Théâtre
Théâtre
Théâtre
LE GRAND LIVRE DU
Luc Fritsch
THÉÂTRE LE GRAND LIVRE DU
LE GRAND LIVRE DU
Luc Fritsch, dramaturge et metteur en scène, est avant tout un chercheur. Formé
à la mise en scène et à la direction d’acteurs par Henri Chanal, il suivit ensuite
THÉÂTRE
divers cursus. Il dirige depuis plus de trente ans des programmes de formation ou
de recherche dont certains aboutirent à la création de performances. Il fonde en
2005 « Le Laboratoire, Plate-forme de recherche pour le théâtre contemporain ».
Histoire et société
G
enres et institutions
24,90 E Auteurs et comédiens
ISBN : 978-2-212-56990-2
Code éditeur : G56990
M
ise en scène
Studio Eyrolles © Éditions Eyrolles
Photographies de couverture : et dramaturgie
© Alexander Levitsky / © Kozlik / Shutterstock
© Phaedra, Theseus and Hippolytus,
engraved by Raphael Urbain Massard / Bridgemanimages
Photo d’auteur : © Didier Bertrand
Luc Fritsch
LE GRAND LIVRE DU
Luc Fritsch
THÉÂTRE LE GRAND LIVRE DU
LE GRAND LIVRE DU
Luc Fritsch, dramaturge et metteur en scène, est avant tout un chercheur. Formé
à la mise en scène et à la direction d’acteurs par Henri Chanal, il suivit ensuite
THÉÂTRE
divers cursus. Il dirige depuis plus de trente ans des programmes de formation ou
de recherche dont certains aboutirent à la création de performances. Il fonde en
2005 « Le Laboratoire, Plate-forme de recherche pour le théâtre contemporain ».
Histoire et société
Genres et institutions
Auteurs et comédiens
ISBN : 978-2-212-56990-2
Code éditeur : G56990
Mise en scène
Studio Eyrolles © Éditions Eyrolles
Photographies de couverture : et dramaturgie
© Alexander Levitsky / © Kozlik / Shutterstock
© Phaedra, Theseus and Hippolytus,
engraved by Raphael Urbain Massard / Bridgemanimages
Photo d’auteur : © Didier Bertrand
LE GRAND LIVRE
DU THÉÂTRE
Groupe Eyrolles
61, bd Saint-Germain
75240 Paris Cedex 05
www.editions-eyrolles.com
En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement le présent
ouvrage, sur quelque support que ce soit, sans autorisation de l’Éditeur ou du Centre Français d’Exploitation du
Droit de Copie, 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris.
LE GRAND LIVRE
DU THÉÂTRE
Du même auteur
L’Innocence théâtrale
Manifeste pour un Laboratoire sur le théâtre contemporain,
Éditions La passe du vent, Vénissieux, 2007
Ma reconnaissance à Claude-Henry du Bord qui, connaissant mon travail,
fut à l’origine de cet ouvrage dont il suscita la conception.
Avant-propos.......................................................................................... XI
Partie I
LES SOURCES
Partie II
L’ANTIQUITÉ, LE THÉÂTRE EN GRÈCE
Partie III
L’ANTIQUITÉ, LE THÉÂTRE ROMAIN
Partie IV
LE MOYEN ÂGE
Partie V
LE XVIe SIÈCLE, HUMANISME ET RENAISSANCE
Partie VI
LE XVIIe SIÈCLE, CLASSICISME ET INSTITUTIONS
Partie VII
LE XVIIIe SIÈCLE, LUMIÈRES ET RÉVOLUTION
Partie VIII
LE XIXe SIÈCLE, ROMANTISME, VAUDEVILLE ET MODERNITÉ
D
écrire une histoire du théâtre qui comprend ses origines puis son
LES SOURCES
Les sources
D
epuis les temps immémoriaux, le « théâtre » ou « art dramatique »
Chapitre 1
Cérémonies festives
J
ouer, ressentir le plaisir du corps, s’acte lors de festivités. « Faire
Theatron et dithyrambe
Le terme « théâtre » vient du grec theatron qui désigne le « lieu
des spectateurs », la partie architecturale des théâtres grecs dans
laquelle prenaient place les spectateurs. C’est donc bien le spectateur
qui a présidé à la naissance de l’art dramatique.
