Gestion Du Mercure Au Burundi
Gestion Du Mercure Au Burundi
Gestion Du Mercure Au Burundi
MINISTERE DE L'ENVIRONNEMENT,
DE l’AGRICULTURE ET DE L’ELEVAGE
OFFICE BURUNDAIS POUR LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT
______________________________________________________
RAPPORT DEFINITIF
1
TABLE DES MATIERES
Sigles et abréviations………………………………………………………………………………3
I.Introduction……………………………………………………………………………………………………………………………….4
I.1 Contexte de l’étude…………………………………………………………………………….4
I.2 Objectif de l’étude………………………………………………………………………………4
I.3 Méthodologie…………………………………………………………………………………….4
I.4 Résultats attendus…………………………………………………………………………….5
II. Bref rappel de la gestion du mercure au Burundi……………………………………6
III. Etat des lieux du cadre législatif et règlementaire relatif à la gestion du
mercure…………………………………………………………………………………………………7
III.1. Textes relatifs à l’importation……………………………………………………………………….8
III.2.Textes relatifs à l’exportation………………………………………………………………………..9
III.3 Textes relatifs à la transformation/formulation…………………………………………10
III.4 Textes relatifs à la commercialisation………………………………………………11
III.5Textes relatifs à l’utilisation du mercure…………………………………………….12
III.6. Textes relatifs au stockage…………………………………………………..............13
III.7. Textes relatifs au transport……………………………………………………………………….14
III.8. Textes relatifs au traitement et à l’élimination des déchets de mercure 15
III.9. Textes relatifs à la sécurité sur les lieux de travail………………….…………20
IV. Synthèse de l'analyse du cadre législatif et règlementaire…………………….24
V. Projet de loi portant sur la gestion du mercure……………………………………..26
2
Sigles et abréviations
3
I.INTRODUCTION
I.3 Méthodologie
4
I.4 Résultats attendus
5
I. BREF RAPPEL DE LA GESTION DU MERCURE AU BURUNDI
Selon le rapport final sur l’état des lieux de la gestion du mercure, le Burundi
n’exploite pas le mercure1. Il ne fabrique pas aussi les produits contenant le
mercure ajouté intentionnellement. Ils sont par conséquent importés de
l’extérieur.
Les importations du mercure pour son utilisation concernent principalement le
secteur de la santé publique, le secteur des mines (exploitation de l’or à petite
échelle) et celui de l’énergie. Il ya d’autres produits qui contiennent
intentionnellement le mercure mais qui sont sur le marché et utilisés par la
population et les ménages en fonction de leur besoins. Ces derniers sont entre
autre les piles, les savons ou lait de toilette etc. Ils sont importés par les
importateurs privés (grossistes).
Dans le secteur de l’énergie, l’on note des importations des tubes et lampes
utilisés dans le secteur de l’énergie pour l’éclairage. Ces importations sont faits
parla REGIDESO et l’ABER.
1
Ministère de l’Eau, de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme, Rapport sur l’état
des lieux de la gestion du mercure au Burundi, Octobre 2017.
6
S’agissant de la gestion des déchets du mercure, elle devrait se faire selon les
directives de la Convention de Minamata sur le mercure.
En effet, selon cette convention, les déchets de mercure sont des substances
ou objets : (i) Constitués de mercure ou de composés du mercure; (ii)
Contenant du mercure ou des composés du mercure; ou (iii) Contaminés par
du mercure ou des composés du mercure.
7
III. ETAT DES LIEUX DU CADRE LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE
RELATIFS A LA GESTION DU MERCURE
L’analyse qui va suivre porte sur les textes législatifs et réglementaires qui ont
des liens plus ou mois directs avec les différents stades du cycle de vie du
mercure c'est-à-dire l’importation, l’exportation, la transformation ou la
reformulation, la commercialisation, l’utilisation, le transport, le stockage , les
déchets et sécurité sur les lieux du travail.
Dans l’analyse qui sera faite, il s’agira d’abord de voir s’il existe des textes
régissant les importations au Burundi et leur contenu, voir s’ils ne sont pas
muets sur l’importation du mercure.
