Introduction À La Neuropsychologie
Introduction À La Neuropsychologie
Introduction À La Neuropsychologie
Plan du cours
« La neuropsychologie est la discipline qui traite des fonctions mentales supérieures dans
leurs rapports avec les structures cérébrales » (Hécaen & Lanteri-Laura, 1983)
Une discipline qui consiste à définir le déficit cognitif des patients souffrant d’une lésion
cérébrale
Consiste à établir une corrélation anatomoclinique, pour préciser les spécialisations
fonctionnelles des différentes aires cérébrales
Neuropsychologie clinique
Consiste également parfois à utiliser les performances des patients cérébrolésés pour vérifier
des hypothèses à partir de théories cognitives basées sur des expériences chez des
participants normaux
Neuropsychologie cognitive
A. La période préscientifique :
La période préscientifique : le papyrus d’Edwin Smith, il y a environ 5000 ans : une lésion du
cerveau peut être la cause d’un signe observable. « Si tu examines un homme ayant la tempe
enfoncée, lorsque tu l’appelles il ne répond pas, il a perdu l’usage de la parole ».
Première mise en évidence du lien entre le cerveau et les parties du corps, premier
cas d’aphasie décrit
Gall, fin XVIIIème – début XIXème siècle : la phrénologie : Gall propose une démarche selon
laquelle une faculté mentale en particulier développée chez un individu repose sur une
hypertrophie de la région qui lui correspond au niveau cérébral.
B. La naissance de la neuropsychologie :
Dans la deuxième moitié du XIXème siècle, une multiplication des études chez des patients
cérébro-lésés. Pour Bouillaud et Auburtin (1861), une perte du langage oral est associée à
une atteinte des lobes antérieurs du cerveau. Broca (1861) découvre que la prédominance
des lésions frontales gauches entraîne des troubles du langage.
Méthode anatomo-clinique.
Broca (1840) décrit ainsi la cas d’un patient, monsieur Leborgne surnommé le patient « Tan »
qui présentait un trouble du langage consistant à exprimer uniquement une syllabe « Tan ».
Broca étudie le cerveau de Monsieur « Tan » et découvre une région lésée, la troisième
circonvolution du lobe frontal gauche : « aire de Broca »
Au total, Brodmann (1909) répertorie 52 aires cérébrales associées à une fonction cognitive.
Wernicke (1874) décrit le cas d’un patient qui peut articuler correctement mais ne
comprend pas le langage. Il s’agit de l’aphasie de Wernicke (trouble de la compréhension et
non de la production du langage).
Wernicke découvre que la zone cérébrale lésée se trouve au niveau du lobe temporal
gauche. Cette zone correspond à l’aire 22 de Brodmann.
Aphasie de Broca =/= Aphasie de Wernicke
Par la suite, un courant théorique se développe, en basant sur des théories associationnistes.
Selon ces théories, la perception est une combinaison entre les images et les sensations.
Les idées quant à elles sont une présentation de ces images. Les aires primaires représentent
des actions. Les aires associatives correspondent aux différentes sensations (e.g. bruit,
langage parlé, ou écrit).
Des critiques freinent ensuite ces hypothèses localisationnistes. Pour Baillarger (début du
XXème siècle), une fonction n’est pas totalement perdue suite à une lésion cérébrale.
D’autres critiquent sont émises envers le courant localisationniste à la fin du XIXème siècle.
Un trouble peut être observé suite dans différentes régions cérébrales suite aux observations
chez les patients.
Les données recueillies étaient peu nombreuses, les tests utilisés n’étaient pas appropriés et
manquants, la généralisation des résultats suite aux études chez un patient unique était
complexe et peu fiable.
Cours 2 : Histoire moderne de la neuropsychologie
Luria (au XXème siècle) pratique l’observation clinique, réalise des tests en mettant en
évidence les déficits observés, et recherche des moyens pour surmonter ces déficits.
Il s’écarte des théories localisationnistes ainsi que des théories plus globales qui émergeaient
en parallèle à son époque.
