Manuel de Gouvernance GrameenJameel - CGRM Manual - French
Manuel de Gouvernance GrameenJameel - CGRM Manual - French
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Le Manuel de Gouvernance
d’Entreprise et de Gestion
des Risques
pour les Institutions
de Microfinance
dans le Monde Arabe
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Le Manuel de Gouvernance d’Entreprise et de Gestion des Risques pour les Institutions de Microfinance dans le Monde Arabe
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Annexes...............................................................................................................................................A1
1. Études de cas..........................................................................................................................A3
Première étude de cas: évaluation de la forme juridique .....................................A3
Deuxième étude de cas: changement dans la direction
du Conseil d’Administration ................................................................................A4
Troisième étude de cas: conseils de retournement ...............................................A6
Quatrième étude de cas: politique de tolérance zéro d’une IMF
envers le remboursement tardif ...........................................................................A7
Cinquième étude de cas: gérer les menaces – perte de contrôle des contrôles.....A8
Sixième étude de cas: croissance incontrôlée-expérience d'un pays ..................A10
Septième étude de cas: gestion opérationnelle des flux de trésorerie .................A12
Huitième étude de cas: gestion en temps de guerre ...........................................A13
2. Compétences requises au sein d’un Conseil d’Administration d’une IMF............................A14
3. Définitions des conflits d'intérêts et façon de les aborder au Conseil d’Administration .......A16
4. Définitions/Propositions pour un responsable efficace d’audit interne ................................A18
5. Outil d’auto-évaluation pour le Comité d’Audit et des Finances ..........................................A19
6. Outil d'auto-évaluation pour les Conseils d’Administration .................................................A23
7. Conseils utiles pour les membres du Conseil d’Administration ............................................A26
8. Informations devant être soumises au Conseil d'Administration .........................................A27
9. Modèle de matrice des décideurs.........................................................................................A28
10. COSO: Définition et zoom sur les règles applicables aux petites entreprises .......................A29
11. Types de risques encourus par les IMF .................................................................................A32
12. Bâle II: Définitions et zoom sur le projet de règles d’application des principes
fondamentaux de Bâle à la Microfinance de Dépôt..............................................................A42
13. Caractéristiques du profil de risque de crédit des IMF .........................................................A45
14. Une approche étape par étape de construction d’une matrice de gestion du risque ............A47
15. Contrôles internes de premier niveau- opérationnel et encadrement ..................................A49
16. Méthodes et outils d'audit....................................................................................................A59
17. Audit du portefeuille de crédits d’une IMF...........................................................................A61
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Remerciements v
Remerciements
Grameen-Jameel voudrait aussi remercier les Institutions de Microfinance qui nous ont per-
mis de nous servir de leurs expériences pour les études de cas présentées dans l’ouvrage.
Les noms et, quand ce fût possible, la localisation ont été modifiés afin de préserver leur
confidentialité.
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Introduction vii
Introduction
L
a gouvernance d'entreprise apparaît comme un thème de plus en plus important dans le secteur
de la microfinance d’autant plus que les Institutions de Microfinance (IMF) cherchent à étendre
leur portée, à augmenter leurs actifs, à devenir réglementées et à s’introduire dans les marchés
des capitaux. Dans le monde arabe, les faiblesses en gouvernance d'entreprise sont apparues comme un
risque majeur pour les IMF. Ce risque empêche la croissance durable des institutions tout en les ex-
posant à des baisses soudaines de la qualité de leurs portefeuilles, qu’elles seront incapables de con-
trôler. L'objectif de ce manuel est de fournir aux institutions de microfinance un cadre pour relever ces
défis de manière proactive.
La gouvernance d'entreprise se réfère à des systèmes et à des processus par lesquels un Conseil d'Ad-
ministration guide, à travers les organes de direction, une institution vers la réalisation de sa mission et
protège les actifs de l'institution. Une condition sine qua none d’une bonne gouvernance consiste en la
capacité de chacun des administrateurs à travailler en équipe pour mener la planification stratégique et
s'assurer que la direction s'acquitte de ses responsabilités opérationnelles. Une gouvernance n’est effi-
cace que lorsqu’un Conseil d’Administration fournit des conseils appropriés à la Direction sur l'orienta-
tion stratégique de l'institution et supervise les efforts de la Direction pour y parvenir. L’interaction entre
le Conseil d’Administration et la Direction est centrée sur cette relation entre stratégie et fonction-
nement, tous deux essentiels à la réussite de l'institution.
Le Conseil d'Administration a la responsabilité ultime d'assurer une gestion et une gouvernance saines
pour la performance et le fonctionnement efficace de l'institution. Dans son rôle de gouvernance, le
Conseil d’Administration doit également rendre des comptes à un grand nombre de parties prenantes
telles que les bailleurs de fonds, les gouvernements, les déposants, les organismes réglementaires, les
clients, les employés et les actionnaires.
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viii Introduction
n surveiller les risques menaçant l'institution, sensibiliser à ces risques et développer des
techniques les limitant;
n limiter la responsabilité du Directeur Général en articulant avec soin le processus de
prise de décision;
n s’assurer que les parties prenantes externes, qui ont un intérêt significatif dans
l'institution, soient prises en compte (notion de responsabilité externe), et
n aider à prévenir les mauvaises pratiques professionnelles et les fraudes en créant, par
exemple, un comité d’audit et de finance.
Sur leur chemin vers la croissance, la rentabilité et la pérennité, les IMF ont besoin de réduire le
risque de perte ou d’échec lié à leur processus de gestion des affaires. Un élément crucial de la
bonne gouvernance consiste à s'assurer que le Conseil d'Administration et le Directeur Général
procèdent à des évaluations régulières du niveau de risques des IMF, qu’ils accordent la priorité
aux domaines qui affichent la plus grande vulnérabilité, et qu’ils s’assurent que les contrôles ap-
propriés sont en place pour réduire l’exposition au risque. Ils sont, en fait, responsables de
diriger le processus de gestion des risques et de donner l’impulsion nécessaire à la mise en
place de systèmes de contrôle interne solides.
Ce processus devrait être considéré par les IMF ciblant la pauvreté comme tout aussi crucial
que de gérer la croissance, dépasser la concurrence, ou réduire les coûts opérationnels. Si l'IMF
ne gère pas bien les risques, elle n’atteindra probablement pas ses objectifs sociaux et finan-
ciers. Lorsque des risques mal gérés commencent à générer des pertes financières, les bailleurs
de fonds, les investisseurs, les prêteurs, les emprunteurs et les épargnants ont tendance à perdre
confiance en l'organisation et les fonds commencent à tarir. Quand les fonds tarissent, une IMF
peut ne plus être capable d'atteindre son objectif social de fournir des services aux plus pauvres
et peut rapidement faire faillite.
Ce manuel est destiné à aider les Institutions de Microfinance (IMF) à analyser leurs propres pra-
tiques de gouvernance et de gestion des risques. Il s’adresse aux Conseils d'Administration ainsi
qu’aux Directeurs Généraux et aux cadres supérieurs des IMF. Tous les fournisseurs de micro-
crédit et de microfinancement, quels que soient leur stade de développement et forme ju-
ridique, devraient tirer bénéfice de ce guide, bien qu’il mette l'accent sur les formes institution-
nelles les plus courantes dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA).
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Introduction ix
n Toute situation, même critique, fournira des informations pertinentes quant à la solidité de la
structure de gouvernance d'une organisation. L'analyse de ces situations peut aider les
organisations à remodeler leurs processus de manière efficace et à éviter les récidives.
n Ce guide tentera, dans la mesure du possible, d’analyser les IMF en général et de ne mettre
l'accent sur les différences entre les types organisationnels qu’uniquement dans les cas où les
spécificités des différentes formes institutionnelles influencent directement une approche de
gouvernance et de gestion des risques dans un contexte donné.
Le manuel est organisé en deux modules qui peuvent être utilisés indépendamment ou en tandem. Le
Premier Module propose un cadre pour évaluer la gouvernance d'une IMF. Il développe, ensuite, la
façon d'examiner chacun des critères énoncés brièvement dans la Matrice d'Evaluation. C’est ainsi qu’il
offre des définitions et exemples simples de bonne gouvernance d'entreprise ainsi qu’un cadre pour
l’élaboration de bonnes pratiques destinées aux Conseils d'Administration. Il devrait permettre aux Con-
seils d’Administration et aux Directeurs Généraux des IMF d'améliorer leurs processus de prise de
décision et de se préparer à faire face aux crises de manière plus efficace. Il fournit également plusieurs
outils pratiques pour aider les IMF à mieux comprendre le rôle que joue chaque partie prenante dans
l'institution et à évaluer leur gouvernance d'entreprise. Le Second Module met l'accent sur l'identifica-
tion des catégories de risques auxquelles les IMF peuvent être confrontées, étudie les moyens de mesu-
rer ou d'évaluer ces risques et analyser comment gérer ces risques en mettant en place un système de
contrôle interne solide et efficace. Enfin, ce guide inclut des recommandations opérationnelles pour
l'évaluation du système de contrôle à travers la mise en place d'une fonction d’audit interne adéquate.
D’autres outils détaillés sont également disponibles pour le Conseil d’Administration et les équipes de
Direction dans les annexes. Elles comprennent huit études de cas présentées dans l’Annexe 1, à partir
de la page A3, qui invitent les lecteurs à réfléchir de manière approfondie aux concepts présentés dans
le document par des cas réels qui se sont déroulés dans le monde arabe puis par la mise en application
des leçons de ce manuel dans leurs propres institutions.
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Premier Module
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Premier Module 3
L Le Premier Module commence par une matrice d'évaluation qui identifie les principaux
critères à partir desquels les Conseils d’Administration des IMF et les Directeurs Généraux
doivent mesurer leurs pratiques de gouvernance d'entreprise. Il montre, ensuite, comment ces
critères doivent être mesurés. À la fin du Premier Module, le lecteur devrait être en mesure de
comprendre:
n les cadres juridiques les plus courants pour l’exploitation des IMF, les considérations légales
pour gérer une IMF dans le monde arabe, et les motivations des actionnaires/bailleurs de fonds
dans le choix d'une forme juridique;
n les principes pour choisir un Conseil d’Administration;
n les devoirs et responsabilités du Conseil d’Administration;
n comment déléguer les responsabilités du Conseil d’Administration aux comités;
n comment observer le cycle de prise de décision, de la phase de réflexion à la phase d'exécution
puis de contrôle;
n le rôle du Conseil d’Administration dans le processus de planification stratégique;
n comment s’assurer que les décisions de l’organisation sont prises par la partie ou la fonction
concernée;
n l’objectif et la fonction de la matrice des décideurs;
n comment s'assurer que le Conseil d’Administration et les cadres supérieurs ont accès à des
informations actualisées et pertinentes afin de contrôler la performance au regard du plan
stratégique et de l'exécution des décisions; et
n comment utiliser une gouvernance et des processus de prise de décision solides pour détecter et
gérer les crises internes et externes.
1. Matrice d'évaluation
Les pratiques de gouvernance des IMF peuvent être évaluées selon sept catégories:
n La structure et les pratique du Conseil d’Administration
n Un plan et une vision stratégiques partagés
n La mesure des progrès accomplis par rapport à la Vision et au Plan Stratégiques
n Un processus de prise de décision clairs et cohérents
n L’exécution des décisions
n Le contrôle
n La prévention et la gestion des crises
Des critères spécifiques peuvent être revus et adaptés selon l'institution, mais le tableau 1.1 présente
brièvement un échantillon de critères à prendre en considération.
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4 Premier Module
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Premier Module 5
Structure et pratiques
du Conseil d’Administration Plan et vision stratégiques partagés
Contrôle
Processus de prise de décision
L’utilisation du diagramme de la figure 1.1 pour projeter les résultats de l'évaluation fournira à l'IMF une
représentation visuelle des résultats, lui assurant ainsi la capacité de voir, de façon claire et simple, ses
forces et ses faiblesses. En attribuant une note à l’institution sur une échelle de zéro à cinq dans ces sept
catégories essentielles, les forces et les faiblesses qui se dégagent permettent d'identifier les problèmes
qui touchent l'institution. Ces forces et faiblesses l’aident également à déterminer ses priorités pour
renforcer sa structure de gouvernance.
Le reste du Premier Module est consacré à une définition plus ample de ces critères. Il indique égale-
ment comment ces critères peuvent être utilisés pour mesurer l'efficacité des pratiques de gouvernance
d'entreprise d'une organisation et envisager des modifications pour aligner l'organisation le plus
étroitement possible à de bons principes de gouvernance d'entreprise.
2. Statut juridique
Le statut juridique d'une institution définit la propriété, le pouvoir de décision, les droits et les responsabil-
ités. Les textes fondateurs de l'institution (constitution, statuts, etc.) doivent décrire les organes de décision
et leurs rôles respectifs. Ce manuel ne vise aucunement à recenser toutes les formes juridiques existantes.
En revanche, il tente d'illustrer les leviers des principales formes juridiques puisqu’ils aident à comprendre
les perspectives des propriétaires/investisseurs dans une structure donnée.
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6 Premier Module
Tableau 1.2:
Formes juridiques des IMF dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA)
Coopérative
d'Épargne et de
Crédit
ONG Association*
Fondation
Entreprise à But
Non Lucratif
Publique Multiple
(appartenant à
l’État)**
Privée Banque
Entreprise à But
Lucratif
Institution
Financière Non
Bancaire (NBFC)
Entreprise Sociale
* Les associations ayant des missions sociales plus larges peuvent gérer des programmes de microcrédit au sein de l’institution afin de remplir un
aspect de leurs missions sociales. On peut citer à titre d’exemple : l’Union des femmes du Yémen –Abyan, l’Association Régionale du
Développement et des Entreprises (RADE) – Palestine.
** Les entreprises d’État peuvent avoir une structure de propriété mixte publique/privée et être à but lucratif ou non. Un exemple d’une entreprise à
but non lucratif appartenant partiellement à l’État est la Banque Al Amal au Yémen.
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Premier Module 7
Les IMF à travers la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) ont adopté des formes variées.
La plupart des IMF sont des organisations non gouvernementales (ONG): associations, fondations et
entreprises à but non lucratif. Dans la plupart des cas, elles sont établies par des organisations non gou-
vernementales internationales ou avec le soutien financier des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux.
Jusqu'à récemment, la réglementation de presque tous les pays de la région a empêché l'intervention
d'autres formes institutionnelles. Ces dernières années, des cas d’introduction de banques commerciales
dans le marché de la microfinance ont émergé en Égypte et en Jordanie, mais avec peu de succès.
Le Yémen et la Syrie ont récemment adopté une législation qui permet aux IMF à but lucratif et aux
banques d'opérer et de mobiliser l'épargne. L'Egypte élabore actuellement une législation afin de
permettre aux institutions financières non bancaires et à but lucratif d’opérer, mais sans toutefois pouvoir
mobiliser l'épargne. Le Tableau 1.2 présente les formes juridiques que l’on trouve dans la région MENA.
La forme juridique permet une diversité des propriétaires qui influencent et façonnent la structure de
gouvernance de l'institution. Bien que l'on doive veiller à ne pas généraliser, comprendre les enjeux
pour un propriétaire clarifie les facteurs qui contribuent à une gouvernance efficace de l'IMF.
Mission
Rendement sur l’investissement
Préoccupation à long terme
Réputation de l’institution
Rendement de l’investissement
Préservation du capital
Portefeuille de risques équilibré
Sens de la responsabilité sociale
Considérations politiques
Rendement de l’investissement
Sens de la responsabilité sociale
Pour une analyse plus approfondie des considérations des parties prenantes dans des situations réelles,
veuillez vous reporter à la première étude de cas: Évaluation de la forme juridique à la page A3 de l'An-
nexe 1. Cette étude examine une IMF dont le statut juridique a évolué pour rendre plus claire la respon-
sabilité du propriétaire, mais dont les efforts n’ont pas encore abouti.
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8 Premier Module
1
Pour plus d’informations, reportez-vous à l’Annexe 2 : Compétences Requises dans un Conseil d’Administration d’une IMF, à la page
A14.
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Premier Module 9
vigueur. Par exemple, quand une institution de microfinance devient réglementée, elle sera
soumise à un nouvel ensemble de dispositions réglementaires que le Conseil d’Administration
doit comprendre et respecter, et
n la responsabilité personnelle de chacun des administrateurs envers les activités de l'institution.
Cette responsabilité varie selon les pays, mais les membres du Conseil d’Administration doivent
être conscients tant du degré de responsabilité et que de l'immunité prévue pour eux par la
législation locale.
En outre, et selon le stade de développement de l'institution, le Conseil d’Administration peut aussi
jouer un rôle important en aidant l’institution à attirer de nouveaux capitaux, que ce soit au moyen de
subventions, de prêts de bailleurs de fonds, ou sur les marchés de capitaux.
3.1.4 Autorégulation
Le Conseil d’Administration est également chargé de son auto-évaluation en tant que groupe d'individus
et en tant qu’entité permanente pour maintenir la continuité de l'institution.
Le Directeur Général assume, quant à lui, l'autorité opérationnelle et s’assure que les actions de
l'institution sont en accord avec l’orientation définie d'un commun accord avec le Conseil d’Administra-
tion. Dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), les Directeurs Généraux fondateurs
ont joué un rôle plus important que celui décrit ci-dessus lors des débuts relativement récents du secteur
dans la région. Dans de nombreux cas, ces fondateurs recrutaient les membres fondateurs du Conseil
d’Administration. Récemment, de nombreux Directeurs Généraux fondateurs ont quitté leurs organisa-
tions. Lors du recrutement de nouveaux Directeurs Généraux, la relation entre le Conseil d’Administration
et le Directeur Général s’est rapprochée de l'idéal décrit ci-dessus.
Un Conseil d’Administration est efficace s’il s'acquitte de ses responsabilités en maintenant ses distances
avec la gestion opérationnelle de l'institution. En revanche, Le Directeur Général est intimement
impliqué dans les opérations quotidiennes, dispose d’une compréhension profonde et à jour des défis
immédiats et des opportunités qui se présentent à l'institution, et jouit de la flexibilité nécessaire pour y
répondre rapidement.
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10 Premier Module
Les Conseils d’Administration doivent certainement s'acquitter de leurs obligations fiduciaires, mais ils
sont tenus aussi de reconnaître que respecter les lois et les règlements n'est que le début de ces obliga-
tions. Les bonnes pratiques dans la salle du Conseil d’Administration vont bien au-delà de la conformité
aux règles; elles touchent chaque aspect de l'activité dans la salle du conseil, de la tenue des réunions et
du rôle des comités au respect des délais et aux relations au sein du Conseil d’Administration.
Alors qu’il pourrait sembler tentant pour certains administrateurs du Conseil d’Administration de «par-
ticiper activement» aux opérations, ils commettent, toutefois, une erreur s’ils s’y impliquent profondé-
ment. Ceci pourrait sembler l’attitude appropriée à adopter si la Direction traverse une période difficile
ou manque d'expérience; mais les administrateurs indépendants qui ne se mêlent pas de l’aspect exécutif
sont plus efficaces car ils préservent leur objectivité et aident l'équipe exécutive, dont la fonction est de
gérer l’institution, en lui fournissant des conseils, en l’orientant et en la contrôlant. En effet, les adminis-
trateurs indépendants du Conseil d’Administrations sont appréciés pour leur perspicacité stratégique,
leurs conseils, leurs réseaux et leur connaissance du secteur - et non pour leurs compétences opéra-
tionnelles.
La nomination d’administrateurs indépendants qui n'ont pas de conflits2 d'intérêts et qui respectent la
confidentialité est extrêmement importante et est dénommée le «Devoir de Loyauté». Toutefois,
l'indépendance n'est pas une garantie de compétence. Sans expérience véritable, une expertise en af-
faires, une perspicacité et un sens commun, les administrateurs se trouveront dans l’incapacité de
relever les défis posés par la Direction, notamment dans les domaines critiques tels que la stratégie ou la
gestion des risques. De bons administrateurs indépendants ont assez de confiance pour se prononcer au
2
Pour plus d'informations, Reportez-vous à l'Annexe 3 : Définitions des Conflits d'Intérêts et façon de les aborder au Conseil
d’Administration à la page A16.
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Premier Module 11
moment opportun, d'humilité pour tenir compte des opinions des autres, de courage et d'intégrité pour
agir en conscience en temps de crise. Ils offrent une combinaison d’une grande expérience des affaires
et de connaissances spécifiques utiles à l'institution, à l’instar de l'expertise technique ou réglementaire.
Ils ont le temps disponible pour s’engager, lire minutieusement les documents du Conseil d’Administra-
tion et participer activement aux débats. On appelle souvent cela le «Devoir de Diligence».
Cette combinaison de qualités n'est pas facile à identifier, ce qui met l’accent pour les Conseils d’Ad-
ministration sur l’importance d’adopter un processus formel et structuré pour la sélection de nouveaux
administrateurs.
Les trois concepts de «Devoir d’Obéissance», de «Devoir de Loyauté» et de «Devoir de Diligence»,
résument la façon dont les membres du conseil sont censés s'acquitter de leurs rôles et de leurs
responsabilités.
Un Conseil d’Administration représente aussi conjointement une large gamme de compétences.
