Intoxication
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1- INTOXINATIONS ALIMENTAIRES :
Le botulisme et l’intoxination staphylococcique
A- Le botulisme : Le botulisme résulte de l’absorption de la toxine botulique
préformée dans l’aliment active à des doses infimes (0,2 micro gramme suffit à tuer un
Homme).
Clostridium botulinum est une bactérie gram +, tellurique, anaérobie strict, sporulée,
saprophyte qui peut être un hôte intestinal normal mésophile , gazogène sauf le type
E ; toxinogènes . La toxine botulique est la plus dangereuse du monde bactérien. Il
existe 7 toxinotypes : A, B , C, D, E , F ; G .dont trois sont dangereux pour l’Homme :
( A, B , et E) . C’est la toxine botulique qui est à l’origine du botulisme. Elle est produite
à la température optimale de la multiplication du germe : 28 à 30°C celle débutant à
10°C. Elle est abondamment produite à un pH légèrement acide. Cette toxine résiste à
touts les agents physiques, par contre ele est thermolabile ;elle est détruite à 80°C
pendant 15 à 30 minutes ou à 100°C pendant 10 minutes d’où une prévention simple :
la cuisson domestique des aliments la détruit : Un aliment suspect n’est plus
dangereux s’il est soumis à une cuisson prolongée ou à une ébullition à 100°C pendant
10 minutes. Cette toxine résiste au suc gastrique ce qui la rend 1600 fois plus active
par ingestion que par inoculation.
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B- Intoxination staphylococcique
Les espèces entérotoxinogènes sont habituellement de type aureus Staphylococcus
aureus est une bactérie gram +, mésophile. La température de croissance optimale est de
37°C bien qu’il puisse croitre à des températures aussi basses que 7°C. La croissance est
arrêtée à 30°C à pH 5.
Cette bactérie tolère une teneur en eau disponible aw supérieure à 0,90. Des milieux à
forte teneur en sel sont favorables pour sa multiplication.
Tout aliment contaminé par une souche de Staphylocoque entérotoxinogène ne sera
dangereux que si la toxine a le temps de s’accumuler. Le nombre de germes minimum
susceptibles de produire assez de toxine pour provoquer une intoxication est estimé à 106
à 109 germes par gramme d’aliment.
Aliments mis en cause :
Les staphylocoques pathogènes sont rencontrés occasionnellement dans les viandes
fraîches qui auraient été contaminées par des manipulateurs humains (plaies aux mains ;
angine etc.…).
Par contre les viandes cuisinées, étuvées, réchauffées, refroidies lentement ainsi que la
pâtisserie, la mayonnaise, les plats cuisinés contenant de la crème constituent un certain
danger.
Dans ces conditions de préparation les staphylocoques sont susceptibles de se multiplier
avec production d’entérotoxine. On estime que le nombre de germes nécessaires pour
produire assez de toxine pour provoquer une intoxication est de l’ordre de 106 à 109
germes/ g. Un chauffage lent à température limitée est dangereux. En plus l’entérorotoxine
staphylococcique étant très stable à la chaleur (30mn à 100°C), la simple cuisson est
inefficace pour assurer la destruction de cette dernière.
Symptômes :
Les signes cliniques de l’intoxication apparaissent de façon brutale et soudaine. La
période d’incubation dépend de l’individu et de la quantité de toxine ingérée.
Habituellement elle est très précoce (1 à 4 h après l’ingestion de l’aliment incriminé).
Les premiers signes commencent par une salivation abondante rapidement suivie de
maux de tête, nausées, vomissements, sueurs, douleurs abdominales et de diarrhées.
Les cas plus sévères (chez les nourrissons et les vieillards) sont accompagnés
d’hypotension, de déshydratation, de rejet de sang et de mucus dans les selles .Il n’y a
pas de fièvre mais plutôt une baisse de température.
La guérison des manifestations aigues survient rapidement( 2 à 5 h) mais le manque
d’appétit et les vomissements peuvent continuer 1 à 2 jours).
L’intoxication staphylococcique se manifeste surtout dans les collectivités ( maladie des
banquets ).
