Mémoire de Fin D'études - Akpo Kouabla

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Centre de Droit de la Santé

UMR 7268 ADÉS


Aix-Marseille Université – EFS - CNRS

MEMOIRE
LA MEDECINE TRADITIONNELLE EN CÔTE D’IVOIRE :
ASPECTS CULTUREL ET JURIDIQUE

Sous la direction de Mr LECA Antoine, directeur de mémoire

Année universitaire 2022 / 2023


Master droit conseil et expertise en matière de santé
AKPO Kouabla Stéphanie
Résumé

La médecine traditionnelle en Côte d’Ivoire correspond à un patrimoine socio culturel. Elle est
aujourd’hui influente et à plus de place sur la médecine moderne. La Grenade majorité de la
population y a recours et ce depuis bien longtemps. Elle a des atouts spécifiques qui sont convoitées
par la population, atouts que l’on ne retrouve pas chez la médecine moderne. Elle assure en grande
partie la santé publique. Cependant, le droit de la santé ivoirien est superficiel quant à sa
réglementation. Malgré que celle-ci soit un patrimoine très important, elle est faiblement encadrée
par le droit de la santé ivoirien.

Son activité n’est pas efficace encadrée, les tradipraticiens ne bénéficient pas d’une reconnaissance
en tant que professionnel de santé.

Le but de ce mémoire sera de mettre en évidence l’importance de la médecine traditionnelle auprès


de la population et de la nécessité qu’il y a à la réglementer sérieusement tout en oubliant pas les
mesures qui ont déjà été prise.

1
Citation

« Je puis tout par celui qui me fortifie »

Phillipiens 4 : 13

2
Dédicace

A mon père, mon super héros, celui qui a toujours été là pour moi, je dédie ce mémoire de fin
d’étude en l’honneur de tous ses sacrifices pour mon épanouissement. Puisse-t-il être fière de moi
pour ce travail acharné.

3
Remerciements

A L’occasion de ce mémoire, je tiens à remercier avant tout Mr Leca qui a accepté d’être mon
directeur de mémoire.

Je porte également mes remerciement à ma mère et à ma belle mère qui sont restée à mes côtés pour
m’encourager depuis le début.

Je remercie Tata Samira pour la discipline qu’elle m’a enseigné ainsi que son soutient. Je remercie
Angela Yao, ma grande sœur qui a su m’encourager à tenir bon. Je remercie mes amies et sœurs,
principalement Bianca Kaou, Justina Malamba, Brou Emma, Aude Toaly qui n’ont cessé de croire
en moi et de m’encourager.

Je remercie cette femme merveilleuse, maman Diane Koandé qui a su m’écouter et me calmer
pendant les nuits de stress.

4
Table d’abréviations

CIV : Côte d’Ivoire

MM : Médecine moderne

MT : Médecine traditionnelle

OMS : Organisation mondiale de la santé

PNPMT : Politique nationale de promotion de la médecine traditionnelle

5
Sommaire

Résumé………………………………………………………………………….. 1

Introduction…………………………………………………………………7

Partie 1 : L’aspect culturel …………………………………………………9

Chapitre 1 : La médecine traditionnelle sous l’aspect culturel……………..10

Chapitre 2 : Le fonctionnement de la médecine traditionnelle………………17

Chapitre 3 : L’impact de la médecine traditionnelle…………………………..31

Partie 2 : L’aspect juridique……………………………………………………..39

Chapitre 1 : Le vide juridique…………………………………………….40

Chapitre 2 : Vers un encadrement légal…………………………………..46

6
INTRODUCTION

La Côte d’Ivoire est un pays d’Afrique plus précisément de l’Afrique de l’Ouest. Sa superficie est
de 322 462 km2. Elle comprend sur sa terre exactement une population de 28 641 422 personnes.
Ces chiffres sont très importants notamment ceux de la population car elle est vraiment nombreuse.
Cette population est essentiellement composée de de groupes ethniques ayant migré sur ses terres
pour des raisons particulières à chacun. Avec elles, ces tribus (groupes ethniques) ont apporté leur
culture et leurs traditions ce qui explique aujourd’hui la diversité en Côte d’Ivoire mais aussi le fait
qu’elle n’ai pas de langue nationale afin d’empêcher une quelconque mise à l’écart d’un groupe
ethnique.

De même, cette population, comme toute autres a des besoins et ceux ci sont aussi importants. Dans
ces besoins, nous retrouvons les besoins de santé. La prise en charge de la santé dans les pays
d’Afrique est bien plus différente que celle dans les pays occidentaux. Car les réalités peuvent être
différentes notamment à cause des environnements différents, du climat différent et de l’organisme
différent. Tandis que ces derniers ont recours à la médecine dite “moderne’’, 80% de le population
africaine ont recours à la médecine traditionnelle, qualifiée ainsi parce qu’elle est un concentré de
tradition vielles qui servent à la sauvegarde de la santé de la population. Ce taux prouve qu’elle
occupe une place assez importante dans le domaine de la santé. De génération en génération, la
médecine traditionnelle s’est transmise. Aujourd’hui, elle représente un véritable patrimoine
culturel.

Il faut aussi le préciser, Cette forme de médecine est la première forme de médecine pratiquée en
Côte d’Ivoire et se pratique de génération en génération. Toutefois cette médecine s’exerce dans un
milieu informel. Autrement dit, elle est ignorée du cadre légal contrairement à la médecine
moderne. Et pourtant, celle ci a bien plus de raison d’être encadrée plus que tout autre forme de
médecine. C’est d’ailleurs dans ce cas de figure que nous sommes emmenés à tenir une étude sur :
la médecine traditionnelle en Côte d’Ivoire : aspect culturel et juridique.

En Côte d’Ivoire, il y a plusieurs forme de médecine traditionnelle : il y a la médecine traditionnelle


ivoirienne, la médecine traditionnelle arabe et la médecine traditionnelle chinoise. Ces trois types de
médecines traditionnelles cohabitent et ce en raison de l’immigration considérable des personnes et
de leur tradition sur le territoire ivoirien. Toutefois, notre étude se portera uniquement sur la
médecine traditionnelle ivoirienne car c’est elle la médecine propre à la population ivoirienne et qui
nécessite prioritairement une encadrement juridique. Avant tout autre propos, que signifie médecine
traditionnelle ? Selon l’OMS, la médecine traditionnelle désigne « la somme totale des
connaissances, compétences et pratiques qui reposent sur les théories, croyances et expériences
propres à une culture et qui sont utilisées pour maintenir les êtres humains en bonne santé ainsi que
pour prévenir, diagnostiquer, traiter et guérir des maladies physiques et mentales. ». Au regard de
tout ce qui la compose, la médecine traditionnelle semble être bien plus riche d’autant plus qu’elle
soit basée sur une culture. Cette notion joue une partition remarquable. Elle renvoie à tout ce qui est
commun à un groupe d’individu et ce qui le soude, autrement il s’agit de tout ce qui est appris,
transmis, produit et inventé. La culture est donc une notion propre aux populations et concerne un

7
domaine plutôt privé que publique. Quant à l’aspect juridique, il s’agit des règles de droit mises en
place pour encadrer, dans le cas présent, la médecine traditionnelle.

Force est de constater qu’en CI, la médecine traditionnelle n’est pas reconnue à sa juste valeur.
Malgré sa légitimité historique ivoirienne et son ampleur en pratique, elle est largement peu
considérée par le droit ivoirien de la santé sachant qu’elle est plus efficace pour la santé de la
population. Aussi, il faut le dire, des textes règlementaires ont été adoptés pour pouvoir valoriser
cette médecine, cependant ces initiatives portent peu de fruits. Voici donc une bonne raison pour se
prêter à cette analyse.

Aussi l’es raison qui ont poussé à choisir ce thème est que la médecine traditionnelle est une part de
l’identité de la Côte d’Ivoire, travailler à son encadrement serait donc encourager l’Etat ivoirien à
affirmer son indépendance en pratique.

Ainsi, se pose la question de savoir : au regard de ce que représente la médecine traditionnelle, est il
nécessaire de l’encadrer juridiquement ? La médecine moderne ne suffit -elle pas à elle seule à
garantir la protection de la santé publique ?

Par ailleurs , afin de répondre concrètement à cette problématique émise, un plan de travail a été
établi en plusieurs étapes. En premier lieu, des recherches sur les traitements de la question qui ont
été déjà fait on été mené ainsi que des lectures d’ouvrage et de revues . En second lieu, une analyse
de synthèse a été faite ce qui a conduit à la production d’un plan. Puis, nous avons terminé sur un
sondage qui avait pour objectif de connaître l’impact de la médecine traditionnelle sur la santé, la
forme de médecine traditionnelle ivoirienne à laquelle la population a déjà recours ainsi que leur
appréciations. Nous avons aussi recueilli des témoins sur les remèdes

De plus, l’objectif de cette étude est de montrer ce que représente la médecine traditionnelle pour la
santé publique et la nécessité pour l’Etat de procéder au plus vite à son encadrement.

A cet effet, nous avons reparti cette étude en deux grandes parties. Nous verrons dans un premier
temps l’aspect culturel de la médecine traditionnelle (Partie I) avant d’étudier par la suite son aspect
juridique (Partie II)

8
PARTIE I : L’ASPECT CULTUREL

Cette première partie va consister à mettre en avant l’aspect culturel, la place de la MT


dans la société ivoirienne, ce qu’elle représente, comment elle impact la société
ivoirienne.

9
CHAPITRE 1 : LA MEDECINE TRADITIONNELLE, VU SOUS L’ASPECT
CULTUREL

La médecine traditionnelle est un patrimoine culturel. Elle existe depuis des décennies et
fait partie de l’histoire de la population ivoirienne. Ses pratiques sont un ensemble de
traditions qui se sont perpétuées dans le temps et qui doivent leur existence aux différentes
cultures qui existent dues à la pluralité d’ethnies.

Ce chapitre va concerner donc la présentation des différentes cultures donc ethnies qui
font la diversité des traditions (Section 1), l’histoire même de la médecine traditionnelle
(section 2) et le fait qu’elle soit la médecine du peuples (Section 3)

10
SECTION 1 : LA DIVERSITE CULTURELLE : LES GROUPES ETHNIQUES

Nous ne pouvons pas parler de culture, tradition sans présenter les différents groupes ethniques qui
font la diversité de la Côte d’Ivoire. Par définition, les ethnies sont un « ensemble de personnes que
rapprochent un certain nombre de caractères de civilisation, notamment la langue et la culture ». en
Côte d’ivoire, il existe à ce jour 69 ethnies qui sont regroupés ainsi : les akan ( §1), les krou (§2), les
voltaïque (§3) et les mandé (§4)

Paragraphe 1 : Les AKAN


Les akan représente 42% de la population ivoirienne. Ils représentent la majeure partie de la population.

Les Akan sont un peuple originaire du Ghana, principalement les Agni et les Baoulé. On les retrouve au
centre, au sud et à l’est de la Côte d’Ivoire. Ce groupe ethnique est qualifié par l’or et était organisé en
royaume en 1974. Dans leur culture médicale, ils ont recours aux kômians.

Dans ce groupe ethnies nous retrouvons :

- Abbey
- Abidji
- Abron,
- Abouré,
- Ega,
- Agni,
- Ahizi,
- Adjoukrou,
- Alladian,
- Appolo ou N’zima,
- Attié ou Akyé,
- Avikam,
- Ayahou,
- Baoulé,
- Brignan,
- Ebrié,
- Ehotilé,
- Elomouin,
- Essouma,
- Gwa,
- M’batto,
- Yowrè.

11
Paragraphe 2 : Les KROUS

L’on les retrouve également au Liberia et à la Sierra Leone. Ils sont situés au sud-ouest. Leur
histoire cependant reste peu connue. Chez les Krou, on retrouve

- Bakwe,
- Bété,
- Dida,
- Gagou,
- Godié,
- Guéré,
- Kouzié,
- Kroumen,
- Neyo,
- Niaboua,
- Wini,
- Wobè.

12
Paragraphe 3 : Les VOLTAÏQUES

Les volatïques aussi appelés Gour sont situés dans le Nord- Est. En 2017, on les comptait au
nombre de 2,4 millions. Ils sont également au Burkina Faso et au Mali. L’ethnie majoritaire est les
Sénoufo. Il faut retenir que « La première étape de la pénétration du peuple sénoufo en Côte
d’Ivoire se déroule du xe au xve siècle, et la deuxième au xvie siècle. Les Sénoufos sont les
premiers habitants de l'actuelle Côte d'Ivoire. Les Sénoufos sont avec le groupe des Mandés et les
Krous, habitants les plus anciens de leur région respective, de l’actuelle Côte d’Ivoire. »

Nous y retrouvons :

- Birifor,
- Camara,
- Degha,
- Djafolo,
- Djimini,
- Djamala,
- Gbin,
- Koulango,
- Lobi,
- Lohon,
- Lohron,
- Tagbana ou Tagouana,
- Ténéwéré,
- Tiembara,
- Nafara,
- Niarafolo,
- -Samassogo,
- Sénoufo.

13
Paragraphe 4 : Les MANDES

Les Mandé ou les Manding sont situés au Nord-Ouest. Ils sont une population ancienne. Ils sont
originaires du Mali. Chez les Mandé, on retrouve :

- Gouro,
- -Koyata,
- Mahou,
- Malinké,
- -Mangoro,
- Nomou,
- Toura,
- Wan,
- Yacouba ou Dan.

14
SECTION 2 : L’HISTOIRE DE MEDECINE TRADITIONNELLE IVOIRIENNE

A l’origine, la médecine traditionnelle existe depuis la préhistoire et fonctionnait d’abord


sur un volet spirituel. En effet, comme la majorité des pays d’Afrique, la Côte d’Ivoire
fait partie des pays qui, avant la colonisation, avait recours à des pratiques animistes.
Ainsi, la médecine avait des origines animistes donc religieuses : « Dans cette
perspective, la maladie, souvent assimilée à un phénomène religieux, apparaît comme la
sanction d'une infraction aux interdits religieux ou communautaires »1. A cet effet, pour
diagnostiquer une maladie, la tradipraticiens et plus précisément les féticheurs
consultaient les dieux. Il faut savoir que sans diagnostic, il était impossible de trouver un
remède. De même, les remèdes se recevaient par des songes, de façon surnaturelle.

Par ailleurs, il faut savoir que la médecine traditionnelle, à l’avènement de la colonisation


a été interdite. Les colons avaient posé cette interdiction afin de parvenir à une domination
totale. Aussi, cette interdiction permettait de vider la population de son essence, des
pratiques qui font son identité afin de la soumettre complètement. Aussi, cette interdiction
a été faite au profit de la médecine moderne qui était devenu la médecine à suivre. C’était
là une forme d’assujettissement de la population.

Après l’époque de la colonisation, l’affirmation de l’indépendance de l’ancienne colonie


française a ramené la médecine la médecine traditionnelle et levé l’interdiction qui planit
sur elle.

Cette médecine a accompagné le peuple ivoirien depuis longtemps car sa découverte a


été bénéfique pour ce dernier.

1 15
Rougerie, 1978, p. 877
SECTION 3 : LA MEDECINE DU PEUPLE

Cette partie va consister à montrer la place de la MT quant à la considération dans le cœur


de la population : La médecine traditionnelle est la médecine du peuple. En effet, elle est
celle à qui la population ivoirienne à le plus recours au détriment de la médecine moderne
et ce pour plusieurs raisons.
La première raison est qu’elle est celle en qui les ivoiriens ont confiance car non
seulement, elle n’est pas importée mais encore parce qu’elle vient de nos traditions.
Comme pré énoncé, la médecine traditionnelle existe depuis la préhistoire. Elle s’est
perpétué dans le temps malgré l’apport de la médecine moderne par le biais de la
colonisation.
Dans un second temps, la médecine traditionnelle est plus accessible financièrement.
Aussi, les ivoiriens préfèrent la médecine traditionnelle car pour la majorité, elle est “bien
plus efficace que la médecine moderne“. C’est même l’une des raisons majeures pour
lesquelles les ivoiriens y ont recours. en effet, il en ressort de plusieurs témoignages que
la médecine traditionnelle est parvenue à guérir des cas que la médecine moderne ne
pouvait guérir. Ceci se justifie par la connaissance établie des plantes utilisées pour
fabriquer les remèdes et aussi le recours à la spiritualité. Tandis que la médecine
occidentale appelée aujourd’hui médecine moderne a délaissé le volet spirituelle, la
médecine traditionnelle elle continue à la mettre en avant.
Aussi, cette médecine est celle qui est faite par la population elle-même. Les
tradipraticiens sont issues de la population, il sont donc proches d’elle et ont conscience
de ses réalités sanitaires.

16
CHAPITRE 2 : LE FONCTIONNEMENT DE LA MT

La médecine traditionnelle a son fonctionnement qui lui est propre. Ce fonctionnement


englobe les acteurs ( section 1) et l’exercice en lui-même, comment est-ce qu’elle
s‘effectue (section2).

17
Section 1 : les acteurs

Les acteurs de la médecine traditionnelle sont ceux là qui participent à son fonctionnement. Il est ici
question des tradipraticiens. Cette partie va consister à étudier les différents types de tradipraticiens
(§1) et leur qualification (§2).

Paragraphe 1 : Les types de tradipraticiens


Plusieurs acteurs interviennent dans la médecine traditionnelle. Par acteurs, nous voulons
parler de ceux qui la pratiquent. Ces acteurs sont appelés des « tradipraticiens », c’est le
terme général utilisé pour les définir. Par définition, un tradipraticien est celui qui
« exerce une pratique médicale non conventionnelle reposant sur des approches
présentées comme traditionnelles dans certaines communautés africaines »2. Par pratique
médicale non-conventionnelle, l’on entend une médecine dont l’efficacité n’est pas
prouvée scientifiquement. C’est une pseudo médecine effectuée hors du cadre médical
habituel.

En Côte d’Ivoire, les tradipraticiens peuvent être classés dans 3 groupes. Ce regroupement
a pu être effectué par un outil de recensement mis en place par la politique nationale de
promotion de la médecine traditionnelle3. Et dans ces 3 groupes nous retrouvons les
spiritualistes, les phytothérapeutes et les tradipraticiens spécialistes.

D’abord les spiritualistes. Les spiritualistes sont la catégorie de tradipraticien qui exercent
dans la dimension du métaphysique. Ils trouvent une raison spirituelle à l’affection. Aussi,
le diagnostic et le remède qu’ils trouvent ont des origines spirituelles. Ces tradipraticiens
sont appelés des devins guérisseurs ou parfois féticheurs. Dans l’ethnie Agni et baoulé
qui ont des similitudes, nous retrouvons les « komians ». Les komains sont en majorité
des femmes et parfois des petites filles. Elles sont considérées comme étant des prêtresses
possédant un pouvoir de prévention et de guérison. Elles sont « capables de venir à bout
de plusieurs maladies graves garce à leurs connaissances des plantes médicinales (…) et
elles sont considérées comme des Medium entre les mondes physique et métaphysique 4».
Dans les autres ethnies, les devins guérisseurs diffèrent. Chez le peuple Sénoufo nous

2 18
Wikipédia
3
Identification des acteurs de la médecine
traditionnelle en Côte d’Ivoire :
cas du District Autonome d’Abidjan
4
Côte d'Ivoire/Tradition: Les Komians, incontournables prêtresses Akan
avons les Tienfollo, aussi des devins guérisseurs dont la manière de faire n’est pas
semblable à celle des Komians en peuple Agni ou Baoulé. C’est cette diversité culuturelle
qui fait non seulement la richesse dans la médecine traditionnelle mais aussi celle de la
Côte d’Ivoire.

Ensuite phytothérapeutes. Il s’agit des tradipraticiens qui exercent dans le naturel, le


physique. Ils sont différents des tradipraticiens spiritualistes car ils ne trouvent pas de
raisons ni diagnostics ni remèdes spirituels mais physiques aux affections. Ainsi, ils se
fondent essentiellement sur « les extraits de plantes et les principes actifs naturels » 5dans
l’exercice de leur médecine. Pour cela, il leur faut une connaissance importante des
plantes qu’ils utilisent ainsi que de leur impact sur la santé. Pour ce faire, il existe un
document mis en place par l’OMS en collaboration avec le Ministère de la Santé Publique
en Côte d’Ivoire au travers de la politique nationale de promotion de la médecine
traditionnelle intitulé « PLANTES ET OUTILS DE LA MEDECINE
TRADITIONNELLE EN CÔTE D’IVOIRE »6. Ce document présente des plantes
médicinales, leur noms scientifique, leur nom d’usage, leur usage médicinal et leur
répartition.

Enfin les tradipraticiens spécialistes. Ce type de tradipraticien est celui dont « dont la
spécialité est déterminée par le mode de pratique traditionnelle ». 7 il s’agit là notamment
des naturothérapeutes.

5 19
wikipédia
6
Voire annexes
7
Identification des acteurs de la médecine
traditionnelle en Côte d’Ivoire :
cas du District Autonome d’Abidjan
Paragraphe 2 : La qualification des tradipraticiens

Pour exercer la médecine traditionnelle, les tradipraticiens ne suivent pas de formation au sens
moderne du terme. Autrement, ils ne suivent aucune formation universitaire à l’issue de laquelle ils
recevront un diplôme les rendent ainsi légitime d’exercer. La procédure est différente.

Pour devenir tradipraticien, dans le cas de la culture ivoirienne, il existe trois (3) moyens que sont
l’initiation familiale, l’initiation faite par un tradipraticien hors du cadre familiale et l’instruction
divine.

