Le Droit D'auteur Et D'édition
Le Droit D'auteur Et D'édition
Le Droit D'auteur Et D'édition
Pierrat
LE DROIT
D’AUTEUR ET
L’ÉDITION
4e édition revue et augmentée
ÉDITIONS DU CERCLE DE LA LIBRAIRIE
L’auteur remercie tout particulièrement ceux qui l’ont soutenu lors des différentes éditions
de cet ouvrage :
Morgane Banquey, Frédérique de Ridder, Ketaki Dutt-Paul, Laurence Lautrette, Ségolène
Mariotte, Margarita Modrono, Jean-Michel Pierrat, Florence-Marie Piriou, Sompote
Puangkrasin, Philippe Schuwer (†), Hubert Thilliet, An Ton That et Sophie Viaris de
Lesegno.
Il tient à préciser que cet ouvrage n’aurait pu voir le jour, dans une première mouture, sans
les conseils amicaux de Françoise Verny (†).
Enfin, Pascal Fouché ainsi que Christine Ferrand méritent une mention particulière pour
leur confiance toujours renouvelée.
L’auteur et son éditeur déclinent toute responsabilité concernant les informations contenues ou omises dans
cet ouvrage.
© 2013 Electre - Éditions du Cercle de la Librairie
35, rue Grégoire-de-Tours – 75006 Paris
ISBN 978-2-7654-1385-1
À Claude Pinganaud.
Table
Avant-propos
XI – Le contrat de traduction
Contrat de traduction
Adresses utiles
Bibliographie générale
Mots clés
Avant-propos
Domaine public, titre protégé, originalité d’une maquette, modification d’un texte,
contrat d’édition, cession à un producteur de droits d’adaptation audiovisuelle, livre
numérique, plagiat, droit de prêt, droit à l’image, bases de données… La propriété
littéraire et artistique régente désormais quotidiennement le métier d’éditeur. En quelques
années, la sphère d’intervention du droit s’est élargie, les dispositions légales et les
décisions de justice aux conséquences d’importance se sont multipliées. Certains en
arrivent même à désigner désormais ce phénomène sous l’appellation approximative de
« judiciarisation de l’édition ».
Certains domaines ont grandement évolué ces dernières années : le droit de prêt a pris
corps, les jugements rendus à propos du numérique se sont multipliés, les procès pour
droit à l’image se sont intensifiés, les accusations de contrefaçon ou de concurrence
déloyale sont légion, etc.
La propriété littéraire et artistique est réellement devenue une matière de plus en plus
complexe, qui entend bien suivre, si ce n’est précéder, les progrès de la technologie. La
méconnaissance de ses règles peut désormais s’avérer désastreuse pour l’éditeur et
justifiait d’autant une nouvelle édition, entièrement remaniée et largement augmentée, du
Droit d’auteur et l’édition.
Les termes en eux-mêmes sont lourds de sens. La propriété littéraire et artistique est
communément désignée en France sous l’appellation « droit d’auteur ». Le législateur et
le magistrat s’efforcent en effet de placer l’éditeur, considéré à tort ou à raison comme
économiquement fort, dans une position de faiblesse juridique. Sa prudence doit donc être
extrême et ses audaces calculées.
Le propos de cet ouvrage est par conséquent de mettre en garde, de faire acquérir des
réflexes, mais également de répondre aux interrogations qui surgissent dans la pratique de
l’édition.
La méthode choisie ici est simple : être clair, précis et avant tout pratique. Cela signifie
qu’ont été écartées les discussions théoriques de juristes spécialisés sur la nature du droit
d’auteur, l’application d’une nullité relative ou absolue, etc. En revanche, les droits et
obligations de chacun sont précisés, les pièges mis en lumière, les conseils, les astuces et
des exemples parlants détaillés, de même que sont proposés de nombreux modèles de
contrats adaptés à une profession en pleine mutation.
Cette nouvelle édition a été mise à jour et particulièrement augmentée sur de nombreux
points, plusieurs de ces ajouts ayant déjà donné lieu à des chroniques juridiques publiées
dans Livres Hebdo ainsi que sur www.livreshebdo.fr. On y retrouvera aussi de multiples
références bibliographiques récentes, de larges extraits du Code de la propriété
intellectuelle, de plus en plus remanié, ainsi que le texte intégral des codes des usages.
Le lecteur y trouvera également des modèles des principaux contrats. De nombreux
autres modèles, ainsi qu’une version directement utilisable des contrats essentiels, sont
disponibles sur le site www.electrelaboutique.com. Ils peuvent être complétés et
directement utilisés dans la pratique.
Les œuvres et leur statut sont exposés en premier lieu. Il s’agit aussi bien de déterminer
celles qui sont protégeables que de recenser la durée de cette protection, ses bénéficiaires,
les droits qui en découlent et les exceptions qu’ils souffrent, ou encore l’influence d’un
mariage ou d’une succession. Viennent ensuite plusieurs contrats commentés (édition,
cession de droits d’adaptation audiovisuelle, traduction…). Enfin, on trouvera examinés
divers problèmes auxquels l’éditeur peut être confronté, qu’il s’agisse du droit
international ou de la contrefaçon. Hormis le cas du droit à l’image, qui a été
particulièrement développé à l’occasion de la présente mise à jour, les commentaires
précis relatifs au droit de l’information (diffamation, atteinte à la vie privée, etc.) ainsi
qu’aux dépôts obligatoires sont insérés dans la nouvelle édition, elle aussi entièrement
remaniée du Droit du livre1. Celui-ci présente, concomitamment au présent ouvrage,
l’ensemble des problèmes juridiques liés aux métiers du livre et de l’édition : fabrication,
distribution/diffusion, librairies, aides et subventions publiques, prix du livre,
bibliothèques, environnement numérique, etc.
Malgré le soin apporté à la rédaction de ce manuel, le droit d’auteur est une matière
vivante, en constante évolution, et l’éditeur doit rester vigilant. Cette évolution,
aujourd’hui, dépend aussi bien de l’Union européenne que des progrès technologiques.
Nombre de débats cruciaux et qui durent depuis longtemps n’ont toujours pas été tranchés
définitivement. Par surcroît, la jurisprudence est changeante, sa force est donc toute
relative. C’est pourquoi l’éditeur, face à tout problème quelque peu sérieux, se doit de
consulter un spécialiste (juriste interne ou d’une organisation syndicale, avocat, etc.). En
clair, pour éditer en toute sécurité et valoriser son catalogue, il ne doit pas s’en remettre
uniquement à sa connaissance d’une matière qui reste délicate à manipuler.
Paris, septembre 2012.
L’originalité
La condition d’originalité n’est pas expressément contenue dans la loi, mais seulement
évoquée en deux occasions. Sa définition est donc difficile à tracer. Il s’agit pourtant,
selon la jurisprudence, de l’élément le plus indispensable à une protection par le droit
d’auteur.
Les tribunaux, qui se sont très souvent interrogés sur cette notion, l’assimilent à
« l’empreinte de la personnalité de l’auteur ». L’originalité, c’est donc la marque de la
sensibilité de l’auteur, la traduction de sa perception d’un sujet, ce sont les choix qu’il a
effectués qui n’étaient pas imposés par ce sujet. On peut aussi entendre par là
l’intervention de la subjectivité dans le traitement d’un thème. L’auteur d’un catalogue de
matériel pour restaurateurs s’est ainsi vu dénier en justice une protection par le droit
d’auteur au motif que la disposition verticale des objets et l’emplacement des
photographies se retrouvaient dans les catalogues d’autres sociétés. Sa création manquait
donc d’originalité.
L’originalité n’est ni l’inventivité, ni la nouveauté dont il faut clairement la distinguer.
Une œuvre peut être originale sans être nouvelle : elle bénéficiera donc de la protection du
droit d’auteur, même si elle reprend, à sa manière, un thème cent fois exploré. De même,
une œuvre peut être aussi originale tout en devant contribution à une autre œuvre. Il en est
ainsi des traductions, adaptations, etc. À la différence de la nouveauté, notion objective
qui s’apprécie chronologiquement – est nouvelle l’œuvre créée la première –, l’originalité
est donc une notion purement subjective. Dès l’instant qu’une œuvre porte l’empreinte de
la personnalité de son auteur, qu’elle fait appel à des choix personnels, elle est protégée
par le droit d’auteur.
En matière littéraire, l’originalité se retrouve dans deux éléments : la composition et
l’expression.
La composition est l’ordonnancement des chapitres, le déroulement de la trame, la
mouture, le plan.
L’expression, c’est le style, le choix des mots et des tournures de phrase.
L’originalité d’un livre peut cependant ne résider que dans sa seule expression ou dans
sa seule composition. C’est ainsi qu’une anthologie de fabliaux n’a d’original que sa
composition. L’auteur de l’anthologie ne pourra prétendre à une appropriation des textes
choisis, mais pourra, en revanche, poursuivre en justice quiconque reprendra
l’ordonnancement qu’il aura suivi. À l’inverse, une version romancée de La Belle au bois
dormant sera originale par son expression, mais pas par sa composition.
Enfin, il ne faut pas oublier qu’en l’absence d’originalité, et donc de protection par le
droit d’auteur, l’éditeur peut toujours arguer de la concurrence déloyale pour décourager
les « copieurs ». C’est notamment ce qui s’est produit dans un cas d’appropriation, par un
journal, des tableaux d’audience télévisée publiés par un concurrent.
1. Ce code a été adopté en 1992 et constitue essentiellement, pour ce qui concerne le droit d’auteur, une codification des
lois du 11 mars 1957 et du 3 juillet 1985. On trouvera en annexe à cet ouvrage les dispositions du code qui concernent
l’édition.
2. Les obligations de dépôts sont traitées dans Le Droit du livre, Éditions du Cercle de la Librairie, paru en 1999 et mis à
jour en 2005 et 2013 concomitamment au présent ouvrage.
3. Cour d’appel de Paris, 5 mars 1990, Cahiers du droit d’auteur, 1990, n° 30, p. 17.
4. W. J. Kopacz, « Les œuvres d’origine étrangère et la mention copyright (copyright notice) aux États-Unis », Revue du
droit de la propriété intellectuelle, n° 5, 1986, p. 19.
5. Cour d’appel de Paris, 7 juin 1988, Cahiers du droit d’auteur, 1988, n° 8, p. 21.
6. Voir « Adresses utiles » en fin d’ouvrage (toutes les coordonnées des institutions citées figurent dans cette annexe).
7. L’ensemble des dispositions législatives et réglementaires applicables à ces sociétés est reproduit en annexe du présent
ouvrage.
8. Frédérique de Ridder, Droits d’auteur, droits voisins dans l’audiovisuel, les sociétés de perception et de répartition,
Dixit, 1994. La Gestion collective du droit d’auteur et des droits voisins en 1995 et 1996 par les sociétés de perception et
de répartition des droits, rapport présenté par la Sous-Direction des affaires juridiques de la Direction de l’administration
générale, Bureau de la propriété littéraire et artistique, ministère de la Culture et de la Communication, juin 1997.
9. Voir « La reprographie ».
10. Voir « Le droit de prêt ».
11. R. Lindon, « L’idée artistique fournie à un tiers en vue de sa réalisation », La semaine juridique (JCP), 1970, I, 2295.
A. Bertrand, « Le droit d’auteur et la protection des idées », Cahiers du droit d’auteur, 1990, n° 30, p. 1.
12. Cour d’appel de Paris, 13 mars 1986, Dalloz, 1987, Informations rapides, 150, observations Claude Colombet,
Isabelle Bureau, « L’intrigue : le passage de l’idée à son expression », Les Cahiers de propriété intellectuelle, volume 7, n
° 1, octobre 1994, p. 51 (article sur le droit canadien).
13. Cour d’appel de Paris, 18 décembre 1924, Dalloz, 1925, jurisprudence, p. 30.
14. Tribunal de grande instance de Paris, 24 septembre 1976, Revue internationale du droit d’auteur, n° 93, juillet 1977,
p. 155.
15. Cour d’appel de Paris, 2 août 1870, Annales de la propriété industrielle, artistique et littéraire, 1870, n° 272.
16. Cour d’appel de Paris, 15 mars 1994, Gazette du Palais, 27-28 janvier 1995, p. 15.
17. Henri Desbois, Le Droit d’auteur en France, Dalloz, 3e éd. , 1978, n° 17 et s.
II
Les œuvres protégeables peuvent être de natures très diverses, dès lors qu’elles
répondent aux critères de forme et d’originalité1. Une liste de ces œuvres, nullement
exhaustive, est donnée par le législateur à l’article L. 112-2 du CPI. On y relèvera
notamment pour ce qui concerne les éditeurs :
– les livres, brochures et autres écrits littéraires, artistiques et scientifiques ;
– les conférences, allocutions, sermons, plaidoiries ;
– les œuvres de dessin, de peinture, d’architecture, de sculpture, de gravure, de
lithographie ;
– les photographies ;
– les illustrations, les cartes géographiques ;
– les plans, croquis et ouvrages relatifs à la géographie, à la topographie, à
l’architecture et aux sciences ;
– les œuvres graphiques et typographiques.
Ce sont là des œuvres que l’on peut nommer œuvres premières.
L’article L. 112-3 du CPI évoque, quant à lui, les œuvres dites dérivées :
– traductions, adaptations, transformations ou arrangements des œuvres de l’esprit
protégées ;
– anthologies ou recueils d’œuvres diverses « qui, par le choix ou la disposition des
matières, constituent des créations intellectuelles ».
Enfin, les titres, comme désormais les bases de données, sont eux aussi protégés par le
CPI dans des dispositions particulières.
Cette énumération a été largement complétée par la jurisprudence, qui a déclaré
protégeables nombre de créations non visées par la loi mais qui intéressent au premier
chef les éditeurs. Elle demeure bien entendu ouverte à l’insertion d’autres types d’œuvres
de l’esprit, qui n’ont pas encore suscité de débats en justice ou qui restent à créer.
Il est donc possible d’établir un panorama – encore une fois, faut-il le préciser, non
exhaustif – des œuvres protégeables par le droit d’auteur, en examinant tant les
dispositions légales que les apports jurisprudentiels. L’énumération indique aux éditeurs,
parmi leurs productions, celles qui sont protégeables, mais les met également en garde
contre toute exploitation malencontreuse d’une œuvre protégée et publiée par un autre
éditeur.
Les dictionnaires
Les dictionnaires et autres encyclopédies représentent une part substantielle du marché
du livre. Ils suscitent donc une jurisprudence abondante et riche d’enseignements, qui
concerne aussi bien leur nécessaire protection31 que le statut de leurs contributeurs.
Quand ils sont pris la main dans le sac des définitions, les éditeurs indélicats tentent
fréquemment de se réfugier derrière la même ligne de défense : les plus anciens éditeurs
du secteur ne peuvent s’approprier, sous une présentation la plus banale qui soit, ce qui
appartient au fonds commun du savoir de l’humanité. Les juridictions se penchent donc
depuis longtemps sur la protection à accorder aux ingrédients composant les dictionnaires.
Jugée en 1997 par le tribunal de commerce de Paris, la célèbre affaire du Maxidico32 a
permis de rappeler que les dictionnaires sont, en droit, des œuvres littéraires pleines et
entières. En l’espèce, les juges ont retenu des actes de contrefaçon dans les nomenclatures
elles-mêmes, en particulier dans le nombre et la sélection des entrées : « À la lettre A par
exemple, Maxidico a supprimé 807 des 4 899 mots que comporte la nomenclature du Petit
Larousse illustré et n’en a ajouté que 42. »
En revanche, les juges ont estimé, toujours à l’occasion de l’affaire Maxidico, que
certains éléments « dont quelques-uns ont été retenus par d’autres éditeurs, ne sont pas
caractéristiques d’une contrefaçon, ni de nature à susciter par eux-mêmes une confusion
dans l’esprit d’un acheteur moyennement attentif ». Il en est ainsi du format, des pages de
séparation, de la mise en page sur trois colonnes, de l’adoption de majuscules pour les
entrées dans la nomenclature des noms communs, de la présentation de drapeaux sur les
pages de garde, de la liste des lauréats des prix Nobel et de la médaille Fields, ou encore
d’un atlas et d’un tableau des conjugaisons avec une rubrique sur l’accord du participe…
Rappelons encore que Jean Vautrin a, spontanément et avant toute action en justice,
décidé de mentionner dans Un grand pas vers le bon Dieu les travaux du linguiste Patrick
Griolet, auteur notamment d’un lexique cajun intitulé Mots de Louisiane33.
Une difficulté de même ordre affecte également la protection des planches
d’illustrations. Leur but est en effet de se conformer autant que faire se peut à la réalité.
Dès 1904, la cour d’appel d’Angers en a conclu que de telles planches présentent
inéluctablement entre elles de nombreuses ressemblances.
Les tribunaux sont encore souvent sollicités à propos des titres des dictionnaires. En
1997, la cour d’appel de Paris a ainsi considéré que Les Usuels de poche est une
contrefaçon de la marque « Les Usuels34 ». Mais, en 1993, le tribunal de grande instance
de Paris a estimé que la marque « L’essentiel » était trop descriptive pour mériter une
protection. Elle a donc été annulée au grand dam de son déposant, qui en arguait contre un
concurrent publiant un Dictionnaire de l’essentiel35.
La piraterie pure et simple est sanctionnée sans difficulté. C’est ainsi qu’Encyclopaedia
Universalis a obtenu, dès 1998, la condamnation de contrefacteurs reproduisant ses
cédéroms de façon quasi industrielle.
Conscient des considérables investissements qu’entraînent la conception et la
fabrication d’un dictionnaire, le législateur leur a longtemps reconnu un statut singulier.
Il était ainsi prévu que la durée de protection des droits patrimoniaux portant sur les
œuvres collectives en plusieurs tomes se calculait, pour l’ensemble de l’œuvre, à compter
de la publication du dernier élément. Il fallait néanmoins que la publication de l’ensemble
soit « entièrement réalisée dans un délai de vingt ans à compter de la publication d’un
premier élément ».
Mais, depuis la loi du 27 mars 1997, l’article L. 123-3 du Code de la propriété
intellectuelle dispose, à propos de la durée de protection des droits patrimoniaux : « Au
cas où une œuvre […] collective est publiée de manière échelonnée, le délai court à
compter du 1er janvier de l’année civile qui suit la date à laquelle chaque élément a été
publié. » La durée de protection, il est vrai, a été à cette occasion portée de cinquante à
soixante-dix ans36.
Qu’ils soient de véritables maîtres d’œuvre ou de modestes contributeurs, les auteurs de
dictionnaires sont parfois traités par quelques éditeurs comme de simples moines copistes.
La vigueur des contentieux témoigne d’ailleurs de cet étrange statut.
Il est habituel de désigner les dictionnaires comme les parfaits exemples de l’œuvre
collective : la Cour de cassation en a encore jugé ainsi, en 200437. Et les vertus juridiques
de la qualification d’œuvre collective enlèveraient miraculeusement tout droit aux obscurs
encyclopédistes. Mais la jurisprudence, anormalement foisonnante en la matière, n’est pas
toujours aussi clémente.
C’est ainsi que, le 12 janvier 2000, dans une décision retentissante, la cour d’appel de
Paris avait donné raison à l’ancienne directrice du département « langue française » d’un
important éditeur de dictionnaires. Le contrat qu’elle avait signé, en 1984, pour un
dictionnaire intitulé Mini débutants, avait en effet été annulé pour « violence ». Les
magistrats avaient relevé que « du fait de son statut de salarié qui la plaçait en situation de
dépendance économique par rapport à la société […], elle a été contrainte d’accepter les
termes du contrat qu’elle a signé le 21 juin 1984, sans pouvoir réfuter ceux qu’elle
estimait contraires, tant à ses intérêts personnels qu’aux dispositions protectrices du droit
d’auteur. […] Les refuser aurait nécessairement eu comme conséquence de fragiliser sa
situation de salariée, le risque d’un licenciement, dans le contexte social existant au cours
des années 1983-1984 dans l’entreprise, tel qu’il est démontré par les nombreux extraits
de presse, étant réel et sérieux… ».
Cependant, la Cour de cassation a censuré l’arrêt d’appel en estimant que « seule
l’exploitation abusive d’une situation de dépendance économique, faite pour tirer profit de
la crainte d’un mal menaçant directement les intérêts légitimes de la personne, peut vicier
de violence son consentement ; qu’en se déterminant comme elle l’a fait, sans constater,
que lors de la cession, Mme K. était elle-même menacée par le plan de licenciement et que
l’employeur avait exploité auprès d’elle cette circonstance pour la convaincre, la cour
d’appel n’a pas donné de base légale à sa décision38 ».
Le droit moral39 – dont on rappellera simplement qu’il est incessible et perpétuel – est
fréquemment revendiqué par les contributeurs malmenés.
Le tribunal de grande instance de Paris a ainsi, le 27 octobre 199940, condamné un autre
important éditeur de dictionnaires. Le nom de l’auteur avait été supprimé de plusieurs
réexploitations de sa contribution, tout comme la préface qu’il avait écrite et, dans
certaines versions, sa biographie. En sus des dommages-intérêts sur le fondement du droit
moral, la maison d’édition a dû verser à nouveau une rémunération pour ces nouvelles
exploitations.
De même, en 1983, le tribunal de grande instance de Paris a condamné un éditeur pour
avoir omis de mentionner le nom d’un spécialiste qui avait révisé une réédition d’un
dictionnaire français-espagnol. En 1988, la cour d’appel de Versailles a rappelé qu’un
photographe doit voir son nom respecté et donc imprimé clairement, même au sein d’une
encyclopédie41.
Les textes permettent toutefois d’adapter les rémunérations des auteurs de dictionnaires
à l’économie particulière de ces produits.
C’est ainsi que l’article L. 132-6 du Code de la propriété intellectuelle dispose : « En ce
qui concerne l’édition de librairie, la rémunération de l’auteur peut faire l’objet d’une
rémunération forfaitaire pour la première édition, avec l’accord formellement exprimé de
l’auteur, dans les cas suivants : […] anthologies et encyclopédies. »
De même, les groupements d’auteurs admettent la lenteur et la lourdeur de tels
investissements éditoriaux. Le Code des usages en matière d’illustration photographique –
conclu, en date du 5 mai 1993, par le Syndicat national de l’édition (SNE) avec des
organisations de photographes – aménage le « droit de base utilisé pour le calcul des frais
de gestion et des droits de garde » pour les « ouvrages à caractère encyclopédique42 ».
La convention en matière de reproduction d’œuvres d’art – signée en 1983 entre
l’Association pour la diffusion des arts graphiques et plastiques43 et le SNE – évoque, au
titre des « barèmes de droits forfaitaires », les catégories spécifiques des encyclopédies et
dictionnaires.
Précisons toutefois que l’AGESSA44 reconnaît expressément que les rédacteurs
d’articles de fond publiés dans les œuvres collectives (dont les encyclopédies) sont
concernés par son régime.
Un guide du divorce, s’il est démontré qu’il ne s’agit pas d’une « simple reprise » des
textes en vigueur mais bien d’un texte reposant sur un « plan déterminé », a été jugé
original et donc susceptible de protection par le droit d’auteur45. En revanche, un carnet de
supporter de football s’est vu dénier toute protection par le droit d’auteur pour manque
d’originalité46, tout comme un simple répertoire d’adresses dont ni le graphisme ni le texte
n’étaient porteurs d’aucun apport en sus des informations47. Un travail de regroupement
d’informations et de classement chronologique n’est pas une œuvre, et son auteur, engagé
comme « documentaliste-assistante culturelle et artistique » pour l’édition d’un catalogue
raisonné, ne peut pas plus prétendre à des droits de propriété littéraire et artistique48.
Les articles de presse sont bien entendu protégeables dès lors qu’ils dépassent le stade
de la simple information brute et du style télégraphique49. Les dépêches d’agence ont ainsi
pu être considérées comme non originales et donc non susceptibles d’être protégées par le
droit d’auteur stricto sensu, mais elles peuvent constituer une « propriété particulière
acquise à grands frais50 ».
Les interviews51, comme les lettres missives52, sont fréquemment admises au bénéfice
du droit d’auteur.
Les interviews
Il arrive aux éditeurs de vouloir reproduire une interview accordée précédemment par
une personnalité à une revue, de faire retranscrire un débat déjà diffusé à la radio ou à la
télévision, ou encore de commander un véritable livre d’entretiens.
Ces différentes formes de dialogues, pour présenter entre elles quelques variantes
d’apparence, n’en connaissent pas moins un régime juridique commun très précis.
Les entretiens dont la première divulgation est écrite – c’est le cas, par exemple, d’un
livre d’entretiens élaboré au fil d’une correspondance croisée sous forme de questions/
réponses – sont couverts par le droit de la propriété littéraire et artistique.
L’éditeur aura affaire en principe aux deux coauteurs que sont l’interviewé et
l’interviewer. Néanmoins, si l’une des participations manque d’originalité, élément
nécessaire à une protection par le droit d’auteur, son auteur ne pourra pas être considéré
comme coauteur.
Ainsi, l’interviewer est seul auteur, si les réponses à ses questions sont
remarquablement banales ou s’il les a totalement mises en forme. C’est ce qu’a pu juger le
tribunal de grande instance de Paris, en 1972, dans une affaire ayant opposé André
Passeron à Philippe de Gaulle53. Il en a déjà été considéré de même à propos des simples
renseignements recueillis par un journaliste à l’occasion d’un fait divers.
Certains ont pu semblablement estimer que l’opinion exprimée par les interviewés
relevait souvent du domaine des simples idées, dont on dit fréquemment qu'« elles sont de
libre parcours », c’est-à-dire qu’elles ne sont pas susceptibles d’appropriation.
Parfois, ce sera à l’interviewé seul que sera accordée la qualité d’auteur, si les questions
sont banales ou si les propos recueillis n’ont aucunement été retravaillés par le journaliste.
Par surcroît, l’éditeur devra veiller à ce que l’interviewé ait réellement pu vérifier les
propos qui lui sont attribués. En effet, il a déjà été jugé par la Cour de Paris, en 198854, que
« suivant le principe de bonne foi nécessaire à l’exécution des engagements, doit être
interdite toute dénaturation des propos de l’interviewé qui tendrait, volontairement ou
non, à masquer la portée ou le contenu de celle-ci, à l’altérer et à donner de son auteur ou
de sa personnalité une image déformante, notamment par le choix de l’ordre dans lequel
sont présentés les témoignages de personnalités dont les sensibilités divergent à propos
d’un même événement ».
Le droit au respect de l’œuvre, qui est un des attributs moraux de l’auteur55, est alors en
cause, de même que les droits dits de la personnalité ; et ces derniers s’exercent même au
profit de ceux qui n’auraient pas la qualité d’auteur.
Dans la plupart des cas, l’éditeur publiera donc une œuvre dite de collaboration, régie
par les articles L. 113-2 et suivants du CPI56.
Les coauteurs se partagent alors la propriété de l’entretien. Cette propriété commune ne
signifie pas pour autant que leur rémunération devra être égale. Mais, aux termes de
l’article L. 113-3 du CPI, « les coauteurs doivent exercer leurs droits d’un commun
accord. En cas de désaccord, il appartient à la juridiction civile de statuer ».
Reste que l’organe de presse par qui l’entretien aura pu être originellement publié ou
diffusé sera l’interlocuteur obligé de l’éditeur si les auteurs lui ont préalablement cédé, en
bonne et due forme, la totalité de leurs droits. C’est rarement le cas en pratique, même si
journaux et télévisions commencent à faire signer, à leurs journalistes, les clauses idoines
et, à leurs invités, des autorisations écrites de plus en plus détaillées57.
Enfin, si l’entretien a eu lieu oralement entre deux personnalités et que l’intervention
d’un rewriter apparaît nécessaire, ce dernier partenaire peut également, en fonction de la
nature de sa prestation, revendiquer valablement la qualité d’auteur58.
Les lettres59
L’édition d’une correspondance peut parfois représenter un véritable casse-tête
juridique, qui fait aussi bien appel au droit d’auteur stricto sensu qu’au droit de
l’information.
Il existe, même chez les professionnels du livre les plus avertis, une croyance erronée
mais persistante selon laquelle le destinataire de lettres peut autoriser leur publication.
Or, l’article L. 111-3 du Code de la propriété intellectuelle énonce sans ambiguïté que
« la propriété incorporelle […] est indépendante de la propriété de l’objet matériel.
L’acquéreur de cet objet n’est investi, du fait de cette acquisition, d’aucun des droits
prévus par le présent code60 […] ».
Seul l’auteur des missives – ou ses ayants droit – est donc titulaire des droits de
propriété littéraire et artistique et donc à même de décider de leur exploitation publique. A
fortiori, lui seul peut en recueillir le fruit, c’est-à-dire percevoir des droits d’auteur.
L’édition d’une correspondance croisée ou multiple doit bien évidemment donner lieu à
autant d’autorisations qu’il y a d’auteurs de lettres.
De même, l’autorisation de consulter une correspondance, dans le cadre de la rédaction
d’une thèse par exemple, ne vaut pas autorisation de publication, comme il a déjà été
souligné61.
Il faut donc absolument s’assurer non seulement que l’autorisation de publication
émane bien de l’auteur des lettres ou de ses héritiers, mais aussi s’enquérir de l’étendue
exacte de cette autorisation.
Le propriétaire matériel des lettres pourra tout au plus exercer une sorte de droit
d’accès, c’est-à-dire monnayer le droit de prendre sereinement connaissance du contenu
des missives et d’en faire copie.
Les personnages
Les juges ont également étendu la protection par le droit d’auteur aux noms de
personnages – Chéri-Bibi68, Poil de carotte69, Tarzan70 ou encore la comtesse Alexandra
(compagne de SAS71) ont notamment donné lieu à procès – ainsi, parfois, qu’à leurs traits
de caractère72. À première vue d’aspect anodin, cette protection des personnages prend un
relief particulier au vu des droits dérivés engendrés par les créations les plus célèbres qui,
souvent, sont des créations graphiques : Tintin, Astérix, les Schtroumpfs, etc73. Il est à
noter que l’éditeur, et particulièrement l’éditeur de bandes dessinées, pourra utilement
recourir au droit des marques, voire au parasitisme et à la concurrence déloyale74 pour
protéger les créations les plus susceptibles de retombées financières75. En effet, le droit des
marques possède sur le droit d’auteur l’indéniable avantage de ne pas connaître de
domaine public tant que sont assurés les renouvellements des dépôts. Le choix d’un nom
de personnage relève aujourd’hui également du domaine juridique.
Le risque judiciaire, et donc financier, peut être en effet majeur lorsque le nom choisi
est celui d’une personne réellement existante.
Mais le nom à succès, en particulier dans le secteur de la bande dessinée, se révèle
souvent une véritable aubaine, qu’il faut savoir protéger, quand le « marchandisage »
entreprend de le décliner sous forme de produits dérivés, parfois autrement plus lucratifs
que la simple vente d’ouvrages de librairie.
Le nom, tout comme ses dérivés que sont la particule ou le pseudonyme, est un des
attributs de la personnalité. À ce titre, il permet à tout un chacun, célèbre ou inconnu, de
s’opposer à son exploitation.
Les spécialistes les plus autorisés constatent, à l’instar de François Rigaux, que
« l’abondante jurisprudence française qui existe en cette matière et qui n’est pas toujours
cohérente fait apparaître que, dans la plupart des cas où l’utilisation du nom d’une
personne vivante par l’auteur d’une œuvre de fiction a été jugée fautive, l’auteur a
sciemment emprunté le nom d’une personne qu’il connaissait pour désigner un
personnage déplaisant ».
Les juges sont donc d’autant plus enclins à sanctionner les risques de confusion dès lors
que ceux-ci peuvent se révéler gravement dommageables.
La cour d’appel de Paris a cependant considéré, le 30 octobre 199876, que « le nom
patronymique Bidochon est exempt de banalité : qu’il résulte des éléments produits aux
débats qu’enfant, M. Christian Binet a connu Raymond Bidochon : que ce choix n’est
donc pas purement fortuit ;
Mais considérant que M. Binet, dessinateur et scénariste, fait usage de ce nom depuis
octobre 1980 pour désigner un couple de Français moyens, grotesques et frustes, qu’il
caricature affrontés à tous les événements de la vie courante ;
Que les nombreuses coupures de presse produites aux débats démontrent que dès
l’année 1989 ces deux personnages et leur chien Kador ont acquis une renommée certaine
et conquis un lectorat important ;
Que le nom de Bidochon apparaît dans l’édition 1994 du dictionnaire des noms propres
Petit Robert, associé au nom de l’auteur, Christian Binet ;
Considérant que les consorts Bidochon n’ont pu, jusqu’à la date de l’acte introductif
d’instance en décembre 1996, ignorer l’existence de cette bande dessinée, connue d’un
large public et dont la presse s’est fait largement l’écho ; qu’en n’émettant aucune
protestation pendant de longues années, ils ont permis à l’œuvre d’acquérir une notoriété
sous le nom litigieux et ne sauraient en faire grief à l’auteur, que l’inertie dont ils font
preuve révèle le caractère tolérable de l’atteinte dont ils se plaignent ;
Considérant, en effet, qu’aucun rapprochement n’est possible entre ces personnages de
fiction, marginaux, et les appelants que les témoins présentent, dans leurs attestations,
comme une famille honorable, intégrée dans la vie sociale et professionnelle,
sympathique ; qu’il n’existe aucune référence à la résidence du couple, à l’environnement
familial ou à la profession qui serait de nature à créer une confusion dommageable ; que
les attestations versées aux débats ne mettent en évidence aucune ressemblance hormis
l’homonymie ; que le ridicule indéniable des personnages auxquels Christian Binet a prêté
leur nom ne saurait donc atteindre leur personnalité et leur vie privée ;
Considérant que si M. Christian Binet a commis une imprudence en choisissant pour
identifier ses personnages un nom qu’il savait appartenir à des tiers, les consorts Bidochon
ne démontrent pas que l’utilisation de leur nom dans les circonstances qui viennent d’être
décrites leur soit préjudiciable ».
Certaines affaires ont même permis de démontrer que les traits de caractère de certains
personnages étaient également susceptibles d’appropriation.
En pratique, un travail commun, comme cela est souvent le cas dans le secteur de la
bande dessinée, donnera naissance à une œuvre de collaboration, qui sera donc propriété
commune des coauteurs. Il a en conséquence déjà été jugé qu’un dessinateur de bandes
dessinées ne pouvait exploiter séparément son apport77. Mais la Cour de cassation, le
6 mai 1997, a attribué à un seul des auteurs la propriété des personnages et de leurs noms,
semant de plus belle la zizanie juridique au pays du neuvième art78.
La protection des noms de personnages est donc aujourd’hui largement reconnue par la
jurisprudence. Mais un peu de Meccano contractuel avec l’auteur peut assurer un peu
mieux la prise de l’éditeur.
Deux juridictions ont relu, avec une bonne excuse, la célèbre série d’Anne et Serge
Golon. Mais les juges n’en ont visiblement pas tous retiré le même plaisir. Le 11 janvier
2001, la cour d’appel de Versailles a ainsi considéré que le titre Angélique « correspond à
celui d’une héroïne précise, parfaitement reconnaissable et sur l’identité de laquelle le
public ne peut se tromper, qui la distingue, à la date de la création de l’œuvre en 1953,
d’autres jeunes femmes antérieurement représentées par le personnage d’Angélique du
George Dandin de Molière ou encore par celui du livret d’opéra de Jacques Ibert, alors
même que les œuvres de Giono et de Robbe-Grillet ont, pour leur part, fait l’objet d’une
divulgation dans le grand public postérieurement à la diffusion des romans de Madame
Golon79 ».
En revanche, le 30 juin 200080, la cour d’appel de Paris a estimé que « le prénom
d’Angélique est un prénom connu sur le territoire français, […] il a été porté par divers
personnages de l’histoire et déjà utilisé dans des œuvres littéraires ; […] en adoptant pour
désigner l’héroïne des romans ce prénom, les auteurs n’ont manifesté aucun effort de
création, ne procédant qu’à un choix parmi des prénoms connus ». Comme le souligne le
professeur Christophe Caron, « le voyage d’Angélique, Marquise des Anges, au pays du
droit d’auteur, aura été, comme il se doit, tourmenté »…
Faut-il en tirer des conclusions sur les goûts littéraires de la magistrature et leurs
variations d’un palais de justice à un autre ? Car la décision parisienne diverge de la
jurisprudence désormais bien affirmée en la matière et ce, que le personnage ait donné ou
non son titre au livre.
L’éditeur prendra particulièrement soin, dans le contrat avec l’auteur, de mentionner la
cession des droits sur les personnages ; en particulier si celui-ci est appelé à multiplier ses
aventures hors des librairies, sous forme de produits dérivés (vêtements, bibelots, matériel
de papeterie), voire d’adaptation audiovisuelle. C’est ainsi que le contrat d’édition visera
« le droit d’exploiter séparément par voie d’adaptation, de reproduction et de
représentation tout élément de l’œuvre et notamment ses personnages dans leurs
caractéristiques physiques, traits de caractères et leurs noms81 ».
Cela est d’autant plus nécessaire que les contrats que souhaitent signer les producteurs
avec les maisons d’édition abordent souvent « le droit de remake, c’est-à-dire le droit de
réaliser et d’exploiter un film cinématographique postérieurement au film faisant l’objet
des présentes, et reprenant les mêmes thèmes, situations, personnages, etc. » ou encore
« le droit de suite et de prequel, c’est-à-dire le droit de reproduire, représenter et adapter
l’œuvre en tout ou en partie en vue de réaliser ou faire réaliser une ou des œuvres
audiovisuelles qui constitueraient une suite ou des précédents et qui en reprendraient par
conséquent certains éléments (notamment titre, thème, scénario, décors ou
personnages82) ». Bref, là encore, la vente des personnages est plus sûre si l’éditeur a pris
préalablement le soin de les acquérir…
De même, le dépôt du personnage en tant que marque, par l’éditeur, est possible. Mais
ce seulement si l’auteur y a consenti par contrat. Il sera ainsi judicieux d’insérer la clause
suivante : « Tous les droits cédés par l’auteur à l’éditeur permettront à celui-ci de procéder
à toute protection desdits droits et de leurs adaptations par le biais de droits de propriété
industrielle et notamment par le droit des marques, le droit des dessins et modèles. À cet
égard, l’auteur garantit à l’éditeur n’avoir procédé à aucune formalité de protection de son
apport par le biais des droits de propriété intellectuelle. »
Le droit français recense, au titre des œuvres protégeables par le droit d’auteur, les
« livres, brochures et autres écrits littéraires, artistiques et scientifiques » sans que, comme
on vient de le constater, cette liste soit exhaustive. D’autres législations sont bien plus
restrictives et n’accordent le bénéfice de la propriété littéraire et artistique qu’à certains
types d’écrits83.
En matière d’écrit, plusieurs pays opèrent des distinctions subtiles selon le genre de
l’œuvre. C’est ainsi que les îles méditerranéennes (Malte, Chypre) ou l’Afrique australe
traitent séparément des biographies… Ou encore que les « légendes » préoccupent les
législateurs camerounais, ivoiriens et rwandais. Certains commentateurs y voient le travail
des groupes de pression qui ont su utiliser leur poids politique à bon escient.
Un rapide tour du monde des écrits protégés peut toutefois laisser songeur. Si les
« Belles-Lettres » ont inspiré la Hongrie et le Liechtenstein, l’Uruguay a tenu à viser
expressément les « consultations professionnelles écrites »… L’Amérique latine est
d’ailleurs très obsédée par la « paperasse », puisque le Honduras s’inquiète des
« formulaires » et des « contrats ». La Roumanie – mauvaise habitude ceaucescuienne ? –
apprécie les « comptes-rendus ». L’île Maurice tient à ses « jugements », auxquels la
France, pourtant magnanime, ne confère pas de protection. Ouf, la Malaisie a choisi de
privilégier la « poésie »…
Pêle-mêle, on trouvera aussi bon nombre de législations qui ont pris soin de citer les
« mémorandums », les « œuvres se rapportant à la religion », les « rapports » ou les
« traités ».
Rassurons les éditeurs français : la convention de Berne, à laquelle beaucoup des États
précités sont adhérents, englobe les « livres, brochures ou tous autres écrits ». De plus, si
un État a choisi de faire plaisir à un lobby particulier en mentionnant en toutes lettres sa
production dans les catégories expressément protégées, les règles de droit international
permettent souvent aux éditeurs étrangers d’en profiter.
Les cours
Il est bien connu que les universitaires sont à la fois avides de publier et plus que
tatillons lorsqu’ils sont confrontés au processus éditorial. L’un d’entre eux a tenté une
première jurisprudentielle, en cherchant noise à sa propre université.
Le tribunal administratif de Versailles a dû trancher, le 17 octobre 200389, un étrange
litige qui opposait un « docteur en optométrie de l’université de Houston, et exerçant cette
profession en Grande-Bretagne » que l’université Paris-Sud avait eu la malheureuse idée
d’employer comme vacataire de 1984 à 2000.
Après avoir démissionné, le justiciable d’outre-Atlantique se plaignait, parmi de
nombreuses autres demandes, de ne pas avoir bénéficié d’un contrat d’édition pour la
distribution de son polycopié de cours aux étudiants.
Les juges ont estimé que « les nécessités du service exigent que l’administration soit
investie des droits de l’auteur sur les œuvres de l’esprit pour celles de ces œuvres dont la
création fait l’objet même du service ». Ils relèvent surtout que « si l’intéressé fait valoir
que l’administration a édité le polycopié de son cours pour le fournir à d’autres étudiants
qui suivaient le même enseignement, il n’est ni établi ni même allégué que cette
publication aurait eu lieu à destination d’usagers autres que les étudiants en optométrie ».
Mais surtout, le professeur en question avait autorisé la publication de son polycopié et
obtenu le versement d’une somme qui était passée en quelques années de 35 à 75 livres
sterling par polycopié, versée sous forme de salaire…
Le tribunal en a donc conclu au débouté des demandes, y compris pour ce qui
concernait l’absence de contrat d’édition en bonne et due forme.
Les commentateurs les plus autorisés ne pensent pas la solution déraisonnable eu égard
aux faits de l’espèce. Mais ils rappellent que celle-ci est surprenante au regard des règles
strictes du Code de la propriété intellectuelle, qui s’imposent en toutes circonstances. La
tentation existe depuis de nombreuses années de changer ce régime juridique en créant un
exception qui rendrait l'administration ou l'établissement d'éducation automatiquement
titulaire des droits. Pour l'heure, aucun projet en ce sens n'a abouti.
En revanche, cela ne fait plus de doute depuis déjà fort longtemps : les professeurs font
œuvre d’auteur, au sens juridique du terme ; et ce, même lorsqu’ils égrènent un
programme imposé par la matière qu’ils enseignent, voire par les directives ministérielles.
L’article L. 112-2 du Code de la propriété intellectuelle prévoit en effet expressément
que les œuvres orales, telles que les conférences et allocutions, sont protégées. La
jurisprudence y a largement inclus les enseignements. Les exemples judiciaires sont
souvent retentissants, qui concernent aussi bien les cours de Roland Barthes que les
séminaires de Jacques Lacan. Celui de l’instituteur d’Être et avoir a tenté de conforter
cette tendance du droit d’auteur90.
Aux termes des décisions rendues par les juridictions administratives, les
fonctionnaires subissent une cession d’office de leurs droits au profit de leur employeur91.
En 1991, le tribunal de grande instance de Paris, à l’occasion de l’affaire Barthes, a
cependant considéré que cette dévolution automatique des droits ne s’applique pas en
matière d’enseignement92. En clair, et sauf clause contraire, les professeurs conservent la
plénitude des droits de propriété intellectuelle sur leurs cours une fois professés. C’est
ainsi – et ce toujours sous réserve de stipulations contractuelles qui en disposeraient
autrement – qu’ils sont libres de conclure des contrats d’édition avec d’autres officines de
publication que les universités93.
Quant à l’affaire Barthes, elle rappelle que les cours appartiennent à ceux qui les
dispensent et non à leur établissement d’affectation. En l’espèce, le différend a opposé
Michel Salzedo, frère de Barthes et unique héritier, à la société La Règle du jeu et à son
directeur-gérant, Bernard-Henri Lévy. Le litige portait sur un extrait du cours sur « le
désir de neutre », donné au Collège de France, en 1978. Le 20 novembre 1991, les
magistrats ont condamné la revue pour contrefaçon. En appel, les éditeurs persistent :
« L’administration aurait été seule investie des droits d’auteur sur le cours litigieux,
s’agissant d’une œuvre orale dont la création était l’objet même du service public mis à la
charge de Roland Barthes, en sa qualité de fonctionnaire public, comme professeur au
Collège de France. » Mais la cour a observé que cet argument « est en contradiction avec
les agissements » de ceux « qui n’ont jamais tenté de recueillir l’autorisation qu’il leur
aurait appartenu de solliciter du Collège de France s’ils avaient véritablement estimé que
celui-ci était investi des droits d’auteur ». Les magistrats ont ainsi écarté toute implication
du Collège de France : « Il convient de retenir en effet que le différend oppose
exclusivement des personnes privées, que les attributions de Roland Barthes au Collège de
France ne l’obligeaient qu’à dispenser un enseignement à l’intention de l’auditoire présent
dans l’établissement ». Le 24 novembre 1992, la Cour de Paris a donc estimé que « la
divulgation illicite d’un extrait du cours oral inédit de Roland Barthes, sous une forme
différente de celle de sa conception », porte « atteinte au respect de cette œuvre » et
constitue « également une contrefaçon ».
La pluralité d’intervenants dans certains enseignements, sans compter la nature parfois
collective de la recherche, ne simplifie pas la détermination exacte des auteurs. Les
histoires de travaux volés par les professeurs à leurs étudiants sont légion, même si elles
occupent en réalité assez peu les tribunaux. Les uns y verront donc l’effet d’une omerta,
les autres des fantasmes récurrents.
Soulignons que les contrats, une fois conclus avec les maisons d’édition ou avec les
universités, interdisent, en pur droit, aux auteurs-professeurs de vendre des « polys » ou
de photocopier leur livre. Il s’agit là aux yeux des tribunaux de véritables contrefaçons.
Parmi les cas les plus connus figure encore l’affaire des séminaires de Jacques Lacan.
Après sa mort, des « séminaires » composés de cours et de conférences dispensés devant
divers publics, pendant vingt-cinq années, dans le cadre de l’école freudienne qu’il avait
fondée, ont été publiés, sous le titre de Stécriture94. Poursuivie pour contrefaçon,
l’association éditrice a soutenu que, selon ses propres déclarations, la pensée de Lacan
n’appartient à personne. Elle a donc plaidé la volonté expresse de ne pas laisser une œuvre
mais une méthode de pensée. Le 11 décembre 1985, le tribunal de grande instance de
Paris a cependant conclu que « le cours d’un professeur constitue […] une œuvre de
l’esprit protégée ». Or, « ce docteur lui-même ne considérait pas que ses cours
constituaient une divulgation de son œuvre et a longtemps refusé la publication de la
transcription sténographique littérale de son séminaire, car celle-ci ne lui donnait pas
satisfaction et la remise en forme de ces conférences lui paraissait un travail long et
difficile ».
Les élèves bénéficient, eux aussi, d’un droit d’auteur95. La cour d’appel de Paris a
sanctionné, le 28 avril 2004, la contrefaçon d’une thèse de doctorat dans un ouvrage de
librairie96. Cette cour a statué de même, le 6 décembre 1993, à propos d’une thèse et d’un
mémoire97.
Le tribunal de grande instance de Paris a tranché, le 15 mars 200298, un contentieux
mettant aux prises un groupe de thésards et leur professeur qui avait publié, sans leur
autorisation, un lexique des relations internationales dans lequel se retrouvaient leurs
travaux. Les juges ont estimé « que s’il apparaît difficilement concevable qu’une telle
œuvre, de type para-universitaire, ait pu être préparée et réalisée d’une manière
parfaitement égalitaire entre un spécialiste de la matière, expérimenté et exerçant des
responsabilités d’enseignement, et une équipe de jeunes enseignants chercheurs […], les
demandeurs ne peuvent être assimilés à de simples sous-traitants qui auraient réalisé à la
commande une prestation à caractère intellectuel pour le compte d’un professeur ou d’un
éditeur ».
De même, les discours ont depuis longtemps et souvent connu les honneurs des
tribunaux99. Ceux-ci ont tenu à préciser, notamment à propos des textes de De Gaulle et de
Malraux, que la portée historique d’un discours ne lui ôtait aucunement le droit à une
protection pleine et entière100.
Les débats judiciaires, pris dans leur ensemble, peuvent quant à eux constituer une
œuvre collective101.
Le folklore
Nombre d’éditeurs puisent dans ce qu’ils croient appartenir à un fonds commun de la
culture populaire, qui serait insusceptible d’appropriation. Mais, outre que la mise en
forme de nombre de contes et légendes peut bénéficier d’une protection, certains États
commencent à reconnaître un droit de propriété intellectuelle, au profit des peuples, sur
leur propre folklore.
En droit français, seule la mise en forme d’éléments du folklore peut ouvrir droit à
protection. Une version grivoise du Petit Chaperon rouge sera protégeable dans son
expression, de même qu’une sélection inédite de contes de Grimm. Le Code de la
propriété intellectuelle admet en effet au rang des créations couvertes par le droit d’auteur
aussi bien les écrits en tout genre que « les œuvres orales » ou encore les « œuvres
dérivées », telles que les « adaptations, […], transformations ou arrangements des œuvres
de l’esprit », ainsi que les « anthologies, ou recueils d’œuvres diverses qui, par le choix et
la disposition des matières, constituent des créations intellectuelles ».
La Cour de cassation a cependant relevé, en 1962, l’absence d’originalité de la chanson
Boire un petit coup, c’est agréable, les magistrats suprêmes ayant estimé que cette œuvre
s’inspirait par trop de Boire un bon pinard, qui appartenait déjà aux folklores canadien,
français et louisianais102.
On se souvient également des aventures judiciaires de Jean Vautrin à propos de Un
grand pas vers le bon Dieu, au terme desquelles la cour d’appel de Paris a jugé, en 1992,
qu’un chercheur ne pouvait revendiquer à l’encontre d’un romancier de droits sur des
« matériaux linguistiques et culturels », en l’occurrence des histoires, chants et termes
cajuns103.
Un courant très fort, issu des pays en voie de développement comme des pays anglo-
saxons, commence toutefois à s’exprimer en faveur d’une véritable protection du folklore
par la propriété intellectuelle.
Les spécialistes africains du droit d’auteur déplorent en effet, à l’instar du professeur
Folarin Shyllon que, récemment, « presque toutes les anciennes colonies […] devenues
indépendantes sans que leur culture traditionnelle et populaire ait jamais été protégée par
la loi », « ont vu avec un sentiment d’amertume croissant les compositeurs étrangers
arriver sur leur sol, étudier minutieusement et, parfois, enregistrer leur musique
traditionnelle et populaire, puis rentrer vite chez eux en utiliser les rythmes et les
harmonies dans des chansons à succès ou des symphonies dûment protégées au titre du
droit d’auteur ».
De même, des membres de la section « propriété intellectuelle » de la très influente
American Bar Association – qui regroupe les avocats américains – prennent la défense des
« bardes de village », « troubadours itinérants » et autres « ménestrels », qui ont créé « à
partir des thèmes issus de la tradition et profondément enracinés dans leur culture », mais
« n’obtiennent ni célébrité, ni rémunération, ni protection ».
De telles revendications visent aujourd’hui aussi bien ceux qui entreprennent un
commerce avoué sur fonds de dessins animés ou de recueils de contes et légendes, que les
publications scientifiques d’ethnologues et anthropologues qui exploitent in extenso le
fruit de leurs collectes.
De plus en plus de textes internationaux font désormais référence à ce nouvel aspect du
droit d’auteur104 : accord de Bangui de 1977, « dispositions Unesco-Organisation mondiale
de la propriété intellectuelle » de 1985 sur la protection des expressions du folklore,
déclaration de Mataatua sur les droits de propriété intellectuelle des peuples autochtones
de 1993, etc. Et ces intentions affichées commencent à prendre forme dans plusieurs droits
internes.
Aux États-Unis, ceux qui désirent se rendre dans une réserve indienne pour y étudier le
mode de vie doivent en passer par une demande officielle indiquant l’objet et l’usage du
produit de la collecte.
De même, au Nigeria, la loi protège désormais « le folklore », notamment sous la forme
« de contes populaires, poésie populaire et enigmas ». En conséquence, seule l’utilisation
privée, « accidentelle » ou à des fins éducatives, y est aujourd’hui autorisée.
En quelques années, plusieurs affaires qui concernaient notamment des reproductions,
au sein de livres, de peintures d’artistes aborigènes ont été portées avec succès devant la
Cour fédérale australienne.
Cette nouvelle rhétorique ne manque pas de susciter des difficultés majeures,
notamment pour ce qui concerne la notion de domaine public ou encore la titularité des
droits sur des œuvres qui ne sont pas toujours dues à un seul créateur mais sont inspirées
« par la tradition et le milieu social où s’inscrit l’auteur ».
Certains n’hésitent cependant plus à proclamer qu’« il existe, en matière de droit de
propriété intellectuelle, une zone intermédiaire entre les droits individuels et le domaine
public, national ou international ».
La typographie
Quant aux œuvres typographiques, elles comprennent aussi bien les polices de
caractères que les ornements typographiques (culs-de-lampe, bandeaux, etc.), sans oublier
les compositions typographiques (calligrammes, ex-libris typographiques, etc108.).
L’éditeur doit aussi se méfier des nouveaux caractères typographiques et obtenir
l’autorisation du titulaire des droits avant toute utilisation destinée au public. Il ne faut pas
oublier, cependant, que la protection par le droit d’auteur n’est attribuée qu’aux éléments
originaux des caractères. La simple barre verticale du I ou horizontale du T n’en bénéficie
bien évidemment pas. L’auteur de la police de caractères doit sortir des « exigences
purement techniques », ainsi que l’impose l’arrangement de Vienne – convention
internationale spécifique aux caractères typographiques à laquelle la France se trouvera
liée dès son entrée en vigueur109. Le reprint d’un ouvrage ne relève du droit d’auteur que si
la composition est véritablement originale – au sens juridique du terme110. Et quand bien
même la composition manquerait de l’originalité suffisante à sa protection, il est
nécessaire de ne pas enfreindre les dispositions de la concurrence déloyale111. Il a en effet
été jugé qu’éditer le reprint d’un ouvrage toujours commercialisé par celui qui en a
élaboré la mise en page d’origine constituait un acte de concurrence déloyale112.
Les œuvres typographiques bénéficient de plusieurs mécanismes de protection, du droit
de la propriété littéraire et artistique à celui de la concurrence déloyale. Cela n’est pas
sans incidences juridiques étonnantes, en particulier pour ce qui concerne les reprints du
domaine public.
L’article L. 112-2 du Code de la propriété intellectuelle désigne expressément au rang
des créations protégeables par le droit d’auteur « les œuvres […] typographiques ».
Un traité international spécifique a même été ratifié par la France, par une loi du
10 décembre 1975. Il s’agit de l’arrangement de Vienne sur la protection des caractères
typographiques, élaboré en 1973 par onze États sous la houlette de l’Organisation
mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI). Ce traité n’est cependant jamais entré en
vigueur en raison d’un nombre insuffisant de ratifications113.
La fameuse et incontournable convention de Berne sur le droit d’auteur – également
gérée par l’OMPI – couvre assez largement la création pour que les œuvres
typographiques en bénéficient. Et les législations nationales de la plupart des pays
occidentaux consacrent par ailleurs la protection des œuvres typographiques.
Ce sont en premier lieu les polices de caractères qui sont protégées par le droit
d’auteur. Il faut relever, à titre indicatif, que sont mentionnés, dans l’arrangement de
Vienne, les « dessins […] de lettres et alphabets proprement dits avec leurs annexes, telles
que les accents et signes de ponctuation, […] de chiffres et d’autres signes figuratifs, tels
que signes conventionnels, symboles et signes scientifiques ».
Les juges nationaux ont aussi admis au sein des œuvres protégeables les compositions
typographiques, dont les traces les plus marquantes sont bien évidemment les
calligrammes ou encore certains ex-libris. Mais les compositions moins spectaculaires
sont tout autant protégées. Elles doivent pour cela répondre à la condition d’originalité,
ainsi que la Cour de cassation l’a rappelé en 1993114.
Toute composition originale bénéficie donc du droit de la propriété littéraire et
artistique et permet à l’auteur ou à ses ayants droit de s’opposer, par exemple, aux reprints
faits sans autorisation. Nombre de reprises de textes tombés dans le domaine public ne
peuvent donc s’effectuer que sous réserve d’une recomposition.
De plus, il ne faut pas oublier que si la condition d’originalité manque à une
composition typographique, ses créateurs peuvent toujours agir sur le terrain de la
concurrence déloyale, comme l’a souligné la Cour de cassation en 1982115.
Par surcroît, les œuvres typographiques peuvent être déposées auprès de l’Institut
national de la propriété industrielle116 dans la catégorie des dessins et modèles. Le recours
au droit des marques est également possible, notamment à l’occasion de la création d’un
logo issu d’une nouvelle police117.
De telles protections peuvent alors se cumuler avec celles accordées par le droit
d’auteur. Elles présentent l’avantage – ou l’inconvénient – de ne pas connaître de domaine
public tant que les dépôts sont renouvelés…
Se pose donc essentiellement la question de la titularité exacte des droits sur les œuvres
typographiques. C’est souvent la maison d’édition qui en bénéficie, sous certaines
conditions contractuelles, si la création a eu lieu en son sein. Cela est d’autant plus vrai
quand la création a été effectuée de façon collective118.
L’ADAGP (Société des auteurs dans les arts graphiques et plastiques), société de
perception et de répartition de droits, bien connue des éditeurs pour ses tarifs en matière
de reproduction de tableaux, a vocation à accueillir également en son sein les arts
typographiques119.
Sont aussi protégeables « les œuvres des arts appliqués ». Il faut entendre par là les
dessins utilitaires (plans, croquis, modèles de vêtements, etc.)120, autant que toute création
ressortissant au domaine du design121. Bien souvent, ces œuvres bénéficient d’une
protection par d’autres techniques que le droit d’auteur (le droit des dessins et modèles,
par exemple, compris lui aussi dans le CPI122).
Les jardins
Le 10 mai 1997, le tribunal de grande instance de Paris a complété la liste des œuvres
protégeables en se prononçant sur la protection des jardins de châteaux157.
Les jardins de Vaux-le-Vicomte ont été dessinés et réalisés par André Le Nôtre. Mais,
au début du xxe siècle, « le grand parterre central de broderies, situé de part et d’autre de
l’allée médiane partant des marches du château », n’était plus constitué que « de simples
surfaces engazonnées ». C’est dans ce contexte que la restauration des jardins,
commencée en 1875 et achevée après la Première Guerre mondiale, a été entreprise.
Or, selon les juges, cette restauration « ne peut s’analyser ni comme une remise en état
d’un ensemble préexistant, ni comme une réplique à l’identique des parterres initiaux,
aucun plan, aucun dessin n’ayant pu être retrouvé ». Ils ont relevé que « le dessin
préparatoire signé par le graveur Israël Silvestre pour le compte du surintendant Fouquet,
ainsi que les gravures de l’époque signées A. Pérelle ou N. de Noilly, ne donnent que des
indications générales et une vue d’ensemble illustrant certes les réalisations de l’époque
mais insusceptibles, par elles-mêmes, de fournir des instructions techniques précises qui
se seraient imposées » au restaurateur, « sans que celui-ci ait à prendre des initiatives
personnelles pour les adapter au site sur lequel il devait intervenir ».
Les magistrats ont estimé que « le travail effectué sur les broderies du parterre des
jardins de Vaux-le-Vicomte, même qualifiés de “restauration” et en dépit de l’ambiguïté
de ce terme, n’est pas exclusif de création mais constitue au contraire le cadre dans lequel
s’est exercé et épanoui tout son art, son savoir-faire et son imagination créatrice, lui
donnant ainsi l’occasion d’apporter à cette œuvre une touche personnelle digne d’être
protégée ».
Le tribunal a considéré que « le grand parterre de broderies du parc du château […]
constitue donc une création originale, certes réalisée conformément à ce qui lui avait été
demandé et aux contraintes historiques de styles dont il convenait de tenir compte pour
approcher de plus près la broderie d’origine telle que Le Nôtre, initiateur des jardins à la
française, aurait pu la concevoir au xviie siècle, mais exprimant de manière non
contestable la personnalité de son auteur et conférant ainsi à l’œuvre réalisée une
originalité certaine justifiant une protection par le droit d’auteur ».
C’est ainsi qu’une publicité pour un joaillier, qui reproduisait cette partie du jardin sans
autorisation des héritiers du restaurateur, a été jugée contrefaisante.
La cour d’appel de Paris en avait décidé différemment, le 5 octobre 1994, pour la
restauration des films de Louis Feuillade, refusant de reconnaître des droits au
restaurateur158.
Mais plusieurs décisions récentes ont admis les restaurateurs au rang d’auteurs. Il en a
été jugé ainsi, le 20 novembre 1996, par la cour d’appel de Paris qui se penchait sur le cas
d’un immeuble159. Le Conseil d’État en avait fait de même, le 14 juin 1999, au sujet des
orgues de la cathédrale de Strasbourg160.
Quant au tribunal de grande instance de Paris, il a, en parallèle de l’affaire de Vaux-le-
Vicomte, rendu un jugement dans le même sens, le 28 mai 1997, à propos de la
restauration de statues du château de Versailles161.
L’archéologie
Les livres sur les objets archéologiques et autres grottes préhistoriques constituent un
marché éditorial ténu. Celui-ci est actuellement mis à mal tant par la jurisprudence sur
l’exploitation de la grotte Chauvet que par la frilosité des récentes modifications
législatives.
Le 26 mars 2001, la cour d’appel de Toulouse a reconnu un droit à l’image aux
propriétaires du site sur lequel la grotte Chauvet a été découverte162. Depuis lors, la Cour
de cassation est passée par là et la cour d’appel de Lyon, saisie à la suite de cette énième
décision, a fixé le montant final d’indemnisation à 782 000 euros163.
Rappelons que la grotte ornée de peintures rupestres a été découverte, en 1994, par des
spéléologues. Les propriétaires du terrain ont été expropriés par l’administration et ont
perçu une indemnité initiale de 31 730 francs (soit 4 837 euros)… Celle-ci concerne la
valeur du seul terrain et fait donc abstraction de l’existence de la grotte, ainsi que de son
considérable intérêt scientifique. Des années de recours et de procédures ont conduit les
juges de Toulouse à réévaluer fortement l’indemnisation, portée à près de treize millions
d’euros.
Les magistrats retiennent notamment que « les expropriés auraient pu personnellement
faire ce que fait actuellement l’État, c’est-à-dire commercialiser les images prises dans
leur propriété. Ils auraient pu, toujours à leur seul profit (sous réserve des droits des
inventeurs), faire réaliser des films de reportage, les vendre, créer dans un endroit
constructible de la commune un musée où ces reportages auraient été diffusés auprès d’un
public payant. En outre ces visiteurs auraient pu acquérir dans un espace boutique
(d’ailleurs inclus dans le projet du département) les produits culturels dérivés, tels que les
cartes postales, livres, souvenirs, vidéos, objets reproduisant les œuvres d’art, ou même
vêtements portant des reproductions, le tout moyennant des redevances substantielles pour
les propriétaires ».
La jurisprudence Chauvet souligne que les importantes questions de propriété
intellectuelle et de droit à l’image compliquent le régime juridique des découvertes
archéologiques.
En réalité, les difficultés ne viennent pas vraiment du droit d’auteur. Les artistes sont a
priori anonymes, mais surtout bel et bien dans le domaine public. Certes, le droit moral
est perpétuel, et il faudrait en théorie recueillir le consentement des héritiers pour toute
divulgation de paroi inédite. Mais en pratique, aucun conservateur de site n’a à ce jour
rencontré d’ayants droit patentés de Lascaux.
En revanche, les œuvres qui peuvent figurer sur les murs des grottes sont soumises au
droit du propriétaire des lieux. Il s’agit là encore d’une application du droit à l’image des
biens, c’est-à-dire d’un droit de propriétaire. Et ce, même si les procès en droit à l’image
sont considérés, par certains commentateurs hâtifs, comme en perte de vitesse dans les
prétoires164.
En l’occurrence, ce droit du propriétaire est inscrit depuis longtemps dans le Code civil,
qui dispose notamment en son article 552 : « La propriété du sol emporte la propriété du
dessus et du dessous. Le propriétaire peut faire au-dessous toutes les constructions et
fouilles qu’il jugera à propos, et tirer de ces fouilles tous les produits qu’elles peuvent
fournir. »
Par ailleurs, aux termes de l’article 716 du même code, « le trésor est toute chose
cachée ou enfouie sur laquelle personne ne peut justifier sa propriété, et qui est découverte
par le pur effet du hasard ». Et la loi de préciser que « la propriété d’un trésor appartient à
celui qui le trouve dans son propre fonds ; si le trésor est trouvé dans le fonds d’autrui, il
appartient pour moitié à celui qui l’a découvert, et pour l’autre moitié au propriétaire du
fonds ».
Ce régime juridique est nuancé par la loi du 27 septembre 1941 sur les fouilles
archéologiques qui prévoit, par exemple, des modalités particulières de partage des
indemnisations entre le propriétaire des lieux et « l’inventeur » du trésor. La loi de 1941 a
été modifiée par celle du 17 janvier 2001 sur l’archéologie dite préventive. Mais ni le
ministère de la Culture, ni le législateur n’ont envisagé de mettre fin à ces droits privatifs.
C’est pourquoi, à l’instar d’une grande partie de la communauté scientifique, la
chercheuse Marie Cornu voudrait rendre « inappropriables » les œuvres archéologiques.
De facto, les pouvoirs publics en seraient les seuls maîtres165. Il n’est pas sûr que les
interlocuteurs étatiques soient beaucoup plus favorables aux exploitations d’images par
des éditeurs.
« Les œuvres photographiques et celles réalisées à l’aide de techniques analogues à la
photographie » sont aussi sujettes à protection166.
Il faut cependant noter que la loi du 11 mars 1957, ancêtre du CPI, exigeait des
photographies un caractère artistique ou documentaire pour les faire bénéficier de la
protection par le droit d’auteur. La loi de 1957 a été modifiée par celle du 3 juillet 1985
qui a supprimé ces conditions. Mais toutes les photographies prises entre le 11 mars 1958
et le 31 décembre 1985 suivent encore ce régime particulier et doivent donc présenter un
caractère artistique ou documentaire pour être protégeables. Le caractère artistique se
révèle dans un traitement particulier de l’image : angle, lumière, cadrage, etc167. Il n’est
pas cependant sans entraîner des discussions doctrinales pour déterminer si la valeur
esthétique doit primer sur une notion d’effort personnel168. Quant au caractère
documentaire, il est indéniable qu’il varie, par exemple, selon l’époque à laquelle la
photographie est prise en compte169. Le cliché de la première communion de Benoît XVI
révélerait aujourd’hui un caractère documentaire bien plus probant qu’il y a trente ans.
Ces deux caractères – artistique et documentaire – ont d’ailleurs donné lieu à de
nombreux débats devant les tribunaux170. Ces débats ont de moins en moins cours
aujourd’hui.
Il ne faut pas se leurrer sur la supposée banalité des photographies et tenter d’en tirer
argument pour ne pas verser de droits à leur auteur171. Même les reproductions d’œuvres à
deux dimensions (des clichés de tableaux, par exemple) peuvent être aujourd’hui
considérées comme originales et donc protégées par le droit de la propriété littéraire et
artistique172.
Le droit à l’image
En parallèle du droit d’auteur stricto sensu, il existe également un droit à l’image189,
c’est-à-dire la possibilité pour un particulier d’empêcher a priori toute utilisation de son
image. Le droit à l’image, qui n’est pas prévu par une disposition législative particulière
ne repose, selon certains commentateurs, que sur une interprétation jurisprudentielle de
l’article 9 du Code civil, article relatif à la protection de la vie privée, et/ou de
l’article 1382 relatif à la responsabilité civile la plus classique.
La première décision en la matière remonterait à 1858190, mais c’est seulement depuis
une trentaine d’années que ce droit connaît un essor particulier. Le droit à l’image est
aujourd’hui reconnu comme un droit dit absolu. Le principe dégagé par les juridictions est
en effet unanime : chacun est titulaire des droits sur son image et est seul habilité à en
autoriser l’utilisation191. En pratique, il n’est donc pas toujours nécessaire qu’un préjudice
autre que la diffusion non autorisée de son image soit subi. La simple utilisation sans
autorisation de l’image est par principe répréhensible, même si la jurisprudence la plus
récente est parfois moins péremptoire192. Toute personne, inconnue ou célèbre, peut ainsi
s’opposer à une reproduction de son image sous quelque forme que ce soit193. Il ne faut
cependant pas ignorer qu’en pratique les juridictions reconnaissent parfois un droit à
l’image affaibli194 à ceux dont l’existence professionnelle tient en grande partie à leur
médiatisation et donc à l’utilisation de leur image (homme politique, star de cinéma,
sportif, etc.). Paradoxalement, une autre tendance jurisprudentielle s’est dessinée en
parallèle, qui tend à considérer que ceux-là mêmes qui vivent de leur image ont vocation à
être plus vigilants et par conséquent à être mieux indemnisés195. De même, toutes les
formes d’utilisation d’images sont concernées. Le principe d’un droit à l’image vaut aussi
bien pour un dessin que pour une photographie ou encore pour une œuvre audiovisuelle,
qu’il s’agisse d’un film ou même d’un cédérom.
Le principe du droit à l’image est encore l’objet d’exceptions. Il ne faut cependant pas
oublier que, comme toutes les exceptions à un principe juridique, elles doivent être
interprétées restrictivement196.
La seule circonstance qui empêche sans coup férir l’utilisation d’une image, c’est
qu’elle ait été prise dans un lieu privé. Les tribunaux y voient là un terrain inviolable dont
la méconnaissance entraîne une sanction certaine197. Le Code pénal contient d’ailleurs
deux sévères dispositions (articles 226-1 et 226-2) propres à la prise d’images dans un lieu
privé et à leur diffusion. Celles-ci sanctionnent, outre la reproduction de l’image d’une
personne se trouvant dans un lieu privé sans le consentement de celle-ci, la reproduction
de paroles prononcées dans un lieu privé par une personne sans son consentement, et le
montage de paroles ou images d’une personne toujours sans son consentement, s’il
n’apparaît pas à l’évidence qu’il s’agit d’un montage ou s’il n’en est pas expressément fait
mention.
Les juridictions se montrent clémentes avec les preneurs et les utilisateurs d’images dès
lors que les personnes y figurant ne sont pas reconnaissables. C’est ainsi que la
photographie d’une foule, au sein de laquelle toute identification est quasi impossible,
peut être librement reproduite. Cette exception paraît cependant difficile à soutenir pour ce
qui concerne un petit groupe de personnes ou pour une partie seulement d’un grand
ensemble de personnes. Elle a pourtant été retenue à l’encontre de ceux qui déclaraient
avoir été modèles de Robert Doisneau pour sa célèbre photographie, Le Baiser de l’Hôtel
de Ville198. En revanche, plus délicate est l’image d’un groupe de personnes dont
l’identification est aisée mais dont aucune n’est mise particulièrement en avant199. La
jurisprudence est plus hésitante et les décisions dépendent beaucoup des circonstances
propres à chaque image. Les juges sanctionnent plus aisément la reproduction et la
diffusion lorsque l’image a causé un préjudice autre que la seule atteinte au droit à
l’image. C’est le cas, par exemple, lorsque l’image est accompagnée d’une légende
inappropriée ou qu’elle fait l’objet d’un montage ou de tout autre détournement. De
même, le droit à l’image s’exerce pleinement dès lors que la personne représentée est le
sujet principal de l’image ou qu’elle est mise en avant par une marque la désignant
particulièrement (flèche, effet de loupe, etc.).
Une photographie de personnes reconnaissables peut être librement publiée si elle a
trait à l’actualité. Les commentateurs juridiques estiment cependant que le délai pendant
lequel cette tolérance peut s’exercer est très court, puisqu’il est lié à la notion d’actualité,
plus adaptée à l’édition de presse qu’à celle de livres200. L’« affaire Virenque201 », du nom
de ce champion cycliste ayant obtenu la condamnation de l’éditeur qui avait publié sur lui
un album d’hommage quelques mois après sa plus importante victoire, pourrait avoir
porté un coup d’arrêt à l’exception d’actualité en matière d’ouvrages de librairie. Il existe
même une sorte de droit véritable à l’oubli au profit de ceux qui ont connu, parfois dans
des circonstances tragiques, les feux de l’actualité. Un tribunal a par exemple estimé
qu’un condamné pénal ne devait pas supporter des années plus tard, par le biais d’une
nouvelle publication de son image, le poids d’une faute déjà payée202.
Le droit à l’image est traditionnellement rattaché à la famille des droits de la
personnalité, c’est-à-dire que son titulaire ne peut en théorie en disposer. Cependant, on
assiste à une patrimonialisation du droit à l’image, qui tend à s’étendre à l’image des
biens ; et ce, alors qu’il existe déjà un droit d’accès au profit des musées sur leurs
collections ou un « droit d’arène », aujourd’hui légiféré203, pour les organisateurs
d’événements sportifs. Une loi du 15 décembre 2004 « portant diverses mesures relatives
au sport professionnel » comporte un article premier qui encadre encore plus l’utilisation
de l’image des sportifs. Cette fois, le texte évoque « l’image collective de l’équipe à
laquelle le sportif appartient » et permet aux clubs de l’exploiter plus librement. En clair
c’est, en dehors même des accords sous seing privé qui sont déjà monnaie courante dans
ce milieu pour transmettre son droit à l’image à son sponsor ou à son club, à ce dernier
qu’il faudra obligatoirement s’adresser204.
Deux affaires, concernant chacune l’image d’un château, permettent de façonner les
contours, souvent mouvants, de ce que l’on peut appeler « le droit à l’image des biens ».
Le droit de propriété, défini à l'article 544 du Code civil, est le fondement juridique à
partir duquel la jurisprudence s’est originellement construite. Cet article dispose que « la
propriété est le droit de jouir et disposer des choses de la manière la plus absolue, pourvu
qu'on n'en fasse pas un usage prohibé par les lois ou les règlements ». C’est surtout l’arrêt
de la Cour de cassation, rendu le 10 mars 1999, qui est considéré comme la consécration,
au plus haut sommet judiciaire, du droit à l’image des biens : « L’exploitation du bien
sous la forme de photographies porte atteinte au droit de jouissance du propriétaire. »
Mais cette même juridiction a anéanti en 2004 les revendications croissantes de
propriétaires de demeures, îlots ou encore de bateaux en indiquant que « le propriétaire
d’une chose ne dispose pas d’un droit exclusif sur l’image de celle-ci ; il peut toutefois
s’opposer à l’utilisation par un tiers lorsqu’elle lui cause un trouble anormal ». En ce cas,
l’action repose sur l’article 1383 du Code civil relatif à la très classique responsabilité
civile.
Le 28 juin 2012, la Cour de cassation a livré son sentiment à l’occasion d’un
contentieux sur l’image du château de Mareuil, utilisée par deux vignobles concurrents. Et
elle a considéré que l’utilisation de l’image de la propriété d’un concurrent causait au
propriétaire un évitable préjudice.
En revanche, le tribunal administratif d’Orléans a, le 6 mars 2012, rendu une décision
plus timorée dans un litige concernant l’image du château de Chambord. Le directeur
général du domaine national de Chambord avait en effet facturé une entreprise
commerciale, à la suite de l’utilisation d’une image du château, pour « occupation du
domaine public », ledit domaine public étant ici entendu au sens du droit administratif (et
non du droit d’auteur). En clair, l’administration considérait que l’image du château lui
appartenait, tout comme le château lui-même. Or, les juges estiment que « l’image de la
chose ne saurait être assimilée à la chose elle-même, ni aux droits attachés à la propriété
de cette chose. La photographie d’une bien du domaine public immobilier, qui n’est, par
elle-même, affectée ni à l’usage direct du public, ni à un service public et ne constitue pas
un accessoire indissociable de ce bien, ne constitue pas un bien du domaine public. Par
suite, l’utilisation par un tiers de cette photographie ne s’analyse ni comme une
occupation, ni comme une utilisation du domaine public susceptible de donner lieu au
paiement d’une redevance ».
La ligne de partage semble désormais claire.
Les photographes d’animaux, d’objets ou d’immeubles205 nécessitent de plus en plus
d’être vigilants206, en dépit de décisions judiciaires récentes laissant croire à un recul de
telles revendications207. Les tribunaux sanctionnent de plus en plus de telles reproductions,
et ce d’autant plus fortement que l’atteinte au droit à l’image se double souvent d’un
préjudice distinct (par exemple, dans le cas où la publication de l’image d’une demeure
entraîne des visites intempestives de touristes…).
En revanche, la jurisprudence la plus récente n’accepte plus la transmission du droit
d’une personne sur sa propre image à ses héritiers208, mais se montre particulièrement
sensible pour ce qui concerne les clichés de cadavres. Le 20 décembre 1999, la Cour de
cassation s’est prononcée, dans le cadre de « l’affaire Erignac », sur la publication de la
photographie d’un préfet assassiné209. Elle a considéré que « la photographie publiée
représentait distinctement le corps et le visage du préfet assassiné, gisant sur la chaussée
d’une rue », cette image étant dès lors « attentatoire à la dignité humaine ». Les demandes
formulées par les ayants droit ont ainsi été accueillies favorablement.
Le consentement d’une personne à l’utilisation de son image, à sa reproduction et à sa
diffusion sous une forme quelconque ne se présume pas210. Les tribunaux l’ont souvent
souligné : ce n’est pas parce qu’on autorise un photographe à prendre un cliché qu’on
l’autorise à l’utiliser211 ; et ce, quand bien même certaines décisions ont pu déduire des
circonstances de prise des photographies que la personne photographiée avait
implicitement autorisé l’utilisation de son image. La charge de la preuve du consentement
incombe aux utilisateurs. C’est à eux de démontrer qu’ils ont obtenu l’autorisation de
reproduire l’image de la personne représentée212. Les photographes et utilisateurs d’images
ne peuvent arguer d’utilisations antérieures que la personne représentée aurait admises ou
tolérées213. Il est en revanche aujourd’hui pleinement admis que chacun peut valablement
donner une autorisation d’exploiter une image214. L’éditeur consciencieux et prudent ne
peut donc plus aujourd’hui se dispenser d’une autorisation de la part des personnes
photographiées ou des propriétaires des biens et animaux photographiés. Il ne doit pas
oublier que les autorisations concernant les mineurs sont délivrées par leurs deux
parents215.
L’éditeur disposera bien entendu d’un recours en garantie contre l’agence ou le
photographe qui lui a cédé les droits sur les clichés216. Une affaire ayant opposé les
éditions du Rocher à l’agence Gamma a mis au jour l’ampleur de la garantie que sont
tenus d’apporter les professionnels de l’image. À la suite d’une action intentée par le
fabricant d’une poche de sang, dont le nom était identifiable sur le produit qui servait à
illustrer un livre sur l’affaire du sang contaminé, la Cour de cassation a considéré que
« l’agence connaissait l’usage auquel la photographie était destinée et que l’agence qui
commercialise des clichés en vue de leur publication est tenue de fournir à ses clients des
photographies propres à l’usage auquel elles sont destinées et telles, en particulier, que cet
usage ne présente pas un caractère illicite217 ». Mais cette garantie peut se révéler faible en
cas de faillite de ladite agence ou d’insolvabilité du photographe. L’éditeur devra
indemniser les « victimes » et ne pourra présenter la facture à son partenaire défaillant.
C’est pourquoi il est indispensable ou de s’enquérir soi-même des autorisations quand
cela est possible, ou de vérifier la validité des autorisations que le photographe est supposé
avoir fait signer. Une autorisation doit a priori s’entendre de façon restrictive. Cela
signifie que l’éditeur doit se limiter aux seuls modes d’exploitation expressément
désignés218 par l’intéressé et ne peut exciper d’un consentement tacite à une utilisation non
expressément prévue.
Je, soussigné(e) (nom), demeurant (adresse), autorise la société (dénomination) (ci-après désignée
« l’Éditeur ») à me photographier, le (date), à (lieu), et à utiliser mon image dans le cadre de (détailler
l’exploitation) ;
Les Photographies pourront être utilisées directement par l’Éditeur ou être cédées à des tiers, et faire
l’objet d’exploitations sous toutes formes, par tous moyens et sur tous supports, connus et inconnus à
ce jour, dans le monde entier, pour une durée de (durée), intégralement ou par extraits, et notamment :
Je vous confirme, en tant que de besoin, que la contrepartie des utilisations et prestations précitées
est mon intérêt pour (thème ou but du livre…), ce que je reconnais expressément.
Je garantis que je ne suis pas lié(e) par un contrat exclusif relatif à l’utilisation de mon image ou de
mon nom.
Élection de domicile est faite par chacune des parties à l’adresse précisée aux présentes.
Pour tout litige né de l’interprétation ou de l’exécution des présentes, il est fait attribution expresse
de juridiction aux tribunaux compétents de (ville) statuant en droit français.
(Signature)
Autorisation de reproduction et de représentation de photographies (personne
photographiée mineure)
Nous, soussignés (nom du père) et (nom de la mère), demeurant (adresse), autorisons la société
(dénomination) à photographier, le (date), à (lieu), notre enfant mineur dont le nom est (nom de
l’enfant), né(e) le (date), à (lieu) et demeurant à (adresse) et à utiliser son image.
Les Photographies pourront être utilisées directement par l’Éditeur ou être cédées à des tiers, et faire
l’objet d’une exploitation sous toutes formes, par tous moyens et sur tous supports connus et inconnus
à ce jour, dans le monde entier, pour une durée de (durée), intégralement ou par extraits, et
notamment :
Nous vous confirmons, en tant que de besoin, que la contrepartie des utilisations et prestations
précitées est notre intérêt pour (thème ou but du livre…), ce que nous reconnaissons expressément.
En conséquence de quoi, nous nous reconnaissons être entièrement remplis de nos droits et nous ne
pourrons prétendre à aucune rémunération pour l’exploitation des droits visés aux présentes.
Nous garantissons que nous ne sommes pas liés par un contrat exclusif relatif à l’utilisation de
l’image ou du nom de notre enfant.
Élection de domicile est faite par chacune des parties à l’adresse précisée aux présentes.
Pour tout litige né de l’interprétation ou de l’exécution des présentes, il est fait attribution expresse
de juridiction aux tribunaux compétents de (ville) statuant en droit français.
(Nom de la société)
(Adresse)
La société (dénomination) a le projet de faire concevoir et exploiter une publication dans laquelle
figurent des photographies de ses salariés.
Les Photographies pourront être exploitées et utilisées directement par (dénomination de l’éditeur/
nom du photographe) ou être cédées à des tiers, sous toute forme et tous supports connus et inconnus
à ce jour, dans le monde entier, sans aucune limitation, pour une durée de (durée), intégralement ou
par extraits, et notamment :
La société (dénomination) est personnellement responsable tant vis-à-vis des tiers que de
(dénomination de l’éditeur/nom du photographe) en cas de non-observation de la présente clause et
devrait réparation à celui-ci de l’entier préjudice qui résulterait par elle du non-respect de l’un
quelconque des engagements pris.
Élection de domicile est faite par chacune des parties à l’adresse précisée aux présentes.
Pour tout litige né de l’interprétation ou de l’exécution des présentes, il est fait attribution expresse
de juridiction aux tribunaux compétents de (ville) statuant en droit français.
(Signature)
Lettre-accord (architecte/sculpteur, etc.)
(Nom)
(Adresse)
Pour faire suite à nos différents entretiens, je me permets de vous préciser les conditions de la
cession intervenant au profit de (nom du bénéficiaire de l’autorisation) des droits de propriété
intellectuelle afférents à l’œuvre que vous avez réalisée, ci-après désignée l’œuvre.
En conséquence de quoi vous vous engagez à céder à titre non exclusif à (nom du bénéficiaire de
l’autorisation) l’ensemble des droits de propriété intellectuelle afférents à l’œuvre, et ce pour tous les
territoires et pour toutes les langues et pour le temps que durera la propriété littéraire et artistique
d’après les législations tant françaises qu’étrangères et les conventions internationales actuelles ou
futures, y compris les prolongations éventuelles qui pourraient y être apportées.
Les droits cédés sont constitués de la totalité des droits de reproduction et de représentation de
l’œuvre et plus précisément :
En contrepartie de ladite cession, vous percevrez à la signature des présentes une rémunération
brute, forfaitaire et définitive d’un montant de (chiffre) euros.
Par le versement de cette somme, vous reconnaissez être entièrement rempli de vos droits et vous ne
pourrez prétendre à aucune autre rémunération pour les utilisations susmentionnées de l’œuvre.
Enfin, vous garantissez que l’œuvre, objet de la présente cession, ne contient rien qui puisse tomber
sous le coup des lois en vigueur et plus particulièrement les lois relatives à la contrefaçon et au droit à
l’image.
D’une façon générale, vous garantissez (nom du bénéficiaire de l’autorisation) contre tous troubles,
revendications ou évictions quelconques qui porteraient atteinte à la jouissance paisible des droits que
vous cédez par les présentes à cette dernière.
Les présentes sont soumises au droit français et à la compétence des tribunaux de (lieu).
Vous voudrez bien nous confirmer votre accord sur les présentes, en portant votre signature
précédée de la mention « lu et approuvé » sur la dernière page, les pages précédentes étant également
paraphées par vos soins.
Nous vous prions d’agréer, (Chère Madame/Cher Monsieur), l’expression de nos meilleures
salutations.
(Signature)
Autorisation de reproduction et de représentation de photographies (bien
photographié)
Les photographies pourront être exploitées et utilisées directement par l’Éditeur ou être cédées à des
tiers, sous toute forme et tous supports connus et inconnus à ce jour, dans le monde entier, sans aucune
limitation, pour une durée de (durée), intégralement ou par extraits, et notamment :
Je vous confirme en tant que de besoin que la contrepartie des utilisations et prestations précitées
est mon intérêt pour (thème ou but du livre), ce que je reconnais expressément.
Je garantis que je ne suis pas lié par un contrat exclusif relatif à l’utilisation de l’image de mon bien.
Élection de domicile est faite par chacune des parties à l’adresse précisée aux présentes.
Pour tout litige né de l’interprétation ou de l’exécution des présentes, il est fait attribution expresse
de juridiction aux tribunaux compétents de (ville) statuant en droit français.
Les photographies pourront être exploitées et utilisées directement par l’Éditeur ou être cédées à des
tiers, sous toute forme et tous supports connus et inconnus à ce jour, dans le monde entier, sans aucune
limitation, pour une durée de (durée), intégralement ou par extraits, et notamment :
Je vous confirme en tant que de besoin que la contrepartie des utilisations et prestations précitées
est mon intérêt pour (thème ou but du livre), ce que je reconnais expressément.
Je garantis que je ne suis pas lié par un contrat exclusif relatif à l’utilisation de l’image de mon
animal.
Élection de domicile est faite par chacune des parties à l’adresse précisée aux présentes.
Pour tout litige né de l’interprétation ou de l’exécution des présentes, il est fait attribution expresse
de juridiction aux tribunaux compétents de (ville) statuant en droit français.
Les mannequins
Les mannequins exercent aujourd’hui dans un cadre législatif extrêmement précis et de
plus en plus draconien223. L’éditeur qui choisirait de faire poser une ou plusieurs personnes
en vue de la publication, par exemple, d’un livre sur la gymnastique doit s’assurer du
statut de ces personnes224. Le mannequin est en effet défini, selon la loi du 26 décembre
1969, complétée par la loi du 12 juillet 1990, comme « toute personne qui est chargée soit
de présenter au public, directement ou indirectement par reproduction de son image, sur
tout support visuel ou audiovisuel, un produit, un service ou un message publicitaire, soit
de poser comme modèle, avec ou sans utilisation extérieure de son image, même si cette
activité n’est exercée qu’à titre exceptionnel ». La frontière est parfois ténue entre le
simple quidam photographié dans la rue, l’artiste de spectacle225 et le mannequin.
Ce dernier bénéficie d’une présomption de contrat de travail226. En revanche, aux termes
de l’article L. 763-2 du Code du travail, « n’est pas considérée comme salaire la
rémunération due au mannequin à l’occasion de la vente ou de l’exploitation de
l’enregistrement de sa présentation par l’employeur ou tout autre utilisateur dès que la
présence physique du mannequin n’est plus requise pour exploiter ledit enregistrement et
que cette rémunération n’est en rien fonction du salaire reçu pour la production de sa
présentation, mais au contraire fonction du produit de la vente ou de l’exploitation dudit
enregistrement ». Il faut donc prévoir une rémunération en deux parties, l’une destinée à
compenser la prestation, l’autre visant la cession des droits.
Dès lors que la prestation demandée par l’éditeur devient substantielle, c’est-à-dire
qu’elle dépasse la simple prise d’un cliché au hasard des rencontres du photographe, il
convient de conclure un véritable contrat de travail avec la personne photographiée,
comprenant par surcroît une cession de droits en bonne et due forme.
Le modèle proposé ci-après comporte les clauses minimales à ce type d’engagement.
Lettre-accord d’engagement de mannequin
(Madame/Monsieur),
Pour faire suite à notre entretien, nous avons le plaisir de vous préciser les conditions de votre
engagement en qualité de mannequin par les éditions (nom de l’éditeur) pour la réalisation de
photographies destinées à illustrer l’ouvrage provisoirement intitulé (titre).
Vous déclarez être physiquement apte à réaliser les poses visées aux présentes et dont vous
reconnaissez avoir expressément connaissance.
Article 2 – Rémunération
En contrepartie de l’exécution de cette prestation, vous percevrez une rémunération forfaitaire brute
de (montant) euros qui vous sera versée en date du (date).
En contrepartie de la cession, telle que prévue à l’article 5 des présentes, de vos droits de la
personnalité (droit à l’image notamment) et des éventuels droits de propriété intellectuelle afférents à
cette prestation, vous percevrez une rémunération forfaitaire brute de (montant) qui vous sera versée
en date du (date).
(Indiquer les dates et les heures des séances de pose ou bien prévoir que le calendrier, qui sera
compris entre telle et telle date, sera déterminé d’un commun accord et l’annexer à la présente lettre-
accord.)
Toute séance de pose non prévue aux présentes pourra vous être demandée selon des modalités de
calendrier qui seront déterminées de bonne foi et d’un commun accord. Chaque séance de pose
supplémentaire vous sera rémunérée selon les tarifs suivants : (montant).
Ces droits, qui pourront être exploités directement ou cédés par les éditions (nom de l’éditeur), et
qui sont constitués de la totalité des droits de reproduction, de représentation et d’adaptation,
comprennent notamment :
– le droit de reproduction, de représentation et d’adaptation des Photographies sous toutes formes
d’édition de livres, et notamment ordinaire, de luxe (à tirage limité ou non), de demi-luxe, reliée,
populaire, de poche (dite aussi de grande diffusion), en clubs, scolaire, critique ou dans une
anthologie ;
– le droit de reproduction, de représentation et d’adaptation des Photographies, en tout ou en partie
dans les journaux et périodiques, en cartes postales, affiches, posters, catalogues, agendas, présentoirs,
jeux ou sous toute forme analogue existant ou à venir ;
– le droit de reproduction, de représentation et d’adaptation des Photographies, en tout ou en partie
sous forme de vêtements, bibelots, matériel de papeterie et sous toute autre forme dérivée venant ou à
venir ;
– le droit de reproduction, de représentation et d’adaptation des Photographies par photocopie,
microcarte, microfiche ou microfilm ou tout autre procédé analogue existant ou à venir qu’il soit
électronique, analogique, magnétique ou numérique ;
– le droit de reproduction, de représentation et d’adaptation des Photographies sous forme d’édition
électronique, en particulier en CD-Rom, CD-I, CD-photo, DVD, DVD-Rom, Blu-ray, fichier numérique
par réseau numérique, ou par tout autre procédé analogue existant ou à venir ;
– le droit de reproduction, de représentation, d’adaptation et de communication au public des
Photographies, en tous pays, par voie d’exposition, de représentation théâtrale, chorégraphique ou
musicale, d’exécution lyrique ou par tous procédés de diffusion des paroles, des sons et des images et
de reproduire et représenter, sous toutes formes et par tous moyens, les communications et adaptations
qui seront ainsi faites ;
– le droit de reproduction, de représentation et d’adaptation des Photographies en tout ou en partie
pour le cinéma, la télévision et, en général, tout mode d’exploitation existant ou à venir des œuvres
audiovisuelles et notamment sous forme de diapositives, vidéocassettes, vidéodisques ou
vidéogrammes ;
– le droit de reproduction, de représentation et d’adaptation des Photographies, en tout ou en partie,
par tous procédés de représentation existant ou à venir, et notamment projection publique et
télédiffusion, par tous moyens existants ou à venir et notamment par câble, voie hertzienne, satellite et
transmissions dans un lieu public ou privé de l’œuvre télédiffusée ;
– le droit de reproduction, de représentation, d’adaptation et de communication au public des
Photographies par tous moyens, vente, location, prêt ou autres procédés de communication au public
existants ou à venir ;
– le droit de reproduire, de représenter, d’adapter et de communiquer au public tout ou partie des
Photographies ainsi que des adaptations qui en seront faites, par tous procédés de diffusion des images,
sur tous supports actuels ou à venir tels que CD-Rom, CD-photo, CD-I, DVD et DVD-Rom, Blu-ray,
fichier numérique, etc. ;
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter tout ou partie des Photographies ainsi que des
adaptations qui en seront faites, par tout procédé actuel ou futur de communication au public et
notamment la diffusion qui pourrait être faite des Photographies et de leurs adaptations, graphiques ou
non graphiques, à partir d’un support destiné à la vente ou de toute autre matrice, dans tous types de
réseaux numériques et notamment dans des réseaux internes à un groupement (notamment toute
entreprise ou groupement d’entreprises, bibliothèques, établissements d’enseignement de tous les
degrés), tel Intranet ou Extranet, comme dans des réseaux destinés à un public non regroupé dans une
personne morale, tel Internet ou Télétel, par tout moyen de télécommunications (Wi-Fi, « i-modeä »,
SMS, MMS, Wap, GSM, GPRS, UMTS, HSPDA et de manière générale tout réseau de téléphonie fixe
ou mobile) ou tout autre système Internet destiné aux téléphones mobiles et aux assistants personnels,
par télévision numérique ou toute diffusion télévisuelle (notamment par voie hertzienne, câble et
satellite), par systèmes télématiques interactifs, par téléchargement et autres techniques informatiques
ou tout autre mode de transmission actuel ou futur n’impliquant pas la vente d’un support, en vue
d’une exploitation publique ou d’une utilisation privée.
