Interview MGR - GDLauriers
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18-34
INTERVIEW DE MONSEIGNEUR GUERARD DES LAURIERS1
Monseigneur, cet entretien ne peut pas répondre à toutes les questions que nous aimerions Vous poser. Permettez-
nous de concentrer en peu de lignes les traits essentiels et brûlants dont nous nous occupons. Les fidèles italiens pour-
ront ainsi comprendre qui Vous êtes, quelles sont vos idées au sujet de la crise dans l'Eglise, comment Vous avez choisi
d'agir pour ne pas quitter le chemin de la Vérité et pour demeurer sans cesse fidèle à l'Eglise mise violemment en état de
privation. Voici les questions :
1) Sodalitium : Vous avez longtemps collaboré avec la Fraternité St Pie X et vous avez été Professeur à
ECONE jusqu'en 1977 : pourquoi votre collaboration avec Mgr Lefebvre a-t-elle pris fin en 1977 ?
Mgr Guérard : J'ai collaboré avec Mgr Lefebvre, dès I’origine de son entreprise, Fribourg et Ecône, fin 1970. Le 25
décembre 1970, Mgr Lefebvre a célébré la Messe de minuit et prononcé l'homélie ; il est alors revenu, pour la joie de tous
à l'INTÉGRALITÉ du rite traditionnel. J'ai célébré la Messe du jour, prononcé l'homélie dont j'ai encore le plan, et chau-
dement remercié Mgr Lefebvre. Je suis demeuré professeur à Ecône jusqu'en septembre 1977 : date à laquelle j'ai
prêché la retraite de rentrée du Séminaire - J'ai été congédié peu de temps après. On m'a même refusé de venir visiter
les frères Dominicains que Mgr Lefebvre avait acceptés à Ecône au titre d'étudiants. Motif de cette exclusion : j'avais ex-
posé plusieurs fois en "cercles privés" (intra muros), et j'avais fait, au cours d'une leçon publique, une allusion parfaite-
ment claire à la "thèse".
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Mort le 27 février 1988, ce texte a été diffusé après sa mort. Les notes qui ne sont pas précisées 2008, sont de
Mgr Guérard.
Note de 2008 : Il est bon de relire ce document 20 ans après, car les problèmes de l’una cum et de
L’OBLATION PURE sont toujours très actuel.
Mais ce document a 20 ans, et depuis les réflexions et analyses sur la crise de Vatican II ont permis de mieux
cerner et comprendre la Vérité. En 1988, et encore pendant 10 ans environ, toute opposition se centrait sur le pro-
blème de l’occupant du siège de Rome et sur son autorité. Depuis, on a mieux compris le message de La Salette et
sa présentation de la crise : l’Eglise sera éclipsée, d’où la conclusion qui s’impose : s’il y a éclipse, il y a deux astres
et l’astre qui éclipse l’Eglise ne peut être l Eglise Catholique, ce qui veut dire que la secte gnostique conciliaire n’est
pas l’Eglise Catholique.
Mgr Guérard, que l’auteur de ces lignes a très bien connu, lui a confirmé que les actes d’un Pape "matérialiter"
sont nuls (comme précisé à la page suivante) et que donc la thèse s’éteignait dans le temps. Ce temps est arrivé,
puisque l’occupant actuel du siège de Rome n’est pas évêque.
Nous sommes convaincu que si Mgr Guérard avait connu cette approche, éliminant le problème du "Pape" pour
souligner le problème des deux églises, il l’aurait accepté. Comme il avait dit : "c’est là la solution !", quand il avait
découvert la prophétie de la Vénérable Elizabeth Canori Mora annonçant que SAINT PIERRE CHOISIT ALORS
LE NOUVEAU PAPE : http://www.a-c-r-f.com/documents/HOLZHAUSER-Interpretation Apocalypse.pdf
La position actuelle de Verrua-Sodalitium est indéfendable, et l’oblige, pour faire croire aux fidèles que la thèse
n’est plus aujourd’hui dépassée, de refuser l’enseignement de La Salette. Il semble bien que ce refus de la Vérité
soit un exemple de péché contre le Saint-Esprit.
Quant à nous, nous préférons l’enseignement de La Salette à celui de l’abbé Ricossa pour qui la secte conciliaire
est "matériellement" l’Eglise Catholique. Quel blasphème !
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logique, déterminé par B ; et si on veut caractériser ce rapport QUI EST DANS L'ETANT entre A et B, en se plaçant au
POINT DE VUE DE L'ETANT ; on doit dire ceci. Envisager cet étant MATERIALITER, c'est considérer en cet étant la
"partie" A. Envisager ce même étant FORMALITER, c'est considérer en lui la "partie" B. Envisager tel humain
MATERIALITER, c'est considérer en lui le corps, et tout ce qui a rapport au corps. Envisager ce même humain
FORMALITER, c'est considérer en lui l'âme, et tout ce qui a rapport à l'âme.
Pourquoi introduire cette distinction : MATERIALITER - FORMALITER ? laquelle parait être une abstraction et une
complication ? Si on fait ainsi, c'est par souci de REALISME, c'est pour que le discours soit mieux conforme à la réalité.
En effet, ce qui existe, c'est le TOUT, le composé, c'est l'homme qui est uniment corps et âme.
Le corps sans âme n'est pas même un corps humain ; l'âme humaine séparée n'est pas une personne. Si on veut sai-
sir le corps et l'âme tels qu'ils SONT EN REALITE, il faut, considérer ceux-ci DANS LE TOUT ; il faut considérer : TEL
humain selon son corps, ce qui est le considérer MATERIALITER (au point de vue de la "matière") ; et il faut considérer
TEL humain selon son âme, ce qui est le considérer FORMALITER (au point de vue de la "forme"). La distinction :
MATERIALITER - FORMALITER, qui est une distinction de "points de vue", parait donc être plus abstraite que la distinc-
tion : MATIERE - FORME, laquelle est une distinction de "choses". Cependant, en réalité, la distinction : MATERIALITER
- FORMALITER respecte mieux la concrétude de l'étant, et la véritable nature des "parties" telles qu'elles sont réellement
DANS l'étant, et SEULEMENT DANS L'ETANT.
De cette conformité MAXIMALE à la REALITE, il s'ensuit nécessairement que la distinction MATERIALITER -
FORMALITER a, ex se, une portée analogique que ne peut avoir la distinction MATIERE - FORME : laquelle concerne,
non l'esse comme tel, mais seulement une catégorie particulière d'étants créés.
I. B. Le rapport qui existe entre la personne physique du Pape et le charisme papal, se trouve clairement précisé au
moyen de la distinction : MATERIALITER - FORMALITER.
Expliquons le en considérant un "cas concret",
Le Cardinal E. PACELLI est l'élu d'un Conclave valide. Il n'est pas encore Pape. Cependant, à la différence de tous
les autres Cardinaux, le Cardinal Pacelli et lui seul est en disposition ultime à devenir Pape : tout comme, au cours d'une
génération, la matière qui va devenir celle de l'engendré est en disposition ultime à recevoir la forme de celui-ci. On peut
donc dire, par analogie, que la personne physique élue par un Conclave supposé valide est constituée Pape
MATERIALITER ; et cela, ipso facto : A LA CONDITION CEPENDANT que ladite personne physique NE soit PAS hypo-
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théquée d'un OBEX demeuré occulte et suspendant en elle l'état normal de l'élection .
Le Cardinal E. PACELLI accepte l'élection. Il reçoit, en l'acte même de cette acceptation, la Communication exercée
par le Christ en faveur de Pierre et des Successeurs de Pierre (Jn XXI 15-17). Le Cardinal E. PACELLI est donc constitué
Vicaire de JESUS-CHRIST. Et comme, être Vicaire de J.C., c'est TRES PRECISEMENT EN CELA que consiste le fait
d'être Pape, on dit que la même personne physique, savoir le Cardinal E. PACELLI, qui était Pape seulement
MATERIALITER en vertu de l'élection devient Pape FORMALITER en l'acte même où il accepte l'élection. Il y a cepen-
dant, pour la seconde étape (FORMALITER), une condition sine qua non ; et cela, tout comme pour la première étape
(MATERIALITER). Cette condition est évidente, et elle est la suivante : Il faut que, au moment même où le Cardinal E.