8
- Les conditions, le mode et l’itinéraire de transport, de même que toutes
prescriptions relatives au conditionnement et à la commercialisation de
substances visées à l’alinéa précédent.
L’article 129, quant à lui, prévoit que les substances chimiques, nocives ou
dangereuses fabriquées, importées ou commercialisées en infraction aux
dispositions du présent Code et de ses textes d'application doivent être saisies par
les agents habilités en matière de fraudes, par les agents assermentés de
l'administration de l'Environnement ou par ceux des Ministères éventuellement
concernés, notamment en matière de Santé Publique et d'Agriculture.
Il ajoute que lorsque le danger le justifie, ces substances peuvent être détruites,
neutralisées ou stockées dans les meilleurs délais par les soins du service de
l'Environnement, aux frais de l'auteur de l'infraction.
Dans l’analyse qui sera faite, il s’agira d’abord de voir s’il existe des textes
régissant les exportations au Burundi, voir leur contenu par rapport à
l’exportation du mercure.
9
L’autre texte à signaler est le Décret n°100/161 du 30 Septembre 1988
portant création du comité permanent de promotion des exportations
qui a pour rôle de coordonner et soutenir les initiatives de promotion des
investissements d’exportation, soit dans le pays , soit à l’étranger mais ce texte
ne traite pas des aspects d’exportation des produits chimiques.
Dans l’analyse qui sera faite, il s’agira d’abord de voir s’il existe des textes qui
traitent de transformation ou fabrication/formulation et voir s’ils abordent ou
pas la question du mercure.
1) Loi N°1/010 du 30 juin 2000 portant Code de l’Environnement de la
République du Burundi
L’article 128 dispose qu’un texte d'application fixera l'obligation pour les
fabricants et importateurs de substances chimiques destinées à la
commercialisation en ce qui concerne les informations à fournir au service de
l'Environnement relatives à la composition des préparations mises sur le marché,
à leur volume commercialisé et à leurs effets potentiels vis-à-vis de l'homme et de
son environnement; la liste des substances chimiques nocives et dangereuses
dont la production, l'importation, le transit et la circulation sur le territoire
burundais sont interdits ou soumis à autorisation préalable de l'administration de
l'Environnement.
L’article 129, quant à lui, prévoit que les substances chimiques, nocives ou
dangereuses fabriquées, importées ou commercialisées en infraction aux
dispositions du présent Code et de ses textes d'application doivent être saisies par
les agents habilités en matière de fraudes, par les agents assermentés de
l'administration de l'Environnement ou par ceux des Ministères éventuellement
concernés, notamment en matière de Santé Publique et d'Agriculture.
10
Il ajoute que lorsque le danger le justifie, ces substances peuvent être détruites,
neutralisées ou stockées dans les meilleurs délais par les soins du service de
l'Environnement, aux frais de l'auteur de l'infraction.
Dans l’analyse qui sera faite, il s’agira d’abord de voir s’il existe des textes
régissant la commercialisation des produits chimiques au Burundi et leur
contenu. Ensuite, il s’agira de voir si ces textes traitent de la commercialisation
du mercure.
Comme stipulé dans le Décret-loi portant code de la santé publique ( Art 99),
ce décret règle l’exercice de pharmacie au Burundi.
La vente et la commercialisation des médicaments sont uniquement effectuées
par des établissements pharmaceutiques (Art 6). Ceux-ci comprennent : (i) les
officines ouvertes au public, (ii) les services pharmaceutiques des hôpitaux,(iii)
11
les laboratoires de fabrication pharmaceutique, (iv) les établissements
grossistes des produits pharmaceutiques, (v) les centres de soins privés
agréés, pour des médicaments prévus dans les boîtes de secours dont la
composition est fixée par le Ministre en charge de la santé publique.
L’importation et l’exportation des médicaments sont autorisées aux officines
ouvertes aux publics et aux pharmaciens grossistes ( art 74). Mais le
pharmacien-inspecteur général peut interdire l’importation des médicaments
qui sont de nature à nuire à la santé de la population (art 78). La délivrance
des médicaments altérés, falsifiés est interdite.