Pour chaque utilisation qui sera faite des photographies réalisées, les éditions (nom de l’éditeur)
s’engagent à ne pas procéder à une dénaturation de votre image susceptible de vous porter préjudice.
Elles ne pourront cependant être tenues pour responsable des manquements dus aux tiers auxquels
elles auraient cédé ou concédé un droit d’utilisation.
Article 6 – Garanties
Vous garantissez ne pas être lié(e) notamment par un contrat-cadre d’engagement de mannequin ou
tout autre mandat exclusif relatif à votre activité de mannequin.
Vous nous garantissez expressément que vous avez pleins pouvoir et qualité pour accorder les droits
cédés aux présentes et que ces droits n’ont été en aucune manière cédés, hypothéqués, grevés, ni
d’une façon quelconque dévolus en faveur de tiers.
Article 7 – Résiliation
En cas d’inexécution de l’une des dispositions ci-dessus énoncées, le présent contrat pourra être
résilié de plein droit aux torts de la partie défaillante après mise en demeure par lettre recommandée
avec accusé de réception restée sans effet dans la quinzaine de sa réception. Si le contrat est résilié, les
prestations déjà exécutées à la date de la résiliation resteront acquises aux éditions (nom de l’éditeur)
sous réserve de leur règlement, tel que prévu à l’article 2 des présentes.
Vous voudrez bien nous confirmer votre accord sur les présentes, en portant votre signature
précédée de la mention « lu et approuvé » sur la dernière page, les pages précédentes étant également
paraphées par vos soins.
L’Éditeur Le Mannequin
Les traductions
Il ne fait aucun doute qu’une traduction est protégeable dès lors qu’elle ne consiste pas
en une transcription brute – mot à mot – ni en un pur travail technique – tel qu’une
machine pourrait le réaliser245. L’agencement en deux livres d’une traduction de saint
Thomas n’a ainsi pu être reconnu comme original par les juges car il était imposé par la
structure de l’œuvre de départ246.
Il est parfois bon – en tout cas utile – de rappeler que les traducteurs bénéficient, aux
termes du CPI et d’une jurisprudence désormais constante, d’un statut juridique très
précis. L’éditeur qui, par méconnaissance ou négligence, choisit d’ignorer cet état de droit
s’expose à de sérieux et coûteux déboires.
L’article L. 112-3 du CPI dispose expressément que « les auteurs de traductions […],
des œuvres de l’esprit jouissent de la protection instituée par le présent code sans
préjudice des droits de l’auteur de l’œuvre originale ».
Cette protection par le droit de la propriété littéraire et artistique peut même s’étendre
jusqu’au titre choisi par le traducteur, si celui-ci a fait preuve d’originalité. Dans une
affaire retentissante jugée en 1952, le tribunal de commerce de Paris a ainsi condamné
Gibert Jeune pour avoir repris sans autorisation l’expression « Les Hauts de Hurlevent »
sur une bande de promotion, en vue d’aider à l’écoulement d’un stock du célèbre roman.
Les magistrats ont souligné que la traduction en vente boulevard Saint-Michel n’avait pas
été éditée originellement sous cet intitulé : ce titre n’est en effet pas la simple transcription
en français de Wuthering Heights mais constitue bel et bien une véritable création due à
un autre traducteur247.
Face à cette reconnaissance du rôle des traducteurs par la jurisprudence, le Syndicat
national de l’édition a d’ailleurs conclu, le 17 mars 1993, un nouveau code des usages
relatif à la traduction de littérature générale, avec la Société des gens de lettres de France,
l’Association des traducteurs littéraires de France et la Société française des traducteurs248.
La rigoureuse Association générale pour la sécurité sociale des auteurs (la fameuse
AGESSA)249 reconnaît elle-même que les traducteurs d’œuvres littéraires et scientifiques
sont couverts par le régime particulier des auteurs.
La rémunération du traducteur peut en revanche, dans certaines limites, être dérogatoire
du principe juridique dit de « proportionnalité aux recettes d’exploitation de l’œuvre » et
qui se concrétise par l’obligation de verser aux auteurs un pourcentage sur les ventes.
L’article L. 132-6 du CPI prévoit en effet, par exception, qu’« en ce qui concerne l’édition
de librairie », il peut y avoir « rémunération forfaitaire pour la première édition, avec
l’accord formellement exprimé […] à la demande du traducteur pour les traductions ».
Quant au droit au respect de l’œuvre, il s’applique souvent en faveur du traducteur,
mais aussi parfois à son détriment250.
La cour d’appel de Paris a rappelé, par exemple, en 1988, qu’aucune modification du
texte remis n’est possible sans l’accord du traducteur251. La seule possibilité pour l’éditeur
reste d’avoir prévu expressément au contrat de traduction une clause précisant les critères
en vertu desquels il peut refuser la traduction. De même, il est souvent prudent de part et
d’autre d’envisager en détails la procédure à suivre si la traduction nécessite d’être revue.
Mais le traducteur étant au service d’une œuvre dite « première », il n’en reste pas
moins soumis à un certain contrôle de la part de l’écrivain et de ses représentants que sont
les éditeurs ou les agents. C’est ainsi qu’il a déjà été jugé que la publication d’une
mauvaise traduction viole le droit moral et peut à ce titre être sanctionnée252.
Il a également été valablement admis que soit prévue par contrat l’obligation de
soumettre la traduction à l’auteur d’origine : toute défaillance pourra être analysée comme
une atteinte à ce même droit moral253.
Le traducteur bénéficie également du droit au respect de son nom. Dès 1969, la cour
d’appel de Paris a d’ailleurs estimé que la citation d’une traduction doit être accompagnée
du nom du traducteur en sus de celui de l’auteur d’origine254.
Cette même juridiction a surtout rendu, le 20 janvier 1997, un arrêt particulièrement
rigoureux dans une affaire opposant une maison d’édition à une traductrice, qui agissait
pourtant près de treize ans après les faits litigieux. L’éditeur a été sanctionné pour avoir
mentionné le nom de la traductrice sur la seule page de titre et « en petits caractères ». Les
magistrats ont relevé « qu’il ne saurait être contesté que l’obligation pour l’éditeur tenant
au respect du nom d’un traducteur revêt pour celui-ci un intérêt primordial dans la mesure
où elle lui permet d’une part, de recueillir auprès des lecteurs l’attention légitimement due
à celui sans lequel la divulgation d’une œuvre étrangère serait impossible et d’autre part,
de se faire connaître et reconnaître du monde de l’édition afin d’y exercer dans les
meilleures conditions possibles sa fonction ».
Les couvertures
Des librairies virtuelles reproduisent aujourd’hui sur Internet l’aspect de chaque
ouvrage qu’elles proposent à la vente. Ces « cyberlibrairies » ravivent ainsi des
interrogations, en particulier chez les éditeurs, sur le droit applicable aux couvertures, que
certains apparentent à de véritables créations artistiques et d’autres à de simples facettes
du marketing d’un livre.
Les tribunaux sont de plus en plus enclins à accorder aux couvertures une protection
autonome par le droit de la propriété littéraire et artistique. Dès 1983, à la demande
d’Opta, la cour d’appel de Paris a ainsi condamné la Librairie des Champs-Élysées333.
Celle-ci, qui plaidait la banalité des couvertures copiées, n’a pas réussi à prouver, selon
les juges, « que les mêmes éléments aient jamais été précédemment agencés tous
ensemble et de la même manière ». En 1992, la même juridiction a sanctionné Rivages qui
avait contrefait une « couverture où se détachent, sur fond blanc, des lettres majuscules et
minuscules pour lesquelles alternent dans l’ombre le vert, le gris, le noir et le rouge, ce qui
conférait au livre une présentation originale susceptible d’être protégée », sans que « cette
présentation soit nécessaire eu égard au contenu de l’ouvrage334 ». La condamnation des
faux Carnets d’Elena Ceaucescu, poursuivis, en 1990, pour imitation de la Pléiade,
témoigne encore de la force d’une telle protection à l’encontre même d’une parodie335.
Encore faut-il que la maquette fasse montre d’originalité pour être couverte par le droit
d’auteur stricto sensu336. Mais le droit de la concurrence déloyale permet également de
pourchasser avec succès les imitateurs, que ceux-ci soient de vulgaires copieurs ou de
simples pasticheurs. Le risque de confusion s’appréciant toujours par rapport à un
consommateur moyen, les différences entre les couvertures, même grossières aux yeux de
professionnels du livre, sont alors ignorées par les juges337.
Enfin, le droit des marques n’est pas en reste pour renforcer la défense de certains
visuels. Cette technique juridique, qui autorise les dépôts de créations purement
graphiques, offre l’avantage de ne pas connaître de domaine public tant que les
renouvellements sont régulièrement effectués auprès de l’Institut national de la propriété
industrielle. Certains éditeurs ne s’y sont pas trompés et y enregistrent les maquettes
comme les titres de leurs nouvelles collections338.
Les couvertures sont donc assez fréquemment sujettes à protection. À ce titre, elles ne
peuvent en théorie être reproduites dans un catalogue de « VPC », sur un site Internet ou
même dans une émission de télévision, sans autorisation de l’éditeur. Les arguments liés à
la promotion des ouvrages, au bénéfice même qu’en retirerait indirectement l’éditeur, sont
inopérants en droit. Quant à l’exception de citation, elle a régulièrement été rejetée par les
juridictions dans des cas fort similaires. Par analogie, soulignons que les reproductions
d’œuvres d’art dans les catalogues de ventes publiques étaient sanctionnées jusqu’à
l’adoption d’une disposition législative spécifique en 1997.
Bien souvent, la couverture étant réalisée en interne, elle sera assimilée à une œuvre
dite collective, dont le régime juridique sera très favorable à l’éditeur.
Il ne faut toutefois pas oublier que tous ces raisonnements ne valent que si l’éditeur a
bel et bien acquis les droits sur les œuvres qu’il compte utiliser pour réaliser ses
couvertures. Le maquettiste, comme le photographe ou l’illustrateur, sont en effet des
auteurs à part entière, dont les droits ne sont cédés au profit de la maison d’édition que
dans les limites des mentions expresses de leur contrat. De même, lorsqu’il a la chance de
vendre les droits d’un de ses ouvrages pour une adaptation audiovisuelle, l’éditeur ne doit
pas oublier de négocier avec le producteur la faculté de reproduire en couverture une
photographie ou l’affiche du film.
Le droit moral339 l’oblige aussi à faire figurer le nom de tous les créateurs en
« quatrième » de couverture ou à tout le moins en pages intérieures du livre. De même, les
œuvres préexistantes utilisées en première de couverture ne peuvent être impunément
« colorisées », détourées ou encore recadrées sans autorisation idoine de leur auteur.
Les maquettes
La jurisprudence reconnaît de plus en plus l’existence d’une propriété littéraire et
artistique sur les maquettes et autres mises en page, qu’il s’agisse de livres comme de
revues.
La cour d’appel de Paris a dû ainsi trancher, le 6 septembre 2000, entre deux
importants éditeurs de livres ayant publié du même auteur des ouvrages intitulés, pour
l’un, La Brillante Histoire du petit vers luisant et, pour l’autre, Le Brillant Retour du petit
vers trop luisant…
Les magistrats en concluent que le premier éditeur « ne pouvait empêcher (l’auteur) de
puiser aux sources de son inspiration pour réaliser un deuxième épisode de la vie du
personnage du petit vers luisant qu’il a créé ; […] le scénario du second ouvrage ne
comporte d’autres ressemblances que celle tenant à la nature du personnage ». Mais il y a
un « Cependant », relatif à la mise en pages des deux livres : « l’auteur ne pouvait
reprendre à l’identique, quel que soit son désir de constituer une “série”, la maquette du
livre édité […] ; si le format […] pouvait être conservé, l’agencement des différents
éléments de la couverture (titre, bandeaux, couleurs), dans la répartition qui en a été faite,
constitue la reprise illicite du premier livre et justifie, à lui seul, le grief de contrefaçon ».
Les magistrats vont donc jusqu’à reconnaître aux maisons d’édition une véritable
propriété littéraire au détriment des petits profiteurs qui butinent de maison en maison.
La même cour l’avait déjà souligné, dans un arrêt en date du 9 octobre 1995340 : « En
l’occurrence, une société – qui s’était vu confier par un médecin la conception, la
réalisation et la diffusion d’une publication périodique de langue anglaise consacrée aux
problèmes de pharmacologie cellulaire, ce médecin, à la suite de la parution d’un numéro
de présentation dit “n° 0” s’étant adressé à un autre éditeur – a fait œuvre originale et est
bien fondée d’en revendiquer la protection dès lors que, par le choix de la typographie du
titre, ses couleurs et sa disposition, par la présentation en page de couverture d’une
photographie centrale largement reproduite, par l’agencement des articles et l’utilisation
d’une marge d’un tiers de page, “grisonnée”, portant les références, par l’élaboration d’un
logo spécifique […] répété en tête d’article, elle a donné à la revue une physionomie
spécifique. »
Les juridictions accordent une attention de plus en plus proche de celle des
professionnels de l’édition au mimétisme des maquettes.
La cour d’appel d’Aix-en-Provence a, par exemple, estimé le 28 juin 2001 que « ces
deux magazines appartiennent à un secteur de l’édition de presse abondamment pourvu de
titres, ce qui peut donner à un observateur n’appartenant pas aux classes d’âge visées
l’impression d’une grande uniformité ; […] toutefois, un examen superficiel des deux
publications révèle des similitudes manifestes dans la maquette et la pagination des
rubriques adoptées » (« sommaire très proche dans sa présentation avec, dans les deux
magazines, identité visuelle parfaite mutatis mutandis de l’“ours” », « rubriques au
contenu rédactionnel similaire dénommées dans les deux cas “Star news” », etc.).
La cour en déduit que les ressemblances relèvent donc de l’atteinte au droit d’auteur et
non du fonds commun du genre.
Le 6 décembre suivant, le tribunal de grande instance de Paris sanctionnait même une
société visant à promouvoir du vin en contrefaisant… Télérama : « La reprise, par le
défendeur, de l’ensemble des éléments caractéristiques de la présentation formelle du
magazine demandeur (présentation caractéristique des rubriques, signes distinctifs
représentant l’avis de la rédaction sous forme de caricatures, typographie, tableau mensuel
des critiques de films…) dans une plaquette publicitaire est, à l’évidence, animée par la
recherche d’une confusion. » Les juges ont notamment écarté l’argument de parodie que
tentait de développer le contrefacteur.
Il s’agit le plus souvent d’œuvres collectives, ce qui permet la titularité originelle des
droits par une personne morale. À cet égard, l’éditeur est par ailleurs généralement investi
directement des droits portant sur toute œuvre collective publiée chez lui, telle qu’une
encyclopédie341.
L’auteur d’un roman ne peut donc prétendre s’approprier le travail de son éditeur,
quand bien même celui-ci serait éditeur à compte d’auteur. Il ne pourra fournir sans
autorisation à un autre éditeur la composition, le bromure ou encore les clichés342.
De même, les livres-objets de Robert Morel ou du Soleil noir sont-ils à considérer
comme protégés par le droit d’auteur en tant que tels.
Il reste que de nombreux modes de présentation d’ouvrages ne sont pas couverts par le
droit d’auteur en raison d’un manque d’originalité. Les tribunaux ne sont en effet pas
unanimes à faire bénéficier les collections, par exemple, d’une telle protection. La
collection en elle-même est donc rarement qualifiée d’œuvre littéraire et artistique au sens
du Code de la propriété intellectuelle343. En particulier, les juges répugnent à accorder aux
éditeurs des droits sur le format344 de leurs publications, quand bien même celui-ci
apparaîtrait comme véritablement révolutionnaire. C’est par le droit de la concurrence
déloyale que ces créations sont protégées, et l’éditeur inventif peut bénéficier d’une
protection juridique relativement efficace345, bien que moindre que celle résultant d’un
droit d’auteur.
Ce fut le cas des présentations dites Triliber, qui ont opposé deux célèbres éditeurs de
livres scolaires dans les années 1980346. La concurrence déloyale est d’ailleurs applicable
dans la plupart des cas où le droit d’auteur ne peut être invoqué : compositions
typographiques non protégeables…
La propriété littéraire et artistique accorde à ses bénéficiaires deux types bien distincts
de prérogatives.
On peut identifier, d’une part, les droits patrimoniaux, appelés aussi droits pécuniaires
et, d’autre part, les droits moraux, communément désignés de façon générique par
l’expression « droit moral ». Chacune de ces familles de droits relève d’une nature
particulière et possède ses propres caractères.
Le droit d’exposition
Les bibliothèques accueillent fréquemment des expositions. Quant aux librairies, elles
accrochent souvent en vitrine ou sur leurs murs quelques portraits d’écrivains. Or, deux
décisions de justice retentissantes risquent de mettre un frein sévère à ce type de
manifestation.
Paris-Bibliothèques a été lourdement condamné dans deux arrêts de la Cour de
cassation, rendus concomitamment le 6 novembre 20026. L’organisme était poursuivi pour
avoir utilisé, dans le cadre d’une exposition, les clichés de deux photographes, sans
qu’aucune autorisation particulière ne leur ait préalablement été demandée.
A donc été reconnu expressément pour la première fois, au profit des créateurs, un
véritable droit d’exposition. Jusqu’à ces dernières années, les commentateurs les plus
autorisés contestaient en effet l’existence d’un tel droit. Et tous les professionnels de la
culture s’accordaient à considérer que seul le catalogue d’exposition nécessitait, comme
tout produit d’édition, l’obtention de l’accord de l’auteur et le versement d’une
rémunération.
Au soutien de cette nouvelle position, la cour d’appel de Paris s’est appuyée sur les
articles L. 122-1 et L. 122-2 du CPI, qui prévoient que tout auteur peut autoriser ou
s’opposer à la présentation publique de son œuvre ; ce qui inclut tacitement, selon les
juges, le droit d’exposer au public.
Précisons que le but poursuivi par celui qui expose, qu’il soit culturel, pédagogique ou
directement mercantile est, en pur droit, indifférent : les magistrats ont relevé, dans une
des deux affaires, qu’« indépendamment de l’insuccès de l’exposition qui n’a donné lieu
qu’à 3 094 entrées payantes et de la vente limitée du catalogue de l’exposition (648
exemplaires sur un tirage de 2000), le préjudice patrimonial subi […] doit être évalué à la
somme de 60 000 francs (soit 9 147 euros) »…
Par ailleurs, la cour a estimé qu’en sus de la violation des droits patrimoniaux, Paris-
Bibliothèques avait doublement bafoué le droit moral du photographe. Son nom n’était
pas mentionné et ses œuvres étaient exposées dans un format qu’il n’avait pas agréé…
Or la propriété matérielle est en théorie indépendante de la propriété intellectuelle7. Et
fortes de la nouvelle jurisprudence, les juridictions en viendront peut-être prochainement à
exiger des institutions culturelles qu’elles acquièrent clairement le droit d’exposer leurs
propres collections. Une fois les œuvres intégrées aux collections publiques, il faudra
rémunérer les auteurs et les ayants droit, notamment les éditeurs, pour pouvoir les montrer
aux visiteurs.
Certains États, par exemple le Portugal, ont prévu que l’acquisition de la propriété
matérielle d’une œuvre en vue de l’exposer entraînait implicitement le droit d’exposer
celle-ci, sauf clause contraire. À l’inverse, quelques autres législations reconnaissent
expressément le droit d’exposition. De l’Association internationale des arts plastiques
(AIAP) à la Confédération internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs (CISAC),
de nombreux groupements internationaux plaident également en ce sens. Les discussions
internes à l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) et à l’Unesco –
qui gèrent les deux grandes conventions internationales sur le droit d’auteur – révèlent de
grandes divergences entre les pays membres, qui ont pour l’heure empêché d’aboutir à
une position claire.
En France, les débats parlementaires ayant précédé l’adoption de la loi du 3 juillet 1985
(qui a modifié la loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique, intégrée au
CPI) avaient évoqué la reconnaissance du droit d’exposition. Le ministère de la Culture
s’y était opposé, au motif qu’une telle consécration aurait alourdi les charges des
collectivités publiques. La discussion avait donc été prudemment et promptement
enterrée ; et le texte final est donc resté suffisamment évasif pour laisser le dernier mot à
une interprétation jurisprudentielle.
La Cour de cassation a validé la jurisprudence, inaugurée par la cour d’appel de Paris,
sur le droit d’exposition en bibliothèque8. Dans les deux arrêts rendus, la Cour de
cassation n’a en effet pas atténué cette position et a rejeté les pourvois formés. Elle a
relevé que le photographe « n’avait remis des clichés des œuvres concernées à deux
collectionneurs que pour un usage particulier et différent de celui » qui était reproché à
Paris-Bibliothèques. Elle en conclut que « l’exposition au public d’une œuvre
photographique en constitue une communication […] et requiert, en conséquence,
l’accord préalable de son auteur ».
Le droit de divulgation
Le droit de divulgation est inscrit dans le CPI à l’article L. 121-2.
Celui-ci précise que l’auteur « détermine le procédé de divulgation et fixe les
conditions de celle-ci ». Le droit de divulgation est le droit par lequel l’auteur est seul à
décider si son œuvre peut être ou non rendue publique. Quand bien même il serait lié par
un contrat et tenu de livrer un manuscrit, les tribunaux ne peuvent l’y forcer s’il s’y
refuse12. Les magistrats lui demanderont de verser à l’éditeur une compensation
pécuniaire, mais en aucun cas ils ne lui feront obligation de livrer son œuvre.
De même, quiconque entre en possession du support matériel d’une œuvre ne peut la
divulguer qu’avec le consentement de l’auteur. C’est ainsi que le propriétaire d’un tableau
ou d’un manuscrit peut se voir interdire de le rendre public13.
Quant aux « conditions » du « procédé » de divulgation, dont l’auteur reste maître selon
la loi, il s’agit tout simplement du droit attribué à l’auteur de librement décider que sa
pièce ne sera pas publiée mais seulement jouée, ou bien récitée mais non jouée, etc.
La divulgation nécessite le consentement de tous les coauteurs14 d’une œuvre15.
L’article L. 121-9 apporte enfin certaines précisions sur les rapports entre droit de
divulgation et mariage16.
Cet attribut du droit moral ne doit pas être pris à la légère. Il a ainsi été jugé par la Cour
de cassation, le 25 février 199717, que la production d’un manuscrit inédit en justice
constituait une divulgation de l’œuvre et donc une violation du droit moral… Et le
tribunal de grande instance de Paris a rappelé, le 21 septembre 199418, qu’une autorisation
de consultation d’archives inédites ne permet pas au chercheur de divulguer en librairie
l’œuvre ainsi découverte.
Le droit de divulgation s’étend jusqu’aux conditions de la divulgation. C’est ainsi
qu’un auteur peut invoquer ce droit moral pour refuser une exploitation sur certains
supports. Le 13 février 1981, la cour d’appel de Paris a jugé, à propos de portraits
représentant Jean Anouilh, que si le photographe « avait autorisé Paris-Match à divulguer
les cinq photos en cause dans son magazine, il n’a jamais autorisé TF1 à les divulguer par
la voie de la télévision ».
De même, la cour d’appel de Paris a eu à connaître d’une curieuse pratique éditoriale,
le 18 novembre 1998 : « M. O…, journaliste, a remis, courant mars 1995, à la rédaction
du “Petit Futé” un texte relatif au delta du Mékong destiné à être publié dans le Country
Guide consacré au Viêtnam. […] Cet article [a] été, sans être rémunéré, inséré sous une
rubrique “courrier du lecteur” […]. Il est sans incidence que la lettre du 25 mars 1995 par
laquelle il s’est opposé à la publication de son texte sous la forme d’une lettre du lecteur
soit parvenue après la parution du guide. […] En publiant l’article dans ces conditions,
assimilant l’œuvre d’un journaliste professionnel à la contribution gracieuse d’un
voyageur amateur à la confection du guide », il a été porté atteinte au droit de divulgation
de l’auteur.
Perpétuel comme tous les droits moraux19, et franchissant donc la frontière du domaine
public, le droit de divulgation est transmissible par voie successorale. Aux termes de
l’article L. 121-2 du CPI, « après sa mort, le droit de divulgation de ses œuvres posthumes
est exercé leur vie durant par le ou les exécuteurs testamentaires désignés par l’auteur. À
leur défaut, ou après leur décès, et sauf volonté contraire de l’auteur, ce droit est exercé
dans l’ordre suivant : par les descendants, par le conjoint contre lequel n’existe pas un
jugement passé en force de chose jugée de séparation de corps ou qui n’a pas contracté un
nouveau mariage, par les héritiers autres que les descendants qui recueillent tout ou partie
de la succession, et par les légataires universels ou donataires de l’universalité des biens à
venir »… Bref, il y a toujours quelqu’un pour veiller au grain20.
Les inédits
L’exercice post mortem du droit de divulgation a d’ailleurs donné lieu à quelques-unes
des plus retentissantes affaires juridico-littéraires.
L’article L. 121-3 du CPI envisage en effet les « cas d’abus notoire dans l’usage ou le
non-usage du droit de divulgation de la part des représentants de l’auteur décédé ».
La cour d’appel de Paris a ainsi sanctionné, le 24 novembre 199221, la publication des
cours de Roland Barthes. Les séminaires de Jacques Lacan ont été examinés par le
tribunal de grande instance de Paris, le 11 décembre 198522.
Le 24 octobre 200023, la Cour de cassation a mis un terme à l’affaire Antonin Artaud.
Les hauts magistrats ont rejeté les demandes du neveu du créateur visant à interdire aux
éditions Gallimard la publication du vingt-sixième tome de ses œuvres complètes. Ils ont
estimé que « le droit de divulgation post mortem n’est pas absolu et doit s’exercer au
service de l’œuvre, en accord avec la personnalité et la volonté de l’auteur telle que
révélée et exprimée de son vivant ; […] en l’espèce, l’édition des œuvres complètes
d’Antonin Artaud, voulue par l’auteur et entreprise avec l’assentiment de ses héritiers,
s’est poursuivie depuis la mort du poète, conformément à sa volonté de communiquer
avec le public et dans le respect de son droit moral, pour la propagation d’une pensée qu’il
estimait avoir mission de délivrer ».
À son tour, le 24 janvier 2001, la cour d’appel de Toulouse a débouté les ayants droit
d’un écrivain espagnol, qui tentaient de s’opposer à la sortie en France d’un roman dont
l’auteur avait de son vivant autorisé la traduction24.
Récemment, la Cour de cassation a estimé qu’à défaut d’avoir clairement exprimé sa
volonté, l’explorateur François Balsan n’avait pas souhaité voir divulguer ses écrits après
sa mort25.
Les inédits sont souvent des fonds de tiroir et parfois de réels chefs-d’œuvre que l’on
croyait disparus à tout jamais. Tous suscitent de grandes passions, littéraires, financières
ou scientifiques, qui peuvent même prendre un tour judiciaire. Le droit sur les œuvres
posthumes est en effet complexe mais d’une rigueur implacable tant prévue par le CPI,
que rappelée sans cesse par la jurisprudence.
Aux termes de l’article L. 123-4 du CPI, « le droit d’exploitation des œuvres posthumes
appartient aux ayants droit de l’auteur si l’œuvre est divulguée au cours de la période [de
protection, c’est-à-dire généralement pendant au moins soixante-dix ans à compter de la
mort de l’auteur]. Si la divulgation est effectuée à l’expiration de cette période, il
appartient aux propriétaires, par succession ou à d’autres titres, de l’œuvre qui effectuent
ou font effectuer la publication26 ».
Pour l’écrivain qui n’est pas encore tombé dans le domaine public, seuls ses ayants
droit percevront des redevances ; en revanche, pour ce qui est du manuscrit caché et
publié après la période légale de protection, les droits patrimoniaux reviendront au
propriétaire matériel de l’inédit. Il s’agit là d’une exception au principe d’indépendance
des propriétés incorporelle et matérielle.
Dans ce second cas, « la durée du droit exclusif est de vingt-cinq années à compter du
1er janvier de l’année civile suivant celle de la publication ». Mais l’abus de droit
sanctionne ceux qui attendront l’expiration de la période légale de protection pour
divulguer leurs trésors et bénéficier de quelque vingt-cinq ans de redevances. De plus, en
1990, la cour d’appel de Paris a estimé que celui qui procède à la publication d’un inédit
ne peut exiger la mention de son nom sur chaque reproduction de cet inédit27.
Les interrogations se font par ailleurs nombreuses face à la multiplication des différents
états (ébauches, brouillons, etc.) d’un même texte, voire de ses copies manuscrites
successives ; sans compter que, dans l’avenir, le cas des écrivains qui ne passent pas par
une étape manuscrite (créant directement sur leur antique Underwood ou sur leur Mac)
entraînera de nouveaux conflits. Un arrêt de la Cour de cassation de 1993, rendu à propos
d’un inédit de Jules Verne, a tranché en faveur du propriétaire du manuscrit original et
non de celui de la copie28.
Par ailleurs, le tribunal de grande instance de Paris a de nouveau jugé, en 1989, que les
bibliothèques sont bel et bien elles aussi titulaires des droits sur les manuscrits inédits
dont elles sont propriétaires. Un décret du 20 février 1809 – toujours officiellement en
vigueur – le précisait bien avant l’adoption de la législation actuelle, qui profite désormais
à tous les « conservateurs », qu’il s’agisse d’établissements de consultation et de
recherche comme de bibliophiles.
L’article L. 123-4 du CPI précise : « Les œuvres posthumes doivent faire l’objet d’une
publication séparée, sauf dans le cas où elles ne constituent qu’un fragment d’une œuvre
précédemment publiée. Elles ne peuvent être jointes à des œuvres du même auteur
précédemment publiées que si les ayants droit de l’auteur jouissent encore sur celles-ci du
droit d’exploitation. » Une telle prohibition trouve son origine dans la peur de voir
certains collectionneurs de manuscrits procéder à un amalgame trompeur entre les deux
parties et s’arroger des droits sur des œuvres déjà tombées dans le domaine public.
La pratique invite les éditeurs prudents qui souhaitent réunir les inédits à obtenir
l’accord aussi bien du propriétaire du manuscrit que des ayants droit de l’auteur. Car, en
tout état de cause, ceux-ci conservent un droit moral sur l’ensemble de l’œuvre, droit qui
ne connaît pas le domaine public puisqu’il est transmissible perpétuellement.
Enfin, c’est ce même droit de divulgation qui empêche également la simple citation,
sans autorisation expresse, de textes inédits.
Les « nègres »
Quant au « nègre », s’il est le véritable auteur du texte, ou un des coauteurs, il garde
toujours la possibilité de révéler son rôle et d’exiger la mention de son nom en tant
qu’auteur42. La force du droit moral – en l’occurrence le droit au respect du nom – est telle
que toute autre considération vient en second lieu. Il serait illusoire pour un éditeur de
croire que la signature d’un contrat de « nègre » – c’est-à-dire de louage de services –,
même assortie d’une clause lui faisant obligation de ne pas se dévoiler, puisse empêcher le
nègre de révéler son identité et d’obtenir l’attribution des droits qui lui sont reconnus au
titre de la propriété littéraire et artistique43. La preuve sera d’autant plus facile à apporter
par le nègre que l’éditeur lui aura versé de véritables droits d’auteur. Et le « faux » auteur,
c’est-à-dire celui qui devait signer seul le livre, ne peut valablement reprocher à l’éditeur
de faire figurer le nom du nègre en qualité de coauteur44.
En 1859, Maquet perdit en appel un retentissant procès destiné à faire reconnaître sa
paternité de nombreux romans d’Alexandre Dumas45. La jurisprudence a depuis lors
fortement évolué en faveur des « nègres » et n’admet donc plus de nos jours la validité des
clauses par lesquelles ils renoncent à voir leur nom figurer sur le livre.
L’article L. 113-1 du CPI dispose cependant que « la qualité d’auteur appartient, sauf
preuve contraire, à celui ou à ceux sous le nom de qui l’œuvre est divulguée ». Le nègre
devra donc prouver son rôle dans le processus de création. Les proches d’un auteur, qui
peuvent l’avoir peu ou prou guidé dans son travail, sont ainsi parfois enclins à vouloir
sortir de l’ombre. Les héritiers de Julia Daudet, épouse d’Alphonse46, tout comme la veuve
de Jean Bruce47, le créateur d’OSS 117, avaient vainement tenté de faire valoir une
revendication de cet ordre. Des rewriters, tout comme des correcteurs ou même des
imprimeurs se sont également vu dénier le titre de coauteurs. Mais l’existence de
manuscrits à quatre mains, de correspondances, le versement d’une rémunération et a
fortiori la conclusion d’un contrat avec l’éditeur ne pourront que faciliter la tâche du
nègre qui cherche à sortir de l’ombre par la voie judiciaire.
Par surcroît, les récents déboires de certaines signatures connues ont démontré que le
recours à un « documentaliste » n’est pas sans risques pour ce qui concerne les éventuels
plagiats que celui-ci aura, par malveillance ou par « je-m’en-foutisme », glissés dans sa
copie. Bien que disposant en théorie d’une garantie contractuelle, l’éditeur peinera à se
retourner officiellement contre un tel soutier de l’édition. Car le nègre pourra souvent lui
reprocher, en retour, aussi bien la violation du droit au respect de son nom que l’absence
de rémunération proportionnelle aux recettes générées par l’ouvrage.
La seule solution consiste bien évidemment à porter le nom du nègre sur le livre (au
pire sous la formule « avec la collaboration de ») et à le faire bénéficier d’un pourcentage
substantiel sur les ventes.
Il est également possible de prévoir dans le contrat qu’un nègre déterminé travaillera de
concert avec l’auteur officiel : il a en effet déjà été jugé que celui-ci ne peut alors
substituer son propre nègre à celui désigné contractuellement.
Enfin, il faut noter que l’accusation d’avoir eu recours aux services d’un nègre a été
considérée comme diffamatoire à l’occasion de la parution du livre de Simone Signoret,
La nostalgie n’est plus ce qu’elle était48.
Les pseudonymes
Le droit au respect du nom n’impose nullement à l’auteur une totale transparence. Il
peut choisir de conserver l’anonymat ou de publier sous pseudonyme. Mais l’auteur qui
n’a pas manifesté de volonté contraire durant l’élaboration de l’ouvrage ne peut demander
en référé la suppression de son nom d’un ouvrage collectif pour le cas où l’orientation de
celui-ci ne lui conviendrait plus49.
En revanche, l’éditeur ne peut révéler le nom véritable de l’auteur qui a choisi de se
cacher sous pseudonyme. En cas de révélation par son éditeur, l’auteur pourra obtenir
facilement en justice la résiliation du contrat d’édition aux torts de l’éditeur50. Auteur et
éditeur doivent néanmoins être conscients des importantes conséquences juridiques
qu’entraîne le recours à l’anonymat ou au pseudonyme51.
Qu’il s’agisse d’un pseudonyme ou du patronyme de naissance, le choix d’un nom de
plume peut également devenir un problème juridique. En témoigne une jurisprudence
plutôt étonnante.
La loi du 6 Fructidor an II interdit à tout citoyen de porter d’autres nom et prénom que
ceux de son acte de naissance. Mais l’utilisation d’un pseudonyme dans le cadre d’une
activité littéraire ou artistique est autorisée, sous réserve de ne pas attenter aux droits
d’autrui. Une fois établi, le pseudonyme confère à celui qui le porte un droit presque
comparable à celui que tout un chacun possède sur son patronyme de naissance. Mais là
encore, la réactivité face à la concurrence est essentielle.
À l’occasion de la sortie d’un roman sous le pseudonyme de Lec, la cour d’appel de
Paris, le 8 juillet 1949, a estimé qu’« il est admis que lorsqu’un pseudonyme est répandu
dans le public et attaché par un long usage à la personne qui en fait le choix, le tiers dont il
constitue le nom patronymique ne peut enjoindre de le délaisser, alors surtout que ce nom
patronymique a fait la renommée de celui qui l’a créé et qu’il n’a été, pendant de longues
années, l’objet d’aucune revendication, ni d’aucune protestation ». En l’occurrence, Le
Lec qui poursuivait un Lec avait lui-même abandonné son propre nom. Les juges ont ainsi
relevé que « si Le Lec, après avoir publié sous son nom trois plaquettes de vers de 1924 à
1928, a fait paraître un roman en 1927 et un autre en 1929, […] par la suite, Le Lec a
choisi le pseudonyme de Yann Le Cœur et s’est spécialisé dans la production de romans
populaires ».
L’affaire la plus éloquente a été tranchée le 7 décembre 1955 par le tribunal de grande
instance de Paris entre deux Bernard Frank : « Poulailler, homme de lettres, connu sous le
pseudonyme de Bernard Frank a […] fait assigner Bernard Frank, également homme de
lettres, afin qu’il lui soit interdit sous astreinte d’utiliser son nom pour publier aucun
ouvrage, aucun article ou pour prononcer aucune conférence publique ».
Les magistrats ont donc commencé par examiner le premier Bernard Frank :
« Poulailler, qui avait servi comme officier dans la marine marchande puis, pendant les
hostilités, dans la marine de guerre, s’est, à partir de 1920, consacré à la littérature sous le
pseudonyme de Bernard Frank, composé avec son prénom usuel et avec le prénom d’un
parent qui, comme lui, avait été marin ; […] il a publié chez divers éditeurs et notamment
chez Flammarion des ouvrages consistant pour la plupart en récits de voyages et
d’aventures maritimes ; […] il s’est livré également à une activité de conférencier. » « Au
mois de mars 1953, les éditions de la Table ronde ont publié sous le nom de Bernard
Frank un livre intitulé Géographie universelle. »
Ils ont ensuite procédé à une comparaison littéraire audacieuse : « Si les juges peuvent
parfois être amenés à contraindre un individu à adjoindre à son nom, dans l’exercice de
son activité littéraire ou artistique, une particularité propre à éviter tout préjudice à celui
qui, antérieurement, a acquis sous ce nom, pris comme pseudonyme, une réelle notoriété,
une telle mesure ne saurait se justifier en l’espèce. […] Il convient en effet de relever
qu’une différence d’âge de plus de 40 ans existe entre les deux écrivains ; […] depuis le
début de sa carrière, Poulailler s’est surtout consacré à un genre littéraire auquel sa vie
antérieure et ses voyages l’avaient spécialement préparé. […] dans ses livres comme dans
ses conférences, il s’est principalement attaché à exalter les hauts faits de la marine et en
particulier de la marine française. […] Bernard Frank, au contraire, est entré dans la vie
littéraire sous le patronage de Jean-Paul Sartre ; […] ses livres sont des études de la vie
contemporaine traitées dans un esprit tout autre que celui qui anime l’œuvre de son
adversaire. […] ils reflètent même des conceptions philosophiques, politiques et littéraires
diamétralement opposées à celles qui sont à la base des ouvrages du demandeur. […]
ainsi, malgré l’identité du nom qui figure sur la couverture des livres des deux auteurs, les
risques de confusion par le public sont certainement faibles. »
Enfin, les aléas de la vie de couple s’accommodent parfois assez mal du choix d’un
nom de plume. Le 10 février 1981, le tribunal de grande instance de Paris a ainsi interdit à
une journaliste de continuer de publier des livres sur les « femmes d’ennemis publics », en
utilisant le nom de son ex-mari. Les juges ont souligné que « de toute manière, Isabelle
Dumas aurait-elle acquis, comme écrivain, le droit d’user du patronyme des consorts de
Wangen, elle ne saurait pour autant outrepasser les limites qu’impose, à l’exercice, des
droits de la personnalité d’autrui. […] il est indéniable que le nom des demandeurs s’est
trouvé, par l’abus qu’en a fait la défenderesse, à diverses reprises mêlé à une évocation
complaisante et tapageuse de la vie des criminels de droit commun ».
Il s’agit ici de savoir qui, originellement, a la propriété des droits sur une œuvre. Ce
titulaire initial pourra par la suite procéder à une cession de ses seuls droits patrimoniaux,
les droits moraux n’étant pas cessibles mais seulement transmissibles à cause de mort1.
Quelques principes de base gouvernent la titularité des droits de propriété littéraire et
artistique. Ils s’appliquent également à certaines situations particulières prévues par le
législateur et examinées régulièrement par la jurisprudence.
Le contrat de travail
Selon le dernier alinéa de l’article L. 111-1 du CPI, « l’existence ou la conclusion d’un
contrat de louage d’ouvrage ou de service par l’auteur d’une œuvre de l’esprit n’emporte
aucune dérogation à la jouissance du droit reconnu à l’alinéa 1er 13 ».
La loi est donc a priori très claire : quand bien même l’auteur serait lié par un contrat
de travail ou un contrat d’entreprise – « contrat de louage d’ouvrage ou de service » –, il
conserve la plénitude de ses droits d’auteur14. Une entreprise d’agroalimentaire ne pourra,
par exemple, revendiquer des droits sur le roman écrit par un des chercheurs qu’elle
emploie.
La jurisprudence admet cependant une attribution des droits d’auteur à l’employeur si
certaines conditions sont réunies.
La première de ces conditions consiste en l’existence, dans le contrat de travail, d’une
clause mentionnant la cession automatique des droits d’auteur en faveur de l’employeur15.
Il n’existe pas en ce domaine de présomption de cession16 ou de cession tacite en dehors
d’une première exploitation clairement sous-entendue entre les parties : en l’absence de
clause de cession, un éditeur de revue aura juste vocation à publier une première fois le
travail d’un rédacteur mais en aucun cas le droit de le réutiliser. Il se trouve des décisions
judiciaires anciennes ou isolées, et de plus en plus contestées, qui admettent des cessions
tacites. Il ne faut pas se leurrer sur la portée de ces jurisprudences erratiques : la cession
des droits est en règle générale subordonnée à leur mention expresse et détaillée au sein
du contrat de travail17.
L’éditeur pourra s’inspirer de la clause suivante :
À ce titre, il cède d’une part à l’employeur la propriété matérielle des originaux (notamment
manuscrits, croquis, Ektachrome, fichiers numériques) de ses réalisations.
D’autre part le salarié cède, expressément et à titre exclusif, au fur et à mesure de leur réalisation, à
l’employeur l’ensemble de ses droits de propriété intellectuelle afférents à ses réalisations et ce, pour
tous les territoires du monde entier et pour tout le temps que durera la propriété littéraire et artistique
d’après les législations tant française qu’étrangères et les conventions internationales, actuelles ou
futures, y compris les prolongations éventuelles qui pourraient être apportées à cette durée. Il est
expressément entendu que cette cession perdurera au-delà de la fin du présent contrat et ce, quelle
qu’en soit la cause.
La présente cession comporte pour l’Éditeur le droit d’exploiter, à titre exclusif, directement ou par
l’intermédiaire de toute tierce personne, notamment les droits de reproduction, de représentation et
d’adaptation suivants :
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter les Œuvres en langue française sous toutes
formes d’édition : ordinaire, de luxe (à tirage limité ou non), de demi-luxe, reliée, illustrée, populaire,
de poche (dite aussi de grande diffusion), en clubs, en gros caractères, scolaire, critique ou dans une
anthologie ;
– le droit de reproduire, de représenter, d’adapter et de traduire les Œuvres ainsi que leurs
adaptations, en toutes langues, en tous pays et sous toutes formes d’édition ;
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter les Œuvres en tout ou en partie, avant ou après
l’édition en volume, dans les journaux et périodiques, en épisodes ou en fascicules, en digests ou en
condensés ;
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter les Œuvres, par dessins ou photos, et en
particulier sous forme de bande dessinée ou de roman-photo ;
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter les Œuvres pour tout enregistrement sonore, au
moyen de tous procédés de reproduction sonore analogique ou numérique, et en particulier par disque
compact, vinyle et bandes magnétiques, ainsi que les adaptations qui en seront faites ;
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter les Œuvres, pour le théâtre (dramatique ou
lyrique) ou pour la danse, la radiodiffusion et la musique, sous toutes formes, par tous moyens et sur
tous supports, ainsi que les adaptations qui en seront faites ;
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter les Œuvres, en tout ou en partie, sous forme de
jeu en ligne, gratuit ou payant, par tous moyens et sur tous supports, actuels ou à venir, ainsi que les
adaptations qui en seront faites ;
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter les Œuvres par photocopie, microcarte,
microfiche ou microfilm ou tout autre procédé analogue existant ou à venir qu’il soit électronique,
analogique, magnétique ou numérique, par tous moyens, actuels ou à venir, ainsi que les adaptations
qui en seront faites ;
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter les Œuvres sur des supports autres que les
supports imprimés notamment sur tout support numérique ou électronique, tant actuel que futur, et
notamment le CD-Rom, CD-photo, CD-I, DVD et DVD-Rom, Blu-ray, fichier numérique, le papier
électronique (tel que le procédé « e-paper » ou « e-ink ») et le livre électronique, et d’une manière
générale tout autre support actuel ou futur permettant de stocker de manière transitoire ou permanente
des données numérisées et de consulter les Œuvres ainsi que les adaptations qui en seront faites, hors
ligne ou en ligne par le biais d’une connexion informatique distante et/ou locale, tels notamment le
disque dur interne ou externe d’ordinateur, les cartes mémoires et clefs USB, les assistants
électroniques (PDA), les téléphones portables multimédias ;
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter tout ou partie des Œuvres et de leurs éléments
(titre, illustrations, nom de personnage, texte) sous forme de vêtements, bibelots, matériel de papeterie
et sous toute autre forme dérivée venant ou à venir, ainsi que les adaptations qui en seront faites ;
– le droit de reproduire, de représenter, d’adapter et de faire lire ou réciter les Œuvres en public,
ainsi que les adaptations qui en seront faites ;
– le droit de reproduire, de représenter, d’adapter et de communiquer au public tout ou partie des
Œuvres ainsi que les adaptations qui en seront faites, en toutes langues et en tous pays, par voie de
représentation théâtrale, chorégraphique ou musicale, d’exécution lyrique ou par tous procédés de
diffusion des paroles, des sons et des images, sur tous supports actuels ou à venir tels que CD-Rom,
CD-photo, CD-I, DVD et DVD-Rom, Blu-ray, fichier numérique, etc.
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter tout ou partie des Œuvres ainsi que les
adaptations qui en seront faites, par tout procédé actuel ou futur de communication au public et
notamment la diffusion qui pourrait être faite des Œuvres et de leurs adaptations, graphiques ou non
graphiques, à partir d’un support destiné à la vente ou de toute autre matrice, dans tous types de
réseaux numériques et notamment dans des réseaux internes à un groupement (notamment toute
entreprise ou groupement d’entreprises, bibliothèques, établissements d’enseignement de tous les
degrés), tel Intranet ou Extranet, comme dans des réseaux destinés à un public non regroupé dans une
personne morale, tel Internet ou Télétel, par tout moyen de télécommunications, tout réseau de
téléphonie fixe ou mobile ou tout autre système Internet destiné aux téléphones mobiles et aux
assistants personnels, par télévision numérique ou toute diffusion télévisuelle (notamment par voie
hertzienne, câble et satellite), par systèmes télématiques interactifs, par téléchargement et autres
techniques informatiques ou tout autre mode de transmission actuel ou futur n’impliquant pas la vente
d’un support, en vue d’une exploitation publique ou d’une utilisation privée.
Pour chaque utilisation qui sera faite des travaux du salarié, l’employeur s’engage à indiquer la
mention du nom du salarié. Il ne pourra cependant être tenu pour responsable des manquements dus
aux tiers auxquels il aurait cédé ou concédé un droit d’utilisation.
La difficulté est liée à la prohibition des cessions globales d’œuvres. Une des
principales difficultés réside dans le libellé exact de ces clauses futures. L’article L. 131-1
du CPI dispose en effet que « la cession globale des œuvres futures est nulle », ce qui
oblige jusqu’ici à rédiger, par artifice, des clauses aux termes desquelles « la cession a lieu
au fur et à mesure de la création des œuvres »… La jurisprudence la plus autorisée n’a pas
eu pour l’heure à se pencher sur la validité d’une telle formule. C’est pourquoi il est de
plus en plus débattu de la possibilité d’aménager ce point du CPI pour le cas particulier
des auteurs salariés.
Le conseiller d’État, Raphaël Hadas-Lebel, a remis un rapport sur ce thème, en date du
5 décembre 2002, qui a été par ailleurs présenté au Conseil supérieur de la propriété
littéraire et artistique18. Le rapporteur a toutefois pris acte des nombreuses réticences à
bouleverser le dispositif actuel, car cela conduirait à malmener des principes importants
dans la conception française du droit d’auteur. Il n’a suggéré que quelques pistes
concernant la situation des journalistes. Elles ont abouti à un mécanisme de cession
automatique organisé par la fameuse loi Hadopi19.
Hormis cette éventuelle difficulté, les tribunaux admettent pleinement ce type de
clause. La Cour de cassation a même estimé, le 3 avril 200220, à propos du contrat de la
directrice du département « langue française » d’un éditeur de dictionnaires, qu’il ne
pouvait être annulé pour cause de « violence ». Les juges ont précisé que « seule
l’exploitation abusive d’une situation de dépendance économique, faite pour tirer profit de
la crainte d’un mal menaçant directement les intérêts légitimes de la personne, peut vicier
de violence son consentement ».
De plus, il est nécessaire que l’œuvre du salarié corresponde au type d’activité de
l’employeur, défini généralement, pour les sociétés, par ce qu’on appelle l’objet social –
décrit dans les statuts de la société21. L’auteur sera bien celui qui a créé l’œuvre, mais il ne
conservera sur celle-ci que des droits moraux22 (droit au respect du nom, droit au respect
de l’œuvre, etc.), les droits patrimoniaux étant automatiquement dévolus à son employeur.
Si son contrat de travail contient la clause adéquate, notre chercheur en agroalimentaire
peut perdre les droits de reproduction et de représentation sur un article, décisif pour la
recherche, sur la mutation des pousses de riz. Le salaire est alors également considéré
comme une valable contrepartie de la cession.
L’éditeur ne doit pas oublier que nombre de salariés qui ne figurent pas à des postes
demandant de véritables efforts de création n’en sont pas moins auteurs des images ou des
textes qu’ils peuvent produire dans le cadre de leur activité habituelle. Ils sont donc, tout
autant que les graphistes ou autres rédacteurs patentés, concernés par la cession de leurs
droits de propriété littéraire et artistique.
Il ne faut pas ignorer cependant que, s’ils exigent désormais des clauses de cession des
droits d’auteur dans les contrats de travail, les tribunaux rendent des décisions souvent
contradictoires sur la portée exacte de ces clauses. Ils entretiennent le plus grand flou pour
ce qui concerne la durée d’une cession de droits d’auteur s’opérant dans le cadre d’un
contrat de travail, en particulier sur la pérennité de la cession des droits après la fin du
contrat de travail23.
Quant aux fonctionnaires, selon la jurisprudence administrative, ils sont soumis à une
cession d’office de leurs droits au profit de leur employeur24. Des projets de loi visent à
modifier ce régime particulier. Ce n’est en revanche pas le cas en matière
d’enseignement25. En pratique, l’œuvre créée dans le cadre du contrat de travail prend bien
souvent la forme d’une œuvre collective. Le statut d’œuvre collective est alors
particulièrement peu gratifiant pour les auteurs, puisque peut même leur être dénié le droit
moral26.
Les journalistes
Le droit d’auteur des journalistes a été longtemps soumis lui aussi à un régime
particulier, proche de celui des autres salariés. Il a été grandement modifié par la loi «
favorisant la diffusion et la protection de la création sur Internet », dite « Hadopi », du
28 octobre 2009.
Le problème le plus fréquemment rencontré reste celui de la seconde publication d’un
article dans un autre périodique, dans un livre ou sur Internet. Se pose alors la question de
savoir qui, du journaliste ou de l’organe de presse qui l’emploie, a la titularité des droits
sur cet article.
L’article L. 121-8 du CPI dispose que, pour ce qui concerne les « articles et discours »,
seul l’auteur a le « droit de les réunir en recueil et de les publier ou d’en autoriser la
publication sous cette forme ». La seconde publication d’un article de presse, quelle que
soit la forme prise par cette publication, est donc soumise à une première condition
essentielle : l’examen des dispositions contractuelles régissant les rapports entre l’organe
de presse et le journaliste, que celui-ci soit salarié ou pigiste. Le contrat indique
généralement le sort réservé à la titularité des droits sur les articles parus.
Sous réserve d’un accord Hadopi, en l’absence de clause particulière, le journaliste
reste libre de céder une seconde fois son article à un autre éditeur de presse ou de livres.
Et le premier éditeur ne peut republier l’article qu’avec l’autorisation de son auteur27. Les
Dernières Nouvelles d’Alsace, comme plusieurs organes de presse tant français
qu’étrangers28, en ont notamment fait l’expérience. À la suite d’un bras de fer judiciaire, le
journal a dû en effet négocier avec les syndicats de journalistes le droit de mettre sur
Internet les articles qui n’étaient à l’origine destinés qu’à une exploitation plus classique.
Le lobbying des groupes de presse a réussi, depuis 2009, à contourner cet écueil. La loi
Hadopi comporte des dispositions sur les droits d’auteur des journalistes de la presse
écrite. La réforme repose sur deux principes à savoir d’une part, celui de la cession
automatique des droits d’auteurs du journaliste à son employeur pour l’exploitation de ses
articles sur tous supports dans le cadre du « titre de presse » et d’autre part, celui de
l’absence de rémunération complémentaire en contrepartie de ces exploitations et/ou
réexploitation pendant une période déterminée par accord collectif.
En effet, par cette loi, l’employeur n’est pas tenu de demander l’accord du journaliste
pour utiliser ses articles sur les différents supports de la publication pour laquelle le
journaliste travaille. Mais passé une période liée à la périodicité du média, ce dernier doit
percevoir une rémunération complémentaire. La mise en œuvre de ces dispositions doit
être précisée par accord collectif. Plus précisément, les dispositions de la loi Hadopi
relatives aux droits d’auteurs des journalistes viennent mettre un terme à la jurisprudence
antérieure selon laquelle toute reproduction, quel qu’en soit le support, d’un article déjà
publié impliquait l’accord individuel du journaliste (figurant en principe dans le contrat de
travail ou un avenant).
L’article L. 7111-3 du Code du travail définit le journaliste comme « toute personne qui
a pour activité principale, régulière et rétribuée l’exercice de sa profession dans une ou
plusieurs entreprises de presse et qui en tire le principal de ses ressources ».
L’article L. 7111-5 précise que « les journalistes exerçant leur profession dans une ou
plusieurs entreprises de communication au public par voie électronique, ont la qualité de
journaliste professionnel ».
Ainsi les critères utilisés sont ceux :
– du lieu d’exercice de l’activité professionnelle ;
– de l’importance des revenus tirés de cette activité, qui doivent constituer la source
principale des revenus du journaliste.
La jurisprudence exige quant à elle « une collaboration intellectuelle et permanente à
une publication périodique, en vue de l’information des lecteurs29 ».
La loi Hadopi du 12 juin 2009 modifie l’article 1er de la loi du 1er août 1986 et impose
désormais expressément la présence de journalistes professionnels dans les entreprises de
presse en ligne. Par ailleurs, cette loi crée également, dans une section nouvelle VI, du
Chapitre II du Titre II du Livre du Code de la propriété intellectuelle, un statut particulier
des œuvres « journalistiques » dont les droits d’exploitation sont réglés par les
articles L. 132-35 à L. 132-45 du Code de la propriété intellectuelle.
Ainsi est concerné par la réforme Hadopi : « le journaliste professionnel ou assimilé au
sens des articles L. 7111-3 et suivants du Code du travail qui contribue, de manière
permanente ou occasionnelle, à l’élaboration d’un titre de presse » (article L. 132-36 du
Code de la propriété intellectuelle).
Le pigiste « papier », en tant que journaliste professionnel, est également concerné par
la réforme Hadopi, la collaboration au titre de presse ne pouvant être qu’occasionnelle.
À l’inverse, l’article L. 132-41 du Code de la propriété intellectuelle exclut les
photographes-journalistes de la cession automatique lorsque ceux-ci tirent le principal de
leurs revenus de l’exploitation de telles œuvres et qu’ils collaborent de manière
occasionnelle à l’élaboration d’un titre de presse.
En vertu de l’article L. 132-36 du Code de la propriété intellectuelle, sous réserve du
droit de recueil du journaliste (défini page suivante) : « La convention liant un journaliste
professionnel ou assimilé […] qui contribue, de manière permanente ou occasionnelle, à
l’élaboration d’un titre de presse, et l’employeur emporte, sauf stipulation contraire,
cession à titre exclusif à l’employeur des droits d’exploitation des œuvres du journaliste
réalisées dans le cadre de ce titre, qu’elles soient ou non publiées. »
Désormais, la cession des droits d’auteurs des journalistes devient automatique par la
signature du contrat de travail et ce non seulement pour la première publication mais pour
toute publication dans le cadre du « titre de presse ».
L’exploitation de l’œuvre du journaliste dans le cadre du « titre de presse » sur
différents supports aura pour seule contrepartie le salaire (nouvel article L. 132-37 du
Code de la propriété intellectuelle) et ce, pendant une période référence fixée (en
considération notamment de la périodicité du titre et de sa nature) par accord d’entreprise
ou accord collectif.
Le Code du travail a également intégré cette évolution du régime du droit d’auteur des
journalistes. En effet, l’article L. 7111-5-1 de ce Code dispose que : « La collaboration
entre une entreprise de presse et un journaliste professionnel porte sur l’ensemble des
supports du titre de presse tel que défini au premier alinéa de l’article L. 132-35 du Code
de la propriété intellectuelle, sauf stipulation contraire dans le contrat de travail ou dans
toute autre convention de collaboration ponctuelle. »
Quant à l’article L. 7113-2 du même Code, il précise que : « Tout travail commandé ou
accepté par l’éditeur d’un titre de presse au sens de l’article L. 132-35 du Code de la
propriété intellectuelle, quel qu’en soit le support, est rémunéré, même s’il n’est pas
publié ».
La réforme Hadopi maintient le droit de recueil du journaliste, lequel est défini à
l’alinéa 1 de l’article L. 121-8 du Code de la propriété intellectuelle : « L’auteur seul a le
droit de réunir ses articles et ses discours en recueil et de les publier ou d’en autoriser la
publication sous cette forme. »
Cependant, deux limites à ce droit sont posées par la réforme Hadopi. D’une part, le
droit de recueil ne doit pas contrevenir au droit de l’employeur d’exploiter seul les articles
pendant la période de référence ci-dessus mentionnée (article L. 121-8 alinéa 2 du CPI).
D’autre part, l’exploitation d’un journaliste ne doit pas concurrencer l’exploitation des
titres de presse dans lesquels l’employeur a le droit d’exploiter les œuvres des journalistes
(article 121-8 alinéa 3 du CPI).
L’article L. 132-35 du Code de la propriété intellectuelle donne une définition
extensive de l’organe de presse bénéficiaire : « L’organe de presse à l’élaboration duquel
le journaliste professionnel a contribué, ainsi que l’ensemble des déclinaisons du titre,
quels qu’en soient les supports, les modes de diffusion et de consultation ».
En outre, les alinéas 2 et 3 du même article L. 132-35 du Code de la propriété
intellectuelle assimilent à la diffusion dans le cadre du titre de presse, toute diffusion sur
un service de communication au public en ligne :
– « dès lors que cette diffusion est faite sous le contrôle éditorial du directeur de la
publication dont le contenu diffusé est issu ou dès lors qu’elle figure dans un espace dédié
au titre de presse dont le contenu diffusé est extrait » ;
– « la diffusion de tout ou partie de son contenu par un service de communication au
public en ligne édité par l’entreprise de presse ou par le groupe auquel elle appartient ou
édité sous leur responsabilité, la mention dudit titre de presse devant impérativement
figurer ».
Ainsi, l’on ne distingue donc plus selon la nature du support, du mode de diffusion ou
de consultation, la nouvelle définition englobant toutes les déclinaisons numériques. La loi
Hadopi consacre donc une possibilité de publications « multi-support » de l’article
concerné.
L’article L. 132-39 du Code de la propriété intellectuelle consacre la possibilité
d’élargir, par accord d’entreprise, le principe de la cession automatique des droits
d’exploitation des journalistes sur leur œuvre, à la « famille cohérente de presse ».
La notion de « famille cohérente de presse » n’est pas définie dans la loi et devra l’être
dans l’accord d’entreprise.
À l’inverse de la cession au « titre de presse » stricto sensu, la cession à la « famille
cohérente de presse » doit faire l’objet d’une rémunération complémentaire (salaire ou
droits d’auteur).
L’article L. 132-39 du Code de la propriété intellectuelle prévoit la possibilité de fixer,
dans l’accord d’entreprise, la liste des « titres de presse » concernés par cette cession.
Les accords collectifs doivent impérativement prévoir la période de référence : selon
l’article L. 132-37 du Code de la propriété intellectuelle, la période de référence est la
période pendant laquelle l’œuvre du journaliste pourra être exploitée, sur tous supports,
par le titre de presse, sans que ce dernier n’ait, ni à requérir l’accord du journaliste, ni à lui
verser de rémunération complémentaire. Justifiée par le droit à l’information, cette période
doit correspondre peu ou prou à celle de l’actualité.
Doivent notamment être pris en compte, pour déterminer cette période de référence, la
périodicité du titre (par exemple sept jours si c’est un hebdomadaire, un numéro chassant
l’autre) et son contenu.
D’autres éléments comme la nature du support en cause, ou le besoin d’information du
public peuvent également servir de critères.
Le critère de la périodicité du titre peut se révéler difficile à appliquer pour les
informations en ligne, lesquelles sont généralement modifiées plusieurs fois par jour.
Pendant cette période de référence, la seule contrepartie de l’exploitation de l’œuvre
dans le titre de presse sera le salaire.
Au-delà de cette période de référence, le journaliste a droit à une rémunération
supplémentaire dont l’accord collectif devra préciser le caractère forfaitaire ou
proportionnel ainsi que la nature et l’étendue des droits cédés.
Les conditions et la nature de la rémunération de l’exploitation de l’œuvre dans le titre
de presse au-delà de la période de référence sont visées à l’article L. 132-38 du Code de la
propriété intellectuelle.
Au-delà de la période de référence, toute exploitation, même dans le cadre du titre de
presse, devra faire l’objet d’une rémunération complémentaire. La loi offre la possibilité
d’une rémunération sous forme de salaire ou de droits d’auteur pour toutes les
exploitations hors de la période de référence.
Les accords d’entreprise peuvent prévoir la faculté de diffuser les œuvres des
journalistes dans d’autres titres de presse relevant d’une « famille cohérente de presse »
moyennant rémunération complémentaire.
Les critères à prendre en compte afin de déterminer la famille cohérente de presse sont :
– obligatoirement, le critère capitalistique auquel l’article susvisé fait référence ;
– à titre indicatif, le champ disciplinaire de l’œuvre première ;
– le public visé par chacun des titres.
L’article L. 132-39 du Code de la propriété intellectuelle prévoit également la
possibilité de fixer, dans l’accord d’entreprise, la liste des titres de presse concernés par
cette exploitation/réexploitation dans le cadre de la famille cohérente de presse.
L’article L. 132-44 du Code de la propriété intellectuelle prévoit la mise en place d’une
commission paritaire présidée par un représentant de l’État et composée pour moitié de
représentants des organisations de presse représentatives et pour moitié de représentants
des organisations syndicales de journalistes.
La commission peut être saisie dans trois situations :
– lorsque la négociation collective a échoué dans l’entreprise et qu’aucun autre accord
n’est applicable ;
– à l’échéance d’un accord d’entreprise à durée déterminée et à défaut de la conclusion
d’un nouvel accord dans les six mois qui suivent la date d’expiration ;
– en cas de dénonciation de l’accord d’entreprise par l’une des parties et à défaut de la
conclusion d’un accord de substitution dans les délais prévus par l’article L. 2261-10 du
Code du travail.
La commission doit rechercher, dans l’exercice de sa mission, dans un délai de deux
mois à compter de sa saisine, une « solution de compromis » qui s’impose aux parties
jusqu’à la conclusion d’un nouvel accord collectif.
L’absence de conclusion d’un nouvel accord signifie que la situation juridique
antérieure continuera de s’appliquer (étant rappelé que la situation antérieure à Hadopi
implique un accord individuel du journaliste quant à la cession de ses droits d’auteur).
Les correspondances
Le principe d’indépendance des propriétés matérielle et intellectuelle met également à
mal la croyance, assez curieusement répandue, selon laquelle le destinataire d’une
correspondance en possède les droits intellectuels. En réalité, seul l’auteur de la
correspondance est titulaire des droits. La propriété matérielle de lettres ne permet pas de
les rendre publiques – elles gardent un caractère confidentiel – et encore moins de s’en
attribuer les droits d’exploitation40.
Il est nécessaire d’obtenir l’autorisation du titulaire des droits intellectuels sur cette
œuvre, titulaire qui, généralement, est l’auteur ou ses héritiers.
Il convient de garder à l’esprit l’exemple de cet étudiant en doctorat qui, ayant obtenu
l’autorisation d’utiliser la correspondance de Romain Rolland à Stefan Zweig pour sa
thèse, se crut autorisé à en tirer un livre. L’ouvrage fut vite saisi à la demande de la veuve
de Romain Rolland41. La cour a ainsi pu considérer : « S’il eût été préférable que la veuve
réaffirmât à l’auteur de la thèse, en 1969, son opposition à toute publication, ce qu’elle
n’eût sans doute pas manqué de faire si elle avait sinon lu, du moins parcouru la thèse en
litige, il n’en demeure pas moins que le professeur, même s’il a pu, en 1954, se méprendre
sur la portée de l’autorisation accordée pour la rédaction de sa thèse, dactylographiée,
avait l’obligation d’obtenir de la veuve, avant de faire éditer son œuvre et de lui assurer
ainsi une large diffusion, un consentement écrit et non équivoque. »
Il existe un tempérament évident à la publication d’un « matériau » aussi intime qu’une
correspondance. La divulgation ne doit pas être préjudiciable pour l’auteur des lettres
comme pour son destinataire ou encore des tiers aux correspondants, que ce soit en termes
de diffamation, d’injure ou, plus fréquemment, d’atteinte à la vie privée.
Il a ainsi déjà été jugé, à propos de lettres de George Sand, que l’« auteur a créé une
valeur qu’il peut mettre à profit, à son heure, pourvu qu’il ne compromette pas, par sa
publication, le nom ou les intérêts du destinataire42 ».
Les écrits inédits de Romain Rolland sont également à l’origine d’un conflit ayant mis à
mal l’éditeur Simon Kra. Celui-ci s’était procuré cinq lettres43, qu’il avait mises en vente
en en reproduisant des extraits dans le catalogue. Les « attendus » du tribunal sont
éloquents tant pour ce qui concerne le droit d’auteur que le droit de l’information : «
Attendu que si le destinataire d’une lettre missive peut transmettre la propriété de
l’élément matériel qu’elle comporte, il ne s’ensuit pas qu’il ait le droit de disposer à son
gré de l’élément intellectuel, c’est-à-dire de la pensée de l’auteur et de son expression ;
que celui-ci peut seul en autoriser la publication, que la correspondance soit confidentielle
ou non ; qu’en effet, dans le premier cas, il existe entre l’expéditeur et le destinataire une
sorte de pacte tacite que l’un d’eux ne peut rompre sans le consentement de l’autre ; qu’au
surplus, pour des raisons de moralité, il ne convient pas de livrer à la malignité publique
les secrets des familles ou les appréciations émises par des individus quand elles ont un
caractère strictement personnel et que leur divulgation est de nature à causer préjudice ;
que la solution ne saurait être différente en ce qui concerne les lettres non confidentielles
versées au débat ; que l’auteur y développe ses théories littéraires et sociales, qu’ayant
créé dans ses écrits une valeur intellectuelle, il demeure propriétaire du droit de les
reproduire quand bon lui semble ».
Le propriétaire matériel des lettres pourra donc tout au plus exercer une sorte de droit
d’accès, c’est-à-dire monnayer le droit d’en prendre sereinement connaissance et d’en
faire copie. La loi prévoit en effet qu’il ne pourra être exigé « du propriétaire de l’objet
matériel la mise à leur [l’auteur et ses ayants droit] disposition de cet objet pour
l’exercice » des droits. « Néanmoins, en cas d’abus notoire du propriétaire empêchant
l’exercice du droit de divulgation, le tribunal de grande instance peut prendre toute
mesure appropriée », c’est-à-dire ordonner notamment qu’il soit passé outre cette
rétention44.
Les archives
Les archives représentent un cas spécifique.
La principale particularité réside dans le régime propre aux archives publiques, dont la
titularité revient à l’administration. La loi du 3 janvier 1979, abrogée par une ordonnance
du 20 février 200445, en définit le régime.
La loi du 15 juillet 2007 a profondément modifié les règles d’accès aux archives.
Un des grands volets de la réforme a porté sur la nécessité, toujours plus pressante en
particulier de la part de la communauté scientifique, d’accéder aux archives publiques. Le
principe du délai de trente ans a été remplacé par celui de la libre communication de plein
droit.
Quant aux délais particuliers, liés la protection de « secrets » (défense nationale, sûreté
de l’État, vie privée, etc.) – qui courraient aujourd’hui de soixante à cent cinquante
ans ! –, ils sont ramenés à différents délais, débutant à vingt-cinq. Les plus longs sont
applicables aux documents relatifs aux registres de naissance, aux mineurs, ainsi qu’aux
documents de police et de justice concernant des agressions sexuelles, etc.
Mais les documents qui étaient libres de communication avant leur versement aux
archives demeurent consultables librement, sans attendre l’expiration de ce délai.
Parallèlement, la loi du 17 juillet 1978 pose le principe de l’accès aux documents
administratifs, qui sont définis comme les documents émanant de l’administration ou se
rattachant à l’activité de celle-ci. Une commission spéciale, la Commission d’accès aux
documents administratifs (CADA)46, a même été instituée pour trancher préalablement à
toute phase véritablement contentieuse les conflits relatifs à l’accès à ces documents.
Les archives publiques, selon qu’elles se rattachent directement ou non à la mission de
service public, font généralement partie du domaine public47. Elles sont donc publiables,
dans la mesure où leur accès et, donc, leur divulgation au public sont autorisés.
L’article 10 de la loi du 17 juillet 1978 sur l’accès aux documents administratifs prohibe
cependant leur exploitation commerciale.
Pour ce qui concerne les documents autres qu’administratifs mais détenus par des
administrations, un décret du 20 février 1809, qui indique que les manuscrits des
bibliothèques et autres établissements publics ne peuvent être imprimés ni publiés sans
autorisation ou du ministère de l’Intérieur ou des Affaires étrangères, est toujours
officiellement en vigueur. Sa portée est cependant en complète contradiction avec les
règles actuelles en matière de droit de la propriété littéraire et artistique, qui attribuent à
l’auteur ou à ses ayants droit la titularité des droits48, hormis le cas particulier des œuvres
posthumes. Les Archives de France ont ainsi été condamnées pour avoir autorisé la
publication des textes qui leur avaient été simplement remis en dépôt49. De même, nombre
d’institutions détenant des archives littéraires ou historiques peuvent les laisser libres
d’accès aux spécialistes sans pour autant autoriser l’exploitation du fruit de ces
recherches, même dans des publications scientifiques.
1. Voir « Les droits moraux » et le chapitre v « Droit d’auteur, régimes matrimoniaux et successions ».
2. Pierre Frémond, « Les droits d’auteur d’une personne morale », Cahiers du droit d’auteur, 1989, n° 13, p. 6. Première
chambre civile de la Cour de cassation, 17 mars 1982, La Semaine juridique (JCP), 1983, II, 20054, note Plaisant.
3. Voir « Interprétation restrictive des cessions ».
4. Voir « Les œuvres collectives ». Première chambre civile de la Cour de cassation, 17 mars 1982, La Semaine juridique
(JCP), 1983, II, 20054, note Plaisant.
5. Voir « Les œuvres audiovisuelles ».
6. Cour d’appel de Paris, 21 novembre 1994, Revue internationale du droit d’auteur, avril 1995, p. 381.
7. Voir « Les œuvres de collaboration ».
8. Voir « Les “nègres” ».
9. Christophe Caron, « Les “nègres” et le droit d’auteur », La Vie judiciaire, 24 janvier 1994, p. 7.
10. Voir « Les œuvres collectives ».
11. Voir « Les critères de protection des œuvres ».
12. Première chambre civile de la Cour de cassation, 24 novembre 1993, Revue internationale du droit d’auteur, avril
1984, p. 134.
13. C’est-à-dire à la jouissance par l’auteur de ses droits de propriété littéraire et artistique.
14. Première chambre civile de la Cour de cassation, 16 décembre 1992, Revue internationale du droit d’auteur, avril
1993, n° CLXVI, p. 193, note Pierre Sirinelli.
15. Chambre criminelle de la Cour de cassation, 11 avril 1975, Dalloz, 1975, 759, note Henri Desbois.
16. Cour d’appel de Paris, 30 juin 1982, Revue internationale du droit d’auteur, octobre 1982, n° CXIV, p. 193.
17. Voir « Interprétation restrictive des cessions ».
18. Site Internet : <http://www.culture.gouv.fr/culture/cspla/cr051202.pdf>.
19. Sur ce point, se reporter aux développements ci-après spécifiques aux journalistes.
20. Première chambre civile de la Cour de cassation, 3 avril 2002, Dalloz, 2002, p. 1860, note Gridel et Chazal.
21. Cour d’appel de Paris, 21 février 1984, Gazette du Palais, 1984, 2, 294.
22. Cour d’appel de Paris, 20 avril 1989, Revue internationale du droit d’auteur, janvier 1990, n° CXXXXIII, p. 317.
Voir « Droits moraux ».
23. Première chambre civile de la Cour de cassation, 27 mai 1986, Revue internationale du droit d’auteur, avril 1987, n
° CXXVIII, p. 62.
24. Tribunal de grande instance de Paris, 22 juin 1988, Dalloz, 1990, Sommaires commentés, 50, observations Claude
Colombet. Avis du Conseil d’État « Ofratème », n° 309-721, 21 novembre 1972, Gazette du Palais, 1978, doctrine, p. 50,
observations Pierre Frémond.
25. Tribunal de grande instance de Paris, 20 novembre 1991, Revue internationale du droit d’auteur, janvier 1992, n
° CLI, p. 340.
26. Voir « Les œuvres collectives » et « Les droits moraux ».
27. Première chambre civile de la Cour de cassation, 12 avril 2005, Dalloz, 2005, p. 1286, observations Jeanne Daleau.
28. Cour d’appel de Bruxelles, 28 octobre 1997, Expertises, mai 1998, p. 154, commentaires Lilti.
29. Cass. Soc., 5 mars 1987, numéro de pourvoi 84-41834.
30. C’est-à-dire les dispositions relatives aux œuvres posthumes publiées plus de soixante-dix ans après le décès de
l’auteur.
31. Voir le chapitre v « Droit d’auteur, régimes matrimoniaux et successions ».
32. Première chambre civile de la Cour de cassation, 25 janvier 2005, Dalloz, 2005, p. 956, observations Philippe Allaeys.
33. Voir « Les œuvres posthumes » et « Les inédits ».
34. Voir le chapitre viii « Le contrat d’édition ».
35. Cour d’appel de Paris, 26 mars 1992, Revue internationale du droit d’auteur, avril 1993, n° CLXVI, p. 218.
36. Voir « Les œuvres de commande ».
37. Voir le chapitre viii « Le contrat d’édition ».
38. Chambre civile de la Cour de cassation, 13 novembre 1973, Dalloz, 1974, observations Claude Colombet.
39. Première chambre civile de la Cour de cassation, 12 novembre 1985, Dalloz, 1986, Informations rapides, 183.
40. André Françon, Claude Goyard, Les Correspondances inédites, Economica, 1984. Cour d’appel de Paris, 16 février
1945, Dalloz, 1945, 259.
41. Cour d’appel de Paris, 10 mai 1973, La Semaine juridique (JCP), 1973, II, 17475.
42. Tribunal civil de la Seine, 11 mars 1897, Dalloz périodique, 1898, II, p. 358.
43. Tribunal civil de la Seine, 27 novembre 1928, Dalloz hebdomadaire, 1928, p. 616.
44. Article L. 111-3 du CPI.
45. Ordonnance n° 2004-178 du 20 février 2004.
46. Voir « Adresses utiles ».
47. Voir « Les fonctionnaires ».
48. Voir supra « Les principes de base ».
49. Cour de cassation, 15 janvier 1969, La Semaine juridique (JCP), 1969, II, 16119.
50. Voir « Les inédits ».
51. C’est-à-dire pendant la durée de protection correspondant aux soixante-dix années post mortem ; voir le chapitre vi
« La durée des droits ».
52. Voir le chapitre vi « La durée des droits » et « Les inédits ».
53. Tribunal de grande instance de Paris, 26 janvier 1989, Revue internationale du droit d’auteur, octobre 1989, n
° CXXXXII, p. 348, note Pierre-Yves Gautier.
54. Voir « Les archives ».
55. Sur renvoi, cour d’appel d’Amiens, 1er avril 1996, Revue internationale du droit d’auteur, n° 173, juillet 1997, p. 298.
56. Première chambre civile de la Cour de cassation, 15 janvier 1969, Dalloz, 1969, 476. Tribunal de grande instance de
Paris, 21 septembre 1994, Revue internationale du droit d’auteur, janvier 1995, n° CLXIII, p. 253.
57. Voir « Le droit de divulgation » et « Droit d’auteur et successions ».
58. Voir « Le droit au respect du nom et de la qualité » et le chapitre vi « La durée des droits ».
59. Tribunal de grande instance de Paris, 9 juillet 1980, Revue internationale du droit d’auteur, octobre 1980, n° CVI,
p. 147.
60. Voir « Droit au respect du nom ».
61. Cour d’appel de Paris, 26 mars 1990, Dalloz, 1990, informations rapides, 109.
62. Voir « Œuvre de collaboration ». Cour d’appel de Paris, 22 octobre 1921, Le Droit d’auteur, 1923, 19.
63. Première chambre civile de la Cour de cassation, 19 décembre 1983, Annales de la propriété industrielle, artistique et
littéraire, 1984, 64.
64. Tribunal de grande instance de Nanterre, 6 mars 1991, Cahiers du droit d’auteur, avril 1991, p. 19.
65. Cour d’appel de Paris, 10 mai 1993, Gazette du Palais, 31 décembre 1993 et 1er janvier 1994, p. 14.
66. Tribunal de grande instance de Paris, 8 mars 1985, Revue du droit de la propriété intellectuelle, n° 1, 1985, p. 155.
67. Tribunal de grande instance de la Seine, 25 mars 1963, Revue internationale du droit d’auteur, octobre 1963, n
° XXXVII, p. 156.
68. Première chambre civile de la Cour de cassation, 2 avril 1996, La Vie judiciaire, 25 août 1996, p. 8.
69. Cour d’appel de Paris, 10 juin 1986, Dalloz, 1987, Sommaires commentés, 153, observations Claude Colombet. Cour
d’appel de Bordeaux, 24 mai 1984, Dalloz, 1986, Informations rapides, 181, observations Claude Colombet. Christophe
Caron, « Les “nègres” et le droit d’auteur », La Vie judiciaire, 24 janvier 1994, p. 7. Voir « Les “nègres” ».
70. Voir « Le droit au respect du nom » et le chapitre vi « La durée des droits ».
71. Voir « La rémunération de l’auteur ».
72. Yves Reboul, « Le régime juridique de l’interview », Revue internationale du droit d’auteur, janvier 1987, n
° CXXXI, p. 55. Tribunal de grande instance de Paris, 24 mars 1982, Gazette du Palais, 24 mars 1982, p. 15. Cour d’appel
de Paris, 24 octobre 1988, Dalloz, 1988, Informations rapides, 285. Cour d’appel de Paris, 26 septembre 1988, Dalloz,
1988, Informations rapides, 255. Michel Laval, « L’interview, à la confluence des droits », Légipresse, n° 76, novembre
1990. Voir « Les interviews ».
73. Voir « L’originalité ».
74. Tribunal de grande instance de Paris, 6 juillet 1972, Dalloz, 1972, 628, note Pactet.
75. Cour d’appel de Paris, 21 novembre 1994, Revue internationale du droit d’auteur, avril 1995, n° CLXIV, p. 381.
76. Première chambre civile de la Cour de cassation, 2 avril 1996, Gazette du Palais, 15-17 juin 1997.
77. Première chambre civile de la Cour de cassation, 30 janvier 1985, Revue internationale du droit d’auteur, octobre
1985, n° CXXVI, p. 143.
78. Première chambre civile de la Cour de cassation, 10 mai 1995, Dalloz, 1996, jurisprudence, p. 114. Première chambre
civile de la Cour de cassation, 4 octobre 1988, Dalloz, 1989, Sommaires commentés, 50, observations Claude Colombet.
79. Agnès Robin, « L’action en justice des coauteurs d’une œuvre de collaboration », Propriétés intellectuelles, n° 16,
juillet 2005.
80. Tribunal de grande instance de Paris, 25 mai 1989, Revue internationale du droit d’auteur, janvier 1990, n
° CXXXXIII, p. 353.
81. Première chambre civile de la Cour de cassation, 6 mai 1997, Dalloz, 1998, p. 80.
82. Première chambre de la Cour de cassation, 14 janvier 2003, Dalloz, 2003, p. 1088, note Samuel Becquet.
83. Chambre civile de la Cour de cassation, 14 novembre 1973, Revue internationale du droit d’auteur, avril 1974, n
° LXXX, p. 66.
84. Voir « Le droit au respect de l’œuvre ». Cour d’appel de Paris, 10 mars 1970, Dalloz, 1971, 114.
85. Voir « La reproduction des œuvres exposées dans un lieu public ».
86. Voir « La rémunération de l’auteur ».
87. Première chambre civile de la Cour de cassation, 10 mars 1993, Gazette du Palais, 8-10 août 1993, 189, p. 21. Cour
d’appel de Paris, 25 janvier 1995, Dalloz, 1995, Informations rapides, 55, observations Claude Colombet.
88. Chambre civile de la Cour de cassation, 17 mai 1978, Revue internationale du droit d’auteur, 1979, p. 159. B.
d’Ormesson-Kersaint, « La protection des œuvres du domaine public », Revue internationale du droit d’auteur, avril 1983,
n° CXVI, p. 73.
89. Tribunal de grande instance de Paris, 4 janvier 1971, Revue internationale du droit d’auteur, octobre 1971, n° LXX,
p. 146.
90. Tribunal de grande instance de Paris, 17 mai 1984, Revue internationale du droit d’auteur, octobre 1984, n° CXXII,
p. 214. Première chambre civile de la Cour de cassation, 16 novembre 2004, « Petit Robert », Revue Lamy du droit de
l’immatériel, 2005/3, p. 8, note Angès Maffre-Baugé.
91. Cour d’appel de Paris, 2 juin 1981, Gazette du Palais, 1982, I, 22, note Plaisant.
92. Cour d’appel de Paris, 6 mars 1981, Dalloz, 1982, Informations rapides, 46, observations Claude Colombet.
93. Première chambre civile de la Cour de cassation, 1er juillet 1970, Annales de la propriété industrielle, artistique et
littéraire, 1970, 223.
94. Voir l’analyse de MM. les professeurs André et Henri-Jacques Lucas (voir Bibliographie générale). Christophe Caron,
« Le festival confronté à la qualification d’œuvre collective », Revue internationale du droit d’auteur, avril 2001, p. 3.
95. Jean Cedras, « La qualification des œuvres collectives dans la jurisprudence actuelle », Association juridique française
pour la protection internationale du droit d’auteur, séance du 31 mars 1995.
96. Cour d’appel de Paris, 12 décembre 1989, Cahiers du droit d’auteur, n° 25, 1990, p. 16.
97. Première chambre civile de la Cour de cassation, 17 mars 1982, La Semaine juridique (JCP), 1983, II, 20054, note
Plaisant.
98. Première chambre civile de la Cour de cassation, 18 octobre 1994, Légipresse, n° 116, III, p. 168.
99. Première chambre civile de la Cour de cassation, 20 décembre 1982, Revue trimestrielle de droit commercial, 1983,
430, observations André Françon.
100. Cour d’appel de Versailles, 20 mai 1988, Dalloz, 1989, Sommaires commentés, 44, observations Claude Colombet.
101. Première chambre civile de la Cour de cassation, 8 décembre 1993, Revue internationale du droit d’auteur, juillet
1994, n° CLXI, p. 303.
102. Cour d’appel de Paris, 6 décembre 1993, Revue internationale du droit d’auteur, juillet 1994, n° CLXI, p. 382.
103. Piatti et Gaubiac, « La création artistique assistée par ordinateur », Revue internationale du droit d’auteur, octobre
1983, n° CXVIII, p. 108. Risset, « Problèmes de droit d’auteur découlant de l’utilisation d’ordinateurs pour la création
d’œuvres », Le Droit d’auteur, 1979, p. 244. André Bertrand, « Les créations “assistées” ou “générées” par ordinateur »,
Cahiers du droit d’auteur, n° 24, 1990, p. 1.
104. Voir « Les images de la Terre ».
105. Voir supra « Les œuvres composites ».
106. Cour d’appel de Douai, 4 décembre 1964, Annales de la propriété industrielle, artistique et littéraire, 1965, 218.
107. Voir « La rémunération de l’auteur ».
V
La propriété littéraire et artistique, comme l’ensemble du droit, n’est pas insensible aux
événements majeurs qui peuvent affecter l’auteur. Le mariage et le décès de l’auteur ont
des conséquences importantes sur le régime des droits portant sur ses œuvres. De son
côté, l’éditeur doit parfois prendre garde à ces conséquences.
Ceci est mon testament (éventuellement : « qui complète ou qui annule les dispositions
testamentaires déposées chez Maître nom) ».
Je, soussigné (nom), sain de corps et d’esprit, nomme pour exécuteur testamentaire (nom) sis
(adresse), ou à défaut (nom), sise (adresse), que j’investis donc de l’exercice des attributs de mon droit
moral et qui pourra, à son tour, désigner lui-même son successeur.
Je confère par conséquent à (nom), ou à défaut à (nom), la mission de prendre toutes décisions
relatives à mon œuvre et donc de divulguer, faire représenter ou reproduire mon œuvre au moment et
selon les modalités que (nom), ou à défaut (nom), jugera opportunes.
Rédigé en (nombre) exemplaires, qui constituent autant d’originaux, dont l’un est remis à (nom), un
autre à (nom), etc., en ce (date) à (lieu).
(Signature)
1. Pour la jurisprudence sur le régime antérieur, se reporter à : Cour de cassation, 25 juin 1902, Dalloz, 1903, I, 5,
conclusions Baudoin, note Colin. Cour de cassation, 14 mai 1945, Dalloz, 1945, 285, note Henri Desbois.
2. Première chambre civile de la Cour de cassation, 18 octobre 1989, Dalloz, 1989, Informations rapides, 277.
3. Cour d’Orléans (sur renvoi de la Cour de cassation), 18 février 1959, La Semaine juridique (JCP), 1959, II, 11141, note
Weil.
4. Chambre civile de la Cour de cassation, 14 mai 1945, Dalloz, 1945, 285, note Henri Desbois.
5. Tribunal de grande instance de Paris, 10 février 1981, Dalloz, 1981, jurisprudence, 444, note Lindon.
6. Voir « Les droits patrimoniaux » et « Les droits moraux ».
7. Voir Christophe Caron, Abus de droit et droit d’auteur, IRPI-Litec, 1998.
8. Première chambre civile de la Cour de cassation, 17 décembre 1996, Les Petites Affiches, n° 67, 4 juin 1997, p. 29, note
Xavier Daverat.
9. Notamment Desbois (voir Bibliographie générale).
10. Première chambre civile de la Cour de cassation, 11 janvier 1989, Dalloz, 1989, jurisprudence, 308.
11. Voir infra.
12. Tribunal de grande instance de Reims, 9 janvier 1969, Revue internationale du droit d’auteur, octobre 1969, n° LXII,
p. 153.
13. Cour d’appel de Paris, 14 juin 1972, Revue trimestrielle de droit commercial, 1973, 262, observations Desbois. Cour
d’appel de Paris, 17 décembre 1986, Revue internationale du droit d’auteur, avril 1987, n° CXXXII, p. 66.
14. Cour de cassation, 26 février 1920, Sirey, 1920, I, 203.
15. Première chambre civile de la Cour de cassation, 28 février 1989, Revue internationale du droit d’auteur, juillet 1989,
n° CXXXXI, p. 257.
16. Première chambre civile de la Cour de cassation, 25 mai 2005, Dalloz, p. 1698, observations Jeanne Daleau.
17. Contra : Première chambre civile de la Cour de cassation, 3 novembre 2004, Dalloz, p. 3223, observations Philippe
Allaeys ; Propriétés intellectuelles, n° 15, avril 2005, p. 172, observations Pierre Sirinelli.
18. Première chambre civile de la Cour de cassation, 24 octobre 2000, Dalloz, jurisprudence, p. 918, note Christophe
Caron.
19. Tribunal de grande instance de Paris, 9 janvier 1969, Gazette du Palais, 1969, I, 257, note Sarraute.
20. Chambre civile de la Cour de cassation, 6 décembre 1966, Revue trimestrielle de droit commercial, 1967, 505,
observations Desbois.
21. Tribunal de grande instance de Reims, 9 janvier 1969, Revue internationale du droit d’auteur, 1969, n°LXII, p. 153.
22. Tribunal de grande instance de Paris, 1er décembre 1982, Revue internationale du droit d’auteur, janvier 1983, n
° CXV, p. 165, note Pierre-Yves Gautier.
23. Tribunal de grande instance de Paris, 15 avril 1964, Gazette du Palais, 1964, 2, 23.
24. Voir « L’indépendance des propriétés matérielle et intellectuelle ».
25. Voir supra.
26. C’est-à-dire la durée d’existence des droits patrimoniaux, soit en règle générale jusque soixante-dix ans après la mort
de l’auteur. Voir le chapitre vi « La durée des droits ».
27. C’est-à-dire de l’usufruit aménagé par le droit commun des successions.
28. L’article 913 du Code civil dispose que « les libéralités, soit par actes entre vifs, soit par testament, ne pourront
excéder la moitié des biens du disposant, s’il ne laisse à son décès qu’un enfant ; le tiers, s’il laisse deux enfants ; le quart,
s’il en laisse trois ou un plus grand nombre ; sans qu’il y ait lieu de distinguer entre les enfants légitimes et les enfants
naturels »
VI
Alors qu’en droit français un droit de propriété, sur un terrain par exemple, peut être
perpétuellement transmis d’héritier en héritier, la propriété littéraire et artistique connaît
ce qu’il est convenu d’appeler le « domaine public1 ». Il s’agit là d’une exception notable
au droit de propriété qu’est le droit d’auteur. Le droit d’auteur se distingue donc de toute
autre forme de propriété, notamment en ce que cette propriété est limitée dans le temps.
Mais cette limitation concerne les seuls droits patrimoniaux et en aucun cas les droits
moraux, dont on a vu qu’ils étaient perpétuels et ne tombaient jamais dans le « domaine
public2 ».
La durée de principe
La durée de principe, c’est-à-dire celle qui a vocation à s’appliquer sauf exception, est
délimitée à l’article L. 123-1 du CPI :
« L’auteur jouit, sa vie durant, du droit exclusif d’exploiter son œuvre sous quelque
forme que ce soit et d’en tirer un profit pécuniaire. Au décès de l’auteur, ce droit
persiste au bénéfice de ses ayants droit pendant l’année civile en cours et les
soixante-dix années qui suivent. »
A priori, la protection est donc accordée jusqu’au 31 décembre de l’année du soixante-
dixième anniversaire de la mort de l’auteur.
Aucune tolérance n’est due au fait qu’un auteur n’a pas agi pendant un certain temps
pour faire valoir ses droits3. En revanche, il a déjà été jugé, à propos des Fleurs du mal,
que ce n’est pas parce qu’un auteur a été privé d’une période d’exploitation de son œuvre,
celle-ci ayant été interdite, qu’il peut revendiquer une prorogation le jour où l’autorisation
de mise sur le marché lui est redonnée4.
Il est par ailleurs à noter que la législation sur les bases de données5, insérée au CPI,
prévoit que le droit spécifique (qui peut se cumuler avec le droit d’auteur classique) expire
quinze années après l’achèvement de la base (article L. 342-5 du CPI).
En principe, toute œuvre qui répond aux critères exigés pour une protection par le droit
d’auteur ne peut être reproduite ou représentée, en tout ou en partie, qu’avec l’autorisation
du titulaire des droits sur l’œuvre. Ce principe souffre pourtant de nombreuses exceptions
légales. La loi, renforcée par la jurisprudence, révèle de véritables brèches dans le droit
d’auteur, qui permettent à des tiers, sous certaines conditions, de procéder sous une forme
ou une autre à l’exploitation de l’œuvre protégée.
L’article L. 122-5 du CPI énumère les exceptions aux droits patrimoniaux, c’est-à-dire
les situations dans lesquelles les tiers peuvent se passer de toute autorisation du titulaire
des droits : représentations privées, copies privées, citations, analyses, revues de presse,
discours officiels et politiques, textes légaux, décisions judiciaires et hymnes nationaux,
parodies, pastiches et caricatures. Depuis 1998, les « actes nécessaires à l’accès au
contenu d’une base de données électronique pour les besoins et dans les limites de
l’utilisation prévue au contrat » se sont ajoutés à cette liste1.