En premier lieu, l’initiation familiale. Comme il est écrit, le premier moyen pour devenir
tradipraticien dans la culture ivoirienne est l’initiation par un membre de la famille. Cela
signifie que l’un des membres de la famille doit être un tradipraticien au préalable afin de
pouvoir transmettre son savoir. Toutefois, le futur tradipraticien qui héritera de ce statut
doit le mériter, il ne s’agit pas là d’une transmission à un quelconque héritier choisi depuis
sa naissance sur lequel le sort est tombé. La sélection est tout autre. Elle se fait dès le
stade de l’enfance et n’est pas réservé à un sexe particulier, ce qui signifie que la femme
si bien que l’homme peut exercer la médecine traditionnelle. Aussi, la condition la plus
importante voire déterminante est l’intérêt et le respect qu’apporte l’individu aux
traditions8. Les conditions que l’on retrouve dans l’initiation familiale sont propres à
écarter la discrimination faite sur le sexe. C’est une “valeur“, un “principe“ que l’on
retrouve dans la constitution ivoirienne à l’article 30 qui dispose « la République de Côte
d’Ivoire est une et indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure à tous l’égalité
devant la loi, sans distinction d’origine, de race, d’ethnie, de sexe et de religion ». En plus
de cet aspect, cette condition de proximité aux traditions et leur respect trouve toute son
utilité et peut être qualifiée de « garde four ». En effet, elle est propre à détecter les
personnes entièrement dévouer pour l’exercice de la médecine traditionnelle et surtout à
éviter les charlatans qui exerceront au détriment du bien être de la population tandis que
ceux qui s’y intéressent exerceront dans les règles de l’art, dans le soucis de la santé
publique sans volonté d’altérer l’état de santé des patients. Ce procédé n’étant pas initié
par les règles de droit et par ricochet ignoré de celles-ci restent quand même efficace car
elle assure la véracité de la connaissance des tradipraticiens et de l’authenticité de ceux-
ci. c’est d’ailleurs le procédé le plus fréquent car « 57% des tradipraticiens ont acquis le
savoir par initiation familiale »9.

8 20
idem
9
idem
En second lieu, il y a le procédé de l’initiation faite par un tradipraticien hors du cadre
familial. Ce procédé est le même que pour la médecine à l’époque d’Hippocrate : la
formation des médecins en école faite par des maîtres. Nous retrouvons le même principe
dans ce procédé. Le tradipraticien qui forme est appelé maître et le tradipraticien formé
est appelé disciple.

Le troisième concerne l’instruction divine. La Côte d’ivoire est un Etat dans lequel
plusieurs religions coexistent. Au départ, avant la colonisation, la Côte d’Ivoire était
animiste, c’est une partie de son histoire comme un bon nombre d’Etat africain. C’était la
religion pratiquée par les différents peuples qui y habitaient mais avec des particularités
propres à chaque culture ce qui signifie que les dieux différenciait d’un peuple à un autre.
aujourd’hui, avec l’évolution démographique, les mouvements de la population et la
colonisation, la religion animiste est de moins en moins pratiquée car elle représente
seulement 10,2% en Côte d’Ivoire et ce au profit des autres religions dites “importées“.
Il s’agit là du Christianisme et de l’Islam. Le christianisme représente à ce jour 44,1% et
l’islam 37,5% . Bien que L’Etat ivoirien n’est gouverné par aucune religion ce qui
embrasse une logique car il est laïc, il ne pose aucune entrave à la liberté de religion. Ceci
peut être justifié par la caractéristique “hospitalière“ de ce dernier qui est propre à
favoriser un mouvement démographique important et la diversité culturelle fièrement
brandit dans l’hymne nationale en ces termes « salut, oh terre de l’espérance, pays de
l’hospitalité… »10. Aussi, cette liberté de religion a été prévue à l’article 6 de la
constitution ivoirienne de 1960 qui dispose « La République assure à tous l'égalité devant
la loi sans distinction d'origine, de race, de sexe ou de religion. Elle respecte toutes les
croyances. ». Tout ceci montre que la religion a une grande place dans la population
ivoirienne, elle lui accorde une importance majeure au point de se laisser guider par elle
dans ses choix et décisions. La possibilité donc d’entendre une instruction divine pour
devenir tradipraticien et exercer la médecine traditionnelle a tout son sens au regard de ce
qui vient d’être présentée. C’est d’ailleurs le cas du naturothérapeute Adou Albert
TANOH devenu tradipraticien sous instruction divine et qui exerce depuis plus de 36 ans.
Il affirme « avoir reçu l’onction après son baptême et sa confirmation » par imposition
des mains d’un prêtre à Bouaké, une ville de la Côte d’Ivoire, dans les années 85-86. Son
parcours a entièrement été conduit par Dieu de l’instruction aux produits et remèdes à
vendre. En plus des dons spirituel qu’il a reçu, mr TANOH soutient avoir amplifié son

10 21
L’Abidjanaise
savoir grâce à ses recherches personnelles, le savoir faire légué par sa famille et les
recettes de remèdes apprises et achetées auprès d’autres guérisseurs.

Il faut ajouter que, après leur qualification, les tradipraticiens, peu importe le moyen par
lequel ils sont devenus, pourront commencer à exercer que lorsqu’ils auront atteints l’âge
de la maturité. C’est la règle commune. Toutefois, il y a une particularité pour ceux qui
ont eu leur qualification par transfert : il ne pourront exercer à leur tour qu’à la mort du
maître qui les a enseigné en fonction d’un principe culturel. Ce principe culturel trouve
son fondement dans cet adage « un disciple n’étale pas son savoir du vivant de son
maître »

Cependant y’a t-il un encadrement pour vérifier les compétences des tradipraticiens et
leur légitimité, leurs connaissances ainsi que leur aptitude à exercer la médecine
traditionnelle? . Il est important de répondre à cette question car dans l’hypothèse où la
réponse est négative, cette absence de contrôle représenterai un véritable danger dans
l’offre de soin et pour la santé publique dans la mesure où tout individu peut s’auto-
proclamer tradipraticien et apte à offrir des soins sans avoir une connaissance assise
notamment des plantes et de leurs actifs naturels, de leur impact sur la santé. De plus, il
s’agit là d’une porte ouverte au charlatanisme, à l’escroquerie. D’une autre part, cette
absence de contrôle, bien qu’elle ne soit pas “normale“ pourrait être justifiée. En effet, il
se compte au moins 25 000 tradipraticiens en Côte d’Ivoire et parmi eux se trouvent des
tradipraticiens dont l’exercice est vraiment ancien. Comment parvenir à tous les
règlementer ? Comment parvenir à tous les contrôler ? Il est donc impératif de trouver
une règlementation appropriée afin de non seulement permettre un exercice reconnu et
libre de la médecine traditionnelle mais aussi et surtout pour protéger la santé publique.

22
Section 2 : l’activité

Paragraphe 1 : L’exercice de la médecine traditionnelle : les pratiques


La médecine traditionnelle, comme nous le savons est celle dont la population a le plus
recours. comme précité, ce recours peut être justifié soit par ‘accéssibilité à tous d’un
point de vue économique soit par son efficatié. Ce qui signifie donc que les pratiques
qu’elles regorgent sont favorables à la sauvegarde de la santé. Mais en quoi consistent
concrètement cette médecine ? Comment est-elle mise en œuvre et quelles sont les soins
qu’elle offre ?

La médecine traditionnelle est riche en pratiques traditionnelles de par la diversité de


culture ce qui signifie qu’une manière de faire chez un peuple peut être différente chez
un autre. Cependant, l’activité de la médecine traditionnelle est majoritairement qualifiée
par la fabrication de remèdes que par des actes médicaux à proprement dit comme la
chirurgie, les opérations. Elle est aussi diversifié en fonction de la qualification de chaque
tradipraticien : entre ceux qui opèrent dans le paranormal et ceux qui opèrent dans le
normal, ceux qui sont affiliés uniquement à la conception de remèdes par les plantes et
ceux qui touchent des cas particuliers comme le chirurgien dentaire le fait par exemple
dans la médecine moderne.

En peuple Akan, plus précisément chez les Agni et les Baoulé, nous avons au niveau du
plan de la médecine traditionnelle spirituelle les kômians qui soignent avec « leur dons »
de visoin car considérées comme des « devins ». de façon générale, cette pratique de la
médecine traditionnelle consiste à trouver en premier lieu un diagnostic dans la sphère du
spirituel. Cela se fait soit par la consultation directe des dieux soit par des rêves, soit par
des visions. Il faut noter que, tout comme la médecine moderne moderne, sans diagnostic
préalable, il est impossible pour les devins guérisseurs de soigner. Revenant au cas des
Kômians, ces femmes considérées comme des prêtresses et gardiennes de la vie sociale
en peuple Agni, elles soignent par des danses exécutées sur des bruits de tambours. Cela
s’explique par le fait qu’elle prenne possession de l’atmosphère premièrement spirituelle
et exerce une certaine autorité sur “les esprits à l’origine des maladies“. Cette pratique est
aussi retrouvée dans d’autres civilisation africaine ce qui est quand même logique car la
médecine traditionnelle est le propre de l’Afrique et sa première forme de médecine.

23
Sortant du cadre spirituelle, l’offre de soin par médecine traditionnelle se fait
majoritairement par l’utilisation des produits offerts par la “nature“ par là nous voulons
parler des plantes médicinales, des écorces d’arbres, des potions faites à bases de plantes.
Chez les Baoulé, un remède et une pratique sont fréquentes pour soigner et prévenir ce
que les ivoiriens appellent communément “la plaie de ventre“ que nous pouvons qualifier
d’infections traditionnelles. Il s’agit de la pratique de la purge. C’est un mélange de
poivres longs, de piments secs et parfois même de plantes médicinales écrasés sur une
pierre 11 le tout diluer dans de l’eau chaude. Les plantes utilisées le sont en fonction de la
maladie à soigner. En effet, tout comme sur le plan spirituel, chez les Baoulés, il est
impossible de soigner une maladie dont le nom n’existe pas. En effet, les réalités
sanitaires ivoiriennes sont différentes de celles en occident, ainsi les termes donnés pour
qualifier les affections ne sont pas les même du point de vue de la médecine traditionnelle
ivoirienne. Parfois, la médecine traditionnelle parvient à guérir les affections connues du
point de vue de la médecine moderne. Dans ce cas-là, elle intervient en complément de
la médecine pour palier à ses insuffisances. Ce qu’il faut retenir ce que la médecine
traditionnelle a son propre diagnostique. Cependant, lorsqu’un diagnostic issue de la
médecine moderne est déjà établi, la médecine traditionnelle peut intervenir tout de même
en renfort, lorsque celui-ci est compatible avec elle.

En plus de la purge, qu’on retrouve également chez les Agni mais moins fréquemment il
y aussi ce remède qu’on appelle le “kanigban’’ qui signifie suppositoire. Il s’agit d’un
mélange de poivre long noire, de piment sec, de plantes appropriées à la maladie à guérir.
Ensuite, il faut le laisser sécher soit naturellement soit au bord de la braise puis l’enfoncer
dans l’anus pour un traitement interne.

Nous avons procédé à un sondage qui nous a permis de rencenser les différentes formes
de médecines auxquelles la population ivoirienne a recours. Par forme de médecine nous
faisons allusion aux types de pratiques de la médecine traditionnelle. Il en ressort
majoritairement le recours à des pratiques naturelles ce qui signifie que le volet spirituel
perd de l’ampleur contrairement à l’époque de la préhistoire ce qui se comprend au regard
de la place qu’il occupe aujourd’hui soit 10,2% de la population ivoirienne qui la pratique.
A l’issue de ce sondage, nous avons pu recueillir majoritairement l’usage de plantes
médicinales. Les plantes médicinales jouent un grand rôle dans l’offre de soin par la
médecine traditionnelle. Elles sont parfois utilisées de façon brute ou de façon

11 24
Voire annexe
transformée. S’agissant de la façon brute, cela signifie qu’elles sont utilisées dans leur
état premier, sans transformation. En pratique elles peuvent êtres lavées puis manger,
bouillie dans de l’eau chaude pour extraire le “jus’’ pour être consommer de façon liquide.
C’est le cas du remède communément appelé Djeka. Ce remède est qualifié par le nom
de la plante qui le compose. De son nom scientifique, la plante djéka n’est tout autre que
l’« Alchornea cordifolia ». Djéka est le nom attribué à cette plante dans le dialecte Baoulé.
Elle est utilisée pour « la toux, la dysenterie, l’ulcère, l’ictère ».

Chez les sénoufos, le principe est pareille : le traitement dépend du type de maladie. Par
exemple, le cas d’une maladie de peau. Il faut se rendre en consultation chez le
tradipraticien. Celui-ci va proposer des plantes à faire bouillir dans du canaris et le liquide
issu servira à un usage exetrne. : c’est la prescription. Aussi, il propose une crème
composé de beurre de karité et d’autres actifs en fonction de l’affection. Aussi, comme
instruction en plus, il est interdit de s’essuyer le corps pour qu’il puisse absorbé et
permettre à l’eau d’être efficace. Chez les Sénoufo, les remèdes sont majoritairement à
bases de tiges, d’écorces à faire bouillir dans du canaris et boire pour interne traitement
interne et /ou externe.

Par ailleurs, il intervient dans la notion d’activité de la médecine traditionnelle le lieu de


l’activité en d’autres termes où les tradipraticiens divulguent les soins.

25
Paragraphe 2 : Les lieux d’exercices de la médecine traditionnelle : Le cas du district
d’Abidjan
De même, nous ne pouvons pas parler de l’exercice de la médecine traditionnelle sans
parler du lieu où celui-ci se pratique. Tout comme dans la médecine moderne, nous
retrouvons les hôpitaux, les cliniques, dans la médecine traditionnelle nous retrouvons
également des places propices et dédiées aux soins traditionnelles. Du point de vue
spirituel donc de la médecine traditionnelle animiste généralement prtiqué en milieu
rurale, nous avons des lieux de cultes aux dieux et de consultation. Ce lieu de culte est
décoré par des statuts représentants les dieux, les esprits de la terre, les dieux des
ancêtres12. Toutefois, ces lieux ne sont pas réputés pour leur hygiène. En effet, la salubrité
est une notion qui fait défaut à la médecine traditionnelle animiste.

Chez les tradipraticiens phytothérapeutes et naturothérapeutes, l’offre de soins se fait


partout, sur l’entièreté du territoire ivoirien, ce qui palie au désert médical. Que ce soit en
zone rurale ou urbaine, dans l’intérieur du pays comme en capitale. Géographiquement
parlant, elle est vraiment accessible. Aujourd’hui, il se compte plus de 803 lieux de
pratique de la médecine traditionnelle et ce que dans la capitale économique qui est
Abidjan car en plus d’elle, la Côte d’ivoire a une capitale économique qui est la ville de
Yamoussoukro. Cette dualité tire son origine dans l’histoire même de la Côte d’Ivoire.

Revenant à la ville d’Abidjan qui comprend un grand nombre de population. Elle est
divisée en plusieurs communes dont Yopougon, Abobo, Adjamé. Sur ce territoire, il
existe majoritairement 3 grands lieux sur lesquels les tradipraticiens exercent leur activité
: les cabinets, le domicile des tradipraticiens et les espaces ouverts13. En dehors d’eux ces
lieux, peuvent aussi consister en des centres de prières et de soins, des hôpitaux
traditionnels de soins mentaux, les laboratoires et certaines unités de médecine
traditionnelle. Ces lieux sont définis par les cas spéciaux qu’ils accueillent.

D’abord les cabinets. Par définition, les cabinets désignent le local où les médecins et
dans notre cas, les tradipraticiens s’adonnent à l’exercice de leur activité médicale. Ils
sont plus formels un peu à l’image des cabinet de médecine moderne

12
Voire annexe 26
13
STRUCTURE SPATIALE DES CABINETS DE SOINS TRADITIONNELS A ABIDJAN : CONSEQUENCE SUR L’ACCESSIBILITE
AUX SOINS
Ensuite le domicile des tradipraticiens. Ces derniers mettent à disposition leur foyer afin
d’y offrir des soins. Cela se fait notamment par faute de moyen pour obtenir un local
approprié ou par une volonté pure et simple.

Enfin les espaces ouverts. Les espaces ouverts sont les espaces en plein air, les marchés,
les carrefours, les bordures de routes. Ils sont plus fréquent car cela permet de se faire
repérer facilement et attirer plus de clientèles.

27
Paragraphe 3 : Les tarifs de la médecine traditionnelle.

Tout comme la médecine moderne, la médecine traditionnelle a un coût. C’est une offre de soins en
contrepartie d’un paiement. Et dans cette offre de soins, nous avons la consultation et la prestation
médicale autrement, l’acte médicale. De plus, la médecine, en plus du volet médicale, regorge à la
fois le volet pharmaceutique : c’est la question des remèdes. Ce qui signe que le tradipraticien qui
divulgue les soins peut être à la fois à l’origine d’un remède. Tandis que le système de santé
moderne sépare les deux, la médecine traditionnelle elle les regroupe. Nous le rappelons car cet
aspect fait également partie de l’offre des soins. Cependant, cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de
pharmacie traditionnelle. En effet, elles existent dans la médecine traditionnelle. Dans ces
pharmacies, nous pouvons trouver des remèdes soigneusement préparés et avec un large choix. Et
tout comme dans le système de santé moderne le monopole de diagnostic appartient aux médecins,
il ne se trouve aucune consultation faite dans les pharmacies traditionnelles. Leur exercice est donc
différent des tradipraticien qui lui a le monopole de consultation, de diagnostic et qui a la possibilité
de confectionner des remèdes pour ses patients.

Ainsi, parler de consultation, c’est parler de

Quant à l’actes de soin, c’est un ensemble de pratiques

Premièrement, le cas de la médecine traditionnelle animiste. Le paiement en contrepartie dans le


volet spiritualiste de la médecine traditionnelle se fait soit en nature soit en espèces. En nature, il
s’agit d’une offrande faites aux dieux pour avoir guéri le malade. Cette offrande concerne
notamment les donc d’animaux dont les vaches, les poulets, les moutons. Ces animaux seront
sacrifiés et le sang qui coulera sera la pièce maitresse de l’offrande. Aussi, nous avons le paiement
par des boissons mais pas n’importe lesquelles : il s’agit des boissons alcoolisées dont des rhumes,
des liqueurs. Ces boissons offertes serviront à une libation qui consistera à les répandre sur le sol en
hommages aux dieux de la terre qui ont guéri le malade. Le paiement en espèces quant à lui
intervient dans peu de cas mais quand il est sollicité, la valeur monétaire ne dépasse pas 10.000
Franc CFA soit 15.24 €.

Deuxièmement le cas de la médecine traditionnelle naturelle. Le paiement et des consultation et des


prestations d’acte de soin et des remèdes se fait ici en espèces. Dans ce cas de figure, il n’intervient
aucune forme d’offrande à des dieux. Le coût de la médecine traditionnelle est en règle générale
peu élevé, c’est qui la rend accessible à toutes la population et cela peu importe le rang social.
Toutefois, elle profite le plus aux personnes qui n’ont pas une véritable stabilité financière et qui
n’ont pas de quoi s’offrir les soins de la médecine moderne encore moins les médicaments prescris
vendus en pharmacie.

A l’issu de nos recherches, nous sommes parvenus à trouver des tableaux récapitulatifs du coût des
consultations et des prestations mais seulement en cabinet de soins traditionnelles :

28
Tableau 1 : Le coût des consultations en cabinets de médecine rurale dans le district d’Abidjan

Comme nous pouvons le voir dans le tableau, le coût de la consultation n’est pas fixe. Il varie en
fonction du cas à traiter. Il part de « gratuit » à « 5000 FCFA » soit 7,62€. Notons que ce prix
concerne tous les lieux où s’exerce la médecine traditionnelle préalablement cités. D’un point de vu
comparatif, ces prix sont abordables ce qui permet d’une part un grande recours à la médecine
traditionnelle. Contrairement à celle-ci, les prix de consultation de la médecine moderne sont biens
plus élevé tout en comptant le prix du trajet pour s’y rendre car les CHU communs à tous sont
parfois mal situé et les cliniques sont parfois situées dans les communes très chics ce qui nécessite,
en plus de son coût élevé de par son appartenance au domaine privé, un grand budget pour s’y
rendre.

Tableau 2 : Le coût des prestations en cabinets de médecine traditionnelle dans le district d’Abidjan

Les prestations de soins, donc actes de soins et parfois offre de produits thérapeutiques englobent
une réalité totalement différente de celles des consultations. Ici la premi_ère remarque est qu’il n’y
a pas de gratuité. Les tradipraticiens peuvent faire une consultation gratuite mais pas soigner et
encore moins guérir à titre gratuit. Ici, l’on retrouve le même principe que dans la médecine
moderne. Revenant, aux prix, ceux-ci varient en fonction de la particularité de l’activité médicale
exercée par les tradipraticiens. Il part de 500 FCFA (0,76€) à 100.000 FCFA (152€). Cependant, le
prix du « traitement des troubles mentaux » est à souligner. En effet, celui-ci a un minimum fixé
mais pas un maximum fixé ce qui nous emmène à dire, qu’en plus de la particumlatié des
affections, le prix de la médecinne traditionnelle varie en fonction de la gravité de celles. C’est à
raison que cette déduction est établie et cela en selon l’adage « aux grands moyens les grands
remèdes ». autrement dit, les affections graves nécessitent le recours aux grands moyens afin de
29
parvenir à bien les traiter. Ce principe est le même chez la médecine moderne. D’autant plus que,
dans l’exemple du traitement des troubles mentaux, que ce soit en cabinets, en maison de prière ou
en hôpital, cette maladie nécessite un type d’assistance particulier et une diligence élevée. Son
traitement fait intervenir plusieurs pratiques pour parvenir à un résultat escompté : le retour à un état
psychologique normal.

Nous retenons que l’acticité de la médecine tradtionnelle a un coût moins cher et moins élevé qui
permet à toutes catégorie de classe sociale d’y accéder dans le soucis de préserver sa santé, de
l’améliorer. C’est ce qui justifie une part l’afflux de recurs à cette médecine soit 80% de la
population ivoirienne qui y a recours. toutefois il se pose la question de savoir si la population y a
recours uniquement parce qu’elle financièrement accessible ?Y a-t-elle recours uniquement car elle
n'a pas le choix ? Y a-t-elle recours au détriment de sa santé ? Est-ce que les tarifs ne voilent pas la
réalité tout en état là pour attirer plus de clientèle ? Autrement dit et en une seule question : La
médecine traditionnelle a-t-elle un réelle impact favorable sur la santé de la population ivoirienne ?

30
CHAPITRE 3 : L’IMPACT DE LA MT

Le recours important à la médecine traditionnelle laisse entendre qu’elle exerce une


influence et impact sur la population. Toutefois, la population n’est pas la seule sur
laquelle la médecine traditionnelle a un impact. Nous verrons donc, en plus de la santé
publique, son impact sur l’économie de la Côte d’ivoire et sur le chômage.

