COLUMBA MARMION, Le Christ Dans Ses Mystères
COLUMBA MARMION, Le Christ Dans Ses Mystères
COLUMBA MARMION, Le Christ Dans Ses Mystères
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LE CHRIST
DANS SES MYSTÈRES
DV MÊME AUTEUR
Le Christ, vie de l'âme. Conférences spirituelles, l vol
Qwœiènu édition.
Craoovie, 1921.
Ses Mystères
CONFÉRENCES SPIRITUELLES LITURGIQUES
PAR
D. COLUMBA MARMION
ABBÉ DE MAREDSOUS
Huitième édition
ABBAYE DE MARBDSOUS
(NAMUB, BELGIQUE)
1922
s
AU
CŒUR SACRÉ DE JÉSUS
h N QLI HABITE
IMPRIMATUR
Brugis. 21 Decembris 1921.
tations.
Comme gage des faveurs célestes, Nous vous ac-
cordons, très cher fils, d'un coeur tout paternel, la
bénédiction apostolique.
D. C. M.
En la fête de l'Annonciation,
25 mars 1919.
ç
AVANT-PROPOS DE LA V EDITION
D. C. M.
La personne du Christ.
II
II. — COMMENT
NOUS NOUS ASSIMILONS LE FRUIT
DES MYSTÈRES DE JÉSUS
I. — LES MYSTERES DU CHRIST SONT
NOS MYSTERES.
—
;
1
s'est présenté chez eux » il rappelle aux Galates ;
3
verbis... non in sapientia hominum .
6
et intellectu spirituali .
3
nous manque » : Ita ut nihil vobis desit in alla gratia ;
i. Cor. I, 30.
I —
2. Cf. Ephes. III, 16-18 et Col. I, 2J-2S.
(( QueaV fois nous perdons notre temps en spéculations stériles,
en laborieux détours, tandis que nous avons à notre portée dans le
Christ un moyen si simple d'aller droit à Dieu et de vivre en union
habituelle avec Lui !... Et quand les porte-parole attitrés du Verbe
éternel, au lieu de donner aux âmes le Christ, <c la résurrection
et la vie », les dégoûtent de Dieu, en leur donnant à manger et à
boire les fades dilutions d'une pensée humaine ou d'une littérature
sans consistance, on ne peut s'empêcher de se demander avec l'apô-
tre S. Paul <( Où sont les dispensateurs fidèles de l'Évangile? » Hic
:
i. —
Joan. I, i8. 2. II Cor. IV. o. — 3. Matth. III, 17 *t XVII.
5 ; Joan. XII. 28.
LES MYSTERES DU CHRIST SONT LES NOTRES Vf
III
i. Joan. XIV, 6. —
2. Philipp.IV, 1.3.-3- c'ol. II, 9.-4. Mat th.
XIII, 46. 5.—Vitam Domini Jcsu die ac noctc tamquam prctio-
sissimam margaritam in arca pcctoris tui rcconditam hubc. Hanc
ubiquc tecum circumfer, hanc internis oculis progrt-dirns quies-
censque amanter inspicc, secundum Dei donutn qn<>d sese cordi
tim insinuaverit. Blosius, Canon vitae sjriritualis, c. 10. —
6-Matth
VII. 25.
LES MYSTÈRES DU CHRIST SONT LES NOTRES il
iv
1
seul nous l'a donnée Et nos... credidimus caritati
: .
3
vitam habeant, et abundantius habeant Pour lui- .
5
tradidit semetipsum pro ME « le Christ Jésus m'a ,
c'est pour moi, parce qu'il m'a aimé, qu'il a tout ac-
compli.
Grâces vous soient rendues, ô mon Dieu, de cet iné-
'
Deo super inenarrabili dono ejus !
i. XVIII, 6.
Ps. — 2. Vie, par le B. Raymond de Capoue, P. I,
th. ii (Traduction P. Hugueny, p. no.) —
C'est à la même sainte
que le Père éternel daignait dire : Sache-le bien, ma fille, tous
<(
ils sont pour nous des modèles, mais encore dans ses
mystères le Christ ne fait qu'un avec nous. Il n'y a pas
de vérité sur laquelle saint Paul ait plus insisté que
celle-là, et mon plus vif désir est que vous en compre-
niez toute la profondeur.
Nous faisons un avec le Christ dans la pensée divine.
C'est en lui que Dieu le Père nous a choisis Elegit :
formes à son Fils, c'est pour que son Fils soit le pre-
mier-né d'une multitude de frères Praedestinavit nos :
4
plenitudine ejus nos omnes accepimus ; c'est de lui
que nous la recevons, parce qu'il est notre chef et que
son Père lui a tout soumis Omnia subjecit sub pedibus :
2
saecula N'oublions pas que le Christ Jésus veut la sain-
.
3
sum tradidit pro ea, UT Mais quelle
illam sanctificaret .
nobis \
Élevons notre pensée jusqu'au ciel, jusqu'au sanc-
tuaire où le Christ est monté quarante jours après sa
résurrection et là, voyons Notre-Seigneur se tenant
;
5
Pater meus es tu : « Vous êtes mon Père », je suis
vraiment votre Fils. Et en tant que Fils de Dieu, il a le
droit de regarder son Père en face, de traiter avec lui
d'égal à égal, comme de régner avec lui dans les siècles.
Mais S. Paul ajoute que c'est pour nous qu'il use de
ce droit c'est pour nous qu'il se tient devant son Père.
;
maintenant à la droite de
cette qualité aussi qu'il vit
Dieu pour lui présenter ses mérites et communiquer
sans cesse à nos âmes, afin de les sanctifier, le fruit de
ses mystères Semper vivens ad interpellandum pro
:
nobis.
Oh quel puissant motif de confiance de savoir que
!
et in saecula.
Je le crois, Seigneur Jésus, mais augmentez ma foi !
i. Jean. XIV, 9.
24 LE CHRIST DANS SES MYSTÈRES
Une
autre manière de connaître les mystères de Jésus,
c'est de s'associer à l'Église dans sa liturgie.
Avant de remonter au ciel, le Christ a dit aux apôtres
sur lesquels il fondait son Église « Tout pouvoir m'a
:
1
été donné au ciel et sur la terre ... Je vous envoie
comme mon Père m'a envoyé 2 ... Qui vous écoute m'é-
coute* »... Et c'est pourquoi l'Église est comme une
prolongation, à travers les âges, de l'Incarnation elle ;
au Père ?
Vous savez que c'est surtout par la liturgie que l'É-
glise éduque, élève l'âme de ses enfants pour les rendre
semblables à Jésus et parfaire ainsi « cette copie du
3
cio, purificatae mentis intelligentia consequamur C'est .
defectui \
caritati.
nous voulons contempler avec fruit les mystères du
Si
Christ, il faut le faire avec foi, avec révérence, mais
surtout avec amour, avec l'amour qui cherche à se don-
ner, à se livrer au bon plaisir divin pour l'exécuter et
l'accomplir.
C'est alors que la contemplation des mystères de
Jésus devient féconde. Qui autem diligit me... manifes-
tabo ei meipsum « Si quelqu'un m'aime, disait Nôtre-
*
.
NOTE i.
1. Joan. IV, 10. — 2. I Cor. II, 10. — 3. Ephes. 111,9. — -4- Cant.1,3.
36 LE CHRIST DANS SKS MYSTERES
!
Que lout bon chrétien, s 'aidant de la prédication ou d<- quelque
livre approprié, s'étudie à comprendre et à faire sien l'esprit de
chaque reportant à son objet et à son but spécial, méditant
fête, se
la vérité, la vertu,le prodige, le bienfait qui s'y trouve particuliè-
NOTE II.
« ... Le grand secret pour mener cette vie chrétienne libre, pure
et déjà presque surhumaine, [dont la vie de Jésus sur la terre au
du tombeau est le type très réel et à l'imitation de laquelle le
sortir
baptême nous oblige], ce n'est pas tant de considérer la vanité du
monde, la fragilité et la bassesse de la vie présente, et sa propre
misère à soi-même, et ses passion?, et tout ce dont, sans la grâce,
on serait naturellement capable, et ses défauts et ses péchés, qu'il
faut cependant haïr et déplorer (tout cela est util**, tout cela est
:
Sommaire. —
Le Christ est avant tout le Fils de Dieu.
I. Le dogme de la fécondité divine Dieu est Père.
:
Christ Jésus veut contracter avec nos âmes est telle que
tout est commun entre lui et nous les grâces inépuisa-
;
voulu. C'est lui qui pour réaliser notre union à lui nous
les a fait entendre il a voulu qu'elles fussent recueil-
;
3
qui « scrute les profondeurs de Dieu », pour les « rap-
4
peler en nous », afin que nous goûtions, « avec sa-
gesse et intelligence spirituelle 5 », les mystères de sa
vie intime de Dieu. La participation à cette vie ne con-
stitue-t-elle pas le fond même du Christianisme et la
substance de toute sainteté ?
te '
« tu es mon Fils, mon Fils bien-aimé, l'objet de
;
i. Ps. CIX,
DANS LE SEIN DU PERE 43
II
Christ, et ses paroles toutes divines, croire que c'est d'un Dieu
qu elles viennent et croire aussi en même temps que ce Dieu d'où
;
i. Ps. II, 7.
i(i LE CHRIST DANS SES MYSTÈRES
i. Joan. VI, 58; VII, 16; V, 19. 10; VIII, 28. — 2. Ibid.
XVII.
DANS LE SEIN DU PÈRE 47
bilis \
Non pas une image quelconque, mais une image par-
faite, vivante. Le Verbe est la splendeur de la gloire du
Père, la figure de sa substance, le rejaillissement de sa
lumière éternelle Splendor gloriae et figura substantiae
:
complacui \
Aussi quand il s'incarne, le Verbe nous révèle-t-il le
Père, nous manifeste-t-il Dieu. Lorsqu'à la dernière
Cène, Notre-Seigneur eut parlé de son Père en termes
si touchants, l'apôtre Philippe lui dit : « O Seigneur,
montrez-nous le Père, et c'en sera assez, nous serons
comblés » Et que répond le Christ Jésus ? « Quoi Je
î !
videt et Patrem.
Et toutes les perfections que manifestent les états ou
les mystères de Jésus cette sagesse qu'on ne peut pren-
:
qu'il est pour vous, ce qu'il est pour nous, afin que nous
l'aimions et qu'il nous aime, et nous ne demanderons—
plus rien Ostende nobis Patrern, et sufficit nobis !
:
3
votre volonté » Dans ce premier regard de sa vie
!
4
remets mon âme entre vos mains » .
III
œuvres ! »
Nous devons ensuite reconnaître que, nous aussi,
nous tenons tout du Père, à un double titre
et cela :
3
excelsi omnes Saint Jean parle d' « une naissance di-
vine » Ex Deo NATI sunt\ non pas au sens propre
:
tifs ;
— Verbe le dit de toute éternité nous, nous
le ;
surit \
1
céleste est parfait ». Imitez sa bonté, sa mansuétude,
sa miséricorde c'est ainsi que vous reproduirez ses
:
« Quand nous verrons Dieu tel qu'il est, nous lui serons
semblables », parce qu'en ce jour nous serons de purs
miroirs où viendra se réfléchir la divinité Similes ei :
3
erimus ; quoniam videbimus eum sicuti est .
IV
2
Filio suo\ J'ai déjà exposé ailleurs cette vérité, mais
elle est si vitale que je ne puis m'empêcher d'y revenir.
Dieu nous crée par son Verbe. Après avoir dit —
qu' « au commencement, le Verbe était Dieu », S. Jean
ajoute « Et toutes choses ont été faites par lui, et rien
:
n'a été fait sans lui ». Que signifient ces paroles ? Dans
la sainte Trinité, le Verbe n'est pas seulement l'expres-
sion de toutes les perfections du Père, mais encore de
toutes les créatures possibles celles-ci ont dans l'es-
;
3
et facta sunt C'est pourquoi l'Écriture sainte dit que
.
vado ad Patrem *.
z
caelestibus Oui, qu'il soit béni
. Qu'il soit aussi béni !