La directive européenne sur le droit d’auteur en date du 22 mai 2001 (officiellement
baptisée directive européenne « sur le droit d’auteur et les droits voisins dans la société de
l’information ») a été transposée en droit interne français par la loi DADVSI du 1er août
2006.
Il s’agissait à l’origine de réaffirmer l’application des règles classiques de la propriété
littéraire et artistique au numérique et, le cas échéant, de les adapter. Le chantier a peu à
peu été étendu, au gré des demandes des différents groupes de pression, à nombre de
points de friction actuels du droit d’auteur, que ces points portent ou non sur le
numérique.
Au sein de cette vaste et confuse directive, plusieurs mesures sont laissées au bon
vouloir des États membres : elles portent essentiellement sur les exceptions possibles au
strict régime de la propriété littéraire et artistique.
La directive aborde une à une les exceptions classiques au droit d’auteur, contenues en
particulier dans le CPI. Elle laisse à chaque État la faculté de les amender, mais également
d’en développer de nouvelles, pour certaines, « indolores », et pour d’autres, aux
conséquences très importantes.
Cette partie du texte avait déjà provoqué de vives inquiétudes chez nombre de
professionnels de la culture et, par conséquent, une déferlante de lobbyistes à Bruxelles.
L’avant-projet de loi français du 12 novembre 2003 n’avait pris expressément en
compte que le cas des « personnes physiques atteintes d’une déficience du psychisme, de
l’audition ou de la vision ».
Mais, selon les termes prophétiques du professeur Sirinelli, « les demandes se feront
jour puisque certains utilisateurs liront les vingt exceptions proposées par le texte de la
directive comme des enfants dévorent des yeux un catalogue de jouets à l’approche de
Noël ».
Le milieu de la recherche et de l’enseignement avait ainsi saisi le Premier ministre de
ses positions. La Société des gens de lettres avait vivement réagi, en rappelant que les
exceptions demandées exproprieraient en premier lieu les auteurs, y compris les
chercheurs, « de leur juste rémunération ».
Quant aux bibliothécaires, avant même que le droit de prêt ne soit entré en vigueur2, ils
ont également interpellé des parlementaires qui ont soumis des questions écrites au
ministre de la Culture. En quelques semaines, le débat est reparti de plus belle. Les enjeux
sont fondamentaux pour chacun des nombreux camps, aux intérêts parfois paradoxaux.
Pour l’heure, et à s’en tenir aux textes bel et bien votés, en droit, toutes les exceptions à
un principe sont à entendre dans un sens restrictif. Leur interprétation par les tribunaux
sera donc assez ferme envers celui qui prétend en bénéficier. L’éditeur se doit de garder
ces restrictions présentes à l’esprit, qu’il soit l’utilisateur ou la « victime » de ces
exceptions.
1. Voir les développements spécifiques aux « Bases de données ». Voir les développements spécifiques aux « Bases de
données ».
2. Voir « Le droit de prêt ».
3. Tribunal correctionnel de Paris, 24 janvier 1984, Gazette du Palais, 1984, I, 240, note Marchi.
4. Cour d’appel de Grenoble, 28 février 1968, Dalloz, 1969, Sommaires, 10. Tribunal d’instance de Reims, 26 octobre
1960, Revue trimestrielle de droit commercial, 1961, 89, observations Henri Desbois.
5. Cour de cassation, 7 mars 1984, Revue internationale du droit d’auteur, juillet 1984, n° CXXI, p. 151.
6. Tribunal de grande instance de Paris, 28 janvier 1974, Dalloz, 1974, 337.
7. Voir Bibliographie générale.
8. Loi de finances pour 1976, Journal officiel, 31 décembre 1975, p. 13567.
9. Voir « Les copies privées ».
10. Christophe Caron, « Les nouveaux horizons de la rémunération pour copie privée », Communication commerce
électronique, 2001, n° 109, p. 17.
11. Voir « La gestion collective » et « Adresses utiles ».
12. Loi n° 95-4 du 3 janvier 1995, Journal officiel, 4 janvier 1995, p. 120. Dossier sur « La reprographie, une gestion
collective du droit de reproduction », Légicom, n° 7, 1er trimestre 1995. Le Droit de copie des usages à la règle, actes du
colloque organisé le 21 novembre 1995, Groupement français de l’industrie de l’information, 1995. André Lucas, « Aperçu
rapide sur la loi n° 95-4 du 3 janvier 1995 relative à la gestion collective du droit de reproduction par reprographie », La
Semaine juridique (JCP), 8 février 1995, n° 6.v
13. Décret n° 95-406 du 14 avril 1995, Journal officiel, 19 avril 1995, p. 6098, codifié sous les articles R. 322-1 à R.
322-4 du CPI.
14. Journal officiel, 15 avril 1997, p. 5712, agrément renouvelé par les arrêtés des 17 et 26 juillet 2001, Journal officiel,
25 juillet 2001, p. 11992 et 31 juillet 2001, p. 12331. L’ensemble des dispositions législatives et réglementaires applicables
à ces sociétés est reproduit en annexe du présent ouvrage au sein des articles du CPI.
15. Christine Ferrand, « Le CFC propose une convention pour l’Éducation nationale », Livres Hebdo, n° 252, 6 juin 1997,
p. 34.
16. Christine Ferrand, « Le ministère de l’Éducation ignore le CFC », Livres Hebdo, n° 6, février 1998, p. 4.
17. Proposition de loi n° 3025, enregistrée à la Présidence de l’Assemblée nationale le 10 octobre 1996.
18. Article V-2 du contrat type du CFC pour la fourniture de copies d’œuvres protégées.
19. Christophe Caron et Xavier Linant de Bellefonds, « Commentaires de la loi du 3 janvier 1995, à jour du décret du
14 avril 1995 », dans le dossier sur « La reprographie, une gestion collective du droit de reproduction », Légicom, n° 7, 1er
trimestre 1995, p. 2 à 21.
20. Tribunal de grande instance de Paris, 30 juin 2004, Propriétés intellectuelles, janvier 2005, p. 53, observations André
Lucas. Cour d’appel de Paris, 24 mars 2004, Légipresse, 2004, III, 129, note Gilles Vercken. Cour d’appel de Toulouse,
25 mai 1997, Revue internationale du droit d’auteur, janvier 1998, n° CLXXV, p. 323. Tribunal de commerce de Paris,
27 juin 1995, CFC informations, n° 12, novembre 1995, p. 3. Tribunal de grande instance d’Aix-en-Provence, 20 mai 1996,
Légipresse, juillet-août 1996, n° 133, I, 84.
21. Arrêt commenté dans Expertises, novembre 1997, p. 335.
22. Christophe Alleaume, « Le droit de prêt public (en France et au-delà) », Propriétés intellectuelles, n° 12, juillet 2004,
p. 718.
23. Directive n° 92/100/CEE du 19 novembre 1992, Journal officiel des Communautés européennes, 27 novembre 1992,
n° 346, p. 61. Antoine de Gaudemar, « Cent prêtés pour un vendu », Libération, 16 mars 1995, cahier Livres, p. V.
Laurence Santantonios, « Droit de prêt : le “oui, mais…” de l’ABF », Livres Hebdo, n° 109, 25 mars 1994, p. 82. Laurence
Santantonios, « Le droit de prêt mobilise la profession », Livres Hebdo, n° 73, 21 mai 1998, p. 29. Catherine Bédarida,
« Les bibliothécaires défendent la gratuité des prêts », Le Monde, 21 avril 1995, p. 30.
24. Livres Hebdo, n° 274, 2 janvier 1998, p. 41.
25. Journal officiel, 12 mars 2005, p. 4261.
26. Journal officiel, 2 septembre 2004, p. 15610.
27. À savoir : par une association facilitant l’acquisition de livres scolaires par ses membres ou, pour leurs besoins,
excluant la revente, par l’État, une collectivité territoriale ou un établissement d’enseignement.
28. Journal officiel, 2 septembre 2004, p. 15609.
29. Arrêté du 31 août 2004, Journal officiel, 2 septembre 2004, p. 37.
30. Arrêté du 21 décembre 2004, Journal officiel, 8 janvier 2005, p. 25.
31. Tribunal de grande instance de la Seine, 17 juin 1964, La Semaine juridique (JCP), 1964, 3787.
32. Tribunal de grande instance de Paris, 6 juillet 1972, Dalloz, 1972, 628, note Pactet.
33. Tribunal de grande instance de Paris, 1er décembre 1982, Gazette du Palais, 22 février 1983, p. 12. Cour d’appel de
Paris, 17 mars 1970, Revue internationale du droit d’auteur, octobre 1970, n° LXVII, p. 179.
34. Voir supra. Cour de cassation, 9 novembre 1983, La Semaine juridique (JCP), 1984, II, 20189, note André Françon.
35. Tribunal civil de la Seine, 11 mars 1897, Dalloz périodique, 1898, II, p. 358.
36. Tribunal de grande instance de Paris, 21 septembre 1994, inédit.
37. Voir « Le droit au respect de l’œuvre ».
38. Tribunal de grande instance de Paris, 6 juin 1986, Revue internationale du droit d’auteur, octobre 1986, n° CXXVII,
p. 161.
39. Tribunal de grande instance de Paris, 11 février 1988, Cahiers du droit d’auteur, n° 9, 1988, p. 17. Tribunal de grande
instance de Paris, 5 janvier 1983, Revue internationale du droit d’auteur, avril 1983, n° CXVI, p. 210.
40. Cour d’appel de Paris, 26 avril 1969, Revue trimestrielle de droit commercial, 978, observations Desbois.
41. Deuxième chambre civile de la Cour de cassation, 8 juillet 1981, Revue internationale du droit d’auteur, juillet 1982,
n° CXIII, p. 145. Voir « Les inédits ».
42. Cour de cassation, 26 février 1919, Sirey, 1920, 1, 203.
43. Première chambre civile de la Cour de cassation, 25 janvier 2005, Dalloz, p. 956, observations Philippe Allaeys.
44. Cour d’appel de Paris, 2 février 2005, Communication commerce électronique, n° 79, observations Christophe Caron.
45. Tribunal de grande instance de Paris, 30 septembre 1983, Dalloz, 1984, Informations rapides, 290, observations
Claude Colombet. Assemblée plénière de la Cour de cassation, 5 novembre 1993, La Semaine juridique (JCP), 1994, II,
22201, note André Françon. Première chambre civile de la Cour de cassation, Dalloz affaires, 1998, p. 430.
46. Voir « Reproduction des œuvres exposées dans un lieu public ». Didier Jean-Pierre, « La courte citation d’œuvres
d’art en droit d’auteur », Dalloz, 1995, Chronique, p. 40.
47. Décret n° 97-1316 du 23 décembre 1997 portant application du d du 3° de l’article L.122-5 du Code de la propriété
intellectuelle, Journal officiel, 31 décembre 1997, p. 19463.
48. Tribunal de grande instance de Paris, 21 mars 2003, Communication commerce électronique, 2003, n° 45,
observations Christophe Caron.
49. Voir « Les photographies de tableaux ».
50. Cour d’appel de Paris, 26 septembre 2001, Dalloz, 2001, Actualités jurisprudentielles, p. 3279.
51. Lionel Bochurberg, « Le droit de citation en matière audiovisuelle », Gazette du Palais, 27-28 octobre 1995, p. 2.
52. Certaines tentatives se dessinent dans le sens d’une ouverture du droit de citation dans ce cas précis : voir « Le GII
propose une charte pour le droit de citation promotionnelle », Expertises, janvier 1998, p. 411.
53. Tribunal de grande instance de Paris, 25 avril 1968, Dalloz, 1968, 740.
54. Cour d’appel de Paris, 26 avril 1969, Revue trimestrielle de droit commercial, 1969, p. 978, observations Henri
Desbois.
55. Pour la protection des bases de données en tant que telles, voir « Les bases de données ».
56. Cour d’appel de Paris, 27 mars 1982, Dalloz, 1983, Informations rapides, 97, observations Claude Colombet.
57. Tribunal de grande instance de Paris, 6 juillet 1972, Dalloz, 1972, 628, note Pactet.
58. Tribunal de grande instance de la Seine, 30 juin 1966, Dalloz, 1967, 223.
59. Emmanuel Pierrat, « Parodie, pastiche et caricature : la fin d’un genre ? », Livres Hebdo, n° 277, 23 janvier 1998,
p. 53. Frédérique Fiechter-Boulvard, « La caricature : dualité ou unité », Revue trimestrielle de droit civil, janvier-mars
1997, p. 67.
60. Cour d’appel de Paris, 17 octobre 1980, Dalloz, 1982, Sommaires, 42, observations Claude Colombet.
61. Cour d’appel de Bruxelles, 8 juin 1978, Journal des tribunaux, 1978, p. 619.
62. Tribunal de grande instance de Paris, 25 septembre 1997, inédit.
63. Cour d’appel de Paris, 17 janvier 2003, Propriétés intellectuelles, n° 7, avril 2003, p. 169, observations André Lucas.
64. Voir « Les créations des éditeurs ».
65. Voir « L’action en concurrence déloyale ».
66. Emmanuel Baud et Stéphane Colombet, « La parodie de marque : vers une érosion du caractère absolu des signes
distinctifs », Dalloz, 1998, Chronique, p. 227.
67. Cour d’appel de Paris, 30 avril 2003, Dalloz, 2003, p. 1760 et p. 2685, observations Sylviane Durrande.
68. Voir sur cette question particulière, Emmanuel Pierrat, Le Droit du livre, op. cit.
69. Voir C. Colombet, p. 239 (voir Bibliographie générale).
70. Première chambre civile de la Cour de cassation, 4 juillet 1995, Légicom, n° 8, p. 159, note Christophe Caron.
71. Tribunal civil de Mirecourt, 10 juillet 1924, Dalloz hebdomadaire, 1924, 680.
72. Première chambre civile de la Cour de cassation, 4 juillet 1995, Gazette du Palais, 15-16 mars 1996, p. 18.
73. Cour d’appel de Paris, 23 octobre 1990, La Semaine juridique (JCP), 1991, II, 21682, note André Lucas.
74. Première chambre civile de la Cour de cassation, 12 décembre 2000, Dalloz, 2001, p. 1530, note Emmanuel Dreyer.
75. Pour un exemple d’exception retenue, voir : première chambre civile de la Cour de cassation, 15 mars 2005, « Place
des Terreaux », Dalloz, 2005, p. 1645, note Philippe Allaeys.
76. Première chambre civile de la Cour de cassation, 12 juin 2001, Dalloz, 2001, p. 2517, observations Jeanne Daleau.
VIII
Le contrat d’édition
Le contrat d’édition possède un statut très particulier au sein des contrats relatifs au
droit d’auteur que l’éditeur est amené à négocier fréquemment. Le législateur, dans un
souci de protection des auteurs, s’est en effet attaché à limiter la liberté contractuelle des
éditeurs et à entourer la conclusion d’un contrat d’édition de nombreuses conditions1. Le
CPI consacre une section entière aux règles propres au contrat d’édition. L’ensemble de
cette législation a par surcroît été grandement interprété et aménagé par la jurisprudence.
Il en résulte aujourd’hui que le contrat d’édition suit un régime très dérogatoire du droit
commun des contrats, régime que l’éditeur doit veiller scrupuleusement à respecter au
risque de perdre le bénéfice de la signature d’un auteur2.
Soulignons par ailleurs que les négociations, menées sous l’égide du professeur Pierre
Sirinelli en 2012, visant à voir émerger une nouvelle catégorie législative pour le contrat
d’édition numérique ont abouti à un accord en mars 2013, sans pour l’heure être traduit de
manière effective dans la loi.
Le droit de préférence
Selon les termes mêmes de l’article L. 131-1 du CPI :
« La cession globale des œuvres futures est nulle. »
Il n’est donc pas permis de se faire céder à l’avance toute la production à venir d’un
auteur. C’est ainsi qu’a été annulé un contrat par lequel un nègre s’engageait à réécrire
toutes les autobiographies que lui soumettait l’éditeur46.
Il est cependant fréquent chez les éditeurs d’inclure au contrat d’édition un droit de
préférence sur les ouvrages futurs de l’auteur47. L’article L. 132-4 du même code autorise
en effet le droit de préférence, tout en limitant fortement la liberté de rédaction des
clauses :
« Est licite la stipulation par laquelle l’auteur s’engage à accorder un droit de
préférence à un éditeur pour l’édition de ses œuvres futures de genres nettement
déterminés.
« Ce droit est limité pour chaque genre à cinq ouvrages nouveaux à compter du
jour de la signature du contrat d’édition conclu pour la première œuvre ou à la
production de l’auteur réalisée dans un délai de cinq ans à compter du même jour.
« L’éditeur doit exercer le droit qui lui est reconnu en faisant connaître par écrit sa
décision à l’auteur, dans le délai de trois mois à dater de la remise par celui-ci de
chaque manuscrit définitif.
« Lorsque l’éditeur bénéficiant du droit de préférence aura refusé successivement
deux ouvrages nouveaux présentés par l’auteur dans le genre déterminé au contrat,
l’auteur pourra reprendre immédiatement et de plein droit sa liberté quant aux
œuvres futures qu’il produira dans ce genre. Il devra toutefois, au cas où il aurait
reçu pour ses œuvres futures des avances du premier éditeur, effectuer
préalablement le remboursement de celles-ci. »
La première exigence du législateur est donc que le genre des œuvres visées par le droit
de préférence soit déterminé. Les tribunaux admettent, par exemple, la référence aux
genres « bandes dessinées », « romans », « pièces de théâtre », « livrets d’opéra »,
« paroles de chansons » ou même encore « essais », dans la mesure où l’auteur est connu
pour un type spécifique d’essais – ouvrage historique, par exemple48. Le 27 mars 1998, la
cour d’appel de Paris a jugé conforme aux prescriptions légales la clause par laquelle
Christian Signol s’engageait en faveur de Robert Laffont pour des « romans ou récits
constitutifs d’ouvrages de fiction ». En revanche, ils refusent catégoriquement des
désignations aussi générales et vagues qu’« œuvres de l’auteur49 », « œuvres en prose50 »,
« œuvres du même genre », en particulier si cette dernière référence n’est pas explicitée
par le titre de l’ouvrage51. De même, la jurisprudence a banni « sciences humaines » car ce
genre recouvrirait selon elle la médecine, l’histoire, la géographie, la littérature, la
philosophie ou les sciences sociales proprement dites52. Il est important de noter que la
clause de droit de préférence peut désigner un genre d’ouvrages différent de celui de
l’ouvrage sur lequel porte le contrat.
Les spécialistes du droit d’auteur s’interrogent toujours sur deux points, non précisés
dans la loi, que la jurisprudence n’a pas encore tranchés de façon satisfaisante.
En premier lieu se pose le problème de savoir si un seul pacte est possible entre un
éditeur et un auteur ou s’il leur est permis de conclure, dans plusieurs contrats parallèles,
pour cinq romans, cinq recueils de poèmes, cinq essais, etc. Interprétée littéralement, la loi
semble admettre la multiplication des droits de préférence. C’est l’avis qu’a suivi, en
1979, la cour d’appel de Paris, dans un arrêt fortement critiqué, aux termes duquel les
juges ont admis la coexistence de trois droits de préférence portant chacun sur cinq
ouvrages. Les praticiens et la doctrine restent cependant sceptiques sur la validité d’une
telle pratique53.
La seconde interrogation porte sur le nombre d’ouvrages englobés par le droit de
préférence. Pour certains, en effet, le droit de préférence comprend l’œuvre faisant l’objet
du contrat où est incluse la clause du droit de préférence : si l’œuvre objet du contrat est
déjà créée, le droit portera alors au maximum sur quatre autres ouvrages (cinq ouvrages en
tout, y compris celui qui fait l’objet du contrat). D’autres estiment au contraire que, dans
une semblable situation, le droit englobe les cinq œuvres prochaines (ce qui donne un total
de six en comptant celle qui fait l’objet du contrat54). La prudence incite à s’en tenir à cinq
ouvrages, y compris celui objet du contrat.
Tous – et les tribunaux en tête – s’accordent, en revanche, à juger qu’il n’est pas
possible d’insérer une clause de droit de préférence à chaque nouveau contrat55, ni
d’insérer, dans le premier contrat, une clause renouvelant automatiquement, sauf
dénonciation, le droit de préférence. Dans de pareils cas de figure, l’auteur ne pourrait
jamais véritablement se séparer de son éditeur56.
De même, il est nécessaire de négocier un nouveau contrat à chaque nouvel ouvrage
visé par le droit de préférence. Ce droit n’est, en réalité, qu’une sorte d’option détenue par
l’éditeur, il n’oblige pas l’auteur à conclure aux mêmes conditions que celles du contrat
comportant la clause de droit de préférence.
De son côté, l’auteur ne peut se libérer du pacte en envoyant des manuscrits
impubliables57 – notamment trop provocateurs –, ni même se contenter de proposer une
simple refonte d’un de ses livres précédents58. Si l’auteur ne respecte pas le droit de
préférence, l’éditeur lésé peut obtenir des dommages et intérêts. Il est à noter que l’éditeur
ne peut s’octroyer contractuellement le droit de refuser plus de deux manuscrits59.
Quant à la maison d’édition concurrente à laquelle l’auteur s’adresserait, elle n’a bien
entendu aucun droit sur l’ouvrage en question60 et pourra être poursuivie à ce titre. De
plus, si elle avait connaissance du droit de préférence que l’auteur a violé, elle pourra être
tenue également pour responsable et avoir à verser elle aussi des dommages et intérêts.
Par ailleurs, tout éditeur doit savoir que la résiliation d’un contrat d’édition entraîne
celle du droit de préférence qu’il contient61.
L’affaire Shan Sa, en 2003, où deux contrats portaient sur le même livre et ont entraîné
une interdiction en référé suivie d’une transaction entre les deux éditeurs concernés, n’est
pas une première62. Mais rien n’est jamais vraiment neuf à Saint-Germain-des-Prés.
« L’affaire du double contrat » a déjà eu lieu, de façon quasi caricaturale des imbroglios
possibles… en 1931, avec pour acteurs Jean Giono, Gallimard et Grasset.
Henry Muller a travaillé longtemps aux côtés de Bernard Grasset. Il évoque dans Trois
pas en arrière (paru à La Table ronde en 1952 et réédité dans la collection La Petite
Vermillon63) l’affaire du double contrat de Jean Giono. Le biographe du romancier de
Manosque, Pierre Citron (Giono 1895-1970, Le Seuil, 1990), a relaté le litige en détail.
En 1928, Jean Giono passe accord avec Grasset pour trois romans à paraître. Il se lie,
quatre mois plus tard, avec Gallimard : cette fois pour cinq romans, en plus de ceux
destinés à Grasset.
Mais en 1930, il signe à nouveau avec Grasset pour trois livres ! Et dix jours plus tard
avec Gallimard pour trois romans qui sont supposés remplacer les cinq promis deux ans
plus tôt. Et, bien sûr, les à-valoir sont très comparables, puisque chaque maison lui verse 1
500 francs par mois. Toutes les conditions d’un beau capharnaüm juridico-littéraire sont
réunies.
En 1931, l’orage s’annonce avec Le Grand Troupeau. Europe en publie les bonnes
feuilles. Les hostilités commencent lorsqu’il faut indiquer dans la revue quel éditeur
détient le copyright du roman. Henry Poulaille, qui est alors chef du service de presse
chez Grasset, avertit Giono : « C’est un procès en perspective où il n’y a que toi qui
perdras. »
Giono lui écrit pour se dédouaner : « J’ai signé sans lire chez Grasset, en confiance, et
ils ont ajouté : “prochains livres”. Au moment de la signature, j’avais demandé à Brun
(directeur littéraire de Grasset) de supprimer “prochains”. Il m’a dit : ça n’a pas
d’importance, on s’arrangera toujours. C’est sur cette affirmation de Brun que j’ai signé
ailleurs. »
Giono s’adresse ensuite au fameux Brun : « Je vous ai dit – très timidement j’en
conviens – “laissez-moi la liberté de donner un livre ailleurs chaque année”. Vous m’avez
dit oui. Je sais, Brun, j’aurais dû insister et tout vous dire et tout vous expliquer et ne rien
laisser dans l’ombre. »
Le tableau se complique. Lorsqu’il vient à Paris, Giono évite Bernard Grasset, affirme
n’être passé qu’en coup de vent, ne lui répond plus, etc. Bien plus tard, Pierre Citron
démontrera les petits accommodements de Giono avec son agenda tout comme ses dates
réelles de voyage ou d’indisponibilité.
L’auteur finit par rétorquer à Poulaille : « Ça y est, il n’y a plus de Giono si c’est cela
que vous voulez ! Ça va être beau de bouger vos forces d’éléphant pour écraser une puce.
J’ai écrit à Brun hier : Vous avez trop l’habitude de vivre au milieu des rusés et des
malins. Il y a des imbéciles aussi. J’en suis. Voilà tout. Mais qu’on ne m’accuse ni de ruse
ni de politique, ni de diplomatie. » Et il avoue à demi-mot : « Je n’écris pas. Je fais le
mort, je suis invisible. »
Poulaille répond à son tour, en tançant et en réconfortant Giono : « Et tu penses bien
que même les mots d’escroquerie – vente de marchandise à deux marchands à la fois – ça
ne m’impressionne pas. »
Car Brun persévère. Il tente à plusieurs reprises de convaincre Giono de lui adresser
copie des contrats signés avec Gallimard : « Vous vous êtes mis dans une situation très
grave tant au point de vue civil que correctionnel. Je vais essayer d’arrêter la plainte en
escroquerie que veut déposer Grasset. »
Assailli, Giono « menace » d’arrêter l’écriture et de retourner travailler comme
employé de banque.
Un accord est trouvé, au terme de longues semaines de négociations. Les deux maisons
finissent par s’entendre, Giono refusant, selon Pierre Citron, « de venir discuter le
problème ».
Il n’y aura pas de coédition, mais un singulier partage « pair-impair »: Gallimard
remporte le livre litigieux, les nouvelles ainsi que les premier, troisième, cinquième,
septième et neuvième romans à paraître, tandis que Grasset éditera les opus 2, 4 et 6, en
sus des essais. Giono finit par accepter et doit s’engager en outre à ne publier chez aucun
autre concurrent. Chez ses éditeurs, la paranoïa est de rigueur.
Les amis de Giono lui conseillent de ne pas ratifier l’accord négocié entre les sociétés
d’édition. Mais Brun reprend la plume : « Je m’excuse d’avoir observé le plus grand
silence depuis deux ou trois mois que dure notre conflit. […] Je ne me serais pas attendu à
un tel acte, car, mon cher Giono, tu es allé un peu fort. […] Je vais t’envoyer un compte
définitif dès que nous aurons les contrats signés. Je t’enverrai également un chèque de 7
000 francs, au lieu des 5 000 que tu demandais. Te voilà donc fixé maintenant sur ton sort,
que beaucoup d’écrivains envieraient, et reconnais, entre nous, que nous avons été de
chics types. »
Le protocole se révélera difficilement applicable, surtout à la Libération : l’attitude des
éditeurs comme de l’auteur pendant l’Occupation a encore ajouté à l’imbroglio.
L’écrivain consulte les avocats Jacques Isorni puis Maurice Garçon pour faire tomber ses
contrats. En parallèle, il annonce à Gallimard et à Grasset de nombreux inédits, qui sont
en réalité de simples projets très virtuels.
En 1948, Gallimard publie Un roi sans divertissement. La maison en profite pour
annoncer Noé, à venir « du même auteur ». Las, on découvre que Noé sort simultanément
à La Table ronde. La sarabande recommence.
La gratuité
Internet a remis au goût du jour la notion de gratuité. Les logiciels que chacun peut
utiliser sans verser de droits en sont le plus bel exemple. La cession à titre gratuit est aussi
une vieille habitude éditoriale. Mais les auteurs ne peuvent renoncer à leurs droits
patrimoniaux que sous de draconiennes conditions juridiques.
L’édition est toujours friande d’auteurs qui abandonnent toute prétention à
rémunération. Ce sont parfois des ouvrages réputés très difficiles qui voient ainsi le jour.
Dans d’autres cas, une « bonne cause » est mise en avant. Parfois encore, aucun
versement de droits ne compense des contributions modestes ou des apports de
documents.
L’article L. 122-7 du CPI précise bien que « le droit de représentation et le droit de
reproduction sont cessibles à titre gratuit ou à titre onéreux ». Mais l’article L. 131-4 du
même CPI dispose que « la cession par l’auteur de ses droits sur son œuvre […] doit
comporter au profit de l’auteur la participation proportionnelle aux recettes provenant de
la vente ou de l’exploitation ».
Bref, forts de ces imprécisions légales, les juristes n’admettent les cessions gratuites
qu’au prix de grandes précautions juridiques…
Les plus intransigeants estiment que seule l’intervention d’un notaire peut valider un
acte de gratuité. En 1987, la cour d’appel de Versailles179 a, par exemple, considéré que la
renonciation à un droit d’auteur au profit d’une société s’analyse juridiquement en une
donation. Or, cet « acte sous seing privé constitue une libéralité pure et simple, nulle faute
de forme authentique ».
En général, le droit n’apprécie guère les engagements qui n’entraînent pas de
contrepartie. En clair, la cession peut être gracieuse, si les raisons de cette gratuité sont
expressément indiquées sur le contrat. L’éditeur précisera donc que l’auteur cède ses
droits dans le but d’aider une cause humanitaire, de promouvoir l’image d’une discipline,
etc.
C’est ainsi que le statut du contrat de cession des droits d’adaptation audiovisuelle a été
soumis aux magistrats. La pratique a en effet rendu quasi systématique la conclusion de
cet accord avec l’écrivain, sans qu’une contrepartie financière immédiate y soit attachée.
Le 12 septembre 1990, la cour d’appel de Paris180 a estimé que la cause – au sens juridique
du terme – de la signature par l’auteur réside dans la publicité procurée par l’édition du
livre.
Les cessions à titre gratuit n’échappent pas aux règles de la propriété littéraire et
artistique sur la nécessité de tout détailler.
Le 23 janvier 2001, la Cour de cassation a invalidé une cession de droits d’auteur
consentie par Picasso aux éditions du Cercle d’art181. L’artiste avait en effet rédigé un
document précisant : « Je soussigné, Pablo Picasso […], déclare léguer mes droits aux
éditions du Cercle d’art […] pour la reproduction des dessins de l’ouvrage Toros. » La
Haute Juridiction a souligné « la nullité de l’acte litigieux qualifié de cession de droits
d’auteur, sur le fondement des dispositions impératives de l’article L. 131-3 du Code de la
propriété intellectuelle […] qui ne stipulait aucune clause quant à la durée et à l’étendue
des droits cédés ».
Le 29 avril 1998, la cour d’appel de Paris en a jugé de même à propos du créateur
Kenzo, qui avait publiquement annoncé qu’il « offrait aux Parisiens sa création ». La cour
a invalidé une telle « déclaration signée », soulevée en défense par une société.
Enfin, le « 0 % » de droits est aussi régulièrement pratiqué que condamné. Car si la loi
et la jurisprudence admettent la possibilité de céder une œuvre à titre gratuit, elles
encadrent cette dérogation au principe de la rémunération des auteurs de grandes
précautions.
En premier lieu, le taux de 0 % est bel et bien prohibé. Car il déguise souvent une
édition à compte d’auteur qui ne dit pas son nom.
Le 30 novembre 1999, le tribunal de grande instance de Paris182 a examiné
attentivement le fameux 0 %, versé par L’Harmattan jusqu’à 1 000 exemplaires vendus.
Les magistrats ont relevé que « certes, l’auteur est autorisé à céder ses droits à titre gratuit
sur son œuvre mais qu’il convient que cette disposition contractuelle soit consentie sans
ambiguïté par celui-ci, ce qui n’est pas le cas en l’espèce où la cession est stipulée dans un
contrat préétabli par les éditions L’Harmattan avec un prix, ce qui s’entend d’un montant
non nul alors qu’il est de “0 % pour le premier mille” et ce, sans aucune référence à
aucune disposition légale ». Ils précisent que « s’il n’est pas contestable que l’édition
d’ouvrages en sciences humaines est “risquée” à l’heure actuelle, ce risque ne saurait être
supporté dans le cadre d’un contrat d’édition par l’auteur, la loi ayant prévu d’autres
formes de contrats (contrat à compte d’auteur ; contrat de compte à demi) pour le partage
des risques entre l’auteur et l’éditeur lorsque ce dernier estime que la commercialisation
de l’ouvrage sollicité est problématique ». Le contrat litigieux a en conséquence été
entièrement annulé.
Le même éditeur s’est à nouveau fait vertement épinglé par le tribunal de grande
instance de Paris, le 7 mai 2002, à propos d’un traducteur. Et la cour d’appel de Paris a
confirmé cette décision de condamnation, par un arrêt en date du 25 juin 2003183, en
relevant qu’un pourcentage commençait d’être versé, en toute théorie, à partir du millième
exemplaire vendu et ce, alors que le tirage était limité à 500 exemplaires…
Les magistrats ont rappelé que si « le droit de reproduction est cessible à titre gratuit,
cette cession sans contrepartie financière doit être dépourvue de toute ambiguïté et
expressément consentie, ce qui n’est pas le cas en l’espèce. […] en effet, la rémunération
de l’auteur contractuellement prévue au-delà des 1 000 exemplaires vendus exclut la
gratuité de la cession ». Enfin, les juges ont relevé que « si le souhait (du traducteur) était
de voir éditer la traduction d’une œuvre qu’il considère comme un chef-d’œuvre de la
littérature allemande du siècle des Lumières, il apparaît indéniable que la rémunération de
son travail d’adaptation en français moderne, auquel il s’est consacré pendant plus de
deux années, constitue un élément déterminant de son consentement ». Ajoutons que
l’ouvrage n’avait en réalité été tiré qu’à 400 exemplaires, au lieu des 500 prévus
contractuellement, et que les obligations de promotion et d’exploitation qui découlent du
CPI n’avaient pas été respectées (service de presse et commercialisation quasi inexistants,
etc.).
L’arrêt de la cour d’appel de Paris s’inscrit dans la droite ligne de la jurisprudence
actuelle en matière d’assiette de calcul des droits d’auteur. Ces dernières années, les juges
ont en effet mis à mal nombre de pratiques jusque-là presque immuables chez les éditeurs.
L’assiette de la rémunération
Désormais, l’éditeur doit être prudent pour ce qui concerne l’assiette de la
rémunération – assiette généralement prévue au contrat d’édition184. Le terme « recettes »,
tel qu’il faut l’entendre à l’article L. 131-4 du CPI (« participation proportionnelle aux
recettes provenant de la vente ou de l’exploitation »), ne peut désigner que le seul produit
brut d’exploitation calculé sur la base du prix de vente au public. En aucun cas il ne peut
être assimilé au bénéfice de l’éditeur, « aux recettes nettes de tous frais ». Toute clause
contraire est annulable. L’éditeur ne peut donc exclure de l’assiette ni ses propres charges,
ni les remises commerciales, ni même la remise de 5 % autorisée par la loi Lang. Il lui
faut prendre, pour base de calcul du pourcentage dû à l’auteur, le prix public qu’il a lui-
même défini et fait apposer sur la couverture de l’ouvrage. La jurisprudence l’a rappelé à
l’occasion d’une série de décisions de principe185. De même, la Cour de cassation a annulé
la clause par laquelle la rémunération était calculée en fonction du prix de vente des
ouvrages à un club et non sur le prix public186.
Par ailleurs, il n’est plus permis depuis quelques années de retirer de l’assiette certains
éléments tels que la passe187. La Cour de cassation en a notamment décidé à l’occasion
d’un litige ayant opposé un auteur de bandes dessinées à succès à son éditeur188. Dans la
même affaire, la Haute Juridiction a estimé que l’éditeur ne pouvait valablement déduire
20 % des droits dus à l’auteur pour cause de frais de prospection et d’agent littéraire en
cas de cession à l’étranger. L’éditeur ne peut donc ôter de la base de calcul de la
rémunération de l’auteur les commissions qu’il aurait versées à des tiers189.
Une incertitude a concerné un temps la TVA190. La jurisprudence, après avoir donné des
indications perturbantes, a tranché pour le prix de vente public hors taxes.
La compensation
Il est souvent tentant pour une maison d’édition de compenser les différents comptes
d’un auteur dont plusieurs ouvrages sont à son catalogue. Mais cela n’est légalement
possible que dans des cas bien précis et toujours sur la base de contrats adéquats.
Les éditeurs ont d’autant plus tendance à vouloir compenser les comptes de leur auteur
qu’ils le mensualisent parfois ou lui attribuent un à-valoir global pour l’ensemble de sa
future production, sans distinguer si telle somme se rapporte à tel livre ou à tel autre.
L’attrait de la compensation peut donc tenir à des raisons purement économiques –
dans le but de rattraper une avance un peu trop généreuse – ou résulter d’un « souci » de
simplification administrative. En pratique, la compensation s’applique entre les comptes
négatifs et positifs issus de différents contrats d’édition, mais aussi parfois entre les
comptes de droits d’édition et ceux des droits d’adaptation audiovisuelle.
Certes, le Code civil dispose en son article 1290 que « la compensation s’opère de plein
droit par la seule force de la loi, même à l’insu des débiteurs ; les deux dettes s’éteignent
réciproquement à l’instant même où elles se trouvent exister à la fois, jusqu’à concurrence
de leurs quotités respectives ». Quant à l’article 1291, il précise que « la compensation n’a
lieu qu’entre deux dettes qui ont également pour objet une somme d’argent ou une
certaine quantité de choses fongibles de la même espèce et qui sont également liquides et
exigibles », ce qui signifie en particulier que l’existence des dettes doit être certaine (et
non éventuelle) et leur montant déterminé.
Il est cependant illicite de compenser directement dans le compte de l’auteur les ventes
d’un titre et les retours d’un autre. Les comptes de chaque livre doivent en effet être tenus
de façon autonome. En revanche, une fois ceux-ci établis ouvrage par ouvrage, les dettes
croisées pourront être compensées. Mais ne seront considérées comme des dettes de
l’auteur auprès de l’éditeur que les véritables à-valoir (c’est-à-dire des sommes
contractuellement « remboursables ») et qui ne peuvent donc s’analyser comme des
« minima garantis », acquis définitivement.
De plus, un jugement rendu le 30 mai 2001 par le tribunal de grande instance de Paris
dans une affaire opposant l’auteur de trois livres et son éditeur a mis un frein sérieux aux
compensations entre méventes de livres et cessions miraculeuses de droits d’adaptation
audiovisuelle.
L’écrivain reprochait à sa maison d’édition d’avoir opéré une compensation globale
entre les droits qui lui étaient dus au titre de l’exploitation de l’adaptation audiovisuelle
d’un de ses ouvrages et les comptes de tous ses autres livres.
L’éditeur arguait notamment du mutisme du CPI sur la notion d’à-valoir. Il soutenait
également que le contrat de cession des droits d’adaptation audiovisuelle n’a pas de cause
autonome au contrat d’édition : en clair, que l’un étant attaché à l’autre, leurs économies
étaient donc perméables.
Mais les magistrats ont retenu en défaveur de l’éditeur que l’article L. 131-3 du CPI
exige un écrit distinct pour le contrat de cession des droits d’adaptation audiovisuelle, qui
ne peut plus être signé sur le même document que le contrat d’édition. Cette règle a été
imposée par la loi du 3 juillet 1985, pour lui conférer un aspect autonome, dans le but de
faire prendre conscience aux auteurs de l’enjeu financier représenté par ces droits dérivés.
Les contrats litigieux contenaient tous une clause en vertu de laquelle « les sommes
revenant à l’auteur en cas d’exploitation des droits d’adaptation audiovisuelle de l’œuvre,
dont la cession fait par ailleurs l’objet d’un contrat signé entre les mêmes parties,
viendront en amortissement de l’à-valoir prévu au présent acte ».
Les juges n’en ont eu cure : « La compensation contractuellement prévue en l’espèce
est de nature à favoriser une confusion entre droits d’édition et droits d’adaptation
audiovisuelle que les dispositions » légales « ont entendu empêcher ».
De plus, la rédaction de ces clauses était très imparfaite puisque, « par ailleurs, il n’a
été prévu par aucun des contrats de cession des droits audiovisuels que les droits d’auteur
y afférents pouvaient compenser l’ensemble des à-valoir versés au titre de tous les
contrats d’édition et de cession des droits d’adaptation audiovisuelle propres à chaque
roman. […] en conséquence, il apparaît que l’éditeur a entendu s’affranchir, en dépit des
dispositions légales et contractuelles, de l’économie distincte de chaque contrat en opérant
la compensation globale entre à-valoir et droits perçus en exécution de l’ensemble des
contrats ».
La compensation ne peut donc, pour l’heure, être envisagée sereinement que si les
sommes versées par avance constituent bel et bien des dettes de l’auteur, que chaque
contrat d’édition prévoit une balance générale des comptes avec ceux des autres livres, et
ce, à l’exclusion de toute imputation sur les recettes tirées de la cession des droits
d’adaptation audiovisuelle.
Les frais
La mention des « frais » peut se nicher dans plusieurs clauses des contrats.
Il est parfois stipulé que « l’éditeur remboursera à l’auteur, contre remise des
justificatifs correspondants, les frais qu’il aura été amené à engager pour écrire l’œuvre ».
Il peut ainsi être prévu que ces dépenses correspondent à de la documentation ou, par
exemple, au coût des photocopies commandées à la Bibliothèque nationale (pour des
ouvrages sur lesquels le CFC ne collecte rien…). Il est alors vivement préférable de fixer
un plafond contractuel à ce montant.
Pour un guide gastronomique ou de voyage, la clause relative au remboursement des
frais nécessite une attention particulière : par exemple, on indiquera par écrit qui en fait
l’avance ou dans quel délai ils seront remboursés. À défaut, l’écrivain-voyageur apprendra
vite que l’écriture est une activité très déficitaire ou l’éditeur que sa maison dépense plus
en nourritures terrestres qu’intellectuelles.
Bien évidemment, l’administration fiscale est susceptible de remettre en cause la
qualification de « frais », si les sommes versées par l’éditeur à l’auteur prennent des
allures de rémunération déguisée.
Mais les frais qui sont mentionnés au contrat de l’auteur ne sont pas obligatoirement
promesses de nuits d’ivresse et de tourisme sur le compte des maisons d’édition. En
matière de livres illustrés, il arrive que l’éditeur puisse valablement imputer sur les droits
de son auteur ceux qui seront versés aux détenteurs de l’iconographie (« images
d’époque » en provenance d’agences, œuvres d’art gérées par des musées, cartes
géographiques en direct de l’Institut géographique national, etc.).
De même, il est souvent disposé que, « dans le cas où les corrections sur épreuves
dépasseraient dix pour cent des frais de composition, le surplus serait à la charge de
l’auteur et son montant serait déduit des droits dus à l’auteur ». Cette clause est non
seulement d’usage, mais légale.
La cour d’appel d’Aix-en-Provence a même considéré, le 24 avril 1984, que l’auteur
est responsable des frais de correction et d’actualisation effectuées sans son concours191.
Toutefois, depuis de nombreuses années, la jurisprudence interdit fermement de retirer
de l’assiette de la rémunération de l’auteur certains supposés frais que supporterait
l’éditeur. Il en est ainsi de la « passe », forme ancienne de pneumopathie encore signalée
dans certaines artères de Saint-Germain-des-Prés192.
Quant aux honoraires de l’avocat chargé de relire un manuscrit explosif, ils sont à la
charge de l’éditeur. Cependant, l’auteur peut être tenu de régler les frais de justice
(amendes, dommages-intérêts et autres factures d’avocat) engagés pour défendre le livre
d’une accusation de plagiat, d’atteinte à la vie privée, ou encore de diffamation.
Un contrat type
Il reste bien évidemment possible à l’éditeur de modifier grandement le contrat
d’édition à partir des bases que la loi et la jurisprudence lui ont imposées. Le contrat type
ci-après, élaboré pour répondre le mieux aux attentes d’un éditeur de littérature générale,
peut ainsi varier en fonction des objectifs visés. Le contrat d’édition portant sur un
ouvrage illustré devra, entre autres, désigner celui, de l’auteur ou de l’éditeur, qui doit
choisir les illustrations, en négocier les droits, etc. Il faudra aussi apporter un soin
particulier au nombre, au format, etc., des illustrations. De même, dans le cas d’ouvrage
de collaboration, l’éditeur prendra soin de prévoir une clause indiquant la répartition de la
rémunération entre les auteurs (qui seront dans le reste du contrat désignés de façon
générique comme « l’auteur »). Dans le cadre d’un ouvrage scientifique ou technique, une
clause de mise à jour est souvent nécessaire206.
Le contrat dit en pratique d’« achat de texte pour un ouvrage collectif » doit malgré tout
respecter les exigences d’un contrat d’édition classique. L’éditeur ne peut donc se
contenter d’un contrat sibyllin qui ne respecterait pas les exigences légales.
Certaines des clauses contenues dans les contrats sont parfois de simples redites des
obligations de l’éditeur vis-à-vis de la loi – par exemple celles concernant le respect du
droit moral. Il ne faut toutefois pas ignorer leur importance psychologique dans la
négociation, qui permet à l’éditeur de rassurer son cocontractant et de lui faire accepter
plus facilement certaines autres dispositions.
Rappelons encore une fois que la meilleure conduite à suivre reste d’être le plus détaillé
possible dans la description du manuscrit attendu de l’auteur207.
Plusieurs codes des usages ont été élaborés par le Syndicat national de l’édition (SNE)
et des instances représentatives des auteurs208. Tout comme les barèmes professionnels, ces
codes des usages ne peuvent être qu’indicatifs et n’ont pas de véritable force
obligatoire209 ; mais ils constituent souvent de bonnes bases pour rédiger un contrat
équilibré et conforme à la législation210.
Le « Code des usages entre écrivains et éditeurs de littérature générale du 15 décembre
1980 » a été ratifié le 5 juin 1981 par le Conseil permanent des écrivains, le Groupe des
éditeurs de littérature et le SNE. Il est destiné à gérer « l’ensemble des problèmes posés
par les relations contractuelles entre auteurs et éditeurs de littérature générale ». Il aborde
notamment la notion d’édition seconde, ainsi que la promotion et la publicité des
ouvrages211.
Le SNE a conclu, le 17 mars 2012, un nouveau code des usages relatif à la traduction
de littérature générale, avec la Société des gens de lettres de France, l’Association des
traducteurs littéraires de France et la Société française des traducteurs.
Il existe également une « Convention en matière de reproduction d’œuvre d’art »,
négociée entre l’ADAGP et le SNE, et un « Code des usages en matière d’illustration par
dessin », appliqué par le SNE et le Syndicat national des peintres-illustrateurs. Ces deux
codes ont été respectivement conclus les 1er mars 1983 et 20 juin 1978.
Enfin, un « Code des usages en matière d’illustration photographique » a été rédigé par
les principaux syndicats de photographes et d’agences de presse photographiques. Son
dernier état remonte au 5 mai 1993. Il aborde des sources de conflit désormais récurrentes,
telles que le droit des personnes photographiées ou encore les cas de perte et de
détérioration du matériel. L’Union des photographes créateurs (UPC), qui figure au
premier rang des signataires de ce code, publie par ailleurs chaque année des barèmes, à
valeur purement indicative, mais extrêmement détaillés.
Contrat d’édition212
Entre les soussignés :
(NOM)
(date de naissance), (lieu de naissance)
(adresse)
ci-dessous dénommé « l’Auteur »,
D’une part,
Et :
D’autre part,
La présente cession comporte pour l’Éditeur le droit d’exploiter, à titre exclusif, directement ou par
l’intermédiaire de toute tierce personne, notamment les droits de reproduction, de représentation et
d’adaptation suivants :
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter l’Œuvre en langue française sous toutes formes
d’édition : ordinaire, de luxe (à tirage limité ou non), de demi-luxe, reliée, illustrée, populaire, de
poche (dite aussi de grande diffusion), en clubs, en gros caractères, scolaire, critique ou dans une
anthologie ;
– le droit de reproduire, de représenter, d’adapter et de traduire l’Œuvre ainsi que ses adaptations, en
toutes langues, en tous pays et sous toutes formes d’édition ;
– le droit de reproduire, représenter et adapter l’Œuvre en tout ou en partie, avant ou après l’édition en
volume, dans les journaux et périodiques, en épisodes ou fascicules, en digests ou en condensés ;
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter l’Œuvre, par dessins ou photos, et en particulier
sous forme de bande dessinée ou de roman-photo ;
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter l’Œuvre pour tout enregistrement sonore, au
moyen de tous procédés de reproduction sonore analogique ou numérique, et en particulier par disque
compact, vinyle et bandes magnétiques, ainsi que les adaptations qui en seront faites ;
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter l’Œuvre, pour le théâtre (dramatique ou lyrique) ou
pour la danse, la radiodiffusion et la musique, sous toutes formes, par tous moyens et sur tous supports,
ainsi que les adaptations qui en seront faites ;
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter l’Œuvre, en tout ou partie, sous forme de jeu en
ligne, gratuit ou payant, par tous moyens et sur tous supports, actuels ou à venir, ainsi que les
adaptations qui en seront faites ;
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter l’Œuvre par photocopie, microcarte, microfiche ou
microfilm ou tout autre procédé analogue existant ou à venir qu’il soit électronique, analogique,
magnétique ou numérique, par tous moyens, actuels ou à venir, ainsi que les adaptations qui en seront
faites ;
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter l’Œuvre sur des supports autres que les supports
imprimés notamment sur tout support numérique ou électronique, tant actuel que futur, et notamment
le CD-Rom, CD-photo, CD-I, DVD et DVD-Rom, Blu-ray, fichier numérique, le papier électronique (tel
que le procédé « e-paper » ou « e-ink ») et le livre électronique, et d’une manière générale tout autre
support actuel ou futur permettant de stocker de manière transitoire ou permanente des données
numérisées et de consulter l’Œuvre ainsi que les adaptations qui en seront faites, hors ligne ou en ligne
par le biais d’une connexion informatique distante et/ou locale, tels que notamment le disque dur
interne ou externe d’ordinateur, les cartes-mémoires et clefs USB, les assistants électroniques (PDA), les
téléphones portables multimédias ;
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter tout ou partie de l’Œuvre et de ses éléments (titre,
illustrations, nom de personnage, texte) sous forme de vêtements, bibelots, matériel de papeterie et
sous toute autre forme dérivée venant ou à venir, ainsi que les adaptations qui en seront faites ;
– droit de reproduire, de représenter, d’adapter et de faire lire ou réciter l’Œuvre en public, ainsi que
les adaptations qui en seront faites ;
– le droit de reproduire, représenter, adapter et communiquer au public tout ou partie de l’Œuvre ainsi
que les adaptations qui en seront faites, en toutes langues et en tous pays, par voie de représentation
théâtrale, chorégraphique ou musicale, d’exécution lyrique ou par tous procédés de diffusion des
paroles, des sons et des images, sur tous supports actuels ou à venir tels que CD-Rom, CD-photo, CD-I,
DVD et DVD-Rom, Blue-Ray, fichier numérique, etc.
– le droit de reproduire, représenter et d’adapter tout ou partie de l’Œuvre ainsi que les adaptations qui
en seront faites, par tout procédé actuel ou futur de communication au public et notamment la
diffusion qui pourrait être faite de l’Œuvre et de ses adaptations, graphiques ou non graphiques, à partir
d’un support destiné à la vente ou de toute autre matrice, dans tous types de réseaux numériques et
notamment dans des réseaux internes à un groupement (notamment toute entreprise ou groupement
d’entreprises, bibliothèques, établissements d’enseignement de tous les degrés), tel Intranet ou Extranet,
comme dans des réseaux destinés à un public non regroupé dans une personne morale, tel Internet ou
Télétel, par tout moyen de télécommunication, tout réseau de téléphonie fixe ou mobile ou tout autre
système Internet destiné aux téléphones mobiles et aux assistants personnels, par télévision numérique
ou toute diffusion télévisuelle (notamment par voie hertzienne, câble et satellite), par systèmes
télématiques interactifs, par téléchargement et autres techniques informatiques ou tout autre mode de
transmission actuel ou futur n’impliquant pas la vente d’un support, en vue d’une exploitation publique
ou d’une utilisation privée.
Il est également entendu entre les parties que la promotion et la publicité de l’œuvre pourront se faire
sur tous supports et procédés connus ou à venir tels que ceux mentionnés ci-dessus.
Il est convenu que la non-exploitation de l’un ou de plusieurs des droits cédés ne peut en aucun cas
être une cause de résiliation du présent contrat, lesdits droits étant cédés irrévocablement à l’Éditeur en
contrepartie non seulement de la rémunération prévue à l’article 14.1 du présent contrat mais aussi de
l’engagement pris par lui de publier l’Œuvre en librairie en édition courante.
L’Auteur s’engage à communiquer à l’Éditeur toutes demandes qui lui seraient adressées par un tiers en
vue de l’acquisition des droits sur l’Œuvre pour toute reproduction, représentation ou adaptation de
l’Œuvre. De son côté, l’Éditeur s’engage à informer l’Auteur de toute cession qu’il serait amené à
consentir en exécution du présent article.
Au cas où le présent contrat se trouverait résilié pour quelque motif que ce soit, cette résiliation serait
sans influence sur la validité des cessions ou autorisations sur les droits de reproduction, de
représentation et d’adaptation antérieurement consenties par l’Éditeur à des tiers et dont l’Auteur aura
été informé conformément à ce qui est prévu à l’alinéa ci-dessus.
Il déclare expressément disposer des droits cédés par le présent contrat et que l’Œuvre n’a fait l’objet
d’aucun contrat d’édition encore valable et n’entre pas dans le cadre d’un droit de préférence, tel qu’il
est désigné à l’article L. 132-4 du Code de la propriété intellectuelle que l’Auteur déclare parfaitement
connaître, accordé antérieurement par lui à un autre Éditeur.
Il garantit également que son manuscrit ne contient rien qui puisse tomber sous le coup des lois et
autres dispositions relatives à la diffamation et l’injure, à la vie privée et au droit à l’image, à l’atteinte
aux bonnes mœurs ou à la contrefaçon. Il garantit en particulier que son manuscrit ne comporte aucun
emprunt à une autre œuvre, emprunt qui serait de nature à engager la responsabilité de l’Éditeur, cette
garantie étant une condition essentielle et déterminante du contrat.
(facultatif)
À défaut de recevoir le manuscrit achevé et conforme aux caractéristiques précisées ci-dessus, et après
mise en demeure adressée à l’Auteur par lettre recommandée avec accusé de réception demeurée sans
effet dans un délai d’un mois, l’Éditeur pourra résilier le présent contrat par simple lettre recommandée
avec accusé de réception et se verra restituer par l’Auteur toutes les sommes afférentes à ce contrat qui
lui auront été versées à quelque titre que ce soit.
Le manuscrit et les documents pour l’impression remis à l’Éditeur resteront sa propriété. L’Auteur
déclare en conserver un double par devers lui et dégage l’Éditeur de toute responsabilité en cas de
perte, de vol ou destruction du manuscrit remis.
De même, l’Éditeur reste seul propriétaire de tous les éléments de fabrication qu’il établira ou fera
établir, le cas échéant, pour la réalisation des éventuelles éditions ou exploitations numériques de
l’Œuvre et notamment des fichiers numériques sous quelque format que ce soit.
Toutefois, les documents originaux fournis par l’Auteur lui seront restitués sur sa demande après la
parution de l’ouvrage, les clichés réalisés par l’Éditeur restant seuls sa propriété. Si dans un délai d’un
an à compter de la publication de l’ouvrage l’Auteur n’a pas réclamé les documents fournis, l’Éditeur
ne pourra être tenu responsable de leur perte ou de leur destruction.
De son côté, l’Auteur s’engage à les lire, les corriger et les retourner à l’Éditeur, revêtues de son « bon à
tirer » et accompagnées des tables et index que l’Auteur aura établis s’il y a lieu, dans le délai
maximum de dix jours suivant la réception qu’il en aura faite. Passé ce délai, l’Éditeur pourra confier
les épreuves à un correcteur de son choix et, après corrections, procéder au tirage. La réfection
demandée par l’Auteur de toute figure déjà revêtue par lui de son « bon à tirer » ou « à graver » sera à
la charge de l’Auteur. L’Auteur pourra également procéder à des corrections dites « corrections
d’Auteur ». Dans le cas où ces corrections dépasseraient dix pour cent (10 %) des frais de composition,
le surplus serait à la charge de l’Auteur et son montant serait déduit des droits dus à l’Auteur en
application de l’article 14 du présent contrat.
– prix de vente ; le prix de vente des exemplaires, choisi initialement par l’Éditeur, pourra être modifié
par lui en fonction de la conjoncture économique, l’Éditeur devant alors informer l’Auteur de tout
changement de prix ;
– date de mise en vente, étant entendu toutefois que cette date ne saurait en aucun cas excéder de dix-
huit mois l’acceptation définitive du manuscrit complet, sauf cas de force majeure. Passé ce délai, le
présent contrat sera résilié de plein droit si l’Éditeur ne procède pas à la publication de l’Œuvre dans
les six mois d’une mise en demeure par lettre recommandée avec accusé de réception de l’Auteur, et
les sommes éventuellement versées à l’Auteur en avance à valoir sur sa rémunération lui resteront
définitivement acquises à titre d’indemnité forfaitaire ;
Au cas où l’Œuvre serait disponible sur support numérique ou par procédé numérique, l’Éditeur
conservera les droits d’exploitation numériques même si les conditions de résiliation prévues au
présent contrat, notamment en cas de liquidation totale du stock, de destruction, de détérioration, de
disparition ou d’épuisement de l’édition papier, étaient réunies.
Les textes de présentation et de couverture seront adressés à l’Auteur sur sa demande. L’Éditeur
adressera également à l’Auteur, sur sa demande, la photocopie des déclarations de dépôt légal.
L’Éditeur fera figurer sur chacun des exemplaires de l’Œuvre le nom de l’Auteur ou son pseudonyme,
ou la marque que celui-ci lui indiquera, et il n’apportera aucune modification à l’Œuvre sans
l’autorisation de l’Auteur. De même, toute modification de titre, l’incorporation dans un ouvrage de
tout ou partie de l’Œuvre et les publications de toute autre version ne pourront être entreprises par
l’Auteur qu’en plein accord avec l’Éditeur. Au cas où l’Auteur apporterait des modifications à l’Œuvre
déjà publiée, l’Éditeur ne pourrait s’y opposer, mais la publication de la nouvelle version de l’Œuvre
acceptée par l’Éditeur serait régie par les présentes, l’Auteur devant de toute façon indemniser l’Éditeur
du préjudice causé par l’exercice de son droit de repentir.
L’Auteur pourra, s’il en fait la demande écrite, obtenir de l’Éditeur des informations relatives aux
caractéristiques essentielles des mesures techniques effectivement employées pour assurer
l’exploitation de l’Œuvre.
Article 9 – Tirage
Le tirage de la première édition sera au minimum de (nombre) exemplaires.
Les réimpressions seront décidées par l’Éditeur seul, en fonction des possibilités commerciales.
L’Éditeur informera l’Auteur, dans le délai maximum d’un mois, de chaque réimpression à laquelle il
aura procédé.
11.2. Dans l’hypothèse où seuls les exemplaires physiques de l’Œuvre, à l’exclusion des fichiers
numériques, auraient été détruits, détériorés ou auraient disparus et que l’Œuvre aurait été disponible
sur support numérique ou par procédé numérique, avant la destruction, détérioration ou disparition,
l’Éditeur conservera les droits d’exploitation numériques et ce, malgré l’éventuelle résiliation du
présent contrat.
11.3. De même, les cessions ou autorisations portant sur les droits de reproduction, de représentation
et d’adaptation qui auraient été consenties par l’Éditeur à des tiers, en vertu de l’article 4 du présent
contrat, avant la destruction, détérioration ou disparition de l’Œuvre resteront opposables à l’Auteur.
Le produit de la vente en solde restera acquis à l’Éditeur si les exemplaires sont soldés à moins de
vingt-cinq pour cent (25 %) du prix de vente au public hors TVA. Dans le cas contraire, l’Auteur
percevra ses droits calculés, au taux minimum prévu à l’article 14.1 du présent contrat, sur le montant
de la vente au soldeur.
12.2. À tout moment, l’Éditeur pourra faire détruire les exemplaires défectueux ou défraîchis sans en
aviser l’Auteur, à seule charge pour l’Éditeur d’en tenir un état justificatif.
12.3. En cas de liquidation totale du stock, par pilon ou par vente en solde, l’Éditeur devra aviser
l’Auteur de ses intentions par lettre recommandée avec accusé de réception un mois à l’avance.
L’Auteur devra dans les vingt jours suivant l’avis qui lui aura été donné de l’un ou l’autre mode de
liquidation, faire connaître à l’Éditeur par lettre recommandée avec accusé de réception, s’il préfère
racheter lui-même les exemplaires à un prix qui ne sera pas inférieur en cas de vente en solde au prix
de vente au soldeur et en cas de pilon au prix de revient des exemplaires. L’Auteur pourra également
poursuivre l’exploitation de l’Œuvre à ses risques et profits exclusifs, étant entendu qu’il devra, avant
toute commercialisation, faire disparaître de la couverture et des pages de titre et de copyright de tous
les exemplaires toutes les mentions existantes de l’Éditeur.
Si l’Éditeur ne procédait pas à une réimpression dans le délai d’un an suivant la liquidation totale du
stock, l’Auteur serait en droit de le mettre en demeure par lettre recommandée avec accusé de
réception de procéder à une réimpression dans les six mois, sauf circonstance exceptionnelle motivant
l’expansion de ce délai. Faute de réimpression dans ce délai de six mois, le présent contrat serait résilié
de plein droit.
Il est entendu entre les parties que si l’Œuvre est disponible sur support numérique ou par procédé
numérique, avant la liquidation totale du stock, l’Éditeur conservera les droits d’exploitation
numériques et ce, malgré l’éventuelle résiliation du présent contrat.
De même, les cessions qui auront été consenties par l’Éditeur à des tiers en vertu de l’article 4 du
présent contrat avant la liquidation resteront opposables à l’Auteur.
– En cas de non-publication dans un délai de dix-huit mois à compter de l’acceptation définitive du
manuscrit, sauf cas de force majeure justifiant un délai supplémentaire. Dans le cas où la carence de
l’Éditeur est injustifiée, le présent contrat sera résilié de plein droit. En outre, à titre de
dédommagement forfaitaire et définitif et à l’exclusion de toute autre indemnité, l’Auteur conservera les
sommes qui lui auront éventuellement été versées sous forme d’a-valoir.
– Au cas où l’Éditeur renonce à assurer à l’ouvrage une exploitation permanente et suivie. Cette
hypothèse est considérée comme réalisée si toutes les éditions auxquelles l’Éditeur a procédé se
trouvent épuisées et si, après constat et mise en demeure de l’Auteur par lettre recommandée avec
accusé de réception, l’Éditeur laisse passer le délai d’un an sans procéder à la réimpression. Dans cette
hypothèse, le présent contrat sera résilié de plein droit.
Il est entendu entre les parties que si l’Œuvre est disponible sur support numérique ou par procédé
numérique, avant l’épuisement de l’édition papier, l’Éditeur conservera les droits d’exploitation
numériques et ce, malgré l’éventuelle résiliation du présent contrat.
De même, les cessions qui auront été consenties par l’Éditeur à des tiers en vertu de l’article 4 du
présent contrat avant la mise en demeure de l’Auteur de procéder à une exploitation permanente et
suivie resteront opposables à l’Auteur. L’Éditeur sera dégagé du versement de toute indemnité à
l’Auteur.
14.2. Pour prix de la cession des droits de reproduction, de représentation et d’adaptation par tous
procédés et sur tous supports numériques consentie à l’article 4, l’Éditeur versera à l’Auteur la
rémunération prévue ci-après :
L’Auteur recevra un droit de (nombre en chiffres) % ((nombre en lettres) pourcent) sur l’assiette
suivante :
– sur le prix de vente public HT ou, à défaut, sur le prix conseillé par l’Éditeur, pour toute exploitation
numérique moyennant un prix de vente public fixé pour l’Œuvre spécifiquement ;
– sur le prix de vente public HT ou, à défaut, sur le prix conseillé par l’Éditeur, au prorata du nombre
d’œuvres concernées, en cas d’abonnement (prix englobant l’accès à plusieurs œuvres, en tout ou
partie).
En cas de cession à des tiers du droit d’exploiter sous toutes formes et par tous procédés numériques, la
rémunération de l’Auteur sera de (nombre en chiffres) % ((nombre en lettres) pourcent) des sommes
nettes de tous frais et hors taxes encaissées par l’Éditeur. Ce droit sera assujetti aux retenues fiscales et
sociales en vigueur.
En cas d’exploitation combinant l’Œuvre sur support graphique et l’Œuvre sur support ou par procédé
numérique, soumise à un prix global, l’Auteur recevra le même droit que pour l’édition courante en
librairie mais sur le prix de vente public HT global (papier + numérique), au titre de l’exploitation
papier et de l’exploitation numérique.
14.3. Dans le cas où l’Éditeur jugerait opportun d’exploiter personnellement certains des droits
mentionnés à l’article 4, et à l’exclusion des cas d’exploitation directe pour lesquels la rémunération
est prévue à l’article 14.1 et 14.2 du présent contrat, l’Éditeur verserait à l’Auteur une rémunération à
déterminer d’un commun accord entre l’Éditeur et l’Auteur ; en cas de désaccord, les parties s’en
remettraient à l’arbitrage d’un expert désigné par elles, dont la mission serait de déterminer une
rémunération en fonction des usages commerciaux et de l’état du marché.
14.4. Dans le cas de cessions ou d’autorisations sur les droits mentionnés ci-dessus consenties par
l’éditeur à des tiers, l’éditeur devra verser cinquante pour cent (50 %) des sommes encaissées en
contrepartie de ces cessions ou autorisations.
14.6. Conformément au Code de la propriété intellectuelle prévoyant à ses articles L. 311-1 à L. 311-8
une rémunération pour copie privée (notamment numérique), les parties conviennent pour la durée du
présent contrat que l’Éditeur a le droit de percevoir ou de faire percevoir, en tous pays, la rémunération
due à l’occasion de la copie privée de tout ou partie de l’œuvre, de ses adaptations et de ses
traductions et que l’Éditeur représentera l’Auteur dans toutes les négociations relatives au droit de
rémunération pour copie privée et lui versera la quote-part de la rémunération perçue revenant à
l’Auteur selon les textes applicables ou, à défaut, à hauteur de 50 % (cinquante pourcent).
– ni sur les exemplaires distribués gratuitement dans l’intérêt de la promotion de l’ouvrage : service de
presse, envois à des personnalités ;
– ni sur les exemplaires détruits, détériorés ou disparus mentionnés à l’article 11 du présent contrat.
Article 16 – Comptes
L’ensemble de la rémunération due à l’Auteur en vertu de l’article 14 du présent contrat fera l’objet
d’un arrêté de comptes annuels au 31 décembre de chaque année. À l’issue des trois mois qui suivent
la date de l’arrêté des comptes, l’Éditeur remettra à l’Auteur, en même temps que les relevés de
comptes, un état mentionnant le nombre d’exemplaires en stock. Cet état mentionnera également le
nombre d’exemplaires vendus par l’Éditeur, celui des exemplaires inutilisables et retirés du circuit
commercial et des exemplaires détruits, détériorés ou disparus tel qu’il est envisagé à l’article 11 du
présent contrat.
Le solde sera payable à l’Auteur à partir du 1er avril suivant. Cependant, l’Éditeur ne sera tenu
d’adresser ni de relevé de comptes, ni d’état des exemplaires à l’Auteur si l’ouvrage a été publié depuis
moins de six mois ou si le montant des droits n’atteint pas 15 € (quinze euros).
L’AuteurL’Éditeur
Articles facultatifs
Ce droit est limité à (nombre) d’ouvrages nouveaux à compter de la date de la signature du présent
contrat et non compris celui faisant l’objet du présent contrat.
(Rappel des termes de l’article L. 132-4 du Code de la propriété intellectuelle : « (...) Ce droit est
limité pour chaque genre à cinq ouvrages nouveaux à compter du jour de la signature du contrat
d’édition conclu pour la première œuvre ou à la production de l’Auteur réalisée dans un délai de cinq
années à compter du même jour. (...) »)
Chacune des œuvres couvertes par ce droit de préférence fera l’objet d’un contrat qui mentionnera le
nombre d’œuvres futures pour lequel l’Auteur reste lié à l’Éditeur. La cession de chaque ouvrage que
l’Éditeur aura accepté d’éditer sera régie par l’ensemble des clauses, charges et conditions du présent
contrat et sera valable également pour toutes les formes d’exploitation prévues par le présent contrat.
L’Éditeur disposera d’un délai de trois mois à compter de la remise d’un manuscrit aisément lisible d’un
ouvrage dans sa forme achevée et publiable pour faire connaître sa décision. Il est formellement stipulé
que, par “ouvrage”, les parties entendent des textes originaux d’au moins (nombre) pages
dactylographiées de (nombre) signes chacune ; des articles, des plaquettes et des œuvres provisoires
ou sujettes à révision soumises à l’Éditeur ne pouvant être comptés dans les ouvrages prévus ci-dessus.
Il est, par ailleurs, précisé qu’en cas de présentation simultanée ou multiple d’ouvrages du même
Auteur, l’Éditeur fixera lui-même le délai de réalisation de chacune des éditions selon les usages de la
profession et l’intérêt commun des parties.
Lorsque l’Éditeur bénéficiant du droit de préférence aura refusé successivement deux ouvrages
nouveaux présentés par l’Auteur dans les genres déterminés au contrat et sous la même signature,
l’Auteur pourra immédiatement et de plein droit reprendre sa liberté. Toutefois il devra, lorsqu’il aura
reçu des avances de l’Éditeur à valoir sur sa rémunération, avoir préalablement effectué le
remboursement de celles-ci.
Une copie des manuscrits, même refusés, restera entre les mains de l’Éditeur pour tout éventuel
constat.
Le dit à-valoir sera porté au débit du compte de l’Auteur. Ainsi, les sommes dues à l’Auteur, au titre des
articles 4 et 14, viendront en déduction de l’à-valoir susvisé et ne seront effectivement versées que
lorsque cet à-valoir aura été entièrement remboursé par les droits dus à l’Auteur.
Il est précisé toutefois que cet à-valoir s’analyse également comme un minimum garanti à l’Auteur. De
ce fait, il lui reste définitivement acquis sauf défaillance de l’Auteur à remettre son manuscrit définitif
dans les formes et délais stipulés à l’article 6 du présent contrat.
Ces modifications devront être faites en respectant, autant que possible, l’économie de la mise en
page.
Si l’Auteur n’était pas en mesure d’effectuer lui-même cette mise à jour, l’Éditeur pourrait, en accord
avec l’Auteur ou avec ses ayants droit, la faire exécuter par un tiers dont la rémunération viendrait en
déduction des droits dus à l’Auteur ou à ses ayants droit.
La faillite de l’éditeur
Le redressement ou la liquidation de l’éditeur – sa faillite selon l’ancienne
terminologie – sont particulièrement détaillés dans le CPI et appellent donc peu de
commentaires. L’article L. 132-15 dispose :
« Le redressement judiciaire de l’éditeur n’entraîne pas la résiliation du contrat.
« Lorsque l’activité est poursuivie en application des articles 31 et suivants de la loi
n° 85-98 du 25 janvier 1985 relative au redressement et à la liquidation judiciaires
des entreprises, toutes les obligations de l’éditeur à l’égard de l’auteur doivent être
respectées.
« En cas de cession de l’entreprise d’édition en application des articles 81 et
suivants de la loi n° 85-98 du 25 janvier 1985 précitée, l’acquéreur est tenu des
obligations du cédant.
« Lorsque l’activité de l’entreprise a cessé depuis plus de trois mois ou lorsque la
liquidation judiciaire est prononcée, l’auteur peut demander la résiliation du
contrat.
« Le liquidateur ne peut procéder à la vente en solde des exemplaires fabriqués ni à
leur réalisation dans les conditions prévues aux articles 155 et 156 de la loi n
° 85-98 du 25 janvier 1985 précitée que quinze jours après avoir averti l’auteur de
son intention, par lettre recommandée avec demande d’accusé de réception.
« L’auteur possède, sur tout ou partie des exemplaires, un droit de préemption. À
défaut d’accord, le prix de rachat sera fixé à dire d’expert. »
En cas de faillite d’un éditeur et de cession subséquente de son catalogue, l’auteur
pourra cependant toujours s’opposer à la cession de son contrat si, là encore, il apporte la
démonstration que l’opération lésera gravement ses intérêts220. Il faut enfin relever que le
tribunal de grande instance de Paris a accordé la résiliation à un auteur même si la société
n’était pas officiellement en redressement judiciaire ; elle avait néanmoins cessé toute
activité depuis plus de trois mois et ne rendait plus de comptes221.
Quant aux exemplaires des ouvrages, ils peuvent donc être vendus dans le cadre d’une
faillite, comme ils peuvent apparemment l’être en cas de saisie par de simples créanciers
en dehors de toute procédure collective222.
Aux termes de l’article L. 131-8, les auteurs disposent cependant, comme les salariés,
d’une créance privilégiée sur l’éditeur failli223. Celle-ci peut s’exercer pour les trois
dernières années de rémunérations dues.
Quant au redressement judiciaire de l’éditeur, il n’entraîne pas la résiliation du contrat.
C’est donc seulement « lorsque l’activité de l’entreprise a cessé depuis plus de trois mois
ou lorsque la liquidation judiciaire est prononcée » que l’auteur pourra demander la
résiliation de son contrat d’édition et de son contrat de cession des droits d’adaptation
audiovisuelle.
La fin du contrat d’édition
Le contrat d’édition peut prendre fin de plusieurs façons.
Il peut, bien entendu, être résolu ou résilié, comme l’indiquent nombre d’articles du
CPI et des dispositions particulières du contrat. Dans certains cas, cette résiliation sera
automatique du fait de clauses particulières sanctionnant les agissements de l’éditeur ou
de l’auteur224. Ces clauses de résiliation de plein droit peuvent prévoir que tous les contrats
portant sur l’ouvrage conclus par l’éditeur avec des tiers continueront à avoir plein effet.
Dans d’autres cas, elle devra être demandée en justice par l’une ou l’autre des parties.
L’éditeur n’est alors plus en mesure de procéder à l’exploitation du titre, ne fût-ce qu’en
écoulant le stock disponible.
L’auteur peut aussi tomber dans le domaine public. Le contrat prend alors fin de lui-
même. Il peut également avoir été conclu à durée déterminée. Le CPI examine cette
possibilité dans son article L. 132-11 in fine :
« En cas de contrat à durée déterminée, les droits du cessionnaire s’éteignent de
plein droit à l’expiration du délai sans qu’il soit besoin de mise en demeure.
« L’éditeur pourra toutefois procéder, pendant trois ans après cette expiration, à
l’écoulement, au prix normal, des exemplaires restant en stock, à moins que
l’auteur ne préfère acheter ces exemplaires moyennant un prix qui sera fixé à dire
d’experts à défaut d’accord amiable, sans que cette faculté reconnue au premier
éditeur interdise à l’auteur de faire procéder à une nouvelle édition dans un délai de
trente mois. »
Et il a été jugé que si l’éditeur poursuit l’exploitation en dépit de la demande de rachat
formulée par l’auteur, les bénéfices doivent être intégralement reversés à ce dernier225.
Le contrat prend également fin, selon l’alinéa premier de l’article L. 132-17 du CPI, en
cas de pilonnage de la totalité du stock :
« Le contrat d’édition prend fin, indépendamment des cas prévus par le droit
commun ou par les articles précédents, lorsque l’éditeur procède à la destruction
totale des exemplaires. »
La date d’échéance du contrat, qui devrait correspondre en l’occurrence à celle du
pilonnage, peut cependant être retardée par une clause particulière226. L’éditeur ne doit
toutefois pas se leurrer : aucune tacite reconduction du contrat n’est possible en matière de
contrat d’édition lorsque celui-ci est arrivé à terme227.
1. André Françon, « La liberté contractuelle dans le domaine du droit d’auteur », Dalloz, 1976, Chronique, p. 55. Pierre-
Yves Gautier, « Le cédant malgré lui : étude du contrat forcé dans les propriétés intellectuelles », Dalloz affaires, 1995, n
° 6, p. 123. J.-P. Bouard, « L’évolution des droits reconnus à l’auteur et à son éditeur : vers un déplacement du centre de
gravité de l’édition », Communication commerce électronique, 2004, chronique, n° 9. Philippe Allaeys, Olivier Bustin,
Jean-Hyacinthe de Mitry, « La liberté contractuelle existe-t-elle en droit d’auteur ? », Légipresse, 2003, II, p. 117.
2. Guy Debord, Des contrats, Le Temps qu’il fait, 1995.
3. N. Stojanovic, « Du contrat d’édition », Revue internationale du droit d’auteur, janvier 1967, n° LII, p. 79. Florence-
Marie Piriou, « Les contrats d’édition dans les eaux de la modernité », Le Feuilleton de la Société des gens de lettres, n° 1,
1998, p. 15.
4. Voir p. 316.
5. Chambre sociale de la Cour de cassation, 14 juin 1978, Bulletin civil, V, n° 470. Première chambre civile de la Cour de
cassation, 12 novembre 1980, Bulletin civil, I, n° 288.
6. Voir « Le contrat de commande ».
7. Voir le chapitre ix« Le contrat à compte d’auteur et le contrat de compte à demi».
8. Tribunal de grande instance de Paris, 29 avril 1987, Cahiers du droit d’auteur, janvier 1988, p. 13.
9. Première chambre civile de la Cour de cassation, 20 novembre 1979, Dalloz, 1981, Informations rapides, 86,
observations Claude Colombet.
10. Articles relatifs aux possibilités de preuve autres qu’un écrit.
11. Alinéa relatif aux droits cédés et à leur champ d’exploitation, voir infra.
12. Cour d’appel de Paris, 16 décembre 1988, Cahiers du droit d’auteur, juillet-août 1989, p. 22.
13. Première chambre civile de la Cour de cassation, 6 novembre 1979, La Semaine juridique (JCP), 1980, IV, 25.
Première chambre civile de la Cour de cassation, 20 novembre 1979, Bulletin civil, I, n° 289.
14. Cour d’appel de Paris, 10 mai 1973, inédit) (cité par Colombet p. 317 et Desbois, n° 519, p. 57, voir Bibliographie
générale).
15. Tribunal de commerce de Paris, 7 juin 1994, La Semaine juridique (JCP), 14 décembre 1994, n° 50, 22348, p. 425,
note Daniel Bécourt.
16. Chambre commerciale de la Cour de cassation, 20 janvier 1980, La Semaine juridique (JCP), 1981, II, 19619.
17. Tribunal de grande instance de Paris, 28 février 1973, Revue trimestrielle de droit commercial, 1975, 99. Première
chambre civile de la Cour de cassation, 1er juillet 1970, Dalloz, 1970, 734. Première chambre civile de la Cour de cassation,
12 avril 1976, Bulletin civil, I, n° 123.
18. Première chambre civile de la Cour de cassation, 18 février 1986, Dalloz, 1987, Informations rapides, 157,
observations Claude Colombet.
19. Première chambre civile de la Cour de cassation, 18 février 1986, Dalloz, 1987, Sommaires, 157, observations Claude
Colombet.
20. Tribunal de grande instance de Toulouse, 11 janvier 1996, Livres Hebdo, n° 190, 2 février 1996, p. 79.
21. Voir « La rémunération de l’auteur et la reddition des comptes ».
22. Fernay, « La cession et le contrat d’édition », Revue internationale du droit d’auteur, octobre 1958, n° XIX, p. 257.
23. Voir article 4 du contrat type.
24. Cour d’appel de Paris, 10 décembre 1908, Sirey, 1909, 2, 11.
25. Tribunal civil de la Seine, 25 mai 1882, Gazette des tribunaux, 26 mai 1882.
26. Première chambre civile de la Cour de cassation, 26 janvier 1994, Bulletin civil, I, n° 34.
27. Tribunal de grande instance de Paris, 5 février 1977, Revue internationale du droit d’auteur, janvier 1978, p. 190.
28. Cour d’appel de Paris, 12 mai 1952, Annales de la propriété industrielle, artistique et littéraire, 1952, 311.
29. Cour d’appel de Paris, 13 juillet 1864, Annales de la propriété industrielle, artistique et littéraire, 1864, 326.
30. Première chambre civile de la Cour de cassation, 3 mars 1982, Bulletin civil, I, n° 98.
31. Voir chapitre x« Les contrats et l’audiovisuel ».
32. Cour d’appel de Paris, 19 décembre 1991, Revue internationale du droit d’auteur, avril 1993, p. 206.
33. Voir infra « Modèle de contrat de cession des droits d’adaptation audiovisuelle ».
34. Voir cependant infra « Les contrats relatifs au multimédia ».
35. Exemple de clause cité par Charles Clark dans Bulletin du droit d’auteur, 1993, n° 3, p. 17.
36. Voir « Le prêt public payant ».
37. Voir article 3 du contrat type. Tribunal de grande instance de Paris, 20 mars 1974, Revue internationale du droit
d’auteur, juillet 1974, n° LXXXI, p. 138. Cour d’appel de Paris, 28 novembre 1984, Dalloz, 1985, Informations rapides,
316, observations Claude Colombet.
38. Voir Bibliographie générale.
39. Cour d’appel de Grenoble, 18 octobre 1994, Juris-Data, n° 047876.
40. F. Gotzen, « La libre circulation des produits couverts par un droit de propriété intellectuelle dans la jurisprudence de
la Cour de justice des Communautés européennes », Revue trimestrielle de droit commercial, 1985, 467.
41. Sur ce point précis, voir en particulier Frédéric Pollaud-Dulian, Le Droit de destination. Le sort des exemplaires en
droit d’auteur, LGDJ, 1989.
42. Sur ce problème, voir Emmanuel Pierrat, Le Droit du livre, op. cit.
43. Voir le chapitre vi « La durée des droits ».
44. Voir Bibliographie générale.
45. Première chambre civile de la Cour de cassation, 9 octobre 1991, Bulletin civil, I, n° 326.
46. Cour d’appel de Paris, 10 juin 1986, Revue internationale du droit d’auteur, juillet 1987, n° CXXXIII, p. 157.
47. Voir exemple de clause en annexe du contrat type. R. Lindon, « Le droit de préférence des éditeurs », Dalloz, 1968,
Chronique, 7, p. 55.
48. Tribunal de grande instance de Paris, 23 avril 1971, Revue trimestrielle de droit commercial, 1971, 1017, observations
Henri Desbois.
49. Cour d’appel de Paris, 8 juillet 1972, Dalloz, 1972, 64, conclusions Cabanne.
50. Tribunal de grande instance de Paris, 1er juillet 1971, Gazette du Palais, 1971, I, 203.
51. Tribunal de grande instance de Paris, 7 mars 1986, Dalloz, 1988, Sommaires, 208, observations Claude Colombet.
52. Première chambre civile de la Cour de cassation, 5 février 1980, Gazette du Palais, 1980, 2, Sommaires, 357.
53. Cour d’appel de Paris, 5 juillet 1979, Dalloz, 1980, 550, conclusions Lévy.
54. Cour d’appel de Paris, 30 juin 1975, Revue trimestrielle de droit commercial, 1976, 511, observations Henri Desbois.
55. Cour d’appel de Paris, 29 janvier 1991, Revue internationale du droit d’auteur, juillet 1991, n° CXXXXI, p. 219, note
Pierre-Yves Gautier.
56. Tribunal de grande instance de Paris, 3 janvier 1979, Revue internationale du droit d’auteur, juillet 1979, n° CI,
p. 153.
57. Cour d’appel de Paris, 22 janvier 1992, Dalloz, 1993, Sommaires, 93, observations Claude Colombet.
58. Cour d’appel de Paris, 22 janvier 1992, Dalloz, 1995, jurisprudence, 128, note Hélène Gaumont-Prat.
59. Première chambre civile de la Cour de cassation, 15 décembre 1975, Revue internationale du droit d’auteur, juillet
1976, n° LXXXIX p. 129.
60. Cour d’appel d’Angers, 3 mai 1950, Dalloz, 1950, 585.
61. Cour d’appel de Paris, 24 novembre 1987, Revue internationale du droit d’auteur, janvier 1988, n° CXXXV, p. 96.
62. Alain Salles, « Albin Michel et Grasset font la paix au sujet de Shan Sa », Le Monde, 21-22 septembre 2003, p. 22.
63. Henry Muller, Trois pas en arrière, La Table Ronde, 1952, p. 87-88.
64. Voir article 6 du contrat type.
65. Cour d’appel de Paris, 14 mars 1985, inédit.
66. Voir infra.
67. Cour d’appel de Paris, 17 juin 1977, Gazette du Palais, 1977, I, Sommaires, 211.
68. Cour d’appel de Paris, 25 février 1987, Dalloz, 1988, Sommaires commentés, 208, observations Claude Colombet.
Cour d’appel de Toulouse, 2 mars 1987, Juris-Data, n° 043321.
69. Cour d’appel de Paris, 30 octobre 1996, Revue internationale du droit d’auteur, avril 1997, p. 209.
70. Cour d’appel de Paris, 13 février 1995, Dalloz, 1995, Sommaires commentés, 288.
71. Cour d’appel d’Alger, 2 juin 1951, Annales de la propriété industrielle, artistique et littéraire, 1951, 312.
72. Voir article 7 du contrat type.
73. Première chambre civile de la Cour de cassation, 12 octobre 1977, Bulletin civil, I, n° 363. Première chambre civile de
la Cour de cassation, 4 octobre 1961, Bulletin civil, I, n° 341.
74. Cour d’appel de Paris, 6 mars 1959, Dalloz, 1959, 109.
75. Tribunal de grande instance de Paris, 10 octobre 1971, La Semaine juridique (JCP), IV, 182.
76. Première chambre civile de la Cour de cassation, 4 octobre 1961, Bulletin civil, I, n° 341.
77. Cour d’appel de Paris, 13 février 1995, Dalloz, 1995, Sommaires commentés, 288. Cour d’appel d’Angers, 22 octobre
1938, Gazette du Palais, 1939, I, 144.
78. Tribunal civil de la Seine, 15 juillet 1874, Annales de la propriété industrielle, artistique et littéraire, 1875, 184.
79. Première chambre civile de la Cour de cassation, 12 octobre 1977, Bulletin civil, I, n° 363.
80. Cour d’appel d’Aix-en-Provence, 24 avril 1984, Bulletin arrêts Aix, 1984, I, n° 1, p. 4.
81. Voir annexes au contrat type.
82. Voir « Les droits moraux ».
83. Voir Bibliographie générale.
84. Première chambre civile de la Cour de cassation, 24 octobre 1995, Dalloz, Informations rapides, p. 243.
85. Cour d’appel d’Angers, 3 mai 1950, Dalloz, 1950, 585.
86. Tribunal de commerce de la Seine, 24 février 1847, Dalloz périodique, 47, 3, 69.
87. Cour d’Angers, 3 mai 1950, Dalloz, 1950, 584. Tribunal de grande instance de la Seine, 7 mai 1963, Gazette du
Palais, 1963, 2, 298.
88. Première chambre civile de la Cour de cassation, 3 mars 1982, Dalloz, 1983, Informations rapides, 98, observations
Claude Colombet.
89. Cour d’appel de Paris, 26 septembre 1978, Dalloz, 1980, 147, note Plaisant.
90. Voir infra.
91. Voir annexes au contrat type.
92. Voir article 5 du contrat type.
93. Tribunal de grande instance de Paris, 8 mai 1969, Revue internationale du droit d’auteur, juillet 1969, n° LXI, 120.
94. Tribunal de grande instance de Paris, 28 mai 1986, Revue trimestrielle de droit civil, 1987, 552, observations Huet.
95. Tribunal de grande instance de Paris, 22 décembre 1972, Revue internationale du droit d’auteur, avril 1973, n
° LXXVI, 197.
96. Cour d’appel de Paris, 21 janvier 1988, Cahiers du droit d’auteur, juin 1988, p. 19.
97. Voir supra « Définition du contrat d’édition ».
98. Voir article 8 du contrat type. Cour d’appel de Paris, 9 août 1871, Annales de la propriété industrielle, artistique et
littéraire, 1871, 93.
99. Cour de Paris, 27 novembre 1976, Dalloz, 1977, Informations rapides, 280.
100. Tribunal de grande instance de Paris, 5 juin 1987, Cahiers du droit d’auteur, janvier 1988, p. 14.
101. Tribunal de grande instance de Paris, 14 novembre 1973, Revue internationale du droit d’auteur, avril 1974, n
° LXXX, p. 111.
102. Cour d’appel de Paris, 12 février 2003, Revue internationale du droit d’auteur, juillet 2003, p. 307, observations
André Kerever.
103. Cour d’appel de Paris, 15 juin 1983, Dalloz, 1983, Informations rapides, 513, observations Claude Colombet.
104. Tribunal civil de la Seine, 4 décembre 1911, Annales de la propriété industrielle, artistique et littéraire, 1912, 981.
105. Voir p. 135.
106. Voir article 13 du contrat type.
107. Voir pour l’ensemble de ces points l’article 8 du contrat type.
108. Cour d’appel de Paris, 3 juillet 1956, Revue internationale du droit d’auteur, juillet 1957, n° XIV, 210.
109. Voir infra sur l’interdiction pour l’éditeur de modifier le texte et Le Droit du livre. Chambre de requêtes de la Cour
de cassation, 25 octobre 1909, Dalloz périodique, 1911, I, 423.
110. Cour d’appel de Paris, 25 septembre 1987, Juris-Data, n° 025680.
111. Cour d’appel de Paris, 18 novembre 1986, Juris-Data, n° 28717.
112. Cour d’appel de Paris, 7 mai 1985, Revue internationale du droit d’auteur, juillet 1985, n° CXXV, p. 166.
113. Cour d’appel de Paris, 12 septembre 1990, Dalloz, 1991, Sommaires commentés, 97, observations Claude Colombet.
114. Cour d’appel de Paris, 8 juillet 1953, Dalloz, 197.
115. Tribunal civil de la Seine, 31 mars 1952, Dalloz, 1952, 429. Cour d’appel de Paris, 15 juin 1983, Dalloz, 1983,
Informations rapides, 513, observations Claude Colombet. Cour d’appel de Paris, 14 mai 1997, Dalloz, 1998, p. 194.
116. Cour d’appel de Paris, 17 novembre 1986, Juris-Data, n° 28716.
117. Voir article 13 du contrat type.
118. Voir Claude Colombet commentant : tribunal de grande instance de Paris, 3 janvier 1968, Revue trimestrielle de
droit commercial, 1970, 130, observations Henri Desbois.
119. Cour d’appel de Paris, 11 juin 1997, Dalloz, Sommaires commentés, 193, observations Claude Colombet.
120. Voir article 9 du contrat type.
121. Voir cependant supra le cas de l’épuisement.
122. Tribunal de grande instance de Paris, 10 novembre 1983, Dalloz, 1985, Sommaires commentés, 316, observations
Claude Colombet. Cour d’appel de Paris, 12 février 1980, Dalloz, 1982, Informations rapides, 47, observations Claude
Colombet.
123. Cour d’appel de Paris, 15 janvier 1839, Gazette des tribunaux, 16 janvier 1839.
124. Voir Bibliographie générale.
125. Voir « Les droits moraux ».
126. Cour de Paris, 14 juin 1950, Gazette du Palais, 1950, 2, 78. Première chambre civile de la Cour de cassation, 28 mai
1963, Dalloz, 1963, 677.
127. Cour d’appel de Paris, 7 juin 1982, Dalloz, 1983, Informations rapides, 97, observations Claude Colombet.
128. Tribunal de commerce de la Seine, 16 septembre 1858, Annales de la propriété industrielle, artistique et littéraire,
1858, 464.
129. Voir supra. Cour d’appel de Paris, 7 juin 1982, inédit.
130. Cour d’appel de Paris, 4 février 1988, Dalloz, 1989, Sommaires commentés, 49, observations Claude Colombet.
131. Voir « Les obligations de l’auteur ».
132. Première chambre civile de la Cour de cassation, 12 octobre 1977, Dalloz, 1978, Informations rapides, p. 68.
133. Cour d’appel d’Aix-en-Provence, 24 avril 1984, Arrêts civils et commerciaux de la cour d’appel d’Aix-en-Provence,
1984, n° 1, p. 4.
134. Tribunal de grande instance de Paris, 10 octobre 1971, La Semaine juridique (JCP), 1971, IV, 182.
135. Voir « Les droits moraux ».
136. Cour d’appel de Paris, 4 février 1988, Dalloz, 1989, Sommaires commentés, p. 49.
137. Tribunal de grande instance de Paris, 9 mars 1994, inédit.
138. Tribunal de grande instance de Paris, 19 avril 1989, inédit.
139. Première chambre civile de la Cour de cassation, 29 juin 1971, Bulletin civil, I, n° 219.
140. Tribunal de grande instance de Paris, 8 avril 1987, Revue internationale du droit d’auteur, juillet 1987, n° CXXXIII,
p. 202.
141. Tribunal de grande instance de Paris, 8 octobre 1976, Revue internationale du droit d’auteur, juillet 1977, n
° LXXXXIII, p. 171.
142. Cour d’appel de Paris, 25 avril 1989, Dalloz, 1990, Sommaires, p. 58, observations Claude Colombet.
143. Cour de cassation, 11 janvier 1905, Dalloz périodique, 1905, I, 300.
144. Cour d’appel de Paris, 5 juillet 1979, Dalloz, Informations rapides, 84, observations Claude Colombet.
145. Cour d’appel de Paris, 12 février 1980, Revue internationale du droit d’auteur, janvier 1981, n° CVII, 152.
146. Cour d’appel de Paris, 9 novembre 1988, Dalloz, 1990, Sommaires commentés, 57, observations Claude Colombet.
147. Tribunal civil de la Seine, 21 février 1923, Annales de la propriété industrielle, artistique et littéraire, 1923, 328.
