Cours Droit Des Libertés Fondamentales An Passé
Cours Droit Des Libertés Fondamentales An Passé
Cours Droit Des Libertés Fondamentales An Passé
La personne est une fiction psychologique car tout individu a le sentiment, au fil du temps,
d’être et de rester la même personne. Or, la psychologie montre bien que chaque être
humain est fait d’une pluralité de subjectivité.
C’est aussi une fiction juridique qui repose sur 2 autres fictions : l’unité de la personne et
l’autonomie de la volonté de la personne.
Aujourd’hui, l’unité de la personne est très travaillé avec toutes les problématiques de
l’identité sexuelle et de l’identité de genre qui révolutionne petit à petit notre droit. C’est la
raison pour laquelle le droit résiste à cette idée que l’on puisse changer de genre à volonté
au cours de sa vie. Le transsexualisme est maintenant admis mais changer de genre (dont
le genre neutre) ne l’est pas, au nom de cette idée de l’unité de la personne.
Cette notion de personne vient du latin persona qui signifie le masque. On pense que cela
désignait au départ les masques de théâtre dans l’antiquité. Ensuite, à Rome, va apparaitre
une persona juridique, qui était un rôle (théâtre) temporaire, que l’individu pouvait jouer pour
entreprendre telle ou telle action juridique. Cad qu’on ne considérait pas que le citoyen
romain était une personne, seulement à un certain moment quand il engageait une action.
Ou bien, il devenait une personne pour manifester une certaine fonction ou statut social.
Le christianisme sera l’élément qui entraîne la mutation vers la PJ actuelle. Il le fait par le
biais de la persona chrétienne. La personne va désormais désigner un être conscient,
autonome, libre et responsable. Surtout, le christianisme va identifier la notion de personne
à celle d’être humain tout court. On réfutait toute distinction naturelle, sociale ou ethnique
(genre, rang, origine, …). Cela signifie que désormais, tout les êtres humains sont déclarés
identiques par leur nature même, c’est l’universalité. C’est cette universalité que l’on
retrouve à la Révolution française qui voulait proclamer des droits pour l’humanité toute
entière.
Dans l’Antiquité, il existe déjà un individualisme, mais il est hors du monde. Il est
exceptionnel (Diogène, vivait dans un tonneau et professait sa prophétie aux passants,
rejetait ceux qui vivait dans la société).
On parle aujourd’hui encore d’individualisme. Un individualisme moderne qui, lui, est dans
le monde et donc au sein même de la société.
Le terme citoyen vient du terme latin civis, il signifie à l’origine « l’homme qui est
avec (d’autres être humains) ». On se voit toujours comme « avec les autres », c’est bien
cette idée que l’on ne conçoit pas l’individualisme.
Le lieu de couchage des adolescents, qui s’est imposé à l’époque moderne, c’est l’idée
que chacun d’eux à sa chambre à lui qu’il va personnaliser, qui le représente. Au Moyen-
Age, cela n’existait pas, on dormait dans des chambres communes, le poids du groupe est
donc extrêmement fort.
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Cette notion de personne prendra sa valeur universelle avec le christianisme mais on n’est
pas de suite dans l’individualisme, cela prend des siècles pour réellement apparaitre.
Exemples mythifié :
Ex 1 : « 300 » de Zack Snyder, décrit la primauté du collectif dans l’Antiquité, les 300
spartiates sont prêt à mourir pour ralentir la progression de l’armée perse.
Ex 2 : « Il faut sauver le soldat Ryan », Spielberg : met en avant la primauté de l’individu.
Dans cette histoire, on retrouve un soldat américain, au cours du débarquement, qui a été
capturé par les Allemands, il est l’un des enfants d’une famille nombreuse dont ils sont tous
mort au combat sauf lui. Les soldats américains décident, pour l’exemple qu’ils font tout
pour l’enfant, de sauver cet homme et donc toute l’histoire porte sur la récupération de cet
individu.
Chez les spartiates, c’est mythifié car l’histoire est vraie mais les acteurs ont participé à la
mystification car, même en sachant qu’ils ne pourront pas résister à l’envahisseur, ils
congédient les soldats. Ils représentent des guerriers qui ne craignent pas la mort, cela a
été transformé en quelques chose de glorieux alors que les vrais guerriers ne l’étaient pas
forcément.
Pour le second film, la mystification est faite a posteriori, car à l’époque du débarquement,
37 000 morts chez les alliés, on ne serait pas préoccupé du sort d’une seul personne,
même pour le symbolisme. L’individualisme n’était pas encore arrivé à ce point.
(Connaitre que vite fait ces exemples)
La fiction crée ici la légende et va mener à cette notion actuelle d’individualisme. Il faudra
attendre l’émergence des médias et de la télévision en créant l’émotion collective
nécessaire pour que la vie individuelle acquiert ce prix.
§3. L’anthropocentrisme
À partir du féodalisme et sous l’Ancien régime, c’est le théocentrisme qui dominait, cad
l’idée que Dieu était au centre du monde car il en était le créateur. Cette idée existe toujours
mais dans les religions et non pas dans le système politique.
Le passage à une autre conception n’est pas allé de soi, cela a pris du temps.
Par exemple, lorsque l’on a découvert les premiers ossements de dinosaures, certains
scientifiques ont prétendus qu’il ne pouvait pas s’agir d’espèces inconnues car elles étaient
toutes normalement décrites dans les textes religieux.
Par un système de datation tiré de la bible, on avait estimé que la création du monde datait
d’il y a 5000 ans. Mais cette théorie a commencé à s’effondrer quand Champollion a réussi
à déchiffrer les hiéroglyphes, par lesquels il a pu démontrer que la civilisation égyptienne
avait 4000 ans d’existence, et donc que le calcul fait par la bible ne tenait pas. Il a
cependant été très violemment critiqué pour ses découvertes.
Cela a continué avec les découvertes des ossements de l’homme de Neandertal. Les
scientifiques rejettent tout de même encore l’idée d’une existence ancienne car la Bible
n’en parlait pas, il suppose que ce sont des individus avec une maladie déformante.
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Il y a ensuite eu la théorie de l’évolution de Darwin. Cependant, une autre conception était
déjà né, l’anthropocentrisme qui met l’être humain au centre du monde.
Il a fallu des siècles pour que l’anthropocentrisme s’impose dans les pensées.
A - La pensée mécaniste
Cette représentation de l’univers chez les astronomes va contaminer les autres domaines
de la pensée. Au 17°, Descartes met l’idée que l’être humain lui-même est une machine
faite des mains de Dieu et il met l’homme à part dans la création, en raison de son âme. Ce
qui permet à Descartes, quant à lui, de rester conforme à la pensée religieuse. Chez
Descartes, il y a donc un dualisme entre le corps et l’esprit.
Isaac Newton est celui, au 17°, qui formule la fameuse loi de l’attraction avec l’expérience
de la pomme. Il postule également l’existence d’un espace absolu et d’un temps absolu qui
existent en eux-même. La conséquence est que le temps et l’espace ne sont plus entre les
mains de Dieu.
Ces auteurs sont en train de démolir les fondements de la pensée religieuse qui fondait le
théocentrisme.
Velasquez, « Les ménines » : c’est une scène au palais royal de Madrid. Il y a la princesse
au centre, accompagné de ses ménines. C’est la première fois que l’on représente un
tableau dans un autre tableau, on comprend que le personnage à gauche est le peintre lui-
même. De plus, il y a un cadre dans lequel il y a un miroir avec un couple qui n’est pas dans
le tableau, ce sont le roi et la reine. C’est une mise en abîme. Troisième découverte : le
couple devrait être derrière nous.
Signification tableau : ce qui est au centre de la représentation, c’est le spectateur car il est
au milieu. C’est donc l’être humain en général qui est représenté au centre.
B - La pensée matérialiste
Cette pensée mécaniste ne suffit pas et un autre mécanisme vient s’y ajouter. C’est la
pensée matérialiste. Elle va apparaitre au 18° qui est une période d’enthousiasme
intellectuel. Les philosophes des Lumières veulent s’émanciper de la pensée religieuse, on
commence à faire des découvertes scientifiques qui donnent le sentiment qu’on est sur le
point de dominer les forces de la nature (ex : Benjamin Franklin qui invente le paratonnerre
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qui protège de la foudre alors que c’était avant « la colère de Dieu »). Cela va plus loin, il
faut rejeter totalement l’idée de Dieu. C’est le cas, par exemple, de Diderot qui ne croit pas
en la volonté divine.
Rousseau joue aussi un rôle essentiel dans cette évolution de la pensée. Il donne une
explication génétique (historique) et rationnelle de l’inégalité, il explique comment arrive la
propriété. Sa façon de voir est nouvelle, il participe ainsi à ce courant matérialiste.
Troisième conséquence : la relativité des valeurs. Une fois que l’être humain est proclamé
pour de bon comme mesure de toute chose, il n’y a plus ni Vrai, ni Bien, ni Juste mais
simplement des opinions égales en droit. Il n’y a plus de valeurs qui fondent un consensus
social, ce qui rend donc difficile la définition d’une direction à donner pour les droits. Ex :
Ojd, débat de société important comme l’euthanasie, des groupes de pression s’affrontent
et finalement les décisions se prennent quand un groupe écrase l’autre, et ne résultent pas
d’un consensus.
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SECTION 2 - L’ÉVOLUTION DES DROITS
A - Le christianisme
En tant que religion, le christianisme aurait du être sans influence sur les modalités
d’organisation de la société.
Jesus dit « Rendez à César ce qui est a César et à Dieu ce qui est à Dieu », C’est l’origine
de la séparation entre le spirituel et le temporel. Mais malgré cette affirmation, le
christianisme a profondément marqué la société politique occidentale pour au moins 2
raisons :
- Les martyres chrétiens ont préféré mourir plutôt que de se soumettre à un pouvoir qui
leur demandait de renier leur foi. C’est l’expression d’une liberté absolue et extrême face
à n’importe quel pouvoir politique. C’est aussi une façon de dire que le spirituel l’emporte
sur le temporel car ils insinuent que la mort n’est pas grave car ils seront récompensé
après.
- En insistant sur la nécessité pour chacun de gagner son salut dans cette vie, le
christianisme a valorisé une conception individualiste de l’existence humaine.
Le message chrétien a donc eu, d’emblée, une valeur éminemment subversive et
contestataire.
B - Le jusnaturalisme
C’est une école de pensée qui considère que les êtres humains ont des droits naturels. Cad
des droits essentiels qui sont des attributs inaliénables, indépendamment du droit positif.
Cette école du droit naturel a des racines très anciennes, le premier a en avoir parlé est
Aristote. Mais c’est surtout à partir du 16° qu’elle va connaitre un grand essor avec,
notamment, Grotius et John Locke.
D - Le libéralisme (politique)
Ce courant affirme la primauté de l’individu dans l’ordre politique. Toute l’organisation
politique doit servir l’individu et doit garantir sa liberté. C’est ce qu’affirmera l’un des
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députés du tiers-états dès les premiers jours de la Révolution, Antoine Barnave : « il est
indispensable de faire une déclaration des droits pour arrêter les ravages du despotisme ».
On retrouvera dans ce mouvement l’abbé Siéyès, mais aussi ceux que l’on classe dans le
mouvement des Lumières ou du jusnaturalisme (John Locke, Montesquieu, …). Il y a en
effet une convergence entre le libéralisme et l’école du droit naturel qui poursuivent des
finalités identiques. Voila pourquoi la DDHC s’ouvre dans son article premier par cette
formule « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit ».
• Des catégories de groupements. Les droits proclamés sont parfois relatifs à des
groupements (associations, partis politiques, syndicats, etc.). La notion est donc floue
et imprécise.
B - La diversité de la terminologie
a) Les « droits de » et les « droits à », entre les droits de l’action et les droits à l’obtention.
Il faut distinguer le « droit de » (droit de faire qlq chose) et le « droit à » (droit de demander
qlq chose à l’état, ex : droit à l’emploi, à la santé, …) Distinction qui a les faveurs des
libéraux. Ceux-ci voient dans les « droits de » des prérogatives actives de résistance au
Pouvoir, donc de protection, et dans les « droits à » des droits de créance à l’encontre du
Pouvoir.
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spécifique (droits d’association, de manifestation). Et là encore, elle ignore l’essentiel des
droits de la personne, cad la relation personne- Pouvoir. Partout, en effet, la revendication
porte sur le droit d’obtenir. Le pouvoir est désormais jugé sur ses capacités de fournisseur
et les systèmes de gouvernement d’après leur efficacité de distributeurs. Les demandes se
concentrent toutes sur la sécurité. Comme l’a montré Hobbes, la soif constante de
jouissance et de sécurité est la cause déterminante de l’instauration du pouvoir et de la
soumission volontaire à celui-ci (Léviathan, 1651). Paradoxalement, le pouvoir s’enrichit de
ce qu’il donne. En définitive, le pouvoir est ainsi « simultanément le pourvoyeur et le
fossoyeur des droits de l’homme » (J. Mourgeon, Les droits de l’homme, 2003).
Il y a donc une grande complexité dans l’agencement des droits. Il est difficile de les
séparer, de les opposer, de les distinguer. Si des droits sont proclamés, mais que ceux qui
les conditionnent sont niés, la personne est, en fait, privée de droits. Quel est pour
l’analphabète l’avantage de la liberté de la presse ? Il existe, par ailleurs, une
complémentarité des droits et, en même temps, des incompatibilités. Liberté de
manifestation des uns peut gêner la liberté de circulation des autres. Les droit de grève des
uns peut priver les autres du droit de travailler, etc. Parfois, ces incompatibilités sont
profondes et durables : revendications des uns qui contestent les droits des autres ; volonté
de liberté se heurtant au droit à la sécurité ; besoin d’égalité menaçant la liberté
(Tocqueville, De la démocratie en Amérique, 19°).
2. La dénomination de la matière
De cette variété et de ces contradictions entre les droits, il résulte une grande diversité dans
la dénomination de la matière elle-même. On trouvera ainsi les formulations suivantes :
• a) Libertés publiques : cette expression, moins en vogue aujourd’hui, renvoie soit aux
libertés collectives, soit aux libertés reconnues aux individus dans l’espace public ou
par le droit public par la loi (exemple : loi du 6 janvier 1978 relative à l’informatique aux
fichiers et aux libertés). Mais le processus d’individualisation constante des droits
mène à l’utilisation d’autres formulations.
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• L’expression désigne ensuite un relatif. Ce sont des droits qui se rapportent à la
personne : des droits extérieurs aux éléments constitutifs de l’être humain, mais qui
sont relatifs à toutes ses conditions d’existence considérées comme vitales ou
indispensables. Ils sont donc infinis, impossibles à déterminer dans l’abstrait et sujets
à des variations. Il s’agit des droits dits de la « deuxième génération ».
• De plus, selon certains, il y aurait des droits dits de la « troisième génération », cad de
droits des hommes conditionnant les droits de l’homme (droit des peuples à disposer
d’eux-mêmes, droit au développement, droit à la paix, etc.).
Le Conseil de l’Europe siégeant à Strasbourg a été fondé le 5 mai 1949 par dix États
européens pour maintenir la paix et créer un espace démocratique commun. Il est chargé
d’élaborer des conventions, en tout domaines et notamment dans le domaine des libertés
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et droits fondamentaux. Aujourd’hui il compte 47 États membres (dont 28 sont aussi
membres de l’UE).