PACELLI affirme extérieurement accepter l'élection, IL NE POSE PAS intérieurement d'une manière occulte un OBEX
qui l'ait empêché de RECEVOIR la Communication promise et exercée par le Christ. S'il s'était avéré ultérieurement
qu'un tel OBEX eût existé lors de l'acte d'acceptation, le Cardinal E.PACELLI n'eût été, à aucun moment Pape
FORMALITER.
La distinction FORMALITER - MATERIALITER entendue comme on vient de l'exposer a été utilisée par saint Robert
Bellarmin. Cette distinction, et les deux conditions sine qua non qu'on vient de préciser, s'imposent d'ailleurs, de par la
métaphysique du "sens commun", et en vertu du DROIT NATUREL fondé sur cette métaphysique, exigé par elle ; et, par
conséquent sous-jacent même au droit divin, a fortiori au droit canonique et au droit purement ecclésial.
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Note 2008 : obex ou objex : ce qui fait obstacle ; barrière, verrou, empêchement.
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Note 2008 : rappelons que le candidat papabile doit : 1. être un homme ; 2. être catholique. L’OBEX est donc : soit
le papabile n’est pas un homme ; soit il n’est pas catholique. A l’évidence l’Obex depuis Jean XXIII est : n’étant pas
catholiques, ils ne pouvaient être papabile. Il faut lire le livre de l’abbé Marchiset, Quarante ans d’erreur, qui en
apporte la démonstration.
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b) L'"occupant" du Siège apostolique EST CEPENDANT "PAPE" MATERIALITER. On peut, commodément, le dési-
gner sous le nom de "pape" : les guillemets consignifiant qu'il n'est pas Pape.
C'est-à-dire que l'"occupant" occupe le Siège d'une manière illégitime et sacrilège (puisqu'il n'est pas Pape, et se
fait passer pour tel) ; mais il l'occupe. Désigner un Pape véritable requiert canoniquement d'avoir, au préalable, constaté
et déclaré la vacance réelle du Siège matériellement occupé.
c) En résumé, on peut dire. Au plus tard à partir du 7 décembre 1965, il y a VACANCE FORMELLE du Siège apos-
tolique, bien que ce Siège ait été et soit "OCCUPÉ" MATERIALITER par trois personnes, toutes en état de Schisme ca-
pital.
II. A. La preuve de la partie (a), savoir : l'"occupant" du Siège apostolique N'EST PAS Pape FORMALITER. Car, ainsi
qu'on l'a expliqué ci-dessus (I B), l'élu d'un Conclave supposé valide n'est constitué Pape FORMALITER en l'acte même
de sa propre acceptation, QUE SI, en l'instant même où il pose cet acte publiquement, il ne pose pas intérieurement un
autre acte, et n'est pas intérieurement dans un état occulte, qui l'empêchent de RECEVOIR la COMMUNICATION pro-
mise et exercée par le Christ. Puisqu'en effet c'est EN RECEVANT cette communication qu'on est en acte le Vicaire du
Christ, c'est-à-dire Pape FORMALITER, s'opposer volontairement à cette RECEPTION, c'est rendre volontairement im-
possible qu'on puisse être Pape FORMALITER.
On doit évidemment, a priori, présumer la loyauté de la personne qui accepte d'être l'élue d'un Conclave valide. Ce-
pendant, Léon XIII l'a expressément déclaré ("Apostolicæ curæ", 13 IX 1896 ; DS 3318) : "L'Eglise doit juger de l'inten-
tion en tant que celle-ci est extérieurement manifestée". L'"occupant" (du Siège apostolique) a-t-il eu réellement, en ac-
ceptant l'élection par le Conclave, l'intention de recevoir la Communication exercée par le Christ ? Pour répondre à
cette question, il faut, selon Léon XIII, considérer les FAITS. Si l'"occupant" avait eu, en réalité, l'intention de recevoir la-
dite Communication, alors il devait ENSUITE, HABITUELLEMENT, se conformer à toutes les exigences de cette
Communication. Si, au contraire, il s'avère que, CONTINUMENT ET SYSTEMATIOUEMENT, l'"occupant" va à l'en-
contre des exigences les plus fondamentales qui sont inhérentes à la Communication exercée par le Christ, IL FAUT
CONCLURE, (d'après Léon XIII) que l'"occupant" n'avait pas en réalité l'intention de la recevoir, et que par con-
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séquent il n'a jamais été (ou il a cessé d'être) Pape FORMALITER .
Or, en l'occurrence, les exigences de la Communication exercée par le Christ en faveur de Pierre et des Successeurs
de Pierre sont de deux sortes. Les unes sont en fait présupposées à la Communication ; mais elles ressortissent à l'onto-
logie : en sorte que, bien que d'ordre naturel, elles sont impérieusement nécessitantes pour la Communication parce
qu'elles lui sont immanentes. Les autres exigences sont conséquentes à la Communication et elles sont d'ordre surnatu-
rel "quoad substantiam". Examinons successivement ces deux sortes d'exigence, en observant comment se comporte à
l'égard de chacune respectivement, l'"occupant" du Siège apostolique.
Le Christ, en instituant Son Eglise comme Société humaine visible, a ipso facto sanctionné, pour cette Eglise qui est
Sienne, les normes qui sont immanentes par nature et donc nécessairement, à toute Société de ce type. Or, nous nous
bornons ici à le rappeler, en toute Société, l'existence même de l'autorité requiert d'être fondée sur le propos de réaliser
le bien commun qui est la fin de ladite Société. Une "personne" physique ou morale qui, au sein d'une Société, poursui-
vrait habituellement et de multiples façons la néantisation du bien commun qui est propre à cette Société, une telle
"personne" donc, ne peut être l'autorité dans ladite Société. L'Eglise, en naissant selon cette Loi, "eam non minuit, sed
sacravit" (De même que "JESUS, naissant de MARIE, a, en ELLE, consacré la Virginité, et non pas amoindrie") - Or nous
observons que, depuis 25 ans, par des procédés indirects mais très efficaces et convergents, l'"occupant" du Siège apos-
tolique poursuit la dégradation de ce que justement il devrait promouvoir, savoir le "Bien" commis en propre à
l'Eglise par son divin Fondateur, notamment l'OBLATION PURE et le Dépôt révélé. D'où il suit que l'"occupant" du Siège
apostolique ne peut pas être, dans l'Eglise, l'"Autorité". Il n'est pas Pape FORMALITER.
La Communication exercée par le Christ en faveur de Son authentique Vicaire présente également des "prérogatives"
(et, vues du dehors, des "exigences") qui lui sont conséquentes. La principale est l'Infaillibilité. Il est révélé que l'Infailli-
bilité comporte deux formes : le Magistère extraordinaire solennel [(Le Pape prononce "ex Cathedra" (Immaculée Con-
ception par Pie IX, Assomption par Pie XII)] ; le Magistère ordinaire universel [ensemble des Evêques, dispersés ou réu-
nis, en communion avec le Pape (Assomption, avant la définition par Pie XII)]. Il est donc impossible que l'authentique Vi-
caire de Jésus-Christ, lorsqu'il se prononce selon l'une ou l'autre de ces deux formes, affirme une chose qui soutienne
l'opposition de contradiction avec une doctrine déjà révélée. Or, le 7 décembre 1965, le Cardinal Montini a promulgué, en
engageant pour le moins [Cf 3] le Magistère ordinaire universel, une proposition concernant la "liberté religieuse" qui sou-
tient l'opposition de contradiction avec la doctrine infailliblement définie par Pie IX dans l'Encyclique "Quanta Cura" liée
au "Syllabus" (08 XII 1864). Il faut donc conclure, d'après Léon XIII, que, posant cet acte le Cardinal Montini n'avait pas
l'intention de recevoir la Communication exercée par Jésus Christ, et n'était donc plus Pape FORMALITER.
En résumé (de II. A), le Vicaire de Jésus Christ ne peut agir COMME TEL que CONFORMEMENT au charisme qu'il
tient de la Communication exercée en sa faveur par Jésus Christ. Il ne peut donc agir que conformément à Jésus-Christ,
donc conformément aux normes naturelles fondamentales sanctionnées et assumées par Jésus-Christ, et conformément
à la VERITE déjà manifestée par Jésus-Christ. Quelque contradiction que ce soit, observable et observée sur l'un de
ces points, prouve nécessairement a posteriori, que l'auteur d'un pareil délit ne peut pas être le Vicaire de Jésus-
Christ.