Luria élabore un principe de localisation dynamique.
De cette manière, « un symptôme résultant d’une lésion cérébrale définie ne peut pas
indiquer que la fonction dont il reflète la perte réside dans cette zone cérébrale. » (Hécaen,
1978). Cette zone lésée ne peut pas expliquer à elle seule le déficit observé. La lésion de
cette zone a entraîné un ralentissement sur l’ensemble du système.
o Par conséquent, un système fonctionnel dit complexe dans son ensemble peut être
perturbé par des lésions cérébrales touchant diverses zones cérébrales.
o De plus, il peut être perturbé différemment en fonction des lésions cérébrales et de
leurs localisations initiales.
Par exemple, une lésion du lobe pariétal gauche perturbe l’organisation spatiales et entraîne
d’autres difficultés comme se repérer sur une carte, mais cette lésion ne perturbe pas le
discours exprimé par un patient.
Pour Luria, l’approche neuropsychologique consiste à préciser les facteurs impliqués dans
une activité cognitive et à préciser également les structures cérébrales qui sont en jeu dans
cette activité cognitive.
Le patient HM : une ablation d’une partie de son cerveau (hippocampes, gyrus para
hippocampique, amygdales) pour soulager les crises d’épilepsie.
Les crises s’estompent mais HM ne peut plus inscrire de nouveaux éléments dans sa
mémoire à long terme (amnésie antérograde). L’amnésie antérograde dont il souffre
s’accompagne aussi d’une amnésie rétrograde (environ 11 ans avant son opération).
Damasio (1995) met en avant l’importance des émotions dans les processus cognitifs
notamment à travers un de ses ouvrages L’Erreur de Descartes (1995).
Pour Damasio, l’absence d’émotions chez l’homme empêche d’être rationnel dans les prises
de décision. Les émotions sont impliquées dans les prises de décision. Le fait de décider va
réactiver des états émotionnels antérieurs.
Phineas Gage a subi un traumatisme crânien en 1848 alors qu’il œuvrait pour la construction
d’une ligne de chemin de fer. Les dommages cérébraux sont situés au lobe frontal gauche
(cortex frontal ventro médian). Alors qu’il était considéré comme sociable, attentionné, il
devient instable asocial, grossier et d’humeur changeante.
Syndrome frontale : trouble du comportement (versant dépressif ou euphorique) et des
fonctions exécutives (planification, inhibition, flexibilité mentale).
Damasio (1994) reconstitue la trajectoire de la barre de fer dans le crâne de Phineas Gage
par ordinateur.
Alajouanine était passionné par l’aphasie dans les années 1950. Il a créé le premier centre de
langage au monde, et s’intéressait à la rééducation des patients aphasiques.
Pour Alajouanine, le langage est une fonction autonome et l’aphasie un défaut d’accès à
cette fonction. Le langage comporte un aspect volontaire et un aspect automatique
(émotionnel) qui peut perdurer chez un patient aphasique (exemple de dissociation
automatico-volontaire).
Alajouanine et ses pairs forment l’Ecole Sémiologique de la Salpêtrière dans les années 1950.
Il distingue trois types d’aphasie : sans trouble de l’articulation (aphasie de Wernicke),
l’aphasie avec trouble articulatoire (aphasie de Broca), les atteintes isolées des pôles
expressifs et réceptifs du langage.
Lhermitte (1996) s’intéresse aux comportements d’imitation et d’utilisation des patients
souffrant d’une lésion cérébrale frontale.
o Comportement d’utilisation d’objet : dépendance envers les stimulations physiques
de l’environnement ; impossibilité pour les patients à inhiber ce comportement.
Cambier (1983) a illustré la dynamique des hémisphères cérébraux via notamment la mise en
évidence de l’implication de l’hémisphère droit dans la récupération du langage des patients
aphasique (alors que le langage est sous-tendu par l’implication de l’hémisphère gauche).