—
;
3
venit ad Patrern, nisi per me Personne, nemo, ne peut .
l'ont pas reçu. Mais il a donné à tous ceux qui l'ont reçu,
le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à eux qui croient
in illo \
Si nous demandons à Notre-Seigneur ce que nous
pouvons faire de plus agréable à son cœur sacré, il est
certain qu'il nous dira, avant toute chose, d'être comme
lui, l'enfant de Dieu. Si donc nous voulons lui plaire,
VI
2
aurez des tribulations en ce monde », disait Jésus,
dans le même discours vous aurez des contradictions
;
3
grand que le maître ».
Mais, ajoutait-il, « que votre cœur ne se trouble
pas », ne se décourage pas « ayez foi et confiance en
;
4
Dieu et en moi », qui suis Dieu également et qui « de-
meure avec vous jusqu'à la fin des siècles 5 » « votre ;
6
affliction se changera un jour en joie ». L'heure son-
in lumine gloriae —
que je suis dans le Père, et vous en
moi et moi en vous » vous verrez « ma gloire de Fils
'
;
Sommaire. —
I. Le Christ est Dieu parfait et homme par-
fait union ineffable du divin et de l'humain dans la
:
vie de Notre-Seigneur. —
II. Mode d'union les deux :
creantur.
fait. —
De plus, ces deux natures sont unies d'une façon
si étroite qu'il n'y a qu'une seule personne, celle du
1
mansit : Dieu, l'Être éternel, possédant en plénitude
toute vie, toute perfection, toute souveraineté, toute
puissance et toute béatitude.
Écoutons le Verbe incarné proclamer lui-même sa
divinité : << Comme le Père a la vie en lui, ainsi il a
1
Polpate et videte : « touchez donc et voyez un esprit ;
donationis Christi \
Enfin l'humanité de Jésus est sainte parce qu'elle pos-
sède dans un degré incomparable les vertus, celles du
moins qui sont compatibles avec sa dignité de Fils uni-
que de Dieu —
parce qu'elle est ornée, dans une me-
;
III
vivant *
».
8
Fils bien-aimé... écoutez-le ». Cette parole qui s'est
5
virent Jésus marcher sur les eaux de l'aveugle-né ,
ravit eum \
Par cet acte d'adoration, i'âme se livre tout entière au
Verbe divin quand Notre-Seigneur réside dans notre
;
Deitas quâ ante omnia saecula in forma Dei aequalis est Patri :
IV
dans son throsne, et Iuy faites venir l'un après l'autre vos sens, vos
puissances pour ouyr ses commandements et luy promettre fidélité.»
Advis et résolutions pour la sainte communion Œuvres, t. p 702.
t,
1. Ps. XXTT. r.
7N I.K CHRIST DANS SES MYSTERES
c'était « ignorance ».
D'après la sainte, une pour cause « un
telle illusion a
petit manque d'humilité, caché qu'on ne
si couvert et si
l'aperçoit pas »... Car nous devons nous estimer « très
riches » de pouvoir demeurer auprès de l'humanité de
Jésus dans ses mystères. « C'est un léger manque d'hu-
milité... de ne pas se contenter d'un objet si excellent
que l'humanité de Jésus-Christ... ce petit manque d'hu-
milité... qui ne paraît rien, nuit cependant beaucoup au
progrès dans la contemplation ».
Un autre inconvénient de l'erreur que relève la sainte
est de laisser l'âme sans appui. « Nous ne sommes pas
des anges, dit-elle nous avons un corps... Au milieu
;
i. Vie par elle-même, ch. XXII. Tout cet admirable chapitre est
à lire.
SO I-E CHRIST DANS SES MYSTERES
tères de Jésus.
Or, cet ordre, voulu par Dieu lui-même, subsiste tou-
jours parce que l'union des natures dans le Christ
demeure indissoluble. Lors donc que nous parcourons
les pages de l'Évangile ou que nous suivons l'Église
dans sa liturgie, lorsque nous nous unissons à la sainte
humanité de Jésus par un acte de foi quand surtout
;
i. L. c. —
2. Voir le développement de cette idée dans la con-
férence L'Eglise corps mystique du Christ, § II, dans notre précé-
dent ouvrage Le Christ vie de l'âme.
est à Dieu ».
Par l'humanité de Jésus nous appartenons au Verbe,
au Fils par le Fils, nous allons au Père. Le Christ
;
2
Venite adoremus, et procidamus ante Deum ... Ipse
3
fecit nos et non ipsi nos ...
Il le sera encore comme Verbe incarné. Le sceptre du
3
il vous a enseignés par son propre Fils ». Il n'est pas
un prophète qui annonce de loin, à une minime portion
de l'humanité et sous des symboles parfois obscurs les
3
qui doit venir ».
dos.
« Il parmi les hommes, consacré à Dieu,
est choisi
médiateur »
afin d'être Omnis pontifex ex hominibus
:
2
fait selon votre parole ».
étant Dieu avec lui et comme lui, ne peut donc lui offrir
de sacrifice. Le sacerdoce du Christ n'a pu commencer
qu'au moment où le Verbe s'est fait chair dès l'instant ;
4
tuis Cette onction est si pénétrante, l'humanité est tel-
.
6
jours »...
Ainsi donc, au témoignage de l'Apôtre, c'est du Père
éternel lui-même que le Christ a reçu le suprême ponti-
i. Dialogue, 2 me partie, ch. VI. Traduct. Hurtaud, t. I, p. 76-77.
Cette idée est familière à sainte Catherine. On la retrouve dans
maints endroits du Dialogue et dans ses lettres. — 2. S. Augustin.
De Trinitate, XV, 27. — 3. Hymne Veni Creator. — 4. Ps.
XL1V, 8. —
5. Ibid. CIX, 4. —
6. Nec quis quant sumit sibi hono-
rent, sed qui vocatur a Deo, sic et Christus non semetipsuni clari-
ficavit ut pontifex fieret : sed qui locutus est ad eum : Filins meus
es tu, ego hodie genui te, quemadntodum et in alio loco dicii : Tu
es sacerdos in aeternum. Hebr. V, 4-6.
02 LE CHRIST DANS SES MYSTÈRES
ficat, de ce Père qui lui dit aussi : « Vous êtes mon Fils,
je vous ai engendré aujourd'hui ». Le sacerdoce du "
II
Jésus l'inaugure.
i. Ps. II, -. — 2. L. c.
SAUVEUR ET PONTIFE 93
l
agréable ».
III
\J adoration, d'abord.
Dans à son
la sainte Trinité, le Fils est tout entier
Père, rapportant, pour ainsi dire, tout ce qu'il est.
lui
Dès que le Verbe s'est fait chair, l'humanité qui lui est
unie est entraînée dans ce courant ineffable qui porte le
Fils vers son Père. Mais comme l'humanité est créée,
inférieure à la divinité, ce mouvement, en elle, se tra-
duit par l'adoration. —
Et cette adoration est intense,
parfaite dès l'instant où elle a été unie au Verbe, l'hu-
;
que votre Fils vous glorifie, puisque vous lui avez donné'
autorité sur tout homme, afin qu'à tous ceux que vous
lui avez donnés, il communique la vie éternelle. J'ai ma-
IV
i. Joan. XVII.
100 LE CHRIST DANS SES MYSTERES
Père car tout Fils qu'il était, il a appris par son sa-
;
Au ciel d'abord.
C'est surtout que le mystère est ineffable. Le sa-
ici
sainte, le pain de vie, et, avec lui, tous les dons et toutes
les grâces.
L'autel est, sur la terre, le centre de la religion de
Jésus, tout comme le sommet de sa vie.
le Calvaire est
Tous mystères de l'existence terrestre de Jésus con-
les
vergent, comme je vous l'ai dit, vers son immolation sur
la croix tous les états de sa vie glorieuse y puisent leur
;
splendeur.
C'est pourquoi l'Église ne commémore et ne célèbre
aucun des mystères de Jésus sans offrir le saint sacri-
fice de la messe. Tout le culte public organisé par l'É-
glise gravite autour de l'autel tout cet ensemble de ;
2
Filii ?
(Temps de VAvent)
i. Ephes. F, 4.
112 LE CHRIST DANS SES MYSTERES
4
besoin de conseiller ». Mais comme il est aussi « la
Sagesse même, qui règle toutes choses avec mesure et
B
équilibre, avec force et douceur », nous pouvons pour-
tant rechercher humblement quelques-unes des conve-
nances qu'il fait éclater dans ses mystères.
Il fallait que les hommes, qui avaient péché par or-
gueil, —
Eritis sicut d'à 6
fussent obligés, par une —
expérience prolongée de leur faiblesse et de l'étendue
de leur misère, de reconnaître le besoin absolu qu'ils
3
contingebant illis ; tous les vœux, tous les désirs se
concentrent vers lui. Selon la belle expression d'un au-
teur des premiers siècles, l'Ancien Testament portait le
Christ dans ses flancs Lex Christo gravida erat \ La :
du Messie libérateur.
religion d'Israël, c'était l'attente
En grandeur du mystère de l'Incarnation et
outre, la
la majesté du Rédempteur réclamaient que sa révélation
à la race humaine ne se produisît que peu à peu. L'hom-
me, au lendemain de sa chute, n'était ni digne de rece-
voir ni capable d'accueillir la manifestation plénière de
l'Homme-Dieu. C'est pour cela que, par une économie
toute pleine à la fois de sagesse et de miséricorde, Dieu
n'a dévoilé cet ineffable mystère que petit à petit, par
la bouche des prophètes quand l'humanité serait suffi- ;
^
i. Cf. S. Thom. III, q. i, a. 5. — 2. Isa. XLV, 8. — 3. I Cor.
X, 11. — 4. Appendice désœuvrés de S. Augustin, Sermon CXCVI.
5. Hebr. I. 1. — 6. II Cor. I, 3.
i. Gen. III, k.
LES PRÉPARATIONS DIVINES 115
7
il s'assoiera à la droite de Dieu ».
14
« les idoles s'écrouler devant lui », et il entend Dieu
3
ex auditu .
qui doit régner sur toute la terre que les deux répan- ;
3
qu'Isaïe le prédit, il « appelle son serviteur Cyrus >
perhiberet de lamine \
Dieu le veut grand parce que sa mission est grande,
parce qu'il a été choisi pour précéder de si près celui
qui doit venir. Pour Dieu, la grandeur des saints se
mesure au rapprochement qu'ils ont avec son Fils Jésus.
Voyez comment il exalte ce Précurseur, afin de mon-
trer encore une fois, par l'excellence de ce dernier pro-
phète, quelle est la dignité de son Verbe. Il le choisit
dune race particulièrement sainte c'est un ange qui ;
66.
LES PRÉPARATIONS DIVINES 121
tendu. Mais
lui, si prévenu des faveurs divines, proteste
qu'il n'est envoyé que pour être la voix qui crie « Pré- :
roles de Dieu, parce que Dieu ne lui donne pas son Es-
prit avec mesure le Père aime le Fils et il a remis
;
III
z
Omnia in sapicntia fecistî : toutes sont admirables,
vous aime, parce que vous avez cru que je suis son en-
3
voyé ».
qu'il est né, qu'il a vécu et qu'il est mort pour nous
tous Pro omnibus mortuus est Christus *, il est vrai
:
IV
tum ! —
Une telle prière, jointe à l'esprit de pénitence,
attire le Christ, parce que l'humilité qui s'abaisse dans
son néant rend par là-même hommage à la bonté et à
la puissance de Jésus Et enm, qui venit ad me, non:
2
ejiciam foras .
1
sera inondé de lumière exulte donc de joie, ô Jérusa-
;
2
lem, car ton Sauveur va apparaître » « la paix rem-
;
8
« Envoyez, Seigneur, celui que vous avez promis .
