Infrastructures de Transport Et Developpement
Infrastructures de Transport Et Developpement
Infrastructures de Transport Et Developpement
INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT
ET DEVELOPPEMENT.
L’APPORT DE L’ECONOMIE DES RESEAUX
CORINNE MEUNIER
INRETS-TRACES
1 Les méthodes évaluent à partir d’un modèle de développement global les effets multi-
plicateurs induits par la réalisation d’une nouvelle offre de transport sur les indicateurs
représentatifs de la croissance économique d’une zone. Elles désignent les modèles de
simulation interrégional avec tableau input-output couplé avec un modèle de transport et
d’autre part les modèles de programmation linéaire, les fonctions de production. On peut citer
les travaux de MUNNEL (1990), ASCHAUER (1993), EBERTS (1988). Ils sont généralement
employés dans des études ex post. Les évaluations ex ante reposent quant à elles toutes sur les
méthodes du calcul économique, particulièrement sur l’analyse coûts-avantages, rendue
obligatoire aujourd’hui par la LOTI.
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CONCLUSION
Plutôt que d’examiner le lien entre 2 éléments, l’infrastructure de transport et
le développement, a priori indépendants, nous avons choisi de nous pencher
au préalable sur l’analyse des processus de développement, en adoptant une
représentation en termes de coordination.
Dans notre approche, l’accent est mis sur la dimension organisationnelle de
la coordination, qui se traduit principalement par l’importance accordée à
l’organisation des flux de circulation.
Pour les flux de marchandises, la circulation est alors favorisée et non pas
déterminée par l’existence de moyens de transport et de communication. Ces
derniers améliorent l’accessibilité et constituent un facteur permissif de
l’échange. Les propriétés de l’espace support se modifient en fonction de
l’équipement infrastructurel, ce qui se répercute sur les conditions de
circulation. En termes de théorie standard, l’amélioration de l’infrastructure
diminue bien les coûts de transport en diminuant la résistance physique de
l’espace à la mobilité.
La coordination des activités, dont l’amélioration est à la base du
développement, est également un processus qui mobilise des savoirs tacites
mais aussi codifiés sous la forme d’informations. Quel peut être le rôle du
transport et des infrastructures dans un tel processus ? Il relève de plusieurs
logiques :
- la circulation des informations grâce aux infrastructures de communication
concerne une forme particulière d’informations : les informations codifiées
et standardisées.
- l’échange de savoirs tacites en revanche ne peut se satisfaire des seules
infrastructures de communication et nécessite des réseaux humains qui
peuvent revêtir plusieurs configurations :
- des contacts face à face qui reposent sur la proximité spatiale des
acteurs, ce qui implique des déplacements de personnes ;
- dans certains cas, on peut substituer à la proximité un échange
d’informations qui peut se dérouler par des moyens de
télécommunications divers.
Il faut par conséquent tempérer les discours qui prônent le développement
régional par une amélioration de l’accessibilité, telle qu’elle est permise par
les infrastructures conventionnelles (autoroutes, échangeurs, gares...) et ne
pas perdre de vue que le développement repose en plus sur des ressorts
invisibles et immatériels, qui doivent être appuyés par des actions publiques
en faveur de l’apprentissage par exemple.
84 les Cahiers Scientifiques du Transport - N° 36-1999
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