Le Conseil des ministres du Conseil de l’Europe, constitué par 47 ministres des affaires
étrangères, prépare des conventions internationales, aujourd’hui plus de 200 : Convention
pour la prévention de la torture, Convention européenne sur la lutte contre la traite des êtres
humains, Convention de lutte contre la cybercriminalité, Convention sur les droits de
l’homme et la biomédecine, etc.
636 représentants des parlements nationaux siègent en assemblée parlementaire
consultative (Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe).
C’est un problème inévitable car si on se contentait de les énoncer, rien ne garantirait leur
protection.
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Les déclarations sont relatives à une époque donnée et elles révèlent l’ordre social et
politique qu’on cherche à instaurer.
La Constitution soviétique de 1977 prévoyait la liberté d’expression, l’inviolabilité de la
personne, … Cela n’a pas empêché l’union soviétique d’instaurer des goulags (camps de
rééducation et de travail) pour les opposants politiques. Les droits déclarés sont donc
purement formel, la réalité était autre.
Généralement, dans le monde démocratique, des déclarations sont adoptés lors des
périodes de fracture historique. Ex : Espagne après la fin du franquisme. La Constitution de
1978 montre bien la trace de ce moment historique particulier, elle s’ouvre par une
déclaration des droits et partis ceux-ci, on insiste particulièrement sur l’abolition de la
torture, sur la fin de la détention arbitraire, on proclame le droit à l’autonomie des
nationalités et des régions.
Ex 2 : la constitution de la fédération de Russie adopté en 1993. Même schéma, c’est une
fracture historique car c’est l’effondrement de l’empire soviétique. Elle commence par une
déclaration des droits, la encore on s’aperçoit qu’elle est marqué par l’histoire récente de
l’union soviétique.
Pourquoi nous n’avons pas en France une déclaration des droits en bonne et due forme au
lieu d’aller chercher dans d’autres droits, pas de texte déclaratif ? On a essayé, d’abord
dans les 70's quand le CC a commencé à rendre une JP efficace en matière de liberté. Une
commission a été mise en place au Parlement mais le texte n’a jamais vu le jour car pour
adopter un texte de cette importance, il faut un consensus politique, que les divers partis
s’entendent. Mais l’expérience démontre que ce consensus n’est possible que dans un
contexte de rupture historique. Il y a encore eu une tentative quand Sarkozy était président,
une commission dirigé par Simone Veil pour proposer l’adoption d’un texte, mais le rapport
de ce comité a conclu que tout était bien comme c’est actuellement car, au fil des ans, le
CC a élaboré une JP très complexe en matière de protection des libertés.
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3. Le morcellement de la société internationale
Pendant plusieurs siècles, la société internationale a été dominé par l’Europe. Cad par des
états qui étaient chrétiens et blancs, ce qui a pu conduire à des situations d’exploitation et
d’oppression. Ex : découverte de l’Amérique, on y découvre les peuples autochtones, or la
bible n’en parle pas, on s’est donc demandé si on devait les considérer comme des êtres
humains. Cela a donné lieu à la controverse de Valladolid, des religieux se sont réunis pour
réussir à trancher la question. L’enjeu était de savoir si on pouvait conquérir et les traiter
comme des animaux, ou si on devait considérer que c’était des êtres humains et qu’il fallait
simplement les évangéliser.
L’Europe a longtemps cru que l’humanité était homogène, et du fait de la puissance
européenne, les règles étaient communes à toute la scène internationale. Aujourd’hui, c’est
différent, l’hégémonie politique de l’Europe a volé en éclat. À l’heure actuelle, les 2/3 des
états du monde n’ont pas 50 ans d’âge, et donc les sociétés se caractérisent par une
grande diversité.
Ajoutons que tout les états ou presque se prétendent démocratique mais, dans les faits, les
3/4 sont autocratique (autoritaire).
Tout ceci fait qu’il y a de grandes contradictions sur la scène internationale et la
problématique des droits devient de plus en plus difficile à maitriser.
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La CEDH fait respecter la convention européenne, et elle peut condamner les états a des
amendes lourdes. Généralement les états obtempèrent, elle ne se prive pas de condamner.
La France a été condamné a mainte reprise, notamment pour le traitement dans les prisons.
Des problèmes demeurent néanmoins. Ainsi certains États refusent d’obtempérer devant
les décisions de la Cour.
§1 - Le droit à la vie
Proclamé par plusieurs textes : article 3 de la DUDH, article 2 de la CESDH, article 6 du
Pacte international sur les droits civiles politiques de 1996.
Grande imprécision : ce droit à la vie concerne-t-il l’enfant à naitre ? Concerne-t-il le droit à
la sécurité des personnes vivantes ? Ou encore qu’on ai le droit à certaines conditions de
vie ?
On s’aperçoit que la convention américaine relative aux droits de l’homme protège la vie à
partir de la conception, semble donc s’opposer au droit à l’avortement. En réalité, elle laisse
les états signataires décider, la majorité ne reconnaissent pas le droit à la vie de l’embryon.
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Philosophiquement, le refus de consacrer un droit de vie à l’embryon s’explique par le fait
que l’on a un sujet de droit (la mère) et un possible sujet de droit (l’embryon) et l’intérêt de la
mère prévaut sur l’embryon.
B - Le droit à la sécurité
C’est la possibilité d’exiger de l’état qu’il prenne les mesures nécessaires à la protection de
la vie. L’état est tenu de faire régner un minimum d’ordre et de sécurité, ces principes
figurent dans le PIDCP et dans la CEDH. En conséquence, le CC a admis que la
sauvegarde de l’ordre public était un objectif de valeur constitutionnelle.
Il ne s’agit pas d’une obligation de résultat mais d’une obligation de moyen. Cad qu’il a un
devoir de prévention et de répression des atteintes à la sécurité, mais, sauf faute grave de
l’état, il n’y a pas de responsabilité qui pèse sur lui s’il n’atteint pas l’objectif.
Une loi a d’ailleurs été mise en place en 2019 pour encadrer les atteintes à l’ordre public.
Les deux nouvelles mesures sont la possibilité de contrôler les effets personnels des
passants aux abords d’une manifestation et l’interdiction de dissimuler son visage sans
motif légitime dans une manifestation.
Cette question de maintien de l’ordre est complexe car elle peut aussi être le motif pour
restreindre abusivement les libertés. Saint Just « Pas de liberté pour les ennemis de la
liberté ».
Ex : question de la reconnaissance faciale et de la géolocalisation qui permettra une
surveillance universelle.
Théorie de Jeremy Bentham avec le panopticon : système où toutes les cellules sont autour
d’une tour centrale occupé par des gardiens qui sont dans l’ombre, donc chaque détenus
peut être observé à tout moment mais n’en est jamais sur. Le philosophe Foucault avait
utilisé cette idée pour émettre une théorie de la société de la fin du 20° comme une société
de surveillance, où tout le monde est à la fois surveillé et surveillant, il nommait ca le
panoptisme.
On assiste également depuis quelques années à un mouvement qui tend non seulement à
la surveillance mais aussi à la répression d’infraction qui n’ont pas encore été commises.
Ex : la répression de la participation à un groupement formé ou a une entente établis en vue
à la préparation un acte terroriste (article 421-2-1 CP).
Cela rappelle le roman tourné en film « Minority report » ou l’on arrête les gens avant qu’il ai
commis d’infraction.
1. Le droit à l’alimentation
Fondements juridiques existants mais faible : DUDH, article 25 « toute personne a droit a
un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé (…) notamment pour l’alimentation ». Mais
ce texte n’a pas de valeur obligatoire. PIDSEC : ce droit à l’alimentation est évoqué.
En 2019, un rapport indique que plus de 690 millions de personnes souffrent de la faim.
Ce droit n’est pas un droit opposable à l’état, on ne peut pas attaquer l’état pour exiger être
nourri.
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2. Le droit au logement
Alinéa 11 du préambule de 46 : « Elle (la nation) garantie à tous (…) la sécurité matérielle ».
Dans cet impératif d’assistance, le droit au logement a peu a peu été défini juridiquement.
1995, CC : le logement était un objectif de valeur constitutionnelle (la possibilité pour toute
personne d’avoir un logement décent).
1986, CEDH : le logement est un besoin primordial dont on ne saurait entièrement
abandonner la satisfaction aux forces du marché, cad que l’état doit intervenir et ne pas
laisser faire le marché.
Les chiffres : En 2020, 300 000 SDF en France (180 000 en hébergement généraliste, 101
000 réfugiés, migrants et demandeurs d’asile, ≃ 27 000 sans-abris).
Loi du 5 mars 2007 sur le droit au logement opposable → on peut bénéficier de ce droit à
certaines conditions :
- la demande est examiné par une commission DALO sous responsabilité du préfet,
- une fois que la demande est jugé prioritaire, l’intérêt peut la faire valoir au près d’un
bailleur social (donc organisme qui dispose d’un logement social),
- si satisfaction n’est pas donné à la personne, un recours est possible.
Ce droit est complété par la loi du 25 mars 2009 qui a prévu un droit d’accès à
l’hébergement opposable (DAHO). Différence DALO - DAHO : le caractère urgent et
provisoire de ce droit contrairement au droit au logement. Il concerne toute personne sans
abris en situation de détresse médicale, psychique et sociale.
Ce sont des commissions préfectorales qui attribuent des places dans des structures de
court séjour. Mais ce droit n’est effectif que s’il y a des moyens, cad des logements. On a
donc prévu que les communes avaient l’obligation de constituer un parc d’hébergement.
10 février 2012, CE : ne pas reconnaitre le droit à l’hébergement des sans-abris est une
atteinte grave à une liberté fondamentale.
Tchokontio, 2015, CEDH : condamne la France pour ne pas avoir relogé une famille après
une décision définitive (même si défaillance matérielle de l’état).
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devoir quitter leur domicile, il y a atteinte au droit au domicile, au droit à la vie privé et à une
vie familiale normale.
Ex : CourEDH, 9 décembre 1994, Lopez Ostra c/ Espagne : M. L-O avait subit des
nuisances importantes suite à l’installation d’une station d’épuration près de son domicile,
cela a entrainé des problèmes de santé sérieux. La Cour condamne.
La torture fait donc l’objet de nombreux débats mais elle demeure interdite.
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condamné en France. Il attaque la France en saisissant la CEDH, et dans cet arrêt, Ould
Aah c/ France, 2009, la CEDH valide la condamnation française.
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Mais à la fin du 18°, la sensibilité des foules commence à changer et le supplice devient
plus difficilement tolérable. Il faut donc punir autrement et Foucault explique que le droit de
punir à été déplacé de la vengeance du souverain à la défense de la société.
Article 222-1 du CP : soumettre une personne à des tortures ou des actes de barbarie est
puni de 15 ans de réclusion criminelle.
En droit français, on a une conception + extensive de la torture que le DI car elle peut être
commise avec ou sans le consentement d’une personne agissant à titre officiel.
Quand une personne pratique la torture en obéissant à un ordre reçu d’une autorité, ça
pose le problème du commettant et du préposé. Expérience de Milgram : 62% sont
obéissants et acceptent d’infliger des électrochocs allant jusqu’à 450 volt.
Le CPC, article 719, prévoit un droit de visite des députés et des sénateurs dans les prisons
françaises. Ils produisent ensuite un rapport publié. De même, depuis 2007, il existe un
contrôleur général des lieux de privation de liberté. C’est une autorité indépendante qui a
des moyens d’enquête sur le terrain pour s’assurer que les droits fondamentaux des
détenus sont respectés.
a) Humiliation et avilissement
Il peut y avoir des châtiments corporels. CEDH, 25 avril 1978, Tyrer : bagarre à l’école,
condamné, sa peine : se présenter au poste de police avec son père, baisser son pantalon
et son slip, se coucher sur une table et recevoir des châtiments.
De même, il y aura H&A en cas de mauvaise condition de détention et de brimades
infligés à des détenus. CEDH, 30 janvier 2020, J. M. B. Et autres c/ France : condamne la
France pour ses conditions dans certaines prisons (cellule trop petite, conditions hygiénique
déplorables).
Aussi en cas de mesures de sécurités dégradantes. CEDH, 15 juin 2010, Ashot c/
Arménie : détenu placé dans une cage en fer pendant son procès.
Enfin, les fouilles corporelles. La difficulté concerne ici les fouilles corporelles intégrales
qui peuvent présenter un caractère dégradant avec la mise à nu de la personne et la
consultation des orifices. CEDH, 20 janvier 2011, El Shennawy c/ France : pendant les
transferts, soumis à 4 à 8 fouilles intégrales par jour, par des hommes cagoulés et filmé.
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Serment d’Hippocrate : « Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes
connaissances contre les lois de l’humanité. »
Les médecins s’engagent tous, quand ils prennent ce serment, à ne pas faire de torture. Il
n’empêche que, dans le monde, on fait appel à des médecins pour pratiquer des peines
d’amputation. Quelques fois, des médecins seront aussi sollicités pour effacer des traces
de torture. Tout ces actes sont bien sur interdit.
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- Les recherches à risques et contraintes négligeables : ce sont par exemple des
prélèvements biologiques, peu invasifs.
- Les recherches observationnelles : elles sont sans risque et concernent généralement
l’observation d’un traitement après sa mise sur le marché.
Des règles ont été posé pour ceux qui se prêtent à cette expérience :
2. L’absence de rémunération
On ne peut pas être payé pour une participation à ces expériences. Mais la loi prévoit un
remboursement des frais pour les participants, donc des indemnités en compensation des
contraintes subit, c’est différent des rémunérations, mais il perçoivent de l’argent.
3. Les contrôles
Des contrôles sont mis en place pour tout projet de recherche médicale. Il faut un avis
favorable d’un comité pour la protection des personnes (CPP). S’il est défavorable, le
promoteur du projet peut saisir le ministre de la santé dans les 2 mois.
Quand il s’agit d'une recherche interventionnelle : En plus de l’avis du CPP, il faut une
autorisation de l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
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2. L’embryon crée dans le cadre d’une PMA
On retrouve la loi du 6 août 2013 qui a instauré un régime d’autorisation encadrée pour
pratiquer ces expériences. Il y a 4 conditions :
- Pertinence scientifique
- Finalité médicale de la recherche
- Nécessité de l’expérimentation
- Respect des principes éthiques : la gratuité et l’anonymat
Ces embryons sont généralement ceux qui ont été congelés.
Aujourd’hui, les choses se compliquent avec la technique du ciseau génétique. Elle permet
de découper l’ADN avec précision pour modifier, inactiver ou remplacer les gènes. On peut
donc ojd manipuler les codes génétiques des embryons. Un chercheur chinois l’a fait et a
ensuite implanté les embryons dans une femme, 2 enfants génétiquement modifiés sont né
en 2018.
La question s’est posé de savoir si la transplantation d'embryon était possible entre les
hommes et les animaux. Notamment la création de chimère (organisme vivant intégrant des
génotypes provenant d’individus différents). Cela existe déjà avec des lignées différentes
d’animaux.
La loi du 2 août 2021 a supprimé l’interdiction de création d’embryons chimériques.
Attention, elle n’autorise pas la combinaison de l’ADN humain et animal, cela reste interdit
de modifier un embryon humain avec les cellules d’autres espèces.