148. Cour d’appel de Paris, 15 juin 1971, Revue internationale du droit d’auteur, octobre 1971, n° LXX, 143.
149. Première chambre civile de la Cour de cassation, 20 juin 1961, Annales de la propriété industrielle, artistique et
littéraire, 1964, 294.
150. Voir « L’indépendance des propriétés matérielle et incorporelle ».
151. Cour d’appel de Paris, 12 février 1980, Revue internationale du droit d’auteur, janvier 1981, p. 152.
152. Première chambre civile de la Cour de cassation, 6 mai 1997, Dalloz, 1998, p. 80.
153. Voir « Codes des usages », en fin d’ouvrage.
154. Première chambre civile de la Cour de cassation, 5 janvier 1970, Dalloz, 1970, p. 1981, note Breton.
155. Tribunal de grande instance de Paris, 15 février 1984, Revue internationale du droit d’auteur, avril 1984, n° CXX
p. 178.
156. Voir le chapitre iv « La titularité des droits ».
157. Alain Girardet, « La notion d’œuvre collective dans la jurisprudence », Légicom, n° 29, 2003/1, p. 35.
158. Tribunal de grande instance de Paris, 15 mars 2002, Communication commerce électronique, commentaire n° 68,
observations Christophe Caron.
159. Première chambre civile de la Cour de cassation, 3 avril 2002, Dalloz, p. 1551, observations Jeanne Daleau.
160. Cour d’appel de Paris, 21 mai 2002, Revue internationale du droit d’auteur, 2003, p. 358) ; suivi d’un arrêt en même
sens de la Cour de cassation : première chambre civile de la Cour de cassation, 16 novembre 2004, Revue Lamy Droit de
l’immatériel, 2005/3, p. 8, note Agnès Maffre-Baugé.
161. Première chambre civile de la Cour de cassation, 3 avril 2001, La Semaine juridique (JCP), 2001, IV, 2021.
162. Voir « Mises à jour ».
163. Tribunal de grande instance de Paris, 25 février 1988, Cahiers du droit d’auteur, 1988, n° 9, p. 19.
164. Première chambre civile de la Cour de cassation, 24 janvier 1978, Bulletin civil, I, n° 34.
165. Juris-Classeur, fascicule 330, p. 24.
166. Cour d’appel de Paris, 20 mai 1981, Gazette du Palais, 1982, I, Sommaires, 99.
167. Voir p. 139.
168. Cour d’appel de Paris, 10 juillet 1974, Revue internationale du droit d’auteur, juillet 1975, n° LXXXV, p. 187.
169. Voir « Les œuvres créées à plusieurs ».
170. Cour d’appel de Paris, 10 mars 1970, Dalloz, 1971, 114.
171. I. Mathyssens, « Sanction de la lésion dans les contrats relatifs au droit d’auteur », Revue internationale du droit
d’auteur, octobre 1959, n° XXIII, p. 73. Pierre-Yves Gautier, « Le contrat bouleversé : de l’imprévisibilité en droit des
propriétés artistiques », Dalloz, 1990, Chronique, p. 130.
172. Cour d’appel de Versailles, 9 juin 1986, Dalloz, 1987, Informations rapides, 156, observations Claude Colombet.
173. Chambre civile de la Cour de cassation, 30 octobre 1967, Revue internationale du droit d’auteur, avril 1968, n
° LVII, 109.
174. Cour d’appel de Paris, 6 décembre 1969, La Semaine juridique (JCP), 1971, II, 16796.
175. Cour d’appel de Paris, 19 juin 1991, Revue internationale du droit d’auteur, janvier 1992, n° CLI, p. 209.
176. Tribunal de grande instance de Paris, 16 mai 1969, Dalloz, 1969, 630.
177. Cour de cassation, 11 février 1997, Revue internationale du droit d’auteur, juillet 1997, n° CLXXIII, p. 279.
178. Voir les articles 8, 11 et 13 du contrat type.
179. Cour d’appel de Versailles, 20 janvier 1987, Dalloz, 1988, Sommaires commentés, p. 208, observations
C. Colombet.
180. Cour d’appel de Paris, 12 septembre 1990, Dalloz, 1991, Sommaires commentés, n° 97.
181. Première chambre civile de la Cour de cassation, 23 janvier 2001, Communication commerce électronique, 2001,
commentaire n° 34, observations Christophe Caron.
182. Tribunal de grande instance de Paris, 30 novembre 1999, Communication commerce électronique, 2001,
commentaire n° 87, observations Christophe Caron.
183. Cour d’appel de Paris, 25 juin 2003, Revue internationale du droit d’auteur, janvier 2004, p. 181, observations
André Kerever.
184. A. Lucas, « L’assiette de la rémunération proportionnelle due par l’éditeur », Dalloz, 1992, Chronique, p. 269.
185. Première chambre civile de la Cour de cassation, 9 octobre 1984, Bulletin civil, I, n° 252. Première chambre civile de
la Cour de cassation, 9 janvier 1996, Légipresse, n° 130, avril 1996, p. 36.
186. Première chambre civile de la Cour de cassation, 26 janvier 1994, Bulletin civil, I, n° 34.
187. Voir article 15 du contrat type. Première chambre civile de la Cour de cassation, 7 juin 1995, La Semaine juridique
(JCP), 1996, II, 22581, note André Françon.
188. Cour de cassation, 7 juin 1995, Dalloz, 1995, I, p. 494.
189. Cour d’appel de Paris, 5 avril 1993, Dalloz, 1993, Informations rapides, 157. Cour d’appel de Paris, 1er juin 1994,
Dalloz, 1994, n° 32, Informations rapides, p. 210.
190. Cour d’appel de Paris, 13 octobre 1995, Dalloz, 1996, Sommaires commentés, 76, observations Théo Hassler.
191. Cour d’appel d’Aix-en-Provence, 24 avril 1984, Arrêts civils et commerciaux de la cour d’appel d’Aix-en-Provence,
1984, n° 1, p. 4.
192. Voir « L’assiette de la rémunération ».
193. Chambre commerciale de la Cour de cassation, 27 avril 1968, cité par Plaisant dans Juris-Classeur, fascicule 330,
p. 26. (voir Bibliographie générale).
194. Voir l’article 16 du contrat type.
195. Cour d’appel de Paris, 5 mars 1920, Annales de la propriété industrielle, artistique et littéraire, 1920, 184. Tribunal
civil de la Seine, 18 mai 1920, Gazette du Palais, 1920, 2, 63.
196. Cour d’appel de Paris, 23 septembre 1993, Gazette du Palais, 5-7 juin 1994, p. 20.
197. Tribunal de grande instance de Paris, 22 mai 1992, inédit.
198. Cour d’appel de Paris, 1er juin 1994, Dalloz, 1994, Informations rapides, 210.
199. Cour d’appel de Paris, 28 septembre 1988, Cahiers du droit d’auteur, 1988, n° 10, p. 20.
200. Première chambre civile de la Cour de cassation, 9 février 1994, Gazette du Palais, 27 et 28 janvier 1995, p. 14.
Première chambre civile de la Cour de cassation, 24 novembre 1993, Revue internationale du droit d’auteur, juillet 1994,
p. 293.
201. Pour plus de développements sur le statut d’auteur et d’écrivain, voir Le Droit du livre.
202. Titre VIII du Livre III du Code de la Sécurité sociale (articles L. 382-1 et R. 382-1 et suivants).
203. Voir « Adresses utiles ».
204. Pour la fiscalité du secteur du livre, voir Le Droit du livre.
205. Voir sur ce point précis Frédéric Morant, « Le régime fiscal des droits d’auteur », Légicom, n° 14, 1997/2, p. 55.
Emmanuel Pierrat, « Le point sur la TVA », Show magazine, n° 281, 18 mai 1992, p. 31.
206. Voir annexe au contrat type.
207. Voir « Codes des usages », en fin d’ouvrage.
208. On trouvera en annexe du présent ouvrage le texte des cinq principaux codes des usages concernant l’édition. Reste à
mentionner également le Code de pratiques loyales en matière d’édition cartographique proposé par le SNE et conclu le
23 novembre 1993 avec le Centre français de la cartographie.
209. Cour d’appel de Paris, 8 septembre 1993, Gazette du Palais, 5-7 juin 1994, p. 19. Christophe Caron, « Les usages et
pratiques professionnels en droit d’auteur », Propriétés intellectuelles, n° 7, avril 2003, p. 127.
210. Cour d’appel de Paris, 9 décembre 1992, Revue internationale du droit d’auteur, avril 1994, n° CLX, p. 228.
211. Georges-Olivier Chateaureynaud, « Pour un nouveau modèle de contrat, c’est-à-dire pour un nouveau Code des
usages », Le Feuilleton de la Société des gens de lettres, n° 1, 1998, p. 6.
212. Les pourcentages qui sont parfois indiqués dans le modèle suivant ne le sont qu’à titre indicatif. Ils peuvent donc être
modifiés sous réserve de ne pas être diminués au détriment de l’auteur d’une façon qui pourrait être considérée comme
abusive. Voir supra.
213. Tribunal de grande instance de Paris, 22 mai 1987, Cahiers du droit d’auteur, janvier 1988, p. 13. Christophe Jamin,
« Cession du contrat et consentement du cédé », Dalloz, 1995, Chronique, p. 131. Tribunal de grande instance de Paris,
22 mai 1987, Cahiers du droit d’auteur, janvier 1988, p. 13. Emmanuel Pierrat, « Que deviennent les contrats d’auteur en
cas de cession d’une maison d’édition ? », Livres Hebdo, n° 295, 29 mai 1998, p. 38.
214. Tribunal de grande instance de Paris, 7 mai 1986, Revue internationale du droit d’auteur, janvier 1987, n° CXXXI,
p. 252.
215. Tribunal de grande instance de Paris, 7 novembre 1988, Cahiers du droit d’auteur, n° 13, 1989, p. 9.
216. Tribunal de grande instance de Paris, 14 mars 1975, Revue internationale du droit d’auteur, octobre 1975, n
° LXXXV, p. 191.
217. Tribunal de grande instance de la Seine, 27 octobre 1969, Revue internationale du droit d’auteur, 1970, n° LXIII,
231. Cour d’appel de Paris, 28 octobre 1982, Dalloz, 1983, Informations rapides, 514, observations Claude Colombet.
218. Voir infra.
219. Cour d’appel de Paris, 28 octobre 1982, Revue internationale du droit d’auteur, janvier 1983, n° CXV, p. 142.
220. Voir « La cession du contrat d’édition ».
221. Tribunal de grande instance de Paris, 3 septembre 1997, Revue internationale du droit d’auteur, janvier 1998, n
° CLXXIV, p. 255.
222. Cour de cassation, 25 mars 1901, cité par Plaisant dans Juris-Classeur, fascicule 330, p. 25.
223. P. Frémond, « Le privilège légal des auteurs et de leurs ayants droit », Cahiers du droit d’auteur, n° 6, 1988, p. 11.
224. Cour d’appel de Paris, 16 février 1912, Gazette des tribunaux, 1912, II, 13.
225. Cour de cassation, 26 février 1919, Sirey, 1920, I, 203.
226. Voir article 12 du contrat type
227. Tribunal de commerce de la Seine, 19 janvier 1921, Gazette des tribunaux, 1er et 2 juin 1921.
IX
Deux types de contrats, parfois voisins du contrat d’édition dans le flou de la pratique,
s’en distinguent nettement en droit et échappent aux règles décrites au chapitre précédent.
Ce sont le contrat à compte d’auteur et le contrat de compte à demi, dont certains
organismes se sont faits les dénonciateurs les plus virulents, notamment lorsque les
éditeurs tentent d’en masquer la vraie nature1.
1. Par exemple, le Comité des auteurs en lutte contre le racket de l’édition (Calcre), auquel a succédé le Cose-Calcre.
2. Cour d’appel de Paris, 18 novembre 1966, Annales de la propriété industrielle, artistique et littéraire, 1967, 93. G.
Bertaux, « Le compte d’auteur et… l’édition », Gazette du Palais, 1984, I, Doctrine, 55.
3. Cour d’appel de Paris, 14 avril 1977, Gazette du Palais, 1977, 2, 706. Cour d’appel de Paris, 15 juin 1983, Dalloz,
1983, Informations rapides, 513, observations Claude Colombet.
4. Cour d’appel de Paris, 15 juin 1983, Revue trimestrielle de droit commercial, 1984, 679, observations Françon.
5. Voir « Adresses utiles ».
6. Tribunal de grande instance de Paris, 1re chambre, 24 mai 2000, N° RG 99/11042 (inédit).
7. Tribunal de grande instance de Paris, 21 mai 1980, Gazette du Palais, 1981, I, Sommaires, 100.
8. Cour d’appel de Paris, 4 février 1988, Dalloz, 1989, Sommaires commentés, 49, observations Claude Colombet.
9. Voir « La rémunération de l’auteur ».
10. Cour d’appel de Paris, 18 novembre 1966, Gazette du Palais, 1967, I, 225.
11. Tribunal civil de la Seine, 26 juin 1912, Gazette des tribunaux, 1912, 2, 267. Cour de cassation, 25 mars 1901,
Annales de la propriété industrielle, artistique et littéraire, 1901, 228.
12. Voir le chapitre viii « Le contrat d’édition ».
13. Cour d’appel de Paris, 12 juillet 1984, inédit, cité dans le Code de la propriété intellectuelle, Dalloz, 2005, p. 147,
note 8 sous l’article L. 131-2.
X
(nom)
(date de naissance), (lieu de naissance)
(adresse)
D’une part,
Et :
D’autre part,
La présente cession comporte notamment, pour l’Éditeur, le droit d’exploiter directement ou par
l’intermédiaire de toute tierce personne, les droits suivants :
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter tout ou partie de l’Œuvre en toutes langues pour le
cinéma, la télévision, la téléphonie 3G et, en général, tout mode d’exploitation existant ou à venir des
œuvres audiovisuelles ;
– le droit de reproduire et de représenter tout ou partie de ces adaptations audiovisuelles ainsi que
leurs traductions ou sous-titrages, sur tous supports existants ou à venir, films, bandes magnétiques,
cassettes vidéo, vidéodisques, DVD, CD-Rom, CD-I, Blu-ray, fichier numérique, applications iPhone,
ou par tout autre procédé de reproduction audiovisuelle existant ou à venir ;
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter tout ou partie de ces œuvres audiovisuelles par
tout procédé actuel ou futur de communication au public, à partir d’un support destiné à la vente ou
de toute autre matrice, dans tous types de réseaux numériques et notamment dans des réseaux internes
à un groupement (notamment toute entreprise ou groupement d’entreprises, bibliothèques,
établissements d’enseignement de tous les degrés), tel Intranet ou Extranet, comme dans des réseaux
destinés à un public non regroupé dans une personne morale, tel Internet ou Télétel, par tout moyen de
télécommunications, tout réseau de téléphonie fixe ou mobile ou tout autre système Internet destiné
aux téléphones mobiles et aux assistants personnels, par télévision numérique ou toute diffusion
télévisuelle (notamment par voie hertzienne, câble et satellite), par projections publiques, par systèmes
télématiques interactifs, par téléchargement et autres techniques informatiques ou tout autre mode de
transmission actuel ou futur n’impliquant pas la vente d’un support, en vue d’une exploitation publique
ou d’une utilisation privée ;
– le droit d’exploiter séparément par voie de reproduction, de représentation et d’adaptation tout
élément des œuvres audiovisuelles et notamment de leurs personnages (dans leurs caractéristiques
physiques, traits de caractères, noms, etc.) et leur titre, sous réserve du droit moral de l’Auteur.
L’Éditeur cessionnaire des droits ci-dessus énumérés s’emploiera, dans toute la mesure de ses moyens
et au mieux de l’intérêt réciproque des parties, et ce, conformément aux usages de la profession, à les
exploiter, soit directement, soit en confiant à des tiers, par tout contrat, et notamment de mandat, de
cession ou de production audiovisuelle, la charge de les exploiter sous son contrôle. Il aura seul
pouvoir de consentir les autorisations et cessions nécessaires sous réserve de l’exercice du droit moral
de l’Auteur et du droit de citation.
Il est convenu que la non-exploitation de l’un, de plusieurs ou de l’ensemble des droits cédés ne peut
en aucun cas être une cause de résiliation du présent contrat, lesdits droits étant cédés irrévocablement
à l’Éditeur en contrepartie de la rémunération prévue aux articles 6.1. et 6.2. du présent contrat.
L’Auteur s’engage à communiquer à l’Éditeur toutes demandes qui lui seraient adressées par un tiers en
vue de l’acquisition des droits d’adaptation audiovisuelle de l’Œuvre. De son côté, l’Éditeur s’engage à
informer l’Auteur de toute cession qu’il serait amené à consentir en exécution du présent article.
L’Éditeur informera également l’Auteur de toute négociation engagée avec des tiers.
Au cas où le présent contrat se trouverait résilié pour quelque motif que ce soit, cette résiliation serait
sans influence sur la validité des cessions ou autorisations sur les droits de reproduction, de
représentation et d’adaptation antérieurement consenties par l’Éditeur à des tiers et dont l’Auteur aura
été informé conformément à ce qui est prévu ci-dessus.
L’Éditeur exploitera les adaptations audiovisuelles de l’Œuvre dans le respect du droit moral.
4.2. Dans le cadre des exploitations numériques des œuvres audiovisuelles ainsi que les adaptations
qui en seront faites, mais également pour toutes autres exploitations, l’Auteur reconnaît être informé et
accepte que l’Éditeur puisse recourir à des mesures techniques de protection et/ou d’information sous
forme électronique pour tout ou partie des œuvres et de leurs adaptations. Le recours à ces mesures,
réalisables pour chacun des modes d’exploitation des œuvres visés au présent contrat, peut résulter de
choix commerciaux ou de nécessités techniques et peut notamment avoir pour finalité la gestion des
autorisations accordées, la protection des œuvres audiovisuelles contre des actes non autorisés par la
loi ou l’Éditeur ainsi que l’identification des œuvres audiovisuelles et le suivi de leur utilisation.
L’Auteur pourra, s’il en fait la demande écrite, obtenir de l’Éditeur des informations relatives aux
caractéristiques essentielles des mesures techniques effectivement employées pour assurer
l’exploitation des œuvres audiovisuelles.
Il déclare expressément disposer des droits cédés par le présent contrat et que l’Œuvre n’a fait l’objet
d’aucun contrat de cession des droits d’adaptation audiovisuelle encore valable.
Article 6 – Rémunération
6.1. En cas de conclusion d’un contrat avec un tiers, l’Éditeur devra reverser à l’Auteur 50 % (cinquante
pour cent) de toutes les recettes nettes de tous frais encaissées par l’Éditeur au titre de l’exploitation de
l’adaptation audiovisuelle.
Toutefois, les sommes dues en exécution du présent contrat ne seront effectivement versées qu’après
remboursement de l’à-valoir éventuellement versé à l’Auteur, en application des stipulations du contrat
d’édition signé entre les mêmes parties le (date) et relatif à la même œuvre.
6.2. Dans le cas où l’Éditeur jugerait opportun d’exploiter personnellement certains des droits
mentionnés à l’article 4, l’Éditeur verserait à l’Auteur une rémunération, proportionnelle aux recettes
encaissées, à déterminer d’un commun accord entre l’Éditeur et l’Auteur ; en cas de désaccord, les
parties s’en remettraient à l’arbitrage d’un expert désigné par elles, dont la mission serait de déterminer
une rémunération en fonction des usages commerciaux et de l’état du marché.
6.3. Le Code de la propriété intellectuelle ayant prévu, en ses articles L. 311-1 à L. 311-8, une
rémunération pour copie privée des vidéogrammes ou sur tout autre support numérique, les parties
conviennent, pour la durée du présent contrat, de partager cette rémunération par moitié, en raison du
préjudice commun qui leur est causé par l’utilisation privée des techniques de reproduction des
œuvres audiovisuelles. L’Éditeur représentera l’Auteur dans toutes les négociations relatives au droit à
rémunération pour copie privée et lui versera la rémunération convenue.
Article 7 – Comptes
L’ensemble de la rémunération due à l’Auteur en vertu de l’article 5 du présent contrat fera l’objet d’un
arrêté de comptes annuels au 31 décembre de chaque année.
À l’issue des trois mois qui suivent la date de l’arrêté des comptes, l’Éditeur remettra à l’Auteur les
relevés de comptes, étant précisé que le solde sera payable à l’Auteur dès réception de ces derniers.
Il est toutefois précisé que l’Éditeur ne versera à l’Auteur les sommes qui lui sont dues à titre de
rémunération qu’après les avoir lui-même reçues.
L’AuteurL’Éditeur
D’une part,
Et :
D’autre part,
Article 1 – (Monsieur/Madame) (nom de l’auteur) est l’auteur d’un ouvrage intitulé (titre), ci-après
dénommé « l’Ouvrage », publié par les éditions (nom de l’éditeur). L’Éditeur garantit être cessionnaire
des droits d’adaptation et d’exploitation audiovisuelles de l’Ouvrage, sur tous supports, dans le monde
entier et pour toute la durée légale des droits de propriété intellectuelle, et est, à ce titre, pleinement
habilité à disposer des droits faisant l’objet des présentes conventions.
Article 2 – Le Producteur étant intéressé par la réalisation d’une adaptation sous forme d’œuvre
audiovisuelle (cinématographique ou télévisuelle) de cet Ouvrage, l’Éditeur lui accorde une option
exclusive pour une période de (durée) à compter de la signature des présentes, afin d’acquérir les
droits d’adaptation et d’exploitation audiovisuelles de ladite œuvre moyennant le versement d’une
somme de (montant) payable à la signature des présentes.
En cas de levée d’option, cette somme sera déduite du montant de l’à-valoir prévu par le contrat de
production audiovisuelle ci-joint.
Article 3 – Si, à la date du (date), le Producteur n’a pas déclaré vouloir lever cette option, l’Éditeur
reprendra, automatiquement et sans formalités ni réserves, la pleine et entière disposition des droits
visés aux présentes, la somme versée au titre de l’option lui restant définitivement acquise.
S’il désire lever l’option, le Producteur devra notifier sa décision à l’Éditeur avant l’expiration de la
durée de l’option, par lettre recommandée, et devra accompagner cette notification du règlement de la
somme prévue au titre de première échéance d’à-valoir fixée par le contrat de production
audiovisuelle, qui prendra aussitôt son plein effet, étant précisé que ladite convention est signée ce jour
par les parties à seule fin de marquer leur acceptation sur ses termes en cas de levée d’option.
Article 4 – Le Producteur aura la faculté de renouveler l’option pour une nouvelle période de (durée)
moyennant le versement d’une somme de (montant). Il devra le notifier à l’Éditeur par lettre
recommandée avec accusé de réception, accompagnée du règlement prévu, quinze jours avant
l’expiration de la première option. Cette deuxième somme sera également déduite du montant de l’à-
valoir prévu par le contrat de cession ci-joint.
Article 5 – Faute de notification par le Producteur de sa décision de lever l’option dans le délai imparti,
la présente convention sera résolue de plein droit, sans qu’il soit besoin d’une mise en demeure ou
formalité judiciaire quelconque, l’Éditeur recouvrant alors l’entière propriété de tous ses droits sur
l’Ouvrage mentionné ci-dessus, la somme déjà reçue par lui au titre de la présente option lui restant
définitivement acquise à titre de dédit.
Le ProducteurL’Éditeur
Contrat de cession de droits d’adaptation d’un roman en film
D’une part,
Et :
La société (DÉNOMINATION SOCIALE)
D’autre part,
(Monsieur/Madame) (nom de l’auteur) est l’auteur d’un ouvrage intitulé (titre de l’ouvrage), ci-après
dénommé « l’Ouvrage », publié par les éditions (nom de l’éditeur).
Le Producteur ayant levé en date du (date de levée de l’option) l’option accordée par l’Éditeur par acte
en date du (date du contrat d’option), sur la cession des droits d’adaptation et d’exploitation
cinématographiques de l’Ouvrage, moyennant le versement d’une somme de (montant) TVA incluse.
D’une manière générale, la présente cession aura pour effet de conférer au Producteur tous les droits
cinématographiques d’auteur, tels que ces droits sont protégés par la législation internationale actuelle
ou future, et notamment en passant tous les contrats d’édition et de représentation cinématographiques
utiles à l’exploitation du film.
La présente cession ne comporte pas le droit d’édition du roman (titre de l’ouvrage), le droit de
représentation dans tous les autres genres non cinématographiques, et notamment représentations
théâtrales, éditions imprimées, sauf un récit illustré d’après le film, genre dit film complet mais qui ne
devra pas excéder huit mille mots.
La part des droits à revenir à l’ensemble des auteurs et coauteurs provenant de la SACD et/ou toutes
autres sociétés française et étrangères est répartie comme suit : (taux) %.
Il est bien entendu que, par les présentes, l’Éditeur ne cède au Producteur que les droits qu’il possède
lui-même, c’est-à-dire dans la mesure et les limites où la propriété artistique et littéraire de l’œuvre
dont il s’agit lui est assurée et garantie par la législation et la jurisprudence de chaque pays.
– le droit d’enregistrer ou de faire enregistrer en utilisant tous rapports de cadrage, les images en noir et
blanc et en couleurs, les sons originaux et de doublage, les titres ou sous-titres, ainsi que les
photographies fixes représentant des scènes du film ;
– le droit d’établir ou de faire établir en tel nombre qu’il plaira au Producteur ou plaira à ses ayants
droit, tous originaux, doubles et/ou copies, pour représentation cinématographique publique ou privée,
et pour radiodiffusion sonore et visuelle ;
– le droit d’établir ou de faire établir la version française du film, ainsi que cette version doublée et/ou
sous-titrée en toutes langues.
– le droit de représenter ou de faire représenter publiquement le film dans le monde entier, doublé et/
ou sous-titré et ce, dans toutes les salles de projection cinématographique payantes ou non payantes,
par tout organisme de télévision, par tous procédés audiovisuels et numériques connus ou inconnus à
ce jour.
– le droit d’exploitation du film par voie de radiodiffusion et de télévision par l’intermédiaire de tout
organisme autorisé par le Producteur, et aux conditions que le Producteur avisera, à seule charge pour
lui de faire savoir aux stations de radiodiffusion et de télévision que leurs obligations à l’égard du
Producteur ne les dégagent pas de celles qu’elles auraient contractées envers la SACD ou la SDRM ou
de toutes autres sociétés d’auteurs liées par convention générale avec les organismes de radiodiffusion
et de télédiffusion ;
– le droit d’exploitation du film par tout procédé non encore connu à ce jour ;
– le droit exclusif d’autoriser la reproduction et la publication de tout ou de fragments du film, ainsi
que les photographies et tous les éléments sonores et parlants du film, en vue d’une exploitation par
tout procédé cinématographique audiovisuel, et tous autres, et notamment par disques et éditions
graphiques ;
– le droit de suite (ou droit de sequel), c’est-à-dire le droit de reproduire, de représenter et d’adapter
tout ou partie du film faisant l’objet des présentes en vue de réaliser une œuvre audiovisuelle qui en
serait la suite et en reprendrait par conséquent certains éléments (titre, thème, scénario, dialogues,
personnages, décors, situations…) ;
– le droit de prequel, c’est-à-dire le droit de reproduire, de représenter et d’adapter tout ou partie du
film faisant l’objet des présentes en vue de réaliser une œuvre audiovisuelle qui en serait un ou des
précédents et en reprendrait par conséquent certains éléments (titre, thème, scénario, dialogues,
personnages, décors, situations…) ;
– le droit de spin-off, c’est-à-dire le droit de produire, de réaliser et d’exploiter une œuvre audiovisuelle
dont l’action ne comporterait pas nécessairement de lien direct avec le film faisant l’objet des
présentes, mais qui en reprendrait un ou plusieurs des personnages, pour le(s) placer dans une histoire
et des situations entièrement originales ;
– le Producteur conservera les droits de remake, de sequel, de prequel et de spin-off, et les droits
cinématographiques dans le cas de la rétrocession des droits d’auteur à une production pour la
réalisation d’un téléfilm.
En conséquence, le Producteur acquiert la qualité d’ayant droit pour l’exercice des droits cédés par
l’Éditeur, que le Producteur utilisera comme bon lui semble, notamment en passant tous contrats
d’édition et de représentation cinématographiques utiles à l’exploitation du film.
Article 3 – Durée
Par suite de la présente cession mais sous la réserve prévue au premier paragraphe de l’article 2 des
présentes, le Producteur devient propriétaire de tous les droits d’auteur, généralement, nécessaires à la
production et à l’exploitation du film, tels qu’énoncés à l’article 2 ci-dessus, pour la durée légale en
vigueur à dater de la signature des présentes, à savoir pour tout le temps que durera la propriété
littéraire et artistique de l’auteur et de ses ayants droit, d’après les législations tant française
qu’étrangères et conventions internationales actuelles ou futures, y compris les prolongations
éventuelles qui pourraient être apportées à cette durée.
Il est bien précisé que, dans le cas où le Producteur n’aurait pas réalisé le film, objet des présentes,
dans un délai de quatre années à dater de la signature des présentes, l’Éditeur reprendrait la pleine et
entière propriété de tous ses droits et ce, sans formalité ni réserve.
Dans ce cas, l’Éditeur conservera à titre de dédommagement toutes les sommes déjà encaissées. Le
Producteur ne sera pas redevable des échéances prévues lors de la préparation et du tournage du film.
Article 4 – Modifications
Le Producteur aura le droit d’apporter au roman toutes les modifications qu’il jugera utiles pour les
besoins de l’adaptation cinématographique.
Dans le cas où ces modifications, additions ou suppressions ne recevraient pas l’accord de l’auteur, ce
dernier aurait la faculté d’interdire au Producteur ou à ses ayants droit de mentionner le nom de
(Monsieur/Madame) (nom de l’auteur) et des éditions (nom de l’Éditeur) dans la publicité et sur le
générique, mais il ne pourra en aucun cas entraver la sortie et l’exploitation du film.
Article 5 – Publicité
Le Producteur s’engage à ce que sur le générique du film et sur les affiches grand format soit
mentionné : (mentions), et ce, dans des caractères qui auront un tiers (1/3) de l’importance des
caractères utilisés pour la mention du nom du metteur en scène.
Le Producteur s’engage à imposer ces clauses de publicité à toutes les firmes qui distribueront ou
éditeront le film, mais ne saurait être tenu responsable de leurs manquements.
L’Éditeur est autorisé, dès maintenant, à agir vis-à-vis de ses ayants droit.
Article 6 – Rémunération
En contrepartie de la cession des droits d’adaptation cinématographique, telle que prévue ci-dessus,
l’Éditeur recevra du Producteur :
Conformément au Code de la propriété intellectuelle, un pourcentage fixé à (taux) % + TVA sur les
recettes nettes part Producteur provenant de l’exploitation du film dans le monde entier et ce, dès le
premier euro de recette (voir définition en annexe A).
Cependant, le Producteur versera à l’Éditeur un minimum garanti, à valoir sur le pourcentage ci-dessus
défini.
A) Dans le cas de la production d’un téléfilm ou d’un film cinématographique d’un budget inférieur à
(montant), le minimum garanti sera de (montant).
Étant rappelé que le Producteur a déjà versé à l’Éditeur la somme de (montant) au titre de l’option
conclue en date du (date), le solde de la somme visée à l’alinéa précédent sera réglé comme suit :
– (montant) TVA incluse à la mise en production du film, et au plus tard (nombre) mois après la
signature des présentes ;
– (montant) TVA incluse pendant la préparation du film en deux échéances de (montant) aux troisième
et sixième semaines de préparation ;
B) Dans le cas de la production d’un film cinématographique dont le budget serait supérieur à
(montant), il est convenu de majorer le minimum garanti susvisé en A) de (montant).
Le montant de l’avance ainsi déterminé constitue un minimum garanti, de telle sorte que si l’ensemble
des sommes revenant à l’Éditeur était inférieur au montant de l’avance, le Producteur ne pourrait pas
exercer de recours contre l’Éditeur pour la différence.
C) De plus, après amortissement du coût du film tel que défini en annexe B, il est convenu de verser à
l’Éditeur une rémunération supplémentaire dans les deux cas suivants :
1) Film réalisé pour la télévision qui obtiendrait une dérogation pour une sortie dans les salles de
cinéma ou film cinématographique dont le budget serait inférieur à (montant) :
– (taux) % sur les recettes nettes part Producteur jusqu’à paiement d’un montant supplémentaire de
(montant) ;
– (taux) % sur les recettes nettes part Producteur au-delà de la somme de (montant) sans limitation de
somme ;
– (taux) % sur les recettes nettes part Producteur jusqu’à paiement d’un montant supplémentaire de
(montant) ;
– (taux) % sur les recettes nettes part Producteur au-delà de la somme de (montant) sans limitation de
somme.
Il est bien entendu que dans le cas d’un film réalisé pour la télévision et exploité uniquement dans le
cadre de diffusion télévisuelle, aucun supplément au minimum garanti de (montant) ne sera dû.
D) Dans le cas de cession des droits de remake, sequel, prequel ou spin-off, l’Éditeur percevra un
pourcentage de 20 % du montant de la vente desdits droits.
En conséquence, le Producteur déclare formellement, ainsi qu’il est dit ci-dessus, que les droits qui
sont consentis à l’Éditeur, concernant les pourcentages ci-dessus, ne sont primés par aucun privilège
primitivement accordé, et s’interdit de consentir, à tous tiers quelconques, nantissements, délégations,
cessions, etc., pouvant faire obstacle aux droits privilégiés résultant des présentes.
Le Producteur délègue dès à présent à l’Éditeur, ce qu’il accepte, dans le cadre des dispositions du
Code de l’industrie cinématographique, les recettes du film à provenir de son exploitation totale et sans
réserve dans le monde entier, à concurrence des pourcentages alloués dans les conditions exposées ci-
dessus, par préférence et antériorité au Producteur et à tous autres.
Le Producteur tiendra dans ses livres une comptabilité de production et d’exploitation qui devra être
tenue à la disposition de l’Éditeur. Les comptes seront envoyés tous les six mois pendant la première
année accompagnés des bordereaux justificatifs, et éventuellement des chèques correspondants. Les
comptes seront envoyés annuellement à compter du début de la deuxième année.
Le Producteur reconnaît d’ores et déjà à l’Éditeur et à tout mandataire choisi par l’Éditeur le droit de
contrôler à quelque moment que ce soit ladite comptabilité.
Article 9 – Frais
Les frais de timbres et d’enregistrement, y compris les amendes à la perception desquelles pourraient
donner lieu les présentes, seront à la charge de la partie qui les aura rendus nécessaires.
Article 10 – Résolution
Faute de l’exécution de l’une quelconque des stipulations des présentes, à l’exception de celles
relatives aux engagements financiers du Producteur, et dont l’inexécution est sanctionnée par l’article 8
ci-dessus, après une mise en demeure par lettre recommandée avec accusé de réception restée sans
effet dans les huit jours qui en suivront l’envoi, celles-ci seront résolues de plein droit aux torts et griefs
de la partie défaillante, si bon semble à l’autre partie, sous réserve de tous dommages et intérêts.
Pour constater le jeu de la présente clause et pour connaître de toute difficulté que son interprétation
ou son application pourraient soulever, les parties conviennent expressément de donner attribution de
compétence à Monsieur le président du tribunal de grande instance de (lieu), statuant en référé.
Toutefois, si le Producteur, ou tout nouveau bénéficiaire subséquent revendait les droits acquis par le
présent contrat à une personne morale ou physique pour une somme supérieure à celle du présent
contrat, l’excédent serait partagé par moitié entre le Producteur et l’Éditeur.
L’ÉditeurLe Producteur
Annexe A – au contrat du (date) concernant l’adaptation audiovisuelle de (titre du
livre)
La part nette du Producteur est égale à l’ensemble des recettes provenant de l’exploitation du film, y
compris le court-métrage, en tous formats, en toutes langues, à n’importe quel titre, par n’importe quel
moyen, y compris la télévision et tous les moyens de diffusion existants ou à venir, en France et à
l’étranger, sous déduction des charges d’exploitation énumérées ci-dessous.
a) Pour la France
La recette distribution sous déduction :
– de la part attribuée aux courts-métrages dont le prix ou le pourcentage lui sera attribué selon les prix
ou pourcentages en usage dans la profession et à la condition que ce court-métrage ne soit pas fourni
par le Producteur, auquel cas les recettes seraient celles du programme complet ;
– du montant de la publicité de lancement faite au moment de la première sortie du film en exclusivité
à Paris ;
– du prix des copies du film et du film-annonce et de leur entretien, ainsi que du montant de la TVA
sur les copies dans la mesure où ce montant ne sera pas récupérable ;
– du montant des taxes sur le chiffre d’affaires à la charge du Producteur, calculées sur la recette
distribution attribuée au grand film ou éventuellement au programme complet ;
– du montant de la cotisation due par le Producteur au Centre national de la cinématographie au titre
de l’exploitation dans les territoires dont il est question.
Dans le cas où le distributeur aura effectivement versé un minimum garanti, la part Producteur nette
sera réputée égale au minimum de garantie complété, le cas échéant, par les recettes acquises en
supplément par le Producteur, déterminées dans les conditions ci-dessus exposées.
b) Pour l’étranger
Les sommes encaissées par le Producteur des acheteurs ou distributeurs étrangers pour l’exploitation
du film sous toutes formes, en toutes langues, par tous procédés connus ou inconnus à ce jour, sous
déduction :
– de la commission de vente réservée à l’exportateur et dont le taux sera négocié au mieux des intérêts
communs des parties ;
– des cotisations dues au Centre national de la cinématographie sur les recettes dont il est question,
déduction faite de la commission ci-dessus stipulée ;
Il est ici précisé que si le film est produit en coproduction franco-étrangère, le montant de la
participation du coproducteur étranger sera considéré comme recette forfaitaire pour l’ensemble des
pays qui lui sont cédés ou des pourcentages des recettes du film qui lui sont attribués en application
des contrats de coproduction, le Producteur étranger restant propriétaire de tous les droits
d’exploitation dans les pays qui lui sont réservés.
Toutes les recettes du film seront dès leur encaissement affectées au financement afin d’en déduire les
charges bancaires.
Annexe B – au contrat du (date) concernant l’adaptation audiovisuelle de (titre du
livre)
Le coût de production est égal au total de toutes les dépenses (hors taxes) relatives à la préparation, au
tournage et à la postproduction jusqu’à l’établissement de la copie standard et des éléments de sécurité
et d’exploitation du film-annonce, y compris :
– les frais inhérents à la souscription d’une garantie de bonne fin auprès d’une compagnie d’assurances
spécialisée ;
– les dépenses relatives à la copie standard, à la copie échantillon, aux copies de sécurité, aux
contretypes positifs et négatifs de la version française et des versions étrangères à la charge du
Producteur ;
– les taxes exigibles lors de la sortie du film, la TVA non récupérable et toutes autres taxes à la charge
du Producteur.
1. Cour d’appel de Paris, 18 avril 1991, Revue internationale du droit d’auteur, juillet 1991, n° CLXXI.
2. Pour l’ensemble de ces points, voir le chapitre viii « Le contrat d’édition ».
3. Voir « L’assiette de la rémunération ».
4. Voir «Les droits moraux ».
5. Là encore, les pourcentages mentionnés ne le sont qu’à titre indicatif. Ils peuvent donc être modifiés sous réserve de ne
pas être diminués au détriment de l’auteur d’une façon qui pourrait être considérée comme abusive. Voir supra.
6. Le RPCA est accessible en ligne sur : <http://www.cnc.fr/RPCAInternet>.
7. Voir « Adresses utiles ».
XI
Le contrat de traduction
– (nom et prénom)
– (adresse)
titre
En conséquence, le Traducteur cède à l’éditeur, qui accepte pour lui et ses ayants droit, le droit exclusif
d’exploiter, dans les conditions également ci-après énoncées, ses droits patrimoniaux sur sa traduction,
sous toutes formes et en tous pays. La traduction en langue française ici confiée et cédée est appelée
« la traduction » dans le présent contrat.
La présente cession comporte pour l’éditeur le droit de traiter notamment la cession des droits de
reproduction et de représentation suivants :
– le droit de reproduire la traduction sous toutes ses formes d’édition ordinaire, de luxe (à tirage limité
ou non), de demi-luxe, illustrée, populaire, reliée ou non, de poche (dite aussi de grande diffusion), en
clubs, en gros caractères, scolaire, critique ou dans une anthologie ;
– le droit de reproduire la traduction en tout ou en partie, avant ou après l’édition en volume, dans les
journaux et périodiques, en épisodes ou fascicules, de l’adapter et de la reproduire en digests ou en
condensés ;
– le droit d’adapter la traduction et de la reproduire par dessins ou photos, et en particulier sous forme
de bande dessinée ou de roman-photo ;
– le droit d’adapter la traduction pour tout enregistrement sonore et de la reproduire ainsi que les
adaptations qui en seront faites, au moyen de tous procédés de reproduction sonore ou visuel
magnétique, analogique ou numérique, et en particulier par disque vinyle, compact ou numérique et
en bandes magnétiques ;
– le droit d’adapter la traduction pour le théâtre (dramatique ou lyrique) ou pour la danse, la
radiodiffusion et la musique, et de reproduire, sous toutes formes et par tous moyens, les adaptations
qui en seront ainsi faites ;
– le droit de reproduire la traduction par photocopie, microcarte, microfiche ou microfilm ou tout autre
procédé analogue existant ou à venir qu’il soit électronique, magnétique, analogique ou numérique ;
– le droit de reproduire la traduction et de l’adapter sous forme d’édition électronique, en particulier en
cédérom, CD-I et DVD, Blu-ray, fichier numérique, par réseau numérique (notamment Internet,
téléphonie fixe et mobile) ou par tout autre procédé analogue existant ou à venir ;
– le droit de reproduire tout ou partie de la traduction et de ses éléments (titre, nom de personnage,
texte, etc.) sous forme de vêtements, bibelots, matériel de papeterie et sous toute autre forme dérivée
existante ou à venir ;
– le droit de communiquer au public la traduction ou ses adaptations par voie de réseau numérique, de
représentation cinématographique, télévisuelle, théâtrale, chorégraphique ou musicale, d’exécution
lyrique ou par tous procédés de diffusion des paroles, des sons et des images existants ou à venir ;
– le droit de percevoir et de faire percevoir en tous pays les rémunérations dues à l’occasion de toute
reproduction par reprographie de tout ou partie de la traduction et de ses adaptations ; ce droit
comporte tous les types de reproduction visés à l’article L. 122-10 du Code de la propriété
intellectuelle, que la publication de la traduction en emporte cession à une société de gestion
collective agréée ou que l’exploitation se fasse dans les conditions de l’alinéa 3 de l’article L. 122-10
précité ;
– le droit de percevoir ou de faire percevoir en tous pays les droits dus à l’occasion du prêt ou de la
location des exemplaires de la traduction et de ses adaptations, sur tous les supports prévus au présent
article.
Les articles L. 311-1 à L. 311-8 du Code de la propriété intellectuelle prévoyant une rémunération pour
copie privée des œuvres fixées sur phonogrammes ou sur tout autre support numérique, les parties
conviennent pour la durée du présent contrat de partager cette rémunération par moitié. L’éditeur
représentera le Traducteur dans toutes les négociations relatives au droit de rémunération pour copie
privée et lui versera la rémunération convenue.
L’éditeur cessionnaire des droits ci-dessus énumérés s’emploiera, dans toute la mesure de ses moyens
et au mieux de l’intérêt réciproque des parties, à les exploiter, soit directement, soit en confiant à des
tiers la charge de les exploiter sous son contrôle. Il aura seul pouvoir de consentir les autorisations et
cessions nécessaires sous réserve de l’exercice du droit moral du Traducteur et du droit de citation.
Dans le cas où l’éditeur jugerait opportun d’exploiter personnellement certains des droits mentionnés
ci-dessus, et à l’exclusion des cas d’exploitation directe prévus à l’article 14 du présent contrat,
l’éditeur verserait au Traducteur une rémunération à déterminer d’un commun accord entre l’éditeur et
le Traducteur ; en cas de désaccord, les parties s’en remettraient à l’arbitrage d’un expert désigné par
elles, dont la mission serait de déterminer une rémunération en fonction des usages commerciaux et de
l’état du marché. Dans le cas de cessions ou d’autorisations sur les droits mentionnés ci-dessus
consenties par l’éditeur à des tiers, l’éditeur devra verser pourcentage des sommes encaissées en
contrepartie de ces cessions ou autorisations.
Il est convenu que la non-exploitation de l’un ou de plusieurs des droits cédés ne peut en aucun cas
être une cause de résiliation du présent contrat, lesdits droits étant cédés irrévocablement à l’éditeur en
contrepartie de la rémunération prévue à l’article 14 du présent contrat.
Le Traducteur s’engage à communiquer à l’éditeur toutes demandes qui lui seraient adressées par un
tiers en vue de l’acquisition des droits sur la traduction pour toute adaptation, reproduction ou
représentation. De son côté, l’éditeur s’engage à informer le Traducteur de toute cession qu’il serait
amené à consentir en exécution du présent article.
Au cas où le présent contrat se trouverait résilié pour quelque motif que ce soit, cette résiliation serait
sans influence sur la validité des cessions ou autorisations sur les droits de reproduction, d’adaptation
et de représentation antérieurement consenties par l’éditeur à des tiers et dont le Traducteur aura été
informé conformément à ce qui est prévu ci-dessus.
Le Traducteur s’engage à soumettre la traduction à l’approbation de l’éditeur, qui peut la refuser pour
des raisons de qualité. Si la traduction remise ne correspond pas aux caractéristiques précisées ci-
dessus (présentation et qualité), l’éditeur pourra demander au Traducteur de la réviser, d’y apporter,
dans le mois de réception du manuscrit, tout remaniement utile et, au besoin, de procéder à une
nouvelle rédaction. Si l’éditeur refuse la traduction ou subordonne son acceptation à une révision, un
remaniement ou une nouvelle rédaction du texte, il devra en informer le Traducteur par lettre
recommandée avec accusé de réception dans le délai d’un mois de la remise du manuscrit de la
traduction.
En revanche, en cas de remaniements importants ou de nouvelle rédaction nécessités pour des raisons
étrangères à la qualité de la traduction, il sera dû une indemnité complémentaire au Traducteur, qui
sera décidée d’un commun accord entre le Traducteur et l’éditeur. Si le Traducteur refuse de procéder
lui-même à ce travail, l’éditeur pourra l’effectuer lui-même ou le confier à un tiers ; le Traducteur
percevra la rémunération prévue aux articles 3 et 14 du présent contrat sans diminution.
Le manuscrit et les documents pour l’impression remis à l’éditeur resteront sa propriété. Le Traducteur
déclare en conserver un double par devers lui et dégage l’éditeur de toute responsabilité en cas de
perte, de vol ou destruction du manuscrit remis.
De son côté, le Traducteur s’engage à les lire, les corriger et les retourner à l’éditeur, revêtues de son
bon à tirer et accompagnées des tables et index que le Traducteur aura établis s’il y a lieu, dans le délai
maximum de dix jours suivant la réception qu’il en aura faite. Passé ce délai, l’éditeur pourra confier
les épreuves à un correcteur de son choix et, après corrections, procéder au tirage. La réfection
demandée par le Traducteur de toute figure déjà revêtue par lui de son « bon à tirer » ou « à graver »
sera à la charge du Traducteur. Le Traducteur pourra également procéder à des corrections dites
corrections de Traducteur. Dans le cas où ces corrections dépasseraient dix pour cent des frais de
composition, le surplus serait à la charge du Traducteur et son montant serait déduit de la rémunération
due au Traducteur en application de l’article 14 du présent contrat.
– prix de vente : le prix de vente des exemplaires choisi initialement par l’éditeur pourra être modifié
par lui en fonction de la conjoncture économique, l’éditeur devant alors informer le Traducteur de tout
changement de prix ;
– date de mise en vente, étant entendu toutefois que cette date ne saurait en aucun cas excéder de dix-
huit mois la date d’acceptation définitive du manuscrit complet, sauf cas de force majeure. Passé ce
délai, le présent contrat sera résilié de plein droit si l’éditeur ne procède pas à la publication de
l’ouvrage dans les six mois d’une mise en demeure par lettre recommandée avec accusé de réception
du Traducteur, et les sommes versées au Traducteur en avance à valoir sur sa rémunération lui resteront
définitivement acquises à titre d’indemnité forfaitaire ;
– rédaction et diffusion d’un prière d’insérer, et plus généralement de toutes annonces publicitaires par
tous supports.
L’éditeur informera le Traducteur de l’ensemble des décisions mentionnées ci-dessus. Les textes de
présentation et de couverture seront adressés au Traducteur sur sa demande. L’éditeur adressera
également au Traducteur, sur sa demande, la photocopie des déclarations de dépôt légal.
L’éditeur fera figurer sur chacun des exemplaires le nom du Traducteur ou son pseudonyme, ou la
marque que celui-ci lui indiquera.
Les réimpressions seront décidées par l’éditeur seul, en fonction des possibilités commerciales.
L’éditeur informera le Traducteur, dans le délai maximum d’un mois, de chaque réimpression à laquelle
il aura procédé.
À tout moment, l’éditeur pourra faire détruire les exemplaires défectueux ou défraîchis sans en aviser le
Traducteur, à seule charge pour l’éditeur d’en tenir un état justificatif.
En cas de liquidation totale du stock, par pilon ou par vente en solde, l’éditeur devra aviser le
Traducteur de ses intentions par lettre recommandée avec accusé de réception un mois à l’avance.
Si l’éditeur ne procédait pas à une réimpression dans le délai d’un an suivant la liquidation totale du
stock, le Traducteur serait en droit de le mettre en demeure, par lettre recommandée avec accusé de
réception, de procéder à une réimpression dans les six mois, sauf circonstance exceptionnelle motivant
l’expansion de ce délai. Faute de réimpression dans ce délai de six mois, le présent contrat serait résilié
de plein droit. Les cessions qui auraient été consenties par l’éditeur à des tiers en vertu de l’article 3 du
présent contrat avant la liquidation resteraient opposables au Traducteur.
L’éditeur pourra rétrocéder le présent contrat de traduction à un autre éditeur de son choix et en
informera le Traducteur par lettre recommandée avec accusé de réception.
– En cas de non-publication dans un délai de dix-huit mois à compter de l’acceptation définitive du
manuscrit, sauf cas de force majeure justifiant un délai supplémentaire. Dans le cas où la carence de
l’éditeur est injustifiée, le présent contrat sera résilié de plein droit. En outre, à titre de
dédommagement forfaitaire et définitif et à l’exclusion de toute autre indemnité, le Traducteur
conservera les sommes déjà perçues sous forme d’à-valoir.
– Au cas où l’éditeur renonce à assurer à l’ouvrage une exploitation permanente et suivie. Cette
hypothèse est considérée comme réalisée si toutes les éditions auxquelles l’éditeur a procédé se
trouvent épuisées et si, après constat et mise en demeure par le Traducteur par lettre recommandée
avec accusé de réception, l’éditeur laisse passer le délai d’un an sans procéder à la réimpression. Dans
cette hypothèse, le présent contrat sera résilié de plein droit. Les cessions qui auront été consenties par
l’éditeur à des tiers en vertu de l’article 3 du présent contrat avant la mise en demeure du Traducteur de
procéder à une exploitation permanente et suivie resteront opposables au Traducteur. L’éditeur sera
dégagé du versement de toute indemnité au Traducteur.
Toute exploitation de l’œuvre, effectuée par un autre que l’éditeur, sera rémunérée au Traducteur en
vertu des dispositions prévues à l’article 3 du présent contrat.
Par ailleurs, le Code de la propriété intellectuelle prévoyant une rémunération pour reprographie, les
parties conviennent expressément, pour la durée du présent contrat, de partager cette rémunération
pour moitié, en raison du préjudice commun qui leur est causé par l’utilisation privée des techniques
de reprographie. L’éditeur représentera le Traducteur dans toutes les négociations relatives au droit à
rémunération pour copie privée et lui versera la rémunération convenue.
– ni sur les exemplaires distribués gratuitement ou à prix réduit (50 % du prix de vente ou au-dessous)
dans l’intérêt de la promotion de l’ouvrage : service de presse, dont le nombre ne sera pas inférieur à
nombre, envois à des personnalités ;
– ni sur les exemplaires détruits, détériorés ou disparus mentionnés à l’article 10 du présent contrat.
Les libraires ayant la faculté de retourner les exemplaires mis en office, les droits correspondant à la
vente des exemplaires de l’office n’ayant pas fait l’objet d’un retour seront intégrés au compte du
Traducteur dans le délai de dix-huit mois suivant la date de publication de l’ouvrage ou de toute
nouvelle remise en office ultérieure.
Le solde sera payable au Traducteur à partir du 1er avril suivant. Cependant, l’éditeur ne sera tenu
d’adresser ni de relevé de comptes, ni d’état des exemplaires au Traducteur si l’ouvrage a été publié
depuis moins de six mois. Toutefois, un ouvrage paru entre le 1er juillet et le 31 décembre fera l’objet
d’un premier arrêté de comptes exceptionnel au 30 juin de l’année suivante.
Sur l’ensemble des sommes dues au Traducteur, au titre de l’article 14 du présent contrat, il sera versé
par l’éditeur un à-valoir de : montant par page de 1 500 signes dactylographiée.
Le dit à-valoir sera porté au débit du compte du Traducteur. Il est précisé toutefois que cet à-valoir
s’analyse également comme un minimum garanti au Traducteur. De ce fait, il lui reste définitivement
acquis sauf défaillance du Traducteur à remettre son manuscrit définitif dans les formes et délais
stipulés à l’article 5 du présent contrat.
1. E. Janvier, « Vous avez dit auteurs ? La situation des traducteurs littéraires en France », Revue internationale du droit
d’auteur, janvier 1981, n° CVII, p. 3.
2. Voir « Codes des usages », en fin d’ouvrage.
3. Voir « La rémunération de l’auteur ».
4. Cour d’appel de Paris, 8 décembre 1988, Dalloz, 1990, Sommaires commentés, p. 1953, observations Claude
Colombet. Voir « Les traductions ».
XII
(nom et prénom)
(adresse)
D’une part,
Et :
D’autre part,
IL A ÉTÉ CONVENU CE QUI SUIT :
Les contrats relatifs à la propriété littéraire et artistique des œuvres publiées dans la collection seront
directement conclus entre l’Éditeur et les auteurs.
En contrepartie des idées qu’il apportera, de son activité au bénéfice de la collection et de son rôle
général en tant que Directeur de collection tel que défini aux conditions ci-après, le Directeur de
collection bénéficiera d’un intéressement proportionnel aux recettes provenant de l’exploitation des
ouvrages de la collection.
Il s’engage à proposer chaque année au moins (nombre) ouvrages parmi lesquels l’Éditeur choisira seul
les livres à publier, l’objectif étant une publication de (nombre) ouvrages par an environ.
Cet objectif pourra être revu par l’Éditeur, si nécessaire, en fonction des résultats.
– à assurer, en liaison avec l’Éditeur, l’application des contrats conclus avec les auteurs des œuvres
publiées dans la Collection ;
– à effectuer ou faire effectuer toute modification nécessaire à la publication ainsi que toute mise à jour
du texte ou de l’illustration ;
– à examiner de manière approfondie tous les manuscrits qui lui seront transmis ;
– à participer, en liaison avec l’auteur et l’Éditeur à l’établissement, au contrôle et au choix des
illustrations et en particulier, le cas échéant, à la négociation de leurs droits de reproduction.
L’Éditeur se réserve le droit de demander au Directeur de collection, chaque fois que cela sera
nécessaire, son « bon à tirer ».
Le nom du Directeur de collection figurera sur chaque livre de la Collection publié en application du
présent contrat, exceptés les cas de réimpression ou publication prévus à l’article 8 du présent contrat.
L’Éditeur se réserve l’opportunité de publier les ouvrages de la Collection sur tous supports même
autres qu’imprimés.
Il est entendu entre les parties que toute exploitation secondaire et notamment numérique des ouvrages
en cause ne pourra avoir lieu qu’à la condition que l’Éditeur ait au préalable procédé à un tirage des
ouvrages concernés en édition courante, sans qu’il soit nécessaire, pour autant, que les stocks soient
épuisés.
Les décisions suivantes relatives aux ouvrages de la Collection seront prises par l’Éditeur seul en tenant
compte de l’intérêt commun des parties :
– prix de vente ; le prix de vente des exemplaires choisi initialement par l’Éditeur pourra être modifié
par lui en fonction de la conjoncture économique ;
Même dans l’hypothèse de la réalisation d’éditions ou d’exploitations numériques des ouvrages issus
de la Collection, ces décisions demeurent des prérogatives de l’Éditeur seul.
Il garantit également que les ouvrages ne contiennent rien qui puisse tomber sous le coup des lois
relatives à la diffamation, à l’atteinte aux bonnes mœurs ou à la contrefaçon. Il garantit en particulier
que les ouvrages ne comportent aucun emprunt à une autre œuvre, emprunt qui serait de nature à
engager la responsabilité de l’Éditeur, cette garantie étant une condition essentielle et déterminante du
contrat.
Article 7 – Solde, pilon, cas de destruction, détérioration ou disparition d’exemplaires des ouvrages
de la Collection
Il est expressément convenu que l’Éditeur aura le droit de solder ou de pilonner à tout moment tout ou
partie des ouvrages de la Collection. Dans ce cas, aucun droit ne sera dû au Directeur de collection.
Il est entendu entre les parties que si l’œuvre était disponible sur support numérique ou par procédé
numérique, avant liquidation totale du stock ou épuisement de l’édition papier, l’Éditeur conservera les
droits d’exploitation numériques et ce, malgré l’éventuelle résiliation du présent contrat.
Article 8 – Durée du contrat et rupture éventuelle
Le présent contrat est établi pour une durée de (nombre) ans.
Il sera renouvelé par tacite reconduction pour une durée indéterminée à l’issue de cette période, faute
pour l’une des parties d’avoir informé l’autre par lettre recommandée avec accusé de réception trois
mois avant l’échéance, de sa décision de mettre fin aux relations contractuelles.
Il pourra être mis fin à tout moment par lettre recommandée avec accusé de réception avec préavis de
trois mois au contrat renouvelé par tacite reconduction.
La rupture du contrat dans les conditions définies ci-dessus ne donnera lieu à aucune indemnité de
part et d’autre. Le Directeur de collection percevra, après l’expiration du présent contrat, les droits
visés à l’article 9 du présent contrat pendant une période de (nombre) ans.
Cependant, le Directeur de collection ne pourra prétendre à aucun droit sur les livres publiés après son
départ, sauf pour ce qui concerne les livres préparés par ses soins au cours de la période précédant
l’échéance du contrat et publiés postérieurement.
L’Éditeur ne sera pas tenu de faire figurer le nom du Directeur de collection sur les ouvrages
réimprimés ou publiés sous une autre forme qu’imprimée après son départ.
Le Directeur de collection reprendra, lors de la rupture du présent contrat, l’ensemble de ses droits sur
la Collection qu’il sera seul à pouvoir exploiter en tant que telle et qu’il pourra proposer à un autre
Éditeur.
L’Éditeur s’engage expressément à ne pas utiliser le titre de la Collection pour une autre collection du
même genre.
Cependant, l’Éditeur pourra continuer d’exploiter les ouvrages dont les droits de propriété littéraire et
artistique lui ont été cédés par les auteurs conformément à l’article 1 du présent contrat.
Il retirera en cas de réimpression, réédition ou republication sous toutes formes de ces livres le nom du
Directeur de collection et le titre de la Collection des ouvrages en cause.
Le Directeur de collection continuera de percevoir pendant une période de (nombre) ans les droits
prévus au contrat sur les ouvrages de la Collection que l’Éditeur continuera d’exploiter.
9.2. Pour toute forme d’exploitation autre qu’imprimée le Directeur de collection recevra un droit de
(nombre en chiffres) % ((nombre en lettres) pour cent) sur l’assiette suivante :
– sur le prix de vente public HT ou, à défaut, sur le prix conseillé par l’Éditeur, pour toute exploitation
numérique moyennant un prix de vente public fixé pour chaque ouvrage spécifiquement ;
– sur le prix de vente public HT ou, à défaut, sur le prix conseillé par l’Éditeur, au prorata du nombre
d’ouvrages concernés, en cas d’abonnement (prix englobant l’accès à plusieurs ouvrages, en tout ou en
partie).
En cas de cession à des tiers du droit d’exploiter sous toutes formes et par tous procédés numériques, la
rémunération du Directeur de collection sera de (nombre en chiffres) % ((nombre en lettres) pour
cent) des sommes nettes de tous frais et hors taxes encaissées par l’Éditeur. Ce droit sera assujetti aux
retenues fiscales et sociales en vigueur.
En cas d’exploitation combinant l’ouvrage sur support graphique et l’ouvrage sur support ou par
procédé numérique, soumis à un prix global, le Directeur de collection recevra le même droit que
pour l’édition courante en librairie mais sur le prix de vente public HT global (papier + numérique), au
titre de l’exploitation papier et de l’exploitation numérique.
Il est expressément convenu que le Directeur de collection ne pourra revendiquer aucun droit sur les
livres publiés en dehors de la période d’application du présent contrat.
Conformément aux usages de la profession, il est expressément convenu que cette rémunération inclut
les droits d’auteur dus pour la création des ouvrages publiés dans la Collection en vertu du travail
d’écriture effectué par le Directeur de collection.
– ni sur les exemplaires du Directeur de collection mentionnés à l’article 6 du présent contrat ;
– ni sur les reproductions totales ou partielles des exemplaires, réalisés en vue de la promotion ou de la
publicité de ceux-ci, ou de la Collection ou encore de l’Éditeur, sur tout support destiné à favoriser la
vente de la Collection et faite à titre gracieux.
Les libraires ayant la faculté de retourner les exemplaires mis en office, les droits correspondant à la
vente des exemplaires de l’office n’ayant pas fait l’objet d’un retour seront intégrés au compte du
Directeur dans le délai de dix-huit mois suivant la date de publication de l’ouvrage ou de toute
nouvelle remise en office ultérieure.
Cet état mentionnera également le nombre d’exemplaires vendus par l’Éditeur, celui des exemplaires
inutilisables et retirés du circuit commercial et des exemplaires détruits, détériorés ou disparus tel qu’il
est envisagé à l’article 7 du présent contrat.
Le solde sera payable à l’auteur à partir du 1er avril suivant. Toutefois, l’Éditeur ne sera tenu d’adresser
ni de relevé de comptes, ni d’état des exemplaires à l’auteur si l’ouvrage a été publié depuis moins de
six mois. Toutefois, un ouvrage paru entre le 1er juillet et le 31 décembre fera l’objet d’un premier
arrêté de comptes exceptionnel au 30 juin de l’année suivante.
– (montant) le (date).
Le Directeur de collectionL’Éditeur
À ce titre, il cède d’une part à l’employeur la propriété matérielle des originaux (notamment
manuscrits, croquis, disquettes, CD-Rom, DVD, Ektachrome, photographies, fichiers numériques, etc.)
de ses réalisations.
D’autre part, le Directeur de collection cède expressément et à titre exclusif, au fur et à mesure de leur
réalisation, à l’Éditeur, l’ensemble de ses droits de propriété intellectuelle afférents à ses réalisations et
ce, pour tous les territoires du monde entier et pour tout le temps que durera la propriété littéraire et
artistique d’après les législations tant française qu’étrangères et les conventions internationales,
actuelles ou futures, y compris les prolongations éventuelles qui pourraient être apportées à cette
durée. Il est expressément entendu que cette cession perdurera au-delà de la fin du présent contrat et
ce, qu’elle qu’en soit la cause.
Ces droits, qui pourront être exploités, directement ou par l’intermédiaire d’une tierce personne, sans
avoir à en référer au Directeur de collection, sont constitués par la totalité des droits de reproduction,
de représentation et d’adaptation et comprennent notamment :
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter ses réalisations en langue française sous toutes
formes d’édition : ordinaire, de luxe (à tirage limité ou non), de demi-luxe, reliée, illustrée, populaire,
de poche (dite aussi de grande diffusion), en clubs, en gros caractères, scolaire, critique ou dans une
anthologie ;
– le droit de reproduire, de représenter, d’adapter et de traduire des réalisations ainsi que leurs
adaptations, en toutes langues, en tous pays et sous toutes formes d’édition ;
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter ses réalisations en tout ou en partie, avant ou après
l’édition en volume, dans les journaux et périodiques, en épisodes ou fascicules, en digests ou en
condensés ;
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter des réalisations, par dessins ou photos, et en
particulier sous forme de bande dessinée ou de roman-photo ;
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter des réalisations pour tout enregistrement sonore, au
moyen de tous procédés de reproduction sonore analogique ou numérique, et en particulier par disque
compact, vinyle et bandes magnétiques, ainsi que les adaptations qui en seront faites ;
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter ses réalisations, pour le théâtre (dramatique ou
lyrique) ou pour la danse, la radiodiffusion et la musique, sous toutes formes, par tous moyens et sur
tous supports, ainsi que les adaptations qui en seront faites ;
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter des réalisations, en tout ou en partie, sous forme de
jeu en ligne, gratuit ou payant, par tous moyens et sur tous supports, actuels ou à venir, ainsi que les
adaptations qui en seront faites ;
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter des réalisations par photocopie, microcarte,
microfiche ou microfilm ou tout autre procédé analogue existant ou à venir qu’il soit électronique,
analogique, magnétique ou numérique, par tous moyens, actuels ou à venir, ainsi que les adaptations
qui en seront faites ;
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter ses réalisations, sur des supports autres que les
supports imprimés notamment sur tout support numérique ou électronique, tant actuel que futur, et
notamment le CD-Rom, CD-photo, CD-I, DVD et DVD-Rom, Blu-ray, fichier numérique, le papier
électronique (tel que le procédé « e-paper » ou « e-ink ») et le livre électronique, et d’une manière
générale tout autre support actuel ou futur permettant de stocker de manière transitoire ou permanente
des données numérisées et de consulter ses réalisations ainsi que les adaptations qui en seront faites,
hors ligne ou en ligne par le biais d’une connexion informatique distante et/ou locale, tels notamment
le disque dur interne ou externe d’ordinateur, les cartes mémoires et clefs USB, les assistants
électroniques (PDA), les téléphones portables multimédias ;
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter tout ou partie de ses réalisations et de leurs
éléments (titre, illustrations, nom de personnage, texte) sous forme de vêtements, bibelots, matériel de
papeterie et sous toute autre forme dérivée venant ou à venir, ainsi que les adaptations qui en seront
faites ;
– le droit de reproduire, de représenter, d’adapter et de faire lire ou réciter ses réalisations en public,
ainsi que les adaptations qui en seront faites ;
– le droit de reproduire, de représenter, d’adapter et de communiquer au public tout ou partie de ses
réalisations ainsi que les adaptations qui en seront faites, en toutes langues et en tous pays, par voie de
représentation théâtrale, chorégraphique ou musicale, d’exécution lyrique ou par tous procédés de
diffusion des paroles, des sons et des images, sur tous supports actuels ou à venir tels que CD-Rom,
CD-photo, CD-I, DVD et DVD-Rom, Blu-ray, fichier numérique, etc. ;
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter tout ou partie de ses réalisations ainsi que les
adaptations qui en seront faites, par tout procédé actuel ou futur de communication au public et
notamment la diffusion qui pourrait être faite de ses réalisations et de leurs adaptations, graphiques ou
non graphiques, à partir d’un support destiné à la vente ou de toute autre matrice, dans tous types de
réseaux numériques et notamment dans des réseaux internes à un groupement (notamment toute
entreprise ou groupement d’entreprises, bibliothèques, établissements d’enseignement de tous les
degrés), tel Intranet ou Extranet, comme dans des réseaux destinés à un public non regroupé dans une
personne morale, tel Internet ou Télétel, par tout moyen de télécommunications, tout réseau de
téléphonie fixe ou mobile ou tout autre système Internet destiné aux téléphones mobiles et aux
assistants personnels, par télévision numérique ou toute diffusion télévisuelle (notamment par voie
hertzienne, câble et satellite), par systèmes télématiques interactifs, par téléchargement et autres
techniques informatiques ou tout autre mode de transmission actuel ou futur n’impliquant pas la vente
d’un support, en vue d’une exploitation publique ou d’une utilisation privée.
1. Emmanuel Pierrat, « Le statut juridique du directeur de collection, entre l’auteur et l’éditeur », Légipresse, 2002, n
° 192, II, p. 77.
2. Philippe Schuwer, Traité pratique d’édition, 3e édition, Éditions du Cercle de la Librairie, 2002.
3. Voir « Adresses utiles ».
4. Tribunal des affaires de la Sécurité sociale, 15 janvier 1996, Payot c/Urssaf, Légipresse, 1996, n° 137, I, p. 153 s. Mais
aussi : tribunal des affaires de la Sécurité sociale, 16 janvier 1996, Albin Michel c/Urssaf, inédit ; ou encore tribunal des
affaires de la Sécurité sociale, 15 avril 1996, Le Seuil c/Urssaf, inédit.
5. Tribunal des affaires de la Sécurité sociale, 14 février 1996, Masson c/Urssaf, inédit.
6. Cour de cassation, 13 mars 1996, cité in « Rémunération d’un directeur de collection : salaire ou droit d’auteur », La
Lettre de Nodula, juin 1996, n° 46, p. 181.
7. Tribunal de grande instance de Paris, 8 mars 2000, inédit.
8. Voir « La sécurité sociale des auteurs ».
9. Tribunal des affaires de la Sécurité sociale de Paris, 15 janvier 1996, Le Seuil c/Urssaf, inédit.
10. Cour d’appel de Paris, 21 novembre 1994, Revue internationale du droit d’auteur, avril 1995, n° 164, p. 381.
11. Voir « La protection des collections » in Emmanuel Pierrat, Le Droit de l’édition appliqué, Éditions du Cercle de la
Librairie, 2000.
12. Tribunal de grande instance de Paris, 16 décembre 1993, Bulletin de la propriété industrielle, 1994, III, 218, n° 564.
13. Christine Ferrand, « La plaidoirie comme genre littéraire », Livres Hebdo, n° 274, 2 janvier 1998, p. 55. Annie Favier,
« Le Robert gagne en appel contre LGF », Livres Hebdo, n° 235, 7 février 1997, p. 29.
14. Tribunal de grande instance de Paris, 12 juin 2001, inédit.
15. Chambre commerciale de la Cour de cassation, 27 février 1990, La Semaine juridique (JCP), 1990, II, 21545,
observations Frédéric Pollaud-Dulian.
16. Tribunal de grande instance de Paris, 31 octobre 1972, Gazette du Palais, 18-20 mars 1973, observations Mouzon.
17. Cour d’appel de Paris, 2 octobre 1997, Dalloz, 1998, p. 312.
18. Pour des modèles de contrat type, voir l’ouvrage de Philippe Schuwer (voir Bibliographie générale).
19. Cour d’appel de Paris, 21 novembre 1994, Revue internationale du droit d’auteur, avril 1995, n° 164, p. 381.
20. Voir « La contrefaçon et l’action en contrefaçon » et « L’action en concurrence déloyale ». Tribunal de grande
instance de Paris, 31 octobre 1972, Gazette du Palais, 18-20 mars 1973, observations Mouzon.
21. Voir « Les créations des éditeurs ».
XIII
L’éditeur est régulièrement amené à conclure des contrats de nature très diverse, dont
bon nombre ne touchent qu’incidemment à la propriété littéraire et artistique (contrat de
diffusion…). Seuls certains d’entre eux appellent ici quelques commentaires1.
Le contrat de coédition
Au premier rang se situe le contrat de coédition. Pour ce qui concerne les coéditions
internationales, il convient de se reporter à l’ouvrage essentiel de Philippe Schuwer2, qui
comporte commentaires et modèles de contrats. Un simple contrat suffit juridiquement à
lancer une coédition. C’est pourquoi la rédaction de ce PACS éditorial nécessite une
vigilance accrue.
La coédition est un genre très pratiqué pour les ouvrages coûteux ou illustrés. Le
marché de l’édition internationale en est donc très friand. Mais une institution (ville,
musée, entreprise, bibliothèque, etc.) peut aussi vouloir solliciter, par le biais d’une
coédition, l’aide d’un partenaire de même nationalité, mais plus familier des subtilités de
l’édition.
En règle générale, quelle que soit leur nature, les coéditions entre plusieurs éditeurs
sont, en droit, des sociétés en participation – même si des clauses du contrat se contentent
de proclamer parfois candidement le contraire.
Ce sont donc des créations juridiques qui n’ont ni personnalité morale, ni capital, mais
destinées à gérer certaines opérations communes aux associés. Un simple accord écrit met
sur pied une société de ce type, dont le régime général est prévu aux articles 1871 et
suivants du Code civil.
Les points vitaux se traduisent aisément en quelques clauses précises. Des modèles
pertinents sont fournis tant par le SNE (Syndicat national de l’édition) que par la « Bible »
de la coédition que reste l’ouvrage de Philippe Schuwer3. Leur adaptation est souvent
nécessaire à chaque nouvelle coédition. On parfumera donc utilement la confiance et
l’amitié d’un zeste de paranoïa.
Le lancement d’un nouveau titre en coédition peut soudain donner lieu à des idées de
collection. Les parties envisageront donc cet heureux (mais conflictuel) cas de figure en
prévoyant la propriété du titre, de la maquette, etc.
La conclusion des contrats avec les auteurs – et la coordination des différents
intervenants – sera détaillée avec soin. Celui qui laisse à son partenaire la charge de cette
ingrate besogne sera avisé de jeter un œil aux accords conclus, pour vérifier, par exemple,
s’il y figure un droit de préférence et au profit de qui…
Les livres illustrés (jeunesse, beaux livres, guides, etc.) appelleront des clauses affinées,
en particulier pour la détermination des responsabilités vis-à-vis des tiers… L’utilisation
sur le territoire français d’images inattaquables à l’étranger peut se révéler périlleuse à
l’aune de la jurisprudence française sur les personnes photographiées, les propriétaires
d’immeubles, etc. La propriété et la conservation du matériel de fabrication (films…)
seront clairement précisées.
Bien entendu, les apports de chacun au pot commun seront listés en détail. De la
conception à la fabrication, en passant par la conclusion des contrats desdits auteurs, la
propriété des droits de propriété littéraire et artistique, l’accès au réseau de
commercialisation ou encore l’identité de l’attaché de presse, tout doit être visé. Ne serait-
ce que parce que tout doit être valorisé aux yeux des comptables et donc du fisc…
De même, les paramètres essentiels de l’ouvrage (format, prix de vente, tirage initial,
calendrier…) seront prévus au contrat. Les initiatives laissées à l’un des partenaires dans
l’intérêt commun de tous seront délimitées : ce sera le cas, par exemple, pour le choix des
fournisseurs. Un administrateur, chargé de représenter les coéditeurs dans la gestion
courante de l’affaire, sera désigné à cet effet.
En revanche, il faut prévoir expressément que certaines décisions, d’importance, mais
impossibles à prendre par avance, seront prises d’un commun accord. Il en est ainsi de la
fin prématurée de la coédition (en cas de pilon ou d’opération de solde) puisque, comme
c’est souvent l’usage, le « contrat est conclu pour toute la durée de l’exploitation de
l’ouvrage ». Les quantités des réimpressions et les cessions de droits relèveront ainsi de la
codécision.
Les questions financières sont d’ordinaire l’objet d’une attention spontanée de la part
de chacun des partenaires. Rappelons néanmoins que doivent être prévus le budget, les
appels de fonds, la gestion des comptes courants, les redditions de comptes, etc. La
répartition du financement et celle des profits peuvent ne pas coïncider.
Enfin, hormis les cas où les deux coéditeurs, de nationalité différente, pensent
directement en euros, l’incidence de la variation des taux de change doit être neutralisée
contractuellement par des clauses ad hoc.
Contrat de coédition
Entre les soussignés :
nom
– dénomination sociale
– forme sociale et montant du capital
– numéro d’immatriculation au Registre du commerce et des sociétés
– adresse du siège social
– nom et prénom du représentant légal
nom
– dénomination sociale
– forme sociale et montant du capital
– numéro d’immatriculation au Registre du commerce et des sociétés
– adresse du siège social
– nom et prénom du représentant légal
En conséquence de quoi, il a été convenu, ainsi qu’il suit, les statuts d’une société en participation que
les parties sont convenues de constituer entre elles.
EN CONSÉQUENCE DE QUOI, LES PARTIES ONT CONVENU CE QUI SUIT :
Article 1 – Objet
La société en participation a pour objet la publication et l’exploitation d’un ouvrage composé de
description, dont le titre provisoire est :
Titre
Article 2 – Apports
Les parties apportent :
– pour l’Éditeur, outre sa participation financière telle que précisée à l’article 11 des présentes, l’idée,
la correction des textes, le démarchage auprès des partenaires commerciaux ;
– pour le Coéditeur, outre sa participation financière telle que définie à l’article 11 des présentes, le
choix des auteurs et les contrats afférents.
Il déclare expressément disposer des droits apportés par le présent contrat – et ce à titre exclusif pour
exploiter l’ouvrage, sous toutes formes, en toutes langues et en tous pays. En conséquence de quoi,
l’Éditeur déclare expressément avoir rémunéré, ou s’engager à rémunérer à sa charge exclusive,
l’auteur et les participants dont les droits pourraient être exploités pour l’ouvrage objet des présentes.
La mention d’éditeur et de copyright figurant sur l’ouvrage sera rédigée sous la forme :
© dénominations sociales
Il est expressément entendu entre les parties que l’ouvrage objet des présentes sera constitué d’un
volume d’environ nombre pages. Son prix de vente au public toutes taxes comprises sera compris entre
chiffre et chiffre euros.
Article 5 – Tirage
Le tirage de la première édition sera de nombre exemplaires.
Article 8 – Durée
Le présent contrat est conclu pour toute la durée de l’exploitation de l’ouvrage. Toutefois, les deux
parties pourront, d’un commun accord, y mettre fin à tout moment.
Article 9 – Administration
La société en participation a pour gérant l’Éditeur, qui agira en son nom personnel, avec les pouvoirs
les plus étendus et sera représentée par dénomination sociale.
Dénomination sociale choisira ses fournisseurs en fonction des critères de meilleure qualité, de délai et
de prix, à charge pour lui de fournir à l’autre partie toute pièce justificative.
Nonobstant les dispositions de l’alinéa précédent, toutes les décisions importantes sortant du cadre de
la gestion courante seront arrêtées en commun accord par les deux parties.
Les comptes seront dressés à la fin de chaque année et remis au Coéditeur dans le trimestre suivant,
c’est-à-dire au plus tard au 31 mars.
Le contrat de packaging
Là encore, le SNE fournit un modèle. Il est possible de s’inspirer de celui qui suit.
Convention de packaging
Entre les soussignés :
nom
– dénomination sociale
– forme sociale et montant du capital
– numéro d’immatriculation au Registre du commerce et des sociétés
– adresse du siège social
– nom et prénom du représentant légal
L’Éditeur est une société qui possède une expérience notoire dans la conception et l’édition sous toutes
formes de méthodes linguistiques.
Le Packager est une société spécialisée dans la création et l’édition d’ouvrages sur les villes et pays
étrangers.
L’Éditeur et le Packager ont décidé de réaliser une collection de description selon les termes des
dispositions ci-après énoncées.
Article 1 – Objet
L’Éditeur confie exclusivement au Packager la conception et la fabrication d’une collection intitulée :
nom
La présente convention a pour objet de définir les conditions auxquelles les parties participent à la
conception, à la fabrication et à l’exploitation de cette collection.
Il est expressément convenu entre les parties qu’elles n’entendent pas créer une société en
participation.
Ces ouvrages se présentent principalement sous forme de livres d’un format de format, de nombre
pages, seront tirés à nombre exemplaires, et dont le prix de vente au public sera fixé dans un premier
temps à prix.
Il est expressément convenu entre les parties que la Collection, ainsi que son titre, sa mise en page, sa
composition et sa maquette appartiennent conjointement au Packager ainsi qu’à l’Éditeur.
Chacune des parties ne peut exploiter séparément ces éléments pendant la durée du contrat et pendant
nombre années après son extinction, sauf accord exprès de l’autre partie et ce, à des conditions qui
seront déterminées cas par cas.
Il est cependant d’ores et déjà expressément convenu que le Packager aura la faculté de réaliser des
éditions spéciales à tirage limité de guides touristiques destinés à des entreprises (client corporate).
La Collection est composée de nombre titres pour l’année année.
En cas de résultat positif constaté en octobre année sur la vente des nombre premiers titres, nombre
titres nouveaux seront produits par année.
En cas de désistement de la part de l’Éditeur après la publication des nombre premiers ouvrages de la
collection, la somme forfaitaire de montant euros restera acquise au Packager au titre de la conception.
L’Éditeur s’engage ainsi à assurer à la Collection une exploitation permanente et suivie, et une diffusion
commerciale conforme aux usages de la profession tant en France qu’à l’étranger.
L’Éditeur assurera ainsi seul la promotion des titres de la Collection dans le but de lui procurer, par une
diffusion dans le public et auprès des tiers susceptibles d’être intéressés, les conditions favorables à son
exploitation sous toutes ses formes.
Pour les ouvrages et produits suivants, le Packager présentera à l’Éditeur un devis relatif aux frais de
fabrication des titres de la Collection.
Après acceptation de ces devis, l’Éditeur s’engage à les honorer directement auprès des prestataires
concernés et, dans la limite du budget fixé en annexe, les factures liées aux frais de fabrication.
Les sommes avancées par l’Éditeur au Packager au titre de la conception et de la fabrication de chaque
titre s’imputeront sur la rémunération proportionnelle prévue à l’article 9 du présent contrat.
Le Packager s’engage à produire les titres de la Collection recensés en annexe en accord avec le comité
éditorial de l’Éditeur.
Les contrats relatifs à la propriété littéraire et artistique des œuvres publiées dans la Collection seront
directement conclus entre le Packager et les auteurs.
Le choix des auteurs participant à l’élaboration des titres de la Collection appartient uniquement au
Packager.
Le Packager s’engage à apporter, à la demande de l’Éditeur, les modifications nécessaires aux ouvrages
de la Collection pour que celle-ci conserve son actualité. Ces modifications devront être faites en
respectant, autant que possible, l’économie de la mise en page. Ces mises à jour interviendront tous les
fréquence.
Le Packager se réserve la faculté de réaliser des éditions spéciales à tirage limité de guides touristiques
destinées à des entreprises (client corporate).
Le programme éditorial déterminé conjointement par les parties comprend notamment les décisions
relatives aux caractéristiques des titres de la Collection telles que définies à l’article 2 du présent
contrat et vise ainsi toute modification de la forme, du contenu ou du prix des ouvrages de la
Collection.
Les parties détermineront également d’un commun accord les décisions afférentes aux mises à jour,
aux traductions en toutes langues, aux reproductions, représentations et adaptations sous toutes formes
et sur des supports autres que les supports imprimés des ouvrages de la Collection et notamment sur
CD-Rom, CD-photo, CD-I, DVD et DVD-Rom, Blu-ray, fichier numérique, sous forme de papier
électronique (tel que le procédé « e-paper » ou « e-ink ») et de livre électronique, et d’une manière
générale tout autre support actuel ou futur permettant de stocker de manière transitoire ou permanente
des données numérisées et de consulter les ouvrages concernés, hors ligne ou en ligne, par le biais
d’une connexion informatique distante et/ou locale, tels notamment le disque dur interne ou externe
d’ordinateur, les cartes mémoires et clefs USB, les assistants électroniques (PDA), les téléphones
portables multimédias.
Ces contrats seront négociés et conclus de bonne foi entre les parties et selon les usages de la
profession.
Les rémunérations versées en contrepartie du travail effectué pour réaliser les adaptations de la
Collection visées au présent article seront établies d’un commun accord entre les parties. Dans
l’hypothèse où elles n’arriveraient pas à s’entendre, un expert sera désigné conformément aux usages
de la profession afin de déterminer la rémunération adéquate.
Article 6 – Exclusivité
La présente convention est conclue à titre exclusif.
Pendant la période d’application du présent contrat, l’Éditeur et le Packager s’abstiendront de créer
seuls ou avec le concours d’un autre éditeur une collection susceptible de concurrencer directement
ou indirectement celle qui fait l’objet du présent contrat.
Si d’aventure l’Éditeur souhaitait publier un produit similaire à la Collection dans sa forme, dans son
contenu ou dans sa destination, l’Éditeur devrait proposer par priorité au Packager la réalisation et la
coordination desdits produits.
Le Packager garantit également que les ouvrages de la Collection ne contiennent rien qui puisse tomber
sous le coup des lois relatives à la diffamation, à l’atteinte aux bonnes mœurs ou à la contrefaçon.
Article 8 – Publicité
L’espace consacré à la publicité à l’intérieur de chaque titre de la Collection sera d’un maximum de
huit pages.
L’Éditeur et le Packager disposeront chacun de cinquante pour cent (50 %) des bénéfices retirés de
l’exploitation publicitaire susvisée (définir précisément les coûts et bénéfices visés).
En outre, chaque partie dispose gratuitement d’un espace de nombre pages pour la promotion des
activités de sa société.
Article 9 – Rémunération
En contrepartie de l’activité éditoriale que le Packager accomplit en vertu du présent contrat et
nonobstant les rémunérations éventuelles perçues dans le cadre de l’article 5, celle-ci bénéficie d’un
intéressement proportionnel aux recettes provenant de l’exploitation des ouvrages et des produits issus
de la Collection.
L’Éditeur versera au Packager en rémunération de ses apports 12 % du prix public de vente HT pour
chaque exemplaire définitivement vendu des ouvrages publiés dans la Collection.
L’Éditeur avancera au Packager, lors de la publication de chaque titre de la Collection, les frais de
conception engagés par cette dernière. Ces avances, non remboursables, s’imputeront sur la
rémunération proportionnelle précédemment prévue. Ces sommes constituent un minimum garanti
versé ouvrage par ouvrage à hauteur de montant euros.
La rémunération précédemment prévue sera versée deux mois suivant les arrêtés de vente semestriels
au préciser la date. Ces arrêtés de vente mentionneront l’état des stocks en début et fin d’exercice, le
nombre d’exemplaires donnés ou pilonnés ainsi que le nombre des exemplaires vendus et le prix de
vente (hors TVA) de ceux-ci.
À l’expiration de la durée prévue au présent article, le contrat sera renouvelé par tacite reconduction
pour des durées d’un an, faute pour l’une des parties d’avoir informé l’autre par lettre recommandée
avec accusé de réception trois mois avant l’échéance, de mettre fin aux relations contractuelles.
Un éventuel désistement de la part de l’Éditeur après la publication des nombre premiers ouvrages de
la Collection donnerait lieu au versement au Packager d’une somme forfaitaire de montant euros au
titre de la conception, conformément à l’article 2 du présent contrat.
La présente convention ne pourra être résiliée qu’à la suite d’une décision de justice.
La rupture de contrat dans les conditions définies ci-dessus ne donnera lieu à aucune indemnité, à
l’exception d’un éventuel désistement de l’Éditeur.
Toute résiliation sera sans incidence sur les cessions, transferts de droits et autres contrats d’exploitation
des droits cédés que le Packager aura valablement conclus avant son intervention.
Chaque partie s’engage à notifier sans délai à l’autre partie tout changement de domicile susceptible
d’intervenir au cours de l’exécution des présentes.
Article 14 – Clause attributive de compétence et loi applicable
Pour tout litige né de l’interprétation ou de l’exécution du présent contrat, il est fait application du droit
français et attribution expresse de juridiction aux tribunaux compétents de Paris.
L’Éditeur Le Packager
L’Éditeur a conclu avec nom, auteur de l’ouvrage intitulé titre, un contrat d’édition principal en date du
date, aux termes duquel l’Éditeur est titulaire à titre exclusif des droits de publication dudit ouvrage.
Tous les droits non cédés expressément au présent contrat sont réservés exclusivement à l’Éditeur.
Ainsi, l’Éditeur se réserve notamment le droit, pendant la durée du présent contrat, de poursuivre
l’exploitation de l’ouvrage dans son édition originale.
b/ Le Cessionnaire s’engage à informer préalablement l’Éditeur, ainsi qu’à recueillir les conseils
littéraires de l’Éditeur concernant les points suivants :
– établissement du service de presse, qui ne saurait toutefois être inférieur à nombre exemplaires par
ouvrage cédé ;
– fixation des quantités des réimpressions ;
– fixation du prix public de vente hors taxes.
Article 7 – Rémunération
Pour prix de la cession du droit d’édition graphique en format poche ci-dessus prévue, le Cessionnaire
versera à l’Éditeur sur le prix de vente au public HT de chaque exemplaire vendu, un droit
proportionnel progressif de :
– montant % ouvrage par ouvrage, jusqu’au nombre e exemplaire vendu ;
– montant % ouvrage par ouvrage, jusqu’au nombre e exemplaire vendu ;
– montant % ouvrage par ouvrage, au-delà de nombre exemplaires vendus.
Toutes sommes dues en vertu du présent contrat s’entendent payables par chèque ou virement bancaire
en devises, libres de toutes taxes, retenues ou frais de quelque nature que ce soit.
Aucune provision ne pourra être retenue par le Cessionnaire sur les droits dus à l’Éditeur.
Les articles L. 311-1 à L. 311-8 du Code de la propriété intellectuelle prévoyant notamment une
rémunération pour copie privée des œuvres fixées sur tout support numérique, les parties conviennent
pour la durée du présent contrat de partager cette rémunération par moitié. L’Éditeur représentera le
Cessionnaire dans toutes les négociations relatives au droit de rémunération pour copie privée et droit
de prêt et lui versera la rémunération convenue.
Article 10 – À-valoir
Sur l’ensemble des sommes dues à l’Éditeur, au titre de l’article 7 du présent contrat, il sera versé par le
Cessionnaire un à-valoir d’un montant net de montant euros qui lui sera acquitté de la façon suivante :
L’Éditeur se réserve le droit de faire vérifier par toute personne qu’il choisira la situation comptable des
exemplaires chez le Cessionnaire. Si une telle vérification fait apparaître des erreurs de compte au
préjudice de l’Éditeur, les frais de cet examen seront à la charge du Cessionnaire. Dans le cas contraire,
les frais seront supportés par l’Éditeur. Les erreurs décelées seront réparées par un règlement dans les
trente jours de la vérification.
L’Éditeur sera informé de l’achèvement de la fabrication des exemplaires et, s’il en fait la demande,
conformément au souhait exprimé par l’auteur de l’ouvrage, l’un de ces exemplaires devra lui être
communiqué avant composition.
Aucune modification ou adjonction sous forme de préface ou de note ne devra être apportée au texte
sans le consentement écrit de l’Éditeur.
Le Cessionnaire s’engage à faire apparaître le nom de l’auteur, ainsi que le nom de l’Éditeur, très
lisiblement sur la quatrième page de couverture et sur la page de titre, de même que dans les textes
annonçant la publication des exemplaires des ouvrages cédés.
Le Cessionnaire s’engage à accomplir dans les formes légales et en temps voulu, à ses frais, toutes
formalités et démarches nécessaires en vue de la publication des ouvrages qui seront cédés.
Le Cessionnaire s’engage à mettre nombre exemplaires des ouvrages en vente, dans un délai de
nombre mois à compter de la signature du présent contrat. Au cas où le Cessionnaire ne publierait pas
les ouvrages dans ce délai, les droits cédés par les présentes reviendraient automatiquement à l’Éditeur,
sauf convention contraire ultérieure.
Les parties détermineront d’un commun accord, au moment de la mise en vente, l’importance du
tirage et le montant du prix de vente au public.
Le Cessionnaire s’engage à faire un premier tirage minimum de nombre exemplaires de l’ouvrage cédé
et à informer l’Éditeur des tirages successifs qui seront réalisés.
Article 15 – Réimpressions
Dans le cas où l’édition de l’ouvrage à laquelle le Cessionnaire aura procédé viendrait à être épuisée,
le présent contrat serait résilié de plein droit si le Cessionnaire ne procédait pas, par lui-même, à une
réimpression dans le délai de six mois à compter de la mise en demeure, par lettre recommandée avec
accusé de réception, qui lui serait faite par l’Éditeur, sauf circonstance exceptionnelle motivant une
prorogation de ce délai. L’Éditeur recouvrerait alors purement et simplement la libre disposition des
droits sur l’ouvrage, et le Cessionnaire serait dégagé de toute obligation ou indemnité vis-à-vis de
l’Éditeur.
L’ouvrage est considéré comme épuisé si deux demandes d’exemplaires adressées par écrit au
Cessionnaire ne sont pas satisfaites dans les trois mois et si cette carence n’est pas due à la force
majeure ou à toute autre cause légitime.
Il est précisé toutefois que le Cessionnaire s’oblige à conserver en stock un nombre suffisant d’ouvrages
pour permettre de satisfaire aux demandes.
Le produit de la vente en solde restera acquis au Cessionnaire si les exemplaires sont soldés à moins de
50 % du prix de vente TTC. Dans le cas contraire, l’Éditeur touchera ses droits, calculés, au taux
minimum prévu à l’article 7 des présentes, sur le montant de vente prévu au soldeur.
En cas de pilonnage important d’exemplaires à l’état neuf, le Cessionnaire devra en aviser l’Éditeur et
tiendra à sa disposition un certificat de pilonnage indiquant le nombre d’exemplaires effectivement
détruits. À tout moment, le Cessionnaire pourra faire détruire les exemplaires défectueux ou défraîchis
sans en aviser l’Éditeur.
L’Éditeur devra, dans les trente jours suivant l’avis qui lui aura été donné de l’un ou de l’autre mode de
liquidation, faire connaître au Cessionnaire, par lettre recommandée avec accusé de réception, s’il
préfère racheter lui-même les volumes à un prix qui ne sera pas supérieur au prix de vente au soldeur
ou au prix de revient tel qu’il ressort de la comptabilité.