5 Dithyrambe
Le dithyrambe provient d’un nombre considérable d’évolutions réparties
dans le temps. Cette forme résulte de modalités bien plus archaïques. Le
dithyrambe est en même temps une danse et un poème dont la narration
est partagée entre le coryphée (sorte de chef de chœur) et une chorale.
cérémonies festives
nombre de configurations distinctes qui se sont assemblées. Ces
diverses figures résultent d’une évolution qui s’est poursuivie sur
une durée considérable.
Rituels initiaux
Les cérémonies primitives sont d’authentiques représentations drama-
tiques, elles sont le produit de croyances qui ont généré des cultes de
plusieurs natures.
Elles visaient des objectifs tels que conjurer une peur, se protéger
des dangers de la nature, des animaux ou de la violence d’autres
groupes d’hommes, fertiliser une terre, implorer la pluie, etc., selon
leurs connaissances. Des dieux ont été inventés et ils devaient être
célébrés.
La scène - Pratique
Dans certains spectacles antiques, l’homme qui était responsable des acces-
soires était considéré comme plus important que le poète. Il veillait sur le
bon déroulement de chaque moment, du respect des conventions et des
éléments propres au rituel.
Lieux de représentation
La scène et ses rapports avec le public ont été matérialisés au cours
d’un processus long et complexe. La danse, à travers ses mouve-
ments répétitifs, créera le lieu d’action à travers les piétinements
des danseurs qui battaient ainsi le sol. Ce lieu fut ensuite décoré. Les
gestes des officiants couplés avec des manipulations d’objets rituels
et les énoncés verbaux créeront les premières « scènes ».
cérémonies festives
Théâtres grecs,
les jalons d’une architecture scénique
Dans tous les pays occidentaux, la scène, vue de face, de la place du
spectateur, se divise en deux parties, l’une à gauche, dénommée
« côté jardin », l’autre à droite, « côté cour ». En France, ce repérage a
été adopté sous la Révolution alors qu’il date au moins de l’Antiquité.
La plupart des théâtres grecs ont été construits à partir d’une colline
qui, creusée, permettait d’installer les spectateurs en gradins. À
Athènes, le public était adossé à la colline de l’Acropole. Les conven-
tions théâtrales généraient des données précises qui encadraient les
représentations des tragédies et des comédies.
9
Les sources
Chapitre 2
Civilisations et territoires
originels
L
dans lesquels l’art dramatique est né
es territoires originels
Influence
Aucune pratique n’a jamais colonisé une autre, même si certaines formes
furent prépondérantes. Au xviie siècle, des transferts de styles s’opérèrent. Les
développements propres à chaque pratique théâtrale suivront la conception
de chaque civilisation.
Éléments référents
Des formes d’expression se retrouvent d’un territoire à un autre : la danse, la
procession, les sacrifices rituels, les fêtes liées aux saisons et à l’agriculture,
etc. L’art dramatique mondial s’est bâti sur des références communes.
Continuité
Les peuplades qui vivent encore dans la forêt amazonienne (protégées par
leur isolement) pratiquent toujours des danses et autres rituels identiques à
celui des précolombiens, vestiges d’étapes antérieures.
Elles ont produit des danses, des chants et des représentations sous
l’aspect de jeux dramatiques en l’honneur de leurs dieux. Ensuite,
elles créèrent des mythes et légendes. Le noyau le plus important
est constitué par la civilisation Nahuatl, peuple du Mexique central.
Les sources
Jeux
■■ et cérémonies
Les actants de ces cérémonies étaient des prêtres, des étudiants et la
population elle-même. Certains utilisaient des déguisements et des
accessoires. Les dialogues (hymnes) impliquaient une intervention
des dieux et de leurs représentants. Ces jeux ont engendré des formes
plastiques qui induiront une symbolique signifiante.
De l’acteur sacrificiel
Le sacrifice délibéré de leur vie n’avait qu’un seul objectif : rejoindre la divi-
nité sollicitée. Le rôle menant à ce terme était précis, complexe et structuré.
