USTHB-FSTGAT

Master : Géologie Appliquée et Géotechnique

Année universitaire : 2020-2021

La déformation continue - le plissement -

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E.-H. FETTOUS
LE PLISSEMENT

E.-H. FETTOUS
 PLIS : Structures observables à toutes les échelles

APPARITION ET ASSOCIATION

I. Généralités et Terminologie

II. Processus du plissement

II.1. Plissement par flexion : plis isopaques, type 1B

II.2. Plissement par cisaillement simple hétérogène: plis anisopaques, classe 2

II.3. Plissement par aplatissement: plis anisopaques ≠ classe 2

II.4. Plis et déformation progressive

III. Plis passifs

IV. Emboitement de plis

V. Plis et schistosité

VI. Plis superposés/plis d’interférence/plis replissés

VII. Cisaillements et plis associés

E.-H. FETTOUS
PLIS : Structures observables à toutes les échelles

E.-H. FETTOUS
Une vue aérienne montrant des couches sédimentaires dessinant dans la
nature une structure fermée. Les pendages analysés au passage des
Oueds sont divergents et donne ainsi une pli de type anticlinal. La ligne
de crête scinde le pli en deux parties.
E.-H. FETTOUS
Une vue aérienne montrant des couches sédimentaires dessinant dans la
nature une structure arquée qui correspond à une section d’un pli
anticlinal
E.-H. FETTOUS
Charnière de pli

Vue d’un affleurement montrant un anticlinal

E.-H. FETTOUS
Vue d’un affleurement montrant une section d’un anticlinal complexe

E.-H. FETTOUS
La carte géologique de LAGHOUAT (1/200 000) montre une
succession d’anticlinaux et synclinaux

E.-H. FETTOUS
APPARITION ET ASSOCIATION

Domaines d’apparition

- Domaine fragile

- Domaine de transition fragile-ductile

ductile

- Ductile

E.-H. FETTOUS
Les étages structuraux

Plis isopaques

Plis semblables
et anisopaques

E.-H. FETTOUS
 APPARITION ET ASSOCIATION

Les plis sont associés aux…

- Failles normales et détachements crûstaux et lithosphériques
- Failles inverses, décollements et chevauchements
- Décrochements
- Failles transtensives
- Failles transpressives
- Ecoulement des magmas
- Dynamique salifère
- Déplacement des glaciers

E.-H. FETTOUS
CONTEXTE EXTENSIF
et instabilité gravitaire

E.-H. FETTOUS
Etalement gravitaire (Néogène, 10km NE Bouira)

Faible stabilité naturelle des pentes, par suite de

sa surcharge avec du remblai épais de l'autoroute
Est-Ouest

E.-H. FETTOUS
FRONT DE LA NAPPE DE GLISSEMENT

E.-H. FETTOUS
E.-H. FETTOUS
CONTEXTE COMPRESSIF

E.-H. FETTOUS
Thrust Fault: Ramp & Flat

Hanging Wall

Foot Wall

E.-H. FETTOUS
E.-H. FETTOUS
E.-H. FETTOUS
CONTEXTE TRANSCURRENT

E.-H. FETTOUS
 Plis (Negrine, Atlas Saharien)

Décrochement

Plis en échelon

E.-H. FETTOUS
Plis d’écoulement

E.-H. FETTOUS
Plis ptygmatiques

E.-H. FETTOUS
Plis d’écoulement

E.-H. FETTOUS
Dynamique salifère : dômes et diapirs

E.-H. FETTOUS
Structures du glacier

Microfolds

Sheath fold

E.-H. FETTOUS
 LE PLISSEMENT
Gauchissement d’une surface référence
Strate, schistosité, foliation, rubanement minéralogique
ou toutes autres structures planaires

E.-H. FETTOUS
 PLIS : Généralités et Terminologie

Eléments descriptifs

E.-H. FETTOUS
 PLIS : Généralités et Terminologie

Eléments descriptifs

E.-H. FETTOUS
Eléments descriptifs

Pli : Un pli est une ondulation (torsion, ploiement, gauchissement) d’une surface de
référence (strate, schistosité, plan de faille, etc.). Dans le cas le plus simple, un pli est
composé de deux flancs liés par une ligne axiale.

Flancs (Limbs) : Les flancs correspondent aux parties du pli comprises entre les axes et
contiennent les lignes d’inflexion.

Axe du pli : L’axe du pli est le lieu de courbure maximum de la surface plissée; il peut
être rectiligne, courbe ou sigmoïdale. C’est un élément fondamental pour la description
de la disposition des plis dans l’espace.

Charnière (hinge) : La charnière est la section orthogonale du pli contenant son axe.