Idéalement, cette gamme de compétences comprend:
n Microfinance
n Développement d’entreprises et entrepreneuriat
n Droit local et international
n Planification financière
n Collecte de fonds
n Marchés de capitaux
n Marketing et communication
n Technologie de l'information
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12 Premier Module
n assurer que les réunions du Conseil d’Administration et du comité se tiennent à des intervalles
réguliers permettant ainsi au Conseil de remplir ses fonctions;
n diriger un processus continu d'auto-évaluation; et
n assurer une transition en douceur pour le prochain Président.
La deuxième étude de cas: changement dans le leadership du Conseil, à la page A4 de l'Annexe 1,
examine une IMF qui a connu une période de transition difficile lorsqu’ un nouveau Président du Con-
seil a dépassé les limites de la surveillance stratégique et opérationnelle attendue d'une personne dans
ce rôle. L'étude de cas invite le lecteur à évaluer la situation décrite puis à appliquer cette analyse à une
éventuelle situation similaire au sein de son institution.
Il est important que les liens hiérarchiques et la coopération entre les différents comités du Conseil, le
Président et le Directeur Général soient efficaces et clairs. Les procédures permettant de documenter ces
relations sont utiles.
La coopération est, par exemple, importante quand il s'agit d’orienter de nouveaux membres du Conseil
d’Administration ou d’initier les membres en poste aux nouveaux concepts, tâches pour lesquelles tant
le Président que le Directeur Général sont indispensables.
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Premier Module 13
dre principalement les administrateurs indépendants non exécutifs et être chargés d’étudier des ques-
tions clés afin que l’ensemble du Conseil d’Administration les examine et prennent les décisions qui en
découlent.
Les Conseils d’Administration qui ont adopté des standards élevés de gouvernance ont la capacité de
nommer des comités solides avec une charte bien définie et des processus clairs. Ces comités, qui sont
de taille plus petite que le Conseil d’Administration, effectuent un travail détaillé en coulisses et four-
nissent à l’ensemble du Conseil des informations utiles et une analyse solide, contribuant ainsi à une
prise de décision efficace. En revanche, les comités qui sont uniquement établis par souci de répondre
aux exigences légales. fonctionnent rarement de manière efficace.
Comité Exécutif
Le Comité Exécutif a pour rôle de:
n servir en tant que administrateurs non-exécutifs de l’organisation;
n collaborer avec le Directeur Général afin de réaliser la mission de l'IMF;
n doter le Conseil d’Administration de leadership pour élaborer des politiques et superviser l'IMF;
n développer les ordres du jour des réunions du Conseil d’Administration avec le Directeur
Général;
n discuter des problèmes clés auxquels est confrontée l'IMF avec le Directeur Général;
n aider à l’orientation et la discussion des actions clés du conseil comme celles concernant les
priorités de l'organisation et de la gouvernance;
n évaluer l'efficacité des membres du Conseil d’Administration; et
n veiller à ce que le Conseil d’Administration exécute son mandat.
Le Comité Exécutif doit se réunir avant les réunions officielles du Conseil d’Administration et lui trans-
mettre l’état d’avancement de ses travaux et ses conclusions dans un rapport oral, étayé des comptes-
rendus des réunions du Comité. Si celui-ci attend une décision de la part du Conseil, le Président du
comité devrait prévoir, par l'intermédiaire du Président du Conseil d’Administration, suffisamment de
temps sur l'ordre du jour et transmettre au préalable les informations nécessaires au Conseil.
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14 Premier Module
Dans une IMF, le Comité d’Audit et des Finances est fondamental puisqu’il permet au Conseil d'Admi-
nistration d’assumer ses responsabilités d'évaluation des risques. En outre, ce comité assure un rôle de
contrôle des ressources financières de l'institution. Bien que la fonction d'audit interne doive rendre ses
comptes au Directeur Général, le service d’audit interne devrait avoir libre accès au Comité d’Audit et
des Finances. Les auditeurs externes doivent présenter leurs conclusions au Comité d’Audit et des Fi-
nances. Bien qu'il incombe à la Direction de concevoir et de mettre en œuvre un système efficace de
contrôle interne, le Comité d'Audit peut jouer le rôle de supervision des procédures de contrôle. Ce
comité examine le budget proposé avec soin et peut, dans certains cas, émettre des propositions de
budget au personnel avant que le budget ne soit considéré par l'ensemble du Conseil.
Pour mener à bien son travail, le Comité d’Audit et des Finances a besoin d'une fonction solide d’audit
interne. L’Annexe 4: Définitions / Propositions pour un responsable efficace d’audit interne, à la page
A18, définit certaines des principales caractéristiques d'une fonction d’audit solide. Le Second Module,
Section 5, définit la fonction d’audit interne encore plus en détail.
L’Annexe 5: outil d’auto-évaluation pour le Comité d’Audit et des Finances, à la page A19, fournit un
outil utile pour le Comité d’Audit et des Finances.
Le Comité des Nominations
De plus en plus répandu, le Comité des Nominations supervise la nomination des nouveaux membres
du Conseil.
Le terme «plan de succession» est largement utilisé pour désigner l'identification et le développement
des successeurs potentiels pour les postes-clés dans une organisation. Ce processus évalue un individu
pour un poste qu'il/elle n’a peut-être jamais occupé. Le plan de succession pour les membres du Con-
seil ou la Direction Générale relève de la responsabilité de l'ensemble du Conseil, mais le Comité des
Nominations en prend l’initiative en soumettant les candidats à l'examen du Conseil. Pour parvenir à
une étroite collaboration entre le Conseil d’Administration et le Directeur Général, le Directeur Général
doit être impliqué dans le recrutement des administrateurs. Ce comité peut également jouer un rôle actif
dans l'évaluation de la performance du Conseil, de ses comités et de ses administrateurs individuelle-
ment. Le Comité des Nominations peut déterminer la méthodologie de l'évaluation (auto-évaluation, in-
ter-évaluation, nomination externe); ce comité assume alors la responsabilité de coordonner le proces-
sus d'évaluation et de démettre les administrateurs inactifs.
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Premier Module 15
s’engager activement dans l’obtention des fonds. Dans la plupart des Institutions de Microfinance à but
non lucratif, le Directeur Général est chargé de solliciter des fonds et peut faire appel aux membres du
Conseil pour ouvrir des portes ou pour exercer eux-mêmes l'activité de collecte de fonds.
3
Le nom de l’IMF mentionné dans l'encadré 1.1 a été modifié pour protéger sa confidentialite.
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16 Premier Module
En tant que gardiens de la gouvernance de l'institution, il est logique que la performance des Conseils
d’Administration soit évaluée régulièrement. Après tout, si la performance du Directeur Général doit être
évaluée, pourquoi le Conseil d’Administration ne serait-il pas astreint à un processus similaire?
Une évaluation du Conseil, si elle est menée avec délicatesse, peut constituer un exercice très construc-
tif qui dissipe les préoccupations et conduit à de véritables améliorations dans les processus de prise de
décision et l'efficacité globale du Conseil. Une telle évaluation ne se contente pas de mesurer la per-
formance collective et individuelle et de formuler les objectifs pour l'année à venir, mais peut détecter
aussi des lacunes spécifiques dans les connaissances et identifier des besoins en formation, ce qui per-
met aux administrateurs d’être mieux informés et de contribuer davantage à l'institution.
Le Manuel de Gouvernance d’Entreprise et de Gestion des Risques pour les Institutions de Microfinance dans le Monde Arabe
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Premier Module 17
3.3.1 Engagement
L'engagement des administrateurs dans une IMF dépend de la mission et la taille de l'organisation. Les
administrateurs doivent se sentir personnellement tenus par la mission de l'organisation et prendre con-
science du «double objectif de résultat»: fournir une performance financière et atteindre les clients pau-
vres. Il est fondamental d’être passionné, surtout car les administrateurs doivent agir comme ambas-
sadeurs de l'organisation, ce qui nécessite à la fois un engagement financier et un investissement en
temps. Cela revêt une importance particulière dans les institutions de type organisations non gouverne-
mentales (ONG) à but non lucratif, où l'adhésion à la mission de l'institution se situe au cœur de la
stratégie.
Le Manuel de Gouvernance d’Entreprise et de Gestion des Risques pour les Institutions de Microfinance dans le Monde Arabe
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18 Premier Module
3.3.5 Taille
La taille d’un Conseil d’Administration de microfinance peut également poser un défi à l’introduction de
changements si elle est trop grande. Afin d'avoir un Conseil efficace - et afin d’attirer et retenir les ad-
ministrateurs clés qui peuvent apporter des contributions significatives - les institutions pourraient avoir
à réduire le nombre d’administrateurs. C'est souvent une question délicate car les organisations ne veu-
lent ni offenser les puissants bailleurs de fonds ni les membres qui ont apporté leur soutien à l'institu-
tion. Une solution possible consiste à permettre à des membres non votants de participer aux réunions
et aux comités, mais sans pouvoir voter sur les résolutions.
Dans de nombreux cas, si le nombre de membres du conseil ne peut être réduit, les Conseils d’Adminis-
tration peuvent avoir à réexaminer la structure des comités afin de s’assurer que le travail est mené de
manière efficace. Une manière de résoudre ce problème peut être de n’avoir de réunions du Conseil
d’Administration dans son ensemble que quelques fois par an et d’organiser des réunions plus fréquentes
du comité exécutif (cinq à sept fois par an) pour travailler sur la plupart des décisions stratégiques.
Inversement, certains Conseils d’Administration peuvent être aussi trop restreints pour offrir un ensemble
complet de compétences et de connexions qui serviraient au mieux l'organisation. Selon la taille et la
structure juridique de l'organisation, le Conseil d’Administration idéal peut varier de cinq à huit membres.
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20 Premier Module
La prise de décision peut être vue comme un cycle passant par les étapes suivantes: a) la définition de la
mission et de la vision de l'institution; b) la traduction de la mission dans les objectifs opérationnels et dans
la communication de l'organisation, associée aux indicateurs de performance; c) la prise de décisions sur la
base des objectifs opérationnels; d) l'exécution; et e) la surveillance le contrôle de l'exécution faisant émerg-
er les leçons tirées de la décision et menant à l’adaptation de la stratégie.
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Premier Module 21
Bien que la mission et la vision puissent évoluer au fil du temps suite aux changements internes ou
externes, il est important que toute modification apportée à la mission et la vision soit décidée par le
Conseil d’Administration et appuyée par les principales parties prenantes de l'institution. Sans ce
processus, le programme stratégique peut dériver de la mission initiale, conduisant l'IMF à échouer dans
son "double objectif de résultat".
Voici quelques questions clés qui permettent de s'assurer qu’une institution ne souffre pas de dérive de
mission:
n Y a-t-il un énoncé de la mission largement communiqué à toutes les parties prenantes? Plus
l'énoncé de mission de l'IMF est connu et compris au sein de sa communauté, plus les personnes
concernées y adhèrent et, par conséquent, moins le risque de dérive de mission est élevé.
n La vision stratégique sert-elle de référence dans les documents fondateurs de l'IMF?
n Le lien entre la vision stratégique et l'énoncé de mission est-il assez clair pour toutes les parties
prenantes?
n L'énoncé actuel de la mission est-il conforme à l'environnement externe (c’est-à-dire aux règles
concurrentielles, aux conditions sociales et économiques, etc.)?
Le Manuel de Gouvernance d’Entreprise et de Gestion des Risques pour les Institutions de Microfinance dans le Monde Arabe
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22 Premier Module
n Les membres du personnel sont-ils convaincus que leurs responsabilités quotidiennes visent à
soutenir la mission de l'organisation et travaillent-ils toujours en vue d'atteindre ce but?
Comme on peut le voir, il est important que le Conseil d’Administration évalue régulièrement
l’adhérence de l'organisation à la mission.
Le Manuel de Gouvernance d’Entreprise et de Gestion des Risques pour les Institutions de Microfinance dans le Monde Arabe
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Premier Module 23
Contribuer à l'insertion des populations à faible revenu dans le circuit économique et aider
à améliorer les conditions de vie des plus pauvres.
Aider les femmes dans l’environnement rural à avoir Accorder 30,000 prêts aux petites
accès à des prêts de microcrédit et à monter leurs entreprises d’ici 2012
propres entreprises
Établir des critères de crédit Taux cible de défaut de paiement,
spécifiques à cette population cible. montant de prêt maximal, durée du prêt
Travailler avec le réseau, dévelop- 100 prêts de microcrédit décaissés d’ici
per un projet-pilote au 100 décembre 2010
initiatives de microcrédit selon les
critères fixés.
Évaluer le résultat et définir les critères Taux cible de défaut de paiement,
pour une portée plus large. montant de prêt maximal, durée du prêt
maximale d’ici janvier 2011
Développer une stratégie de com- Août 2010
munication pour atteindre les
villages
Mener des réunions dans les 100 prêts de microcrédit décaissés d’ici
zones ciblées et signer les prêts à décembre 2010
avec les candidats potentiels
Identifier l’expansion en termes de 10,000 prêts min. d’ici juin 2011: 30,000
portée et se préparer à la mise en prêts d’ici décembre 2012
œuvre.
n fournir une assistance appropriée dans le développement de stratégie et formuler ses attentes de
l'organisation de sorte que le plan reflète ses principes;
n approuver le plan, une fois complété par l'équipe de direction, ou fournir une assistance
appropriée pour la révision qui permettra d’en obtenir l'approbation; et
n utiliser le plan approuvé afin de tenir le Directeur Général et l'équipe de direction responsables
de la réalisation des objectifs énoncés dans le plan. Si les objectifs ne peuvent être réalisés en
raison de circonstances atténuantes, le Conseil d’Administration peut être invité à fournir des
conseils sur la façon d'ajuster ces objectifs pour les versions ultérieures du plan.
Le Manuel de Gouvernance d’Entreprise et de Gestion des Risques pour les Institutions de Microfinance dans le Monde Arabe
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24 Premier Module
L'accès à des informations fiables et mises à jour est primordial parce qu’il facilite la prise de décision et
le suivi4. La rapidité de l’accès à l'information joue également un rôle majeur – en effet, si l'impact
d'une décision ne peut être mesuré que bien après que la décision ait été prise, la capacité de
l'institution à réagir rapidement à une décision incorrecte se trouve considérablement réduite.
Il faut s’assurer aussi que les données nécessaires pour mesurer la décision parviennent aux personnes
appropriées et qu'il n’existe aucun moyen de masquer ou de modifier les données indésirables.
Les quelques questions clés à se poser concernant les systèmes d'information sont:
n L'information nécessaire pour mesurer l'impact de la décision est-elle intégralement disponible
et fiable (c’est-à-dire exacte)? Peut-elle être consultée rapidement?
n L'information peut-elle être manipulée pour induire une compréhension différente de
l‘indicateur? Si un tel risque existe, des mesures correctives devraient alors être prévues pour
assurer que l'information ne puisse être corrompue.
n L'information est-elle disponible aux départements qui en ont besoin? Si tel n’est pas le cas, des
mesures correctives pourraient également être nécessaires.
La prise de décision peut être plus ou moins centralisée en fonction de la structure de l'institution.
L'élément clé est de s'assurer que la décision est prise au bon niveau de l'organisation, par le service, la
fonction ou le cadre en charge de cette décision.
Par exemple, une décision importante modifiant l'orientation stratégique de l'IMF appartient au Conseil
d’Administration, qui devrait également parvenir à un consensus entre les principales parties prenantes.
À l'autre bout du spectre de décision, les décisions courantes d’approbations des crédits doivent être
prises par un comité ou un service de crédit. Il serait inefficace pour de telles décisions de crédit récur-
rentes d’exiger la participation du Directeur Général, il/elle peut ne pas avoir la meilleure expertise
technique de crédit de l'organisation. En outre, cela détournerait son attention des autres questions pour
lesquelles il /elle est directement responsable.
Les règles sur la façon de prendre les décisions doivent être formalisées par une répartition claire des
responsabilités et documentées dans les procédures; ces documents doivent être disponibles pour les
nouveaux venus et servir de cadre de référence. Ces procédures doivent clairement indiquer de qui relève
tel processus ou telle décision. Ces règles évolueront avec le temps, au fur et à mesure du développement
de l’institution et des changements de son environnement. Maintenir ces procédures à jour est important,
même si ce n’est pas le premier point qui vient à l'esprit lorsque des changements surviennent.
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Premier Module 25
Schéma 1.3: Conception d’un système pour la prise, l’exécution et le suivi des décisions
elles ne sont généralement pas respectées, le Directeur devrait essayer de comprendre les causes et
déterminer la façon de corriger le processus de sorte qu'il soit suivi. Si une procédure n'est pas
respectée, elle devient, de fait, inefficace pour la pratique de la gouvernance.
n Les personnes qui prennent les décisions possèdent-elles les connaissances nécessaires, la
formation et l'accès à l'information? Si tel n’est pas le cas, cela peut gravement influencer la
qualité de la décision prise. La formation et la révision de la structure sont les principales
options pour régler le problème.
n Tout comme au sein du Conseil d’Administration, la question du conflit d’intérêt se pose pour le
Directeur Général et la structure de direction dans son ensemble, qui doivent être conscients de
ce risque et y faire face avec courage quand il se présente. Les outils disponibles pourraient être
similaires à ceux utilisés au niveau du Conseil, y compris l’autocontrôle et la rédaction de
politiques de conflits d'intérêts.
Après son exécution, l'impact d'une décision doit être surveillé, analysé, contrôlé et documenté. Cette
dernière étape est la garantie d'un processus de gouvernance efficace, car elle prouve que la décision a été
appropriée et correctement exécutée. Elle a également pour fonction de fournir à l'auteur de la décision un
système approprié de remontée de l’information, à savoir l'orientation stratégique établie par le Conseil
d’Administration. En tant que telle, elle aide toutes les parties prenantes à répondre à cette question cru-
ciale: cette décision a-t-elle contribué à l’évolution de l’IMF vers la réalisation de son objectif stratégique?
La surveillance et le contrôle dans une institution comprennent un large spectre d'activités, des systèmes
d’autocontrôle d’un caissier jusqu’aux audits externes effectués par des auditeurs désignés ou des au-
torités de contrôle. L'organe ou le département contrôlant doit être indépendant du processus de prise
de décision – en effet, cela constituerait une autre source évidente de conflit d'intérêt s’il n'est pas re-
specté. Veuillez vous reporter au Second Module pour plus de détails sur le processus de contrôle.
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26 Premier Module
Le risque de réputation sera abordé dans le Second Module dans le cadre de l'évaluation globale des
risques des IMF. Dans un premier temps, nous nous concentrons ici sur deux aspects:
n La réaction et l’action corrective suite à un problème au sein de l'organisation, et
n un plan d'action spécifique lorsque les perspectives économiques ou sociales changent, comme
par exemple une récession économique qui touche l'organisation ainsi que toutes les parties
prenantes.
À la fin de cette section les lecteurs devraient apprendre ce qui suit:
n La gestion de crise est un indicateur essentiel de la solidité des pratiques de gouvernance
d'entreprise;
n la détermination de la manière dont un problème a été découvert constitue un moyen précieux
de déterminer si les contrôles adéquats sont en place;
n l’enquête de suivi ne devrait pas impliquer la personne ou le service responsable de la cause;
n dans de nombreux cas, l'équipe chargée de concevoir la solution doit inclure toutes les parties
concernées;
n la conception de solutions doit intégrer l’ensemble des défaillances constatées se rapportant au
problème;
n la fraude devrait être traitée de manière indépendante; et
n la communication du problème et du résultat doit être transparente envers toutes les parties
prenantes touchées
Le Manuel de Gouvernance d’Entreprise et de Gestion des Risques pour les Institutions de Microfinance dans le Monde Arabe
Tableau 1.5 : Matrice des décideurs
Interne Externe
Implication dans les Président Comité des Comité d’audit Comité de Comité des Administrateurs Directeur Cadre Fonction Gouvernement/autor Fournisseurs Experts Clients
décisions Nominations et des finances Collecte de Fonds Rémunérations indépendants Général intermédiaire d’audit interne ités bancaires de capitaux
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X = Influence
XX = Directement impliqué dans la prise de décision avec les autres acteurs
XXX = Décideur principal
Premier Module
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28 Premier Module
Le traitement des dysfonctionnements dans une organisation peut souvent conduire à l’identification de
certains départements ou individus défaillants. Alors que dans certains cas, l'approche est justifiée, nous
voudrions vous présenter ici les dysfonctionnements sous un angle différent: une occasion précieuse de
réexaminer la pertinence des processus de prise de décision et de les corriger pour anticiper les inci-
dents dans l’avenir.
Les cas (c), (d) et (e) suscitent des inquiétudes quant à l'adéquation des contrôles qui n’ont pas réussi à
détecter le problème. Si le cas (c) a tout de même permis d’identifier le problème en interne, le manque
de contrôles adéquats dans les cas (d) et (e) est, selon l’importance du problème, potentiellement une
menace considérable pour le risque de réputation de l'IMF (développé dans le Second Module).