8
faites apparaître l'auteur de notre salut Venez nous!
illud \
I. joan. I, 14 et 16.
VII. — O ADMIRABILE COMMERCIUM !
(Temps de Noël)
pour nous tous, pour tous les hommes, qu'il est des-
cendu du ciel Propter nos et propter nostram salutem
:
du Christ enfant ?
L'Église nous l'indique elle-même, à la première
messe, celle de minuit. Après avoir offert le pain et le
vin qui vont, dans quelques instants, être changés, par
la consécration, au corps et au sang de Jésus-Christ,
elle résume ses vœux en cette prière « Daignez agréer, :
sa nature divine.
Cette pensée, si concise dans sa forme, est plus expli-
citement exprimée au même endroit de la seconde
messe « Faites, Seigneur, que nos offrandes soient
:
réalise ;
— nous verrons ensuite quels fruits en dérivent
pour nous, — à quoi cela nous engage.
et
Mais aux yeux de la foi, une vie plus haute que la vie
humaine anime cet enfant il possède la vie divine. Que :
Tu idem ipse es, et anni tui non déficient. Celui qui est
né dans le temps avant tous les
est aussi celui qui est
temps ;
manifeste aux bergers et aux pas-
celui qui se
teurs de Bethléem est celui qui, de rien, a créé les na-
tions, « devant qui elles sont comme si elles n'étaient
pas 1 » :
3
perfectus homo : rien de ce qui touche à son essence
ne lui manque. Cet enfant a une âme comme la nôtre ;
II
2
lui sont « amassés les trésors de la divinité ». Mais il
5
nobis et Filins datus est nobis En nous faisant par-
.
8
sit IPSE PRIMOGENITUS in multis f rat ri bus .
Col. II, 9.
i. —
2. Cf. Ibid., 3. —
3. Joan. XIV, 6. 4. Ibid. —
X, —
5. Jntroit de la messe du jour.
10. —
6. Gai. IV, 4-5. —
7. Postcommunion de la messe du jour de Noël. 8. Rom. VIII, —
29- —
9- Sermon attribué à S. Augustin, n° CXXVIII à l'appen-
dice de ses Œuvres.
144 LE CHRIST DANS SKS MYSTERES
7
nativitatis hodiernae mysteriis apta proveniant '.
III
vie divine ? —
Par son humanité. L'humanité que le
Verbe nous emprunte va lui servir d'instrument pour
i. Th. Epître de la messe de minuit.
II, 12. 2. Hebr. X, 7. —
— 3. Tit. Epître de la messe de minuit.
II, 14. 4. Da nobis —
quaesumus, otnnîpotens Deus ; ut qui nova incarnati Verbi titi luce
perfundimur, hoc in nostro respiendeat opère, quod />rr tïdern fulget
in mente. Oraison de la messe de l'aurore. 5. Secrète de la —
messe de l'aurore.
Le Christ dzns ses mystères. 10
146 LE CHRIST DANS SES MYSTÈRES
2
humaniias Salvatoris nostri Dei : « la bénignité et
l'humanité de Dieu notre Sauveur sont apparues ».
Lux fulgebit hodie super nos : quia natus est nobis Do-
minus "
; lumière brillera aujourd'hui sur nous, car
« la
le Seigneur nous est né » Verbum caro factum est et
;
avez peur de Dieu ? Vous avez tort Qui videt me, videt :
3
nostris... in facie Christi Jesu Venez à moi, car, tout
.
me .
1
facio semper .
IV
tout, —
et c'est ici que la divine Sagesse se montre
« admirable », —
elle rend Dieu passible.
Le péché qui a détruit la vie divine en nous exigeait
une satisfaction, une expiation sans laquelle il était
impossible que la vie divine nous fût rendue. Simple
créature, l'homme ne pouvait donner cette satisfaction
pour une offense d'une malice infinie, et, d'autre part,
la divinité ne peut ni souffrir ni expier. Dieu ne peut
nous communiquer sa vie que si le péché est effacé par ;
nité que le Verbe fait sienne est passible c'est elle qui ;
vitatem Dei \
O
échange admirable Ne nous arrêtons pas à cher- !
i. Ps. LXV, S-
— -'• Hymne'
des Laudes de Noël. — 3; Hebr. X,
g, 7. Cf. Ps. XXX TX. 8.
150 LE CHRIST DANS SES MYSTÈRES
1
qua voluntatc sumus ; c'est à la crèche
sanctificati
qu'il inaugure cette existence de souffrance qu'il a voulu
vivre pour notre salut, dont le terme est au Golgotha,
i. Hebr. X, 10. —
2. Concède, quaesumus, omnipotens Deus, vt
nos Unigeniti tut nova Per carnem nativitas liberet, quos sub pec-
cati jugo vetusta servitus tenet. Oraison de la messe du jour. —
3. Philipp. II, 6-7.
151
Quoi encore ?
2
—
Nos cupidités : « la concupiscence
des yeux », tout ce qui paraît, brille, fascine et séduit ;
plaisance.
Aussi la joie est-elle un des sentiments les plus mar-
quants de la célébration de ce mystère. L'Église nous
y invite constamment, parce qu'elle se souvient des
paroles de l'ange aux bergers « Voici que je vous :
5
nuel .
2
« Si vous connaissiez le don de Dieu », disait Notre-
Seigneur lui-même. Si vous saviez quel est « ce Fils qui
vous est donné » Si surtout nous le recevions comme
!
3
In propria venit, et sui eum non receperunt « il est ,
venu dans son domaine, et les siens ne l'ont pas reçu >;.
Nous sommes tous, par la création, le domaine de Dieu;
nous lui appartenons mais il y en a qui ne l'ont pas
;
sunt.
le mouvement, —
connaissance toute rudimentaire qui
ne franchit point le domaine de la sensation. Rien de
plus.
Les passants, les curieux qui se sont approches de la
grotte ont vu l'enfant mais pour eux, il était semblable
;
duisit. \
Quand notre foi est vive et parfaite, nous ne nous
arrêtons pas à l'écorce, au dehors du mystère mais ;
Sommaire. —
Dieu, lumière éternelle, se manifeste surtout
par l'Incarnation. I. —
La manifestation aux Mages
signifie la vocation des nations païennes à la lumière
de l'Évangile. —
II. La foi des Mages, prompte et gé-
néreuse, est le modèle de la nôtre. III. Conduite —
des Mages à la disparition de l'étoile. IV. Combien —
est profonde leur foi à Bethléem; symbolisme des pré-
sents offerts par eux à l'Enfant-Dieu; comment les
imiter.
l'Incarnation.
La lumière divine, trop éclatante pour se manifester
à nos faibles regards dans toute sa splendeur, s'est voi-
lée sous l'humanité quod est velamen, c'est la pensée
:
1 2
de S. Paul « Splendeur de la lumière éternelle », lu-
.
3
lis lux tuae claritatis infulsit Le Christ est Dieu mis à
.
1
dium magnum... quia natus est vobis hodie Salvator .
1
domaine, et les siens ne l'ont pas reçue ». C'est pour-
quoi Notre-Seigneur disait à ces Juifs incrédules « Le :
3
et dabo tibi gentes haereditatem tuam Notre-Seigneur .
loin de
lui » —
les païens figurés par les Mages. Ainsi,
« des deux peuples, comme le dit S. Paul, il n'en faisait
qu'un » Qui fecit utraque unum, parce qu'il est seul,
:
remment mais son éclat est assez visible pour que les
;
bienheureuse \
Nous devons non seulement remercier Dieu de cette
grâce de la foi chrétienne, mais encore nous en rendre
chaque jour plus dignes en sauvegardant notre foi con-
tre tous les dangers que lui fait courir notre siècle de
naturalisme, de scepticisme, d'indifférence, de respect
humain, en apportant à vivre de la vie de foi une inces-
sante fidélité.
11
2
tus sum : « Soyez saints, parce que je suis saint ».
L'apôtre S. Paul nous assure que de toute éternité il
existe pour nous un décret divin plein d'amour qui con-
tient cet appel Elegit nos ante mundi constitutionem,
:
i. Joan. VI. 4 _t. — 2. Ibid. VI, 37. — 3. Luc. VII, 48, 50.
L EPIPHANIE 171
dès que l'étoile luit dans nos coeurs, nous quittions tout
à l'instant nos péchés, les occasions du péché, les ha-
:
i. Luc. X, 16.
1/ EPIPHANIE 173
sentants
;
—
par un autre —
ce que tu dois faire * ».
En soumettant les aspirations de nos âmes au con-
trôle de ceux qui ont grâce et mission de nous diriger
dans notre recherche de l'union divine, nous ne cou-
rons aucun risque de nous égarer, quels que soient d'ail-
leurs les mérites personnels de ceux qui nous guident.
A l'époque où les Mages arrivèrent à Jérusalem, l'as-
semblée de ceux qui avaient autorité pour interpréter
les saintes Écritures était composée en grande partie
d'éléments indignes et cependant, Dieu a voulu que
;
2
sunt gaudio magno valde .
IV
bat. Celui qui avait fait surgir l'étoile pour amener les
Mages à son berceau, les illuminait présentement lui-
même il remplissait intérieurement leur esprit de lu-
;
dinis perducamur \
encens, ni myrrhe ». —
Cela est vrai mais nous avons
;
« O
Dieu qui avez, en ce jour, par le moyen d'une
étoile,conduit les nations païennes à la connaissance
de votre Fils unique, accordez-nous, vous connaissant
contemplation de la
déjà par la foi, de parvenir a la
face de votre suprême majesté ». Deus, qui hodierna
die Unigenitum tuum gentibus Stella
duce revelasti :
concède propitius, ut qui jam te ex fide cognovimus,
usque ad contemplandam speciem tuae celsitudinis per-
ducamur.
IX. —
LA VIERGE MARIE,
LES MYSTÈRES DE L'ENFANCE
ET DE LA VIE CACHÉE.
Christus \
Dieu a voulu, pour ainsi dire, mendier à notre race
lanature humaine qu'il destinait à son Fils, pour nous
donner en retour une participation à sa divinité O :
admirabile commercium *
I
de Dieu.
i. Ps. II, 7. — 2. Joan. 1, 16. — 3. îbïcl. III. 16.
184 LE CHRIST DANS SES MYSTBRKS
II
3
tur ex te sanctum, vocabitur Filius Dei ; il n'était
point nécessaire dès lors de le consacrer au Seigneur,
puisqu'il était le propre Fils de Dieu il n'était point ;
fant porté par une jeune Vierge est le Roi des rois et le
Seigneur souverain Veniet ad templum SUUM Domi-
:
nator \
Et comment y vient-il ? Dans l'éclat de sa majesté ?
Comme celui à qui seul toutes les offrandes sont dues ?
Non, il y vient absolument caché.
Écoutez plutôt ce qu'en rapporte l'Évangile. Il devait
y avoir là, aux abords de l'édifice sacré, une foule re-
muante des marchands, des lévites, des prêtres, des
:
les grands, les superbes parmi les Juifs n'ont pas même
pour eux un regard, et il faut que l'Esprit-Saint éclaire
le vieillard Siméon et la prophétesse Anne pour qu'ils
i. Luc. II, 25, 27, $2-35. — 2. Ibid. 51. — 3. Cf. loan. XIX.
25-
LA VIERGE MARIE ET LA VIE CACHEE 195
2
jestatis digna sint mimera .
III
i. Joan. XV, 2.
198 LE CHRIST DANS SES MYSTÈRES
l'Évangile \
Et quel était le but de l'enfant Jésus en interrogeant
ainsi docteurs de la Loi ? Il voulait, sans aucun
les
doute, les éclairer, les amener, par ses questions et ses
réponses, par les citations qu'il faisait de l'Écriture, à
parler de la venue du Messie orienter leurs recherches
;
IV
Anne, —
voici que cette lumière se cache volontaire- ;
mundo *.
yeux du monde.