On peut seulement le faire d’embryon animaux/animaux, à des fins de recherche.
L’écrivain Wells avait imaginé des êtres mi-humain mi-animaux dans « L’île du Dc Moreau ».
En 2018, des biologistes de l’université Rockfeller à New York ont crée un embryon hybride
mi-humain mi-poulet. Ces embryons on été détruit mais c’est quand même arrivé.
A - L’esclavage
Il est définit par de nombreux TI, la convention de 1926 en propose une définition : « c’est
l’état ou condition de l’individu sur lequel s’exprime les attributs du droit de propriété. »
Il suppose la destruction de la PJ. Il y a transformation de l’individu en marchandise et
l’esclave perd son droit à la liberté du travail mais aussi tout ses droits individuels (mariage,
loisir, éducation, …). C’est l’intégrité et la dignité de l’être humain qui sont atteintes.
Pour que l’esclavage apparaisse, il faut qu’un rapport de pouvoir de type coercitif (usage de
la force) et économique ai vu le jour.
4 figures illustrent les temps forts de l’esclavage, allant de la justification à l’abolition :
Platon - il possède une 50aine d’esclave et donne des conseils sur la manière de les
entretenir comme des outils ou des animaux domestiques.
Aristote - justifie à son tour l’esclavage de part l’observation de la nature. Il considère que
c’est un phénomène naturel car les esclaves seraient physiquement bâti pour accomplir
des travaux pénibles.
Victor Schoelcher - abolition de l’esclavage avec son décret le 27 avril 1848. L’esclavage
n’était pas présent sur le sol métropolitain, la France l’autorisait seulement dans les
territoires ultra-marins, les colonies.
Abraham Lincoln - abolition de l’esclavage avec le 13ème amendement de la Constitution
américaine en 1787. Mais en réalité il s’intéressait peu à l’égalité entre les noirs et les
blancs, il le souhaitait pour des raisons économiques, ainsi il ne proclame pas l’égalité
lorsqu’il abolit l’esclavage.
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B - La traite des êtres humains
Elle a connu plusieurs grandes périodes dans l’histoire :
- La traite orientale : commence dans le monde arabe, ce sont donc eux initialement qui
pratiquent l’esclavage, on estime que cela à concerné 20 M de personnes dont 17
millions de noirs-africains et 3 millions de blancs.
- La traite intra-africaine : c’est le commerce des noirs par les noirs, aurait concerné 14
M de personnes, les esclaves était revendus aux arabes ou occidentaux.
- La traite occidentale ou atlantique : c’est la traite des noirs par les occidentaux, aurait
concerné environ 11 M de personnes.
La traite suppose le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil de personne sous
l’effet d’une contrainte physique ou morale aux fins d’exploitation. Définition retrouvé dans
le protocole de Palerme du 15 novembre 2000.
C’est du DI sera mais la traite sera aussi sanctionné dans le droit européen : CEDH, 7
janvier 2010, Rantsev c/ Chypre et Russe : prostituée emmené à Chypre contre sa volonté,
elle s’enfuit mais on la rattrape et demande son expulsion de Chypre à la police (pour
qu’elle soit renvoyé en Russie, son pays), on la retrouve morte quelques jours plus tard. La
famille obtient condamnation de la Russie et Chypre pour ne pas avoir suffisamment
protégé la victime et ne pas avoir règlementé l’activité des sociétés écran qui organisent la
traite.
En France, la loi du 18 mars 2003 dispose que : le fait en échange d’une promesse de
rémunération ou d’avantages de mettre une personne à la disposition d’un tiers afin de la
contraindre à tout crime ou délit, l’exploitation sexuelle, la mendicité, le travail ou un
hébergement contraire à sa dignité est constitutif de la traite. Cela peut couter 7 ans de
prison et 150 000 euros d’amende (article 225-4-1 CP).
C - Le travail forcé
C’est un travail ou un service exigé de l’individu sous la menace d’une peine quelconque et
pour lequel il ne s’est pas offert de son plein gré.
Il est également interdit en DF de conclure un droit de travail à vie (article 1780 CC), cad ou
l’on n’aurait pas le droit de démissionner ou de licencier.
Le CC a développé une JP car il considère que « La sauvegarde de la dignité de la personne
humaine contre toute forme d’asservissement et de dégradation est un principe de valeur
constitutionnelle », 27 juillet 2004.
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Mais le DF s’est révélé inadapté aux nouvelles formes d’esclavage. C’est la CEDH qui a
pointé du doigt cette lacune en condamnant la France.
Le CP dit que le « le fait d’obtenir d’une personne vulnérable ou dépendante la fourniture de
services non rétribués ou moyennant une rétribution sans rapport avec l’importance du
travail accompli » est un délit (article 225-13).
Cette disposition n’a pas suffit pour la CourEDH puisqu’elle condamne la France dans un
arrêt du 26 juillet 2005, Siliadin c/ France. Il s’agit d’une affaire où une personne sans papier
était exploité alors qu’on lui promettait des papiers.
Elle estime que la servitude n’est pas réprimé en tant que telle par le DF. La France va donc
changer, longtemps après, avec la loi du 5 août 2013 qui considère l’esclavage moderne
comme un crime. Désormais, l’article 224-1 B du CP définit cette esclavage moderne.
Ce sont des cas où l’état pourra être conduit à tuer pour garantir cet OP. Il le fera soit de
manière accidentelle (dans le cadre du maintien de l’ordre), soit de façon programmée
lorsque cet état applique la peine de mort.
A - Le maintien de l’ordre
Le devoir de l’état est d’assurer la sécurité sur l’ensemble du territoire en veillant à la
défense des institutions, des intérêts nationaux, au respect des lois, au maintien de la paix,
à l’ordre public et à la protection des personnes et des biens.
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Cet objectif peut conduire à sacrifier certains individus pour en protéger d’autres.
CEDH, 27 septembre 1995, Mc Cann et autres c/ RU : l’affaire se déroule à Gibraltar qui est
une possession britannique. Les forces britanniques avaient eu connaissance de la
préparation d’un attentat. Elles décident de faire un guet-apens, au moment de l’arrestation,
les terroristes ont des gestes ambigües, ils pensent qu’ils manipulent une télécommande
d’explosif, les terroristes sont abattus. Au final, ce n’étaient pas le cas, et l’attentat n’était
pas imminent. Les familles des tués vont entamer une procédure. La Cour estime que
l’usage de la force n’était pas proportionné et que les autorités n’ont pas pris toutes les
précautions nécessaires, condamnation du R-U.
Donc cette idée de sacrifice d’humain pour en protéger d’autres est strictement encadré.
B - La peine de mort
a) La peine de mort en DI
Il tente aussi d’aller vers l’abolition. Il y a un deuxième protocole facultatif au PIDCP du 15
décembre 1989 relatif à l’abolition de la peine de mort.
Tout les états ne l’ont pas signé, il a été adopté par 59 état avec 48 abstentions et 26 états
ont voté contre (USA, Chine, …).
Sur les 20 exécutions en 2020, la plupart venait en réalité de l’état fédéral, la majorité des
états ne l’applique pas ou très peu (trois maximum, au Texas).
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Inégalité des sexes devant la peine de mort aux USA :
- 1 auteur sur 8 d’homicide est une femme
- 1 condamné à mort sur 50 est une femme
- 1 détenus sur 70 dans les couloirs de la mort est une femme
Il y a une crise de confiance dans les institutions judiciaires qui explique cette décrue de la
peine de mort. Depuis 1973, 135 condamnés à mort ont été innocentés avant leur
exécution.
Affaire Todd Willingham : perd ses 3 filles dans une incendie dans sa maison alors qu’il est
seul avec elle, condamné à mort, exécuté en 2004, la commission d’enquête a démontré en
2009 que l’incendie était en réalité accidentel.
Dans les autres pays, on observe des milliers d’exécution par an en Chine. Les autres pays
qui l’utilise le plus (chiffre bcp plus bas) sont l’Iran, l’Égypte, l’Irak et l’Arabie saoudite.
CP iranien : si un homme musulman tue une femme musulmane, il pourra être tué mais la
famille de la victime devra payer la moitié du prix du sang car le sang d’un homme vaut le
double du sang d’une femme.
Comité des droits de l’homme des USA, 5 novembre 1993, NG c/ Canada : une sentence
de mort doit être exécuté de façon à causer le moins de souffrances possibles, physique ou
mental.
Aux USA, le 8ème amendement bannit les peines excessives, cruelles ou inhabituelles.
Il n’y a jamais eu d’examen de conformité de l’exécution par la chaise électrique à cette
disposition (8A). Ojd, ce mode est abandonné (de fait pas de droit) par tout les états.
La question demeure aujourd’hui de savoir si l’injection létale n’est pas une peine cruelle
excessive et inhabituelle. En 2008, la CSF a considéré que ce n’était pas le cas. Pourtant, il
y a eu des affaires qui montre que ce n’est pas loin de la torture.
Ex 1 : Romell Broom, on tente 18 fois de trouver une veine, le directeur reporte l’exécution à
2022 (mais il meurt du Covid en 2020).
Ex 2 : Clayton Locket, convulsion, gémissements et agonie de 43 minutes avant l’arrêt
cardiaque (nouveau mélange tenté).
Ex 3 : Joseph Wood, suffocation, gémissements et agonie de 2 heures (15 fois trop dosé).
C’est pourtant la pratique officielle de toute les juridictions américaine, sauf choix du
condamné ou de l’administration.
Les autres solutions sont la pendaison, le peloton d’exécution ou la chambre à gaz.
Pour l’injection létale, 3 injections : première pour l’anesthésie, deuxième pour paralyser les
muscles (mort digne, sans convulsion, normalement), troisième pour tuer.
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§2. La protection de la santé publique
Vaccination obligatoire contre la Covid-19 pour les soignants et les pompiers, décidé par la
loi du 5 août 2021. Ce n’est pas la première fois qu’on prévoit des vaccins obligatoires pour
les soignants. Mais le problème était ici la nouveauté du vaccin.
Une proposition de loi est en cours par des sénateurs pour rendre le vaccin obligatoire pour
les enfants.
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3. Les transfusions sanguines
Le principe (CDS) est que le médecin doit respecter la volonté de la personne concerné par
la transfusion après l’avoir informé de la conséquences de ses choix.
Jusqu’en 2016, on considérait que le médecin devait tout mettre en oeuvre pour convaincre
le malade de se soigner. Depuis la loi du 2 février 2016, le médecin n’a plus cette obligation.
Il doit pourtant agir en cas de « situation extreme mettant en jeu un pronostic vital », CE, 16
aout 2002. S’il ne le fait pas, il viole l’article R. 4127-9 du CSP et l’article 223-6 du CP (non-
assistance).
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loi de mars 2020, pour pouvoir adopter un confinement total. Également, il fallait pouvoir
justifier le report du deuxième tour des élections municipales qui devait avoir lieu la veille.
A partir de la, on s’est aperçu que les arrêtés municipaux qui allaient dans le sens de
l’application de la loi en rivalisait de sévérité (interdiction de pratiquer le jardinage certaines
heures, s’éloigner de + de 10 mètre de leur domicile, …).
Puis on a vu apparaitre un nouveau délit, le délit de violation de confinement, à condition
que la personne soit verbalisé à + de 3 reprises dans un délai de 30 jours. Plus d’un million
d’amende on été dressé pendant ces 2 mois. Certaines pour des motifs contestables, ex :
femme mise à l’amende pour être sorti acheter un test de grossesse car l’officier considérait
que ce n’était pas essentiel.
CC, QPC, 26 juin 2020, M. Oussman G. et autres : elle estime qu’il s’agit d’un délit
caractérisé par la répétition de simples verbalisations, ce qui est susceptible de porter
atteinte au principe de présomption d’innocence et de légalité des délits et des peines
d’après la cour. Le CC, lui, a validé le délit de violation du confinement.
En juillet 2020, le port du masque devient obligatoire dans les transports et certains lieux
publics, puis dans les lieux publics clos, puis l’état d’urgence est prorogé par le législateur
en novembre 2020, puis en février 2020 et en juin 2020.
Le pass sanitaire :
Il a été instauré par les lois relatives à la gestion de la sortie de la crise sanitaire du 31 mai
2021 et du 5 août 2021.
Ce pass sanitaire introduit des discriminations entre les personnes mais des discriminations
légales car elles sont fondées sur la loi.
En principe, les informations (nom, prénom, numéro d’INSEE, adresse, téléphone, email) ne
doivent pas être transférés aux autorités de la santé par le biais du pass sanitaire. Mais on
s’est rendu compte que c’était tout de même possible donc le secret médical peut être
violé car ce n’est pas anonyme.
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CHAPITRE 2 - L’INTÉGRITÉ SPIRITUELLE DE LA PERSONNE
La dignité de l’esprit est un aspect essentiel de la personne. Et il est vrai que les systèmes
totalitaire (nazisme, stalinisme, …) ont montré comment le pouvoir pouvait briser l’individu
en niant cette dimension spirituelle.
Cette intégrité est protégé par l’article 10 de la DDHC « Nul ne doit être inquiété pour ses
opinions, même religieuses pourvu que leur manifestation trouble pas l’OP établi par la loi ».
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B - La thèse de la neutralité positive
Elle se fonde surtout sur l’article 1 de la constitution de 58, qui affirme le respect de toutes
les croyances par la république. Par conséquent, ce qui caractérise cette interprétation de
la laïcité, c’est l’ouverture. Cad l’acceptation du fait religieux, l’effort de conciliation avec et
entre les religions et le financement partiel.
En France, le débat commence par le port des insignes religieux, en plusieurs étapes.
Tout d’abord, il y en avait peu, le CE va rendre un avis le 27 novembre 1989 qui sera
confirmé par la circulaire Jospin du 12 décembre 1989 et encore confirmée par la circulaire
Bayrou du 20 septembre 1994. Ils affirment que les chefs d’établissements scolaires
devaient concilier la liberté de conscience des élèves et les exigences du pluralisme, de la
liberté d’autrui et des contenus des programmes.
En pratique, cela à conduit certains chefs à opter pour l’interdiction ponctuelle du port des
insignes religieux dans leur établissement, ce qui a pu conduire à l’exclusion des élèves qui
ne voulaient pas céder. Cette solution a été confirmée par le CE à plusieurs reprises (CE, 2
novembre 1993, Kherouaa et autres).
Il y a ensuite eu une multiplication des affaires, le cas se produisait de plus en plus. Cela a
conduit à une commission de réflexion sur la laïcité (commission Stasi) qui rend un rapport
en 2003 sur le port des insignes religieux à l’école. Cela a conduit à la loi du 15 mars 2004
sur la laïcité dont la disposition principale est l’interdiction radicale de tout les signes
ostensibles d’appartenance religieuse à l’école.
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Sur le fond, cette interdiction s’explique par le fait qu’on demande à ce que l’enfant vienne
vierge de toute empreinte sociale. Tout le monde devrait être à égalité, l’enfant devait avoir
la chance de se construire intellectuellement par lui-même, libre de ton déterminisme
(culturel, familial, religieux, …).
On retrouve ensuite le problème de la Burka qui est interdite. À partir de 2009, un nouveau
débat surgit à propos du port du voile intégral. La commission Gérin et Raoult sur le voile
intégrale va rendre un rapport le 26 janvier 2010. Certaines dispositions sont retenus pour
adopter la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans les lieux
publics.