L’Éditeur sera alors tenu d’en effectuer le règlement comptant, sous réserve du solde créditeur de son
compte. À défaut pour l’Éditeur de satisfaire à ces deux conditions ci-dessus énoncées, le Cessionnaire
disposera des ouvrages comme il l’entendra.
S’il rachète ce stock, l’Éditeur pourra procéder à la vente de ces exemplaires et ce, jusqu’à épuisement
du stock. En cas de pilon total, le Cessionnaire devra remettre à l’Éditeur un certificat précisant la date
de l’opération et le nombre d’exemplaires détruits.
En cas de liquidation totale du stock, si les conditions prévues à l’article 15 alinéa 1 sont réunies, le
compte de l’Éditeur devra être liquidé et le droit d’exploitation restitué à l’Éditeur pour l’édition en
format poche avant la mise en solde totale ou la mise au pilon totale.
À n’importe quel moment, le Cessionnaire aura le droit de faire pilonner, sans droits pour l’Éditeur, les
volumes défraîchis et inutilisables pour la vente, provenant de retours en librairie.
Article 18 – Résiliation
a/ La résiliation judiciaire ou de plein droit du contrat d’édition principal conclu entre l’auteur et
l’Éditeur en date du date n’entraînera en rien celle du présent contrat.
b/ Tout manquement grave ou répété à l’occasion de l’exécution du présent contrat sera de nature à
affecter la validité de celui-ci. Ce contrat pourra alors être résilié automatiquement et de plein droit,
sauf convention contraire. Cette résiliation prendra effet nombre jours après l’envoi d’une mise en
demeure par lettre recommandée avec accusé de réception restée sans effet.
Toutes les sommes dues par le Cessionnaire seraient, dans cette hypothèse, immédiatement exigibles.
Toutes sommes déjà versées, à quelque titre que ce soit, à l’Éditeur lui resteraient acquises sans
préjudice de toute demande de dommages et intérêts.
c/ Dans le cas où le Cessionnaire viendrait à faire faillite, cesserait son activité, subirait une
modification substantielle de son actionnariat ayant une influence directe sur la politique éditoriale de
l’édition en format poche, ou manquerait à l’une quelconque des ses obligations prévues au présent
contrat, celui-ci serait résilié automatiquement et de plein droit, sauf convention ultérieure, l’Éditeur
reprendrait immédiatement possession des droits cédés au Cessionnaire.
Toutes les sommes dues par le Cessionnaire seraient immédiatement exigibles. Toutes sommes déjà
versées, à quelque titre que ce soit, à l’Éditeur lui resteraient acquises sans préjudice de toute demande
de dommages et intérêts.
d/ Le présent contrat serait résilié automatiquement et de plein droit après mise en demeure par lettre
recommandée avec accusé de réception sans indemnité de part et d’autre si le contrat n’était pas
renvoyé signé par le Cessionnaire dans un délai de nombre jours à compter du date.
Article 20 – Contrefaçon
Le Cessionnaire pourra agir en contrefaçon contre toutes les exploitations concurrentes, susceptibles de
porter atteinte au droit qui lui est cédé.
Le Cessionnaire aura, par le fait des présentes, le droit de poursuivre toute contrefaçon, imitation ou
exploitation, sous quelque forme que ce soit de l’ouvrage qui est cédé, dans la limite des termes des
présentes, mais à ses frais, risques et périls et à sa propre requête.
À cet effet, l’Éditeur accepte de se prêter à fournir toute attestation qui pourrait être demandée par le
Cessionnaire, et qui serait nécessaire à la poursuite de l’action envisagée par le Cessionnaire.
Article 22 – Notification
Toute notification en vertu des présentes sera faite par lettre recommandée avec accusé de réception,
aux adresses figurant en tête des présentes.
Contrat d’édition en ligne
Entre les soussignés :
nom
– dénomination sociale
– forme sociale et montant du capital
– numéro d’immatriculation au Registre du commerce et des sociétés
– adresse du siège social
– nom et prénom du représentant légal
L’Éditeur, par le biais de son site Internet, vise à attirer l’attention des éditeurs sur le texte, ci-après « le
Texte », que l’Auteur lui a confié en assurant sa promotion, sans travail éditorial particulier, dans les
conditions détaillées ci-après.
Par ailleurs, l’Éditeur propose à l’Auteur qui le désire de commercialiser son Texte sous forme de livre
imprimé à la demande et de fichier électronique, dans les conditions prévues ci-après pour l’édition
numérique, sans travail systématique de correction.
Enfin, en tout état de cause, l’Auteur consent à l’Éditeur une option exclusive en vue de l’acquisition du
droit d’éditer et de publier ou faire publier en version papier le Texte, sous un de ses labels et/ou par un
éditeur tiers ayant manifesté son désir de publier l’ouvrage, la liste des éditeurs partenaires étant
annexée aux présentes et pouvant faire l’objet de modifications dont l’Auteur sera tenu informé.
– en déposant le Texte auprès d’un organisme spécialisé qui date le Texte et constitue ainsi une preuve
d’antériorité en cas de litige ;
– en présentant aux internautes qui visitent son site un extrait du Texte, et en proposant à ces derniers
de voter pour le dévoilement d’un second extrait ; les textes ayant recueilli le plus grand nombre de
votes seront mis en avant sur le site ;
– en faisant appel à un réseau de lecteurs (constitué notamment de libraires) pour lire les textes retenus
à l’issue d’une première lecture en interne. Leurs recommandations pourront être communiquées au
public et aux éditeurs-partenaires. Cependant, l’Éditeur reste libre de décider de soumettre ou non le
Texte à son réseau de lecteurs et de communiquer ou non à l’Auteur les avis ainsi recueillis ;
– en faisant régulièrement intervenir des critiques sur le site (journalistes, auteurs, rédacteurs de revues
ou toute autre personnalité). Ils choisiront les textes qui leur paraissent les plus prometteurs parmi
l’ensemble des textes présents sur le site, et notamment ceux appartenant à leur genre de prédilection.
Les recommandations pourront être communiquées au public et aux éditeurs tiers. Cependant, l’Éditeur
ne peut s’engager à ce que le Texte soit retenu par un critique.
– à assurer un service de presse numérique auprès de ses partenaires presse et de son réseau de
libraires ;
– à tenir informés de la parution de l’ouvrage les internautes ayant exprimé leur intérêt pour le Texte.
D’autre part, l’intégralité du Texte pourra être envoyée (sous forme de fichier numérique et de tirage
papier) :
– à certains membres du réseau de lecteurs de l’Éditeur afin d’obtenir un rapport de lecture exploitable
pour la promotion de l’ouvrage ;
– aux éditeurs tiers avec lesquels l’Éditeur aura établi des partenariats.
Ces exemplaires du Texte serviront à des fins de promotion et ne pourront donc pas donner lieu au
versement de droits d’auteur. L’Éditeur s’engage à en faire un usage raisonnable, dans l’intérêt des deux
parties.
D’autre part, l’Auteur s’engage à prévenir l’Éditeur de tout intérêt qu’un éditeur aurait manifesté pour le
Texte.
Comme le Texte est protégé numériquement, l’Auteur ne pourra pas apporter de modifications à la
version de son Texte qu’il a envoyé à l’Éditeur sous forme de fichier. Cette clef numérique apporte la
preuve sécurisée de l’antériorité de l’écriture de l’œuvre par l’Auteur en cas de poursuite pour plagiat
ou contrefaçon.
L’Éditeur se réserve le droit de refuser de prendre en charge un Texte, et notamment dans les cas
suivants :
– si l’Auteur ne s’est pas conformé aux procédures indiquées sur le site ;
– si l’Auteur ne respecte pas les garanties mentionnées à l’article 3 des présentes.
TITRE II – ÉDITION NUMÉRIQUE
La version numérique facilite la promotion du manuscrit et permet à l’Auteur de percevoir ses premiers
droits d’auteur. S’appliqueront alors les conditions prévues ci-après.
– de livres pouvant être imprimés à la demande et bénéficiant d’un service de vente à distance.
L’Éditeur propose donc au public d’acquérir le Texte soit sous forme numérique, soit sur support papier,
à deux prix différents, de manière à assurer les conditions de diffusion les plus larges. Cependant, la
responsabilité de l’Éditeur ne pourra être engagée en cas de défaillance du système informatique ou de
saturation du réseau Internet.
L’Auteur déclare être correctement informé des caractéristiques de ce système d’édition en ligne, et
notamment de la double forme dans laquelle son Texte connaîtra son exploitation première. Il déclare
aussi comprendre et accepter que sa rémunération sera calculée selon deux taux de droits différents,
étant donné que l’exploitation du livre fait l’objet de deux prix de vente au public.
Il est rappelé que, compte tenu de la volonté de l’Éditeur de donner leur chance au plus grand nombre,
le travail éditorial se limitera dans un premier temps aux vérifications basiques en matière
d’orthographe et de syntaxe. Seuls les textes ayant émergé au point d’obtenir une édition en librairie
bénéficieront d’un véritable travail éditorial : celui-ci sera dans tous les cas entrepris en collaboration
étroite avec l’Auteur, dans les conditions décrites aux présentes.
Sous réserve qu’il ne porte pas atteinte au droit moral de l’Auteur, l’Éditeur seul déterminera les
formats, les présentations, les prix de vente au public des exemplaires de l’édition. Le prix public de
l’édition numérique devrait être de montant euros pour le fichier et de montant euros pour
l’exemplaire imprimé à la demande.
L’Éditeur s’engage par ailleurs à assurer l’exploitation des droits numériques de l’œuvre dans des
conditions telles que le droit moral de l’Auteur soit protégé.
Article 9 – Rémunération
Concernant les ventes de fichiers numériques, l’Éditeur s’engage à verser à l’Auteur taux % du prix TTC
pour chaque fichier numérique vendu de 0 à nombre fichiers vendus, puis de taux % au-delà de
nombre. S’il s’agit d’une vente effectuée par l’intermédiaire d’une autre librairie virtuelle, les taux
seront alors de taux % du prix TTC pour chaque fichier numérique vendu de 0 à nombre fichiers
vendus, puis taux % au-delà de nombre.
Concernant les tirages papier de l’œuvre imprimés à la demande, et vendus sur le site de l’Éditeur,
l’Éditeur s’engage à verser à l’Auteur taux % du prix TTC. S’il s’agit d’une vente effectuée par
l’intermédiaire d’une autre librairie virtuelle, ou d’impression à la demande effectuée chez un libraire
off-line, les droits seront alors de taux %.
Ces droits ne concernent pas les exemplaires achetés par l’Auteur à un prix préférentiel. Une remise de
30 % (trente pour cent) lui sera en effet accordée à partir d’une commande de cinq exemplaires et pour
tout exemplaire commandé en plus.
Les comptes de l’ensemble des droits dus à l’Auteur sont arrêtés au 31 décembre de chaque année. Ils
lui sont adressés dans les trois mois suivant cette date par l’Éditeur, en même temps qu’un chèque ou
un virement bancaire correspondant au montant des droits revenant à l’Auteur, sauf pour le cas où
ceux-ci seraient d’un montant inférieur à quinze euros. Dans ce dernier cas, l’Auteur devra faire la
demande expresse de versement de ses droits qui, en tout état de cause, lui seront réservés.
L’Éditeur se réserve le droit de mettre fin à tout moment à cette édition numérique.
Cela n’aura aucun effet sur l’option d’un an accordée à l’Éditeur pour une édition classique.
La rupture des présentes dispositions afférentes à l’édition numérique serait également sans influence
sur la validité des cessions ou des autorisations consenties antérieurement par l’Éditeur à des tiers qui
continueraient à produire tous leurs effets à l’égard de l’ensemble des parties.
TITRE III – ÉDITION CLASSIQUE
L’Auteur consent à l’Éditeur, pendant une durée de durée, une option exclusive sur l’acquisition des
droits d’exploitation classique du Texte.
Si l’Éditeur décide de publier le Texte, lui-même, en coédition ou par voie de cession à un éditeur
partenaire, les conditions ci-après énoncées prendront leur plein et entier effet.
De son côté, l’Éditeur s’engage à assurer, seul ou via un éditeur tiers partenaire, la publication en
librairie du Texte et il s’emploiera à lui procurer, par une diffusion dans le public et auprès des tiers
susceptibles d’être intéressés, les conditions favorables à son exploitation.
L’Auteur, considérant les obligations mises à la charge de l’Éditeur par le présent contrat et notamment
l’engagement qu’il souscrit de publier le Texte sous forme de livre et de lui assurer une exploitation
permanente et suivie, et les possibilités d’autres exploitations que la publication sous forme de livre
assure au Texte, cède également à l’Éditeur, à titre exclusif, le droit de reproduire, de représenter, de
publier et d’exploiter l’œuvre ainsi que suit :
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter le Texte en langue française sous toutes formes
d’édition : ordinaire, de luxe (à tirage limité ou non), de demi-luxe, reliée, illustrée, populaire, de
poche (dite aussi de grande diffusion), en clubs, en gros caractères, scolaire, critique ou dans une
anthologie ;
– le droit de reproduire, de représenter, d’adapter et de traduire le Texte ainsi que ses adaptations, en
toutes langues, en tous pays et sous toutes formes d’édition ;
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter le Texte en tout ou en partie, avant ou après
l’édition en volume, dans les journaux et périodiques, en épisodes ou fascicules, en digests ou en
condensés ;
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter le Texte, par dessins ou photos, et en particulier
sous forme de bande dessinée ou de roman-photo ;
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter le Texte pour tout enregistrement sonore, au moyen
de tous procédés de reproduction sonore analogique ou numérique, et en particulier par disque
compact, vinyle et bandes magnétiques, ainsi que les adaptations qui en seront faites ;
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter le Texte, pour le théâtre (dramatique ou lyrique) ou
pour la danse, la radiodiffusion et la musique, sous toutes formes, par tous moyens et sur tous supports,
ainsi que les adaptations qui en seront faites ;
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter le Texte, en tout ou en partie, sous forme de jeu en
ligne, gratuit ou payant, par tous moyens et sur tous supports, actuels ou à venir, ainsi que les
adaptations qui en seront faites ;
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter le Texte par photocopie, microcarte, microfiche ou
microfilm ou tout autre procédé analogue existant ou à venir qu’il soit électronique, analogique,
magnétique ou numérique, par tous moyens, actuels ou à venir, ainsi que les adaptations qui en seront
faites ;
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter le Texte sur des supports autres que les supports
imprimés notamment sur tout support numérique ou électronique, tant actuel que futur, et notamment
le CD-Rom, CD-photo, CD-I, DVD et DVD-Rom, Blu-ray, fichier numérique, le papier électronique (tel
que le procédé « e-paper » ou « e-ink ») et le livre électronique, et d’une manière générale tout autre
support actuel ou futur permettant de stocker de manière transitoire ou permanente des données
numérisées et de consulter l’Œuvre ainsi que les adaptations qui en seront faites, hors ligne ou en ligne
par le biais d’une connexion informatique distante et/ou locale, tels notamment le disque dur interne
ou externe d’ordinateur, les cartes mémoires et clefs USB, les assistants électroniques (PDA), les
téléphones portables multimédias ;
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter tout ou partie du Texte et de ses éléments (titre,
illustrations, nom de personnage, texte) sous forme de vêtements, bibelots, matériel de papeterie et
sous toute autre forme dérivée venant ou à venir, ainsi que les adaptations qui en seront faites ;
– le droit de reproduire, de représenter, d’adapter et de faire lire ou réciter le Texte en public, ainsi que
les adaptations qui en seront faites ;
– le droit de reproduire, de représenter, d’adapter et de communiquer au public tout ou partie du Texte
ainsi que les adaptations qui en seront faites, en toutes langues et en tous pays, par voie de
représentation théâtrale, chorégraphique ou musicale, d’exécution lyrique ou par tous procédés de
diffusion des paroles, des sons et des images, sur tous supports actuels ou à venir tels que CD-Rom,
CD-photo, CD-I, DVD et DVD-Rom, Blu-ray, fichier numérique, etc.
– le droit de reproduire, de représenter et d’adapter tout ou partie du Texte ainsi que les adaptations qui
en seront faites, par tout procédé actuel ou futur de communication au public et notamment la
diffusion qui pourrait être faite du Texte et de ses adaptations, graphiques ou non graphiques, à partir
d’un support destiné à la vente ou de toute autre matrice, dans tous types de réseaux numériques et
notamment dans des réseaux internes à un groupement (notamment toute entreprise ou groupement
d’entreprises, bibliothèques, établissements d’enseignement de tous les degrés), tel Intranet ou Extranet,
comme dans des réseaux destinés à un public non regroupé dans une personne morale, tel Internet ou
Télétel, par tout moyen de télécommunications, tout réseau de téléphonie fixe ou mobile ou tout autre
système Internet destiné aux téléphones mobiles et aux assistants personnels, par télévision numérique
ou toute diffusion télévisuelle (notamment par voie hertzienne, câble et satellite), par systèmes
télématiques interactifs, par téléchargement et autres techniques informatiques ou tout autre mode de
transmission actuel ou futur n’impliquant pas la vente d’un support, en vue d’une exploitation publique
ou d’une utilisation privée.
L’Auteur s’engage à communiquer à l’Éditeur toute demande qui lui serait adressée en vue d’une
acquisition des droits sur le Texte pour toute adaptation, reproduction ou représentation.
L’Éditeur est habilité à exploiter ces droits dérivés, soit directement, soit par voie de cession à des tiers.
Il devra informer régulièrement l’Auteur, dans les trois mois, de toute cession à un tiers.
– la publication se fait sous la forme d’une coédition entre l’Éditeur et un éditeur tiers partenaire. Le
travail éditorial sera alors attribué à l’un des éditeurs au moment de l’établissement du contrat de
coédition ;
– un éditeur tiers partenaire achète les droits d’exploitation du Texte et l’acquiert en son état premier. Il
est alors seul habilité à entreprendre un travail d’édition sur le Texte.
Dans tous les cas, l’Auteur s’engage à remettre à l’éditeur concerné, au plus tard à une date qui sera
précisée après la levée de l’option, un manuscrit définitif et complet soigneusement revu et mis au
point pour l’impression, de façon à réduire au minimum les frais de correction. Si l’Auteur ne remet
pas le manuscrit à la date prévue, l’éditeur pourra lui accorder un délai supplémentaire à l’issue
duquel le contrat sera résilié de plein droit aux torts de l’Auteur.
L’Éditeur remettra à l’Auteur en double exemplaire deux épreuves successives dont la première pourra
être en placards. L’Auteur s’engage à les lire, à corriger chacune d’entre elles dans un délai maximum
qui sera défini, et à retourner la dernière revêtue de son bon à tirer.
Au cas où il ne s’acquitterait pas de ses obligations, l’Éditeur pourrait confier les épreuves, aux frais de
l’Auteur, à un correcteur de son choix et procéder au tirage après en avoir averti l’Auteur par lettre
recommandée avec accusé de réception.
Les corrections apportées par l’Auteur aux épreuves du texte définitif et complet sont à sa propre
charge au-dessus de 10 % (dix pour cent) des frais de composition de saisie.
– s’il s’agit d’un Auteur ayant déjà publié, l’à-valoir garanti sera égal à celui qu’il avait obtenu pour son
précédent ouvrage ;
– s’il s’agit de réédition d’un ouvrage dont l’Auteur aurait récupéré les droits, l’à-valoir sera négocié
avec l’éditeur intéressé sur la base de ce qui se pratique dans le genre concerné.
En cas de cession des droits premiers à un éditeur tiers, toute somme supplémentaire obtenue par
l’Éditeur au titre des droits d’auteur sera intégralement reversée à l’Auteur.
2/Pour tous les exemplaires vendus en librairie de l’édition première, un minimum de :
– taux % au-delà.
En cas de cession des droits premiers à un éditeur tiers, toute somme supplémentaire obtenue par
l’Éditeur au titre des droits d’auteur sera intégralement reversée à l’Auteur.
Ces conditions sont valables dans tous les cas de figure de première édition, qu’il s’agisse d’une édition
ordinaire, d’une publication inédite en poche, club ou sous forme d’édition étrangère.
Des exemplaires d’hommage seront remis à l’auteur qui ne donneront pas lieu au versement de droits
d’auteur.
Pour toute exploitation par lui-même des droits dérivés et annexes visés aux présentes, l’Éditeur devra
verser à l’Auteur les rémunérations suivantes :
– Droit de traduction :
L’Auteur percevra taux % du prix de vente public HT sur chaque exemplaire vendu lorsque la
traduction concerne l’ensemble du Texte.
Si la reproduction ou l’adaptation ne concerne qu’une partie du Texte, une rémunération sera fixée
d’un commun accord entre l’Auteur et l’éditeur.
– Droit de reproduction, d’adaptation et de traduction autre que graphique (adaptation théâtrale, etc.) :
L’Auteur percevra taux % du prix de vente public HT sur chaque exemplaire vendu.
Si la reproduction ou l’adaptation ne concerne qu’une partie de l’œuvre, une rémunération sera fixée
d’un commun accord entre l’Auteur et l’Éditeur.
L’Éditeur se réserve le droit de reproduire le Texte, de le représenter et de l’adapter sous forme d’édition
électronique, en particulier de cédérom, CD-photo, CD-I, DVD, Blu-ray, fichier numérique, en livre
électronique, et sur les réseaux numériques, en particulier Internet et téléphonie fixe et mobile ou par
tout autre procédé à venir, sur lequel l’Auteur percevra un pourcentage qui n’excédera pas 40
(quarante) % du prix de vente au public, lui-même étant compris entre taux % et taux % du coût de
fabrication. Ce pourcentage dû à l’Auteur sera déterminé dans ce cadre conformément aux usages de
la profession et à l’état du marché.
– Droit de représentation :
L’Auteur percevra taux % des recettes à provenir de la représentation du Texte, de ses adaptations ou
traductions.
Lorsqu’une reproduction, une adaptation ou une traduction sont réalisées par l’éditeur dans le seul but
de permettre l’exercice du droit de représentation, il est entendu que seuls les droits prévus pour la
représentation sont dus.
– Droit de prêt, droit de copie privée numérique : gestion collective par la SOFIA
Pour le droit de prêt et le droit de copie privée numérique, les parties sont convenues, pour la durée du
présent contrat, de partager cette rémunération par moitié. L’Éditeur représentera l’Auteur dans toutes
les négociations relatives à ces droits de rémunération et reversera la rémunération convenue.
À cet effet, l’Éditeur procédera à toutes formalités nécessaires pour donner mandat à la SOFIA, société
de perception et de répartition des droits agréée, pour la gestion de ces rémunérations.
En cas de cession à un tiers, le produit de la cession sera partagé comme suit : l’Auteur percevra taux
% du produit de la cession et taux % seront reversés à l’Éditeur.
Les comptes de l’ensemble des droits dus à l’Auteur sont arrêtés au 31 décembre de chaque année. Ils
seront adressés par l’Éditeur à l’Auteur dans les six mois suivants, en même temps qu’un chèque ou un
virement bancaire correspondant au montant des droits revenant à l’Auteur, sauf pour le cas où ceux-ci
seraient d’un montant inférieur à quinze euros. Dans ce dernier cas, l’Auteur devra faire la demande
expresse de versement de ses droits qui, en tout état de cause, lui seront réservés.
L’éditeur s’engage à publier l’œuvre dans un délai de mois à compter de la remise du texte définitif et
complet, sauf retard imputable à l’Auteur.
Le présent contrat serait résilié de plein droit et sans formalité judiciaire si l’éditeur ne procédait pas à
la publication de l’œuvre dans un délai de 6 mois à compter de la mise en demeure par lettre
recommandée qui lui serait faite par l’Auteur.
L’éditeur s’engage à assurer au Texte une exploitation permanente et suivie et une diffusion
commerciale conforme aux usages de la profession.
Il est notamment tenu d’assurer toutes les demandes de livraison et s’engage à avoir en permanence en
stock un nombre d’exemplaires suffisant à cette fin.
Si, l’ouvrage étant épuisé, l’Éditeur ne procédait pas à un nouveau tirage dans les six mois suivant une
mise en demeure de l’Auteur par lettre recommandée avec avis de réception, le présent contrat serait
résilié de plein droit et sans formalité judiciaire.
L’Auteur recouvrerait alors l’intégralité de ses droits d’exploitation tant pour l’édition en librairie que
pour les autres droits qui n’auraient pas été exploités par l’éditeur ou cédés par lui à un tiers, à
condition que ces cessions aient été portées à sa connaissance dans les trois mois de leur signature et
que l’Éditeur en confirme l’état dans les trois mois suivant la résiliation du présent contrat.
A – Définition
L’Auteur accorde à l’Éditeur un droit de préférence dans le genre du Texte visé par les présentes pour
les œuvres qu’il se proposerait de publier dans l’avenir soit sous son nom, soit sous son pseudonyme.
Ce droit est limité à un maximum de quatre maximum ouvrages y compris la première œuvre, objet du
contrat initial.
B – Application
L’Auteur recouvre immédiatement et de plein droit sa liberté à la suite de deux refus (successifs ou non)
d’ouvrages nouveaux présentés dans le cadre de ce pacte de préférence.
Chacune des œuvres couvertes par le pacte de préférence doit faire l’objet d’un contrat distinct. Ce
contrat précisera les modalités d’application du pacte de préférence qui fait l’objet du contrat initial, et
notamment le nombre d’œuvres futures pour lesquelles l’Auteur reste encore lié à l’Éditeur.
Aucune nouvelle clause de préférence ne pourra intervenir avant expiration des effets de celle stipulée
au premier contrat même si les conditions ont été modifiées. Cette interdiction ne vise que les clauses
portant sur les genres prévus au contrat initial.
Article 20 – Garanties
L’Auteur garantit à l’Éditeur la jouissance entière et libre de toute servitude des droits cédés, contre tous
troubles, revendications et évictions quelconques. Il déclare expressément disposer des droits cédés
par le présent contrat et que le Texte n’a fait l’objet d’aucun contrat d’édition encore valable et n’entre
pas dans le cadre d’un droit de préférence accordé antérieurement par lui à un autre éditeur, tel qu’il
est désigné à l’article L. 132-4 du Code de la propriété intellectuelle que l’Auteur déclare parfaitement
connaître.
Il garantit également que son manuscrit ne contient rien qui puisse tomber sous le coup des lois et
autres dispositions relatives à la diffamation et l’injure, à la vie privée et au droit à l’image ou à
l’atteinte aux bonnes mœurs.
L’Auteur garantit à l’Éditeur que son Texte ne constitue pas de plagiat. Il s’engage à obtenir et à tenir à
la disposition de l’Éditeur, si le cas s’en avère nécessaire, les autorisations des auteurs et des éditeurs ou
de leurs ayants droit, pour la reproduction des œuvres écrites et graphiques, non tombées dans le
domaine public dont il utilise les éléments et ce, impérativement avant la signature par l’Auteur du
présent contrat d’édition, sous peine d’annulation immédiate du présent contrat et sous réserve de
poursuites éventuelles liées à une action en contrefaçon ou toutes actions en justice exercées à
l’encontre de l’Éditeur.
Article 24 – Nullités
Au cas où l’une des clauses des présentes serait nulle et non avenue, cette nullité n’aurait en aucun cas
pour conséquence d’entacher de nullité les autres dispositions dudit contrat qui conserveraient leur
plein et entier effet.
Les parties devront se concerter afin, tout en gardant le même esprit que celui des présentes, de
remplacer par une autre clause la clause entachée de nullité.
Nous avons le plaisir de vous préciser les termes de votre autorisation afférente à l’exploitation, par le
biais notamment du réseau Internet, de vos textes, ci-après désignés « les Textes », publiés dans la
revue nom.
1. Il est expressément convenu que cette autorisation est consentie par vous en considération de la
contrepartie morale que représente votre promotion par la diffusion de vos Textes.
Vous reconnaissez ainsi être entièrement rempli de vos droits et vous ne pourrez prétendre à aucune
rémunération en contrepartie de la présente autorisation.
Vos Textes pourront être exploités et utilisés directement par la rédaction de la revue ou par des tiers
autorisés par cette dernière, dans le monde entier, pour toute la durée des droits de propriété
intellectuelle y compris les prolongations éventuelles qui pourraient être apportées à cette durée,
intégralement ou par extraits, sous toute forme et tout support connu et inconnu, notamment :
– par reproduction, représentation et adaptation de tout ou partie de vos Textes, de leurs traductions
ainsi que des adaptations qui en seront faites, sur tout support numérique ou électronique, tant actuel
que futur, et notamment le CD-Rom, CD-photo, CD-I, DVD et DVD-Rom, Blu-ray, fichier numérique,
le papier électronique (tel que le procédé « e-paper » ou « e-ink ») et le livre électronique, et d’une
manière générale tout autre support actuel ou futur permettant de stocker de manière transitoire ou
permanente des données numérisées et de consulter vos Textes, leurs adaptations et leurs traductions,
hors ligne ou en ligne par le biais d’une connexion informatique distante et/ou locale, tels notamment
le disque dur interne ou externe d’ordinateur, les cartes mémoires et clefs USB, les assistants
électroniques (PDA), les téléphones portables multimédias ;
– par reproduction, représentation et adaptation de vos Textes, de leurs traductions ainsi que des
adaptations qui en seront faites par tout procédé actuel ou futur de communication au public et
notamment la diffusion, qui pourrait être faite des Textes, de leurs adaptations et de leurs traductions,
graphiques ou non graphiques, à partir d’un support destiné à la vente ou de toute autre matrice, dans
tous types de réseaux numériques et notamment dans des réseaux internes à un groupement
(notamment toute entreprise ou groupement d’entreprises, bibliothèques, établissements
d’enseignement de tous les degrés), tel Intranet ou Extranet, comme dans des réseaux destinés à un
public non regroupé dans une personne morale, tel Internet ou Télétel, par tout moyen de
télécommunications (Wi-Fi, « i-modeä », SMS, MMS, Wap, GSM, GPRS, UMTS, HSPDA et de manière
générale tout réseau de téléphonie fixe ou mobile) ou tout autre système Internet destiné aux
téléphones mobiles et aux assistants personnels, par télévision numérique ou toute diffusion
télévisuelle (notamment par voie hertzienne, câble et satellite), par projections publiques, par systèmes
télématiques interactifs, par téléchargement et autres techniques informatiques ou tout autre mode de
transmission actuel ou futur n’impliquant pas la vente d’un support, en vue d’une exploitation publique
ou d’une utilisation privée.
Vous reconnaissez et acceptez que l’exploitation de vos Textes sous forme numérique peut être
susceptible d’entraîner des modifications dans leur présentation, leurs modalités d’accès et de
consultation. À cet effet, vous nous autorisez à faire des modifications dans l’intérêt et pour les
nécessités de l’exploitation de vos Textes, de leurs adaptations et traductions afin de permettre leur
diffusion et leur consultation dans les meilleures conditions (notamment en insérant des liens
hypertextes ou tout autre moyen permettant l’indexation, la recherche et le feuilletage de vos Textes).
3. Dans le cadre des exploitations numériques des Textes mais également pour toutes autres
exploitations, vous reconnaissez être informé et acceptez que nous puissions recourir à des mesures
techniques de protection et/ou d’information sous forme électronique pour tout ou partie des Textes et
de leurs adaptations. Le recours à ces mesures, réalisables pour chacun des modes d’exploitation des
Textes visés au présent contrat, peut résulter de choix commerciaux ou de nécessités techniques et peut
notamment avoir pour finalité la gestion des autorisations accordées, la protection de vos Textes contre
des actes non autorisés par la loi ou la revue, ainsi que l’identification des Textes et le suivi de leurs
utilisations.
Vous pourrez obtenir, sur demande écrite, des informations relatives aux caractéristiques essentielles
des mesures techniques effectivement employées pour assurer l’exploitation de vos Textes.
4. Il est entendu que la rédaction de la revue pourra utiliser et représenter vos Textes ainsi que les
adaptations qui en seront faites, en tout ou en partie, pour les besoins promotionnels de la revue.
5. Vous nous garantissez expressément que vous avez pleins pouvoir et qualité pour accorder cette
autorisation et que les droits, qui font l’objet des présentes, n’ont été en aucune manière cédés,
hypothéqués, grevés, ni d’une façon quelconque dévolus en faveur d’un tiers.
6. En tant que de besoin, les présentes sont soumises au droit français et à la compétence des tribunaux
de Paris.
Vous voudrez bien nous confirmer votre accord sur les présentes, en portant votre signature précédée
de la mention « lu et approuvé ».
nom
– dénomination sociale
– forme sociale et montant du capital
– numéro d’immatriculation au Registre du commerce et des sociétés
– adresse du siège social
– nom et prénom du représentant légal
Les présentes ont pour objet de prévoir et d’organiser la participation de l’Éditeur à l’exploitation
multimédia de la revue de l’Éditeur, organisée par l’Éditeur en ligne.
Article 1 – Objet
La présente convention a pour objet de définir les conditions auxquelles les parties participent de façon
exclusive à l’exploitation d’une version multimédia de l’ensemble des livraisons publiées de la revue à
la date du date.
La participation de l’Éditeur consiste en l’apport des éventuels droits qui auraient pu être développés
par lui antérieurement aux présentes et afférents à une exploitation sous quelque forme que ce soit,
ainsi que l’ensemble des prestations techniques prévues ci-après et en particulier les tâches de
fourniture de deux collections complètes de la revue.
Chaque nouveau projet qui sera décidé d’un commun accord entre les parties, et en particulier
l’exploitation sur un des supports envisagés à l’article 6 des présentes ainsi que l’exploitation des
livraisons à venir de la revue, sera précisé en annexe aux présentes et soumis aux mêmes modalités
contractuelles.
Article 2 – Durée
Les présentes prendront effet à compter de leur signature, pour se poursuivre aussi longtemps que la
revue pourra être exploitée en version multimédia pour le compte commun, dans une quelconque de
ses présentations ou versions et ce, au plus tard jusqu’au prévoir une date butoir.
Leur durée sera prolongée du temps nécessaire à la liquidation de tous comptes et règlements se
rapportant à l’exploitation d’une version multimédia de la revue.
Les présentes pourront également être résiliées par anticipation, soit d’un commun accord entre les
parties.
À l’expiration de la durée prévue au présent article, les parties se rencontreront pour déterminer les
conditions de leurs éventuels futurs partenariats, dans le prolongement de leurs relations organisées par
les présentes.
– la recherche et le choix des documents et des informations éventuellement nécessaires, autres que le
contenu proprement dit de l’ensemble des livraisons de la revue ;
– la préparation, l’élaboration des séquences, et d’une manière générale, tous les travaux permettant
d’aboutir à l’établissement du produit multimédia définitif par l’association, le montage, l’assemblage
de l’ensemble des médias concernés ;
– compléter.
b) L’Éditeur en ligne devra assurer une exploitation permanente et suivie de la version multimédia selon
les modalités suivantes :
c) Par ailleurs, l’Éditeur en ligne conserve la totale maîtrise d’œuvre de l’exploitation de la version
multimédia de la revue et à ce titre :
– assurera la gestion technique quotidienne et exercera son autorité sur le personnel appelé dans le
cadre des présentes à participer à la réalisation de la version multimédia de la revue ;
– veillera à l’établissement des comptes et à la tenue des documents, contrats, justificatifs de dépenses ;
– représentera les parties auprès des tiers et établira les conditions d’exploitation de la version
multimédia par le client final ;
– compléter éventuellement.
L’Éditeur en ligne choisira ses fournisseurs en fonction des critères de meilleure qualité, de délai et de
prix, à charge pour lui de fournir à l’autre partie toute pièce justificative.
L’Éditeur en ligne assumera donc seul la gestion de l’exploitation au mieux des intérêts communs, sauf
cas de force majeure ou événement totalement indépendant de sa volonté.
d) Nonobstant les dispositions de l’alinéa précédent, toutes les décisions importantes sortant du cadre
de la gestion courante seront arrêtées en commun accord par les deux parties et, en particulier :
– la fixation des tirages éventuels ;
– le prix de vente hors taxes au public et celui des abonnements éventuels ;
– le prix des éventuelles publicités qui pourront figurer dans les ouvrages ;
L’Éditeur devra notamment fournir à l’Éditeur en ligne les moyens et les documents nécessaires à la
réalisation de la version multimédia de la revue définie en commun lors du travail de préparation et en
particulier deux collections complètes de la revue, qui pourront être détruites par l’Éditeur en ligne.
L’Éditeur devra également fournir avant le date à l’Éditeur en ligne un fichier comprenant la liste (et
notamment nom, adresse, date des premières relations contractuelles) des abonnés de la revue, ainsi
que des points de vente recevant régulièrement des exemplaires de ladite revue. L’Éditeur en ligne
conservant, même au terme des présentes, la possibilité d’exploiter ledit fichier.
L’Éditeur s’engage à mettre à disposition nombre membres de son personnel pendant une période
prévue entre le date et le date, le programme prévisionnel étant susceptible de modification unilatérale
par l’Éditeur en ligne.
Ces membres du personnel de l’Éditeur seront désignés d’un commun accord entre les parties et la liste
en sera annexée aux présentes.
Ces membres du personnel devront être prêts à faire bénéficier l’Éditeur en ligne et ses partenaires de
leur assistance dans l’établissement de la version multimédia de la revue.
Article 5 – Coordination
Par les présentes, les parties désignent respectivement une seule personne responsable de la
coordination et de l’exécution du présent contrat. Ce responsable sera respectivement, pour l’Éditeur
en ligne, M. nom et, pour l’Éditeur, M. nom.
Les parties pourront leur substituer toute personne de leur choix sous réserve d’en informer
préalablement l’autre partie.
Par les présentes, l’Éditeur apporte donc les bénéfices desdites acquisitions et la propriété des éventuels
droits à l’Éditeur en ligne dans la perspective de la version multimédia.
a) La cession des droits est consentie à titre exclusif, pour toutes les langues, pour le monde entier et
pour la durée de la propriété littéraire et artistique telle qu’elle résulte des lois nationales et
conventions internationales en vigueur et de ses éventuelles prorogations et prolongations.
b) Les droits de reproduction et de représentation cédés comprennent notamment :
– la fixation sur un support matériel de la version définitive multimédia et la création de fichiers
numériques ;
– le droit d’exploiter sous forme d’édition électronique, en particulier en CD-Rom, CD-I, CD-Photo,
DVD, Blu-ray, fichier numérique, réseau numérique (notamment Internet, téléphonie fixe et mobile…)
ou par tout autre procédé analogue existant ou à venir ;
– l’établissement, en tel nombre qu’il plaira à l’Éditeur en ligne ou à ses ayants droit, de tous originaux,
doubles ou copies sur tous supports, notamment analogiques, numériques ou optonumériques, ou tout
autre connu ou inconnu à ce jour, à partir des fixations ci-avant évoquées ;
– la mise en circulation de ces exemplaires pour les besoins de l’exploitation de la version multimédia,
notamment par voie de commercialisation de supports destinés à la vente, à la location, à
l’abonnement, au prêt pour l’usage privé du public ainsi que pour l’usage public, et par tous autres
procédés connus ou inconnus à ce jour ;
– la communication au public dans le monde entier, en version française, doublée et/ou sous-titrée en
toutes langues, ou multilingue par tous procédés numériques connus ou inconnus à ce jour,
notamment par réseau multimédia, sur tous supports et en tous formats connus et inconnus, soit
directement, soit par l’intermédiaire de tous tiers ou organismes autorisés par l’Éditeur en ligne, et ce
tant dans les secteurs commercial que non commercial, public que privé ;
– la représentation du contenu du support sur écran en vue de sa communication au public dans le
cadre d’un usage collectif ;
– la représentation de la version multimédia de la revue en tout ou partie dans toute manifestation
publique, notamment marché, festival ou salon, manifestation culturelle ou professionnelle afin de
démonstration, information ou promotion ;
– le droit de communiquer les représentations, reproductions et adaptations visées ci-dessus au public
par tous moyens, vente, location, prêt ou autres procédés de communication au public existants ou à
venir.
c) L’Éditeur en ligne acquiert donc la qualité d’ayant droit de l’Éditeur pour l’exercice des droits cédés –
et en particulier de propriété littéraire et artistique et afférents aux bases de données – qu’il utilisera
comme bon lui semble, notamment en passant tous contrats de cession, mandat, licence, ou
d’autorisation de reproduction, de représentation et diffusion par quelque mode que ce soit, utiles à
l’exploitation des droits cédés.
Il est ainsi expressément entendu que les droits cédés aux présentes pourront notamment être librement
exploités par l’Éditeur en ligne ou tout tiers désigné par lui.
d) Tous les droits cédés par l’Éditeur à l’Éditeur en ligne permettront à celui-ci de procéder à toute
protection desdits droits et de leurs adaptations par le biais de droits de propriété industrielle et
notamment par le droit des brevets, le droit des marques, le droit des dessins et modèles.
À cet égard, l’Éditeur garantit à l’Éditeur en ligne n’avoir procédé à aucune formalité de protection de
son apport par le biais des droits de propriété intellectuelle.
e) L’Éditeur en ligne reste seul propriétaire de tous les éléments de fabrication qu’il aura établis ou fait
établir pour la réalisation de la version multimédia, et notamment de tous les éléments logiciels et
informatiques acquis par lui ou conçus spécifiquement pour la réalisation de ladite version. Il reste
également seul propriétaire de tous les éléments artistiques, sonores, visuels ou audiovisuels, dont il
aurait acquis les droits pour la réalisation et l’exploitation de la version multimédia à d’autres titulaires
de droits que l’Éditeur, et libre de leur exploitation.
Tous les droits de propriété intellectuelle, et notamment les brevets, marques, dessins et modèles, droits
d’auteur et droits voisins, acquis ou développés antérieurement aux présentes par l’Éditeur en ligne
resteront sa propriété.
Il est expressément rappelé à cet égard que le terme « marque » est une marque déposée par l’Éditeur
en ligne.
Tous les droits de propriété intellectuelle, et notamment les brevets, marques, dessins et modèles, droits
d’auteur et droits voisins ainsi que les signes distinctifs (notamment le nom commercial et l’enseigne)
développés dans le cadre des présentes par l’Éditeur, deviendront la seule propriété de l’Éditeur en
ligne, qui disposera de l’ensemble des droits patrimoniaux afférents pour toute la durée prévue au
présent article, nonobstant les dispositions prévues à l’article 2 des présentes.
Leur utilisation restera circonscrite aux exploitations prévues à l’article 6 des présentes et l’Éditeur en
ligne ne pourra en disposer au terme des présentes tel que prévu à l’article 2.
© dénominations
Les parties s’engagent à communiquer ces obligations publicitaires à toutes les personnes physiques ou
morales qui pourront être amenées à mentionner la version multimédia.
L’Éditeur pourra, s’il en fait la demande écrite, obtenir de l’Éditeur en ligne des informations relatives
aux caractéristiques essentielles des mesures techniques effectivement employées pour assurer
l’exploitation de la revue.
L’Éditeur s’engage à fournir, le cas échéant, toute attestation nécessaire à de telles poursuites.
Article 11 – Garanties
a) L’Éditeur garantit expressément à l’Éditeur en ligne :
– qu’il a pleins pouvoir et qualité pour accorder les droits cédés par les présentes, notamment à l’égard
de l’ensemble des auteurs comme des éditeurs précédents de la revue, et que ces droits n’ont été en
aucune manière cédés, hypothéqués, grevés, ni d’une façon quelconque dévolus en faveur d’un tiers ;
– qu’il n’a fait et ne fera, par le fait d’une cession à un tiers ou par tout autre moyen, aucun acte
susceptible de compromettre les droits cédés par les présentes, ou susceptible d’empêcher ou de gêner
la pleine jouissance par l’Éditeur en ligne des droits acquis par les présentes ;
– qu’il n’a introduit dans son apport aucune reproduction, réminiscence ou élément quelconque
susceptible de violer les droits quelconques des tiers et de donner lieu à des actions fondées
notamment sur le plagiat, la contrefaçon, la concurrence déloyale, la responsabilité civile ou
d’apporter un trouble quelconque à l’exercice ou l’exploitation des droits cédés ;
– qu’il s’est muni ou se munira, le cas échéant, de toutes autorisations nécessaires de la part des tiers
évoqués, cités ou représentés empêchant ceux-ci de troubler l’exercice des droits cédés à l’Éditeur en
ligne, notamment sur le fondement de la diffamation, de l’injure, de l’atteinte à la vie privée, du droit à
l’image ou du droit au nom ;
– qu’il a pris à sa charge exclusive l’entière rémunération de tout tiers (et notamment auteurs des
œuvres contenues dans la revue et éditeurs précédents de ladite revue), l’exploitation de la version
multimédia, sous quelque forme et sous quelque moyen que ce soit et notamment tels que prévus aux
présentes, ne donnera donc lieu à paiement d’aucune rémunération complémentaire de quelque
nature que ce soit à des tiers.
b) L’Éditeur est personnellement responsable tant vis-à-vis des tiers que de l’Éditeur en ligne en cas de
non-observation de la présente clause et devrait réparation à celui-ci de l’entier préjudice qui
résulterait pour lui du non-respect de l’un quelconque des engagements pris.
c) En conséquence, l’Éditeur garantit l’Éditeur en ligne contre tout recours ou action que pourrait
former à un titre quelconque toute personne physique ou morale qui estimerait avoir à faire valoir des
droits quelconques à l’encontre de la cession consentie aux présentes ou de l’une quelconque de ses
dispositions.
d) À la garantie du principal de toute condamnation éventuelle donnée ici par l’Éditeur, s’ajoute la
garantie de tous intérêts et frais accessoires exposés par L’Éditeur en ligne, et ce compris tous frais
judiciaires, parajudiciaires et honoraires d’avocat.
e) Les garanties ci-avant énoncées sont des conditions essentielles et déterminantes du présent contrat.
Article 12 – Financement et rémunérations
a) Le coût de l’établissement et de l’exploitation de la version multimédia de la revue, à l’exception des
apports prévus par ailleurs aux présentes, sera entièrement à la charge de l’Éditeur en ligne.
b) En contrepartie de l’assistance technique assurée par son personnel, de ses prestations techniques et
de la cession de ses droits de propriété intellectuelle sur la revue, l’Éditeur percevra, pour toute
exploitation par mise à la disposition du public de la version multimédia de la revue l’Éditeur par
vente, location et prêt, un pourcentage de chiffre % du prix hors taxes de vente, de location ou de prêt
perçu du public.
c) Ce pourcentage sera réduit de moitié sur toutes les exploitations promotionnelles, à prix réduit, en
solde, de luxe, exceptionnelles.
Le compte des exemplaires vendus sera établi en prenant en considération le nombre d’exemplaires
retournés par les détaillants ou susceptibles de l’être.
Aucun pourcentage ne sera dû sur les supports remis gratuitement à l’Éditeur et les exemplaires
destinés au service de presse.
De même, aucune rémunération ne sera due à l’Éditeur sur les sommes encaissées par l’Éditeur en
ligne au titre de la participation de coproducteurs et de l’achat d’espace publicitaire.
d) L’intervention, pendant l’exécution des présentes, d’une perception directe de redevances par
l’Éditeur, et notamment par une société de perception et de répartition de droits, dégagerait
immédiatement l’Éditeur en ligne de l’obligation de verser à l’Éditeur la rémunération prévue ci-dessus,
cette rémunération devenant sans cause, ce que les parties reconnaissent expressément.
e) Il sera par ailleurs tenu par l’Éditeur en ligne une comptabilité spéciale pour l’application des
présentes.
Les comptes de l’ensemble des droits dus à l’Éditeur seront arrêtés une fois par an, le 31 décembre de
chaque année. Ils seront transmis à l’Éditeur dans les trois mois suivant la date d’arrêté des comptes et
réglés le même jour.
Toute la comptabilité d’exploitation et les justificatifs de recettes et frais seront tenus à la disposition de
l’Éditeur ou de son ou ses représentant(s) dans les bureaux de l’Éditeur en ligne aux heures d’ouverture,
pendant les jours ouvrables, sous réserve de l’observation d’un préavis de jours.
Article 15 – Confidentialité
a) Avant la première présentation publique de la version multimédia, l’Éditeur s’interdit d’effectuer une
quelconque déclaration à un média quelconque sans l’autorisation ou la collaboration de l’Éditeur en
ligne.
b) L’Éditeur s’interdit formellement de faire publiquement état de quelque manière que ce soit d’une
quelconque qualité et/ou qualification ayant un rapport avec l’Éditeur en ligne et/ou d’utiliser une
marque et/ou un signe distinctif dont l’Éditeur en ligne serait titulaire, sauf dans le cadre de publicités
qui resteraient à la charge de l’Éditeur à paraître d’un commun accord dans la version papier de la
revue.
c) L’Éditeur s’engage à conserver secrètes toutes les informations sur l’Éditeur en ligne qui auraient pu
lui être transmises ou dont il aurait pu avoir connaissance à l’occasion des présentes.
d) Les parties s’engagent également à ne divulguer aucune information concernant les termes des
présentes.
e) En outre, l’Éditeur fera respecter cette obligation par toutes personnes travaillant directement ou
indirectement avec lui.
En revanche, l’Éditeur en ligne demeure entièrement libre de céder ou rétrocéder en tout ou partie les
bénéfices et charges des présentes, ensemble ou séparément, ou de céder les présentes, à toutes
personnes physiques ou morales, à charge de notifier à l’Éditeur la cession intervenue dans les quinze
jours de sa réalisation, et d’imposer au cessionnaire le respect des obligations contenues dans les
présentes au profit de l’Éditeur.
Cette obligation de non-concurrence sera maintenue à l’expiration du présent contrat pour une durée
de nombre années pour toute version multimédia.
La cession de chaque œuvre que l’Éditeur en ligne aura accepté d’exploiter sera régie par l’ensemble
des clauses, charges et conditions du présent contrat et sera valable également pour toutes les formes
d’exploitation prévues par le présent contrat.
L’Éditeur en ligne disposera d’un délai de trois mois à compter de la remise d’un projet aisément lisible
d’une œuvre dans sa forme achevée et exploitable pour faire connaître sa décision.
Il est, par ailleurs, précisé qu’en cas de présentation simultanée ou multiple d’œuvres de la part de
l’Éditeur, l’Éditeur en ligne fixera lui-même le délai de réalisation de chacune des exploitations selon
les usages de la profession et l’intérêt commun des parties.
Article 19 – Résiliation
En cas d’inexécution par l’Éditeur de l’une quelconque des obligations prévues aux présentes, et
quinze jours après la première présentation d’une lettre recommandée avec accusé de réception de
mise en demeure de s’exécuter, demeurée infructueuse, les présentes seraient, si bon semble à l’Éditeur
en ligne, résiliées de plein droit sans formalité judiciaire, aux torts de la partie défaillante et ce, sans
préjudice de tous dommages et intérêts.
Toute résiliation sera sans incidence sur les cessions, transferts de droits et autres contrats d’exploitation
des droits cédés que l’Éditeur en ligne aura valablement conclus avant son intervention.
De même, au terme des présentes, comme en cas de résiliation ou de résolution, amiable ou judiciaire,
des présentes, l’Éditeur en ligne pourrait seul continuer à exploiter non seulement le terme « marque »,
mais également tous droits éventuels, notamment de propriété intellectuelle, afférents à l’objet des
présentes et ce, sans versement d’une quelconque indemnité à l’Éditeur à quelque titre que ce soit.
Article 22 – Nullités
Au cas où l’une des clauses des présentes serait nulle et non avenue, cette nullité n’aurait en aucun cas
pour conséquence d’entacher de nullité les autres dispositions dudit contrat qui conserveraient leur
plein et entier effet.
Les parties devront se concerter afin, tout en gardant le même esprit que celui des présentes, de
remplacer par une autre clause la clause entachée de nullité.
1. Le détail de ces contrats, ainsi que celui des contrats de diffusion et de distribution sont traités dans Emmanuel Pierrat,
Le Droit du livre, op. cit.
2. Voir Bibliographie générale.
3. Voir Bibliographie générale.
4. Agnès Freche, « Œuvre interactive et droit d’auteur, œuvre logicielle ou audiovisuelle », Expertises, janvier 1996,
p. 26. Éric Barbry, « La qualification des œuvres multimédias, fausses polémiques et vraie réponse », Les Annonces de la
Seine, 25 mars 1996, n° 24, p. 8. Jean-Jacques Raynel, « Multimédia, logiciel, base de données ou audiovisuel ? »,
Expertises, novembre 1996, p. 394.
5. Tribunal de grande instance de Nanterre, 26 novembre 1997, Gazette du Palais, 19-21 avril 1998, n° 109, p. 46. Pour
un autre exemple récent : cour d’appel de Versailles, 25 mars 2004, Communication commerce électronique, 2004, n° 104,
observations Christophe Caron.
6. Étienne de La Boulaye, « Le contrat d’édition en ligne », Légicom, n° 24, 2001/1, p. 13.
7. Auquel a succédé le Cose-Calcre. Voir « Adresses utiles ».
8. Écrire & éditer, n° 34.
9. Voir Emmanuel Pierrat, Le Droit du livre, op. cit.
10. Arnaud Boudier, « Le multimédia et le droit », Utile, avril 1996, p. 68. Frédérique Olivier, « Les aspects juridiques
relatifs à la création de l’œuvre multimédia », Les Annonces de la Seine, 25 mars 1996, n° 24, p. 4. Dominique Lahary,
« Les droits liés à la fourniture électronique de documents », Bulletin d’informations de l’Association des bibliothécaires
français, n° 168, 3e trimestre 1995, p. 76. Livre blanc du groupe audiovisuel et multimédia de l’édition, questions juridiques
relatives aux œuvres multimédias, Syndicat national de l’édition, 1993. Emmanuel Dreyer, « Multimédia, les ayants droit de
l’œuvre préexistante », Expertises, octobre 1996, p. 356. Hubert Bitan, « La problématique de la réalisation d’une œuvre
multimédia », Gazette du Palais, 25-26 octobre 1996, n° 299-300, p. 11.
11. Voir « Interprétation restrictive ».
12. Article L. 131-6 du CPI.
13. Voir chapitre II « Typologie des œuvres protégeables » et chapitre IV « La titularité des droits ».
14. Voir « Le rôle de la gestion collective : les sociétés de perception et de répartition ».
15. Voir « Le leurre des œuvres dites “libres de droit” ».
16. Ces questions sont traitées plus en détail dans Le Droit du livre, op. cit.
17. Voir « Interprétation restrictive ».
XIV
Le droit international
La convention de Berne
Avec cent soixante-cinq États membres aujourd’hui, dont les États-Unis qui n’y ont
adhéré qu’en 1989, la convention de Berne du 12 septembre 1886 pour la protection des
œuvres littéraires et artistiques domine largement les relations transnationales en matière
de droit d’auteur5. Elle a toutefois été révisée à maintes reprises, et tous les États adhérents
à cette convention n’en ont pas nécessairement ratifié la même version. Il est donc
indispensable de vérifier à quel état de la convention est soumis un éditeur étranger.
L’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), sise à Genève et qui gère
la convention de Berne, publie chaque année la liste détaillée des adhésions.
Les États adhérents sont néanmoins tous tenus à un niveau commun de protection
minimale, dont le principe fondamental reste ce que les spécialistes nomment
« l’assimilation de l’unioniste au national ».
Le principe d’assimilation de l’unioniste au national
Le principe d’assimilation de l’unioniste au national signifie que toute œuvre provenant
d’un pays adhérent à la convention doit recevoir dans un autre pays adhérent la même
protection que celle accordée aux œuvres originaires de celui-ci (en sus des droits
particuliers contenus dans la convention). L’étendue de la protection et les moyens de
recours sont donc ceux de l’État où la protection est demandée. Cela vaut tant pour les lois
actuelles que futures. De plus, aucune formalité n’est exigée pour jouir de ces droits dans
un pays adhérent.
Mais nombre d’autres principes émaillent la convention de Berne, qui permettent, tout
autant que celui de l’assimilation de l’unioniste au national, une protection décente des
œuvres et de leurs titulaires.
La Convention universelle
Lorsque deux États sont membres de la convention de Berne et de la Convention
universelle, seule la première s’applique. La Convention universelle de 1952, administrée
par l’Unesco et à laquelle la France a adhéré, reste donc d’une portée limitée16. Elle fut
toutefois, jusqu’à l’adhésion des États-Unis à la convention de Berne, en 1989, un
instrument privilégié dans les relations avec ce pays pour ce qui concerne le droit
d’auteur.
La Convention universelle repose elle aussi sur le principe de l’assimilation de
l’unioniste au national. Elle est cependant bien moins exigeante que la convention de
Berne. Ainsi, elle autorise ses adhérents à lier la protection des droits d’auteur à
l’accomplissement de formalités. Cette mesure est adoucie pour les œuvres d’origine
étrangère, dans la mesure où les formalités peuvent être remplacées par la mention du
signe de copyright (©) dûment accompagné du nom du titulaire des droits et de l’année de
publication. Les œuvres publiées depuis le 1er mars 1989 (date d’entrée en vigueur de la
convention de Berne pour les États-Unis) n’en ont plus réellement besoin. Un
enregistrement au Copyright Office du Congrès américain n’est pas non plus
indispensable.
La durée minimale des droits est de vingt-cinq ans après la mort de l’auteur et de
seulement dix ans pour les photographies, quand la protection de celles-ci est prévue par
la loi nationale (protection qui s’avère donc facultative !). Enfin, des licences de
traduction peuvent être également octroyées par les États adhérents.
Le traité de Montevideo
Le traité de Montevideo du 11 janvier 1889, en revanche, est lui utilisable, mais ne
concerne que quatre pays européens (dont la France) et cinq d’Amérique du Sud. Tous ces
États sont, par ailleurs, adhérents de conventions internationales plus favorables. Le traité
de Montevideo ne trouve donc aucune application pratique. Toutefois, il faut relever que,
sous son régime, l’œuvre suit le seul droit de son pays d’origine.
L’arrangement de Vienne
L’arrangement de Vienne sur la protection des caractères typographiques, de 1973,
n’est toujours pas entré en vigueur faute de ratifications suffisantes de la part des États qui
en sont les initiateurs17. La France l’a ratifié dès 197518. Ce traité crée un véritable droit
transnational en faveur de l’auteur d’une nouvelle police de caractères.
L’Union européenne
Le traité de Rome, constitutif de la Communauté économique européenne (CEE),
comporte en lui-même peu d’éléments relatifs au droit d’auteur19. Cependant, nombre de
directives communautaires sont entrées en vigueur ces dernières années, qui visent à
harmoniser les législations des États membres tant pour ce qui concerne la durée des
droits que la protection des bases de données ou encore le droit de prêt20.
Il existe aussi désormais une jurisprudence consistante émanant de la Cour de justice
des Communautés européennes en matière de propriété intellectuelle21.
Les spécialistes du droit de la propriété intellectuelle évoquent parfois une très
nébuleuse « théorie de l’épuisement ». Cette notion, issue du principe communautaire de
libre circulation des marchandises, intervient dans des dossiers aussi sensibles que ceux
du droit de prêt ou des bases de données.
Les textes constitutifs de l’Union européenne ont posé le principe de la libre circulation
des biens au sein de l’Europe communautaire, tout en proclamant la protection des droits
de propriété intellectuelle. L’épuisement est une théorie directement née de ce paradoxe.
L’épuisement signifie que des détenteurs de droits de propriété intellectuelle ne peuvent
opposer un monopole territorial à ceux qui ont licitement acquis des produits culturels et
entendent les faire voyager au sein du marché communautaire.
Certaines branches de la propriété intellectuelle, en particulier le droit de la propriété
industrielle, sont familières de cette théorie. C’est ainsi que le Règlement de 1993 sur la
marque communautaire précise que « le droit conféré par la marque communautaire ne
permet pas à son titulaire d’interdire l’usage de celle-ci pour des produits qui ont été mis
dans le commerce dans la Communauté sous cette marque ou avec son consentement ». Il
en est de même dans la directive du 13 octobre 1998 sur les dessins et modèles, transposée
en droit interne français.
En droit d’auteur, l’épuisement reste néanmoins une théorie moins répandue qu’en
droit de la propriété industrielle. En pratique, elle ne permet que la revente d’un produit
culturel déjà licitement mis sur le marché. L’ensemble des autres modes d’exploitation
d’une œuvre reste soumis au contrôle du titulaire des droits de propriété littéraire et
artistique.
Mais il est fait référence à l’épuisement dans la désormais fameuse directive du 22 mai
2001 sur le droit d’auteur et les droits voisins dans la société de l’information. L’article 4
de cette directive dispose que le droit de distribution « relatif à l’original ou à des copies
d’une œuvre n’est épuisé qu’en cas de première vente ou de premier transfert de propriété
dans la Communauté de cet objet par le titulaire du droit ou avec son consentement ».
La théorie de l’épuisement a été en revanche expressément écartée par la directive de
1992 sur le droit de prêt et de location. Depuis, plusieurs décisions de la Cour de justice
des Communautés européennes, rendues en matière de droit de location, ont assuré les
détenteurs de droits du contrôle qu’ils conservent sur de tels modes d’exploitation des
œuvres22.
Ce n’est pas le cas du droit des bases de données, lui aussi issu d’une directive
européenne et incorporé au droit national en 199823. L’article L. 342-4 du Code de la
propriété intellectuelle prévoit désormais que « la première vente d’une copie matérielle
d’une base de données dans le territoire d’un État membre de la Communauté européenne
ou d’un État partie à l’accord sur l’Espace économique européen, par le titulaire du droit
ou avec son consentement, épuise le droit de contrôler la revente de cette copie matérielle
dans tous les États membres ».
Quant aux lois sur le prix unique du livre, rappelons qu’elles ne sont plus considérées
en tant que telles comme des entraves au principe de libre circulation. La Cour de justice
des Communautés européennes a tranché en ce sens, le 3 octobre 2000, à propos de la loi
française du 10 août 198124. Cela n’a cependant été acquis qu’après plusieurs
aménagements des textes initiaux, les ultimes retouches ayant été opérées jusqu’en
1990… En revanche, le taux de TVA du livre numérique, fixé en 2012, est susceptible
d’être remis en cause.
Par ailleurs, des accords interrégionaux transfrontaliers entre l’Allemagne et l’Autriche
sur le prix des livres n’ont survécu aux foudres de certains commissaires de Bruxelles que
sous réserve de modifications.
La Convention européenne des droits de l’homme
La Cour européenne des droits de l’homme est de plus en plus fréquemment saisie par
des maisons d’édition françaises. Sa jurisprudence perturbe ainsi le droit de l’information,
mais commence aussi à ébranler le droit d’auteur.
La Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés
fondamentales, adoptée en 1950 et que la France a ratifiée en 1974, a repris à son compte
le principe de la liberté d’expression.
Son article 10.1 dispose en effet que « toute personne a droit à la liberté d’expression.
Ce droit comprend la liberté d’opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des
informations et des idées sans qu’il puisse y avoir ingérence d’autorités publiques et sans
considération de frontière ». La Convention européenne a donné naissance à une véritable
juridiction, dont la saisine constitue aujourd’hui une sorte d’ultime voie de recours.
L’article 34 de la Convention européenne des droits de l’homme dispose qu’il est
possible d’exercer un recours individuel devant la Cour qui siège à Strasbourg. Mais cela
n’est possible que lorsque trois conditions sont remplies cumulativement. Il est d’abord
nécessaire de pouvoir se prévaloir de l’un des articles de la Convention européenne des
droits de l’homme. L’article 10.1 est, à ce titre, suffisamment large pour être invoqué dans
nombre de « délits d’édition ».
Cependant, deuxième condition, la saisine de la Cour européenne des droits de
l’homme n’est possible qu’après épuisement de toutes les voies de recours en droit
interne. Enfin, elle doit être effectuée dans un délai de six mois à compter de la dernière
décision de justice intervenue et ce, sous peine de forclusion.
En quelques années, la France a vu son dispositif répressif largement écorné par la
jurisprudence de la Cour européenne.
Même le droit de la propriété littéraire et artistique est désormais sous l’influence de la
Cour européenne des droits de l’homme. L’article 10.1 de la Convention européenne a
déjà été invoqué à plusieurs reprises pour combattre un droit d’auteur considéré comme
attentatoire à la liberté d’expression.
Certains spécialistes se sont surtout émus d’une décision du tribunal de grande instance
de Paris rendue le 23 février 1999, dans une affaire où s’opposaient France 2 et un héritier
d’Utrillo25. Les magistrats ont retenu le raisonnement de la chaîne de télévision, qui
invoquait la Convention européenne, en concluant qu’« un reportage représentant une
œuvre d’un artiste uniquement diffusé dans un journal télévisé, de courte durée, ne porte
pas atteinte aux droits de propriété intellectuelle d’autrui puisqu’il sera justifié par le droit
du téléspectateur à être informé rapidement et de manière appropriée d’un événement
culturel constituant une actualité immédiate en relation avec l’œuvre de son auteur ». En
appel, puis en cassation26, les juges sont revenus à une appréciation plus orthodoxe, faisant
primer le droit d’auteur, inclus dans le « droit au respect de ses biens » figurant à l’article
1er du premier protocole additionnel de la Convention européenne des droits de l’homme,
sur le droit du public à l’information, invoqué sous le visa de l’article 10.1.
Le GATT
Le GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce ou General
Agreement on Tariffs and Trade) concerne notamment, depuis 1993, les droits de
propriété intellectuelle. Les « aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au
commerce » (dits aussi ADPIC ou, en « anglais », TRIPs) ont en effet été inscrits en
septembre 1986 dans les négociations de l’Uruguay Round visant à modifier le GATT27.
Le Document de Cracovie
Enfin, le Document du colloque de Cracovie28 a été rédigé, en 1991, sous l’égide de la
Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe. En vertu de ce texte, les États
participants doivent s’efforcer de ne pas entraver la liberté de création, notamment la
« publication d’œuvres écrites » ainsi que le droit de posséder des livres, sous réserve des
droits de propriété intellectuelle.
Ci-dessous dénommée « le Propriétaire », agissant comme concessionnaire du droit exclusif de publier
le livre, objet du présent contrat, ce dont il se porte garant,
D’une part,
Et
D’autre part,
Article 1 – Objet
Le Propriétaire – dans la mesure où le lui permettent les lois actuelles ou futures sur la propriété
littéraire, tant françaises qu’étrangères et les conventions internationales actuelles ou futures, y compris
les prolongations qui pourraient être apportées à cette durée – cède à l'Éditeur, qui accepte, le droit
exclusif de publier, sous forme de livre en édition courante, la Traduction en langue (langue de la
traduction) dans le monde entier, de l’ouvrage intitulé : (nom de l’ouvrage) dont (nom de l’auteur) est
l’auteur.
Le Propriétaire se réserve toutefois le droit de vendre dans les pays visés ci-dessus, sans limitation de
nombre et de prix, l’édition française de l’ouvrage visé par le présent contrat.
Article 2 – Rémunération
2.1. Pour prix de la cession, l'Éditeur versera au Propriétaire, sur le prix de catalogue TTC de chaque
exemplaire vendu, un droit proportionnel de (nombre en chiffres) % (nombre en lettres) pourcent.
– ni sur les exemplaires distribués gratuitement ou à prix réduit (50 % du prix de vente ou au-dessous)
dans l’intérêt de la promotion de l’ouvrage (service de presse, envois à des personnalités) dans les
limites fixées par les usages à 10 % du tirage ;
2.3. À valoir sur ces droits, l'Éditeur versera au Propriétaire une somme, libre de toutes taxes, d’un
montant de (nombre en chiffres) € (nombre en lettres) euros, payables à la signature du contrat. Le
droit proportionnel ne sera versé au Propriétaire que lorsque l’à-valoir aura été entièrement couvert.
L’à-valoir prévu ci-dessus restera définitivement acquis au Propriétaire, quels que soient les résultats de
vente de la Traduction.
Toutes sommes dues en vertu du présent contrat s’entendent payables au Propriétaire, par virement
bancaire en euros, aux coordonnées bancaires qu’il aura communiquées, libres de toutes taxes,
retenues ou frais de quelque nature que ce soit.
Article 4 – Comptes
L’Éditeur informera le Propriétaire, au moment de la mise en vente, de l’importance du tirage et du
montant du prix de vente au public. L’Éditeur enverra au Propriétaire des relevés de compte arrêtés
annuellement au 31 décembre, et réglera ces comptes dans le courant du trimestre suivant.
Le Propriétaire se réserve le droit de faire vérifier par toute personne qu’il choisira la situation
comptable de la Traduction chez l'Éditeur. Si une telle vérification fait apparaître des erreurs de
comptes au préjudice du Propriétaire, les frais de cet examen seront à la charge de l'Éditeur ; dans le
cas contraire les frais seront supportés par le Propriétaire. Les erreurs décelées seront réparées par un
règlement dans les trente jours de la vérification.
Le Propriétaire sera informé de l’achèvement de la Traduction et, s’il en fait la demande, conformément
au souhait exprimé par l'auteur, celle-ci devra lui être communiquée avant composition.
Aucune modification ou adjonction sous forme de préface ou de note ne devra être apportée au texte
sans le consentement écrit du Propriétaire.
L’Éditeur sera tenu d’utiliser et de faire paraître au fur et à mesure des réimpressions toutes les
modifications apportées à l’ouvrage dans les éditions françaises ultérieures.
L’Éditeur s’engage à faire apparaître le nom de l’auteur très lisiblement sur la première page de
couverture et sur la page de titre, de même que dans les textes annonçant la publication de la
Traduction. De plus, il s’engage à ce que tous les exemplaires imprimés portent dans le cahier de tête à
la place en usage dans son pays, la mention de copyright suivante : ã (nom du Propriétaire) ainsi que
le titre français de l’ouvrage et toute autre mention utile pour la protection de la Traduction.
L’Éditeur s’engage à accomplir dans les formes légales et en temps voulu, à ses frais, toute formalité et
démarches nécessaires pour assurer la protection de la Traduction dans les pays visés à l’article 1 du
présent contrat.
Au cas où l'Éditeur ne publierait pas l’ouvrage dans ce délai, les droits cédés par les présentes
reviendraient automatiquement au Propriétaire, sauf convention contraire ultérieure, et les à-valoir
prévus à l’article 2 du présent contrat resteraient sa propriété. L’Éditeur s’engage à faire un premier
tirage minimum de (nombre en chiffres) (nombre en lettres) exemplaires.
Si l'Éditeur néglige de maintenir la Traduction en vente, le présent contrat sera résilié automatiquement
et de plein droit, sauf convention contraire ultérieure. La Traduction sera dite « maintenue en vente » si
elle est effectivement en vente dans une édition de l'Éditeur ou une édition dite de reproduction, et si
le stock de l’une ou l’autre édition comprend un minimum de cent exemplaires.
Aucun transfert à des tiers des droits cédés ne pourra être effectué par l'Éditeur sans l’accord écrit et
préalable du Propriétaire
Toutefois, après avoir consulté le Propriétaire et obtenu par avenant au présent contrat l’accord de
celui-ci, l'Éditeur pourra céder les droits ci-après dans les pays et la langue concernés et visés à
l’article 2 du présent contrat : ceux de reproduction en format de poche, pour lesquels l'Éditeur paiera
au Propriétaire, dans les mêmes conditions que celles prévues à l’article 2 du présent contrat, (nombre
en chiffres) % (nombre en lettres) pourcent des sommes reçues.
Article 8 – Résiliation
Dans le cas où l'Éditeur viendrait à faire faillite, cesserait son activité ou manquerait à l’une
quelconque de ses obligations prévues au présent contrat, celui-ci serait résilié automatiquement et de
plein droit, sauf convention ultérieure, et le Propriétaire reprendrait immédiatement possession des
droits cédés à l'Éditeur.
Toutes les sommes dues alors par l'Éditeur seraient immédiatement exigibles. Toutes sommes déjà
versées, à quelque titre que ce soit, au Propriétaire lui seraient acquises sans préjudice de toute
demande de dommages et intérêts.
Le présent contrat serait résilié automatiquement et de plein droit après mise en demeure par lettre
recommandée avec accusé de réception sans indemnité de part et d’autre si le contrat n’était pas
renvoyé signé par l'Éditeur dans un délai de 10 jours à compter de son envoi par l’Éditeur.
Article 9 – Garanties
Le Propriétaire garantit qu’il est le seul détenteur des droits visés par l’article 1er du présent contrat et
seul habilité à conclure ce contrat. Il garantit que l’ouvrage ne contient à sa connaissance rien de
diffamatoire, étant entendu toutefois qu’il ne peut procéder avec certitude à une telle estimation que
dans le cadre des lois françaises en vigueur lors de la publication de l’ouvrage en France et à propos de
l’édition de l’ouvrage en France. Il appartient à l'Éditeur de faire de son côté une semblable estimation
dans le cadre des lois des pays visés par l’alinéa 2 du présent contrat et d’en assumer la responsabilité.
Article 11 – Contrefaçon
Si la propriété littéraire de la Traduction est violée dans l’un des droits auxquels l'Éditeur est
financièrement intéressé en vertu du présent contrat, l'Éditeur pourra faire état du Propriétaire en tant
que plaignant. Les sommes obtenues en réparation, après déduction des frais normaux de procès
supportés par l'Éditeur, seront partagées par moitié entre l'Éditeur et le Propriétaire.
Article 13 – Solde
Au cas où l'Éditeur, deux ans au moins après la publication, estimerait que son stock ne peut être
écoulé dans un délai raisonnable, il pourra, après avoir offert ce stock au Propriétaire, et sans réponse
positive à son offre dans les trente jours, vendre les exemplaires restants au meilleur prix qu’il pourra
en obtenir. Il versera au Propriétaire 10 % des sommes reçues pour cette vente si celles-ci sont
supérieures au prix de fabrication, et le Propriétaire reprendra tous ses droits sur la Traduction.
Article 14 – Illustrations
Pour tout ouvrage illustré, il est entendu que les droits mentionnés dans le présent contrat ne portent
que sur le texte de l’ouvrage. Pour ce qui concerne les illustrations, l'Éditeur devra informer le
Propriétaire de son intention de les utiliser. Le Propriétaire indiquera à l'Éditeur le montant des droits
de reproduction qu’il détient ainsi que le coût du matériel (films offset ou tirages photos) et l'Éditeur
devra effectuer le règlement de ces sommes avant toute fourniture du matériel par le Propriétaire. Les
frais de port de ce matériel seront à la charge de l'Éditeur.
Cette autorisation ne sera pas consentie à titre exclusif et l'Éditeur se réserve toutefois le droit de céder
l’autorisation de reproduction des mêmes illustrations, même dans un ouvrage à paraître dans les pays
et dans les langues visés à l’article 2 du présent contrat.
Article 15 – Contestation
Les présentes sont soumises au droit français.
Pour toute contestation, attribution de juridiction est faite aux juridictions compétentes de la ville de
(nom de la ville du Propriétaire).
L’ÉditeurLe Propriétaire
L’espace francophone
La Belgique
Tous les pays où existe une édition francophone ont longtemps suivi le même régime
juridique, inspiré, « histoire oblige », des lois françaises sur la propriété littéraire et
artistique.
Certains États ont peu à peu changé leur législation. C’est particulièrement le cas de la
Belgique depuis 1994. La loi du 30 juin 1994 a fortement dépoussiéré nombre des
préceptes fixés par la loi du 22 mars 1886, jusque-là en vigueur. Notons d’ailleurs que
l’ancienne loi continue de s’appliquer aux contrats conclus sous son empire.
Contrairement à la loi française, la loi belge ne se préoccupait guère des contrats
d’exploitation des œuvres.
Désormais, la cession pour des supports inconnus est impossible, alors qu’en France
elle l’est, mais sous d’importantes réserves.
Le régime du pacte de préférence est moins strict qu’en France puisque la loi belge se
contente d’exiger « un temps limité » et des genres déterminés. La pratique permet ainsi,
dans des cas exceptionnels, de viser jusqu’à dix ans au profit de l’éditeur. Rappelons que
l’article L. 132-4 du CPI applicable en France indique que « ce droit est limité pour
chaque genre à cinq ouvrages nouveaux à compter du jour de la signature du contrat
d’édition conclu pour la première œuvre ou à la production de l’auteur réalisée dans un
délai de cinq années à compter du même jour ».
La Suisse
La Suisse occupe une place centrale chez les spécialistes du droit d’auteur puisque c’est
à Genève qu’est administrée la fameuse convention de Berne44, qui sert désormais de
référence au monde entier. Quant au droit interne de nos voisins helvètes, il est très proche
du droit français, mais présente quelques intéressantes particularités, assez coercitives
pour les éditeurs.
Avec plus d’une centaine d’États membres aujourd’hui, dont les États-Unis qui n’y ont
adhéré qu’en 1989, la convention de Berne du 12 septembre 1886 pour la protection des
œuvres littéraires et artistiques domine largement les relations transnationales en matière
de droit d’auteur.
De même, les juridictions de Genève sont souvent visées dans les importants contrats
internationaux, notamment par des sociétés européennes avec les entreprises d’Amérique
du Nord de façon à ce que chacun des contractants ne soit pas privilégié. Il est alors
possible de choisir néanmoins que le litige sera réglé en Suisse mais sur la base du droit
américain, anglais, néerlandais, etc.
La plupart des règles applicables aux éditeurs helvétiques sont contenues dans le Code
des obligations.
La loi fédérale y a incorporé les dispositions relatives au contrat d’édition sous les
articles 380 et suivants. Ce contrat y est défini comme celui « par lequel l’auteur d’une
œuvre littéraire ou artistique ou ses ayants cause s’engagent à la céder à un éditeur, qui
s’oblige à la reproduire en un nombre plus ou moins considérable d’exemplaires et à la
répandre dans le public », se rapprochant ainsi grandement de l’acception française
contenue dans notre Code de la propriété intellectuelle. Signalons qu’il existe un contrat
type d’édition élaboré par la Société suisse des écrivaines et des écrivains.
Le Code des obligations a le mérite de la clarté… et de la rigueur : c’est ainsi que « si
le contrat ne précise pas le nombre des éditions à faire, l’éditeur n’a le droit d’en publier
qu’une seule ».
Pour le cas où la cession comporte expressément le droit de rééditer, c’est au juge de
fixer un délai pour rééditer, et non aux stipulations contenues dans le contrat d’édition de
trancher en cas d’épuisement de la dernière édition.
De plus, si l’éditeur « fixe le prix de vente », c’est « sans pouvoir l’élever de façon à
entraver l’écoulement de l’ouvrage ».
L’auteur perçoit des « honoraires » qui sont « exigibles dès que l’œuvre entière ou, si
elle paraît par parties détachées (volumes, fascicules, feuilles), dès que chaque partie est
imprimée et prête pour la vente ». Et ceux-ci sont dus même quand l’exemplaire de
l’œuvre remis à l’éditeur « périt par cas fortuit ». L’écrivain se doit cependant – au cas où
il aurait conservé un double… – de le remettre à sa maison d’édition ou est tenu de tout
« refaire, lorsque ce travail est relativement facile ». Mais surtout, « il a droit à une
indemnité dans les deux cas »…
De même, « l’éditeur est tenu de remplacer les exemplaires détruits » du livre imprimé,
par exemple par le feu, « s’il peut le faire sans frais excessifs ».
Il est à noter que, lorsqu’un auteur a publié préalablement son texte dans une revue ou
une œuvre collective, sans céder ses droits pour d’autres publications par l’éditeur
d’origine, il se doit d’attendre « l’expiration d’un délai de trois mois à partir du moment
où la publication en a été achevée ». Cet article est donc bien plus précis que son
homologue propre au droit français, qui ne fixe pas de délai, mais autorise la
réexploitation « pourvu que cette reproduction ou cette exploitation ne soit pas de nature à
faire concurrence à ce journal ou à ce recueil périodique ».
La francophonie existe bel et bien, même en matière de droit d’auteur. Une des affaires
fréquemment citées par les commentateurs français concerne Tintin en Suisse, parodiant
avec férocité les aventures du célèbre reporter belge et, par voie de conséquence, interdit
pour avoir outrepassé les limites du genre45.
Le Québec
Après les voisins, les cousins : le Québec apparaît, en effet, aux côtés de la Belgique et
de la Suisse, comme l’un des marchés économiquement substantiels du livre francophone.
Le droit de l’édition qui y est applicable cousine avec le droit français tout en lorgnant
parfois du côté anglo-saxon.
Le régime juridique est issu de la « loi sur le statut professionnel des artistes des arts
visuels, des métiers d’art et de littérature et sur les contrats avec les diffuseurs », datant de
la fin des années 1980. Auparavant, seul le Code civil du Québec consacrait quelques
dispositions aux usages commerciaux dans le secteur de l’édition.
Là aussi, comme partout ou presque dans la francophonie, les rapports entre auteur et
éditeur sont strictement encadrés. Et c’est bien évidemment l’éditeur qui est le plus
contraint, dans la mesure où, à tort ou à raison, il est considéré par le législateur comme
un usurier tirant le maximum du créateur vivant dans une chambre de bonne, au mieux
avec un peu d’eau, du pain rassis et une muse…
La loi québécoise évoque la notion de « contrat de diffusion » pour désigner « la vente,
le prêt, la location, l’échange, le dépôt, l’exposition, l’édition, la représentation en public,
la publication ou toute autre utilisation de l’œuvre d’un artiste ».
Les implications de ce type de contrat sont bien connues dans d’autres législations,
dont la française. Le contrat doit être écrit « et ce en double exemplaire », le législateur
québécois ayant de plus insisté sur la nécessité pour l’auteur d’en conserver un
exemplaire…
Clarté et précision sont de rigueur dans l’ensemble du contrat, notamment quant à
l’étendue des droits cédés, les délais de remise et de publication, etc.
En revanche, il est beaucoup plus aisé de transférer le contrat conclu avec l’auteur
qu’en droit français. Cela dépend du statut choisi par l’éditeur, qui tient beaucoup à la
sémantique : « licence » (qui peut être exclusive) ou « cession ». Dans le premier cas, le
transfert est possible, sous réserve d’être spécifié et le contrat n’est alors plus conclu
intuitu personae.
La loi est quasi muette sur les questions de rémunération et de reddition des comptes, à
la différence des lois d’autres pays francophones.
En raison de « l’étroitesse » du nombre de maisons d’édition québécoises, la
jurisprudence est plutôt éparse… et les commentateurs spécialisés se rabattent souvent sur
les décisions des juridictions françaises, que ce soit sur ce point comme sur beaucoup
d’autres…
Certaines conditions sont, là encore, la clé de la validité d’une clause de préférence.
Elles sont le fruit des commentateurs plus que du texte de la loi lui-même. La « nature »
de l’œuvre sur laquelle porte ce droit de priorité doit ainsi être mentionnée. Et un délai
doit permettre à l’auteur de résilier cette obligation si l’éditeur ne réagit pas promptement.
Le sort des droits d’auteur, comme celui du manuscrit et des exemplaires en stock, est
prévu hors de la loi propre aux auteurs. La loi sur les faillites envisage cette difficulté et
distingue selon le stade d’avancement du processus de publication : manuscrit accepté,
manuscrit en cours de publication, livre édité. Selon Jean-Philippe Mikus, « le législateur
canadien s’est approprié une solution anglaise qui permet à l’auteur d’obtenir des
redevances sur les exemplaires vendus sous l’autorité du syndic de faillite ».
Enfin, des problèmes inédits surgissent parfois en vertu des « conflits » de compétence
entre la législation fédérale et celle de chaque État fédéré.
L’Afrique46
Le droit de l’édition en Afrique francophone est le fruit de l’« héritage » colonial, de
l’accession à l’indépendance ainsi que de la prise de conscience de l’existence d’un
patrimoine culturel africain spécifique.
À l’époque coloniale, le droit d’auteur n’est pas encore consacré. À part la Tunisie et le
Liberia (signataires de la convention de Berne du 9 septembre 1886), les autres États
africains n’ont élaboré une législation protectrice des créateurs que vers les années 1970 et
1980. Cette situation s’explique, d’une part, parce que les États donnaient la priorité à
l’économie et, d’autre part, parce que les acteurs du secteur culturel, confrontés à de
nombreuses autres difficultés, ne se souciaient guère de la notion de droit d’auteur.
La législation des pays nouvellement indépendants était donc celle du colon. Les
sociétés d’auteur de l’époque comme la SACEM ou le BADA (Bureau africain du droit
d’auteur institué par l’ordonnance du 14 avril 1943) favorisèrent des adhésions de plus en
plus nombreuses de créateurs qui venaient des endroits les plus reculés du continent pour
enregistrer leurs œuvres. Trois entités françaises (SACD, SACEM et SGDL) exerçaient
leur activité en Afrique de l’Ouest francophone par l’intermédiaire de leurs agences
regroupées autour du BADA.
En 1962, les pays africains décidèrent de s’unir au sein d’une organisation commune,
afin de promouvoir le développement du droit d’auteur et l’harmonisation de leurs
législations. Accompagnés par certains organismes internationaux comme l’OMPI ou
l’Unesco, douze États africains francophones, réunis au sein de l’OCAM (Organisation
commune africaine et malgache), ont adopté un régime commun en matière de propriété
littéraire et artistique le 13 septembre 1962, dénommé accord de Libreville. C’est à partir
de cet accord qu’a été institué l’OAMPI (Office africain et malgache de la propriété
industrielle). Les pays signataires étaient alors le Cameroun, la République centrafricaine,
le Congo, la Côte-d’Ivoire, le Dahomey (devenu Bénin), la Haute-Volta (aujourd’hui
Burkina-Faso), le Gabon, la Mauritanie, le Sénégal, le Tchad, Madagascar et le Niger.
Les États fondateurs, sauf la République malgache qui s’est retirée de l’OAMPI, ont
révisé l’accord de Libreville et créé l’OAPI (Organisation africaine de la propriété
intellectuelle) par l’adoption d’une nouvelle convention signée à Bangui le 2 mars 1977.
L’OAPI regroupe une quinzaine de membres (dont la Guinée-Bissau, la Guinée et le
Mali).
En 1976, le gouvernement tunisien, avec l’assistance de l’OMPI et de l’Unesco, a
adopté une loi type sur le droit d’auteur à l’usage des pays en voie de développement.
Mais l’action de ces organismes internationaux sera surtout d’aménager des conditions
plus avantageuses pour l’application des conventions internationales. Ainsi, l’annexe
adoptée en 1971 de la convention de Berne contient des dispositions qui permettent à
certains pays de s’écarter, sous certaines conditions, des minimas de protection prévus en
matière de droit de traduction et de reproduction.
Si la convention de Berne énumère les œuvres protégeables, définit les droits de
l’auteur ou encore impose une durée de protection minimale, elle est muette sur le
formalisme contractuel relatif à la cession de droits, ainsi qu’à la validité de certaines
clauses communes à tous les contrats d’édition. Elle n’a donc pu, sur ce point, servir de
cadre aux législations nationales qui se singularisent par leurs dispositions en matière
contractuelle.
Dans de nombreux pays, les législations sur le droit d’auteur sont, si ce n’est muettes,
du moins très discrètes sur les contrats d’édition.
Souvent, la loi sur le droit d’auteur, dans les pays africains, institue en même temps un
organisme de gestion collective chargé de la mise en application effective de cette loi.
De nombreux États africains sont actuellement dotés d’organismes de droit d’auteur
(Sociétés d’auteurs). D’après les propos de Monsieur Ndiaye, ancien président du comité
exécutif de l’union de Berne, les Sociétés africaines, créées à l’initiative de l’État ou,
conjointement des auteurs et de l’État, sont en majorité des organismes publics ou semi-
publics. Pluridisciplinaires pour la plupart, elles gèrent toutes les catégories d’œuvres
susceptibles d’être protégées au titre du droit d’auteur. Il est à noter que ces sociétés sont
investies d’un monopole de gestion sur toute l’étendue de leur territoire d’exercice.
Les Sociétés d’auteurs africaines, exerçant dans le cadre de pays francophones ou
anglophones, disposent d’un mode de gestion fortement influencé par le contexte
historique du pays dans lequel elles exercent. Ainsi, la plupart des Sociétés d’auteurs des
pays francophones (Afrique de l’Ouest en particulier) ont hérité des structures
anciennement mises en place par les Sociétés françaises qui exerçaient leurs activités sur
ces territoires avant leur accession à l’indépendance. « Ces pays avaient donc une
“tradition de droit d’auteur” : la radio, les établissements qui diffusent de la musique, les
théâtres, tous payaient les droits d’auteur à la SACEM et à la SACD. Ayant accédé à la
souveraineté internationale, ces pays ont bénéficié de la coopération des Sociétés
d’auteurs françaises, de la SACEM notamment, qui a mis à la disposition de certains
d’entre eux, ses installations, la documentation et a assuré la formation des agents appelés
à travailler dans le futur organisme national de droits d’auteur. » L’organisme national de
gestion collective des droits d’auteur est considéré, dans ces pays, comme un opérateur à
part entière de la politique culturelle définie par l’État (il se voit attribuer des fonctions
sociales et culturelles en plus des fonctions traditionnelles d’une Société d’auteurs). À cet
égard, le Sénégal a servi d’exemple à la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest. Quant
aux pays arabophones d’Afrique, ils sont dotés de structures similaires.
Il existe également des organismes privés. Bien qu’étant des sociétés civiles, elles
bénéficient d’un monopole légal et peuvent avoir le soutien de l’État dans certaines
circonstances.
Un courant très fort, issu du tiers-monde comme de pays anglo-saxons, commence
toutefois à s’exprimer en faveur d’une véritable protection du folklore par la propriété
intellectuelle47.
Les spécialistes africains du droit d’auteur déplorent en effet, à l’instar du professeur
Folarin Shyllon que, récemment, « presque toutes les anciennes colonies […] devenues
indépendantes sans que leur culture traditionnelle et populaire ait jamais été protégée par
la loi, ont vu avec un sentiment d’amertume croissant les compositeurs étrangers arriver
sur leur sol, étudier minutieusement et, parfois, enregistrer leur musique traditionnelle et
populaire, puis rentrer vite chez eux en utiliser les rythmes et les harmonies dans des
chansons à succès ou des symphonies dûment protégées au titre du droit d’auteur ».
De telles revendications visent aujourd’hui aussi bien ceux qui entreprennent un
commerce avoué sur fond de dessins animés ou de recueil de contes et légendes, que les
publications scientifiques d’ethnologues et anthropologues qui exploitent in extenso le
fruit de leurs collectes.
De plus en plus de textes internationaux font désormais référence à ce nouvel aspect du
droit d’auteur, dont la convention de Bangui de 1977, les « dispositions Unesco-
Organisation mondiale de la propriété intellectuelle » de 1985 sur la protection des
expressions du folklore, la déclaration de Mataatua sur les droits de propriété intellectuelle
des peuples autochtones de 1993, etc. Et ces intentions affichées commencent à prendre
forme dans plusieurs droits internes. Seule l’Afrique anglophone semble pour l’heure
avoir nettement emprunté cette voie, imitant en cela ce qui se produit déjà dans certains
États américains, canadiens ou en Australie. C’est ainsi qu’au Nigeria la loi protège
désormais « le folklore » notamment sous la forme « de contes populaires, poésie
populaire et énigmes ». En conséquence, seule l’utilisation privée, « accidentelle » ou à
des fins éducatives y est aujourd’hui autorisée. La loi togolaise y fait cependant
expressément référence.
Cette nouvelle rhétorique ne manque pas de susciter des difficultés majeures,
notamment pour ce qui concerne la titularité des droits sur des œuvres qui ne sont pas
toujours dues à un seul créateur mais sont inspirées « par la tradition et le milieu social où
s’inscrit l’auteur ».
Certains n’hésitent cependant plus à proclamer qu'« il existe, en matière de droit de
propriété intellectuelle, une zone intermédiaire entre les droits individuels et le domaine
public, national ou international », zone qui pourrait, prochainement, s’avérer être de
turbulence pour les éditeurs. Pour l’heure, l’Afrique francophone en reste à une
conception plus classique du droit d’auteur.
Il faut relever que certains États sont dépourvus d’instruments juridiques en matière de
droit d’auteur. C’était le cas des Comores, qui n’étaient pas membre, avant 2005, de la
convention de Berne et ne disposaient d’aucune loi nationale sur le droit d’auteur.
Par ailleurs, plusieurs pays sont adhérents à la convention de Berne, mais n’ont voté
aucune législation en la matière. Djibouti est un adhérent relativement récent à la
convention de Berne, mais était déjà régi par la loi n° 114/AN/96/3e L relative à la
protection du droit d’auteur.
D’autres États, tout en adoptant leur propre dispositif législatif, n’ont pas choisi de
bouleverser l’ordre juridique préétabli en la matière, en tout cas pour ce qui concerne
l’édition.
Il existe enfin nombre d’États africains qui, tout en s’inspirant du « modèle » colonial,
ont adopté des législations comportant de véritables particularités.
Il faut enfin relever que la majorité des lois africaines relatives au droit d’auteur
accordent une durée de protection limitée à cinquante ans après la mort de l’auteur et non
de soixante-dix années post mortem auctoris.
1. Henri Desbois, André Françon et André Kerever, Les Conventions internationales du droit d’auteur et des droits
voisins, Dalloz, 1976.
2. Signée le 6 septembre 1952 et révisée à Paris le 24 juillet 1971 ; publiée par décret n° 74-842 du 4 octobre 1974
(Journal officiel, 10 octobre 1974), entrée en vigueur le 10 juillet 1974.
3. Voir « Le contrat de coédition » et « La cession des droits ».
4. Les éditeurs américains semblent particulièrement réticents à l’utilisation de contrats étrangers, voir Anne-Solange
Noble, « The Joy of Selling Rights to America », Publishers Weekly, 4 janvier 1991.
5. Journal officiel, 28 août 1974.
6. L’Union désigne l’ensemble des pays qui ont adhéré à la convention de Berne.
7. Sylviane Durrande, « La notion de publication dans les conventions internationales », Revue internationale du droit
d’auteur, janvier 1982, n° CXI, p. 73.
8. W. Nordemann, « De la détermination du pays d’origine selon la convention de Berne », Revue internationale du droit
d’auteur, juillet 1984, n° CXXI, p. 3.