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Mesures préventives :
L’application de strictes mesures d’hygiène lors de la préparation des denrées, de leur
conservation, de leur cuisson ainsi que leur refroidissement.
Le maintien des aliments à une température empêchant la prolifération des germes et la
destruction des toxines éventuellement présentes.
Le maintien des aliments cuits à une température inférieure à 5°C.
Les conditions conduisant à la contamination des matières premières sont le plus souvent
faiblement contaminées, largement en dessous du seuil présentant un risque d’intoxication
(105 /g). Les conditions de cuisson et de conservation ultérieures des préparations
culinaires sont déterminantes sur l’évolution du niveau de contamination.
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La cuisson détruit la plupart des formes végétatives, mais pas ou peu les spores.
L’ébullition a aussi comme effet de permettre un dégazage de la préparation culinaire,
donc de favoriser des conditions d’anaérobiose suffisante pour la croissance de
C. perfringens.
Les préparations en grand volume sont particulièrement propices à cet effet, car la ré-
oxygénation au contact de l’air ambiant est plus lente que dans les petits volumes.
Étant donné que C. perfringens se multiplie rapidement dans un milieu à base de viande
ou d’amidon dans un intervalle de température entre 30 et 50 °C, un maintien des
préparations culinaires pendant plusieurs heures dans cette gamme de température rend
possible une prolifération de cette bactérie au-delà du seuil critique de 105 germes /g.
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Le syndrome diarrhéique :
La toxine diarrhéique est une protéine qui agit sur la muqueuse intestinale en provoquant
une accumulation de liquide dans l'intestin, d'où la diarrhée très aqueuse qui s'ensuit. La
toxine diarrhéique est instable et facilement détruite par chauffage...
Symptômes
La période d'incubation est plus longue que celle du syndrome émétique.
Les crampes abdominales sont de courte durée.
Le signe le plus significatif dans ce syndrome est une diarrhée aqueuse importante.
Il n’y a pas de fièvre et les signes cliniques disparaissent en moins de 24 heures.
Aliments responsables
Les légumes, les produits céréaliers (farines, fécules), les produits laitiers, les épices et
assaisonnements la viande (à moindre degré) les soupes, la salade la purée de pommes
de terre, les crèmes, les sauces. après cuisson ou pasteurisation et après un séjour
prolongé à une température favorable et la consommation de ces produits sans
chauffage préalable permettent leur contamination.
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Mesures préventives :
Elles sont identiques à celles utilisées pour la prévention de Cl . perfringens : empêcher la
germination des spores et la multiplication de formes végétatives dans les aliments cuits.
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Les Shigella sont des bactéries strictement humaines, l’intestin de l’homme constitue leur
seul réservoir ; la porte d ’entrée est la voie orale, c’est l’exemple type de «maladie des
mains sales ». La dose infectante est très faible 10 à 100 bactéries.
Après une courte période d’incubation de 6 à 12 heures suivant l’ingestion de l’aliment mis
en cause des diarrhées sanguinolentes et des vomissements apparaissent brutalement ;
la fièvre étant de 38 à 38;5°C. La guérison survient en 2 à 3 jours par traitement aux
Antibiotiques. Les produits carnés responsables sont les produits travaillés. La
contamination est toujours d’origine humaine : manipulateurs atteints de dysenteries
bacillaires ou porteurs sains.
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3-Les toxi- infections alimentaires collectives
Salmonelle
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Les salmonelles provoquent une toxi-infection
typique, car elle nécessite l'ingestion d'un grand
nombre de bactéries vivantes, multipliées dans
l'aliment avec leur(s) toxine(s). C’est aussi, mais
rarement une zoonose par contact direct (reptiles).
Salmonella typhi ou S. paratyphi "importées" (eau contaminée par des selles, dans un pays
pauvre).
1- Maladie :
incubation,symptômes,pronostic
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Diarrhée liquide fétide (non sanglante en général) avec douleurs abdominales, nausées, céphalée,
vomissements parfois. Ce qui est typique, c'est la fièvre 39-40°C (due à l'endotoxine ou LPS), et la
durée sur plusieurs jours.
souches invasives (7%), la bactérie peut provoquer une déshydratation sévère ou passer dans le
sang donnant septicémies, endocardite, méningite (antibiotique de choix dans ces cas graves :
fluoroquinolones, mais l’antibiorésistance progresse).