Plan axial (axial plane) : Le plan axial est la surface qui contient toutes les charnières d
es surfaces plissées . Le plan axial peut être rectiligne, sinueux ,voire courbe. Son écart
par rapport à la verticale décrit le déversement (ouverturning).

Ligne de crête : La ligne de crête est le lieu topographique le plus élevé d’un pli.

Ligne de creux : La ligne de creux est le lieu topographique le plus bas d’un pli.
E.-H. FETTOUS
Eléments descriptifs
Intrados : L’intrados est le côté convexe d’un pli
Extrados : L’extrados est le côté concave d’un pli

Taille des plis

La taille d’un pli se définit par la longueur de son axe, la demie longueur de
son onde et son amplitude verticale (Flèche).

On a des plis microscopiques (observable au microscope), des microplis

(centimétriques à décamétriques) et mésoscopiques (grands
affleurements).

On parle également de plis régionaux (XKm) et de plis locaux (Km à HKm).

E.-H. FETTOUS
I.3. Typologie des plis.
Les plis sont classés en fonction de plusieurs critères de forme

1.3.a. Polarité des courbures : Antiformes (voûtes) et synformes (gouttières)

1.3.b. Degré de courbure des flancs : Il correspond à l’angle des tangentes aux
points d’inflexions des surfaces plissées
et il exprime l’ouverture du pli.

- Plis très ouverts (modérés, gentle), angle d’ouverture entre 120° et 180°
- Plis ouverts (open), angle d’ouverture entre 120° et 70°
- Plis aigus (fermés, close), angle d’ouverture entre 70° et 30°
- Plis fermés (serrés (tight) à isoclinaux), angle d’ouverture entre 30° et 0°

E.-H. FETTOUS
Types de plis en fonction de l’angle d’ouverture des flancs
1.3.c. Enchainements des flancs et des charnières
Allure entre deux charnières
- Plis sinueux : Pas de flancs plats mais seulement des points d’inflexion
- Plis isoclinaux : Flancs plats et parallèles
- Plis anguleux : Flancs plats et fermeture anguleuse
- Plis monoclinaux : Les flancs présentent le même sens de plongement
- Plis coffrés (box-folds) : Ils présentent deux points d’inflexion

1.3.d. Symétrie
Trois axes, A, B et C permettent de définir géométriquement un pli.
B : Axe du pli
C : Axe perpendiculaire au plan axial définit par «AB»
A : Intersection de AC et de AB
- Symétrie en trois dimensions
En fonction du degré de symétrie : 0, 1 ou 2 M
Symétrie orthorhombique : Deux plans de symétrie
Symétrie monoclinique : Un plan de symétrie
Symétrie triclinique : Pas plan de symétrie
E.-H. FETTOUS
1.3.c. Enchainements des flancs et des charnières

isoclinaux
Symétrie des plis

A AB
B

Trois axes, A, B et C permettent de définir géométriquement un pli

B : Axe du pli

C : Axe perpendiculaire au plan axial définit par «AB»

A : Intersection de AC et de AB

E.-H. FETTOUS
En fonction de l’orientation des génératrices
- Plis cylindriques, axe et génératrices restent parallèles.
- Plis coniques, génératrices sont des droites convergentes vers l’axe ou
vers un autre point quelconque (vortex).

- Symétrie en section
La symétrie, en section, se traduit par la différence de longueur entre
les flancs (court et long).
- Plis symétriques : plis à flancs de même taille. Exp: Plis droits de Fleuty
(1964)
- Plis dissymétriques : ce sont des plis à flancs long et court. Ce sont des
plis d’entrainement qui donnent par leur vergence la cinématique de la
déformation.
1.3.e. Attitude du plan axial et de l’axe du pli (Fleuty, 1964)
- En fonction du plongement du plan axial :
droit (90°), déjeté (60°), déversé (30°) et couché (0°).
- En fonction du plongement de l’axe du pli:
à axe horizontal (0°), à axe plongeant (> 0° et < 90°) et à axe vertical (90°).
E.-H. FETTOUS
 Symétrie des plis

A Plis cylindriques
AC
B G
G
B

AB
C
Symétrie monoclinique
Symétrie orthorhombique
(pli droit) (flancs court et long)

Axe B
Pli conique Pli quelconque
B

Géométrie irrégulière
Symétrie triclinique (pli conique) (axe courbe et plan axial gauche)
G : Génératrices
E.-H. FETTOUS
Symétrie des plis en 2D

Plis dissymétriques
Basculement du plan axial de la
verticale jusqu’à l’horizontal
Pli symétrique

Vergence des plis

E.-H. FETTOUS
Symétrie des plis

Pli symétrique Plis dissymétriques

Basculement du plan axial de la
verticale jusqu’à l’horizontal

E.-H. FETTOUS
Attitude du plan axial et de l’axe du pli

E.-H. FETTOUS
1.3.f. Courbures des intrados et extrados

C’est une classification morphologique qui se base sur l’évolution de

l’épaisseur des couches dans un pli (Plis isopaques et anisopaques).