Les fonctionnaires en charge de l’inspection peuvent empêcher les
médicaments suspects jusqu’à ce que les résultats d’analyse prouvent leurs
conformités aux normes en vigueur. Dans le cas contraire, ils procèdent à
leurs destructions.
Le décret règle également des substances toxiques et vénéneuses livrées sous
forme et dosage pharmaceutiques (art 22).
L’analyse montre que le décret n’est ni spécifique aux produits contenant du
mercure intentionnellement ajouté notamment les thermomètres et leurs
modes de gestion en fin de vie, ni à l’usage du mercure ou d’au moins un de
ses composés.
Aussi, il ne fait pas mention d’un aucun cas d’usage du mercure élémentaire
ou de ses composés. Il en est ainsi aux produits pharmaceutiques dont le
mercure est intentionnellement ajouté et leur gestion en fin de leur vie.
12
Lacunes observées dans le texte
Comme déjà indiqué plus haut, comme il n’y a pas de texte légal ou
réglementaire qui interdit expressément l’utilisation du mercure, certains
miniers préfèrent utiliser du mercure et du cyanure dans les opérations de
concentration du minerai.
13
III.6. Textes relatifs au stockage du mercure dans le pays
14
2)Loi N°1/010 du 30 juin 2000 portant Code de l’Environnement de la
République du Burundi
Ainsi l’article 128 prévoit qu’un texte d’application de ce Code fixera les
conditions, le mode et l’itinéraire de transport, de même que toutes les
prescriptions relatives au conditionnement et à la commercialisation de
substances chimiques nocives et dangereuses dont la production, l’importation,
le transit et la circulation sur le territoire burundais sont interdits ou soumis à
autorisation préalable de l’administration de l’environnement.
La principale lacune à mettre en exergue au niveau de ce Code est qu’il n’y pas
de texte d’application qui puisse donner de façon détaillée les conditions et le
mode de transport des produits chimiques au Burundi.
L’article 120 prévoit que les déchets doivent faire l'objet d'un traitement
adéquat afin d'éliminer ou de réduire leurs effets nocifs sur la santé de l'homme,
les ressources naturelles, la faune et la flore ou la qualité de l'environnement en
général.
15
Il ajoute que toute personne qui produit ou détient des déchets dans des
conditions de nature à entraîner des effets nocifs sur le sol, la flore et la faune, à
dégrader les sites ou les paysages, à polluer l'air ou les eaux, et d'une façon
générale, à porter atteinte à la santé de l'homme et à l'environnement, est tenue
d'en assurer ou d'en faire assurer l'élimination conformément aux dispositions du
présent Code et des textes pris pour son application.
L’article 121 dispose que lorsque des déchets sont abandonnés, déposés ou
traités en contravention avec les dispositions du présent Code et la
réglementation en vigueur, l'administration concernée procède d'office à
l'élimination desdits déchets aux frais des contrevenants ou des civilement
responsables.
L’Article 122, quant à lui, dispose que tout producteur de déchets industriels
doit prendre toutes les mesures possibles pour assurer ou améliorer la gestion
écologiquement rationnelle de ceux-ci, appliquer de nouvelles techniques
produisant peu de déchets, veiller au stockage et à l'élimination séparée desdits
déchets. Ces déchets doivent être éliminés selon leur nature dans des sites ou
installations agréés par l'administration de l'Environnement.
L’Article 123 indique qu’un décret pris sur rapport du Ministre chargé de
l'Environnement arrêtera les normes permettant la classification des déchets et
fixera les conditions de leur gestion. Ces conditions concernent les opérations de
traitement, de manipulation, de collecte, de tri, de stockage, de transport et
d'élimination des diverses catégories de déchets, y compris les ordures
ménagères.
L’article 125 interdit aussi d’importer des déchets dangereux sur le territoire
de la République du Burundi, ni utiliser ledit territoire à des fins de transit pour
le transport de déchets dangereux. Il interdit également d’exporter des déchets
dangereux vers un quelconque pays sans l’autorisation écrite de l’administration
de l’Environnement et l’agrément préalable des autorités concernées du pays
destinataire.