Certains on tenté d’agir contre cette loi. CEDH, 1 juillet 2014, SAS c/ France : la cour valide
la loi française au motif qu’elle est destiné à préserver les conditions du vivre ensemble.
La position française n’est pas celle adopté partout dans le monde. Ex : Le Canada admet
le port d’un signe religieux à titre de dérogation au principe de la laïcité.
Enfin, concernant la France, le débat n’est pas fini. On retrouve par exemple le problème
des prières de rue. T.Corr., 4 septembre 2018 : illégal car pas de prévention préalable, ce
qui est nécessaire puisque c’est comme une manifestation.
Il y a aussi eu l’affaire du burkini en 2008. 16 communes ont pris des arrêtés prohibant le
port du burkini sur leur plage. Le CE, par mesure de référé le 26 août 2016 a suspendu
l’arrêté de l’une de ces communes.
Pour finir, il y a la loi contre le séparatisme, adopté le 24 août 2021 qui semble durcir les
règles en matière de laïcité. Ex : 2 nouveaux délits crées dont le délit d’entrave à la fonction
d’enseignant qui vise ceux qui tenteraient de menacer ou de violenter les enseignants pour
ce qu’ils disent dans le cadre pédagogique.
Ces mouvements religieux dangereux sont ici simple à décerner mais c’est parfois plus
difficile car ils se dissimulent derrière les structures et les objectifs classiques de
l’entreprise.
Il y a eu un premier rapport, le rapport Vivien en 1983, puis un second, le rapport Gest-
Guyard en 1995. Le second avait des défauts par rapport au nombre donné de mouvement
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sectaire, info transmit par la police, hors on s’est rapidement aperçue que cette liste n’était
pas cohérente. D’abord certains mouvements n’avait rien de sectaires. En revanche, il y
avait des associations dangereuses qui ne figuraient pas dans le rapport. Ex, il ne
mentionne pas le temple solaire qui avait pourtant déjà lieu.
À la suite de ça, on a crée plusieurs organes de surveillance. L’organe compétent est la
MIVILUDES crée en 2002. Elle peut être saisie par toute personne pour alerter sur
l’existence d’une organisation potentiellement sectaire. Elle rend des rapports tout les ans
et son ancêtre (la MIMS) avait donné une définition intéressante de la secte : ASSOCIATION DE
STRUCTURE TOTALITAIRE, DÉCLARANT OU NON DES OBJECTIFS RELIGIEUX, DONT LE COMPORTEMENT
PORTE ATTEINTE AUX DROITS DE L’HOMME ET À L’ÉQUILIBRE SOCIAL.
En plus de ces organes de surveillance, une loi est adoptée : la loi du 12 juin 2001 qui crée
le délit d’abus frauduleux de l’état d’ignorance ou de faiblesse. Mais ce délit reste assez
imprécis. La loi prévoit aussi que le juge judiciaire, à la requête de tout intéressé, peut
prononcer la dissolution d’une secte quand ces dirigeants ont été condamné pour ce délit.
Sous réserve de ces dispositions et du respect de l’OP, si les sectes n’enfreignent pas le
droit pénal, elles jouissent de la liberté de culte au même titre que tout autre religion et
peuvent donc obtenir la forme juridique de l’association cultuelle.
La France a été condamné plusieurs fois pour des prélèvements fiscaux qui ont porté
atteinte à la liberté de religion (car normalement si association cultuelle, ne doivent pas en
avoir), CourEDH, 31 janvier 2013, Association des chevaliers du lotus d’or c/ France.
Depuis 2009, il y a des enquêteurs spécialisés dans le domaine des mouvements néo-
religieux. CCass, 16 octobre 2013 : condamne l’Église de Scientologie pour escroquerie en
bande organisée et exercice illégal de la pharmacie.
Il y a aussi la CEDH avec son article 10 : « Toute personne a droit à la liberté d’expression.
Ce droit comprend la liberté d’opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer (…) »
Deux dimensions : la liberté de délivrer les informations, et de les recevoir.
Marine Le Pen a également été mise en cause publiquement pour certains de ces propos.
Il y a également une petite affaire à propos d’un faux-tract « Votons Mélenchon ».
Condamné mais relaxé en 2015 car il a été dit qu’elle ignorait cette opération, c’était des
militants qui avaient pris l’initiative.
En 2010, elle a affirmé que les prières de rue des musulmans était une « occupation sans
blindés ni soldats » faisant référence à l’occupation de la France par l’Allemagne en 1940.
Conflit majeur entre Manuel Valls et Dieu-Donné, déjà condamné plusieurs fois pour anti-
sémitisme. Il était donc mis à l’écart des plateaux télé depuis des années. M.V adopte une
circulaire relative à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, le titre vise spécifiquement
Dieu-Donné.
Ainsi, Dieudonné est-il antisémite ? Objectivement, ses propos le sont. « Quand je l’entend
parler, Patrick Cohen, j’me dis, tu vois, les chambres à gaz… Dommage… ».
En 2014, spectacle « le mur », il tourne dans tout le pays jusqu’en janvier 2014 où un arrêté
préfectoral de la Loire-Atlantique lui interdit de jouer son spectacle.
L’intéressé fait une demande en référé au JA qui rend effectivement une ordonnance de
référé où il obtient la suspension de l’arrêté, il pourra donc jouer son spectacle. Le juge dit
que l’arrêté mérite d’être suspendu car le spectacle est joué depuis 6 mois sans trouble de
l’OP, que le préfet a les moyens de protéger/maintenir l’OP et que c’est une atteinte grave à
la liberté d’expression.
Manuel Valls entre en scène et demande un référé (une suspension de la mesure de
suspension). Le 9 janvier 2014, le CE prononce une nouvelle interdiction et le spectacle est
définitivement interdit en Loire-Atlantique.
La jurisprudence Benjamin :
CE, 19 mai 1933, Benjamin : Conférencier dont le thème était des auteurs de théâtre
comique. Pendant ces conférence, il tenait des propos qui paraissaient moqueur à l’égard
des instituteurs. Ceux-ci l’avait attaqué pour obtenir l’annulation de ses conférences. Le CE
avait répondu que les risques de trouble à l’OP n’étaient pas suffisant pour interdire ses
réunions et que la liberté d’expression devait l’emporter. En cas de risque de trouble à l’OP,
ce sera aux autorités « d’ajouter quelques policiers supplémentaires »
Un an plus tard, le même scénario de produit pour Dieudonné avec son spectacle qui se fait
interdire. Mais là, le CE suspend l’interdiction et autorise le spectacle. CE, référé, 6 février
2015, Commune de Cournon d’Auvergne.
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Quelques motifs d’inquiétude :
Certains s’inquiètent de ces lois qui viennent limiter la liberté d’expression (comme la loi
Gayssot). Ex : 2013, « Le Salut par les Juifs », le juge censure partiellement ce livre. Cette
décision montre que le juge n’avait pas compris le livre car il n’est pas antisémite, c’est une
réponse à une autre écrivain qui était, lui, antisémite. L’écrivain en question prenait le parti
des juifs.
C’est inquiétant car ça montre l’ignorance du juge mais surtout que l’on peut censurer en
partie une livre classique plus d’un siècle après sa parution, alors qu’il fait parti de l’histoire.
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E - Les restrictions acceptées par la Cour européenne
Quand la cour doit examiner un contentieux lié à la liberté d’expression, elle va appliquer un
certain nombre de critère :
1. La proportionnalité
CEDH, 23 septembre 1998, Lehideux et Isorni c/ France : la Cour a considéré qu’il était
abusif de condamner les auteurs d’une page d’info-publicité défendant la mémoire du
maréchal Pétain car « il y a défaut de proportionnalité entre la mesure d’interdiction et les
nécessités du débat public dans une société démocratique ».
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Le problème avec ce type de censure est que, une fois mise en place, elles reviennent
difficilement en arrière. Par exemple, ce décret est resté en vigueur bien au delà de la 2GM.
Il a été utilisé en 1973 par le ministre de l’intérieur pour interdire une revue marxiste, elle
était la version française d’une revue cubaine, le CE confirme cela car c’est bien une revue
étrangère (CE Ass, 2 novembre 1973, SA Librairie Maspéro).
Aujourd’hui, ce n’est plus le cas mais il a fallu beaucoup de temps pour revenir dessus. Il
été déclaré contraire à l’article 10 de la CEDH par le CE le 7 février 2003 seulement (Gisti).
Le droit à la réponse ?
La loi de 1881 sur la presse prévoit un droit de réponse au profit de toute personne qui a
été nommé ou désigné dans un journal. Un droit de réponse doit être publié par le journal
ou le magazine en question.
Puis est arrivé un moment où certaines personnalités politiques ont commencé à abuser du
droit de réponse, c’est le cas notamment de Jean-Marie Le Pen qui s’est mis à faire un
usage systématique du droit de réponse chaque fois qu’il était attaqué par les journaux. Le
journal « Le Monde » a refusé son droit de réponse et Le Pen a par la suite obtenu par
décision de justice le droit d’occuper la place de la chronique quotidienne.
Le Pen exigeait en effet un droit de réponse à chaque fois que le journal désignait son
partie d’extrême droite et le Monde s’est défendu en disant que ce langage était courant en
sociologie politique pour classer les divers partis politiques.
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Alain Delon va donc essayer d’obtenir l’interdiction du livre avant sa publication et le TGI de
Paris rejette sa demande : « L’interdiction d’un livre avant sa publication est incompatible
avec la liberté d’expression ».
A - Le régime général
Il y a un régime d’autorisation ministérielle préalable, le Ministre de la Culture doit
délivrer son visa après avis de la commission de classification des oeuvres
cinématographiques et généralement le visa ne fait que suivre l’avis de la commission.
L’avis peut aboutir à un classement des films (interdits au moins de 12 ans, 16 ans, 18 ans,
classé X ou autorisé par tout public).
L’interdiction totale d’un film à la diffusion est aussi possible mais c’est devenu rarissime
voire inexistant aujourd’hui.
En revanche, des particuliers peuvent essayer d’obtenir, après coup, l’interdiction d’un film.
On peut le demander au juge judiciaire. Ex : « Je vous salue, Marie », Jean-Luc Godard. Le
juge estime qu’on ne peut pas l’interdire parce que le réalisateur a le droit de soumettre
son oeuvre à la critique et qu’en revanche personne n’est obligé de voir ce film.
Ex2 : « La Religieuse », Jacques Rivette. Le film avait été complètement interdit à l’époque
parce qu’on le considérait comme portant atteinte à la religion catholique. Mais le CE a
considéré que ce n’était pas le cas et a donc annulé l’interdiction.
Mais on peut aussi agir devant le JA par recours pour excès de pouvoir lorsque le film a été
autorisé (CE, « Pichène », 9 mai 1990 : il s’agissait d’un film qui avait crée polémique car à
la fin du film le réalisateur émet un doute sur le fait que le Christ n’a pas été crucifié, mais le
Conseil d’Etat refuse d’interdire le film en considérant qu’il ne portait pas gravement atteinte
aux consciences).
Depuis un décret de 2010, le CE n’est plus compétent pour juger en premier ressort à
propos des visas d’autorisation des films. CE, « Association Promouvoir », 2010 : à propos
du film « SAW : 3D », il se déclare incompétent, les plaignants doivent d’abord saisir le TA.
« Nymphomaniac » : présente aussi des scènes de sexe non simulées. La première partie
de film a été d’abord interdite par la commission au moins de 12 ans comme pour la
seconde partie mais après que le JA ait visionné le film ce sera interdit aux moins de 16
ans. Puis la deuxième partie ne pourra être exposé en salle que pour les plus de 18 ans.
B - Le classement X
Cela évoque les films pornographiques mais également violents.
Le film « Massacre à la tronçonneuse » a été classé X en 1976.
Même chose pour « Zombie » de George Romero qui a été classé X pendant 4 ans ou
encore « Madmax » classé X pendant un an avant de sortir en salle.
C’est la loi du 30 décembre 1975 qui permet ce classement. La conséquence est que le film
est limité dans sa diffusion à un circuit spécialisé, il est quasiment inexistant.
Autre conséquence : ce classement empêche les producteurs et les réalisateurs de recevoir
les aides publiques, ce financement est très important.
Ensuite, les films classés X sont soumis à un régime fiscal plus sévère.
S’agissant de la vidéo à la demande, avant 2011, il y avait des horaires tardives qui,
seules, permettaient de visionner contre paiement en ligne, des films classés X. Cette règle
a été abandonné à la suite d’une décision du CSA en 2011 mais en contrepartie il exige un
contrôle renforcé de la majorité à partir de la saisie d’un code de 4 chiffres crée depuis
l’espace abonné à partir d’une carte bancaire.
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Ex : le film « Pull-over rouge » de Michel Drach. Le film reprend une affaire et va défendre
l’innocence de l’exécuté, il va donc être interdit dans la ville d’Aix-en-Provence et le CE ne
va pas donner raison au maire. Il estime que toute les conditions ne sont pas remplies et
que ce film n’est pas de nature à porter atteinte à l’OP même si l’affaire a eu lieu dans les
environs de la ville.
Il y a parfois même auto-censure, ceux qui font les affiches décident de les supprimer ou de
les modifier.
- L’affiche de « C’est arrivé près de chez vous » 1992, on modifié l’affiche en ayant peur
qu’elle semble trop violente.
- L’affiche de « Pulp Fiction », 1994, l’affiche française supprime l’arme présente sur
l’affiche américaine.
- L’affiche de « Made in France », sortie prévue le 18 novembre 2015, montre la tour Eiffel
sous forme d’arme.
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La loi du 29 juillet 1982 décidera que « la communication audiovisuelle est libre ». On va
donc voir apparaitre les premières chaînes privées. On crée une haute autorité
administrative dont la mission est de réguler cette libre activité audiovisuelle. Cette autorité
est aujourd’hui le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA).
C’est une autorité régulatrice qui a plusieurs missions, qui concède d’abord les créneaux
sur les ondes, qui établit un tableau des charges et qui veille ensuite à ce que les
programmes soient bien conforme à la loi.
Il y a donc une liberté mais encadrée.
En temps normal, le CSA ne va visionner que les émissions pour lesquels il a été saisi ou
sur lesquels il s’interroge lui-même. Tout le monde peut le saisir.
En période électorales, des supplétifs sont embauchés pour visionner toutes les émissions
politiques ou susceptibles de recevoir des politiques pour chronométrer le temps de paroles
des différents candidats.
Le CSA peut émettre des recommandations, et même des sanctions pour la suspension
d’un programme.
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CHAPITRE 3 - LA LIBERTÉ DE LA PERSONNE
Elle est consacré à l’article 5 de la CEDH « Toute personne a droit à la liberté et à la sûreté.
Nul ne peut être privé de sa liberté, sans dans les cas suivants et selon les vois légales :
(…) ».
Il y a des lois spécifiques, les lois de bio-étique, ce qui montre que c’est devenu un objet de
préoccupation. 8 rapports sur la bioéthique depuis 1998 - 6 lois de bioéthique depuis 1994.
Au départ, en 1994, on a décidé qu’on allait réviser cette loi et qu’il y en aurai tout les 5 ans.
Finalement on s’adapte aux évolutions scientifiques.