Ramsay (1967) établit le principe de cette classification qui correspond à

l’orientation des isogones sur la section orthogonale à l’axe du pli. Cette
classification est en étroite relation avec le processus du plissement.

Isogone

Une isogone est une ligne d’isopendage d’une surface plissée.

Une isogone iά est la ligne qui lie les points a et b correspondant

respectivement aux contacts des tangentes tgάa et tgάb de pendage ά
de deux surfaces successives plissées.

E.-H. FETTOUS
Construction des isogones
ά ά
a
t0
Isogone

tά
Tgάa Isogone : Ligne joignant a et b
Tgάb

t0 : Epaisseur au niveau du plan axial

tά: Distance entre 2 tangentes successives de pendage ά
a : contact de la tangente tgάa
b : contact de la tangente tgάb
ά : pendage ά
Tgάa: tangente ά au point a
Tgάb : tangente ά au point b
E.-H. FETTOUS
 Construction des isogones

Ligne perpendiculaire au plan axial

Trace du plan axial

E.-H. FETTOUS
 Les isogones sont construites pour diverses valeurs (0 à 90°) de ά le long
de la section du pli et elles décrivent la morphologie du pli par leur Caractère
convergent, parallèle ou divergent.

Elles rendent compte de l’évolution de l’épaisseur des flancs par rapport à

celle de la charnière (plan axial) (t0) quand on s’éloigne de celle-ci. Elle se traduit
par le rapport t’ά = tά/t0 (tά étant la distance séparant deux tangentes
successives).

Reportés sur le diagramme t’ά = f(ά),

elles permettent de distinguer 5 classes :

3 classes à isogones convergentes (1A, 1B et 1C)

1 classe à isogones parallèles (2)

1 classe à isogones divergentes (3)

E.-H. FETTOUS
 Classification des plis en fonction des isogones

Classe 1A

Classe 1B

Classe 1C

3 classes à isogones convergentes (1A, 1B et 1C)

E.-H. FETTOUS
 Classification des plis en fonction des isogones

Classe 2

1 classe à isogones parallèles (2)

Classe 3

1 classe à isogones divergentes (3)

E.-H. FETTOUS
 1.5 Diagramme de t’ά en fonction de iά
définissant les classes des plis
1A

ά ά
1 1B a
t0
t’ά 1C
Isogone
2
0.5 b

3
tά
Tgάa
Tgάb

0
0 30 60 90
ά
t’ά = tά/t0
E.-H. FETTOUS
 Sur le plan morphologique, ces différentes classes se traduisent comme
suit,

- Classe 1A : Charnière plus mince que les flancs.

-Classe 1B : Epaisseur des strates reste constante (p. isopaques);

Plis concentriques formés par flexion (flambage).

- Classe 1C : Charnière épaisse et Intrados plus fermé que l’extrados.

-Classe 2 : Flancs plus minces que la charnière, les courbures se

confondent (P. semblables), P. formés par cisaillement simple.

- Classe 3 : Flancs beaucoup plus minces que la charnière, Extrados plus

fermé que l’intrados

E.-H. FETTOUS
Classification des plis en fonction de l’épaisseur des couches

Charnière plus mince que les flancs

L’épaisseur des strates constante

(p. isopaques)
Classe 1A
Charnière épaisse/flancs
Intrados plus fermé que l’extrados

Classe 1B

Classe 1C

E.-H. FETTOUS
 Classification des plis en fonction de l’épaisseur des couches

Flancs plus minces que la charnière

les courbures se confondent (P. semblables)

Flancs beaucoup plus minces que la charnière

Extrados plus fermé que l’intrados

Classe 2

Classe 3

E.-H. FETTOUS
 Processus du plissement

II.1. Plissement par flexion : plis isopaques, type 1B

C’est un mode de plissement propre aux roches compétentes qui se fait par
cintrage des strates (phénomène de flambage des mécaniciens).
Les strates conservent leurs épaisseurs initiales (plis isopaques) et le rayon
de courbure du pli diminue vers le cœur (intrados plus court que l’extrados)

Ce mode de plissement se réalise par :

II.1.a. Déformation de charnière

C’est la charnière qui supporte toute la déformation, par allongement dans

l’extrados et par raccourcissement dans l’intrados, séparés par une zone
neutre (sans déformation).

