Physique PSI 1 2020
Physique PSI 1 2020
Physique PSI 1 2020
CONCOURS 2020
PHYSIQUE I - PSI
Si, au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur d’énoncé, il le
signale sur sa copie et poursuit sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il est
amené à prendre.
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Physique I, année 2020 — filière PSI
Figure 1 – Vue d’une arête de la grande pyramide Maya de Chichén Itzá (Cuculcán).
Ce monument, érigé autour du Xe siècle de notre ère, est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Une de ses particularités a fait l’objet d’études archéoacoustiques : un clap produit en frappant dans
ses mains face à l’escalier retourne un écho qui imite, de manière stupéfiante, le chant de l’oiseau sacré
endémique quetzal (pharomachrus mocinno).
La question se pose alors de savoir si ce monument a été érigé en respectant les contraintes acoustiques
de reproduction du gazouillement de l’oiseau, ou bien s’il s’agit d’une simple coı̈ncidence. Si la question
reste ouverte, l’analyse physique apporte à l’archéologie quelques éléments notamment en permettant
de comprendre l’origine de ce phénomène.
Cette partie s’appuie sur les fondamentaux des phénomènes ondulatoires. Aucune connaissance spécifique
d’acoustique n’est requise.
Figure 2 – Vue d’une face de la grande pyramide Maya de Chichén Itzá (Cuculcán). Au centre de la
photographie, se trouve le grand escalier.
K100
1 — Déterminer la fréquence f1 du fon-
damental (pic 1) de cette note ainsi que l’am- 0 5 10 ! [kHz]
plitude a2 du pic 2. On donne 100,5 ⇡ 3,16.
Figure 3 – Spectre d’amplitude d’un son si✏é tenu.
Les pics 1 et 2 sont assimilés à des composantes harmoniques et on néglige tout autre contenu spectral.
On note Ta la durée totale de l’enregistrement et fe la fréquence d’échantillonnage. La méthode
d’analyse spectrale employée génère un spectre dont la résolution spectrale, notée f , est l’inverse de
la durée d’acquisition du signal.
2 — Calculer numériquement la plus petite valeur de fe respectant la condition de Nyquist-
Shannon, et la durée d’acquisition Ta donnant une résolution spectrale de 100 Hz.
Un sonogramme est une représentation graphique permettant de visualiser l’évolution des compo-
santes harmoniques d’un son au cours du temps. Dans sa version simplifiée, c’est un diagramme à
deux dimensions ayant en abscisse le temps et en ordonnée les fréquences. À un instant t donné, une
composante harmonique de fréquence f est représentée par un point de coordonnées (t, f ). Le sono-
gramme simplifié de sa (t) est représenté sur la figure 4a. Dans un sonogramme complet, on ajoute
l’information sur l’amplitude des composantes harmoniques en grisant les points du diagramme à l’aide
d’une échelle allant du blanc pour les faibles amplitudes (< 50 dB), au noir pour les fortes (> 0 dB).
Le sonogramme complet de sa (t) est donné sur la figure 4b.
Pour construire un sonogramme, on calcule les spectres successifs du signal entre les dates nTa et
(n + 1)Ta , n étant un entier positif ou nul et Ta , la durée des intervalles temporels d’acquisition.
! [kHz] a ! [kHz] b
3 3
2 2
1 1
" [ms] " [ms]
0 0
0 100 200 300 400 500 0 100 200 300 400 500
Le clap émis en S, à un instant pris comme origine temporelle, est un signal bref, noté s(t) au point
d’émission S. La distance entre S et l’arête de la n ième marche est appelée dn = SSn . Pour modéliser
la propagation du son, on note (M,t) la fonction qui décrit l’onde sonore en un point M de l’espace
à l’instant t : par exemple ici (S, t) = s(t). On note cs ⇡ 340 m · s 1 la célérité du son dans l’air. On
assimilera la propagation de l’onde le long de l’axe SSn à une propagation unidimensionnelle linéaire
non dispersive ; ainsi, on ignore toute variation d’amplitude au cours de la propagation. Lorsque
l’onde atteint une arête Sn , elle est ⌧ renvoyée dans toutes les directions (par di↵raction), et en
particulier, dans la direction Sn S. On suppose qu’après di↵raction, la fonction décrivant l’onde retour,
notée 0 (M, t), dont la propagation est encore supposée unidimensionnelle (modélisation identique
à celle de l’onde incidente), s’écrit en Sn : 0 (Sn , t) = (Sn , t) où est un facteur (nombre sans
dimension) indépendant de n.