Indifféremment de la façon dont le problème a été découvert, il est important de s’assurer, une fois que
le problème a été identifié, que la personne chargée de chercher des informations sur le problème, n'est
pas directement liée au département ou la fonction qui en est la principale cause. La pratique a montré
qu'il est aussi très important pour la personne qui enquête d’interroger plusieurs personnes pour obtenir
leurs réactions et examiner en détail les faits - les rapports, les courriels, les notes – afin d’établir le scé-
nario réel (les réputations personnelles pourraient être en jeu et la vérité pourrait en être déformée).
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Premier Module 29
La vitesse à laquelle le problème a été découvert et signalé constitue également un aspect clé de
l'évaluation. Obtenir des informations sur cet aspect peut aider aussi bien à déterminer si le système
d'information est adapté à son objectif qu’à en concevoir la solution.
Le groupe devrait viser à aborder non seulement le périmètre du problème, mais à avoir une vision plus
large des faiblesses associées. Le résultat de cette séance devrait être la résolution satisfaisante du prob-
lème et l’établissement d'une nouvelle procédure pour le futur. Cette procédure doit être validée par la
fonction d’audit interne et mise en œuvre dans les meilleurs délais. Si la mise en œuvre doit être dif-
férée, les contrôles compensatoires doivent mis en place pendant la période transitoire.
Si la cause du problème implique une fraude ou un conflit d'intérêts, le problème doit alors être traité
séparément par le Directeur Général et les Ressources Humaines à un niveau approprié de confidential-
ité; le groupe décrit ci-dessus, ne réfléchissant essentiellement qu’à l’action corrective «technique».
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30 Premier Module
Dans le cas d’un problème qui reste interne, et selon son degré de gravité, une certaine communication
interne peut être nécessaire pour impliquer le personnel dans les changements et pour présenter l'inci-
dent de telle manière qu’il montre la réaction efficace de la direction et du personnel concerné.
La nature du rôle du Directeur Général/Directrice Générale lui permet de bien comprendre les change-
ments sociétaux, les attentes changeantes des parties prenantes et les orientations de l’autorité de régle-
mentation. Cela est particulièrement important dans une période d’interventionnisme croissant des gou-
vernements dans de nombreux pays, particulièrement dans le secteur financier, rendant essentielle une
bonne compréhension de la réglementation et de la politique publique. Le Directeur Général doit être
capable d'anticiper ces changements et d'exprimer clairement et simplement leurs conséquences au
Conseil d’Administration ainsi qu’à d'autres parties prenantes de l’IMF, et de préparer ainsi l'IMF à
s’adapter à un environnement changeant. Disposer, au sein du Conseil, d’un membre jouissant d’une
expertise en réglementation peut également aider à l'institution de relever ce défi.
Comme dans toute entreprise, la communication interne est considérée comme le domaine qui néces-
site le plus d’efforts et d'attention dans un climat de récession. Le Directeur Général a un rôle majeur à
jouer en maintenant le personnel engagé et motivé tout en veillant à ce qu'il comprenne ce qui se cache
derrière des décisions difficiles.
De même, un autre rôle important pour le Directeur Général, lors de périodes difficiles, consiste à cali-
brer la communication externe. Il/elle pourrait être aidé(e) dans cette tâche par le Conseil d’Administra-
tion, auprès de qui pourrait être testée la communication.
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Second Module 35
A
près avoir abordé, dans le Premier Module, la sélection et la composition du Conseil d’Adminis-
tration de l’IMF, ses fonctions et responsabilités, l’autorité et le contrôle assurés à l'institution, le
Second Module traitera de l'application la plus importante de la structure de gouvernance d'en-
treprise: l'identification des risques organisationnels et la mise en place d’un système de contrôle interne
solide pour gérer de façon proactive les risques et les atténuer.
Les IMF prennent beaucoup de risques en fournissant des services financiers à des clients pauvres et vul-
nérables. Il est crucial que les Conseils d’Administration et les Directeurs Généraux aient une bonne
compréhension des risques majeurs auxquels l'organisation est confrontée. Il est également essentiel
pour le Conseil d’Administration de fournir des directives appropriées au Directeur Général afin d’assur-
er que les contrôles sont en place pour gérer et atténuer ces risques. Les IMF qui gèrent leurs risques de
façon proactive jouissent de meilleures chances de parvenir à une croissance pérenne, objectif que
partagent toutes les IMF qui ont réussi.
Une structure de gouvernance d'entreprise solide telle que décrite dans le Premier Module permet au
Conseil d’Administration et au Directeur Général de faire face aux risques de façon intelligente et proac-
tive. Le Second Module fournit des outils pratiques pour aider le Conseil d’Administration et le Directeur
Général à comprendre et à gérer les risques. Ils comprennent:
n La définition du risque, la gestion des risques, les contrôles internes et le cadre de contrôle
interne;
n L’identification des principaux risques auxquels les IMF sont confrontées, y compris
u les risques du portefeuille de crédits,
u les risques opérationnels,
u les risques de marché financier,
u les risques stratégiques;
n Les moyens de mesurer les risques et d’évaluer l'importance relative de chaque type de risque;
n Les moyens de concevoir et d’utiliser un système de contrôle interne solide pour gérer et
atténuer les risques; et
n Le rôle joué par la fonction d’audit interne dans la gestion des risques organisationnels.
Alors que plusieurs activités de gestion et d'atténuation des risques ont lieu au niveau opérationnel, le
Conseil d’Administration, en collaboration avec le Directeur Général, devrait participer activement à
s’assurer qu’un système cohérent de gestion des risques est en place, que les risques sont identifiés et
mesurés et qu’une stratégie d'atténuation pour les principaux risques est développée. Il devrait s’assurer
de même que des politiques et des procédures solides sont définies, documentées et régulièrement
communiquées au personnel; que les membres du personnel chargés de la gestion et de l'atténuation
des risques comprennent leurs rôles et sont convenablement formés pour les exécuter; et qu’une culture
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accordant une grande importance à adhérer à ces politiques et procédures est strictement respectée. Un
tel processus de collaboration avec le Directeur Général suppose que le Conseil d’Administration
reçoive les informations adéquates sur les activités organisationnelles.
1. Définitions
Selon l’Institut des Auditeurs Internes (IIA) “les risques et le contrôle sont littéralement indissociables -
comme les deux faces d'une pièce de monnaie - ce qui signifie que les risques doivent d’abord être
identifiés et évalués, puis gérés et atténués par la mise en œuvre d'un système solide de contrôle
interne”.
Au-delà de ces considérations, quelques définitions préliminaires, tirées des normes de l’Institut des Au-
diteurs Internes (IIA), aideront à clarifier les sujets abordés tout au long de ce module. Elles comprennent
la définition:
n du risque,
n de la gestion des risques,
n de la remontée de l’information en gestion des risques,
n des contrôles internes; et
n du cadre de contrôle interne, y compris l'environnement et les activités de contrôle.
Les rôles respectifs joués par l’évaluation et l’audit interne dans le cadre de contrôle interne sont égale-
ment évoqués.
1.1 Risque
Le risque peut être défini comme “la possibilité qu’un événement se produise et ait un impact sur la
réalisation des objectifs. Le risque est mesuré en termes d'impact et de probabilité.”
Une structure de gestion des risques est un système délibérément conçu pour protéger l'organisation des
surprises indésirables (risques négatifs) et lui permettre de profiter des opportunités (risques positifs). Un
bon cadre de gestion du risque:
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Second Module 37
n intègre dans les opérations des IMF un ensemble de processus systématiques pour identifier,
mesurer et surveiller les différents types de risques;
n examine les scénarios où les risques interagissent et peuvent s’exacerber mutuellement;
n remonte la responsabilité de gestion des risques à la Direction et au Conseil d’Administration;
n encourage une prise de décision au meilleur coût et une utilisation optimale des ressources; et
n crée une culture interne d’«autocontrôle» permettant d'identifier et de gérer les risques bien en
amont, avant qu'ils ne soient visibles aux parties prenantes externes ou aux autorités de
réglementation.
La remontée d’information en gestion des risques constitue l'aspect opérationnel du cadre.
Comme les risques internes (ceux liés aux activités de l'IMF, tels les risques de fraude et de crédit du
portefeuille) et externes (changements dans l'environnement des affaires, effondrement du système
financier et catastrophes naturelles) changent au fil du temps, la gestion des risques constitue un
processus continu qui devrait être effectué au niveau opérationnel en posant les bonnes questions et en
examinant les informations clés pour avertir la Direction et le Conseil d’Administration des augmentations
ou des diminutions du risque.
1.3 Contrôle
Le COSO6 , groupe comprenant l’Institut des Auditeurs Internes (IIA) et l'Institut Américain des Compta-
bles Publics Certifiés (AICPA), définit le contrôle comme «un processus destiné à fournir une assurance
raisonnable quant à la réalisation des objectifs liés à:
5
Adapté de Campion, Anita. «Improving Internal Control: A Practical guide for Microfinance Institutions».(Améliorer le Contrôle Interne:
Un Guide Pratique pour les Institutions de Microfinance). Guide technique n°1(Washington D.C: Réseau de la Microfinance et la GTZ,
2000).
6
Reportez-vous à l'Annexe 10: COSO: Définition et zoom sur les règles applicables aux Petites Entreprises, à la page A27, pour plus de
détails sur le COSO et la pertinence de ses modèles.
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38 Second Module
Ce cadre est largement utilisé comme cadre de référence pour mesurer et évaluer les systèmes de con-
trôle interne, qui vont bien au-delà des questions qui se rapportent uniquement au système comptable.
Les cinq éléments devraient être établis de manière à soutenir la réalisation de la mission de l'IMF, ainsi
que des stratégies et des objectifs commerciaux connexes qui doivent donc être définis en premier lieu.
7
La note de synthèse du Cadre de Gestion des Risques de l’Entreprise est disponible sur www.coso.org.
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Second Module 39
1.4.4 Pilotage
Une partie de la fonction de la Direction implique la supervision et le pilotage. Par une séparation des
fonctions, des contrôles et une vérification indépendants, une surveillance continue a lieu dans l’activité
quotidienne d'une IMF. Il est également souhaitable pour les IMF de subir de temps à autre des évalua-
tions ou des notations externes.
Il se peut que la surveillance la plus forte et la plus efficace dans le processus de contrôle ait lieu à tra-
vers la fonction d'audit interne. L'auditeur interne est indépendant des autres processus d'entreprise
dans l'IMF. Rapportant au Directeur Général et au Comité d'Audit, cette fonction se concentre sur les
contrôles de détection: évaluation de conformité aux politiques, aux procédures et aux contrôles ainsi
que fiabilité des informations financières présentées et identification des risques.
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Le personnel et la Direction doivent être complètement informés et conscients des politiques et des
procédures de l'IMF. Les politiques qui ne sont pas disponibles pour le personnel ne peuvent être ap-
pliquées. Les stratégies et les objectifs de l'IMF doivent être communiqués par tous les moyens de com-
munication dans l'organisation. Maintenir une “politique de porte ouverte» au sein de l'IMF véhicule
l’image d’une Direction accessible au personnel et à la clientèle et disposée à les écouter. L'audit in-
terne et les rapports d'évaluation doivent être partagés avec le personnel (le cas échéant) de sorte que les
risques, la gestion des risques et les contrôles internes soient de «la responsabilité de tous»
«une activité objective et indépendante de conseil et d’assurance destinée à apporter une valeur ajoutée
et à améliorer les opérations d'une organisation. Elle aide cette organisation à atteindre ses objectifs par
une approche systématique et méthodique pour évaluer et améliorer l'efficacité de la gestion des risques
et des processus de contrôle et de gouvernance.»
La fonction d'audit interne peut remplir des obligations réglementaires externes pour les IMF. Mais plus
encore, c'est un outil pour le Conseil d’Administration et le Directeur Général, destiné à piloter la mise
en œuvre des contrôles internes. Les auditeurs internes cherchent à détecter les problèmes avant qu'ils
ne deviennent plus larges et destructeurs, ils assurent et communiquent au Conseil d’Administration et
au Directeur Général que les systèmes de contrôle sont en place, qu’ils fonctionnent correctement et
qu’ils renforcent la capacité de l'IMF à offrir durablement ses produits et ses services à la communauté à
laquelle elle s’adresse.
La conception traditionnelle des audits internes s’est aussi transformée ces dernières années passant d'un
focus sur les opérations financières et les événements passés, à une approche proactive fondée sur le
risque qui évalue non seulement le respect des politiques et des procédures, mais aussi l'efficacité de
l'identification et de l'évaluation des risques et de la stratégie de la Direction relative à l'atténuation et la
surveillance des risques.
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Second Module 41
Si l'IMF opère, par exemple, selon un cadre réglementaire peu clair ou mal défini dans un environ-
nement politique très instable avant des élections, alors l'IMF voudra peut-être accorder plus de poids au
risque lié à la probabilité que le gouvernement prenne des mesures qui pourraient nuire à sa capacité
d’exercer ses activités comme à l’accoutumée. Dans ce cas, le Conseil d’Administration, en collabora-
tion avec le Directeur Général et, le cas échéant, avec des parties prenantes externes, devrait élaborer
une réponse et un plan d'action rapides avant que le risque ne se concrétise. Les risques de liquidité
pourraient aussi être étroitement liés à l'incertitude de cet environnement et devraient donc être traités
simultanément. Si la concurrence est limitée et la demande dépasse largement l'offre sur le marché lo-
cal, le risque de concurrence aura alors moins de poids et redescendra dans la liste des priorités pour à
l'élaboration d'une stratégie d'atténuation.
Le Manuel de Gouvernance d’Entreprise et de Gestion des Risques pour les Institutions de Microfinance dans le Monde Arabe
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42 Second Module
Risque de composition
du portefeuille
n Minimal
n Normal
n Élevé
n Haut
n Critique
Des définitions plus détaillées de chaque type de risque sont accessibles dans l'Annexe 11: Les types de
risques encourus par les IMF, à la page A32. Les cinquième à huitième Études de Cas dans l'Annexe 1
invite les lecteurs à examiner les quatre différents types de risque courus par les IMF dans la région. Ces
études encouragent les lecteurs à analyser les situations décrites et à appliquer ce qu’ils ont compris des
types de risques et des techniques d'atténuation appropriées au contexte de leur propre institution.
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Second Module 43
Bien que les situations puissent varier considérablement selon le pays et le type d'institution, on peut
considérer en gros ce qui suit:
n Le risque du portefeuille de crédit représente habituellement de 50 à 80 pour cent des risques
pondérés (il constitue de loin le principal risque dans les banques commerciales et de détail) et
c’est en fonction de ce risque que le besoin en fonds propres est calculé conformément aux
Ratios d’Adéquation des Fonds Propres8 ;
n le risque de liquidité qui représente 10 à 30 pour cent (et beaucoup plus dans le cas de
banques d'investissement tournées exclusivement vers les marchés. En outre, les derniers
développements découlant de la crise financière internationale de 2007 à 2010 poussent les
autorités de réglementation à donner plus de poids au risque de liquidité ainsi qu’au risque de
trading sur les marchés);
n le risque opérationnel qui représente 10 à 20 pour cent (toutefois, ce concept est assez récent
dans la réglementation bancaire et les mesures ne sont pas encore aussi élaborées que celles
développées pour le risque de marché et de crédit); et
n le risque commercial qui demeure une question majeure pour toutes les institutions financières,
notamment dans les pays en développement et/ou en temps de crise économique, bien
qu’aucun outil spécifique ni de ratio financier n’ait été développé jusqu’à présent pour le
mesurer avec précision.
Toutefois, ces normes, directement inspirées des directives réglementaires de Bâle II9, ne peuvent s'ap-
pliquer complètement aux IMF. La situation moyenne d'une IMF non réglementée peut varier quelque
peu et amener à une pondération différente des risques pour les raisons suivantes:
n La concentration du crédit est normalement plus faible que dans les banques commerciales, les
montants unitaires des prêts sont plus modiques et les taux de recouvrement sont souvent
élevés. Le risque du portefeuille de crédit semble donc être considérable comme dans toutes les
activités bancaires, mais n’est peut-être pas aussi critique dans les IMF que dans le secteur
bancaire traditionnel.
n Les risques financiers et de marché sont généralement limités aux questions de refinancement.
Leur importance peut varier considérablement d'une IMF à l'autre et ce, en fonction de
l'environnement réglementaire local. Les politiques d'investissement des IMF sont généralement
conservatrices et l'utilisation d'instruments financiers et de techniques de refinancement est
souvent limitée à des produits simples.
n Le risque opérationnel est clairement un problème majeur pour de nombreuses IMF, surtout
pour les petites qui ne disposent pas de ressources et de systèmes suffisants et celles opérant
dans les pays qui connaissent une instabilité environnementale ou politique. Une forte
concentration sur les risques opérationnels devrait donc être la pierre angulaire des politiques et
des stratégies de gestion des risques des IMF.
8
Reportez-vous à l'Annexe 12 : Bâle II : Définitions et zoom sur le projet de règles d'application des principes fondamentaux de Bâle à la
Microfinance de Dépôt, à la page A37, pour plus de détails sur la façon dont l’adéquation des liquidités est calculée en vertu de la
réglementation de Bâle II pour les institutions financières. Cette réglementation ne s'applique encore pas aux IMF, mais peut être adaptée à ce
secteur dans un proche avenir par le Comité de Bâle de Supervision Bancaire.
9
Une définition plus détaillée des directives et des principes de Bâle II est disponible dans l'Annexe 12 : Bâle II : Définitions et zoom sur le
projet de règles d'application des principes fondamentaux de Bâle à la Microfinance de dépôt, à la page A37.
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44 Second Module
n Pour les mêmes raisons, le risque de marché peut être un problème majeur dans la plupart des
IMF, notamment dans les environnements instables et non réglementés.
Du fait des caractéristiques spécifiques des IMF au regard de leur pondération globale des risques, il est
probable par conséquent que la future réglementation d’adéquation des fonds propres diffèrera de celle
qui s'applique aux autres institutions financières. La définition du capital réglementaire pour les IMF de
type coopératif est particulièrement difficile, puisque le capital investi par les membres peut généralement
être retiré si le membre quitte la coopérative. En outre, les IMF qui ne sont pas autorisées à recevoir des
dépôts ont moins de possibilités de lever des capitaux que les banques et leur profil de risque est souvent
plus prononcé que les banques de détail ordinaires, ce qui pourrait exiger pour ces institutions un besoin
en capital proportionnellement plus élevé.
Néanmoins, un certain nombre de grandes IMF utilise déjà le cadre règlementaire de Bâle10 pour définir
et mesurer leur adéquation de fonds propres en raison du manque d'alternatives et du besoin de com-
paraisons.
Au delà de cette approche par pondération relative à la mesure du risque, une bonne évaluation sur le
plan financier (impacts potentiels /coûts des pertes liés à chaque type de risque) ainsi qu’une bonne
classification des risques (probabilité /possibilité) propres à chaque institution, effectuées par le Conseil
d’Administration et le Directeur Général, aideront l’institution à se concentrer sur les questions clés pour
la pérennité institutionnelle et la réalisation des objectifs stratégiques. Des outils adéquats11 doivent
donc être développés et utilisés à cette fin.
Les risques considérables, tels que le risque du portefeuille de crédit, le risque de liquidité, ainsi que
d'autres qui menacent la viabilité financière de l'IMF, sont généralement suivis à travers des comptes-
rendus mensuels présentés à la Direction et au Conseil d’Administration. D'autres peuvent être
examinés trimestriellement ou semestriellement (par exemple, si les provisions pour créances douteuses
sont adéquates au regard du portefeuille à risque). Le Conseil d’Administration et la Direction peuvent
examiner les politiques de gestion des risques une fois par an. Une approche initiale systématique, des-
tinée à faire l'inventaire de tous les risques, est donc recommandée comme suit.
La première étape consiste à dresser la cartographie des risques sur la base de l’inventaire indicatif des
risques présenté dans la Section 2.2 et ce, par un examen de toutes les activités, fonction par fonction.
Reportez-vous à l'Annexe 13: Particularités du profil du risque de crédit des IMF, à la page A39, pour les directives de Bâle sur ce sujet.
10
Reportez-vous aux Sections 3.2 et 3.4 pour les outils proposés. Reportez-vous également à l'Annexe 14: Une approche étape par étape de
11
construction d’une matrice de gestion du risque, à la page A41, pour obtenir les instructions sur la façon d’établir la matrice présentée au
paragraphe 2.3.2
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Comme la différenciation des produits est de plus en plus répandue dans les IMF, ces dernières doivent
évaluer le profil de risque spécifique à chaque produit. En outre, l'IMF doit évaluer séparément les
risques liés aux crédits individuels de ceux des crédits de groupe de pairs. Comme les crédits individuels
ont tendance à être plus importants et sont souvent effectués sans co-garanties, les portefeuilles de crédit
individuel peuvent être plus risqués et représenter un autre type d'exposition au risque que les porte-
feuilles de crédits de groupe.
Une IMF dans la région arabe a mis en place un programme de crédit individuel
sans instituer des contrôles d’évaluation du risque de crédit basés sur l'analyse des
flux de trésorerie. En conséquence, les agents de crédit n'ont pas bien compris le
profil de risque des activités pour lesquelles étaient prévus ces crédits et le taux
des impayés dans son portefeuille de crédit individuel a grimpé en flèche.