Pendant trens ans, dans l'atelier de Nazareth, le Sau-
veur du genre humain ne fait que travailler et obéir ;
i. Luc. II. 52. — 2. Matth., XIII, 54-56. Cf. Marc. VT, 2-3.
LA VIERGE MARIE ET LA VIE CACHÉE 203
de cet amour ? —
C'était sa foi. La foi de la Vierge est
une de ses vertus les plus caractéristiques.
Quelle foi admirable et pleine d'abandon en la parole
de l'ange Le messager céleste lui annonce un mystère
!
2
corpore .
ans, son Fils qui est Dieu et qui vient racheter le genre
humain, vit, dans un pauvre atelier, une vie de travail,
de soumission et d'obscurité. Plus tard, elle verra son
fils poursuivi par la haine des pharisiens, elle le verra
Père, — mais sa
foi demeurera inébranlable. C'est même
alors, au pied de la croix, qu'elle brille dans toute sa
splendeur. Marie reconnaîtra toujours son fils comme
i. Luc. I, 38. —
2. S. Augustin. De Virgin., c. 3 ; Sermo CCX\ .
Marie.
Mais Jésus veut nous apprendre que, comme la Vierge
i. Luc I. 45. — 2. Ibid. Xï. 27.
208 LE CHRIST DANS SES MYSTÈRES
(Carême)
i. Matth. III, 2.
LE BAPTÊME ET LA TENTATION DE JESUS 21 1
2
saint », elle demeure confondue d'un si prodigieux
abaissement.
L'Apôtre nous dit que le Christ est « saint, innocent,
sans tache, séparé des pécheurs a », et voici que Jésus
lui-même s'avance comme un coupable, demandant le
baptême de la rémission des péchés Quel est ce ! —
mystère ?
C'est que dans tous ses états, le Verbe incarné remplit
un double office, celui de Fils de Dieu, en vertu de sa
génération éternelle, et celui de chef d'une race péche-
resse dont il a emprunté la nature, et qu'il vient racheter.
Comme Fils de Dieu, il peut prétendre à s'asseoir à la
droite de son Père pour y jouir de la gloire qui lui re-
vient dans la splendeur des cieux.
Mais comme chef de l'humanité déchue, ayant em-
prunté une chair, coupable dans la race, bien que toute
pure en lui, In similitudinem carnis peccati \ il ne pour-
ra entrer au ciel à la tête de ce corps mystique qu'après
6
peccatum, servus est peccati ; il vient pour nous sauver
des supplices éternels que Satan avait puissance de
nous infliger comme ministre de la justice divine Ne :
peccatum fecit \
S'il prend sur lui nosiniquités, il prendra sur lui aussi
nos châtiments il devra subir une somme incommen-
;
toute justice ».
18. — 4.
:
Joan. I, 29. —
5. I Joan. II, 2.
214 LE CHRIST DANS SES MYSTERES
vive pour lui, pour sa gloire, et non plus pour moi, pour
satisfaire mes convoitises, mes amours-propres, mes
orgueils, mes ambitions » Ut qui vivunt, jam non sibi
:
II
4. II Cor. V, 15.
LE BAPTÊME ET LA TENTATION DE JESUS 215
4
pas la vie, et la colère de Dieu demeure sur lui ».
III
A
peine Jésus fut-il baptisé, nous dit l'Évangile, qu'il
fut conduit au désert par l'Esprit. Les écrivains sacrés
emploient diverses expressions pour signifier cette ac-
8
tion de l'Esprit-Saint. Jésus fut « conduit », rapporte
6. Luc. IV, 1. —
7. Marc. ï, 12.
220 LE CHRIST DANS SES MYSTÈRES
proponenda est vita aeterna et tamquam gratia filiis Dei per Jesum
Christum misericorditcr bromissa. ut tamquam MERCES ex ifisius Dei
Promissione bonis ipsorutn operibus et meritis fideliter reddenda...
[Domini] tanta est erga homincs bonitas ut BORUM relit esse mérita
quac sutit IPSIUS dona. —
Sess. VI, eau. 10.
LE BAPTÊME ET LA TENTATION DE JESUS 221
diabolo.
IV
est privé.
De même, il ne pouvait connaître le nœud du mystère
qui établit, en Jésus, l'union de la divinité avec l'huma-
nité. soupçonnait assurément quelque chose il n'ou-
Il ;
i.Matth. TV, 3-4; Luc. IV, 3-4. — 2. Joan. IV, >i-32, 34. —
3. Matth. IV. 5-6; Luc. TV. 9-11.
LE BAPTÊME ET LA TENTATION DE JÉSUS 227
—
Vous connaissez la réponse de Jésus, et avec quelle vi-
gueur il repousse les suggestions sacrilèges du malin :
2
seul et ne serviras que lui ».
Maintenant, le prince des ténèbres se sent entièrement
démasqué il n'a plus qu'à se retirer. Cependant, dit
;
i. Matth. IV, 7 Luc. IV, 12. — 2. Matth. IV, 8-10; Luc. IV,
5-8. — 3. Luc. IV, 13. —4.
;
i. Préface de la Croix. —
2. Marth. IV, 11 Marc. I, 13. —
3. Cf. Maith. X, 24; Luc. VI, 40; Joan. XIII,
;
s
Curiste /
5
Secundum mensuram donationis Christi ; ils jouissent
de la vision béatifique dans la plénitude de la grâce qui
leur a été conférée ; ils participent d'une façon parfaite,
chacun selon son degré, à la filiation divine de Jésus :
notre vie de foi. Une âme qui, par la foi, vit habituelle-
ment dans la contemplation de Dieu, puise continuelle-
ment à cette source de vie Quoniam apud te est fons
:
me ego in ipsis
in ipsis sit, et
5
.
sances la protège
;
il la rend peu à peu invulnérable.
il ;
est avec elle et « si Dieu est avec nous, dit S. Paul, que
;
3
pourront ceux qui sont contre nous » ? Car, ajoute-t-il,
« Dieu ne permettra jamais que nous soyons tentés ou
éprouvés au delà de nos forces mais il nous protégera ;
proventum \
VI
2
vous lui résisterez Cui resistite FORTES in fide
: .
5
soulagerai ... Je ne rejetterai point ceux qui viennent à
moi » Et eum, qui venit ad me, non ejiciamforas ° ;
:
—
s'il cherche à vous accabler sous le souvenir de vos
3
pas de les ôter du monde, mais de les garder du mal »...
Et parce que nous croyons en son Fils Jésus parce ;
4
nous aime en son Fils, Quia tui sunt , le Père nous
«gardera du mal » il enverra ses bons anges « s'ap-
;
i. Jac. I, —
12. 2. Hebr. II, 18 V, 2. — 3. Joan. XVII. 15.
— 4. Ibid. 9. — 5. Ps. XC, 14-16.
;
XL — QUELQUES ASPECTS
DE LA VIE PUBLIQUE DE JÉSUS
(Temps de Carême)
sa divinité. —
II. Comment ces témoignages fondent
également notre foi en Jésus-Christ. — m.
Les gestes
humains du Verbe incarné déclarent les perfections di-
vines; la bonté humaine dans le Christ, révélation de
l'amour éternel. —
IV. Conduite miséricordieuse du
Christ à l'égard des pécheurs l'enfant prodigue, la sa-
:
bonté infinie ;
—
cette révélation prendra, par con-
traste, tout son relief, si nous considérons la conduite
pleine de justice que tient Notre-Seigneur envers l'or-
gueil des Pharisiens.
Ce sont là, entre mille autres, trois aspects de la vie
publique de Jésus auxquels nos âmes peuvent s'arrêter
pour y puiser des grâces de lumière et des principes de
vie.
3
Anciens... Et moi, je vous dis... » C'est la formule qui
revient dans tout le sermon sur la montagne. Il se —
montre tellement le maître de la Loi qu'il y déroge de sa
propre autorité, quand il lui plaît, avec une indépen-
dance entière, comme étant celui qui l'a instituée et qui
en est le maître souverain.
Ce pouvoir est sans limites. Jésus remet les péchés,
privilège dont Dieu seul jouit, parce que c'est Dieu seul
que le péché offense. « Ayez confiance, vos péchés vous
sont remis », dit-il à un paralytique qu'on lui présente ;
au Sauveur : « Je t'adjure au
vivant de nom du Dieu
nous dire si du Dieu vivant » ?
tu es le Christ, le Fils
« Tu l'as dit, répond Jésus vous verrez désormais le
;
« Il mérite la mort
1
». —
Et plutôt que de se rétracter,
le Christ a accepté sa condamnation.
2
C'est surtout dans l'Évangile de S. Jean
que nous
rencontrerons sur de Jésus des témoignages
les lèvres
qui établissent, entre lui et son Père, une union telle
qu'elle ne peut s'expliquer que par la nature divine,
nature qu'il possède indivisiblement avec le Père et leur
commun Esprit.
Vous remarquerez que, sauf quand il enseigne à ses
disciples la façon de prier, Christ Jésus ne dit ja-
le
II
i. Joan. V, 16-20. —
2. Ibid. X, 30. — 3. Hebr. III, 1. —
4. Introït de la troisième mes9e de Noël.
QUELQUES ASPECTS DE LA VIE PUBLIQUE 245
"'.
credidistis
C'est cette foi encore qui « nous fait naître enfants
de Dieu » His qui credunt in nomine ejus 6 ; qui fait
:
7
ejus fluent aquae vivae ; qui « dissipe les ténèbres de
la mort » Veni ut omnis qui crédit in me in tenebris non
:
7. Ibid. —
VII, 3*.
r
dulitatem meam !
III
1
hune in invisibilium amorem rapiamur .
1
prière de sa mère Pour nos cœurs humains, quelle
.
est sur moi il m'a consacré par son onction pour porter
;
r
sans cesse, même après le coucher du soleil si bien ;
6
qu'un jour il ne put prendre ses repas une autre fois, ;
IV
i. Matth. XI, 19; Luc. VII, 34. — 2. Matth. IX, 12-13 Marc.
II, 17; Luc. V, 31-32. —3. Rom. VIII, 29. —4. Ibid. 3.
;
—
5. L'Église nous lit cette parabole le samedi après le 2 e dimanche
du carême.
254 LE CHRIST DANS SES MYSTERES
jontem.
Toutes les actions du Verbe incarné revêtent quelque
chose de si beau dans leur simplicité c'est une absence
;
2
Perfectus Deus, perjectus homo Nous reconnaissons
.
à boire ».
La femme le regarde, étonnée elle vient de recon-
;
naître que celui qui parle est Juif or, les Juifs mé-
lui ;
assez pour lui accorder une grâce plus grande car dès ;
de son Père est que Jésus lui amène les âmes que le
Père veut sauver, qu'il leur montre la voie, qu'il leur
révèle la vérité et les conduise ainsi à la vie Omne, :
4
désordres Car la profession de Madeleine était de
.
2
pèche plus » .
de vous ».
Mais souvenons-nous que le Christ a dit lui-même :
s
cem, et virgine castiorem reddidit .
2
similari ; nous sentons qu'en sa personne se vérifie ad-
mirablement cette révélation que fait au monde la Sa-
gesse éternelle, quand elle proclame que « ses délices
sont d'être avec les enfants des hommes ' »; nous éprou-
vons du même coup « qu'aucune nation n'a de dieu qui
4
s'approche d'elle comme notre Dieu le fait de nous ».
Le Christ Jésus est vraiment « l'Emmanuel 6 », Dieu
vivant parmi nous, chez nous, avec nous.
VI
i. Matth. XII, 1-2: Marc. II, 2^-24; Luc. VI, 1-2. — 2. Luc.
XX, 46.