6 — Exprimer (Sn , t) puis 0 (S, t) en fonction notamment de la fonction s.
Le spectre du clap s(t) dans le domaine audible est continu : toutes les fréquences y sont présentes.
On supposera par ailleurs qu’elles ont toutes la même amplitude. On considère une composante har-
monique s! (t) du clap, de pulsation !, dont on suppose la phase (t) nulle à l’origine temporelle soit
s! (t) = sm cos[ (t)]. On prendra (t) = !t et on considère que sm ne varie pas dans le temps.
7 — Exprimer la phase 0n (t) à l’instant t de la composante harmonique de pulsation ! de l’onde
retour en S di↵ractée en Sn , en fonction notamment de dn .
I.C. — Superposition constructive en S
Le clap étant bref, on suppose que seules deux marches consécutives di↵ractent le son incident. On
note la di↵érence de phase en S entre les deux ondes retour di↵ractées 0 = 0 (t) 0
n n n+1 (t).
8 — Exprimer 0 en fonction notamment des distances dn et dn+1 .
n
On fait l’hypothèse que les seules fréquences audibles sont celles pour lesquelles les ondes di↵ractées
se superposent constructivement.
9 — Déduire de cette hypothèse l’ensemble des fréquences {⌫m , m 2 N} entendues lors du retour
du son di↵racté par les marches Sn et Sn+1 , en fonction notamment des distances dn et dn+1 .
10 — Exprimer dn en fonction de a, b et n. Calculer l’expression exacte de d2n+1 d2n . On admet
que la condition de l’expérience a b permet d’écrire dn + dn+1 ' 2dn : en déduire l’expression
cs
approchée suivante ⌫1 ' g(n)dn où g(n) est une fonction que l’on explicitera.
2ab
La figure 7 donne la représentation graphique de g(n)dn !(")#" [m]
en fonction de dn pour les 91 valeurs de n. Elle permet 20
d’éviter des calculs fastidieux à la main...
a
Pénombre
! " Ombre
% #!
#%
Terre & Pénombre
Soleil Lune
$
Pénombre b 1 : Premier contact extérieur
Figure 8 – Chronologie d’une éclipse de Lune : a) Phénomène général ; b) Vision depuis la Terre de
l’évolution dans une section droite du cône d’ombre terrestre au niveau de l’orbite lunaire. Les disques
blancs contenant un chi↵re représentent le disque lunaire dans l’étape repérée par ce chi↵re
Une éclipse se produit lorsque la Lune entre dans le cône d’ombre de la Terre (Fig. 8a). On note N le
point situé sur l’axe ST de symétrie de révolution du cône d’ombre terrestre (S centre du Soleil et T
centre de la Terre) à la distance rL = T L de T (L centre de la Lune) à l’opposé du Soleil (Fig. 8a) .
Dans un plan frontal Pe orthogonal à ST , et placé en N , l’éclipse suit la chronologie indiquée sur la
figure 8b. On note respectivement RS , RT et RL les rayons solaire, terrestre et lunaire.
Des considérations de géométrie élémentaire montrent que dans le plan Pe , la Lune tient plus de deux
fois dans le cône d’ombre de la Terre. Pourtant, durant la totalité (entre le premier contact intérieur
et le dernier contact intérieur), c’est-à-dire lorsque la Lune est entièrement plongée dans l’ombre de
la Terre, elle est nettement visible dans le ciel !
Eclipse de Lune du 28 septembre 2015
II.A. — Sources de lumière éclairant la Lune
La photographie reproduite sur la figure 9 a été prise, depuis
Toulouse, lors de l’éclipse totale de Lune du 28 septembre 2015.
La direction du zénith (sens de la verticale ascendante) est
indiquée sur la figure.
On tiendra désormais compte de la présence de l’atmosphère terrestre, toutes les autres sources de
lumière envisageables étant insuffisantes pour expliquer l’éclairement de la Lune durant la phase de
totalité.