Pour Delay (1942), « les souvenirs qui n’ont pas été présentifiées ou autrement dit les images
qui ne sont pas devenues des souvenirs n’en existent pas mois et leur conservation
inconsciente pourra peut-être se manifester (…), pour le vérifier il faudra avoir recours aux
procédés d’exploration de l’inconscient ».
Notions assimilables à ce que nous considérions comme étant la mémoire à court terme
et à long terme actuellement.
Seron (1962) a joué un rôle important dans l’introduction de la dimension cognitive au sein
de l’approche neuropsychologique.
Par ailleurs, les techniques d’imagerie cérébrale se développent de façon majeur à la fin du
XXème siècle permettant de visualiser le cerveau en action.
L’un des indicateurs de la production scientifique est : l’impact factor : calculé à partir du
nombre de citations de l’article pendant 2 ans (l’impact factor le plus élevé en
neuropsychologie est de 3,9 pour la revue Neuropsychologia).
Les connaissances et les usages de la neuropsychologie sont ainsi de plus en plus présent
dans le quotidien. La visée de la neuropsychologie est en l’occurrence le mieux être des
patients.
Cours 3 Evolution théoriques en neuropsychologie
Approche anatomo-clinique :
Thalamus Veille/sommeil
Vigilance
Émotions
Permet de tester les hypothèses spécifiques sur le rôle d’une région cérébrales en particulier.
Cela implique que la lésion soit stable, délimitée, et corresponde à une unité d’un point de
vue anatomique.
A été critiqué par des anti-localisationnistes (fin XIXème)
Reste valide du fait de la bonne prédictibilité du lieu de la lésion grâce aux caractéristiques
du déficit fonctionnel
A évolué car les autopsies laissent aussi place à de nouvelles techniques telles que l’imagerie
cérébrale (Scannes, IRM…)
Les notions de centres fonctionnels, de voies à rôle unique ne sont plus réalistes. Par
exemple, un patient avec une anomie n’a pas perdu son stock mais la procédure pour y
accéder dans des circonstances inhabituelles.
Les performances restantes et les moyens de récupération impliquent que les connaissances
soient distribuées. Les fonctions cognitives émergent par la coopération de plusieurs
réseaux cérébraux intégrés et liés les uns aux autres.
Le développement des techniques d’imagerie cérébrale fonctionnelle chez des individus
normaux a apporté ensuite des précisions sur les modifications physiologiques cérébrales
dans différents types de tâches.
Cela permet en retour de mieux décrire les déficits des patients présentant une lésion à un
endroit cible.
Atteinte possible de régions pourtant à distance de la lésion (e.g. atteinte ipsi- ou contro-
lésionnelles)
Intérêt des techniques d’imagerie fonctionnelle : diagnostic et la localisation (comme
dans le cas de la maladie d’Alzheimer par exemple).
Le connexionnisme (développé vers la fin des années 80) tente de mettre en évidence les
relations entre le fonctionnement cérébral et le fonctionnement cognitif grâce à des réseaux
formés d’unités appelées « neurones formels »et connectées au sein desquelles les
activations se propagent.
Dans le cadre du connexionnisme, l’information n’est pas localisée précisément mais elle est
répartie dans son ensemble. Les réseaux sont également dotés de « capacité
d’apprentissage » (Hebb, 1949).
D. Le connexionnisme :
Dans cette approche connexionniste, des perturbations peuvent également être simulées
dans le système afin de tester les effets des lésions cérébrales.
Les connexionnistes réalisent des analogies de structure entre les réseaux connexionnistes et
le cerveau humain.
Néanmoins, dans le cerveau de l’homme, un neurone est connecté à 5000 autres neurones,
tandis que « les unités » des modèles connexionnistes sont moins nombreuses dans les
réseaux.
L’activité simulée par les modèles connexionnistes est en effet plus limitée que celle du
cerveau de l’homme.
Victorri (2008) met en évidence que les modèles permettent de mieux comprendre le
fonctionnement, les mécanismes d’apprentissage.
Vise à vérifier la validité des raisonnements conduisant à l’observation expérimentale des
comportements humains normaux ou pathologiques.