Par la catégorisation et l'évaluation des activités en fonction de leurs profils de risque, les IMF peuvent
mieux comprendre les risques et adopter des mesures pour réduire leurs larges expositions au risque et
éviter les pertes.
La deuxième étape consiste à déterminer la probabilité de la réalisation des risques ainsi que le degré de
leur gravité. Afin d’évaluer la probabilité et la gravité des risques, une matrice de gestion des risques -
comme celle présentée dans les deux tableaux ci-dessous et à la page suivante - peut être utile pour at-
tribuer des notations aux différents risques et accorder la priorité aux domaines qui requièrent le plus
d’attention. Les deux grilles peuvent être en fait combinées.
La matrice doit identifier le gestionnaire des Risques qui est responsable du suivi et de la mise en œuvre
des améliorations pour ce risque. Ce modèle de matrice ne constitue qu’une liste partielle. Il est évident
que les autres risques (les risques opérationnels et stratégiques etc.) doivent aussi être inclus pour obtenir
une image complète et ce, en fonction des problèmes propres auxquels chaque IMF se trouve confrontée.
En outre, il serait utile d’identifier dans cette matrice (en ajoutant une colonne par exemple) tous les do-
maines qui manquent de procédures ou de politiques formelles, parce que cette lacune pourrait con-
stituer une zone de risque supplémentaire à prendre en compte pour l’évaluation du risque global.
12
Pikholz, Lynn, Pamela Champagne, Trevor Mugwang’a, Madhurantika Moulick, Graham A.N. Wright et David Cracknell. «Institutional and
Product Development Risk Management Toolkit» (Guide d’outils relatifs à la gestion des risques et au développement institutionnel et de
produits). Les Services Consultatifs de la Communauté des Banques de Développement Shorebank et MicroSave, Nairobi, Kenya, 2005.
13
Plusieurs approches analytiques existent pour évaluer la situation financière et la performance des institutions financières. CAMEL est
l’acronyme de contrôles réglementaires bancaires concentrés sur l’adéquation des fonds propres, la qualité de l’actif, la qualité de gestion,
les bénéfices, et la liquidité. Pour l’application du système d’évaluation CAMEL dans les IMF, veuillez consulter: The ACCION CAMEL
Technical Note, par Sonia Saltzman et Darcy Salinger, septembre 1998.
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46 Second Module
Une fois la matrice développée, le comité de gestion des risques ou le Responsable des Risques doit
régulièrement mettre la matrice à jour et l’utiliser pour fixer les priorités au cours de l’année. Le comité
pourrait, par exemple, fixer les priorités en se basant sur les faiblesses les plus significatives, ou encore
définir le cahier des charges de l’audit interne ou externe. La tâche la plus consommatrice de temps est
de créer la matrice et faire des évaluations initiales. Une fois établie, cette matrice est un outil de gestion
d’une grande utilité, qui peut être mis à jour et présenté au Conseil d’Administration pour être examiné
trimestriellement ou semestriellement, sauf si les évènements exigent des changements plus fréquents.
Crédits de Groupe
Crédit
Épargne
Gestion de la Trésorerie
14
Adapté de la matrice de gestion des risques utilisée par South Shore Bank et HPMS White Paper, juin, 1996.
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Second Module 47
petits problèmes ne s’aggravent. Ces IMF tiennent les agences responsables des centres de profit, char-
gent les directeurs des agences du rapprochement de caisse, ainsi que du choix de financer les crédits
par l’épargne ou par des emprunts à la structure centrale, de suivre des dépenses relatives aux produits
des intérêts et des commissions et de l’examen des retards de créances.
Les réseaux des agences décentralisées présentent d'autres avantages en termes de gestion des risques.
Les problèmes de personnel ou de fraude ont tendance à être limités à une agence ou une région, limi-
tant l'ampleur de la perte financière potentielle contrairement à IMF très centralisée. Toutefois, ces IMF
décentralisées ont besoin d'une forte culture organisationnelle et d’un bon système d'information afin
d'assurer que les politiques et les procédures sont normalisées et constamment respectées. Sans un
niveau élevé de discipline, les risques opérationnels et de transaction augmentent.
Tableau 2.3 : Exemple de politiques traitant les risques dans une IMF15
«A Risk Management Framework for Microfinance Institution» (Cadre de Gestion des Risques Pour les Institutions de Microfinance),
15
Division 41 Services Bancaires et Développement des Systèmes Financiers, GTZ, juin 2000.
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48 Second Module
Le Conseil d’Administration est chargé d'examiner et d'approuver les politiques qui réduisent les risques
pour l'IMF (dans sa stratégie d'entreprise); il protège les intérêts fiduciaires des investisseurs et des dé-
posants et s’assure que l'IMF remplit sa mission. Ces politiques fixent le niveau de risque acceptable
pour chaque famille de risque, dans lequel la Direction devrait exercer ses activités. La Direction éla-
bore ensuite des directives détaillées et les politiques et procédures opérationnelles qui sont en accord
avec ces politiques générales. La Direction devrait faire des recommandations au Conseil d’Administra-
tion pour toute modification à ces politiques, en justifiant chaque modification proposée.
La quatrième étude de cas: la politique de la tolérance zéro d’une IMF envers le remboursement tardif
à la page A7 de l'Annexe 1 examine le cas d'une IMF qui avait décidé d’établir un seuil de risque pour
les crédits en souffrance, seuil qui s’est avéré contre-productif et a entraîné la perte de nombre de bons
clients. L’étude examine la réponse de l'IMF au problème et demande aux lecteurs d'évaluer les poli-
tiques de tolérance zéro qui sont en place dans leurs institutions.
Tout en se concentrant sur les risques majeurs et selon la maturité et la taille de chaque institution, les
IMF devraient s'efforcer de développer des outils plus spécifiques afin d'améliorer la précision et la
qualité de leurs mesures de risque. En plus des politiques, qui exposent les objectifs et les directives, les
principaux outils de mesure peuvent comprendre:
n Pour le risque du portefeuille de crédit:
t Développer des notations simplifiées (classement de la qualité et du type de crédit/
débiteurs), pour faciliter:
u les mesures à court terme,
u les révisions et
u la communication avec les parties externes (les autorités de réglementation, les
financeurs, les agences de notation).
t Constituer des comités de gestion (revues de portefeuille, pertes sur crédits et évaluation de
la situation d’impayés).
n Pour le risque opérationnel:
t Établir une cartographie complète des risques
t Mettre en place des procédures pour recueillir des informations sur les pertes, ce qui peut
faciliter:
u une bonne évaluation des conséquences des événements majeurs (fraude, erreurs etc.),
u le renforcement/l’intégration des rôles des services d'Audit Interne ou de Contrôle
Interne, avec une bonne répartition des tâches et des mécanismes de remontée
d’information, et
u une meilleure sensibilisation des acteurs sur les coûts et les conséquences des risques
opérationnels.
n Pour le risque de marché financier:
t Constituer un Comité de Gestion Bilantielle (qui examine mensuellement ou
trimestriellement les questions relatives à la trésorerie et au financement, ainsi qu’à
l'évolution des marchés et des taux/de change).
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2.3.5 Acteurs
Chaque étape de la gestion des risques implique différents employés de l'IMF. Collectivement, tous les
employés, les administrateurs et les parties prenantes ont un rôle à jouer dans la gestion des risques. La
gestion des risques et les contrôles internes doivent être «pilotés du haut de la hiérarchie». Cela signifie
que le Conseil d’Administration et le Directeur Général doivent donner la priorité à la gestion des
risques et s'assurer que toutes les parties prenantes concernées sont impliquées dans le processus.
La gestion du risque constitue une tâche complexe pour toute organisation financière et une tâche de
plus en plus importante dans un monde où les institutions financières mondiales et les autorités de régu-
lation bancaires ont souligné la gestion du risque comme un élément essentiel du succès à long terme.
Plutôt que de se concentrer sur la performance financière actuelle ou historique, les directeurs et les au-
torités de réglementation se penchent davantage à présent sur la capacité d'une organisation à identifier
et à gérer les risques futurs, capacité qui constitue un meilleur indicateur de la réussite à long terme.
Pour toutes les institutions financières, une gestion efficace du risque présente plusieurs avantages:
n Un système d'alerte précoce pour les problèmes potentiels: un processus systématique
d'évaluation et de mesure des risques identifie les problèmes en amont, bien avant qu'ils n’aient
des répercussions négatives sur l’institution et n’épuisent le temps et les ressources de la
direction. Moins de temps mis à résoudre les problèmes signifie plus de temps consacré à la
production et à la croissance.
n Une répartition plus efficace des ressources (capital et liquidité): un bonne structure de gestion
des risques permet à la Direction de mesurer quantitativement les risques et d’ajuster en fonction
l'allocation du capital et de la trésorerie pour répondre aux risques de bilan et de hors bilan
auxquels l'institution fait face et évaluer l'impact des chocs potentiels.
L'accent particulier mis sur la gestion du risque reflète un changement fondamental parmi les directeurs
de banque et les autorités de réglementation afin de mieux anticiper les risques, plutôt que de simple-
ment y réagir. Cette approche souligne l'importance de «l'autocontrôle» ainsi que d’une approche
proactive par les membres du Conseil d’Administration et la Direction pour diriger leurs institutions
financières.
Pour les IMF, une meilleure gestion des risques produit des bénéfices similaires. Comme les IMF
continuent de croître et de se développer rapidement, servant plus de clients et attirant des fonds d'in-
vestissement et des financements de premier plan, elles ont besoin de renforcer leurs capacités internes
pour identifier et anticiper les risques potentiels afin d’éviter les pertes inattendues et les surprises. Créer
un cadre et une culture de gestion des risques au sein d'une IMF est l’étape suivante, une fois que les
fondamentaux propres aux risques de l’institution, tels que les risques de liquidité et du portefeuille de
crédit, sont maîtrisés.
Les parties externes (comme les financeurs, les agences de notation et les autorités de réglementation)
examinent en fin de compte les risques à la lumière de:
n l'exposition potentielle de l'institution à la perte;
n la qualité de la gestion interne des risques et des systèmes d'information; et
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50 Second Module
n l’adéquation des fonds propres et de la trésorerie pour absorber à la fois les pertes potentielles
identifiées et celles non identifiées.
En d'autres termes, elles déterminent si le risque peut être mesuré et géré de manière adéquate,
considèrent l’ampleur de la perte potentielle et évaluent la capacité de l'institution à faire face à une
telle perte.
Ceci s’avère essentiel pour la gestion des systèmes de risque de l'IMF. Seuls l’étendue et le niveau de dé-
tails peuvent varier en fonction de la taille et la maturité de l'organisation.
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Second Module 51
Le cadre des politiques et procédures de chaque IMF peut être évalué selon ces critères. C'est le rôle du
Conseil d’Administration de s'assurer que ces politiques sont formellement documentées et qu’elles re-
spectent les normes mentionnées ci-dessus. Cela peut nécessiter un processus de révision formel avec le
Directeur Général afin de comprendre comment les processus sont communiqués au personnel et com-
ment ils sont appliqués.
Tout au moins, il devrait y avoir des procédures régulièrement mises à jour concernant:
n le processus de décision d’octroi de crédit;
n le processus de suivi de crédit;
n les directives relatives aux fonctions de marchés et de trésorerie et les limites d'exploitation;
n l'organisation des contrôles financiers (politique d’annulation de créances etc.);
n la fonction de risque de non-conformité (contrôles opérationnels majeurs de conformité aux lois
et aux réglementations relatifs à la vérification de l’identité et des caractéristiques du client, par
exemple ouverture de comptes et nouvelles relations, les processus d’analyse de données,
l'éligibilité des clients); et
n la politique de sécurité et le plan de continuité informatiques (par exemple l'accès aux systèmes,
la sauvegarde etc.).
En outre, les principes fondamentaux suivants doivent être clairs et largement adoptés dans toute l'or-
ganisation. Ils doivent toujours être appliqués, quelle que soit la taille de l'IMF. Seules des modifications
en termes de champs d’application devraient être nécessaires:
n Séparation des fonctions, la séparation des fonctions de prise de risque et de contrôle.
n Limites de l'autorité, visant à fixer les paramètres d’approbation, de dépenses et pour tout autre
processus opérationnels courants.
n Phase de contrôle de premier niveau au niveau opérationnel, avec des règles à double contrôle
(les opérationnels et leurs supérieurs hiérarchiques doivent sentir qu'ils sont les principaux
responsables des opérations et des risques qu'ils acceptent. Les chèques doivent toujours être
signés par au moins deux employés autorisés. Certaines IMF ont recours à un Comité de Crédit
pour approuver les crédits, répartissant ainsi la responsabilité et l'autorité de ces approbations
entre plusieurs personnes).
n Contrôle de deuxième et de troisième niveau effectué par des services ou des agents centraux
indépendants (comme le responsable des risques, le responsable de la conformité, le service de
contrôle et l'auditeur interne).
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Des exemples de contrôles détaillés de premier niveau sont présentés dans l'Annexe 15: Les contrôles
internes de premier niveau- opérationnel et encadrement, à la page A49, pour chacune des fonctions
majeures rencontrées dans les IMF: crédit, opérations et liquidités, ressources humaines, comptabilité et
finance, systèmes d'information.
3.3.1 Rôle d'un responsable des risques (ou service des risques)
«Si une fonction relève de la responsabilité de chacun, alors elle ne relève de la responsabilité de per-
sonne». Pour s’assurer de changements, le système de gestion des risques doit clairement attribuer une
responsabilité, de mettre en œuvre les contrôles de risque et de s'assurer qu'ils sont respectés, à une per-
sonne. La personne devrait idéalement être un cadre supérieur ayant une expérience opérationnelle et
faisant autorité. En identifiant clairement un responsable des risques et en lui expliquant très clairement
ses responsabilités, les chances d’une mise en œuvre réussie des mesures augmenteront.
Toutefois, une fonction centralisée de contrôle de risques ne peut réussir que si le personnel opéra-
tionnel soutient la gestion des risques et en comprend l’intérêt pour l'IMF. En impliquant le personnel
dans le processus de conception de gestion des risques, l'IMF obtiendra naturellement l'appui des em-
ployés et accroîtra leur motivation à y participer. Les IMF peuvent, en outre, renforcer une culture de
gestion des risques en introduisant la gestion des risques dans les objectifs des employés et dans les
mesures de performances. Par exemple, plutôt que de récompenser les agents de crédit pour le simple
volume de décaissements, les IMF peuvent récompenser le personnel en se basant sur une combinaison
de décaissements de prêts, de taux d’impayés en dessous d'un certain seuil et d’une fourchette de taux
de remboursement.
Indépendant des équipes opérationnelles (agents de crédit et directeurs d’agences), un responsable (ou
service) des risques est appelé à jouer un rôle clé dans la sécurité des opérations de l'IMF. Son rôle en-
globe le risque du portefeuille de crédit, le risque opérationnel et le risque de gestion bilantielle (même
si ce dernier domaine est plus susceptible de relever de la responsabilité du service des finances dans la
plupart des IMF). Il / elle peut:
n contribuer à la définition de l'appétence aux risques et des politiques d'évaluation;
n suivre et mesurer les risques, ainsi que développer et utiliser les outils méthodologiques
adéquats, tels que système de notation, collecte et communication des pertes opérationnelles;
n surveiller la concentration du portefeuille et des expositions aux risques spécifiques;
n surveiller les situations d’impayés et les actifs douteux;
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n définir les niveaux d’autorité de crédit et participer au processus de décision de crédit (membre
clé du comité de crédit); le responsable des risques est clairement en charge de la prise de
décision relevant de son champ de responsabilité; et
n préparer les rapports sur les crédits pour la Direction, le Conseil d’Administration et les parties
prenantes externes.
Le responsable de la gestion des risques est chargé d'élaborer et de maintenir la matrice de gestion des
risques, il évalue leur probabilité raisonnable (les chances) et la gravité (l’impact) et attribue la responsabilité
de la prévention et l'atténuation de chaque risque à un individu spécifique. Le responsable des risques
examine périodiquement si les mêmes hypothèses sont encore vraisemblables, si de nouveaux risques de-
vraient être ajoutés à la structure (par exemple les risques de nouveaux produits ou le risque d'exploitation) et
si des risques importants ont été négligés.
Ces informations devraient être intégrées dans un rapport qui sera partagé avec le Conseil d’Administration à
intervalles réguliers (peut-être annuellement ou quand l'évolution des conditions l’exige). Les informations
présentées devraient aider le Conseil d’Administration à déterminer les risques qui méritent le plus d'attention
et si certains changements doivent être envisagés dans le cadre de gestion des risques de l'organisation.
Le responsable des risques est également chargé de surveiller si les collaborateurs en charge de suivre un
risque particulier assument leurs responsabilités à cet égard.
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n promouvoir le développement des bonnes pratiques dans la prévention et la gestion des risques
de conformité;
n suivre et consolider l'ensemble des processus et des opérations au niveau desquels des
incidents, des irrégularités ou des erreurs ont été détectés et qui nécessitent des changements ou
des améliorations de procédures;
n vérifier la conformité des opérations, la qualité des données et l'application des procédures; et
n enquêter sur les erreurs et les cas de fraude.
La différence majeure avec le premier et le deuxième niveau de contrôle mentionnés ci-dessus réside
dans le fait que l'auditeur interne doit être complètement indépendant de tous les processus de prise de
décision et des entités de l'institution. Sa non-participation à quelle que prise de décision que ce soit
donne à l'auditeur interne la pleine capacité d'émettre un jugement professionnel sur la conduite des af-
faires et l'efficacité du système de contrôle.
Cela nous amène à la dernière partie de ce manuel: l'évaluation du système de contrôle par la fonction
d’audit interne.
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56 Second Module
cadre de travail et à la non-compréhension de l’intérêt d’une telle fonction, et c’est ce que cet ouvrage vise
à surmonter. Toutefois, plusieurs obstacles demeurent, entravant la capacité du secteur de la microfinance
à maximiser son potentiel de gestion des risques.
Les IMF qui réussissent deviennent souvent trop confiantes quant à leur avenir du fait de leurs historiques
de succès. Cependant, peu d'institutions ont plus de dix ans d’existence. Cette courte période est
insuffisante pour évaluer la capacité des IMF à survivre sur le long terme et à répondre de façon appropriée
à l'évolution des environnements de risques au fil du temps.
Beaucoup d'IMF sont devenues des institutions financières importantes en partie parce qu'elles connais-
sent peu ou pas de concurrence. Comme la concurrence augmente et le temps passe, certaines IMF con-
naissent inévitablement des difficultés, des leçons en découlent, montrant aux IMF l'importance d’une ges-
tion proactive des risques. Même en cas de succès rapides, les IMF doivent se préparer aux pires des scé-
narios, tels qu’une importante récession de l'économie, et mettre en œuvre des mesures supplémentaires
pour assurer leur survie.
L'auditeur interne est également un collaborateur clé pour la communication d'information, ce qui
constitue une partie intégrante du fonctionnement d'un système solide de contrôle interne. Le personnel
et les directeurs contribuent aussi aux réseaux de communication. Toutefois, l'auditeur interne présente
objectivement ce que le Conseil d’Administration et les cadres supérieurs doivent savoir concernant ce
qui se passe réellement sur le terrain avec les clients et au sein des agences.
Les auditeurs externes et les autorités réglementaires exercent des rôles en partie similaires, mais exclusive-
ment en réponse aux obligations légales ou réglementaires, en se concentrant davantage sur le respect de la
conformité que le conseil aux Conseils d’Administration pour améliorer l'efficacité globale de l'organisation.
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Les audits externes fournissent une évaluation indépendante permettant de déterminer si les états finan-
ciers reflètent correctement la situation de l'entreprise. Mais la plupart des auditeurs externes procèdent
à une revue sommaire des opérations et ne contribuent donc pas à identifier la fraude.
Comme dans de nombreuses IMF, le domaine des contrôles internes et de la gestion des risques est peu
développé, les cabinets d'audit externe peuvent aider à pallier cette lacune. Les IMF peuvent recourir à
des auditeurs externes et souvent pour un coût supplémentaire modique, en vue d'identifier les
fonctions et les procédures qui doivent être renforcées dans l'institution. Les auditeurs externes peuvent
aider les cadres supérieurs à évaluer le travail accompli par leurs agents administratifs, notamment en
l'absence d'un fort service d’audit interne. Enfin, les IMF peuvent demander aux auditeurs externes
d’effectuer des audits spécifiques pour aider l’encadrement à avoir davantage conscience des risques
présents dans l'organisation. Ces demandes spécifiques, qui sont en dehors du champ de l’audit
financier traditionnel, peuvent inclure des revues du portefeuille de crédit et des systèmes d'information
de gestion ou une évaluation des contrôles internes de l'IMF. Ces types d’audit spécial peuvent être
particulièrement utiles aux IMF qui connaissent une croissance rapide ou qui ont récemment introduit
de nouveaux systèmes ou produits
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58 Second Module
Inversement, un responsable de la conformité ou des risques est très impliqué dans le processus de prise
de décision. Il participe aux décisions de crédit (par un pouvoir direct en la matière ou au sein d'un
comité de crédit), fixant les modalités pour le niveau de risque de crédit que l'institution est disposée à
accepter tant sur le plan opérationnel qu’organisationnel. Un responsable de la conformité peut être im-
pliqué dans la validation formelle de la sélection des clients et les processus d'approbation. Ces deux
fonctions doivent trouver un équilibre avec les équipes des opérations commerciales plus susceptibles
de faire fi du risque pour développer les activités ou pour satisfaire leurs clients. Comme ce rôle est à
l’écart du contact direct et de la pression des clients, le service risques ou l’unité de conformité peut
aider les institutions à prendre des décisions plus objectives. L'unité d'audit interne est alors chargée de
s'assurer que l'équilibre entre le risque et le développement de l’entreprise est optimal. Il est important
pour le Conseil d’Administration de comprendre ces distinctions afin qu'il puisse veiller à ce que ces
fonctions soient remplies
L'auditeur/auditrice interne est sous les ordres directs de la Direction Générale (Directeur Général). En
outre, il/elle doit également être placé-(e) sur le plan fonctionnel sous la direction du Conseil d’Adminis-
tration, ou au moins y avoir un accès facile, généralement par l'intermédiaire du Comité d’audit du Con-
seil d’Administration. Cela permet à l'auditeur de faire son rapport de conclusions, sur une base objec-
tive et indépendante, sans risque de destitution. Le Comité d’Audit doit formellement approuver la
nomination et la destitution de l’auditeur en chef. Dans tous les cas, seule une Direction solide fait de
l’audit interne une fonction efficace et utile dans l'IMF.