9. Voir « Les traités bilatéraux ou multilatéraux et la condition de réciprocité ».
10. Voir le chapitre vi « La durée des droits ».
11. Première chambre civile de la Cour de cassation, 15 décembre 1975, La Semaine juridique (JCP), 1976, II, 18394,
note André Françon.
12. Voir le chapitre vi « la durée des droits ».
13. Journal officiel des Communautés européennes, 30 mai 1998, C 165/9, p. 23. « Traité de l’OMPI sur le droit d’auteur,
reconnaissance de l’importance de l’information sur le régime des droits », Expertises, janvier 1997, p. 11.
14. Voir « La protection sur Internet ».
15. Acte de Paris du 24 juillet 1971, décret n° 74-743 du 21 août 1974, Journal officiel, 23 août 1974.
16. Journal officiel, 10 octobre 1974.
17. André Françon, « L’arrangement de Vienne concernant la protection des caractères typographiques et leur dépôt
international », Le Droit d’auteur, 1976, p. 134.
18. Loi n° 75-1133 du 10 décembre 1975, Journal officiel, 12 décembre 1975.
19. André Françon, « Le droit d’auteur et le traité de Rome instituant la CEE », Revue internationale du droit d’auteur,
avril 1979, n° C, p. 129.
20. Voir le chapitre vi « La durée des droits » et « Les bases de données ».
21. R. Joliet et P. Delsaux, « Le droit d’auteur dans la jurisprudence de la Cour de justice des Communautés
européennes », Cahiers du droit européen, n° 4, 1985, p. 381. Emmanuel Pierrat, « La CEE et le droit d’auteur », Show
magazine, n° 281, 18 mai 1992, p. 31.
22. Cour de justice des Communautés européennes, 28 avril 1998, RIDA, octobre 1998, 211) ; Cour de justice des
Communautés européennes, 22 septembre 1998, Dalloz, 1999, 239.
23. Voir « Les bases de données ».
24. Cour de justice des Communautés européennes, 3 octobre 2000, Dalloz 2000, IR, 266. Voir Le Droit du livre, op. cit.
25. Tribunal de grande instance de Paris, 23 février 1999, Dalloz, 2000, Chronique 455.
26. Première chambre civile de la Cour de cassation, 13 novembre 2003, Dalloz, 2004, p. 200, note Nicolas Bouche.
27. Emmanuel Pierrat, « E.-U./CEE : ça se Gatt… », Show magazine, 26 octobre 1992, p. 21.
28. Voir Jacques Bourdon, Jean-Marie Pontier et Jean-Claude Ricci, Le Droit de la culture, Dalloz, 1996.
29. Voir « La contrefaçon et le multimédia ».
30. Journal officiel des Communautés européennes, 30 mai 1998, C 165/9, p. 23.
31. Tanguy Van Overstraeten, « Droit applicable et juridiction compétente sur Internet », Revue de droit des affaires
internationales, n° 3, 1998, p. 373.
32. Voir « Infraction de débit ».
33. Pierre-Yves Gautier, « Invitation au voyage : les cessions de droits d’auteur à l’étranger, créatrices de groupes de
contrats », Dalloz, 1995, Chronique, p. 262.
34. Anne-Solange Noble, « The Joys of Selling Rights to America », Publishers Weekly, 4 janvier 1991.
35. Voir « Les droits moraux ».
36. Première chambre civile de la Cour de cassation, 28 mai 1991, La Semaine juridique (JCP) édition Entreprise, 1991,
II, 220, note Jane C. Ginsburg et Pierre Sirinelli.
37. La cession à un autre éditeur français, en vue d’une seconde édition (poche, club, etc.) ne comporte que peu de
variantes par rapport à ce modèle.
38. Voir « Les droits moraux ».
39. Voir « Adresses utiles ».
40. Voir « Le GATT ».
41. Voir « La convention de Berne ».
42. Voir le chapitre vi « La durée des droits ».
43. Voir « Les bases de données ».
44. Voir « La convention de Berne ».
45. Cour d’appel de Paris, 20 décembre 1990, Dalloz, 1991, 532.
46. Voir Laurier Yvon Ngombe, Le Droit d’auteur en Afrique, L’Harmattan, 2004.
47. Voir « Le folklore ».
XV
Les éditeurs ont à leur disposition deux moyens bien distincts pour répondre aux
atteintes portées à leurs droits. Le plus sûr de ces modes de défense reste l’action en
contrefaçon, qui permet de contrer toute atteinte portée à un élément d’une œuvre, à
condition que cet élément soit protégé par le droit d’auteur. Par ailleurs, pour répondre
aux attaques que subissent les éléments non protégés par le droit d’auteur, l’éditeur peut
intenter une action en concurrence déloyale.
Il ne faut pas ignorer pour autant que d’autres types de problèmes rencontrés par
l’éditeur ne relèvent ni de la contrefaçon ni de la concurrence déloyale. Ainsi la rupture
abusive d’un contrat par un auteur sera-t-elle traitée en tant que telle devant la justice.
Composition et expression
Aux yeux des juridictions, la contrefaçon repose sur la conjugaison de deux éléments
indispensables : un élément matériel et un élément moral.
L’élément matériel, c’est l’acte en lui-même. Il peut être des plus divers et adopter les
formes les plus inattendues. La contrefaçon peut porter sur n’importe quel élément
protégé par le droit d’auteur : titre, texte, composition typographique, illustrations,
couverture, etc.
L’édition pirate à quelques centaines d’exemplaires d’un texte protégé – comme cela se
pratique encore dans le milieu de la bibliophilie – relève de la contrefaçon. Un auteur qui
vend deux fois ses droits sur une même œuvre commet une contrefaçon, à laquelle est, par
surcroît, associé l’éditeur ayant signé en second2. L’éditeur qui publie sous une forme non
prévue dans le contrat d’édition commet également une contrefaçon. Il en est de même
lorsqu’il fait imprimer un nombre d’exemplaires supérieur à la quantité agréée par
l’auteur. Un seul exemplaire litigieux suffit à caractériser une contrefaçon3. Si l’éditeur
recède des droits qu’il ne possède pas, il devient contrefacteur4. La publication de cours de
Roland Barthes au Collège de France sans l’autorisation des ayants droit constitue aussi
une contrefaçon, dans la mesure où celui-ci a exprimé le souhait que ses œuvres orales ne
soient pas éditées5.
La contrefaçon peut bien entendu se produire d’un genre à un autre : contrefaçon d’un
roman par un film6, d’une œuvre architecturale dans un livre, etc.
La notion de contrefaçon recouvre également les atteintes au droit moral7.
La contrefaçon existe aussi pour d’autres droits de la propriété intellectuelle que le
droit d’auteur. L’atteinte à une marque – qui sert, par exemple, à protéger certains titres de
collection8 – peut être constitutive d’une contrefaçon.
Mais un des cas de contrefaçon qui défraie le plus la chronique reste ce qu’il est
communément convenu d’appeler le plagiat littéraire9.
Les juristes s’accordent, à la suite de Desbois, à dire qu’une œuvre littéraire est formée
de trois éléments : l’idée, la composition et l’expression10. L’idée seule n’étant pas
protégeable par le droit d’auteur11, la contrefaçon littéraire ne peut porter que sur la
composition ou sur l’expression, ou sur les deux à la fois.
La composition désigne l’essence, la trame, l’« histoire » en quelque sorte, et
l’ensemble des éléments qui la forment : péripéties, enchaînement des événements,
scènes, caractéristiques des personnages, etc12.
Pour déterminer s’il y a ou non contrefaçon de la composition d’une œuvre, il convient
de découper le scénario du livre en un nombre de scènes clés et de comparer. L’affaire
Autant en emporte le vent qui a opposé Régine Deforges aux héritiers et à l’éditeur de
Margaret Mitchell fournit un assez bon exemple de cette méthode, fréquemment
employée en justice. Les diverses juridictions qui sont intervenues dans cette affaire ont
analysé notamment les caractères des personnages, la toile de fond, le contexte, les
situations et les scènes des deux romans. La cour d’appel de Versailles, à la fin de 1993, a
estimé en dernier lieu que l’ensemble des éléments du roman de Régine Deforges était
imposé par le contexte librement choisi de la Seconde Guerre mondiale13. Quant à certains
éléments communs, les juges les ont considérés tout au plus comme des idées de libre
parcours, par conséquent non appropriables et ne pouvant être revendiquées par les
héritiers Mitchell.
Les tribunaux doivent donc faire le compte des éléments communs et déterminer si leur
présence relève du pillage ou est imposée par le sujet choisi14. On ne peut par exemple
interdire à un romancier situant l’action de son livre en Afrique du Nord d’y incorporer
une scène dans un souk.
De même existe-t-il des exceptions dues au fonds commun de la littérature, des
éléments devenus si banals qu’il ne peuvent plus présenter d’originalité que dans leur
expression. Ainsi, dès le début du xxe siècle, un tribunal a justement rappelé que
Courteline ne pouvait s’approprier le thème du mari qui fait preuve de faiblesse vis-à-vis
de sa femme adultère15. C’est un processus semblable à celui qui frappe, par exemple, les
livres historiques16 dont l’auteur a décidé de suivre, le plus simplement qui soit, un plan
chronologique. Un guide de la chasse en France a, en revanche, été considéré comme
contrefait par un article qui reprenait, selon le même ordonnancement, les « différents
types de chasse à la journée sur l’ensemble des territoires français17 ».
Les adaptations de quelque sorte que ce soit (d’un livre en un film ou un autre type
d’œuvre ou, inversement, d’une pièce en un roman18) sont bien évidemment susceptibles
d’être poursuivies pour contrefaçon19. La publication en bande dessinée et en cassette
audio, sans autorisation, d’un roman d’Agatha Christie en constitue, par exemple, une
contrefaçon20.
Quant à l’expression, seconde cible possible d’une contrefaçon littéraire, il s’agit tout
simplement du choix des mots, de la façon d’écrire…
Il est bien évident qu’il convient de faire là aussi la part entre les termes obligés,
imposés par le sujet21, et ceux qui relèvent d’un véritable choix original de la part de
l’auteur. On ne peut reprocher l’emploi de termes usuels22.
Dans un livre technique ou scientifique, il est impossible d’éviter le recours à un
vocabulaire spécifique23. De même, dans ce type d’ouvrages, est-il inévitable de rappeler
des évidences propres au domaine traité et de procéder par des exemples appartenant au
fonds commun de la matière. Tout au plus faudra-t-il donner des références, citer l’auteur
des travaux auxquels on fait allusion24. Cela ne signifie nullement que l’utilisation des
mêmes exemples soit autorisée, ni que le piratage des phrases et des expressions
originales élaborées par d’autres soit libre25. En effet, quand bien même ces formulations
ou le choix des exemples ne seraient pas suffisamment originaux pour être protégés par le
droit d’auteur, l’action en concurrence déloyale reste un excellent moyen de sanctionner le
piratage sans vergogne26.
Les mêmes difficultés affectent les cartes géographiques ou encore les illustrations de
type planches de dictionnaires, dont le but est de se conformer autant que faire se peut à la
réalité, et qui présentent de facto entre elles de nombreuses ressemblances27.
Il est donc normal que la jurisprudence se montre plus sévère vis-à-vis de publications
où rien ne justifie de fortes similitudes entre les ouvrages : roman, poésie, théâtre…
Enfin, si les mots courants peuvent être repris par tous sans difficultés particulières, il
n’en est pas de même pour l’utilisation de noms de personnages ou de titres qui peuvent
présenter en eux-mêmes une véritable originalité28. Ainsi l’adjonction du sous-titre
L’Impossible Histoire ne permet-elle pas d’écarter la contrefaçon du titre principal, Paris
sur crime29.
Les biographies
Les biographies sont également souvent sujettes, pour les mêmes raisons, à
contrefaçon30.
La tentation est forte lorsqu’un biographe précédent a déjà effectué un important travail
de recherches de se dispenser des mêmes efforts, voire de littéralement paraphraser des
paragraphes entiers. Plusieurs affaires récentes, et parfois cocasses, en attestent.
Il est parfois difficile de distinguer entre ce qui relève inéluctablement des faits
historiques, ce qui appartient au « fonds commun du genre » exigé par le personnage
traité, et ce qu’un passionné saura dénicher et mettre en valeur dans un véritable processus
d’auteur.
La Chambre criminelle de la Cour de cassation a posé clairement les termes du débat,
dès le 16 juin 1955, à propos d’une biographie du ténor Caruso31. À cette occasion, les
magistrats ont délimité ce qui ne pouvait faire l’objet d’une appropriation ou de la
constitution d’un monopole scientifico-littéraire de la part d’un chercheur… cherchant
surtout à interdire toute autre biographie sur « son » sujet.
Pour bénéficier d’une protection, la biographie doit être originale, au sens où l’entend
le droit d’auteur : c’est-à-dire présenter une composition ou un style propres à celui qui
l’écrit.
Les Plagiaires, le nouveau dictionnaire de Roland de Chaudenay32 narre les
mésaventures de Paul Guth qui publia Moi, Ninon de Lenclos, courtisane en 1991. Le
livre fut promptement retiré de la vente après quelques échanges entre son éditeur et celui
de Ninon de Lenclos, courtisane du Grand Siècle, paru en 1984, sous la plume de Roger
Duchêne…
Quant aux informations brutes, même inédites, elles ne sont pas protégeables par le
biais de la propriété littéraire et artistique. Mais il reste possible d’agir sur le terrain de la
concurrence déloyale, et plus particulièrement en invoquant la notion de « parasitisme »,
celui-ci consistant à se dispenser d’un travail parfois très fastidieux et à s’inscrire dans le
sillage d’un pionnier sans défricher le sentier par soi-même.
Les affaires les plus emblématiques de ces dernières années ne manquent pas d’ironie.
Il en est ainsi du conflit ayant opposé Patrick Rödel à Alain Minc à propos de la vie de
Spinoza. Le 28 novembre 2001, le tribunal de grande instance de Paris a plus qu’épinglé
l’essayiste au profit de l’universitaire qui le poursuivait pour contrefaçon33.
Les juges ont d’abord pris soin de souligner que, traditionnellement, « les idées sont de
libre parcours » et qu’à ce titre nul ne pouvait reprocher à Alain Minc d’avoir rappelé,
chronologiquement, les épisodes de la vie de l’illustre philosophe.
Cependant, ils ont aussi détecté nombre d’anecdotes, recopiées avec les mêmes détails
et surtout dans les mêmes termes qu’au sein de l’ouvrage de Patrick Rödel. Ce dernier
avait en effet imaginé une correspondance mettant au jour un goût prononcé de Spinoza
pour la confiture de rose, agrémenté d’une recette. Or cette facétie – qui s’inscrivait dans
une biographie revendiquée clairement comme imaginaire – avait été reproduite, sans
source idoine, dans l’ouvrage litigieux…
Relevons que la société éditrice a été condamnée avec sévérité ; car, selon le tribunal,
« en tant que professionnel averti de l’édition, (elle) ne pouvait manquer sinon de vérifier,
du moins de s’inquiéter auprès de son auteur de l’importance des emprunts faits, sans
guillemets, à la biographie contrefaite, citée dans l’ouvrage incriminé. De plus, elle aurait
dû tenir compte du fait que l’auteur de l’ouvrage litigieux, connu comme économiste, ne
se posait nullement en philosophe spécialiste de Spinoza dont il entendait faire la
biographie »…
Certains biographes à la chaîne finissent par confondre la vie de leur sujet et leur
fourmillante documentation. Henry Troyat l’a appris à ses dépens après avoir été blanchi,
au premier round, par le tribunal de grande instance de Paris, le 9 février 2000. La cour
d’appel n’a pas lu son œuvre du même œil, et a sanctionné la contrefaçon, le 19 février
200334. En l’occurrence, ce sont les choix identiques de citations d’extraits de lettres, de
journaux identiques ainsi que de… citations inédites qui ont entraîné la condamnation du
second biographe.
L’élément moral
La contrefaçon s’apprécie par les ressemblances et non par les différences35. Il faut
donc trouver un nombre de points communs suffisamment important pour être en présence
d’une contrefaçon. À ce titre, la contrefaçon peut donc être seulement très partielle36.
L’éditeur doit cependant garder en mémoire les cas d’exceptions légales et
jurisprudentielles qui permettent impunément certaines reproductions d’œuvres
protégées37.
La contrefaçon est un délit et requiert, à ce titre, la conscience du méfait. Il s’agit du
fameux « élément moral » cher aux pénalistes. Ce serait, en l’occurrence, la conscience de
commettre un acte répréhensible. Mais une véritable présomption de mauvaise foi semble
exister dans les prétoires38. C’est à celui qui est accusé de démontrer qu’il n’avait pas
l’intention de reproduire illicitement une œuvre protégée. Cette démonstration reste très
difficile à faire39. Par exemple, il a été jugé que l’éditeur, contractant innocemment avec
un auteur pour un roman que celui-ci avait déjà cédé à un autre éditeur, ne pouvait
prouver sa bonne foi qu’en produisant un contrat antérieur.
Contrairement aux juridictions pénales, les tribunaux civils ne s’attachent
paradoxalement qu’à l’élément matériel de la contrefaçon. Ainsi, pour faciliter la preuve
des actes contrefaisants, les magistrats considèrent que la bonne foi du contrefacteur est
indifférente dans le procès civil40.
Les juges considèrent en effet que les éditeurs sont des professionnels et qu’à ce titre ils
sont tenus de veiller à tout : il leur faut donc établir des contrats en bonne et due forme,
vérifier que le manuscrit n’est en rien diffamatoire, mais encore qu’il ne contient aucun
plagiat… C’est sur ce dernier point que cette « logique » judiciaire entre en contradiction
flagrante avec les limites du travail d’éditeur. Comme le relèvent les commentateurs
spécialisés, il est facile de clamer que l’on ne savait pas ; il est beaucoup plus difficile de
prouver que l’on ne pouvait pas savoir…
Concrètement, la preuve de la mauvaise foi de l’éditeur n’est pas toujours nécessaire
aux yeux des juges. Une telle preuve peut néanmoins alourdir le montant des dommages-
intérêts… Les adversaires de l’éditeur peuvent, par exemple, arguer de la notoriété
particulière de l’œuvre plagiée, des mises en garde adressées en vain, etc.
En matière de contrefaçon, les autres professionnels du livre peuvent être également
poursuivis. À charge pour eux de se retourner en garantie contre leurs cocontractants qui
ont commis l’impair… c’est-à-dire contre les éditeurs. Les magistrats sont cependant un
peu plus enclins à admettre la bonne foi des libraires ou des imprimeurs que celle des
éditeurs. En réalité, les juges se montrent d’autant plus sévères qu’ils ont affaire, la
plupart du temps, à des professionnels de l’édition qui devraient s’avérer des plus avertis41.
L’éditeur se retrouvera responsable des fautes de son auteur, à charge pour lui de se
retourner en faisant jouer la clause de garantie42.
Enfin, un éditeur ne pourra arguer que le public visé par sa contrefaçon n’était pas le
même que celui de l’œuvre contrefaite ; ce point importe peu en la matière, contrairement
aux cas de concurrence déloyale43.
La contrefaçon et le numérique
Le support numérique n’altère en rien l’application des ressorts juridiques de la
contrefaçon.
Encyclopædia Universalis a obtenu la condamnation de contrefacteurs qui
reproduisaient ses cédéroms de façon quasi industrielle45. De même, la contrefaçon de
photographies ou de logiciels sur un cédérom est inéluctablement sanctionnée46.
Il existe également désormais une jurisprudence française bien établie portant sur
Internet47. Il faut faire ici mention de la première décision française rendue en matière de
contrefaçon de droit d’auteur sur Internet : il s’agit d’une désormais célèbre ordonnance
de référé, en date du 14 août 1996, rendue par le tribunal de grande instance de Paris à
propos de la « mise en ligne » de chansons de Jacques Brel et de Michel Sardou par
l’École nationale supérieure des télécommunications48. Le président saisi de cette affaire a
ainsi considéré que « toute reproduction, par numérisation, d’œuvres musicales protégées
par le droit d’auteur et susceptibles d’êtres mises à disposition de personnes connectées au
réseau Internet, doit être expressément autorisée par le titulaire ou le concessionnaire des
droits ».
Cette précision a permis notamment de réfuter les arguments du défendeur qui plaidait
n’avoir fait qu’une sorte de copie privée, entreposée sur cette partie de son domicile privé
qu’est son « web » et qu’il n’était en rien responsable des visites que tout un chacun
pouvait y faire49… Il est également intéressant de noter que le problème de la preuve de
l’infraction commence à être réglé, cette dernière pouvant désormais être constatée par un
huissier comme par un agent assermenté d’une organisation professionnelle dûment
habilitée.
Le tribunal de grande instance de Paris a, par la suite, interdit la diffusion sur l’Internet
de Cent mille milliards de poèmes de Queneau50.
La loi du 21 juin 2004 sur la confiance dans l’économie numérique est venue
expressément mentionner les cas de violation en ligne des droits de propriété littéraire et
artistique51.
Les jurisprudences étrangères, essentiellement américaines, confirment pleinement
l’application des règles classiques de la contrefaçon au domaine du multimédia. Un juge
de Virginie a ainsi considéré que la mise en ligne sur l’Internet, par un ancien adepte, de
documents provenant de l’Église de scientologie, relevait non pas du Fair Use52 mais bel
et bien de la contrefaçon53. Dans « l’affaire Playboy », un kiosque électronique a été
condamné pour avoir contrefait près de deux cents photographies issues du célèbre
magazine54. Quelques rares décisions paraissent aller en sens inverse, mais relèvent en
réalité d’erreurs de qualification de la part des poursuivants : par exemple, la qualification
de vol n’a pas été retenue contre la « mise en ligne » de programmes de jeux55, alors que
des condamnations ont déjà été prononcées dans le même cas de figure mais sur le
fondement de la contrefaçon56.
Quant à la fameuse loi Hadopi, qui date de 2009, elle n’a entraîné qu'une première et
faible condamnation en septembre 2012. Son mécanisme est donc appelé à disparaître.
La numérisation57
Le stockage sur un support numérique permet de pallier les difficultés classiques
rencontrées dans la bonne conservation des documents. À ce titre, des bibliothèques et de
nombreux centres de recherche et d’archivage ont entrepris de numériser leurs collections,
indépendamment pour l’heure de toute diffusion auprès du public. En général, les
établissements sont en effet conscients des obstacles juridiques à toute communication à
partir d’un support numérique, qu’elle se fasse en ligne ou même sur une borne interactive
installée sur place. Mais la jurisprudence semble par surcroît considérer que la simple
numérisation est en elle-même un acte de contrefaçon.
Le premier argument en faveur de cette conception résulte des traités adoptés, le
20 décembre 1996, par la conférence diplomatique de l’Organisation mondiale de la
propriété intellectuelle.
La grande innovation de ce texte ne consiste pas à rappeler que le droit international de
la propriété littéraire et artistique s’applique au domaine du multimédia : il précise
également que la simple numérisation comme le balayage optique sont considérés comme
des actes de reproduction des œuvres.
Aucun autre texte international ou national ayant dépassé l’état de projet n’a pour
l’heure adopté un tel point de vue.
Quant aux juridictions françaises, elles étaient restées assez imprécises sur la
qualification juridique de la numérisation en tant que telle.
Il en était ainsi, par exemple, de la première décision française rendue en matière de
contrefaçon de droits d’auteur sur Internet et précitée qu’était l’ordonnance de référé,
rendue le 14 août 1996 par le président du tribunal de grande instance de Paris58 et
interdisant la mise en ligne de chansons de Jacques Brel et de Michel Sardou par l’École
nationale supérieure des télécommunications. Cette décision sanctionnait la numérisation
parce que celle-ci était directement liée à la diffusion, dont tous les observateurs attentifs
reconnaissaient l’illégalité.
Tel n’est pas vraiment le cas de l’arrêt qu’a rendu, le 29 septembre 1999, la cour
d’appel de Paris59. Les magistrats ont en effet estimé expressément que le simple stockage
sous forme numérique d’une œuvre protégée constitue une reproduction qui nécessite
l’autorisation des titulaires de droits.
Un tel avis, qui a été rendu par des magistrats habitués à traiter des questions de
propriété littéraire et artistique, s’il était répété, pourrait mettre à mal la pratique déjà fort
répandue de nombre d’acteurs de la conservation du patrimoine culturel.
Liens et métatags
Sur Internet, les « liens », qui permettent de glisser d’un site à un autre, constituent un
formidable outil. Leur mise en place est cependant soumise à un régime juridique
particulier.
Nombreuses sont les astuces technologiques qui permettent d’accroître, si ce n’est
l’intérêt d’un contenu, tout au moins sa valeur. L’édition, comme la librairie en ligne,
n’échappent pas à cette surenchère. Mais toutes ces techniques sont désormais
considérées, en droit, comme des actes nécessitant l’obtention d’autorisations.
Plusieurs fondements juridiques permettent d’agir aujourd’hui contre la création de
liens non autorisés.
La jurisprudence en appelle, en premier lieu, aux règles classiques de la propriété
intellectuelle. Dès 1996, le Shetland Times a obtenu la condamnation pour contrefaçon du
Shetland News, dont le site proposait, sans autorisation, de nombreux liens vers les
articles en ligne de son concurrent60. Moins d’un an plus tard, un autre procès retentissant
a été lancé par The Washington Post61. Il s’est conclu par la signature d’un protocole
d’accord très draconien pour le site Total News, qui s’était constitué, là encore, à coups de
liens non autorisés.
La concurrence déloyale peut également être invoquée pour faire cesser un lien
inopportun, parce qu’il se révélerait générateur de confusion ou révélateur de parasitisme.
Il en sera jugé ainsi, par exemple, lorsqu’un site crée un lien avec les pages d’un
organisme officiel ou d’une société, dont le parrainage est alors implicitement revendiqué
aux yeux du public. La notion de publicité trompeuse peut aussi étayer des poursuites.
Quant à la publicité comparative que certains pourraient être tentés de mettre en œuvre
à coups de liens, rappelons simplement que son régime juridique est aujourd’hui très
encadré.
Les juges n’opèrent pas de distinction entre le lien simple, qui aboutit à la page
d’accueil du site cité, et le lien en profondeur, qui mène directement aux pages visées.
Or, la création de liens en profondeur engendre des réclamations encore plus légitimes.
Le créateur du site ciblé peut en effet invoquer cet attribut du droit moral qu’est le droit au
respect de l’œuvre. Et ce, sans compter que les bandeaux publicitaires, qui sont encore
pour beaucoup dans l’économie de la plupart des sites, figurent en général sur la page
d’accueil et sont donc contournés par les liens en profondeur…
Le recours à des autorisations reste donc la politique la plus sûre. D’autant plus que la
courtoisie d’une telle démarche entraîne souvent un réflexe de réciprocité de la part du site
visé, qui proposera un lien en sens inverse.
De façon préventive, certains sites indiquent, à l’aide de logos explicites, s’ils
autorisent ou non la création de liens.
Reste la forme que doivent prendre les demandes d’autorisations et les réponses
qu’elles suscitent. En théorie, et dans l’attente d’une meilleure reconnaissance juridique
de la signature électronique, l’envoi d’un courrier papier, doublé d’une signature
manuscrite, est le procédé le moins contestable… Mais, en pratique, les liens les moins
problématiques peuvent donner lieu à de simples échanges de courriers électroniques.
L’action en contrefaçon
L’action en contrefaçon peut être intentée par les titulaires des droits sur l’œuvre
contrefaite. Il s’agit généralement de l’éditeur65, auquel l’auteur peut s’associer si son
contrat prévoit une rémunération proportionnelle aux recettes. L’auteur pourra agir seul en
justice si son droit moral est atteint par la contrefaçon66. Mais il devra se contenter de
laisser son éditeur aller seul devant les tribunaux s’il a choisi d’être publié sous un
pseudonyme ou anonymement. Quant à l’œuvre de collaboration67, il est nécessaire que
tous les coauteurs agissent de concert pour défendre leurs droits patrimoniaux, à moins
que leurs contributions puissent être exploitées séparément ; en revanche, il est possible à
chacun d’agir sans les autres pour la défense des droits moraux68.
L’importateur ne peut agir seul en contrefaçon69. Mais le licencié de droits dérivés peut
apparemment assigner sans le concours de l’éditeur d’origine70.
Les pouvoirs publics comme les syndicats autorisés ou les sociétés de gestion collective
peuvent également intervenir sur la base de l’article L. 331-1 alinéa 2 du CPI, qui dispose
que « les organismes de défense professionnelle régulièrement constitués ont qualité pour
ester en justice pour la défense des intérêts dont ils ont statutairement la charge ». La
SGDL intervient ainsi de façon sporadique.
La contrefaçon, à l’instar des délits de presse, peut être poursuivie devant les
juridictions civiles comme devant les juridictions pénales (qui peuvent prononcer en
l’occurrence des amendes mais aussi des peines de prison). L’article L. 335-2 alinéa 2 du
CPI dispose que « la contrefaçon en France d’ouvrages publiés en France ou à l’étranger
est punie de trois ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende ». Les peines
encourues sont portées au double en cas de récidive et aggravées si l’infraction est
commise en bande organisée.
Les sanctions
Les articles L. 335-5 à L. 335-7 du CPI prévoient des sanctions particulières qui vont
de « la fermeture totale ou partielle, définitive ou temporaire, pour une durée au plus de
cinq ans, de l’établissement ayant servi à commettre l’infraction » à « la confiscation de
tout ou partie des recettes procurées par l’infraction ainsi que celle de tous les
phonogrammes, vidéogrammes, objets et exemplaires contrefaisants ou reproduits
illicitement et du matériel spécialement installé en vue de la réalisation du délit ». Le
tribunal « peut également ordonner, aux frais du condamné, l’affichage du jugement
prononçant la condamnation dans les conditions et sous les peines prévues à
l’article 131-35 du Code pénal, ainsi que sa publication intégrale ou par extraits dans les
journaux ou le service de communication au public en ligne qu’il désigne, sans que les
frais de cette publication puissent excéder le montant maximal de l’amende encourue ».
Enfin, l’article L. 335-7 stipule que « dans les cas prévus aux cinq articles précédents,
le matériel, les objets contrefaisants et les recettes ayant donné lieu à confiscation seront
remis à la victime ou à ses ayants droit pour les indemniser de leur préjudice ; le surplus
de leur indemnité ou l’entière indemnité s’il n’y a eu aucune confiscation de matériel,
d’objets contrefaisants ou de recettes, sera réglé par les voies ordinaires71 ».
Les industries culturelles sont désormais affectées durement par l’expansion de la
contrefaçon, qu’il s’agisse de la piraterie industrielle ou de l’échange « amical » de
fichiers numériques. Plusieurs mesures ont été adoptées en 2004 notamment pour
renforcer le régime de la contrefaçon et en particulier pour alourdir les sanctions
applicables. Ces nouvelles dispositions sont issues d’une série de rencontres.
L’action en référé
Une action en référé, c’est-à-dire une procédure très rapide, peut bien évidemment être
intentée contre toute contrefaçon. Elle devra par la suite être prolongée par une action dite
au fond. En réalité, les magistrats n’osent reconnaître une contrefaçon au stade du référé
que dans les cas de reproduction pure et simple74.
Saisi dans les situations d’urgence, le juge des référés, dont les pouvoirs sont
extrêmement larges, est en théorie un juge « de l’évidence ». Il peut en effet ordonner
« toutes les mesures qui ne se heurtent à aucune contestation sérieuse ou que justifie
l’existence d’un différend ». Il a par surcroît la faculté, « même en présence d’une
contestation sérieuse », de prescrire les « mesures conservatoires ou de remise en état qui
s’imposent, soit pour prévenir un dommage imminent, soit pour faire cesser un trouble
manifestement illicite ».
Les sanctions possibles vont alors de l’insertion de rectificatifs75 jusqu’à l’interdiction
pure et simple de l’ouvrage, en passant par l’arrachage de pages. Une condamnation
imposant qu’un panonceau fût disposé sur tous les lieux de vente a même déjà été
prononcée en référé76.
En pratique, tout éditeur prendra également soin de répondre rapidement et point par
point aux mises en demeure suffisamment argumentées, qui précèdent parfois une attaque
en référé. L’existence d’un courrier adressé préventivement en recommandé par l’éditeur
au demandeur permettra au juge des référés de constater plus aisément une « contestation
sérieuse », ne pouvant être valablement examinée qu’au fond. La qualité d’auteur relève
par exemple du juge du fond77. Le juge du référé se déclarera donc incompétent et renverra
les parties à mieux se pourvoir, par le biais d’une procédure beaucoup plus longue, qui
laissera à l’éditeur le temps d’exploiter pleinement sa nouveauté.
Enfin, il ne faut pas oublier que pénalement la contrefaçon est prescrite en trois ans et
civilement en dix ans. Le délai de prescription commence à courir à la fin de la
commercialisation du dernier exemplaire contrefait78. Le droit moral est lui, rappelons-le,
imprescriptible79.
La saisie-contrefaçon
Il existe divers moyens d’apporter la preuve d’une contrefaçon. Il est possible de faire
simplement constater l’infraction. Entre autres, l’article L. 331-2 du CPI prévoit :
« Outre les procès-verbaux des officiers ou agents de police judiciaire, la preuve de
la matérialité de toute infraction aux dispositions des livres Ier, II et III […] peut
résulter des constatations d’agents assermentés, désignés selon les cas par le Centre
national de la cinématographie, par les organismes professionnels d’auteurs et par
les sociétés mentionnées au titre II du présent livre. Ces agents sont agréés par le
ministre chargé de la Culture dans les conditions prévues par un décret en Conseil
d’État. »
Le décret en question est celui du 22 mars 1958, qui désigne notamment la SGDL
comme apte à intervenir.
Mais la meilleure preuve reste un exemplaire contrefait. Pour ce faire, une procédure
particulière appelée saisie-contrefaçon a été mise en place dans la loi80. Cette technique
permet également de faire cesser rapidement des activités de contrefaçon. Son utilisation
demeure cependant controversée dans certains cas, tels que ceux où sont en cause les
atteintes au seul droit moral de l’auteur81. La jurisprudence semble cependant admettre de
plus en plus la notion de contrefaçon pour des atteintes au respect du nom ou de l’œuvre82.
L’article L. 332-1 du CPI dispose :
« Les commissaires de police et, dans les lieux où il n’y a pas de commissaire de
police, les juges d’instance, sont tenus, à la demande de tout auteur d’une œuvre
protégée par le livre Ier, de ses ayants droit ou de ses ayants cause, de saisir les
exemplaires constituant une reproduction illicite de cette œuvre.
« Si la saisie doit avoir pour effet de retarder ou de suspendre des représentations
ou des exécutions publiques en cours ou déjà annoncées, une autorisation spéciale
doit être obtenue du président du tribunal de grande instance, par ordonnance
rendue sur requête. Le président du tribunal de grande instance peut également,
dans la même forme, ordonner :
« 1° La suspension de toute fabrication en cours tendant à la reproduction illicite
d’une œuvre ;
« 2° La saisie, quels que soient le jour et l’heure, des exemplaires constituant une
reproduction illicite de l’œuvre, déjà fabriqués ou en cours de fabrication, des
recettes réalisées, ainsi que des exemplaires illicitement utilisés ;
« 3° La saisie des recettes provenant de toute reproduction, représentation ou
diffusion, par quelque moyen que ce soit, d’une œuvre de l’esprit, effectuée en
violation des droits de l’auteur.
« 4° La suspension par tout moyen du contenu d’un service de communication au
public en ligne portant atteinte à l’un des droits de l’auteur, y compris en ordonnant
de cesser de stocker le contenu ou, à défaut, de cesser d’en permettre l’accès. Dans
ce cas, le délai prévu à l’article L. 332-2 est réduit à quinze jours. […]
« Le président du tribunal de grande instance peut, dans les ordonnances prévues
ci-dessus, ordonner la constitution préalable par le saisissant d’un cautionnement
convenable. »
Par la suite, le poursuivant a l’obligation légale d’agir « au fond » ; à défaut, la
mainlevée de la saisie peut être ordonnée.
L’article L. 332-2 prévoit à son tour que le saisi peut demander la reprise de la
fabrication dans les trente jours suivant la saisie-contrefaçon ainsi que la levée de celle-ci.
Le président peut alors également lui demander de consigner une certaine somme et même
d’apporter une caution bancaire83.
Une loi du 5 février 199484 a ajouté trois nouveaux articles au CPI, qui portent les
numéros L. 335-10 (droit d’auteur), L. 521-7 (dessins et modèles) et L. 716-8 (marques).
Ils étendent les moyens d’action des douanes en matière de contrefaçon, en leur
permettant de retenir les marchandises contrefaisantes sur la base d’une simple demande
écrite du titulaire des droits en France.
L’action en concurrence déloyale
L’action en concurrence déloyale permet dans certains cas, et de plus en plus
fréquemment, de pallier l’absence de protection par la propriété littéraire et artistique85.
Elle est souvent intentée quand le manque d’originalité et donc de protection par le
droit d’auteur empêche une action en contrefaçon. Une telle action peut être, par exemple,
envisagée pour défendre des apports intellectuels souvent plus proches d’une simple idée
ou d’un long travail de recherche et de compilation que d’une œuvre littéraire et artistique
en bonne et due forme86.
La concurrence déloyale est une notion élaborée par les juridictions sur le fondement
des articles 1382 et 1383 du Code civil. Trois éléments sont nécessaires pour qu’une
juridiction retienne la qualification de concurrence déloyale : une faute, un préjudice et un
lien entre cette faute et ce préjudice.
En matière d’édition, la faute peut consister en deux types bien distincts
d’agissements : le risque de confusion et le parasitisme.
Il y a risque de confusion lorsqu’on s’efforce de copier un concurrent afin de tromper le
public non averti. Ainsi, celui qui imite une couverture de collection peut-il être poursuivi
pour confusion dans l’esprit de la clientèle. Et le risque de confusion s’apprécie toujours
par rapport à un consommateur moyen. Il ne faut donc pas considérer que des différences
grossières aux yeux de spécialistes puissent exclure une condamnation.
Mais certaines similitudes sont imposées par le type de produit et les techniques
utilisées. Elles dépendent aussi parfois de la mode. Par exemple, la vogue des guides
touristiques d’un genre nouveau ne doit pas permettre à un éditeur de se réserver un
marché par le biais du droit. Il en est de même pour ce qui concerne la présentation des
cahiers de vacances, qui peut être imposée par les programmes scolaires ; en particulier
lorsque l’éditeur prend soin de ne pas entretenir de confusion avec ses concurrents en
faisant distinctement apparaître son nom87.
Les agissements parasitaires sont des cas de pillage dont les instigateurs ne cherchent
pas, pour autant, à entretenir de confusion aux yeux du public. Il s’agit en réalité pour le
pilleur de faire économie de temps ou d’argent. Ce pillage peut s’exercer aussi bien sur
des illustrations que sur une composition typographique (par le biais du reprint) ou encore
sur une série d’exemples servant à soutenir une argumentation88. Le « parasite » cherche à
se dispenser d’un effort et à s’inscrire dans le sillage d’un concurrent. On a ainsi coutume
de dire qu’il moissonne là où il n’a pas semé.
Dans « l’affaire Maxidico », les juges du tribunal de commerce de Paris ont ainsi
estimé qu’« en vendant l’édition 1997 du Maxidico au prix de 99 francs affiché sur la
première de couverture, les défenderesses ont délibérément voulu tirer un avantage
commercial de la contrefaçon du Petit Larousse illustré, qu’elles ont frauduleusement
détourné des parts de marché à leur profit, qu’elles se sont ainsi rendues coupables de
parasitisme89 ».
Pour ce qui concerne deux répertoires de cartes postales, il a été jugé que les
informations contenues étaient du domaine public, et que la méthode de classement
utilisée relevait des idées (qui ne sont jamais protégées en tant que telles par le droit
d’auteur90). En revanche, la reproduction d’une sélection de cartes avec les mêmes erreurs
relevait de la concurrence déloyale. La sélection en elle-même n’était pas visée, mais les
erreurs communes prouvaient que le second auteur avait fait peu d’efforts et s’était
contenté de parasiter le travail de son prédécesseur.
Les juges se montrent de plus en plus sévères pour ce qui concerne les recueils
d’informations, car ils sont conscients des investissements économiques réalisés. La
transposition en droit français de la directive sur les bases de données ne peut que leur
donner raison91.
La frontière est souvent difficile à établir entre utilisation d’une œuvre appartenant au
domaine public et concurrence déloyale. « L’affaire Didot-Bottin92 » a permis, il y a déjà
longtemps, de juger que « les noms, les adresses et les divers renseignements dont se
compose un annuaire tel que celui de la société Didot-Bottin sont de notoriété courante et
appartiennent […] au domaine public ». Nathalie Mallet-Poujol93 cite parmi les domaines
considérés comme appartenant au domaine public « les adresses de laboratoires,
l’indication du nombre de population au début du siècle, la composition d’équipes de
football, des renseignements administratifs (listes d’établissements publics ou
formalités) ».
La concurrence déloyale ne peut être invoquée, en plus de la contrefaçon, que si des
actes spécifiques et distincts de la contrefaçon existent. Ainsi, il est possible d’attaquer
pour contrefaçon du titre et, parallèlement, pour parasitisme des informations contenues.
En revanche, l’absence de référence à un ouvrage contrefait dans la bibliographie est un
acte de concurrence déloyale en tant que tel94.
1. Xavier Daverat, « Libres propos sur les critères de la contrefaçon des œuvres littéraires et artistiques », La Semaine
juridique (JCP), 1995, I, 3827.
2. Tribunal de grande instance de la Seine, 7 mai 1963, Gazette du Palais, 1963, 2, 298.
3. Cour d’appel de Paris, 21 janvier 1963, La Semaine juridique (JCP), 1963, 13235, note Delpech.
4. Cour d’appel de Paris, 10 mai 1993, Gazette du Palais, 31 décembre 1993/1er janvier 1994, p. 14.
5. Cour d’appel de Paris, 24 novembre 1992, Revue internationale du droit d’auteur, janvier 1993, n° CLVI, p. 191.
6. Cour d’appel de Paris, 1er décembre 1913, Annales de la propriété industrielle, artistique et littéraire, 1914, 209.
7. Cour d’appel de Paris, 19 février 1964, Revue internationale du droit d’auteur, octobre 1964, n° XXXXIII, p. 161.
Cour d’appel de Paris, 23 novembre 1982, Dalloz, 1983, Informations rapides, 512, observations Claude Colombet.
8. Voir « Les créations des éditeurs ».
9. Pour les puristes, le plagiat n’est pas techniquement une contrefaçon. Il n’est en réalité qu’une reproduction
suffisamment habile pour échapper à une condamnation, car restant à la frontière de ce qui est toléré. Alexis Libaert, « Nous
sommes tous des plagiaires », L’Événement du jeudi, 20 février 1997, p. 64. Florence Noiville, « Ces nègres qui plagient
mal », Le Monde, 10 mars 1998, p. 26.
10. Voir Bibliographie générale.
11. Voir « La création de forme et l’exclusion des idées ».
12. A. Bertrand, « La protection de la composition en matière d’œuvres littéraires et audiovisuelles », Cahiers du droit
d’auteur, n° 27, 1990, p. 17. Isabelle Bureau, « L’intrigue : le passage de l’idée à son expression », Les Cahiers de
propriété intellectuelle, octobre 1994, volume 7, n° 1, p. 51 (article sur le droit canadien).
13. Cour d’appel de Versailles, 15 décembre 1993, Dalloz, 1994, jurisprudence, 132, note Pierre-Yves Gautier.
14. Première chambre civile de la Cour de cassation, 20 mai 1980, Gazette du Palais, 1980, 2, Sommaires, 563. Voir
également les affaires des films Léon (cour d’appel de Paris, 27 juin 2001, Revue internationale du droit d’auteur, avril
2002, n° 192, p. 367, observations André Kerever et p. 426) et La Totale (cour d’appel de Paris, 4 juin 2004, Propriétés
intellectuelles, octobre 2004, n° 13, p. 921, observations Pierre Sirinelli).
15. Chambre des requêtes de la Cour de cassation, 27 juin 1910, Dalloz, 1910, I, 296.
16. Tribunal de grande instance de Paris, 30 mars 1979, Revue internationale du droit d’auteur, octobre 1979, n° CII,
p. 169. Cour d’appel de Paris, 19 février 1987, Dalloz, 1987, Informations rapides, 69.
17. Tribunal de grande instance de Paris, 19 février 1997, Légipresse, décembre 1997, n° 147, I, 149.
18. Cour d’appel de Paris, 25 janvier 1900, Annales de la propriété industrielle, artistique et littéraire, 1900, 118.
19. Cour d’appel de Paris, 23 mars 1978, Gazette du Palais, 1978, II, Sommaires, 398.
20. Tribunal de grande instance de Paris, 21 mars 1997, Légipresse, juillet-août 1997, n° 143, I, 83.
21. Cour d’appel de Paris, 15 janvier 1990, Dalloz, 1990, Informations rapides, 68.
22. Cour d’appel de Paris, 21 février 1978, Gazette du Palais, tables 1977-1979, n° 91.
23. Cour d’appel de Paris, 22 janvier 1982, Revue internationale du droit d’auteur, juillet 1982, n° CXIII, p. 164. Cour
d’appel de Paris, 4e chambre, 10 mars 2004 et 12 mars 2004, Propriétés intellectuelles, n° 12, juillet 2004, p. 778,
observations André Lucas.
24. Voir «Les citations et analyses». Cour d’appel de Paris, 14 février 1990, Dalloz, 1990, Informations rapides, 72.
25. Cour d’appel de Paris, 17 mai 1977, Gazette du Palais, 1977, I, 15.
26. Voir « L’action en concurrence déloyale ».
27. Cour d’appel d’Angers, 19 janvier 1904, Annales de la propriété industrielle, artistique et littéraire, 1904, 66.
28. Voir « Les titres ».
29. Cour d’appel de Paris, 27 septembre 1996, Gazette du Palais, 7-8 janvier 1998, p. 29.
30. Tribunal civil de la Seine, 5 février 1954, Gazette du Palais, 1954, I, 182. Chambre criminelle de la Cour de cassation,
16 juin 1955, Dalloz, 1955, 554.
31. Chambre criminelle de la Cour de cassation, 16 juin 1955, précité.
32. Voir Bibliographie générale.
33. Tribunal de grande instance de Paris, 8 novembre 2000, Propriétés intellectuelles, n° 5, octobre 2002, p. 51,
observations André Lucas.
34. Cour d’appel de Paris, 19 février 2003, Légipresse, 2003, n° 202, I, p. 79.
35. Tribunal de grande instance de Paris, 25 janvier 1988, Cahiers du droit d’auteur, n° 9, 1988, p. 15. Tribunal de
commerce de Paris, 9 juin 1993, Revue du droit de la propriété intellectuelle, décembre 1993. Cour d’appel de Paris,
14 avril 1992, Gazette du Palais, 19-20 octobre 1994, p. 11.
36. Première chambre civile de la Cour de cassation, 20 mai 1980, Bulletin civil, I, n° 154.
37. Voir « Les exceptions ».
38. Chambre criminelle de la Cour de cassation, 1er mai 1940, Dalloz, 1941, 1, 116. Chambre criminelle de la Cour de
cassation, 25 mars 1957, Revue internationale du droit d’auteur, juillet 1958, n° XVIII, p. 189. Chambre criminelle de la
Cour de cassation, 1er février 1912, Gazette du Palais, 1912, I, 438.
39. P. Bouzat, « La présomption de mauvaise foi en matière de contrefaçon de propriété littéraire et artistique », Revue
internationale du droit d’auteur, juillet 1972, n° LXXIII, p. 171. Tribunal de grande instance de Paris, 21 mars 1986,
Dalloz, 1987, Sommaires commentés, 157, observations Claude Colombet. « Présomption de titularité de droit d’auteur et
présomption de mauvaise foi », Dalloz affaires, 7 mai 1998, n° 116, p. 806.
40. Sur l’incohérence de cette ligne jurisprudentielle, voir : Pierre-Yves Gautier, « L’indifférence de la bonne foi dans le
procès civil en contrefaçon », Propriétés intellectuelles, n° 3, avril 2002, p. 28.
41. Tribunal de grande instance de Paris, 19 mai 1987, Cahiers du droit d’auteur, 1988, n° 1, p. 15.
42. Voir « Modèle de contrat d’édition ».
43. Voir « L’action en concurrence déloyale ». Cour d’appel de Paris, 24 février 1949, Gazette du Palais, 1949, 2, 83.
44. Voir Bibliographie générale.
45. Laurence Santantonios, « Universalis traque un pirate », Livres Hebdo, 3 juillet 1998, n° 300, p. 45.
46. Tribunal de grande instance de Paris, 29 avril 1998, inédit. Jugement du tribunal de grande instance d’Arras cité in
Expertises, n° 210, décembre 1997, p. 375.
47. Tribunal de commerce de Nanterre, 27 janvier 1998, Revue Lamy Droit des affaires, mai 1998, n° 5, p. 27 ;
« Contrefaçon d’une œuvre sur un site Internet », Dalloz, Informations rapides, p. 102.
48. Tribunal de grande instance de Paris, 14 août 1996, Dalloz, 1996, jurisprudence, p. 490, note Pierre-Yves Gautier.
49. Voir « Les copies privées ».
50. Tribunal de grande instance de Paris, 5 mai 1997, Expertises, juin/juillet 1997, p. 242.
51. Voir « La saisie-contrefaçon ».
52. Voir « Les citations et analyses ».
53. Religious Technology Center v. Arnaldo Pagliarina Lerna, n° 95-1107-A E.D., Virginia, Mealey’s IP report 1996,
vol. 4, n° 9, p. 3.
54. Playboy Enterprises Inc. v. George Frena, 839 F. Supp. 1552, M.D., Florida, 1993.
55. US v. La Macchia, n° 94-10092-RGS, D Massachusetts, Mealey’s IP, jan. 13, 1995, p. 8.
56. Sega Enterprises Ltd. v. Maphia, 857 F. Supp. 679, N.D., California, 1994.
57. Voir Emmanuel Pierrat, Le Droit du livre, op. cit.
58. Tribunal de grande instance de Paris, 14 août 1996, Dalloz, 1996, jurisprudence, p. 490, note Pierre-Yves Gautier.
59. Cour d’appel de Paris, 29 septembre 1999, Dalloz, 1999, p. 37.
60. Shetland Times Ltd v. Dr. Jonathan Wills, Court of Session : Outer House (1996) Outer House Cases, 24 oct. 1996,
GRUR Int. 1998, p. 723-724, cité in Alain Strowel et Nicolas Ide, « La responsabilité des intermédiaires sur Internet :
actualités et question des hyperliens », Revue internationale du droit d’auteur, octobre 2000, n° 186, p. 53.
61. Voir Alain Strowel et Nicolas Ide, ibid., p. 95.
62. Voir le chapitre xiv « Le droit international ».
63. Louis Laborelli, « Tatouage des images et des sons », Expertises, décembre 1995, p. 428.
64. Voir « Les droits moraux ».
65. Première chambre civile de la Cour de cassation, 17 mars 1982, Revue trimestrielle de droit commercial, 1982, 428,
observations André Françon.
66. Cour d’appel de Paris, 19 février 1964, Revue internationale du droit d’auteur, octobre 1964, n° XXXXIII, p. 161.
Cour d’appel de Paris, 23 novembre 1982, Dalloz, 1983, Informations rapides, 512, observations Claude Colombet.
67. Voir « Les œuvres de collaboration ».
68. Première chambre civile de la Cour de cassation, 4 octobre 1988, Dalloz, 1989, Sommaires commentés, 50,
observations Claude Colombet.
69. Cour d’appel de Paris, 13 juillet 1982, Dalloz, 1985, Sommaires commentés, 11, observations Jean-Jacques Burst.
70. Tribunal de grande instance de Paris, 14 mai 1984, Propriété industrielle – Bulletin documentaire, 1984, III, 266.
Cour d’appel de Paris, 23 mai 1995, Gazette du Palais, 15-16 mars 1996, p. 16. Première chambre civile de la Cour de
cassation, 9 janvier 1996, Annales de la propriété industrielle, artistique et littéraire, n° 2, 1996, p. 108.
71. Chambre criminelle de la Cour de cassation, 19 avril 2005, Dalloz, 2005, p. 1416 ; observations Jeanne Daleau.
72. Tribunal de grande instance de Paris, 21 février 1975, Revue internationale du droit d’auteur, juillet 1976, n
° LXXXIX, p. 144.
73. Chambre commerciale de la Cour de cassation, 13 mai 1969, Bulletin, IV, 1969, 165.
74. Emmanuel Pierrat, « Le référé-interdiction : prévention et suspension de l’exécution », Livres Hebdo, n° 293, 15 mai
1998, p. 48.
75. Tribunal de grande instance de Paris, 14 juin 1993, inédit.
76. Tribunal de grande instance de Paris, 9 septembre 1996, Légipresse, n° 137, I, décembre 1996, p. 152.
77. Cour d’appel de Paris, 19 octobre 1987, Cahiers du droit d’auteur, n° 4, 1988, p. 19.
78. Chambre criminelle de la Cour de cassation, 5 décembre 1895, Annales de la propriété industrielle, artistique et
littéraire, 1896.
79. Voir « Caractères des droits moraux ».
80. E. F. Rocchicioli, « La saisie-contrefaçon, institution juridique autonome », Revue internationale du droit d’auteur,
octobre 1965, n° XXXXVII, p. 79 et janvier 1966, n° XXXXVIII, p. 53. Benoît Nicod, « La saisie de certains titres de
propriété intellectuelle », Les Annonces de la Seine, n° 39, 2 juin 1997, p. 1.
81. Cour d’appel de Paris, 19 février 1964, Revue internationale du droit d’auteur, octobre 1964, n° XXXXIII, p. 161.
Cour d’appel de Paris, 23 novembre 1982, Dalloz, 1983, Informations rapides, 512, observations Claude Colombet.
82. Chambre criminelle de la Cour de cassation, 6 juin 1991, Bulletin criminel, n° 240. Cour d’appel de Paris, 19 février
1964, Revue internationale du droit d’auteur, octobre 1964, n° XXXXIII, p. 161. Cour d’appel de Paris, 23 novembre 1982,
Dalloz, 1983, Informations rapides, 512, observations Claude Colombet.
83. Cour d’appel de Paris, 23 mars 1978, Revue internationale du droit d’auteur, juillet 1979, n° LXXXXVII, p. 127.
84. Cette loi a été suivie d’un décret n° 94-836 en date du 27 septembre 1994, Dalloz, 1994, p. 516. Emmanuel Arnaud,
« Sur l’application en France de la réglementation CEE visant à retenir aux frontières du territoire européen les
marchandises contrefaisantes », Gazette du Palais, 13-14 juillet 1994, p. 5. Christine Vilmart, « La répression de la
contrefaçon, les nouveaux moyens juridiques de protection des droits de propriété intellectuelle en France et dans la
Communauté européenne », Gazette du Palais, 16-17 septembre 1994, p. 2. Maurice Joubert, « Contrefaçon : les pouvoirs
de douanes », Le MOCI, n° 1273, 20 février 1997.
85. Voir « Les créations des éditeurs ».
86. Première chambre civile de la Cour de cassation, 13 avril 1988, Bulletin civil, I, n° 96. Sandrine Roubin-Devriendt,
« Des interactions entre concurrence déloyale et contrefaçon : cumul et points de jonction », Les Petites Affiches, n° 3,
6 janvier 1997, p. 4.
87. Cour d’appel de Paris, 9 novembre 1988, Dalloz, 1989, Informations rapides, 294.
88. Cour d’appel de Paris, 11 février 1987, Dalloz, 1987, Informations rapides, 55.
89. Tribunal de commerce de Paris, 5 janvier 1997, inédit. Christine Ferrand, « Le dictionnaire Maxidico est une
contrefaçon », Livres Hebdo, n° 275, 9 janvier 1998, p. 47.
90. Voir « La création de forme et l’exclusion des idées ».
91. Voir « Les bases de données ».
92. Cour d’appel de Paris, 18 décembre 1924, Dalloz, 1925, Jurisprudence, p. 30.
93. Nathalie Mallet-Poujol, « Appropriation de l’information : l’éternelle chimère », Dalloz, 1997, Chronique, p. 330.
94. Tribunal de grande instance de Paris, 25 janvier 1988, Cahiers du droit d’auteur, 1988, n° 9, p. 15.
Adresses utiles
ABF
(Association des bibliothécaires français)
31, rue de Chabrol, 75010 Paris
Tél. : 01 55 33 10 30 ; Fax : 01 55 33 10 31 ; www.abf.asso.fr
ADAGP
(Société des auteurs dans les arts graphiques et plastiques)
11, rue Berryer, 75008 Paris
Tél. : 01 43 59 09 79 ; Fax : 01 45 63 44 89 ; www.adagp.fr
ADBS
(Association des documentalistes et de bibliothécaires spécialisés)
25, rue Claude-Tillier, 75012 Paris
Tél. : 01 43 72 25 25 ; Fax : 01 43 72 30 41 ; www.adbs.fr
ADELC
(Association pour le développement de la librairie de création)
27, rue Linné, 75005 Paris
Tél. : 01 45 41 62 05 ; www.adelc.fr
AFNIC France – INRIA
Domaine de Voluceau, bâtiment 3, BP 105, 78153 Le Chesnay Cedex
Tél. : 01 39 63 55 11 ; www.nic.fr
Antenne Parisienne :
Inria
23, avenue d’Italie, 75013 Paris
AFNIL
(Agence francophone pour la numérotation internationale du livre)
35, rue Grégoire-de-Tours, 75006 Paris
Tél. : 01 44 41 29 19 ; Fax : 01 44 07 20 33 ; www.afnil.org
AGESSA
(Association pour la gestion de la sécurité sociale des auteurs)
21 bis, rue de Bruxelles, 75009 Paris
Tél. : 01 48 78 25 00 ; Fax : 01 48 78 60 00 ; www.agessa.org
Archives Nationales
60, rue des Francs-Bourgeois, 75003 Paris
Tél. : 01 40 27 60 00 ; Fax : 01 40 27 66 01 ; www.archivesnationales.culture.gouv.fr
ASFORED
(Association nationale pour la formation et le perfectionnement professionnels dans les
métiers de l’édition)
21, rue Charles-Fourier, 75013 Paris
Tél. : 01 45 88 39 81 ; www.asfored.org
ATLF
(Association des traducteurs littéraires de France)
99, rue de Vaugirard, 75006 Paris
Tél./Fax : 01 45 49 26 44 ; www.atlf.org
BIEF
(Bureau international de l’édition française)
115, boulevard Saint-Germain, 75006 Paris
Tél. : 01 44 41 13 13 ; Fax : 01 46 34 63 83 ; www.bief.org
BNF
(Bibliothèque nationale de France)
Service du dépôt légal
Quai François-Mauriac, 75706 Paris Cedex 13
Tél. : 01 53 79 59 50 ; Fax : 01 53 79 85 86 ; www.bnf.fr
ARPP (Anciennement BVP)
(Autorité de régulation professionnelle de la publicité)
23, rue Auguste-Vacquerie, 75116 Paris
Tél : + 33 (0)1 40 15 15 40 ; Fax : + 33 (0)1 40 15 15 41 ; www.arpp-pub.org/
CADA
(Commission d’accès aux documents administratifs)
35, rue Saint-Dominique, 75700 Paris 07
Tél. : 01 42 75 79 99 ; Fax : 01 42 75 80 70 ; www.cada.fr
COSE-CALCRE
8, rue Latran, 75005 Paris
www.cosecalcre.com ; www.calcre.com
Cercle de la Librairie
35, rue Grégoire-de-Tours, 75006 Paris
Tél. : 01 44 41 28 00 ; Fax : 01 44 41 28 40
CFC
(Centre français d’exploitation du droit de copie)
20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris
Tél. : 01 44 07 47 70 ; Fax : 01 46 34 67 19 ; www.cfcopies.com
Chambre syndicale nationale de la reliure-brochure-dorure
68, boulevard Saint-Marcel, 75005 Paris
Tél. : 01 43 54 85 82 ; Fax : 01 40 46 91 12
CNBDI
(Centre national de la bande dessinée et de l’image)
121, route de Bordeaux, 16000 Angoulême
Tél. : 05 45 38 65 65 ; Fax : 05 45 38 65 66 ; www.cnbdi.fr
CNC
(Centre national de la cinématographie)
12, rue de Lübeck, 75784 Paris Cedex 16
Tél. : 01 44 34 34 40 ; Fax : 01 44 34 34 55 ; www.cnc.fr
CNIL
(Commission nationale de l’informatique et des libertés)
8, rue Vivienne, CS 30223, 75083 Paris Cedex 02
Tél. : 01 53 73 22 22 ; Fax : 01 53 73 22 00 ; www.cnil.fr
CNL
(Centre national du livre)
Hôtel d’Avejan, 53, rue de Verneuil, 75343 Paris Cedex 07
Tél. : 01 49 54 68 68 ; Fax : 01 45 49 10 21 ; www.centrenationaldulivre.fr
Commission européenne
Direction générale
Information, communication, culture, audiovisuel
Action culturelle et politique audiovisuelle
200, rue de la Loi, B-1049 Bruxelles
Tél. : 00/32 2296 92 60
CSB - Service du Livre
(Conseil supérieur des bibliothèques)
180, rue de Rivoli, 75001 Paris
Tél. : 01 40 15 80 00 ; Fax : 01 40 15 74 04 ; www.enssib.fr/csb
COPACEL
(Confédération française de l’industrie des papiers, cartons et celluloses)
23-25, rue d’Aumale, 75009 PARIS
Tél. : 01 53 89 24 00 ; Fax : 01 53 89 24 01 ; www.copacel.fr
FIACRE
(Fonds d’incitation à la création)
59, rue des Petits-Champs, 75001 Paris
Tél : 01 40 15 74 60 - Fax : 01 40 15 73 36
Groupement français des fabricants de papier d’impression et d’écriture
Voir COPACEL
HADOPI (Haute Autorité pour la Diffusion des Œuvres et la Protection des droits sur
Internet)
4, rue du Texel, 75014 Paris
Centre d’appel, téléphone : 09 69 32 90 90 ; www.hadopi.fr
IFCIC
(Institut de financement du cinéma et des entreprises culturelles)
46, avenue Victor-Hugo, 75116 Paris
Tél. : 01 53 64 55 55 ; Fax : 01 53 64 55 66
INPI
(Institut national de la propriété industrielle)
15, rue des Minimes, CS 50001, 92677 Courbevoie Cedex
Tél. : 08 202 102 11 ; Fax : 01 42 93 59 30 ; www.inpi.fr
INFL
(Institut national de formation de la librairie)
Tour Orion
12, rue de Vincennes, 93100 Montreuil
Tél. : 01 41 72 79 79 ; www.infl.fr
Inspection générale des bibliothèques
Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
1, rue Descartes, 75231 Paris Cedex 05
Standard du ministère :
+33 (0)1 55 55 90 90 ; www.enseignementsup-recherche.gouv.fr
Livres Hebdo
35, rue Grégoire-de-Tours, 75006 Paris
Tél. : 01 44 41 28 00 ; Fax : 01 43 29 77 85 ; www.livreshebdo.fr
Maison des artistes
11, rue Berryer, 75008 Paris
Tél. : 01 45 63 28 99 ; Fax : 01 42 25 10 93 ; www.maisondesartistes.fr
Ministère des Affaires étrangères
Direction générale de la coopération internationale et du développement
Direction de la coopération culturelle et du français
Division de l’écrit et des médiathèques
244, boulevard Saint-Germain, 75303 Paris 07 SP
Tél. : 01 43 17 53 53 ; www.france.diplomatie.fr
Ministère de l’Éducation nationale
Direction de l’enseignement supérieur et de la documentation
Sous-direction des bibliothèques
61-65, rue Dutot, 75732 Paris Cedex 15
Tél. : 01 55 55 10 10 ; Fax : 01 55 55 25 78 ; www.sup.adc.education.fr/bib
Ministère délégué à la Coopération et à la Francophonie
20, rue Monsieur, 75007 Paris
Tél. : 01 53 69 30 00 ; Fax : 01 53 69 37 82
SACD
(Société des auteurs et compositeurs dramatiques)
9 rue Ballu, 75009 Paris
Tél. : 01 40 23 44 55 ; Fax : 01 45 26 74 28 ; www.sacd.fr
SACEM
(Société des auteurs-compositeurs et éditeurs de musique)
225, avenue Charles-de-Gaulle, 92528 Neuilly-sur-Seine Cedex
Tél. : 01 47 15 47 15 ; Fax : 01 47 15 47 16 ; www.sacem.fr
SCAM
(Société des auteurs multimédia)
5, avenue Vélasquez, 75008 Paris
Tél. : 01 56 69 58 58 ; Fax : 01 56 69 58 89 ; www.scam.fr
SCELF
(Société civile de l’édition littéraire française)
15, rue de Buci, 75006 Paris
Tél. : 01 53 34 97 10 ; Fax : 01 53 34 90 12
SGDL
(Société des gens de lettres)
Hôtel de Massa
38, rue du Faubourg-Saint-Jacques, 75014 Paris
Tél. : 01 53 10 12 00 ; Fax : 01 53 10 12 12 ; www.sgdl.org
SLAM
(Syndicat de la librairie ancienne et moderne)
4, rue Gît-le-Cœur, 75006 Paris
Tél. : 01 43 29 46 38 ; Fax : 01 43 25 41 63 ; www.slam-livre.fr
SLF
(Syndicat de la librairie française)
Hôtel de Massa
38, rue du Faubourg-Saint-Jacques, 75014 Paris
Tél. : 01 53 62 23 10 ; Fax : 01 53 62 10 45 ; www.syndicat-librairie.fr
SLL
(Service du livre et de la lecture)
182, rue Saint-Honoré, 75033 Paris Cedex 01
Tél. : 01 40 15 80 00 ; Fax : 01 40 15 74 56
SNADI
(Syndicat national des auteurs et diffuseurs d’images)
55-57 rue de Vaugirard, 75006 Paris
www.snadi.org
SNE
(Syndicat national de l’édition)
115, boulevard Saint-Germain, 75006 Paris
Tél. : 01 44 41 40 50 ; Fax : 01 44 41 40 77 ; www.sne.fr
SOFIA
(Société française des intérêts des auteurs de l’écrit)
199 bis, boulevard Saint-Germain, 75345 Paris Cedex 07
Tél. : 0 810 642 642 ; Fax : 01 44 07 17 88 ; www.la-sofia.org
SNIEL
(Syndicat national des importateurs et exportateurs de livres)
141, rue de l’Université, 75007 Paris
Tél. : 01 47 05 48 75 ; Fax : 01 47 05 29 61
Union européenne de CIC
Banques CIC pour le livre – fondation d’entreprise
4, rue Gaillon, 75002 Paris
Tél. : 01 42 66 74 60 ; Fax : 01 42 66 74 65 ; www.cic-banques.fr
UNIC
(Union nationale de l’imprimerie et de la communication)
68, boulevard Saint-Marcel, 75005 Paris
Tél. : 01 44 08 64 46 ; Fax : 01 43 36 09 51 ; www.com-unic.fr
Union internationale des éditeurs
23, avenue de France, 1202 Genève, Suisse
Tél. : 00/41 22 704 18 20 ; Fax : 00/41 22 704 18 21 ; www.ipa-uie.org
Bibliographie générale
Certains ouvrages spécialisés dans un domaine précis sont mentionnés en notes de bas de page au fil de l’ouvrage.
L’ABC du droit d’auteur, Unesco, 1985.
Jean-Marie Auby, Robert Ducos-Ader, Droit de l’information, Dalloz, 1982.
Hervé Bastien, Droit des archives, La Documentation française, 1996.
Gilles Bauche, Tout savoir sur Internet, Arléa, 1996.
Bernard Beignier, Bertrand de Lamy, Emmanuel Dreyer, Traité de droit de la presse et des médias,
Litec, 2009.
Alain Berenboom, Le Nouveau Droit d’auteur et les droits voisins, Larcier, 4e édition, 2008.
Jean-Louis Bernelas, Sylvie Buchalet, Les Droits d’auteur – Approche juridique et étude fiscale,
Economica, 1986.
André Bertrand, Le Droit d’auteur et les droits voisins, Dalloz, 1999, 2e édition.
André Bertrand, Droit des marques 2005-2006, Dalloz, coll. Dalloz Action, 2005.
Henri Blin, Jean Boinet, Albert Chavanne et Roland Drago, Droit de la presse, Litec, 1997.
Lionel Bochurberg, Le Droit de citation, Masson, 1994.
Georges Bonet (sous la direction de), avec le concours de Pierre Sirinelli, Antoine Latreille et
Sylviane Durrande, Code de la propriété intellectuelle, Dalloz, 2013.
Jacques Bourdon, Jean-Marie Pontier et Jean-Claude Ricci, Le Droit de la culture, Dalloz, 2e
édition, 1996.
Jean Chatelain, Françoise Chatelain, Œuvres d’art et objets de collection en droit français, Berger-
Levrault, 1990.
Jean Chatelain, Droit et administration des musées, La Documentation française, 1993.
Roland de Chaudenay, Les Plagiaires, le nouveau dictionnaire, Perrin, 2001.
Albert Chavanne, Jean-Jacques Burst, Droit de la propriété industrielle, Dalloz, coll. Précis, 1998,
5e édition.
Stéphanie Choisy, Le Domaine public en droit d’auteur, IRPI-Litec, 2002.
Pierre Citron, Giono 1895-1970, Le Seuil, 1990.
Code de la propriété intellectuelle, Partie législative, Journal officiel, 1992.
Denis Cohen, Le Droit des dessins et modèles, Economica, 2004, 2e édition.
Claude Colombet, Propriété littéraire et artistique et droits voisins, Dalloz, coll. Précis, 1999, 9e
édition.
Commission de coordination de la documentation administrative, Éditer une publication, La
Documentation française, 1994.
Emmanuel Derieux, Droit de la communication, LGDJ, 1999, 3e édition.
Emmanuel Derieux, Droit des médias, Dalloz, coll. Connaissance du droit, 2005, 3e édition.
Henri Desbois, Le Droit d’auteur en France, Dalloz, 1978, 3e édition.
Henri Desbois, André Françon et André Kerever, Les Conventions internationales du droit d’auteur
et des droits voisins, Dalloz, 1976.
Droit d’auteur et bande dessinée, colloque organisé par le Centre belge de la bande dessinée avec la
collaboration de Me Benoît Van Asbroeck, Bruylant/LGDJ, 1997.
Roland Dumas, La Propriété littéraire et artistique, PUF, 1987.
Pierre-Yves Gautier, Propriété littéraire et artistique, PUF, coll. Droit fondamental, 2012, 8e
édition.
Christian Gavalda, Nathalie Piaskowski et Gaëlle Simon, Droit de l’audiovisuel (cinéma ;
télévision ; vidéo ; multimédia), Lamy, 1995.
Ysolde Gendreau, La Protection des photographies en droit d’auteur français, américain,
britannique et canadien, LGDJ, 1994.
Pierre Greffe, François Greffe, La Publicité et la loi, Litec, 2004, 10e édition.
Olivier Hance, Suzan Dionne-Balz, Business et droit, Best Of Éditions, 1996.
Pierre Huet (sous la direction de), H. Maisl, J. Huet, A. Lucas, Le Droit du multimédia (de la
télématique à Internet), Les éditions du Téléphone, 1996.
Christine Hugon, Le Régime juridique de l’œuvre audiovisuelle, Litec, 1993.
IRPI, La Fiscalité de la propriété industrielle, Librairies techniques, 1989.
IRPI, L’Avenir de la propriété intellectuelle, Librairies techniques, 1993.
Xavier Linant de Bellefonds, Droits d’auteur et droits voisins, Dalloz, coll. Cours, 2004, 2e édition.
Monique Linglet (sous la direction de), Expertises pour l’an 2000, Éditions des Parques, 1996.
André et Henri-Jacques Lucas, Traité de la propriété littéraire et artistique, Litec, 4e éd., 2012.
Jean-Philippe Mikus, Droit de l’édition et du commerce du livre, Les éditions Thémis/Université de
Montréal, Faculté de droit, Centre de recherche en droit public, 1996.
Mission interministérielle sur l’Internet présidée par Isabelle Falque-Pierrotin, Internet enjeux
juridiques, La Documentation française, 1996.
Henry Muller, Trois pas en arrière, La Table Ronde, coll. Petite Vermillon, 2002.
Laurier Yvon Ngombe, Le Droit d’auteur en Afrique, L’Harmattan, 2004.
Emmanuel Pierrat, Le Droit du livre, Éditions du Cercle de la Librairie, 2001, 2005 et 2013.
Emmanuel Pierrat, Le Droit de l’édition appliqué I, Éditions du Cercle de la Librairie-Cecofop,
2000.
Emmanuel Pierrat, Le Droit de l’édition appliqué II, Éditions du Cercle de la Librairie-Cecofop,
2003.
Florence-Marie Piriou, Vous écrivez ? Quels sont vos droits ?, Dixit, 2003.
Frédéric Pollaud-Dulian, Le Droit d’auteur, Economica, 2005.
Frédéric Proal, La Responsabilité du fournisseur d’information en réseau, Presses universitaires
d’Aix-Marseille, 1998.
Pierre Reboul, Dominique Xardel, Le Commerce électronique, Eyrolles, 1997.
Frédérique de Ridder, Droits d’auteur, droits voisins dans l’audiovisuel (les sociétés de perception
et de répartition), Dixit, 1994.
Philippe Schuwer, L’Édition internationale, coéditions et coproductions, nouvelles pratiques et
stratégies, Éditions du Cercle de la Librairie, 1991.
Philippe Schuwer, Traité pratique d’édition, Éditions du Cercle de la Librairie, 3e édition, 2002.
Marie Serna, L’Image des personnes physiques et des biens, Economica, 1997.
Pierre Sirinelli, Propriété littéraire et artistique et droits voisins, Dalloz, coll. Mémentos, 2004, 2e
édition.
Pierre Sirinelli (rapport de la commission présidée par), Industries culturelles et nouvelles
techniques, ministère de la Culture et de la Francophonie, 1994.
Xavier Strubel, La Protection des œuvres scientifiques en droit d’auteur français, CNRS Droit,
1997.
Dorothy Viljoen, Les Clés de la négociation des contrats de coproduction audiovisuelle, Les
éditions du Conseil de l’Europe, 1994.
Michel Vivant et Jean-Louis Bilon, Code de la propriété intellectuelle, LexisNexis Litec, 2004, 8e
édition.
Depuis le 1er juillet 1992 la France s’est dotée d’un Code de la propriété intellectuelle. Issu des
travaux de la Commission supérieure de la codification, ce nouveau code constitue essentiellement
une compilation des textes préexistants, et en particulier de la loi du 11 mars 1957 et de la loi du
3 juillet 1985 sur la propriété littéraire et artistique (seuls l’ordonnancement des articles et certains
intitulés ont été modifiés). Depuis son entrée en vigueur, il a été modifié à plusieurs reprises.
On trouvera donc ici tous et seulement les articles des parties législative et réglementaire du
code, qui peuvent concerner, directement ou indirectement, les professionnels du livre.
Partie législative
Livre premier : Le droit d’auteur
Titre premier : Objet du droit d’auteur
Chapitre premier : Nature du droit d’auteur
Article L. 111-1 :
L’auteur d’une œuvre de l’esprit jouit sur cette œuvre, du seul fait de sa création, d’un droit de
propriété incorporelle exclusif et opposable à tous.
Ce droit comporte des attributs d’ordre intellectuel et moral ainsi que des attributs d’ordre
patrimonial, qui sont déterminés par les livres Ier et III du présent code.
L’existence ou la conclusion d’un contrat de louage d’ouvrage ou de service par l’auteur d’une
œuvre de l’esprit n’emporte pas dérogation à la jouissance du droit reconnu par le premier alinéa,
sous réserve des exceptions prévues par le présent code. Sous les mêmes réserves, il n’est pas non
plus dérogé à la jouissance de ce même droit lorsque l’auteur de l’œuvre de l’esprit est un agent de
l’État, d’une collectivité territoriale, d’un établissement public à caractère administratif, d’une
autorité administrative indépendante dotée de la personnalité morale ou de la Banque de France.
Les dispositions des articles L. 121-7-1 et L. 131-3-1 à L. 131-3-3 ne s’appliquent pas aux agents
auteurs d’œuvres dont la divulgation n’est soumise, en vertu de leur statut ou des règles qui
régissent leurs fonctions, à aucun contrôle préalable de l’autorité hiérarchique.
Article L. 111-2 :
L’œuvre est réputée créée, indépendamment de toute divulgation publique, du seul fait de la
réalisation, même inachevée, de la conception de l’auteur.
Article L. 111-3 :
La propriété incorporelle définie à l’article L. 111-1 est indépendante de la propriété de l’objet
matériel.
L’acquéreur de cet objet n’est investi, du fait de cette acquisition, d’aucun des droits prévus par
le présent code, sauf dans les cas prévus par les dispositions des deuxième et troisième alinéas de
l’article L. 123-4. Ces droits subsistent en la personne de l’auteur ou de ses ayants droit qui,
pourtant, ne pourront exiger du propriétaire de l’objet matériel la mise à leur disposition de cet objet
pour l’exercice desdits droits. Néanmoins, en cas d’abus notoire du propriétaire empêchant
l’exercice du droit de divulgation, le tribunal de grande instance peut prendre toute mesure
appropriée, conformément aux dispositions de l’article L. 121-3.
Article L. 111-4 :
Sous réserve des dispositions des conventions internationales auxquelles la France est partie,
dans le cas où, après consultation du ministre des Affaires étrangères, il est constaté qu’un État
n’assure pas aux œuvres divulguées pour la première fois en France sous quelque forme que ce soit
une protection suffisante et efficace, les œuvres divulguées pour la première fois sur le territoire de
cet État ne bénéficient pas de la protection reconnue en matière de droit d’auteur par la législation
française.
Toutefois, aucune atteinte ne peut être portée à l’intégrité ni à la paternité de ces œuvres.
Dans l’hypothèse prévue à l’alinéa 1er ci-dessus, les droits d’auteur sont versés à des organismes
d’intérêt général désignés par décret.
Article L. 112-1 :
Les dispositions du présent code protègent les droits des auteurs sur toutes les œuvres de l’esprit,
quels que soient le genre, la forme d’expression, le mérite ou la destination.
Article L. 112-2 :
Sont considérés notamment comme œuvres de l’esprit au sens du présent code :
1° Les livres, brochures et autres écrits littéraires, artistiques et scientifiques ;
2° Les conférences, allocutions, sermons, plaidoiries et autres œuvres de même nature ;
3° Les œuvres dramatiques ou dramatico-musicales ;
4° Les œuvres chorégraphiques, les numéros et tours de cirque, les pantomimes, dont la mise en
œuvre est fixée par écrit ou autrement ;
5° Les compositions musicales avec ou sans paroles ;
6° Les œuvres cinématographiques et autres œuvres consistant dans les séquences animées
d’images, sonorisées ou non, dénommées ensemble œuvres audiovisuelles ;
7° Les œuvres de dessin, de peinture, d’architecture, de sculpture, de gravure, de lithographie ;
8° Les œuvres graphiques et typographiques ;
9° Les œuvres photographiques et celles réalisées à l’aide de techniques analogues à la
photographie ;
10° Les œuvres des arts appliqués ;
11° Les illustrations, les cartes géographiques ;
12° Les plans, croquis et ouvrages relatifs à la géographie, à la topographie, à l’architecture et
aux sciences ;
13° Les logiciels, y compris le matériel de conception préparatoire ;
14° Les créations des industries saisonnières de l’habillement et de la parure. Sont réputées
industries saisonnières de l’habillement et de la parure les industries qui, en raison des exigences de
la mode, renouvellent fréquemment la forme de leurs produits, et notamment la couture, la fourrure,
la lingerie, la broderie, la mode, la chaussure, la ganterie, la maroquinerie, la fabrique de tissus de
haute nouveauté ou spéciaux à la haute couture, les productions des paruriers et des bottiers et les
fabriques de tissus d’ameublement.
Article L. 112-3 :
Les auteurs de traductions, d’adaptations, transformations ou arrangements des œuvres de
l’esprit jouissent de la protection instituée par le présent code sans préjudice des droits de l’auteur
de l’œuvre originale. Il en est de même des auteurs d’anthologies ou recueils d’œuvres ou de
données diverses qui, par le choix et la disposition des matières, constituent des créations
intellectuelles.
On entend par base de données un recueil d’œuvres, de données ou d’autres éléments
indépendants, disposés de manière systématique ou méthodique, et individuellement accessibles par
des moyens électroniques ou par tout autre moyen.
Article L. 112-4 :
Le titre d’une œuvre de l’esprit, dès lors qu’il présente un caractère original, est protégé comme
l’œuvre elle-même.
Nul ne peut, même si l’œuvre n’est plus protégée dans le terme des articles L. 123-1 à L. 123-3,
utiliser ce titre pour individualiser une œuvre du même genre, dans des conditions susceptibles de
provoquer une confusion.
Article L. 113-2 :
Est dite de collaboration l’œuvre à la création de laquelle ont concouru plusieurs personnes
physiques.
Est dite composite l’œuvre nouvelle à laquelle est incorporée une œuvre préexistante sans la
collaboration de l’auteur de cette dernière.
Est dite collective l’œuvre créée sur l’initiative d’une personne physique ou morale qui l’édite, la
publie et la divulgue sous sa direction et son nom et dans laquelle la contribution personnelle des
divers auteurs participant à son élaboration se fond dans l’ensemble en vue duquel elle est conçue,
sans qu’il soit possible d’attribuer à chacun d’eux un droit distinct sur l’ensemble réalisé.
Article L. 113-3 :
L’œuvre de collaboration est la propriété commune des coauteurs.
Les coauteurs doivent exercer leurs droits d’un commun accord.
En cas de désaccord, il appartient à la juridiction civile de statuer.
Lorsque la participation de chacun des coauteurs relève de genres différents, chacun peut, sauf
convention contraire, exploiter séparément sa contribution personnelle, sans toutefois porter
préjudice à l’exploitation de l’œuvre commune.
Article L. 113-4 :
L’œuvre composite est la propriété de l’auteur qui l’a réalisée, sous réserve des droits de l’auteur
de l’œuvre préexistante.
Article L. 113-5 :
L’œuvre collective est, sauf preuve contraire, la propriété de la personne physique ou morale
sous le nom de laquelle elle est divulguée.
Cette personne est investie des droits de l’auteur.
Article L. 113-6 :
Les auteurs des œuvres pseudonymes et anonymes jouissent sur celles-ci des droits reconnus par
l’article L. 111-1.
Ils sont représentés dans l’exercice de ces droits par l’éditeur ou le publicateur originaire, tant
qu’ils n’ont pas fait connaître leur identité civile et justifié de leur qualité.
La déclaration prévue à l’alinéa précédent peut être faite par testament ; toutefois, sont maintenus
les droits qui auraient pu être acquis par des tiers antérieurement.
Les dispositions des deuxième et troisième alinéas ne sont pas applicables lorsque le
pseudonyme adopté par l’auteur ne laisse aucun doute sur son identité civile.
Article L. 113-7 :
Ont la qualité d’auteur d’une œuvre audiovisuelle la ou les personnes physiques qui réalisent la
création intellectuelle de cette œuvre.
Sont présumés, sauf preuve contraire, coauteurs d’une œuvre audiovisuelle réalisée en
collaboration :
1° L’auteur du scénario ;
2° L’auteur de l’adaptation ;
3° L’auteur du texte parlé ;
4° L’auteur des compositions musicales avec ou sans paroles spécialement réalisées pour
l’œuvre ;
5° Le réalisateur.
Lorsque l’œuvre audiovisuelle est tirée d’une œuvre ou d’un scénario préexistants encore
protégés, les auteurs de l’œuvre originaire sont assimilés aux auteurs de l’œuvre nouvelle.
Article L. 113-10 :
L’œuvre orpheline est une œuvre protégée et divulguée, dont le titulaire des droits ne peut pas
être identifié ou retrouvé, malgré des recherches diligentes, avérées et sérieuses.
Lorsqu’une œuvre a plus d’un titulaire de droits et que l’un de ces titulaires a été identifié et
retrouvé, elle n’est pas considérée comme orpheline.
Article L. 121-1 :
L’auteur jouit du droit au respect de son nom, de sa qualité et de son œuvre.
Ce droit est attaché à sa personne.
Il est perpétuel, inaliénable et imprescriptible.
Il est transmissible à cause de mort aux héritiers de l’auteur.
L’exercice peut être conféré à un tiers en vertu de dispositions testamentaires.
Article L. 121-2 :
L’auteur a seul le droit de divulguer son œuvre. Sous réserve des dispositions de
l’article L. 132-24, il détermine le procédé de divulgation et fixe les conditions de celle-ci.
Après sa mort, le droit de divulgation de ses œuvres posthumes est exercé leur vie durant par le
ou les exécuteurs testamentaires désignés par l’auteur. À leur défaut, ou après leur décès, et sauf
volonté contraire de l’auteur, ce droit est exercé dans l’ordre suivant : par les descendants, par le
conjoint contre lequel n’existe pas un jugement passé en force de chose jugée de séparation de corps
ou qui n’a pas contracté un nouveau mariage, par les héritiers autres que les descendants qui
recueillent tout ou partie de la succession, et par les légataires universels ou donataires de
l’universalité des biens à venir.
Ce droit peut s’exercer même après l’expiration du droit exclusif d’exploitation déterminé à
l’article L. 123-1.
Article L. 121-3 :
En cas d’abus notoire dans l’usage ou le non-usage du droit de divulgation de la part des
représentants de l’auteur décédé visés à l’article L. 121-2, le tribunal de grande instance peut
ordonner toute mesure appropriée. Il en est de même s’il y a conflit entre lesdits représentants, s’il
n’y a pas d’ayant droit connu ou en cas de vacance ou de déshérence.
Le tribunal peut être saisi notamment par le ministre chargé de la Culture.
Article L. 121-4 :
Nonobstant la cession de son droit d’exploitation, l’auteur, même postérieurement à la
publication de son œuvre, jouit d’un droit de repentir ou de retrait vis-à-vis du cessionnaire. Il ne
peut toutefois exercer ce droit qu’à charge d’indemniser préalablement le cessionnaire du préjudice
que ce repentir ou ce retrait peut lui causer. Lorsque, postérieurement à l’exercice de son droit de
repentir ou de retrait, l’auteur décide de faire publier son œuvre, il est tenu d’offrir par priorité ses
droits d’exploitation au cessionnaire qu’il avait originairement choisi et aux conditions
originairement déterminées.
Article L. 121-7-1 :
Le droit de divulgation reconnu à l’agent mentionné au troisième alinéa de l’article L. 111-1, qui
a créé une œuvre de l’esprit dans l’exercice de ses fonctions ou d’après les instructions reçues,
s’exerce dans le respect des règles auxquelles il est soumis en sa qualité d’agent et de celles qui
régissent l’organisation, le fonctionnement et l’activité de la personne publique qui l’emploie.
L’agent ne peut :
1° S’opposer à la modification de l’œuvre décidée dans l’intérêt du service par l’autorité investie
du pouvoir hiérarchique, lorsque cette modification ne porte pas atteinte à son honneur ou à sa
réputation ;
2° Exercer son droit de repentir et de retrait, sauf accord de l’autorité investie du pouvoir
hiérarchique.
Article L. 121-8 :
L’auteur seul a le droit de réunir ses articles et ses discours en recueil et de les publier ou d’en
autoriser la publication sous cette forme.
Pour toutes les œuvres publiées dans un titre de presse au sens de l’article L. 132-35, l’auteur
conserve, sauf stipulation contraire, le droit de faire reproduire et d’exploiter ses œuvres sous
quelque forme que ce soit, sous réserve des droits cédés dans les conditions prévues à la section VI
du chapitre II du titre III du livre Ier.
Dans tous les cas, l’exercice par l’auteur de son droit suppose que cette reproduction ou cette
exploitation ne soit pas de nature à faire concurrence à ce titre de presse.
Article L. 121-9 :
Sous tous les régimes matrimoniaux et à peine de nullité de toutes clauses contraires portées au
contrat de mariage, le droit de divulguer l’œuvre, de fixer les conditions de son exploitation et d’en
défendre l’intégrité reste propre à l’époux auteur ou à celui des époux à qui de tels droits ont été
transmis. Ce droit ne peut être apporté en dot, ni acquis par la communauté ou par une société
d’acquêts.
Les produits pécuniaires provenant de l’exploitation d’une œuvre de l’esprit ou de la cession
totale ou partielle du droit d’exploitation sont soumis au droit commun des régimes matrimoniaux,
uniquement lorsqu’ils ont été acquis pendant le mariage ; il en est de même des économies réalisées
de ces chefs.
Les dispositions prévues à l’alinéa précédent ne s’appliquent pas alors que le mariage a été
célébré antérieurement au 12 mars 1958.
Les dispositions relatives à la contribution des époux aux charges du ménage sont applicables
aux produits pécuniaires visés au deuxième alinéa du présent article.
Article L. 122-1 :
Le droit d’exploitation appartenant à l’auteur comprend le droit de représentation et le droit de
reproduction.
Article L. 122-2 :
La représentation consiste dans la communication de l’œuvre au public par un procédé
quelconque, et notamment :
1° Par récitation publique, exécution lyrique, représentation dramatique, présentation publique,
projection publique et transmission dans un lieu public de l’œuvre télédiffusée ;
2° Par télédiffusion.
La télédiffusion s’entend de la diffusion par tout procédé de télécommunication de sons,
d’images, de documents, de données et de messages de toute nature.
Est assimilée à une représentation l’émission d’une œuvre vers un satellite.
Article L. 122-3 :
La reproduction consiste dans la fixation matérielle de l’œuvre par tous procédés qui permettent
de la communiquer au public d’une manière indirecte.
Elle peut s’effectuer notamment par imprimerie, dessin, gravure, photographie, moulage et tout
procédé des arts graphiques et plastiques, enregistrement mécanique, cinématographique ou
magnétique.
Pour les œuvres d’architecture, la reproduction consiste également dans l’exécution répétée d’un
plan ou d’un projet type.
Article L. 122-3-1 :
Dès lors que la première vente d’un ou des exemplaires matériels d’une œuvre a été autorisée par
l’auteur ou ses ayants droit sur le territoire d’un État membre de la Communauté européenne ou
d’un autre État partie à l’accord sur l’Espace économique européen, la vente de ces exemplaires de
cette œuvre ne peut plus être interdite dans les États membres de la Communauté européenne et les
États parties à l’accord sur l’Espace économique européen.
Article L. 122-4 :
Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans consentement de l’auteur ou
de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l’adaptation ou
la transformation, l’arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque.
Article L. 122-5 :
Lorsque l’œuvre a été divulguée, l’auteur ne peut interdire :
1° Les représentations privées et gratuites effectuées exclusivement dans un cercle de famille ;
2° Les copies ou reproductions réalisées à partir d’une source licite et strictement réservées à
l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, à l’exception des copies des
œuvres d’art destinées à être utilisées pour des fins identiques à celles pour lesquelles l’œuvre
originale a été créée et des copies d’un logiciel autres que la copie de sauvegarde établie dans les
conditions prévues au II de l’article L. 122-6-1 ainsi que des copies ou des reproductions d’une base
de données électronique ;
3° Sous réserve que soient indiqués clairement le nom de l’auteur et la source :
a) Les analyses et courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique,
scientifique ou d’information de l’œuvre à laquelle elles sont incorporées ;
b) Les revues de presse ;
c) La diffusion, même intégrale, par la voie de presse ou de télédiffusion, à titre d’information
d’actualité, des discours destinés au public prononcés dans les assemblées politiques,
administratives, judiciaires ou académiques, ainsi que dans les réunions publiques d’ordre politique
et les cérémonies officielles ;
d) Les reproductions, intégrales ou partielles d’œuvres d’art graphiques ou plastiques destinées à
figurer dans le catalogue d’une vente judiciaire effectuée en France pour les exemplaires mis à la
disposition du public avant la vente dans le seul but de décrire les œuvres d’art mises en vente ;
e) La représentation ou la reproduction d’extraits d’œuvres, sous réserve des œuvres conçues à
des fins pédagogiques, des partitions de musique et des œuvres réalisées pour une édition numérique
de l’écrit, à des fins exclusives d’illustration dans le cadre de l’enseignement et de la recherche, à
l’exclusion de toute activité ludique ou récréative, dès lors que le public auquel cette représentation
ou cette reproduction est destinée est composé majoritairement d’élèves, d’étudiants, d’enseignants
ou de chercheurs directement concernés, que l’utilisation de cette représentation ou cette
reproduction ne donne lieu à aucune exploitation commerciale et qu’elle est compensée par une
rémunération négociée sur une base forfaitaire sans préjudice de la cession du droit de reproduction
par reprographie mentionnée à l’article L. 122-10 ;
4° La parodie, le pastiche et la caricature, compte tenu des lois du genre ;
5° Les actes nécessaires à l’accès au contenu d’une base de données électronique pour les
besoins et dans les limites de l’utilisation prévue par contrat ;
6° La reproduction provisoire présentant un caractère transitoire ou accessoire, lorsqu’elle est
une partie intégrante et essentielle d’un procédé technique et qu’elle a pour unique objet de
permettre l’utilisation licite de l’œuvre ou sa transmission entre tiers par la voie d’un réseau faisant
appel à un intermédiaire ; toutefois, cette reproduction provisoire qui ne peut porter que sur des
œuvres autres que les logiciels et les bases de données ne doit pas avoir de valeur économique
propre ;
7° La reproduction et la représentation par des personnes morales et par les établissements
ouverts au public, tels que bibliothèques, archives, centres de documentation et espaces culturels
multimédia, en vue d’une consultation strictement personnelle de l’œuvre par des personnes
atteintes d’une ou de plusieurs déficiences des fonctions motrices, physiques, sensorielles, mentales,
cognitives ou psychiques, dont le niveau d’incapacité est égal ou supérieur à un taux fixé par décret
en Conseil d’État, et reconnues par la commission départementale de l’éducation spécialisée, la
commission technique d’orientation et de reclassement professionnel ou la commission des droits et
de l’autonomie des personnes handicapées mentionnée à l’article L. 146-9 du code de l’action
sociale et des familles, ou reconnues par certificat médical comme empêchées de lire après
correction. Cette reproduction et cette représentation sont assurées, à des fins non lucratives et dans
la mesure requise par le handicap, par les personnes morales et les établissements mentionnés au
présent alinéa, dont la liste est arrêtée par l’autorité administrative.