QUELQUES ASPECTS DE LA VIE PUBLIQUE 269
2
minels comme le bon larron, auquel il promet le ciel !
nom du Seigneur 3 » !
de là leur fécondité.
il en va de même de ses moindres actions, elles sont
leste est le seul vrai Dieu, et que vous êtes son Christ »,
envoyé ici-bas pour être notre roi et le pontife de notre
salut. Illuminez les regards de notre âme d'un rayon de
ces splendeurs divines qui brillèrent au Thabor, afin
que notre foi en votre divinité, notre espérance en vos
mérites, et notre amour pour votre adorable personne
en soient affermis et accrus.
phère divine.
Quand Jésus avait commencé sa prière, les apôtres
s'étaient laissés aller au sommeil ; mais voici que l'éclat
de la lumière les éveille, ils le voient resplendissant, et,
à ses côtés. Moïse et Élie, qui conversent avec lui. Et
Pierre est rempli d'une telle joie à la vue de la gloire de
son Maître, que tout hors de lui, « ne sachant pas ce
qu'il disait », il s'écrie: Bonum est nos hic esse"\ Maître,
« nous sommes bien ici ». O Seigneur, il fait bon d'être
avec vous que c'en soit fini des luttes avec les phari-
;
trois tentes une pour vous, une pour Moïse, une pour
:
II
i. Matth. XVII, 5-8; cf. Marc. IX, 6-7; Luc. IX. 34-30. —
2. Joan. 1. 14. 16.
282 LE ( IUUSÏ DANS SKS MYSTERES
protesté : « A
Dieu ne plaise, Seigneur, cela ne vous
arrivera pas Mais notre divin Sauveur réprimande
! »
aussitôt son apôtre, « Retire-toi de moi, Satan, c'est-à-
dire adversaire, qui veux mettre des obstacles à la vo-
lonté de celui qui m'envoie tu n'as pas le sens des
;
1
choses de Dieu, mais des pensées humaines *.
Notre-Seigneur prévoyait donc que ses apôtres ne
supporteraient pas ses abaissements, que sa croix serait
pour eux une occasion de chute. Ces trois apôtres qu'il
choisissait pour assister à sa transfiguration, il devait
les prendre encore, de préférence aux autres, pour être
dans quelque temps les témoins de sa faiblesse, de ses
angoisses et de son immense tristesse, dans son agonie
au jardin des Oliviers. Il veut les prémunir contre le
scandale que causera alors à leur foi son état d'humi-
liation il veut affermir cette foi par sa Transfigura-
;
3
inventus nt homo, dit S. Paul Cela est tellement vrai .
de Mo
exibat et sonabat omnes * ; il y avait comme un
parfum de la divinité qui s'échappait de lui et attirait
les foules; nous lisons dans l'Évangile qu'il arrivait par-
Père proclame que Jésus est son Fils, est Dieu comme
lui. Tout se réunit ainsi pour consolider la foi des apô-
tres en celui que Pierre avait reconnu comme le Christ,
le Fils du Dieu vivant.
111
a
dit de parler alors de cette vision ».
Petr. I,
;
Epître de la fête.
16-18. —
4. Haec, dlectissimi, non ad
illorum tantum utilitatem dicta sunt, qui ea propriis auribus audie-
runt, sed in itt's tribus apostolis universa Ecclesia dididt quidijuid
enrum et aspeetus vidit et ouditus accepit 1. c. .
VI SOMMET DU THABOR 287
roborasti ; —
« notre adoption d'enfants de
ensuite,
Dieu y est signifiée d'une manière admirable » Et :
t. Ps. II. 7.
~>8N LE IHIUST DANS SES MYSTÈRES
croire.
C'est une chose excellente, dans la vie spirituelle,
d'avoir toujours pour ainsi dire présent aux yeux du
cœur, ce témoignage du Père. Rien ne soutient si puis-
samment notre foi. Quand nous lisons l'Évangile, ou
lui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis mes com-
plaisances ».
Et disons aiors « Oui, Père, je le crois, je veux le
:
x
cru que je suis sorti de lui », que je suis son Fils. Et
quel bonheur pour une âme d'être l'objet de l'amour
du Père, de ce Père « d'où descend tout don parfait ' »
qui réjouit les cœurs !
11 tient à ce que
C'est être aussi très agréable à Jésus.
nous proclamions sa divinité, à ce que nous ayons en
elle une foi vive, forte, profonde, à l'abri de toute at-
teinte « Bienheureux celui qui ne sera pas scandalisé
:
en moi
:
: qui, — malgré les abaissements de mon in-
carnation, les obscurs travaux de ma vie cachée, les hu-
miliations dema passion, les attaques et les blasphèmes
dont je suis sans cesse l'objet, les luttes que doivent
supporter ici-bas mes disciples et mon Église, de- —
meure ferme dans sa foi en moi et ne rougit pas de
moi.
Voyez apôtres durant la passion de Jésus
les leur :
racontars.
Voyez encore les deux disciples qui se rendaient à
Emmaiis il faut que Notre-Seigneur se joigne à eux,
;
nous le sommes par grâce. Jésus est des nôtres par son
Incarnation il nous rend semblables à lui en nous con-
;
IV
Tel est l'état glorieux qui nous attend, parce que c'est
là l'étatglorieux de notre chef Jésus, dont nous sommes
les membres, état admirable que la Transfiguration sur
le Thabor nous fait entrevoir et propose à notre foi
comme un objet d'espérance.
Mais, me direz-vous, que devons-nous faire pour y
parvenir ? Quel chemin faut-il suivre pour arriver à
cette bienheureuse gloire dont nous contemplons un
rayon dans la Transfiguration de notre divin Sauveur ?
Il n'y en a qu'un, et c'est le Père qui nous le mon-
trera. Le Père, qui nous adopte, qui nous appelle à l'hé-
ritage céleste pour partager sa béatitude, pour parti-
ciper un jour sans fin à la plénitude de sa vie, le Père
nous indique lui-même le chemin, et il nous l'indique
dans ce mystère même « Voici mon Fils bien-aimé en
:
fera comprendre que les vraies joies, les joies les plus
profondes sont celles qu'on trouve à le servir. L'âme
qui a le bonheur d'être admise, comme les apôtres pri-
vilégiés, dans l'intimité du divin Maître, éprouvera par-
fois le besoin de s'écrier avec S. Pierre Domine, bo-
:
2
Habebit lumen vitae Heureuse l'âme qui l'écoute, qui
.
Notre-Seigneur lui-même
nous l'a promis. « Le
monde se avant de nous quitter
réjouira, disait-il ;
des siècles
4
A présent, votre foi me reçoit chaque jour
.
4. Matth. XXVIII, 20. — 5. Joan. XVII, 24. f>. Ihid. XV. ...
XIII. —
LE CHRIST A AIME L EGLISE
«
(Temps de la Passion)
longtemps.
Contemplons Jésus à cette heure. Ce mystère de la
Passion est ineffable, et tout y est grand, jusqu'aux
moindres détails, comme d'ailleurs toutes choses dans
tradidit. —
Et qu'est-ce qui l'a poussé à se livrer ?
L'amour est la raison profonde du mystère Dilexit Ec- :
clesiam. —
Et le fruit de cette oblation de tout lui-
même, par amour, c'est la sanctification de l'Église Ut :
IV. 12 ; V. 2;.
302 LE CHRIST DANS SES MYSTERES
"
à ce moment, il est surtout Vir sciens infirmitatem :
je la donne de moi-même ;
j'ai le pouvoir de la donner,
et le pouvoir de la reprendre ». '
11
sont brisés, broyés par les douleurs il n'en est pas que :
sainte âme dût subir toutes les avanies et toutes les hu-
miliations dont un homme puisse être accablé. Il a réa-
lisé à la lettre la prophétie d'Isaïe « Beaucoup ont été :
dans la stupeur en
voyant, tant il était défiguré... il
le
n'a plus ni forme ni beauté pour attirer nos regards... il
nous est apparu comme un lépreux entièrement mécon-
naissable... *
»
Je vous parlais tantôt de l'agonie au jardin des Oli-
viers. Le Christ, qui n'exagère rien, découvre à ses
apôtres que « son âme innocente est oppressée alors
d'une tristesse si poignante et si amère qu'elle est ca-
pable de le faire mourir $ Tristis est anima mea usque :
4
tus esse ! Le Verbe incarné connaissait toutes les souf-
frances qui allaient fondre sur lui pendant les longues
heures de sa passion cette vision soulevait en sa na-
;
2
cebat .
ma gloire, —
mais frappé à cause des crimes de mon
2
peuple » Pt opter scelus populi mei percussi eum...
:
i. Joan. XIX, 5. —
2. Isa. LUI, 8. —
3. Joan. XIX, 6, 15.
— 4- Matth. XXVII, 40-42 Marc. XV, 29-32 Luc. XXIII, 35.
; ;
308 LE CHRIST DANS SES MYSTÈRES
2
tradidit spiritum .
qui avez tant souffert pour notre amour, nous vous pro-
mettons de tout faire pour ne plus pécher faites, par ;
III
En rien ne man-
sorte qu'en Jésus nous avons tout ;
meipsum ' : « Une fois que j'aurai été élevé sur la croix,
ma puissance sera telle que je pourrai élever jusqu'à
moi tous ceux qui ont foi en moi ». Ceux qui, jadis, dans
le désert, regardaient le serpent d'airain éievé par
Moïse, étaient guéris des blessures dont ils avaient été
2
frappés à cause de leurs péchés ainsi tous ceux qui ;
IV
rationem \
Assister à ce saint sacrifice ou l'offrir avec le Christ
constitue une participation intime et très efficace à la
passion de Jésus.
Sur l'autel, en effet, vous le savez, se reproduit le
même sacrifice qu'au calvaire c'est le même pontife, ;
5
être mon disciple, qu'il prenne sa croix, et me suive .
3
perabundo gaudio in omni tribulatione nostra .
1
« Père, que votre volonté soit faite et non la mienne » !
— Pourquoi donc ?
Il y a une vérité capitale que nous devons méditer.
z
Et tertia die resurget Ces deux mystères s'enchaînent
.
La veille même
de sa mort, Jésus disait à ses disci-
ples : Vos permansistis mecum in tentationibus
estis qui
meis : « Vous êtes demeurés avec moi dans mes épreu-
ves » et il ajoute aussitôt « Et moi, en retour, je vous
; :
Sommaire. —
I. Pourquoi la contemplation des douleurs
3
€ Dans ma soif, ils m'abreuveront de vinaigre ». Alors,
pour que cette prophétie toute de détail, s'accom- — —
plît encore, Jésus s'écria : « J'ai soif ». Postea, sciens
Jésus quia omnia consummata sunt, UT consummaretur
Scriptura, dixit : Sitio \ Rien, en ceci, n'est petit ni né-
gligeable, parce que tous ces détails marquent les gestes
d'un Homme-Dieu.
Toutes ces actions de Jésus sont l'objet des complai-
sances de son Père. Le Père contemple son Fils avec
amour non seulement au Thabor, quand le Christ est
dans tout l'éclat de sa gloire mais aussi quand Pilate ;
II
i. Philipp. II, 5, S.
DU PRÉTOIRE AU CALVAIRE 327
i.Matth. XXVII, i!. —2. Rom. VI. 23. — 3. Ps. XXI, 13. —
4. Joan. XIX, 15. — 5. Ibid. 16. — b. 1 Tim. VI, 13. — 7. Joan.
XIX, ii. — S. 1 Petr. II, 23. -, 9. Isa. LUI, 7.
328 LE CHRIST DANS SES MYSTÈRES
2
aux yeux du Seigneur ».
prix.
Acceptons donc notre croix en union avec lui, comme
lui, pour être de dignes disciples de ce chef divin ac- ;
Cor. I, 24.
DU PRÉTOIRE AU CALVAIRE 331
vimus eum \ L'Évangile nous dit que les soldats lui don-
naient d'insolents soufflets, qu'ils lui crachaient à la
face le couronnement d'épines avait fait découler le
;
vous, afin que vous seul soyez glorifié par mes œuvres I
3
luntate sanctificati sumus .
et à moi-même !
