Le Priapisme
Le Priapisme
Le Priapisme
Objectifs :
Définir le priapisme
Expliquer le mécanisme de survenue du priapisme
Citer les différents types de priapisme
Décrire les signes cliniques du priapisme
Citer quelques étiologies du priapisme
Donner quelques éléments d’orientation par rapport au traitement du priapisme.
1. Généralités
1.1 Définition
C’est une érection douloureuse, anormalement prolongée, irréductible, survenant en dehors de
toute stimulation sexuelle ou prolongeant une stimulation sexuelle et n’aboutissant pas à une
éjaculation.
1.2 Intérêt
Urgence
Prise en charge précoce
Evolution possible vers l’impuissance sexuelle
1.4 Physiopathologie
On distingue deux types de priapisme :
Le priapisme de stase ou de bas débit lié :
- un ralentissement voire arrêt du sang dans les corps caverneux ;
- une paralysie des fibres musculaires lisses entourant les sinusoïdes.
La distension prolongée entraine un arrêt du flux artériel, une anoxie tissulaire, une ischémie, une
libération des facteurs de l’inflammation entrainant un œdème qui aggrave à son tour la stase. Au
bout de 6heures d’évolution, le risque de fibrose des fibres musculaires est important avec possibilité
d’impuissance sexuelle malgré le traitement.
Le priapisme de haut débit, dû à une fistule artério-caverneuse ou artério-veineuse, ici c’est
l’apport sanguin qui est beaucoup supérieur aux capacités d’évacuation des veines du pénis.
Il n’ya pas d’anoxie tissulaire ni d’évolution vers l’impuissance sexuelle.
2. Diagnostic
2.1 Diagnostic positif
2.1.1 Priapisme de bas débit ou priapisme de stase
- Erection douloureuse permanente en dehors de tout désir sexuel ou prolongeant un
désir (prise de médicament érectogène).
- Douleur intense au niveau de la verge irradiant vers l’ischion.
- Survenue au cours du sommeil, pendant une masturbation ou après un rapport sexuel.
- L’interrogatoire précise l’heure de début, les circonstances de survenue (prise de
médicaments), les traitements déjà reçus, la compréhension psychologique du patient,
les antécédents (drépanocytose, leucémie etc.), les traitements médicaux en cours pour
d’autres affections.
A l’examen physique, la verge est tendue, très douloureuse avec un début d’œdème, elle est noirâtre
sur peau claire. Le gland est souple indolore il participe peu ou pas à l’érection. Le pouls pénien est
peu ou pas perçu (le pénis ne bas pas comme dans une érection normale), la veine dorsale
superficielle est présente et normale. On peut noter parfois une dysurie voire une rétention aiguë
d’urines.
Les examens complémentaires ne sont pas indispensables au diagnostic positif. Dans le doute, on
peut faire :
- Echographie doppler du pénis qui dans le priapisme de bas débit objective un débit
sanguin faible ou inexistant.
- Les gaz du sang pénien qui montre, une hypoxie, une hypercapnie, une acidose.
- Les autres examens : la NFS, l’électrophorèse de l’hémoglobine, le myélogramme,
entrent dans le cadre de la recherche étiologique.
Non traitée, l’évolution se fait vers la détumescence avec fibrose des muscles lisses et
impuissance sexuelle. Traitée tardivement, le risque d’impuissance sexuelle est toujours présent.
Traitée tôt, le risque est la récidive.
3. Traitement
Le traitement a pour buts de :
- Soulager la douleur par une détumescence rapide ;
- Préserver la fonction érectile ;
- Traiter l’étiologie pour éviter la récidive.
3.1Traitement symptomatique du priapisme
3.1.1 Les petits moyens (règle d’hygiène) Effort physique, montée d’escalier, marche, douche froide.
3.1.2 Moyens médicamenteux
- injection locale de médicaments vasoconstricteurs ( phéniléphrine, éphédrine, étiléfrine ou
effortylR etc.)
- administration oral d’alpha stimulant ( terbutaline noréphedrine effortyl).
- Ponction lavage des corps caverneux.
3.1.3 Traitement chirurgical
Pour le priapisme de stase, le principe est de donner une autre voie de drainage au corps
caverneux.
Il peut s’agir d’une communication entre le corps caverneux obstrué et le corps spongieux
qui draine bien.
Cette communication peut se faire au niveau du gland c’est les technique d’Ebbehj, de
Winter ou d’Alghorab.
Elle peut se faire au niveau de la partie proximale du pénis c'est-à-dire la base du pénis, c’est
la technique de Quackles.
Elle peut enfin se faire entre la base du corps caverneux et la veine saphène détournée de sa
fonction initiale, c’est la technique de Grayhack.
Pour le priapisme de haut débit, on peut faire :
- une embolisation sélective ou supra sélective de l’artère en communication avec le corps
caverneux.
- une ligature vasculaire de l’artère responsable du priapisme de haut débit.
3.2 Autres traitements
La réhydratation, les anti inflammatoires, les antalgiques, l’oxygénothérapie, la transfusion sanguine,
la chimiothérapie, l’alcalinisation du sang peuvent être utilisés en fonction du diagnostic étiologique
(drépanocytose, leucémie, polyglobulie etc.)