Tips Philo Terminale
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Ai-je un corps ou suis-je un corps ? Aucun piège, on voit bien qu’il faut travailler
sur la distinction être/avoir. (c’est dans la plan qu’on va galérer…)
Les mots nous éloignent-ils des choses ? Pas de difficulté particulière (si ce n’est
qu’il faut voir le titre d’un livre de Foucault : Les Mots et les choses).
Vous aurez des sujets où le sens de la question est dans les petits mots :
Mon sujet de bac : vivons-nous pour être heureux ? Tout le sujet est dans « pour » :
le bonheur est-il un but ? C’est donc (aussi) un sujet sur la manière d’atteindre ses
objectifs et si le bonheur est un objectif comme les autres.
Le mensonge est-il toujours condamnable ? Le sujet est dans « toujours » : on ne
dit pas que le mensonge n’est pas condamnable… On essaye de voir des nuances.
DONC : des sujets où le piège est dans les adverbes et les prépositions.
DONC : des sujets où il faut faire très attention aux petits détails qui nous semblent évidents.
2. Le « présupposé »
En philo, vous devez (le plus souvent) faire un plan dialectique (I. Oui II. Non III.
Mais comment c’est possible de dire oui et non en même temps ?).
Pour trouver votre I, vous devez trouver ce qu’on appelle le « présupposé » du sujet.
Dans cet exemple, c’est facile. Dans « sommes-nous responsables de l’avenir ? » c’est quand
même plus délicat. Il faudra justifier votre I. dans l’intro en expliquant bien comment vous
avez compris le sujet.
Ceci implique que vous apprenez bien votre cours mais que vous essayez toujours de
voir en quoi vous êtes d’accord / pas d’accord avec une pensée.
Surtout, bien apprendre votre cours vous permet de découvrir comment différents
auteurs traitent un même sujet : « sommes-nous responsables de l’avenir ? » Si vous
pensez à Freud, vous serez du côté de l’inconscient et de la question de la responsabilité
individuelle (est-ce que je suis vraiment responsable de mes actes, est-ce que j’ai conscience
de tout ce que je fais ) ; si vous pensez à Marx, vous serez du côté de la conscience de classe
(nous = classe prolétarienne VS nous = classe dirigeante : si j’appartiens à la classe
prolétarienne est-ce que je peux vraiment faire qqch ?). Vous voyez qu’en me servant de 2
auteurs, j’ai deux éclairages différents sur un même sujet.
L’art et la technique
La morale
La politique
La science
Les sciences humaines et le langage
Morale : le mensonge est condamnable car il nous fait faire un acte immoral
d’obstruction à la vérité (le mensonge est condamné par l’Eglise, par exemple. Vous devez
confesser vos mensonges. Or la religion est une question morale.)
Science : le mensonge est condamnable car la science est une quête de vérité. Celui
qui ment éloigne de la vérité et éloigne donc du savoir.
Politique : dans la mesure où la politique est l’art de bien gouverner et de gérer la vie
des autres (Platon), le gouvernement qui ment est condamnable car il malmène d’autres vies
et abuse de la confiance des électeurs.
Et on renverse !
Morale : mais si en mentant je sauve des vies (pensons aux Justes qui sauvaient les
Juifs en mentant à la Gestapo), mon mensonge immoral ne devient-il pas un acte moral ?
Politique : mais si, homme politique, je dévoile des secrets d’Etat, mes électeurs seront
en danger. Ils m’ont élu et je suis leur porte-parole (principe de la démocratie) je dois donc
être transparent pour prouver que j’agis dans leur intérêt. Mais si je suis vraiment transparent,
j’agis contre leurs intérêts. Donc agissant pour leurs intérêts, j’agis contre leurs intérêts…
Mon mensonge est-il encore condamnable ?
Vous voyez, en pensant aux différents domaines de la philo, j’arrive à apporter différents
éclairages sur mon sujet et celui-ci gagne en richesse parce que je comprends qu’un sujet sur
la « responsabilité » est à la fois un sujet moral et un sujet politique, par exemple.
Un sujet sur le langage, vous pensez à Lagarce : est-ce qu’on peut vraiment
communiquer ? Est-ce que les mots peuvent être violents ?
La culture, c’est aussi s’intéresser à la politique (surtout en philo). Donc n’hésitez pas
à utiliser l’actualité INTELLIGEMMENT. Lorsque j’ai passé l’ENS, mon sujet était : « Que
peut-on interdire ? » J’ai passé le concours l’année où Dieudonné défrayait la chronique.
Beaucoup de copies se sont appuyés sur cette actualité pour interroger l’interdiction de la
liberté d’expression.
Et, SURTOUT², ne faites pas de la philo désincarnée. Essayez toujours de voir que ce
que l’on voit en philo, on s’en sert tous les jours… On arrive en période électorale, il y aura
25 sujets de philo par jour : à chaque fois qu’un candidat sortira une ânerie.
Bon courage !