Ventura - Les Femmes de L'evangile
Ventura - Les Femmes de L'evangile
Ventura - Les Femmes de L'evangile
FEMMES DE L'ÉVANGILE
HOMÉLIES
PRÈCHÉES A PARIS, A SAINT-LOUIS D'ÀNTIN,
PAR
LE R. P . VENTURA DE RAULTCA,
Ancien gênerai de l'Ordre des Tliéatins,
Membre de la Sacrée Congrégation des Rites, E \ a m i u a t e u r
d e s Évèques et du Clergé romain.
DEUXIEME EDITION,
r c u t e t't .îti^ntcnt^t*
DE N O U V E L L E S HOMÉLIES
TOME PREMIEH.
P A R I S
OUVRAGES DU R. P. VENTURA.
AVIS IMPORTANT.
L'auteur l'éditeur de cet ouvrage se réservent le droit de le tra-
duire ou de^le faire traduire en toutes les langues. Ils poursuivront,
en vertu deàf lois, décrets et traités internationaux, toutes contrefaçons
ou toutes traductions faites au mépris de leurs droits.
Le dépôt légal a été fait à Paris, au Ministère de l'Intérieur, dans te
cours du mois de septembre 1856, et toutes les formalités piescriles par
les traités seront remplies dans les divers Étals avec lesquels la France
a conclu des conventions littéraires.
FEMMES DE L'ÉVANGILE
A Y A N T - P R O P O S
« Evang.). »
IV AVANT-PROPOS.
dent, par ces mots, que le divin Maître n'apprit pas alors
à ses apôtres le sens littéral des Livres saints, qu'ils con-
naissaient déjà, mais le sens mystérieux, allégorique, pro-
phétique de ces mêmes livres, c'est-à-dire qu'il leur ap-
prit à ne chercher que lui, à ne voir que lui dans les
paroles des prophètes, dans la vie des patriarches, aussi
bien que dans tous les rites et dans tous les sacrifices de
la Loi. 11 est évident aussi que la vraie science des Livres
saints consiste dans la connaissance non-seulement du
sens littéral, mais aussi du sens allégorique. 11 en est de
même de l'Évangile, qui, lui aussi, nous le répétons, a des
sens différents. S'arrêter donc à la lettre, et rien qu'à la
lettre de ces livres inspirés, c'est ne pas les connaître
assez, c'est les connaître mal, saint Paul ayant dit : « La
lettre tue, et l'esprit vivifie. » En effet, c'est en s'arrêtant
à la lettre de la Bible que le Juif n'y voit pas JÉSUS-CHRIST,
et que le protestant n'y voit pas FÉGLISE; et c'est là l'ori-
gine de la grande erreur, de l'erreur capitale de l'un et de
l'autre; car le Juif n'est Juif que parce qu'il nie Jésus-
Christ, et le protestant n'est protestant que parce qu'il nie
l'Église. Se borner donc à expliquer l'Évangile au sens
littéral, ne s'arrêter qu'aux sublimes leçons de morale
qu'il renferme, sans tâcher d'en découvrir la partie mys-
térieuse et prophétique qui y est cachée, c'est, en quelque
manière, judaïser; c'est expliquer l'Évangile à la manière
protestante.
Les Pères de l'Église, auxquels Dieu a donné une
lumière, une grâce particulière pour expliquer ses Ora-
cles, à l'imitation des apôtres et particulièrement de saint
Paul, se sont appliqués, dans leurs sublimes prédications,
h développer les faits de l'Écriture sainte, et particulière-
ment de l'Évangile, dans ses quatre sens en même temps.
C'est pour cela que leurs sermons, leurs homélies, sur ces
sujets, sont des instructions solides, magnifiques, sublimes
AVANT-PROPOS. V
(1) Il va sans dire que cette remarque, ainsi que celles qui sui-
vent, n'a pas trait à la prédication si étonnante, par le fond et par
la forme, de cet orateur unique que Dieu a suscité en France pour
concilier le christianisme avec la science et l'esprit moderne. C'est
un genre de prédication de circonstance, pour une certaine classe
qui croit peu, ou mal, ou qui ne croit point du tout ; c'est un genre
de prédication qui, comme l'a si bien compris le grand homme qui
en est la gloire, doit nécessairement s'écarter de la méthode ordi-
naire de la prédication, faite pour ceux qui croient.
AVANT-PROPOS. IX
FEMMES DE L'ÉVANGILE.
P R E M I È R E H O M É L I E .
LA CHANANÉENNE (*),
OU
INTRODUCTION.
1- Une ancienne erreur, touchant la moralité humaine, et les
conséquences de cette erreur.
#
( ) Les Chananéens, descendants de Chanaan, fils de Cham et
petit-fils de Noé, avaient été un peuple belliqueux, mais corrompu et
féroce. Josué les chassa de la Palestine, et c'est alors qu'ils allèrent
s'établir aux frontières de la Syrie, prè3 le pays des Phéniciens. C'est
1
2 HOMÉLIE I. LA CHANANÉENNE,
PREMIÈRE PARTIE.
( 1 ) « Quid est hoc \erbum ? quœ est ista excusatio tua ? Numquid
• ideo te co*pore velasti, ut unum tantum angulum liberares, et
* integrum orbem relinqueres? »
(2) « Hic verborum iltorum oritur quœstio : Unde nos ad ovile
« Christi e gentibus venimus, si non est missus nisi ad oves qu;e pe-
« rierunt domus Israël (Serm, 7 4 , de Temp.)? »
22 HOMÉLIE I. — LA CHANANÉENNE ,
([) « Non commcta est, non succensuit; sed ipso veiuli convicio
« humilitatem ostendit (Serm. 7 4 , de Temp.). »
or L'ESPRIT DE GRÂCE ET DE PRIÈRE, 31
DEUXIEME PARTIE.
Matth., 28).
0 femme vraiment fortunée ! lui dit, en la félicitant,
Origéne. Te voilà récompensée de ta grande humilité.
Te voilà, toi, qui te croyais « une chienne, » devenue
plus sainte que les saints, plus élue que les élus (4).
Oui, elle est devenue sainte et élue; car les Pères de
l'Église sont unanimes à penser que le vrai et parfait
Sauveur de l'homme, J É S U S - C H R I S T , par chacun de ses
miracles, a sauvé tout l'homme qui en a été le sujet,
en convertissant en même temps les âmes de tous ceux
auxquels il a donné la santé et la vie du corps : ses
prodiges de l'ordre corporel n'ayant et ne pouvant
avoir avant tout qu'un but tout spirituel. On croit donc
que la Chananéenne, en obtenant que le corps de sa fille
fût délivré de la possession du démon, obtint en même
temps le salut de l'âme de cette môme fille, et le salut
aussi de sa propre âme; que la mère et la fille, abju-
rant le culte des idoles, se convertirent à la connais-
sance et au culte du vrai Dieu, et du Messie J É S U S -
CHRIST ; que, dès ce moment, la mère et la fille se
mirent à sa suite, devinrent ses disciples dévouées, et
firent partie des saintes femmes de l'Evangile qui sui-
vaient partout le Seigneur dans ses prédications, qui
14. Ce n'est que par la prière qu'on peut bien vivre, obtenir la per-
sévérance finale, et faire son salut.
APPENDIX
D E U X I È M E H O M É L I E
LA FEMME MALADE,
OD
LA PIÉTÉ.
Pictat ad omnia u(Ui$ est, promîssionem habent vitœ, quœ nunc est, et
futur œ.
La piété est utile à tout, ayant les promesse» de la rie présente et de celle à
venir (I ï ï m . , IV).
INTRODUCTION .
PREMIERE PARTIE.
(1) Il n'est pas certain que cette femme fût Véronique; mais il est
vraisemblable que la femme qui eut l'insigne honneur de pouvoir es -
•uyer de ses mains la sueur et le sang du \isage du Seigneur allant
au Calvaire, ait été la même que celle qui, dans la circonstance dont
il s'agit ici, a donné un des plus éclatants témoignages de la divinité
de Jésus-Christ. Cette hypothèse est, du reste, bien pieuse, bien tou-
chante et bien instructive : il ne nous en faut pas davantage pour
S
66 HOMÉLIE II. — LA FEMME MALADE,
que, dans le doute qui nous laisse maître de notre opinion, nous la
préférions à l'hypothèse contraire. Ce qui parait certain, c'est que
l'Hémorroïsse, ainsi que nous l'atteste Eusèbe (liv. 7), Sozomène
(liv. 5) et Théophylacte (Comment.), était de la ville de Césarée.
Cette ville, au pied du mont Liban, jadis s'appelait Lais (Jos., 10),
et plus tard DAN, du nom de la tribu qui la posséda dans le partage
de la terre de promission ; et enfin elle fut appelée Césarée de Phi-
lippe, ayant été réédiûée et embellie par Philippe, le lils d'Héiode,
en Thonneur de Tibère César. Cette ville était aux frontières de la
terre d'Israël, du côté du nord. Tout près d'elle, prennent leur source
les deux petites rivières le Jor et le Dan, qui, à une courte distance,
réunissant leurs eaux aussi bien que leur nom, forment le fleuve
Jor-Dan.
01] LA PIÉTÉ. 67
(1) « Haec mulier sanguine fluens, non in urbe, non in domo ac-
« ceditad Dominum, quia juxta legem (hujusmodi mulieres) urbibus
ic eicluàébmXut (in Matth.). »
(2) « Desperans de salute medicorum, cœlestem adesse medicum
68 HOMÉLIE II. — LA FEMME MALADE,
(l) Ceux qui trouvent béte que les aines pieuses portent sur leurs
personnes des Croix, des reliques des Saints, la Médaille et le Sea-
pulaire, ne blâment cependant pas ces âmes bien autrement super-
80 HOMÉLIE II. — LA FEMME MALADE ,
stitieuses qui portent, sur leurs personnes, les cheveux, les billets,
les bagues de leurs amants, et tout ce que ceux-ci ont touché. Der-
nièrement, une de ces malheureuses a voulu, en mourant, être e n -
terrée avec les lettres de son amant placées sur sa poitrine. C'est
que l'homme éprouve un besoin naturel d'avoir toujours avec lui des
choses qui lui rappellent les objets de ses affections. Le culte des Re-
liques, ainsi que toutes les pratiques du catholicisme, tient donc à
une loi naturelle de l'humanité; et ceux qui le rejettent ou le blâ-
ment donnent à voir qu'ils sont aussi stupides qu'ils sont impies, et
qu'ils méconnaissent autant l'homme que le chrétien. On a beau
dire et beau faire, l'homme ne renoncera jamais au besoin d'avoir
sur lui des reliques et des scapulaires. Seulement, si l'on obtient de
lui qu'il se dépouille des reliques des Saints, il aura des reliques de
l'objet de ses affections ou de sa vénération terrestres ; et s'il se mo-
que du scapulaire de Dieu, il portera sur lui le scapulaire du diable;
et voilà tout.
(i) a Non fimbria, sed ejus cogitatio, eam salvam fecit. »
OU LA PIÉTÉ. 81
robe de Jésus-Christ, s'est montrée, dit encore saint
Chrysostôme, très-croyante et très-fidèle ( 1 ) ; » de
même, en espérant que Dieu voudra bien récompenser
par des grâces notre vénération pour les reliques des
Saints, nous mettrons notre foi et notre confiance en
Dieu dans tout leur éclat, dans toute leur perfection.
Rien n'est donc plus chrétien et même plus philoso-
phique que cette prétendue bêtise de la foi. C'est, du
reste, cette bêtise à laquelle faisait allusion saint Paul
lorsqu'il disait : Celui qui veut être sage parmi vous,
qu'il commence par s'humilier, par paraître sot aux
yeux du monde-, et à cette condition il deviendra
vraiment sage aux yeux de Dieu ; Si guis videtur
inter vos sapiens esse, siullus fiât ut sit sapiens
( l Cor., m).
Laissez-les d o n c , femmes chrétiennes, laissez-les
donc ces censeurs autant impies qu'absurdes, accuser
de superstition votre piété sincère, votre culte raison-
nable, vos actes pratiques de foi. En cela, comme
toujours, ils ne font que blasphémer ce qu'ils igno-
r e n t ; Quœ ignorant, blasphémant (Jac.). Oh! que
votre superstition, si elle en est une, est au moins
belle, honorable, sublime, puisqu'elle vous obtient
des prodiges, vous confirme dans la foi, vous fait
aimer la vertu, et sert d'aliment à la vraie dévotion!
Au fait, ces orgueilleux censeurs de la piété catho-
lique sont logiques : la vraie piété est la réfutation de
toutes leurs doctrines, le blâme de toute leur vie. Ils
doivent la haïr, la persécuter par l'ironie, la calomnie
futurte.
3 4 ; Luc, 48). »
Oh! que ces mots sont tendres, que cette révélation
est consolante, que cette promesse est précieuse! Oh !
que de charme ne renferme-t-elle p a s , cette parole :
« Ma fille! » Quelle faveur de la part du Fils de
Dieu d'appeler « sa fille » une pauvre et malheureuse
fille de l'homme! O h ! que le Seigneur est vraiment
bon et doux pour les âmes humbles, fidèles, droites et
sincères ! Quam bonus Israël Deus Us qui recto sunt
corde! Le divin Sauveur, non-seulement confirme à
Véronique la grâce que celle-ci vient d'obtenir de lui,
Esto sana a plaga tua, mais il exalte sa foi et ses vertus
en présence de ce même peuple devant lequel elle
s'était tant humiliée; Fides tua te salvam fecit; il lui
donne la paix du cœur, la paix avec elle-même ; Vade
in puce, indiquant par cette parole, dit saint Chrysos-
tôme, qu'il venait de lui pardonner, d'effacer tous ses
90 HOMÉLIE 11. — LA. FEMME MALADE,
DEUXIÈME PARTIE.
TROISIÈME PARTIE.
LES PRATIQUES DE LA VRAIE PIÉTÉ.
13. Il faut croire,- mais la foi seule ne fait pas le chrétien. Nécessité
de la pratique du culte extérieur. La femme doit travailler à ra-
mener l'homme aux pratiques extérieures de la religion.
APPENDIX
A l ' h o m é l i e PRÉCÉDENTE.
(1) « Docuit mulier quale sit corpus Chribti, quœ m fimbria tantum ^s^e mou-
• stravit. Audiant christiaiii qui quotidie Christi corpus attingunt, quantum de
« ipso corpore sumere possuut medicinani, quum mulier rapuit de sola Christi
« fimbria sanitatem (Loc. ci/.).»
120 HOMÉLIE I I . — L A . FEMME MALADE,
TROISIÈME HOMÉLIE.
LA FILLE DE JAÏRE,
ou
LA MORT D E S JUSTES.
fSaint Matthieu, ch. IX; Saint Marc, ch. V; Saint Luc. ch. XII.)
INTRODUCTION.