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Note 2008 : Donc il n’est pas Pape ! Point Final. Même pas matérialiter puisqu’il y a preuve de l’obex.
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II. B. La preuve de la partie (B), savoir : l'"occupant" du Siège apostolique est "pape" MATERIALITER.
On a expliqué ci-dessus (I.B) en quel sens il convient de dire que l'élu d'un Conclave supposé valide est, avant même
son acceptation, pape MATERIALITER A LA CONDITION CEPENDANT : que, premièrement le Conclave soit valide
(Que de "bruits" ont circulé , plausibles sinon fondés, concernant les trois derniers Conclaves... Tisserand, Siri...) ; que
deuxièmement, l'élu apparent ne soit pas hypothéqué d'un OBEX demeuré occulte et suspendant en lui l'effet normal
de l'élection (Si, par exemple, on prouvait avec certitude que Mgr Wojtyla appartenait à une société occulte antichrétienne
avant son élection).
Or l'existence d'un éventuel OBEX, découvert a posteriori, soit dans le "Conclave" qui élit, soit dans la personne ainsi
choisie, ne suffit pas à infirmer que celle-ci soit, au moins provisoirement, "pape" MATERIALITER. Car une donnée cer-
taine, MAIS QUI N'EST PAS D'ORDRE ONTOLOGIQUE, ne peut pas être immanente aux Normes divines elles-mêmes.
Une telle donnée ne peut donc avoir valeur et FORCE dans l'Eglise qu'en vertu d'une ordination et d'une promulgation
faite par l'authentique Autorité de l'Eglise. Et comme une telle Autorité, actuellement, fait défaut, nul n'est actuellement
qualifié, dans l'Eglise (Nous entendons : la vraie Eglise ; et non, comme telle l'église que préside Mgr Wojtyla) pour décla-
rer qu'après le 7 Décembre 1965, le Cardinal Montini a cessé d'être "pape" MATERIALITER.
La même observation vaut pour les "occupants" du Siège apostolique qui ont succédé au Cardinal Montini ; cela,
DANS LA SEULE MESURE OU une "hiérarchie" qui l'est seulement MATERIALITER peut se perpétrer. Une telle perpé-
tuation n'est pas, ex se, impossible. Elle requiert cependant expressément des Sacres épiscopaux qui soient certaine-
ment valides. Et comme le nouveau rite est douteux, les "occupants" (du Siège apostolique) ne seront bientôt
plus que des "figurants"! Mgr Wojtyla est, à cet égard et pour le moins, un éminent précurseur.
Comment, dans ces conditions, l'apostolicité de l'Eglise sera-t-elle sauvée ? Quoi qu'il en soit de ce Mystère, que nous
voile actuellement le "mystère d'iniquité", Il faut évidemment tenir que la succession apostolique sera sauvegardée, inin-
terrompue "jusqu'à la fin du Siècle" (Matt XXVIII 20). La "visibilité" n'est pas une note de l'Eglise ; elle a subi des
éclipses, car elle est seulement la POSSIBILITE DE DROIT, non toujours réalisé EN FAIT (Cf le Grand Schisme) d'ob-
server l'Apostolicité. Tandis que l'Apostolicité est une note, permanente comme l'est l'Eglise elle-même. Il faut donc tenir
absolument la norme, sans laquelle la succession apostolique se trouverait OBJECTIVEMENT interrompue. Cette règle,
impérieuse et évidente, est la suivante. La personne physique ou morale qui a, dans l'Eglise, qualité pour déclarer la va-
cance TOTALE du Siège apostolique est IDENTIQUE à celle qui a, dans l'Eglise, qualité pour pourvoir à la provision du
même Siège apostolique. Qui déclare actuellement : "Mgr Wojtyla n'est pas pape du tout (pas même MATERIALITER)",
doit : ou bien convoquer le Conclave (!) ou bien montrer les lettres de créance qui l'instituent directement et immédiate-
1
ment Légat de Notre Seigneur Jésus Christ (!!) .
Ces dernières observations montrent suffisamment que la portée objective de la question : "l'occupant du Siège apos-
tolique est-il ou non "pape" MATERIALITER ?" est tellement hors de nos prises, que concrètement et réellement, la ré-
ponse à cette question n'a guère d'impact sur le comportement effectivement possible du fidèle attaché à la Tradition.
II C. En quoi surtout fait défaut l'attitude de Mgr Lefebvre au point de vue doctrinal ?
La viciosité principale du "Lefebvrisme" consiste en une radicale duplicité, laquelle inocule l'hérésie.
a) "in verbis"- Duplicité. A propos de chaque évènement, il y a toujours deux affirmations contraires entre elles
concernant les rapports avec "Rome" : L'une pour les cercles restreints ("Rien à attendre de Rome, Mgr Lefebvre va con-
sacrer des Evêques") ; l'autre pour les grands auditoires (Confirmations, Ordinations : "Tout va s'arranger. Ne compro-
mettez rien. Pas de Consécrations épiscopales"). Le dernier "numéro" de cette pantomime qui dure depuis dix ans a
eu lieu le 8 décembre 1986. Mgr Lefebvre, dans une lettre ouverte à Jean Paul II, tenue secrète jusqu'au 8 Décembre, et
ensuite passée sous silence, tient "qu'il faut considérer comme nuls toutes les réformes conciliaires et tous les
actes de Rome qui sont accomplis dans cette impiété". Cette déclaration, lue le 8 décembre au matin dans les Prieu-
rés y a retenu des Séminaristes qui étaient déterminés à ne pas renouveler leur promesse et donc à quitter la Fraternité.
Cependant la consigne étant donnée aux Econiens de "ne pas parler de cette lettre", Mgr Lefebvre continue d'affirmer
que Jean Paul II est vraiment pape. Ainsi, selon Mgr Lefebvre, une personne étant l'Autorité, les actes que pose cette
personne en tant qu'elle est l'Autorité peuvent être NULS, "doivent être considérés comme nuls" Mgr Lefebvre a un si ex-
traordinaire habitus de la duplicité qu'il la pousse avec cynisme jusqu'à affirmer les contradictoires.
b) "In factis" - Tromperie et blasphème. La pratique des Prieurés enseigne en fait, par l'agir quoique sans le dire que,
d'une authentique "autorité (Mgr Wojtyla est vraiment "pape", il est en acte le Vicaire de Jésus Christ), procède une "mis-
sion tellement viciée (la dite nouvelle messe, l'œcuménisme... Assise et le reste) que Mgr Lefebvre refuse de s'y confor-
mer. C'est, dans l'agir, un blasphème contre la sainteté de l'Eglise. LA MISSIO QUI VRAIMENT PROCÈDE DE
L'EGLISE NE PEUT QU'ÊTRE SAINTE
c) "in verbis et in factis" - Tromperie, diffusion de l'hérésie. Depuis dix ans au moins, on a enseigné à Ecône, on a
répété et imposé aux fidèles des Prieurés, et aux enfants (innocents et sans défense !) qui fréquentent les écoles tenues
par la Fraternité St Pie X, que le Magistère est infaillible SEULEMENT si le Pape parle "ex cathedra". Cela revient à nier
l'infaillibilité du Magistère ordinaire universel, laquelle est cependant affirmée par toute la Tradition, notamment par
Vatican I. Le "Lefebvrisme" diffuse donc l'HÉRÉSIE, afin de pouvoir proclamer que Mgr Wojtyla est vraiment Pape, et
de pouvoir ainsi conserver les suffrages des généreux fidèles qu'on met sur le chemin de l'enfer au lieu de leur déclarer la
Vérité.
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Note 2008 : ces réflexions obsolètes, ne tiennent pas compte du cheminement fait depuis.
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3) Sodalitium : On dit que, Vatican II n'ayant pas défini de dogmes, la présence indiscutable et d'ailleurs reconnue
d'erreurs contre la foi dans ses textes conciliaires, ne pose aucun problème quant à l'infaillibilité de l'Eglise. Cela est-il
vrai ? sinon, comment juger une telle assertion?.
Mgr Guérard : La qualification de Vatican II (Cf Cahiers de Cassiciacum :N° 1 pp. 14-15 ; N° 6 pp. 13-81).