16
L’Article 126 prévoit que les eaux usées, les huiles usagées et autres déchets
liquides provenant des installations industrielles, commerciales, artisanales,
agricoles ou d'élevage doivent être traitées par voie physique, biologique ou
chimique avant leur élimination conformément aux textes d'application du
présent Code. Les textes fixent le délai endéans lequel les installations et
établissements existants à la date de promulgation du présent code devront se
conformer aux obligations.
Il s’agit de l’article 365 qui interdit l’immersion ou le rejet dans les eaux
lacustres, par quelque moyen que ce soit, des substances ci-après : les dérivés
organohalogénés, le mercure et ses composés, le cadmium et ses composés, les
matières synthétiques non destructibles, les déchets radioactifs, les pesticides, les
métaux lourds, les autres matières polluantes.
L’atout relevé dans cette loi est qu’elle interdit l’immersion ou le rejet dans les
eaux lacustres du mercure et ses composés.
La lacune à relever au niveau de ce texte de loi est qu’il n’est pas vulgarisé et
est donc difficilement applicable.
17
3) Loi n°1/011 du 30 mai 2018 portant Code de l’Hygiène et
Assainissement au Burundi
Ainsi l’article 5 prévoit que tous les déchets de classe A (déchets hôteliers ou
d’hébergement produits en dehors des zones d’hospitalisation et de soins)
seront déposés dans de petits fûts de 20 litres de couleur verte. Ces fûts seront
régulièrement vidés dans de grands containers de 500 litres pour être évacués
par le service municipal chargé des déchets. Là où il n’y a pas de service
municipal, une fosse organique peut être aménagée pour recevoir ces déchets à
condition qu’elle bien entretenue.
18
L’article 6 indique que tous les déchets de classe B1 seront déposés dans des
poubelles de 15 litres de couleur bleue. Ils seront collectés dans des containers
de 200 litres en attendant d’être transportés vers la structure chargée du
Regroupement, du Pré-traitement et de l’Elimination finale des déchets.
Concernant l’article 8 du même texte, il indique que tous les déchets de classe
B2 non contondants seront déposés dans des poubelles de 10 litres de couleur
jaune, rigides, étanches et fermant hermétiquement. Ces poubelles sont
collectés dans des containers de 200 litres de même couleur déposés en dehors
des salles de soins en attendant d’être transportés vers la structure chargée du
regroupement, du pré-traitement et de l’élimination finale des déchets.
L’article 12, quant à lui, indique qu’il est prévu une structure de
regroupement, de prétraitement et d’élimination des déchets équipé d’un
incinérateur moderne de haute capacité pour un groupe de structures sanitaires
d’une région médicale.
19
● Atouts observés dans le texte
Cette ordonnance fixe les normes de rejets des eaux usées domestiques et
industrielles. Elle vise à préserver la qualité de l’environnement, assurer
l’hygiène et la salubrité en réglementant l’évacuation des eaux usées au
Burundi. Elle fixe également les concentrations acceptables par catégorie
d’industrie. Les normes générales de rejets des eaux industrielles dans les
égouts publics et dans les eaux de surface pour le mercure sont :
(i) 0,01 mg/l dans les égouts publics et 0,05 mg/l dans les eaux de surface. La
même ordonnance fixe également des normes spécifiques applicables par
catégories d’industries. Il s’agit de : (i)0,01 mg/l pour les établissements de
soins de santé ( centres de santé et hôpitaux) et les industries minières, 0,05
mg/l.
20
III.9 Textes relatifs à la sécurité sur les lieux du travail
21
2) Décret-Loi N°1/037 du 7 juillet 1993 portant révision du Code du
travail du Burundi
Par rapport aux aspects de sécurité sur les lieux du travail, ce code prévoit
quelques diposistions en rapport avec la sécurité et l’hygiène du travail.
L’article 11 du Code du Travail prévoit que tout travailleur doit bénéficier
dans son milieu de travail de mesures satifaisantes de protection de sa santé
et sa sécurité. La prévention des accidents de travail est une obligation
impérative du chef d’entreprise. La formation des travailleurs à la sécurité est
organisée dans toute entreprise.