31
SECTION 1 : UN OUTIL INDISPENSABLE POUR LA SANTE PUBLIQUE

La médecine traditionnelle, au-delà de son aspect culturel perdure dans le temps à cause
de l’efficacité dont témoigne la population. Aujourd’hui, elle est plus préférée par la cette
dernière par rapport à la médecine moderne.

Bien vrai que la médecine traditionnelle n’est pas évoluée comme cette dernière, elle
arrive à combler certains besoins de santé de la population. Il en ressort de multiples
témoignages dont celui d’un habitant qui avait le bras de son fils cassé. Il avait eu recours
à la médecine “moderne“ qui cependant n’avait pas réussi à rétablir le bras cassé. Mais
une fois après avoir eu recours à un remède traditionnel, les premiers progrès se sont fait
tout de suite voir et ont engendré sur de long terme la consolidation de la fracture.

Cette médecine, même si elle est souvent qualifié de « non-conventionnelle », a un impact


bien plus positif pour la santé publique que négatif d’autant vplus que certains habitants
y ont recours car ayant constaté les failles de la médecine moderne quand au
rétablissement de leur état de santé. Cette médecine est celle qui a préservé la santé de la
population ivoirienne avant la venue des colons et même après ce qui explique le fait
qu’elle n’a pas été délaissée au détriment de la médecine moderne qui a été importée de
l’occident car elle a des attributs et des qualités que l’on ne retrouve pas dans la médecine
dite moderne d’autant plus qu’elle a recours notamment à un savoir-faire qui s’est
perpétué et à des plantes naturelles.

Aussi, cette efficacité témoignée par la population mais aussi constatée trouve une
logique. En effet, la médecine traditionnelle peut être qualifiée de « médecine par
excellence » des peuples africains et donc de la Côte d’Ivoire car elle est présente depuis
l’époque de la préhistoire. Ça c’est une idée que nous savons déjà car préalablement
évoquée mais la réalité qui en ressort et sur laquelle nous voulons poser un accent c’est
que son ancienneté et son origine font qu’elle connaît le plus les réalités sanitaires de la
population ivoirienne et donc comment parvenir à sauvegarder la santé publique. C’est
également l’une des raisons de son efficacité car elle est appropriée à la population en
plus de l’efficacité propre des actifs naturels utilisés ainsi que des pratiques perpétuées.
Ainsi, cela reviendrait-il à dire que la médecine moderne en Côte d’Ivoire est innéface,
voire innaproprié aux réalités sanitaires de la population ? D’une part oui, la médecinne

32
moderne en Côte d’Ivoire a des limites quand à son efficacité sur la santé publique, c’est
pourquoi la population reste fidèle à la médecine traditionnelle et l’utilise soit en
complément de celle-ci soit elle l’applique au préalable par préférence. Il y a lieu de le
dire, beaucoup d’insuffisances se font remarquer dans le système de santé et plus
précisment pour la médecine moderne : les hôpitaux publics sont peu équipés, les
médecins, infirmiers sages femmes sont moins qualifiés et la corruption y joue son rôle
car ces postes sont majoritairement accordé par son biais ce qui donne lieu a beaucoup de
dommages notamment corporel dans le corps médical et cause des décès. Cependant la
population n’étant pas au courant de ses droits et ayant une mauvaise appréhension du
système judiciaire ne font pas d’action en justice. De plus, il faut ajouter à cela la réalité
des déserts médicaux. La plus part des centres hospitaliers sont situés en ville et
concentrés dans les capitales. Mais qu’en est il des zones rurales ? des petites villes ?
C’est là que la médecine traditionnelle intervient. Elle est non seulement accessible sur le
plan financier mais aussi sur la question de la distance. D’une autre part, la médecine
moderne n’est pas à rejeter car elle a aussi des atouts que la médecine traditionnelle n’a
pas. Par là nous voulons parler de la connaissance scientifique, des outils de traitement et
des lieux d’accueil parfois plus appropriés, une avancée sur certaines pathologies.

Par ailleurs, Force est de constater que la médecine traditionnelle n’est pas toujours
efficace. Nous pouvons également dire qu’elle peut parfois s’avérer être dangereuse : tout
comme la médecine moderne, elle aussi des travers, des limites, des insuffisances face à
la sauvegarde de la santé publique. En effet, certains tradipraticiens peuvent ne pas avoir
reçu de formation préalable, notamment ceux qui le sont devenus par révélation divine.
Par ricochet, certaines notions importantes peuvent leur échapper comme la structure du
corps, les actifs des plantes à utiliser ou à ne pas utiliser, la posologie de chaque remède
et plus précisément les remèdes par voie orale qui font un travail interne. Autrement, Il
peut arriver que, par exemple, certains remèdes ne répondent pas aux exigences de
dosage, ce qui est propre à être dangereux pour la santé. C’est également ce que rappelle
l’OMS quand elle affirme « l'usage inapproprié des médecines ou pratiques
traditionnelles peut avoir des effets négatifs, voire dangereux »14. Aussi, les lieux où sont
reçus les malades, certains et pas tous, ne resectent pas une certaines hygiènne. Le même
récipient qui a servi à préparer un remède peut servir à préparer un autre dont la finalité
est totalement différente sans avoir été lavée au préalable. Cette situation est propre à

14 33
Traditional, complementary and integrative medicine
aggraver l’état du patient. Et donc, au lieu de le soigner, le remède aura l’effet contraire.
Ces lieux, de par leur inconfortabilité contribueront à détériorrer l’état du patient dans la
mésure où ils n’auront pas la capacité de lui donner le repos dont son corps a besoin, repos
indispensable au recouvrement de la santé.

C’est d’ailleurs une question parmi tant d’autres qui démontre l’importance de
l’intervention du droit afin d’effectuer un contrôle sur l’exercice de la médecinne
traditionnelle et garantir de cette façon la préservation de la santé publique. Elle
interviendra comme un garde four.

34
Section 2 : La MT, créatrice de richesse

L’un des impacts de la médecine traditionnelle, c’est qu’elle fait évoluer l’éconnemie de
la côte d’ivoire. Elle le fait dans le domaine commerciale. La difficulté c’est qu’il est
impossible de qualifier ses acteurs, de déterminer leur statut juridique. En réalité nous ne
savons s’ médecnie traditionnelle est créatrice de richesses. Ce qui pose un problème car
nous ne savons précisément dans quel domaine l’exercice de la médecine traditionne
développe la richesse : Est-ce dans l’économmie générale de la Côte d’Ivoire ? Est-ce
pour les particuliers tradipraticiens ? Est-ce à l’échelle nationale voire internationale ?
Cela signifie qu’elle permet à l’économie ivoirienne de se développer, mais comment ?

Pour répondre à cette question, nous allons procéder par hypothèse avec l’idée principale
que la médecine traditionnelle est créatrice de richesse.

Pour l’Etat, la médecine traditionnelle peut faire évoluer l’éconnomie. Elle peut être
favorable dans le domaine internationale par le biais de l’exportation des remèdes dont
l’efficacité a été scientifiquement prouvée (garantie) et la dangerosité écartée. Ce serait
une opportunité non seulement financière mais aussi pour palier aux insuffisances
thérapeutiques dans le monde. Dans la mesure où ces remèdes répondent aux autres
réalités sanitaires en dehors de la Côte d’Ivoire. Ainsi, l’ouvrir à une plus grande échelle
permettrai une circulation remarquable des biens, des actions de vente et d’achat. Car il
faut le dire, la médecine traditionnelle est un domaine large qui contient plusieurs notions
dont des actes de soins, la fabrication de remèdes, des techniques spéciales.

Pour les tradipraticiens, la médecine traditionnelle est source de revenu et parfois de


revenus non déclaré . elle permet à ces derniers de pouvoir obtenir de leur exercice une
contrepartie parfois importante et ce premièrement pour la demande forte. Les recettes
sont à l’image de cette demande. De plus, les patients satisfaits peuvent parfois laisser un
surplus en signe de reconnaissance. Alors, si ce domaine est finanacièrement avantageux,
qu’est-ce qui explique que certains tradipraticiens vivent toujours dans la précaité ?
Pouvant être assimilée au domaine commerciale, la médecine tradiotionnelle peut
connaître des saisons basses ou encore cela peut être du fait qu’il y a trop de tradipraticien
dans une même localité ce qui est désanvatgeux pour les moins réputés. Les
tradipraticiens travaillent en règle générale à leur propre compte, comme des

35
entrepreneurs sans salaire fixe. Ainsi, si bien qu’elle peut faire évoluer les économies de
certains tradipraticiens, elle peut être sans impact considérable sur les finances d’autres
tradipraticiens.

Toutefois, garder la médecine traditionnelle dans un secteur informel l’empêche


d’exercer sa pleine influence sur l’économie tant pour l’Etat ivoirien que pour les
tradipraticiens, contrairement à ce qu’on pourrait croire. En effet, bien vrai que le secteur
formel nécessiterait un contrôle sur les revenus et donc le paiement d’impôt qui pourrait
diminuer sa quantité, cela permettrai l’ouverture à certains droits dont l’exercice serait
plus favorable à développer les revenus (voir partie II).

36
Section 3 : La MT, créatrice d’emplois

La médecine traditionnelle est créatrice d’emplois. Elle permet à ceux là qui la pratiquent
de ne pas subir le chômage donc de rester sans pratiquer d’activité susceptible d’ apporter
un revenu à leur foyer. Il faut savoir que le taux de chômage en Côte reste tout de même
important et inquiétant. En 2021, porte parole du gouvernement , Mr Bruno KONE a
annoncé que le taux de chômage à 25% incluant « les travailleurs rémunérés en dessous
du smig, les sous emplois » et en se basant sur les « critères du BIT ». Ce chiffre est assez
pénible sachant que le pourcentage de la population éligible à travailler est de 56%. Dans
ce cas de figure, la médecine traditionnelle intervient favorablement et permis aux
tradipraticiens de sortir de ce cadre.

Par ailleurs force est de constater qu’au regard des procédés pour devenir tradipraticien,
cet impact n’est malheureusement pas apprécié à sa juste valeur. En d’autres termes, le
fait de ne pas voir les moyens de devenir tradipraticien être institutionnaliser empêche
l’Etat de voir comment est-ce que la médecine traditionnelle offre des opportunités de
travail d’autant plus que les conditions pour l’exercer semblent ne pas être contraignantes
contrairement aux études de médecines par exemple. Cela montre que c’est un secteur de
travail ouvert à tous.

Toutefois, cette accessibilité au domaine peut poser de sérieux problèmes. N’étant pas
dans un cadre d’exercice formel, tout le monde peut devenir tradipraticien. Mais qu’en
est il de la connaissance en la matière de ces derniers ? Et bien elle n’est pas contrôlée.
L’on ne sait si tout les tradipraticiens ont eu au préalable une formation quant aux
dosages, à la connaissance des différentes plantes et de leur impact, de leur dangerosité.
Aussi bien que c’est un secteur favorable à l’emploi, il este aussi un secteur mimé par le
charlatanisme.

Par ailleurs, il est favorable à l’emploi en ce que les conditions d’exercices ne sont pas
strictes mais flexibles. Passons l’idée des connaissances non contrôlées et de la légitimité
accordée par un maître. Nous voulons ici parler qu’il n’y a aucune condition de niveau
scolaire ou de parcours académique imposé, aucune conditions de langues : dans ce
secteurs personnes n’est écarté sauf les mineurs car peuvent commencer à exercer les
tradipraticiens « arrivés à l’âge de la maturité ».

37
Aussi, elle est ouverte à tous car il y a “subordination“ de la part d’un quelconque
employeur. Au-delà de la volonté de servir la santé publique, il y a aussi cette volonté de
ne pas être soumis à quelques contraintes posées par un employeur. Il s’agit là d’une
activité libre avec les propres règles du tradipraticiens, ses propres prix, sa propre
politique d’exercice, ses propres horaires. Il est en quelque sorte « son propre patron »

Il faut savoir que de bases, il s’agit de pratiques, de fonctions qui se transmettre de façon
générationnelle. Autrement, si le père a exercé la médecine traditionnelle et en a fait son
métier, il sera transmis au fils. Cependant, cela n’est pas applicable à toutes les tribus
ivoiriennes.

Le secteur de la médecine traditionnelle est bien riches et majoritairement favorable non


seulement à la population mais aussi à l’Etat car elle est un plu dans le système de santé
publique. Pourtant, force est de constater que ce secteur d’activité n’est pas réglementé
ce qui laisse la grande partie des travers sans sanctions, des exercices sans contrôles.
L’absence de règlementation pose une certaine mauvaise organisation, mauvaise
organisation à qui l’on attribue le rôle d’être le frein à l’évolution à une grande échelle de
la médecine traditionnelle depuis toute ces années. Il en devient donc urgent.

38
PARTIE II : L’ENCADREMENT JURIDIQUE DE LA MEDECINE
TRADITIONNELLE EN CÔTE D’IVOIRE

Cette deuxième partie va porter sur la considération de la médicine traditionnelle par le


cadre légal ivoirien. Nous verrons dans une étude progressive le vide juridique qui existe
mais aussi la volonté par les autorités ivoiriennes d’y remédier.

39
CHAPITRE 1 : LE VIDE JURIDIQUE QUANT A L’ENCADREMENT LEGAL
DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE.

La médecine traditionnelle, au sens juridique du terme, n’est pas encadré. Il y a là un vide juridique
sur la question au-delà de que représente la médecine traditionnelle pour le peuple (section 1).
Toutefois, cette absence de cadre juridique ne signifie pas moins que ce secteur n’est pas
règlementé (section 2).

40
SECTION 1 : L’ABSENCE D’UN ENCADREMENT LEGAL DE LA MEDECINE
TRADITIONNELLE

Encadrer de façon légale une notion revient à lui consacrer un cadre précis avec une
législation appropriée. En d’autres termes, lorsqu’une notion est considérée par le droit,
toute une règlementation complète et parfois incomplète lui est accordée. C’est l’exemple
de la notion du virus « Covid-19 » intervenu en fin d’année 2019 et qui a évolué en France
à partir de l’année 2020. Il a été constaté que le droit s’est mobilisé en lui accordant une
règlementation propre à elle. Il en est de même pour la notion du « travail » qui elle a
même un régime tout entier avec un code qui lui est réservé. On en déduit que lorsqu’une
notion est considérée par le droit et régit par lui, il en ressort des lois, une règlementation
qui lui est propre en considérant ses particularités.

Mais qu’en est il de la médecine traditionnelle en Côte d’Ivoire ? Pouvons nous dire
qu’elle est considérée par le droit et encore, si elle est encadrée par celui-ci ?

Comme énoncé précédemment, la MT en CIV existe depuis bien longtemps avant


l’arrivée des colons, elle fait partie de l’histoire du peuple ivoirien et en constitue un
patrimoine culturel pour ce dernier. Cependant, cette notion ne fait en rien l’objet d’une
règlementation par le droit. Pour mieux comprendre cette idée, nous allons procéder sur
la base de l’analyse qui a introduit cette section. Lorsque nous parcourons la législation
ivoirienne, force est de constatée que la MT est négligée par le droit. En effet, il ne figure
nulle part “des règles de condition d’exercice de la MT“ ou encore “des règles régissant
les rapports entre patients et tradipraticiens“ et encore moins “des règles encadrant la
fabrication des médicaments traditionnel“. C’est un VIDE TOTAL. Et dans le cas ou elle
existerait, elle serait malheureusement basée sur les règles héritées de la colonies, ce qui
est le cas pour certains domaines régis par le droit aujourd’hui en Côte d’Ivoire. Pourtant,
ces dernières ne sont en aucun cas adaptées aux réalités présentes sachant que le droit est
vivant, et qu’il évolue avec la population qu’il régit. Pourtant, les enjeux en la matière
sont réels et ils nécessitent un cadre légal afin de non seulement lui permettre de se
déployer librement mais aussi d’évoluer et de permettre notamment à l’économie
ivoirienne d’évoluer avec elle car elle est, en plus de son aspect culturel, un moyen de
création de richesse. Elle permettra aussi à la CIV d’élargir son marché d’exportation en
présentant ses produits de santé traditionnels qui d’autant plus ont une efficacité prouver
dans le temps. De même, d’un point de vue politique, cette reconnaissance de la MT par

41
le droit ivoirien permettra d’affirmer l’indépendance de la CIV car elle mettra en avant
SA médecine et par la même occasion SA culture, SA manière de faire tout en la faisant
cohabiter avec la médecine importée. En effet, il faut savoir que la médecine appelée
médecine moderne est celle qui est importée de l’occident (l’exemple de la chirurgie qui
était autrefois pratiquée par les barbiers, la pharmacie qui était exercer par les épiciers
ensuite les apothicaires ...). Elle fait partie de son histoire et a évolué. Nous en déduisons
que c’est à cause de son évolution qu’elle est qualifiée de “moderne“.

Ce vide juridique est présent depuis maintenant plusieurs décennies et pourtant, nos
autorités, en 2001, ont tenté d’ouvrir une brèche afin d’aboutir à un encadrement légale
de la médecine traditionnelle. Cependant, est-ce que cette absence d’encadrement
juridique , cela ne signifie pas que l’absence de règles de droit laisse place à une anarchie
et un chaos total dans le domaine.

42
SECTION 2 : LES REGLES COUTUMIERES

Nous verrons dans le déroulé de cette section ce que représentent les règles coutumières (§1) et
leurs limites (§2)

Paragraphe 1 : La notion de règles coutumières


La médecine traditionnelle, en Côte d’Ivoire n’est pas encadrée par le droit, il s’agit là
d’un fait constaté. Cependant, ce vide juridique ne signifie pas que le secteur est
totalement voué à lui même, sans règles qui l’encadrent. C’est là qu’interviennent “les
règles coutumières“.

Les règles coutumières nous renvoient à l’une des sources de droit qu’est “la coutume“.
Par définition, il s’agit de « règles issues de pratiques traditionnelles et d'usages communs
consacrés par le temps et qui constitue une source de droit. Reconnue par les tribunaux,
elle peut suppléer la loi ou la compléter, à condition de ne pas aller à l'encontre d'une
autre loi ». 15 En l’espèce, ce sont ces pratiques issues de la tradition ivoirienne propres à
chaque tribu qui ont encadré la médecine traditionnelle jusqu’ici. Cependant, la faille est
que ces règles coutumières ne sont pas consacrées par le droit, tout comme le domaine
qu’elles encadrent.

Mais quelles sont ces règles ? Les règles qui encadrent la médecine traditionnelle sont
issues de traditions. Elles ont installé une certaine éthique à suivre. Cette idée a également
été soutenue et développée en ces termes par Le Docteur en Droit Sanogo YANOUGRA :
« Le féticheur, le guérisseur ou le marabout qui abuse de son pouvoir ou viole certaines
règles ancestrales ou coutumières au cours de ses interventions peut être sanctionné par
les gardiens de la tradition pour mauvaise pratique de l’art de la médecine. En effet, le
médecin traditionnel n’est pas totalement libre de faire tout ce qu’il veut. Il appartient en
général à une confrérie très regardante sur le respect des règles ». Cela démontre qu’en
l’absence de règles de droit, l’exercice de la médecine traditionnelle reste tout de même
encadré. Cependant, cet encadrement semble renvoyer uniquement à des sanctions en cas
de « non-respect de l’art ». Qu’en est il des droits et devoirs des usager ? Qu’en est il de
la règlementation de la fabrication de médicaments ? Qu’en est-il des droits et obligations
des tradipraticiens ?

15 43
Le Toupictionnaire
Paragraphe 2 : Les limites qui poussent à avoir un cadre légal
Les règles coutumières ont joué un rôle important dans l’encadrement de la médecine
traditionnelle. Au regard de ses sanctions, elles parviennent à éviter certaines dérives dans
la pratique. Toutefois, elles ne peuvent à elles seules, encadrer la MT et ce pour diverses
raisons.

Dans un premier temps, parce qu’elles ne visent pas principalement ou premièrement


l’encadrement de la médecine traditionnelle mais celui de la vie en communauté. Issues
depuis l’époque avant la colonisation, les règles coutumières étaient mises en place pour
organiser la vie en communauté et selon le DR Sanogo YANOUGRA « Nous pensons
qu’étant donné que l’individu appartient à la communauté et que toute atteinte portée à
ce dernier implique de facto la communauté, il est tout à fait normal que les règles qui
organisent et gèrent les conflits de la communauté soient celles qui le protègent en cas de
violation de ses droits à la santé et au bien-être ». Pourtant, ce domaine touchant à la santé
publique contient des spécificités qui exigent une règlementation propre et non de se
conformer à des règles que nous pouvons qualifier de communes ignorantes des réelles
réalités du secteur.

Aussi ces règles étant dépassées, elles n’englobent pas les notions que le droit, au sens
moderne reconnait et a la capacité d’encadrer puis qui sont importantes notamment pour
la conservation et la sauvegarde de la santé publique. Il s’agit là des rapports entre
tradipraticiens et patients, leurs droits et obligations, le respect de la dignité humaine et
du corps humain et certaines autres notions importantes au sens moderne. Il est important
de mentionner que la perception des règles coutumières de la santé est différente de celle
qu’a le droit de cette notion. En effet, ces règles coutumières fonctionnent avec la
tradition, celle là qui ne change pas, ainsi donc pourtant, il serait dénué de sens de ne pas
reconnaitre que médecine traditionnelle ou pas la civilisation évolue ainsi que ses
conceptions. Et donc, il serait important d’allier tradition et modernité afin de pouvoir
concilier les intérêts en jeu : la préservation de la santé publique et l’exercice libre de la
MT.

Par ailleurs, la médecine traditionnelle est un secteur important pour la Côte d’Ivoire et
surtout pour la santé publique. De plus elle est plus sollicitée par la population ivoirienne
pour des raisons diverses dont la principale reste son efficacité. C’est donc un secteur qui
mérite d’être encadré par le droit surtout au regard de l’impact qu’elle a sur la santé

44
publique. De plus, le DR Sanogo YANOUGRA relève ceci « les tradipraticiens ou
naturothérapeutes, les principaux acteurs de la médecine traditionnelle s’organisent et
veulent avoir des droits et se soumettre à leurs devoirs ». Il devient donc urgent d’offrir
à la médecine traditionnelle un cadre légale qui lui permettra un exercice libre, reconnu
par le droit au même titre que la médecine moderne. La MT est la première médecine en
Afrique et en Côte d’Ivoire, elle mérite donc d’être considéré à juste titre.