Parce qu'il est écrit : « Maudit soit celui qui est sus-
8
pendu au gibet . » Il a voulu être « mis au rang des
scélérats *
», afin de reconnaître les droits souverains de
la sainteté divine.
Il se livre aussi pour nous. Jésus, étant Dieu, nous
voyait tous en ce moment ; il s'est offert pour nous ra-
cheter parce que c'est à lui, pontife et médiateur, que le
Père nous a donnés Quia tui sunt\ Quelle révélation
:
Joan. XVII, —
9. 6. Ibid. XV, 13. — ;
—
7. Ibid. XIII, 1. —
8. Ordinaire de la messe.
340 LE CHRIST DANS SES MYSTERES
croix, élevez-le ;
que soit exalté le nom que vous lui
tion, les privilèges qui font d'elle une créature unique lui
avaient été donnés en prévision de la mort de son Fils.
Quelle douleur inexprimable fut la sienne, lorsqu'elle
reçut dans ses bras le corps ensanglanté de Jésus !
3
que, si, par toute sa vie, il est la voie \ la « lumière »,
s'il donne l'exemple de toutes les vertus compatibles
avec sa divinité, —
dans sa résurrection, le Christ est
surtout l'exemplaire de la sainteté.
Quels sont donc éléments constitutifs de la sain-
les
teté ? La ramener pour nous à deux
sainteté peut se
éléments l'éloignement de tout péché, le détachement
:
Dieu.
Or ces deux caractères se retrouvent particulière-
ment, comme nous allons le voir, dans la résurrection
du Christ, à un degré d'apogée qui ne s'est pas mani-
festé avant sa sortie du tombeau bien que le Verbe in-
;
tionem tuam.
Contemplons donc ce mystère de Jésus sortant vivant
et glorieux du sépulcre nous verrons comment la Ré-
;
2
la fatigue : : une fatigue
Fatigatus ex itinere sedebat
réelle qu'il sentaitdans ses membres le sommeil, un ;
5
connu la faim Esuriit * ; la soif Sitio ; la souffrance.
: :
i. Isa. LUI, 4. —
2. Joan. IV, 6. 3. Matth. —
VIII, 24-25.
Marc. IV, 38 Luc. VIII, 23-24. —
4. Matth. IV. 2 Luc. IV, :
— —
; ;
—
RESSUSCITES AVEC LE CHRIST 347
z
disciples Januis clausis , « alors que toutes les portes »
du lieu où ils étaient rassemblés « étaient fermées ». S'il
prend de la nourriture avec ses disciples, ce n'est pas
qu'il éprouve la faim, mais c'est qu'il veut, par une mi-
séricordieuse condescendance, confirmer la réalité de
sa résurrection.
Ce corps ressuscité est désormais immortel ; il est
mort une fois Quod enim mortuus est, mortuus est se-
:
Il
Dieu ».
RESSUSCITES AVEC LE CHRIST 349
comme lui à tout ce qui est péché. Mais nous, nous de-
vons « mourir » chaque jour, car nous conservons en
nous les racines du péché, et l'antique ennemi travaille
sans cesse à les faire repousser. Détruire en nous ces
racines, nous garder de toute infidélité, de toute créature
aimée pour elle-même, écarter de nos actions tout mo-
bile non seulement coupable, mais purement naturel,
nous affranchir de tout ce qui est créé, terrestre tenir ;
du sépulcre.
C'est pourquoi, comme les Juifs qui, la Pâque venue,
s'abstenaient de tout levain pour manger l'agneau pas-
cal, « vous de même, chrétiens, qui voulez participer au
mystère de la Résurrection, vous unir au Christ, Agneau
immolé et ressuscité pour vous, vous ne devez plus dé-
sormais vivre dans le péché vous devez vous garder ;
7. Ephes. IV,
24. — 8. Rom. VI, 12.
RESSUSCITES AVEC LE CHRIST 353
IV
2
tus .
4
vos est Il faut que cette domination du Christ se réa-
.
3
nomen... ut in nomine Jesu omne genu flectatur Le .
imagination, énergies.
Il est venu en nous comme Roi au jour du baptême ;
en nous, comme
règne dans le sein du Père, il vit en
il
soit sanctifié ».
3
diderunt « Vous avez cru en moi, Thomas, parce que
:
VI
3
in gloriam suam ? « Nous sommes, dit l'apôtre, les en-
fants de Dieu et ses héritiers nous sommes cohéritiers
;
1
si nous souffrons avec lui ».
3
viteurs » devenus les cohéritiers de son Fils; il les
fera asseoir à l'éternel festin qu'il a préparé pour célé-
brer le triomphe de Jésus et de ceux dont il est le frère
aîné.
Si, chaque année, nous sommes fidèles à participer
aux souffrances du Christ durant le Carême et la se-
maine sainte, chaque année aussi la célébration du
mystère de Pâques, en nous faisant contempler la gloire
de Jésus victorieux de la mort, nous fait partager, avec
plus de fruit et plus d'abondance, sa divine condition
de ressuscité elle augmente notre détachement de tout
;
(Ascension)
ignominies de la passion. —
III. Grâce que le Christ
nous donne dans ce mystère nous pénétrons avec
:
que. —
IV. Sentiment de joie profonde que fait naître
en nous cette glorification de Jésus Tu esto nostrum :
gaudium. —
V. Pourquoi une inébranlable confiance
doit également nous animer en cette solennité le :
2
l'Écriture sainte et l'Église l'emploient pour manquer
1
III. t. — ;
pitié de nous, parce que vous êtes seul Saint, seul Sei-
gneur, seul Très-Haut, ô Jésus-Christ, avec l'Esprit-
Saint dans la gloire de Dieu votre Père » Tu solus :
II
sible. — Mais
elle demeure encore ici-bas, en un lieu
corruptible où règne la mort. Pour atteindre le sommet,
l'épanouissement de cette gloire, il fallait à Jésus res-
suscité un lieu qui répondît dignement à sa nouvelle
condition il lui fallait les hauteurs du ciel, d'où sa
;
3
Deus exaltavit illum .
ficabo
2
.
—
Et nous l'entendons redire au Christ lui-
même ces paroles solennelles prédites par le psaîmiste :
1
est possible, que ce calice s'éloigne de moi » !...
Et où notre divin Sauveur a-t-il inauguré les joies de
son ascension ? Sagesse éternelle, Jésus qui, en ceci, —
ne l'oublions pas, ne fait qu'un avec son Père et l'Es-
prit-Saint, —
a voulu choisir, pour s'élever aux deux,
la cime de cette même montagne qui avait été le témoin
de ses douloureux abaissements. Là même où elle s'est
abattue sur le Christ comme un torrent vengeur, la jus-
1
tice divine le couronne d'honneur et de gloire là ;
III
nati sunt*.
Ceux-là sont enfants de Dieu, et par conséquent, dit
4
corpus Christi, et membra de membro : i Vous êtes le
corps du Christ et ses membres, chacun pour sa part » ;
viennent nôtres.
Telle est la merveille de la miséricorde divine. « Dieu
est riche en miséricorde, s'écrie l'Apôtre à cause de ;
1
gnus datur .
IV
2
vado ad Patrem , « Si vous m'aimiez, vous vous ré-
jouiriez de ce que je vais à mon Père ». A nous aussi, le
Christ redit ces paroles. Si nous l'aimons, nous nous
réjouirons de sa glorification nous nous réjouirons de
;
Deo*.
Tantôt elle interpelle les puissances angéliques. « Ou-
vrez vos portes, princes des cieux, afin que le Roi de
gloire fasse son entrée » Attollite portas, principes,
:
Rex gloriae ? —
« C'est le Seigneur plein de force et de
puissance, le Seigneur qui fait éclater sa vigueur dans
les combats » Dominus fortis et potens, Dominus po-
:
3
riae /
vous avancez sur les ailes des vents vous vous êtes ;
tabilis sermo \
Je vais essayer pourtant, à la suite du grand apôtre,
de vous en donner quelque idée. Que l'Esprit-Saint
nous fasse comprendre combien sont merveilleuses les
œuvres divines.
S. Paul rappelle d'abord les rites du plus solennel
sacrifice de l'Ancienne Alliance. Pourquoi ce procédé ?
Sans doute parce qu'il s'adressait à des Juifs il fallait ;
i. Hebr. V. ii.
38? US CHRIST DANS SKS MYSTÈHKS
lis... *
Umbra juturorum \
C'est pourquoi l'Apôtre insiste tout d'abord sur le
sacrifice des Juifs. Ce n'est pas pour le plaisir d'établir
une simple comparaison qui faciliterait à ses auditeurs
la compréhension de son exposé mais parce que l'An- ;
Et pourtant, comme
je vous l'ai dit après S. Paul,
« tout cela n'était que figures » Quae parabola est:
1
temporis instantis Et que d'imperfections dans ces
.
2
jus creationis mais dans le « ciel des cieux », dans
—
,
i. Hebr. VII, 26. — 2. Ibid. IX, 11 cf. Ibid. 24.— 3. Ibid. VI.
—
19. — 4- Ibid. IX, 12. — Ibid. X,
;
I, 23.
« PÈRE, GLORIFIEZ VOTRE KILS » 385
2
le décret de notre expulsion et c'est pourquoi, quand ;
pro nobis \
Pontife toujours écouté, il redit pour nous la prière
sacerdotale de la cène « Père, c'est pour eux que je
:
i. Hebr. IX, 24. — 2. Ibid. VII, 25. Voir plus haut, p. 101
—
et suiv. ce que nous avons dit de l'oblation du Christ au ciel.
3. Joan. XVII, 9, il, 13, 24, 26. —
4. Hebr. IX, 13-14.
« PÈRE, GLORIFIEZ VOTRE FILS » 387
VI
par la foi, vous vous savez devant Dieu avec Jésus qui
vous présente à lui vous êtes avec lui dans le sein du
;
2
Sine me, nihil potestisfacere « avec lui, nous pouvons
,
3
tout » : Omnia possum in eo qui me
confortât Nous .
Cant. VIII, 5.
i. —
2. Joan. XV, 5. —
3. Philipp. IV, 13. —
4. Joan. XVII. 12-13-, 15. —
5. Suscipe, Domine, mimera quae
Pro Filii lui gloriosa ascensionc deferimus ; et concède propititts.
« PERE. 389
(Pentecôte)
Sommaire. —
En quoi la mission visible du Saint-Esprit
aux apôtres rentre dans le cycle des mystères de Jé-
sus. —
I. Ce que le Saint-Esprit est dans la Trinité. —
II. Raisons pour lesquelles la descente de l'Esprit-Saint
sur les disciples n'a lieu qu'après l'Ascension. —
III. L'œuvre du divin Paraclet dans l'âme des apôtres :
dure toujours. —
V. Opérations de l'Esprit dans nos
âmes; nos devoirs envers lui.
ad Patrem \
Pour ceux qui aiment le Christ, l'ascension est, en
effet,une source inépuisable de joie. C'est la glorifica-
tion suprême de Jésus au plus haut des cieux c'est la ;
vous l'enverrai ».
Toutes les paroles du Verbe incarné sont, comme il
îe dit lui-même, « esprit et vie » Verba quae ego locu- :
2
tus surn vobis, spiritus et vita sunt Elles sont graves .
aux apôtres que Jésus s'en aille, qu'il les quitte pour
remonter à son Père ? N'est-il pas pour eux la source
de tous les biens, la cause de toute grâce ? N'est-il pas
« la voie, la vérité, la vie ' » ? N'a-t-il pas dit « Per- :
4
sonne ne peut venir au Père si ce n'est par moi » ?
Comment donc peut-il être utile aux apôtres que Jésus
les quitte ?