(l) « Ita mors justis quidem quietus est portus, nocentibus nau
« fragium. »
126 HOMJÊLIK I I I . — L A FILLE DE JAÏRE,
PREMIÈRE PARTIE.
LA FILLE DE JAÏRE, AU SENS LITTÉRAL.
ment en usage chez les Gentils, de payer des femmes pour venir
pleurer sur le cadavre d'un parent défunt, et l'accompagner tou-
jours en pleurant jusqu*au tombeau. De tes femmes, appelées pré-
fiées chez les Romains, parce qu'elles étaient les préfètes du deuil ;
Quiaplanctuiprceficieb'anlur(\ddjn, Antiq. rom.), il en est question
même au chapitre deuxième du prophète Jérémie, où il est dit : Vo-
cate lamentatrices, et ventant et deducant super nos lamentum.
Théophylacte affirme que ces gémissements et ces pleurs étaient ac-
compagnés chez les Juifs du son d'une trompette lugubre, si le
130 HOMÉLIE III. — LA Ï U L E DE JAÏRE,
Eti présence d'un si grand tumulte et d'une si
grande tristesse, Jésus-Christ, le visage joyeux, le
regard tranquille : Que signifie, dit-il, toute cette con-
fusion, tout cet apparat de désolation et de douleur?
L'enfant que vous pleurez comme étant morte n'est
pas tout à fait morte, elle dort;-£ï ingressus ait ' Quid
turbamini et ploratis? Non est mortua puella, sed dor-
mit (Marc, 39 ; Luc, 52).
1
Mais Jésus-Christ, disent les interprètes, en s ex*
primant ainsi, n'a pas voulu dire que l'enfant n'était
pas vraiment morte ; il a voulu dire que l'enfant n ' é -
tait morte que d'une manière passagère et condition-
nelle, etnon pasd'une manièrepéremptoire etabsolue,
ainsi que le croyait la foule (Cornélius à Lapide). Ce
fut donc comme s'il leur avait dit, selon saint Jérôme :
Pourvous, cette pauvre fille est morte, parce que vous
ne pouvez pas lui rendre la vie ; mais pour moi, qui puis
et veux la ressusciter, elle n'est qu'endormie (1). Et,
selon saint Pierre Chrysologue, le Sauveur a voulu, par
ces mots, apprendre à tout le monde qu'il est plus facile
à Dieu de rappeler un mort à la vie, qu'il n'est facile â
l'homme d'éveiller un autre homme qui dort (2).
Un pareil langage, tout spirituel et propre à Dieu,
était au-dessus de l'intelligence grossière des Juifs, et
de l'obstination de leur cœur à refuser à Jésus-Christ
SECONDE PARTIE.
( i ) « Est Moyses qui habet unicam filiam, quam unico amore di-
« Jexit, et pro ea fréquenter Dominum exoravit. »
OU LA MORT DES JUSTES. 137
TROISIÈME PARTIE.
LA FILLE DE JAÏRE, AU SENS ANAGOGIQUE.
Après saint Paul, c'a été saint Luc, son disciple, qui a
fait usage de la même expression, nous ayant raconté
dans ces termes la mort du premier des martyrs chré-
tiens lapidé par les Juifs ; Les Juifs, dit-il, lapidaient
Etienne, qui priait et disait : « Seigneur Jésus, recevez
mon esprit. » Et s'étant mis à genoux, il cria d'une
voix forte : « Seigneur, ne leur imputez point ce
péché. » Et ayant dit cela, il S'ENDORMIT DANS LE S E I -
GNEUR ; Et lapidabant Stephanum o?*anfem et di-
centem : Domine Jesu, suscipe spiritum meum. Et
posiiis genibvs, clamavit voce magna : Domine, ne sta-
tuas illis hoc peccatum. Et cum hoc dixisset, OBDOR-
MIVIT IN DOMINO (Act v u ) . Oh! qu'il y a de charme-
tJ
11. La mort des Justes, vrai sommeil, parce qu'elle est sans
douleur. Joie des Justes à la mort.
11. La mort des Justes encore un vrai sommeil, parce qu'elle est
sans répugnance. Résignation héroïque d'une jeune veuve en
mourant.
nira-t-il pas une vie qui lui aurait valu une si belle
mort!
Oh ! c'est avec bien de la raison que l'Ecriture sainte
appelle « sots, insensés, » les pécheurs; Stulti, insi-
pienfes. Ah! ils font mal et bien mal leurs comptes!
Après avoir tant travaillé, tant sué pour se faire une
position heureuse dans le monde, au prix de tant de
bassesses, d'intrigues, d'angoisses et de peines, ils se
réveilleront au moment de la mort, et ils se trouve-
ront dépouillés de tout, ne pouvant compter sur rien,
frappés d'un désillusionnement complet arrivant trop
tard, en proie au désespoir et à la douleur; Evigila-
bunt, et nihil inventent. Ah! les vrais sages, les vrais
philosophes, les négociants vraiment habiles, sachant
bien faire leurs calculs et s'assurer des profits réels et
durables, ne sont que les Justes, les âmes simples, les
hommes de foi, d'humilité, de dévouement; les fem-
mes, bonnes filles ou bonnes mères de famille, crai-
gnant Dieu, détachées des vanités du monde, aimant
la retraite, le recueillement, la prière, et n'ambition-
nant que l'amitié de Dieu et le mérite d'avoir soulagé
dans leurs malheurs les hommes. Oh! qu'ils seront
heureux ! Tranquilles et contents de leur Dieu pendant
la vie, ils le seront encore davantage au moment de
leur mort!
Divin Sauveur, Dieu de bonté et de clémence, con-
vertissez-nous donc; Couverte nos, Deus, salutaris
noster; convertissez-nous tous à cette vie des Justes,
afin que nous ayons le bonheur de mourir de la mort
des Justes; Moriatur anima nostra morte Justorum
(Num., xxin, 10)! Faites, Seigneur, que.nous vivions
OU LA MORT DES JUSTES. 173
QUATRIÈME HOMÉLIE
LA FEMME ADULTÈRE (*),
ou
OBSTINATION E T REPENTIR.
INTRODUCTION.
1. Les Prophètes vrais amants de Jésus-Christ. David prédisant les
trois principales vertus du Messie. On propose de faire voir que
l'histoire de la FEMME ADULTÈRE n'est que la manifestation toute
particulière de ses vertus.
PREMIÈRE PARTIE.
LA JUSTICE DU SAUVEUR DANS L'HISTOIRE DE LA FEMME
ADULTÈRE.
Mais s'il est certain que Jésus a écrit sur les pierres
du temple, pourquoi l'Évangéliste a-t-il dit que le Sei-
gneur n'a écrit que sur la terre; Scribebat in terraî
Par deux raisons, disent les interprètes: la première
est littérale; et c'est parce que tout pavé sur lequel
on marche, quelle qu'en soit la matière, est du terrain,
et dans toutes les langues on l'appelle du nom géné-
rique de terre. La seconde raison est mystérieuse, et
c'est, dit saint Ambroise, parce que, dans les Livres
saints, on dit des pécheurs, qu'ils sont écrits sur la
terre; tandis qu'on dit des justes et des élus, qu'ils
sont écrits dans le ciel (1).
Rappelons-nous, en effet, que Jésus-Christ a dit à
ses Apôtres : Gardez-vous bien de vous réjouir de ce
que les esprits diaboliques vous sont obéissants et sou-
mis -, mais réjouissez-vous seulement de ce que vos
noms sont, dés à présent, ÉCRITS DANS LE CIEL; Noliie
gaudere quia spiritus subjiciuntur vobis ; gaudete au-
tem quia nornina vesira scripta sunt in cœlis (Luc, x).
Au contraire, le prophète Jérémie, en parlant des pé-
cheurs au Seigneur, s'exprime dans ces termes : « Tous
ceux, Seigneur, qui vous abandonnent et qui vous
méprisent seront un jour comblés d'opprobres, et leurs
noms seront écrits SUR LA TERRE ; Omnes, qui te dere-
linquunt, confundantur, et recedentes a te IN TERRA
SCRIBANTUR (Hier., xvn).
cata mundi.
Dieu de miséricorde et de bonté, regardez notre
confusion et notre repentir; et, d'une plume trempée
dans votre précieux sang, effacez l'horrible chirogra-
phe de mort que nous avons signé contre nous-mêmes,
et transportez notre nom du catalogue des réprouvés
au livre des élus du ciel; en sorte que nous ne soyons
que du ciel en vivant, et en mourant nous ne soyons
reçus qu'au ciel!
(i) Qui enim seipsum non judicat, quid in alio rectum judicet
ignorât.
OU OBSTINATION ET REPENTIR. 191
DEUXIÈME PARTIE.
( l ) Dans le Livre sacré des PROVERBES, il est dit ceci (et ceci est
et sera toujours une grande vérité) : « Le vol n'est pas un grand
crime, car ordinairement on ne vole que lorsqu'on a faim. Et d'ail-
leurs, le voleur, surpris en flagrant délit, est condamné (d'après la
loi juive) à payer sept fois plus que ce qu'il a voléj et s'il ne le peut
pas, il doit donner tout ce qu'il possède; et tout est dit. Mais l'homme
qui se laisse aller à l'adultère, n'a pas de cœur; et il se couvre de
turpitude et de honte, et son opprobre ne sera jamais effacé. 11
perd son âme et expose sa vie, car la jalousie et la fureur du mari
outragé ne lui pardonnent pas. On a beau le prier et le faire prier,
cet époux déshonoré ; on a beau lui faire de grands cadeaux pour
l'indemniser et l'apaiser; le désir de tirer vengeance un jour ne le
quittera jamais ; Non grandis est culpa, cum quis furatus fuerit ;
furatur enim, ut esurientem impleat animam. Deprehensus quo-
que reddet septuplum y et omnem substantiam domus suoe tradet.
Qui autem adulter est, propter cordis inopiam, perdet animam
suam; turpitud'mem et ignominiam congregat sibi et opprobrium
7
illïits non delebitur. Quia zelus et furor vin non parcet in die
212 HOMÉLIE IV. — L A FEMME ADULTÈRE,
CINQUIÈME HOMELIE.
LA VEUVE DE NAÏM (*),
OU
L'ÉGLISE-MÈRE E T LA MÈRE-ÉGLISE.
« Quœ sursum est Hit rusaient, libéra ett; quœ est mater noslra;
« La Jérusalem d'en haut est libre ; et elle est notre mère [Galat, îv). »
f
INTRODUCTION.
PREMIÈRE PARTIE.
HISTOIRE DE LA VEUVE DE N A M , FIGURE DU MYSTÈRE
DE L'ÉGLISE-MÈRE.
2. Circonstances historiques de la résurrection du fils de celle
veuve. Puissance et bonté du Sauveur divin, dans l'opération de
ce prodige.
(î) « Quœ est mater nostra-, quia ipsa nos régénérât, et filios
« Dei efficit, »
240 HOMÉLIE V. — L A VEUVE DE NAÏM,
(î) « Ecclesia mater est, quœ nos de Christo peperit, et fidei lacté
« nu tri vit et nutrit (Epistol. 3 8 ) . »
(2) « Nutrit nos virgo non corporis lacté, sed doctrina Aposto-
« lorum ( De Pirginib.). »
244 HOMÉLIE V. — LA VEUVE DE NAÏM,
7. Les chrétiens hors de l'Église sont des enfants sans mère. Nullité
de l'instruction religieuse donnée par l'hérésie. Il ne lui est pas
possible d'instruire les chrétiens. Esclavage ignominieux de toute
Église qui n'est pas catholique.
DEUXIÈME P A R T I E .
parlé plus haut (pag. 121 ), jeune veuve, morte à Rome en 18 40, à l'âge
de vingt-cinq ans. Elle avait trois enfants, un garçon et deux filles.
Or, tous les jours, le soir, après la prière, qu'elle leur faisait faire
en commun et en sa présence, elle élevait la voix, et d'un ton éner-
gique elle disait tout haut au Seigneur : a Mon Sauveur et mon Dieu,
ne regardez pas à mon amour pour ces petits enfants, et faites qu'ils
meurent tous les trois, ici, à l'instant, sous mes j e u x , avant qu'ils
aient le malheur de commettre un seul péché. » Cette prière était
faite pour inspirer de bonne heure à ces petites créatures une grande
horreur pour le mal. Or, élevés ainsi dans la crainte du mal, il n'est
pas étonnant que, comme nous l'avons dit, ces heureux enfants
soient devenus trois petits saints (Voyez la vie de cette chrétienne
héroïque que nous avions écrite et publiée en langue italienne à
Rome, l'année 1840, et qu'on vient de traduire et de publier en
français (Pans, chez Gaume, 1851).
OU L'ÉGLISÊ-MÈRE E T LA MÈRE-ÉGLISE. 275
16. Histoire de saint Augustin, converti par les larmes et les priè-
res de sa mère. Mort de cette admirable femme. Encouragement
aux mères chrétiennes désolées de la mauvaise conduite de leurs
enfants.
(Ibid.). »
Or, ce cri, disent les Pères, est, lui aussi, mystérieux,
prophétique, et l'Esprit-Saint seul a pu l'inspirer. Car
le mot prophète, chez les Juifs, signifiait docteur.
Visiter, ajoute le vénérable Bède, se dit du médecin
allant retrouver le malade pour le soigner. En appe-
lant donc Jésus-Christ docteur et médecin, le peuple de
Naïm lui a reconnu, lui a attribué les deux plus grands
caractères propres au Messie-, a annoncé la double
mission du Fils de Dieu au milieu des hommes, de
dissiper, par sa doctrine, les ténèbres de leur esprit;
de guérir, par le médicament de sa grâce, la corrup-
ou LÉ
'GLISEM
- ÈRE ET LÀ MÈRE-ÉGLISE. 293
tion de leur cœur; de les éclairer de sa lumière et de
les laver dans son sang : Quia Propheta magnus sur-
rezit in nobis, et quia Deus visitavit plebem suam.
Oh! qu'il est beau, qu'il est délicieux, pour les âmes
aimant Jésus-Christ, de voir ce divin Sauveur vengé,
de temps en temps, par la voix libre et spontanée du
peuple, des injures, des calomnies par lesquelles les
princes du sacerdoce et de l'empire s'efforçaient d'en
flétrir la personne et le n o m ! Qu'il est beau, qu'il est
délicieux pour nous, que tant de blasphèmes contre
Jésus-Christ attristent tous les jours, d'apprendre que
le témoignage public, non altéré, non corrompu par
l'influence de lâches et sales passions, a proclamé, a
reconnu de son vivant cet aimable Jésus pour le divin
personnage que nous croyons et adorons comme le
Fils de Dieu, vrai Messie et Sauveur du monde!
Cette divine visite donc, à laquelle a fait allusion le
peuple de Naïm, n'est que la visite dont Zacharie, le
père du Précurseur, avait parlé quelques mois après
que le grand mystère de l'Incarnation du Verbe s'était
accompli dans le sein de Marie; ayant dit : « Le vrai
ORIENT, notre Dieu, est enfin venu, du haut du ciel,
nous visiter pour nous faire éprouver toute la tendresse
de sa miséricorde ; Per viscera misericordice Dei nostri
in quibus VISITAVIT nos Oriens ex alto (Luc., î).