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Second Module 59
Les qualités personnelles des auditeurs internes sont très importantes. Un grand sens de l'éthique, de l'hon-
nêteté, de l'intégrité, de la discrétion et de l'objectivité, ainsi que d'excellentes compétences à l’écrit et à l’oral,
en plus de larges connaissances en affaires et des capacités techniques, constituent tous des éléments essentiels
à l’exercice de cette fonction. L’auditeur en chef devrait, en particulier, être sélectionné avec soin afin qu’il soit
en mesure de traiter des sujets très sensibles liés à la stratégie de l'institution, aux questions de gouvernance, aux
cas de fraude et à d’autres questions commerciales générales. Une capacité d’interagir à tous les niveaux de l'or-
ganisation (du Conseil d’Administration aux agents administratifs et au personnel d’agence), ainsi qu'avec les
parties prenantes externes (principalement les autorités de réglementation et les auditeurs externes) est néces-
saire.
Les auditeurs internes doivent travailler comme des professionnels qualifiés, être accessibles et enclins à la dis-
crétion et avoir un sens de l’objectivité dans leur travail. Les auditeurs doivent d'abord être curieux - curieux de
savoir ce qu'ils voient et observent et curieux à propos de ce qu’ils observent. Ils sont présents pour aider à pro-
téger et à promouvoir l’IMF, le personnel et le client.
Dans tous les cas, il faut également faire comprendre au personnel, à travers une communication claire de la
part de la Direction, que l'auditeur interne se préoccupe de la santé et du bien-être de l'institution. Il/elle doit
être considéré (e) comme un avocat, un gardien et un formateur de l'IMF et absolument pas comme la «police»
de l'IMF.
16
Guide d’outils des Contrôles et de l’Audit Interne d’une IMF, Août 2007. Mennonite.. Association Mennonite pour le Développement
Économique Mbeba, Ruth Dueck. MicroSave: “Market-led Solutions for Financial Services”.www.microsave.org www.meda.org
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60 Second Module
4.5.3 Systèmes
Une fonction solide d’audit interne ne peut pas être efficace si le système d'information de gestion de
votre IMF n’est pas fiable. Si les employés comptables ne sont pas qualifiés, compétents ou formés pour
effectuer leur travail, ils auront du mal à mettre en œuvre correctement et systématiquement les poli-
tiques et les procédures comptables. Les audits internes et les systèmes de contrôle interne ne fonction-
nent pas en vase clos. Ils font partie d'une base organisationnelle solide qui repose sur de nombreux
composants pour assurer la force de l’institution.
Le rôle et le travail de l'auditeur interne consistent en un contrôle de détection dans le Système de remon-
tée d’information de Gestion des Risques. L'objectif ne se résume pas simplement à «détecter» la fraude
et les erreurs, mais à tester l'efficacité des procédures et des contrôles préventifs en place. Le résultat de
cette évaluation peut conduire à une adaptation et à une révision des politiques et des procédures en
vigueur pour minimiser les futurs risques et aider l'IMF à continuer son chemin vers la pérennité et le
service aux clients.
17
Ce guide est construit sur les concepts clés de la gestion des risques et du contrôle interne sur la base des cadres communément acceptés
et du «Guide d’outils de MicroSave Relatif à la Gestion des Risques et au Développement Institutionnel et de Produits» (Pkholz, 2005). Il se
réfère aussi aux ressources et aux exemples de la «Guide de MicroSave liée à la Cartographie des Processus pour les IMF» (Champagne
2006) et de «Le Guide pour l’Audit du Portefeuille de Crédit des Institutions de Microfinance» (Wright 2006).
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Si une IMF de petite taille n’est pas en mesure d'embaucher un auditeur interne qualifié à plein temps, la
fonction d'audit interne pourrait être sous-traitée ou exercée à l’intérieur par les directeurs ou les super-
viseurs. Mais si la fonction d’audit interne fait partie de celle des superviseurs, cela constitue alors une
limite à la fois à la portée et à l'objectivité du travail.
Pour plus d'informations sur les caractéristiques recherchées chez un auditeur interne, veuillez vous re-
porter à l'Annexe 4: Définitions pour un directeur efficace d’audit interne, page A18.
18
Pour plus de détails sur un audit de portefeuille général (au niveau des agences) ou sur l’audit du portefeuille au niveau de l'organisation),
reportez-vous à l'Annexe 17: Audit de portefeuille de crédits d’une IMF, page A52.
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5. Conclusion
Pour bien intégrer le cadre de gestion des risques, son mandat et ses stratégies pour instaurer une gou-
vernance efficace et une responsabilité ultime, le Conseil d’Administration doit avoir une compréhen-
sion exhaustive des risques encourus par l'IMF. Ceci constitue une exigence forte afin d'être en mesure
d'atteindre les objectifs de l'institution. Cela pourra aussi bientôt devenir une obligation réglementaire
puisque les autorités de réglementation internationales tendent à tenir de plus en plus compte de l'im-
portance du secteur de la microfinance et à s’orienter vers son intégration dans les systèmes de supervi-
sion de risques des institutions financières mondiales.
Les responsabilités spécifiques de gestion des risques du Conseil d’Administration des IMF consistent à:
n veiller à ce que les risques importants soient identifiés;
n confirmer que des stratégies sont mises en place pour gérer les risques ou qu’un plan et un
calendrier de mise en œuvre de ces stratégies sont établis;
n examiner les rapports de gestion et les informations des auditeurs internes et externes afin de
déterminer si ces stratégies sont efficaces ou ont besoin d'être améliorées;
n tenir la Direction responsable de l'identification appropriée des risques, de la mise en œuvre du
cadre de gestion des risques et de la conception d’un système adéquat de contrôle au sein de
l'IMF;
n réévaluer continuellement si les risques majeurs sont identifiés, contrôlés et gérés de manière
adéquate. Les signaux d’alerte que le Conseil d’Administration doit continuellement suivre
comprennent:
t la dégradation de la qualité du portefeuille;
t l’augmentation du nombre et du montant des crédits rééchelonnés;
t des taux de fidélisation de la clientèle faibles ou en voie de détérioration;
t des rapports incomplets, tardifs ou absents;
t une croissance exponentielle des objectifs de performance, encourageant le personnel à
assouplir les normes de crédit;
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t un écart décroissant entre le taux d'intérêt effectif annuel et le coût moyen pondéré des
fonds;
t des échecs constants à atteindre les prévisions de portefeuille, de revenus ou de dépenses;
t des crédits progressivement plus importants et à plus longue échéance;
t un renouvellement important du personnel, notamment parmi les agents de crédit;
t une concentration du risque en portefeuille; et
t des crises récurrentes de liquidité.
Des informations appropriées pour la Direction et le Conseil d’Administration sont donc essentielles
pour un contrôle efficace de l'IMF. L'objectif est de prendre des décisions réfléchies et en connaissance
de cause sur les risques à prendre, sur le niveau de risque acceptable et sur les compromis coûts-béné-
fices raisonnables. Il incombe au Conseil d’Administration de s’assurer que l'IMF évalue convenable-
ment ces risques et qu'il y a suffisamment de capital et de liquidité pour que l'IMF puisse absorber les
pertes financières, le cas échéant.
Les IMF peuvent effectivement opérer plusieurs choix sur la façon d'atténuer les risques. Elles peuvent:
n accepter le risque comme une partie intégrante des activités de l’entreprise (par exemple, les
pertes annuelles sur crédits constituent le coût du risque de crédit);
n atténuer les risques pour les porter à des niveaux raisonnables grâce à des politiques et à des
procédures soigneusement conçues (par exemple, le décaissement centralisé, le crédit de
groupe, les limites de crédit, aucun crédit en monnaie étrangère et refinancement limité en
devises, le suivi des prêts en retard pour éviter les pertes etc.);
n éliminer totalement le risque (par exemple, sécurité pour éviter la perte de propriétés physiques,
copies de sauvegarde pour les systèmes informatiques) ou
n transférer le risque à des parties externes (par exemple, contracter une assurance contre
certaines pertes).
En plus d’une information et de systèmes adéquats de présentation de l’information financière, de la
constitution de fonctions de risque et de conformité adaptées à la taille de l'institution et de la concep-
tion d’un système et des procédures de contrôle, l’étape suivante pour assurer que les risques sont bien
connus et sous contrôle consiste à mettre en place une fonction d'audit interne. L'auditeur interne ap-
porte une valeur ajoutée et un aperçu des opérations sur le terrain aux directeurs et aux gestionnaires
qui ne peuvent évaluer directement le fonctionnement des systèmes et des outils de contrôle.
Tout ce processus permet alors aux membres du Conseil d’Administration d'exercer pleinement leurs
rôles de surveillance et de conduire les équipes de direction en posant ces quelques questions essen-
tielles en vue de prendre les décisions les plus appropriées. Comme par exemple:
n Y a-t-il suffisamment d'anticipation des risques?
n Y a-t-il des outils et des équipes adéquats pour mesurer les risques majeurs?
n Les pertes sur crédits sont-elles en conformité avec la politique de réserves?
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Annexes A3
La seconde transformation a joué un rôle important dans sa croissance. Elle a permis à l'institution de dévelop-
per une forte identité d'entreprise et une culture de crédit durable tant au sein de l'institution qu’à l'extérieur,
sur le marché où elle opère. Au moment de la transformation, Iradat avait décaissé plus de 48.000 prêts pour
un montant, de dix millions de dollars américains. Elle servait 4.300 clients actifs, avec un encours de crédits
de 670.000 dollars américains. En moins d'un an, les crédits actifs avaient augmenté de plus de 150 pour cent
pour dépasser les 6.700 crédits alors que l’encours de crédits avait augmenté de près de 250 pour cent pour at-
teindre 1,6 million de dollars américains.
19
Les noms de toutes les IMF utilisés dans ces études de cas ont été changés pour protéger la confidentialité des organisations présentées.
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A4 Annexes
Diagnostics:
Pensez-vous qu’Iradat soit en mesure d’atteindre son objectif de clarifier la responsabilité des actionnaires en
se transformant en une société à but lucratif tout en maintenant une attention particulière à sa mission? Y a-t-
il une meilleure solution à son problème?
Quelle est la structure juridique actuelle de votre institution? Votre structure de propriété permet-elle une
flexibilité pour croître? Envisagez-vous de faire des transformations institutionnelles à l'avenir?
Quelles sont les forces / faiblesses de la structure actuelle?
Quels sont les défis qui empêchent votre institution d'atteindre sa structure juridique/ institutionnelle
optimale?
Changement de comportement:
Bien qu’il ait été l'un des membres les plus efficaces du Conseil d’Administration, le nouveau Président a
changé d’attitude en assumant ce nouveau poste au Conseil. De nombreux signes d'alarme ont attiré l’attention
des anciens membres du Conseil dont les plus marquants touchent à trois domaines clés:
a. Saper l’autorité opérationnelle: le Président a établi et encouragé les contacts directs avec les
membres du personnel opérationnel à l'insu du Directeur Général, en donnant un consentement
implicite à l'un des cadres de la Direction pour surveiller de près les activités du Directeur. Cela a
gravement sapé l'autorité du Directeur Général au sein du personnel et a entraîné une perte financière
pour l'institution lorsque le Conseil d’Administration a pris plus tard la décision de démettre le cadre
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Annexes A5
et de lui verser des indemnités de départ. Le Président s’était unilatéralement engagé de payer les
indemnités sans avoir obtenu le consensus du Conseil.
b. La micro-gestion: le Président a commencé à s'impliquer dans les opérations quotidiennes, y compris:
t en demandant à s'impliquer dans le processus de recrutement du personnel d'exploitation;
t en contestant les décisions du Directeur Général de licencier les membres inefficaces du
personnel qui étaient proches du Président et
t insister pour que toute la correspondance officielle passe par le Président.
c. Dérive de mission: au moment du changement de gouvernance, le Conseil d’Administration étudiait
les moyens de transformer l'institution d'une entité à but non lucratif en une société commerciale à
but lucratif, tout en préservant la mission et la vision. Toutefois, le nouveau Président, issu du secteur
privé, a adopté une approche plus lucrative et moins axée sur la mission. Il /elle avait déjà commencé
à faire pression pour une croissance plus forte afin d’atteindre des rendements plus élevés, en tenant
moins compte de la qualité. Par exemple, il / elle avait calculé les primes du Directeur Général pour
l'année écoulée sur la base de la rentabilité et des revenus, sans 1) consulter le Conseil
d'Administration, et 2) après avoir établi les critères d'évaluation au cours de l'année précédente.
Diagnostics:
Qu’est-ce qui était inconvenant dans les actions du Président au moment d'assumer le poste?
Que peut faire le Conseil d'Administration à court terme pour résoudre les problèmes urgents avec le
membre du Conseil?
A votre avis, quel aurait été le résultat le plus probable des actions du Président?
Quelles mesures pourraient être prises par le Conseil d'Administration pour éviter une situation pareille à
l'avenir?
Comment votre institution pourrait-elle réagir face à une situation similaire? Pensez-vous que sa réaction soit
efficace? Si non, comment pourriez-vous orienter votre institution vers un résultat plus souhaitable?
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A6 Annexes
Diagnostics:
À votre avis, quels résultats ont découlé de l’implication du Conseil d'Administration dans la gestion de la
crise interne?
Quel impact, à votre avis, l'accessibilité du Conseil d'Administration et de la Direction a-t-il eu sur la
performance financière et opérationnelle de Fikra?
Y a-t-il d'autres domaines que la nouvelle Direction et le Conseil d'Administration auraient pu aborder?
À quel moment du processus le Conseil d'Administration aurait-il dû se retirer et passer de la participation
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Annexes A7
opérationnelle à son rôle de plus haut niveau, celui de fournir une supervision stratégique?
Choisissez un incident de votre organisation qui a conduit à une crise (ou à une crise potentielle) et
expliquez comment le Conseil et l’encadrement ont géré la situation. Avec du recul, votre organisation
aurait-elle dû gérer cet incident différemment?
De Nabil El Shami, Microfinance in the New Millennium (La Microfinance du Nouveau Millénaire), Sahra Halpern (Ed.), Réseau de
20
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A8 Annexes
L'IMF a déterminé l’origine du problème, testé une solution et a élargi son champ d’application afin d’identifier
le niveau de tolérance acceptable pour les clients qui présentent seulement un risque faible. En mettant en
œuvre le programme de déplacement des échéances, l'IMF réduit le risque en tenant les clients pour
responsables de leurs remboursements en retard tout en leur accordant en même temps une facilité en fonction
de leurs historiques de paiement. Grâce à ce programme, l'IMF a augmenté son taux de fidélisation de la
clientèle et est devenue capable de continuer à retenir ses clients les plus rentables tout en préservant sa
réputation d’institution sérieuse.
Diagnostics:
Quand l'IMF a examiné et révisé ses politiques de tolérance zéro, quelles décisions relevaient du Conseil et
lesquelles devaient être prises par le personnel?
Votre organisation suit-elle une politique de tolérance zéro? Comment tient-elle compte des circonstances
atténuantes vécues par des clients manifestement solides, tout en maintenant une réputation de tolérance
minimale de remboursement de prêts en retard? Votre institution devrait-elle réexaminer ses politiques
actuelles à la lumière de son taux de fidélisation de la clientèle et de son taux de remboursement?
Cinquième étude de cas: gérer les menaces – perte de contrôle des contrôles
Pour de nombreuses institutions de microfinance, les leçons pour la mise en place d’un système solide de
contrôle interne afin d'atténuer les menaces internes et externes, sont apprises à leurs dépens. Les risques de
perte de revenus du fait d’erreurs de traitement, d’information insuffisante, du non-respect des politiques, d’une
documentation faussée et de la fraude commise par les employés, représentent les expositions majeures aux
risques. Le moment et la manière dont l'IMF intègre un système de détection proactive des risques dans ses
activités ont un impact important sur le succès d'une institution. Tout au long de la dernière décennie, et à ses
différents stades d’évolution, l’association Al Raeda (ARA) s’est trouvée confrontée à une série de risques
internes et externes qu'elle n'a pas réussi à atténuer, ce qui a résulté en fin de compte en un grave cas de fraude*
de programme:
∗ Lorsque l'affaire de fraude a été découverte et que l’institution a finalement reconnu avoir un grave problème, les clients ont commencé à perdre confiance en l'organisation et la qualité du portefeuille a chuté. En décembre 2005, ARA
avait passé plus de 15 pour cent de son portefeuille en pertes, avec un taux de portefeuille à risque (PAR)-au dessous de trois pour cent après l’annulation des créances. Toutefois, après cela, le portefeuille à risque (PAR) a continué
d’augmenter jusqu'à ce qu'il ait atteint une hausse d'environ huit pour cent. Dès lors, ARA a lentement commencé à contenir le problème et à effectuer des changements importants. Les annulations de créance et le taux de risque de
portefeuille PAR (> 30 jours) ont diminué constamment pour atteindre une moyenne de 3,5 pour cent en 2009.
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Annexes A9
Audits/Pistes d’audit:
n ARA ne disposait pas d’instruments de contrôles intégrés pour surveiller les prêts, à l’instar d’un
comité de supervision pour piloter les contrôles internes ou d’un service d'audit interne.
Diagnostics:
Qu’aurait pu faire ARA pour éviter la crise d’impayés?
Quels sont les domaines dans votre institution qui ont, selon vous, besoin d'être renforcés pour éviter une
crise interne?
Quels sont aussi les mécanismes appropriés à mettre en place afin d'assurer une détection précoce de
fraude/une alerte?
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Annexes A11
Les efforts de MMS pour élargir ses activités sans un système d'information de gestion approprié (SIG) a été tout
aussi préjudiciable. Contrairement à son principal concurrent, MMS n'a pas beaucoup investi dans son SIG;
avec un produit standardisé introduit par les bailleurs de fonds, MMS s’est retrouvée avec un système qui a) ne
correspondait pas à ses opérations croissantes; b) ne répondait pas aux besoins de la direction concernant les
vérifications et le suivi, et c) représentait un risque élevé du fait du volume croissant des opérations.
A mi-2009, le portefeuille à risques (PAR)> 30 jours de MMS avait atteint 30 pour cent.
Diagnostics:
La crise de MMS n'est pas isolée. À des degrés divers, de nombreux pays ayant un secteur de microfinance en
développement ont connu des périodes de difficulté à un moment donné au cours de leur phase de
croissance rapide. Une croissance stratosphérique de portefeuille, qu’elle soit stimulée par une mauvaise
gestion ou des motifs personnels de la part du Conseil d’Administration, a souvent compromis la qualité du
portefeuille. Examiné de près, la plupart de ces cas résultent d'un manque de gestion appropriée des risques,
qui est souvent confondue avec un ensemble de politiques et de règles plutôt qu'une «culture
institutionnelle» globale.
Plusieurs leçons se sont dégagées de ces secteurs et certaines institutions de microfinance ont été mieux
préparées que d'autres pour faire face aux crises les menaçant.
Dans ce cas, quelles étaient les principales causes de la situation qui s’installait? Quels étaient les risques
internes / externes?
Comment les différentes parties prenantes ont-elles contribué au problème de crédit?
À ce jour, le plan de redressement (de l’IMF) n'a pas réussi à contenir le problème d’impayés. Quelles autres
mesures pourraient être prises pour minimiser son impact et limiter le déclin précipité de la qualité du
portefeuille?
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A12 Annexes
Le problème de gestion des flux de trésorerie opérationnels de JATA est la conséquence directe de son focus
sur le client ainsi que de ses efforts continus pour élargir la pénétration. Pendant des années, la pénétration de
JATA était concentrée dans les centres urbains. Aujourd'hui, elle s'est élargie jusqu’aux régions rurales. De
nouvelles offres de produits sont sélectivement examinées et mises sur le marché afin de s'adapter à cette
évolution de clientèle. Dans son effort stratégique visant à répondre aux besoins des clients, JATA offre un
décaissement de crédit flexible et des échéances de remboursement mensuelles, qui ajoutent à la complexité
importante de la gestion de flux de trésorerie d’agence. Plus le portefeuille de crédits croît, plus le problème de
flux de trésorerie opérationnel dans chaque agence devient critique.
