Génotoxicité
Génotoxicité
Génotoxicité
I. Introduction :
Dans les cellules vivantes, la structure moléculaire qui contient le patrimoine génétique est :
L’Acide Désoxyribonucléique (ADN). Cette macromolécule présente une structure complexe
qui peut être modifiée par des agents toxiques, ils sont alors appelés : Génotoxiques.
II. Génotoxicité :
1. Définition :
La génotoxicité représente la capacité de certains agents dits génotoxiques à provoquer
l’apparition de dommages à l’ADN qui peuvent conduire à des mutations géniques ou
chromosomiques si ces lésions ne sont pas réparées, Ces agents sont qualifiés de mutagènes.
2. Mécanisme de la génotoxicité :
2.1. Direct :
A. Lésions :
• Toutes modifications des matériels génétiques
• Transitoire
• Spontané/provoquée
Réaction d’oxydation :
• ERO Produit oxydés
• 2 mécanismes : attaque directe / oxydation des acides gras insaturés
Réaction d’adduits :
Réactions dues à la présence de composés à groupement alkyl à proximité de l’ADN =>
Formation d’adduits à l’ADN => Blocage de la réplication + mutations
Ex : aflatoxine B1
B. Les mutations :
-Modification de la séquence nucléotidique
-Caractérisé par : Stable et la transmissibilité à la descendance
-Origine : spontané / induite
a- Mutation géniques :
· Mutations ponctuelles :
-mutations faux-sens changement d'un nucléotide par un autre modification de
l'acide aminé codé Répercussion ou non sur la fonction de la protéine produite
-mutations silencieuses nouveau triplet même acide aminé aucune
conséquence.
-Mutations non-sens un codon stopprotéine tronquée
· Mutations « frameshift » :
changement ( décalage) de cadre de lecture protéine tronquée par l'apparition d'un
codon-stop prématuré. Elle n’est significative que si le phénomène a lieu dans une région
codante d’un gène.
2.2. Indirect :
1.Les antitopoisomerases:
les agents qui bloquent :
Les topoisomérases I (camptothecine)
Les topoisomérases II (doxorubicine, mitoxanthrone)
2.Les poisons du fuseau mitotique:
qui agissent en inhibant:
la dépolymérisation (ex : taxol, taxotère)
la polymérisation de la tubuline (ex : vinblastine).
III. Les agents génotoxiques :
1) Agents physiques :
Action indirect : formation d’ERO dont l’action UVB/UVC :action directe , Energie absorbé par les bases (pyrimidines)→
sur l’ADN est certaine et quantifiable. formation de liaisons covalentes → dimères de pyrimidine
Ex : rayon X
2) Agents chimiques
3) Agents biologiques :
IV. évaluation de la génotoxicité :
1- Le Test D’Ames : Evaluation des capacités d’agents à induire des mutations géniques Sur
souches de Salmonella Typhimurium/ Détection de la mutation His- His+
Ce test appliqué aux urines de sujets exposés permet de quantifier la présence de mutagènes
dans leurs urines.
2- test de comet : Le test des comètes permet de quantifier les lésions primaires de l’ADN,
notamment les cassures de l’ADN, qui représentent une des lésions à forte probabilité
d’apparition après exposition à des agents mutagènes
1- Test Des Echanges Entre Chromatides Sœurs : induit par des mutagènes qui forment des
adduits à l’ADN ; pendant la phase S du cycle cellulaire ; impliquent la cassure des deux
brins de l’ADN, suivi par un échange de duplex d’ADN entiers. L’échange entre chromatides
sœurs reflète des réarrangements de l’ADN à l’intérieur d’un même chromosome; il s’agit
d’un échange complet et réciproque entre les deux chromatides. Le test mesure le taux
d’échanges entre chromatides sœurs survenus durant une mitose réalisée in vitro.
2- Détection Des Adduits La technique des adduits permet de détecter ces liaisons aux
macromolécules comme l’ADN ou les protéines, lors d’exposition de l’organisme à des doses
biologiquement génotoxiques.
Principe : soit radio-immunologiques, soit immunoenzymatiques (ELISA)
D) biologie moléculaire :
Extraction ADN (globules blancs) et amplification du matériel génétique par les techniques de
PCR. Les méthodes peuvent varier selon la taille des mutations à rechercher :
V. CONCLUSION
Avec l’avènement des techniques sans cesse plus performantes de la biologie cellulaire et
moléculaire, les progrès de la génétique et de la toxicologie ont grandement favorisé la
compréhension des effets des substances chimiques et des radiations sur le génome.
Une approche multidisciplinaire est indispensable pour pouvoir évaluer les effets précoces sur
le génome, qui sont prédictifs du risque de cancer, lié à l’exposition à des agents génotoxiques
et ce en vue d’une protection adéquate de la santé des populations.
Dr. MESLEM