1. La contraception
Selon la Déclaration sur le progrès et le développement dans le domaine social, du 11
décembre 1969 « Les parents ont le droit exclusif de déterminer librement et en toute
responsabilité le nombre et l’échelonnement des naissances ».
Toutefois, on peut imposer le nombre d’enfant. Chine : politique de l’enfant unique,
abandonné seulement en 2015. Mène à des infanticides, tue si fille car la femme quitte la
famille pour rejoindre le mari, et pas de système de retraite donc parents compte sur le
garçon pour les aider dans leurs vieux jours.
En France, c’est la loi Neuwirth qui a légalisé la contraception avec la loi du 28 décembre
1967 relative à la régulation des naissances.
Elle va être complété en 1974 qui ajoute le bénéfice aux mineurs, ils pourront avoir accès
aux produits contraceptifs gratuitement, sans autorisation écrite des parents mais sur
autorisation médicale.
Enfin, en 2000, une nouvelle loi autorise la pilule contraceptive (la pilule du lendemain),
délivrée sans ordonnance.
2. La stérilisation volontaire
Autrefois, en matière de stérilisation volontaire, il fallait une nécessité médicale constatée
sinon le médecin s’exposait à des poursuites. Affaire à ce sujet : l’affaire des stérilisés de
Bordeaux (Cass. Crim, 1er juillet 1937) dans laquelle l’auteur des vasectomies n’était pas
médecin mais coiffeur et a été condamné pour coups et blessures volontaires.
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• La stérilisation est un droit pour les personnes majeures qui en font la demande
après un délai de réflexion de 4 mois
• La stérilisation volontaire des personnes handicapées mentales est possible mais
sous trois conditions :
• Une contre-indication médicale absolue aux méthodes de contraception
• L’avis d’un comité d’expert
• Une décision du juge des tutelles après audition de l’intéressé
3. La stérilisation forcée
Pour des motifs d’eugénisme, il existe des lois prescrivant la stérilisation de certaines
catégories de personnes notamment les malades mentaux (ex : Etat de Virginie qui a
stérilisé des individus jugés génétiquement inférieurs de 1924 jusqu’en 1974 où la Cour
suprême fédérale américaine a mis un terme à cette loi eugéniste) (ex : Au Pérou où 300
000 femmes ont été stérilisés contre leur gré).
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Code de la santé publique considère que font obstacle à l’insémination le décès de l’un des
membres du couple. Donc elle n’est pas possible.
Fait aussi obstacle à cette insémination une demande en divorce.
Mais → CE, 31 mai 2016, Mme C.A. : veuve espagnole dont l’époux français avait fait
conserver son sperme dans notre pays. Elle demandait donc le transfert du sperme en
Espagne où l’insémination post-mortem est autorisé. Le CE lui donne raison.
2. La fécondation in vitro
C’est une conception réalisée en laboratoire qui suppose ensuite un transfert de l’embryon
ou de l’ovocyte fécondé pour une gestation normale. Au départ, on appelait ça les bébé-
éprouvettes, le premier français est né en 1982.
Il y a deux situations légales :
- La FIV sans donneuse d’ovule ni mère porteuse extérieure au couple. C’est la femme qui
va porter l’enfant dont l’ovule est fécondé
- La FIV avec donneuse d’ovule extérieure au couple, mais sans mère porteuse extérieure
au couple. La mère qui va porter l’enfant est l’un des membres du couple (ou la femme
seule) mais ce n’est pas son ovule.
On applique ici les mêmes règles que l’IAD : anonymat et gratuité du don d’ovule.
La loi du 2 août 2021 a introduit certaines limites d’âge, qui ont été précisé par un décret du
8 septembre 2001. L’insémination artificielle ou transfert d’embryon sont possibles :
- jusqu’à 45 ans pour la femme qui a vocation à porter l’enfant
- jusqu’à 60 ans pour le membre du couple qui n’a pas vocation à porter l’enfant
CE, 24 janvier 2020, Mme Caballero : veuve espagnole d’un mari français, demandait le
transfert d’embryon en Espagne où cette insémination post-mortem est également légale.
Mais, cette fois, le CE ne l’a pas accepté.
Donc le CE, actuellement, admet le transfert du sperme dans un pays ou c’est légal, mais
n’admet pas le transfert de l’embryon.
4. Le clonage
Il a d’abord été pratiqué sur les animaux. Le premier a été la brebis Dolly en 1997.
Très tôt, certains ont annoncé qu’ils allaient tenter le clonage humain. La secte des Raëliens
a estimé avoir réussi mais ce n’était pas sérieux.
Le clonage humain est interdit notamment par la convention sur les droits de l’homme et la
biomédecine du 4 avril 1997. Ce texte prohibe l’utilisation des techniques de fécondation in
vitro pour choisir le sexe de l’enfant, sauf s’il s’agit d’éviter la naissance d’un enfant atteint
d’une maladie héréditaire grave. Malgré cette interdiction, il y a une grande tentation ojd de
distinguer clonage reproductif et thérapeutique (mener des expériences médicales pour
trouver de nouveaux traitements, sans que ça aboutisse à la naissance d’individus).
En France, le clonage reproductif est prohibé par la loi bioéthique du 6 août 2004.
Mais la question du clonage thérapeutique est posée. La charte des droits fondamentaux
de l’UE du 7 décembre 2000 ne l’interdit pas. Par ailleurs, le RU l’autorise par une loi du 19
décembre 2000.
Ojd, la loi dernière bioéthique facilite les recherches sur les cellules souches embryonnaires.
On emploie pas le terme de clonage mais, techniquement on y est.
De plus, en mai 2013, en Oregon, des chercheurs ont réussi à cloner des embryons
humains à partir de cellules souches embryonnaires (ils n’ont pas été conservé).
En chine, le 28 novembre 2018, le scientifique Jiankui a fait naitre deux enfants
génétiquement modifié.
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§2. Le droit de ne pas procréer
Article 16 CC : La loi garantit le respect de l’être humain dès le commencement de sa vie.
A - Le droit à l’avortement
Lorsque le droit à l’avortement a été débattu au parlement, en 1973 et 1974, ce projet de loi
était défendu par la ministre de la santé Simone Veil. Malgré les fortes résistances, la loi Veil
est adopté le 17 janvier 1975. Elle se présente au départ comme une tolérance. Cette loi
rappelle le respect de tout être humain dans l’article 1.
Cette loi a été précisé par d’autres textes depuis. La loi du 4 juillet 2001 prévoit 2
situations :
2. L’IVG
C’est possible durant les douze premières semaines à la demande de toute femme en
situation de détresse (suffit qu’elle le dise, pas besoin d’attestation de médecin).
On a supprimé le délai de réflexion d'une semaine qui existait jusque la entre la première
demande d’IVG et la confirmation écrite.
Pour une mineure, l’intervention est gratuite et ne nécessite pas l’autorisation des parents
mais elle doit se faire accompagner par un adulte de son choix.
Concernant le délit d’interruption de grossesse : le gouvernement avait souhaité offrir une
protection pénale à la femme enceinte à propos de tout accident dont elle pourrait être
victime (y compris pendant un acte médical). Le cas avancé à ce moment la était celui
d’une femme enceinte victime d’un accident de la circulation qui perd son enfant à la suite.
Polémique car certains ont vu une limite possible à l’IVG. Ce délit n’existe plus.
CourEDH, 10 décembre 2003, Mme Thi-Nho Vo c/ France : dans cette affaire, il y avait eu
une erreur médicale, un médecin français, suite à une confusion de patiente avant provoqué
une rupture de la poche des eaux chez une femme enceinte, qui avait rendu nécessaire un
avortement thérapeutique.
Le médecin avait été poursuivi pénalement mais pas condamné et la CourEDH considère
en effet qu’on ne pouvait pas le condamner pénalement mais qu’il fallait le poursuivre sur le
terrain administratif pour sa responsabilité médicale.
3. L’avortement médicamenteux
Il s’agit ici de la pilule abortive. C’est un médicament qui provoque un avortement sans
intervention chirurgicale.
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A l’origine, en 1988, la prise de la RU 486 (pilule) n’était possible que dans un établissement
habilité à pratiquer un IVG et pendant les 5 premières semaines de la grossesse.
Les opposants à l’avortement se sont opposé à sa prise, ce qui a donné lieu à cette JP :
CE Ass, 21 décembre 1990, Confédération Nationale des Associations familiales
catholiques : Le CE a rejeté leur demande en considérant qu'il n’y avait pas
d’incompatibilité entre la pilule abortive et le droit à la vie proclamée par le CEDH.
Le CC rend une décision le 15 janvier 1975, dites IVG, dans laquelle il s’était déclaré
incompétent en disant que sa mission est de contrôler par rapport à la constitution, pas une
convention internationale. Il renvoyait donc au juge ordinaire pour son contrôle de
conventionnalité.
Depuis 2002 et 2004, la pilule abortive peut être obtenue chez les gynécologues et certains
généralistes. Depuis 2007, c’est possible dans les centres de planification et d’éducation
familiale et dans les centres de santé. Depuis le Covid, en novembre 2009, le délai a été
allongé à 9 semaines (d’abord 7 semaines) et à domicile après télé-consultation.
En France, devant les opérations coups de poings (intrusion dans les cliniques et centre,
obstacles physique envers ces pratique), on a adopté une loi le 27 janvier 1993 qui définit
un délit d’obstacle à l’avortement (2 ans de prison, 30 000 €).
La liberté d’expression a rendu nécessaire l’adoption d’une nouvelle loi : Loi du 20 mars
2017. L’intention de la loi est d’empêcher la désinformation au sujet de l’IVG. Le problème
de cette loi est qu’elle retenait presque toutes les contestations en ligne contre l’avortement
et revenait donc à créer un délit d’opinion.
Le CC, 16 mars 2017 : la simple diffusion d’information contre l’avortement, même orienté
ou tronqué, ne suffit pas pour constituer le délit. Il faut, en outre, qu’il y ai des pression, des
menaces ou des actes d’intimidation visant directement la personne.
Les juges tentent de trouver un point d’équilibre entre le droit à l’avortement et le droit de
s’y opposer.
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Peut-on vendre son tatouage ? TGI, Paris, 3 juin 1969 : annule une convention par laquelle
une mineure devait se faire tatouer sur une fesse et par laquelle le tatouage, une fois sur
son corps, resterait la propriété du tatoueur.
La convention sur les droit de l’homme et de la bio-médecine affirme que « le corps humain
et ses parties ne doivent pas être en tant que tels sources de profit ».
En raison de la pénurie d’organe, la loi du 7 juillet 2011 autorise le don croisé d’organe :
Quand, dans un couple, les deux ne sont pas compatibles et que c’est le même cas dans
un autre couple, on les met en contact et l’échange se fait.
Certains pays autorise le don vivant à un inconnu, cad que le donneur décide de donner a
qlqn avec qui il n’est pas lié, la personne doit être en couple et le conjoint s’engage à
donner à quelqu’un d’autre.
§1. Le suicide
+ de 800 000 suicides chaque année dans le monde ; 1 personne toutes les 40 secondes,
c’est + que les homicides.
+ de 75% des suicides se produisent dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires.
En France, il y a 8 000 morts par an ; 1ère cause de mortalité chez les 35-45 ans et 2ème
cause chez les 15-24 ans (1 : accident).
75% des tentatives sont féminines mais 65% des suicides sont masculins.
« La seule véritable question philosophique, c’est le suicide », Camus.
Pour certains, le suicide est une lâcheté (Aristote). Pour d’autres, c’est une atteinte à la
volonté de Dieu. Pour d’autres encore, c’est un acte de liberté : Suicide de Caton le Jeune.
Il se suicide car c’est un opposant à Jules César, il est en train de gagner, c’est donc la fin
de la république et il préfère mourir plutôt que de vivre dans une république, sa dernière
phrase : « maintenant je m’appartiens ».
Il y a une sociologie du suicide. Durkheim montre par exemple qu’il existe des facteurs
objectifs favorisant le suicide dans la société (temps de guerre, décroit car forte cohésion
nationale / augmentation de l’isolement social et réduction des valeurs normatives qui
structurent la personnalité : augmentation)
L’effet Werther, selon David Phillips, 1974 : un livre est sorti où un garçon se suicide par
amour, ca devient une mode et cela arrive bcp plus qu’avant.
Quand Marylin Monroe s’est suicidé : augmentation de 12% du taux de suicide aux USA.
Quand Kurt Cobain s’est suicidé : début d’épidémie de suicide aux USA, les pouvoirs
publiques ont vite réagit.
Ceci nous montre que le suicide est très rarement un acte libre.
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Le suicide ne fait l’objet d’aucune incrimination légale car il provient d’une volonté « libre »,
de même que la tentative de suicide.
En revanche, au M-A, le suicide est incriminé par l’église (confiscation des biens, refus
d’inhumation dans les cimetières, …). C’est à partir de la révolution que cela a cessé d’être
un motif d’incrimination. Pour autant il n’existe pas un droit au suicide.
La question se pose donc de savoir jusqu’où on doit respecter la volonté de qlqn qui veut,
directement ou indirectement, attenter à sa propre vie.
3 questions à examiner :
A - Le suicide en prison
2018 : plus de suicide en France (131) que d’exécution capitale aux USA (25).
7 fois plus de suicides en prison qu’en liberté, la France à l’un des taux les + forts d’Europe.
Lorsqu’un détenu entreprend une grève de la faim, doit-on le laisser se suicider au ralenti ?
RU, 80’s, Bobby Sands, membre de l’IRA. Il entreprend une grève de la faim illimitée le 1
mars 1981. Sa revendication est de demander le statut de prisonnier politique, ce qui lui
donnerai le droit de garder des habits civils (pas l’uniforme), de ne pas travailler et de
s’associer. Il n’est pas seul, jour après jours, d’autres détenus (9) vont faire la même chose.
Sands est mort après 66 jours de grève.
Peut-on donc procéder à une alimentation forcée d’une personne faisant une grève de la
faim ?
NON selon le DI, plus précisément selon l’Assemblée médicale mondiale qui l’indique dans
l’article 6 de sa déclaration de Tokyo (octobre 1975) : aussi longtemps que le détenu à un
jugement rationnel et qu’il est conscient, on ne doit pas l’alimenter artificiellement.
Mais le juge européen dit le contraire. Affirmé w/ CEDH, 11 avril 2013, Rappaz c/ Suisse :
les autorités suisses ont le devoir de protéger la vie d’un détenu.
La cour n’hésite pas à sanctionner un état pour suicide commis en prison. CEDH, 19 juillet
2012, Ketreb c/ France : détenu pendu dans sa cellule alors qu’il était connu pour ses
troubles psychologique, la France a failli à son suivi des détenus.
Le droit français : solution de compromis, article D. 364 CPP : « Si un détenu se livre à une
grève de la faim prolongée, il ne peut être traité sans son consentement, sauf lorsque son
état de santé s’altère gravement et seulement sur décision et sous surveillance médicale »
B - L’incitation au suicide
Le suicide ne peut être ni exalté, ni encouragé.
« Suicide mode d’emploi » Alain Moreau et Yves Le Bonniec, 1982 : interdit à la vente dès
sa parution. Mais a déjà été vendu à 100 000 exemplaires et sera traduit en 6 langues
différentes. Au total, 10 procédures judiciaires ont été engagés contre ce livre. Son impact a
donc été très fort. C’est l’une des raisons pour laquelle a été voté la loi du 31 décembre
1987 qui prohibe toute propagande ou publicité pour tout objet, produit ou méthode
permettant de se donner la mort.