Et à mettre en place des hypothèses théoriques sur l'architecture de la cognition
humaine.
Exemple de la reconnaissance des visages
Son principal objectif est la mise en relation d’un comportement (ou d’une activité cognitive) et
d’une activité cérébrale.
F. La neuropsychologie fonctionnelle :
Lors du diagnostic des pathologies neurodégénératives aux stades précoces, l’imagerie est un
outil précieux et complémentaire aux investigations dont le bilan neuropsychologique.
Les recherches concertants les pathologies sont en retour importante pour élaborer des
modèles du fonctionnement cognitif et cérébral.
Les recherches concernant les pathologies sont en retour importante pour élaborer des
modèles du fonctionnement cognitif et cérébral.
A. La neuropsychologie cognitive
A pris ses racines dans les années 1960 en Angleterre, puis dans de nombreux autres pays
dont la France
Il s’agit d’identifier et de caractériser des modules et des opérations de traitement de l’esprit
selon une certaine architecture.
Cela rejoint la psychologie cognitive. L’objectif de la psychologie cognitive est l’élaboration
de modèles de traitement de l’information chez les individus sains normaux.
La neuropsychologie cognitive quant à elle étudie les patients avec des lésions cérébrales
selon certains paradigmes.
L’objectif de la neuropsychologie cognitive est de développer des modèles théoriques sans se
baser sur les notions de structure et de fonctionnement cérébral.
D’un point de vue recherche, la neuropsychologie cognitive est centrée sur le traitement de
l’information et l’application de modèles théoriques cognitivistes.
Les troubles cognitifs observés chez les patients avec lésions cérébrales sont une source
d’interférence pour tester et/ou compléter les modèles théoriques.
Les premières études concernent la mémoire et le langage, puis les études suivantes se sont
étendues aux autres fonctions cognitives.
Les auteurs s’appuient sur des études de cas uniques et d’analyse profonde d’une
perturbation d’un patient.
Se trouve dans une approche fondamentale (i.e. de recherche théorique).
Des indicateurs sur l’architecture et le fonctionnement du cerveau en tant que système
cognitif chez l’individu normal sont utilisés.
Des modélisations propres à l’enfance sont établies au cours des quelques dernières années
(et non plus uniquement en se basant sur des modèles de l’adulte)
B. La neuropsychologie clinique
La neuropsychologie clinique a pour objectif de proposer une évaluation clinique et une prise
en charge des patients avec une lésion cérébrale ou des déficits neurocognitifs
Une lésion cérébrale peut perturber de façon durable certaines capacités utiles et
indispensables dans les activités de vie quotidienne.
Exemple n°1 :
o Présentation clinique :
Monsieur O. est un homme d’affaire, droitier qui a fait un AVC associé à une paralysie de la jambe et
du bras gauches. Il se plaint de ne plus voir les soignants à côté de lui à sa gauche. Après 4 semaines,
les mouvements de Monsieur O. ont commencé à s’améliorer.
o Observations comportementales :
Quand sa nourriture arrive, il oublie de manger son potage qui se trouve à sa gauche de son plateau.
La perception :
L’attention :
Processus de sélection d’un stimulus externe (image, son, odeur) ou interne (pensée) et de maintien
de ce stimulus à la conscience
La mémoire :
Fonctionne par système : mémoire à court terme, mémoire de travail, mémoire à long terme
(épisodique/sémantique).
Organiser, planifier, juger, faire preuve d’abstraction, faire preuve de flexibilité, savoir inhiber des
actions, raisonner, faire preuve de créativité
La cognition sociale :
Capacité à comprendre les autres, à identifier les émotions et à interpréter correctement son
environnement
Le langage :
Les praxies :
Actions motrices coordonnées vers un but (e.g. utiliser des objets de la vie quotidienne comme une
brosse à cheveux)
Dépend de programmes complexes appris.