Diagnostics:
Votre structure organisationnelle actuelle dispose-t-elle du meilleur modèle pour la gestion des flux de
trésorerie opérationnels?
Qui (quel membre personnel) dans votre organisation a la responsabilité et la capacité de faire les prévisions
des flux de trésorerie?
Parmi les critères d’évaluation de la performance du personnel responsable des prévisions des flux de
trésorerie, trouve-t-on le critère «faire des prévisions de trésorerie justes»?
Comment le SIG peut-il aider dans les prévisions des flux de trésorerie? Les systèmes actuels peuvent-ils
fournir l'information nécessaire? Les renforcements et les remplacements de système sont-ils nécessaires?
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Annexes A13
Des procédures opérationnelles solides en termes de prêts sont-elles en place pour assurer une pratique
homogène entre les agences?
Comment les membres du personnel ayant des fonctions transversales (de crédit, de risque, de SIG, de
trésorerie, de marketing / développement de produits, et les directeurs d’agence) communiquent-ils sur les
besoins des clients, l'offre de produits et la prévision des flux de trésorerie?
Diagnostics:
Pourquoi d’étroites relations avec la clientèle pourraient-elles être bénéfiques pour une IMF qui se trouve
face à une crise politique ou sécuritaire?
Quelles mesures supplémentaires (s’il y en a) auraient pu être adoptées par RMF pour accélérer davantage
encore la reprise?
Quels sont les principaux risques politiques auxquels votre organisation doit faire face dans votre pays
d'origine? Comment votre organisation s’est-elle préparée à atténuer ces risques en cas de crise?
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A14 Annexes
Annexe 2:
Compétences requises au sein
d’un Conseil d’Administration d’une IMF
Les compétences suivantes sont des atouts importants
pour tout Conseil d’Administration d’une IMF:
n Le sens des affaires. Un Conseil d’Administration de microfinance doit avoir un sens solide des affaires,
avec une expertise financière dans deux domaines. Le premier domaine est l'analyse financière qui permet
au Conseil de comprendre et de mesurer la performance de l'institution dans les domaines clés de
l'adéquation des fonds propres, la qualité des actifs, la rentabilité et la gestion des liquidités. Le second
domaine est l'audit financier qui offre au Conseil d’Administration la capacité d'évaluer de manière
adéquate la solidité des mécanismes de contrôle interne de l'institution.
n L’expérience en microfinance. Compte tenu de l’apparition relative récente des IMF, il peut y avoir un
nombre limité d'experts du domaine ayant également les connaissances locales nécessaires pour pouvoir
comprendre le contexte commercial dans lequel l'IMF opère. Toutefois, intégrer au sein du Conseil
d’Administration des individus possédant une certaine expérience dans ce domaine peut être d’une grande
valeur pour l'institution.
n L’expertise dans le domaine des marchés financiers. Les individus qui connaissent les marchés financiers
locaux et ses acteurs et qui possèdent aussi une connaissance ou une expérience dans les domaines des
marchés financiers internationaux, peuvent être des contributeurs importants en tant qu’administrateurs de
Conseils d’Administration des IMF.
n L’expertise juridique et réglementaire. Toutes les IMF, mais notamment celles qui sont entrées dans le
secteur financier réglementé ou qui envisagent un tel changement, ne peuvent que bénéficier de différents
administrateurs apportant une expertise juridique aux Conseils d’Administration.
n L’expertise dans le domaine du marketing. Avec une concurrence accrue, on exige des IMF de «vendre»
leurs produits de manière plus agressive à la clientèle de la micro-entreprise. En outre, dans certains
marchés, les personnes les plus pauvres qui bénéficient le plus de l’accès à ces services, peuvent avoir
besoin d'une formation sur la valeur des services qu’offre une IMF. Comme le marketing est encore un
domaine relativement nouveau pour les IMF, les administrateurs ayant une expertise dans ce domaine et
dans celui du développement de produits, peuvent offrir une expertise précieuse aux IMF.
n Les relations publiques. Les IMF doivent se préoccuper de l'image qu'elles projettent au client et au grand
public en général et doivent être en mesure de mener des «campagnes de portée» réussies.
n Compétences technologiques. La concurrence croissante, l'accent sur la réduction des coûts et la
complexité croissante de la nature des opérations de microfinance (par exemple, la mobilisation de
l'épargne et des produits diversifiés) exigent que les institutions renforcent la technologie de l'information
qu'elles utilisent. Des systèmes intégrés et automatisés de technologie de l'information permettent à
l'institution de mieux évaluer sa performance à tout moment, de réduire et d'améliorer le suivi des erreurs,
de réduire les probabilités de fraudes, et de réduire les coûts d'exploitation. En conséquence, l’IMF peut
bénéficier de membres du Conseil d’Administration compétents dans le domaine technologique.
n La recherche de fonds. Pour l’IMF à but non lucratif, les membres du conseil sont appelés à jouer un rôle
actif dans la recherche de fonds. Les personnes ayant une expérience antérieure et des contacts constituent
un atout important.
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Annexes A15
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A16 Annexes
Annexe 3:
Définition des conflits d'intérêts et façon
de les aborder au Conseil d’Administration
Quelle que soit la structure de propriété, les conseils se trouvent face
à diverses formes de conflit d'intérêts.
Comme la microfinance implique de nombreux petits prêts, elle est capable d’influencer la vie de nombreuses
personnes. En outre, étant donné que les clients des IMF sont pauvres, il peut être tentant pour les membres du
Conseil d’Administration (ou ceux aux postes de Direction aux IMF) qui ont des aspirations politiques d’user de
leurs positions dans l’IMF afin d’améliorer leur avenir politique. Les administrateurs des IMF doivent donc être
choisis pour leur loyauté et leur engagement à la mission institutionnelle au-delà de toute aspiration politique qu'ils
peuvent avoir. D'autres exemples de conflits d'intérêt comprennent:
n Les transactions à des parties liées, c’est le fait que les membres du Conseil d’Administration se livrent à
une activité qui profite à une institution dont ils servent le Conseil d’Administration au détriment d'une
autre institution dont ils servent également le Conseil d’Administration. Cela pourrait s’étendre à un
concept plus large de la transaction intéressée dans lequel une personne qui contrôle une organisation
l’amène à conclure une transaction avec elle, ou avec une autre organisation qui profite à cette personne.
Cette personne est de fait des deux côtés de la «transaction». Avoir un autre emploi à l’extérieur de
l’organisation de microfinance, faisant que les intérêts de cet emploi sont en conflits avec les intérêts du
premier emploi, est un autre exemple.
n L'intérêt de famille ou le népotisme. Cela implique l'embauche de membres de la famille ou des parents
pour remplir une fonction alors que, à rémunération égale, d'autres personnes pourraient être mieux
qualifiées; alternativement, des biens ou services sont achetés auprès de membres de la famille ou d’une
entreprise qu’ils contrôlent.
n Les cadeaux reçus des amis ou des relations qui travaillent aussi avec l'organisation
n L'appropriation frauduleuse de ressources par les membres du Conseil d’Administration qu’elles
appartiennent aux ressources humaines de l'institution ou ses actifs. Par exemple, les voyages coûteux faits
par les membres du Conseil d’Administration et qui profitent très peu à l’institution mais qui sont couverts
par l'IMF, constituent un exemple d'un tel conflit d'intérêt.
n L’autocontrôle, dans le cas où une organisation supprime la preuve de comportements non éthiques, au
lieu de répondre a de tels comportements.
n Les commissions ou les primes payées directement aux personnes par les fournisseurs, ce qui peut inciter
les employés à recommander un produit inutile à la compagnie.
n Les services réciproques entre Conseils d’Administration, ou “Revolving doors”, qui peuvent rendre les
membres du conseil incapables de placer la mission institutionnelle du Conseil au-dessus de tout autre
intérêt, limitant ainsi la surveillance exercée. Les conflits d'intérêt surviennent également lorsque les
institutions ayant des membres communs à leurs conseils respectifs commencent à entrer en compétition.
Cette situation peut se produire lorsque, par exemple, une ONG existante crée une entité réglementée et
continue à opérer dans les mêmes marchés que l'institution nouvellement créée, dirigée par un groupe
siégeant aux deux Conseils d’Administration.
Les défis générés par ces situations doivent être examinés pour comprendre comment ils peuvent être surmontés. Le
Conseil d’Administration dans son ensemble doit placer les intérêts de l'institution avant toute autre considération.
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Annexes A17
La présentation d’informations pertinentes et des débats ouverts au niveau du Conseil sont essentiels à chaque fois
que se posent ces questions qui risquent de compromettre la loyauté d'un administrateur envers l'institution. En cas
de besoin, le directeur peut également s'abstenir de toute décision relative à sa personne. Une autre bonne pratique
est de se fonder sur les politiques de conflits d'intérêts que certains Conseil d’Administration ont développées en
vue d’aider leurs membres quand ils se retrouvent dans ces situations. Les questions de conflit d'intérêt devraient
également être traitées lors de toute évaluation menée par le Conseil d’Administration.
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A18 Annexes
Annexe 4:
Définitions / Propositions pour un responsable
efficace d’audit interne
Beaucoup d'IMF opèrent dans les pays en développement où des questions telles que les problèmes d'infrastructure
peuvent parfois ajouter des risques supplémentaires à leurs opérations. En outre, une caractéristique fondamentale
de la microfinance consiste en son processus informel et décentralisé de collecte d'informations de crédit.
Il est facile de comprendre à partir de ces quelques caractéristiques la raison pour laquelle l’audit interne joue un
rôle crucial dans la gouvernance d'une institution; la personne qui dirige la fonction doit donc avoir un large
éventail de compétences, de qualités et d’expérience.
Parmi les qualités que le Président du Comité d'Audit doit chercher chez le responsable de l’audit interne, on cite
l’indépendance d'esprit, le courage, l'intégrité, l'intelligence émotionnelle, l’aptitude à communiquer et à
influencer autrui, la capacité à établir des relations au sein de l'institution, et par-dessus tout, la capacité de diriger.
Les Présidents des Comités d’Audit sont d’accord sur le fait que le responsable de l'audit interne devrait idéalement
apporter une grande expérience professionnelle des affaires, préalable à sa fonction plutôt que d’avoir uniquement
une expérience ou une formation d’audit (bien qu’une expérience d'audit soit certainement utile).
Il peut parfois être utile de recruter des personnes d'autres secteurs pour la nouvelle perspective qu’elles apportent à
cette fonction, la seule limite à ce processus pouvant être les ressources disponibles pour recruter un candidat
qualifié. Cependant, le meilleur choix consiste toujours à ne pas faire de concessions lors du recrutement pour ce
poste. Il est préférable aussi de maintenir dans ce poste l'indépendance de la fonction du gestionnaire de risques en
raison d'une connivence possible.
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Annexes A19
Annexe 5:
Outil d’auto-évaluation pour le Comité
d’Audit et des Finances
Un Comité d’Audit doit procéder annuellement à une auto-évaluation complète. L'auto-évaluation peut être sous
différentes formes et peut utiliser des techniques diverses. Cependant, le plus important, c’est que l'auto-évaluation
doit adopter une approche simple qui aidera le Comité d’Audit à évaluer ses forces et ses faiblesses et à poser les
fondements pour de futures améliorations. Certaines directives pour la conception du format de l'auto-évaluation
doivent comprendre les domaines de considération suivants:
1. Introspection. Le Comité d’Audit doit évaluer sa propre performance en posant des questions précises sur
l'impact qu'il a eu sur l'organisation et, surtout, sur ses processus de présentation de l’information
financière, l’audit annuel, la relation avec l’auditeur indépendant, et les membres de la Direction. Le
Comité d’Audit devrait également évaluer la pertinence des examens de l’audit interne effectués durant
cette période ainsi que de leurs actions correctives, et de l'efficacité des politiques et procédures internes.
Le Président du Conseil d’Administration devrait participer à cette évaluation annuelle.
2. Évaluation complète. Des évaluations à 360 degrés de tous les membres du Comité d’Audit et du Président
du Comité constituent des outils précieux. Une évaluation à 360 degrés est celle qui obtient des réactions
anonymes d’un large groupe d’individus représentant des perspectives variées. Dans ce cadre, chaque
membre du Comité doit effectuer une auto-évaluation et être évalué par les autres membres du Comité, le
Président du Conseil d’Administration, le responsable d’audit, le responsable des finances, le Directeur
Général, et, le cas échéant, par les cadres financiers/comptables. Le Président du Conseil d’Administration
et celui du Comité d’Audit doivent examiner le résultat des évaluations. Ils devraient se prononcer sur le
renouvellement des membres du Comité d’Audit. L’historique de présence et le niveau de participation des
membres aux réunions devraient être discutés au cours de ce processus.
3. Compétence. Utiliser des outils qui sont disponibles, y compris l'outil de l’institut des experts-comptables
américains (AICPA) pour l'auto-évaluation de la compétence afin d’évaluer cet aspect. Cet outil est
disponible sur www.cpa2biz.com/CPEConferences/CAT.htm. L'outil est gratuit pour les membres de
l’AICPA et est disponible uniquement en anglais.
Le questionnaire ci-dessous pourrait constituer une possibilité.
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A22 Annexes
Autres approches
Si aucun membre du Comité d’Audit ne possède les attributs requis pour l'expertise financière, plusieurs options
pourraient être envisagées:
n Établir une relation avec un pair ou une organisation comparable, afin que le directeur financier d’une
organisation fournisse une expertise financière à l'autre. Ces arrangements peuvent être réciproques ou
peuvent impliquer des organisations multiples.
n Établir une relation d’externalisation suivant laquelle un professionnel financier est engagé et rémunéré
pour fournir de l’expertise financière en tant que consultant pour le Comité d'Audit. Cette personne doit
par ailleurs être indépendante à l'égard de l'organisation (c’est-à-dire elle ne doit pas avoir d'autres
arrangements financiers avec l'organisation).
n Poursuivre un programme de formation pour les membres du Comité d’Audit afin de développer l'expertise
financière.
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Annexes A23
Annexe 6:
Outil d'auto-évaluation
pour les Conseils d’Administration
Plusieurs formats d'outils d'auto-évaluation sont disponibles. Celui qui est sélectionné ci-dessous constitue
seulement un des moyens possibles pour un Conseil d’Administration de mener le processus.
A chacune des responsabilités suivantes du Conseil d’Administration il faut accorder une note de un à cinq, la note
5 indiquant un accord solide et la note 1 un fort désaccord. Une fois que les réponses triées par section, les
affirmations dont le score est faible devraient être discutées: Est-ce une faiblesse? Comment l’expliquer? Comment
peut-elle être améliorée? Les «Questions de Discussion», présentes en bas de page, pourraient servir à encadrer les
éléments clés soulevés. Un plan d'action qui permettrait d’aborder ces questions devrait être conçu. Après la mise
en œuvre du plan d'action ciblant les principales priorités, l'outil d'évaluation pourrait être exploité sous une
nouvelle forme pour commencer à développer des plans d'action pour les autres indicateurs qui ont besoin
d'attention.
Performance de l’IMF
1. L'IMF est à la hauteur de sa mission.
2. L'IMF a clairement défini à court et à long terme les objectifs financiers, opérationnels et sociaux et se tient
responsable de ces objectifs.
3. Les programmes de l'IMF parviennent à chaque personne qui en est concernée.
4. Les services sont abordables pour la population cible.
5. L'Institution sollicite activement les contributions des clients et des parties prenantes.
6. Les clients sont convenablement motivés à rembourser leurs prêts à temps.
7. Les bonnes pratiques, les politiques et les programmes de protection des consommateurs sont en place
pour s’assurer que les clients sont traités avec dignité et respect.
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A24 Annexes
10. Le Conseil d’Administration dispose d’un processus de traitement des questions urgentes entre les réunions.
11. Les rôles du Conseil d’Administration et du Directeur Général sont bien définis et respectés.
12. Le Conseil d’Administration se concentre sur les questions de politique et non pas sur la gestion
quotidienne ou les opérations.
13. Le Conseil d’Administration effectue régulièrement des auto-évaluations et prend les mesures appropriées
pour aborder les domaines préoccupants en fonction des résultats.
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Annexes A25
8. Les membres du Conseil d’Administration ne parlent pas au nom du Conseil d’Administration sans qu’ils ne
soient autorisés à le faire.
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A26 Annexes
Annexe 7:
Conseils utiles pour les membres
du Conseil d’Administration
Devoir d'obéissance
1. Maintenir une limite entre les responsabilités du Conseil d’Administration et celles de la direction et ne pas
modifier les décisions prises par l'équipe de direction relevant de questions opérationnelles.
2. Chaque membre du Conseil d’Administration doit jouir de la volonté et de la capacité d’examiner le rôle
qu’il/elle joue avec un œil critique et d’être prêt à s’y adapter ou à démissionner si sa présence ne relève
pas du meilleur intérêt de l'organisation.
3. Ne pas rester trop longtemps membre du Conseil d’Administration! (quatre ans est la durée optimale pour
un bon mandat). Les organisations évoluent et de nouveaux membres au Conseil d’Administration
apporteraient de précieuses nouvelles perspectives. En outre, la capacité de se mettre au défi et de rester
objectif après un long mandat pourrait avoir tendance à se réduire.
4. Le pardon est un péché. Le Conseil d’Administration doit faire preuve de courage dans ses décisions et leur
mise en œuvre, comme il est ultimement responsable de la direction et de la performance de
l'organisation.
Obligation de loyauté
1. Ne pas être signataire de l'un des comptes bancaires de l'institution.
2. Ne pas utiliser l’autorité du Conseil d’Administration pour le recrutement et le licenciement du personnel
(à l'exception du Directeur Général).
3. Éviter le népotisme.
4. Ne pas s'impliquer dans les opérations financières entre l'institution et les autres parties.
Devoir de diligence
1. Ne pas accepter un simple «oui» comme réponse à une question. Il faut être introspectif et ne pas hésiter à
demander des détails à la Direction. Évitez de devenir un Conseil d’Administration du type «béni oui-oui».
2. Lire les documents envoyés par la direction. Des points clés additionnels peuvent ne pas être discutés au
cours de la réunion.
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Annexes A27
Annexe 8:
Informations devant être soumises
au Conseil d'Administration
Afin de jouer son rôle de surveillance des risques et de contrôle, le Conseil d’Administration de l'IMF doit bien
comprendre les risques encourus par l’IMF, les priorités et les étapes du processus de gestion des risques. Il devrait
se concentrer sur les indicateurs clés de performance et les informations stratégiques dont il a régulièrement besoin.
Il doit connaître les risques les plus importants auxquels l'organisation se trouve confrontée. Il doit s’assurer que le
processus de gestion des risques fonctionne efficacement. Il a ainsi besoin du type suivant d'informations (selon la
structure institutionnelle de l'IMF):
1. Les plans d'exploitation annuels, les budgets et les mises à jour;
2. le budget d'équipement et les mises à jour;
3. le résultat trimestriel pour l'IMF et ses unités ou activités ou secteurs régionaux d'exploitation;
4. les comptes-rendus de la réunion du Comité d’Audit et d'autres comités du Conseil;
5. les informations sur la rémunération des cadres dans les postes les plus élevés juste en- dessous du niveau
du Conseil, y compris la nomination ou la révocation du Directeur Financier et de l'Auditeur Interne;
6. les avis d’audience de justification, de poursuite et de pénalité qui sont substantiellement importants;
7. les accidents mortels ou graves, les événements dangereux, les problèmes matériels;
8. tout non-paiement significatif des obligations financières à et par l’institution, le non-remboursement
considérable de prêts et les rapports sur la dotation aux provisions pour créances douteuses;
9. toute question qui implique des demandes de dédommagements de nature substantielle mettant en cause
la responsabilité civile ou celle du fait des produits défectueux, qui peuvent avoir des retombées négatives
sur l'institution;
10. les précisions sur toute joint-venture («co-entreprises») ou tout accord de collaboration;
11. les opérations qui impliquent un paiement substantiel pour l’écart d’acquisition (Goodwill), le capital de
marque (Brand equity) ou la propriété intellectuelle;
12. les problèmes importants sur l’activité et les solutions proposées. Tout développement considérable en
termes de ressources humaines, comme la signature d'un accord salarial etc.;
13. la vente, si elle est significative, de valeurs de portefeuille, des filiales ou des actifs qui ne font pas
habituellement partie de ses activités;
14. les informations trimestrielles sur les expositions aux risques de change et les mesures prises par la
Direction pour limiter les risques de mouvement de change ouvert s’ils sont significatifs;
15. le non-respect des conditions règlementaires, légales et d’entrée sur le marché boursier et de devoirs envers
les actionnaires tels que le non-paiement des dividendes, le retard dans le transfert des actions etc.;
16. une matrice de gestion des risques régulièrement mise à jour;
17. une analyse régulière du portefeuille de crédits;
18. un examen trimestriel des plus grandes expositions aux risques de crédit et d'investissement;
19. tout prêt considérable à des parties liées; et
20. les procédures majeures de gestion des risques, les limites de risque, les systèmes d’'autorité de paiement
et de crédits.