E.-H. FETTOUS
Modèle de pli isopaque

La charnière supporte toute la

déformation :

par allongement dans l’extrados et

par raccourcissement dans l’intrados,
séparés par une zone neutre (sans
déformation).

E.-H. FETTOUS
 Déformation de charnière
L’intrados en raccourcissement séparé par un
plan neutre de l’extrados en allongement

E.-H. FETTOUS
Déformation de charnière

E.-H. FETTOUS
 Ces déformations s’expriment ;

- à l’intrados par (1) des stylolithes (dissolutions) dont les pics sont
perpendiculaires à l’axe, (2) des fentes de tension parallèles à la surface
plissée, (3) failles inverses ou même (4) des micro-plissements parallèles à
l’axe du pli.

- à l’extrados par des ouvertures en demi-fentes parallèles à l’axe du pli

et à remplissage fibreux perpendiculaire à celui-ci, failles normales
Limitant des grabens allongés parallèlement à l’axe du pli et pouvant arriver
dans le cas extrême à la rupture totale de la charnière.

E.-H. FETTOUS
 Déformation de charnière

Extrados Intrados
- Ouvertures en demi-fentes parallèles à - Stylolithes dont les pics sont
l’axe du pli et à remplissage fibreux perpendiculaires à l’axe,
perpendiculaire à celui-ci
- Fentes de tension parallèles à la
surface plissée
- Failles normales limitant des grabens
allongés parallèlement à l’axe du pli et - Failles inverses
pouvant arriver dans le cas extrême à la
rupture totale de la charnière. - Micro-plissements parallèles à l’axe
E.-H. FETTOUS
II.1.b. Déformation de flancs

La déformation se fait par cisaillement simple parallèle aux flancs.

Le sens de cisaillement s’inverse d’un flanc à l’autre.

Le taux de cisaillement diminue de la ligne d’inflexion vers la charnière.

La déformation s’exprime par toutes les structures cassantes associées au

cisaillement simple (système de fentes de tension en échelon, simples ou
conjuguées, failles cisaillantes parallèles à la surface plissée ou organisées
en systèmes conjugués de type R et R’.

E.-H. FETTOUS
Déformation de flancs

Cisaillement simple parallèle

aux flancs.

Le sens de cisaillement s’inverse

d’un flanc à l’autre.

Le taux de cisaillement diminue de la ligne

d’inflexion vers la charnière.

E.-H. FETTOUS
 Déformation des flancs

Structures cassantes associées au cisaillement simple

- Système de fentes de tension en échelon

simples ou conjugués.

- Failles cisaillantes parallèles à la surface plissée

ou organisées en systèmes conjugués de type R, R’.
E.-H. FETTOUS
II.1.c. Plissement isopaque d’un ensemble de couches

La réduction des parties concaves des plis peut être accommodée par :

- Disharmonie de plissement
Développement de plis parasites

- Cisaillement des couches

Imbrication d’écailles à la faveur d’un réseau de cisaillements

- Glissement de strates sur strates

Les blocages au niveau des parties concaves du pli entrainent des glissements
de bancs sur bancs, le long des joints ayant une faible résistance mécanique,
dont les déplacements sont matérialisés par stries identiques à celles des
miroirs de failles. Le glissement, en général perpendiculaire à l’axe du pli,
converge vers l’axe anticlinal et diverge à partir de l’axe synclinal.
Glissement de strates sur strates
 Processus du plissement
Comment se forment les plis ?

II.2. Plissement par cisaillement simple hétérogène:

plis anisopaques semblables, classe 2

Géométrie

Processus du plissement

Axes cinématiques des plis par CSH

E.-H. FETTOUS
II.2. Plissement par cisaillement simple hétérogène:
plis anisopaques semblables, classe 2

1.5 Les plis anisopaques semblables (plis

similaires, plis conformes, plis passives,
classe 2 de Ramsay, 1967) sont
1A caractérisés par une épaisseur maximale
t’ά des couches au niveau de la charnière et qui
diminue dans les flancs. En revanche
1 1B l’épaisseur des couches, mesurée
parallèlement au Plan axial du pli, reste
constante.
1C
2
0.5
Ep. Max.
Classe 2
3

Ep. Min.
0
0 30 60 90

ά Flancs plus minces que la charnière

les courbures se confondent (P. semblables)
E.-H. FETTOUS
II.2. Plissement par cisaillement simple hétérogène (CSH)
Plis anisopaques semblables (classe 2)

Les plis anisopaques semblables (plis similaires, plis conformes, plis passives,
classe 2 de Ramsay, 1967) sont caractérisés par une épaisseur maximale des
couches au niveau de la charnière et qui diminue dans les flancs. En revanche
l’épaisseur des couches, mesurée parallèlement au Plan axial du pli, reste
constante.