L’article 146 du Code du travail prévoit que les employeurs sont tenus de se
conformer aux dispositions en vigueur concernant l’hygiène et la sécurité des
travailleurs, l’organisation et le fonctionnement des services médicaux et
sanitaires des entreprises. Il est en outre prévu que des ordonnances du
Ministre ayant le travail dans ses attributions, prises après avis du Conseil
National du Travail, fixent les conditions d’hygiène et de sécurité sur les lieux
du travail ainsi que les conditions dans lesquelles les Inspecteurs et les
contrôleurs du travail devront recourir à la procédure de mise en demeure.
L’article 149 quant à lui dispose qu’un comité d’hygiène et de sécurité sera
créé dans certaines entreprises selon des critères objectifs qui seront définis
par une ordonnance du Ministre ayant le travail dans ses attributions.
Ce comité d’hygiène est notamment chargé de : i) veiller au respect de la
réglementation en matière de sécurité et d’hygiène ; ii)détecter les risques
menaçant la santé ou la sécurité des travailleurs : iii) étudier les mesures de
prévention qui s’imposent ; et iv) intervenir en cas d’accident.
L’article 150 prévoit que tout chef d’établissement doit se tenir informé des
risques liés aux progrès techniques et organiser la sécurité en conséquence
par des mesures de prévention. Il est tenu d’intégrer la sécurité dès la
conception des locaux, machines et produits. Il est tenu d’organiser
périodiquement une formation pratique à la sécurité et à l’hygiène au bénéfice
du personnel embauché et de celui qui change de poste de travail.
Au niveau des atouts à relever dans ce Code du travail, il prescrit des mesures
que les employeurs doivent observer concernant l’hygiène et la sécurité des
travailleurs sur les lieux du travail.
La principale lacune à mettre en exergue est que les textes d’application n’ont
jamais vu le jour, ce qui entrave son application.
22
3) Loi n°12/21 du 15 Octobre 2013 portant Code Minier du Burundi
La lacune à relever au niveau de cet article est qu’il reste trop général, il ne
montre pas comment cette sécurité doit se faire en indiquant notamment que
les travailleurs doivent porter des équipements de protection.
Par rapport aux aspects de sécurité sur les lieux de travail, l’article 129 de ce
décret indique que outre les obligations prévues à l’article 90 du Code minier,
le titulaire d’un permis d’exploitation artisanale est tenu notamment de :
- Fixer et publier les mesures de sécurité des travailleurs et des tiers ;
-Tenir les différents registres du personnel, des accidents et de leur
déclaration, de la production et de la vente des minerais ainsi que de tout
autre registre fixé par l’administration des mines.
-Se soumettre aux inspections par les services habilités de l’Administration des
mines.
De même, l’article 192 du même texte prévoit que le système de protection
des travailleurs contre les maladies professionnelles et à caractère
professionnel doit comporter les dispositions relatives à l’application des
normes et des procédures définies par la politique nationale de santé dans le
cadre de l’exploitation et du fonctionnement des structures de soins du secteur
minier dont le dépistage des facteurs de nuisance, la visite médicale
systématique des travailleurs au moins une fois l’an et la réalisation du plan
d’ajustement sanitaire.
Aussi, l’article 196 indique que tout titulaire de titre minier ou de titre de
carrière est tenu de respecter les normes d’hygiène et de sécurité les plus
avancées telles qu’établies par le Ministre en collaboration avec les Ministres
en charge de la santé publique, du travail et de l’environnement.
Lorsque ces normes sont inférieures à celles respectées ailleurs par le titulaire,
ces dernières prévalent. Il est à cet égard tenu de prendre et d’appliquer des
23
règlements conformément à ces normes pour assurer dans des conditions
optimales l’hygiène et la sécurité des travailleurs.
Les règlements sont affichés dans les endroits les plus visibles pour les
travailleurs sur les lieux de l’exploitation et des travaux.
Lorsque dans une mine ou une carrière, certains travaux sont confiés à un
entrepreneur ou à un sous-traitant, ce dernier est tenu d’observer et de faire
observer les règlements en vertu du présent article.