45
CHAPITRE 2 : VERS UN ENCADREMENT LEGAL

Bien vrai qu’il n’y a pas de règlement propre de la médecine traditionnelle, l’Etat ivoirien,
à travers certains actes montre sa recevabilité quant à un prochain encadrement juridique
du secteur. Cette volonté s’est progressivement manifester dans le temps au travers de
certaines mesures et initiatives qui ont été prise.

Par ailleurs, force est de constater que l’Etat ivoirien reste bloqué aux stades d’initiatives
sachant que la médecine traditionnelle fait partie de son histoire et joue un rôle important
dans le système de santé publique et pourtant, elle est moins encadrée voire pas du tout
contrairement à la médecine occidentale moderne qui malgré son encadrement juridique
présente aussi des failles importantes.

Ce Chapitre va consister à mettre en évidence l’évolution quant à la considération de la


médecine traditionnelle par les autorités étatiques (section 1). Il va aussi consister à
présenter des propositions quant à l’encadrement juridique de celle-ci tout en se basant
sur les réalités actuelles de la population (Section 2)

46
SECTION 1 : L’EVOLUTION CHRONOLOGIQUE DE LA CONSIDERATION DE LA
MEDECINE TRADITIONNELLE PAR LES AUTORITES ETATIQUES
Cette évolution concerne l’époque de la colonisation à l’indépendance (§1) et de
l’indépendance à nos jours (§2).

Paragraphe 1 : De la colonisation à l’indépendance

Cette partie reste quand même importante à souligner dans le déroulé. Elle permet de
savoir si l’Etat ivoirien continue à se comporter comme une colonie française ou pas.

En 1893, la Côte d’Ivoire est déclaré colonie française. Après l’assujettissement par les
colons, ceux-ci ont imposé leur manière de faire, ce qui est propre à eux, propre
notamment à leurs réalité sanitaires.

Les colons sont venus avec leur médecine propre à eux. Dans la logique de leur
assujettissement, les colons ont écarté tout ce qui constituerait un brin d’identité propre
au peuple ivoirien dont la médecine traditionnelle. Celle-ci a alors été interdite d’usage et
de pratique auquel cas l’absence d’obéissance donnerait lieu à des sanctions sévères
compte tenu de la période.

47
Paragraphe 2 : De l’indépendance à aujourd’hui
Depuis l’indépendance jusqu’à aujourd’hui, quelques initiatives ont été prises par l’Etat
au profit de la médecine traditionnelle.

Après avoir levé l’interdiction de pratiquer la médecine traditionnelle, l’Etat, de 1960 à


2001 n’a pris aucune initiative laissant penser que cette médecine serait la médecine
officielle de la nation ou qu’elle aurait eu un cadre juridique lui permettant un exercice
beaucoup plus éclairé. C’était le vide juridique

En 2001, la politique nationale de promotion de la médecine traditionnelle a été adopté.


Une dernière version a été éditée en 2014. Cette politique à pour but de valoriser la
médecine traditionnelle et d’en faire la promotion. Toutefois, ce n’est pas une
règlementation en soit.

En 2017, il est annoncé l’adoption d’un décret portant création d’un code déontologique
et d’éthique des tradipraticiens : « Le Porte-parole du Gouvernement ivoirien, Bruno
Koné a annoncé ce mercredi 27 janvier, l’adoption en Conseil des ministres d’un décret
portant code d’éthique et de déontologie à suivre par l’ensemble des praticiens de la
médecine et de la pharmacopée traditionnelle. Ce code prévu par la loi au titre de la loi
de juillet 2015 qui régit l’exercice et à l’organisation de la médecine et de la
pharmacopée traditionnelle en Côte d’Ivoire, ce code de l’avis de Bruno Koné “organise
un ensemble de règles qui exigent des praticiens de la médecine traditionnelle une
certaine connaissance, un certain savoir-faire, l’obligation et l’habileté qui se rattache à
toute démarche de soins, notamment toute démarche de diagnostic d’abord et
thérapeutique ensuite.” » Voici là une belle initiative cependant qui est restée sans suite
conséquente, sans application, sa promotion continue. Elle est ignorée par le peuple. A
cette initiative s’ajoute « Ces mesures concernent les personnes qui prodiguent des soins,
il exclut ceux qui font du charlatanisme, les marabouts, les féticheurs”, a précisé le porte-
parole du Gouvernement. »

Aussi, en 2022, L’Etat ivoirien a annoncé vouloir « porter à 30% sa fabrication locale »
de médicaments « d’ici 2025 ». En réalité, c’est un bel objectif, cela montre que les
autorités compétentes commencent à s’intéresser à ce que représente la médecine
traditionnelle notamment pour l’économie ivoirienne. Le ministre de la Santé de
l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, Pierre N’Gou Dimbaa
affirmé ceci « Dans la feuille de route que le président de la République m’a donnée en

48
tant que ministre de la Santé, c’est de porter de 6% à 30% d’ici 2025 les médicaments
fabriqués en Côte d’Ivoire. Mais la fabrication de ces médicaments, tout en s’appuyant
sur la connaissance et la technologie qui viennent d’ailleurs, doit s’appuyer avant tout
sur notre connaissance et notre culture, ce qui est notre patrimoine. C’est pour cela
que nous avons entrepris de mettre en place rapidement l’institut de développement de la
médecine traditionnelle ».

A ce jour, ces initiatives restent au stade d’initiative ce qui est tout de même dommage
car elles sont bonnes.

49
Section 2 : La proposition d’un cadre juridique
Le droit doit essentiellement prendre en compte 3 grands points à encadrer. Il s’agit des
acteurs, de l’exercice donc les actes de soins et les consultations et les médicaments. En
effet, il s’agit là des points majeurs que l’on trouve dans la médecine traditionnelle

Cette partie va donc consister à faire des propositions de sorte à ce que lorsqu’un cadre
juridique sera mis en place, il prendra en compte les réalités et enjeux majeurs de la
médecine traditionnelle

Paragraphe 1 : L’encadrement des acteurs de la médecine traditionnelle

Les acteurs de la médecine traditionnelle, comme préétudier sont les tradipraticiens spiritualistes,
les tradipraticiens phytotérapeutes et les tradipraticiens définis par la spécialité de leur activité.

Réglementer les tradipraticiens reviendrai à mettre l’accent des points important dont premièrement
les conditions d’exercice de la médecine traditionnelle. Ensuite, les sanctions et enfin, qui est le plus
important, la définition de leur statut au regard de la loi.

D’abord, les conditions d’exercices de la médecines traditionnelles. Ces conditions sont flexibles et
permettent à tous d’accéder au titre de tradipraticen. Mais aussi bien que cette flexibilité des
conditions est favorable contre le chômage, elle est aussi dangereuse pour la santé publique et est
une porte ouverte à des charlatans. Aussi, ces conditions sont quasi inexistantes car tout le monde
peut devenir tradipraticien et rien ne prouve que ceux qui le sont aujourd’hui sont passé par les
procédé préalablement énoncés. Et même si c’était le cas, ces procédés, avec les réalités présentent
ne suffisent plus à elles seules à définir la légitimité des tradipraticiens et leur capacité à exercer la
médecinne traditionnelle. A cet effet, des conditions bien plus appropriées doivent être rendues
obligatoires pour tout ceux qu’il veulent exercer la médecine traditionnelle. Ainsi pour ces
conditions, nous proposons une formation encadrée par l’Etat et qui se fera en fonction du niveau
scolaire de chaque personne aspirant à exercer la médecine traditionnelle. C’est une condition
similaire à la condition de diplôme dans la médecine moderne. Une formation doit être donnée sur
l’hygiène des lieux d’accueil, sur les plantes utilisées pour la préparation des remèdes mais aussi sur
les droits et devoirs des tradipraticiens et des patients. A l’issue de cette formation, un diplôme sera
attribué permettant ainsi de reconnaître la légitimité du tradipraticien. Il s’agira là d’une sorte de
certification de ce dernier.

Ensuite, dans l’encadrement des acteurs de la médecine traditionnelle, il faudra ajouter des
sanctions. Mais en quoi consisterait ces sanctions ? Celles ci devront viser “ l’exercice illégal” de la
médecine traditionnelle. En effet, tous ceux qui ne se seront pas déclarés et n’ayant pas été
légalement reconnu seront sanctionnés pour exercice illégal de la médecine traditionnelle. Cette
contrainte viendrai en garantie contre le charlatanisme. Elle peut paraître comme limitant l’accès à
l’exercice de la médecine traditionnelle pourtant ce n’est pas le cas. Au contraire, cette contrainte
serait un garde four contre les dérives en la matière aussi elle permettra un contrôle simple des
activités de médecine traditionnelle afin de savoir si celui qui l’exerce a les compétences pour et
qu’il ne représente pas un danger pour la population.

50
Enfin, voici une question importante : le statut des tradipraticiens au regard de la loi. Au travers leur
encadrement, les tradipraticiens seront-ils considérés comme des médecins au sens strict du terme
au même titre que les médecins issus de la médecine moderne ? Autrement, auront ils les mêmes
obligations que ces derniers notamment la plus intrigante : l’absence de profit? C’est là une
question importante car au travers de cette détermination de statut, l’on pourra définir les
obligations et éventuellement les droits.

51
Paragraphe 2 : L’encadrement de l’exercice de la médecine traditionnelle

L’exercice de la médecine traditionnelle consiste en les pratiques et consultations autrement dans


les diagnostics et dans les traitements que sont les actes de soins. Ce secteur est ouvert à la liberté
d’exercice car non contraignant des tradipraticiens. Toutefois, cette même liberté d’exercice jugée
un peu trop large reste négative pour la santé publique ce qui la rend éligible à la réglementation.

Ainsi, encadré l’exercice de la médecine traditionnelle reviendrait à encadrer les conditions dans
lesquelles ces sons sont faits, si le droit des patients est respecté.

En premier lieu, les conditions dans lesquelles elles sont exercées. Cette question consiste à définir
un cadre propre auxquels vont se référer les tradipraticiens pour une meilleure offre de soin. Il
s’agira là d’établir un code déontologie mais aussi des règles de l’art qui viendront encadrer
l’exercice de la médecine traditionnelle et écarter toute forme de détournement de celles-ci. De plus,
ces conditions d’exercice concerne les lieux d’accueil, leur hygiène et leur capacité d’accueil. A
cela, il doit être ajouté une restriction permettant de tenir le cadre de l’exercice de la médecine
traditionnelle propre et favorable et rétablissement des malades.

En deuxième lieu, L’encadrement de l’exercice de la médecine traditionnelle doit concerner le


contrôle de son respect des droits de la personne. Au regard de l’article 2 de la constitution
ivoirienne : « La personne humaine est sacrée.

Tous les êtres humains naissent libres et égaux devant la loi. Ils jouissent des droits inaliénables que
sont le droit à la vie, à la liberté, à l'épanouissement de leur personnalité et au respect de leur
dignité.

Les droits de la personne humaine sont inviolables. Les autorités publiques ont l'obligation d'en
assurer le respect, la protection et la promotion. »

Nous pouvons constater que l’Etat ivoirien reconnaît le droit au respect de la dignité humaine et
s’engage à le faire respecter. A cet, il doit introduire cette considération dans l’encadrement de
l’exercice de la médecine traditionnelle.

52
Paragraphe 3 : L’encadrement des médicaments traditionnel

La médecine traditionnelle va de paire avec la fabrication de remèdes. Cette fabrication


implique principalement le mélange de plusieurs plantes, ou la préparations de celles-ci.
Ces remèdes peuvent être destinées à un traitement interne ou externe selon l’affection à
traiter. Il faut noter que dans le cas où l’utilisation des plantes est mauvaises et non
maitrisée, ces dernières peuvent être dangereuses pour les patients qui la consomment.
Dans ce cas une règlementation stricte doit être faite.

- Former les tradipraticiens sur les plantes : en plus de faire partir des conditions
d’exercice, cette formation fait partie de l’encadrement des remèdes traditionnels. Elle
revient car elle est impossible. En effet, il exerce un lien directe avec le patient car celui
ci est emmené à le consommer. Alors, si les tradipraticiens n’ont aucune notion sur les
plantes utilisées, il serait la cause de plusieurs décès et impact négatifs sur la santé.

- Former les tradipraticiens sur les dosages : Les dosages restent importants. En
pratique, il n’y a pas de dosage. Les tradipraticiens fonctionnent avec la méthode de «
l’œil nu ». Pourtant, celle ci n’est pas fiable car le dosage pour un remède n’est pas le
même pour un autre. Il faut donc procéder à l’établissement d’une pharmacopée.

- Déclaration des remèdes à l’organe habilité afin de les exposés à un contrôle : les
tradipraticiens, devront déclarer leurs remèdes pour les soumettre à un contrôle. Ce
contrôle permettra de vérifier le taux de dangerosité pour la santé. Ici revient l’idée de
l’autorisation de mise sur le marché, la médecine traditionnelle peut suivre le même
principe. Ainsi, l’Etat aura un suivi sur les remèdes. Dans la même optique de déclaration,
l’idée de brevet serait la bienvenue car ce sera un moyen de protéger les œuvres de l’esprit
des tradipraticiens d’autant plus que ce principe de brevet sera bénéfique pour eux du côté
financier et pour la population. Ce ne serait pas une idée à écarter.

53
Section 3 : la nécessité de mettre en place les initiatives

Aujourd’hui, il est bien plus que nécessaire d’aller plus loin dans les initiatives, il devient
même urgent de quitter la banc des initiatives pour se mettre sur le terrain de la
concrétisation. Cette urgence de passer à l’étape de la lise en œuvre se justifie par
plusieurs raisons.

La raison majeure reste et demeure la préservation de la santé publique. La santé reste un élément
important pour le développement d’une société. Lorsqu’elle fait défaut, elle impact négativement la
population. C’est d’ailleurs le cas avec l’épidémie du Covid-19 qui a mis, non pas un Etat en
difficulté mais le monde entier. Dans ce cas de figure, la médecine traditionnelle se porte garant de
cette santé d’autant plus que plus d’un ivoirien témoignent son efficacité

Ainsi, dans le cas où la santé représenterait un facteur important pour la population et que la
médecine traditionnelle y contribue largement, Il est donc nécessaire de lui offrir un cadre
règlementé lui permettant de se déployer, de se développer. En effet, cela lui permettra de rentrer
dans le formel et lui donnera l’opportunité d’être offerte à une plus grande échelle et répondre à des
questions de santé auxquelles la médecine moderne ne peut répondre

De plus, il est urgent de réglementer la médecine traditionnelle dans le même ordre quant à la
dangerosité de cette dernière. En réalité, ce domaine est fondamentalement ignorant des droits et
donc des droits notamment liés à la dignité humaine, au respect du corps. Si la médecine
traditionnelle est encadrée, elle deviendra plus consciente de la valeur du corps humain et ne sera
pas exercer au détriment de la dignité humaine.

Par ailleurs, l’une des raisons de règlementation de la médecine traditionnelle serait qu’en procédant
à cela, la Côte d’ivoire affirmera sa culture et ainsi son indépendance. La médecine moderne est
l’évolution de la médecine occidentale. Elle était auparavant une médecine aussi qualifiée de
« traditionnelle » . C’est parce qu’elle a avancé avec les réalités occidentales et qu’elle a été
encadrer par le droit occidental qu’elle est aujourd’hui qualifiée de moderne. Aussi, elle est celle
utilisée en Côte d’Ivoire car elle est un apport de la colonisation ce qui signifie qu’elle n’est même
pas la médecine du peuple ivoirien. La médecine traditionnelle est l’identité de la Côte d’Ivoire et la
délaissé au profit de la médecine moderne se montre comme étant le rejet de son essence. Toutefois,
cela ne veut pas dire que nous devrions rejeter la médecine moderne car elle a elle aussi un apport
important dans la sauvegarde de la santé publique. Cependant, elle ne doit pas être la médecine de
référence en Côte d’Ivoire. Ainsi donc réglementer la médecine traditionnelle serait un pas vers
l’affirmation de l’indépendance de l’Etat de la Côte d’Ivoire et de son affranchissement de la
colonie.

En plus, cette règlementation permettrait de voir le réel impact qu’à la médecine traditionnelle non
seulement sur la santé mais aussi sur l’économie et sur le chômage. En effet, le secteur informel est
un obstacle car il ne permet pas de faire un réel suivie de l’activité. Or, si ce secteur rentre dans le
formel, les outils mis en place pour servir au bon encadrement de la médecine traditionnelle
permettront de constater son impact. De cette façon, les autorités compétentes travailleront à son
évolution et à sa promotion.

54
A cela, il faut ajouter que la population souhaite réellement un encadrement de la médecine
traditionnelle. Certains ont énonces pratiquement les mêmes raisons. Toutefois, une partie de la
population semble ne pas être d'avis car elle estime que donner un cadre juridique à la médecine
traditionnelle augmenterait le coût et désavantagerais les habitants à faible revenu. Cette idée n’est
pas à écarter car il est possible que la réglementation de l’activité de la médecine traditionnelle la
rendra éligible au paiement des impôts ce qui nécessiterait un coût plus élevé. Cependant, cela
dépendra dans quel domaine la médecine traditionnelle sera affecté, qu’elle soit dans le domaine
privé ou dans le domaine public. Et bien, si la médecine traditionnelle tombe dans le domaine
privée, sa réglementation sera plus accentuée et la rendra moins accessible à tous comme c’est le
cas des cliniques. Toutefois, si elle tombe dans le domaine public, les choses seront différentes. En
effet, l’Etat n’est pas animé de la volonté de faire du profit quand il s’agit de l’intérêt public : c’est
la question des services publiques d’intérêts publics. De cette façon, l’accessibilité pourra toujours
être la même. là où ça pourrait poser problème, c’est pour les tradipraticiens. Seront -ils avantagé ?
Et qu’en est il de l’hypothèse de personne privée chargée de service publique ? Cette forme pourrait
très bien convenir à la fois aux tradipraticiens, à la population et même à l’Etat.

55
Annexes

56
57
BIBLIOGRAPHIE

- Wikipédia
- Harris Memel-Fotê, Les Représentations de la santé et de la maladie chez les Ivoiriens,
Paris, Éditions L'Harmattan, 1998, 209 p.
- STRUCTURE SPATIALE DES CABINETS DE SOINS TRADITIONNELS A ABIDJAN :
CONSEQUENCE SUR L’ACCESSIBILITE AUX SOINS, KACOU Messan Amon Adjoba
Claudine
- Identification des acteurs de la médecine traditionnelle en Côte d’Ivoire :cas du District
Autonome d’Abidjan, N. J-M. Manouan1, b.b. N’Guessan2*, E. kroa1, I. Tiembré3
- La Côte d'ivoire a pris plusieurs mesures visant à promouvoir la médecine traditionnelle, la
recherche en pharmacopée et la reconnaissance des tradipraticiens dans le système de santé.
Théodore Kouadio

58
TABLES DES MATIERES

Table des matières


INTRODUCTION ............................................................................................................................................. 7
PARTIE I : L’ASPECT CULTUREL ........................................................................................................... 9
CHAPITRE 1 : LA MEDECINE TRADITIONNELLE, VU SOUS L’ASPECT CULTUREL ..................... 10
SECTION 1 : LA DIVERSITE CULTURELLE : LES GROUPES ETHNIQUES .................................... 11
Paragraphe 1 : Les AKAN ....................................................................................................................... 11
Paragraphe 2 : Les KROUS ..................................................................................................................... 12
Paragraphe 3 : Les VOLTAÏQUES ......................................................................................................... 13
Paragraphe 4 : Les MANDES ................................................................................................................. 14
SECTION 2 : L’HISTOIRE DE MEDECINE TRADITIONNELLE IVOIRIENNE ................................. 15
SECTION 3 : LA MEDECINE DU PEUPLE ............................................................................................. 16
CHAPITRE 2 : LE FONCTIONNEMENT DE LA MT ............................................................................ 17
Section 1 : les acteurs .................................................................................................................................. 18
Paragraphe 1 : Les types de tradipraticiens ............................................................................................. 18
Paragraphe 2 : La qualification des tradipraticiens.................................................................................. 20
Section 2 : l’activité ..................................................................................................................................... 23
Paragraphe 1 : L’exercice de la médecine traditionnelle : les pratiques .................................................. 23
Paragraphe 2 : Les lieux d’exercices de la médecine traditionnelle : Le cas du district d’Abidjan ........ 26
Paragraphe 3 : Les tarifs de la médecine traditionnelle. ......................................................................... 28
CHAPITRE 3 : L’IMPACT DE LA MT ......................................................................................................... 31
SECTION 1 : UN OUTIL INDISPENSABLE POUR LA SANTE PUBLIQUE ....................................... 32
Section 2 : La MT, créatrice de richesse ..................................................................................................... 35
Section 3 : La MT, créatrice d’emplois ....................................................................................................... 37
PARTIE II : L’ENCADREMENT JURIDIQUE DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE EN CÔTE
D’IVOIRE ...................................................................................................................................................... 39
CHAPITRE 1 : LE VIDE JURIDIQUE QUANT A L’ENCADREMENT LEGAL DE LA MEDECINE
TRADITIONNELLE. ................................................................................................................................... 40
SECTION 1 : L’ABSENCE D’UN ENCADREMENT LEGAL DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE
..................................................................................................................................................................... 41
SECTION 2 : LES REGLES COUTUMIERES .......................................................................................... 43
Paragraphe 1 : La notion de règles coutumières ...................................................................................... 43
Paragraphe 2 : Les limites qui poussent à avoir un cadre légal ............................................................... 44
CHAPITRE 2 : VERS UN ENCADREMENT LEGAL ................................................................................. 46

59
SECTION 1 : L’EVOLUTION CHRONOLOGIQUE DE LA CONSIDERATION DE LA MEDECINE
TRADITIONNELLE PAR LES AUTORITES ETATIQUES .................................................................... 47
Paragraphe 1 : De la colonisation à l’indépendance ................................................................................ 47
Paragraphe 2 : De l’indépendance à aujourd’hui ..................................................................................... 48
Section 2 : La proposition d’un cadre juridique .......................................................................................... 50
Paragraphe 1 : L’encadrement des acteurs de la médecine traditionnelle ............................................... 50
Paragraphe 2 : L’encadrement de l’exercice de la médecine traditionnelle ............................................ 52
Paragraphe 3 : L’encadrement des médicaments traditionnel ................................................................. 53
Section 3 : la nécessité de mettre en place les initiatives ............................................................................ 54
BIBLIOGRAPHIE .......................................................................................................................................... 58