Les plis anisopaques semblables peuvent résulter que d’un cisaillement simple
par translation passive des strates le long des plans de cisaillement parallèles.

Le cisaillement simple homogène ne peut pas engendrer des plis; seul un

cisaillement hétérogène dans le plan perpendiculaire au plan de cisaillement
homogène et contenant la ligne de glissement peut former des plis.

La forme du pli dépend du gradient de cisaillement et de l’inversion du sens de

cisaillement dans le plan perpendiculaire au plan de cisaillement.

Comme modèle analogique, un paquet de cartes dont les cartes glissent les unes
sur les autres peut rendre compte de ce type de plissement.

E.-H. FETTOUS
II.2. Plissement par cisaillement simple hétérogène (CSH)
Plis anisopaques semblables (classe 2)

Cisaillement homogène Plan de cisaillement

plan perpendiculaire au
Cisaillement hétérogène
plan de cisaillement
Plis anisopaques semblables

Plissement par translation passive des strates

le long des plans de cisaillement parallèles

Les strates ont un rôle passif dans le processus du plissement

Le cisaillement hétérogène dans le plan perpendiculaire au plan de cisaillement
homogène et contenant la ligne de glissement est responsable du plissement
E.-H. FETTOUS
Plis anisopaque semblable dans les turbudites ( Appalaches, Canada)
Plis par cisaillement simple : Axes cinématiques

Comme l’origine des plis anisopaques semblables est le cisaillement simple, on

peut alors leur associer des axes cinématiques a, b et c.
- a : vecteur de glissement(VG) dans le plan de glissement
- b : axe orthogonal à a
a B
- c : la normale à ab
b
L(X)

a c
b L(X)
(VG)

Les axes géométriques A, B et C et cinématiques a, b et c ne sont confondus

que si la surface S0 plissée était, à l’origine, confondue à avec le plan (bc, λ2λ3)
de la déformation.

E.-H. FETTOUS
 Processus du plissement
Comment se forment les plis ?

II.3. Plissement par aplatissement:

plis anisopaques non semblables (classes 1c et 3)

Principe

Axes cinématiques des plis par aplatissement

E.-H. FETTOUS
II.3. Plissement par aplatissement: plis anisopaques ≠ classe 2

L’aplatissement homogène ne forme pas de plis.

L’aplatissement hétérogène dans le plan ac (XZ) peut former des plis .

L’aplatissement intervient le plus souvent sur des plis déjà formés par
flexion (classe 1b) ou par cisaillement simple (classe 2).

L’aplatissement homogène de ces plis (flattened fold) induit de nouvelles

formes qui occupent dans la classification de Ramsay (1967) les différents
espaces des classes 1C et 3.

Le fort aplatissement perpendiculaire aux plans axiaux des plis des classes
1C et 3 tend à les rapprocher des plis semblables (classe 2).

L’aplatissement perpendiculaire aux plans axiaux des plis semblables

(classe 2) tend à les rendre isoclinaux.

E.-H. FETTOUS
II.3. Plissement par aplatissement: Plis anisopaques non semblables ≠ classe 2

a: L’aplatissement homogène ne forme

pas de plis.

b: L’aplatissement hétérogène dans

le plan (XZ) peut former des plis.

E.-H. FETTOUS
II.3. Plissement par aplatissement: plis anisopaques ≠ classe 2

L’aplatissement des plis préexistants (1B et 2)

contribue à la formation des plis des classes 1C
et 3.
1B

1C L’aplatissement perpendiculaire aux plans axiaux

des plis des classes 1C et 3 les rapproche aux plis
semblables de la classe 2.
2

3 L’aplatissement perpendiculaire aux plans axiaux

des plis semblables de la classe 2 les
transforment en plis isoclinaux.

E.-H. FETTOUS
Plis par cisaillement simple : Axes cinématiques

La schistosité, dans le stade ultime de la déformation, se parallélise au plan

axial, on peut alors associer aux plis d’aplatissement des axes cinématiques a, b
et c, respectivement λ1, λ2 et λ3.

- a : Axe d’allongement (// L(X))

- b : Axe orthogonal à a ( = axe du pli B)
- c : La normale à ab (plan axial // λ1λ2 ) a B
b

a c
b

c L(X)

E.-H. FETTOUS
II.4. Plis et déformation progressive

Géométrie et domaine d’apparition

Processus de plissement et évolution

Cisaillement simple hétérogène

Aplatissement hétérogène
Cisaillement à forte contraste de viscosité (μ)

Plis en fourreaux (doigt de gant)

Ce qui est admis…….