En effet, dit encore Haymon, comme le médecin
compatissant va visiter le malade, lui indique les re-
mèdes qui peuvent lui rendre la santé du corps, de
même notre miséricordieux Dieu, par l'Incarnation de
son Verbe éternel, a daigné visiter le genre humain,
et lui a prescrit le grand remède de recouvrer la santé
294 HOME LIS V . — LA. VEUVE DE NAÏM,
de l'âme, ayant dit ; « Faites tous pénitence, autre-
ment vous périrez tous également. » Et quel remède
plus efficace que celui-là pour guérir des maladies de
l'âme (1)?
Mais cette miséricordieuse visite du médecin céleste
ne s'est pas terminée avec la vie mortelle du Fils de
Dieu sur cette terre; elle se continue toujours, avec
cette différence, dit le vénérable Bède, qu'alors il nous
visita en faisant prendre à son Verbe notre propre
chair, et qu'à présent il nous visite encore en envoyant
ce même Verbe dans nos cœurs (2). Touché donc par
les larmes et les prières de l'Église notre mère, à
chaque jour, ajoute Haymon, à chaque heure, à
chaque instant, notre bon Dieu daigne nous visiter.
Et ce ne sont que des visites affectueuses qu'il nous
fait faire par son Verbe, ces voix secrètes, ces inspira-
tions intérieures que nous sentons de temps en temps
en nous-mêmes, et qui nous poussent à nous corriger
de nos vices, à marcher dans les sentiers de la vertu,
à faire divorce avec le monde, à renoncer à la vanité,
aux délices menteuses et fugaces de la terre, pour
nous appliquer à nous procurer la paix de l'esprit et
les jouissances du ciel, les seules qui soient de vraies
jouissances et qui ne finissent jamais (3) !
(1) « Yisitat medlcua tnfirmum, adhibet potionem, ut pristinam
« restituât sanitatem. Sic Deus Pater, per Incarnationem Filii sui,
« visitavit humanm» genqs, mediçinam adhibuit, dicens : (Luc.) Pœ-
« uitentia,m agite; nisi poanitent^am egeritis, omnes similiter peri-
« bitis. QuJ4 bac medicina melius? »
(2) <t Visitavit Deus non solum Verbum suum incorporando, sed
« semper in corda mittendo. »
(3) « Non solum visitavit, sed etiam visitât, dum per eumdem
ou L'ÉGLJSE-MÈRE ET LA MÈRE-ÉGLISE. 295
En effet, n'est-il pas vrai, mes chers frères, que ce$
voix divines se font depuis longtemps entendre à yotre
cœur? N'est-il pas vrai que depuis de longues années
le Seigneur vous répète à l'oreille cette grande parole
de commandement et d'invitation, en même temps de
menace et de promesse, de justice et de miséricorde,
d'autorité et d'amour : « Pécheur, pécheresse, qui
prolongez dans l'âge mùr les folies de la jeunesse, je
vous dis qu'il faut une bonne fois en finir avec vos
péchés, et qu'il faut que vous sortiez de l'état de dés-
ordre où vous gisez; Adolescens, tibi dico : Stirge.
Étes-vous heureux, avez-vous été jamais heureux au
milieu des plaisirs du monde et des passions? Ne voye?-
vous pas à quelle triste et dégradante condition vous a
réduits l'ambition, l'avarice, la volupté? N'êtes-vous
pas le jouet de tous les caprices, la victime de toutes
les passions, le poids de Dieu et la risée du monde?
Que de vanité dans vos pensées, que de turpitudes dans
vos affections, que de légèreté dans Y O S désirs, que de
bassesse dans Y O S intrigues, que de malice dans vos
desseins, que de honte dans vos œuvres, que de scan-
dales dans votre conduite, que d'amertume, d'an-
goisses, de chagrins dans votre vie! Oh! que vous
seriez humiliés, confondus, si on levait un coin du
voile qui couvre le désordre de vos actes, la perversité
de votre cœur, en sorte que vous paraissiez aux yeux
des hommes ce que vous êtes aux yeux de Dieu!
Pourquoi donc vous obstinez-vous à rester toujours
SIXIÈME HOMÉLIE
LA SAMARITAINE (*),
OU
LA GRACE
INTRODUCTION.
1. Magnifique idée que l'Écriture sainte donne, en deux mots, du
grand mystère de la Grâce. On propose de montrer ce mystère en
action dans la conversion de la Samaritaine.
( l ) « Qui enim ubique est, quo U? Nisi quia non veniret ad nos,
a nisi formam visibilis carnis assumeret. lier ipsiua nihil aliud est
R nisi caro pro nobis assumpta, et fatigatus ab illnere, nihil aliud
i est nisi fatigatus in carne. »
OU LA GRACE. 307
e
( ï ) Dans l e Martyrologe romain, le 2 0 jour de mars, on lit ce
qui suit : « Le même jour est la fête des saints POTHINE LA SAMA-
« RITAÏNE, Joseph et Victor, ses enfants, Sébastien, officier del'ar-
« mée, Anatole, Photius, Photide, Parasceve et Cyriaque sœurs, qui
« tous ayant confessé Jésus-Christ, parvinrent au martyre. » On
trouve ces mêmes noms, au même jour, dans le Ménologe des Grecs,
aussi bien que dans le Martyrologe très-ancien du Mont-Cassin.
OU LA GRACE. 309
à la mise coquette ! Ames pures et honnêtes, n'ayez pas
répugnance de la regarder un instant, puisque le Dieu
de la pureté et de l'innocence ne dédaigne pas d'arrêter
sur elle le regard de sa miséricorde, et de converser
avec elle.
Il était là, seul, ce divin Sauveur, car ses disciples
étaient allés dans la ville acheter de quoi manger :
Discipuli enim ejus abierant in civitatem, ut cibum
emerent (v. 8 . ) 5 et la femme de Samarie, ayant puisé
son eau, s'en allait sans daigner le regarder, sans se
douter de la grâce qu'elle évite, ni du bonheur qui l'at-
tend. Mais Jésus l'arrête dans son chemin, en lui disant:
«c Femme, j'ai soif*, donne-moi à boire-, Dicii ei Jésus :
Da mihi bibere (Ibid.). »
A cette demande inattendue de Jésus-Christ, Pho-
tine répondit avec un ton d'impatience et de surprise,
en d i s a n t : «Comment, vous qui êtes Juif, me de-
mandez-vous à boire à moi qui suis une femme sama-
ritaine? YOUS devriez vous rappeler qu'il n'y a rien de
commun entre les Samaritains et les Juifs \Dicitergoei
mulier illa Samaritana : Quomodoiu^ Judceus cum sis,
bibere a me poscis, quœ sum mulier Samaritana (v'.9)? »
En effet, après le schisme dont je viens de parler, il
existait un divorce si complet, une haine si profonde
entre les Samaritains et les Juifs, que, comme le r e -
marque l'Évangéliste, il n'y avait entre eux aucune
espèce de commerce; Non enim coutuntur Judœi Sa-
maritanis (ibid.), et qu'ils auraient cru commettre un
sacrilège en se servant seulement les uns de la vaisselle
des autres. Mais le Fils de Dieu, en se montrant prêt
à boire à la cruche de la Samaritaine, nous a ap-
3I0 HOMÉLIE VI. — - L À . SAMARITAINE,
sitiet in ceternum. »
(1) a Dederat Deus servo suo Eliae ut per quadraginta dies nec
• esuriret, nec sitiret. Tali delectato munere, rogat ut ei aquam
« vivam daret. »
(2) « Vide qualiter paulatim mulier ad dogmatum allitudinem
« ducitur, Primum imquum exi&timavit Judœum-, posteu credidit
« quoniam posset, sua aqua, sitis necessitatem tôlière (HonûL 32
« in Joan). »
î. 21
3i2 HOMÉLIE VI. LA SAMABITALNE,
(j) « Quia ipse sitiebat fidem ejus, eidem sitienti Spiritum sanc-
« tuin dare cupiebat. »
OU LA CRACK 323
(1) « Jam cœpisti intellectu adesse; jam, prœsente viro, est qui
« in te credat. »
(2) « Non molestatur sitiendo; pro doctrinis sollicita, nihil mun-
it danumeuminterrogavit. a
OU LA GRACE. 329
(i) « Dicit hoc de Ecclesia, in qua est vera adoratio Dei et Deo
« congrua; ubi vera oblatio et spirituales victimae offeruntur ab iis
« qui spiritualem legem intellcxerunt. »
OU LA GRACE. oôô
En sorte qu'il est vrai de dire que toute hérésie est une
altération plus ou moins protonde de la vraie idée des
communications de Dieu à l'homme, de l'action de Dieu
sur l'homme, des rapports entre Dieu et Vhomme-, et
par conséquent de la nature de Dieu et de la vraie reli-
gion. On peut donc dire à ces faux adorateurs de Dieu
et de Jésus-Christ : « Vous adorez un Dieu que vous ne
connaissez pas, ne le connaissant plus comme vous
devriez le connaître, et comme vos pères dans la foi
l'avaient connu. C'est nous catholiques, seuls, qui con-
naissons le Dieu que nous adorons, le connaissant et
l'adorant comme il veut être connu et adoré, et en
conservant pur et intact dans notre Église le dépôt des
vraies idées de Dieu, de sa nature, de ses attributs, de
son médiateur, de ses lois, de son culte, de sa religion,
et par conséquent c'est nous seuls qui sommes dans la
vraie voie du salut. Car la vérité ne peut se trouver
que dans Tune des deux doctrines opposées; le salut
ne peut rejaillir que d'un côté : il ne peut venir que de
Rome, comme jadis il ne venait que des Juifs; Vos,
adoratis quod nescitis ; nos, quod sçimus adoramus :
quia salus ex Judceis est.
( l ) * Prit bat quis eam posai.t tloccve ; seu jam docentem non
« aunoscebat. »
336 HOMELIE VI. LA SAMARITAINE ,
22
338 HOMÉLIE VI. — LÀ SAMARITAINE ,
SECONDE PARTIE.
*J. Ëtonnement des Apôtres de voir leur divin Mattre parlant avec la
Samaritaine ; combien il est instructif. L'école du Seigneur. Aver-
tissement aux femmes. La Samaritaine convertie à la chasteté, et
changée en apotre de Jésus-Christ.
(1) « Insoîitum fuit Christo seorsim loqui cum muliere, idque hoc
« fine ut castitatis et honestatis omnibus fidelibus, sed maxime cle-
« ricis, sacerdotibus, prsedicatoribus, religiosis daret exemplum.
o Hinc Elisftîus et omnes Saneti tantopere fugerant colloquia m u -
« lierum, ideoque communis fuit il lia omnium sensus : feminas parvo
« fructu, sed magno periculo adirij periculo, inquam, pudicitiœ,
« propris vel illarum, quœ s a p e vultus virorum tacite delibant et
« depascuntur; vel certe periculo famae. Mulieris in publica con-
« cione doccantur, uti Christus hic fecit (Apud Cornclium a Lapid.
o in îv Joan.). »
(2) « Hydria amorem hnjus saecuïi signifleat, id est cupiditalem
340 HOMÉLIE VI. LA SAMARITAINE,
(t) « Quasi quodam apostolo hac muliere utitur; adeo verbis eam
« inflammaveratl »
(2) « Evangeîistarum opus fecit; et s o n unum U n t u m vocat, 6ed
« integram civitatem. »
OU LA. GRACE. 343
TROISIÈME PARTIE.
L'EXEMPLE DE LA SAMARITAINE.
plus que de lui et pour lui. Dès ce jour, elle, aussi bien
q u e s e s deux sœurs et ses enfants, qu'elle avait con-
vertis à la foi du Messie, se mit à la suite de Jésus-
Christ ; et, comme la Chananéenne, elle devint Y une des
disciples les plus ferventes et les plus fidèles du Sau-
veur. Elle le suivit partout, avec les autres pieuses
femmes, jusqu'au Calvaire. Elle se trouva au cénacle'
lorsque le Saint-Esprit descendit sur les premiers chré-
tiens. Ayant reçu le baptême de la main des Apôtres,
elle fut l'une des plus saintes et des plus vénérables
femmes de l'Église naissante.
Elle ne cessa jamais d'annoncer à Jérusalem les
miséricordes, les grandeurs et les gloires du Sauveur
du monde. Ce zèle lui attira d'abord la persécution des
Juifs, qui la reléguèrent en Afrique, avec toute sa
famille, et ensuite la persécution des païens aussi, qui,
sous l'empire de Néron, la dix-septième année après la
mort du Seigneur, lui firent subir, ainsi qu'à ses en-
fants et à ses sœurs, les plus affreux tourments, et lui
firent terminer la vie d'une sainte par la mort d'une
héroïque martyre. Ses reliques, transportées à Rome,
se trouvent à la basilique de Saint-Paul; Dieu ayant
disposé par là que la première prédicatrice des Gentils
reposât à côté du premier des Apôtres des Gentils, et
qu'à Rome fût particulièrement vénérée cette heureuse
femme dont la conversion, l'humilité, la foi, le zèle,
figurèrent si bien d'avance la conversion, l'humilité,
la foi et le zèle de Rome (Cornélius a Lapide, in iv
Joan.).
OU LA GRACE. 357
H . Malheurs de la Samaritaine si elle avait repoussé la première
grâce. Jésus-Christ qui appelle et passe. Ses voix divines au coeur
du pécheur. Nécessité et bonheur de les écouter et de s'y rendre.
SEPTIÈME HOMÉLIE.
LA PÉCHERESSE DE L'ÉVANGILE (*),
OU
L'AMOUR PÉNITENT.
(Saint Luc, chap. vit).
* Ordinavit in me chariiatem ;
« 11 n*a fait qu'ordonner en moi l'amour [Cantic. II). »
I N T R O D U C T I O N .
PREMIÈRE PARTIE.
LA CONVERSION ET LA CONFESSION.
(l) L'unique objection qu'on peut faire contre cette hypothèse est
que, dans l'Évangile de saint Luc, le prodige de la guérison du
sourd-muet possédé par le démon est raconté au chapitre onzième,
tandis que l'histoire de la pécheresse est rapportée au chapitre
septième. Mais cette objection n'en est pas une lorsqu'on se souvient,
d'après Cornélius à Lapide, que, bien souvent, les Évangélistes n'ont
pas suivi l'ordre chronologique des faits. Evangelistœ, dit le même
interprète, ssepe non servant ordïnem temporis in recensendis
Christi dictis vel foclis (Canon II,in L'vang.); et que c'est là l'une
des RÈGLES qu'on doit avoir présentes à l'esprit pour se rendre compte
de certains passages des Évangélistes.
ou LA
' MOUR PÉNITENT. 369
aspirant à traîner après elle de nombreux adorateurs ;
ce n'était que du vain plaisir d'être courtisée et de ré-
gner sur de pauvres êtres par la fierté et la coquetterie.