Les personnes morales et établissements mentionnés au premier alinéa du présent 7° doivent
apporter la preuve de leur activité professionnelle effective de conception, de réalisation et de
communication de supports au bénéfice des personnes physiques mentionnées au même alinéa par
référence à leur objet social, à l’importance de leurs membres ou usagers, aux moyens matériels et
humains dont ils disposent et aux services qu’ils rendent.
À la demande des personnes morales et des établissements mentionnés au premier alinéa du
présent 7°, formulée dans les dix ans suivant le dépôt légal des œuvres imprimées, les fichiers
numériques ayant servi à l’édition des œuvres dont la date de dépôt légal est postérieure au 4 août
2006 sont déposés au Centre national du livre ou auprès d’un organisme désigné par décret.
Le Centre national du livre ou l’organisme désigné par décret conserve sans limitation de date les
fichiers numériques ayant servi à l’édition de ces œuvres et les met à la disposition des personnes
morales et des établissements mentionnés au premier alinéa du présent 7° dans un standard ouvert
au sens de l’article 4 de la loi n° 2004-575 du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie
numérique. Il garantit la confidentialité de ces fichiers et la sécurisation de leur accès.
Les personnes morales et les établissements mentionnés au premier alinéa du présent 7°
détruisent les fichiers mis à leur disposition une fois effectué le travail de conception, de réalisation
et de communication de supports au bénéfice des personnes physiques mentionnées au même
premier alinéa ;
8° La reproduction d’une œuvre et sa représentation effectuées à des fins de conservation ou
destinées à préserver les conditions de sa consultation à des fins de recherche ou d’études privées
par des particuliers, dans les locaux de l’établissement et sur des terminaux dédiés par des
bibliothèques accessibles au public, par des musées ou par des services d’archives, sous réserve que
ceux-ci ne recherchent aucun avantage économique ou commercial ;
9° La reproduction ou la représentation, intégrale ou partielle, d’une œuvre d’art graphique,
plastique ou architecturale, par voie de presse écrite, audiovisuelle ou en ligne, dans un but exclusif
d’information immédiate et en relation directe avec cette dernière, sous réserve d’indiquer
clairement le nom de l’auteur.
Le premier alinéa du présent 9° ne s’applique pas aux œuvres, notamment photographiques ou
d’illustration, qui visent elles-mêmes à rendre compte de l’information.
Les reproductions ou représentations qui, notamment par leur nombre ou leur format, ne seraient
pas en stricte proportion avec le but exclusif d’information immédiate poursuivi ou qui ne seraient
pas en relation directe avec cette dernière donnent lieu à rémunération des auteurs sur la base des
accords ou tarifs en vigueur dans les secteurs professionnels concernés.
Les exceptions énumérées par le présent article ne peuvent porter atteinte à l’exploitation
normale de l’œuvre ni causer un préjudice injustifié aux intérêts légitimes de l’auteur.
Les modalités d’application du présent article, notamment les caractéristiques et les conditions
de distribution des documents mentionnés au d du 3°, l’autorité administrative mentionnée au 7°,
ainsi que les conditions de désignation des organismes dépositaires et d’accès aux fichiers
numériques mentionnés au troisième alinéa du 7°, sont précisées par décret en Conseil d’État.
Article L. 122-7 :
Le droit de représentation et le droit de reproduction sont cessibles à titre gratuit ou à titre
onéreux.
La cession du droit de représentation n’entraîne pas celle du droit de reproduction.
La cession du droit de reproduction n’entraîne pas celle du droit de représentation.
Lorsqu’un contrat comporte cession totale de l’un des deux droits visés au présent article, la
portée en est limitée aux modes d’exploitation prévus au contrat.
Article L.122-7-1 :
L’auteur est libre de mettre ses œuvres gratuitement à la disposition du public, sous réserve des
droits des éventuels coauteurs et de ceux des tiers ainsi que dans le respect des conventions qu’il a
conclues.
Article L. 122-9 :
En cas d’abus notoire dans l’usage ou le non-usage des droits d’exploitation de la part des
représentants de l’auteur décédé visés à l’article L. 121-2, le tribunal de grande instance peut
ordonner toute mesure appropriée. Il en est de même s’il y a conflit entre lesdits représentants, s’il
n’y a pas d’ayant droit connu ou en cas de vacance ou de déshérence.
Le tribunal peut être saisi notamment par le ministre chargé de la Culture.
Article L. 122-10 :
La publication d’une œuvre emporte cession du droit de reproduction par reprographie à une
société régie par le titre II du livre III et agréée à cet effet par le ministre chargé de la Culture.
Les sociétés agréées peuvent seules conclure toute convention avec les utilisateurs aux fins de
gestion du droit ainsi cédé, sous réserve, pour les stipulations autorisant les copies aux fins de vente,
de location, de publicité ou de promotion, de l’accord de l’auteur ou de ses ayants droit. À défaut de
désignation par l’auteur ou son ayant droit à la date de la publication de l’œuvre, une des sociétés
agréées est réputée cessionnaire de ce droit.
La reprographie s’entend de la reproduction sous forme de copie sur papier ou support assimilé
par une technique photographique ou d’effet équivalent permettant une lecture directe.
Les dispositions du premier alinéa ne font pas obstacle au droit de l’auteur ou de ses ayants droit
de réaliser des copies aux fins de vente, de location, de publicité ou de promotion.
Nonobstant toute stipulation contraire, les dispositions du présent article s’appliquent à toutes les
œuvres protégées quelle que soit la date de leur publication.
Article L. 122-11 :
Les conventions mentionnées à l’article L. 122-10 peuvent prévoir une rémunération forfaitaire
dans les cas définis aux 1° et 3° de l’article L. 131-4.
Article L. 122-12 :
L’agrément des sociétés mentionnées au premier alinéa de l’article L. 122-10 est délivré en
considération :
– de la diversité des associés ;
– de la qualification professionnelle des dirigeants ;
– des moyens humains et matériels qu’ils proposent de mettre en œuvre pour assurer la gestion
du droit de reproduction par reprographie ;
– du caractère équitable des modalités prévues pour la répartition des sommes perçues.
Un décret en Conseil d’État fixe les modalités de la délivrance et du retrait de cet agrément ainsi
que du choix des sociétés cessionnaires en application de la dernière phrase du premier alinéa de
l’article L. 122-10.
Article L. 123-2 :
Pour les œuvres de collaboration, l’année civile prise en considération est celle de la mort du
dernier vivant des collaborateurs.
Pour les œuvres audiovisuelles, l’année civile prise en considération est celle de la mort du
dernier vivant des collaborateurs suivants : l’auteur du scénario, l’auteur du texte parlé, l’auteur des
compositions musicales, avec ou sans paroles spécialement réalisées pour l’œuvre, le réalisateur
principal.
Article L. 123-3 :
Pour les œuvres pseudonymes, anonymes ou collectives, la durée du droit exclusif est de
soixante-dix années à compter du 1er janvier de l’année civile suivant celle où l’œuvre a été publiée.
La date de publication est déterminée par tout mode de preuve de droit commun, et notamment par
le dépôt légal.
Au cas où une œuvre pseudonyme, anonyme ou collective est publiée de manière échelonnée, le
délai court à compter du 1er janvier de l’année civile qui suit la date à laquelle chaque élément a été
publié.
Lorsque le ou les auteurs d’œuvres anonymes ou pseudonymes se sont fait connaître, la durée du
droit exclusif est celle prévue aux articles L. 123-1 ou L. 123-2.
Les dispositions du premier et du deuxième alinéa ne sont applicables qu’aux œuvres
pseudonymes, anonymes ou collectives publiées pendant les soixante-dix années suivant l’année de
leur création.
Toutefois, lorsqu’une œuvre pseudonyme, anonyme ou collective est divulguée à l’expiration de
la période mentionnée à l’alinéa précédent, son propriétaire par succession ou à d’autres titres, qui
en effectue ou fait effectuer la publication, jouit d’un droit exclusif de vingt-cinq années à compter
du 1er janvier de l’année civile suivant celle de la publication.
Article L. 123-4 :
Pour les œuvres posthumes, la durée du droit exclusif est celle prévue à l’article L. 123-1. Pour
les œuvres posthumes divulguées après l’expiration de cette période, la durée du droit exclusif est
de vingt-cinq années à compter du 1er janvier de l’année civile suivant celle de la publication.
Le droit d’exploitation des œuvres posthumes appartient aux ayants droit de l’auteur si l’œuvre
est divulguée au cours de la période prévue à l’article L. 123-1.
Si la divulgation est effectuée à l’expiration de cette période, il appartient aux propriétaires, par
succession ou à d’autres titres, de l’œuvre, qui effectuent ou font effectuer la publication.
Les œuvres posthumes doivent faire l’objet d’une publication séparée, sauf dans le cas où elles
ne constituent qu’un fragment d’une œuvre précédemment publiée. Elles ne peuvent être jointes à
des œuvres du même auteur précédemment publiées que si les ayants droit de l’auteur jouissent
encore sur celles-ci du droit d’exploitation.
Article L. 123-6 :
Pendant la période prévue à l’article L. 123-1, le conjoint survivant, contre lequel n’existe pas un
jugement passé en force de chose jugée de séparation de corps, bénéficie, quel que soit le régime
matrimonial et indépendamment des droits qu’il tient des articles 756 à 757-3 et 764 à 766 du code
civil sur les autres biens de la succession, de l’usufruit du droit d’exploitation dont l’auteur n’aura
pas disposé. Toutefois, si l’auteur laisse des héritiers à réserve, cet usufruit est réduit au profit des
héritiers, suivant les proportions et distinctions établies par l’article 913 du Code civil.
Ce droit s’éteint au cas où le conjoint contracte un nouveau mariage.
Article L. 123-8 :
Les droits accordés par la loi du 14 juillet 1866 sur les droits des héritiers et des ayants cause des
auteurs aux héritiers et autres ayants cause des auteurs, compositeurs ou artistes sont prorogés d’un
temps égal à celui qui s’est écoulé entre le 2 août 1914 et la fin de l’année suivant le jour de la
signature du traité de paix pour toutes les œuvres publiées avant cette dernière date et non tombées
dans le domaine public le 3 février 1919.
Article L. 123-9 :
Les droits accordés par la loi du 14 juillet 1866 précitée et l’article L. 123-8 aux héritiers et
ayants cause des auteurs, compositeurs ou artistes sont prorogés d’un temps égal à celui qui s’est
écoulé entre le 3 septembre 1939 et le 1er janvier 1948, pour toutes les œuvres publiées avant cette
date et non tombées dans le domaine public à la date du 13 août 1941.
Article L. 123-10 :
Les droits mentionnés à l’article précédent sont prorogés, en outre, d’une durée de trente ans
lorsque l’auteur, le compositeur ou l’artiste est mort pour la France, ainsi qu’il résulte de l’acte de
décès.
Au cas où l’acte de décès ne doit être ni dressé ni transcrit en France, un arrêté du ministre
chargé de la Culture peut étendre aux héritiers ou autres ayants cause du défunt le bénéfice de la
prorogation supplémentaire de trente ans ; cet arrêté, pris après avis des autorités visées à l’article
1er de l’ordonnance n° 45-2717 du 2 novembre 1945 ne pourra intervenir que dans les cas où la
mention « mort pour la France » aurait dû figurer sur l’acte de décès si celui-ci avait été dressé en
France.
Article L. 123-11 :
Lorsque les droits prorogés par l’effet de l’article L. 123-10 ont été cédés à titre onéreux, les
cédants ou leurs ayants droit pourront, dans un délai de trois ans à compter du 25 septembre 1951,
demander au cessionnaire ou à ses ayants droit une révision des conditions de la cession en
compensation des avantages résultant de la prorogation.
Article L. 123-12 :
Lorsque le pays d’origine de l’œuvre, au sens de l’acte de Paris de la convention de Rome, est un
pays tiers à la Communauté européenne et que l’auteur n’est pas un ressortissant d’un État membre
de la Communauté, la durée de protection est celle accordée dans le pays d’origine de l’œuvre sans
que cette durée puisse excéder celle prévue à l’article L. 123-1.
Article L. 131-1 :
La cession globale des œuvres futures est nulle.
Article L. 131-2 :
Les contrats de représentation, d’édition et de production audiovisuelle définis au présent titre
doivent être constatés par écrit. Il en est de même des autorisations gratuites d’exécution. Dans tous
les autres cas, les dispositions des articles 1341 à 1348 du Code civil sont applicables.
Article L. 131-3 :
La transmission des droits de l’auteur est subordonnée à la condition que chacun des droits cédés
fasse l’objet d’une mention distincte dans l’acte de cession et que le domaine d’exploitation des
droits cédés soit délimité quant à son étendue et à sa destination, quant au lieu et quant à la durée.
Lorsque des circonstances spéciales l’exigent, le contrat peut être valablement conclu par
échange de télégrammes, à condition que le domaine d’exploitation des droits cédés soit délimité
conformément aux termes du premier alinéa du présent article.
Les cessions portant sur les droits d’adaptation audiovisuelle doivent faire l’objet d’un contrat
écrit sur un document distinct du contrat relatif à l’édition proprement dite de l’œuvre imprimée.
Le bénéficiaire de la cession s’engage par ce contrat à rechercher une exploitation du droit cédé
conformément aux usages de la profession et à verser à l’auteur, en cas d’adaptation, une
rémunération proportionnelle aux recettes perçues.
Article L. 131-4 :
La cession par l’auteur de ses droits sur son œuvre peut être totale ou partielle. Elle doit
comporter au profit de l’auteur la participation proportionnelle aux recettes provenant de la vente ou
de l’exploitation.
Toutefois la rémunération de l’auteur peut être évaluée forfaitairement dans les cas suivants :
1° La base de calcul de la participation proportionnelle ne peut être pratiquement déterminée ;
2° Les moyens de contrôler l’application de la participation font défaut ;
3° Les frais des opérations de calcul et de contrôle seraient hors de proportion avec les résultats à
atteindre ;
4° La nature ou les conditions de l’exploitation rendent impossible l’application de la règle de la
rémunération proportionnelle, soit que la contribution de l’auteur ne constitue pas l’un des éléments
essentiels de la création intellectuelle de l’œuvre, soit que l’utilisation de l’œuvre ne présente qu’un
caractère accessoire par rapport à l’objet exploité ;
5° En cas de cession des droits sur un logiciel ;
6° Dans les autres cas prévus au présent code.
Est également licite la conversion entre les parties, à la demande de l’auteur, des droits provenant
des contrats en vigueur en annuités forfaitaires pour des durées à déterminer entre les parties.
Article L. 131-5 :
En cas de cession du droit d’exploitation, lorsque l’auteur aura subi un préjudice de plus de sept
douzièmes dû à une lésion ou à une prévision insuffisante des produits de l’œuvre, il pourra
provoquer la révision des conditions de prix du contrat.
Cette demande ne pourra être formée que dans le cas où l’œuvre aura été cédée moyennant une
rémunération forfaitaire.
La lésion sera appréciée en considération de l’ensemble de l’exploitation par le cessionnaire des
œuvres de l’auteur qui se prétend lésé.
Article L. 131-6 :
La clause de cession qui tend à conférer le droit d’exploiter sous une forme non prévisible ou
non prévue à la date du contrat doit être expresse et stipuler une participation corrélative aux profits
d’exploitation.
Article L. 131-7 :
En cas de cession partielle, l’ayant cause est substitué à l’auteur dans l’exercice des droits cédés,
dans les conditions, les limites et pour la durée prévues au contrat, et à charge de rendre compte.
Article L. 131-8 :
En vue du paiement des redevances et rémunérations qui leur sont dues pour les trois dernières
années à l’occasion de la cession, de l’exploitation ou de l’utilisation de leurs œuvres, telles qu’elles
sont définies à l’article L. 112-2 du présent code, les auteurs, compositeurs et artistes bénéficient du
privilège prévu au 4° de l’article 2331 et à l’article 2375 du Code civil.
Article L. 131-9 :
Le contrat mentionne la faculté pour le producteur de recourir aux mesures techniques prévues à
l’article L. 331-5 ainsi qu’aux informations sous forme électronique prévues à l’article L. 331-11 en
précisant les objectifs poursuivis pour chaque mode d’exploitation, de même que les conditions
dans lesquelles l’auteur peut avoir accès aux caractéristiques essentielles desdites mesures
techniques ou informations sous forme électronique auxquelles le producteur a effectivement
recours pour assurer l’exploitation de l’œuvre.
Article L. 132-1 :
Le contrat d’édition est le contrat par lequel l’auteur d’une œuvre de l’esprit ou ses ayants droit
cèdent à des conditions déterminées à une personne appelée éditeur le droit de fabriquer ou de faire
fabriquer en nombre des exemplaires de l’œuvre, à charge pour elle d’en assurer la publication et la
diffusion.
Article L. 132-2 :
Ne constitue pas un contrat d’édition, au sens de l’article L. 132-1, le contrat dit à compte
d’auteur.
Par un tel contrat, l’auteur ou ses ayants droit versent à l’éditeur une rémunération convenue, à
charge par ce dernier de fabriquer en nombre, dans la forme et suivant les modes d’expression
déterminés au contrat, des exemplaires de l’œuvre et d’en assurer la publication et la diffusion.
Ce contrat constitue un louage d’ouvrage régi par la convention, les usages et les dispositions des
articles 1787 et suivants du Code civil.
Article L. 132-3 :
Ne constitue pas un contrat d’édition, au sens de l’article L. 132-1, le contrat dit de compte à
demi.
Par un tel contrat, l’auteur ou ses ayants droit chargent un éditeur de fabriquer, à ses frais et en
nombre, des exemplaires de l’œuvre, dans la forme et suivant les modes d’expression déterminés au
contrat, et d’en assurer la publication et la diffusion, moyennant l’engagement réciproquement
contracté de partager les bénéfices et les pertes d’exploitation, dans la proportion prévue.
Ce contrat constitue une société en participation. Il est régi, sous réserve des dispositions prévues
aux articles 1871 et suivants du Code civil, par la convention et les usages.
Article L. 132-4 :
Est licite la stipulation par laquelle l’auteur s’engage à accorder un droit de préférence à un
éditeur pour l’édition de ses œuvres futures de genres nettement déterminés.
Ce droit est limité pour chaque genre à cinq ouvrages nouveaux à compter du jour de la signature
du contrat d’édition conclu pour la première œuvre ou à la production de l’auteur réalisée dans un
délai de cinq ans à compter du même jour.
L’éditeur doit exercer le droit qui lui est reconnu en faisant connaître par écrit sa décision à
l’auteur, dans le délai de trois mois à dater de la remise par celui-ci de chaque manuscrit définitif.
Lorsque l’éditeur bénéficiant du droit de préférence aura refusé successivement deux ouvrages
nouveaux présentés par l’auteur dans le genre déterminé au contrat, l’auteur pourra reprendre
immédiatement et de plein droit sa liberté quant aux œuvres futures qu’il produira dans ce genre. Il
devra toutefois, au cas où il aurait reçu sur ses œuvres futures des avances du premier éditeur,
effectuer préalablement le remboursement de celles-ci.
Article L. 132-5 :
Le contrat peut prévoir soit une rémunération proportionnelle aux produits d’exploitation, soit,
dans les cas prévus aux articles L. 131-4 et L. 132-6, une rémunération forfaitaire.
Le contrat d’édition garantit aux auteurs, lors de la commercialisation ou de la diffusion d’un
livre numérique, que la rémunération résultant de l’exploitation de ce livre est juste et équitable.
L’éditeur rend compte à l’auteur du calcul de cette rémunération de façon explicite et transparente.
Article L. 132-6 :
En ce qui concerne l’édition de librairie, la rémunération de l’auteur peut faire l’objet d’une
rémunération forfaitaire pour la première édition, avec l’accord formellement exprimé de l’auteur,
dans les cas suivants :
1° Ouvrages scientifiques ou techniques ;
2° Anthologies et encyclopédies ;
3° Préfaces, annotations, introductions, présentations ;
4° Illustrations d’un ouvrage ;
5° Éditions de luxe à tirage limité ;
6° Livres de prières ;
7° À la demande du traducteur pour les traductions ;
8° Éditions populaires à bon marché ;
9° Albums bon marché pour enfants.
Peuvent également faire l’objet d’une rémunération forfaitaire les cessions de droits à ou par une
personne ou une entreprise établie à l’étranger.
En ce qui concerne les œuvres de l’esprit publiées dans les journaux et recueils périodiques de
tout ordre et par les agences de presse, la rémunération de l’auteur, lié à l’entreprise d’information
par un contrat de louage d’ouvrages ou de services, peut également être fixée forfaitairement.
Article L. 132-7 :
Le consentement personnel et donné par écrit de l’auteur est obligatoire.
Sans préjudice des dispositions qui régissent les contrats passés par les mineurs et les majeurs en
curatelle, le consentement est même exigé lorsqu’il s’agit d’un auteur légalement incapable, sauf si
celui-ci est dans l’impossibilité physique de donner son consentement.
Les dispositions de l’alinéa précédent ne sont pas applicables lorsque le contrat d’édition est
souscrit par les ayants droit de l’auteur.
Article L. 132-8 :
L’auteur doit garantir à l’éditeur l’exercice paisible et, sauf convention contraire, exclusif du
droit cédé.
Il est tenu de faire respecter ce droit et de le défendre contre toutes atteintes qui lui seraient
portées.
Article L. 132-9 :
L’auteur doit mettre l’éditeur en mesure de fabriquer et de diffuser les exemplaires de l’œuvre.
Il doit remettre à l’éditeur, dans le délai prévu au contrat, l’objet de l’édition en une forme qui
permette la fabrication normale.
Sauf convention contraire ou impossibilités d’ordre technique, l’objet de l’édition fournie par
l’auteur reste la propriété de celui-ci. L’éditeur en sera responsable pendant le délai d’un an après
l’achèvement de la fabrication.
Article L. 132-10 :
Le contrat d’édition doit indiquer le nombre minimum d’exemplaires constituant le premier
tirage. Toutefois, cette obligation ne s’applique pas aux contrats prévoyant un minimum de droits
d’auteur garantis par l’éditeur.
Article L. 132-11 :
L’éditeur est tenu d’effectuer ou de faire effectuer la fabrication selon les conditions, dans la
forme et suivant les modes d’expression prévus au contrat.
Il ne peut, sans autorisation écrite de l’auteur, apporter à l’œuvre aucune modification.
Il doit, sauf convention contraire, faire figurer sur chacun des exemplaires le nom, le
pseudonyme ou la marque de l’auteur.
À défaut de convention spéciale, l’éditeur doit réaliser l’édition dans un délai fixé par les usages
de la profession.
En cas de contrat à durée déterminée, les droits du cessionnaire s’éteignent de plein droit à
l’expiration du délai sans qu’il soit besoin de mise en demeure.
L’éditeur pourra toutefois procéder, pendant trois ans après cette expiration, à l’écoulement, au
prix normal, des exemplaires restant en stock, à moins que l’auteur ne préfère acheter ces
exemplaires moyennant un prix qui sera fixé à dire d’experts à défaut d’accord amiable, sans que
cette faculté reconnue au premier éditeur interdise à l’auteur de faire procéder à une nouvelle
édition dans un délai de trente mois.
Article L. 132-12 :
L’éditeur est tenu d’assurer à l’œuvre une exploitation permanente et suivie et une diffusion
commerciale, conformément aux usages de la profession.
Article L. 132-13 :
L’éditeur est tenu de rendre compte.
L’auteur pourra, à défaut de modalités spéciales prévues au contrat, exiger au moins une fois l’an
la production par l’éditeur d’un état mentionnant le nombre d’exemplaires fabriqués en cours
d’exercice et précisant la date et l’importance des tirages et le nombre des exemplaires en stock.
Sauf usage ou conventions contraires, cet état mentionnera le nombre des exemplaires vendus
par l’éditeur, celui des exemplaires inutilisables ou détruits par cas fortuit ou force majeure, ainsi
que le montant des redevances dues ou versées à l’auteur.
Article L. 132-14 :
L’éditeur est tenu de fournir à l’auteur toutes justifications propres à établir l’exactitude de ses
comptes.
Faute par l’éditeur de fournir les justifications nécessaires, il y sera contraint par le juge.
Article L. 132-15 :
Le redressement judiciaire de l’éditeur n’entraîne pas la résiliation du contrat.
Lorsque l’activité est poursuivie en application des articles 31 et suivants de la loi n° 85-98 du
25 janvier 1985 relative au redressement et à la liquidation judiciaires des entreprises, toutes les
obligations de l’éditeur à l’égard de l’auteur doivent être respectées.
En cas de cession de l’entreprise d’édition en application des articles 81 et suivants de la loi n
° 85-98 du 25 janvier 1985 précitée, l’acquéreur est tenu des obligations du cédant.
Lorsque l’activité de l’entreprise a cessé depuis plus de trois mois ou lorsque la liquidation
judiciaire est prononcée, l’auteur peut demander la résiliation du contrat.
Le liquidateur ne peut procéder à la vente en solde des exemplaires fabriqués ni à leur réalisation
dans les conditions prévues aux articles 155 et 156 de la loi n° 85-98 du 25 janvier 1985 précitée
que quinze jours après avoir averti l’auteur de son intention, par lettre recommandée avec demande
d’accusé de réception.
L’auteur possède, sur tout ou partie des exemplaires, un droit de préemption. À défaut d’accord,
le prix de rachat sera fixé à dire d’expert.
Article L. 132-16 :
L’éditeur ne peut transmettre, à titre gratuit ou onéreux, ou par voie d’apport en société, le
bénéfice du contrat d’édition à des tiers, indépendamment de son fonds de commerce, sans avoir
préalablement obtenu l’autorisation de l’auteur.
En cas d’aliénation du fonds de commerce, si celle-ci est de nature à compromettre les intérêts
matériels ou moraux de l’auteur, celui-ci est fondé à obtenir réparation même par voie de résiliation
de contrat.
Lorsque le fonds de commerce d’édition était exploité en société ou dépendait d’une indivision,
l’attribution du fonds à l’un des ex-associés ou à l’un des co-indivisaires en conséquence de la
liquidation ou du partage ne sera, en aucun cas, considérée comme une cession.
Article L. 132-17 :
Le contrat d’édition prend fin, indépendamment des cas prévus par le droit commun ou par les
articles précédents, lorsque l’éditeur procède à la destruction totale des exemplaires.
La résiliation a lieu de plein droit lorsque, sur mise en demeure de l’auteur lui impartissant un
délai convenable, l’éditeur n’a pas procédé à la publication de l’œuvre ou, en cas d’épuisement, à sa
réédition.
L’édition est considérée comme épuisée si deux demandes de livraisons d’exemplaires adressées
à l’éditeur ne sont pas satisfaites dans les trois mois.
En cas de mort de l’auteur, si l’œuvre est inachevée, le contrat est résolu en ce qui concerne la
partie de l’œuvre non terminée, sauf accord entre l’éditeur et les ayants droit de l’auteur.
Article L. 132-35 :
On entend par titre de presse, au sens de la présente section, l’organe de presse à l’élaboration
duquel le journaliste professionnel a contribué, ainsi que l’ensemble des déclinaisons du titre, quels
qu’en soient le support, les modes de diffusion et de consultation. Sont exclus les services de
communication audiovisuelle au sens de l’article 2 de la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986
relative à la liberté de communication.
Est assimilée à la publication dans le titre de presse la diffusion de tout ou partie de son contenu
par un service de communication au public en ligne ou par tout autre service, édité par un tiers, dès
lors que cette diffusion est faite sous le contrôle éditorial du directeur de la publication dont le
contenu diffusé est issu ou dès lors qu’elle figure dans un espace dédié au titre de presse dont le
contenu diffusé est extrait.
Est également assimilée à la publication dans le titre de presse la diffusion de tout ou partie de
son contenu par un service de communication au public en ligne édité par l’entreprise de presse ou
par le groupe auquel elle appartient ou édité sous leur responsabilité, la mention dudit titre de presse
devant impérativement figurer.
Article L. 132-36 :
Par dérogation à l’article L. 131-1 et sous réserve des dispositions de l’article L. 121-8, la
convention liant un journaliste professionnel ou assimilé au sens des articles L. 711-3 et suivants du
Code du travail, qui contribue, de manière permanente ou occasionnelle, à l’élaboration d’un titre de
presse, et l’employeur emporte, sauf stipulation contraire, cession à titre exclusif à l’employeur des
droits d’exploitation des œuvres du journaliste réalisées dans le cadre de ce titre, qu’elles soient ou
non publiées.
Article L. 132-37 :
L’exploitation de l’œuvre du journaliste sur différents supports, dans le cadre du titre de presse
défini à l’article L. 132-35 du présent code, a pour seule contrepartie le salaire, pendant une période
fixée par un accord d’entreprise ou, à défaut, par tout autre accord collectif, au sens des
articles L. 2222-1 et suivants du Code du travail.
Cette période est déterminée en prenant notamment en considération la périodicité du titre de
presse et la nature de son contenu.
Article L. 132-38 :
L’exploitation de l’œuvre dans le titre de presse, au-delà de la période prévue à
l’article L. 132-37, est rémunérée, à titre de rémunération complémentaire sous forme de droits
d’auteur ou de salaire, dans des conditions déterminées par l’accord d’entreprise ou, à défaut, par
tout autre accord collectif.
Article L. 132-39 :
Lorsque la société éditrice ou la société qui la contrôle, au sens de l’article L. 233-16 du Code de
commerce, édite plusieurs titres de presse, un accord d’entreprise peut prévoir la diffusion de
l’œuvre par d’autres titres de cette société ou du groupe auquel elle appartient, à condition que ces
titres et le titre de presse initial appartiennent à une même famille cohérente de presse. Cet accord
définit la notion de famille cohérente de presse ou fixe la liste de chacun des titres de presse
concernés.
L’exploitation de l’œuvre du journaliste au sein de la famille cohérente de presse doit comporter
des mentions qui permettent une identification dudit journaliste et, si l’accord le prévoit, du titre de
presse dans lequel l’œuvre a été initialement publiée.
Ces exploitations hors du titre de presse tel que défini à l’article L. 132-35 du présent code
donnent lieu à rémunération complémentaire, sous forme de droits d’auteur ou de salaire, dans des
conditions déterminées par l’accord d’entreprise mentionné au premier alinéa du présent article.
Article L. 132-40 :
Toute cession de l’œuvre en vue de son exploitation hors du titre de presse initial ou d’une
famille cohérente de presse est soumise à l’accord exprès et préalable de son auteur exprimé à titre
individuel ou dans un accord collectif, sans préjudice, dans ce deuxième cas, de l’exercice de son
droit moral par le journaliste.
Ces exploitations donnent lieu à rémunération sous forme de droits d’auteur, dans des conditions
déterminées par l’accord individuel ou collectif.
Article L. 132-41 :
Lorsque l’auteur d’une image fixe est un journaliste professionnel qui tire le principal de ses
revenus de l’exploitation de telles œuvres et qui collabore de manière occasionnelle à l’élaboration
d’un titre de presse, la cession des droits d’exploitation telle que prévue à l’article L. 132-36 ne
s’applique que si cette œuvre a été commandée par l’entreprise de presse.
Les conditions dans lesquelles le second alinéa de l’article L. 121-8 s’applique aux œuvres
cédées en application du premier alinéa du présent article sont précisées par un accord collectif ou
individuel.
Article L. 132-42 :
Les droits d’auteur mentionnés aux articles L. 132-38 et suivants n’ont pas le caractère de
salaire. Ils sont déterminés conformément aux articles L. 131-4 et L. 132-6.
Article L. 132-42-1 :
Par dérogation à l’article L. 2232-24 du Code du travail, dans les entreprises non assujetties à
l’obligation d’organiser les élections prévues au livre III de la deuxième partie du même code, les
accords mentionnés aux articles L. 132-37 à L. 132-41, L. 132-43 et L. 132-44 du présent code
peuvent être négociés et conclus, dans les conditions prévues aux articles L. 2232-25 et L. 2232-26
du Code du travail, par un ou plusieurs journalistes professionnels au sens des articles L. 7111-3
à L. 7111-5 du même code collaborant de manière régulière à l’entreprise de presse et mandatés par
une ou plusieurs organisations syndicales de journalistes professionnels représentatives mentionnées
à l’article L. 132-44 du présent code. Ces accords sont approuvés à la majorité des suffrages
exprimés par les seuls journalistes professionnels au sens des articles L. 7111-3 à L. 7111-5 du
Code du travail collaborant de manière régulière à l’entreprise de presse, dans les conditions
prévues à l’article L. 2232-27 du même code.
Article L. 132-43 :
Les accords collectifs peuvent prévoir de confier la gestion des droits mentionnés aux
articles L. 132-38 et suivants à une ou des sociétés de perception et de répartition de droits
mentionnées aux articles L. 321-1 et suivants.
Article L. 132-44 :
Il est créé une commission, présidée par un représentant de l’État, et composée, en outre, pour
moitié de représentants des organisations professionnelles de presse représentatives et pour moitié
de représentants des organisations syndicales de journalistes professionnels représentatives.
Le représentant de l’État est nommé parmi les membres de la Cour de cassation, du Conseil
d’État ou de la Cour des comptes, par arrêté du ministre chargé de la communication.
Par dérogation au dernier alinéa de l’article L. 2232-21 et à l’article L. 2232-22 du Code du
travail, la commission se prononce, en lieu et place de la commission paritaire de branche, sur la
validité des accords relatifs aux droits d’auteur des journalistes conclus dans les conditions prévues
à l’article L. 2232-21 du même code, dans les deux mois qui suivent leur transmission ; à défaut, les
accords sont réputés avoir été validés. La commission contrôle que ces accords collectifs
n’enfreignent pas les dispositions législatives, réglementaires ou conventionnelles applicables.
À défaut de conclusion d’un accord d’entreprise dans un délai de six mois à compter de la
publication de la loi n° 2009-669 du 12 juin 2009 favorisant la diffusion et la protection de la
création sur Internet, et en l’absence de tout autre accord collectif applicable, l’une des parties à la
négociation de l’accord d’entreprise peut saisir la commission aux fins de déterminer les modes et
bases de la rémunération due en contrepartie des droits d’exploitation. La demande peut également
porter sur l’identification des titres composant une famille cohérente de presse au sein du groupe, en
application de l’article L. 132-39.
En l’absence d’engagement de négociation, sont considérés comme des parties à la négociation
de l’accord d’entreprise l’employeur et le délégué syndical. En l’absence de délégué syndical,
peuvent saisir la commission :
– les institutions représentatives du personnel ;
– à défaut, tout salarié mandaté par une organisation syndicale de journalistes professionnels au
sens de l’article L. 7111-3 du Code du travail ;
– à défaut, tout journaliste professionnel au sens du même article L. 7111-3 collaborant de
manière régulière à l’entreprise de presse.
Pour les accords d’entreprise conclus pour une durée déterminée qui arrivent à échéance ou pour
ceux qui sont dénoncés par l’une des parties, la commission peut être saisie dans les mêmes
conditions et sur les mêmes questions qu’au précédent alinéa, à défaut de la conclusion d’un nouvel
accord d’entreprise dans les six mois suivant la date d’expiration de l’accord à durée déterminée ou
à défaut de la conclusion d’un accord de substitution dans les délais prévus à l’article L. 2261-10 du
Code du travail à la suite de la dénonciation du précédent accord.
La commission recherche avec les parties une solution de compromis afin de parvenir à un
accord. Elle s’appuie, à cet effet, sur les accords existants pertinents au regard de la forme de presse
considérée. Elle rend sa décision dans un délai de deux mois à compter de sa saisine.
La commission se détermine à la majorité de ses membres présents. En cas de partage des voix, le
président a voix prépondérante.
Les décisions de la commission sont exécutoires si, dans un délai d’un mois, son président n’a
pas demandé une seconde délibération. Elles sont notifiées aux parties et au ministre chargé de la
communication, qui en assure la publicité.
L’intervention de la décision de la commission ne fait pas obstacle à ce que s’engage dans les
entreprises de presse concernées une nouvelle négociation collective. L’accord collectif issu de cette
négociation se substitue à la décision de la commission, après son dépôt par la partie la plus
diligente auprès de l’autorité administrative, conformément à l’article L. 2231-6 du Code du travail.
Un décret en Conseil d’État fixe les conditions d’application du présent article et notamment la
composition, les modalités de saisine et de fonctionnement de la commission ainsi que les voies de
recours juridictionnel contre ses décisions.
Article L. 132-45 :
L’article L. 132-41 s’applique à compter de l’entrée en vigueur d’un accord de branche
déterminant le salaire minimum des journalistes professionnels qui tirent le principal de leurs
revenus de l’exploitation d’images fixes et qui collaborent de manière occasionnelle à l’élaboration
d’un titre de presse. Cet accord prend en compte le caractère exclusif ou non de la cession.
À défaut d’accord dans un délai de deux ans à compter de la publication de la loi n° 2009-669 du
12 juin 2009 favorisant la diffusion et la protection de la création sur Internet, un décret fixe les
conditions de détermination de ce salaire minimum.
Article L. 133-1 :
Lorsqu’une œuvre a fait l’objet d’un contrat d’édition en vue de sa publication et de sa diffusion
sous forme de livre, l’auteur ne peut s’opposer au prêt d’exemplaires de cette édition par une
bibliothèque accueillant du public.
Ce prêt ouvre droit à rémunération au profit de l’auteur selon les modalités prévues à
l’article L. 133-4.
Article L. 133-2 :
La rémunération prévue par l’article L. 133-1 est perçue par une ou plusieurs des sociétés de
perception et de répartition des droits régies par le titre II du livre III et agréées à cet effet par le
ministre chargé de la Culture.
L’agrément prévu au premier alinéa est délivré en considération :
– de la diversité des associés ;
– de la qualification professionnelle des dirigeants ;
– des moyens que la société propose de mettre en œuvre pour assurer la perception et la
répartition de la rémunération au titre du prêt en bibliothèque ;
– de la représentation équitable des auteurs et des éditeurs parmi ses associés et au sein de ses
organes dirigeants.
Un décret en Conseil d’État fixe les conditions de délivrance et de retrait de cet agrément.
Article L. 133-3 :
La rémunération prévue au second alinéa de l’article L. 133-1 comprend deux parts.
La première part, à la charge de l’État, est assise sur une contribution forfaitaire par usager
inscrit dans les bibliothèques accueillant du public pour le prêt, à l’exception des bibliothèques
scolaires. Un décret fixe le montant de cette contribution, qui peut être différent pour les
bibliothèques des établissements d’enseignement supérieur, ainsi que les modalités de détermination
du nombre d’usagers inscrits à prendre en compte pour le calcul de cette part.
La seconde part est assise sur le prix public de vente hors taxes des livres achetés, pour leurs
bibliothèques accueillant du public pour le prêt, par les personnes morales mentionnées au troisième
alinéa (2°) de l’article 3 de la loi n° 81-766 du 10 août 1981 relative au prix du livre ; elle est versée
par les fournisseurs qui réalisent ces ventes. Le taux de cette rémunération est de 6 % du prix public
de vente.
Article L. 133-4 :
La rémunération au titre du prêt en bibliothèque est répartie dans les conditions suivantes :
1° Une première part est répartie à parts égales entre les auteurs et leurs éditeurs à raison du
nombre d’exemplaires des livres achetés chaque année, pour leurs bibliothèques accueillant du
public pour le prêt, par les personnes morales mentionnées au troisième alinéa (2°) de l’article 3 de
la loi n° 81-766 du 10 août 1981 précitée, déterminé sur la base des informations que ces personnes
et leurs fournisseurs communiquent à la ou aux sociétés mentionnées à l’article L. 133-2 ;
2° Une seconde part, qui ne peut excéder la moitié du total, est affectée à la prise en charge d’une
fraction des cotisations dues au titre de la retraite complémentaire par les personnes visées aux
troisième et quatrième alinéas de l’article L. 382-12 du Code de la sécurité sociale.
Article L. 311-1 :
Les auteurs et les artistes-interprètes des œuvres fixées sur phonogrammes ou vidéogrammes,
ainsi que les producteurs de ces phonogrammes ou vidéogrammes, ont droit à une rémunération au
titre de la reproduction desdites œuvres, réalisées dans les conditions mentionnées au 2° de
l’article L. 122-5 et au 2° de l’article L. 211-3.
Cette rémunération est également due aux auteurs et aux éditeurs des œuvres fixées sur tout autre
support, au titre de leur reproduction réalisée, à partir d’une source licite, dans les conditions
prévues au 2° de l’article L. 122-5, sur un support d’enregistrement numérique.
Article L. 311-2 :
Sous réserve des conventions internationales, le droit à rémunération mentionné à
l’article L. 214-1 et au premier alinéa de l’article L. 311-1 est réparti entre les auteurs, les artistes-
interprètes, producteurs de phonogrammes ou de vidéogrammes pour les phonogrammes et
vidéogrammes fixés pour la première fois dans un État membre de la Communauté européenne.
Article L. 311-3 :
La rémunération pour copie privée est, dans les conditions ci-après définies, évaluée selon le
mode forfaitaire prévu au deuxième alinéa de l’article L. 131-4.
Article L. 311-4 :
La rémunération prévue à l’article L. 311-3 est versée par le fabricant, l’importateur ou la
personne qui réalise des acquisitions intracommunautaires, au sens du 3° du I de l’article 256 bis du
Code général des impôts, de supports d’enregistrement utilisables pour la reproduction à usage
privé d’œuvres, lors de la mise en circulation en France de ces supports.
Le montant de la rémunération est fonction du type de support et de la durée d’enregistrement
qu’il permet.
Ce montant est également fonction de l’usage de chaque type de support. Cet usage est apprécié
sur le fondement d’enquêtes.
Toutefois, lorsque des éléments objectifs permettent d’établir qu’un support peut être utilisé pour
la reproduction à usage privé d’œuvres et doit, en conséquence, donner lieu au versement de la
rémunération, le montant de cette rémunération peut être déterminé par application des seuls
critères mentionnés au deuxième alinéa, pour une durée qui ne peut excéder un an à compter de cet
assujettissement.
Le montant de la rémunération tient compte du degré d’utilisation des mesures techniques
définies à l’article L. 331-5 et de leur incidence sur les usages relevant de l’exception pour copie
privée. Il ne peut porter rémunération des actes de copie privée ayant déjà donné lieu à
compensation financière.
Article L. 311-4-1 :
Le montant de la rémunération prévue à l’article L. 311-3 propre à chaque support est porté à la
connaissance de l’acquéreur lors de la mise en vente des supports d’enregistrement mentionnés à
l’article L. 311-4. Une notice explicative relative à cette rémunération et à ses finalités, qui peut être
intégrée au support de façon dématérialisée, est également portée à sa connaissance. Cette notice
mentionne la possibilité de conclure des conventions d’exonération ou d’obtenir le remboursement
de la rémunération pour copie privée dans les conditions prévues à l’article L. 311-8.
Les manquements au présent article sont recherchés et constatés par les agents mentionnés au II
de l’article L. 450-1 du Code de commerce, dans les conditions fixées à l’article L. 141-1 du Code
de la consommation. Ces manquements sont sanctionnés par une amende administrative dont le
montant ne peut être supérieur à 3 000 E.
Les conditions d’application du présent article sont définies par décret en Conseil d’État.
Article L. 311-5 :
Les types de support, les taux de rémunération et les modalités de versement de celle-ci sont
déterminés par une commission présidée par un représentant de l’État et composée, en outre, pour
moitié, de personnes désignées par les organisations représentant les bénéficiaires du droit à
rémunération, pour un quart, de personnes désignées par les organisations représentant les
fabricants ou importateurs des supports mentionnés au premier alinéa du précédent article et, pour
un quart, de personnes désignées par les organisations représentant les consommateurs.
Les comptes rendus des réunions de la commission sont rendus publics, selon des modalités
fixées par décret. La commission publie un rapport annuel, transmis au Parlement. La commission
se détermine à la majorité de ses membres présents. En cas de partage des voix, le président a voix
prépondérante.
Les délibérations de la commission sont exécutoires si, dans un délai d’un mois, son président
n’a pas demandé une seconde délibération.
Les décisions de la commission sont publiées au Journal officiel de la République française.
Article L. 311-6 :
La rémunération prévue à l’article L. 311-1 est perçue pour le compte des ayants droit par un ou
plusieurs organismes mentionnés au titre II du présent livre.
Elle est répartie entre les ayants droit par les organismes mentionnés à l’alinéa précédent, à
raison des reproductions privées dont chaque œuvre fait l’objet.
Article L. 311-7 :
La rémunération pour copie privée des phonogrammes bénéficie, pour moitié, aux auteurs au
sens du présent code, pour un quart, aux artistes-interprètes et, pour un quart, aux producteurs.
La rémunération pour copie privée des vidéogrammes bénéficie à parts égales aux auteurs au
sens du présent code, aux artistes-interprètes et aux producteurs.
La rémunération pour copie privée des œuvres visées au second alinéa de l’article L. 311-1
bénéficie à parts égales aux auteurs et aux éditeurs.
Article L. 311-8 :
I. – La rémunération pour copie privée n’est pas due lorsque le support d’enregistrement est
acquis pour leur propre usage ou production par :
1° Les entreprises de communication audiovisuelle ;
2° Les producteurs de phonogrammes ou de vidéogrammes et les personnes qui assurent, pour le
compte des producteurs de phonogrammes ou de vidéogrammes, la reproduction de ceux-ci ;
2° bis Les éditeurs d’œuvres publiées sur des supports numériques ;
3° Les personnes morales ou organismes, dont la liste est arrêtée par le ministre chargé de la
Culture, qui utilisent les supports d’enregistrement à des fins d’aide aux handicapés visuels ou
auditifs.
II. – La rémunération pour copie privée n’est pas due non plus pour les supports
d’enregistrement acquis notamment à des fins professionnelles dont les conditions d’utilisation ne
permettent pas de présumer un usage à des fins de copie privée.
III. – Une convention constatant l’exonération et en fixant les modalités peut être conclue entre
les personnes bénéficiaires des I ou II et l’un des organismes mentionnés au premier alinéa de
l’article L. 311-6. En cas de refus de l’un des organismes de conclure une convention, ce dernier
doit préciser les motifs de ce refus.
À défaut de conclusion d’une convention, ces personnes ont droit au remboursement de la
rémunération sur production de justificatifs déterminés par les ministres chargés de la Culture et de
l’économie.
Article L. 321-1 :
Les sociétés de perception et de répartition des droits d’auteur et des droits des artistes-
interprètes et des producteurs de phonogrammes et de vidéogrammes sont constituées sous forme de
sociétés civiles.
Les associés doivent être des auteurs, des artistes-interprètes, des producteurs de phonogrammes
ou de vidéogrammes, des éditeurs, ou leurs ayants droit. Ces sociétés civiles régulièrement
constituées ont qualité pour ester en justice pour la défense des droits dont elles ont statutairement
la charge.
Les actions en paiement des droits perçus par ces sociétés civiles se prescrivent par dix ans à
compter de la date de leur perception, ce délai étant suspendu jusqu’à la date de leur mise en
répartition.
Article L. 321-2 :
Les contrats conclus par les sociétés civiles d’auteurs ou de titulaires de droits voisins, en
exécution de leur objet, avec les utilisateurs de tout ou partie de leur répertoire sont des actes civils.
Article L. 321-3 :
Les projets de statuts et de règlements généraux des sociétés de perception et de répartition des
droits sont adressés au ministre chargé de la Culture.
Dans le mois de leur réception, le ministre peut saisir le tribunal de grande instance au cas où des
motifs réels et sérieux s’opposeraient à la constitution d’une de ces sociétés.
Le tribunal apprécie la qualification professionnelle des fondateurs de ces sociétés, les moyens
humains et matériels qu’ils proposent de mettre en œuvre pour assurer le recouvrement des droits et
l’exploitation de leur répertoire ainsi que la conformité de leurs statuts et de leur règlement général
à la réglementation en vigueur.
Le ministre chargé de la Culture peut, à tout moment, saisir le tribunal de grande instance pour
demander l’annulation des dispositions des statuts, du règlement général ou d’une décision des
organes sociaux non conformes à la réglementation en vigueur dès lors que ses observations tendant
à la mise en conformité de ces dispositions ou cette décision n’ont pas été suivies d’effet dans un
délai de deux mois à compter de leur transmission, ou de six mois si une décision de l’assemblée
des associés est nécessaire.
Article L. 321-4 :
Les sociétés de perception et de répartition des droits sont tenues de nommer au moins un
commissaire aux comptes et un suppléant, choisis sur la liste mentionnée à l’article L. 225-219 du
Code de commerce et qui exercent leurs fonctions dans les conditions prévues par ladite loi, sous
réserve des règles qui leur sont propres. Les dispositions de l’article L. 242-27 du Code de
commerce précité sont applicables.
Les dispositions de l’article 29 de la loi n° 84-148 du 1er mars 1984 relative à la prévention et au
règlement amiable des difficultés des entreprises sont applicables.
Article L. 321-5 :
Le droit à la communication prévu par l’article 1855 du Code civil s’applique aux sociétés
civiles de répartition des droits, sans pour autant qu’un associé puisse obtenir communication du
montant des droits répartis individuellement à tout autre ayant droit que lui-même. Un décret en
Conseil d’État détermine les modalités d’exercice de ce droit.
Article L. 321-6 :
Tout groupement d’associés représentant au moins un dixième du nombre de ceux-ci peut
demander en justice la désignation d’un ou de plusieurs experts chargés de présenter un rapport sur
une ou plusieurs opérations de gestion.
Le ministère public et le comité d’entreprise sont habilités à agir aux mêmes fins.
Le rapport est adressé au demandeur, au ministère public, au comité d’entreprise, aux
commissaires aux comptes et au conseil d’administration. Ce rapport est annexé à celui établi par
les commissaires aux comptes en vue de la première assemblée générale ; il reçoit la même
publicité.
Article L. 321-7 :
Les sociétés de perception et de répartition des droits doivent tenir à la disposition des
utilisateurs éventuels le répertoire complet des auteurs et compositeurs français et étrangers qu’elles
représentent.
Article L. 321-8 :
Les statuts des sociétés de perception et de répartition des droits doivent prévoir les conditions
dans lesquelles les associations ayant un but d’intérêt général bénéficieront, pour leurs
manifestations ne donnant pas lieu à entrée payante, d’une réduction sur le montant des droits
d’auteur et des droits des artistes-interprètes et des producteurs de phonogrammes qu’elles auraient
à verser.
Article L. 321-9 :
Ces sociétés utilisent à des actions d’aide à la création, à la diffusion du spectacle vivant et à des
actions de formation des artistes :
1° 25 % des sommes provenant de la rémunération pour copie privée ;
2° La totalité des sommes perçues en application des
articles L. 122-10, L. 132-20-1, L. 214-1, L. 217-2 et L. 311-1 et qui n’ont pu être réparties soit en
application des conventions internationales auxquelles la France est partie, soit parce que leurs
destinataires n’ont pas pu être identifiés ou retrouvés avant l’expiration du délai prévu au dernier
alinéa de l’article L. 321-1.
Elles peuvent utiliser à ces actions tout ou partie des sommes visées au 2° à compter de la fin de
la cinquième année suivant la date de leur mise en répartition, sans préjudice des demandes de
paiement des droits non prescrits. La répartition des sommes correspondantes, qui ne peut bénéficier
à un organisme unique, est soumise à un vote de l’assemblée générale de la société, qui se prononce
à la majorité des deux tiers. À défaut d’une telle majorité, une nouvelle assemblée générale,
convoquée spécialement à cet effet, statue à la majorité simple.
Le montant et l’utilisation de ces sommes font l’objet, chaque année, d’un rapport des sociétés de
perception et de répartition des droits au ministre chargé de la Culture et aux commissions
permanentes compétentes de l’Assemblée nationale et du Sénat. Le commissaire aux comptes
vérifie la sincérité et la concordance avec les documents comptables de la société des informations
contenues dans ce rapport. Il établit à cet effet un rapport spécial.
Article L. 321-11 :
Sans préjudice des dispositions générales applicables aux sociétés civiles, la demande de
dissolution d’une société de perception et de répartition des droits peut être présentée au tribunal par
le ministre chargé de la Culture.
En cas de violation de la loi, le tribunal peut interdire à une société d’exercer ses activités de
recouvrement dans un secteur d’activité ou pour un mode d’exploitation.
Article L. 321-12 :
La société de perception et de répartition des droits communique ses comptes annuels au
ministre chargé de la Culture et porte à sa connaissance, deux mois au moins avant son examen par
l’assemblée générale, tout projet de modification de ses statuts ou des règles de perception et de
répartition des droits.
Elle adresse au ministre chargé de la Culture, à la demande de celui-ci, tout document relatif à la
perception et à la répartition des droits ainsi que la copie des conventions passées avec les tiers.
Le ministre chargé de la Culture ou son représentant peut recueillir, sur pièces et sur place, les
renseignements mentionnés au présent article.
Les règles comptables communes aux sociétés de perception et de répartition des droits sont
établies dans les conditions fixées par l’Autorité des normes comptables.
Article L. 321-13 :
I. – Il est institué une commission permanente de contrôle des sociétés de perception et de
répartition des droits composée de cinq membres nommés par décret pour une durée de cinq ans :
– un conseiller maître à la Cour des comptes, président, désigné par le premier président de la
Cour des comptes ;
– un conseiller d’État, désigné par le vice-président du Conseil d’État ;
– un conseiller à la Cour de cassation, désigné par le premier président de la Cour de cassation ;
– un membre de l’Inspection générale des finances, désigné par le ministre chargé des Finances ;
– un membre de l’Inspection générale de l’administration des affaires culturelles, désigné par le
ministre chargé de la Culture.
La commission peut se faire assister de rapporteurs désignés parmi les membres du Conseil
d’État et du corps des conseillers de tribunaux administratifs et cours administratives d’appel, les
magistrats de la Cour de cassation et des cours et tribunaux, les magistrats de la Cour des comptes et
des chambres régionales des comptes, les membres de l’Inspection générale des finances et les
membres du corps des administrateurs civils. Elle peut en outre bénéficier de la mise à disposition
de fonctionnaires et faire appel au concours d’experts désignés par son président.
II. – La commission contrôle les comptes et la gestion des sociétés de perception et de répartition
des droits ainsi que ceux de leurs filiales et des organismes qu’elles contrôlent.
À cet effet, les dirigeants de ces sociétés, filiales et organismes sont tenus de lui prêter leur
concours, de lui communiquer tous documents et de répondre à toute demande d’information
nécessaire à l’exercice de sa mission. Pour les opérations faisant appel à l’informatique, le droit de
communication implique l’accès aux logiciels et aux données, ainsi que le droit d’en demander la
transcription par tout traitement approprié dans des documents directement utilisables pour les
besoins du contrôle.
La commission peut demander aux commissaires aux comptes des sociétés de perception et de
répartition des droits tous renseignements sur les sociétés qu’ils contrôlent. Les commissaires aux
comptes sont alors déliés du secret professionnel à l’égard des membres de la commission.
Elle peut effectuer sur pièces et sur place le contrôle des sociétés et organismes mentionnés au
premier alinéa du présent paragraphe.
III. – La commission de contrôle des sociétés de perception et de répartition des droits présente
un rapport annuel au Parlement, au Gouvernement et aux assemblées générales des sociétés de
perception et de répartition des droits.
IV. – Le fait, pour tout dirigeant d’une société ou d’un organisme soumis au contrôle de la
commission de contrôle des sociétés de perception et de répartition des droits, de ne pas répondre
aux demandes d’information de la commission, de faire obstacle de quelque manière que ce soit à
l’exercice de sa mission ou de lui communiquer sciemment des renseignements inexacts est puni
d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende.
V. – La commission siège dans les locaux de la Cour des comptes, qui assure son secrétariat.
VI. – Un décret en Conseil d’État fixe l’organisation et le fonctionnement de la commission,
ainsi que les procédures applicables devant elle.
Titre III : Procédures et sanctions
Chapitre premier : Dispositions générales
Section 1 : Dispositions communes
Article L. 331-1 :
Les actions civiles et les demandes relatives à la propriété littéraire et artistique, y compris
lorsqu’elles portent également sur une question connexe de concurrence déloyale, sont
exclusivement portées devant des tribunaux de grande instance, déterminés par voie réglementaire.
Les organismes de défense professionnelle régulièrement constitués ont qualité pour ester en
justice pour la défense des intérêts dont ils ont statutairement la charge.
Le bénéficiaire valablement investi à titre exclusif, conformément aux dispositions du livre II,
d’un droit exclusif d’exploitation appartenant à un producteur de phonogrammes ou de
vidéogrammes peut, sauf stipulation contraire du contrat de licence, exercer l’action en justice au
titre de ce droit. L’exercice de l’action est notifié au producteur.
Les dispositions qui précèdent ne font pas obstacle au recours à l’arbitrage, dans les conditions
prévues aux articles 2059 et 2060 du code civil.
Article L. 331-1-1 :
Si le demandeur justifie de circonstances de nature à compromettre le recouvrement des
dommages et intérêts, la juridiction peut ordonner la saisie conservatoire des biens mobiliers et
immobiliers du prétendu auteur de l’atteinte aux droits, notamment le blocage de ses comptes
bancaires et autres avoirs, conformément au droit commun. Pour déterminer les biens susceptibles
de faire l’objet de la saisie, elle peut ordonner la communication des documents bancaires,
financiers, comptables ou commerciaux ou l’accès aux informations pertinentes.
Article L. 331-1-2 :
Si la demande lui est faite, la juridiction saisie d’une procédure civile prévue aux livres Ier, II
et III de la première partie peut ordonner, au besoin sous astreinte, afin de déterminer l’origine et les
réseaux de distribution des marchandises et services qui portent atteinte aux droits du demandeur, la
production de tous documents ou informations détenus par le défendeur ou par toute personne qui a
été trouvée en possession de telles marchandises ou fournissant de tels services ou a été signalée
comme intervenant dans la production, la fabrication ou la distribution de ces marchandises ou la
fourniture de ces services.
La production de documents ou d’informations peut être ordonnée s’il n’existe pas
d’empêchement légitime.
Les documents ou informations recherchés portent sur :
a) Les nom et adresse des producteurs, fabricants, distributeurs, fournisseurs et autres détenteurs
antérieurs des marchandises ou services, ainsi que des grossistes destinataires et des détaillants ;
b) Les quantités produites, commercialisées, livrées, reçues ou commandées, ainsi que sur le prix
obtenu pour les marchandises ou services en cause.
Article L. 331-1-3 :
Pour fixer les dommages et intérêts, la juridiction prend en considération les conséquences
économiques négatives, dont le manque à gagner, subies par la partie lésée, les bénéfices réalisés
par l’auteur de l’atteinte aux droits et le préjudice moral causé au titulaire de ces droits du fait de
l’atteinte.
Toutefois, la juridiction peut, à titre d’alternative et sur demande de la partie lésée, allouer à titre
de dommages et intérêts une somme forfaitaire qui ne peut être inférieure au montant des
redevances ou droits qui auraient été dus si l’auteur de l’atteinte avait demandé l’autorisation
d’utiliser le droit auquel il a porté atteinte.
Article L. 331-1-4 :
En cas de condamnation civile pour contrefaçon, atteinte à un droit voisin du droit d’auteur ou
aux droits du producteur de bases de données, la juridiction peut ordonner, à la demande de la partie
lésée, que les objets réalisés ou fabriqués portant atteinte à ces droits, les supports utilisés pour
recueillir les données extraites illégalement de la base de données et les matériaux ou instruments
ayant principalement servi à leur réalisation ou fabrication soient rappelés des circuits
commerciaux, écartés définitivement de ces circuits, détruits ou confisqués au profit de la partie
lésée.
La juridiction peut aussi ordonner toute mesure appropriée de publicité du jugement, notamment
son affichage ou sa publication intégrale ou par extraits dans les journaux ou sur les services de
communication au public en ligne qu’elle désigne, selon les modalités qu’elle précise.
Les mesures mentionnées aux deux premiers alinéas sont ordonnées aux frais de l’auteur de
l’atteinte aux droits.
La juridiction peut également ordonner la confiscation de tout ou partie des recettes procurées
par la contrefaçon, l’atteinte à un droit voisin du droit d’auteur ou aux droits du producteur de bases
de données, qui seront remises à la partie lésée ou à ses ayants droit.
Article L. 331-2 :
Outre les procès-verbaux des officiers ou agents de police judiciaire, la preuve de la matérialité
de toute infraction aux dispositions des livres Ier, II et III du présent code peut résulter des
constatations d’agents assermentés désignés selon les cas par le Centre national du cinéma et de
l’image animée, par les organismes de défense professionnelle visés à l’article L. 331-1 et par les
sociétés mentionnées au titre II du présent livre. Ces agents sont agréés par le ministre chargé de la
Culture dans les conditions prévues par un décret en Conseil d’État.
Article L. 331-3 :
Le Centre national du cinéma et de l’image animée peut exercer les droits reconnus à la partie
civile en ce qui concerne le délit de contrefaçon, au sens de l’article L. 335-3, d’une œuvre
audiovisuelle lorsque l’action publique a été mise en mouvement par le ministère public ou la partie
lésée.
Article L. 331-4 :
Les droits mentionnés dans la première partie du présent code ne peuvent faire échec aux actes
nécessaires à l’accomplissement d’une procédure parlementaire de contrôle, juridictionnelle ou
administrative prévue par la loi, ou entrepris à des fins de sécurité publique.
Article L. 331-5 :
Les mesures techniques efficaces destinées à empêcher ou à limiter les utilisations non autorisées
par les titulaires d’un droit d’auteur ou d’un droit voisin du droit d’auteur d’une œuvre, autre qu’un
logiciel, d’une interprétation, d’un phonogramme, d’un vidéogramme ou d’un programme sont
protégées dans les conditions prévues au présent titre.
On entend par mesure technique au sens du premier alinéa toute technologie, dispositif,
composant qui, dans le cadre normal de son fonctionnement, accomplit la fonction prévue par cet
alinéa. Ces mesures techniques sont réputées efficaces lorsqu’une utilisation visée au même alinéa
est contrôlée par les titulaires de droits grâce à l’application d’un code d’accès, d’un procédé de
protection tel que le cryptage, le brouillage ou toute autre transformation de l’objet de la protection
ou d’un mécanisme de contrôle de la copie qui atteint cet objectif de protection.
Un protocole, un format, une méthode de cryptage, de brouillage ou de transformation ne
constitue pas en tant que tel une mesure technique au sens du présent article.
Les mesures techniques ne doivent pas avoir pour effet d’empêcher la mise en œuvre effective de
l’interopérabilité, dans le respect du droit d’auteur. Les fournisseurs de mesures techniques donnent
l’accès aux informations essentielles à l’interopérabilité dans les conditions définies au 1° de
l’article L. 331-31 et à l’article L. 331-32.
Les dispositions du présent chapitre ne remettent pas en cause la protection juridique résultant
des articles 79-1 à 79-6 et de l’article 95 de la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la
liberté de communication.
Les mesures techniques ne peuvent s’opposer au libre usage de l’œuvre ou de l’objet protégé
dans les limites des droits prévus par le présent code, ainsi que de ceux accordés par les détenteurs
de droits.
Les dispositions du présent article s’appliquent sans préjudice des dispositions de
l’article L. 122-6-1 du présent code.
Article L. 331-6 :
Le bénéfice de l’exception pour copie privée et des exceptions mentionnées au 2° de
l’article L. 331-31 est garanti par les dispositions des articles L. 331-7 à L. 331-10, L. 331-33
à L. 331-35 et L. 331-37.
Article L. 331-7 :
Les titulaires de droits qui recourent aux mesures techniques de protection définies à
l’article L. 331-5 peuvent leur assigner pour objectif de limiter le nombre de copies. Ils prennent
cependant les dispositions utiles pour que leur mise en œuvre ne prive pas les bénéficiaires des
exceptions visées au 2° de l’article L. 331-31 de leur exercice effectif. Ils s’efforcent de définir ces
mesures en concertation avec les associations agréées de consommateurs et les autres parties
intéressées.
Les dispositions du présent article peuvent, dans la mesure où la technique le permet,
subordonner le bénéfice effectif de ces exceptions à un accès licite à une œuvre ou à un
phonogramme, à un vidéogramme ou à un programme et veiller à ce qu’elles n’aient pas pour effet
de porter atteinte à son exploitation normale ni de causer un préjudice injustifié aux intérêts
légitimes du titulaire de droits sur l’œuvre ou l’objet protégé.
Article L. 331-8 :
Les titulaires de droits ne sont cependant pas tenus de prendre les dispositions de
l’article L. 331-7 lorsque l’œuvre ou un autre objet protégé par un droit voisin est mis à disposition
du public selon des dispositions contractuelles convenues entre les parties, de manière que chacun
puisse y avoir accès de l’endroit et au moment qu’il choisit.
NOTA :
Loi n° 2009-669 du 12 juin 2009 article 19 : Les articles L. 331-5 à L. 331-45 du présent code,
dans leur rédaction résultant de la présente loi, entrent en vigueur à la date de la première réunion
de la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet et au plus
tard le 1er novembre 2009.
Article L. 331-9 :
Les éditeurs et les distributeurs de services de télévision ne peuvent recourir à des mesures
techniques qui auraient pour effet de priver le public du bénéfice de l’exception pour copie privée, y
compris sur un support et dans un format numérique, dans les conditions mentionnées au 2° de
l’article L. 122-5 et au 2° de l’article L. 211-3.
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel veille au respect des obligations du premier alinéa dans les
conditions définies par les articles 42 et 48-1 de la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la
liberté de communication.
NOTA :
Loi n° 2009-669 du 12 juin 2009 article 19 : Les articles L. 331-5 à L. 331-45 du présent code,
dans leur rédaction résultant de la présente loi, entrent en vigueur à la date de la première réunion
de la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet et au plus
tard le 1er novembre 2009.
Article L. 331-10 :
Les conditions d’accès à la lecture d’une œuvre, d’un vidéogramme, d’un programme ou d’un
phonogramme et les limitations susceptibles d’être apportées au bénéfice de l’exception pour copie
privée mentionnée au 2° de l’article L. 122-5 et au 2° de l’article L. 211-3 par la mise en œuvre
d’une mesure technique de protection doivent être portées à la connaissance de l’utilisateur.
NOTA :
Loi n° 2009-669 du 12 juin 2009 article 19 : Les articles L. 331-5 à L. 331-45 du présent code,
dans leur rédaction résultant de la présente loi, entrent en vigueur à la date de la première réunion
de la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet et au plus
tard le 1er novembre 2009.
Article L. 331-11 :
Les informations sous forme électronique concernant le régime des droits afférents à une œuvre,
autre qu’un logiciel, une interprétation, un phonogramme, un vidéogramme ou un programme, sont
protégées dans les conditions prévues au présent titre, lorsque l’un des éléments d’information,
numéros ou codes est joint à la reproduction ou apparaît en relation avec la communication au
public de l’œuvre, de l’interprétation, du phonogramme, du vidéogramme ou du programme qu’il
concerne.
On entend par information sous forme électronique toute information fournie par un titulaire de
droits qui permet d’identifier une œuvre, une interprétation, un phonogramme, un vidéogramme, un
programme ou un titulaire de droit, toute information sur les conditions et modalités d’utilisation
d’une œuvre, d’une interprétation, d’un phonogramme, d’un vidéogramme ou d’un programme,
ainsi que tout numéro ou code représentant tout ou partie de ces informations.
Sous-section 1 : Compétences, composition et organisation
Article L. 331-12 :
La Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet est une
autorité publique indépendante. À ce titre, elle est dotée de la personnalité morale.
Article L. 331-13 :
La Haute Autorité assure :
1° Une mission d’encouragement au développement de l’offre légale et d’observation de
l’utilisation licite et illicite des œuvres et des objets auxquels est attaché un droit d’auteur ou un
droit voisin sur les réseaux de communications électroniques utilisés pour la fourniture de services
de communication au public en ligne ;
2° Une mission de protection de ces œuvres et objets à l’égard des atteintes à ces droits
commises sur les réseaux de communications électroniques utilisés pour la fourniture de services de
communication au public en ligne ;
3° Une mission de régulation et de veille dans le domaine des mesures techniques de protection
et d’identification des œuvres et des objets protégés par un droit d’auteur ou par un droit voisin.
Au titre de ces missions, la Haute Autorité peut recommander toute modification législative ou
réglementaire. Elle peut être consultée par le Gouvernement sur tout projet de loi ou de décret
intéressant la protection des droits de propriété littéraire et artistique. Elle peut également être
consultée par le Gouvernement ou par les commissions parlementaires sur toute question relative à
ses domaines de compétence.
Article L. 331-14 :
La Haute Autorité remet chaque année au Gouvernement et au Parlement un rapport rendant
compte de son activité, de l’exécution de ses missions et de ses moyens, et du respect de leurs
obligations et engagements par les professionnels des différents secteurs concernés. Ce rapport est
rendu public.
Article L. 331-15 :
La Haute Autorité est composée d’un collège et d’une commission de protection des droits. Le
président du collège est le président de la Haute Autorité.
Sauf disposition législative contraire, les missions confiées à la Haute Autorité sont exercées par
le collège.
Dans l’exercice de leurs attributions, les membres du collège et de la commission de protection
des droits ne reçoivent d’instruction d’aucune autorité.
Article L. 331-16 :
Le collège de la Haute Autorité est composé de neuf membres, dont le président, nommés pour
une durée de six ans par décret :
1° Un membre en activité du Conseil d’État désigné par le vice-président du Conseil d’État ;
2° Un membre en activité de la Cour de cassation désigné par le premier président de la Cour de
cassation ;
3° Un membre en activité de la Cour des comptes désigné par le premier président de la Cour des
comptes ;
4° Un membre du Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique désigné par le président
du Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique ;
5° Trois personnalités qualifiées, désignées sur proposition conjointe des ministres chargés des
communications électroniques, de la consommation et de la Culture ;
6° Deux personnalités qualifiées, désignées respectivement par le président de l’Assemblée
nationale et par le président du Sénat.
Le président du collège est élu par les membres parmi les personnes mentionnées aux 1°, 2° et
3°.
Pour les membres désignés en application des 1° à 4°, des membres suppléants sont désignés
dans les mêmes conditions.
En cas de vacance d’un siège de membre du collège, pour quelque cause que ce soit, il est
procédé à la nomination, dans les conditions prévues au présent article, d’un nouveau membre pour
la durée du mandat restant à courir.
Le mandat des membres n’est ni révocable, ni renouvelable.
Sauf démission, il ne peut être mis fin aux fonctions d’un membre qu’en cas d’empêchement
constaté par le collège dans les conditions qu’il définit.
Article L. 331-17 :
La commission de protection des droits est chargée de prendre les mesures prévues à
l’article L. 331-25 [Dispositions résultant de la décision du Conseil constitutionnel n° 2009-580 DC
du 10 juin 2009].
Elle est composée de trois membres, dont le président, nommés pour une durée de six ans par
décret :
1° Un membre en activité du Conseil d’État désigné par le vice-président du Conseil d’État ;
2° Un membre en activité de la Cour de cassation désigné par le premier président de la Cour de
cassation ;
3° Un membre en activité de la Cour des comptes désigné par le premier président de la Cour des
comptes.
Des membres suppléants sont nommés dans les mêmes conditions.
En cas de vacance d’un siège de membre de la commission de protection des droits, pour
quelque cause que ce soit, il est procédé à la nomination, dans les conditions prévues au présent
article, d’un nouveau membre pour la durée du mandat restant à courir.
Le mandat des membres n’est ni révocable, ni renouvelable.
Sauf démission, il ne peut être mis fin aux fonctions d’un membre qu’en cas d’empêchement
constaté par la commission dans les conditions qu’elle définit.
Les fonctions de membre du collège et de membre de la commission de protection des droits
sont incompatibles.
Article L. 331-18 :
I. - Les fonctions de membre et de secrétaire général de la Haute Autorité sont incompatibles
avec le fait d’exercer ou d’avoir exercé, au cours des trois dernières années :
1° Les fonctions de dirigeant, de salarié ou de conseiller d’une société régie par le titre II du
présent livre ;
2° Les fonctions de dirigeant, de salarié ou de conseiller d’une entreprise exerçant une activité de
production de phonogrammes ou de vidéogrammes ou d’édition d’œuvres protégées par un droit
d’auteur ou des droits voisins ;
3° Les fonctions de dirigeant, de salarié ou de conseiller d’une entreprise de communication
audiovisuelle ;
4° Les fonctions de dirigeant, de salarié ou de conseiller d’une entreprise offrant des services de
mise à disposition d’œuvres ou d’objets protégés par un droit d’auteur ou des droits voisins ;
5° Les fonctions de dirigeant, de salarié ou de conseiller d’une entreprise dont l’activité est
d’offrir un accès à des services de communication au public en ligne.
II. - Après la cessation de leurs fonctions, les membres de la Haute Autorité et son secrétaire
général sont soumis aux dispositions de l’article 432-13 du code pénal.
Les membres de la Haute Autorité et son secrétaire général ne peuvent, directement ou
indirectement, détenir d’intérêts dans une société ou entreprise mentionnée au I du présent article.
Un décret fixe le modèle de déclaration d’intérêts que chaque membre doit déposer au moment
de sa désignation.
Aucun membre de la Haute Autorité ne peut participer à une délibération concernant une
entreprise ou une société contrôlée, au sens de l’article L. 233-16 du code de commerce, par une
entreprise dans laquelle il a, au cours des trois années précédant la délibération, exercé des fonctions
ou détenu un mandat.
Article L. 331-19 :
La Haute Autorité dispose de services placés sous l’autorité de son président. Un secrétaire
général, nommé par ce dernier, est chargé du fonctionnement et de la coordination des services sous
l’autorité du président.
Les fonctions de membre de la Haute Autorité et de secrétaire général sont incompatibles.
La Haute Autorité établit son règlement intérieur et fixe les règles de déontologie applicables à
ses membres et aux agents des services.
Les rapporteurs chargés de l’instruction de dossiers auprès de la Haute Autorité sont nommés par
le président.
La Haute Autorité peut faire appel à des experts. Elle peut également solliciter, en tant que de
besoin, l’avis d’autorités administratives, d’organismes extérieurs ou d’associations représentatives
des utilisateurs des réseaux de communications électroniques, et elle peut être consultée pour avis
par ces mêmes autorités ou organismes.
La Haute Autorité propose, lors de l’élaboration du projet de loi de finances de l’année, les
crédits nécessaires à l’accomplissement de ses missions.
Le président présente les comptes de la Haute Autorité au contrôle de la Cour des comptes.
Article L. 331-20 :
Les décisions du collège et de la commission de protection des droits sont prises à la majorité des
voix. Au sein du collège, la voix du président est prépondérante en cas de partage égal des voix.
Article L. 331-21 :
Pour l’exercice, par la commission de protection des droits, de ses attributions, la Haute Autorité
dispose d’agents publics assermentés habilités par le président de la Haute Autorité dans des
conditions fixées par un décret en Conseil d’État. Cette habilitation ne dispense pas de l’application
des dispositions définissant les procédures autorisant l’accès aux secrets protégés par la loi.
Les membres de la commission de protection des droits et les agents mentionnés au premier
alinéa reçoivent les saisines adressées à ladite commission dans les conditions prévues à
l’article L. 331-24. Ils procèdent à l’examen des faits [Dispositions déclarées non conformes à la
Constitution par la décision du Conseil constitutionnel n° 2009-580 DC du 10 juin 2009].
Ils peuvent, pour les nécessités de la procédure, obtenir tous documents, quel qu’en soit le
support, y compris les données conservées et traitées par les opérateurs de communications
électroniques en application de l’article L. 34-1 du code des postes et des communications
électroniques et les prestataires mentionnés aux 1 et 2 du I de l’article 6 de la loi n° 2004-575 du
21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique.
Ils peuvent également obtenir copie des documents mentionnés à l’alinéa précédent.
Ils peuvent, notamment, obtenir des opérateurs de communications électroniques l’identité,
l’adresse postale, l’adresse électronique et les coordonnées téléphoniques de l’abonné dont l’accès à
des services de communication au public en ligne a été utilisé à des fins de reproduction, de
représentation, de mise à disposition ou de communication au public d’œuvres ou d’objets protégés
sans l’autorisation des titulaires des droits prévus aux livres Ier et II lorsqu’elle est requise.
Article L. 331-21-1 :
Les membres de la commission de protection des droits, ainsi que ses agents habilités et
assermentés devant l’autorité judiciaire mentionnés à l’article L. 331-21, peuvent constater les faits
susceptibles de constituer des infractions prévues au présent titre lorsqu’elles sont punies de la peine
complémentaire de suspension de l’accès à un service de communication au public en ligne
mentionnée aux articles L. 335-7 et L. 335-7-1.
Ils peuvent en outre recueillir les observations des personnes concernées. Il est fait mention de ce
droit dans la lettre de convocation.
Lorsque les personnes concernées demandent à être entendues, ils les convoquent et les
entendent. Toute personne entendue a le droit de se faire assister d’un conseil de son choix.
Une copie du procès-verbal d’audition est remise à la personne concernée.
Article L. 331-22 :
Les membres et les agents publics de la Haute Autorité sont astreints au secret professionnel
pour les faits, actes ou renseignements dont ils ont pu avoir connaissance en raison de leurs
fonctions, dans les conditions prévues à l’article 413-10 du Code pénal et, sous réserve de ce qui est
nécessaire à l’établissement des avis, des recommandations et des rapports, à l’article 226-13 du
même code.
Dans les conditions prévues par l’article 17-1 de la loi n° 95-73 du 21 janvier 1995 d’orientation
et de programmation relative à la sécurité, les décisions d’habilitation des agents mentionnés à
l’article L. 331-21 du présent code sont précédées d’enquêtes administratives destinées à vérifier
que leur comportement n’est pas incompatible avec l’exercice de leurs fonctions ou missions.
Article L. 331-23 :
Au titre de sa mission d’encouragement au développement de l’offre légale, qu’elle soit ou non
commerciale, et d’observation de l’utilisation, qu’elle soit licite ou illicite, des œuvres et des objets
protégés par un droit d’auteur ou par un droit voisin sur les réseaux de communications
électroniques, la Haute Autorité publie chaque année des indicateurs dont la liste est fixée par
décret. Elle rend compte du développement de l’offre légale dans le rapport mentionné à
l’article L. 331-14.
Dans des conditions fixées par décret en Conseil d’État, la Haute Autorité attribue aux offres
proposées par des personnes dont l’activité est d’offrir un service de communication au public en
ligne un label permettant aux usagers de ce service d’identifier clairement le caractère légal de ces
offres. Cette labellisation est revue périodiquement.
La Haute Autorité veille à la mise en place, à la mise en valeur et à l’actualisation d’un portail de
référencement de ces mêmes offres.
Elle évalue, en outre, les expérimentations conduites dans le domaine des technologies de
reconnaissance des contenus et de filtrage par les concepteurs de ces technologies, les titulaires de
droits sur les œuvres et objets protégés et les personnes dont l’activité est d’offrir un service de
communication au public en ligne. Elle rend compte des principales évolutions constatées en la
matière, notamment pour ce qui regarde l’efficacité de telles technologies, dans son rapport annuel
prévu à l’article L. 331-14.
Elle identifie et étudie les modalités techniques permettant l’usage illicite des œuvres et des
objets protégés par un droit d’auteur ou par un droit voisin sur les réseaux de communications
électroniques. Dans le cadre du rapport prévu à l’article L. 331-14, elle propose, le cas échéant, des
solutions visant à y remédier.
Sous-section 3 : Mission de protection des œuvres et objets auxquels est attaché un droit d’auteur
ou un droit voisin
Article L. 331-24 :
La commission de protection des droits agit sur saisine d’agents assermentés et agréés dans les
conditions définies à l’article L. 331-2 qui sont désignés par :
– les organismes de défense professionnelle régulièrement constitués ;
– les sociétés de perception et de répartition des droits ;
– le Centre national de la cinématographie.
La commission de protection des droits peut également agir sur la base d’informations qui lui
sont transmises par le procureur de la République.
Elle ne peut être saisie de faits remontant à plus de six mois.
Article L. 331-25 :
Lorsqu’elle est saisie de faits susceptibles de constituer un manquement à l’obligation définie à
l’article L. 336-3, la commission de protection des droits peut envoyer à l’abonné, sous son timbre
et pour son compte, par la voie électronique et par l’intermédiaire de la personne dont l’activité est
d’offrir un accès à des services de communication au public en ligne ayant conclu un contrat avec
l’abonné, une recommandation lui rappelant les dispositions de l’article L. 336-3, lui enjoignant de
respecter l’obligation qu’elles définissent et l’avertissant des sanctions encourues en application des
articles L. 335-7 et L. 335-7-1. Cette recommandation contient également une information de
l’abonné sur l’offre légale de contenus culturels en ligne, sur l’existence de moyens de sécurisation
permettant de prévenir les manquements à l’obligation définie à l’article L. 336-3 ainsi que sur les
dangers pour le renouvellement de la création artistique et pour l’économie du secteur culturel des
pratiques ne respectant pas le droit d’auteur et les droits voisins.
En cas de renouvellement, dans un délai de six mois à compter de l’envoi de la recommandation
visée au premier alinéa, de faits susceptibles de constituer un manquement à l’obligation définie à
l’article L. 336-3, la commission peut adresser une nouvelle recommandation comportant les
mêmes informations que la précédente par la voie électronique dans les conditions prévues au
premier alinéa. Elle doit assortir cette recommandation d’une lettre remise contre signature ou de
tout autre moyen propre à établir la preuve de la date de présentation de cette recommandation.
Les recommandations adressées sur le fondement du présent article mentionnent la date et
l’heure auxquelles les faits susceptibles de constituer un manquement à l’obligation définie à
l’article L. 336-3 ont été constatés. En revanche, elles ne divulguent pas le contenu des œuvres ou
objets protégés concernés par ce manquement. Elles indiquent les coordonnées téléphoniques,
postales et électroniques où leur destinataire peut adresser, s’il le souhaite, des observations à la
commission de protection des droits et obtenir, s’il en formule la demande expresse, des précisions
sur le contenu des œuvres ou objets protégés concernés par le manquement qui lui est reproché.
Chapitre II : Saisie-contrefaçon
Article L. 332-1 :
Les commissaires de police et, dans les lieux où il n’y a pas de commissaire de police, les juges
d’instance, sont tenus, à la demande de tout auteur d’une œuvre protégée par le livre Ier, de ses
ayants droit ou de ses ayants cause, de saisir les exemplaires constituant une reproduction illicite de
cette œuvre ou tout exemplaire, produit, appareil, dispositif, composant ou moyen portant atteinte
aux mesures techniques et aux informations mentionnées respectivement aux articles L. 331-5
et L. 331-11 ;
Si la saisie doit avoir pour effet de retarder ou de suspendre des représentations ou des
exécutions publiques en cours ou déjà annoncées, une autorisation spéciale doit être obtenue du
président du tribunal de grande instance, par ordonnance rendue sur requête. Le président du
tribunal de grande instance peut également, dans la même forme, ordonner :
1° La suspension de toute fabrication en cours tendant à la reproduction illicite d’une œuvre ou à
la réalisation d’une atteinte aux mesures techniques et aux informations mentionnées
respectivement aux articles L. 331-5 et L. 331-11 ;
2° La saisie, quels que soient le jour et l’heure, des exemplaires constituant une reproduction
illicite de l’œuvre, déjà fabriqués ou en cours de fabrication, ou des exemplaires, produits, appareils,
dispositifs, composants ou moyens, fabriqués ou en cours de fabrication, portant atteinte aux
mesures techniques et aux informations mentionnées respectivement aux articles L. 331-5
et L. 331-11, des recettes réalisées, ainsi que des exemplaires illicitement utilisés ; il peut également
ordonner la saisie réelle des matériels et instruments utilisés pour produire ou distribuer illicitement
les œuvres, ainsi que de tout document s’y rapportant ;
3° La saisie des recettes provenant de toute reproduction, représentation ou diffusion, par
quelque moyen que ce soit, d’une œuvre de l’esprit, effectuée en violation des droits de l’auteur ou
provenant d’une atteinte aux mesures techniques et aux informations mentionnées respectivement
aux articles L. 331-5 et L. 331-11 ;
4° (Abrogé) ;
5° La saisie réelle des œuvres illicites ou produits soupçonnés de porter atteinte à un droit
d’auteur, ou leur remise entre les mains d’un tiers afin d’empêcher leur introduction ou leur
circulation dans les circuits commerciaux ;
Le président du tribunal de grande instance peut, dans les mêmes formes, ordonner les mesures
prévues aux 1° à 5° à la demande des titulaires de droits voisins définis au livre II.
Le président du tribunal de grande instance peut, dans les ordonnances prévues ci-dessus,
ordonner la constitution préalable de garanties par le saisissant.
Article L. 332-2 :
Dans un délai fixé par voie réglementaire, le saisi ou le tiers saisi peuvent demander au président
du tribunal de grande instance de prononcer la mainlevée de la saisie ou d’en cantonner les effets,
ou encore d’autoriser la reprise de la fabrication ou celle des représentations ou exécutions
publiques, sous l’autorité d’un administrateur constitué séquestre, pour le compte de qui il
appartiendra, des produits de cette fabrication ou de cette exploitation.
Le président du tribunal de grande instance statuant en référé peut, s’il fait droit à la demande du
saisi ou du tiers saisi, ordonner à la charge du demandeur la consignation d’une somme affectée à la
garantie des dommages et intérêts auxquels l’auteur pourrait prétendre.
Article L. 332-3 :
Faute par le saisissant de saisir la juridiction compétente dans un délai fixé par voie
réglementaire, mainlevée de cette saisie pourra être ordonnée à la demande du saisi ou du tiers saisi
par le président du tribunal, statuant en référé.
Article L. 332-4 :
En matière de logiciels et de bases de données, la saisie-contrefaçon est exécutée en vertu d’une
ordonnance rendue sur requête par le président du tribunal de grande instance. Le président peut
ordonner la saisie réelle des objets réalisés ou fabriqués illicitement ainsi que celle des matériels et
instruments utilisés pour produire ou distribuer illicitement un logiciel ou une base de données ainsi
que de tout document s’y rapportant.
L’huissier instrumentaire ou le commissaire de police peut être assisté d’un expert désigné par le
requérant.
À défaut d’assignation ou de citation dans un délai fixé par voie réglementaire, la saisie-
contrefaçon est nulle.
En outre, les commissaires de police sont tenus, à la demande de tout titulaire de droits sur un
logiciel ou sur une base de données, d’opérer une saisie-description du logiciel ou de la base de
données contrefaisants, saisie-description qui peut se concrétiser par une copie.
Article L. 333-1 :
Lorsque les produits d’exploitation revenant à l’auteur d’une œuvre de l’esprit ont fait l’objet
d’une saisie, le président du tribunal de grande instance peut ordonner le versement à l’auteur, à
titre alimentaire, d’une certaine somme ou d’une quotité déterminée des sommes saisies.
Article L. 333-2 :
Sont insaisissables, dans la mesure où elles ont un caractère alimentaire, les sommes dues, en
raison de l’exploitation pécuniaire de la cession des droits de propriété littéraire ou artistique, à tous
auteurs, compositeurs ou artistes ainsi qu’à leur conjoint survivant contre lequel n’existe pas un
jugement de séparation de corps passé force de chose jugée, ou à leurs enfants mineurs pris en leur
qualité d’ayants cause.
Article L. 333-3 :
La proportion insaisissable de ces sommes ne pourra en aucun cas être inférieure aux quatre
cinquièmes, lorsqu’elles sont au plus égales annuellement au palier de ressources le plus élevé
prévu en application du chapitre V du titre IV du livre Ier du Code du travail.
Article L. 333-4 :
Les dispositions du présent chapitre ne font pas obstacle aux saisies pratiquées en vue du
recouvrement des créances d’aliments prévues par les dispositions du code civil.
Article L. 335-1 :
Les officiers de police judiciaire compétents peuvent procéder à la constatation des infractions
prévues à l’article L. 335-4 et L. 335-4-2, à la saisie de phonogrammes et vidéogrammes reproduits
illicitement, des exemplaires et objets fabriqués ou importés illicitement, de tout exemplaire,
produit, appareil, dispositif, composant ou moyen portant atteinte aux mesure techniques et aux
informations mentionnées respectivement aux articles L. 331-5 et L. 331-11 ainsi qu’à la saisir des
matériels spécialement installés en vue de tels agissements.
Article L. 335-2 :
Toute édition d’écrits, de composition musicale, de dessin, de peinture ou de toute autre
production, imprimée ou gravée en entier ou en partie, au mépris des lois et règlements relatifs à la
propriété des auteurs, est une contrefaçon et toute contrefaçon est un délit.
La contrefaçon en France d’ouvrages publiés en France ou à l’étranger est punie de trois ans
d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende.
Seront punis des mêmes peines le débit, l’exportation et l’importation des ouvrages
contrefaisants.
Lorsque les délits prévus par le présent article ont été commis en bande organisée, les peines sont
portées à cinq ans d’emprisonnement et à 500 000 euros d’amende.
Article L. 335-3 :
Est également un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par
quelque moyen que ce soit, d’une œuvre de l’esprit en violation des droits de l’auteur, tels qu’ils
sont définis et réglementés par la loi.
Est également un délit de contrefaçon la violation de l’un des droits de l’auteur d’un logiciel
définis à l’article L. 122-6.
Est également un délit de contrefaçon toute captation totale ou partielle d’une œuvre
cinématographique ou audiovisuelle en salle de spectacle cinématographique.
Article L. 335-5 :
Dans le cas de condamnation fondée sur l’une des infractions définies aux trois précédents
articles, le tribunal peut ordonner la fermeture totale ou partielle, définitive ou temporaire, pour une
durée au plus de cinq ans, de l’établissement ayant servi à commettre l’infraction.
La fermeture temporaire ne peut entraîner ni rupture ni suspension du contrat de travail, ni aucun
préjudice pécuniaire à l’encontre des salariés concernés. Lorsque la fermeture définitive entraîne le
licenciement du personnel, elle donne lieu, en dehors de l’indemnité de préavis et de l’indemnité de
licenciement, aux dommages et intérêts prévus aux articles L. 122-14-4 et L. 122-14-5 du Code du
travail en cas de rupture du contrat de travail. Le non-paiement de ces indemnités est puni de six
mois d’emprisonnement et de 3 750 euros d’amende.
Article L. 335-6 :
Les personnes physiques coupables de l’une des infractions prévues aux articles L. 335-2
à L. 335-4-2 peuvent en outre être condamnées, à leurs frais, à retirer des circuits commerciaux les
objets jugés contrefaisants et toute chose qui a servi ou était destinée à commettre l’infraction.
La juridiction peut prononcer la confiscation de tout ou partie des recettes procurées par
l’infraction ainsi que celle de tous les phonogrammes, vidéogrammes, objets et exemplaires
contrefaisants ou reproduits illicitement ainsi que du matériel spécialement installé en vue de la
réalisation du délit.
Elle peut ordonner la destruction, aux frais du condamné, ou la remise à la partie lésée des objets
et choses retirés des circuits commerciaux ou confisqués, sans préjudice de tous dommages et
intérêts.
Elle peut également ordonner, aux frais du condamné, l’affichage du jugement ou la diffusion du
jugement prononçant la condamnation, dans les conditions prévues à l’article 131-35 du Code
pénal.
Article L. 335-7 :
Lorsque l’infraction est commise au moyen d’un service de communication au public en ligne,
les personnes coupables des infractions prévues aux articles L. 335-2, L. 335-3 et L. 335-4 peuvent
en outre être condamnées à la peine complémentaire de suspension de l’accès à un service de
communication au public en ligne pour une durée maximale d’un an, assortie de l’interdiction de
souscrire pendant la même période un autre contrat portant sur un service de même nature auprès de
tout opérateur.
Lorsque ce service est acheté selon des offres commerciales composites incluant d’autres types
de services, tels que services de téléphonie ou de télévision, les décisions de suspension ne
s’appliquent pas à ces services.
La suspension de l’accès n’affecte pas, par elle-même, le versement du prix de l’abonnement au
fournisseur du service. L’article L. 121-84 du Code de la consommation n’est pas applicable au
cours de la période de suspension.
Les frais d’une éventuelle résiliation de l’abonnement au cours de la période de suspension sont
supportés par l’abonné.
Lorsque la décision est exécutoire, la peine complémentaire prévue au présent article est portée à
la connaissance de la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur
internet, qui la notifie à la personne dont l’activité est d’offrir un accès à des services de
communication au public en ligne afin qu’elle mette en œuvre, dans un délai de quinze jours au plus
à compter de la notification, la suspension à l’égard de l’abonné concerné.
Le fait, pour la personne dont l’activité est d’offrir un accès à des services de communication au
public en ligne, de ne pas mettre en œuvre la peine de suspension qui lui a été notifiée est puni
d’une amende maximale de 5 000 E.
Le 3° de l’article 777 du Code de procédure pénale n’est pas applicable à la peine
complémentaire prévue par le présent article.
Article L. 335-7-1 :
Pour les contraventions de la cinquième classe prévues par le présent code, lorsque le règlement
le prévoit, la peine complémentaire définie à l’article L. 335-7 peut être prononcée selon les mêmes
modalités, en cas de négligence caractérisée, à l’encontre du titulaire de l’accès à un service de
communication au public en ligne auquel la commission de protection des droits, en application de
l’article L. 331-25, a préalablement adressé, par voie d’une lettre remise contre signature ou de tout
autre moyen propre à établir la preuve de la date de présentation, une recommandation l’invitant à
mettre en œuvre un moyen de sécurisation de son accès à internet.
La négligence caractérisée s’apprécie sur la base des faits commis au plus tard un an après la
présentation de la recommandation mentionnée à l’alinéa précédent.