Il était possible à Vatican II de ne pas définir de dogmes. Mais c'est une erreur ou un mensonge que d'affirmer, sur la
nature de Vatican II, des contre vérités. Un Concile œcuménique convoqué et approuvé par le Pape appartient pour le
moins et par définition même au Magistère universel ordinaire de l'Eglise. De soi, c'est-à-dire si les choses sont
conformes à ce qu'en exige la nature, les documents qui émanent d'une telle assemblée, qui relèvent formellement de la
lumière de la Foi (c'est le cas pour la définition de la "liberté religieuse") et qui traitent d'une doctrine déjà infailliblement
promulguée, sont ipso facto promulgués avec la note d'infaillibilité. Vatican II a pu, à la rigueur, s'affirmer "ordinaire" ;
mais il n'a pas fait et ne pouvait faire qu'une promulgation dont les clauses entraînent canoniquement l'infaillibilité puisse
ne pas devoir être infaillible.
5) Sodalitium : Que pensez-vous des Messes traditionnelles célébrées par des prêtres qui, tout en étant critiques en-
vers Rome, soutiennent que Jean Paul II est vraiment Pape et le nomment au Canon de la Messe ?
Mgr Guérard : Messes traditionnelles, célébrées avec mention de Jean Paul II au cours du Te Igitur.
Le Prêtre qui célèbre une telle Messe prononce les paroles suivantes. "In primis quae Tibi offerimus pro Ecclesia Tua
sancta catholica...: una cum famulo tuo Papa nostro Johanne Paulo ..." Ces Messes sont communément désignées
sous le nom de : "MESSES UNA CUM".
Il faut, dans cette proclamation, considérer deux choses : d'une part, ce qui est directement signifié ; d'autre part, ce
qui s'y trouve indirectement consignifié, eu égard au contexte.
(I) Ce qui se trouve directement signifié par la formule :"Una cum" - Le délit de sacrilège.
Le sens général de la supplication est déterminé par les mots : " quae tibi offerimus pro...". Mais QUOI QU'IL EN SOIT
de ce sens général, la locution UNA CUM affirme que l'Eglise (du Christ et de Dieu : tua), sainte et catholique, est "un
avec" le serviteur de Dieu qui est notre Pape Jean Paul II. La locution UNA CUM affirme donc que, réciproquement,
Mgr Wojtyla est "UN AVEC" (ne fait qu'un avec) l'Eglise de Jésus-Christ, sainte et catholique. Or, nous l'avons
montré (2a. A.), cette affirmation est une erreur. Car, Wojtyla persistant à proférer et à promulguer l'hérésie, il ne
peut être le Vicaire de Jésus-Christ ; il ne peut être, en tant que "pape" comme il se devrait (famulo tuo Papa nos-
tro), "un avec" l'Eglise de Jésus-Christ. L'una cum affirme donc, et proclame, une erreur, concernant
CONCRETEMENT la Foi.
Cela étant, il faut conclure que la Messe "una cum" est "ex se" objectivement entachée de sacrilège. La MESSE est
en effet l'action sacrée par excellence, puisque le Prêtre opère "in Persona Christi". Et si ce rôle instrumental concerne
éminemment l'acte consécratoire, il est également réalisé par dérivation au cours de ce qui précède et prépare cet acte,
ou en découle immédiatement. Or, tout ce qu'enclôt une action sacrée doit être PURE, c'est-à-dire conforme à ce qu'en
exige la nature. Une proclamation qui spécifie immédiatement l'exercice concret de la Foi, doit toujours être VRAIE, eu
égard à la Foi elle-même. Elle le DOIT, à un second titre, si elle est faite au cours d'une ACTION SACRÉE. Si donc, une
proclamation spécifiant immédiatement l'exercice concret de la Foi est faite au cours d'une action sacrée, et si elle est er-
ronée, elle constitue IPSO FACTO et OBJECTIVEMENT un DELIT, non seulement contre la Foi, mais également
contre l'action sacrée. Une telle proclamation est donc chargée (hypothéquée) d'un délit qui est du genre :
"SACRILÈGE" ; cela, OBJECTIVEMENT et INELUCTABLEMENT, quoi qu'il en soit du péché commis par les partici-
pants. (Cf 6).
(II) Ce qui se trouve indirectement consignifié par la formule : "una cum". Le délit de schisme capital.
"Quae tibi offerimus pro...". Il s'agit d'une offrande qui est faite EN FAVEUR DE. Voila ce qui est signifié directement.
C'est pourquoi on (Don Gérard Calvet o.s.b. notamment) a prétendu qu'au Te Igitur, on prie POUR le Pape, et non du
tout AVEC le Pape. Mais c'est là une vue superficielle. Il faut en effet observer que, dans cette première partie du Te igi-
tur, le Pape est considéré EN TANT QUE PAPE, puisque précisément il est mentionné "una cum Ecclesia"1. D'ailleurs,
l'application du fruit de la MESSE ("pro"), demandée comme étant aléatoire en faveur des personnes privées dans les
deux Memento, est demandée au Te igitur : DE FACON EGALE, uniment en faveur de l'Eglise et du Pape, comme étant
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Il convient, à ce propos, de répondre à une objection alléguée par Mgr Lefebvre et ceux qui le suivent. Ils préten-
dent que : "refuser de mentionner W au Te Igitur", c'est disent-ils :"refuser de prier pour le Pape". Il n'en est
rien. Il convient au contraire EMINEMMENT de prier pour W comme personne privée, de prier pour lui ET POUR
SA CONVERSION, au Memento des vivants. Tandis qu'il est évidemment impossible de prier pour une personne EN
TANT QU'ELLE ASSUMERAIT EN ACTE la fonction d'être le Vicaire de Jésus-Christ, alors que cette personne
pose des actes qui suspendent ABSOLUMENT l'exercice de cette fonction.
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certes GRATUITE "ex parte Dei", mais comme étant NECESSAIRE puisque certaine "ex parte nostri".
De cette dernière observation, résulte la conséquence que voici.
Rappelons que "l'application" du mérite n'est nécessaire (ou : "de condigno") que dans deux cas, savoir :
1) Cette "application" est faite par le Christ en personne : Lui, et Lui seul mérite EN DROIT pour autrui ;
2) Cette "application" est faite à la personne même qui acquiert le mérite : chacun mérite "de condigno" pour soi-
même.
Puis donc que l'application du fruit de la Messe est faite EN DROIT à cette personne morale que constituent
UNIMENT (una cum) l'Eglise et le Pape, IL FAUT que cette MEME personne morale soit au principe du Sacrifice dont elle
a le DROIT de recevoir le fruit. On affirme d'ailleurs communément que, si la Messe est primordialement le Sacrifice du
Christ elle est également et uniment le Sacrifice de l'ÉGLISE. [C'est pourquoi, si le prêtre offrant le Sacrifice, QUANT A
L'EXERCICE DE L'ACTE, opère in Persona Christi, sans médiation de l'Eglise, néanmoins, QUANT A LA
SPECIFICATION DE L'ACTE, le prêtre ne veut opérer QUE DANS LA MEDIATION de l'Eglise. Car seule l'Eglise a divi-
nement qualité pour garantir avec certitude : la conformité à la Vérité, de l'article qu'elle promulgue au Nom du Christ ; la
conformité à la Réalité du rite qu'elle prescrit au Nom du Christ (le prêtre qui use d'un rite prend ipso facto l'intention
de l'autorité qui est responsable de ce rite... ; on entrevoit toutes les conséquences !)]. Et, dans l'Eglise en ordre de
par la médiation exercée par la Hiérarchie, c'est en définitive le Pape qui confère la "mission" de célébrer quelque Messe
que ce soit. Le Pape est, dans l'Eglise, le "souverain Pontife". Et c'est parce qu'Eglise et Pape uniment (una cum) impè-
rent dans l'Eglise militante l'offrande du Sacrifice propre à cette Eglise, qu'ils ont DROIT "in primis" au fruit de ce Sacri-
fice : DANS L'ORDRE CREE, ils sont "in primis" quant au TERME (savoir l'application du fruit), PARCE QU'ILS SONT "in
primis" quant au PRINCIPE (savoir l'intimation de la célébration).