Enfin, l’article 197 prévoit qu’en cas de défaillance d’un titulaire de titre minier
ou de carrière à prendre les règlements prévus à l’article 196, le Ministre peut,
le titulaire entendu, prescrire par ordonnance prise sur recommandation de
l’Administration des mines, les mesures nécessaires pour assurer l’hygiène et
la sécurité des travailleurs.
En cas d’urgence ou de péril imminent, des mesures provisoires peuvent être
prescrites par l’administration des mines dans l’attente de l’ordonnance visée à
l’alinéa précédent.
Dans tous les cas, le titulaire est tenu d’exécuter les mesures prescrites dans
les délais impartis.
A défaut, elles sont exécutées d’office par l’Administration des mines aux frais
du titulaire.
Par rapport au travail des enfants, l’article 198 prévoit qu’aucune personne de
moins de dix huit ans ne doit être employée dans une mine ou une carrière.
Ce texte d’application du code minier tient bien compte des mesures de
sécurité des travailleurs mais n’indique pas le genre des mesures de sécurité
qui est exigé. Il devrait indiquer en détail par exemple les équipements que
doivent porter les travailleurs pour bien se protéger.
24
éléments ou composés d’éléments de mercure, leurs gestions en fin de
leur vie ;
L’Ordonnance Ministérielle conjointe N°770/468 de la 25/03/2014
portant fixation des normes de rejet des eaux usées domestiques et
industrielles au Burundi, qui est un texte d’application du code de l’eau
fixe les normes :(i) 0,01mg/l dans les égouts publics et 0,05mg/l dans
les eaux de surfaces.
25
PROJET DE LOI PORTANT GESTION DU MERCURE AU BURUNDI
Le mercure est une substance très toxique qui représente une menace
majeure à l’échelle mondiale pour la santé humaine, notamment sous la forme
de méthylmercure présent dans le poisson et les fruits de mer, les
écosystèmes et la faune et la flore sauvages. Une action est dès lors justifiée à
l’échelon local, régional, national et international.
La plupart des émissions de mercure et des risques d’exposition connexes sont
le résultat d’activités anthropiques, telles que l’extraction minière, l’utilisation
de mercure dans des produits, l’extraction minière et la transformation
artisanales et à petite échelle d’or, la combustion du charbon et la gestion des
déchets de mercure.
L’utilisation de mercure et de composés du mercure dans les procédés de
fabrication devrait être progressivement abandonnée et, à cet effet, il
conviendrait d’encourager la recherche de produits de substitution présentant
des caractéristiques sûres ou en tout cas moins dangereuses pour
l’environnement et pour la santé humaine.
Une part considérable des utilisations et émissions à l’échelle mondiale
correspond au mercure et aux composés du mercure utilisés aux fins de
l’extraction minière et la transformation artisanales et à petite échelle d’or,
entraînant des effets négatifs tant pour les communautés locales qu’au niveau
mondial. Aussi convient-il d’interdire une telle utilisation du mercure et des
composés du mercure afin de s’attaquer au problème de l’extraction minière et
de la transformation artisanales et à petite échelle d’or utilisant l’amalgamation
au mercure pour extraire l’or du minerai.
L’utilisation du mercure dans les amalgames dentaires représente également
l’utilisation de mercure la plus importante et constitue une source significative
de pollution. Il convient donc d’éliminer progressivement l’utilisation
d’amalgames dentaires et évaluer et rendre compte de la faisabilité d’un
abandon progressif de l’utilisation des amalgames dentaires à long terme, et
de préférence d’ici à 2030.
Par ailleurs, il y a lieu de prendre des mesures spécifiques de protection de la
santé à titre préventif pour les membres vulnérables de la population, tels que
les enfants et les femmes enceintes ou allaitantes.
26
Seule l’utilisation d’amalgames dentaires sous forme encapsulée pré-dosée
devrait être autorisée et l’utilisation de séparateurs d’amalgames dans des
établissements de soins dentaires au sein desquels des amalgames dentaires
sont utilisés ou des amalgames dentaires ou des dents contenant de tels
amalgames sont retirés devrait être rendue obligatoire afin de protéger les
praticiens de l’art dentaire et leurs patients de l’exposition au mercure et de
garantir que les déchets correspondants sont collectés et éliminés
conformément à une gestion rationnelle des déchets et ne sont en aucun cas
rejetés dans l’environnement.