60
REPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE
Union – Discipline - Travail

MINISTERE DE LA SANTE ET DE
LA LUTTE CONTRE LE SIDA

POLITIQUE NATIONALE DE PROMOTION


DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE

Mars 2014

Programme National de Promotion de


la Médecine Traditionnelle
POLITIQUE NATIONALE DE PROMOTION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE 2014

TABLE DE MATIERE

TABLE DES MATIERES……………………………………………………………………………………………………………………………………….. 2


SIGLES ET ABREVIATIONS…………………………………………………………………………………………………………………………………. 3
PREFACE………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….. 5
REMERCIEMENTS…………………………………………………………………………………………………………………………………………….. 6
RESUME…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… 7
INTRODUCTION……………………………………………………………………………………………………………………………………………….. 8
I.CONTEXTE GENERAL…………………………………………………………………………………………………………………………………….… 9
I.1.Présentation de la Côte d’Ivoire……………………………………………………………………………………………………………..…… 9
I.1.1.Situation Géographique ………………………………………………………………….………………………………………………………. 9
I.1.2.Situation Démographique ………………………………………………………………………………………………………………..……… 9
I.1.3.Situation Politique …………………………………………………………………………………………………………….……………………. 9
I.1.4.Situation Economique……………………………………………………………………………………………………………………………… 10
I.2.Situation sanitaire de la Côte d’Ivoire…………………………………………………………………………………………………………. 10
I.2.1.Organisation du système de santé ivoirien………………………………………………………………………………………………. 10
I.2.2.Profil épidémiologique de la Côte d’Ivoire……………………………………………………………………………………………….. 12
II.SITUATION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE……………………………………………………………………………………………… 14
II.1.Contexte mondial……………………………………………………………………………………………….……………………………………… 14
II.2.Contexte régional………………………………………………………………………………………………………………………………………. 14
II.3.Situation actuelle de la médecine traditionnelle en Côte d’Ivoire………………………………………………………………. 15
II.3.1.Au plan politique……………………………………………………………………………………………………………………………………. 15
II.3.2.Au plan institutionnel et réglementaire………………………………………………………………………………………………….. 15
II.3.3.Au plan économique et social…………………………………………………………………………………………………………………. 16
II.3.4.Au plan scientifique………………………………………………………………………………………………………………………………… 16
II.3.5.Au niveau des pratiques…………………………………………………………………………………………………………………………. 17
I.3.2 Les forces de la médecine traditionnelle……………………………………………………………………………………………..…… 18
I.3.3 Les faiblesses de la médecine traditionnelle……………………………………………………………………………………..……… 18
I.3.4 Les menaces sur la médecine traditionnelle……………………………………………………………………………………………… 18
I.3.5 Les opportunités………………………………………………………………………………………………………………………………………. 19
III. CONTRAINTES ET DEFIS………………………………………………………………………………………………………………………………. 20
III.1.Contraintes du PNPMT ……………………………………………………………….……………………………………………………….….. 20
III.2.Défis ………………………………………………………………………………………………………………………………………………….…… 20
IV.ORIENTATIONS GENERALES……………………………………………………………………………............................................ 20
IV.1.Vision……………………………………………………………………………………………………………………………………………………….. 20
IV.2.But……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. 20
IV.3.Fondements et principes…………………………………………………………………………………………………………………………… 20
IV.4.Objectif général………………………………………………………………………………………………………………………………………… 20
V.ORIENTATIONS STRATEGIQUES…………………………………………………………………………………………………………………….. 20
V.1.Principaux domaines d’actions prioritaires………………………………………………………………………………………………… 20
V.2.Axes stratégiques………………………………………………………………………………………………………………………………………. 21
VI.MISE EN ŒUVRE………………………………………………………………………………………………………………………………………….. 22
VI.1. Au niveau central :
23
Organisation et attributions du Programme National de Promotion de la Médecine Traditionnelle………………...
VI.2. Au niveau régional…………………………………………………………………………………………………………………………………… 25
VI.3. Au niveau départemental………………………………………………………………………………………………………………………… 25
VI.4. Structures consultatives………………………………………………………………………………………………………………..………… 26
VI.5. Coopération et partenariat………………………………………………………………………………………………………………………. 27
VII.SUIVI ET EVALUATION………………………………………………………………………………………………………………………………… 27
CONCLUSION…………………………………………………………………………………………………………………………………..………….…… 28
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE…………………………………………………………………………………………………………………..…... 29
ANNEXE …………………………………………………………………………………………………………………………………………….……………. 31

2
POLITIQUE NATIONALE DE PROMOTION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE 2014

SIGLES ET ABREVIATIONS

CCC : Communication pour le Changement de Comportement


CDV : Conseil Dépistage Volontaire
CHR : Centre Hospitalier Régional
CHU : Centre Hospitalier Universitaire
CNF : Centre National de Floristique
CNPS : Caisse Nationale de Prévoyance Sociale
CNTS : Centre National de Transfusion Sanguine
CPN : Consultation Prénatale
CSR : Centre de Santé Rural
CSRS : Centre Suisse de Recherches Scientifiques
CSU : Centre de Santé Urbain
CSUS : Centre de Santé Urbain Spécialisé
DAAF : Direction des Affaires Administratives et Financières
DC : Direction de Coordination
DDSLS : Direction Départementale de la Santé et la Lutte contre le Sida
DIEM : Direction des Infrastructures, de l'Equipement et de la Maintenance
DIPE : Direction de l’Information, de la Planification et de l’Evaluation
DPM : Direction de la Pharmacie et du Médicament
DPPS : Direction de la Prospective, de la Planification et des Stratégies
DRH : Direction des Ressources Humaines
DRSLS : Direction Régionale de la Santé et la Lutte contre le Sida
DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté
EPN : Etablissement Public Nationaux
ESCOM : Etablissement Sanitaire à base Communautaire
ESPC : Etablissement Sanitaire de Premier Contact
F. CFA : Franc de la Communauté Fiduciaire Africaine
FED : Fonds Européen pour le Développement
FHI 360 : Family Health International
FMI : Fond Monétaire International
FSU : Formation Sanitaire Urbaine
FSUCOM : Formation Sanitaire Urbaine à base Communautaire
FTSN-CI : Fédération des Tradipraticiens et Naturothérapeutes de Côte d’Ivoire
HG : Hôpital Général
HKI : Helen Keller International
HTA : Hypertension Artérielle
IEC : Information-Education-Communication
IGSLS : Inspection Générale de la Santé et de la Lutte contre le Sida
INFAS : Institut National de Formation des Agents de Santé
INFS : Institut National de Formation Sociale
INHP : Institut National d’Hygiène Publique
INS : Institut National de la Statistique
INSP : Institut National de la Santé Publique
IRF : Institut Raoul Folleroux
IST : Infection Sexuellement Transmissible
LNSP : Laboratoire National de la Santé Publique
MEF : Ministère de l’Economie et des Finances

3
POLITIQUE NATIONALE DE PROMOTION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE 2014

MILDA : Moustiquaire Imprégnée à Longue Durée d’Action


MSLS : Ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida
NPSP-CI : Nouvelle Pharmacie de la Santé Publique de Côte d'Ivoire
OAPI : Office Africain de la Propriété Intellectuelle
OBC : Organisation à Base Communautaire
OEV : Orphelin et Enfant Vulnérables
OIPI : Office Ivoirien de la Propriété Intellectuelle
OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ONUSIDA : Programme Commun des Nations Unies sur le VIH/Sida
OOAS : Organisation Ouest Africaine de la Santé
PASRES : Programme d’Appui Stratégique à la Recherche Scientifique
PCIMNE : Prise en Charge Intégrée des Maladies du Nouveau-né et de l’Enfant
PDSR : Plan de Développement Sanitaire Régional
PEPFAR : President’s Emergency Plan For AIDS Relief
PEV : Programme Elargi de Vaccination
PFE : Pratiques Familiales Essentielles
PIAVIH : Personne Infectée ou Affectée par le VIH
PIPAF : Projet Ivoirien de Promotion des Aliments Fortifiés
PMA : Paquet Minimum d’Activité
PME : Petite et Moyenne Entreprise
PMT : Praticien de Médecine Traditionnelle
PNN : Programme National de Nutrition
PNS : Politique Nationale Sanitaire
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
PPTE : Pays Pauvres Très Endettés
PTF : Partenaires Techniques et Financiers
PTME : Prévention de la Transmission Mère-Enfant
PVVIH : Personne Vivant avec le VIH
RASS : Rapport Annuel sur la Situation Sanitaire
RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat
SAMU : Service d’Aide Médicale d’Urgence
SIGFIP : Système Intégré de Gestion des Finances Publiques
SMART : Specific Measurable Achievable Realistic Time-bound
SSP : Soins de Santé Primaires
STEPS : Word Health Organization Stepwise Approach for Non communicable diseases
Surveillance
UFR : Unité de Formation et de Recherche
UFR-SMA : Unité de Formation et de Recherche des Sciences Médicales d’Abidjan
UFR-SPB : Unité de Formation et de Recherche des Sciences Pharmaceutiques et Biologiques
UNFPA : Fonds des Nations Unies pour la Population
UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l’Enfance
VIH/Sida : Virus de l’Immunodéficience Humaine /Syndrome Immunodéficitaire Acquis

4
POLITIQUE NATIONALE DE PROMOTION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE 2014

PREFACE

La promotion de la médecine traditionnelle a pour but essentiel de contribuer à l’amélioration de la


couverture des besoins sanitaires de la population par une prise en compte effective et efficiente de
la Médecine et de la Pharmacopée Traditionnelles dans le système national de santé. Pour atteindre
ce but, un arrêté a été pris par le Ministère en Charge de la Santé sous le n° 409 du 28 décembre
2001 portant création, organisation et fonctionnement du Programme National de Promotion de la
Médecine Traditionnelle. Pour les nécessités du service, cet arrêté a été modifié par les arrêtés n°158
MSHP/CAB du 21 juin 2007 et n° 253/MSHP/CAB du 10 septembre 2007.

Après avoir fait le point de la première décennie de la médecine traditionnelle (2001-2010), le Plan
d’Action de la deuxième décennie (2011-2020) proposé par la conférence des Ministres de la Santé,
tenue à Genève en Suisse le 19 mai 2012 a été approuvé par le Conseil Exécutif de la vingt et unième
session ordinaire de l’Union Africaine (9-13 juillet 2012 à Addis-Abeba en Ethiopie).

Pour permettre à ce programme de jouer efficacement son rôle, il est important de disposer d’un
guide qui épouse les nouvelles orientations nationales, sous régionales et africaines. La présente
proposition de Politique Nationale de Promotion de la Médecine Traditionnelle révisée répond à ce
besoin. Elle a pour objectif principal d’« assurer un bon exercice de la médecine traditionnelle en
Côte d’Ivoire et à son intégration dans le système de santé publique ».

Ce document s’articule autour de dix domaines d’actions prioritaires : (i) le Domaine du


renforcement institutionnel ; (ii) le Domaine de la réglementation ; (iii) le Domaine du système
d’information et de gestion ; (iv) le Domaine du renforcement des capacités ; (v) le Domaine de la
communication et de la mobilisation des communautés ; (vi) le Domaine de la recherche et du
développement ; (vii) le Domaine de la production locale et de l’utilisation de Médicaments
Traditionnels Améliorés ; (viii) le Domaine de la culture et de la protection des plantes médicinales,
des connaissances et aptitudes ; (ix) le Domaine du partenariat et de la mobilisation des
ressources et (x) le Domaine du suivi et de l’évaluation.

La Politique Nationale de Promotion de la Médecine Traditionnelle doit guider les activités visant à
assurer un bon exercice de la médecine traditionnelle et à son intégration dans le système de santé
publique. Sa mise en œuvre contribuera à l’amélioration des indicateurs de morbidité et de
mortalité, à la protection de la faune et de la biodiversité et partant de l’Indice de Développement
Humain du pays.

C’est pourquoi, j’invite tous les acteurs du secteur de la santé et les structures collaboratrices à s’en
servir comme référentiel pour leurs activités de promotion de la médecine traditionnelle en ciblant
les domaines prioritaires et les axes stratégiques qui y sont définis.

Je remercie et félicite tous les acteurs du secteur de la santé, les Ministères techniques partenaires,
les structures de formation et de recherche collaboratrices, les associations de Praticiens de
Médecine Traditionnelle, les partenaires techniques et financiers ainsi que toutes les personnes
ressources qui ont contribué à l’élaboration de la Politique Nationale de Promotion de la Médecine
Traditionnelle.

Docteur Raymonde GOUDOU COFFIE

Ministre de la Santé et de la Lutte contre le Sida

5
POLITIQUE NATIONALE DE PROMOTION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE 2014

REMERCIEMENTS

Les nouvelles orientations de la Politique Nationale de Promotion de la Médecine Traditionnelle


s’inscrivent dans la réforme du système national de santé. Elle vise à terme à assurer un bon
exercice de la médecine traditionnelle en Côte d’Ivoire et son intégration dans le système de santé
publique.

L’élaboration de la Politique Nationale de Promotion de la Médecine Traditionnelle, a été possible


grâce à la parfaite collaboration entre les représentants des structures techniques et opérationnelles
du MSLS, les structures étatiques intervenant dans la mise en œuvre des activités du PNPMT, les
centres collaborateurs du programme pour la MT, les associations de PMT, l’appui technique et
financier des partenaires au développement, les personnes physiques et morales présentant un
intérêt pour le domaine à travers un processus participatif.

Le Ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida à travers le Programme National de Promotion


de la Médecine Traditionnelle exprime ses remerciements à l’ensemble des personnes physiques et
morales tant nationales qu’internationales et à tous les organismes de coopération œuvrant dans le
domaine de la santé qui ont contribué à l’élaboration de la Politique Nationale de Promotion de la
Médecine Traditionnelle.

Il remercie tout particulièrement :

 les experts nationaux du MSLS et des autres Ministères techniques partenaires pour leur
disponibilité et tous les efforts consentis à l’élaboration et à la validation de ce document,
 les structures de formation et de recherche collaboratrices du PNPMT pour l’enrichissement
scientifique du contenu du document notamment l’INSP, le CHU de Treichville, l’UFR des
Sciences Médicales d’Abidjan, l’UFR des Sciences Pharmaceutiques et Biologiques de
l’Université FHB, l’UFR des Sciences de la Nature de l’Université Nangui Abrogoua, le CNF,
l’UFR Biosciences de l’Université FHB, le LNSP, le CSRS,
 les ONG et associations de PMT, ainsi que la FTSN-CI pour leur contribution à la réalisation de
ce document,
 les partenaires techniques et financiers (OMS et OOAS) pour leur appui constant durant
toutes les étapes de la réalisation du document,
 le président du comité scientifique de rédaction et de validation, le professeur BOA Yapo
Félix, Directeur Général de la Santé pour la qualité de la conduite du processus,
 les professeurs YANGNI-ANGATE Antoine, DELAFOSSE Roger Charles Joseph, SANOGO
Ibrahima, KONE Mamidou, KOUAKOU-SIRANSY Gisèle, N’GUESSAN Edouard et les docteurs
VANGAH Manda Madeleine, YAO Yao Léopold pour leurs conseils avisés,
 feu le professeur AKE-ASSI Laurent pour ses conseils lors de la rédaction du document.

Le Programme National de Promotion de la Médecine Traditionnelle compte sur l’engagement de


tous pour la diffusion, la mise en œuvre et le respect des orientations définies d’un commun accord
dans la politique nationale de promotion de la médecine traditionnelle.

Docteur KROA Ehoulé


Directeur Coordonnateur du
Programme National de Promotion de la Médecine Traditionnelle

6
POLITIQUE NATIONALE DE PROMOTION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE 2014

RESUME

Selon l’OMS, la médecine traditionnelle est « l’ensemble de toutes les connaissances et pratiques
explicables ou non, auxquelles ont recours les praticiens de médecine traditionnelle pour
diagnostiquer, prévenir, guérir complètement ou éliminer partiellement un déséquilibre physique,
mental ou social en s’appuyant sur l’expérience vécue et l’observation transmise de générations en
générations, oralement ou par écrit ».

La présente politique nationale de promotion de la médecine traditionnelle aborde les points


suivants : (i) le contexte général de la Côte d’Ivoire, (ii) la situation de la médecine traditionnelle au
plan mondial, régional et national, (iii) les contraintes, défis et opportunités, (iv) les orientations
générales, (v) les orientations stratégiques, (vi) la mise en œuvre et (vii) le suivi et l’évaluation.

Malgré les progrès réalisés au cours de la mise en œuvre du premier Plan Stratégique National
(2007-2011) issu de la première décennie de la médecine traditionnelle (2001-2010), de nombreux
défis d’ordre institutionnels, réglementaires, organisationnels, financiers et techniques limitent
encore les objectifs visés. Pour relever ces défis qui s’inscrivent dans le PNDS, les recommandations
de l’OMS, de l’OOAS et de la deuxième décennie de la médecine traditionnelle (2011-2020), des
objectifs et des stratégies novatrices sont proposés.

Aussi, dix domaines d’actions ont-ils été priorisés : (i) le renforcement institutionnel et juridique ; (ii)
le système d’information et de gestion ; (iii) le renforcement des capacités ; (iv) la communication et
la mobilisation communautaire ; (v) la recherche et le développement ; (vi) la production locale et
l’utilisation de Médicaments Traditionnels Améliorés ; (vii) la promotion de la culture, les
connaissances et savoirs traditionnels; (viii) la protection de la biodiversité ; (ix) le partenariat et la
mobilisation des ressources et (x) le suivi et l’évaluation.

L’objectif principal de la politique nationale de promotion de la médecine traditionnelle est


d’«assurer un bon exercice de la médecine traditionnelle en Côte d’Ivoire et son intégration dans le
système national de santé publique». Pour atteindre cet objectif, onze axes stratégiques ont été
identifiés : (i) l’amélioration du cadre institutionnel ; (ii) l’amélioration du cadre réglementaire ; (iii)
l’intégration des données de la médecine traditionnelle au sein du système national de l’information
sanitaire ; (iv) le renforcement des capacités ; (v) la promotion de la santé et la médecine de
proximité ; (vi) l’amélioration du cadre d’exercice et de la capacité de recherche nationale en
médecine traditionnelle ; (vii) l’amélioration de la production locale et l’utilisation de Médicaments
Traditionnels Améliorés ; (viii) la protection des connaissances et savoirs traditionnels ; (ix) la
promotion de la culture et la protection des plantes médicinales ; (x) la mobilisation des ressources ;
(xi) le suivi et l’évaluation.

Pour assurer la mise en œuvre de la politique nationale de promotion de la médecine traditionnelle,


des documents de stratégie nationale de promotion de la médecine traditionnelle seront élaborés et
comprendront un cadre logique avec des outils et indicateurs de suivis.

7
POLITIQUE NATIONALE DE PROMOTION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE 2014

INTRODUCTION

La médecine traditionnelle connaît depuis quelques années un regain d’intérêt et occupe une place
importante dans la politique sanitaire en Côte d’Ivoire. Environ 80% de la population surtout en
milieu rural a souvent recours à elle comme alternative aux problèmes d’accessibilité aux soins et aux
médicaments de la médecine moderne. Cette médecine fait partie du patrimoine socioculturel, elle
est accessible par son coût et ses modalités de paiement.

Cependant, le manque de cadre institutionnel et l’insuffisance des textes réglementaires en côte


d’ivoire ne permettent pas un contrôle efficace des acteurs et des pratiques. En outre, Ils ne
garantissent pas la sécurité des patients. Bien plus, la recherche en médecine traditionnelle manque
de ressources pour son développement.

Afin de surmonter tous ces problèmes, la Politique Nationale de Promotion de la Médecine


Traditionnelle offre des axes stratégiques. Elle se veut un outil efficace, capable de participer au
développement à travers l’amélioration de l’état de santé et le bien être des populations.

Pour élaborer la présente Politique, la Direction de Coordination du PNPMT a dans le cadre d’un
processus inclusif, participatif et consensuel, mobilisé autour d’elle les principaux acteurs et
partenaires de la médecine et la pharmacopée traditionnelles.

Ce document expose les points suivants : (i) le contexte général, (ii) la situation de la médecine
traditionnelle, (iii) les contraintes et défis, (iv) les orientations générales, (v) les orientations
stratégiques, (vi) la mise en œuvre et (vii) le suivi et l’évaluation.

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POLITIQUE NATIONALE DE PROMOTION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE 2014

I. CONTEXTE GENERAL

I.1. Présentation de la Côte d’Ivoire

I.1.1. Situation géographique

La Côte d’Ivoire est située en Afrique de l’Ouest entre le 5ième et 11ième degré de latitude Nord et le
4ième et 8ième degré de longitude Ouest avec une superficie de 322.462 km². Elle est limitée au Nord
par le Burkina-Faso et le Mali, au Sud par l’Océan Atlantique, à l’Est par le Ghana et à l’Ouest par la
Guinée et le Libéria.

Le climat est de type équatorial humide au Sud et tropical de type soudanéen au Nord. La
pluviométrie annuelle varie entre 2 300 mm de pluie au Sud et 900 mm de pluie au Nord. Les
températures sont généralement élevées avec une moyenne de 30°C. La végétation est très
diversifiée et dominée par la forêt guinéenne au Sud et la savane soudanaise au Nord.

I.1.2. Situation démographique

La population de la Côte d’Ivoire est estimée, en 2013, à 23.815.761 habitants selon les projections
de l’INS établies sur la base des données du RGPH de 1998 avec une croissance démographique
annuelle de 3,3%. La densité moyenne est estimée à 43 habitants par km 2. La population ivoirienne
est constituée d’une soixantaine d’ethnies regroupées en quatre grands groupes ethniques, à savoir :
les Akan, les Krou, les Mandé et les Gur.

Selon l’INS, 51% de cette population vit en milieu rural. Les femmes représentent 49% dont 51% sont
en âge de procréer, les enfants de moins de 15 ans 41% et les enfants de moins de 5 ans 15% de la
population générale.

Le taux brut de mortalité est passé de 14,2‰ en 1998 à 12,9‰ en 2011. L’espérance de vie à la
naissance qui était de 50,9 ans en 1998, est passée en 2011 à 53,1 ans (EDS-MICS, 2011- 2012).

I.1.3. Contexte politique

Indépendante depuis le 7 août 1960, la Côte d’Ivoire est une République démocratique avec un
régime de type présidentiel. Longtemps considérée comme un exemple de paix et de stabilité
politique en Afrique de l'Ouest, la Côte d’Ivoire a traversé une série de crises politiques et militaires
depuis 1999.

La crise militaro-politique, survenue le 19 septembre 2002, avait entraîné une partition du pays. Des
Accords avaient permis de préparer la sortie de crise par la tenue d’élections libres et transparentes,
sous l’égide de la communauté internationale.
La proclamation des résultats de ces élections en novembre 2010 a été émaillée de troubles militaro-
politiques qui ont occasionné de nombreuses pertes en vies humaines, la destruction de plusieurs
infrastructures de base et un déplacement massif de populations.
Avec la formation du nouveau gouvernement en mai 2011, un climat politique relativement apaisé
permettant une certaine avancée dans le rétablissement des institutions de la République s’installe
peu à peu (PNDS, 2012-2015).

9
POLITIQUE NATIONALE DE PROMOTION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE 2014

I.1.4. Situation économique

Depuis son accession à l’indépendance, l’économie ivoirienne repose essentiellement sur


l’agriculture. Les prospections géologiques depuis les années 1980 ont permis de trouver
d'importantes réserves de pétrole, de gaz et des ressources minières (or, diamant, cuivre, etc.).

La Côte d’Ivoire a connu une forte croissance économique de 1960 à 1980 avant de rentrer en
récession de 1980 à 1993 du fait de la chute du cours du prix des matières premières agricoles
notamment celui du binôme café-cacao. Cette crise économique partagée dans la zone Franc a
entrainé une dévaluation du franc CFA en 1993 et imposé au pays les programmes d’ajustement
structurel des institutions internationales.

La Côte d’Ivoire va renouer avec la croissance à partir de 1994. Le coup d’Etat militaire de décembre
1999 et la réduction des appuis budgétaires des partenaires bilatéraux et multilatéraux vont freiner
cet élan de croissance.

Alors que le rapport 2006 du PNUD estimait la proportion des ménages vivant en dessous du seuil de
pauvreté à 44%, l’Enquête du Niveau de Vie des Ménages de 2008 a révélé un taux de pauvreté de
48,9%. Ce taux était de 29,5% en milieu urbain et 62,5% en milieu rural.

Selon le rapport mondial sur le Développement Humain de 2012, l'Indice de Développement Humain
(IDH) en Côte d'Ivoire était de 0,444 et classait le pays au rang de 168ème sur 187.

La fin de la crise post électorale et l’instauration progressive de l’autorité de l’Etat sur le territoire
national ont favorisé la reprise de la coopération financière internationale et l’atteinte du point de
décision de l’initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés) permettant d’enregistrer un taux de
croissance du Produit Intérieur Brut réel de 3,8% en 2009, 2,4% en 2010 et environs 6% en 2012. En
juin 2012, la Côte d’Ivoire a atteint le point d’achèvement de l’initiative PPTE ayant favorisé une
annulation de sa dette.

I.2. Situation sanitaire

I.2.1. Organisation du système de santé ivoirien

La politique sectorielle de santé en Côte d’Ivoire est décrite principalement dans le Plan National de
Développement Sanitaire 2012-2015, qui a pour objectif d’Améliorer l’Etat de santé et le bien être
des populations dans un contexte de post-conflit par la réduction de la morbidité et de la mortalité.
Ces documents tiennent compte des défis à relever par la Côte d’Ivoire en matière de santé et dans
la perspective de l’accélération de l’atteinte des OMD.

Le secteur de la santé en Côte d’Ivoire a été marqué par de profondes réformes entreprises au cours
des années 1990. Les axes majeurs de ces réformes ont été l’augmentation du contenu promotionnel
et préventif des services de santé par le Paquet Minimum d’Activités, la mise en œuvre du «
recouvrement des coûts » suivant l’Initiative de Bamako, un appui au mécanisme
d’approvisionnement et de distribution des produits pharmaceutiques, et la mise en œuvre du
modèle d’organisation basé sur le district promu par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Parallèlement, plusieurs Programmes ont été mis en place pour prendre en charge les grands
problèmes de santé : Paludisme, Santé infantile, Santé de la Reproduction, Vaccination des enfants
et des Mères, VIH/SIDA, Tuberculose, Nutrition, Promotion de la Médecine Traditionnelle etc.

10
POLITIQUE NATIONALE DE PROMOTION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE 2014

Cette politique sectorielle qui permet la réalisation simultanée des principaux programmes
prioritaires du PNDS est également appuyée par le Document de Stratégie de Réduction de la
Pauvreté adopté en 2002 (FMI, 2009). Le premier objectif de la lutte contre la pauvreté en matière
de santé est en effet d’ « améliorer la couverture, la qualité et l’utilisation des services de santé
spécialement dans les zones rurales et dans les zones urbaines défavorisées ».

Pour la fourniture de soins aux populations, la Côte d’Ivoire a adopté la stratégie des soins de santé
primaires par la création de districts sanitaires et défini un Paquet Minimum d’Activités (PMA) pour
les différents niveaux et échelons de la pyramide sanitaire. Suite à la réforme administrative de 2013,
le nombre de régions sanitaires est passé à 20 et le nombre de districts sanitaires à 82. Ce système
sanitaire organisé selon le modèle pyramidal a un versant administratif et un versant opérationnel.

Le versant administratif comprend :

 Un niveau central comprenant le Cabinet du Ministre, les services rattachés, 2 directions


générales, 10 directions centrales et 23 programmes de santé. Il est chargé de l'élaboration
des politiques, de la mobilisation des ressources, du contrôle de gestion et de l'évaluation
des performances ;

 Un niveau intermédiaire ou régional qui comporte 20 DRSLS. Il est chargé de la mise en


œuvre de la politique nationale de santé au niveau régional, de la coordination des activités
menées dans les districts sanitaires, ainsi que de l’encadrement technique, administratif et
logistique des districts sanitaires en collaboration avec les collectivités territoriales ;

 Un niveau périphérique ou opérationnel regroupant 82 DDSLS qui sont chargés notamment


de la planification, de la coordination et de l’exécution des activités de santé.

Le versant opérationnel ou offre de soins comprend :

 un niveau primaire composé de 1 781 Etablissements Sanitaires de Premier Contact (ESPC) ;

 Un niveau secondaire composé de 17 Centres Hospitaliers Régionaux (CHR) et 71 Hôpitaux


Généraux (HG). Il s’agit d’Etablissements sanitaires de premier recours ou de référence pour
les malades provenant du niveau primaire ;

 Un niveau tertiaire qui regroupe les 4 Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) et les
Etablissements Publiques Nationaux (EPN) non hospitaliers (SAMU, IRF, NPSP-CI, CNTS, LNSP,
INHP, INSP). Il s’agit d’établissements sanitaires de second et dernier recours.

A côté du secteur public, il existe un secteur privé comprenant 2 036 cliniques et cabinets privés et
653 officines privées. Le secteur confessionnel compte 250 centres de santé et hôpitaux.
Les ressources humaines de santé sont de diverses compétences. En 20101, leur effectif s’élevait à
21 254 agents dont 85% de prestataires de soins avec 3220 médecins, 7361 infirmiers et 2553 sage-
femmes (INS 2001 dans EDS-MICS). Cependant ce personnel demeure insuffisant. De plus, selon le DSRP
2009-2013, près de 40% du personnel résident dans le district autonome d’Abidjan où vit seulement
24% de la population totale du pays. Cette insuffisance de couverture sanitaire limite l’impact des
politiques sanitaires.
Les engagements pris par les Chefs d’Etat et de Gouvernement africains à Abuja en 2002 portaient
les budgets alloués au secteur de la santé à 15% du budget global de l’Etat. Ces engagements n’ont

11
POLITIQUE NATIONALE DE PROMOTION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE 2014

pu être tenus par la Côte d’Ivoire durant la période 2000 à 2014 où elles représentaient 6,8% (OMS,
2011). Les appuis extérieurs ciblent généralement la construction des infrastructures, l’achat
d’équipements et de logistiques.

1.2.2. Profil épidémiologique

1.2.2.1. Santé de la mère et de l’enfant

La santé de la mère et de l’enfant demeure une préoccupation constante justifiant les efforts
entrepris depuis plus d’une décennie pour faire face à cette problématique, notamment ceux
consentis depuis 2000 pour l’atteinte des OMD.
Selon l’annuaire des statistiques sanitaires 2007-2008, la couverture en deuxième dose et plus du
Vaccin Antitétanique (VAT2+) chez la femme enceinte était de 40,46% en 2007. Selon le rapport
bilan des activités de la DC-PEV 2013, cette couverture était respectivement de 84% et 80% en 2012
et 2013.

Selon l’EDSCI-MICS 2011-2012, la couverture en soins prénatals s’est légèrement améliorée en


13 ans : la proportion de femmes ayant reçu durant leur grossesse, des soins prénatals par du
personnel de santé formé qui était de 84 % en 1998-1999, est passée à 87 % en 2005 et a atteint 91
% en 2011-2012. Les mêmes tendances sont observées pour les conditions d’accouchement. En effet,
la proportion des naissances survenues dans une formation sanitaire est passée de 47 % en 1998-
1999 à 55 % en 2005 et 57 % en 2011-2012. La proportion des naissances assistées par du personnel
formé est passée de 47 % en 1998-1999 à 56 % en 2005 et 59 % en 2011-2012.

Les problèmes nutritionnels fragilisent la mère et contribuent au faible poids de naissance chez le
nouveau-né.

Selon les bases de données de l’annuaire statistique 2006, de la Direction de l’Information, de la


Planification et de l’Evaluation (DIPE), le profil épidémiologique des enfants restait dominé par une
incidence élevée des affections courantes suivantes : le paludisme (110,89%), les infections
respiratoires aiguës (83,96%), les maladies diarrhéiques (152,01%), la rougeole (0.19%) et une
résurgence de certaines maladies évitables par la vaccination (36 cas de poliovirus identifiés en
2011).

La mortalité infanto-juvénile de 125‰ dans l’EDSCI-2005 est passée à 108‰ dans l’EDSCI-
2011/2012. Le taux de mortalité maternelle était estimé à 614 décès pour 100 000 naissances
vivantes selon l’EDSCI-2011/2012.

1.2.2.2. Maladies transmissibles

Le rapport de l’EDSCI-2011/2012 estimait la prévalence globale du VIH/Sida (hommes et femmes de


15-49 ans) à 3,7% en baisse par rapport à 2005 (4,7%), plus élevé chez les femmes (4,6%) que chez
les hommes (2,7%).

Le rapport 2010 de l’ONUSIDA estimait le nombre de personnes vivant avec le VIH à 450 000 et le
nombre d’orphelins rendus vulnérables du fait du sida à 440 000.
Selon l’annuaire statistique 2007-2008(MSHP/DIPE), les Infections Sexuellement Transmissibles (IST)
chez l’adulte constituent une cause importante de morbidité et leur incidence moyenne est passée
de 8,93‰ en 2007 à 8,22‰ en 2008.

12
POLITIQUE NATIONALE DE PROMOTION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE 2014

L’incidence des cas déclarés de tuberculose toutes formes confondues pour l’année 2010 était de
106 cas pour 100 000 habitants. Le taux de succès thérapeutique des nouveaux cas de tuberculose à
frottis positifs traités était de 79% en 2010.
Le paludisme représente environ 50% des motifs de consultations dans les ESPC. Selon l’annuaire
statistique, en 2011, le taux d’incidence du paludisme dans la population générale était de 114,54‰.
Ce fléau est responsable de 40% d’absentéisme dans le milieu scolaire et 42% en professionnel. Le
poids économique est énorme. En effet, 25% des revenus des ménages sont consacrés à la prise en
charge du paludisme.
En 2007 et 2008, le nombre de nouveaux cas d’ulcère de Buruli est passé respectivement de 1654 à
2085 (Annuaire Statistique 2007-2008, MSHP/DIPE). Certaines pathologies dites négligées telles que
la trypanosomiase humaine africaine, l’onchocercose, les bilharzioses, la filariose lymphatique, le
trachome et le pian persistent. D’autres maladies comme la dracunculose, la lèpre, et la syphilis sont
respectivement en voie d’éradication, d’élimination, ou en nette régression.

1.2.2.3. Maladies non transmissibles

Les maladies non transmissibles sont pour une grande part liées aux pratiques nutritionnelles et aux
habitudes de vie. Il s’agit notamment de la malnutrition, des maladies métaboliques, des maladies
cardio-vasculaires et des cancers.

En Côte d’Ivoire, le profil nutritionnel est caractérisé par un double fardeau de la malnutrition par
carence et la malnutrition par excès. La forme la plus courante est la malnutrition chronique dont la
prévalence est de 27,3 % (Enquête SMART 2011).
La prévalence de la malnutrition aiguë globale est de 5,4%. La prévalence du goitre par carence en
iode a significativement baissé de 40 % en 1994 à 4,8 % en 2004, en raison de la disponibilité du sel
iodé dans 84,4 % des ménages. La carence en fer, avec une anémie ferriprive est notée chez plus de
la moitié des enfants. L’hypovitaminose A, demeure élevée. Plus de 60 % des enfants de 6 à 59 mois
sont à risque de cette carence (PIPAF 2007).
La malnutrition par excès est également préoccupante. Selon l’Enquête Nutrition Mortalité (ENMCI
2004), 22,8 % des femmes en âge de procréer avaient un excès de poids, avec une prévalence plus
élevée en milieu urbain (28,2 %) qu’en milieu rural (13,6 %).
Parmi les maladies métaboliques, le diabète sucré occupe une place de choix avec une prévalence de
5,7% dans la population adulte.
Au niveau des maladies cardio-vasculaires, l’Hypertension Artérielle (HTA) est actuellement en nette
progression. L’enquête STEPS (PNPMNT, 2005) a révélé sur l’ensemble de la population âgée de 15 à
64 ans, une prévalence de l’HTA de 21,7 %. Sa proportion augmente avec l’âge pour atteindre 58,4 %
dans le groupe d’âge 55-64 ans.
Concernant le cancer, 15 000 nouveaux cas sont attendus par an. Parmi eux, les cancers de la femme
sont de loin les plus nombreux. L’incidence était de 98,8 cas pour 100 000 habitants en 2004 avec
25,2 % de cancers du sein et 23 % de cancers du col de l’utérus (registre national du cancer en Côte
d’Ivoire : CHU de Treichville ; Année 2004). Chez l’homme, l’incidence est légèrement inférieure (82
pour 100 000) avec une incidence élevée des cancers de la prostate (31 pour 100 000) et des cancers
primitifs du foie qui représentent 28 % des cancers chez l’homme.
D’autres maladies non transmissibles telles que l’insuffisance rénale, les maladies bucco-dentaires,
les affections ophtalmologiques, les maladies mentales et les toxicomanies sont également en
progression. Il faut noter que les centres d’hémodialyse, même s’ils existent, sont insuffisants face à
la demande qui croît depuis quelques années.

13
POLITIQUE NATIONALE DE PROMOTION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE 2014

II. SITUATION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE

II.1. Contexte Mondial

Partout dans le monde, la médecine traditionnelle a toujours été au centre des réflexions. Selon
l’OMS, 80 % de la population utilise la médecine traditionnelle (OMS, 2001). En Asie et en Amérique
latine, les populations continuent d’utiliser la médecine traditionnelle en raison de circonstances
historiques et de convictions culturelles. En Chine, la médecine traditionnelle représente 40 % des
soins de santé administrés.
Les pays asiatiques possèdent une médecine traditionnelle plus structurée et bien ancrée dans la
culture des populations (Inde, Vietnam, Chine, Corée, Japon).

Les pays en voie de développement possèdent des pratiques traditionnelles bien ancrées dans la
culture des populations (Afrique, Amérique, Océanie).

Les pays développés utilisent les médecines « alternatives », en plus ou en marge de la médecine
allopathique, et ont en outre des populations immigrées qui disposent de leur propre médecine
traditionnelle et de leurs thérapeutes.

La Déclaration d’Alma-Ata (1978) a un sens particulier pour les praticiens et les utilisateurs de la
médecine traditionnelle. En effet, l’OMS s’est radicalement prononcée en faveur de l’intégration de
la médecine traditionnelle dans les dispositifs de santé. Elle a défini son rôle en matière de médecine
traditionnelle en développant une stratégie qui comporte quatre objectifs :

 Intégrer la médecine traditionnelle aux systèmes nationaux de soins de santé, de manière


appropriée, en développant et en mettant en œuvre des politiques et programmes de médecine
traditionnelle ;

 Promouvoir l’évaluation de l’innocuité, de l’efficacité et de la qualité des médicaments à base de


plantes ;

 Augmenter la disponibilité et l’accessibilité de la médecine traditionnelle, de manière


appropriée, en faisant porter l’accent sur l’accès des populations pauvres ;

 Promouvoir un usage thérapeutique judicieux de la médecine traditionnelle par les prestataires


et les consommateurs.

II. 2. Contexte régional

La volonté politique a été plusieurs fois affirmée en faveur de la médecine traditionnelle. Il s’agit de :

 L’Appel d’Abuja (Avril 2001), qui a consolidé l’image et le rôle de la médecine traditionnelle ;

 La Déclaration de Lusaka en juillet 2001 des Chefs d’Etats et de Gouvernements faisant de la


décennie 2001-2010, celle de la médecine traditionnelle africaine ;

 Le Cadre politique et réglementaire harmonisé pour la médecine traditionnelle dans l’espace


CEDEAO de l’Organisation Ouest Africaine de la Santé validé à Lomé (Togo, 2007) ;

 L’intégration en 2012 de la médecine traditionnelle dans les curricula de formation des facultés
de médecine de l’espace CEDEAO ;
14
POLITIQUE NATIONALE DE PROMOTION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE 2014

 L’existence d’un Plan d’Action pour la deuxième décennie de la médecine traditionnelle africaine
(2011-2020) approuvé par le Conseil Exécutif de la vingt et unième session ordinaire tenue du 9
au 13 juillet 2012 à Addis-Abeba (Éthiopie).

II.3. Situation actuelle de la médecine traditionnelle en Côte d’Ivoire

II.3.1. Au plan politique

Pendant la période précoloniale (avant 1893), la médecine traditionnelle assurait la majeure partie
de la couverture des besoins sanitaires des populations. Elle a été proscrite pendant la colonisation
(1893-1960) au profit de la médecine moderne (Code de santé publique, 1953). Après
l’indépendance (1960), la Côte d’Ivoire a pris des mesures pour revaloriser la médecine
traditionnelle :

 En 1970, un programme de valorisation des substances naturelles a été initié par l’université
d’Abidjan pour la formation des chercheurs et enseignants du supérieur sur la médecine
traditionnelle et la mise en place de laboratoires de recherche en pharmacopée africaine et
en médecine traditionnelle ;

 En 1974, des chercheurs de l’Université d’Abidjan et des structures de santé, encouragés par
le CAMES et l’OUA/CSTR, vont s’investir dans la recherche sur les plantes médicinales ;

 En 1995, le Ministère de la Santé Publique a intégré la médecine traditionnelle dans son Plan
National de Développement Sanitaire et a fait d’elle une de ses priorités. Une sous-direction
de la médecine traditionnelle rattachée à la Direction des Etablissements et Professions
Sanitaires (DEPS) a été créée pour organiser et superviser les activités. Un décret (décret
n°96-877 et n°96-878 du 25 octobre 1996) portant classification, définition et organisation
des établissements sanitaires privés a pris en compte les établissements de soins en
médecine traditionnelle ;

 En 1996, un atelier de consensus a été tenu à Aboisso sur la politique d’intégration de la


médecine et de la pharmacopée traditionnelles dans le système sanitaire ivoirien ;

 En 1997, le gouvernement ivoirien par acte présidentiel (lettre N° 3967 du 27 août 1997
relative à la médecine traditionnelle) a autorisé la collaboration entre la médecine moderne
et la médecine traditionnelle ;

 En juin 2007, un document cadre de politique nationale en matière de médecine


traditionnelle a été adopté.

II.3.2. Au plan institutionnel et réglementaire

En novembre 1996, la tenue de l’atelier de consensus à Aboisso avait permis d’élaborer trois projets
de lois portant sur :

 l’autorisation de l’exercice de la médecine traditionnelle en Côte d’Ivoire,


 la création d’une organisation nationale des tradipraticiens de santé en Côte d’Ivoire,
 l’institution d’un code de bonne conduite du tradipraticien de santé.

A la faveur de l’érection de la sous-direction de la médecine traditionnelle en Programme National de


Promotion de la Médecine Traditionnelle (PNPMT), un arrêté a été pris par le Ministère de la Santé
15
POLITIQUE NATIONALE DE PROMOTION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE 2014

Publique sous le n° 409 du 28 décembre 2001 portant création, organisation et fonctionnement du


Programme National de Promotion de la Médecine Traditionnelle. Cet arrêté a été modifié par les
arrêtés n°158 MSHP/CAB du 21 juin 2007 et n° 253/MSHP/CAB du 10 septembre 2007.

Ce Programme a pour mission de contribuer à l’amélioration de la couverture des besoins sanitaires


de la population par une utilisation effective et efficiente de la Médecine et de la Pharmacopée
Traditionnelles.

Le 12 juin 2007, deux documents fixant les objectifs, les stratégies et les grandes orientations de
Politique Nationale en matière de Médecine et Pharmacopée Traditionnelles ont été adopté.

II.3.3. Au plan économique et social

En milieu rural, le coût des prestations des Praticiens de la Médecine Traditionnelle est symbolique.
La souplesse des modalités de paiement est appréciée de tous. C’est l’une des principales raisons du
recours de la population à la médecine traditionnelle.
En milieu urbain, plusieurs associations ont été créées et une fédération nationale des Praticiens de
Médecine Traditionnelle a été mise en place. Ces différentes organisations ont pour rôle d’une part,
de promouvoir la santé de la population ivoirienne par l’usage des plantes médicinales en améliorant
leurs prestations traditionnelles. D’autre part, de perpétuer le savoir des Praticiens de la Médecine
Traditionnelle (PMT) qui disparaît progressivement.
La valorisation des plantes médicinales et de la médecine traditionnelle contribue à améliorer les
conditions de vie socioéconomique des PMT et des populations.

II.3.4. Au plan scientifique

En dehors des ouvrages généraux sur la pharmacopée et la médecine traditionnelles en Côte d’Ivoire,
plusieurs publications ont été faites sur des travaux ponctuels (thèses, mémoires, communications,
périodiques, revues, etc.) sur les plantes médicinales ivoiriennes.

La richesse de la flore et de la faune africaine est un véritable atout. En effet, on estime à 1500, le
nombre d’espèces recensées utilisées dans la préparation des médicaments traditionnels (Ministère
de l’Environnement, 1999). Parmi ces espèces, les plantes médicinales représenteraient 38,6 % de la
flore de plantes vasculaires estimées à 3880 espèces (AKE Assi, 2001-2002).

Plusieurs études et recherches scientifiques ont prouvé l’efficacité de certains médicaments


traditionnels dans la prise en charge de pathologies fréquentes, telles que le paludisme, le diabète et
les affections cardiovasculaires.
Des investigations phytochimiques et pharmacologiques sur les plantes médicinales ont abouti à la
découverte des principes actifs ayant des propriétés thérapeutiques telles que les isoflavonoïdes
(vogeline A, B et C), tanins, saponosides, les alcaloïdes (holarrhésine) etc. (N’GUESSAN Koffi, 2008).
Plusieurs universités, instituts, programmes et centres de recherche se sont investis dans l’évaluation
et la valorisation des recettes traditionnelles.
Dans la mise en œuvre du plan stratégique 2007-2011, un laboratoire de recherche sur les plantes
médicinales avait été ouvert à l’Institut National de la Santé Publique d’Abidjan. Les équipements de
ce centre de recherche ont été pillés pendant la crise post électorale (2010-2011).

16
POLITIQUE NATIONALE DE PROMOTION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE 2014

II.3.5. Au niveau des pratiques

La pratique de la médecine traditionnelle prend en compte les deux dimensions de l’homme : l’une
physique (somatique) et l’autre métaphysique (spirituelle).

Les principaux acteurs :

 Accoucheuse Traditionnelle : personne reconnue comme compétente pour prodiguer à une


femme et à son nouveau-né, pendant et après l’accouchement, des soins de santé basés sur
les concepts prévalent dans la société où elle vit ;

 Chiropracteur : personne qui pratique principalement avec la main nue ou armée


d'instruments, des massages ou des modifications sur le corps afin de donner ou rendre aux
parties malades ou blessées leur fonction ;

 Herboriste : une personne qui, sur la base des connaissances acquises en médecine et en
pharmacopée traditionnelles, conditionne et vend des matières premières végétales à des
fins thérapeutiques ;

 Médicodroguiste : personne qui, sur la base des connaissances acquises en médecine et en


pharmacopée traditionnelles, conditionne et vend des matières premières animales et/ou
minérales à des fins thérapeutiques ;

 Naturothérapeute : personne qui, sur la base des connaissances, n’utilise que des substances
naturelles comme moyen thérapeutique ;

 Phytothérapeute : personne qui sur la base des connaissances acquises au sein de la famille,
par révélation ou auprès d’un autre phytothérapeute, utilise les vertus des plantes
médicinales pour traiter les malades ;

 Psychothérapeute : personne qui soigne les troubles mentaux et établit l’équilibre spirituel à
partir des plantes médicinales et des pouvoirs surnaturels ou magiques ;

 Rebouteux ou Rebouteur : personne bien connue dans la communauté pour son habileté à
remettre en place les nerfs « froissés » et les tendons qui sautent, à dénouer les muscles,
soigner les foulures et les articulations démises voire les fractures ;

 Ritualiste : personne qui fait appel principalement aux rites (religieux ou non) pour soigner.

Selon le type de thérapie proposée on peut distinguer trois (3) types de pratiques thérapeutiques
traditionnelles:

 les thérapies médicamenteuses : les recettes traditionnelles sont des préparations


médicamenteuses à base de matières premières végétales, animales ou minérales. Elles sont
administrées aux malades par les différents orifices naturels, quelques fois en bain ou dans
des lésions de scarifications,

 les thérapies non médicamenteuses : les thérapies sont spirituelles, physiques et mentales,

 les thérapies mixtes : elles peuvent associer les deux types de thérapies cités au dessus.

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POLITIQUE NATIONALE DE PROMOTION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE 2014

II.3.6. Forces de la médecine traditionnelle

La médecine traditionnelle est solidement ancrée au sein des communautés parce qu’elle :

 est une médecine de proximité et fait partie intégrante du patrimoine socioculturel,


 est accessible par la souplesse des modalités de paiement de ses prestations,
 offre un niveau populaire de prise en charge des malades,
 fait intervenir la triple dimension physique, sociale et spirituelle dans la prise en charge des
populations,
 assure une bonne couverture sanitaire en matière de prestataires (9 PMT par localité).

En Côte d’Ivoire, la flore comprend près de 4 700 espèces végétales. Parmi elles, 350 à 400 espèces
sont médicinales (AKE-ASSI, 1984), 327 sont aquatiques, 89 endémiques et 59 menacées. Plusieurs
d’entre elles ont fait la preuve de leur efficacité sur des générations dans le traitement de certaines
maladies prioritaires (paludisme, drépanocytose, VIH/Sida, diabète, hypertension artérielle,
hépatites, maladies diarrhéiques, infections respiratoires aiguës...)

II.3.7. Faiblesses de la médecine traditionnelle

L’exercice actuelle de la MT en Côte d’Ivoire ne permet pas un contrôle efficace des acteurs et des
pratiques et ne garanti pas la sécurité des patients vis-à-vis des recettes traditionnelles. Ainsi :

 l’insuffisance de données sur la médecine traditionnelle,


 l’insuffisance des ressources allouées pour les tests pharmacologiques des recettes
traditionnelles (efficacité, toxicologie, bactériologie, phytochimie, essais cliniques)
nécessaires pour garantir la sécurité des patients,
 l’insuffisance de coordination des pratiques de la médecine traditionnelle,
 le manque de structure dédiée à la recherche- développement en médecine traditionnelle,
 la faiblesse du cadre institutionnel et réglementaire,
 l’absence de directives et de normes en matière de médecine traditionnelle,
 l’insuffisance des ressources allouées à la promotion de la médecine traditionnelle.

Selon le Centre National de Floristique (CNF) d’Abidjan, certaines plantes médicinales peu
répandues, sont en voie d’extinction (170 espèces) parce qu’elles sont surexploitées ou parce que
leurs sites sont perturbés telles Alafia scandens, Anthostema senegalense, Chlorophorma excela, etc.

II.3.8. Menaces sur la médecine traditionnelle

La médecine traditionnelle est exposée à plusieurs menaces:


 l’insuffisance de pérennisation des savoirs traditionnels,
 la surexploitation des forêts qui entraine la disparition des espèces médicinales,
 les difficultés de collaboration entre certains PMT et praticiens la médecine moderne,
 l’insuffisance de transmission écrite des connaissances traditionnelles,
 l’expropriation des droits de propriété intellectuelle des PMT.

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POLITIQUE NATIONALE DE PROMOTION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE 2014

II.3.9. Opportunités

De nombreuses opportunités existent pour la promotion de la médecine traditionnelle :

 le Cadre politique et réglementaire harmonisé pour la médecine traditionnelle dans l’espace


CEDEAO,
 la densité de la biodiversité,
 l’existence d’un PNDS prenant en compte la promotion de la médecine traditionnelle,
 la réceptivité des UFR à l’intégration de la médecine traditionnelle dans les curricula de
formation,
 le réengagement de l’Union Africaine pour la promotion de la médecine traditionnelle de
2011 à 2020,
 la réceptivité des pharmaciens à promouvoir les MTA en officine,
 l’existence de centres de recherche,
 l’existence de regroupements de PMT,
 l’intérêt des partenaires pour la MT (OMS, OOAS, …),
 l’acceptation de l’implantation des unités de MT au sein des structures sanitaires modernes,
 l’existence de cadres de collaboration pour la validation scientifique des médicaments
traditionnels.

III. CONTRAINTES ET DEFIS

III.1. Contraintes du PNPMT

Dans les efforts de promotion de la médecine traditionnelle en Côte d’Ivoire, le Programme


rencontre de nombreuses contraintes telles que :

 l’absence de structures de recherche dédiée à la médecine traditionnelle,


 l’insuffisance de renforcement des compétences des PMC en médecine traditionnelle,
 le faible niveau de collaboration entre PMC et PMT,
 les barrières linguistiques,
 la méfiance des PMT quant à l’utilisation de leurs savoirs.

III.2. Défis

L’analyse de la situation actuelle de la médecine traditionnelle révèle de nombreux défis. Ainsi la


Côte d’Ivoire doit :

 disposer d’un code de santé publique avec des textes intégrant la médecine traditionnelle,
 établir des normes et méthodes d’évaluation scientifique des pratiques et produits de la
médecine traditionnelle,
 faire les tests d’innocuité, d’efficacité et de qualité sur les produits les plus utilisés de la
médecine traditionnelle,
 documenter les effets indésirables et les interactions médicamenteuses liées à l’utilisation
des recettes médicinales traditionnelles,
 préserver la biodiversité,
 protéger les savoirs traditionnels,
 améliorer le cadre de collaboration entre la MC et la MT,
 pérenniser les connaissances traditionnelles.

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POLITIQUE NATIONALE DE PROMOTION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE 2014

IV. ORIENTATIONS GENERALES

IV.1. Vision

La médecine traditionnelle intégrée dans le système national de santé, se veut une ressource
alternative, réglementée, respectant les normes d’assurance de la qualité, disponible et abordable.
En tant que médecine de proximité, elle doit contribuer à la promotion de la santé à la prévention
et au renforcement de la production locale de médicaments.

IV.2. But

Améliorer la couverture des besoins sanitaires de la population par une prise en compte effective et
efficiente de la médecine traditionnelle dans le système national de santé.

IV.3. Fondements et principes

Les fondements et principes qui sous-tendent la politique nationale en matière de médecine


traditionnelle et de la Pharmacopée africaine sont énoncés comme suit :

 la déclaration universelle des droits de l’homme,


 la constitution de la Côte d’Ivoire à l’article 7 (la santé est un droit fondamental pour tout
être humain),
 le décret n° 96-877 du 25 Octobre 1996 portant classification, définition et organisation des
établissements sanitaires privés,
 le décret n° 96-878 du 25 Octobre 1996 fixant les conditions d’autorisation et
d’immatriculation pour l’installation des professions de santé dans le secteur privé,
 la stratégie de l’OMS 2002-2005,
 la médecine traditionnelle, notre culture, notre avenir (OMS),
 la systématisation des pratiques et la promotion des recettes médicinales traditionnelles
impliquent une collaboration multisectorielle et pluridisciplinaire,
 l’accès de tous aux soins de santé et aux recettes médicinales traditionnelles de qualité,
d’efficacité prouvée et d’innocuité garantie doit être assuré.

IV.4. Objectif général

Assurer une bonne pratique de la médecine traditionnelle et son intégration dans le système national
de santé publique.

V. ORIENTATIONS STRATEGIQUES

V.1. Principaux domaines d’actions prioritaires

1. le renforcement institutionnel et juridique,


2. le système d’information et de gestion,
3. le renforcement des capacités,
4. la communication et la mobilisation communautaire,
5. la recherche et le développement,
6. la production locale et l’utilisation de Médicaments Traditionnels Améliorés,
7. la promotion de la culture et la protection des connaissances et des savoirs traditionnels,
8. la protection de la biodiversité,
9. le partenariat et la mobilisation des ressources,
10. le suivi et l’évaluation.

20
POLITIQUE NATIONALE DE PROMOTION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE 2014

V.2. Axes stratégiques

La situation actuelle de la médecine traditionnelle ainsi que les engagements pris par le
gouvernement ivoirien par rapport à celle-ci ont permis d’identifier les axes stratégiques suivants :

1. l’amélioration du cadre institutionnel,


2. l’amélioration du cadre réglementaire,
3. l’intégration des données de la médecine traditionnelle dans le Système National de
l’Information Sanitaire,
4. le renforcement des capacités,
5. la promotion de la santé et la médecine de proximité,
6. l’amélioration du cadre d’exercice et de la capacité de recherche nationale en médecine
traditionnelle,
7. l’amélioration de la production locale et l’utilisation de Médicaments Traditionnels Améliorés
(MTA),
8. la protection des connaissances et savoirs traditionnels,
9. la promotion de la culture et la protection des plantes médicinales,
10. la mobilisation des ressources,
11. le suivi et l’évaluation.

V.2.1. Axe 1 : l’amélioration du cadre institutionnel

 le fonctionnement continu de la DC,


 le renforcement du système de coordination,
 l’opérationnalisation du Groupe Scientifique d’Appui (GSA).

V.2.2. Axe 2 : l’amélioration du cadre réglementaire

 la réglementation des conditions d’exercices de la médecine traditionnelle,


 la réglementation des conditions de collaboration entre la médecine traditionnelle et la
médecine conventionnelle,
 la réglementation de la protection de la biodiversité, des connaissances et savoirs en MT,
 le renforcement du contrôle des praticiens, des pratiques et des produits issus de la MT au
niveau régional et départemental.

V.2.3. Axe 3 : l’intégration des données de la médecine traditionnelle dans le système national
d’information sanitaire

 le développement des outils de bonne pratique en médecine traditionnelle,


 l’intégration des données de la médecine traditionnelle dans les services de statistiques, de
surveillance et d’évaluation de la santé.

V.2.4. Axe 4 : le renforcement des capacités

 l’amélioration des capacités techniques du personnel de la DC,


 l’amélioration des connaissances des PMC en MT,
 l’amélioration des connaissances des PMT sur le système national de santé,

21
POLITIQUE NATIONALE DE PROMOTION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE 2014

 le développement de programmes spécifiques de formation des PMT, des communautés


locales, des décideurs et des PMC en partenariat avec les structures de formations
adéquates,

V.2.5. Axe 5 : la promotion de la santé et de la médecine de proximité

 la mise en place d’un cadre d’informations et d’échange d’expériences,


 la communication pour le changement de comportement.

V.2.6. Axe 6 : l’amélioration du cadre d’exercice et de la capacité de recherche nationale en


médecine traditionnelle

 l’amélioration du cadre d’exercice de la médecine traditionnelle dans au moins cinq (5)


structures sanitaires conventionnelles,
 la mise en place d’une base de données sur la médecine traditionnelle,
 l’intégration de la médecine traditionnelle dans la politique nationale de recherche et
développement.

V.2.7. Axe 7 : l’amélioration de la production locale et l’utilisation de Médicaments Traditionnels


Améliorés (MTA)

 la mise en place d’au moins deux (2) unités artisanales de production et de distribution de
MTA,
 la mise à disposition des populations d’au moins deux (2) MTA ayant obtenu leur AMM.

V.2.8. Axe 8 : la protection des connaissances et savoirs traditionnels

 la promotion des connaissances et savoirs traditionnels,


 la protection des connaissances et savoirs traditionnels.

V.2.9. Axe 9 : la promotion de la culture et la protection des plantes médicinales

 la création de jardins botaniques et de jardins de plantes médicinales couramment utilisées


et/ou menacé de disparition dans chaque région sanitaire,
 l’utilisation rationnelle des plantes médicinales par au moins 75% des PMT recensés.

V.2.10. Axe 10 : la mobilisation des ressources

 la mobilisation des ressources nécessaires au financement du Plan Stratégique National


2007-2011 révisé.

V.2.11. Axe 11 : le suivi et l’évaluation

 le suivi et l’évaluation des activités d’au moins 75% des PMT recensés,
 le suivi et l’évaluation des activités du programme.

VI. MISE EN ŒUVRE

La mise en œuvre de la politique nationale de promotion de médecine traditionnelle suppose la


collaboration de tous les acteurs intervenants dans le secteur de la santé, notamment les autorités

22
POLITIQUE NATIONALE DE PROMOTION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE 2014

publiques, les Praticiens de la Médecine Traditionnelle, les chercheurs, les personnels et agents de
santé de la médecine moderne, les partenaires/bailleurs.

VI.1. Au niveau central :


Organisation et attributions du Programme National de Promotion de la Médecine Traditionnelle

L’administration, l’animation, l’appui scientifique, le suivi du PNPMT sont assurés par :

 La Direction de Coordination du Programme ;


 Le Groupe Scientifique d’Appui (GSA).

VI.1.1. La Direction de Coordination du Programme National de Promotion de la Médecine


Traditionnelle

La Direction de Coordination du PNPMT a pour missions de :

 Assurer la gestion administrative, technique et financière du Programme ;


 Assurer la représentation du Programme ;
 Définir les orientations stratégique du Programme ;
 Proposer les documents de politique ;
 S’assurer de la prise en compte de la promotion de la Médecine et de la Pharmacopée
Traditionnelles dans les plans opérationnels des animateurs des différents niveaux du système
sanitaire ;
 Elaborer et faire adopter les directives du Programme ;
 Mettre en place les activités prévues et s’assurer de leur bonne intégration dans les plans des
districts, notamment en organisant la décentralisation des tâches aux différents niveaux
opérationnels ;
 Suivre et évaluer, en liaison avec les échelons centraux, régionaux et départementaux, les
activités du Programme ;
 Participer à la mobilisation des ressources ;
 Rendre compte de façon périodique de l’état d’avancement de la mise en œuvre du Programme
à la DSCMP.

Le PNPMT est dirigé par un Directeur Coordonateur, secondé par un Directeur Coordonateur Adjoint.
Ils sont aidés par quatre (04) Chargés d’Etudes qui ont la charge des services suivants :

 Service de la Communication, des Projets et des Relations Extérieures ;


 Service de la Réglementation et du Contrôle de l’exercice de la médecine traditionnelle ;
 Service d’Identification, de la Formation, du Suivi et de l’Evaluation ;
 Service de la Recherche Opérationnelle et de la Valorisation des Médicaments issus de la
pharmacopée traditionnelle.

VI.1.2. Le Directeur Coordinateur

Sous la supervision de la DSCMP, le DC du PNPMT est responsable de l’animation et de l’atteinte des


objectifs du Programme. A ce titre, il est chargé de :

 Conduire l’élaboration du plan stratégique et autre outil de gestion du Programme ;


 Faire valider le plan opérationnel d’activités annuel et autre outil de gestion du Programme ;
 Coordonner la mise en œuvre des activités découlant du plan d’activités ;

23
POLITIQUE NATIONALE DE PROMOTION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE 2014

 Déterminer les besoins du Programme et veiller à leur satisfaction ;


 Élaborer des rapports d’activités trimestrielles et annuelles.

VI.1.3. Le Directeur Coordinateur Adjoint


Il assiste le DC dans l’accomplissement des missions assignées au Programme et assure son intérim
en cas d’absence.

VI.1.4. Les Chargés d’Etudes

Chaque service est sous la responsabilité d’un Chargé d’Etudes. Ils exercent leurs fonctions sous
l’autorité et la supervision directe du DC.

VI.1.4.1. Le Chargé d’Etudes chargé de la Communication, des Projets et des Relations Extérieures

Il a pour tâche de :
 Proposer des stratégies d’organisation et de promotion de la MT ;
 Elaborer le plan de communication interne et externe ;
 Développer le partenariat avec les PMT et autres partenaires intervenants dans le domaine de la
MT ;
 Elaborer des propositions de convention avec les partenaires.

VI.1.4.2. Le Chargé d’Etudes chargé de la Réglementation et du Contrôle de l’exercice de la


médecine traditionnelle

Il a pour tâche de :
 Etablir en collaboration avec le Service Juridique du Ministère en charge de la Santé la
réglementation en matière de MT ;
 Contrôler les pratiques thérapeutiques et du médicament traditionnel.

VI.1.4.3. Le Chargé d’Etudes chargé de l’Identification, de la Formation, du Suivi et de l’Evaluation

Il a pour tâche de :

 Etablir un répertoire des PMT, des pratiques et des pathologies ;


 Elaborer les outils de formation ;
 Coordonner le suivi et l’évaluation des activités des PMT.

VI.1.4.4. Le Chargé d’Etudes chargé de la Recherche Opérationnelle et de la Valorisation des


médicaments issus de la pharmacopée traditionnelle

Il a pour tâche de :

 Coordonner les activités de recherches sur la Médecine et la Pharmacopée traditionnelles ;


 Promouvoir la production des médicaments issus de la pharmacopée traditionnelle.

VI.1.5. Le Groupe Scientifique d’Appui (GSA)

Le PNPMT est assisté par un groupe d’experts constitués en Groupe Scientifique d’Appui (GSA). Le
GSA appuie la mise en œuvre du PNPMT, la finalisation des outils de gestion élaborés par la Direction
de Coordination du Programme.

24
POLITIQUE NATIONALE DE PROMOTION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE 2014

Le GSA est composé, outre le DC du Programme, de vingt-deux (23) spécialistes dans les disciplines
suivantes : Médecine interne ; Gynécologie-Obstétrique ; Hématologie clinique ; Cancérologie ;
Neurologie ; Dermatologie ; Cardiologie ; Pneumo-phtisiologie ; Infectiologie ; Néphrologie ;
Pharmacologie ; Chimie Thérapeutique ; Botanique (Deux); Galénique ; Microbiologie ; Parasitologie ;
Droit ; Sociologie ; Pédiatrie ; Santé publique ; Psychologie ; Economie de la santé.

VI.2. Au niveau régional

Le Directeur Régional de la Santé et de la Lutte contre le Sida est chargé de :

 Organisation des actions de promotion de la MT menées au niveau des districts ;


 Coordination des activités des associations de la MT en collaboration avec la direction de
coordination du Programme;
 Supervision des activités des antennes régionales de recherche en MT ;
 Coordination des manifestations des journées nationales et africaines des PMT organisées
dans les Districts Sanitaires ;
 Promotion de la Médecine traditionnelle dans la région ;
 Supervision et suivi des stations de plantes médicinales ;
 Transmission au DC du programme, les rapports d’activités, de promotion de la MT organisés
au niveau des Districts Sanitaires;
 Communication aux Districts Sanitaires des directives du programme ;
 Coordination dans les Districts Sanitaires, les activités organisant les associations
professionnelles des PMT;
 Transfert à la Direction de Coordination du programme des dossiers de demande d’exercice
et d’installation des PMT;
 En cas de faute professionnelle, application de la sanction encourue et notification à la
Direction de Coordination du Programme pour entérinement.