Chaque acteur l’apprenait à la perfection pendant une longue période (rituel
répandu surtout chez les Aztèques). Cette pratique s’assimile à une sorte de
doctrine de la réincarnation étant donné que celui qui se sacrifie donne sa
vie au dieu afin qu’il accroisse les potentialités de son peuple (nouveau-nés,
entre autres). Certains témoignages détaillent ces pratiques : la cérémonie
en l’honneur de Tlaloc (dieu de la pluie) au sud de Texcoca (près de Mexico),
par exemple.
Drames
■■ profanes
Outre les cérémoniels religieux, diverses formes de drame profane
furent créées. Des conteurs apparurent d’abord (récitation de poèmes
et légendes), puis d’authentiques acteurs ambulants donnèrent des
représentations dialoguées : mise en scène de légendes et de mythes
qui comprenaient plusieurs personnages. À l’instar du théâtre grec,
des modes d’interprétation dramatique apparurent. En parallèle aux
pratiques cérémonielles, des comédies et des drames s’établirent dont
les contenus traitaient les problèmes de la vie quotidienne (société et
famille) des Nahuas.
La Chine
En Chine, les pratiques religieuses de la population différaient de
celles des classes dirigeantes. La religion populaire se composait d’un
vaste syncrétisme, tandis que la religion officielle suivie par l’Empe-
12 reur, l’Impératrice et les fonctionnaires était plus définie.
13 Syncrétisme
Le « syncrétisme » résulte de combinaisons, plus ou moins cohérentes,
effectuées à partir de plusieurs croyances.
Nouvel An
Les rites des funérailles étaient ruineux pour les familles (objets
précieux brûlés notamment) mais ceux-ci demeuraient obligatoires
afin de préserver la tranquillité. Cependant, les rites officiels géné-
raient des mises en scène grandioses, de plus en plus sophistiquées
et coûteuses, l’Empereur disposant d’un pouvoir sans pareil. Pour
autant, une telle pléiade de rites n’engendra que fort peu de mani-
festations profanes.
Le Japon
L’arsenal des pratiques religieuses du Japon produira un théâtre
riche et élaboré. Grâce à la rigueur de pensée et de vie quotidienne,
les traditions ont été conservées presque intactes jusqu’à nos jours :
fêtes, cérémonies bouddhiques, apparats de cour sont toujours aussi
vivaces.
Gyodo
Gyodo se traduit par parcourir un chemin. Étant donné que « dô » dérive
du mot chinois « tao » (la voie), gyodo signifie aussi pratiquer la voie.
La procession est l’un des éléments essentiels du rituel bouddhique au
Japon qui possède quelques similitudes avec celui pratiqué en Inde.
Maints types de danse ont été développés dès les origines à partir
de celles dédiées au Bouddha. Elles ont entraîné, parmi d’autres,
un divertissement en vogue à la cour impériale : le bugaku, danse
profane.
L’Inde et le Tibet
En Inde, la vie quotidienne – l’existence même – de chaque être
humain était liée de façon intime aux dieux et aux forces de la nature.
Si bien que vivre supposait d’agir avec précaution afin de ne jamais
contrarier les dieux et les puissances.
Les sources
Le védisme
Védisme
Le védisme est un brahmanisme primitif qui a précédé l’hindouisme
(langue : forme archaïque du sanskrit). Le brahmanisme est un système
social et religieux basé sur l’interdépendance entre la vie quotidienne
et les rites religieux.
Le
■■ bouddhisme
Le bouddhisme se différencia du védisme sur de nombreux points : il
ne reconnaissait pas le système des castes, par exemple. Il n’avait pas
le grand livre du théâtre
16
17
L’Égypte ancienne
Au cours de son évolution, l’Égypte ancienne a produit de singu-
lières manifestations religieuses qui ont peut-être généré un théâtre
profane.
Danses
Barques et bateaux
L’objet singulier de la civilisation égyptienne depuis son apparition est la
barque qui fut utilisée sur terre (traînée grâce à des systèmes ingénieux,
même dans le désert) comme sur l’eau.
Les nombreuses processions sur le Nil mobilisaient un nombre considé-
rable de personnes et de matériels. Les bateaux richement décorés étaient
remorqués par des barques à rames et hâlés au moyen de câbles mus par
des hommes. Les spectateurs sur les rives participaient et formaient des
cortèges qui comprenaient des prêtres, des danseurs, des acrobates, des musi-
ciens. Dans la région des nécropoles, les processions utilisaient une véritable
flottille.
■■
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