Etant donné que le mercure est une substance très dangereuse sous forme
liquide, il convient d’interdire le stockage permanent, sans traitement
préalable, des déchets de mercure, en raison des risques qu’une telle
élimination comporte. C’est pourquoi il convient d’effectuer les opérations de
conversion et, le cas échéant, de solidification appropriées des déchets de
mercure avant tout stockage permanent. A cette fin et afin de réduire les
risques connexes, il conviendrait de tenir compte des directives techniques sur
le mercure de la convention de Bâle sur le contrôle des mouvements
transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination.
27
Enfin, compte tenu des leçons tirées de la maladie de Minamata, en particulier
les effets graves sur la santé et l’environnement résultant de la pollution par le
mercure, ainsi que la nécessité d’assurer une gestion appropriée du mercure
et d’empêcher que de tels événements ne se reproduisent à l’avenir, il importe
de prévoir la mise en place d’une loi particulière qui puisse encadrer la gestion
du mercure dans le pays en suivant tout son cycle de vie.
28
PROJET DE LOI PORTANT GESTION DU MERCURE AU BURUNDI
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE ;
PROMULGUE :
29
CHAPITRE premier : Des DISPOSITIONS GENERALES
Article 2. Définitions
30
7.Conversion du mercure , la transformation chimique de l’état physique
du mercure d’un état liquide en sulfure de mercure ou en un composé
chimique comparable tout aussi ou plus stable et tout aussi ou moins
soluble dans l’eau et qui ne présente pas plus de danger pour
l’environnement ou la santé que le sulfure de mercure ;
8. Mise sur le marché, le fait de fournir un produit ou de le mettre à
disposition d’un tiers, à titre onéreux ou non. Toute importation est assimilée à
une mise sur le marché.
31
6° Le principe d’information et de participation, selon lequel, la
meilleure façon de traiter les questions d'environnement est d'assurer la
participation de tous les citoyens concernés, au niveau qui convient. Au
niveau national, chaque individu doit avoir dûment accès aux
informations relatives à l'environnement que détiennent les autorités
publiques, y compris aux informations relatives aux substances et
activités dangereuses dans leurs collectivités, et avoir la possibilité de
participer aux processus de prise de décision. L’Etat doit faciliter et
encourager la sensibilisation et la participation du public en mettant les
informations à la disposition de celui-ci. Un accès effectif à des actions
judiciaires et administratives, notamment des réparations et des
recours, doit être assuré ;
32
CHAPITRE II : RESTRICTIONS AU COMMERCE ET A LA FABRICATION
DE MERCURE, DE COMPOSES DU MERCURE, DE MELANGES A BASE
DE MERCURE ET DE PRODUITS CONTENANT DU MERCURE AJOUTE
33
base de mercure et produits contenant du mercure ajouté est interdite au
Burundi.
2. L’interdiction prévue au paragraphe 1 ne s’applique pas aux produits
contenant du mercure ajouté suivants :
a) les produits essentiels à des fins militaires et de protection civile ;
b) les produits utilisés pour la recherche, pour l’étalonnage d’instruments ou
comme étalon de référence.
34
c) des éléments prouvant l’absence de solutions de remplacement
techniquement réalisables sans mercure présentant d’importants avantages
sur le plan environnemental ou sanitaire ;
d) une explication détaillée de la manière dont le procédé doit être exploité ou
de la manière dont le produit doit être fabriqué, utilisé et éliminé en tant que
déchet après utilisation afin de garantir un niveau élevé de protection de
l’environnement et de la santé humaine.
35
Article 9 : Amalgames dentaires
1. A partir de 2020, les amalgames dentaires ne sont utilisés que sous une
forme encapsulée pré-dosée. L’utilisation de mercure en vrac par les
praticiens de l’art dentaire est interdite.
