08-COURS BP CHapitre 8 - ET - Etudiants
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Ces justifications à la flexion pour ces deux états-limites, ont pour but de s’assurer de la durabilité des
structures et de leur aptitude au service (ELS), mais également de leur stabilité de forme et de leur
résistance interne sous les charges majorées (ELU).
Cependant, alors que la résistance à la flexion (ELS, ELU) conditionne les membrures d’une poutre,
c’est la résistance à l’effort tranchant qui permet de dimensionner les âmes et de préciser le tracé à
donner aux câbles dans les zones où la flexion n’est pas prépondérante.
L’EC2-1-1 (règles générales et bâtiment) ne demande de justifications que vis-à-vis de l’état limite
ultime ELU et n’impose aucune vérification vis-à-vis de l’effort tranchant aux états-limites de service –
contrairement au règlement français antérieur BPEL 91 mod 99.
En d’autres termes, la fissuration ayant pour origine les efforts tangents (tranchant et torsion) n’est pas
considérée comme préjudiciable à la durabilité .
L’EC2-2 (Ponts en béton) : l’annexe informative QQ : Maîtrise de la fissuration par cisaillement des
âmes propose une méthode pour garantir la non fissuration des sections vis-à-vis de l’effort tranchant.
Il conviendra donc pour les poutres de pont, d’effectuer une double vérification (ELU et ELS) à l’effort
tranchant.
— aux ELS, des critères d’intégrité permettent de limiter la probabilité de fissuration du béton ;
— aux ELU, le schéma classique du treillis (bielles et tirants) conduit au dimensionnement des
armatures transversales et au contrôle de la contrainte de compression dans les bielles de béton.
Calcul des efforts tranchants
Forces extérieures
L’effort tranchant V(x) dû aux forces (poids propre, charges permanentes, charges d’exploitation, etc.)
se calcule par la méthode habituelle de la résistance des matériaux (théorie des poutres).
Exemples pour une travée indépendante:
q l - x
2
Vmax x q B
2l
q x2
Vmin x q A
2l
Précontrainte
Considérons un câble de précontrainte faisant un angle de a avec la fibre moyenne d’une poutre
droite.
L’action P du câble de précontrainte sur la section peut se décomposer en deux forces: l’une N normale
à la section et l’autre Vpd située dans le plan de la section et dirigée « vers le bas ».
Vx Vg x Vq x Vpd x
Vext x
En fonction du signe de sin(a), l’effort tranchant de précontrainte peut donc être favorable ou défavorable
selon qu’il se cumule ou se retranche à celui dû aux force extérieures. Dans la majorité des cas, il se
retranche en valeur absolue et l’effort tranchant total obtenu est appelé « effort tranchant réduit »..
Valeur de l’effort tranchant à considérer
Les déformations dues aux contraintes de cisaillement sont très faibles et négligeables devant celles qui
résultent des contraintes normales. Cette particularité a deux conséquences importantes pour la sécurité:
Une rupture par cisaillement ne prévient pas et présente un caractère fragile;
Dans un système hyperstatique, il n’y a pas de redistribution d’efforts comparable à celle que l’on
observe avec les moments fléchissants (il n’y a pas de « rotule plastique » à l’effort tranchant).
C’est pourquoi il y a lieu d’être très prudent dans le dimensionnement des structures vis-à-vis de l’effort
tranchant.
y
VEd VEd
Ic Zy by
by
Sy
y
VEd
Zy by
avec
o Ic moment d’inertie de la section par rapport à Gz,
o S(y) moment statique par rapport à Gz de la surface hachurée (sur la Figure 53) délimitée par
l’horizontale d’ordonnée y,
o b(y) largeur nette au niveau y obtenue en soustrayant de l’épaisseur brute tous les
évidements se trouvant au niveau considéré, exception faite des conduits injectés au coulis de
ciment qui ne sont comptés que pour leur demi-diamètre d’encombrement (on trouve en effet,
expérimentalement, qu’un conduit normalement injecté participe à la résistance de la poutre).
L’application de cette formule aux sections couramment utilisées en génie civil montre que la contrainte de
cisaillement t est maximale au droit du centre de gravité.
En béton précontraint, les gaines sont généralement remplies de coulis d’injection. Il convient de tenir
compte, d’une certaine façon, de la présence du coulis et de câbles à l’intérieur de la gaine.
État des contraintes dans une âme (ou dans une membrure)
Figure 53:
Représentation de l’état des contraintes par le cercle de Mohr
Comportement après fissuration
Vérifications aux ELUS
cotθ
VEd Vccd Vtd VRd ,max υ1 f cd b w z
1 cot 2θ
Éléments pour lesquels aucune armature d'effort tranchant n'est requise (6.2.2
EC2-1-1)
Dans les éléments précontraints à une seule travée ne comportant pas d'armatures d'effort
tranchant, l'effort tranchant résistant VRd,c dépend de deux situations:
Cas des régions fissurées en flexion ;
Cas des régions non fissurées en flexion.