E.-H. FETTOUS
II.4. Plis et déformation progressive

Plis en fourreaux : Géométrie et domaine d’apparition

Dans les zones d’intense déformation ‘’zones de cisaillement’’, ont été décrit
depuis fort longtemps des plis synschisteux isoclinaux dont les axes sont
dispersés autour de la linéation d’étirement ou sont parallèles à celle-ci.
Parfois ces plis sont à axes courbes dont la direction moyenne est celle de
la linéation d’étirement. Parfois ils tournent très abruptement dessinant
des nez coniques, nommés « plis en fourreaux ». Dans les sections
perpendiculaires à la linéation d’étirement, ces plis en fourreaux montrent
des structures concentriques de formes circulaires à elliptiques fermées et
centrées sur un cœur étiré selon l’axe de d’étirement/glissement. Ils
peuvent montrer aussi des formes en plis d’entraînement à vergences
opposées ou des figures d’interférences en dômes et bassins, interprétées
classiquement comme des structures superposées.
PLIS EN FOURREAU

Le plan de la photo est le plan λ2λ3, perpendiculaire à la direction

du cisaillement et à l’axe du pli en fourreau

E.-H. FETTOUS
PLIS EN FOURREAU

Le plan de la photo est le plan λ2λ3, perpendiculaire à la direction

du cisaillement et à l’axe du pli en fourreau

E.-H. FETTOUS
PLIS EN FOURREAU

Le plan de la photo est le plan λ2λ3, perpendiculaire à la direction

du cisaillement et à l’axe du pli en fourreau

E.-H. FETTOUS
PLIS EN FOURREAU

Le plan de la photo est le plan λ2λ3, perpendiculaire à la direction

du cisaillement et à l’axe du pli en fourreau

E.-H. FETTOUS
Plis en fourreaux
(doigt de gant)

E.-H. FETTOUS
Comment se forment les plis à axes courbes
et
Comment évoluent-ils…
Processus proposés

Cisaillement simple hétérogène

Le cisaillement hétérogène
dans les plans (ac) et (ab) ploie
S0 en formant des plis à axes
courbes et donne naissance à
une linéation d’étirement (la)
dans le plan de transport.

L’exagération de la
déformation entraine la
formation de plis en fourreau
(sheath folds), allongés
parallèlement à la direction de
cisaillement, c’est à dire à
l’axe a.
E.-H. FETTOUS
Aplatissement hétérogène

L’aplatissement hétérogène dans les plans XY et XZ conduit à l’apparition des

axes de plis courbes.
L’analyse des structures planaires associées à ces plis permet de les
différencier de ceux formés par cisaillement simple de ceux formés par
aplatissement : Cisaillements (C) pour les premiers et schistosités (S) pour
les seconds
Distinction
Cisaillements : Cisaillement simple
Schistosité : Aplatissement hétérogène

Aplatissement hétérogène dans les plans

XY et XZ conduit des axes de plis
courbes

E.-H. FETTOUS
 Plis en fourreaux
(doigt de gant) Ce qui est admis…….

Les plis, dit en fourreaux (Quinquis et al., Nature, 273, 1978), ont été
largement reproduits en laboratoire et ce pour des taux de cisaillement
très élevés.

Les contrastes de viscosité, quelque que soit leurs importances, entre un

niveau plissé et son encaissant, n’ont pas pu reproduire expérimentalement
les plis en fourreaux.
Il en est de même pour les réorientations passives importantes qui sont
difficiles en déformation coaxiale.

Actuellement, il largement admis que les plis fourreaux sont le résultat

d’une déformation par cisaillement simple de très forte intensité.

L’initiation, l’amplification et les réorientations des axes des plis en

fourreaux sont décrites sur le terrain et elles sont reproduites
expérimentalement.

E.-H. FETTOUS
Stades de formation d’un Pli en fourreau

Initiation d’un anticlinal

Amplification et réorientation
Axe du pli rectiligne et

d’une courbure initiale

perpendiculaire à la direction
du cisaillement

Anticlinal déversé
Axe du pli courbe et
perpendiculaire à la direction
du cisaillement

Pli en fourreau
Axe du pli parallèle à la
direction du cisaillement

Représentation schématique en 3D de l’évolution d’un pli en fourreau

Flèche : Direction de la linéation d’étirement et sens du cisaillement
E.-H. FETTOUS
Stades de formation d’un Pli en fourreau

Au cours de la
progression de la
déformation, les
plis subissent une
réorientation
vers la direction
du cisaillement
qui est marquée
par la linéation
d’étirement.

En section, ces
plis montrent des
formes variables.

Représentation schématique en plan et en coupe de l’évolution d’un pli en

fourreau dans une zone de cisaillement
E.-H. FETTOUS
Stades de formation d’un Pli en fourreau
Photographies d’affleurement
Flèche : Direction de transport
et sens du cisaillement

Pli en fourreau
Initiation d’un anticlinal
Axe du pli parallèle à la
Axe de pli rectiligne et oblique
direction de cisaillement
sur la direction du cisaillement

E.-H. FETTOUS
PLIS EN FOURREAU

λ3

λ2

Pli en fourreau dans le granite panafricain d’Anfeg du LATEA

-Interface avec l’encaissant-

E.-H. FETTOUS
III. Plis passifs

Les plis sont dits passifs quand les niveaux de roches impliquées dans le
plissement ne jouent aucun rôle mécanique par opposition aux plis
actifs ou la rhéologie est déterminante dans le processus du plissement
comme les plis isopaques par flambage.

Cisaillement (shearing)
Cisaillement simple d’un niveau courbé
Cisaillement pur d’un niveau courbé

Fléchissement (bending)
Par compaction différentielle
sur rampe de chevauchement
sur faille de socle réactivée
au dessus d’un diapir ou d’un pluton
entre boudins en domaines profonds
E.-H. FETTOUS
Plis passifs
Cisaillement
Plis des classe 2, 1c et 3.

Cisaillement simple d’un niveau courbé

Cisaillement pur d’un niveau courbé

E.-H. FETTOUS
III. Plis passifs Fléchissement (bending)
Le fléchissement intervient dans la formation des plis passifs quand les forces
exercent des contraintes fortement obliques sur les litages lithologiques. Ce
sont des plis, dits plis forcés, crées et contrôlés par la géométrie et la
cinématique des roches qui les bordent.

Divers processus géologiques peuvent créer ce type de plis

- Fléchissement par compaction différentielle produit des plis très ouverts

(gentle fold) en présence de niveaux plus compactables que d’autres dans un
bassin sédimentaire.

- Fléchissement sur rampe de chevauchement crée des plis qui ressemblent

aux « kinks bands : association de flexures très anguleuses » par déplacement
passif des couches portées par des rampes et paliers; c’est un cas de plis de
chevauchement.

- Fléchissement sur une faille de socle réactivée sous une couverture

sédimentaire plus molle, il se crée par réponse au rejet vertical de la faille un
pli monoclinal.

E.-H. FETTOUS
Plis passifs
Fléchissement (bending)

Fléchissement par compaction différentielle

Fléchissement sur rampe de

chevauchement

Fléchissement sur faille

de socle réactivée

Fléchissement au dessus
d’un diapir ou d’un pluton

E.-H. FETTOUS
III. Plis passifs Fléchissement (bending)
- Fléchissement au dessus d’un diapir ou d’un pluton forme des plis qualifiés de
plis d’intrusions puissantes ’’forceful intrusion’’ qui sont formés par la poussée
exécrée par les sels ou les magmas ascendant au niveau de leurs toits.

- Fléchissement entre boudins en domaines profonds est très rare à cause de la

forte ductilité qui
intéresse la majorité des
roches et de la forme
lenticulaire des boudins.
Cependant quand il est
présent, il est
systématiquement contrôlé
le boudinage rigide qui
laisse apparaitre des plis
qui épousent la forme des
espaces inters –boudins.

Plissement passif inter-boudins

E.-H. FETTOUS
III. Plis passifs Fléchissement (bending)

Exemple de plis en kink-bands formés par fléchissement

sur rampe de chevauchement

E.-H. FETTOUS
IV. Emboitement de plis

Ordre de plissement

Plis de second ordre

Pli-M
Pli-Z
Pli-S

Pli de premier ordre

E.-H. FETTOUS
IV. Emboitement de plis Ordre de plissement

Comme beaucoup d’objets en géologie, les plis sont des structures auto-
similaires : on retrouve à petite échelle des formes semblables à grande
échelle.

Les plis plurikilométriques, donc d’échelle cartographique, ont toujours

tendance à englober dans leurs flancs des plis de petite taille (métrique),
donc d’échelle d’affleurement.

Dans ce cas :

- Les plis plurikilométriques sont dits de premier ordre et

correspondent à des anticlinoriums/synclinoriums.

- Les plis métriques, contenus dans les flancs, sont dits de deuxième
ordre et ils sont connus sous le nom de plis parasites (parasitic folds).

Les plis de deuxième ordre sont symétriques et asymétriques et cela en

fonction de leur position dans le pli plurikilométrique.

E.-H. FETTOUS
IV. Emboitement de plis Pli-M Pli-Z Pli-S

Les plis symétriques de 1er ordre sont dits ‘’Pli-M’’ et se retrouvent dans
la zone axiale du pli.
Les plis asymétriques de 2eme ordre se retrouvent au niveau des flancs,
de part et d’autre du plan axial. Ils ont une asymétrie différente, en
forme des lettes ‘’S’’ ou ‘’Z’’ et cela en fonction de leurs positions, flancs
droit ou gauche, dans le pli plurikilométrique.

La distinction entre les pli-Z et plis-S est parfois difficile à faire mais il
faut noter que les pli-Z ont un flanc court et un flanc long et que
l’entraînement se fait dans le sens horaire alors que les pli-S montrent un
entraînement antihoraire.

Les plis asymétriques en général et ceux d’ordre supérieur en particulier

sont connu pour donner des vergences par le sens de déplacement du
flanc supérieur par rapport au flanc inférieur. La vergence est une
donnée très importante en analyse structurale et en cartographie des
grandes structures.

Les plis parasites montrent une vergence dirigée vers la charnière du pli
de premier ordre.

E.-H. FETTOUS
 Plis de second ordre

Pli-M

Pli-S
Pli-Z

E.-H. FETTOUS
V. Plis et schistosité
La schistosité et les plis montrent une relation géométrique assez
particulière. Géométriquement la schistosité découpe le pli en domaines
plus ou moins allongées parallèlement à son plan axial et plus
particulièrement au niveau de la charnière.

La schistosité, dans un pli, peut se superposer à une stratification (S0) ou

à une ancienne schistosité (Sn) ; elle est désignée comme suit S0/S1, S1/S2
, S2/S3, Sn+1.

Quand la schistosité est parallèle ou faiblement oblique (en éventail) sur le

plan axial (A), on parle de schistosité de plan axial et de pli syn-schisteux.
Dans ce cas la schistosité correspond au plan d’aplatissement λ1λ2.

Quand la schistosité est fortement oblique sur le plan axial (B), on parle
de schistosité post-plissement.

les plans de schistosité sont réfractés au niveau d’un niveau compétent et

se présentent parfois avec une allure courbe, plus espacés et convergents
brutalement de manière asymétrique.
V. Plis et schistosité

A B

E.-H. FETTOUS
Schistosité dans un pli à matériel contrasté

Organisation idéalisée

Schistosité en éventail

&

Phénomène de réfraction

Schistosité de plan axial dans un ensemble hétérogène

E.-H. FETTOUS
Schistosité de plan axial dans un
ensemble hétérogène

E.-H. FETTOUS
Schistosité dans un pli

Identification des synclinaux et anticlinaux

Polarité des couches sédimentaires

Identification des synclinaux et anticlinaux
Allure et relations S0-S1

Disposition en éventail
avec divergence
vers le cœur de l’anticlinal

La schistosité est toujours

moins pentée que la couche
dans les flancs inverses et
plus pentée dans le flancs
normaux

Flanc normal
flanc inverse

Utiliser ces relations sur le terrain…

E.-H. FETTOUS
Critère de polarité structurale : Relations S0/S1

La schistosité est toujours

moins pentée que la couche
dans les flancs inverses et
plus pentée dans le flancs
normaux

E.-H. FETTOUS
VI. Plis superposés/plis d’interférence/plis replissés

E.-H. FETTOUS
VI. Plis superposés/plis d’interférence/plis replissés
Les régions affectées par deux phases de plissement ou plus montrent des
plis replissés donc des plis superposés. Le résultat obtenu est nommé plis
d’interférence. Ces derniers vont d’une configuration simple à des
organisations structurales les plus complexes et cela dépend de
l’orientation des générations de plis.

Les plis d’interférence peuvent aussi apparaitre pendant un seul épisode de

déformation, comme dans le cas d’un continuum de déformation progressive
ou lors des perturbations des contraintes régionales localement ou dans des
cotextes particuliers de la déformation.

Ramsay (1967) classifie les plis d’interférence en 4 types (0, 1, 2 et 3) en

fonction de l’orientation des plans axiaux et des axes des deux générations
de plis.

E.-H. FETTOUS
Plis superposés Les types 0 et 1 correspondent à du
replissement de plis droits par un
raccourcissement perpendiculaire au
plan axial pour le type 0 et parallèle
au plan axial pour le type 1.
Type 0 : Deux plissements de même
orientation : Les premiers plis sont plus
serrés
Type 1 : Deux phases de plissements
orthogonales : Structures en dômes et
bassins

Les types 2 et 3 correspondent à du

replissement de plis déversés et
couchés par un raccourcissement
parallèle à l’axe et au plan axial pour le
type 2 et perpendiculaire à l’axe et au
plan axial pour le type 3.
Type 2 : Plis couchés replissés par des plis
droits : Structures en champignons
Type 3 : Plis couchés replissés par des plis
droits : ≪ plis plissés ≫ (refolded folds)
E.-H. FETTOUS