2. A partir de 2020, les amalgames dentaires ne sont utilisés dans les
traitements dentaires sur des dents de lait, ni dans les traitements
dentaires des mineurs de moins de quinze ans et des femmes enceintes
ou allaitantes, à moins que le praticien de l’art dentaire ne le juge
strictement nécessaire en raison des besoins médicaux spécifiques du
patient.
3. A partir de 2020, les opérateurs des établissements de soins dentaires
au sein desquels des amalgames dentaires sont utilisés, ou des
amalgames dentaires ou des dents contenant de tels amalgames sont
retirés, doivent s’assurer que leurs établissements sont équipés de
séparateurs d’amalgames pour la rétention et la récupération des
particules d’amalgames, y compris celles contenues dans les eaux
usées. Ces opérateurs veillent à ce que :
36
Article 10 : Procédés de fabrication
Article 12 : Déchets
37
et les composés du mercure, soit purs, soit en mélange. Cette élimination
n’entraîne aucune forme de récupération du mercure.
A cette fin, le Gouvernement, prend un texte d’application pour que les
déchets de mercure
a) Fassent l’objet d’une gestion écologiquement rationnelle, en tenant
compte des directives élaborées au titre de la Convention de Bâle
b) Ne soient récupérées, recyclés, régénérés ou réutilisés directement
c) Ne soient pas transportés par delà les frontières internationales, sauf à
des fins d’élimination écologiquement rationnelle conformément aux
dispositions de la Convention de Bâle.
38
b) l’élaboration et la mise en œuvre de programmes d’éducation et de
prévention à fondement scientifique portant sur l’exposition
professionnelle au mercure et aux composés du mercure
c) la promotion des services de soins de santé appropriés pour la
prévention, le traitement et les soins des populations affectées par
l’exposition au mercure ou aux composés de mercure
d) la mise en place et le renforcement des capacités institutionnelles et les
moyens dont disposent les professionnels de la santé pour la
prévention, le diagnostic, le traitement et la surveillance des risques
pour la santé de l’exposition au mercure et aux composés du mercure.
39
a) les effets du mercure et des composés du mercure sur la santé et
l’environnement ;
b) les solutions de remplacement du mercure et des composés du
mercure ;
2. Le Gouvernement mène régulièrement des actions de formation et de
sensibilisation du public en ce qui concerne les effets de l’exposition au
mercure et aux composés du mercure sur la santé humaine et
l’environnement, en collaboration avec les organisations compétentes en
la matière
Article 18 : Sanctions
Est puni de cinq à dix ans de servitude pénale et de cinq à dix millions de
francs d'amende ou d’une de ces peines seulement, le fait de :
40
1° Opérer une importation du mercure ;
Pierre NKURUNZIZA
41
LE MINISTRE DE LA JUSTICE, DE LA PROTECTION
CIVIQUE ET GARDE DES SCEAUX,
Annexe 1
42
b) au phosphore d’halophosphate de
puissance 40W à teneur en mercure
supérieure à 10mg par lampe
5.Les lampes d’éclairage ordinaire à 2020
vapeur de mercure sous haute
pression
6.Les lampes fluorescentes à cathode 2020
froide et à électrodes externes pour
affichages électroniques contenant du
mercure ajouté :
a) de faible longueur ( 500mm) à
teneur en mercure supérieure à
3,5mg par lampe ;
b)de longueur moyenne(>500mm et
1500mm) à teneur en mercure
supérieure à 5mg par lampe ;
c)de grande longueur(>1500mm) à
teneur en mercure supérieure à 13mg
par lampe
43
du mercure pour la détermination du
point de ramollissement.
Sont exclus de la présente rubrique
les instruments de mesure suivants ;
-Instruments de mesure non
électroniques intégrés à de grands
équipements ou utilisés à des fins de
mesure de haute précision lorsque
aucune solution de remplacement
adaptée sans mercure n’est
disponible ;
- Instruments de mesure vieux de
plus de 50 ans au 3 octobre 2007 ;
-Instruments de mesure destinés à
être présentés à des fins culturelles
et historiques, lors d’expositions
publiques
44
Annexe 2
45