Utilisation de tests standardisés et spécifiques lors du bilan neuropsychologique
Cours 5 : Neuropsychologie tout au long de la vie (1) : Chez l’enfant et l’adolescent
A. La neuropsychologie développementale
Etude de la pathologie des fonctions cognitives que ces perturbations soient acquises suite à
une lésion cérébrale ou qu’elles apparaissent au cours du développement
Etude de la pathologie des fonctions cognitives que ces perturbations soient acquises suite à
une lésion cérébrale (après une période de développement normal) ou qu’elle apparaissent
au cours du développement (pas de cause apparente)
Plasticité cérébrale :
o « processus continu permettant des modifications à moyen et long terme de
l’organisation synaptique pour une meilleure efficacité des réseaux neuronaux »
(Dinomais, Marret & Vuillerot, 2017)
o Présente tout au long de la vie, plus grande chez l’enfants que l’adulte
Réorganisation des réseaux cérébraux
Récupération des fonctions cognitives
o Exemple dans le cas d’un AVC : réorganisation cérébrale massive observée
Exemple de A.
o A. est scolarisé en CE1, l’enseignante évoque de faibles résultats scolaire, sauf en
poésie et en anglais. Elle parle aussi de son manque d’attention et d’implication dans
le travail. Le comportement de A. en classe peut être gênant pour ses camarades car
A. est souvent agité. A. peut travailler environ 25minutes sans pause selon sa
maman. Il lui arrive de faire des crises de colère face à ses erreurs lorsqu’il fait ses
devoirs avec sa maman à la maison. Sa maman arrive à le calmer grâce à des
musiques relaxantes.
o L’efficience cognitive
o Le langage :
A. comprend les consignes, son expression verbale est satisfaisante. L’accès
au lexique à partir d’un critère sémantique (animaux : 14 mots en 1 minute)
et phonémique (lettre M : 6 mots en 1 minute) est satisfaisant également. A.
est en mesure de donner la définition de mots concrets comme par exemple
« un cambrioleur » mais ne sait pas définir les mots abstraits comme le mot
« merveilleux ».
o La vitesse de traitement :
La vitesse lors de la copie du texte de BHK est inférieur à la moyenne (21
mots en 5 minutes)
o Les fonctions visuo-spatiales et le graphisme :
La copie de la figure de Rey est réalisée de proche en proche, sans visualiser
la figure dans sa globalité, l’organisation des éléments entre eux n’est pas
respectée.
o Les fonctions mnésiques :
Les capacités à retenir à court terme les informations sont correctes par
rapport à l’âge de A. (4 éléments retenus). En revanche, la manipulation des
informations est plus difficile (2 éléments). A. est capable de rappeler une
histoire dans sa globalité mais pas les détails.
o L’attention et les fonctions exécutives :
Erreurs d’omission à des tâches de détection de cibles auditives. Lorsque les
tâches sont plus complexes, les erreurs sont plus importantes avec des
difficultés d’inhibition de la réponse automatique.
Cours 6 : Neuropsychologie tout au long de la vie (2) : chez l’adulte jeune et âgé
A. Le développement physique
B. Le développement cognitif
Changement cognitifs :
- Attention sélective : en baisse
- Mémoire à court terme : en baisse
- Sagesse
C. La santé
D. Exemples de troubles fréquents chez l’adulte jeune et âgé : les troubles de la perception de
l’espace :
a. Le cas de l’héminégligence ou la négligence spatiale unilatérale (NSU)
b. NSU gauche
Observations au chevet du patient :
- Ignorance de la partie gauche du corps et de l’espace
- Déviation de la tête et du regard à droite
- Marche altérée : NSU souvent associée à une hémiparésie
- Oublie de manger la partie gauche de l’assiette
Tests neuropsychologiques
o Test de barrages de cloches (Gauthier, 1989)
Omission de toutes les cloches à gauche (16 cloches entourées à droite)
o Test de l’horloge (Ben, Geren, 2002)
Omission de toute la partie gauche de l’horloge
Le premier cas :
o Augusta D. (51 ans)
o Découverte de « plaques séniles »à l’examen microscopique du cerveau
Atteinte neurologique :
o Dégénérescence des neurones de l’hippocampe
o Atrophie massive corticale
o Lésions liées à une protéine : la protéine TAU
Hypothèse de la réserve cognitive : maintien des fonctions cognitives grâce aux activités
cognitives
Proposer une prise en charge en stimulation cognitive dès le début de la maladie et en
amont
Prise en charge :
o Pas de traitement médicamenteux pour guérir ou soigner la maladie
o Traiter les troubles psychologiques et comportementaux
o Maintien du lien social et familial
o Dépister les signes d’épuisement de l’entourage
Cours 7 : Méthodologie en neuropsychologie : dissociations, études de cas ou de groupes,
imageries cérébrales
Néanmoins, un patient peut être moins bon à une tâche car celle-ci est plus difficiles que
l’autre tâche (elle requiert des ressources plus importantes)
Difficile de mettre en évidence les processus sous-jacents
Recherche de dissociations doubles
- La dissociation double : Une dissociation chez un patient et son inverse chez un autre
- Le patient 1 a une bonne performance à la tâche A et une mauvaise performance à la
tâche B
- Le patient 2 a une bonne performance à la tâche B et une mauvaise performance à la
tâche A.