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Internes Externes
Implication dans les Président Comité des Comité d’Audit Comité de Comité des Administrateurs Directeur Cadre Fonction d’Audit Assemblée Fournisseurs Gouvernement/ Fournisseurs Clients
décisions Nominations et des Finances Collecte de Fonds Rémunérations Indépendants Général Intermédiaire Interne Générale des de capitaux autorités bancaires d’expertise
Actionnaires
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X = Pourvoir d’influence
XX = Directement impliqué dans la prise de décision avec les autres acteurs
XXX = décideur principal
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Annexes A29
Annexe 10:
COSO: Définition et zoom sur les règles applicables
aux petites entreprises
Le COSO (Committee of Sponsoring Organizations) a été mis en place suite à une initiative américaine du secteur
privé dans les années 80, destinée à aborder le problème de l'information financière frauduleuse en se concentrant
sur la gouvernance d’entreprise, les contrôles internes et les normes éthiques. Il comprend:
4 l'Institut Américain des Comptables Publics Certifiés (AICPA);
4 l’Institut des Auditeurs Internes (IIA);
4 l'Association Américaine de Comptabilité (AAA);
4 l’Institut des Directeurs Financiers (FEI); et
4 l’Institut des Comptables de Gestion (IMA).
Leur projet initial a été nommé le «Rapport de la Commission Treadway», publié en octobre 1987. La Commission
Treadway a développé un cadre de contrôle interne appelé «Cadre Intégré de Contrôle Interne». Le cadre définit le
contrôle interne au sens large et ne limite pas les contrôles internes à des contrôles comptables de l'information
financière. Le cadre promeut le concept qu’un contrôle interne efficace fait partie de la responsabilité de la
Direction et exige la participation de toutes les personnes au sein d'une organisation pour qu’il soit efficace. Depuis
lors, le cadre a été reconnu par les administrateurs, les membres du Conseil d’Administration, les autorités de
réglementation, les normalisateurs et les organisations professionnelles comme une approche appropriée globale de
contrôle interne.
Le COSO définit le contrôle interne, décrit ses composantes et fournit des critères en fonction desquels les systèmes
de contrôle peuvent être évalués. Il se consacre à fournir une orientation à la direction générale et aux entités de
gouvernance sur les aspects primordiaux de la gouvernance organisationnelle, de l'éthique des affaires, du contrôle
interne, de la gestion des risques d'entreprise, de la fraude et de la présentation de l'information financière. Le
modèle du COSO permet aux entreprises et aux organisations d'évaluer leurs systèmes de contrôle. Le COSO
aborde également les limites d'un système de contrôle interne: les erreurs du jugement humain, la mauvaise
compréhension des directives, les erreurs, une Direction qui outrepasse ses pouvoirs, la connivence et les
considérations coût / bénéfice.
Le COSO a élargi le Cadre pour comprendre les différents domaines de la gestion des risques d'entreprise. Il a
également établi des lignes directrices spécifiques à l’intention des petites sociétés cotées sur la façon d'appliquer le
Cadre dans la conception et la mise en œuvre d’un contrôle interne des états financiers peu coûteux. Ce guide («le
contrôle interne des états financiers – lignes directrices à l’intention des petites sociétés cotées», publié en 2006) est
basé sur 20 principes fondamentaux provenant des cinq composantes du Cadre de contrôle du COSO.
i) Environnement de contrôle
a. Intégrité et valeurs éthiques
Des valeurs saines, notamment celles de la direction, établissent les normes de conduite.
b. Conseil d'Administration
Le Conseil d’Administration devrait comprendre et superviser la présentation de l’information financière et
le contrôle qui lui est relatif.
c. Philosophie de la Direction et style d’opération
Ceux-ci soutiennent un contrôle efficace.
d. Structure organisationnelle
Celle-ci soutient un contrôle efficace.
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Annexes A31
v) Surveillance
a. Evaluations continues et différenciées
Celles-ci permettent à la Direction de déterminer si le contrôle est présent et fonctionne bien.
b. Rapports de défaillances
Celles-ci devraient être identifiées et communiquées au bon moment aux responsables de l'action
corrective. La Direction et le Conseil d’Administration devraient aussi être notifiés si nécessaire.
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A32 Annexes
Annexe 11:
Types de risques encourus par les IMF
Les IMF courent quatre catégories de risques au cours de leurs opérations:
n risque du portefeuille de crédits;
n risque opérationnel;
n risque de marché financier et
n risque économique.
L’Annexe 11 définit de manière plus détaillée chacune de ces catégories de risque ainsi que les différents types de
risques que comprend chaque catégorie. Reportez-vous à l'Annexe 1, de la cinquième à la huitième études de cas,
pour un ensemble de cas accompagnant la présente section. Ils invitent le lecteur à observer une situation vécue par
une IMF dans la région, à examiner les problématiques de gestion des risques en découlant et la réaction de l'IMF,
et à réfléchir à une réaction appropriée dans une situation similaire de l'environnement du lecteur.
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Annexes A33
2. Risques opérationnels
Risque de Fraude
La tromperie intentionnelle ou délibérée pour des gains personnels frauduleux ou illicites commise par un employé
ou un client représente un risque opérationnel majeur. Les actions intentionnelles, la manipulation de données ou
de documents, ou l'abus de position, de politiques, de procédures et de documents appartenant à l'IMF, en vue de
réaliser des gains personnels, peut détériorer à la fois l’état financier et la réputation de l'institution. La fraude,
également appelée risque d'intégrité, peut entraîner de lourdes pertes.
Le type le plus courant de fraude dans une IMF est le vol direct de fonds par les agents de crédit ou par d'autres
membres du personnel de l’agence. D'autres formes d'activités frauduleuses comprennent la création d'états
financiers trompeurs, des pots de vin et des prêts fantômes. Des contrôles internes efficaces jouent un rôle clé dans
la protection contre la fraude au niveau de l’agence, comme le personnel de terrain s’occupe du grand nombre de
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A34 Annexes
clients et des fonds de l’IMF. Bien que les risques de fraude existent dans toutes les institutions financières, s’ils ne
sont pas contrôlés, ils vont inévitablement augmenter puisque que les comportements frauduleux ont tendance à
être appris et partagés par les employés.
Un employé dépasse son champ de responsabilités. Un individu négocie des contrats et assume la
responsabilité d’approuver les factures en vue d’obtenir
des pots-de-vin.
Une réduction irrégulière ou perte de l’activité d’un Les employés clés créent un partenariat tacite avec un
client habituel. nouveau concurrent.
Petite entreprise sans propriétaire. Un employé ou un directeur d’une IMF rembourse ses
dettes personnelles au moyen des fonds de l’entreprise.
Un agent de crédit a aussi l’autorité d’approuver les Les évaluations d’actifs ou l’information financière sont
crédits. surévaluées et des crédits sont accordés en échange de
pots-de vin.
Il s’avère qu’un employé vit au–delà de ses moyens. Un employé commet un détournement de fonds afin
d’avoir un standard de vie élevé.
Des contrats à durée indéterminée avec les clients Le superviseur doit croire l’agent de crédit ou le client
et les fournisseurs. sur parole en l’absence d’accords ou de documents
écrits ou lors de contrats à durée indéterminée.
La cinquième étude de cas: gérer des menaces - perte du contrôle des contrôles à la page A8 de l’Annexe 1
examine le cas d'une IMF qui ne disposait pas de contrôles adéquats pour prévenir et découvrir les cas de fraude.
Elle demande à ses lecteurs comment l'IMF pourrait mieux faire afin d'éviter et de gérer les crises de fraude.
21
Guide d’outils de contrôle et d’audit interne d’une IMF, août 2007.
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4. Risques stratégiques
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Annexe 12:
Bâle II: Définitions et zoom sur le projet
de règles d’application des principes fondamentaux
de Bâle à la Microfinance de Dépôt
La pierre angulaire de la réglementation bancaire internationale est le Comité de Bâle sur la Supervision Bancaire
(BCBS) qui a été le premier à introduire le cadre des normes internationales d'adéquation des fonds propres. Ce
cadre a été adopté comme la structure sous-jacente de toute la réglementation bancaire d’adéquation des fonds
propres dans tous les pays du G10 ainsi que dans beaucoup d’autres pays autour du monde. Aujourd'hui, plus de
100 pays sont censés mettre en œuvre les dernières directives fixées par le Comité de Bâle (BCBS), également
dénommé l'Accord de Bâle II, qui ont été publiées en juin 2004 et dont la mise œuvre débuta en 2007. Les
régulateurs dans la plupart des juridictions du monde projettent de mettre en œuvre le nouvel Accord, avec des
calendriers et des restrictions très variés sur l'utilisation des différentes méthodologies.
La Présidente de la Compagnie Fédérale d'Assurance des Dépôts Bancaires (FDIC) américaine Sheila Bair a
expliqué en juin 2007 le but des exigences de fonds propres pour les banques, telle que cet accord: «Il y a de fortes
raisons de croire que les banques maintiendront moins de fonds propres- pas plus- si elles sont laissées à elles-
mêmes, qu’il ne serait prudent. En effet, les banques bénéficient de filets de sécurité implicites et explicites du
gouvernement. Investir dans une banque est perçu comme une valeur sûre. Sans réglementation appropriée des
fonds propres, les banques peuvent opérer sur le marché avec peu ou pas de capital. Les gouvernements et les
assureurs de dépôts finissent par en être tenus responsable et par encourir une grande partie du risque et du coût de
l'échec. L'histoire montre que ce problème est bien réel…comme nous l'avons vu avec la crise américaine du
système bancaire et des caisses d'épargne à la fin des années 1980 et 1990. Le prix final à payer pour une
règlementation inadéquate des fonds propres peut être très lourd. Bref, les régulateurs ne peuvent pas laisser
totalement aux banques les décisions relatives aux fonds propres».
Bâle II s'éloigne de l'approche de Bâle I pour ce qui est de la mesure des risques («une approche unique», un cadre
simple qui pourrait être facilement mis en œuvre dans les pays ayant des pratiques bancaires et comptables
différentes) et tente d'améliorer l'adéquation des fonds propres selon deux dimensions importantes:
n L'élaboration d'une réglementation des fonds propres qui englobe des conditions de fonds propres
minimums, mais aussi une revue de supervision et une discipline de marché.
n Une augmentation substantielle de la sensibilité au risque des fonds propres minimums obligatoires.
Les principales composantes de Bâle II peuvent être définies comme suit:
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Les principales conclusions du rapport illustrent l'applicabilité générale des Principes Fondamentaux à la
supervision des activités de microfinance et mettent l’accent sur quatre besoins essentiels:
n affecter de manière efficace les ressources de supervision, notamment là où la microfinance de dépôt
comprend un nombre important de petites institutions;
n développer les connaissances spécialisées au sein des équipes de supervision pour évaluer efficacement les
risques des activités de microfinance;
n reconnaître les pratiques éprouvées de contrôle et de gestion qui peuvent différer des services bancaires
traditionnels, mais peuvent convenir à l'activité de microfinance dans les petites et grandes institutions, et
n assurer la clarté dans les règlements concernant les activités de microfinance autorisées pour les différents
types institutionnels, tout en conservant la flexibilité pour traiter les cas individuels.
Pour plus d'informations sur les Directives du BCBS relatives aux caractéristiques des IMF, voir l'Annexe 13:
Caractéristiques du profil de risque de crédit des IMF à la page suivante.
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Annexe 13:
Caractéristiques du profil de risque de crédit des IMF
Le Comité de Bâle sur la Supervision bancaire (BCBS) a publié un document consultatif le 9 février 2010, intitulé
«Les activités de Microfinance et les Principes Fondamentaux pour une Supervision Bancaire efficace». Ces
directives résultent d’une recherche ainsi que d'une enquête menée avec les membres du groupe «Microfinance
Workstream» du BCBS.
Voici la présentation résumée des caractéristiques du profil de risque de crédit des IMF, par rapport à la banque de
détail traditionnelle:
4 Microemprunteurs
Un prestataire de microcrédit sert généralement les clients à faible revenu. Les emprunteurs sont
généralement concentrés dans une zone géographique limitée, un segment social, ou une entreprise. Les
prêts sont généralement très petits, à court terme et non garantis, avec une plus grande fréquence de
remboursements et des taux d'intérêt plus élevés que les prêts bancaires traditionnels. Beaucoup de
prestataires exigent des taux d'intérêt plus élevés pour compenser les coûts opérationnels plus élevés liés à
la méthodologie de microcrédit à forte intensité de main-d'œuvre.
4 Analyse des risques de crédit
Les emprunteurs manquent souvent d’états financiers formels, alors les agents de crédit les aident à
préparer une documentation à l'aide des flux de trésorerie prévus et des actifs nets, pour déterminer le
calendrier de remboursement et le montant du prêt. Les données de la Centrale des Risques ne sont pas
toujours disponibles pour les clients à faible revenu ou pour tous les types de prestataires de microfinance.
4 Utilisation de garanties
Les emprunteurs de microfinance manquent souvent de garanties et ce qu'ils ont à donner en gage est de
peu de valeur.
4 Approbation des crédits et contrôle
Le microcrédit a tendance à être un processus très décentralisé. L'approbation de crédits par les comités de
prêt dépend alors en grande partie de la compétence et de l'intégrité des agents de crédit en matière de
présentation de renseignements exacts et opportuns.
4 Contrôle des prêts en retard
Un contrôle strict des prêts en retard s’avère nécessaire compte tenu de la nature de courte durée, du
manque de garanties, de la haute fréquence de paiements (par exemple, hebdomadaires ou
bihebdomadaires), et des effets de contagion des micro-prêts. Il incombe généralement aux agents de
crédit d’effectuer le contrôle vu que la connaissance de la situation personnelle du client est importante
pour des encaissements efficaces.
4 Prêts progressifs
Les clients disposent d’un accès assez limité à d'autres financements. Le microcrédit a recours à des
systèmes d'incitation afin de récompenser les bons clients en leur fournissant un accès préférentiel à des
prêts futurs plus importants, ce qui augmente le risque de surendettement. Cette caractéristique influence
aussi la gestion du risque de taux d'intérêt comme les clients de microfinance s'attendent à ce que les taux
baissent lorsque le client a de bons antécédents, indépendamment des changements du niveau général des
taux d'intérêt.
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4 Crédit de groupe
Certains microprêteurs utilisent des méthodes de crédit de groupe ainsi que la pression sociale pour assurer
des niveaux élevés de remboursement.
4 Effets de contagion
Le contrôle rapproché des prêts en retard et la pression sociale a traditionnellement entraîné de bons taux
de remboursement dans la plupart des pays jusqu’à ce jour. Cependant, la qualité des portefeuilles des
prêts individuels peut se détériorer assez rapidement, en partie en raison de la nature non garantie des prêts
et des effets dénommés effets de contagion: les emprunteurs qui apprennent qu’un nombre croissant de
clients sont en retard dans l'institution, peuvent cesser de rembourser leurs prêts s’ils croient que l'IMF sera
moins susceptible d'offrir des prêts futurs en raison de problèmes liés à la qualité de crédit.
4 Risques liés à la devise
Les fluctuations des devises peuvent influencer la capacité de l'emprunteur à rembourser son prêt quand il
reçoit un prêt dans une devise différente de celle qu'il utilise pour le remboursement. Bien que cela ne soit
pas particulier au microcrédit, les microemprunteurs pourraient ne pas vraiment comprendre la nature de
cette exposition et encore moins prendre des mesures pour en atténuer les risques.
4 Influences politiques
La microfinance peut être considérée comme un outil politique dans certains pays tentant ainsi les
politiciens à demander des jours de grâce ou l'annulation des prêts pour les clients pauvres en période de
tension économique.
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Annexes A47
Annexe 14:
Une approche étape par étape
de construction d’une matrice de gestion du risque
Une approche simplifiée pour le gestionnaire des risques de l’IMF:
4 Lister et décrire chaque type de risque, en se référant à la liste présentée dans la Partie 2 du présent
manuel.
n Nom du risque
n Ampleur du risque (description qualitative des événements, de la gravité, du type, volumes)
n Nature des risques (liés au crédit, au marché, aux opérations, aux stratégies)
n Tolérance et appétence au risque (potentiel de perte ex. le montant maximal de crédits, niveau désiré
d'exposition maximale ex. le montant de liquidités disponible dans les bureaux extérieurs, les limites
du risque de marché définies par le Conseil d’Administration).
4 Exemples - des techniques simples de mesure du risque:
n Examen de prêts ou audit du portefeuille
n Questionnaires
n Brainstorming et sessions de travail pour mesurer les risques spécifiques
n Références du secteur, les données de référence de Grameen-Jameel
n Analyse de scénarios (notamment pour les risques de marché, par exemple, quel est l'impact d’une
hausse ou diminution d’un ou de cinq pour cent des taux d'intérêt, des taux de change, etc.)
n Enquête sur les incidents (pratique la plus courante pour le risque opérationnel et les mesures de
fraude).
4 Exemples- estimer l'impact des risques à travers une échelle de trois niveaux:
n Élevé (l’impact financier sur l’IMF est susceptible de dépasser x dollars américain/ ou en monnaie
locale, montant défini comme montant de risque majeur; impact significatif sur la stratégie ou les
activités opérationnelles de l'organisation)
n Modéré (l’impact financier sur l'IMF devrait se situer entre x dollars américains et y dollars américains
ou en monnaie locale; impact modéré sur la stratégie ou les activités de l'organisation)
n Faible (impact financier susceptible d'être inférieur à y dollars américains / ou en monnaie locale;
faible impact sur l'organisation).
4 Exemples - estimer la probabilité des risques à travers une échelle de trois niveaux:
n Haut / Probable (susceptible de se produire chaque année, probabilité de se produire plusieurs fois
durant une certaine période, s’est réalisée récemment)
n Modéré / Possible (susceptible de se produire en cinq ans, pourrait se produire plus d'une fois, pourrait
être difficile à contrôler en raison d'influences externes)
n Faible / loin (non susceptible de se produire en cinq ans, n'a pas eu lieu, peu probable).
4 Identifier les processus et les procédures de contrôle pertinents
Pour chaque risque, identifier les principaux moyens par lesquels le risque est actuellement géré, les
protocoles de surveillance et d'examen, les règles et les procédures applicables qui sont censées aborder
ce risque
4 Identifier le gestionnaire ou l'entité responsable du suivi spécifique du risque.
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Annexes A49
Annexe 15:
Contrôles internes de premier niveau,
opérationnel & encadrement
Contrôles de la Fonction Crédits
Des procédures et des contrôles majeurs doivent être mis en place, concernant:
n la sélection des emprunteurs, l’évaluation des clients et l’analyse des prêts (capacité de remboursement);
n la structuration des prêts (durée et conditions d’un prêt, garantie et/ou garants, documentation du prêt);
n le suivi (décaissement, supervision, recouvrement);
n la gestion des impayés afin d’éviter les écarts de taux et une perte potentielle considérable (suivi,
identification, rééchelonnement, provisions pour pertes sur crédit, et abandon de créances douteuses.).
n la préparation de rapports sur les portefeuilles de crédit, reflétant précisément l’état et les tendances
mensuelles en termes d’impayés, y compris une balance par maturité du portefeuille à risque et des
rapports séparés selon le produit de prêt;
n un processus routinier pour comparer les concentrations de risques de crédit au montant des provisions
pour créances douteuses et pour détecter des tendances (par exemple selon le produit de prêt ou selon
l’agence) et
n le compte du portefeuille de crédits et le compte des dotations aux provisions pour créances douteuses
(appelés Provisions pour Créances Douteuses dans les normes comptables internationales).
La croissance et des opérations dispersées peuvent nécessiter la décentralisation pour une gestion efficace, mais
peuvent également fournir plus d’opportunités de s’écarter des politiques approuvées ou de commettre des fraudes.
Ceci est dû au faible nombre de membres du personnel engagés dans le processus des prêts (approbation,
décaissement, surveillance et recouvrement), et au fait que le risque d’erreur ou de manipulation augmente lorsque
les agences transmettent les informations aux sièges sociaux. Si les directeurs régionaux ne sont pas entièrement
engagés dans la mission et les politiques de l’organisation et si les programmes de formation ne sont pas cohérents
au sein de l’organisation, les nouveaux membres du personnel ont peu de chance d’absorber et adopter
complètement les procédures et les contrôles mis en œuvre par le siège.
Une croissance rapide exercera une pression aussi sur les systèmes et pourrait camoufler les problèmes de
remboursement. Les IMF n’apprécient pas les dotations aux provisions et l’abandon des crédits en souffrance. Elles
veulent garder une bonne image auprès des bailleurs de fonds, alors que les provisions réduisent le revenu. Pour
cela, les IMF doivent éviter le relâchement des contrôles sur le portefeuille qui seraient destinés à attirer davantage
de financements.
22
Guide d’outils relatifs à l’audit interne des IMF, août 2007.