VI.3. Au niveau départemental

 Le Directeur Départemental de la Santé et de la Lutte contre le Sida est chargé de :

 Évaluation des PMT par les études d’évidence ethno médicale ;


 Recensement des PMT, des pratiques et des pathologies traitées ;
 Campagne de sensibilisation des PMT;
 Organisation et Coordination des associations professionnelles de PMT dans le
district ;
 Supervision et évaluation des activités des PMT et des associations en collaboration
avec la Direction de Coordination du Programme ;
 Participation à la création de stations de plantes médicinales ;
 Organisation et coordination dans le district des journées promotionnelles sur les
médicaments traditionnels ;
 Transmission au DRSLS des demandes d’exercice et d’installation des PMT ;
 Transmission au DRSLS des rapports d’activités sur la MT ;
 En cas de faute professionnelle, notification au DRSLS après en avoir appréciée la
gravité ;
 Organisation et coordination des activités de l’Equipe cadre du District ;
 Contrôle et suivi de l’application des textes réglementaires.

25
POLITIQUE NATIONALE DE PROMOTION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE 2014

 L’Equipe Cadre du District est chargée de :

 Supervision et suivi des PMT recensés et formés dans le district une fois tous les trois
(3) mois ;
 Evaluation des PMT formés ;
 Monitorage des activités des PMT;
 Organisation des séances de CCC ;
 Appréciation de l’état général du cadre de travail du PMT ;
 Contrôle des pathologies couramment traitées et de la qualité des pratiques.

 Le Médecin-chef de l’établissement de référence est chargé de :

 Supervision et suivi des PMT;


 Suivi des sites initiatiques des nouveaux PMT en collaboration avec le comité des
PMT ;
 Monitorage des activités des PMT ;
 Suivi de l’application des règles d’hygiène corporelle, des locaux et de
l’environnement des centres de MT;
 Organisation des séances de CCC ;
 Evaluation des PMT ;
 Collaboration avec des PMT pour la référence des malades ;
 Participation aux missions de recensement et de formation des PMT ;
 Suivi de l’application des textes réglementaires ;
 Information aux chefs hiérarchiques des résultats obtenus.

 L’Infirmier chef de centre de santé est chargé de :

 Monitorage des activités des PMT ;


 Suivi des sites initiatiques des PMT en collaboration avec le comité ;
 Suivi de l’application des règles d’hygiène corporelle, des locaux et de
l’environnement des centres de MT ;
 Organisation des séances de CCC ;
 Participation aux missions de recensement et de formation des PMT ;
 Information aux chefs hiérarchiques des résultats obtenus ;
 Participation aux réunions des PMT.

 Leaders d’opinion, Association de Praticiens de la Médecine Traditionnelle sont chargés de :

 Animation des cellules de base des PMT ;


 Véhicule des informations reçues ;
 Organisation et animation des activités des PMT au niveau local ;
 Gestion des plantes médicinales locales (création, études, commercialisation des
essences médicinales).

VI.4. Structures consultatives

Le Ministre de la Santé et de la Lutte contre le Sida est le premier responsable de la mise en œuvre
de la politique nationale de promotion de la médecine traditionnelle. Compte tenu du caractère
multisectoriel et pluridisciplinaire du domaine, d’autres départements ministériels seront impliqués
dans la mise en œuvre de cette Politique Nationale. Il s’agit notamment des Ministères de
l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, de la Communication, de l’Economie et
26
POLITIQUE NATIONALE DE PROMOTION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE 2014

des Finances, de la Justice, des Droits de l`Homme et des Libertés Publiques, du Plan et du
Développement, du Commerce, de l’Artisanat et de la Promotion des PME, de l’Intérieur et de la
Sécurité, de l`Environnement, de la Salubrité Urbaine et du Développement Durable, de l’Agriculture,
des Ressources Animales et Halieutiques , des Infrastructures Economiques, des Eaux et Forêts.

VI.5. Coopération et partenariat

Afin de renforcer la politique nationale de promotion de la médecine et pharmacopée


traditionnelles, il est indispensable d’encourager la coopération au plan national et international. Les
regroupements sous régionaux et régionaux notamment l’OOAS, l’OMS/AFRO et l’OAPI constituent
déjà des bases d’échanges et de coopération.

Pour assurer un soutien financier permanent à la mise en œuvre de la politique nationale de


promotion de la médecine traditionnelle, le PNPMT devra soutenir un plaidoyer constant auprès des
autorités politiques, des industriels, des opérateurs économiques et des partenaires au
développement.

VII. SUIVI ET EVALUATION

Le suivi et l’évaluation de la politique nationale de promotion de la médecine traditionnelle se fera


avec les outils et indicateurs définis dans les plans stratégiques nationaux de promotion de la
médecine traditionnelle.

27
POLITIQUE NATIONALE DE PROMOTION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE 2014

CONCLUSION

La politique nationale de promotion de la médecine traditionnelle, élaborer au moment où le pays


cherche à se doter d’un cadre réglementaire en matière de médecine traditionnelle, à pour ambition
de créer des conditions de développement harmonieux du secteur de la santé.
Cette nouvelle politique prend en compte les orientations du Plan National de Développement
Sanitaire (PNDS) ainsi que les recommandations et engagements internationaux pris en matière de
médecine traditionnelle.

Aussi les objectifs de ce document de politique, traduisent-ils la volonté du Gouvernement d’intégrer


la médecine traditionnelle dans le système sanitaire afin de garantir à tous les citoyens, toutes
couches sociales confondues, un niveau de santé leur permettant de contribuer de manière efficace
à l’œuvre collective de pays émergent à l’horizon 2020.

A partir des priorités sanitaires, onze domaines d’actions nécessaires à la mise en œuvre pour
l’atteinte des objectifs et la résolution de la problématique issue de l’analyse situationnelle ont été
identifiés.

Les principales orientations stratégiques et actions à mener, proposées dans document de politique
constitue une véritable boussole pour les acteurs de la médecine traditionnelle en Côte d’Ivoire, et
permettra de faire face aux défis identifiés pour la réalisation des priorités nationales pour les cinq
(05) ans à venir.

Au regard de la complexité du secteur, faisant intervenir plusieurs Ministères, les partenaires au


développement, les praticiens de médecine traditionnelle et les organisations non
gouvernementales, dans la gestion des problématiques liées à la médecine et la pharmacopée
traditionnelles, il est souhaitable que ceux-ci s’engagent et s’approprient le processus de mise en
œuvre de manière efficace et efficiente.

28
POLITIQUE NATIONALE DE PROMOTION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE 2014

REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE

1. AKÉ -ASSI LAURENT (1988). Espèces rares et en voie d’extinction de la flore de la Côte
d’Ivoire. Monogr. Syst. Bot. Missouri Bot. Gard. (25) : 461-463

2. CHU de Treichville(2004). Registre national du cancer en Côte d’Ivoire. Diversité


Biologique de la Côte d’Ivoire – Rapport de synthèse - Ministère de l’Environnement et de
la Forêt, 1999. 273 p.

3. Document technique (de la DSC) (1998). Plan à suivre pour l’élaboration des nouveaux
programmes de santé et l’actualisation des anciens en vue de l’harmonisation de la
présentation et de la mise en œuvre en Côte d’Ivoire. (Inédit)

4. DOMINIQUE D’ALMEÏDA (1999). La Pharmacopée Africaine Traditionnelle : intérêt et


développement dans le domaine de la pharmacie. Conférence inaugurale du forum
pharmaceutique international de Cotonou.

5. HARRIS MEMEL-FOTE (1996). Une médecine en voie de modernisation en Afrique :


l’exemple de la Côte d’Ivoire 21 p.

6. Institut National de la Statistique (INS) (2006). Base de données sur la population,


Département de la démographie et des statistiques sociales.

7. KROA EHOULE (2000) Evaluation de l’efficacité du traitement traditionnel de l’accès simple


du paludisme à P. falciparum à Agnanfoutou, Côte d’Ivoire. Thèse Médecine, 2025, 168p.

8. LOKROU ADRIEN (1999) – Programme National de Lutte contre le Diabète.

9. Ministère de la Santé Publique / DEPS (1996). Atelier de consensus sur la politique


d’intégration de la médecine traditionnelle dans le système sanitaire ivoirien – Rapport
général.

10. Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique (2005). Enquête STEPS sur les facteurs de
risque des maladies non transmissibles, Régions des Lagunes 1 et 2.

11. Ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida - Plan National de Développement


Sanitaire 2012-2015.

12. Ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida, Direction de Coordination du


Programme Elargi de Vaccination (DCPEV) - Rapport d’activités DCPEV 2013

13. Ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida/DIPE - Annuaire des Statistiques


Sanitaires 2007-2008.

14. NIANGUE JOSEPH (1996). Programme National de Lutte Contre le Paludisme, 78 p.

15. N’GUESSAN KOUAKOU (2008). Plantes médicinales et pratiques médicales traditionnelles


chez les peuples Abbey et Krobou du département d’Agboville (Côte d’Ivoire) : études
botaniques, tri-phytochimique et pharmacologique, thèse d’Etat, 289p.

16. OMS (1983). Médecine traditionnelle et couverture des soins de santé. Edition
OMS/Genève, 335 p.
29
POLITIQUE NATIONALE DE PROMOTION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE 2014

17. OMS (2000). General guidelines for methodologies on research and evaluation of
traditional medicine, Ed. Word health organization – Geneva 2000, 71 p (version anglaise).

18. OMS (2002). Stratégie de l’OMS pour la Médecine Traditionnelle pour 2002-2005,
WHO/EDEM/TRM/2002.1

19. OMS (2003). Médecine Traditionnelle, notre culture, notre avenir.


Observatoire de la santé, janvier-juin vol. 4,1.

20. OMS (2004). Atelier sur l’institutionnalisation de la médecine traditionnelle dans les
systèmes de santé, Cotonou, Bénin, du 13 au 15 septembre 2004.

21. OUREGA M. P. (2000). Programme National de Promotion de Santé Scolaire et


Universitaire(2000) 111 p.

22. Plan National de Développement Sanitaire 2012-2015


ONUSIDA, Rapport 2010

23. Projet Ivoirien de Promotion des Aliments Fortifiés (PIPAF) (2007). Evaluation de la
carence en vitamine A, fer et acide folique en Côte d’Ivoire.

24. République de Côte d’Ivoire, Institut National de la Statistique (INS), UNICEF (2006). Suivi
de la situation des enfants et des femmes – MICS, Côte d’Ivoire : Enquête nationale à
indicateurs multiples - Rapport final.

25. VANGAH MANDA O. M. (1986). Contribution à la connaissance des plantes médicinales


utilisées par les ethnies AKAN de la région littorale de la CÔTE D’IVOIRE. Thèse de Doctorat de
3ème cycle N° 100 Tome I – texte page 190 – 192

26. VANGAH MANDA O. M. (1999). Historique sur l’évolution de la Médecine Traditionnelle


en Afrique. Document Pédagogique.

27. YOBOUE BERNARD (1996). Centre de liaison pour l’environnement international : Atelier
pré-projet sur les plantes médicinales et communautés locales (Afrique)

28. Z. S. GANGBO (1989). Contribution au processus de l’association des deux (2) médecines
modernes et traditionnelles : préposition de stratégie.

30
POLITIQUE NATIONALE DE PROMOTION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE 2014

ANNEXES

ANNEXE 1 : Comité scientifique pour l’élaboration et la validation du document de Plan Stratégique


National de Promotion de la Médecine Traditionnelle

N° NOM ET PRENOMS STRUCTURE FONCTION CONTACTS

PRESIDENT
1. PROF. BOA YAPO FELIX DGS 07 09 64 94
SCIENTIFIQUE
DR ASSAOLE N’DRI 09 11 40 39
2. DSCMP PRESIDENT DE
DAVID [email protected]
L’ATELIER
07 49 44 09
3. PR KOUAKOU SIRANSY UFR SPB ASSESSEUR
[email protected]
UNIVERSITE
DR VANGAH MANDA 46 22 82 05
4. NANGUY ASSESSEUR
MADELEINE [email protected]
ABROGOUA
05 68 86 23
5. DR KROA EHOULE DC-PNPMT FACILITATEUR
[email protected]
CHARGE
DR MOROKANT 01 29 22 30/01 29 22 30
6. D’ETUDE FACILITATEUR
MINAUGO ISMAÏL [email protected]
PNPMT
M. KOULAI DEASSIO BOTANISTE 09 22 37 00
7. FACILITATEUR
JEAN JACQUES O PNPMT [email protected]
07 98 51 28
8. DR GBANE MORY PNPMT CONSULTANT
[email protected]

ANNEXE 2 : Groupe technique de travail pour l’élaboration et la validation du document de Plan


Stratégique National de Promotion de la Médecine Traditionnelle

N° NOM ET PRENOMS STRUCTURE FONCTION CONTACTS

9. PROF. BOA YAPO FELIX DGS /MSLS DIRECTEUR 07 09 64 94

DR ASSAOLE N’DRI 09 11 40 39
10. DSCMP/MSLS DIRECTEUR
DAVID [email protected]
ENSEIGNANT- 07 49 44 09
11. PR KOUAKOU SIRANSY UFR SPB
CHERCHEUR [email protected]
DR VANGAH MANDA UNIVERSITE ENSEIGNANT- 46 22 82 05
12.
MADELEINE NA CHERCHEUR [email protected]
05 68 86 23
13. DR KROA EHOULE PNPMT DIRECTEUR
[email protected]
DR TOURE LANCINA 02 36 35 63
14. PNPMT CHARGE D’ETUDES
DIT TOT [email protected]
DR MOROKANT 01 29 22 30/01 29 22 30
15. PNPMT CHARGE D’ETUDES
MINAUGO ISMAÏL [email protected]
M. KOULAI DEASSIO 09 22 37 00
16. PNPMT BOTANISTE
JEAN JACQUES OMER [email protected]
31
POLITIQUE NATIONALE DE PROMOTION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE 2014

07 98 51 28
17. DR GBANE MORY PNPMT CONSULTANT
[email protected]
DR ONANE 07 91 57 88
18. DSCMP MEDECIN
ERVE MARIUS [email protected]
08 43 38 97
19. M. TRAORE SEYDOU DSCMP CHEF DE SERVICE
[email protected]
M. AMESSAN BEUGRE ASSISTANT- 01 16 28 77
20. PNPMT
MICHEL SECRETARIAT [email protected]
DR TOURE WOTIENY 56 94 48 11
21. PNPMT STAGIAIRE
INGRID [email protected]
22. DR ANDERSON CAMILLE PNPMT STAGIAIRE 01 30 73 83

Mlle DIBY AHOU SOCIO- 09 17 55 29


23. PNPMT
MARCELLINE TANIA ANTHROPOLOGUE [email protected]
UNIVERSITE
24. DR KPAHE FIDEL ASSISTANT 07 07 42 60
FHB

ANNEXE 3 : Membres du Secrétariat technique

N° NOM ET PRENOMS STRUCTURE CONTACTS

06 50 08 84
1. Mlle GNAGNE PATRICIA PNPMT
[email protected]
01 16 28 77
2. M. AMESSAN BEUGRE MICHEL PNPMT
[email protected]
56 94 48 11
3. DR TOURE WOTIENY INGRID PNPMT
[email protected]
08 43 38 97
4. M. TRAORE SEYDOU DSCMP
[email protected]
RF CONSEILS 07 92 30 52
5. Mme AGNES EHOLY ABISSA
INTERNATIONAL [email protected]

32
ANNEXE 4 : Liste des participants à l’atelier de validation de la politique nationale et du plan stratégique de promotion de la MT 2014-2018

N° NOM ET PRENOMS STRUCTURE FONCTION CONTACTS E-MAIL


1. ASSAOLE N’DRI DAVID DSCMP DIRECTEUR 09 11 40 39 [email protected]
2. ADIE YAO OLIVIER PNLCA CHARGE D’ETUDES 07 04 62 82
3. ADOU TANO ALBERT MAMACI PCA - PMT 07 54 79 60
4. AGNES EHOLY ABISSA RF CONSEILS INTERNATIONAL DIRECTEUR 07 92 30 52 [email protected]
5. ALLISOUTIN DEODAT FTSN-CI PMT 07 39 67 38 [email protected]
6. AMESSAN BEUGRE MICHEL PNPMT ASSISTANT-SECRETARIAT 01 16 28 77 [email protected]
7. ANO KOUAO DANIEL FTSN-CI PRESIDENT 01 16 01 20 [email protected]
8. ASSAMOI KOUADIO PAUL FTSN-CI PMT 05 84 19 70
9. ASSI A. BERNARD MSLS POINT FOCAL OOAS 48 05 22 25
10. ASSOUE DELPHINE PNPMNT CHARGE D’ETUDES 07 13 78 89 [email protected]
11. ATTOUMOH GISELE PNPMT SAF 47 22 20 56
12. BAROH LOUIS EMMANUEL POLICE SANITAIRE INSPECTEUR 09 34 84 10 [email protected]
13. BLE HERVE SERVICE JURIDIQUE (MSLS) CHARGE D’ETUDE 01 16 28 77
CONSEILLER TECHNIQUE
CHARGE DU RENFORCEMENT
14. BOA II LOUIS AUGUSTE FHI 360 DU SYSTEME ET DE 22 40 50 10 [email protected]
L’AMELIORATION DE LA
QUAILITE
15. BOA YAPO FELIX DGS DIRECTEUR 07 09 64 94
16. BOGUI BHAUNIS PNLP MEDECIN 42 39 86 14
17. BOZOU AHOUSSI POLICE SANITAIRE CHEF DE SERVICE 48 82 94 47 [email protected]
POLITIQUE NATIONALE DE PROMOTION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE 2014

18. BRAHIMA KONE AOTCI PMT 01 11 14 22


19. COULIBALY ADAMA OMS CHARGE DE SUIVI-EVALUATION 07 09 92 07
20. DIOMANDE AMARA OIPI 02 02 61 10 [email protected]
21. DIOMANDE YOUNOUSSA MINISTERE ENVIRONNEMENT CHEF DE SERVICE 02 24 59 12 [email protected]
22. DJEDOU DELPHINE DCPEV CHARGE D’ETUDES 07 63 79 98 [email protected]
23. FOFIE YVETTE LNSP PHARMACIENNE - CHERCHEUR 08 88 53 87 [email protected]
24. GBANE MORY PNPMT CONSULTANT 07 98 51 28 [email protected]
25. GNAGNE A GERTRUDE PATRICIA PNPMT SECRETAIRE 06 50 08 84 [email protected]
26. IBRAHIMA SANOGO CHU TREICHVILLE DIRECTEUR GENERAL 01 23 81 13 [email protected]
27. KOFFI KRA MARCEL DIPE CARTE SANITAIRE 02 56 54 02 [email protected]
ORDRE NATIONAL DES
28. KOKO GEORGES SECRETAIRE GENERAL ADJOINT 02 11 15 81 [email protected]
MEDECINS
29. KONE DAHAFOLO PNDAP PHARMACIEN 58 52 81 45 [email protected]
30. KONE MAMIDOU CSRS - UNIVERSITE NA ENSEIGNANT-CHERCHEUR 03 48 89 05 [email protected]
31. KONE SAYON PRINCIPAL / FHI360 CONSEILLER TECHNIQUE 02 46 54 94 [email protected]
32. KOUADIO A. HORTENSE DPM PHARMACIENNE 04 04 84 93
33. KOUADIO BILE PAUL ROGER PNSI / SE 06 89 03 75 [email protected]
34. KOUADIO VINCENT FTSN-CI DIRECT EXECUTIF 01 16 34 59
35. KOUADIO KOFFI DECAIRD UNIVERSITE FHB - FTSN ASSISTANT / PMT 01 16 17 31 [email protected]
36. KOUADJALE D. MATHURIN PNPEC MEDECIN 06 30 93 46 [email protected]
37. KOUAKOU KAN ROGER FTSN-CI PMT 06 30 93 46
38. KOUAKOU N AUGUSTE PNSM SOCIOLOGUE 05 75 81 41 [email protected]
34
POLITIQUE NATIONALE DE PROMOTION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE 2014

39. KOUAME JOACHIM PNPSBD CHIRURGIEN DENTISTE 57 20 48 86 [email protected]


40. KOUASSI KONAN CHARLES FTSN-CI PMT 08 04 24 97 [email protected]
41. KOULAI. D. JEAN JACQUES PNPMT BOTANISTE 09 22 37 00 [email protected]
42. KROA EHOULE PNPMT DIRECTEUR COORDONATEUR 01 16 30 01 [email protected]
43. MESSAN FOLI KODJO FTSN-CI PMT 07 49 58 60 [email protected]
44. MOROKANT MINAUGO ISMAÏL PNPMT CHARGE D’ETUDES 01 29 22 30 [email protected]
45. MARTIN OMONO PNDAP MEDECIN 05 03 31 69 [email protected]
LABORATOIRE UFR
46. N’GUESSAN EDOUARD ENSEIGNANT-CHERCHEUR 05 10 14 92 [email protected]
BIOSCIENCE / UNIVERSITE FHB
47. OBOUHO JEAN PNPMT CHAUFFEUR 04 99 15 20
CHEF DE SERVICE SUIVI-
48. ONANE ERVE MARIUS DSCMP EVALUATION DES 07 91 57 88 [email protected]
PROGRAMMES DE SANTE
49. PRAO HERVE PEPFAR 04 14 90 11
50. OUATTARA DJAKALIA UNVIERSITE FHB - CNF SOUS DIRECTEUR 02 03 47 98 [email protected]
51. SEIDOU KONE DC / PNSR MEDECIN 05 67 57 48 [email protected]
52. SIRANSY KOUAKOU UFR SPB ENSEIGNANT-CHERCHEUR 07 49 44 09 [email protected]
53. STEPHANIE KIMOU DPM PHARMACIENNE 02 30 54 34 [email protected]
54. TOURE WOTIENY INGRID PNPMT - NEPHROLOGIE STAGIAIRE 56 94 48 11 [email protected]
55. TRAORE SEYDOU DSCMP CHEF DE SERVICE 08 43 38 97 [email protected]
56. VANGAH MANDA O. MADELEINE UNVIERSITE NA ENSEIGNANT - CHERCHEUR 46 22 82 05 [email protected]
57. YAO YAO LEOPOLD UNIVERSITE FHB DIRECTEUR ISAD 01 16 08 19
58. YAYO SAGOU OLIVIER PNDAP DIRECTEUR COORDONATEUR 01 02 67 68
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