Mais ces amusements de l'esprit, ces affections plato-
niques, ne pouvant pas rendre heureuse l'àme qui s'y
livre, elle descend de la hauteur où elle s'était placée
et où elle se flattait vainement de pouvoir rester, et va
chercher dans la volupté du corps des amusements plus
positifs et plus grossiers. L'orgueil n'est que l'adul-
tère, la débauche de l'esprit, et, particulièrement dans
la femme, il finit toujours par la débauche et l'adul-
tère, qui est l'orgueil des sens. On commence, disait
saint Paul, par l'esprit, et Ton finit par se livrer à la
chair, par s'y plonger et s'y perdre : Cum spiritu cœ-
peritis, nunc carne consummemini (Galat. III). C'est
t
(1) m Non peccatrix solum, sed urbis facta est ipsa peocatum. »
Cornélius à Lapide dit aussi : Elle est appelée par l'Évangile « LA PÉ-
CHERESSE » antonomastiquement > en tant que non-seulement elle
péchait gravement et beaucoup, mais qu'elle engageait aussi les au-
tres à pécher comme elle et avec elle : Peccatrix dicitur anto-
nomastiee, quod tpsa graviter peceare soleret, et altos ad secum
peccando allkere.
ou LA
' MOUR PÉNITENT 371
* inter. 60).
394 HOMÉLIE VII. — LA PÉCHERESSE DE L'ÉVANGILE,
les baisât au front, leur fit laver les pieds ( 1 ) et oindre
la tète d'huiles parfumées et délicates. Simon le phari-
sien n'avait rien fait de tout cela avec Jésus-Christ,
qu'il avait invité à manger chez lui. Et voici que Made-
leine, se substituant elle-même à Simon, prend sa
place, et accomplit, d u n e manière infiniment plus
agréable au cœur du Seigneur, les actes de civilité que
le pharisien avait négligé de pratiquer envers le divin
DEUXIÈME PARTIE.
LE PARDON ET LA SATISFACTION.
lant comme suit à cette àme : <c Si tu n'as pas été adul-
tère, qui t'a conservée pure Pce n'est qu'à moi que tu dois
de ne pas avoir commis d'adultère. Si tu n'as pas trouvé
de tentateur, c'est moi qui ai fait que le tentateur te
manquât. Si, ayant bien des tentateurs, aussi bien que
le temps, l'occasion, l'opportunité de faire le mal, tu
ne Tas pas fait, c'est moi aussi qui, t'ayant intérieure-
ment effrayée, t'ai détournée de le faire. Reconnais
donc en tout la grâce de Celui auquel tu dois d'avoir
évité tous les péchés que tu n'as pas commis, et sache
bien que, si le Dieu créateur et recteur de l'homme
s'éloigne de l'homme, il n'y a pas de si grand péché,
commis par un h o m m e , qu'un autre homme ne puisse
pas commettre (1). Mais revenons à Simon.
L'argument qu'il se faisait à lui-même pour con-
clure au blâme du Seigneur, en présence de la bonté
avec laquelle le Seigneur recevait les honneurs que lui
rendait Madeleine, se réduisait à ceci : Ou Jésus ne
connaît pas cette femme, ou il la connaît. S'il ne la
connaît pas, s'il n'a pas pu la deviner, il n'est donc pas
un voyant, un prophète. S'il la connaît, et cependant
qu'il consente à se laisser toucher par une aussi im-
pure créature, il n'est pas pur lui-même. Mais c'est
tout le contraire qui est vrai. Par cela même qu'il se
letudinis exagerabat.
ou LA
' MOUR PÉNITENT. 407
justice, à le guérir de son orgueil, c'est-à-dire, d'après
la jolie pensée de saint Augustin, que le Fils de Dieu
ne voulut pas avoir l'air de dîner gratis chez ce phari-
sien, et par ce soin qu'il prit aussi de son âme il voulut
le rétribuer largement de son hospitalité (1).
Il réprimande en effet cet injuste censeur, mais sans
le froisser - il le confond, mais sans l'abattre; il l'ins-
truit, mais sans l'avilir. Car : Simon, lui dit-il de l'air
de la plus grande douceur, j'ai quelque chose à te com-
muniquer : Simon, habeo aîiquid tibi dicere. Parlez,
maître, répondit le pharisien, je suis prêt à vous en-
tendre : Magister, die (v. 40).
Un créancier, reprit le Seigneur, avait deux débi-
teurs : l'un lui devait cinq cents deniers, l'autre ne lui
en devait que cinquante. Mais n'ayant ni l'un ni l'autre
de quoi payer leur dette, il la leur remit à tous les
deux tout entière : Duo debitores erant cuidam fœne-
raiori : unus debebat denarios quingentos, alius quin-
quaginta. Non hàbentïbus illis unde redderent, donavii
utrique (v. 41-42). Or, il est à supposer que ces deux
débiteurs aimaient tous les deux ce créancier, pour
avoir mérité qu'il leur remît leur dette. Sur cela, je te
fais cette question : Lequel des deux, selon toi, aimait
davantage ce créancier généreux ? Quis wgo eum plus
diligit (v. 42)? Je pensp, répondit Sjnion, que celui
qui aimait davantage est le débiteur à qni Ton a fait une
grande remise : Respondens Simon dixit : JEsiimo
quia is oui plus donavit (v. 43). Tu en as bien jugé,
(1) « Erat enim rétro a ter go, nec audebat ex criminum confu-
« sionecoram ejus facie comparere ; et beuignis eam oculis respexit
« [Cornélius à Lapide.). »
(2) C'est comme s'il lui avait dit, d'après saint Ambroise : Rien
n'est plus facile que d'offrir de l'eau, mais il n'est pas aussi facile de
répandre des larmes. Tu m'as donc refusé même Peau que tu pou-
vais m'offrir chez toi sans te déranger, tandis que cette femme a dû
faire bien des efforts sur elle-même pour venir ici laver mes pieds
de ses larmes. Heureuse donc cette femme que tu regardes avec m é -
pris et qui cependant est parvenue, par ce lavement de mes pieds, à
effacer les taches de son âme, et qui, les ayant essuyés de ses che-
veux, a acquis la sainteté par le même moyen par lequel elle avait
attiré les jeunes gens au péché : Facilis est usus aquarum, non est
facilis tacrymarum effusio. Tu promptis non es usus; hase effudit
non prompta. Lavans lacrymis pedes tneos, lavit maculas pro-
prias. Tersit comis, et quibus venata est ad peccatum juventutem
venata est sanclitatem.
ou LA
' MOUR PÉNITENT. 409
tuam aquam pedibus mets non dédis ti; hœc autem ri-
y
proportion du mal que nous avons fait; que des grands péchés d e -
mandent de notre part une grande pénitence et que, parce que la
miséricorde de Dieu nous les a pardonnes, nous ne devons pas moins
nous rappeler l'immense dette que nous avons, par ces péchés, con-
tractée avec la justice de Dieu. « Qui vehementer se ingesserunt
« malis rursus et bonis vehementer insistant, conseil ad quot dé-
fi bita se obligaverunt. »
412 HOMÉLIE V U . — L A . PÉCHERESSE DE L'ÉVANGILE,
(I) Il n'y a pas de doute que Simon était encore, lui, un pécheur;
parce que, dans la parabole par laquelle le Seigneur a voulu le désil-
lusionner et le confondre, il est représenté comme un débiteur ^ lui
aussi; mais il n'y a pas de doute non plus qu'il était moins pécheur
que Madeleine, puisque, dans la même parabole, il est lè débiteur
nè devant que cinquante deniers, tandis que Madeleine est le débi-
teur qui en devait cinq cents. U paraît certain encore que Jésus-
Christ a pardonné à Simon ses péchés aussi bien qu'à la Madeleine
les s i e n s , car, dans la parabole, il est dit que le créancier remit éga-
lement aux deux débiteurs leurs dettes, Dimisit utrique. On peut
donc croire que Simon, touché par le spectacle de la pénitence de
Madeleine, et éclairé et attiré par la grâce et la parole toute-puis-
sante du Sauveur, s'est converti, lui aussi, a aimé, lui aussi, 1e Sei-
gneur, mais moins que Madeleine, parce que moins de péchés lui
avaient été pardonnes; Cul minus dimittitur minus diligit. Pour
mol, je partage l'opinion des interprètes qui pensent que ce Simon
le pharisien, s'étant vraiment converti, comme Madeleine, son a n -
cienne amie, quitta comme elle la Tille de Naim et la Galilée; qu'il
416 HOMÉLIE VII. LA PÉCHERESSE DE L'ÉVANGILE,
TROISIÈME PARTIE.
L'EXEMPLE.
(1) « Sicut ubi vehemens imber proruperit, fit serenitas, sic, la-
« crymis effusis,appare£ tranquillitas et périt callgo reatuum ; et sicut
a per aquam et Spiritum, sic per lacrymas et C0NFE8SI0NEM d e -
« nuo mundamur (fn Çaten.). »
(t) « Dulciores mihi sunt lacrymœ pœnitentïs quam gaudia thea-
« trorum. »
(3) « Quid aliud unguento nisi bonus odor opinionis exprimitur ?
<t Si igitur reeta opéra agi mu s, quibns opinione boni odoris Eccle-
« siam respergimus, quid in corpore Domini nisi unguentum f o n -
te dimus? »
ou LA
' MOUR PÉNITENT. 443
chons avec lui (1) ^ et marcher avec Jésus-Christ, c'est
l'aimer. Ah! oui, nous dit saint Paulin, à l'exemple de
la Madeleine, aimons, nous aussi, Jésus-Christ, car
l'aimer c'est nous acquitter d'une dette; baisons Jésus-
Christ, car le baiser c'est la perfection de la chasteté;
unissons-nous à Jésus-Christ, car l'épouser, c'est la
gloire de la virginité; soumettons-nous à l u i , car se
soumettre à lui c'est s'affranchir du monde et dominer
l'univers; mourons avec lui, car mourir avec lui, en
qui réside la vie, c'est vivre de lui et en lui, qui a dai-
gné à son tour mourir, lui, le premier, en nous et
pour nous (2).
Enfin F AMOUR pénitent ne sépare pas la charité de
Jésus-Christ de celle des pauvres; et c'est cela encore
que Madeleine nous prêche par son exemple. Car, d'a-
près la belle pensée que saint Grégoire a empruntée à
saint Augustin, les pieds du Seigneur signifient encore
les plus petits, les plus humbles des serviteurs de Dieu,
les pauvres et les malheureux. Les larmes sont encore
l'expression de la compassion; les baisers sont le signe
et le témoignage de l'amour. Les cheveux, qui sont
des superfluités du corps nullement nécessaires pour
vivre, signifient aussi le surplus de nos revenus et de
NOTE A LA PAGE 4 3 3 .
LA CONTRITION ET L'ATTRITION.
PREMIÈRE HOMÉLIE.
AVANT-PROPOS V
LA CHANANÉENNE ou L'ESPRIT DE GRACE ET L'ESPRIT DE
PRIÈRE. . 1
I n t r o d u c t i o n . — 1. Une ancienne erreur, touchant la moralité h u -
maine, et les conséquences de cette erreur 1&.
2. L'Esprit de grâce et de prière, et ses effets. C'est particulièrement
dans l'histoire de la CHANANÉENNE qu'on le voit en action. Conve-
nance qu'il y a de traiter un pareil sujet au commencement de la
station du Carême 3
f r o n t i è r e p a r t i e . CONDITIONS OE L'ESPRIT DE PRIÈRE. — 3. Jésus-
Christ quittant momentanément les Juifs pour les corriger. La
Chananéenne allant à sa rencontre, figure de l'Église. . . . 6
4. Perfection de la prière de la Chananéenne. La foi et l'éloigné-
ment du monde, premières conditions pour bien prier. Que doit-
on penser de ceux qui demandent des guérisons au magné-
tisme? 8
5. Autres sentiments que la Chananéenne a exprimés par sa prière.
La Confiance, l'Humilité et la Ferveur, conditions nécessaires, elles
aussi, pour bien prier 11
6. Jésus-Christ n'ayant l'air de dédaigner la Chananéenne que pour
lui donner le mérite de persévérer dans sa prière. C'est la persé-
vérance dans la pTière qui obtient les grâces 14
7. La Chananéenne priant pour sa fille, figure de l'Église priant
toujours pour ses enfants. Les ministres de la prière de l'Eglise,
vrais bienfaiteurs du monde. Stupidité du monde qui les per-
sécute 17
8. Les Apôtres intercédant pour la Chananéenne, prouvant l'impor-
tance de l'intercession des Saints. Explication de la parole du Sei-
gneur : « Qu'il n'était venu que pour le salut d'Israël. » . . 19
9. La Chananéenne cherchant et trouvant Jésus-Christ dans la mai-
son où il s'était caché, figure des âmes aimant le Seigneur, et le
cherchant et le trouvant dans la maison de l'Eglise, où il réside.
Réponse de Jésus-Christ à une nouvelle prière de la Chananéenne.
Les < ENFANTS » et les * CHIENS » selon l'Évangile 23
10. Pourquoi Jésus-Christ a appelé la Chananéenne «Une chienne. »
Dieu aime à être importuné par la prière. Admirable constance de
la Chananéenne vis-à-vis d u n e qualification si injurieuse pour
elle. Comment la change-t-elle en une nouvelle supplication?Com-
mentaires des Pères sur cette sublime prière 27
î. 29
450 TABLE ANALYTIQUE.
n e u v i è m e p a r t i e . L'ESPI\IT DE GRÂCE ET SON ÉCONOMIE. — 11. J é -
sus-Christ accordant enfin à la Chananéenne plus qu'elle ne lui
avait demandé. Tendre bonté du Seigneur pour cette femme. Com-
ment il l'a comblée de grâces et l'a glorifiée 35
12. Comment les Gentils convertis à la foi sont-ils devenus « En-
fants, > de Chiens > qu'ils étaient. L'âme du pécheur est sa fille
possédée par le démon. La prière seule peut la guérir. . . . 39
13. La Chananéenne nous prouvant encore que l'Esprit de grâce ne
peut se refuser à l'Esprit de prière. Jacob devenu, par la prière, le
vainqueur de Dieu. Toute-puissance de la prière 42
14. Ce n'est que par la prière qu'on peut bien vivre, obtenir la per-
sévérance finale, et faire son salut 48
A p p e n d i x à l'homélie qui précède. AUTRES CONSIDÉRATIONS SUR LA
PRIÈRE 52
D E U X I È M E HOMÉLIE.
QUATRIÈME HOMELIE.
SIXIÈME H O M É M E .
LA SAMARITAINE ou LA GRACE 29<i
I n t r o d u c t i o n . — 1. Magnifique idée que l'Écriture sainte donne,
en deux mots, du grand mystère de la Grâce. On propose de montrer
ce mystère en action dans la eomersiun de la Samaritaine.. 1b.
TABLE ANALYTIQUE 455
P r e m i è r e p a r t i e . ACTION DE LA GRÂCE DANS LA CONVERSION DE LA
FEMME DE SAMARIE. — 2. Explication des circonstances dont saint
Jean a fait précéder le récit de ce prodige. La fontaine de Jacob. La
lassitude du Seigneur. Les caractères généraux de la grâce. 302
3. Qui était la Samaritaine. Jésus-Christ lui demandant à boire.
Mystère de la soif du Seigneur. Gratuité et saints artifices de la
grâce r ' . . * 308
4. Ineffable bonté avec laquelle le Seigneur répond au mot dur de
la Samaritaine. La grâce commençant à la gagner. Explication du
mystère de Veau divine éteignant la soif à jamais. Huit traits de
ressemblance entre l'eau et la grâce. La fontaine dont le jet pousse
à la vie éternelle 313
5. La volupté matérialisant l'esprit. La Samaritaine changée encore
davantage sous l'action de la grâce, et commençant à prier. 320
6. Jésus reprochant, avec la plus grande douceur, à la Samaritaine
tous ses désordres. Le mystère des cinq hommes de l'âme. L'in-
tellect, son vrai époux. Humilité avec laquelle la Samaritaine ac-
cepte ces reproches 223
7. La Samaritaine demandant à être instruite par le Seigneur sur la
vraie religion. Révélation sublime et prophétique du Seigneur
sur ce sujet. Les schismatiques et les protestants adorant Dieu
sans le connaître. La vraie adoration de Dieu, en esprit et en v é -
rité, ne se trouvant que dans l'Église catholique 329
8. La Samaritaine désirant de connaître le Messie, et Jésus-Christ
lui révélant que le Messie c'était lui. La Samaritaine le croyant et
l'adorant 334
S e c o n d e p a r t i e . L'ACTION DE LA GRÂCE DANS LA CONVERSION DES CON-
CITOYENS DE LA SAMARITAINE. — 9. Etonnement des Apôtres de voir
leur divin Maître parlant avec la Samaritaine ; combien il est instruc-
tif. L'école du Seigneur. Avertissement aux femmes. La Samaritaine
convertie à la chasteté, et changée en apôtre de Jésus-Christ. 338
10. Confession publique que la Samaritaine fait de sa vie passée,
pour glorifier le Seigneur. Humilité et sagesse avec lesquelles elle
prêche le Messie à ses concitoyens. Charmes du zèle et de la p é -
nitence de la femme sincèrement convertie. Succès de la prédica-
tion de la Samaritaine 342
11. Touchante déclaration que le Sauveur a faite à ses Apôtres sur
le désir de la conversion des pécheurs. L'aliment de son cœur
divin. L'œuvre de Dieu par excellence. La moisson d e s âmes. R é -
compense pour ceux qui s'en occupent 347
12. Jésus-Christ à la ville de Sichar. Conversion de cette ville à la
foi du Messie. Jésus-Christ proclamé par le peuple « LE SAUVEUR DU
MONDE. » Crime des faux savants refusant à Jésus-Christ ce sublime
caractère. Triomphe de sa grâce, preuve de sa divinité. . . . 351
T r o i s i è m e p a r t i e . L'EXEMPLE DE LA SAMARITAINE. — 1 3 . Amour
saint de la Samaritaine pour Jésus^Christ. Sa vie, son martyre et
son tombeau 355
14. Malheurs de laSamaritaine si elle avait rppoussé la première grâce.
Jésus-Christ qui appelle et passe. Ses voix divines au cœur du p é -
cheur. Nécessité et bonheur de les écouter et de s'y rendre. 357
456 TABLE ANALYTIQUE.
SEPTIÈME HOMÉLIE.
L A PÉCHERESSE DE L'ÉVANGILE ou L'AMOUR PÉNITENT. 361
i n t r o d u c t i o n . — 1. A quelle occasion le divin Sauveur convertit
Madeleine. Jésus-Christ prouvant qu'il était le Messie (dans la
note). La religion n'est qu'amour. L'amour pénitent en action
dans la conversion de Madeleine, sujet de cette homélie. . . Ib.
P r e m i è r e p a r t i e . LA CONVERSION ET LA CONFESSION. — 2. La péche-
resse de l'Evangile n'est que Marie-Madeleine (dans la note). Quand
s'est-elle convertie? Désordres et scandales de sa vie de péché. 365
3. Sainte Marthe et ses mœurs. Son zélé pour la comersion de
Madeleine, sa sœur. Jésus-Christ guérissant le sourd-muet. Son
discours touchant l'action du démon sur les âmes. Hommage écla-
tant que sainte Marcelle rend à Jésus-Christ. Impression que tuut
cela produisit dans l'esprit de Madeleine. Changement prodigieux
de son cœur, et sentiments qu'il lui inspire 371
4. Nécessité de la Confession sacramentelle pour la tranquillité du
iécheur. Madeleine guettant l'occasion de revoir le Seigneur pour
Î ui demander son pardon. Comment elle va le chercher dans la
maison de Simon le pharisien. Les banquets auxquels assistait le
Seigneur 383
5* La Madeleine aux pieds du Seigneur. Sa confession tacite. Les
actes de sa pénitence célébrés par les Pères 388
6. La conversion de Madeleine parfaite. Le monde ne se moque que
des conversions équivoques. La femme vraiment convertie par
l'amour de Dieu 398
D e u x i è m e p a r t i e . L E PARDON ET LA SATISFACTION. — 6. Simon le
harisien critiquant Jésus-Christ et Madeleine. La fausse justice,
E e prêtre doit être reconnaissant à Dieu et indulgent emers les
pécheurs. Jésus-Christ se manifestant Dieu aux traits mêmes aux-
quels Simon le mésestime comme homme 401
8. Ineffable bonté avec laquelle J.-C, reprend Simon. [La parabole de
deux débiteurs expliquée. Les dettes du péché. Comment Made-
leine les a acquittées par l'amour. La contrition et l'altrition. 406'
9. Simon converti, lui aussi, et recevant son pardon. Jésus-Christ
absolvant Madeleine. Plénitude et richesse de cette absolution.
Les pénitents formés par l'amour 415
10. Sentiments de Madeleine après avoir reçu son pardon. Son
amour et sa fidélité pour le Dieu sauveur. Sa pénitence pendant
le reste de sa vie. Éloge qu'en a fait Jésus-Christ 4-21
T r o i s i è m e p a r t i e . L'EXEMPLE.—11. La pénitence intérieure. Effica-
cité de l'amour pénitent, et manière de l'exciter dans le cœur. 429
12. La sainte colère contre soi-même et le souvenir des péchés com-
mis, deux signes de la vraie pénitence. Le pénitent qui se ménage
et qui oublie ses péchés est un faux pénitent 433
13. Comment le vrai pénitent doit répéter les actes de Madeleine e n -
vers J.-C. Les odeurs. Les pieds du Seigneur et les cheveux de
l'homme, au sens allégorique. Bonheur de la vraie pénitence. 439
Note a la page 433. La contrition et l'attritiou 446
FEMMES DE L'ÉVANGILE
HOMÉLIES
P R É C H É E S A P A R I S , A SAINT-LOUIS D'ÀNTIN,
PAK
LE R. P . VENTURA DE RAULICA,
Ancien général de l'Ordre des Theatins,
Membre de la Sacrée Congrégation des Rites, Examinateur
des É*èqucs et du Cierge romain.
DEUXIÈME ÉDITION,
revue 11 ju-tuent'-e
DE N O U V E L L E S HOMÉLIES.
TOME SECOND.
PARIS
A LA U B K À I R I E DE P I É T É ET D'ÉDUCATION'
D'AUGUSTE V A T O N , E D I T E U R
RUE DU B A C , 50
1856
LAïutcur e t l'éditeur i t ; réservent le di'oit tic tr<uluetiim et de r e p r o d u c t i o n .
Paris, — imprimerie de G. GRATIOT, rue Mazarinc, 3 0 .
LES
FEMMES DE L'ÉVANGILE
HOMÉLIES
SUR LES
FEMMES DE L'ÉVANGILE.
H U I T I È M E H O M É L I E .
M A R I E A U P I E D D E L A C R O I X (*),
ou
LA MÈRE DE l'ÉGLISE.
(Saint J e a n , chapitre xix).
INTRODUCTION.
1
( 0 «*Beata mater Dei Maria per Hevam significabatur, qua per
« enigma accepit ut mater -vvventium \ocaretur [IbitL). »
4 HOMÉLIE VIII. — MARIE AU PIED DE LA CROIX,
PREMIÈRE PARTIE.
mort est venue par une femme, c'est aussi par une femme qu'est
venue la vie. Comme c'est par Eve que nous avons été ruinés, c'est
par Marie que nous avons reçu le salut : Per fœminam mors, per
fœminam vita. Per Hevam interitus, per Mariam salus. Enfin l'É-
glise elle-même félicite Marie dans ces termes : 0 Marie, vous nous
rendez par votre adorable fils tout ce que la malheureuse Eve nous
avait enlevé. Yous ouvrez le*; portes du ciel, afin d'y faire entrer
les pauvres exilés de la terre : Quod Heva tristis abslulit, — Tu
reddis almo germine; -— Intrcnt ut attra Jlebilcs, — Cœli reclu-
dis cardincs.
OU LA MÈRE DE L ÉGLISE, 9
(1) « Nullo modo dubitandum est quin Maria \o1ucrit filium tra-
« dere, propter salutem generis tuunani, ut in omnibus et per omnia
« mater iieret conformis Patri et Filio. »
(2) « Ita ut de ea quoque dici potest : « Sic Maria dilexit m u n -
« dum, ut filium suum unigenitum daret. «
(3) « Feeit illud charitas qua majorem nemo habet; fecit et hoc
« charitas oui post iltam similis altéra non fuit. *
OU LA MÈRE DE L'ÉGLISE. 35
DEUXIÈME P A R T I E .
APPENDIX
A L'HOMÉLIE PRÉCÉDENTE.
Remarquons enfin que ce sont les Ëvangélistes qui nous ont appris
qu'à Bethléhem les maints rois ne retrouvèrent l'enfant .lésus qu'avec
Marie; Invenerunt puerum cum Maria matre ejus (Matth., nj ;
qu'au Calvaire Jésus-Christ n'accomplit notre salut qu'en présence
de sa mère, debuut au pied de la Croix; Stabat juxta crueem J e s i t
mater ejus ; qu'au Cénacle Je Saint-Esprit ne descend sur tas Apôtrrs
qu'autant qu'ils y sont réunis en prières avec Marie, la mère de, Jésus ;
Ibi omnes erant unanimiter persévérantes in oratione, cum MARIA
64 HOMÉLIE VIII. — MARIE AU PIED DE LA CROIX.
NEUVIÈME HOMÉLIE
OU
INTRODUCTION,
PREMIÈRE PARTIE.
(1) Dans la chronique de Lucius Dexter (an. 34), il est dit que la
femme de Pilate s'appelait Procula : Vxor Pilati Procula. Nicé-
phore (lib. 7, c. 30) l'appelle PROCULA. lui aussi, ainsi que le Méno-
loge des Grecs et l'Évangile de Nicodème, qui tout apocryphe qu'il
soit, ne renferme pas moins, comme le remarque Cornélius à Lapide,
bien des choses vraies et édifiantes : Quod licet apocryphum multa
tamen vera probaque continet [In xxyuMatth.).
OU LE BONHEUR DES PETITS. 69
en plein tribunal : « Ne vous mêlez pas de ce qui
touche à ce juste ; car j'ai été aujourd'hui étrange-
ment tourmentée en songe à cause de lui ; Sedente
autem illo pro tribunali, misit ad eum uxor ejus di- y
(Luc., XXHI, 27). Il n'y eut que les femmes qui lui
témoignèrent leur foi, leur respect et leur dévoue-
ment, et confessèrent en public le Seigneur pendant
qu'il était l'objet de la haine et du mépris de tout le
monde. Ah! elles ne«e laissent effrayer ni par l'ani-
mosité des prêtres, ni par la fureur du peuple, ni par
le pouvoir des juges, ni par la licence des soldats.
Elles paraissent même provoquer, par leurs pleurs, la
rage aveugle, la vengeance cruelle des ennemis de
Jésus-Christ*, et, par le spectacle de leur douleur, elles
paraissent prononcer une condamnation publique con-
tre Tinjustice et la barbarie avec lesquelles on traitait
Jésus-Christ, leur Maître. Rien, remarque un inter-
prète, ne peut les éloigner de lui ni les décider à l'a-
bandonner. Depuis le Prétoire jusqu'au Calvaire, elles
ne l'ont pas un seul instant perdu de vue- elles l'ont
suivi, désolées et pleurantes; et, enfin, elles vont assis-
ter à sa mort, heureuses d'admirer ses derniers exem-
ples, d'entendre ses dernières paroles, de méditer ses
derniers mystères, de recueillir son dernier soupir;
prêtes à tout souffrir pour lui, et, s'il le faut, à mourir
aussi pour lui (1).
Voyez-les, en effet : c'est Marie-Madeleine, c'est
Marie Salomé, c'est Marie, femme de Cléophas et mère
de Jacques, ce sont toutes les autres saintes femmes
que le Seigneur avait guéries, converties, attirées à sa
suite, qui, en suivant l'exemple et se groupant autour
de l'auguste Vierge, mère du Sauveur, s'établirent
evo
(I) « Ut scilicet, congruo tempore, possent ei munus suœ 4 ~
« tionis offerre [Cat.) »
OU LE BONHEUR DES PETITS. 75
de la chair donnée en pâture aux vers (CAuo DATA
VERWBUS). Mais il n'en a pas été de même du corps
de Jésus-Christ. Séparé de son âme bénie, — car sa
mort fut une mort réelle, fut une véritable mort, — ce
corps immaculé, étranger au péché, n'en demeura pas
moins, ainsi que l'âme, intimement uni à la personne
divine du Verbe, comme, lorsqu'on tire l'épée du four-
reau, le fourreau et l'épée, momentanément séparés
l'un de l'autre, n'en restent pas moins inhérents à la
même personne, le fourreau au coté gauche, l'épée à
la main droite de celui qui l'a dégainée. Pourtant, hy-
postatiquement uni à la divinité, qui est essentielle-
ment la vie, le corps du Seigneur, le SAINT DE DIEU
par excellence, ne fut pas même un seul instant à
l'état de cadavre, n'éprouva pas, ne pouvait pas éprou-
ver, selon la prophétie, la corruption de la mort : Nec
dabis SANCTUM TUUM videre corruptionem (Psal. xv). Il
n'avait donc pas besoin d'onguents et d'aromes pour
se conserver incorruptible et intact.