On voit ainsi quelle est la véritable portée de l'expression "una cum".Elle ne signifie pas seulement que, célébrant le
Sacrifice de la Messe, on prie pour l'Eglise et pour le Pape, comme pour (pro) telle personne privée ou telle intention par-
ticulière."Una" consignifie, implicitement mais NECESSAIREMENT, que, célébrant le Sacrifice de la Messe on célèbre
EN UNION AVEC et SOUS LA MOUVANCE de cette personne morale que sont uniment "una cum" le Pape et
l'Eglise ; attendu que cette personne morale a DROIT in primis au fruit du Sacrifice : DROIT in primis que seul peut fon-
der métaphysiquement le fait de participer EN DROIT in primis à l'Acte du Christ-Prêtre offrant ce même Sacrifice.
De là découle la qualification qu'il convient d'attribuer à la Messe Traditionnelle "una cum". Une telle Messe est valide
(supposé que le prêtre le soit vraiment !) eu égard au rite, qui, à l'instar du Dépôt, demeure divinement garanti par le
Magistère de l'Eglise. Mais, quoi qu'en veuille SUBJECTIVEMENT le célébrant, l'acte qu'il pose comporte
OBJECTIVEMENT et INELUCTABLEMENT l'affirmation d'être en communion avec "una cum″ et même SOUS LA
MOUVANCE (papa nostro) d'une personne en état de schisme capital. L'acte d'une telle célébration est donc enta-
ché d'un délit qui est du genre : "schisme" ; cela OBJECTIVEMENT ET INELUCTABLEMENT, quoi qu'il en soit du péché
commis par les participants : prêtre célébrant, fidèles assistant (Cf 6)
(6) Sodalitium : Voulez-vous préciser, s.v.p., les difficultés suscitées par l'assistance à une Messe Traditionnelle cé-
lébrée "Una Cum" ?
Mgr Guérard : Difficultés suscitées par le fait d'assister à une Messe traditionnelle "una cum".
Ces difficultés résultent de ce que l'on vient d'exposer.
On doit évidemment laisser de côté les cas dans lesquels l'assistance à une telle Messe est impérée par un motif ex-
trinsèque (raison familiale par exemple), étant entendu que la personne assistant à une telle Messe manifestera nette-
ment et ostensiblement qu'elle assiste SANS PARTICIPER.
Si cette dernière clause (MANIFESTER QU'ON NE PARTICIPE PAS) n'est pas réalisée, alors, ex se, le seul fait d'as-
sister constitue une participation, une caution donnée à la célébration. Et comme celle-ci est hypothéquée
OBJECTIVEMENT et INELUCTABLEMENT du délit de sacrilège et du délit de schisme, ne s'ensuit-il pas qu'en parti-
cipant à cette célébration, on encourt la culpabilité de ces délits ?
La réponse est, EN DROIT, affirmative. D'où il suit que, EN DROIT, les fidèles attachés à la Tradition doivent ne
pas assister à la Messe traditionnelle una cum. Cela, eu égard : premièrement à eux-mêmes, deuxièmement au
Témoignage qu'ils doivent aux autres.
Cette réponse, EN DROIT, affirmative, peut être pratiquement tenue en suspens par deux considérants. Le premier
est d'ordre général, eu égard aux règles de la morale. Un délit n'est péché que s'il est connu comme tel. L'ignorance ex-
cuse, si elle est candide ; elle accroît la culpabilité si elle est calculée, etc... Nombre de fidèles attachés à la Tradition ne
1
comprennent ni la portée, ni donc la gravité de l'"una cum". IL FAUT LES INSTRUIRE (Cf 10) . Mais tant qu'ils n'ont pas
compris, on ne peut les inculper d'assister à la Messe traditionnelle una cum... DIEU SEUL sonde les reins et les cœurs.
Le second considérant qui peut tenir en suspens la norme de droit (savoir : ne pas assister à la "Messe una cum"),
tient à la situation actuelle. Il peut se faire que des fidèles n'aient pratiquement pas d'autre moyen de communier que
d'assister à une Messe una cum. Or, s'il est possible de vivre et de progresser dans l'état de grâce sans communier,
cette privation ne va pas sans difficulté, ni même parfois sans danger. Et de même que l'Eglise a toujours admis qu'en
danger de mort on puisse recourir à un confesseur même excommunié, ne convient-il pas d'avoir recours à une Messe
una cum, pour participer au Sacrifice et y communier ? Pie XII l'a rappelé avec autorité : en l'Eglise militante, c'est le salut
des âmes qui constitue la finalité des finalités. L'assistance à la "Messe una cum" peut donc être l'objet d'un "cas de
1
Note 2008 : en 2008 tout fidèle connaît maintenant ce problème de l’una cum, ne serait-ce que par la persécution
violente et obstinée contre les prêtres non una cum. De plus l’apostasie de Campos a mis en lumière que le seul ar-
gument retenu était de rester en communion avec Rome.
6
conscience". Chaque cas est un cas ; et il doit être résolu en définitive par la conscience de l'intéressé, mais non sans les
conseils et directives communiqués par un prêtre "non una cum". Ni rigorisme univoque, qui ne tient pas compte de la
psychologie d'un chacun ; ni laxisme sentimental : par exemple, une personne qui peut communier chaque quinzaine
à une "Messe non una cum", n'a aucune raison et NE DOIT DONC PAS, dans l'intervalle, assister à une "Messe
una cum", encore moins y communier.
NOTA : Mgr Guérard soutient que, en cette matière il manifeste uniquement son opinion, et il admet les bons
droits de l'autre avis, selon lequel il n'est pas licite même pas pour des motifs pastoraux (le désir des sacre-
ments) d'assister et de communier à une "Messe una cum".
(7) Sodalitium : Monseigneur, en 1981, vous avez été sacré évêque par Mgr THUC. Cet évêque n'a pas toujours été
clair en ses actes. A la suite de ce Sacre, vous avez été "excommunié" par le Cardinal Ratzinger - que dire de cela ?
Mgr Guérard : J'ai reçu la Consécration épiscopale, le 7 mai 1981, de Mgr Pierre Martin NGO DINH THUC.
J'affirme que cette Consécration est valide, légale autant qu'il se pouvait, parfaitement licite.
(On appelle : "légal", ce qui est conforme à la lettre de la loi.
On appelle : "licite", ce qui est conforme au but visé par la loi.
La vertu d'épikie consiste à négliger la "lettre", si celle-ci s'avère être contraire au "but").
1
Note 2008 ; Ordinations, comme celle de l’abbé Schaeffer, qui a rejoint depuis la FSPPX.
2
Mgr Thuc avait ainsi : pensions et dons, pour secourir les "réfugiés" vietnamiens.
7
(III) La Consécration est licite.
Il faut, pour le bien comprendre, rappeler que, dans l'Eglise militante considérée en tant qu'elle est un collectif humain,
TOUTE LOI PUREMENT ECCLESIASTIQUE (les modalités concernant la vacance et la provision du Siège apostolique
ressortissent à ce type de loi), MEME CELLE PORTANT UNE SENTENCE LATAE SENTENTIAE, n'a sa force exécutoire
qu'en vertu de l'Autorité actuellement exercée. Pour qu'il en fût autrement, pour qu'il puisse exister dans l'Eglise militante
des lois purement ecclésiastiques ayant force exécutoire indépendamment de l'Autorité, il faudrait qu'au moins pour ces
lois, l'Autorité reçut son propre mandat de l'Eglise militante en tant que celle-ci est un collectif humain. Or cette doctrine
est explicitement condamnée par Vatican I comme étant erronée (DS 3054). Toute loi purement ecclésiastique est donc,
radicalement, une loi humaine, n'ayant de force exécutoire que de part l'Autorité : laquelle, par essence, est monarchique.
Il s'ensuit que toute loi purement ecclésiastique peut être soumise, et EST ACTUELLEMENT SOUMISE, aux vicissi-
tudes mêmes des lois humaines. D'une part, l'Autorité qui donne force à la loi peut faire défaut ; et c'est ce qui arrive, de
par la vacance formelle du Siège apostolique. D'autre part, il se peut que, per accidens, appliquer la lettre de la loi
nuise, au lieu de le réaliser, au but visé par la loi. C'est bien ce qui se produit actuellement. L'exigence du "mandat
romain", exigence renforcée par Pie XII, comme condition de toute Consécration épiscopale, est ordonnée à mieux affir-
mer et sauvegarder le caractère monarchique de l'Autorité s'exerçant sur tout Evêque, et sur tous les Evêques de la ca-
tholicité.