« Blue whale challenge » : soumet les joueurs à des défis d’intensité croissante allant
jusqu’au suicide. Il y a eu plusieurs décès, l’un des créateurs du jeu a été condamné à 3
ans de prison.
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C - La non-assistance à personne en danger
Il existe une obligation de porter secours à une personne qui tente ou envisage de se
suicider. Cette obligation a été rappelé par C.Crim, 26 avril 1988.
Ne pas intervenir mène à se rendre coupable de ce délit de non-assistance à personne en
danger, 5 ans de prison et 75 0000 € d’amende (article 223-6 CP).
Yves Le Bonniec avait donné des conseils à un lecteur qui lui avait demandé des précisions
de la manière dont se suicider. Il avait répondu et le lecteur s’était suicidé. L’auteur va être
poursuivi en justice par la famille. Il est condamné pour abstention délictueuse de porter
secours à personne en péril.
§2. L’euthanasie
L’opinion publique est actuellement partagée.
Argument favorable :
Abréger les souffrances car à cette époque la médecine a les moyens de maintenir en vie
les personnes pendant de longues périodes, dans des conditions très pénibles.
Arguments défavorables :
- Le risque d’eugénisme, la tentation d’éliminer les faibles, qui ne serait pas opposé mais
pourrait le demander car se sentant faible.
- Le dogme religieux
- La pression publique. Redoute que les familles mais aussi la société voient un intérêt à se
débarrasser de ceux qui se voient improductifs.
- La déshumanisation
A - L’euthanasie active
Il s’agit du GESTE D’UN MÉDECIN DONNANT LA MORT PAR TOUS LES MOYENS POUR ATTÉNUER DES
SOUFFRANCES.
Peu d’états admettent l’euthanasie. Territoire du nord en Australie : légalisé en 1995, aboli 2
ans plus tard.
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- La Belgique depuis 2002 (si souffrances physique/psychiques insupportables et
inapaisables), aussi accepté pour les mineurs. 1 500 euthanasies en moyenne par an,
dont 50 pour souffrance psychique. C’est cela qui peut créer des inquiétudes. Affaire
Laura, août 2015, demande l’euthanasie pour dépression nerveuse à 24 ans. Elle a
obtenu le droit de mourir et c’est seulement au dernier moment, devant le médecin qui
allait l’euthanasier qu’elle s’est rétracté. Affaire Simone, octobre 2015, demande
l’euthanasie car elle est très âgée (85 ans), elle l’obtient.
- Luxembourg, Canada, Nouvelle-Zélande, …
- L’Espagne depuis 2021. Intéressant car pays de tradition catholique, a évolué suite à un
certain nombre d’affaire. Notamment l’affaire Ramon Sampedro (1998). Un ancien mari
devenu tétraplégique, il a organisé son suicide assisté avec des amis, filmé pour que ce
soit médiatisé. Cette affaire a bcp émue l’opinion publique espagnole et a joué un grand
rôle dans l’évolution des mentalités.
3. La prohibition française
Ce sont les affaires cités au-dessus qui rendent la France réticente à l’euthanasie.
L’euthanasie active est assimilée à un homicide volontaire, même si le comité consultatif
national d’éthique a plaidé, dès l’année 2000, pour « une exception d’euthanasie en
France ».
Ojd, certains médecins pratiquent quand même l’euthanasie et, quelque fois, cela finit
devant la justice. Affaire Bonnemaison, Cour d’assises, 24 octobre 2015 : médecin
condamné pour avoir donné la mort à une une patiente de 86 ans dans le coma après un
AVC. Son erreur est de ne pas en avoir parlé à la famille ou à son équipe médicale. Il a
essayé de se suicider à l’issu du procès.
B - Le suicide assistée
C’est la situation où le malade reçoit l’aide d’un tiers pour commettre le suicide.
Quels sont les états qui admettent le suicide assisté ?
- Le Luxembourg
- La Suisse
- Quelques états fédéré américain (Vermont, Washington DC, …)
En France, des cas ont contribué à l’évolution des esprits. Affaire Chantal Sébire, TGI, 17
mars 2008 : atteinte d’une maladie incurable et déformante du visage, a demandé le droit
de mourir dans la dignité, demande rejetée. Elle est retrouvée morte 2 jours plus tard après
une injection massive de barbiturique. Il n’y a pas vraiment eu de recherche du coupable,
cela montre une certaine tolérance à ce sujet.
C - L’euthanasie passive
C’est la situation où ON RENONCE À APPLIQUER LES TECHNIQUES MODERNES DE SOINS AUX
MALADES INCURABLES. Cela revient à éviter l’acharnement thérapeutique.
L’assemblée médicale mondiale, dans la déclaration de Venise du 28 octobre 1983
confirme la définition d’éviter l’acharnement thérapeutique.
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Loi relative au développement des soins palliatifs, 9 juin 1999, pour accompagner le malade
en fin de vie.
Affaire Vincent Humbert, 2002-2003 : victime d’un accident de la route, muet, aveugle et
tétraplégique. Rédige une requête sur le droit de mourir au président (qui a refusé), a fait
l’objet du livre « Je vous demande le droit de mourir ». En septembre 2003, sa mère lui
donne des barbituriques qui le font entrer dans un coma profond. Elle est placée en GAV
puis libérée et, après accord avec la famille, le médecin décide l’arrêt des traitements et
l’injection d’une solution létale qui entraine son décès. Cela entraine la mise en examen du
médecin et de la mère pour empoisonnement avec préméditation et injection de
substances toxiques. Un non-lieu sera prononcé // C’est cette affaire qui a poussé le
président Chirac a constituer une commission parlementaire sur l’accompagnement de la
fin de vie, présidé par J. Leonetti en 2004. À l’issue du rapport, sera adoptée la loi Leonetti
du 22 avril 2005 relative au droit des malades en fin de vie. La disposition principale est la
possibilité pour toute personne de prendre des directives anticipées, cad de décider à
l’avance de l’arrêt éventuel des traitements si un jour elle n’était plus capable de donner son
consentement. Il s’agit ici d’un laisser mourir, par opposition au faire mourir de l’euthanasie
active.
Complété par la loi Claeys-Leonetti du 2 février 2016 sur la fin de vie. Elle consacre une
nouvelle avancée puisqu’elle prévoit le droit à la « sédation profonde et continue » jusqu’au
décès du malade. Quand peut-elle avoir lieu ? (Conditions non-cumulatives)
- Le patient doit être atteint d’une affection grave, incurable et douloureuse et engageant
le pronostic vital à court terme
- Quand la décision d’arrêter un traitement engage le pronostic vital et entraine une
souffrance insupportable
- Si le patient ne peut pas s’exprimer et que le médecin arrête le traitement au titre du
refus de l’obstination déraisonnable
Affaire Vincent Lambert, 2013-2018. Il n’y avait pas de directives anticipées et les membres
de la famille n’était pas du même avis. La CourEDH, 5 juin 2015, Lambert et autres c/
France, refuse de condamner la France pour la décision d’arrêt des traitements car il n’y a
pas de violation de l’article 2 de la CEDH.
L’affaire Inès : les médecins ont la possibilité de refuser eux-même l’obstination
déraisonnable, mais si c’est un enfant et que les parents ne sont pas d’accord ? Ici, ado de
14 ans atteinte d’une maladie, plongée dans le coma après un arrêt cardiaque lié à la
maladie. Les médecins décident d’arrêter les traitements, estimant qu’il n’y a plus rien à
faire, ce qui est suivi de l’arrêt CE, 5 janvier 2018, Mme B et M. D. Les parents saisissent la
CourEDH : CEDH, 25 janvier 2018, D. Afiri et M. Biddarri c/ France : constate qu’il n’y a pas
de violation de l’article 2 de la CEDH, que la procédure légale française a été correctement
suivie, bien que les médecins responsables ai affirmé aux parents qu’ils n’appliqueraient
pas la décision sans leur accord. Hors, malgré l’opposition de ceux-ci, ils ont débranché les
machines. La raison est que la CourEDH relève que l’enfant avait auparavant émis le
souhait de ne pas continuer à vivre dans cet état.
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CHAPITRE 4 - L’INTIMITÉ DE LA PERSONNE
On peut considérer que c’est le cercle où, en vertu de la pensée libérale, le pouvoir ne doit
pas faire éruption. C’est le domaine inviolable dans la vie des personnes.
Article 8 CEDH « Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale… »
En cas de regroupement, à leur arrivée, il se verront attribuer d’une carte de séjour d’un an,
renouvelable, sachant que la loi du 7 mars 2016 relative aux droits des étrangers à prévu un
parcours personnalisé d’intégration républicaine qui suppose la signature d’un contrat
d’intégration républicaine. Cela veut dire qu’à l’arrivée sur le territoire, il doit y avoir :
- Un entretien individualisée
- Une formation civique obligatoire
- Le cas échéant, une formation linguistique
Enfin, pour valider ce droit à la communauté de vie, il faut quelque fois déterminer
l’existence du lien familial. Cette appréciation est relative aux circonstances. Ex, CEDH, 1
juin 2004, Lebbink c/ Pays-Bas : estime qu’il n’y a pas de relation personnelle étroite pour
un père naturel qui n’a pas voulu reconnaitre son enfant et qui a été privé du droit de visite
après rupture du concubinage. Cela signifie que la parenté ne saurait se réduire à un simple
lien biologique.
Quand l’un des parents, qui n’a pas la garde légale, emmène les enfants dans un autre
pays. CourEDH, 1 février 2018, M. K c/ Grèce : Père qui garde enfant en Grèce alors que la
mère qui a la garde est en France. Elle plaide l’enlèvement d’enfant devant la CourEDH. La
Cour estime que l’enfant doit rester avec son père car, âgé de 13 ans, il a clairement
exprimé son souhait de rester avec son père et son frère. Elle rappelle que la volonté
exprimé par un enfant, qui a le discernement suffisant, est un élément clé qui doit être pris
en compte dans toute procédure.
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l’accouchement, a donné des informations qui ont été conservées avec son accord pour
qu’elles soient un jour éventuellement révélé.
Historiquement et dans le monde on s’aperçoit que le pouvoir politique a souvent été tenté
de s’immiscer dans la sphère intime des individus elle-même.
Par exemple, en Roumanie, a régné un dictateur de 1965 à 1989, qui imposait à toutes les
femmes roumaines de faire quatre enfants. À l’inverse la Chine avait adopté de 1979 à 2015
la politique de l’enfant unique, il était donc interdit d’avoir plus qu’un enfant.
Quelque fois l’Etat intervient aussi pour protéger l’intégrité sexuelle des personnes avec
l’exemple classique en France de l’interdiction de l’excision (Cass. Crim, 20 août 1983),
même si elle est encore pratiqué de manière illégale.
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fiction, comme le précise Karl Marx « Dans la démocratie bourgeoise, l’égalité juridiction
n’est qu’une fiction ».
Et au 19°, certains précurseurs avaient déjà évoqués la question de l’égalité homme-
femme comme Victor Hugo qui écrit « Une moitié de l’espèce humaine est hors de l’égalité,
il faut l’y faire rentrer, ce sera là une des grandes gloires de notre siècle : donner pour
contrepoids au droit de l’homme le droit de la femme ».
Il a cependant fallu attendre plus longtemps pour que le droit des femmes soit développé.
1. L’égalité et la parité
→ Les femmes obtiennent le droit de vote en France en 1944.
→ Elles peuvent ouvrir un compte en banque et exercer une profession sans l’autorisation
de leur mari depuis 1965.
→ En France , en 2005, l’écart de salaire, à poste de travail équivalent était de 21%.
Aujourd’hui il est de 5,3%.
→ En France, les mères de famille ont moins de probabilité d’accéder au 1% d’emplois les
mieux rémunérés que les pères de famille, c’est 60% de probabilité en moins.
→ En 2018, les hommes consacraient en moyenne 2h par jour aux taches domestiques
alors que les femmes y consacraient 3h26.
→ La Constitution prévoit que la loi « favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux
mandats électoraux et aux fonctions électives ». En 2021, le pourcentage de femmes à
l’Assemblée Nationale est de 38,8%.
→ En France, en 2019, le chômage touchait 1,3 million d’hommes. Il concernait 1,2 million
de femmes.
Lors de la Révolution, une femme avait déjà réclamé une égalité entre les hommes et les
femmes, c’est Olympe de Gouges « La femme a le droit de monter à l’échafaud, elle doit
avoir le droit de monter à la tribune ». Parmi les fortes personnalités on retrouve également
Louise Michel qui affirmait « Notre place dans l’humanité ne doit pas être mendiée mais
prise ».
Simone de Beauvoir également défendait le droit des femmes, elle a d’ailleurs affirmé dans
son livre qu’ « On ne nait pas femme, on le devient ». Elle dit que l’éviction de la femme du
monde des homme n’est pas lié à une inégalité biologique, c’est un fait de culture. Elle
explique que c’est la fonction reproductrice, le fait que la femme porte l’enfant, qui a été un
handicap historique dans son émancipation. Elle ajoute que l’homme a pu partir à la
conquête du monde tandis que la femme était aliéné par cette fonction de reproduction.
On cite beaucoup moins Françoise d’Eaubonne qui a eu moins de succès mais défendait
pourtant les femmes dans son livre « Les femmes avant le patriarcat ». Pour elle, la
domination masculine n’a pas toujours existé dans l’histoire et elle relève l’omniprésence
dans toutes les cultures de thèmes liés à la féminité comme les divinités féminines ou
encore le mythe des Amazones qui existe partout.
Selon elle, les premières sociétés étaient matriarcales parce que les femmes donnaient la
vie et à ce titre elles avaient le pouvoir notamment pour la préservation de la société. Et
donc les choses se seraient gâtés lorsque les hommes auraient compris leur rôle dans la
procréation parce qu’il serait alors rentré en concurrence avec les femmes pour le pouvoir,
ce qui aurait entrainé une guerre des sexes, d’où les Amazones.
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Sur le terrain de l’action politique, on peut dire que les grandes luttes politiques
commencent au lendemain de la 1GM avec le mouvement des suffragettes aux USA où
les femmes allaient à l’usine pendant que les hommes étaient au front. Ce mouvement a
également existé en France.
De façon paradoxale, ce sont les parties de gauche qui s’y sont opposé et la raison était
stratégique car en ce temps là ces partis de gauche considéraient qu’une majorité de
femme étaient catholiques et donc sous l’influence d’un clergé qui votait plus à droite.
Il va falloir attendre la fin du 20° pour que la parité soit introduite dans la Constitution par
le biais de deux révisions de 1999 et de 2008 et désormais l’article 1 de notre Constitution
indique que la loi « favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats
électoraux et aux fonctions électives ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et
sociales ».
Cette égalité homme-femme est aussi une question de culture (ex : pubs sexistes).