Dans ce cas, la durée maximale de la suspension est d’un mois.
Le fait pour la personne condamnée à la peine complémentaire prévue par le présent article de ne
pas respecter l’interdiction de souscrire un autre contrat d’abonnement à un service de
communication au public en ligne pendant la durée de la suspension est puni d’une amende d’un
montant maximal de 3 750 E.
Article L. 335-7-2 :
Pour prononcer la peine de suspension prévue aux articles L. 335-7 et L. 335-7-1 et en
déterminer la durée, la juridiction prend en compte les circonstances et la gravité de l’infraction
ainsi que la personnalité de son auteur, et notamment l’activité professionnelle ou sociale de celui-
ci, ainsi que sa situation socio-économique. La durée de la peine prononcée doit concilier la
protection des droits de la propriété intellectuelle et le respect du droit de s’exprimer et de
communiquer librement, notamment depuis son domicile.
Article L. 335-8 :
Les personnes morales déclarées responsables pénalement, dans les conditions prévues par
l’article 121-2 du Code pénal, des infractions définies aux articles L. 335-2 à L. 335-4-2 encourent,
outre l’amende suivant les modalités prévues par l’article 131-38 du Code pénal, les peines prévues
par l’article 131-39 du même code.
L’interdiction mentionnée au 2° de l’article 131-39 du même code porte sur l’activité dans
l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de laquelle l’infraction a été commise.
Les personnes morales déclarées pénalement responsables peuvent en outre être condamnées, à
leurs frais, à retirer des circuits commerciaux les objets jugés contrefaisants et toute chose qui a
servi ou était destinée à commettre l’infraction.
La juridiction peut ordonner la destruction aux frais du condamné ou la remise à la partie lésée
des objets et choses retirés des circuits commerciaux ou confisqués, sans préjudice de tous
dommages et intérêts.
Article L. 335-9 :
Si l’auteur de l’un des délits prévus et réprimés par le présent chapitre est ou a été lié par
convention avec la partie lésée, les peines encourues sont portées au double.
Article L. 335-10 :
L’administration des douanes peut, sur demande écrite du titulaire d’un droit d’auteur ou d’un
droit voisin, assortie de justifications de son droit dans les conditions prévues par décret en Conseil
d’État, retenir dans le cadre de ses contrôles les marchandises que celui-ci prétend constituer une
contrefaçon de ce droit.
Le procureur de la République, le demandeur, ainsi que le déclarant ou le détenteur des
marchandises sont informés sans délai, par les services douaniers, de la retenue à laquelle ces
derniers ont procédé.
La mesure de retenue est levée de plein droit à défaut pour le demandeur, dans le délai de dix
jours ouvrables à compter de la notification de la retenue des marchandises, de justifier auprès des
services douaniers :
– soit des mesures conservatoires prévues par l’article L. 332-1 ;
– soit de s’être pourvu par la voie civile ou la voie correctionnelle et d’avoir constitué les
garanties requises pour couvrir sa responsabilité éventuelle au cas où la contrefaçon ne serait pas
ultérieurement reconnue.
Aux fins de l’engagement des actions en justice visées à l’alinéa précédent, le demandeur peut
obtenir de l’administration des douanes communication des noms et adresses de l’expéditeur, de
l’importateur et du destinataire des marchandises retenues, ou de leur détenteur, ainsi que de leur
quantité, nonobstant les dispositions de l’article 59 bis du Code des douanes, relatif au secret
professionnel auquel sont tenus les agents de l’administration des douanes.
La retenue mentionnée au premier alinéa ne porte pas sur les marchandises de statut
communautaire, légalement fabriquées ou mises en libre pratique dans un État membre de la
Communauté européenne et destinées, après avoir emprunté le territoire douanier tel que défini à
l’article 1er du Code des douanes, à être mises sur le marché d’un autre État membre de la
Communauté européenne, pour y être légalement commercialisées.
Titre IV : Droits des producteurs de bases de données
Chapitre premier : Champ d’application
Article L. 341-1 :
Le producteur d’une base de données, entendu comme la personne qui prend l’initiative et le
risque des investissements correspondants, bénéficie d’une protection du contenu de la base lorsque
la constitution, la vérification ou la présentation de celui-ci atteste d’un investissement financier,
matériel ou humain substantiel.
Cette protection est indépendante et s’exerce sans préjudice de celles résultant du droit d’auteur
ou d’un autre droit sur la base de données ou un de ses éléments constitutifs.
Article L. 341-2 :
Sont admis au bénéfice du présent titre :
1° Les producteurs de bases de données, ressortissants d’un État membre de la Communauté
européenne ou d’un État partie à l’accord sur l’Espace économique européen, ou qui ont dans un tel
État leur résidence habituelle ;
2° Les sociétés ou entreprises constituées en conformité avec la législation d’un État membre et
ayant leur siège statutaire, leur administration centrale ou leur établissement principal à l’intérieur
de la Communauté ou d’un État partie à l’accord sur l’Espace économique européen ; néanmoins, si
une telle société ou entreprise n’a que son siège statutaire sur le territoire d’un tel État, ses activités
doivent avoir un lien réel et continu avec l’économie de l’un d’entre eux.
Les producteurs de bases de données qui ne satisfont pas aux conditions mentionnées ci-dessus
sont admis à la protection prévue par le présent titre lorsqu’un accord particulier a été conclu avec
l’État dont ils sont ressortissants par le Conseil de la Communauté européenne.
Article L. 342-1 :
Le producteur de bases de données a le droit d’interdire :
1° L’extraction, par transfert permanent ou temporaire de la totalité ou d’une partie
qualitativement ou quantitativement substantielle du contenu d’une base de données sur un autre
support, par tout moyen et sous toute forme que ce soit ;
2° La réutilisation, par la mise à disposition du public de la totalité ou d’une partie
qualitativement ou quantitativement substantielle du contenu de la base, quelle qu’en soit la forme.
Ces droits peuvent être transmis ou cédés ou faire l’objet d’une licence.
Le prêt public n’est pas un acte d’extraction ou de réutilisation.
Article L. 342-2 :
Le producteur peut également interdire l’extraction ou la réutilisation répétée et systématique de
parties qualitativement ou quantitativement non substantielles du contenu de la base lorsque ces
opérations excèdent manifestement les conditions d’utilisation normale de la base de données.
Article L. 342-3 :
Lorsqu’une base de données est mise à la disposition du public par le titulaire des droits, celui-ci
ne peut interdire :
1° L’extraction ou la réutilisation d’une partie non substantielle, appréciée de façon qualitative
ou quantitative, du contenu de la base, par la personne qui y a licitement accès ;
2° L’extraction à des fins privées d’une partie qualitativement ou quantitativement substantielle
du contenu d’une base de données non électronique sous réserve du respect des droits d’auteur ou
des droits voisins sur les œuvres ou éléments incorporés dans la base ;
3° L’extraction et la réutilisation d’une base de données dans les conditions définies aux deux
premiers alinéas du 7° de l’article L. 122-5 ;
4° L’extraction et la réutilisation d’une partie substantielle, appréciée de façon qualitative ou
quantitative, du contenu de la base, sous réserve des bases de données conçues à des fins
pédagogiques et des bases de données réalisées pour une édition numérique de l’écrit, à des fins
exclusives d’illustration dans le cadre de l’enseignement et de la recherche, à l’exclusion de toute
activité ludique ou récréative, dès lors que le public auquel cette extraction et cette réutilisation sont
destinées est composé majoritairement d’élèves, d’étudiants, d’enseignants ou de chercheurs
directement concernés, que la source est indiquée, que l’utilisation de cette extraction et cette
réutilisation ne donne lieu à aucune exploitation commerciale et qu’elle est compensée par une
rémunération négociée sur une base forfaitaire.
Toute clause contraire au 1° ci-dessus est nulle.
Les exceptions énumérées par le présent article ne peuvent porter atteinte à l’exploitation
normale de la base de données ni causer un préjudice injustifié aux intérêts légitimes du producteur
de la base.
Article L. 342-4 :
La première vente d’une copie matérielle d’une base de données dans le territoire d’un État
membre de la Communauté européenne ou d’un État partie à l’accord sur l’Espace économique
européen, par le titulaire du droit ou avec son consentement, épuise le droit de contrôler la revente
de cette copie matérielle dans tous les États membres.
Toutefois, la transmission en ligne d’une base de données n’épuise pas le droit du producteur de
contrôler la revente dans tous les États membres d’une copie matérielle de cette base ou d’une partie
de celle-ci.
Article L. 342-5 :
Les droits prévus à l’article L. 342-1 prennent effet à compter de l’achèvement de la fabrication
de la base de données. Ils expirent quinze ans après le 1er janvier de l’année civile qui suit celle de
l’achèvement.
Lorsqu’une base de données a fait l’objet d’une mise à la disposition du public avant l’expiration
de la période prévue à l’alinéa précédent, les droits expirent quinze ans après le 1er janvier de
l’année civile suivant celle de cette première mise à disposition.
Toutefois, dans le cas où une base de données protégée fait l’objet d’un nouvel investissement
substantiel, sa protection expire quinze ans après le 1er janvier de l’année civile suivant celle de ce
nouvel investissement.
Chapitre III : Procédures et sanctions
Article L. 343-1 :
L’atteinte aux droits du producteur de bases de données peut être prouvée par tous moyens.
À cet effet, toute personne ayant qualité pour agir en vertu du présent titre est en droit de faire
procéder par tous huissiers, assistés par des experts désignés par le demandeur, sur ordonnance
rendue sur requête par la juridiction civile compétente, soit à la description détaillée, avec ou sans
prélèvement d’échantillons, des supports ou produits portant prétendument atteinte aux droits du
producteur de bases de données, soit à la saisie réelle de ces supports ou produits ainsi que de tout
document s’y rapportant.
La juridiction peut ordonner, aux mêmes fins probatoires, la saisie réelle des matériels et
instruments utilisés pour produire ou distribuer les supports ou produits portant prétendument
atteinte aux droits du producteur de bases de données.
Elle peut subordonner l’exécution des mesures qu’elle ordonne à la constitution par le
demandeur de garanties destinées à assurer l’indemnisation éventuelle du défendeur si l’action
engagée en vertu du présent titre est ultérieurement jugée non fondée ou si la mainlevée de la saisie
est prononcée.
La mainlevée de la saisie peut être prononcée selon les modalités prévues par les
articles L. 332-2 et L. 332-3.
Article L. 343-2 :
Toute personne ayant qualité pour agir dans le cas d’une atteinte aux droits du producteur de
bases de données peut saisir en référé la juridiction civile compétente afin de voir ordonner, au
besoin sous astreinte, à l’encontre du prétendu auteur de cette atteinte ou des intermédiaires dont il
utilise les services, toute mesure urgente destinée à prévenir une atteinte aux droits du producteur de
bases de données ou à empêcher la poursuite d’actes portant prétendument atteinte à ceux-ci. La
juridiction civile compétente peut également ordonner toutes mesures urgentes sur requête lorsque
les circonstances exigent que ces mesures ne soient pas prises contradictoirement, notamment
lorsque tout retard serait de nature à causer un préjudice irréparable au demandeur. Saisie en référé
ou sur requête, la juridiction ne peut ordonner les mesures demandées que si les éléments de preuve,
raisonnablement accessibles au demandeur, rendent vraisemblable qu’il est porté atteinte à ses
droits ou qu’une telle atteinte est imminente.
La juridiction peut interdire la poursuite des actes portant prétendument atteinte aux droits du
producteur de bases de données, la subordonner à la constitution de garanties destinées à assurer
l’indemnisation éventuelle du préjudice subi par le demandeur ou ordonner la saisie ou la remise
entre les mains d’un tiers des produits soupçonnés de porter atteinte aux droits conférés par le titre,
pour empêcher leur introduction ou leur circulation dans les circuits commerciaux.
Elle peut également accorder au demandeur une provision lorsque l’existence de son préjudice
n’est pas sérieusement contestable.
Saisie en référé ou sur requête, la juridiction peut subordonner l’exécution des mesures qu’elle
ordonne à la constitution par le demandeur de garanties destinées à assurer l’indemnisation
éventuelle du défendeur si l’action engagée en vertu du présent titre est ultérieurement jugée non
fondée ou les mesures annulées.
Lorsque les mesures prises pour faire cesser une atteinte aux droits du producteur de bases de
données sont ordonnées avant l’engagement d’une action au fond, le demandeur doit se pourvoir,
par la voie civile ou pénale, dans un délai fixé par voie réglementaire. À défaut, sur demande du
défendeur et sans que celui-ci ait à motiver sa demande, les mesures ordonnées sont annulées, sans
préjudice des dommages et intérêts qui peuvent être réclamés.
Article L. 343-3 :
Outre les procès-verbaux des officiers ou agents de police judiciaire, la preuve de la matérialité
des infractions définies au présent chapitre peut résulter des constatations d’agents assermentés
désignés par les organismes professionnels de producteurs. Ces agents sont agréés par le ministre
chargé de la Culture dans les mêmes conditions que celles prévues pour les agents visés à
l’article L. 331-2.
Article L. 343-4 :
Est puni de trois ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende le fait de porter atteinte
aux droits du producteur d’une base de données tels que définis à l’article L. 342-1. Lorsque le délit
a été commis en bande organisée, les peines sont portées à cinq ans d’emprisonnement et à 500
000 euros d’amende.
Partie réglementaire
Livre premier : Le droit d’auteur
Titre premier : Objet du droit d’auteur
Chapitre premier : Nature du droit d’auteur
Article R. 111-1 :
Les redevances visées à l’article L. 111-4 (alinéa 3) du Code de la propriété intellectuelle sont
versées à celui des organismes suivants qui est compétent à raison de sa vocation statutaire, de la
nature de l’œuvre et du mode d’exploitation envisagé :
– Centre national des lettres ;
– Société nationale des gens de lettres ;
– Société des auteurs et compositeurs dramatiques ;
– Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique ;
– Société pour l’administration du droit de reproduction mécanique des auteurs, compositeurs et
éditeurs de musique ;
– Société des auteurs des arts visuels.
Au cas où l’organisme compétent n’accepte pas de recueillir lesdites redevances ou à défaut
d’organisme compétent, ces redevances seront versées à la Caisse des dépôts et consignations.
Article R. 111-2 :
Le montant des sommes dues par l’utilisateur de l’œuvre est établi selon les conditions en usage
dans chacune des catégories des créations considérées.
Le versement des fonds et leur utilisation à des fins d’intérêt général ou professionnel seront
soumis au contrôle du ministre chargé de la Culture.
Titre III : Exploitation des droits
Chapitre III : Rémunération au titre du prêt en bibliothèque
Article R. 133-1 :
Les bibliothèques accueillant du public pour le prêt mentionnées aux articles L. 133-3
et L. 133-4 sont :
1° Les bibliothèques des collectivités territoriales désignées aux articles L. 310-1 à L. 310-6
et L. 320-1 à L. 320-4 du Code du patrimoine ;
2° Les bibliothèques des établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel
et des autres établissements publics d’enseignement supérieur relevant du ministre chargé de
l’Enseignement supérieur ;
3° Les bibliothèques des comités d’entreprise ;
4° Toute autre bibliothèque ou organisme mettant un fonds documentaire à la disposition d’un
public, dont plus de la moitié des exemplaires de livres acquis dans l’année est destinée à une
activité organisée de prêt au bénéfice d’usagers inscrits individuels ou collectifs.
Article R. 133-2 :
Le montant de la première part de la rémunération prévue au deuxième alinéa de
l’article L. 133-3 est calculé sur la base d’une contribution forfaitaire par usager inscrit dans les
bibliothèques accueillant du public pour le prêt, telles que visées à l’article R. 133-1.
Cette contribution est fixée à 1 euro par usager inscrit dans les bibliothèques des établissements
publics à caractère scientifique, culturel et professionnel et des autres établissements publics
d’enseignement supérieur relevant du ministre chargé de l’Enseignement supérieur et versée par ce
dernier. Elle est fixée à 1,50 euro par usager inscrit dans les autres bibliothèques accueillant du
public pour le prêt et versée par le ministère chargé de la Culture.
Pour la première année d’application de la loi, cette contribution est respectivement fixée à
0,5 euro par usager inscrit dans les bibliothèques des établissements d’enseignement supérieur et à
0,75 euro par usager inscrit dans les autres bibliothèques accueillant du public pour le prêt.
Le nombre des usagers inscrits est précisé chaque année par arrêté dans les conditions suivantes :
1° Le nombre des usagers inscrits dans les bibliothèques publiques est évalué chaque année à
partir des éléments statistiques fournis par les communes et les départements en application des
articles R. 1422-5 et R. 1422-14 du Code général des collectivités territoriales ;
2° Le nombre des usagers inscrits dans les bibliothèques des établissements publics à caractère
scientifique, culturel et professionnel et des autres établissements publics d’enseignement supérieur
relevant du ministre chargé de l’Enseignement supérieur est évalué chaque année à partir des
statistiques annuelles établies par le ministre chargé de l’enseignement supérieur ;
3° Afin de tenir compte des usagers inscrits dans les autres bibliothèques accueillant du public
pour le prêt, le nombre des usagers inscrits dans les bibliothèques publiques est majoré d’un taux
exprimé en pourcentage. Ce taux est fixé à 4 % et révisable tous les trois ans à partir d’estimations
chiffrées relatives au développement de l’activité de ces bibliothèques.
Article R. 321-1 :
Le dossier adressé au ministre chargé de la Culture, en application de l’article L. 321-3,
comprend les projets de statuts et de règlements généraux et toutes pièces justifiant la qualité
professionnelle des fondateurs ainsi que l’état des moyens humains, matériels ou financiers
permettant à la société d’assurer effectivement la perception des droits et l’exploitation de son
répertoire.
La transmission du dossier est faite par lettre recommandée avec demande d’avis de réception.
Article R. 321-2 :
Tout associé peut, à tout moment, demander à la société de lui adresser :
1° La liste des mandataires sociaux ;
2° Un tableau retraçant sur une période de cinq ans le montant annuel des sommes perçues et
réparties ainsi que des prélèvements pour frais de gestion et des autres prélèvements ;
3° Un document décrivant les règles de répartition applicables ;
4° Le produit des droits lui revenant au cours des douze derniers mois, résultant des contrats
conclus avec les utilisateurs, et la manière dont ce produit est déterminé.
Article R. 321-3 :
Dans les sociétés de perception et de répartition des droits, les associés peuvent être convoqués
soit par lettre recommandée, soit par un avis inséré dans deux journaux au moins, de diffusion
nationale, habilités à recevoir les annonces légales dans le département du siège social et qui sont
déterminés par les statuts. Toute modification de la liste de ces journaux intervenant avant la mise à
jour des statuts est portée à la connaissance des associés par tout moyen approprié.
Outre les indications prévues au premier alinéa de l’article 40 du décret n° 78-704 du 3 juillet
1978, l’avis mentionne la date et le lieu de réunion des assemblées ; cet avis est publié quinze jours
au moins avant la date de l’assemblée.
Lorsque les statuts prévoient que certaines assemblées doivent être tenues selon des conditions
particulières de quorum ou de majorité, il est fait mention de ces conditions dans l’avis de
convocation à ces assemblées.
Article R. 321-4 :
La date de l’assemblée au cours de laquelle, conformément à l’article 1856 du Code civil, il est
rendu compte de la gestion sociale est déterminée par les statuts.
Lorsque, dans les conditions prévues par les statuts, cette assemblée ne peut être tenue, les
associés doivent être prévenus au moins quinze jours avant, soit par lettre recommandée avec
demande d’avis de réception, soit par un avis de report publié selon les modalités prévues à l’article
R. 321-3. La lettre ou l’avis indique les motifs du report ainsi que la date à laquelle l’assemblée se
tiendra.
Article R. 321-5 :
Tout associé peut demander à être convoqué individuellement aux assemblées ou à certaines
d’entre elles par lettre recommandée avec demande d’avis de réception.
Lorsque la convocation est faite par avis dans la presse, les frais de l’envoi recommandé sont à la
charge de l’intéressé.
Article R. 321-6 :
Avant l’assemblée générale d’approbation des comptes, tout associé a le droit de prendre
connaissance des livres et documents mentionnés à l’article 48 du décret n° 78-704 du 3 juillet 1978
relatif à l’application de la loi n° 78-9 du 4 janvier 1978 modifiant le titre IX du livre III du Code
civil, et concernant l’exercice en cours. Ce droit s’exerce dans les deux mois précédant la réunion
de l’assemblée, sauf durée supérieure fixée par les statuts de la société.
L’associé adresse à la société, au moins quinze jours avant la date fixée pour cette réunion, une
demande écrite mentionnant les documents auxquels il souhaite accéder. Dans un délai de dix jours
à compter de la réception de la demande, la société propose une date pour l’exercice du droit
d’accès qui s’effectue dans des conditions définies par les statuts. Le troisième alinéa de l’article 48
du décret du 3 juillet 1978 précité est applicable.
Le droit d’accès s’exerce au siège social ou au lieu de la direction administrative et, sous réserve
des dispositions du dernier alinéa de l’article R. 321-6-1, sans faculté d’obtenir copie des
documents.
Article R. 321-6-1 :
L’associé peut, en outre, pendant la période définie au premier alinéa de l’article R. 321-6,
demander à la société de lui adresser :
1° Les comptes annuels qui seront soumis à l’assemblée générale ainsi que les comptes de
l’exercice précédent, accompagnés des documents mentionnés à l’article R. 321-8 ;
2° Les rapports des organes dirigeants et des commissaires aux comptes qui seront soumis à
l’assemblée ;
3° Le cas échéant, le texte et l’exposé des motifs des résolutions proposées, ainsi que les
renseignements concernant les candidats à un mandat social ;
4° Le montant global, certifié exact par les commissaires aux comptes, des rémunérations versées
aux personnes les mieux rémunérées, le nombre de ces personnes étant de dix ou de cinq selon que
l’effectif de la société excède ou non deux cents salariés ;
5° La liste des placements figurant dans les comptes à la clôture de l’exercice ainsi que des taux
de rendement moyen au cours de l’exercice pour les placements à court et à moyen terme ;
6° Un tableau mentionnant les organismes dans lesquels la société détient une participation ainsi
que le compte de résultat et le bilan de chacun de ces organismes ;
7° Un état faisant ressortir, pour les principales catégories d’utilisateurs, leur nombre et le
montant des droits versés dans l’année ;
8° [Supprimé]
Les documents mentionnés aux 1° à 8° sont, pendant la même période, tenus à la disposition des
associés au siège social ou au lieu de la direction administrative, où ils peuvent en prendre
connaissance ou en obtenir copie.
Article R. 321-6-2 :
L’information des associés définie à l’article R. 321-6 est assurée dans le respect des limites
posées par l’article L. 321-5 et des règles prévues par les statuts en matière de confidentialité,
notamment au regard du secret des affaires, vis-à-vis des tiers. En outre, un associé ne peut accéder
aux informations nominatives concernant les personnels de la société.
Le cas échéant, les informations nominatives exclues du droit d’accès sont occultées.
Les documents qui ont un caractère préparatoire aux décisions des organes sociaux ou qui se
rattachent à une procédure contentieuse en cours ne sont pas accessibles.
La société peut ne pas donner suite aux demandes répétitives ou abusives.
Article R. 321-6-3 :
L’associé auquel est opposé un refus de communication peut saisir une commission spéciale
composée d’au moins cinq associés élus par l’assemblée générale parmi ceux qui ne détiennent
aucun mandat social.
Les avis de cette commission sont motivés. Ils sont notifiés au demandeur et aux organes de
direction de la société.
La commission rend compte annuellement de son activité à l’assemblée générale. Son rapport est
communiqué au ministre chargé de la Culture ainsi qu’au président de la commission prévue à
l’article L. 321-13.
Article R. 321-6-4 :
Le fait, pour un gérant de droit ou de fait, de refuser de communiquer tout ou partie des
documents mentionnés aux articles R. 321-2, R. 321-6 et R. 321-6-1 est puni de la peine d’amende
prévue pour les contraventions de la 3e classe.
Article R. 321-7 :
Les utilisateurs peuvent prendre connaissance du répertoire mentionné à l’article L. 321-7 au
siège de la société ou, le cas échéant, dans ses agences régionales. Sur leur demande, il leur en est
délivré copie sans qu’il puisse alors leur être réclamé d’autre somme que celle représentant le coût
de la copie.
Article R. 322-1 :
Une société régie par le titre II du livre III peut être agréée au titre de l’article L. 122-10, si elle
remplit les conditions suivantes :
1° Apporter la preuve de la diversité de ses associés à raison des catégories et du nombre des
ayants droit, de l’importance économique exprimée en revenu ou en chiffre d’affaires et de la
diversité des genres éditoriaux. Cette diversité doit trouver son expression dans la composition des
organes délibérants et dirigeants ;
2° Justifier, par toutes pièces, la qualification de ses gérants et mandataires sociaux appréciée en
fonction :
a) De leur qualité d’auteur ;
b) Ou de la nature et du niveau de leurs diplômes ;
c) Ou de leur expérience professionnelle dans le secteur de l’édition ou de la gestion
d’organismes professionnels ;
3° Donner toutes informations relatives à son organisation administrative et aux conditions
d’installation et d’équipement. Ces informations doivent concerner la collecte des données sur la
pratique de la reprographie, la perception des rémunérations, le traitement des données nécessaires
pour la répartition des rémunérations perçues, le plan de financement et le budget prévisionnel des
trois exercices suivant la demande d’agrément ;
4° Prévoir dans ses statuts, son règlement général et les actes types d’engagement de chacun des
associés les règles garantissant le caractère équitable des modalités prévues pour la répartition des
rémunérations perçues par les auteurs et les éditeurs.
Article R. 322-2 :
La demande d’agrément, accompagnée d’un dossier établi conformément à l’article R. 322-1, est
transmise par lettre recommandée au ministre chargé de la Culture, qui en délivre récépissé.
Lorsque le dossier n’est pas en état, le ministre chargé de la Culture demande par lettre
recommandée un dossier complémentaire, qui doit être remis dans la même forme dans un délai
d’un mois à compter de la réception de cette lettre.
L’agrément est délivré par arrêté du ministre chargé de la Culture, publié au Journal officiel de la
République française.
L’agrément est accordé pour cinq années. Il est renouvelable dans les mêmes conditions que
l’agrément initial.
L’agrément peut être retiré, lorsque la société ne remplit pas l’une des conditions fixées à
l’article R. 322-1, après mise en demeure ou notification des griefs. Le bénéficiaire de l’agrément
dispose d’un délai d’un mois pour présenter ses observations. Le retrait est prononcé par arrêté du
ministre chargé de la Culture, publié au Journal officiel de la République française.
Article R. 322-3 :
Tout changement de statut, ou de règlement général, toute cessation de fonction d’un membre
des organes dirigeants et délibérants d’une société agréée sont communiqués au ministre chargé de
la Culture dans un délai de quinze jours à compter de la décision correspondante. Le défaut de
déclaration peut entraîner retrait de l’agrément.
Article R. 322-4 :
Si, à la date de la publication de l’œuvre, l’auteur ou son ayant droit n’a pas désigné une société
de perception et de répartition des droits agréée, la société réunissant le plus grand nombre
d’œuvres gérées, déterminé conformément aux usages des professions concernées, est réputée
cessionnaire du droit de reproduction par reprographie.
Le ministre chargé de la Culture désigne chaque année la ou les sociétés répondant à la condition
définie à l’alinéa précédent.
Article R. 326-1 :
Une société régie par les dispositions des articles L. 321-1 à L. 321-13 est agréée au titre de
l’article L. 133-2 si elle :
1° Apporte la preuve, par la composition de ses organes délibérants et dirigeants, de la diversité
de ses associés à raison des catégories et du nombre des ayants droit, de l’importance économique
exprimée en revenu ou en chiffre d’affaires et de la diversité des genres éditoriaux ;
2° Apporte la preuve de la représentation équitable des auteurs et des éditeurs parmi ses associés
et au sein de ses organes dirigeants ;
3° Justifie, par tout moyen, de la qualification professionnelle de ses gérants et mandataires
sociaux en raison :
a) De leur qualité d’auteur ;
b) Ou de la nature et du niveau de leurs diplômes ;
c) Ou de leur expérience dans le secteur de l’édition ou de la gestion d’organismes
professionnels ;
4° Donne les informations nécessaires relatives :
a) À l’organisation administrative et aux conditions d’installation et d’équipement de la société ;
b) Aux moyens mis en œuvre pour la collecte des données statistiques sur les acquisitions
d’ouvrages par les bibliothèques ;
c) Aux moyens mis en œuvre pour la perception des rémunérations et le traitement des données
nécessaires à la répartition de ces rémunérations ;
d) Au plan de financement et au budget prévisionnel des trois exercices suivant la demande
d’agrément ;
5° Indique les dispositions qu’elle a prises ou qu’elle entend prendre pour garantir le respect des
règles de répartition des rémunérations entre les auteurs et les éditeurs, ainsi que le caractère
équitable de la répartition au sein de chacune de ces catégories.
Article R. 326-2 :
La demande d’agrément, accompagnée d’un dossier établi conformément à l’article R. 326-1, est
transmise par lettre recommandée avec demande d’avis de réception au ministre chargé de la
Culture, qui en délivre récépissé. Lorsque le dossier n’est pas complet, le ministre chargé de la
Culture demande par lettre recommandée avec demande d’avis de réception un dossier
complémentaire, qui doit être remis dans la même forme dans un délai d’un mois à compter de la
réception de cette lettre.
Article R. 326-3 :
L’agrément est délivré par arrêté du ministre chargé de la Culture, publié au Journal officiel de la
République française.
Article R. 326-4 :
L’agrément est accordé pour cinq années. Il est renouvelable dans les mêmes conditions que
l’agrément initial.
Article R. 326-5 :
Tout changement de règlement général et toute cessation de fonction d’un membre des organes
délibérants et dirigeants d’une société agréée sont communiqués au ministre chargé de la Culture
dans un délai de quinze jours à compter de l’événement correspondant. Le défaut de déclaration
peut entraîner le retrait de l’agrément.
Article R. 326-6 :
Si une société agréée cesse de remplir l’une des conditions fixées à l’article R. 326-1, le ministre
chargé de la Culture la met, par écrit, en demeure de respecter les conditions de l’agrément. Le
bénéficiaire de l’agrément dispose d’un délai d’un mois pour présenter ses observations et, le cas
échéant, les mesures de mise en conformité qu’il entend mettre en œuvre.
Le retrait de l’agrément est prononcé par arrêté du ministre chargé de la Culture, publié au
Journal officiel de la République française.
Article R. 326-7 :
Si, à la date de la publication d’une œuvre, l’auteur et l’éditeur n’ont pas désigné une société
agréée de perception et de répartition des droits, la gestion de leur droit à rémunération au titre du
prêt en bibliothèque est confiée à la société réunissant le plus grand nombre d’œuvres gérées. Ce
nombre est déterminé conformément aux usages des professions intéressées.
Le ministre chargé de la Culture désigne chaque année la société répondant à la condition définie
à l’alinéa précédent.
Titre III : Procédures et sanctions
Chapitre premier : Dispositions générales
Article R. 331-1 :
L’agrément mentionné à l’article L. 331-2 est délivré, de manière individuelle, par le ministre
chargé de la Culture pour une durée de cinq ans renouvelable.
Pour délivrer l’agrément, le ministre vérifie que l’agent est ressortissant d’un État membre de
l’Union européenne ou d’un État partie à l’accord sur l’Espace économique européen et qu’il
présente les capacités et les garanties requises au regard des fonctions pour lesquelles l’agrément est
sollicité. Il tient compte notamment de son niveau de formation et de son expérience
professionnelle.
L’agrément ne peut être accordé en cas de condamnation pour crime ou en cas de condamnation
à une peine correctionnelle pour des faits incompatibles avec les fonctions à exercer. Le ministre
chargé de la Culture s’assure du respect de cette condition en demandant communication du bulletin
n° 2 du casier judiciaire de l’agent au casier judiciaire national automatisé par un moyen de
télécommunication sécurisé ou de son équivalent pour les ressortissants d’un État membre de
l’Union européenne ou d’un autre État partie à l’accord sur l’Espace économique européen.
II. – La demande présentée par le Centre national du cinéma et de l’image animée, un organisme
de défense professionnelle visé à l’article L. 331-1 ou une société mentionnée au titre II du présent
livre en vue d’obtenir l’agrément de l’un de ses agents comprend :
1° Un extrait d’acte de naissance avec filiation pour les ressortissants français ou un document
équivalent pour les ressortissants d’un État membre de l’Union européenne ou d’un autre État partie
à l’accord sur l’Espace économique européen ;
2° L’indication des fonctions confiées à l’agent et une copie des documents attestant de son
niveau de formation et de son expérience professionnelle, notamment dans le recueil d’éléments
probants.
III. – La demande de renouvellement de l’agrément est présentée au plus tard trois mois avant
l’expiration de l’agrément.
La demande de renouvellement comporte uniquement l’indication des fonctions exercées par
l’agent.
IV. – Après avoir été agréés par le ministre chargé de la Culture, les agents prêtent serment
devant le juge d’instance de leur résidence. La formule de serment est la suivante : « Je jure de bien
et fidèlement remplir mes fonctions et de ne rien révéler ou utiliser de ce qui sera porté à ma
connaissance à l’occasion de leur exercice. »
Ces agents demeurent liés par les termes de leur serment tout au long de l’exercice de leurs
fonctions, sans être tenus de prêter à nouveau serment à chaque renouvellement de leur agrément.
V. – Le Centre national du cinéma et de l’image animée, les organismes de défense
professionnelle visés à l’article L. 331-1 et les sociétés mentionnées au titre II du présent livre
informent le ministre chargé de la Culture dans les meilleurs délais dès lors que l’agent au profit
duquel ils ont sollicité un agrément n’exerce plus les fonctions à raison desquelles il a été agréé ou
qu’il cesse d’être employé par eux.
VI. – Le ministre chargé de la Culture peut, par décision motivée, mettre fin à l’agrément dès
lors que son titulaire n’exerce plus les fonctions à raison desquelles il a été habilité ou ne remplit
plus les conditions définies au I du présent article.
La personne intéressée est préalablement informée des motifs et de la nature de la mesure
envisagée et mise à même de présenter des observations. En cas d’urgence, le ministre chargé de la
Culture peut suspendre l’agrément pour une durée maximale de six mois.
Article R. 335-1 :
La demande de retenue de marchandises par l’administration des douanes prévue à
l’article L. 335-10 comporte :
1° Les noms et prénoms ou la dénomination sociale du demandeur, son domicile ou son siège ;
2° Le cas échéant, le nom et l’adresse du mandataire et la justification de son mandat ;
3° La qualité du demandeur au regard des droits qu’il invoque, attestée par tous moyens ;
4° Tous éléments permettant d’identifier l’œuvre ou la prestation contrefaites ;
5° La description des marchandises arguées de contrefaçon dont la retenue est demandée.
La demande peut être faite préalablement à l’entrée des marchandises arguées de contrefaçon sur
le territoire français. Dans ce cas, elle est valable un an et peut être renouvelée.
Les modalités de présentation de la demande sont précisées par arrêté du ministre chargé du
Budget.
Les éditeurs aiment faire appel aux « usages » pour justifier aux auteurs telle ou telle de
leurs décisions. Le droit y fait lui aussi référence, mais n’admet leur valeur que dans des
cas relativement délimités1.
Les usages – comme les « coutumes » – sont une des « sources » du droit. Leur place est
cependant bien inférieure à la législation et à la réglementation. Ce n’est donc bien
souvent que par défaut qu’ils seront discutés pour juger des agissements de l’auteur
comme de l’éditeur. Le Code de la propriété intellectuelle est assez précis à propos des
règles applicables au contrat d’édition. Il est toutefois fait mention, à plusieurs reprises,
des « usages ».
Par exemple, si le contrat ne prévoit aucun délai de publication, l’article L. 132-11 dispose
qu’« à défaut de convention spéciale, l’éditeur doit réaliser l’édition dans un délai fixé par
les usages de la profession ».
De même, après la publication proprement dite, et selon les termes de l’article L. 132-12
du CPI, « l’éditeur est tenu d’assurer à l’œuvre une exploitation permanente et suivie et
une diffusion commerciale, conformément aux usages de la profession ».
Il en est encore ainsi du régime juridique du contrat à compte d’auteur. L’article L. 132-2
précise que « ce contrat constitue un louage d’ouvrage régi par la convention, les usages
et les dispositions des articles 1787 et suivants du Code civil ». Quant au contrat de
compte à demi, l’article L. 132-3 souligne qu’« il est régi, sous réserve des dispositions
prévues aux articles 1871 et suivants du Code civil, par la convention et les usages ».
Par ailleurs, selon l’article L. 131-3 du CPI, l’éditeur « bénéficiaire de la cession » des
droits d’adaptation audiovisuelle « s’engage […] à rechercher une exploitation du droit
cédé conformément aux usages de la profession ».
Enfin, l’article R. 322-4 du CPI mentionne, au sujet des sociétés chargées de percevoir les
redevances relatives à la reprographie, les « usages des professions concernées ».
Dans certaines situations, la jurisprudence fait elle aussi appel spontanément aux
« usages ». C’est ainsi que, pour le délai de remise du manuscrit, les juges n’hésitent pas à
laisser les auteurs prendre leur temps. Pour autoriser jusqu’à neuf mois de retard, les
magistrats ont alors recours à la notion très fluctuante de « délais raisonnables », qui
repose là encore sur les seuls usages de la profession2…
Il en est de même quant aux mentions qui peuvent accompagner le nom de l’auteur, telles
que son appartenance à une académie.
Les pourcentages acceptables sont eux aussi déterminés, en justice, à partir des usages.
Ainsi, l’article L. 131-5 du CPI vise « un préjudice de plus de sept douzièmes dû à une
lésion ou à une prévision insuffisante des produits de l’œuvre », qui ouvre la voie à la
révision des conditions de prix du contrat. Il faut pour cela que l’auteur démontre qu’il a
été lésé d’au moins sept douzièmes (c’est là le chiffre traditionnellement retenu par le
Code civil) de la rémunération qu’il aurait pu légitimement attendre. Et dans ce cas, les
usages de la profession font bien entendu référence.
Plusieurs codes des usages ont été élaborés par le Syndicat national de l’édition et des
instances représentatives des auteurs. Tout comme les barèmes professionnels, les « codes
des usages » ne peuvent être qu’indicatifs et n’ont pas de véritable force obligatoire, ainsi
que l’a rappelé la cour d’appel de Paris, le 8 septembre 19933. La jurisprudence semble
toutefois de plus en plus hésitante dans certaines situations. La Cour de cassation a, en
effet, le 19 février 20024, rendu un arrêt qui confère une valeur supplétive au Code des
usages en matière d’illustration photographique : les hauts magistrats ont considéré, en
l’espèce, que le litige mettait en cause deux professionnels qui certes n’avaient pas fait
référence audit code mais le connaissaient bel et bien tous deux.
En tout état de cause, ces codes constituent souvent de bonnes bases pour rédiger un
contrat équilibré et conforme à la législation. Et ce, d’autant plus que c’est parfois dans
ces mêmes codes qu’il a été d’abord mis clairement fin à des « mauvais » usages, tels que
la clause de « passe » dans les contrats d’édition.
Il existe donc un « Code des usages entre écrivains et éditeurs de littérature générale », un
« Code des usages relatif à la traduction de littérature générale », une « Convention en
matière de reproduction d’œuvre d’art », un « Code des usages en matière d’illustration
par dessin » et encore un « Code des usages en matière d’illustration photographique »,
qu’il vaut mieux avoir au moins une fois consultés…
Issu du protocole d’accord du 15 décembre 1980, ratifié le 5 juin 1981 par le Syndicat national de
l’édition, le Groupe des éditeurs de littérature et le Conseil permanent des écrivains
I. Édition seconde
Préambule
Les délégations du Syndicat national de l’édition et du Conseil permanent des écrivains animées du
désir de définir les conditions permettant d’assurer aux œuvres littéraires une exploitation
permanente et suivie conforme aux intérêts légitimes des auteurs, arrêtent, dans le respect des
dispositions de la loi du 11 mars 19575, le principe suivant destiné à permettre une nouvelle
exploitation de l’œuvre dans les conditions et selon les modalités ci-après définies.
Principe
Au terme de la cinquième année d’exploitation du dernier tirage de l’œuvre sous sa forme première,
si le nombre des exemplaires vendus annuellement s’abaisse à un niveau inférieur à 50 exemplaires,
l’auteur dispose alors de la faculté de proposer un nouvel éditeur pour une édition seconde en
librairie faite dans les conditions conformes aux usages de la profession.
La dénomination « auteur » telle qu’employée ici recouvre l’auteur, ses héritiers et ayants droit, la
dénomination « éditeur » recouvrant, quant à elle, la personne physique ou morale cessionnaire des
droits d’exploitation de l’œuvre dans les conditions prévues au contrat.
Par édition seconde, il faut entendre la remise en vente en librairie d’une édition semblable à
l’édition première selon des modalités propres à lui assurer de nouvelles chances de succès,
notamment par une modification de la présentation de l’ouvrage, une remise à l’office, une nouvelle
campagne de promotion.
Modalités d’application
1. L’auteur doit informer l’éditeur de sa proposition par lettre recommandée avec accusé de
réception à laquelle l’éditeur est tenu de répondre dans un délai de 3 mois ; à défaut de réponse de
l’éditeur, l’auteur lui adressera une seconde lettre recommandée avec accusé de réception à laquelle
l’éditeur sera tenu de répondre dans un délai de 15 jours.
Passé ce délai, à défaut de réponse de l’éditeur, le contrat sera résilié de plein droit, sans que cette
résiliation porte atteinte à la validité des cessions de droits dérivés et annexes que l’éditeur aurait
pu, antérieurement, consentir à des tiers.
2. Dans sa réponse, l’éditeur doit indiquer son choix pour l’une des trois solutions suivantes :
a) soit traiter dans un délai de 2 mois avec l’éditeur proposé par l’auteur pour l’édition seconde ;
b) soit traiter dans un délai de 2 mois avec un autre éditeur de son choix à des conditions au moins
équivalentes à celles de l’éditeur proposé par l’auteur ;
c) soit procéder personnellement à une nouvelle mise en vente dans un délai de 12 mois selon des
conditions et modalités analogues à celles prévues ci-dessus pour l’édition seconde.
À défaut d’accord avec un second éditeur ou d’une nouvelle mise en vente dans les délais prévus ci-
dessus, le contrat sera résilié de plein droit, sans que cette résiliation ne porte atteinte à la validité
des cessions des droits dérivés et annexes consenties antérieurement par l’éditeur à des tiers.
3. Dans le cas où l’édition seconde est réalisée par un second éditeur proposé par l’auteur ou choisi
par le premier éditeur :
a) L’exploitation de l’œuvre par l’un ou l’autre éditeur dans les conditions énoncées aux alinéas a)
et b) du paragraphe 2 ci-dessus doit répondre aux exigences légales et plus particulièrement aux
dispositions des articles 57 et 63 de la loi du 11 mars 19576. Cette exploitation ne porte pas atteinte
à la cession des droits annexes et dérivés consentis par l’auteur à l’éditeur initial ; par ailleurs, celui-
ci aura le droit de garder le titre à son catalogue mais s’interdira toute forme de promotion pour la
vente en librairie de l’édition première.
b) Les conventions passées entre les deux éditeurs doivent être contresignées par l’auteur.
Cette exploitation seconde est consentie pour une durée déterminée dont le minimum ne saurait être
inférieur à trois années, et ce indépendamment de l’importance des tirages auxquels aura procédé le
second éditeur. Au-delà de cette période, la vente des stocks restants ne pourra excéder 12 mois.
Il incombe au premier éditeur d’assurer la gestion de ce contrat, à charge pour lui de rendre compte
à l’auteur et de lui régler les sommes perçues.
À compter de la signature de cette convention et pour la durée totale d’exploitation convenue de
l’édition seconde, le premier éditeur s’interdit de procéder à une vente en solde totale ou partielle
des exemplaires de l’œuvre.
4. Par exception aux autres dispositions de ce protocole, les dispositions relatives à l’édition
seconde sont applicables immédiatement à tous les contrats en cours.
Passe
La passe traditionnelle d’usage dans l’édition est supprimée lorsque les droits sont calculés par
référence au nombre des exemplaires réellement vendus en France.
Taux
Le taux des droits prévu au contrat peut faire l’objet d’aménagements déterminés d’un commun
accord en fonction des conditions nécessaires à une meilleure commercialisation de l’œuvre.
Édition seconde
La part des droits revenant à l’auteur pour l’édition seconde doit être réglée dans le mois suivant son
encaissement par l’éditeur chargé de la gestion.
b) – de l’importance des réimpressions par envoi de la photocopie du dépôt légal et des
changements du prix de cession de base et du prix de référence technique intervenus ;
– des cessions importantes de droits dérivés et annexes (poche, club, audiovisuels, etc.).
Pilon
L’éditeur est également tenu d’informer l’auteur de tout pilonnage important et de tenir à sa
disposition, une fois l’opération réalisée, un certificat de pilonnage attestant de la destruction
effective des exemplaires en stock.
Soldes
Il incombe à l’éditeur d’informer l’auteur des soldes partiels auxquels il est procédé et de suivre
strictement les prescriptions légales en ce qui concerne la vente en solde totale des stocks de telle
façon que l’auteur puisse exercer sa faculté de rachat à des conditions acceptables.
V. Présentation de l’ouvrage
L’éditeur reste maître de la présentation de l’ouvrage sous réserve que cette dernière ne porte pas
atteinte au droit moral de l’auteur.
Délais de fabrication
À défaut de convention spéciale, l’éditeur doit réaliser l’édition dans un délai maximum de 18 mois
après la remise enregistrée du manuscrit prêt pour l’impression.
Corrections d’épreuves
En règle générale, les premières épreuves remises à l’auteur pour corrections doivent avoir été
préalablement corrigées par un correcteur professionnel.
Les corrections apportées par l’auteur au texte définitif et complet (manuscrits et documents) sont à
la charge de l’auteur au-dessus de 10 % des frais de composition.
Exemplaires gratuits
Les exemplaires gratuits sont les exemplaires d’auteur, les exemplaires destinés au service de
presse, à la promotion et à la publicité, au dépôt légal et à l’envoi des justificatifs.
Le nombre maximal de chacune de ces catégories d’exemplaires gratuits est fixé au contrat.
Toute autre utilisation d’exemplaires gratuits doit recevoir l’accord de l’auteur.
Promotion
Sauf convention contraire, les textes promotionnels, verso de couverture et rabats, prière d’insérer,
doivent être soumis à l’auteur.
Code des usages pour la traduction d’une œuvre de littérature générale du 17 mars
2012
Signé entre l’Association des traducteurs littéraires de France (ATLF) et le Syndicat national de
l’édition (SNE)
Préambule
Dans le souci de promouvoir la qualité de la traduction des ouvrages étrangers publiés en France et
d’améliorer la situation matérielle, morale et juridique des traducteurs, les parties sont convenues de
consigner dans le présent Code, qui annule et remplace celui signé en 1993, les dispositions
auxquelles elles entendent se référer pour les relations entre éditeurs et traducteurs de littérature
générale, dans le respect du principe de la liberté contractuelle. Elles rappellent que ces relations
sont régies par le Code de la propriété intellectuelle (CPI), par la loi du 31 décembre 1975 sur la
Sécurité sociale des auteurs et la loi du 26 juillet 1991 sur la TVA applicable aux droits d’auteur.
I. Contrat
Un contrat écrit est établi entre l’éditeur et le traducteur, qui est auteur et investi à ce titre des droits
moraux et patrimoniaux sur sa traduction. Le traducteur a donc vocation à percevoir une
rémunération dans les conditions définies par les articles L. 131-4 et L. 132-6 du Code de la
propriété intellectuelle.
Les modalités en sont définies dans les clauses particulières du contrat. Une fraction de l’à-valoir
prévu au contrat est versée à la signature.
La traduction est une œuvre dérivée qui doit respecter l’œuvre d’origine ; l’éditeur informera donc
le traducteur des clauses du contrat qui lient l’éditeur à l’auteur ou à son représentant, dans la
mesure où celles-ci peuvent avoir une influence sur l’exécution du contrat. C’est le cas notamment
quand l’auteur de l’œuvre d’origine ou son agent souhaite prendre connaissance du nom du
traducteur ou de la traduction. Dans ce cas, l’éditeur sera juge d’un éventuel conflit entre le
traducteur et l’auteur.
Lorsque la traduction doit respecter des critères particuliers, ces critères sont spécifiés au contrat.
Ces critères peuvent être, à titre indicatif :
– l’adaptation du style à un certain public (public jeune, public spécialisé, juriste, financier, etc.) ;
– l’adaptation à un format, une collection (ce qui peut entraîner des coupures) ;
– l’adaptation de l’ouvrage à un contexte français.
X. Procédure de conciliation
Tout différend entre un éditeur et un traducteur peut être soumis, d’un commun accord, à la
conciliation.
Les demandes de conciliation sont transmises par les parties signataires.
Le Syndicat national de l’édition d’une part, l’Association des traducteurs littéraires de France
d’autre part, confient cette mission à un conciliateur, qui l’accepte.
Le conciliateur propose un compromis aux parties, qui demeurent libres de l’accepter ou de le
refuser.
Un compromis accepté par l’éditeur et le traducteur met fin à toute action ou revendication.
À Paris, le 17 mars 2012
POUR LE SYNDICAT NATIONAL DE L’ÉDITION, son Président, Antoine GALLIMARD
POUR L’ASSOCIATION DES TRADUCTEURS LITTÉRAIRES DE FRANCE, son Président,
Olivier MANNONI
Signé entre le Syndicat national des peintres illustrateurs et le Syndicat national de l’édition
I. Participation principale
Le dessin constitue un élément essentiel de la création intellectuelle de l’œuvre (par exemple,
illustration abondante dans un livre, dessins dans un album pour enfants, bandes dessinées, œuvres
vidéographiques, etc.).
a) Rémunération au pourcentage
Participation proportionnelle aux recettes provenant de la vente de l’ouvrage sous forme d’un
pourcentage librement débattu entre les parties.
En cas de commande par l’éditeur, un à-valoir sur les droits d’auteurs est garanti à ces derniers, dont
l’importance et le mode de règlement sont fixés dans le contrat.
b) Rémunération forfaitaire pour une première édition, formellement demandée par le dessinateur,
et proportionnelle au-delà
L’article 36 de la loi du 11 mars 19578 permet de convenir d’un forfait pour la première édition, à la
condition que le dessinateur en fasse la demande expresse.
Pour éviter tout malentendu sur la définition de cette première édition, le contrat devra préciser le
nombre d’exemplaires qu’elle comporte tant en langue française qu’en langues étrangères en cas de
coédition ou de tirages groupés. Au-delà de la vente de ce nombre d’exemplaires, le contrat
déterminera le pourcentage convenu entre les parties.
Il est de règle qu’en raison du risque de mévente pris par l’éditeur, et du refus de ce risque par le
dessinateur, le pourcentage ne pourra être que moins important que s’il avait été convenu dès le
premier franc de recette.
c) Dans le cas de traduction, de reproduction par tout autre procédé que l’édition, visuel, actuel ou à
venir, la participation proportionnelle aux recettes sera fixée sous forme de pourcentage, après
entente entre les parties ou, à défaut, à dire d’experts.
Par édition nouvelle, on entend l’édition notablement modifiée ou complétée d’un livre préexistant.
Par édition dérivée, on entend l’édition d’un même ouvrage, sous une présentation différente,
réalisée par le même éditeur, ou un tiers éditeur, et comportant une part notable du texte et des
illustrations originelles sous le même titre ou encore d’un titre différent, notamment dans le cas
d’une traduction de l’ouvrage.
Si une autre utilisation du dessin était faite sur un support autre que le livre, le dessinateur et
l’éditeur se partageraient par moitié le montant de la redevance qui serait payée par le tiers
utilisateur. En pareil cas, l’éditeur demanderait l’autorisation préalable du dessinateur avant de
traiter avec le tiers exploitant.
IV. Avance aux illustrateurs dans le cas d’une participation secondaire ou principale
a) Principe général
Lorsqu’un éditeur commande des dessins à un illustrateur, il est le plus souvent admis une avance
d’un tiers sur le prix convenu.
Cet usage sera recommandé par le SNE à ses adhérents.
b) Toute étude ou esquisse demandée par une maison d’édition doit faire l’objet d’une rémunération
convenue d’avance entre les parties, que cette étude ou ces esquisses soient ultérieurement utilisées
ou non.
L’utilisation sera concrétisée par le contrat de commande.
Le refus aura pour conséquence le règlement immédiat au dessinateur de la somme convenue et la
liberté pour lui de disposer à son gré des études ou esquisses.
c) Lorsque l’édition d’un livre est retardée, le dessinateur sera payé au plus tard six mois après la
date de remise des dessins.
Lorsque le livre paraît, il est recommandé d’actualiser le prix convenu et de calculer le solde à
verser sur ce prix actualisé.
V. Barème
En raison :
– de la diversité des livres édités ;
– de la part plus ou moins grande des illustrations dans un livre ;
– des écarts parfois considérables des droits d’auteurs demandés par les dessinateurs eux-mêmes ;
le SNE n’a pas jugé possible d’admettre l’établissement d’un barème, n’aurait-il été que de
référence.
Cependant, le SNE, conscient de l’importance de la collaboration ou de la contribution du dessin
dans l’édition, et soucieux d’entretenir des rapports confiants et permanents avec le Syndicat
national des peintres illustrateurs, appellera la vigilante attention de ses adhérents sur la nécessité
d’accorder aux illustrateurs, notamment lorsqu’il y a commande, une rémunération véritablement
appropriée aux temps présents.
Le Syndicat national des peintres illustrateurs se propose d’éditer un barème de référence à l’usage
interne de ses adhérents.
Issue du protocole conclu le 1er mars 1983, ratifié le 1er septembre 1983 et signé le 15 novembre
1983 entre l’Association pour la diffusion des arts graphiques et plastiques et le Syndicat national
de l’édition
C. Droits d’auteur
L’auteur a droit, conformément à la loi du 11 mars 1957 relative à la propriété littéraire et
artistique12, à des droits proportionnels ou à des droits forfaitaires.
1. Droits proportionnels
Lorsque les œuvres sont reproduites dans le cadre d’une monographie consacrée à un auteur, il est
recherché, à son bénéfice, une rémunération proportionnelle aux recettes provenant de la vente de
l’ouvrage.
– Ces droits sont déterminés par accord particulier entre l’éditeur et l’ADAGP. Les parties doivent
notamment tenir compte :
• de l’importance du texte par rapport à l’ensemble des pages, d’une part, et à la surface occupée
par l’illustration, d’autre part ;
• de la présentation et du conditionnement de l’ouvrage (reliure, coffret, etc.) qui font l’objet, sur
justification, d’une réduction des droits d’auteur.
– Lorsqu’un à-valoir est versé par l’éditeur, il constitue un minimum garanti et reste acquis à
l’auteur quelle que soit la fortune de l’ouvrage.
– Ces droits sont payés sur l’état des ventes.
2. Droits forfaitaires
En cas de reproduction isolée d’une ou de plusieurs œuvres, il est versé une rémunération forfaitaire
dont le montant est défini par le barème applicable.
Le barème applicable est celui en vigueur le jour de l’envoi des justificatifs à l’ADAGP.
Le barème des droits forfaitaires est modifié chaque année par accord entre le Syndicat national de
l’édition et l’ADAGP.
D. Justificatifs
1. Envoi des justificatifs
Lorsqu’un ouvrage en langue française comporte la reproduction d’une ou de plusieurs œuvres d’un
auteur membre de l’ADAGP, l’éditeur doit communiquer un exemplaire complet à cette association
dans les trois mois qui suivent la mise en vente.
Cette communication doit être faite pour l’édition d’origine, l’édition annexe, l’édition nouvelle,
l’édition partielle, chacun des cahiers d’une édition par fascicules et chaque support de promotion à
l’exception des publications professionnelles de l’édition (Livres de France, Livres Hebdo,
ouvrages publiés par les Éditions du Cercle de la Librairie, etc.).
Pour les ouvrages traduits en langue étrangère, l’éditeur qui a conclu avec l’ADAGP l’accord
préalable doit adresser un relevé justificatif dans les quatre mois qui suivent la mise en vente et tenir
un exemplaire de l’ouvrage traduit à la disposition de cette association.
Il est responsable des erreurs et omissions dans le paiement des droits d’auteur pour les œuvres
reproduites à la fois dans l’édition en langue française et dans l’édition en langue étrangère.
4. Cas particuliers
a) Double page
Droits d’une pleine page majorés de 60 %.
c) Couverture ou jaquette
– Format de la reproduction supérieur au tiers de la page : droits d’une couverture.
– Format de la reproduction inférieur ou égal au tiers d’une page : droits d’une pleine page.
– Assemblage de plusieurs reproductions : droits correspondant au format de chaque reproduction
majorés d’un tiers.
Le montant total des droits dus pour cet assemblage ne peut être inférieur aux droits d’une
couverture.
d) Double couverture ou double jaquette (plat-recto, dos, plat-verso, rabats)
2. Éditions annexes
L’édition annexe est l’édition d’un même ouvrage sous une forme semblable ou différente, réalisée
par le même éditeur ou un tiers éditeur et comportant l’essentiel du texte et une part notable des
illustrations.
Dans ce cas :
– L’accord conclu entre l’éditeur et l’ADAGP pour la reproduction d’œuvres dans l’édition
d’origine vaut pour l’édition annexe.
Un nouveau droit est dû. Son montant est fixé par accord entre l’éditeur et l’ADAGP, mais ne peut
être supérieur à 50 % du droit correspondant au barème applicable.
– Des œuvres ne figurant pas dans l’édition d’origine peuvent être reproduites dans l’édition annexe
par ajout ou substitution.
Un accord écrit et préalable doit être conclu pour chacune de ces œuvres entre l’éditeur et l’ADAGP
et un droit correspondant au barème applicable est dû.
3. Édition nouvelle
L’édition nouvelle est l’édition d’un même ouvrage sous une forme semblable ou différente, par
l’éditeur ou un tiers éditeur, avec des modifications considérables dans le texte et l’illustration.
Dans ce cas :
– L’accord entre l’éditeur et l’ADAGP conclu pour la reproduction d’œuvres dans l’édition
d’origine vaut pour l’édition nouvelle.
– Un nouveau droit est dû. Son montant est fixé par accord entre l’éditeur et l’ADAGP, mais ne
peut être supérieur à 75 % du droit correspondant au barème applicable.
– Des œuvres ne figurant pas dans l’édition d’origine peuvent être reproduites dans l’édition
nouvelle par ajout ou substitution.
Un accord écrit et préalable doit être conclu pour chacune de ces œuvres entre l’éditeur et l’ADAGP
et un droit correspondant au barème applicable est dû.
4. Édition partielle
L’édition partielle est l’édition d’un même ouvrage, sous une présentation semblable ou différente
par l’éditeur ou un tiers éditeur, de même format que l’édition d’origine mais ne comportant qu’une
partie de ses cahiers.
Dans ce cas :
– L’accord donné par l’ADAGP pour la reproduction d’œuvres dans l’édition d’origine vaut pour
l’édition partielle.
– Un nouveau droit est dû. Son montant est fixé par accord entre l’éditeur et l’ADAGP mais ne peut
être supérieur à 25 % du droit correspondant au barème applicable.
7. Les dispositions visées au présent chapitre ne sont pas applicables aux éditions en langue
étrangère
D. Traductions
L’accord écrit et préalable conclu entre l’éditeur et l’ADAGP pour la reproduction d’une œuvre
dans un ouvrage en langue française confère également à l’éditeur le droit de :
– reproduire l’œuvre dans une édition du même ouvrage en langue étrangère ;
– conférer à un tiers le droit de reproduire l’œuvre dans une édition du même ouvrage en langue
étrangère.
Lorsque l’éditeur use de cette faculté, il doit, quel que soit le mode de rémunération choisi pour
l’édition en langue française, verser à l’ADAGP un nouveau droit.
Il choisit, pour ce nouveau droit, une des modalités suivantes :
– droits par langue ;
– droits mondiaux.
2. Droits mondiaux
– L’éditeur dispose d’un délai de quatre ans à compter de la première mise en vente, pour acquérir
les droits mondiaux. Leur montant correspond aux droits d’origine multipliés par deux (soit 100 %
des droits du barème applicable). Toutefois, en ce qui concerne les dictionnaires et encyclopédies, le
délai est porté à cinq ans. Le délai court à compter de la parution du dernier tome de l’ouvrage.
– Lorsque le total des droits dus par l’éditeur au titre de différents droits par langue atteint 100 % du
barème applicable, il est réputé avoir acquis les droits mondiaux.
III – Conciliation
En cas de différend concernant l’application ou l’interprétation de la présente convention, les parties
ont la faculté de recourir d’un commun accord à la conciliation.
Cette mission est confiée à deux conciliateurs qui l’acceptent, l’un étant désigné par le Syndicat
national de l’édition et l’autre par l’ADAGP.
Les conciliateurs proposent un compromis aux parties qui demeurent libres de l’accepter ou de le
refuser.
Un compromis accepté par les parties met fin à toute action de revendication.
Code des usages en matière d’illustration photographique du 5 mai 1993
Issu de l’accord signé le 5 mai 1993 entre l’Union des photographes créateurs, l’Association
française des photographes professionnels indépendants, le Syndicat des agences photographiques
d’illustration et de reportage, le Syndicat des agences de presse photographiques, le Syndicat
national des agences photographiques d’illustration générale, le Groupe national de la photographie
professionnelle, d’une part, et le Syndicat national de l’édition, d’autre part
132. Références
De leur côté les éditeurs s’engagent à veiller de façon tout aussi minutieuse à ce que le nom du
photographe, suivi le cas échéant du nom de son mandataire, soit bien porté soit à proximité du
document reproduit, soit dans une table des illustrations établie page par page et sans ambiguïté.
En cas de signature incomplète, inidentifiable ou erronée, le photographe ou son mandataire pourra
demander une indemnité, sous forme d’une majoration de 50 % des droits.
Pour l’absence totale de signature, cette indemnité sera portée à 100 % des droits sans préjudice de
tous autres recours.
222.2. Duplicata
Dans le cas où les photographes ou leurs mandataires fournissent des duplicata, ils devront
obligatoirement en aviser l’éditeur.
Cette caractéristique devra figurer sur les bordereaux-contrats et sur la photographie elle-même ou
son cache.
L’inobservation de cette clause autorise l’éditeur à exiger l’abandon de la moitié du droit de
reproduction correspondant.
253. Duplicata
En cas de perte ou de détérioration d’un duplicata, si un duplicata de remplacement proposé par
l’éditeur n’est pas accepté, l’éditeur devra au photographe ou à son mandataire la moitié du droit de
base, à défaut de précision d’une autre indemnité sur le bordereau-contrat.
254.2. Perte
Le photographe ou son mandataire aura un délai de six mois à compter de l’envoi des justificatifs
pour réclamer à l’éditeur le retour de documents qui ne lui auraient pas été restitués, faute de quoi il
ne pourrait revendiquer par la suite auprès de l’éditeur l’indemnité pour perte.
311. Réimpression
La réimpression est la reproduction à l’identique du contenu de l’ouvrage, sous la même
présentation et avec le même titre.
35. Traduction
Les éditeurs sont dispensés d’autorisation préalable pour toute traduction, dans les mêmes
conditions que pour les éditions dérivées ou partielles :
43. Couverture
Lorsque la surface de la reproduction sera égale ou inférieure au tiers de la page, les droits
correspondront aux conditions convenues pour une pleine page in-texte.
Lorsque plusieurs photographies seront assemblées, le règlement aura lieu au prorata de la
dimension de chacune des photographies selon les conditions convenues pour une reproduction in-
texte, majorées d’un tiers.
462. Conditions
462.1. Les conditions applicables aux livres paraissant en fascicules sont les conditions générales du
présent code, à l’exception des conditions particulières définies au paragraphe suivant.
464. Réimpressions
Si l’exploitation de l’ouvrage réclame des réimpressions pures et simples des cahiers originaux sans
modification de la mise en pages et des illustrations, mais faisant changer de catégorie, l’éditeur
devra en prévenir le photographe ou son mandataire aux fins de facturation, les textes et les
illustrations pouvant faire l’objet de corrections (erreurs, fautes d’impression) et de mises à jour
(ex. : statistiques, illustration technique, etc.).
472. Promotion
472.1. Toute utilisation nouvelle d’une photographie ou toute utilisation d’une photographie
reproduite dans l’ouvrage à promouvoir, si elle est extraite de son contexte, fait l’objet du paiement
d’un droit de reproduction, en fonction du média utilisé, avec une réduction de 10 %.
472.2. La promotion ne donnera lieu au paiement d’aucun droit lorsque la reproduction en fac-
similé de l’ouvrage, de la couverture, de la jaquette ou de pages intérieures est d’un format
identique ou inférieur au format original.
Quand cette reproduction est d’un format supérieur au format original, il sera dû un droit de 50 %
des conditions applicables à la promotion convenues entre l’éditeur et le photographe ou son
mandataire.
473. Publicité
La publicité se définit par l’achat d’espace dans la presse ou sur le réseau d’affichage payant.
Les messages reproduits dans les publications professionnelles de l’édition ne donnent lieu au
paiement d’aucun droit.
Le message publicitaire ne donnera lieu au paiement d’aucun droit lorsque la reproduction en fac-
similé de l’ouvrage, de la couverture, de la jaquette ou de pages intérieures est d’un format
identique ou inférieur au format original.
Si le format est supérieur à l’original, il sera dû un droit de 50 % applicable sur les conditions
convenues entre l’éditeur et le photographe ou son mandataire applicables à la publicité.
Toute utilisation nouvelle d’une photographie ou toute utilisation d’une photographie reproduite
dans l’ouvrage qui fait l’objet d’une publicité, si elle est extraite de son contexte, fait l’objet d’un
droit de reproduction, en fonction du média utilisé, avec une réduction de 10 %.
474. Maquettes
– Instrument de travail : toute présentation interne à une entreprise n’est soumise à aucun droit autre
que ceux justifiés éventuellement par une garde prolongée ou abusive des documents.
– Instrument de vente : toute présentation à un tiers est soumise au paiement d’un droit
correspondant à 50 % du « barème convenu ». Ces droits sont déductibles du droit entier en cas de
parution.
513. Traduction
513.1. Dans le cas où l’éditeur assure lui-même le contrôle de l’édition du ou des ouvrages traduits,
si les droits étrangers n’ont pas encore été acquis, il dispose d’un délai de deux mois pour informer
le photographe ou son mandataire. L’éditeur devra communiquer lui-même l’ouvrage sur demande.
513.2. Dans le cas où l’éditeur français n’assure pas le contrôle de l’édition du ou des ouvrages
traduits, si les droits étrangers n’ont pas été acquis, il dispose d’un délai de quatre mois pour en
informer le photographe ou son mandataire.
514. Lorsque l’éditeur confie à un tiers la recherche iconographique et la gestion des droits, il
garantit l’envoi des justificatifs et le paiement des droits.
52. Responsabilité
L’éditeur sera exonéré de sa responsabilité si le justificatif est adressé dans les délais, et ne
comporte pas d’erreurs qui lui soient imputables.
Si une erreur imputable à l’éditeur figure sur le justificatif, sa responsabilité sera engagée sans limite
de temps.
Lorsque l’éditeur envoie un justificatif incomplet ou des pages extraites, il est responsable des
erreurs ou omissions dans le paiement des droits.
Le cas échéant, il appartient à l’éditeur d’apporter la preuve de sa bonne foi dans l’envoi des
justificatifs.
1. Christophe Caron, « Les usages et pratiques professionnels en droit d’auteur », Propriétés intellectuelles, n° 7, avril
2003, p. 127. Xavier Près, Les Sources complémentaires en droit d’auteur français, PUAM, 2004.
2. Voir le chapitre viii « Le contrat d’édition ».
3. Cour d’appel de Paris, 8 septembre 1993, Gazette du Palais, 1994, p. 19.
4. Chambre commerciale de la Cour de cassation, 19 février 2002, Propriétés intellectuelles, n° 5, octobre 2002, p. 102,
observations Jérôme Passa.
5. Aujourd’hui intégrée au CPI.
6. Articles L. 132-12 et L. 132-17 du CPI.
7. Article L. 132-13 du CPI.
8. Article L. 132-6 du CPI.
9. Article L. 131-4 du CPI.
10. Article L. 132-8 du CPI.
11. Intégrée aujourd’hui au CPI.
12. Intégrée aujourd’hui au CPI.
Mots clés
À-valoir
Abrégé
Absence :
– d’ayant droit
– judiciaire
Abus :
– de droit
– notoire des représentants de l’auteur
– notoire du propriétaire du support matériel de l’œuvre
Achat de droit
Achèvement
Acquisition d’une date certaine, voir Date certaine de création
Acte de Paris
Action :
– abusive, voir Abus
– civile
– en concurrence déloyale
– en contrefaçon
– en justice, voir Droit à agir en justice
– en référé
– pénale
– prescription voir Prescription
Activité :
– cessation, voir Faillite
Actualité
ADAGP
Adaptation :
– audiovisuelle
– protection par le droit d’auteur
– respect des droits moraux de l’auteur adapté, voir Droit au respect de l’œuvre
– titularité des droits
Adjonction de texte, voir Droit au respect de l’œuvre
Administrateur judiciaire, voir Faillite
Affiche
Afrique
Agence de presse
Agent :
– de l’État
– des sociétés de gestion collective
– littéraire
Agissements parasitaires, voir Concurrence déloyale
Album pour la jeunesse
Allocution
Altération de texte, voir Droit au respect de l’œuvre
Amende
Ameublement
Analyse
Anneaux olympiques
Annuaire
Anonymat
Anthologie
Apologie, voir Provocation
Apparat critique, voir Notes
Apport en société
Arbitrage
Archéologie
Architecture
Archives
Armoiries
Arrangement :
– de Vienne
– typographique
Arrêté des comptes, voir Compte
Article :
– d’encyclopédie
– de presse
Arts :
– appliqués
– graphiques
– plastiques
Assemblées, voir Discours
Assimilation de l’unioniste au national
Association
Atteinte :
– à la vie privée
– à l’image
– aux droits moraux, voir Contrefaçon
– aux droits patrimoniaux, voir Contrefaçon
Attribution de juridiction
Audiovisuel
Auteur :
– contrefaçon par, voir Contrefaçon
– définition
– droit à agir, voir Droit à agir en justice
– droits moraux, voir Droit moral
– droits patrimoniaux, voir Droit patrimonial
– d’une œuvre collective, voir Œuvre collective
– d’une œuvre de collaboration, voir Œuvre de collaboration
– d’une œuvre dérivée, voir Œuvre dérivée
– personne morale
– personne physique
– présomption de qualité
Autobiographie, voir Biographie
Autorisation :
– écrite
– exceptions, voir Exceptions aux droits
Ayants droit
Banalité, voir Originalité
Bande dessinée
Banque de données
Bâtiment
Beaux livres
Belgique
Bénéfice, voir Marge
Bibliographie
Bibliothèque nationale de France
Billet de banque
Biographie
Bon à tirer
Bonne foi
Bonnes mœurs, voir Débauche
Bottier
Brochure
Broderie
Calendrier
Calligramme, voir Typographie
Canada, voir Québec
Capacité à contracter
Caractère :
– artistique, voir Photographie
– de personnage
– des droits moraux
– des droits patrimoniaux
– documentaire, voir Photographie
– raciste, voir Racisme
– typographique, voir Typographie
Caricature
Carnet de supporter
Carte :
– géographique
– postale
Cassette :
– audio
– vidéo
Catalogue :
– de vente
– de vente publique
CD-I
CD-Rom
CEE
Centre national de la cinématographie, voir CNC
Centre national du livre, voir CNL
Cercle :
– de famille
– privé
Cérémonie officielle, voir Discours
Cession :
– d’œuvres futures
– globale
– présomption
– preuve, voir Preuve
Champ de la protection, voir Œuvres protégées
Chanson
Chaussure
Chercheur, voir Recherche scientifique
Chorégraphie
Cirque
Citation
Clause :
– de garantie, voir Garantie
– étiquette
– pénale
– potestative
Clubs du livre
CNC
CNL
Coauteur
Code :
– de la Légion d’honneur
– de la propriété intellectuelle (CPI)
– des usages
Coédition
Coiffure
Collaboration, voir Œuvre de collaboration
Collection :
– directeur
– protection
Collective, voir Œuvre collective
Colorisation
Commande :
– contrat
– œuvre
Commentaire
Communauté :
– des biens, voir Régimes matrimoniaux
– européenne, voir CEE.
Communication au public
Compensation
Compétence territoriale, voir Attribution de juridiction
Compilation
Complicité, voir Action pénale
Composite, voir Œuvre composite
Composition :
– du texte
– musicale
– typographique
Compte :
– à demi
– arrêté
– compensation
– d’auteur
– reddition
– relevé
– vérification
Compte-rendu
Conception :
– par machine, voir Machine
– par ordinateur, voir Ordinateur
Concession, voir Cession
Concurrence déloyale
Condition :
– de la protection
– de réciprocité
– des étrangers
Conférence
Confiscation
Confusion, voir Concurrence déloyale
Conjoint survivant
Consentement de l’auteur
Constat
Conte
Contrat :
– à compte d’auteur
– à plusieurs auteurs voir Œuvres créées à plusieurs
– adaptation
– capacité
– cession
– clause de garantie, voir Garantie
– clause pénale, voir Clause pénale
– clause potestative, voir Clause potestative
– consentement, voir Consentement de l’auteur
– de cession de droits
– de cession des droits d’adaptation audiovisuelle
– de commande, voir Commande
– de compte à demi, voir Compte à demi
– d’édition
– d’édition numérique
– de coédition, voir Coédition
– de coproduction, voir Coproduction
– de louage d’ouvrage
– de louage de services
– de mandat
– de mariage, voir Régimes matrimoniaux
– de packaging
– de production audiovisuelle
– de traduction
– de travail
– droit de préférence, voir Droit de préférence
– écrit
– fin
– forme
– implicite
– international
– interprétation restrictive, voir Interprétation restrictive
– mention des droits cédés
– obligations de l’auteur
– obligations de l’éditeur
– redressement et liquidation judiciaires de l’éditeur, voir Faillite
– rémunération, voir Rémunération
– rupture
– transfert
Contrefaçon
Convention :
– contrat, voir Contrat
– de Berne
– internationale sur le droit d’auteur
– universelle
Copie :
– de manuscrit inédit
– privée
– privée numérique
Coproduction
Copyright
Corrections
Correspondance, voir Lettre missive
Cours
Couture
Couverture
CPI, voir Code de la propriété intellectuelle
Créateur
Création :
– assistée par ordinateur, voir Ordinateur
– de forme
– des industries saisonnières de l’habillement et de la parure
Critères de protection
Critique
Croix-Rouge
Croquis
Danse
Date certaine de création
Débit d’œuvres contrefaites
Décision de justice
Décor
Décoration, voir Médaille
Découverte scientifique
Défense nationale
Déformation de texte, voir Droit au respect de l’œuvre
Délai :
– consultation d’archives, voir Archives
– de publication
– de réimpression
– de remise du manuscrit
– durée des droits, voir Durée
– prescription, voir Prescription
Délit de presse
Dépôt :
– administratif
– dans une société de gestion collective des droits
– date certaine de création, voir Date certaine de création
– légal
– registre public de la cinématographie et de l’audiovisuel, voir RPCA
Déshérence
Design
Dessin
Destination, voir Droit de destination
Destruction des exemplaires
Détérioration des exemplaires
Dévolution successorale, voir Successions
Dictionnaire
Diffamation
Diffusion :
– des exemplaires
– d’une œuvre audiovisuelle
Directive :
– européenne, voir CEE
– précise du commanditaire
Discours
Dispositions :
– contractuelles, voir Contrat
– testamentaires, voir Successions
Distribution :
– des exemplaires
– d’œuvres contrefaites, voir Débit
Divorce, voir Régimes matrimoniaux
Divulgation, voir Droit de divulgation
Document publicitaire ou promotionnel
Documentaire, voir Caractère documentaire
Domaine public
Dommages-intérêts
Domicile de l’auteur
Données, voir Banque de données
Drame, voir Œuvre dramatique
Drapeau
Droit :
– abus, voir Abus
– à agir en justice
– à l’image
– à l’intimité de la vie privée
– à la vie privée
– à la paternité
– atteinte, voir Atteinte
– au respect de l’œuvre
– au respect du nom et de la qualité
– communautaire, voir CEE
– d’auteur, voir Rémunération
– de citation, voir Citation
– de destination, voir Destination
– de divulgation
– d’exposition
– de la concurrence, voir Concurrence déloyale
– de préférence
– de la personnalité, voir Nom, Vie privée, Droit à l’image
– de propriété
– de rectification, voir Droit de retrait ou de repentir
– de représentation
– de reproduction
– de retrait ou de repentir
– dérivé
– de suite
– d’exploitation
– durée, voir Durée
– du salarié
– étranger
– exclusif, voir Exclusivité
– international
– moral
– patrimonial
– pénal
Durée :
– droit moral
– droit patrimonial
– guerre
– marque
– mort pour la France
– œuvre anonyme
– œuvre collective
– œuvre composite
– œuvre de collaboration
– œuvre étrangère
– œuvre posthume
– œuvre pseudonyme
– prorogation
Éditeur :
– contrefacteur
– droit d’auteur
– droits
– liquidation ou redressement judiciaires, voir Faillite
– obligations
– responsabilité
Édition :
– à compte à demi
– à compte d’auteur
– à tirage limité
– électronique
– groupe
– pirate
Ektachrome
Émission de télévision
Employeur, voir Contrat de travail
Encyclopédie
Enregistrement
Enveloppe Soleau
Éphéméride
Épreuves
Épuisement :
– des droits
– des exemplaires
Erreur
États-Unis
Étendue de la protection
Étiquette
Étrangers
Europe, voir CEE
Éviction, voir Garantie
Exceptions aux droits
Exclusivité
Exécuteur testamentaire
Exécution lyrique
Exemplaire :
– de l’auteur
– de presse
Exercice paisible
Exploitation permanente et suivie
Exposition
Exportation :
– d’exemplaires
– d’œuvres contrefaites
Expression :
– contrefaçon
– du texte
– protection
Ex-libris typographique, voir Typographie
Extrait
Fabrication
Faillite
Famille, voir Cercle de famille
Fascicule
Fiche de cuisine
Filiale
Film :
– cinématographique
– d’illustrations
Fixation
Folklore
Fonctionnaire
Forfait
Formalité
Forme :
– convenue
– création de forme
– de l’expression
– de l’œuvre littéraire, voir Œuvre littéraire
Formulaire
Frais
Fresque
Garantie :
– d’exclusivité, voir Exclusivité
– d’éviction
– des vices cachés
Genre :
– adaptation, voir Adaptation
– de l’œuvre
Géographie :
– carte, voir Carte géographique
– ouvrage
Gestion collective des droits, voir Société de gestion collective des droits
Grande diffusion
Graphique, voir Œuvre graphique
Gravure
Grotte
Groupe d’édition, voir Édition
Guerre, voir Durée
Guide
Hadopi
Héritier
Histoire drôle
Homogénéité d’une œuvre collective
Huissier
Hymne national
Idée
Illustration
Image satellite, voir Photographie
Importation :
– d’exemplaires
– d’œuvres contrefaites
Imprescriptibilité
Impression
Imprimeur
Improvisation théâtrale
Inaliénabilité
Incapable
Indépendance des propriétés matérielle et intellectuelle
Inédit
Information :
– protection
Informatique
Injure
INPI
Insigne
Insaisissabilité
Institut national de la propriété industrielle, voir INPI
Intégrité de l’œuvre
Interprétation restrictive
Interview
Intimité de la vie privée
Intransmissibilité
Intrigue
Intuitu personae
Invendus
Jardins
Jeu vidéo
Jeunesse, voir Publication destinée à la jeunesse
Jouissance des droits
Journal
Journaliste
Juridiction compétente, voir Attribution de juridiction
Justificatif, voir Comptes
Langage
Lecture publique
Légende, voir Folklore
Légion d’honneur
Legs
Lésion
Lettre missive
Lexique
Libre circulation des marchandises
Licence
Liens
Lieu public
Lingerie
Liquidation :
– du stock
– judiciaire, voir Faillite
Lithographie
Livraison
Livre :
– d’heures
– pratique
– scientifique
– scolaire
– technique
Livres Hebdo
Location
Logiciel
Louage :
– de services, voir Contrat de louage de services
– d’ouvrages, voir Contrat de louage d’ouvrage
Luxe
Machine
Mandat, voir Contrat de mandat
Mannequin
Manuel
Manuscrit
Maquette
Marchandisage
Marché commun, voir CEE
Marge
Mariage, voir Régimes matrimoniaux
Maroquinerie
Marque
Mauvaise foi
Mécénat
Médaille
Merchandising, voir Marchandisage
Mérite
Mesure de justice, voir Contrefaçon
Métatags
Méthode
Mineur
Minimum garanti
Ministère public
Mise :
– à jour
– en demeure
– en page
– en règlement judiciaire, voir Faillite
Modèle
Modification de texte, voir Droit au respect de l’œuvre
Monopole d’exploitation
Multimédia
Musée
Musique
Nègre
Nom :
– commercial
– de l’auteur
– de personnage
Notaire
Notes
Notice de copyright
Nouveauté
Nouvelle d’agence
Numérique
Numérisation
Numéro de cirque, voir Cirque
Objet :
– matériel
– social
Obligation :
– de l’auteur
– de l’éditeur
Œuvre :
– achevée par des tiers
– action en justice, voir Droit d’agir en justice
– anonyme, voir Anonymat
– artistique
– audiovisuelle
– cession des droits, voir Cession
– chorégraphique, voir Chorégraphie
– cinématographique
– collective
– composite
– créée à plusieurs
– créée par ordinateur ou machine
– d’architecture
– d’arrivée
– d’art graphique
– d’art plastique
– de collaboration
– de commande
– de compilation
– de départ
– de dessin
– de gravure
– de l’esprit
– de lithographie
– de peinture
– de salarié, voir Contrat de travail
– de sculpture
– dérivée
– des arts appliqués
– dramatique
– dramatico-musicale
– durée de la protection, voir Durée
– exploitation séparée des apports individuels
– exposée dans un lieu public
– future
– graphique
– inachevée
– indisponible
– inédite
– littéraire
– musicale
– non publiée, voir Inédit
– notion
– orale
– orpheline
– plastique
– posthume
– préexistante
– première
– propriété intellectuelle, voir Propriété
– propriété matérielle, voir Propriété
– protection
– pseudonyme
– qualité d’auteur
– radiophonique
– scientifique voir Thèses, Folklore
– seconde, voir Œuvre dérivée
– typographique, voir Typographie
Omission
OMPI
Opposabilité, voir RPCA
Option
Ordinateur
Ordre, voir Insigne
Organisme de défense professionnelle
Organisation internationale, voir Insigne
Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, voir OMPI
Originalité
Ornement typographique, voir Typographie
Packaging
Page de titre, voir Couverture
Paiement, voir Rémunération
Pantomime
Parasitisme, voir Concurrence déloyale
Parlement, voir Discours
Parodie
Paroles de chanson
Participation, voir Société en participation
Partition
Parure
Passe
Pastiche
Paternité
Pays :
– d’origine
– en voie de développement
Peinture
Péripétie
Perpétuité des droits moraux
Personnage
Personne :
– morale
– physique
Perte du manuscrit, voir Manuscrit
Photocopie, voir Reprographie
Photographie :
– caractère artistique ou documentaire
– de films
– Photomaton
– prise par satellite
– protection
Pièce de théâtre
Pigiste, voir Journaliste
Pilon
Piratage
Plagiat
Plaidoirie
Plan :
– d’architecte
– de l’œuvre
Planche (de bande dessinée)
Pliage, voir Serviette
Poche, voir Grande diffusion
Poème
Police de caractère, voir Typographie
Pornographie
Post-publication
Pourcentage, voir Rémunération
Pratique, voir Livre pratique
Préface
Préférence, voir Droit de préférence
Préjudice
Pré-publication
Prescription
Présentation publique
Présomption :
– de cession
– de qualité d’auteur
Presse
Prêt
Preuve :
– de l’existence des œuvres
– de la contrefaçon
– du contrat
Principe d’assimilation de l’unioniste au national
Privilège
Procédé :
– audiovisuel de fixation
– de divulgation
Procédure
Producteur
Programme :
– d’ordinateur
– de courses
– scolaire
Projection :
– audiovisuelle
– Peters, voir Carte géographique
Promotion
Propriété :
– intellectuelle
– littéraire et artistique
– matérielle
Prorogation pour cause de guerre, voir Durée
Protection :
– critères, voir Critères de protection
– étendue, voir Étendue de la protection
– typologie des œuvres protégeables
Pseudonyme
Publication :
– obligation
Publicité
Qualité :
– de l’auteur
– pour agir
Québec
Racisme
Réalisation matérielle de l’œuvre
Recherche scientifique, voir Œuvre scientifique
Réciprocité
Récitation publique
Recueil
Reddition des comptes, voir Compte
Redevances, voir Rémunération
Réédition
Référé
Régimes matrimoniaux
Registre public de la cinématographie et de l’audiovisuel, voir RPCA
Règlement judiciaire
Réimpression
Relevé des comptes, voir Comptes
Rémunération :
– assiette
– à-valoir, voir À-valoir
– comptes, voir Compte
– forfaitaire
– pour copie privée
– proportionnelle
– révision, voir Révision
Repentir, voir Droit de retrait ou de repentir
Représentation :
– droit
– privée
Reprint
Reproduction :
– atteinte au droit de
– notion
– partielle
Reprographie
Réserve héréditaire
Résiliation
Résolution
Respect :
– de la vie privée
– de l’œuvre
– du nom et de la qualité
Responsabilité
Ressemblance, voir Contrefaçon
Résumé
Retrait, voir Droit de retrait ou de repentir
Réunion politique, voir Discours
Revenus, voir Rémunération
Révision
Revue de presse
Rewriter
Risque de confusion, voir Concurrence déloyale
Roman
Royalties, voir Rémunération
RPCA
Rupture de contrat
SACD
SACEM
Saisie
Saisie-contrefaçon
Salarié, voir Contrat de travail
Sanction
Satellite, voir Photographie par satellite
SCAM
Scénariste
Scientifique, voir Livre scientifique
Scolaire, voir Livre scolaire
Sculpture
Sélection, voir Citation
Séminaire
Séparation, voir Divorce
Sermon
Serviette
SGDL
Similarité
Similitude
Sketch
Slogan, voir Œuvre
Société :
– de gestion collective des droits
– en participation
– faillite, voir Faillite
– statuts
Soldes
Sommaire
Sort des exemplaires
Sources
Statue
Statuts, voir Société
Stock
Successions
Suisse
Suite, voir Droit de suite
Support :
– magnétique
– matériel d’une œuvre
Suppression de texte, voir Droit au respect de l’œuvre
Table de multiplication
Tableau
Technique, voir Livre technique
Territoire
Testament, voir Successions
Texte, voir Droit au respect de l’œuvre
Textes législatifs et réglementaires
Thèse
Tiers-monde
Tirage
Tissu
Titre :
– de collection
– d’œuvre
– honorifique
Titularité
Topographie
Tour de cirque, voir Cirque
Traduction :
– contrat
– protection
Trait de personnage, voir Personnage
Traité :
– bilatéral
– de Montevideo
– de Rome
Traitement national
Trame
Transfert du contrat, voir Contrat
Transformation, voir Droit au respect de l’œuvre
Transmission des droits
Typographie
Typologie des œuvres
Unesco
Unioniste, voir Principe de l’assimilation de l’unioniste au national
Usage :
– collectif
– coutume
– privé
– public
Usuel
Usufruit
Usurpation du nom, voir Nom, Paternité
Vacance, voir Successions
Vente :
– aux enchères
– de droits
– d’œuvres contrefaites, voir Débit d’œuvres contrefaites
Vérification des comptes, voir Compte
Vidéogramme
Vie privée
Vulgarisation, voir Livre de vulgarisation
DU MÊME AUTEUR
Fictions et récits
Histoire d’eaux, Le Dilettante, 2002, Pocket, 2004, Libra Diffusio, 2004.
La Course au tigre, Le Dilettante, 2003, Pocket, 2005.
L’Industrie du sexe et du poisson pané, Le Dilettante, 2004, Pocket, 2006.
Les Dix Gros Blancs, Fayard, 2005, Pocket, 2007.
Fin de pistes, éditions Léo Scheer, 2006.
Troublé de l’éveil, Fayard, 2008, Éditions des Femmes/Bibliothèque des voix, 2009.
Maître de soi, Fayard, 2010.
Une maîtresse de trop, Biro éditeur, « Les sentiers du crime », 2010.
L’Éditrice, Hors collection, « L’instant érotique », 2010.
Maître Nemo largue les amarres, L’Une & l’Autre, 2010.
La Féticheuse, Atelier in-8, 2012.
Qui a tué Mathusalem ? (en collaboration avec Jérôme Pierrat), Denoël, 2012.
Le Sexe (direction d’ouvrage), La Découverte, « Les Français peints par eux-mêmes », 2003.
Essais
Le Sexe et la loi, Arléa, 1996, La Musardine, 2002 et 2008.
La Culture quand même (en collaboration avec Patrick Bloche et Marc Gauchée), Mille et une nuits, 2002.
L’Édition en procès (en collaboration avec Sylvain Goudemare), Éditions Léo Scheer, 2003.
Le Bonheur de vivre en Enfer, Maren Sell éditeurs, 2004.
Lettres galantes de Mozart (en collaboration avec Patrick de Sinety), Flammarion, 2004.
Pirateries intellectuelles, Sens & Tonka, 2005.
La Guerre des copyrights, Fayard, 2006.
Antimanuel de droit, Bréal, 2007.
Brèves de prétoire, Chifflet et Cie, 2007.
Le Livre des livres érotiques, Chêne, 2007.
La Justice pour les nuls (corédaction et direction d’ouvrage), First, 2007.
Le Sens de la défense (en collaboration avec Jeanne-Marie Sens), L’Une & l’Autre, 2008.
Le Livre noir de la censure (corédaction et direction d’ouvrage), Le Seuil, 2008, Prix Tartuffe 2008.
Pommes libertines (en collaboration avec Richard Conte), Bernard Pascuito éditeur, 2008.
Museum Connection, enquête sur le pillage de nos musées (en collaboration avec Jean-Marie de Silguy),
First, 2008.
Nouvelles brèves de prétoire, Chifflet et Cie, 2008.
Une idée érotique par jour, Chêne, 2008.
Comprendre l’art africain, Chêne, 2008.
Le Paris des francs-maçons (en collaboration avec Laurent Kupferman), Le Cherche-Midi, 2009.
Les Grandes Énigmes de la justice, First, 2009.
Accusés Baudelaire, Flaubert, levez-vous ! Napoléon III censure les Lettres, André Versaille éditeur, 2010.
Familles, je vous hais ! Les héritiers d’auteurs, Hoëbeke, 2010.
Cent livres censurés, Chêne, 2010.
La Collectionnite, Le Passage, 2011.
Les Nouveaux Cabinets de curiosité, Les Beaux Jours, 2011.
Les Veuves abusives d’Anatole de Monzie (édition critique), Grasset, « Les Cahiers rouges », 2011.
Les Grands Textes de la franc-maçonnerie décryptés (en collaboration avec Laurent Kupferman), First, 2011.
Cent images à scandale, Hoëbeke, 2011.
Faut-il rendre les œuvres d’art ?, CNRS éditions, 2011.
Comme un seul homme. Droit, genre, sexe et politique, Galaade, 2012.
Aimer lire, une passion à partager, Du Mesnil, 2012.
Ce que la France doit aux francs-maçons (en collaboration avec Laurent Kupferman), First, 2012.
Cent œuvres d’art censurées à scandale, Chêne, 2012.
Paris, ville érotique, Parigramme, 2013.
Les Secrets des Francs-maçons, Librairie Vuibert, 2013.
Le Phallus d’Alain Danielou, édition augmentée, La demeure du labyrinthe, 2013.
Les Arts premiers pour les nuls, First, 2013.
Ouvrages juridiques
Guide du droit d’auteur à l’usage des éditeurs, Éditions du Cercle de la Librairie, 1995.
Le Droit d’auteur et l’édition, Éditions du Cercle de la Librairie, 1998 et 2005.
Le Droit de l’édition appliqué I, Éditions du Cercle de la Librairie/Cecofop, 2000.
Reproduction interdite, le droit à l’image expliqué aux professionnels de la culture et de la communication, à
ceux qui veulent protéger leur image et à tous les autres qui veulent comprendre la nouvelle censure
iconographique, Maxima/Laurent du Mesnil, 2001.
Le Droit du livre, Éditions du Cercle de la Librairie, 2001, 2005 et 2013.
Le Droit de l’édition appliqué II, Éditions du Cercle de la Librairie/Cecofop, 2002.
Les Contrats de l’édition, 2011, editionsducercledelalibrairie.com (disponible uniquement sur support
numérique).
Guide juridique pratique de l’éditeur. Livre-Presse-Multimédia (en co-direction avec Agnès-Lahn Gozin et
Arnaud Le Mérour), Stratégies, 2001.
Traductions
Pensées paresseuses d’un paresseux de Jerome K. Jerome (traduit de l’anglais, en collaboration avec Claude
Pinganaud), Arléa, 1991, Arléa poche, 1996.
Histoires de fantômes indiens de Rabindranath Tagore (traduit du bengali, en collaboration avec Ketaki Dutt-
Paul), Cartouche, 2006, Arléa poche, 2008.
Fanny Hill, femme de plaisir (présenté et adapté de l’anglais), Bernard Pascuito éditeur, 2008.
Composition et mise en page : Text’oh !
Achevé d’imprimer sur les presses de la Nouvelle Imprimerie Laballery à Clamecy (Nièvre)
N° d’imprimeur : 306024 – Dépôt légal : Juin 2013.
Imprimé en France.
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