La méthode des dissociations doubles comporte elle aussi des difficultés en termes de
méthodologies. Les dissociations ne sont pas toujours franches telles que sur le graphique
précédent. D’autres « facteurs » peuvent intervenir tels que le délai d’apparition du déficit
par rapport à la date de l’évaluation, l’étendue de la lésion cérébrale.
D’autre part, il s’avère nécessaire de comparer les performances des patients avec la réussite
des participants sains « contrôle ». Pour Shallice (1988) dans le cas de la réussite d’un patient
à une tâche, il est nécessaire de prendre en considération le niveau de réussite à cette tâche
chez les contrôles (leur degré de réussite doit être semblable).
Ecueils :
o Groupes souvent hétérogènes
- Hétérogénéité en termes de caractéristiques des lésions cérébrales
- Hétérogénéité en termes de caractéristiques socio-culturelles (origine culturelle
différente, niveau d’études)
Autres écueils :
o Mêmes types de résultats possibles mais pour des raisons différentes
o Différences parfois masquées ou nivelées : exemple les cas non classiques ou
atypiques
Comparaison entre les groupes souvent difficile, bonnes conditions contrôles nécessaires
Perspectives : réaliser dans un premier temps une étude de groupe puis plusieurs études
de cas « multiples » : comparer les performances chez des patients avec des déficits
proches et expliquer les différences possibles entre les différents cas
Imagerie par résonnance magnétique (IRM) cérébrale : examen permettant d’obtenir des
coupes en 2 ou 3D du cerveau, et d’apporter des informations plus précises sur des lésions
non visibles au scanner cérébral.
Cet examen utilise un champ magnétique et des ondes radio. La machine est composée
d’un tunnel contenant un aimant. Le patient entre à l’intérieur dans un lit d’examen.
Grande précision pour les lésions non visibles au scanner
Utile dans le cadre d’anomalies des vaisseaux sanguins du cerveau, de tumeurs
cérébrales par exemple
Tomographie par émission de positrons (TEP) cérébrale ou PET Scan cérébral : permet de
créer des images en général en 3D du métabolisme cérébral, grâce à un produit faiblement
radioactif injecté dans le corps
Permet d’analyser l’activité métabolique du cerveau (processus de transformation de la
matière et de l’énergie tout au long de la vie d’un organe comme le cerveau)
Utile dans le cadre des diagnostics médicaux de certaines maladies neurodégénératives
A. Entretien clinique
Batteries générales : WAIS chez l’adulte jeune et âgé, WISC chez l’enfant et l’adolescent
Tests spécifiques évaluant : la mémoire, l’attention, les fonctions exécutives, le langage, les
praxies, la cognition sociale
o Test de mémoire épisodique : RL-RI/ 16 (Van der Linden, 2004)
o Test de flexibilité mentale : Trail Making Test Partie B (Tombaugh, 2004)
o Test de la figure de ray (Meyers, 1995)
Capacités altérées ?