Pour limiter et réprimer ces violences on retrouve d’abord un texte sur le harcèlement
sexuel issu d’une loi de 2012. Désormais selon le texte le harcèlement sexuel peut revêtir
deux formes :
• « Le fait, même non répétée, d’user de toute forme de pression grave dans le but réel
ou apparent d’obtenir un acte de nature sexuelle, que celui-ci soit recherché au droit
de l’auteur des faits ou au profit d’un tiers »
• « Le fait d’imposer à une personne de façon répétée, des propos ou
comportements à connotation sexuelle qui soit portent atteinte à sa dignité en
raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une
situation intimidante, hostile ou offensante »
Les sanctions de tels actes sont 2 ans d’emprisonnement et 30 000€ d’amende, peine
majorées à 3 ans d’emprisonnement et 45 000€ d’amende si les faits sont commis par une
personne qui abuse de son autorité ou quand la victime est une personne vulnérable.
Pour lutter contre les violences sexuelles le législateur a adopté la loi du 9 juillet 2010 sur
les violences faites aux femmes. Et ce n’est qu’après cette loi que l’on a commencé à parler
de féminicide. La création de ce terme répond à une volonté politique, pour transformer un
fait divers (meurtre) en fait social.
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Cette loi prévoit un grand nombre de dispositions, notamment l’existence d’une
ordonnance de protection qui peut être délivré par le JAF en cas de violence conjugale.
Quand il est saisi, le juge doit statuer dans les 24h et il peut prendre toutes les mesures
d’urgence (ex : interdiction du conjoint de s’approcher du domicile ou relogement du
conjoint victime).
Cette loi prévoit aussi un délit de mariage forcé ou encore un délit de harcèlement au
sein du couple (difficulté restant la preuve de ce harcèlement).
Enfin, la loi Schiappa du 3 août 2018 vient renforcer la lutte contre les violences sexuelles et
sexistes. Elle met en place un dispositif important, elle sanctionne notamment le délit de
harcèlement de rue mais la difficulté ici est qu’il faut un flagrant délit, c’est une
contravention punie de 750€ ou 90€ en paiement immédiat et les coupables peuvent en
plus accomplir à leurs frais un stage de sensibilisation à l’égalité entre les femmes et les
hommes.
Elle sanctionne également le délit de captation, d’enregistrement et de transmission
d’images impudiques commis à l’insu ou sans le consentement de la personne. C’est une
incrimination du voyeurisme sexuel qui est passible d’1 an de prison et de 15 000€
d’amende.
La loi prévoit également un délit de cyber-harcèlement qui permet de rendre coupable le
seul envoi d’un message désobligeant (3 ans d’emprisonnement et 45 000€ d’amende).
La loi prévoit encore un délit d’altération du discernement d’une personne par
l’administration d’une substance, il s’agit ici de viser l’utilisation du GHB (drogue du viol)
qui est un somnifère puissant sans gout, sans couleur qui rend amnésique. Ce délit est
sanctionné encore plus lourdement que les autres : 5 ans d’emprisonnement et 75 000€
d’amende.
Enfin, il existait déjà auparavant un délit de non dénonciation d’agression sexuelle qui
visait « quiconque ayant eu connaissance » d’une telle agression et désormais la loi de 2018
vise « quiconque ayant connaissance », ce qui fait qu’il s’agit désormais d’une infraction
continue, la prescription commence alors à courir seulement lorsque la victime elle-même
commence à agir en justice, il s’agit d’une prescription de 6 ans.
B - L’homosexualité
L’homosexualité s’est affirmé politiquement après la naissance du mouvement gay aux USA
dans les 60’s. Ce mouvement est né à la suite d’une émeute d’une brigade de police dans
un club homosexuel, les manifestants ont fondé le Gay Liberation Front (GLF).
Harvey Milk était le premier élu qui a osé dire qu’il était homosexuel, il a défendu et obtenu
un texte interdisant la discrimination en matière de logement et d’emploi pour les
homosexuels. Ce dernier a été assassiné en 1978 par un autre conseiller municipal.
Leur protection à supposer la création d’une loi de 2004 qui a créé le délit d’homophobie,
loi qui sanctionne les propos injurieux ou diffamatoires en raison de l’orientation sexuelle.
Désormais les victimes de ces propos ou les associations peuvent attaquer en justice des
personnes qui ont tenus des propos homophobes ou sexistes. De plus, les homosexuels
peuvent également se prévaloir de la loi sur les violences sexuelles.
S’agissant des USA, la CSF américaine a dépénalisé les pratiques sexuelles non-
reproductives en 2003. Or on s’aperçoit que le Montana a attendu dix ans pour prendre
acte de l’arrêt de la Cour et dépénaliser ces pratiques. Par ailleurs, 13 autres Etats fédérés
n’ont pas mis à jour leur législation sur ce point.
On a d’ailleurs vu apparaitre une JP sur la « gay panic », c’est une ligne de défense qui
permet à un suspect de meurtre de mettre en avant les avances non désirées que lui
auraient fait la victime comme une justification à l’homicide. Cette JP est plaidable dans
tous les Etats sauf l’Illinois et la Californie qui l’ont interdite.
Dans le monde, les homosexuels risquent encore dans certains pays la peine de mort
comme en Iran.
C - La conversion sexuelle
Selon un dictionnaire médical, la conversion sexuelle ou plutôt le transsexualisme est le
« sentiment éprouvé par un individu moralement constitué d’appartenir au sexe opposé,
avec désir intense et obsédante de changer d’état sexuel, anatomie comprise, pour vivre
sous une apparence conforme à l’idée qu’il s’est faite de lui-même ».
Il s’agit encore aujourd’hui d’un trouble de l’identité sexuelle caractérisé par une
opposition entre le sexe anatomique, chromosomique et hormonal et le sexe psychologique
et psychosocial.
Qu’en est-il des personnes intersexes, soit par nature (hermaphrodisme), soit par choix
(rejet de toute appartenance à un genre) ? Peuvent-elles faire mentionner sexe neutre à
l’état civil ?
La réponse est non. Il y a eu une affaire d’une personne né masculin à la naissance mais
qui ne se reconnaissait dans aucun des deux genres et qui est arrivé à 73 ans à demander
au TGI de Tours de faire porter la mention « sexe neutre » dans son acte de naissance.
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La CC s’y est opposé en 2017 dans l’arrêt « Monsieur D » dans lequel elle indique que la
binarité sexuelle est nécessaire à l’organisation sociale et juridique dont elle constitue un
élément fondateur. Mais la Cour justifie sa décision par le fait que le prévenu a une
apparence masculine, qu’il est marié, qu’il a adopté un enfant avec son épouse et que son
comportement social est celui d’un homme.
Cependant, aux Pays-Bas, une personne intersexe a reçu en 2018 un passeport de genre
neutre.
Que se passe-t-il quand le transsexuel était marié avant d’avoir changé d’identité sexuelle ?
Dans les affaires « Parry C/ RU » et « R et F C/ RU » de 2006, il s’agissait de deux couples
hétérosexuels, dont les maris avaient ensuite subis une intervention chirurgicale de
conversion sexuelle et poursuivi leur vie conjugale avec leur épouse. Ces deux hommes
devenus femmes demandent un nouveau certificat de naissance, or au terme de la loi celui-
ci ne pouvait leur être délivré que si ces derniers n’étaient pas mariés parce qu’à cette
époque le mariage homosexuel n’était pas autorisé au RU. La CEDH ne peut alors que
déclarer leur requête irrecevable en considérant que pour obtenir les documents d’identité il
leur faudrait d’abord divorcer pour respecter l’ordre juridique britannique.
La justice française avait une position différente puisque lorsque cela se produisait, les
juges français considéraient que le mariage était caduque donc dans ce cas-là le
transsexuel pouvait obtenir le changement d’identité à l’état civil.
D - Le commerce sexuel
Il s’agit d’une exception au principe de non-cessibilité du corps humain.
1. La prostitution
Il y a environ 30 000 personnes prostituées en France contre 300 000 en Espagne. Cette
autorisation de l’activité prostitutionnelle en Espagne a créé un véritable appel d’air pour les
grands réseaux de prostitution ce qui a créé de nombreux problèmes comme
l’accroissement du trafic de drogues, d’organes mais également un regain de la prostitution
sauvage car les clubs ne peuvent pas accueillir toutes les femmes qui souhaitent travailler.
Donc la régulation n’est pas un succès pour l’Espagne.
La prostitution c’est « l’activité d’une personne qui consent habituellement à des rapports
sexuels avec un nombre indéterminé d’individus moyennant rémunération ». C’est légale,
c’est autorisé puisque c’est l’application de la libre disposition de son corps.
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En France on a d’abord connu un régime prohibitionnisme où la prostitution était
complètement interdite, puis on a appliqué un régime règlementariste, de tolérance avec
encadrement sanitaire (ex : maisons closes) et aujourd’hui il s’agit d’un régime
abolitionnisme cad qu’on abolit toute contrainte juridique pour les personnes prostituées.
La prostitution est donc un acte privé ni réprimé ni interdit.
Le CE s’y était déjà intéressé dans l’arrêt « Dames Dol et Laurent », cette JP qui participe à
l’encadrement d’une prostitution tolérée avec les maisons closes. Ces maisons closes qui
ont été supprimés en 1946 par un loi dite Marthe Richard.
Malgré ça, la CEDH estime que les atteintes légales au libre choix de la résidence et au
droit au respect de la vie familiale peuvent être justifiées pour prévenir la débauche, pour
prévenir les infractions pénales ou encore pour protéger la santé (arrêt X C/ Belgique, 1980).
2. Le racolage
Le racolage est une attitude affichée sur la voie publique en vue d’attirer le client pour
un acte prostitutionnel. La loi Sarkozy de 2003 sur la sécurité intérieure punissait le
racolage même passif (prostitué sur le trottoir sans proposition aux passants).
Cette mesure a été très contesté notamment par certaines associations et finalement la loi
de 2016 renforçant la lutte contre les systèmes prostitutionnels a fait disparaître ce délit.
Cela n’avait rien changé à part mettre les prostituées dans une situation plus précaire.
Entre 2016 et 2019, plus de 2 791 clients ont été verbalisés, la loi est donc appliquée mais
le chiffre reste faible par rapport aux 30 000 personnes prostituées. Ce système répressif
est donc relativement inefficace.
Le chiffre d’affaires de la prostitution en 2018 c’est 3 200 000 000€ soit 102€ par seconde.
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4. Le proxénétisme
C’est l’exploitation de la prostitution. C’est une activité punie par la loi de sept ans
d’emprisonnement et 100 000€ d’amende. Ce proxénétisme est aujourd’hui en plein essor.
Les nouvelles modalités (notamment de recrutement de jeunes filles sur les réseaux
sociaux) rendent ces activités plus fluides et plus difficiles à réprimer.
L’Etat est le plus grand proxénète de France car les prostituées déclarent leur impôt et ils
sont tenus de le faire à la rubrique des bénéfices non commerciaux. Donc la seule utilisation
non réprimée de la prostitution c’est celle du fisc.
Il y a quand même une situation dans laquelle la cohabitation avec une prostituée ou un
prostitué peut entrainer la révocation d’un fonctionnaire car jugé incompatible avec la
fonction publique auxquelles il appartient (CE, « ministre de l’Intérieur C/ Boitteloup », 14
mai 1986). Cette décision du CE a par la suite été confirmé par la Commission européenne
des droits de l’Homme (« Boitteloup C/ France », 12 décembre 1988).
C’est un sujet complexe car on y trouve à la fois l’expression de la plus absolue liberté,
celle de disposer de son corps mais aussi possiblement la domination et une forme
moderne d’esclavage.
De nombreuses associations militent de diverses manières pour aider les personnes
prostituées, les unes tentent de leur porter secours lorsqu’elles sont en difficulté, les autres
tentent de faire disparaitre la prostitution en considérant que c’est toujours une chose
négative pour les individus concernés.
Les textes juridiques se bornent souvent à encadrer la prostitution, à condamner celle des
enfants et le rôle du client sans pour autant s’attaquer aux causes véritables qui sont pour
l’essentiel la misère et le sous-développement.
On dit quelques fois que la misère met les femmes sur le trottoir et l’argent les empêche
d’en sortir.
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À partir de 1971, sur le fondement de l’article 9 du Code civil qui prévoit le respect de la vie
privée, la CC a posé les grands principes du droit à l’image ainsi que ses exceptions.
En principe, la presse ou la publicité n’ont donc pas le droit d’utiliser l’image d’une
personne sans son autorisation et le droit à l’image va s’étendre à celle du défunt. On ne
peut donc pas publier la photographie d’un cadavre si l’intéressé n’avait pas de son vivant
exprimé son consentement ou à défaut sans l’accord de la famille.
TGI, 1977, Jean Gabin : Un journal a publié une photo sur son lit de mort au moment de son
décès. Rend une ordonnance dans lequel il condamne en relevant « l’immixtion intolérable
dans l’intimité du disparu ».
L’affaire s’est reproduite plus tard lors de la disparition de François Mitterand avec le journal
Paris Match qui publie une photographie de ce dernier mort. La famille attaque et le TGI de
Paris va confirmer la JP antérieure en 1997, ce que la chambre criminelle de la CC va
encore confirmer en 1998.
Malgré cette protection de l’image il existe malgré tout 4 exceptions au droit à l’image
dans lesquelles la photo bénéfice d’une présomption (simple) d’autorisation :
• L’information sur l’actualité (politique, social ou judiciaire)
• L’illustration d’un sujet ou d’un débat démocratique général
• Le relatif anonymat de la représentation (ex : photo dans lieu public pas punissable si
la personne est mêlée à la foule ou qu’elle occupe une place accessoire sur l’image)
• Les personnalités publiques et personnalités politiques dans l’exercice de leurs
fonctions
Les juges vont se demander si le lieu de la photo est public ou privé, si le lieu est privé
l’image est indissociable de la vie privée et elle est donc privée, à l’inverse si le lieu est
public l’image n’est pas protégée.
En 2004, la CEDH estime que si la publication ne vise qu’à satisfaire la curiosité du public et
si l’intérêt général n’est pas visé par la photo alors il y a violation de la vie privée (CEDH,
« Von Hannover C/ Allemagne », 2004).
Mais dans une affaire plus récente en 2012, la Cour change de position,CEDH, « Von
Hannover C/ Allemagne », 2012 : l’image dans un lieu public n’est pas protégé sauf si
l’image révèle un aspect de la vie privée, voire intime.
Est-ce que l’image des personnalités politiques en dehors de leur fonction est protégée ?
- JP relative au bateau de Pompidou, il s’agissait d’une publicité qui utilisait une photo
qui existait déjà sauf que sur ce bateau on voyait la marque du bateau et donc ces
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derniers s’en sont servi pour réaliser une pub. Le président de la République a donc saisi
le TGI de Paris par une mesure de référé, celui-ci qui a considéré qu’il y a atteinte
intolérable du droit au demandeur à son image donc condamnation du publicitaire.
- l’affaire du Giscarte, jeu de 52 cartes caricaturés qui représentait Valéry Giscard
d’Estaing dans le rôle des grands personnages de l’histoire de France. Giscard d’Estaing
attaque et le TGI de Paris a ensuite interdit le jeu.
- pub entre les Sarkozy et Ryanair, les Sarkozy qui ont saisi le TGI de Paris qui a
condamné Ryanair et le président de la République a obtenu 1€ de D&I symbolique mais
Carla Bruni demandait 500 000€ au titre du préjudice moral qu’elle subissait mais le juge
lui a seulement accordé 60 000€ au titre du dommage patrimonial.