L'Expression de l'effort tranchant résistant des régions fissurées en flexion peut être calculé à
l'aide de :
C Rd,c k 100 ρ l f ck 1/3 k1 σ cp b w d VRd,c1 Formule de calcul
VRd,c en N max
υ k σ b dV
min 1 cp w Rd, c2 Valeur minimale (sécuritaire)
0,18 200
C Rd,c k 1 2,0 avec d : hauteur utile (en mm)
γc d
1,5 en situation de projet durable et transitoire; A sL
γc L 0,02
1,2 en situation de projet accidentelles bw d
A sL en mm 2 : est l'aire de la section des armatures tendues, prolongées sur une longueur ≥ (lbd + d)
au-delà de la section considérée (voir Figure 6.3 )
f ck en MPa k1 0,15 Prise en compte d’ un effort normal éventuel
c
min 0,035 k f ck est remplacé par : min
3
0,35
f ck
pour les voiles
c
0,035 k 3 f pour les semelles
σ cp en MPa
N Ed
0,2 f cd ck (vérif. Poinçonnement)
Ac
est l'effort normal agissant dans la section droite (CDG), dû aux charges extérieures
N Ed en N :
appliquées et/ou à la précontrainte, en newtons (N Ed > 0 pour la compression).
Compte tenu de l’inclinaison des bielles, les armatures longitudinales doivent être prolongées en direction de
l’appui (ce qui revient au même que d’augmenter , au point de calcul, la valeur de l’effort dans les armatures
longitudinales):
D’une longueur aL = d pour les éléments non armés à l’effort tranchant (cas des dalles principalement)
D’une longueur aL = 0,5 z (cotan q – cotan a) pour les éléments armés (poutres principalement).
Dans les régions non fissurées en flexion (où la contrainte de traction en flexion est inférieure à
fctk,0,05/c), il convient de limiter la résistance à l'effort tranchant par la résistance en traction du
béton. Dans ces régions, l'effort tranchant résistant est donné par :
b w 0,5 f Lorsque l'âme comporte des gaines injectées d'un diamètre f > bw/8
0,5 f est déterminé au niveau le plus défavorable.
b w,nom b w Dans le cas des gaines métalliques injectées de diamètre extérieur f < bw/8
b w 1,2 f Dans le cas des gaines non injectées, des gaines en plastique injectées et des
armatures de précontrainte non adhérentes,
: La contrainte d'adhérence de l'ancrage lors du transfert de la force de précontrainte
(8.10.2.2 EC2-1-1)
Structures en
béton non armé
ou faiblement
armé (EC2-1-1)
Structures en
béton non armé
ou faiblement
armé (EC2-1-1)
Éléments pour lesquels des armatures d'effort tranchant sont requises (6.2.3
EC2-1-1)
Le calcul des éléments comportant des armatures d'effort tranchant est basé sur un modèle de treillis
(Figure 6.5). Les valeurs limites de l'angle q des bielles inclinées de l'âme sont données en 6.2.3 (2).
1 cot θ 2,5
cotθ
VEd Vccd Vtd VRd ,max a cw υ1 f cd b w z
1 cot 2θ
(3) Dans le cas des éléments comportant des armatures d'effort tranchant verticales, la résistance à
l'effort tranchant VRd est la plus petite des valeurs ci-dessous :
A sw
VRd,s s z f ywd cotθ
VRd min f ck en MPa
si υ1 0,61
V υ1 f cd b w z 250
a cw
Rd ,max cotθ tanθ
Ou bien
VRd,s s z 0,8 f ywd cotθ
A sw
0,6 pour f ck 60 MPa
VRd min si υ1 f ck en MPa
V υ1 f cd b w z 0,9 0,5 pour f ck 60 MPa
a cw 200
Rd ,max cotθ tanθ
1 cot q 2,5 : est l’angle entre la bielle de compression et la fibre moyenne de l’élément en compression et flexion
L'aire effective maximale de la section des armatures d'effort tranchant Asw,max , pour cotq = 1, est
donnée par:
A sw,max f ywd
0,5 a cw υ1 f cd
bw s
Tolérances réglementaires
On peut constater expérimentalement que, pour une valeur donnée de l’effort tranchant, le
comportement d’une poutre est d’autant meilleur que les charges qui génèrent cet effort tranchant sont
plus proches de l’appui (elles se transmettent directement à cet appui lorsqu’elles en sont voisines).
Pour tenir compte de ce phénomène, il est admis réglementairement, pour évaluer d'utiliser les
remarques ci-après issues de l'EC2 :
Clause 6.2.2
EC2-1-1 (6)
cotθ
VEd Vccd Vtd VRd, max υ1 f cd b w z
1 cot 2θ
Clause 6.2.3
EC2-1-1 (8)
Suite à venir: