabilité et au risque de ségrégation).
- augmentation du rapport G/S (masse de gravillon/masse de sable) ce qui à pour effet de baisser le
point A de la courbe de référence.
Nota: Dans le cas inverse, où la résistance est plus élevée que celle souhaitée, une correction sur la
formulation permet de baisser le prix de revient du mètre cube de béton fabriqué.

6 NOUVEAUX BETONS
6-1 Bétons à Hautes Performances
Les bétons hautes performances se distinguent en premier lieu par leur résistance mécanique élevée :
- fck > 50 MPa pour un BHP,
- fck  100 MPa pour un BTHP.
L’utilisation d’adjuvant, de type plastifiant réducteur d’eau ou superplastifiant, est à l’origine de
l’augmentation de la résistance. Leur rapport en Eau efficace/Liant équivalent est inférieur à 0,40.
Le squelette granulaire peut également être rendu plus compact par l’ajout de particules ultrafines, le
plus souvent à caractère pouzzolanique.
BO BHP sans BHP avec
Ces bétons sont caractérisés par Caractéristiques béton fumée de fumée de
- une microstructure très dense, ordinaire silice silice
- une forte réduction de leur porosité, fc 1 jour [MPa] 5 25 30
- un réseau capillaire non connecté. fc 7 jour [MPa] 15 50 75
fc 28 [MPa] 30 60 80 - 90
: fct 28 [MPa] 2,4 4,2 5,5
E [MPa] 35 000 42 000 52 000
Fluage : fl/i 2 1,5 0,8
Eeff/Léq 0,5 0,38 0,34
Ciment [kg/m3] 380 400 420
Fumée de silice - - 8% du ciment

Superplastifiant - 1 à 3% du ciment

Comparaison de trois formulations

Performances des bétons hautes performances à l’état frais :


Les BHP présentent une bonne ouvrabilité, une aptitude au pompage et un maintien de la plasticité dans
le temps qui apportent de nombreux avantages lors de la mise en œuvre :
- un bon remplissage des coffrages et un enrobage parfait des armatures,
- une réduction du délai d’exécution de l’ouvrage et un gain de productivité,
- une bonne stabilité évitant la ségrégation,
- une faible viscosité qui autorise le pompage sur de longues distances.

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Performances des bétons hautes performances à l’état durci :
Les BHP présentent aux jeunes âges des résistances élevées qui autorisent :
- des décintrements et des décoffrages rapides, très appréciés en usine de préfabrication,
- des délais avant mise en tension des armatures de précontrainte raccourcis…
Les performances mécaniques élevées à long terme et la forte compacité du béton apportent :
- une résistance importante aux agents agressifs,
- un faible risque de corrosion des armatures,
- une forte résistance aux cycles de gel/dégel,
- une faible perméabilité,
- une meilleure adhérence acier/béton,
- un fluage inférieur à celui des bétons ordinaires…

6-2 Bétons autonivelants (BAN) ou autoplaçants (BAP)


Ce sont des bétons très fluides, ils se mettent en place sans vibration. Les BAN sont employés pour des
ouvrages de hauteurs faibles (dallage, poutre....), alors que les BAP permettent de remplir
convenablement des coffrages de grandes hauteurs (voile de 15,00 m de haut en une seule fois,…).
Lors du coulage dans un coffrage, le serrage du béton est assuré sous le simple effet de la gravité.
acée sur le tamis.

6-3 Bétons fibrés


Un béton fibré est un béton dans lequel sont incorporées des fibres et confèrent au béton un
comportement plus homogène.
Pour certaines applications (éléments non porteur, décoratifs) les fibres remplacent les armatures
traditionnelles passives.

• Les différents types de fibres


On distingue trois grandes familles de fibres :
- les fibres métalliques : acier, inox, fonte,
- les fibres organiques : polypropylène, aramide, acrylique, polyamide, kevlar, carbone…
- les fibres minérales : verre, basalte, mica.

Fibres métalliques Fibres en polypropylène

• Domaines d’application
Fibres métalliques :
Avec un dosage de 40 à 160kg/m3, elles servent de renfort à des bétons structurels.
Exemples : éléments préfabriqués, dallages, sols industriels, planchers, voussoirs de tunnels, tuyaux, bétons projetés
en travaux souterrains, pieux de fondation…
Fibres en polypropylène :
Elles limitent la fissuration liée au retrait et améliorent la tenue au feu des structures (dosage : 0,5 à
2kg/m3).
Exemples : dallage, voussoirs de tunnels, revêtement d’ouvrages souterrains, mortiers projetés, parements
esthétiques.
Fibres de verre :
Elles offrent la possibilité de réaliser des éléments préfabriqués très minces.
Exemples : parements architectoniques, panneaux de façade, éléments décoratifs

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6-4 Bétons Fibrés à Ultra hautes Performances – BFUP
Les bétons BFUP se distinguent par des résistances mécaniques très élevées :
- fck28 comprises entre 130 et 250 MPa,
- fct28 comprises entre 5 et 15 MPa.
Ils présentent également :
- une résistance mécanique au jeune âge élevée,
- une très grande ouvrabilité,
- une compacité très importante,
- une durabilité exceptionnelle,
- une ductilité importante.

• Principe de formulation des BFUP


Les BFUP se caractérisent par :
- un fort dosage en ciment, de 700 à 1000 kg/m3,
- un fort dosage en adjuvants,
- une teneur en eau extrêmement faible, le rapport E/C < 0,25 ,
- un squelette granulaire extrêmement dense (4 à 5 échelles de grains) avec Dmax compris entre 1 et 7 mm,
- un taux élevé de fibres (2 à 3% en volume).

• Domaines d’application
Les nombreuses qualités des BFUP, permettent d’envisager une multitude d’applications aussi bien en
structure de génie civil qu’en bâtiment.
Exemples :
- passerelle de faible hauteur,
- poteau très élancé,
- éléments de façade,
- mobiliers urbains.

MuCEM : Musée des Civilisations Passerelle de la Paix à Séoul,


de l'Europe et de la Méditerranée Corée du sud
Marseille

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