Mais cette belle doctrine, résultant nécessairement
du mystère de l'Incarnation, n'était pas encore claire et
distincte dansl'esprit des saintes femmes. Elles croyaient
bien que le corps de leur Maître bien-aimé avait quel-
que chose de divin, puisqu'elles se proposèrent do
l'honorer avec un culte religieux. Mais cette croyance
était bien confuse et imparfaite, au point qu'elle leur
laissait à penser qu'en redoublant les embaumements
fiUF ce corps saint on l'aurait mieux conservé, et pour
plus longtemps, dans son intégrité et dans sa beauté.
C'est dans cette pensée que, en revenant du tom-
beau où elles avaient vu renfermer le corps du Sei-
76 HOMÉLIE IX. — LES SAINTES FEMMES AU TOMBEAU,
(1) D'après le vénérable Bède, nous devons croire que les anges
assistent d'une manière toute particulière à la consécration du m y s -
tère du corps du Seigneur, à la Messe, comme ils environnaient jadis
ce même corps divin déposé au tombeau. Nous aussi, lorsque nous
nous disposons à célébrer les mystères célestes, nous devons donc,
à l'exemple de ces femmes de VËvangile, abaisser le front avec la
plus grande humilité, en nous rappelant que nous ne sommes que
terre et poussière ; et cela non-seulement à cause de la profonde
révérence qui est due à l'oblation sacrée du corps du Seigneur, mais
à cause des anges qui y sont présents. Quomodo^ posito in sepulcro
Corpore Vomini, Angeli astiterunt, ita etiam, tempore consecra-
tionis mysterii Corporis Christi, assistere sunt credendi. Nos ergo,
exemplo devotarum mulierum, quoties mysteriis cœlestibus appro-
pinquamus, tum propter angelicam prxsentiam, tum propter reve-
rentiam sacras oblationisf cum omni humilitate vultum in terrant
declinare debemus nos cinerem et terram esse
t recolentes.
(2) Il n'est pas ici, dit saint Grégoire, par la présence de son
corps, quoiqu'il soit partout par la présence de sa majesté divine.
Aon est hic per prœsentiam carnis qui tamen nusquam deest per
t
prxsentiam majestatis.
86 HOMÉLIE I X . — L E S SAINTES FEMMES AU TOMBEAU,
(l) Par ce mot Galilée il ne faut pas entendre, dit un ancien com-
mentateur (JOARIUS Epis. Conimb. apud Barradium, DE A P P A R I T I O N E
SECONDE P A R T I E .
7. Les Apôtres ne voulant pas croire au récit des femmes leur an-
nonçant la résurrection du Seigneur, qu'elles avaient apprise des
anges. Pierre et Jean se rendant au tombeau. Cachet de vérité des
Évangiles. L'amour de Madeleine récompensé. Son bonheur de
voir Jésus-Cbrist.
la vertu, afin de les aider.à achever leur salut éternel : Per hcc
ostendit se omnibus salutis iter inchoantïbus, ut ad salutcm per~
petuam pervenire qucant, adjuvando occurrere. »
( l ) « Merentur primum audire avete, ut maledictum Eva* mu-
« Ueris in mulieribus suhverteretur. »
114 HOMÉLIE IX.—LES SAINTES FEMMES AU TOMBEAU,
« menta monstrata est. Quze dum nos legentes aspicimus, quid aliud
« quam de eorum dulntatione solidamur (Loc. cit.) ? » « Plus
« Thomae infldelitas ad fldem quam fides credentium discipulorum
« profuit (Homil. 26J. »
120 HOMÉLIE I X . — L E S SAINTES FEMMES AU TOMBEAU,
TROISIÈME P A R T I E .
D I X I È M E H O M É L I E
INTRODUCTION.
DEUXIEME PARTIE.
(1) « Per hoc erudiens nos non tristari si qua infirmïtas facta fue-
« rit circabonos viros, et amicos Dei, juxta illud ; « Ego quos amo
« arguo etcastîgo (Homil. 6 2 , in Joan.). »
(2) a i l l e languens, istœ tristes, omnos dilecti; habebant ergo
« spem ab eo qui est consolatur dolentium, langueiitium sanator
i (Loc. cit.). »
144 HOMÉLIE X. — MARTHE ET MADELEINE,
per eam. »
O la belle parole que celle-ci! s'écrie Théophylacte.
Vraiment cette maladie de Lazare n'était pas un sinistre
présage de mort, puisqu'elle devait au contraire donner
lieu à un grand prodige par lequel les hommes, en
croyant à la divinité de Jésus-Christ, éviteront la
mort (1)!
Du reste, sans montrer la moindre inquiétude, sans
se donner le moindre souci du sort de Lazare, le divin
Sauveur s'arrêta là où il était pendant deux jours
encore, en sorte que, en attendant, Lazare mourut et
son cadavre fut déposé au tombeau : Ut audivit guia
in eo (v. 9 et 10).
Cette réponse de notre divin Maître paraît très-
simple. Rien cependant n'est plus important pour
nous, ni plus profond, ni plus mystérieux. L'Évangé-
liste saint Jean a dit que le Verbe divin est L A V R A I E
L U M I È R E Q U I É C L A I R E T O U T H O M M E V E N A N T D A N S CE MONDE .
(t) • Sed quid laterat eum ad cujus manus anima morientis exie-
« rat? »
( 2 ) * Verum dixit : Domino dormiebat, hominibus mortuus erat
* qui cum suscitare non poterant. Ergo, secundum potentiam suam,
« dixit « dormientem. » Sicut Apostolus « dormientes » appcilavït
• quos resuscitaturos pvaenuntiavit (Awj., toc. cit.). »
154 HOMÉLIE X . — MARTHE ET MADELEINE
(l) « Ideo resurrectio quia vita. Per quem tune cum aliis, p e r
« eumdem potest modo resurgere (Cat.). »
II. il
162 HOMÉLIE X. — M A R T H E ET MADELEINE
DEUXIÈME P A R T I E .
(\) « Quid est hoc? scisti quia mortuus ait; et ubi sit sepultus
i gnoras? •
A LA RÉSURRECTION. DE LAZARE. 173
(l) « Non ipse inops auxilii, sed nos inopes doctrinae. Non prece
a eguit, sed nobis oravit, ne filius ignoraretur ; ad profectum nostrjp
« fidei lonnebatur (Comment, lib. x). »
A 1A RÉSURRECTION DE LAZARE. 177
vivre déjà en lui et par lui ; ln ipso vita erat. Ego sum
resurrectio et vita.
Mais pourquoi le Fils de Dieu ne s'est-il pas contenté
de dire : « Je suis la résurrection? » mais il ajouté
aussi : « Je suis la vie. » Puisqu'il n'est pas plus pos-
sible de ressusciter sans vivre que de revivre, lorsqu'on
est mort sans ressusciter, la résurrection et la vie ne
sont-elles pas la môme chose? Non, répond saint Cy-
rille d'Alexandrie, car la vie véritable, la vie parfaite,
n'est que la résurrection glorieuse pour jouir d'un bon-
heur immortel. Ressusciter pour souffrir, c'est ressus-
citer pour mourir toujours de la pire de toutes les
morts (1). La résurrection sera commune à tous les
hommes, la vie véritable ne sera partagée que par les
justes. Ainsi la vie véritable suppose la résurrection -,
mais la vraie résurrection ne suppose pas la vie. Jésus-
Christ a eu donc raison de distinguer la vie et la résur-
rection en disant : « Je suis la résurrection et la vie. »
C'est pour cela qu'il a dit encore : « Celui qui croit
en moi vit déjà; et celui qui vit et croit ne mourra
jamais. » C'est comme s'il avait dit, d'après saint Au-
gustin : « Je suis la vie de l'âme comme je suis la ré-
surrection du corps. Celui qui croit en moi et qui s'unit
à moi par une foi pure et parfaite partage en même
temps cette résurrection et cette vie. Son âme com-
mencera à vivre dès à présent, par la foi et par la grâce ;
et bien qu'il ne pui J e pas échapper à la mort du corps,
(t) « Nam vita animée fides est; et omnis qui vivit in carne,
« etiamsi moriatur ad tempus propter carnem, vivet in anima, donec
« resurgat et caro nunquam moritura propter vitam spiritus ; et non
« morieturin aeternum.»
188 HOMÉLIE X. — M A R T H E ET MADELEINE
TROISIÈME PARTIE»
ONZIÈME HOMÉLIE.
LES TROIS MORTS RESSUSCITES (*)
ou
DEUXIÈME P A R T I E .
« ils n'ont pas caché, mais ont prêché partout aux au-
« très leurs péchés (1). »
< Ah! il n'est que trop vrai que tout pécheur, toute
pécheresse, laissant connaître leurs péchés, sont des
scandaleux; car, selon Tertullien, tout exemple d'une
mauvaise action , ou toute mauvaise action qui se fait
deviner, est un scandale (2).
0 pères de famille, 6 maîtres d'école, ô chefs d'ad-
. ministration, pour lesquels il n'y a d'important que les
plaisirs et les affaires, oh ! si vous saviez le mal que
Vous faites aux jeunes gens qui vous voient et qui vous
écoutent! O malheureuses mères, ô maîtresses cruelles
d'institutions, si vous pouviez vous douter des horri-
bles ravages que votre légèreté et ce que vous appe-
lez vos galanteries font aux jeunes filles qui en sont
témoins !
En effet, tout péché connu tend par lui-même à di-
minuer, dans ceux qui le connaissent, la honte, l'hor-
reur, le remords du péché. Tout péché connu est un
terrible coup, un coup faisant brèche aux sentiments
de pudeur des esprits faibles, des consciences délicates
qui le connaissent. Même les âmes fortes et ferventes,
pour lesquelles l'observance exacte des Lois de Dieu est
devenue un bonheur, l'état de grâce une seconde na-
ture, la vertu un besoin, la sainteté un attrait; même
4© telles âmes, comme David l'avouait par rapport à
* I •• • r . ——• . . . . . . »
(1) C'est ainsi que, depuiB Origène, les Pères et les Interprètes
ont expliqué ce passage.
• OU LE RETOUR A LA GRACE, ETC. 217
( l ) « Zelus ejus est quasi paliium, quo velat sua peccata, coram
« oculis Dei, ut in iis gratiam inveniat (A LAPJDE, in v JACOBI). »
218 HOMÉLIE X I . — LES TROIS MORTS RESSUSCITES
(X) « Iucipit loqui, cum reducis vitœ indicia cunctis, qui eum pce-
« cantem luxerunt, ostendit (loc. cit.). »
OU LE RETOUR A LA GRACE, ETC. 221
TROISIEME PARTIE.
(l) Nous nous souvenons d'un tel, parmi tant d'autres de ces p é -
cheurs endurcis, qui disait : « Je crois aux enfers j mais je crois aussi
que je ne puis pas y échapper. Me convertir, c'est impossible. Aussi
J'ai pris mon parti. Seulement je voudrais finir ma vie d'une mort
ittbite, afin d'éviter les angoisses du dernier moment. Ce serait là
«ne belle mon pour moi; et je tâche de me la procurer par l'usage
\ que je fais de l'opium. » Le malheureux a été exaucé dans ce désir
Infernal. 11 est mort d'une attaque d'apopitxie foudroyante au
" ipectacle !
228 HOMÉLIE XI. — LES TROIS MORTS RESSUSCITES
( l ) « Sed forte jam illi alloquor, qui jam duro consuetudinis la-
« pide premitur, qui jam quatriduanus fœtet. Sed nec ipse desperet
« (De Verb. Domini), »
OU LE RETOUR A LA GRACE, ETC. 229
L'UN NÉCESSAIRE
• Aune vero ïiberati a peecafo, servi autem facti Deo, kabetis fruclum
» vestrum in sanctificationem, finem vero vilam œternam.
« Mais maintenant, affranchis du péché, et devenus les serviteurs de Pieu,
• vous recueillez votre fruit pour la sanctification, et atteignez votre fin, la
« vie éternelle {Rom, v i , 22). •
PREMIÈRE PARTIE.
LES CONDITIONS ET I E S OEUVRES DU SERVICE DE DIEU.
haute et basse prêtraille des Juifs qui, dans leur haine satanique
contre le Seigneur, ont toujours cherché à abaisser, à dénigrer, à
calomnier tout ce qui tenait à lui : sa patrie, sa divine mère, ses
parents, ses apôtres et ses disciples; ils n'ont jamais osé se per-
mettre un seul mot injurieux, élever le plus léger soupçon contre
Marthe, Marie et Lazare ; et qu'à la mort de ce dernier non-seule-
ment le peuple prit une large part à la douleur de ses sœurs déso-
lées (Joan. xi, 33), mais les personnages les plus distingués de Jé-
rusalem se rendirent en foule à leur habitation, en Béthanie, pour les
consoler (Ibid. v, 19 et 4 5 ) . Preuve évidente que la pureté des
mœurs de ces femmes était au-dessus de toute atteinte, et que cette
famille tout entière, en parfaite odeur de sainteté auprès de tout
le monde, faisait honneur à rattachement tout particulier que Jésus
avait pour elle, et était, selon la charmante expression de saint
Paul, la bonne odeur du Christ.
ou L'UN NÉCESSAIRE, ETC. 249
(l) a Non simpliciter dicitur quod se&etet prope Jesum, sed secus
« pedes illius : ut ostendat multam reverentiam quam habebat ad
t Dominum (In Caten.). »
250 HOMÉLIE III. — JÉSUS-CHRIST CHEZ MARTHE
~™ * *«
. „ ... i
278 HOMÉLIE XH. — JÉSUS-CHRIST CHEZ MARTHE
DEUXIÈME PARTIE»
(l) t Multa sunt, diyersa sunt, quia carnalia sunt, quia tempora-
*lia sunt; et si bona, transitoria sunt [loc. cit.). »
294 HOMÉLIE XII. — JÉSUS-CHRIST CHEZ MARTHE
(1) «Unitas seu simplicitas est vestigium Dei, qui est prima,
« cssentialis et iucreata Unitas, omnium unitatum fons et origo. Unum,
« Deus {Ibid.). » *
(2) « Unum, illud supernum ubi Pater, Verbum et Spiritus sanc-
T tus unum sunt (toc. ci*.). »
OU t'uN NÉCESSAIRE, ETC. 295
(1) Qu'on fasse bien attention qu'il n'est question ici que de
connaissance et non pas de compréhension. De ce que, comme il n'y
a pas d'objet sensible qui ne puisse être vu par l'œil corporel, il n'y
a pas d'objet intellectuel qui ne puisse être connu par l'esprit, il n'en
suit pas que l'esprit humain puisse tout comprendre. Car, même au
ciel, où les bienheureux verront l'Essence divine, la Trinité des per-
sonnes et tous les attributs de D i e u , cependant ils ne verront pas
tous les degrés éternels de ces attributs, parce qu'ils sont infinis. Ils
verront donc clairement Dieu, sans jamais le comprendre totaliter
et adéquate^ parce qu'il n'y a pas d'équation possible entre une
intellection finie et la cognoscibilité intrinsèque de D i e u , qui est
infinie.
ou L'UN NÉCESSAIRE, ETC. 301
« Ibid.). »
308 HOMÉLIE XII. — JÉSUS-CHRIST CHEZ MARTHE
(i) • Non in solo panevlvit Uomo, sed in omni verbo quod pro-
« e^dit deore Dei (Wattfy.. iv, 4). »
OU L'UN NECESSAIRE, E t C . 311
( l ) « Ubi sunt duo vel très congregati in nomine meo9 ibi sum
m ego in medio eorum (Hfatth. xvw). » Remarquez ici qu'il est in-
314 HOMÉLIE XII. —JÉSUS-CHRIST CHEZ MARTHE
g 13. Par les mêmes paroles, le divin Sauveur nous a présenté Dieu
comme l'un N É C E S S A I R E pour le bonheur du cœur, pour la per-
fection du corps et de tout notre être, pendant la vie et après la
mort. — La parabole du richard, frappé de mort au moment où
il se complaisait dans les grands biens qu'il avait amassés. —
Qu'est-ce que thésauriser pour «ot, et ne se soucier aucunement
d'Hre riche *en Dieu. — Tout pécheur engage son âme au démon
qui la lui redemandera dans l'autre monde. — A quoi sert-il ga-
gner le monde si l'on perd son âme ?