Or, sous Karol Wojtyla, une "consécration" faite de par le "mandat romain" entraîne : que, premièrement, la personne
"consacrée" (supposé qu'elle le soit !) est ipso facto en état de schisme capital comme l'est Wojtyla lui-même ; que
deuxièmement, la "consécration" faite avec le nouveau rite qui est douteux, est elle-même douteuse, et doit donc être
considérée pratiquement comme étant non valide. La fidélité au "mandat romain" a donc pour conséquence, à brève
échéance, que Wojtyla sera le monarque absolu d'une assemblée mondiale dont les membres revêtiront à l'oc-
casion les insignes épiscopaux, bien qu'ils ne soient aucunement Evêques, ni par conséquent successeurs des
Apôtres.
"La lettre tue, l'Esprit vivifie" (II Cor III 6 ; Cf Romains II 27-29). Quand la lettre de la loi (la prescription du "mandat ro-
main") a pour effet de DETRUIRE la fin qui est visée par la loi (savoir l'unité, et pourtant la réalité même de l'Eglise mili-
1
tante), alors, c'est vertu, c'est la vertu d'EPIKIE de ne pas tenir compte de la lettre de la loi, dans la stricte et seule me-
sure où cela est nécessaire pour continuer d'assurer la fin qui est visée par la loi. Les actes qui sont posés, par nécessi-
té, contre la lettre de la loi, en vue d'assurer le but visé par la loi, de tels actes sont dits "licites", bien qu'ils soient il-
légaux. Cette doctrine a toujours été admise dans l'Eglise.
Nous disons donc que les Consécrations conférées par Mgr Thuc, légales autant qu'il se pouvait (II) puisque Mgr Thuc
se trouvait dispensé du mandat romain, furent et demeurent PARFAITEMENT LICITES ; bien que, comme on l'a expliqué
(II), leur "légalité" demeure hypothéquée de la privation même qui affecte actuellement toute l'Eglise militante.
(IV) Le "cardinal" Ratzinger m'a notifié (par le Nonce à Paris, et non par le Général des Dominicains) que j'avais en-
couru l'excommunication "latae sententiae". Il m'exhortait à "revenir", me promettant bon accueil !
- Je n'ai pas répondu à ce message, pour les raisons suivantes :
"Ex parte objecti". La sentence est, en elle-même, privée de tout fondement : ainsi qu'il est ci-dessus (II, III) exposé.
"Ex parte subjecti"; id est : Joseph Ratzinger, et "auctoritatis". Les seuls actes de l'"autorité" qui puissent n'être pas
VAINS sont exclusivement ceux ordonnés à ce que perdure dans l'Eglise, materialiter, la hiérarchie : MATERIALITER
seulement, puisque (Cf 2 a), l'autorité n'a de pouvoir dans l'Eglise que "materialiter" et non "formaliter". Ainsi, par
exemple, l'acte par lequel l'"autorité" reconnaît la valeur et la portée ecclésiales des Consécrations conférées par Mgr
Thuc : un tel acte serait valide. Tandis que tout acte de l'"autorité" qui n'est pas ordonné expressément à la permanence
de la hiérarchie (au moins "matérialiter") est VAIN.
Il n'y a pas à tenir compte d'une chose qui est privée de fondement, qui est vaine ; c'est le conseil de St Jean (II
Jean 10-11).
- Le message du "cardinal" Ratzinger, m'a diverti, et même réjoui. De tous les Evêques professant intégralement
la Foi catholique, je suis le seul qui soit "excommunié" par la "rome" de Wojtyla. N'étant aucunement en com-
munion avec cette "rome" là, je rends grâce qu'elle ait, au moins sur un point, déclaré qu’elle est la Vérité !
8) Sodalitium : En 1984 et en 1986, vous avez sacré deux évêques sans l'accord de Rome. Pourquoi faites-vous ce-
la, et pensez-vous devoir encore sacrer des évêques et des prêtres ?
Mgr Guérard : J'ai sacré deux Evêques, sans "mandat romain" : Mgr STORCK (30.IV.84) ; Mgr MACKENNA
(22.VIII.86).
(I) Il faut que dure sur terre l'OBLATION PURE, l'OBLATIO MUNDA (Mal I.11).
Certains me prêtent l'intention de vouloir "sauver l'Eglise". Je refuse au contraire de m'associer avec ceux qui profes-
sent ce propos "in directo". Car DIEU SEUL, JESUS SEUL sauvera Son Eglise dans le Triomphe de Sa Mère. De ce
1
Note 2008 : Pour expliquer l’épikie, Mgr Guérard avait l’habitude de donner cet exemple.
Une maman donnait chaque jour cette consigne à la sœur aînée : "ne touche pas à ton petit frère, bébé, tant que je
vais faire les courses". La grande sœur respectait fidèlement cette consigne. Mais en jour, en rentrant la maman
voit la grande sœur avec le bébé dans ses bras, la rejoindre. Elle avait désobéi ! ?
Mais il y avait une raison : le feu à la maison.
8
fait, je suis certain. Je n'ai pas à savoir le "comment"1.
Par contre, je crois DEVOIR tout sacrifier, faire tout ce qui est en mon pouvoir, pour que perdure sur terre
l'OBLATIO MUNDA. La Messe traditionnelle telle que la célèbrent Mgr Lefebvre et les prêtres par lui ordonnés, cette
Messe célébrée una cum Wojtyla, est, QUOI QU'EN VEUILLE le célébrant, OBJECTIVEMENT entachée d'une double
impureté qui ressortit au sacrilège et au schisme capital. (Cf 5). La Messe perpétuée par la ″Fraternité S. Pie X" n'est
pas, NE PEUT PAS ETRE, l'OBLATIO MUNDA. Cette impossibilité DE DROIT est encore renforcée par la circonstance
fort aggravante que voici : en vue de (paraître) justifier leur célébration una cum Wojtyla, les Econiens n'hésitent pas à
affirmer, à diffuser l'erreur, c'est-à-dire qu'ils corrompent la Foi des fidèles en leur inoculant l'hérésie2. Si Mgr Le-
febvre n'avait pas profané la Messe traditionnelle, en exigeant qu'elle soit célébrée una cum Wojtyla3, je n'eusse pas
même songé, ni à recevoir, ni encore moins à conférer l'Episcopat.
MISEREOR SUPER SACRIFICIUM ! Telle est la raison primordiale, à elle seule nécessitante pour qui la perçoit, pour
laquelle j'ai accepté de recevoir, et pour laquelle je propose, de conférer l'Episcopat.
(II) Il convient éminemment que dure sur terre la MISSIO instituée par le Christ. (Matt XXVIII 18-20).
La MISSIO comprend certes l'offrande de l'OBLATIO MUNDA : et cela, d'abord. Mais elle est plus ample : "Allez, en-
seignez, baptisez, éduquez". Elle est confiée à tous les Apôtres uniment, à chacun respectivement. Elle est donc réelle-
ment distincte de la SESSIO, c'est-à-dire de la juridiction promise (Matt. XVI 18-19), et puis donnée (Jean XXI 15-17)
plénièrement, à Pierre seul ; communiquée aux autres par participation à Pierre, et donc seulement dans la médiation de
Pierre.
Aux prêtres "fidèles" qui contestent, comme étant une "nouveauté suspecte", la distinction réelle entre la MISSIO et la
SESSIO, je me borne à poser une question. "Vous confessez les fidèles. Vous en avez reçu le Pouvoir, lors de votre or-
dination sacerdotale. Voila, très précisément, la MISSIO, en la seconde de ses fonctions ("baptisez", administrez tous les
sacrements). Mais, de qui, de quelle personne morale ou physique, tenez-vous "les pouvoirs" qui, d'après le Concile de
Trente, sont requis pour que vous puissiez user validement du Pouvoir reçu lors de votre Ordination ? Non, vous n'avez
pas "ces pouvoirs", encore moins s'il se peut, si vous êtes d'Ecône car vous reconnaissez alors officiellement être "sus-
pens a divinis" ? Vous répondez : "l'Eglise supplée". Mais cette "suppléance" est assurée, dans l'Eglise en ordre, par une
loi purement ecclésiastique ; laquelle, comme toutes les lois de cette sorte, est actuellement privée de force exécutoire.