S. enteritidis (aviaire,) et S. typhimurium (viande bovin, porc, volaille), Généralement il faut une
assez forte dose infectieuse: DMI 105 bactéries vivantes La pathogénie vient de l'invasion et de
la libération d'endotoxine
3- Aliments en cause,
épidémiologie
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Le plus souvent la TIAC à salmonelle vient des
OEUFS et produits à base d'oeuf cru
(mayonnaise, mousse au chocolat), contaminés par
Salmonella enteritidis Aussi, mais moins souvent, steak
haché * viande de volailles,
viande de porc, fromages crus, poissons, fruits
de mer.
Il s'agit en général d'aliments mal conservés (entre 6 et 46 C) et crus ou mal cuits (pasteuriser
suffit pour tuer les salmonelles): A température ambiante, les salmonelles se multiplient, et si
l'aliment est mal cuit on les ingère vivantes et en grand nombre, ce qui explique le pic important de
cas chaque été.
Salmonelle habite l'intestin de l'homme et des animaux (par ex. 10% des porcs sont porteurs
sains), et survivent dans l'environnement (eau & boue). En raison du portage asymptomatique par
2 à 20% des gens, c'est aussi un péril fécal : contamination par les mains sales au sortir des
toilettes. Vecteurs: homme, rat, bovin, porc, mouche, mouettes,... et volailles
Salmonella enteritidis
Historique : le sérotype S. enteritidis, non pathogène pour les volailles, aurait remplacé S.
pullorum et S. galinarum dans les élevages. Moins de poule(t)s malades, mais plus de risque de
TIAC
(mauvais vide sanitaire, la densité est facteur de risque). On cherche actuellement à éradiquer
Salmonella
enteritidis des élevages de poules pondeuses
(voir plus loin)
- Oeufs (cf. TD œuf et ovoproduits) Les œufs se contaminent principalement par les fientes. On
réduit la contamination de la coquille en prélevant rapidement les œufs (cage grillage à sol en
pente). La coquille sèche intacte est une très bonne barrière; mais pas si la cuticule est abîmée ou
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mouillée, ou si chocs thermiques; C'est pourquoi les oeufs ne sont pas réfrigéré en supermarché.
Mais chez soi les garder au frigo. Aussi contamination transovarienne: dans un élevage contaminé
1% des oeufs contiennent 10 salmonelles à la ponte. Les salmonelles se multiplient dans l'oeuf
(dans le jaune, car le blanc est un milieu hostile): A
- Ovoproduits se contaminent lors du cassage par contact avec la coquille (en usine d’ovoproduit,
on lave et sèche les œufs les plus sales).
- Production: reproducteurs sains (sans antibiotiques mais avec flore de barrière donnée aux
poussins d'un jour), oeufs désinfectés, aliments sains (thermisés), locaux désinfectés, vide
sanitaire. Voir ci-dessous, prophylaxie réglementaire pour les élevages de reproducteurs.
- Abattage: transport (à jeun-> moins de fientes), eaux d'échaudage (douche mieux que
bain), de refroidissement (mieux si chlorée, mais non autorisé)
L'irradiation est efficace mais pas utilisée sur les carcasses (que VSM, et cuisses de grenouille
importée)
. Poulet rôti: facile de cuire assez (mais pb: poulets mal décongelés, contaminations croisées,
et surtout contamination avant cuisson de mains, table, couteau, … cf. encadré "BBC" vers la fin de ce
poly, p.33 ?).
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oeuf à la coque. Solution: utiliser des oeufs très
frais (deux semaines max) et conservés au froid
(+4°C) (les S. ne se multiplient pas), ou venant
d'élevages indemnes (cf. ci-dessous). On ne peut
pasteuriser les oeufs, d'où l'intérêt des
ovoproduits pasteurisés en alimentation
collective.
bactéricide dans mousse chocolat ou les oeufs à la neige ("Ile flottante"), qui doivent donc utiliser
des œufs
très frais, être gardées au froid et consommées rapidement. Les gens vulnérables (personnes
âgées, malades,
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