19 — Donner les expressions réelles des champs de vecteur électrique E et magnétique B puis
exprimer Bm en fonction notamment de Em . Représenter sur un même graphique, à une date t donnée,
l’évolution spatiale du champ électrique ainsi que celle du champ magnétique.
où ka et !0 sont des constantes qui caractérisent la composition chimique du gaz atmosphérique et I
l’intensité de l’onde électromagnétique. On note ⌘a (x) le nombre de molécules par unité de volume du
gaz atmosphérique, x désignant toujours l’abscisse mesurée le long de la direction de propagation.
Les poussières ont pour e↵et d’absorber non sélectivement (indépendance fréquentielle) l’onde inci-
dente, réduisant aussi la puissance transportée. On modélise l’e↵et des poussières sur le rayonnement en
supposant que chaque poussière rencontrée absorbe, en moyenne temporelle, la puissance Pp donnée
par :
Pp = kp I
où kp est une constante qui caractérise la composition chimique des poussières. On note ⌘p (x) le
nombre de poussières par unité de volume.
21 — Exprimer ⌘a (x) en fonction notamment de la masse volumique du gaz atmosphérique ⇢a (x)
au point d’abscisse x.
22 — E↵ectuer un bilan unidimensionnel de puissance électromagnétique moyenne pour une
tranche d’air limitée par les plans d’abscisse x et x + dx ; en déduire la relation liant l’intensité
I(x + dx) de l’onde en x + dx en fonction notamment de l’intensité I(x) en x : il faudra prendre en
compte les deux phénomènes, de di↵usion et d’absorption.
23 — Montrer qu’il est possible d’écrire I(x) sous la forme suivante :
où do (x) est un facteur, appelé ⌧ densité optique , que l’on exprimera en fonction des quantités
intégrales : Z Z
x x
⌘a (⇠)d⇠ et ⌘p (⇠)d⇠
0 0
On note M un point quelconque sur la trajectoire du rayon, et Z, son altitude. On note M0 le point
de la trajectoire le plus proche du sol, et Z0 son altitude. On pose :
r = T M = RT + Z et r0 = T M0 = RT + Z0
Pour une longueur d’onde donnée, l’indice de l’air n(Z) dépend de l’altitude, selon la loi de variation
suivante :
✓ ◆2
⇢a (Z) r
n(Z) = 1 + " où " = a + , a = 2,8 ⇥ 10 4 et r = 0,42 nm, on note n0 = n(Z0 ).
⇢a (0)
L’angle ✓d , de déviation totale du rayon après traversée de l’atmosphère (Fig. 11), est donné par :
Z ( ) 1/2
n0 2
r(n)
✓d (Z0 , ) ⇡ 2 1 dn
1 r0 (n0 )
26 — Déduire des expressions obtenues à la question précédente que l’angle de déviation totale,
d’un rayon monochromatique passant en M0 , s’écrit :
où ⇥(Z0 ) est une fonction de Z0 que l’on exprimera en fonction de RT et Hc et Z0 . Pour quelle valeur
particulière de Z0 , notée Zm , la déviation d’un rayon lumineux est-elle maximale ?
28 — L’angle sous lequel le rayon terrestre est vu depuis N est d’environ ✓T ⇡ 570 tandis que
celui sous lequel le rayon solaire est vu depuis la Terre vaut environ ✓S ⇡ 160 . L’atmosphère terrestre
est-elle capable de dévier la lumière solaire pour éclairer le point N ? On justifiera quantitativement
la réponse en s’appuyant sur un schéma.
Le spectre de la lumière solaire hors de l’atmosphère terrestre est donné sur la partie gauche de la
figure 12 (spectre de référence E-490-00). Le calcul numérique basé sur le modèle qui vient d’être
développé permet de tracer, sur la partie droite de la figure 12, l’atténuation exp( do ) en N en
fonction de la longueur d’onde de l’onde incidente.
0,15
2,0
0,10
1,5
0,05
1,0 0,00
400 500 600 700 " [nm] 400 500 600 700 " [nm]
Figure 12 – A gauche : Spectre solaire hors de l’atmosphère terrestre. À droite : facteur d’atténuation
spectrale exp( do )
29 — À l’aide des deux schémas de la figure 12, déterminer quelques points du spectre de la
lumière reçue par la Lune en N permettant de représenter la courbe correspondante sur la feuille
réponse. Conclure sur la couleur de la Lune totalement occultée.
FIN DE LA PARTIE II
Données astronomiques
FIN DE L’ÉPREUVE
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Feuille réponse – Physique PSI – épreuve 1