Il n'y a donc pas de "suppléance". La Vérité est que vous pouvez user du Pouvoir, sans avoir les "pouvoirs", parce
qu'actuellement le Décret de Trente est privé de force exécutoire. La Vérité est par conséquent que vous exercez la
MISSIO, bien que vous soyez privé de la participation normalement requise à la SESSIO... par cette raison que toute
l'Eglise militante est elle-même dans ce MEME état de privation (par rapport à la SESSIO) dont vous vous trouvez affec-
té. La MISSIO et la SESSIO sont donc, au sein de l'Eglise militante, deux parties coessentielles, réellement distinctes, en
droit inséparables, en fait actuellement dissociées : la SESSIO est tenue en suspens par la vacance formelle du Siège
apostolique (Cf 1) ; la MISSIO perdure, autant que faire se peut, dans les prêtres et les fidèles professant d'être attachés
à la Tradition : MISSIO, en état de privation, nous le répétons.
Dans ces conditions, voici l'alternative que doivent décider les fidèles attachés à la Tradition :
A) Ou bien ne pas poursuivre la MISSIO. Parce que celle-ci, en état de privation puisque désertée par la SESSIO, se
trouve ipso facto anormée, vouée à de multiples périls, à commencer par l'hérésie et par le schisme. Le seul Sacrement
possible, et certainement valide, serait le Baptême. Il suffit pour que Dieu donne la Foi et la grâce sanctifiante. Ce parti
n'est donc pas EN DROIT impossible. C'est celui que prennent de TRES RARES fidèles.
B) Ou bien poursuivre la MISSIO. Parce qu'on estime qu'il est EN FAIT impossible de conserver la grâce sanctifiante,
et même la seule FOI, sans les Sacrements.
In dubiis, Libertas ! On peut choisir : soit A, soit B. Mais : 1) que chacun respecte le choix d'autrui ; 2) que chacun se
conforme rigoureusement à l'exigence interne, ontologique, de son propre choix.
J'ai choisi B. Je respecte profondément les personnes qui ont choisi A : que Dieu leur soit en aide. Mais je réprouve
que certaines de ces personnes critiquent et jugent avec "hauteur", comme si elles étaient l'Autorité, le choix B qu'elles
sont libres de ne pas faire... ou même agissent EN FAIT, comme si elles choisissaient B.
Si on choisit de poursuivre la MISSIO, afin que la FOI et la VIE soient conservées pour le plus grand nombre, il faut
4
évidemment des Evêques. Pas de Sacrements sans Sacerdoce sans Evêques .
MISEREOR SUPER TURBAM ! Telle est la seconde raison pour laquelle j'ai accepté de recevoir, et pour laquelle je
propose de conférer l'Episcopat.
1
Note 2008 : Mgr connaissait et partageait comme il nous l’a dit la solution prophétisée par la vénbérable Elizabeth
Canori Mora. Je ne sais pourquoi il ne le dit pas ici.
2
Cette hérésie, répandue dans toutes les Chapelles et Ecoles tenues par "Ecône", est la suivante : "Le Magistère ordi-
naire universel de l'Eglise N'est PAS infaillible". Or, la Vérité, tenue par la Tradition, et confirmée par Vatican I, est que le
MAGISTERE ORDINAIRE UNIVERSEL EST INFAILLIBLE. Cf M. L. Guérard des Lauriers : "De Vatican II à Wojtyla",
apud : "Sous la Bannière", supplément au N° 8.
3
Note 2008 : voir page 21 de http://www.a-c-r-f.com/documents/LHR-Probleme Una cum.pdf : 10. Qu’arrivera-t-
il aux una cum ?
4
J'ai examiné cette question dans l'article :"Consacrer des Evêques ?" (Sous la Bannière, supplément au n° 3, Janvier-
février 1986).
9
(III) Les normes qui président à ces Consécrations épiscopales, sans "mandat romain".
a. Les normes qui découlent du Droit canon ayant cours dans l'"Eglise en ordre". Les lois, même purement ecclésias-
tiques, sont l'expression de la Sagesse. Elles conservent toujours valeur directive, même si, per accidens, elles aliènent
leur force exécutoire. Il faut donc veiller à ne poser aucun acte qui contreviendrait à la Sagesse inspiratrice de ces lois. Il
faut, à cet égard, préciser ceci.
1) Les Sacres conférés par Mgr Thuc sont licites, et légaux autant qu'il se pouvait. Les Sacres conférés par les
Evêques consacrés par Mgr Thuc sont licites, bien qu'illégaux.
2) Aucun de ces Sacres, tous licites, n'a conféré de juridiction aux Evêques ainsi consacrés. Aucun Evêque ne peut
avoir de juridiction que sous la mouvance de l'authentique Vicaire de Jésus Christ. C'est cela que Pie XII a voulu réaffir-
mer vigoureusement, en renforçant la censure portée contre les Sacres sans mandat romain. C'est là une raison de sur-
croît pour tenir le caractère RELATIF de la juridiction, qui est inhérente à l'Episcopat.
3) Les rapports entre les Evêques consacrés par Mgr Thuc sont chose bonne en elle-même. Mais on doit, on devra
déclarer clairement qu'une éventuelle assemblée de ces Evêques ne jouit comme telle dans l'Eglise d'aucune juridiction.
Elle pourrait utilement jouer le rôle d'un ferment. Elle ne serait pas habilitée à restaurer la Hiérarchie.
b. Les règles qui découlent de l'épikie : laquelle fonde que les dites Consécrations sont licites.
Les Consécrations, sans mandat romain, sont actuellement et provisoirement, licites en vue du salus animarum ; le-
quel est, selon Pie XII, la lex suprema de l'Eglise militante. D'où deux conséquences :
Conséquence "positive". Il faut multiplier de telles Consécrations, en sorte que subsiste sur toute la terre l'OBLATIO
MUNDA et la MISSIO. La principale condition est que des prêtres soient aptes et consentants à assumer cette responsa-
bilité.
Conséquence "négative". Il ne faut pas que l'absence de référence à l'Autorité (inexistante en acte) débouche dans
une anarchie qui serait en contradiction avec la nature même de l'Eglise militante. C'est pourquoi tous les Evêques ainsi
consacrés, sans "mandat romain" et procédant de Mgr Thuc, doivent prendre l'engagement solennel et public de se
soumettre inconditionnellement au Pape, si, de leur vivant, Jésus en donne un à Son Eglise. J'ajoute qu'actuelle-
ment, maintenant et quoi qu'il en soit d'un divin dénouement (11), l'unité entre les dits Evêques ne peut reposer sur une
pseudo hiérarchie artificiellement forgée entre eux. L'UNITÉ NE PEUT REPOSER QUE SUR LA FOI ; celle-ci étant pré-
cisée, quant à l'application actuelle et concrète, conformément aux modalités qui viennent d'être exposées... ou à celles
qu'imposerait une discussion portant sur toutes les données OBJECTIVES que comporte l'actuelle situation.
9) Sodalitium : Que pensez-vous d'un éventuel sacre d'évêques de la part de Mgr Lefebvre, qui reconnaît Jean Paul
II comme étant vraiment le Pape, mais lui désobéit régulièrement ?
Mgr Guérard : Eventuelles Consécrations d'Evêques par Mgr Lefebvre ?
(I) Ce qui importe primordialement en l'occurrence (c'est-à-dire eu égard à l'état de l'Eglise), c'est évidemment la per-
sonne du "Consacré". C'est donc à partir des conditions concernant la personne du Consacré qu'il faut préciser (ou exa-
miner) celles qui concernent la personne du Consécrateur.
(II) Or, l'Evêque apte à perpétuer la MISSIO dans l'Eglise militante doit satisfaire aux conditions suivantes :
A. Etre consacré validement, licitement, légalement autant qu'il est possible (Cf 7)
Faire partie de l'Eglise, CERTAINEMENT. Or, pour qu'on puisse affirmer avec certitude (morale), de tel fidèle qui pro-
fesse intégralement toute la MISSIO, que ce fidèle a effectivement la Foi et qu'il fait partie de l'Eglise militante, il est né-
1
cessaire, nous l'avons montré .