- Emmanuel Macron avait porté plainte en 2017 pour harcèlement et atteinte à sa vie
privée par un journaliste auquel il lui reprochait d’avoir tenté de s’introduire dans une villa
où le président passait ses congés. Le journaliste a fait 6 heures de garde à vue et
finalement le président a retiré sa plainte.
Ces principes valent pour les sportifs et l’utilisation non autorisée de l’image d’un sportif
sera illicite même si elle est prise au cours des activités professionnelles. Les sportifs
négocient aujourd’hui de véritables contrats sur leur image. (ex : condamnation des
responsables d’un dépliant ayant utilisé l’image de Yannick Noah).
Dans ce domaine, les sociétés de production de télé font signer aux divers participants un
règlement de participation et ce règlement prévoit la cession du droit à l’image des
candidats et du droit au respect de la vie privée.
Cette situation est apparue inconfortable concernant certains participants de l’Ile de la
Tentation qui ont attaqué la société de production et la CC a rendu un arrêt le 24 avril 2013
dans lequel elle a requalifié ce règlement de participation en contrat de travail ce qui a
permis aux participants d’être mieux rémunéré.
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Par exemple l’atteinte à la vie privée par outing, c’est une méthode qui consiste à
divulguer l’homosexualité de certaines personnalités.
CA Paris, 21 octobre 2004, Romero : révélation que Romero est homosexuel, condamne le
magazine pour atteinte à la vie privée.
Cela vaut aussi pour les célébrités du monde du spectacle.
TGI Seine, 13 mars 1968, Belmondo : Belmondo a une relation hors mariage, révélé par la
presse par une photo, on condamne l’organe de presse qui a publié la photo.
Néanmoins quand il s’agit de protéger la vie privée, tout va dépendre des circonstances
et du lieu (TGI Paris, 15 janvier 2009). Il s’agissait dans cette affaire de Patrick Bruel et de
sa femme qui avaient attaqué certains invités de leur mariage pour avoir divulgué des
photos de leur cérémonie religieuse. Les juges considèrent que si le mariage est une affaire
privée, la synagogue est un lieu public.
L’atteinte à la vie privée peut également se manifester par un livre (TGI Paris, « Giscard
d’Estaing C/ Editions Michel Lafon », 1985).
Une autre affaire qui a fait beaucoup de bruits est l’affaire Gubler dans laquelle la CEDH
rend un arrêt en 2004 dans lequel elle condamne la France pour avoir interdit la diffusion du
livre alors que l’intérêt du débat public lié à l’histoire française doit l’emporter sur le droit
des héritiers et sur le secret médical. Au fond la CEDH fait prévaloir le droit à l’information
des citoyens français.
La protection du droit à l’image, est toutefois assortie d’une condition : il faut que l’image
puisse être identifiée (Cass. Civ. 1ère, 21 mars 2006, « Madame X C/ SCPE » : capture
d’écran d’un site anglo-saxon qui révélait sans donner de nom que la femme d’un haut
magistrat français était une ancienne prostituée et en outre ce site internet publiait des
photos pornographiques de cette personne, l’épouse du magistrat a attaqué devant la
justice française et la Cour de cassation va débouter la requérante car les photos étaient
floutées et pas identifiables).
L’affaire Gayet, TGI, 10 janvier 2014 : Closer publie les photos et l’information dénonçant la
relation extra-conjugale du président avec Julie Gayet. On lui accorde 15 000 € de D&I.
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Preuve de la vérité du fait diffamatoire.
Si attaque qlqn pour diffamation, la personne peut tenter de prouver que le fait est exact.
Mais si c’est une injure, il n’y a rien à prouver.
La preuve de la vérité permet la possibilité pour la personne attaqué en diffamation de
s’exonérer de sa responsabilité en démontrant la véracité du fait diffamatoire.
Mais pour les faits vieux de + de 10 ans, ce n’était pas possible jusqu’en 2011.
C.Cass, 7 novembre 1989, Légipresse : J.M. Le Pen, accusé de torture en utilisant des
décharges électriques sur les parties génitales des gens pendant la guerre d’Algérie,
attaque pour diffamation, mais la cour dit que les faits datent de plus de 10 ans donc pas
possible.
On a donc ensuite considéré que cette limite était contraire à la Constitution.
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§3. Le droit à la confidentialité
A - Le secret de la correspondance
1. La correspondance postale
Le droit au secret de la correspondance est un principe général protégé par le Code pénal.
Il dit qu’est punissable le fait d’ouvrir, de supprimer, de retarder ou de détourner de
mauvaise foi des correspondances arrivées ou non à destination. Il faut donc l’intention de
commettre le délit. Ce principe vaut aussi à l’intérieur des familles et au sein du couple.
Si le coupable est une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargé d’une mission
de service public, agissant dans l’exercice de ses fonctions, la peine sera augmenté.
Le droit au secret a une importante particulière en milieu carcéral. Peut-on intercepter les
courriers des détenus ? Oui, même si le courrier est en principe la seule possibilité de
communication avec le monde extérieur, il représente un danger potentiel. La CEDH
admettra donc des interceptions de lettre si ses critères habituels sont vérifiés :
- La légalité de cette interception
- Le but légitime
- La nécessité dans une société démocratique
Arrêt Campbell c/ R-U, 1992 : détenu classé en catégorie A (plus haut degré de sécurité
exigé par la dangerosité d’un détenu) mais la cour considère au vu des circonstances qu’il y
a eu violation de la CEDH et donc atteinte au secret de la correspondances.
2 - La correspondance numérique
La loi du 7 octobre 2016 pour une république numérique prévoit que le secret couvre
l’identité des correspondants, le contenu du message, l’intitulé et même les pièces jointes.
Ce secret ne peut être levé qu’avec le consentement des intéressés.
Conception idéaliste car les grands opérateurs d’internet lisent le contenu de nos mails et
sont pourtant très rarement condamné.
En matière de divorce, le droit au secret ne sera pas toujours tenu pour les messages et les
mails. C.Cass, 19 juin 2009 : la cour a admis que des SMS dérobés puissent servir de
preuve d’adultère dans une affaire de divorce.
Il y avait déjà une JP en matière de lettre manuscrite, la justice estimait que des lettres
étaient recevables à la condition qu’elles ai été obtenu sans violence ni fraude. Il s’agissait
de la situation où le conjoint avait accidentellement trouvé les lettres.
En matière numérique, la JP admet ce type de preuve que si la téléphone du fautif n’était
pas protégé par un mot de passe.
3 - La correspondance téléphonique
Pendant longtemps, il n’y a pas eu de cadre légal pour les écoutes téléphoniques.
Au lendemain de la 2GM, la France avait hérité du réseau téléphonique que la Guestapo
avait installé dans les égouts parisiens.
Pendant 30 ans, ni le Parlement ni l’opinion publique ne le savait.
Le cadre légal finit par apparaitre. La France a été condamné en 1990 par la CEDH des
arrêts Kruslin et Huvig. Kruslin : homicide involontaire, suspect a été démasqué à l’occasion
d’écoute téléphonique pratiqué pour une autre affaire. Pareil cas pour le couple Huvig.
Disent qu’il n'y a pas de cadre légal, la CEDH donne raison en disant que les écoutes
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téléphoniques sont abusives. En effet, en l’absence de texte législatif spécifique, elle n’offre
pas de garantie suffisante.
Suite à cette condamnation, va être adopté la loi du 10 juillet 1991 fixant un cadre pour les
écoutes téléphoniques. Elle prévoit 2 types d'interceptions téléphoniques :
- Les interceptions judiciaires : écoutes ordonnées par une autorité judiciaire - en
matière criminelle ou délictuelle - seulement si la peine encourue est supérieure ou égale
à 2 ans de prison // depuis 2007, les écoutes téléphoniques ont explosé, en 2020 il y a en
moyenne 10 000 lignes écoutées en permanence, cela fait 100 millions par an.
- Les interceptions administratives : elles ont pour objet la sécurité de l’état. Il faut une
autorisation du premier ministre. Cela part d’une proposition faite par le ministre de la
défense, de l’intérieur, de la justice, de l’économie, du budget ou des douanes. Le
premier ministre se fondera sur un avis donné par la CNCTR.
Affaire des écoutes de l’Elysée : on a appris, en 1993, que pendant presque 10 ans une
cellule anti-terroriste que Mitterand avait constitué à l’Elysée pratiquait des écoutes qui
n’avait rien à voir avec la lutte anti-terroriste.
1. La video-surveillance
Les systèmes de vidéo surveillance ont d’abord été autorisé par la loi du 21 janvier 1995 sur
la vidéosurveillance. Elle a été complété par la loi du 14 mars 2011 (l’OPSI), qui a changé
l’appellation pour parler de video-protection (plus politiquement correcte).
Les systèmes de vidéo-surveillance se trouvent dans les lieux publics et privés. S’agissant
de ceux installées sur la voix publique ou les bâtiments publics, il y en a 2 types :
- La vidéo protection avec enregistrement simple. Dans ce cas, on va appliquer la loi de
1995 qui prévoit que ces dispositifs doivent être autorisés par le préfet après l’avis d’une
commission.
- La vidéo protection d’identification. Dans ce cas, il y a 2 modalités techniques
différentes : on prend les images et on les corrèlent avec un fichier de personne physique
// on procède à une systématisation immédiate avec des logiciels de reconnaissance
faciale, ici on ne sait pas à l’avance qui circule mais on va chercher à les identifier. C’est
la loi de 1978 dites informatique et libertés qui s’applique.
Loi du 25 mai 2021 pour une sécurité globale : élargissement des services autorisés à se
servir de la VS, en particulier les polices municipales aux abords des commerces // caméra
piétons pour les forces de police, portées par les agents, c’est donc désormais autorisé de
filmer en cas d’intervention quand leur sécurité est engagée.
La loi prévoyait dans sa première version d’autoriser la vidéo à partir de drone pour la
police. Désormais, elle ne permet pas de filmer partout, le CC s’y est opposé au motif que
l’attente à la vie privée serait trop importante. Il reste dans la loi la possibilité de VS avec les
drones des zones militaires et des opérations militaires.
Certains pays comme aux USA permettent de filmer leur compatriotes et les signaler,
moyennant rémunération.
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2. Le fichage des données personnelles
Ce n’est pas une question récente, le fichage existe depuis que la bureaucratie existe avec
le fichage papier.
Scandal de 1905, l’affaire des fiches : on découvre que le président du conseil (E. Combes)
a fait ficher des fonctionnaires pour connaitre leurs opinions religieuses. Le scandal est tel
qu’il est contraint de démissionner.
Il n’y aura toutefois pas de cadre légal avant l’arrivée de l’informatique où le besoin d’une
réglementation se fait ressentir avec plus de force.
Ce sera la loi du 6 janvier 1978 dites informatique et libertés qui sera mise en place. Le
principe général est l’interdiction du fichage des données personnelles faisant apparaitre les
origines ethniques, les opinions politiques, syndicales, religieuses ou encore l’orientation
sexuelle des personnes. Cette loi a crée la CNIL.
La loi prévoyait 3 droits individuels :
- Un droit d’accès de chaque personne fichée
- Un droit de rectification
- Un droit d’effacement en cas d’atteinte illégale à la vie privée
Ces trois droits existent toujours mais en 2016, un texte de l’UE (le règlement général de
protection des données, RGBD) a ajouté 3 droits supplémentaires :
- Un droit d’opposition, mais que si le fichier n’est pas obligatoire
- Un droit de déréférencement, cad de ne pas figurer dans les moteurs de recherche à
partir d’un fichier
- Un droit à la portabilité des données, cad qu’on a le droit de récupérer les données d’un
fichier dans un format réutilisable et qui peut être communiqué à un tiers
Le rôle de la CNIL est précieux mais limité. En 2004, on a distingué 2 situations :
- Le droit commun, c’est ici une simple déclaration à la CNIL qui est demandé
- Certains fichiers vont avoir besoin d’une autorisation préalable de la CNIL. Ce sont les
fichiers avec des données sensibles : données biométrique et génétique, concernant
l’orientation sexuelle, comportant des appréciations sur les difficultés sociales des
personnes et les données qui permettent l’interconnexion de fichier poursuivant des
finalités différentes.
La loi du 20 juin 2018 est venue ajouter des nouvelles garanties parmi lesquelles le devoir
d’information pour les responsables des fichiers (l’obligation d’expliquer à quoi ça va servir)
+ elle fixe la majorité numérique à 15 ans (âge où on peut consentir nous-même à la
cession de nos données sur internet).
Le danger des fichiers est le fait que l’on va possiblement élargir le champs d’application au
fur et à mesure du temps, et donc le détournement de sa vocation initiale.
Ex : FNAEG (fichier national des empreintes génétiques). A permis de résoudre l’affaire des
disparues de Perpignan. C’est en 2014 qu’une empreinte génétique prélevé sur la
chaussure de l’une des victimes a permis d’identifier un homme qui avait été fiché au
FNAEG pour agression sexuelle.
Le FNAEG a été crée en 1998. Il s’agissait à l’origine d’un fichier spécifique puisqu’il
s’agissait exclusivement de recenser les auteurs d’infractions sexuelles. Mais ce fichier a
ensuite été modifié en 2001 et on est venu progressivement à un fichage ordinaire. Cad
qu’on y a ajouté des infractions banales. De plus, on a alourdi les sanctions pour refus de
fichage (car il faut un prélèvement pour être fiché). Enfin, on a autorisé les officiers de police
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a effectuer des prélèvements sanitaires alors que normalement seul les magistrats
pouvaient.
La France a été condamné pour usage abusif du FNAEG : 22 juin 2017, CEDH, Aycaguer c/
France (atteinte disproportionnée à la vie privée).
En matière d’empreinte génétique, il peut y avoir des erreurs judiciaires. Quand il y a une
enquête criminelle, les investigations par la génétique sont parfois détournées par la presse
comme absolu alors que l’analyse peut se tromper, c’est ce que l’on appelle les faux-
positifs.
En 2008 au RU, un cambriolage est commis et l’analyse désigne un coupable très peu
probable, il a eu beaucoup de mal à montrer que ce n’était pas lui.
Ex, le fichier des gens honnêtes : la loi relative à la protection de l’identité avait prévu la
constitution d’un vaste fichier dans lequel allait figurer quasiment tout les français. Le CC,
22 mars 2012 : il s’est opposé à ce fichier qui a disparu de la loi.
Mais, en 2016, le gouvernement crée par simple décret le fichier TES qui revient au même.
Le CE s’est prononcé, 18 octobre 2016, il a validé ce fichier.
Le domicile, juridiquement parlant, inclut la résidence principale et secondaire ainsi que les
véhicules terrestres ou maritimes habitables.
Le droit au domicile est protégé par la CourEDH. Arrêt de principe, 18 janvier 2001,
Chapman et par l’article 8 de la CEHD.
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A - Le droit de choisir son domicile
La cour admet que l’on puisse contrôler le droit à l’installation sur un territoire pour
préserver l’équilibre démographique, économique et urbain de ce territoire.
Mais il y a des limites temporelles à l’exercice des perquisitions. Elles sont par exemple
interdites de nuit (21h/6h) sauf en matière de criminalité en bande organisée et de
terrorisme.
Dans les mois suivants l’entrée en vigueur de l’état d’urgence (suite aux attentats), plus de 3
000 perquisitions ont été faites. Mais seulement 25 infractions était en relation directe avec
le terrorisme.
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