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A50 Annexes
Le rôle d’un bon système de suivi des crédits est aussi essentiel à un contrôle renforcé des crédits. Un des
problèmes les plus dangereux en termes d’information pour les IMF consiste en l’incapacité de fournir aux agents
de crédit les rapports qui facilitent le suivi immédiat des problèmes de remboursement. Un système solide doit
couvrir les fonctions suivantes pour les prêts individuels:
n Identification du client
n Historique du crédit
n Montant décaissé
n Conditions du prêt: taux d’intérêt, frais, échéance, etc.
n Calendrier de remboursement: dates et montants
n Montant et dates des remboursements reçus
n Montant et ancienneté des impayés
n Capital restant dû
Le système doit comprendre ces informations tant pour les prêts à jour que les prêts en impayé.
Guide d’outils de Microsave «Toolkit for Loan Portfolio Audit of Micro Finance Institutions» (Wright, 2006. Le Guide fournit des outils et
23
méthodes pour conduire des audits de portefeuilles et procédures de prêts et constitue une référence essentielle pour mener des audits de
portefeuilles.
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Annexes A51
Vente d’actifs
Le Directeur Général doit approuver en personne la vente de tout actif et compléter la transaction par la signature
de la facture de vente et du bon de transaction afin de prouver la réception de fonds. Toute réception de fonds,
quelle qu’en soit la source, doit être enregistrée dans un livre de caisse et rapprochée du bordereau quotidien de
dépôts à la banque.
Guide d’outils de Microsave «Toolkit for Loan Portfolio Audit of Micro Finance Institutions» (Wright, 2006).
24
Phillips, Susan. The Federal Reserve’s Approach to Risk Management, 1996, pp. 30-35. (L’Approche de la Réserve Fédérale dans la
25
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A52 Annexes
Décaissement de fonds
Techniques générales de contrôle:
n utiliser uniquement des chèques pré-numérotés pour le décaissement de fonds;
n maintenir une documentation adéquate pour les chèques;
n annuler les documents supports après remboursement (par exemple, les barrer par une ligne et une
signature, ou apposer un tampon «payé» ou «utilisé»);
n s’assurer de la signature des chèques par la Direction sans avoir accès aux registres;
n garder les chèques annulés, mais s’assurer que les signatures sont oblitérées;
n déposer les chèques sur les comptes des clients ou des bénéficiaires, ou leur décaisser l’argent directement;
n demander un reçu en cas de paiement manuel direct;
n enregistrer tous les chèques par ordre numérique dans le journal des fonds décaissés et attribuer à chacun
le numéro de compte de charges d’exploitation correspondant.
Fond de caisse
Dans beaucoup d’institutions, les rentrées et les sorties d’argent sont souvent faits plutôt en numéraire que par
chèque, y compris, dans certains cas, les salaires. Pour cela, les procédures de gestion du fond de caisse doivent
être clairement définies et régulièrement suivies. Par exemple:
n Le fond de caisse est maintenu sur la base d’un compte d’avance temporaire26. A tout moment, le montant
des fonds de la caisse et des reçus doivent équilibrer la somme de l’avance. Cette somme doit être égale à
un montant fixe; seul l’employé désigné se chargera du fond de caisse. Les fonds présents dans la caisse
seront examinés sur-le-champ et le superviseur vérifiera le compte au moins une fois par semaine. Tout
déficit constaté doit être remboursé par l’employé chargé de la caisse;
n toute demande de fond de caisse doit être faite sur un bon pré-numéroté et doit être signée par un
superviseur autorisé. Tous les bons doivent être accompagnés de factures;
n annuler les documents support après paiement;
n enregistrer les transactions du fond de caisse dans le livre de caisse;
n un chèque de réapprovisionnement de la caisse doit être émis lorsque le solde des fonds est faible, ainsi
qu’à la fin de chaque mois. Un compte physique des fonds disponibles dans le fond de caisse sera effectué
dans le cadre du processus de réapprovisionnement;
n au cours d’une vérification physique, comparer le montant des fonds relevé lors du comptage avec les
documents de la banque; et
n les fonds et les bons seront gardés dans une caisse fermée à clé ou un coffre-fort.
Rapprochement bancaire
Le rapprochement doit être préparé au moins mensuellement pour chaque compte bancaire, afin de rapprocher les
soldes bancaires- tels qu’ils figurent dans les relevés de compte bancaires- avec les soldes du grand livre général ou
du livre de caisse.
26
Terminologie comptable qui signifie que ces fonds sont comptabilisés en tant qu’ «avance» ou compte à montant fixe. Ces fonds sont
enregistrés, sous cette catégorie, dans les registres de comptabilités ou dans les comptes.
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Annexes A53
Embauche
Pour un personnel jouissant d’une grande intégrité morale, l’IMF peut identifier des sources telles que certaines
écoles, facultés, ou communautés religieuses, et y recourir pour embaucher activement de nouveaux membres.
Certaines IMF choisissent d’embaucher des étudiants fraîchement diplômés n’ayant pas, de leur emploi précédent,
un «bagage» d’expérience professionnelle négatif.
Dans chaque cas, même avec une personne «connue», l’IMF doit suivre des pratiques d’embauche solides et doit
être prête à consacrer du temps et des ressources à trouver les bonnes personnes:
n Examiner les références professionnelles et personnelles
n Recourir aux tests de personnalité ou à d’autres mécanismes de sélection
n Suivre un processus systématique et testé d’embauche, d’entrevue et de sélection
n Prendre en considération les vérifications de parcours du candidat
n Demander une déclaration d’éthique personnelle
Pour de plus amples renseignements sur les conflits d’intérêts survenant pendant le processus d’embauche, veuillez
consulter l’Annexe 3: définition des conflits d'intérêts et façon de les aborder au Conseil d’Administration, page
A16.
Formation et Développement
Embaucher de nouveaux membres présente un aspect crucial de par la nécessité de leur fournir une formation
solide au niveau de leurs postes, des politiques d’exploitation et des procédures et contrôles internes, ainsi que de
les initier à la culture de l’institution. Ceci constitue une opportunité parfaite de promouvoir l’honnêteté et
l’intégrité en tant que valeurs essentielles de l’organisation, et de montrer une faible tolérance à l’égard de la fraude.
La formation et les activités de développement n’impliquent pas nécessairement des programmes ou du matériel
spéciaux; la majorité du développement est réalisé à travers l’expérience acquise par la pratique, les relations
professionnelles et les retours d’expérience. Malheureusement, plusieurs IMF concentrent tellement leurs efforts sur
la productivité opérationnelle et la réduction des coûts qu’elles négligent ou oublient le développement et la
formation.
Rémunération
Les employés doivent être motivés à effectuer leur travail d’une manière responsable et compétente. Les employés
qui ne sentent pas qu’ils sont bien rémunérés, seraient moins capables d’effectuer leur travail consciencieusement et
minutieusement. En outre, ils sont plus disposés aux actes frauduleux, surtout dans les économies où les sommes
qu’ils traitent au quotidien représentent l’équivalent de plusieurs mois ou même d’années de salaire. Un salaire
compétitif est un contrôle préventif servant à prévenir le travail peu soigné ou les conduites frauduleuses de la part
de l’employé.
Associer les motivations financières à la performance financière de l’IMF ou à son portefeuille, est aussi un bon
moyen de garantir que la rémunération est financièrement viable et ne dépasse pas les limites. Associer les
rémunérations à la qualité du portefeuille est ainsi un contrôle important qui assure des taux de remboursement
élevés.
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A54 Annexes
Motivation
Les employés qui commettent la fraude en sont en général capables parce qu’il y a opportunité, pression et
rationalisation. Il est donc nécessaire de prendre des mesures de prévention.
Les pressions exercées sur l’employé sont dues à différents facteurs:
ndes problèmes financiers personnels;
n des vices ou addictions personnels, tels que les jeux d’argent, la drogue, l’endettement à long terme, etc.;
n des dates butoirs et des objectifs de performance peu réalistes (par exemple: notre agence doit être rentable
avant la prochaine année);
n des pressions ou des désirs d’acquérir des symboles de statut tels qu’une voiture, une maison plus grande,
etc; et
n des pressions dues aux responsabilités élargies envers une famille nombreuse.
Une opportunité se présente généralement du fait de faiblesses des contrôles internes. Certains exemples
comprennent une insuffisance ou un manque de:
n supervision et revue;
n séparation des fonctions;
n approbation de la Direction;
n contrôles des systèmes;
n relations professionnelles proches avec les fournisseurs de biens;
n incapacité à appliquer les contrôles existants et
n code d’éthique ou règles de conduite.
La rationalisation survient lorsqu’un individu trouve une justification à ses actes frauduleux. La rationalisation diffère
selon le cas et l’individu. Certains exemples comprennent:
n «J’ai vraiment besoin de cet argent, je le rendrai lorsque je touche mon salaire.»
n «Je vais emprunter de l’argent du fond de caisse temporairement jusqu’à ce je puisse les rendre dans deux
jours. Personne ne remarquera.»
n «Je ne peux pas tout perdre- ma maison, ma voiture, tout.»
Cette question varie aussi en fonction du caractère de l’individu. Il y a des personnes qui commettent des actes
frauduleux dès qu’une opportunité se présente, parce qu’elles manquent de valeurs tels qu’une moralité solide et
une intégrité individuelle, et parce qu’elles ne peuvent pas gérer les contraintes dans leur vie.
Par conséquent, une motivation efficace du personnel est cruciale pour la prévention de tout abus de pouvoir. Une
telle motivation peut être promue à travers l’utilisation efficace du facteur principal de motivation, notamment
l’argent.
La mission et la vision des IMF sont les éléments qui attirent et motivent les individus à entrer dans ce secteur. Les
individus sont attirés par les missions qui cherchent à fournir un accès aux pauvres et aux défavorisés. Toutefois, les
membres du personnel de l’IMF peuvent être démotivés et découragés s’ils ne reçoivent pas de salaires convenables
qui leur permettent de pourvoir à leurs besoins primaires de nourriture, vêtements et logement, ainsi qu’aux besoins
sociaux élémentaires, tels que la reconnaissance, le statut et l’appartenance.
Licenciement
Lorsque les employés sont conscients qu’une performance inadéquate au travail pourrait engendrer des
conséquences négatives, ceci constitue un contrôle préventif, surtout pour les actes frauduleux au niveau du
personnel. Un message doit être clairement transmis, signalant que les membres du personnel seront
immédiatement licenciés, perdront leur précieuse source de revenus et d’avantages et seront poursuivis en justice
(le cas échéant) en cas de fraude. Une réaction rapide et permanente aux actes frauduleux les moins graves,
transmet aux employés un message clair que l’IMF ne tolère pas la fraude, quelle qu’en soit la nature. Les IMF ont
généralement des procédures systématiques de discipline, qui relèvent de leurs politiques de ressources humaines.
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Annexes A55
Toutefois, en cas de conduite frauduleuse, une escalade progressive des sanctions peut être transgressée et une
mesure de licenciement immédiat peut être prise. Dans tous les cas, une attention prudente à la législation du
travail et aux réglementations en matière de licenciement, en vigueur dans le pays, devrait dicter la façon de
procéder.
L’encadré A5 à la page suivante donne un exemple d'une IMF qui a lutté de manière appropriée contre une affaire
de fraude et a maintenu en conséquence sa réputation dans la communauté.
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A56 Annexes
Abdul était un Agent de Crédit dans une petite IMF urbaine. Il était issu d’une famille respectable ayant
une bonne réputation ; il avait de l’expérience, travaillait dur et exerçait bien ses fonctions. En
conséquence, il a été promu pour ouvrir un bureau satellite à environ 20 km du bureau central et servir
un petit quartier périurbain. Il a continué à bien exercer ses fonctions, ce qui a augmenté son volume de
travail et l’a rendu alors l’employé le plus performant dans toute l’Agence.
Quand il a atteint le volume d’activité le plus élevé que l’agence ait jamais connu, la qualité de son
portefeuille a commencé à décliner et à montrer des signes de tension. Son nouveau mode de vie n’a pu
échapper à ses collègues. Il offrait toujours des cadeaux à sa petite amie. Son téléphone portable n'était
jamais à court de crédits. Ils n’arrivaient pas à comprendre ce qui se passait.
Un jour, un client frustré de la région environnante est arrivé dans les locaux du de la Directrice
d’Agence. Il savait que l'IMF accordait une grande importance à la politique de «porte ouverte». Il tenait
à la main un reçu pour un dépôt de garantie de prêt et voulait savoir pourquoi son prêt n'avait pas été
étudié et approuvé comme promis. La Directrice de l’Agence a immédiatement pris le reçu et s'est
rendue au bureau du caissier pour déterminer quand les fonds ont été reçus et encaissés. À sa grande
surprise, elle a trouvé un vieux dépôt de deux semaines ayant le même numéro que le reçu et portant un
nom et un montant différents.
Lorsqu’Abdul s’est retrouvé face à la directrice de l’agence plus tard dans l’après-midi, il s’est enfui du
bureau et a disparu.
Les enquêtes du personnel ont montré qu’Abdul avait un double du livre de reçus imprimé par une
imprimerie locale. Les reçus ressemblaient aux reçus officiels de l’IMF. Abdul les utilisait pour encaisser
de l'argent des clients et des clients potentiels et pour assurer son train de vie. Il utilisait quelquefois des
reçus officiels de l’IMF et les déposait fidèlement conformément aux politiques et aux procédures. Un
ensemble de contrôles internes faibles et de mesures d’intéressement mal conçues ont encouragé un
membre par ailleurs honorable et travailleur du personnel à commettre une fraude
Il a fallu environ trois semaines pour enquêter complètement sur l'ampleur du dommage causé à son
portefeuille. Le système d'Abdul n'avait pas été détecté pendant près de trois mois, parce qu’il avait réussi
à apaiser ses clients et ses clients potentiels au cours de cette période. Il a été congédié de son poste,
mais sa famille a totalement restitué les fonds dûs.
Les clients n’ont étonnamment pas arrêté les remboursements et ont continué à demander des services. Ils
connaissaient la politique de l'IMF concernant ce type d'activité et savaient bien qu’Abdul était «la brebis
galeuse du troupeau». Leur respect pour l'institution, le reste du personnel et sa direction s’en est accru.
Janet Mabwa, “The Experience of Fraud at K-Rep” (l’Expérience de Fraude à K-Rep) Moving Microfinance Forward, MicroFinance
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Network, 1998, p. 53
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Annexes A57
Principes et procédures de contrôle de la gestion des liquidités utilisés par les IMF
n maintien d’estimations détaillées de l’entrée et de la sortie de trésorerie pour les prochaines semaines ou
les quelques mois à venir afin que les besoins nets de trésorerie puissent être identifiés;
n utilisation de procédures au niveau des agences afin de limiter les hausses imprévues des besoins de
trésorerie. Par exemple, certaines IMF ont mis des limites sur le montant des retraits que les clients peuvent
effectuer sur leur épargne, et ce dans le but d'accroître la capacité de l'IMF à mieux gérer ses liquidités;
n entretien de comptes d'investissement dans des banques locales qui peuvent être facilement transformés en
liquidités ou lignes de crédit en vue de répondre à des besoins imprévus; et
n anticipation des besoins potentiels de trésorerie relatifs à l'introduction de nouveaux produits ou aux
variations saisonnières dans les dépôts ou les retraits.
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A58 Annexes
Annexe 16:
Méthodes et outils d'audit
Réunir les Preuves
Il existe un certain nombre de moyens qui permettent de réunir les preuves dénommées «preuves d’audit». Elles
comprennent généralement des entrevues et une vérification verbale avec le personnel et les clients, des
observations physiques de diverses activités et actions et une documentation approfondie. Rassembler les éléments
de preuve exige un esprit curieux. L'auditeur interne n'examine pas simplement les documents, mais vérifie aussi
les opérations pour s’assurer de leur vraisemblance et de leur exactitude. Cela signifie que les documents, les
entrées ou la piste d'audit sont physiquement contrôlés, vérifiés et retracés à travers les documents comptables par
l'auditeur interne. L’information provenant du personnel ou des clients peut être vérifiée; les irrégularités ou la
fraude peuvent être identifiées de même par des tests physiques.
«Tone at The Top» (Environnement de Contrôle) – Institut des Auditeurs Internes Numéro 18, juin 2003et numéro 28, novembre 2005.
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Annexes A59
soutiennent les pièces comptables des opérations. Elles doivent être classées chronologiquement par mois afin
d'être disponibles pour les audits internes ou externes. La «trace papier» comprend également le classement et
l’impression systématiques de tous les rapports créés sur ordinateur. Par exemple, elle comprend l'impression du
journal des opérations hebdomadaire ou mensuel, du grand livre mensuel ou des états financiers mensuels. Elle
englobe de même l'impression et le classement systématique de tous les rapports du Système de Suivi des Crédits.
Les auditeurs et les responsables ne s’appuient pas sur les données d’écran pour analyser les performances des IMF
ni sur les rapports financiers d’audit, mais sur les documents et les rapports papier.
Rapports d'audit
Tous les travaux et les preuves d’audit doivent être clairement documentés. Un dossier «permanent» est
généralement maintenu sur place puisqu’il contient des informations qui ne changent pas fréquemment. Il
comprend des informations clés sur l'IMF, les agences ou le profil des Groupes d’Entraide. Un «dossier de travail en
cours» contient une fiche du travail effectué, des échantillons rassemblés, des résultats, des notes d'entrevue, des
questionnaires et des conclusions. La documentation de l'audit interne est cruciale parce que, sans enregistrement
de la vérification, il n’existera aucune trace du travail effectué.
Toutes les conclusions devraient être partagées avec le personnel opérationnel. C'est l'occasion pour l'auditeur
interne d’expliquer les risques que les conclusions peuvent faire courir à l'IMF si elles sont laissées incontrôlées.
C'est l'occasion de développer la compréhension du personnel de l’agence.
Les conclusions sont ensuite incluses dans le rapport écrit. Cela devrait comporter certaines preuves de manque de
conformité aux politiques et aux procédures, une évaluation des faiblesses des contrôles internes et une évaluation
du risque potentiel.
Si l'auditeur/auditrice interne découvre un cas de fraude délibérée, il/ elle devrait prendre des mesures immédiates
comme contacter le Directeur Général et le Conseil d'Administration pour prendre alors ensemble des mesures
d’enquête et d’action disciplinaire.
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A60 Annexes
Annexe 17:
Audit du portefeuille de crédits d’une IMF
Pourquoi mener un audit du portefeuille de crédits?
Le portefeuille de crédits constitue le principal actif générateur de revenus pour une IMF et il est le plus souvent
sujet à des anomalies significatives. La plupart des échecs des IMF découlent de la dégradation de la qualité du
portefeuille de crédits. Une évaluation périodique des risques et des inadéquations propres au portefeuille d'une
IMF s’avère essentielle et c'est là où réside l'objectif le plus important d'un «Audit de Portefeuille de Crédits ». En
plus de fournir un retour d’informations essentielles sur l'actif principal de l'IMF, l'exercice d'audit permet aux
parties prenantes de comprendre les risques du portefeuille de crédits de l'IMF et les systèmes et les procédures
utilisées pour atténuer ces risques.
Cette information est utile pour:
1. faciliter les décisions prudentes en ce qui concerne l'investissement dans l'IMF, et plus encore,
2. aider à isoler des domaines spécifiques pour améliorer la gestion du portefeuille au sein de l'IMF.
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Annexes A61
à 100, mais il peut être élargi en cas de détection d’irrégularités) allant de la structure centrale et descendant à
travers les comptes d’agence jusqu’aux comptes d’emprunteurs/ livrets d’épargne. Cet échantillon est suivi par un
autre traçant depuis les livrets d’épargne des emprunteurs et s’élevant à travers les comptes d’agence jusqu’à la
structure centrale. Les auditeurs examinent la cohérence dans les flux de trésorerie comme notés dans les différents
documents examinés et observent de même les dates de transferts de fonds et la cohérence des dates dans les
documents. Puis, pour les comptes de crédits représentés dans l’échantillon, le processus d’audit se poursuit par
une vérification croisée des décaissements/ remboursements de crédits avec d’autres documents comptables tels
que les livre de caisse, les reçus, les bordereaux et le contrôle des entrées dans les grand livres de prêts. L’étape
suivante implique la vérification des processus de gestion de crédits et la documentation pour s’assurer qu’ils sont
cohérents et complets et pour les comparer aux bonnes pratiques internationales. L’exercice d’audit du portefeuille
de crédits accorde notamment une grande importance à la restructuration et au refinancement qui peuvent
dissimuler des prêts en retard. Enfin, l’exercice d’audit examine les politiques de gestion du portefeuille, les
systèmes et les procédures pour s’assurer qu’ils sont conformes aux bonnes pratiques. Afin de vérifier que des
sécurités sont intégrées dans le système, les contrôles internes et externes utilisés dans la gestion du portefeuille de
crédits sont aussi révisés comme partie intégrante de l’exercice d’audit du portefeuille de crédits.
Conclusion
Les notations traditionnelles réussissent rarement à examiner l’actif principal des IMF en détail. Les audits du
portefeuille de crédits ont presque toujours révélé des problèmes importants liés à la gestion, au contrôle et aux
politiques de portefeuille de crédits, permettant ainsi aux IMF de réagir. L’audit du portefeuille de crédits constitue
alors un outil d’une grande utilité aussi bien pour les investisseurs des IMF que pour les IMF engagées à optimiser
leur actif principal à savoir leur portefeuille de crédits.
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