B. Que ce fidèle pose en principe que tout membre de l'Eglise militante doit examiner attentivement la question du
Pape jusqu'à ce qu'il l'ait résolue catégoriquement
C. Que ce fidèle affirme la vacance pour le moins "formelle" du Siège apostolique
D. Que ce fidèle professe de devoir se soumettre au Pape, lorsque le Christ en donnera un à Son Eglise.
(III) Un Evêque consacré par Mgr Lefebvre pourrait-il satisfaire à ces conditions ?
La réponse affirmative ne présente de difficulté que pour les conditions B & C. Mgr Lefebvre, en affirmant que Mgr
Wojtyla est pape, et en intimant aux fidèles de ne pas examiner cette question, rend IMPOSSIBLE d'affirmer AVEC
CERTITUDE que lui-même fasse partie de l'Eglise fondée par Jésus Christ. On doit certes le désirer, et on peut le
supposer ; mais il est impossible d'en être assuré. La même incertitude hypothèquerait évidemment le fait de
l’appartenance à l'Eglise par un Evêque consacré par Mgr Lefebvre tant que celui-ci continuera à reconnaître et à exiger
de reconnaître que Wojtyla est investi de la suprême Autorité.
(IV) La réponse à la question (9), est subordonnée à la Déclaration que fera (?) Mgr Lefebvre en l'acte d'une éven-
tuelle Consécration. Si, à l'occasion d'une éventuelle Consécration, Mgr Lefebvre désavoue son actuelle position, et af-
firme la vacance au moins formelle du Siège apostolique, toutes les conditions (II) seront en fait réalisées.
On ne pourrait alors que se réjouir. La MISSIO serait assurée par l'œuvre d'Ecône débouchant enfin, LOYALEMENT,
1
"L'Eglise militante au temps de Mgr Wojtyla".
10
dans la réalité. C'est d'ailleurs bien à Mgr Lefebvre, lui ancien Archevêque de Dakar et de Tulle, qu'il incombe d'abord
d'achever cette œuvre ; puisque Mgr NGO DINH THUC est décédé le 13 décembre 1984, et qu'au moins en ce qui con-
cerne l'agir, Mgr de Castro-Mayer ne fait que suivre Mgr Lefebvre. En ce qui me concerne, si Mgr Lefebvre professe
ENFIN la saine doctrine qui peut SEULE justifier son action, je ne désire que demeurer dans la Solitude d'où je ne suis
sorti que pour l'OBLATIO MUNDA.
SI, à l'occasion d'une éventuelle Consécration, Mgr Lefebvre NE DECLARE PAS ET PUBLIQUEMENT le désaveu de
son actuelle position, et même si extérieurement il ne réaffirme pas reconnaître Wojtyla comme étant en acte le Vicaire
de Jésus-Christ : alors, la duplicité1 que met systématiquement en œuvre Mgr Lefebvre EXIGE de redouter la pire des
compromissions. De telles "Consécrations" seraient ordonnées, sataniquement et magistralement, à mieux as-
surer le "ralliement"2 de la phalange "traditionnelle" à l'église" officielle.
10) Sodalitium : Que pensez-vous du "témoignage de la foi", nécessairement requis aujourd'hui, de la part des
prêtres et de la part des fidèles ?
Mgr Guérard : Témoignage de la Foi, nécessairement requis, de la part des Prêtres et de la part des fidèles.
(I) Le devoir de témoigner. "Fideles Christi fidem aperte confiteri tenentur quoties eorum silentium, tergiversatio aut ra-
tio agendi secumferret implicitam fidei negationem, contemptum religionis, iniuriam Dei vel scandalum proximi" (Canon
1235 §1)
Ce Canon ne fait que préciser le si sévère avertissement, réitéré par Jésus Lui-même : "Quiconque aura rougi de Moi
et de Mes paroles, de lui rougira le Fils de l'homme lorsqu'Il viendra dans Sa gloire, et (dans celle) du Père et des saints
anges" (Luc IX 26) ; "Quiconque Me reniera devant les hommes, Je le renierai Moi aussi devant Mon Père qui est dans
les cieux" (Matt X 33). Témoigner est inhérent à la vie de Foi. C'est une norme divine. Le Droit canon précise que
le silence, c'est-à-dire le fait de ne pas témoigner, peut constituer un reniement de la Foi.
Qu'il y ait sur terre un homme qui est le Vicaire de Jésus Christ, à qui tout fidèle de Jésus Christ doit être soumis :
c'est une vérité de Foi. Savoir QUI est cet homme conditionne immédiatement l'exercice de la Foi, et constitue par con-
séquent une question à l'égard de laquelle TOUT fidèle est tenu de prendre position. C'est une loi divine. Qu'il y ait, au
sein de l'Eglise militante, un Magistère ordinaire universel qui EST INFAILLIBLE, c'est une vérité de Foi. Tout fidèle doit la
professer, et DOIT DENONCER l'erreur de ceux qui la nient. C'est une loi divine.
1
Le dernier (en date !) épisode de cette satanique duplicité est le "coup du 8 décembre 1986". Lue intégralement intra
muros, dans les Prieurés où il fallait convaincre les Séminaristes hésitants (et même résolus à quitter Ecône) de renouve-
ler leur engagement le 8 décembre, la "Déclaration" de Mgr Lefebvre (et de Castro-Maver), N'A PAS ETE LUE
PUBLIQUEMENT en son intégralité, au moins en certains Prieurés, Saint Nicolas en particulier ; la partie principale, dé-
savouant Vatican II et W. a été omise. Ainsi, les Séminaristes "durs" sont restés ; et les fidèles continuent d'être bernés.
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Et cela, même si Mgr Lefebvre persiste à vouloir ne pas le voir. Je l'ai expliqué dans l'article cité : Note 4.
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la Vie éternelle" (Jn VI 68). Saint Pierre fait ainsi spontanément la preuve que Jésus fonde Son Eglise : sur la Vérité.
Ce sont les fondateurs de sectes qui, pour recruter des adeptes, usent systématiquement du slogan : "Ne pas troubler".
Ne troublez ni la fausse tranquillité ni le jeu des passions. Alors vous (Satan par vous !) aurez des partisans par millions
de millions. Tout cela est grave péché, contre le Témoignage de la très sainte Foi.
12) Sodalitium : Que pensez-vous du groupe de prêtres et séminaristes italiens qui se sont constitués en l'"Istituto
Mater Boni Consilii"?
Mgr Guérard : Istituto Mater Boni Consilii.
Je suis heureux de manifester à cet Institut et à ses membres, mes vœux surnaturels et ma fervente sympathie. Je ne
peux qu'approuver la finalité de l'Institut, attendu qu'elle comporte de diffuser parmi les fidèles ce que précisément je
crois être la vérité, et dont l'essentiel est ci-dessus rappelé.
J'apprécie par dessus tout, et je rends grâces à Dieu, de ce que les Prêtres de l'Institut aient la loyauté et le courage
d'expliquer la vérité à TOUS, sans exception. "Les pauvres sont évangélisés" (Matt XI 5). C'est le signe ultime que Jésus
Lui-même donne à Jean, dont les disciples viennent questionner Jésus : "Etes-vous Celui qui vient, ou devrons-nous en
attendre un autre" (Matt XI 2). Le signe crucial que l'Institut vient de Jésus, c'est qu'il respecte les humbles. Les "ména-
ger", "ne pas les troubler", c'est au fond les mépriser comme si on était soi-même seul assez pénétrant pour tout com-
prendre et assez fort pour le porter ; c'est tenir à leur suffrage pour soi-même, plutôt qu'à leur salut par la vérité ("Veritas
liberavit vos" (Jn VIII 32) ; Veritas ! non mendacium !) - Certains professent "en principe" la vérité concernant la situation
de l'Eglise. Mais cette "profession de Foi", ils s'attachent à l'occulter ; et ils se séparent ostensiblement de ceux qui la
proclament clairement... "opportune et importune" (II Tim IV 2). L'Institut "Mater Boni Consilii" est conçu et né dans la
Charité de la Vérité. Dominus incipit. Ipse perficiat.
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Certains d'entre eux sont encore timides, et même réticents, quand il s'agit de proclamer PUBLIQUEMENT ce que,
maintenant, ils affirment (ENFIN !) En privé.
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