N'auraient-ils pas pu lui répliquer en toute vérité : O
divin Maître, ne parlez pas; nous n'avons besoin de per-
sonne d'autre que de vous, vous nous suffisez; Ad quem
ibimus ? Avec vous n'avons-nous pas toutes les grâ-
'°
nature divine. —
Le Père et le Fils se donnent l'un à
l'autre avec un amour parfait,et c'est de cette donation
d'amour du Père au Fils et du Fils au Père, que pro-
cède, d'une façon mystérieuse, l'Esprit-Saint, troisième
personne. Le Saint-Esprit termine le cycle des opé-
rations intimes en Dieu, il est le terme final des com-
munications divines dans l'adorable Trinité.
Entre ces personnes distinctes, vous le savez encore,
il n'y a ni supériorité ni infériorité ce serait une grave
:
:
que « son Père l'a envoyé ». Ce terme « envoyer » fré-
quemment employé par le Christ Jésus marque la dis-
tinction des personnes. C'est le Père qui « envoie » ;
4
et tout ce qui est à moi est à mon Père ».
6
vos Vous le voyez c'est le Père et le Fils qui en-
. :
II
Jésus dit ailleurs « Mon Père est plus lïrand que moi », Pater
:
major me est. Joan. XIV, 28. 5. Joan. XIV. 26. —6. Ibid. XVI, 7. —
LA MISSION DU SAINT-ESPRIT 397
III
.
i, Joan. VII, 38-39. — 2. Ibid. XX. 29. — 3. S. Léo. Sermo M
de Ascens. C. 4.
LA MISSION DU SAINT-ESPRIT 399
3
la vérité » ? Il était venu en ce monde pour rendre té-
moignage à la vérité 4 et nous savons, par lui encore,
,
4. lbid. XVIII,
37- — S- lbid. XVII, 4.
LA MISSION DU SAINT-ESPRIT 401
clarificabit \
Quoi encore ? « Les apôtres ne se mettront pas en
peine de chercher ce qu'ils devront répondre quand les
Juifs les traîneront devant les tribunaux et leur défen-
dront de prêcher le nom de Jésus c'est le Saint-Esprit ;
a
qui leur inspirera les réponses ». Et ainsi, « ils pour-
4
tae Ce souffle vital était le symbole de l'Esprit auquel
.
—
;
cet homme
1
». Voyez-le maintenant au jour de la
Pentecôte. Il annonce le Christ à des milliers de Juifs ;
Consolator optime,
Dulcis hospes animac,
Duke refrigerium !
IV
qu'il vous aime parce que vous êtes son Fils bien-
;
qu'il nous envoie son Esprit, qui est un de ses dons les
plus parfaits Donam Dei altissimi \ Que nous dit, en
:
2
in homine, nihil est innoxium : « Sans votre secours,
il n'y a rien dans l'homme qui ne puisse lui nuire ».
Empruntons, dès lors, à l'Église ses vives aspirations :
(Fête-Dieu)
». Ainsi, outre le
II
III
2
qui vit en moi ». Telle est la vertu propre de cet inef-
fable sacrement.
Mais cette transformation comporte pour nous bien
des degrés comprend bien des étapes. Nous ne pou-
et
vons la réaliser d'un coup ce n'est que peu à peu
;
IV
i. Cf. Apoc. V, 6.
« EN SOUVENIR DE MOI » 429
ergo vere pro nobis hostia erit Deo, cum nos ipsos hos-
tiam fecerimus \
cher ici, parce qu'elle est celle que l'Église nous indique
elle-même dans l'oraison du saint Sacrement c'est la :
2
didit semetipsum pro me N'oublions jamais que cha- .
8
vivi : « Vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Je
ne vois qu'un fragment de pain, qu'un peu de vin mais ;
defectui \
Et Notre-Seigneur nous dit comme au centurion :
(Fête du Sacré-Cœur)
1
nes accepimus Il a détruit le mur de séparation qui
.
i. Joan. I, 16.
438 r,K CHRIST DANS SES MYSTÈRES
6
charistie comme mémorial de son amour Tous ces .
verges, une fois j'ai été lapidé j'ai fait trois fois nau- ;
i. Credo de la messe. —
2. Joan. XIII, 1. 3. — Rom. IV, 25.
— 4. Joan. XIV. 2 Hebr. VI, 20.
;
—
«5. Joan. XIV, 18. — 6. Luc.
XXII, 19.
LE CŒUR DU CHRIST 439
6
pro me .
a tous inspirés.
A l'exemple de l'Église, je vous dirai donc, mainte-
nant que nous avons passé en revue les principaux mys-
tères de notre divin chef, quelques mots de la dévotion
au Sacré-Cœur, de son objet et de sa pratique. Nous
saisirons une fois de plus cette vérité si capitale, que
même de la charité s .
i. JoaiK I, i et 14.
i44 LE CHRIST DANS SES MYSTÈRES
Il
1
fils, donne-moi ton cœur », nous comprenons que le
cœur signifie ici l'amour. On peut dire de quelqu'un :
s
donc à quel point il l'aimait » !
que cet homme nous montre. Mais cet amour qui. par
ses excès dépasse notre science, est l'expression con-
crète et tangible de l'amour divin. Le cœur de Jésus
percé sur la croix nous révèle l'amour humain du Christ;
mais derrière le voile de l'humanité de Jésus se montre
l'ineffable et incompréhensible amour du Verbe.
Quelles larges perspectives nous ouvre cette dévo-
tion Comme elle est de nature à attirer l'âme fidèle
! !
III
rissable de dons.
Dans l'oraison de la fête du Sacré-Cœur, l'Église
nous invite à « repasser par la pensée les principaux
bienfaits que nous devons à l'amour du Christ Jésus » :
a
crieront ! »
Le Christ Jésus tient pour agréables les louanges qui
jaillissent du cœur jusqu'aux lèvres. Notre amour doit
éclater en affections. Voyez les saints. François, le pau-
vre d'Assise, était tellement transporté d'amour qu'it
3
chantait les louanges de Dieu sur les routes Made- ;
1
son règne n'aura point de fin » lisez ses « Exclama- ;
3
beau » !
IV
i. Léon XITI, I. c.
458 LE CHRIST DANS SF.S MYSTÈRES
4
terre s'entr'ouvre pour engloutir les hébreux coupables ;
tude ».
3
remonte au ciel pour « nous y préparer une place ».
Mais quand cette attitude est habituelle au point de
devenir, comme cela se produit chez certaines âmes,
exclusive, outre qu'elle manque de noblesse, elle ne ré-
pond pas pleinement à l'esprit de l'Évangile. L'espé-
rance est une vertu chrétienne, elle soutient puissam-
ment l'âme au milieu de l'adversité, des épreuves, des
tentations ;
—
mais elle n'est pas la seule ni la plus
parfaite des vertus théologales, vertus spécifiques de
notre état d'enfants de Dieu. Quelle est donc la vertu la
plus parfaite ? Quelle est celle qui, entre toutes, obtient
la palme ? C'est, répond S. Paul, la charité Nunc ma- :
C'est pourquoi, —
sans perdre de vue la crainte, non
pourtant la crainte servile de l'esclave qui redoute le
châtiment, mais la crainte de l'outrage à l'égard de
Dieu qui nous a créés sans laisser de côté la pensée de
;
pourquoi il veut aussi que, comme lui, avec lui, par lui,
3
nous vivions « comme des fils bien-aimés ».
est \
Comment donc aurons-nous une idée véritable de
l'amour de Dieu ? En regardant Dieu qui se manifeste
à nous sous une forme tangible. Et quelle est cette
sumus \
Cet ordre une fois établi ne change plus. Le christia-
nisme, c'est l'amour de Dieu se manifestant au. monde
par le Christ et toute notre religion doit se ramener à
;
salut.
Or, l'attitude essentielle que réclame de nous ce plan
Nous demeurons des
divin. est celle d'enfants adoptifs.
êtres tirés du néant, et devant « ce Père d'une incom-
3
mensurable majesté », nous devons nous prosterner
dans le sentiment de la plus humble révérence mais à ;
2
tuerunt exstinguere caritatem Car lorsque « l'amour
.
absolue. —
V. Conclusions pratiques célébrer les
:
i. Ephes. I, 22-23.
ctus sum
3
Dieu est la sainteté même nous sommes ses
. ;
3
perfectus est C'est le précepte même de Jésus.
.
du sang de Jésus.
Voyez en effet quel cantique chantent les élus, que
:
II
z
lui ressemble ». Non est inventus similis illi Il n'y a .
i. Col. I, 15. —
2. Matth. XVII, 5. — 3. Office des Confesseurs
pont., _> e antienne des Laudes cf. ; Eccli. XLIV, 20.
LE CHRIST COURONNE DE TOUS LES SAINTS 473
3
a choisis en son Fils Jésus » Elegit nos in ipso
: Dans .
4
[nos] conformes fieri imaginis Filii sui .
III
sir, c'est moi qui le fais naître dans votre cœur mais ;
lumen \
Ici-bas, cette lumière nous est inaccessible à cause de
sa clarté nos regards sont trop faibles pour la suppor-
;
3
non sunt ullae ; cette lumière est descendue dans nos
vallées, tempérant sous le voile de l'humanité l'éclat
infini de ses rayons. Nos yeux si faibles pourront con-
templer cette lumière divine qui se cache et se révèle
tout ensemble sous l'infirmité d'une chair passible :
vita.
En Dieu se trouve la vie infinie Apud te est fons :
vivet pr opter me \
Vivre de cette vie divine, c'est la sainteté. En effet,
IV
3
vient de Dieu » Sufficientia nostra ex Deo est ; « c'est
:
6
vit ? Qu'est-ce donc qui peut nous empêcher de devenir
des saints ? Si, au jour du jugement dernier, Dieu nous
demande Pourquoi n'êtes-vous point arrivés à la hau-
:
i. Omnipotens
et misericors Deus, de cujus munere renit ut tibi
a Hdelibus digne et laudabliter serviatur, tribue quaesumus
tuis
nobis ut ad promissiones tuas sine offensione curramu\. Oraison
:
regnum \
Nous devons ensuite les invoquer. Sans doute, le
Christ Jésus est notre unique médiateur « Un Dieu, :
3
un médiateur de Dieu et des hommes », dit S. Paul ;
1
in misericordia et miserationibus , et c'est elle que nous
exalterons durant toute l'éternité au sein de notre béa-
titude Quoniam in aeternum misericordia ejus \
:
que plus nous voulons lui demeurer unis, plus nous de-
vons lui ressembler dans le plus profond et le plus in-
time de ses mystères. S. Paul, vous le savez, ramène
toute la vie intérieure à « la connaissance pratique de
Jésus, et de Jésus crucifié" ». Et Notre-Seigneur lui-
même nous dit que le « Père, qui est le vigneron divin,
émonde la branche pour lui faire porter plus de fruits »:
Purgabit eiun ut fructum plus afferat \ Dieu a la main
puissante et ses opérations purificatrices atteignent des
profondeurs que seuls les saints connaissent par les ;
3
pouvait le séparer de Jésus ? Et voici que, par la per-
mission divine, Satan l'insulte et accable de ses traits
l'âme et le corps de l'Apôtre. Jusqu'à trois fois, S. Paul
clame son angoisse à Jésus. Et que lui répond le Christ?
« Ma grâce te suffit, car sa puissance n'apparaît jamais
avec autant d'éclat que dans les difficultés dont elle
doit triompher. » Sufficit tibi gratta mca, nam virtus in
in fir mitât e perficitur \
VI
omnium \
Au ciel, nous comprendrons que toutes les miséri-
cordes de Dieu ont leur point de départ au Calvaire ;
iterum clarificabo \ —
Cherchons nous-mêmes à réa-
liser, avec le secours de cette même grâce, la pensée de
Dieu sur chacun de nous encore une fois, c'est à cette
:
CONFERENCES PRELIMINAIRES
I — LA PERSONNE DU CHRIST.