(1) « Jussisti, Domine, et sic est, ut poena sua sibi sit omnis ani-
« musinordinatus (Saint Augustin). »
(2) « Contritio et infelicitas in viis eorum, et viara pacis non co-
a gnorcrunt (Psaî. xni, 3). »
OU i/UN NÉCESSAIRE, ETC. 325
« reficiam vos. Tollite Jagum meum super vos, et discite a me, quia
* mitis sum et humills corde, et invenietis requiem animabus vestris.
< Jugum enim meum suave est, et onus meum levé {Matth. n). »
328 HOMÉLIE XII, — JÉSUS-CHRIST CHEZ MARTHE
TROISIÈME PARTIE.
que cette même femme était devenue plus célèbre encore par la
sincérité et l'éclat de sa conversion.
(O « Accepta forma servi, in illa pasci voluit, dignatione, non
« conditione. Habebat carnem in qua esuriret et sitiretj s e d , in
« eremo, esurienti Angeli ministrabant. Ergo, quo pasci voluit, pas-
« centi prœstitit (loc. cit.). »
334 HOMÉLIE XII. — JÉSUS-CHRIST CHEZ MARTHE
« sauver ce qui avait péri ; Bodïe talus domui huic fada est... Ve-
« nit enim Filius Hominis quœrere et salvum facere quod perie-
« rat [Luc. xix). »
(3) Ce Zachée, après l'Ascension du Seigneur, fut sacré évéque
de Céèarée par l'apôtre saint Pierre. Son nom se trouve au Martyro-
loge, parmi les noms des Saints.
ou L'UN NÉCESSAIRE, ETC. 335
n. 22
338 HOMÉLIE XII. — JÉSUS-CHRIST CHEZ MARTHE
TREIZIÈME H O M É L I E
ou
PREMIÈRE PARTIE.
tique par lequel elle devine par son cœur, bien plus que
par son esprit, l'avenir de ses enfants. Marie Salomé
pressentit donc tout d'un trait quelque chose de grand
et de divin dans cette vocation ; et, loin de s'y opposer,
elle fut enchantée d'entendre delabouchede ses enfants
qu'ils y avaientpromptement répondu, et qu'ils étaient
décidés à y rester fidèles. Elle compta comme le jour
le plus heureux de sa vie, ce jour où le Messie d'Israël
lui faisait l'insigne honneur, à faire envie aux Anges,
de prendre tout ce qu'elle avait de plus cher au monde,
ses deux fils, à son école et à sa suite, pour en faire
deux de ses coadjuteurs et de ses ministres (saint Paul)
dans son œuvre divine.
Saint Matthieu et saint Marc ont dit : « Il y avait là
« aussi (sur le Calvaire), à quelque distance de la croix,
« plusieurs femmes qui, de la Galilée, avaient suivi
« Jésus pour le servir; parmi lesquelles était Marie-
« Madeleine, Marie mère de Joseph (Marie de Cléo-
« phas) et SALOMÉ , LA MÈRE DES FILS DE ZÉBÉDÉE
« (Matth. XXVII ; Marc. xv). » Il est donc certain que
sainte Marie Salomé était une de ces saintes femmes
qui, comme on vient de le voir dans la précédente Ho-
mélie, avait formé, sous la présidence de la sainte
Vierge, une association pieuse dont le but était d'as-
sister de leurs biens le divin Sauveur et ses Apôtres,
de les suivre partout, pour leur rendre les servi-
ces nécessaires à des voyageurs de Dieu qui, toujours
en mouvement et en course pour évangéliser les peu-
ples, n'avaient point de demeure fixe sur la terre.
Ainsi sainte Marie Salomé, non-seulement se garda
bien d'entraver la résolution qu'avaient prise ses en-
OU LE BONHEUR DES MÈRES, ETC. 357
(1) Saint Matthieu, c. xxvui; saint Marc, c. xvi; saint Luc, c. xxiv.
Voyez aussi la IX* homélie, ci-dessus, §§ 3-9.
OU LE BONHEUR DES MÈRES, ETC. 359
(1) Saint Marc a ajouté que le FILS DE DIEU prédit alors même
la circonstance qu'on VAURAIT CONSPUÉ ; et conspuent eum (v. 34). Et
saint Luc parait indiquer que Jésus-Christ rappela alors toutes les
prédictions que les prophètes avaient faites sur la mort du Messie et
qu'il dit aux Apôtres que tout cela allait littéralement s'accomplir ; Et
consumabuntur omnia qum scripta sunt per prophetas de Filio
Hominis. Voilà donc une nouvelle preuve éclatante que Jésus-Christ
a donnée, par cette prédiction si détaillée, de tout ce qui allait lui
arriver : que le passé et l'avenir lui étaient présents ; qu'il était le
Messie, et qu'il était Dieu.
(2) t Et ipsi nihil horum intellexerunt, et erat verbum istud
« absconditum ab eis, et non intelligebant quœ dicebantur (Luc.
« XVIIÏ, 34). »
n. 24
370 HOMÉLIE XIII. — S A I N T S MARIE SALOMÉ
(1) t Regnum meum non est de hoc mundo (Joan. xvui. 36). »
(2) % Aperu.it illis s e n s u m , ut intelligerent Scripturas (£wc,
« xxiv, 35). »
(3) n Spiritus veritatis, ipse docebit vos omnem veritatem (Joan.
« xvi, 13). »
(4) c Amen dico vobis : quod vos qui secuti estis me, in regeno-
« ratione, cum Filius hominis sederit in sede majestatis sus, sedc-
« bitis et vos super sedei duodecim, judieantes duodecirn tribus
« Israël (Matth, x\x). »
OU LE BONHEUR DES MÈRES, ETC. 371
(1) « Non sentit sicut caeterae matres, quœ corpora natorom suo-
• rum ornant, animas autem contemnunt; desiderant UIos ralere
« in hoc saeculo, et non curant quid sint passuri in alio : ut osten-
• dant quod corporum sint parentes, non animarum. Ita non ter-
« rena sed cœlestia ÛUis suis optabat (liom. inMatth*)* >
374 HOMÉLIE XIII. — SAINTE MARIE SALOMÉ
(1) « Marcus ipsos filios Zebedaei perhibet dixisse, quod hic per
« matrem Mathœus expressit, cum illa illorum voluntatem attulisset
« [In Caten.). » Saint Marc a mis sur les lèvres des fils la prière
que saint Matthieu attribue à la mère, non-seulement pour indiquer
qae c'étaient les fils qui l'avaient suggérée j mais encore parce que
ces fils se trouvant là à côté de leur mère, pendant que celle-ci por-
tait la parole, ils étaient censés parler avec elle. C'est donc très-
régulier que cet Évangéliste ait mis au pluriel un discours que saint
Matthieu a mis au singulier. Il a désigné, au moral, les auteurs de
ce discours que saint Matthieu a désignés au physique ; et les histo-
riens sacrés ont été tons les deux dans le vrai.
376 HOMÉLIE XIII. — SAINTE MARIE SALOMÉ
DEUXIEME PARTIE.
« hic), »
n. 2i
386 HOMÉLIE xm. — S A I N T E MARIE SALOMÉ
(i) « Aon est meum dare vobis, id est : Regnum cœlorum non
« est tantum dantis sed et accipientis. Non est personarum acceptio
« apud Deum ; sed quicumque talcm se prœbuerit ut Regno cuslo-
• rum dignus flat, hoc accipiet, non ex favore sed ex merito, quod
* non persona? sed vilae paratum est (Comment, in Matth.). »
390 HOMÉLIE XIII. — SAINTE MARIE SALOMÉ
(1) * Quaerebant, prae aliis stare apud Ipsum. Sed Christiis, Mo-
« riemini quidem, inquit, propter m e , non tamen hoc suflicit vos
n facere primum ordlnem obtinere. Si enim aliquis alius venerit,
« cum martyrio, ampliorem virtutem possidens; non quia vos amo,
« illum expellam et vobis dabo primatum. His enim paraïur prima-
« tus qui per opéra possunt fieri primi (loc. cit.). »
(2) « Sic justus rex agoni a se instituto praesidens, accedentibus
« cognatis et amicis,dicenUbusque : Da nobis bravium e t e o r o n a m ;
« jure, meritoque responderet : Non est meum vobis dare bravium,
« sed quibus illud paratum est et decretum est, scilicet in agonecer-
<t tantibus et vincentibus (In x Marci)
OU LE BONHEUR DES MÈRES, ETC. 391
( l ) « Non dixit : Aon est meum dare; sed : Non est meum dare
« VOBIS : non sibi potestatem déesse asserens, sed meritum crea-
« turi$(Ap.a Lap.). »
392 HOMÉLIE X M . — SAINTE MARIE SALOMÉ
TROISIÈME PARTIE.
QUATOR HOMÉLIE.
00
PREMIÈRE PARTIE.
divin n'en était pas moins dans le monde fait par Lui
et réglant, Lui, le sort du monde; et qui, après avoir
été rejeté même par les siens, à qui il s'était mani-
festé d'une manière toute particulière, n'en était pas
moins leur maître, et le maître de tout, disposant de
tout, même du plus grand de tous les biens, la filia-
tion divine, en faveur de ceux qui ont voulu le rece-
voir en eux-mêmes en croyant en son nom; et dont,
d'êtres qu'ils étaient, nés de la corruption du sang, des
convoitises de la chair et de la volonté de l'homme, il
a fait des êtres ne devant leur naissance qu'à Dieu $
In mundo erat, et mundxis pei* ipsum factus est, et
mundus eum non cognovit. In propria venit et sui
eum non receperunt* Quotquot autem receperunt eum,
dédit eis potesiatem filios Dei fieri; his qui credunt
in nomine Ejus : qui non ex sanguinibus, neque ex vo-
luniate carnis^ neque ex voluniate viri sed ex Deo
p
naii sunt.
Nous sommes enseignés par elle que les prophètes
que Dieu a envoyés pendant quatre mille ans, depuis
le premier jusqu'au dernier, Jean-Baptiste, le plus
grand de tous, n'étaient pas eux, la vraie lumière,
mais qu'ils étaient éclairés par la lumière du Verbe,
et qu'ils n'ont eu d'autre mission que de rendre té-
moignage à cette lumière qu'ils recevaient de lui, et
d'attirer tout le monde à croire en lui ; Fuit Homo
missus a Deo cui nomen erat Joannes* Hic venit in
testimonium, ut testimonium perhiberet de lumine.
Non erat ille lux.
Nous sommes enfin assurés par elle que c'esteemême
VERBE de Dieu quiS'EST FAIT CHAIR et a habité en
416 HOMÉLIE XIV. — LES PARENTS DU SEIGNEUR
(j) Qu'on n'oppose pas que les protestants sont des hérétiques,
et cependant ils ne nient ni la divinité, ni l'humanité du Christi
car en niant ses sacrements et son Église, c'est-à-dire les œuvres
de sa Divinité, Us nient implicitement cette divinité elle-même. Et,
en effet, les bons logiciens, parmi les protestants, ont fini par
nier même explicitement la divinité de Jésus-Christ. Sur cent pas-
teurs protestants, en Allemagne en particulier, ce foyer du pro-
testantisme, à peine on en trouve cinq admettant cette grande
vérité. C'est que le protestantisme en renferme t n lui-même, en
principe et en germe, la négation.
428 HOMÉLIE XIV. — LES PARENTS DU SEIGNEUR
(1) Qu'on remarque bien ici que rien n'est plus fréquent dans le
style de l'Écriture que la figure dite métonymie, par laquelle on
dit : Telle chose S'APPELLERA pour signifier que telle chose
SERA, car dans le langage de la vérité la chose est vraiment ce
qu'on Y appelle. Ainsi donc, en disant que le Messie S'APPELLE-
RAIT Emmanuel, le prophète a voulu dire qu'il SERAIT Emma-
nuel. De même, chez saint Luc, l'Ange en disant à Marie ; « Celui
* que vous concevrez sera appelé le fils de Dieu, » a voulu diie
« qu'il serait le fils de Dieu. » Comme en lui disant, en parlant d'E-
lisabeth : a C'est le sixième mois de la grossesse de celle qui S'AJJ-
« pela stérile, » il voulut dire : « C'est le sixième mois de la gru. -
« sesse de celle qui était stérile. » Car on ne Y appelait stérile que
parce qu'elle l'était en effet. C ' c a t ainsi que Jésus-Christ n'est ap-
pelé HOMME-DIEU ET FILS DE DIEU, que parce qu'il est réellement tel.
432 HOMELIE XIV. — LES PARENTS DU SEIGNEUR
géliste a, lui aussi, établi que saint Joseph n'a été pour
rien dans la génération temporelle du Verhe, et qu'en
tant qu'homme, ce Verbe n'est que de la seule substance
de la Mère : comme il n'est que de la seule substance
du Père, en tant qu'il est Dieu,
Saint Marc, dans les trois mots dans lesquels il nous
a donné la généalogie abrégée du Sauveur, a évidem-
ment rendu hommage à ce môme dogme. Car dire :
« Commencement de l'Évangile de Jésus-Christ, FILS
DE DIEU, » c'est dire : « Je vais écrire l'Évangile du
Messie sauveur, dont toute la généalogie est renfermée
dans ces paroles : « Descendant de David, il a eu vrai-
ment une mère, mais il n'a d'autre vrai père que
Dieu. »
Il en est, enfin, de même de saint Jean. Après nous
avoir tracé la généalogie divine du Verbe, il n'a dit, il
est vrai, que cette seule parole, touchant sa généalogie
humaine ; « Et le Verbe s'est fait chair ; Et Verbum
caro factum est ; » mais cette parole est immense. On
n'a jamais, ni avant ni après saint Jean, exprimé d'une
pareille manière la conception et la naissance de
l'homme. On n'a jamais dit d'aucun homme : Et son
âme s*est fait corps.