Capacité préservées ?
Lien ou non avec l’état anxio-dépressif ?
Hypothèses diagnostiques ?
Prise en charge ?
Cours 9 : Méthodologie en neuropsychologie : remédiation neuropsychologique
Force
Faiblesse
Remédiation neuropsychologique= Prise en charge proposée pour améliorer le
fonctionnement cognitif, comportemental, et émotionnel
En entrainant les fonctions déficitaires ou en acquérant de nouvelles stratégies de
« compensation » (en compensant les difficultés et en se basant sur les fonctions
préservées restantes)
Patient au cœur des préoccupations de soin, en renforçant son autodétermination
(Franck, 2020)
3) Stimulation: maintien des capacités, afin d’éviter une dégradation plus importante de celle-ci
- Par exemple lors de la stimulation de la mémoire épisodique chez un patient
présentant une maladie neurodégénérative de type Alzheimer
4) Réhabilitation : amélioration des habilités sociales pour s’intégrer plus aisément dans la
société
- Par exemple chez un patient avec un trouble schizophrénique, ou un trouble
bipolaire
C. Entrainement
D. Rééducation
E. Stimulation
F. Réhabilitation
Réhabilitation neuropsychologique suite à un trouble mental (schizophrénie par exemple) :
exemple de la réhabilitation grâce à des exercices de cognition social :
o Exercices informatisés : programmes comme GAIA (thérapie individuelle des troubles
de la reconnaissance des émotions faciales) : émotions que pourrait ressentir le
personnage en mise en situation
G. En conclusion
Créativité du neuropsychologue
Adaptation au patient
Objectif du patient en rapport avec le bilan neuropsychologique
Motivation du patient
Sentiment de progression
Renforcement positif
Cours 10 : Rôle du psychologue spécialisé en neuropsychologie
A. Formation
Master de neuropsychologie
Obtention du titre de Psychologue
B. Enseignement
Théoriques :
o Psychologie cognitive : processus cognitifs, modèles théoriques des fonctions
cognitives (de la mémoire, des fonction exécutives, …), paradigmes expérimentaux
o Neurosciences : neuroanatomie, bases cérébrales du comportement, maturation
cérébrale, techniques d’imagerie médicale
o Psychologie clinique et psychopathologie : écoute du patient et de sa souffrance,
évaluation de son état anxio-dépressif, connaissance des troubles
psychopathologiques (troubles schizophréniques, trouble bipolaires,…)
o Psychologie du développement et gérontologie : développement des processus
cognitifs en fonction de l’âge et ses déficiences, vieillissement normal et
pathologique (maladies neurodégénératives comme Alzheimer), remédiations
neuropsychologiques dans le domaine de la santé ou de l’éducation
Cliniques :
o Pathologies cérébrales (accident vasculaire cérébral, maladie d’Alzheimer,…)
o Syndromes neuropsychologiques (aphasie, agnosie, …)
o Identification des troubles neuropsychologiques (repérage des dysfonctionnements)
o Evaluation et prise en charge des patients (bilan neuropsychologique, suivi des
troubles neuropsychologique, soutien psychologique au patient et à l’entourage)
C. Formation en méthodologie
D. Domaines d’activités
E. Missions professionnelles
Mission variées
G. Partenaires professionnels
Médecin pédiatre
Médecin gériatre
Neurologue
neurochirurgien
médecin scolaire
psychiatre
orthophoniste : spécialiste des troubles du langage
psychomotricien : spécialiste de l’organisation gestuelle et motrice
ergothérapeute : spécialiste des aménagement dans le quotidien
assistance sociale
kinésithérapeute
psychologue clinicien – psychopathologue : spécialiste des troubles psychopathologiques
(dépression, schizophrénies, troubles obsessionnels compulsifs) et des psychothérapies
infirmières
aides-soignants
professeurs des écoles
éducateurs
Travail pluridisciplinaire
Patient au cœur de la prise en charge