III. - In sinu Patris 39-64
Verbe, 42 ;
par l'unité de nature le Fils de Dieu est égal à
son Père, il est un avec lui, 43 procession du Saint-Esprit,
;
tablb; des matières 497
que Jésus est par nature Fils de Dieu, 62 cet idéal, bien
: ;
que sublime, n'est pas un rêve, Dieu nous a donné son Fils,
et, par lui, nous serons menés dans le sein du Père, 63-64.
elles sont unies dans une seule personne, c'est le Verbe qui
donne à la nature humaine son existence personnelle, 70-71 ;
parce qu'il est roi, 85-86 prophète, 86-87 pontife par son
; ; ;
92.
II. —
Comment, dès son entrée en ce monde, le Christ
inaugure son sacrifice premier acte de Jésus
; Ecce venio, :
de Jésus, 98-99.
IV. —
Le sacrifice du Christ, source pour nous, de toute
grâce, 99-100 à présent encore, le Christ Jésus remplit, dans
;
cède pour nous », 102 combien grande doit être notre foi
;
V. —
Ici-bas également le Christ perpétue son sacrifice ,
nitude, pour nous les octroyer, toutes les grâces que nous
pouvons espérer, 128-130 les désirs ardents le Christ se ; ;
sitions, 132-133.
136-138.
I. — Premier acte de échange Dieu nous emprunte
1' « .» :
141-142.
II. —
Deuxième acte de V « échange » le Verbe fait chair :
161-162.
I. —
L'appel des mages au berceau du Christ signifie la
vocation des nations païennes à la foi, 162 c'est aux Juifs ;
II. —
Enseignement du mystère de l'Epiphanie il nous :
TABLE DES MATIERES 503
pour celui qui est à la fois son Dieu et son Fils, 187-188 ;
Siméon, 194-195.
504 TABLE DES MVilhRhs
III. —
a l'âge de douze ans, Jésus vient avec Marie et Jo-
seph célébrer la Pâque à Jérusalem, 195-196 après la fête, ;
passe trente ans dans une vie obscure, vie de travail, de si-
lence, d'obéissance, 200-201 enseignements que nous donne
;
foi de Marie, elle est Virgo fidelis, 206-207 cette foi est ;
de Béthanie, 265-266.
VI. — Troisième aspect : sévérité de Notre-Seigneur à
l'égard des pharisiens, 266 ; leur orgueil et leur hypocrisie,
267-270 comment le Christ les dénonce, 270-272 le phari-
; ;
disant que Jésus est son Fils doit nous être toujours pré-
sent, 287-289 « notre adoption d'enfants de Dieu y est si-
;
de la Passion, 301.
I. —
C'est par amour que le Christ a voulu subir la mort
de la croix, par amour pour son Père, 301-303 par amour ;
303-304.
II. — Jésus
s'offre lui-même Semetipsum tradidit, il livre :
moi », 312 notre confiance dans le Christ Jésus doit être ab-
;
solue, 312-313.
IV. —
Nécessité pour nous de participer à la Passion du
Christ, 313 cette participation se fait de plusieurs façons
; :
III. —
Cette vie du Christ ressuscité est le modèle de la
nôtre, 349 dès le baptême nous participons à la grâce de
;
350-353.
IV. —
Le second élément se réalisera en nous par une vie
de pleine appartenance à Dieu Viventes Deo, 353-354 cette : ;
médiation, 386.
VI. —
Si nous nous unissons à Notre-Seigneur, surtout
dans la sainte communion, il nous mène avec lui à son Père ;
paroles du Christ à sainte Gertrude, 387 ; nous appuyant sur
Jésus, nous pouvons toujours être avec lui in sinu Patris,
5d 2 TABLE DBS MATIBBB8
388 ; nous serons par lui <r gardés du mal » au milieu des
tristesses et des épreuves de la vie présente, 388-389.
404.
IV. —
L'assemblée du Cénacle représentait toute l'Église ;
447-448.
III. — La source de notre dévotion pratique au sacré
Cœur contemplation des bienfaits de Jésus à notre
est la
égard ces bienfaits, nous les devons à son amour humain
;
V. —
Le Christ seul nous révèle La véritable attitude de
TABLE DES MATIÈRES 515
l'âme en face de Dieu : celle d'un enfant pour son Père, 460-
463 ; cette attitude est particulièrement favorisée par la dé-
votion au cœur de Jésus, 463-465.
470.
II. — Caractère fondamental de notre sainteté : elle est la
réalisation surnaturelle du plan divin sur nous, 470-473 ;
474.
III. — Le Christ Jésus est donc pour nous la source de
toute sainteté, comment il est pour nous la Voie, 475-477 la ;
quer les saints, 485 leur charité à notre égard, 485 cher-
; ;
VI. —
La divine Providence veut en effet que l'œuvre de
notre sainteté s'élabore dans la faiblesse et les épreuves afin
que la gloire en revienne au Christ, 489 il est la source de ;
302-303; —
pour nous, 303- Appropriation, sa nature, son
304, 339; —
comment l'Es- rôle, 456-457.
prit remplit d'amour l'âme Ascension, est, en un sens, la
des apôtres, 401-402 croire ;
— plus grande des fêtes de No-
à l'amour du Christ pour tre-Seigneur, 365 nous est
;
—
nous est source de fidélité, représentée d'une façon con-
438 sq. ; —
explique tous les forme à notre nature. 366; —
mystères de Jésus, 438 ; — le Christ assis à la droite de
amour créé du Christ, 446- Dieu, 367; —
raisons de cette
447 ;
—
nous révèle son
- exaltation, 368 sq. com- ;
—
amour incréé, incompréhen- ment le Père glorifie son Fils,
sible pour nous, 447-448, 462- 370-371 ;
—
pourquoi le Christ
463 ; —
éclate dans tous ses a choisi le mont des Oliviers
bienfaits, 449 l'amour — pour s'élever aux cieux, 372;
—
;
342, 350-351 —
pourquoi
;
tre-Seigneur lui montre com-
dans la primitive Église, on ment il s'est fait semblable à
l'administrait la nuit pascale nous, 15; —
par l'union des
et à la Pentecôte,
350; — deux natures, le Christ a jeté
nous fait participer à la ré- un pont entre le ciel et la
surrection de Jésus, 350 sq. ; terre, 91, 92.
— nous donne le droit d'en- Chautard (Dom J.-B.). «L'âme
trer au ciel, 373-375. de tout apostolat », 204, n. 2.
Béatitude éternelle, prix des Charité théologale, ajoute une
mérites du Christ Jésus. 385. efficacité nouvelle aux actes
489-490. —
Voir Ciel. des autres vertus, 455-456 ;
INDEX ANALYTIQUE 519
290; —
gloire qui nous y at- 272.
tend, 291 —
Jésus-Christ a
; Confiance dans la vertu tou-
le droit d'y entrer, 373 il ;
— jours agissante de la divinité
nous y fait pénétrer à sa de Jésus, 21 ;
—
en sa sainte
suite/ 373-376, 385 dès ;
— humanité, 80 sq. en la ; —
cette vie, habiter le ciel par médiation du Christ notre
la pensée et les désirs, 376- pontife, 100 sq., 381 sq.; —
377, 389 —
le Christ nous y
; confiance qui doit remplir nos
prépare une place, 380; — âmes pendant l'Avent, 128-
notre bonheur dans le ciel, 130 ;
—
avec laquelle nous de-
prix des mérites du Christ. vons nous approcher de l'en-
385, 560-561. fant de la crèche, 146-147; —
Cœur du Christ, pourquoi l'É- confiance que font naître en
glise clôt le cycle des mystè- nous les promesses contenues
res du Christ par la fête du dans le psaume 90 e 234; ,
—
sacré Coeur, 440 cette dé- ;
— que nous devons avoir dans le
votion plonge ses racines dans Christ aux heures de combat,
le dosrme chrétien, 443-445; 237; —
sa source première
— objet de cette dévotion. est dans la miséricorde di-
442, 445-448 ; amour hu- — vine. 261 sq.; —
trouve un
main du cœur de Jésus, 446- accroissement dans la péni-
447 ;
—nous révèle l'amour tence, 263 sq.; —
le regard
-du Verbe. 447-448 com- : — sur Jésus en croix, motif de
—
Époux, 318-319 —
se réjouit
; par le Père et
le Fils, 396;
à l'Ascension de Jésus, 378 — Christ devait être glori-
le
sq. ; —
l'envoi de PEsprit- fié pour que le Saint-Esprit
Saint achève de l'établir, fût envoyé, 397; quelles —
393, 404-405; —
avec quelle sont les œuvres attribuées au
insistance l'Église appelle la Saint-Esprit, 399; ses opé- —
venue de l'Esprit-Saint à la rations divines dans les apô-
Pentecôte, 406-407; orga- — tres, 400-404 abondance ;
—
nisme vivant qui se déve- de ses dons dans la primitive
loppe, 443-444 ;
—
combien Église. 405 son action
;
—
elle est unie au Christ, 466. permanente dans l'Église,
Enfant prodigue, le père le re- 406-407 ;
— comment sa ve-
çoit dans son sein, 127-128; — nin- son opération se re-
et
raison de cette parabole. 253- nouvellent en nous, 407-408
254. — hôte de nos âmes, 409; — ;
nous le Christ,
126; l'hu- — son baptême, 210 sq.
milité du Christ nous guérit Jésus-Christ, la connaissance
de notre orgueil, 150, 330; — de son mystère, source de
le Christ s'est humilié en se toute notre vie spirituelle, 7
faisant baptiser. 211 ;
— sq. ; —
nous révèle Dieu et
nous humilier de nos fautes, ses perfectibÉts, 8-9, 14. 47-
330; — Jésus a, touché le fond 49, 71, 248; — en lui nous
de l'humiliation, 343; at- — avons et pouvons tout. 7, 10.
tire en nos âmes l'Esprit- 129-130; 311-312, 481 sq.; —
Saint, 411; naît en nous— nous devons le contempler, 8
de la vue de notre impuis- sq.; —
son amour pour son
sance. 480. Père,12-13, 302; c'est pour —
nous que Christ a vécu
le
Incarnation, comment par elle tous ses mystères, 12-13 ;
—
se réalise le plan divin, 58; il est notre exemplaire. 14-
—
divine, 472-473;
56-57, du Saint-Esprit. 91 inau- ;
—
comment il ramène à son gure son sacrifice dès son
Père l'humanité déchue, 58: incarnation .93-94. 149-150: —
526 INDEX ANALYTIQUE
trer, 373-374; —
nous y pré-
aux douleurs de sa passion. pare une place, 380; pé- —
305 sq. ; —
ses humiliations nètre dans les cieux comme
et ses souffrances, 306 sq. notre Pontife, 381 sq. ;
—
—
;
Salut, tous les hommes sont ap- à travers toute notre vie, 222
— est une occasion de mon-
;
foi,287-288; —
l'éclat qui res- — comment nous sommes un
plendit sur le Christ n'est pas avec dans sa résurrection,
lui
une lumière d'emprunt, 292 350, 357 — dans ; commu- la
— Ipsum audite, 293 sq. ;
—
;
cherchons la force
difficultés, — nécessité de connaître et
auprès du Christ, 388-389 :
— d'aimer la Vierge pour com-
tous les obstacles à perfec- la prendre les mystères du
tion se résument dans le pé- Christ, 184: —
son consente-
ché, nous pouvons les sur- ment a été nécessaire pour
monter, en nous appuyant sur que l'Incarnation pût s'ac-
le Christ, 389: action du — complir, 184-185; —
a pleine
Saint-Esprit dans notre vie de grâce ». 185, 188; son —
INDEX ANALYTIQUE 537
Magmficat, 186; —
sa foi,187, 200 —elle gardait toutes ses
—
;
S. Benoît, Règle.
D. M. WOLTER. —
La vie monastique, ses prin-
cipes essentiels, traduit du latin par un moine de Maredsous.
— In-12. 190 p. 2 fr. 50.
C. BRUYÈRE.— La vie spirituelle et l'oraison,
-~
tTaprt s '
et la tradition monastique. In-12,
fr.
7
40 cent. ; 10 ex. :
3 fr. 50 : 100 ex. :
30 fr.
20 fr. :
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