C'est, dira-t-on, parce qu'aucun homme n'a été LE
VERBE FAIT HOMME. C'est que le Verbe existait avant de
se faire homme-, tandis que Tâme humaine n'existe
pas avant le corps. C'est, enfin, que dans l'homme
l'âme seule n'est pas la personne, et que la personna-
lité humaine résulte de l'union de l'âme avec le corps ;
tandis qu'en Jésus-Christ le Verbe seul était déjà une
subsistance parfaite, une personne, avant l'Incarnation,
OH DIEU JALOUX DE TROUVER, ETC. 435
et que cette personne divine du Verbe a été aussi la
personne de l'homme servant de support à son huma-
nité. En sorte que, d'après la vraie théologie et la vraie
foi de l'Incarnation, il y avait deux volontés parfaites
en Jésus-Christ, et une seule personne. C'est cette pro-
fonde et magnifique doctrine que l'Evangéliste a ren-
fermée dans cette étonnante parole qu'aucune langue
n'avait jamais articulée, qu'aucune maia n'avait jamais
écrite : ET LE VERRE S'EST FAIT CHAIR.
Tout cela est vrai. Mais n'est-il pas vrai aussi, et
même évident que, par cette même phrase, l'Évangé-
liste a voulu dire que le Verbe, grande et ineffable
SINGULARITÉ divine (singulariter sum Ego) par rapport à
sa substance et à sa génération éternelles, l'a été aussi
par rapport à sa substance et à sa génération tempo-r
relies? N'est-il pas évident qu'en résumant avec tant
de philosophie, dans ce peu de mots : ET LE VERBB
S'EST FAIT CHAIR, l'histoire divine de l'Incarnation, que
les autres Évangélistes nous avaient racontée tout au
l o n g , saint Jean a voulu nous dire que c'est ici une
chose aussi singulière et aussi nouvelle que la phrase
qui l'exprime? N'est-il pas évident qu'en nous repré-
sentant par cette même phrase, si en dehors du lan-
gage humain, le Verbe comme préexistant à son Incar-
nation et comme s'étant lui-même revêtu de l'habit,
lui-mêmecachésousl'enveloppederhumanité(l),afor-
mellement exclu tout procédé ordinaire de l'accom-
plissement de ce mystère? ET LE VERRE S'EST FAIT CHAIR
§ 7. Moralité à tirer du choix, que Dieu a fait des hommes qui de-
vaient être les ancêtres de Jésus-Christ. — Sainteté des Patriar-
ches antédiluviens et de ceux des temps moyens, aïeuls du S e i -
gneur.— Éloge qu'en a fait I'ËCCLESIÀSTIQUE. — Sainteté de saint
Joachim et de sainte Anne. — Les parents de la sainte Yierge, mère
de Dieu.
{1 j « Noé vir justus atque perfectus cum Deo ambulavit (Gen. vi).
« Ideo dimissum est reliquum terrae, cum factum estdiluvium. Tes-
• tamenta sœculi posita sunt apud illum (Eccli. XLIV, 18 et 19). »
(2) « Seth et Sem apud hommes glorvam adepti sunt. et super
« omnem animam in origine Adam (Eccli. x u x , 19). *
(3) Jésus-Christ, dit saint Augustin, n'a voulu admettre même
des pécheurs (qui pour la plupart se sont convertis), parmi ses Pères,
qu'afin de faire savoir d'avance au monde qu'il serait venu non-
seulement pour les Justes, mats encore pour les pécheurs.
446 HOMÉLIE XIV. — L E S PARANTS DU SEIGNEUR
(1) C'est à quoi paraît faire allusion saint Luc parles mots : Ser~
viens nocte ac die,
(2) Voyez l'Alapide sur le chap. u de saint Luc.
(3) « Erat autem ANNA PROPHETISSA, filia Phanuel, de tribu Aser.
n. 29
450 HOMÉLIE XIV. — LES PARENTS DU SEIGNEUR
DEUXIEME PARTIE.
(\) Nous faisons ici cette remarque, pour prémunir ceux de nos
lecteurs qui pourraient en avoir besoin, contre le blasphème des
modernes incrédules qui, l'Évangile à la main, enseignent que la
sainte Vierge a eu de 9aint Joseph d'autres enfants et ce sont ceux
que l'Évangile nomme les frères et les sœttrs du Seigneur. Oui,
blasphème horrible, nous le répétons, que l'incrédulité ne puise que
dans son ignorance de l'Écriture, dans la platitude et la corruption
des pensées qui lui sonthabituelles, et dans sa haine satanique contre
les grandeurs de la Mère de Dieu et de son divin Fils lui-même. Car
il est de foi que, vierge avant «on enfantement miraculeux, cette
divine Mère est restée vierge dans cet enfantement et après cet en-
fantement; Virgo ante partum, virgo in partu f virgo post par-
fum; et que ce Temple vivant de l'intacte pudeur où le Seigneur a
daigné séjourner corporellement n'a pas souffert la moindre alté-
ration dans sa mystérieuse intégrité ; Post partum virgo inviolata
permansisti. Ce blasphème, du r e s t e , n'est pas nouveau. Un
nommé Helvidius, dont l'ignorance des choses saintes était à la hau-
teur de la témérité de ses doctrines et de la honte de ses moeurs,
au quatrième siècle, l'avait articulé à Rome même. Ce qui nous a
valu le savant et vigoureux opuscule par lequel le grand Docteur
saint Jérôme (Hier, contr. Helvid.) a fait justice de cette abomina-
ble hérésie, et Va anéantie par des arguments sans réplique et par
le ridicule.
OU DIEU JALOUX DE TROUVER, ETC. 459
TROISIÈME PARTIE.
S VI. Jésus-Christ est venu se former une famille sur cette terre,
qui doit le suivre au ciel. — A quelle condition peut-on devenir
son frère, sa sœur et même sa mère. — Explication d'un passage
de l'Évangile sur ce sujet.
(1) « Dédit eis potes tatem filios Dei fitri (Joan* i, 12).Utadop-
« tionemfiliorumDeireciperemus(Galat. iv, 5), Non confunditur
« fratres eos vocare (Hebr. H , H ) , »
(2) « Si autem filil> et hmrettes : ksereâes qu'idem Dei, cohxredes
« autem Christi (Rom. v m , n). »
476 HOMÉLIB XIV. — LES PARENTS DU SEIGNEUR
(1) « Convenit iterum turba ita ut non possent neque panem raan-
« ducare (Marc, m, 20). »
OU DIEU JALOUX DE TROUVER, ETC. 477
(l) On croit que cette femme a été sainte Marcelle. Voyez ce que
e
nous avons dit d'elle dans la VII homélie, § 3 . Lors de la visite de
la sainte Vierge à sainte Elisabeth, celle-ci, après l'avoir proclamée
Bénie entre toutes tes femmes, lui dit encore : Que vous êtes heu-
reuse d'avoir cru ! car tout ce que le Seigneur vous a révélé s'ac-
complira en vous [Luc. î). C'est-à-dire que sainte Elisabeth fit cllc-
méme le commentaire de reloge qu'elle avait adressé à la sainte
Vierge ; tandis qu'ici sainte Marcelle aurait prononcé l'éloge de la
Mère de Dieu, et le commentaire en aurait été fait par Jésus-Christ.
Mais, dans les deux endroits, la doctrine est exactement la même,
n. 31
482 HOMÉLIE XIV. — LES PARENTS DU SEIGNEUR
(?) « JSsse matrem Dei est gratia externa^ gratis data ; ALDIRE ET
.( custooiaE VLRBUM DEI et gratta interna grafum faciens, E^se
« matrem Dei précise non facit matrem beatam ut fruatur Dei vi-
« sione et gloria œterna; at custodire verbum Dei perseveranter
« usque ad finem vita? perduclt hominem ad visionem et gloriam
« œternam ( A LAPIDE, hic). >>
484 HOMÉLIE XIV. — LES PARENTS DU SEIGNEUR
DIEU
LE vWe.
Le Verbe en Dieu de toute éternité.
Le Verbe créateur.
(1). Le Verbe vivificateur.
Le Verbe illuminateur.
Le Verbe prêché avant de paraître.
. Le Verbe accepté et rejeté.
Le Verbe dispensant la filiation divine.
LE VERBE FAIT CHAIR.
DIEU
EXPLICATION DES SIGNES. Adam. REMARQUES.
(•) Ce signe \ indigue paternité et filia-
Seth. core de David par Nathan, autre fils de Da-
tion véritable entre ceux dont il unit les vid, selon saint Luc.
noms. Henos. (6) Fils légitime et naturel de Jacob,
(**) Ces points signifient suppres-
Caïnan. saint Joseph n'a été indiqué par saint Luc
sion de plusieurs générations, faite à que comme fils légal d'Héli ; Qui fuit Heli :
dessein, pour ne pas trop allonger cette
Mala'léel. c'est-à-dire, en tant qu'époux de l a s a i n t e
table. V i e r g b jM.ajue,filled'Héli, il était son gendre.
(***) L'individu dont le nom n'a pas ce
Hénoch.
i (7) Ce Cléophas,, frère de saint Joseph,
signe \ dessus, n'est pas le fils de celui Mathusalé. avait pour femme Marie d'Alphée, dite, dans
dont le nom précède. l'Evangile, la s o e u r d e l a h b r b d e J é s u s ,
(2) Lantech. selon l'usage des Juifs : tandis qu'elle n'en
REMARQUES. _. 1, était que la belle- soeur.
Noe.
(1) Généalogie et vie du Verbe avant son I (8) Ces sii enfants de Cléophas étaient
Incarnation, selon saint Jean. Sem. appelés l e s f r è r e s e t l e s s o e d r s d e J é s u s ,
(2) Ancêtres, depuis Adam, da Verbe fait Arxaphad (**) toujours selon la coutume juive : tandis
homme, selon saint Luc. Héber. (***) qu'ils n'étaient que ses cousins germains
p u t a t i f s . Parmi ces frères, Jacques et Thad-
(3) Descendance du Verbe fait homme .1 dée furent du nombre des apôtres.
d'Abraham, selon saint Matthieu et saintLuc. Phaleg. (9) Ce Jacques est saint Jacques, apôtre,
(4) Jésus-Christ, de la part de la mère de Nachor. lui aussi, dit le majeur, parce qu'il fut ap-
sa mère, sainte Anne, descendant de David pelé avant lefilsde Cléophas, du même
par Salomon, selon saint Matthieu, et la Tharé. nom, à l'apostolat ; et qui, pour cela, est sur-
tradition. nommé le mineur. Ce Jean est saint Jean
(5) Jésus-Christ, de la part du père de sa Abraham. l'Évangéliste. Ce sont les enfants de Zé-
mère, saint Joachim ou Héli, descendant en- l
Isaac. bedée, du nom de leur père.
Jacob,
l
Judas.
(3), Phares...,
Salmon.
1
Booz.
Ob'ed.
I
Jessé.
„I
David.
I
Salomon. Nathan.
I
Roboam. Menna.
Abias. Éliakim.
l
Asa. Jona.
I t
Josaphat. Joseph.
I
Joran. Juda.
l,
Joatham. Siméon.
Achaz. Lé'vi.
I
Ézéchias. Mathat.
Manassés. Ëliézer.
l
Aroon. Jésu.
I
Josias Her
Zorobabel... Janné.
Ëliud. l
Ëléazar. Melchi.
l Lévi.
Mathan.
Mathat.
So!bé, Jacob, sainte Anne (épouse de) saint Joachim ou Héli.
l 1 I
J.
Elisabeth, Cléophas (7), Joseph (époux de) LA S. VIERGE, MÈRE DE DIEU. S. Joseph (6)
Jean-Baptiste. |
Salomé, Marie, Jacques, Joseph, Thaddée. Siméon (8) J £ S U S " G H R I S T
\ 1
Jacques, Jean(9).
TABLE ANALYTIQUE
HUITIÈME HOMÉLIE.
NEUVIÈME HOMÉLIE.
DIXIÈME HOMÉLIE.
MARTHE ET MADELEINE A LA RÉSURRECTION DE LAZARE ou
LA RESURRECTION DES MORTS 137
i n t r o d u c t i o n . — 1 . L'homme ne mourant qu'à cause du péché et
pouvant ressusciter par Jésus-Christ, comme Jésus-Christ l u i -
même. La résurrection de Lazare figure de ce mystère, et sujet
de cette homélie Ib.
p r e m i è r e p a r t i e . L E S PRÉLIMINAIRES DE LA RÉSURRECTION DE L A -
ZARE. — 2 . La famille de Lazare. Pourquoi elle était chère â J é -
sus-Christ. Touchant message que Marthe et Madeleine lui envoient
sur la maladie de leur frère, et réponse du Seigneur 141
3 . Dessein de miséricorde du Seigneur en permettant la mort de La-
zare. Jésus-Christ la lumière du monde, les Apôtres les heures du
jour. Confiance exagérée de Thomas dans son propre courage. 1 4 6
490 TABLE ANALYTIQUE.
ONZIÈME HOMÉLIE.
DOUZIÈME HOMÉLIE.
TREIZIEME HOMÉLIE.
D e u x i è m e partie*
SUCCÈS DES SOLLICITUDES ET DES PRIÈRES DE LA
BONNE MÈRE POUR LE SALUT DE SES ENPANTS. — 4 . Explication de
. la réponse du Seigneur à la prière que sainte Salomé fui lit pour
ses iils. Pourquoi cette réponse n'a pas été adressée à leur mère.
C'est dans les intentions de ses fils que cette prière était impar-
faite. Le calice et le baptême du Seigneur sont sa passion. Partager
cette passion est une condition indispensable du salut 377
6. Jésus-Christ n'a dit aux fils de sainte Salomé : Il ne m'appar-
tient pa$ de disposer des places du ciel, que comme homme, et eu
égard aux conditions tout humaines auxquelles ces jeunes gens
les demandaient. Le royaume du ciel ne se donne pas à la faveur,
mais à la vertu. Cette doctrine est une source de consolations pour
les bons chrétiens pauvres, et mal rétribués dans ce monde. 385
6. Sainte Salomé a obtenu tout ce qu'elle a demandé au Seigneur
pour ses iils. Ils furent les plus distingués par lui, parmi les
Apôtres, et partagèrent sa passion. Gloires tontes particulières à
saint Jean, le fils chéri de sainte Salomé 392
7. Réalisation du nom prophétique de F I L S DU TONNERRE , que
Jésus-Christ imposa aux enfants de sainte Salome. Sublimité dii
l'Evangile de saint Jean. A quelle occasion fut-il écrit. Par cet
Évangile saint Jean a lonnè et tonnera toujours dans le monde. Ex-
hortation aux mères chrétiennes u la pratique de la prière pour
leurs iils 402
QUATORZIEME HOMELIE.
FIN DE LA TABLE.
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